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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 C'est ce que redoutent les forces de l'ordre.
00:00:02 5000 policiers et gendarmes mobilisés en région parisienne.
00:00:05 40 000 dans tout le pays.
00:00:07 Ce soir, nous avons vu la BRI, Brigade de recherche et d'intervention
00:00:11 mobilisée dans cette commune des Hauts-de-Seine.
00:00:13 Il s'agit d'une unité dédiée aux interventions difficiles.
00:00:16 Pour la 3e soirée consécutive, Nanterre pourrait être
00:00:19 le théâtre de scènes d'affrontement.
00:00:22 De nombreux messages ont encore été relayés sur les réseaux sociaux.
00:00:25 Des appels à prendre en guet-tapant les policiers.
00:00:27 Des groupes de jeunes cherchent notamment à attirer les forces de l'ordre
00:00:30 en mettant le feu à du mobilier urbain, des poubelles ou encore des voitures.
00:00:33 Lors de l'intervention, des policiers et des pompiers,
00:00:36 les émeutiers les prennent pour cibles avec de nombreux projectiles,
00:00:39 des pierres, des bouteilles en verre ou encore des mortiers d'artifice.
00:00:42 Vous avez pu le suivre sur CNews dès cet après-midi.
00:00:45 Pendant plusieurs heures, de nombreux groupes de jeunes
00:00:48 ont sans cesse provoqué les forces de l'ordre.
00:00:50 C'était notamment le cas en marge de la marche organisée en hommage à Nahel.
00:00:54 La police a fait des recherches sur le terrain.
00:00:57 De nombreux groupes de jeunes ont été touchés par la police.
00:01:00 Mille éléments perturbateurs ont constamment cherché
00:01:03 à faire dégénérer le rassemblement.
00:01:05 Certains ont pillé des magasins, brûlé des voitures.
00:01:08 Il s'agit majoritairement d'adolescents et de jeunes adultes.
00:01:10 Certains sont cagoulés.
00:01:12 Et je peux vous dire que ces violences sont d'une intensité extrême
00:01:15 avec un climat quasi insurrectionnel.
00:01:17 Aujourd'hui encore, des cocktails Molotov ont été lancés
00:01:20 à l'encontre des forces de l'ordre.
00:01:22 La question est de savoir si cette nuit sera-t-elle aussi violente
00:01:25 que la précédente alors que 19 personnes ont déjà été interpellées
00:01:28 aujourd'hui à Nanterre.
00:01:30 - Merci beaucoup.
00:01:32 Nous sommes en direct pour un soir info un peu spécial.
00:01:35 Vous l'aurez compris, intégralement consacré à la situation à Nanterre
00:01:38 et un petit peu partout en France.
00:01:40 On est extrêmement vigilants à la situation.
00:01:42 On vous la fait vivre toute la soirée en direct.
00:01:45 C'est news qui prolonge sans antenne jusqu'à 2h du matin aujourd'hui.
00:01:48 L'État qui a mis le paquet pour annoncer
00:01:51 cette flambée de violences qui sévit partout en France
00:01:54 avec la mort de ce jeune de 17 ans lors d'un refus d'optempérer.
00:01:57 40 000 policiers et gendarmes sont déployés ce soir
00:02:00 pour sécuriser l'ensemble du territoire.
00:02:03 Dispositif énorme alors que la droite réclame l'instauration
00:02:06 de l'état d'urgence.
00:02:08 Par ailleurs, le policier qui a ouvert le feu lundi,
00:02:11 vous le savez peut-être, a été placé ce soir en détention provisoire
00:02:14 et mis en examen pour homicide volontaire.
00:02:16 On revient sur cette actualité tout au long de la soirée
00:02:19 en reposant en direct d'abord à Nanterre.
00:02:22 Je vous présente nos invités dans un instant.
00:02:25 D'abord, on fait un point sur ce qu'il faut retenir de cette journée
00:02:28 avec Audrey Bertheau. Bonsoir Audrey.
00:02:31 - Bonsoir Julien, bonsoir à tous.
00:02:34 On est en effet à Nanterre.
00:02:37 Des tensions éclatent toujours depuis la mort de Naël.
00:02:40 Un total de 40 policiers et gendarmes, dont 5000 à Paris
00:02:43 et en proche banlieue, sont mobilisés ce soir.
00:02:46 La BRI, une banque, a déjà été incendiée près de la préfecture
00:02:49 de Nanterre, il y a environ une heure.
00:02:52 Vu des violences qui ont touché de nombreuses villes de France,
00:02:55 aujourd'hui, les dégâts sont très importants.
00:02:58 Des commerces ont été pillés, des banques incendiées,
00:03:01 des distributeurs de billets découpés avec des scies,
00:03:04 des mairies ont également été brûlées.
00:03:07 Le monument au martyr de la déportation et de la résistance
00:03:10 a également été vandalisé à Nanterre.
00:03:13 6200 personnes y ont participé.
00:03:16 La marche était partie de la cité Pablo Picasso à Nanterre
00:03:19 vers 14h. Les manifestants sont arrivés vers 16h
00:03:22 près de la préfecture. La BRI a été envoyée
00:03:25 juste après cette marche.
00:03:28 Le policier mis en cause dans la mort de Naël a été mis en examen
00:03:31 pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.
00:03:34 Le parquet considère que les conditions légales d'usage
00:03:37 de l'arme ne sont pas réunies, a souligné le procureur
00:03:40 de la République de Nanterre.
00:03:43 - On va parler de la situation avec vous.
00:03:46 Avec moi jusqu'à minuit, Amaury Bucaud, du service
00:03:49 Police-Justice, de CNews.
00:03:52 Bonsoir à Amaury, à Benjamin Morel, maître de conférence
00:03:55 en droit public. Merci d'être là.
00:03:58 Yohann Huzay nous a rejoint du service politique de CNews.
00:04:01 Alexandre Devecchio est également présent, réélecteur en chef
00:04:04 au Figaro. Karim Abrik de la rédaction.
00:04:07 Bonsoir à Karim Abrik et à Jean-Christophe Couville,
00:04:10 de la rédaction de la semaine dernière.
00:04:13 Je voudrais d'abord qu'on fasse un point complet sur le niveau
00:04:16 d'alerte ce soir. On parle d'une soirée qui s'annonce
00:04:19 très compliquée. A-t-on de premiers éléments d'information ?
00:04:22 Pour le moment, après cette longue après-midi
00:04:25 de tensions, d'affrontements, de violences autour
00:04:28 de la préfecture de Nanterre, pour l'instant, on voit sur ces images
00:04:31 en direct que le calme relatif règne. Quelle est la situation
00:04:34 et à quoi peut-on s'attendre ?
00:04:37 Si on parle avec des policiers, hier, les policiers,
00:04:40 les forces de l'ordre étaient plutôt sur la défensive.
00:04:43 La mission, c'était plutôt d'aller protéger les pompiers sur les points
00:04:46 d'incendie. Et ce soir, il semble que le ministère de l'Intérieur,
00:04:49 que le gouvernement, veut montrer sa fermeté et donc a mis
00:04:52 des très gros moyens de police. 40 000 policiers et gendarmes
00:04:55 et 5 000 à Paris, avec bien sûr la volonté de montrer
00:04:58 que maintenant, entre guillemets, la récréation est finie.
00:05:01 Et alors, ce qui est intéressant, vous me demandez,
00:05:04 ce à quoi on s'attend ce soir. Finalement, on ne sait pas.
00:05:07 Déjà, on va attendre la tombée de la nuit pour voir un peu
00:05:10 comment ça bouge. Je vous rappelle qu'hier soir, les débordements
00:05:13 ont commencé après minuit, au milieu de la nuit, et qu'au début,
00:05:16 c'était calme. Et ce que me disait... -Il n'y a pas de note de renseignement
00:05:19 qui ne sont pas revenues ? -Ce que me disait, c'était intéressant,
00:05:22 une source préfectorale, c'est que finalement, les émeutiers eux-mêmes
00:05:25 ne savent pas forcément maintenant s'ils vont passer à l'action.
00:05:28 Tout se fait au dernier moment sur les réseaux sociaux et donc
00:05:31 même les services de renseignement n'arrivent pas à prévoir
00:05:34 cette espèce de volatilité propre à ces émeutes, à ces insurrections urbaines.
00:05:37 Et puis, quoi dire d'autre ? Que quand même, je vous disais
00:05:40 des gros moyens, vous avez quand même une mobilisation des forces
00:05:43 d'intervention de niveau 3, c'est-à-dire la BRIPP, le RAID, le GIGN
00:05:46 qui sont prêtes à intervenir et qui d'ailleurs interviennent
00:05:49 déjà en appui comme la BRI. Vous avez même,
00:05:52 c'est ce que me disait une source à la gendarmerie,
00:05:55 une cellule de contre-tireurs qui est mobilisée, c'est-à-dire
00:05:58 que ce sont des gendarmes avec des armes longues et des lunettes.
00:06:01 - Dans plusieurs villes de France ? À Nanterre, par exemple ?
00:06:04 - On ne sait pas précisément où. En tous les cas, ce qu'elle me dit,
00:06:07 cette source qu'elle m'a dit, c'est que ces gendarmes
00:06:10 ne sont pas, ne vont pas probablement jamais tirer, mais leur but,
00:06:13 c'est d'être là au cas où il y aurait des armes en face et surtout,
00:06:16 grâce à leurs lunettes, de pouvoir voir un peu ce qui se passe.
00:06:19 Alors, dernier juge, dernière précision aussi, c'est une question
00:06:22 qu'on peut se poser. J'ai appelé aussi un responsable de la communication
00:06:25 pour savoir si, au moins d'un point de vue logistique,
00:06:28 l'armée n'avait pas l'intention d'intervenir. Ce n'est pas le cas
00:06:31 et il m'a précisé ce communicant. Ce qui est très important
00:06:34 à comprendre, c'est qu'il y a des mouvements de l'armée liés
00:06:37 au 14 juillet, mais qui, a priori, c'est ce qu'on me dit,
00:06:40 ne sont pas du tout liés à ces émeutes et à ces insurrections.
00:06:43 - La question de l'état d'urgence ne se pose pour le moment pas,
00:06:46 bien qu'elle soit soulevée par une partie de la droite,
00:06:49 notamment Éric Ciotti, aujourd'hui. On comprend bien que l'exécutif
00:06:52 a été un volcan depuis 24-48 heures. On en parlera un petit peu plus tard
00:06:55 avec vous, Yoann Uzzah. Je voudrais juste qu'on lise le tweet
00:06:58 du chef de l'État aujourd'hui, ce matin, aux alentours de 10h30.
00:07:01 "Les violences contre les commissariats, des écoles,
00:07:04 des mairies, contre la République sont injustifiables."
00:07:07 Merci aux policiers, aux gendarmes, aux sapeurs-pompiers, aux élus mobilisés.
00:07:10 Le recueillement, la justice et le calme doivent guider
00:07:13 les prochains rappels au calme, effectués également par la Première ministre,
00:07:16 Elisabeth Borne, tout à l'heure.
00:07:19 Les solutions ne viennent jamais de la violence.
00:07:22 C'est la justice, et elle seule, qui peut établir la vérité
00:07:25 et apaiser les colères.
00:07:28 Comme l'a fait le maire de Nanterre, avec qui je me suis entretenu hier,
00:07:31 et comme l'ont fait de nombreux élus locaux,
00:07:34 j'appelle à l'apaisement, au calme.
00:07:37 Détruire son propre quartier sans prendre à des équipements,
00:07:40 mairies, écoles, transports publics, ne résoudra rien.
00:07:43 Jean-Christophe Couville,
00:07:46 Secrétaire national de l'unité SGP Police.
00:07:49 Je le rappelle, le paquet a été mis ce soir, je le disais,
00:07:52 40 000 forces de l'ordre sur le pays.
00:07:55 On ne peut pas se permettre une nouvelle nuit de chaos.
00:07:58 Est-ce que la méthode choisie par l'exécutif aujourd'hui,
00:08:01 c'est-à-dire un dispositif quasi jamais vu dans de pareilles circonstances,
00:08:04 est la bonne méthode ?
00:08:07 - Hier soir, l'exécutif a essayé une méthode, c'est la désescalade,
00:08:10 en disant et en expliquant bien aux collègues,
00:08:13 vous n'entrez pas dans les quartiers,
00:08:16 vous restez à l'écart,
00:08:19 surtout n'allez pas à la provocation,
00:08:22 ne répondez pas aux provocations des uns et des autres,
00:08:25 et pas de surenchère, parce qu'on n'a pas envie
00:08:28 d'une autre personne, entre guillemets,
00:08:31 qui puisse malheureusement avoir un incident.
00:08:34 Sauf que ça ne s'est pas forcément passé comme prévu,
00:08:37 parce que plein de quartiers dans la France entière
00:08:40 ont mis le feu au commissariat,
00:08:43 à des... je ne vais pas refaire tout la logistique,
00:08:46 mais quand même des écoles, ça m'interpelle.
00:08:49 - Là, on a des pompiers qui sont à Nanterre,
00:08:52 qui ont fini d'éteindre un incendie qui a pris dans tout un immeuble.
00:08:55 - Pour moi, ce n'est pas une révolte, parce que quand on se révolte,
00:08:58 on a un message politique à dire, là, il n'y a pas de message,
00:09:01 c'est juste de la casse et c'est juste se taper du flic,
00:09:04 et en fait, ça matche retour en disant...
00:09:07 - C'est un message aussi. On est en guerre civile, Jean-Christophe Couville ?
00:09:10 - On est en guerre civile, pas tout de suite,
00:09:13 mais peut-être qu'un jour, on pourrait l'être,
00:09:16 et c'est des petites traces comme ça qui font que ça peut très vite s'enflammer.
00:09:19 Et il y a aussi... En fait, si vous voulez,
00:09:22 je trouve qu'on est quand même sur un chemin qui est très délicat,
00:09:25 parce que nous, d'un côté, on doit garder la maîtrise,
00:09:28 on doit aussi être professionnels, et ne pas succomber,
00:09:31 ne pas se mettre au niveau, justement, de ces délinquants,
00:09:34 parce que c'est des délinquants, encore une fois,
00:09:37 c'est pas tous les quartiers qui s'embrasent,
00:09:40 c'est une petite partie qui a décidé de faire une guerre.
00:09:43 D'ailleurs, je trouve qu'ils sont très bien pourvus en mortier d'artifice,
00:09:46 parce qu'hier, ils ont arrosé comme jamais, et hier, nos commissariats,
00:09:49 les collègues des commissariats nous disaient qu'on n'avait même plus de munitions,
00:09:52 nous, pour pouvoir défendre les commissariats.
00:09:55 Quand je dis munitions, c'est les munitions non létales,
00:09:58 c'est les grenades de désencerclement, les lacrymogènes, et même des LBD.
00:10:01 Par exemple, il y a deux heures de ça, on nous dit "c'est la guerre",
00:10:04 les collègues sont débordés, on n'a plus de grenades, on ne sait pas comment faire.
00:10:07 Imaginez, c'est l'Anse, ce n'est pas le 9-3, Bobigny, et compagnie,
00:10:10 c'est vraiment l'Anse, donc on sait qu'il y a des endroits en France
00:10:13 qui vont ce soir passer un mauvais quart d'heure,
00:10:16 et j'ai mes collègues qui, sur le terrain, effectivement, vont transpirer
00:10:19 pour faire rétablir l'ordre.
00:10:22 - Qu'est-ce qu'on répond à ceux qui disent, depuis quelques heures,
00:10:25 que ces 40 000 policiers, c'est une façon de mettre le couvercle sur la situation,
00:10:28 la réponse de l'Etat n'est que sécuritaire ?
00:10:31 Voilà ce que l'on répond aux quartiers en colère ?
00:10:34 - Les quartiers en colère, encore une fois,
00:10:37 je dis bien, moi, ce n'est pas tous les gens des quartiers qui sont en colère.
00:10:40 On le voit.
00:10:43 - Il n'y a pas de bus ni de trams dans toute l'île de France depuis 21h,
00:10:46 on handicap des populations entières pour éviter qu'une minorité
00:10:49 ne sème le chaos.
00:10:52 - Exactement, pour éviter déjà que la minorité de délinquants sème le chaos,
00:10:55 puisse prendre des bus pour aller d'un côté à l'autre et les cramer.
00:10:58 Du coup, on préfère retirer tout ce qui pourrait être une cible
00:11:01 à tous les usagers, encore une fois, à la majorité des gens,
00:11:04 pour se préserver d'une minorité de personnes.
00:11:07 Ce soir, c'est musclé, on a monté le niveau.
00:11:10 - Quels sont les ordres précis donnés aux fortes lignes ?
00:11:13 - Interpeller, ne pas se laisser faire, aller au contact,
00:11:16 et interpeller, ne pas laisser ces délinquants prendre le bus.
00:11:19 - Pour autant, vous avez dit que vous n'allez pas
00:11:22 faire de délinquants, mais que vous allez faire de musclés.
00:11:25 - On passe sur une nuit réelle de confrontation.
00:11:28 - Oui, ça va être la confrontation, et un peu plus musclé.
00:11:31 En même temps, il faut montrer que l'Etat est là.
00:11:34 En ce moment, il y a une déviance.
00:11:37 Une partie de la population ne respecte pas les règles de la République,
00:11:40 mais ses propres règles à elle.
00:11:43 C'est là où il faut faire attention, on est sur une corde raide.
00:11:46 On doit montrer l'exemple, et dire que la loi de la République
00:11:49 ne doit pas laisser faire n'importe quoi.
00:11:52 S'il y a une colère, c'est normal, on manifeste sa colère
00:11:55 en faisant une marche blanche, mais dans le respect de la non-violence.
00:11:58 - Amaury, je voudrais qu'on fasse un tour de plateau,
00:12:01 mais vous vouliez apporter une précision.
00:12:04 - C'était intéressant sur le terme de guerre civile,
00:12:07 sinon on peut parler de guérilla civile.
00:12:10 - On a entendu le mot d'insurrection de la part de certaines forces de l'ordre.
00:12:13 - Oui, mais ce qu'on avait utilisé pour des émeutes moins violentes
00:12:16 par le passé, en 2018 aussi.
00:12:19 Ce qui est intéressant, c'est que hier, le pari avait été fait
00:12:22 avec une minute de silence à l'Assemblée nationale,
00:12:25 des mots assez forts du président de la République
00:12:28 pour dire qu'on se désolidarise de l'action de ce policier.
00:12:31 On le reconnaît presque déjà comme coupable,
00:12:34 et malgré cela, la nuit dernière, on espérait une accalmie,
00:12:37 c'est là qu'on a eu un coup de main.
00:12:40 C'est là qu'on a eu un coup de main.
