• il y a 10 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de débuter cette nouvelle semaine en votre compagnie.
00:00:05 Soir Info vous accompagne désormais sans pub de 22h30 à minuit.
00:00:08 Vous en prenez l'habitude avec nous autour de la table pour parler essentiellement bien sûr de la colère des agriculteurs ce soir encore.
00:00:14 Gabrielle Cluzel, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:00:16 Bonsoir chère Gabrielle.
00:00:17 Raphaël Stainville nous accompagne.
00:00:19 Bonjour, bonsoir.
00:00:20 Michel Sadeux n'est parmi nous également.
00:00:23 Bonsoir.
00:00:24 Expérant politique public, Karima Brick de la rédaction de CNews.
00:00:27 Bonsoir Karima, bonsoir à Régis Le Sommier, directeur de la rédaction d'Omerta.
00:00:31 Il nous rejoint sans faire de bruit mais avec vélocité.
00:00:35 Merci beaucoup Pierre Gentillet d'être parmi nous.
00:00:37 À vos cas.
00:00:38 Voilà pour le plateau ce soir.
00:00:40 La colère des agriculteurs évidemment au centre de notre émission.
00:00:43 Elle ne retombe pas.
00:00:44 Loin de là, la profession agricole fortement mobilisée vous le savez depuis près de dix jours maintenant pour dénoncer la hausse des taxes et des normes.
00:00:51 Les blocus se multiplient sur l'ensemble du territoire comme un symbole.
00:00:54 Ce que les syndicats ont décidé de nommer le siège de la capitale a débuté en début d'après-midi aujourd'hui.
00:01:00 Les blocages de plusieurs autoroutes desservant Paris ont été mis en place.
00:01:04 La pression s'accentue donc sur le gouvernement.
00:01:06 Avant d'en parler tous ensemble, de voir cette carte que vous découvrez derrière moi pour bien comprendre l'état des lieux en Ile-de-France.
00:01:11 Maxime Legay que l'on retrouve au sud de Paris au niveau du blocage.
00:01:15 Vous le voyez sur cette carte de l'autoroute A6 à Villabay précisément.
00:01:19 Bonsoir Maxime, merci d'être en direct avec nous.
00:01:21 Je le disais, la colère ne retombe pas.
00:01:23 Les agriculteurs sont nombreux.
00:01:25 Vous allez nous dire combien autour de vous pour passer la nuit et continuer de bloquer cet accès à la capitale ce soir encore.
00:01:33 Oui bonsoir Julien, vous l'avez dit effectivement.
00:01:38 Nous nous trouvons sur l'A6 à proximité de Villabay dans l'Essan.
00:01:43 A6 qui fait partie des axes routiers en direction de Paris.
00:01:46 Qui est totalement bloqué depuis cet après-midi par des dizaines et des dizaines de tracteurs qui sont stationnés sur ce tronçon d'autoroute.
00:01:55 Et qui rendent donc la circulation impossible.
00:01:57 Alors ici le blocage a prévu de durer puisque un campement de fortune a été mis en place.
00:02:03 Plusieurs feux ont été allumés pour se réchauffer.
00:02:07 Des barbecues également pour se restaurer.
00:02:10 Il y a peut-être une centaine d'agriculteurs avec moi qui ont prévu leur coup.
00:02:16 Justement je me trouve avec l'un d'entre eux, Augustin, vous êtes céréalier.
00:02:20 Bonsoir, merci de répondre à nos questions sur CNews.
00:02:23 Vous participez à ce blocage, manifestement vous n'avez pas été convaincu par les annonces du gouvernement jusqu'alors.
00:02:28 Absolument pas, on a été même presque humilié par ce qu'on appelle des mesurettes.
00:02:33 Ce n'est pas du tout à la hauteur de l'enjeu qui est le nôtre actuellement dans la crise agricole.
00:02:39 Alors justement, Marc Fainon, le ministre de l'agriculture devrait annoncer de nouvelles mesures dès demain.
00:02:44 Qu'est-ce que vous attendez précisément ?
00:02:46 Ce n'est même pas des mesures parce que ce n'est pas ce qu'on attend.
00:02:50 On attend des mesures d'une certaine manière mais c'est vraiment un changement de braquet, un changement de cap.
00:02:55 Qu'est-ce qu'on veut faire de l'agriculture française aujourd'hui en 2024 ?
00:02:58 Alors ce soir vous allez rester ici toute la nuit, jusqu'à quand vous êtes prêt à rester et jusqu'à où vous êtes prêt à aller ?
00:03:04 On est prêt à rester toute la nuit évidemment, c'est le premier jour, on se met gentiment en place.
00:03:08 Il y a un système de relais qui a été mis en place pour qu'il y ait toujours du monde sur zone.
00:03:14 Et puis on va s'adapter en fonction des différentes annonces et de l'ampleur du mouvement qui est apparemment inédit selon les plus anciens d'entre nous.
00:03:24 Donc on reste très mobilisés.
00:03:27 Voilà Julien, vous l'aurez compris, ici sur l'assise, des agriculteurs qui restent pleinement déterminés pour faire entendre leur voix
00:03:33 et un mouvement contestataire qui s'inscrit de plus en plus dans la durée.
00:03:37 Maxime Legay, sur ce point de blocage, on voit un feu également qui a été allumé, a priori plutôt pour se réchauffer qu'autre chose.
00:03:45 Bien sûr, on va revoir cette carte de l'île de France parce que je pense que beaucoup des téléspectateurs qui nous regardent ont envie de comprendre concrètement ce qui se passe en termes de blocage.
00:03:56 On voit que tout le contour de la capitale est vraiment ratissé avec ces points de blocage autour des différents et principaux autoroutes,
00:04:04 principales autoroutes qui mènent à Paris, des centaines de tracteurs venus de toutes les régions qui convergent donc vers Paris.
00:04:10 Et ça pourrait continuer, on sera d'ailleurs avec un agriculteur de la FDSEA dans une ou deux minutes.
00:04:14 En région également, on peut voir cette carte, puisqu'il n'y a pas que les Parisiens qui nous regardent bien sûr.
00:04:18 Plus de 40 départements sont concernés par les actions des agriculteurs qui demandent que toutes leurs revendications soient prises en compte par le gouvernement.
00:04:25 Raphaël, peut-être Raphaël Stainville, les annonces de Gabriel Attal a priori vendredi dernier n'ont pas convaincu les syndicats agricoles qui maintiennent la pression.
00:04:34 L'objectif, on l'a bien compris, c'est d'accentuer cette pression et négocier davantage tout simplement.
00:04:41 Oui, on l'a déjà dit, ces premières annonces de Gabriel Attal ont été très largement insuffisantes.
00:04:47 C'était le service minimum. Ça se joue en fait à un autre niveau que le simple niveau français.
00:04:54 Au siège de Paris, les agriculteurs sont en train de former le blocus de la capitale, de son marché Rungis.
00:05:01 Si le gouvernement, Gabriel Attal et même Emmanuel Macron veulent trouver des solutions, c'est à Bruxelles très probablement que se trouve l'une des clés du problème.
00:05:12 C'est pour ça qu'on se dit d'ailleurs que le gouvernement ne réglera rien, ou peu en tout cas.
00:05:16 Ce que vous venez de l'expliquer, c'est à Bruxelles que tout se trouve.
00:05:19 Je pense que même le discours de politique générale de Gabriel Attal sera très largement contraint.
00:05:24 Il en est presque réduit à faire des actes d'éloquence. Il sait faire de la communication.
00:05:32 Mais les actes, malheureusement, sont totalement contraints par la politique européenne.
00:05:37 Beaucoup de choses à faire entendre à nos téléspectateurs. On va répartir la parole en fonction des différents extraits que je vais vous proposer.
00:05:42 Écoutez d'abord quelques Parisiens interrogés aujourd'hui sur la façon dont ils entrevoient ce blocage et cette paralysie qui semble venir également pour la capitale.
00:05:50 Moi, ça ne m'inquiète pas plus que ça. Je n'ai pas de voiture, donc je n'ai pas de problème de circulation.
00:05:55 Et puis, je pense que les agriculteurs sont des gens raisonnables.
00:05:58 Donc, ils bloqueront Paris, mais ils ne nous empêcheront pas d'avoir la nourriture dont on a besoin.
00:06:03 Donc, je n'imagine pas les pénuries.
00:06:05 Si on n'a pas de quoi manger, sans les agriculteurs, ça va être compliqué pour s'approvisionner, etc.
00:06:10 À Paris, on n'a rien.
00:06:13 Je pense à faire des provisions en prévision de la pénurie.
00:06:17 Moi, je trouve ça très inquiétant pour les agriculteurs. Je suis désolée, mais je ne vais pas penser à moi d'abord.
00:06:22 Je pense que de toute façon, il y aura toujours de quoi se nourrir pour nous.
00:06:26 Mais non, la pénurie, c'est souvent parce que les gens se précipitent comme pour le sucre.
00:06:32 Ça a toujours existé. Je trouve ça minable. Non, ce n'est pas dans mon éthique.
00:06:37 On a beaucoup posé cette question ces derniers jours, mais je n'arrive pas à trouver la réponse.
00:06:42 Pourquoi nous en sommes là aujourd'hui ?
00:06:44 Pourquoi une telle crise est passée aussi longtemps sous les radars du gouvernement
00:06:49 et de ceux qui nous ont gouvernés ces 20-30 dernières années ?
00:06:52 C'est une crise qui pourrit lentement, mais qui arrive à son terme,
00:06:56 puisqu'on voit les agriculteurs, on l'a expliqué déjà en longueur d'émission,
00:07:00 ils sont de moins en moins nombreux.
00:07:02 Et là, c'est un cri qu'ils poussent parce qu'ils nous disent "nous allons mourir".
00:07:06 Concrètement, l'agriculture, ce qu'il faut bien comprendre,
00:07:09 c'est que s'ils en sont à cette extrémité, c'est parce que la profession d'agriculteur
00:07:14 risque littéralement de disparaître au sens de l'homoconus,
00:07:18 c'est-à-dire la paysannerie familiale qui se transmet.
00:07:22 D'ailleurs, c'est pour ça qu'ils veulent une suppression des droits de succession.
00:07:27 Elle va littéralement disparaître.
00:07:29 Et elle a subi un coup, on le voit, depuis 40 ans.
00:07:31 C'est l'avenir de l'agriculture française qui est en train de se jouer.
00:07:33 C'est l'avenir de l'agriculture française.
00:07:35 Et ce qu'il faut bien comprendre, et c'est ce qu'a très justement dit mon voisin Raphaël Stainville,
00:07:38 c'est que cet avenir ne se joue plus en France.
00:07:40 Il se joue... Alors, Gabriel Attal a annoncé des mesures il y a quelques jours.
00:07:44 Mais ce sont des mesures qui sont des mesures circonstancielles.
00:07:47 D'accord ? L'absence de la hausse du... Je ne sais plus...
00:07:51 - GNL. - Du GNL, effectivement.
00:07:53 Et des mesures de simplification administrative.
00:07:56 Mais ce sont des mesures circonstancielles qui ne régleront pas les mesures structurelles.
00:08:01 Et ces mesures structurelles, il faut bien comprendre,
00:08:03 c'est ce que nous subissons depuis 40-50 ans au niveau européen,
00:08:06 c'est-à-dire les politiques de libre-échange qui sont dictées par Bruxelles,
00:08:11 par le Parlement européen. Je vais vous donner un exemple.
00:08:14 Parce qu'en réalité, Gabriel Attal, quand il nous dit
00:08:16 "Je vais mettre l'agriculture française au-dessus de tout",
00:08:18 prenons le haut mot.
00:08:20 Le Parlement européen, et notamment le groupe de la Macronie, Renew,
00:08:26 a voté il y a quelques mois un traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande
00:08:33 sur des produits agricoles dont nous savons que nous serons déficitaires.
00:08:37 Il y a une semaine, en commission, le même parti politique
00:08:40 et le Parlement aussi en commission a voté un traité de libre-échange
00:08:44 sur des produits agricoles avec le Chili.
00:08:47 Donc nous avons là un double discours, en réalité,
00:08:50 puisque le gouvernement dit blanc à Paris, il dit noir à Bruxelles.
00:08:54 Si vraiment il veut mettre l'agriculture française au-dessus de tout,
00:08:58 alors il faut le mettre au-dessus des normes européennes.
00:09:00 La porte-parole du gouvernement qui a promis des annonces pour demain.
00:09:03 Il a fallu très rapidement adresser des mesures d'urgence
00:09:08 qui ont été annoncées par le Premier ministre,
00:09:10 le ministre de l'Agriculture et le ministre de l'Environnement,
00:09:13 la semaine dernière, vendredi dernier plus précisément.
00:09:16 Il a toujours été dit et annoncé qu'il ne s'agissait que de premières mesures.
00:09:19 D'autres arriveront dès demain.
00:09:21 Elles seront spécifiées par le ministre de l'Agriculture.
00:09:24 Il y aura également un certain nombre d'autres annonces qui arriveront,
00:09:27 notamment parce que ce sont sur d'autres échelles et d'autres horizons.
00:09:30 Soyez assurés que l'ensemble du gouvernement et le président de la République
00:09:34 sont mobilisés à leurs différents niveaux et échelles sur ce sujet-là.
00:09:38 Puisque je le disais, jeudi, le président de la République sera notamment à Bruxelles
00:09:43 pour aborder ce sujet et défendre l'agriculture française.
00:09:45 Demain, pas aujourd'hui, demain, bien sûr.
00:09:48 A chaque fois. C'est toujours demain, en fait.
00:09:51 Oui, la semaine dernière, on tenait exactement le même discours,
00:09:55 mais ça n'a pas convaincu.
00:09:58 Moi, ce qui me frappe et qui, sans doute, doit quand même monter dans le cerveau
00:10:01 de ceux qui nous dirigent, c'est qu'il y a un soutien extrêmement fort
00:10:05 des agriculteurs, de la population générale, même à un moment où on parle de blocus, etc.
00:10:10 Alors c'est vrai, et je suis la première à le dire, parce qu'il y a des...
00:10:13 Attendez, si demain, Rangier, c'est bloqué, que vous commencez à...
00:10:16 Pour le moment, nous sommes d'accord.
00:10:18 Il pourrait faiblir si, par exemple, il y avait des violences.
00:10:21 Pour le moment, ça se passe bien.
00:10:23 Et je crois que les agriculteurs ont tout intérêt que ça continue de cette façon-là.
00:10:28 Mais c'est évidemment parce que nos racines sont là,
00:10:32 parce que chacun a un de ses aïeux agriculteurs, mais pas seulement.
00:10:36 Il y a aussi que chaque Français se reconnaît dans les agriculteurs,
00:10:39 parce que les problèmes auxquels ils sont confrontés,
00:10:42 les artisans, les mêmes, avec les policiers.
00:10:46 Vous savez, ce matin, il y a le représentant d'un syndicat policier
00:10:49 qui a dit sur ce plateau que les policiers, les forces de l'ordre,
00:10:52 soutiennent le mouvement des agriculteurs,
00:10:55 ce qui ne les empêchera pas de faire leur travail si nécessaire,
00:10:58 mais néanmoins, c'est le cas.
