Soir Info (Émission du 16/08/2023)

  • l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
Transcript
00:00:00 Il est bientôt 21h. Bonsoir à tous. Merci d'être avec nous en direct sur CNews.
00:00:04 Dans ce soir info, dans quelques minutes, nous commencerons notre émission,
00:00:07 quelque peu écourtée ce soir, car nous rediffuserons à partir de 22h
00:00:12 l'émission L'heure des pros, ce matin avec Pascal Praud,
00:00:16 qui rendait hommage à Gérard Leclerc. Mais en attendant, le journal,
00:00:20 c'est avec vous, Simon Guilain. Bonsoir à vous, cher Simon.
00:00:23 Bonsoir, cher Vincent. Et bonsoir à tous.
00:00:24 C'est un réel plaisir de faire ce journal avec vous.
00:00:27 Et à la une, ce soir, l'agresseur du médecin niçois agressé mardi dernier à Nice
00:00:31 a été donc remis en liberté.
00:00:33 Oui, le docteur Jean-Yves Olivier, 80 ans, avait porté plainte
00:00:36 après avoir reçu sept points de suture au visage.
00:00:39 Il avait été violemment frappé par un homme de 45 ans
00:00:41 alors qu'il contrôlait tout simplement son arrêt maladie.
00:00:44 Sachez que son agresseur a l'interdiction de rentrer en contact avec lui.
00:00:47 Le récit d'Aminata Demphal.
00:00:50 L'audience aura donc lieu en février 2024, six mois durant lesquels
00:00:55 l'agresseur du médecin niçois n'aura pas le droit de quitter le territoire des Alpes-Maritimes
00:01:00 ni d'approcher l'octogénaire.
00:01:02 Insuffisant pour rassurer le médecin, abasourdi par la nouvelle.
00:01:06 Il me semble que c'est quelqu'un qui est dangereux.
00:01:09 Je ne vois pas pourquoi il faut six mois de réflexion
00:01:12 pour juger cette personne et puis l'empêcher de nuire.
00:01:14 Ça m'inquiète beaucoup cette histoire.
00:01:15 Donc je prends des précautions.
00:01:18 J'essaie de ne jamais rester trop seul.
00:01:20 Le médecin vient notamment de déposer une nouvelle plainte
00:01:23 après des insultes en ligne.
00:01:25 Je suis harcelé carrément sur les réseaux sociaux.
00:01:28 J'ai le droit à des insultes.
00:01:30 On me prétend que je suis un mauvais médecin maintenant.
00:01:33 Alors que jusqu'à présent sur les réseaux sociaux j'étais très apprécié.
00:01:36 Poursuivi pour des violences aggravées,
00:01:38 l'homme de 45 ans a demandé le renvoi de son dossier
00:01:41 pour pouvoir préparer sa défense.
00:01:44 Renvoi avec une mise en liberté, ça peut paraître effectivement
00:01:46 une mesure un peu, je dirais, un peu laxiste.
00:01:49 Ça ne veut pas dire que le jour du jugement, il n'y aura pas une peine ferme.
00:01:53 Il est possible qu'il soit condamné à de l'emprisonnement ferme
00:01:56 compte tenu de la gravité des faits.
00:01:58 Traumatisé par l'agression,
00:02:00 le médecin avait bénéficié d'une incapacité totale de travail de 10 jours.
00:02:04 On en vient à cette situation catastrophique à Marseille
00:02:08 où les trafics de drogue et les règlements de comptes n'en finissent plus.
00:02:10 En 6 mois, la ville recense autant de morts qu'au cours de toute l'année 2022.
00:02:15 Depuis le début du mois d'août,
00:02:17 la cité fosséenne enregistre près d'un mort tous les deux jours.
00:02:20 Pas plus tard qu'hier, un homme d'une trentaine d'années
00:02:22 a été abattu d'une balle dans la tête.
00:02:24 Charlotte Gorzala, Nicolas Fontaine et Sarah Fenzaï.
00:02:28 Grenoble, Lyon, Marseille ou même Cavaillon,
00:02:32 cette année la France fait face à une augmentation de la violence.
00:02:35 Depuis le début de l'année, dans la deuxième ville de France,
00:02:38 près de 35 personnes ont perdu la vie lors d'affrontements
00:02:40 entre bandes rivales sur fond de trafic de drogue.
00:02:43 Longtemps cantonnées au quartier nord,
00:02:45 cette violence s'est généralisée à l'ensemble de la ville.
00:02:49 Donc maintenant, il n'y a plus de lieu dit de règlement de compte.
00:02:54 Avant, on se réglait à coups de poing ou à coups de batte,
00:02:59 et maintenant, automatiquement, on se règle à coups de calibre.
00:03:05 Dernier événement date ce mardi.
00:03:07 Un homme âgé d'une trentaine d'années a été tué par balle
00:03:09 dans un quartier populaire du nord de Marseille.
00:03:12 Il s'agit du huitième mort par arme à feu dans la seconde ville de France
00:03:15 depuis le début du mois d'août.
00:03:17 Ça fait une quinzaine de jours,
00:03:19 c'est tous les soirs, tous les soirs, tous les soirs,
00:03:22 des plusieurs coups de feu dans les cités marseillaises.
00:03:25 On a des blessés par balle et on a de nombreux décès par arme à feu.
00:03:30 Et face à ça, on a des colichiers qu'il faut le reconnaître en ce moment,
00:03:33 ils sont assez désemparés, ils sont dans un désarroi profond.
00:03:37 Dans la cité phocéenne, les forces de l'ordre sont dépassées.
00:03:40 Désormais, ce ne sont plus deux,
00:03:41 mais bien plusieurs clans qui s'affrontent au quotidien.
00:03:45 On part en Corse où les habitants sont inquiets face au trafic de drogue.
00:03:48 Deux policiers municipaux ont été menacés de mort à Ajaccio
00:03:52 alors qu'ils effectuaient leur tournée matinale, c'était dimanche.
00:03:55 Des trafiquants leur ont tout simplement interdit de revenir sur les lieux.
00:03:59 Depuis plusieurs dizaines d'années maintenant,
00:04:01 la Corse est confrontée à un trafic de drogue grandissant.
00:04:04 C'est ce qu'affirme Jean-Christophe Angelini, il est maire de Porto Vecchio.
00:04:09 La Corse depuis maintenant des décennies,
00:04:11 il faut le dire, sans langue de bois et sans peau fuyante,
00:04:14 elle vit à l'heure des difficultés liées au trafic de stupéfiants,
00:04:17 à l'heure liées aux addictions, et elle connaît, c'est vrai,
00:04:22 peut-être dans des proportions différentes,
00:04:24 plus ou moins ça se discute, mais des problèmes de cet ordre-là.
00:04:28 La Corse n'échappe plus,
00:04:29 et donc je crois qu'il est temps maintenant que l'on réagisse.
00:04:32 Et la Corse, que l'on disait à tort préservée de ce genre de phénomène,
00:04:36 elle est aujourd'hui entrée, il n'est plus que temps de verbaliser,
00:04:40 de mettre des mots, et bien sûr d'apporter des solutions
00:04:43 qui sont aussi des solutions concrètes, opérationnelles et immédiates.
00:04:48 Et justement en Corse toujours,
00:04:49 les autorités ont procédé aujourd'hui à une saisie record de drogue à Ajaccio.
00:04:53 Oui, plus de 100 kg de résine de cannabis,
00:04:56 ainsi que près de 3 kg de cocaïne ont été saisies à la descente d'un bateau.
00:05:00 La drogue a ensuite été dissimulée dans deux voitures.
00:05:03 Les précisions de notre correspondante en Corse, Cristina Luzzi.
00:05:08 De mémoire d'enquêteurs, c'est la plus importante saisie jamais réalisée en Corse,
00:05:11 confirme le procureur d'Ajaccio Nicolas Sept.
00:05:14 À ce stade, ce sont plus de 100 kg de résine de cannabis
00:05:17 et près de 3 kg de cocaïne qui ont été saisies à la descente d'un navire de la Corsica Linea.
00:05:22 La drogue a été dissimulée dans deux véhicules,
00:05:25 dont un appartenant à un marin qui a été arrêté au volant d'un véhicule de luxe
00:05:28 dans lequel 70 kg de drogue ont été retrouvés.
00:05:31 Ça faisait un petit moment que les enquêteurs suspectaient des compromissions
00:05:34 et des complicités possibles de la part de marins des compagnies de transport maritime
00:05:39 pour permettre l'acheminement des produits stupéfiants dans l'île,
00:05:43 même si ce moyen est loin d'être exclusif.
00:05:46 Quatre interpellations ont eu lieu hier et de nouvelles interpellations ont eu lieu ce matin encore.
00:05:51 Diverses perquisitions ont été effectuées et ont permis de retrouver
00:05:54 encore plus de 30 kg de résine de cannabis, de la cocaïne et différentes armes non factices et approvisionnées.
00:06:01 Selon le procureur, le démantèlement de ce réseau, qui avait plusieurs ramifications
00:06:05 et qui devait alimenter différentes régions de l'île, a notamment permis d'assécher
00:06:09 quatre points d'eau d'île du quartier de Pietralba et des cannes à Ajaccio.
00:06:13 On va parler à présent de la situation extrêmement compliquée dans les services d'urgence,
00:06:16 une situation d'ailleurs plus grave que l'été dernier.
00:06:19 C'est ce qu'a affirmé le président de Samue Urgence, Marc Noiset.
00:06:22 Oui, on était particulièrement compliqués également dans les services pédiatriques,
00:06:25 notamment en Île-de-France.
00:06:27 Un nourrisson de deux mois a même dû être transféré de Paris à Rouen
00:06:31 à faute de lits disponibles en services de réanimation et précision de sommeil à l'allôme.
00:06:36 Ce devait être une intervention classique.
00:06:38 Ce dimanche, un nourrisson est atteint d'obroncolite.
00:06:41 Son état se dégrade.
00:06:42 Il faut le transférer dans un service de réanimation.
00:06:45 Gilles Jourdin, le responsable médical du SMUR Pédiatrique des Hauts-de-Seine, s'occupe du transfert.
00:06:51 Il fait cinq fois le tour des services de réanimation pédiatrique d'Île-de-France,
00:06:55 mais ne trouve aucune place.
00:06:57 Les hôpitaux Necker, Crème-Limbicêtre, Robert-Debré, Trousseau sont tous surbouqués.
00:07:02 Gilles Jourdin explique qu'il manquait ce lundi en Île-de-France
00:07:05 36 lits sur les 102 de réanimation et de soins continu pédiatriques.
00:07:10 La seule solution a donc été de transférer l'enfant au CHU de Rouen,
00:07:14 à plus de 140 kilomètres de là.
00:07:16 Ce transfert inédit de surcroît en dehors d'une épidémie d'obroncolite
00:07:21 illustre les difficultés auxquelles sont confrontés patients et soignants.
00:07:25 Gilles Jourdin est inquiet, il pointe une situation très tendue
00:07:29 liée au manque de soignants.
00:07:31 Il tient à alerter les pouvoirs publics de façon à ce que l'hiver 2023
00:07:35 ne ressemble pas à celui de l'année dernière,
00:07:37 lors duquel plus de 60 enfants ont dû être soignés dans d'autres régions.
00:07:42 Et vous le savez, toute la journée, la rédaction de CNews a rendu hommage,
00:07:46 rend toujours hommage d'ailleurs à Gérard Leclerc,
00:07:48 notre chroniqueur journaliste ô combien reconnu de toutes et tous,
00:07:52 que ce soit dans l'opinion politique ou encore de toutes les télévisions.