00:12:43 C'est là qu'on a eu un coup de main.
00:12:46 C'est là qu'on a eu un coup de main.
00:12:49 - Alexandre Devey, qui ont fait un tour de table,
00:12:52 une nuit test qui arrive par rapport au discours de fermeté
00:12:55 et au symbole que représentent ces 40 000 forces de l'ordre
00:12:58 déployées sur tout le territoire.
00:13:01 Assez trivialement, ça passe ou ça casse pour le gouvernement ?
00:13:04 - Je ne sais pas si ça passe ou ça casse.
00:13:07 Il y a un changement de pied.
00:13:10 - Est-ce que l'Etat est capable de contenir ces émeutes ?
00:13:13 - Ou s'il est dépassé, c'est un risque.
00:13:16 Je fais confiance aux forces de l'ordre,
00:13:19 mais on sait que ça va être une nuit difficile.
00:13:22 Je crois qu'il y a eu un changement de pied.
00:13:25 C'est heureux parce qu'il y a une erreur d'appréciation psychologique de l'Etat.
00:13:28 Le mot de guerre civile me paraît assez approprié
00:13:31 parce qu'en réalité, on a des individus qui sont en guerre contre l'Etat.
00:13:34 Ils s'en prennent à tous les symboles de l'Etat,
00:13:37 pas seulement la police, les pompiers, les écoles, les mairies.
00:13:40 On voit bien que derrière le prétexte de cette mort tragique de Nahel,
00:13:43 il y a une volonté d'en découdre avec l'Etat français, avec la France.
00:13:46 Je crois que cette volonté d'en découdre
00:13:49 naît aussi de la faiblesse de l'Etat.
00:13:52 La réponse qui consistait à dire finalement
00:13:55 "la colère est légitime, tentons l'apaisement",
00:13:58 je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:01 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:04 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:07 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:10 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:13 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:16 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:19 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:22 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:25 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:28 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:31 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:34 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:37 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:40 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:43 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:46 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:49 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:52 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:55 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:14:58 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:15:01 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:15:04 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
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00:15:28 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
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00:15:55 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:15:58 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:16:01 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:16:04 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
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00:17:37 Je crois que c'est une mauvaise réponse face à la colère.
00:17:40 - Il n'y a pas de question d'accompagnement que de générosité.
00:17:43 - Il y a un problème culturel.
00:17:46 - Il y a des questions sociales et culturelles à se poser.
00:17:49 On est ensemble pendant 2h jusqu'à minuit en attendant
00:17:52 de retrouver Olivier Benkeoun jusqu'à 2h du matin.
00:17:55 On se posera ces questions.
00:17:58 On a vu il y a un instant, vous voyez des pompiers
00:18:01 en train d'éteindre une voiture.
00:18:04 Ils avaient pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:07 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:10 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:13 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:16 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:19 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:22 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:25 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:28 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:31 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:34 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:37 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:40 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:43 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
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00:18:49 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:52 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:55 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:18:58 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:19:01 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:19:04 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:19:07 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:19:10 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:19:13 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
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00:19:25 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:19:28 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:19:31 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:19:34 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
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00:19:40 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
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00:21:19 Ils ont pu voir que nous étions en direct de Lille.
00:21:22 - Il y a un mot qui a été utilisé.
00:21:25 - Il y a un mot qui a été utilisé.
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00:24:22 - Il y a un mot qui a été utilisé.
00:24:25 - Qu'est-ce que vous avez dit,
00:24:28 la réaction première qui a été la vôtre
00:24:31 quand vous avez découvert cette vidéo ?
00:24:34 - Quand on découvre la vidéo,
00:24:37 on pense à la victime.
00:24:40 On se demande comment ça arrive.
00:24:43 On se demande comment on aurait pu faire ça.
00:24:46 On a l'intelligence de dire
00:24:49 ce qui s'est passé avant, comment on en arrive là.
00:24:52 Comment la finalité...
00:24:55 Pourquoi mes collègues ont essayé d'interpeller cette personne-là ?
00:24:58 Qu'est-ce qu'elle a fait ?
00:25:01 On essaie d'avoir des informations.
00:25:04 Quand on est policier,
00:25:07 on fait toujours attention aux images qu'on nous montre.
00:25:10 On sait qu'il y a de la manipulation.
00:25:13 C'est trop facile de tirer des conclusions.
00:25:16 Je ne cherche pas à défausser qui que ce soit.
00:25:19 Il y a une enquête en cours.
00:25:22 Pour l'instant, il y a une qualification
00:25:25 qui a été donnée par le procureur de l'intérêt public.
00:25:28 La qualification peut évoluer.
00:25:31 Jusqu'au procès, tout peut bouger.
00:25:34 Néanmoins, ça interpelle.
00:25:37 J'aime bien avoir les tenants et les aboutissants.
00:25:40 Je reconnais une mort,
00:25:43 c'est une mort de trop.
00:25:46 La finalité, c'est toujours le respect de la vie.
00:25:49 Des fois, ça peut arriver
00:25:52 que quelqu'un perde la vie.
00:25:55 - On disait que l'exécutif était sur tous les fronts
00:25:58 pour tenter d'apaiser la situation.
00:26:01 Le garde des Sceaux a été particulièrement solennel.
00:26:04 - La justice ne se rend pas
00:26:07 en allumant des incendies dans la rue.
00:26:10 Je veux enfin dire
00:26:13 que tous ceux qui, de façon irresponsable,
00:26:16 et ils se reconnaîtront,
00:26:19 crachent sur la police et sur la justice
00:26:22 sont aussi les complices moraux
00:26:25 des exactions qui sont commises.
00:26:28 - Vous avez apporté un commentaire.
00:26:31 - Sur le règle du pomoritis.
00:26:34 - Pas d'amalgame.
00:26:37 - Pas d'amalgame.
00:26:40 - On a parlé de la justice.
00:26:43 La justice républicaine,
00:26:46 c'est la justice républicaine de la France insoumise
00:26:49 qui a refusé d'appeler au calme
00:26:52 et qui a appelé à la justice.
00:26:55 C'était le mot d'ordre de la marche blanche.
00:26:58 C'était le mot d'ordre de ceux qui se livrent
00:27:01 à ces exactions dans les rues depuis deux nuits.
00:27:04 La justice républicaine fonctionne.
00:27:07 Ce mot d'ordre n'est plus valable.
00:27:10 On ne peut plus appeler à la justice.
00:27:13 La justice républicaine a fonctionné.
00:27:16 Ceux qui, ce soir, continuent à appeler à la justice,
00:27:19 y compris les responsables politiques,
00:27:22 qu'est-ce que ça signifie?
00:27:25 Ils appellent à la justice de la rue.
00:27:28 Ils n'appellent pas à la justice,
00:27:31 ils appellent à la vengeance.
00:27:34 C'est encore plus grave quand on est un responsable politique.
00:27:37 Je partage l'avis d'Eric Dupond-Moretti.
00:27:40 On soutient ce qui se passe dans le pays.
00:27:43 On cherche à déstabiliser la République.
00:27:46 - Jean-Christophe, je ferai plus le tour du plateau,
00:27:49 mais il va nous quitter dans 4 ou 5 minutes.
00:27:52 Le placement du policier en détention,
00:27:55 c'est l'une des informations importantes du jour,
00:27:58 il est en prison à la Santé ce soir,
00:28:01 après avoir été mis en examen pour homicide volontaire.
00:28:04 C'est très important, car c'est une qualification rare.
00:28:07 Pourquoi ça n'a pas apaisé les tensions?
00:28:10 On peut imaginer que c'est ce que la famille,
00:28:13 en tout cas dans l'immédiat,
00:28:16 c'est la première exigence de la famille et des personnes en colère.
00:28:19 Voir que cet homme est traité rigoureusement par la justice
00:28:22 et par l'inspection des polices.
00:28:25 Pourquoi ça n'a pas apaisé les tensions?
00:28:28 - C'est eux.
00:28:31 On ne cherche pas la justice, on cherche la vengeance.
00:28:34 On veut un match retour.
00:28:37 On part du principe qu'on a perdu quelqu'un de notre communauté.
00:28:40 Il faut qu'on ait quelqu'un de notre communauté policière
00:28:43 qui tombe aussi.
00:28:46 C'est ce qu'on cherche.
00:28:49 On cherche à avoir un mort chez les policiers.
00:28:52 J'ai une interpellation à faire à une certaine caste politique.
00:28:55 On a été devant la nationale.
00:28:58 On s'est tous bien tenus.
00:29:01 On a été traité de factieux.
00:29:04 Aujourd'hui, quand on attaque des prisons,
00:29:07 quand on brûle des commissariats, des écoles,
00:29:10 dans ces cas-là, c'est quoi?
00:29:13 C'est des factieux ou des gens en colère?
00:29:16 La différence est que nous, quand on est en colère,
00:29:19 on se tient bien parce qu'on croit en la République
00:29:22 qui instrumentalise ces jeunes
00:29:25 pour les amener à faire l'irréparable.
00:29:28 - On est toujours avec ces images en direct.
00:29:31 Vous voyez que les forces de l'ordre tiennent le terrain
00:29:34 autour de la préfecture de Nanterre.
00:29:37 Une prise de parole importante s'est exprimée pour la première fois
00:29:40 depuis le début de cette affaire, tout à l'heure,
00:29:43 chez Pascal Praud.
00:29:46 Je parle de Laurent-Franck Liénard,
00:29:49 qui est en examen ce soir.
00:29:52 C'est très important de l'entendre,
00:29:55 parce qu'il nous livre beaucoup de choses importantes
00:29:58 et à décrypter ensemble.
00:30:01 D'abord, Laurent-Franck Liénard qui parle de la version
00:30:04 que donne son client, mis en examen ce soir
00:30:07 pour homicide volontaire, la version des faits,
00:30:10 selon ce policier.
00:30:13 - Il donne 3 éléments de justification
00:30:16 pour le fait que le policier ne peut pas repartir.
00:30:19 Il va entraîner son collègue qui est dans l'habitacle,
00:30:22 il va l'entraîner lui, puisque lui est sur le capot,
00:30:25 et il risque à tout moment de percuter un piéton ou un cycliste,
00:30:28 puisque dans les secondes précédentes,
00:30:31 il avait manqué de percuter des piétons et des cyclistes
00:30:34 en roulant comme un fou avec cette voiture hyper puissante.
00:30:37 Les deux policiers se sont dit la même chose,
00:30:40 il faut stopper cette personne,
00:30:43 sinon on va avoir un mort.
00:30:46 C'est ce que prévoit la loi,
00:30:49 dans ce cadre-là, on peut faire usage des armes.
00:30:52 Il est désolé pour la mort de ce jeune homme,
00:30:55 d'ailleurs il visait vers le bas,
00:30:58 il voulait appliquer un tir dans les jambes
00:31:01 de manière à stopper ce véhicule,
00:31:04 et c'est le véhicule qui le pousse et qui fait remonter l'arme.
00:31:07 C'est la raison pour laquelle la balle est mortelle,
00:31:10 et l'a désarçonné.
00:31:13 Alors que si le véhicule à ce moment-là ne part pas,
00:31:16 la balle est fichante, et il aurait évidemment évité de le tuer.
00:31:19 Vous savez, les policiers ne veulent pas tuer les gens,
00:31:22 ils connaissent évidemment la valeur de la vie humaine,
00:31:25 ils la préservent toute la journée,
00:31:28 et ils connaissent aussi les risques qu'ils encourt
00:31:31 si au bout de leur arme à feu il y a un décès.
00:31:34 Ils ne se lèvent pas le matin pour tuer les gens, du tout.
00:31:37 Donc le policier a évidemment été dévasté
00:31:40 par les conséquences de son tir,
00:31:43 mais il estime quand même qu'il ne pouvait pas faire autrement.
00:31:46 Sauf que manifestement, Jean-Christophe Kouvis,
00:31:49 ce policier n'a pas convaincu.
00:31:52 Pour les enquêteurs, pour le moment, le cadre légal n'a pas été respecté.
00:31:55 Il n'a pas convaincu le procureur de la République,
00:31:58 encore une fois, je ne suis pas là pour critiquer la justice,
00:32:01 parce que c'est comme ça qu'elle fonctionne.
00:32:04 Il y a des preuves qu'on lui apporte.
00:32:07 Et après il y a une instruction.
00:32:10 Il y a deux juges d'instruction qui vont prendre le temps
00:32:13 d'instruire l'affaire avec des nouvelles vidéos,
00:32:16 des témoignages qui vont fouiller un peu plus l'enquête.
00:32:19 Et après, il va y avoir aussi la défense qui a sa stratégie,
00:32:22 mais comme pour tout le monde, ce n'est pas parce que c'est la police.
00:32:25 Il faut détricoter ce fantasme de dire que la police,
00:32:28 c'est l'impunité, etc.
00:32:31 Il y a un juge qui va s'en occuper, qui a sa stratégie,
00:32:34 qui va expliquer et le jour du procès,
00:32:37 qui tiendra sûrement cette stratégie-là pour expliquer comment ça s'est passé.
00:32:40 Et une fois, c'est l'instruction.
00:32:43 L'an dernier, sur l'année 2022, il y a eu 13 tirs mortels de policiers
00:32:46 dans le cadre d'un refus d'obtempérer,
00:32:49 5 mises en examen, aucune détention provisoire.
00:32:52 C'est une première.
00:32:55 Quelle est la motivation de cette détention ?
00:32:58 - C'est intéressant.
00:33:01 Le procureur n'a pas dit les motivations.
00:33:04 C'est la grande question, pourquoi on mettait ce policier en détention provisoire.
00:33:07 Quoi qu'on en pense, c'est une preuve de désaveu.
00:33:10 Ce qu'a expliqué M. Laurent-Franck Liénard, son avocat,
00:33:13 c'est que si on l'avait mis en détention provisoire,
00:33:16 c'était pour préserver l'ordre public.
00:33:19 C'est une des raisons pour lesquelles on peut mettre quelqu'un en détention provisoire.
00:33:22 Il faut comprendre que c'est pour avoir la paix sociale.
00:33:25 En faisant cela, on n'allait pas attiser les violences urbaines.
00:33:28 - En règle générale, quand on est mis en examen pour homicide volontaire,
00:33:31 on est placé en détention provisoire.
00:33:34 Il est rare qu'un policier soit accusé d'homicide volontaire.
00:33:37 C'est pour cela qu'il est placé en détention.
00:33:40 En France, quand on est accusé et mis en examen pour homicide volontaire,
00:33:43 on est systématiquement placé en détention.
00:33:46 - Oui, probablement.
00:33:49 Mais ce qui est vrai, c'est qu'il n'a pas fait de détention provisoire.
00:33:52 Ce n'est pas un simple homicide volontaire.
00:33:55 C'est dans le cadre de sa profession, avec une arme de service.
00:33:58 Ce n'est pas quelqu'un qui a tiré dans la rue.
00:34:01 - C'est un peu aggravant.
00:34:04 Il représente l'Etat.
00:34:07 - Il ne faut pas confondre deux choses.
00:34:10 D'un côté, on a un policier qui a commis une bavure.
00:34:13 Est-ce que cela doit remettre en cause toute l'institution policière ?
00:34:16 La réponse est non.
00:34:19 On a fait ça pendant des mois.
00:34:22 - Le garde des Sceaux a précisé cela.
00:34:25 - Si ce policier a réellement merdé et qu'il est sanctionné,
00:34:28 cela montre que le cadre légal est bon.
00:34:31 On voit monter la polémique sur la loi de 2017
00:34:34 sur l'usage de l'arme dans le cadre du refus d'interpeller.
00:34:37 Mais si il est mis en examen parce que l'usage de l'arme a été non conforme,
00:34:40 cela montre que cette loi de 2017 n'était pas si mauvaise.
00:34:43 Il faut différencier.
00:34:46 C'est important pour reconquérir le calme et la paix sociale.
00:34:49 - Je vous propose d'entendre un deuxième extrait
00:34:52 de Laurent Franck-Lénard sur la mise en examen
00:34:55 et la détention de son client.
00:34:58 Camille Rémy veut s'exprimer aussi.
00:35:01 Je vous libère.
00:35:04 On écoute ce deuxième extrait de Laurent Franck-Lénard,
00:35:07 avocat du policier mis en cause.
00:35:10 - On a eu une journée extrêmement frustrante
00:35:13 avec le cadre légal.
00:35:16 Le cadre légal n'a pas du tout écouté.
00:35:19 Les jeux étaient faits.
00:35:22 Quand on est arrivé ce matin, les jeux étaient faits.
00:35:25 Les jeux étaient tellement faits que le procureur a fait
00:35:28 une conférence de presse en indiquant que le cadre légal
00:35:31 n'était pas respecté.
00:35:34 Il a pris un peu d'avance parce que la décision sera prise
00:35:37 dans plusieurs années.
00:35:40 Il a émis publiquement le fait qu'il avait sollicité
00:35:43 la détention provisoire, ce qui contraignait les juges
00:35:46 à aller dans ce sens-là, sauf à montrer que la justice
00:35:49 était aux ordres de je ne sais quel groupuscule.
00:35:52 L'idée était vraiment pipée.
00:35:55 Aujourd'hui, on a perdu notre temps.
00:35:58 Je suis arrivé à 8h30 au tribunal.
00:36:01 J'en suis ressorti à 17h.
00:36:04 On a attendu des heures et des heures.
00:36:07 Nous savions que la décision était déjà prise.
00:36:10 C'est extrêmement frustrant.
00:36:13 - Jean-Christophe Couvillé, l'idée était pipée ?
00:36:16 - Le sort a été scellé.
00:36:19 Je reste à ma place.
00:36:22 Je ne suis pas une personne qui est là pour juger
00:36:25 les effets de droit.
00:36:28 Il y a des stratégies d'avocat, de défense, de procureur.
00:36:31 La vérité, on l'aura le jour du procès et à la fin du procès.
00:36:34 J'ai un collègue qui est passé il n'y a pas longtemps aux Assises.
00:36:37 Un collègue CRS.
00:36:40 On l'avait emmené traîner aux Assises.
00:36:43 Il avait lancé une grenade de désencerclement.
00:36:46 Il avait blessé un manifestant.
00:36:49 On lui avait promis de faire de la prison.
00:36:52 Il était relaxé.
00:36:55 Ce n'est pas si simple que ça d'accuser des gens.
00:36:58 Il faut prendre toute l'histoire.
00:37:01 - Il y a un jeune homme qui est décédé.
00:37:04 Il faut le retenir.
00:37:07 Il y a une famille du policier et des policiers qui est détruite.
00:37:10 Ce soir, il y a une femme et un enfant qui n'ont que leurs yeux pour pleurer.
00:37:13 De l'autre côté, il y a une mère et une famille qui pleure son enfant.