00:11:00 Si vous prenez par exemple les policiers,
00:11:03 ils sont frappés, eux aussi, de tâches administratives débordantes.
00:11:10 La mondialisation avec les frontières béantes, c'est aussi un souci pour eux.
00:11:15 Si vous prenez les artisans et les commerçants, c'est pareil.
00:11:18 Donc en réalité, la France entière est en train de se dire,
00:11:22 ou en tout cas une grande partie de la France se dit,
00:11:24 mais finalement, ce que vivent les agriculteurs, moi, à ma façon, je le vis aussi.
00:11:29 Ceux qui louent, par exemple, aujourd'hui,
00:11:31 qui voient une foule de normes leur tomber sur le coin de la figure.
00:11:35 Donc au fur et à mesure que le temps va passer,
00:11:38 cette espèce d'assimilation à l'agriculteur va augmenter.
00:11:44 Par ailleurs, je voudrais simplement dire, on dit oui, c'est la faute de l'Europe.
00:11:47 Oui, mais non, parce qu'on ne peut pas dire que la France soit vent debout
00:11:51 pour faire contrepoids avec l'Europe.
00:11:53 C'est tout l'inverse.
00:11:54 Elle court devant, c'est la locomotive.
00:11:56 Elle veut même être le meilleur élève.
00:11:59 Donc évidemment, nous n'arrivons pas à nous en sortir.
00:12:02 - Miquel Sadoune, deux images que je voulais mettre en parallèle
00:12:05 et on poursuit à faire le tour de plateau.
00:12:07 Le vice-président de la FDSE à Île-de-France sera avec nous dans cinq minutes précisément.
00:12:11 Regardez ces deux images que je voulais mettre en parallèle ce soir
00:12:14 parce qu'elles disent beaucoup, encore une fois.
00:12:16 D'un côté, à gauche, le président de la République,
00:12:18 si on peut voir les images, les voici, qui a reçu en grande pompe,
00:12:21 et d'ailleurs, grand mérite à eux.
00:12:23 Bravo à nos Bleus qui ont remporté le titre de champion d'Europe.
00:12:26 Mais ces images, je trouve, alors qu'à droite,
00:12:28 on a mis bien sûr ces blocages et ces agriculteurs qui continuent
00:12:32 de mettre en avant leur grande colère et surtout leur détresse, leur souffrance.
00:12:35 Je trouve qu'encore une fois, en termes de communication,
00:12:38 on est un peu à côté de la plaque.
00:12:40 - C'est peut-être un mauvais parallèle entre...
00:12:42 - Je pense que les agriculteurs auraient aimé être reçus
00:12:44 à la place des handballeurs à l'Elysée aujourd'hui.
00:12:46 - Oui, certainement, il y a toujours cette dichotomie dans la Macronie
00:12:49 entre la France qui gagne et la France qui galère
00:12:51 et qu'ils ne connaissent pas ou qu'ils connaissent beaucoup moins.
00:12:54 Mais je trouve qu'on est quand même un peu durs avec le gouvernement.
00:12:57 Moi, d'abord, je pense qu'il y a un élan de solidarité
00:12:59 envers les agriculteurs, pas forcément parce qu'on se reconnaît dans eux.
00:13:02 Moi, je suis un Parisien privilégié, pourtant je les soutiens
00:13:05 parce que je respecte leur travail, je respecte leur mode de vie
00:13:08 et j'ai de la peine réellement pour ce qu'ils vivent
00:13:10 et pour la décence avec laquelle ils expriment leur douleur.
00:13:13 Mais je pense quand même que la faute ne revient pas
00:13:17 exclusivement aux contradictions du gouvernement en la matière.
00:13:20 Je pense qu'on est tous victimes de ces contradictions.
00:13:22 On a parlé de pouvoir d'achat pendant des mois et des mois
00:13:24 en expliquant que les Français n'arrivaient pas à terminer leur fin de mois.
00:13:27 On a donc mis une survalorisation sur les prix que les gens payaient.
00:13:32 Or, c'est en écrasant ces prix précisément que les agriculteurs vivent moins bien.
00:13:36 C'est aussi par l'argument des prix et du pouvoir d'achat
00:13:38 qu'on a justifié les accords de libre-échange pendant des années.
00:13:41 Je me souviens qu'il y a cinq ou six ans, Nicolas Baverez,
00:13:44 qui aujourd'hui a écrit un excellent article dans le Figaro sur la question,
00:13:47 soutenait l'accord de libre-échange avec le Mercosur
00:13:50 en le justifiant notamment par les prix qu'on allait payer.
00:13:53 Je pense que nous aussi, on est victime de ces contradictions quelque part.
00:13:57 Les centrales d'achat qui se sont développées entre les différents distributeurs
00:14:02 il y a quelques années, elles aussi, elles étaient là à la base
00:14:04 pour que nous payions moins cher dans les magasins.
00:14:07 Donc, c'est toute une idéologie du pouvoir d'achat
00:14:09 sur laquelle repose l'idéologie libérale de la Commission européenne,
00:14:14 qui est un problème aussi.
00:14:16 Mais nous en sommes tous les bénéficiaires.
00:14:18 Donc, c'est un mot de vie à remettre en question.
00:14:20 La première action, c'est déjà notre achat.
00:14:23 Achetons les tomates à 5 euros françaises au lieu de les acheter à 2 euros espagnoles.
00:14:27 On va revenir sur ces points qui sont plus techniques
00:14:30 et sur cette problématique européenne qui est essentielle
00:14:33 et sur laquelle on continuera de s'attarder un petit peu plus tard.
00:14:37 Mais je voudrais vraiment qu'on reste là sur du concret,
00:14:40 sur le factuel de ces dernières heures et ces tracteurs qui, vous le voyez,
00:14:44 montent vers Paris, qui s'apprêtent à bloquer la capitale peut-être plus,
00:14:48 le marché de Rungis, on sera d'ailleurs avec un des agriculteurs
00:14:51 qui monte vers Rungis tout à l'heure également.
00:14:54 Emmanuel Macron, qui délègue totalement cette crise jusqu'à présent,
00:14:59 il sera d'ailleurs en déplacement en Suède les deux prochains jours,
00:15:02 il a totalement délégué la gestion de cette crise
00:15:05 et pourtant, on sait que le gouvernement doit apporter une réponse la plus forte possible.
00:15:10 Oui, Emmanuel Macron, effectivement, c'est la stratégie des abonnés absents.
00:15:13 Vous savez qu'il était en Inde aussi la semaine dernière.
00:15:16 Pendant les gilets jaunes également, il avait fait plusieurs déplacements,
00:15:19 abandonnant le terrain. Là, en effet, vous avez noté ce couac de communication.
00:15:24 Alors, c'est peut-être pas volontaire, mais en effet, vu les circonstances,
00:15:27 on a toujours l'impression que systématiquement, Emmanuel Macron
00:15:30 ne prend pas la mesure de l'histoire ou en tout cas du message
00:15:35 que le peuple français veut lui faire passer.
00:15:38 Et en plus, je dirais que quelque part...
00:15:40 Dans trois semaines, c'est le sable d'agriculture, je le rappelle.
00:15:42 Voilà, en plus. Donc, on va avoir une grosse, grosse séquence sur les agriculteurs,
00:15:47 tout simplement parce que je pense qu'Emmanuel Macron, philosophiquement,
00:15:51 n'est pas de cette France, en fait.
00:15:53 C'est quelqu'un qui n'a jamais eu un moment dans sa vie
00:15:59 où il a été rattaché à un coin de France.
00:16:01 On parle tous de...
00:16:04 Je ne sais pas si c'est dans son histoire, Régis,
00:16:06 mais ce qui est sûr, c'est que cette réponse aux agriculteurs,
00:16:10 ce qui est certain, c'est qu'elle n'est pas dans son projet politique.
00:16:12 Dans son projet de vie et dans son histoire, je n'en sais rien,
00:16:15 mais dans son projet politique, elle n'y est pas.
00:16:17 Il faut qu'il revoie son logiciel.
00:16:19 Il n'est pas à demander des aménagements à l'Europe.
00:16:22 Finalement, ça serait assez facile aujourd'hui pour lui de dire
00:16:24 "Oui, j'ai pris la mesure de la France, j'ai pris la mesure de ses problèmes.
00:16:28 L'agriculture, pour moi, c'est un enjeu civilisationnel,
00:16:32 c'est l'enjeu de la France."
00:16:33 Il en a parlé. Souvenez-vous, il avait dit qu'il voulait remettre la France
00:16:37 au début de l'année, que ça faisait partie de ses grands projets.
00:16:39 Là, il a le peuple de France, quelque part, ou en tout cas,
00:16:42 son expression la plus ancienne, qui vient aux portes de Paris,
00:16:46 petit à petit, lentement, qui arrive vers cette capitale.
00:16:51 Vous disiez tout à l'heure, Julien, qu'il y avait un feu,
00:16:54 mais ce n'est pas des émeutes.
00:16:56 - On le voit à l'image en direct, d'ailleurs.
00:16:57 - Ce n'est pas des émeutes.
00:16:58 Qu'est-ce qu'on a vu aujourd'hui ? Des chars qui entourent Rungis.
00:17:01 J'ai trouvé que cette image donnée par le gouvernement,
00:17:04 des chars prêts à défendre Rungis contre des agriculteurs,
00:17:07 quelque part, il y a eu des échauffourées dans le sud,
00:17:10 mais il y en a eu très peu.
00:17:11 - Le gouvernement doit être très prudent dans la gestion de ces blocages.
00:17:14 - J'imagine bien. Mais là, il y a vraiment une France,
00:17:17 il y a le pays réel qui arrive, qui se réveille,
00:17:19 et qui vient taper à la porte du pays légal, on va dire,
00:17:22 ou en tout cas, et qui essaye de lui dire quelque chose.
00:17:26 Et le président, une fois encore, ne semble pas prendre
00:17:31 la dimension de cet événement.
00:17:33 - En tout cas, il laisse faire.
00:17:34 - Il laisse faire, il délègue, en tout cas.
00:17:36 Il a un premier ministre quelque part.
00:17:38 - Je pars par rapport au discours de Gérald Darmanin
00:17:40 et sa prolégération, cette monstrue étude avec les agriculteurs.
00:17:43 - Oui, on va voir avec Rungis.
00:17:44 - La ligne rouge, et Karima, c'est à vous d'exprimer,
00:17:46 la ligne rouge, c'est Rungis, ce sont les grands aéroports parisiens.
00:17:49 Mais au-delà de ça, si je parle un peu trivialement,
00:17:51 c'est open bar pour les agriculteurs, pour le moment, Karima.
00:17:54 - Oui, pour le moment, ils ont l'appui de la grande majorité des Français.
00:17:58 On gardait les enquêtes d'opinion, c'est à 90 %.
00:18:02 Je pense que les gens se disent, bon, enfin, ils peuvent s'exprimer,
00:18:05 parce qu'habituellement, vous savez, les agriculteurs,
00:18:08 c'est la France qui est essentielle au fonctionnement du pays.
00:18:12 C'est la France qui permet de nourrir, justement, les citoyens.
00:18:16 Mais c'est la France aussi qui a été invisible et invisibilisée, si vous voulez.
00:18:21 Et maintenant, on les voit et on remarque aussi toute cette détresse
00:18:25 qui s'est accumulée au fil des années.
00:18:26 Quand on regarde simplement les chiffres, on se dit qu'en 30 ans,
00:18:30 leur revenu a diminué de 40 % si on regarde en euros constants.
00:18:35 C'est énorme.
00:18:36 Quand on regarde le nombre d'exploitations qui ont littéralement disparu,
00:18:41 et c'est ça le problème, c'est la disparition tranquille.
00:18:44 Mais c'est pas une entreprise, c'est pas un secteur comme un autre.
00:18:48 C'est un peu, on a parlé parfois de la culture et de l'exception culturelle.
00:18:52 L'agriculture, c'est aussi la protection d'un paysage,
00:18:55 c'est comment on a façonné le territoire,
00:18:58 c'est la protection de ce territoire aussi.
00:19:00 Et moi, je pense que c'est pas seulement un projet,
00:19:02 souvent on va associer ça à une époque révolue, au passé.
00:19:07 Non, l'agriculture, c'est aussi l'avenir, c'est comment on va se nourrir.
00:19:11 On l'a vu au fil des crises, toute la question de la souveraineté alimentaire,
00:19:14 ça veut dire quelque chose.
00:19:16 Donc si on parle de traité et si on est dans cette logique d'Europe,
00:19:19 bien parfait, mais revoyons, comme on dit, le logiciel
00:19:23 pour que ça ne se fasse pas au détriment de ceux qui permettent
00:19:26 de nourrir la population en entier.
00:19:29 Et on reste de nouveau sur les blocages, avec comme prévu Frédéric Arnoux,
00:19:34 vice-président de la FDSE à Île-de-France, qui est avec nous en direct.
00:19:37 Bonsoir, monsieur, merci d'être présent.
00:19:39 Vous êtes sur ce point de blocage, sur la 6.
00:19:43 De toute évidence, ce qui a été annoncé, on l'a bien compris,
00:19:46 vendredi par le gouvernement, n'est pas suffisant.
00:19:48 Quel est le but de ce blocus autour de la capitale pour vous ?
00:19:54 Aujourd'hui, on est dans une démarche de faire monter la pression
00:19:58 auprès du gouvernement. On se rapproche de Paris,
00:20:01 on n'est pas encore sur Paris, bien évidemment.
00:20:04 On se rapproche de Paris et surtout, on entend bien faire remonter
00:20:07 toutes nos revendications et faire en sorte que l'ensemble
00:20:10 des lignes rouges que posent notre syndicat national,
00:20:13 la FNSE et les GIA, soient bien entendues.
00:20:18 Vous, vous ne faites pas partie de ces agriculteurs
00:20:21 qui ont envie de se mobiliser autour de Rungis et de bloquer
00:20:24 l'approvisionnement de cet immense marché ?
00:20:27 Il y a des tensions au sein même de la façon de procéder, on est d'accord.
00:20:32 Non, mais en fait, dans le syndicat FNSE et GIA,
00:20:38 mais y compris dans la coordination rurale d'Île-de-France,
00:20:41 il n'a jamais été sujet d'aller bloquer Rungis,
00:20:45 pour la simple et bonne raison que Rungis est notre outil de travail.
00:20:48 Tous les jours, on a des producteurs, des maraîchers, des éleveurs
00:20:53 qui vont à Rungis vendre leurs produits.
00:20:55 Donc en fait, on ne va pas aller se tirer une balle
00:20:57 et empêcher nos producteurs d'aller à Rungis.
00:20:59 Et que pouvez-vous dire aux centaines de tracteurs qui sont en train de converger
00:21:01 vers le grand marché européen ?
00:21:03 On essaye de leur expliquer que c'est notre outil de travail, nous ici.
00:21:06 Et en fait, ils ont fait un symbole de Rungis
00:21:09 et je pense qu'ils se trompent de cible.
