Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Bonsoir à tous, bienvenue dans Soir Info. Nous sommes ensemble pendant trois heures
00:00:04 pour revenir sur les grands thèmes de l'actualité de ce lundi.
00:00:08 Au sommaire de votre émission, d'abord on parlera de la sécurité routière.
00:00:12 Le gouvernement veut donc créer un délit d'homicide routier.
00:00:15 Est-ce uniquement un coup de com ? Le nom change, oui, mais quid des peines ?
00:00:19 A quoi cela va-t-il servir ? On entendra les arguments du gouvernement et ceux de l'opposition.
00:00:24 Autre sujet ce soir, Jean-Luc Mélenchon qui accuse le CRIF d'être d'extrême droite.
00:00:29 La raison, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France l'a accusé
00:00:34 de se compromettre loin du pacte républicain et d'être l'allié du RN.
00:00:39 Que penser de cette sortie ? Est-ce une simple réaction ou un problème plus profond
00:00:43 avec ce que représente le CRIF ? On en débattra avec mes invités.
00:00:46 Et puis évidemment, on parlera politique et remaniement.
00:00:49 Parce que les ministres n'en peuvent plus de patienter.
00:00:52 Mais que peut changer ce remaniement ? Un simple remaniement managériel,
00:00:56 comme on dit dans l'exécutif, peut-il sauver le quinquennat ?
00:00:58 Alors que ce soir, il y en a une qui est rassurée, c'est Elisabeth Borne.
00:01:01 On le sait désormais, c'est officiel.
00:01:03 Elle a sauvé son poste.
00:01:04 Et puis, on évoquera aussi l'écologie radicale.
00:01:07 Et on verra que ses stratégies agacent et qu'elles ne sont pas aussi efficaces
00:01:10 que leur voudraient leurs auteurs.
00:01:12 Mais tout de suite, c'est l'heure du journal et c'est avec vous, Sandra Tchoumbo.
00:01:15 Bonsoir, Sandra.
00:01:15 Bonsoir, Mélodie.
00:01:18 À la une de l'actualité ce lundi, Emmanuel Macron a décidé de maintenir Elisabeth Borne à Matignon.
00:01:23 Il évoque une stabilité et un travail de fond à assurer.
00:01:26 Le président va s'expliquer d'ici la fin de la semaine sur le cap qu'il entend poursuivre à la rentrée.
00:01:31 De son côté, la chef du gouvernement a annoncé vouloir faire des ajustements de son équipe.
00:01:35 Elle les proposera au chef de l'État cette semaine.
00:01:38 Conduite sous stupéfiants, le gouvernement veut rendre automatique la suspension de permis.
00:01:43 C'est la première mise qu'il a annoncée ce lundi à l'issue d'un comité interministériel de la sécurité routière.
00:01:48 Huit points seront désormais supprimés contre six actuellement.
00:01:52 Le gouvernement entend être intraitable.
00:01:54 Et le terme d'homicide involontaire va être remplacé par un homicide routier marine-sabourin.
00:01:59 C'était une appellation qui scandalisait les associations de victimes.
00:02:04 L'homicide involontaire est aujourd'hui remplacé par le délit d'homicide routier.
00:02:08 À présent, le conducteur en infraction sera considéré comme conscient du risque qu'il faisait courir aux autres.
00:02:14 Une réforme que cet avocat spécialiste du droit routier qualifie de coquille vide.
00:02:19 Ce n'est pas parce que l'on va débaptiser cette infraction d'homicide involontaire
00:02:25 pour la renommer homicide routier que ça va influer sur les comportements à risque
00:02:31 et les comportements le plus souvent totalement inacceptables sur la route
00:02:36 et qui procèdent encore une fois d'actes volontaires.
00:02:38 La qualification d'homicide involontaire était difficilement concevable
00:02:43 lorsque l'accident impliquait un conducteur sous emprise d'alcool ou de stupéfiants.
00:02:47 Le gouvernement souhaite sanctionner plus sévèrement les conduites addictives,
00:02:51 deuxième cause de mortalité sur la route.
00:02:53 Tout comme l'alcool, les stupéfiants sont un fléau sur les routes
00:02:57 et dans un accident mortel sur cinq, le conducteur est positif aux stupéfiants.
00:03:03 Nous devons donc être intraitables avec les consommateurs de drogue
00:03:07 et sanctionner plus sévèrement les conduites addictives au volant.
00:03:11 C'est pourquoi nous allons rendre automatique la suspension du permis
00:03:14 en cas de conduite sous l'emprise de stupéfiants.
00:03:17 D'après l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière,
00:03:21 plus de 3 500 personnes sont décédées sur les routes en 2022.
00:03:26 Dans les côtes d'Armor, des inscriptions antisémistes et néo-nazis
00:03:30 ont été découvertes sur un lieu de la résistance.
00:03:33 Elles ont été constatées samedi dernier sur le monument commémoratif de la Bute Rouge
00:03:37 à Pleuk l'Hermitage et ce, à la veille d'une journée,
00:03:40 à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites.
00:03:43 Le préfet dénonce des faits également condamnés par Jonathan Harfi, président du CRIF.
00:03:48 Écoutez.
00:03:49 C'est d'abord une indignation face au retour de slogans
00:03:54 qui sont des slogans et des graffitis néo-nazis.
00:03:58 Je rappelle que figurait l'expression "Heil Hitler",
00:04:03 l'expression "Mort aux Juifs" sur ces monuments.
00:04:05 Ils sont des monuments qui honorent des résistants et des otages
00:04:09 qui ont été assassinés par les nazis.
00:04:11 On est vraiment dans une démarche d'antisémitisme pur et dur.
00:04:16 Donc ça, c'est effectivement une indignation très forte, une colère aussi.
00:04:20 Dans l'affaire de la disparition du petit Émile,
00:04:22 l'enquête a basculé sous le régime de l'enquête préliminaire.
00:04:25 Elle est purement automatique selon le procureur de la République de Digne-les-Bains.
00:04:29 Cela ne prive les enquêteurs d'aucun outil d'investigation,
00:04:31 que ce soit les perquisitions ou les saisies.
00:04:34 On fait le point justement avec Stéphanie Rouquier, notre envoyée spéciale au Vernez.
00:04:38 Après huit jours d'enquête en flagrance,
00:04:40 le procureur de Digne-les-Bains a effectivement ouvert une enquête préliminaire
00:04:43 pour recherche des causes de disparition inquiétantes.
00:04:45 Une procédure classique, automatique, après huit jours.
00:04:49 Sachez que jeudi dernier, les recherches sur le terrain
00:04:51 par les gendarmes et les militaires se sont arrêtées.
00:04:54 Au total, ils ont passé au peigne fin 97 hectares.
00:04:58 A noter que l'enquête judiciaire, elle, elle se poursuit.
00:05:02 Et c'est un travail considérable qui sera extrêmement long.
00:05:05 Les enquêteurs analysent tous les prélèvements relevés lors du ratissage judiciaire.
00:05:10 Ils analysent aussi et recoupent toutes les auditions réalisées,
00:05:13 celles des habitants et de tous les membres de la famille d'Émile.
00:05:17 Ce week-end, de nouvelles auditions ont eu lieu.
00:05:19 Des personnes qui n'avaient pas pu être entendues par les enquêteurs avant.
00:05:23 Mais le procureur de Digne a indiqué que pour l'heure,
00:05:26 il n'y a aucune piste, aucun indice.
00:05:28 À ce stade, toutes les hypothèses restent encore ouvertes.
00:05:32 Vingt ans après la disparition d'Estelle Mouzain,
00:05:34 Monique Olivier va être jugée à partir du 27 novembre prochain.
00:05:38 Déjà condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité,
00:05:40 l'ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret
00:05:43 comparaîtra pour complicité dans l'enlèvement de la fillette de 9 ans.
00:05:46 En 2003, à Guermande, son procès sera le premier du pôle du tribunal judiciaire de Nanterre,
00:05:51 dédié aux affaires non élucidées.
00:05:53 Un mot de la chaleur qui s'abat en France et notamment en Corse et en Provence.
00:05:57 Jusqu'à 40 degrés attendus.
00:05:59 Le pic est attendu ces mardis et mercredis.
00:06:01 Selon les prévisions de Météo France, en cause la vague de chaleur
00:06:04 qui s'abat sur l'ouest du bassin méditerranéen.
00:06:07 Ces températures épuisent les organismes, comme nous l'explique Christina Luzzi,
00:06:10 notre correspondante en Corse.
00:06:13 Selon Météo France, il faut s'attendre à une augmentation des températures
00:06:16 avec des pics pouvant atteindre 40 degrés dans plusieurs communes ici en Corse,
00:06:20 en cause un puissant anticyclone qui empêche les masses d'air de circuler.
00:06:24 Cette canicule devrait perdurer toute la semaine et même jusqu'à la fin du mois
00:06:28 avec des températures de 4 à 8 degrés au-dessus de la normale jusqu'à dimanche prochain au moins.
00:06:32 La chaleur est de plus en plus pénible à supporter pour les habitants comme pour les touristes.
00:06:36 Et on le constate, en journée les rues sont plutôt désertes, les volets fermés.
00:06:41 Certains tentent la plage ou la rivière pour se rafraîchir,
00:06:44 mais la température de l'eau est aussi élevée, ça n'a donc pas l'effet escompté.
00:06:48 Il va falloir prendre son mal en patience puisque c'est tout l'été
00:06:51 qui devrait être placé sous le signe de la chaleur.
00:06:53 Les prévisions saisonnières pour les mois de juillet, d'août et de septembre
00:06:56 font état d'un scénario plus chaud que la normale en Corse.
00:07:00 Les prix des billets de train vont augmenter à la rentrée.
00:07:02 Les tarifs de la carte avantage vont être revus à la hausse à partir du 29 août prochain.
00:07:07 Ils vont passer à 49,69 et 89 euros maximum,
00:07:11 une mesure justifiée par la hausse des prix de l'électricité selon la SNCF, Théo Grévin.
00:07:16 Les prix des billets de train n'échappent pas à l'inflation.
00:07:21 La carte avantage, qui permet pour 49 euros par an de bénéficier de tarifs réduits de 30%,
00:07:26 sera moins avantageuse à partir du 29 août.
00:07:30 Détenue par 4,5 millions de Français,
00:07:32 elle permet surtout aux voyageurs de profiter des prix plafonnés en fonction de la durée du trajet.
00:07:37 Après le 29 août, ils vont tous être augmentés de 10 euros.
00:07:41 Les prix vont donc passer à 49 euros pour un trajet de moins d'une heure trente,
00:07:45 69 euros pour un trajet allant de 1h30 à 3h,
00:07:49 et enfin 89 euros pour les trajets de plus de 3h.
00:07:53 Pour le président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports,
00:07:57 cette mesure n'est pas un bon signal envoyé aux clients de la SNCF.
00:08:01 La carte avantage est plébiscitée par les gens, donc il faut la garder.
00:08:05 Mais en même temps, il faut qu'elle soit compatible avec les capacités financières des ménages.
00:08:10 Donc quand on augmente de 10 à 15% voire plus,
00:08:14 on n'est plus du tout dans les purs financiers de l'augmentation des prix, on est bien au-delà.
00:08:18 Donc c'est là où c'est trop.
00:08:20 De son côté, la SNCF justifie ce relèvement des plafonds
00:08:24 par l'augmentation des coûts liés à l'inflation et notamment le bond des prix de l'électricité.
00:08:29 Vladimir Poutine promet une réponse après l'attaque du pont de Crimée par l'Ukraine.
00:08:34 Une fille a été blessée et ses deux parents tués ce lundi.
00:08:37 Le président russe est donc, je cite, "un acte terroriste".
00:08:40 Il demande de renforcer les mesures de sécurité sur le site.
00:08:43 Ce pont relie la Russie à la Crimée.
00:08:45 Il sert également à acheminer du matériel militaire à l'armée russe combattant en Ukraine.
00:08:50 Au lendemain du décès de Jane Birkin, retrouvée sans vie à son domicile parisien,
00:08:53 les hommages affluent.
00:08:55 Les filles de la chanteuse ont salué la bataille acharnée contre la maladie menée par leur mère,
00:09:00 une icône britannique qui a su gagner le cœur des Français.
00:09:03 Mathilde Ibanez et Maxime Legay.
00:09:05 Un visage, celui d'une femme libre.
00:09:10 Jane Birkin, la plus française des Britanniques,
00:09:12 s'est éteinte ce dimanche dans son appartement parisien.
00:09:15 L'annonce de son décès a provoqué de vives émotions.
00:09:18 Devant le domicile de son grand amour, Serge Gainsbourg,
00:09:21 de nombreux Français ont tenu à venir sur place pour lui rendre hommage.
00:09:24 Oui, ça représente une partie de la France, une partie de l'histoire de France.
00:09:29 Donc, effectivement, on est très tristes d'apprendre cette nouvelle.
00:09:32 C'est un petit peu la mémoire de ce qui restait de Serge Gainsbourg.
00:09:37 C'est vraiment quelqu'un qui a percé tout le monde, ses idées, ses fantaisies,
00:09:43 son esprit de jeune fille, tout ça.
00:09:45 C'est vraiment quelque chose qui est... C'était une étoile qui a été éteinte.
00:09:48 Elle a participé à beaucoup d'associations.
00:09:50 Elle a été très engagée.
00:09:52 Puis elle n'a jamais dénigré toute sa vie, tout ce qui s'est passé,
00:09:54 que ce soit sa vie avec Serge et tous ses enfants.
00:09:57 Une artiste complète qui a su gagner le cœur des Français.
00:10:00 Une histoire commune, c'est une mémoire commune.
00:10:03 C'est des émotions, c'est des événements de vie.
00:10:06 C'est vraiment quelqu'un qui va manquer à la France.
00:10:10 Et puis en plus, une Anglaise aimée par les Français, c'est quand même important.
00:10:13 Jane incarnait précisément tout ce que j'aime,
00:10:17 c'est-à-dire l'Angleterre et la France mélangées.
00:10:20 Jane Birkin restera à tout jamais une icône française.
00:10:25 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:10:26 Merci Sandra Tchoumbou.
00:10:27 On vous retrouve à 22h pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:10:30 On marque une pause et les débats de Soir Info commencent avec mes invités.
00:10:33 A tout de suite.
00:10:34 De retour dans Soir Info et donc avec moi pour m'accompagner ce soir,
00:10:40 Ludovic Thoreau.
00:10:41 Bonsoir Ludovic.
00:10:42 Bonsoir.
00:10:43 Maire UDI de Coubron, William Tay.
00:10:44 Bonsoir.
00:10:45 Bonsoir.
00:10:45 Président du think tank Le Millénaire et Pierre-Henri Bovis.
00:10:48 Bonsoir.
00:10:48 Vous êtes avocat.
00:10:49 On va commencer par cette interview, ce face-à-face avec vous Norbert Pirot.
00:10:53 Vous êtes porte-parole de victimes et citoyens.
00:10:56 On voulait vous avoir ce soir en plateau pour que vous nous parliez justement
00:10:59 de ce changement voulu par le gouvernement, domicile routier.
00:11:03 Est-ce que pour vous, c'est une bonne nouvelle cette décision du gouvernement ?
00:11:07 Est-ce que c'est un acte aussi en direction des familles de victimes
00:11:10 et des victimes d'accidents de la route ?
00:11:12 Vous savez, c'est...
00:11:13 Voilà, je...
00:11:15 Qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:11:15 On fait...
00:11:16 Pfff...
00:11:17 C'est tellement, tellement, tellement navrant.
00:11:21 Mais tellement navrant.
00:11:23 Moi, je pense à toutes les victimes.
00:11:24 Aujourd'hui, alors je ne veux pas plomber, hein.
00:11:28 Mais aujourd'hui, on a eu 10 personnes qui sont mortes sur les routes.
00:11:31 On a eu à peu près 230 blessés.
00:11:33 Au quotidien, à victimes et citoyens, on a entre 7 et 8 coups de téléphone par jour.
00:11:39 Ça, c'est une réalité.
00:11:41 C'est comme ça.
00:11:41 Et des accidents, voilà, j'ai subi un accident.
00:11:45 Je pense à Mounir, je pense à Christophe qui a perdu son fils de 19 ans, là, le 17 août,
00:11:51 qui sont dans l'association.
00:11:53 Et tous les jours, on milite, tous les jours,
00:11:56 on essaye de passer un message sur la sécurité routière.
00:11:59 Et on a...
00:12:01 Alors, attention, le gouvernement ne va pas être...
00:12:04 Il n'y a qu'un faucon, c'est très facile.
00:12:06 Il faut reconnaître quand même qu'ils font des choses.
00:12:09 Mais là, qu'est-ce qu'il va y avoir, effectivement ?
00:12:12 C'est une coquille vide.
00:12:13 - Oui, en fait, c'est un changement de nom.
00:12:15 Mais en fait, pour l'instant, on n'a aucune preuve que les peines seront alourdies.
00:12:19 - Qu'est-ce qu'il y aura derrière ?
00:12:20 Qu'est-ce qu'il y aura derrière ?
00:12:20 Il y a quelque temps, on disait, voilà, une personne qui a pris de l'alcool,
00:12:26 des substances de cocaïne, etc., on lui retire ses 12 points.
00:12:30 Est-ce que franchement, ça va l'empêcher, je ne sais pas, un après-midi,
00:12:34 de consommer de l'alcool, de prendre une demi-bouteille de whisky,
00:12:37 de prendre de la rail de coke et de remonter dans sa voiture ?
00:12:40 Et sa voiture devient une arme.
00:12:42 Nous, on a des gens, des victimes et des citoyens qui nous appellent,
00:12:45 qui disent voilà, on a été victime d'un accident, on a eu ci, on a eu ça.
00:12:48 Moi, je suis monté sur ma moto un jour, je n'ai rien demandé à personne.
00:12:52 Et pendant dix ans, ma vie est complètement changée.
00:12:55 Mais on en a, j'ai fait l'hôpital de Garches.
00:12:57 Et aujourd'hui, je suis là, justement, pour donner un sens à ma vie,
00:13:02 pour surtout donner un sens à ce qui m'est arrivé.
00:13:04 Et quand j'étais à l'hôpital de Garches, c'est des gamins que je voyais,
00:13:08 paraplégiques et tétraplégiques.
00:13:10 Et je peux vous dire une chose, quand ils sont dans le fauteuil,
00:13:13 mais c'est une horreur.
00:13:14 Et on est là en train de palabrer, de bavarder, de dire,
00:13:18 on va changer un mot par un autre, etc.
00:13:21 Mais réellement, du concret, ça fait très longtemps que je demande
00:13:24 réellement un plan Marshall sur la sécurité routière.
00:13:28 Ce n'est pas des annonces qu'on va mettre comme ça à droite et à gauche.
00:13:31 La sécurité routière, c'est plusieurs choses ensemble
00:13:35 et qu'on va travailler dessus.
00:13:36 Moi, je pose simplement une question.
00:13:38 Je pose une question à vous.
00:13:40 Pourquoi on n'est pas présent dans les centres de récupération de points,
00:13:44 nous, victimes de la route ?
00:13:45 Alors, on a un psychologue, c'est très, très bien.
00:13:47 On a quelqu'un qui anime, c'est très bien.
00:13:50 Mais vous avez des gens qui viennent dans les centres de récupération de points,
00:13:53 qui payent 300 et quelques euros, qui se mettent au fond de la salle,
00:13:56 qui attendent deux, trois jours et qui repartent avec leurs quatre points.
00:13:59 Nous, quand on vient, quand on est dans les entreprises,
00:14:02 on explique ce qu'est réellement un accident et on le dit avec nos mots.
00:14:08 Parce que nous, on sait, ce n'est pas pour être prétentieux,
00:14:11 mais nous, on sait, on a les mots et on sait dire.
00:14:15 Quand vous avez Eddie qui vient avec sa jambe qui est amputée fémorale,
00:14:18 ben voilà, quand Christophe commence par dire
00:14:21 « Eh ben moi, je ne pensais pas un jour choisir la couleur du cercueil de mon fils. »
00:14:25 Je peux vous dire une chose, c'est que...
00:14:28 C'est peut-être une prise de conscience un peu plus importante.
00:14:30 Mais bien sûr ! Et qu'est-ce qu'on fait ? On palabre.
00:14:32 Alors c'est bien gentil, oui, OK, mais aujourd'hui, il y a 10 personnes là,
00:14:36 et il y a 230 et quelques blessés.
00:14:38 Et ça, ça coûte aussi beaucoup d'argent.
00:14:40 Et il y a des solutions, il y en a... On en a, on a des solutions.
00:14:44 Et justement parce qu'on sait qu'il y a un certain nombre de députés
00:14:47 qui ont travaillé sur ce terme d'homicide routier,
00:14:49 notamment Éric Poget à droite ou Pierre Morel à l'huissier qui veut aussi,
00:14:52 mais eux avaient l'importance d'alourdir la peine, d'avoir une réflexion autour.
00:14:56 Est-ce que vous avez été d'abord entendu par ces députés ?
00:14:58 Et puis, est-ce que vous avez eu un peu d'espoir aujourd'hui, déçu ?
00:15:01 Parce qu'Élisabeth Borne rappelle quand même que la suite du chemin va se faire à l'Assemblée,
00:15:04 mais pour l'instant, on a l'impression que le gouvernement n'a pas pris la mesure
00:15:08 de l'importance d'un signal fort, autre qu'un changement sémantique quand même.
00:15:12 On est en contact avec les députés.
00:15:14 J'espère qu'on va se rencontrer, qu'on va pouvoir discuter,
00:15:18 qu'en tout cas, on œuvre, nous, à l'association pour cela, tous les jours,
00:15:22 et qu'on va pouvoir essayer de trouver vraiment quelque chose et prendre conscience
00:15:28 à notre gouvernement que la sécurité routière, c'est...
00:15:33 À un moment donné, Jacques Chirac avait pris la sécurité routière à bras-le-corps.
00:15:38 Ça avait fonctionné. Le radar avait fonctionné.
00:15:40 Maintenant, il faut revoir certaines choses,
00:15:42 parce qu'il faut peut-être le placer autrement, différemment.
00:15:45 Il faut évoluer aussi, il ne faut pas garder quelque chose.
00:15:47 Tout évolue dans la vie, ça aussi, certainement.
00:15:50 Mais il faut se rencontrer, discuter, essayer de trouver des accords.
00:15:54 Et on va en trouver.
00:15:55 Et pourquoi, nous, la France, on est toujours à 3 500 morts,
00:15:59 quand la Suède, la Finlande, etc. sont nettement moins ?
00:16:02 Pourquoi ? Pourquoi, nous, on est la dernière roue du carrosse et on n'y arrive pas ?
00:16:06 - Et qu'est-ce qui marche dans ces pays qu'on n'aurait pas testés chez nous ?
00:16:09 Même si j'imagine qu'il n'y a évidemment pas de remède miracle, malheureusement.
00:16:11 - Je peux vous dire une chose, c'est qu'on a fait beaucoup de choses au niveau de l'association.
00:16:16 Et une chose qui fonctionne bien, parce qu'on a les mots pour le dire,
00:16:19 et auprès des jeunes, c'est aujourd'hui, informer, la prévention fonctionne.
00:16:24 Contrairement à ce qu'on en dit, la prévention fonctionne.
00:16:27 La répression, il en faut, mais la prévention fonctionne.
00:16:30 Auprès des jeunes, ça fonctionne.
00:16:32 Pourquoi ne pas mettre, vous savez, on en a des idées, pourquoi ne pas mettre les jeunes ?
00:16:36 Ils font la fête.
00:16:37 J'ai un fils qui a 23 ans, le deuxième 20 ans, et ma fille qui a 18 ans.
00:16:41 Ils font la fête.
00:16:42 Mon fils vient de terminer une école d'ingé, il fait la fête tous les jeudis soirs.
00:16:46 Mais par contre, il ne prend pas sa voiture, ou alors il prend un VTC, il rentre.
00:16:50 Pourquoi aujourd'hui, il n'existe pas une carte jeune pour les VTC ?
00:16:54 Et pris peut-être en charge...
00:16:55 - Oui, ce qui représente effectivement un coût parfois pour des étudiants...