00:37:16 A la fin de la fin, c'est comment on en est arrivé là
00:37:19 sur des refus d'obtempérer.
00:37:22 Si les gens étaient punis en temps et en heure,
00:37:25 le message ne passe pas.
00:37:28 - S'il y avait une peur du policier...
00:37:31 - Il ne faut pas faire l'amalgame.
00:37:34 On entend toujours que les policiers tuent, tirent
00:37:37 sur des refus d'obtempérer.
00:37:40 Ce n'est pas vrai.
00:37:43 Ils tirent en cas de légitime défense.
00:37:46 C'est souvent à cause d'un refus d'obtempérer.
00:37:49 - Légitime défense qui n'est pas reconnue pour votre collègue.
00:37:52 - Le procès sera le jour du procès.
00:37:55 - C'est ce que vous disiez sur le système.
00:37:58 Probablement que c'est bien contrôlé.
00:38:01 Ce policier, justice sera rendue.
00:38:04 Tout l'enjeu est là.
00:38:07 Quand on parle de récupération politique,
00:38:10 notamment chez une certaine gauche,
00:38:13 la récupération, c'est aussi de faire le procès d'attente.
00:38:16 C'est ça qui est extrêmement malsain.
00:38:19 C'est d'attendre qu'il y ait un événement extrêmement tragique.
00:38:22 Il y a eu une prise de plus aujourd'hui.
00:38:25 Il y a eu une prise de plus pour faire le procès d'une
00:38:28 institution complète et pour s'arrimer avec ce logiciel
00:38:31 idéologique qu'on voit aux États-Unis.
00:38:34 Il y a une prise de plus aujourd'hui de récupérer
00:38:37 la crise Black Lives Matter pour dire que vous ne voulez pas
00:38:40 le voir, il y a le racisme systémique,
00:38:43 il y a du racisme intrinsèquement chez les policiers
00:38:46 et vous le cachez.
00:38:49 C'est une question de justice pour aller.
00:38:52 Ce n'est même plus une question de justice pour Naël.
00:38:55 Il faut qu'il y ait une justice pour ce qui s'est passé.
00:38:58 On verra dans les prochains mois et les prochaines semaines
00:39:01 ce qui va se passer.
00:39:04 Ce n'est même plus une question de justice pour Naël,
00:39:07 mais c'est vraiment une question de récupération pour faire le
00:39:10 procès d'une institution.
00:39:13 Je trouve ça un peu malsain.
00:39:16 - On peut voir ces images qui nous parviennent de Marseille
00:39:19 un peu plus tôt avec un léger différé où la situation
00:39:22 se tend.
00:39:25 Il y a pas mal d'incendies qui ont été déclarés autour du
00:39:28 Vieux-Port.
00:39:31 On note beaucoup d'agitation, des débuts d'affrontements
00:39:34 avec les forces de l'ordre du nord au sud, de l'est à l'ouest.
00:39:37 La France est menacée ce soir par une forme d'insurrection
00:39:40 et de révolte.
00:39:43 On a aussi le ministre de l'Intérieur qui nous détaille
00:39:46 l'état d'esprit qu'on peut imaginer compliqué pour son client
00:39:49 ce soir.
00:39:52 - Quel est l'état d'esprit que vous êtes quand toute votre vie
00:39:55 vous avez été militaire, vous avez combattu en Afghanistan
00:39:58 pour l'Etat français, ensuite vous êtes devenu policier.
00:40:01 Quand vous êtes devenu policier, vous vous êtes levé tous les
00:40:04 jours pour sauver des vies, aider les autres, assurer la sécurité
00:40:07 et l'application de la loi.
00:40:10 Vous êtes sur une moto toute la journée en exposant votre
00:40:13 intégrité physique, parce que tous les jours vous risquez
00:40:16 d'être shooté par un abruti au volant de sa voiture.
00:40:19 Parce qu'en une seconde, vous prenez une décision qui est
00:40:22 terrible, dramatique, mais vous prenez cette décision,
00:40:25 une seconde, et vous vous retrouvez en prison.
00:40:28 Quel est le message qu'on va donner aux policiers qui vont ce soir
00:40:31 à l'hôtel de la France ?
00:40:34 - Je pense que c'est un message très important.
00:40:37 Quel est le message qu'on va donner aux policiers qui vont ce soir
00:40:40 être engagés sur des émeutes et qui vont encore exposer
00:40:43 leur intégrité ? C'est n'y aller pas ? C'est arrêter tout ?
00:40:46 C'est quoi le message ?
00:40:49 - Je vous remercie Jean-Christophe Couville, je devais vous remercier
00:40:52 un petit peu plus tôt. C'est fait. Très bonne soirée et surtout
00:40:55 à très vite sur nos plateaux. - C'est d'otages.
00:40:58 - Merci Jean-Christophe. On va accueillir d'ailleurs Jean-Michel Fauvergue.
00:41:01 Hop, pas de tension devant la caméra. C'est des choses qui arrivent.
00:41:04 On va rejoindre également sur ce plateau l'ancien patron du RED
00:41:07 qui va venir prendre le relais. Derrière la caméra, Jean-Michel,
00:41:10 si vous le voulez bien. Et en attendant, Alexandre Devecchio,
00:41:13 peut-être un mot ? On va retourner sur ces images en direct à Nanterre.
00:41:16 Pour l'instant, le calme est relatif. Un mot sur ces trois longs extraits
00:41:21 qu'on vient d'entendre de Laurent-Franck Liénard,
00:41:24 l'avocat du policier mis en cause.
00:41:27 - Il est dans son rôle et il a certains arguments qui sont des arguments
00:41:30 qui peuvent être audibles en réalité. Je ne suis pas l'avocat moi,
00:41:35 mais j'ai lu aussi que le policier avait prohibé les premiers soins.
00:41:38 C'est quand même à rappeler parce que c'est intéressant.
00:41:41 Ça veut dire sans doute que ça prouve qu'il n'avait pas l'intention de tuer.
00:41:45 Ensuite, on sait que la situation en banlieue est une poudrière
00:41:48 et que les policiers agissent la peur au ventre.
00:41:52 Donc, il faudra qu'il y ait un jugement et qu'il soit jugé en fonction du contexte.
00:41:57 C'est en fonction du contexte qu'on juge une personne.
00:42:00 Et je pense que le président de la République a commis une erreur, moi,
00:42:03 le soir des faits, en disant que c'était inexcusable
00:42:08 parce qu'il a bafoué la présomption d'innocence.
00:42:11 Il aurait très bien pu dire s'il est avéré qu'il y a eu une bavure policière,
00:42:14 il faut que la justice soit intraitable. Il n'a pas dit ça.
00:42:18 Il a donc donné le signal finalement aux émeutiers en voulant apaiser les choses.
00:42:23 Il a donné le signal à une certaine frange de la population que la vente d'Etat était permise.
00:42:28 Parce qu'à partir du moment où c'est inexcusable, inexplicable,
00:42:33 pour les émeutiers, c'est un signal finalement qu'ils sont dans leur droit.
00:42:38 Donc, je pense que ça a été une erreur d'appréciation qui a un peu corrigé aujourd'hui, heureusement.
00:42:43 Et ensuite, il faudra effectivement que le policier soit jugé.
00:42:46 Mais il ne faudrait pas aller trop loin dans le procès de la police
00:42:50 parce qu'aujourd'hui, on a besoin de la police dans ces quartiers-là.
00:42:54 Et on a besoin de la police, on le voit ce soir.
00:42:56 La police est vraiment républicaine dans ce pays parce qu'elle pourrait être fatiguée d'être insultée
00:43:00 et se dire, après tout, on s'en lave les mains.
00:43:03 Elle aurait pu le faire pendant les gilets jaunes, elle aurait pu le faire pendant les retraites.
00:43:06 Et elle pourrait le faire là. Donc, je crois que l'Etat a bien besoin de sa police aujourd'hui.
00:43:10 Jean-Michel Fauvel, encore merci de nous rejoindre sur le plateau en direct.
00:43:14 Parlons encore quelques instants avant de revenir sur les images qui nous parviennent,
00:43:18 ce qui pourrait se passer ou pas ce soir et en tirer de premières conséquences,
00:43:23 en tout cas en tirer des analyses.
00:43:25 Un mot sur cet agent qui dort à la prison de la santé ce soir,
00:43:28 un brigadier de 38 ans, parcours exemplaire.
00:43:31 Je rappelle ses faits de service, comme on dit, expérimentés,
00:43:34 salué à plusieurs reprises par la direction, 8 lettres de félicitations dans sa carrière,
00:43:38 une médaille de sécurité intérieure, 2 médailles pour des actes de courage.
00:43:42 Ce n'est pas le profil du jeune flic inexpérimenté qui aurait paniqué.
00:43:46 Quelles premières lectures vous faites de cette affaire,
00:43:49 des éléments autour de ce policier et de ces vidéos qui paraissent,
00:43:53 je dis bien, paraissent accablantes au premier regard ?
00:43:58 Merci Julien. Vous savez quoi ?
00:44:00 Ça veut dire une chose très simple, c'est que le job de flic aujourd'hui,
00:44:05 le travail de policier, le travail de gendarme, bien évidemment,
00:44:08 c'est un travail extrêmement dur.
00:44:10 Nous, on le voit, moi je l'ai connu de l'intérieur,
00:44:14 mais maintenant je le vois de là, on le voit tranquillement en se disant
00:44:18 effectivement cette action prête à confusion, etc.
00:44:22 Sauf que derrière, toute la journée, il y a du travail, il y a du stress,
00:44:27 il y a de l'agression, de l'agression de la part des personnes que l'on voit dans la rue,
00:44:33 mais aussi de l'agression de la part d'un personnel politique important
00:44:37 qui dit que la police tue, par exemple.
00:44:40 Il y a ce stress permanent. Le flic, il faut le savoir, c'est l'éboueur de la société.
00:44:46 Il voit des trucs que personne d'autre ne voit durant une carrière.
00:44:50 Donc à un certain moment, oui, effectivement, on peut le juger sur ce geste-là
00:44:55 et la justice va mener l'enquête et elle le mène plutôt pas mal.
00:45:00 Vous êtes l'ancien patron du RET Jean-Michel Fauvergue.
00:45:03 Personne autour de cette table ne connaît mieux les armes à feu et leur maniement que vous.
00:45:08 On parle beaucoup ces dernières heures, ces trois derniers jours,
00:45:11 de la formation au tir des policiers nationaux.
00:45:14 Est-ce qu'on peut imaginer, sans jeter l'opprobre sur ce policier,
00:45:17 qu'il avait une carence de ce côté-là en termes de formation, d'appréhension de son arme,
00:45:22 de positionnement, de réflexe ?
00:45:25 Non, je ne crois pas que dans cette affaire-là, il y ait une carence particulière au niveau du tir.
00:45:30 J'ai entendu l'explication de Maître Liénard.
00:45:34 Je pense que ce sera la ligne de défense qui s'explique.
00:45:38 Qu'il visait la jambe et qu'au moment où il a avancé, le réflexe du tir a remonté l'arme.
00:45:43 D'ailleurs, la balle qui passe par le bras gauche.
00:45:47 Il n'y a pas une idée de le viser pour tuer.
00:45:50 L'arme n'était pas braquée, effectivement, à priori sur des endroits lato comme la tête.
00:45:54 C'est l'enquête qui le dit ou ce sont des déclarations ?
00:45:57 C'est l'enquête.
00:45:59 De toute façon, ça sera démontré par la police technique et scientifique.
00:46:02 Ce que je voudrais dire quand même, c'est que en termes de formation,
00:46:09 je ne pense évidemment pas aux brigades spécialisées, mais aux commissariats,
00:46:16 en termes de formation du tir, aujourd'hui, que ce soit pour la police ou la gendarmerie,
00:46:23 ce n'est pas suffisant.
00:46:25 Il va falloir travailler là-dessus, voir comment on peut faire.
00:46:28 Trois tirs de 30 cartouches par an, ce n'est pas suffisant.
00:46:31 Les polices municipales tirent beaucoup plus, la plupart d'entre elles, en tout cas,
00:46:38 et ont des entraînements plus importants et plus intéressants.
00:46:42 Je ne pense pas que ce soit la problématique de cette affaire-là.
00:46:46 Audrey Albertot, il est 22h45, l'essentiel à retenir de cette journée autour de Nanterre.
00:46:52 40 000 policiers et gendarmes, dont 5 000 à Paris et en proche banlieue,
00:46:56 sont mobilisés ce soir pour faire face aux éventuels émeutes.
00:46:59 C'est le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, depuis le nord de la France,
00:47:03 qui l'a annoncé aujourd'hui.
00:47:05 C'est quatre fois plus que les effectifs déployés dans la nuit dernière,
00:47:08 où 9 000 forces de l'ordre étaient engagées, dont 2 000 en région parisienne.
00:47:12 Elisabeth Borne appelle à l'apaisement et au calme,
00:47:15 et adresse sa confiance aux forces de l'ordre mobilisées pour maintenir l'ordre républicain.
00:47:19 La Première ministre a appelé à éviter toute escalade dans les violences.
00:47:22 Un couvre-feu entre 21h et 6h est mis en place à Clamart,
00:47:26 de ce soir à lundi matin.
00:47:29 Cela fait suite aux violences survenues dans cette ville d'Eau-de-Seine hier.
00:47:32 La mairie de Compiègne, dans l'Oise, a également imposé un couvre-feu
00:47:35 de 22h à 6h jusqu'à lundi matin pour les mineurs de moins de 16 ans.
00:47:39 Beaucoup de réactions du côté des politiques.
00:47:42 Le président des Républicains, Éric Ciotti, a demandé que l'état d'urgence
00:47:46 soit déclenché dans les quartiers théâtres de violences,
00:47:49 une option que le gouvernement dit ne pas envisager aujourd'hui.
00:47:52 - Merci beaucoup, Audrey.
00:47:55 On se retrouve très régulièrement pour un point sur l'actualité.
00:47:59 - Concernant ce que vient de dire Jean-Michel Fauvergne,
00:48:03 vous dites de manière très juste que les policiers voient des choses
00:48:06 qu'on ne peut quasiment pas imaginer.
00:48:09 La violence est de plus en plus grande dans ce pays.
00:48:12 J'ai accompagné le président de la République pendant 3 jours à Marseille.
00:48:15 Il est allé là-bas pour beaucoup parler de sécurité.
00:48:18 Il a annoncé des moyens supplémentaires, des forces de police,
00:48:22 un commissariat qui est en train d'être construit,
00:48:25 700 places de prison qui vont sortir de terre.
00:48:28 Mais à aucun moment, quand on parle de sécurité dans ce pays,
00:48:31 on parle de politique pénale.
00:48:34 Ça ne vous semble pas être un problème que la politique pénale
00:48:37 ne soit pas abordée?
00:48:40 Là, on a affaire à des récidivistes.
00:48:43 Ce serait une bonne chose pour les délinquants eux-mêmes
00:48:46 d'avoir une peine.
00:48:49 Si vous avez la certitude d'avoir une peine
00:48:52 au premier refus d'obtempérer, peut-être que vous ne recommenceriez pas.
00:48:55 Ce jeune Nahel, qui avait un casier judiciaire assez lourd,
00:48:58 peut-être que si la justice avait été plus sévère...
00:49:01 - Si j'entends bien ce que disent ces avocats,
00:49:04 il faut être précautionneux là-dessus.
00:49:07 Je crois qu'il n'a pas de casier judiciaire,
00:49:10 mais des mentions au casier judiciaire.
00:49:13 - Il n'a pas de casier judiciaire,
00:49:16 même à son fichier des antécédents judiciaires.
00:49:19 - Oui, il a des antécédents judiciaires,
00:49:22 mais pas de casier judiciaire, pour être très précis.
00:49:25 - Mais c'est parce qu'il est mineur.
00:49:28 Si la justice avait été plus sévère avec lui,
00:49:31 peut-être la première fois, n'aurait-il pas récidivé?
00:49:34 La sévérité, c'est bon pour la société dans son ensemble,
00:49:37 mais c'est bon aussi pour une partie des délinquants
00:49:40 qui ne deviendraient pas des délinquants professionnels.
00:49:43 Ce qui m'a choqué dans le déplacement du président...
00:49:46 - Le bordel de politique pénale, c'est de la non-assistance à personne.
00:49:49 - Ce qui m'a choqué dans le déplacement du président,
00:49:52 c'est que quand on parle de sécurité,
00:49:55 à aucun moment on ne parle de politique pénale.
00:49:58 On ne s'en sortira pas si on n'aborde pas de fond en comble ce problème.
00:50:01 - Vous savez que la politique pénale nationale, ça n'existe pas.
00:50:04 Vous avez une politique pénale par parquet.
00:50:07 - Je suis d'accord avec vous.
00:50:10 La première des choses à faire, à dire,
00:50:13 c'est d'avoir une politique pénale, d'avoir des sanctions
00:50:16 et d'appliquer les sanctions.
00:50:19 L'application des sanctions dans ce pays pose un problème aussi.
00:50:22 - Je viens vers vous dans un instant,
00:50:25 mais on a un invité en direct à qui je voudrais donner la parole.
00:50:28 Merci d'avoir patienté, d'ailleurs, Michael Pachanovsky,
00:50:31 vice-président du syndicat des pompiers Spas-10.
00:50:34 Vous avez fait très bien ces scènes d'émeute,
00:50:37 parce que c'est quelque chose auquel vous avez été confronté
00:50:40 à de nombreuses reprises.
00:50:43 Vous avez suivi, comme beaucoup d'entre nous,
00:50:46 ces scènes surréalistes dans plusieurs endroits de France,
00:50:49 principalement en Ile-de-France, hier,
00:50:52 avec ce bilan particulièrement triste à la fin de la nuit.
00:50:55 Il y a une grande différence pour les pompiers dans vos interventions
00:50:58 dans ce type d'affrontement.
00:51:01 Comment ça se passe pour les pompiers pour intervenir
00:51:04 dans des émeutes comme celle-là ?
00:51:07 - La grosse problématique, c'est toujours de partir
00:51:10 sur l'intervention et de ne pas savoir sur quoi on va tomber.
00:51:13 C'est-à-dire, à partir du moment où on part sur des violences urbaines,
00:51:18 ce qui peut arriver régulièrement, c'est qu'on peut être confronté
00:51:23 à des mortiers, à des guet-apens.
00:51:26 Et quand on parle de guet-apens, ils organisent les choses,
00:51:30 c'est-à-dire, par exemple, sur une impasse,
00:51:32 un fourgon ne va jamais aller seul, on attendra toujours la police.