00:21:12 Si vous n'êtes pas satisfait, vous êtes prêt à aller jusqu'où précisément ?
00:21:16 Que se passera-t-il demain, après-demain ?
00:21:18 Les blocages des grandes villes s'organisent, le pays est en partie paralysé.
00:21:21 Quelles mesures pourraient venir à bout d'une telle colère ?
00:21:24 Alors, en fait, aujourd'hui, il est clair et net que j'ai des adhérents
00:21:31 qui sont bien plus vieux que moi et qui me disent que ça fait plus de 30 ans
00:21:34 qu'ils n'ont jamais connu des manifestations comme ça.
00:21:37 En fait, aujourd'hui, on est dans une crise où on attend bien
00:21:40 des mesures structurelles et pas des mesures conjoncturelles.
00:21:43 On a besoin de changer de logiciel pour savoir où l'agriculture
00:21:47 et où on veut emmener l'agriculture.
00:21:50 Pardon ? Vous m'entendez ?
00:21:53 - Bien sûr. - J'ai plus de... Ah, pardon, excusez-moi.
00:21:56 Oui, donc je disais qu'en fait, nous, aujourd'hui,
00:22:01 on attend bien des mesures structurelles et on veut re-savoir,
00:22:05 on veut savoir où le gouvernement, quel cap veut donner le gouvernement à l'agriculture.
00:22:10 Vous avez le sentiment de ne pas parler le même langage que le gouvernement,
00:22:13 ces derniers jours ?
00:22:16 Ah, ben non, mais complètement. En fait, je vais vous donner un exemple.
00:22:19 Encore cet après-midi, j'avais des députés de la majorité qui me disent
00:22:23 que si on essaye de faire passer nos revendications,
00:22:28 l'opinion publique nous sera défavorable.
00:22:31 Mais en fait, à un moment donné, le rôle d'un politique,
00:22:34 c'est de défendre l'intérêt général, c'est pas de savoir
00:22:37 si c'est électoraliste ou pas électoraliste, c'est de savoir
00:22:40 si on veut défendre l'intérêt général et de savoir l'expliquer.
00:22:43 Vous êtes en mesure de tenir le siège pendant combien de temps ?
00:22:46 Ah non, mais le siège, ça va se tenir sans aucun problème.
00:22:52 Là, on était 300 agriculteurs, c'est assez simple à tenir.
00:22:56 Je peux vous dire qu'on va pas nous sortir de la cis comme ça,
00:23:00 y compris des autres autoroutes.
00:23:03 Si demain, le mouvement venait à évoluer,
00:23:07 on gardera bien en tête qu'aujourd'hui, on a l'opinion publique avec nous
00:23:11 et on va bien faire attention de le garder, parce qu'en fait,
00:23:14 tant qu'on a l'opinion publique, on rend le gouvernement fébrile.
00:23:17 C'est ce que j'allais vous dire, et il y a un équilibre très important à trouver.
00:23:20 C'est pour ça qu'on a parlé il y a quelques instants aussi
00:23:22 de cette arrivée de certains à Rungis, parce qu'il y a un équilibre
00:23:25 à trouver entre ce rapport de force que vous installez,
00:23:28 pour lequel tout le monde ou une immense partie des Français vous soutiennent,
00:23:32 et puis ces Français qui pourraient finir par s'impatienter également,
00:23:35 alors que pour le moment, ils sont avec vous.
00:23:38 Non mais c'est ça qui est assez dingue, parce qu'en fait,
00:23:43 on ne se rejoint pas sur la méthodologie, mais sur les revendications,
00:23:47 il n'y a pas d'écart entre nos deux syndicats.
00:23:51 En fait, aujourd'hui, le gouvernement s'amuse à essayer de proposer
00:23:56 des petites mesures conjoncturelles à chaque filière,
00:23:59 alors qu'aujourd'hui, on veut des mesures structurelles
00:24:01 qui soient transversales pour l'ensemble de l'agriculteur française.
00:24:04 On n'aurait pas aujourd'hui 80 000 agriculteurs sur les routes
00:24:09 si le mal n'était pas simplement plus profond que de la conjoncture actuelle.
00:24:14 Je pense qu'aujourd'hui, les mesures structurelles que nous demandons,
00:24:22 comme la fin des surtranspositions franco-françaises,
00:24:26 c'est quelque chose qui parle à toutes les filières françaises,
00:24:28 et en fait, ça, c'est quelque chose de structurant.
00:24:33 Et si demain, on acte sur le principe de la loi qu'on ne interdit pas sans solution,
00:24:39 ça aussi, c'est quelque chose de structurant,
00:24:41 et qui est inscrit dans la loi, et qui va donner des perspectives pour l'avenir.
00:24:46 On n'en est pas à savoir si on va, pour telle ou telle autre filière,
00:24:51 on va sortir ou telle ou telle chose.
00:24:53 Le mal est plus profond, bien plus profond.
00:24:55 Il ne date pas d'il y a 15 jours, il date d'il y a plusieurs mois, plusieurs années.
00:24:59 Et ça fait 20 ans qu'on nous assomme de réglementations qui n'ont aucun sens.
00:25:06 Et aujourd'hui, on a besoin de visibilité, de cap, et de mesures structurantes.
00:25:12 Un dernier mot Frédéric Arnoux, avant de vous libérer,
00:25:14 et de rejoindre vos camarades autour de ce blocage.
00:25:18 Beaucoup encouragent, et à juste titre, encore une fois, les Français,
00:25:22 à acheter français, justement, que ce soit chez les commerçants,
00:25:25 ou dans les grandes surfaces, pour vous permettre de vivre dignement
00:25:28 de vos productions et de votre travail.
00:25:30 Les Français vous soutiennent, on l'a dit aussi,
00:25:33 mais eux aussi ont de vrais problèmes de pouvoir d'achat.
00:25:36 Ils aimeraient acheter avec responsabilité.
00:25:38 Ce sont les distributeurs qui ne jouent pas le jeu ?
00:25:41 Je pense qu'il y a plusieurs niveaux de problématiques.
00:25:46 Je pense qu'aujourd'hui, ce n'est pas normal que les produits qui viennent
00:25:52 de l'extérieur de l'Europe, à minimum, mais aussi qui viennent en intra-communautaire,
00:25:58 soient moins chers que les produits français, ça c'est la première chose.
00:26:01 Après, le problème de pouvoir d'achat, il est bien plus grand et plus complexe
00:26:07 que simplement les prix de l'alimentaire.
00:26:09 Et ça, je laisse le gouvernement gérer cette problématique-là.
00:26:12 En fait, à un moment donné, on ne peut pas nous dire que les consommateurs
00:26:17 n'ont pas de pouvoir d'achat et laisser crever les agriculteurs à côté.
00:26:20 Frédéric Arnaud, vice-président de la FDSEA.
00:26:23 On ne peut pas demander d'un côté aux agriculteurs de faire de la...
00:26:25 Allez-y, je suis désolé, parce qu'il y a un petit décalage,
00:26:27 c'est pour ça qu'on se marche un peu dessus.
00:26:29 Je vous laisse terminer votre phrase.
00:26:31 En effet.
00:26:32 On ne peut pas à la fois demander aux agriculteurs de faire de la qualité
00:26:36 et en même temps ne pas donner aux consommateurs le pouvoir d'achat
00:26:40 de pouvoir acheter nos produits.
00:26:41 Donc en fait, il va bien falloir à un moment donné que,
00:26:44 si on veut continuer à avoir une agriculture de qualité
00:26:46 et ne pas faire manger tout et n'importe quoi,
00:26:48 et ne pas faire mourir les gens d'intoxication alimentaire,
00:26:51 il va bien falloir en faire en sorte qu'on ait encore des agriculteurs
00:26:53 demain en France.
00:26:54 Et c'est vraiment ça la question qu'on a aujourd'hui au gouvernement,
00:26:56 c'est est-ce qu'on veut encore de nous demain ?
00:26:59 Est-ce qu'on veut encore des agriculteurs aujourd'hui en France ?
00:27:01 Je ne sais pas si le gouvernement veut encore des agriculteurs en France,
00:27:04 mais les Français, oui, n'en doutez pas une seconde.
00:27:06 Et ils vous soutiennent, Frédéric Arnaud,
00:27:08 vice-président de la FDSEA, Île-de-France.
00:27:10 Merci d'avoir répondu à nos questions.
00:27:11 Juste en deux mots, vous dormez dans quelles conditions ce soir ?
00:27:14 Eh bien aujourd'hui, on a installé un camp de vie
00:27:20 où il y a des possibilités de dormir dans des tracteurs,
00:27:23 mais aussi dans des adjécos.
00:27:26 Et en fait, on a même des habitants qui spontanément
00:27:29 viennent nous voir pour savoir si on a besoin de se loger, etc.
00:27:34 Donc en fait, il y a un vrai, vrai soutien de la population française.
00:27:37 Une grande solidarité, en effet.
00:27:39 On a vu ces séquences également d'applaudissements
00:27:41 dans le sud de la France quand les tracteurs passaient tout à l'heure.
00:27:44 Merci beaucoup, Frédéric Arnaud, je le répète,
00:27:46 vice-président de la FDSEA, Île-de-France.
00:27:47 Bon courage dans votre action et cette colère
00:27:50 qui se poursuit pour tenter de faire plier le gouvernement.
00:27:53 Déjà, cette solidarité, c'est vrai que c'est intéressant.
00:27:55 On en a dit un mot tout à l'heure,
00:27:57 mais les Français spontanément vont sur les points de blocage,
00:27:59 apporter des vivres, proposent des logements, on vient de le voir.
00:28:02 Il y a ces séquences d'applaudissements que je décrivais aussi.
00:28:05 Ne pas douter vraiment du soutien de ces Français.
00:28:09 Et pour l'instant, il est immuable.
00:28:10 Oui, pour l'instant, il est immuable.
00:28:11 Je crois que vraiment, la difficulté pour eux va être
00:28:14 de ne pas se faire infiltrer par les groupes d'ultra-gauche.
00:28:16 Il y a eu quelques signes.
00:28:18 Moi, quand j'ai entendu dire à la fin de la semaine dernière
00:28:21 que la CGT appelait à rejoindre le mouvement, vous savez,
00:28:25 souvent c'est le...
00:28:26 On va en parler dans quelques minutes.
00:28:27 La CGT, c'est souvent...
00:28:28 RATP.
00:28:29 Oui, oui, mais même là, il faut faire attention
00:28:31 parce que c'est souvent la Louette qui annonce les Black Blocs.
00:28:34 Donc, s'il commence à être infiltré par l'ultra-gauche,
00:28:38 qui a la stratégie du coucou, quand elle voit qu'un mouvement fonctionne,
00:28:41 eh bien, elle se dit, tiens, on va s'y rajouter.
00:28:45 Donc là, ce serait gravissime.
00:28:47 Pour le moment, il n'y a pas beaucoup de porosité,
00:28:50 mais il faut néanmoins que les agriculteurs restent tout à fait vigilants.
00:28:56 Ce que je trouve intéressant, c'est sur ce discours consistant à dire
00:28:59 que finalement, quelle que soit la filière,
00:29:01 alors qu'il rencontre des difficultés spécifiques,
00:29:03 il y a quand même des grandes lignes structurelles qui sont communes.
00:29:06 Et c'est vrai qu'on oppose souvent les céréaliers,
00:29:09 qui seraient plus riches, aux éleveurs bovins,
00:29:12 qui seraient plus en difficulté.
00:29:14 Mais en réalité, ils ont tous ces mêmes mots.
00:29:17 Les normes, l'inflation de paperasserie à faire, l'Europe, bien sûr.
00:29:23 Les céréaliers, on dit toujours qu'ils sont favorisés,
00:29:25 mais vous savez, l'arrivée de l'Ukraine,
00:29:27 ce n'est pas pour rien si l'Ukraine, sur son drapeau même, a du blé.
00:29:31 Ça va poser un sérieux problème.
00:29:33 C'est un peu paradoxal parce que je trouve qu'il y a quand même,
00:29:35 j'ai noté, il y a plus de 140 revendications.
00:29:38 Je trouve qu'il y a quand même un risque que chacun veuille sa réponse.
00:29:41 Vous, vous me dites, et vous avez raison,
00:29:44 qu'il y a une espèce d'idée commune et de mal commun à tous ces agriculteurs,
00:29:48 quelle que soit leur filière.
00:29:50 Mais aussi, cette idée, je trouve, que chacun veut sa réponse.
00:29:53 C'est extrêmement technique, c'est fastidieux.
00:29:55 On me demande vraiment, dans le temps, comment ça peut se régler.
00:29:59 Parce que oui, moi, j'ai vraiment cette impression que chacun veut sa réponse.
00:30:02 Oui, Régis ?
00:30:03 Il y a ça aussi, mais je pense que le mal est encore plus profond.
00:30:07 Je disais, un agriculteur, et ça, quelles que soient les filières,
00:30:12 aujourd'hui, gagne deux fois moins d'argent que ses parents.
00:30:17 Donc, vous imaginez des perspectives pour transmettre l'exploitation aux enfants.
00:30:22 C'est-à-dire que vous avez beaucoup d'enfants,
00:30:24 parce que, évidemment, les agriculteurs veulent aussi que leurs enfants fassent des études.
00:30:28 Parfois, ils espèrent qu'ils reprennent la ferme.
00:30:31 Et en fait, les enfants n'ont pas forcément, finalement, l'envie de vivre cette vie extrêmement contraignante.
00:30:39 Vous parliez de la filière bovine, tout à l'heure, qui est la plus pauvre, on va dire, en France.
00:30:43 Où, pour parfois, 1000 euros par mois, vous, de marge, vous levez à 5h du matin et vous vous couchez,
00:30:50 il fait déjà nuit noire.
00:30:51 400 euros par mois.
00:30:52 Voilà.
00:30:53 Et quand les enfants voient ça, ils connaissent cette vie.
00:30:56 Ils aiment la terre, ils aiment ce que font leurs parents, mais ils n'ont pas forcément envie.
00:31:01 Donc, quand ils disent "on est en voie de disparition", c'est vraiment de ça dont ils parlent.
00:31:06 Le discours de politique générale, vous en parliez, c'est demain, pour Gabriel Attal.
00:31:10 Ça doit être un discours de politique agricole.
00:31:12 Rien d'autre, puisque l'agriculture est au-dessus de tout, désormais.
00:31:15 Non, ça ne peut pas être que un discours de politique.
00:31:17 Oui, mais l'école est la mère de toutes les batailles.
00:31:18 Ah oui, mais moi, il y a un moment où je ne comprends plus rien.
00:31:20 Il va falloir compter le nombre de fois où...
00:31:22 Qu'est-ce qui est le plus fort ? La mère de toutes les patries ou ce qui est au-dessus ?
00:31:24 La priorité va être prononcée. Effectivement, il y en a beaucoup.
00:31:27 Mais on évoquait tout à l'heure Emmanuel Macron, il y a quelques mois encore.
00:31:31 Il remettait La Légion d'honneur à Michel Houellebecq.
