• il y a 9 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver en ce mercredi soir, soir info qui démarre
00:00:06 comme chaque soir et qui vous accompagne sans aucune interruption jusqu'à minuit.
00:00:10 Tatiana Renard-Barzac est avec nous ce soir, journaliste politique.
00:00:13 Bonsoir, chère Tatiana, merci d'être présente.
00:00:15 Arthur de Vatrigan nous rejoint.
00:00:16 C'est le premier dans ce soir info cette année ?
00:00:17 Oui, je crois bien.
00:00:18 Ça fait bien plaisir de vous avoir, cher ami.
00:00:20 Merci beaucoup.
00:00:21 On a presque la même cravate.
00:00:22 La vôtre est mieux.
00:00:23 Philippe Kiber, on n'a pas la même cravate, on a la même passion.
00:00:28 L'actualité, le commentaire, ancien directeur du service d'information du gouvernement.
00:00:31 Vous m'enverrez une photo de votre garde-robe et on fera ça ensemble.
00:00:35 Karim Avrig pour la rédaction de CNews.
00:00:39 Bonsoir, chère Karima.
00:00:40 Je n'ai pas encore une cravate.
00:00:41 Non, mais vous avez remarqué que je n'ai pas fait de réflexion pour m'épargner justement.
00:00:45 Non, pas du tout, vous êtes parfaite, vous le savez.
00:00:48 Jean-Sébastien Fergeau est quelque part dans Paris et il nous rejoindra dès que ce sera
00:00:52 possible.
00:00:53 D'ici là, nous allons entamer notre premier grand thème d'actualité, ce tollé dont
00:00:56 on a commencé à parler hier, qui a une suite aujourd'hui, puisqu'après l'occupation
00:01:02 hier d'un amphithéâtre de Sciences Po Paris, par des étudiants pro-palestiniens
00:01:06 qui ont notamment empêché une membre de l'Union des étudiants juifs de France d'y accéder,
00:01:10 le Premier ministre Gabriel Attal, après une réaction du président de la République
00:01:14 qu'on évoquera dans un instant, il s'est rendu sur place cet après-midi et a annoncé
00:01:18 que le gouvernement allait donc saisir à la justice.
00:01:21 Plus d'explications avec Florian Tardif du service politique.
00:01:23 Oui, Gabriel Attal s'est rendu en fin de journée à Sciences Po, accompagné de la
00:01:29 ministre de l'enseignement supérieur Sylvie Rotailleau.
00:01:31 Il a annoncé que le gouvernement avait saisi le procureur de la République pour déterminer
00:01:35 précisément ce qui s'était passé.
00:01:37 C'est ce qu'il a dit face aux administrateurs présents.
00:01:39 Hier, une centaine d'étudiants ont occupé l'amphithéâtre principal de l'école
00:01:43 et selon l'Union des étudiants juifs de France, une étudiante aurait été empêchée
00:01:47 d'entrer, ne la laissait pas entrer.
00:01:49 C'est une sioniste, aurait-elle entendu.
00:01:51 « Je réaffirme notre détermination, a dit le Premier ministre, à ce que des sanctions
00:01:54 extrêmement fermes soient prises.
00:01:56 Un administrateur provisoire sera nommé prochainement », a-t-il annoncé.
00:01:59 À la suite de la démission de Mathias Vichra, la feuille de route de son successeur provisoire,
00:02:04 a-t-il poursuivi, sera de faire respecter, je le cite partout, les principes républicains.
00:02:09 Les respects des valeurs de la République et de la liberté d'expression seront
00:02:12 même dans le contrat d'objectif de la future direction, a précisé l'entourage de Gabriel Attal.
00:02:17 Et avant d'en discuter, je vous rappelle qu'un peu plus tôt, le président de la
00:02:21 République, Emmanuel Macron, a lui dénoncé lors du Conseil des ministres ce matin des
00:02:24 propos, je cite, « inqualifiables et parfaitement intolérables » rapportés de cette mobilisation.
00:02:29 L'UEJF, qui, je le précise de nouveau, a affirmé que des jeunes appartenant à l'association
00:02:34 ont été pris à partie comme juifs et sionistes.
00:02:38 Écoutez Prisca Thévenot, la porte-parole du gouvernement, qui a rapporté les propos présidentiels.
