Soir Info (Émission du 18/03/2024)

  • il y a 6 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
Transcript
00:00:00 Il est 22h30, bonsoir, soyez bienvenue, je suis très heureux de vous retrouver pour Soir Info.
00:00:05 J'en profite pour saluer Julien Pasquet qui occupe ce fauteuil habituellement.
00:00:09 Il est en vacances, des vacances bien méritées. Julien, si tu nous regardes, bon repos.
00:00:14 Je vais essayer de tenir la maison Soir Info comme il le faut jusqu'à jeudi soir et c'est d'en profiter évidemment.
00:00:21 Je vous présente évidemment tout de suite mes grands témoins du soir.
00:00:23 J'accueille avec beaucoup de plaisir Carmia Brick, journaliste à CNews.
00:00:28 Soyez bienvenue, je suis ravi de vous accueillir.
00:00:30 - Albi ? - Thomas Bonnet.
00:00:32 - Bonsoir Thierry. - On se voit mais d'habitude c'est plutôt le week-end.
00:00:36 - A la mi-journée. - A la mi-journée, c'est cela même.
00:00:38 Jonathan Cixous, journaliste, soyez bienvenue.
00:00:41 - Bonsoir Thierry. - Ravi de vous accueillir également.
00:00:43 Jean-Sébastien Ferjou, journaliste, bienvenue.
00:00:46 - Bonsoir. - J'accueille avec beaucoup de plaisir également Frédéric Loz.
00:00:48 On se connaît, Frédéric Loz, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale.
00:00:54 Je vous attends sur beaucoup de sujets, notamment ce soir mon cher Frédéric.
00:00:57 Allez, on va commencer en revenant sur ce qui s'est passé à Sciences Po, si vous le voulez bien.
00:01:02 On vous en a beaucoup parlé sur CNews, c'était mardi dernier.
00:01:05 Une étudiante s'était vue interdire l'entrée de l'amphithéâtre, tout cela parce qu'elle était juive.
00:01:10 L'Union des étudiants juifs de France a déposé plainte pour provocation à la haine et à la discrimination et diffamation.
00:01:16 Et ce soir, ce soir oui, Emmanuel Macron a accueilli à l'Elysée les membres du conseil représentatif des institutions juives de France.
00:01:23 L'occasion évidemment de marquer le 80e anniversaire de l'organisation.
00:01:28 Et à ce propos, Yonatan Harfi est revenu sur ce qui s'est passé à Sciences Po.
00:01:33 Je vous propose de l'écouter. On réagit juste après.
00:01:36 Cet antisémitisme libéré par le pogrom du 7 octobre, c'est en France le visage tuméfié de Marco,
00:01:43 ce sexagénaire d'un quartier populaire parisien coupable de porter une kippa.
00:01:48 C'est cette atmosphère parfois irrespirable pour les étudiants juifs jusqu'aux amphithéâtres de Sciences Po.
00:01:55 C'est pourquoi nous demandons la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur l'antisémitisme dans les universités.
00:02:03 Je commence par vous Karima. Quelle est un peu votre réaction sur cette prise de position de Yonatan Harfi,
00:02:10 qui est revenu sur ce qui s'est passé à Sciences Po. Petit tour de table rapide.
00:02:13 Je pense qu'on peut dire effectivement qu'aujourd'hui il y a beaucoup de juifs en France, des étudiants aussi, qui sont très inquiets.
00:02:21 On a vu manifestement qu'il y a des actes de violence, on a vu des discours aussi qui n'encouragent pas la paix,
00:02:27 mais plutôt, disons, peut-être un peu même complaisants vers des discours qui peuvent tourner vers l'antisémitisme.
00:02:33 La situation est extrêmement grave, sérieuse. On a vu qu'il y a des actes antisémites qui ont explosé depuis le 7 octobre.
00:02:41 Exactement. Et ce qui s'est passé dans une université, comme on voit en France, on se dit aujourd'hui en 2024,
00:02:48 de voir ces tensions et de voir que finalement, plus d'étudiants qui sont pris pour cible, comme on l'a vu,
00:02:54 oui c'est extrêmement inquiétant. Et de demander, je pense qu'il y a une responsabilité des universités aujourd'hui,
00:03:00 à essayer de comprendre, pas juste de comprendre ce qui se passe, mais d'avoir des actions très fermes aussi pour ne tolérer aucun dérapage antisémite.
00:03:07 Je veux dire, c'est un délit, c'est dans la loi, on ne peut pas aller là. Donc il y a, dans un contexte où tout s'échauffe,
00:03:12 où les esprits s'échauffent, où il y a ce conflit en ce moment, Gaza, Hamas, tout ce qu'on voit là-bas,
00:03:18 je pense qu'il y a vraiment une responsabilité à avoir.
00:03:21 Jonathan, ils ont raison de déposer plainte, l'Union des étudiants juifs de France. Il ne faut rien laisser passer, évidemment, et on le comprend aisément.
00:03:28 Ils ont raison de déposer plainte, évidemment, vous avez entièrement raison.
00:03:32 Là où je pense qu'il y a de sérieuses nuances à apporter ce soir, c'est quand on a écouté les discours prononcés à l'Élysée,
00:03:41 aussi bien celui de Yonatan Harfi que celui d'Emmanuel Macron, davantage d'ailleurs celui du chef de l'État.
00:03:47 - Et on en parlera tout à l'heure, évidemment. - Donc je ne dis pas tout.
00:03:50 - Non, ne dis pas tout tout de suite, mais c'est un bon teasing pour la suite, évidemment.
00:03:53 - Parce que des choses ont été prononcées ce soir qui ne montrent pas la racine du mal actuel, sous couvert de rappels historiques,
00:04:01 et c'est très grave. - La généalogie, on en parlera, ne dites pas tout, ne dites pas tout, on en parlera évidemment.
00:04:07 - C'est un teasing. - Oui, c'est un bon teasing.
00:04:10 C'est comme ça que ça se passe à SoinFo ? - Eh bien, non.
00:04:12 - D'accord, ok, j'apprends les règles. Jean-Sébastien Ferjou.
00:04:16 - Non, mais je crois que c'est perturbant, effectivement, de voir à quel point cet antisémitisme-là s'est installé dans beaucoup de grandes institutions universitaires,
00:04:23 pas seulement en France, mais dans le monde occidental de manière générale,
00:04:26 alors même que les mêmes institutions prétendent justement lutter de plus en plus contre les racismes et les discriminations.
00:04:33 Et là, ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'il n'y a pas de hasard entre les deux, c'est pas une omission, c'est précisément la vision,
00:04:40 alors je ne conteste évidemment pas l'objectif de lutter contre le racisme et contre les discriminations,
00:04:45 mais c'est la vision avec laquelle cette stratégie-là a été déployée, qui mène justement à cet antisémitisme.
00:04:52 Il y a un lien, un lien qui est quasi structurel, finalement, parce que c'est cette vision qui vise à vouloir déconstruire la culture occidentale,
00:05:00 qui amène à cet antisémitisme, parce qu'Israël est en quelque sorte considéré comme une espèce de super-Occident,
00:05:05 parce qu'Israël tient au principe d'État-nation, et Israël, bien souvent d'ailleurs, est décrit par les fameuses institutions comme un État blanc,
00:05:14 ce qui est juste totalement faux quand on connaît Israël, il y a la moitié de la population israélienne qui n'est pas véritablement blanche de peau,
00:05:21 et du coup, déjà il y a les Arabes israéliens, mais même dans la population israélienne juive, il y a des Éthiopiens, des Yémenites,
00:05:28 beaucoup de gens qui viennent du Maghreb, donc de toute façon on est dans une vision totalement fantasmée,
00:05:33 et Israël incarne ce fantasme en quelque sorte d'un Occident criminel par essence, et c'est ça qui se joue.
00:05:41 Fadda, avec l'Ose, vous êtes très sensibilisé, on en parlait juste avant cette émission, justement, par le sujet.
00:05:47 Oui, il y a des manifestations d'antisémitisme depuis le 7 octobre, on a, on peut dire, franchi un palier.
00:05:55 Je peux vous indiquer également que, hélas, on ne s'en rend pas compte, on l'a tout à fait banalisé, chaque année, pour célébrer les fêtes juives en France,
00:06:06 on est obligé de mettre en place des dispositifs pour sécuriser les lieux de culte juif qui sont exorbitants du droit commun.
00:06:13 Dans une démocratie comme la France, c'est honteux, c'est pas normal. Pourquoi ? Parce qu'il y a cet antisémitisme d'atmosphère,
00:06:20 qui est une forme de racisme, d'ailleurs si on veut lutter contre les racismes, il faut lutter contre tous les racismes, y compris de l'antisémitisme,
00:06:27 l'anti-racisme c'est universel, et c'est préoccupant. Il est préoccupant aussi cette importation du conflit israélo-arabe,
00:06:35 qui est un véritable poison dans le débat public, qui est un véritable poison dans nos villes, dont sont victimes, d'abord les institutions républicaines,
00:06:47 la communauté juive, c'est bien pour ça qu'on a beaucoup de citoyens juifs qui partent et qui quittent la France,
00:06:56 ce qui est quand même assez choquant, qui à bas bruit quittent la France, ce qui est assez choquant. Je crois qu'il y a une remise en cause,
00:07:04 salutaire et une réflexion à opérer.
00:07:07 On va écouter Emmanuel Macron, qui ne s'exprime pas tout de suite sur la généalogie, mon cher Thomas, mais sur ce qui s'est passé à Sciences Po.
00:07:16 Nous avons été intraitables pour réprimer l'antisémitisme où qu'il soit, dans la rue, derrière les écrans, dans nos universités.
00:07:25 Des enquêtes ont été ouvertes pour faire la lumière sur les faits que vous avez mentionnés, monsieur le Président, à Sciences Po.
00:07:31 J'ai eu des paroles très claires la semaine dernière en Conseil des ministres, et sous l'autorité du Premier ministre,
00:07:37 le gouvernement veillera à ce que l'ordre républicain soit respecté.
00:07:41 Il a raison, j'entends sous Emmanuel Macron, tout a été fait sur Sciences Po.
00:07:47 Quand il parle ses paroles, oui, effectivement, les paroles du président de la République sont très claires.
00:07:52 Emmanuel Macron n'est pas antisémite, jamais de la vie. Il est très clair et très honnête et très droit intellectuellement pour dénoncer cela.
00:08:00 Mais je vous rappelle aussi le flou absolu qu'il a instillé dans la manif contre l'antisémitisme à l'automne dernier.
00:08:09 Il y avait d'un côté la polémique voulue volontairement par LFI, et de l'autre, le président viendra-t-il, ne viendra-t-il pas ?
00:08:18 Et on n'a parlé que de ça.
00:08:20 Mais surtout, la raison évoquée, qui était de ne pas monter une partie de la France contre nous.
00:08:28 Il l'a clairement reconnu ce jour-là, en le disant.
00:08:30 Et alors même, et d'ailleurs sa décision de ne pas assister à la fameuse manifestation,
00:08:34 mais comme je n'attends pas une seconde qu'Emmanuel Macron soit antisémite,
00:08:39 mais je pense qu'il a commis des fautes dans son appréciation de la situation.
00:08:43 Erreurs d'appréciation, oui.
00:08:44 Oui, à minima des erreurs d'appréciation depuis le 7 octobre.
00:08:49 Parce que quand Jean-Luc Mélenchon ne voulait pas aller à cette marche,
00:08:51 il disait parce que c'était une marche de soutien à un massacre,
00:08:54 établissant par la la confusion entre les Français juifs et Israël,
00:08:58 comme si en les essentialisant, comme si le fait d'être juif
00:09:02 forcément les amenait à soutenir les actions d'Israël,
00:09:05 sans même rentrer dans le débat de ce qu'on peut penser sur la politique menée par Israël.
00:09:09 Et Emmanuel Macron est tombé dans le piège, volontairement ou involontairement, à ce moment-là.
00:09:16 Donc oui, je ne doute pas de sa détermination,
00:09:18 mais je crois que parfois Emmanuel Macron, parce qu'il a une vision de la laïcité,
00:09:22 et ça rejoint sa vision de la laïcité, il est dans l'ambiguïté sur la laïcité.
00:09:26 Il a probablement une sensibilité qui est plus proche d'une vision à l'anglo-saxon,
00:09:30 multiculturaliste en quelque sorte, et que ça l'a aussi amené à envisager la France
00:09:35 comme une juxtaposition de communautés, et donc à dire,
00:09:38 bon, finalement, s'il y a des coups politiques à prendre,
00:09:41 peut-être que...
00:09:43 Vous verrez ce qui a déclaré ce soir, parce que je suis sûr que ça va susciter autour de ce plateau un certain nombre de réactions.
00:09:49 Même s'il a toujours été très clair sur la vulgarisation.
00:09:52 Évidemment. Je vois qu'on reste encore sur Sciences Po,
00:09:55 parce qu'il y a les doyens qui se sont mobilisés, ça c'est un peu l'information du soir, mon cher Thomas Bonnet.
00:10:00 Oui, on va voir des extraits, mais ça montre aussi qu'il y a un véritable travail de fond à faire,
00:10:04 et justement, Yonatan Arfi demandait la création d'une commission d'enquête parlementaire.
00:10:09 On avait déjà vu dans le passé une ministre de l'Enseignement supérieur, Frédéric Vidal, pour la Cité,
00:10:13 qui avait voulu s'attaquer à ce sujet avec beaucoup de difficultés,
00:10:16 parce qu'il y a beaucoup de réticences dans le monde académique,
00:10:18 et on a donc se communiquer ce soir des doyens et des directeurs et directrices des centres de recherche
00:10:24 des départements de Sciences Po, qui reviennent sur la visite qu'ils qualifient d'inopinée du Premier ministre à Sciences Po la semaine dernière.