00:16:57 - Voilà, pris en charge peut-être, je ne sais pas, par les pouvoirs publics,
00:17:01 par les régions, par les assureurs.
00:17:04 Les assureurs aujourd'hui calculent mal.
00:17:06 Un accident de la route comme le mien, 2 millions d'euros.
00:17:09 Quand on peut l'éviter ?
00:17:10 Pourquoi les jeunes, par exemple aujourd'hui, sur les deux roues motorisées,
00:17:14 ils ont uniquement l'obligation d'avoir des gants ?
00:17:17 Et on les voit en tee-shirt ?
00:17:18 - Oui, en short, en plaqué.
00:17:19 - En torse nu ou en short et en thong ?
00:17:22 Mais attendez, il y a un truc qui ne va pas là.
00:17:24 Et on le voit tous les jours et on ne dit rien.
00:17:26 Il y a un truc qui ne va pas.
00:17:27 Il faut aujourd'hui que les jeunes soient équipés de gilets airbags.
00:17:30 Pris peut-être en charge, une partie, par les assureurs.
00:17:34 Tout le monde serait gagnant.
00:17:36 Vous voyez, c'est toutes ces petites choses.
00:17:37 Si on les mettait réellement en place, on arriverait à trouver.
00:17:41 Le puzzle pourrait...
00:17:42 Et on pourrait, je ne vais pas vous dire ce soir,
00:17:44 moi, pas avoir la prétention de dire on est à 3500 morts,
00:17:47 on va descendre à 2000.
00:17:48 Non, mais si on n'essaie pas, on n'aura rien.
00:17:51 - Oui, ça c'est certain.
00:17:52 - Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait ?
00:17:53 On regarde, on sort un petit mot, on dit tiens, on va dire ça.
00:17:57 Oui, bravo, bravo, bravo.
00:17:58 - Et moi, il y a quelque chose qui m'étonne,
00:17:59 parce que ce qu'on entend dans la bouche du gouvernement et d'Elisabeth Borne,
00:18:02 c'est on fait ça pour les familles de victimes, on fait ça pour les victimes.
00:18:05 Et on a entendu un grand nombre aujourd'hui de représentants d'associations
00:18:09 comme la vôtre, tous être déçus.
00:18:10 C'est-à-dire qu'on a l'impression qu'ils font ça pour vous,
00:18:13 mais qu'ils n'ont pas entendu vos solutions,
00:18:15 comme celles, par exemple, que vous venez de nous proposer,
00:18:16 très simplement, entre guillemets, c'est-à-dire que des solutions,
00:18:18 vous en avez, vous avez des idées.
00:18:20 - C'est du concret, c'est du concret, parce qu'on est sur le terrain
00:18:23 et on sait exactement ce qui se passe.
00:18:24 On est dans les entreprises.
00:18:25 J'étais dans une très grosse entreprise la semaine dernière.
00:18:28 J'avais 150 personnes le matin, 150 l'après-midi.
00:18:30 Mais je fais de l'interactif, on me pose des questions.
00:18:33 Et en plus, je leur dis aux gens, vous avez la chance,
00:18:36 entre guillemets, de m'avoir posé les questions.
00:18:39 - Vous êtes la personne.
00:18:40 - Parce qu'un accident, vous avez l'accident,
00:18:42 c'est une bombe qui tombe,
00:18:44 mais l'onde de choc qui arrive derrière,
00:18:45 la famille qui est impactée, tout le monde est impacté.
00:18:48 Et un accident, ce n'est pas le temps de la réparation,
00:18:51 de la consolidation, non, c'est toute sa vie.
00:18:54 C'est toute sa vie.
00:18:55 Je pense à Mounir, par exemple, qui est en fauteuil.
00:18:57 C'est toute sa vie.
00:18:59 Toute sa vie, les pences.
00:19:00 Eddy qui est amputé fémoral.
00:19:01 Et attention, ce sont des victimes.
00:19:03 Moi, je me suis pris un camion,
00:19:04 je montais sur ma moto le matin,
00:19:06 j'étais maître d'oeuvre dans le BTP, je partais.
00:19:09 Je suis monté sur ma moto,
00:19:10 je suis revenu 4-5 mois après en fauteuil.
00:19:13 Le temps de me verticaliser,
00:19:14 je suis quasiment resté près de 8 ans, 9 ans à l'hôpital.
00:19:17 Je me suis réveillé du coma,
00:19:19 je ne parlais plus, orthophonie pendant 8 ou 9 ans.
00:19:22 Imaginez les conséquences dramatiques pour les familles.
00:19:25 Et je parle du mien que je connais,
00:19:27 mais c'est comme ça qu'on parle aux gens.
00:19:28 Et quand on leur explique réellement ce que c'est que les choses,
00:19:31 je peux vous dire qu'ils viennent nous voir.
00:19:34 Des jeunes viennent nous voir et me disent,
00:19:35 mais monsieur, mon casque, au lieu de mettre comme ça,
00:19:37 maintenant, je vais l'attacher.
00:19:39 Voilà, voilà.
00:19:40 Vous avez parlé de l'importance de la prévention.
00:19:42 Il y a aussi la question, évidemment, après de la sanction,
00:19:46 ce qui manque du côté du gouvernement.
00:19:47 Par exemple, la proposition de loi DLR,
00:19:49 c'était, il voulait 10 ans d'emprisonnement,
00:19:51 150 000 euros d'amende minimum.
00:19:53 Est-ce que alourdir les peines, c'est une bonne solution
00:19:56 ou est-ce qu'il y a toujours le même problème
00:19:58 que mettre des peines de plus en plus importantes
00:20:00 si on ne les prononce pas et si elles ne sont pas appliquées ?
00:20:02 De toute façon, ce n'est pas vraiment un grand changement.
00:20:05 Alors déjà, il va peut-être falloir,
00:20:07 déjà commencer par le commencement, construire des prisons.
00:20:10 Parce qu'on a juste un petit problème,
00:20:11 c'est qu'on a une surpopulation.
00:20:12 Oui, c'est pour ça qu'il y a des peines qui ne sont pas appliquées.
00:20:14 Déjà, déjà, commençons par là.
00:20:16 Bon, ensuite, mettre les gens en prison.
00:20:20 Je vois, par exemple, pour une personne,
00:20:22 un certain humoriste, il y a quelque temps,
00:20:25 ce sont des personnes, les mettre en prison,
00:20:27 est-ce réellement une solution ? Non.
00:20:29 C'est des personnes qui sont malades.
00:20:31 Donc, c'est des personnes qu'il faut soigner.
00:20:33 Ça se soigne par addictologue, médecin, psychiatre, psychologue.
00:20:38 Créer des centres pour les soigner.
00:20:40 Et ensuite, on verra peut-être,
00:20:42 bracelet électronique, etc.
00:20:43 Sous surveillance.
00:20:45 Mais les mettre en prison pendant deux ans, trois ans, six mois,
00:20:48 et les ressortir après.
00:20:49 Mais on a une bombe atomique qui sort.
00:20:51 Une bombe atomique.
00:20:52 Parce qu'il va recommencer.
00:20:53 Et en plus, à la prison, on sait très bien ce qui s'y passe.
00:20:56 La drogue circule, circule même très, très bien.
00:20:58 Alors, est-ce que c'est réellement une solution ? Non.
00:21:00 Il faut aujourd'hui se rencontrer et mettre de l'argent.
00:21:04 De toute façon, on arrive à faire des choses que par l'argent, malheureusement.
00:21:07 On est dans une société qui fonctionne comme ça.
00:21:10 Donc, tant qu'on ne mettra pas d'argent sur la table,
00:21:12 en disant réellement, le problème, le prendre par le fond,
00:21:15 on a des radars aujourd'hui qui rapportent quand même beaucoup d'argent.
00:21:18 Pourquoi ? Pourquoi on ne met pas de l'argent sur la table
00:21:22 pour justement des associations comme les nôtres,
00:21:25 où nous sommes des bénévoles au sein de l'association ?
00:21:29 Donc, quand on a des choses à faire, on fait ce que l'on peut avec ce que l'on a.
00:21:33 Ce n'est pas normal.
00:21:35 Et justement, vous parlez de cette affaire,
00:21:38 vous ne citiez pas son nom, mais de Pierre Palmade.
00:21:39 On avait vu à l'époque Gérald Darmanin s'exprimer dans les colonnes du JDD.
00:21:43 On a l'impression que malheureusement, il faut des événements comme ceci,
00:21:46 malheureusement, des accidents de la route comme celui-là.
00:21:47 Vous l'avez rappelé, il y en a malheureusement tous les jours.
00:21:50 Est-ce que c'est un peu, on réagit sous le coup de l'émotion,
00:21:52 mais finalement, est-ce que derrière, il y a vraiment une réflexion qui s'installe ?
00:21:56 On a eu malheureusement le décès du fils du chef Alenau, Pierre Palmade, etc.
00:22:00 Est-ce que vous dites, ça change les choses ?
00:22:02 Il y a une réflexion qui s'engage ou finalement, une fois l'émotion passée,
00:22:05 pardon de le dire comme ça, mais les pouvoirs publics sont passés à autre chose ?
00:22:07 Oui, et puis malheureusement, ce n'est pas fini.
00:22:09 On a eu les trois policiers qui sont décédés il n'y a pas très longtemps.
00:22:12 J'oubliais de mentionner, effectivement.
00:22:14 Donc, ça va continuer parce qu'on ne prend pas réellement...
00:22:17 Vous savez, il y a un accident, on dit, il y a un motard sur le périphérique, etc.
00:22:20 Alors, il roulait certainement vite.
00:22:22 Moi, mon épouse, les pauvres, ce n'est pas de leur faute.
00:22:24 Quand ils ont ramené, les pompiers, ils ont ramené le sac poubelle avec mes affaires dedans.
00:22:28 J'étais en pronostic vital à l'hôpital, en coma, etc.
00:22:32 Ils lui ont ramené les affaires trois jours après.
00:22:35 Ils lui ont dit, oh, ben voilà, vous savez, les motards...
00:22:38 Vous savez, les motards, mais non, ils roulaient doucement, etc.
00:22:41 Et elle était avec ses trois petits.
00:22:44 L'aîné avait 10 ans et ma fille avait 4 ans.
00:22:47 Vous imaginez, mais la catastrophe !
00:22:50 Pronostic vital engagé.
00:22:51 Elle a signé des documents pour les dons d'organes.
00:22:56 C'est-à-dire que les médecins ont dit, c'est un sujet jeune et sain.
00:22:59 Est-ce qu'on peut le prévenir ? Parce qu'il ne passera pas la nuit.
00:23:01 Imaginez le côté psychologique.
00:23:03 - La violence pour la famille. - Mais la violence, c'est abominable.
00:23:06 Et vivre avec ça après, derrière.
00:23:08 Alors, on sort des petites mesurettes.
00:23:10 Ce ne sont même pas des mesurettes.
00:23:12 On sort des... Je ne sais pas.
00:23:14 Je ne sais même pas comment l'appeler.
00:23:15 Je ne sais pas, je vais sortir votre pipeau.
00:23:18 - Ne volez pas le... Allez, on vous autorise.
00:23:20 - On ne sait pas comment appeler des mesurettes.
00:23:23 - Autre mesurette ?
00:23:25 - C'est dommage, parce qu'on parle de vie.
00:23:27 On parle de famille.
00:23:29 On parle de blessés réels.
00:23:31 Et ça, c'est du réel.
00:23:32 Moi, je suis prêt à dire, venez avec nous.
00:23:35 Venez dans les hôpitaux, venez dans les entreprises.
00:23:38 Vous allez voir comment ça se passe.
00:23:40 Mais venez surtout.
00:23:41 - Dernière question, vous allez me dire si c'est une mesurette ou pas.
00:23:43 La suspension automatique du permis en cas de conduite sous stupéfiants.
00:23:46 Ce qu'annonce la Première ministre.
00:23:48 Premièrement, est-ce qu'il était temps ?
00:23:49 Et deuxièmement, est-ce que vous vous dites vraiment ça va changer les choses ?
00:23:53 - Écoutez, moi, j'ai quelque chose dans ma poche qui s'appelle des clés de voiture.
00:23:57 Elles sont là.
00:23:59 Je peux ne plus avoir de permis.
00:24:01 Je peux continuer à monter dans ma voiture et à rouler.
00:24:05 Donc, ça ne changera rien.
00:24:06 Non, il faut un suivi réel.
00:24:08 Peut-être avec un bracelet électronique, peut-être un suivi de psychologues, etc.
00:24:13 Il faut un suivi réel des personnes.
00:24:15 Et puis, peut-être au bout d'un certain temps,
00:24:18 qu'il n'y a plus de consommation, qu'il y a un côté raisonnable
00:24:21 et de la conscience de la personne.
00:24:24 Peut-être qu'à ce moment-là, puisqu'on vit en société,
00:24:27 donc il faut croire, moi, je suis quelqu'un de positif,
00:24:30 je crois en l'être humain, de dire bon, OK, on lui redonne une chance,
00:24:34 on lui donne son permis et il redémarre.
00:24:36 Il va reprendre le volant, mais pas faire ça n'importe comment,
00:24:39 comme ça, un petit peu, voilà, de briquet de broc.
00:24:43 Je suis désolé, mais c'est une mesurette.
00:24:46 Merci beaucoup en tout cas, Norbert Pirot.
00:24:48 Je rappelle que vous êtes porte-parole victime et citoyen.
00:24:50 Merci d'avoir été avec nous, de nous avoir fait partager votre expérience
00:24:53 et votre colère qu'on comprend et qui est assez légitime.
00:24:56 On va continuer justement à en parler tous les quatre.
00:24:59 On va refaire le point précisément sur ce qu'a dit la Première ministre,
00:25:02 qui a fait deux déplacements sur ce thème aujourd'hui.
00:25:04 Les précisions sont signées. Antoine Delplanque.
00:25:07 La sécurité routière est au programme d'Elisabeth Borne
00:25:10 en déplacement à Coubert, en Seine-et-Marne.
00:25:12 La Première ministre a visité avec Gérald Darmanin et François Braune
00:25:15 un centre de soins et de réadaptation pour les victimes d'accidents de la route.
00:25:19 Ces mêmes victimes qui ont pu raconter leur histoire à la Première ministre.
00:25:22 Elisabeth Borne, qui doit annoncer aujourd'hui la création de l'appellation
00:25:25 d'homicide routier, une appellation qui serait plus de l'ordre du symbole,
00:25:29 puisqu'elle ne créerait ni nouveau délit, ni alourdissement des peines encourues.
00:25:34 Pour rappel, actuellement, les actes de conducteurs ayant causé la mort
00:25:37 d'une personne, même sous la prise d'alcool ou de stupéfiants,
00:25:40 tombaient sous le coup de l'homicide involontaire.
00:25:43 Cette désignation était donc vivement demandée par les associations
00:25:45 et les proches de victimes d'accidents de la route.
00:25:48 Alors William Thé, on vient d'entendre ce témoignage
00:25:51 représentant les familles de victimes et les victimes.
00:25:53 La demande vraiment de tous les députés qui s'étaient penchés sur le sujet,
00:25:56 c'était de dire s'il vous plaît, pas juste un changement sémantique
00:25:59 qui ne sert à rien.
00:26:00 Et finalement, le gouvernement tombe en plein dedans,
00:26:02 c'est-à-dire c'est un homicide routier pensant faire plaisir aux familles
00:26:05 de victimes. Par contre, derrière, rien ne change.
00:26:07 Le problème, c'est que en même temps, au final, ils ont perdu des deux côtés.
00:26:09 Donc, ils ont essayé de plaire à tout le monde.
00:26:12 Et finalement, tout le monde s'est rendu compte que moi, je pense que malgré tout,
00:26:14 même si c'est uniquement sémantique, ça a une utilité.
00:26:17 Parce que... - Une prise de conscience ?
00:26:19 - Oui, parce que ça permet de qualifier les faits.
00:26:21 Je pense qu'on a un grand problème, c'est qu'on qualifie mal les faits
00:26:24 pour pouvoir répondre aux mots, pour pouvoir répondre aux mots
00:26:26 que traverse la France. Il faut d'abord qualifier les faits.
00:26:28 Or, trop souvent, lorsque vous avez un accident de la route
00:26:30 et que vous parlez d'un homicide involontaire,
00:26:32 c'est quand même assez bizarre lorsque vous avez perdu votre fille,
00:26:34 vous avez perdu votre mari, de parler d'un homicide involontaire
00:26:36 malgré le fait qu'un conducteur, autre,
00:26:39 roulant sous des circonstances aggravantes, sous stupéfiants, etc.,
00:26:41 conduise à la mort de votre famille, etc.
00:26:43 Le deuxième point que moi, je vois de cette intervention d'Elisabeth Borne,
00:26:46 c'est que ça permet également de pouvoir aller...
00:26:50 C'était peut-être des petites mesures, comme l'a dit le porte-parole,
00:26:52 mais ça permet quand même d'avancer dans un certain sens.
00:26:55 Effectivement, ça n'ira pas assez loin.
00:26:56 Parce que lorsque vous causez un accident de la route
00:26:59 et que ça conduit à une paralysie à vie,
00:27:01 est-ce que c'est proportionnel d'avoir uniquement 5 ans à 10 ans de prison
00:27:04 alors que vous détruisez la vie de quelqu'un d'autre ?
00:27:06 - Et de sa famille ? - Et de sa famille, etc.
00:27:07 Donc, on a un problème en France qui est au-delà de la question de la sécurité routière.
00:27:10 C'est la question de la proportionnalité des peines.
00:27:12 Lorsque vous causez une peine à quelqu'un,
00:27:14 est-ce que la peine que vous payez à la société,
00:27:15 est-ce que la peine que vous payez à la famille en question,
00:27:17 à qui vous avez causé des dommages,
00:27:18 est proportionnelle à ce que vous subissez en prison ou en termes d'amende ?
00:27:22 Je pense qu'il faudrait aller beaucoup plus loin,
00:27:24 ce qui appelle à une politique pénale qui soit beaucoup plus forte
00:27:26 en termes d'augmentation de moyens de construction de la place de prison, etc.
00:27:29 Mais pour l'instant, on n'en est pas là.
00:27:30 Justement, on va écouter ce que disait Elisabeth Borne,
00:27:32 Première ministre en marge de ce déplacement.
00:27:34 Elle se justifiait sur ce changement.
00:27:37 Écoutez la Première ministre.
00:27:38 - Moi, j'entends les associations de victimes qui sont choquées
00:27:43 qu'on parle d'homicide involontaire,
00:27:46 quand on a notamment un conducteur qui a pu boire de l'alcool
00:27:50 ou prendre des stupéfiants avant de prendre la route.
00:27:52 Et donc, c'est en réponse à cette demande
00:27:54 que l'homicide involontaire par conducteur
00:27:58 va être requalifié en homicide routier.
00:28:02 Et donc, c'est le dispositif.
00:28:03 Ça va supposer un changement législatif.
00:28:06 Il y a des propositions de loi, notamment de la majorité sur ce sujet.
00:28:09 Et je pense que ça pourra être voté très rapidement.
00:28:12 - Ludovic Thoreau, vous êtes avec votre pipeau
00:28:14 que vous sortez en général quand le gouvernement
00:28:17 fait des mesurettes comme ça.
00:28:18 Qu'est-ce que vous pensez de cette initiative,
00:28:19 sachant que ce son est intéressant ?
00:28:20 On dit "j'entends les familles de victimes"
00:28:22 et nous, on les entend depuis ce matin sur ce plateau.
00:28:24 Elles ne sont pas franchement d'accord avec ce qui vient d'être annoncé ?
00:28:25 - Je crois que le témoignage de Norbert Pirot, il est parlant.
00:28:27 Il a tout dit.
00:28:28 Alors j'entends ce que vous dites, William, en disant "qualifier les faits".
00:28:31 Mais on en est au-delà de qualifier les faits.
00:28:32 C'est-à-dire qu'on va changer le mot dans le dictionnaire.
00:28:34 Non, mais c'est une blague.
00:28:35 Ça ressemble à rien, tout simplement.
00:28:38 Et en plus, comme vous dites, les peines ne sont pas majorées.
00:28:40 Il n'y a aucune peine de majorer.
00:28:42 C'est-à-dire qu'il y aura tout le temps autant de morts.
00:28:44 Il y a 3500 morts par an, autant qu'en 2019.
00:28:47 Donc ça veut dire qu'il n'y a aucune amélioration
00:28:49 par rapport au nombre de décès.
00:28:50 Et je ne parle pas des blessés graves et non graves.
00:28:53 Aujourd'hui, pour moi, est-ce que vous vous rendez compte
00:28:55 qu'un gouvernement, on le reproche toujours de rien faire,
00:28:57 mais là, c'est pire que rien faire.
00:28:59 Il ne met même pas des actes, il change le nom.
00:29:02 On change le nom du fait.
00:29:03 On change l'étiquette, c'est ça.
00:29:05 On change l'étiquette, mais on ne change pas le prix.
00:29:07 C'est ça le problème.
00:29:08 On change le nom.
00:29:08 Ce n'est pas totalement vrai, parce que lorsque vous changez le mot,
00:29:11 c'est-à-dire que lorsque la personne sera condamnée d'une peine ou une autre,
00:29:14 il ne sera pas condamné dans son casier pour homicide involontaire,
00:29:17 il sera causé pour homicide.
00:29:18 Mais si la peine ne change rien ?
00:29:19 Oui, mais de toute façon, les peines ne sont pas...
00:29:22 Oui, mais attendez, qu'est-ce que ça change ?
00:29:24 Qu'est-ce que ça change pour les morts ?
00:29:27 Qu'est-ce que ça change pour lui et sa famille ?
00:29:28 La personne est responsable ?
00:29:29 Surtout, je veux vous dire...
00:29:30 Mais involontaire, c'est-à-dire qu'il n'est pas responsable.
00:29:32 Routier, c'est-à-dire qu'il est responsable du suicide ?
00:29:34 Je vais vous dire autre chose.
00:29:35 Il n'y a pas que les stups.
00:29:36 En fait, c'est la vitesse, c'est 28 %, l'alcool, c'est 23.
00:29:39 Mais on touche que pour les stups à 13 %,
00:29:41 et pourquoi on n'enlève pas les permis à ceux qui roulent à 200 à l'heure ?
00:29:43 Je pense qu'il faut tout mettre dedans.
00:29:44 Mais oui, mais là, on a mis...
00:29:45 Justement, d'ailleurs, la proposition de loi dont je vous parlais tout à l'heure
00:29:48 avait mis beaucoup de choses, c'est-à-dire ivresse, drogue, vitesse,
00:29:52 au-dessus de 50 km/h pour avoir une liste d'infractions aggravantes.
00:29:55 Ils rentreront tous dans le terme domicile routier,
00:29:58 même pour la vitesse et même pour l'alcool.
00:30:00 Ils l'ont mis tous dedans.
00:30:01 Alors, il faut appliquer des peines.
00:30:02 Mais comme il le disait, en fait, c'est la prévention.
00:30:04 Il a totalement raison.
00:30:05 C'est comme pour la drogue, ce n'est pas comme pour l'alcool.
00:30:07 Dans ce pays, il n'y a aucune prévention sur rien.
00:30:09 On est devant les faits accomplis et il n'y a aucune prévention.
00:30:12 Il l'a dit lui-même quand il va témoigner devant des enfants.
00:30:14 Ça tape parce qu'il raconte sa vie comme il l'a fait tout à l'heure.
00:30:17 Et parce que les bons réflexes aussi s'acquièrent effectivement
00:30:19 quand vous faites de la prévention dans les collèges.
00:30:21 Mais bien sûr.
00:30:22 Pierre-Henri Bovis, votre œil d'avocat là-dessus.
00:30:26 Le gouvernement n'a pas voulu passer sous les fourches codines du Parlement
00:30:28 en proposant de vraies réformes.
00:30:30 Il est là, le sujet.
00:30:31 Vous savez, parce que vous dites que le gouvernement a voulu répondre
00:30:34 à des mesures demandées par les associations de victimes.
00:30:39 Vous savez, ce colluge qui nous apprenait que ce n'est pas parce qu'ils ont forcément
00:30:43 tous tort qu'à la fin ils ont raison.