00:02:41 Hier ont été rapportés lors d'une conférence à Sciences Po des propos que le président
00:02:48 de la République a tenu à rappeler tels qu'ils étaient « inqualifiables et parfaitement
00:02:53 intolérables ». Il a rappelé avec clarté et fermeté sa position.
00:02:57 Oui, les établissements universitaires sont autonomes, mais cette autonomie ne justifie
00:03:03 en aucun cas le moindre début de séparatisme.
00:03:07 Un mot d'abord sur ce déplacement de Gabriel Attal.
00:03:10 Arthur de Vatrigan, pour commencer, si vous le voulez bien.
00:03:12 Acte symbolique fort que ce déplacement.
00:03:15 Il est venu taper du poing sur la table le Premier ministre.
00:03:18 On verra d'ailleurs ce qu'il a dit dans un communiqué dans quelques instants.
00:03:21 Le problème, c'est que le président dit que ce n'est pas qualifiable, alors qu'a priori,
00:03:24 ça l'est.
00:03:25 Si on en accuse antisémite, c'est antisémite.
00:03:27 Voilà, point.
00:03:28 Je sais que Emmanuel Macron a toujours du mal à nommer des choses quand ça peut créer
00:03:33 de la polémique.
00:03:34 Là, il ne les nomme pas.
00:03:35 C'est embêtant.
00:03:36 Alors, sur Sciences Po, ce n'est quand même pas la première fois.
00:03:39 Donc, si on regarde depuis une dizaine d'années, Sciences Po s'est le plus remarqué par ses
00:03:44 esclandres et ses scandales que par ses talents.
00:03:46 2016, le hijab day.
00:03:49 2019, un l'article qui doit faire une conférence aux protections policières.
00:03:53 2020, j'offre à la jeune qui a annulé, censuré.
00:03:57 Ensuite, il y a Paris, mais il y a aussi le reste.
00:03:59 Bordeaux, Bardella, pareil, doit annuler sa conférence.
00:04:02 Strasbourg, je rappelle qu'en mars 2022, la nouvelle promotion devait être appelée
00:04:06 Samuel Paty.
00:04:07 Elle n'a pas été.
00:04:08 Le plus, c'est officiellement, on voulait prendre le nom d'une femme.
00:04:10 On aurait pu le décaler d'un an.
00:04:12 On a 2021 à Sciences Po, Grenoble, des profs qui sont affichés parce qu'islamophobe et
00:04:18 ça va jusqu'à les menacer jusqu'à chez eux.
00:04:20 On a en juin 2021, Sciences Po TV qui diffuse tranquillement, je cite, "La France est une
00:04:25 nation où la majorité de la population est blanche, où les institutions juridiques ont
00:04:29 activement créé et perpétué les hiérarchies et oppressions raciales".
00:04:32 Donc, si vous voulez...
00:04:33 Vous pouvez voir tout ça venir.
00:04:34 C'est ce que vous êtes en train de...
00:04:35 On va dire que la wauquisation, l'extrême gauchisation de Sciences Po, ce n'est pas
00:04:39 nouveau.
00:04:40 Si vous voulez, en plus des chiffres, vous avez le Célipe Off qui sort une étude en
00:04:43 2022, juste après les élections.
00:04:45 71% des étudiants se déclarent de gauche.
00:04:47 Ce n'est pas une nouveauté.
00:04:48 Sauf que 58% annoncent avoir voté Emmanuel, pardon, Jean-Luc Mélenchon.
00:04:52 Bon, on sait que l'extrême gauche a pris, est devenu le centre de la gauche.
00:04:56 Mais forcément, derrière, vous avez toutes les conséquences.
00:04:58 Et le problème, c'est que vous avez cette nouvelle élite qui va être la future élite
00:05:02 de la France, qui est complètement wauquisée, islamo-gauchisée, extrême-gauchisée.
00:05:06 C'est peut-être pour ça que l'État doit intervenir.
00:05:09 On va répondre à cette question.
00:05:10 Je voudrais juste que vous voyez ce qu'a dit donc Gabriel Attal lors de cette visite
00:05:14 à Sciences Po.
00:05:15 Le gouvernement va aujourd'hui faire un article 40.
00:05:17 L'article 40, c'est la saisine du procureur de la République pour contribuer à l'enquête
00:05:21 et contribuer aussi à la mobilisation des services pour déterminer ce qui s'est passé
00:05:24 hier.
