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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 journaliste, présidente de HK Stratégie, Kevin Bossuet, professeur d'histoire en région parisienne.
00:00:05 Merci d'être là. Jean-Sébastien Ferjou va nous rejoindre.
00:00:07 Karim Abric et Yoann Uzaï, bonsoir à tous les deux du côté de la rédaction de CNews.
00:00:12 Je vais tout de suite évidemment retourner vers la Belgique où c'est cette fois Claude Moniquet qui nous attend.
00:00:17 Bonsoir cher Claude Moniquet, depuis Bruxelles, spécialiste terrorisme et renseignement.
00:00:21 Une vidéo, je lis les dernières dépêches de l'agence France Presse qui nous parviennent,
00:00:26 qui disent qu'une vidéo de revendication du double meurtre dans laquelle un homme s'exprime en arabe a circulé sur les réseaux sociaux.
00:00:32 Un porte-parole du parquet de Bruxelles a précisé qu'une enquête était ouverte.
00:00:36 C'est donc le parquet fédéral qui est en charge des dossiers terroristes, qui est désormais en charge de ces premières vérifications.
00:00:43 Que s'est-il passé précisément ce soir à Bruxelles alors qu'on découvre ces vidéos
00:00:48 dans lesquelles on aperçoit cet homme avec ce manteau fluorescent, porteur d'une arme de guerre,
00:00:53 qui a tiré sur au moins deux personnes ce soir ?
00:00:57 Il était 19h15 dans le nord du centre de Bruxelles,
00:01:02 quand cet homme que l'on voit à l'image, vêtu de ce blouson fluo orange et coiffé de ce casque blanc,
00:01:10 a ouvert le feu sur des personnes.
00:01:13 On entend d'abord les coups de feu et puis on le voit poursuivre une ou deux autres personnes dans le hall d'un immeuble
00:01:19 qui veulent abattre une victime qui l'achève au sol.
00:01:23 Il y a eu un moment de flottement au départ.
00:01:26 On parlait déjà d'un attentat mais la police restait prudente.
00:01:30 C'est désormais officiel depuis quelques minutes,
00:01:32 puisque le Premier ministre est au centre de crise avec le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice.
00:01:38 Ils ont communiqué sur le fait qu'il s'agissait bien d'un attentat et que c'était des Suédois qui étaient visés.
00:01:43 Apparemment, les victimes étaient des supporters qui étaient venus à Bruxelles
00:01:47 pour un match entre la Belgique et la Suède et qui ont été identifiés par le tueur
00:01:51 parce qu'ils portaient des maillots de supporters de clubs suédois.
00:01:58 Claude, sur le mode opératoire, que savez-vous précisément ?
00:02:03 Je ne sais pas plus que ce qu'on voit.
00:02:05 Effectivement, ce qu'on voit, c'est un homme très décidé qui ouvre le feu avec une arme longue,
00:02:13 peut-être une Kalashnikov ou un pistolet mitrailleur,
00:02:18 qui fait preuve d'une, pour autant qu'on puisse en juger de loin, d'une froideur,
00:02:25 surtout d'une détermination totale puisqu'à un moment donné, il va tirer sur quelqu'un, le blesser,
00:02:29 et on le voit hésiter, faire demi-tour, revenir vers sa victime et l'achever au sol
00:02:34 avant de prendre la fuite sur son scooter.
00:02:37 C'est quelqu'un, manifestement, qui savait exactement ce qu'il allait faire
00:02:43 et qui n'a pas hésité une seconde.
00:02:46 J'en parlais il y a un instant avant de vous prendre en direct.
00:02:49 Claude, on parle d'une vidéo de revendication de ce double meurtre
00:02:53 dans laquelle un homme s'exprimait en arabe.
00:02:54 Deux questions en une.
00:02:55 D'abord, est-elle identifiée ?
00:02:57 C'est-à-dire, est-ce qu'on est en mesure de dire que la personne qui parle sur cette vidéo
00:03:01 est bien cet assaillant qui possédait une arme lourde dans les rues de Bruxelles aujourd'hui ?
00:03:07 Et sait-on, puisqu'il s'exprime en arabe, ce qui se dit dans cette vidéo ?
00:03:12 Premièrement, quand on voit des images dans sa rencontre d'ailleurs,
00:03:16 je ne suis pas percédé que la police ait pour le moment des images claires du visage de l'auteur des faits.
00:03:22 Puisqu'il est casqué, il ne retire pas son casque,
00:03:24 il est possible qu'il ait une partie du visage masqué.
00:03:28 Donc, l'identifier n'est pas évident.
00:03:30 Par contre, la vidéo est en cours d'authentification.
00:03:35 Et ce qu'on sait sur cette vidéo, c'est que cet homme dit avoir voulu tuer ou viser des Suédois
00:03:42 pour venger le prophète et qu'il se réclame de l'État islamique, de Daech.
00:03:48 Pourquoi des Suédois pour venger le prophète ? Quel est le contexte ?
00:03:53 Des médias suédois auraient diffusé par exemple des caricatures ?
00:03:57 Quel est le contexte autour des Suédois particulièrement ?
00:04:00 Il y a un contexte qui s'est développé depuis le printemps dernier,
00:04:03 qui est très violent autour de la Suède.
00:04:06 Il y a eu plusieurs profanations du Coran.
00:04:08 Des Corans qui ont été brûlés, d'ailleurs pas par des Suédois,
00:04:11 mais par un réfugié irakien d'origine chrétienne,
00:04:14 qui a à plusieurs reprises été détruit par le feu des Corans devant des ambassades arabes.
00:04:20 L'acte de cet homme a déjà déclenché des émeutes à Bagdad
00:04:26 où l'ambassade de Suède avait été mise à sac et incendiée.
00:04:31 Il n'y avait pas eu de victime, mais il y avait eu des réactions très violentes.
00:04:34 Donc quand il dit avoir voulu tuer des Suédois,
00:04:36 c'est très probablement en réaction à ces profanations du Coran.
00:04:39 Et je précise pour nos téléspectateurs que la raison pour laquelle
00:04:42 il y avait pas mal de Suédois ce soir dans la capitale belge,
00:04:44 c'est parce qu'actuellement au stade Beaudoin, l'ancien stade du Hezel,
00:04:47 vous avez l'équipe nationale de Belgique qui affronte dans un match de football l'équipe suédoise.
00:04:53 D'ailleurs cet homme, à priori encore une fois,
00:04:56 on est très prudent sur ce que l'on dit parce qu'on essaye de suivre cette actualité en temps réel,
00:05:00 à priori, et vous allez me le confirmer, cet homme est toujours en fuite.
00:05:04 Il y a ce qu'on appelle ce risque de sur-attentat,
00:05:06 c'est-à-dire que cet homme prenne présentement une autre direction,
00:05:10 pourquoi pas celle d'un stade de foot rempli de milliers de supporters
00:05:14 pour poursuivre ce dessin meurtrier ?
00:05:17 Alors effectivement on a un auteur décidé, armé, lourdement armé, qui est en fuite,
00:05:23 donc ça peut se terminer soit par une fusillade avec la police s'il est confronté par les forces de l'ordre,
00:05:28 soit effectivement par d'autres actes terroristes dans les heures qui viennent.
00:05:32 Ce que je peux vous dire c'est que mon bureau est situé sur une des principales avenues
00:05:36 qui conduisent à quelques kilomètres d'ici au stade où se déroule le match
00:05:40 et que j'ai vu passer un peu plus tôt dans la soirée de très très nombreux véhicules
00:05:44 des forces de sécurité, des véhicules de police.
00:05:47 La population belge, je pense que tout le monde n'est pas encore au courant de ce qui s'est passé,
00:05:52 on ne voit pas beaucoup de dénergosité dans les rues qui sont d'ailleurs à peu près vides.
00:05:56 En revanche, il y a une très très grande tension, très perceptible du côté des forces de sécurité.
00:06:01 Un dernier mot Claude, et puis évidemment on pourra revenir vers vous
00:06:05 au gré des différentes informations qu'on obtiendra.
00:06:08 Est-ce qu'il y a des consignes de sécurité qui ont d'ores et déjà été données à la population,
00:06:12 une communication officielle de la police belge ?
00:06:15 Alors à 22h, je n'avais rien vu, la seule chose que j'avais vue c'était ces messages du Premier ministre
00:06:22 qui parle d'un attentat très clairement, d'un acte terroriste,
00:06:26 qui confirme cette piste terroriste.
00:06:29 En revanche, je n'ai pas encore vu de consignes particulières qui ont été données
00:06:34 au niveau de la sécurité, de la mise en sécurité des habitants de Bruxelles.
00:06:39 Merci beaucoup cher Claude Moniquet, et n'hésitez pas bien sûr à revenir vers vous
00:06:44 dès que vous avez un petit peu plus de précisions.
00:06:46 Quelques mots en plateau, avant de…
00:06:49 On va peut-être d'abord, pour les téléspectateurs qui nous rejoignent,
00:06:52 vous montrer cette séquence, cette séquence vidéo
00:06:56 qui nous montre l'horreur de cette attaque pour l'instant.
00:07:00 On ne la qualifie pas de terroriste puisqu'elle n'est pas officiellement nommée de cette façon,
00:07:05 même si le mode opératoire et le contexte nous poussent à penser qu'il s'agit bien de ça.
00:07:10 Regardez cette séquence, tout à l'heure à Bruxelles.
00:07:12 C'est vrai que je peux reprendre mes propos juste d'il y a un instant.
00:07:38 C'est vrai que dès l'instant où le gouvernement belge parle de Yohannusaï d'attentat,
00:07:42 on peut, nous, raisonnablement, parler de terrorisme également
00:07:45 puisqu'attentat et terrorisme sont un seul et même visage.
00:07:48 Oui, c'est le mot utilisé par le Premier ministre belge qui dénonce un attentat,
00:07:52 donc ayant ciblé des terroristes, donc ça ne peut aucun autre maintenant,
00:07:55 c'est bien de terrorisme dont on est en train de parler,
00:07:58 évidemment qui visait des Suédois, on l'a rappelé.
00:08:01 Pourquoi des Suédois ? Parce que ça a été dit, évidemment,
00:08:04 la Suède est devenue l'une des cibles privilégiées des islamistes depuis ces dernières semaines,
00:08:08 précisément parce que le Coran, l'été dernier, a été profané à plusieurs reprises.
00:08:12 Al-Qaïda avait appelé à s'en prendre à la Suède,
00:08:16 la Suède qui avait d'ailleurs relevé son niveau d'alerte attentat à un niveau 4 sur une échelle de 5.
00:08:22 Et donc on voit effectivement qu'ils avaient raison,
00:08:25 puisque ce sont bien des Suédois qui étaient visés et tués,
00:08:28 donc parce que Suédois ce soir, la Suède qui est la cible des islamistes et des terroristes,
00:08:32 comme l'est d'ailleurs la France, on est au même niveau d'alerte en réalité.
00:08:37 Et Gérald Darmanin, enfin, je vous donne cette information que vous avez peut-être entendue chez Olivie Benkemoun,
00:08:42 mais la frontière entre la France et la Belgique ce soir est sous très haute surveillance,
00:08:46 les contrôles sont renforcés pour éviter précisément que cet homme qui est en fuite puisse venir dans notre pays
00:08:53 et commettre d'autres actes terroristes sur le sol français.
00:08:57 Jean-Christophe Couville, on fait un premier tour de table, un premier commentaire,
00:09:00 un homme qui tire à l'arme à feu, qui poursuit des passants armés d'une Kalachnikov,
00:09:06 des images que l'on ne connaît malheureusement que trop bien, l'horreur absolue encore et toujours.
00:09:12 Oui, malheureusement, ça nous rappelle de tristes souvenirs, notamment autour d'un stade de foot aussi,
00:09:17 où on a connu ça, voilà, et c'est vrai que toute ma compassion est à mes collègues aussi,
00:09:23 mes collègues belges qui là doivent faire une vraie chasse à l'homme dans Bruxelles.
00:09:28 Je rappelle qu'il y a un match de foot, je ne sais pas quelle est la capacité du stade Rouen-Podor,
00:09:32 mais c'est des dizaines de milliers de personnes.
00:09:34 En fait, imaginez, vous devez protéger des supporters, donc si ça se trouve même,
00:09:37 vous avez demandé aux supporters de ne pas quitter le stade tant qu'on n'a peut-être pas interpellé toute la personne.
00:09:40 Je crois que le match est toujours en cours, il faudrait vérifier, je ne sais pas si Martin Mazur peut nous chercher l'info en régie,
00:09:44 mais a priori pour ne pas paniquer les spectateurs, et on peut le comprendre,
00:09:48 le match a lieu un petit peu comme s'il n'y en avait rien, parce qu'on ne l'annonce pas,
00:09:51 mais aujourd'hui, vous savez, avec les réseaux sociaux, les téléphones portables,
00:09:56 je pense que dans pas longtemps, malheureusement, les supporters vont être au courant,
00:09:59 et après, il va falloir prendre des décisions, et des fois, effectivement, les décisions,
00:10:02 c'est de laisser les encadrer militairement, et avec la police, les supporters,
00:10:08 parce qu'ils doivent retourner dans leurs hôtels, dans leurs bus, il faut en faire quelque chose.
00:10:12 Et puis ceux qui sont aussi dans Bruxelles, livrés à eux-mêmes devant des écrans de télé, dans des bars.
00:10:18 Voilà, donc…
00:10:19 La gestion de ce soir, Jean-Christophe, elle nous rappelle forcément à nous aussi le 13 novembre 2015,
00:10:24 qui avait commencé avec cette déflagration entendue au Stade de France.
00:10:28 On est dans un contexte un petit peu similaire, où il faut gérer d'un côté des terroristes qui sont en fuite,
00:10:34 qui sont en train de commettre l'irréparable, l'ignoble, et de l'autre, en effet, des dizaines de milliers de personnes
00:10:41 qui doivent conserver une sécurité relative, à qui il faut pouvoir informer sans faire paniquer,
00:10:49 qu'il faut pouvoir évacuer sans qu'il y ait de troubles également à l'ordre public.
00:10:54 C'est une soirée extrêmement compliquée qui est en train de se dessiner pour les autorités belges,
00:10:59 à moins, évidemment, que l'individu et d'éventuels complices, puisqu'on n'a aucune info pour le moment,
00:11:03 soient tous neutralisés et que la situation soit maîtrisée.
00:11:06 Oui, Valérie.
00:11:07 Oui, mais d'autant, Julien, que la personne qui a tiré ce terroriste est toujours en fuite, comme ça a été dit.
00:11:14 Et je vous dis, on ne sait pas s'il y a d'éventuelles complicités.
00:11:16 Voilà, et comme ça a été dit, les frontières avec la France ont été fermées.
00:11:19 Au-delà de ça, on a à peu près tout le modus operandi d'une attaque terroriste,
00:11:24 c'est-à-dire, effectivement, comme ça a été dit, une cible, les Suédois, à l'occasion d'un match de foot contre la Suède,
00:11:32 de la Belgique contre la Suède, qui sont sur le territoire belge, parce que ça fait depuis le 15 septembre,
00:11:39 très exactement, et après que le Coran ait été brûlé au cours de l'été par des Irakiens présents en Suède,
00:11:47 que la Suède a été désignée comme la cible principale, avec la France, effectivement, par Al-Qaïda.
00:11:55 Et donc, on se retrouve dans un mélange qui nous rappelle Charlie Hebdo, parce que le Coran a été propagé.
00:12:01 Je me permets juste de vous couper, Valérie, parce qu'on a l'information depuis le stade du Roi Baudouin,
00:12:05 et je remercie d'ailleurs Jacques Vendroux, notamment, qui m'informe.
00:12:08 La rencontre entre la Belgique et la Suède ne devrait pas reprendre, le match a été arrêté à la pause, à la mi-temps.
00:12:13 Le spectateur du stade du Roi Baudouin de Bruxelles demande aux spectateurs de rester dans l'enceinte du stade.
00:12:18 Donc, les gens sont en train, a priori, de prendre conscience qu'il se passe quelque chose.
00:12:21 Le match est interrompu et ne reprendra pas gestion.
00:12:25 Je me permets de revenir sur Jean-Christophe, parce qu'avec cette information,
00:12:28 je ne sais pas combien fait le stade du Roi Baudouin, mais à mon avis, on est sur une quarantaine de milliers de personnes.
00:12:36 Contenir des spectateurs dans un contexte angoissant comme celui-ci,
00:12:42 puisque là, les gens, a priori, ont tous bien compris ce qui était en train de se passer,
00:12:45 il y a encore une vraie mission compliquée pour les policiers belges et les différents services de sécurité autour de ce stade.
00:12:52 Oui, bien sûr, parce que vous devez porter assistance.
00:12:54 Il y a des gens qui vont se renseigner pour savoir ce qui s'est passé.
00:12:58 Parce que le réflexe, c'est de vouloir partir très vite.
00:13:00 De vouloir partir, se réfugier, rentrer chez soi.
00:13:02 Et en fait, non, le boulot des policiers, c'est de protéger avant tout.
00:13:06 Et donc, effectivement, les maintenir dans un stade de sécurité pour leur protection.
00:13:10 Et après, au fur et à mesure, il va y avoir une vraie logistique,
00:13:13 savoir comment on fait pour extraire les gens, pour les ramener dans leurs hôtels,
00:13:16 pour les ramener dans leur bus, les raccompagner.
00:13:19 Et à quel âge, effectivement, il y aura une décision, des décisions, une réunion de crise.
00:13:24 Et puis, ça va être toute cette logistique de police à mettre en place pour faire une évacuation sanitaire quelque part.
00:13:30 Il faut préciser que ce sont des joueurs suédois qui n'ont pas voulu reprendre le match dans le contexte,
00:13:34 puisque ce sont leurs compatriotes qui ont été visés.
00:13:36 Ils ont décidé de ne pas reprendre le match.
00:13:38 On peut imaginer que c'est une décision qui, effectivement, ne satisfait pas les autorités.
00:13:41 Et sans doute, les autorités auraient préféré que le match continue
00:13:44 pour pouvoir contenir précisément ces dizaines de milliers de supporters qui sont dans le stade.
00:13:48 Maintenant, le match est arrêté.
00:13:50 Il va falloir les laisser dans l'enceinte, puisqu'on considère, effectivement,
00:13:52 qu'à l'intérieur du stade, ils sont plus en sécurité qu'à l'extérieur,
00:13:56 tant que le terroriste est toujours en liberté.
00:13:58 Mais ce sont les joueurs qui ont décidé de ne pas reprendre le match.
00:14:00 Ce n'est pas une demande des autorités.
00:14:01 Il y a trois jours, on a assassiné un professeur, parce que professeur, ici, en France.
00:14:06 On sait ce qui se passe depuis une dizaine de jours, bien sûr,
00:14:08 avec cette attaque terroriste du Hamas sur Israël,
00:14:12 qui déchaîne les passions, Jean-Christophe Ferjou.
00:14:16 Encore une fois, je m'avance peut-être même beaucoup
00:14:20 en faisant un lien entre le contexte au Proche-Orient et l'attaque de ce soir.
00:14:26 Mais comment ne pas faire le lien entre le contexte actuel
00:14:33 et cette résurgence des menaces un petit peu partout en Europe ?
00:14:36 Il semble que le terroriste lui-même l'ait fait,
00:14:38 et qu'il revendique, en tout cas si on en croit les vidéos qu'il a publiées sur les réseaux sociaux,
00:14:44 qu'il revendique au nom de l'État islamique.
00:14:46 Il fait référence à la mort d'un enfant musulman aux États-Unis.
00:14:49 Vous savez, il y a un enfant et sa mère qui ont été visés parce que musulmans
00:14:53 par un vieil Américain blanc, ce qui est évidemment absolument immonde,
00:14:58 lui réagissant aux événements au Proche-Orient.
00:15:01 Il fait référence au soutien des Juifs à la Grande-Bretagne.
00:15:03 Il fait référence à ce qui se passe en Suède et notamment…
00:15:06 Vidéo qui est pour le moment en cours d'authentification.
00:15:08 C'est le message que l'on entend sur cette vidéo.
00:15:10 Le lien n'est pas officiel entre la vidéo, la personne qui fait cette vidéo
00:15:15 et le terroriste qui commet ses dires.
00:15:19 Mais ils portent le même gilet.
00:15:21 Ils portent le même gilet.
00:15:23 Et ce qui est, je trouve, le plus perturbant, c'est que dans les réactions en dessous de la vidéo,
00:15:29 sur les réseaux sociaux, vous avez évidemment des gens qui expriment leur indignation,
00:15:32 leur colère, leur chagrin.
00:15:34 Et puis vous avez des likes, et vous avez des listes de corps rouges.
00:15:38 Il ne faut pas en tirer de conclusion.
00:15:40 Ce n'est pas parce qu'il y a les réseaux sociaux, c'est toujours un prisme particulier.
00:15:43 Ce n'est pas la population en général.
00:15:45 Mais ça montre la profondeur de la fracture qui s'est installée.