00:07:57 Et c'est l'émotion au lendemain de l'accident d'avion
00:07:59 qui a coûté la vie à notre collègue Simon.
00:08:02 Oui, sachez que les trois personnes présentes à bord de cet avion de tourisme
00:08:06 sont maintenant identifiées.
00:08:08 Et vous le disiez aujourd'hui encore, les hommages à Gérard Leclerc,
00:08:10 emblématique journaliste politique de notre chaîne,
00:08:12 se sont multipliés aussi bien à la télévision que sur les réseaux sociaux.
00:08:16 On va écouter justement quelques réactions.
00:08:20 Il était parmi tous les chroniqueurs,
00:08:23 peut-être le plus essentiel à notre émission,
00:08:27 parce que nous avions créé ensemble une complicité,
00:08:30 une complicité de désaccord, bien sûr,
00:08:33 mais une complicité d'échange.
00:08:35 Et il m'avait accompagné, il m'avait aidé,
00:08:38 avec gentillesse, avec bienveillance chaque matin.
00:08:40 Oui, je suis sous le choc, je suis bouleversée comme chacun d'entre nous
00:08:43 parce que c'était un super camarade.
00:08:44 C'est d'abord aux journalistes politiques que je veux rendre hommage
00:08:47 parce que c'est ma passion à moi aussi.
00:08:48 J'ai eu le plaisir de faire des soirées électorales avec lui
00:08:51 et c'était un super coéquipier.
00:08:52 C'est-à-dire qu'en plateau, quand vous aviez Gérard Leclerc à côté de vous,
00:08:55 vous étiez sûrs que comme rugby, il allait jouer collectif.
00:09:00 Vous lui donniez la passe, vous lui donniez le ballon,
00:09:02 il vous la renvoyait au meilleur moment.
00:09:04 Je pense que ça aurait été le souhait de Gérard.
00:09:06 Il était venu pour entendre chanter son frère.
00:09:09 Il faut expliquer ce voyage de l'oudin à la boule.
00:09:12 C'est pour entendre Julien dans un tour de chant.
00:09:17 Et je pense que fidèle à sa promesse,
00:09:21 il voulait entendre son frère et il va l'entendre.
00:09:23 Pour moi, Gérard, il incarnait un peu l'ADN de cette émission
00:09:26 et d'ailleurs même de notre chaîne
00:09:28 parce que c'est quelqu'un qui acceptait volontiers,
00:09:32 on avait beaucoup de désaccords,
00:09:34 les spectateurs pouvaient le voir,
00:09:36 et qui acceptait volontiers la disquandidat.
00:09:39 Bien sûr, là, nous parlons d'un ami, d'un camarade, d'un collègue.
00:09:43 On est touchés en plein cœur.
00:09:45 Mais je crois que les Français ressentent aussi une grande émotion.
00:09:50 Voilà, et on reviendra sur cette émotion
00:09:52 et les hommages en tout début de cette émission
00:09:55 de De Soir Info dans quelques minutes.
00:09:56 Allez, en pleine vacances d'été,
00:09:58 certains sites touristiques sont pris d'assaut par les vacanciers.
00:10:01 C'est le cas notamment à Saint-Emilion en Gironde.
00:10:04 Oui, d'ailleurs, en ce moment, les rues sont complètement bondées,
00:10:06 alors difficile pour la commune d'accueillir tout le monde sur place.
00:10:09 Et parfois, les commerçants n'arrivent même plus à trouver une place
00:10:12 pour se garer. Le reportage signé Jérôme Rand.
00:10:16 Au mois d'août, lorsque l'on veut venir visiter Saint-Emilion,
00:10:18 la première étape, c'est de réussir à trouver une place pour stationner.
00:10:22 Ah oui, c'est compliqué.
00:10:23 On vient d'arriver, on a essayé notre chance ici,
00:10:25 mais on ira plus loin, il y a des parings dans le moyen de la place.
00:10:27 On va voir, on n'est pas encore allé dans les autres.
00:10:29 La cité médiévale est connue à travers le monde pour son vin
00:10:31 et elle est régulièrement prise d'assaut.
00:10:33 Ici, les ruelles ne sont pas larges,
00:10:35 on a vite l'impression de ne plus avoir la place pour circuler.
00:10:37 Je trouve qu'il y a du monde, oui.
00:10:39 Après, c'est très concentré dans le cœur du village.
00:10:42 Donc voilà, on va faire la petite découverte.
00:10:44 Saint-Emilion, j'ai lu ça il n'y a pas longtemps,
00:10:46 c'était le village le plus connu au monde.
00:10:49 Donc je ne vois pas comment on va pouvoir réguler le nombre de visiteurs.
00:10:53 Puis c'est tellement beau.
00:10:55 Pour les professionnels, réguler le nombre de touristes dans la cité
00:10:58 paraît impossible et ils ont besoin de ces visiteurs
00:11:01 car l'hiver, Saint-Emilion s'endort.
00:11:03 Le problème, c'est le stationnement.
00:11:04 C'est que quand il y a un amas de touristes,
00:11:05 on a du mal à les accueillir.
00:11:07 Ils ont du mal à se stationner.
00:11:10 Donc ce n'est pas facile.
00:11:12 Souvent, nous, quand on débauche qu'il n'y a plus de place
00:11:16 pour circuler en voiture, c'est plus compliqué.
00:11:18 Ça fait partie du jeu.
00:11:19 On a besoin de cette clientèle-là et on sait qu'ils vont arriver à ce moment-là.
00:11:22 Ici aussi, l'afflux de touristes dépend beaucoup des conditions météo.
00:11:26 Au mois de juillet, les professionnels ont remarqué
00:11:28 qu'il y avait 30% de fréquentation en moins par rapport à l'année dernière.
00:11:33 Oui, très jolie région.
00:11:34 Vous savez pourquoi Saint-Emilion est connue, Simon ?
00:11:37 Je pense que c'est grâce au vent.
00:11:39 Est-ce que j'ai raison ?
00:11:39 Vous avez raison, mais c'est aussi connu pour Émilion.
00:11:42 Émilion, qui était un moine breton qui venait de Vannes
00:11:45 et qui a ensuite donné son nom à la ville de Saint-Emilion.
00:11:49 On en apprend tous les jours avec vous, Vincent.
00:11:50 Eh oui, merci beaucoup, cher Simon.
00:11:52 On vous retrouve à 22h pour le prochain point sur l'actu.
00:11:54 Vous restez bien sur CNews, dans le Soir Info.
00:11:56 On revient tout de suite.
00:11:57 Bonsoir à tous.
00:12:03 Merci d'être avec nous en direct sur CNews, dans le Soir Info.
00:12:05 Il est 21h15. Ce soir, je suis accompagné de Georges Sauveur.
00:12:10 Bonsoir. Merci d'être avec nous.
00:12:11 Vous êtes avocat et de Frédéric Fougera.
00:12:13 Bonsoir. Merci d'être avec nous.
00:12:14 Vous êtes président de Tencan Paris.
00:12:17 Émission quelque peu écourtée ce soir, qui va aller jusqu'à 22h à peu près,
00:12:23 car après notre émission, vous retrouverez l'ordre des pros de ce matin
00:12:28 avec Pascal Praud qui rendait hommage, évidemment, à Gérard Leclerc.
00:12:32 Vous le savez, justement, toute la journée, la rédaction de CNews a rendu hommage
00:12:36 à notre chroniqueur, journaliste ô combien reconnu de toutes et tous.
00:12:40 La plupart des journalistes de CNews, d'ailleurs, se sont déjà exprimés.
00:12:42 Je tenais également à lui rendre un court hommage ce soir.
00:12:45 Gérard Leclerc, c'était un homme d'une élégance, d'une gentillesse
00:12:48 et d'un professionnalisme sans faille.
00:12:51 J'ai eu l'honneur, c'est vrai, d'être assis à côté de lui en tant que chroniqueur,
00:12:54 fut un temps. J'ai eu l'honneur aussi de l'avoir en tant qu'invité sur mes plateaux
00:12:58 et toujours, toujours un réel plaisir de l'écouter avec des prises de position
00:13:01 toujours réfléchies, modérées, mais très solides.
00:13:03 Le mot sympa, le mot pour rire, le mot et le sourire qui m'aident à l'aise
00:13:07 avant l'antenne. Très important également, c'était la même personne
00:13:10 dans et en dehors des plateaux de télévision.
00:13:13 Ce n'est pas donné à tout le monde et pour moi, c'est bien ce qui le caractérisait.
00:13:18 Je vous propose de découvrir cette séquence qui symbolise bien Gérard Leclerc
00:13:25 qui interroge Jacques Chirac.
00:13:26 C'était en 2002 lors de la campagne présidentielle.
00:13:29 Jacques Chirac aura ce mot qui restera désormais dans les annales.
00:13:32 Écoutez.
00:13:33 Alors, on observe une brutale tension dans cette campagne
00:13:36 après les propos de Lionel Jospin, vous trouvant manquant d'énergie,
00:13:41 fatigué, vieilli, usé par l'exercice du pouvoir.
00:13:45 Ça vous choque ?
00:13:47 Dans un premier temps, ça m'a fait sourire.
00:13:53 Et je vais vous dire la vérité, dans un deuxième temps,
00:13:56 je n'ai pas souri.
00:13:59 Pas du tout.
00:14:01 Pas pour moi, naturellement, mais pour les Français.
00:14:06 J'ai engagé la campagne il y a un mois.
00:14:13 Et j'ai fait des propositions telles que je croyais utiles
00:14:18 sur la sécurité, sur la santé, sur l'économie, sur l'emploi, sur l'environnement.
00:14:25 Et j'attends les propositions des autres candidats,
00:14:29 notamment celles de M. Jospin, pour en discuter.
00:14:36 Et qu'est-ce que j'entends ?
00:14:39 Des propos sur le physique, le mental, la santé.
00:14:46 Je me dis que c'est tout de même un peu curieux.
00:14:51 C'est une technique qui s'apparente un peu au délit d'opinion.
00:14:56 Même presque au délit de sale gueule, si j'ose dire.
00:15:00 Voilà donc cette expression qui est désormais dans les annales,
00:15:03 ce fameux délit de sale gueule prononcé par Jacques Chirac
00:15:06 face à Gérard Leclerc.
00:15:07 Frédéric, fougera peut-être un mot sur Gérard Leclerc,
00:15:12 que tout le monde connaissait, que tout le monde salue aujourd'hui.
00:15:15 Alors en fait, je n'ai pas un mot à dire sur Gérard Leclerc,
00:15:17 parce que je pense qu'il y a des gens bien plus compétents
00:15:19 et qu'ils le connaissaient très bien et qu'ils ont pu le dire.
00:15:21 Mais si vous me le permettez, j'étais présent hier soir
00:15:23 sur ce plateau à la même place, au moment où la rédaction
00:15:27 réfléchissait à la façon d'annoncer cette information.
00:15:30 Et je voudrais souligner à la fois la prudence et l'élégance
00:15:36 dont a pu faire part et la rédaction et Barbara Aclin,
00:15:38 qui était à l'animation de cette émission,
00:15:41 avec en fait beaucoup de bienveillance et de pensée
00:15:44 pour la famille et pour les proches de Gérard Leclerc.
00:15:48 Parce qu'en fait, l'information n'était pas confirmée de son décès.
00:15:50 Et alors que certains se précipitaient à l'annoncer
00:15:53 comme une course à l'information, cette rédaction a fait preuve,
00:15:58 comme je le disais, de beaucoup de prudence et d'élégance.
