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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Il est 21h, merci d'être avec nous en direct sur CNews dans Soir Info.
00:00:05 L'essentiel de l'actu, le journal de 21h, c'est avec vous Isabelle Piboulot.
00:00:09 Bonsoir chère Isabelle.
00:00:10 Et on commence ce journal à Paris avec l'interdiction de toute manifestation jusqu'au 15 juillet inclus.
00:00:16 Malgré ça, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies près de la place de la République.
00:00:21 Aujourd'hui, un petit comité venu protester contre les violences policières.
00:00:24 Prévu à 15h, le rassemblement a été interdit par les juges des référés du tribunal administratif.
00:00:31 Une interdiction dénoncée par plusieurs membres de la gauche, par la CGT ou encore le comité Adama Traoré.
00:00:38 Présent, Thomas Porte, député de la France Insoumise, n'a pas hésité à tacler le ministre de l'Intérieur écolté.
00:00:46 La seule personne qui aujourd'hui est responsable de troubles à l'ordre public dans le pays,
00:00:50 c'est le policier qui a tué Nahel.
00:00:52 C'est le policier qui a mis à mort ce gamin.
00:00:54 C'est ça la résurgence de troubles à l'ordre public dans le pays.
00:00:57 C'est lui qui est responsable.
00:00:58 Il y a une question dans ce pays avec la police.
00:01:00 Il y a une question dans ce pays avec la police qui tue.
00:01:02 Il y a une question avec le racisme dans la police.
00:01:04 Il y a une question avec les discriminations au sein de la police.
00:01:07 Gérald Darmanin n'est pas le ministre de l'Intérieur.
00:01:10 Gérald Darmanin, c'est le ministre des violences policières.
00:01:12 C'est le porte-parole du syndicat Alliance.
00:01:14 C'est quelqu'un qui est au service des violences policières,
00:01:16 qui les couvre, qui les encourage et nous le combattrons jusqu'au bout.
00:01:20 Il n'y a donc pas eu de discours présidentiel hier pour le 14 juillet.
00:01:24 Emmanuel Macron a néanmoins brièvement échangé
00:01:27 avec les Français lors d'un bain de foule.
00:01:29 Le chef de l'État doit s'exprimer dans les prochains jours.
00:01:32 Alors quand, comment ?
00:01:34 Aucune information n'a été communiquée.
00:01:36 Les Français s'impatientent au sujet de Saraf Nzari.
00:01:40 Le président de la République doit prendre la parole dans les prochains jours.
00:01:45 Il ferait bien de parler parce qu'avec ce qui s'est passé récemment,
00:01:49 je pense qu'il y a des choses à dire.
00:01:51 En attendant, les Français font leur propre bilan de ces trois mois dits d'apaisement.
00:01:56 D'après un récent sondage, 78% d'entre eux estiment que le président de la République
00:02:01 n'a pas atteint les objectifs fixés à l'issue des 100 jours.
00:02:04 Et son silence les déçoit.
00:02:06 J'ai eu info de ça il y a quelques jours, ça ne me surprend pas plus que ça.
00:02:10 Monsieur Macron, pour moi, je suis dessus.
00:02:13 Franchement, je suis dessus.
00:02:14 Il n'a qu'à être cohérent avec tout le monde et qu'il essaye d'apaiser tout le monde.
00:02:18 Lors de son discours, Emmanuel Macron pourrait conforter Elisabeth Borne
00:02:22 à son poste de Premier ministre.
00:02:24 Pourtant, 65% sont favorables à un remaniement.
00:02:28 Pour l'heure, ni la date ni la forme de son discours ne sont connues.
00:02:33 Je suis le capitaine, Amman Jack Tarter.
00:02:35 En ce week-end de fête nationale combinée aux vacances scolaires,
00:02:39 il y a du monde sur les routes.
00:02:40 685 kilomètres de bouchons ont été observés peu avant midi aujourd'hui.
00:02:44 Bison Futé avait classé rouge cette journée dans le sens de départ.
00:02:49 L'autoroute A10 dans l'île de Sèvres et l'A7 dans l'Isère
00:02:52 étaient les deux axes les plus encombrés avant 13h.
00:02:56 Demain, la journée est classée orange au niveau national dans les deux sens
00:03:00 et rouge en île de France pour les retours.
00:03:03 Dans le village de Kers, la sécurité et de rigueur.
00:03:06 Centre géographique de la Seine-et-Marne, Kers est l'un des premiers villages
00:03:10 à bénéficier des subventions du fameux bouclier sécurité du département.
00:03:14 Un succès avec 114 dossiers validés en un peu plus d'un an.
00:03:17 C'était une promesse de campagne du maire de Kers.
00:03:20 Le déploiement de la vidéoprotection porte ses fruits
00:03:24 mais ne fait pas pour autant l'unanimité du côté des habitants.
00:03:27 Reportage de Marine Sabourin, Olivier Gangloff et Sara Fenzari.
00:03:31 Kers, ses deux hameaux, 661 habitants et 33 caméras de vidéoprotection.
00:03:39 La nouvelle équipe municipale a tenu son engagement de campagne,
00:03:43 protéger le village d'éventuels contrevenants en tout genre.
00:03:46 "Avant 2020, on a eu une dizaine de cambriolages par an de déclarés.
00:03:50 Aujourd'hui, on est à juillet 2023 et depuis janvier 2023,
00:03:56 date de la mise en place de la vidéoprotection, j'en suis à zéro."
00:03:59 Des installations qui ont un effet dissuasif que la grande majorité des habitants valide.
00:04:05 "Je trouve que c'est une bonne idée, ça rassure un peu au niveau des vols,
00:04:08 au niveau de tout ce qui pourrait se passer dans le village."
00:04:11 "On est assez content, on trouve qu'elles sont à des points stratégiques quand même
00:04:15 et surtout au moment où on en est juste là, à côté de notre maison, donc on est assez content."
00:04:19 "Disons que dans les rues, même nos enfants, ils sont de bas âge,
00:04:23 mais plus tard, on sait que s'il y a quoi que ce soit, on pourra regarder des caméras."
00:04:29 Quand d'autres restent dubitatifs.
00:04:31 "Personnellement, je ne suis pas trop favorable à ça, maintenant, ça va aller."
00:04:36 "Pourquoi vous n'êtes pas favorable ?"
00:04:38 "On entend pas mal de choses là-dessus maintenant, les reconnaissances faciales, les compagnies."
00:04:44 Ces installations ont coûté 200 000 euros hors taxes,
00:04:48 financés à 70% par la région et le département.
00:04:52 "C'est un fléau dont les femmes sont majoritairement victimes,
00:04:56 le harcèlement de rues qui pollue notre société."
00:04:59 Regards insistants, agressions verbales voire physiques.
00:05:03 À Paris, la mairie du 10e arrondissement a mis en place des actions de sensibilisation
00:05:07 pour lutter contre le harcèlement de rues.
00:05:09 Alors, ces actions sont-elles suffisantes ?
00:05:12 On voit cela avec Marine Sabourin et Charles Pousseau.
00:05:16 Des regards insistants, du harcèlement et parfois même de la violence.
00:05:20 Des attitudes régulièrement constatées par ces femmes près de la gare du Nord.
00:05:24 "Il y a des garçons qui demandent des réseaux et qui continuent à forcer lorsqu'on leur dit non."
00:05:28 "Quand on est en heure de pointe, ils vont être effectivement un peu intrusifs,
00:05:34 le regard, voire se coller un peu trop près de soi."
00:05:37 "Ah t'es bonne, t'as pas un snap, ça fait peur, on sait pas ce qui se passe après."
00:05:42 Pour lutter contre le harcèlement de rues, la mairie du 10e arrondissement a mis en place
00:05:46 des actions de sensibilisation, animées par des policiers et agents de la SNCF.
00:05:51 Mais d'autres mesures restent à prendre selon la maire de l'arrondissement.
00:05:54 "Des aménagements sont possibles, un meilleur éclairage par exemple,
00:05:58 la mise en place de safe place chez des commerçants
00:06:00 et bien sûr la formation de policiers nationaux et municipaux au harcèlement sexuel et sexiste."
00:06:06 Les femmes rencontrées, elles, suggèrent davantage de moyens humains sur place.
00:06:10 "Plus de gendarmes on va dire, il n'y a pas assez de contrôle ici."
00:06:14 "Avoir quelqu'un vers qui se diriger si on sent qu'il y a un problème."
00:06:18 "Avoir plus de personnel qui soit dans la gare."
00:06:21 Les auteurs d'outrages sexistes risquent une amende de 90 à 750 euros.
00:06:25 En Bretagne, l'accès à l'île de Brea est désormais limité à 4700 visiteurs par jour.
00:06:32 Celle que l'on surnomme la "perle rose" est très prisée chaque été
00:06:36 et est même victime de ce que l'on appelle désormais le "surtourisme".
00:06:39 La municipalité a mis en place un quota afin de préserver l'environnement de l'île.
00:06:44 Le système a commencé hier et doit durer jusqu'au 25 août.
00:06:48 On écoute l'adjoint au maire de l'île de Brea.
00:06:51 "Ce que l'on cherche à faire c'est de ne plus avoir de journée de pic
00:06:57 qui était cependant assez rare,
00:07:00 mais il y en avait quelques-unes où on pouvait monter parfois 6000 personnes.
00:07:04 Donc on ne veut plus avoir effectivement,
00:07:07 en 2022 je crois qu'il y en avait eu 4,
00:07:09 en 2021 c'était à peu près dans les mêmes ordres,
00:07:12 de journée avec autant de monde.
00:07:16 Voilà, pour les gens qui vivent sur l'île c'est compliqué,
00:07:20 pour les touristes qui viennent visiter l'île, ça n'est pas non plus apprécié."
00:07:25 Allez, la rentrée scolaire ce n'est pas pour tout de suite,
00:07:27 mais certains anticipent dès maintenant l'achat des fournitures scolaires.
00:07:31 Oui, et de nombreuses familles font face à l'effet de l'inflation.
00:07:34 Mais la seconde main reste une solution pour alléger le montant sur les tickets de caisse.
00:07:38 L'application BIBS propose la vente et l'achat de fournitures scolaires à moindre coût.
00:07:43 Reportage de Sarah Varney et Sacha Robbin.
00:07:47 Alors que les vacances d'été viennent de débuter,
00:07:51 Fatima pense déjà à la liste de fournitures scolaires de ses filles.
00:07:54 Et pour faire baisser la facture, elle se dirige vers la seconde main,
00:07:58 grâce notamment à l'application BIBS.
00:08:00 "Pour mes achats, j'ai acheté ça, c'est tout neuf,
00:08:05 c'est une boîte de surligneurs pour les enfants, et puis ce genre de couleurs elles adorent."
00:08:11 Pour ce lot de deux trousses et de surligneurs,
00:08:13 Fatima a déboursé 3 euros contre une dizaine d'euros dans le commerce.
00:08:17 Une application qui lui permet également de mettre en vente certains produits restés dans les placards.
00:08:22 "Moi je les ai mis en tout cas à un prix symbolique,
00:08:25 franchement j'ai mis le sac à 4 euros, alors que je l'ai acheté à peu près 80 euros.
00:08:31 Pareil pour les trousses, j'ai fait un lot pour les 4 à 1 euro.
00:08:36 Et les stylos pareil, le tout je l'ai mis à 1 euro aussi.
00:08:39 Donc sachant que ne serait-ce que cette gomme là coûte 5 euros."
00:08:43 Une application de seconde main de produits pour enfants
00:08:46 qui permet de réduire considérablement le budget des familles.
00:08:49 "La rentrée scolaire en moyenne c'est plus de 250 euros de budget par enfant.
00:08:53 Et donc dans le contexte actuel, évidemment c'est une interrogation pour beaucoup de familles.
00:08:58 Et donc on se rend compte qu'il y a de plus en plus de familles qui s'ouvrent à des usages
00:09:01 qu'on n'imaginait pas forcément immédiatement,
00:09:03 mais par exemple acheter des fournitures scolaires d'occasion.
00:09:06 Tous les ans on constate qu'il y a de plus en plus de familles
00:09:08 qui recherchent des fournitures scolaires pour leurs enfants."
00:09:10 Un marché en constante évolution.
00:09:12 L'application qui compte 1,5 million d'utilisateurs en France et Belgique
00:09:17 a vu ses ventes tripler en un an.
00:09:20 Dans l'actualité internationale, les méga-feux canadiens n'en finissent plus de progresser.
00:09:24 Plus de 10 millions d'hectares sont partis en fumée cette année.
00:09:26 "Un bilan bien plus supérieur à tout ce que le pays a connu,
00:09:30 qui dépasse les projections les plus pessimistes des scientifiques.
00:09:33 Ces chiffres devraient encore s'aggraver.
00:09:35 Plus de 900 feux sont toujours actifs au Canada.
00:09:38 Près de 600 sont considérés hors de contrôle."
00:09:42 Et l'été s'est installé depuis près d'un mois désormais.
00:09:44 Les premières vagues de chaleur sévissent déjà en Europe,
00:09:47 notamment dans le sud du continent.
00:09:49 "L'Espagne, l'Italie, la Grèce ou encore l'Est de la France ne sont pas épargnées.
00:09:53 Ce phénomène est parti pour durer.
00:09:56 Des températures proches de record sont encore attendues
00:09:59 autour du bassin méditerranéen, à Saravanie."
00:10:02 Pour la deuxième journée consécutive,
00:10:06 l'acropole va devoir fermer ses portes une bonne partie de la journée.
00:10:10 En cause, la chaleur extrême qui frappe le pays et impacte les touristes.
00:10:14 "La chaleur est très intense.
00:10:17 Il y a beaucoup de monde.
00:10:19 J'espère que personne ne souffrira de malaise.
00:10:22 Mais c'était très intense.
00:10:24 Le soleil est très fort en ce moment.
00:10:26 C'est un peu dangereux."
00:10:28 "Nous ne savions pas que nous venions le jour le plus chaud de l'année.
00:10:33 Nous savions que nous venions en juillet,
00:10:35 mais nous ne savions pas qu'il allait faire 40 degrés."
00:10:37 Une canicule importante qui touche les pays du pourtour méditerranéen depuis mercredi.
00:10:42 "Cette vague de chaleur s'est produite parce que nous avons eu de l'air chaud provenant du Sahara.
00:10:47 Puis cette masse d'air, ce système à haute pression,
00:10:50 vient de s'asseoir dans certaines parties de l'Europe,
00:10:52 en particulier la partie la plus chaude située à travers l'Italie.
00:10:56 Nous avons donc eu des jours ainsi que des nuits aux températures très élevées."
00:11:00 Du côté de l'Espagne, le thermomètre a atteint les 45 degrés en Andalousie en début de semaine.
00:11:06 Dans le sud de l'Italie, le mercure devrait atteindre les 40 degrés,
00:11:09 et jusque 48 en Sardaigne.
00:11:11 Une chaleur extrême qui devrait durer encore deux semaines.
00:11:14 L'été dernier, plus de 60 000 personnes sont décédées en Europe à cause des canicules.
00:11:19 Merci chère Isabelle Piboulot, on vous retrouve à 22h pour un nouveau point sur l'actualité.
00:11:25 Vous restez bien sur CNews Soir Info, on revient tout de suite.
00:11:28 21h18, bonsoir à tous, merci d'être avec nous en direct sur CNews dans Soir Info.
00:11:35 Ce soir, pour m'accompagner autour de cette table, Noemi Alioa.
00:11:39 Bonsoir, merci d'être avec nous, vous êtes chef du service international factuel.
00:11:42 À côté de vous, Jean-Michel Fauvergue.
00:11:44 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:11:46 Ancien chef du RED et Andréa Cotarac.
00:11:48 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:11:50 Porte-parole du Rassemblement National.
00:11:52 On va commencer avec vous Andréa Cotarac.
00:11:55 Nous sommes ensemble pour une quinzaine de minutes en interview tous les deux.
00:11:59 On va commencer peut-être sur les propositions des uns et des autres, notamment à droite.
00:12:03 Les idées se multiplient après ces quelques jours d'émeute.
00:12:07 Vous voyez les explications de Thomas Bonnet.
00:12:09 Dans les colonnes de Valeurs Actuelles, plusieurs responsables politiques exposent leurs idées
00:12:15 après les émeutes qui ont émaillé le territoire.
00:12:17 Il y a d'abord Jordan Bardella, le président du RN.
00:12:20 Il appelle de ses voeux un référendum sur la question migratoire.
00:12:24 Parmi ses propositions, des sanctions pour les parents et une totale fermeté sur l'immigration.
00:12:29 Le RN souhaite supprimer les aides sociales aux parents de mineurs récidivistes.
00:12:33 Je plaide pour la suppression du droit du sol
00:12:35 et la fin de l'acquisition automatique de la nationalité française.
00:12:38 Marion Maréchal fait aussi ce lien entre les émeutes et l'immigration.
00:12:42 Elle prône des mesures drastiques en la matière.
00:12:45 Nous devons stopper toute immigration nouvelle,
00:12:48 organiser la remigration des étrangers qui violent nos lois.
00:12:51 Enfin, Manuel Valls est lui aussi interrogé par l'hebdomadaire.
00:12:54 L'ancien Premier ministre dresse un constat alarmant,
00:12:58 évoque un délitement de la République et appelle à sortir du déni.
00:13:02 Il nous faut donc dire stop à l'immigration, privilégier l'assimilation
00:13:06 et mettre en œuvre une autre politique de peuplement.
00:13:08 Pas plus de 40% de logements sociaux dans une ville,
00:13:11 pas plus de 30% d'étrangers dans un quartier.
00:13:13 Tous ces responsables politiques s'accordent sur un point,
00:13:15 la solution ne viendra sûrement pas d'un nouveau plan de dépense publique
00:13:19 à destination des banlieues.
00:13:21 Andréa Cotarac, quelle est la solution pour en venir ?
00:13:25 Quel bilan déjà tiré de ces quelques jours d'émeute ?
00:13:28 C'est d'abord assez amusant de voir que Manuel Valls est une personnalité de droite
00:13:33 lorsqu'il propose ce qu'il dit,
00:13:36 ce qui est la preuve finalement que la gauche et la droite n'existent plus.
00:13:39 Car voyez-vous, j'entends moi souvent les républicains parler d'immigration.
00:13:43 Je me souviens de M.Larcher qui, pour appeler à voter pour Emmanuel Macron
00:13:49 au second tour de l'élection présidentielle,
00:13:50 nous avait expliqué que faire un référendum sur l'immigration,
00:13:53 c'était faire un coup d'État.
00:13:54 Je vois qu'aujourd'hui les républicains ont changé
00:13:56 et les républicains ont quand même un bilan.
00:13:59 Depuis 2002, c'est-à-dire pratiquement 20 ans,
00:14:01 ils ont été 12 ans au pouvoir.
00:14:03 Qu'ont-ils fait ? Absolument rien.
00:14:04 Ce sont eux qui sont à l'origine du regroupement familial.
00:14:07 Manifestement, ils disent qu'ils sont contre.
00:14:09 Ce sont eux qui ont détruit la Libye et donc accentué l'immigration clandestine
00:14:14 et ces malheureux qui meurent en Méditerranée.
00:14:16 La Libye qui était un petit peu le dernier verrou de l'Afrique,
00:14:19 c'est Nicolas Sarkozy qui l'a détruite.
00:14:21 Ce sont eux qui ont lancé, qui avaient promis le Karcher dans les banlieues.
00:14:25 Manifestement, là aussi, ils ont fait l'inverse
00:14:28 puisqu'ils ont supprimé 12 000 policiers et gendarmes.
00:14:30 C'est Madame Dati qui a fait des aménagements de peine
00:14:33 pour les détenus dans nos prisons.