00:05:25 Je réaffirme notre détermination à ce que des sanctions extrêmes fermes, extrêmement
00:05:28 fermes, soient prises.
00:05:30 La deuxième chose, c'est qu'un administrateur provisoire va être nommé très prochainement
00:05:35 par le gouvernement.
00:05:36 Et je le dis très clairement, il y aura au cœur de sa feuille de route celle de déterminer
00:05:40 et d'identifier les conditions pour inverser cette pente et pour faire respecter toujours
00:05:44 et partout nos principes républicains.
00:05:46 Enfin, quand on entend parler de Sciences Po aujourd'hui, c'est pour des polémiques.
00:05:52 Sciences Po qui n'a pas eu d'autre choix après une défense assez moyenne hier que
00:05:57 de tweeter dans le sens de l'exécutif.
00:05:58 Puisqu'il y a quelques heures, regardez ce que tweetait la grande école parisienne
00:06:03 qui va dans le sens du gouvernement et qui reprend d'ailleurs les phrases du Premier
00:06:08 ministre.
00:06:09 Sciences Po saisit le procureur de la République pour des faits à caractère antisémite sur
00:06:13 la base de l'article 40, code de procédure pénale.
00:06:16 Il y a urgence à intervenir à Sciences Po et au sein de ces universités, de ces écoles
00:06:22 élitistes françaises d'une manière générale.
00:06:24 Tatiana Arnard-Barzac.
00:06:25 Surtout avec clarté en fait.
00:06:26 Avec, pardon ?
00:06:27 Avec clarté.
00:06:28 Parce que quand je vois les propos de Gabriel Attal qui dit dans les trois propositions,
00:06:33 dans les trois choses justement qui vont être en oeuvre, le respect des valeurs républicaines
00:06:36 et la liberté d'expression doivent être incluses dans le contrat d'objectif de la
00:06:40 future direction, on s'étonne quand même que ça n'ait jamais été le cas.
00:06:43 Ça c'est la première chose.
00:06:44 Accessoirement, il n'y a pas à l'heure actuelle de direction.
00:06:47 Donc c'est aussi un deuxième petit souci puisque je rappelle que Mathias Vichera a
00:06:50 donné sa démission.
00:06:51 Alors le directeur de Sciences Po qui a démissionné pour toute autre raison et des histoires
00:06:56 conjugales.
00:06:57 C'est lui dont la justice, son ex, compagne.
00:06:59 Cela dit, ça pose quand même un petit souci à l'heure actuelle.
00:07:01 Troisième chose, si on élargit le spectre, c'est vrai qu'il y a un problème aujourd'hui
00:07:05 dans le milieu universitaire et scolaire.
00:07:08 12,7% des actes antisémites ont lieu en milieu scolaire, plus 1200% depuis le 7 octobre.
00:07:16 C'est absolument colossal.
00:07:17 Ça se passe en France.
00:07:18 Je vous citerai par exemple deux exemples puisque je vais suivre mon voisin tout à
00:07:22 l'heure.
00:07:23 Pas pour Sciences Po, pour l'élargir le spectre.
00:07:24 Le HESS.
00:07:25 L'école de hautes études en sciences sociales.
00:07:28 Ou un communiqué diffusé par la section du syndicat Solidaires étudiants appelé
00:07:34 au soutien indéfectible à la lutte du peuple palestinien, y compris la lutte armée.
00:07:37 Deuxième exemple, Assas, où un maître de conférence en droit constitutionnel a été
00:07:42 suspendu.
00:07:43 Pourquoi ? Parce qu'il a dit à ses élèves que s'ils arrivaient en retard, il le ferait
00:07:46 comme à la Rêve.
00:07:47 Référence à la Rêve-Parti où il y a eu le massacre du 7 octobre.
00:07:50 Et qu'il fallait des requêtes pour les réveiller.
00:07:52 Donc oui, si vous voulez, cet antisémitisme malheureusement est rampant dans le milieu
00:07:57 universitaire français.
00:07:58 Mais pas que.
00:07:59 Regardez ce qui s'est passé sur les campus américains.
00:08:01 C'est une américanisation.
