Soir Info (Émission du 19/10/2023)

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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir sur CNews pour le coup dans votre soir info.
00:00:05 On vous accompagne de 22h à minuit pour analyser, décrypter tout ce qui fait l'actualité.
00:00:10 Karim Zeribi est parmi nous ce soir. Merci cher Karim d'être présent.
00:00:13 Kevin Bossuet, professeur d'histoire en milieu parisien. Bonsoir Kevin et merci d'être là.
00:00:17 Merci à William Tay de nous honorer de sa présence également, président du Think Tank le Millénaire.
00:00:22 Les journalistes CNews de l'autre côté de la table, Karim Abrik et Yoann Uzay.
00:00:26 Bonsoir à tous les deux. Il est 22h pile, sans attendre.
00:00:30 On salue également Maureen Vidal pour l'essentiel à retenir de ce 19 octobre 2023.
00:00:35 Bonsoir Julien, bonsoir à tous.
00:00:37 Dernier adieu aujourd'hui à Dominique Bernard à la cathédrale d'Arras.
00:00:41 Des obsèques qui ont regroupé des centaines de personnes venues rendre hommage à ce professeur de l'être tué par un ancien élève radicalisé.
00:00:48 Une journée pleine d'émotions mais aussi de colère et d'incompréhension.
00:00:52 Âgé de 57 ans et père de trois filles, Dominique Bernard était un enseignant aimé et respecté.
00:00:57 18 personnes ont été interpellées après une deuxième journée de fausse alerte à la bombe dans au moins 11 aéroports français.
00:01:04 Le gouvernement a prévenu que chaque menace ferait l'objet d'un dépôt de plainte.
00:01:08 Le château de Versailles a également été évacué pour la quatrième fois en moins d'une semaine.
00:01:13 Emmanuel Macron alerte d'un risque de division en France si la situation est mal gérée compte tenu du conflit au Proche-Orient.
00:01:20 Après avoir échangé avec de nombreux jeunes, le président a déclaré qu'il y a une sensibilité due aux origines et aux situations familiales de chacun.
00:01:27 Selon lui, il faut réaffirmer et expliquer la position de la France, communiquer, vouloir la paix et condamner le terrorisme.
00:01:34 L'aide humanitaire devrait commencer à arriver dans la bande de Gaza demain, au 13e jour de la guerre entre Israël et le Hamas.
00:01:40 Alors que des convois d'aide humanitaire sont bloqués depuis plusieurs jours à Rafah,
00:01:44 l'ONU plaide pour un accès rapide et sans obstacles, tout comme le Premier ministre britannique Richie Sounak.
00:01:50 Enfin, après la déclaration de Gérald Darmanin à notre micro accusant Karim Benzema d'entretenir des relations avec les frères musulmans,
00:01:57 chez nos confrères de BFM ce soir, le ministre de l'Intérieur a réitéré ses propos en spécifiant que le joueur de foot n'a pas tweeté
00:02:03 sur les attentats du Hamas en Israël ou encore sur Dominique Bernard, assassinée par un terroriste la semaine dernière.
00:02:08 L'avocat de Karim Benzema a répondu à Gérald Darmanin accusant d'injure publique ses propos.
00:02:13 Le Ballon d'or envisage de poursuivre en justice le ministre de l'Intérieur.
00:02:17 Merci beaucoup Maureen.
00:02:18 Nous développerons tous ensemble ces grands titres tout au long de la soirée jusqu'à minuit.
00:02:22 Grande émotion, recueillement et surtout beaucoup de questions également sur notre République après les obsèques de Dominique Bernard.
00:02:30 Aujourd'hui, c'est notre premier sujet d'actualité.
00:02:32 On se retrouve juste après la pause.
00:02:33 A tout de suite.
00:02:34 22h, passé presque de 9 minutes.
00:02:41 Merci à vous.
00:02:41 Merci de nous rejoindre.
00:02:43 Karim Abrik, Kevin Bossuet, Karim Zeribi, William Tejuanuza, ils sont toujours présents autour de la table.
00:02:48 On parle d'abord, bien sûr, des obsèques du professeur assassiné au lycée Gambetta le 13 octobre dernier.
00:02:54 Ils ont eu lieu dans la cathédrale d'Arras aujourd'hui.
00:02:56 Madame Macron et le ministre de l'Éducation nationale étaient sur place.
00:02:59 Les proches de l'enseignant lui ont rendu un hommage très ému.
00:03:03 Retour sur ces obsèques.
00:03:04 Regardez.
00:03:05 C'est sur la Sicilienne de Bac, interprétée par des amis de l'enseignant,
00:03:10 que le cercueil de Dominique Bernard est entré dans la cathédrale d'Arras.
00:03:14 À ses côtés, sa mère, sa sœur, ses enfants ainsi que son épouse.
00:03:18 Depuis l'hôtel, Isabelle Bernard a partagé les passions de son mari et son désamour pour les nouvelles technologies.
00:03:24 Il aimait Julien Gracq, Flaubert, Stendhal, Balzac.
00:03:29 Il n'aimait pas l'informatique et les réseaux sociaux, le téléphone.
00:03:35 Il n'en avait même pas.
00:03:37 Il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur.
00:03:46 Nous nous aimions.
00:03:47 Quelques minutes plus tard, l'une de ses collègues au lycée Gambetta
00:03:50 a, elle, mis en lumière l'humour de l'enseignant.
00:03:53 Quand nous arrivions ensemble et que tu disais aux fumeurs amassés devant l'entrée,
00:03:58 alors on se fumait un petit clou de cercueil.
00:04:01 Quelle ironie tragique que ce soit sur ce même perron où tu as usé tant de semelles que la vie t'ait été ravie.
00:04:11 Lors de son homélie, l'évêque d'Arras a également révélé les inquiétudes de Dominique Bernard sur le monde actuel.
00:04:17 Il s'inquiétait de l'évolution de l'éducation et de l'enseignement ainsi que de l'avenir de notre société.
00:04:23 Quand s'arrêtera donc la violence et la folie du monde ?
00:04:28 Cette violence, cette folie semble comme une tornade qui ne cesse d'enfler et dont l'itinéraire est absolument imprévisible.
00:04:36 Après un dernier mot de remerciement de la famille et la bénédiction du corps,
00:04:39 le cercueil de Dominique Bernard a quitté la cathédrale d'Arras.
00:04:43 Il sera inhumé dans la plus stricte intimité dans le cimetière de son village à Berneville.
00:04:48 On écoute aussi quelques témoignages après cette cérémonie poignante.
00:04:52 Ça n'a pas de nom.
00:04:53 Ça n'a pas de nom d'avoir tué un professeur.
00:04:56 C'est des êtres ignobles et en dommage bien sûr.
00:04:59 C'est important pour moi parce que pour moi, c'est intolérable.
00:05:03 Les mots ne sont même pas assez forts.
00:05:06 Très affecté, très ébranlé.
00:05:09 Il va falloir, je pense, du temps pour reconstruire tout ça.
00:05:14 C'est d'incompréhension.
00:05:15 On est saisi.
00:05:19 La ville est sous le choc, vraiment.
00:05:21 Quelques commentaires ici autour de la table.
00:05:23 Émotion, recueillement et surtout, je le disais avant la pause, William T,
00:05:26 des questions sur notre République après ces obsèques de Dominique Bernard aujourd'hui, bien sûr.
00:05:31 Oui, les hommages étaient à la hauteur de la carrière de Dominique Bernard,
00:05:35 c'est-à-dire grand et que c'était un auteur d'esprit qui a l'image de la carrière qu'il a dévolue au bien commun.
00:05:40 C'est-à-dire que c'est normal que beaucoup de gens se retrouvent en lui.
00:05:42 Parce que c'est quelqu'un qui a dédié sa vie aux autres en étant professeur,
00:05:44 en étant à la transmission, en étant à la transmission du savoir pour élever les personnes,
00:05:48 des enfants de la République en citoyens éclairés.
00:05:50 C'est normal que beaucoup de personnes se touchent et se reconnaissent en lui.
00:05:53 Parce que beaucoup de personnes sont à son image, dans la transmission du savoir,
00:05:56 dans la transmission de certaines valeurs.
00:05:57 À quelque sorte, Dominique Bernard, c'est un peu la France ce soir.
00:06:00 Et en quelque sorte, toute la France pleure avec lui.
00:06:02 Et malheureusement, un de trop.
00:06:04 Et j'espère qu'on aura un sursaut pour se dire qu'il n'y aura plus d'après.
00:06:07 Et on essaiera de tirer les conséquences de ce qui se passe régulièrement depuis 2012.
00:06:11 Kevin Bossuet, c'est évidemment au professeur d'histoire que vous êtes que je m'adresse sur cette séquence.
00:06:16 On nous a rapporté les derniers mots du professeur qui évoquait,
00:06:19 quelques instants avant son assassinat, avec l'un de ses collègues,
00:06:22 les difficultés d'enseigner.
00:06:23 Il avait rapporté à son collègue "Nous courons à la catastrophe".
00:06:27 C'est un élan prémonitoire, d'une certaine façon, qu'il a eu également ce jour-là.
00:06:31 Oui, c'est un élan prémonitoire.
00:06:33 Mais ces derniers mots me disent quelque chose, me parlent.
00:06:37 Parce qu'en effet, aujourd'hui, être enseignant, c'est compliqué.
00:06:40 Être enseignant, c'est un véritable dévouement.
00:06:42 Être enseignant, c'est essayer de transmettre...
00:06:44 Ça fait peur d'être enseignant ?
00:06:46 Non, on ne peut pas dire que ça fait peur.
00:06:47 Moi, le jour où j'aurais peur, avant d'entrer en classe, je changerais de métier.
00:06:50 À un moment donné, il faut aussi être raisonnable et dire qu'il y a sans doute
00:06:54 des collègues qui ont peur, il y a sans doute des collègues qui sont désemparés,
00:06:57 mais il y a aussi des collègues motivés qui veulent continuer à transmettre
00:07:00 les valeurs républicaines et à transmettre des connaissances
00:07:02 et à encadrer ces enfants et ces adolescents.
00:07:05 Ils sont pourtant bien nombreux.
00:07:06 Je ne parle pas de vous personnellement, mais ils sont quand même bien nombreux.
00:07:09 Et on le sait depuis des mois, presque des années, à s'autocensurer,
00:07:12 à éviter des sujets pour ne pas générer d'incidence.
00:07:15 C'est en cela que je dis que beaucoup de profs ont peur.
00:07:17 Et on se demande comment nous en sommes arrivés là aujourd'hui,
00:07:20 trois ans après la mort de Samuel Paty.
00:07:22 Cette répétition terrible de l'histoire.
00:07:24 Comment nous en sommes arrivés là ?
00:07:26 C'est le déni.
00:07:27 Cela fait des années que certains professeurs
00:07:30 alertaient sur la montée de l'islamisme à l'école,
00:07:32 que certains professeurs alertaient sur la montée de l'antisémitisme,
00:07:36 sur la montée d'une fronde anti-républicaine.
00:07:40 Et finalement, on nous a traités de fascistes, d'extrême droite.
00:07:43 Le mercredi, chez Sonia Mabrouk, il y avait Jean-Pierre Aubin,
00:07:46 qui a écrit le fameux rapport, qui alertait en 2004
00:07:50 sur l'antrisme islamiste à l'école.
00:07:53 C'est un homme de gauche, et malgré qu'il soit de gauche,
00:07:56 on l'a traîné dans la boue.
00:07:57 Comme Georges Bensoussan, d'ailleurs,
00:07:59 qui avait écrit "Les territoires perdus de la République",
00:08:02 qui alertait sur la montée de l'islamisme,
00:08:03 et qu'on a traité, évidemment, de tous les noms.
00:08:06 Mais moi, je suis en colère ce soir.
00:08:08 En colère parce qu'on est dans un pays
00:08:11 où on tue des professeurs.
00:08:13 On est dans un pays où on a tué un prêtre dans une église.
00:08:16 On est dans un pays où on a assassiné des gens
00:08:19 dans une salle de spectacle.
00:08:20 On a assassiné des journalistes dans une rédaction.
00:08:23 On a assassiné des gens qui prenaient un verre sur des terrasses.
00:08:27 Et qu'est-ce qui a été fait depuis ?
00:08:29 Pas grand-chose.
00:08:30 À un moment donné, comment voulez-vous
00:08:32 que les Français comprennent ça ?
00:08:34 Donc, à chaque fois, c'est Yaka Faucon, Yaka Faucon, Yaka Faucon.
00:08:37 Mais à chaque fois, c'est la même chose.
00:08:39 Quand allons-nous prendre des mesures à la hauteur des enjeux ?
00:08:43 Moi, j'en ai marre d'entendre des politiques nous dire
00:08:45 "pas d'amalgame, pas d'amalgame".
00:08:47 Il ne s'agit pas de faire d'amalgame,
00:08:49 il ne s'agit de lutter contre un ennemi commun,
00:08:51 qui sont les islamistes.
00:08:53 Et il faut mettre tout sur la table et être ferme,
00:08:56 sinon ils vont nous bouffer.
00:08:57 Depuis trois jours, le nombre d'incidents recensés
00:09:00 lors de l'hommage aux professeurs de français remonte
00:09:02 et les chiffres augmentent avec eux.
00:09:04 501 incidents, voilà ce que l'on peut dire,
00:09:07 aujourd'hui ont été recensés.
00:09:10 Ça n'étonne plus personne, Karim Zeribi,
00:09:12 ça n'étonne personne puisqu'on a vécu ça il y a trois ans.
00:09:14 On savait très bien qu'il y aurait des incidents
00:09:16 et qu'ils seraient nombreux.
00:09:17 Quelle interprétation vous en faites ?
00:09:20 Mais c'est navrant si ça n'étonne plus personne,
00:09:22 parce qu'un incident, c'est un incident.
00:09:23 Ça vous a surpris, vous, qu'il y ait des incidents
00:09:24 pour ces minutes de silence ?
00:09:25 C'est toujours regrettable.
00:09:28 Après, on n'est pas là à être surpris ou pas,
00:09:30 dans l'attente qu'il y ait un incident ou pas.
00:09:32 On considère, en tout cas, moi je considère
00:09:33 qu'un incident, c'est un incident de trop.
00:09:36 Et même si on relativise parce qu'il y a 12 millions d'élèves,
00:09:38 500 incidents, c'est 500 incidents de trop
00:09:41 et qui sont inacceptables et qu'on ne peut pas laisser passer.
00:09:45 Et donc, la question, c'est que se passe-t-il
00:09:46 derrière ces incidents ?
00:09:48 J'espère qu'il y a une convocation,
00:09:49 j'espère qu'il y a quand même une démarche
00:09:53 qui consiste à aller chercher le pourquoi du comment
00:09:55 de cet incident.
00:09:56 Parce que cet incident, il peut provenir d'un adolescent
00:09:59 qui considère que ce n'est pas important,
00:10:00 comme il peut être généré par derrière une idéologie
00:10:05 de que, au-delà de cet adolescent,
00:10:08 de que chez ceux qui sont autour de lui
00:10:11 et qui peut-être lui mettent à la tête des valeurs
00:10:13 qui sont totalement opposées et contraires
00:10:15 aux valeurs républicaines, aux principes de laïcité.
00:10:17 - Pardon, vous n'avez pas le sentiment
00:10:19 qu'on est en train, et pardon de le dire de cette façon,
00:10:22 mais qu'on est en train de perdre cette guerre contre l'islamisme.
00:10:26 Tout simplement. - Non, je ne crois pas.
00:10:27 - On est en train de la perdre. - Je ne crois pas.
00:10:28 - Non ? - Je ne crois pas.
00:10:29 Je ne crois pas parce que, comme le disait Kevin Bossuet,
00:10:32 qui est au cœur de l'action en tant qu'enseignant,
00:10:34 des enseignants comme lui,
00:10:35 de qu'ils sont par centaines et par milliers.
00:10:37 - Oui, mais vous avez aussi certains profs qui,
00:10:40 avec cette anti-laïcité, qui émergent aussi de beaucoup de profs
00:10:42 qui entretiennent aussi ce climat.
00:10:44 Pardon de vous couper.
00:10:44 - Non, mais l'une est question de nier les phénomènes
00:10:46 qui, effectivement, mettent à mal nos valeurs et nos principes.
00:10:49 Mais de là à expliquer que la République est en train de perdre,
00:10:52 je ne partage pas votre analyse.
00:10:54 Je pense que la République... - C'est une question,
00:10:55 ce n'est pas une analyse.
00:10:56 Je n'en sais rien, la vérité, c'est ça.
00:10:58 - La République, pardonnez-moi,
00:10:59 mais elle a des hussars qui sont solides
00:11:02 dans nos services publics,
00:11:03 mais pas que, dans la société française aussi,
00:11:06 et chez les gens de toute origine, de toute confession.
00:11:08 Beaucoup considèrent que la République,
00:11:11 c'est notre socle commun, ce sont nos valeurs communes,
00:11:13 ce sont nos principes communs de vivre ensemble,
00:11:16 et beaucoup y tiennent.
00:11:17 Alors après, effectivement, nous avons des adversaires.
00:11:20 Il faut les identifier et il faut les combattre
00:11:22 sur le terrain, effectivement, des valeurs
00:11:24 et sur le terrain de la justice lorsque c'est nécessaire.
00:11:26 - Yohan ?
00:11:27 - Je ne sais pas si on est en train de perdre la guerre
00:11:29 contre les islamistes, mais manifestement,
00:11:30 on n'est quand même pas en train de la gagner.
00:11:32 Donc, ça doit quand même nous inquiéter,
00:11:34 compte tenu de ce qui se passe depuis des mois
00:11:36 et des années dans ce pays,
00:11:37 parce que je voyais une phrase s'inscrire à l'antenne
00:11:39 qui me faisait réagir, "Comment mieux sécuriser les écoles ?"
00:11:42 Mais ce ne sont pas les écoles qu'il faut sécuriser,
00:11:44 c'est la France qu'il faut sécuriser,
00:11:46 parce que la France, quand même,
00:11:47 est quelque part dans une sorte de danger.
00:11:49 Il y a du danger qui est en train de prospérer en France,
00:11:52 et c'est le fait, effectivement, en grande partie...
00:11:54 - Il y a des hussars tous les jours.
00:11:55 - ...des islamistes.
00:11:57 On parlera tout à l'heure d'Israël et du Hamas,
00:11:59 mais ce que fait Israël en ce moment,
00:12:01 c'est une guerre contre les islamistes.
00:12:02 Et c'est pour ça que nous sommes tous concernés
00:12:04 par ce qui se passe là-bas, parce que c'est quelque part...
00:12:06 - Cette fermeté qui est en train de revenir,
00:12:07 notamment à l'éducation nationale, par Gabriel Attal
00:12:09 et ce nouveau ministre de l'Éducation,
00:12:11 c'est un motif d'espoir ?
00:12:13 - Il faudra plus que ce que fait Gabriel Attal
00:12:15 à l'éducation nationale,
00:12:16 mais ça commence déjà par cela.
00:12:17 En tout cas, au sein de l'éducation nationale,
00:12:19 il y a pour la première fois une véritable volonté politique.
00:12:21 C'est quelque chose qu'on n'avait pas vu depuis longtemps,
00:12:23 qu'on attendait. Cette volonté, elle est là.
00:12:25 Il y a déjà eu des actes, ce qui, là aussi, est rare,
00:12:28 et on les attendait depuis longtemps, ces actes.