00:51:35 Et on voit, sur tous ces types d'interventions,
00:51:38 ça devient de plus en plus violent et de plus en plus dangereux
00:51:41 pour nos services. J'ai fait parvenir à un de vos collègues
00:51:44 une photo d'un fourgon-pompton qui est intervenu cette nuit,
00:51:48 où vous voyez un impact dans le pare-brise,
00:51:51 un impact violent avec un mortier qui est rentré dedans,
00:51:55 le conducteur a eu des bris de vitre sur les mains.
00:51:58 C'est lamentable, on n'est pas là pour ça,
00:52:01 on est là pour secourir les gens. Il faut le comprendre
00:52:04 et il faut arrêter tout ça, il faut être raisonnable.
00:52:07 - Michael Pakalowski, pour certains policiers,
00:52:10 certains acteurs sur le terrain hier soir,
00:52:14 le niveau de violence hier a dépassé le niveau des émeutes de 2005
00:52:18 qui, beaucoup s'en souviennent, avaient duré trois semaines.
00:52:21 Vous avez le sentiment, vous aussi, en tant que pompier,
00:52:23 qu'on a changé de registre, que vos interventions
00:52:25 sont encore plus compliquées que par le passé ?
00:52:29 - Plus ça vient, plus on est confronté à des violences
00:52:33 assez impressionnantes. Quand je vous parle du guet-après-midi hier,
00:52:37 c'était exactement ça. Pourquoi ils se sont pris aux pompiers,
00:52:41 alors qu'on était là pour éteindre un incendie ?
00:52:44 - Et quand vous vous posez la question, pourquoi ils s'en prennent aux pompiers ?
00:52:48 - Malheureusement, pour eux, ils voient un uniforme,
00:52:54 ils s'arrêtent là. Je me rappelle, j'étais pompier sur Strasbourg
00:52:59 pendant de nombreuses années, et sur Strasbourg, on connaissait ça,
00:53:03 on s'est, plusieurs fois, on a eu très peur.
00:53:06 Je me rappelle une anecdote, on est arrivé sur une intervention
00:53:10 sur un feu de voiture, un frigo est tombé du 10e étage.
00:53:16 Ça, c'était déjà en 2003-2004. Et ça continue, et ça augmente
00:53:21 les risques pour les pompiers, pour les forces de l'ordre.
00:53:25 Et nous, on n'intervient plus sans les forces de l'ordre.
00:53:28 On ne peut plus se permettre d'intervenir sans les forces de l'ordre.
00:53:31 - Il y a de quoi être dégoûté du métier ?
00:53:36 Parfois, on se dit, on parle de ces policiers qui sont pris à partie,
00:53:40 et on se demande comment on peut avoir la vocation de devenir policier aujourd'hui.
00:53:44 C'est un peu le même topo que l'on peut faire pour les pompiers, non ?
00:53:48 - Malheureusement, de plus en plus, oui. Il faut savoir que j'ai beaucoup de collègues
00:53:53 qui se posent beaucoup de questions et qui partent en disponibilité
00:53:56 pour faire autre chose. Et c'est triste d'en arriver là.
00:53:59 Parce qu'on est rentré dans le métier, c'est la mission du pompier,
00:54:04 c'est sauver les personnes, et c'est pas se retrouver dans des gâtapans,
00:54:08 se retrouver avec des gens qui nous menacent, se retrouver avec...
00:54:12 J'ai eu quand même un collègue, ça date, mais qui avait pris
00:54:16 un bar de fer sur la tête, etc. C'est plus possible.
00:54:19 Et plus on vient, plus ça augmente. C'est crescendo.
00:54:24 - Un dernier mot, Michael Pachanovsky, avant de vous libérer.
00:54:28 En tant que syndicaliste pompier, j'imagine que vous centralisez
00:54:30 pas mal d'informations et de retours de vos collègues.
00:54:33 Est-ce que vous avez déjà des choses à nous dire autour de la soirée qui se profile ?
00:54:38 Est-ce qu'il y a beaucoup d'interventions de vos collègues,
00:54:40 que ce soit en Ile-de-France ou ailleurs, d'ores et déjà, ce soir ?
00:54:44 - Pour votre information, c'est la première fois qu'il y a des véhicules
00:54:49 qui viennent de la province sur la région parisienne pour renforcer la région parisienne.
00:54:54 Pour des violences urbaines, je m'explique.
00:54:57 Pour des violences urbaines, on fait exactement la même chose que pour les colonnes Feux-de-Forêt.
00:55:01 On envoie des fourgons pour renforcer, pour des nuits comme ça.
00:55:05 Et ça, c'est pas normal. C'est vrai que ça devient crescendo,
00:55:10 et on se rend compte que c'est de plus en plus violent.
00:55:13 Malheureusement, il y a une crise de vocation au niveau des pompiers volontaires,
00:55:18 mais ça vient d'une crise de vocation chez les pompiers professionnels.
00:55:21 Pour recruter, les gens ne restent plus.
00:55:23 - En tout cas, on salue le travail.
00:55:25 On en profite de cet entretien avec vous pour saluer tous les pompiers de France
00:55:29 et remercier pour ce travail exemplaire au quotidien.
00:55:32 Mikhaël Pakanovsky, merci beaucoup à vous aussi d'être intervenu,
00:55:35 vice-président des pompiers Spas-10.
00:55:37 A bientôt, je l'espère, sur CNews.
00:55:40 - Tout le monde se calme et revient.
00:55:42 - Merci beaucoup.
00:55:44 Ça souffle un peu d'entendre le témoignage de ce pompier,
00:55:48 parce qu'il y a une forme de résignation à se dire.
00:55:51 Je ne sais pas qui veut bien...
00:55:53 Vous voyez réagir beaucoup, c'est pour ça que je vous regarde.
00:55:55 C'est déplorable d'entendre les commentaires de ce pompier
00:55:58 et voir la façon dont ils sont traités quand ils interviennent.
00:56:01 - Oui, mais c'est pas comme si on le déplorait.
00:56:03 - Non, c'est vrai. Je ne devrais pas...
00:56:05 - Je ne suis pas étonné. - Je ne suis pas du tout étonné.
00:56:08 Si on prend un exemple, il y a un frigo qui est tombé du 10e étage il y a 20 ans.
00:56:12 Ça ne date pas d'aujourd'hui.
00:56:14 Personne n'est surpris de ce qui se passe en ce moment dans la société.
00:56:17 Ce qui pourrait nous surprendre et ce qui devrait nous indigner,
00:56:20 c'est que rien ne se soit passé depuis 20 ans.
00:56:23 Et que rien ne se soit passé, notamment, depuis les émeutes de 2005.
00:56:26 Qu'est-ce qui a véritablement changé depuis, effectivement ?
00:56:29 Je n'ai pas l'impression que beaucoup de choses aient changé.
00:56:31 Est-ce qu'on s'est posé une véritable question, encore une fois,
00:56:33 sur la politique pénale,
00:56:35 sur la manière dont la société devait gérer ses banlieues ?
00:56:38 La politique qu'on applique dans les banlieues, c'est la même depuis 40 ans.
00:56:41 Est-ce qu'elle a fonctionné ? On a déversé des dizaines et des dizaines de milliards.
00:56:45 Est-ce que ça a fonctionné ? Manifestement pas.
00:56:47 On n'a pas réussi à trouver la solution.
00:56:49 - Il y a beaucoup de gens dans les quartiers qui ne voient pas la couleur des milliards d'euros.
00:56:52 Pardon, mais je ne voudrais pas...
00:56:54 - Et pourtant, ils sont là. Et pourtant, ils sont là.
00:56:56 - Que le débat des vies soit autre chose.
00:56:58 Il y a des conditions de vie dans beaucoup de quartiers de France
00:57:02 qui sont insupportables. Personne autour de cette table
00:57:05 ne supporterait de vivre dans de telles conditions.
00:57:08 - C'est précisément ce que je vous dis. C'est ça qui devrait nous interroger.
00:57:11 - Bien sûr. Bien sûr.
00:57:13 Jean-Michel qui voulait réagir et Benjamin juste ensuite.
00:57:16 Dans un instant, on va entendre la mère de Naël qui a témoigné également cet après-midi.
00:57:20 - Oui, moi je voulais vous dire que oui, ça a évolué.
00:57:23 Moi, je me rappelle, quand j'étais jeune officier,
00:57:27 on s'en prenait déjà à la police.
00:57:29 On travaillait sur la Seine-Saint-Denis la nuit
00:57:32 et on s'en prenait déjà à la police et on se recevait des frigos dessus, etc.
00:57:36 Mais on était les seuls.
00:57:38 Après, il y a eu effectivement les pompiers qui ont commencé à être agressés.
00:57:42 Maintenant, les infirmiers, les gens des hôpitaux...
00:57:46 - Vers quoi on a basculé selon vous, Jean-Michel ?
00:57:48 Pourquoi, justement, aujourd'hui, ce n'est plus seulement la police qui est défiée,
00:57:52 mais ceux qui viennent nous sauver la vie, en fait ?
00:57:54 - Parce que c'est tous les symboles d'autorité de l'État
00:57:57 et tous les gens qui travaillent pour l'État ou pour les collectivités locales
00:58:01 qui sont là-dedans.
00:58:03 Et parce qu'en phase 2, ce sont des gens qui veulent détricoter notre...
00:58:08 Il n'y a pas que des...
00:58:10 Dans ces émeutes-là, vous avez des gens qui viennent faire leurs courses,
00:58:14 qui viennent de banlieues, piller des magasins, faire leurs courses.
00:58:18 Mais vous avez aussi des gens qui sont, en tout cas, orientés par d'autres,
00:58:23 en particulier politiques, et qui profitent des réseaux politiques
00:58:26 de l'extrême-gauche, en particulier, pour s'organiser,
00:58:28 et qui veulent détricoter toute notre structure, la structure de notre société.
00:58:34 Et en premier lieu, pour détricoter ça, il faut s'attaquer à ceux qui représentent l'autorité.
00:58:38 Aujourd'hui, on s'attaque à la police parce que la police est prise dans cette affaire-là,
00:58:42 mais derrière la police, il y a tout l'État qui est visé, bien évidemment.
00:58:46 Il y a le fait de... La révolution se fait par le chaos, pour certains.
00:58:50 - Jean-Mamanouel.
00:58:51 - Je ne suis pas sûr que les réseaux de l'extrême-gauche soient très développés,
00:58:54 mais paradoxalement, dans ces quartiers, ça passe directement le sujet.
00:58:57 Il y a une vraie rupture. Moi, j'ai grandi dans ces quartiers,
00:58:59 dans des quartiers difficiles de province, et en 2005, j'étais ado.
00:59:02 Donc j'ai connu ça un petit peu à ce moment-là.
00:59:04 Rien n'a changé. Les milliards où ils sont passés, on a repeint les immeubles.
00:59:08 Et en effet, ils sont plus jolis.
00:59:10 Mais fondamentalement, qu'est-ce qui a changé ? Rien du tout.
00:59:12 Il y a des éléments, en effet.
00:59:13 Politique pénale, certes, mais il y a également brisé ces ghettos.
00:59:16 Parce qu'il faut le dire, ce sont des ghettos, ce sont des quartiers hub.
00:59:19 Quand vous avez les moyens de vous en sortir, et j'en suis la preuve,
00:59:22 vous vous tirez de ces quartiers, parce que vous savez que vous n'y aurez pas d'avenir.
00:59:25 Donc vous en partez. Et donc ne reste que les gens qui n'y arrivent pas,
00:59:28 et qui ont un sentiment d'échec profond.
00:59:30 Si jamais vous ne rompez pas à ça, à travers une politique du logement social,
00:59:34 à travers une politique qui est une politique de rupture,
00:59:38 de répartition des populations, de mixité sociale et scolaire,
00:59:41 vous n'y arriverez pas.
00:59:42 Et vous aurez toujours une partie de la population qui se dira
00:59:45 « Je suis là, je suis assigné à résidence, jamais je ne m'en sortirai,
00:59:49 et donc je n'ai d'esprit. »
00:59:50 Ce n'est pas la France insoumise, ce n'est pas les imams des quartiers,
00:59:53 c'est un sentiment de relégation qui fait qu'à un moment,
00:59:56 il y a quelque chose qui pourrit à l'intérieur et qui fait que ça pète.
00:59:59 – Moi je ne crois pas, sentiment de relégation c'est…
01:00:01 – Je ne crois pas, je ne crois pas ça, je n'aime pas donner…
01:00:03 – Je pense que ça porte une partie des révoltes et des émeutes
01:00:07 auxquelles on assiste.
01:00:08 – Je n'aime pas me servir de ma propre expérience,
01:00:09 mais il se trouve que pour le coup, j'ai été au collège et au lycée,
01:00:13 enfin au lycée et à l'école, à côté de ces quartiers-là,
01:00:17 et j'ai grandi à Épinay-sur-Seine, fait mes études à Sainte-Denis,
01:00:20 à côté de ces quartiers-là.
01:00:21 Il peut y avoir un sentiment de relégation,
01:00:23 mais je crois que ce n'est pas le cas pour tout le monde,
01:00:27 et je vois aussi un sentiment, moi j'ai vu, un sentiment de haine
01:00:31 grandir pour la France.
01:00:33 Là, ils n'expriment pas des demandes sociales, ils cassent les écoles.
01:00:37 – Et d'où elle vient cette haine pour la France ?
01:00:39 – Les gymnases déplorent tous Alexandre.
01:00:41 – Si vous vous posez la question d'où vient cette haine de la France,
01:00:45 qu'est-ce qu'on a raté ?
01:00:46 – On a raté la transmission de l'amour de la France, je crois.
01:00:49 Dans bien des cas, on l'aura…
01:00:50 – Comment on a raté quelque chose d'aussi essentiel ?
01:00:52 – Que la France était raciste, que la France ne les aimait pas,
01:00:55 que s'ils avaient parfois des difficultés sociales…
01:00:57 – Mais c'est complémentaire Alexandre.
01:00:58 – Comment ?
01:00:59 – C'est complémentaire, c'est-à-dire que d'un côté,
01:01:00 on leur a dit "la France ne vous aime pas, la France est dégueulasse", etc.
01:01:02 Je suis d'accord avec vous, et de l'autre côté, pour ceux qui restaient,
01:01:06 on leur a donné le sentiment qu'il n'y avait pas vraiment d'avenir.
01:01:08 Et donc, non seulement il y a eu une politique qui les a assignés à résidence,
01:01:12 et en plus on leur a fourni des clés d'explication,
01:01:14 et je serai d'accord avec vous, totalement pourris,
01:01:16 qui les ont conduits à la NPD.
01:01:18 Et ça, on est familier, et ça mène à ça.
01:01:20 – Pour l'assignation à résidence, il y a une assignation, moi je crois,
01:01:22 à résidence identitaire, on leur a dit "vous êtes des gens de…".
01:01:25 – C'est question sociale, c'est la question sociale, moi.
01:01:27 – Parce que la question sociale, moi, je vois bien la question sociale,
01:01:30 mais d'une part, il y a beaucoup d'argent dans la politique de la ville,
01:01:33 ce sont des villes où il y a des cinémas, où il y a des théâtres publics,
01:01:36 où il y a des piscines municipales, où il y a le métro…
01:01:39 – Où il y a tout, attendez…
01:01:41 – Où il y a le métro pour aller travailler à Paris.
01:01:43 Dans certaines villes de la ruralité, il n'y a pas tout ça,
01:01:46 et il n'y a pas de voitures qui brûlent, donc il y a des conditions de carte difficile.
01:01:49 – Mais si c'est si agréable, pourquoi personne ne veut y vivre ?
01:01:52 – Mais les gens se barrent, et ils se barrent pourquoi ?
01:01:54 Parce qu'il y a de la délinquance.
01:01:56 – Mais qui ne reste pas parce qu'il y a un cinéma.
01:01:58 – Il y a aussi pas mal de familles qui aimeraient bien bénéficier d'un logement social,
01:02:00 et qui préfèrent ne pas avoir de logement social,
01:02:02 parce qu'elles ne veulent pas être à côté d'abrutis qui dealent,
01:02:05 et qui vont brûler leur voiture.
01:02:07 – Ce volet social, je le répète, il est primordial,
01:02:09 et nous avons prévu d'en parler dans quelques instants.
01:02:11 Je voudrais juste qu'on suive le fil de ce qui est prévu,
01:02:14 tout en s'appuyant bien sûr sur les images en direct,
01:02:16 qui restent la priorité de la soirée.
01:02:18 Je voudrais d'abord qu'on écoute la maman de Naël,
01:02:21 qu'on revienne sur cette marche blanche qui a dégénéré,
01:02:23 et là encore il y a des questions à se poser,
01:02:25 et puis on parlera bien sûr du contexte.
01:02:28 Alors on va peut-être sortir de cette image,
01:02:29 parce qu'on a un jeune qui brandit une boudaille d'alcool.
01:02:31 Voilà, merci beaucoup, et on reviendra tout de suite en direct dans un instant.
01:02:34 Mais la mère de Naël a répondu aujourd'hui longuement
01:02:37 à nos confrères de France 5.
01:02:39 Je voudrais que vous écoutiez ce qu'elle disait,
01:02:41 puis on va revenir sur cette marche blanche qui a donc dégénéré.
01:02:44 – J'en veux pas à la police.
01:02:46 – Vous n'en voulez pas à la police ?
01:02:48 – J'en veux à une personne, celui qui a enlevé la vie de mon fils.
01:02:51 Il n'avait pas à tuer mon fils.
01:02:53 Il y avait d'autres manières de le faire.
01:02:55 Il n'avait pas à tuer mon fils.
01:02:57 Une balle, une balle, si près de son torse.
01:03:02 Non, non, je ne peux pas imaginer ça, je ne peux pas, je ne peux pas.
01:03:07 Non, frapper, le faire sortir, oui, il n'y a pas de problème.
01:03:11 Mais une balle, pour un… Non, non, non.
01:03:14 Il y a d'autres moyens de les faire sortir.
01:03:16 Tuer des petits comme ça, ça va durer combien de temps ?
01:03:21 Encore combien d'enfants vont partir ?
01:03:23 Dites-moi encore combien d'enfants vont partir ?
01:03:27 Combien de mères vont être comme moi ?
01:03:29 Combien de mères ? Ils s'attendent quoi en fait ?
01:03:31 Ils s'attendent quoi ? – En clair.
01:03:33 – Pas d'un système, un homme, un homme.
01:03:37 Il a vu une tête d'un Arabe, d'un petit gamin.
01:03:41 Il a voulu lui ôter sa vie.
01:03:43 J'ai des amis policiers.
01:03:45 Ils sont tous lourds avec moi.
01:03:47 Ils sont de tout cœur.
01:03:49 Il n'y a rien de méchant.
01:03:52 Ils ne sont pas d'accord de ce qu'il a fait.
01:03:56 Ils ne sont pas d'accord. Ils payent la peine de mon fils.