00:15:48 Dans nos sociétés, vous faisiez référence à la situation au Proche-Orient,
00:15:52 mais je pense qu'il y a une grande différence qui s'est installée.
00:15:55 C'est qu'il y a un mur entre les Israéliens et les Palestiniens.
00:16:00 Il n'y en a pas à Bruxelles.
00:16:02 Je ne parle pas d'Israéliens et de Palestiniens, mais entre ceux qui détestent notre modèle,
00:16:06 qui peuvent être d'ailleurs eux-mêmes,
00:16:08 et ceux qui vivent ici et qui peuvent être eux-mêmes musulmans, évidemment.
00:16:13 Parce que ce sont quelques minorités islamistes.
00:16:15 Il y a cette impression depuis neuf jours, qu'on connaissait tous,
00:16:17 mais qui est là peut-être plus forte que jamais,
00:16:20 c'est que dans cette affaire, dans cette terrible actualité au Proche-Orient,
00:16:25 vous devez choisir votre camp.
00:16:27 Non, bien sûr, c'est la stratégie des terroristes.
00:16:29 Oui, mais malheureusement, c'est ce que l'on ressent tous dans le contexte actuel,
00:16:35 entre ceux qui prennent le temps, prennent le courage de défendre Israël,
00:16:40 ceux qui crient aux victimes palestiniennes.
00:16:43 Vous êtes dans un camp ou vous êtes dans l'autre en ce moment, Karim Abrik,
00:16:46 et c'est ce qui semble se dessiner de façon exacerbée avec ces attaques.
00:16:51 Oui, bien en fait, c'est de créer des ennemis.
00:16:54 Il y a ça aussi, de créer des cibles qu'on peut attaquer, qu'on pourrait abattre.
00:16:59 Donc on revient aussi à ce qu'on appelle le fameux djihadisme d'atmosphère
00:17:03 qui avait été théorisé par Kepel,
00:17:05 et on a l'impression que c'est ce qu'on ressent depuis plusieurs jours.
00:17:08 On disait qu'on craint dans les pays occidentaux cette externalisation de ce conflit.
00:17:14 Est-ce qu'on est là-dedans?
00:17:15 On sait que Gérald Darmanin parlait dans certains cas qu'il pourrait y avoir des liens.
00:17:21 Donc on l'a vu, vous avez parlé des États-Unis,
00:17:23 maintenant on voit ce qui se passe en Belgique.
00:17:26 Tout et n'importe quoi devient un prétexte pour certaines attaques.
00:17:30 Parce que maintenant, à Bruxelles, qu'est-ce qui s'est passé au cours des derniers jours?
00:17:33 La vie a continué, donc ce n'est pas nécessairement un événement particulier.
00:17:38 On sait que la menace à l'attentat est très élevée depuis quelques jours.
00:17:41 Le ministre de l'Intérieur l'a rappelé en conférence de presse hier.
00:17:43 Il a dit que la vigilance à l'attentat a été augmentée en France.
00:17:45 Nos voisins belges connaissent exactement le même contexte que nous,
00:17:49 peut-être même un peu plus fort.
00:17:51 Ce que je veux dire, c'est que c'est pas en réaction, en Belgique,
00:17:54 c'est pas en réaction nécessairement à un événement particulier.
00:17:57 Je parle de ce djihadiste d'atmosphère, alors qu'en Suède,
00:18:00 on parlait de la Suède qui était visée, parce que oui, il y avait eu des autodafés du Coran,
00:18:05 donc on peut se dire, OK, est-ce qu'il y avait une réaction de certains djihadistes à ça?
00:18:10 Mais mon point, c'est que c'est un peu partout finalement.
00:18:12 L'Occident devient un symbole à atteindre, à attaquer,
00:18:16 et les fractures se manifestent un peu partout,
00:18:18 et on compte sur ce qu'on appelle, entre guillemets, je dis un gros guillemet,
00:18:22 parce que ce n'est pas ça, mais les fameux loups solitaires.
00:18:25 Donc, finalement, les messages...
00:18:27 - C'est un terme qui n'est pas apprécié par tous les spécialistes,
00:18:31 parce que ce qui se dit, pour ceux qui observent ce phénomène,
00:18:37 c'est qu'il n'y a jamais vraiment de loups solitaires.
00:18:39 - Exactement, c'est ça. J'y arrive.
00:18:40 - Il y a une nébuleuse, toujours, de pensées au moins.
00:18:42 - J'y arrive. Je dis, il y a les loups solitaires,
00:18:44 mais ce que je dis, c'est que ce n'est pas nécessairement ça.
00:18:46 Ce sont des messages qui sont captés comme ça,
00:18:48 et dans un contexte actuel, certaines personnes passent donc à l'acte.
00:18:52 - Mais en parlant de...
00:18:53 - Alors, juste un mot, je laisse la parole à Kévin tout de suite,
00:18:55 juste un mot, parce que sur les autodafés en Suède, c'est une personne.
00:18:58 Ce n'est pas les Suédois en masse qui se livrent à des autodafés.
00:19:00 - Ce n'est même pas un Suédois, Kévin, ça.
00:19:02 - C'est un Irakien.
00:19:03 - C'est un Irakien qui avait brûlé ses livres en Suède.
00:19:05 - C'est courant.
00:19:06 - La question a été posée,
00:19:07 de savoir s'il n'avait pas été manipulé par les services russes par ailleurs.
00:19:10 La presse suédoise a abordé cette question-là.
00:19:12 - C'est un autre sujet.
00:19:14 - Non, parce que ça fait partie du monde dans lequel nous vivons.
00:19:18 Oui, il y a des gens qui essaient de déstabiliser nos démocraties,
00:19:21 mais en tout cas, une personne qui brûle des corans,
00:19:23 ce ne sont pas tous les Suédois qui détestent les musulmans ou l'islam.
00:19:27 Sauf qu'il y a des gens qui sont dans une vision paranoïaque du monde
00:19:30 et qui ont décidé que de toute façon,
00:19:31 parce que c'est comme ça que ça marche en science politique,
00:19:33 il n'y a pas besoin que vous désignez un ennemi.
00:19:36 Si l'ennemi vous désigne, de toute façon,
00:19:38 vous êtes contraint d'être son ennemi.
00:19:40 - On est dans les prémices de cette fameuse guerre de civilisation,
00:19:43 comme certains veulent nommer le contexte actuel.
00:19:46 - Mais bien sûr qu'on est dans une guerre de civilisation.
00:19:49 On voit bien que ce sont les valeurs occidentales qui sont testées.
00:19:52 On voit bien que ce sont nos démocraties qui sont testées.
00:19:55 D'ailleurs, en Israël, le Hamas a attaqué...
00:19:58 - Elles ne sont pas testées, elles sont mises à l'épreuve.
00:20:00 - Elles sont mises à l'épreuve, bien sûr.
00:20:02 - Dans une épreuve insupportable.
00:20:03 - D'ailleurs, en Israël, le Hamas a touché une Rave Party.
00:20:06 C'est-à-dire qu'il a voulu toucher un lieu de vie, un lieu de fête
00:20:10 et toucher aussi des touristes internationaux.
00:20:13 Parce qu'il y a eu beaucoup, en effet, d'internationaux qui ont été touchés.
00:20:17 Et là, c'est la même chose.
00:20:18 Regardez ce qui se passe à Bruxelles.
00:20:19 On touche des Suédois sur un sol étranger.
00:20:22 Quel est le message ?
00:20:23 C'est-à-dire que vous êtes des cibles tout le temps.
00:20:26 Même si vous êtes sur un sol étranger, vous pouvez être visé.
00:20:31 C'est quand même ça qui est mis en avant.
00:20:33 Et le but, c'est évidemment de toucher des lieux de vie.
00:20:35 C'est de toucher des lieux qui sont communs.
00:20:38 Par exemple, cet enseignant qui a été tué à Arras, on touche une école.
00:20:43 Comme on a touché en 2015 des terrasses de café, une salle de spectacle.
00:20:48 C'est-à-dire que vous êtes, à partir du moment où vous êtes dans le camp des démocraties,
00:20:51 dans le camp de l'Occident, vous pouvez mourir à tout moment.
00:20:55 Tout simplement parce qu'on considère que vous êtes contre les musulmans.
00:20:59 Ce qui est complètement stupide, puisque, évidemment,
00:21:01 il y a une grande différence entre les islamistes et les musulmans.
00:21:04 Il ne faut pas tout mélanger.
00:21:06 Je demande à la régie, est-ce que Claude Moniquet est encore avec nous ?
00:21:10 Claude, je ne sais pas si je vous prends de court,
00:21:13 mais il y a des débuts de messages sur les réseaux sociaux,
00:21:15 et je voudrais évidemment passer par vous pour confirmer ou pas cette information,
00:21:19 qui disent que l'assaillant aurait été arrêté il y a quelques minutes seulement par les services de police belge.
00:21:24 Est-ce que vous aussi, vous avez cette information,
00:21:26 ou on va attendre un petit peu avant de confirmer ?
00:21:30 Je pense qu'il faut attendre un tout petit peu.
00:21:32 On est en train d'essayer de confirmer ça avec des amis dans les services compétents.
00:21:37 Pour le moment, il n'y a pas de confirmation officielle, en tout cas.
00:21:40 Je pense qu'il faut rester extrêmement prudent sur cette information.
00:21:43 On va se garder de l'affirmer pour le moment,
00:21:45 et on attendra d'avoir des sources officielles pour informer.
00:21:49 Ce serait évidemment une bonne chose, entre guillemets,
00:21:53 de mettre fin au périple de cet individu,
00:21:56 qui a d'ores et déjà tué deux personnes, deux ressortissants suédois,
00:22:00 avec ce message vidéo qui lui aussi serait en cours d'authentification,
00:22:03 dans lequel il revendiquerait l'assassinat de ces Suédois
00:22:06 en représailles, si je puis dire, à ces fameuses autodafés de Coran qu'on évoque depuis un moment.
00:22:12 Oui, Valérie ?
00:22:13 Ce qui est intéressant, c'est de voir que tout au long de l'été,
00:22:15 il y a une espèce de crise diplomatique entre le Moyen-Orient et la Suède.
00:22:19 La Suède a rappelé ses ambassadeurs dans plusieurs pays du Moyen-Orient.
00:22:25 Et là, c'est en Belgique, un territoire où, au contraire,
00:22:28 on sait que le terrorisme n'est pas tellement combattu.
00:22:31 En fait, il y a une espèce de tabou, c'est pas un sujet.
00:22:34 En Suède ?
00:22:35 Non, en Belgique.
00:22:36 En Belgique, pardon.
00:22:37 Dont les gens parlaient énormément.
00:22:39 Et vous vous souvenez que le Bataclan,
00:22:41 enfin, ça avait été monté depuis Bollembèque,
00:22:43 donc dans ce pays, en Belgique,
00:22:47 où toute une filière s'était organisée
00:22:50 sans que les services de renseignement ne les aient découverts.
00:22:55 Et du coup, on est en train de se demander
00:22:57 s'il va y avoir plusieurs attitudes et plusieurs pays
00:22:59 face au terrorisme en France, malgré tout et malgré...
00:23:02 C'est juste à noter, les spectateurs,
00:23:04 que là, on est sur le quartier de Bruxelles,
00:23:06 donc vous avez cette vue du quartier de Bruxelles.
00:23:08 C'est le nord.
00:23:09 Où s'est passé ce drame ce soir, dans le nord du centre de Bruxelles.
00:23:13 Pardon de vous avoir coupé Valérie.
00:23:14 Non, non, pas du tout.
00:23:15 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a des pays
00:23:17 qui sont en train de prendre des mesures très fortes
00:23:19 contre le terrorisme.
00:23:20 La Suède et la France en font partie, néanmoins.
00:23:23 Il y a d'autres pays, il y aura toujours,
00:23:25 au sein de l'Union européenne, par exemple,
00:23:27 des pays où les choses ne seront pas aussi serrées que chez nous,
00:23:31 où on ne demandera pas d'aller chercher les fichiers S,
00:23:34 où les préfets ne seront pas mobilisés, etc.
00:23:37 Ce qui est le cas de la Belgique.
00:23:39 Et je trouve que ce qui arrive aujourd'hui nous dit
00:23:41 que chez nos voisins, ça peut aussi arriver.
00:23:45 Et ils peuvent aussi...
00:23:46 C'est proche, c'est très très proche.
00:23:48 Et du coup, même avec...
00:23:50 C'est à notre porte ce qui se passe ce soir.
00:23:52 Donc il va falloir élargir la concertation
00:23:55 et avoir une concertation occidentale, peut-être européenne,
00:23:59 sur ce sujet, parce que ce qui s'est passé au Moyen-Orient
00:24:02 nous concerne tous.
00:24:04 Ce qui continue de se passer.
00:24:05 Et effectivement, le maire de Villiers-le-Saint-Denis...
00:24:07 On est alertés, tout autant que nous sommes.
00:24:08 Et encore une fois, vous me dites que dans la vidéo de revendication,
00:24:11 il fait état également de la situation au Proche-Orient,
00:24:13 et pas seulement de représailles sur des Suédois
00:24:16 qui auraient fait ceci, cela.
00:24:18 Oui, et aussi sur des occidentaux, entre guillemets,
00:24:19 parce que c'est une conjonction.
00:24:21 Ce qui doit nous faire tous très peur ce soir,
00:24:23 c'est que déjà depuis 8-9 jours,
00:24:24 cette menace attentat est quasiment à son niveau maximum.
00:24:29 Il y a eu l'assassinat de ce professeur il y a 3 jours.
00:24:32 Ce contexte que rappelle Gérald Darmanin,
00:24:34 hier en conférence de presse, tout à l'heure,
00:24:35 et encore chez Pascal Praud,
00:24:37 avec ces attentats qui sont déjoués par dizaines
00:24:42 depuis plus d'un an maintenant.
00:24:44 Demain, je dis demain de façon générique,
00:24:47 ça va envahir Gaza avec cette riposte terrestre.
00:24:51 Demain, ces images vont faire le tour du monde
00:24:54 de populations gazaouies en détresse,
00:24:56 parce que cela va arriver,
00:24:58 et que le ramas fera en sorte que nous voyons ces images demain.
00:25:01 Cette haine généralisée qui est en train de se globaliser,
00:25:05 j'allais dire sur la planète, du moins en Occident
00:25:07 ou chez nous en Europe.
00:25:09 J'ai peur que ce soit les prémices de nouvelles menaces
00:25:14 et d'un contexte hautement inflammable et menaçant.
00:25:18 Oui, parce qu'en fait, il va y avoir une onde de choc.
00:25:22 Et comme vous le disiez tout à l'heure,
00:25:24 certaines personnes vont nous dire,
00:25:25 maintenant, il faut choisir votre camp.
00:25:26 Est-ce que vous êtes pour ou contre ?
00:25:28 Les musulmans, ça n'a rien à voir.
00:25:32 Mais encore une fois, on a beau le dire, on a beau le répéter,
00:25:34 ce qu'il faut voir, le pivot, c'était le 11 septembre 2001.
00:25:38 C'est-à-dire qu'avant, il y avait des attentats islamiques,
00:25:43 mais je me rappelle l'Algérie, pendant 10 ans,
00:25:45 des années 90 à 2000, il y a eu 150 000 morts quand même,
00:25:48 avec le GIA, le FIS.
00:25:50 Et puis à partir de 2001, ça a été un petit peu,
00:25:52 j'allais dire, le terrorisme mondialisé.
00:25:54 Ça s'est invité chez nous, dans nos rues.
00:25:57 On a vu les tours jumelles tomber.
00:25:58 Puis après, ça a été dans les pays européens.
00:26:01 Et donc, on a mondialisé ce terrorisme.
00:26:02 Effectivement, on nous demande de faire des choix.
00:26:04 Alors en fait, on n'est pas là pour faire de la géostratégie.
00:26:07 Nous, on est là pour parler justement de liberté individuelle,
00:26:11 humaine et de respect de la vie.
00:26:13 Et je pense que justement, ce combat, il va être là.
00:26:16 Ce combat, il va être aujourd'hui de lutter contre cet obscurantisme
00:26:19 et d'essayer de travailler sur les générations
00:26:22 et de détricoter tout ce qu'on peut raconter à travers des réseaux sociaux.
00:26:25 Et je reconnais, on parle souvent, on essaye de dire des loups solitaires,
00:26:29 mais en fait, effectivement, c'est toujours des petites cellules.
00:26:31 On essaie de ne pas les détecter.
00:26:32 C'est des cellules de 2, 3 personnes,
00:26:34 avec derrière toujours un intellectuel, entre guillemets,
00:26:37 qui essaye de manipuler ces personnes
00:26:40 qui sont souvent des individus hyper névrosés
00:26:43 et qu'on rend psychotiques en fait.
00:26:46 Claude Monniquet qui nous appelle depuis Bruxelles.
00:26:47 Oui, Claude, vous avez de nouvelles informations à nous communiquer.
00:26:51 Oui, tout à fait.
00:26:52 Je viens d'avoir un contact avec une de mes sources dans les services de police.
00:26:56 Alors fatalement, vous l'imaginez bien,
00:26:58 ils n'ont pas qu'à faire que me répondre.
00:27:00 Donc, il y a un petit décalage.
00:27:02 Ce que je peux vous dire, c'est que la police a formellement identifié
00:27:06 l'individu qui a ouvert le feu.
00:27:07 Donc, la police sait qui c'est, possède son identité,
00:27:10 mais qu'à l'heure où l'on parle, en tout cas il y a 10 minutes,
00:27:13 il n'était pas encore interpellé.
00:27:15 Et la police craint qu'il cherche à faire d'autres victimes
00:27:19 ou à commettre ce qu'on appelle un suicide par policier interposé.
00:27:24 C'est-à-dire qu'il ouvre le feu sur une patrouille de police
00:27:27 ou des policiers qui voudraient l'interpeller pour être abattu.
00:27:29 On connaît ces profils, Claude Monniquet.
00:27:31 On est face à des individus, si tout cela se confirme,
00:27:34 qu'on est sur un attentat terroriste, islamiste.
00:27:36 Avec les revendications qu'on a évoquées sur cette fameuse vidéo,
00:27:39 on est face à quelqu'un qui veut mourir en martyr.
00:27:42 Absolument. On est parti sur…
00:27:46 La police, en tout cas, des gens que j'ai eus en contact ces dernières minutes,
00:27:50 estiment que le risque d'être en face d'un kamikaze,
00:27:54 d'un djihadiste parti pour une opération suicide,
00:27:57 ce qu'ils appellent dans leur vocabulaire une opération martyr,
00:28:01 est un risque maximal ce soir.
00:28:03 Vous dites que les différentes sources que vous pouvez avoir ont identifié le suspect.
00:28:08 Est-ce que vous avez, vous, un peu plus d'infos sur sa nationalité,
00:28:11 le fait qu'il soit connu des services ou non,
00:28:14 qu'il ait d'ores et déjà commis des actes répréhensibles par le passé,
00:28:17 qu'il soit radicalisé ?
00:28:19 Absolument rien. On me dit simplement qu'il est formellement identifié.
00:28:22 Ça m'a été répété à deux reprises par deux sources différentes.
00:28:26 Donc j'ai tendance à penser que c'est exact.
00:28:28 Bien sûr.
00:28:29 Donc la police sait ce qu'il sait, ce qui veut dire qu'une série,
00:28:32 à minima, une série de souricières sont probablement en train de se mettre en place,
00:28:37 ou ont déjà été mises en place sur les lieux qu'il pourrait fréquenter,
00:28:40 s'il n'est pas en fuite ou sur le chemin de la commission d'autres actes terroristes.
00:28:45 Et bien sûr que la priorité pour les forces de l'ordre belge,
00:28:48 et vous allez le confirmer tout de suite,
00:28:50 la priorité à l'heure où l'on se parle, c'est ce fameux stade du roi Baudouin,
00:28:53 qui est le théâtre d'un événement ce soir,
00:28:55 ce match entre la Belgique et la Suède.
00:28:57 Je rappelle que ce sont deux ressortissants belges
00:28:59 qui ont été froidement abattus par ce terroriste, par cet assaillant.
00:29:04 Tous les moyens de sécurité sont mis en œuvre autour de ce stade
00:29:09 et ce match qui pour le moment n'a pas repris
00:29:11 et les spectateurs qui sont contenus dans son enceinte.
00:29:14 Absolument, oui.
00:29:16 Les spectateurs sont confinés dans le stade, interdiction de sortir.
00:29:21 Il y a des conseils qui commencent à être diffusés
00:29:23 en demandant aux résidents bruxellois de ne pas sortir de chez eux.
00:29:27 La priorité, bien évidemment ce soir,
00:29:30 c'est d'interpeller ou de neutraliser l'auteur des faits
00:29:33 et de protéger au maximum les civils et les forces de l'ordre.
00:29:36 Merci beaucoup Claude Moniquet.
00:29:38 On poursuit cette soirée intégralement consacrée à la situation en Belgique.
00:29:42 Il est 22h30 pile.