00:14:35 Bref, les républicains n'existent plus aujourd'hui, véritablement.
00:14:39 Et quand on n'existe plus, on en fait beaucoup, voire trop.
00:14:42 C'est un petit peu ce qu'ils font aujourd'hui.
00:14:44 Donc votre bilan sur les émeutes, c'est de taper sur les républicains ?
00:14:46 Non, le bilan des émeutes, on l'a fait depuis des années maintenant.
00:14:48 On avait expliqué que l'autorité devrait être de retour dans ce pays.
00:14:53 Marine Le Pen en avait parlé, elle avait présenté un plan massif,
00:14:57 un plan Marshall pour la justice, un plan Marshall pour la police.
00:15:01 Vous-même, à CNews, vous aviez sorti en 2022 un sondage
00:15:04 qui expliquait que 91% des Français considéraient la justice
00:15:08 comme pas assez sévère.
00:15:09 Quand on a 91% des Français, on se pose la question
00:15:12 de qui sont les 9 derniers pourcents.
00:15:15 J'ajoute que la justice, ce sont des décisions
00:15:17 qui sont prononcées au nom du peuple français.
00:15:19 Quand on a un tel décalage, il faut se poser des questions.
00:15:21 Marine Le Pen avait proposé à ce que l'école redevienne
00:15:24 le creuset de notre République, du bien commun,
00:15:28 de la communauté nationale, de tout ce qui pouvait nous réunir,
00:15:31 avec là aussi une réaffirmation de l'autorité.
00:15:34 Manifestement, on a aujourd'hui deux manières de gouverner.
00:15:37 Ceux qui présentent un diagnostic depuis maintenant 40 ans,
00:15:40 c'est le cas de Marine Le Pen,
00:15:41 et ceux qui mettent la poussière sous le tapis.
00:15:44 Prenez le cas de l'école.
00:15:45 On a eu le ministre de l'Éducation nationale qui a dit
00:15:48 que la laïcité est un problème, puisqu'on s'est attaqué
00:15:51 aujourd'hui dans les écoles.
00:15:53 Ils ont mis en place un compteur d'atteintes à la laïcité,
00:15:57 à la République ou à nos valeurs républicaines.
00:16:00 On a comptabilisé en 2022 plus de 3000 atteintes
00:16:03 à la laïcité en 180 jours d'école.
00:16:06 Qu'ont-ils fait derrière ? Rien.
00:16:08 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, y compris lors des émeutes,
00:16:12 à force de mettre la poussière sous le tapis,
00:16:14 il n'y avait même plus de place sous le tapis.
00:16:15 Il y avait trop de poussière, puisque M. Macron a dit
00:16:17 qu'il lui fallait du temps pour faire un diagnostic
00:16:19 sur ces émeutes. Donc, manifestement,
00:16:22 les Français suivent et partagent, je crois,
00:16:24 les idées du Rassemblement national pour plus d'autorité,
00:16:27 plus de justice, plus d'éducation nationale.
00:16:29 Concrètement, quelles sont les nouvelles propositions
00:16:31 à la suite de ces émeutes de l'apport du RN ?
00:16:33 En réalité, il n'y a pas besoin d'avoir de nouvelles propositions,
00:16:35 puisque nos propositions qui ont été faites en 2022
00:16:38 s'avèrent être en tout cas collées à la réalité
00:16:43 lorsqu'on a expliqué que l'autorité devait être
00:16:45 de retour à l'école. On voit aujourd'hui
00:16:49 que les atteintes à la laïcité, c'est plus de 20%
00:16:51 dans les zones REP, c'est-à-dire dans les banlieues.
00:16:53 Lorsque l'on avait expliqué que ceux qui cassaient
00:16:57 devaient être les casseurs payeurs,
00:17:00 les casseurs nettoyeurs, on constate aujourd'hui
00:17:03 que c'est largement partagé, et vous-même,
00:17:05 à CNews, vous l'aviez prouvé.
00:17:07 On a expliqué que la politique de la ville,
00:17:09 c'est-à-dire ces milliards d'euros d'argent public
00:17:13 qui sont passés des poches des Français
00:17:15 dans ces quartiers, ne fonctionnent pas.
00:17:17 Ces 200 milliards d'euros de politique de la ville,
00:17:20 ces 40 dernières années, ça ne fonctionne pas.
00:17:23 Et j'ajoute que parallèlement à cela,
00:17:25 on a l'INSEE qui publie une étude en 2018
00:17:28 nous expliquant que les communes les plus pauvres,
00:17:30 c'est-à-dire là où se situe l'extrême pauvreté,
00:17:33 ce n'est pas dans les banlieues,
00:17:34 c'est dans les communes rurales,
00:17:35 et notamment dans les communes rurales les plus isolées.
00:17:39 Moi, je suis lyonnais, j'ai vu qu'en 2021,
00:17:41 il y avait des émeutes à la Duchère.
00:17:43 La Duchère, c'était 700 millions d'euros
00:17:47 d'équipements publics, de pistes d'athlétisme et du reste,
00:17:50 parce qu'il y avait, soi-disant là-bas,
00:17:52 45 % de chômage chez les plus jeunes.
00:17:54 Mais quand on prend le cas du bassin minier dans le Nord,
00:17:57 c'est 45 % de chômage, manifestement pour eux.
00:17:59 Il n'y a pas d'équipement public, il n'y a pas d'argent public,
00:18:01 il n'y a pas de politique de la ville.
00:18:03 Quand on pense à l'égalité, quand on pense à la République,
00:18:05 c'est l'égalité de traitement entre les Français.
00:18:07 Et je crois aujourd'hui que chaque Français voit
00:18:10 que les quartiers qui sont les plus bénéficiaires
00:18:13 de l'argent public, de la politique de la ville,
00:18:15 sont en réalité ceux qui cumulent le plus de problèmes,
00:18:18 notamment en matière d'immigration,
00:18:20 notamment en matière d'intégration, d'assimilation,
00:18:22 d'autorité de la République.
00:18:23 Dans ces quartiers, il n'y en a manifestement plus.
00:18:25 Vous faites le lien direct entre l'immigration et l'émeute ?
00:18:28 Écoutez, manifestement, en tout cas, on le voit.
00:18:30 C'est-à-dire que ces quartiers-là,
00:18:32 ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'INSEE,
00:18:34 concentrent quand même une bonne partie de personnes immigrées,
00:18:37 fils ou petits-fils d'immigrés,
00:18:38 notamment d'immigration extra-européenne.
00:18:41 Et manifestement, c'est là aussi où on découvre un problème,
00:18:43 en tout cas, le gouvernement le découvre aujourd'hui,
00:18:46 d'intégration, d'assimilation, d'atteinte à la laïcité.
00:18:49 Vous aviez des études, notamment des services
00:18:53 du renseignement intérieur en France,
00:18:55 qui nous expliquaient, il y a deux ans,
00:18:56 qu'il y avait 150 quartiers en France
00:18:59 contrôlés par les islamistes.
00:19:01 Qu'ont-ils fait ? Rien.
00:19:03 Vous avez constaté à la rentrée scolaire dernière
00:19:05 qu'il y avait, je cite encore,
00:19:07 dans les services de renseignement intérieur,
00:19:09 des attaques salafo-fréristes sur nos écoles,
00:19:12 avec la demande d'Abaya,
00:19:13 avec la demande de Burkina dans les piscines municipales,
00:19:15 avec la demande de voile dans les salles de sport, etc.
00:19:18 Je pense que la République doit être ferme.
00:19:19 Il faut qu'on défende nos biens communs,
00:19:21 il faut qu'on défende la communauté nationale
00:19:23 et qu'on se batte contre le séparatif,
00:19:25 qui effectivement pèse aujourd'hui sur nos services publics,
00:19:29 sur nos hôpitaux, sur nos prisons.
00:19:31 Vous savez que 25% des détenus dans notre pays
00:19:34 sont de nationalités étrangères.
00:19:36 Vous savez que dans une prison comme Nice,
00:19:38 c'est un travail du barreau de Nice,
00:19:40 60% des détenus sont de nationalités étrangères.
00:19:43 Je pense qu'on a un véritable problème à soulever,
00:19:46 à s'interroger sur le fait qu'il y a véritablement un lien
00:19:49 entre les émeutes, l'insécurité et l'immigration.
00:19:52 Pourtant, ces jeunes-là sont en très grande majorité français,
00:19:54 90%, puisque seules 40 étaient éligibles,
00:19:57 40 jeunes, en tout cas 40 personnes,
00:20:00 de ces personnes interpellées lors de ces émeutes,
00:20:02 sont éligibles au centre de rétention administrative.
00:20:05 Moi, je dis que c'est un problème d'immigration,
00:20:07 mais aussi d'intégration, d'assimilation.
00:20:09 Comment se fait-il aujourd'hui,
00:20:10 moi qui suis petit-fils d'immigré, de père et de mère,
00:20:12 j'ai été élevé dans l'amour de la France,
00:20:15 je n'ai jamais créé des émeutes,
00:20:16 pourtant on n'était pas dans un quartier ultra riche,
00:20:19 et comment se fait-il que des générations,
00:20:21 parfois 4ème, 5ème génération d'immigrés aujourd'hui,
00:20:25 sont élevées dans la détestation de la France ?
00:20:27 Il faut, je crois, quand on parle de principe de casseur-payeur,
00:20:30 par exemple, créer une conscience chez les familles,
00:20:33 chez les parents, que lorsqu'on brûle un gymnase,
00:20:35 lorsqu'on brûle une bibliothèque, on brûle notre bien commun.
00:20:38 Et cette minorité de personnes,
00:20:40 ces émeutiers, ces milliers d'émeutiers,
00:20:42 pénalisent un nombre considérable d'immigrés,
00:20:47 de personnes intégrées, assimilées, qui travaillent,
00:20:50 et qui se disent "mais bon sang,
00:20:51 ils sont en train de tuer notre quartier,
00:20:53 ils sont en train de tuer notre ville,
00:20:55 ils sont en train de tuer le savoir".
00:20:56 Quand vous brûlez une bibliothèque,
00:20:58 vous tuez le savoir.
00:21:00 Donc véritablement, il y a un problème,
00:21:01 et il faut instaurer cette conscience qu'un casseur,
00:21:04 même s'il n'est pas solvable aujourd'hui,
00:21:07 s'il doit payer toute sa vie, il paiera toute sa vie.
00:21:11 Fallait-il supprimer les tramways,
00:21:13 la circulation des bus et tramways,
00:21:14 lors des festivités du 13 et 14 juillet,
00:21:16 comme on a vu en Ile-de-France, notamment ?
00:21:19 En réalité, j'ai écouté,
00:21:20 j'ai lu plutôt l'interview de Mme Borne,
00:21:23 la semaine dernière, qui parlait du 14 juillet.
00:21:26 Elle souhaite interdire les mortiers d'artifices,
00:21:29 interdire la circulation,
00:21:31 que sais-je encore, elle aurait pu interdire.
00:21:32 Ils sont déjà interdits, les mortiers d'artifices,
00:21:34 normalement, quand on n'est pas professionnel.
00:21:36 Mais si vous voulez, quand vous interdisez ça,
00:21:38 quand vous n'avez que ça à dire,
00:21:40 lorsque vous êtes censé conduire la politique de la nation,
00:21:43 c'est que vous n'avez pas parlé des problèmes de fond.
00:21:45 Et s'ils ne parlent pas des problèmes de fond
00:21:47 qu'ils connaissent sur l'immigration,
00:21:48 sur le séparatisme, sur le communautarisme,
00:21:50 sur une pauvreté aggravée dans d'autres secteurs
00:21:53 qui sont abandonnés par les Français, notamment par l'État,
00:21:56 notamment dans les secteurs de la France périurbaine,
00:21:59 des Gilets jaunes,
00:22:00 quand elle n'a rien à dire,
00:22:01 mais elle parle simplement des mortiers d'artifices
00:22:04 et elle aurait pu interdire les briquets et l'essence,
00:22:06 ce n'est pas le problème.
00:22:07 Le problème, il est de fond.
00:22:09 Le problème, c'est l'immigration, c'est l'intégration.
00:22:11 Le problème, c'est une hiérarchie chez les fonctionnaires
00:22:15 qui lâche finalement leurs agents.
00:22:18 Je parle des policiers, je parle des gendarmes,
00:22:20 je parle de l'école.
00:22:22 La hiérarchie et les académies se taisent.
00:22:24 C'est la politique du "ne faites pas de vagues",
00:22:26 de mettre la poussière sous le tapis.
00:22:28 Je pense qu'il est temps aujourd'hui de mettre les problèmes
00:22:31 sur la table et de pouvoir les régler tous ensemble,
00:22:33 sans folie, sans hystérie, mais en toute rationalité.
00:22:38 Qu'est-ce que crée l'immigration ?
00:22:39 Quels sont les problèmes ?
00:22:41 Pourquoi est-ce que Emmanuel Macron a promis 100%
00:22:44 de reconduite aux frontières chez les personnes
00:22:46 sous obligation de quitter le territoire français ?
00:22:48 Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, sur 100 personnes
00:22:50 qui ont une OQTF, seulement 4 ou 5
00:22:52 sont véritablement reconduites aux frontières ?
00:22:54 Bref, tout cela doit être posé sur la table.
00:22:56 Le Rassemblement national avait posé ce diagnostic
00:22:58 il y a maintenant plusieurs décennies.
00:23:00 Manifestement, Emmanuel Macron y réfléchit encore.
00:23:03 Je vous repose la question, fallait-il supprimer
00:23:05 les bus et les tramways, leur circulation ?
00:23:08 Et fallait-il dépoler 130 000 policiers ?
00:23:10 Ça, c'est la préfecture de police et je pense qu'il y a eu
00:23:12 énormément de remontées, notamment des services
00:23:14 des renseignements de l'intérieur, sur le fait que c'était possible.
00:23:17 L'explosion a eu lieu il y a deux semaines.
00:23:19 Vous avez des députés d'extrême gauche qui soutiennent
00:23:22 notamment les émeutiers et les pillages.
00:23:24 Bref, nous étions certainement dans une situation
00:23:26 qui a conduit la préfecture de police à Paris
00:23:28 ou les préfectures ailleurs à mettre en place
00:23:31 certaines restrictions de liberté d'aller et venir.
00:23:35 Alors, je reformule, fallait-il priver
00:23:37 certains Français de la fête nationale ?
00:23:39 Mais en fait, c'est ce que j'expliquais,
00:23:41 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on agit sur du superflu.
00:23:44 On agit en surface, on parle de restreint de tram,
00:23:47 d'interdire tel ou tel feu d'artifice par arrêté municipal,
00:23:51 donc de priver effectivement la fête nationale.
00:23:53 Tant qu'on n'agira pas sur les problèmes de fonds
00:23:57 dont je vous ai expliqué, de manque d'autorité,
00:23:59 d'une justice dépassée, parfois laxiste,
00:24:01 d'une immigration incontrôlée,
00:24:03 effectivement, on va devant de nouvelles interdictions
00:24:06 demain et dans les prochaines années.
00:24:08 Ça prouve une certaine faillite de l'État ?
00:24:10 Je crois que ça prouve que l'État ne contrôle plus
00:24:12 la situation dans certains secteurs,
00:24:15 dans certaines banlieues, et que la loi de la République
00:24:18 ne s'applique plus dans certains quartiers, effectivement.
00:24:21 Andréa Cotarac, merci beaucoup d'avoir été avec nous.
00:24:24 Vous restez d'ailleurs avec nous jusqu'à 22h.
00:24:27 Jean-Michel Fauvergue, Noemi Allioua,
00:24:29 vous êtes avec nous sur CNews pour Soir Info,
00:24:32 alors pour toute la soirée également.
00:24:35 J'aimerais qu'on évoque ensemble Emmanuel Macron.
00:24:37 Désormais, on ne sait pas encore quand il parlera,
00:24:40 on ne sait pas ce qu'il dira forcément,
00:24:42 sous quelle forme parlera-t-il ?
00:24:43 En tout cas, on sait qu'il n'a pas parlé lors du 14 juillet.
00:24:46 Vous voyez les explications de Florian Tardif ?
00:24:50 Contrairement à ce qu'il avait pu laisser entendre
00:24:52 il y a peu lors d'une précédente allocution solennelle,
00:24:54 c'était à la mi-avril, Emmanuel Macron a renoncé
00:24:57 à s'exprimer le jour de la fête nationale.
00:24:59 Le président de la République y a dû revoir ses plans
00:25:01 en raison des récentes émeutes urbaines
00:25:03 et de la crainte de nouveaux débordements
00:25:05 en marge de ces célébrations du 14 juillet.
00:25:08 En effet, une prise de parole du chef de l'État
00:25:10 a pu paraître en décalage,
00:25:11 décalage entre un président qui souhaite clore
00:25:13 une période de 100 jours d'apaisement,
00:25:15 pour reprendre le terme qu'il avait utilisé à l'époque,
00:25:17 et ces images de débordements, de voitures brûlées
00:25:20 ou encore de policiers agressés.
00:25:22 Emmanuel Macron qui aura en revanche l'occasion
00:25:24 de s'exprimer dans les tout prochains jours,
00:25:25 c'est ce que nous précise son entourage.
00:25:27 Pour l'heure, le format de cette expression n'est pas arrêté.
00:25:30 Allocution solennelle, prise de parole dans un grand journal,
00:25:33 télévisée ou de presse écrite, nationale ou régionale,
00:25:36 toutes les hypothèses sont à l'étude au sein de son entourage.
00:25:39 En revanche, ce qu'on nous précise,
00:25:41 c'est qu'il ne devrait pas s'attarder
00:25:43 lors de cette prise de parole à faire un bilan détaillé
00:25:47 de cette période de 100 jours.
00:25:48 Non, il devrait tracer de grandes perspectives
00:25:50 pour les années qui viennent.
00:25:53 Jean-Michel Fauvergue, qu'attendez-vous ?
00:25:55 Attendez-vous déjà à une prise de parole du président de la République ?
00:25:57 Bon, il avait promis ces fameux 100 jours d'apaisement,
00:26:01 ce bilan des fameux 100 jours d'apaisement autour du 14 juillet.
00:26:04 Bon, on s'attendait tous à ce que ce soit le 14 juillet.
00:26:06 Ça paraissait logique pour tout le monde.
00:26:08 Néanmoins, il n'a pas parlé.
00:26:09 Attendez-vous sa prise de parole ? Et qu'en attendez-vous ?
00:26:13 Une prise de parole du président de la République
00:26:16 qui est attendue de tous les Français, bien évidemment.
00:26:18 Est-ce que le meilleur moment, c'est de prendre la parole
00:26:21 pendant que les Français sont en vacances ?
00:26:22 Je ne sais pas trop.
00:26:24 On verra, nous on l'attend.
00:26:26 Enfin, les rédactions, en tout cas, attendent ces prises de parole
00:26:30 pour qu'ils annoncent un éventuel remaniement avec des nouveaux noms.
00:26:39 Mais bon, je ne sais pas véritablement, tout à fait honnêtement,
00:26:43 si le timing d'aujourd'hui se prête bien à ces annonces-là.
00:26:49 Peut-être qu'il y aura une prise de parole.
00:26:52 Je n'en sais rien. Personne ne peut le dire aujourd'hui.
00:26:55 On verra dans les jours qui suivent.
00:26:59 Qu'aimeriez-vous entendre de la part du président de la République ?
00:27:03 En faire le bilan de ces fameux 100 jours d'apaisement, encore une fois.
00:27:06 C'était le but de cette prise de parole ?
00:27:08 Enfin, c'est toujours le but, d'ailleurs.
00:27:10 Il a déclaré dans les 100 jours d'apaisement,
00:27:13 il a donné trois lignes fortes.
00:27:17 Le travail, l'écologie et l'ordre républicain.
