Conférence INTERSCULPT 2023 / Fête de la Science / Bar-le-Duc
13 octobre 2023
Ligier Richier, Ipoustéguy, deux sculpteurs meusiens célèbres:
Première partie : LIGIER RICHIER
Marie LECASSEUR
Conservatrice, Responsable du service conservation et valorisation du patrimoine et des musées du Département de la Meuse.
13 octobre 2023
Ligier Richier, Ipoustéguy, deux sculpteurs meusiens célèbres:
Première partie : LIGIER RICHIER
Marie LECASSEUR
Conservatrice, Responsable du service conservation et valorisation du patrimoine et des musées du Département de la Meuse.
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00:00 Bonjour à tous, Marie-Louise Lesser, responsable du service conservation et de la réhabilitation
00:13 du parcours des musées de la Meuse, accompagnée de mon adjointe Noemi Robert, responsable depuis
00:21 presque 20 ans de mai du pôle nord-vésien du service du musée de la Berthe-Stonnet.
00:25 On va vous faire une présentation à deux voix sur deux artistes muséens de renommée.
00:31 D'une part, Nigerichier, donc je vais commencer par lui, et Noemi prendra le prélève pour
00:37 Jean-Romain et Fusquéli, 20e siècle, donc Renaissance, 16e, 20e.
00:44 Donc l'évocation au Nigerichier, en fait, à travers cette conférence, est plus un prétexte
00:51 pour que vous étudiez quelque part vos regards, donc je vais vous demander d'essayer de bien
00:56 garder les œuvres que je vais vous présenter, pour vous montrer l'attribution qu'on a pu
01:01 faire par correspondance esthétique et stylistique avec des œuvres connues ou attribuées à
01:08 Nigerichier, donc du legue de Sainte-Elisabeth, que vous avez ici sous les pieux, legue qui
01:15 a été faite par la famille Hutin en 2016 au musée d'Art Sacré de Saint-Biel, donc
01:20 je ne sais pas si vous l'avez vu, cette œuvre, qui se trouve aujourd'hui au musée d'Art
01:24 Sacré, vous pouvez aller l'admirer.
01:26 Alors avant de parler de cette Sainte-Elisabeth, je vais bien évidemment déjà vous parler
01:31 de Nigerichier, de savoir ce que l'on reconnaît par les archives.
01:36 Donc on pense qu'il était un 1500 à Saint-Biel, dans un milieu d'artisanat, mais ça on n'a
01:41 aucune preuve archivistique.
01:44 Montaigne qui passe à Bar-le-Duc en 1580 ne manque pas de témoigner de son admiration
01:50 des œuvres qu'il a vues à la chapelle du Cal des Princes, donc la chapelle Saint-Max
01:56 qui était attenante au château parrain des Ducs de Lorraine, actuellement un musée
02:03 parrois qui est fermé, et qui parle notamment de cette crèche dont on a encore un front
02:08 jésus qui se situe aujourd'hui au musée du Louvre, ou encore un retard au Père de
02:12 l'Anonciation.
02:13 Donc une tête de Christ subsiste aujourd'hui qui est la Société d'Histoire du Protestantisme
02:18 français.
02:19 Par les archives, toujours on sait qu'en 1530 il occupe la charge d'imager auprès
02:24 du Duc Antoine de Lorraine, et qu'en 1533 il exécute des portraits en terre cuite de
02:30 la famille du Cal qui aujourd'hui en disparut.
02:33 Et pour ceux qui connaissent sa maison, la maison de Nigerichier à Saint-Biel, on a
02:37 aussi un très beau plafond en terre cuite qui dit-on provient de la maison de Nigerichier
02:44 et qui aurait été réalisé par Nigerichier et son atelier.
02:48 On sait qu'à partir de 1535, donc ça c'est Dumont qui nous dit qu'il achète sa maison
02:55 en 1535 à Saint-Biel, et il bénéficie de nombreux privilèges, donc il est exonéré
03:01 d'un certain nombre de taxes par les Ducs, et en 1543 il a la charge du syndic de la
03:06 cité, donc il fait vraiment partie des notables qui dirigent la ville de Saint-Biel.
03:11 En 1559, avec son fils Gérard, il réalise les décors éphémères de la ville de Saint-Biel
03:17 pour l'entrée solennelle du jeune Duc de Lorraine Charles III, à la suite de son mariage
03:21 à l'école de France.
03:23 Deux confessions protestantes ont su que le Concile de Trente au sait qu'il fut pris
03:29 à Lorraine en 1564 et qu'il rejoint sa fille à Genève, sa fille Bernadine qui est tout
03:36 juste devenue veuve, et il décède entre 1566 et 1567.
03:41 On n'a pas la date exacte de son décès puisque les pages malheureusement ont disparu dans
03:46 les archives.
03:48 Et son fils Gérard donc revient à Saint-Biel en 1573, lui succède à la tête de l'atelier,
03:55 et c'est ce qu'on appelle l'école Saint-Bieloise, qui est plutôt maniériste, dont la réputation
04:00 perdure jusqu'au début du XVIIe siècle.
04:05 Je vais vous présenter les œuvres, la majorité des œuvres qui y sont attribuées.
04:10 Tout d'abord, si vous allez au petit village de l'île des Atochatels, vous avez ce rotable
04:16 de la Passion du Christ, daté de 1523.
04:20 Alors, 1523, la date est précisée sur ce rotable, qui est un des plus grands et un
04:25 des plus beaux rotables de l'Ouen.
04:27 La polychromie n'est pas là d'origine, je tiens à le préciser.
04:31 Différentes rouges de polychromie qui sont d'un tiers, et ce rotable est une des rares
04:35 œuvres de Michel Hichy qui n'a toujours pas été restaurée, la copie n'a pas beaucoup
04:39 de moyens, depuis le début des années 2001.
