• l’année dernière
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Jean-Rémi Baudot et Renaud Dély.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 À 9h06, bienvenue sur le plateau des informés, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité sur France Info, la radio et la télévision, le canal 27 en compagnie de Renaud Delis.
00:10 Bonjour Renaud. - Bonjour Jean-Renaud.
00:11 Et ce matin autour de la table avec nous Virginie Rivas, journaliste au site d'Informations Politiques Contexte. Bonjour Virginie.
00:17 Et à vos côtés Emmanuel Kessler, directeur des rédactions de Capital.
00:21 Le premier débat ce matin, on va y revenir puisque c'est un sujet qui occupe beaucoup la sphère politique, la marche contre l'antisémitisme de dimanche prochain.
00:29 Un enjeu civique, peut-être même un test pour notre société.
00:32 Bien au-delà de la sphère politique, c'est évidemment un sujet qui concerne l'ensemble de la société française.
00:36 Cette marche dimanche pour la République et contre l'antisémitisme, c'est la seule banderole qui sera présente.
00:41 C'est le mot d'ordre de cette marche initiée par les présidents des deux assemblées, Gérard Larcher, le président du Sénat,
00:47 et Yael Brounpivé qui préside, elle, l'Assemblée Nationale.
00:51 À l'appel donc de ces deux présidents des deux chambres, les Français sont invités à descendre dans la rue pour défendre la République et combattre l'antisémitisme.
00:59 Un grand nombre de personnalités politiques, vous avez raison, seront présentes, bien sûr.
01:04 De nombreux anciens premiers ministres et puis deux anciens présidents de la République, François Hollande et Nicolas Sarkozy.
01:09 La première ministre, d'ailleurs, Elisabeth Borne, aussi a annoncé sa présence.
01:12 Emmanuel Macron, on ne sait pas s'il sera lui-même présent.
01:15 Pourquoi est-ce que c'est important dans le contexte que subissent les Français juifs depuis maintenant le 7 octobre en particulier,
01:23 et même bien avant, dans ce contexte de montée de l'antisémitisme, de descendre dans la rue dimanche ?
01:28 Voici ce qu'on disait ici même hier, le sénateur écologiste Yannick Jadot.
01:33 On a une explosion des actes antisémites dans notre pays et au-delà de notre pays, en Europe, dans le monde.
01:40 On a des familles entières en France qui sont terrifiées, inquiètes parce qu'ils n'osent plus mettre leur Mézouza à l'entrée de leur maison,
01:51 parce qu'ils ont la trouille quand ils envoient leurs enfants à l'école.
01:54 À chaque fois que dans notre pays, on attaque une personne juive, c'est chacune, chacun d'entre nous qui est attaqué, c'est la République qui est attaquée.
02:03 Alors toute la semaine, cette initiative a été parfois éclipsée, en tout cas abîmée par un certain nombre de polémiques politiciennes,
02:10 initiées soit par le Rassemblement national qui a annoncé haut et fort sa présence.
02:14 Rappelons que ce n'est pas une manifestation partidaire et qu'il n'y aura d'ailleurs aucun drapeau manifestant la présence de tel ou tel parti.
02:20 Soit par la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon qui a annoncé qu'elle entendait boycotter cette manifestation.
02:26 Donc au-delà de ces péripéties, quel est l'enjeu civique posé par cette grande manifestation pour la République contre l'antisémitisme ?
02:32 On se souvient que par le passé, il y en a déjà eu, parfois des massives,
02:36 notamment après la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990 ou après les attentats de Charlie et de Lipert Kacher en 2015.
02:44 Peut-on espérer une mobilisation civique importante dimanche ?
02:47 Avec cette question évidemment, qui sera dans le cortège ?
02:50 On sait qu'Elisabeth Borne, la Première ministre, doit s'y rendre.
02:53 Est-ce que Emmanuel Macron, le chef de l'État, devrait faire de même, Virginie Rivard ?
02:57 Alors visiblement, il est en train d'hésiter. C'est ce que son entourage dit.
03:01 Il y aura forcément de sa part une expression publique pour la commémoration du 11 novembre.
03:06 Donc peut-être une prise de parole qui devrait avoir lieu demain samedi.