00:10:32 Je vous rappelle que Gabriel Attal s'était rendu une dizaine de minutes dans l'enceinte de l'établissement.
00:10:37 Nous nédonçons sans équivoque toutes les formes d'exclusion, de discrimination, d'antisémitisme, de racisme, d'islamophobie et de violence.
00:10:45 Ça c'est pour la partie condamnation.
00:10:47 En revanche, ils s'émeuvent du fait qu'il y ait eu une sorte d'ingérence, c'est pour reprendre leur terme, politique,
00:10:54 pour cette affaire de Sciences Po.
00:10:56 Je vais vous lire un passage.
00:10:58 "Aucun responsable politique ne saurait s'arroger le droit de dévaloriser les principes fondamentaux d'indépendance et de liberté académique."
00:11:05 En clair, ils pointent du doigt le fait que cette affaire soit instrumentalisée à leurs yeux à des fins politiques,
00:11:12 et donc, en quelque sorte, condamnent le fait que Gabriel Attal, par exemple, ait annoncé un certain nombre de mesures à Sciences Po pour tenter de mettre fin à ces dérives.
00:11:22 Et on voit bien l'ambiguïté, ça devient un certain climat, Jonathan.
00:11:25 C'est un climat, on le voit bien, complètement clivant.
00:11:28 On voit qu'il y a différents campements idéologiques, si je puis dire.
00:11:32 Je suis marqué aussi d'une chose.
00:11:34 Thomas nous commente ce communiqué ce soir.
00:11:38 J'ai en tête un autre communiqué sous forme de lettres ouvertes, en quelque sorte.
00:11:41 C'était il y a moins d'une semaine, une semaine à peine.
00:11:44 Alors, il n'est pas doyen exactement de Sciences Po, mais membre du directoire de Sciences Po.
00:11:51 C'est un homme professeur, entre autres, à Sciences Po, qui s'appelle François Elbrun,
00:11:55 et qui, dans la règle du jeu, a clairement condamné l'attitude de l'école et l'attitude d'une partie,
00:12:01 et évidemment pas de toutes les élèves, mais d'une partie des élèves qui se sont malheureusement illustrés ce jour-là.
00:12:07 Donc, on voit bien qu'au sein même de cette institution, il y a de sérieux clivages.
00:12:11 Je ne sais pas qui a autorité, qui a compétence et légitimité pour arbitrer au sein de ce qui était une institution de la République.
00:12:20 Attendons de voir.
00:12:21 Et dans un monde idéal, bien sûr, que la liberté universitaire devrait...
00:12:25 L'autonomie des universités devrait prévaloir.
00:12:28 L'État n'a pas en soi à se mêler, justement, de cette liberté universitaire.
00:12:32 Les universités sont une très vieille institution depuis Sciences Po, en l'occurrence.
00:12:36 Sciences Po, c'est plutôt depuis 1871 ou 1812, après la défaite de Sedan.
00:12:43 Mais si les universités, justement, ne prêtaient pas le flanc à la critique, on pourrait comprendre cette réaction des doyens.
00:12:52 Sauf que moi, j'ai en mémoire Sciences Po Grenoble.
00:12:54 Sciences Po Grenoble, souvenez-vous, il y a deux ans, avec deux professeurs qui avaient été mis en cause par des élèves, menacés de mort.
00:13:01 Si je me souviens bien, les photos et même les adresses avaient été dévoilées.
00:13:05 Les étudiants en question n'ont ni été exclus et pas même sanctionnés.
00:13:10 Et en plus, à l'époque, la ministre de l'Enseignement supérieur avait annoncé une enquête, dont on s'est rendu compte a posteriori, qu'elle n'avait jamais effectivement été menée.
00:13:19 Donc il y a quand même une grande hypocrisie, un grand renoncement d'un certain nombre de ces grandes écoles.
00:13:23 Et c'est loin de ne concerner que Sciences Po, rappelons-le.
00:13:25 Je voudrais compléter le communiqué que Thomas a évoqué des doyens.
00:13:29 On vous l'affiche, Martin Mazur, qui travaille avec moi, vous le met à l'antenne.
00:13:33 Au moment où on se parle, nous affirmons notre attachement au respect des valeurs humanistes qui fondent notre université.
00:13:39 Il est impératif de laisser les universités rétablir le chemin du débat d'idées et du dialogue.
00:13:45 Tout est dit là.
00:13:46 Très joliment dit.
00:13:47 Très joliment dit.
00:13:48 Je voudrais juste rappeler une chose, pardon.
00:13:50 Juste une phrase.
00:13:51 L'autonomie des universités, c'est une chose.
00:13:54 Et en France, elle est établie depuis le haut Moyen-Âge.
00:13:56 Personne ne l'a remis en question, cette autonomie.
00:13:59 Cependant, ces universités, Sciences Po en particulier, ce sont des dizaines de millions d'euros d'aides publiques.
00:14:06 Ce sont vos impôts, ce sont les miens, qui subventionnent ces universités autonomes.
00:14:12 Il est normal qu'un chef du gouvernement aille pointer son nez quand il y a un...
00:14:18 Il est normal que trop de l'acheter ces dernières années.
00:14:24 Comme je vous le disais, il n'y a pas que Sciences Po qui est en cause.
00:14:27 Souvenez-vous des universités occupées à Bordeaux ou à Toulouse, je ne sais plus,
00:14:31 avec cet ancien Jean-Marc Rouillant, ancien terroriste condamné pour terrorisme en France,
00:14:36 pour avoir assassiné notamment le patron de Renault,
00:14:40 qui vient faire une conférence alors même que les mêmes universités refusent des personnalités aussi clivantes,
00:14:45 parfois que François Hollande, je le dis avec des guillemets, l'ironie, vous l'aurez compris...
00:14:49 - Mais c'est bien des guillemets, ne nous menions pas d'histoire et d'affaires.
00:14:52 - Non, mais avec de l'ironie, justement, parce qu'il me semble que François Hollande,
00:14:55 on peut entendre un président de la République s'en émouvoir,
00:14:59 ou d'avoir mis en cause Sylvia Nagaszynski, par exemple, la Nouvelle Académicienne,
00:15:04 parce qu'elle n'avait pas la même vision que de la différence entre les sexes.
00:15:09 Donc les universités sont devenues des lieux d'intolérance,
00:15:12 qui pour le coup rôdent totalement avec la traduction qui est là-leur depuis le Moyen-Âge.
00:15:15 - Allez, dernier mot sur le sujet, et on va enchaîner évidemment avec le 80e anniversaire du CRIF, mais deux mots, Kaima.
00:15:23 - Effectivement, souvent, malheureusement, d'intolérance,
00:15:25 souvent aussi d'un certain conformisme idéologique, de pression aussi.
00:15:29 Donc je veux bien, évidemment, on respecte les grands principes,
00:15:32 il n'y a personne qui est contre l'idée de cette indépendance de la liberté académique,
00:15:37 mais je pense que le message dans ce cas-ci du gouvernement, c'était aussi de dire aux institutions,
00:15:41 vous prenez vos responsabilités, on n'est pas là en train de créer une espèce de scission dans la société,
00:15:46 au sein même des étudiants, où on parle de violence, on parle d'antisémitisme,
00:15:50 je pense que c'est un message clair aussi à envoyer.
00:15:52 Parce que dans les institutions, quand on pense aux universités, on regarde aux États-Unis,
00:15:56 je l'ai vu au Canada, on le voit même ici, donc ça s'échauffe, on le disait précédemment,
00:16:00 il y a vraiment des tensions, mais le basculement ensuite, c'était aussi de dire aux universités,
00:16:05 non, on ne peut pas créer des précédents au sein même de ces institutions de la République,
00:16:10 et finalement qui servent à former non seulement la relève, mais aussi l'élite de demain.
00:16:15 Donc moi, je ne pense pas que c'était une ingérence, au contraire, je pense que c'était un message à dire,
00:16:20 faites quelque chose et vous avez une responsabilité, justement, vous voulez gérer ça entre vous,
00:16:25 bien en ce moment, vous faites…
00:16:26 - C'est le rôle du ministre, c'est la mission.
00:16:30 - Tout à fait.
00:16:31 - Très rapidement.
00:16:32 - Non, très vite. Je crois effectivement, ce qui est inquiétant, c'est la régression de la qualité du débat public.
00:16:38 Si on se pose dans un lieu de savoir, ça devrait être également pour les étudiants,
00:16:43 même si c'est un espace civique, mais un lieu d'humilité où on se forme, on apprend,
00:16:48 et on se forme et on apprend avec le pluralisme, l'esprit critique,
00:16:52 et là, c'est en train progressivement de régresser, et c'est bien dommage parce que ça a été dit,
00:16:59 on forme, entre guillemets, les futures élites, et si à 22-23 ans, on est obtus, dogmatiques, violents,
00:17:07 on ne peut pas avoir un débat libre et pluraliste, c'est inquiétant.
00:17:10 - Et ça trahit vraiment Sciences Po, parce que le fameux amphi dont on voit les images, il s'appelle Émile Boutnil, figurez-vous.
00:17:15 Émile Boutnil, c'était le fondateur de l'école libre des sciences politiques, comme je vous le disais tout à l'heure,
00:17:19 à la fin du Second Empire, parce que précisément, ils avaient constaté que les élites françaises étaient trop,
00:17:24 pendant le Second Empire, formées avec une forme de conformisme et de pression de l'État.
00:17:29 Donc c'était pour apprendre l'esprit critique.
00:17:31 Il serait temps quand même que la minorité d'étudiants et ceux des professeurs qui regardent ça avec beaucoup de lâcheté,
00:17:36 se souviennent quand même de cette histoire.
00:17:38 - Le rappel à l'histoire est parfois nécessaire, mais j'ai l'impression qu'on l'oublie.
00:17:41 - C'est fondamental.
00:17:42 - C'est même fondamental.
00:17:43 - C'est quand même particulier dans des institutions, ça vient nier l'ADN.
00:17:47 - Évidemment, et on peut se poser des questions.
00:17:49 Je vous le disais, Emmanuel Macron a accueilli ce soir à l'Élysée les bandes du conseil représentatif des institutions en juifs de France, on le sait.
00:17:54 On l'a évoqué déjà depuis le début de cette émission, les actes antisémites se multiplient, et vous l'avez souligné très justement, ma chère Karima.
00:18:00 Écoutez ce que dit Yonatan Harfi, le président du CRIF.
00:18:04 Vous allez voir ce qu'il souligne.
00:18:06 Je suis persuadé que vous allez réagir parce qu'il oppose l'extrême droite, l'extrême gauche.
00:18:13 Vous me direz si cette opposition se justifie et comment, surtout, vous l'analysez, et les uns et les autres.
00:18:19 On écoute Yonatan Harfi et ensuite on écoutera ses premiers Emmanuel Macron, parce que là aussi, ça va vous faire réagir.
00:18:24 Mais d'abord, Yonatan Harfi.
00:18:26 L'extrême droite frappe à la porte du pouvoir, l'extrême gauche joue les provocations en attisant l'antisémitisme et le communautarisme,
00:18:36 et l'islamisme nous déclare ouvertement la guerre.
00:18:40 Avons-nous oublié que la paix n'est jamais acquise et que la liberté reste toujours un combat ?
00:18:48 Allez, j'ai envie de vous entendre sur cette prise de position de Yonatan Harfi.
00:18:52 Vous l'analysez comment, mon cher Yonatan ? Il a raison de jouer sur ce tableau, Yonatan Harfi ?
00:19:00 Ce soir, en prononçant ses paroles, il n'a pas franchement tort.
00:19:06 Il établit un constat dans la séquence que vous venez de nous montrer.
00:19:10 Mais ensuite, dans le climat que traverse ce pays, particulièrement depuis le 7 octobre,
00:19:18 continuer de mettre dos à dos l'extrême gauche et l'extrême droite...
00:19:21 C'est pour ça que vous posez cette question.
00:19:23 J'allais dire se cacher derrière son petit doigt.
00:19:26 Non, c'est continuer de mettre un faux nez aux auteurs de crimes antisémites dans ce pays aujourd'hui.
00:19:34 Et cet acharnement, dirais-je, à ne pas vouloir nommer l'origine du mal, est pour moi incompréhensible.
00:19:43 Incompréhensible de la part de personnes qui se posent, se présentent comme étant les protecteurs de la communauté juive,
00:19:51 les représentants qui plus est de la communauté juive.
00:19:55 Et de voir que leur... Je n'aime pas l'expression, mais je vais quand même l'employer.
00:20:00 Eux, comme d'autres, on parlera d'Emmanuel Macron, mais il n'est pas le seul, n'ont pas mis leur logiciel à jour.
00:20:06 Non, nous ne sommes plus dans les années 70-80. Non, les milliers de Français juifs qui ont fui,
00:20:16 parce que je n'ai pas d'autres mots, en Israël notamment ces dernières années,
00:20:20 ils n'ont pas fui leur pays parce qu'ils étaient menacés de mort par l'extrême droite.
00:20:26 C'est faux. Et de continuer de mettre dos à dos l'extrême droite et l'extrême gauche,
00:20:32 l'islamo-gauchisme qui couvre de toute sa bienveillance des actes répréhensibles pour le moins, lorsqu'ils ne sont pas sanglants,
00:20:42 c'est pour moi, d'un point de vue d'un observateur, totalement incompréhensible.
00:20:47 Ce soir, quand vous me posez la question, je ne comprends pas ce type encore de discours.
00:20:51 J'ai attendu une réponse claire. Vous avez eu un petit peu de temps quand même.