04:43 Donc on a la date, puisque son nom est mentionné dans les archives, donc cet œuvre lui est
04:47 vraiment attribuée, on parle de Michel Hichy dans cette commande du commanditaire, qui
04:52 est donc Gautier Richeray, qui est le voilain de la Collégiale de l'île d'Atochatels
04:59 et qui en est le commanditaire.
05:01 Alors vous voyez, on a des corps vraiment en plein fond des sens, des corps vitalisants,
05:06 en forme d'arc de triomphe, des corps à caissons.
05:10 Alors ce qui peut permettre d'attribuer cette œuvre à Michel Hichy, regardez les
05:17 chevaux dans la partie centrale.
05:19 Donc, "Renard de la Passion du Christ", par contre j'ai oublié de vous le dire,
05:22 mais vous le voyez par vous-même, portement de croix à gauche, crucifixion au centre
05:27 et la descente de croix de Christ à droite.
05:31 Donc le travail des chevaux avec une anatomie très précise qui met vraiment en exergue
05:38 la trois dimensions.
05:40 Regardez aussi le portement de croix par Simon Cyrelle qui sort bien du cadre.
05:47 Ça c'est quelque chose que l'on n'avait jamais pu avoir dans un rotable de ce type.
05:52 Et je vous en ai mis un détail.
05:54 Est-ce que ça vous intéresserait d'avoir le stylet que vous aviez peut-être ?
06:02 C'est votre, c'est pas celui de l'association.
06:05 Si je m'arrêterais de vous montrer les détails, facilement, j'aurais pu vous le demander.
06:10 Donc tout en haut, je vous ai mis un détail, voyez le saint Véronique portant le voile
06:19 du Christ, avec lequel elle a essuyé le visage du Christ, le sein de son soeur, et qui s'est
06:30 imprimé sur ce voile, et ça c'est vraiment un morceau de sculpture très très beau.
06:36 Et puis je vous ai mis d'autres détails, on voit déjà la Vierge qui est soutenue
06:42 par Saint Jean, la Vierge de L'Ange Viste, ou ici la Vierge qui porte le corps du Christ
06:47 qui vient tomber de la croix.
06:49 On n'est pas encore dans la Pietà, mais dans la déclaration du Christ mort juste avant
06:53 la Pietà.
06:54 Alors certains auteurs, en 1523, attribuent à Ligier-Richier, certains auteurs disent
07:01 que ça ne peut pas être une œuvre proprement dite de Ligier-Richier, il a dû participer
07:05 avec d'autres à la réalisation de cet ouvrage, puisqu'on est très loin de la taille
07:10 monumentale que l'on peut avoir dans d'autres œuvres.
07:13 Maintenant, c'est une œuvre de jeunesse qui lui a été commanditée, elle peut tout
07:17 à fait lui être attribuée.
07:19 Quand vous serez à Pachatel et que vous regarderiez les détails de cette œuvre, vous voyez vraiment
07:25 des similitudes de l'expressivité des visages.
07:30 Deuxième œuvre que je voulais vous présenter, qui là est attribuée à Ligier-Richier,
07:42 parce qu'on n'a aucune trace dans les archives.
07:44 Les auteurs qui se penchent sur l'artiste sont plus ou moins d'accord.
07:50 Paulette Chaudet, par exemple, la dernière en date qui a fait un ouvrage sur l'artiste
07:56 il y a presque une vingtaine d'années avec laquelle je travaille, l'attribue à Ligier-Richier.
07:59 Quand vous allez à Gérico sur Vosse, vous avez cette vierge avec un Christ et un Saint-Jean,
08:06 mais un priory seul, cette vierge qui faisait bien évidemment partie d'un calvaire, sur
08:12 une poutre de bois, serait attribuée à Ligier-Richier.
08:16 On l'appelle aussi la vierge au lieu d'épi, et il y a Vlad Erst, un autre auteur qui a
08:25 travaillé sur l'artiste, qui parle vraiment de s'éplicer, que vous voyez très important,
08:30 qui est propre aussi à l'art de cet artiste Ligier-Richier pour donner le volume.
08:35 Sur une œuvre médiévale, on n'aurait absolument pas cette manière de traiter.
08:40 Il est épicé aussi bien au niveau du poil que de la grimpe, que du manteau de la vierge.
08:46 Et le morceau le plus important dans cette œuvre, ce sont vraiment les mains jointes
08:52 qui expriment la douleur telle qu'on peut la voir aussi, vous le verrez un petit peu
08:57 plus loin, sur la mannequin de Brier.
09:00 Donc le Saint-Jean et le Christ, si vous allez à Gérico sur Vosse, dont les auteurs,
09:04 en tout cas qui se sont penchés sur cet artiste, ne sont pas attribués à Ligier-Richier.
09:09 Troisième sculpture, Sainte-Femme au sépulcre.
09:13 Alors parfois on parle de Marie-Madeleine, mais ce n'est pas une Marie-Madeleine,
09:16 parce que dans l'iconomie chrétienne, Marie-Madeleine n'est jamais recouverte.
09:20 On voit toujours, ici on voit la chaudure, le dos de cette Sainte-Femme au tombeau,
09:26 qui portait à ses pieds un poteau d'auban, on ne le voit pas ici, mais donc c'est une Sainte-Femme.
09:32 Marie-Madeleine, vous verrez sur d'autres représentations d'œuvres de Ligier-Richier,
09:36 n'a jamais de coiffe, c'est l'expression de cette femme qui était une prostituée, comme vous le savez.