00:08:02 Les objections pubuesques des présidentes des plus grandes universités américaines,
00:08:07 notamment Harvard, quand on leur demandait de répondre par oui ou par non.
00:08:10 Est-ce que ce sont des actes antisémites ? Est-ce que c'est condamnable ? Et qu'ils
00:08:13 étaient incapables ? Oui peut-être, ça dépend des circonstances.
00:08:15 Ça dépend du contexte.
00:08:16 Donc il y a évidemment un énorme problème.
00:08:18 Et dernier point, on dit parfois, souvent, d'ailleurs on entend l'antisémitisme,
00:08:21 ce qu'on creusait, c'est l'ignorance.
00:08:22 Bon, Science Po est le contre-exemple absolu.
00:08:25 Ça montre qu'en fait, même dans les...
00:08:27 En fait, l'antisémitisme, malheureusement...
00:08:29 Et c'est ça qui est le plus grave en fait.
00:08:30 Dans toutes les classes sociales.
00:08:32 Qu'on soit CSP moins ou CSP plus plus.
00:08:36 Et malheureusement, il y a donc une problématique d'éducation et une vraie question à se
00:08:40 poser sur la façon dont on enseigne les cours.
00:08:42 Parce que je rappelle que cela intervient dans un contexte tout à fait explosif, qui
00:08:45 est qu'on a quand même des profs qui s'auto-censurent et qui ne veulent plus faire de cours sur
00:08:48 la Shoah et sur le conflit israélo-palestinien.
00:08:51 Ce qui nous intéresse particulièrement avec Science Po, c'est qu'on est dans une...
00:08:57 Vous parliez d'ignorants et de différents contextes dans lesquels cet antisémitisme
00:09:01 peut se manifester.
00:09:02 Ce qui nous interpelle avec le cas de Science Po et ce à quoi les étudiants de l'UEJF
00:09:07 ont assisté hier, c'est qu'on est vraiment, comme vous le rappeliez, dans une des écoles
00:09:10 les plus prestigieuses de notre pays, qui forment les élites de demain, où les élèves
00:09:14 qui y sont, sont à priori loin d'être ignorants puisqu'ils sont sélectionnés également
00:09:18 pour des parcours souvent assez exemplaires.
00:09:21 Écoutez Samuel Lejoyeux, le président de l'UEJF, qui rappelle que c'est peut-être
00:09:25 une minorité, mais c'est une minorité active, influente et que les Juifs sont clairement
00:09:29 pointés du doigt.
00:09:30 Les Juifs, assignés à une certaine position politique, sont pointés du doigt.
00:09:37 Ça reste une minorité, mais ça fait extrêmement de mal au quotidien aux étudiants juifs qui,
00:09:43 oui, à Science Po, sont pointés du doigt au quotidien.
00:09:49 On a des gens qui se déplacent de leur chaise pour ne pas être à côté d'un étudiant
00:09:55 juif.
00:09:56 On me dit qu'il y a des gens qui n'ont personne pour faire leur exposé à Science Po, parce
00:10:03 que non, on ne va pas se mettre avec le sioniste pour faire son exposé.
00:10:07 C'est ça la réalité aujourd'hui à Science Po.
00:10:09 Je me permets de saluer Jean-Sébastien Fergeau qui vient de nous rejoindre.
00:10:11 Évidemment, vous donnerez votre avis dans un instant.
00:10:14 Philippe, peut-être dans un premier temps, on vient d'entendre Samuel Lejoyeux, président
00:10:17 de l'UEJF.
00:10:18 Il n'y a plus d'échange, il n'y a plus de débat.
00:10:20 C'est invivable.
00:10:21 C'est une lente dérive que celle de cette, encore une fois, très prestigieuse école
00:10:25 parisienne.
00:10:26 Oui, mais Science Po a toujours été perméable à l'idéologie dominante dans l'univers
00:10:30 des sciences sociales.
00:10:31 Le Science Po que j'ai connu fin des années 80 était très libéral.
00:10:35 Parce que l'idéologie de l'extrême gauche et notamment celle de LFI depuis le 7 octobre,
00:10:39 c'est l'idéologie dominante ?
00:10:40 Ce n'est pas l'idéologie de LFI.
00:10:42 LFI a emprunté une idéologie qui vient des États-Unis.
00:10:45 Et je pense… Science Po a toujours été perméable avec des variations assez importantes.