00:20:54 Jean-Sébastien, plus rapidement peut-être. Esprit de synthèse ce soir.
00:20:59 Jonathan Arfi vient du Parti socialiste. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
00:21:02 Il reflète une vision qui est celle d'une partie de la gauche française.
00:21:09 Le CRIF est aussi une institution qui a des jeux de pouvoir.
00:21:12 On a vu des querelles au sein du CRIF, y compris dans la dénonciation même de ce qui s'est passé le 7 octobre,
00:21:19 sur notamment la dénonciation des viols, puisque certaines associations très tôt avaient dénoncé le viol et les viols contre les femmes.
00:21:26 On a appris ensuite que ça avait été utilisé aussi contre les hommes.
00:21:29 Mais il avait dénoncé très tôt avec le CRIF, disant que si vous le dites sur X ou X antenne, ou dans tel ou tel média, c'est un peu trop à droite.
00:21:35 Donc, je pense que Jonathan Arfi, à mon sens, n'est pas tout à fait dans la dignité qui devrait être la sienne en tant que représentant des institutions juives de France.
00:21:44 Ce qui ne veut pas dire que l'antisémitisme d'extrême droite n'existe pas.
00:21:48 Il existe, on le voit chez Rivarol, bref. Il existe, on l'a vu pendant les Gilets jaunes aussi, on l'a vu dans les mouvements anti-vax.
00:21:55 Il existe incontestablement. Mais enfin, si, et vous y faisiez référence tout à l'heure, les principales fêtes religieuses juives doivent se passer,
00:22:03 d'ailleurs pas seulement les fêtes religieuses, la quasi-totalité du calendrier doit se passer sous protection policière,
00:22:09 ce n'est pas à cause du...
00:22:11 Le monde a changé, mon cher Jean-Sébastien, le monde a changé, il a bien changé.
00:22:15 Jonathan Arfi ne peut pas ne pas le savoir, donc s'il ne le fait pas, c'est bien qu'il le fait avec une forme de calendrier.
00:22:20 Mais je savais que ça allait vous faire réagir, évidemment. Karima et Frédérica.
00:22:25 Oui, c'est ça, c'est-à-dire qu'on voit aussi qu'encore aujourd'hui, dans le discours public, on marche un peu sur des oeufs,
00:22:31 puis on met un peu tous sur le même panier parce qu'on a peur de certaines réactions.
00:22:35 Puis évidemment, toutes les formes d'antisémitisme doivent être dénoncées, mais en ce moment, effectivement,
00:22:41 si on regarde une certaine complaisance aussi, on voit beaucoup dans un discours, notamment de gauche radicale aussi,
00:22:48 où on va pointer du doigt, par exemple, Israël comme l'entité coloniale, blanche, on l'a dit un peu plus tôt.
00:22:56 Donc on met un peu tout le monde dans le même panier et certains utilisent cette rhétorique pour justifier leur haine littéralement des Juifs.
00:23:03 Et je veux juste aussi préciser, je pense qu'on peut être extrêmement sensibles à ce qui se passe en ce moment à Gaza,
00:23:09 avoir évidemment une pensée pour les civils palestiniens de se dire, bon, mais quelle pourrait être cette solution?
00:23:15 Solution à deux États, envisager une certaine paix, mais rien ne saurait justifier un antisémitisme comme ça complètement libéré.
00:23:24 Et en ce moment, c'est ce qu'on voit aujourd'hui. Et je trouve ça pernicieux parce que dans un certain discours,
00:23:30 effectivement, de gauche radicale, quand on se met à justifier les choses, quand on se met à dire que non, au fond,
00:23:35 ce sont des actes de résistance, le Hamas n'est pas vraiment une entité terroriste, il y a une négation aussi de ce qui est en train de se passer.
00:23:44 Et comme je dis, on peut avoir cette sensibilité et se dire, bon, oui, on pense aux civils palestiniens,
00:23:50 mais je trouve ça inadmissible, justement, de tolérer ce genre de discours antisémite.
00:23:55 Frédéric, très rapidement, parce que je vois que vous faites écouter, puisqu'on a tellement teasé sur l'intervention d'Emmanuel Macron,
00:23:59 j'aimerais qu'on ait le temps d'en débattre.
00:24:01 Un soutenable, Pierre-Yves.
00:24:02 Un soutenable, suspense, suspense. Frédéric.
00:24:05 En tant que policier, déjà, je rappellerai que le racisme, comme l'antisémitisme, qui est une forme de racisme, est déjà un délit.
00:24:12 Après l'antisémitisme, le problème, c'est qu'il est polymorphe.
00:24:17 Si vous lisez Léon Paul-Yacov sur l'histoire de l'antisémitisme, il a été chrétien, il a été musulman, il est toujours un peu des deux,
00:24:24 il a été d'extrême droite, il est d'extrême gauche.
00:24:27 Il existait avant, en 1948, avant la création de l'État d'Israël, et malheureusement, c'est un préjugé,
00:24:34 préjugé qui perdure dans notre société, c'est une véritable pathologie.
00:24:39 Einstein disait "il est plus facile de dissoudre un atome qu'un préjugé".
00:24:42 Et là, il y a du travail à faire.
00:24:44 Allez, je vous fais écouter effectivement Emmanuel Macron à la demande générale, parce que je suis sûr que ça va vous faire réagir.
00:24:50 Il s'est exprimé sur cet antisémitisme.
00:24:53 Écoutez bien ce qu'il dit. Écoutez vraiment avec vos deux oreilles.
00:24:56 L'antisémitisme en France, oui, a une histoire.
00:25:00 Et cette année plus particulièrement, nous nous souviendrons encore inlassablement de ces crimes.
00:25:05 Au camp du Stroutov, libéré le 25 novembre 1944.
00:25:10 L'antisémitisme français dispose d'une généalogie, de Drummond à Maurras, de Faurisson à Dieudonné.
00:25:15 Et il nous appartient de le rappeler, de s'en souvenir, de ne jamais être dupe de ceux qui voudraient escamoter ses racines.
00:25:22 Et j'en profite pour accueillir un autre membre de l'équipe de Julien Pasquet, un fidèle que je salue, Amaury Bucot.
00:25:28 On parlera de ce qui se passe à la Courneuve avec vous.
00:25:31 Allez, à la demande générale, évidemment, quelle est votre réaction lorsque, effectivement,
00:25:37 Emmanuel Macron parle de cet antisémitisme français qui dispose d'une généalogie ?
00:25:41 Il associe Drummond, Maurras, Faurisson, Dieudonné ?
00:25:45 Je n'en apprends pas.
00:25:47 Le camp du Stroutov en Alsace n'a strictement aucun lien avec la généalogie de l'antisémitisme.
00:25:56 Vous nous avez demandé, Thierry, d'écouter avec nos deux oreilles.
00:25:58 Oui, c'est bien pour ça.
00:25:59 Je crois avoir écouté avec mes deux oreilles.
00:26:01 On me parle d'antisémitisme, très bien.
00:26:04 Historiquement, le président, paraît-il, s'y connaît en histoire.
00:26:09 Il a eu une erreur.
00:26:10 Je ne comprends pas. Je ne vois absolument pas le lien.
00:26:13 Le Stroutov n'a pas été un camp d'internement des Juifs alsaciens, par exemple.
00:26:18 Et quand bien même ça l'aurait été, il n'y a aucun pont à faire entre les actes antisémites
00:26:23 commis sur le sol de France aujourd'hui et ce qui s'est déroulé durant la Seconde Guerre mondiale.
00:26:28 Ensuite, il nous reparle, très bien, de Drummond et de Maurras.
00:26:32 Ce n'est pas, me semble-t-il, un cours de l'histoire de l'antisémitisme, ce soir.
00:26:37 Ce soir, c'est le président de la République, une République qui a en son sein des personnes
00:26:44 qui sont attaquées massivement, quotidiennement, et pas au nom de Maurras et de Drummond.
00:26:50 Ce n'est pas l'action française, encore une fois,
00:26:53 ce n'est pas au nom de l'action française que les Juifs de France sont attaqués aujourd'hui.
00:26:58 Donc, si vous voulez ne pas vouloir nommer la communauté, ne pas vouloir nommer les influences,
00:27:03 les chaînes étrangères diffusées par cette élite en France aujourd'hui, ne pas nommer.
00:27:09 Alors même, c'est là où il y a un paradoxe, c'est que son ministre de l'Intérieur...
00:27:12 Jonathan Arfi les a nommées, ces fameuses chaînes dont vous parlez.
00:27:15 Alors, bon point pour le président Ducriff sur ce point-là.
00:27:18 Mais, c'est là où il y a un paradoxe, on a l'impression que c'est deux cyclistes
00:27:23 qui pédalent dans le sens inverse sur un même vélo.
00:27:25 Puisque de l'autre côté, vous avez son ministre de l'Intérieur
00:27:28 qui s'échine à pouvoir expulser des imams qui appellent à l'antisémitisme en 24 heures.
00:27:33 Je voulais qu'on fasse rapidement le tour de table.
00:27:36 En fait, effectivement, c'était pour les 80 ans Ducriff,
00:27:41 donc il a été beaucoup question de la période pendant laquelle cette institution a été créée.
00:27:44 Et c'est vrai que le constat du président de la République ce soir,
00:27:47 finalement, est encore ancré dans cette période d'il y a 80 ans.
00:27:51 Il serait temps de faire évoluer le dossier.
00:27:53 On l'attendait sur autre chose, quoi.
00:27:54 Loin de moi l'idée d'y voir une manœuvre politicienne, mais on a quand même cette idée-là.
00:27:58 Mais surtout sur la généalogie, oui, il y a une généalogie d'extrême droite
00:28:01 et de président de la République, la cité, personne non plus.
00:28:04 Personne ne conteste.
00:28:05 Il y en a quand même une de gauche aussi.
00:28:08 Les plus grands noms du socialisme, au 19e siècle notamment,
00:28:11 ont été furieusement antisémites, que ce soit Proudhon, que ce soit Auguste Blanqui,
00:28:15 que ce soit Jules Gaët, que ce soit Fourier.
00:28:17 Ces noms-là et cette réalité-là, elles existent.
00:28:20 Souvenez-vous, d'ailleurs, il y avait un notaire allemand qui avait dénoncé ça
00:28:22 en disant que la judéophobie était le socialisme des imbéciles, précisément.
00:28:26 Donc cette filiation-là, elle existe aussi.
00:28:29 La Deuxième Guerre mondiale a fait que, oui, l'antisémitisme d'extrême droite,
00:28:34 de toute façon, c'était déjà indigne comme pensée,
00:28:37 mais ils se sont en plus déshonorés dans l'action.
00:28:40 Mais enfin, ça n'empêche pas que l'autre filiation, elle existe aussi.
00:28:43 La gauche radicale ayant pu se réjouir, par exemple,
00:28:46 on en connaît des fondateurs de médias qui s'étaient réjouis à l'époque
00:28:50 du massacre de Munich pendant les Jeux olympiques de Munich,
00:28:52 du massacre des athlètes israéliens.
00:28:54 Donc ça n'est pas qu'au 19e siècle.
00:28:56 Évidemment que la filiation d'extrême gauche de l'antisémitisme, elle existe
00:29:01 et elle a toujours existé en France, au même titre que la filiation d'extrême droite.
00:29:05 - Vous savez quoi ?
00:29:06 Vous avez un peu moins d'une minute pour réagir carrément et fréhaler.
00:29:10 Je suis désolé. Carrément, deux mots.
00:29:12 - Non, mais encore une fois, je pense que c'est ça.
00:29:14 Évidemment, le contexte, c'est les 80 ans, donc on fait la généalogie,
00:29:17 mais je pense qu'il y a encore aujourd'hui un certain malaise de dire les choses,
00:29:21 de dire quelle est la source ou les sources principales aujourd'hui de l'antisémitisme.
00:29:27 C'est un peu ce qu'on disait un peu précédemment.
00:29:30 Donc moi, je pense que ça reflète un peu le malaise du président aujourd'hui
00:29:34 et ça explique aussi pourquoi, notamment, il n'était pas allé à cette marche pour lutter contre l'antisémitisme.
00:29:39 - Oui, on a la réponse aussi.
00:29:40 - C'est ça. Voilà.
00:29:41 Donc il y avait aussi de se dire que dans une partie de la population aussi,
00:29:46 une minorité, mais manifestement, il craignait peut-être une certaine réaction de certains Français
00:29:53 juste d'être présent.
00:29:54 Imaginez, on avait besoin d'un moment d'unité et de se dire
00:29:57 que c'est un risque d'aller marcher contre l'antisémitisme.
00:30:00 Ça rendit long quand même sur l'état de la société.
00:30:03 - C'est le moins qu'on puisse dire.
00:30:04 Frédéric Lauzon, très rapidement, très, très rapidement.
00:30:06 - On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment.
00:30:10 L'antisémitisme, c'est une pathologie polymorphe, religieuse, politique, extrême gauche, extrême droite.
00:30:17 C'est un vrai sujet.
00:30:19 Ça a été dit, effectivement, c'est très prégnant, très présent en France.
00:30:23 Et de lutter contre, c'est un combat de tous les jours.
00:30:27 - Julien Pasquet m'a donné un conseil.
00:30:30 Surtout, ne sois jamais en retard avec Maureen Vidal.
00:30:34 Il est 23h, je suis pile poil.
00:30:36 Si Julien me regarde, il peut vérifier, je suis à l'heure.
00:30:39 Et on fait un petit tour de l'info avec Maureen Vidal.
00:30:42 - Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
00:30:50 Alors que Gabriel Attal recevra la FNSEA et les jeunes agriculteurs à Matignon,
00:30:55 demain matin, les mobilisations continuent sur le territoire.