09:45 Donc, un morceau de gravure par ce bonnet extrêmement travaillé,
09:50 et propre à l'œuvre de Ligier-Richier, regardez le travail de la bouche, ouverte, des dents,
09:58 on aperçoit même presque la langue, ça c'est typique.
10:01 Quand les auteurs travaillent esthétiquement sur des comparaisons stylistiques,
10:05 ça fait partie des éléments d'attribution à l'artiste.
10:08 De même, on le voit déjà, le flou c'est entre les sourcils,
10:12 la manière dont les pupilles très marquées sortent des orbites, un nez très très fin,
10:17 et il y a des narines largement ouvertes.
10:22 Regardez aussi la manière dont le vêtement, là encore on retrouve les piscées,
10:27 comme on avait sur la biologie de courbe tout à l'heure.
10:32 Quatre erreurs, la piéta d'Etat, là elle est datée, 1525-1530, attribuée à Ligier-Richier,
10:40 on n'a pas d'épreuve.
10:43 Elle est plus particulièrement datée, puisqu'on sait que cette piéta
10:48 était, par des autres anciens, au-dessus du sépulcre de Gilbert de Marthe,
10:53 sépulcre qui datait de 1528.
10:58 Aujourd'hui, elle est à l'église d'Etat.
11:03 Pendant la Seconde Guerre mondiale, cette œuvre avait été ramenée par les Allemands au musée de la Cour d'Or,
11:08 pour la protéger.
11:10 Je vous ai mis les détails, notamment,
11:13 j'avais pas de photo qui permettait, mais regardez encore,
11:17 la manière dont les traits du visage, du cuisse et de l'arrière sont représentés,
11:24 c'est ce que je vous disais tout à l'heure, une bouche ouverte, dans laquelle on peut voir l'intérieur de la bouche,
11:29 un nez aquilin, avec les narines très ouvertes, les sourcils froncés.
11:33 Là, les paupières des deux personnages sont quasiment clos,
11:38 et puis regardez juste dans les détails, dans la manière dont les entailles,
11:42 les dessous des pieds avec les traces des clous sont figurées.
11:47 Donc on est dans une Pietà, mais avec une iconographie qui est encore différente des Pietà qu'on a la plupart du temps,
11:55 d'habitude de voir, où souvent, la Vierge est assise avec le Christ sur ses genoux.
12:01 Là, elle est à côté de lui, elle le soutient.
12:04 La rigidité du corps n'est pas encore présente, le corps est encore assez souple.
12:08 Le Christ n'est pas encore figé dans la mort.
12:12 La Paroisonne de la Vierge, qui est une œuvre en bois.
12:18 C'est vrai que je n'ai pas précisé, je n'ai pas précisé où on était dans les œuvres en bois,
12:22 le roi de Tavine, évidemment, ou à Clermont, la Pietà avant Pierre.
12:29 Ici, il y a un seul groupe de noyés, on est dans des dimensions qui sont au-dessus des dimensions humaines.
12:35 Paroisonne de la Vierge, issue d'un évangile apocryphe.
12:41 Je suis en train de chercher le nom de l'évangile, tout à coup il m'échappe.
12:46 Les judiciers utilisent beaucoup cette iconographie de la Paroisonne, on va aussi la retrouver ailleurs.
12:54 L'œuvre a été polychrome à l'origine, mais ce sont les monuments historiques lorsqu'ils l'ont restaurée dans les années 60,
13:00 qui l'ont bien nettoyée, de la même manière qu'ils ont pu faire avec les cathédrales dans le passé.
13:04 Mais lorsqu'elle a été restaurée au début des années 2000, on a retrouvé de la polychromie.
13:09 On sait que le vêtement de la Vierge était azur, cette Vierge qui a le poil des veuves,
13:17 qui a autour du cou aussi ce costume particulier propre aux femmes de Lorraine à cette période-ci, au XVIe siècle.
13:29 Et le St-Jean derrière, regardez aussi la différence entre, toujours il est glissé,
13:36 qui donne le mouvement, l'apesanteur, elle est en train de s'évanouir dans cette panoison,
13:40 et puis la rigidité beaucoup plus grande du St-Jean derrière qui la soutient.
13:46 Et donc pour en revenir à la polychromie, la tunique de St-Jean était dorée,
13:53 son manteau était vert à l'intérieur et pourpre en extérieur.
13:58 Donc vous voyez l'effet de la structure était tout autre que ce que l'on peut voir aujourd'hui.
14:03 Et puis regardez aussi comment le geste est quand même assez osé,
14:08 regardez là où sont posées les mains du St-Jean au niveau de la poitrine de la Vierge pour la soutenir.
14:14 Regardez bien aussi le 26, parce que ça je vous en parlerai tout à l'heure.
14:19 Voilà ce qu'on appelle le 26 ici.
14:23 Et encore, pour vous retrouver exactement, alors ici la route de la Vierge est fermée,
14:28 elle n'est pas toujours ouverte, mais on retrouve les mêmes réalités ici.
14:31 Elles sont si frossées, les personnages ne sont jamais sereins, entre guillemets,
14:39 dans les activités des hommes de l'hégéologie.
14:44 Alors là on est en dehors de la Meuse à Brieyenne, dans ce calvaire qui lui est attribué,
14:49 qui je pense est aussi une œuvre de jeunesse.
14:52 Alors pour les auteurs qui ne sont pas d'accord pour attribuer la Vierge de Génicourt,
14:57 ils mettent dans un même ensemble la Vierge de Génicourt,
15:02 cet ensemble le Capitaine de Briey et la Sainte-Femme du Carbone,
15:06 en disant que ce sont des œuvres qui pour eux ne sont pas forcément attribuées au régé-réché,
15:10 mais peut-être à ce qu'on appelle le Maître de Génicourt ou le Maître de Potamuson.