01:04:00 La souffrance que j'ai.
01:04:02 Il a tué mon fils, il m'a tué.
01:04:04 À son tour. Vraiment ferme.
01:04:06 C'est pas après six mois, après il est dehors.
01:04:09 Vraiment ferme.
01:04:11 – La colère, la détermination de cette mère ?
01:04:15 Un ou deux commentaires sur ce que dit cette dame ?
01:04:17 – Non, mais c'est assez paradoxal parce qu'en fait,
01:04:20 là, quand on l'écoute, elle dit qu'elle en veut un homme
01:04:23 en même temps, on l'a vu notamment à la marche blanche d'aujourd'hui,
01:04:26 à côté d'Assa Traoré, on l'avait vu d'ailleurs dans une autre vidéo.
01:04:29 – Elle peut en vouloir un homme et être à côté d'Assa Traoré.
01:04:31 – Oui, bien sûr.
01:04:32 Non, mais ce que je voulais dire, c'est que le discours d'Assa Traoré,
01:04:34 qui est celui des banlieues, c'est de dire que, si vous voulez,
01:04:36 c'est la faute du système, de la police en tant qu'institution
01:04:39 qui serait même raciste globalement.
01:04:41 Et donc ça, c'est assez paradoxal, c'est la première chose.
01:04:44 Et la deuxième chose, écoutez, je crois que j'ai oublié ce que je voulais dire.
01:04:47 – C'est ce qui arrive, il faut faire un tour de plateau,
01:04:49 un commentaire sur cette mère, sur le discours de cette mère plutôt.
01:04:53 – Oui, alors le discours de cette mère, bon d'abord,
01:04:55 quand on a perdu un enfant, on peut lui laisser ses mots,
01:04:59 quand bien même ils sont maladroits.
01:05:02 – Personne ne peut comprendre la peine qu'elle ressent.
01:05:04 – Oui, c'est vrai, mais… et c'est vrai, personne ne peut comprendre la peine.
01:05:08 Et sans doute sa peine a été récupérée cet après-midi,
01:05:11 là je rejoins ce qui a été dit.
01:05:13 Et ensuite, tout à l'heure, on évoquait les causes de tout cela,
01:05:16 une cause sociale peut-être, mais il y a une cause qui n'est jamais donnée,
01:05:20 c'est aussi la cause de l'éducation.
01:05:23 Cette mère de famille, c'est peut-être dur d'ailleurs d'élever un enfant tout seul,
01:05:28 mais elle peut s'interroger aussi sur le fait que son fils…
01:05:31 – Pardon Alexandre, mais franchement, je pense que quand bien même
01:05:34 cette question se poserait, et je le mets au conditionnel,
01:05:36 je ne suis pas sûr que ce soir, on puisse se permettre un tel commentaire.
01:05:41 C'est mon ressenti, mais commencer à se demander
01:05:44 si cette mère a bien éduqué son enfant alors qu'elle le pleure depuis 24 heures,
01:05:48 franchement, je ne suis pas certain que ce soit audible.
01:05:51 – Alors, oublions ce cas particulier, j'ai commencé par dire
01:05:55 que vous comprenez sa peine, ses mots, etc.
01:05:58 Je pense que la question de l'éducation, de ce que font les enfants,
01:06:01 de est-ce qu'ils roulent sans permis ou pas, d'où ils traînent le soir,
01:06:04 de quand ils sont attrapés par la police,
01:06:07 est-ce que la famille a un soutien de l'autorité de l'État ou pas,
01:06:11 ce sont aussi des questions qui se posent et qu'il va falloir poser
01:06:14 pour résoudre le problème à long terme.
01:06:16 – Julien, si je peux me permettre, je rejoins Alexandre sur un point,
01:06:18 c'est que là, quand on a des émeutes urbaines,
01:06:20 c'est beaucoup de jeunes personnes, ces jeunes personnes-là,
01:06:22 elles ont des parents, je ne sais pas, mais moi, quand j'étais…
01:06:25 – Mais là, on arrive à un stade où ce n'est plus que des gamins
01:06:27 et des ados qui jettent des cailloux, là, ça s'est quasiment organisé,
01:06:32 si je puis dire, la nuit dernière.
01:06:34 – Vous avez beaucoup de jeunes personnes, vous avez beaucoup de mineurs,
01:06:35 moi je vois les interpellations et l'âge des personnes interpellées,
01:06:37 notamment ceux qui font des tags la journée, et bien vous avez des mineurs.
01:06:40 Et le soir aussi, non mais je veux dire, dans les émeutes urbaines,
01:06:43 vous avez beaucoup de mineurs et donc évidemment,
01:06:47 là je rejoins Alexandre de Lécu, effectivement, la question de l'éducation se pose
01:06:50 et ce n'est hélas pas la police qui est là pour éduquer les jeunes,
01:06:53 la police, elle est là pour réprimander, pour impiter la loi.
01:06:57 – J'arrive messieurs, je sais que vous voulez prendre la parole,
01:06:59 mais je voudrais qu'on donne la priorité au terrain,
01:07:01 ça fait de longues minutes que nous ne sommes pas allés à Nanterre,
01:07:05 alors qu'en ce moment même, je reçois un message pour me dire
01:07:07 que dans le 20ème arrondissement de Paris, là ça chauffe,
01:07:11 et on entend des tirs de mortiers dans le 20ème à l'est de Paris,
01:07:14 mais là c'est à Nanterre que nous sommes,
01:07:17 Nanterre où l'on retrouve l'un de nos journalistes,
01:07:19 on a cette image des pompiers qui sont toujours sur place
01:07:22 après cet incendie assez impressionnant d'un immeuble.
01:07:26 Pour l'instant, sur les images, nous ne sommes pas dans la confrontation
01:07:30 et il semble que le climat est plus serein qu'il y a quelques heures.
01:07:35 – Exactement Julien, les pompiers interviennent à nouveau ici à Nanterre,
01:07:41 car le feu vient de reprendre dans cette agence du crédit mutuel
01:07:44 située sur l'esplanade Charles de Gaulle,
01:07:46 et pendant des heures, ces pompiers ont cherché à éteindre
01:07:49 les flammes qui s'étaient emparées de l'agence,
01:07:51 puis propagées, regardez, propagées sur la façade des immeubles,
01:07:54 située juste au-dessus, d'ailleurs les riverains ont dû être évacués,
01:07:58 et trois personnes ont été interpellées sous nos yeux,
01:08:00 en lien avec ce départ de feu.
01:08:02 Les policiers, eux, ont quitté la zone il y a environ une demi-heure,
01:08:05 mais ils restent très prudents car le calme est précaire ici à Nanterre,
01:08:09 le calme avant probablement une nouvelle tempête,
01:08:11 c'est en tout cas ce que redoutent les forces de l'ordre,
01:08:13 5 000 policiers et gendarmes mobilisés en région parisienne,
01:08:17 et 40 000 dans tout le pays, et ce soir, nous avons vu
01:08:20 la BRI, Brigade de Recherche et d'Intervention,
01:08:23 mobiliser dans cette commune des Hauts-de-Seine.
01:08:25 Il s'agit d'une unité dédiée aux interventions difficiles,
01:08:27 car pour la troisième soirée consécutive,
01:08:29 Nanterre pourrait bien être le théâtre de scènes d'affrontement.
01:08:32 Il est vrai que pour l'instant, je dis bien pour l'instant,
01:08:35 nous ne voyons aucun affrontement, ni scène de tension,
01:08:38 hormis cet incendie, mais de nombreux messages ont encore été relayés
01:08:41 sur les réseaux sociaux, des appels à prendre en guet-tapant
01:08:44 les policiers, des groupes de jeunes qui cherchent notamment
01:08:47 à attirer les forces de l'ordre en mettant le feu à du mobilier urbain,
01:08:50 des poubelles ou encore des voitures, et lors de l'intervention
01:08:53 des policiers et des pompiers, les émeutiers les prennent pour cibles
01:08:55 avec de nombreux projectiles, des pierres, des bouteilles en verre
01:08:58 ou encore des mortiers d'artifice, comme c'était encore le cas
01:09:01 cet après-midi, et dès cet après-midi et pendant plusieurs heures,
01:09:04 de nombreux groupes de jeunes ont sans cesse provoqué les forces de l'ordre.
01:09:07 C'était notamment le cas, vous avez pu le suivre sur l'antenne,
01:09:10 en marge de la marche organisée en hommage à Nahel,
01:09:13 et selon la police, 1000 éléments perturbateurs ont constamment
01:09:16 cherché à faire dégénérer le rassemblement.
01:09:18 Il s'agit d'adolescents et de jeunes adultes, certains sont cagoulés,
01:09:21 et je peux vous dire que ces violences sont d'une intensité extrême.
01:09:24 Aujourd'hui encore, des cocktails Molotov ont été lancés
01:09:27 à l'encontre des forces de l'ordre, les policiers ont répliqué
01:09:30 à coups de gaz lacrymogènes pour disperser la foule,
01:09:33 et cette question essentielle, ici à Nanterre,
01:09:36 cette nuit sera-t-elle aussi violente que la précédente ?
01:09:39 - C'est une question qu'on se pose légitimement, quand on sait,
01:09:42 merci beaucoup à nos équipes sur place, quand on sait que dans plusieurs
01:09:45 villes de France, déjà entre Lille et Marseille,
01:09:48 des affrontements ont eu lieu, des mobiliers urbains brûlés,
01:09:51 il y a un instant dans l'Est de Paris, dans le 20ème arrondissement,
01:09:54 beaucoup de tirs de mortiers, les policiers qui sont en train
01:09:57 d'arriver sur place, cette soirée qui malheureusement
01:10:00 pourrait ne faire Jean-Michel Fauvert que commencer.
01:10:03 - Oui, on peut craindre effectivement que ça se...
01:10:06 - En fait, il y a deux scénarios face à nous, c'est pas compliqué,
01:10:09 c'est soit ça se calme, soit ça s'aggrave, et quelle sera
01:10:12 la réponse suivante si ça s'aggrave ? C'est vraiment pas compliqué,
01:10:15 on est dans quelque chose d'assez binaire.
01:10:18 - Il y a un troisième scénario, c'est que ça traîne un peu en longueur
01:10:21 et ça s'aggravera en étant à des niveaux assez hauts,
01:10:24 et on va jouer sur la longueur de ce mouvement-là,
01:10:27 et reprendre le terrain petit à petit.
01:10:30 Donc là, personne peut dire la manière dont vont se passer
01:10:33 les choses, mais moi je voulais réagir tout à l'heure,
01:10:36 alors non pas à ce que dit la Momant, parce que c'est trop difficile
01:10:39 de réagir à Choulle là-dessus, et Chabrier,
01:10:42 c'est un des meilleurs joueurs de la Ligue,
01:10:45 c'est trop difficile de réagir à Choulle là-dessus.
01:10:48 Je ne veux pas réagir non plus sur cette affaire-là,
01:10:51 je voudrais réagir sur les refus d'obtempérer
01:10:54 d'une manière générale, et les refus d'obtempérer,
01:10:57 vous savez qu'il y en a plus de 25 000 par an, un peu plus,
01:11:00 que 1% à peine, il y a usage des armes avec les policiers,
01:11:03 et que sur ces 1%, dans la plupart des cas,
01:11:06 les policiers sont en état de légitime défense,
01:11:09 qui a été reconnue par la justice.
01:11:12 - C'est la première mise en examen en homicide volontaire
01:11:15 dans un cas comme celui-là.
01:11:18 - Tout à fait, avec mort d'homme, malheureusement,
01:11:21 de celui qui fond sur les policiers.
01:11:24 Et les policiers, rappelons-le, ouvrent le feu parce qu'ils se sentent
01:11:27 en insécurité, et pour défendre leur intégrité.
01:11:30 Alors quels sont les responsables dans ces cas-là ?
01:11:33 Est-ce qu'on va dire que c'est les policiers ? Non,
01:11:36 le premier responsable c'est celui qui est au volant du véhicule,
01:11:39 et en général, quand on regarde sur ces gens-là,
01:11:42 je ne parle pas, encore une fois, de cette affaire-là,
01:11:45 sur ces gens-là, quand on regarde leurs antécédents judiciaires,
01:11:48 ils sont longs comme le bras, les antécédents judiciaires.
01:11:51 Donc ça, c'est le premier responsable.
01:11:54 Le deuxième responsable, c'est aussi la famille, effectivement,
01:11:57 il y a ce besoin d'éducation, et ça a été bien dit sur ce plateau-là,
01:12:00 c'est le deuxième responsable. Le troisième responsable,
01:12:03 c'est aussi à un certain moment la justice qui,
01:12:06 sur la première affaire pénale, n'a pas réagi.
01:12:09 Dans ce pays, on ne réagit pas sur la première affaire pénale.
01:12:12 On pourrait se poser la question des courtes peines.
01:12:15 La fameuse première sanction qui doit être dissuadive,
01:12:18 que tous les mouvements pédopsychiatres réclament.
01:12:21 J'allais dire même la deuxième, puisqu'il y avait deux refus d'obtempérer
01:12:24 pour lesquels il était connu, et le dernier, l'avant-dernier,
01:12:27 c'était il y a trois jours avant la scène de Mardi matin.
01:12:30 Et après, vous avez encore d'autres responsables,
01:12:33 comme le ministre de l'Intérieur, qui a fait un appel
01:12:36 contre l'autorité de l'État, qui a fait savoir que ce micro-cause
01:12:39 soit politique, soit médiatique, soit du showbiz, etc.
01:12:42 Il y a une espèce de petite musique comme ça,
01:12:45 qui dit que c'est la police qui a toujours tort.
01:12:48 Eh bien non, de cette manière-là, avant de voir la responsabilité
01:12:51 de la police, il y a au moins quatre responsabilités autres à étudier.
01:12:54 - Cet appel à une marche blanche qui avait été fait hier,
01:12:57 cet appel qui était un petit peu ambigu,
01:13:00 on a entendu parler les uns les autres de la vidéo de la mère de Naël hier.
01:13:03 On a entendu une voix qui, lorsqu'elle dit "j'appelle à la marche blanche",
01:13:06 une voix derrière elle qu'on n'a pas identifiée, d'ailleurs,
01:13:09 qui disait "non, non, appel à la révolte", et la mère de Naël
01:13:12 qui a repris ce terme. Comment s'est passé ce qui devait être
01:13:15 une marche blanche aujourd'hui, mais qui a viré à l'affrontement
01:13:18 sur la fin ? On voit ça rapidement avec "Sommeil à la halle".
01:13:21 - Police pour Naël ! Police pour Naël !
01:13:24 - Sur un camion en tête de cortège, la maman de Naël
01:13:27 est acclamée par la foule. En tête de marche, aucun politique,
01:13:30 seulement les proches de Naël qui tiennent une banderole
01:13:33 avec inscrit "Justice pour Naël" et la date de la mort de l'adolescent.
01:13:36 Quelques minutes plus tôt, le cortège s'était lancé
01:13:39 dans le calme depuis le quartier Pablo Picasso à Nanterre,
01:13:42 là où vivait la victime, en direction de la préfecture
01:13:45 d'Eutzen, située à moins de deux kilomètres.
01:13:48 À l'approche du lieu de l'incident, la foule respecte
01:13:51 une minute de silence en arrière-plan.
01:13:54 La foule applaudit en rythme avant de reprendre la marche.
01:13:57 La tension est parfois palpable.
01:14:00 Quelques slogans anti-police sont scandés.
01:14:03 Des journalistes sont insultés et appelés par les organisateurs
01:14:06 à se placer devant le cortège pour leur sécurité.
01:14:09 Pendant la marche, la police se fait discrète.
01:14:12 La circulation autour du cortège est gérée par les agents
01:14:15 de la mairie de Naël.
01:14:18 La police est en train de faire un tour du quartier
01:14:21 pour les protéger.
01:14:24 De nombreux CRS sont présents.
01:14:27 À l'arrivée des manifestants, la tension monte.
01:14:30 Des bénévoles en tee-shirt rouge maintiennent la foule
01:14:33 et répètent des consignes de non-violence.
01:14:36 Mais dès 15h30, les premiers affrontements éclatent.
01:14:39 - Il y a cette image qu'on a montrée avec Audrey Alberto
01:14:42 dans les tits de "Je ne sais pas si le Bnadha a pu la caler"
01:14:45 en régie, ce mémorial de Shoah qui était sur le mur
01:14:48 de la marche blanche qui a été dégradé.
01:14:51 Sur la même image qu'on apercevra dans un instant,
01:14:54 on voit des jeunes qui tentaient de brûler un drapeau français.
01:14:57 C'est parti un peu dans tous les sens,
01:15:00 cette marche blanche aujourd'hui.
01:15:03 C'est assez déplorable.
01:15:06 Voici cette image.
01:15:09 C'est un mémorial de la Shoah qui est tagué.
01:15:12 Vous voyez que le drapeau français est piétiné
01:15:15 et une tentative d'y mettre le feu par certains jeunes.
01:15:18 Ça part dans tous les sens.
01:15:21 - Oui, ça part dans tous les sens.
01:15:24 Il y a eu quand même un contre-récit qui s'est imposé
01:15:27 dans une partie de la population, un contre-récit national,
01:15:30 une façon de condamner à la fois une partie de notre mémoire
01:15:33 mais également la nation, qui fait qu'aujourd'hui,
01:15:36 vous avez une partie de ces jeunesses qui est totalement en rupture.
01:15:39 Comme c'était évoqué tout à l'heure, ce n'est pas si étonnant.
01:15:42 C'est triste, mais est-ce que ça nous étonne?
01:15:45 La réponse est non.
01:15:48 Arriver à recoudre ça va être extrêmement long et compliqué.
01:15:51 - Comment on explique cette violence malgré l'appel de la maire,
01:15:54 malgré cet intitulé, celui d'une marche blanche?
01:15:57 Chacun sait ce que ça veut dire.
01:16:00 - Vous avez des groupes qui sont haineux,
01:16:03 vous avez toute cette somme de colère.
01:16:06 - C'était quand même à la fin de la marche blanche.
01:16:09 - Hier, on entendait le mot de révolte.
01:16:12 - Dans le message, comme je le disais.
01:16:15 - Il y avait la vidéo, je ne l'attribue pas,
01:16:18 mais ça faisait partie de cette atmosphère.
01:16:21 Il y a ces colères accumulées chez certaines personnes,
01:16:24 chez certains groupuscules aussi.
01:16:27 Je pense aussi à cette fameuse vidéo de Mathieu Casseville
01:16:30 qui parle de cette révolte.
01:16:33 Il dit qu'il n'appelle pas la révolution, mais il y a quand même
01:16:36 cette colère. Il y a vraiment ce discours.