00:30:59 Accompagnent dans l'Oise de nombreux agriculteurs se sont réunis
00:31:02 pour continuer de revendiquer leur cause et surtout dénoncer les prix de l'énergie.
00:31:08 14 corps retrouvés sans vie dans une banlieue aisée de Port-au-Prince à Haïti.
00:31:12 Des membres de gangs ont mené des attaques violentes dès l'aube.
00:31:16 Les haïtiens attendent la mise en place d'autorités de transition
00:31:19 dont la finalisation pourrait être imminente selon les Etats-Unis.
00:31:22 La capitale est à 80% aux mains des gangs, accusés de nombreuses exactions.
00:31:27 En particulier meurtre, viol, pillage et enlèvement contre rançon.
00:31:31 Enfin, l'artiste Banksy dévoile une nouvelle fresque murale dans le nord de Londres.
00:31:36 Une oeuvre d'art qui représente un petit personnage
00:31:38 de Nantes, un tuyau d'arrosage à côté d'un arbre.
00:31:41 De la peinture verte a été pulvérisée sur le mur pour reproduire les feuilles absentes.
00:31:45 Un message environnemental pour certains.
00:31:47 A l'arrivée du printemps, Banksy a redonné vie à la nature dans les rues londoniennes.
00:31:52 - Merci ma chère Maureen, on vous retrouve à 23h30, c'est bien ça ?
00:31:56 - Voilà, je vous présente l'équipe de grands témoins qui m'accompagne ce soir.
00:32:00 Nous sommes avec Karim Abrik, Jean-Bestiain Ferjou, Jonathan Sixou.
00:32:04 J'ai oublié, je le présente.
00:32:07 - En plus on vous défend.
00:32:09 - Voilà, et on en parlera.
00:32:11 Delphine Arnaud qui dit "je ne veux pas la mort de CNews".
00:32:14 On en parlera à la fin de l'émission.
00:32:16 Ça vient de sortir en plus.
00:32:19 - Exactement.
00:32:20 - C'est important de le présenter.
00:32:21 Frédéric Clos, Thomas Bonnet et Amaury Bicot sont avec moi ce soir
00:32:25 pour ce premier soir info de cette semaine.
00:32:27 Ce soir on va donc revenir sur cette attaque du commerçariat de la Courneuve hier soir.
00:32:32 Attaque qui suscite évidemment incompréhension et colère.
00:32:35 Attaque qui est intervenue, je le rappelle, suite à la mort d'un jeune
00:32:38 tué lors d'une collision avec une voiture de police.
00:32:41 On va prendre tout de suite la direction de la Courneuve ce soir
00:32:43 pour voir quelle est la température avec nos envoyés spéciaux.
00:32:47 Michael Dos Santos et Charles Baget.
00:32:49 Est-ce que c'est calme, pas calme ?
00:32:51 On va voir ce qui se passe ce soir du côté de la Courneuve.
00:32:55 - La situation est très calme.
00:32:59 Elle l'était déjà il y a quelques minutes et elle l'est toujours.
00:33:03 Une situation figée, on peut le dire ici.
00:33:06 Des habitants qui continuent de s'amasser autour du dispositif de sécurité.
00:33:10 Beaucoup d'entre eux sont intrigués par les centaures.
00:33:14 Il y en a deux.
00:33:16 Ces camions blindés de la gendarmerie, tout récent puisqu'ils ont été lancés en 2023.
00:33:21 Il n'y en a que 90 en France.
00:33:23 Les habitants de la Courneuve sont assez intrigués par ce colosse.
00:33:28 C'est une montagne.
00:33:30 C'est un camion assez impressionnant.
00:33:32 Dispositif de sécurité bien sûr, qui est complété par de nombreux véhicules de CRS,
00:33:37 de la police nationale.
00:33:39 Il y a aussi des forces de gendarmerie.
00:33:41 Des dizaines de camions qui sont situés ici rue de la Convention.
00:33:45 C'est une des artères principales de cette ville de Seine-Saint-Denis.
00:33:48 Donc situation calme.
00:33:49 Beaucoup prennent des vidéos, des photos, discutent entre eux aussi.
00:33:53 D'autres sont aux fenêtres des bâtiments qui se situent au pied de ce commissariat de police
00:33:58 qui a donc été attaqué hier.
00:34:00 Mais à vrai dire, la situation est calme.
00:34:03 Certains nous disent qu'il y a quelques scènes de chaos.
00:34:08 C'est peut-être un peu trop dire, mais en tout cas des scènes de tension, on peut dire,
00:34:13 dans d'autres villes de Seine-Saint-Denis.
00:34:15 Mais pour l'instant, ces informations restent pour le moment à confirmer.
00:34:18 Une chose est sûre, ici à la Courneuve, tout est calme.
00:34:21 A priori, les forces de l'ordre vont faire en sorte que cela continue jusqu'au bout de la nuit.
00:34:25 Merci beaucoup mon cher Mickaël.
00:34:27 N'hésitez pas à intervenir si les choses évoluent.
00:34:29 Évidemment, nous sommes ensemble jusqu'à minuit.
00:34:31 Je vous rappelle que vous êtes accompagné par Charles Baget et Amélie Bucaud.
00:34:34 Je me tourne vers vous.
00:34:35 Effectivement, Mickaël l'a dit, il y a beaucoup de moyens qui ont été déployés sur Eurozone.
00:34:40 C'est le moins qu'on puisse dire.
00:34:41 En fait, Laurent Nunez a quelque part tenu ses promesses.
00:34:43 Il avait annoncé d'abord un escadron de gendarmerie mobile, lui-même remplacé ensuite par des unités de CRS.
00:34:48 On les voit sur ces images.
00:34:50 Ce qui fait d'ailleurs une situation assez étonnante, c'est que finalement, on envoie des policiers pour protéger les commissariats,
00:34:56 alors que ce sont normalement les commissariats qui protègent l'extérieur.
00:34:59 C'est le signe d'une certaine... Voilà, nous sommes en France, on est en 2024 si je m'abuse.
00:35:03 Voilà, tout à fait.
00:35:04 Le monde a changé, je le disais, je ne cesse de le dire.
00:35:06 Selon des sources policières, vous avez aussi un hélicoptère de la gendarmerie qui a survolé une partie de la Seine-Saint-Denis, du département, aujourd'hui.
00:35:14 Le but avec les hélicoptères, vous savez, c'est de pouvoir voir s'il y a des munitions, par exemple, qui ont été mises sur les toits.
00:35:19 Et vous avez aussi un groupe renforcé de la BRI, la Brigade de recherche et d'intervention,
00:35:25 qui a été disposée à Saint-Denis et qui est prêt à intervenir en cas de violences urbaines très fortes.
00:35:33 Et en fait, ce que craignent vraiment les autorités, c'est qu'il y a un effet de contagion comme on a eu dans les précédentes émeutes
00:35:40 et qu'il y a une sorte de compétition entre les différentes cités et que là, ça ne touche pas forcément la Courneuve,
00:35:45 mais que ça touche d'autres villes à côté, d'autant que, je prends un exemple,
00:35:49 par exemple, dans la nuit de samedi à dimanche, le commissariat de Trappes a été attaqué.
00:35:53 Et donc, ce ne serait pas étonnant que cette nuit, on ait quelques tirs de mortier qui, d'ailleurs, effectivement, ont déjà été signalés.
00:35:59 C'est ce que nous disent des sources policières. Quelques tirs de mortier à un peu ailleurs.
00:36:03 Je donnerai la parole à Frédéric Lose dans quelques instants, parce qu'évidemment, il est mieux placé pour avoir quelques informations aussi très précises.
00:36:10 Mais il y a eu des interpellés hier. Ils sont neuf, je crois. Et certains étaient connus, me semble-t-il.
00:36:15 Oui, c'est ça.
00:36:16 C'est ça que fait la police, que fait la justice, surtout.
00:36:18 Alors, ils sont toujours en garde à vue. Ça, c'est ce qu'il faut savoir.
00:36:21 Sur les neuf, on en sait un peu plus sur leur profil, notamment parce que le préfet lui-même a donné des informations.
00:36:26 Donc, il y a deux mineurs, sept majeurs. Les sept majeurs sont âgés de 18 à 21 ans.
00:36:30 Ce qui est intéressant, c'est que c'est la trans d'âge du jeune Wanis qui a été, vous savez, tué en étant percuté par la police mercredi soir.
00:36:38 On sait aussi que ces jeunes, ils sont issus du quartier des cours des maraîchers, comme Wanis aussi.
00:36:43 Et qu'effectivement, la plupart sont connus d'une service de police, notamment pour certains, effectivement, pour des violences urbaines qui ont été commises l'été dernier.
00:36:50 Effectivement, on dit que les peines ont été sévères, mais bon, le temps est passé.
00:36:54 Et violences urbaines qui avaient notamment, d'ailleurs, visé le commissariat de la cour Neuve qui avait été attaqué.
00:36:59 Il y avait eu le SAS d'entrée qui avait été attaqué, à tel point d'ailleurs que pendant les émeutes, la nuit, le commissariat était fermé, il ne pouvait pas prendre les plaintes.
00:37:06 Ça, ça doit un peu vous agacer quand je disais que fait la police et surtout que fait la justice, évidemment, Frédéric Clauss, puisque à moi, il vient de nous le dire,
00:37:13 certains étaient connus pour des violences urbaines et ils sont dehors, en fait.
00:37:17 Et c'est peut-être l'une des explications du problème ambiant.
00:37:21 C'est une des explications, l'impossibilité de neutraliser des délinquants multihéritérants.
00:37:28 5% probablement de ces délinquants sont à l'origine de 50% de la délinquance et notre système de dissuasion avec un grand D ne fonctionne plus.
00:37:38 Ce que je voulais dire par rapport à ce drame, probablement cet accident, il y a deux enquêtes qui ont été ouvertes par l'IGPN et par la préfecture de police.
00:37:49 Le procureur de la République a fait un premier communiqué.
00:37:53 Je pense que c'est une enquête qui va se dérouler clairement dans la transparence.
00:37:57 Il y a des éléments, il y a des vidéos, il y a des bandes radio, il y a des témoignages.
00:38:04 Ça ne se passe pas dans la pampa. On sait à peu près ce qui s'est passé.
00:38:10 La police ne s'affronte pas avec les jeunes des banlieues, les jeunes dans le Nédo, Bervilliers.
00:38:18 La police a affaire à des jeunes et entre les "des", il y a une lettre, mais un état d'esprit, une réalité complètement différente.
00:38:25 Il y a eu 60 personnes qui ont attaqué le commissariat.
00:38:28 C'est quelque chose de fou, de fort, d'inacceptable. On ne doit pas banaliser.
00:38:33 Vous étiez même jusqu'à 100 personnes, je pense, votre gouverne.
00:38:36 C'est très difficile à quantifier.
00:38:39 Mais je pense qu'il faut avoir à l'esprit que la plupart des jeunes, et je l'espère, il faut le dire, le répéter,
00:38:45 ne sont pas dupes et ne vont pas se faire manipuler d'où qu'ils viennent.
00:38:50 On a une police qui va travailler dans la transparence, une justice qui va travailler, qui a déjà travaillé dans la transparence.
00:39:00 Je lance un appel à la responsabilité. Il faut que sereinement l'enquête se déroule, ce qui est le cas.
00:39:09 Ce qui est important de dire, on peut le dire, c'est que, heureusement pour le moment,
00:39:13 Michel De Santo, si on l'a dit, s'est calme, mais il y a des appels qui circulent sur les réseaux sociaux.
00:39:19 Qui ont en général un gros rôle dans les émeutes urbaines.
00:39:23 Une chose que j'ai oublié de dire, c'est que 9 personnes ont été interpellées pour les émeutes d'hier.
00:39:28 Ça peut paraître très peu par rapport au nombre d'assailants, puisqu'on dit entre 60 et 100,
00:39:32 mais c'est extrêmement rare. En général, quand vous avez des émeutes, les policiers sont un peu pris de court.
00:39:37 Et puis surtout, ils sont plus là à essayer de se protéger, à protéger le commissariat,
00:39:41 plutôt que d'aller attraper ces émeutiers, les interpeller.
00:39:45 Cela veut dire qu'ils sont moins sur le terrain. C'est déjà une belle prouesse d'avoir réussi à interpeller 9 personnes.
00:39:50 Avant de vous faire réagir les uns et les autres, on retourne sur ce qui s'est passé hier soir en image avec Marliès Chevalier.
00:39:56 Des déchets calcinés sur le trottoir, conséquence d'une nuit de tension.
00:40:01 Peu avant 23h, la façade du poste de police a été ciblée par des tirs de mortier d'artifice,
00:40:06 par une cinquantaine d'individus déchaînés.
00:40:09 Laurent Nognès, préfet de police de Paris, s'est rendu sur place ce matin.
00:40:12 Je tiens à dire qu'il y a eu 9 interpellations qui ont été réalisées,
00:40:15 ce qui, dans un contexte de violences urbaines, puisqu'il faut les qualifier de violences urbaines, est assez exceptionnel.
00:40:20 9 interpellations, on craint pas de nouvelles attaques.
00:40:23 On aura un dispositif de sécurisation extrêmement renforcé.
00:40:26 Encore une fois, la fermeté, l'ordre républicain, c'est ça.
00:40:29 Selon les syndicats de police, l'élément déclencheur a été la mort d'un jeune homme de 18 ans mercredi dernier, suite à un refus d'obtempérer.
00:40:36 Laurent Nognès a confirmé cette information.
00:40:38 Il y a manifestement un lien avec ce qui s'est passé à Aubervilliers.
00:40:42 Un certain nombre d'assassinats hier soir faisaient référence à cela.