00:10:50 À mon époque, c'était entre Rocart et Raymond Barr.
00:10:53 Et donc…
00:10:54 Ce n'est pas hyper libéral ?
00:10:56 Non.
00:10:57 Moi, si, par rapport à l'époque.
00:11:00 Mais j'ai perdu mon fil.
00:11:03 Ce qui a changé à Science Po, c'est l'américanisation de Science Po, c'est la mondialisation,
00:11:08 l'américanisation de Science Po.
00:11:10 Et donc Science Po est en train d'être atteint, et depuis un certain nombre d'années
00:11:13 effectivement, par des stigmates et par des tendances qu'on a beaucoup entendues sur
00:11:20 les campus américains.
00:11:21 Voilà, c'est ça la réalité.
00:11:22 Science Po est rattrapée…
00:11:23 Ce n'est pas la France de Vichy, là.
00:11:25 C'est la France de 2024, Philippe Guibert.
00:11:26 Ce n'est pas la France de Vichy.
00:11:28 On est bien d'accord, mais…
00:11:30 C'est-à-dire que dans une incitation, comme je disais, qu'on arrive en 2024 avec une
00:11:36 étudiante non admise en raison de son judaïsme, que ce soit décrit comme une idéologie dominante,
00:11:41 c'est une forme de régression absolue.
00:11:44 Elle est aujourd'hui dominante dans l'univers des sciences sociales.
00:11:46 Dominante, ça ne veut pas dire que tout le monde la partage.
00:11:49 Ça ne veut pas dire ça.
00:11:51 Ça veut dire que la mode idéologique au sein des étudiants qui sont en sciences humaines,
00:11:56 en sciences politiques, aujourd'hui, c'est plutôt celle-ci, certainement avec des degrés,
00:12:01 des variations des degrés.
00:12:02 Donc Science Po est touchée par ça.
00:12:04 Voilà.
00:12:06 Et il est urgent d'agir.
00:12:07 Deuxième remarque, c'est qu'il y a une direction, comme Tatiana l'a déjà dit,
00:12:10 on a une direction qui a été particulièrement affaiblie ces derniers mois,
00:12:13 et donc qui n'est pas en capacité de prendre des actes d'autorité qui seraient nécessaires.
00:12:19 Et donc le gouvernement s'est, à juste titre, à mon avis, engouffré quand même.
00:12:23 Mais est-ce que cette direction ne cautionnait pas tout simplement aussi cette idéologie ?
00:12:26 Non, je crois que c'était plus de l'autocensure, c'était plus du pas de vague,
00:12:31 avec une tolérance pour l'idéologie dominante, voilà,
00:12:36 dont tous les profs, dans lesquels tous les profs ne se reconnaissent pas.
00:12:39 Il y a eu une très belle tribune aujourd'hui sur le site de La Règle du Jeu
00:12:42 d'un prof de Science Po, François Elbron,
00:12:45 qui disait parfaitement les choses et qui enseigne l'histoire juive à Science Po.
00:12:48 Donc, "idéologie dominante", ça veut dire une mode dominante,
00:12:52 ça ne veut pas dire que tous les profs et tous les étudiants sont sur cette ligne-là.
00:12:57 Ça veut dire simplement que c'est autour de ça que se fait le débat,
00:13:01 c'est là que sont les plus radicaux, les plus agités.
00:13:04 Et ça veut dire aussi que ce sont des minorités,
00:13:08 puisque d'après ce qu'on m'a dit à l'intérieur de Science Po par des profs
00:13:11 ou par des gens qui y travaillent,
00:13:13 c'est moins d'une centaine de personnes, les gens dont on parle, sur plusieurs milliers.
00:13:17 Mais il suffit de 10 personnes pour bloquer un amphi et ensuite faire un effet d'entraînement.
00:13:21 Philippe, c'est la minorité agissante dont parle le diable mental.
00:13:24 C'est vraiment son premier point.
00:13:25 Mais je ne vous conjure quand même pas sur tous les étudiants de Science Po.
00:13:28 L'opprobre ?
00:13:28 A fortiori, tous les profs de Science Po,
00:13:31 l'opprobre, en disant "tiens, c'est un repère d'antisémite".
00:13:33 À l'évidence, il y en a.