00:29:44 On accueille Maureen Vidal pour un point en quelques minutes
00:29:47 de tout ce que l'on sait et ce qu'il faut comprendre
00:29:49 autour de cette attaque ce soir à Bruxelles.
00:29:51 Maureen, bonsoir.
00:29:53 Bonsoir Julien.
00:29:54 Le Premier ministre belge dénonce un attentat ayant ciblé des Suédois
00:29:58 alors qu'un homme est en fuite après avoir tué
00:30:00 deux personnes de nationalité suédoise à Bruxelles par balle
00:30:03 en début de soirée, près de la place Sainte-Hélède
00:30:05 dans les quartiers nord de la capitale belge
00:30:07 et en marge du match de football belgique-suède.
00:30:11 La police a identifié désormais son identité.
00:30:13 Gérald Darmanin, de son côté, annonce un renforcement
00:30:16 des contrôles à la frontière avec la Belgique.
00:30:18 Sur une vidéo, on y voit un homme vêtu d'un gilet orange fluo
00:30:21 tiré avec une arme longue.
00:30:23 La police a, elle, été alertée peu après 19h.
00:30:26 Le parquet fédéral en charge des dossiers de terrorisme
00:30:29 s'est saisi de l'enquête.
00:30:30 Pour l'heure, le mobile n'est pas encore confirmé.
00:30:32 Et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
00:30:35 a, elle, dénoncé l'abject attentat.
00:30:37 Merci beaucoup Maureen Vidal.
00:30:42 On vous retrouvera dans une demi-heure pour faire un nouveau point.
00:30:45 Le suspect est en fuite sur sa route meurtrière.
00:30:49 Il a abattu froidement l'arme de guerre à la Kalachnikov
00:30:53 deux individus suédois qui étaient vraisemblablement présents
00:30:57 sur la capitale belge pour assister à ce match
00:30:59 qui a lieu actuellement au stade du roi Baudouin.
00:31:01 Match qui a été interrompu.
00:31:02 Il y a des dizaines de milliers de personnes dans un stade
00:31:04 et un homme qui est recherché très activement,
00:31:07 on le comprend bien, par les forces de police suédoises.
00:31:11 On a l'impression qu'on pourra affaiblir tant qu'on voudra
00:31:14 toutes les organisations terroristes,
00:31:16 qu'elles soient basées en Afrique subsaharienne,
00:31:19 aux moyennes ou aux proches orient.
00:31:21 Ce terrorisme latent, ce djihadisme d'atmosphère,
00:31:24 comme certains aiment le qualifier,
00:31:26 il est présent, il est une menace omniprésente également.
00:31:31 Oui, et d'ailleurs, l'exemple qu'on a ce soir est extrêmement parlant.
00:31:35 Cet homme-là ne redoute pas la mort, visiblement,
00:31:37 puisqu'il s'est filmé directement.
00:31:39 C'est bien le problème avec ces gens-là ?
00:31:41 C'est bien ça, c'est que leur vie, mourir de cette façon-là,
00:31:45 c'est mourir un martyr et c'est gagner son paradis.
00:31:48 C'est tout le paradoxe de cette histoire,
00:31:50 c'est qu'il s'enfuit, mais il n'a pas peur de mourir,
00:31:52 puisque la première chose qu'il fait,
00:31:54 c'est de revendiquer ce qu'il vient de faire.
00:31:56 Quand on regarde la vidéo, on voit extrêmement bien son visage.
00:31:59 Et d'ailleurs, votre correspondant...
00:32:01 En cours d'authentification, donc on va encore prendre des pincettes
00:32:04 sur la relation entre l'homme et cette vidéo,
00:32:06 même si tout porte à croire que c'est une seule et même personne.
00:32:09 Il a sorti très rapidement,
00:32:11 exactement le même gilet que les images que vous avez vues sur la vidéo.
00:32:14 Bien sûr, bien sûr.
00:32:15 Il faut l'authentification, on est tout à fait d'accord.
00:32:17 Mais ce que dit votre correspondant à Bruxelles,
00:32:20 qu'il est reconnu et formellement identifié quasiment à moins d'une heure,
00:32:26 enfin peu de temps après l'attentat en question,
00:32:29 ça veut dire qu'ils l'ont forcément reconnu
00:32:33 et peut-être qu'ils le connaissaient déjà.
00:32:35 En fait, je ne sais pas s'il y a le système de fichiers CCS en Belgique ou pas,
00:32:42 mais ça doit être quelqu'un qu'ils connaissaient déjà.
00:32:45 Donc on voit bien que c'est une forme de passage à l'acte
00:32:48 de gens qui sont radicalisés depuis un certain temps
00:32:52 et qui utilisent un certain environnement émotionnel.
00:32:55 Et je pense, avec l'histoire, bien sûr,
00:32:59 depuis vendredi et ce qui s'est passé en France,
00:33:03 la circonstance, c'est la présence de Suédois sur le territoire belge.
00:33:08 Peut-être qu'en Suède, où l'extrême droite est au pouvoir,
00:33:13 ça a été plus compliqué, je ne sais pas.
00:33:15 Il y a ce match qui est définitivement arrêté par les autorités belges.
00:33:20 Il serait intéressant de voir comment cette foule est gérée,
00:33:23 puisqu'on parle de plusieurs milliers de personnes
00:33:25 qui sont confinées dans un stade avec la peur de cette information
00:33:30 que forcément tout le monde a, puisqu'on est en 2023
00:33:32 et qu'il suffit d'allumer son téléphone
00:33:34 pour voir ce qui se passe autour de nous.
00:33:36 Il faut voir comment la police va gérer des dizaines de milliers de personnes
00:33:40 dans le même temps.
00:33:41 Dans le même temps, vous devez gérer des dizaines de milliers de personnes
00:33:43 dans un stade, une ville par ailleurs,
00:33:45 qui est la capitale d'un pays qui est organisé
00:33:47 avec une chasse à l'homme, qui continue de vivre,
00:33:49 et par ailleurs, donc gérer une chasse à l'homme.
00:33:51 On me dit que Claude Moniquet veut nous dire un mot.
00:33:53 Oui, Claude ?
00:33:54 Oui, dans l'une des vidéos, en fait, il existe apparemment
00:33:57 plusieurs vidéos, courtes vidéos, de revendications
00:34:00 du même individu, et dans l'une de ces vidéos,
00:34:03 il dirait, d'après les sources, qu'il est musulman,
00:34:08 vive pour leur dieu et meurt pour leur dieu,
00:34:11 et qu'il est prêt à rencontrer son dieu, qu'il va rencontrer son dieu ce soir,
00:34:15 ce qui confirme effectivement ce qu'annonçait
00:34:17 une source policière un peu plus tôt, à savoir qu'on peut craindre
00:34:21 que l'individu aille plus loin et tente une action de suicide.
00:34:26 Merci, Claude. Vous restez évidemment avec nous,
00:34:28 vous intervenez quand vous voulez. Je reviens vers vous, Jean-Christophe.
00:34:31 Comment gérer en effet ces deux fronts ?
00:34:33 L'évacuation d'un stade, une capitale qui continue de vivre,
00:34:38 même si on est lundi soir et qu'on peut imaginer que
00:34:40 ce n'est pas le moment où il y a le plus d'affluence
00:34:43 dans les rues de Bruxelles, quand bien même,
00:34:45 c'est une grande capitale européenne, et donc, cette chasse à l'homme,
00:34:48 où il faut trouver à tout prix cet homme qui pourrait
00:34:51 commettre ce qu'on appelle un sur-attentat, c'est-à-dire
00:34:53 poursuivre son périple meurtrier à un autre endroit de la ville
00:34:56 ou de la région dans laquelle il se trouve.
00:34:58 Alors, moi, je vais vous parler de ce que je connais.
00:35:00 C'est en France, donc dans ces cas-là, qu'est-ce qu'on fait ?
00:35:02 On appelle aussi une réserve, la réserve de la police,
00:35:06 c'est les CRS. Donc déjà, ils arrivent, ça fait des hommes en plus.
00:35:09 On peut justement quadriller. Souvent déjà, ils sont déjà
00:35:11 en place dans les stades. Ça nous permet de faire appel
00:35:15 à des réserves. Et puis surtout, encore une fois,
00:35:18 c'est créer un quartier général quelque part de crise,
00:35:21 c'est-à-dire qu'il faut s'organiser. On doit gérer une partie
00:35:24 délocalisée, c'est une partie, j'allais dire, de la police
00:35:29 pour gérer cette protection de supporters et puis pour leur
00:35:32 permettre aussi de les évacuer dans toute sécurité.
00:35:35 Donc ça, il va falloir faire un corridor, quelque part,
00:35:37 humanitaire pour les emmener savoir où est-ce qu'ils sont,
00:35:40 s'ils sont dans des hôtels, s'ils sont directement dans des bus
00:35:43 pour repartir vers les Pays-Bas parce que c'est pas très loin non plus.
00:35:47 Les Pays-Bas, la Suède, pardon, je sais pas pourquoi
00:35:50 j'étais branché sur les Pays-Bas, mais la Suède, savoir
00:35:53 où est-ce que les supporters vont loger, etc.
00:35:56 Et après, chasse à l'homme, avec les points de chute
00:36:00 potentiels de ces terroristes, à savoir la famille, les amis,
00:36:05 est-ce qu'il est connu, est-ce qu'il avait effectivement
00:36:08 ce qu'on appelle des N+1, c'est-à-dire des personnes autour de lui
00:36:11 qui peuvent l'accueillir, est-ce qu'il était sous surveillance
00:36:14 avec les renseignements, les services de renseignement.
00:36:17 Donc tout ça, ça mouline et effectivement, on est obligé
00:36:21 de faire, j'allais dire, de saucissonner, si vous voulez, les actions.
00:36:27 Une équipe va s'occuper du terroriste, une autre équipe
00:36:30 va s'occuper de la logistique, etc.
00:36:32 Le président de la République viendrait à gérer, écoutez-le.
00:36:35 Je me trouve là devant vous alors que la France, à nouveau,
00:36:39 a été touchée par une attaque terroriste en fin de semaine dernière
00:36:44 touchant précisément un professeur de français.
00:36:48 Et où la barbarie a cherché à frapper à nouveau
00:36:53 en s'attaquant à ceux qui transmettent, qui enseignent
00:36:58 cette langue qui, depuis des siècles, diffuse des lumières,
00:37:05 des valeurs, des espoirs.
00:37:10 Il y a quelques minutes, c'est Bruxelles qui fut frappée à nouveau
00:37:12 par une attaque terroriste islamiste qui apparemment,
00:37:16 au moment où je vous parle, a ôté la vie à au moins
00:37:19 deux autres Européens, deux Suédois.
00:37:22 Notre Europe est bousculée.
00:37:26 Voilà, le mot de terrorisme islamiste est lancé.
00:37:30 Il ne fait plus aucun doute, la réaction d'Emmanuel Macron
00:37:32 depuis l'Albanie, où il est en déplacement aujourd'hui, Johan.
00:37:35 "Notre Europe est bousculée", dit Emmanuel Macron.
00:37:38 Je vois cette dépêche également avec la présidente du Conseil italien,
00:37:41 Giorgia Meloni, qui parle du cœur de l'Europe qui est attaquée.
00:37:45 Il y a vraiment cette sensation, en effet, que c'est un continent
00:37:49 tout entier qui est menacé depuis une dizaine de jours.
00:37:53 C'est tellement fort depuis dix jours qu'on a l'impression
00:37:56 que c'est un nouveau commencement dans cette menace
00:37:59 qui pèse sur l'Europe et nos démocraties.
00:38:02 Le risque était déjà particulièrement élevé.
00:38:04 Mais il est d'autant plus, effectivement, depuis le début
00:38:08 de ce que Benjamin Netanyahou appelle une guerre entre Israël et le Hamas.
00:38:12 Effectivement, la menace terroriste.
00:38:13 D'ailleurs, la France a relevé son niveau d'alerte.
00:38:15 On est au niveau d'alerte maximum.
00:38:17 On ne peut pas aller au-delà.
00:38:18 On est en alerte maximum pour les attentats.
00:38:20 Je vous l'ai dit, la Suède avait relevé son niveau d'alerte
00:38:23 l'été dernier, passant de 3 à 4 sur une échelle de 5.
00:38:28 Est-ce que la Belgique est à un niveau relevé ?
00:38:29 Ça faudrait qu'on demande à Claude dans un instant.
00:38:31 Je vous laisse finir.
00:38:32 Des pays européens, sans doute, eux aussi, s'apprêtent à relever
00:38:34 leur niveau d'alerte parce qu'on voit bien maintenant, effectivement,
00:38:36 que ce risque est accru partout parce que, précisément,
00:38:40 il y a des responsables, des islamistes.
00:38:42 Les islamistes appellent à passer à l'action depuis il y a 10 jours.
00:38:45 Ils appellent à s'en prendre aux pays occidentaux,
00:38:48 notamment à la France, qui est l'une des cibles, répétons-le encore,
00:38:51 l'une des cibles les plus importantes pour ces islamistes
00:38:55 au sein de l'Union européenne.
00:38:57 Oui, Valérie.
00:38:59 Non, oui, c'est ce qu'on dit depuis tout à l'heure,
00:39:01 c'est-à-dire que la Belgique est très proche.
00:39:04 Et en plus d'être très proche, c'est le cœur de l'Europe
00:39:06 puisque c'est à Bruxelles que siège la Commission européenne.
00:39:10 C'est pour ça que Ursula von der Leyen,
00:39:12 qui est présidente de la Commission, a réagi au nom de l'Europe.
00:39:16 Et on voit bien que les choses prennent encore ce soir
00:39:19 une dimension nouvelle, c'est-à-dire que la France a été
00:39:22 la première attaquée, la France est souvent la première attaquée.
00:39:26 Mais là, quand elle dit que c'est le cœur de l'Europe,
00:39:29 elle parle de l'Europe en tant qu'institution aussi
00:39:32 parce qu'à Bruxelles, ce n'est pas seulement un pays,
00:39:34 c'est l'institution européenne qui s'adapte.
00:39:38 Tous les grands dirigeants, à commencer par Emmanuel Macron,
00:39:41 Georgia Meloni, Ursula von der Leyen, qui a réagi également.
00:39:45 Et on va certainement, dans les minutes qui viennent,
00:39:47 vous lire d'autres réactions.
00:39:49 Oui, on a allumé des bougies aujourd'hui.
00:39:51 Kevin Bossuet, vous qui êtes professeur d'histoire,
00:39:53 on a rendu hommage à Samuel Paty, assassiné il y a trois ans, jour pour jour.
00:39:56 On a rendu hommage à Dominique Barnard,
00:39:58 assassiné par un terroriste islamiste il y a trois jours également.
00:40:02 Les promesses de nos gouvernants qui haussent les niveaux d'alerte,
00:40:06 qui proposent, pour ne parler que de Gérald Darmanin aujourd'hui,
00:40:09 l'expulsion de 193 étrangers signalés comme dangereux
00:40:14 qui sont en attente d'expulsion.
00:40:16 Pourquoi n'avons-nous pas fait tout cela plus tôt ?
00:40:19 Est-ce qu'il n'est pas trop tard ?
00:40:21 Est-ce que la situation et ce djihadisme d'atmosphère
00:40:24 qui couvre un petit peu partout en Europe
00:40:27 n'a pas d'ores et déjà fait son incursion
00:40:30 et nous menace au quotidien, quand bien même
00:40:33 il y aurait ce changement de logiciel qui interviendra ?
00:40:36 C'est certain, on ne gagnera pas la guerre contre l'islamisme
00:40:40 avec des bougies, avec des trémolos dans la voie
00:40:43 ou en allumant la tour Eiffel tous les mois.
00:40:46 Ça ne fonctionnera pas.
00:40:48 La vérité, c'est qu'il faut une réponse claire,
00:40:51 une réponse coordonnée, une réponse ferme à l'échelle européenne.
00:40:55 Regardez ce qui s'est passé avec ce professeur de français
00:40:58 qui a été assassiné. Il est quand même incroyable
00:41:01 que cette famille, qui est une famille d'islamistes
00:41:04 ait pu rester sur notre territoire,
00:41:07 que cet individu n'ait pas pu finalement
00:41:10 être exclu du territoire, tout simplement
00:41:13 parce qu'il y avait une loi qui le protégeait,
00:41:16 parce qu'il était sur le territoire français avant l'âge de 13 ans
00:41:19 et on ne pouvait plus l'expulser.
00:41:21 C'est-à-dire que les islamistes utilisent nos propres lois
00:41:24 contre nous. Ça doit quand même nous interroger
00:41:27 parce que ce qui est mis à l'épreuve derrière, ce sont évidemment
00:41:30 nos valeurs. Regardez ce professeur de français
00:41:33 qui a été assassiné au départ. L'islamiste
00:41:36 cherchait un professeur d'histoire. Pourquoi un professeur d'histoire ?
00:41:39 Peut-être en référence à Samuel Paty
00:41:42 mais aussi parce que les professeurs d'histoire, ce sont d'abord eux
00:41:45 qui enseignent la laïcité. Donc c'est bien
00:41:48 la valeur laïque qui est touchée. Et ce qui est flippant
00:41:51 aujourd'hui, c'est qu'il suffit de prendre un couteau
00:41:54 pour commettre un attentat. Bruxelles
00:41:57 a déjà connu une série d'attentats suicides en
00:42:00 2016 où il y a eu trois attentats suicides
00:42:03 qui ont fait 35 morts. Il y a eu un attentat
00:42:06 suicide, deux dans des aéroports et
00:42:09 un dans une rame de métro. 35 morts,
00:42:12 340 blessés. Donc c'est-à-dire qu'un
00:42:15 attentat peut se produire à tout moment,
00:42:18 peut toucher n'importe qui. Le but, c'est de terroriser
00:42:21 la population et ça, ça fait quand même
00:42:24 extrêmement flipper. Moi, je vais vous dire la vérité, je suis venue en métro
00:42:27 mais je suis extrêmement craintif et je regarde un peu partout.
00:42:30 C'est-à-dire que ces terroristes sont en train de gagner
00:42:33 parce que la peur est présente partout. Il y a une angoisse
00:42:36 latente en ce moment, Jean-Sébastien Carrémeuf voudra réagir aussi.
00:42:39 C'est vrai, c'est vrai qu'il y a beaucoup,
00:42:42 beaucoup de témoignages. On a parlé des juifs de France
00:42:45 qui sont légitimement inquiets, bien sûr, nos
00:42:48 enseignants, qui ne se demandent pas si
00:42:51 ça va leur arriver, mais qui se disent qu'il sera le prochain, qui savent
00:42:54 chacun d'entre nous, ici, dans le
00:42:57 contexte actuel et si la situation perdure
00:43:00 et s'il n'y a pas une grande fermeté et
00:43:03 très vite, chacun sait que demain, dans une
00:43:06 semaine, dans un mois, dans un an, le plus tard possible. Mais tout
00:43:09 cela va se reproduire de façon un petit peu
00:43:12 impossible à anticiper et à empêcher.
00:43:15 L'histoire n'est jamais écrite d'avance. Après, ce sont
00:43:18 évidemment des drames absolus, fort heureusement, malgré
00:43:21 tout, quand on regarde en nombre de morts, ça reste
00:43:24 limité, mais en disant ça, je ne sous-estime absolument pas ce qui est
00:43:27 en train de se passer. C'est simplement qu'il faut aussi garder son
00:43:30 sang-froid par rapport à la réalité d'une situation, parce que l'objectif
00:43:33 des terroristes est aussi de générer une peur plus
00:43:36 grande que la réalité du danger. Et donc,
00:43:39 leur résister, c'est aussi savoir ne pas... Après, ça ne change
00:43:42 rien, effectivement, à l'inquiétude légitime qu'on peut ressentir.
00:43:45 Ça ne change rien non plus à la réalité.
00:43:48 - On ne relativise pas dans ces cas-là, Jean-Sébastien. - Je ne relativise pas ?
00:43:51 - Non, non, l'émotion...
00:43:54 - Je ne relativise pas, je vous parle...
00:43:57 Je vous parle en termes sécuritaires.
00:44:00 Après, l'impact politique, de toute façon,
00:44:03 il est le même. Moi, ce qui me choque, pour le coup, je
00:44:06 voyais aujourd'hui une décision de la Cour européenne des droits de l'homme,
00:44:09 je devrais certainement renommer d'ailleurs la Cour européenne des droits des autres,
00:44:12 parce que, en tout cas, l'homme européen n'a pas l'air
00:44:15 de faire partie de ces préoccupations. Qu'il condamnait la France
00:44:18 en 2022 pour avoir expulsé ou voulu expulser
00:44:21 deux Tchétchènes dont il était acquis qu'ils étaient islamistes et dans des
00:44:24 projets terroristes, mais la Cour européenne des droits de l'homme
00:44:27 a considéré que même s'il y avait danger pour la vie de la nation,
00:44:30 ça n'était pas une raison pour leur infliger un traitement inhumain et dégradant.