00:30:45 Et c'est exactement ce point-là.
00:30:46 C'est que sur un plan juridique, si on veut s'attacher à un plan juridique,
00:30:50 vous avez l'article 121.3 du Code pénal qui vous dit qu'un délit ou un crime
00:30:54 ne peut être puni qu'avec l'intention de le commettre.
00:30:57 Et à cette règle générale, vous avez l'exception,
00:30:59 qui est lorsque vous commettez un délit ou un crime par négligence faute,
00:31:02 vous êtes poursuivi pour homicide involontaire.
00:31:05 Là, en l'occurrence, sur un délit ou un crime involontaire.
00:31:08 Donc là, homicide involontaire.
00:31:10 Lorsque vous enlevez ce mot involontaire, par les homicides routiers,
00:31:14 c'est-à-dire que vous replacez cet homicide routier dans les homicides volontaires.
00:31:18 Je suis là sur un plan juridique.
00:31:20 Donc c'est-à-dire que ceux qui étaient avant poursuivis pour homicide involontaire
00:31:23 ne seront plus poursuivis en tant que tel.
00:31:26 Donc ça pose un vrai problème juridique, cette question de sémantique.
00:31:29 En fait, une fois de plus, c'est la suite qui n'est pas pensée.
00:31:32 C'est la suite qui n'est pas pensée.
00:31:33 C'est qu'il va falloir ensuite maintenant démontrer en quoi l'acte volontaire
00:31:37 a été commis.
00:31:38 Donc ça veut dire avoir la conscience d'avoir commis un délit ou un crime.
00:31:43 Et donc la volonté.
00:31:44 C'est la base du droit pénal.
00:31:46 Oui, mais justement...
00:31:47 C'est la base du droit pénal.
00:31:48 Oui, mais ça permet de dire...
00:31:49 Parce qu'avant, on se disait que lorsque vous étiez en excès de vitesse,
00:31:53 que vous étiez sous l'emprise d'alcool, de stupéfiants
00:31:56 et que vous causez un accident, c'était involontaire.
00:31:58 Là, ça veut dire que maintenant, tous ces comportements
00:32:00 qui sont d'irrépréhensible, rouler en voiture,
00:32:03 sous conduite de stupéfiants ou de boire d'alcool,
00:32:05 conduit éventuellement à des accidents.
00:32:08 Donc ça comporte votre responsabilité et votre négligence.
00:32:10 Donc même si ce n'est pas important en termes de peine concrète,
00:32:14 en termes de sémantique, ça permet d'avancer, de gagner.
00:32:17 Parce que ce que disait le monsieur qui était porte-parole,
00:32:19 c'est qu'on gagnait aussi sur la prévention,
00:32:22 notamment en disant aux personnes ce qui est bien et ce qui est mal.
00:32:25 Si par coeur, vous commencez à dire que rouler en voiture,
00:32:28 sous l'emprise de stupéfiants ou en buvant de l'alcool, c'est mauvais,
00:32:31 ça peut conduire à des personnes de prendre compte davantage.
00:32:34 La question c'est qu'est-ce qui va se passer ?
00:32:36 En fait, si vous voulez, ça pose une vraie question juridique.
00:32:38 Il va falloir démontrer que lorsque vous avez consommé vos stupéfiants
00:32:41 ou alors votre alcool, c'était dans l'intention de tuer quelqu'un
00:32:46 ou de provoquer un accident.
00:32:47 On rentre dans l'homicide volontaire,
00:32:48 donc il faudra prouver que cette personne
00:32:50 était en pleine position de ses moyens.
00:32:52 Et qu'elle a bu.
00:32:53 Et donc moralité, ça finira peut-être par des non-lieux
00:32:55 parce qu'on jugera qu'elle était sous l'emprise de l'alcool.
00:32:57 C'est un vrai problème.
00:32:58 Il est toujours probable que quelqu'un avoue
00:32:59 « oui, j'ai bu au volant pour tuer mon voisin ».
00:33:01 Si vous voulez, c'est contre-productif.
00:33:02 Et on n'atteint pas du tout le résultat escompté.
00:33:05 On risque d'en finir par des non-lieux, tout simplement.
00:33:07 Déjà, ça va entraîner la correctionnalisation de beaucoup de cas
00:33:11 et non plus du coup basculer en cour d'assise.
00:33:13 Mais c'est que du coup, derrière, on va effectivement
00:33:16 soit à des classements sans suite, ou alors à des relax,
00:33:19 ou alors des non-lieux si ça devait passer en cour d'assise.
00:33:22 Donc effectivement, on va à l'encontre justement du résultat escompté.
00:33:27 Oui, de quelque chose de plus efficace et de facile pour tout le monde.
00:33:30 Parmi ce que disaient aussi Elisabeth Borne et ses ministres aujourd'hui,
00:33:33 c'est évidemment ce qui va se passer maintenant à l'Assemblée.
00:33:35 On avait vu que les députés étaient quasiment tous,
00:33:37 en tout cas un certain nombre de partis différents, pour alourdir les peines.
00:33:41 Est-ce qu'on se dit finalement, peut-être que le gouvernement
00:33:43 a prévu quelque chose de pas très abouti ?
00:33:44 On peut compter sur le Parlement, les victoraux ?
00:33:46 J'aurais bien aimé tout ça qui arrive en même temps.
00:33:48 Là, on envoie quelque chose, peut-être qu'ils vont se mettre d'accord,
00:33:51 certains députés, mais alourdir les peines.
00:33:54 Alourdir les peines, déjà on n'applique pas les peines actuelles.
00:33:56 On peut continuer à alourdir, mais perpétueusement,
00:33:59 et alors sachant ce qu'on ne le fera pas et on ne sera pas jugé.
00:34:01 Parce que comme vous le dites, on passera maintenant dans l'objectif volontaire
00:34:04 et ça posera des vrais problèmes pour les avocats et les juges.
00:34:06 Sur la prévention, ce qu'a dit Norbert tout à l'heure est très important.
00:34:11 Si vous n'avez pas la prévention derrière qui annonce les sanctions,
00:34:15 votre sanction ne sert à rien.
00:34:18 Vous ne pouvez pas sanctionner sans prévenir
00:34:20 et vous ne pouvez pas prévenir sans sanctionner derrière.
00:34:22 Et pourquoi un conducteur adopterait un autre comportement
00:34:25 s'il sait de toute manière qu'à l'issue de ce comportement,
00:34:28 il n'aura rien ou quasiment rien ?
00:34:31 C'est-à-dire, si vous enfreignez la loi ou si vous la respectez,
00:34:33 si à la fin, à la ligne d'arrivée, c'est pareil,
00:34:36 pourquoi ne pas l'enfreindre ?
00:34:38 Donc, il faut effectivement prévenir,
00:34:40 prévenir que si vous enfreignez la loi,
00:34:43 vous allez avoir des sanctions dures
00:34:45 et que si vous l'enfreignez, là, en revanche, la main tombe,
00:34:48 la main du juge tombe, elle est lourde et la sanction est dure,
00:34:51 est automatique, est systématique.
00:34:53 Et c'est ce côté systématique de la sanction
00:34:55 qui peut aussi réduire derrière le nombre d'accidents.
00:34:58 Justement, on va écouter ce que disait tout à l'heure Pierre Lagache,
00:35:01 les vice-présidents de la Ligue contre la violence routière,
00:35:03 et il évoquait justement ce problème d'avoir des sanctions toujours plus dures
00:35:05 mais qu'on n'applique jamais et donc ça ne sert pas à grand-chose.
00:35:07 Écoutez-le.
00:35:09 On est déjà sur 10 ans de prison et 100 000 euros d'amende.
00:35:13 Le sujet, c'est est-ce que ces peines sont prononcées,
00:35:17 notamment dans les cas extrêmes ? Non.
00:35:19 On voit que la justice a placé le curseur bien en-dessous.
00:35:23 Donc, il faut rehausser le curseur, ça c'est sûr.
00:35:27 Et puis sans doute imaginer aussi des dispositifs
00:35:29 par rapport à des conducteurs qui ont un vrai problème de comportement.
00:35:33 On observe assez régulièrement que des chauffeurs avérés
00:35:38 récupèrent leur permis finalement assez rapidement.
00:35:41 Il y a aussi cette question de la récupération du permis qui est posée.
00:35:44 Pierre-Henri Bovis rapidement et puis après William Tay.
00:35:46 En revanche, sur les mesures qui ont été annoncées,
00:35:49 puisqu'on ne va pas que critiquer.
00:35:51 Non.
00:35:51 Il y a une mesure qui, moi, me parait intéressante,
00:35:57 c'est cette création d'un délit de dénonciation frauduleuse.
00:36:00 Vous savez, lorsque vous brûlez un feu rouge,
00:36:03 lorsque vous ne respectez pas une priorité,
00:36:05 pour éviter de perdre des points,
00:36:06 vous allez dénoncer votre tante, votre oncle, votre grand-mère, etc.
00:36:10 Et vous arrivez comme ça, vous allez payer l'amende
00:36:12 et vous n'avez pas de perte de points.
00:36:15 Là maintenant, Éric Dupond-Moritier a annoncé la création
00:36:17 de ce délit de dénonciation frauduleuse
00:36:19 qui va vous faire encourir une forte amende,
00:36:22 en plus de l'amende que vous auriez dû payer au départ,
00:36:25 plus un risque de peine de prison.
00:36:27 Et c'est, si vous voulez, c'est un délit qui est intéressant
00:36:30 parce que ça va vraiment responsabiliser ceux
00:36:32 qui se défaussaient sur les grands-parents ou sur les oncles et les tantes.
00:36:35 Il y avait des amis, ceux-là, qui vendaient leurs points.
00:36:38 Vous allez chercher, on vend à ce tel prix.
00:36:41 Donc, ça s'arrête, c'est évident.
00:36:42 Il faut que le coupable, il paie.
00:36:45 Celui qui en frein, encore une fois, engage la responsabilité.
00:36:48 Et on arrête de se défausser sur les grands-parents.
00:36:50 On va continuer à parler de sécurité routière,
00:36:52 mais justement sur la conduite des seniors.
00:36:55 C'était le 3 juillet dernier à Saint-Malo, un automobiliste de 81 ans.
00:36:58 Il était impliqué pour la deuxième fois en trois mois dans un accident mortel.
00:37:02 Il a été mis en examen pour homicide involontaire avec retraite permis.
00:37:05 Et cette actualité dramatique relance une fois de plus le débat
00:37:08 sur les seniors au volant.
00:37:10 Est-ce qu'il faut leur interdire de conduire à partir d'un certain âge
00:37:13 et lequel surtout ?
00:37:14 Ou bien introduire une visite médicale à partir de 70 ans,
00:37:17 des stages de remise à niveau par exemple ?
00:37:19 Souvent évoquées, ces pistes n'ont jamais été suivies des faits.
00:37:22 Le législateur se refusant pour l'instant à stigmatiser une tranche d'âge
00:37:26 qui dans les statistiques pourtant n'est pas la plus impliquée
00:37:28 dans les accidents mortels de la route.
00:37:30 Regardez les précisions de Viviane Hervier.
00:37:32 Les statistiques sont formelles.
00:37:36 Les plus de 65 ans sont la catégorie de la population
00:37:39 qui cause le moins de décès sur les routes.
00:37:41 Ils sont impliqués dans un peu plus de 16% des accidents mortels
00:37:45 contre 19% pour les 18-24 ans, 22% pour les 25-34 ans,
00:37:50 21% pour les 35-49 ans.
00:37:53 Ce constat s'explique, les seniors sont expérimentés,
00:37:56 ils conduisent moins vite, parcourent moins de kilomètres
00:37:59 et évitent de conduire la nuit.
00:38:01 Pourtant, l'idée de leur faire passer un test d'aptitude
00:38:04 à partir d'un certain âge est régulièrement évoquée.
00:38:07 Demander aux seniors de passer ce genre de visite médicale,
00:38:10 c'est aussi protéger les seniors d'eux-mêmes.
00:38:13 Parce que c'est pas que protéger les autres usagers de la route,
00:38:14 c'est aussi protéger les seniors qui, parfois,
00:38:17 n'ont pas forcément conscience d'avoir perdu l'acuité visuelle,
00:38:21 du réflexe.
00:38:22 Effectuer des stages de remise à niveau
00:38:24 ou tester ses aptitudes auprès des professionnels de la conduite,
00:38:28 cela se fait déjà, mais toujours sur la base du volontariat.
00:38:32 Ça se passe comme ça avec des médecins
00:38:34 qui, aujourd'hui, envoient dans les écoles de conduite
00:38:38 des personnes qui ont fait des AVC ou des problèmes cardiaques.
00:38:47 De là à envoyer tous les seniors en contrôle médical,
00:38:51 je ne suis pas sûre que ce soit la solution.
00:38:54 Remettre en question le principe du permis de conduire à vie
00:38:56 est un sujet sensible.
00:38:58 Conduire reste pour beaucoup synonyme de liberté,
00:39:01 d'autonomie et d'indépendance.
00:39:03 On a tous râlé après un petit papi ou une petite mamie
00:39:06 qui roule trop doucement,
00:39:07 mais on entend bien la complication de se demander
00:39:10 à partir de quel âge on estime qu'on ne peut plus conduire ?
00:39:12 Est-ce qu'on doit forcer des gens à faire des visites médicales ?
00:39:14 Comment on fait ?
00:39:16 Je pense que malgré tout,
00:39:17 on a quand même assez emmerdé les automobilistes
00:39:19 depuis un certain nombre de décennies.
00:39:20 C'est un gros mot, il ne faut pas le dire à la télé.
00:39:21 Oui, mais le président de la République l'emploie,
00:39:24 donc on va se l'accaparer.
00:39:26 Le point, c'est comment on fait pour équilibrer
00:39:28 la sécurité et la liberté qui est nécessaire.
00:39:30 Les automobilistes ont trop souvent été les victimes
00:39:33 de tous les gouvernements
00:39:34 qui ont fait passer tout leur délirium dessus.
00:39:37 Malgré tout, est-ce qu'il ne faut pas mettre en place,
00:39:39 non pas un test d'aptitude,
00:39:41 mais un permis de conduire avec durée de validité déterminée
00:39:44 et le renouveler dans le temps, tous les 10 ans, tous les 15 ans,
00:39:47 pour faire en sorte que chaque personne puisse se remettre à jour
00:39:49 avec la règle de la route et les nouvelles aptitudes ?
00:39:52 Ludovic Thoreau sur la conduite des seniors.
00:39:54 Et d'ailleurs, on le voit dans les statistiques,
00:39:55 ils se déplacent moins loin.
00:39:57 En vieillissant, moi le premier, j'entends un peu moins,
00:39:59 je vois un peu moins.
00:40:01 Donc si vous voulez, dans tous les épisodes...
00:40:02 Il est encore jeune, lui, de 64, ça commence à compter, d'accord.
00:40:05 Mais dans tous les autres pays européens,
00:40:06 ils ont mis ça en place, beaucoup.
00:40:07 Je prends l'exemple des Pays-Bas, après 75 ans,
00:40:10 vous passez juste devant un médecin pour voir si vous vous voyez bien,
00:40:12 vous vous entendez bien, c'est le minimum.
00:40:13 La moindre des choses, ce qui est bien pour conduire.
00:40:15 Italie, après 70 ans, c'est tous les 3 ans.
00:40:17 Et en Irlande, c'est tous les ans après 70 ans.
00:40:19 Moi, je pense qu'il faut le faire.
00:40:21 C'est même pas pour...
00:40:22 C'est pour eux aussi, quoi.
00:40:23 Parce qu'ils peuvent être...
00:40:24 Et d'ailleurs, il y a un arrêté qui a été fait
00:40:25 pour certaines maladies, Alzheimer,
00:40:27 qui a été fait un arrêté gouvernemental,
00:40:29 qui demande qu'en fait, les médecins puissent recevoir
00:40:32 ces maladies neurodégénitatives.
00:40:35 Le problème, ces médecins, c'est des médecins agréés
00:40:37 du département et il y en a pratiquement bu.
00:40:39 Donc là, on se retrouve toujours devant quelque chose
00:40:40 où en fait, on ne peut pas recevoir les gens.
00:40:42 Maintenant, je vous rappelle, pour les gens qui ont un porteur d'handicap,
00:40:45 qu'ils passent un permis spécial devant un médecin agréé.
00:40:48 Donc pourquoi on demanderait aux handicapés
00:40:50 de passer des permis spéciaux
00:40:52 et pas demander à une population qui vieillit
00:40:55 et qui forcément va conduire moins bien
00:40:57 parce qu'ils vont entendre moins bien et voir moins bien
00:40:59 de ne pas avoir un contrôle ?
00:41:00 Il faut le faire.
00:41:01 C'est pour déjà les sauver eux-mêmes.
00:41:03 - Pierre-Henri Maubisse, rapidement, pour terminer sur ce sujet.
00:41:06 - J'entends les avis.
00:41:07 Je n'ai pas vraiment d'avis tranché
00:41:08 parce que si vous voulez s'attaquer au seigneur, pourquoi pas ?
00:41:11 Mais en même temps, on demande à ce que les jeunes,
00:41:14 du coup, passent le permis plus tôt.
00:41:15 - Oui.
00:41:16 - Et ce n'est pas forcément les plus responsables.
00:41:17 Vous voyez ?
00:41:18 - Non, et c'est plutôt ceux qui sont davantage responsables
00:41:21 des accidents que les seigneurs, d'ailleurs.
00:41:22 - Exactement.
00:41:22 Donc on demande aux seigneurs, effectivement, de conduire
00:41:24 et en même temps, on propose aux jeunes de conduire plus tôt.
00:41:27 Je ne pense pas que ce soit une très bonne idée.
00:41:28 Mais effectivement, lorsqu'on vieillit,
00:41:30 on entend moins bien, on voit moins bien, etc.
00:41:32 Donc pourquoi pas passer des tests ?
00:41:34 Mais après, effectivement, on se pose la question de l'âge.
00:41:36 - Quelle limite ?
00:41:38 - Voilà, quelle limite ?
00:41:39 Mais voilà, j'ai trouvé que ce parallélisme était assez intriguant.
00:41:44 D'ailleurs, abaisser l'âge légal pour ensuite critiquer nos seigneurs.
00:41:48 Bon, je ne sais pas si c'est vraiment très pertinent.
00:41:50 - Nous a rejoint sur ce plateau Amaury Bucot du service de la justice.
00:41:52 Bonsoir, Amaury.
00:41:54 On va parler avec vous d'une polémique,
00:41:56 après la polémique autour de la cagnotte en soutien
00:41:58 aux policiers responsables de la mort de Naël.
00:41:59 On va parler d'une toute autre cagnotte
00:42:01 qui a été lancée ce week-end en lien avec une autre affaire.
00:42:04 Ça s'est passé à Dijon.
00:42:06 Ce samedi, ce sont des policiers qui se sont cotisés
00:42:08 pour venir en aide à une femme âgée venue porter plainte
00:42:11 pour un vol à la tire.
00:42:13 Alors Amaury, est-ce que vous pouvez d'abord nous raconter l'histoire ?
00:42:15 - Oui, alors ça s'est passé effectivement samedi vers 8h du matin
00:42:18 dans le centre-ville de Dijon.
00:42:19 Vous avez une femme de 87 ans qui se rend dans une agence bancaire
00:42:23 pour retirer la somme de 150 euros,
00:42:25 cette somme qui doit lui permettre de vivre pour les trois prochaines semaines.
00:42:28 Sauf que dans l'agence, il y a un homme qui lui dérobe cette somme d'argent.
00:42:32 Vous savez, elle vient de le retirer, hop,
00:42:34 il passe la main et il lui vole l'argent.
00:42:35 Et avant de prendre la fuite, il la pousse violemment au sol.
00:42:38 Alors cette dame, elle s'appelle Renée, elle vit très simplement.
00:42:42 Elle n'a pas d'ordinateur portable, pas de téléphone portable.
00:42:44 On a néanmoins pu la joindre sur son téléphone fixe
00:42:48 et recueillir son témoignage.
00:42:49 Écoutez-la.
00:42:51 Je suis allée samedi matin vers les 8h moins 10 à la banque
00:42:55 et il y avait donc un monsieur qui fait mon opération.
00:42:59 Et au moment où les sous allaient sortir,
00:43:04 lui il s'est rapproché.
00:43:05 Mais j'ai dit "qu'est-ce que vous faites là ?"
00:43:06 J'ai dit "vous n'avez rien à foutre ici".
00:43:09 Alors il me dit "non mais je vous aide".
00:43:10 J'ai dit "vous n'avez pas besoin de m'aider, je sais comment ça fonctionne".
00:43:13 Alors j'ai pris ma banque et lui pendant que j'étais en train de prendre ma carte,
00:43:18 lui il a empoché les billets.
00:43:20 Il a pris les billets et il sortait.
00:43:22 Donc Amaury a pris, qu'est-ce qui s'est passé avec la police
00:43:24 et du coup pourquoi cette idée de cagnotte ?
00:43:26 Alors des passants se sont portés au secours de cette dame.
00:43:29 Je rappelle qu'elle n'avait pas de téléphone portable
00:43:30 donc elle ne pouvait pas prévenir la police.
00:43:32 Eux ont prévenu la police, un équipage est arrivé sur place,
00:43:34 l'a emmené au commissariat pour qu'elle porte plainte.
00:43:37 Et là-bas René, cette dame, a tout simplement expliqué la situation
00:43:40 dans laquelle elle se trouve
00:43:41 et qui est hélas la situation de nombreux retraités en France.
00:43:44 René l'éveuve depuis 10 ans.
00:43:46 Elle dispose de 958 euros par mois,
00:43:49 que ce soit sa retraite et la complémentaire,
00:43:51 avec lesquels elle doit payer le gaz, le loyer, l'électricité,
00:43:54 la mutuelle, les télécoms, son assurance.
00:43:56 À l'RIV, elle nous expliquait qu'il lui restait un budget de 50 euros
00:43:59 par semaine pour se nourrir,
00:44:01 ce qui veut dire que ces 150 euros qu'on lui a volés
00:44:03 représentaient beaucoup pour elle
00:44:04 puisque c'était trois semaines de course.
00:44:06 Et donc c'est pour ça que les policiers ont voulu lui venir en aide,
00:44:09 c'est bien ça ?
00:44:09 Exactement.
00:44:10 Alors d'abord en fait, les policiers lui ont proposé
00:44:12 de la ramener dans un autre distributeur pour lui dire
00:44:14 "Voilà, vous allez pouvoir retirer cette somme dont vous avez besoin".
00:44:17 Mais là, Renée, elle expliquait qu'elle ne pouvait plus retirer d'argent,
00:44:20 qu'elle était arrivée au bout.
00:44:21 Et c'est là où les policiers, dans le commissariat,
00:44:23 ont décidé de se cotiser.
00:44:24 Ils ont pu réunir la somme d'à peu près 100 euros.
00:44:27 Forcément, ce geste a énormément touché Renée,
00:44:29 qui nous a raconté l'émotion que ça lui a procuré.
00:44:32 Écoutez.
00:44:33 Moi, je les ai remerciés, j'ai dit à la dame "je vous remercie beaucoup",
00:44:37 mais moi ça me gêne d'accepter ça parce que c'est votre argent,
00:44:42 c'est pas le mien.
00:44:43 Elle m'a dit "mais nous, ça nous fait plaisir de vous faire plaisir".
00:44:46 Eh bien, j'ai dit "moi, ça me fait plaisir,
00:44:48 et si je me permettais, je pourrais vous embrasser".
00:44:52 Elle m'a dit "si vous voulez nous embrasser, m'embrasser, je veux bien".
00:44:57 Là, vraiment, j'ai apprécié, j'ai apprécié ça.
00:45:00 Ils ont fait un beau geste.
00:45:02 Et j'en demandais pas tant, moi, j'ai juste dit ce que j'avais,
00:45:04 mais malheureusement, je leur ai dit justement,
00:45:09 j'ai dit "si j'avais su, j'aurais rien dit du tout".
00:45:11 Mais elle m'a dit "madame, mais si, justement".
00:45:13 Elle dit "nous, ça nous fait plaisir de vous faire plaisir".