01:16:39 - Je ne suis pas sûr que les émeutiers d'Ile-de-France
01:16:42 soient très influencés par les propos de Mathieu Casseville.
01:16:45 Malgré tout le respect que j'ai pour ce très bon réalisateur.
01:16:48 - Il y a un discours de révolte qui est ambiant.
01:16:51 Il y a un discours de colère.
01:16:54 On attend la crise pour pouvoir sortir cette colère-là aussi.
01:16:57 Il faut en tenir compte.
01:17:00 - Johan et Amauri, puis on fait le point avec Audrey.
01:17:03 - Que la marche blanche soit organisée,
01:17:06 tout le monde peut le comprendre.
01:17:09 La douleur de cette mère, personne ne peut la comprendre.
01:17:12 On peut imaginer ce qu'elle ressent.
01:17:15 Qu'elle ait envie de partager cela, de rendre hommage à son fils,
01:17:18 c'est légitime. Personne ne peut lui contester cela.
01:17:21 Il y a quand même beaucoup d'indignité dans ce qui se passe en ce moment.
01:17:24 Quand je parle d'indignité, je parle de récupération.
01:17:27 - Qui accompagne la mère de Naël sur le camion où elle était assise.
01:17:30 - Qui prend l'ensemble des forces de l'ordre pour cible.
01:17:33 C'est une récupération. Ce n'est pas nouvelle.
01:17:36 - Cette pauvre et malheureuse femme qui a perdu son fils,
01:17:39 est en train d'être totalement récupérée politiquement.
01:17:42 - Par rapport à Traoré, je pense qu'elle n'aurait jamais dû accepter
01:17:45 qu'elle soit à ses côtés puisqu'elle prend l'ensemble des forces de l'ordre pour cible.
01:17:48 C'est indigne, mais ce n'est pas nouveau.
01:17:51 Des responsables politiques sont en train d'instrumentaliser ce qui se passe.
01:17:54 Quand vous croyez que Jean-Luc Mélenchon refuse d'appeler au calme,
01:17:57 quand David Guiraud, député de la France Insoumise, nous dit
01:18:00 "je n'appelle pas au calme, j'appelle à la justice",
01:18:03 la justice républicaine est en train de passer.
01:18:06 La justice républicaine fait son travail.
01:18:09 Pour l'instant, elle fonctionne plutôt bien.
01:18:12 Il y a une enquête qui est en cours.
01:18:15 Le policier qui a tué ce jeune homme a été mis en examen pour homicide volontaire.
01:18:18 Il est ce soir incarcéré.
01:18:21 La justice républicaine fonctionne.
01:18:24 La justice de la rue porte un nom,
01:18:27 ça s'appelle la vengeance.
01:18:30 Dans notre pays, la vengeance n'a sa place nulle part.
01:18:33 Je le dis calmement, sereinement,
01:18:36 parce que j'en suis convaincu depuis un certain temps.
01:18:39 Jean-Luc Mélenchon et une partie de la France Insoumise
01:18:42 cherchent depuis trop longtemps à déstabiliser la République.
01:18:45 Ils l'ont, me semble-t-il, une nouvelle fois prouvé aujourd'hui.
01:18:48 - On verra que chez LFI et dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon,
01:18:51 on ne veut pas appeler au calme,
01:18:54 mais seulement à la justice, comme si on ne pouvait pas faire les deux.
01:18:57 On en discutera dans un instant.
01:19:00 Audrey, bonsoir.
01:19:03 Je voudrais un dernier mot à Amaury,
01:19:06 avant de retrouver Audrey, parfait pour le teasing.
01:19:09 - Sur la marche blanche, c'était juste pour dire que la préfecture
01:19:12 avait annoncé à peu près 6200 participants.
01:19:15 Ce qu'on sait aussi, c'est qu'il y avait à peu près 1000 éléments à risque.
01:19:18 On ne sait pas si c'était de l'ultra-gauche
01:19:21 ou des émeutiers comme on a eu la nuit dernière.
01:19:24 Ce qui était intéressant, c'est qu'on a vu sur les images d'affrontements
01:19:27 que les personnes qui affrontaient la police avaient des parapluies
01:19:30 et étaient habillées en noir.
01:19:33 Cela fait plus penser à l'ultra-gauche que à des émeutiers classiques.
01:19:36 - Peut-être qu'ils se sont inspirés aussi.
01:19:39 C'est l'ultra-gauche qui est venu rejoindre...
01:19:42 - Pour cette marche blanche, je pense qu'il y a un rêve
01:19:45 de convergence des luttes qui n'est pas du tout partagé
01:19:48 par la délinquance qui est beaucoup plus capitaliste
01:19:51 et qui a plus envie de s'enrichir.
01:19:54 Mais je crois qu'il y a cet idéal-là dans l'ultra-gauche.
01:19:57 Comme le montraient ces images, l'ultra-gauche était probablement présente.
01:20:00 - Quasiment 23h20. Audrey Bertheau est avec nous
01:20:03 pour l'essentiel de ce qu'il est à retenir de cette journée.
01:20:06 - Une banque a été visée à Nanterre il y a très peu de temps.
01:20:09 Cette banque se trouve tout près de la préfecture de Nanterre.
01:20:12 19 interpellations ont eu lieu suite à cela.
01:20:15 La BRI a interpellé 3 personnes.
01:20:18 Pas de bus ni de tram en Ile-de-France ce soir.
01:20:21 Depuis 21h, les trams et autobus sont à l'arrêt.
01:20:24 Des centaines de milliers d'usagers sont contraints
01:20:27 de prendre leur disposition.
01:20:30 La décision a été prise en lien avec la préfecture de police
01:20:33 et les opérateurs de transports franciliens.
01:20:36 Les réseaux métro et RER devraient circuler normalement.
01:20:39 La marche blanche en hommage à Nahel a dégénéré.
01:20:42 6200 personnes y ont participé.
01:20:45 La marche est partie de la cité Pablo Picasso vers 14h.
01:20:48 Les manifestants sont arrivés vers 16h près de la préfecture de Nanterre.
01:20:52 Le policier mis en cause dans la mort de Nahel
01:20:55 a été mis en examen pour homicide volontaire
01:20:58 et placé en détention provisoire.
01:21:01 Le parquet considère que les conditions légales d'usage de l'arme
01:21:04 ne sont pas réunies, a souligné le procureur de la République de Nanterre,
01:21:07 qui s'est exprimé ce jeudi lors d'une conférence de presse.
01:21:11 - Merci beaucoup Audrey.
01:21:14 On se retrouve dans quelques minutes pour un nouveau point.
01:21:17 Retour sur le terrain, direction Nanterre avec une autre de nos équipes présentes.
01:21:20 Bonsoir, je ne sais pas si c'est l'image de notre équipe qu'on a,
01:21:23 mais on voit l'étendue des dégâts de l'après-midi.
01:21:26 Comment va se passer cette nuit à venir ?
01:21:39 - Exactement, ce sont bien nos images.
01:21:42 De nombreuses dégradations suite aux émeutes à Nanterre.
01:21:45 Dans les rues, ici, parsemées de détritus en tout genre qui fument encore pour certains.
01:21:48 Regardez notamment ces voitures dont il ne reste que la carcasse
01:21:51 grisâtre détruite par les flammes, vitres brisées.
01:21:54 Et surtout ces voitures retournées dans la rue, en plein milieu de la chaussée,
01:21:57 pour circuler sur la voie.
01:22:00 Les automobilistes doivent contourner les voitures, du moins ceux qui en restent.
01:22:03 Des tags sont également visibles sur les côtés des voitures.
01:22:06 "Nahel justice" écrit en rouge vif.
01:22:09 Des abribus détruits, de nombreux débris de verre jonchent le sol dans toute la ville.
01:22:12 Des grilles de travaux sont balancées sur les voies de bus et de voitures.
01:22:15 Beaucoup de briques et pierres entassées sont disposées un peu partout.
01:22:18 Une odeur de brûlée plane au-dessus de Nanterre.
01:22:21 Pour le moment, c'est assez calme ici à Nanterre.
01:22:24 On ne sait pas encore ce qui va se passer plus tard dans la soirée.
01:22:27 Mais on constate bel et bien les débris et le bazar qui a été mis cet après-midi.
01:22:30 - Merci beaucoup.
01:22:33 On se tient informés grâce à vous de l'évolution de la situation minute par minute.
01:22:36 On m'annonce des images qui nous parviennent de Châtillon.
01:22:39 C'est la toute proche banlieue parisienne, la périphérie parisienne au sud de Paris.
01:22:42 Ces images que je découvre avec vous ne sont pas en direct.
01:22:45 Nous sommes d'accord en régie.
01:22:48 Si c'est en direct, alors c'est en direct.
01:22:51 On voit qu'à Châtillon, ça tire au mortier.
01:22:54 Ce sont des images qui ressemblent à ce qui m'a été décrit également de ce qui s'est passé aujourd'hui.
01:22:57 On voit que la situation est très difficile.
01:23:00 On voit que les images qui ressemblent à ce qui m'a été décrit également de ce qui se passe dans l'est parisien.
01:23:03 On est aux alentours de la porte de Bagnolet.
01:23:06 Les mêmes scènes sont actuellement décrites par des gens qui m'écrivent et qui me racontent la situation.
01:23:09 Nous sommes autour de la porte de Châtillon.
01:23:12 J'imagine de Châtillon où il y a des débuts d'incendie au sol.
01:23:15 On voit ces tirs de mortier.
01:23:18 C'est parti pour une nouvelle nuit similaire, voire pire que celle que l'on a vu.
01:23:21 C'est parti pour une nouvelle nuit similaire, voire pire que celle que l'on a vu.
01:23:24 C'est parti pour une nouvelle nuit similaire, voire pire que celle que l'on a vu.
01:23:27 C'est parti pour une nouvelle nuit similaire, voire pire que celle que l'on a vu.
01:23:30 C'est parti pour une nouvelle nuit similaire, voire pire que celle que l'on a vu.
01:23:33 - Je voulais préciser cette information que je viens de recevoir.
01:23:36 Il y a bien eu 19 interpellations en marche de la marche blanche cet après-midi.
01:23:39 Il y a bien eu 19 interpellations en marche de la marche blanche cet après-midi.
01:23:42 Il y a déjà 21 autres interpellations en zone préfecture de police de Paris.
01:23:45 Il y a déjà 21 autres interpellations en zone préfecture de police de Paris.
01:23:48 - Je voudrais qu'on entende quelques jeunes qui ont observé ce matin le résultat de ces émeutes.
01:23:51 - Je voudrais qu'on entend quelques jeunes qui ont observé ce matin le résultat de ces émeutes.
01:23:54 - Je voudrais qu'on entend quelques jeunes qui ont observé ce matin le résultat de ces émeutes.
01:23:57 Qui étaient interrogés par nos équipes du côté de Clamart, pas très loin de Nanterre.
01:24:00 Qui étaient interrogés par nos équipes du côté de Clamart, pas très loin de Nanterre.
01:24:03 C'est dans les Hauts-de-Seine, également proche de Paris.
01:24:06 Ils réagissaient à ces émeutes. Écoutez ce qu'ils en disaient.
01:24:09 Ce serait intéressant peut-être de le décrypter aussi.
01:24:12 - On est venu juste pour régler une injustice qui s'est passée pour Naël à Nanterre il y a quelques jours.
01:24:15 - On est venu juste pour régler une injustice qui s'est passée pour Naël à Nanterre il y a quelques jours.
01:24:18 Un jeune de 17 ans qui se fait abattre comme ça, comme un chien.
01:24:21 Le gars il avait rien demandé.
01:24:24 Certes vous pouvez dire que des fautes de permis, il devait s'arrêter.
01:24:27 C'est vrai, mais toutes les conneries ne méritent pas qu'on se fasse abattre comme ça.
01:24:30 Ce que je sais c'est que si le Président, en tout cas,
01:24:33 tout ce qui concerne ceux qui dictent les lois,
01:24:36 là, ils mettent en place quelque chose,
01:24:39 c'est le meilleur moyen que tous les quartiers se calment.
01:24:42 - Ça a beau commencer à se calmer, de repartir comme en 2005.
01:24:45 - Ce n'est pas ça l'objectif. L'objectif ce ne serait pas de repartir comme en 2005.
01:24:48 - Exactement. - Où il y a des émeux.
01:24:51 - C'est des boudins de basse, ça doit être une notion.
01:24:54 - Ça doit être une notion que ça soit pour tout le monde.
01:24:57 Donc pourquoi ça recommence à 2023 ?
01:25:00 - Commentaire sur ce que l'on vient d'entendre de la part de ces jeunes.
01:25:03 - On voit bien qu'il y a une mythologie en fait de 2005.
01:25:06 - Et on est toujours sur les images de Châtillon, je l'ai déjà noté à la téléspectateur, pardon.
01:25:09 - Au-delà de ce que disent les jeunes, c'est vrai qu'il y a une peur chez les politiques.
01:25:12 - Il y a un secteur de 2005 qui hante les politiques.
01:25:15 - Et je pense que dans les quartiers, il y a une envie de faire, je dirais, comme les aînés,
01:25:19 - Voir de faire mieux que les aînés, brûler plus de voitures, avoir sa propre aventure et ses propres émeuts.
01:25:29 - Donc il y a une forte probabilité pour que ça dure.
01:25:32 - D'autant plus que Yohann Usa a bien dit, il n'y a pas de véritable revendication.
01:25:37 - Si c'est la justice, elle est en train de passer.
01:25:40 - La revendication, c'est la colère après ce qu'ils estiment être une bavure.
01:25:45 - Ça n'est pas une revendication.
01:25:47 - C'est un motif de colère.
01:25:49 - C'est un motif de colère mais ça ne peut pas se régler.
01:25:52 - Ça ne peut pas se régler donc moi je pense que ça va durer longtemps, qu'il va y avoir un effet mimétique,
01:25:58 - L'envie de faire brûler plus de voitures que dans la ville d'à côté.
01:26:01 - Encore une fois, en 2005, il n'y avait pas de réseaux sociaux, on n'était pas en vacances d'été.
01:26:06 - Et il y avait des politiques qui parfois étaient complaisants, parlaient d'excuse sociale,
01:26:14 - Mais ne soufflaient pas sur les braises comme c'est le cas aujourd'hui.
01:26:18 - Où là, on a un parti censé être républicain qui appelle quasiment à la révolte et à la violence.
01:26:26 - Donc c'est extrêmement préoccupant et on se dit qu'en 20 ans, la société est encore plus fracturée.
01:26:33 - Est-ce que c'est parce qu'on n'a pas mis assez d'argent dans les banlieues ?
01:26:37 - Je crois que ce n'est pas le cas. Justement, on a toujours les mêmes solutions.
01:26:42 - Je ne dis pas qu'il ne fallait pas faire de rénovation urbaine.
01:26:44 - Effectivement, quand on vit dans un lieu qui est plus beau, on se sent mieux.
01:26:49 - Mais visiblement, ce n'est pas suffisant.
01:26:52 - Et si c'est ça la seule réponse, d'ailleurs c'était la réponse de Macron à Marseille,
01:26:55 - C'est quand même ironique que les émeutes éclatent à ce moment-là.
01:26:59 - Et si c'est ça la réponse, le cycle de la violence va continuer et on aura d'autres émeutes dans le futur.
01:27:05 - Benjamin, je sais que vous voulez répondre. Je voudrais juste qu'on aille rejoindre notre journaliste à Châtillon.
01:27:10 - Puisque depuis 2-3 minutes, on observe ces images. Donc là, nous sommes dans le sud de Paris.
01:27:15 - Toujours dans le département des Hauts-de-Seine, Châtillon.
01:27:18 - Oui, on est toujours dans le département des Hauts-de-Seine, mais plus au sud de Paris avec notre journaliste.
01:27:24 - Racontez-nous, nous voyons vos images avec des policiers qui sont à plusieurs dizaines de mètres de ce qui semble être des tirs de mortiers.
01:27:32 - Que se passe-t-il ?
01:27:34 - Oui, tout à fait, des feux ont été allumés sur les voies du tramway.
01:27:40 - On est donc à Châtillon, dans le sud de Paris, dans le département des Hauts-de-Seine.
01:27:45 - Les forces de l'ordre qui, pour le moment, se tiennent à bonne distance des personnes qui sont rassemblées.
01:27:50 - Difficile de vous dire combien ils sont précisément, puisque nous aussi, nous sommes tenus à bonne distance,
01:27:55 avec donc des feux qui ont été allumés et puis des mortiers qui ont été tirés de nombreuses reprises depuis maintenant plusieurs minutes.
01:28:01 - Moment d'accalmie au moment où je vous parle. Je peux vous dire que le dispositif de sécurité est très important.
01:28:07 - Les pompiers également sont déployés, ne sont pas intervenus pour le moment.
01:28:11 - Vraisemblablement, il y a une volonté peut-être que les choses se calment avant de pouvoir permettre aux pompiers d'intervenir.
01:28:18 - Voilà, situation confuse, on peut le dire ici, dans les rues de Châtillon.
01:28:22 - On est à proximité de Châtillon-Montrouge, de la station de métro de Châtillon-Montrouge.
01:28:26 - On est donc dans les Hauts-de-Seine, pas loin non plus de la ville de Clamart, où vous le savez peut-être, un tramway a été incendié hier soir.
01:28:34 - Le tramway qui ne circule donc pas. Et c'est sur cette même voie de tramway que des feux ont été allumés il y a maintenant quelques minutes.
01:28:40 - Merci beaucoup. Et voici donc une des illustrations des scènes auxquelles on peut commencer à assister ce soir en Ile-de-France,
01:28:47 - après cet après-midi très compliqué en marge de la Marche Blanche à Nanterre, où beaucoup d'affrontements et d'images extrêmement violentes ont pu être montrées.
01:28:58 - On peut s'inquiéter véritablement sur la nuit qui vient, Bajar Morel, à l'aune de ces premières images.
01:29:03 - Évidemment, à être inquiet. Et pour revenir sur ce qui a été dit tout à l'heure, on ne voit pas trop comment ça finit.
01:29:07 - On a une régine là qui a un petit peu de panique, puisqu'on voit notre caméra en direct avec des mortiers qui sont dirigés...
01:29:11 - Pardon de vous couper, Benjamin, mais on voit le recul de notre caméra. Si notre journaliste nous entend, faites bien attention à vous.
01:29:17 - L'image, c'est une chose, mais votre sécurité, c'en est une autre. Donc on va s'écarter le plus possible, parce qu'on a l'impression que oui, ils sont visés.
01:29:24 - C'est pas loin.
01:29:25 - On fait attention. En régie, on reste sur cette image, mais vraiment que nos journalistes ne filment pas à tout prix. Benjamin, on vous écoute.