00:44:33 Je pense qu'il est urgent que nous sortions, pour le coup,
00:44:36 il ne faut ni céder à la panique, ni céder à la terreur,
00:44:39 mais il ne faut pas non plus continuer à être dans le déni
00:44:42 de cette réalité qui s'impose à nous. Et la meilleure preuve
00:44:45 en est, regardez, qu'on a beaucoup dit "la France est islamophobe,
00:44:48 elle a interdit la baïa", mais regardez ce qui se passe en Belgique.
00:44:51 Aucun État, je pense, en Europe n'est allé aussi loin
00:44:54 dans la lâcheté face aux islamistes. Aucun État en Europe
00:44:57 n'a accepté d'être autant infiltré, de voir
00:45:00 ces institutions infiltrées par les islamistes. Souvenez-vous,
00:45:03 Julien, la semaine dernière, la justice belge
00:45:06 a refusé d'extrader Salab d'Islam en France.
00:45:09 - Pardonnez-moi.
00:45:12 - A refusé d'extrader Salab d'Islam en France en considérant
00:45:15 qu'il risquait d'être soumis à de mauvais traitements parce que la France
00:45:18 était un pays, entre guillemets, enfin, en tout cas, c'est ce qui était
00:45:21 en creux islamophobe. Qu'arrive-t-il aux Belges aujourd'hui ?
00:45:24 De toute façon, la lâcheté ne nous mènera à rien.
00:45:27 Il faut regarder le danger en face, mais il faut le regarder aussi
00:45:30 pour comprendre ce qu'il est. Ce ne sont pas tous les musulmans
00:45:33 qui rêvent de se jeter sur leurs voisins.
00:45:36 - Si je reformule ce que je disais tout à l'heure, c'est vrai que c'est
00:45:39 pas correct et c'est lire dans le mar de café que dire
00:45:42 "ça va se reproduire". Pour mieux formuler les choses,
00:45:45 il aurait fallu dire rien,
00:45:48 il n'y a pas de raison, il n'y a aucune raison,
00:45:51 actuellement, pour que des faits comme ceux-là ne se
00:45:54 reproduisent pas. C'est ça, la vérité.
00:45:57 - Évidemment, on est dans un cycle qui, à mon avis,
00:46:00 est infernal, où le but, évidemment, c'est de toucher
00:46:03 massivement l'Occident. Je ne le souhaite pas, mais je pense
00:46:06 que d'autres attentats vont se produire.
00:46:09 J'espère pas, mais ça serait évidemment logique.
00:46:12 Et pour en revenir sur votre commentaire, Julien,
00:46:15 sur la peur qui touche notre société, il y a une partie
00:46:18 de la population française qui est aujourd'hui apeurée.
00:46:21 Ce sont les Juifs de France et ils ont raison.
00:46:24 Depuis plusieurs jours, il y a une recrudescence
00:46:27 des actes antisémites. Regardez ce qui s'est passé à Carcassonne.
00:46:30 On a trouvé une inscription sur un mur,
00:46:33 c'est-à-dire "Tuer les Juifs, c'est un devoir".
00:46:36 Il y a une dizaine de jours, à Paris, on a arrêté
00:46:39 des personnes qui avaient un drapeau palestinien
00:46:42 qui ont crié dans Paris "morts Juifs".
00:46:45 Vendredi dernier, il y a des professeurs
00:46:48 de confession juive qui ne sont pas
00:46:51 venus travailler parce qu'ils ont peur,
00:46:54 parce qu'ils sont terrorisés.
00:46:57 Nos concitoyens juifs ont peur,
00:47:00 nos concitoyens connaissent ce qu'est
00:47:03 l'antisémitisme et aujourd'hui, évidemment,
00:47:06 il y a une résurgence qui est terrible. Et dernière chose,
00:47:09 moi, j'ai un ami qui est de confession juive
00:47:12 qui est dans une université, tout le temps, on lui dit
00:47:15 "Free Palestine, Free Palestine, Free Palestine".
00:47:18 C'est ce que subissent aujourd'hui les Juifs.
00:47:21 Et quand on en entend certains, on dira "mais c'est pas grave,
00:47:24 on tend à minimiser", mais c'est extrêmement grave
00:47:27 ce qui est en train de se passer. Il faut relier ça par rapport
00:47:30 à ce qui se passe également à Israël, ce qui s'est passé
00:47:33 en Israël, ce sont des pogroms. Voilà ce qui s'est passé.
00:47:36 Et moi, je comprends que les Juifs de France se sentent
00:47:39 aujourd'hui abandonnés par la France et se sentent
00:47:42 aujourd'hui, finalement, menacés dans leur identité,
00:47:45 c'est une matière à inquiétude pour les Juifs de France.
00:47:48 Mais ce soir, ce dont on se rend compte également,
00:47:51 c'est de façon plus large, tout le monde veut réagir,
00:47:54 donc vraiment, allez-y les uns ou les autres,
00:47:57 ce sont les Européens qui sont menacés d'une manière
00:48:00 vraiment très globale, très générale, ce soir.
00:48:03 - Non, mais bien évidemment... - Oui, Karima ensuite, pardon.
00:48:06 - Non, je voulais juste dire que bien évidemment,
00:48:09 on comprend parfaitement la crainte des Juifs,
00:48:12 il y a des populations qui sont particulièrement visées
00:48:15 et en cela, on respecte complètement leur crainte.
00:48:18 Mais je voudrais aussi rejoindre Jean-Sébastien Ferjou
00:48:21 en disant, il ne faut pas céder à cette crainte.
00:48:24 On se souvient que dans les attentats de 2015,
00:48:27 la grande marche qu'on avait faite dans Paris,
00:48:30 où tous les chefs d'État étaient venus pour dire
00:48:33 "Mais non, non, contre le terrorisme, vous ne nous ferez pas payer".
00:48:36 - Le 11 janvier 2016, si ma mémoire est bonne.
00:48:39 - Il y a eu le dos, tout à fait, et ensuite, le 13 novembre.
00:48:42 Non, mais ce que je veux dire, c'est que dans l'attitude des gens,
00:48:45 il faut continuer à prendre le métro,
00:48:48 il faut continuer à vivre, il faut continuer notre mode de vie occidentale,
00:48:51 il faut continuer à être libre.
00:48:54 - Mais il ne faut surtout pas continuer à faire du pas de vague.
00:48:57 - Mais ce n'est pas la même chose, il ne faut pas être naïf.
00:49:00 - C'est surtout le pas de vague qui doit s'arrêter.
00:49:03 On est trois ans jour pour jour après la mort de Samuel Paty.
00:49:06 - Il y a un square, je crois qu'il y a un square.
00:49:09 - Il y a un square, c'est pas un collège ou un lycée Samuel Paty.
00:49:12 - C'est juste une phrase pour dire que si la France avait peur,
00:49:15 les terroristes auraient déjà gagné.
00:49:18 Il n'en est pas question de les laisser gagner de cette façon-là.
00:49:21 Donc oui, il faut être ferme, mais non, il ne faut pas céder à la peur.
00:49:24 - Karima Abrik et Yoann Uzei.
00:49:27 - C'est vrai qu'il ne faut pas céder à la peur,
00:49:30 n'empêche qu'il y a des cycles dans les attentats.
00:49:33 On l'a vu en 2015, il y avait un choc collectif
00:49:36 et il y avait de quoi avoir ce choc collectif.
00:49:39 On a eu l'impression après que ça s'était calmé un peu et on se rend compte
00:49:42 que parfois on attend un peu que les événements à l'international,
00:49:45 il y a des choses qui se passent et il y a cette résurgence,
00:49:48 notamment sur les attentats. Et quand on pense, par exemple,
00:49:51 au professeur, ce qui s'est passé il y a quelques jours avec ce professeur
00:49:54 qui a été sauvagement assassiné, moi je me dis comment voulez-vous
00:49:57 que les autres professeurs n'intègrent pas des choses aussi.
00:50:00 - Mais monsieur... - Oui, ce n'est pas nécessairement
00:50:03 d'avoir peur, mais aussi il va y avoir de l'autocensure,
00:50:06 il va y avoir des choses aussi, des comportements qui vont changer
00:50:09 en raison de ces attentats aussi. Donc ça, il faut le considérer.
00:50:12 Et oui, les Européens sont particulièrement touchés,
00:50:15 mais je dirais que c'est les sociétés occidentales,
00:50:18 parce qu'il y a des valeurs, oui, je sais qu'on n'aime pas dire ces mots-là,
00:50:21 mais il y a des valeurs qui sont contestées par les djihadistes,
00:50:24 par les terroristes, qui n'aiment pas la liberté,
00:50:27 cette laïcité qu'on va retrouver en France.
00:50:30 Et ça va être vraiment d'étendre la chose et de gagner.
00:50:33 Peut-être qu'ils se disent, on ne les aura peut-être pas en nombre,
00:50:36 parce que les attentats, ça va être disséminé ici et là,
00:50:39 mais on va s'attaquer à l'insouciance. Et l'insouciance, ça peut être là aussi
00:50:42 pendant longtemps, cette atteinte de l'insouciance.
00:50:45 Quand on pense à ces gens qui sont en ce moment confinés dans un stade,
00:50:48 je veux bien croire que la plupart vont rentrer...
00:50:51 - Le match entre la Belgique et la Suède a été interrompu définitivement,
00:50:54 mais les supporters, pour le moment, qui sont plusieurs milliers,
00:50:57 puisque c'est un immense stade, si on peut avoir la capacité,
00:51:00 d'ailleurs, ça m'intéresserait de la donner, sont confinés pour le moment
00:51:03 et attendent de plus amples consignes.
00:51:06 - Bon, évidemment, on est dans une autre échelle,
00:51:09 mais quand même, quand il y a des appels à la bombe,
00:51:12 je ne dis pas que tout est lié, tout ça, mais ça se passe quand même
00:51:15 en ce moment, des appels à la bombe, que ce soit au Louvre, qu'on évacue.
00:51:18 - À Versailles, ce week-end.
00:51:21 - À Versailles, c'est un week-end, c'est un week-end,
00:51:24 donc oui, il y a certaines personnes qui vont être plus affectées que d'autres,
00:51:27 mais je pense que les terroristes, cette idéologie-là,
00:51:30 veulent aussi frapper au sein de notre conscient et notre inconscient collectif.
00:51:33 - C'est 50 000 places, le stade du roi de Baudouin,
00:51:36 donc on est sur un vrai gros stade avec 50 000 personnes.
00:51:39 Je ne sais pas si le stade est à guichet fermé,
00:51:42 mais pour un match international, on peut l'imaginer.
00:51:45 Donc on est sur 45 000-50 000 personnes qui sont confinées dans un stade
00:51:48 où il y a un terroriste islamiste qui est en train de semer la terreur
00:51:51 - Qui a été vu dans différents quartiers, sur son scooter.
00:51:54 - Qui a été vu dans différents quartiers.
00:51:57 - À la Ouagbar, dans les rues Bruxelles, les gens l'ont filmé.
00:52:00 - Johan, oui. - Oui, pour revenir sur ce qui a été dit,
00:52:03 ça fait bien longtemps d'abord, de toute façon, qu'il n'y a plus d'insouciance
00:52:06 dans ce pays, depuis 2011 notamment, et les attaques de Mohamed Merah,
00:52:09 les Français ont bien compris qu'on avait à ce moment-là déjà changé de monde
00:52:12 et que la menace, en réalité, était partout,
00:52:15 et elle est d'autant plus élevée en ce moment, on l'a dit.
00:52:18 Le chiffre cité par Gérald Darmanin, 43 attentats déjoués depuis 2017.
00:52:23 - Depuis 2017. - Ça montre bien qu'il y a un risque
00:52:26 et un danger qui est réel et qui est quand même omniprésent dans ce pays.
00:52:30 Alors vous arrivez à en déjouer certains, 8 sur 10.
00:52:33 - Et puis il y a toujours cette phrase, une fois qu'on a dit 43 attentats déjoués,
00:52:36 il y a toujours cette phrase qui revient, je ne sais pas si elle a été prononcée hier,
00:52:39 mais "le risque zéro n'existe pas et on ne pourra jamais empêcher une attaque".
00:52:44 - Non mais ça c'est une réalité, le risque zéro n'existera jamais,
00:52:47 seulement il y a peut-être des décisions à prendre effectivement pour réduire ce risque.
00:52:51 Des personnes qui sont fichées S et qui devraient être expulsées et qui ne le sont pas,
00:52:56 manifestement ça permet de maintenir le risque à un niveau élevé,
00:52:59 de renforcer ce risque à nouveau.
00:53:03 Donc il est certain qu'il y a des décisions, alors Gérald Darmanin dit qu'elles seront prises,
00:53:07 que plusieurs dizaines d'étrangers radicalisés reprendront une menace
00:53:11 vont être expulsés.
00:53:13 - Je me permets de réagir et je rends la parole à Johan que j'interromps.
00:53:17 Emmanuel Macron qui demande ces dernières heures de passer au peigne fin
00:53:21 le fichier des radicalisés expulsés avec une approche spécialisée, demande-t-il,
00:53:25 pour les jeunes hommes originaires du Caucase de 16 à 25 ans,
00:53:28 parce qu'il y a un raté évidemment autour de la famille Moguchkov,
00:53:32 qui est donc la famille de ce terroriste assassin de Dominique Bernard.
00:53:36 Admettons qu'on cherche à expulser une famille russe d'origine tchétchène.
00:53:42 Vladimir Poutine va nous donner un laisser-passer ?
00:53:45 Il va laisser rentrer un terroriste islamiste sur son territoire ?
00:53:48 Vous croyez qu'on va expulser un terroriste tchétchène,
00:53:51 un terroriste russe d'origine tchétchène en Russie ?
00:53:53 - Mais jamais de la vie !
00:53:55 - Ça va être compliqué, parce qu'effectivement la France n'est pas seule.
00:53:58 - Donc ce qu'on nous annonce n'a pas de valeur ?
00:54:00 - Ça a une valeur, il y a une volonté, c'est déjà pas mal.
00:54:02 Avant il n'y en avait pas, donc si vous voulez c'est déjà un pas en avant.
00:54:05 Quand il y a une volonté politique, les choses peuvent quand même changer,
00:54:08 mais effectivement il ne suffit pas que la France dise "on va expulser"
00:54:10 pour que la personne soit expulsée.
00:54:12 Encore faut-il que le pays accueille la personne et délivre le laisser-passer consulaire
00:54:16 pour pouvoir effectivement l'accueillir.
00:54:18 - Mais ça peut être aussi une autre solution dont on ne parle jamais.
00:54:21 Il n'y a pas que l'expulsion vers le pays d'origine,
00:54:24 parce que juridiquement c'est extrêmement compliqué à gérer
00:54:26 vis-à-vis de pays qui ne veulent pas reprendre leur ressortie,
00:54:28 sans soit qu'ils seraient des pays où objectivement ils pourraient même être en danger.
00:54:31 C'est de leur dire "soit vous êtes en rétention administrative
00:54:34 ou même en prison en France parce que vous ne respectez pas les valeurs françaises
00:54:37 et vous vous montrez violents,
00:54:39 soit vous décidez d'un point de chute".
00:54:41 Mais là je voyais ce soir Mila, vous vous souvenez de Mila ?
00:54:43 - Oui.
00:54:44 - Parce que justement vous disiez que votre livre,
00:54:46 entre les déclarations officielles publiées sur les réseaux sociaux,
00:54:48 le dossier d'une enquête qui la concerne,
00:54:51 parce qu'il y a un Tchétchène qui veut la tuer depuis plusieurs années.
00:54:55 Et bien que croyez-vous qu'il lui arrive au Tchétchène en question ?
00:54:57 Il est en liberté.
00:54:59 Donc je vous parlais de la CEDH tout à l'heure,
00:55:01 s'il n'y a pas ce sursaut-là moral, ce réarmement moral,
00:55:05 et si les citoyens français n'exigent pas de leurs institutions,
00:55:08 y compris des institutions européennes,
00:55:10 enfin pour le coup la CEDH ce n'est pas l'Union Européenne,
00:55:13 c'est encore autre chose,
00:55:14 mais si nous n'avons pas cette exigence politique-là,
00:55:18 nous ne nous en sortirons pas.
00:55:19 - Il serait intéressant d'en parler avec Giseline Benessa,
00:55:21 qui est avec nous.
00:55:22 Bonsoir monsieur, merci d'avoir patienté,
00:55:24 ça fait quelques minutes que vous êtes connecté,
00:55:26 vous êtes avocat, auteur entre autres de "L'état de droit à l'épreuve du terrorisme".
00:55:32 J'imagine que ça fait une bonne heure que vous êtes sur les réseaux sociaux
00:55:36 ou les chaînes infos à constater ce qui se passe à Bruxelles.
00:55:39 Selon votre grille de lecture, à quoi assistons-nous ce soir ?
00:55:42 - Je vais être tragique et dur à ce qui doit se produire,
00:55:49 c'est-à-dire que ce qui vient d'être dit par Jean-Sébastien Ferjou
00:55:52 est exactement le problème essentiel que nous avons,
00:55:55 le problème, et quand je dis le problème,
00:55:58 je pourrais le répéter jusqu'à demain,
00:56:00 c'est-à-dire qu'on met en place les conditions de notre suicide.
00:56:04 L'Europe, et je ne parle pas de l'Europe et de l'Union européenne,
00:56:07 je parle de l'Europe au sens large,
00:56:09 a mis en place les outils qui nous permettent de faire tout,
00:56:14 sauf de nous défendre.
00:56:15 Et le problème c'est que,
00:56:17 Jean-Sébastien Ferjou parlait de la CEDH,
00:56:19 mais on pourrait largement généraliser le problème,
00:56:22 puisqu'en fait l'Europe, l'Union européenne,
00:56:24 et la cousine, une sorte de cousine plus tardive de la Cour européenne de droit de l'homme,
00:56:29 et les deux sent à pénétrer,
00:56:30 mettent en place des conditions qui font que sur les frontières,
00:56:33 sur la sécurité, sur la migration, sur la libre circulation,
00:56:37 nous sommes ouverts aux quatre vents,
00:56:40 ce qui fait que le fait même d'imaginer ce soir qu'on ferme la frontière
00:56:44 entre la France et la Belgique est une absurdité.
00:56:47 Pourquoi ?
00:56:48 Le fait qu'on imagine que, parce que ça suffira jamais,
00:56:50 parce que, en fait, si vous voulez, la grille lecture,
00:56:53 le logiciel qu'on a intégré, c'est que les frontières n'existent plus.
00:56:57 C'est que, en fait, Frontex est une farce,
00:57:00 qui a des modalités d'action telles qu'en fait elles ne servent à rien.
00:57:04 Vous vous rappelez, je suis désolé de faire un peu de rappel un peu tragique,
00:57:07 mais il y a quatre ans, ou trois ans plus tôt,
00:57:10 le directeur français de Frontex avait été viré manu militari,
00:57:14 parce qu'il avait considéré, et à juste titre,
00:57:17 que Frontex, en fait, devait plus s'occuper des droits fondamentaux des migrants
00:57:21 que de la question de la gestion des frontières,
00:57:23 c'est-à-dire de gérer les flux,
00:57:25 et de rappeler qu'il y a une frontière, une grille de séparation
00:57:28 entre le continent européen et ce qui vient d'extra-européen.
00:57:32 Et en fait, cette façon d'envisager le problème s'est répercutée à tous les niveaux,
00:57:37 c'est-à-dire au niveau local, national, juridique, juridictionnel, etc.
00:57:42 Et ça fait qu'aujourd'hui, ce qui se produit, c'est une éternelle réplique
00:57:46 d'une façon qu'on n'a toujours pas comprise,
00:57:49 c'est-à-dire que le terrorisme que nous vivons est un terrorisme
00:57:53 qui s'appelle, et qu'on devrait rappeler, qui s'appelle déterritorialisé.
00:57:57 C'est-à-dire qu'il n'a rien à voir avec un conflit de territoire,
00:58:01 mais avec une généralisation mondiale de conflits territoriaux.
00:58:05 Ce que nous vivons aujourd'hui, c'est la réplique du conflit israélo-palestinien,
00:58:10 ou plutôt du conflit, on va dire, "amas Palestine",
00:58:13 puisque il faut nommer les choses telles qu'elles sont,
00:58:16 vu la teneur des manifs que nous avons en France.
00:58:18 Et aujourd'hui, on est incapable de gérer ça,
00:58:20 parce que nous avons financé, nous avons voulu, nous avons intégré.
00:58:25 Vous savez, Gérard Larcher disait il y a quelques jours
00:58:27 que nous avons été tous coupables.
00:58:29 Et j'ai envie de dire absolument pas tous,
00:58:31 mais les personnes responsables de cette idéologie
00:58:35 ont malheureusement instillé chaque jour ce poison
00:58:38 qui fait que nous sommes désarmés.
00:58:40 Et alors juste une dernière chose, excusez-moi, c'est un peu long,
00:58:43 mais je tiens à le dire.
00:58:46 J'ai entendu tout à l'heure que nous ne devons pas avoir peur.