00:45:16 Est-ce qu'on a retrouvé l'auteur présumé de ce vol, Amaury ?
00:45:18 Alors, pas encore, mais la sûreté départementale,
00:45:21 qui est un service d'investigation chevronné, est sur le coup.
00:45:24 Il y a plusieurs images de vidéosurveillance
00:45:25 qui ont pu être récoltées par les enquêteurs,
00:45:28 que ce soit dans l'agence bancaire ou dans un tabac à côté.
00:45:31 Renée, de son côté, elle est forcément très marquée par ce qu'elle a vécu.
00:45:35 Il y a d'abord la douleur physique,
00:45:36 parce qu'en fait, comme vous expliquez, elle avait de l'arthrose,
00:45:37 donc il fallait qu'elle se déplace une fois par jour,
00:45:40 qu'elle aille marcher, sauf que là, elle souffre.
00:45:42 Et puis, il y a aussi, bien sûr, le traumatisme et la peur
00:45:44 de voir ce genre de scène recommencer.
00:45:46 Elle nous dit, par exemple, qu'elle dormait mal la nuit
00:45:47 et qu'elle revoyait très régulièrement cette scène se reproduire devant ses yeux.
00:45:50 Et concernant la cagnotte,
00:45:52 est-ce que ce genre de geste est fréquent dans la police ?
00:45:55 Alors, on ne peut pas dire que ce soit fréquent.
00:45:56 Ce n'est d'ailleurs pas le travail des policiers.
00:45:58 Et puis, si les policiers devaient indemniser toutes les victimes,
00:46:00 ils n'auraient plus beaucoup d'argent à la fin du mois.
00:46:02 Mais selon un délégué syndical, Christophe Fernandez,
00:46:06 qu'on a pu interroger aujourd'hui,
00:46:07 cela se produit parfois quand les policiers sont particulièrement touchés
00:46:11 par les victimes qu'ils rencontrent.
00:46:13 Écoutez ce policier.
00:46:15 C'est déjà arrivé.
00:46:15 Moi, j'ai même une anecdote, un collègue des VTT,
00:46:17 mais ça, on n'en parlait pas.
00:46:19 Pareil, un jour, une problématique d'un petit pépé.
00:46:22 Pareil, c'est souvent des victimes âgées.
00:46:24 Et là, c'est ce qui est terrible, c'est ce qui est triste.
00:46:26 Il se fait tirer 50 euros.
00:46:28 C'était la petite monnaie, mais il se fait tirer 50 euros.
00:46:29 Et le collègue, il a tellement été peiné.
00:46:31 C'est un collègue des VTT.
00:46:33 Qu'est-ce qu'il a fait ?
00:46:33 N'est-ce plus le moins, ce qu'il est venu nous raconter au bureau.
00:46:36 Il allait retirer de l'argent.
00:46:37 Il m'a dit que ça m'a tellement enfendu le cœur de le voir en larmes, etc.
00:46:39 que le collègue, il allait retirer 50 euros au guichet.
00:46:42 Il avait sa carte bleue sur lui et il lui a donné.
00:46:45 Merci à vous, Amaury.
00:46:46 On vous retrouve plus tard pour une autre chronique.
00:46:48 On souligne quand même ce geste de policier qui,
00:46:50 touché quand même par la vie de cette vieille dame,
00:46:52 lui paye ses courses pour qu'elle ne soit pas dans la souffrance.
00:46:54 Quand on voit ce que certains disent sur certains plateaux
00:46:57 des forces de l'ordre, ça fait quand même réfléchir.
00:46:59 On va marquer maintenant une courte pause.
00:47:01 Et puis, on parlera avec mes invités de cette phrase de Jean-Luc Mélenchon
00:47:05 en ce qui concerne le crif qu'il a qualifié d'extrême droite.
00:47:08 On verra surtout ce que ça veut dire de la pensée de Jean-Luc Mélenchon.
00:47:10 A tout de suite.
00:47:11 De retour dans Soir Info, bientôt la suite des débats.
00:47:17 Mais tout de suite, le point sur l'essentiel de l'actualité avec Sandra Tchambot.
00:47:21 Bonsoir à tous à la Une de l'actualité.
00:47:24 Ce lundi, Emmanuel Macron a décidé de maintenir Elisabeth Borne à Matignon.
00:47:29 Il évoque une stabilité et un travail de fond à assurer.
00:47:32 Le président va s'expliquer d'ici la fin de la semaine sur le cap qu'il entend poursuivre à la rentrée.
00:47:36 De son côté, la chef du gouvernement a annoncé vouloir des ajustements de son équipe.
00:47:41 Elle les proposera au chef de l'État cette semaine.
00:47:43 Conduite sous stupéfiants, le gouvernement veut rendre automatique la suspension de permis.
00:47:49 Elisabeth Borne l'a annoncé ce lundi à l'issue d'un comité interministériel de la sécurité routière.
00:47:54 Huit points seront désormais supprimés contre six.
00:47:56 Actuellement, le terme d'homicide involontaire va être remplacé par homicide routier.
00:48:01 Comme l'explique la chef du gouvernement.
00:48:04 « Moi j'entends les associations de victimes qui sont choquées qu'on parle d'homicide involontaire
00:48:11 quand on a notamment un conducteur qui a pu boire de l'alcool ou prendre des stupéfiants avant de prendre la route.
00:48:17 Et donc c'est en réponse à cette demande que l'homicide involontaire par conducteur
00:48:24 va être requalifié en homicide routier.
00:48:27 Et donc c'est le dispositif, ça va supposer un changement législatif.
00:48:31 Il y a des propositions de loi, notamment de la majorité sur ce sujet.
00:48:34 Et je pense que ça pourra être voté très rapidement. »
00:48:37 Les prix des billets de train vont augmenter à la rentrée.
00:48:40 Les tarifs de la carte avantage vont être revus à la hausse à partir du 29 août prochain.
00:48:45 Ils vont passer à 49, 69 et 89 euros maximum.
00:48:49 Une mesure justifiée par la hausse des prix de l'électricité selon la SNCF.
00:48:54 Jusqu'à 40 degrés attendus en Provence et en Corse ces prochains jours.
00:48:58 Le pic est prévu ces mardi et mercredi selon les prévisions de Météo France
00:49:02 en cause de la vague de chaleur qui s'abat sur l'ouest du bassin méditerranéen.
00:49:06 Ces températures épuisent les organismes en cette période estivale.
00:49:10 La Corse fait partie des sept départements placés en vigilance canicule.
00:49:15 Au lendemain du décès de Jane Birkin, retrouvée sans vie à son domicile parisien,
00:49:19 les hommages se multiplient.
00:49:20 Les filles de la chanteuse ont salué la bataille acharnée contre la maladie menée par leur mère,
00:49:25 une icône britannique qui a su gagner le cœur des Français.
00:49:28 Écoutez.
00:49:29 Très triste, la tristesse.
00:49:31 C'est pour ça que je suis venu voir la maison et me recueillir avant de partir en vacances.
00:49:35 C'est un endroit qui est chargé de symbolisme et je voulais lui montrer.
00:49:39 Je me déplace une fois tous les 25 ans pour un artiste et encore.
00:49:43 Mais Jane Birkin, ce n'était pas possible de ne pas se dire.
00:49:47 Je la remercie pour ses chansons, la femme de chœur qualité et son humour.
00:49:55 J'avais fait un petit tableau avec des fleurs artificielles et je l'ai laissé sur la table.
00:50:02 Mais c'est la vérité.
00:50:03 Je vais repasser et je vais le déposer là.
00:50:06 On se retrouve à 23h pour un point sur l'actualité.
00:50:09 En attendant, Soir Info continue avec vous et Lodi Uchard.
00:50:11 Merci beaucoup Sandra et rendez-vous dans une heure.
00:50:14 On vous propose maintenant de revoir, si vous l'avez loupé ce matin,
00:50:17 l'interview du ministre de la Santé, François Braun.
00:50:19 Il était l'invité de Johan Usai dans la matinale de CNews.
00:50:23 Bonjour François Braun.
00:50:24 Bonjour.
00:50:25 Merci d'être sur CNews ce matin.
00:50:26 Vous êtes ministre de la Santé et de la Prévention.
00:50:28 Beaucoup de sujets évidemment à aborder avec vous.
00:50:30 D'abord, première question, elle intéresse évidemment beaucoup les Français.
00:50:33 Pouvez-vous leur assurer ce matin que tous ceux qui auront besoin d'être soignés cet été pourront l'être ?
00:50:40 Tout est mis en œuvre justement pour assurer aux Français de pouvoir être soignés.
00:50:44 De pouvoir être soignés s'ils ont simplement besoin d'une consultation auprès d'un médecin généraliste
00:50:51 et également dans des situations d'urgence pour qu'on puisse répondre à leurs problématiques.
00:50:56 Vous dites que tout est mis en œuvre, mais est-ce que ça signifie que vous en avez la certitude ?
00:50:59 Ce sera le cas ou pas ?
00:51:01 Écoutez, c'est le cas en ce qui concerne l'accès à un médecin.
00:51:05 Si vous avez un problème de santé qui n'est pas considéré comme urgent,
00:51:09 vous appelez votre médecin traitant.
00:51:10 Si vous êtes en vacances, bien sûr, il n'est pas sur place.
00:51:14 Sinon, nous mettons à disposition aujourd'hui, dans une heure, une heure et demie,
00:51:19 une cartographie disponible sur le site santé.fr qui vous permettra, depuis votre lieu de vacances,
00:51:24 de visualiser les médecins qui sont disponibles pour prendre en charge ce que l'on appelle les soins non programmés,
00:51:30 qui en fait, prend en charge des patients qui ne sont pas des patients de leur patientèle.
00:51:34 Ça, c'est si vous avez besoin d'un médecin.
00:51:36 Ensuite, si vous avez quelque chose que vous considérez comme urgent,
00:51:40 bien sûr, toujours votre médecin traitant si vous êtes chez vous, mais vous appelez le 15.
00:51:45 Vous faites le numéro du SAMU qui vous dira la meilleure solution pour votre problème de santé.
00:51:51 J'ai bien compris ce que vous dites sur les médecins de ville,
00:51:53 mais j'insiste parce que vous semblez avoir un doute sur les urgences.
00:51:56 J'ai l'impression que ce matin, vous avez un doute.
00:51:58 Vous ne savez pas si tous les services d'urgence vont tenir
00:52:01 et seront en capacité d'accueillir tous ceux qui s'y présenteront.
00:52:03 Je n'ai pas de doute sur les services d'urgence.
00:52:06 Les services d'urgence, ils doivent être destinés aux patients qui en ont besoin
00:52:11 et non pas à toutes ces petites pathologies qui peuvent être prises en charge.
00:52:15 C'est pour cela que certains services d'urgence ont ce que l'on appelle le rentré qui est régulé.
00:52:21 C'est-à-dire que par l'appel au 15, vous avez un médecin au téléphone qui vous dira
00:52:25 oui, il faut vraiment aller vers les urgences,
00:52:27 oui, je vous envoie une ambulance, une équipe de réanimation,
00:52:30 ou non, votre cas relève de la médecine générale et voilà l'endroit où vous pouvez vous rendre.
00:52:34 Je crois que ce qui est important, c'est de ne pas mettre une pression excessive
00:52:38 sur nos services d'urgence parce qu'on sait que cette pression excessive,
00:52:41 elle va être délétère pour les gens qui y sont pris en charge,
00:52:43 mais bien répartir les patients au meilleur endroit, au meilleur moment.
00:52:47 Alors ce que vous nous décrivez là, ça s'appelle la régulation.
00:52:51 Vous dites qu'il n'y aura pas de fermeture de services d'urgence cet été,
00:52:54 nous allons faire de la régulation.
00:52:55 C'est-à-dire ne pourrons se rendre aux urgences que des personnes
00:52:59 qui effectivement auront un danger vital.
00:53:02 Mais c'est déjà une forme de fermeture.
00:53:04 Alors ce n'est pas un danger vital, c'est une pathologie grave.
00:53:08 Potentielle ou réelle, ce n'est pas uniquement le danger vital.
00:53:11 Pour le danger vital, nous avons les équipes de réanimation, du SAMU qui interviennent
00:53:16 et ça, elles continuent d'intervenir sur tout le territoire national.
00:53:18 Il n'y a pas de sujet là-dessus.
00:53:20 Non, ce que je dis, c'est qu'il ne faut pas saturer nos services d'urgence
00:53:25 lorsque la pathologie que vous présentez ne nécessite pas d'aller aux urgences.
00:53:29 Vous savez, les urgences, c'est une grosse machine.
00:53:32 Ça fait des examens, ce sont des médecins qui sont spécialisés
00:53:34 dans des prises en charge complexes de pathologies graves.
00:53:38 Si vous avez un petit bobo, déjà il y a les conseils simples de l'été.
00:53:43 Il y a toute la prévention, ne pas s'exposer au soleil, se protéger, etc.
00:53:48 Et puis si vous avez une petite brûlure sur le dos,
00:53:51 ce n'est peut-être pas la peine d'aller aux urgences, une brûlure du soleil.
00:53:54 Vous allez à la pharmacie, voir le pharmacien qui sera très bien vous conseiller.
00:53:58 Donc ce que vous dites, appelez le 15 avant d'aller aux urgences.
00:54:01 Votre ministère lance d'ailleurs une campagne de communication à ce sujet.
00:54:04 Est-ce que vous êtes certain cette fois qu'il y aura assez de régulateurs
00:54:07 au SAMU pour gérer le nombre d'appels qu'ils vont recevoir pendant l'été ?
00:54:11 Nous avons augmenté le nombre d'assistants de régulation médicale,
00:54:15 qui sont les premières personnes que l'on a au téléphone quand on fait le 15,
00:54:18 justement pour que ce premier décroché soit très rapide.
00:54:21 Et ensuite, ce professionnel de santé, ce nouveau professionnel,
00:54:25 orientera l'appel vers un médecin urgentiste,
00:54:27 si la gravité est identifiée ou potentielle, ou vers un médecin généraliste.
00:54:31 Vers le médecin urgentiste, vous l'aurez très vite.
00:54:33 Le médecin généraliste, ça peut attendre plusieurs minutes,
00:54:36 mais il y a déjà eu une évaluation de votre état de santé.
00:54:39 Alors, la semaine dernière, dans le Figaro,
00:54:40 le président de SAMU Urgences de France disait n'avoir jamais connu une telle situation.
00:54:45 Vous semblez vous plutôt rassuré ce matin.
00:54:47 Lui disait pourtant, depuis l'an dernier, la situation s'est clairement dégradée.
00:54:52 Donc, manifestement, les acteurs de terrain, François Braune,
00:54:54 ne vivent pas la même situation que vous.
00:54:56 Alors, je me rends sur le terrain très régulièrement,
00:54:59 encore cet après-midi, après-demain.
00:55:02 Je vais voir les endroits où il y a des problèmes.
00:55:05 Je vais voir les endroits où ça fonctionne, parce qu'on a trouvé des solutions.
00:55:08 Les professionnels sont entièrement mobilisés.
00:55:11 La dégradation de notre système de santé,
00:55:13 on l'hérite de dizaines d'années de pilotage.
00:55:16 Mais est-ce que cette situation s'est encore dégradée depuis l'année dernière ?
00:55:19 C'est ce que dit très clairement le président de SAMU Urgences de France.
00:55:22 Il dit, ça s'est dégradé.
00:55:23 Très clairement, les remontées que j'ai de la part des agences régionales de santé,
00:55:28 de la part des professionnels que je vois sur le terrain,
00:55:31 me disent que la situation est plutôt stabilisée
00:55:33 par rapport à ce qui s'est passé l'année dernière.
00:55:35 Nous avons pris des mesures l'année dernière
00:55:37 qui, pour la première fois, ont fait diminuer le nombre de passages aux urgences de 5 %.
00:55:42 Ça n'était jamais arrivé depuis 20 ans.
00:55:44 Toutes ces mesures que j'ai prises l'année dernière,
00:55:47 je les remets sur la table, nous les appliquons de nouveau.
00:55:50 Et l'objectif est bien sûr d'éviter cette saturation de services d'urgence.
00:55:55 Les Français aussi partagent ce constat, quelque part.
00:55:57 Les Français se disent, c'est vrai, on paye beaucoup d'impôts,
00:56:00 on attend un service public de qualité.
00:56:02 Et quand on est malade, quand on veut aller aux urgences,
00:56:05 on attend parfois des heures et des heures avant d'être reçu.
00:56:07 Ça ne fonctionne pas.
00:56:08 Est-ce que vous, ministre de la Santé, vous pouvez leur dire,
00:56:11 écoutez, on a un problème à l'hôpital en ce moment,
00:56:13 c'est vrai que ça ne fonctionne pas, ça fonctionne mal en tout cas,
00:56:16 mais dans X années, ça ira mieux.
00:56:18 Est-ce que vous avez une vision à long terme ?
00:56:19 Je ne peux pas laisser dire que ça fonctionne mal ou qu'on attend des heures.
00:56:23 Vous avez l'impression que les services hospitaliers fonctionnent bien en ce moment ?
00:56:27 Les services d'urgence, je connais bien, on ne peut pas m'enlever ça.
00:56:30 Quand vous avez une urgence, vous n'attendez pas.
00:56:34 Vous êtes pris en charge immédiatement dans un service d'urgence.
00:56:36 Si vous avez une entorse de cheville, vous allez peut-être attendre plusieurs heures.
00:56:40 D'accord, c'est trop, d'accord, on peut considérer que ce n'est pas normal,
00:56:44 mais je le redis, les services d'urgence ne le sont pas faits pour cela.
00:56:47 Pour cela, pour une entorse de cheville,
00:56:49 vous pouvez aller voir un médecin généraliste, vous pouvez aller voir un kiné.
00:56:52 Les services d'urgence, quand vous avez un infarctus,
00:56:55 quand vous avez, on va parler aujourd'hui de sécurité routière,
00:56:57 quand vous avez un grave accident de la route,
00:57:00 ce qu'on appelle un traumatisme grave, vous êtes pris en charge immédiatement.
00:57:03 Nous avons un système de santé qui est en difficulté,
00:57:06 comme dans tous les pays européens, comme dans tous les pays développés,
00:57:09 qui fonctionne.
00:57:10 Et puis, j'aimerais quand même insister sur le fait que, où que vous soyez,
00:57:14 quelle que soit l'heure du jour et de la nuit, en faisant le 15,
00:57:17 vous avez un médecin au téléphone en quelques minutes.
00:57:20 Et ça, il faut le rappeler.
00:57:21 On va parler des médecins de ville à présent.
00:57:23 Est-ce que vous savez, à ce jour, combien de Français sont sans médecin traitant ?
00:57:28 6 millions à peu près de Français sont sans médecin traitant.
00:57:31 Parmi ces 6 millions...
00:57:32 Ce qui est énorme.
00:57:33 Ce qui est énorme.
00:57:34 Parmi ces 6 millions, il y en a à peu près la moitié qui n'en veulent pas.
00:57:38 Vous êtes jeune, vous n'avez pas de problèmes de santé,
00:57:40 vous ne voyez pas l'intérêt d'avoir un médecin traitant.
00:57:42 Mais moi, ce qui me préoccupe parmi ces Français qui n'ont pas de médecin traitant,
00:57:46 ce sont ceux qui ont des pathologies déjà,
00:57:49 ce qu'on appelle des patients en infection de longue durée.
00:57:51 Les ALD.
00:57:52 Les ALD.
00:57:52 C'est donc le plan demandé par le président de la République
00:57:55 que j'ai lancé il y a deux mois pour rapprocher ces patients d'un médecin traitant.
00:58:00 Alors, qu'est-ce que nous avons fait ?
00:58:01 Avec la Caisse d'assurance de maladie, la Sécurité sociale, que j'ai mise sur l'ouvrage,
00:58:07 tous ces patients ont déjà été contactés.
00:58:09 Tous.
00:58:10 Les 700 000.
00:58:11 Ils sont 700 000, ont été contactés.
00:58:13 Et nous commençons à leur trouver un médecin traitant.
00:58:17 Près de 55 000 en ont déjà récupéré un.
00:58:19 Nous continuons, nous accélérons ce rythme pour qu'à la fin de l'année,
00:58:23 l'immense majorité d'entre eux puissent avoir un médecin traitant.
00:58:25 Et pour ceux qui ne souffrent pas d'infection de longue durée,
00:58:28 ces Français qui n'ont pas de médecin traitant,
00:58:30 il faut lutter contre les déserts médicaux.
00:58:32 Comment lutter contre les déserts médicaux, François Brune ?
00:58:35 Est-ce qu'il faut, par exemple, obliger les jeunes diplômés
00:58:38 à aller s'installer pendant quelques années dans ces déserts médicaux ?
00:58:41 Alors, la contrainte à l'installation, puisque c'est ça,
00:58:44 et pour bien que les téléspectateurs comprennent, un médecin aujourd'hui,
00:58:48 quand il décide de travailler dans le service public hospitalier,
00:58:51 il n'a pas le choix.
00:58:52 Il va où il y a de la place, dans un hôpital.
00:58:54 Mais quand il décide d'exercer en libéral,
00:58:58 il s'installe où il veut s'installer.
00:59:01 Contraindre les médecins à s'installer quelque part est contre-productif.
00:59:04 J'ai eu l'occasion d'en discuter largement à l'Assemblée.
00:59:08 C'est contre-productif parce que ça va diminuer, in fine,
00:59:10 notre nombre de médecins.
00:59:12 Par contre, mettre des mesures pour que, déjà,
00:59:15 les jeunes médecins découvrent ces territoires sous-dotés
00:59:19 et aient envie de s'y installer.
00:59:20 C'est ce que je fais avec cette quatrième année de formation en médecine générale.
00:59:24 C'est ce que je fais avec des aides qui sont extrêmement ciblées,
00:59:28 qui sont centralisées pour faciliter l'installation.
00:59:31 C'est également ce qui est mis en place avec une politique de consultation avancée.
00:59:36 Et vous avez le sentiment que ça fonctionne ?
00:59:38 C'est en train de se mettre en place et oui, ça fonctionne déjà.
00:59:41 On voit dans la creuse cette association Médecins Solidaires
00:59:45 qui va remédicaliser un secteur où il n'y avait plus de médecins,
00:59:49 qui assurent des consultations tous les jours.
00:59:51 Donc oui, toutes ces mesures qui ont été mises en évidence
00:59:54 par le Conseil national de la refondation en santé,
00:59:56 qu'a voulu le président de la République,
00:59:58 toutes ces mesures se mettent en place et ces mesures fonctionnent.
01:00:01 Vous allez recevoir aujourd'hui un rapport sur la médiation en santé
01:00:04 qui est une priorité du président de la République.
01:00:06 Est-ce que vous pouvez nous dire ce matin ce que contient ce rapport ?
01:00:09 La médiation en santé, c'est quelque chose qui est essentiel.
01:00:12 C'est pour ne laisser personne sur le bord du chemin de la santé.
01:00:16 En fait, il y a de nos concitoyens qui sont durablement éloignés
01:00:20 du système de santé.
01:00:22 Il faut aller les rechercher.
01:00:23 J'ai vu ça dans les quartiers nord de Marseille,
01:00:26 j'ai vu ça en région parisienne.
01:00:27 Et ces médiateurs en santé, qui peuvent être des professionnels,
01:00:31 et c'est ce que dit ce rapport, il faut pré-fonctionnaliser ce métier,
01:00:33 mais qui peuvent être aussi des volontaires qui s'engagent
01:00:36 pour aider les autres, un peu à l'image des sapeurs-pompiers
01:00:39 qui sont professionnels ou qui peuvent être volontaires
01:00:41 avec un métier en plus.
01:00:42 C'est bien.
01:00:43 C'est aller chercher les gens dans les immeubles, dans les quartiers,
01:00:47 les réhabituer à ce qu'est la santé.
01:00:49 Je pense en particulier au dépistage, par exemple,
01:00:52 du cancer du sein chez la femme.
01:00:53 Aller réexpliquer qu'il faut le faire, les accompagner vers le soin.
01:00:56 C'est ça la médiation en santé.
01:00:58 Un pic de violence a été atteint en 2022 contre les soignants.
01:01:01 Des violences en augmentation de 23 % par rapport à la moyenne
01:01:04 des années précédentes.