00:27:21 Le travail, il y a des choses qui ont été faites par les députés
00:27:24 qui ont bien voulu voter un certain nombre de choses sur le travail.
00:27:28 Les choses avancent dans ce domaine-là.
00:27:31 Sur l'écologie, il y a aussi des choses qui ont été annoncées
00:27:34 et des colloques qui se sont tenues et des ouvertures et des crédits
00:27:37 qui ont été votés.
00:27:39 Donc, les choses avancent dans ce domaine-là.
00:27:42 Ce sont des domaines où on ne va pas, visiblement,
00:27:46 on ne va pas tout faire évoluer d'un seul coup.
00:27:49 100 jours, c'était 100 jours d'annonce pour l'avenir.
00:27:53 Et je pense que d'ailleurs, si le président Macron prend la parole prochainement,
00:27:58 ce sera pour préciser cet avenir-là et pour préciser dans quelle direction on va aller.
00:28:02 Je rappelle qu'on est dans un pays en plein chamboulement,
00:28:07 dans un continent en plein chamboulement, avec une guerre à nos frontières
00:28:10 et qu'il y a des choses fortes qui se sont faites,
00:28:13 en particulier le vote du budget augmenté du ministère de la Défense,
00:28:19 un certain nombre de choses dans ce domaine-là.
00:28:21 Concernant l'ordre républicain, on l'a vu, effectivement,
00:28:25 on a subi des émeutes, des émeutes importantes.
00:28:30 On a vu que le ministre de l'Intérieur avait déployé sur le terrain
00:28:35 les forces de police et de gendarmerie nécessaires,
00:28:41 que le 13 et le 14 juillet se sont passées plutôt plus calmement
00:28:46 que ce qu'on imaginait, en tout cas plus calmement que les 13 et 14 juillet d'avant.
00:28:52 Donc voilà, on en est là de cette opération.
00:28:55 Moi, ce que j'attends, ce que j'attendrai d'une manière générale,
00:28:59 c'est que les derniers signes qu'on a vus et qui me semblent intéressants,
00:29:04 mais en particulier de la part de la justice, parce que les agresseurs,
00:29:11 j'ai failli dire les jeunes, les agresseurs dans les émeutes,
00:29:18 ils étaient jeunes, alors à ce moment-là, les jeunes agresseurs...
00:29:23 En majorité, on ne va pas non plus...
00:29:26 Parce que souvent, quand on parle d'agresseurs, on dit les jeunes.
00:29:30 Les jeunes, c'est un état physique et tous les jeunes ne sont pas des agresseurs.
00:29:34 Loin s'en faut.
00:29:34 Donc les jeunes agresseurs ont été, pour certains, condamnés
00:29:41 et surtout mis sous mandat de dépôt.
00:29:43 C'est-à-dire qu'en fait, la justice, ces derniers temps,
00:29:45 nous a servi à un truc qui me semble très intéressant, c'est des courtes peines.
00:29:49 Et les gens ont été...
00:29:52 Et ces jeunes agresseurs ont été mis sous les verrous.
00:29:55 J'attends donc que la justice continue à faire cette mue-là,
00:29:59 continue à faire sa mue et puisse épauler l'action de la gendarmerie et de la police
00:30:05 par des peines qui soient effectivement des peines importantes
00:30:10 et des peines surtout à péter,
00:30:12 ce qui ne se fait plus depuis les 30 ou 40 dernières années.
00:30:17 - Noémia Lioa ?
00:30:17 - Déjà, je pense que ce qu'on attend aussi de lui,
00:30:19 c'est qu'il montre qu'il y a un pilote dans l'avion,
00:30:22 parce qu'il n'a pas pris la parole pour les voeux traditionnels du 14 juillet.
00:30:25 On l'attendait, il n'a pas pris la parole au moment des émeutes.
00:30:28 Il prend souvent la parole pour parler des affaires étrangères.
00:30:30 On a l'impression que c'est les représentants de la France d'abord à l'étranger,
00:30:34 comme s'il délaissait un petit peu la politique intérieure.
00:30:36 Donc, on attend, enfin personnellement, j'attends qu'il prenne la parole,
00:30:40 qu'il fasse le bilan de ces 100 jours,
00:30:42 qu'il montre qu'il y a un pilote dans l'avion
00:30:44 et qu'il s'adresse au peuple français pour faire un bilan un petit peu de tout ce qui s'est passé.
00:30:48 Déjà, encore une fois, quand il s'agit de parler de ce qui se passe en Ukraine,
00:30:51 quand il s'agit de parler de la politique de l'Europe,
00:30:55 il est toujours là quand il le faut.
00:30:58 Il s'adresse, il prend ses prises de parole.
00:31:01 On a l'impression qu'il délaisse parfois un petit peu la politique intérieure.
00:31:03 C'est ça qui me gêne un petit peu.
00:31:05 Il a un sens des priorités parfois qui laisse à désirer à mon sens.
00:31:09 Ne pas s'exprimer lors du 14 juillet, c'est une sorte de fuite de la part du président de la République ?
00:31:14 En tout cas, il ne respecte pas la tradition.
00:31:15 Et pour les gens...
00:31:16 Ce n'est pas la première fois qu'il ne la respecte pas.
00:31:17 Non, ce n'est pas la première fois, bien sûr, mais c'est rare.
00:31:19 Et ça pourrait être effectivement interprété comme une fuite,
00:31:23 comme une façon de ne pas affronter le peuple français
00:31:27 ou peut-être qu'il ne sait pas où il en est.
00:31:28 D'ailleurs, c'est pour ça qu'il n'arrive pas véritablement à adresser son bilan
00:31:32 et à affronter la population.
00:31:35 Mais en tout cas, ça reste assez problématique, je trouve.
00:31:39 J'aimerais qu'on écoute ce qu'en pensent les Français,
00:31:41 ce qu'ils attendent de la prise de parole d'Emmanuel Macron.
00:31:44 Justement, voyez ce reportage de Sarah Fenzary.
00:31:48 Le président de la République doit prendre la parole dans les prochains jours.
00:31:54 Il ferait bien de parler parce qu'avec ce qui s'est passé récemment,
00:31:58 je pense qu'il y a des choses à dire.
00:32:00 En attendant, les Français font leur propre bilan de ces trois mois dits d'apaisement.
00:32:05 D'après un récent sondage, 78% d'entre eux estiment que le président de la République
00:32:09 n'a pas atteint les objectifs fixés à l'issue des 100 jours.
00:32:13 Et son silence les déçoit.
00:32:15 J'ai eu info de ça il y a quelques jours, ça ne me surprend pas plus que ça.
00:32:19 Monsieur Macron, pour moi, je suis dessus.
00:32:22 Franchement, je suis dessus.
00:32:23 Il faut être cohérent avec tout le monde et essayer d'apaiser tout le monde.
00:32:27 Lors de son discours, Emmanuel Macron pourrait conforter
00:32:30 Elisabeth Borne à son poste de Premier ministre.
00:32:32 Pourtant, 65% sont favorables à un remaniement.
00:32:37 Pour l'heure, ni la date, ni la forme de son discours ne sont connues.
00:32:41 Je suis le capitaine Amandou Jacques-Tartre.
00:32:44 Est-il nécessaire aujourd'hui de procéder à un remaniement ?
00:32:48 Je pense qu'à un certain moment, alors je ne sais pas si c'est aujourd'hui,
00:32:51 je ne sais pas si c'est demain, je ne sais pas si c'est rapidement,
00:32:55 mais je pense qu'à un certain moment, il va falloir le faire
00:33:00 pour impulser une action nouvelle, pour impulser un 100 nouveaux,
00:33:05 avec en particulier un certain nombre de ministres
00:33:08 qui ont un peu plus de visibilité en ce domaine-là.
00:33:12 Aujourd'hui, on a des ministres, les ministres les plus visibles,
00:33:15 on les connaît, ce sont Gérald Darmanin à l'intérieur,
00:33:19 ce sont le ministre de l'Économie et des Finances,
00:33:23 le ministre des Armées, un certain nombre de ministres qu'on voit assez souvent.
00:33:30 Et d'ailleurs, Gabriel Attal aussi, d'une manière générale.
00:33:34 On voit le ministre de la Justice remonter un peu dans les sondages
00:33:39 et sur les plateaux télévision.
00:33:43 Et d'ailleurs, il a bien géré, le ministre de la Justice a bien géré
00:33:45 les derniers événements, comme je le disais tout à l'heure.
00:33:49 Donc, il y a un certain nombre de ministres qui sont devant les écrans,
00:33:53 qui prennent un peu les "sunlight", etc.
00:33:55 Il serait intéressant d'avoir aussi d'autres ministres
00:33:59 qui puissent imprimer cette action de l'État,
00:34:02 parce qu'action, il y a, donc.
00:34:03 L'imprimer, la faire passer et ne pas donner l'impression qu'il ne se passe rien,
00:34:08 c'est un peu le reproche que moi, je fais à ce gouvernement.
00:34:11 Andréa Cotarac, qu'attendez-vous de la prise de parole du président de la République ?
00:34:16 Peut-être un "mea culpa",
00:34:17 un "mea culpa" sur les fameux 100 jours d'apaisement qu'il avait promis.
00:34:23 Vous avez vu récemment qu'on a eu un record de faillite et de défaillance d'entreprise,
00:34:27 pour trois raisons.
00:34:28 L'Ursaf, puisqu'on a décalé les charges, mais à un moment donné, il faut aussi payer.
00:34:34 Les PGE, les prêts garantis par l'État et aussi les factures énergétiques.
00:34:39 Là aussi, le diagnostic du Rassemblement national était assez simple,
00:34:42 c'était de délier le prix du gaz de celui d'électricité,
00:34:46 comme l'ont fait certains de nos voisins européens,
00:34:49 pour abaisser les factures d'électricité.
00:34:50 Manifestement, ça n'a pas été fait.
00:34:53 Et malheureusement aussi, parmi ce record de faillite d'entreprise,
00:34:57 plus de 90% sont des TPE, donc des petites structures,
00:35:01 qui faisaient vivre l'ensemble de nos territoires.
00:35:04 Il avait promis l'apaisement dans les hôpitaux, il me semble,
00:35:07 notamment dans les secteurs des urgences,
00:35:09 vous avez vu que dans différents endroits dans le pays,
00:35:11 la protection civile, c'est-à-dire, a fait des actions humanitaires
00:35:15 pour relayer les urgences, c'était le cas à Saint-Malo.
00:35:18 Vous avez des policiers qui sont tabous, puisqu'on les a mobilisés depuis plusieurs jours.
00:35:22 Vous avez des professeurs qui s'autocensurent à parler de laïcité.
00:35:27 Bref, vous avez quand même plusieurs corporations, plusieurs parties du pays
00:35:33 qui aujourd'hui sont parfaitement légitimes pour descendre dans la rue,
00:35:37 ou en tout cas, pour attendre des réponses du président de la République.
00:35:40 Faut-il procéder à un remaniement aujourd'hui ?
00:35:42 Je ne sais pas, je pense...
00:35:43 Ou est-ce que c'est anecdotique ?
00:35:44 Je pense que c'est anecdotique.
00:35:46 Moi, j'attends du président de la République qu'il fixe une ligne,
00:35:49 un mea culpa, et qu'il puisse réaffirmer l'autorité de l'État,
00:35:53 qu'il puisse affirmer son soutien à nos fonctionnaires.
00:35:55 Et quand on parle de 100 jours d'apaisement,
00:35:58 vous avez vu récemment qu'Emmanuel Macron a acté le fait
00:36:01 qu'il envoyait des missiles longue portée à l'Ukraine,
00:36:04 drôle de manière d'apaiser la France et le continent européen.
00:36:07 Noémie Allua.
00:36:08 Oui, mais écoutez, je rejoins ce que vous disiez
00:36:11 sur le fait qu'il y a une grande partie des ministres qui ne sont pas forcément connus
00:36:14 sur cette idée de "est-ce qu'il faut ou non faire un remaniement ?"
00:36:17 C'est évident qu'il y a à la fois des ministres qui sont inconnus,
00:36:20 une grande partie, il y a 42 ministres dans le gouvernement Borne,
00:36:22 les trois quarts, je pense que la plupart des Français ne les connaissent pas.
00:36:25 Et d'autre part, vous avez des ministres qui ne sont pas populaires.
00:36:28 Elisabeth Borne, Pape Ndiaye, Marlène Schiappa,
00:36:31 vous aviez ce matin sur cette antenne montré des sondages
00:36:35 qui montraient qu'ils étaient assez peu populaires.
00:36:37 Donc il faut entendre ça quand vous dites que le président de la République,
00:36:40 Emmanuel Macron, doit fixer un cap.
00:36:42 Eh bien, c'est une façon de fixer un cap.
00:36:44 C'est une façon aussi de le refixer quand on change de ministre.
00:36:47 Quand on parle, par exemple, de l'éducation,
00:36:49 Pape Ndiaye, il représente quelque chose.
00:36:52 Il n'a pas fait particulièrement, par exemple, de la lutte pour la laïcité,
00:36:56 l'un de ses chevaux de bataille.
00:36:59 Certains peuvent considérer que c'est problématique.
00:37:02 Et donc, il faudrait éventuellement le changer pour changer de cap.
00:37:05 En tout cas, ce qui est certain, c'est que cette question du remaniement
00:37:09 est primordiale, elle est importante.
00:37:10 Elle pourrait fixer un autre cap.
00:37:13 Ce serait peut-être bienvenu, encore une fois, quand on regarde les enquêtes
00:37:15 d'opinion qui montrent que ces ministres,
00:37:18 certains d'entre eux, ne sont pas populaires.
00:37:20 Une alliance avec la droite, LR, par exemple ?
00:37:24 Ce serait possible.
00:37:25 Je ne sais pas si ça lui permettrait déjà un petit peu plus.
00:37:28 LR aimerait que...
00:37:30 En tout cas, c'est ce qu'il laisse entendre dans le Figaro.
00:37:33 Ce sera purement politique.
00:37:35 Ce sera une façon d'avoir un petit peu plus de marge de manœuvre
00:37:38 pour faire voter ses lois.
00:37:39 Évidemment, ce sera uniquement d'un point de vue de l'opportunisme politique.
00:37:43 Maintenant, est-ce que ça changera véritablement quelque chose ?
00:37:45 Ça dépendra des personnalités qui seront choisies.
00:37:48 Andréa Cotarac ?
00:37:49 Laurent Wauquiez, c'est un petit peu le toréro qui refuse de rentrer dans l'arène.
00:37:54 Vous avez un pays à feu et à sang.
00:37:56 On ne l'a pas entendu.
00:37:57 Vous avez un pays ultra divisé, notamment lors de la réforme des retraites.
00:38:02 Il ne s'est pas prononcé dessus.
00:38:03 Il a pris position en faveur des policiers municipaux à Lyon, justement,
00:38:07 au nom de la région Auvergne-Rhône-Alpes,
00:38:11 qui voulait être plus mis à contribution, on leur disait Meut.
00:38:14 Voilà, c'est le moment où on l'a entendu, Laurent Wauquiez.
00:38:15 J'entends bien.
00:38:16 Moi aussi, je demande au maire de Lyon qu'il respecte
00:38:21 et qu'il en fasse davantage sur la sécurité puisqu'il refuse les caméras,
00:38:24 puisque le maire de Lyon avait fait des ateliers poterie pour les délinquants.
00:38:30 Donc oui, moi, je pourrais dire aussi la même chose.
00:38:31 Sauf que monsieur Wauquiez, apparemment, il va être président de la République.
00:38:34 Donc la police municipale lyonnaise, c'est peut-être autre chose.
00:38:38 Moi, j'attends de lui qu'il nous fixe un cap sur les retraites.
00:38:41 Manifestement, on ne sait pas.
00:38:42 Sur les émeutes, on ne sait pas.
00:38:44 Sur le fonds Marianne, notamment, qu'avait fait Marjolaine Chiappa
00:38:48 à la suite de l'assassinat de monsieur Paty par un islamiste
00:38:51 qui a fait n'importe quoi, apparemment, en tout cas en suivant les commissions au Sénat.
00:38:56 Qu'est-ce qu'il pense de tout ça ?
00:38:58 Manifestement, je ne sais pas trop.
00:38:59 C'est un petit peu le gloubi-glouba des LR
00:39:01 dont on ne sait pas vraiment où elles se situent et où ils vont.
00:39:04 Jean-Michel Fauvergue.
00:39:06 Alors, une alliance avec les LR, une alliance formelle avec les LR,
00:39:10 il faudrait que d'abord la majorité actuelle et surtout les LR clarifient leur position.
00:39:16 On a vu que dans ce domaine-là, les LR n'ont pas réussi à remporter les voix
00:39:22 de l'ensemble de leurs députés sur la réforme des retraites.
00:39:26 Et pourtant, ça faisait quand même un peu plus d'une décennie,
00:39:30 où ils ne sont plus au pouvoir, qu'ils revendiquaient à chaque loi
00:39:37 sur le budget de l'État, qu'ils revendiquaient une retraite à 65 ans.
00:39:42 Ils n'ont pas été capables de se mettre d'accord pour apporter un appoint
00:39:46 à la majorité et faire passer cette retraite-là.
00:39:48 Donc, dans l'avenir, oui, pourquoi pas des majorités.
00:39:53 Moi, je ne crois pas tellement qu'il va y avoir une majorité et un accord.
00:39:57 Je pense qu'on va continuer sur des majorités en tant que de besoin
00:40:01 sur un certain nombre de thèmes.
00:40:03 Et d'ailleurs, je me pose la question, est-ce que ce n'est pas, en travaillant comme ça,
00:40:09 est-ce que ce n'est pas revenir aux fondamentaux, peut-être pas de la Ve République,
00:40:13 mais en tout cas d'un État parlementaire,
00:40:15 c'est-à-dire avec un Parlement fort qui s'associera en tant que de besoin
00:40:19 sur un certain nombre de projets,
00:40:21 plutôt que d'essayer d'avoir une majorité constante,
00:40:24 plutôt que d'avoir une majorité constante qui va être fluctuante.
00:40:28 Je rappelle que la majorité d'aujourd'hui, elle est composée de trois groupes,
00:40:32 Renaissance, du groupe d'Edouard Philippe-Horizon et du Modem.
00:40:39 Donc, c'est déjà assez difficile à piloter.
00:40:42 Si vous remettez dans le lot les LR, ça va être encore plus dur.
00:40:46 Autant faire des majorités d'alliances.
00:40:48 Je voudrais signaler d'ailleurs que dans ce type de majorité d'alliances-là,
00:40:53 tout à fait récemment, il y a deux jours,
00:40:56 il y a un amendement qui a été voté dans le cadre d'un projet de loi
00:41:01 sur la justice présenté par le garde des Sceaux,
00:41:03 sur un projet de loi sur cinq ans, sur l'horizon de la justice à cinq ans.
00:41:10 Et dans ce projet de loi, dans cet amendement qui a été voté,
00:41:14 c'était sur les places de prison.
00:41:15 Le projet de loi prévoit 15 000 places de prison.
00:41:19 Les LR ont fait un amendement en prévoyant 3 000 places supplémentaires.
00:41:24 Il a été voté par la majorité actuelle et par les LR.
00:41:27 Donc, on est dans cette hypothèse-là.
00:41:31 Alors, ce n'est pas facile d'avoir des alliances,
00:41:34 mais c'est de cette manière-là que les choses vont s'orienter sans doute.
00:41:40 Vous voyez réagir Naomi Alioi ?
00:41:41 Oui, mais sans doute.
00:41:42 Je veux dire, c'est bien pour la démocratie,
00:41:44 c'est bien pour le Parlement, c'est bien pour l'opposition
00:41:47 qu'Emmanuel Macron ait besoin de faire des alliances.