00:31:34 J'espère qu'il l'avait lu avant de le décorer, mais il a consacré un livre,
00:31:39 avec son acuité qu'on lui connaît, au monde paysan.
00:31:42 C'était "Sérotonine".
00:31:44 Et il parlait, il évoquait ce gigantesque plan social, un plan social invisible.
00:31:49 Et effectivement, aujourd'hui, si on sent cette détermination chez les agriculteurs,
00:31:55 c'est que face à l'angoisse immédiate, l'absence de revenus pour beaucoup,
00:32:00 les factures à payer, il y a aussi surtout cette angoisse existentielle.
00:32:04 C'est seulement de savoir si seulement demain,
00:32:07 ils seront encore là pour proposer une agriculture durable.
00:32:12 Dans quelques instants, on sera en direct avec un autre agriculteur
00:32:15 qui a choisi d'aller faire le blocus du côté de Rungis,
00:32:19 alors que beaucoup d'agriculteurs contestent cette action.
00:32:22 On écoutera ses raisons, ses revendications.
00:32:25 Mais d'abord, 23h pile.
00:32:27 Maureen Vidal, un rappel de l'actualité de ce 29 janvier.
00:32:30 La coordination rurale du Lot-et-Garonne s'est mise en marche ce matin
00:32:39 dans un convoi de 8 tracteurs.
00:32:41 Direction le marché de Rungis pour un blocage d'une durée indéterminée.
00:32:45 Trois autres convois sont en route et devraient arriver demain
00:32:48 en provenance de Bretagne, de Bourgogne, Franche-Comté et d'Agen.
00:32:52 La grogne des agriculteurs retentit dans toute l'Europe, Emmanuel Macron,
00:32:58 s'entretiendra jeudi à Bruxelles avec la présidente de la Commission européenne,
00:33:02 Ursula von der Leyen.
00:33:03 Selon nos informations, l'accord commercial controversé
00:33:06 en négociation entre l'UE et le Mercosur est au point mort.
00:33:10 Emmanuel Macron s'y oppose fermement.
00:33:13 Enfin, les chauffeurs de taxi tapent également du poing sur la table.
00:33:17 Plusieurs opérations escargots ont été menées dans l'Hexagone
00:33:20 pour s'opposer au covoiturage sanitaire.
00:33:22 La nouvelle loi de finances de la sécurité sociale incite les chauffeurs
00:33:25 à prendre plusieurs patients afin de faire des économies.
00:33:28 Un danger pour les malades, une perte de chiffre d'affaires
00:33:31 pour les taxis, selon les syndicats.
00:33:33 Merci beaucoup, chère Maureen.
00:33:38 On se retrouve dans une trentaine de minutes.
00:33:40 Le marché de Rungis, là c'est un moment de bascule
00:33:44 qui pourrait vraiment changer la donne de cette contestation
00:33:47 et surtout de l'action du gouvernement vis-à-vis des agriculteurs.
00:33:50 Le marché de Rungis, sanctuarisé depuis plusieurs heures.
00:33:53 Je ne sais pas si on a ces images des blindés
00:33:55 qui sont tout autour de cet immense marché.
00:33:57 L'important dispositif de force de l'ordre ne faiblit pas.
00:34:00 Les gendarmes, la police barricadent l'entrée du marché
00:34:02 avant le blocage annoncé par plusieurs syndicats d'agriculteurs.
00:34:04 Regardez cela en image avec Juliette Sada et Fleurian Paume.
00:34:07 Et puis on sera en direct avec Guillaume Branton, éleveur de Brebis
00:34:11 qui est en train de cheminer vers ce marché de Rungis.
00:34:15 A tout de suite.
00:34:16 Rungis prend des allures de forteresse.
00:34:20 Pour accéder au marché ce lundi, il faut montrer pas de blanche.
00:34:23 Seules les personnes autorisées peuvent passer le barrage filtrant
00:34:26 composé de policiers et de gendarmes.
00:34:28 Sur place, les forces de l'ordre sont en nombre et se tiennent prêtes.
00:34:31 Deux véhicules blindés de la gendarmerie postaient à l'entrée du marché
00:34:35 ainsi que des camions de CRS.
00:34:38 Mobilisés sur place sur demande du président Emmanuel Macron,
00:34:41 objectif empêcher tout blocage du plus grand marché de produits frais d'Europe
00:34:46 alors que les agriculteurs promettent un siège de la capitale ce lundi.
00:34:50 Malgré l'annonce du blocage, ces commerçants d'un marché parisien
00:34:53 se montrent solidaires.
00:34:55 Ils ont raison, ils défendent leur biftec et tant pis pour les autres.
00:34:59 Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
00:35:02 Je comprends tout à fait leurs revendications.
00:35:05 Ces gens-là travaillent, ils gagnent pas leur vie, c'est pas normal.
00:35:09 Soutien aussi de certains habitants de la capitale.
00:35:12 Leurs revendications sont importantes et c'est important qu'ils puissent les tenir.
00:35:16 Donc je comprends qu'ils aient ce genre d'action
00:35:19 et ensuite je suis certain qu'ils seront assez raisonnables
00:35:22 pour qu'on arrive tous à vivre normalement.
00:35:25 Je suis solidaire du mouvement pour la seule bonne raison,
00:35:28 c'est que ça commence à être compliqué pour tout le monde,
00:35:31 mais c'est pour eux et je reste solidaire de leur mouvement.
00:35:34 Un convoi d'agriculteurs est parti ce matin d'Agen et se dirige vers le marché.
00:35:38 Arrivée prévue entre mardi soir et mercredi matin.
00:35:41 Guillaume Branton, bonjour, vous êtes éleveur de brebis dans le Gers.
00:35:47 Merci beaucoup de prendre le temps de nous répondre en direct sur CNews.
00:35:51 J'explique à nos téléspectateurs et vous me dites si je me trompe.
00:35:54 Vous êtes parti du Gers ce matin, direction Rungis.
00:35:59 Vous êtes en tracteur, donc évidemment ça va à la vitesse que l'on imagine.
00:36:02 Vous êtes ce soir en pause à Limoges avant de reprendre la route pour Rungis demain.
00:36:08 Rungis, on l'a bien compris, c'est une ligne rouge pour le gouvernement.
00:36:14 Ma question est très simple et on a entendu le vice-président de la FDSE à Île-de-France
00:36:18 qui a du mal à comprendre cette action également.
00:36:21 Simple question, quel est l'intérêt d'aller bloquer le marché de Rungis ?
00:36:27 L'intérêt c'est parce que Rungis est un symbole pour la distribution de produits alimentaires en France.
00:36:33 Après l'idée ce n'est pas de casser ni rien, c'est uniquement de bloquer
00:36:38 et de montrer qu'on est là et que le monde paysan est en crise et en souffrance
00:36:42 et qu'on a besoin du soutien de la population et de mesures concrètes
00:36:46 pour mieux gagner notre vie, retrouver des marges, retrouver des prix sur nos productions.
00:36:52 Ce marché de Rungis, il vous fait vivre monsieur également ?
00:36:56 Aujourd'hui, il ne nous fait pas vivre le marché de Rungis.
00:36:59 Moi, ça n'impacte pas directement le marché de Rungis, mais aujourd'hui,
00:37:03 moi je suis éleveur de brebis, on vend nos productions, nos agneaux à 8€ le kilo carcasse
00:37:10 et nos coûts de production sont entre 8,50€ et 9€.
00:37:14 On travaille très dur toute la semaine, toute l'année pour une marge qui n'est pas là.
00:37:22 Vous n'avez pas peur du risque de cette action ? Je le répète encore une fois à nos téléspectateurs,
00:37:26 vous le savez, j'imagine bien, le plus grand marché d'Europe, c'est 1 million de mètres carrés de surface,
00:37:31 il approvisionne quasiment un quart des Français, c'est un lieu hautement symbolique.
00:37:36 Aujourd'hui, les Français, ils vous applaudissent.
00:37:38 Est-ce que vous ne criez pas à terme de renverser l'opinion s'ils ne trouvent plus rien dans la raciette dans les jours qui viennent ?
00:37:44 L'idée c'est d'être non-violent, donc à partir de là...
00:37:48 Je ne parle pas de violence, je parle de blocage, d'acheminement tout simplement monsieur.
00:37:52 Et le blocage, on verra ce que ça donne, mais notre idée c'est d'être non-violent, de poser notre acteur, de montrer qu'on est là.
00:38:02 C'est un dispositif que vous avez vu également, auquel vous allez vous confronter des forces de l'ordre,
00:38:07 qui est impressionnant, 15 000 policiers et gendarmes, des blindés aussi pour sanctuariser Rungis.
00:38:13 Il fallait vraiment en arriver là ? La crise est trop profonde, la souffrance est trop grande.
00:38:18 Mais nous le mouvement, je trouve que vous n'avez pas bien compris l'idée du mouvement,
00:38:24 c'est de réunir la population autour de notre cause et pas de créer le chaos.
00:38:29 Ce n'est vraiment pas l'idée du mouvement.
00:38:32 J'ai très bien compris monsieur Brantôme, c'est pour ça.
00:38:35 Et d'ailleurs, je ne me fais que relayer ce que disait quelqu'un qui connaît beaucoup mieux le sujet que moi,
00:38:39 à savoir le vice-président de l'AFDSEA d'Île-de-France, qui conteste cette action.
00:38:43 C'est pour ça que je me permets de poser vos questions.
00:38:45 N'en doutez pas une seule seconde, monsieur, et je parle au nom d'ailleurs de tous ceux qui travaillent sur cette chaîne.
00:38:50 Nous vous soutenons, nous comprenons mille fois votre souffrance, nous l'entendons et nous l'accompagnons.
00:38:55 Il n'y a vraiment aucune animosité de ma part, vraiment, je vous demande de me croire sur parole.
00:38:59 Je vous dis juste, je relaie une parole de beaucoup d'agriculteurs qui ont du mal à comprendre le projet de ce blocage de Rungis.
00:39:04 Moi je suis hors syndicat, je ne participe à aucun syndicat, je n'ai pas de carte nulle part.
00:39:10 Donc mon idée c'est que je viens du Gers et je vais faire 700 km en tracteur
00:39:15 pour montrer mon désaccord avec la politique agricole actuelle
00:39:19 et montrer que l'agriculture est en crise et a besoin d'aide.
00:39:23 On rappelle que d'ailleurs les agriculteurs se suicident dans notre pays, on l'a beaucoup dit, mais c'est important de le répéter.
00:39:29 31% de suicides en plus chez les agriculteurs que dans le reste de la population, c'est un suicide d'agriculteurs tous les deux jours.
00:39:35 Là encore, une question très simple, mais j'estime extrêmement importante.
00:39:39 Est-ce que vous croyez en l'avenir de l'agriculture française, monsieur ?
00:39:43 Évidemment que je crois en l'avenir de l'agriculture française, ça fait trois ans que je suis installé.
00:39:48 D'ailleurs je suis installé avec mon beau-frère et je tiens à le rendre hommage aujourd'hui
00:39:53 parce que si je peux être là ici, c'est qu'il s'occupe des brebis aujourd'hui tout seul sur l'exploitation.
00:40:00 Donc c'est très important et j'y crois à fond, évidemment que j'y crois à fond, mais j'ai envie de vivre de mon métier
00:40:06 et c'est pour ça que je monte à Paris aujourd'hui avec toute ma famille, mes amis.
00:40:12 C'est pour montrer qu'on y croit justement et qu'on a envie que les choses changent.
00:40:17 Guillaume Brantôme, un dernier mot avant de vous libérer, peut-être pour vous reposer un petit peu
00:40:21 parce que j'imagine que les journées sont compliquées aussi en ce moment.
00:40:24 Vous vous donnez combien de temps pour arriver sur Rungis ?
00:40:27 On n'en a pas trop d'idées, très clairement.
00:40:32 En tout cas, on vous suivra et encore une fois, les Français sont en très grande majorité avec vous.
00:40:38 C'est pour ça qu'on s'inquiète d'éventuels risques qui seraient pris et qui pourraient renverser l'opinion.
00:40:44 Mais en tout cas, on peut imaginer que vous savez ce que vous faites,
00:40:47 que votre combat est trop important pour que vous le preniez par-dessus la jambe.
00:40:51 Merci beaucoup, sauf si vous voulez rajouter peut-être un dernier mot, monsieur.
00:40:54 Non, c'est bon. Vive la paysannerie française.
00:40:57 C'est bien dit. Merci beaucoup. Vive la paysannerie française, comme vous l'avez dit.
00:41:02 Moi aussi, je le répète, vive la paysannerie française.
00:41:05 On va tout se dire, les uns après les autres.
00:41:07 Il est déterminé, c'est parce que...
00:41:10 D'ailleurs, il est un petit peu sur la défensive.
00:41:13 Loin de moi, j'espère vraiment que je n'ai pas donné l'impression d'être...
00:41:16 Non, ce qu'on perçoit dans l'échange, c'est que nous, on parle beaucoup de communication
00:41:19 parce qu'on a un centre de préoccupation qui est un peu politique et politicien,
00:41:22 mais ces gens-là ne se préoccupent pas de communication.
00:41:24 Et il se fiche un peu de savoir quels signals ils vont envoyer en bloquant Rungis ou pas.
00:41:28 Il expliquait très simplement "j'y vais parce que j'essaye d'exprimer par tous les moyens possibles
00:41:32 le fait que je suis d'accord avec la politique agricole".
00:41:34 Ce qu'il dit traduit... C'est les paroles de quelqu'un qui...
00:41:37 On sent une vraie colère en lui. Il ne manifeste pas d'habitude.
00:41:41 Il n'a pas de carte de syndicat.
00:41:44 Donc qu'une personne comme ça fasse le déplacement en tracteur, ça en dit long, je pense,
00:41:49 sur la nature et la profondeur du mouvement.
00:41:51 Il parle de son beau-frère aussi. Ça m'a frappée parce qu'ils sont nombreux à dire
00:41:55 "si je peux venir là, c'est parce qu'il y a ma femme, mon cousin, mon père, mon vieux-père".
00:42:00 Et c'est très impressionnant parce que ce ne sont pas des gens qui ont l'habitude de la grève
00:42:04 tout simplement parce qu'ils ne risquent pas de quitter leur travail.
00:42:07 Ni des mouvements sociaux, ni de se plaindre.
00:42:09 C'est des entrepreneurs en fait. S'ils arrêtent de travailler, il n'y a plus rien qui tourne.
00:42:12 C'est intéressant parce qu'on a un monsieur qui va répondre à Guillaume Brantôme
00:42:15 parce que c'est vrai que nous, on pose des questions à ce monsieur
00:42:17 et on n'a pas forcément la légitimité.
00:42:19 En tout cas, il nous fait comprendre à juste titre que nous n'avons pas la légitimité.
00:42:22 Romain, on vient juste de me communiquer votre prénom.
00:42:26 Je ne dis pas de bêtise. C'est bien Romain ?
00:42:28 Oui, c'est ça.
00:42:29 Merci beaucoup Romain.
