Salon RENT 2023 - Alain DUFFOUX - Président de SNPI

  • l’année dernière
Interview de Alain DUFFOUX - Président de SNPI réalisée par Stéphanie de Muru
Salon RENT 2023
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Transcript
00:00 Je suis avec Alain Dufout du SNPI au Salon Rennes et de le magazine Expression.
00:13 Bonjour Alain Dufout.
00:14 Bonjour, merci de m'accueillir.
00:15 Plus que jamais, je vous pose la question, comment ça va ?
00:18 Parce que la période n'est pas simple.
00:20 Comment ça se passe du côté du SNPI ?
00:23 Le SNPI va bien.
00:25 Ce qui se passe autour est effectivement un peu plus compliqué
00:28 que ce soit pour l'environnement de l'immobilier ou même l'environnement social
00:32 pour l'ensemble des Français, voire même au-delà de nos frontières.
00:36 On est dans une période compliquée et donc effectivement,
00:39 nous aurons des répercussions sur le monde de l'immobilier
00:43 et donc des répercussions sur nos confrères membres du SNPI.
00:47 J'imagine que vos confrères membres doivent vous envoyer au front,
00:51 parfois auprès des autorités, pour exiger deux, trois choses en ce moment.
00:55 Le cahier des charges est assez gros, notamment la question des DPE.
01:02 Comment ça se passe de ce point de vue-là ?
01:04 Il y a beaucoup de craintes.
01:05 Effectivement, nous sommes là pour porter la bonne parole des professionnels
01:09 vers les pouvoirs publics, sauf que les pouvoirs publics,
01:13 depuis quelques temps, sont assez sourds à ce qui peut venir
01:18 de l'ensemble des professionnels, d'ailleurs,
01:20 que ce soit de l'immobilier ou d'autres secteurs d'activité.
01:23 On n'a pas de réponse sur aucun sujet.
01:25 À force de faire la sourde oreille, on va retrouver ce que je dis depuis quelque temps,
01:30 les gilets pierres.
01:31 Vous n'avez pas de réponse sur quel sujet ?
01:32 Parce que le DPE, à part le maire qui s'est dit "Tiens, on va peut-être marquer le pas".
01:37 Oui, le lundi matin, effectivement, à 8h30, il dit qu'on va marquer le pas,
01:41 mais le lundi soir, ils en remettent dans l'autre sens.
01:44 Donc ça paraît compromis, il y a des objectifs à tenir.
01:47 Est-ce que ça va être clairement tenable ?
01:50 Je pense que ça n'est pas tenable, c'est sérieusement pas tenable.
01:54 On voit le monde qui brûle et effectivement, on met le feu sur les propriétaires
01:59 qui sont responsables de tous les maux de l'environnement en France,
02:04 alors qu'il y a bien d'autres choses à traiter avant de parler de l'immobilier.
02:07 Je ne dis pas qu'il ne faut pas le traiter et que c'est un sujet important,
02:10 mais j'ai l'impression qu'on fait comme pour les 35 heures,
02:13 on veut appliquer quelque chose aux seuls Français.
02:16 Moi qui voyage beaucoup et qui parle avec les homologues dans d'autres pays,
02:20 c'est un sujet important, certes, mais les contraintes ne sont pas aussi lourdes
02:23 sur les propriétaires investisseurs.
02:25 Une bombe sociale, nous dit Edouard Philippe.
02:28 J'ai dit une bombe sociale et nous aurons les gilets pierres dans la rue,
02:31 parce qu'effectivement, on a une partie des gens qui cherchent des logements à louer
02:35 qui ne trouvent plus à se loger.
02:37 Donc au bout d'un moment, ça va être un problème.
02:39 Dans le même temps, je me fête l'avocat du diable volontairement.
02:42 Que dire à un locataire qui va payer une facture d'électricité,
02:46 de gaz extrêmement chère, parce que son logement est une passoire thermique ?
02:51 Je lui dis d'aller voir le gouvernement.
02:54 On est le premier producteur d'électricité avec une énergie nucléaire.
02:59 On a tout confié à nos partenaires de l'autre côté du Rhin.
03:03 Ce qui nous coûtait 30 euros le kilowatt nous revient d'Allemagne à 300 ou 350.