00:16:00 Et souvent, on engage ou on critique la responsabilité
00:16:04 des médias ou des journalistes.
00:16:06 Je pense qu'hier, dans cette gestion de crise,
00:16:08 c'était une forme de gestion de crise,
00:16:09 on a eu en direct une rédaction très responsable.
00:16:14 Je pense que ça valait le coup de le souligner.
00:16:16 Si je peux me permettre de réagir à cela, effectivement,
00:16:19 l'erreur est humaine, forcément, mais toujours, toujours,
00:16:25 quand il y a des informations aussi importantes soient-elles,
00:16:28 on vérifie, on double vérifie, on triple vérifie s'il faut,
00:16:32 avant de vous donner les informations.
00:16:33 C'est pour ça que parfois certains médias,
00:16:35 le lexique journalistique balance certaines infos
00:16:41 avant d'autres médias, mais ce sont des informations
00:16:43 qui ne sont pas forcément toujours aussi bien vérifiées
00:16:45 que dans d'autres médias.
00:16:47 Donc, vous faites bien de le souligner.
00:16:49 Georges Fauveur, peut-être sur Gérard Leclerc.
00:16:52 Écoutez, je ne le connaissais pas davantage que vous.
00:16:55 Donc, je ne suis que témoin, témoin de ce que vous,
00:16:59 les médias, dites et diffusé comme image depuis hier.
00:17:03 Ce que j'entends, c'est une unanimité pour saluer
00:17:07 non seulement la constance de la personnalité de M. Leclerc,
00:17:12 à savoir qu'il était le même sur les plateaux
00:17:14 et en dehors des plateaux.
00:17:16 Et cette constance, elle traduit souvent une personne
00:17:19 d'une grande richesse d'âme.
00:17:21 C'est la seule qualité que je veux retenir
00:17:24 de tout ce que j'ai entendu depuis hier.
00:17:27 Beaucoup de réactions, je vous le disais,
00:17:28 on va commencer peut-être par la réaction
00:17:30 du président de la République, Emmanuel Macron,
00:17:33 dans un texto envoyé à Pascal Praud ce matin.
00:17:35 "C'est triste, je sais que vous perdez un collègue et un ami.
00:17:37 Nous perdons tous un grand journaliste.
00:17:39 Il va nous manquer. Pensez affectueuse à vous et à l'équipe."
00:17:42 Voilà donc pour les mots du président de la République.
00:17:45 Réaction également d'un ancien chef de l'État,
00:17:48 cette fois-ci Nicolas Sarkozy, profondément attristé
00:17:50 par la disparition brutale de Gérard Leclerc.
00:17:53 Il incarnait cette génération de journalistes
00:17:55 qui traitait la politique avec une passion réelle,
00:17:57 la gourmandise de celui qui veut comprendre et transmettre
00:18:00 le souci de l'exigence et de la vérité.
00:18:02 Une personne qui faisait l'unanimité autour de lui
00:18:05 pour ses qualités humaines.
00:18:07 Réaction également de François Hollande,
00:18:09 également ancien chef de l'État,
00:18:11 cultivé, rigoureux, élégant.
00:18:13 Il émet le débat et la controverse
00:18:14 tout en respectant la vérité des faits.
00:18:16 "Je pense à nos interviews, j'entends encore ces analyses
00:18:19 et je mesure le talent que la presse vient de perdre."
00:18:22 Et puis enfin, seule réaction, j'allais dire,
00:18:26 sur les réseaux sociaux en tout cas d'un membre du gouvernement,
00:18:28 Clément Beaune, le ministre des Transports.
00:18:30 "Pensez attristé pour un grand journaliste politique
00:18:32 qui a accompagné nos vies de citoyens."
00:18:36 Également, beaucoup d'autres réactions
00:18:37 de tous les chiquiers politiques.
00:18:39 Jordan Bardella, Éric Ciotti, Éric Zemmour, Olivier Faure,
00:18:42 Alexis Corbière, Fabien Roussel.
00:18:43 Tout le monde a réagi, tout le monde rend hommage
00:18:46 aujourd'hui à Gérard Leclerc.
00:18:48 Vous voyez donc la réaction de Jordan Bardella sur X
00:18:52 et non plus sur Twitter d'ailleurs au passage.
00:18:55 Je vous propose d'écouter Georges Fenech.
00:18:57 Georges Fenech, que vous connaissez bien sur CNews,
00:18:58 consultant de notre chaîne.
00:19:00 C'est également un ami proche de Gérard Leclerc.
00:19:03 Bien sûr, là, nous parlons d'un ami, d'un camarade, d'un collègue.
00:19:06 On est touchés en plein cœur.
00:19:08 Mais je crois que les Français ressentent aussi une grande émotion.
00:19:13 Tous ceux qui nous regardent, mais qui connaissaient Gérard Leclerc,
00:19:18 il y a une émotion qui traverse eux.
00:19:19 Sans quoi nous ne participerions pas à toute une émission
00:19:22 pour lui rendre hommage.
00:19:23 Il n'y a peut-être pas tout le monde qui aurait cet honneur
00:19:27 qu'on lui rend ce matin et qui est amplement mérité.
00:19:29 Et quand vous avez montré les images de l'interview de Jacques Chirac,
00:19:34 moi, ça m'a apporté cette réflexion.
00:19:38 Avec Gérard Leclerc, c'est toute une période du journalisme politique.
00:19:43 Si vous avez raison de parler des jeunes d'aujourd'hui,
00:19:45 mais il a appartenu à cette race des grands journalistes politiques,
00:19:49 de la grande politique d'une certaine époque.
00:19:52 Laurence Ferrari, également, évidemment que vous connaissez,
00:19:55 sur cette chaîne qui a réagi ce matin dans leur dépôt.
00:19:59 Elle fait une comparaison avec le rugby.
00:20:02 Gérard Leclerc, c'était cette pièce maîtresse à CNews.
00:20:05 Oui, je suis sous le choc, je suis bouleversée comme chacun d'entre nous
00:20:09 parce que c'était un super camarade.
00:20:10 Vous le savez mieux que nous, Pascal.
00:20:13 D'abord, c'était un grand journaliste.
00:20:14 C'est d'abord aux journalistes politiques que je veux rendre hommage
00:20:17 parce que c'est ma passion à moi aussi.
00:20:18 C'était un enfant d'Europe 1.
00:20:20 Il est né dans cette grande rédaction qui est Europe 1.
00:20:23 Et puis, il est ensuite parti vers la télévision.
00:20:25 On avait un parcours un peu similaire.
00:20:26 On avait beaucoup de choses en commun.
00:20:28 Et j'ai eu le plaisir de faire des soirées électorales avec lui.
00:20:32 Et c'était un super coéquipier.
00:20:34 C'est-à-dire qu'en plateau, quand vous avez dit "Gérard Leclerc à côté de vous",
00:20:37 vous étiez sûr que comme rugby, il allait jouer collectif.
00:20:41 Vous lui donniez la passe, vous lui donniez le ballon.
00:20:43 Il vous la renvoyait au meilleur moment pour vous marquer le but virtuel
00:20:48 parce qu'il connaissait la politique, il connaissait les acteurs politiques.
00:20:51 Il connaissait chacun de ceux qui étaient autour du plateau
00:20:55 quand je parle de soirées électorales, donc de tous les partis.
00:20:57 Et moi, ce qui me frappe ce matin, au-delà des qualités humaines de Gérard,
00:21:01 vous l'avez largement évoqué, c'est l'unanimité de l'hommage de ces hommes
00:21:05 et de ces femmes politiques.
00:21:06 Martine Aubry, Valérie Pécresse, François Hollande, de gauche, de droite.
00:21:11 Tout le monde leur rend hommage parce que c'est pour ça que c'était un grand journaliste,
00:21:15 parce qu'il savait défendre ses convictions.
00:21:18 Il était quelqu'un d'engagé, de pédagogue.
00:21:20 Il a été enseignant à Sciences Po aussi.
00:21:22 Et en même temps, il était respecté parce qu'il était respectable.
00:21:24 Et on va terminer avec cette séquence.
00:21:27 Cette séquence dans l'heure des pros,
00:21:29 c'était au mois de juin ou alors peut-être début juillet,
00:21:32 juste avant les vacances d'été.
00:21:34 C'était la dernière émission de l'heure des pros, justement,
00:21:36 avant les vacances d'été.
00:21:37 C'était malheureusement aussi la dernière émission de Gérard Leclerc.
00:21:41 Gérard Leclerc qui a été un petit peu taquiné par Pascal Praud.
00:21:45 C'était un petit peu leur leitmotiv à tous les deux.
00:21:48 Pascal Praud qui aimait taquiner Gérard Leclerc.
00:21:50 Regardez cette séquence.
00:21:52 Vous n'êtes pas d'accord ?
00:21:53 Vous croyez que vous allez dans une réunion, vous allez apprendre quelque chose ?
00:21:56 On ne peut pas reprocher une chose et son contraire,
00:21:58 dire que le gouvernement est beaucoup trop critical,
00:22:02 ne n'écoute pas, ne concerte pas et dire en même temps,
00:22:05 quand il le fait, qu'il ne va pas le faire.
00:22:07 Deuxièmement, vous ne pouvez pas dire, comme vous le dites,
00:22:08 que ce gouvernement ne fait jamais rien.
00:22:10 Il a fait des réformes comme celle des retraites.
00:22:12 Et à l'époque, quand il a fait ces réformes,
00:22:14 une bonne partie des gens,
00:22:16 une bonne partie des gens dont vous,
00:22:18 une bonne partie des gens dont vous, ne partent pas en vacances.
00:22:20 Et si c'est vrai ?
00:22:21 Je pars avant finalement.
00:22:22 Mais non, mais non, c'est vrai.
00:22:23 Il y a eu des réformes qui ont été faites.
00:22:25 Je pars avant.
00:22:27 Et tu sais qu'elles ont fait l'objet de critiques et de critiques.
00:22:30 Donc enfin, dernière chose sur la politique des quartiers.
00:22:34 Bon, effectivement, je suis un petit peu sceptique
00:22:36 quand j'entends "on ne sait pas", etc.
00:22:38 Bon, aussi, il y a une bonne partie des choses qu'on sait quand même.
00:22:41 En même temps, oui, il faut...
00:22:44 Si c'était toujours pareil, aussi simple que vous le dites...
00:22:48 Pierre, vous l'avez lu ?
00:22:51 Non, je ne l'ai pas lu.
00:22:52 Bon, ben vous devriez le lire.
00:22:53 Allez le lire un peu.
00:22:55 Simplement, moi, je suis contrairement à vous,
00:22:58 peut-être parce que je suis un tout petit peu plus âgé que vous,
00:23:00 tout ce qui est maître à penser, je n'y crois pas.
00:23:03 Oui, c'est vrai ce que vous disiez, Jean-Christophe,
00:23:06 pendant l'extrait.
00:23:07 Beaucoup auraient dit "oui, je l'ai lu".
00:23:10 Mais Gérard Leclerc avait cette...
00:23:12 C'était un homme humble, tout simplement.
00:23:14 Non, je ne l'ai pas lu.
00:23:15 Voilà, tout simplement.
00:23:16 Et alors ?
00:23:17 Eh ben, c'est pas grave, je le lirai.
00:23:18 Vous vouliez rajouter quelque chose, Frédéric Fougera ?
00:23:20 Je voulais juste rajouter qu'à travers tous ces témoignages,
00:23:24 on se rend compte de l'importance des journalistes politiques
00:23:28 qui nous accompagnent parfois tout au long d'une tranche de vie,
00:23:32 et parfois bien plus longtemps que beaucoup de politiques.