00:41:50 Mais à mon avis, quand il va réfléchir à la façon dont il va faire
00:41:54 son nouveau gouvernement, s'il décide de changer,
00:41:58 il réfléchira évidemment de sorte à pouvoir élargir sa majorité
00:42:02 pour éviter malgré tout d'avoir des oppositions.
00:42:07 Sans doute, mais il va falloir qu'il trouve quelqu'un.
00:42:09 S'il veut élargir OLR, il va falloir qu'il trouve quelqu'un de représentatif.
00:42:14 Il ne va pas falloir refaire le coup du chef de groupe
00:42:20 qui était M. Abad et le nommer ministre,
00:42:25 parce que ça a été un fiasco phénoménal.
00:42:28 Et Abad, en trahissant son camp, n'a amené que lui-même.
00:42:32 Donc, il faut trouver, si c'est de ça qu'il s'agit,
00:42:36 il faut trouver quelqu'un qui va fédérer autour d'un projet, autour de lui,
00:42:40 et qu'on se mette d'accord que l'ensemble de cette majorité augmentée du groupe LR
00:42:46 se mette d'accord sur quelques projets forts,
00:42:48 et pour le bien d'ailleurs de notre société,
00:42:53 parce qu'on a des problèmes d'immigration, on a des problèmes de justice,
00:42:56 on a vu, on a des problèmes d'autorité de l'État, donc il faut absolument le faire.
00:42:59 Et la déclaration de M. Wauquiez dans ce domaine-là
00:43:02 est une déclaration très intéressante dans ce domaine-là,
00:43:04 à condition qu'elle ne vise pas que lui,
00:43:07 et qu'elle s'applique réellement aux autres groupes.
00:43:13 Jean-Michel Fauvergne, vous restez bien avec nous,
00:43:15 Noemi Alioua également,
00:43:16 ou Andréa Cotarac, on l'a perdu, mais tout va bien.
00:43:19 On le remercie d'être venu ce soir.
00:43:22 Dans un instant, nous serons rejoints par Denis Jaquet et Louis Hervier-Blondel.
00:43:27 D'autres thèmes à venir, notamment le climat,
00:43:29 avec la météorologue Philippe Marnière.
00:43:32 À tout de suite.
00:43:34 Il est 22h, bonsoir à tous.
00:43:36 Merci d'être avec nous sur Soir Info en ce samedi 15 juillet.
00:43:40 Tout de suite, l'essentiel de l'actu, c'est avec vous, Isabelle Piboulot.
00:43:43 Bonsoir à tous.
00:43:44 Dans les Alpes de Haute-Provence, le petit Émile a disparu depuis maintenant une semaine.
00:43:49 Le garçon de 2 ans et demi a été aperçu pour la dernière fois samedi dernier
00:43:53 à 17h15 par deux voisins.
00:43:55 Le hameau du Haut-Vernay a été fouillé de fond en comble en vain.
00:43:59 On fait le point avec notre envoyée scénariste,
00:44:01 Célia Barotte.
00:44:03 C'est par un arrêté municipal que le maire du Vernay,
00:44:06 François Balik, a décidé d'interdire l'accès et la circulation
00:44:09 à toute personne étrangère au hameau du Haut-Vernay
00:44:12 pour protéger le bon déroulement de l'enquête,
00:44:15 mais aussi respecter l'intimité de la famille d'Émile et des riverains.
00:44:18 L'élu local espère un retour à la tranquillité,
00:44:21 un retour à la normale et garde espoir de retrouver le petit garçon âgé de 2 ans et demi.
00:44:26 Les habitants effectuent un filtre à l'eau pour éviter
00:44:29 que les gens ne se sentent mal.
00:44:32 Les habitants effectuent un filtrage sur cette route
00:44:35 qui relie le hameau au reste du village.
00:44:38 Les investigations, quant à elles, ont pris une toute autre tournure.
00:44:41 Pour l'instant, il y a des analyses qui sont en cours
00:44:44 concernant les éléments, les indices qui ont été trouvés
00:44:47 sur le terrain lors des derniers ratissages, lors des dernières fouilles.
00:44:50 Les auditions sont en cours et les plus de 1200 appels reçus
00:44:53 grâce à l'appel à témoin sont analysés.
00:44:56 Le procureur de la République de Dine-les-Bains n'a donné aucune piste
00:44:59 concernant l'explication de cette disparition très inquiétante.
00:45:04 Mais il appelle à la méfiance quant aux cagnottes,
00:45:07 ces fausses cagnottes qui sont actuellement en ligne au nom de la famille d'Émile.
00:45:11 Pour l'instant, ces cagnottes ne sont pas du ressort de la famille
00:45:15 et le procureur de la République espère qu'elles soient fermées très rapidement.
00:45:20 Deux fausses cagnottes ont été ouvertes en ligne au nom du petit Émile et de sa famille.
00:45:25 Le procureur de la République de Dine-les-Bains menace d'ouvrir une enquête pour escroquerie
00:45:30 si ces cagnottes ne sont pas fermées.
00:45:32 Les faits sont punissables d'une peine de 50 prisons.
00:45:36 Dans le reste de l'actualité, ce drame dans l'Allier.
00:45:40 Une sapeur-pompier volontaire de 19 ans est décédée ce matin
00:45:44 après une intervention pour un feu de végétation sur la commune de Saint-Désiré.
00:45:49 Un arbre touché par la foudre s'est brusquement effondré sur elle.
00:45:53 Le ministre de l'Intérieur a exprimé sa tristesse sur Twitter.
00:45:57 Gérald Darmanin a adressé ses sincères condoléances à la famille de la victime
00:46:01 et à tous les sapeurs-pompiers.
00:46:03 Après trois semaines de procès à Chester, hier, la justice britannique a tranché.
00:46:10 Benjamin Mendy est déclaré non coupable.
00:46:13 Il était accusé du viol d'une femme de 24 ans, datant de 2020,
00:46:17 et de tentative de viol sur une femme de 29 ans en 2018.
00:46:21 Le footballeur français de 28 ans a été jugé et 5 mois après avoir été acquitté
00:46:26 pour 6 autres accusations.
00:46:28 Restez bien avec nous, Soir Info continue juste après la pub.
00:46:33 Il est 22h10, merci beaucoup d'être avec nous en direct sur CNews.
00:46:41 Dans Soir Info, nous sommes toujours avec Noemi Allioua, avec Jean-Michel Fauvergue,
00:46:45 et nous accueillons autour de ce plateau Louis-Hervier Blondel.
00:46:48 Merci d'être avec nous, vous êtes secrétaire générale du Vent se Lève.
00:46:52 J'aimerais qu'on évoque avec vous trois autour de cette table Marine Le Pen.
00:46:56 Marine Le Pen et sa stratégie, notamment, du silence après la dédiabolisation,
00:47:01 la normalisation.
00:47:03 Vous voyez l'édito d'En face à l'info, tout à l'heure, c'était tout à l'heure,
00:47:06 d'Alexandre Devecchio.
00:47:08 On s'est parfois demandé s'il ne fallait pas déclencher le plan alerte enlèvement
00:47:12 pour savoir où était passée Marine Le Pen, mais elle a sans doute eu raison
00:47:16 de rester, d'opter pour une stratégie minimaliste, puisque finalement,
00:47:20 Marine Le Pen, moins elle en fait, plus elle gagne de points dans l'opinion.
00:47:25 Je pense que ça s'explique d'abord par le diagnostic qui a été fait par le FN,
00:47:30 puis par le RN depuis de longues années sur l'insécurité,
00:47:34 et notamment sur le lien entre insécurité et immigration.
00:47:38 Marine Le Pen n'a pas besoin de parler, puisqu'en quelque sorte,
00:47:41 la réalité et l'actualité semblent lui donner chaque jour raison.
00:47:47 Il faut d'ailleurs se souvenir qu'avant même la crise des banlieues,
00:47:51 les émeutes de banlieue, il y avait eu l'épisode d'Annecy
00:47:56 par un Syrien en situation illégale qui avait poignardé deux jeunes enfants.
00:48:01 Il y avait eu l'épisode de Bordeaux, une vieille dame avec sa petite-fille
00:48:06 agressée sur le pas de sa porte.
00:48:11 Ces images, je crois, finalement font plus pour Marine Le Pen
00:48:15 et le succès des idées du RN que n'importe quel tweet,
00:48:20 n'importe quelle interview politique ou émission politique.
00:48:24 Je crois que ce qui l'aide aussi, c'est le déni d'une partie de la classe politique
00:48:29 et notamment du gouvernement.
00:48:32 Gérald Darmanin invente une réalité parallèle où les supporters anglais
00:48:37 envahissent le Stade de France et où les Matteo et les Kevin mettent le feu aux banlieues.
00:48:42 Je crois qu'en réalité, il ne fait que donner des points à Marine Le Pen
00:48:47 qui apparaît dès lors, finalement, comme la seule femme politique,
00:48:51 la seule personnalité politique à parler vrai.
00:48:54 On peut aussi observer que le silence de Marine Le Pen s'inscrit,
00:48:57 je dirais, dans une stratégie de long terme.
00:49:00 Ça avait commencé avec peut-être la dédiabolisation de Marine Le Pen en 2012,
00:49:07 puis sa normalisation en 2017, elle accède au second tour également en 2022.
00:49:14 Je crois que là, elle est dans une stratégie de notabilisation.
00:49:17 C'est la troisième phase de sa stratégie.
00:49:20 Elle veut montrer qu'elle a la dimension d'une femme d'État,
00:49:24 qu'elle est crédible, qu'elle est respectable.
00:49:27 Les élections législatives lui ont aidé puisqu'on voit bien qu'au Parlement,
00:49:33 finalement, les procès en amateurisme qui avaient pu être faits
00:49:38 semblent caduques puisque les députés RN s'en sortent bien.
00:49:42 Et puis elle est aidée en fait par Jean-Luc Mélenchon
00:49:44 qui, lui, a choisi d'être dans l'outrance.
00:49:47 Et donc, par rapport à lui, Marine Le Pen, finalement,
00:49:50 apparaît assez calme, assez tempéré et rassurant.
00:49:54 Louis-Hervier Blondel, est-ce que c'est une stratégie payante ?
00:49:58 La dédiabolisation, le silence ensuite et la normalisation.
00:50:03 Je crois que ça l'est. En tout cas, c'est ce que montrent les sondages.
00:50:07 Mais c'est... Bon, Alexandre Devecchio proposait une sorte de graduation
00:50:14 dans la normalisation et la construction de respectabilité.
00:50:19 Mais la vérité, c'est que, moi, je pense, sans infirmer ce qu'il dit,
00:50:23 je pense qu'il y a une stratégie de pourrissement de la part de Marine Le Pen
00:50:28 qui est très identifiée sur ces sujets et qui, en fait, profite
00:50:33 de l'incapacité du gouvernement à régler les problèmes
00:50:37 pour en fait apparaître comme, en construisant très lentement
00:50:43 sur le long terme, une solution de secours,
00:50:46 une solution qui est dans le lointain.
00:50:48 En fait, elle nous fait du "The Gold Wish"
00:50:51 qui attend que les événements dégénèrent pour apparaître comme une solution.
00:50:55 Mais cette stratégie du pourrissement, elle ne doit pas non plus masquer
00:50:59 la réalité de ce qu'est le Rassemblement national et de ce qu'est Marine Le Pen.
00:51:04 C'est-à-dire que c'est quand même, loin des projecteurs médiatiques,
00:51:09 c'est quand même un mouvement, un parti qui a su se construire
00:51:14 dans l'Assemblée nationale des réseaux, qui a su avancer
00:51:17 en mettant bien sûr en avant les personnalités les moins clivantes,
00:51:21 les plus lisses. Je pense au vice-président de l'Assemblée nationale,
00:51:24 Sébastien Chenu, qui fait un travail de velours,
00:51:29 en construisant de la respectabilité, jamais un mot plus haut que l'autre,
00:51:32 un petit sourire ironique, ce sera le maximum d'émotions qu'on aura chez lui.
00:51:37 Et en fait, toute cette stratégie, c'est une stratégie qui est là
00:51:40 pour nous endormir et qui ne doit pas masquer le fait
00:51:44 qu'au fond, Marine Le Pen, ce sont des libéraux et ce n'est pas si étonnant
00:51:50 que ça s'accorde si bien avec finalement le gouvernement et ses représentants.
00:51:55 - Romé-Michel Fauverin ?
00:51:57 - Je pense que la meilleure façon de ne pas dire de bêtises, c'est de se taire.
00:52:02 Et c'est ce qu'elle est en train de faire, Marine Le Pen.
00:52:05 Et effectivement, elle joue dans le velours parce que, d'une manière générale,
00:52:09 le Rassemblement national, le Front national auparavant, capitalise
00:52:14 sur l'ensemble des colères et de la problématique actuelle en France,
00:52:24 bien évidemment, et capitalise aussi sur l'image inversée,
00:52:28 l'image de miroir inversée que leur donne l'extrême gauche,
00:52:31 la France insoumise en particulier, qui, elle, pour le coup,
00:52:34 joue sur ses peurs et essaye de faire monter les événements,
00:52:39 je parle de l'extrême gauche, essaye de faire monter les événements
00:52:43 et les émeutes et essaye de capitaliser sur les émeutes quand ils ne sont pas
00:52:48 à la manœuvre pour les faire fructifier sur le terrain.
00:52:51 Et donc, du coup, par effet un peu effet miroir, Marine Le Pen se situe
00:52:57 sur un autre positionnement, Alexandre de Vecchio l'a dit,
00:53:05 de notabilisation, est en train de fortifier son image dans ce domaine-là.
00:53:12 L'image du groupe aussi, le groupe de Rassemblement national,
00:53:16 apparaît déjà physiquement différemment que celui d'extrême gauche.
00:53:20 Ils sont en costume, ils suivent les règlements de l'Assemblée nationale,
00:53:25 donc ils sont dans le jeu, j'allais dire républicain, sans doute pas républicain,
00:53:31 ils sont dans le jeu en tout cas du règlement de l'Assemblée nationale.
00:53:35 Et donc, oui, c'est une stratégie, mais c'est une stratégie qui,
00:53:40 à un certain moment, devra s'interrompre parce qu'il y a des messages à délivrer.
00:53:45 On l'a vu tout à l'heure, le porte-parole du Rassemblement national
00:53:49 était parmi nous, on l'a vu tout à l'heure, les éléments de langage,
00:53:53 il les possède pleinement, les constats qu'ils ont faits
00:53:59 et qui sont des constats réels dans la société actuelle,
00:54:04 je pense à l'insécurité, je pense à l'immigration,
00:54:07 je pense à l'absence de justice que tous les Français font,
00:54:10 ces constats, ils les ont faits avant tout le monde.
00:54:12 Donc, ils ont capitalisé dessus et ils continuent à capitaliser,
00:54:16 même si ces constats, maintenant, sont faits par les autres
00:54:19 et même si un certain nombre de propositions sont reprises en compte,
00:54:23 qui sont des propositions logiques, par exemple expulser des délinquants étrangers,
00:54:28 les expulser, ça a été fait dernièrement par Darmanin,
00:54:32 par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
00:54:34 eh bien, les partis républicains ont du mal à capitaliser là-dessus.
00:54:41 Or, Marine Le Pen et le Rassemblement national, eux, capitalisent sans bouger
00:54:46 parce qu'ils ont un héritage là-dessus de constats qui s'est fait avant tout le monde
00:54:51 et qui est un constat réel des faits.
00:54:54 Alors, les solutions, c'est autre chose.
00:54:56 Les solutions du Rassemblement national, par exemple, construire 85 000 places de prison.
00:55:02 Aujourd'hui, avec le nombre de places de prison que vous avez,
00:55:06 plus les 15 000 places qui sont prévues dans le projet de loi,
00:55:09 plus les 3 000 places supplémentaires de l'amendement des LR qui ont été acceptées,
00:55:14 on est largement au-dessus.
00:55:16 L'absence de remise de peine pour des gens qui agressent les policiers,
00:55:22 les gendarmes, les élus, on l'a fait passer dans la loi de sécurité globale
00:55:26 que je portais au précédent mandat.
00:55:28 Donc, il y a un certain nombre de choses.
00:55:30 Les peines planchées, c'est un miroir aux alouettes, les peines planchées.
00:55:35 Sous l'époque de Sarkozy, du président Sarkozy, ça n'a pas fonctionné
00:55:43 parce que les magistrats ont un pouvoir d'interprétation et un pouvoir de jugement
00:55:51 qui leur permet de dépasser ces peines planchées-là ou d'aller au-delà de ces peines planchées-là.
00:55:57 Donc, il y a un certain nombre de propositions qui ne sont pas des propositions
00:56:03 qui sont dans le monde réel que l'on vit actuellement.
00:56:05 Il y en a d'autres qui sont plus cartésiennes.
00:56:08 Et tout ça pour vous dire qu'effectivement, je pense que la stratégie qu'elle adopte aujourd'hui
00:56:14 est bonne pour aujourd'hui. On verra pour demain.
00:56:16 - Nomia Lua ?
00:56:17 - Oui, je vous rejoins sur une chose, c'est que Marine Le Pen,
00:56:20 elle peut dire merci à Jean-Luc Mélenchon, elle peut dire merci à la France insoumise.
00:56:23 Parce que je rappelle que pendant les émeutes, ils ont refusé d'appeler au calme.
00:56:26 C'est comme si, d'une certaine façon, ils légitimaient la violence.
00:56:30 Or, on sait que les Français ont besoin de sécurité, ont besoin d'ordre,
00:56:33 particulièrement les classes populaires, c'est elles qui souffrent le plus d'insécurité.
00:56:36 Et donc, finalement, Marine Le Pen n'a pas à faire grand-chose
00:56:39 pour se poser en opposition respectable, puisque la France insoumise, finalement,
00:56:43 lui fait le sale boulot.
00:56:46 D'autre part, pour parler de sa stratégie du silence,
00:56:49 est-ce qu'elle paye ou non ? C'était votre question au départ.
00:56:52 Ce qui est sûr, c'est qu'elle se pose, elle prend une sorte de posture présidentielle,
00:56:56 elle a pris de la hauteur, elle aurait pu faire le charognard pendant les émeutes
00:57:00 et écumer les plateaux de télévision pour dire que son constat était le vrai,
00:57:03 était le bon, qu'elle avait vu les choses avant tout le monde.
00:57:06 Elle ne l'a pas fait, elle est restée complètement en retrait.
00:57:09 Elle a envoyé Jordan Bardella un petit peu au casse-pipe avec les formules chocs,
00:57:14 et essayé de récupérer politiquement toute cette affaire, tout ce drame,
00:57:18 tout ce qui se passait autour de ces émeutes, mais elle est restée en retrait.
00:57:21 Donc, encore une fois, elle nourrit cette posture présidentielle, ça fonctionne,
00:57:26 parce que les sondages d'opinion montrent que, pour l'instant,
00:57:29 c'est elle qui incarne une opposition qui est perçue comme respectable,
00:57:33 au sein de l'Assemblée nationale aussi.
00:57:35 Son groupe parlementaire joue le jeu, et encore une fois,
00:57:38 elle est bien aidée par le groupe de la France Insoumise,
00:57:40 qui, eux, joue un jeu tout autre.
00:57:42 Quelques coups d'éclat quand même.
00:57:44 Un coup d'éclat notamment contre le député France Insoumise, Carlos Martins Villongo,
00:57:48 on s'en souvient.
00:57:50 Je voulais vous poser cette question, le Hervier Blondel.
00:57:52 Vous disiez tout à l'heure, ne pas oublier ce qu'est le RN.
00:57:57 Est-ce que, en sous-titre, vous dites que le RN, c'est le FN ?
00:58:02 Ça, c'est une question qui est compliquée.
00:58:07 En vérité, c'est une question de mots.