00:40:44 Mais je veux rappeler que c'était après un refus d'obtempérer.
00:40:47 Si on n'engage pas de course-sourcuites quand il y a des refus d'obtempérer, on peut lâcher sur tout le reste.
00:40:52 Le maire de la ville, Gilles Poux, a demandé que justice soit faite pour la famille, tout en dénonçant la violence.
00:40:58 Face à ces événements, il peut y avoir de l'incompréhension, des velléités, mauvaise conseillère.
00:41:07 On ne peut admettre qu'on s'attaque à des femmes et des hommes, quel que soit le symbole qu'elles et ils représentent.
00:41:14 La sécurité sera renforcée dans la ville, qui accueillera dans quatre mois une partie des Jeux Olympiques.
00:41:19 C'était "Retour sur les faits". Mais pour poursuivre le débat, pour bien sentir ce qui se passe et le climat ambiant,
00:41:28 même si je suppose que vous le subodorez, je vous propose d'écouter le témoignage de cette adolescente.
00:41:34 Je suis sûr que ça va susciter la réaction autour de ce plateau.
00:41:38 Je les comprends parce qu'ils ont fait ça pour Rouenis.
00:41:41 On veut juste que la justice soit faite.
00:41:43 Parce que pour Nahuel, c'est pareil qu'ils n'ont rien fait. Ils ont dit qu'ils allaient faire et ils n'ont rien fait.
00:41:49 Après, nous, on ne veut pas qu'il y ait des blessés entre eux. On ne veut pas la guerre entre les policiers et nous.
00:41:55 On veut juste qu'ils rendent justice et arrêter ça, parce que c'est la deuxième fois qu'ils font ça.
00:42:01 Moi, je trouve ça normal parce que c'est pour rendre justice. Ce n'est pas pour faire des dégâts, mais c'est juste pour rendre justice.
00:42:06 Alors, Karima, je suis sûr que ça vous fait réagir. C'est comme ça que ça se passe.
00:42:10 En fait, en France, en 2024, on rend justice. C'est ça le message.
00:42:16 Oui, c'est ça qui est perturbant parce que la personne dit que c'est normal parce qu'au fond, finalement, on doit se faire justice soi-même.
00:42:25 C'est un peu ça. Quand on embarque dans cette logique, jusqu'où ça nous entraîne, je pense qu'effectivement, il faut rendre justice.
00:42:32 C'est-à-dire que la justice va faire son travail. On va savoir exactement ce qui s'est passé.
00:42:36 Ce n'est pas aux habitants de le faire et encore moins aux jeunes.
00:42:38 Exactement. Il y a deux choses. Il y a vraiment ce qui s'est passé. La justice qui va faire son travail, c'est une chose.
00:42:44 Et ensuite, je pense qu'il faut aussi se dire qu'il y a une minorité agissante aussi dans des quartiers, malheureusement, qui pénalise aussi l'ensemble des habitants.
00:42:54 Et quand on voit ce qui s'est passé, par exemple, cette réponse-là, on peut penser qu'il y a des individus qui attendent aussi qu'il y ait des drames pour réagir,
00:43:03 pour provoquer une forme de chaos qui va finalement polluer la vie de tout le monde et qui va créer une situation où d'autres événements dramatiques peuvent arriver.
00:43:11 Donc, je fais quand même la distinction entre faire la justice qui fait son travail et ensuite, certains individus qui provoquent le chaos et qui montrent aussi quand même,
00:43:21 c'est quelque chose de profond. On l'a vu en 2005, il y avait eu les émeutes. On l'a vu il y a quelques temps, c'était au mois de juin, les fameuses émeutes aussi,
00:43:29 suite à la mort de Nahel. Donc, on voit que c'est périodique, qu'il y a des choses comme ça, j'allais dire des tensions et il y a ces forces agissantes qui sont latentes.
00:43:39 Et quand arrivent des événements, et bien, paf, ça ressort. Donc, on est quand même dans cette logique, malheureusement, de ces échauffements qui peuvent surgir.
00:43:48 Frédéric, en tant que policier, je vous entends, je vous voyais surtout écouter avec une grande attention cette déclaration.
00:43:55 Qu'est-ce qu'on a manqué, qu'est-ce qu'on a raté quand on entend des jeunes comme ça qui disent "ah non, on va rendre justice".
00:44:00 Le policier que vous êtes, ça ne doit pas vous laisser totalement insensible, évidemment, mais c'est votre quotidien.
00:44:06 Oui, c'est hélas mon quotidien, mais surtout le quotidien des policiers. Je pense en particulier à ceux qui sont sur le terrain et qui, tous les jours,
00:44:20 évitent que la République ne se défasse et ont des difficultés pour faire comprendre et pour faire appliquer la loi.
00:44:27 Alors, on a une dérive, ça veut donc dire qu'au niveau civique, il y a un travail à faire, ça veut donc dire qu'au niveau judiciaire,
00:44:35 force doit rester à la loi et qu'on doit faire passer des messages...
00:44:39 Et surtout pas régler nous-mêmes les problèmes.
00:44:41 Qu'il faut à la fois être ferme, en même temps être exemplaire. Pour la police, les policiers doivent être respectés et respectables.
00:44:51 Pour ma part, je pense également qu'à long terme, dès qu'on s'est hors de cette situation de crise, il faut réfléchir pour remettre en cause une police de sécurité du quotidien ou de proximité.
00:45:02 On l'appelle comme on veut, comme elle existe au Canada, comme elle existe partout ailleurs.
00:45:07 Ce n'est pas une police teintée idéologiquement de droite et de gauche, mais qui occupe le terrain, qui connaisse les habitants, qui soit connue par eux.
00:45:15 Ce qui permet à la fois de sécuriser, de dissuader, de faire du renseignement, de rassurer "les honnêtes gens".
00:45:23 Et ça, c'est important et pas simplement une police d'intervention.
00:45:27 Mais en attendant, il faut aussi rétablir la dissuasion judiciaire.
00:45:31 C'est dans l'intérêt de la République, c'est dans l'intérêt de tous, c'est même dans l'intérêt de ces jeunes.
00:45:36 Qu'ils ne soient pas piégés par la délinquance, par ces émeutes urbaines, parce que ce genre de discours, motivé par les réseaux sociaux, est scandaleux.
00:45:44 Si je peux juste me permettre, c'est aussi le discours de dire que la police tue.
00:45:47 On va y venir. Justement, on va y venir dans quelques instants.
00:45:51 Je voudrais vous faire réagir, parce que certains politiques jouent là-dessus, et vous allez tout de suite comprendre pourquoi.
00:45:56 Mais sur cet état d'esprit de ces jeunes, ça vous inspire quoi, évidemment ? On a vraiment manqué quelque chose ?
00:46:04 Je crois que c'est très frappant et très révélateur de l'organisation de la société française actuelle.
00:46:09 Parce que quand ces deux adolescents ou adolescentes, je ne sais plus, ont l'impression que la justice n'a pas été faite,
00:46:17 qu'elle a fait son travail dans le cas de Nahel, c'est juste parfaitement faux.
00:46:23 Il y a évidemment une enquête judiciaire, comme il y a des enquêtes dans la quasi-totalité des faits similaires.
00:46:30 Et rappelons-le, les fonctionnaires de police sont les fonctionnaires les plus sanctionnés, d'ailleurs, de la fonction publique française.
00:46:37 Donc pourquoi elles ont cette impression-là ? Elles ont cette impression-là parce qu'il n'y a plus d'espace de débat commun.
00:46:42 Elles ont cette impression-là parce que leur source d'information, d'ailleurs, ce n'est pas elles qui vont vers l'information,
00:46:48 c'est l'information qui vient vers elles, et c'est l'information qui vient vers elles par le prisme d'algorithmes
00:46:53 qui enferment dans des chambres d'écho, comme on dit, de résonance, parce que vous n'êtes confrontés que à des gens
00:47:00 qui sont déjà d'accord avec vous. Et c'est ça qu'on voit là, c'est qu'il n'y a plus ce champ de débat public.
00:47:06 Parce que je pense que la plupart des Français qui regardent la télévision, ils peuvent avoir des avis différents sur l'affaire Nahel,
00:47:12 mais ils savent qu'il y a quand même une enquête et qu'il y a une procédure judiciaire.
00:47:16 Mais ça montre bien que la France est en train de se fracturer, de s'atomiser, qu'il y a des gens qui vivent les uns à côté des autres.
00:47:24 Et souvenez-vous de la fameuse phrase de Gérard Collomb, on finit d'ailleurs par se regarder plus en face à face,
00:47:29 et c'est ce qui est en train de nous arriver. Et donc les gens, parce que moi je vois quand même un lien, je vais faire une incise,
00:47:35 mais les gens qui refusent de débattre ou qui considèrent qu'il y aurait des lieux qui seraient convenables pour s'exprimer
00:47:40 et d'autres qu'ils ne seraient pas, ce sont aussi des gens qui participent à cette fracture-là de la société française
00:47:45 parce qu'il n'y a pas de démocratie sans espace commun. Quand il n'y a plus d'espace commun, il se passe ça,
00:47:50 des gens qui vivent sur une autre planète, qui tout simplement, quand on conteste ou qu'on n'est pas au courant des faits même,
00:47:56 je vous dis, il n'y a pas de démocratie.
00:47:58 On va aborder l'aspect politique parce qu'évidemment, évidemment, dans ce genre de cas et ce genre de situation, il y a des réactions.
00:48:04 On va commencer par la réaction de... Vous vouliez dire quelque chose peut-être ?
00:48:08 Je peux rajouter quelque chose si vous le permettez. Je vous parlais tout à l'heure du problème du diagnostic du président de la République
00:48:13 en ce qui concerne l'antisémitisme. Hier, la théorie du président de la République a également volé en éclats
00:48:18 parce que je vous rappelle que selon lui, ce qui avait mené à des émeutes au mois de juin dernier, c'était l'oisiveté.
00:48:24 C'était la fin des cours qui était intervenue au mois d'avril et qui donc avait laissé du temps à des jeunes pour mettre des émeutes.
00:48:30 Je vous interroge juste 30 secondes. Regardez ce que dit Marine Le Pen parce que ça fait sens par rapport à ce que vous dites.
00:48:35 Et je vous redonne la parole tout de suite. Marine Le Pen dit "de nouvelles émeutes ont éclaté hier en Seine-Saint-Denis.
00:48:40 Un commissariat a été attaqué depuis 7 ans. Emmanuel Macron n'aura cessé d'affaiblir l'autorité de l'État
00:48:45 plongeant la France dans un chaos permanent. Soutien aux policiers pris pour cible hier à la Courneuve".
00:48:49 Je vous redonne la parole évidemment. C'était pour apporter de l'eau à votre boulin.
00:48:52 Il y a un problème de diagnostic de la part du président. Alors il ne peut pas tout résoudre.
00:48:56 Les problèmes sont très profonds. En revanche, il faudra un moment essayer de s'attaquer véritablement aux causes.
00:49:01 Alors il a parlé de ce réarmement civique pour tenter peut-être de mettre fin à ces scènes de violence.
00:49:06 Forcer de constater qu'elles se reproduisent. Et je ne peux pas m'empêcher de trouver le gouvernement relativement discret,
00:49:12 pour ne pas dire silencieux sur ce qui s'est passé hier. Alors il y a le ministre de l'Intérieur qui s'est exprimé.
00:49:17 Je pense que ça pourrait, ça aurait pu peut-être nécessiter une intervention médiatique du Premier ministre par exemple.
00:49:23 Je ne serais pas surpris qu'il réagisse parce qu'il y a des gens qui vivent au quotidien cette violence.
00:49:28 Et ça nous ramène à des scènes qui ne sont pas si lointaines. C'était le mois de juin dernier et qui ont profondément choqué les Francs.
00:49:32 Et peut-être une peur utile d'un point de vue électoral et d'autre part.
00:49:35 Vous êtes arrivé au service de communication du Premier ministre. Si vous continuez comme ça.
00:49:39 Amaury, très rapidement.
00:49:41 Non mais je voulais justement rebondir sur ça. Moi ce que je trouve assez effrayant, c'est qu'on a eu 2005 où les émeutes étaient en gros
00:49:49 beaucoup plus longues et plus concentrées sur certaines cités. Et on s'est rendu compte avec 2023 qu'en fait, plein de villes en France
00:49:58 qui n'étaient pas des grosses métropoles, finalement c'était ghettoisé, c'était banlieusardisé. C'est comme ça que l'IFOP le disait dans une note.
00:50:04 Et qu'en fait, la poudrière de ces émeutes, elle est maintenant partout en France, même dans des petites villes moyennes.
00:50:11 Et en fait, justement, juste après les émeutes, le gouvernement avait promis un diazénoxyque assez sérieux.
00:50:18 Alors effectivement, Emmanuel Macron a parlé de loisiveté, ce qui est assez lunaire.
00:50:22 Mais aussi, je vous rappelle que Gérald Darmanin et Emmanuel Macron avaient refusé de faire tout lien avec l'immigration.
00:50:28 Alors qu'on voit très bien qu'il y a une corrélation, si vous voulez, entre ces quartiers qui sont dans une espèce de rupture identitaire et ces émeutes.
00:50:34 Et en fait, on se rend compte que le gouvernement n'a pas pris la mesure de ce problème.
00:50:38 Et qu'a priori, dans quelques années, ça va recommencer avec un autre drame.
00:50:42 Et derrière, des émeutes qui seront encore plus répandues et encore plus violentes.
00:50:45 D'ailleurs, plus qu'avec l'immigration, probablement avec le défaut d'intégration.
00:50:48 Oui. Allez, on continue, évidemment, puisque je vous ai promis des réactions politiques.
00:50:52 Et je suis sûr que vous allez réagir. J'en suis même intimement persuadé.