01:01:05 Ce sont les chiffres du Conseil national de l'ordre du médecin.
01:01:08 Les pharmaciens aussi se plaignent de violences et d'incivilités
01:01:11 récurrentes.
01:01:11 Quelle doit être la réponse selon vous ?
01:01:13 Plus de sécurité avec des policiers ou des vigiles
01:01:15 ou une réponse pénale plus forte ?
01:01:17 Zéro tolérance.
01:01:19 La réponse, elle est zéro tolérance.
01:01:21 Et je vais m'adresser là aux soignants qui malheureusement
01:01:24 prennent trop l'habitude de ces incivilités, comme on dit.
01:01:28 En fait, ces incivilités sont des violences.
01:01:30 Oui, porter plainte systématiquement.
01:01:32 Et les hôpitaux en particulier, maintenant, peuvent accompagner,
01:01:37 bien sûr, aider, mais aussi porter plainte.
01:01:39 Est-ce qu'il faut une réponse pénale plus forte selon vous ?
01:01:41 Il faut déjà porter plainte.
01:01:43 Porter plainte pour que la justice puisse s'exprimer.
01:01:46 Ne pas tolérer la moindre violence.
01:01:48 Quand vous injuriez une infirmière, ce n'est pas une incivilité.
01:01:52 C'est de la violence et c'est inacceptable.
01:01:54 Et c'est suffisamment réprimé par la loi selon vous ?
01:01:56 La loi est suffisamment répressive dès lors qu'elle est saisie.
01:02:00 François Brune, vous serez cet après-midi à Matignon
01:02:02 au comité interministériel de la sécurité routière.
01:02:05 Elisabeth Borne va annoncer la création d'un homicide routier.
01:02:08 À part le changement sémantique, qu'est-ce que cela va changer
01:02:11 pour les personnes qui tuent quelqu'un sur la route ?
01:02:13 Le changement sémantique, comme vous dites, n'est pas du tout anodin.
01:02:17 Il est important pour les victimes ?
01:02:19 Il est important. Il faut correctement nommer les choses.
01:02:22 Et je crois qu'effectivement, quand on prend la voiture,
01:02:26 qu'on a bu ou qu'on a pris de l'alcool,
01:02:28 eh bien, on est inconscient, quelque part.
01:02:31 On est inconscient de faire courir ce risque à soi-même et aux autres.
01:02:35 Et quelque part, c'est effectivement un homicide
01:02:38 dès lors qu'on va tuer quelqu'un sur la route.
01:02:40 Il faut le reconnaître comme tel.
01:02:41 Les peines encourues sont déjà importantes.
01:02:44 Il faut là aussi qu'elles soient appliquées, bien entendu.
01:02:47 Mais les associations, pardon, les associations disent
01:02:49 ça ne va pas faire changer les comportements.
01:02:52 Donc ça n'aura pas d'incidence sur la violence routière.
01:02:53 C'est ce que disent les associations.
01:02:55 Écoutez, je pense que je le redis, il est important de bien nommer les choses.
01:03:00 Nommer les choses, c'est déjà leur donner une réalité différente.
01:03:03 Et déjà, en tout cas, j'en suis certain
01:03:06 que les responsables se rendent plus compte de ce qu'ils sont en train de faire.
01:03:09 Ce n'est pas un accident banal.
01:03:12 C'est on a donné, on donne la mort à quelqu'un
01:03:15 et on se met dans une situation où on va la donner parce qu'on prend des risques.
01:03:19 Le problème de la drogue au volant est en train de devenir un véritable fléau.
01:03:22 Est-ce qu'on sait dans quelle mesure la consommation a augmenté
01:03:24 depuis la crise sanitaire qui semble avoir amplifié ce problème ?
01:03:28 La question est plus complexe puisque chez les jeunes en particulier,
01:03:32 la consommation d'alcool et de stupéfiants a diminué, paradoxalement,
01:03:37 avec d'autres conduites addictives sur lesquelles il faut là aussi lutter.
01:03:42 Mais en tout cas, pour les jeunes jusqu'à 25 ans,
01:03:45 ces consommations addictives ont diminué.
01:03:47 François Braun, est-ce que vous êtes d'accord pour dire
01:03:49 que la liberté de la presse est à la base de toute démocratie ?
01:03:52 Bien sûr.
01:03:53 Quand le ministre de la Culture attaque CNews,
01:03:55 quand le ministre de l'Éducation nationale attaque de manière honteuse et diffamatoire CNews,
01:04:00 quand Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières,
01:04:04 qui mène une bataille contre CNews et son actionnaire,
01:04:07 va être nommé au comité des États généraux de la presse,
01:04:10 est-ce que ça ne pose pas selon vous un problème vis-à-vis de la liberté de la presse ?
01:04:14 Et si j'entends votre réponse précédente, un problème démocratique donc ?
01:04:18 Vous savez, moi je suis ministre de la Santé et de la Prévention pour travailler.
01:04:25 Je pense qu'un ministre, il est là pour travailler dans son ministère,
01:04:28 pas pour faire des commentaires en permanence.
01:04:30 Et je ne commenterai pas cette position,
01:04:33 je dirai simplement que la liberté de la presse, c'est aussi la liberté de chacun,
01:04:38 la liberté d'expression de tout à chacun, chacun dans notre pays,
01:04:41 et c'est une chance, peut exprimer ce en quoi il pense, ce en quoi il croit.
01:04:47 C'est le cas aussi pour un ministre.
01:04:49 Et si vous avez accepté notre invitation ce matin,
01:04:51 je suppose que c'est que vous considérez que CNews n'est pas un danger pour la démocratie
01:04:55 et donc que vous désavouez le ministre de l'Éducation nationale.
01:04:58 Je ne désavoue pas le ministre de l'Éducation nationale,
01:05:00 avec qui je travaille très bien sur des sujets qui nous sont...
01:05:03 Vous voulez le faire ?
01:05:04 Non, non, sur des sujets que nous partageons,
01:05:07 en particulier la santé des jeunes, la santé à l'école.
01:05:10 Simplement, je dis que je parle à tout le monde,
01:05:13 je parle à tous nos concitoyens,
01:05:15 parce que nos concitoyens sont éloignés du soin pour trop nombreux d'entre eux.
01:05:19 Eh bien, je vous remercie François Brune d'avoir accepté notre invitation.
01:05:22 Merci beaucoup d'être venu sur CNews ce matin.
01:05:25 Et tout de suite, on reprend les débats dans le Soir Info.
01:05:28 On va parler notamment de ces propos de Jean-Luc Mélenchon sur le CRIF.
01:05:30 On parlera aussi du remaniement avec Elisabeth Badborn,
01:05:33 qui est confirmé à son poste.
01:05:34 On marque une pause et on se retrouve avec mes invités dans un instant.
01:05:36 De retour dans le Soir Info, toujours avec mes invités,
01:05:42 Pierre-Henri Bovis, William Thay et Ludovic Thoreau.
01:05:44 On va maintenant parler du remaniement.
01:05:46 C'est l'arlesienne, tout le monde en parle depuis des jours, des mois.
01:05:49 Et on ne le voyait pas venir.
01:05:50 Eh bien, il semble quand même que les choses se précisent.
01:05:53 On l'apprend ce soir de l'entourage du chef de l'État, Elisabeth Badborn,
01:05:57 confirmé dans son poste à Matignon pour assurer stabilité et travail de fond,
01:06:02 dit l'Élysée.
01:06:02 Le président de la République a décidé de maintenir la Première ministre.
01:06:06 On ajoute aussi dans son entourage qu'il compte préparer la rentrée
01:06:09 en rappelant le Cap Clair qui est le sien et en rassemble fortement.
01:06:12 Après cette période d'autres informations, Elisabeth Badborn va réfléchir
01:06:17 à des ajustements de son équipe qu'elle entend proposer cette fin de semaine.
01:06:21 Et puis cette déclaration qui vient toujours de l'entourage du chef de l'État.
01:06:24 "L'objectif des 100 jours a été tenu et le calme est revenu".
01:06:29 On en parlait pendant la pause Pierre-Henri Bovis de cette citation.
01:06:32 L'objectif des 100 jours, il est tenu et on est dans un pays calme.
01:06:35 Tout le monde est content. L'été se profile bien.
01:06:37 Oui, on a l'impression d'être dans un monde parallèle.
01:06:39 Je pense tout simplement qu'il n'a pas réussi à trouver une alternative.
01:06:42 Tout simplement. Et je pense que les candidats ne se précipitent pas
01:06:45 au portillon pour prendre la place d'Elisabeth Badborn,
01:06:47 raison pour laquelle il l'a confirmé.
01:06:49 Je ne pense pas que le pays soit redevenu calme.
01:06:51 Effectivement, on arrive en période estivale, donc peut-être que les esprits se déchauffent.
01:06:56 Mais à mon avis, ils vont vite se réchauffer à la rentrée en septembre.
01:06:58 On a quand même connu des émeutes,
01:07:00 c'est-à-dire que la France n'a pas connu depuis des années.
01:07:04 Même d'ailleurs, les émeutes de 2005 n'étaient sans aucune comparaison
01:07:08 avec les émeutes qu'on a pu connaître.
01:07:10 Donc, je ne pense pas que le pays soit calme.
01:07:12 Ce sont, encore une fois, des mots.
01:07:13 On veut dire de jolies phrases pour se rassurer,
01:07:17 mais ça ne rassure que ceux qui prononcent ces phrases-là,
01:07:19 pas en tout cas ceux qui les écoutent.
01:07:21 On va demander justement à un représentant de la majorité,
01:07:23 Ludovic Mendes, vous êtes député Renaissance de Moselle.
01:07:26 Merci d'être avec nous dans le Soir Info.
01:07:28 Vous avez entendu ces citations qui viennent de l'entourage du chef de l'État.
01:07:32 D'abord, sur la confirmation d'Elisabeth Badborn à son poste,
01:07:36 est-ce que, effectivement, c'est parce qu'elle est la meilleure personne pour le faire actuellement
01:07:40 ou est-ce que c'est parce que, presque par dépit, comme le disait un peu Pierre-Henri Bovis,
01:07:44 on ne trouve pas forcément quelqu'un d'autre parce que,
01:07:46 un, les profils ne se pressent pas au portillon
01:07:49 et parce qu'on ne sait pas qui pourrait faire mieux pour élargir la majorité.
01:07:53 Bonsoir.
01:07:53 Alors, moi, je me félicite du maintien d'Elisabeth Badborn.
01:07:56 La réalité, c'est qu'on a besoin aussi de stabilité.
01:07:58 Changer pour changer, à quoi ça va servir ?
01:08:00 Ça, c'est la question qu'on peut se poser.
01:08:02 Certains ont appelé à une barre à droite, d'autres une barre à gauche.
01:08:05 Je crois qu'Elisabeth Badborn est capable de faire ce lien entre la gauche et la droite,
01:08:09 justement, au sein de la majorité, mais aussi à l'extérieur, à l'Assemblée nationale.
01:08:13 Et puis, son bilan, on peut dire ce qu'on veut, il n'est pas mauvais du tout.
01:08:16 Je veux dire, tous les textes passent.
01:08:17 On a un texte qui est passé par 49.3 au-delà du budget, mais tout est passé.
01:08:21 Donc, la réalité, c'est qu'il y a un travail qui est fait au Parlement,
01:08:23 il y a un gouvernement qui est en action.
01:08:25 Certes, il y a des personnes qui peuvent critiquer, c'est leur droit,
01:08:28 c'est logique dans une démocratie.
01:08:30 Dire que notre pays n'est pas apaisé,
01:08:31 je pense que si on enlève les émeutes par rapport à cette circonstance exceptionnelle…
01:08:35 Ah oui, mais si on enlève les événements, oui, c'est facile.
01:08:37 Non, mais c'est important…
01:08:38 Non, c'est pas les événements.
01:08:39 Les émeutes ne sont pas liées à un problème politique,
01:08:42 elles sont liées à un événement particulier.
01:08:43 Là, on était sur un débat après retraite,
01:08:46 sur un pays qui est en train de s'enflammer pour des raisons politiques.
01:08:48 On n'est pas sur les mêmes débats, on n'est pas sur les mêmes problématiques
01:08:51 et des réponses vont être apportées aussi, justement, par le gouvernement sur ce sujet-là.
01:08:56 Et justement, parce que vous disiez, des textes sont passés, c'est juste,
01:08:59 mais depuis les retraites, vous savez comme moi que la loi immigration, elle ne passera pas.
01:09:02 Vous savez très bien qu'il y a un nombre de lois importantes
01:09:05 et on voit la loi immigration, ça fait sept fois qu'elle est repoussée.
01:09:07 Donc, j'entends que des textes sont passés,
01:09:09 mais depuis les retraites, depuis cette crispation aussi à l'Assemblée,
01:09:13 quel est l'avenir ?
01:09:14 C'est-à-dire qu'il ne va falloir passer que des lois un peu faciles,
01:09:16 pas trop politiques pendant les quatre prochaines années qui restent ?
01:09:19 Je ne suis pas certain que toutes les lois qui sont passées jusqu'à maintenant
01:09:20 ne soient que des lois faciles et pas très politiques.
01:09:22 On peut parler de la loi de programmation militaire,
01:09:24 la loi sur l'orientation de la programmation du ministère de la Justice,
01:09:27 celle sur les énergies renouvelables et le nucléaire.
01:09:30 Toutes ces lois-là ne sont pas des lois faciles.
01:09:32 La réalité, c'est que ce n'est pas du tout le cas.
01:09:34 La réalité sur l'immigration, c'est qu'il y a un débat qui est posé,
01:09:36 il y a une demande aussi de la part d'une partie de l'échiquier politique sur le sujet,
01:09:40 qui est majoritairement de droite, de dire qu'il faut durcir.
01:09:42 Donc, à partir du moment où on nous impose plutôt
01:09:45 de dialoguer avec un fusil sur la tente, c'est un peu plus compliqué.
01:09:48 Je peux vous parler du sujet parce que je m'y suis énormément investi,
01:09:51 mais la réalité, c'est que derrière, on est capable de pouvoir avancer.
01:09:54 Ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tuée,
01:09:56 on ne sait pas ce qu'il se passera demain.
01:09:58 Il y a des discussions et des négociations en cours concernant l'immigration.
01:10:01 Ça va arriver.
01:10:02 Ça n'a pas été totalement abandonné, ça a été mis de côté temporairement.
01:10:06 Pierre-Henri Bovis et Ludovic Thoreau, qui sont avec moi en plateau,
01:10:09 veulent vous interpeller.
01:10:10 Pierre-Henri d'abord et Ludovic juste après.
01:10:12 Ce qui est vrai, là où je rejoins le député, c'est qu'il y a une habitude bien française
01:10:16 qui est de confier des mandats à des gens pour ensuite leur contester le droit d'en user.
01:10:19 Ça, effectivement, je le rejoins.
01:10:22 Maintenant, le reproche qu'on peut faire, en particulier,
01:10:26 puisque le député nous parle des émeutes en nous disant que ce n'est pas du tout
01:10:30 un problème politique, mais un problème de société.
01:10:33 Mais justement, c'est parce que c'est un problème de société
01:10:34 que c'est un problème politique.
01:10:36 C'est parce que, justement, de bons nombres sur le plateau de télévision,
01:10:39 on entend des responsables politiques qui sont tous,
01:10:43 sauf responsables d'ailleurs, qui vont critiquer la police.
01:10:47 Et on a un président de la République qui prend la parole pour qualifier
01:10:51 le geste d'un policier d'inexcusable et d'impardonnable.
01:10:53 Je le rappelle.
01:10:54 Alors après, effectivement, il s'est rattrapé le lendemain,
01:10:56 mais il a jeté le discrédit sur la police.
01:10:58 Le mal était fait.
01:10:59 Le mal était fait, ce qui a quand même provoqué des émeutes.
01:11:02 Donc, j'entends effectivement que ce n'est pas un problème politique,
01:11:05 mais de société.
01:11:05 Mais à mon sens, il y a un problème de la politique sémantique.
01:11:08 Ludovic Mendes.
01:11:10 Ne le prenez pas mal, mais dire que c'est de la faute
01:11:11 de la déclaration du président de la République et des émeutes,
01:11:13 je crois qu'il y a une mauvaise lecture totale de ce qui s'est passé
01:11:15 dans notre pays.
01:11:16 Il faut connaître un peu plus les quartiers populaires pour se rendre compte
01:11:19 que ce n'est pas la déclaration du président de la République.
01:11:21 Au contraire, on aime reprocher qu'il ait eu des mots pas assez forts
01:11:23 dans ces quartiers-là par rapport à l'arrivée de chacun.
01:11:26 Regarde par rapport à son prisme politique.
01:11:28 Sortons un peu parfois de l'émotion.
01:11:29 La réalité, c'est que ces images-là ont choqué une majorité des Français,
01:11:33 qu'ils soient issus des quartiers populaires ou des autres.
01:11:35 Quoi qu'il arrive, les violences que nous avons connues derrière
01:11:37 n'auraient jamais dû exister.
01:11:39 Elles auraient dû être combattues par l'ensemble de l'échec et politique.
01:11:41 Ça n'a pas été le cas par une partie de l'extrême-gauche majoritairement
01:11:44 et d'une partie de la gauche qui n'a pas pris ses responsabilités.
01:11:46 Là-dessus, on est d'accord.
01:11:47 Mais à la base, ce n'est pas un problème politique et les banlieues.
01:11:49 Quoi qu'il arrive, depuis 83, ce sujet revient tout le temps sur la table.
01:11:52 Il faut peut-être s'autoriser à se dire qu'il n'y a aucun tabouze dans notre pays
01:11:56 et porter des débats qu'on n'accepte pas de poser depuis des années
01:11:59 et qui fait que justement on est dans cette situation-là.
01:12:02 Ludovic Thoreau.
01:12:02 Oui, une petite question, monsieur le député.
01:12:04 On nous parle de réussite des 100 jours.
01:12:06 Vous pouvez me dire ce qui a été réussi dans les 100 jours ?
01:12:08 Je ne vois pas très bien.
01:12:11 Je crois qu'il n'y a pas étape par étape,
01:12:13 mais on peut dire que quand même, malgré tout, il y a des choses qui ont pu avancer.
01:12:16 D'ailleurs, laissez-moi vous mettre autour de la table pour discuter.
01:12:18 On avance là-dessus.
01:12:19 Je rappelle que les 100 jours, globalement, étaient dus à la réforme retraite,
01:12:23 un pays qui n'en voulait pas majoritairement.
01:12:25 Il y avait besoin de discuter, d'apaiser, de réexpliquer dans le contexte les choses,
01:12:29 d'améliorer les conditions de travail, ce qu'on essaie de faire d'ailleurs
01:12:32 avec le transfert dans la loi de l'accord qui avait été passé par les syndicats.
01:12:36 Donc après, monsieur le maire, je suis d'accord,
01:12:38 il y a plein de petites choses sur lesquelles on ne sera pas en phase,
01:12:40 on ne sera pas en accord.
01:12:41 Non, mais ce n'est pas en phase, je voulais savoir juste ce qui a été fait.
01:12:43 Sur le fond, on ne peut pas dire que notre pays n'a pas été apaisé
01:12:46 sur les 100 derniers jours.
01:12:47 L'apaisement, ça ne se décrète pas, ça se travaille.
01:12:49 Ça se voit.
01:12:50 Oui, il n'y a rien qui se voit.
01:12:52 Vous savez, on savait très bien depuis 2005 que ça allait replaquer.
01:12:55 Moi, je vous demande, excusez-moi de revenir dessus,
01:12:57 parce que la première ministre vous dit qu'elle a réussi ces 100 jours.
01:13:00 Qu'est-ce qui a été réussi concrètement ?
01:13:02 Dites-moi.
01:13:03 Tous les textes de loi que nous avons passés.
01:13:05 Mais quels textes de loi ?
01:13:06 Vous savez que vous n'avez pas la majorité, vous ne pouvez rien passer.
01:13:09 La preuve que c'est parce qu'ils sont passés.
01:13:10 Non, mais ce qu'avait promis le président de la République
01:13:14 pour ces 100 jours n'a pas été fait.
01:13:16 C'était l'apaisement.
01:13:17 C'était des grands chantiers.
01:13:18 Des grands chantiers, mais il n'y a rien de fait.
01:13:19 Qu'est-ce qui a été fait ?
01:13:20 Vous me parlez des réformes de retraite,
01:13:22 vous êtes passé par le 49-3.
01:13:24 Je vous demande, qu'est-ce qui a été fait ?
01:13:25 J'ai dit après la réforme de retraite.
01:13:28 La réforme de retraite n'est pas dedans, monsieur le maire.
01:13:29 Alors non, mais il y a quoi de fait ?
01:13:30 Après la réforme et le 49-3.
01:13:32 Mais il y a eu plein de choses de fait,
01:13:33 même au sein de l'éducation nationale ou de la santé.
01:13:35 La santé ?
01:13:36 Attendez, la santé, vous voulez qu'on en parle ?
01:13:38 Tous les dons de la santé,
01:13:39 tous les services des surgeons qui ferment.
01:13:41 Vous parlez des OQTF, des 100% reconduits.
01:13:43 Non mais arrêtez, les gens voient les choses.
01:13:45 Excusez-moi, je sais bien que vous êtes de renaissance
01:13:47 et que vous devez défendre absolument
01:13:49 le président de la République.
01:13:50 Mais s'il vous plaît, rien n'est résolu.
01:13:52 Ils ne sont pas...
01:13:53 Ne parlez-moi pas de la santé.
01:13:54 Je crois qu'on parlait de l'éducation nationale,
01:13:56 mais c'est le ministre qui n'a pas réussi à joindre les parents
01:13:58 par téléphone.
01:13:59 C'est ça, oui.
01:14:00 Voilà.
01:14:01 En fait, on ne sera pas d'accord politiquement,
01:14:02 donc ça va être compliqué.
01:14:03 La réalité, c'est que...
01:14:04 Non, ce n'est pas de la politique.
01:14:05 Les citoyens ne appartiennent à aucun parti politique.
01:14:07 Ils voient aujourd'hui qu'ils ne peuvent pas se faire soigner,
01:14:09 que l'éducation, c'est une catastrophe,
01:14:11 que la justice, ça ne marche pas,
01:14:13 et que la violence est là.
01:14:14 Et vous me dites que ça a marché.
01:14:16 On ne vit pas dans le même monde.
01:14:17 Monsieur le maire, le président n'a jamais dit
01:14:19 qu'en 100 jours, il allait régler tous les problèmes de la France
01:14:21 en claquant des doigts.
01:14:22 Il a promis pour la santé...
01:14:23 Il a apporté des réponses et des solutions.
01:14:24 Arrêtez, écoutez.
01:14:25 Et d'apaiser les choses.
01:14:26 Mais d'apaiser, ça ne décrète pas l'apaisement,
01:14:28 ça se construit.
01:14:29 Il y a des choses qui se mettent en place sur les territoires
01:14:31 et ça fonctionne.
01:14:32 Ça ne fonctionne peut-être pas partout,
01:14:33 mais ça fonctionne sur certains territoires.
01:14:34 Il faut qu'on puisse le dupliquer partout.
01:14:36 William Tech est avec nous aussi, en plateau,
01:14:38 sur ce que vous entendez,
01:14:39 sur ces confrontations de point de vue aussi,
01:14:42 sur justement le bilan, notamment, des 100 jours du gouvernement.
01:14:45 Moi, je pense que le point essentiel qu'il avait mis,
01:14:47 le président de la République,
01:14:48 c'était de dire qu'Elisabeth Borne a 100 jours
01:14:50 pour élargir la majorité.
01:14:52 Donc, à l'issue de ces 100 jours,
01:14:53 le président de la République, lors de son allocution,
01:14:55 doit nous expliquer où est l'élargissement.
01:14:57 Soit à gauche, mais visiblement,
01:14:58 vu le comportement de la NUPES,
01:15:00 est-ce que les macronistes, est-ce que Renaissance
01:15:02 peut se dire qu'ils sont compatibles avec la NUPES,
01:15:04 et notamment avec les propos de Jean-Luc Mélenchon ?
01:15:05 Est-ce qu'il y a une compatibilité politique avec eux ?