00:23:34 Et on voit aussi qu'ils incarnaient une génération de politiques
00:23:38 qui ont traversé beaucoup d'époques.
00:23:40 Et finalement, les Français avaient une proximité
00:23:42 avec ce journaliste, comme beaucoup d'autres journalistes politiques.
00:23:44 On ne se rend pas forcément compte quand ils sont là.
00:23:46 On le réalise quand il se passe.
00:23:48 Absolument.
00:23:49 Et j'aimerais peut-être, juste pour terminer cette partie hommage,
00:23:55 cette partie d'émission hommage à Gérard Leclerc,
00:23:56 en montrant cette photo qui est derrière nous depuis tout à l'heure,
00:24:00 ce regard et ce sourire de Gérard Leclerc
00:24:02 qui le caractérisait si bien, si bienveillant.
00:24:05 Il va forcément nous manquer à tous ici, à CNews,
00:24:09 et particulièrement, c'est vrai, dans l'heure des pros.
00:24:11 C'était l'une des pièces maîtresses de cette émission.
00:24:14 Messieurs, venons-en à nos actualités également.
00:24:18 Depuis le début du mois, à Marseille notamment,
00:24:20 la cité phocéenne fait face à une recrudescence de violences,
00:24:23 près d'un mort toutes les 48 heures.
00:24:25 Un problème dû principalement à l'usage quasi systématique
00:24:29 des armes à feu dans les réléments de compte.
00:24:31 Le récit est signé Sarah Fenzari.
00:24:33 Grenoble, Lyon, Marseille ou même Cavaillon.
00:24:39 Cette année, la France fait face à une augmentation de la violence.
00:24:42 Depuis le début de l'année, dans la deuxième ville de France,
00:24:45 près de 35 personnes ont perdu la vie
00:24:47 lors d'affrontements entre bandes rivales
00:24:48 sur fond de trafic de drogue.
00:24:50 Longtemps cantonnées au quartier Nord,
00:24:52 cette violence s'est généralisée à l'ensemble de la ville.
00:24:56 Maintenant, il n'y a plus de lieu dit de règlement de compte.
00:25:02 Avant, on se réglait à coups de poing ou à coups de batte.
00:25:06 Et maintenant, automatiquement, on se règle à coups de calibre.
00:25:12 Dernier événement date ce mardi.
00:25:14 Un homme âgé d'une trentaine d'années a été tué par balle
00:25:16 dans un quartier populaire du nord de Marseille.
00:25:19 Il s'agit du huitième mort par arme à feu
00:25:21 dans la seconde ville de France depuis le début du mois d'août.
00:25:24 Ça fait une quinzaine de jours,
00:25:26 c'est tous les soirs, tous les soirs, tous les soirs,
00:25:29 des plusieurs coups de feu dans les cités marseillaises.
00:25:32 On a des blessés par balle et on a de nombreux décès par arme à feu.
00:25:37 Et face à ça, on a des colichiers qu'il faut le reconnaître en ce moment,
00:25:40 qui sont assez désemparés, dans un désarroi profond.
00:25:44 Dans la cité phocéenne, les forces de l'ordre sont dépassées.
00:25:47 Désormais, ce ne sont plus deux, mais bien plusieurs clans
00:25:50 qui s'affrontent au quotidien.
00:25:53 - Jean Chauveur, je me tourne vers vous.
00:25:54 Vous êtes avocat.
00:25:55 On entend souvent dire que la justice n'est pas assez ferme,
00:25:59 ne va pas assez vite aussi, également avec ces personnes
00:26:03 qui sont à l'origine de ces règlements de comptes,
00:26:06 des dealers également.
00:26:07 Que dites-vous de cela ?
00:26:09 - Je ne parlerai pas dans un premier temps de la justice,
00:26:12 mais d'abord des services d'enquête.
00:26:14 Et les services d'enquête, lorsque vous interrogez vous-même les policiers,
00:26:16 les policiers vous disent qu'ils sont débordés.
00:26:18 Je viens d'entendre les forces de l'ordre dépassées.
00:26:21 Donc, avant même d'interroger l'action de la justice,
00:26:24 interrogeons les moyens.
00:26:25 Si j'ai un souvenir exact du récent passage à Marseille
00:26:29 du président de la République,
00:26:31 et si je me souviens d'une montant des annonces qu'il avait effectuées,
00:26:35 c'était plus de 100 millions d'euros qui étaient affectés
00:26:38 au développement, notamment urbain, de la ville.
00:26:40 Donc, j'avais entendu d'autres réactions qui disaient
00:26:43 à mesure de l'augmentation de la violence à Marseille,
00:26:46 les subventions augmentent également.
00:26:49 Cette augmentation de la violence armée à Marseille,
00:26:53 si la violence armée à Marseille, premier point,
00:26:55 a toujours existé du temps de la French Connection, ça existait.
00:26:58 Dans ces proportions, ça n'existait pas.
00:27:01 C'est donc qu'il y a une augmentation,
00:27:02 et d'ailleurs les chiffres que vous venez de leur appeler le prouvent,
00:27:06 que font ceux qui décident d'organiser la vie de la cité.
00:27:11 Donc, avant d'interroger la justice,
00:27:13 peut-être devrions-nous tous interroger
00:27:16 ceux qui décident de l'organisation de la vie en société,
00:27:18 donc le maire, le président de la région,
00:27:21 le gouvernement, le président de la République.
00:27:24 Le président de la République, lorsqu'il s'est déplacé à Marseille,
00:27:26 il n'a pas dit "je vais augmenter de manière considérable
00:27:30 les moyens d'enquête, les moyens de surveillance,
00:27:33 les moyens de contrôle". Non, je vais augmenter le nombre de subventions.
00:27:37 C'est à ce moment-là, peut-être davantage au président de la République
00:27:41 qu'il faudrait poser ce type de question
00:27:43 qu'à un membre, en tout cas de la sphère judiciaire
00:27:47 que je suis en ma qualité d'avocat,
00:27:49 parce que là, ça n'est pas du ressort, j'insiste,
00:27:53 l'augmentation de la violence, c'est vrai,
00:27:55 parce qu'il y a une augmentation du nombre d'armes, c'est vrai.
00:27:59 Pourquoi ? Parce qu'il y a une augmentation du nombre de trafics.
00:28:03 Pourquoi ? Parce qu'il y a une augmentation des revenus liés au trafic.
00:28:07 Et donc, avec les appétits qui s'aiguisent à mesure que le nombre de points de deal augmente,
00:28:13 forcément, vous avez envie de protéger, comme un commerçant,
00:28:17 d'ailleurs, ils font commerce et ils font de la publicité,
00:28:20 puisque nous avons un communicant sur le plateau,
00:28:23 il pourra certainement décrypter la capacité des trafiquants de subventions
00:28:27 à communiquer, notamment sur Instagram ou sur d'autres réseaux sociaux,
00:28:31 tels que Snapchat ou encore d'autres, à communiquer sur leur commerce de drogue.
00:28:35 Tout ceci se passe au vu et au su de tout le monde,
00:28:40 mais que font ceux qui décident de la vie en politique, de la vie en cité ?
00:28:45 - Frédéric Fougera ?
00:28:47 - Alors, je ne fais pas du tout partie de ceux qui conseillent les trafiquants de drogue
00:28:49 sur leur communication et sur leurs moyens codés de communiquer,
00:28:52 donc là, je suis plutôt à la ramasse sur ce sujet,
00:28:56 parce que ce que je veux dire, en revanche,
00:28:58 c'est que police et trafiquants ne sont pas du tout à armes égales
00:29:01 dans ce genre de situation.
00:29:03 Et on peut se référer à un film assez récent qui s'appelle "Vacnor",
00:29:06 qui montre de façon exemplaire, en fait, la disparité qu'il y a
00:29:11 entre des forces de police à qui on demande énormément,
00:29:14 mais auxquelles on donne très peu de moyens,
00:29:17 et envers lesquelles on est extrêmement exigeant,
00:29:19 puisqu'ils n'ont pas le droit à la moindre bavure, à la moindre erreur,
00:29:22 face à des dealers qui semblent bien plus puissants sur la ville, sur les quartiers.
00:29:27 Et il y a cette confrontation qui n'est pas du tout à armes égales,
00:29:30 alors que l'ordre et la puissance publique, c'est supposé de la police,
00:29:34 pas les dealers.
00:29:35 Donc, ça veut dire, comme évoqué,
00:29:38 ça veut dire beaucoup de moyens, beaucoup de volonté politique aussi,
00:29:42 pour arriver à changer cette situation.
00:29:44 Je ne dis pas que c'est facile,
00:29:45 mais il faut d'abord de la volonté politique,
00:29:47 il faut ensuite y mettre des moyens colossaux.
00:29:50 Je veux rebondir sur l'exemple du film "Vacnor" que vous citez,
00:29:54 parce qu'il y a notamment une scène qui m'a interpellé dans ce film,
00:29:58 c'est lorsque la brigade de la BAC arrive devant une cité
00:30:02 en poursuivant un véhicule qui est déclaré comme volé,
00:30:05 et ils ont des ordres "Vous n'entrez pas, vous n'entrez pas".
00:30:07 Pour être très souvent, j'insiste très souvent en commissariat,
00:30:11 où j'assiste des personnes qui sont placées en garde à vue,
00:30:14 je discute très souvent avec les policiers,
00:30:17 et qui tous me rapportent ce type de souvenir qu'ils ont,
00:30:21 à savoir qu'il y a des lieux,
00:30:23 il y a des actes qui leur sont interdits, ils sont bridés.
00:30:28 Et vous savez, cela me fait penser, je crois que c'était la semaine dernière,
00:30:31 certains syndicats de police, certains policiers avaient déclaré,
00:30:35 ils ne l'avaient pas intitulé ainsi, mais faire la grève du zèle.
00:30:39 À force de vouloir placer sur un terrain d'inégalité absolue,
00:30:44 et je rejoins, je reprends vos propos,
00:30:46 absolument, ils sont sur un terrain d'inégalité
00:30:49 par rapport à ceux que nous leur demandons de poursuivre,
00:30:52 eh bien les policiers, un jour, finiront par craquer.
00:30:56 Mais que faut-il faire maintenant qu'on a tiré le constat à plus de policiers,
00:30:59 plus de moyens dans la police, à la fois humains et financiers,
00:31:03 que faut-il faire ?
00:31:04 Quand je parlais, par exemple, de décision politique,
00:31:06 c'est qu'on est dans un jeu de contradictions,
00:31:09 et donc souvent d'injonctions contradictoires,
00:31:10 c'est "Allez-y, mais une fois qu'ils y sont, n'y entrez pas".
00:31:13 Pourquoi ? Mais aussi parce qu'on compte sur les dealers
00:31:16 et l'organisation globale autour de la drogue
00:31:18 pour, quelque part, gérer la situation,
00:31:21 gérer une forme de paix sociale,
00:31:23 et donc, quelque part, on s'accommode,
00:31:25 je pense que c'est le bon mot,
00:31:27 on s'accommode de cette situation
00:31:29 parce que finalement, c'est des quartiers qui pourraient exploser,
00:31:31 et finalement, ils sont aussi tenus d'une certaine façon par les dealers.
00:31:34 Il y a un moment, il faut décider,
00:31:36 et on est souvent dans l'entre-deux,
00:31:38 on ne décide pas, donc on s'accommode, on met quelques moyens,
00:31:41 tout d'un coup, il y a des brigades de CRS qui viennent,
00:31:44 puis quelques jours après, ils repartent.