03:09 Mais effectivement, sa présence pour l'instant n'est pas si assurée que ça.
03:13 Après, est-ce qu'elle est indispensable ? Oui, il est le garant de l'unité de la nation.
03:17 Maintenant, il y a la Première ministre. Donc peut-être avoir les deux visages de l'exécutif en termes de sécurité, ça pourrait être un problème.
03:24 C'est même quasiment les cinq premiers personnages de l'État.
03:26 C'est les cinq personnages de l'État.
03:27 Si on récapitule, il y avait le président, la Première ministre, le patron du Sénat, le patron de l'Assemblée, on est quasiment...
03:33 Oui. Et d'ailleurs, c'est important ce que disait Renaud.
03:35 Effectivement, je pense que le fait que l'appel vienne des deux présidents d'Assemblée et du Sénat, Yael Brown-Pivet et Gérard Larcher,
03:42 c'est ça qui rend aussi ce mot d'ordre si important, si civique et républicain.
03:48 Pourquoi ? Parce que ce sont les deux assemblées représentatives du peuple français.
03:51 Et c'est vrai qu'au-delà de cette polémique sur le boycott des insoumis et la présence du RN, c'est quand même ça le sujet de cette marche.
03:57 C'est le soutien au peuple juif.
04:00 Et c'est-à-dire que c'est une marche qui ne sera pas celle uniquement des Juifs de France, mais de tout le peuple français.
04:06 Il y a quand même eu 1000 actes d'antisémitisme depuis le massacre du 7 octobre.
04:10 Il y a eu 40 Français tués, franco-israéliens ou non, tués dans le massacre.
04:14 Il y a plus de 8 otages français.
04:17 Donc en fait, c'est ce soutien-là, c'est cette marche républicaine et civique qui est importante dimanche.
04:22 Emmanuelle Castaner, je vous donne la parole. Dans un tout petit instant, pardonnez-moi. D'abord, c'est le Fil Info à 9h10.
04:27 On va vite. Maureen Signard.
04:29 De nouvelles pluies sont à craindre dès lundi prochain dans le Pas-de-Calais.
04:33 Alerte sur France Info, le ministre de la Transition écologique, Météo France, maintient aussi pour aujourd'hui sa vigilance rouge dans le département.
04:41 Et cela à cause des crues, des pluies et des inondations. Pas d'accalmie prévue avant 16h cet après-midi.
04:47 Alors que les États-Unis affirment qu'Israël accepte la mise en place de pôles humanitaires pendant quelques heures chaque jour à Gaza,
04:53 Amnesty International estime que cela ne sera pas suffisant.
04:57 La secrétaire générale de l'ONG affirme sur France Info que cela ne permettra pas aux humanitaires de travailler.
05:03 Elle demande un cessez-le-feu.
05:05 Un délai supplémentaire pour s'inscrire au concours des enseignants.
05:08 La date limite sera finalement le 7 décembre.
05:11 Il n'y a pas suffisamment de candidats.
05:13 Cela concerne ceux qui veulent devenir professeurs des écoles, des collèges ou des lycées notamment.
05:18 C'est un virus qui se transmet aux hommes par les moustiques et provoque de la fièvre et de violentes douleurs articulaires.
05:24 Le chikungunya, les États-Unis viennent d'approuver un premier vaccin contre la maladie essentiellement présente dans les régions tropicales.
05:32 Ce vaccin est réservé aux personnes majeures.
05:34 Retour sur le plateau des informés avec Renaud Dely, Virginie Riva de Contexte et Emmanuel Kessler de Capital.
05:51 Emmanuel, j'allais vous demander si finalement la présence du président de la République était nécessaire à la manifestation de dimanche.
05:57 Alors il y a des précédents.
05:59 Le président de la République, François Mitterrand, souvenez-vous, avait participé à la manifestation après l'attentat de Carpentras en 1990.
06:06 La profanation du cimetière.
06:07 Pardon, la profanation du cimetière de Carpentras en 1990.
06:11 François Hollande a participé à la manifestation après les attentats de 2015.
06:17 Donc c'est possible. Après, il y a d'autres possibilités, comme vous l'avez dit, d'expression du président de la République.