01:15:07 Est-ce qu'ensuite, après le président de la République
01:15:09 ou Elisabeth Borne,
01:15:10 ont réussi à attirer des Républicains à eux ?
01:15:12 Est-ce que des membres des Républicains,
01:15:13 est-ce que des coalitions sont possibles,
01:15:14 dans la mesure où Éric Ciotti a proposé des propositions
01:15:17 sur l'immigration,
01:15:18 Laurent Wauquiez sur la sécurité ?
01:15:20 Est-ce que monsieur est capable de nous dire
01:15:22 que la majorité est capable de reprendre des propositions
01:15:25 sur la sécurité, sur l'immigration,
01:15:26 de la part des Républicains ?
01:15:27 Vraisemblablement, on n'est pas sur un élargissement,
01:15:29 on est sur un rétrécissement de la base
01:15:31 du président de la République.
01:15:32 Et le pire de tout ça,
01:15:33 c'est que ce n'est même pas uniquement un rétrécissement,
01:15:34 c'est un décalage complet entre les attentes
01:15:36 de son propre électorat,
01:15:38 avec la politique qui est visée.
01:15:40 Lorsqu'on parle d'apaisement,
01:15:41 les Français ne veulent pas de l'apaisement,
01:15:42 ils veulent de l'ordre,
01:15:43 ils veulent qu'on puisse restaurer l'ordre,
01:15:44 la sécurité et la sûreté dans nos territoires.
01:15:46 Or, il n'y a aucun cap qui est fixé,
01:15:48 et c'est ça le drame.
01:15:49 Ce n'est pas une question de casting,
01:15:50 c'est une question de cap politique.
01:15:51 Et Emmanuel Macron est déjà en décalage
01:15:53 avec les Français qui ont exprimé
01:15:55 une sanction lors des dernières élections législatives,
01:15:57 en lui donnant une majorité relative
01:15:59 et non pas absolue.
01:16:00 Ludovic Mendes, il nous reste peu de temps,
01:16:02 mais quelques secondes pour répondre
01:16:03 à ce que vous disait William T. à l'instant.
01:16:05 Vous savez, j'étais en déplacement à Bordeaux
01:16:08 parce que je suis vice-président
01:16:09 de la commission d'enquête
01:16:10 sur les dérives des manifestations.
01:16:11 Et on parlait avec des chefs d'entreprise,
01:16:12 et il y a un sociologue qui était présent de Bordeaux.
01:16:14 Et les chefs d'entreprise nous ont dit une chose,
01:16:16 c'est que quoi qu'il arrive, les gens se plaignent.
01:16:17 C'est toujours la faute du chef de l'État.
01:16:19 C'est la faute de Macron,
01:16:20 c'est la faute de Landes,
01:16:21 c'est la faute de Sarkozy.
01:16:22 La réalité, c'est qu'aujourd'hui,
01:16:23 il faut qu'on se remette tous en question.
01:16:24 Et il y a un continuum politique
01:16:25 à avoir aussi avec les élus de terrain.
01:16:27 Et parfois, on a cette difficulté aussi.
01:16:29 Il faut qu'on accepte aussi de se dire
01:16:30 que ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord politiquement
01:16:32 qu'on n'est pas en capacité
01:16:33 de se mettre autour d'une table
01:16:34 et d'avancer avec le consensus.
01:16:35 Oui, il y a des propositions de Laurent Wauquiez,
01:16:37 il y a des propositions d'Éric Ciotti,
01:16:38 mais quand on fait des propositions
01:16:39 avec le fusil chargé sur la tente,
01:16:41 ça ne peut pas marcher.
01:16:42 Ce n'est pas comme ça que fonctionne la démocratie française.
01:16:44 Merci beaucoup, Ludovic Mendes,
01:16:46 d'avoir été notre invité dans ce soir info.
01:16:47 On continuera de parler de ce thème dans quelques minutes.
01:16:49 On marque une pause et on se retrouve avec mes invités.
01:16:51 On va redire un mot de ce remaniement.
01:16:59 Ludovic Thoreau justement parlait des 100 jours.
01:17:01 Emmanuel Macron, qui devrait parler aux Français
01:17:04 on ne sait pas encore précisément la forme d'ici la fin de la semaine.
01:17:08 Quand on voit en tout cas que son entourage
01:17:09 commence à dire ces 100 jours,
01:17:11 l'objectif des 100 jours a été tenu et le calme est revenu.
01:17:14 Si le chef de l'État tient ces mêmes propos aux Français,
01:17:17 ça risque de coincer quand même.
01:17:19 Ah ben ça ne va pas coincer,
01:17:20 les Français vont se dire,
01:17:21 il vit dans une autre planète,
01:17:22 il ne vit pas chez nous,
01:17:23 c'est une chose certaine.
01:17:24 Alors là on attend sa parole,
01:17:25 comme si Jupéter devait parler.
01:17:27 Il y avait un moment qui était symbolique,
01:17:28 c'était la fête nationale,
01:17:29 le 14 juillet,
01:17:30 et là on attend.
01:17:31 C'est l'anxiété pour tout le monde,
01:17:33 un super remaniement en fait.
01:17:34 Tout le monde est là, vûment.
01:17:36 Mais les 100 jours sont une caricature de ce qu'il va dire.
01:17:38 Qu'est-ce qu'il va dire ?
01:17:39 Je vais vous rajouter 200 jours,
01:17:40 et on résoudra 200 jours, 300 jours,
01:17:42 jusqu'à la fin de son mandat.
01:17:43 C'est un échec de ces 100 jours,
01:17:44 et j'espère qu'il le reconnaîtra,
01:17:45 parce que les Français le reconnaissent tous les jours.
01:17:47 William Thay, on sait maintenant en tout cas
01:17:49 qu'Elisabeth Borne, elle, est sûre de rester à son poste.
01:17:52 Alors on parle d'un remaniement managérial
01:17:54 dans les rangs de la majorité,
01:17:55 où on dit quelques ministres,
01:17:56 par exemple Pape Ndiaye, François Braun,
01:17:58 Marlène Schiappa, qui pourraient sortir.
01:18:00 Est-ce qu'un tel remaniement finalement est vraiment utile ?
01:18:03 Est-ce que c'est ça qui va redonner du souffle de se dire
01:18:05 les deux, trois qui ne font pas l'affaire,
01:18:07 ça suffit de les sortir ?
01:18:09 De toute façon, lorsque vous avez des points faibles
01:18:11 dans une équipe, il faut toujours les changer.
01:18:12 La difficulté, c'est que même si le président de la République
01:18:15 ne le reconnaît pas, il y a l'incendie en France.
01:18:16 On a eu des émeutes les plus importantes depuis 2005,
01:18:18 et pour faire face à cet incendie,
01:18:21 il sort le pistolet à eau.
01:18:22 Ce n'est pas avec quelques ministres
01:18:23 qu'il pourra éteindre l'incendie.
01:18:24 Il faudra un changement complet de politique.
01:18:26 Et même la question du casting n'est même pas nécessaire.
01:18:29 Parce que de toute façon, ce sont sur les postes clés
01:18:31 et sur les magistères clés et la ligne politique
01:18:33 du président de la République qui sont remis en cause.
01:18:35 Le président de la République est remis en cause
01:18:37 par deux tiers des Français.
01:18:38 Le départ d'Elisabeth Borne était souhaité
01:18:40 par deux tiers des Français.
01:18:41 65% à 70% des Français veulent davantage d'ordres,
01:18:45 de sécurité, et le gouvernement est incapable
01:18:48 de pouvoir les assurer, soit par défaut idéologique,
01:18:50 soit par manque de majorité à l'Assemblée nationale.
01:18:52 Tout simplement parce que le président de la République
01:18:54 est incapable de tenir ses troupes.
01:18:56 C'est davantage Sacha Houllier, le président
01:18:57 de la Commission des lois, qui est un gauchiste,
01:18:59 que Gérald Darmanin, qui tient la ligne politique
01:19:02 sécuritaire du gouvernement et la ligne migratoire.
01:19:04 C'est pour ça que la loi migration n'est toujours pas passée
01:19:06 à l'Assemblée nationale.
01:19:07 Il est repoussé encore sans cesse.
01:19:09 Donc on a une difficulté énorme.
01:19:10 Et ensuite, après, ce qu'on voit, c'est qu'autant
01:19:12 le macronisme était la sphère d'attraction depuis 2017
01:19:15 et son arrivée sur la scène politique nationale,
01:19:17 maintenant il ne l'est plus.
01:19:18 Tout simplement parce que plus personne ne veut rejoindre
01:19:20 le Titanic.
01:19:21 On sait à peu près que ce gouvernement ne tiendra pas
01:19:23 plus loin que les Jeux olympiques.
01:19:24 Donc les Européennes et les Jeux olympiques
01:19:26 vont être les derniers juges de paix et on passera
01:19:28 à la dernière étape du quinquennat d'Emmanuel Macron.
01:19:30 Pierre-Henri Bovis, c'est vrai que ça fait déjà
01:19:32 plusieurs semaines qu'on parle de ce remaniement.
01:19:33 Ce n'est pas idéal pour les ministres, ni d'ailleurs
01:19:35 pour ceux qui rencontrent, de les prendre un peu au sérieux.
01:19:37 Comme le disait William, il y a plusieurs échéances.
01:19:40 On parle des sénateurs, ils peuvent changer les choses,
01:19:41 ensuite les Européennes, ensuite les JO.
01:19:42 Mais pour un gouvernement qui a autant de chantier,
01:19:45 le fait d'être en permanence comme ça sur la sellette,
01:19:47 ni pour eux, ni pour ceux qui sont en face,
01:19:49 c'est vraiment très crédible.
01:19:51 Oui, et en même temps, la situation, je la trouve
01:19:54 tellement grave qu'on a envie d'être derrière
01:19:57 le président de la République, de faire bloc.
01:19:59 Lorsqu'on voit de telles crises au sein de la société,
01:20:02 on n'a pas forcément envie de rentrer dans la politique
01:20:04 politicienne et on a surtout envie de faire bloc
01:20:06 pour aider le président de la République.
01:20:08 Alors l'aider de manière, j'ai envie de dire morale,
01:20:11 mais d'être derrière lui.
01:20:12 Mais quand on voit certaines choses passer,
01:20:14 on se dit mais ce n'est pas possible,
01:20:16 on est sur une autre planète.
01:20:17 Quand on voit justement, on parlait tout à l'heure
01:20:19 du délit de domicile routier, quand on voit justement
01:20:21 des changements de sémantique qui ne changent rien
01:20:23 en profondeur, lorsqu'on voit des politiques
01:20:25 qui sont prêts pour briller en société,
01:20:27 avaler du cirage par don de l'expression.
01:20:29 Mais Marlène Schiappa qui fait la une de,
01:20:32 c'est plus têtu, c'est Playboy.
01:20:34 Playboy, quand on voit des ministres s'exprimant
01:20:36 dans le têtu, quand on voit un ministre de l'éducation nationale
01:20:38 qui dit qu'il n'arrive pas à joindre les parents
01:20:40 par téléphone, les pauvres parents qui ont perdu
01:20:42 leur enfant, qui s'est suicidé parce que le harcèlement
01:20:44 scolaire justement n'est pas prêt à bras le corps,
01:20:46 se dire oui, on veut être derrière le président de la République
01:20:48 mais est-ce qu'il nous donne vraiment les moyens
01:20:50 d'être derrière lui ?
01:20:52 En un mot, Ludovic, tu es reconnu sur la justice.
01:20:54 J'en terminerai là. La justice manque cruellement
01:20:56 de moyens, je le répète. La moyenne européenne
01:20:58 c'est 40 magistrats pour 100 000 habitants.
01:21:00 En France, on est à 11 magistrats.
01:21:02 Vierge la Macédite.
01:21:04 Vous avez raison, on voudrait l'aider mais il ne nous écoute pas.
01:21:06 Tous les sondages qu'il faut faire,
01:21:08 vous le voyez bien, il n'écoute pas les députés,
01:21:10 il n'écoute pas les Français, il n'écoute personne.
01:21:12 Il veut gérer tout seul.
01:21:14 Il est à chaque fois. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
01:21:16 Bien sûr qu'on le critique,
01:21:18 on voudrait l'aider mais tout ce qu'on lui propose,
01:21:20 ce que les Français voudraient mettre en place,
01:21:22 il dit non ou il repousse.
01:21:24 Voilà, c'est ça la problématique.
01:21:26 Je ne sais pas si vraiment,
01:21:28 je ne pense pas que le problème soit Emmanuel Macron.
01:21:30 A mon avis, le problème c'est surtout l'entourage.
01:21:32 Parce qu'Emmanuel Macron, c'est une personne
01:21:34 qui est tenace, qui est vive d'esprit,
01:21:36 qui a envie de faire.
01:21:38 On ne peut pas le remettre en question.
01:21:40 C'est pas l'entourage qui est gouverne, c'est lui-même.
01:21:42 Mais en tout cas, certains ministres,
01:21:44 à mon avis, ne devraient pas être ministres.
01:21:46 Pour terminer cette page politique,
01:21:48 on va parler écologie et les méthodes
01:21:50 radicales de certains écolos.
01:21:52 8 Français sur 10 sont défavorables
01:21:54 à cette méthode.
01:21:56 Regardez les explications, elles sont signées Célia Judat.
01:21:58 Mademoiselle, vous en avez pour longtemps ?
01:22:02 Oui c'est très bien, mais est-ce que vous en avez pour longtemps ?
01:22:04 Des Français exaspérés par
01:22:06 les militants écologistes radicaux.
01:22:08 Selon un récent baromètre, ils sont plus de 8 Français
01:22:10 sur 10 à condamner leurs moyens
01:22:12 d'action, parmi lesquels intrusion d'infrastructures,
01:22:14 sabotage d'exploitations agricoles,
01:22:16 utilisation de la violence
01:22:18 ou encore saccage de lieux publics.
01:22:20 Les Français ont en mémoire l'occupation
01:22:22 de la zone d'aménagement différée à Notre-Dame-des-Landes
01:22:24 il y a de cela 10 ans
01:22:26 et plus récemment l'attaque des méga-bassines
01:22:28 à Sainte-Sauline le 25 mars dernier.
01:22:30 Alors pour lutter contre ces méthodes,
01:22:32 70% des Français se disent favorables
01:22:34 à ce que l'Etat utilise les mêmes moyens
01:22:36 que pour l'antiterrorisme.
01:22:38 Pour surveiller et condamner les militants radicaux
01:22:40 grâce notamment aux services de renseignement.
01:22:42 Autre solution avancée par les Français,
01:22:44 l'installation plus massive de caméras
01:22:46 sur les sites dits sensibles,
01:22:48 le déploiement de plus d'agents de sécurité
01:22:50 ou encore l'utilisation de drones de surveillance.
01:22:52 Enfin, face à des actions de plus en plus
01:22:54 récurrentes, le ministre de l'Intérieur
01:22:56 Gérald Darmanin a récemment annoncé
01:22:58 la création d'une cellule anti-ZAD.
01:23:00 Cette dernière devrait voir le jour
01:23:02 le 1er septembre prochain.
01:23:04 Et avec nous pour parler de ce sujet,
01:23:06 Christophe Madrol, conseiller régional sud.
01:23:08 Vous avez entendu ces chiffres,
01:23:10 8 Français sur 10 qui ne sont pas
01:23:12 pour ces méthodes.
01:23:14 70% d'entre eux qui veulent qu'on utilise
01:23:16 les mêmes moyens que contre le terrorisme.
01:23:18 Est-ce que vous comprenez ces chiffres
01:23:20 et est-ce que vous comprenez que l'écologie
01:23:22 poussée au bout à ce point-là
01:23:24 quelque part agace un peu les Français ?
01:23:26 Alors je pense que Christophe Madrol ne nous entend pas.
01:23:32 Mais je vais vous poser la même question à vous
01:23:34 sur ces chiffres d'eux effectivement qui attirent l'attention.
01:23:36 8 sur 10 défavorables aux méthodes
01:23:38 utilisées par les militants radicaux William Tay.
01:23:40 Est-ce que c'est étonnant ?
01:23:42 Ça sent qu'on a vu beaucoup de scènes
01:23:44 comme dans les ZAD, la peinture
01:23:46 contre les tableaux, le périphérique bloqué.
01:23:48 Il y a eu beaucoup quand même de ce genre d'action ces derniers mois.
01:23:50 De toute façon, les Français sont toujours dans le bon sens.
01:23:52 Lorsque vous prenez les méthodes de l'écologie radicale,
01:23:54 qu'est-ce que c'est ? Ça veut dire utiliser la violence,
01:23:56 la dégradation de biens et
01:23:58 l'attaque aux personnes à des fins
01:24:00 de motifs politiques. Qu'est-ce que ça comprend
01:24:02 dans les définitions françaises et internationales ?
01:24:04 C'est du terrorisme. Lorsque vous attaquez
01:24:06 à des biens et à des personnes au nom d'une
01:24:08 idéologie, vous rentrez dans la case du terrorisme.
01:24:10 Donc il est normal de qualifier ces personnes
01:24:12 comme des terroristes. Trop souvent, on a été clément
01:24:14 avec ces activistes écologistes parce qu'ils étaient gentils,
01:24:16 parce qu'ils s'habillaient mal, etc.
01:24:18 Ils ressemblaient un peu à des
01:24:20 gentilles personnes de la nature comme Robinson Crusoé.
01:24:22 Seulement lorsque vous prenez les attaques de McDonald,
01:24:24 les attaques de centrales nucléaires,
01:24:26 la dégradation de l'agriculture,
01:24:28 l'attaque de
01:24:30 propriétés personnelles.
01:24:32 Ce sont des méthodes terroristes.
01:24:34 Donc je pense qu'il faut arrêter d'être clément
01:24:36 envers ces personnes-là. Il faut pouvoir les qualifier
01:24:38 comme tels. Lors de la dissolution
01:24:40 des soulèvements de la terre, Gérald Darmanin a fait
01:24:42 juger, et en tout cas a encouragé le parquet
01:24:44 et la police judiciaire à enfermer ces personnes,
01:24:46 en tout cas les poursuivre, pour terrorisme.
01:24:48 Je pense que c'est une bonne initiative. Petit
01:24:50 à petit, les Français reprennent le contrôle
01:24:52 du terrorisme gauchiste.
01:24:54 C'est-à-dire que vous avez des personnes qui ont
01:24:56 qualifié ce qui était bien, ce qui était mal. Il y avait le mal
01:24:58 toujours du même côté. Je pense que le problème
01:25:00 de la France, c'est qu'on qualifie mal les mots.
01:25:02 Et or, ces personnes-là, qui s'attaquent à des
01:25:04 biens, qui participent à des manifestations interdites,
01:25:06 qui s'en prennent au bien de l'État, qui s'en prennent
01:25:08 à tout un nombre de choses que font les terroristes,
01:25:10 doivent être qualifiés comme tels, doivent être poursuivis
01:25:12 comme tels et enfermés comme tels.
01:25:14 Christophe Madrol, on refait un essai. J'espère
01:25:16 que cette fois, vous nous entendez et qu'on vous entend
01:25:18 également. Sur justement
01:25:20 ce que vous venez d'entendre, est-ce que vous êtes étonné
01:25:22 d'abord de ce résultat ? Est-ce que vous comprenez que
01:25:24 pour certains Français, on peut
01:25:26 se sentir écolo et pour autant
01:25:28 dénoncer ces agissements ?
01:25:30 Bien sûr, je n'irai pas jusqu'à
01:25:32 les qualifier de terroristes. Attention aux mots
01:25:34 qu'on utilise. Le terrorisme fait des morts.
01:25:36 Ne confondons pas tout.
01:25:38 Effectivement, j'en ai assez
01:25:40 de l'instrumentalisation de certains
01:25:42 politiques qui font de cette
01:25:44 écologie radicale. Moi, je fais partie de
01:25:46 ceux qui défendent une écologie raisonnable,
01:25:48 de discussions entrepreneuriales, de compromis.
01:25:50 Quand j'entends Mme Rousseau
01:25:52 continuer à faire du
01:25:54 wokisme en permanent,
01:25:56 elle agite les peurs et
01:25:58 elle agite tous ces jeunes qui,
01:26:00 aujourd'hui, se considèrent dans leur bon droit
01:26:02 quand ils vont détruire une parcelle
01:26:04 agricole, quand ils font une intrusion
01:26:06 dans une entreprise. Je leur dis
01:26:08 à tous ces jeunes, militez, adhérez
01:26:10 dans les formations politiques, faites de la
01:26:12 politique. Ce n'est pas en étant
01:26:14 sur le terrain en permanence, en
01:26:16 mettant le feu aux
01:26:18 exploitations agricoles qu'on fera avancer les choses.
01:26:20 Vous savez, je suis toujours très
01:26:22 en colère, moi qui suis écologiste
01:26:24 depuis mes 14 ans. J'ai adhéré avec
01:26:26 René Dumont aux Amis de la Nature,
01:26:28 j'avais 15 ans et ça fait pratiquement
01:26:30 40 ans que je milite pour l'écologie
01:26:32 politique, mais une écologie raisonnable.
01:26:34 Je ne peux plus supporter
01:26:36 qu'on invite Mme Rousseau et tous ceux
01:26:38 qui prônent la violence.
01:26:40 Je dénonce la violence, je dénonce
01:26:42 les attaques qui sont faites vis-à-vis
01:26:44 de la police, je dénonce ceux qui
01:26:46 détruisent. Mais à un moment donné,
01:26:48 les médias aussi sont responsables
01:26:50 d'inviter systématiquement, dès que
01:26:52 Mme Rousseau veut
01:26:54 exerber les tensions,
01:26:56 de les inviter sur les plateaux.
01:26:58 Certains de mes collègues me disent
01:27:00 "c'est une bonne cliente". Vous,
01:27:02 Madrolle, vous êtes pour une écologie raisonnable.
01:27:04 Vous ne poussez pas
01:27:06 au crime, vous proposez des choses
01:27:08 aujourd'hui que tout
01:27:10 le monde pourrait entendre.
01:27:12 Et ils préfèrent effectivement inviter
01:27:14 Mme Rousseau ou d'autres
01:27:16 à venir déblatérer sur les
01:27:18 plateaux pour lancer de la provocation.
01:27:20 Donc je dénonce, moi,
01:27:22 tous ces passages à l'acte. Je considère
01:27:24 que l'écologie, c'est la non-violence.
01:27:26 L'écologie, c'est le respect et la discussion.
01:27:28 Il y a des combats qu'on doit mener.
01:27:30 Oui, je suis de ceux qui pensent
01:27:32 qu'il y a des vrais combats écologistes à porter
01:27:34 en France. Mais ce n'est pas en étant
01:27:36 dans l'agression, dans la violence
01:27:38 qu'on fera avancer les choses.
01:27:40 Merci Christophe Madrolle. Vous restez avec nous, vous allez
01:27:42 réagir dans un instant. Ludovic Thoreau, c'est vrai
01:27:44 que parfois on se demande si du coup ceux
01:27:46 qui sont dans ces méthodes radicales
01:27:48 comme Sandrine Rousseau, finalement, ne sont pas les pires ennemis
01:27:50 de ceux comme Christophe Madrolle
01:27:52 qu'on vient d'entendre, qui sont dans l'écologie
01:27:54 raisonnable et qui du coup ne sont plus
01:27:56 ceux qui sont entendus, ne sont plus ceux qui sont reconnus
01:27:58 presque comme les vrais écologes, j'ai envie de dire.
01:28:00 Rappelez-vous Notre-Dame des Landes qui avait été
01:28:02 soutenue par tous les élus et surtout
01:28:04 qui a été soutenue par le vote des citoyens. On a
01:28:06 reculé à cause des violences. Voilà, le message
01:28:08 est passé. Soyez volants et puis
01:28:10 vous réussirez. Ça a été catastrophique
01:28:12 cette annulation. Je parle même pas
01:28:14 du projet, mais sur le fait que les élus sont d'accord,
01:28:16 la population est d'accord et
01:28:18 on fait non parce qu'il y a eu de la violence.
01:28:20 Maintenant, c'est vrai qu'à mon époque, les écolos
01:28:22 c'étaient des gentils, ils étaient
01:28:24 cools, comment dire ? C'est plus les mêmes.