01:29:32 - Oui, non, c'était pour réagir sur ce que disait Alexandre sur l'héritage de 2005. Si jamais ils ont un peu de mémoire, l'héritage de 2005 est désastreux.
01:29:38 - Parce que 1) les politiques publiques qui ont été menées l'ont été de manière totalement dysfonctionnelle et ça n'a rien changé, on l'a déjà dit.
01:29:44 - De l'autre côté, ils ont quand même contribué à faire monter Nicolas Sarkozy. Je ne pensais pas que c'était leur premier objectif en 2005.
01:29:50 - Or, justement, politiquement, le revers de la médaille est là. Et là, probablement, aujourd'hui, sont-ils les meilleurs VRP de Marine Le Pen.
01:29:57 - Donc, fondamentalement, ce type d'action n'a pas du tout aidé les banlieues. Bien au contraire. Soit en termes de politique publique ou en termes de visée politique,
01:30:05 - ça a été totalement désastreux. Et ceux qui, aujourd'hui, soufflent sur les braises, à mon avis, soufflent contre leur camp.
01:30:11 - Mais en même temps, on fait tous un peu semblant. Oui, on feinte s'étonner de ce qui se passe, alors que les conditions de ce chaos, elles sont réunies depuis longtemps.
01:30:19 - Et c'est en partie ce que l'on dit depuis 2 heures les uns les autres. Ça fait des années que le terrain n'est pas tenu.
01:30:24 - Ce qui se passe, c'est une étincelle sur des braises qui sont ardentes depuis 40 ans.
01:30:30 - Oui, depuis 40 ans. Et il faut voir. On se demandait quelles étaient leurs revendications et quel était l'héritage de 2005.
01:30:37 - Est-ce que ces gens-là, si vous voulez, sont en colère parce qu'ils voudraient que ça aille mieux en banlieue ? Moi, je n'en suis pas certain.
01:30:44 - Il y a des gens qui sont en colère parce qu'ils n'ont pas assez de police, notamment en banlieue, parce que les commerces se barrent, parce qu'ils sont agressés.
01:30:51 - Mais je pense que ces gens-là qui sont dans la rue manifestent, encore une fois, une haine de la France et une volonté de conquête de leur territoire.
01:31:01 - Ils considèrent que la banlieue leur appartient, que les policiers n'ont rien à y faire, que l'État n'a rien à y faire.
01:31:07 - Moi, c'est comme ça que j'interprète là, que les journalistes n'ont rien à y faire. C'est comme ça que j'interprète leur message.
01:31:13 - Il y a le sentiment que toute une classe de la population se retrouve dans cette affaire. Il y a une catégorie de population dans ce pays qui se retrouve dans cette affaire.
01:31:20 - Peut-être une catégorie de population qui a fait sécession.
01:31:24 - Non, ce sont des gens qui se reconnaissent en Aël.
01:31:27 - Je ne suis pas sûr que la demande soit une demande de plus d'intégration, de plus de justice. Je pense que c'est une demande de sécession. Moi, c'est comme ça que je l'analyse.
01:31:35 - Je suis moins pessimiste qu'Alexandre. Il y a en effet une partie de la population, notamment militante, et celle qui aujourd'hui est en train de lancer des mortiers, qui est en effet sur cette ligne-là.
01:31:45 - Le problème, c'est pas la petite frange délinquante. Celle-là, à la rigueur, on peut la poursuivre. Et à terme, avec une politique pénale qui tient la route, on pourrait la sanctionner.
01:31:53 - Le problème, c'est le soutien relatif d'une partie des quartiers. Et là, c'est aujourd'hui en effet un sentiment qui est un sentiment de relégation, qui fait que malgré tout, cette mafia, parce qu'il faut bien l'appeler une mafia, tient.
01:32:05 - Si jamais vous arrivez à l'isoler de la population, vous pouvez quand même arriver à renverser une partie de la population.
01:32:10 - On est d'accord, mais il faut l'isoler de la population.
01:32:12 - Sur ces images, qu'elles soient à Châtillon, dans le sud de Paris, toujours dans le département des Hauts-de-Seine, ou un petit peu plus à l'ouest de Paris, à Nanterre, où évidemment a débuté ce drame et cette terrible affaire.
01:32:25 Amoury, une séquence que l'on voulait faire avec vous ce soir, parce que vous avez pu interviewer, alors qu'on reste, si on peut, sur un coin de l'image, avec les images en direct, si c'est possible à la réalisation.
01:32:37 Amoury, vous avez pu interviewer aujourd'hui un policier de Nanterre qui, par le passé, à plusieurs reprises, a eu affaire à Nahel et il vous en a parlé aujourd'hui. Qu'en avez-vous retenu ?
01:32:49 - Alors d'abord, pour le présenter rapidement, mais je ne peux pas trop le présenter pour autant.
01:32:53 - C'est quelqu'un qui parle sous couvert d'anonymat, bien sûr.
01:32:55 - Exactement. Ce policier a une trentaine d'années, ça fait dix ans qu'il est dans la prison. Il a été effectivement policier à Nanterre.
01:32:59 Il a eu plusieurs fois affaire à ce jeune homme. En fait, il l'a reconnu en voyant les photos qui étaient diffusées à la télévision ou dans les presses.
01:33:05 Et effectivement, il parle sous l'anonymat. C'est très important parce que dire ce qu'il dit là, en ce moment...
01:33:11 - Déjà, il n'a pas le droit de parler en tant que policier.
01:33:13 - Déjà, il n'a pas le droit. Il pourrait avec l'autorisation, si vous voulez, de la direction de la police.
01:33:17 Mais avec le contexte qu'on sait aujourd'hui, bien sûr, je pense que la police n'accepterait pas.
01:33:22 Et finalement, si lui, il parle, c'est parce qu'il me disait qu'il était très indigné par la réaction du gouvernement sur ce qui s'est passé.
01:33:29 Et pour lui, c'était très important de parler. Alors, ce qu'il dit, ce policier, on va l'écouter.
01:33:34 Il fait un portrait, certains diraient, à charge de ce jeune homme. D'autres diraient réaliste. En tous les cas, c'est son portrait de policier.
01:33:41 Les policiers, en général, quand ils ont affaire à des gens, c'est dans les mauvais cas.
01:33:45 Et donc, je vous propose de l'écouter, justement, sur ce qu'il dit de ce jeune homme.
01:33:53 - Donc, j'ai eu affaire à ce jeune homme à plusieurs reprises. Pour ma part, à deux reprises lors de refus d'autant enterrer.
01:34:02 Ce que je me souviens, c'est son comportement qui était exécrable. Voilà, c'est toujours dans la confrontation.
01:34:10 C'est systématiquement, j'ai même envie de vous dire, systématiquement dans la provocation.
01:34:15 C'était un coup de fumier des délits, si je puis dire. Je ne dis pas que ce qui lui est arrivé, il le méritait, parce qu'encore une fois, c'est un drame.
01:34:23 Mais comment se fait-il que ce jeune de 17 ans, si je me souviens bien, 17 ans, soit connu à un nombre de reprises,
01:34:32 à 15 ou 20 reprises, sans compter les fois où les policiers, où personnellement, je lui ai laissé la chance en ne l'interpellant pas ?
01:34:43 Vous vous rendez compte, à 17 ans, combien de personnes sont connues à 15 ou 20 reprises ?
01:34:49 - Alors, ce qui est intéressant aussi, c'est que forcément, ce policier, il a eu affaire au jeune Naël.
01:34:54 C'est ce qu'il raconte lors de différents refus d'autant enterrer. Lui n'est pas tiré. Ce n'est heureusement pas allé jusque-là.
01:35:01 Mais ce qu'il dit, c'est que forcément, il se met à la place de son collègue et qu'il se dit peut-être que ça aurait pu être moi.
01:35:07 Et il n'arrive pas à le juger, en tous les cas, sur ce qu'il a fait. Je vous propose d'écouter cet autre extrait.
01:35:13 - C'est comme si, comment dire, le temps s'était un petit peu arrêté, parce qu'on se met tous à la place de ce collègue.
01:35:21 Moi, personnellement, je m'y suis mis, d'autant plus que j'ai côtoyé ce jeune Naël.
01:35:30 Et je me suis dit qu'effectivement, ça aurait très bien pu être l'un d'entre nous. Ça aurait très bien pu être n'importe qui.
01:35:37 Et de pouvoir dire « j'aurais fait telle chose ou telle chose à la place du collègue, j'aurais fait comme lui ou j'aurais fait différemment »,
01:35:44 je ne pourrais pas me permettre de le dire. Et je défie n'importe quel collègue de dire qu'il aurait fait autrement.
01:35:51 - Alors, je vous le disais, Julien, ce policier est assez remonté, parce qu'aujourd'hui, finalement, le gouvernement compte sur la police, bien sûr,
01:35:58 pour faire face aux MET. Et en même temps, les policiers ont l'impression d'avoir été lâchés.
01:36:02 Et je voudrais juste vous faire écouter ce dernier extrait de ce policier, qui s'insurge aussi contre un discours victimaire dans les banlieues,
01:36:10 qui viserait à faire croire à ces populations, à ces jeunes, qu'ils sont des victimes et donc qu'ils ont droit d'être en colère et donc de mettre le bazar.
01:36:18 - Nous avons très souvent affaire à des personnes avec un discours relativement victimaire, qui nous disent « oui, mais vous comprenez, nous sommes dans des cités, nous n'avons rien, etc. »
01:36:32 Je suis désolée, je n'ai pas certes grandi dans une cité, mais je n'avais pas le dixième des infrastructures, des possibilités que ces jeunes ont en bas de chez eux.
01:36:46 Aucune excuse sur le comportement qu'ont ces jeunes à l'encontre de leurs collègues. Les violences qu'ils commettent ne sont en aucun cas excusables.
01:36:55 - Merci beaucoup Amaury pour ce témoignage précieux. Jean-Michel Fauvergue, l'ancien flic d'élite que vous êtes, vous comprenez que ce collègue se dise « moi je le connais, Nael, ça aurait pu être moi à sa place ».
01:37:12 - C'est un très bon témoignage.
01:37:14 - C'est délicat de dire ça, parce que l'arrivée, la victime, c'est quand même Nael. C'est Nael qui a été tué lundi, ce n'est pas ce collègue.
01:37:21 - Oui, mais d'abord félicitations pour ce témoignage, c'est un très bon témoignage. L'analyse, la troisième partie, c'est une analyse poussée, c'est ce qui est vécu tous les jours par les policiers.
01:37:34 On voit que ce policier-là est en train d'essayer de savoir ce qui se passe, l'analyse est poussée, cet espèce de sens d'être tout le temps victime des choses, c'est quand même quelque chose d'important.
01:37:51 Maintenant, pour en revenir à ce qu'il dit sur Nael, on a un peu dit tout à l'heure un certain nombre de choses.
01:38:00 Moi, j'ai évité de parler de cette affaire-là, mais tout ce que j'ai dit, on peut aussi le coller là-dessus.
01:38:09 À un certain moment, de toute façon, se posera la question, ne serait-ce qu'au niveau judiciaire, des responsabilités des uns et des autres, des responsabilités de la victime,
01:38:21 des responsabilités de l'auteur, des responsabilités de la famille aussi, parce que là, on a entendu le témoignage émouvant de la maman.
01:38:33 Mais certes, on arrive à comprendre qu'elle soit dans cet état et tout le monde le serait dans cet état et ça se respecte.
01:38:42 Mais à un certain moment, il faut se poser la question de savoir pourquoi on en est arrivé là, pourquoi on en est arrivé là.
01:38:49 Qu'est-ce qu'on fait, Benjamin Morel et Johan, ensuite, de cette génération qui semble perdue ?
01:38:56 On fait quoi ? On la laisse au bord de la route ? On peut la récupérer ?
01:39:00 Je n'ai pas envie de penser qu'il y a une génération qui puisse être perdue, mais aujourd'hui, c'est en effet extrêmement compliqué.
01:39:05 Il faut revenir sur tout un dossier d'idéologie qui a été inculqué depuis le début des années 2000, voire depuis les années 90,
01:39:10 qui vise à faire de la France et de la République le principal problème, en considérant que la France vous doit tout parce qu'en réalité, elle vous a tout pris.
01:39:20 Si jamais vous ne reconstruisez pas une forme de cohésion nationale, une nation républicaine, un sentiment d'appartenance à un projet commun, vous ne gagnerez rien.
01:39:27 Ensuite, il faut faire ce qu'ont fait les Danois, c'est-à-dire qu'il faut faire exploser le tissu urbain de ces banlieues qui, aujourd'hui, sont, comme j'ai expliqué, des hubs, où les gens stagnent.
01:39:38 Si jamais vous continuez à avoir ce type de structure urbaine, ça ne peut pas marcher.
01:39:42 C'est-à-dire que vous créez d'un côté des zones où ceux qui réussissent veulent partir, et où ceux qui stagnent…
01:39:48 C'est ça l'éventuelle revendication qu'on peut tirer de ces nuits d'émeute qui démarrent ?
01:39:51 Ce n'est pas une revendication, ce n'est pas quelque chose de formulé, ce n'est pas quelque chose de structuré politiquement.
01:39:54 Mais quand on regarde un peu les exemples voisins, si on veut s'en sortir, c'est probablement à terme ce qu'il faut faire.
01:39:59 Ensuite, il y a évidemment la question de trafic de drogue, c'est un continent en soi.
01:40:02 Là, vous avez une économie parallèle qui s'enquiste.
01:40:05 Si jamais vous ne réglez pas le souci, et ça ne concerne aujourd'hui malheureusement pas que les banlieues, vous aurez de la délinquance endémique.
01:40:10 Johan qui voulait régler ce qu'on peut pousser l'analyse jusqu'à se dire qu'il y a quelque chose d'une colère populaire,
01:40:15 quand on voit ceux à qui on assiste depuis 24-48 heures, avec un moteur différent, bien sûr, mais similaire au gilet jaune.
01:40:22 Une colère populaire similaire au gilet jaune ?
01:40:25 Avec un moteur différent, mais similaire, avec cette contagion qui ne se fait pas vraiment de leader, pas d'interlocuteur pour le pouvoir,
01:40:34 et en même temps quelque chose qui s'organise de façon nébuleuse et qui touche des villes plus ou moins importantes de France,
01:40:42 des quartiers différents au nord, au sud, à l'est, à l'ouest. C'est en cela que je tente cette comparaison.
01:40:48 C'est une comparaison que je ne ferai pas. Je crois qu'il n'y a pas de point commun entre ceux qui, ce soir, sont en train d'essayer de tuer des flics,
01:40:57 de dégrader tout ce qu'ils peuvent dégrader, et des gilets jaunes qui avaient des revendications qui étaient claires,
01:41:03 qui étaient quand même établies, en tout cas au début du mouvement. Là, les revendications, j'ai du mal à les voir, sincèrement.
01:41:09 Si ce n'est, encore une fois, justice pour Nahel, mais la justice de la rue, la vengeance.
01:41:14 Et une fois que l'ordre sera rétabli, qu'est-ce qu'il y a à ces populations ?
01:41:16 Mais une fois que l'ordre aura été rétabli, écoutez, encore une fois, je reviens là-dessus, j'en parle au début de l'émission,
01:41:22 mais on a fait un tour de table, personne n'a parlé de la justice. Moi, c'est quelque chose qui me semble indispensable.
01:41:27 Encore une fois, ce jeune garçon, ce malheureux jeune Nahel, rien ne justifie sa mort, absolument rien.
01:41:34 Mais encore une fois, s'il avait été sanctionné peut-être dès sa première infraction, et on a entendu le témoignage de ce policier nous dire
01:41:40 « mais je l'ai arrêté à maintes reprises ».
01:41:42 Il l'a laissé parfois partir sans l'interpeller.
01:41:44 Il avait fait des refus d'obtempérer quelques jours seulement avant son décès.
01:41:48 S'il avait été sanctionné jeune, peut-être n'aurait-il pas recommencé.
01:41:53 Si vous sanctionnez des délinquants dès leur premier acte de délinquance, peut-être ne deviendront pas des délinquants professionnels.
01:42:02 Vous comprenez ce que je veux dire. La justice...
01:42:04 C'est le discours de quelqu'un comme Maurice Berger, qui est peut-être le plus grand pédopsychiatre de France.
01:42:08 La justice est au centre de tout, et quand on parle de sécurité, personne n'en parle, y compris le président de la République.
01:42:15 Donc ça me semble être un problème majeur quand même.
01:42:17 Non mais rapidement, la justice certes, mais l'école également.
01:42:20 Parce qu'en réalité, quand vous avez des consignes aux professeurs, pas de vagues, etc., et que vous n'avez pas de sanctions en primaire et au collège,
01:42:26 ensuite il ne faut pas s'étonner que l'intériorisation de la sanction ne se fasse pas.
01:42:32 Ce n'est pas facile à dire, mais...
01:42:33 Ce n'est pas facile à dire, merci.
01:42:34 Audrey Berthot, un tout petit peu plus de 23h40, là encore on vous retrouve comme régulièrement depuis le début de la soirée,
01:42:39 pour évoquer l'essentiel à retenir de cette journée autour de l'affaire de Nanterre.
01:42:43 Le policier auteur du coup de feu a demandé pardon à la famille de Naël.
01:42:47 C'est ce qu'a annoncé son avocat, maître Laurent-Franck Liénard.
01:42:51 Les premiers mots qu'il a prononcés étaient pour dire pardon, et les derniers mots qu'il a prononcés étaient également pour dire pardon à la famille.
01:42:58 A donc déclaré son avocat.
01:42:59 Un couvre-feu entre 21h et 6h est mis en place à Clamardé ce soir et jusqu'à lundi matin.
01:43:05 Cela fait suite aux violences survenues dans cette ville des Hauts-de-Seine.
01:43:08 La mairie de Compiègne-en-Loise a également imposé un couvre-feu de 22h à 6h jusqu'à lundi matin pour les mineurs de moins de 16 ans.
01:43:14 Des violences en région parisienne, vous en avez parlé Julien, mais aussi partout en France.
01:43:19 Le RAID, l'unité d'élite de la police nationale, est déployé à Lille ce soir, au total vers 22h.
01:43:24 La police avait procédé à 24 interpellations sur la métropole lilloise.
01:43:29 Dans le sud aussi, des tensions sont en cours.
01:43:31 Le vieux port de Marseille a été évacué.
01:43:34 Et puis 40.000 policiers et gendarmes, dont 5.000 à Paris, sont mobilisés ce soir.
01:43:39 C'est quatre fois plus que les effectifs déployés la nuit dernière.
01:43:43 Merci beaucoup Audrey.
01:43:47 C'est News, donc au plus près de ce qui se passe ce soir un peu partout en France pour vous informer le mieux possible.