06:23 Ce qui me paraît très important, si vous voulez, c'est que ce qui fait quand même la solidité d'un pays, d'une démocratie, d'une République,
06:30 c'est le message que passent ces institutions au-delà des clivages partisans.
06:35 Et de ce point de vue, si on peut être extrêmement inquiet du climat général dans la société française,
06:41 de ces actes antisémites qui n'ont jamais été aussi nombreux depuis des décennies, dans une période aussi courte,
06:48 en revanche, nos institutions tiennent.
06:51 Le message qu'a envoyé déjà le président de la République lors de son discours jeudi dernier,
06:56 lors du 250e anniversaire du Grand Orient de France, était sans aucune ambiguïté.
07:02 Et cet appel conjoint de deux personnalités de sensibilité différente,
07:07 mais qui ne s'exprime pas au nom de leur sensibilité partisane, mais au nom des institutions qu'elles représentent,
07:12 l'Assemblée nationale et le Sénat, est extrêmement important, parce qu'il montre que, voilà,
07:17 la France, on n'est pas du tout dans le climat des années 30, où à ce moment-là, il y avait un antisémitisme
07:22 qui allait devenir plus tard un antisémitisme d'État, parce que les ferments étaient là.
07:26 Mais là, véritablement, ce qui peut être rassurant, et c'est pour ça que c'est important de se mobiliser,
07:31 c'est que nos institutions affirment le message républicain, qui est un message de tolérance,
07:37 d'acceptation des identités religieuses, quelles qu'elles soient.
07:40 Et Manuel Kessler le dit, les institutions en tiennent, est-ce que nos politiques tiennent et se tiennent ?
07:45 Pas tous, ça on l'a vu cette semaine.
07:48 On l'a vu cette semaine, et malheureusement, bien souvent, l'exemple ne vient pas de ces politiques,
07:52 soit ceux qui essayent donc de récupérer cette marche en faisant justement la politique politicienne,
07:56 et en essayant de faire oublier ce passé extrêmement lourd, qui résonne toujours d'ailleurs avec leur présent.
08:01 Je pense évidemment à l'extrême droite au Rassemblement national, Jordan Bardella,
08:04 qui, rappelons-le, n'arrive toujours pas à dire que Jean-Marie Le Pen est antisémite,
08:07 ce qui témoigne quand même d'un certain manque de lucidité.
08:11 Et puis il y a Marine Le Pen, mais ça c'est de la politique politicienne, et personne n'est dupe.
08:14 Et d'ailleurs, cette semaine, ça s'est plutôt retourné, en fait, contre le RN,
08:17 puisque ça a permis d'exhumer justement la réalité, la nature de ce parti, de son passé, et même de son présent.
08:24 - C'est une efficace que certains, au sein même du RN d'ailleurs, se disent à titre personnel,
08:27 on l'a entendu, merci, Maurice, à la députée du Loiret, dire qu'à titre personnel,
08:31 elle pensait quand même que Jean-Marie Le Pen était antisémite.
08:34 - Quel effort, voilà. Et de l'autre côté, évidemment, l'appel au boycott de Jean-Luc Mélenchon,
08:38 qui s'était forcé de faire exactement ce que ne devrait pas faire un responsable politique républicain et responsable,
08:44 c'est-à-dire de mélanger ce qui se passe au Proche-Orient et l'objet de la marche de dimanche.
08:49 Et donc ça, il faut bien le comprendre. Évidemment, il n'est quand même pas extrêmement compliqué de comprendre
08:56 que les Français juifs ne sont en rien responsables directement ou indirectement de la politique du gouvernement Ben Tamiaou en Israël,
09:04 comme évidemment que les Français musulmans ne sont en rien directement ou indirectement responsables des atrocités
09:11 commises par les terroristes islamistes du Hamas. Ce n'est pas très compliqué de comprendre ça.
09:15 Et il faut surtout, pour préserver justement cette république dont parlaient Virginie Riva et Emmanuel Kessler à l'instant,
09:20 cette république qui nous est commune, distinguer la guerre terrible qui se déroule entre Israël et le Hamas au Proche-Orient.
09:27 Et toutes les positions politiques sur ce conflit-là sont légitimes dès lors qu'elles s'expriment dans un cas démocratique.
09:32 Et puis l'enjeu qui est celui de préserver le creuset républicain qui nous rassemble.