00:58:10 Donc, je pense que ce n'est pas une question qui est structurelle.
00:58:15 La question, c'est de savoir quel est le programme de Marine Le Pen.
00:58:19 Le programme de Marine Le Pen, c'est un programme libéral,
00:58:21 dans lequel on ne voit pas une seule fois le mot "profit",
00:58:25 le mot "dividende", le mot "actionnaire".
00:58:27 C'est un groupe parlementaire qui ne vote pas l'augmentation du SMIC.
00:58:32 C'est un groupe parlementaire qui profite non pas.
00:58:35 Oui, peut-être qu'il profite des coups d'éclat de la France Insoumise,
00:58:38 mais il profite surtout de la place que leur laissent les macronistes à l'Assemblée nationale.
00:58:43 C'est-à-dire qu'on leur a donné des postes, ils sont vice-présidents d'Assemblée.
00:58:47 Ils poursuivent leur stratégie de notabilité avec une grande complicité
00:58:52 de cette majorité mis en minorité.
00:58:57 Et moi, je voudrais rebondir sur ce que dit M. Fauvergue.
00:59:00 Effectivement, se taire, c'est la meilleure façon de ne pas dire de bêtises.
00:59:04 Et on l'a vu à deux reprises lors des débats présidentiels,
00:59:07 c'est vrai que quand Marine Le Pen se met à parler,
00:59:10 le crédit est quand même fortement entaché.
00:59:14 Donc, c'est peut-être une stratégie qui est payante,
00:59:17 mais c'est peut-être aussi une stratégie qui est complètement une stratégie par défaut.
00:59:20 M. Fauvergue, vous voulez réagir ?
00:59:22 Oui, je voulais réagir sur plusieurs choses.
00:59:25 La première chose, c'est ce que disait Louis Hervier-Blondel.
00:59:30 On leur a laissé des postes.
00:59:33 Non, personne ne leur a laissé des postes.
00:59:36 Ils ont obtenu ces postes, ils ont eu un certain nombre de députés, 87 maintenant, 88 il y a peu de temps.
00:59:44 Ils en ont perdu sur une partielle.
00:59:47 Les Français leur ont donné une forte représentativité à l'Assemblée nationale.
00:59:52 Et donc, ils ont droit à un certain nombre de postes, en particulier les vice-présidences, etc.
00:59:57 Je rappelle que d'ailleurs, du côté de la France Insoumise, c'est à peu près pareil,
01:00:00 puisque Éric Coquerel est le président de la Commission des finances.
01:00:06 Donc, c'est le jeu.
01:00:07 Ça, c'est le jeu démocratique, qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas.
01:00:10 À partir du moment où vous avez un certain nombre de partis politiques
01:00:15 qui ont un certain nombre de sièges, les règlements s'appliquent
01:00:19 et on est obligé de partager les postes.
01:00:22 Ce qui est d'ailleurs assez sain, de pouvoir partager les postes entre les uns et entre les autres.
01:00:26 La majorité reste en majoritaire, même si elle est relative d'une manière générale.
01:00:29 La deuxième chose, vous parliez de "est-ce que le Rassemblement national est toujours l'héritier du FN, etc.?"
01:00:34 Moi, je crois que le Rassemblement national, oui.
01:00:37 C'est une question d'ailleurs, c'est une vraie question à se poser.
01:00:39 Est-ce que le Rassemblement national est l'héritier du Front national ?
01:00:43 Cette droite, cette extrême droite maurassienne, cette droite de Léon Daudet, etc.
01:00:48 qui est une droite qui s'est bâtie au départ sur l'antisémitisme, sur l'antirépublicanisme,
01:00:54 sur un certain nombre de choses de ce type-là.
01:00:58 Ou est-ce que le RN a fait sa mue pour devenir un parti de gouvernement ?
01:01:03 On s'aperçoit d'ailleurs qu'au sein du RN, un ensemble de minorités sont représentées.
01:01:11 Ils vivent avec la société de leur temps.
01:01:14 Mais est-ce qu'ils sont toujours imprégnés de ces idées de la droite maurassienne,
01:01:23 juste de l'avant-guerre ou pendant la guerre ?
01:01:27 C'est une question qui reste posée.
01:01:31 Je n'ai pas la réponse. Honnêtement, je n'ai pas la réponse.
01:01:33 C'est bien de le reconnaître.
01:01:35 Oui, mais Alioha ?
01:01:36 Vous savez, on avait posé cette question au sociologue Marcel Gaucher
01:01:39 de savoir si c'était un parti d'extrême droite.
01:01:42 Il avait une définition assez scientifique.
01:01:44 Il expliquait que l'extrême droite, c'est ce qui s'oppose à la démocratie.
01:01:46 Or, est-ce qu'aujourd'hui, le parti de Marine Le Pen s'oppose à la démocratie,
01:01:50 s'oppose au parlementarisme ?
01:01:52 Au contraire, il joue le jeu des institutions.
01:01:54 Marine Le Pen est arrivée deuxième à l'élection présidentielle.
01:01:58 Selon une définition strictement scientifique, selon Marcel Gaucher,
01:02:02 ce parti-là n'est pas un parti strictement d'extrême droite.
01:02:06 Alors, est-ce qu'il y a encore des vieilles lunes maurassiennes ?
01:02:09 Ça, il faut sonder les cas pour le savoir.
01:02:12 C'est compliqué véritablement de le vérifier.
01:02:15 Et pour revenir sur...
01:02:17 C'est vrai, l'une des accusations qui a été longtemps faite,
01:02:21 et sans doute a raison à ce parti dans son passé,
01:02:23 c'est les questions d'antisémitisme.
01:02:25 Moi, qui m'intéresse particulièrement à cette question-là,
01:02:27 je peux vous dire qu'aujourd'hui, je suis beaucoup plus inquiète
01:02:30 du parti de la France insoumise, dans tout ce qui concerne l'antisémitisme,
01:02:33 que du parti de Marine Le Pen.
01:02:35 Vous avez véritablement des soutiens, des marqueurs idéologiques,
01:02:39 des accointances qui sont, à mon sens,
01:02:43 beaucoup plus dangereuses pour les Juifs,
01:02:45 dans le coin de l'extrême gauche que dans le coin de l'extrême droite aujourd'hui.
01:02:49 Marine Le Pen est-elle en mesure d'accéder au pouvoir en 2027 ?
01:02:53 Ça me semble évident.
01:02:55 Sûrement malentendu, pourquoi pas.
01:02:57 Ça me semble évident, elle est arrivée deuxième à la dernière élection présidentielle.
01:03:01 À côté de vous, on dit sûrement malentendu.
01:03:03 Non, je plaisantais.
01:03:05 Là aussi, reprenons les choses telles qu'elles sont,
01:03:08 et le jeu des votes et de la démocratie.
01:03:13 Elle est arrivée deux fois au deuxième tour, Marine Le Pen,
01:03:17 et ils sont partis.
01:03:21 Et maintenant, visiblement, un des premiers partis,
01:03:25 si ce n'est le premier, je ne sais plus exactement où en on est,
01:03:28 particulièrement structuré,
01:03:34 qui respecte le jeu démocratique à l'Assemblée nationale.
01:03:39 Donc on verra ultérieurement si c'est des apparences.
01:03:43 Malheureusement, dans ces cas-là, on ne sait si c'est des apparences
01:03:48 qu'à partir du moment où ils ont conquis le pouvoir.
01:03:51 On a des exemples historiques là-dessus, donc on verra.
01:03:55 Mais oui, Marine Le Pen, sur une présidentielle,
01:04:01 peut gagner une présidentielle.
01:04:03 Mais moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est après la présidentielle,
01:04:07 parce qu'on a vu qu'en 2022, on a eu un troisième tour de la présidentielle,
01:04:11 qui est le premier tour de la législative.
01:04:15 Et on a vu qu'un président de la République, Emmanuel Macron,
01:04:18 pour ne pas le citer, a gagné largement la présidentielle,
01:04:22 mais qui a eu un majeur tour sur le premier tour des législatives
01:04:25 et le deuxième tour, et qu'on a eu 87, 88 députés à l'époque
01:04:31 du Front National qui sont arrivés au pouvoir.
01:04:35 Il faudra faire attention, même si Marine Le Pen ne gagne pas
01:04:39 les prochaines présidentielles, il faudra faire attention
01:04:41 aux législatives, qui n'est pas une majorité relative
01:04:45 ou une majorité absolue.
01:04:46 - Oui, c'est vrai que votre question est intéressante
01:04:49 parce qu'on sent bien que Marine Le Pen n'a jamais été aussi proche
01:04:52 du pouvoir, et pendant très longtemps, on était persuadés
01:04:54 qu'il y avait un plafond de verre.
01:04:56 C'est ce qu'expliquait pendant très longtemps Éric Zemmour,
01:05:00 il expliquait que Marine Le Pen ne pourrait jamais accéder
01:05:03 à la présidentielle, qu'elle serait constamment deuxième,
01:05:06 mais finalement qu'il valait mieux compter sur un autre cheval,
01:05:10 en l'occurrence lui.
01:05:11 Mais donc pendant très longtemps, on a considéré qu'il n'était pas possible,
01:05:15 enfin, peu de gens imaginaient que ce soit possible,
01:05:17 véritablement, qu'elle arrive au pouvoir, qu'elle franchisse
01:05:20 ce plafond de verre.
01:05:22 Mais manifestement, là, elle en est extrêmement proche.
01:05:25 - Vous y croyez ?
01:05:26 - Moi, je crois que c'est une possibilité, et c'est la raison
01:05:29 pour laquelle, c'est pas que j'élude, mais quand on me dit
01:05:31 "Est-ce qu'elle est Maurassienne, RN, FN ?"
01:05:33 La question, c'est maintenant de savoir, projet contre projet,
01:05:36 ce qu'on veut, parce que je pense que la méthode de "traiter"
01:05:41 le Rassemblement national et ses électeurs de fachos
01:05:45 n'est pas la bonne.
01:05:47 La vérité, c'est qu'il faut aller projet contre projet,
01:05:49 et prouver que c'est pas un bon projet pour la France.
01:05:52 Et quiconque aime la France ne peut pas souhaiter ça.
01:05:56 - C'est exactement ce qu'avait dit...
01:05:58 - Je veux pas, moi, je veux pas, en fait...
01:06:01 Je veux pas trop rentrer dans le "Ah oui, mais qui sont-ils ?"
01:06:04 La vérité, c'est qu'il y a un programme, il y a des méthodes,
01:06:07 et que je pense qu'il faut pas prendre ce risque,
01:06:13 et il faut combattre ce risque de la façon la plus efficace possible,
01:06:17 et c'est en prenant les gens pour des personnes adultes,
01:06:21 intelligentes, et aller projet contre projet,
01:06:23 les repousser, tout simplement.
01:06:25 - C'est exactement ce qu'avait dit Emmanuel Macron,
01:06:27 il avait expliqué que l'argument moral ne fonctionnait plus
01:06:30 à partir du moment où vous avez un certain nombre de pourcentages
01:06:33 de la population qui votait pour ce parti.
01:06:35 L'argument moral ne fonctionne plus, c'est ce qu'il avait dit
01:06:38 à Elisabeth Borne, vous vous souvenez, quand elle a été passée
01:06:40 sur la radio J et qu'elle avait dit que c'était un parti pétenniste.
01:06:43 Il l'avait rappelé à l'ordre, il lui avait dit
01:06:45 "L'argument moral aujourd'hui ne peut plus fonctionner,
01:06:47 il faut effectivement présenter des arguments,
01:06:49 présenter loi contre loi, projet contre projet,
01:06:52 c'est de cette façon-là qu'on va pouvoir, selon les macronistes,
01:06:55 s'attaquer au projet de Marine Le Pen, et non plus avec des arguments moraux."
01:07:00 - Monsieur le Faubéric ?
01:07:01 - Oui, je partage tout à fait ça, et je me rappelle bien
01:07:05 qu'Emmanuel Macron avait tensé sa première ministre,
01:07:08 il avait dit ça. Je rajoute que la prochaine présidentielle,
01:07:14 Emmanuel Macron, vous le savez, ne se représentera pas,
01:07:17 et donc il y aura un candidat nouveau, et tout dépendra de ce...
01:07:21 un ou des candidats nouveaux, sans doute.
01:07:24 - Alors Philippe, tout... - Et peut-être d'autres, on verra,
01:07:29 et sans doute d'autres, puisqu'une présidentielle,
01:07:31 au premier tour, c'est environ entre 14 et 17 candidats.
01:07:35 Ce qui d'ailleurs bat en brèche l'idée qu'il y ait autant d'abstention,
01:07:43 puisqu'avec 17 candidats, on peut quand même trouver
01:07:45 quelqu'un qui se rapproche de nos idées, et donc il n'y a pas de raison
01:07:50 qu'on ne se déplace pas aux urnes. C'est un petit message à l'occasion.
01:07:54 Mais donc on aura des candidats nouveaux, et on verra.
01:07:59 C'est effectivement le projet du candidat le mieux placé
01:08:04 pour battre Marine Le Pen qui va être important.
01:08:07 Et les Français, ils attendent quoi ? Ils attendent un projet,
01:08:09 alors évidemment sur un certain nombre de choses qui est traité actuellement,
01:08:15 l'économie, l'éducation, la protection à l'extérieur de nos frontières,
01:08:21 et en particulier dans le cadre de la guerre qui se passe en Europe.
01:08:26 Mais ils attendent aussi et surtout, et ils le répètent à longueur de journée,
01:08:30 les Français, de régler une problématique sur la justice et la sécurité.
01:08:34 Ça c'est important. Et travailler aussi sur l'immigration,
01:08:37 parce qu'on s'aperçoit qu'on est dans un système d'immigration
01:08:40 qui est un système invasif sur lequel l'Europe n'arrive pas à travailler.
01:08:46 On le voit avec la crise aujourd'hui, avec la crise tunisienne
01:08:51 qui nous renvoie des migrants en masse aux frontières de l'Europe.
01:08:55 - Toute autre chose, messieurs, dames, on va accueillir Patrick Marlière.
01:08:59 Alors, pas sur ce plateau, vous êtes un petit peu plus loin.
01:09:02 Vous êtes météorologue. Je tenais à vous inviter ce soir, Patrick Marlière,
01:09:07 pardonnez-moi, bonsoir déjà, merci d'être avec nous,
01:09:10 parce qu'on ne s'y retrouve plus au final.
01:09:13 Je vais vous proposer d'écouter pour commencer Marc Fesneau,
01:09:16 le ministre de l'Agriculture, qui nous dit, grosso modo,
01:09:20 il a plu en hiver, tant mieux, aujourd'hui les températures, ça va.
01:09:23 Écoutez.
01:09:25 - Il a plu au printemps, il y a même plus de 10% de précipitations
01:09:30 sur l'ensemble du territoire hexagonal.
01:09:32 Donc ça, c'est plutôt une bonne nouvelle, parce que ça a évité deux choses.
01:09:35 On vient de prélever dans la nappe pour les besoins agricoles,
01:09:37 ce qui est bien normal, mais on n'a pas eu besoin de le faire
01:09:39 puisque les plantes étaient naturellement alimentées.
01:09:41 Puis, deuxième élément, on a tout ça sous les yeux.
01:09:43 On n'a pas eu des températures extrêmes.
01:09:45 On a plutôt des températures qui sont assez normales pour un été, au fond.
01:09:49 - D'un côté, on a Marc Fesneau.
01:09:51 De l'autre, on a Sandrine Rousseau, qui nous dit qu'il a fait 60°C en Espagne,
01:09:55 dans un tweet que l'on va voir dans un instant.
01:09:58 Patrick Marlière, qui croire ?
01:10:01 - Ni l'un ni l'autre.
01:10:04 Désolé, mais bon.
01:10:07 Le mois de juin, en France, certes, on n'a pas battu des records de températures,
01:10:12 mais on a battu des records du nombre de jours de chaleur en France.
01:10:16 La chaleur, c'est quand, en journée, on dépasse les 25°C à l'ombre.
01:10:21 En juin normal, on a entre 5 et 6 jours, par exemple à Lille.
01:10:25 Là, 18 jours, on a eu des températures supérieures à 25°C l'après-midi.
01:10:29 Donc, il a fait particulièrement chaud en ce mois de juin.
01:10:34 Et puis, ce qu'il faut se souvenir, c'est que le nombre de victimes
01:10:37 que l'on a en période de forte chaleur ou de canicule,
01:10:41 eh bien, 70% des victimes de la canicule depuis 2014,
01:10:48 70% de ces victimes, c'est en présence de forte chaleur
01:10:52 et 30% en présence de canicule.
01:10:55 Donc, il ne faut pas attendre une vigilance canicule ou de record de température
01:10:59 pour voir malheureusement des victimes suite à ces températures très élevées.
01:11:02 Et puis, on est redémarré, là, début juillet, avec des températures très élevées.
01:11:06 Je rappelle que depuis début juillet, la température, pas seulement en France et en Europe,
01:11:11 mais sur la planète, a dépassé une moyenne de 17°C.
01:11:15 On n'avait jamais atteint cette valeur.
01:11:17 Donc, voilà, les trois premiers jours de juillet, entre les 4 et 7,
01:11:21 où on a battu ces records, c'était aussi exceptionnel.
01:11:24 Et puis, alors, les 60°C en Espagne, non, on n'est pas fait 60°C en Espagne.
01:11:27 Pour qu'on puisse comparer des températures, que ce soit en France, en Australie,
01:11:33 en Amérique du Sud, en Russie, en Ukraine, un peu partout,
01:11:37 on les mesure de la même manière.
01:11:39 C'est-à-dire qu'il y a des abris météo dans lesquels ils sont à 2 m au-dessus du sol.
01:11:42 Et dans ces abris, on mesure la température.
01:11:44 Donc, quand on donne une température en météo,
01:11:46 c'est une température que l'on peut comparer à celle qui serait mesurée à l'ombre.
01:11:50 Donc, voilà, aujourd'hui, en Espagne, on a dépassé les 40°C,
01:11:54 même les 42°C par endroit, 43°C, mais à l'ombre.
01:11:58 Alors, évidemment, en plein soleil, il a dû faire un peu plus chaud.
01:12:01 Près des sols, il a fait plus chaud.
01:12:03 Si vous mesurez sur la route, vous allez voir des températures que vous n'aurez jamais mesurées.
01:12:06 Mais la température, pour qu'on puisse la comparer sur l'ensemble de la planète,
01:12:09 il faut qu'elle soit prise dans les mêmes conditions météorologiques,
01:12:12 c'est-à-dire sous-abri.
01:12:13 Donc, il n'a pas fait sous-abri 60°C en Espagne.
01:12:17 Aujourd'hui, il a fait des températures très élevées autour du bassin méditerranéen.
01:12:22 Ça va continuer au début de semaine prochaine,
01:12:24 puisque on va dépasser les 45°C dans le sud de l'Italie.
01:12:28 On sera proche, peut-être même dans le sud de l'Italie, des 48-50°C.
01:12:32 On ne sera pas dans les 60°C non plus,
01:12:34 mais on a des températures très élevées aussi dans le sud de l'Italie.
01:12:37 Et nous, mardi, mercredi prochain, dans le sud de la France,
01:12:40 on va dépasser les 40°C à l'ombre, et c'est des températures très élevées.
01:12:44 Ça ne sera pas non plus des records pour un mois de juillet,
01:12:47 mais évidemment, on sera peut-être localement dans un ou deux départements
01:12:50 en vigilance canicule, comme on l'est encore aujourd'hui.
01:12:53 - Est-ce que l'homme a sa part de responsabilité là-dedans ?
01:12:56 - Évidemment.
01:12:57 - Pardonnez-moi,
01:12:58 quelle est la part de responsabilité de l'homme, de l'être humain, plutôt ?