00:31:46 Donc, en fait, il y a une vraie question de décision politique,
00:31:49 je ne dis pas qu'elle soit facile à prendre,
00:31:50 je n'aimerais pas être celui qui soit en situation de devoir la prendre.
00:31:54 Mais quelle décision ? Rentrer dans les cités ?
00:31:56 Est-ce qu'on abandonne tout ?
00:31:58 Parce que, quelque part, on a quand même le sentiment qu'il y a déjà une forme d'abandon.
00:32:01 On tient par le bout d'un fil, mais ces quartiers sont abandonnés.
00:32:04 Quand la République ne peut plus entrer dans un quartier,
00:32:07 c'est que le quartier est abandonné.
00:32:09 Ou est-ce qu'on rentre et qu'on fait le ménage ?
00:32:11 Mais si on rentre et qu'on fait le ménage,
00:32:12 ça veut dire qu'il va y avoir de la casse.
00:32:14 L'immense majorité des personnes qui vivent dans ces quartiers dont on parle,
00:32:18 que nous appelons quartiers,
00:32:20 il faudrait savoir ce que définit le terme quartier,
00:32:23 mais c'est un autre débat.
00:32:24 L'immense majorité des gens qui vivent dans ces quartiers
00:32:27 rêverait d'avoir la police tous les jours dans la cité,
00:32:31 entre les différentes barres d'immeubles,
00:32:33 lorsque, par exemple, elles accompagnent leurs enfants dans les jardins publics.
00:32:36 L'immense majorité rêverait d'avoir la police.
00:32:39 La police n'attend qu'une seule chose,
00:32:41 c'est d'avoir le feu vert des préfets,
00:32:44 de son ministre, du gouvernement,
00:32:46 donc du président de la République,
00:32:47 puisque nous sommes dans un régime présidentiel pour pouvoir agir.
00:32:52 Les commissariats de proximité, par exemple ?
00:32:55 Je ne sais pas. Pourquoi pas ?
00:32:57 Mais que signifie commissariat de proximité ?
00:33:00 Cela signifie, à mon sens,
00:33:02 simplement la multiplication du nombre de commissariats
00:33:05 et donc la multiplication de la présence policière.
00:33:07 Je ne viens pas de dire autre chose que cela.
00:33:12 On vous en parlait la semaine dernière.
00:33:13 Ce médecin de 79 ans qui a été agressé
00:33:15 alors qu'il se rendait au domicile de son patient
00:33:18 pour contrôler son état de santé après un arrêt maladie.
00:33:21 L'agresseur présumé du practicien,
00:33:23 qui était auditionné en comparution immédiate lundi,
00:33:27 a demandé le renvoi de son procès pour préparer sa défense.
00:33:30 Il sera donc jugé le 12 février prochain, en 2024.
00:33:34 En attendant, il est libre.
00:33:35 On fait le point avec Aminata Demphal.
00:33:38 L'audience aura donc lieu en février 2024.
00:33:42 Six mois durant lesquels l'agresseur du médecin niçois
00:33:45 n'aura pas le droit de quitter le territoire des Alpes-Maritimes
00:33:49 ni d'approcher l'octogénaire.
00:33:51 Insuffisant pour rassurer le médecin,
00:33:53 abasourdi par la nouvelle.
00:33:55 Il me semble que c'est quelqu'un qui est dangereux.
00:33:58 Je ne vois pas pourquoi il faut six mois de réflexion
00:34:00 pour juger cette personne et puis l'empêcher de nuire.
00:34:03 Ça m'inquiète beaucoup cette histoire.
00:34:04 Donc je prends des précautions.
00:34:06 J'essaie de ne jamais rester trop seul.
00:34:09 Le médecin vient notamment de déposer une nouvelle plainte
00:34:12 après des insultes en ligne.
00:34:14 Je suis harcelé carrément sur les réseaux sociaux.
00:34:16 J'ai le droit à des insultes.
00:34:18 On me prétend que je suis un mauvais médecin maintenant.
00:34:22 Alors que jusqu'à présent sur les réseaux sociaux,
00:34:23 j'étais très apprécié.
00:34:24 Poursuivi pour des violences aggravées,
00:34:27 l'homme de 45 ans a demandé le renvoi de son dossier
00:34:30 pour pouvoir préparer sa défense.
00:34:32 Renvoi avec une mise en liberté,
00:34:34 ça peut paraître effectivement une mesure un peu laxiste.
00:34:38 Ça ne veut pas dire que le jour du jugement,
00:34:40 il n'y aura pas une peine ferme.
00:34:42 Il est possible qu'il soit condamné à de l'emprisonnement ferme
00:34:45 compte tenu de la gravité des faits.
00:34:46 Traumatisé par l'agression,
00:34:48 le médecin avait bénéficié d'une incapacité totale de travail de 10 jours.
00:34:52 Frédéric Fougera, votre réaction ?
00:34:57 Ma réaction, c'est deux étonnements.
00:34:59 Premier étonnement, ça va peut-être vous surprendre,
00:35:01 mais c'est le fait qu'il y ait des contrôles.
00:35:04 Quand on vient de l'entreprise,
00:35:06 on voit la difficulté ou la rareté de la possibilité d'avoir des contrôles
00:35:09 quand on peut suspecter des arrêts de travail de complaisance.
00:35:12 Donc voilà, ça en étonnera peut-être certains,
00:35:14 mais moi, c'est un véritable étonnement.
00:35:16 Je ne savais pas que c'était les médecins qui effectuaient eux-mêmes ces contrôles.
00:35:19 Alors, second étonnement, c'est le fait que ce soit un médecin
00:35:21 et un médecin de près de 80 ans.
00:35:24 Un contrôle, c'est quand même une situation sensible.
00:35:26 Donc voilà, le second étonnement,
00:35:27 c'est que ce soit ce type de personnes et de médecins qui soient envoyés sur place.
00:35:32 En plus de ça, j'aurais dû dire qu'elle lachetait,
00:35:35 qu'elle lachetait d'agresser un homme de près de 80 ans.
00:35:39 C'est ignoble et c'est d'une grande lâcheté et d'une grande médiocrité.
00:35:44 Et tout ça m'amène à revenir sur un sujet que j'évoque assez régulièrement
00:35:47 et qui est celui de la responsabilité des juges.
00:35:49 Je redis, quand un policier prend une mauvaise décision,
00:35:53 il est personnellement responsable.
00:35:55 Quand un juge prend une mauvaise décision,
00:35:56 ce n'est pas lui qui est responsable, c'est l'État qui est responsable.
00:35:58 Je pense qu'on va avoir un avis extrêmement éclairé
00:36:01 grâce à un avocat sur le plateau.
00:36:04 Mais si le juge n'est jamais responsable de ses décisions,
00:36:07 alors quelque part, elle ne l'engage pas réellement.
00:36:09 S'il y avait une réflexion qui était ouverte et menée sur la responsabilité du juge,
00:36:13 peut-être que ce n'est pas cette décision-là qui serait prise.
00:36:16 Maintenant, ce qui sera intéressant de savoir,
00:36:17 c'est est-ce que le juge avait plusieurs possibilités qui lui étaient offertes
00:36:20 ou est-ce qu'il n'avait pas le choix de sa décision ?
00:36:22 Je vais vous apporter quelques éléments de réponse,
00:36:24 mais je vous présente par avance mes excuses parce que je vais vous décevoir.
00:36:28 Je ne vais pas parler du dossier que je ne connais pas.
00:36:30 En revanche, je vais vous dire dans les grands traits
00:36:34 ce que c'est que la comparution immédiate et ce que c'est que la détention provisoire.
00:36:38 Le juge en l'espèce n'avait pas le choix que de le remettre en liberté.
00:36:42 Pourquoi ? Puisque le renvoi a été décidé à un délai de six mois.
00:36:47 Pourquoi le renvoi a-t-il été décidé à un délai de six mois
00:36:49 et pourquoi la détention provisoire n'était pas possible ?
00:36:52 Tout simplement parce qu'en matière de comparution immédiate,
00:36:55 la détention provisoire ne peut pas dépasser un délai de deux mois.
00:36:59 Lorsque vous savez que vous allez renvoyer une personne pour être jugée,
00:37:04 ça, c'est automatique, le renvoi en matière de comparution immédiate.
00:37:07 Qu'est-ce que c'est que les comparutions immédiates ?
00:37:08 C'est un délit qui vient d'être commis.
00:37:11 Ce délit est, on va dire dans le langage judiciaire,
00:37:15 simple à comprendre et simple à établir, simple à discuter.
00:37:19 Nous allons donc le passer dans un circuit court, garde à vue,
00:37:23 présentation au parquet et présentation devant un tribunal,
00:37:26 ce qu'on appelle les comparutions immédiates.
00:37:28 Lorsque la personne demande un délai pour pouvoir préparer sa défense,
00:37:32 ce renvoi est automatique. Il ne peut pas lui être refusé.
00:37:36 En revanche, ce qui est débattu, c'est est-ce que la personne,
00:37:39 dans l'attente de son jugement, va être placée en détention provisoire ou pas ?
00:37:43 Si elle est placée en détention provisoire, et ça pour des conditions très strictes,
00:37:47 elle ne peut pas, cette détention, dépasser le délai de deux mois.
00:37:51 Quelles sont les conditions de la détention provisoire ?
00:37:53 Dans quelles circonstances une personne est placée en détention provisoire ?
00:37:57 Lorsqu'elle n'offre pas à la justice des garanties de représentation suffisantes.
00:38:02 Il faut bien savoir que, même s'il a sans doute...
00:38:05 Peut-être que l'affaire est très simple.
00:38:07 Peut-être que la personne a reconnu sa responsabilité
00:38:10 et donc peut-être que sa culpabilité sera établie.
00:38:13 Mais en l'état, elle est toujours présumée innocente
00:38:15 parce qu'en l'état, elle n'a pas encore été condamnée.
00:38:19 Donc, est-ce que le juge pouvait prendre une décision différente ?
00:38:23 La seule autre décision qui pouvait être prise est la suivante,
00:38:26 c'est placement en détention provisoire avec un renvoi à moins de deux mois.
00:38:32 Mais est-ce que la juridiction concernée, compte tenu peut-être de son engorgement...
00:38:38 Moi, pour fréquenter plusieurs tribunaux en France,
00:38:41 je peux vous assurer que le nombre de juridictions
00:38:43 qui sont débordées par le nombre de dossiers se compte par plus de dizaines.
00:38:48 Il y a un peu plus de 160 tribunaux en France.
00:38:52 Donc, peut-être que ce tribunal n'avait pas le choix.
00:38:55 Et j'ajoute à cela une autre difficulté,
00:38:57 c'est que vous êtes en période de ce qu'on appelle de vacations judiciaires.
00:39:01 Pendant les périodes estivales, ce ne sont pas les juges habituels
00:39:05 qui président les audiences de comparution immédiate.
00:39:08 Ce ne sont pas des juges qui ont l'habitude de juger des affaires en matière pénale.
00:39:12 Vous avez parfois des juges en matière familiale,
00:39:15 en matière de baux immobiliers, de bails immobiliers
00:39:19 ou d'autres types d'affaires qui n'ont rien à voir avec le pénal,
00:39:21 qui se retrouvent, parce qu'il y a un roulement obligatoire,
00:39:24 à présider des audiences de comparution immédiate.
00:39:27 Ces magistrats qui n'ont pas l'habitude d'être confrontés au pénal
00:39:30 et donc à la détention provisoire, font évidemment preuve de beaucoup de précautions.
00:39:35 Voilà, ce sont les hypothèses.
00:39:37 Maintenant, dans ce dossier, je ne me prononce pas parce que je ne connais rien de ce dossier.