03:08 Je pense qu'il faut commencer par là,
03:10 plutôt qu'effectivement se poser le problème des propriétaires bailleurs
03:13 qui ont acheté des immeubles en pierre de taille.
03:16 On a expliqué quand même pendant des décennies aux Français et aux étrangers
03:19 qu'on vendait de la pierre, qu'on vendait de l'histoire, qu'on vendait du patrimoine.
03:23 Et aujourd'hui, en fin de compte, ce patrimoine, on nous dit,
03:25 non, il n'est pas apte à recevoir de la population. Ce n'est pas normal.
03:28 Aujourd'hui, qu'est-ce que vous souhaitez ? Qu'est-ce que vous demandez à Moratoire ?
03:32 Je demande que l'on fasse exactement la même chose en France
03:35 que ce que l'on peut faire à l'étranger, dans les mêmes délais, dans les mêmes contraintes.
03:39 Pas plus, pas moins. Donc que tout le monde marche à l'unisson.
03:42 Quelles sont ces contraintes dans les autres pays ?
03:44 Pour l'instant, je n'en connais pas.
03:46 Effectivement. Il y a aussi la question des taux d'intérêt.
03:50 Il y a un léger mieux là, mais vraiment très récemment.
03:53 Sinon, c'est vraiment un sujet. Ça empêche au logement de se construire.
03:59 Effectivement, il n'y a pas de construction, pas de transaction.
04:03 De ce point de vue-là, quelle est votre réponse ?
04:06 Là, pour le coup, ce n'est pas de la faute de nous gouvernants, puisque le problème est mondial.
04:11 Ce que je dis de Pékin à Los Angeles, on trouve les mêmes problèmes, les mêmes contraintes,
04:15 avec des taux d'intérêt qui, en Europe, sont quand même relativement atténués.
04:19 Ça a certes, effectivement, augmenté, puisqu'on était à des taux qui étaient on ne peut plus bas.
04:25 La BCA a relevé.
04:26 On était on ne peut plus bas pendant des années.
04:28 Il faut que les gens se remettent dans l'idée que l'argent, on le paye à un petit moment.
04:33 Effectivement, passer de 1% ou de 0,60, 0,70 à 4, 4,20, ça fait un gap important.
04:41 Il va falloir le digérer.
04:43 À titre individuel, j'avais acheté des bureaux il y a 20 ans, que j'ai fini de rembourser au mois de juin.
04:48 J'avais un taux d'intérêt à 4,20.
04:50 Bon, j'ai fait avec.
04:52 Quand j'ai commencé à travailler, c'était 13, 14 %.
04:55 Donc, je ne dis pas qu'il ne faut pas que ça baisse.
04:57 Je ne pense pas qu'on retrouve les niveaux d'avant.
05:00 Entre le 1 % et les 4 % d'aujourd'hui, il y aura une vérité nouvelle qui s'inscrira.
05:04 Mais il faut un petit peu de temps.
05:06 Comment vous voyez l'avenir ? Justement, vous êtes malgré tout optimiste.
05:09 Qu'est-ce que vous dites aux gens qui ont envie d'acheter, de louer ?
05:14 Enfin, de louer, c'est difficile parce qu'il n'y a pas toujours de logement.
05:17 Mais d'acheter, vous leur dites allez-y quand même.
05:19 De toute façon, ça sera comme ça.
05:22 Bien entendu, il faut rester.
05:24 Je suis un optimiste convaincu.
05:26 Non pas parce qu'il faut, mais parce que j'y crois.
05:28 L'investissement dans son logement est toujours une bonne chose.
05:33 Ça permet de sécuriser son futur.
05:35 Ça permet de sécuriser sa famille.
05:37 Effectivement, au lieu d'acheter X m², on en achètera un petit peu moins
05:41 parce qu'il va falloir rembourser un petit peu plus en tenant compte de la hausse des crédits.
05:45 Mais il faut le faire.
05:46 C'est toujours une bonne chose à faire, bien entendu.
05:49 Merci beaucoup.
05:50 Merci à vous.
05:51 Merci à vous.
05:52 Merci à vous.
05:53 Merci.
05:54 Merci.
05:55 Au revoir.
05:56 [Musique]

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