00:12:29 On verra bien comment est-ce que ça se poursuit,
00:12:31 mais il faudra plus que cela pour effectivement lutter
00:12:34 contre un phénomène qui est devenu, hélas, global dans notre pays.
00:12:37 - Il y a une question terrible qui est en train de revenir,
00:12:39 c'est "est-ce qu'on peut tous vivre ensemble ?"
00:12:41 Une question qui ne se posait pas il y a 5, 10, 15, 20 ans
00:12:45 et qui est en train de revenir.
00:12:46 Et je vous vois faire une petite mou carrière,
00:12:49 mais je la comprends aisément.
00:12:51 Mais même les plus grands hommes de gauche,
00:12:53 les plus grands hommes ou les plus grandes femmes de gauche,
00:12:55 aujourd'hui, commencent à faire émerger cette question,
00:12:57 carrément, à vouloir réagir.
00:12:58 Karim, je vous entendrai juste ensuite.
00:13:00 - C'est une question qui est très forte,
00:13:01 mais c'est parce qu'il y a des individus
00:13:03 qui ne veulent pas qu'on puisse vivre ensemble.
00:13:06 C'est ça aussi.
00:13:07 Je pense que collectivement, on a cette aspiration.
00:13:09 Oui, on se dit en France, on veut vivre ensemble.
00:13:11 Mais je pense que certains individus radicalisés,
00:13:14 malheureusement, il y en a plus qu'on le souhaite,
00:13:17 ils font un travail de fond pour saper, justement,
00:13:20 ces efforts de vivre ensemble, pour gruger la République.
00:13:24 Je trouve que le pays, la France, est un pays magnifique.
00:13:27 On veut aller vers les valeurs, on veut aller vers l'égalité,
00:13:29 l'égalité homme-femme, l'émancipation,
00:13:31 la liberté, la connaissance.
00:13:33 Et au sein même du pays, je dirais même,
00:13:36 certaines personnes qui veulent gruger les fondations même
00:13:38 de ce qui rend possible cette liberté, cette fraternité.
00:13:41 Donc non, je pense que la trame de fond, en ce moment,
00:13:44 en France, malheureusement, il y a une petite trame de fond
00:13:47 qui est tragique, qui est dramatique.
00:13:49 Je pense que le travail doit se faire sur plusieurs fronts.
00:13:52 L'éducation nationale, c'est un travail de longue haleine
00:13:54 sur une génération.
00:13:55 - Si je me permets de vous couper, parce qu'il y a une dépêche
00:13:57 qui sort à 22h12, précisément, le ministre de l'Éducation nationale
00:14:01 qui annonce travailler à des mesures qui permettent
00:14:03 de sortir les élèves radicalisés des établissements scolaires
00:14:06 avec ses collègues de la justice et de l'intérieur.
00:14:07 Il dit "je vais travailler avec mon collègue de l'intérieur,
00:14:09 mon collègue de justice à des mesures qui nous permettent
00:14:11 de les sortir de nos établissements scolaires",
00:14:13 quand les personnels de l'éducation signalent des élèves
00:14:16 qui constituent potentiellement une menace.
00:14:18 On parlait de cette fermeté affichée par le ministre
00:14:21 de l'Éducation nationale et de façon transversale
00:14:26 avec d'autres ministres.
00:14:27 On en voit par cette dépêche et ces annonces ce soir
00:14:29 encore une illustration.
00:14:30 Vous vouliez conclure?
00:14:31 - Non, mais c'est ça.
00:14:32 Donc, il faut travailler sur plusieurs fronts.
00:14:33 L'éducation nationale, moi, je pense que c'est un chantier
00:14:35 sur une génération.
00:14:36 Mais oui, après, c'est sur différents plans.
00:14:39 On l'a vu, que ce soit avec la loi d'immigration,
00:14:41 que ce soit sur la transmission même de l'amour de la France,
00:14:44 de la connaissance de la France.
00:14:45 Et oui, une certaine résistance parce qu'il y a manifestement
00:14:48 quand même une peur quand on voit qu'on ne peut pas
00:14:50 encore aujourd'hui nommer, par exemple,
00:14:53 un collège Samuel Paty, quand on se disait
00:14:56 après l'assassinat sauvage de Samuel Paty
00:14:58 que ça allait être la dernière fois plus jamais.
00:15:00 - Ça fait trois ans que tout le monde dit que...
00:15:02 notamment les gens qui sont dans l'éducation nationale
00:15:05 disent qu'il y aura un autre Samuel Paty.
00:15:07 Malheureusement, c'est arrivé la semaine dernière.
00:15:09 - Et il y aura un autre Dominique Bernard.
00:15:10 - Il y aura peut-être, en effet, un autre Dominique Bernard,
00:15:13 même si chacun d'entre nous, évidemment,
00:15:14 espère tout à fait le contraire sur cette question
00:15:17 du vivre ensemble.
00:15:18 Car, M. Girardin, bien vous entendre.
00:15:19 Vous entendez qu'elle ressurgisse et que certains en doutent
00:15:23 de plus en plus de cette possibilité du vivre ensemble
00:15:26 qui nous réunit tous, normalement, depuis toujours.
00:15:29 - Je ne partage pas ces doutes.
00:15:31 Je ne partage pas ces doutes.
00:15:32 - Les différentes images, les différentes informations
00:15:34 depuis une dizaine de jours qui remontent en France
00:15:36 ne vous font pas douter de ça ?
00:15:37 - Non, non, sans nier le réel, je crois que nous tous,
00:15:41 Français, à un cours de foi sans distinction d'origine
00:15:43 ou de croyance, nous sommes plus forts
00:15:45 que ses ennemis de la République.
00:15:47 J'en suis intimement commun, que vous ne pouvez pas vous tromper.
00:15:49 - C'est très beau à entendre.
00:15:50 - C'est très beau à entendre, c'est très beau à entendre.
00:15:53 - Et on n'est pas là pour, j'allais dire, faire état
00:15:58 ni de nos états d'âme, ni de...
00:16:00 Moi, je vous dis ce que je pense et ce que je ressens
00:16:02 au plus près de ce que je vis sur le terrain.
00:16:05 Et il n'est pas question de nier les problèmes.
00:16:08 Il n'est pas question de ne pas faire face.
00:16:10 Encore une fois, je me plonge dans les ennemis de la République
00:16:13 et ils existent.
00:16:15 Mais je ne pense pas que ces derniers puissent
00:16:17 prendre le dessus sur notre volonté commune,
00:16:19 partagée à tous, 67 millions de Français aujourd'hui,
00:16:23 à vivre ensemble.
00:16:24 Et je pense que ces gens-là, il faut qu'on prenne les mesures
00:16:26 d'abord pour les identifier, ensuite pour les isoler.
00:16:29 - Vous faites très jure du moins.
00:16:30 - Il faut les sanctionner.
00:16:31 - Alors William et Yoann aussi, alors on va faire le devoir.
00:16:34 - On peut progresser à un portrait catastrophiste.
00:16:36 - Des interventions un peu concises, si vous pouvez,
00:16:38 chers amis, parce qu'on a beaucoup de choses à discuter.
00:16:40 - L'objectif, ce n'est pas de faire un constat catastrophique.
00:16:42 L'objectif, c'est de décréer le réel pour pouvoir y répondre
00:16:44 avec des solutions qui sont concrètes.
00:16:45 Aujourd'hui, est-ce que vous avez 67 millions de personnes
00:16:47 qui veulent vivre ensemble ?
00:16:48 Ce n'est pas le cas.
00:16:49 Vous avez des personnes qui veulent faire sécession
00:16:50 avec la République.
00:16:51 On parle de territoire perdu de la République.
00:16:52 Vous avez des endroits, vous avez des quartiers
00:16:54 où ce n'est pas la loi de la République qui s'applique,
00:16:55 mais des quartiers de la loi des gangs, etc.
00:16:57 On ne peut pas dire que ces gens-là veulent vivre côte à côte
00:16:59 avec l'ensemble des Français.
00:17:00 - Et dans ces quartiers où il y a la loi des gangs,
00:17:01 est-ce que les habitants sont pris en otage
00:17:03 ou est-ce qu'ils suivent les gangs ?
00:17:04 - Les habitants sont pris en otage.
00:17:05 Il y a une partie des gens qui veulent faire sécession contre nous.
00:17:10 Vous avez d'autres personnes, notamment dans certaines
00:17:12 communautés religieuses, qui pensent que la loi de la charia
00:17:14 est supérieure à la loi de la République.
00:17:15 Donc, est-ce qu'on peut mettre côte à côte ?
00:17:16 - Sur les 6 millions de musulmans, est-ce qu'ils sont majoritaires ?
00:17:18 - Non, mais auprès des moins de 35 ans, ils sont majoritaires.
00:17:23 À l'heure actuelle, selon l'IFOP, il y a 76 % des jeunes
00:17:25 de moins de 35 ans de confession musulmane
00:17:27 qui pensent que la loi de la charia est au-dessus
00:17:29 de la loi de la République.
00:17:30 - Je ne suis pas sûr, je ne crois pas.
00:17:31 - Non, mais vous avez donc un ensemble d'éléments qui disent
00:17:33 que vous êtes des personnes qui préfèrent vivre face à face,
00:17:35 qui veulent vivre contre le modèle français,
00:17:37 contre le modèle républicain, parce qu'ils haïssent
00:17:39 le modèle occidental, ils haïssent le modèle français
00:17:41 et ils veulent le détruire.
00:17:42 Et malheureusement, auprès de certaines personnes
00:17:43 qui restent minoritaires, on ne peut pas vivre côte à côte,
00:17:45 mais on doit combattre face à face, malheureusement.
00:17:47 - Kevin Bossuet et Yoann Usail.
00:17:49 - Écoutez, moi, je vais essayer de m'appuyer sur ce que je vois
00:17:51 sur le terrain, avec une montée d'une haine intra-
00:17:55 et intercommunautaire.
00:17:57 Moi, je remarque quand même depuis plusieurs années,
00:18:00 par exemple, le terme "juif" est devenu une insulte générique
00:18:03 et on insulte des gens qui ne sont pas juifs de "juifs".
00:18:07 Je vois également une montée de l'homophobie,
00:18:10 avec des adolescents qui le disent clairement,
00:18:13 "je ne veux pas avoir affaire à des homosexuels".
00:18:16 Pour moi, c'est impur, ce sont des malades mentaux.
00:18:20 Voilà les propos que j'entends, avec certaines personnes
00:18:25 qui nous racontent qu'ils détestent la France,
00:18:27 que la France est raciste, que la France est islamophobe,
00:18:30 que la République, c'est exactement la même chose.
00:18:33 - C'est un échec pour notre nation de ne pas avoir su
00:18:37 faire adhérer au récit national une partie de ceux que vous décrivez.
00:18:41 - Je ne dis pas que c'est un fait majoritaire,
00:18:43 mais c'est quelque chose qui existe.
00:18:44 Et encore une fois, moi, je n'en veux pas
00:18:47 à tous ces gens qui sont là-dedans.
00:18:49 Moi, j'en veux beaucoup à la France de ne pas avoir réussi
00:18:52 à affirmer ses valeurs, de ne pas avoir réussi
00:18:54 à être ferme là-dessus, parce que vous savez, sur la baïa,
00:18:57 quand Gabriel Attal a interdit la baïa au sein de la sphère scolaire,
00:19:01 on disait "personne ne va le respecter", mais non !
00:19:04 Quand la République est ferme, les gens respectent !
00:19:06 Et donc, à un moment, un peu de fermeté et de courage peut-être.
00:19:09 - Mais le vivre ensemble, je ne sais pas si ça se décrète,
00:19:11 justement, par des lois, par des mesures,
00:19:12 par des circulaires ou par des mesures de fermeté.
00:19:15 - Ça serait bien trop simple, et ça fait longtemps
00:19:17 qu'on aurait résolu le problème, mais simplement très rapidement,
00:19:19 parce que William T. a dit à peu près tout ce que je voulais dire,
00:19:22 et j'adhère complètement à ses propos.
00:19:24 - Vous n'avez plus qu'à signer aussi, tant qu'il est l'héner.
00:19:26 - Le problème principal de ce pays, c'est précisément
00:19:29 que sur les 67 millions de Français,
00:19:30 67 millions ne veulent pas vivre ensemble.
00:19:32 Il y a au moins plusieurs centaines de milliers de personnes
00:19:35 qui ne veulent pas faire nation pour reprendre une expression
00:19:38 chère au président de la République.
00:19:40 Et la question est précisément de savoir ce qu'on fait
00:19:42 de ces milliers, centaines de milliers de personnes
00:19:45 qui ont décidé d'engager, dans le meilleur des scénarios,
00:19:50 un bras de fer avec la France, et dans le pire des cas,
00:19:52 une guerre avec notre pays, alors même qu'ils sont
00:19:54 sur notre territoire.
00:19:55 - On va avancer un petit peu dans cette émission ce soir.
00:19:58 Il y a un grand sentiment d'inquiétude qui gagne ici, en France,
00:20:01 autour de la menace terroriste, de ces confrontations
00:20:05 entre ceux qui ont choisi leur camp.
00:20:07 D'un côté, la cause palestinienne est sous-jacente, évidemment,
00:20:11 à cette attaque du Hamas.
00:20:13 De l'autre, un soutien indéfectible à Israël.
00:20:16 Et dans ce contexte particulièrement angoissant
00:20:19 et anxiogène, cette enquête RTL que je voulais
00:20:21 vous relater, une grande part de la population
00:20:23 serait inquiète des répercussions du conflit en France
00:20:26 et notamment de la résurgence d'attentats islamistes
00:20:28 sur le territoire. 80% des Français sondés
00:20:31 pensent que des répercussions importantes vont toucher
00:20:33 le pays. C'est 8 Français sur 10.
00:20:35 Et pour 22% d'entre eux, les conséquences seront
00:20:38 très importantes. Il y a une grande inquiétude,
00:20:41 je ne sais pas si quelqu'un veut apporter un commentaire,
00:20:43 William, une grande inquiétude qui s'est installée
00:20:45 dans le pays. Les sondages le montrent.
00:20:47 Il y en a eu d'autres ces derniers jours.
00:20:48 Ça touche toutes les catégories de la population,
00:20:50 toutes les zones géographiques. Je termine avec
00:20:52 un dernier chiffre. 61% des parents d'élèves
00:20:55 craignent que leur établissement soit la cible d'une attaque
00:20:57 terroriste. Il y a une attente des Français,
00:20:59 une angoisse généralisée et un climat qui est
00:21:01 insupportable ces derniers temps.
00:21:02 Oui, je suis parfaitement d'accord avec cette étude.
00:21:04 On assiste à ce qu'appelle Gilles Kepel,
00:21:07 à un djihadisme d'atmosphère. C'est-à-dire que vous avez
00:21:08 un ensemble d'éléments qui est propice
00:21:10 à ce qu'une personne passe malheureusement à l'action.
00:21:13 Vous avez le conflit que vous avez cité entre Israël
00:21:15 et Palestine qui alimente des tensions et qui
00:21:17 font dire à des gens "on va commettre un attentat
00:21:19 en France parce que la France soutient Israël et donc
00:21:21 comme c'est un pays allié d'Israël, on va faire porter la menace
00:21:23 comme ce qui s'est passé dans les années 2015,
00:21:25 notamment parce que la France avait un rôle majeur
00:21:27 dans la destruction de Daesh. Vous avez un autre
00:21:29 élément aussi qu'on assiste avant le conflit,
00:21:31 c'est la question du port de la baïa. Comme la France
00:21:33 est l'un des seuls à porter un modèle laïque,
00:21:35 vous avez beaucoup de personnes de confession musulmane
00:21:37 qui sont plus proches de l'islam politique
00:21:39 que de la confession musulmane classique et donc du coup
00:21:41 qui se sentent outrés par la décision de la France
00:21:43 notamment de porter un certain type de valeur,
00:21:45 un certain type de modèle de société
00:21:47 qui peuvent agir contre la France.
00:21:49 La France agit également contre le terrorisme islamique
00:21:51 au Sahel et également
00:21:53 surtout au Sahel
00:21:55 et donc contre les groupes islamiques.
00:21:57 Vous avez un certain nombre de groupes qui peuvent demander
00:21:59 de passer à l'action et donc c'est un ensemble
00:22:01 de terreaux plus les JO 2024
00:22:03 et actuellement la Coupe du monde de rugby qui fait que vous avez
00:22:05 beaucoup de personnes qui peuvent passer à l'action.
00:22:07 Je comprends que beaucoup de nos compatriotes soient inquiets
00:22:09 dans la mesure où aucune action n'a été prise
00:22:11 depuis 2018 et depuis la mort
00:22:13 de Samuel Paty parce que dans la mesure
00:22:15 où on n'a pas pris de mesures en faveur de l'état d'urgence
00:22:17 on n'a pas pris de mesures pour lutter contre le totalitarisme islamique
00:22:19 on n'a pas pris de mesures pour fermer les associations
00:22:21 notamment qui forment un islam politique
00:22:23 et qui prône un certain nombre de valeurs.
00:22:25 Ça revient à la question de tout à l'heure, est-ce que les islamistes
00:22:27 ne sont pas en train de gagner cette guerre ?
00:22:29 Malheureusement, on a plutôt
00:22:31 quand Emmanuel Macron disait qu'on était de bon, on est plutôt
00:22:33 à genoux sur cette question malheureusement.
00:22:35 Et dans ce contexte, l'inquiétude est alimentée par
00:22:37 vous l'avez tous suivi et peut-être
00:22:39 vécu individuellement, les alertes à la bombe
00:22:41 qui se multiplient ces derniers jours
00:22:43 les attaques qui ont coutivé la vie à Dominique Bernard
00:22:45 le château de Versailles par exemple
00:22:47 a dû être évacué une quatrième
00:22:49 fois depuis une semaine
00:22:51 aujourd'hui
00:22:53 le monument français a de nouveau
00:22:55 été évacué
00:22:57 et puis on a onze aéroports
00:22:59 enfin seize aéroports qui ont reçu de nouvelles
00:23:01 menaces et à minima, onze d'entre eux
00:23:03 qui ont procédé à des évacuations
00:23:05 le ministre Darmanin
00:23:07 qui a commenté cette actualité alors qu'on voit
00:23:09 les différentes zones où les aéroports ont été
00:23:11 évacués aujourd'hui, c'est vraiment
00:23:13 partout en France. Écoutez Gérald Darmanin
00:23:15 tout à l'heure.
00:23:17 Alors il y a eu 18 interpellations
00:23:19 par les services de police depuis
00:23:21 les 48 dernières heures
00:23:23 essentiellement des mineurs. Le dysfonctionnement
00:23:25 général que font naître
00:23:27 ces faux appels à la bombe
00:23:29 d'alerte à la bombe, pardon,
00:23:31 dans les écoles, dans les aéroports, dans les musées
00:23:33 désorganise nos services de sécurité bien
00:23:35 évidemment et empêche la société de fonctionner.
00:23:37 18 interpellations lors des
00:23:39 48 dernières heures, essentiellement des mineurs
00:23:41 dit ce soir le ministre.
00:23:43 Pour l'instant Karim, c'est vrai qu'on n'a aucun exemple
00:23:45 de sanctions
00:23:47 qui nous permettraient de
00:23:49 dire "oui ça peut coûter cher
00:23:51 et regardez c'est un avertissement
00:23:53 on verra si la plus grande sévérité
00:23:55 est appliquée autour notamment de ces 18 interpellations
00:23:57 mais pour l'instant il y a surtout une grande impunité
00:23:59 et des idiots
00:24:01 je ne sais pas comment on peut les appeler
00:24:03 qui sèment la terreur un petit peu partout en France
00:24:05 jusqu'au jour où ce sera vrai.