00:39:41 La réponse de Georges Stover, vous convient-elle ?
00:39:43 Oui, c'est important parce que ça permet de comprendre l'institution.
00:39:46 Mais je comprends à travers ce qui a été dit,
00:39:48 qu'un autre juge aurait peut-être quand même pu prendre une autre décision.
00:39:52 Et quand on dit, j'entends, le juge prend beaucoup de précautions,
00:39:55 a priori, il prend plutôt des précautions pour lui
00:39:57 que pour la personne qui est présumée innocente, mais qui est présentée devant lui.
00:40:02 Et assurément, pas beaucoup de précautions pour la victime ou la personne agressée,
00:40:07 qui se retrouve déjà harcelée et peut-être demain agressée dans la rue,
00:40:10 soit par un fan, soit par la personne elle-même.
00:40:14 Et là, on va venir pleurer en disant, c'est scandaleux,
00:40:17 il y a eu du laxisme, il y a eu une mauvaise décision.
00:40:18 C'est une hypothèse, évidemment, qu'on ne peut pas souhaiter.
00:40:20 Mais c'est un risque, c'est une chose qui existe, on le voit régulièrement.
00:40:23 Ça amène beaucoup de commentaires à chaque fois.
00:40:25 Juste pour revenir sur un point, je ne suis pas l'avocat de l'institution judiciaire,
00:40:30 même si j'ai évidemment des contacts fréquents avec les magistrats.
00:40:33 Lorsque vous dites qu'il n'y a pas de...
00:40:34 Je n'étais pas procureur non plus.
00:40:36 Il n'y a pas de...
00:40:38 Lorsque vous... Il est dit qu'il n'y a pas de protection de la victime.
00:40:42 Je note tout de même, parce que ça, même si je ne connais pas le dossier,
00:40:44 je l'ai entendu tout à l'heure,
00:40:46 qu'un placement sous contrôle judiciaire a été décidé
00:40:49 et que dans le cadre de ce contrôle judiciaire,
00:40:52 une mesure d'interdiction d'entrer en contact avec la victime a été prononcée.
00:40:56 Cela fait partie des mesures du contrôle judiciaire,
00:41:00 à savoir l'interdiction d'entrer en contact avec la victime.
00:41:04 Alors, vous pourrez me rétorquer, et vous auriez raison de le faire,
00:41:07 que cette mesure de protection est insuffisante au regard de ce médecin agressé.
00:41:13 Évidemment, si vous vous placez du côté de la personne agressée,
00:41:16 vous avez parfaitement raison.
00:41:17 Si vous vous placez du côté de la personne qui a agressé ce médecin,
00:41:22 peut-être que cette personne vous répondrait
00:41:24 "J'ai dérapé, certes, mais j'ai un emploi
00:41:28 et je perdrais mon emploi si je partais en détention provisoire.
00:41:32 J'ai une famille, j'ai des charges de famille, ces personnes dépendent."
00:41:36 Je ne me fais de l'avocat ni de la victime ni de la personne poursuivie.
00:41:40 Je vous ai... Je vous indique.
00:41:41 Bien sûr.
00:41:42 Même pas...
00:41:42 En somme, le système judiciaire fonctionne comme il devrait fonctionner.
00:41:46 C'est un petit peu ça, ce que vous nous dites ?
00:41:48 En l'espèce, je ne vois aucun dysfonctionnement.
00:41:52 Bon, eh bien voilà.
00:41:53 Vous avez mis un terme à cette discussion, Georges Sauver.
00:41:56 J'aimerais, puisqu'on évoque la situation de ce médecin,
00:42:00 j'aimerais qu'on l'a déjà évoqué un petit peu la semaine dernière.
00:42:04 C'est assez inquiétant.
00:42:05 C'est les urgences qui sont débordées.
00:42:09 Je vous propose d'écouter Brice Giraud, qui est chargé de communication à La Farme.
00:42:14 Ce qu'il dit, en somme, eh bien c'est qu'on n'a rien appris du Covid,
00:42:18 tout simplement, et que la situation est même pire qu'avant.
00:42:21 Regardez.
00:42:23 En fait, l'été, les SAMU surchauffent.
00:42:26 C'est forcément lié un petit peu au manque de médecins libéraux l'été,
00:42:31 comme tout le monde, ils prennent leurs vacances.
00:42:34 On n'a plus beaucoup de solutions, autre que les urgences ou le SAMU.
00:42:37 Donc il est vrai que l'été, les SAMU surchauffent.
00:42:40 Ça prend une part de plus en plus importante dans nos appels,
00:42:42 ici en régulation médicale.
00:42:44 On va dire qu'un appel sur deux, maintenant, concerne plutôt la médecine générale,
00:42:47 mais il faut faire face à tous ces afflux d'appels.
00:42:49 Et aujourd'hui, on manque de bras.
00:42:50 Ce manque de bras, il est plutôt chronique dans l'hôpital,
00:42:52 il est plutôt chronique dans les SAMU depuis de nombreuses années.
00:42:54 C'est vrai que l'été 2022 avait été un été quand même très critique dans les services d'urgence.
00:42:59 2023 est à peu près du même acabit.
00:43:02 On a un manque de médecins hospitaliers,
00:43:04 on a des services d'urgence qui tournent au ralenti.
00:43:07 On essaye de réguler l'accès aux soins de certains services d'urgence
00:43:11 en passant par le SAMU.
00:43:13 On essaye de trouver plein de petites solutions comme ça
00:43:15 pour essayer de maintenir la tête hors de l'eau de nos services d'urgence.
00:43:20 La régulation médicale est un levier, est un axe.
00:43:22 Malheureusement, pour l'instant, ça ne suffit pas.
00:43:25 Et non, on n'a pas réglé l'histoire, on n'a pas réglé le problème en un an.
00:43:29 Voilà, Frédéric Fougeras.
00:43:30 Ça revient un petit peu à ce qu'on disait tout à l'heure sur la situation de la police.
00:43:34 Il n'y a pas...
00:43:35 Qu'est-ce qu'on fait ?
00:43:35 Qu'est-ce qu'on fait ?
00:43:36 On annonce des plans.
00:43:37 Il manque de moyens, c'est évident.
00:43:39 Manque de personnel, ça vient d'être dit.
00:43:41 Et je pense que ce n'est pas seulement l'été, mais évidemment, la situation s'aggrave l'été.
00:43:44 Je voudrais revenir sur un propos du docteur Éric Revus,
00:43:47 qui a été interviewé sur votre antenne, je crois, avant-hier,
00:43:51 qui est le chef du service des urgences de l'hôpital Lariboisière,
00:43:54 qui disait aussi quelque chose d'intéressant et de...
00:43:57 Lui-même le disait, choquant, mais c'est aussi intéressant à savoir.
00:44:00 C'est que 15 à 20 % des personnes qui se présentent aux urgences
00:44:03 viennent pour des raisons de confort et non pas pour des raisons d'urgence.
00:44:06 La fameuse bobologie ?
00:44:08 Il y a une situation compliquée à l'hôpital.
00:44:11 Là, il y a une responsabilité politique et encore une question de budget.
00:44:15 Mais à devoir mettre des budgets partout, il faut aussi savoir après où on les prend.
00:44:18 Il y a aussi une question de responsabilité de nous tous.
00:44:21 Oui, si pendant l'été, mon médecin généraliste n'est pas disponible
00:44:25 parce que j'ai un petit bobo quelque part,
00:44:26 est-ce que je dois aller aux urgences pour me faire rassurer, pour me faire soigner,
00:44:31 plutôt que d'attendre quelques jours, d'en trouver un autre ?
00:44:33 C'est une vraie question.
00:44:34 C'est évalué par ce professionnel à 15 à 20 %, c'est quand même énorme.
00:44:38 Georges Sauvé ?
00:44:39 J'entends malgré tout, c'est vrai qu'il y a un événement de circonstance,
00:44:43 mais j'entends le SAMU sur chaud flété.
00:44:46 Donc une fois de plus, j'ai envie de rebondir et de faire le lien avec les autres sujets,
00:44:50 non seulement comme vous l'avez fait avec la police, mais également avec la justice.
00:44:53 À savoir que nous sommes un pays qui a un fonctionnement particulier
00:44:57 et qui se met en pause, pour ne pas dire en suspension,
00:45:01 en lévitation pendant deux mois, les mois de juillet et août.
00:45:04 Et tout semble fonctionner de manière ralentie, voire dysfonctionnée.
00:45:10 Désorganisé, oui.
00:45:12 Georges Sauvé, on a besoin de vos lumières.
00:45:15 De vos lumières concernant cet arrêté d'interdiction d'un spectacle de Dieudonné.
00:45:21 C'était à Toulouse, Dieudonné, l'artiste qui annonçait jouer son spectacle
00:45:26 normalement ce vendredi à Toulouse.
00:45:28 Alors c'est très flou tout ça, parce qu'il donne l'heure et l'endroit précis
00:45:34 après l'achat du ticket.
00:45:36 Un spectacle intitulé, vous le voyez sous bracelet,
00:45:40 le maire de Toulouse, Jean-Luc Mondinck, a signé un arrêté d'interdiction.
00:45:45 Et voyez ce qu'il a dit.
00:45:46 "L'interdiction n'est pas un instrument idéal.
00:45:48 Je décide cependant de l'employer pour signifier l'unité et la flexibilité
00:45:52 du camp républicain face à ces provocations et gesticulations."
00:45:58 Est-ce qu'on peut annuler pour ce motif-là
00:46:03 un spectacle d'un humoriste, d'un artiste ?
00:46:06 Alors écoutez, j'ai premièrement une grande curiosité,
00:46:09 c'est que j'aimerais beaucoup lire cet arrêté d'interdiction.
00:46:12 Parce que lorsque je lis cette déclaration, je vois d'un côté camp républicain,
00:46:17 donc le camp du bien, et d'un autre côté, le camp du mal qui provoque et qui gesticule.
00:46:23 Je ne sais pas ce que signifie juridiquement des gesticulations ou des provocations.
00:46:28 Et une fois de plus, je serais curieux de lire cet arrêté.
00:46:30 Cependant, de manière générale, je peux partager avec vous les observations suivantes.
00:46:35 C'est que d'après ce que j'ai lu, il existe, ou en tout cas,
00:46:39 il est fait état d'un risque de trouble à l'ordre public.
00:46:42 Pour quel motif ?
00:46:43 Parce qu'il y aurait un risque de manifestation d'opposants au spectacle.
00:46:48 Très bien.
00:46:49 Si donc aujourd'hui, il suffit d'organiser des manifestations d'opposition à une réunion,
00:46:54 qu'il s'agisse d'un spectacle ou de tout autre type de réunion,
00:46:58 à ce moment-là, ça peut partir très loin.
00:47:00 Je vous donne quelques autres exemples.
00:47:02 Imaginons un concert d'un comédien très connu à Marseille,
00:47:07 qui va chanter des chansons de Barbara.
00:47:09 Et des associations de lutte proclamée contre les violences sexistes
00:47:15 ont déclaré vouloir manifester devant cette salle de concert.
00:47:21 Le concert de Depardieu à Marseille, il y a quelques semaines, pour ne pas le citer.
00:47:25 Donc, il y a à ce moment-là un risque de trouble à l'ordre public.
00:47:29 Et donc, le concert de M. Depardieu à Marseille est interdit.
00:47:32 Autre exemple, vous avez une université d'été d'un ou deux partis politiques
00:47:37 qui invitent une personne qui écrit ou qui proclame des propos
00:47:43 que d'aucuns considèrent comme antisémites.