00:42:30 J'ai hésité. Vous êtes aux Portes de la 15 avec nos confrères Amarine Sabourin et Laurence Sellerier
00:42:36 qui permettent ce direct aux Portes de Paris, donc dans le Nord,
00:42:39 avec des agriculteurs qui vont passer la nuit sur place.
00:42:41 Là, on est de retour dans ces blocus autour de Paris.
00:42:43 Vous vouliez donner votre avis sur Rargis justement.
00:42:46 On vient de faire face à ce monsieur, Guillaume Brantôme,
00:42:49 qui n'est pas syndiqué, qui est indépendant,
00:42:51 qui veut afficher et montrer sa colère en montant sur Rargis
00:42:54 malgré les risques que ça peut avoir en termes d'inversion de l'opinion
00:42:58 et surtout de confrontation avec les forces de l'ordre si ça va trop loin.
00:43:02 Pourquoi il a tort d'aller sur Rargis ?
00:43:04 Alors là, je ne sais pas.
00:43:10 Aujourd'hui, nous, ce n'est pas notre but de bloquer Rargis.
00:43:15 C'est juste après, on a des consignes strictes.
00:43:18 Pour l'instant, nous, c'est surtout de ne pas embêter nos conciliaires.
00:43:23 Là, c'est de la responsabilité du gouvernement.
00:43:25 Aujourd'hui, tout ce qui se passe,
00:43:27 le seul responsable, c'est le gouvernement.
00:43:29 Donc là, nous, on est là, on est en train de bloquer la 15.
00:43:33 Nous, on n'a pas ordre d'aller sur Rargis.
00:43:37 Et vous ne craignez pas que ces agriculteurs qui vont sur Rargis,
00:43:39 justement, soient un peu contre-productifs dans votre action ?
00:43:42 Pourquoi vous êtes-vous directeur du député de Réunion ?
00:43:45 Bah là, écoutez, je ne peux pas trop vous répondre là-dessus.
00:43:52 Moi, là, chacun est libre.
00:43:56 Nous, aujourd'hui, c'était une action pacifiste.
00:43:59 On voulait embêter le moins de gens possible.
00:44:02 Mais il faut que le gouvernement comprenne bien
00:44:04 qu'aujourd'hui, il y a une colère terrible des agriculteurs.
00:44:07 Et aujourd'hui, tout ce qui se passe aujourd'hui en France,
00:44:12 pour les agriculteurs, c'est de la faute du gouvernement.
00:44:15 Aujourd'hui, très clairement.
00:44:17 C'est bien compris. Romain.
00:44:18 Merci d'avoir pris le temps de nous répondre.
00:44:20 Je rappelle que vous êtes, vous, au niveau de la 15,
00:44:22 à quelques kilomètres de Paris,
00:44:24 donc dans ces différents blocages autour de la capitale.
00:44:27 Caréma, vous l'irez, sur ce blocage de Rargis,
00:44:30 c'est un marché unique au monde,
00:44:32 le plus grand marché de produits frais d'Europe.
00:44:35 Les conséquences de son blocage seront forcément très importantes.
00:44:38 Et encore une fois, on se pose la question
00:44:40 du bien fondé de cette action.
00:44:42 - Moi, ce que j'ai entendu, en fait, tout à l'heure,
00:44:45 de l'agriculteur qui a parlé, qui se rendait là-bas,
00:44:48 bien, on voyait effectivement qu'il cherchait un endroit,
00:44:51 une sorte de symbole, où est-ce que je peux me rendre.
00:44:53 On a parlé de Rargis. Donc, lui, il se rend là-bas.
00:44:55 Je ne sentais aucune malice ou quoi que ce soit.
00:44:58 C'est vraiment du fond du coeur.
00:45:00 Il faut que je manifeste.
00:45:02 C'est ma chance, en fait. C'est le momentum.
00:45:05 C'est vraiment le moment où on peut...
00:45:08 On a les caméras braquées sur nous et on peut témoigner,
00:45:11 non seulement de la souffrance,
00:45:13 mais vraiment de demander que les choses changent.
00:45:16 Cela étant dit, je suis d'accord que ça peut...
00:45:18 L'opinion peut basculer, en fait.
00:45:20 C'est si jamais... Oui, bon...
00:45:22 - Parce qu'il n'y a plus rien à manger dans les restaurants,
00:45:24 les centres commerciaux.
00:45:26 - Je pense que le gouvernement fait tout pour ne pas en arriver là.
00:45:28 Je pense que la grande majorité, en fait,
00:45:30 la plupart des agriculteurs, même,
00:45:32 qui veulent se rendre là-bas, l'ont dit aussi,
00:45:34 ils n'ont pas nécessairement envie de...
00:45:36 Ils ne veulent pas créer le chaos.
00:45:38 Ils veulent simplement faire acte de présence
00:45:40 et vraiment y aller avec leurs revendications.
00:45:43 Cela étant dit, c'est toujours combien de temps ça dure
00:45:46 et est-ce que ça se met à créer...
00:45:48 Ça se met à créer un doute chez certaines personnes.
00:45:51 Et c'est souvent dans ces moments-là
00:45:53 qu'on voit des absurdités de pénuries.
00:45:55 Les gens se mettent à acheter des sacs de riz, de pâtes,
00:45:58 de tout ce que vous voulez.
00:46:00 On l'a vu pendant la période COVID.
00:46:02 Ça devient irrationnel. Donc, on va tout faire.
00:46:04 Et je pense que le gouvernement va tout faire.
00:46:06 Et s'il y a des associations syndicales aussi,
00:46:08 des agriculteurs qui vont envoyer le message,
00:46:10 je pense que l'idée, la population
00:46:12 est derrière les agriculteurs.
00:46:14 Ce n'est pas de basculer et que, finalement,
00:46:16 on détourne l'attention pour des histoires
00:46:18 de pénuries artificielles qui seraient créées
00:46:20 dans une sorte de moment de doute et de panique.
00:46:22 - Nous ne sommes pas des révolutionnaires.
00:46:24 Nous jouons simplement notre survie.
00:46:26 - On est encore aujourd'hui par Karine Duc,
00:46:28 qui est l'un des visages de cette contestation
00:46:30 depuis une quinzaine de jours maintenant.
00:46:32 - On n'est pas là pour casser du flic.
00:46:34 On n'est pas là pour... On n'est pas des bandits.
00:46:36 Nous, ce qu'on veut, c'est avoir simplement des réponses.
00:46:39 Parce que c'est notre dernier convoi.
00:46:41 C'est notre dernier combat pour les agriculteurs
00:46:44 et pour l'agriculture.
00:46:46 C'est vraiment une question de survie.
00:46:48 La pression que l'on essaie de mettre au gouvernement,
00:46:51 ce n'est pas du poker, ce n'est pas un coup de théâtre.
00:46:53 Ce n'est rien de tout ça.
00:46:55 Ce qui est vrai, c'est que personne aujourd'hui
00:46:57 ne peut rentrer chez lui, sur sa ferme,
00:46:59 sans avoir des réponses précises.
00:47:01 C'est une question de survie.
00:47:03 - Jusqu'où peut aller la mensuette huide
00:47:05 envers ces agriculteurs, Pierre Gentil?
00:47:07 - Elle est totale.
00:47:09 - Jusqu'où peut-elle aller?
00:47:11 - Jusqu'où est-ce qu'elle peut aller?
00:47:13 Comme toujours, la question, c'est de savoir
00:47:15 de quelle façon ce mouvement peut évoluer.
00:47:17 Il est certain que, comme l'a dit ma voisine Gabrielle Cusel,
00:47:20 si on se retrouve dans le cas de figure des Gilets jaunes,
00:47:23 on peut faire un parallèle en ce moment
00:47:25 en Gilets jaunes, Gilets verts.
00:47:27 Les Gilets jaunes ont été infiltrés par l'extrême gauche.
00:47:30 C'est à partir du moment où ils ont été infiltrés
00:47:32 par l'extrême gauche, à partir du moment
00:47:34 où les revendications ont commencé à évoluer,
00:47:36 où le RIC a été mis de côté,
00:47:38 où on a surtout commencé à avoir des violences,
00:47:40 que ce mouvement a été décrédibilisé.
00:47:42 - Pardon, Pierre, je le déplore,
00:47:44 mais c'est à partir du moment où il y a eu des violences
00:47:46 que le gouvernement a commencé à répondre également.
00:47:48 - Oui, c'est ce que je vous ai dit.
00:47:50 Je vous ai dit ça, mais des violences...
00:47:52 - C'est terrible. - ...aux actes 2, 3 et 4.
00:47:54 Donc j'ai vu ce que c'était les Gilets jaunes au début
00:47:57 et ce que c'était aussi les Gilets jaunes.
00:47:59 J'ai fait l'acte 6, après au moment
00:48:01 où l'extrême gauche commençait à infiltrer.
00:48:03 Et j'ai vu là où les violences, violences réelles
00:48:05 et violences symboliques, enfin, plus que symboliques,
00:48:07 quand ils ont dégradé notamment l'acte de triomphe,
00:48:10 donc j'ai vu le changement.
00:48:12 Là, à ce stade, on n'est pas là,
00:48:14 et il y a un large soutien de la population,
00:48:16 et je pense qu'il va durer, parce qu'encore une fois,
00:48:18 il faut bien comprendre, c'est-à-dire que tout à l'heure,
00:48:20 l'intervenant faisait référence à un membre de sa famille,
00:48:23 je crois que c'était son beau-frère ou son frère,
00:48:25 effectivement, qui gardait l'exploitation.
00:48:27 C'est-à-dire qu'on est vraiment dans une France,
00:48:29 et c'est pour ça qu'Emmanuel Macron ne la comprend pas.
00:48:32 On retrouve à travers cette crise
00:48:34 une vieille, vieille opposition millénaire
00:48:36 entre les nomades et les sédentaires.
00:48:38 C'est extraordinaire, en fait, ce qui se passe.
00:48:40 C'est-à-dire qu'en fait, c'est une révolte
00:48:42 contre la mondialisation, ce qui se passe.
00:48:44 C'est-à-dire que ce sont les enracinés
00:48:46 qui disent aux nomades,
00:48:48 "Nous ne sommes pas rien, nous, voilà,
00:48:50 nous, on ne peut pas bouger de notre exploitation,
00:48:52 nous, on est enracinés, on est dans nos terres
00:48:55 et on prie pour nos morts, si j'ose dire."
00:48:57 C'est-à-dire qu'on a une longue transmission derrière nous,
00:48:59 c'est pour ça que je faisais référence au caractère familial,
00:49:02 c'est-à-dire que ce sont des explications qui se succèdent
00:49:04 de génération en génération, et ça,
00:49:06 Emmanuel Macron et les gens qui dirigent à Bruxelles,
00:49:11 la Commission européenne et le Parlement européen
00:49:13 dans son ensemble, ne peuvent pas comprendre
00:49:16 ce que c'est la façon de vivre quand on est un sédentaire,
00:49:19 quand on est arraciné, attaché à sa terre.
00:49:21 Donc c'est vraiment deux mondes qui se percutent,
00:49:24 qui ne savent pas se comprendre.
00:49:26 - Je voudrais qu'on entend Gérald Darmanin.
00:49:29 - Moi, je suis très inquiet par ce mouvement,
00:49:32 parce que je ne vois pas comment on a entendu
00:49:34 ces responsables syndicaux,
00:49:37 on a entendu ce berger,
00:49:39 qui est arraché à son pâturage,
00:49:41 qui vient presque, malgré lui,
00:49:45 il faudrait changer le logiciel européen.
00:49:48 C'est-à-dire que là, les mesurettes
00:49:50 que nous a proposées Gabriel Attal la semaine dernière,
00:49:54 c'est qu'on sent que le gouvernement peut faire des choses,
00:49:57 mais qu'il ne peut pas répondre aux problèmes
00:50:00 et à la demande principale, qui est la question du libre-échange.
00:50:03 - Et c'est pour ça qu'il modère autant sa réponse policière.
00:50:05 - Et là, on ne voit pas, parce que le gouvernement,
00:50:08 on le sent, n'est pas capable d'apporter cette réponse,
00:50:11 sauf à casser ce logiciel européen.
00:50:13 - Emmanuel Macron essaie de le faire quand même.
00:50:16 - Justement, avec la remise en cause
00:50:18 de l'accord avec le maire Caussure, c'est le délit.
00:50:21 - Non, non, non, parce que moi, je ne crois pas
00:50:23 que ce soit un signal de positivité.
00:50:25 - Je n'en attends rien du tout.
00:50:27 - Jeudi, entre le président Macron et Hercule A. van der Leyen.
00:50:30 - Il a compris que le maire Caussure, là,
00:50:32 ce n'était pas possible, la pilule ne passerait pas.
00:50:34 Mais faire vraiment une réforme structurelle,
00:50:37 changer de paradigme et renverser la table,
00:50:39 ça impliquerait de penser, agir contre lui-même.
00:50:42 - Il n'est pas capable.
00:50:43 - C'est ça le problème.
00:50:44 - Reprenons cet accord, par exemple, avec le Chili.
00:50:47 Il faut se rendre compte, quand même, que la Nouvelle-Zélande,
00:50:49 avant, mais même le Chili, récemment, je lisais
00:50:52 qu'en fait, on a offert finalement l'agriculture,
00:50:55 on l'a sacrifiée sur le tel du lithium
00:50:57 pour les moteurs électriques, parce que le Chili
00:51:00 permet de sortir de la dépendance chinoise,
00:51:01 comme le Chine a droit en produire de l'ithium.
00:51:03 - Mais il faut dire que le lithium est très utile aussi.
00:51:04 - Oui, bien sûr, on peut aussi réfléchir à la stratégie française,
00:51:07 parce qu'actuellement, du lithium, il y en a aussi en France.
00:51:09 Ce n'est pas inintéressant de réindustrialiser...
00:51:12 - C'est le mépris des individus au profit de...
00:51:14 - Aujourd'hui, on est en train de sacrifier,
00:51:16 et quand on voit les agriculteurs allemands qui disaient
00:51:18 "c'est nos tracteurs contre le Tesla",
00:51:20 c'est un peu ça, finalement.
00:51:21 - Alors, s'il vous plaît, parce qu'on était sur la réponse
00:51:24 sécuritaire du ministre de l'Intérieur,
00:51:25 je voudrais juste qu'on entende Gérald Darmanin,
00:51:27 qui a précisé encore ces dernières heures
00:51:28 la position du gouvernement.
00:51:29 - Je veux redire que la position du ministère de l'Intérieur,
00:51:32 c'est une position de compréhension vis-à-vis
00:51:34 du mouvement agricole, de ses contestations,
00:51:37 à partir du moment où il respecte les règles
00:51:39 que je viens d'évoquer,
00:51:40 pas d'occupation de la capitale et des grandes villes de province,
00:51:43 on ne bloque pas les aéroports,
00:51:45 et on ne rentre pas dans les marchés internationaux de nourriture,
00:51:48 je pense que les choses se passeront le mieux possible.