00:24:07 C'est ça qui est terrible. Il est là le problème.
00:24:09 C'est qu'on ne peut pas considérer aujourd'hui
00:24:11 que ce sont tous des appels
00:24:13 émanant d'idiots
00:24:15 et donc pour s'en assurer
00:24:17 on est obligé de déployer
00:24:19 des moyens avec nos services
00:24:21 que l'on occupe du coup sur ce front-là
00:24:23 et que l'on
00:24:25 n'empêche de pouvoir
00:24:27 travailler sur d'autres sujets liés à la
00:24:29 sécurité dans le pays.
00:24:31 C'est gravissime ces alertes à la bombe parce que
00:24:33 ils créent une forme de psychose aussi.
00:24:35 Quand vous êtes dans une gare ou un aéroport
00:24:37 et que vous voyez qu'il y a un cordon
00:24:39 de sécurité et qu'on vous dit qu'il faut quitter l'aéroport
00:24:41 je ne sais pas si on se rend
00:24:43 compte de ce que ça crée comme émotions
00:24:45 chez des français qui sont déjà
00:24:47 je dirais fragilisés sur le plan émotionnel.
00:24:49 Dans un monument comme ça vous avez des familles
00:24:51 avec des enfants. C'est pour ça que
00:24:53 quand on met la main sur ce genre d'individus
00:24:55 qu'il y ait une organisation potentielle derrière
00:24:57 ou pas, il faut dire quand même que nos services font un travail
00:24:59 exceptionnel, de jouer des attentats
00:25:01 en permanence. Je veux dire qu'il faut
00:25:03 un travail dans l'ombre. On n'en parle pas beaucoup de ces femmes
00:25:05 et ces hommes que défendant notre
00:25:07 sûreté nationale. Mais la réalité
00:25:09 c'est que même si c'est un appel
00:25:11 qui n'est pas corrélé
00:25:13 d'une organisation ou d'une
00:25:15 action potentielle, il faut
00:25:17 qu'il y ait une sanction ferme et forte qui tombe.
00:25:19 Il faut qu'on le fasse savoir. Il ne faut pas
00:25:21 qu'on laisse ces gens s'amuser à nous
00:25:23 terroriser ne serait-ce que psychologiquement
00:25:25 par ce genre d'attentat. Ils nous font courir un risque
00:25:27 et pour l'instant on attend de voir les
00:25:29 sanctions. En effet il faudrait être très attentif.
00:25:31 Alors il y a beaucoup de mineurs, dit le
00:25:33 ministre de l'Intérieur, donc je ne sais pas à quel point
00:25:35 on peut faire un exemple avec des
00:25:37 personnes mineures, mais c'est vrai que si on
00:25:39 condamnait, ça dissuaderait. Et en
00:25:41 même temps, ce que l'on voit
00:25:43 c'est que la peur du gendarme, la peur de la
00:25:45 peine, ne fait plus du tout l'effet
00:25:47 qu'elle pouvait faire auparavant. Sinon, il n'y aurait pas
00:25:49 cette multiplication d'actes. Non mais sincèrement
00:25:51 si on tape fort, je pense
00:25:53 que ça dissuadera n'importe qui
00:25:55 de faire ce genre de choses. Parce que ceux
00:25:57 qui font ça sont finalement les alliés
00:25:59 des terroristes. Parce qu'ils contribuent
00:26:01 à terroriser la population.
00:26:03 Moi à chaque fois, par exemple le château de Versailles
00:26:05 qui a été évacué, je reçois
00:26:07 plein de messages de mes amis qui disent "Regarde,
00:26:09 il y a un attentat à Versailles, regarde,
00:26:11 il y a un attentat au musée du Louvre, regarde,
00:26:13 il y a un attentat dans une gare" et forcément
00:26:15 ça crée une forme de psychose. J'ai
00:26:17 encore pris le métro pour venir
00:26:19 et je vois que les gens ne sont
00:26:21 pas normaux. Ils regardent derrière
00:26:23 eux, ils font attention à qui rentre,
00:26:25 on sent qu'ils ne sont pas sereins
00:26:27 et ça, c'est
00:26:29 le but des terroristes. Qu'on ne
00:26:31 ne vive pas comme si on était
00:26:33 en paix. Qu'on a peur, qu'on regarde
00:26:35 l'autre avec un peu en chien de faïence
00:26:37 en disant "il peut potentiellement
00:26:39 sortir un couteau et nous atteindre" et on
00:26:41 arrive dans une société de l'un
00:26:43 contre l'autre, de la division
00:26:45 et c'est le but en effet
00:26:47 des terroristes et c'est ce qu'essayent de faire
00:26:49 d'ailleurs au Proche-Orient, le Ramas.
00:26:51 Il y a encore des
00:26:53 quelques commentaires de Gabriel
00:26:55 Attal qui s'expriment ce soir, qui
00:26:57 nous reviennent et justement concernant ces alertes
00:26:59 à la bombe, celles qui sont signalées dans les établissements,
00:27:01 il dit "on a déjà interpellé
00:27:03 des élèves de 11, 12, 13, 14
00:27:05 ou 15 ans et quelques majeurs".
00:27:07 Rendez-vous compte,
00:27:09 c'est tellement simple de déclencher une alerte
00:27:11 à la bombe. Vous allez sur Internet, sur
00:27:13 le chat de la gendarmerie ou de la police
00:27:15 nationale et vous dites "j'ai déposé une bombe
00:27:17 à tel endroit". De le faire facilement c'est une chose,
00:27:19 mais de ne pas avoir peur de le faire en toute impunité
00:27:21 c'en est une autre. Je ne sais pas
00:27:23 si à 11, 12 ans j'aurais osé faire un truc comme ça
00:27:25 en me disant "la police, mes parents,
00:27:27 qu'est-ce qui va m'arriver ?" Ces gamins, effectivement,
00:27:29 ne se rendent pas compte
00:27:31 des conséquences que ça peut avoir.
00:27:33 Ils imaginent sans doute que ça va leur permettre
00:27:35 de manquer une demi-journée d'école
00:27:37 ou que ça va les faire rire avec leurs camarades, je n'en sais rien.
00:27:39 Je ne suis pas certain
00:27:41 que tous, en tout cas, il y a une partie de petits
00:27:43 plaisantins qui ne se rendent pas compte
00:27:45 des conséquences que ça génère.
00:27:47 Une autre partie, effectivement, le font
00:27:49 dans un but complètement différent.
00:27:51 Néanmoins, quand on est mineur,
00:27:53 quand on a 11 ans, quelle que soit son intention,
00:27:55 même si on a pleinement conscience de ce qu'on fait,
00:27:57 on ne peut pas être condamné, c'est impossible.
00:27:59 La puissance publique,
00:28:01 j'ai envie de dire, a perdu le respect
00:28:03 d'une manière un peu plus globale,
00:28:05 le respect qui devrait s'imposer
00:28:07 et qui de plus en plus...
00:28:09 Finalement, il y a des gens qui s'amusent de plus en plus
00:28:11 à dépasser les bornes parce qu'il y a plus ce respect
00:28:13 des institutions, de la puissance publique
00:28:15 comme je disais il y a un instant. Il faut un retour de la peur
00:28:17 pour la peur de commettre le pire
00:28:19 parce qu'on sait qu'on va être attrapé et qu'on risque...
00:28:21 Il y a deux questions que vous posez.
00:28:23 La première, c'est que des personnes agissent
00:28:25 sans avoir peur des conséquences.
00:28:27 C'est ce qu'on appelle la culture d'irresponsabilité.
00:28:29 C'est-à-dire que vous faites un acte et vous dites "Ce n'est pas grave,
00:28:31 je peux faire ce que je veux, je réagis par émotion,
00:28:33 de toute façon, il n'y aura pas de conséquences à ce que je fais."
00:28:35 Ce qui compte, c'est ce que je pense sur le moment, mon émotion personnelle,
00:28:37 qu'importe les actes, qu'importe les violences,
00:28:39 qu'importe les dégâts que je causerais, qu'importe les peurs que je causerais,
00:28:41 ce n'est pas grave, ce qui compte, c'est mon intention personnelle, à moi,
00:28:43 et ma volonté de me faire plaisir.
00:28:45 Et ça, je pense qu'il faut y répondre très clairement.
00:28:47 C'est-à-dire que les personnes qui sont mineures
00:28:49 et qui ont causé des alertes à la bombe
00:28:51 de manière frauduleuse et de manière mal intentionnée,
00:28:53 c'est très simple, on fout des contraventions
00:28:55 et si par cas, eux ne peuvent pas payer, évidemment,
00:28:57 ce seront les parents qui vont payer.
00:28:59 - Un gamin de 11 ans qui va payer...
00:29:01 - Et on saisit les aides sociales en cas de besoin.
00:29:03 - Parce que les peines, c'est des dizaines de milliers d'euros d'amende.
00:29:05 - Il faut le faire. Et comme ça, je pense que vous verrez,
00:29:07 il y aura beaucoup moins d'enfants qui seront tentés.
00:29:09 Moi, je pense qu'il y a un élément qui est beaucoup plus grave,
00:29:11 par contre, c'est ce que dit Kevin, moi, je partage son avis,
00:29:13 c'est que vous avez beaucoup de jeunes, je pense,
00:29:15 qui, de manière implicite,
00:29:17 participent de manière complice au terrorisme
00:29:19 pour vouloir instaurer une terreur en France
00:29:21 et pour vouloir instaurer une psychose.
00:29:23 Je pense que ça fait plaisir à certains jeunes.
00:29:25 - Les ennemis de l'intérieur. - Les ennemis de l'intérieur qui se disent
00:29:27 que c'est bien que certains "baptou" flippent
00:29:29 à l'idée d'aller au château de Versailles.
00:29:31 - Les "baptou", c'est les blancs pour certains.
00:29:33 - Exactement. - D'ailleurs, regardez, Julien,
00:29:35 c'est le château de Versailles qui est visé,
00:29:37 c'est le Louvre, des symboles
00:29:39 importants de notre histoire, comme le terroriste
00:29:41 d'Arras visait un professeur d'histoire.
00:29:43 Donc, il y a un reniement
00:29:45 véritablement de notre histoire, de notre culture,
00:29:47 de notre civilisation derrière ça.
00:29:49 - Il faut se rendre compte, par exemple, j'ai noté
00:29:51 qu'hier, le commissariat du 20e arrondissement
00:29:53 de Paris a reçu un appel pour une attaque
00:29:55 à la machette, qui était
00:29:57 totalement fausse.
00:29:59 Vous imaginez la panique qu'on appelle le commissariat
00:30:01 en disant qu'il y a quelqu'un qui est rentré
00:30:03 dans un établissement avec une machette qui veut détruire
00:30:05 tout Sidia sur son passage. Vous imaginez
00:30:07 la panique dans le commissariat, les effectifs de police
00:30:09 le branlent bas de combat. Enfin, c'est fou.
00:30:11 - Si on est franc, on a l'impression de revivre
00:30:13 ce qu'on vivait en 2015, malheureusement,
00:30:15 avec une psycho généralisée, où vous avez
00:30:17 quand même certaines personnes, comme le dit Kevin,
00:30:19 moi j'ai eu le même partage de sentiments,
00:30:21 qui ont peur de prendre le métro, qui ont peur d'aller dans certains
00:30:23 endroits, malheureusement, et on peut se dire
00:30:25 que malgré tout, huit ans plus tard, c'est quand même triste
00:30:27 d'en arriver là, alors que la France a payé le prix
00:30:29 du sang, a détruit une organisation terroriste, a envoyé
00:30:31 des troupes, a démoli Ardèche, a apporté
00:30:33 la paix en Afrique, et malheureusement, on peut se dire qu'on a peut-être
00:30:35 fait tout ça, malheureusement, pour rien.
00:30:37 - Vous allez réagir, juste quelques
00:30:39 touristes ou visiteurs qui étaient à Versailles
00:30:41 aujourd'hui et qui ont subi cette évacuation,
00:30:43 cette alerte à la bombe.
00:30:45 - Nous étions à l'intérieur,
00:30:47 quand l'alarme s'est déclenchée
00:30:49 et le personnel de sécurité est
00:30:51 arrivé pour nous demander d'évacuer.
00:30:53 - ...say to us we have to go outside.
00:30:55 - J'ai trouvé que
00:30:57 le personnel était très calme,
00:30:59 nous avons sorti tranquillement
00:31:01 et tous les gens ont fait pareil.
00:31:03 Ils ont sorti
00:31:05 lentement et on a
00:31:07 donné des directions simples
00:31:09 pour sortir et
00:31:11 ça s'est fait dans le calme.
00:31:13 - Un homme est arrivé, nous a demandé d'évacuer.
00:31:15 Il parlait français, donc nous n'avons pas compris
00:31:17 tout de suite, mais en voyant les autres visiteurs
00:31:19 sortir, on a suivi et tout le monde est sorti
00:31:21 très calmement.
00:31:23 - On a vraiment l'impression, et on dirait un dernier mot
00:31:25 avec vous, carrément, que la mesure de ce qui est en train
00:31:27 de nous arriver n'a jamais vraiment été prise.
00:31:29 - Je ne sais pas, mais moi, quand je regarde
00:31:31 ces images, je me dis que c'est vraiment
00:31:33 la société dans laquelle on a envie
00:31:35 de vivre, cette société de terreur,
00:31:37 cette société de peur.
00:31:39 J'ai vraiment une profonde tristesse
00:31:41 quand je vois ça et même de la colère
00:31:43 parce que oui, il y a une partie
00:31:45 effectivement, comme on disait, des petits
00:31:47 plaisantins, des jeunes. Je pense qu'il faut
00:31:49 quand même envoyer le signal qu'il y a des conséquences
00:31:51 à ça. J'espère, comme on le disait tout à l'heure,
00:31:53 qu'on va pouvoir savoir
00:31:55 exactement qui se trouve derrière
00:31:57 ces appels ou ces messages anonymes.
00:31:59 Ça va prendre un effet d'exemplarité,
00:32:01 si vous voulez, parce qu'il y a quand même
00:32:03 cet effet de mimétisme. Si on sent que
00:32:05 finalement, il n'y a pas de conséquences,
00:32:07 pour ces plaisantins, ces jeunes...
00:32:09 - Bien sûr, c'est ce qui est en train de se passer.
00:32:11 - Voilà. Cela dit, pour les autres qui veulent instaurer
00:32:13 ce climat de déstabilisation dans nos États,
00:32:15 je pense qu'on touche quand même au cœur,
00:32:17 on tient compte des événements à l'international,
00:32:19 on prend prétexte de ces événements
00:32:21 à l'international. On peut penser à ce qui se passe
00:32:23 évidemment en Israël versus le Hamas.
00:32:25 Et vraiment, donc,
00:32:27 on vise cette fameuse contagion
00:32:29 du conflit un peu partout. C'est ce à quoi
00:32:31 on assiste, avec des conséquences
00:32:33 assez dramatiques. Donc non, je pense que
00:32:35 c'est une période, j'ose espérer,
00:32:37 qu'elle ne durera pas longtemps,
00:32:39 mais c'est une période plutôt anxiogène,
00:32:41 assez pénible, en fait, pour les Français.
00:32:43 - Autre sujet. Dans quelques minutes, on parlera
00:32:45 de l'ex-star de l'équipe de France,
00:32:47 Karim Benzema, qui est au cœur d'un feuilleton
00:32:49 polémique depuis trois jours
00:32:51 assez incroyable.
00:32:53 Et Gérald Darmanin, qui lui a répondu encore
00:32:55 ce soir, vous l'entendrez
00:32:57 dans un instant. Mais
00:32:59 le groupe politique qui fait la une
00:33:01 également, et qui fait parler de lui
00:33:03 de manière plutôt négative ces
00:33:05 derniers temps, et surtout depuis cette offensive
00:33:07 terroriste menée par le Hamas
00:33:09 le 7 octobre dernier, c'est LFI.
00:33:11 Et vous l'y avez encore une fois à revenir sur LFI
00:33:13 avec nous, Yves Anuzay, ce soir, parce que Jean-Luc
00:33:15 Mélenchon, c'est vrai, accumule les déclarations
00:33:17 assez scandaleuses depuis les attaques
00:33:19 du Hamas, et malgré les condamnations
00:33:21 unanimes de la classe politique,
00:33:23 il ne change pas de ligne d'un iota,
00:33:25 au point qu'une question se pose désormais.
00:33:27 Jean-Luc Mélenchon est-il
00:33:29 toujours fréquentable ? - Oui, Jean-Luc Mélenchon
00:33:31 est l'allié objectif de l'islamisme.
00:33:33 Selon Laurent Wauquiez, il s'est exclu du champ
00:33:35 républicain. Selon Elisabeth Borne,
00:33:37 Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis sont
00:33:39 les alliés du Hamas, affirme même Marine
00:33:41 Le Pen. Alors c'est vrai que les prises de position
00:33:43 du leader de l'extrême-gauche ont même
00:33:45 indigné ses alliés verts, communistes,
00:33:47 socialistes, à quel point que la
00:33:49 NUPS n'a plus d'avenir si Jean-Luc Mélenchon
00:33:51 ne se met pas en retrait. Alors
00:33:53 pour répondre à votre question, Julien,
00:33:55 non, Jean-Luc Mélenchon n'est plus
00:33:57 fréquentable. Il était tant grand temps
00:33:59 que la gauche s'en rende compte. Olivier Faure,
00:34:01 le numéro 1 du PS, est désormais
00:34:03 catégorique. Jean-Luc Mélenchon ne peut
00:34:05 plus être celui qui incarne l'ensemble
00:34:07 de la gauche et de l'écologie.
00:34:09 Pour le dire de manière un peu
00:34:11 moins diplomatique, il est temps que Jean-Luc Mélenchon
00:34:13 prenne sa retraite. Pour Fabien Roussel,
00:34:15 à la tête du Parti Communiste, Jean-Luc Mélenchon
00:34:17 ne peut plus être
00:34:19 un interlocuteur crédible. Alors, Jean-Luc
00:34:21 Mélenchon, qui n'a cessé de diviser
00:34:23 volontairement, de provoquer volontairement,
00:34:25 est désormais isolé
00:34:27 au sein même de la France Insoumise. Les fractures
00:34:29 semblent béantes. François Ruffin
00:34:31 s'est désolidarisé des propos de Jean-Luc Mélenchon
00:34:33 et aujourd'hui, Clémentine Autain,
00:34:35 pourtant député LFI, dit avoir
00:34:37 honte de la France Insoumise.
00:34:39 Écoutez, pour l'instant, je constate
00:34:41 qu'il y a un problème global dans la NUPES,
00:34:43 qu'elle est en voie d'implosion.
00:34:45 Et je pense
00:34:47 que ce spectacle que nous donnons
00:34:49 à voir est pathétique et
00:34:51 absolument pas à la hauteur de nos responsabilités.
00:34:53 Donc moi, j'ai d'abord mal à ma gauche,
00:34:55 je vous le dis franchement. Et notre responsabilité,
00:34:57 c'est d'être à la hauteur.
00:34:59 Vous voyez ce que je veux dire ? On est dans un moment où
00:35:01 la bascule peut être terriblement dangereuse
00:35:03 pour nos concitoyens. Et nous, je vous le dis
00:35:05 franchement, nous ne sommes pas à la hauteur.