00:13:36 Mais je crois qu'il ne faut pas que Science Po soit totalement amalgamée dans cette affaire.
00:13:42 Avant d'entendre Karim Abrik et Jean-Sébastien Ferjour,
00:13:44 j'aimerais que vous entendiez cet étudiant qui dénonce ce wokisme grandissant
00:13:50 au sein de son école, étudiants de Science Po, interrogés par nos équipes.
00:13:53 Il y a évidemment des étudiants qui sont biberonnés à l'idéologie woke et gauchiste
00:14:00 et qui mettent en œuvre chacune de leurs revendications
00:14:05 par la violence et par l'obstruction vis-à-vis des autres étudiants.
00:14:08 Les étudiants qui, comme moi, veulent suivre leurs cours,
00:14:11 font des mails à l'administration pour leur demander de débloquer
00:14:14 puisqu'ils ont cette possibilité avec des policiers qui sont toujours à proximité Rue Saint-Guillaume.
00:14:20 Vous avez des étudiants qui, parfois, essayent de débuter un débat avec les bloqueurs,
00:14:26 mais sans succès.
00:14:27 Et puis, le fait qu'il y ait cette impunité vis-à-vis de l'administration
00:14:31 qui ne réagit pas, qui ne réagit jamais malgré les demandes,
00:14:33 à un moment, il y a une forme de lassitude et donc on va suivre ses cours en visio au café
00:14:37 ou alors les cours sont reportés ou annulés tout simplement.
00:14:41 Donc, il y a une majorité silencieuse qui souhaiterait pouvoir vivre sa vie d'étudiant normalement,
00:14:46 mais cette minorité radicalisée avec la complicité de l'administration nous en empêche.
00:14:52 Les wokistes et islamistes, main dans la main pour retourner la société d'une certaine façon,
00:14:57 c'est ce que l'on entend à travers les mots de cet étudiant.
00:15:00 En tout cas, ce qu'on comprend, c'est sûr que pour plusieurs étudiants juifs,
00:15:03 en ce moment, c'est extrêmement difficile.
00:15:05 Il y en a plusieurs qui sont obligés, littéralement, de se cacher, d'après ce qu'on entend des témoignages.
00:15:11 Et aussi, moi, ce que j'observe, c'est qu'il va y avoir aussi une contestation,
00:15:14 une remise en question même des témoignages de la véracité des témoignages.
00:15:17 Alors, on va y arriver.
00:15:18 Notamment à travers le député Thomas-Porte, qu'on va entendre juste après vous.
00:15:21 Voilà.
00:15:22 Donc, je trouve que c'est quand même assez troublant.
00:15:23 Sur la question du wokisme, l'étendue du wokisme dans les universités,
00:15:28 oui, tout à fait, je pense qu'on peut parler dans ce cas-ci de conformisme idéologique.
00:15:32 Oui, c'est ça.
00:15:33 J'aurais dû dire ça plutôt qu'idéologie dominante.
00:15:35 Non, mais c'est ça.
00:15:36 C'est le conformisme.
00:15:37 Il y a cette pression au conformisme idéologique qui, oui,
00:15:39 et la grande tendance, beaucoup dans les séances sociales,
00:15:43 c'est ce wokisme, c'est ces idées de gauche radicale qu'on voit en Amérique du Nord.
00:15:48 Il y a un peu de suivisme aussi, j'ai l'impression, de la part de certains.
00:15:52 C'est vrai qu'on avait vu notamment ces séquences aux États-Unis
00:15:56 où ils scandent ces fameux slogans « From the river to the sea »,
00:15:59 du fleuve à la mer en gros, sous-jacente à l'idée de l'éradication d'Israël.
00:16:03 Et quand vous faisiez des micro-trottoirs aux étudiants,
00:16:05 mais de quel fleuve parlez-vous, ils étaient un petit peu…
00:16:08 50 % ne sait même pas de quel fleuve on parle.
00:16:12 Voilà, et je ne parle pas de Matin Panot récemment,
00:16:14 qui ne savait pas si le Jourdain était à l'Est ou à l'Ouest de l'État d'Israël.
00:16:17 Mais bon.
00:16:18 Mais c'est ça. Mais selon les époques…
00:16:19 Il y a du suivisme.
00:16:20 Oui, voilà, tout à fait.
00:16:21 Selon les époques, à une certaine période, c'était le marxisme.