01:13:02 - Tout à chacun, sa part de responsabilité.
01:13:05 On nous parle, certes, il y a le réchauffement et le bouleversement climatique.
01:13:09 Vous savez, ça fait 30 ans que j'entends les scientifiques du CNRS
01:13:12 qui appellent à réfléchir à cette situation
01:13:16 et qu'on allait connaître dans les années et les décennies à venir
01:13:19 ce qu'on est en train de vivre actuellement.
01:13:21 Ça, c'est ce qu'on vit aujourd'hui, le bouleversement climatique
01:13:24 dû à l'activité humaine, dû à la pollution atmosphérique,
01:13:27 dû à notre présence sur Terre mal mesurée, mal gérée.
01:13:31 Alors certes, en Europe de l'Ouest, on fait beaucoup d'efforts dans ce domaine,
01:13:34 mais il faut que ces efforts soient planétaires
01:13:37 pour qu'on arrive à trouver une petite solution.
01:13:40 Et même si on arrive à trouver une petite solution planétaire
01:13:42 d'ici les mois ou les années à venir,
01:13:45 ça ne va pas résoudre la situation rapidement.
01:13:47 Donc, face à cette canicule, face à ces bouleversements climatiques,
01:13:51 il va falloir les supporter et s'habituer à gérer ce type de phénomène
01:13:54 pour les décennies à venir, ça c'est sûr.
01:13:56 Pas seulement en France, mais sur une grande partie de la planète.
01:13:59 Patrick Marrière, vous êtes météorologue,
01:14:01 donc peut-être, je ne veux pas mettre en porte-à-faux mes invités,
01:14:05 mais j'allais dire, plus sensible à cette question du réchauffement climatique
01:14:09 que nous autour de ce plateau, en tout cas sûrement que moi.
01:14:13 Est-ce que vous trouvez qu'on parle assez de ces choses-là,
01:14:18 du réchauffement climatique en politique, à la télévision ?
01:14:24 Vous, personnellement, est-ce que vous trouvez qu'on en parle assez ?
01:14:27 Oui, en parler, oui. Le problème n'est pas d'en parler, le problème c'est d'agir.
01:14:32 Et là, pour agir, effectivement, il y a des choses à faire.
01:14:35 J'entendais justement un médecin qui parlait qu'autour des hôpitaux,
01:14:44 par exemple, on a fait des grandes bêtises,
01:14:46 on a supprimé les arbres autour des hôpitaux et on a installé l'acryme un peu partout.
01:14:52 Donc le fait qu'il y ait des présences d'arbres autour des hôpitaux,
01:14:55 ça faisait baisser la température des bâtiments.
01:14:58 En revanche, de poser de l'acryme partout, qui consomme énormément d'électricité,
01:15:02 ça participe au réchauffement et au bouleversement climatique.
01:15:06 Donc, les solutions, elles sont là.
01:15:08 Pour les prendre, il faut des mesures politiques importantes.
01:15:11 Certaines sont prises et certaines vont dans le bon sens,
01:15:13 mais toutes ne sont pas réunies.
01:15:15 Alors, en France, on fait beaucoup d'efforts.
01:15:17 On en fait aussi dans une grande partie de l'Europe,
01:15:19 mais il faut que ce soit planétaire pour qu'on arrive à trouver des solutions.
01:15:23 Noémie Alhua, vous vouliez réagir ?
01:15:25 Oui, écoutez, je ne suis effectivement pas météorologue,
01:15:28 donc je ne parlerai pas du fond du discours, simplement de la forme.
01:15:31 Il faut qu'on fasse très attention au discours vraiment alarmiste,
01:15:34 complètement qui nous promet la fin du monde.
01:15:37 Moi, personnellement, ça me terrifie, la fameuse éco-anxiété.
01:15:40 On a vu, il y a des sondages qui montraient
01:15:42 qu'il y a même des gens qui renonçaient à faire des enfants
01:15:44 parce qu'ils se disaient que de toute façon, la fin était proche.
01:15:47 Donc, ça ne valait pas la peine de faire perpétuer cette espèce humaine.
01:15:51 Je pense qu'il faut prendre la mesure de l'urgence climatique,
01:15:55 mais surtout pas tomber dans des discours alarmistes.
01:15:58 Là, ce n'est pas du tout le cas du monsieur,
01:15:59 mais souvent, ces questions sont abordées avec une forme de terreur
01:16:04 qui, moi, me terrifie.
01:16:06 Je pense que ce n'est pas du tout comme ça qu'on fera avancer les choses.
01:16:08 Ce n'est pas comme ça du tout qu'on fera en sorte
01:16:10 de faire baisser les températures de notre chère planète.
01:16:12 Olivier Blandel ?
01:16:14 Oui, pour aller dans le sens de madame.
01:16:16 La question, c'est cette formule que monsieur Marlier a eue.
01:16:21 Notre présence sur Terre, ce n'est pas notre présence sur Terre le problème.
01:16:26 C'est notre méthode d'organisation.
01:16:29 C'est la façon dont on produit.
01:16:31 C'est la façon dont on s'est organisé.
01:16:33 L'humanité n'est pas un problème.
01:16:35 L'humanité, c'est la solution.
01:16:37 Et une planète sans humanité, c'est une planète
01:16:39 qui n'a pas de fond philosophique.
01:16:41 Donc la question, c'est de savoir comment on prend à bras le corps
01:16:46 cette question du réchauffement climatique,
01:16:48 mais aussi de l'effondrement de la biodiversité,
01:16:50 de la pollution des océans, de la pollution des écosystèmes.
01:16:54 Il n'y a pas que cette question de réchauffement.
01:16:57 Il y a tout le reste avec.
01:16:59 Comment on la prend en main collectivement,
01:17:01 en étant à la hauteur des enjeux.
01:17:03 C'est-à-dire que oui, il y a des choses qui vont dans le bon sens,
01:17:06 qui sont mises en œuvre,
01:17:09 mais il faut que les choses soient à la mesure
01:17:12 de ce à quoi on est confronté.
01:17:14 C'est un phénomène qui, pour moi,
01:17:18 appelle puissamment le service public, l'État,
01:17:22 tout ce qui organise notre force collective.
01:17:25 Et c'est sur tous les domaines un sujet
01:17:29 sur lequel il faut qu'on ait des politiques ultra-volontaristes.
01:17:32 Parce qu'il n'y aura que dans l'action
01:17:34 qu'on conjurera notre éco-anxiété.
01:17:36 Il n'y aura qu'en réglant le problème
01:17:38 qu'on arrêtera d'être terrifié par le problème.
01:17:40 Et le problème, il ne va pas se régler totalement.
01:17:43 On n'arrivera pas à remettre les choses
01:17:45 au niveau où elles étaient avant l'industrialisation.
01:17:49 On peut limiter la casse.
01:17:51 On peut limiter la casse et surtout, il faut limiter la casse.
01:17:53 Parce que sinon, cette planète va devenir non pas invivable,
01:17:56 mais très, très désagréable à vivre.
01:17:59 Et ce sera, comme toujours, et forcément,
01:18:02 les plus faibles qui vont trinquer,
01:18:04 les plus pauvres, les plus fragiles,
01:18:07 qui vont subir le plus le réchauffement climatique.
01:18:10 - Michel Fauvergue.
01:18:11 - Vous savez, Georges Clemenceau, en 1917, disait
01:18:15 "La guerre est quelque chose de trop important
01:18:18 pour la laisser uniquement aux mains des militaires".
01:18:21 Là, les déclarations de Sandrine Rousseau
01:18:25 me feraient dire que l'écologie est quelque chose d'absolument important
01:18:29 et il ne faut surtout pas les laisser aux mains de l'Europe
01:18:32 pour que l'écologie les verre actuellement.
01:18:34 Parce que quand on voit ces déclarations-là,
01:18:37 ça manque de sérieux.
01:18:39 Le combat, et c'est là où je rejoins ce qu'ont dit mes deux prédécesseurs,
01:18:44 le combat est absolument important.
01:18:46 Il faut le mener, il y a des choses qui sont faites,
01:18:48 il faut continuer à faire les choses.
01:18:50 Mais il ne faut pas penser que ce combat contre l'écologie
01:18:55 et contre le réchauffement de la planète sur le climat,
01:18:59 c'est un combat qui doit être laissé à un tout petit groupe
01:19:04 et à quelques uns, tout le monde doit le prendre en compte.
01:19:07 - Vous avez demandé à lui de réagir.
01:19:09 - Juste pour réagir, et ce n'est pas pour défendre particulièrement Sandrine Rousseau.
01:19:14 Elle a dit 60 degrés, il s'avère qu'avec la mesure scientifique universelle,
01:19:18 ça serait 40, 42. Vous vous rendez compte ?
01:19:21 Notre température corporelle est à 37,2.
01:19:24 Ça veut dire que l'homme, l'humain qui est dans ce contexte-là,
01:19:29 n'est pas dans un état où il peut survivre longtemps.
01:19:32 C'est ça que ça veut dire.
01:19:34 Et on est là à ergoter sur un tweet de Sandrine Rousseau,
01:19:36 à dire oui, non, il faut prendre la mesure du problème.
01:19:39 Et ce problème, il nécessite autre chose que de commenter des tweets.
01:19:44 - Ce n'est pas le but.
01:19:46 - Bien sûr, mais ce n'est même pas pour tout à fait vous répondre,
01:19:50 c'est pour juste qu'on prenne bien la mesure du phénomène.
01:19:52 - Il nécessite aussi peut-être autre chose que de dramatiser,
01:19:54 parce que vous n'ignorez pas que c'est de l'instrumentalisation politique
01:19:57 pour faire peur aux gens de leur dire qu'il fait 60 degrés en Espagne.
01:20:00 Ce n'est pas anodin, en plus elle se trompe,
01:20:02 mais même si elle ne se trompe pas, c'est vraiment une façon de faire peur aux gens.
01:20:05 Et ce n'est pas la bonne stratégie, encore une fois.
01:20:07 - Ce tweet aura néanmoins eu le mérite de nous faire parler du climat ce soir
01:20:12 et d'avoir eu les éclairages de Patrick Marlière.
01:20:15 Est-ce que vous voulez rajouter quelque chose ?
01:20:17 - Non, mais je pense que quand les personnes sont concernées,
01:20:21 je vais rajouter un petit truc quand même,
01:20:23 c'est que quand les personnes sont concernées,
01:20:25 par exemple quand il y avait le problème du trou de la couche d'ozone,
01:20:28 c'était toute la population de la planète qui était touchée,
01:20:31 que ce soit les dirigeants ou monsieur ou madame tout le monde.
01:20:35 Et là d'un seul coup on a trouvé la solution
01:20:37 et on ne parle plus du trou de la couche d'ozone.
01:20:39 C'est terminé, on a résolu le problème sur l'ensemble de la planète.
01:20:42 Là on est face à un problème, vous savez, il y a 30 ans on disait,
01:20:45 vous n'allez pas vous plaindre si sur la côte de Pâle du Nord
01:20:48 vous allez avoir le climat de la Méditerranée dans 30 ans,
01:20:50 on va devoir supporter des phénomènes extrêmes et on est dedans.
01:20:53 Donc voilà, aujourd'hui la situation est celle-là,
01:20:55 on nous demande en tant que météo de s'exprimer dessus.
01:20:57 Je vous donne évidemment nous la traduction météorologique et scientifique de cela,
01:21:01 mais évidemment les solutions ce n'est pas moi qui vais les prendre
01:21:04 et c'est aux politiques de le faire.
01:21:05 Et c'est pour ça que quand ils se prononcent de cette façon,
01:21:08 il faut réajuster tout cela.
01:21:10 - Oui, et puis peut-être aussi c'est intéressant de parler de l'écologie
01:21:13 et de le remettre aussi dans un autre contexte.
01:21:15 Ce n'est pas que l'écologie dont on parle, vous l'avez dit,
01:21:17 c'est lié à énormément de phénomènes et notamment je pense aux phénomènes migratoires.
01:21:22 Je ne sais pas si vous avez lu ce livre de Stephen Smith, un africaniste,
01:21:25 qui a écrit un livre qui s'appelle "La ruée vers l'Europe"
01:21:27 qui est très intéressant et qui explique bien qu'avec l'augmentation des températures,
01:21:30 il est très probable qu'une partie de la jeunesse africaine
01:21:34 remonte vers l'Europe de façon massive,
01:21:36 que de toute façon selon lui les frontières ne tiendront plus
01:21:40 et qu'il faut s'y faire.
01:21:41 Lui, il est dans un discours très apaisé vis-à-vis de cette situation,
01:21:45 mais il dit justement que de toute façon la température va devenir invivable
01:21:49 sur certaines zones du globe terrestre
01:21:52 et donc il va y avoir des modifications profondes des peuples,
01:21:57 des pays et des phénomènes migratoires qui vont s'accentuer.
01:22:01 Donc c'est intéressant de voir que finalement tout est lié quelque part.
01:22:04 Merci beaucoup chère Patrick Marlière d'avoir été avec nous ce soir.
01:22:08 Je rappelle que vous êtes météorologue.
01:22:11 Agissons un petit peu plus pour la planète.
01:22:13 Ce sont des gestes tout simples, pas de mégots.
01:22:16 Quand on se balade en forêt dans le sud de la France par exemple,
01:22:19 quand il n'a pas plu depuis X jours, ce sont des gestes tout simples
01:22:23 qui peuvent nous permettre d'avancer sur ce sujet notamment.
01:22:27 Je vous propose d'évoquer ce joli palmarès de la France.
01:22:31 On est champion d'Europe.
01:22:33 Champion d'Europe d'impôts.
01:22:36 Voilà, c'est ça le problème.
01:22:37 Champion d'Europe d'impôts, en tout cas de pression fiscale et sociale.
01:22:40 Je vous voyais les précisions d'Augustin Donatieux.
01:22:44 C'est une première place dont on se serait bien passé.
01:22:50 La France, championne d'Europe de l'imposition.
01:22:53 Selon une étude de l'Institut économique Molinari,
01:22:56 relayée par nos confrères du Figaro,
01:22:58 les Français ne commenceront à travailler pour eux-mêmes que ce lundi 17 juillet.
01:23:03 Autrement dit, depuis le 1er janvier, un salarié célibataire
01:23:06 qui touche le salaire moyen travaille pour payer ses prélèvements sociaux
01:23:10 comme les cotisations sociales, les impôts ou encore la TVA sur chaque produit acheté.
01:23:15 La France se retrouve donc en tête du classement à 54,1%.
01:23:21 C'est le poids de la fiscalité sur le salarié moyen.
01:23:23 53% en Belgique, 53% en Autriche.
01:23:27 On va prendre un exemple très concret.
01:23:29 Par exemple, monsieur Dupont est un salarié moyen célibataire
01:23:32 qui coûte à son employeur chaque mois 4762 euros.
01:23:36 En d'autres termes, monsieur Dupont crée de la valeur dans son entreprise
01:23:39 de par son travail au moins égal à 4762 euros.
01:23:44 Sauf qu'à la fin du mois, il ne lui restera dans son portefeuille
01:23:47 que 2187 euros nets de charges et d'impôts.
01:23:51 Autre exemple parlant, avant de disposer de 100 euros de pouvoir d'achat réel,
01:23:56 le salarié moyen français doit faire face à 117 euros de cotisation.
01:24:02 A titre de comparaison, outre-Manche au Royaume-Uni,
01:24:05 c'est 55 euros de charges et d'impôts pour disposer de 100 euros dans son porte-monnaie.
01:24:10 Ça fait une belle différence.
01:24:13 Et c'était justement l'édito de Gabrielle Cluzel dans Facelinfo.
01:24:18 Alors la question du consentement à l'impôt, on tourne autour depuis quelques jours
01:24:24 et c'est une question essentielle.
01:24:27 Elle a été théorisée dans les articles 13 et 14 de la Déclaration des droits de l'homme
01:24:32 et du citoyen en 1789 et elle est au fondement évidemment de notre société.
01:24:38 Alors la concomitance de cette date de libération fiscale, je le rappelle le 17 juillet,
01:24:44 et les émeutes tombent mal parce que le coût de ces émeutes est difficile à chiffrer
01:24:50 mais on l'évalue entre 650 millions d'euros et 1 milliard si je ne me trompe pas.
01:24:57 Et ça ne reposera pas sur les seules assurances, assurances qui du reste sont privées
01:25:00 mais qui in fimune retombent sur les épaules des Français
01:25:04 puisqu'à un moment il faut quand même payer les primes.
01:25:08 Donc l'État et donc le contribuable va mettre le main au portefeuille.
01:25:12 On le sait déjà, Valérie Pécresse a dit que par exemple le Conseil régional d'Île-de-France
01:25:16 allait débloquer 20 millions d'euros.
01:25:18 Emmanuel Macron a promis une loi d'urgence aux 400 maires dont les villes ont été touchées par les émeutes.
01:25:25 Donc on ne sait pas encore le montant mais ça servira à réparer les voiries, les écoles, etc.
01:25:31 Et tous les bâtiments touchés.
01:25:33 Mais est-ce que vous ne croyez pas que dans leur fort intérieur, les Français et les contribuables,
01:25:37 ceux qui paient l'impôt, se posent des questions
01:25:41 et se disent pourquoi racheter des infrastructures qu'on a déjà offertes ?
01:25:44 Il faut voir le cas que l'on en a fait.
01:25:48 Prenons les banlieues par exemple.
01:25:49 Depuis 1977, il y a eu 12 plans à destination des banlieues
01:25:54 avec près de 100 milliards d'euros investis,
01:25:56 si tant est que le mot "investi" convienne,
01:25:58 puisqu'un investissement implique un retour sur investissement.
01:26:00 Et avec toujours ce même refrain,
01:26:03 s'il y a des problèmes, c'est que les gens sont pauvres et qu'ils ont mal logé.
01:26:09 Voilà la question pour beaucoup de Français,
01:26:12 c'est de savoir si on va continuer avec une recette qui ne fonctionne pas.
01:26:16 Le sujet est essentiel et je suis étonnée qu'il n'occupe pas plus les médias,
01:26:21 parce qu'évidemment, le gouvernement le sait,
01:26:24 ou devrait le savoir, la situation est extrêmement périlleuse.
01:26:26 La contestation de l'impôt, les impôts, la pression fiscale
01:26:32 est souvent au départ de nombreux révoltes dans l'histoire de France.
01:26:38 On peut citer les jacqueries pendant la guerre de Cent Ans,
01:26:41 on peut citer les croquants au XVIIe siècle,
01:26:44 la révolution elle-même, on est au lendemain du 14 juillet,
01:26:48 et puis on pourrait même dire que le poujadisme,
01:26:51 qui a mis le pied à l'étrier de Jean-Marie Le Pen
01:26:52 pour le plus grand cauchemar de la gauche,
01:26:54 était au départ une révolte fiscale.
01:26:57 Et puis surtout, plus près de nous, il y a évidemment les gilets jaunes
01:27:01 et même la réforme des retraites,
01:27:04 qui est une forme de non-consentement à la pression sociale et fiscale.
01:27:09 La retraite par répartition, elle est redistributive,
01:27:12 elle fonctionne de façon redistributive, comme les impôts.
01:27:16 Et que nous ont dit les gens qui manifestaient ?
01:27:19 Pourquoi moi qui travaille, devrais-je travailler plus
01:27:22 alors que je n'en verrai jamais la couleur ?
01:27:26 Donc c'est une forme de refus du consentement à la redistribution,
01:27:30 cela devrait nous alerter.
01:27:32 Louis-Hervier Blandel, faut-il se féliciter de ce titre ?
01:27:38 Il n'y a pas à se féliciter ni à se désespérer.