00:35:07 Alors certes, Clémentine Autain, tout comme
00:35:09 François Ruffin, d'ailleurs, était déjà
00:35:11 considéré comme des frondeurs au sein de la
00:35:13 France Insoumise. Mais cette fois, un cap
00:35:15 a été franchi. Clémentine Autain le reconnaît.
00:35:17 Elle l'écrit d'ailleurs aujourd'hui sur son blog.
00:35:19 La France Insoumise est en train
00:35:21 de devenir infréquentable.
00:35:23 Car oui, un cordon sanitaire
00:35:25 est en train de se mettre en place autour
00:35:27 de cette extrême gauche qui n'est plus républicaine
00:35:29 depuis longtemps, mais qui est
00:35:31 même devenue aujourd'hui un danger
00:35:33 pour notre pays. - J'ai honte de nous.
00:35:35 La France Insoumise est en train de devenir infréquentable.
00:35:37 Car il me serait bien mieux votar
00:35:39 que jamais. Donc Clémentine Autain.
00:35:41 - Jean-Luc Mélenchon
00:35:43 ne faisait déjà pas l'unanimité au sein de la
00:35:45 NUPES ces derniers semaines,
00:35:47 voire ces derniers mois. Et là, c'est au sein de la
00:35:49 France Insoumise carrément que la crise explose
00:35:51 avec des voix qui s'élèvent
00:35:53 contre, j'allais dire,
00:35:55 à la fois le contenu
00:35:57 de ce qu'il peut exprimer,
00:35:59 mais aussi la manière dont il le fait.
00:36:01 Et
00:36:03 Jean-Luc Mélenchon, je crois que c'est
00:36:05 la fin d'un cycle politique le concernant,
00:36:07 avec la volonté derrière,
00:36:09 donc d'une nouvelle génération, à reprendre
00:36:11 un peu son destin en main, donc au sein de la
00:36:13 France Insoumise. - Il reste omniprésent
00:36:15 autant au sein
00:36:17 de l'LFI. Il est le maître à penser
00:36:19 aujourd'hui incontestable
00:36:21 de la France Insoumise. Ça n'a pas changé d'un iota
00:36:23 depuis la création
00:36:25 de l'LFI. Je regarde sous le contrôle
00:36:27 de Johan,
00:36:29 mais son influence n'est pas
00:36:31 descendue. - La différence,
00:36:33 pour rejoindre Karim, c'est qu'aujourd'hui, il y a un groupe
00:36:35 d'une petite quinzaine de frondeurs
00:36:37 au sein de ce groupe de la France Insoumise
00:36:39 qui sont en train de faire entendre
00:36:41 leur voix. Alors généralement, quand il y avait un
00:36:43 ou deux frondeurs,
00:36:45 des voix dissonantes, Jean-Luc Mélenchon,
00:36:47 il les mettait dehors et
00:36:49 les excluait du groupe ou du parti, etc.
00:36:51 Seulement là, ce sont des personnalités qui sont très
00:36:53 médiatiques, Raquel Guerrido également, Alexis Corbière,
00:36:55 etc. - Qui reste le plus fidèle, le plus proche
00:36:57 aujourd'hui ? - Ceux qui sont à la tête
00:36:59 de toutes les instances, c'est-à-dire Manuel Bompard,
00:37:01 le coordinateur, Mathilde Panot qui est à la tête du groupe.
00:37:03 En fait, Jean-Luc Mélenchon a vraiment
00:37:05 verrouillé le parti, ce n'est pas vraiment un parti,
00:37:07 mais il a verrouillé toute cette organisation pour faire
00:37:09 en sorte qu'il soit intouchable et les
00:37:11 frondeurs, effectivement, eux, n'ont pas les clés
00:37:13 du parti, ils n'ont pas de pouvoir en réalité.
00:37:15 - On a l'impression, William T, qu'il est
00:37:17 désormais quasiment prisonnier de son
00:37:19 idéologie, qu'il est incapable d'en sortir
00:37:21 malgré le bon sens
00:37:23 qui nous frappe tous aux yeux.
00:37:25 - Je trouve que Jean-Luc Mélenchon applique la même
00:37:27 tactique que Jean-Marie Le Pen dans les années 70-80,
00:37:29 en train de devenir infréquentable et on est en train d'avoir
00:37:31 un cordon sanitaire autour de lui parce que
00:37:33 ses prises de position font que de plus en
00:37:35 plus il apparaît comme un ennemi de la France, dans
00:37:37 la mesure où il attise la haine de la France à l'étranger.
00:37:39 Quand il prend des prises de position
00:37:41 contre la France, il alimente la haine de la France
00:37:43 de la part de certains pays du Maghreb et du Moyen-Orient.
00:37:45 Et ensuite, après, il alimente une haine...
00:37:47 - Ce qui se passe depuis le 7 octobre, c'est la séquence
00:37:49 de trop ? - C'est la séquence de trop dans la mesure où
00:37:51 en fait, il alimente une haine supplémentaire
00:37:53 en France contre les institutions
00:37:55 françaises, contre la République française
00:37:57 et Jean-Luc Mélenchon est implicitement
00:37:59 en train de devenir ce qu'il a critiqué
00:38:01 il y a 20 ans, lorsqu'il disait "bouchez-vous
00:38:03 le nez mais votez Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen".
00:38:05 Aujourd'hui, c'est lui, le Jean-Marie Le Pen du XXIème
00:38:07 siècle, c'est lui qui est infréquentable et c'est aujourd'hui qu'il se met
00:38:09 en dehors de l'arc républicain. Mais malgré tout,
00:38:11 seulement, moi je dois apporter
00:38:13 un minimum de nuance à ce que je viens de dire,
00:38:15 c'est que malheureusement, stratégiquement
00:38:17 et politiquement, je pense que sa stratégie
00:38:19 va marcher dans la mesure où il est vraisemblable
00:38:21 selon les calculs qu'on mène
00:38:23 que Jean-Luc Mélenchon soit au second tour
00:38:25 de la prochaine élection présidentielle et je vais expliquer pourquoi
00:38:27 parce que ça apparaît comme pas forcément
00:38:29 évident pour une grande partie des personnes qui nous écoutent.
00:38:31 En fait, la gauche, aujourd'hui
00:38:33 pèse 30 à 35% des électeurs.
00:38:35 Ce qu'on voit
00:38:37 en 2017 et 2022, c'est qu'il y a
00:38:39 ce qu'on appelle un vote utile en faveur de la gauche
00:38:41 et moi je pense que la tactique de Mélenchon est très simple
00:38:43 c'est qu'il se dit "mon but c'est d'avoir le bloc
00:38:45 le plus haut au premier tour pour
00:38:47 à la fin attirer un vote utile du Parti Socialiste
00:38:49 d'Europe Écologie-Les Verts pour accéder au second
00:38:51 tour et pour affronter Marine Le Pen
00:38:53 afin d'espérer gagner l'élection présidentielle.
00:38:55 Et malheureusement, c'est en train de marcher
00:38:57 parce que dans la mesure où c'est ce qui s'est passé
00:38:59 lors de la dernière élection présidentielle, il est passé de 13 à 22%
00:39:01 dans les dernières semaines.
00:39:03 Et en plus, il n'y a personne capable de le contester à gauche
00:39:05 c'est-à-dire que ni Ruffin, ni Corbière
00:39:07 ni Olivier Faure, ni Sandrine Ousso
00:39:09 ne sont en mesure de contester le leadership de Jean-Luc Mélenchon
00:39:11 et je pense que beaucoup de personnes de gauche le pensent
00:39:13 parce qu'on est dans la mesure où c'est le plus talentueux, c'est le plus charismatique
00:39:15 malheureusement, même si c'est au service du néologique et néfaste.
00:39:17 - Caribe, j'ai vu un regard un peu affligé, j'ai mal interprété ?
00:39:21 - Non, non, je ne partage pas cette analyse du tout.
00:39:23 - Pourquoi ?
00:39:25 - Parce que je pense qu'il y a aujourd'hui des dissensions
00:39:27 qui sont irréversibles à gauche
00:39:29 et qui ne se mettront pas derrière Mélenchon.
00:39:31 D'ailleurs, au niveau des européennes,
00:39:33 il n'y aura pas de bloc derrière la France Insoumise
00:39:35 ni derrière le candidat que Mélenchon
00:39:37 aurait potentiellement pu choisir.
00:39:39 Donc ça va continuer derrière.
00:39:41 Il va y avoir une volonté de leadership de cette nouvelle génération.
00:39:43 Je pense qu'il y aura une scission qui sera officielle
00:39:45 donc après les européennes.
00:39:47 - De la NUPES, hein ?
00:39:49 - Oui, mais même ce qu'on disait avec Johan,
00:39:51 quand vous avez Ruffin, quand vous avez Clémentine Autain,
00:39:53 quand vous avez Alexis Corbière,
00:39:55 qui sont quand même des personnalités médiatiques, pardonnez-moi,
00:39:57 s'ils n'ont pas d'appareil aujourd'hui, ils vont créer un véhicule
00:39:59 qui va être un véhicule à côté de la France Insoumise.
00:40:01 Et je pense qu'il y a une volonté
00:40:03 chez certaines figures de la jeune génération
00:40:07 à incarner une gauche plus républicaine.
00:40:09 Il y a cette volonté.
00:40:11 Parce qu'ils sentent bien, ils perçoivent bien
00:40:13 les mots de Clémentine Autain aujourd'hui.
00:40:15 - Les gens de gauche aujourd'hui,
00:40:17 qui ont une sensibilité républicaine, sont orphelins.
00:40:21 Et là, il y a un espace à occuper.
00:40:23 - On va en parler après la pause, très longuement.
00:40:25 On entendra, je vous le disais, Gérald Darmanin,
00:40:27 on entendra l'avocate Karim Benzema
00:40:29 autour de cette énorme polémique lancée lundi
00:40:31 sur le plateau de Pascal Praud
00:40:33 autour des prétendus liens notoires
00:40:35 entre Karim Benzema et les frères musulmans.
00:40:37 Qui est volé, a volé au secours
00:40:39 de Karim Benzema aujourd'hui ?
00:40:41 - C'est Jean-Luc Mélenchon, bien sûr,
00:40:43 qui tweet "Bonjour M. Benzema,
00:40:45 je ne vous connais pas et je ne sais rien du foot
00:40:47 mais le gouvernement et ses amis ont choisi
00:40:49 de vous diaboliser. Ils vous traitent de français de papier
00:40:51 avec de tels ennemis qui parlent
00:40:53 avec de tels mots. Vous devez être une personne remarquable
00:40:55 sans haine ethnique ou religieuse.
00:40:57 Petit-fils de gens traités, eux aussi,
00:40:59 de français de papier par les pétainistes
00:41:01 qui retiraient leur papier à ceux qui étaient français
00:41:03 depuis moins de dix ans. Je sais que la France
00:41:05 appartient à tous ceux qui la choisissent.
00:41:07 Ceux qui nous insultent ne la méritent pas.
00:41:09 C'est toujours le même mécanisme
00:41:11 à élifier pour Jean-Luc Mélenchon.
00:41:13 - Oui, c'est du populisme banne gamme,
00:41:15 c'est du populisme putride,
00:41:17 c'est du populisme d'extrême-gauche.
00:41:19 Tout simplement, quel est le modèle de Jean-Luc Mélenchon ?
00:41:21 Le modèle de Mélenchon,
00:41:23 c'est Corbyn. Vous savez,
00:41:25 c'est ce socialiste anglais
00:41:27 qui était très proche du Ramas,
00:41:29 qui a diffusé
00:41:31 dans la société anglaise
00:41:33 de l'antisémitisme en se couvrant
00:41:35 derrière l'antisionisme.
00:41:37 En tout cas, il a été reçu
00:41:39 avec un tapis rouge par
00:41:41 des leaders de la France insoumise.
00:41:43 Et vous voyez ce qui est
00:41:45 dramatique ? C'est qu'avec, par exemple,
00:41:47 Manab Obono, qui nous parle du Ramas
00:41:49 comme étant une force de résistance
00:41:51 palestinienne, c'est quoi la conséquence ?
00:41:53 Que les gens ne fassent plus la différence
00:41:55 entre une organisation terroriste
00:41:57 et le sort, finalement, du peuple
00:41:59 palestinien. Et qu'est-ce que c'est
00:42:01 que le conflit israélo-palestinien pour
00:42:03 beaucoup de musulmans ? C'est le symbole
00:42:05 d'une persécution
00:42:07 des musulmans au niveau mondial.
00:42:09 Et là, on parle de l'extrême-gauche. Mais quand vous avez
00:42:11 Mme Hidalgo, au cours de l'élection
00:42:13 présidentielle, qui compare le sort
00:42:15 des musulmans aujourd'hui en France
00:42:17 aux victimes de la Shoah,
00:42:19 elle participe aussi à cela.
00:42:21 Donc il y a un rapport en vigueur de toute la gauche.
00:42:23 Mais c'est le sujet,
00:42:25 Julien. Quand vous avez M. Jadot
00:42:27 qui traite Éric Zemmour de juif
00:42:29 de service, il y a bien un rapport spécial
00:42:31 quand même avec les juifs. Lisez
00:42:33 les auteurs Marx, Proudhon.
00:42:35 On sent bien qu'il y a un problème avec les juifs.
00:42:37 C'est la gauche française qui a un problème avec
00:42:39 les juifs. Enfin, une partie de la gauche.
00:42:41 Mais il faut le dire aussi.
00:42:43 Il comprend mieux la victime qui est Karine Metzema
00:42:45 que personne d'autre, Jean-Luc Mélenchon.
00:42:47 Comment vous interprétez ça ?
00:42:49 Si vous me permettez, moi j'ai pas envie de commenter Jean-Luc Mélenchon.
00:42:51 J'ai envie de commenter Darmanin qui...
00:42:53 Ça c'est juste après la pub. Il nous reste 3 minutes
00:42:55 avant la pub. Alors je le commenterai après.
00:42:57 William Tay. Pourquoi... Juste, alors je m'arrête
00:42:59 une demi-seconde. Je ne force pas la main à Karim.
00:43:01 Pourquoi vous ne voulez pas commenter le fait que
00:43:03 Jean-Luc Mélenchon vole comme ça
00:43:05 au secours de Karim Benzema ?
00:43:07 Il a senti qu'il y avait un côté d'émotion,
00:43:09 de victimisation à saisir.
00:43:11 Il sait très bien qu'il y a un côté électoraliste
00:43:13 également pour lui. Et il saute
00:43:15 quand même sur l'occasion pour apporter
00:43:17 son soutien à Karim Benzema. Son tweet,
00:43:19 il tape complètement à côté de ce que j'ai envie
00:43:21 de dire concernant Darmanin et Benzema.
00:43:23 Donc pour moi, il est à côté de la plaque, Mélenchon.
00:43:25 William. La défense
00:43:27 de Jean-Luc Mélenchon a des fins électoralistes.
00:43:29 Il s'est dit depuis la dernière élection présidentielle
00:43:31 de toute façon, on va prendre toutes les causes
00:43:33 préférées de tous les quartiers.
00:43:35 Et Karim Benzema est une immense star
00:43:37 dans certains quartiers. C'est l'idole numéro 1
00:43:39 devant Kylian Mbappé. Très clairement, lorsque vous demandez
00:43:41 à certains jeunes, leur modèle, c'est Karim Benzema
00:43:43 parce qu'il incarne une certaine vision...
00:43:45 J'ai regardé un tout réseau socio confondu.
00:43:47 C'est plus de 100 millions de suiveurs sur la planète.
00:43:49 C'est une star. C'est un phénomène mondial.
00:43:51 C'est un phénomène mondial. Et il y a beaucoup de gens
00:43:53 qui ont défendu Benzema, notamment dans les
00:43:55 polémiques face à Didier Deschamps, etc. Donc,
00:43:57 beaucoup de gens trouvent que Benzema est persécuté
00:43:59 et qu'ils trouvent que le traitement infligé par Gérald Darmanin,
00:44:01 en le mêlant aux frères musulmans,
00:44:03 est injustifié. Donc, Jean-Luc Mélenchon,
00:44:05 le Sué à des fins électoralistes. La question qu'on peut se poser
00:44:07 maintenant sur Jean-Luc Mélenchon, c'est est-ce que c'est honnête,
00:44:09 c'est sincère par rapport à l'ensemble des prises d'opposition
00:44:11 qu'il a tenues ou est-ce que ça a des fins uniquement électoralistes ?
00:44:13 Parce que s'il y croyait depuis le début,
00:44:15 on aurait pu se dire "Tiens, il défend Jean-Luc Mélenchon,
00:44:17 c'est sa petite idéologie". Mais on se souvient de Jean-Luc Mélenchon qui disait
00:44:19 qu'il avait une certaine vision de la laïcité.
00:44:21 Est-ce que cette vision de la laïcité est compatible ?
00:44:23 Est-ce que défend Karim Benzema aujourd'hui ?
00:44:25 Est-ce que ce que défend Jean-Luc Mélenchon il y a 10 ou 15 ans,
00:44:27 c'est-à-dire un certaine gauche républicaine,
00:44:29 gauche taïka, est compatible avec la vision
00:44:31 de Karim Benzema sur l'islam,
00:44:33 sur le sort des femmes et sur
00:44:35 la porte du voile ? Donc, c'est toutes les questions qui se posent et on voit
00:44:37 que Jean-Luc Mélenchon est plutôt hypocrite.
00:44:39 Dernier mot avant de marquer une pause et de s'intéresser plus précisément
00:44:41 à cette polémique d'Armanin-Benzema,
00:44:43 qui importe ce conflit
00:44:45 en ce moment ? Qui souffle sur les braises ?
00:44:47 LFI, Jean-Luc Mélenchon ?
00:44:49 Non mais je vous disais tout à l'heure que la France insoumise était
00:44:51 devenue dangereuse pour notre pays.
00:44:53 C'est une réalité parce que
00:44:55 Jean-Luc Mélenchon désormais est prêt
00:44:57 à tout. Il a commencé en participant à la
00:44:59 marche contre l'islamophobie, ensuite il a dit
00:45:01 "la police tue", il a dit "la police
00:45:03 est raciste", maintenant
00:45:05 il dit que, eh bien finalement,
00:45:07 les Israéliens ont déclenché ce
00:45:09 conflit, qu'ils l'ont bien cherché, il dit que
00:45:11 le Hamas n'est pas un groupe terroriste,
00:45:13 certains de ses députés disent que
00:45:15 c'est un mouvement de résistance, donc
00:45:17 ils sont prêts à tout pour
00:45:19 cliver la société, pour
00:45:21 bordéliser la société, pour reprendre un terme
00:45:23 qui est désormais devenu un terme politique,
00:45:25 ils souhaitent le chaos dans la paix.