01:43:53 Dans un instant on ira à Châtillon, dans le sud de Paris, où ça chauffe déjà ce soir.
01:43:59 Alors que pour l'instant à Nanterre, le calme règne toujours.
01:44:03 Calme relatif bien sûr, avec des voitures qui ont été incendiées tout l'après-midi.
01:44:06 Et je ne parle que des voitures.
01:44:08 Jean-Michel Fauverg, vous vouliez intervenir avant le journal.
01:44:10 Oui, on parlait tout à l'heure de convergence des luttes.
01:44:13 Et effectivement, il y a un certain nombre de populations qui se mélangent dans ces émeutiers.
01:44:19 La population des quartiers, des banlieues.
01:44:23 Je pense aussi qu'il y a un certain nombre de populations qui sont manipulées,
01:44:27 et en particulier par les réseaux d'extrême-gauche.
01:44:29 Il ne faut pas oublier une population qui me semble être importante.
01:44:32 Ce sont ceux qui viennent mettre un peu le bordel, parce que c'est ludique.
01:44:40 Et parce qu'ils passent leur journée à faire ça.
01:44:43 Et parce qu'ils ne sont pas occupés à autre chose.
01:44:46 Et quand ils sont attrapés sur du flic, ça leur plaît beaucoup.
01:44:49 Donc il ne faut pas oublier ces gens-là.
01:44:53 Et puis la dernière chose que je voudrais dire,
01:44:56 je voudrais féliciter aussi vos reporters qui sont sur la droite publique,
01:45:02 parce que visiblement les choses se tendent et c'est dangereux.
01:45:06 Là, c'est une image en direct, alors qu'il n'est pas toujours très fluide techniquement.
01:45:13 Mais nous sommes en direct de Nanterre, où comme on l'a vu à Chatillon,
01:45:16 comme je le signalais à Paris dans le 20e arrondissement,
01:45:20 comme c'est le cas à Nantes où c'est très compliqué ce soir,
01:45:23 à Lille où ça a été aussi tendu, à Marseille où ça a commencé très tôt aujourd'hui.
01:45:28 Et c'est une liste non exhaustive, puisque je suis incapable,
01:45:31 à l'heure où l'on se parle, de vous dire l'ensemble des endroits où c'est compliqué ce soir.
01:45:35 Mais là, ça commence aussi à Nanterre, l'épicentre, j'ai envie de dire,
01:45:40 le point originel de cette colère et de ce drame.
01:45:46 Peut-être un petit mot de politique, avant que l'on passe la main à Olivier Benkemoun
01:45:51 et qu'on reste au plus près de ce qui se passe sur le terrain.
01:45:54 Vous avez commencé à l'évoquer tout à l'heure,
01:45:56 Yohann Usaï, c'est vrai qu'il y a des mots qui sont lancés ces dernières heures,
01:46:00 comme "pête de mort", "exécution sommaire",
01:46:03 Jean-Luc Mélechon qui ne veut pas appeler au calme,
01:46:05 qui dénonce même les "chiens de garde".
01:46:07 On va voir ce tweet envoyé hier soir, ce tweet de Jean-Luc Mélechon
01:46:11 qui parle des "chiens de garde" qui appellent au calme.
01:46:14 Alors les "chiens de garde" nous ordonnent d'appeler au calme,
01:46:17 nous appelons à la justice, retirer l'action judiciaire contre le pauvre Nahel,
01:46:20 suspender le policier meurtrier et son complice qui lui a donné l'ordre de tirer,
01:46:24 fouter la paix à l'ambulancier Jean-Luc Mélechon.
01:46:29 Que veut-il ? Quel est le projet de Jean-Luc Mélechon ?
01:46:32 Alors moi je ne dirais pas que Jean-Luc Mélechon est responsable de ce qui se passe en ce moment,
01:46:35 parce qu'en l'occurrence il n'a pas exercé le pouvoir depuis maintenant un certain nombre d'années.
01:46:39 S'il n'est pas responsable, a-t-il une part de responsabilité ?
01:46:42 Mais en tout cas ce tweet est scandaleux, ce tweet est honteux, indigne d'un responsable politique tel qu'il l'est,
01:46:48 parce qu'il est toujours responsable, il est toujours le numéro un de la France insoumise,
01:46:51 même s'il n'est plus élu. Ce tweet est absolument scandaleux.
01:46:54 Jean-Luc Mélechon, les choses sont très claires, je le dis encore une fois calmement,
01:46:58 parce que j'en suis convaincu depuis maintenant un certain nombre de temps,
01:47:00 Jean-Luc Mélechon, son objectif est de déstabiliser la République.
01:47:04 Il l'a prouvé durant la réforme des retraites, souvenez-vous,
01:47:06 il appelait les policiers, les forces de l'ordre à ne pas respecter les ordres de leur hiérarchie.
01:47:11 Là il cherche à déstabiliser la République, il dit "j'appelle à la justice".
01:47:15 Mais quelle justice ? La justice républicaine, elle fonctionne ?
01:47:18 Elle fonctionne bien, l'enquête elle a fonctionné, pour l'instant,
01:47:21 on verra ce que dit le juge d'instruction, mais pour l'instant ce policier,
01:47:27 il est mis en examen pour homicide volontaire, il est incarcéré.
01:47:30 Jean-Luc Mélechon quand il dit "j'appelle à la justice", il n'appelle pas à la justice républicaine,
01:47:35 il appelle à la justice de la rue. Et la justice de la rue c'est quoi ?
01:47:38 C'est la vengeance. Dans notre pays ça n'est pas acceptable.
01:47:41 Dans notre pays, la justice elle ne se rend pas dans la rue,
01:47:44 elle ne se rend pas en allant casser, elle ne se rend pas en allant agresser, voire tuer les forces de l'ordre.
01:47:49 La justice elle se rend dans un tribunal.
01:47:51 Qu'un responsable politique, qu'un responsable politique comme Jean-Luc Mélechon,
01:47:56 dise qu'il n'appelle pas au calme, qu'il appelle à la justice et donc à une forme d'émeute.
01:48:02 Une forme d'insurrection.
01:48:03 Une forme d'insurrection, c'est indigne. On l'a dit souvent sur ce plateau, je l'ai dit souvent mais je le répète,
01:48:09 il n'est évidemment plus dans le champ républicain, c'est une certitude.
01:48:12 Sa stratégie politique consiste à déstabiliser la République,
01:48:16 parce qu'il considère que si le pays est "bordélisé" en 2027,
01:48:21 il se retrouvera au second tour face à Marine Le Pen et qu'à ce moment-là,
01:48:24 il a une chance de l'emporter. C'est une stratégie politique délibérée et assumée de Jean-Luc Mélechon
01:48:30 qui est une stratégie des plus dangereuses.
01:48:32 Alexandre Dehécu, je sais que vous voulez réagir, je veux juste qu'on entende le président du RN,
01:48:36 Jordan Bardella, qui lui aussi a répondu à Jean-Luc Mélechon aujourd'hui sur notre antenne.
01:48:40 Quand on voit le comportement aujourd'hui de la gauche, de la gauche nuppesse,
01:48:46 des déclarations de Monsieur Mélechon, qui est à mon sens devenu un danger public aujourd'hui,
01:48:51 qui tient des discours insurrectionnels, qui refuse d'appeler au calme,
01:48:55 et qui a un discours ambigu à l'égard des casseurs, et qui refuse même de condamner,
01:48:58 de condamner les agressions contre les forces de l'ordre, c'est une honte.
01:49:02 Et ces discours participent évidemment à jeter des bidons d'essence sur le feu.
01:49:06 Et je vais même vous dire, il y a un article dans le Code pénal,
01:49:09 qui est l'article 433 alinéa 10, qui sanctionne très sévèrement
01:49:13 les provocations ou les incitations à la rébellion.
01:49:15 Et je pense que des mouvements comme la France Insoumise ou des associations
01:49:18 qui appellent justement à la rébellion dans ces territoires,
01:49:21 devraient être poursuivies par la justice de notre pays.
01:49:23 Moi je combattrais politiquement de toutes mes forces,
01:49:26 quelqu'un et un mouvement politique qui est en permanence dans la roue des délinquants,
01:49:31 dans la roue des criminels, dans la roue des islamistes et des communautaristes.
01:49:35 A chaque fois, Monsieur Mélechon est dans la roue de tous ceux
01:49:37 qui veulent fragmenter et détruire la République française.
01:49:39 Honnêtement, je n'aimerais pas être un électeur de gauche aujourd'hui en 2023.
01:49:42 Voilà, Alexandre, vous lirez à Jules.
01:49:47 Je pense que, disait Yoann, je partappe son avis sur la volonté de déstabilisation
01:49:51 de la République de Jean-Luc Mélenchon.
01:49:53 Et je dirais même plus loin parce que je ne suis pas sûr que son projet ultime
01:49:57 est de gagner par la voie démocratique face à Marine Le Pen.
01:50:01 C'est une option qu'il a en tête, mais je pense qu'en créant le chaos,
01:50:05 il y a plus de chances que Marine Le Pen l'emporte que Jean-Luc Mélenchon.
01:50:08 Je suis d'accord avec vous. Il se trompe sur ce point-là.
01:50:10 Il se trompe sur ce point-là, mais je pense qu'il ne se trompe pas, il va plus loin.
01:50:13 Parce qu'en réalité, il faut bien comprendre qu'il renoue avec l'idéologie
01:50:16 d'extrême-gauche de sa jeunesse et que la démocratie n'est pas son problème,
01:50:20 si vous voulez, et qu'il considère vraiment que quand le pays est vraiment dans le chaos,
01:50:24 et il pense, Jean-Luc Mélenchon, que le capitalisme peut s'effondrer du jour au lendemain,
01:50:28 ce sont les minorités actives qui prennent le pouvoir, et d'ailleurs pas forcément
01:50:32 par la voie démocratique. Donc ça va encore plus loin que ça.
01:50:34 Je pense qu'il veut vraiment, pour le coup, une forme de guerre civile
01:50:37 et s'emparer du pouvoir en profitant du chaos.
01:50:42 Et je pense d'ailleurs qu'il instrumentalise tous ces gens-là.
01:50:44 Je pense qu'il n'est pas du tout en empathie avec la famille de Nahel,
01:50:47 je pense qu'il n'est pas du tout en empathie avec les gens des banlieues,
01:50:50 mais que dans sa stratégie de convergence des luttes, toutes ces minorités
01:50:55 qui convergent pour déstabiliser la République, ça lui va parce qu'il pense
01:50:59 qu'il en sortira vainqueur, et encore une fois, pas forcément par les urnes.
01:51:02 Ces images de tensions à Nanterre et dans d'autres villes de France
01:51:06 qui se poursuivent et qui semblent ne faire que démarrer, malheureusement,
01:51:10 pour le cas de Nanterre et ces images qu'on a sous les yeux,
01:51:13 on se trouvera ça très attentivement.
01:51:15 Amaury Buco, qui est toujours avec nous, il nous reste quelques minutes
01:51:18 avant de passer la main à Olivier Benkewin.
01:51:20 Je rappelle que l'antenne est en direct ce soir jusqu'à 2h du matin
01:51:23 pour permettre d'être au plus près de ce qui se passe.
01:51:26 Justement au plus près de ce qui se passe, il y a des policiers,
01:51:28 il y a des pompiers que là encore vous avez pu interroger aujourd'hui.
01:51:32 Effectivement, vous voyez bien, comme la nuit dernière,
01:51:36 il va y avoir le tandem à la fois policiers et pompiers
01:51:39 qui va être actif toute la nuit.
01:51:40 C'est vraiment les deux corps de métier qui sont au contact sur le terrain.
01:51:44 Et justement, j'ai pu interroger un policier de la BAC en Ile-de-France
01:51:49 qui a travaillé l'année dernière et aussi un pompier qui a travaillé l'année dernière.
01:51:55 Et chacun raconte un peu les difficultés qu'ils ont eu de face.
01:51:58 Je vous propose de commencer par ce policier de la BAC.
01:52:01 Alors ce qu'il raconte déjà dans un premier temps, c'est qu'il ne s'attendait pas.
01:52:05 Il ne savait pas trop à quoi s'attendre,
01:52:07 mais que finalement, il n'a pas fait de maintien de l'ordre la nuit dernière,
01:52:12 mais il n'a fait qu'accompagner les pompiers dans leur mission
01:52:15 puisqu'il y avait trop d'incendies partout.
01:52:17 Je vous propose de l'écouter.
01:52:18 On avait peur que ça pète, clairement.
01:52:25 On s'attendait à ce qu'il y ait des émeutes.
01:52:29 On s'attendait à ce qu'il y ait un peu de violence urbaine,
01:52:33 mais pas à ce point là.
01:52:35 Tout était au rouge.
01:52:37 On a été obligés de choisir nos interventions.
01:52:43 On a essayé d'intervenir pour ne pas que les pompiers se fassent caillasser.
01:52:46 On a beaucoup plus été là pour protéger les pompiers tout au long de la nuit
01:52:51 que pour vraiment faire rétablir l'ordre.
01:52:56 Ce qui est intéressant aussi, c'est que j'ai demandé à ce policier
01:52:59 s'il avait déjà rencontré une telle violence dans sa carrière.
01:53:02 Lui, il est plutôt jeune, donc il n'avait pas forcément de référence,
01:53:05 mais il en a parlé avec des collègues.
01:53:07 Tout ce qu'il dit, c'est que finalement, c'est du jamais vu.
01:53:09 Avant de vous faire écouter le témoignage, je voulais juste vous souhaiter bon courage
01:53:12 parce que je sais qu'il travaille ce soir et que cette nuit,
01:53:14 ça va sûrement être encore très agité.
01:53:16 On a été pris à partie à plusieurs reprises.
01:53:22 Des tirs de mortier, des tirs de cocktail Molotov,
01:53:25 des jets de bouteilles, des jets de pavé,
01:53:28 tout ce qu'ils avaient sous la main.
01:53:30 Des boules de pétanque.
01:53:32 On a des véhicules qui ont été cassés.
01:53:34 Et en fait, je discutais avec les anciens,
01:53:37 avec ceux qui sont là depuis des années maintenant,
01:53:39 ceux qui ont connu 2005, notamment un copain qui a connu 2005 sur le 93.
01:53:45 Et même lui me disait ce qui s'est passé ce soir,
01:53:48 on ne l'a jamais vécu avant.
01:53:50 On entendra d'ailleurs d'autres témoignages tout à l'heure
01:53:52 parce que je vous le disais, l'émission La Soirée continue sur ces news.
01:53:56 Olivier Benkayoun, vous aurez d'autres témoignages de ce type à nous faire entendre.
01:53:59 On va passer la main dans un instant avant de remercier les invités
01:54:02 et surtout vous, les téléspectateurs.
01:54:04 Je voudrais qu'on s'attarde quelques secondes encore sur cette image, Jean-Michel Fauvert,
01:54:08 parce que ce n'est pas tous les jours qu'on voit un blindé de la BRI
01:54:12 entrer dans une ville d'Ile-de-France,
01:54:14 entourée de policiers équipés de la tête aux pieds,
01:54:18 avec ce paysage également assez apocalyptique autour.
01:54:22 Oui, c'est d'ailleurs pour ça que ces équipes spécialisées,
01:54:24 la BRI, le RAID et le GIGN, ont été mobilisées,
01:54:27 justement parce qu'ils ont des matériels particuliers.
01:54:31 Vous avez souvenir que le RAID, dont vous avez été le chef,
01:54:33 ou des unités d'élite comme ça, soient mobilisées sur des émeutes ?
01:54:36 C'est quand la dernière fois que vous avez été mobilisé sur des sujets comme ça ?
01:54:40 J'ai eu l'occasion de le faire une fois, quand j'étais chef du RAID,
01:54:43 et c'était sur Calais, mais c'était pour des problèmes de passeurs, etc.
01:54:47 C'est autre chose.
01:54:48 Et on avait calmé la situation assez rapidement.
01:54:50 Mais c'était plus resserré.
01:54:54 Là, effectivement, c'est la première fois.
01:54:57 Mais on voit très bien la technique.
01:54:59 C'est-à-dire que derrière les engins blindés,
01:55:01 on a les CRS et les équipes d'intervention qui sont protégées.
01:55:06 Le blindé est un peu un bouclier, là.
01:55:07 C'est exactement ça.
01:55:08 C'est exactement pour ça qu'il a été pris.
01:55:11 Et puis, il y a aussi d'autres moyens un peu plus particuliers,
01:55:14 mais dont on ne parlera pas,
01:55:16 qui permettent aussi de travailler sur l'interpellation.
01:55:18 Franchement, ça fait mal au cœur, cette image.
01:55:20 Moi, ça me fait mal au cœur de voir qu'aux portes de Paris,
01:55:23 on entre dans des villes, dans des quartiers,
01:55:26 avec des blindés comme ça.
01:55:28 J'ai l'impression de voir une image de guerre avec le feu autour.
01:55:30 Et de la bérye qu'on en voit quand même sur des théâtres d'attentats.
01:55:33 C'est d'une tristesse.
01:55:35 Et je pense qu'on doit tous, autant que nous sommes,
01:55:37 quelles que soient nos opinions,
01:55:39 quels que soient ce qu'on pense de cette affaire,
01:55:41 franchement, c'est terrible de voir qu'aujourd'hui,
01:55:44 aux portes de Paris, les forces de l'or entrent de cette façon.
01:55:47 On doit rendre l'antenne très vite.
01:55:48 J'en suis désolé.
01:55:49 Merci beaucoup aux invités.
01:55:51 Je le disais, on marque une très courte pause.
01:55:52 Olivier Benkemoun reprend la main en étant direct ensemble
01:55:55 jusqu'à 2h du matin.
01:55:56 Je vous remercie tous autant que vous êtes.
01:55:58 Je vous remercie plus particulièrement Karima.
01:56:00 Malheureusement, le contexte ne se prête pas aux réjouissances.
01:56:03 Mais c'était votre dernière avec moi cette saison.
01:56:04 Je voulais vous remercier Karima.
01:56:06 C'était un bonheur de vous avoir.
01:56:07 On ne va pas faire la fête et trop en parler en plateau.
01:56:11 Parce qu'encore une fois, la situation est vraiment complexe.
01:56:13 C'est insupportable de voir ces images.
01:56:15 Un merci spécial avec vous Karima.
01:56:16 Vous restez jusqu'à 2h, comme la plupart des invités sur le plateau.
01:56:19 Qui reste jusqu'à 2h ?
01:56:20 Ce sera la surprise pour les téléspectateurs.
01:56:22 Pardon à la régie.
01:56:24 On rend l'antenne et ces news toujours au plus près de ce qui se passe.
01:56:27 On est en direct jusqu'à 2h.
01:56:28 A tout de suite.
01:56:29 Merci.