00:58:49 Je ne souhaite pas que nous cédions à la peur et à la crainte,
00:58:53 mais j'aimerais quelque part que nous ayons une réplique,
00:58:56 je ne dis pas type en septembre,
00:58:58 mais que nous prenions enfin le chemin de changer radicalement la donne.
00:59:04 Radicalement, ce n'est pas des mesurettes,
00:59:06 ce n'est pas, je veux dire, s'imaginer qu'on va expulser quelques fichiers S
00:59:11 parce que le problème n'est pas là.
00:59:13 Vous savez, on a maintenant l'idée de 193 personnes fichées
00:59:16 qu'il faudrait expulser, mais le problème,
00:59:18 c'est que comme d'habitude, comment exécuter les OQTF ?
00:59:23 Comment mettre en place une expulsion ?
00:59:25 C'est ce que je disais il y a un instant.
00:59:27 Est-ce que Vladimir Poutine va nous donner à laisser passer
00:59:29 pour récupérer un islamiste ?
00:59:30 Ça paraît absurde.
00:59:32 Ah mais vous avez totalement raison.
00:59:37 Ce qui veut dire que pour prendre le mal à la racine,
00:59:39 il faut bien se rendre compte que ce n'est pas ça le débat.
00:59:42 Le débat, c'est que tout le logiciel que nous avons conçu depuis 60 ans,
00:59:47 qui est fondé sur l'ouverture,
00:59:49 vous savez les mots-clés qu'on entend environ tous les jours,
00:59:51 tout ce logiciel est à reprendre de fond en comble,
00:59:54 c'est-à-dire migration, frontières, fermeture, sécurité, etc.
00:59:59 Sinon, on en sera toujours au même débat qui est de faire…
01:00:02 Il y a une loi immigration…
01:00:03 Pardon de vous interrompre Gisela Benessa,
01:00:05 mais c'est vraiment passionnant de vous entendre.
01:00:07 Il y a une loi immigration à venir.
01:00:08 Est-ce qu'elle pourra suffire ?
01:00:10 Moi, j'aimerais bien que vous me répondiez à cette question.
01:00:12 Est-ce que vous avez trois minutes devant vous ?
01:00:13 Parce qu'il est 23h.
01:00:14 On va faire un point très rapide avec Maureen Vidal
01:00:16 sur la situation pour les spectateurs,
01:00:18 les téléspectateurs qui nous rejoignent.
01:00:19 Et si vous l'acceptez, vous restez avec nous
01:00:21 et on poursuit cette conversation avec nos invités en plateau dans trois minutes.
01:00:24 Les dernières images en direct depuis Bruxelles,
01:00:26 je le rappelle à nos téléspectateurs.
01:00:28 Un attentat terroriste, puisqu'il est qualifié de cette façon
01:00:31 par les institutions belges, a eu lieu ce soir de mort.
01:00:34 Maureen Vidal, il est 23h, que sait-on ?
01:00:36 Un homme est en fuite après avoir tué deux personnes de nationalité suédoise
01:00:41 par balle à Bruxelles en début de soirée.
01:00:43 La police a identifié son identité.
01:00:46 Les faits se sont déroulés près de la place Sainte-Éclette
01:00:49 dans les quartiers nord de la capitale belge
01:00:51 et en marge du match de football belgique-suède
01:00:54 qui a été arrêté à la mi-temps suite au drame.
01:00:56 Les supporters sont confinés à l'intérieur du stade Roi-Baudouin.
01:01:00 Le Premier ministre belge dénonce un attentat ayant ciblé des Suédois.
01:01:04 Gérald Darmanin annonce un renforcement des contrôles à la frontière avec la Belgique.
01:01:08 Sur une vidéo, on y voit un homme vêtu d'un gilet orange fluo
01:01:11 tiré avec une arme longue et revendiquer l'attaque.
01:01:14 Le parquet fédéral en charge des dossiers de terrorisme s'est saisi de l'enquête.
01:01:18 Pour l'heure, le mobile n'est pas encore confirmé.
01:01:21 Emmanuel Macron a déclaré que notre Europe est bousculée.
01:01:24 Merci beaucoup Maureen Vidal.
01:01:27 Giseline Benessa qui est encore avec nous.
01:01:30 Je viens vous voir dans un instant, mais je voudrais qu'il y ait une odeur réaction
01:01:33 à ce que vous venez de dire parce que c'est passionnant ce que nous dit M. Benessa.
01:01:37 Attentat sursaut institutionnel impératif. Vite !
01:01:42 Bien sûr, regardez, après chaque attentat, on a entendu Mme Borne le répéter encore aujourd'hui.
01:01:47 On nous dit "la République ne cèdera pas".
01:01:50 Elle cède tous les jours.
01:01:53 La République ne reculera pas.
01:01:56 Et pour cause, parce qu'elle est dos au mur depuis longtemps.
01:01:59 Donc on ne risque pas de reculer, on a le mur dans le dos.
01:02:02 Parce que précisément ce dont nous avons besoin,
01:02:04 quand je vous disais tout à l'heure qu'il ne fallait pas avoir peur,
01:02:06 je ne vous disais pas qu'il n'y avait pas de raison légitime pour s'inquiéter.
01:02:09 Je disais qu'il ne fallait pas céder à la peur, ce qui n'est pas la même chose.
01:02:12 Ce qui est très compliqué dans un contexte comme celui-là, Jean-Sébastien.
01:02:16 Non, mais je ne parle pas hauteur d'individu,
01:02:18 je parle de la société dans son ensemble, dans les décisions.
01:02:21 Bien sûr, en tant qu'individu, chacun peut être inquiet.
01:02:24 D'ailleurs, il est utile de rappeler que comme en Israël,
01:02:26 les terroristes en général ne se fichent de ceux qu'ils assassinent.
01:02:29 Ils ont tué des Arabes israéliens, ils ont tué des gens de confession musulmane aussi.
01:02:33 Ils n'en ont rien à faire de ceux qui sont en phase 2 dans leur projet meurtrier.
01:02:37 Mais oui, ce que dit Guylain Benassa et Vanden San,
01:02:40 de ce que je vous disais avant, est très intéressant.
01:02:43 Parce que nous avons construit intellectuellement comme juridiquement
01:02:46 quelque chose qui nous empêche de nous défendre.
01:02:48 Donc il va bien falloir, quand je vous dis qu'on est dos au mur,
01:02:51 passer à l'offensive, c'est-à-dire à l'offensive au sens de construire un autre modèle,
01:02:56 de construire autre chose.
01:02:57 Parce que sinon, de toute façon, nous serons condamnés à subir ce qui nous arrive.
01:03:01 Je voudrais passer par Maître Benassa.
01:03:03 Et ça fait réagir tout le monde en plateau.
01:03:05 Med, vous êtes encore un instant avec nous.
01:03:09 Un mot sur ce qui vient d'être dit en plateau.
01:03:12 Je parlais aussi de cette loi Immigration à venir. Suffira-t-elle ?
01:03:16 Il y a le versant très pessimiste de la lecture des événements
01:03:19 qui peut nous pousser à nous dire "mais c'est trop tard, c'est trop tard".
01:03:23 Cette guerre, en fait, elle est perdue depuis un petit moment déjà.
01:03:27 Vous savez, je ne suis pas très optimiste, mais en fait, je vous donne deux exemples précis.
01:03:37 Pour qu'on avance un peu. Deux exemples extrêmement concrets,
01:03:40 dont on débat depuis quelque temps.
01:03:43 C'est un peu l'actualité à la pointe depuis quelques mois.
01:03:46 Deux exemples.
01:03:47 Premier exemple, vous savez, sur cette question de la loi Immigration,
01:03:51 cette loi n'a de sens pour moi que si on fait sauter le verrou,
01:03:55 et c'est la condition sine qua non,
01:03:57 n'a de sens que si on fait sauter le verrou de l'état de droit européen.
01:04:00 C'est-à-dire qu'on considère par exemple que le regroupement familial,
01:04:05 on pourrait le faire sauter.
01:04:06 C'est-à-dire qu'on envisage une vraie loi,
01:04:09 on rappelle que les députés sont les dépositaires de la loi française
01:04:12 et ne s'embarassent pas des critères d'exigence posés par le droit européen
01:04:16 pour dire "eh bien non, quelqu'un qui vient de l'autre bout du monde,
01:04:19 avec une culture qui n'est pas la culture française,
01:04:21 ne peut pas faire venir l'intégralité de la famille
01:04:24 qui de nouveau elle-même produira d'autres petits
01:04:27 qui seront les poisons de demain,
01:04:28 qui s'attaqueront à un lieu, à un stade, à des gens dans la rue, etc."
01:04:33 Mais pour ça, il faut faire sauter le verrou,
01:04:35 le verrou obligatoire pour l'instant du droit de l'Union européenne.
01:04:38 Pour ça, il faut quoi ?
01:04:40 Il faut, vous savez, il faut un peu de courage
01:04:42 à accepter d'être politiquement totalement incorrect.
01:04:47 Je ne dis pas que c'est facile,
01:04:48 mais il faut commencer par ce bout-là.
01:04:50 Ça, c'est une première chose.
01:04:51 Deuxième chose, je vous donne un exemple aussi très concret.
01:04:54 La Cour européenne des droits de l'homme considère
01:04:57 qu'on ne peut pas renvoyer quelqu'un dans un pays
01:04:59 dans lequel il peut faire l'objet de traitements inhumains ou dégradants.
01:05:02 On peut le comprendre, sauf que la même Cour et la même institution considèrent,
01:05:07 parce que c'est le Conseil de l'Europe,
01:05:09 donc on dépend de la CEDH,
01:05:11 considèrent qu'il est légitime, au nom de la laïcité,
01:05:14 d'avoir le droit de se balader dans l'espace public
01:05:16 avec un voile islamique, avec l'abaya, etc.,
01:05:19 puisqu'on considère qu'au nom de l'État de droit,
01:05:21 les signes objectifs d'une colonisation islamique
01:05:24 sont des signes tolérables au nom de l'État de droit.
01:05:27 Pourquoi ? Parce que l'Union, enfin, l'Europe au sens large,
01:05:30 a une version, on va dire, suicidaire de la laïcité.
01:05:34 Je dis bien suicidaire.
01:05:35 Si ces verrous-là ne sont pas sautés,
01:05:37 toutes les lois du monde n'ont aucun intérêt.
01:05:39 Pour quelle raison ?
01:05:40 Parce que de toute façon, elles seront brisées
01:05:42 à l'aune des impératifs qui s'imposeront à ces députés
01:05:46 qui sont phagocytés par les impératifs d'au-dessus.
01:05:48 Donc, soit ces impératifs, vous les faites sauter,
01:05:51 exemple, un référendum, un vrai référendum,
01:05:54 soit l'immigration et le reaugment familial,
01:05:56 ou alors vous acceptez, et on peut jouer à ce petit jeu
01:05:59 tragique, mortifère et catastrophique
01:06:01 pendant 30 ans encore,
01:06:02 qui est de considérer qu'on le fait, mais on ne le fait pas,
01:06:05 parce que de toute façon, derrière,
01:06:06 on en finira comme des petits Gérard Larcher dans 30 ans,
01:06:09 en disant, nous avons été impuisants,
01:06:11 puisque nous n'avons finalement rien fait,
01:06:13 en acceptant des normes qui, chaque jour,
01:06:15 nous mènent concrètement à notre mort programmée.
01:06:18 Une réaction en plateau,
01:06:20 et je viendrai vous voir une dernière fois,
01:06:22 si vous gardez encore quelques instants avec nous.
01:06:24 Yoann Uzaï et Valérie Lecable.
01:06:25 Un mot sur la loi immigration, puisque vous l'avez évoquée.
01:06:28 Vous dites, est-ce que ça permettra
01:06:29 de véritablement changer les choses ?
01:06:31 Ça ne sera pas une révolution, évidemment.
01:06:33 Ça n'est pas ça qui mettra fin
01:06:34 aux attaques terroristes sur notre sol.
01:06:36 Néanmoins, ça peut changer quelques éléments.
01:06:39 On pourra expulser, par exemple, des personnes dangereuses,
01:06:43 même si elles sont sur le territoire
01:06:45 depuis l'âge de 13 ans, avant l'âge de 13 ans.
01:06:47 C'est le cas du terroriste, du meurtrier à Arras.
01:06:51 Cette personne n'était pas expulsable,
01:06:53 même si considérée comme étant dangereuse
01:06:55 pour notre société.
01:06:56 Pas expulsable parce qu'arrivée en France
01:06:58 avant l'âge de 13 ans,
01:06:59 la loi va permettre de changer cela.
01:07:01 C'est une loi qui apportera des améliorations,
01:07:04 de ce point de vue-là,
01:07:05 mais on ne va pas renverser la table avec ça.
01:07:07 Ça n'est pas une révolution.
01:07:09 Ce que je voulais rajouter, justement,
01:07:11 dans la veine de ce que vient de dire Johan,
01:07:13 c'est qu'il y a d'autres dispositions
01:07:15 dans ce projet de loi.
01:07:17 Il y a cette histoire d'asile, par exemple.
01:07:19 Vous savez, aujourd'hui, les gens viennent dans le pays
01:07:22 et ils demandent l'asile
01:07:23 une fois qu'ils sont installés dans le pays.
01:07:25 Ça fait longtemps que la droite réclame
01:07:27 que cette demande d'asile soit faite
01:07:32 dans le pays de départ
01:07:33 et pas dans le pays d'arrivée.
01:07:35 Peut-être qu'avec ce qui est en train de se passer aujourd'hui,
01:07:38 ce sont des questions qui vont être posées.
01:07:40 Sur les OQTF, vous savez très bien
01:07:43 que l'assassin du professeur de vendredi dernier,
01:07:48 Dominique Bernard,
01:07:50 avait fait l'objet d'une procédure d'un OQTF,
01:07:54 lui et l'ensemble de sa famille, en 2014.
01:07:57 Pourquoi cet OQTF n'a pas été exécuté ?
01:08:00 Parce qu'il y a eu un recours, à l'époque,
01:08:02 d'associations environnementales autour de lui
01:08:06 qui ont dit "on ne peut pas laisser partir".
01:08:08 Ça va être durci aussi sur les recours.
01:08:10 Donc on ne peut pas non plus peut-être attendre la lune en trois jours.
01:08:13 Il y aura quatre recours toujours.
01:08:14 Mais on peut quand même se dire
01:08:16 que ça va être enfin une priorité d'Emmanuel Macron
01:08:19 qui a mis un temps fou à s'emparer du sujet
01:08:21 parce que tout son premier quinquennat, il ne s'en est pas occupé.
01:08:24 Et on voit mal aujourd'hui quand même
01:08:26 qu'ils n'aillent pas plus loin
01:08:28 que ce qu'ils ont fait jusqu'à maintenant
01:08:30 et qu'il n'y ait pas des mesures concrètes
01:08:32 et plus efficaces qui soient prises rapidement.
01:08:34 Un dernier mot.
01:08:35 Je voudrais qu'on dise un dernier mot avec Giseline Bénéssa
01:08:38 avant de le libérer.
01:08:40 Tous ces politiques qu'on évoque,
01:08:43 qui ont renoncé au fil des années
01:08:45 à faire respecter notre état de droit,
01:08:47 qui se sont soumis aux institutions européennes,
01:08:50 qui ont eu du mal, voire qui ne sont jamais parvenus
01:08:54 à faire expulser ceux qui devaient l'être,
01:08:56 ils sont co-responsables de ce qui s'est passé vendredi à Arras,
01:08:59 de ce qui se passe par extension en Europe en ce moment.
01:09:03 Vous savez que c'est insidieux.
01:09:10 Je sais que je vous raconte ma vie,
01:09:14 mais je pense que la jeunesse française,
01:09:17 et on a tous un peu vécu ça,
01:09:18 moi j'ai vécu une période dans laquelle,
01:09:20 à l'université en droit,
01:09:22 je fais ma thèse comme mon doctorat à l'université,
01:09:26 j'ai appris de façon benoîte, telle une religion,
01:09:29 qu'il n'y avait pas de salut hors de l'Union européenne.
01:09:31 C'est-à-dire qu'il y a une chape de plomb idéologique
01:09:34 qui est considérée comme...
01:09:36 C'est l'eau minérale que vous buvez tous les jours,
01:09:39 et vous considérez que c'est logique de boire cette eau.
01:09:41 Pourquoi changer finalement de flotte
01:09:43 quand on vous dit que c'est de l'eau bénite ?
01:09:45 Je pense que le problème il est là.
01:09:47 Emmanuel Macron ne le parangonte pas.
01:09:50 Il est le fils caché de Giscard,
01:09:53 il est celui qui a bu cette eau-là depuis très longtemps.
01:09:56 Je dis ça parce que cette eau-là en soi n'est pas condamnable.
01:09:59 La question n'est pas est-ce qu'elle est...
01:10:01 Comment dire, est-ce qu'on n'a pas le droit de la boire ?
01:10:03 La question c'est de savoir si un jour cette fontaine
01:10:05 doit se tarir parce qu'on se rend compte
01:10:07 qu'elle n'est plus potable.
01:10:08 C'est exactement la question
01:10:10 à laquelle nous sommes soumis depuis maintenant un bout de temps.
01:10:12 Vous savez les États-Unis, regardez le 11 septembre.
01:10:14 Le 11 septembre, les États-Unis ont réagi
01:10:17 avec une guerre en Irak largement condamnable,
01:10:19 Guantanamo avec des excès...
01:10:22 On ne peut plus condamner légalement.
01:10:24 Mais il y a eu quelque chose
01:10:25 comme une prise de conscience patriotique.
01:10:27 D'une certaine manière, regardez Israël.
01:10:29 Aujourd'hui Israël, parce qu'ils ont cette survie au fond d'eux,
01:10:32 ils ont quelque chose qui fait qu'à la fois ils sont meurtris,
01:10:35 ils sont saisis d'effroi,
01:10:37 et en même temps on sent une réplique immédiate
01:10:40 qui fait qu'ils n'en battent leur survie.
01:10:43 Nous, depuis longtemps, en dehors des bougies,
01:10:46 des flonflons et des nounours,
01:10:48 nous avons une espèce de façon de remettre à deux mains
01:10:51 en nous imaginant que des dispositifs
01:10:55 à la petite semaine qui sont pris isolément
01:10:57 peuvent tout régler.
01:10:58 Regardez la loi SILT.
01:11:00 Nous avons une succession de lois
01:11:01 qui ont été prises dans le cadre d'antiterrorisme
01:11:03 qui étaient des lois tout à fait louables.
01:11:05 La question n'est pas là.
01:11:06 Mais ces lois règlent des problèmes
01:11:08 extrêmement concrets, précis,
01:11:10 mais pas du tout le logiciel d'ensemble.
01:11:12 Oui, mettre des périmètres de sécurité,
01:11:15 oui, instaurer des périmètres de protection,
01:11:18 c'est très bien,
01:11:19 mais la question n'est pas de faire
01:11:21 de l'état d'urgence permanent,
01:11:22 la question n'est pas d'intégrer dans la loi
01:11:24 des dispositifs de renforcement de sécurité,
01:11:26 la question c'est de modifier le logiciel
01:11:28 qui sous-tend le tout.
01:11:30 Parce que sinon, nous allons faire du bric et broc
01:11:34 sur des morceaux de mesures,
01:11:36 mais nous n'allons surtout pas traiter
01:11:37 le problème essentiel qui est que,
01:11:39 quoi qu'il en soit,
01:11:40 si nous ne changeons pas notre lecture
01:11:42 du multiculturalisme, de l'immigration
01:11:44 et de la façon dont nous contrôlons
01:11:46 notre lien social,
01:11:47 nous n'y arriverons jamais.
01:11:48 Je suis désolé, Justin Benessa,
01:11:50 je vous avais promis de vous libérer,
01:11:51 mais vous m'amenez vers une autre question,
01:11:54 et si vous le voulez,
01:11:55 vous pouvez nous répondre brièvement,
01:11:56 je ne sais pas si vous êtes pris par le temps ou pas,
01:11:58 mais oui, évidemment, j'ai l'impression
01:12:00 que de plus en plus, j'allais dire tout le monde,
01:12:02 en tout cas de plus en plus d'observateurs,
01:12:05 de personnes concernées par la vie
01:12:07 de notre pays, de l'Europe,
01:12:09 comprennent que l'immigration est un sujet
01:12:12 et que la maîtrise des flux migratoires
01:12:13 est un sujet sérieux et prioritaire.
01:12:16 Mais est-ce qu'il faut se polariser sur l'immigration
01:12:18 ou plutôt dans le temps où nous sommes,
01:12:20 avec cette lame de fond qui est en train
01:12:22 de traverser l'Europe,
01:12:24 s'intéresser peut-être plutôt aussi
01:12:25 à la façon dont les messages de haine sont diffusés.
01:12:28 Parce que tant que vous aurez une idéologie
01:12:31 qui infusera dans nos sociétés,
01:12:33 vous apporterez la gestion que vous voulez
01:12:35 aux flux migratoires,
01:12:36 vous n'aurez pas la réponse nécessaire.