01:27:41 La question, il faut pour moi la décaler un petit peu,
01:27:44 c'est de savoir qui paie l'impôt et à quoi sert l'impôt.
01:27:48 Parce que si il y a un grand nombre de services publics
01:27:51 qui sont proposés avec une fiscalité assez haute,
01:27:55 finalement les Français, pas directement avec leur porte-monnaie,
01:27:58 mais s'y retrouvent parfaitement.
01:28:00 C'est-à-dire que des impôts élevés, c'est aussi quelque chose
01:28:03 qui garantit un grand nombre de services, en théorie.
01:28:07 Aujourd'hui, la question, c'est de savoir qui paie l'impôt
01:28:10 et qui paie l'impôt parmi les citoyens, comment cela est fait.
01:28:13 Je pense qu'aujourd'hui, il y a une vraie réforme de fiscalité
01:28:16 à faire dans le sens d'un lissage des tranches d'impôt,
01:28:20 pour qu'il y ait moins d'effet de seuil,
01:28:22 pour que les gens contribuent peut-être plus justement
01:28:25 et peut-être aller chercher plus loin dans les tranches d'impôt
01:28:28 pour ceux qui vraiment sont très aisés et peuvent contribuer plus.
01:28:31 Et puis il y a une question aussi autour des entreprises.
01:28:34 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a quand même...
01:28:36 - Plus d'accès les plus riches ?
01:28:37 - Oui, bien sûr, bien sûr, il faut le faire, bien sûr.
01:28:40 Et avec les entreprises, c'est la même chose.
01:28:42 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, proportionnellement,
01:28:44 on a des PME et des très petits TPE qui payent proportionnellement
01:28:50 plus d'impôts que des grands groupes,
01:28:52 avec des phénomènes d'optimisation fiscale,
01:28:54 avec des phénomènes d'investissement, on va dire, astucieux,
01:28:59 parfois tout à fait légaux, parfois frisant et parfois totalement illégaux.
01:29:05 Et je crois que c'est vraiment la question qui doit être posée.
01:29:09 Enfin de compte, la dernière chose, c'est de savoir
01:29:13 qu'est-ce qu'on a en échange de cette fiscalité très haute.
01:29:17 Et là, il y a une vraie question qui doit être posée,
01:29:19 c'est celle du service public, qui aujourd'hui en France
01:29:22 ne me semble pas être dans un état acceptable.
01:29:25 On l'a vu avec les événements récents,
01:29:28 les forces de police qui ne sont pas forcément
01:29:32 distribuées correctement, on va dire.
01:29:35 On a un grand nombre de secteurs qui relevaient autrefois
01:29:38 du service public, qui sont aujourd'hui soit privatisés,
01:29:41 soit démantelés, plus rien ne fonctionne.
01:29:44 Quand on voit l'espèce de GAPJ, qui est par exemple EDF,
01:29:47 qui était un grand service public autrefois,
01:29:50 qui tend à le redevenir, on ne sait pas très bien,
01:29:52 parce que c'est quand même compliqué cette question,
01:29:54 qui a été globalement démantelée.
01:29:57 Quand on voit le schéma des fonctionnements,
01:30:00 on se dit mais c'est de l'absurdité pure.
01:30:03 Donc la question, c'est vraiment de savoir qui paye,
01:30:06 comment on paye et surtout, pour quel service public.
01:30:09 - Nathalie Riouat ?
01:30:11 - Oui, j'aime bien ces études qui vous montrent le réel,
01:30:14 qui vous montrent ce que vous voyez au quotidien,
01:30:16 qui vous montrent que quand vous prenez votre fiche de paye,
01:30:19 le Français lambda devant sa télévision,
01:30:21 il prend sa fiche de paye une fois par mois,
01:30:23 et vous vous rendez compte de la différence
01:30:25 entre ce que son employeur donne et ce qu'il reçoit à la fin.
01:30:29 C'est toujours un choc, moi, tous les mois,
01:30:31 c'est toujours le même choc.
01:30:32 Je ne m'en remets toujours pas, je me dis mais ce n'est pas possible,
01:30:34 il paye tant, je reçois tant, qu'est-ce qui se passe au milieu ?
01:30:36 Qu'est-ce qui se passe au milieu ?
01:30:37 Évidemment, c'est tout ce qu'on donne à l'État,
01:30:39 tout ce qui est censé nous payer nos services publics.
01:30:42 Et où va cet argent ? C'est une vraie question.
01:30:44 Quand on voit l'état de délabrement des hôpitaux, de l'école,
01:30:47 on se souvient des hôpitaux au moment du Covid,
01:30:50 des infirmières qui étaient avec des sacs poubelles
01:30:52 parce que tout était extrêmement compliqué.
01:30:56 On a des services publics qui sont tout le temps en train d'expliquer
01:30:58 qu'ils sont en difficulté, qu'ils souffrent.
01:31:00 Où va cet argent ? C'est la vraie question.
01:31:02 Parce qu'en tout cas, le français moyen est une vache à lait pour cette situation.
01:31:07 Michel Fauverec.
01:31:09 Oui, on est en train de parler de prélèvement
01:31:12 et pas forcément que de l'impôt, prélèvement et cotisation.
01:31:15 Donc il faut bien savoir que sur 1 000 euros dépensés,
01:31:21 on a 575 euros qui sont redéployés en distribution, en solidarité,
01:31:28 pour la retraite, pour la sécurité sociale,
01:31:31 pour les allocations familiales, pour le chômage, etc.
01:31:33 Et cette redistribution-là nous permet d'avoir un des taux les plus bas de pauvreté,
01:31:38 même s'il a augmenté pendant le Covid,
01:31:40 un des taux les plus bas de pauvreté en Europe et même dans le monde, je pense.
01:31:44 Donc du coup, et un taux aussi d'infrastructures qui est important et intéressant,
01:31:50 et en particulier pour les entreprises à l'étranger qui viennent investir chez nous,
01:31:53 puisque ça c'est aussi de la richesse informelle
01:31:56 qui bénéficie à ces entreprises-là qui viennent s'installer en France.
01:32:00 Donc tous ces investissements-là sont d'une manière générale importants.
01:32:05 Maintenant, effectivement, on est à 54 %.
01:32:07 Mais sont-ils trop ?
01:32:08 On est à 54 %. Il faudrait comparer avec les années de l'avant,
01:32:11 parce que moi, il me semble qu'il y a trois ans de ça, on était à 58 %.
01:32:15 Visiblement, ça a baissé, mais c'est sans doute pas assez.
01:32:19 Et surtout, ce qu'il faut voir, et ça a été dit par les gens sur le plateau,
01:32:25 par mes deux collègues sur le plateau-là,
01:32:27 ce qu'il faut voir, c'est exactement où va cet argent,
01:32:31 et surtout faire en sorte qu'il y ait une certaine efficience.
01:32:37 Alors on parle des hôpitaux, j'entends état d'élabrement des hôpitaux.
01:32:41 Par rapport à d'autres pays, il faut aussi…
01:32:44 C'est ce que disent les soignants.
01:32:46 Oui, mais par rapport à d'autres pays, c'est pas ce que disent tous les soignants.
01:32:50 Mais par rapport à d'autres pays, il faut quand même voir un peu
01:32:52 comment fonctionnent les choses ailleurs.
01:32:54 Mais je suis d'accord avec vous, il y a eu le Ségur,
01:32:57 et au Ségur, il y a eu 18 milliards d'investis.
01:33:01 18 milliards d'investis.
01:33:02 Donc si 18 milliards d'investis ne servent à rien,
01:33:05 à un certain moment, ne les investissons pas,
01:33:08 et voyons où est passé cet argent.
01:33:11 Je signale aussi, tiens, au passage, que si vous ajoutez
01:33:15 le nombre de policiers et le nombre de gendarmes,
01:33:17 on est un des pays les plus fliqués d'Europe,
01:33:19 et on ne les voit pas sur la loi publique.
01:33:21 Donc voyons comment on dépense ça.
01:33:23 Et si on le dépense mal, eh bien réformons ces choses-là,
01:33:27 faisons en sorte d'être plus efficients sur le poignon qu'on prend aux Français,
01:33:31 pour qu'ils soient immédiatement recouvrés sur les services que l'on donne.
01:33:36 Ça c'est quelque chose qui, moi, me semble nécessaire,
01:33:39 et me semble important, c'est la manière dont on le dépense.
01:33:42 Donc du coup, je ne suis pas affolé, moi, par ça,
01:33:46 je suis affolé par ce qu'on fait de notre argent,
01:33:49 et le résultat qu'on produit en termes d'argent.
01:33:53 - Louis Hervier-Blondel, vous évoquiez tout à l'heure,
01:33:55 plus taxer les riches, Noémie Allioy, vous en pensez quoi ?
01:33:59 - Ça dépend quels riches, bien sûr.
01:34:01 Certaines sociétés réussissent à ne pas payer d'impôts,
01:34:04 à trouver des subterfuges, là c'est problématique.
01:34:06 Maintenant, s'il s'agit de la taxe des 1% des plus riches,
01:34:10 ça a été démontré que c'était plutôt de la démagogie qu'autre chose,
01:34:14 puisque ça les incitait davantage à partir,
01:34:16 c'était l'argument d'Emmanuel Macron lorsqu'il a retiré l'impôt sur la fortune.
01:34:22 C'était son argument, de dire que ça pourrait éventuellement faire fuiter
01:34:26 une certaine forme de la richesse du pays.
01:34:29 - C'est des arguments de fripouilles anti-étatistes,
01:34:31 c'est des gens qui ne croient pas au collectif,
01:34:33 qui ne croient pas à l'intérêt général.
01:34:35 - Anti-étatiste ? C'est compliqué de dire qu'on est un pays anti-étatiste
01:34:38 quand on est quand même le pays qui a le plus d'impôts au monde.
01:34:41 - Quand le Péron est arrivé au pouvoir, il y a un mec avec Pertefraka
01:34:44 qui a dit "oui je déménage", il est revenu.
01:34:46 La vérité c'est qu'il y a un marché, c'est pas rien la France non plus,
01:34:51 on ne peut pas partir comme ça.
01:34:55 - On peut partir comme ça, à partir du moment où on est un ultra-riche.
01:35:00 - On vend tout, on laisse tout, on laisse tout tomber.
01:35:02 - C'est ce que font beaucoup de gens, on n'a pas besoin d'aller très loin.
01:35:05 - On s'adapte théoriquement, mais ça ne se vérifie pas.
01:35:08 - C'est ce que feront les multinationales,
01:35:10 elles peuvent le faire assez rapidement.
01:35:12 - Il faut se donner les moyens à un moment aux Etats-Unis,
01:35:15 quand vous produisez de la richesse aux Etats-Unis,
01:35:18 et on ne peut pas taxer les Etats-Unis d'être des communistes,
01:35:20 vous payez vos impôts aux Etats-Unis, c'est tout.
01:35:22 Il faut que vous vous donnez les moyens de ça.
01:35:24 - Je suis assez d'accord là-dessus,
01:35:26 et bien sûr qu'il faut payer les impôts sur le pays.
01:35:29 Ces derniers temps, on a eu un certain nombre de réformes
01:35:32 et de mesures qui ont été prises, Gabriel Attal les a annoncées,
01:35:35 par exemple ne plus payer des prestations sociales sur des comptes à l'étranger,
01:35:39 ça me semblait tellement évident que je pensais que c'était déjà fait,
01:35:42 et bien non, ça n'a pas été fait, donc on va le faire.
01:35:44 Il y a un certain nombre de choses à faire,
01:35:47 et effectivement de baisser ce taux d'impôt.
01:35:50 Je ne comprends pas trop le raisonnement qui consiste à dire
01:35:54 faisons payer les plus riches, mais baissons le taux d'impôt.
01:35:57 Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne d'une manière générale,
01:36:00 il faut voir ce que cet argent devient,
01:36:03 l'efficience de cet argent, et on fera des économies là-dessus.
01:36:07 Et d'ailleurs, c'est assez paradoxal aussi,
01:36:10 on vient de faire une réforme sur la retraite,
01:36:14 on est à 64 ans, après tous les déboires que vous connaissez,
01:36:19 on arrive péniblement à 64 ans,
01:36:21 et on est un des pays qui part le plus tôt à la retraite.
01:36:24 On va gagner 18 milliards entre 62 ans et 64 ans par an
01:36:27 pour abonder les services de l'État,
01:36:30 ce qui nous permettra de faire des routes, de faire des hôpitaux,
01:36:33 d'aider l'éducation nationale, etc.
01:36:36 Et tout le monde va gueuler contre ça.
01:36:39 Je pense qu'à un certain moment, on ne peut pas à la fois gueuler
01:36:42 contre le fait qu'on ait trop d'impôts,
01:36:44 et à la fois gueuler contre le fait qu'on fait une réforme
01:36:46 pour nous procurer un peu plus d'argent,
01:36:48 pour pouvoir justement aider les plus pauvres
01:36:51 et travailler dans la solidarité.
01:36:53 – Donc, si on suit la logique, on va taper les plus fragiles ?
01:36:56 – Non.
01:36:57 – C'est bien la logique de cette réforme des retraites ?
01:37:00 – Non, pas du tout.
01:37:01 – Mais bien sûr que si.
01:37:02 – Mais si on n'est pas d'accord sur le diagnostic…
01:37:05 – On peut argumenter, moi je vais me permettre d'argumenter.
01:37:08 On a des seniors qui aujourd'hui sont très largement,
01:37:11 je crois que c'est entre 55 ans à 62 à l'époque,
01:37:17 on avait plus de 45% des seniors qui étaient au chômage.
01:37:21 Donc qu'est-ce qu'on fait ?
01:37:22 On va juste rallonger le temps où ils sont au chômage.
01:37:24 – Ce n'est plus le cas.
01:37:25 – Oui mais…
01:37:26 – Ce n'est plus le cas.
01:37:27 Il y a une amélioration dans l'emploi très nette en France,
01:37:29 y compris des seniors.
01:37:31 Il faut le reconnaître ça aussi.
01:37:33 Il y a des choses qui se passent dans ce pays.
01:37:35 Il y a des choses qui se passent depuis 5 ans,
01:37:37 et même depuis avant, quelques fois.
01:37:39 – Ce sont des chiffres récents, ce ne sont pas des chiffres que j'ai inventés.
01:37:42 – Je n'ai pas les mêmes, je suis désolé.
01:37:44 – D'accord.
01:37:45 – On ne vous mettra pas d'accord là-dessus.
01:37:47 23h01, Isabelle Piboulot, on vous retrouve pour l'Essentiel de l'actu.
01:37:51 – Bonsoir à tous.
01:37:54 A l'Essentiel de l'actualité, il n'y a pas eu de discours présidentiel
01:37:57 pour le 14 juillet, mais Emmanuel Macron doit prendre la parole prochainement.
01:38:01 Pour l'heure, ni la date ni la forme de son allocution ne sont connues.
01:38:05 Alors que peut annoncer le Président de la République ?
01:38:08 Élément de réponse avec Thomas Bonnet.
01:38:10 – Emmanuel Macron va s'exprimer dans les prochains jours.
01:38:15 Voilà ce qu'annonce l'Elysée, sans toutefois préciser la forme
01:38:18 de cette déclaration du Président de la République.
01:38:22 C'est lui-même qui avait fixé ce cap à la mi-avril,
01:38:24 en évoquant ses 100 jours d'apaisement.
01:38:27 Le compte n'y est pas, a priori, pour les Français,
01:38:29 en tout cas ceux qui ont été interrogés, dans le cadre d'un sondage d'Oxa pour le Figaro,
01:38:34 paru ce vendredi, sondage dans lequel on découvre que 78% des Français
01:38:39 estiment qu'Emmanuel Macron n'a pas atteint ses objectifs,
01:38:42 notamment sur le dossier de la justice et de l'ordre.
01:38:45 Évidemment, c'est le fruit des nuits d'émeute qui ont touché le territoire.
01:38:49 Les Français attendent donc des réponses de la part du chef de l'État,
01:38:53 qui pourrait être tenté d'annoncer un remaniement ministériel.
01:38:56 C'est là encore une hypothèse qui plane depuis maintenant plusieurs semaines.
01:38:59 Va-t-il changer de Premier ministre ?
01:39:02 C'est en tout cas le souhait d'une majorité de Français.
01:39:04 Là encore, selon ce sondage, ils sont 65% à estimer qu'il est temps de changer Elisabeth Borne
01:39:09 et de la remplacer par un nouveau Premier ministre.
01:39:12 Est-ce qu'Emmanuel Macron va bouleverser les équilibres politiques ?
01:39:15 C'est une possibilité.
01:39:17 Il pourrait par exemple être tenté de nommer un Premier ministre de droite
01:39:21 alors qu'il y a la loi immigration qui sera étudiée à l'Assemblée à la rentrée prochaine.
01:39:26 Après trois semaines de procès à Chester,
01:39:29 hier, la justice britannique a tranché Benjamin Mendy est déclaré non coupable.
01:39:34 Le footballeur était accusé du viol d'une femme de 24 ans datant de 2020
01:39:39 et de tentative de viol sur une femme de 29 ans en 2018.
01:39:43 Les précisions de notre correspondante à Londres, Sarah Ménaille.
01:39:46 Il s'agissait du deuxième volet du procès de Benjamin Mendy.
01:39:50 Depuis la fin du mois de juin, l'ancien international français a été jugé
01:39:54 pour les deux derniers chefs d'accusation qui pesaient contre lui,
01:39:57 à savoir un viol et une agression sexuelle dont l'accusaient deux jeunes femmes.
01:40:01 Alors mi-janvier déjà, au terme de quatre mois de procès et de près de 14 jours de délibération,
01:40:06 un premier jury populaire avait acquitté Benjamin Mendy de six viols et d'une agression sexuelle
01:40:11 dont l'accusaient quatre jeunes femmes.
01:40:13 Mais ce jury avait échoué à parvenir à un verdict à l'unanimité
01:40:16 concernant donc ces deux derniers chefs d'accusation.
01:40:19 Un nouveau jury populaire avait été nommé et il vient donc d'acquitter Benjamin Mendy,
01:40:23 définitivement non coupable.
01:40:25 De plus, aucune charge ne pèse contre l'ancien joueur de l'équipe de France.
01:40:29 Alors lui a toujours nié les faits.
01:40:31 Il s'est exprimé pour la première fois depuis le début de cette affaire,
01:40:34 au travers de ses avocates, par le biais d'un communiqué.
01:40:37 Il a tenu notamment à remercier ce jury populaire qui, dit-il,
01:40:40 s'est exprimé en fonction des preuves et non pas en fonction de la rumeur.
01:40:43 Il a tenu également à remercier tous ceux qui l'ont toujours soutenu depuis le début de cette affaire.
01:40:47 Enfin, Benjamin Mendy a demandé à pouvoir reconstruire sa vie dans l'intimité.
01:40:52 Alors la suite, justement ? Benjamin Mendy va-t-il pouvoir rechausser les crampons ?
01:40:56 C'est toute la question.
01:40:57 En tout cas, ça ne se fera pas à Manchester City,
01:40:59 puisque son ancien club du nord de l'Angleterre n'avait pas renouvelé son contrat qui se terminait fin juin.
01:41:04 C'est un fléau dont les femmes sont majoritairement victimes.
01:41:08 Le harcèlement de rue pollue notre société.
01:41:11 A Paris, la mairie du 10e arrondissement a mis en place des actions de sensibilisation
01:41:16 pour tenter d'endiguer le problème.
01:41:18 Mais ces actions sont-elles suffisantes ?
01:41:20 On voit cela avec Marine Sabourin et Charles Pousseau.
01:41:23 Des regards insistants, du harcèlement et parfois même de la violence.
01:41:27 Des attitudes régulièrement constatées par ces femmes près de la gare du Nord.