00:16:23 Mais aujourd'hui, il y a cette idéologie, effectivement, de wokisme.
00:16:27 Et d'ailleurs, si on regarde, il y a quelques jours,
00:16:30 il n'y a pas si longtemps, la papesse, si vous voulez,
00:16:33 du genre Judith Butler, qui est venue en France et qui a dit quand même ceci.
00:16:39 Elle a dit le 7 octobre, pour elle, c'était un acte de résistance armée.
00:16:42 Elle dit que ce n'est pas une attaque terroriste,
00:16:44 ce n'est pas une attaque antisémite, c'était une attaque contre les Israéliens.
00:16:49 Bon, le débat est lancé, l'université fait pour ça.
00:16:52 Mais quand vous avez ce genre de propos,
00:16:54 et qu'effectivement, c'est un peu les leaders d'opinion,
00:16:57 après, on peut débattre sur ce qui se passe, bien sûr.
00:17:00 Moi, je pense que ce qui se passe à Gaza en ce moment,
00:17:02 ça soulève évidemment l'indignation quand on voit des images.
00:17:06 Mais on bascule.
00:17:07 Et effectivement, il y a une certaine minorité qui bascule littéralement.
00:17:10 Il ne faut pas comprendre le soudien à la cause palestinienne à celui du Hamas.
00:17:13 Voilà, et aussi sur le basculement littéralement aussi dans des propos
00:17:18 et des actes antisémites aussi purs qu'on a observés
00:17:21 et qui sont en hausse depuis plusieurs semaines,
00:17:23 depuis plusieurs mois, depuis le 7 octobre.
00:17:25 Et depuis le 7 octobre, plus de 1000 %.
00:17:27 Je crois que Tatiana l'a rappelé également, il y a un instant,
00:17:29 vous avez évoqué Karima, ces députés qui parfois mettent un peu en doute,
00:17:33 notamment ces dernières heures, ce qui s'est passé à Sciences Po.
00:17:35 D'abord, je voudrais que vous lisiez avec moi le tweet du député LFI,
00:17:38 Emre Karon, qui a adressé aujourd'hui un bravo, tout simplement,
00:17:42 aux étudiants de Sciences Po qui se mobilisent contre le génocide en cours à Gaza.
00:17:47 Merci, monsieur Karon, pour ce soutien aux antisémites.
00:17:50 Et puis, Thomas Porte, le député LFI, vous dites ?
00:17:54 Rima Hassan aussi, la nouvelle.
00:17:56 Oui, mais je pourrais vous faire lire également le tweet de Jean-Luc Mélenchon.
00:18:00 Si on peut le retrouver en régie, le tweet de Jean-Luc Mélenchon de ces dernières heures.
00:18:04 Mais déjà, Thomas Porte.
00:18:05 Donc Thomas Porte, le député LFI, tout à l'heure interrogé. Écoutez-le.
00:18:08 J'apporte mon soutien à tous ceux qui se mobilisent aujourd'hui contre ce qui se passe à Gaza,
00:18:13 contre le massacre du peuple palestinien.
00:18:16 Je condamne tout ce qui se rapproche de près ou de loin des propos antisémites,
00:18:19 comme nous l'avons toujours fait, nous sommes extrêmement clairs là-dessus.
00:18:22 Maintenant, il y a une polémique qui est en train d'être instrumentalisée
00:18:25 contre des étudiantes et étudiants qui sont mobilisés sur la situation à Gaza.
00:18:29 Moi, je n'ai pas entendu de propos antisémites hier à Sciences Po.
00:18:32 Je n'ai pas vu de vidéo avec des propos antisémites.
00:18:34 S'il y a des propos antisémites, amenez-les-moi, montrez-les-moi.
00:18:37 Je dis qu'on en aurait. J'ai toujours condamné les propos antisémites.
00:18:39 Mais hier, il n'y a pas eu de propos antisémites à Sciences Po.
00:18:41 Jean-Sébastien Ferjou, discours incroyable, je trouve.
00:18:44 Parce que quand il s'agit notamment, et c'est une très bonne chose, d'agressions sexuelles, par exemple.
00:18:50 La parole des victimes, on ne la vérifie pas, mais on croit, on fait confiance aux femmes.