00:50:55 On va commencer peut-être par celle de Louis Boyard, de LFI.
00:50:59 Regardez ce que met Louis Boyard.
00:51:01 "Rien n'a changé depuis la mort de Naël. Ici, un préfet de police justifie le meurtre d'un jeune.
00:51:06 Rien ne justifie la peine de mort. Voilà pourquoi les crimes policiers s'enchaînent dans les quartiers.
00:51:10 Toujours les mêmes drames, les mêmes deuils, toujours les mêmes excuses."
00:51:13 On continue ? Vous voulez qu'on continue ? On va continuer avec celle de Philippe Poutou.
00:51:18 Une gâtée.
00:51:19 Ah, là, oui, c'est un feu d'artifice, si je puis me permettre, pour rebondir sur ce que dit Philippe Poutou.
00:51:23 "Joli feu d'artifice ce soir devant le commissariat de la Courneuve.
00:51:26 Soutien à une colère légitime après qu'un jeune ait encore été tué par la police."
00:51:30 Ça va faire plaisir à Frédéric Clos, évidemment.
00:51:34 "Suite logique des révoltes de juillet 2023.
00:51:37 Tout ça grave. Racisme, discrimination, pauvreté, mal-logement, violence répressive."
00:51:42 Si c'est ça, ce n'est pas mettre de l'huile sur le feu, je ne sais pas comment je m'appelle.
00:51:47 Alors, réponse du berger à la bergeur.
00:51:49 On va écouter Laurent Dunaise et ensuite on fait un petit tour de table pour savoir ce que vous pensez de cette communication
00:51:54 qui va bien énerver les esprits.
00:51:56 Laurent Dunaise.
00:51:57 "J'ai entendu ici ou là des réactions et des commentaires qui m'ont un peu indigné.
00:52:02 Pour certains qui consistaient à saluer l'action qui avait été menée par les émeutiers,
00:52:07 je trouve ça tout à fait intolérable et surtout qu'il ait fait le lien avec le décès d'un jeune homme mercredi soir
00:52:17 sur la commune d'Aubervilliers qui était un jeune de la Courneuve dans le cadre d'une opération de police.
00:52:24 Donc ces réactions qui soutenaient les émeutiers d'hier soir et qui proviennent évidemment de l'extrême gauche
00:52:31 sont des réactions qui visent donc finalement à les encourager, à les inciter à l'émeute en partant du principe
00:52:37 que ce qui a eu lieu à Aubervilliers c'est un acte de police volontaire."
00:52:41 Ce qui est bien c'est qu'on n'est pas surpris les amis avec des réactions de Boyard ou de Philippe Poutou.
00:52:49 Ça vous inspire quoi en tant que policier ?
00:52:51 Évidemment je me tourne vers vous mais ensuite on fait le tour de table comme d'habitude.
00:52:54 Mais je suis obligé de vous poser la question mon cher Frédéric Clorozan.
00:52:57 "Moi je pense que la plupart des jeunes et j'espère leurs parents, on a parlé tout à l'heure d'une minorité,
00:53:05 ne vont pas être dupes de ce discours qui vise à un enfermement victimaire.
00:53:11 C'est une erreur, la plupart de ces jeunes veulent et vont s'en sortir.
00:53:16 Moi c'est une main tendue, un message d'espoir.
00:53:19 Vous lisez le livre sur la France périphérique de Christophe Gulli sur le temps long,
00:53:23 on vous montre bien d'ailleurs qu'il y a une classe moyenne qui surgit, qui évolue de ces quartiers là.
00:53:29 C'est pas avec ces discours dans lesquels on désigne la police comme un bouc émissaire.
00:53:34 Faire respecter la loi..."
00:53:35 Au moins ils sont logiques dans leur prise de parole, il n'y a pas de surprise.
00:53:39 "Moi je ne vais pas commenter des politiques, je dis simplement que la sécurité, l'autorité,
00:53:45 ce n'est pas une finalité en soi, c'est le moyen pour être libre et en particulier pour les plus défavorisés.
00:53:50 Ceux qui mettent de l'huile sur le feu comme ça, trahissent les gens qui ont le plus besoin de sécurité,
00:53:56 c'est les gens qui viennent des milieux les plus défavorisés,
00:54:00 qui ont besoin de sécurité comme nous tous, comme dans les centres-villes,
00:54:04 pour pouvoir étudier, pour avoir accès à la culture, à l'éducation.
00:54:07 Et ce genre de paroles non seulement est insultante pour les policiers,
00:54:12 mais en plus cet enfermement victimaire est profondément régressif
00:54:17 et j'espère que ces jeunes ne seront pas dupes.
00:54:20 La République leur donne d'immenses possibilités pour évoluer
00:54:25 et cette petite minorité, y compris de ceux qui sont les faux soyeurs de la République,
00:54:31 il faut les minoriser, les mettre de côté, parce qu'évidemment c'est dangereux.
00:54:35 Et moi je voulais rendre hommage, pour finir, simplement au courage physique des policiers
00:54:41 qui bien souvent viennent de milieux populaires et qui sont là concrètement sur le terrain,
00:54:45 face à des mortiers, face à des gens violents, des inhibés,
00:54:48 et qui sont aussi là pour régler les questions d'insécurité,
00:54:51 qui sont victimes d'insécurité, qui le font avec un grand courage.
00:54:54 Gardien de la paix, c'est un très beau mot, gardien de la paix.
00:54:57 – Et les propos, je parle sous votre contrôle,
00:54:59 mais je pense que les propos de Philippe Poutou sont parfaitement répréhensibles par la loi,
00:55:02 sachant que le NPA est déjà sous le coup d'une enquête pour apologie du terrorisme.
00:55:06 – Oui c'est vrai, vous avez raison d'en rappeler.
00:55:08 – Ils sont pas à une procédure près, mais il me semble que l'article 40
00:55:11 peut se déclencher dans le cadre de ces propos qui sont,
00:55:14 en quelque sorte, un appel à la haine.
00:55:16 – Mais en plus, je veux dire, je pense que les propos de Philippe Poutou sont racistes,
00:55:22 parce que que fait-il là que de considérer que finalement,
00:55:25 quand bien même s'agirait-il d'une injustice, qui n'est pas le cas,
00:55:27 puisque vous le rappeliez, il s'agissait d'un accident
00:55:30 et pas d'une intervention volontaire de la police.
00:55:32 Mais il considère en quelque sorte que les habitants de ces quartiers-là,
00:55:35 ils ne sont pas capables de s'organiser, ils ne sont pas capables justement
00:55:37 d'attendre que la justice se fasse dans les institutions de la République,
00:55:40 ils ne sont pas capables de militer politiquement,
00:55:42 non, ils sont juste bons à envoyer des tirs de mortier.
00:55:44 C'est comme ça que M. Poutou les voit.
00:55:46 M. Poutou est raciste, et je pense que Louis Boyard aussi,
00:55:49 parce que ça participe exactement de la même logique.
00:55:52 Donc ils sont dans l'indignité, et je comprends parfaitement
00:55:55 ce que vous disiez en disant, j'espère, et je vous rejoins,
00:55:58 que les habitants des quartiers en question ne seront pas dupes,
00:56:02 c'est exactement le mot qu'il faut, parce que que s'est-il passé aux États-Unis ?
00:56:05 – Vous dites quand même, parce que vous les traitez de racistes.
00:56:08 – Je vous dis que c'est une logique intellectuelle qui me paraît raciste,
00:56:17 dans la mesure où M. Poutou a l'air de considérer que,
00:56:20 même s'il s'agissait d'une injustice, ils ne sont pas capables de réagir
00:56:23 autrement que par la violence ou que par des tirs de mortier.
00:56:26 C'est donc qu'il les prend pour des brutes épaisses, il n'y a pas d'autre mot.
00:56:29 Donc après, s'il veut qu'on s'en explique, on s'en expliquera, il n'y a pas de problème.
00:56:33 – C'est pas le seul problème.
00:56:35 – Oui, ce sont les miens, effectivement.
00:56:38 Là où je voulais en venir, par ailleurs, c'est que ce qui s'est passé aux États-Unis,
00:56:41 après les émeutes du Black Lives Matter et les mouvements, vous savez,
00:56:44 qui voulaient que la police, qu'on retire des fonds à la police,
00:56:49 ça s'est traduit par des milliers de morts chez les communautés black et latino,
00:56:55 parce que précisément, la police n'étant plus dans les quartiers,
00:56:57 il y a eu des guerres de gang, donc quand on voit ce qui se passe…
00:56:59 – Vous refaites le casé de main.
00:57:01 – Non mais voilà, parce que la police n'était tout simplement…
00:57:03 – Les premières victimes, justement, de l'insécurité et des guerres de gang,
00:57:06 et bien, il se trouve que ce sont les habitants des fameux quartiers.
00:57:09 – Je vous montrerai une image tout à l'heure, vous verrez, impressionnante,
00:57:12 qui suscitera, j'en suis persuadé, des réactions, du côté d'Avignon,
00:57:16 vous verrez ce qui se passe à Avignon. Jonathan.
00:57:18 – Je voudrais simplement pointer une cohérence assez alarmante, il me semble,
00:57:24 dans le sens où tout se tient d'un côté, vous avez ces propos terribles,
00:57:30 plus qu'outranciers, que ce soit du député Boyard, que de Philippe Poutou,
00:57:35 qui pour moi sont une apologie de la tentative d'homicide,
00:57:38 parce que dire que c'est un joli feu d'artifice, alors qu'on tire en direction d'individus,
00:57:44 ce n'est pas pour leur faire des guillis, qu'on tire avec des mortiers vers des êtres humains,
00:57:49 c'est pour tuer. Donc, avoir de tels propos est tout simplement scandaleux,
00:57:54 quant aux propos de Louis Boyard, on n'a, je pense, même pas besoin de les commenter.
00:58:00 Mais là où c'est encore plus inquiétant, c'est qu'auprès de qui ces propos ont un écho incroyable ?
00:58:05 Auprès des ados que vous nous avez montrés juste avant,
00:58:09 qui ont une pauvreté de vocabulaire alarmante, qui ont une pauvreté de pensée désespérante,
00:58:15 on est quasiment triste pour elles d'être à ce point incapables de pouvoir formuler une pensée.
00:58:20 Donc quand vous avez, qui plus est, des responsables politiques,
00:58:23 parce que ce sont des responsables politiques qui ont un niveau de discours aussi bas
00:58:29 qui peut n'être compris simplement au premier degré par ces individus,
00:58:35 des ados complètement déphasés, etc., qui vivent dans une réalité TikTok, si vous voulez,
00:58:41 c'est une sorte de cercle infernal qui s'auto-alimente.
00:58:45 - Il les enferme là-dedans, il les essentialise, c'est ce que je vous disais.
00:58:50 - Je me souviens que Louis Boyard est intervenu dans une université avec une petite erreur sur l'histoire.
00:58:56 - Je dirais qu'il y a un détail.
00:58:59 - Je le rappelle quand même.
00:59:02 Karima, juste avant qu'on retrouve Maureen Vidal.
00:59:06 - Vous faites bien de le mentionner, notamment sur M. Boyard,
00:59:09 il y a une partie de son public cible, ce sont des jeunes,
00:59:12 vous avez parlé quand il était allé justement discuter avec des étudiants.
00:59:16 - Ah oui, il a voulu faire un cours.
00:59:18 - Oui, c'est ça, quand il parle littéralement...
00:59:20 - Raté.
00:59:21 - Mais quand vous entendez, par exemple, vous êtes un jeune,
00:59:23 vous entendez qu'il parle de meurtre, donc il y a vraiment une intentionnalité de dire,
00:59:27 on parle de meurtre d'un jeune, de crime policier, de peine de mort.
00:59:31 Donc oui, vous entendez...
00:59:32 - Les mots sont à son sens.
00:59:33 - C'est extrêmement choquant, on se dit, mais non, on ne peut pas laisser passer ça.
00:59:37 Donc quand on parle justement d'essayer d'apaiser un peu,
00:59:41 de ne pas créer une surenchère pour entraîner encore une fois ce cercle de la violence,
00:59:46 encore une fois jeter de l'huile sur le feu, on est complètement dans une logique adverse
00:59:51 et complètement... non, moi je trouve qu'on va vraiment dans la mauvaise direction.
00:59:55 Et en plus, je vous dirais qu'aujourd'hui, oui, il y a un vernis idéologique qui s'est rajouté.
01:00:00 Vous avez parlé, bon, quand il y a eu Black Lives Matter,
01:00:03 je veux dire, le contexte était complètement différent,
01:00:05 le passé des États-Unis est complètement différent,
01:00:07 mais on colle un peu cette idéologie de dire, bon, bien, il y a les opprimés,
01:00:11 il y a la violence policière qui cible intentionnellement,
01:00:15 donc notamment des minorités parce qu'il y a quelque chose, une violence coloniale,
01:00:19 une violence envers les minorités qui est justifiée.
01:00:21 Donc il y a cette logique-là, qui se dit dans cette logique,
01:00:24 de dire que ça serait justifié, ils le font exprès.
01:00:26 Évidemment, tout ça est complètement absurde, mais je trouve que cette idéologie s'infuse
01:00:32 et malheureusement, je pense qu'on devrait plutôt penser comment on peut régler tout ça.
01:00:36 Évidemment, le problème, on l'a dit, est profond, ça s'inscrit depuis des décennies, des décennies,
01:00:40 mais il y a une part, Emmanuel Macron avait parlé de décivilisation, de réarmement,
01:00:44 mais il y a de l'éducation, il y a évidemment de la prévention,
01:00:47 il y a les sanctions quand vraiment on est capable, la justice fait son travail.