00:45:27 Après le premier tour de la présidentielle, il a rappelé qu'il avait manqué
00:45:29 600 000 voix, et c'est là qu'il est en train de les chercher,
00:45:31 les 600 000 voix ? Il est en train de les chercher
00:45:33 partout où il peut, voilà, et il est
00:45:35 en train, et il considère que
00:45:37 plus la France sera bordélisée, pour reprendre
00:45:39 ce terme encore une fois, plus il aura de chances de se
00:45:41 retrouver au second tour, donc
00:45:43 jusqu'en 2027, s'il parvient à être candidat,
00:45:45 il va multiplier les provocations,
00:45:47 il va multiplier les déclarations
00:45:49 qui sont ignominieuses
00:45:51 et hélas, hélas,
00:45:53 nous allons devoir, quelque part, nous habituer
00:45:55 et il faudra à chaque fois que l'ensemble
00:45:57 des responsables politiques républicains
00:45:59 de ce pays les condamnent et disent
00:46:01 haut et clair que ça n'est
00:46:03 pas acceptable. - On va se retrouver
00:46:05 après notre dernière pause de la soirée,
00:46:07 donc ensemble, sans pub jusqu'à minuit,
00:46:09 bien sûr qu'on reviendra sur la situation
00:46:11 en Israël, on tentera de démêler le vrai du faux
00:46:13 autour de cet hôpital de Gaza, on entendra
00:46:15 un témoignage à peine
00:46:17 entendable, à peine audible
00:46:19 d'une mère d'otages qui nous
00:46:21 glace le sang et qui nous donne des frissons,
00:46:23 ça fait 12 jours qu'elle attend d'avoir des nouvelles
00:46:25 de son enfant, et puis bien sûr, dans un instant,
00:46:27 donc Karim Benzema, au cœur de la polémique,
00:46:29 le grand joueur de foot, est-il
00:46:31 proche des frères musulmans, comme l'a
00:46:33 dit Gérald Darmanin, son avocat
00:46:35 affirme qu'il compte porter plainte contre le
00:46:37 ministre, le ministre lui persiste et signe ce soir,
00:46:39 on entendra les deux parties, à tout de suite.
00:46:41 Il est quasiment 23h, nous sommes sur
00:46:47 le plateau de CNews en direct, merci de nous rejoindre,
00:46:49 la suite de Soir Info jusqu'à minuit, à 23h
00:46:51 pile, l'actualité du jour
00:46:53 avec Maureen Vidal.
00:47:01 Une journée sous le signe de l'émotion
00:47:03 et de la colère, les obsèques
00:47:05 de Dominique Bernard se sont déroulés
00:47:07 aujourd'hui à la cathédrale d'Arras,
00:47:09 des centaines de personnes sont venues rendre
00:47:11 un dernier hommage aux professeurs de français
00:47:13 poignardés à mort devant son collège-lycée
00:47:15 par un ancien élève radicalisé,
00:47:17 les habitants étaient très émus,
00:47:19 écoutez.
00:47:21 Je suis très émue, ça m'a énormément affectée
00:47:23 de me dire qu'on peut
00:47:25 perdre la vie en allant à l'école,
00:47:27 et que ça touche une ville comme Arras,
00:47:29 qui est ma ville,
00:47:31 je suis en colère de me dire que
00:47:33 aujourd'hui dans un pays comme le nôtre,
00:47:35 on en arrive à de telles situations,
00:47:37 et puis j'ai peur
00:47:39 pour l'avenir, l'avenir de nos enfants.
00:47:41 On me touche à l'éducation,
00:47:43 on me touche moi aussi forcément en fait,
00:47:45 ça me révolte, c'est un sujet qui
00:47:47 me fout la boule au ventre et qui m'énerve à un point.
00:47:49 J'habite à quelques centaines de mètres
00:47:51 du lycée,
00:47:53 mes enfants ont été eux-mêmes au lycée,
00:47:55 je ne connaissais pas directement
00:47:57 ce professeur, mais c'est un professeur
00:47:59 de l'éducation nationale,
00:48:01 et je pense qu'il fallait être là aujourd'hui.
00:48:05 Des tags antisémites
00:48:07 et des menaces proférées à l'égard
00:48:09 du corps enseignant ont été découverts
00:48:11 dans un lycée à Cannes, sous le choc
00:48:13 et après l'assassinat de Dominique Bernard,
00:48:15 professeure dans un lycée d'Arras.
00:48:17 Les enseignants du lycée Bristol
00:48:19 se sont entretenus ce matin avec le proviseur.
00:48:21 Le rectorat a pris la décision
00:48:23 de maintenir l'établissement ouvert.
00:48:25 Une enquête est en cours pour identifier
00:48:27 le ou les auteurs, écouter les élèves.
00:48:29 On n'était pas sûr
00:48:31 s'il y avait quelqu'un à l'intérieur
00:48:33 parce que les toilettes ont été vandalisées,
00:48:35 il y avait des croix gammées, etc.
00:48:37 On nous a interdit de rentrer
00:48:39 pendant la première heure afin de sécuriser
00:48:41 un peu l'établissement.
00:48:43 Le principal a fait un discours
00:48:45 où il disait qu'il fallait qu'on soit
00:48:47 tous soudés, que
00:48:49 les comédies du lycée, il faudrait arrêter.
00:48:51 Les professeurs étaient un peu
00:48:53 stressés, l'ambiance était bizarre ce matin.
00:48:55 Alors que les obsèques
00:48:57 de Dominique Bernard se tenaient
00:48:59 ce matin à Arras, Gabriel Attal
00:49:01 a réaffirmé le règne de la République
00:49:03 et de la laïcité appliquée
00:49:05 à l'école. Interrogé chez nos confrères
00:49:07 de France 2, le ministre de l'Éducation nationale
00:49:09 assure la priorité du gouvernement,
00:49:11 la sécurité dans les établissements scolaires.
00:49:13 Écoutez.
00:49:15 Nous mettons tout en œuvre
00:49:17 pour protéger notre école,
00:49:19 pour que leurs enfants puissent aller à l'école
00:49:21 en sécurité, pour que les enseignants puissent travailler
00:49:23 en sérénité, et surtout
00:49:25 qu'on continue à défendre notre école à la française.
00:49:27 Parce que c'est important de le dire, Caroline Roux.
00:49:29 Pourquoi le terrorisme islamiste
00:49:31 s'en est pris à notre école ?
00:49:33 Parce que les terroristes islamistes,
00:49:35 ils veulent tenir le plus grand nombre, éloignés
00:49:37 du savoir, pour imposer leur obscurantisme.
00:49:39 L'école, elle accueille tout le monde. Parce qu'ils
00:49:41 veulent soumettre les femmes, et qu'en France,
00:49:43 nous accueillons les petites filles comme les petits garçons
00:49:45 à l'école. Et parce qu'ils veulent imposer
00:49:47 à l'école le règne de la religion,
00:49:49 et que dans notre école, c'est le règne de la République
00:49:51 et de la laïcité qui continuera
00:49:53 à s'appliquer.
00:49:55 Un homme a été interpellé dans le cadre d'une enquête
00:49:57 pour viol et meurtre sur une fillette
00:49:59 de 10 ans, retrouvée dans une cave
00:50:01 d'immeuble à Sedan. L'homme
00:50:03 réside dans un appartement du bâtiment.
00:50:05 Le corps de la petite Loana a été retrouvé
00:50:07 enveloppé dans un drap. Le procureur
00:50:09 de la République de Reims donnera une conférence
00:50:11 de presse demain après-midi.
00:50:13 Les habitants, choqués et émus, sont venus
00:50:15 rendre hommage à Loana en déposant des fleurs
00:50:17 et des peluches à proximité de l'immeuble.
00:50:19 Merci beaucoup, Maureen Vidal,
00:50:23 pour l'essentiel de l'actualité. On vous retrouve
00:50:25 dans une trentaine de minutes. C'est la polémique.
00:50:27 Je vais rappeler nos invités, Karim Zeribi,
00:50:29 Yoann Uzay, Willy Hemteck,
00:50:31 Évine Bossuet et Karim Abrig. Je le disais,
00:50:33 c'est la polémique du moment, dans ce
00:50:35 débat sur le conflit qui déchire le Proche-Orient,
00:50:37 qui s'invite donc ici, en France,
00:50:39 Gérald Darmanin, qui a accusé
00:50:41 sur ce même plateau, lundi,
00:50:43 chez Pascal Praud, Karim Benzema, d'être
00:50:45 en lien notoire avec les frères musulmans,
00:50:47 ce que le Ballon d'Or a vigoureusement
00:50:49 démenti par la voix de son
00:50:51 avocat, qu'on entendra dans quelques instants.
00:50:53 Il va d'ailleurs porter plainte, il l'a annoncé
00:50:55 ces dernières heures, et ce soir, Gérald Darmanin,
00:50:57 eh bien, il persiste et signe.
00:50:59 Je vais vous dire quelque chose. Si monsieur Benzema
00:51:03 veut montrer sa bonne foi, et qu'il est capable
00:51:05 dans quelques instants de tweeter
00:51:07 pour la mort de ce professeur, par exemple, pour dire que
00:51:09 évidemment, c'est une victime de la hausse de taille, parce qu'en Islam, je sais
00:51:11 qu'en Islam, on respecte toute vie. Les vrais musulmans
00:51:13 respectent toute vie. Ils font attention à toute vie.
00:51:15 Et c'est une prescription de l'Islam. Donc,
00:51:17 si monsieur Benzema est capable
00:51:19 de montrer qu'en effet, devant 20 millions
00:51:21 de gens qui le suivent, y compris
00:51:23 si l'Islamite en Arabie Saoudite désormais,
00:51:25 et parce qu'il est éminemment français,
00:51:27 il pleure également la mort de ce professeur.
00:51:29 Je retirerai mes propos. Et je constate
00:51:31 que pour l'instant, jusqu'à preuve du contraire, il a fait le choix
00:51:33 extrêmement sélectif de porter le même discours
00:51:35 que les frères musulmans.
00:51:37 Que répond Karim Benzema à ces accusations ? Écoutez le commentaire
00:51:39 de son conseil, interrogé par Corentin Breyot,
00:51:41 aujourd'hui.
00:51:43 Non mais bon, alors c'est complètement absurde.
00:51:45 Qu'il arrête de mélanger toutes les notions. Les frères musulmans,
00:51:47 c'est une organisation spécifique. Donc, on a
00:51:49 des liens où on n'en a pas avec les frères musulmans. Et donc,
00:51:51 si lui, ça devient un truc général,
00:51:53 c'est-à-dire tous les gens qui n'ont pas fait un tweet pour
00:51:55 Israël ou pour le professeur ou pour
00:51:57 les supporters suédois
00:51:59 deviennent des fréristes, enfin
00:52:01 où allons-nous ? Donc, il faut redonner
00:52:03 au mot leur sens. Bien sûr qu'il
00:52:05 a dit quelque chose de faux.
00:52:07 Et puis après, il essaie de s'en défendre en
00:52:09 continuant de présenter une
00:52:11 coloration défavorable de Karim Benzema. Bon, moi, je veux
00:52:13 de la rigueur, quoi. Dites-nous ce que vous avez comme élément
00:52:15 qui permet de dire qu'il a des liens avec les frères musulmans.
00:52:17 Vous n'en avez aucun et vous nous faites une espèce de soupe ensuite.
00:52:19 Écoutez, je vous en expliquerai devant un tribunal.
00:52:21 Donc, il a très mal réagi. Et donc, j'en parle
00:52:23 avec lui et je lui dis, mais enfin, c'est
00:52:25 terrible parce qu'il a vu les propos
00:52:27 disant "la France rejette Karim Benzema"
00:52:29 ou je sais pas. Et il me dit "mais moi, moi, moi, la France
00:52:31 je l'aime. Ce sont ces gens-là que je
00:52:33 ne supporte plus. Pas la France."
00:52:35 Bon, ben voilà. Je crois que
00:52:37 c'est sa façon de voir les choses et je le comprends.
00:52:39 - Tour de table. On va passer quelques
00:52:41 minutes sur ce sujet. Karim Zeribi,
00:52:43 quand Gérald Darmanin parle d'un lien
00:52:45 notoire avec les frères musulmans, c'est évidemment une accusation
00:52:47 très grave. Alors, Gérald Darmanin
00:52:49 chez nos confrères ce soir n'a pas étayé son
00:52:51 propos, mais il a confirmé
00:52:53 ce qu'il pensait. C'est ennuyeux
00:52:55 quand même parce que s'il ne peut pas prouver et en même temps
00:52:57 c'est pas illégal d'être
00:52:59 en lien avec les frères musulmans en France ?
00:53:01 - Oh, je dirais pas.
00:53:03 - Quel regard vous portez sur cette affaire le plus
00:53:05 trois jours ? - Moi je trouve que c'est très grave l'accusation du ministre de l'Intérieur.
00:53:07 Je trouve que c'est d'autant
00:53:09 plus grave qu'il sort
00:53:11 cette accusation quand Benzema
00:53:13 fait un tweet en faveur
00:53:15 du peuple palestinien
00:53:17 en disant sa peine et en appelant
00:53:19 des prières. - En parlant d'un juste bombardement.
00:53:21 - En parlant d'un juste bombardement.
00:53:23 - Il faut le revoir le tweet, je sais pas si on l'a...
00:53:25 - De population civile à Gaza.
00:53:27 Si un tweet
00:53:29 pareil fait de vous
00:53:31 je dirais un militant
00:53:33 des frères musulmans, ça devient très grave.
00:53:35 Moi je vous le dis tranquillement.
00:53:37 D'autant que ce soir,
00:53:39 le ministre de l'Intérieur nous dit que j'enlève mes propos
00:53:41 s'il fait un tweet pour le professeur.
00:53:43 Je sais pas si on se rend compte
00:53:45 quand même de la... - Ce qu'il lui est reproché en fait, c'est l'indignation
00:53:47 à géométrie verbale, à variable. - Mais excusez-moi, ça en fait
00:53:49 un militant des frères musulmans ? - Ah mais moi je soutiens
00:53:51 rien du tout, je pose les questions et on analyse
00:53:53 ce que dit le ministre. - Ça veut dire qu'on va regarder
00:53:55 les tweets, alors Cantona qui a fait
00:53:57 un appel pour la Palestine
00:53:59 donc s'il n'a pas tweeté pour le professeur
00:54:01 il est proche de Daesh ?
00:54:03 Si on commence à ouvrir cette boîte
00:54:05 d'op-endor, à accuser les uns et les autres
00:54:07 de proximité avec les frères musulmans
00:54:09 de proximité avec le Hamas, de proximité
00:54:11 avec les uns et les autres, organisation
00:54:13 dangereuse potentiellement, mais je vais vous dire
00:54:15 c'est que tout est permis
00:54:17 et on fait tout et n'importe quoi.
00:54:19 S'il y a des preuves que le ministre de l'Intérieur
00:54:21 étaye par une enquête, qu'il saisisse
00:54:23 le procureur, qu'il fasse ce qu'il doit faire en tant que
00:54:25 ministre de l'Intérieur, mais il peut pas jeter comme ça
00:54:27 en pâture Karim Benzema
00:54:29 qui a été le capitaine de notre équipe de France
00:54:31 je veux dire, et qui a le droit de voir...
00:54:33 Qui est pour beaucoup le mauvais garçon du foot français
00:54:35 Karim Benzema, pourquoi
00:54:37 il a cette image là depuis tant d'années ?
00:54:39 A votre avis ?
00:54:41 Je sais pas, d'un coup on va rentrer là
00:54:43 on prend un footballeur qui est quasiment à la retraite
00:54:45 qui aujourd'hui...
00:54:47 Alors il fait une retraite dorée en Arabie Saoudite
00:54:49 Mais alors, peu importe, je veux dire, on va remédier
00:54:51 qu'il a une retraite dorée, pourquoi il est pas couché ?
00:54:53 Beaucoup auraient fait le même choix, y'a pas de problème
00:54:55 Et y'a plein de joueurs non musulmans
00:54:57 qui sont partis jouer en Arabie Saoudite
00:54:59 Non mais je suis pas en train de l'accuser de jouer en Arabie Saoudite
00:55:01 Je précise, juste qu'il est pas à la retraite
00:55:03 Benzema, en homme fait aujourd'hui
00:55:05 dans le tweet qu'il a fait
00:55:07 je lui dirais, presque la parole
00:55:09 d'un Premier Ministre, d'un homme politique
00:55:11 Je veux dire, attendez, il est plus suivi
00:55:13 qu'un Premier Ministre, il y a 100 millions de personnes
00:55:15 sur la place, et ce qu'on lui reproche
00:55:17 c'est de prendre position
00:55:19 en faveur des Palestiniens et d'oublier
00:55:21 peut-être aussi de rendre hommage
00:55:23 à ceux qui ont été victimes du Hamas
00:55:25 aux professeurs qui ont été attaqués
00:55:27 Vous me dommagez à moi, Karim Zeribi
00:55:29 J'aurais préféré que dans son tweet
00:55:31 il dise qu'il a de la peine pour les populations
00:55:33 civiles israéliennes et palestiniennes
00:55:35 tout en ajoutant derrière, effectivement
00:55:37 qu'il regrettait cette charge disproportionnée
00:55:39 sur les populations civiles palestiniennes
00:55:41 S'il avait effectivement
00:55:43 fait ce tweet
00:55:45 moi j'aurais dit, bon
00:55:47 il est plus équilibré, c'est mieux, parce qu'on appelle
00:55:49 quand même à la paix. Là, il prend position
00:55:51 pour les Gazaouis. Il n'appelle pas la violence
00:55:53 il ne dit pas de mal d'Israël
00:55:55 et des Israéliens
00:55:57 Quand le mot "injuste" est utilisé
00:55:59 il a le droit de le penser, il ne pense pas que c'est injuste
00:56:01 Il a le droit de penser ce qu'il veut
00:56:03 Il a le droit de penser ce qu'il veut, il y a un climat et une décence
00:56:05 comme l'a rappelé le président de la République
00:56:07 Si je vous entends, en fait on est sous le saut
00:56:09 de la pensée unique
00:56:11 On est sous le saut de la pensée unique
00:56:13 Quand on ne dit pas ce que vous avez envie d'entendre
00:56:15 alors effectivement vous êtes en incontentance avec les frères Macfady
00:56:17 Sinon je vous donne la parole en premier
00:56:19 parce que j'ai envie d'entendre justement votre voix là-dessus
00:56:21 que je sais différente de la DOXA
00:56:23 ces derniers jours, Karim
00:56:25 Ne me faites pas un procès qui n'est pas justifié
00:56:27 Je ne vous fais pas un procès, je vous dis l'impression que l'on a
00:56:29 c'est que quand une voix s'élève
00:56:31 et qu'elle parle du peuple palestinien, elle est douteuse
00:56:33 elle est mise en cause, il y a des charges de contre-elle
00:56:35 Il a le droit de penser ce qu'il veut
00:56:37 On ne peut pas partager ce qu'il pense
00:56:39 Il a le droit de penser ce qu'il veut
00:56:41 Charge très lourde également ce matin de la part d'Eric Zemmour
00:56:43 sur le plateau de France TV en l'Union
00:56:45 On ne déconne ce qu'il dit, il en dit quasiment plusieurs
00:56:47 Il y a beaucoup de spectateurs qui nous suivent qui ne l'ont peut-être pas entendu
00:56:49 Écoutons et on va réagir
00:56:51 On devient fou là
00:56:53 Écoutez Eric Zemmour à propos de cette polémique, Karim Benzema, Gérald Darmanin
00:56:55 Karim Benzema
00:56:57 je le connais depuis longtemps
00:56:59 on sait qu'il a joué en équipe de France
00:57:01 par accident
00:57:03 uniquement pour l'argent
00:57:05 et les résultats sportifs, il l'a dit d'ailleurs lui-même
00:57:07 Peut-être aussi parce qu'il a un peu de talent
00:57:09 Il a beaucoup de talent, ce n'est pas incompatible
00:57:11 mais je veux dire, il n'est pas français de coeur
00:57:13 il n'aime pas la France, il ne l'a jamais aimée
00:57:15 mais au-delà du cas de Karim Benzema
00:57:17 il y a belle lurette que le football français
00:57:19 est complètement sous la coupe
00:57:21 de l'univers des banlieues
00:57:23 et comme l'univers des banlieues est de plus en plus islamisé
00:57:25 le football français
00:57:27 est de plus en plus islamisé
00:57:29 Ce n'est pas étonnant
00:57:31 Karim Benzema est un islamiste pour vous ?