15:15 Mais Paulette Chaumet en parlant du Poirail, ou Denis même dans sa thèse sur les généchiers au début du XXIe siècle,
15:21 l'attribue à l'artiste.
15:23 Et là je vous ai mis, on est très proche, vous le verrez plus loin,
15:27 du calvaire que vous avez écrit Saint-Etienne, le Barbe d'Ulc, avec le Christ,
15:32 les deux larrons, le bon larron et le mauvais larron de chaque côté.
15:36 Donc qui figurait bien évidemment, on peut le penser, sur une poutre de gloire.
15:40 Tout à l'heure je vous disais, à Génicourt sur Meuse, vous imaginez la Vierge et le Saint-Jean
15:45 sur une poutre de gloire autour du Christ.
15:48 Et on pourrait imaginer qu'il pourrait aussi y avoir le bon et le mauvais larron.
15:52 Et la Marie-Marienne, où ce que je vais vous dire avec la paroisse de la Vierge,
15:56 c'est qu'on a des témoignages d'un journal d'un Troignain qui en 1532 se déplace à Saint-Mière,
16:07 je vais vous le dire, il cite cette œuvre et parle de ce calvaire.
16:11 Donc il faut imaginer que cette paroisse faisait partie d'une grande poutre de gloire
16:15 où il y avait les mêmes personnages qui citaient en plus de la paroisse.
16:19 Voilà, la Vierge et le Saint-Jean à Saint-Mière n'étaient pas présentés de manière séparée,
16:26 mais par cette paroisse.
16:28 Et regardez bien le décor du surcot de la Marie-Marienne.
16:35 Comme je disais, la Marie-Marienne n'est jamais recouverte de sa coiffure,
16:39 c'est bien ce nombre ici.
16:41 Donc le calvaire du Christ en roi et de larron attribué à Michel-Michel,
16:51 là encore à l'église Saint-Étienne qui était l'ancienne collégiale Saint-Pierre à Baradun.
16:58 Calvaire qui au début figurait à la chapelle Saint-Max dont je vous ai parlé
17:05 quand je vous ai présenté les jérichiers qui est aujourd'hui détruite.
17:09 Donc ce calvaire, on sait qu'après 1790, il arrive dans l'église aujourd'hui Saint-Étienne.
17:16 Il se décorait durant la première routine du 19e siècle,
17:19 qui est installée derrière le chœur tel qu'on peut le voir aujourd'hui.
17:23 Il a été restauré, c'est vraiment la polychromie d'origine que vous pouvez voir.
17:27 Regardez, propre à Michel-Michel toujours, le mouvement est présenté là.
17:32 Il y a très peu de vêtements, mais juste du périsonium qui recouvre les sexes.
17:36 Et voilà, le mouvement à travers ces trois très beaux périsoniums.
17:41 Regardez toujours le fronçage des sourcils, la manière dont les piques de cheveux
17:47 sont représentées, le tressage très important de la couronne du Christ,
17:51 la barbe qui fit des prophètes judifs, coupée en deux parties.
17:58 Et on a à travers la polychromie qui est utilisée, vraiment l'idée aussi de la mort qui est présente.
18:09 Les chers sont très clairs.
18:11 Mais j'ai entendu Philippe de Guêne, qui est au musée Lorrain,
18:15 donc il était entièrement à Potamoussou, puisque Philippe de Guêne,
18:19 qui était la seconde épouse du duc de Lorrain,
18:24 elle meurt très âgée, 1547, à 82 ans.
18:29 Elle souhaitait avoir un simple ton dans le cimetière,
18:32 simplement à pied d'une croix, ses descendants, plus ou moins,
18:35 ne suivront pas ses prémonisations.
18:39 Et regardez, je ne sais pas si vous avez vu d'autres religions
18:42 telles que celui-ci, vraiment, les jérichiers à représenter cette femme,
18:46 l'expressivité du visage, à l'âge qu'elle avait lorsqu'elle est décédée.
18:50 L'œuvre a été restaurée récemment, il y a moins d'une dizaine d'années,
18:55 et a pu remettre en avant la polychromie d'origine,
18:59 puisqu'elle avait été reprise, de trois calcaires, de trois couleurs différentes,
19:04 qui donnent l'aspect du marbre, mais ce n'est pas du marbre, c'est vraiment du calcaire.
19:08 Et regardez la jeunesse du visage de cette jeune Clarisse,
19:15 à ses pieds, qui porte sa couronne, puisqu'elle était buchesse de l'Homère,
19:21 rameusissime, et à contrario du visage trombanté et âgé de cette femme.
19:28 Et encore, les mains, telles que vous pouviez les avoir à la Vierge de Brie,
19:35 non pas de Brie, mais de Jules Comprémié.
19:38 Le squelette, monument du cœur de Marie de Chaleau,
19:42 que vous avez aussi à l'église Saint-Étienne, mais qui était, à l'origine,
19:46 qui avait été commandité toujours pour la chapelle de Saint-Max,
19:50 et qui toujours après 1790 est arrivé à l'église Saint-Étienne.
19:54 Réalisé à partir de trois ponceaux de pierre, voyez,
19:59 la jonction qui se fait ici, plus le bras.
20:03 Le cœur qui est dans la main n'est pas le cœur d'origine,
20:07 il a été rajouté au XIXe siècle.
20:09 Alors, aujourd'hui, Paulette Jolie souhaite qu'on parle de squelette,
20:14 on a parlé de transi, de décharné.
20:17 Ce n'est pas un transi, on parle de décharné,
20:20 puisque ce ne sont pas forcément des chaînes en rue,
20:22 plutôt des factions, comme vous voyez ici,
20:24 on voit les parties de l'encre, pas forcément de verre qui sont représentées.