00:51:50 Nous ne sommes pas là pour une épreuve de force,
00:51:52 nous sommes là pour faire respecter, évidemment,
00:51:54 les personnes, les forces de l'ordre en premier,
00:51:57 et les biens, mais les forces de l'ordre,
00:51:58 les CRS et les gendarmes mobiles,
00:52:00 n'ont pas comme consigne d'intervenir
00:52:01 sur les points de blocage,
00:52:03 mais d'accompagner ces points de blocage
00:52:04 pour les sécuriser, pour éviter les drames
00:52:06 qu'on a pu connaître au début du mouvement.
00:52:09 - Il y a un vrai changement de ton
00:52:10 de la part du ministre de l'Intérieur sur cette question.
00:52:12 - On sent qu'ils sont sur le qui-vive,
00:52:15 parce que oui, les revendications sont là,
00:52:18 les Français soutiennent les agriculteurs,
00:52:21 mais on ne veut pas que ça se transforme en chaos,
00:52:24 en paralysie vraiment globale des choses,
00:52:27 et il y a quand même des installations,
00:52:29 on parle d'oranges justes, qui est à protéger,
00:52:31 ça c'est fondamental,
00:52:33 et on le sent dans la réponse du gouvernement,
00:52:36 on verra au cours des prochains jours,
00:52:38 mais moi je voulais revenir,
00:52:39 c'est que les revendications des agriculteurs,
00:52:41 on l'a vu, sont multiples,
00:52:43 ça va dans plusieurs sens.
00:52:44 - Il y en a 140.
00:52:45 - Et il y a des choses, je pense que oui,
00:52:47 les Français sont derrière sur la question,
00:52:48 par exemple, des prix de pouvoir vivre
00:52:50 dignement de son métier,
00:52:52 il existe par exemple aussi, je pense,
00:52:54 par exemple au Canada, un mécanisme
00:52:56 qui s'appelle la gestion de l'offre,
00:52:58 où on va contrôler sur certains secteurs spécifiques,
00:53:02 que ce soit par exemple le lait, la volaille,
00:53:04 ou d'autres produits très spécifiques,
00:53:06 il va y avoir un mécanisme de production
00:53:09 qui va être arrimé aux besoins du marché canadien,
00:53:12 il va y avoir un mécanisme de détermination des prix
00:53:15 pour s'assurer que les agriculteurs,
00:53:17 les producteurs puissent couvrir
00:53:20 tous leurs frais de production,
00:53:22 finalement qu'ils réussissent à vivre de leur métier,
00:53:25 et d'autres choses,
00:53:26 donc tout ça pour dire qu'il y a quand même
00:53:27 des mécanismes sur lesquels on peut agir
00:53:29 pour redonner finalement une latitude
00:53:33 pour que les gens puissent vivre de leur métier,
00:53:35 et sans non plus complètement éliminer le libre-échange,
00:53:39 parce qu'il ne faut pas non plus...
00:53:40 Le libre-échange, ça devrait être pensé
00:53:43 d'une manière en fait d'une complémentarité de produits aussi,
00:53:47 donc peut-être que des lagnos de la Nouvelle-Zélande
00:53:50 en petite quantité, si vous l'achetez pour des...
00:53:53 Il y aurait des choses qu'on peut avoir,
00:53:55 mais l'idée ce n'est pas de submerger
00:53:57 et de mettre des produits en concurrence déloyale
00:54:00 avec des produits français.
00:54:01 - Mais il faut faire comme d'autres pays...
00:54:02 - Alors juste mes amis, parce que je voudrais encore une fois
00:54:03 rester une dernière fois sur ce sujet,
00:54:05 et parler de la réponse des forces de l'ordre,
00:54:09 et cette conférence de presse également aujourd'hui
00:54:11 de la porte-parole du gouvernement.
00:54:13 Pourquoi j'évoque ça ?
00:54:14 Parce que d'ailleurs, Caréma l'a répétée encore une fois
00:54:16 il y a un instant,
00:54:17 les Français sont derrière les agriculteurs,
00:54:18 et je me dis,
00:54:19 qui n'est pas derrière les agriculteurs aujourd'hui ?
00:54:21 Qui sont les profils qui ne soutiennent pas
00:54:24 les agriculteurs,
00:54:25 mais une forme d'élite, de parisianisme ?
00:54:27 Certains les appelleront Bobo...
00:54:29 - Des urbains.
00:54:30 - D'autres les appelleront Bobo gauchiste
00:54:32 du 11e arrondissement, je ne sais pas.
00:54:35 - Les électeurs des robes collégiales.
00:54:38 - Ou peut-être journalistes bien-pensants également.
00:54:40 La conférence de presse de la porte-parole du gouvernement
00:54:42 tout à l'heure,
00:54:43 la seule chose qui intéressait nos confrères,
00:54:46 ou en tout cas une immense partie de nos confrères,
00:54:48 ce n'était pas le bien-être des agriculteurs,
00:54:50 ce n'était pas les mesures que pourrait apporter
00:54:52 le gouvernement,
00:54:53 c'était le deux poids deux mesures
00:54:55 de la réponse des forces de l'ordre
00:54:57 par rapport à d'autres types de manifestations.
00:54:59 On a compilé juste quelques extraits de questions
00:55:01 et regardez, c'est assez saisissant je trouve.
00:55:03 - Est-ce que la logique reste la même ?
00:55:05 Aucune intervention policière dans les jours à venir ?
00:55:08 Est-ce que vous allez laisser faire
00:55:10 et laisser les agriculteurs bloquer ainsi
00:55:13 notamment la région parisienne ?
00:55:14 - On laisse faire les agriculteurs là où
00:55:16 d'autres, les professeurs,
00:55:17 les gens contre la forme des retraites,
00:55:19 les jeunes,
00:55:20 les autres mouvements sociaux
00:55:21 ont été pour le moins réprimés.
00:55:23 Est-ce que le gouvernement a changé de fils d'épaule
00:55:25 et finalement les prochains mouvements sociaux
00:55:27 seront aussi vus de manière plus clémente ?
00:55:29 - Je pense qu'il est de bon ton de votre côté
00:55:31 de ne pas le nier non plus.
00:55:32 On a pu voir des images,
00:55:33 on a pu vivre nous aussi en tant que journaliste
00:55:35 des réactions policières,
00:55:36 du coup sous ordre,
00:55:37 différentes lors d'actions similaires.
00:55:39 - Est-ce qu'on doit comprendre de vos propos
00:55:41 qu'à l'avenir,
00:55:42 des syndicats de salariés par exemple
00:55:44 pourraient bloquer les autoroutes
00:55:46 sans que la police intervienne
00:55:49 s'il n'y a pas de violence ou de dégradation ?
00:55:51 - Colère saine ?
00:55:52 - Oui.
00:55:53 - Ça me tique un peu l'oreille,
00:55:54 je pense à plusieurs de mes collègues
00:55:55 et à des personnes qui nous écoutent.
00:55:56 Qu'est-ce que c'est du coup en miroir
00:55:58 une colère malsaine ?
00:56:00 - Là pour le coup je pense à Prisca Tevneau
00:56:02 qui veut un grand moment de solitude.
00:56:04 Il n'y a que ça qui les intéresse.
00:56:06 Je suis vraiment au chercher des archives,
00:56:08 je suis le dernier à taper sur des confrères.
00:56:10 J'estime que ça ne se fait pas.
00:56:12 - On a presque l'impression qu'ils veulent ranger.
00:56:14 - Je vous dis franchement,
00:56:15 je trouve ça honteux.
00:56:16 Je trouve ça honteux que le seul prisme
00:56:17 par lequel ils voient ça, c'est...
00:56:19 Ah Saint-Solid, vous êtes intervenu.
00:56:21 - Ce fleurillage vraiment, il est extraordinaire.
00:56:23 Cette obsession à vouloir presque que ce mouvement...
00:56:27 - Tapez-leur dessus à ces gros beaufs.
00:56:29 Voilà ce qu'ils veulent dire.
00:56:31 - Ils sortirent sa matraque ?
00:56:32 - Mais oui !
00:56:33 Pardon de vous dire comme ça.
00:56:34 Ce sont des gros beaufs pollueurs,
00:56:35 il faut leur taper dessus.
00:56:36 - Bien sûr.
00:56:37 - Pardon Raphaël, je me suis emporté.
00:56:39 Je vous rappelle, j'étais dans mon truc.
00:56:41 - Il dit beaucoup mieux que moi.
00:56:42 - Allez-y.
00:56:43 - Il dit beaucoup mieux que moi.
00:56:44 - Non mais c'est si.
00:56:45 - Bon alors, il réagit.
00:56:46 - Saint-Solid, souvenez-vous comment ça s'est passé.
00:56:49 Saint-Solid, vous aviez des manifestations armées
00:56:53 de barres de fer, de cailloux qui ont attaqué...
00:56:56 - Comment on parlait ça ?
00:56:58 - Non mais là, personne n'a été agressé.
00:57:01 Il y a eu, il faut en reconnaître du côté de Narbonne,
00:57:04 une sous-préfecture qui a été brûlée.
00:57:08 - Une maison de la MESA.
00:57:09 - Il y a eu du lysier qui a été répandu sur une autre.
00:57:11 Il y a également certains camions venant d'Espagne
00:57:16 avec des produits étrangers qui ont été incendiés, dévalisés.
00:57:21 Mais si vous voulez, c'est très léger.
00:57:23 La violence de certaines interventions,
00:57:25 notamment de militants écologiques,
00:57:27 on parle de Saint-Solid,
00:57:28 a été quand même d'une toute autre mesure
00:57:31 et nécessitait une réponse effectivement forte du gouvernement.
00:57:34 - Moi ce que je trouve violent,
00:57:35 c'est de se prendre en plein visage des discours d'agriculteurs
00:57:39 qui sont à deux doigts de mettre la clé sous la porte,
00:57:41 à deux doigts de se suicider,
00:57:42 puisqu'il y en a un sur deux chaque jour.
00:57:44 - Ils sont désespérés mais du dignité à chaque point.
00:57:45 - Ecoutez ce céréalier, Gabriel vous reprenez juste derrière,
00:57:48 ce céréalier qui veut juste vivre de son métier
00:57:50 et qui a des mots extrêmement forts.
00:57:51 Et je trouve que c'est ça qui devrait surtout nous interpeller.
00:57:54 - Moi ce que je veux c'est vivre,
00:57:56 ne pas être entassé de normes.
00:57:58 A chaque fois que je fais des papiers administratifs,
00:57:59 on fait des déclarations.
00:58:01 Ne serait-ce que pour des dégâts de gibier sur les parcelles.
00:58:05 Des herbes haineuses, couper un pauvre arbre qui traîne,
00:58:09 qui est tombé, on doit faire tout un tas de paperas.
00:58:11 Il y en a ras le bol.
00:58:13 Moi ce que je veux c'est vivre décemment de mon métier.
00:58:15 Je me suis installé depuis deux ans.
00:58:17 Aujourd'hui nos trésoreries sont à sec.
00:58:19 Je ne sais pas comment je vais finir l'année.
00:58:21 On a fait une moisson assez bonne,
00:58:24 avec des prix de vente quasiment au rabais.
00:58:27 Et des charges qui ont explosé.
00:58:28 On a eu l'effet ciseau cette année.
00:58:30 Au final, aujourd'hui, on ne sait plus où aller.
00:58:33 On espère ne pas être là pendant trois semaines.
00:58:35 Mais s'il faudra, on sera là pendant trois semaines,
00:58:37 voire un mois.
00:58:38 Et puis on ne lâchera pas.
00:58:40 Aujourd'hui, il en va de notre souveraineté alimentaire.
00:58:43 Et si on n'y arrivera pas,
00:58:46 moi je n'ai pas envie de fermer mes boutiques.
00:58:48 Je n'ai pas envie de me retrouver sur une corde.
00:58:50 Aujourd'hui, j'ai des emprunts manqués à rappeler.
00:58:52 J'ai une famille à nourrir.
00:58:54 Il faut m'expliquer comment on fait.
00:58:56 Voilà le genre de discours qui est ancré dans le réel.
00:58:58 Bien sûr.
00:58:59 Et il est évident que, vous savez,
00:59:01 on parle souvent des suicides des agriculteurs.
00:59:02 Mais ceux qui viennent, qui lâchent leur exploitation,
00:59:05 qui viennent là, vous croyez qu'ils vont dormir sur l'autoroute
00:59:07 pour leur plaisir ?
00:59:08 Pas du tout.
00:59:09 C'est qu'ils sont la marche d'avant.
00:59:10 Ils sont déjà désespérés.
00:59:12 Donc, ils n'ont plus rien à perdre.
00:59:14 Ce qui est terrible, c'est de voir que,
00:59:16 et ça nous ramène au sujet précédent,
00:59:18 que la majorité de la population,
00:59:21 une immense majorité de la population,
00:59:23 les soutient.
00:59:24 Mais il y a une voie médiatique et politique
00:59:27 qui détient le magistère moral,
00:59:28 qui est plutôt dans le sens d'extinction,
00:59:31 d'extinction-rébellion, si vous voyez ce que je veux dire.
00:59:33 Et ce sont eux qui produisent des normes en Europe
00:59:38 qui font de l'écologisme échevelé
00:59:41 et qui empressent les agriculteurs.
00:59:43 Et eux, ils savent mettre la pression sur ceux qui nous gouvernent.
00:59:45 Donc, c'est quand même très...
00:59:46 Exactement.
00:59:47 Mais qu'est-ce que vous croyez ?
00:59:49 Quand ces journalistes posent ces questions à Brice Katevno,
00:59:52 ça fait son chemin.
00:59:53 C'est-à-dire que la fois d'après,
00:59:54 elle va se dire,
00:59:55 et il va y avoir une conversation au gouvernement,
00:59:57 "Ah, est-ce qu'on ne renvoie pas une image de bienveillance
01:00:00 à l'endroit des agriculteurs ?"
01:00:01 Donc, c'est éliminé par cette déconnexion
01:00:03 entre les médias et l'opinion publique
01:00:07 qui va commencer à être très problématique.
01:00:10 Avant de faire un point sur le journal,
01:00:12 je voudrais qu'on voit ces images
01:00:13 parce qu'on va se poser un instant
01:00:14 la question de la convergence des luttes éventuelles également.
01:00:17 Et ce mouvement pourrait gagner d'autres types de professions.
01:00:19 Images à Marseille, aujourd'hui, rapidement aussi,
01:00:22 où un blocage a eu lieu de la part des artistes en taxi,
01:00:24 qui eux aussi sont mécontents des normes qu'on leur impose.
01:00:29 Écoutez l'un de leurs représentants aujourd'hui.
01:00:30 Va-t-on vers une convergence des colères ?
01:00:33 Le parallèle avec les agriculteurs qui sont dans la rue actuellement,
01:00:36 qui eux se battent contre les centrales d'achat
01:00:38 qui leur imposent des tarifs ne leur permettant pas de vivre,
01:00:40 aujourd'hui, on a une caisse d'assurance maladie
01:00:42 qui s'est pris pour une centrale d'achat
01:00:43 et qui nous met de la pression en disant,
01:00:46 soit vous signez, soit vous êtes déconventionné,
01:00:48 au même titre qu'un fournisseur serait déréférencé
01:00:50 dans la grande distribution.