00:57:33 Pour moi, Karim Benzema est un islamiste
00:57:35 je ne sais pas ce que c'est qu'un islamiste
00:57:37 moi ce que je sais c'est que c'est un musulman
00:57:39 qui veut appliquer la charia
00:57:41 et que la charia prévoit le djihad
00:57:43 tuer Dominique Bernard
00:57:45 ça veut dire tuer Samuel Paty
00:57:47 Vous faites un lien entre Karim Benzema
00:57:49 qui a ses opinions qui peuvent être contestées, contestables
00:57:51 on peut être d'accord ou pas d'accord
00:57:53 et l'assassin du professeur de français
00:57:55 vous faites un lien entre les deux ?
00:57:57 Absolument, je fais un lien direct
00:57:59 Ce n'est pas du délit de sale gueule
00:58:01 Pas du tout, pas du tout cher monsieur
00:58:03 toutes ces personnes là pensent que la charia est une loi divine
00:58:05 et qu'elle s'impose à eux
00:58:07 et que dans la charia il y a
00:58:09 divers sous-rates
00:58:11 et que la charia prévoit entre autres
00:58:13 le djihad qui est la guerre sainte contre les infidèles
00:58:15 les infidèles c'est vous et moi
00:58:17 Karim Zeribi, juste avant que vous agissiez
00:58:19 le général Cavalier qui était sur le plateau juste avant nous
00:58:21 qui m'envoie ce message
00:58:23 pourquoi Benzema n'a-t-il eu aucun mot pour ses concitoyens
00:58:25 massacrés, rien pour le professeur
00:58:27 et pour les français massacrés
00:58:29 il est partial, il n'a pas le droit de ne pas évoquer
00:58:31 le massacre du professeur
00:58:33 et des français en Israël, Karim a tort
00:58:35 On peut encore une fois
00:58:37 ne pas partager
00:58:39 le tweet de Benzema
00:58:41 on peut regretter qu'il ne soit pas prononcé
00:58:43 sur ce que l'on a envie qu'il se prononce
00:58:45 mais ce qui se passe là
00:58:47 avec la charge de Zemmour sur Benzema
00:58:49 moi je vous le dis
00:58:51 c'est nauséabond
00:58:53 c'est le racisme le plus crasse possible
00:58:55 je veux dire vous vous rendez compte
00:58:57 tous les mots qu'il met sur Benzema
00:58:59 - Attention, vous êtes responsable de vos propos Karim
00:59:01 - Les mots de Zemmour ?
00:59:03 Vous êtes accusé
00:59:05 Karim Benzema, joueur de football
00:59:07 qui n'a jamais reçu un carton rouge
00:59:09 qui ne s'est jamais fait remarquer sur le terrain
00:59:11 - C'est vrai
00:59:13 - La mort du professeur
00:59:15 je ne sais pas si vous mesurez
00:59:17 la gravité de ces propos Karim
00:59:19 - Le lien est très grave
00:59:21 - Tout est permis
00:59:23 tout est permis
00:59:25 moi je vous dis
00:59:27 il faut revenir à plus de rationalité
00:59:29 à plus de raison
00:59:31 parce que là on devient fou dans notre pays
00:59:33 avec ce genre d'analyse
00:59:35 - On va sortir un instant
00:59:37 de cette polémique purement autour
00:59:39 des frères musulmans
00:59:41 qui n'est pas prouvé, qui n'est pas avéré
00:59:43 que Karim Benzema conteste
00:59:45 et Karim Benzema dans un instant on essaiera de comprendre
00:59:47 qui sont les frères musulmans dont on parle depuis tant de temps
00:59:49 mais est-ce que sur le fond
00:59:51 la France et les valeurs de la France
00:59:53 ne sont pas celles de Karim Benzema
00:59:55 en gros c'est ce que nous dit Gérald Darmanin
00:59:57 - On peut être en désaccord avec ce qu'incarne Karim Benzema
00:59:59 et ce qu'il promeut comme société
01:00:01 ça peut arriver à beaucoup d'entre nous
01:00:03 mais le moment de là à dire que Karim Benzema
01:00:05 est en lien avec les frères musulmans
01:00:07 sans preuve et sans élément
01:00:09 moi je trouve ça très grave, je partage l'avis de Karim Zérébi dessus
01:00:11 - Après il a dit entre les lignes
01:00:13 lors de son interview, s'il faut le prouver devant la justice
01:00:15 - Non mais il n'a pas d'élément très simplement
01:00:17 parce qu'en fait les frères musulmans
01:00:19 c'est une organisation terroriste
01:00:21 qui est considérée même en Arabie Saoudite
01:00:23 - Et qui n'est pas interdite en France
01:00:25 - Mais ça veut dire que si Karim Benzema est vraiment en lien avec les frères musulmans
01:00:27 l'Arabie Saoudite serait les premières à le choper
01:00:29 et à l'attraper, le traduire dans la justice
01:00:31 parce que les frères musulmans et l'Arabie Saoudite sont clairement concurrents
01:00:33 donc c'est quand même le premier élément
01:00:35 et je pense que l'Arabie Saoudite est quand même meilleure en termes de renseignements
01:00:37 que ce qu'a pu donner Gérald Darmanin
01:00:39 qui a quand même multiplié les bourdes sur l'imam Hikusen
01:00:41 et sur un ensemble d'éléments comme sur le stade de France
01:00:43 pourtant moi je trouve que Gérald Darmanin
01:00:45 - Il est peut-être allé un peu vite en besoin de Gérald Darmanin
01:00:47 il ne sait pas comment sortir du pétrin sur cette question des frères musulmans
01:00:49 - Pourtant Gérald Darmanin se sort beaucoup mieux
01:00:51 depuis la gestion des émeutes
01:00:53 auquel il a montré qu'il était capable de gérer les émeutes
01:00:55 et de voter. Je pense que les français sont beaucoup plus rassurés
01:00:57 en vue des jeux olympiques après sa gestion des émeutes
01:00:59 qu'après ce qui s'est passé sur l'imam Hikusen, sur le stade de France
01:01:01 donc ça c'est le premier élément. Le deuxième élément
01:01:03 c'est est-ce qu'on peut être en désaccord avec ce que dit Karim Benzema
01:01:05 sur un ensemble d'éléments ? Sur ce qu'il a dit
01:01:07 sur Didier Deschamps, sur le fait que Didier Deschamps
01:01:09 cèderait à une partie de la France raciste
01:01:11 sur sa non-sélection. Est-ce qu'il a pu attiser
01:01:13 la haine entre les français en clivant
01:01:15 la France entre deux camps ? Oui, c'est possible
01:01:17 Est-ce qu'on peut être contre ce qu'il promeut comme société
01:01:19 comme application de l'islam
01:01:21 et sur sa vision de la société, sur le fait qu'il est
01:01:23 l'indignation sélective, pas de mot
01:01:25 en faveur d'Israël mais uniquement
01:01:27 pour la population civile de Gaza
01:01:29 beaucoup de personnes peuvent être contre. De là à le mettre
01:01:31 comme un allié des frères musulmans
01:01:33 je trouve que Gérald Darmanin est parti
01:01:35 beaucoup trop loin et qu'en fait il stigmatise
01:01:37 Karim Benzema et je pense que beaucoup de personnes
01:01:39 se disent, parce que quand même ce que fait Gérald Darmanin
01:01:41 c'est qu'il crée un délit d'opinion dans l'intervention
01:01:43 qu'il donne auprès de vos confrères, c'est qu'il dit
01:01:45 vous n'avez pas le droit de soutenir Palestine, vous n'avez pas le droit
01:01:47 d'avoir de la pensée pour la population civile de Gaza
01:01:49 vous n'avez pas le droit d'avoir certains mots. - Parce qu'il y a le temps
01:01:51 de la décence et je reprends les mots du chef
01:01:53 de l'État pour le coup. - Oui bien sûr, non mais qu'on peut
01:01:55 préférer que Karim Benzema soutienne
01:01:57 et dénonce les actes du Hamas
01:01:59 et considère que l'Hamas est une organisation terroriste, on aurait tous préféré
01:02:01 de le faire. Mais Karim Benzema n'est pas un homme politique
01:02:03 Karim Benzema n'est pas payé pour faire la politique
01:02:05 c'est une personnalité privée, c'est peut-être
01:02:07 un modèle, et moi je pense que c'est pas un bon
01:02:09 modèle pour les jeunes, mais de là à le mettre
01:02:11 comme un terroriste, de là à dire qu'il est en lien
01:02:13 avec les frères musulmans, de là à dire qu'il a provoqué la mort
01:02:15 d'un professeur, je trouve qu'on va beaucoup trop loin
01:02:17 est-ce qu'on peut être contre Karim Benzema, est-ce qu'on peut être déçu de son
01:02:19 implication en équipe de France, est-ce qu'on peut être déçu qu'il a jamais
01:02:21 gagné le trophée national avec nous, alors qu'il aurait dû être
01:02:23 le meilleur jeu de prisonnier d'Indiana, oui, de là à le mettre
01:02:25 comme l'ennemi public numéro un, je trouve qu'on va pas
01:02:27 beaucoup trop loin. - Est-ce qu'on diabolise la figure de Karim Benzema
01:02:29 c'est la question qu'on peut se poser
01:02:31 un dernier extrait et Kevin je vais vous
01:02:33 entendre aussi, je crois qu'Yohann veut réagir et puis Karima je vous le disais, on va faire un point sur ce que sont vraiment les frères musulmans.
01:02:39 Franck Tapiro, le communicant qui est ciblé d'ailleurs,
01:02:41 enfin qui est mentionné par l'avocat
01:02:43 dans l'éventualité d'une plainte qui était tout à l'heure
01:02:45 chez Laurence Ferra, il va très loin aussi
01:02:47 Franck Tapiro pour lui et Karim Benzema
01:02:49 c'est un collabo.
01:02:51 - Oui, il collabore
01:02:53 de façon indirecte, pourquoi ?
01:02:55 Quand on a la chance de s'appeler Karim Benzema
01:02:57 quand on a la chance d'être Ballon d'Or
01:02:59 quand on a la chance d'avoir des millions de jeunes
01:03:01 à travers la planète, on a une responsabilité
01:03:03 morale vis-à-vis de la jeunesse
01:03:05 et on ne tweet pas quelque chose
01:03:07 qui va donner un message
01:03:09 totalement pernicieux, qui va totalement dans le sens
01:03:11 des terroristes en disant "on parle pas du Hamas
01:03:13 on parle pas des actes terroristes, on parle pas des victimes
01:03:15 israéliennes et françaises, on parle pas
01:03:17 des otages français, on parle pas du professeur
01:03:19 on parle de rien". Donc en gros
01:03:21 100% des 75 millions
01:03:23 de personnes à qui il s'adresse vont dire
01:03:25 "eh ben voilà, on est victime une fois de plus
01:03:27 des bombardements injustes" ce qui veut dire
01:03:29 c'est du collaborationnisme, je l'ai dit, je l'assume
01:03:31 c'est un collabo
01:03:33 Alors Karim
01:03:35 ce que je comprends
01:03:37 pour le dire de façon un petit peu plus édulcorée
01:03:39 c'est que le tweet qu'il fait
01:03:41 - Il a besoin d'un traducteur ?
01:03:43 - Oui parce que je trouve qu'il y a beaucoup d'émotion
01:03:45 dans ce qui est dit et que ça mérite d'être dit de façon
01:03:47 plus apaisée. Voilà pourquoi je me permets
01:03:49 de traduire d'une certaine façon ce qui est dit
01:03:51 même si Franck Tapirot n'a pas besoin de moi
01:03:53 mais c'est ma façon de poser la question
01:03:55 aussi Karim. Ce que je veux dire
01:03:57 c'est que ce tweet, le fait de ne pas
01:03:59 mentionner ce qui s'est passé le 7 octobre
01:04:01 c'est aussi d'une certaine manière
01:04:03 une façon de prendre position, de ne pas
01:04:05 mentionner ce qui s'est passé le 7 octobre
01:04:07 Voilà ce que moi je ressens en entendant notamment
01:04:09 Franck Tapirot à l'instant. - Moi je suis outré des raccourcis qu'on fait
01:04:11 Je suis outré des raccourcis qu'on fait
01:04:13 - Vous avez le droit !
01:04:15 - Hein ? - Vous avez le droit !
01:04:17 - J'espère que j'ai encore ce droit là
01:04:19 On a l'impression que les taux se resserrent
01:04:21 sur les droits que l'on a dans l'expression
01:04:23 - Pas du tout, pas ici en tout cas
01:04:25 - Pas du tout, pas ici en tout cas
01:04:27 C'est pour ça que je suis sur CNews
01:04:29 J'ai toujours eu ma liberté d'expression et de parole
01:04:31 totale, il faut quand même le dire
01:04:33 Et là je trouve que
01:04:35 sur la parole d'Enzema
01:04:37 on fait des raccourcis
01:04:39 on lui lance des accusations
01:04:41 et encore une fois je trouve ça
01:04:43 assez scandaleux. Je vous le dis comme je le pense
01:04:45 tranquillement parce que c'est grave
01:04:47 ce qu'on est en train de faire
01:04:49 - Le raisonnement que je viens de faire il est grave
01:04:51 c'est-à-dire de dire que, de ne pas mentionner le 7 octobre
01:04:53 dans son tweet, que d'une façon
01:04:55 ça peut être interprété comme une prise d'opposition
01:04:57 vous trouvez que ça s'est alambiqué, que c'est allé trop loin ?
01:04:59 - Si on va voir toutes les personnalités
01:05:01 connues, toutes les personnalités connues
01:05:03 qui s'expriment peut-être
01:05:05 assez récemment sur le conflit
01:05:07 et qui ne se sont pas prononcées
01:05:09 donc sur le 7 octobre précisément
01:05:11 et si on leur fait le procès
01:05:13 que l'on fait à Benzema
01:05:15 croyez-moi...
01:05:17 - Oui mais ces personnalités là, celles qui se sont tues sur tous les plans
01:05:19 il n'y a pas de reproche à leur faire
01:05:21 - Je ne parle pas sur tous les plans
01:05:23 - D'accord, il faut parler de ceux qui ont soutenu la...
01:05:25 - Vous avez des gens qui ont une sensibilité
01:05:27 on peut le regretter, il y a des gens aujourd'hui
01:05:29 qui estiment qu'Israël
01:05:31 a tous les droits et que même si on frappe
01:05:33 les civils palestiniens, finalement
01:05:35 c'est la réponse, c'est pas très grave
01:05:37 il y a des gens qui le pensent, il y a des gens qui le laissent entendre
01:05:39 je pense que Franck Tapiro
01:05:41 peut-être qu'il est dans cet état d'esprit là
01:05:43 peut-être, je dis bien
01:05:45 et donc quand Benzema
01:05:47 lui laisse aller
01:05:49 effectivement, plutôt son émotion
01:05:51 vers les Gazaouis, on va faire un raccourci
01:05:53 en disant presque qu'il se fout des populations
01:05:55 israéliennes, qu'il est proche des frères musulmans
01:05:57 qu'il est en proximité
01:05:59 avec la mort du professeur
01:06:01 - Parce que l'adjectif injuste je pense que...
01:06:03 - Mais pour en détendre toutes les accusations dont il a été
01:06:05 dont il a été, je vous dirais victime
01:06:07 mais toutes les accusations, ça s'arrête plus
01:06:09 - Allez on finit le tour de table
01:06:11 - Juste un mot rapide, je suis d'accord avec Karim, il faut arrêter
01:06:13 par exemple le jour où Dominique
01:06:15 Bernard a été tué, je n'ai pas fait le tweet
01:06:17 ça ne veut pas dire que je suis en accord avec
01:06:19 l'assassin de Dominique Bernard
01:06:21 et puis je trouve que quand même, j'aime beaucoup Gérald Darmanin
01:06:23 mais je le trouve très maladroit
01:06:25 parce que Gérald Darmanin incarne la France
01:06:27 et la manière dont il lâche
01:06:29 en pâture un citoyen français
01:06:31 musulman, ça donne l'impression
01:06:33 finalement que la France
01:06:35 s'en prend aux musulmans
01:06:37 c'est comme ça que c'est interprété en banlieue
01:06:39 et c'est comme ça que mes élèves l'interprètent
01:06:41 et ça je le trouve très grave
01:06:43 - Mais pas qu'en banlieue
01:06:45 ça rajoute de la division à la division
01:06:47 - Quand vous avez une députée qui appelle à la déchance
01:06:49 de nationalité de Benzema sur la seule accusation
01:06:51 - Valérie Boyer - Mais vous vous rendez compte
01:06:53 - Il y en a une qui dit qu'il n'est qu'un français de papier
01:06:55 - Non mais on ne se rend pas compte jusqu'où ça va
01:06:57 elle demande la déchance de la nationalité
01:06:59 Zemmour l'accuse d'être
01:07:01 complice des auteurs du meurtre du professeur
01:07:03 on devient fou, moi je vous le dis
01:07:05 - D'ailleurs la décharge de Karim Benzema
01:07:07 parce que le terme français de papier
01:07:09 c'est vrai qu'il en a choqué
01:07:11 beaucoup, je peux rappeler à ceux qui s'intéressent
01:07:13 au football qu'un garçon comme Luca Hernandez
01:07:15 qui est d'origine espagnole, qui a grandi
01:07:17 en Espagne a déclaré il y a quelques années
01:07:19 qu'il se sentait plus espagnol qu'un français
01:07:21 Antoine Griezmann j'allais y venir qui a joué
01:07:23 de très nombreuses années en Espagne, qui a été formé en Espagne
01:07:25 lui aussi avait déclaré il y a longtemps
01:07:27 mais qu'il se sentait plus espagnol que français
01:07:29 à un certain moment
01:07:31 - Sur le côté français de papier
01:07:33 je ne sais pas si l'excitation est...
01:07:35 ça c'est la communiqué de Valérie Boyer
01:07:37 qui demandait la déchance de nationalité
01:07:39 - Et Benzema paye ses impôts en France quand il joue au Ney
01:07:41 contrairement à beaucoup d'autres joueurs
01:07:43 - Un jour il a dit sur le plateau de CNews à une députée RN
01:07:45 vous n'avez pas fait la même remarque pour Griezmann
01:07:47 qui a dit qu'il préférait l'Espagne à la France
01:07:49 il m'a dit "mais lui c'est pas pareil, il est catholique"
01:07:51 mais je ne sais pas si vous vous rendez compte
01:07:53 le pays va aussi dans cette direction
01:07:55 - Et on va se tourner vers Karim Benzema
01:07:57 pour vraiment comprendre, parce qu'on parle des frères musulmans
01:07:59 sans jamais vraiment savoir à quoi ça correspond
01:08:01 est-ce que ce serait bien quand même
01:08:03 que Karim Benzema précise
01:08:05 ses propos, qu'il apaise tout simplement
01:08:07 la situation, il serait
01:08:09 comme le dit Jean-Aldarmanin, sorti grandi
01:08:11 d'une condamnation du Hamas
01:08:13 qu'il aurait dissocié de la cause palestinienne
01:08:15 est-ce qu'on peut attendre ça de lui, est-ce qu'on doit attendre ça de lui ?