00:47:46 À ce moment-là, il peut y avoir un risque de trouble à l'ordre public.
00:47:50 C'est donc possible d'interdire ces universités d'été.
00:47:55 Les interdictions, a priori, sont un réel danger.
00:47:59 Le droit pénal, puisque tout à l'heure, nous parlions de droit pénal,
00:48:02 fonctionne de la façon suivante.
00:48:04 Vous savez que dans le code pénal, il n'est pas écrit "le vol est interdit".
00:48:10 Il est écrit la définition du vol et ensuite, il est indiqué que le vol est puni
00:48:15 de la peine d'emprisonnement de trois ans.
00:48:18 Eh bien là, que cela signifie-t-il ?
00:48:21 Cela signifie qu'il y a des comportements qui sont prohibés,
00:48:24 mais qu'il faut d'abord les constater.
00:48:26 Ensuite, l'application d'une règle de droit est effectuée
00:48:32 et une sanction est prononcée par une juridiction.
00:48:34 Là, nous sommes dans un régime totalement inverse.
00:48:38 Certes, Dieu donné a déjà été condamné.
00:48:42 Mais est-ce que toutes les personnes qui ont déjà été condamnées
00:48:46 sont interdites de vie en société ?
00:48:48 La réponse est non.
00:48:50 Donc, soit le préfet, ou le gouvernement, ou le maire de Toulouse,
00:48:55 puisqu'il s'agit de lui en l'espèce,
00:48:57 décide d'envoyer M. Dieu donné dans un bagne le plus loin possible,
00:49:02 à Cayenne ou en Nouvelle-Calédonie.
00:49:05 Et à ce moment-là, on n'entend plus jamais parler de Dieu donné.
00:49:08 Vous l'enfermez dans une salle et il y a une forme de logique dans cette décision
00:49:13 parce qu'elle consisterait à éviter tout risque de trouble à l'ordre public.
00:49:18 Soit vous considérez que cette décision qui aurait pu être prise au XVIIIe siècle,
00:49:22 au temps des bagnes, ou encore au début du XIXe siècle,
00:49:25 elle ne peut pas être prise dans un régime démocratique,
00:49:29 elle ne peut pas être prise par, je cite, le camp républicain.
00:49:33 Et donc, il n'y a pas, a priori, d'interdiction.
00:49:37 Vous me direz, oui, mais compte tenu du nombre de condamnations
00:49:42 qui ont déjà été prononcées contre M. Dieu donné,
00:49:46 est-ce qu'il est raisonnable de prendre le risque d'une nouvelle,
00:49:50 je reprends le terme, provocation ou gesticulation ?
00:49:54 Quel est le nombre de condamnations à partir duquel
00:49:57 on peut définitivement rayer de la carte du monde une personne ?
00:50:01 Est-ce qu'une personne qui...
00:50:02 - Est-ce qu'on a la réponse à cette question ?
00:50:04 - Oui.
00:50:05 Ça veut dire qu'il n'y en a aucun, ça n'existe pas.
00:50:07 Le camp républicain, c'est-à-dire la République française,
00:50:12 a décidé de dire que cela n'existait pas.
00:50:14 Et donc, il y a dans cette formulation,
00:50:17 puisque vous les reprenez, c'est donc les termes
00:50:19 qui ont été utilisés par M. Moudinque, maire de Toulouse,
00:50:23 il y a dans cette formulation une parfaite et absolue contradiction.
00:50:27 Le camp républicain ne peut pas interdire, a priori.
00:50:31 - Frédéric Fougera, en tant que citoyen,
00:50:34 ça vous paraît normal d'interdire un spectacle de Dieu donné ?
00:50:38 - Je partage à 100% une partie du point de vue sur "interdiction = danger".
00:50:43 On est dans une société où l'interdiction devient à la mode.
00:50:46 Moi, je suis un enfant des années 60 où il était interdit d'interdire.
00:50:50 Et aujourd'hui, tout est interdiction.
00:50:52 On ne devrait plus prendre de la viande, on ne devrait plus manger de viande.
00:50:54 Tout devient interdiction.
00:50:55 Interdiction = danger, ça, je suis parfaitement d'accord.
00:50:57 Je veux juste mettre une nuance sur le fait que le trouble à l'ordre public,
00:51:01 c'est une responsabilité de l'élu local et du maire.
00:51:04 Dans la mesure où il sait qu'il y a un événement qui va arriver
00:51:07 et qu'on lui cache une partie des conditions d'organisation de cet événement,
00:51:12 je comprends qu'il puisse s'en émouvoir,
00:51:13 voire qu'il puisse s'appuyer sur un principe de précaution.
00:51:16 Maintenant, j'ai le sentiment que dans cette affaire,
00:51:18 et là, c'est plutôt le communicant qui parle,
00:51:19 j'ai l'impression que ce type d'affaire arrange les deux camps.
00:51:22 Parce que quelle plus belle publicité pour Dieu donné que ce type de situation
00:51:27 et quelle plus belle publicité pour le maire de Toulouse de s'exprimer,
00:51:31 d'avoir une opportunité de prendre la parole
00:51:33 et de se positionner en grand défenseur de la République.
00:51:35 J'ai un peu l'impression que c'est un jeu de dupe et un piège dans lequel on tombe.
00:51:39 Oui, très rapidement. L'hypothèse que vous avez visée est prévue par le droit,
00:51:43 à savoir le risque de troubles à l'ordre public.
00:51:46 Par exemple, si vous avez un groupuscule violent
00:51:50 qui annonce manifester devant une salle,
00:51:53 à ce moment-là, il existe des éléments qui permettent au juge administratif,
00:51:59 puisque c'est lui qui est juge en la matière,
00:52:00 de dire il existe un risque certain de troubles à l'ordre public
00:52:04 suffisant pour que je prononce une interdiction et des décisions.
00:52:08 Il en existe des centaines, voire des milliers en l'espèce.
00:52:11 Mais dans cette affaire, je n'ai rien vu de tel.
00:52:14 - Jean Stauver, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir.
00:52:16 Désolé, on est obligé de décourter cette émission
00:52:19 parce qu'il y a effectivement cette rediffusion de l'Or des pros ce matin,
00:52:23 qui rend hommage à Gérard Leclerc, à Frédéric Fougeras également.
00:52:26 Merci d'avoir été avec nous ce soir.
00:52:29 Au plaisir de vous retrouver sur ces plateaux-là.
00:52:31 Au plaisir de vous retrouver également sur CNews.
00:52:33 Dans un instant, le journal de 22h avec Simon Guillain
00:52:36 et vous retrouvez Pascal Praud pour l'Or des pros.
00:52:38 A demain.
00:52:39 - Bonsoir à tous.
00:52:45 Très heureux de vous retrouver sur CNews
00:52:47 pour votre journal de la soirée.
00:52:49 Et à la une ce soir, l'agresseur du médecin agressé mardi dernier à Nice
00:52:54 a été remis en liberté.
00:52:56 Le docteur Jean-Yves Olivier, 80 ans, avait porté plainte
00:52:58 après avoir reçu sept points de suture au visage.
00:53:02 Il avait été violemment frappé par un homme de 45 ans
00:53:04 alors qu'il contrôlait son arrêt maladie.
00:53:06 Sachez que son agresseur a l'interdiction de rentrer en contact avec lui.
00:53:10 Le récit d'Aminata Demphal.
00:53:12 - L'audience aura donc lieu en février 2024.
00:53:16 Six mois durant lesquels l'agresseur du médecin niçois
00:53:19 n'aura pas le droit de quitter le territoire des Alpes-Maritimes
00:53:22 ni d'approcher l'octogénaire.
00:53:24 Insuffisant pour rassurer le médecin, abasourdi par la nouvelle.
00:53:28 - Il me semble que c'est quelqu'un qui est dangereux.
00:53:31 Je ne vois pas pourquoi il faut six mois de réflexion
00:53:34 pour juger cette personne et puis l'empêcher de nuire.
00:53:36 Ça m'inquiète beaucoup cette histoire.
00:53:38 Je prends des précautions, j'essaie de ne jamais rester trop seul.
00:53:42 Le médecin vient notamment de déposer une nouvelle plainte
00:53:46 après des insultes en ligne.
00:53:47 - Je suis harcelé carrément sur les réseaux sociaux.
00:53:50 J'ai le droit à des insultes.
00:53:52 On me prétend que je suis un mauvais médecin maintenant
00:53:55 alors que jusqu'à présent sur les réseaux sociaux j'étais très apprécié.
00:53:58 Poursuivi pour des violences aggravées,
00:54:00 l'homme de 45 ans a demandé le renvoi de son dossier
00:54:04 pour pouvoir préparer sa défense.
00:54:06 - Un renvoi avec une mise en liberté,
00:54:07 ça peut paraître effectivement une mesure un peu laxiste.
00:54:11 Ça ne veut pas dire que le jour du jugement,
00:54:14 il n'y aura pas une peine ferme.
00:54:15 Il est possible qu'il soit condamné à de l'emprisonnement ferme
00:54:18 compte tenu de la gravité des faits.
00:54:20 Traumatisé par l'agression,
00:54:22 le médecin avait bénéficié d'une incapacité totale de travail de dix jours.
00:54:27 - Et puis on va évoquer cette situation catastrophique à Marseille
00:54:30 où les trafics de drogue et les règlements de comptes
00:54:32 n'en finissent plus.
00:54:34 En six mois, la ville recense autant de morts
00:54:36 qu'au cours de toute l'année 2022.
00:54:38 Et sachez que depuis le début du mois d'août,
00:54:40 la cité phocéenne enregistre près d'un mort tous les deux jours.
00:54:43 Et pas plus tard hier, un homme d'une trentaine d'années
00:54:45 a été abattu par un tir en pleine tête.
00:54:47 Charlotte Gorzala, Nicolas Fontaine avec Sarah Fenzai.
00:54:50 - Grenoble, Lyon, Marseille ou même Cavaillon,
00:54:55 cette année la France fait face à une augmentation de la violence.
00:54:59 Depuis le début de l'année, dans la deuxième ville de France,
00:55:01 près de 35 personnes ont perdu la vie lors d'affrontements
00:55:04 entre bandes rivales sur fond de trafic de drogue.
00:55:07 Longtemps cantonnées au quartier Nord,
00:55:09 cette violence s'est généralisée à l'ensemble de la ville.
00:55:12 - Donc maintenant, il n'y a plus de lieu dit de règlement de comptes.
00:55:18 Avant, on se réglait à coups de poing ou à coups de batte
00:55:22 et maintenant, automatiquement, on se règle à coups de calibre.
00:55:28 - Dernier événement date ce mardi,
00:55:30 un homme âgé d'une trentaine d'années a été tué par balle
00:55:33 dans un quartier populaire du Nord de Marseille.
00:55:35 Il s'agit du huitième mort par arme à feu
00:55:37 dans la seconde ville de France depuis le début du mois d'août.
00:55:40 - Ça fait une quinzaine de jours, c'est tous les soirs,
00:55:44 tous les soirs, tous les soirs,
00:55:46 plusieurs coups de feu dans les cités marseillaises.
00:55:48 On a des blessés par balle et on a de nombreux décès par arme à feu.
00:55:54 Et face à ça, on a des colichés qu'il faut le reconnaître en ce moment,
00:55:56 ils sont assez désemparés, ils sont dans un désarroi profond.
00:56:00 - Dans la cité phocéenne, les forces de l'ordre sont dépassées.
00:56:03 Désormais, ce ne sont plus deux,
00:56:05 mais bien plusieurs clans qui s'affrontent au quotidien.