09:37 Et c'est en ce sens que cette manifestation est extrêmement importante.
09:41 Il s'agit donc de défendre la République et de combattre l'antisémitisme.
09:45 Et l'antisémitisme, hélas, Emmanuel Kessler avait raison de rappeler un certain nombre de précédentes manifestations en 1990, 2015.
09:51 Mais au fil des manifestations de ces 30 dernières années, bien souvent, les Français juifs ont eu le sentiment d'être de plus en plus esselés,
09:59 un peu oubliés, seuls ou presque sur le pavé, dans la rue, au lendemain, soit d'attentats, soit d'assassinats antisémites.
10:07 Rappelons par exemple Ilan Halimi, Myriam Knoll et bien d'autres.
10:11 Et donc c'est important, évidemment, que tous les Français soient là, aux côtés de leur compatriote.
10:16 Et il y a Paris et les régions. C'est important de voir comment cet appel des deux présidents, des deux assemblées, a été prolongé,
10:21 relayé par l'Association des maires de France.
10:24 Et donc il va être important aussi de voir quelle va être la mobilisation dans les régions.
10:28 Ça avait été le cas au moment des événements de Carpentras.
10:30 Il y avait eu un million et demi de personnes à Paris et 4 millions dans toute la France.
10:35 Ça peut constituer une jauge de mobilisation pour voir à quel point nos territoires, de façon générale, sont capables de se mobiliser.
10:41 Au fond, est-ce que tous ces débats politiques, ils ne font pas un peu oubliés, ils ne mettent pas sur le second plan la réalité,
10:47 l'idée même, la problématique, l'existence même, la raison même pour laquelle cette manifestation, cette grande marche, va se tenir dimanche, Virginie Rivard ?
10:56 Oui, ils la font oublier, mais en fait c'est une diversion en réalité, cette gesticulation politique.
11:02 Parce qu'effectivement, Renaud le rappelle, le RN fait ça parce que Jordane Bardella n'a pas su condamner l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen.
11:09 Et LFI fait ça parce que, comme le disait Emmanuel Macron, et pour le coup il a pointé les choses de manière assez claire au discours de Cantorien,
11:18 il y a une tentation de flatter certaines communautés chez la France insoumise.
11:23 En réalité, c'est une diversion, mais si on prend le RN, c'est vrai, je le disais ce matin,
11:29 Mathieu Gallard de l'Ipsos qui retweet un baromètre 2022, l'Ipsos, fait pour la CNCDH,
11:35 qui rappelle que quand même, l'antisémitisme et ses préjugés antisémites sont fortement ancrés dans l'électorat de la droite radicale,
11:44 c'est-à-dire notamment le RN. Donc la gesticulation politique est une diversion pour faire oublier cela,
11:51 et ce n'est pas parce que Marine Le Pen ou Jordane Bardella sont dans le cortège, même en fin de cortège,
11:55 qu'on peut oublier les latences de l'opinion publique française, qui sont quand même celles d'un antisémitisme d'extrême droite,
12:00 lié à l'antidréfusisme, et d'extrême gauche plus récent, effectivement, ça n'était pas le cas il y a 30 ans,
12:06 mais qui s'est développé à l'extrême gauche, notamment avec l'importation du conflit israélo-palestinien.
12:11 37% des gens dans les baromètres de la commission des droits de l'homme, 37% des personnes qui expriment une opinion
12:16 sur le rapport des Juifs à l'argent qui démontre une certaine forme d'antisémitisme, et ça a progressé ces dernières années.
12:22 On le constate effectivement à l'occasion des événements qui se déroulent depuis des semaines maintenant en France ou en Europe,
12:27 d'ailleurs parce que cette montée de l'antisémitisme, on la constate un petit peu partout en Europe aussi,
12:31 la haine des Juifs, elle vient de partout, effectivement, et pas exclusivement de l'extrême droite,
12:36 mais aussi de la gauche radicale, de l'extrême gauche.
12:38 C'est vrai que le contexte du Proche-Orient a attisé, sans aucunement justifier, de quelque façon que ce soit,
12:45 justement, a attisé la flambée des actes antisémites, mais pour autant, elle n'est pas seulement née de cette guerre au Proche-Orient
12:52 ou des événements au Proche-Orient, même de ces dernières décennies.