01:12:38 Parce que c'est quelque chose,
01:12:39 oui, c'est une lame de fond,
01:12:41 immigration ou pas,
01:12:42 tant que ce message infusera,
01:12:44 que les frères musulmans auront de l'influence
01:12:46 dans les civilisations occidentales,
01:12:48 le problème ne sera pas réglé.
01:12:50 Ah mais attendez,
01:12:52 l'un n'empêche absolument pas l'autre.
01:12:54 Je suis d'accord avec vous,
01:12:55 Julien Pasquet, évidemment.
01:12:56 Mais vous savez, le problème,
01:12:58 là encore, il est malheureusement simple.
01:13:01 Vous savez, la tenaille,
01:13:03 lorsqu'on parle d'islamo-gauchisme,
01:13:05 on a tendance à,
01:13:06 bon déjà, longtemps,
01:13:07 certains ont cru que c'était un fantasme,
01:13:10 malheureusement,
01:13:11 qui nous a amenés vers le pire,
01:13:12 mais surtout, en fait,
01:13:14 le problème, c'est que d'un côté,
01:13:15 nous avons l'islamisme
01:13:17 et nous avons la question migratoire,
01:13:18 et de l'autre côté,
01:13:19 nous avons la question de la lecture idéologique,
01:13:23 que nous faisons cela.
01:13:24 C'est-à-dire que le gauchisme,
01:13:25 je ne parle pas du gauchisme
01:13:26 en termes de questions de genre,
01:13:28 parce que ça, c'est le petit bout de la lorniette
01:13:29 qu'on a souvent.
01:13:30 Le problème, c'est que le gauchisme,
01:13:31 chaque jour qui passe,
01:13:32 fabrique un affaiblissement idéologique
01:13:36 et fabrique les conditions
01:13:38 de ne pas voir le réel en face.
01:13:40 C'est-à-dire que le gauchisme,
01:13:41 ou plutôt l'islamo-gauchisme,
01:13:43 c'est d'un côté un affaiblissement idéologique,
01:13:45 c'est une façon de nous emmurer
01:13:47 ou de nous interdire de voir l'islamisme en face.
01:13:51 Donc, c'est-à-dire concrètement quoi ?
01:13:53 Qu'il faut d'un côté agir sur notre perception du réel,
01:13:58 donc mettre en place un réarmement idéologique
01:14:00 qui passe à l'école, à l'université,
01:14:03 dans tout ce qui permet de regarder la menace.
01:14:06 Donc, je veux dire, évidemment,
01:14:08 le traitement des réseaux sociaux,
01:14:09 la question de l'information,
01:14:10 l'endoctrinement des jeunes,
01:14:12 la relation à la patrie, à la nation,
01:14:15 arrêter de dire que le nationalisme est un gros mot,
01:14:17 évidemment arrêter de considérer que le patriotisme est un gros mot,
01:14:20 et ce genre de choses qui sont en fait un réarmement idéologique
01:14:22 qui nous permettra ensuite de regarder en face
01:14:25 d'autant plus froidement, sereinement et sans excès,
01:14:29 je dis bien sans excès,
01:14:30 la question de l'immigration.
01:14:32 Vous savez, les débordements ont plutôt considéré
01:14:36 que l'immigration ou la question migratoire
01:14:37 est un problème d'extrême droite.
01:14:39 En fait, c'est le piège que nous tendent
01:14:42 ceux qui ont cru que c'était des...
01:14:45 Mais c'est un piège dans lequel nous sommes tombés depuis 40 ans
01:14:47 et qui crée peut-être en partie la situation actuelle.
01:14:50 Complètement, c'est exactement ça.
01:14:53 C'est une tenaille qui nous a entraînés vers le fond,
01:14:56 c'est une tenaille qui dure depuis longtemps.
01:14:57 Le problème, c'est qu'on a l'impression que les choses changent,
01:15:00 vous savez, quand la parole se libère un peu,
01:15:01 sans vouloir faire du MeToo adapté à la question migratoire.
01:15:04 Mais en fait, la parole s'est très peu libérée.
01:15:06 Le merta dure encore.
01:15:08 Et le problème, c'est que plus cette merta se répand
01:15:11 sur des questions aussi, vous savez, la question aussi centrale,
01:15:14 qui est une question aussi de natalité.
01:15:16 La France fait peu d'enfants,
01:15:18 donc on a cette éternelle question qui est de savoir
01:15:20 comment est-ce que le sol migratoire s'est construit ?
01:15:22 Comment est-ce que finalement,
01:15:23 les entreprises ont besoin de migration ?
01:15:25 Vous savez, on parlait de la loi immigration à l'instant,
01:15:27 la question va être de savoir si on ne va pas aussi régulariser
01:15:30 plus de sans-papiers pour, quelque part,
01:15:33 faire les travaux que, soit disant, les Français ne veulent pas faire.
01:15:36 Ce qui fait que, du coup, on affaiblit,
01:15:38 ou plutôt, on ouvre à nouveau les vannes
01:15:41 qu'on est censé fermer de l'autre côté.
01:15:43 C'est pour ça que je disais que tant qu'on n'a pas un réarmement global,
01:15:47 de toute façon, ces mesures ne font qu'au gagner du temps.
01:15:50 Et moi, j'ai le sentiment, je suis peut-être très pessimiste,
01:15:52 mais moi, j'ai l'impression depuis longtemps
01:15:54 qu'on joue à gagner du temps plutôt qu'à résoudre le problème.
01:15:57 Est-ce que cette fois-ci, la loi va servir à gagner du temps,
01:16:00 à résoudre le problème ?
01:16:01 Moi, je pense qu'à nouveau, il faut gratter un peu de temps
01:16:04 en imaginant que, quelque part, on filera la patate chaude à celui d'après.
01:16:08 - Giselin Benessa, avocat, auteur de "L'état de droit, l'épreuve du terrorisme",
01:16:12 merci infiniment d'avoir pris le temps de nous répondre sur ces news.
01:16:15 Il y a beaucoup de choses qui ont été dites il y a un instant.
01:16:18 Je ne sais pas qui veut réagir en premier,
01:16:20 mais il y a une diffusion idéologique
01:16:23 qui semble difficilement, difficilement combattable désormais.
01:16:29 Alors, Carima et Jean-Sébastien.
01:16:31 - Je trouvais intéressant quand ils mentionnaient cette idée de s'armer idéologiquement
01:16:35 parce que même au sein de notre société,
01:16:37 il y a une sorte de haine, même intra-société occidentale,
01:16:41 qui est partagée notamment, on le voit beaucoup,
01:16:44 du côté, par exemple, de l'extrême-gauche ou de la gauche radicale,
01:16:47 dans des discours où on n'arrive même pas à prononcer, par exemple,
01:16:49 des mots pour parler de terrorisme, quand il y a des actes de terrorisme,
01:16:53 si on prend le conflit en ce moment entre Israël et le Hamas.
01:16:56 Donc, déjà, juste de nommer les choses, c'est compliqué.
01:16:59 Et il y a aussi cette idéologie qui nous dit, en ce moment, par exemple,
01:17:03 qui est encore une fois dans les universités, on va souvent entendre ça,
01:17:07 que, par exemple, la laïcité, imposer la laïcité, c'est une oppression.
01:17:11 Imposer l'assimilation ou l'intégration des nouveaux arrivants, c'est une oppression.
01:17:15 Imposer certaines, même pas imposer certaines valeurs,
01:17:18 mais parler finalement de son histoire, ça va être une oppression aussi.
01:17:22 Alors, il y a ce discours qui infuse, je pense, qui est un problème.
01:17:26 Je regardais notamment, encore une fois, si on revient au conflit actuel
01:17:29 dans les universités dites d'élite, que ce soit, par exemple,
01:17:32 même aux États-Unis, à Harvard, à Stanford, qui tiennent responsables,
01:17:36 littéralement, Israël pour les actes du Hamas, pour ce qui s'est passé dans les Kibout.
01:17:41 - Il y avait des milliers de personnes à Paris, place de la République,
01:17:43 la semaine dernière.
01:17:44 - En fait, mon point, c'est que c'est comme si on a intériorisé, finalement,
01:17:46 que les attentats, ce qui se passe, finalement, c'est de notre faute.
01:17:50 C'est la faute des Occidentaux. On mérite, au fond, un peu ça.
01:17:53 Donc, tant qu'il y a ce discours aussi de culpabilité interne,
01:17:56 je pense qu'on ne s'en sort pas.
01:17:57 Et oui, après, il faut agir, que ce soit au niveau de lois d'immigration,
01:18:01 ces choses-là, il faut s'armer aussi avec un arsenal juridique, évidemment.
01:18:05 Mais il y a aussi ce point de vue idéologique pour pas que notre État de droit
01:18:09 se retrouve, finalement, à être au service de ceux qui veulent le détruire.
01:18:13 - Je voudrais qu'on revienne à ce qui se passe également en Belgique
01:18:16 entre cette analyse, ce que l'on fait du contexte et la réalité du terrain.
01:18:21 On a une nouvelle actualité sur place, elle nous emmène à Bruxelles.
01:18:24 Je rappelle aux téléspectateurs qui nous rejoindraient que deux personnes
01:18:27 officiellement ont été assassinées, deux ressortissants suédois
01:18:31 assassinés par un assaillant, un terroriste qui court toujours,
01:18:35 a priori, dans les rues de Bruxelles.
01:18:38 Le contexte bruxellois ce soir, c'est également un match au stade du Roi Baudouin,
01:18:41 l'ancien stade du Bézel, qui contient 50 000 spectateurs,
01:18:44 qui a été arrêté à la mi-temps par la volonté des joueurs, a priori,
01:18:49 l'équipe suédoise qui ne souhaitait pas retourner sur la pelouse.
01:18:52 Depuis, des dizaines de milliers de personnes sont confinées dans le stade.
01:18:55 Je propose de vivre cette séquence où le speaker du stade,
01:18:58 après 45 minutes jouées, annonce à la foule que la partie ne reprendra pas.
01:19:03 - Les joueurs ont décidé d'arrêter la match.
01:19:07 Nous respectons évidemment cette décision, ce qui dit que la match va être arrêtée.
01:19:13 Veuillez rester à votre espace, jusqu'au moment où la responsabilité vous demande de quitter le stade.
01:19:21 - Actuellement, il y a toujours beaucoup de monde dans ce stade.
01:19:25 Une situation, Jean-Christophe Kouvi, qu'on peut imaginer, particulièrement confuse.
01:19:29 On rappelle qu'il y a un homme qui est en fuite,
01:19:32 il y a une chasse à l'homme qui est en cours dans les rues de Bruxelles,
01:19:36 avec le caractère dangereux que l'on imagine,
01:19:38 puisque c'est un homme qui est lourdement armé, qui a tiré à la Kalachnikov,
01:19:41 qui semble avoir revendiqué son attentat.
01:19:44 Un homme extrêmement dangereux, peut-être également des complices à retrouver,
01:19:49 et dans le même temps, des dizaines de milliers de personnes angoissées à sécuriser.
01:19:54 - Oui, en fait, l'idée c'est de savoir, essayer de le retrouver,
01:19:58 savoir où est-ce qu'il peut être.
01:20:00 C'est une vraie chasse à l'homme, mais en même temps,
01:20:02 est-ce qu'il a des complices, est-ce qu'il n'y a pas une autre cellule qui pourrait s'activer ?
01:20:06 Et le fait de libérer trop tôt les supporters,
01:20:09 peut-être qu'une cellule de terroriste attendrait justement ses supporters
01:20:12 pour faire un carton.
01:20:14 Encore une fois, on est obligé de prévenir, d'avoir plein de petits scénarios,
01:20:20 et après il y a des fiches réflexes, on sait comment faire.
01:20:25 Dans ces cas-là, ça s'organise, c'est une logistique, c'est compliqué,
01:20:28 il faut rappeler des renforts.
01:20:29 Ça se trouve même, actuellement, les collègues belges sont rappelés chez eux
01:20:34 pour venir suppléer les policiers, parce qu'ils ne sont peut-être pas assez en nombre.
01:20:40 Est-ce qu'ils vont faire venir aussi une partie de l'armée ?
01:20:42 - Dans ces cas-là, on mobilise évidemment tous les effectifs,
01:20:46 ceux qui sont en repos, ceux qui sont en réserve.
01:20:48 - Alors en France, ça peut être comme ça, en Belgique, je ne sais pas,
01:20:52 mais nous on a des plans de rappel, et effectivement, on peut nous rappeler,
01:20:55 on est censé répondre.
01:20:57 Voilà, donc encore une fois, c'est très anxiogène.
01:21:02 Effectivement, on se met à la place des supporters,
01:21:05 qui doivent échanger aussi par téléphone, rassurer leur famille.
01:21:08 Enfin, je veux dire, c'est vraiment tout un...
01:21:12 En fait, c'est ce que les terroristes veulent.
01:21:14 Ils veulent justement que la vie s'arrête, que ce soit la panique,
01:21:17 ils veulent mettre ça de façon théâtrale, surmédiatisée.
01:21:20 - S'il n'a pas conquis, c'est un homme seul qui fait paniquer un pays entier ce soir.
01:21:23 Voilà la situation qu'on est en épais.
01:21:25 - Et c'est pas que ce pays, parce que du coup, ça met en alerte
01:21:27 tous les autres pays européens aussi.
01:21:29 - Les frontières entre la Belgique et la France sont fermées ce soir.
01:21:31 - Est-ce que ça ne peut pas arriver chez nous ?
01:21:33 On le sait, de toute façon, qu'il y a cette épée de Damoclès.
01:21:37 Depuis quelque temps, de toute façon, on voit bien les alertes aussi ministérielles,
01:21:40 qui disent "attention, on a des messages d'Al Qaïda",
01:21:43 "on est des cibles potentielles",
01:21:46 "on sait qu'on va être visé aussi avec les Jeux Olympiques qui vont arriver".
01:21:49 Actuellement, on a encore des touristes qui sont en France...
01:21:52 - Il y a une année 2024 sous très très haute sécurité.
01:21:55 - Effectivement, les vagues qu'on a pu voir à Lampedusa,
01:22:01 est-ce que dedans, il n'y a pas des cellules infiltrées ?
01:22:03 Voilà, ça va être encore l'enjeu.
01:22:05 Et on se doute bien que les services de renseignement français sont sur les dents.
01:22:10 Et moi, mes collègues, ce sont des anges gardiens quelque part,
01:22:12 ils travaillent dans l'ombre pour que justement les Français puissent vivre sereinement.
01:22:15 - Restons en Belgique quelques instants, si vous le voulez bien.
01:22:17 On est en ligne avec Pierre.
01:22:19 Pierre, merci de nous répondre.
01:22:20 Vous êtes Français, vous vivez à Bruxelles, dans le quartier de Molenbeek.
01:22:25 Ma première question, elle est très simple.
01:22:27 Pierre, merci de nous répondre en direct sur CNews ce soir.
01:22:30 On imagine le climat, le sentiment d'effroi,
01:22:33 et le climat particulièrement anxiogène dans la ville de Bruxelles ce soir.
01:22:37 Est-ce que vous pouvez nous raconter comment vous avez vécu les deux dernières heures ?
01:22:40 Même plus, les trois, quatre dernières heures plutôt, pardon.
01:22:43 - Absolument.
01:22:44 Moi, j'étais chez moi lorsque les attaques ont eu lieu,
01:22:47 mais j'habite juste à côté, au bout de la rue en fait.
01:22:50 C'est là où l'attaque, où l'attentat terroriste islamiste a eu lieu.
01:22:55 Donc c'est un endroit, c'est un lieu que je connais très bien
01:22:59 puisque j'y passe tous les jours.
01:23:01 - Est-ce que vous pourriez nous décrire justement ce quartier, pardon de vous avoir coupé ?
01:23:05 - Non, non, l'ambiance.
01:23:06 Oui, alors ce quartier, c'est à la fronte, on est vraiment au bout de Bruxelles.
01:23:13 Et de l'autre côté, là où je suis, c'est Molenbeek qui est connu pour avoir accueilli depuis 25 ans
01:23:22 tous les terroristes en fait qui ont commis un certain nombre d'attentats
01:23:28 contre le commandant Massoud en 2001, juste avant les attentats du 11 septembre
01:23:34 jusqu'à les attentats du 13 novembre 2015.
01:23:40 Tout un tas de terroristes viennent de Molenbeek, l'endroit où je vis.
01:23:45 Et effectivement, c'est une place forte du terrorisme en Belgique
01:23:50 même si le quartier évolue et que plusieurs centaines de millions d'euros
01:23:57 ont été dépensés pour réhabiliter ce quartier qui se transforme.
01:24:02 Mais on ne le voit pas à un point suffisant pour enrayer cette spirale de terrorisme islamiste.
01:24:11 - Est-ce que vous en savez un petit peu plus vous sur ce qui se passe non loin de chez vous ?
01:24:16 Que ce soit aux abords du stade du roi Baudouin où 50 000 personnes sont confinées,
01:24:22 cette chasse à l'homme qui se poursuit par ailleurs.
01:24:25 On peut imaginer que les chaînes de télé belges sont à 100% sur cette actualité.
01:24:31 Est-ce que vous avez eu des consignes ?
01:24:33 Est-ce que les habitants de Bruxelles ont des consignes de sécurité de la part des forces de l'ordre également ?
01:24:38 - Alors effectivement, il y a une incitation à aller sur un site internet
01:24:43 qui permet de nous tenir informés lorsqu'il y a un attentat.
01:24:49 C'est grâce à ce système que j'ai pu être informé.
01:24:53 Mais en réalité, vous pouvez le voir sur les télévisions belges.
01:24:59 Toutes les chaînes de télévision sont en édition spéciale.
01:25:03 Mais on est tout aussi bien informés sur ces news qui donnent une vision très complète de la situation.
01:25:09 - Je ne sais pas si ça fait longtemps que vous êtes en Belgique, Pierre,
01:25:13 mais alors que cet attentat a eu lieu, je le disais, il y a à peine 4-5 heures,
01:25:17 vous avez déjà notamment ce député fédéral, Denis Ducarme,
01:25:23 député fédéral à la Chambre belge des représentants, membre du mouvement réformateur,
01:25:27 qui est un mouvement de centre droit en Belgique,
01:25:30 alors que, je vous le dis, on est toujours dans cette sidération qui plus est côté belge,
01:25:36 qui dit que la Belgique a eu tort à sous-estimer ces dernières années la menace terroriste.
01:25:42 Je le dis, il me semble que d'estimer la menace terroriste était derrière nous ces derniers temps.
01:25:49 Est-ce que la Belgique a d'une manière générale un peu pêché par naïveté autour du risque terroriste ?
01:25:56 - Absolument, en plus dans une région qui est tenue par la gauche et l'extrême gauche,
01:26:02 et ce mouvement, le mouvement réformateur, qui est un contrepoids à cet islamo-gauchisme,
01:26:10 mais effectivement la situation est très préoccupante,
01:26:14 et on en a l'illustration à nouveau ce soir.
01:26:19 J'ai reçu énormément de messages lorsque l'attentat a eu lieu,
01:26:22 d'amis juifs vivant à Bruxelles, d'amis également israéliens de toutes les confessions,
01:26:29 et effectivement qui me disaient "écoutez, on est très inquiets pour toi".
01:26:33 J'étais très ému de leurs messages en disant "vous vivez une situation dramatique,
01:26:38 et vos premières pensées vont vers moi".
01:26:41 - Comment vous vous sentez ? J'imagine que vous avez peur de sortir de chez vous ?
01:26:47 Vous êtes inquiet pour les jours qui viennent ?
01:26:51 - Un petit peu, c'est peut-être l'anecdote, mais je devais sortir mes poubelles ce soir,
01:26:56 et je ne le fais pas parce que je n'ai pas envie d'être dans une situation délicate.
01:27:02 Mais effectivement je pense que demain je resterai chez moi,
01:27:08 et ensuite je verrai comment je pourrai m'organiser,
01:27:12 mais je souhaite faire preuve de prudence en tout cas,
01:27:15 et je pense que ce sera le cas d'une grande partie de la population bruxelloise.
01:27:20 - Merci beaucoup Pierre d'avoir réagi sur l'antenne de CNews.
01:27:23 Je rappelle que vous invitez Molenbeek,
01:27:26 ce quartier tristement connu par nous français ces dernières années,
01:27:31 en effet quartier de la ville de Bruxelles.
01:27:35 Oui Valérie, vous vouliez réagir, merci Pierre.
01:27:37 - C'est intéressant ce que vient de nous rappeler Pierre,
01:27:39 effectivement que Molenbeek est le coeur du terrorisme en Belgique,
01:27:44 et puis peut-être plus largement qu'en Belgique,
01:27:46 puisque c'est de là qu'était venue toute l'organisation de l'attentat du Bataclan.
01:27:51 - Nos voisins belges ont pêché par naïveté ?
01:27:53 - Par laxisme en tout cas, par naïveté je ne sais pas,
01:27:56 mais en tout cas par laxisme.