01:28:26 C'est des gens calmes
01:28:28 qu'on pouvait parler. - C'est ce que disait William Tess.
01:28:30 - Mais c'est exactement... De toute façon, quand on voit Sandrine
01:28:32 Rousseau, on a tout compris au film.
01:28:34 - Elle s'en fout de l'écologie.
01:28:36 - Mais on le sait.
01:28:38 Elle a commencé à en parler depuis hier, elle s'est rendue compte qu'il faisait chaud.
01:28:40 Mais jusqu'à présent, elle parlait tout le temps.
01:28:42 - C'est un effet "wake up", c'est-à-dire que
01:28:44 des polémiques qui permettent aux Français
01:28:46 de se réveiller et de prendre conscience de ce qui se passe.
01:28:48 - Elle prend tout le contraire.
01:28:50 Lorsque vous prenez la parole publique de Sandrine
01:28:52 Rousseau et des escrologistes,
01:28:54 ils se concentrent 85% sur le
01:28:56 wokisme, les théories non genrées,
01:28:58 les toilettes non genrées, etc.
01:29:00 Et ensuite, après, 10 à 15% d'écologie.
01:29:02 Et dans ces 10 à 15% de l'écologie, ils proposent que des méthodes
01:29:04 d'écologie punitive. Lorsque vous prenez les maires
01:29:06 qui ont été élus, Pierre Emmerich
01:29:08 à Bordeaux, Grégory Doucet
01:29:10 de Lyon, les seules méthodes qu'ils font, c'est
01:29:12 enlever les sapins de Noël, construire des toilettes
01:29:14 non genrées ou je ne sais plus quel vessie non genrée.
01:29:16 Et ensuite, après faire des exhibitions
01:29:18 de personnes nues, etc.
01:29:20 C'est uniquement ce qu'ils font. Ils ne font pas de
01:29:22 politique écologique. Est-ce que vous les avez vues proposer une nouvelle
01:29:24 méthode de circulation, proposer, travailler avec
01:29:26 les différentes régions pour proposer des nouvelles méthodes de transport.
01:29:28 Est-ce que vous avez vu les écologistes soutenir
01:29:30 la présidence de la République
01:29:32 pour inscrire le nucléaire dans
01:29:34 les financements européens et soutenir le nucléaire
01:29:36 qui est l'énergie la plus décarbonée et qui nous permet,
01:29:38 à l'école de Kyoto, de diviser nos émissions de gaz
01:29:40 à effet de serre de 25 à 50% ?
01:29:42 Ils ne proposent rien de tout ça. Ils ne proposent
01:29:44 aucune méthode pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
01:29:46 ou pour faire en sorte d'avoir une énergie plus propre.
01:29:48 Ils proposent des méthodes de
01:29:50 cancel culture et de hawkisme.
01:29:52 Christophe Madrol, est-ce que, justement, après ce que vous venez d'entendre
01:29:54 de William Tay, vous diriez vous aussi que
01:29:56 un certain nombre d'élus dits écolos
01:29:58 en fait se sont un peu éloignés de la cause
01:30:00 écolo, comme le rappelait William.
01:30:02 Les maires écolos, les premières
01:30:04 prises de décision, on n'a pas l'impression que c'est ça
01:30:06 peut-être à tort, qui va changer l'écologie
01:30:08 notamment dans les villes.
01:30:10 J'ai été patron des Verts pendant des années
01:30:12 avec Dominique Voyday, avec Jean-Luc Benamias,
01:30:14 avec Cécile Duflo. L'écologie politique,
01:30:16 nous avions des débats entre nous
01:30:18 mais nous ne jamais nous avons prôné
01:30:20 la violence. Vous voyez le maire de Grenoble
01:30:22 qui a été élu avec les plus radicaux.
01:30:24 Vous voyez Madame Rousseau, vous voyez
01:30:26 le maire de Lyon qui prône du n'importe quoi.
01:30:28 Ils ont quitté le champ
01:30:30 de l'écologie. L'écologie politique
01:30:32 se repose sur une expertise de la
01:30:34 terre. On a le rapport du GIEC.
01:30:36 La France a avancé
01:30:38 sur des sujets. Jamais ils n'en parlent.
01:30:40 Quand on parle de la décarbonation du transport
01:30:42 maritime, c'est un sujet qui a été porté
01:30:44 par la France. Nous avons gagné.
01:30:46 Quand on parle de l'agriculture bio,
01:30:48 des circuits courts, bien sûr qu'on va passer
01:30:50 vite, bien sûr qu'on ne va pas assez loin.
01:30:52 Mais nous avançons par
01:30:54 rapport à ça. On ne fait pas le bonheur
01:30:56 des gens contre leur volonté.
01:30:58 Les passages à lacs, tels
01:31:00 qu'ils se passent aujourd'hui, ne peuvent être
01:31:02 que critiquables. Et ça dessert
01:31:04 la cause de l'écologie politique.
01:31:06 Croyez-moi, tous les
01:31:08 jours, je suis sur le terrain. Tous les jours,
01:31:10 je rencontre dans les parcs régionaux
01:31:12 avec Renaud Muselier, je rencontre
01:31:14 des agriculteurs, je rencontre des vrais
01:31:16 écologistes de terrain, je rencontre des chasseurs.
01:31:18 On n'est pas tout le temps d'accord.
01:31:20 Mais au moins, on se met autour d'une table, on discute
01:31:22 et on essaye de trouver
01:31:24 des propositions médianes qui nous
01:31:26 permettent de pouvoir vivre ensemble.
01:31:28 Le vivre ensemble, c'est
01:31:30 un concept même porté par l'écologie
01:31:32 politique à l'époque de Brice Lalonde.
01:31:34 J'ai eu à travailler avec Jean-Louis Borloo,
01:31:36 j'ai eu à travailler avec
01:31:38 Brice Lalonde quand ils étaient ministres.
01:31:40 On était sur le terrain en permanence.
01:31:42 Madame Rousseau, je ne la connaissais pas.
01:31:44 Madame Rousseau, elle a émergé
01:31:46 aussi grâce à ses
01:31:48 coups de gueule, en étant sur
01:31:50 le féminisme. C'est son combat,
01:31:52 très bien. Mais elle n'a en aucune manière...
01:31:54 Pierre-Henri Bovis, il nous reste peu de temps, qui est en plateau.
01:31:56 Vous voulez aussi dire un mot sur ce sujet et après, on va
01:31:58 devoir passer au journal. Juste, moi, ce qui me rend
01:32:00 dingue, c'est qu'on donne de l'oxygène à des gens
01:32:02 qui détruisent des hectares de culture
01:32:04 et qui vont nous expliquer que c'est pour l'écologie.
01:32:06 Détruire des hectares de culture d'un agriculteur
01:32:08 français, ça répond à l'écologie.
01:32:10 Donc on donne de l'oxygène à des timbrés
01:32:12 qui font n'importe quoi,
01:32:14 mais en tout cas, tout, sauf de l'écologie.
01:32:16 Donc c'est assez particulier
01:32:18 si vous voulez... Enfin, je comprends
01:32:20 d'ailleurs ce sondage
01:32:22 qui donne raison d'ailleurs
01:32:24 à la majorité des Français qui n'en peuvent plus
01:32:26 de cette pseudo-écologie,
01:32:28 mais on en a ras le bol,
01:32:30 d'ailleurs même autant que les zadistes,
01:32:32 on en a ras le bol de ces jeunes qui,
01:32:34 pour des raisons d'ailleurs qu'on ignore
01:32:36 complètement, vont ravager des champs de culture
01:32:38 et s'attaquent à des agriculteurs
01:32:40 qui, en plus de ça, n'ont rien demandé et qui travaillent
01:32:42 aussi pour le pays, qui travaillent aussi pour nous faire vivre.
01:32:44 Donc non, je suis assez scandalisé
01:32:46 de revoir encore ces images et je me demande
01:32:48 aussi ce que font les parents
01:32:50 lorsqu'on voit des jeunes justement qui arrachent des plantes,
01:32:52 mais que font les parents aussi derrière ?
01:32:54 Merci beaucoup Christophe Tindrell, je suis désolée,
01:32:56 il faut que je vous remercie parce que maintenant c'est l'heure
01:32:58 du Point Faux, mais merci beaucoup d'avoir été
01:33:00 avec nous et donc tout de suite, c'est effectivement
01:33:02 le rappel de l'actualité avec
01:33:04 Sandra Thiombeau. Rebonsoir Sandra.
01:33:06 Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
01:33:10 À la une de l'actualité, Emmanuel Macron
01:33:12 a décidé de maintenir Elisabeth Borne
01:33:14 à Matignon. Il évoque une stabilité
01:33:16 et un travail de fonds à assurer.
01:33:18 Le président va s'expliquer d'ici la fin de la semaine
01:33:20 sur le cap qu'il entend poursuivre
01:33:22 à la rentrée. De son côté, la chef
01:33:24 du gouvernement a annoncé vouloir
01:33:26 des ajustements de son équipe.
01:33:28 Elle les proposera au chef de l'État cette semaine.
01:33:30 Conduite sous stupéfiants,
01:33:32 le gouvernement veut rendre automatique
01:33:34 la suspension de permis.
01:33:36 Elisabeth Borne l'a annoncé ce lundi à l'issue
01:33:38 d'un comité interministériel de la sécurité
01:33:40 routière. Huit points seront désormais
01:33:42 supprimés contre six actuellement.
01:33:44 Le terme d'homicide involontaire va être
01:33:46 remplacé par homicide routier,
01:33:48 comme l'explique la chef de gouvernement. Écoutez.
01:33:50 Moi j'entends les associations
01:33:52 de victimes
01:33:54 qui sont choquées qu'on parle
01:33:56 d'homicide involontaire
01:33:58 quand on a notamment un conducteur
01:34:00 qui a pu boire de l'alcool
01:34:02 ou prendre des stupéfiants avant de prendre la route.
01:34:04 Et donc c'est en réponse à cette demande
01:34:06 que l'homicide
01:34:08 involontaire par conducteur
01:34:10 va être requalifié
01:34:12 en homicide routier.
01:34:14 Et donc c'est le dispositif,
01:34:16 ça va supposer un changement législatif.
01:34:18 Il y a des propositions de loi, notamment
01:34:20 de la majorité sur ce sujet.
01:34:22 Et je pense que ça pourra être voté très rapidement.
01:34:24 Disparition du petit Émile,
01:34:26 l'enquête a basculé sous le régime
01:34:28 de l'enquête préliminaire. Elle est purement
01:34:30 automatique selon le procureur de la République
01:34:32 de Dines-les-Bains. Cela ne prive les enquêteurs
01:34:34 d'aucun outil d'investigation,
01:34:36 que ce soit les perquisitions ou les saisies.
01:34:38 Vingt ans après la disparition
01:34:40 d'Estelle Mouzin, Monique Olivier va être
01:34:42 jugée à partir du 27 novembre prochain.
01:34:44 Déjà condamnée à la réclusion criminelle
01:34:46 et à la perpétuité, l'ex-épouse du tueur
01:34:48 en série Michel Fourniret comparaîtra
01:34:50 pour complicité dans l'enlèvement de la fillette
01:34:52 de 9 ans en 2003 à Guermante.
01:34:54 Son procès sera le premier du pôle
01:34:56 du tribunal judiciaire de Nanterre,
01:34:58 dédié aux affaires non élucidées.
01:35:00 On se retrouve dans un peu moins de 30 minutes.
01:35:02 Soir Info continue avec vous, Elodie Huchard.
01:35:04 Merci beaucoup Sandra Thionbou. Et on va parler
01:35:06 maintenant d'une passe d'armes à distance
01:35:08 entre le président du Conseil représentatif
01:35:10 des institutions juives de France
01:35:12 et Jean-Luc Mélenchon.
01:35:14 Je vais vous raconter Yonathan Arfi qui accuse
01:35:16 Jean-Luc Mélenchon de, je cite, "se compromettre
01:35:18 loin du pacte républicain d'être l'allié
01:35:20 du Rassemblement national". Et bien réponse
01:35:22 de Jean-Luc Mélenchon, il accuse lui-même
01:35:24 le crive d'être d'extrême droite.
01:35:26 Alors on va d'abord écouter Yonathan Arfi
01:35:28 qui se justifie pourquoi il a tenu ses propos
01:35:30 sur Jean-Luc Mélenchon. Écoutez-le, il était
01:35:32 notre invité. Dans ce combat-là
01:35:34 contre l'extrême droite, parce que c'est dans ce cadre-là
01:35:36 que je l'ai dit, dans ce combat-là contre l'extrême droite,
01:35:38 je suis convaincu que l'attitude
01:35:40 de Jean-Luc Mélenchon, par ses outrances,
01:35:42 par son positionnement
01:35:44 effectivement en dehors
01:35:46 du cadre républicain, et bien
01:35:48 affaiblit notre camp
01:35:50 plutôt qu'il ne le renforce.
01:35:52 Au fond, pour éviter,
01:35:54 au fond, il est devenu l'allié objectif
01:35:56 du Rassemblement national par ses outrances
01:35:58 parce que, en se comportant ainsi,
01:36:00 il donne le sentiment que l'extrême droite
01:36:02 deviendrait la réponse légitime aux outrances
01:36:04 de l'extrême gauche. William Tay,
01:36:06 est-ce que sur la démonstration
01:36:08 qu'il vient de faire, vous pensez qu'il a
01:36:10 raison, qu'il y a un lien
01:36:12 entre les deux, qu'il se trompe ?
01:36:14 Il y a plusieurs points. Sur le point qu'il donne,
01:36:16 en effet, ce qu'on a vu, notamment lors des
01:36:18 dernières élections législatives, c'est qu'au départ,
01:36:20 pendant très longtemps, lors de la Ve République,
01:36:22 lorsque vous étiez face à un candidat du Rassemblement national,
01:36:24 vous gagnez automatiquement. Vous mettiez une chèvre,
01:36:26 n'importe qui, tout le monde gagnait contre le Rassemblement national.
01:36:28 Là, ce qu'on a vu, c'est que lors des duels Rassemblement national
01:36:30 contre la France insoumise,
01:36:32 les électeurs des Républicains, du Parti
01:36:34 socialiste et de la majorité, préféraient voter
01:36:36 pour le Rassemblement national que pour
01:36:38 la France insoumise. Et ça, c'est un renversement paradigme
01:36:40 majeur. C'est-à-dire qu'on n'est plus sur un front républicain,
01:36:42 on est désormais sur un front anti-LFI.
01:36:44 C'est-à-dire que LFI est le meilleur carburant,
01:36:46 est le meilleur atout pour que Marine
01:36:48 Le Pen soit un jour élue présidente de la République.
01:36:50 Est-ce que Marine Le Pen est capable de battre le plafond
01:36:52 de verre ? On n'en sait rien à l'heure actuelle. Par contre,
01:36:54 si par cas Marine Le Pen serait au second tour face à
01:36:56 Jean-Luc Mélenchon, vraisemblablement,
01:36:58 à l'heure actuelle, si l'élection avait lieu dimanche, elle gagnerait
01:37:00 cette élection présidentielle. Le deuxième
01:37:02 point que je vois, c'est que Jean-Luc Mélenchon, par
01:37:04 ses attitudes, par ses discours
01:37:06 anti-police, ses discours
01:37:08 communautaires, ses attaques
01:37:10 contre la laïcité et son tournant
01:37:12 à gauche, est en train d'être le meilleur agent
01:37:14 électoral de Marine Le Pen. A chaque fois que Jean-Luc Mélenchon
01:37:16 parle, vraisemblablement, Marine Le Pen
01:37:18 gagne des électeurs. Lorsqu'il insulte les policiers,
01:37:20 les policiers se tournent davantage vers le Rassemblement national.
01:37:22 Lorsqu'il parle et qu'il met une
01:37:24 politique communautaire en faveur des quartiers,
01:37:26 de plus en plus de personnes,
01:37:28 ce que Christophe Guy appelle les Français de la France
01:37:30 périphériques, se tournent vers le Rassemblement national.
01:37:32 Donc, au final, Jean-Luc Mélenchon est en train d'accomplir
01:37:34 son rêve. Après plus de 20 ans
01:37:36 d'avoir appelé à voter Jacques Chirac en se bouchant le nez,
01:37:38 finalement, il est le meilleur carburant pour permettre à Marine Le Pen
01:37:40 d'être élu président de la République.
01:37:42 On va regarder la réaction de Jean-Luc Mélenchon
01:37:44 qui s'est exprimé sur les réseaux sociaux
01:37:46 pour dire ceci.
01:37:58 Chaque jour, il en sort un qui est de pire en pire.
01:38:00 Je le dis à chaque fois, vous allez voir, ça ne va pas arrêter.
01:38:02 Le problème,
01:38:04 il est clair. Quand vous n'êtes pas d'accord avec lui,
01:38:06 vous êtes extrême droite.
01:38:08 Quand vous n'êtes pas d'accord avec lui, vous êtes tous extrême droite.
01:38:10 Ça veut dire que 80% des Français sont extrême droite.
01:38:12 C'est vrai avec certains membres du gouvernement aussi.
01:38:14 Et récemment, il disait que les gens normaux
01:38:16 et anormaux, je le rappelle quand même. D'ailleurs,
01:38:18 on est 80% qui sont anormales.
01:38:20 Cette personne, c'est une caricature, mais il n'a pas
01:38:22 de limite. Il n'a aucune limite.
01:38:24 Aucune limite citoyenne,
01:38:26 cette personne-là. Alors c'est vrai, il va être de plus en plus fort.
01:38:28 Et je l'ai dit, parce qu'il faut qu'on parle de lui,
01:38:30 puisqu'il n'est plus rien. Il n'a aucun poids politique.
01:38:32 Oui, il est le leader, le mentor,
01:38:34 mais pas de mandat électif.
01:38:36 Et puis, je le rappellerai que le CRIF a été créé en 1943,
01:38:38 en étant en pleine guerre,
01:38:40 et c'était pour sauver
01:38:42 des Juifs par rapport à l'Allemagne nazie.
01:38:44 On va regarder un deuxième son,
01:38:46 et je vous fais réagir, Pierre-Henri Bovis,
01:38:48 justement de Yonatan Harfi.
01:38:50 Il réagit au tweet qu'on vient de voir et que vous venez de commenter,
01:38:52 Ludovic. Écoutez.
01:38:54 Quand on est responsable
01:38:56 d'une institution juive comme le CRIF,
01:38:58 on ne soutiendra
01:39:00 évidemment jamais le Rassemblement national,
01:39:02 dont le programme reste bâti sur l'exclusion.
01:39:04 Et ce que j'ai dit hier,
01:39:06 c'est que Jean-Luc Mélenchon, au fond,
01:39:08 par ses outrances, participait
01:39:10 de légitimer l'extrême droite,
01:39:12 et c'est quelque chose qui nous est insupportable.
01:39:14 Moi, je suis convaincu
01:39:16 que le salut vient nécessairement
01:39:18 d'attitudes et d'usages républicains.
01:39:20 C'est ce que j'ai rappelé hier,
01:39:22 et effectivement,
01:39:24 ça a apparemment rendu fou Jean-Luc Mélenchon.
01:39:26 Pierre-Henri Bovis,
01:39:28 on a entendu le cheminement,
01:39:30 d'abord ce qu'il a dit, ensuite ce tweet,
01:39:32 et puis sa réaction.
01:39:34 Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:39:36 Est-ce que vous dites dire que le CRIF est d'extrême droite,
01:39:38 c'est un peu gros ?
01:39:40 Ce n'est pas ça. C'est exactement ce que disait Ludovic Thau.
01:39:42 Tout le monde est d'extrême droite.
01:39:44 CNews est d'extrême droite. Vous êtes d'extrême droite.
01:39:46 Le CRIF est d'extrême droite.
01:39:48 C'est simple.
01:39:50 C'est d'extrême droite pour les nuls.
01:39:52 Tout le monde est d'extrême droite, dès lors qu'on n'est pas d'accord
01:39:54 avec Jean-Luc Mélenchon.
01:39:56 Il y a une phrase qui résonne,
01:39:58 c'est que juger les autres, c'est se juger soi-même.
01:40:00 Je pense que Jean-Luc Mélenchon, en qualifiant les autres
01:40:02 d'extrême droite, se qualifie lui-même d'extrême.
01:40:04 Et ce qui est extrême est insignifiant,
01:40:06 même si ce n'est pas la bonne formule.
01:40:08 Je trouve que ça s'y prête bien pour Jean-Luc Mélenchon.
01:40:10 William Thé, quand on a vu les réactions politiques,
01:40:12 certains semblent embarrassés.
01:40:14 Il y a ceux qui condamnent,
01:40:16 y compris à gauche, plutôt du côté du PS,
01:40:18 puis ceux comme Olivier Faure, par exemple,
01:40:20 on a l'impression qu'il est toujours entre
01:40:22 "je condamnerais bien, mais en même temps, je ne peux pas".
01:40:24 Il y a un moment donné où on imagine
01:40:26 les alliés de Jean-Luc Mélenchon
01:40:28 comme le Parti socialiste.
01:40:30 À un moment donné, ils ne peuvent pas être raisonnables
01:40:32 et soutenir ce genre de propos.
01:40:34 Comme dans un parti politique, le seul but d'un parti politique
01:40:36 c'est de permettre aux gens d'être élus.
01:40:38 Tant que Jean-Luc Mélenchon leur permettra d'être élus,
01:40:40 ils continueront d'aller à la soupe.
01:40:42 Olivier Faure a vendu le parti à la découpe à la France insoumise.
01:40:44 Il est le plus insoumis de la France insoumise.
01:40:46 Il continuera, tant que ça lui permet d'avoir des députés,
01:40:48 de se vendre à Jean-Luc Mélenchon,
01:40:50 qu'importe ses convictions, qu'importe ses principes
01:40:52 et qu'importe l'histoire du Parti socialiste.
01:40:54 Là où il y a un véritable problème sur le dérapage de Jean-Luc Mélenchon,
01:40:56 c'est que rien ne va.
01:40:58 D'abord, il s'inspire de plus en plus de Jérémy Corbyn
01:41:00 dans sa stratégie communautaire de séduire les électeurs des quartiers
01:41:02 en se tournant, comme Corbyn,
01:41:04 vers une sorte d'antisémitisme de plus en plus rampant.
01:41:06 Le deuxième point, c'est qu'il le fait
01:41:08 à l'anniversaire de la RAF du Veldiv.
01:41:10 Il insulte le CRIF
01:41:12 dans une zone extrême droite.
01:41:14 C'est-à-dire que l'année prochaine,
01:41:16 il dira carrément que le CRIF est une organisation nazie.
01:41:18 Donc il continuera comme ça.
01:41:20 Le point essentiel de Jean-Luc Mélenchon,
01:41:22 c'est qu'il entra au sein de son électorat,
01:41:24 devise un électorat de plus en plus particulier,
01:41:26 qui l'éloigne de plus en plus des valeurs de la République,
01:41:28 de l'histoire lui-même qu'il a portée.
01:41:30 Jean-Luc Mélenchon, c'est quand même quelqu'un, il y a 20 ans,
01:41:32 qui disait qu'il faut se boucher le nez en votant Jacques Chirac
01:41:34 et donc faire le Front républicain.
01:41:36 Et maintenant, Jean-Luc Mélenchon dessert de plus en plus
01:41:38 la cause qui devait l'amener à ses convictions
01:41:40 en choisissant ce type de campagne.
01:41:42 Cela dit, ce qu'on peut reconnaître à Jean-Luc Mélenchon,
01:41:44 on ne va pas faire que taper sur lui,
01:41:46 c'est qu'il copine avec les islamistes
01:41:48 et en même temps, il tape sur les juifs.
01:41:50 On peut quand même admettre une certaine cohérence
01:41:52 dans l'action politique de Jean-Luc Mélenchon.
01:41:54 Oui, certes.
01:41:56 Il a une vraie colonne vertébrale, alors après, c'est critiquable.
01:41:58 Mais au moins, il a une colonne vertébrale.
01:42:00 En revanche, sur ce qu'il vient de dire, il y a quelque chose de pas anodin.