01:00:51 Moi, je rappelle que la santé, c'est un bien public
01:00:53 et que l'accès aux soins est une obligation pour le gouvernement
01:00:56 et que le transport en fait partie.
01:00:58 Aujourd'hui, ce qu'on demande, c'est une mise à plat de la Convention
01:01:01 et laisser nous vivre de notre activité.
01:01:04 Donc, mettons-nous autour de la table.
01:01:05 Ne nous demandez pas de signer un chèque en blanc.
01:01:08 Et là encore, comme les agriculteurs,
01:01:10 on a des gens qui travaillent,
01:01:11 qui ne vivent pas bien de leur travail,
01:01:12 comme les gilets jaunes peut-être aussi,
01:01:14 que notre société a relégué en leur disant
01:01:16 qu'ils appartenaient à un autre temps, à une autre époque.
01:01:19 Oui, et surtout, vous remarquerez que les formes de la contestation
01:01:22 vont toujours de pair avec le fond et la personnalité
01:01:25 et je dirais la sociologie des gens qui manifestent.
01:01:27 On a vu là que des démonstrations qui étaient relativement dignes.
01:01:30 Je vous rappelle que Sainte-Sauline, c'était des ados gauchistes échevelés
01:01:34 qui occupaient des terrains privés,
01:01:36 qui pourrissaient la vie des agriculteurs
01:01:38 pour des sujets sur lesquels ils ne s'y connaissaient pas,
01:01:40 c'est-à-dire les mégabassines,
01:01:42 et que ça a dégénéré plusieurs semaines d'affilée
01:01:45 dans des manifestations de désordre avec des dizaines de policiers blessés,
01:01:49 manifestation qui était de plus en plus infiltrée par l'extrême gauche,
01:01:52 non seulement française, mais européenne,
01:01:54 avec des haches et des cocktails Molotov retrouvés dans les sacs à dos.
01:01:57 Il me semble que ce n'est pas le cas des agriculteurs.
01:01:59 Les agriculteurs n'ont pas fait des meutes,
01:02:01 les agriculteurs n'ont pas brûlé leur champs pour expliquer ensuite
01:02:03 que c'était la faute de l'État s'ils vivaient dans des décombres.
01:02:06 Donc il y a un moment où, oui, on écoute plus les colères
01:02:09 quand elles sont formulées avec dignité
01:02:11 et quand la cause qu'il y a derrière, désolé, est plus juste et plus justifiée.
01:02:14 Et là encore, pour finir sur ce chapitre d'éventuelle convergence,
01:02:17 il y a ce préavis de grève qui a été lancé aujourd'hui par la RATP,
01:02:20 je ne sais pas si vous avez vu, CGT bien sûr,
01:02:23 CGT, RATP, au 5 février, au 9 septembre 2024.
01:02:27 - Moi j'ai cru que c'était une blague. - Moi aussi.
01:02:29 - Je me suis pincé, je vous avoue, avant de vraiment y croire,
01:02:33 mais voilà ce qui est en train de se passer.
01:02:37 Vous la voyez venir cette convergence ?
01:02:39 - Comme d'habitude.
01:02:41 - C'est une lettre pour le président de la RATP, oui c'est vrai.
01:02:43 - Comme d'habitude, ils essayent de se greffer sur une manifestation
01:02:47 digne et justifiée pour faire avancer leur cause gauchiste
01:02:50 et en attendant le grand soir.
01:02:52 - Qui décide ? La France ou l'Union Européenne ?
01:02:54 - La réponse est dans la question.
01:02:56 - Mais on va se la poser tout de même, après le rappel de l'actualité,
01:02:58 Maureen Vidal.
01:03:00 - Dans le viseur des agriculteurs, le marché de ringisse.
01:03:09 Après les axes routiers menant à la capitale,
01:03:11 les agriculteurs souhaitent bloquer le plus grand marché
01:03:14 de produits frais d'Europe, un blocus qui risque d'avoir
01:03:17 de fortes conséquences, de quoi inquiéter les habitants.
01:03:20 De nouvelles mesures seront prises dès demain
01:03:23 par le ministre de l'Agriculture, Marc Faineau.
01:03:26 C'est une annonce de la porte-parole du gouvernement Priscat-Eveneau
01:03:29 à l'issue du Conseil des ministres cet après-midi.
01:03:31 Les syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs ont été reçus
01:03:34 ce soir à Matignon.
01:03:36 Enfin, la justice prend en main la santé d'Alain Delon,
01:03:39 l'acteur placé sous sauvegarde judiciaire par un juge des tutelles.
01:03:43 La justice l'a placé sous sauvegarde de justice et a désigné
01:03:46 un mandataire judiciaire qui doit assister l'acteur âgé de 88 ans
01:03:50 pour son suivi médical et quant au choix des praticiens
01:03:53 assurant son suivi.
01:03:55 - Merci Maureen. Jeudi, chapitre important, Gabriel.
01:03:58 Jeudi, Emmanuel Macron sera à Bruxelles.
01:04:01 Il va assister à un Conseil européen extraordinaire.
01:04:04 On a appris, ça a été confirmé, qu'il y aurait un tête-à-tête
01:04:07 avec Ursula von der Leyen.
01:04:09 Est-ce qu'il faut attendre quoi que ce soit de ce face-à-face,
01:04:12 de cette rencontre et d'éventuelles initiatives
01:04:15 qui pourraient être prises ?
01:04:16 - Le problème, c'est qu'encore une fois, Emmanuel Macron
01:04:18 va être obligé de penser contre lui-même.
01:04:19 C'est ça le plus difficile, parce qu'en réalité,
01:04:21 il a toujours eu des convergences de vues avec Ursula von der Leyen.
01:04:24 Là, on a l'impression qu'il va l'avoir un peu dans ses petits souliers
01:04:29 comme on va faire une requête auprès de la maîtresse des culs.
01:04:33 Mais en réalité, il n'y a pas que lui qui a un problème.
01:04:35 C'est toute l'Union européenne qui a un problème.
01:04:37 Ursula von der Leyen, qui n'a été élue par personne, rappelons-le,
01:04:41 devrait quand même s'en rendre compte.
01:04:44 Ce qui me frappe, c'est que cette grogne, cette gronde même,
01:04:47 des agriculteurs qu'on peut trouver en Allemagne, aux Pays-Bas...
01:04:51 - En Belgique.
01:04:52 - Exactement, en Belgique et en France,
01:04:53 elle est en train de faire l'Europe que l'Union européenne
01:04:55 n'avait jamais réalisée.
01:04:56 - Oui, c'est vrai.
01:04:57 - À travers des racines qui n'ont jamais été reconnues.
01:05:01 Oui, c'est l'Europe enracinée qui proteste
01:05:03 contre cette Union européenne devenue folle.
01:05:06 Donc, ce n'est pas que le problème d'Emmanuel Macron.
01:05:09 Mais est-ce qu'ils vont avoir le courage de regarder en face
01:05:12 et de ne pas se contenter de donner quelques os à ronger
01:05:17 à ces braves gens, quelques piécettes,
01:05:19 telles des dames patronesses, à ces braves gens
01:05:22 qui viennent crier famine ?
01:05:24 Ce n'est pas évident.
01:05:25 - Ce n'est pas que le courage, d'ailleurs,
01:05:26 c'est même l'intelligence.
01:05:27 Parce que si Ursula von der Leyen était maligne,
01:05:29 elle qui a un projet fédéraliste, c'est la première fois
01:05:31 qu'elle va faire face à un mouvement qui est européen
01:05:34 et dont les réponses relèvent des compétences exclusives
01:05:36 de l'Union européenne, c'est-à-dire les accords
01:05:39 de libre-échange et les accords commerciaux
01:05:41 avec l'étranger.
01:05:42 Si elle était maligne et qu'elle voulait faire avancer
01:05:44 son projet de fédéralisme européen,
01:05:46 elle donnerait une réponse de nature à satisfaire
01:05:48 les agriculteurs de France, d'Allemagne.
01:05:50 - Elle est plus idéologue que maligne.
01:05:51 - C'est très possible.
01:05:52 - Elle reste sur une autre planète,
01:05:53 puisqu'elle a proposé la semaine dernière
01:05:55 de taxer les émissions carbone, justement,
01:05:58 précisément des agriculteurs.
01:05:59 Au moment où l'Europe...
01:06:01 C'est évidemment une proposition,
01:06:03 mais on se demande sur quelle planète vit Ursula von der Leyen
01:06:07 pour proposer quelque chose comme ça.
01:06:09 À ce moment-là, précisément, quand l'Europe des agriculteurs...
01:06:12 - Elle vit dans l'atomium, vous savez.
01:06:14 - Non, mais c'est assez fou.
01:06:16 - Du coup, ça monte un peu à la tête.
01:06:18 - Pour revenir sur Emmanuel Macron, tout de même...
01:06:20 - Attends, je voudrais juste envoyer Priska Tevneau...
01:06:22 Enfin, pardonnez-moi, je vais le reformuler.
01:06:24 - Vas-y, vas-y.
01:06:25 - On entend Mme Priska Tevneau, porte-parole
01:06:28 du gouvernement de la France, sur cette rencontre
01:06:30 avec Ursula von der Leyen, entre Ursula von der Leyen
01:06:32 et le président Macron.
01:06:34 - Nous avons donc demandé à la Commission européenne
01:06:36 de revenir sur la règle des jachères.
01:06:38 Et nous avons déjà reçu le soutien de 22 Etats membres.
01:06:42 Nous avons aussi exprimé notre opposition
01:06:44 à la ratification du traité Mercosur,
01:06:47 tant que les règles de réciprocité ne seraient pas respectées.
01:06:51 Soyez assurés que l'ensemble du gouvernement
01:06:53 et le président de la République sont mobilisés
01:06:55 à leurs différents niveaux et échelles sur ce sujet-là.
01:06:58 Puisque, je le disais, jeudi, le président de la République
01:07:01 sera notamment à Bruxelles pour aborder ce sujet
01:07:04 et défendre l'agriculture française.
01:07:06 - Comment un président, question 1 million de dollars,
01:07:09 comment un président qui parle de souveraineté européenne
01:07:11 à longueur de, j'allais dire d'interviews, mais pas que,
01:07:15 de déclarations peut défendre la souveraineté nationale et alimentaire ?
01:07:18 Pierre Gentil.
01:07:19 - Ah mais clairement, ici, ça s'oppose.
01:07:21 Mais vous savez, ce que je voulais vous dire juste avant,
01:07:23 c'est que Emmanuel Macron est politiquement un lézard.
01:07:26 On l'a vu, il s'est aussi bien dragué à droite qu'à gauche.
01:07:28 - Un lézard ? - Oui, c'est un lézard.
01:07:29 - Un caméléon ? - Non, un lézard.
01:07:31 Il torse un peu la poignée.
01:07:33 - Il en a pas.
01:07:36 - Il en a un vertébré.
01:07:38 - Il y a tout de même un os et il est européen.
01:07:42 Et en l'occurrence, Emmanuel Macron a toujours eu une certaine constance,
01:07:45 c'est-à-dire qu'il a toujours fait primer les intérêts
01:07:49 de l'Union européenne sur les intérêts nationaux.
01:07:53 Et je pense que ça ne changera pas, en l'occurrence, ici.
01:07:56 Là, c'est intéressant, dans l'extrait que vous avez passé...
01:07:58 - L'Europe est un handicap pour les agriculteurs ?
01:08:00 - C'est une évidence.
01:08:01 Non, mais ce n'est même plus qu'un handicap.
01:08:03 C'est le responsable principal et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui,
01:08:05 les agriculteurs sont exposés à une concurrence déloyale.
01:08:07 - Attendez, Pierre, je suis le premier à taper sur l'Europe
01:08:10 et ses dogmes et cette idéologie,
01:08:13 mais si l'Europe a pris le pouvoir,
01:08:15 peut-être qu'il y a un moment où elle lui a donné aussi.
01:08:17 - Surtout qu'il y a eu les mêmes manifestations aux États-Unis,
01:08:19 donc ce n'est pas que l'Europe.
01:08:21 - Elle a bondou l'Union européenne,
01:08:24 quand bien même tout ce qui est dit est de bon sens.
01:08:26 - Ecoutez-moi, l'Union européenne, certes,
01:08:29 a été la volonté des États et a été aussi la volonté de la France,
01:08:32 bien évidemment, mais je vous rappelle que depuis une vingtaine d'années,
01:08:36 et je fais référence au référendum qui aura bientôt 20 ans,
01:08:40 en 2005, de la Constitution européenne,
01:08:42 les Français ont envoyé un message clair à 55 %
01:08:46 en disant non, cette Union européenne n'en voulait plus.
01:08:49 Cette volonté a été trahie sans cesse par Nicolas Sarkozy en 2008
01:08:54 et comme par hasard, après 2005,
01:08:56 on n'a plus jamais organisé de référendum en France.
01:08:59 Donc il y a une trahison de nos élites
01:09:01 et on n'écoute pas aujourd'hui le peuple français.
01:09:04 Juste un mot pour terminer sur ce qui est dit dans cet extrait.
01:09:07 Il faut bien écouter entre les lignes exactement ce que dit
01:09:09 la porte-parole du gouvernement sur le traité Mercosur.
01:09:11 Regardez bien, écoutez bien.
01:09:12 On nous dit que le traité Mercosur s'est terminé.
01:09:15 Ce n'est pas ce qu'elle dit.
01:09:16 - Les négociations se tombent encore.
01:09:18 - Les règles, nous stoppons le traité Mercosur,
01:09:22 nous suspendons les discussions autour de ce traité.
01:09:25 Tant que les conditions de réciprocité ne sont pas au rendez-vous.
01:09:30 - Mais qui demande des agriculteurs de la réciprocité ?
01:09:32 - Qui appréciera la question que je vous pose ?
01:09:35 - Oui, mais c'est normal.
01:09:36 - Oui, mais qui appréciera ?
01:09:37 Donc ça veut dire que le traité Mercosur n'est pas mis de côté.
01:09:39 Moi, je vous pose la question, c'est qui appréciera
01:09:41 que les conditions de réciprocité ne sont pas au rendez-vous ?
01:09:43 Ce ne sont pas les agriculteurs.
01:09:45 C'est le gouvernement.
01:09:46 Et on sait ce que pense Emmanuel Macron sur les questions européennes.
01:09:49 Donc ce traité, quand on lui dit qu'il est mis de côté,
01:09:51 c'est de l'enfumage.
01:09:52 C'est de l'enfumage ici.
01:09:53 - On reste un instant sur l'Europe.
01:09:55 Gabriel, vous prenez la suite.
01:09:56 Écoutons quelques agriculteurs belges,
01:09:58 qui eux aussi expriment leur colère.
01:10:00 - On est à la porte de Bruxelles.
01:10:02 Donc bien sûr qu'on aura des confrères d'autres pays
01:10:04 qui vont arriver aussi.
01:10:06 Et donc, d'une façon ou d'une autre,
01:10:08 ils sont obligés de faire quelque chose.