00:56:08 - Situation également compliquée en Corse,
00:56:10 où les habitants sont inquiets face au trafic de drogue.
00:56:14 Deux policiers municipaux ont été menacés de mort à Ajaccio
00:56:17 alors qu'ils effectuaient leur tournée matinale dimanche.
00:56:20 Et bien des trafiquants leur ont tout simplement interdit
00:56:22 de revenir sur les lieux.
00:56:23 Sachez que depuis plusieurs dizaines d'années,
00:56:25 la Corse est confrontée à un trafic de drogue grandissant.
00:56:28 C'est en tout cas ce qu'affirme Jean-Christophe Angelini,
00:56:30 il est maire de Porto Vecchio.
00:56:32 - La Corse depuis maintenant des décennies,
00:56:35 il faut le dire, sans langue de bois et sans faux fuyant,
00:56:38 elle vit à l'heure des difficultés liées au trafic de stupéfiants,
00:56:41 à l'heure liée aux addictions, et elle connaît, c'est vrai,
00:56:45 peut-être dans des proportions différentes,
00:56:48 plus ou moins ça se discute, mais des problèmes de cet ordre-là.
00:56:51 La Corse n'échappe plus,
00:56:53 et donc je crois qu'il est temps maintenant que l'on réagisse.
00:56:55 Et la Corse, que l'on disait à tort,
00:56:58 préservée de ce genre de phénomène,
00:57:00 elle est aujourd'hui entrée,
00:57:01 il n'est plus que temps de verbaliser,
00:57:03 de mettre des mots, et bien sûr d'apporter des solutions
00:57:07 qui sont aussi des solutions concrètes,
00:57:09 opérationnelles et immédiates.
00:57:12 - Et justement dans ce contexte,
00:57:13 les autorités ont procédé aujourd'hui
00:57:15 à une saisie record de drogue à Ajaccio.
00:57:18 Plus de 100 kg de résine de cannabis
00:57:19 et près de 3 kg de cocaïne
00:57:21 qui ont été saisies à la descente d'un bateau.
00:57:24 La drogue a ensuite été dissimulée dans deux voitures.
00:57:27 Les précisions de notre correspondante en Corse,
00:57:29 Christina Loutzi.
00:57:30 - De mémoire d'enquêteurs,
00:57:32 c'est la plus importante saisie jamais réalisée en Corse,
00:57:35 confirme le procureur d'Ajaccio, Nicolas Sept.
00:57:37 À ce stade, ce sont plus de 100 kg de résine de cannabis
00:57:40 et près de 3 kg de cocaïne
00:57:42 qui ont été saisies à la descente d'un navire de la Corsica Linea.
00:57:46 La drogue a été dissimulée dans deux véhicules,
00:57:48 dont un appartenant à un marin
00:57:50 qui a été arrêté au volant d'un véhicule de luxe
00:57:52 dans lequel 70 kg de drogue ont été retrouvés.
00:57:55 Ça faisait un petit moment que les enquêteurs
00:57:57 suspectaient des compromissions et des complicités possibles
00:58:00 de la part de marins des compagnies de transport maritime
00:58:02 pour permettre justement l'acheminement
00:58:05 des produits stupéfiants dans l'île,
00:58:06 même si ce moyen est loin d'être exclusif.
00:58:09 Quatre interpellations ont eu lieu hier
00:58:11 et de nouvelles interpellations ont eu lieu ce matin encore.
00:58:14 Diverses perquisitions également ont été effectuées
00:58:16 et ont permis de retrouver
00:58:18 encore plus de 30 kg de résine de cannabis,
00:58:20 de la cocaïne et différentes armes non factices et approvisionnées.
00:58:24 Selon le procureur, le démantèlement de ce réseau
00:58:27 qui avait plusieurs ramifications
00:58:28 et qui devait alimenter différentes régions de l'île
00:58:31 a notamment permis d'assécher quatre points d'eau d'île
00:58:33 du quartier de Pietralba et des Cannes à Ajaccio.
00:58:37 On en vient à ce nouveau refus d'octemperer qui tourne au drame.
00:58:40 Les faits se sont produits hier à Sainte-Hélène en Gironde.
00:58:43 Deux touristes suisses âgés de 21 ans sont décédés.
00:58:46 Un homme au volant d'une voiture a refusé de se soumettre
00:58:48 à un contrôle de gendarmerie.
00:58:50 Et lors de sa fuite, il a percuté un autre véhicule
00:58:53 tuant les deux passagers à bord.
00:58:54 Le récit de Malti Diebanez.
00:58:57 Un refus d'octemperer qui se termine en drame.
00:59:00 Les faits se sont déroulés lundi dans la soirée à Sainte-Hélène en Gironde.
00:59:04 Un homme au volant d'une voiture refuse de se soumettre
00:59:07 à un contrôle de gendarmerie.
00:59:09 Sur sa route, il percute un autre véhicule immatriculé en Suisse,
00:59:13 tuant deux jeunes femmes de 21 ans en vacances dans la région
00:59:16 selon le quotidien régional sud-ouest.
00:59:19 On a encore une fois les conséquences d'un refus d'octemperer.
00:59:23 En sachant que j'ai envie de parler plutôt de criminels de la route.
00:59:27 Ils prennent tous les risques, les risques de renverser un policier,
00:59:30 les risques de renverser un piéton,
00:59:33 de ôter la vie de personnes qui arrivent à contresens.
00:59:37 Et c'est ce qui s'est passé.
00:59:38 Le conducteur, âgé de 38 ans, conduisait sans permis.
00:59:41 Il a été testé positif au dépistage d'alcool et de stupéfiants
00:59:45 et était déjà connu pour des précédentes infractions routières.
00:59:49 Je me demande même s'il ne faudrait pas carrément
00:59:52 créer une infraction pénale déterminée par le refus d'octemperer.
00:59:56 C'est-à-dire que le refus d'octemperer est une si constante aggravante
00:59:59 de l'homicide routier, mais de la même façon que la conduite sans permis,
01:00:03 de la même façon que les stupéfiants.
01:00:05 Alors est-ce qu'il ne faudrait pas créer une infraction autonome
01:00:07 pour alourdir les sanctions en cas de refus d'octemperer ?
01:00:11 L'homme a été placé en garde à vue.
01:00:13 Une enquête a été ouverte par le parquet de Bordeaux.
01:00:17 On va parler à présent de la situation extrêmement compliquée
01:00:20 dans les services d'urgence cet été.
01:00:22 Une situation plus grave que l'été dernier.
01:00:24 C'est ce qu'a affirmé le président de Samurgens, Marc Noiset.
01:00:27 Un été particulièrement compliqué également dans les services pédiatriques,
01:00:31 notamment en Ile-de-France.
01:00:32 A sacher qu'un nourrisson de deux mois a même dû être transféré dimanche
01:00:36 de Paris à Rouen faute de les disponibles en réanimation.
01:00:39 Les précisions de Somaïa Lalou.
01:00:41 Ce devait être une intervention classique.
01:00:44 Ce dimanche, un nourrisson est atteint d'obroncolite.
01:00:46 Son état se dégrade.
01:00:48 Il faut le transférer dans un service de réanimation.
01:00:51 Gilles Jourdain, le responsable médical du SMUR Pédiatrique des Hauts-de-Seine,
01:00:54 s'occupe du transfert.
01:00:56 Il fait cinq fois le tour des services de réanimation pédiatriques d'Ile-de-France,
01:01:00 mais ne trouve aucune place.
01:01:02 Les hôpitaux Necker, Crème-Limbicêtre, Robert-Debré, Trousseau
01:01:05 sont tous surbouqués.
01:01:07 Gilles Jourdain explique qu'il manquait ce lundi en Ile-de-France
01:01:10 36 lits sur les 102 de réanimation et de soins continus pédiatriques.
01:01:15 La seule solution a donc été de transférer l'enfant au CHU de Rouen
01:01:19 à plus de 140 kilomètres de là.
01:01:21 Ce transfert inédit de surcroît en dehors d'une épidémie de bronchiolite
01:01:26 illustre les difficultés auxquelles sont confrontés patients et soignants.
01:01:30 Gilles Jourdain est inquiet.
01:01:32 Il pointe une situation très tendue liée au manque de soignants.
01:01:36 Il tient à alerter les pouvoirs publics de façon à ce que l'hiver 2023
01:01:40 ne ressemble pas à celui de l'année dernière,
01:01:42 lors duquel plus de 60 enfants ont dû être soignés dans d'autres régions.
01:01:48 Et enfin, immense émotion au lendemain de l'accident d'avion
01:01:51 qui a coûté la vie à notre collègue Gérard Leclerc.
01:01:54 Les trois personnes présentes à bord de l'avion de tourisme
01:01:57 sont maintenant identifiées.
01:01:58 Et aujourd'hui encore, les hommages à Gérard Leclerc,
01:02:01 emblématique journaliste politique de notre chaîne CNews,
01:02:03 se sont multipliés aussi bien à la télévision que sur les réseaux sociaux.
01:02:07 Je vous propose justement d'écouter quelques réactions qui ont été faites aujourd'hui.
01:02:13 Il était parmi tous les chroniqueurs, peut-être le plus essentiel à notre émission.
01:02:20 Parce que nous avions créé ensemble une complicité,
01:02:23 une complicité de désaccord, bien sûr, mais une complicité d'échange.
01:02:28 Et il m'avait accompagné, il m'avait aidé,
01:02:31 avec gentillesse, avec bienveillance, chaque matin.
01:02:33 Oui, je suis sous le choc, je suis bouleversée comme chacun d'entre nous
01:02:35 parce que c'était un super camarade.
01:02:37 C'est d'abord aux journalistes politiques que je veux rendre hommage
01:02:40 parce que c'est ma passion à moi aussi.
01:02:41 J'ai eu le plaisir de faire des soirées électorales avec lui
01:02:44 et c'était un super coéquipier.
01:02:45 C'est-à-dire qu'en plateau, quand vous aviez Gérard Leclerc à côté de vous,
01:02:48 vous étiez sûrs que comme rugby, il allait jouer collectif.
01:02:53 Vous lui donniez la passe, vous lui donniez le ballon,
01:02:55 il vous la renvoyait au meilleur moment.
01:02:57 Je pense que ça aurait été le souhait de Gérard.
01:02:59 Il était venu pour entendre chanter son frère.
01:03:01 Il faut expliquer ce voyage de l'oudin à la boule.
01:03:05 C'est pour entendre Julien dans un tour de chant.
01:03:10 Et je pense que, fidèle à sa promesse,
01:03:13 il voulait entendre son frère et il va l'entendre.
01:03:16 Gérard, il incarnait un peu l'ADN de cette émission
01:03:18 et d'ailleurs même de notre chaîne
01:03:21 parce que c'est quelqu'un qui acceptait volontiers,
01:03:24 on avait beaucoup de désaccords,
01:03:26 les téléspectateurs pouvaient le voir,
01:03:28 et qui acceptait volontiers la discorde.
01:03:31 Bien sûr, là, nous parlons d'un ami, d'un camarade, d'un collègue.
01:03:35 On est touché en plein cœur.
01:03:37 Mais je crois que les Français ressentent aussi une grande émotion.
01:03:42 Voilà, c'est la fin de votre journal de la soirée.
01:03:44 Tout de suite, nous rediffusons l'émission spéciale de Pascal Praud,
01:03:48 qui a justement rendu hommage ce matin à Gérard Leclerc.
01:03:51 Et je vous retrouve pour ma part à minuit pour l'édition de la nuit.
01:03:54 A tout à l'heure.
01:03:54 Merci.
01:03:55 [SILENCE]