01:00:52 Donc c'est un ensemble de choses et on devrait viser l'apaisement et non l'inverse.
01:00:56 Il est quelle heure?
01:00:58 23 h 30.
01:01:00 Il est 23 h 30 et donc je suis à l'heure.
01:01:02 Moïne, on fait le tour de la fois avec vous. Moïne Vidal.
01:01:05 [Musique]
01:01:10 Bus et tramway étaient à l'arrêt aujourd'hui dans la métropole nantaise
01:01:15 après l'agression d'une conductrice de bus samedi soir dans le quartier de Bellevue.
01:01:19 Deux jeunes à scooter ont tiré des projectiles sur le véhicule avec une arme destinée au paintball.
01:01:24 L'employé de la compagnie de transport en commun Naoli a cru qu'il s'agissait d'une vraie arme à feu.
01:01:29 Les syndicats dénoncent de multiples agressions ces derniers mois.
01:01:32 62,3 degrés ressentis à Rio ce week-end.
01:01:37 Un niveau record alors que l'Amérique latine est frappée depuis le début de l'année par une importante vague de chaleur.
01:01:43 La municipalité a lancé une alerte sur le réseau social X et demande aux habitants d'éviter toute exposition prolongée et de s'hydrater.
01:01:51 Enfin, le guide Michelin a dévoilé son nouveau palmarès aujourd'hui.
01:01:55 500 chefs se sont réunis à Tours pour l'occasion. A 35 ans, Fabien Ferré, à la barre de la table du Castellet dans le Var, devient le plus jeune chef français détenteur de 3 étoiles en France.
01:02:06 Un autre restaurant a reçu le 3e macaron, le Gabriel de Jérôme Banctel à Paris.
01:02:11 Tous deux succèdent à Alexandre Couillon, chef du restaurant La Marine à Noirmoutier, seul triple étoilé en 2023.
01:02:18 - Je connais bien La Marine à Noirmoutier, belle table, vraiment très belle table. Il est 23h30, merci beaucoup Maureen.
01:02:25 Merci mille fois, merci de nous accueillir chez vous évidemment, je suis toujours avec Karim Abric, Jean-Sébastien Ferjou, Jonathan Sixsou, Frédéric Lose, Thomas Bonnet et Amaury Buco.
01:02:35 Chose promise, chose due, je vous amène du côté d'Avignon, regardez, c'est pas un film.
01:02:41 J'ai pas écrit le scénario, je vous propose de regarder cette séquence qui se passe à Avignon, ça c'est la réalité et nous sommes toujours, je le rappelle, en 2024. Voilà comment ça se passe.
01:02:54 *Cris de la foule*
01:03:12 - Voilà, donc c'est à Avignon, dans un quartier qui s'appelle La Rocade. Alors évidemment, vous l'imaginez bien, c'est un règlement de comptes à Oquécoral avec Antoine Defont, la drogue.
01:03:26 Il n'y a eu aucun blessé, on se demande, c'est un miracle, il n'y a eu aucun blessé et je vous propose d'écouter Rudy Mana justement sur le déroulement des faits et je vous faire agir juste après, évidemment.
01:03:37 - Dans un quartier d'Avignon, à 17h15, est arrivé deux individus en scooter et ils ont tout de suite fait feu, apparemment, sur d'autres individus, probablement une bande rivale.
01:03:52 Et cette bande rivale, il semblerait qu'elle ait répliquée à ces coups de feu, donc ça veut dire qu'ils étaient aussi en possession d'armes à feu.
01:03:59 Il a été retrouvé, je crois, 16 douilles au sol de plusieurs calibres différents, ce qui semble ça aussi assez irréel.
01:04:08 - Bon, Jean-Sébastien Ferjou, on fait quoi ? Je précise qu'un élu là-bas, vous êtes content de ma question, c'est cadeau. On fait quoi ? Une fois que je vous ai posé la question, vous débrouillez.
01:04:19 Non, plus sérieusement, un élu sur place dit, il faut envoyer l'armée.
01:04:26 - Je ne suis pas certain qu'il faille envoyer l'armée parce que le rôle de l'armée n'est certainement pas d'assurer le maintien de l'ordre.
01:04:32 Les militaires sont formés à autre chose. En plus, ils ont une formation différente, y compris dans l'interaction.
01:04:39 Alors là, on n'était pas dans un échange à l'arme lourde comme à Rennes il y a quelques jours.
01:04:44 Mais pour répondre à votre question, peut-être faut-il changer. On est beaucoup dans une politique de l'intention et très peu dans une politique du résultat.
01:04:51 C'est-à-dire qu'on a des intentions, on a des grandes intentions, on se préoccupe assez peu.
01:04:56 Et la justice a des grandes intentions. D'ailleurs, en général, elle essaie de poursuivre plusieurs objectifs en même temps,
01:05:02 ce qui est souvent le meilleur moyen de rater sa cible quand vous en avez plusieurs.
01:05:06 Parce qu'il faudrait à la fois assurer l'ordre, mais aussi assurer l'intégration, mais aussi assurer l'égalité.
01:05:11 Et donc c'est impossible parce qu'il y a tout simplement un défaut de volonté politique.
01:05:16 Il y a un défaut de volonté politique. Je pense que cette situation-là, elle est dans l'absolu réglable.
01:05:22 Bien souvent, et elle l'est encore aujourd'hui, plus on attend et plus ça deviendra difficile.
01:05:27 Mais plus ça va, plus on assiste à ce genre de scène.
01:05:30 Comment ?
01:05:31 Plus ça va, plus on assiste à ce genre de scène.
01:05:33 Moi, surtout, ce qui se trouve vertigineux, c'est qu'étant très attaché, comme j'imagine, à une écrasante majorité de Français, à la démocratie, à l'État de droit,
01:05:41 je pense que plus nous attendons et plus ça nous coûtera cher en termes de liberté publique,
01:05:45 parce qu'il n'y aura plus d'autres moyens que de passer par des solutions radicales.
01:05:49 Donc autant montrer la fermeté avant que la fermeté plus tard, qui nous coûtera à tous.
01:05:54 Jean-Baptiste Tantan.
01:05:56 En voyant ces images, je pense à une tribune qu'avait signée la procureure de Paris, il y a un an et demi à peu près, dans Le Monde, dans le journal Le Monde,
01:06:06 où elle nous mettait en garde contre la dangereuse pente sur laquelle se trouvait notre pays, qui était celle d'un narco-État.
01:06:15 Et la procureure de Paris, dans des termes particulièrement précis, faisait la liste, établissait la liste,
01:06:22 de tous les échelons de l'État qui étaient en train de passer, qui pouvaient passer, si on ne reprenait pas les choses en main,
01:06:30 du côté des trafiquants en tous genres, empointant l'exemple navrant, attristant, de nos voisins belges et hollandais.
01:06:40 Ça, c'est la conséquence directe du trafic de drogue.
01:06:43 Ça n'a pas d'autre source d'explication.
01:06:46 C'est l'un des versants, l'un des visages d'un pays qui bascule progressivement.
01:06:52 Jean-Sébastien parlait de la fusillade à l'arme lourde à Rennes.
01:06:56 Il y a un mois et quelques, le ministre de l'Intérieur était à Briançon, je crois,
01:07:00 et dans les armes qui avaient été saisies, il y avait un lance-roquette à Briançon.
01:07:04 Tout ça participe jour après jour, parce que jour après jour, on nous annonce ce genre de choses,
01:07:10 et nous sommes amenés malheureusement à les commenter.
01:07:13 Tout ça, c'est la pente, c'est la fameuse pente que la procureure de Paris nous décrivait,
01:07:18 nous mettait en garde en nous disant qu'il fallait faire très attention,
01:07:21 parce que si on ne serrait pas des cas de fer, on y sombrait.
01:07:25 Et malheureusement, il y a des quartiers qui y sombrent.
01:07:27 Qu'est-ce que ça vous inspire ces images, Frédéric Closin ?
01:07:30 Déjà, ça m'inspire que c'est à Avignon.
01:07:32 On n'est pas très loin de Marseille.
01:07:34 Oui, il y a un policier qui s'appelle Éric Masson.
01:07:36 Évidemment, dont on a parlé.
01:07:37 Il a été tué il y a deux ans, parce qu'il s'est interposé sur un point de deal.
01:07:43 Il a été lâchement tué.
01:07:45 L'auteur de ce meurtre a été lourdement condamné, et c'est très bien.
01:07:51 Et malheureusement, le narco-banditisme marseillais issu du trafic de stupéfiants
01:07:56 s'étend à Carpentras, à Nîmes, à Avignon, et nous sommes face à une guerre asymétrique.
01:08:03 Guerre asymétrique face au trafic de stupéfiants,
01:08:06 avec laquelle il va falloir changer de braquet au niveau policier,
01:08:11 au niveau des lois pénales, au niveau du régime de détention,
01:08:14 au niveau de la confiscation des avoirs criminels,
01:08:17 au niveau de la coopération internationale judiciaire et policière,
01:08:20 car, comme vous l'avez très bien dit, sinon, ce qu'on voit se produire en Hollande ou en Belgique,
01:08:28 et voire même au Mexique, petit à petit, ça ne sera plus une série de frictions,
01:08:32 ça se rapproche, cette guerre asymétrique fait qu'on doit changer de braquet.
01:08:37 Deux mots très rapides, parce qu'on a encore beaucoup de sujets abordés avant la fin de cette émission.
01:08:41 En fait, il y a deux phénomènes dans le trafic de drogue.
01:08:44 Le premier, c'est qu'en fait, effectivement, vous avez des grandes métropoles
01:08:47 où le trafic de drogue est saturé, et donc des jeunes, j'allais dire,
01:08:51 des entrepreneurs de la drogue qui veulent se lancer à leur compte,
01:08:53 et qui donc se tournent vers des territoires un peu plus reculés.
01:08:56 Donc finalement, ça s'étend, ça s'étend.
01:08:58 Et l'autre phénomène aussi, et là c'est très difficile pour la police,
01:09:01 c'est ce que m'ont dit notamment des policiers qui sont à la Courneuve,
01:09:03 vous avez plusieurs cités avec du trafic de drogue,
01:09:05 c'est que depuis le confinement, le trafic de drogue a évolué
01:09:09 avec beaucoup plus de livraison, ce qu'on appelle le "Uber cheat",
01:09:12 et donc les policiers ont beaucoup plus de mal à prendre des grosses quantités,
01:09:16 et aussi à cerner, si vous voulez, un point de deal localisé,
01:09:19 puisque c'est beaucoup plus diffus avec des livraisons
01:09:21 et des petites quantités qui partent un peu dans tous les sens.
01:09:24 Allez les amis, on va beaucoup parler de politique, un peu de médias,
01:09:28 aussi de CNews, jamais une certaine gauche n'aura autant parlé de notre chaîne.
01:09:33 Je remonte encore à la ligne de Cosworth, vous avez bien fait de l'amener, évidemment.
01:09:38 Vous étiez au courant du problème de l'émission, je suppose.
01:09:40 On me l'a soufflé.
01:09:42 On vous l'a soufflé, et on va commencer par Raphaël Glucksmann, si vous voulez bien.
01:09:45 Je me tourne aussi vers Thomas Bonnet, j'aurais besoin de votre éclairage,
01:09:48 puisque vous le savez que la tête du liste du PSP au Européen a annoncé, tout simplement,
01:09:53 sur une autre chaîne qu'il ne voulait pas participer à notre débat sur les Européennes.
01:09:59 Ce qu'il dit, CNews n'est pas une chaîne d'information comme une autre,
01:10:02 c'est une chaîne d'opinion qui promeut des thématiques d'escrime droite,
01:10:05 donc je ne compte pas m'y rendre.
01:10:07 Ça tombe mal parce qu'on l'a vite, et attendez, on ne se lasse pas de...
01:10:12 Je vais vous lire la suite, évidemment.
01:10:15 "Ce serait cautionner une chaîne qui promeut une idéologie que je juge moi extrêmement dangereuse.
01:10:19 C'est une chaîne qui a été condamnée par la justice et qui a fabriqué Eric Zemmour.
01:10:22 Ce n'est pas anodin."
01:10:24 On continue peut-être avec la réaction, évidemment, de Sandrine Rousseau.
01:10:30 On va peut-être l'écouter, parce qu'elle s'est exprimée sur notre chaîne.
01:10:34 Je vous fais un petit paquet cadeau, et puis on ouvre le débat juste après.
01:10:37 On écoute Sandrine Rousseau.
01:10:39 - Alors on supprime l'autorisation d'émettre de CNews ?
01:10:41 - Je pense que c'est actuellement en débat à l'Assemblée nationale où il y a des auditions.
01:10:46 Moi je pense qu'il y a un message extrêmement clair à passer à CNews,
01:10:50 qui est que ça ne peut pas être une ligne éditoriale.
01:10:54 Assumer que d'empêcher le pluralisme et de marteler des informations comme ça...
01:11:01 - Il faut interdire à CNews d'émettre aujourd'hui ?
01:11:04 - Moi je pense que la question se pose. Oui, la question se pose.
01:11:07 - Elle a été invitée par notre ami Jean-Jacques Bourdin sur le radio.
01:11:11 Alors c'est normal, parce que nous on les invite, on n'arrête pas de les inviter.
01:11:14 C'est vrai, je parle sous votre gouverne.
01:11:16 Pascal Praud a lancé une invitation quand de la nature dans l'heure des pros.
01:11:20 Ils ne veulent pas venir, donc on ne les interdit pas de venir.
01:11:23 - Mais ce qui est plus embêtant encore, c'est que Raphaël Glucksmann ne veut pas venir à un débat
01:11:27 qui se déroulera juste avant les élections européennes.