12:54 Il y a eu toute une tradition d'antisémitisme de la gauche radicale et de l'extrême gauche qui remonte au XIXe siècle,
13:00 et dont un certain nombre d'auteurs, comme par exemple Alphonse Tousnel, qui a écrit une sorte de brévière sur le poids supposé des Juifs
13:07 dans la finance, c'était au début du XIXe siècle, comme Proudhon, l'anarchiste Proudhon,
13:11 qui s'est livré à des écrits d'un antisémitisme féroce, et donc il y a toute cette tradition qui fait, d'ailleurs, qu'y compris au moment de l'affaire Dreyfus,
13:17 Jean Jaurès et toute une frange de socialistes qui, eux, ont défendu le capitaine Dreyfus innocent,
13:24 se sont heurtés à une frange portée, incarnée notamment par Jules Gued, qui, au nom du fait que Dreyfus était à la fois un bourgeois et un juif,
13:32 était forcément coupable. Donc il y a une vraie tradition aussi, dans la gauche et dans la gauche radicale, d'antisémitisme,
13:37 et on voit, hélas, converger cette autre tradition.
13:39 - Pour avoir récemment regardé la presse d'entre eux de guerre, sur certains sujets, à l'époque, l'antisémitisme s'exprime de façon totalement décomplexée
13:47 dans les journaux, dans ce qu'on appellerait aujourd'hui les médias. Ça n'est plus le cas aujourd'hui, parce qu'il y a des lois protectrices,
13:53 et parce que, néanmoins, il y a eu quand même une progression, j'allais dire, du sentiment républicain.
13:59 - Juste une dernière question sur ce dossier.
14:01 - Évidemment, parce qu'il y a eu, hélas, la Shoah entre-temps, et c'est que la Shoah aussi a amené à ce nombre de lois protectrices qui n'existaient pas dans les années 30.
14:07 - Une dernière question concernant la question de l'extrême droite, de la présence de l'extrême droite dans ce studio.
14:11 Il y a quelques minutes, le ministre Béchut dit que, finalement, on devrait être capable de mettre tout ça sur pause pendant trois heures,
14:17 et que, finalement, qu'importe qui vient tant que les gens sont là.
14:20 - C'est vrai que la question du mot d'ordre, elle est très juste, parce qu'effectivement, la gauche s'est toujours mobilisée pour des mots d'ordre de manifestation,
14:27 et non pas en étudiant les participants qui allaient y être.
14:30 Donc, effectivement, utiliser le prétexte des participants, c'est pas regarder le fond du message.
14:35 Et normalement, un manifestant répond au fond du message et au mot d'ordre de la manifestation.
14:40 - De surcroît, rappelons qu'il y a quatre ans, au moment de manifestations contre la réforme des retraites,
14:43 Jean-Luc Mélenchon se réjouissait que Marine Le Pen et qu'un certain nombre d'adhérents du RN participent à ces manifestations.
14:48 Donc, sur les retraites, ça ne le choquait pas.
14:50 Visiblement, que des citoyens, même d'extrême droite, et même quand ceux-ci sont suspects,
14:55 c'est moins qu'on puisse dire d'antisémitisme, veuillent se joindre à cette marche dimanche, ça, visiblement, ce serait intolérable à ces yeux.
15:01 - Ce serait un piège d'accepter, finalement, que parce qu'il y a des manifestations d'extrême droite, on ne va pas manifester.
15:07 C'est évidemment le contraire qu'il faut faire, c'est y aller au-delà de tous les clivages partisans pour, encore une fois, afficher un message républicain.
15:14 - Les informés, on se retrouve dans un instant, juste après le Fil info à 9h21, le Fil info de Maureen Suynard.
15:19 La nuit a été très difficile dans le Pas-de-Calais. Vigilance rouge, toujours en cours pour les risques de crues, de pluie et d'inondations.
15:26 300 pompiers mobilisés ces dernières heures, 350 bovins sauvés de la noyade.
15:31 Les pluies continueront encore jusqu'en milieu de journée.
15:34 Israël ne cherche ni à gouverner, ni à occuper Gaza, affirme le Premier ministre israélien,
15:39 alors que les troupes de l'État hébreu sont sur le sol palestinien.