01:10:10 On ne quittera pas, on ne va pas partir en n'étant pas satisfait.
01:10:14 - Mais voilà, en voyant un peu que ça se met en route dans les autres pays,
01:10:19 on se dit, peut-être se mettent tous ensemble,
01:10:22 qu'on sera plus fort vis-à-vis de l'Europe.
01:10:25 Et on aimerait bien que l'Europe prenne ses responsabilités.
01:10:28 - Surtout pour interpeller les ministres,
01:10:30 pour les faire réagir.
01:10:32 Parce qu'ils sont en train de nous détruire tout doucement.
01:10:36 - Question encore très bête.
01:10:38 Mais pourquoi est-ce qu'on fait passer d'autres intérêts
01:10:40 avant les intérêts de la nation ?
01:10:42 - Non mais ça...
01:10:43 - Vraiment, c'est la question, on en prend cinq ans.
01:10:45 Je suis désolé de la poser, mais...
01:10:46 - De fait, je vous le demande.
01:10:47 Et du reste, on parle de l'Europe avec ses deux capitaux.
01:10:51 Je pense que c'est le pays antinomique,
01:10:54 l'écologisme et le mondialisme.
01:10:56 Parce qu'il faut quand même reconnaître
01:10:58 que faire venir un agneau de Nouvelle-Zélande,
01:11:00 c'est quand même pas très écologique.
01:11:02 On va en kikiner les agriculteurs pour des trucs à deux balles,
01:11:05 mais on fait venir de l'autre bout du monde
01:11:07 des haricots égyptiens et des agneaux de Nouvelle-Zélande, par exemple.
01:11:12 Mais néanmoins, il y a quand même une marge de manœuvre française.
01:11:15 C'est qu'il n'y a pas une volonté de résister contre cette Europe.
01:11:19 On parlait des droits de succession.
01:11:21 Qu'est-ce qui empêche aujourd'hui Emmanuel Macron
01:11:23 de faire sauter ses droits de succession dans les...
01:11:26 - Mais tout est idéologique, en fait.
01:11:28 - Tout est idéologique.
01:11:29 Mais la transmission familiale au sein de l'agriculture,
01:11:32 eh bien, c'est au sein de l'agriculture et ailleurs.
01:11:35 Du reste, ce n'est pas une valeur en hausse.
01:11:37 Pourquoi pas baisser la TVA sur les produits français ?
01:11:40 Parce qu'on renverse la charge de responsabilité.
01:11:42 On dit, oui, quand même, il faut que les Français achètent français,
01:11:45 qu'ils acceptent de payer un peu plus cher.
01:11:46 Mais les Français aussi, ils sont complètement tués
01:11:48 par le pouvoir d'achat.
01:11:49 Eh bien, peut-être qu'il faut inverser.
01:11:51 - Non, mais les Français, ils achètent aussi des téléphones à 1 500 euros
01:11:53 pour acheter des légumes.
01:11:55 - Non, mais pourquoi pas prendre l'exemple sur la Suisse ?
01:11:57 - Non, mais moi, c'est vraiment sur les intérêts qu'on fait passer avant.
01:11:58 - Oui, je suis d'accord.
01:11:59 - Et en réalité, le problème, c'est que nous avons des dirigeants français
01:12:03 qui ne travaillent pas pour la France, des dirigeants belges
01:12:05 qui ne travaillent pas pour les Belges, des dirigeants allemands
01:12:07 qui ne travaillent pas forcément pour les Allemands.
01:12:10 Donc, forcément, ça ne se passe pas bien.
01:12:12 - Et tout se rejoint autour d'une idéologie qui fait passer...
01:12:14 Finalement, on est arrivé à un stade où on fait passer les moustiques,
01:12:16 les grenouilles et les agriculteurs pour même plan.
01:12:19 Et voilà le résultat.
01:12:20 - Ils mettent la France à la rue.
01:12:22 - Alors, ils quittent très vite et réussissent ensuite.
01:12:24 - Simplement parce que vous parliez de la souveraineté qui est insécable.
01:12:26 C'est dans le discours de Philippe Séguin des années 90.
01:12:29 Il avait tout compris.
01:12:30 - 1992.
01:12:31 - C'est 1992, exactement.
01:12:32 Oui, c'était au moment du trésor de Maastricht.
01:12:33 - Un discours magnifique.
01:12:34 - Un discours magnifique.
01:12:35 La souveraineté, c'est la compétence de la compétence.
01:12:37 Elle est absolument insécable.
01:12:39 Ce qui se passe dans la tête des dirigeants, c'est évidemment
01:12:42 qu'ils veulent mettre la France à la rue pour justifier
01:12:45 la construction de la Maison Europe.
01:12:47 Ils veulent désarmer la nation pour justifier le fait que c'est l'Europe
01:12:50 qui va prochainement les défendre.
01:12:51 C'est une transmission, je dirais, de compétences
01:12:54 qui s'est faite progressivement.
01:12:55 Ça a commencé déjà au moment du Covid avec la santé.
01:12:57 Souvenez-vous, c'est-à-dire qu'on a déjà désarmé les moyens industriels
01:13:01 dans le secteur de la santé de la France pour ensuite justifier le fait
01:13:04 que l'Europe allait gérer pour la France les négociations commerciales
01:13:07 sur les vaccins, etc.
01:13:09 Je pense que dans la tête de certaines élites, c'est un projet
01:13:12 tout à fait conscient qui est peut-être guidé par une idéologie,
01:13:15 par une certaine dose de conformisme, mais évidemment qui a la volonté
01:13:19 parfois de déshabiller la France pour habiller l'Europe.
01:13:21 L'Europe, c'est un projet politique qui détruit l'agriculture,
01:13:24 qui ne veut plus de viande, qui ne veut plus d'éleveurs.
01:13:27 Qui veut juste supprimer ce que j'appelais les beaufs pollueurs
01:13:30 tout à l'heure pour ses fruits bien portants.
01:13:33 Il y a de ça et puis il y a aussi une sorte de...
01:13:35 Moi, je crois que c'est même plus qu'une idéologie,
01:13:37 chez Emmanuel Macron, c'est une croyance.
01:13:39 Je pense qu'il y a une forme de progressisme chez Macron.
01:13:43 - Oui, donc il change sa vision de la politique s'il veut résoudre le problème.
01:13:46 - Il se sent d'homme nouveau, ou l'homme régénéré de Robespierre,
01:13:50 par exemple, qui serait Emmanuel Macron et qui se projetterait dans le futur.
01:13:55 Je pense qu'il a une conscience que son action sera...
01:14:01 Et c'est sincère chez lui. C'est ça la différence.
01:14:04 - On préfère soutenir les poulets ukrainiens que soutenir les agriculteurs français.
01:14:08 C'est ça le logiciel ?
01:14:10 - En pensant qu'à un moment...
01:14:11 Et puis il y a aussi une ambition chez Emmanuel Macron,
01:14:13 qui sent certaines faiblesses en Allemagne,
01:14:15 c'est de prendre le leadership européen aussi.
01:14:18 Ça, il n'a pas renoncé.
01:14:20 À l'époque, il y avait des obstacles.
01:14:23 Maintenant, Scholz est quand même très empétré dans les propres problèmes de son pays.
01:14:28 L'Allemagne n'a plus ce leadership.
01:14:30 Emmanuel Macron se dit...
01:14:32 - Il continue de faire un peu sa loi quand même.
01:14:34 - Oui, bien sûr, parce que c'est évidemment financièrement et économiquement la grosse puissance.
01:14:38 Mais il y a quand même cette ambition derrière,
01:14:40 parce qu'il y a une croyance européiste, je dirais, de la part de notre président.
01:14:44 - Mais il y a un aveuglement de la part de plusieurs de ses chefs d'État en Europe,
01:14:49 parce qu'on le voit en ce moment, cette contestation,
01:14:52 c'est vraiment un cri du cœur de plusieurs secteurs de la société,
01:14:55 que ce soit sur l'immigration, que ce soit sur l'agriculture maintenant.
01:14:59 On se demande à ça sert qui, ça sert quoi, c'est pour qui.
01:15:03 Il y a eu la période de la mondialisation, qu'on disait la mondialisation heureuse,
01:15:07 et on a vu les ravages que ça a donné.
01:15:09 On était dans cette idéologie de mondialisation.
01:15:11 - Plus personne n'en parle, ça.
01:15:12 - Non, mais c'est ce que je dis.
01:15:14 Donc, il y a eu cette période, c'était une utopie totale,
01:15:18 et on a vu les ravages, la désindustrialisation dans plusieurs pays du monde,
01:15:23 l'appauvrissement de certaines parties de la population.
01:15:26 Et aujourd'hui, c'est l'européisme, et on ne veut pas réformer de l'intérieur,
01:15:31 et effectivement, on se laisse projeter par l'idéologie.
01:15:33 - Avant la revue de presse, c'est la dernière image.
01:15:35 Deux fois dix secondes, les amis, parce qu'on va être en retard.
01:15:37 - Simplement pour répondre à ce qu'on a dit, et pour ne pas être caricaturé,
01:15:39 ce n'est pas que la faute de l'Europe,
01:15:40 il y a des mouvements similaires aux États-Unis et dans beaucoup de pays.
01:15:42 Il y a aussi, évidemment, un facteur qu'on n'a pas évoqué,
01:15:44 qui est le progrès technique et technologique,
01:15:46 qui fait qu'il y a une augmentation de la productivité,
01:15:48 une concentration des terres dans la main de quelques super paysans,
01:15:53 qui seront demain des ingénieurs agronomes.
01:15:55 Et évidemment, dans tous les pays qui se développent économiquement et technologiquement,
01:15:59 il y a une remise en cause du mode de vie paysan, simplement.
01:16:01 Donc c'est aussi une espèce de transition de civilisation.
01:16:03 Est-ce qu'on a envie d'y aller ou pas ? C'est la question.
01:16:05 - D'un mot, d'un mot, vraiment d'un mot.
01:16:08 La grande différence, et c'est en ça que le lacon pense qu'il est en avance,
01:16:11 mais il a vingt ans de retard, et même trente ans de retard.
01:16:13 Parce qu'il y a trente ans, cette idéologie libre-échangiste,
01:16:16 je ne dis pas qu'elle trouvait un écho dans la société,
01:16:18 mais il y avait une certaine passivité.
01:16:20 D'accord ? C'est d'ailleurs pour ça qu'en 92, Maastricht, malheureusement, ça a été voté.
01:16:24 Mais aujourd'hui, aujourd'hui, ces gens sont archi-minoritaires.
01:16:28 C'est pour ça que ça ne peut plus pas passer.
01:16:30 - Bah oui, c'est ça.
01:16:31 - Bon, on va continuer d'en parler, que personne n'en doute.
01:16:34 Cette crise autour de l'agriculture, elle ne fait peut-être que commencer.
01:16:38 On aura ce discours de politique générale qu'on commentera peut-être pas ensemble.
01:16:42 Je ne sais pas si l'un ou l'une d'entre vous sera avec moi.
01:16:44 Ah non, le mardi, vous n'êtes pas là.
01:16:46 Je ne sais pas si vous commenterez ça avec moi demain.
01:16:48 Mais en tout cas, ça continuera de nous occuper.
01:16:51 Le discours de Gabriel Attal, percuté par la crise agricole.
01:16:54 Ce sera le titre majeur du Figaro.
01:16:56 Vendredi, le Premier ministre qui doit prononcer sa déclaration de politique générale
01:17:01 va tenter d'apaiser les agriculteurs.
01:17:02 Tenter, oui, le mot est bien placé.
01:17:04 Tout en donnant le cap et la méthode du gouvernement.
01:17:07 Le Figaro qui parle également de l'afflux incontrôlé des migrants
01:17:10 qui provoque de vives tensions entre le Texas et Washington.
01:17:15 À la une de "Aujourd'hui en France", version nationale du parisien.
01:17:20 Quelle hausse de salaire en 2024 ?
01:17:22 Les rémunérations pourraient augmenter de 3,5 à 4 % cette année
01:17:26 et dépasser le niveau de l'inflation.
01:17:28 La colère paysanne également à la une du parisien.
01:17:31 Les Echos qui parlent de la publicité.
01:17:33 Amazon qui passe à l'attaque.
01:17:35 Et puis également, bien sûr, Gabriel Attal qui a un grand oral percuté par la crise agricole.
01:17:39 Ouest France, discours à l'Assemblée.
01:17:41 Que va dire Gabriel Attal ?
01:17:43 C'est évidemment l'actualité que retiennent tous les quotidiens pour demain.
01:17:47 Darmanin, Dati, qui est le plus médiatisé ?
01:17:50 Tiens, se demande Ouest France.
01:17:52 Intéressant de dire ça en page 3 si vous achetez Ouest France demain.
01:17:56 Et puis, dernière nouvelle d'Alsace.
01:17:58 Plongée au cœur de la police aux frontières.
01:18:00 Reportage qui s'annonce passionnant dans les DNA.
01:18:03 Un nouveau barrage annoncé ce mardi également sur l'autoroute à Strasbourg.
01:18:06 Ou la rencontre avec l'haltérophile Serge Stresser aux Jeux Olympiques
01:18:10 avec plaisir et légèreté.
01:18:12 Et bien ça c'est super !
01:18:14 Pour la page 12 des dernières nouvelles d'Alsace.
01:18:16 C'est ça que j'aime moi dans la presse régionale, ces coins de petites pépites.
01:18:19 Très vite, notre dernière image pour changer totalement de sujet et finir avec le sourire.
01:18:24 Fêtards déguisés, masques, costumes colorés, procession, bateau traditionnel sur le Grand Canal.
01:18:28 Vous l'aurez compris, nous sommes à Venise.
01:18:30 Le festival a été lancé ce week-end.
01:18:32 Le pré-carnaval plutôt a été lancé ce week-end avant le coup d'envoi officiel le 3 février.
01:18:36 L'événement qui s'étend jusqu'au 13 février d'être du mardi gras.
01:18:39 On remarque, comme chacun sait, le dernier jour avant le carême, n'est-ce pas cher Gabriel ?
01:18:43 Intitulé "Ad Oriente", vers l'Orient.
01:18:46 Cette édition promet un voyage somptueux dans les pas de Marco Polo.
01:18:49 Alors j'ai appris quelque chose.
01:18:51 Le carnaval de Venise a été ressuscité en 1979 par une association de Vénitiens
01:18:56 alors que Napoléon y avait mis un terme en 1797.
01:19:00 Le carnaval existait à Venise pourtant depuis le 11e siècle, au moins probablement depuis 1162.
01:19:06 - Génial ! Voilà les petites infos et ces bêtes images du carnaval de Venise.
01:19:11 Je ne sais pas si moi-même je suis convaincu par l'image.
01:19:13 Merci les amis, je suis en retard donc je remercie Thomas Leroy, Coralie de Leplace, Maxime Ferre
01:19:16 qui ont préparé cette émission.
01:19:18 Je reprends mon souffle pour vous souhaiter une bonne nuit et à demain pour Soir Info.
01:19:21 *Bruit de clavier*