01:08:17 - Karim Benzema fait ce qu'il veut
01:08:19 je crois surtout qu'il faut
01:08:21 que tout le monde se calme, parce qu'on est quand même
01:08:23 dans une situation qui est plus que tendue
01:08:25 c'est un euphémisme
01:08:27 les choses peuvent très vite dégénérer dans le contexte
01:08:29 actuel, et je parle de la situation en France
01:08:31 - C'est vrai qu'une étincelle - Une étincelle peut mettre le feu
01:08:33 aux poudres et avoir des conséquences
01:08:35 je pense qu'on n'imagine même pas
01:08:37 qu'un ministre de l'intérieur
01:08:39 parfois ferait mieux de se taire plutôt que de sortir
01:08:41 ce genre d'absurdité - On va continuer d'en parler
01:08:43 dans un instant d'ailleurs - Ça renvoie un message
01:08:45 à toute une population qui se sent d'abord
01:08:47 stigmatisée, et vous disiez
01:08:49 est-ce que le tweet de Karim Benzema
01:08:51 ne revient pas à prendre position
01:08:53 mais pardon, on a quand même le droit de prendre position
01:08:55 dans ce pays, on a le droit de dire qu'on est
01:08:57 plus sensible au sort des palestiniens qu'au sort
01:08:59 des israéliens, c'est un point de vue que je ne partage pas
01:09:01 je me suis exprimé depuis deux semaines
01:09:03 sur ce conflit, maintenant je crois que tout le monde sait ce que j'en pense
01:09:05 mais on a le droit de prendre position
01:09:07 on a le droit de dire qu'on considère
01:09:09 qu'Israël est responsable de la situation
01:09:11 encore une fois je ne partage pas cet avis là
01:09:13 mais on est dans un pays où on a le droit de le penser
01:09:15 est-ce que c'est parce qu'on ne chante pas la marseillaise
01:09:17 qu'on doit être tout de suite
01:09:19 stigmatisé - Michel Platy ne chantait pas la marseillaise
01:09:21 - Voilà, donc je crois que dans le contexte actuel
01:09:23 d'autant plus - C'est bien, vous connaissez le football, heureusement
01:09:25 - J'ai revu cette fameuse séquence où il crache
01:09:27 vous savez, alors
01:09:29 je crois que c'est Nadine Mourano qui a rappelé hier
01:09:31 qu'il avait craché après la marseillaise
01:09:33 c'est en 2015 - Evidemment
01:09:35 - Ça se passe à Santiago Bernabeu, c'est un match de championnat espagnol
01:09:37 entre le Real et le Barça
01:09:39 je crois, il y a
01:09:41 une musique classique qui est jouée
01:09:43 qui n'a rien à voir avec la marseillaise
01:09:45 en hommage aux victimes des attentats en France
01:09:47 vous avez les joueurs qui sont alignés, il y a cette musique classique
01:09:49 très solennelle, très belle, ce moment d'émotion
01:09:51 tous les joueurs se taisent
01:09:53 et une fois que la musique s'éteint
01:09:55 le public applaudit
01:09:57 il y a un gros plan sur Karim Benzema
01:09:59 qui au bout de quelques secondes en effet se retourne
01:10:01 et crache au sol
01:10:03 mais alors ce n'est pas la marseillaise
01:10:05 il n'y a pas d'émotion particulière sur son visage
01:10:07 on sait que les sportifs crachent énormément
01:10:09 franchement c'est une polémique de marseillaise
01:10:11 - Que cherchent ces politiques ?
01:10:13 - Encore une fois, je ne suis pas en train de...
01:10:15 - Que cherchent ces politiques ?
01:10:17 - Je n'en sais rien, je ne suis pas là à interviewer
01:10:19 - Vous pensez que ces politiques veulent renforcer le vivre ensemble ?
01:10:21 Non mais sincèrement
01:10:23 - En fait, ils ont plutôt l'air, je trouve, il y a cette
01:10:25 anxiété en ce moment, cette nervosité
01:10:27 je pense que tout le monde a été choqué
01:10:29 par ce qui s'est passé évidemment
01:10:31 le 7 octobre et les jours qui en ont suivi
01:10:33 mais je pense justement quand on dit
01:10:35 cette idée d'importation du conflit
01:10:37 les politiques ont une responsabilité
01:10:39 de ne pas en rajouter
01:10:41 et je trouve qu'avec ce genre d'attitude
01:10:43 ce genre de gestes, on plonge
01:10:45 on est vraiment à pieds joints en fait, on saute à pieds joints
01:10:47 dans le conflit, on encourage la chose
01:10:49 on encourage les divisions
01:10:51 et je pense qu'il faut effectivement revenir
01:10:53 dans la rationalité
01:10:55 - On est en train d'une émotion que personne ne maîtrise
01:10:57 et qui échappe à beaucoup d'entre nous
01:10:59 - On ne va pas non plus aller dans la chasse aux sorcières
01:11:01 on ne va pas non plus combattre
01:11:03 la liberté d'expression, ces choses-là
01:11:05 mais oui on peut s'exprimer, oui on peut dénoncer
01:11:07 les choses, mais il faut quand même revenir à un peu
01:11:09 de rationalité et je pense que les politiques
01:11:11 au cours des prochains jours
01:11:13 ont besoin de respirer et d'appeler un peu
01:11:15 au calme et de ne pas créer aussi
01:11:17 de nouvelles polémiques et on est en train de
01:11:19 créer chaque jour des nouvelles polémiques
01:11:21 quand on écoute ce genre de situation
01:11:23 - Karima, prenons deux-trois minutes ensemble
01:11:25 pour vraiment qualifier cette organisation
01:11:27 des Frères musulmans parce que beaucoup en parlent
01:11:29 sans qu'on sache exactement de quoi il en retourne
01:11:31 de quoi, de qui parle-t-on
01:11:33 quand on fait référence à cette organisation
01:11:35 - Oui, on va parler donc des Frères musulmans
01:11:37 je pense qu'on pourrait faire un cours de trois heures
01:11:39 - Oui, mais on a trois minutes
01:11:41 - Mais je pense qu'on va résumer et on va essayer
01:11:43 de comprendre aussi aujourd'hui quelle est l'influence
01:11:45 quel est l'impact des Frères musulmans
01:11:47 mais si on revient à la base, donc c'est
01:11:49 une organisation islamique
01:11:51 sunnite, transnationale, on peut le dire
01:11:53 aujourd'hui, il y a une composante religieuse
01:11:55 il y a une composante politique
01:11:57 ça a été créé en 1928
01:11:59 en Égypte par Hassan Al-Banna
01:12:01 vous allez entendre souvent que c'était
01:12:03 le grand-père de Tariq Ramadan
01:12:05 qu'on connaît bien et l'objectif
01:12:07 bon, à la base c'était
01:12:09 de sortir aussi du jour
01:12:11 britannique, il y avait une présence britannique
01:12:13 à l'époque, mais il y avait aussi une volonté
01:12:15 d'une renaissance islamique
01:12:17 et il y avait une volonté de créer
01:12:19 c'était une aspiration à créer un État musulman
01:12:21 à créer si vous voulez un État
01:12:23 où les gens pourraient vivre
01:12:25 au quotidien avec les valeurs
01:12:27 de l'islam, avec la loi
01:12:29 qui est dictée par le respect du Coran
01:12:31 donc aujourd'hui on parle de la
01:12:33 charia, on parle de république
01:12:35 islamique, on ne souhaite
01:12:37 pas donc cette modernisation de
01:12:39 l'islam et il y a un rejet de la
01:12:41 société, en fait des valeurs occidentales
01:12:43 et on peut dire aussi que le Hamas
01:12:45 découle, si on retourne aux
01:12:47 origines du Hamas, bien ça découle
01:12:49 de sa bibliologie
01:12:51 des frères musulmans
01:12:53 c'est considéré dans plusieurs
01:12:55 pays comme une organisation terroriste
01:12:57 mais pas en France, pas en Union Européenne
01:12:59 souligner quand même que l'Autriche
01:13:01 par contre l'a mis sur la liste noire
01:13:03 des organisations liées à la
01:13:05 criminalité à motivation religieuse
01:13:07 et sinon d'autres pays
01:13:09 on l'a mentionné tout à l'heure, l'Arabie Saoudite
01:13:11 notamment
01:13:13 Émirat Arabeuni, Russie
01:13:15 et pour l'anthropologue, je pense que c'est
01:13:17 intéressant de se fier aussi à la spécialiste
01:13:19 et chercheuse du CNRS, Florence
01:13:21 Bergeau-Baclaire, elle a écrit le livre
01:13:23 "Le frérisme et ses réseaux"
01:13:25 et elle, elle parle d'une idéologie qui est
01:13:27 mondialiste, qui s'est infiltrée notamment
01:13:29 en Europe depuis plusieurs
01:13:31 années et elle dit qu'est-ce que
01:13:33 le frérisme, bien c'est caractérisé par la
01:13:35 volonté de faire tout musulman
01:13:37 un missionnaire, elle a écrit ça en fait
01:13:39 sur le réseau X récemment
01:13:41 en lien justement avec toute la polémique avec
01:13:43 Monsieur Benzema et elle dit donc
01:13:45 finalement c'est une idéologie qui veut que
01:13:47 tout musulman, d'où qu'il vienne
01:13:49 d'où qu'il soit, selon ses moyens
01:13:51 doit faire quelque chose, un acte de sa vie
01:13:53 comme une mission pour
01:13:55 ordonner le bien et interdire le mal
01:13:57 je vous invite à l'écouter, on va l'écouter
01:13:59 elle parle en fait de comment
01:14:01 ça s'inscrit aussi dans nos sociétés
01:14:03 aujourd'hui
01:14:05 ils détestent la démocratie
01:14:07 parce qu'ils veulent une théocratie, donc l'un
01:14:09 devra remplacer l'autre nécessairement
01:14:11 et ils se sont effectivement
01:14:13 installés sur tous les continents et en particulier
01:14:15 pour cette version là
01:14:17 dans les démocraties
01:14:19 sécularisées qu'ils travaillent de l'intérieur
01:14:21 ce sont eux en fait qui entretiennent
01:14:23 qui attisent la détestation
01:14:25 et la haine. Et depuis le 7 octobre
01:14:27 depuis le début de ce conflit entre Israël et
01:14:29 le Hamas, en quoi les frères musulmans
01:14:31 reviennent au devant de la scène?
01:14:33 Bon je reprends les mots encore de Florence
01:14:35 Bergeau-Blacklare, bon
01:14:37 évidemment la cause palestinienne on n'en a pas besoin
01:14:39 en fait on peut être, peu importe un musulman
01:14:41 non musulman, athée
01:14:43 peu importe et avoir
01:14:45 vraiment une sympathie pour la cause palestinienne
01:14:47 mais elle ce qu'elle dit c'est que
01:14:49 la cause palestinienne doit unir
01:14:51 tous les musulmans du monde selon
01:14:53 les frères musulmans
01:14:55 en fait c'est comme ça doit être une mission aussi
01:14:57 il y a une sorte d'obligation
01:14:59 dit-elle à soutenir aussi la cause palestinienne
01:15:01 et elle le dit
01:15:03 donc encore une fois dans sa publication récemment
01:15:05 elle dit pour le frérisme devenu
01:15:07 très influent
01:15:09 la solidarité avec la Palestine
01:15:11 où se trouve des lieux sains de l'islam
01:15:13 est un devoir, sa libération
01:15:15 est un commandement
01:15:17 et faire un objectif commun
01:15:19 pour tous les musulmans revient à mettre en marche
01:15:21 l'UMA donc cette communauté islamique
01:15:23 évidemment il faut faire la part des choses
01:15:25 mais on comprend pourquoi
01:15:27 disons que ça s'est, si vous voulez
01:15:29 inséré dans le contexte
01:15:31 actuel, pourquoi on fait
01:15:33 pourquoi elle fait ce lien donc
01:15:35 dans sa publication. Un petit commentaire avant
01:15:37 le journal, je vous voyais réagir
01:15:39 William Tay, les frères musulmans
01:15:41 c'est le poison de l'islam sunnite
01:15:43 pourquoi on ne les fait pas interdire en France
01:15:45 je ne comprends pas pourquoi le ministre ne va pas au bout
01:15:47 de sa logique dans ce cas là. Vous avez raison de poser la question
01:15:49 il y a plusieurs organisations qui sont considérées comme
01:15:51 terroristes en France et je pense que les frères musulmans
01:15:53 en font partie pour plusieurs raisons
01:15:55 tout simplement parce que des différents pays arabes
01:15:57 pays du golfe comme l'Arabie Saoudite qui a été rappelée
01:15:59 par Karima et certains pays du golfe, c'est-à-dire que c'est une organisation
01:16:01 terroriste dans la mesure où ils provoquent une action
01:16:03 ils veulent convertir certains pays à un islam
01:16:05 politique en utilisant tous les moyens
01:16:07 dont les moyens terroristes. Ensuite après en France
01:16:09 et en Europe, ils ont quand même des moyens
01:16:11 d'action qui sont illicites
01:16:13 et qui sont contraires aux valeurs de la république française
01:16:15 ils font de l'entrisme pour faire en sorte que la loi
01:16:17 de la Charte s'applique plutôt que la loi de la république
01:16:19 ils provoquent notamment des bousculades
01:16:21 sur le fait d'encourager certaines personnes à porter
01:16:23 le burkini et à défier nos valeurs de la laïcité
01:16:25 donc tout un ensemble d'éléments
01:16:27 montre que les frères musulmans sont l'ennemi
01:16:29 de la France, sont l'ennemi des valeurs de la république
01:16:31 française et sont l'ennemi d'un certain
01:16:33 nombre de valeurs de vie qu'on défend en France
01:16:35 et en Europe. Et je pense que pour toutes ces...
01:16:37 - Et vous y voyez un lien avec Karim Benzema ?
01:16:39 - Et moi je pense que justement c'est très grave ce qu'a dit Gérald Darmanin
01:16:41 parce que si c'est le cas, Karim Benzema
01:16:43 s'il a des liens avec les frères musulmans, pour moi
01:16:45 devrait être considéré comme un terroriste si on considère que les frères musulmans
01:16:47 sont des terroristes. Et moi je pense que c'est pour ça que c'est très grave
01:16:49 et il n'a aucun élément qui montre que
01:16:51 Karim Benzema le serait parce que je pense que l'Arabie saoudite
01:16:53 vu que c'est là-bas qu'il joue, aurait des éléments
01:16:55 contre lui et montrerait qu'il l'aime.
01:16:57 - On verra donc dans les heures, les jours qui viennent si cette plainte annoncée est déposée
01:17:01 par le conseil de Karim Benzema en son nom, bien sûr.
01:17:05 Merci à tous pour ce débat passionné, n'est-ce pas Karim ?
01:17:08 Et passionnant. Il est 23h30, on fait le point sur l'actualité avec Maureen Vidal
01:17:13 et puis on évoque cette montée de violence, d'angoisse encore en France.
01:17:17 Restez avec nous parce qu'on va entendre également cette maman d'une petite fille
01:17:20 otage en Israël qui nous crie sa détresse.
01:17:24 Maureen Vidal, le JT.
01:17:26 [Musique]
01:17:31 L'aide humanitaire devrait commencer à arriver dans la bande de Gaza demain,
01:17:35 au 13e jour de la guerre entre Israël et le Hamas,
01:17:38 alors que des convois d'aide humanitaire sont bloqués depuis plusieurs jours à Rafah.
01:17:42 L'ONU plaide pour un accès rapide et sans obstacles,
01:17:45 tout comme le Premier ministre britannique Rishi Sunak.
01:17:47 En début de semaine, l'Union européenne avait promis des convois aériens humanitaires vers Gaza.
01:17:52 Alors qu'une manifestation pro-Palestine interdite par la préfecture se déroulait à Paris en fin de journée,
01:17:57 le tribunal administratif de Paris a levé cette interdiction.
01:18:01 Les arrêtés préfectoraux attaqués portent une attente grave et manifestement illégale
01:18:06 à la liberté de manifester a conclu le tribunal en ordonnant leur suspension.
01:18:10 Des milliers de personnes étaient regroupées depuis 18h dans le calme Place de la République.
01:18:14 Dès que la nouvelle s'est propagée dans la manifestation,
01:18:16 les forces de police se sont totalement retirées de la place.
01:18:19 18 personnes ont été interpellées après une deuxième journée de fausse alerte à la bombe
01:18:25 dans au moins 11 aéroports français.
01:18:27 Le gouvernement a prévenu que chaque menace ferait l'objet d'un dépôt de plainte.
01:18:31 Le château de Versailles a également été évacué pour la quatrième fois en moins d'une semaine.
01:18:36 Une journée sous le signe de l'émotion et de la colère.
01:18:40 Les obsèques de Dominique Bernard se sont déroulés aujourd'hui à la cathédrale d'Arras.
01:18:45 Des centaines de personnes sont venues rendre un dernier hommage aux professeurs de français
01:18:49 poignardés à mort devant son collège-lycée par un ancien élève radicalisé.
01:18:54 L'évêque d'Arras s'est exprimé et a tenu à rappeler la priorité, la fraternité.
01:18:59 Nous sommes là avec toute la nation, touchée également au cœur.
01:19:05 La présence de monsieur le président de la République en est le signe.
01:19:09 Nous sommes là à déchirer dans notre affection, sans doute aussi atteint dans notre foi en l'homme et en la société.
01:19:20 Pourtant, nous sommes là, désemparés mais ensemble.
01:19:26 Nous sommes là, abasourdis mais refusant de nous laisser écraser.
01:19:32 Nous sommes là, dépouillés mais sachant que la meilleure manière de résister à un tel attentat
01:19:39 est de rechoisir délibérément la vie et l'avenir.
01:19:44 Enfin, les Alpes-Maritimes ont été placées en vigilance rouge, puis inondation demain par météo France.
01:19:50 L'ensemble des établissements scolaires, crèches et universités du département resteront fermés.
01:19:55 Cette vigilance rouge est pour l'instant prévue à partir de 4h du matin et jusqu'à 10h.
01:20:00 Au début de soirée, tous les habitants du département ont reçu un message sur leur téléphone portable
01:20:04 accompagné d'un signal sonore impérieux évoquant une alerte extrêmement grave leur demandant de limiter leur déplacement.
01:20:11 Merci beaucoup, cher Maureen Vidal, pour ce point sur l'actualité.
01:20:16 On évoque dans notre dernière partie de Soir Info, dans un premier temps, la montée des violences, de l'angoisse, de l'antisémitisme.
01:20:23 Finalement, ces derniers jours en France, vous voyez ces images qui ont été découvertes ce matin dans un lycée de Cannes,
01:20:30 où on a pu voir, et les élèves surtout, et le personnel enseignant ont pu découvrir,
01:20:34 on va aller voir dans un instant, ces tags et ces inscriptions antisémites assez insupportables.
01:20:39 On les verra dans un instant, mais je voudrais qu'on entende également le chef de l'État,
01:20:43 qui s'est exprimé subrepticement aujourd'hui à la volée.
01:20:47 Alors, à la volée, on ne sait pas si c'était prévu ou pas, on ne saura jamais.
01:20:52 Le président a parlé du conflit au Proche-Orient, qui peut être un élément de division en France, si la situation est mal gérée.
01:20:59 Écoutez, le président s'était en marge d'un échange un peu impromptu avec des jeunes dans Paris.
01:21:03 Il ne faut jamais justifier le terrorisme par du ressentiment politique,
01:21:08 mais la réponse au terrorisme doit être de lutter contre le groupe terroriste, pas contre les civils.