15:42 Hier, l'Elysée a assuré que l'aide humanitaire supplémentaire à Gaza dépasserait le milliard d'euros,
15:48 annonce après cette conférence organisée à Paris et réunissant des ONG et des chefs d'État.
15:54 L'Australie offre l'asile climatique aux citoyens de Tuvalu.
15:58 Le pays pourrait être l'un des premiers à se retrouver submergé à cause de la montée du niveau de la mer, à cause du réchauffement climatique.
16:05 11 000 personnes vivent sur les 9 îles du pays.
16:08 La folle soirée de Toulouse, le TFC a renversé le club anglais de Liverpool hier en Ligue Europa, victoire 3 buts à 2.
16:15 Marseille et Rennes se sont aussi imposés et ce soir en Ligue 1 Montpellier et face à Nice c'est à partir de 21h.
16:32 Retour sur le plateau des informés avec Renaud Delis, Virginie Riva de Contexte, Emmanuel Kessler de Capital.
16:38 A quelle sauce les chômeurs vont-ils être mangés d'ici quelques mois ?
16:40 C'est la question qui se pose parce qu'il y a un débat sur l'assurance chômage qui est en cours.
16:45 Et oui, puisqu'une nouvelle convention doit entrer en vigueur au 1er janvier et donc les partenaires sociaux, les syndicats et le patronat sont en train d'en discuter.
16:53 Des discussions ardues, âpres, qui devraient s'achever d'ailleurs probablement ce soir ou dans le courant du week-end mais en tout cas très tardivement.
16:59 Rappelons que d'ailleurs que si jamais les partenaires sociaux ne se mettent pas d'accord, le gouvernement a prévenu qu'il reprendrait la main le 15 novembre pour imposer ses règles à lui.
17:07 Alors au cœur de l'affrontement entre les partenaires sociaux, la question des cotisations des employeurs parce que le patronat voudrait voir baisser les cotisations qu'il verse pour financer l'assurance chômage.
17:20 Voici ce qu'en disait sur France Info Eric Chevet de la CPME, ce sont donc les petites et moyennes entreprises.
17:26 Les entreprises ont fait beaucoup d'efforts sur le marché du travail, elles le font encore d'ailleurs en termes d'embauche, on l'a vu ces derniers temps, le chômage a fortement diminué, même si ce n'est pas encore suffisant,
17:38 mais il nous semble qu'il est absolument indispensable d'envoyer un signe clair aux employeurs en leur disant "vous voyez, vos efforts ne sont pas vains, continuez comme ça, vous avez du retour sur investissement avec une diminution, même faible, des cotisations d'assurance chômage".
17:53 Alors des cotisations pour les employeurs qui s'élèvent aujourd'hui un peu plus de 4%, mais évidemment les syndicats sont contre parce que si jamais les cotisations pour les employeurs étaient baissées,
18:02 il y aurait un manque à gagner assez lourd, chiffré autour de 700 millions d'euros pour l'assurance chômage et donc des conditions d'indemnisation qui deviendraient plus sévères pour les chômeurs.
18:12 Alors comment peut se conclure cette négociation et est-ce que finalement les partenaires sociaux vont réussir à se mettre d'accord ou est-ce que le gouvernement va finir par devoir intervenir ?
18:23 Emmanuel Kessler, est-ce que le patronat peut l'emporter, avoir gain de cause, voir ses revendications satisfaites, c'est-à-dire on le rappelle, la baisse des cotisations employeurs ?
18:30 Alors ça va être assez difficile parce qu'effectivement si cette baisse devait entrer en ligne de compte, les syndicats vont aussi faire pression pour revoir les règles d'indemnisation,
18:42 indemniser davantage certaines catégories, d'ailleurs les demandes peuvent être considérées comme légitimes liées aux intermittents du spectacle, aux saisonniers, etc.
18:50 Et donc on se lance à nouveau dans, après avoir, il faut se souvenir quand même que la dernière réforme est entrée en vigueur en 2022,
18:59 qui a resserré sur la pression du gouvernement les conditions d'indemnisation du chômage, à la fois en augmentant le temps pendant lequel il faut avoir travaillé pour toucher le chômage,
19:08 et puis en réduisant la durée d'indemnisation quand le chômage est en dessous de 9%, ce qui est le cas actuellement, c'est-à-dire avoir un système qui s'ajuste en fonction du niveau de chômage.