01:27:57 Et ce que je voudrais rajouter par rapport à ce qu'a dit Jean-Christophe tout à l'heure,
01:28:01 il me semble me souvenir, dites-moi si je me trompe,
01:28:03 mais que ce sont les policiers français et les intervenants français de l'époque
01:28:08 qui sont allés chercher dans les quartiers de Molenbeek
01:28:13 les instigateurs de l'attentat du Bataclan,
01:28:16 parce que les belges tous seuls, on était à les porter main forte à l'époque,
01:28:21 aux belges qui n'avaient pas réussi à les diriger.
01:28:24 - C'était surtout le refuge de Salah Desslam le quartier de Molenbeek.
01:28:26 - Non mais c'est qu'il y avait une enquête,
01:28:28 donc effectivement les policiers français y vont en support des belges,
01:28:31 mais les belges sont chez eux, c'est eux qui sont intervenus,
01:28:34 il y a eu des interpellations, c'est un mitraillé, enfin non non.
01:28:36 - Est-ce que vous pensez qu'ils sont aussi rodés et aussi efficaces que les français ?
01:28:41 - Non, non, non, il y a des services de renseignement,
01:28:44 ils sont très en pointe, eux aussi par rapport à nous, on a beaucoup d'échanges,
01:28:50 donc il y a des échanges, en fait, la Belgique n'est pas toute seule,
01:28:54 il y a vraiment nous aussi, si ça se trouve, cette personne-là,
01:28:57 on l'avait déjà vue en France, peut-être qu'on a aussi encore une fois un petit réseau qui le connaît,
01:29:02 donc en fait il va y avoir des échanges avec d'autres pays étrangers,
01:29:05 pour essayer d'avoir un plus d'informations possibles,
01:29:08 et dans ces cas-là tout le monde se sert l'écoute.
01:29:10 - On est quasiment 23h30, si vous nous rejoignez on va retrouver Maureen Vidal
01:29:13 pour un point complet en quelques minutes sur la situation à Bruxelles ce soir, Maureen Vidal.
01:29:17 - Un homme est en fuite après avoir tué deux personnes de nationalité suédoise par balle à Bruxelles en début de soirée,
01:29:25 la police a identifié son identité, les faits se sont déroulés près de la place Sainte-Hélète,
01:29:30 dans les quartiers nord de la capitale belge, et en marge du match de football Belgique-Suède
01:29:34 qui a été arrêté à la mi-temps suite au drame.
01:29:36 Les supporters sont confinés à l'intérieur du stade Roi-Baudouin.
01:29:40 Le Premier ministre belge dénonce un attentat ayant ciblé des Suédois.
01:29:44 Gérald Darmanin annonce un renforcement des contrôles à la frontière avec la Belgique.
01:29:48 Sur une vidéo, on y voit un homme vêtu d'un gilet orange fluo tiré avec une arme longue et revendiquer l'attaque.
01:29:54 Le parquet fédéral en charge des dossiers de terrorisme s'est saisi de l'enquête.
01:29:58 Pour l'heure, le mobile n'est pas encore confirmé.
01:30:00 Emmanuel Macron a déclaré que notre Europe est bousculée.
01:30:05 Merci beaucoup Maureen Vidal.
01:30:08 Un homme toujours recherché, ce suspect en fuite, ce match de foot annulé à Bruxelles.
01:30:15 Nous sommes évidemment, comme chacun sait, dans un pays voisin et ami.
01:30:21 Il y a trois jours, en France, la menace terroriste a été aussi portée à exécution,
01:30:25 puisqu'un professeur de français a été lâchement assassiné.
01:30:28 Il a été d'ailleurs célébré, on lui a rendu hommage aujourd'hui.
01:30:32 On a l'impression véritable, on en parlait un petit peu tout à l'heure,
01:30:35 mais c'est vrai que c'est un sujet qui doit nous interpeller,
01:30:38 que depuis neuf, dix jours, même si cette menace terroriste en France,
01:30:42 elle est présente depuis des années, que depuis neuf, dix jours,
01:30:45 il y a un déchaînement de passion idéologique qui pourrait mener à des choses catastrophiques.
01:30:52 Et nous croisons les doigts pour ne pas imaginer que tout cela n'est qu'un début,
01:30:56 quand on sait bien sûr que ce qui se passe à Gaza peut être un détonateur aux violences ici en Europe
01:31:01 et que Tsah al-Ain, l'armée israélienne, n'a pas encore entamé son offensive terrestre,
01:31:06 celle qui pourrait nous apporter des images terribles de civils en souffrance
01:31:10 et qui pourrait ranimer une violence et une haine sur nos territoires ici en Europe.
01:31:15 - C'était la crainte du gouvernement, plus qu'une crainte même,
01:31:20 c'est ce que le gouvernement avait anticipé, pour ne pas dire annoncé en réalité,
01:31:24 hélas, parce que le gouvernement savait très bien que ce qui se passe effectivement
01:31:28 entre Israël et le Hamas allait déclencher et augmenter en tout cas ce risque terroriste,
01:31:34 puisque d'abord je vous rappelle que la France est au niveau maximum,
01:31:37 en alerte maximale concernant le risque terroriste,
01:31:40 on voit que le gouvernement ne s'était pas trompé,
01:31:43 le gouvernement qui avait demandé aux Français d'être prudents, de faire attention quand même,
01:31:47 ce sont des mots extrêmement forts, vous dites aux Français "faites attention,
01:31:50 il y a un risque terroriste élevé, soyez prudents",
01:31:52 ça veut dire quand même que la situation,
01:31:54 on peut dire que la situation est considérée comme grave par le gouvernement,
01:31:58 ça se passait en France il y a trois jours, ça se passe à Bruxelles aujourd'hui,
01:32:02 les islamistes font des Occidentaux une cible,
01:32:05 une cible encore plus importante depuis le début de cette guerre effectivement,
01:32:09 entre le Hamas et Israël, donc on voit hélas que cette menace terroriste,
01:32:13 à son niveau maximal, elle va perdurer, ça ne fait hélas que commencer,
01:32:17 ça ne veut pas dire qu'il y aura des attentats aussi fréquemment,
01:32:20 mais ça veut dire que ce risque d'attentat, il va rester majeur pendant encore un temps long.
01:32:26 Et puis on sait qu'on a passé des années à tenter d'éradiquer,
01:32:29 notamment au Sahel, cette menace terroriste avec Daesh,
01:32:34 qui a été largement affaiblie également au Moyen-Orient,
01:32:37 mais on a cette impression qu'on pourra affaiblir tant qu'on pourra ces organisations,
01:32:43 les attentats prennent une autre forme depuis quelques années,
01:32:45 on l'a bien compris, on n'assiste plus à ces grands attentats préparés de très longue date,
01:32:51 je parle en Europe, puisque ce qui s'est passé avec le Hamas,
01:32:53 c'est évidemment une autre chose, c'est redouté,
01:32:57 sauf que depuis de nombreuses années maintenant, depuis 2015,
01:33:00 nous n'avons plus connu ce type d'attentat, enfin depuis le 14 juillet 2016 plutôt,
01:33:04 nous n'avons plus connu ce type d'attentat,
01:33:06 on s'était dit qu'on passait à ce djihadisme d'atmosphère,
01:33:09 à ces fameux loups solitaires, même si le terme est lourdement contesté,
01:33:14 parce qu'il n'y a jamais vraiment de loups solitaires,
01:33:16 tout cela est infusé, il y a des nébuleuses qui créent ces passages à l'acte,
01:33:20 mais on a l'impression qu'il y aura toujours cette menace,
01:33:23 et comme le disait notre invité tout à l'heure, Giseline Benessa,
01:33:25 on se dit également que tant que le sursaut institutionnel
01:33:29 et ce changement intégral drastique de logiciel n'aura pas lieu,
01:33:34 on aura beau allumer toutes les bougies et déposer toutes les fleurs
01:33:38 que nous voulons devant les scènes de drame,
01:33:41 ils se reproduiront à n'en pas douter.
01:33:42 - Oui mais Julien, c'est très très important ce que vous êtes en train de préciser là,
01:33:45 c'est-à-dire que certes l'idéologie reste la même,
01:33:49 certes le modus operandi, c'est-à-dire ces personnes qui sont reliées
01:33:53 sur les réseaux sociaux à des gens qui les endoctrinent,
01:33:57 ils se radicalisent, ils sont en lien avec des maîtres spirituels
01:34:01 et ils véhiculent cette idéologie de terrorisme,
01:34:05 oui ça c'est comparable, mais vous avez complètement raison de dire
01:34:09 que toute atroce que soit cet attentat ce soir,
01:34:14 il y a deux morts, il a été rappelé tout à l'heure qu'en 2016,
01:34:18 c'est-à-dire juste après les attentats en France,
01:34:21 la Belgique avait eu des attentats suicides,
01:34:23 dans lesquels il y avait eu 35 morts le même jour,
01:34:26 pourquoi 35 morts ? Parce qu'il y avait eu trois attentats suicides
01:34:29 simultanés qui avaient été organisés en même temps
01:34:32 et dans lesquels on voit qu'il y avait une logistique
01:34:35 qui n'existe plus de cette façon-là aujourd'hui,
01:34:39 donc on souhaite tous que ça continue de cette façon-là,
01:34:42 même si le terme de loup solitaire n'est peut-être pas le bon
01:34:45 parce que c'est vrai qu'il y a des connexions,
01:34:47 c'est vrai qu'il y a des bases de soutien derrière, etc.
01:34:50 Il n'y a plus, il faut quand même le dire, l'époque où l'État islamiste
01:34:54 était totalement organisé, où les combattants, on se souvient
01:34:59 que ceux qui avaient attaqué le Bataclan s'étaient entraînés
01:35:02 en Syrie, dans des camps organisés, où ils avaient appris à manier
01:35:06 les armes, etc.
01:35:08 - Parce que redoute les services de sécurité, c'est pas du tout...
01:35:10 - Mais est-ce que la vérité, c'est l'Iran, il y a justement,
01:35:13 et Yoann le disait, mais ne le sous-estimons pas quand même,
01:35:16 ça n'est pas parce que le russe ne s'est pas réalisé,
01:35:19 nous sommes toujours restés au niveau maximal, au niveau de la menace
01:35:23 sur les attaquants individuels, là ce qui est remonté,
01:35:27 c'est la crainte justement d'attentats organisés.
01:35:30 - Est-ce que depuis 2015, alors oui, la lutte sur différents terrains
01:35:35 a eu lieu, la guerre contre Daesh, l'État islamique a eu lieu
01:35:38 à différents endroits de la planète, est-ce qu'on peut dire
01:35:42 que malgré tout, l'islamisme a progressé et continue de progresser
01:35:47 dans nos sociétés aujourd'hui ou pas?
01:35:49 - C'est plus diffus, c'est moins organisé.
01:35:51 - Non mais je pense que oui, il y a encore ce terreau
01:35:53 qui est assez fertile et je pense qu'en ce moment, il faut se dire,
01:35:57 si on peut employer cette expression, qu'il y a une fenêtre aussi
01:36:00 d'opportunité pour certains djihadistes, pour certaines personnes
01:36:04 qui se reconnaissent dans ce discours, d'ailleurs il y a eu cet appel
01:36:07 aux djihads de la part du Hamas, donc il y a cette fenêtre d'opportunité.
01:36:10 - Oui, le vendredi dernier, jour de la triste mort du professeur de français.
01:36:13 - Donc on est quand même dans ce contexte et c'est pour ça qu'il faut
01:36:16 quand même tenir compte du contexte à l'international en ce moment,
01:36:19 plus que jamais, donc oui, les attentats, est-ce qu'il y aurait
01:36:22 de gros attentats comme on a pu voir, ce n'est pas ce qu'on voit en ce moment,
01:36:25 mais cette fenêtre d'opportunité, elle est quand même inquiétante
01:36:28 et cette externalisation du conflit quand on voit même que les grandes puissances
01:36:31 ont peur par exemple, peut-être même de l'implication de l'Iran,
01:36:34 il y avait un article dans le Wall Street Journal qui disait,
01:36:37 il y avait des sources anonymes que l'Iran pourrait être impliqué.
01:36:40 - Et tirer les ficelles finalement de cette séquence.
01:36:43 - Il ne faut pas confondre ce qui se passe en Europe avec l'attaque du Hamas
01:36:46 qui est complètement organisée, concertée, contrôlée.
01:36:49 - Non, ce que je veux dire, je pense qu'il y a des liens qu'on peut faire,
01:36:52 c'est-à-dire, il y a évidemment le contexte des attentats,
01:36:55 mais ce que je dis, c'est que le contexte international en ce moment,
01:36:58 ce qui se passe, Hamas et Israël, il y a des résonances,
01:37:03 il y a cet appel au djihad, est-ce qu'il y aura des liens avec ce qui s'est passé,
01:37:06 ça va être aux enquêtes de le faire, de déterminer oui ou non,
01:37:10 mais il y a quand même ce contexte en ce moment.
01:37:13 - Il y a une question à laquelle on ne répondra jamais, on ne pourra jamais répondre.
01:37:16 S'il n'y avait pas eu l'attaque du Hamas en Israël,
01:37:18 cette séquence d'attentats en France et en Belgique,
01:37:20 ces trois derniers jours auraient-elles eu lieu ?
01:37:23 Et personne ne pourra jamais répondre à cette question.
01:37:25 - Il y a une question à laquelle on peut répondre.
01:37:27 - Jean-Sébastien, on poursuit le tour.
01:37:28 - Il y a une question à laquelle on peut répondre en tout cas,
01:37:30 puisque vous disiez, est-ce que l'islamisme progresse ?
01:37:32 Oui, la réalité, on l'a sous les yeux.
01:37:34 - Sous quelle forme ?
01:37:35 - Mais alors, il faut distinguer, même s'il y a un continuum évident,
01:37:39 distinguer entre l'islamisme comme projet politique et le djihadisme,
01:37:43 même s'il y a des liens évidents entre les deux.
01:37:45 Mais l'islamisme progresse, la mosquée de Paris a annoncé la semaine dernière
01:37:48 qu'elle se rangait à la voie du juste milieu.
01:37:50 La voie du juste milieu, c'est l'idéologie des frères musulmans.
01:37:53 La mosquée de Paris, la mosquée de Paris vient d'annoncer ça.
01:37:56 Donc on l'a vu avec les manifestations, vous y faisiez référence, Kevin, tout à l'heure.
01:38:00 - Et on ne peut rien faire contre ça.
01:38:02 - Sur la place de la République, on a vu des gens qui faisaient des saluts nazis
01:38:05 drapés dans les drapeaux palestiniens.
01:38:07 On a vu en Grande-Bretagne...
01:38:08 - Est-ce qu'on donne du crédit à cinq débiles, pardon, sur une place ?
01:38:12 - Vous avez vu le nombre de dizaines, voire de centaines
01:38:15 ou de milliers de manifestants qu'on a pu voir à Londres,
01:38:17 qu'on a pu voir à Amsterdam, qu'on a pu voir en Belgique,
01:38:20 qu'on a pu voir aux Etats-Unis, qui crient, ils ne disent pas...
01:38:23 - Je fais une erreur si je relativise ce genre de gestes à l'aune des individus.
01:38:27 - Ils ne sont pas là pour soutenir les Palestiniens,
01:38:29 ils sont là pour hurler leur haine des Juifs et au-delà des Juifs de l'Occident.
01:38:33 C'est ça, ce à quoi nous sommes confrontés.
01:38:35 Après, une fois qu'on a dit ça, et je vous le disais tout à l'heure,
01:38:37 on l'a très bien vu en Israël, les terroristes du Hamas,
01:38:39 ils ont tué des musulmans aussi.
01:38:41 Ils ont tué des Arabes israéliens, il faut toujours faire la distinction.
01:38:44 Mais le projet islamiste d'islamisation de l'Europe,
01:38:47 parce que l'Europe, chez les théoriciens islamistes,
01:38:50 est perçue comme le ventre mou de l'Occident,
01:38:52 celui-là, oui, il demeure.
01:38:54 Au-delà de ça, nous leur donnons raison,
01:38:55 puisque juridiquement comme politiquement, nous sommes effectivement un ventre mou.
01:38:58 - Je me permets de mettre cette conversation entre parenthèses
01:39:01 l'espace de quelques minutes, parce que nous sommes en lien avec Thierry Belin.
01:39:04 Bonjour monsieur, vous êtes secrétaire national du SNPS,
01:39:08 c'est le syndicat neutre de la police belge.
01:39:10 Merci beaucoup d'être avec nous ce soir.
01:39:12 Je ne sais pas si d'ailleurs on ne m'a pas précisé,
01:39:14 vous nous parlez depuis Bruxelles, j'imagine ?
01:39:16 - Non, je ne suis pas à Bruxelles, je suis à Montaubicille, mais…
01:39:20 - Mais en Belgique, vous êtes en Belgique.
01:39:22 - Oui, bien sûr.
01:39:23 - Est-ce que vous pouvez nous donner des précisions,
01:39:26 donc par voie, j'ai envie de dire, officielle,
01:39:30 de ce qui s'est passé ce soir,
01:39:32 et où en est la situation à 23h39
01:39:35 par rapport à la fuite de cet homme, ce suspect,
01:39:38 qui a donc tué deux ressortissants suédois à l'arme lourde ?
01:39:44 - Voilà, donc deux ressortissants suédois abattus,
01:39:49 qui sont décédés, et une troisième personne,
01:39:51 un chauffeur de taxi, qui a été blessé,
01:39:53 mais dont les joues ne sont plus en danger.
01:39:55 On craignait pour sa vie, mais ses joues ne sont plus en danger.
01:39:58 Ça a été confirmé par le porte-parole du parquet fédéral,
01:40:01 monsieur Van Deus, qui a fait une communication à la presse,
01:40:04 il y a quelques minutes.
01:40:06 Alors, je vous parle, l'assaillant, le terroriste,
01:40:09 est toujours en fuite, sauf, dernière nouvelle,
01:40:13 mais il est toujours en fuite dans Bruxelles,
01:40:15 et évidemment, la ville est quadrillée,
01:40:16 et on analyse les caméras de surveillance
01:40:18 pour essayer de retrouver cet individu,
01:40:20 pour éviter, bien entendu, qu'il ne commette d'autres meurtres.
01:40:23 - Comment procède la police belge dans ces cas-là ?
01:40:26 On peut imaginer des méthodes sensiblement proches
01:40:29 de la méthode française ?
01:40:31 Je demande ça parce que, vous allez me confirmer,
01:40:34 parallèlement, on a deux scènes majeures.
01:40:36 L'une, c'est évidemment la chasse à l'homme autour de ce suspect
01:40:40 qui pourrait faire d'autres victimes,
01:40:41 qui pourrait agir en sur-attentat, comme on dit habituellement,
01:40:45 c'est-à-dire commettre un nouvel acte,
01:40:46 mais dans une autre zone géographique.
01:40:48 Et l'autre sujet, en parallèle, c'est évidemment
01:40:50 ces dizaines de milliers de spectateurs
01:40:52 qui sont actuellement confinés dans le stade du roi Baudouin,
01:40:55 où ce match entre la Belgique et la Suède avait lieu ce soir.
01:40:58 Comment les forces de police, comment les forces de sécurité
01:41:01 gèrent-elles ces deux temps extrêmement importants ?
01:41:04 Alors, vous avez raison, c'est un véritable casse-tête, évidemment,
01:41:07 puisqu'il y a des dizaines de milliers de supporters
01:41:10 qui sont dans le stade, qui voulaient assister au match de football
01:41:13 entre la Suède et la Belgique aujourd'hui.
01:41:15 Jusque-là, les spectateurs ont été maintenus dans le stade
01:41:19 et j'imagine que les responsables de sécurité
01:41:23 essayent à tout prix d'intercepter l'auteur
01:41:26 avant de libérer le public,
01:41:29 puisqu'il est forcément très difficile de libérer du public
01:41:32 dans le calme, dans l'ordre.
01:41:34 Ces gens vont reprendre le chemin de leur voiture, de leur train, etc.
01:41:37 Mais d'autres vont peut-être s'attarder.
01:41:39 Et évidemment, c'est très compliqué
01:41:41 et on ne veut prendre aucun risque avec la sécurité du public,
01:41:44 vous comprenez bien.
01:41:46 Il y a des consignes qui sont données à la population ces dernières heures ?
01:41:50 C'est ça. Donc, les autorités, notamment le Premier ministre,
01:41:54 je suppose qu'il va d'ailleurs faire une conférence de presse, j'imagine,
01:41:58 mais on a demandé à la population de rester chez elles
01:42:01 autant qu'à faire se peut
01:42:03 pour ne pas, évidemment, augmenter les risques, vous le comprenez.
01:42:06 Donc, on essaye d'éviter que les gens circulent.
01:42:09 C'est triste à dire, mais voilà.
01:42:11 On voit les abords de ce stade du roi Baudouin,
01:42:13 l'ancien stade du Hesel, qui est quadrillé, bien sûr,
01:42:15 par les voitures de police, les forces de sécurité.