01:21:13 C'est ça la ligne de la France. Vous voyez, je ne suis pas d'un côté ou de l'autre, mais on a une ligne qui est très précise,
01:21:17 et qui ne cède à aucune passion du moment.
01:21:19 Et c'est important de comprendre ça, parce que le risque, c'est qu'après le conflit, ça porte chez nous,
01:21:23 et qu'on se divise en disant "ah ben non, les uns sont pro-Israël, les autres sont pro-Palestine".
01:21:27 Je vais vous dire à la fin la réalité.
01:21:30 Israël doit vivre en paix et en sécurité, les Palestiniens doivent vivre en paix et en sécurité.
01:21:35 Et tant que les droits des uns et des autres à vivre en paix et en sécurité ne sont pas du moins reconnus,
01:21:39 de toute façon, ce sera l'objet, ce sera une situation terrible.
01:21:43 Et donc là, aujourd'hui, c'est la situation humanitaire en Palestine, dans la bande de Gaza en particulier, en Cisjordanie,
01:21:48 sur laquelle on est très vigilants, et c'est la lutte contre les groupes terroristes dans la région.
01:21:52 Il faut le faire les deux ensemble.
01:21:54 Et on voit ces images qui nous sont revenues, donc dans ce lycée, ce matin, je vous en parlais,
01:21:59 ces inscriptions insupportables, je crois qu'il y a une croix gammée également, plusieurs croix gammées qui ont été tagguées,
01:22:04 dans ce lycée Bristol de Cade.
01:22:06 C'est un message d'inquiétude, presque de résignation qu'on vient d'entendre de la part d'Emmanuel Macron, non, Yohan ?
01:22:11 En tout cas, je crois qu'Emmanuel Macron n'a pas bien compris la situation,
01:22:15 parce que s'il n'a pas compris que le conflit était déjà importé, en France, il est déjà là, le conflit.
01:22:20 Le risque, c'est que le conflit soit importé, dit Emmanuel Macron.
01:22:23 Mais il ne voit pas que le conflit, il est déjà là, ou alors il fait semblant de ne pas le voir,
01:22:26 parce que ça lui fait peur et qu'il ne maîtrise pas la situation.
01:22:29 Il dit aussi, il y a un risque de division des Français si la situation est mal gérée.
01:22:34 Mais les Français sont déjà particulièrement divisés.
01:22:36 On voit bien que ce pays est déjà extrêmement clivé, et plus encore depuis deux semaines,
01:22:40 depuis le déclenchement de cette guerre.
01:22:42 Il y a une crispation qui est très forte, et on voit bien, effectivement,
01:22:46 on le disait tout à l'heure avec Karim Benzema, une moindre petite étincelle peut mettre le feu aux poudres.
01:22:52 Et on a le sentiment, avec ce discours du chef de l'État, qu'il n'a pas conscience de cela.
01:22:57 Donc c'est quand même un peu dérangeant, parce que s'il n'en a pas conscience,
01:23:00 comment peut-il apporter des solutions ?
01:23:02 Et ce climat nauséabond, je voulais en parler également avec Samuel Lejoyeux,
01:23:05 qui est avec nous, et je l'en remercie par visio.
01:23:08 Je rappelle que vous êtes président de l'UEJF, l'Union des étudiants juifs de France.
01:23:11 Je voulais vous avoir quelques instants ce soir, et merci de répondre à cette invitation,
01:23:14 parce que je suis tombé sur votre tweet tout à l'heure, qui m'a interpellé.
01:23:18 Je voulais que vous nous racontiez ce qui s'est passé.
01:23:20 On parle donc de cette banalisation de l'antisémitisme, de ce climat nauséabond, je disais.
01:23:25 Vous disiez donc aujourd'hui, j'étais dans un Uber, donc les VTC, les fameux véhicules que chacun connaît,
01:23:31 et racontait au téléphone à une journaliste les inquiétudes des Français juifs au quotidien,
01:23:36 en cette période, et les actions de l'UEJF.
01:23:38 C'était tellement insupportable pour le chauffeur, que celui-ci m'a sommé de sortir sur un ton menaçant.
01:23:44 Est-ce que vous pouvez nous décrire plus précisément ce qui vous est arrivé aujourd'hui, Samuel Lejoyeux ?
01:23:48 Absolument, merci beaucoup pour votre invitation, et pour me permettre de raconter,
01:23:54 alors c'est sans doute anecdotique, mais représentatif, ce qui m'est arrivé de ce qui se passe en France.
01:24:01 J'ai entendu le mot "importation du conflit".
01:24:04 Excusez-moi, mais je ne suis pas d'accord avec ce terme. On n'est pas dans cette logique-là.
01:24:08 On est dans l'importation des violences.
01:24:10 On est aujourd'hui dans une situation où les Français juifs,
01:24:14 dès qu'ils vont se découvrir en tant que juifs aux yeux de l'autre,
01:24:21 ou même dès qu'ils vont dire une forme de solidarité envers les civils israéliens,
01:24:28 vont être quasi systématiquement l'objet d'attaques, d'intimidations,
01:24:34 ou comme il m'est arrivé, l'objet de cette violence.
01:24:38 C'était dans ce Uber, où j'ai vraiment, le Uber, c'est la première fois que ça m'arrive,
01:24:47 a arrêté sa course et m'a jeté dehors.
01:24:50 Physiquement ?
01:24:51 Oui, enfin non, pas physiquement.
01:24:54 Il m'a dit "Vous sortez maintenant, de toute façon j'ai annulé la course".
01:24:58 Ça voulait dire…
01:25:00 Il vous a donné des explications ?
01:25:03 Non, il m'a dit simplement "J'ai annulé la course, il y a un problème avec la voiture".
01:25:10 Et pas d'autres explications, pas de débat, rien du tout.
01:25:14 Je ne parlais pas d'Israël, encore une fois.
01:25:16 Ce n'était pas une discussion sur le conflit israélo-palestinien,
01:25:20 où il y aurait eu quelque chose d'insupportable à ses yeux.
01:25:22 À ce que je défends d'Israël, je n'étais pas là à dire par exemple "Vive Israël".
01:25:26 J'étais là à expliquer à une journaliste que c'était dur pour les Français juifs.
01:25:31 J'étais là à dire à une journaliste qu'effectivement avec l'UEJF,
01:25:35 on faisait des actions de soutien aux Français juifs et particulièrement aux étudiants juifs.
01:25:42 Donc vraiment, c'est ça que je veux faire comprendre,
01:25:45 c'est qu'on n'est pas dans de l'importation du conflit.
01:25:47 Il n'y a pas tout d'un coup des gens, et ça on le connaît depuis des années,
01:25:52 cette importation du conflit, c'est-à-dire l'idée qu'on défend Israël
01:25:56 et donc on est victime de violence.
01:25:59 Là, ce n'est même pas ça.
01:26:01 On donne à chaque fois qu'on va exprimer une forme de solidarité
01:26:07 envers des populations civiles, qu'on est menacé.
01:26:11 C'est le simple fait d'être juif, c'est finalement une présomption
01:26:16 qu'on est du côté, qu'on va soutenir les populations civiles israéliennes
01:26:21 et donc c'est l'objet d'intimidation et de menaces.
01:26:24 Et c'est ça, ça peut arriver absolument partout,
01:26:27 ça peut arriver au quotidien, et c'est ça qui fait énormément monter la pression,
01:26:32 monter l'angoisse chez les Français juifs.
01:26:34 Un dernier mot, Samuel Lejeu, vous avez visagé de porter plainte.
01:26:37 Vous voulez donner des suites à ce qui vous est arrivé aujourd'hui ou on laisse courir ?
01:26:41 Oui, je pense pour le symbole, c'est important
01:26:45 parce qu'on n'a pas laissé passer ça, peut-être que dans un autre contexte
01:26:52 j'aurais pu le laisser passer, pas cette fois,
01:26:55 parce que je crois que la situation est tellement grave,
01:26:58 il y a une telle hausse des violences antisémites qu'il ne faut rien laisser passer de ces actes.
01:27:05 Merci beaucoup Samuel Lejeu de nous avoir confié ce qui vous est arrivé aujourd'hui,
01:27:10 d'être intervenu en direct sur CNews.
01:27:12 Une petite réaction, c'est vrai que ce conflit déborde,
01:27:16 on tue des juifs en Israël et on a l'impression que ce sont les juifs de France qu'il faut protéger,
01:27:21 ça paraît fou.
01:27:23 Ah non, ça paraît fou, mais c'est pourtant la réalité.
01:27:25 Quel est le quotidien d'un étudiant juif aujourd'hui ?
01:27:29 C'est quelqu'un qui quand il sort dans la rue doit cacher toute marque de judéité,
01:27:34 c'est quelqu'un quand il arrive sur un campus,
01:27:36 souvent il se prend des réflexions du genre Free Palestine, Free Palestine, Free Palestine,
01:27:41 avec des regards très appuyés où il ne se sent pas forcément le bienvenu,
01:27:46 mais même à l'école, regardez, il y a beaucoup de professeurs de confession juive
01:27:51 qui ont posé des arrêts maladie il y a une semaine de peur d'être pris à partie.
01:27:56 Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'aujourd'hui ce qui se passe en Israël,
01:28:02 c'est ce qui va se passer en France si on ne fait rien.
01:28:06 Eux en Israël, ils sont au bout du processus, nous on est au début du processus.
01:28:10 On a en Israël tué des juifs parce qu'ils sont juifs, c'est un véritable génocide.
01:28:15 On a eu affaire à des pogroms et comme le dit Alain Finkielkraut,
01:28:18 si on ne fait rien, il y aura une importation de ces pogroms sur le sol français.
01:28:22 Alors on va encore nous traiter de tous les noms en disant ça,
01:28:24 mais c'est la réalité et c'est ça qu'il faut comprendre.
01:28:27 Cariffes et révis, je voudrais juste qu'on voit, et je vous donne tout de suite la parole,
01:28:29 je voudrais juste qu'on voit pour avancer également avec nos images,
01:28:32 une manifestation d'abord interdite à Paris aujourd'hui, place de la République,
01:28:36 puis ensuite autorisée par le tribunal administratif.
01:28:40 On a des centaines, je ne dirais pas des milliers, je n'étais pas sur place,
01:28:43 c'est très difficile de commenter sur les images,
01:28:45 mais il y a une foule quand même qui est très dense autour de ces manifestations.
01:28:48 Des milliers selon l'agence France Presse.
01:28:52 Écoutons juste les slogans et je vous donne tout de suite la parole,
01:28:54 vous donnez votre sentiment.
01:28:56 Macron, conquis, Israël, la nation !
01:29:00 Macron, conquis, Israël, la nation !
01:29:03 Macron, conquis, Israël, la nation !
01:29:18 Karim, il y a ce que vient de nous raconter Samuel Lejoyeux,
01:29:20 dans un autre contexte, ça ne pourrait pas être anecdotique,
01:29:22 dans le contexte actuel ça ne l'est pas.
01:29:24 Les slogans qu'on vient d'entendre par ailleurs,
01:29:26 c'est ceux d'une manif pro-palestinienne ou c'est ceux d'une manif pro-Hamas, selon vous ?
01:29:29 Je pense qu'il y a une partie de ces manifestants qui se cantaient ça,
01:29:33 je ne sais pas si on peut attribuer ces slogans à l'ensemble des manifestants.
01:29:36 Ce que je voudrais c'est d'abord dire une chose,
01:29:41 il faut être d'une exigence et d'une fermeté,
01:29:44 je dirais sans aucune faiblesse face à l'antisémitisme.
01:29:47 Il est inacceptable qu'il y ait une tentation d'importation du conflit,
01:29:54 même si effectivement pour certains le conflit se vit ici.
01:29:58 Je veux dire, ce n'est pas quelque chose qui est acceptable
01:30:01 et c'est quelque chose qui est non négociable sur notre terrain républicain.
01:30:04 Après, j'ai envie de vous dire que les insultes et les menaces,
01:30:09 elles viennent de toutes parts.
01:30:11 J'ai pris la parole sur une émission de Sorcier 8 il y a quelques jours,
01:30:15 en expliquant effectivement que je condamnais le terrorisme,
01:30:19 que j'avais beaucoup d'émotion pour les populations civiles israéliennes,
01:30:22 mais que derrière j'en avais aussi tout autant pour les femmes,
01:30:26 les enfants, les hommes issues de la population civile palestinienne.
01:30:30 J'expliquais que ça faisait 56 ans, depuis 1967,
01:30:33 que les Palestiniens attendaient un État,
01:30:35 et pour beaucoup ne sont pas du Hamas,
01:30:37 et qu'il ne fallait pas faire l'amalgame entre le Hamas et le peuple palestinien,
01:30:40 en tout cas pas le lien direct.
01:30:42 J'ai reçu une tonne de messages,
01:30:45 et mon téléphone a été divulgué sur la place publique,
01:30:48 sur des boucles de militants de la cause israélienne,
01:30:53 et j'ai reçu des insultes, mais des milliers.
01:30:56 – On en a dans une séquence qui est franchement terrifiante.
01:30:58 – Ce que je veux dire par là, c'est que nous devons être très fermes
01:31:03 sur le fait que tant que la liberté d'expression
01:31:06 n'est pas sujette à de la violence, à de la fracture,
01:31:10 il faut l'accepter, il faut l'accepter.
01:31:14 On ne peut pas avoir tous la même sensibilité.
01:31:16 – Mais les limites sont celles de la République.
01:31:18 – Effectivement, et derrière effectivement les actes de violence ou d'intimidation,
01:31:22 on doit être très fermes, je dirais, et sans aucune faiblesse,
01:31:25 mais de tous les côtés, d'où qu'ils viennent.
01:31:27 – Tout dernier mot, Johan, parce que je voudrais vraiment qu'on en prend le témoignage
01:31:29 de cette merde d'otage qui est absolument poignant.
01:31:31 – Le problème, si vous voulez, c'est que la violence, elle est déjà là,
01:31:33 parce que Kevin Bossuet disait "les étudiants juifs de ce pays ont peur",
01:31:36 mais pas seulement les étudiants, tous les juifs de ce pays ont peur.
01:31:38 Il y avait cette manifestation, la place de la République,
01:31:41 on est en plein jour dans le centre de Paris,
01:31:43 vous pensez qu'il se serait passé quoi si un juif avec sa skippa
01:31:46 était passé à proximité de cette manifestation ?
01:31:50 Moi je pense qu'il aurait été pris à partie, peut-être même qu'il aurait été lynché.
01:31:54 C'est quelque chose qui doit nous inquiéter, voyez-vous.
01:31:57 – Vous avez des juifs avec des kippaks, ils sont propres à les signer,
01:31:59 vous savez, ça ne vous échappe pas quand même, ça existe.
01:32:01 – Oui, mais c'est une affaire… – Ils ont été virés du capital, il y a quelques jours.
01:32:04 – Mais ce n'est pas le sujet, c'est-à-dire que le simple…
01:32:06 – C'est pas le sujet, parce qu'aujourd'hui, le simple fait d'être juif
01:32:10 et d'afficher un signe religieux évoquant sa judaï… je perds le mot…
01:32:14 – Judaïté.
01:32:15 – Judaïté, est un problème, et les juifs ont peur de cela,
01:32:18 les juifs ne sortent plus à clercler pas dans la rue.
01:32:20 Véritablement, si les choses ne s'apaisent pas
01:32:23 et si les politiques ne parviennent pas à reprendre la main,
01:32:25 nous allons au-devant d'un drame.
01:32:27 – Une interview terrible que je voudrais vous faire entendre
01:32:29 avant de ce qu'il nous reste très peu de temps, et j'en suis désolé,
01:32:31 parce que ça aurait mis beaucoup plus d'espace,
01:32:33 mais je rappelle le bilan des Français tués par le Hamas,
01:32:36 qui monte à 28 personnes, il a été augmenté aujourd'hui,
01:32:39 7 de nos compatriotes sont toujours portés disparus,
01:32:41 et donc des familles sont toujours dans l'angoisse.
01:32:45 Certaines familles franco-israéliennes se sont exprimées aujourd'hui à Tel Aviv
01:32:48 pour exprimer leur angoisse, écoutez le témoignage de cette mère.
01:32:52 – Et je prie, et je supplie, et je demande au Hamas,
01:33:01 vous avez cette opportunité de montrer que vous avez toujours une once d'humanité,
01:33:06 alors faites-le, ramenez nos enfants à la maison, maintenant, on les attend.
01:33:11 On les pleure chaque nuit, chaque nuit nous pleurons et prions pour eux.
01:33:21 Mais ils sont toujours entre des mains cruelles.
01:33:27 Ramenez nos enfants à la maison.
01:33:33 Ce ne sont pas des soldats, ils les ont attrapés par leurs pyjamas et sortis du lit.
01:33:37 Je ne peux rien faire contre la mort, mais je peux faire quelque chose pour la vie.
01:33:44 Nous avons 203 otages encore là-bas.
01:33:48 Comment pouvez-vous continuer à vous battre ?
01:33:51 Ils sont au milieu de toute cette guerre.
01:33:56 Chaque nuit, je peux entendre mon fils crier en ma direction,
01:34:00 "Maman, ramène-moi à la maison", je peux l'entendre,
01:34:03 "Ramène-moi à la maison, maman, sauve-moi".
01:34:06 Je vous le demande à vous, sauvez nos enfants.
01:34:10 Ces gens vivent une torture depuis le 7 octobre,
01:34:13 ces conférences de presse, elles sont insupportables à entendre.
01:34:17 C'est difficile d'entendre ce type de témoignage
01:34:19 après les événements qu'on a vécus tous en direct,
01:34:21 avec les événements qu'on a vus petit à petit,
01:34:24 des bébés égorgés, un ensemble de drames civils,
01:34:26 qui est le plus grand dame contre les juifs depuis la Seconde Guerre mondiale.
01:34:29 Malheureusement pour cette dame, j'ai l'impression que les événements ne sont pas en sa faveur.
01:34:34 On aimerait bien lui apporter de bons éléments,
01:34:36 mais malheureusement j'ai l'impression que la stratégie du Hamas
01:34:38 est de causer la terreur, c'est un groupe terroriste.
01:34:40 Ils s'en foutent du nombre de morts qu'il peut y avoir à Gaza
01:34:43 et du nombre d'otages, ce n'est pas leur souci.
01:34:45 Leur seul souci, c'est leurs propres intérêts financiers notamment.
01:34:47 - Et on manque de temps pour évoquer cet énorme sujet
01:34:50 qui est l'explosion de l'hôpital de Gaza
01:34:53 et les différentes réactions qu'il suscite,
01:34:57 cette interprétation qui est faite de certains et d'autres,
01:35:00 alors que chacun se rejette la faute.
01:35:03 - Oui, et cette attitude porte également sur le nombre de morts
01:35:06 et il se dit que la fameuse incursion offensive terrestre israélienne
01:35:10 pourrait arriver dans les jours qui viennent.
01:35:12 On aura bien sûr l'occasion de revenir sur cette terrible actualité.
01:35:14 Il est temps de refermer ce soir Info,
01:35:16 dans un instant l'édition de la nuit avec Simon Guillain.
01:35:18 Je vous remercie tous les 5, j'allais dire 6,
01:35:20 les téléspectateurs qui nous suivent bien sûr,
01:35:22 Martin Mazur, Céline Génaud, Coralie Deleplace
01:35:24 qui m'aident à préparer cette émission.
01:35:26 Une très belle fin de soirée sur CNews, à très vite.
01:35:28 ♪ ♪ ♪