01:41:31 Des garçons qui demandent des réseaux et qui continuent à forcer lorsqu'on leur dit non.
01:41:36 Quand on est en heure de pointe, où ils vont être effectivement un peu intrusifs,
01:41:42 le regard, voir se coller un peu trop près de soi.
01:41:45 « Ah t'es bonne, t'as pas un snap, ça fait peur ? »
01:41:48 On ne sait pas ce qui se passe après.
01:41:49 Pour lutter contre le harcèlement de rue, la mairie du 10e arrondissement a mis en place
01:41:54 des actions de sensibilisation, animées par des policiers et agents de la SNCF.
01:41:59 Mais d'autres mesures restent à prendre selon la maire de l'arrondissement.
01:42:02 Des aménagements sont possibles.
01:42:04 Un meilleur éclairage par exemple, la mise en place de safe place chez des commerçants
01:42:08 et bien sûr la formation de policiers nationaux et municipaux au harcèlement sexuel et sexiste.
01:42:13 Les femmes rencontrées, elles, suggèrent davantage de moyens humains sur place.
01:42:17 « Plus de gendarmes on va dire. Il n'y a pas assez de contrôle ici. »
01:42:22 « Avoir quelqu'un vers qui se diriger si on sent qu'il y a un problème. »
01:42:26 « Avoir plus de personnel qui soit dans la gare. »
01:42:28 Les auteurs d'outrages sexistes risquent une amende de 90 à 750 euros.
01:42:33 En ce week-end de fête nationale combinée aux vacances scolaires, il y a du monde sur les routes.
01:42:39 685 kilomètres de bouchons ont été observés peu avant midi.
01:42:44 Bison Futé avait classé rouge cette journée dans le sens des départs.
01:42:48 Demain, la journée est classée orange au niveau national dans les deux sens
01:42:53 et rouge en Ile-de-France pour les retours.
01:42:56 En Bretagne, l'accès à l'île de Brea est désormais limité à 4700 visiteurs par jour.
01:43:04 Celle qu'on surnomme la « perle rose » est très prisée chaque été et même victime du surtourisme.
01:43:10 La municipalité a mis en place un quota afin de préserver l'environnement de l'île.
01:43:15 Le système a commencé hier et doit durer jusqu'au 25 août.
01:43:20 On écoute l'adjoint au maire de l'île de Brea.
01:43:22 « Ce que l'on cherche à faire, c'est de ne plus avoir de journée de pic qui était cependant assez rare.
01:43:31 Mais il y en avait quelques-unes où on pouvait monter parfois 6000 personnes.
01:43:35 Donc on ne veut plus avoir effectivement, en 2022, je crois qu'il y en avait eu 4,
01:43:40 en 2021 c'était à peu près dans les mêmes ordres, de journée avec autant de monde.
01:43:46 Pour les gens qui vivent sur l'île, c'est compliqué.
01:43:50 Pour les touristes qui viennent visiter l'île, ça n'est pas non plus apprécié. »
01:43:55 Les premières vagues de chaleur sévissent déjà en Europe,
01:43:59 notamment dans le sud du continent. L'Espagne, l'Italie, la Grèce ou encore l'Est de la France ne sont pas épargnés.
01:44:06 Ce phénomène est parti pour durer.
01:44:09 Des températures proches de record sont encore attendues autour du bassin méditerranéen.
01:44:14 Sarah Varny.
01:44:15 Pour la deuxième journée consécutive, l'acropole va devoir fermer ses portes une bonne partie de la journée.
01:44:21 En cause, la chaleur extrême qui frappe le pays et impacte les touristes.
01:44:27 « La chaleur est très intense. Il y a beaucoup de monde.
01:44:31 J'espère que personne ne souffrira de malaise, mais c'était très intense.
01:44:36 Le soleil est très fort en ce moment. C'est un peu dangereux. »
01:44:40 « Nous ne savions pas que nous venions le jour le plus chaud de l'année.
01:44:46 Nous savions que nous venions en juillet, mais nous ne savions pas qu'il allait faire 40 degrés. »
01:44:49 Une canicule importante qui touche les pays du pourtour méditerranéen depuis mercredi.
01:44:54 « Cette vague de chaleur s'est produite parce que nous avons eu de l'air chaud provenant du Sahara.
01:44:59 Puis cette masse d'air, ce système à haute pression, vient de s'asseoir dans certaines parties de l'Europe,
01:45:04 en particulier la partie la plus chaude située à travers l'Italie.
01:45:08 Nous avons donc eu des jours ainsi que des nuits aux températures très élevées. »
01:45:12 Du côté de l'Espagne, le thermomètre a atteint les 45 degrés en Andalousie en début de semaine.
01:45:17 Dans le sud de l'Italie, le mercure devrait atteindre les 40 degrés et jusqu'à 48 en Sardaigne.
01:45:23 Une chaleur extrême qui devrait durer encore deux semaines.
01:45:26 L'été dernier, plus de 60 000 personnes sont décédées en Europe à cause des canicules.
01:45:31 Les méga-feux canadiens n'en finissent pas de progresser.
01:45:36 Plus de 10 millions d'hectares sont partis en fumée cette année.
01:45:39 Un bilan bien supérieur à tout ce que le pays a déjà connu,
01:45:43 qui dépasse les projections les plus pessimistes des scientifiques.
01:45:47 Ces chiffres devraient encore s'aggraver.
01:45:49 Plus de 900 feux sont toujours actifs au Canada.
01:45:53 Près de 600 sont considérés hors de contrôle.
01:45:56 Et puis la chaleur et le changement climatique ne sont pas sans conséquences.
01:46:00 En Corée du Sud, des inondations meurtrières frappent le pays depuis trois jours.
01:46:05 Au moins 22 morts sont à déplorer.
01:46:07 14 personnes sont portées disparues.
01:46:09 Des pluies torrentielles se sont abattues sur plusieurs régions,
01:46:13 provoquant des glissements de terrain.
01:46:15 Un bilan particulièrement lourd pour ce pays préparé aux intempéries de la mousson d'été.
01:46:21 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
01:46:25 A 23h, tout de suite la suite de Soir Info.
01:46:27 Merci beaucoup chère Isabelle.
01:46:29 On vous retrouve toute la nuit pour l'édition de la nuit, tout simplement.
01:46:32 Toutes les demi-heures.
01:46:33 A tout à l'heure chère Isabelle.
01:46:34 Nous accueillons autour de ce plateau pour 7 minutes 56 d'édition.
01:46:38 Denis Jacqueve, vous êtes entrepreneur.
01:46:40 Bonsoir. Merci Mousso d'être avec nous ce soir.
01:46:43 Dernière partie d'émission peut-être un petit peu plus légère,
01:46:45 mais sociétale néanmoins, sur cette mode des vacances adultes only,
01:46:50 c'est-à-dire uniquement entre adultes, sans enfants.
01:46:53 Voyez ce qu'en pense Alexandre de Vecchio et on revient tout de suite.
01:46:56 Je crois que c'est mortifère.
01:47:00 Un monde sans cigales qui chantent, sans coqs à la campagne
01:47:06 et sans enfants qui crient sur la blâche, c'est un monde extrêmement chiant.
01:47:10 C'est un monde de morts vivants.
01:47:13 Moi je suis mal placé pour faire la leçon.
01:47:15 En réalité, je n'ai pas d'enfants.
01:47:17 Mais je suis parfaitement conscient que des sociétés qui ne font plus d'enfants,
01:47:22 comme les sociétés occidentales, sont des sociétés malades.
01:47:25 Les sociétés qui font trop d'enfants sont des sociétés souvent
01:47:28 qui sont en retard de développement.
01:47:29 Et le fait de faire moins d'enfants est plutôt un signe de développement.
01:47:32 Mais nous, on est dans un univers démographique,
01:47:35 ce qui traduit je crois en réalité un malaise.
01:47:39 Ce malaise peut s'expliquer pour différentes raisons.
01:47:42 On a parlé en début des missions d'insécurité.
01:47:46 Il y a aussi les difficultés économiques.
01:47:48 Je crois qu'il y a une partie des gens qui ne font pas d'enfants
01:47:50 tout simplement parce qu'ils ont peur de l'avenir.
01:47:53 Mais il y a aussi peut-être la société du bien-être,
01:47:57 de l'individualisme radical dont je parlais tout à l'heure.
01:48:00 Une société qui refuse la frustration,
01:48:03 qui refuse aussi de penser à l'avenir tout simplement.
01:48:07 Et je crois qu'effectivement, c'est mortifère.
01:48:14 Et surtout, paradoxalement, je parlais de société du bien-être,
01:48:17 je ne suis pas sûr que ce soit des sociétés qui vont si bien que ça.
01:48:20 On est, l'Europe et particulièrement la France,
01:48:24 nous sommes les sociétés qui consomment le plus d'antidépresseurs.
01:48:28 Donc plus on cherche finalement notre bien-être, moins on se sent bien.
01:48:32 Les sociétés qui font beaucoup d'enfants sont souvent des sociétés pauvres,
01:48:35 sont des sociétés beaucoup moins dépressives que les sociétés modernes occidentales.
01:48:39 Donc moralité, un peu plus de cris d'enfants et un peu moins d'antidépresseurs.
01:48:45 Denis Jacquet, vous êtes d'accord avec Alexandre de Vécu ?
01:48:48 Oui, c'est toujours des raccourcis.
01:48:51 La première chose, c'est que le taux de fertilité dans le monde est en baisse partout.
01:48:55 Donc de toute façon, on a des sociétés vieillissantes.
01:48:58 Les sociétés vieillissantes, c'est une caractéristique,
01:49:00 c'est que plus le temps passe, moins ils ont un niveau de tolérance élevé,
01:49:03 notamment à des perturbations.
01:49:05 Et les enfants, malheureusement, font partie pour eux de leurs perturbations.
01:49:08 Donc aujourd'hui, le tourisme senior, c'est le plus important dans le monde,
01:49:11 c'est le plus gros chiffre d'affaires.
01:49:13 Et c'est des gens qui ont envie d'être tranquilles.
01:49:15 Donc ils sont débarrassés de leurs enfants, ils adorent leurs petits-enfants,
01:49:18 mais pas ceux des autres.
01:49:19 Et puis de l'autre côté, on a des jeunes qui ont des enfants de plus en plus tard
01:49:23 et qui ont envie de profiter de ces années pour s'éclater.
01:49:25 Ils n'ont pas envie d'enfants.
01:49:27 Alors on pourrait dire que c'est un phénomène nouveau, que l'égoïsme monte.
01:49:30 C'est vrai.
01:49:31 Mais en réalité, le Club Med, dans les années 70 et 80,
01:49:34 avait déjà des clubs réservés aux adultes.
01:49:36 Il n'y a rien de nouveau là-dedans.
01:49:37 C'est juste que ça s'est développé.
01:49:38 Moi, j'habite Miami, on a le Virgin Atlantique tous les jours,
01:49:41 le bateau de croisière qui passe tous les jours.
01:49:43 C'est adult-only et ça a toujours été effectivement pour les adultes.
01:49:46 Donc ce n'est pas vraiment nouveau.
01:49:48 Il y a un tiers des îles des Bahamas qui sont réservées au tourisme
01:49:50 depuis plus de 30 ans, exclusivement pour les adultes.
01:49:53 Donc c'est un phénomène qui s'amplifie, mais il n'est pas totalement nouveau.
01:49:56 Et la dernière chose, c'est qu'effectivement, après, c'est du marketing.
01:49:59 C'est-à-dire qu'il y a des segments où c'est familial,
01:50:01 il y a des segments où c'est des adultes,
01:50:03 il y a des segments où c'est plutôt senior.
01:50:04 C'est juste une société qui se segmente de plus en plus d'un point de vue marketing.
01:50:07 Donc elle adresse les cibles qu'elle a.
01:50:09 Mais de toute façon, il va falloir s'y habituer
01:50:11 parce que de toute façon, il y a de moins en moins d'enfants.
01:50:13 Il y en aura de plus en plus de moins en moins.
01:50:16 Et de toute façon, on va s'habituer à cette nouvelle typologie de vie.
01:50:20 Et enfin, pour les pays qui sortent de l'émergence pour sortir,
01:50:24 le premier réflexe, c'est que dès qu'un pays s'enrichit, il fait moins d'enfants.
01:50:27 Donc effectivement, il se consacre surtout à son ombri,
01:50:29 un petit peu moins à celui des autres.
01:50:31 - Louis Gervier, Blondel ?
01:50:32 - Oui, je ne reviendrai pas sur la société de vieux cons
01:50:35 que ça prépare ce genre de choses.
01:50:39 Non, ce qui me semble...
01:50:41 - Moi, ça me tente pas mal ces vacances.
01:50:42 Donc je suis peut-être un futur vieux con.
01:50:43 Ou alors je suis peut-être déjà un vieux con.
01:50:45 - Ce n'est pas moi qui l'aurai dit.
01:50:46 - Merci.
01:50:47 - Non, je pense que ce qui est amusant,
01:50:50 et ça va assez dans le sens de ce que vous dites,
01:50:53 c'est des fractures.
01:50:55 Et ce n'est pas que des fractures entre jeunes et entre vieux,
01:50:58 entre parents et entre enfants,
01:51:00 entre adultes sans enfants et entre enfants.
01:51:02 C'est une fracture, vous l'avez dit,
01:51:04 le Virgin, les plages, les îles.
01:51:07 Et là, on parlait bien de plages privées.
01:51:09 Donc c'est une fracture, en fait, profondément,
01:51:11 Club Med, c'est profondément une fracture entre riches et pauvres.
01:51:14 C'est une fracture entre les gens qui ont les moyens
01:51:16 de se payer un bout de plage
01:51:18 et les gens qui vont sur la plage naturellement.
01:51:22 Plage qui, d'ailleurs, selon la loi littorale,
01:51:25 je ne vais pas rappeler cette loi qui avait été promulguée sous De Gaulle,
01:51:28 les plages privées, c'est très compliqué d'un point de vue juridique,
01:51:31 mais peu importe.
01:51:32 C'est une fracture pour moi,
01:51:34 une fracture entre les riches et les pauvres.
01:51:38 Tout le monde a droit aux vacances et les enfants en ont besoin.
01:51:41 Ils ont besoin de voir la France,
01:51:43 ils ont besoin de voir les montagnes, de voir les plages,
01:51:45 de voir les plaines.
01:51:46 C'est aussi une façon d'aimer la France que de partir en vacances,
01:51:49 de la voir sous toutes les coutures et de la connaître.
01:51:52 Donc là, on va dans cette fracture absolue
01:51:55 où les plus riches se font leurs petits morceaux d'Éden
01:51:59 contre tout simplement les plus pauvres,
01:52:03 ceux qui n'ont pas les moyens de faire garder leurs enfants,
01:52:06 ceux qui n'ont pas les structures pour dire
01:52:08 « moi je pars 15 jours avec mes enfants qui sont ailleurs ».
01:52:12 Une nouvelle fois, peut-être que je me répète,
01:52:14 mais une nouvelle fois, il faut des cadres collectifs pour tout ça,
01:52:17 il faut penser à pouvoir proposer aux enfants des vacances
01:52:22 et puis il faut ne pas créer une société d'aigreur
01:52:28 où finalement pour un droit au silence,
01:52:31 on interdit carrément des catégories entières de population,
01:52:36 on leur interdit l'accès à la mer.
01:52:37 C'est quand même extrêmement violent comme pratique.
01:52:39 Noémie Allioua.
01:52:40 Vous avez raison, ça crée une société à plusieurs vitesses.
01:52:43 Je suis pas mise un petit peu parce que comme vous,
01:52:45 moi par exemple dans l'avion, quand j'entends des enfants crier, hurler
01:52:48 et que je sais que j'ai un vol qui va durer 4 heures,
01:52:50 j'ai envie de mourir, c'est insupportable pour moi.
01:52:52 Et en même temps je sais que c'est le compte de l'individualisme,
01:52:55 je sens bien que c'est égoïste de réagir de cette façon-là.
01:52:59 Rassurez-vous, je ne vais pas engueuler les parents,
01:53:01 généralement je prends sur moi,
01:53:03 parce qu'effectivement un enfant ça fait du bruit,
01:53:04 c'est comme ça, c'est la vie.
01:53:05 Mais si on essaie de penser un petit peu ça,
01:53:08 c'est vrai que ça fait froid dans le dos,
01:53:09 c'est vrai que c'est égoïste,
01:53:11 c'est vrai que c'est le signe d'une société, il a raison Alexandre Devecchio,
01:53:13 extrêmement individualiste jusqu'à son dernier degré,
01:53:16 individualiste, radicale, qui pousse les enfants sur le côté
01:53:19 pour finalement les entendre le moins possible.
01:53:23 Ça dit quelque chose, ça dit quelque chose
01:53:25 dans un contexte de baisse de natalité,
01:53:27 dans un contexte qui repousse les enfants.
01:53:31 Et c'est vrai que quand on compare à d'autres sociétés plus traditionnelles,
01:53:34 là on a un rapport à l'enfance qui est complètement différent.
01:53:36 J'ai vécu quelques années en Inde,
01:53:38 et en Inde, dans toutes les gares,
01:53:40 vous avez des magasins de jeux pour enfants,
01:53:42 l'enfant est partout, il fait partie de la vie en fait.
01:53:45 Et c'est vrai que c'est différent.
01:53:47 Jean-Michel Fouverac, et vous aurez le mot de la fin ?
01:53:49 Oui, de notre côté c'est difficile de passer derrière tout le monde,
01:53:53 parce que tout a été dit dans cette affaire-là.
01:53:55 Eh ben on peut conclure l'émission tout de suite dans ça.
01:53:57 Sauf que je ne suis pas persuadé que c'est juste une lutte des classes
01:54:02 et du riche contre du pauvre, version vacances.
01:54:08 Pas que ça en tout cas à mon avis.
01:54:10 Il y a effectivement, et j'ai relevé un mot d'Alexandre Devecchio,
01:54:13 parce que je suis assez d'accord avec lui là-dessus,
01:54:15 c'est qu'on est dans un moment de notre histoire
01:54:20 où on résiste peu à la frustration.
01:54:22 On n'accepte plus la frustration quelconque, de qui que ce soit,
01:54:28 le bruit à côté, le bruit des enfants,
01:54:30 pourtant c'est le bruit de la vie, c'est le bruit de l'avenir, les enfants.
01:54:33 Eh ben on n'accepte plus, comme on n'accepte pas non plus,
01:54:36 d'obéir à un policier qui vous demande de vous arrêter, etc.
01:54:42 On a un vrai problème de ce point de vue-là,
01:54:44 et là c'est peut-être un des signes de ce problème-là,
01:54:51 le plus sympathique et le moins dangereux,
01:54:55 mais c'est quand même quelque chose d'inquiétant.
01:54:58 - Jean-Michel Fauvergue, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir dans le Soir Info,
01:55:02 Noemi El Youa également.
01:55:03 - Denis Jacquet, vous avez battu le record de la présence la plus courte sur un plateau de télévision.
01:55:08 - Je remercie encore les contrôleurs aériens marseillais.
01:55:10 - Ce sont des choses qui arrivent, ne vous inquiétez pas,
01:55:12 vous êtes le bienvenu quand vous voulez, sur mon plateau, je vous réserve.
01:55:15 - Je prends ma place.
01:55:17 - C'est dit Jacques Sanchez, j'espère qu'il a bien entendu le message.
01:55:20 - Louis-Hervier Blondel également, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir.
01:55:22 - Merci à vous.
01:55:23 - Vous revenez vous tous quand vous voulez.
01:55:25 Cet été sur les plateaux de Soir Info, vous restez bien sur CNews.
01:55:29 Dans quelques instants, c'est l'édition de la nuit avec Isabelle Piboulot.
01:55:31 A demain.
01:55:32 !

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