20:27 C'est vraiment un homme, debout, après la mort, qui est ressuscité.
20:34 René Chanon, qui était dans le genre du duc Antoine de Lorraine,
20:40 il avait épousé sa fille Anne,
20:42 et qui est décédé au siège avec Charles V, contre le droit de France,
20:47 en 144 de 116, à l'âge de 25 ans.
20:55 Il y a eu une immense procession jusqu'à la chapelle Saint-Max
20:59 pour ramener ses entrailles et son cœur.
21:02 Contrairement à ce qui se faisait à l'époque,
21:04 où c'était simplement dans une urne, où on présentait ses entrailles,
21:08 là, c'est vraiment une église,
21:10 donc on a dû commander ce squelette à l'hygiénichier,
21:13 qui est représenté, alors que le corps, par ailleurs,
21:17 de René Chanon est enterré à Breda, d'où il est originaire.
21:21 Et les œuvres de l'hygiénichier,
21:23 je pense que c'est celle qui est la plus connue des XIXe siècle,
21:26 elle a été copiée, elle fait partie des œuvres
21:29 qui sont présentées au Musée du Monument français à Paris.
21:32 Ce qui est dommage, c'est lorsque le plâtre a été fait,
21:35 justement, au XIXe siècle, ça a abîmé la surface de l'œuvre,
21:40 qui était, les œuvres de l'hygiénichier,
21:42 qui n'étaient pas polychromes, mais qui étaient en calcaire.
21:46 Ici, c'est du calcaire de pierre de tonnerre provenant de Bourgogne.
21:50 L'analyse en a été faite lorsqu'elle a été restaurée,
21:54 qu'on en retrouvera dans la Saint-Elisabeth.
21:57 Donc, vous voyez, ce n'était pas forcément
21:59 de la pierre locale qu'on utilisait.
22:01 Ce calcaire dit, provenant de Bourgogne,
22:06 était un calcaire au grain très, très fin,
22:09 qui se sculptait très bien, qui se rapprochait du marbre.
22:13 Et l'hygiénichier, tout le temps, utilisait une sorte de mouvement,
22:16 un vase de cire, qui lui donnait un espèce d'ébriant
22:19 pour se rapprocher du marbre.
22:21 Et c'était une pierre, évidemment, venant de Bourgogne,
22:23 peut-être deux fois plus chère,
22:25 à l'arrivée, par le cheminement du matériau,
22:28 des œuvres, des pierres locales, des pierres de sorciers, d'autres.
22:32 Donc, il faut qu'on se méfie, par exemple,
22:34 de lui, dans sa tête, du début d'antième,
22:36 qui dit que l'hygiénichier utilise des pierres locales.
22:40 Et on a fait des comparaisons d'analyse de pierres
22:43 au laboratoire des monuments historiques à Paris,
22:46 et ce n'est pas clair.
22:48 Les analyses ont beaucoup de contours.
22:51 Le sépulcre, qui a pris son tombeau,
22:54 donc 1554-1564, que vous devez connaître,
22:58 qui a priori n'était pas polychrome à l'origine,
23:01 mais qui fait, elle aussi, nos propriétaires de cet évent
23:05 dont je vous parle.
23:07 Alors, on parle de mise au tombeau,
23:09 alors que, regardez, le tombeau,
23:11 il est vraiment à l'extérieur, derrière,
23:15 avec cette sainte femme qui prépare, effectivement,
23:18 le minceur dans lequel on va mettre le Christ.
23:20 Et cette mise au tombeau,
23:22 c'est finalement une mise en valeur
23:26 de plusieurs épisodes liés à la Passion du Christ.
23:29 Donc, à la fois, ça descend de croix,
23:32 c'est ce que l'on peut ressentre, c'est vraiment le Christ,
23:35 qui est porté par Nicodème et Josèphe à Rimacie.
23:39 Sainte, vous en avez ici le détail,
23:42 sainte Marie-Barthelène, amoureuse,
23:44 à ses pieds, avec un superbe vêtement,
23:47 il est crevé au niveau des manches, il est très riche.
23:49 Vous voyez, les cheveux durs et libres.
23:51 Il est pas volé comme celle de la Vierge,
23:53 ou des autres saintes femmes, vous en avez ici.
23:56 Saint Jean, qui aide aussi avec d'autres saintes femmes
24:01 à tenir la Vierge, en une sorte de ramasson à trois.
24:04 L'ange, alors on a dit, et certains auteurs ont dit
24:07 que Ligier-Richier, ce semain, aurait fait un autoportrait
24:10 à travers l'ange, mais il était très âgé à cette époque-là,
24:13 en tout cas, c'était un autoportrait de lui,
24:15 à l'époque où il réalise cette mise au tombeau.
24:20 Avec tous les instruments de la Passion du Christ,
24:23 on les voit pas ici, mais on a la figuration des gloutes,
24:26 des rouelles, de la croix, etc.
24:28 Et je vous ai mis une pub juste après,
24:30 parce que j'avais pas une pub complète,
24:32 où se sépultent les complétés, à sa droite,
24:35 par Saint Véronique, qui tient la couronne des pieds du Christ,
24:38 et puis à l'arrière, les deux fameux soldats,
24:42 à l'issue, pareil, des évangiles apocryphes,
24:45 qui, après la mort du Christ, se jouent,
24:48 avec Saint Véronique à côté, et même un des dés,
24:53 qui est figuré à l'époque de Tchèches.
24:56 Je vous ai mis des détails, là aussi, des visages,
24:59 où on a toujours les mêmes caractéristiques, voyez, encore,
25:01 on voit les dents derrière la bouche verte.