01:42:18 Monsieur, un dernier mot.
01:42:20 Cet attentat a eu lieu il y a à peine quelques heures
01:42:24 et déjà, Denis Ducarme, qui est député fédéral
01:42:27 de la Chambre belge des représentants,
01:42:29 pointe un sous-investissement chez nos confrères du Figaro.
01:42:33 Il pointe un sous-investissement dans un certain nombre
01:42:36 de services antiterroristes en Belgique ces dernières années.
01:42:40 Est-ce que vous adhérez à ce discours ?
01:42:42 Si oui, comment l'expliquer ?
01:42:44 Je fais plus qu'adhérer. Je le confirme totalement.
01:42:48 Ce n'est pas la première fois que M. Ducarme, que je connais,
01:42:51 dénonce ces sous-investissements.
01:42:53 Et nous le faisons au niveau de notre syndicat
01:42:55 depuis des années et des années.
01:42:57 Nous dénonçons l'étranglement financier des services de police
01:43:00 et de la justice en Belgique.
01:43:01 Et nous sommes aujourd'hui à un point de non-retour.
01:43:03 La police fédérale est en quasi-cessation de paiement
01:43:06 tant on a étranglé financièrement ce service.
01:43:09 Ça ne va pas.
01:43:10 Le commissaire général qui fait fonction pour l'instant
01:43:12 a crié au secours en disant, voilà, si on n'investit pas,
01:43:15 on n'arrivera plus à assurer nos missions.
01:43:17 En 2016, on a tout axé sur le terrorisme,
01:43:20 puisqu'il y avait eu des attentats à Paris et à Bruxelles,
01:43:22 dans un van de thème, etc., et dans le métro chez nous.
01:43:24 Et voilà, tout sur le terrorisme.
01:43:26 Et puis après, tout sur le trafic de drogue
01:43:29 qui a renversé compagnie.
01:43:30 Et maintenant, voilà, on se retrouve…
01:43:32 Ce n'est pas tout d'un côté ou tout de l'autre.
01:43:34 C'est tout…
01:43:35 Chaque domaine doit être pris en charge
01:43:38 par la police spécialisée.
01:43:40 Et le problème, c'est qu'on a désinvesti
01:43:42 depuis des années et des années dans les services de police
01:43:44 en Belgique.
01:43:45 Et la situation est aujourd'hui catastrophique, tout simplement.
01:43:47 Vous êtes en colère contre les autorités belges
01:43:50 que vous pointez du doigt,
01:43:52 vous pointez du doigt ou pas d'ailleurs,
01:43:54 sur ce qui est en train de se passer chez vous ce soir ?
01:43:56 Depuis très longtemps,
01:43:58 nous pointons les autorités du doigt
01:44:01 pour ce désinvestissement,
01:44:02 ces mensonges à la population
01:44:04 des différents ministres de l'Intérieur
01:44:06 qui sont allés raconter des choses
01:44:08 qui étaient complètement fausses.
01:44:09 On a dénoncé les mensonges d'un ministre de la Justice
01:44:12 très récemment chez nous.
01:44:13 Vous avez vu les mini-scandales qu'ils ont eu là.
01:44:15 Enfin bon, ils se donnent au spectacle
01:44:17 d'une manière lamentable.
01:44:18 Et ils ne sont pas à l'auteur, je suis désolé.
01:44:20 Le gouvernement a menti à la population.
01:44:22 Mais comment vous expliquez un tel désinvestissement
01:44:24 sur une question aussi primordiale
01:44:25 que celle du terroriste islamiste
01:44:27 qui frappe la Belgique terriblement
01:44:29 depuis des années ?
01:44:30 On parlait du quartier de Molenbeek
01:44:32 qui a été pendant de longues années,
01:44:34 si ce n'est pas encore le cas,
01:44:35 un repère de djihadistes.
01:44:37 Comment expliquer un tel désinvestissement
01:44:40 alors que la Belgique est,
01:44:41 dans une partie d'entre elles en tout cas,
01:44:43 gangrénée par cette idéologie ?
01:44:45 Vous savez, nous ne sommes pas très fiers
01:44:49 que Salah Abdeslam soit parti de chez nous
01:44:51 pour aller faire conduire ses gens,
01:44:52 faire ce qu'ils ont fait à Paris.
01:44:54 Soyons très clairs, vous avez eu, vous, Français,
01:44:56 le courage de les sanctionner,
01:44:57 traiter durement à Paris, c'était justifié.
01:45:00 Ils sont revenus en Belgique pour se faire condamner,
01:45:02 mais moins durement.
01:45:03 Et maintenant, on rechigne à vous rendre
01:45:05 Salah Abdeslam qui a sa place en prison en France.
01:45:07 Point barre.
01:45:08 Vous avez honte ?
01:45:09 Des investissements, c'est de la sorte.
01:45:10 Vous avez honte de vos autorités ?
01:45:11 Mais bien sûr.
01:45:12 Mais bien sûr, monsieur, que j'ai honte.
01:45:14 Mais bien sûr.
01:45:15 Comment voulez-vous que je n'ai pas honte ?
01:45:17 Allez, on a désinvesti dans la police depuis des années.
01:45:19 J'ai des collègues qui vont en gueulie,
01:45:21 qui sont mal équipés, qui sont…
01:45:23 On est en train de faire croire aux gens
01:45:25 qu'on est équipés, ce n'est pas vrai.
01:45:26 Voilà.
01:45:27 Nous, tout ce qu'on demande en tant que policier,
01:45:29 c'est qu'on nous donne les moyens de faire notre métier,
01:45:30 de protéger les honnêtes citoyens.
01:45:32 Ça, c'est notre job et on veut le faire, le job.
01:45:34 Mais pour ça, il faut nous donner les moyens.
01:45:36 Et on n'y est plus.
01:45:38 Et depuis…
01:45:39 C'est pas uniquement ce gouvernement,
01:45:40 c'est plusieurs législatures de suite
01:45:42 qui ont désinvesti.
01:45:43 Et bon, voilà, on se retrouve dans une situation aujourd'hui
01:45:46 où on est obligé de faire avec des bouts de ficelle tout le temps.
01:45:49 Qu'est-ce que vous avez envie de dire peut-être aux Belges
01:45:53 qui vous regardent ce soir ?
01:45:55 Est-ce qu'il y a un moyen de rassurer les populations
01:45:58 dans une séquence comme celle-là, en fait ?
01:46:01 Vraiment, les policiers, je peux vous assurer
01:46:04 que les policiers essayent au jour le jour.
01:46:06 Et je suis souvent…
01:46:08 Les policiers qui viennent sur votre plateau,
01:46:10 c'est news, Mathieu Vallée et compagnie…
01:46:12 Christophe Couville qui est présent.
01:46:13 … démontrent aussi du mal-être des policiers.
01:46:15 Vous savez, bien sûr, et tous ces collègues
01:46:17 qui témoignent de leur mal-être face…
01:46:21 Vous savez, on a le même problème que chez vous en France.
01:46:23 La justice, chez nous, vous avez des magistrats,
01:46:25 le syndicat de la magistrature qui dit
01:46:26 "Ah mais vous nous demandez de punir,
01:46:27 bon non, on n'est pas là pour ça."
01:46:28 Mais alors à quoi sert la justice ?
01:46:31 Parce qu'il ne faut pas punir de manière aveugle,
01:46:33 mais quand même, la sanction doit venir de quelque part.
01:46:35 À partir du moment où on a utilisé la prévention
01:46:37 et que la police a fait remarquer
01:46:39 qu'il y avait des infractions qui étaient commises,
01:46:40 c'est à la justice de présenter les sanctions.
01:46:43 Et ça ne se passe pas,
01:46:45 parce que la justice aussi est financièrement exempte.
01:46:48 Alors comment voulez-vous qu'on continue
01:46:51 à travailler de manière correcte ?
01:46:53 Je vous assure que les policiers essayent vraiment.
01:46:55 Encore aujourd'hui, on a rappelé des gens d'un peu partout.
01:46:57 Tout a été…
01:46:58 Mais vous savez, des miracles, on ne sait pas les faire.
01:47:01 Voilà, il n'y a pas de secret.
01:47:03 Thierry Belin, merci beaucoup d'avoir réagi en direct sur ces news.
01:47:07 Je rappelle que vous êtes secrétaire nationale
01:47:09 du syndicat neutre de la police belge.
01:47:11 Merci d'avoir pris le temps dans cette séquence
01:47:13 particulièrement douloureuse chez vous en Belgique
01:47:15 pour nous répondre en direct.
01:47:18 On va afficher un tweet du chef de l'État, Emmanuel Macron,
01:47:20 et je voudrais que Jean-Christophe dise un mot sur ce qu'on vient d'entendre.
01:47:22 Je crois que Kevin veut réagir également.
01:47:23 Je viens de m'entretenir avec le Premier ministre Alexandre de Hordecroux
01:47:26 pour lui exprimer la solidarité des Français
01:47:28 dans ce moment terrible que traverse Bruxelles.
01:47:31 Nous pensons victimes de ce lâchetantat,
01:47:33 ainsi qu'à nos amis belges et suédois,
01:47:35 dont nous partageons le choc.
01:47:36 Je rappelle que ce sont deux Suédois
01:47:38 qui ont été déclarés décédés, abattus par ce terroriste,
01:47:41 ce soir à Bruxelles.
01:47:43 Pardon de faire une très mauvaise plaisanterie,
01:47:46 mais s'il n'y avait pas l'accent belge,
01:47:48 j'avais l'impression d'entendre un policier français
01:47:50 entendre cette doléance des forces de l'ordre belges
01:47:56 qui n'arrivent pas à exercer le métier.
01:47:58 J'ai l'impression d'entendre Jean-Christophe Couville
01:48:00 ou en effet, comme il l'a cité, Mathieu Vallée
01:48:02 et autres syndicalistes policiers qui viennent sur ce plateau régulièrement.
01:48:05 Malheureusement, j'envoie toutes mes salutations fraternelles
01:48:08 à tous mes collègues de Belgique,
01:48:10 parce que je sais ce qu'ils vivent.
01:48:11 Et je peux vous dire que quand on vit un moment comme celui-là,
01:48:15 où justement on est meurtri...
01:48:17 Et puis ils sont encore là dans le réel de l'action,
01:48:20 puisque c'est encore...
01:48:21 Ils sont dans le réel et surtout, c'est qu'en fait,
01:48:23 on sait, on a averti, on a alerté les pouvoirs publics
01:48:26 depuis des années et des années, comme ils l'ont fait.
01:48:28 Je pense qu'ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient.
01:48:32 Et à un moment donné, on voit bien que la réponse politique,
01:48:35 elle est là ou pas.
01:48:36 Et dans ces cas-là, il n'y a pas plus frustrant pour un policier
01:48:39 de dire "mais moi, je n'ai pas les moyens de faire mon boulot
01:48:41 et de protéger tous les citoyens".
01:48:42 Donc oui, ce qu'il a rencontré et ce qu'il rencontre,
01:48:44 je veux dire, nous on l'a rencontré.
01:48:46 On a eu aussi ce sursaut à un moment donné,
01:48:48 et c'est aussi les pouvoirs des syndicats de police.
01:48:50 Alors souvent, on est critiqué.
01:48:52 On a au moins ce sursaut d'avoir fait bouger un petit peu
01:48:54 certains ministres.
01:48:55 D'ailleurs, certains sont partis avec le sac à dos.
01:48:57 Mais c'est comme ça.
01:48:58 Et au moins, on a ce sursaut-là
01:49:00 et de pouvoir avoir un peu d'équipement,
01:49:02 un peu plus de considération.
01:49:04 Après, c'est des vases communiquants.
01:49:06 C'est-à-dire que là, on fait une fixette, effectivement,
01:49:08 sur le salafisme et l'islamisme.
01:49:13 Mais on ne n'est pas, j'allais dire, même terroriste.
01:49:16 On le devient.
01:49:17 Et donc, les vases communiquants, c'est ça.
01:49:19 Il faut lutter, justement, sur cette jeunesse qui est désoeuvrée.
01:49:22 Il y a toujours un émetteur et un récepteur.
01:49:24 Je trouve les prêcheurs, on n'en fait pas la guerre aux prêcheurs.
01:49:27 C'est très important d'attaquer aux flux migratoires.
01:49:30 Mais cette idéologie, il faut trouver un moyen de venir à bout.
01:49:33 Il faut aussi les attaquer sur leur terrain.
01:49:36 Et il faut les expulser, surtout.
01:49:38 Quand je vois qu'on a mis quelques mois
01:49:40 pour expulser un prêcheur,
01:49:42 et quand on voit tout ce que ça a été,
01:49:44 c'était presque une saison Netflix.
01:49:47 Kevin qui veut réagir.
01:49:48 Je voudrais juste saluer l'ancien général de gendarmerie,
01:49:51 Bertrand Cavalier, qui m'écrit
01:49:53 pour nous rappeler qu'on a sous-estimé
01:49:55 la menace idéologique d'autant plus dangereuse
01:49:57 qu'elle est portée par un essor démographique.
01:49:59 Arrêtons de croire que la réponse policière suffira.
01:50:01 Nous sommes désormais confrontés à l'essor en Europe
01:50:04 de communautés de cultures antagonistes.
01:50:06 Le témoignage de ces deux policiers
01:50:09 me parle en tant qu'enseignant.
01:50:12 Ça fait des années que les enseignants alertent
01:50:15 sur la montée de l'islamisme à l'école,
01:50:17 sur le fait qu'on ne peut plus enseigner certains pans du programme.
01:50:22 On alerte, on alerte, on a l'impression que rien ne se passe.
01:50:25 Et aujourd'hui, Julien, j'ai assisté trois ans après
01:50:29 la mort de Samuel Paty à la même journée qu'il y a trois ans.
01:50:33 Les mêmes discours, les mêmes "y'a qu'à faucon, y'a qu'à faucon, y'a qu'à faucon",
01:50:38 exactement les mêmes mots, le même procédé,
01:50:41 la même minute de silence.
01:50:43 J'écoutais encore...
01:50:44 - Vous étiez en cours aujourd'hui ?
01:50:45 - Pardon ?
01:50:46 - Vous étiez en cours aujourd'hui ?
01:50:47 - Oui, j'étais en cours.
01:50:48 - Il y a eu des manifestations de désapprobation
01:50:49 à cette minute de silence dans votre établissement ?
01:50:51 - J'ai vu des désapprobations, j'ai vu un désintérêt,
01:50:54 j'ai vu une lassitude, j'ai vu le fait que le terrorisme,
01:51:00 aujourd'hui, fait partie de nos vies,
01:51:02 parce que les élèves ne réagissent même plus.
01:51:05 C'est rentré finalement dans la vie quotidienne.
01:51:08 Et sur l'importation du conflit israélo-palestinien,
01:51:11 moi je le vois sur le terrain,
01:51:13 il y a des jeunes adolescents de 12-13 ans
01:51:15 qui commencent à demander aux autres "t'es pour la Palestine ou t'es pour Israël ?"
01:51:19 Ça, ça commence quand même à avoir lieu.
01:51:21 Il y a même des élèves qui demandent ça aux professeurs.
01:51:24 Donc quand j'entends M. Macron qui nous dit
01:51:26 "il faut tout faire pour ne pas importer le conflit",
01:51:29 mais l'importation est déjà là, ça se joue sur notre territoire.
01:51:32 Demander à la communauté juive,
01:51:34 demander aux gens qui sont dans les banlieues,
01:51:37 ça se passe aujourd'hui, mais encore une fois,
01:51:39 on est dans le déni, on est dans la lâcheté.
01:51:41 Surtout, il ne faut rien changer, il ne faut pas stigmatiser,
01:51:44 parce que nous, c'est les droits de l'homme,
01:51:46 sauf qu'à force de mettre en avant les droits de l'homme
01:51:48 contre la sécurité des Français,
01:51:50 on arrive à un moment où le terrorisme islamiste nous échappe
01:51:54 et on est en train de préparer une société mortifère,
01:51:57 une société de l'un contre l'autre,
01:51:59 où on aura peur de chacun, on aura peur des autres.
01:52:02 Et là, on est en train de baisser en civilisation,
01:52:05 et moi, en tant qu'assainant, ça m'effraie beaucoup.
01:52:08 - Sébastien, un commentaire sur ce que vient de dire Kevin.
01:52:13 - Je pense, en entendant Kevin Bossuet,
01:52:15 à ce que j'entendais tout à l'heure chez un syndicaliste enseignant
01:52:18 qui disait que oui, ça pouvait exister,
01:52:21 des gens qui ne se sentaient pas très concernés par les minutes,
01:52:24 qui ne parlaient pas, pour le coup, d'actes de rébellion,
01:52:28 mais cette indifférence, mais qui disaient surtout
01:52:31 qu'il ne fallait surtout pas essayer de le quantifier.
01:52:33 Donc, on en revient toujours à la même naïveté,
01:52:37 au même déni, et ça n'est pas rendre service aux musulmans,
01:52:40 encore une fois, parce que c'est considéré presque,
01:52:42 en quelque sorte, c'est pire, je vais vous dire,
01:52:44 c'est quasiment une vision raciste, parce que c'est considéré,
01:52:47 si on ne le dit pas, c'est parce que, en vrai,
01:52:49 que pensent-ils ? Ils pensent que oui,
01:52:51 presque tous les musulmans seraient comme ça,
01:52:53 ce qui est totalement absurde.
01:52:54 - Et on s'entend dire des choses au pays de la liberté.
01:52:56 - Et aujourd'hui, sur les réseaux sociaux,
01:52:58 quand vous regardiez sur TikTok, il y avait un certain nombre
01:53:00 de vidéos de jeunes collégiens, de jeunes lycéens,
01:53:03 qui disaient "il va falloir que je me retienne,
01:53:05 "parce que ça va me donner envie de rire",
01:53:07 ou d'autres qui disaient "j'ai vu aussi les fiches,
01:53:10 "vous savez, faites par l'Education nationale
01:53:12 "sur les signalements d'incidents d'un collégien
01:53:15 "qui disait que de toute façon, on ne va quand même pas
01:53:17 "faire un drame pour un professeur assassiné",
01:53:19 alors qu'il y a des... - Et on parle de gamins
01:53:21 de 11 ans, parfois. - Des millions...
01:53:23 - J'ai vu une fiche de gamins de 11 ans qui s'intéressent
01:53:25 complètement à ça. - Des millions de Palestiniens.
01:53:27 Mais ce qui montre bien la vision des millions de Palestiniens
01:53:29 en train d'être tués, ce qui montre bien la vision
01:53:31 totalement paranoïaque, parce que des millions,
01:53:33 non, ce ne sont pas des millions, c'est une tragédie,
01:53:35 effectivement, mais pas des millions, et on perd totalement...
01:53:37 - C'est le dernier mot. - Le dernier mot,
01:53:39 Kévin Boscoeur. - Une dernière chose
01:53:41 que je voudrais dire sur la naïveté de certains enseignants.
01:53:43 Moi, je parlerais plutôt de complicité.
01:53:45 Quand vous avez des enseignants
01:53:47 qui font grève contre l'interdiction
01:53:49 du port de la Baïa,
01:53:51 en nous racontant que l'éducation serait
01:53:53 islamophobe, que Babilalassal
01:53:55 serait islamophobe, oui, mais il y en a eu
01:53:57 plusieurs, si vous mettez une cible sur la tête
01:53:59 de l'éducation nationale et des enseignants,
01:54:01 et ça, c'est très grave, et je m'étonne
01:54:03 qu'il n'y ait pas de réaction du ministre. - On va refermer
01:54:05 cette édition spéciale, vous allez retrouver Simon Guillain
01:54:07 dans quelques instants pour l'édition
01:54:09 de la nuit, où on vous donnera les toutes dernières informations.
01:54:11 Je rappelle, enfin,
01:54:13 qu'un homme
01:54:15 a abattu
01:54:17 froidement deux ressortissants suédois.
01:54:19 Vous revoyez ces images captées
01:54:21 sur les réseaux sociaux. Cet homme
01:54:23 au blouson fluo, qui, armé
01:54:25 d'une kalachnikov, un peu après 19h
01:54:27 aujourd'hui, a abattu deux ressortissants suédois
01:54:29 dans les rues de Bruxelles. Il est toujours activement
01:54:31 recherché, puisqu'en fuite,
01:54:33 alors que dizaines de milliers de personnes
01:54:35 sont dans le stade du roi baudouin, confinés
01:54:37 au moment où nous parlons, dans la capitale
01:54:39 belge. On vous tient informés des derniers
01:54:41 développements. C'est donc avec Simon Guillain
01:54:43 que nous poursuivons l'actualité.
01:54:45 On me dit à l'instant que le stade
01:54:47 a été évacué.
01:54:49 C'est un souci
01:54:51 en moins pour les autorités belges, que le
01:54:53 stade a été évacué, et l'homme est toujours activement
01:54:55 recherché. La suite de l'actualité, c'est avec Simon Guillain.
01:54:57 Merci d'être fidèle à CNews. Bonne soirée.
01:54:59 [Musique]