01:42:02 C'est que là, vous le rappeliez, le jour de la rave du Veldib,
01:42:04 sans prendre, à cette institution.
01:42:06 Et ce n'est pas la première fois
01:42:08 qu'il y a des propos où, y compris au sein de son groupe,
01:42:10 on se dit que le clientélisme mène à tout.
01:42:12 Mais quand même, là, c'est...
01:42:14 Effectivement.
01:42:16 Il n'y a aucune limite.
01:42:18 Mais ce que je voulais vous dire,
01:42:20 c'est que moi, je connais depuis longtemps
01:42:22 les élus socialistes, les élus verts, les élus communistes.
01:42:24 Mais il n'y en a aucun
01:42:26 qui se reconnaît dans ça. Aucun, je dis bien.
01:42:28 Il est grand temps que vous fiez.
01:42:30 Les socialistes n'existent plus. Comme vous dites, ils sont morts.
01:42:32 Les cocos commencent à partir.
01:42:34 Ils ont compris qu'ils ne peuvent pas.
01:42:36 Et les nupes, à un moment, bougeaient.
01:42:38 Vous ne pouvez pas supporter ça.
01:42:40 Les élus locaux, réveillez-vous.
01:42:42 Vous qui êtes à la région,
01:42:44 vous qui êtes dans les départements et dans les mairies,
01:42:46 dites que vous n'êtes pas nupe et que vous ne soutenez pas.
01:42:48 Maintenant, si vos têtes veulent être avec les nupes,
01:42:50 mais vous, vous ne l'êtes pas.
01:42:52 Et je le sais, vous avez construit la France.
01:42:54 Vous n'avez pas pu construire la France sur des gens comme ça,
01:42:56 qui ont des propos de telle sorte.
01:42:58 On va changer de sujet pour terminer cette partie.
01:43:00 On va parler des Jeux Olympiques,
01:43:02 parce que les premiers tests grandeur nature
01:43:04 sur la Seine ont eu lieu à un an de l'échéance.
01:43:06 Et bien, des tests réussis, ma foi,
01:43:08 selon Tony Estanguet, le président du comité d'organisation des JO.
01:43:10 Écoutez.
01:43:12 On est ravi, effectivement,
01:43:14 de ce premier test technique et opérationnel
01:43:16 sur la cérémonie d'ouverture.
01:43:18 C'était très important pour les équipes de Paris 2004.
01:43:20 Ce test est très positif, bien évidemment.
01:43:22 Il nous confirme
01:43:24 la faisabilité technique de cette cérémonie.
01:43:26 On a testé
01:43:28 différentes choses ce matin.
01:43:30 D'abord,
01:43:32 l'ensemble des bateaux qui vont participer
01:43:34 à cette cérémonie, avec un test
01:43:36 qui s'appuyait sur 39 bateaux,
01:43:38 plus 18 bateaux
01:43:40 connects, c'est-à-dire
01:43:42 qui vont assurer à la fois la prise d'image,
01:43:44 mais aussi l'assistance technique
01:43:46 et la sécurité.
01:43:48 Et donc, on voulait s'assurer
01:43:50 du bon déroulement,
01:43:52 de la coordination, des espacements
01:43:54 des différents bateaux.
01:43:56 Et nous sommes en ligne avec Lionel Rousseau,
01:43:58 journaliste, évidemment, à CNews Europe.
01:44:00 Bonsoir Lionel et merci
01:44:02 d'être avec nous sur ce qu'on vient d'entendre
01:44:04 de Tony Estanguet. On peut être optimiste ?
01:44:06 Les premières répétitions ont l'air de bien se dérouler.
01:44:08 On est prêt ?
01:44:10 Il vaut mieux être optimiste, en effet,
01:44:12 comme le dit Tony Estanguet, sauf que
01:44:14 cette répétition grandeur nature,
01:44:16 elle se fait, en effet, à un an
01:44:18 des Jeux Olympiques, mais elle se fait
01:44:20 avec une population
01:44:22 dans les rues de Paris qui est totalement
01:44:24 moindre à ce que sera la population
01:44:26 pendant les Jeux Olympiques, c'est-à-dire qu'il y aura
01:44:28 des dizaines de milliers de personnes
01:44:30 dans les rues, sur les quais.
01:44:32 C'est le principe de la cérémonie d'ouverture,
01:44:34 c'est-à-dire pour la première fois, et c'est inédit,
01:44:36 réaliser une cérémonie d'ouverture
01:44:38 qui ne se déroulera pas dans un stade, mais dans
01:44:40 les rues de Paris. C'est un rêve
01:44:42 absolu, c'est formidable,
01:44:44 esthétiquement parlant, symboliquement
01:44:46 parlant, politiquement parlant, c'est formidable,
01:44:48 mais en termes de sécurité, la répétition
01:44:50 d'aujourd'hui, malheureusement, elle est
01:44:52 utile, mais elle ne sert pas à grand-chose,
01:44:54 puisqu'on n'est pas du tout dans la configuration
01:44:56 qui sera celle des Jeux Olympiques,
01:44:58 véritablement. Donc ça veut dire que les policiers seront sur les dents,
01:45:00 c'est bien de répéter, c'est bien
01:45:02 de s'y préparer, c'est bien de rassurer
01:45:04 aussi la population et de se dire
01:45:06 que c'est une bonne idée d'agir
01:45:08 ainsi. Néanmoins, on n'a
01:45:10 pas de garantie que rien ne se
01:45:12 passe lors de cette cérémonie
01:45:14 d'ouverture, lors des Jeux Olympiques, pendant
01:45:16 ces trois semaines de Jeux Olympiques.
01:45:18 Souvenez-vous que lors de la finale de la Ligue des Champions
01:45:20 au Stade de France, tout était prêt, normalement.
01:45:22 Le Stade de France
01:45:24 accueille régulièrement des matchs,
01:45:26 des cérémonies, des événements.
01:45:28 Tout se passe bien en termes de sécurité.
01:45:30 Il n'empêche qu'il y a eu des débordements,
01:45:32 qu'il y a eu des incidents,
01:45:34 et malheureusement, on ne peut pas
01:45:36 contrôler les incidents qui
01:45:38 pourraient avoir lieu lors de la cérémonie d'ouverture
01:45:40 des Jeux Olympiques de Paris.
01:45:42 Est-ce que là, on a vu Tony Estanguet optimiste,
01:45:44 mais est-ce que du côté, justement, des organisateurs
01:45:46 et peut-être de certaines équipes, d'ailleurs,
01:45:48 les limites,
01:45:50 les petites angoisses dont vous nous parliez
01:45:52 à l'instant, se ressentent aussi ?
01:45:54 Parce qu'on sait qu'on a mis beaucoup d'enjeux sur ces JO.
01:45:56 Si j'ose l'expression, on ne peut pas se louper.
01:45:58 C'est-à-dire qu'on a besoin d'un Paris
01:46:00 qui soit sécurisé, qui soit au minimum propre
01:46:02 et où athlètes et visiteurs passent
01:46:04 le séjour le plus calme possible.
01:46:06 Les événements récents
01:46:08 avec les violences urbaines, les émeutes
01:46:10 ont démontré que c'est totalement incontrôlable.
01:46:12 On peut évidemment prendre
01:46:14 beaucoup de précautions.
01:46:16 Il y aura des précautions.
01:46:18 Jamais un dispositif de sécurité pour un événement sportif
01:46:20 n'aura été comblé,
01:46:22 accompli comme ce sera le cas pour
01:46:24 les JO. Malheureusement,
01:46:26 on n'a aucune garantie.
01:46:28 C'est bien d'essayer de rassurer
01:46:30 tout le monde un an avant.
01:46:32 Le président Macron a annoncé
01:46:34 que le défilé
01:46:36 du 14 juillet également ne se déroulera
01:46:38 pas sur les Champs-Elysées, mais qu'il sera
01:46:40 dans le cadre de la flamme olympique,
01:46:42 notamment avec cette flamme qui va se déplacer
01:46:44 partout en France
01:46:46 et ensuite à Paris.
01:46:48 Donc sur un parcours qui sera totalement différent,
01:46:50 qui sera sans doute moins
01:46:52 plus compliqué en tout cas à sécuriser
01:46:54 que c'est le cas
01:46:56 sur les Champs-Elysées.
01:46:58 Et pour la cérémonie d'ouverture
01:47:00 des JO, ce sera exactement la même chose
01:47:02 parce que les bateaux d'accord
01:47:04 sur la scène, mais tous les gens qui seront
01:47:06 massés sur les quais, il faut que la foule soit là
01:47:08 pour acclamer justement, pour profiter
01:47:10 de cette cérémonie d'ouverture, pour que l'image soit belle
01:47:12 parce que les yeux du monde entier seront rivés
01:47:14 sur Paris. C'est l'événement
01:47:16 le plus suivi à la télévision
01:47:18 les JO
01:47:20 et notamment la cérémonie d'ouverture.
01:47:22 C'est l'entrée en matière.
01:47:24 Donc les regards du monde entier seront braqués
01:47:26 sur la France et sur Paris.
01:47:28 On ne peut pas se louper. Et en l'occurrence
01:47:30 prendre le Paris cette fois-ci,
01:47:32 en tout cas le défi de réaliser
01:47:34 cette cérémonie dans les rues
01:47:36 de Paris, sur la scène,
01:47:38 à côté des monuments les plus symboliques.
01:47:40 C'est en effet quelque chose de très
01:47:42 excitant. Si c'est une réussite,
01:47:44 c'est formidable. Mais malheureusement
01:47:46 le risque zéro ne peut pas exister.
01:47:48 Merci beaucoup Lionel Rousseau d'avoir été
01:47:50 avec nous chacun en un mot, optimiste
01:47:52 ou pas pour les JO. Vraiment très court, 10 secondes chacun.
01:47:54 On va prier pour que ça ne finisse pas comme la finale
01:47:56 de la Ligue des champions. Avec les supporters anglais.
01:47:58 Pierre-Henri Bovis.
01:48:00 Vu que la mairie de Paris et vu que aussi
01:48:02 certaines associations préservent les rats,
01:48:04 est-ce que les rats participeront aussi ?
01:48:06 Les surbulots, il faut les appeler, je vous rappelle.
01:48:08 Les surbulots, est-ce qu'ils participeront également à l'ouverture des JO ?
01:48:10 C'est une question qu'il faut se poser. Mais en tout cas, je pense que
01:48:12 les touristes étrangers seront ravis de voir
01:48:14 à quel point les rats en même temps
01:48:16 cohabitent avec les parisiens.
01:48:18 Ludovito Ro. Maintenant, 400 000 personnes.
01:48:20 Donc 100 000 sur les 6 kilomètres
01:48:22 et 300 000 à côté.
01:48:24 400 000 personnes.
01:48:26 Je ne sais pas si vous vous rendez compte. Je souhaite vraiment que ça marche.
01:48:28 Mais ce qui s'est passé
01:48:30 aujourd'hui, qui m'en rassure complètement.
01:48:32 Michel Chevalet, notre journaliste scientifique
01:48:34 CNews nous a rejoint. Bonsoir Michel.
01:48:36 On va faire un petit point météo
01:48:38 avec vous sur cette canicule
01:48:40 qu'on a dans l'hémisphère nord.
01:48:42 Qu'est-ce qui se passe et combien de temps ça va durer Michel ?
01:48:44 Alors ce qui se passe, c'est la conjonction
01:48:46 de plusieurs phénomènes.
01:48:48 Il y a d'abord des températures
01:48:50 anormalement élevées, mais qui sont dans l'ensemble
01:48:52 du cours échauffement.
01:48:54 Ça c'est une chose. Mais il se produit
01:48:56 un autre phénomène. La conséquence
01:48:58 de ce réchauffement,
01:49:00 on va le regarder en image, c'est
01:49:02 les courants de jet. Les courants de jet
01:49:04 ont un rôle très important. Ce sont des courants
01:49:06 d'air. Il y en a 4, vous les voyez.
01:49:08 Hémisphère nord, hémisphère sud. Ils tournent
01:49:10 dans le sens de rotation de la Terre
01:49:12 et la vitesse, c'est très important,
01:49:14 va de 100 à 360 km/h.
01:49:17 Donc vous voyez, ce sont de très gros transferts
01:49:19 d'énergie. Celui qui nous intéresse
01:49:21 et qui va vous expliquer ce qui se passe, c'est
01:49:23 celui qui est en bleu tout en haut. C'est celui
01:49:25 qui sépare la calotte polaire,
01:49:27 l'air froid polaire, de l'air
01:49:29 plus chaud, plus tempéré, que vous voyez
01:49:31 en vert. Et lorsque
01:49:33 il y a un fort contraste de températures,
01:49:35 ce courant de jet est très
01:49:37 rectiligne. Sauf qu'avec
01:49:39 le réchauffement climatique, l'écart
01:49:41 de température entre
01:49:43 l'Arctique nord et
01:49:45 les zones tempérées est beaucoup plus faible.
01:49:47 Et de fait, le courant de jet tourne
01:49:49 moins vite et il oscille.
01:49:51 Et quand il va
01:49:53 osciller, ça va permettre
01:49:55 à des bouffées d'air chaud,
01:49:57 sec du Sahara,
01:49:59 qui existent toujours, de remonter
01:50:01 beaucoup plus vers le nord.
01:50:03 Et donc de couvrir le bassin métallien,
01:50:05 même d'atteindre l'Europe.
01:50:07 Voilà, c'est la situation. Et là, il se forme
01:50:09 quelque chose. Et la troisième
01:50:11 phase, vous la voyez là, c'est ce qu'on appelle
01:50:13 un dôme de chaleur.
01:50:15 Je m'explique. Il va y avoir
01:50:17 en altitude une zone
01:50:19 de haute pression.
01:50:21 Qui dit haute pression, dit blocage,
01:50:23 c'est-à-dire que l'air chaud,
01:50:25 qui est chaud au niveau du sol, qui monte
01:50:27 comme une montgolfière, est bloqué
01:50:29 en altitude. Et comme il ne peut pas
01:50:31 s'échapper, il va redescendre,
01:50:33 se réchauffer, remonter,
01:50:35 se redescendre. Et la température
01:50:37 sous ce dôme, que vous voyez,
01:50:39 et on va voir la taille, c'est quelque chose d'énorme,
01:50:41 va continuer à monter, à monter,
01:50:43 et on atteint donc couramment
01:50:45 des 40 jusqu'à 50 degrés.
01:50:47 Et le dernier point, c'est qu'il n'y a pas
01:50:49 d'échange entre
01:50:51 la calotte, ce qui est sous le dôme,
01:50:53 et l'extérieur. Donc ça empêche
01:50:55 l'air maritime, plus frais,
01:50:57 de refroidir, je voudrais dire,
01:50:59 la coquille de Pilute. Et là, vous voyez, ça me semble
01:51:01 intéressant ce document. Voilà, vous voyez
01:51:03 en noir, c'est la partie la plus chaude,
01:51:05 et en rouge
01:51:07 et puis en jaune. Et vous voyez donc que
01:51:09 ce dôme est énorme.
01:51:11 Il fait, tout le bassin méditerranéen,
01:51:13 ça fait 3-4 000 kilomètres.
01:51:15 - Pardon, merci beaucoup
01:51:17 Michel Chevalet. Vous allez devoir laisser
01:51:19 votre place à Amaury Bucaud,
01:51:21 qui arrive justement pour
01:51:23 sa nouvelle chronique. On va changer de sujet
01:51:25 tout à l'heure, vous nous parliez du joli geste
01:51:27 des forces de l'ordre à Dijon.
01:51:29 Eh bien, maintenant, on va parler d'un autre sujet,
01:51:31 puisqu'avec la mort de Nahel, le comité
01:51:33 Adama Traoré semble vouloir revenir sur le devant
01:51:35 de la scène, alors même que la justice devrait
01:51:37 très probablement rendre un non-lieu
01:51:39 dans cette affaire, et donc totalement inocilisanter
01:51:41 les gendarmes. Est-ce que vous pouvez nous expliquer
01:51:43 Amaury ? - Oui, alors l'affaire Traoré, c'est
01:51:45 cette interpellation qui a eu lieu le 19 juillet
01:51:47 2016 à Beaumont-sur-Oise. Ce jour-là,
01:51:49 vous avez trois gendarmes qui arrivent
01:51:51 et qui veulent interpeller un certain
01:51:53 Bagui Traoré, qui est
01:51:55 poursuivi pour une affaire de
01:51:57 extorsion de fond avec violence. Sauf que ce jour-là,
01:51:59 surprise, ce n'est pas Bagui Traoré
01:52:01 qui prend la fuite devant les policiers, mais Adama,
01:52:03 Adama Traoré, son frère, qui lui portait
01:52:05 1300 euros en liquide et de la drogue.
01:52:07 Une course-poursuite acharnée
01:52:09 s'en suit avec les gendarmes. Plusieurs témoins
01:52:11 décrivent Adama Traoré comme très
01:52:13 essoufflé, voire souffrant, et finalement,
01:52:15 il est interpellé dans un appartement,
01:52:17 conduit à la gendarmerie en voiture où il perd connaissance,
01:52:19 et il meurt peu de temps
01:52:21 après au milieu de la caserne de gendarmerie, malgré
01:52:23 l'intervention de la police. C'est le début de l'affaire Traoré.
01:52:25 Ça fait donc maintenant 7 ans que
01:52:27 la justice se penche sur cette affaire,
01:52:29 sans trancher pour autant.
01:52:31 Exactement. La justice va bientôt
01:52:33 trancher, et très probablement dans le sens
01:52:35 d'un non-lieu, puisque aucun
01:52:37 des gendarmes n'a été mis en examen
01:52:39 et donc sérieusement mis en cause.
01:52:41 Depuis le début de l'affaire, la
01:52:43 piste des violences policières a été écartée
01:52:45 immédiatement grâce aux autopsies,
01:52:47 mais aussi avec les expertises judiciaires
01:52:49 qui ont été menées. Les gendarmes ont
01:52:51 été seulement placés sous le statut
01:52:53 de témoins assistés pour
01:52:55 non-assistance en personne en danger,
01:52:57 en l'occurrence à Dama Traoré. Or, ce statut
01:52:59 de témoins assistés, juridiquement,
01:53:01 est automatique dès lors qu'il y a une plainte
01:53:03 en civil. En l'occurrence, la soeur
01:53:05 de Dama Traoré, Assata Traoré, a mené une plainte
01:53:07 en civil. Donc, si vous voulez,
01:53:09 ce statut ne montre absolument pas
01:53:11 leur culpabilité, sinon ils auraient été mis en examen.
01:53:13 L'instruction est désormais close
01:53:15 et donc devrait aboutir à une
01:53:17 ordonnance de non-lieu, puisqu'il n'y a donc
01:53:19 ni infraction, ni coupable,
01:53:21 et donc il ne peut pas y avoir de procès. Bref, il n'y a pas
01:53:23 d'affaire et je vous propose d'écouter
01:53:25 les explications
01:53:27 de l'avocat de deux gendarmes, maire de
01:53:29 Maître-Rodolphe, Bosselieu.
01:53:31 Ce dossier a
01:53:33 en fait connu un
01:53:35 traitement médiatique hors normes,
01:53:37 une forme d'opération
01:53:39 d'agite propre
01:53:41 visant à dénoncer
01:53:43 des faits qui n'existaient pas, et notamment
01:53:45 des faits de violence, qui ne sont pas rapportés
01:53:47 au dossier. A telle enseigne d'ailleurs
01:53:49 que mes clients n'ont été ni témoins
01:53:51 assistés, ni mis en examen
01:53:53 du chef des violences. Et pour une
01:53:55 raison très simple de Mance, c'est qu'il n'y a eu
01:53:57 aucune violence constatée
01:53:59 lors de l'autopsie. On fait
01:54:01 de ce dossier
01:54:03 l'illustration prétendue
01:54:05 des violences systémiques ou du
01:54:07 racisme systémique des forces de sécurité,
01:54:09 alors que le dossier
01:54:11 dit radicalement l'inverse.
01:54:13 Et comment on peut expliquer cet emballement médiatique ?
01:54:15 Alors, "emballement médiatique", c'est sûr que c'est le terme.
01:54:17 En fait, il faut revenir à la jeunesse du comité
01:54:19 Traoré, qui a été créé en octobre 2016
01:54:21 et qui s'est rapidement
01:54:23 politisé autour de la question racialiste.
01:54:25 C'est-à-dire que Adama Traoré
01:54:27 n'aurait pas seulement été tué parce que la police est violente,
01:54:29 mais aussi parce qu'elle est raciste.
01:54:31 Or, non seulement, je viens de l'expliquer, mais
01:54:33 les violences policières ne sont pas du tout attestées,
01:54:35 mais en plus, la thèse du
01:54:37 crime raciste est absurde, puisque parmi
01:54:39 les gendarmes qui ont interpellé Adama Traoré ce jour-là,
01:54:41 il y avait deux policiers qui sont
01:54:43 anti-haits et qui sont de couleur noire.
01:54:45 Alors, pour en revenir sur le comité Traoré,
01:54:47 il a surfé sur plusieurs actualités. Il y a eu
01:54:49 la mort de George Floyd, il y a eu toutes les expertises
01:54:51 judiciaires externes demandées
01:54:53 par Assa Traoré, mais qui n'ont pas de valeur juridique.
01:54:55 Et puis, ce comité, surtout, il s'est structuré
01:54:57 peu à peu autour de la figure d'Assa Traoré,
01:54:59 qui a peu à peu même remplacé la figure
01:55:01 de son frère, pour qui le comité avait pourtant été créé.
01:55:03 Comme sur ces sacs, vous le voyez, où ce n'était
01:55:05 plus Adama Traoré, mais sa sœur. Ensuite,
01:55:07 elle a fait aussi, bien sûr, Assa Traoré la une de nombreux
01:55:09 journaux, en France et à l'étranger.
01:55:11 Et puis, elle a même collaboré avec des figures
01:55:13 de marques de luxe, comme Louboutin,
01:55:15 ce qui n'a pourtant aucun rapport
01:55:17 avec l'affaire Traoré. - Et les gendarmes,
01:55:19 pourquoi ils ne sont pas sortis de leur silence ?
01:55:21 - D'abord, parce qu'ils sont tenus au devoir de réserve,
01:55:23 vous le savez, ce sont des fonctionnaires.
01:55:25 Et ils n'ont droit d'en sortir qu'avec
01:55:27 l'accord de leur hiérarchie. Or, la gendarmerie
01:55:29 a gardé le silence depuis le début, c'est leur choix stratégique.
01:55:31 Et en pensant laisser
01:55:33 faire la justice. Ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui,
01:55:35 ces gendarmes, ils ont envie que le non-lieu
01:55:37 arrive, que la justice passe
01:55:39 et qu'il puisse passer à autre chose pour eux, mais aussi
01:55:41 pour leurs proches, puisque c'est très dur
01:55:43 de pouvoir vivre avec ça. Écoutez, par exemple, ce que disait
01:55:45 la mère d'un de ces gendarmes, sur le plateau de Pascal Praud,
01:55:47 c'était en septembre dernier.
01:55:49 - Ça a été très long. C'est très long.
01:55:51 Et ça continue. C'est-à-dire que tant
01:55:53 qu'on n'aura pas une réponse de la justice,
01:55:55 ça continuera à être très long
01:55:57 et très douloureux.
01:55:59 L'espace médiatique qui a été offert
01:56:01 à Sainte-Traoré
01:56:03 et au comité Adama,
01:56:05 c'était pas un espace, c'était un boulevard.
01:56:07 C'était énorme.
01:56:09 Et en face, il y avait le silence.
01:56:11 Il y avait le silence.
01:56:13 Et c'est vrai que toute seule, chez moi,
01:56:15 j'avais l'impression
01:56:17 de prendre des coups à chaque fois.
01:56:19 Lire que mon fils était un assassin
01:56:21 et qu'en plus, il avait prémédité
01:56:23 et que c'était par vengeance,
01:56:25 il avait assouvi une vengeance,
01:56:27 j'avoue que c'était très, très, très dur.
01:56:29 - Merci beaucoup à Maurie Buco.
01:56:31 Tout de suite, on marque une pause
01:56:33 et on se retrouve avec un nouveau journal dans Soir Info.
01:56:35 ♪ ♪ ♪