25:04 Un nez un peu plus marqué, là, moins fort, mais le détail...
25:15 Je reviens à notre Sainte Élisabeth,
25:18 pour vous resituer l'histoire, finalement, avec Paul Tchollé,
25:22 encore une fois, le spécialiste, aujourd'hui, de l'œuvre de l'hygiénistie,
25:27 professeur émérite des universités.
25:31 Lorsque je suis contactée par Benoît Reyre,
25:35 qui est le fils de Madame Nisoukita,
25:38 qui a hérité de sa mère, Madame Eftin,
25:41 qui est le fromage de l'Eftin, si vous connaissez,
25:43 à plusieurs leçons,
25:45 dans la famille, on dit que cette œuvre représenterait
25:48 les Saintes Élisabeth, et qu'elle serait attribuée à l'hygiénistie.
25:52 Donc, rien que ça, à nous donner comme élément scientifique.
25:58 Donc, va commencer l'enquête passionnante,
26:02 donc les éléments que l'on a, ce que je viens de vous dire.
26:06 La famille, elle nous dit aussi que Madame Eftin,
26:09 la grand-mère de Monsieur Benoît Reyre,
26:11 avait l'habitude d'acheter, puisqu'elle avait toute une collection de sculptures
26:15 qui ont été partagées entre ses différents enfants,
26:18 cinq enfants,
26:20 elle les achetait à Monsieur Henri Meillard-des-Marques,
26:22 certains d'entre vous l'ont peut-être connu,
26:24 qui était antiquaire marchandeur d'assemblées,
26:26 en plus, il base des fausses.
26:27 Son fils avait toujours un magasin d'étrie,
26:29 il vit carrément, il a fermé il y a juste quelques années.
26:32 Et Monsieur Meillard-des-Marques, qui était juge,
26:35 est tellement daté par la justice, après-guerre,
26:39 en tout cas pour estimer les biens qui pouvaient être saisis.
26:42 Donc, déjà, quand on a eu un peu le contact,
26:45 et qu'on lui dit, acheté par la grand-mère après-guerre,
26:48 entre 46 et 50,
26:50 peut-être un marchand, un antiquaire qui était juge.
26:55 Oh là là, nous, on est comme dans un musée,
26:57 la Maison du Musée de France, la première chose qu'on se doit,
26:59 c'est quand même de vérifier que l'œuvre ne puisse pas être une œuvre
27:04 qui a arrêté le marché de l'art après-guerre,
27:07 comme ayant pu être expoliée par des juifers.
27:10 Il s'avère que Monsieur Meillard-des-Marques
27:14 était très ami avec la famille Huttin,
27:16 et qu'après, je saurais que c'est Monsieur Henri Huttin
27:19 qui lui permet, qui faisait partie de la résistance locale,
27:23 et qui lui permet de fuir en zone libre,
27:25 et de revenir après-guerre, contrairement à sa sœur,
27:28 qui, elle, sera arrêtée par les Allemands,
27:31 et mourra ensuite.
27:32 Donc déjà, on évacue l'idée de bien se proclamer
27:37 à des juifs pendant la Seconde Guerre.
27:39 Mais alors, comment Monsieur Meillard-des-Marques
27:46 a pu acheter cette œuvre, et Madame Huttin, à la même occasion ?
27:49 Donc, c'est ce que l'on a, avec Paulette Chouinet,
27:56 une des premières pistes qui va nous permettre
28:00 de savoir comment cette œuvre est vendue en Meuse
28:04 après la Seconde Guerre.
28:05 On la trouve, cette sœur, dans l'Abbé Sourd.
28:07 L'héritier est dans l'œuvre 1883.
28:10 Alors, qui était l'Abbé Sourd ?
28:12 L'Abbé Sourd, c'était le curé de l'église Saint-Etienne,
28:16 donc l'église communale de Saint-Miel,
28:19 durant la seconde moitié du Xe siècle.
28:21 Et Denis fait sa thèse sur l'héritier du XXe siècle,
28:24 il ne parle plus du tout de Sourd.
28:26 Vous savez, on est après 1905.
28:28 Donc, le curé, on n'en parle pas.
28:31 Alors que c'est une chose inestimable,
28:34 puisque Sourd nous parle de cette Sainte-Elisabeth
28:42 et du vierge qui lui fait face,
28:44 qu'il a vue dans la collection du juge Moreau,
28:47 qui était un personnage important à Saint-Miel,
28:53 qui avait toute une collection de voies d'art.
28:55 Donc, dans la ville de Saint-Miel,
28:58 durant la seconde moitié du XIXe siècle.
29:00 Et le juge Moreau, donc, dit à l'Abbé Sourd
29:03 que cette œuvre, il l'a achetée à quelqu'un
29:06 qu'il a découvert dans son jardin, rue des Tisserands.
29:09 La rue des Tisserands, c'est pas très loin de l'église Saint-Etienne.
29:12 Et on sait aussi par les auteurs anciens,
29:15 dont du monde, qu'après les guerres de 30 ans,
29:19 les églises ont été bien habillées.
29:22 Et on peut tout à fait imaginer, et on le sait,
29:24 qu'il y avait une chapelle latérale dédiée à l'Annonciation
29:28 à l'église Saint-Etienne,
29:30 que cette œuvre, avec une vierge qui lui faisait face,
29:33 faisait partie d'un groupe de l'Annonciation,
29:36 donc figure bien une Sainte Élisabeth.
29:38 C'est une femme âgée, on le verra tout à l'heure sur d'autres photos,
29:41 et elle a un sang, un ventre proéminent, elle est enceinte.
29:45 L'Annonciation, ça nous parle tous,
29:47 c'est ce moment où la vierge vient annoncer
29:49 à sa cousine Élisabeth, qui est âgée,
29:51 qui attend aussi Saint-Jean-Baptiste,
29:53 qui est enceinte et va attendre le Messie, dans la Bible.