19:18 Et donc tout ça va produire des excédents. Et en fait on a un peu le sentiment qu'il y a une espèce de regard un peu court-termiste sur les chiffres du chômage,
19:29 alors que, sur pardon, les chiffres de l'assurance chômage, alors qu'il ne faut pas oublier que l'assurance chômage est endettée à hauteur de 60 milliards d'euros.
19:40 Et donc là on a une espèce de bataille entre les partenaires sociaux d'un côté et l'État de l'autre pour ça, comme s'il y avait une cagnotte, pour reprendre l'expression qu'employait Chirac dans les années 2000,
19:49 comme s'il y avait une cagnotte parce qu'effectivement l'assurance chômage va dégager des excédents, 4 milliards cette année, peut-être jusqu'à 10, 11 milliards en 2026,
19:59 et qu'on dit on va pouvoir puiser dedans, il ne faut pas quand même être dupe, l'État lui veut reprendre l'argent sur les bénéfices de l'assurance chômage pour financer...
20:08 - L'État il cherche des sous. - Voilà, pour financer un truc qui est un puissant fonds qui s'appelle France Compétences, qui finance la montée en puissance, notamment de l'apprentissage.
20:17 Donc on a le sentiment qu'on se dispute sur des quelques milliards que va dégager l'assurance chômage, au détriment de ce qui doit être son nécessaire désendettement,
20:28 parce qu'encore une fois il y a 60 milliards de dettes à éponger pour l'assurance chômage.
20:32 - Virginie Riva de Contexte. - Effectivement, la conjoncture ne peut pas être le seul argument, puisqu'on est en relatif plein emploi, pour aller ponctionner l'assurance chômage.
20:41 Et d'ailleurs, ce qu'on peut dire aussi c'est que le gouvernement lui-même veut des ponctions supplémentaires sur l'UNEDIC.
20:46 Donc en fait les syndicats se retrouvent face à une demande du patronat de baisse des cotisations, et à une demande de l'exécutif de ponctionner l'UNEDIC,
20:55 des ponctions supplémentaires pour financer justement les mesures d'accompagnement et de formation des chômeurs.
20:59 Donc en réalité tout le monde veut ponctionner l'UNEDIC, mais effectivement il ne faut pas oublier qu'on est dans une période, dans une conjoncture,
21:06 qui ne sera pas la même que dans quelques années. Déjà le gouvernement dans sa précédente réforme a fait passer cette flexibilité,
21:14 c'est-à-dire en dessous du taux de 9%, effectivement il y a une réduction de l'indemnisation de 25%.
21:22 Donc on voit bien qu'on est dans une période où on touche à l'UNEDIC, mais effectivement il faudrait voir un peu plus sur le long terme.
21:30 On suivra ça évidemment dans les informés, notamment les informés de l'Echo demain à 9h40, sachez-le, sur France Info.
21:37 Merci beaucoup Renaud Daly.
21:38 Merci à vous Jérémy.
21:39 De m'avoir accompagné, on vous retrouve évidemment dans l'édito politique.
21:42 Lundi matin Virginie arriva de Contexte, quelle est l'actualité de Contexte ?
21:46 L'actualité c'est les 10 ans et donc hier on a lancé un tout nouveau site internet.
21:50 Les 10 ans de Contexte.
21:52 Merci.
21:53 Jean-Rémi a fait un gâteau je crois.
21:55 Et l'anniversaire, non la Une de Capital, Emmanuel Kessler.
21:58 Alors ça y est la loi évoquée est entrée en vigueur, on a scruté vraiment cas par cas ce qui va vous arriver en ce qui concerne les retraites et comment,
22:06 jeunes ou moins jeunes, vous allez demain pouvoir savoir si vous toucherez plus ou moins.
22:11 Qui sont les gagnants, qui sont les perdants, c'est la Une de Capital.
22:13 Renaud est très intéressé par cette gestion.
22:15 Renaud prépare déjà ça.
22:16 Merci Jean-Rémi.
22:17 Merci beaucoup à tous.
22:18 Merci les informés.

Recommandations