01:11:29 Lui qui va ensuite pointer le manque de pluralisme, c'est un peu paradoxal.
01:11:33 En fait, Raphaël Glucksmann donne des gages à une gauche un peu radicale à moindre frais,
01:11:38 parce que vous le savez peut-être, il est considéré comme étant trop au centre
01:11:42 pour une partie de l'électorat de gauche.
01:11:44 Il est d'ailleurs, Valérie Heillet, qui est la tête de liste Renaissance pour les élections européennes,
01:11:48 dit qu'elle vote à 90% comme lui.
01:11:50 Et donc il a besoin aussi de draguer sur sa gauche,
01:11:53 et c'est pour ça qu'il tient des propos de ce niveau-là.
01:11:57 Il fait aussi écho à Marie Toussaint, qui est la tête de liste des écolos,
01:12:00 qui elle non plus ne veut pas se rendre au débat.
01:12:03 C'est dommage pour la pluralité des échanges,
01:12:06 surtout que si les élections européennes ne passionnent déjà pas les Français,
01:12:09 si en plus on les prive de débats complets, c'est dommage.
01:12:12 Non mais ce qui est encore plus, pour compléter ce qui vient d'être dit,
01:12:15 ce qui est encore plus ahurissant, c'est que si on écoute littéralement
01:12:19 les propos de Sandrine Rousseau et si on lit attentivement ceux de Raphaël Glucksmann,
01:12:23 ils s'opposent à l'Arkham.
01:12:26 L'Arkham reconnaît strictement que CNews est une chaîne d'information
01:12:32 qui de plus respecte le pluralisme.
01:12:34 Il y a des cases à remplir, et cette chaîne les remplit,
01:12:37 pour correspondre aux définitions d'une chaîne d'info et du pluralisme médiatique.
01:12:43 Une chaîne d'info, ça fait des reportages, ça fait des témoignages, ça fait des débats.
01:12:46 Je crois qu'on a rempli les cases ce soir.
01:12:48 Et parce qu'il y a du pluralisme, vous avez les dictons.
01:12:50 Vous avez dit le président de la commission d'enquête en question.
01:12:52 Ce sont des propos totalement délirants que d'écouter, que d'entendre,
01:12:58 ce que vient de nous dire Sandrine Rousseau,
01:12:59 qui s'assoit littéralement sur une décision de l'Arkham.
01:13:02 Il faut qu'elle nous dise, en plus de ne pas venir sur cette chaîne,
01:13:07 qu'il faut fermer les bureaux de l'Arkham.
01:13:09 On va enchaîner, parce qu'on va encore parler de Sandrine Rousseau,
01:13:12 et il nous reste 4 à 4,45.
01:13:15 Juste un mot, je trouve choquant que les autres chaînes de télévision,
01:13:18 et même que les autres têtes de liste, ne défendent pas un principe.
01:13:21 Parce que la liberté d'expression, c'est un principe fondamental de la démocratie.
01:13:25 Moi, je serais tête d'une autre liste, peu importe laquelle,
01:13:29 que ce soit Les Insoumis, que ce soit François-Xavier Benhamy.
01:13:31 Je dirais, écoutez, vous savez quoi, dans ce cas-là, il n'y aura aucun débat,
01:13:34 parce que vous mettez en danger la démocratie.
01:13:36 La démocratie, c'est le fait qu'il reste des lieux en commun,
01:13:39 des lieux pour échanger en commun.
01:13:41 Précisément, là, ce qu'ils veulent, c'est enfermer chacun dans son canal.
01:13:45 Je suis très déçu de la part de Raphaël Guzman,
01:13:46 pour qui j'ai beaucoup de respect, par ailleurs,
01:13:48 parce qu'effectivement, je pense que vous avez la bonne explication.
01:13:50 C'est simplement que, comme il le traite d'homme de gauche en toque,
01:13:56 il essaye de donner des gages.
01:13:58 Franchement, je l'ai connu beaucoup plus courageux intellectuellement
01:14:02 que dans ces circonstances-là.
01:14:03 Quant à Sandrine Rousseau, faut-il encore...
01:14:05 - Allez, les amis, on arrive quasiment...
01:14:07 On va terminer par une petite touche légère.
01:14:10 On va encore parler de Sandrine Rousseau,
01:14:12 parce qu'on a assisté, ce week-end, à un vrai duo avec Michel Sardou.
01:14:15 Alors, je vous rassure, les députés écologistes n'a pas chanté, évidemment.
01:14:19 Mais Michel Sardou, qui se produisait à Paris
01:14:22 dans le cadre de sa tournée d'adieu,
01:14:23 a fait référence à Sandrine Rousseau.
01:14:25 Juste avant d'interpréter sa cèbre chanson "Je vais t'aimer",
01:14:29 écoutez ce qu'il dit.
01:14:30 - Un jeune homme qui pose sa main sur la main d'une jeune femme
01:14:35 sans saut dans son cou.
01:14:37 Car le mieux...
01:14:39 Et alors, s'il a l'audace,
01:14:48 je dis bien l'audace,
01:14:49 d'avoir envie de poser sa main ailleurs,
01:14:52 là, c'est Florian Rousseau.
01:14:55 Et j'espère, vraiment j'espère,
01:14:58 que ça va se restructurer un peu plus...
01:15:01 comme jamais.
01:15:05 Alors, alors, alors, c'est intelligent.
01:15:08 Chiant.
01:15:10 Sandrine Rousseau.
01:15:15 - Voilà, Sandrine Rousseau ovationnée, entre guillemets,
01:15:18 au cours du concert de Michel Sardou.
01:15:21 Et évidemment, Sandrine Rousseau,
01:15:22 elle a répondu.
01:15:23 On va l'écouter.
01:15:24 - Michel Sardou, j'ai compris dans les articles
01:15:28 suite à ce concert,
01:15:29 que même une partie de son public
01:15:31 était un peu gênée par ces déclarations.
01:15:34 Et je voudrais dire qu'il y a une forme de résistance
01:15:36 à ce qui est en train de se passer
01:15:38 et ce qui est une forme de Révolution 12, en fait,
01:15:41 très profonde dans la société de changement
01:15:43 de rapport homme-femme.
01:15:45 Et oui, il y a des zones de résistance
01:15:47 et Michel Sardou, visiblement, veut incarner
01:15:49 ces zones de résistance.
01:15:50 - "Je ne suis pas déconstruit,
01:15:51 je ne veux pas qu'on me déconstruise", a-t-il ajouté.
01:15:53 - Oui, mais moi, je me souviens aussi de Michel Sardou
01:15:55 qui disait, je ne passe jamais l'aspirateur,
01:15:57 il en est hors de question,
01:15:58 c'est ma femme et ma femme de ménage.
01:16:00 Ce temps-là est terminé, désolé Michel,
01:16:02 ce temps-là est fini,
01:16:03 mais le temps qui arrive est un temps d'égalité.
01:16:05 Il est bien meilleur.
01:16:07 - Allez, vous avez 10 secondes et demi chacun
01:16:09 pour répondre et pas plus.
01:16:10 S'il vous plaît.
01:16:11 - Je déteste ce genre de séquence
01:16:13 parce que ça donne à Mme Rousseau un visage aimable
01:16:16 alors que cette femme est terriblement dangereuse.
01:16:18 - Jean-Sébastien.
01:16:19 - Pas très à l'aise, pas exactement pour la même raison,
01:16:22 mais je trouve que donner à une foule une figure publique,
01:16:26 quelque soit, on peut comprendre le raisonnement
01:16:28 de Michel Sardou, c'est pas la question,
01:16:30 mais peut-être sans citer le nom de Sandrine Rousseau,
01:16:32 ça aurait été mieux.
01:16:34 - Je pense que les deux s'amusent quand même
01:16:37 depuis quelques temps, depuis quelques mois,
01:16:39 ils s'envoient comme ça un peu des vannes
01:16:41 un peu à gauche à droite.
01:16:42 À un moment donné, c'était Sandrine Rousseau
01:16:44 devant une pancarte pendant une manifestation,
01:16:47 c'était Sardou, ta gueule.
01:16:48 Donc il y a ce petit jeu entre les deux.
01:16:50 Après, bon, l'humour, Michel Sardou, il a son humour.
01:16:53 Ça peut être un humour un peu douteux peut-être
01:16:56 pour certaines nouvelles générations,
01:16:57 parce qu'on a vu qu'il y avait certaines générations aussi,
01:17:00 des jeunes notamment, apparemment,
01:17:02 qui ont quitté le spectacle.
01:17:04 Il y a une chose, peut-être, je suis d'accord
01:17:06 avec Sandrine Rousseau sur un point,
01:17:07 c'est que c'est vrai qu'il y a une forme de révolution
01:17:09 en ce moment sur les rapports hommes-femmes,
01:17:12 les rapports sur la question du consentement.
01:17:15 Donc aujourd'hui, on est là-dedans,
01:17:17 et Michel Sardou a dit...
01:17:18 - Parce qu'il y a quand même une question majeure, par ailleurs.
01:17:20 - Oui, c'est ça. Non, mais sur la révolution,
01:17:22 sur ce qu'on écrit...
01:17:23 - J'avais dit "cours".
01:17:24 - Oui, c'est ça.
01:17:25 - J'avais dit "cours".
01:17:26 - Donc ça, c'est vrai.
01:17:27 Alors, elles ont la...
01:17:28 - Attention, j'ai pu lire.
01:17:29 - Laissez-la consentir à vous interrompre.
01:17:31 - Oui, c'est vrai, il faut que je fasse attention.
01:17:34 Ça peut être mal interprété, m'il excuse.
01:17:36 - Demandez-lui la permission.
01:17:37 - Oui, pardon. Est-ce que je peux vous attendre ?
01:17:39 - Je pense qu'on peut continuer. C'est bon.
01:17:41 - Pas de commentaire politique,
01:17:43 mais si vous ne connaissez pas Galway,
01:17:45 les lacs du Connemara et l'Irlande,
01:17:47 et que vous voulez prendre une bonne bouffée kaélique
01:17:50 et une bouffée d'oxygène, allez-y.
01:17:52 - Petit commentaire, j'approfite.
01:17:54 - Honnêtement, je n'ai pas grand-chose à ajouter.
01:17:56 - Très bien, merci.
01:17:57 Allez, à vos rues.
01:17:58 - Je vous laisse passer une seconde.
01:17:59 - Voilà, merci.
01:18:00 - Qui passe la cigarette dans chez vous ?
01:18:01 - On va terminer par les unes, évidemment.
01:18:03 C'est une tradition, les unes de vos quotidiens.
01:18:06 On va commencer par le Figaro,
01:18:08 demain, la transidentité des mineurs,
01:18:11 le rapport qui somme l'alarme.
01:18:13 - Rapport des sénateurs LR.
01:18:15 - Rapport des sénateurs LR.
01:18:16 - Je l'interviens chez les mineurs, d'ailleurs.
01:18:18 - On poursuit avec les échos.
01:18:20 Et oui, on reparle des agriculteurs,
01:18:22 le risque d'un nouvel embrasement,
01:18:23 je crois qu'il y a une réunion demain matin
01:18:24 avec Gabriel Attal, me semble-t-il.
01:18:25 - Les agriculteurs reçus par Gabriel Attal.
01:18:27 - Voilà, c'est important.
01:18:29 Aujourd'hui, nos confrères d'aujourd'hui en France,
01:18:31 induscret alimentaire du sucre à toutes les sauces,
01:18:33 il se cache dans pratiquement tous les produits transformés,
01:18:36 une enquête inédite par son ampleur.
01:18:38 Point de cette dérive néfaste pour la santé.
01:18:40 Attention, ne mangez pas trop de sucre.
01:18:42 Nos confrères du Medlib, des ados,
01:18:44 ça tombe bien, on en a parlé ce soir,
01:18:46 des ados à protéger des réseaux sociaux,
01:18:48 et on le comprend aisément.
01:18:50 Et Nice Matin, on va terminer par Nice Matin.
01:18:54 Les chefs étoilés, le guide Michelin,
01:18:56 ben oui, le guide Michelin,
01:18:58 on en parle, on en parlera peut-être demain, on verra.
01:19:00 Le guide Michelin, distingué hier de table,
01:19:02 niçoise, en Nice, et son talentueux duo de chef, etc.
01:19:06 Et c'est la fin de l'émission, je crois.
01:19:10 Merci en tous les cas,
01:19:12 c'était un plaisir de vous avoir à mes côtés.
01:19:15 Merci à toute l'équipe qui m'entouait
01:19:17 pour préparer cette émission.
01:19:18 Martin Mazur, Céline Génaud, Cynthia Pina,
01:19:20 Jérôme Vité, merci à la programmation,
01:19:22 Mac Danella, Dervish,
01:19:24 les équipes en régie, Arisation, Arnold, Cara,
01:19:27 c'est à ce moment-là que mon téléphone s'éteint,
01:19:28 à la visio, Philippe Gilbert,
01:19:30 et au son, Rodrigue Leprado.
01:19:33 Vous pouvez évidemment revivre cette émission
01:19:35 sur notre site cnews.fr.
01:19:37 Tout de suite, place au journal de la nuit,
01:19:39 c'est Mathieu Devez qui va vous accompagner cette nuit.
01:19:41 Moi je vous dis bye bye,
01:19:42 passez une très belle nuit,
01:19:43 regardez bien C News aussi,
01:19:45 essayez de dormir un peu,
01:19:46 et nous on sera à l'heure demain,
01:19:48 à partir de 20h30.
01:19:49 Bye bye, je salue Julien Pasquet,
01:19:50 qui doit peut-être dormir ou pestoyer quelque part
01:19:54 sur son lieu de vacances. Bye bye.
01:19:56 [Musique]