29:56 Et donc, on peut imaginer, après les guerres de Trenton,
29:59 cette œuvre de l'hégérichier, on sait que les dégâts ont été enterrés,
30:02 soit dans le cimetière autour de l'église,
30:04 ou en tout cas pas très loin, au bout des dix cents,
30:06 et le juge Moreau, lui, il la rachète
30:08 à ce particulier qui redécouvre l'œuvre.
30:12 Et on sait qu'il l'a fait restaurer
30:14 à M. Vatrinelle, sculpteur à Verdun.
30:16 Alors là, vous avez une photo de l'œuvre après restauration,
30:19 et vous pouvez imaginer, lorsqu'on a récupéré
30:21 Vatrinelle avait refait les deux avant-membres,
30:25 ici et ici, avec des mains qui avaient été abîmées
30:28 dans la trêve du teint, mais on n'en a pas gardé.
30:30 Le coude, ici, a aussi été refait,
30:32 et de même que l'arrière du coude, on ne le voit pas là.
30:34 Donc il y a tout un comité scientifique,
30:37 Aïda Manchelet, Sophie Jougy,
30:40 qui est l'actuelle responsable du département des sculptures au Louvre,
30:43 Jean-Pierre Brest, sa prédécesseure,
30:45 Marion Gondachvel, qui est une spécialiste aussi
30:48 de la sculpture de la Renaissance.
30:51 Il y a un comité scientifique qui s'est constitué
30:54 au CNU-RMF, MERF, au Centre de recherche et de restauration
30:57 des musées de France, pour savoir comment on allait
31:00 restaurer l'œuvre. Donc le choix a été fait de dérestaurer
31:03 en partie, d'enlever ces parties-ci qui étaient vraiment très lèvres.
31:06 Voilà, Vatrinelle n'avait pas la capacité de sculpteur,
31:09 elle était déjà déchirée. Mais par contre, on a gardé
31:12 la partie qui avait été restaurée du coude,
31:15 il y a une partie du menton aussi, qui avait été refaite,
31:18 et l'arrière de la tête, ça a vraiment fait du parti.
31:21 Voilà, donc ce qui était un parti pris un peu.
31:24 Et l'abbé Suot, toujours,
31:27 vous irez le voir,
31:30 il décrit très précisément ces deux statues,
31:33 et quand on lit la description qu'il en fait,
31:36 c'est vraiment d'autres œuvres.
31:39 Donc on était sur la piste du propriétaire précédent
31:42 grâce à l'abbé Suot, le fameux juge Moreau.
31:45 Mais alors, comment, de la seconde route,
31:48 1883, l'abbé Suot le voit chez juge Moreau,
31:51 l'œuvre est-elle apparue en vente
31:54 après-guerre, en vente publique en 1946 ?
31:57 Donc ce juge Moreau,
32:00 il a eu plusieurs enfants, deux fils,
32:03 dont Jean-Dominique, adolphe de Moreau,
32:06 dit Moreau de la Meuse. Alors celui-ci, il a un peu mal tourné,
32:09 il était, on le voit,
32:12 il était canular, il faisait partie d'un groupe révolutionnaire
32:15 anti-communiste, fasciste,
32:18 financé par les industries françaises et fascistes italiennes,
32:21 donc lui, il tient le 4ème bureau.
32:24 Et ces canulars, ils vont commettre
32:27 deux attentats à la bombe Place de l'Étoile à Paris,
32:30 en 1937, sous des faux drapeaux, faisant croire,
32:33 vouloir faire croire à un attentat communiste pour faire tomber
32:36 le gouvernement d'époque. Donc c'est un coup d'état qui rate,
32:39 la caboule est défendue par le premier ministre de l'époque
32:42 et il est emprisonné à la prison de la santé,
32:45 ce fameux Jean-Dominique, Dominique Adolphe Moreau de la Meuse.
32:48 La seconde guerre arrive,
32:51 les nazis arrivent au pouvoir, il est libéré
32:54 et on lui confie
32:57 de s'occuper d'un bureau
33:00 pour s'occuper d'adhésion des affaires
33:03 de Marcel Bloch. Marcel Bloch, c'est Marcel Dassault.
33:06 Donc il y a une petite histoire, sa vieille voie, sa Meuse,
33:09 qui rencontre la grande. Et bien évidemment,
33:12 à la libération, il se fait un nouveau interné, il est encore
33:15 à la santé, il décède à la prison de France en 1946,
33:18 avant même d'avoir été jugé.
33:21 Donc, est-ce que c'est bien ? Forcément, il a collaboré
33:24 avec les nazis, donc on peut tout à fait imaginer que ses biens ont été
33:27 saisis. Est-ce que ça a été vendu par les domaines ou pas ?
33:30 On ne le sait pas puisqu'il n'a pas été jugé, mais en tout cas,
33:33 ses descendants ont dû aussi vendre ses biens.
33:36 Sachant qu'il avait lui-même un fils qui était
33:39 fasciste aussi, avec lui, et dans les recherches
33:42 qu'on a faites aux archives judiciaires,
33:45 on sait qu'en 1946, l'État français le recherche aussi.
33:48 Donc voilà.
33:51 Alors, comme on sait que c'est Elizabeth, on a plus
33:54 d'attributs à l'égéritier puisqu'on a une phrase d'archive,
33:57 on a remonté, comme je vous l'expliquais,
34:00 les différents propriétaires de cette œuvre,
34:03 mais maintenant, qu'est-ce qu'il nous dit ? C'est une œuvre légère et chère.
34:06 Donc là, je vous ai mis des comparaisons stylistiques.
34:09 Alors tout d'abord, au niveau du fermeil, il y a deux graphes.
34:12 Là, vous avez la sainte Elizabeth. Regardez
34:15 cette manière dont on est drapé,
34:18 le fermeil de la sainte Femme de Piedmont-en-Argonne
34:21 ou encore de la Vierge de la Pietà d'Étain.
34:24 Même si, on est bien d'accord, c'est légèrement différent.
34:27 Ce fermeil de Dix-Huit que vous avez sur la
34:30 paroisse de la Vierge, il est vraiment identique.
34:33 Et on l'a aussi au niveau de la sainte Femme,
34:36 mais ça, il faut presque se faire ouvrir le sépulcre pour le voir
34:39 sur la sainte Femme qui tient le linceau
34:42 du tombeau, sur la hausse épulcre.
34:45 Les franges de l'air de la seconde tunique.
34:48 Ici, vous avez la sainte Elisabeth.
34:51 Je vous en ai parlé tout à l'heure, c'est la
34:54 Marie-Bernadette de Brié, c'est moins très grand. Mais regardez
34:57 entre-ci et ici, là, vous avez la cheminée qui est à Ansurbeuse
35:00 aujourd'hui, un petit village pas très loin de Saint-Yel.
35:03 Et cette cheminée, au XVIIIe siècle, a été achetée
35:06 par un chanoine de la Vénéguétain
35:09 et elle est, dit-on,
35:12 elle provient, dit-on, de la maison de Gilles-Gillin.
35:15 Les motifs
35:18 de la reconnaissance du Damasée.
35:21 Regardez aussi bien les vases gaudronnés,
35:24 ce qu'on appelle les vases gaudronnés, avec ces gaudrons ici,
35:27 que les motifs le fleurau. Là encore,
35:30 cheminée de l'Ansurbeuse et la sainte Elisabeth.
35:33 C'est extrêmement proche.
35:36 Pareil pour
35:39 les motifs fleuraux.
35:42 Ici, vous avez la cheminée de l'An.
35:45 Ici, vous avez le vêtement de la sainte Elisabeth.
35:48 Le laçage du corseil.
35:51 C'est légèrement différent, mais on a un laçage
35:54 pareil, pour mettre en valeur
35:57 le buste. Les boucles enfebrées.
36:00 Alors, à quoi servent-elles pour diriger ces boucles enfebrées ?
36:03 Elles donnent finalement à donner du volume
36:06 au vêtement. Ici, vous avez
36:09 le chaussette d'arématie,
36:12 le bout du sépulcre de Christiane-Christ,
36:15 ici, sur son épaule,
36:18 la sainte femme près de l'ange, et là, vous avez la boucle
36:21 de sainte Elisabeth. Les boucles sont différentes,
36:24 mais le principe pour donner du volume
36:27 est le même.
36:30 Et enfin, je termine avec ça,
36:33 les filles de sandales à la romaine, les fananges du pied,
36:36 pour moi, c'est extrêmement similaire.
36:39 Regardez ici, vous avez le chaussette d'arématie
36:42 du sépulcre, ici, à l'épaule de notre sainte Elisabeth.
36:45 Voilà, c'est vraiment par ces comparaisons statistiques
36:48 que l'on a attribuées cette œuvre.
36:51 Et puis, il y a encore des éléments,
36:54 mais je ne vais pas arrêter de vous en parler à travers les différentes œuvres
36:57 que je vous ai décrites. Les visages,
37:00 la bouche controverse, le nez aquilin,
37:03 les narines, les pupilles très marquées,
37:06 le frossage au niveau des sourcils,
37:09 le petit menton rond aussi.
37:12 Regardez, que l'on a trouvé là, partout.
37:15 Voilà, puis la restauration d'œuvres,
37:21 que je vous emmènerai par contre tout à l'heure. Et au niveau de l'adaptation,
37:24 on est plus ou moins d'accord, entre les différents spécialistes,
37:27 de dire qu'on est sans doute aux alentours de 1550
37:30 dans la seconde partie de la carrière de l'artiste.
37:33 Et j'allais dire, les recherches se poursuivent,
37:36 parce que dans la collection du juge Moreau, la maison où on parle de
37:39 cette Vierge qui existait, qui lui faisait face,
37:42 le juge Moreau nous dit que cette Vierge
37:45 n'a déjà plus de tête, et là, pour le coup, il n'a pas fait faire
37:48 un reconstitut par un matrimoine à la tête, la Sainte Elisabeth,
37:51 que le bonnet qui a été refait. Moi, ce dont je ne serais pas
37:54 forcément si vous retrouvez cette Vierge,
37:57 il faut continuer notre enquête, aujourd'hui.
38:00 Voilà, je ne sais pas si vous avez des questions
38:03 par rapport à ça. Vous avez peut-être suivi l'actualité aussi,
38:06 parce qu'il y a un reportage qui est au niveau de France 3,
38:10 et puis il y a eu des articles dans les journaux,
38:13 puisque la femme Nultin, toujours à elle,
38:16 nous a donné une Sainte-Lucie d'Écosse,
38:19 un gisant, qui provient toujours de la collection de sculpture
38:23 de la grand-mère, Madame Nultin,
38:26 qu'ils attribuent aussi dans la famille à des chérichiers,
38:29 et par exemple, vous allez avoir cette Sainte-Lucie d'Écosse
38:32 de par vous-même, je pense, avec les éléments que je vous ai,
38:35 vous vous direz non, ce n'est pas des chérichiers.
38:38 Nous, on ne pense pas que c'est des chérichiers, c'est des cultes à l'âge.
38:41 Merci.
38:45 (Applaudissements)
38:48 (...)