00:18:55 Pourquoi est-ce qu'on ne fait pas confiance aux Juifs qui disent qu'ils ont été la cible d'antisémitisme ?
00:19:02 Pourquoi on demande des preuves, là où dans d'autres cas, on croit sur parole ?
00:19:05 De la part de LFI.
00:19:07 La réponse est dans la question.
00:19:09 Oui, mais c'est quand même assez affligeant.
00:19:11 Parce qu'il y a des gens qui confondent antisionisme, qui d'un point de vue théorique,
00:19:14 et pourraient être différents d'antisémitisme, dans la vraie vie en général,
00:19:18 les deux se superposent assez étroitement.
00:19:21 La fameuse Judith Butler, dont parlait Karima tout à l'heure,
00:19:24 qui est venue aussi à l'école Normale Supérieure la semaine dernière,
00:19:28 elle disait, justement à propos des viols, qu'on montre la documentation.
00:19:32 Je ne dis pas qu'il n'y en a pas eu, mais je n'ai pas vu la documentation.
00:19:35 Et comme en plus, elle s'est rendue compte que ça avait généré quand même une petite polémique,
00:19:39 elle est revenue dessus, elle a fait un nouveau texte, dans lequel elle ne s'excuse absolument pas.
00:19:43 Elle dit que nous étions trop bêtes pour la comprendre.
00:19:46 Evidemment, alors que si, en substance, c'est ce qu'elle explique.
00:19:50 Mais moi, ce qui me frappe surtout, c'est la lâcheté des autorités de ce pays.
00:19:54 Parce que, souvenez-vous, il y a deux ans, à l'IEP Grenoble...
00:19:57 - Mais il n'avait pas été là ! Gabriel Attal, c'est important ce qu'il a fait aujourd'hui !
00:20:00 - Oui, bien sûr, mais jusqu'à présent, jusqu'à aujourd'hui,
00:20:03 Gabriel Attal semble décider à se saisir du sujet.
00:20:06 Je suis assez surpris qu'il ait fallu plus de 24 heures à Sciences Po,
00:20:09 pour, vous l'avez évoqué, évoquer le caractère antisémite des faits.
00:20:13 Mais je vous le disais, il y a deux ans à Grenoble, vous vous souvenez, à Sciences Po Grenoble,
00:20:17 il y a eu des profs qui ont été mis en danger, dont les noms et les photos
00:20:20 avaient été affichés sur les murs, à qui on reprochait d'être islamophobe
00:20:23 et qui étaient menacés de mort. Vous vous souvenez qu'à l'époque,
00:20:26 la ministre de l'Enseignement supérieur avait sommé la direction de l'établissement
00:20:30 de s'expliquer. Les étudiants qui les avaient menacés n'ont pas été exclus.
00:20:33 Les professeurs, ils sont toujours placardisés.
00:20:36 Donc la réalité, c'est celle-là. Et souvenez-vous de la ministre
00:20:39 de l'Enseignement supérieur de l'époque qui avait annoncé...
00:20:42 - Madame Vidal, je crois, non ? - Exactement, Frédérique Vidal,
00:20:45 qui avait fait une enquête sur... Et c'était elle qui avait employé
00:20:48 l'expression "l'islamo-gauchisme" dans le monde universitaire
00:20:51 et dont on s'est rendu compte ensuite qu'elle n'avait jamais été lancée
00:20:55 puisque le ministère de l'Enseignement supérieur a été contraint
00:20:58 de le reconnaître dans une procédure judiciaire.
00:21:00 - D'ailleurs, juste pour revenir très rapidement sur ce qu'on disait
00:21:03 sur le directeur démissionnaire aujourd'hui de Sciences Po,
00:21:06 est-ce qu'il a une responsabilité un petit peu là-dedans ?
00:21:09 On a conclu au pas de vague ensemble il y a un instant.
00:21:12 On a entendu ça aujourd'hui. Alors, je n'ai pas le moyen de le vérifier,
00:21:15 mais j'ai entendu à plusieurs reprises que ce monsieur avait quand même
00:21:18 un portrait de lui avec Yasser Arafat affiché dans son bureau.
00:21:21 Donc ça fait sens d'une certaine manière. On parlait aussi...
00:21:24 - C'est pas la même chose. Yasser Arafat, c'est pas la même chose.
00:21:27 - Non, mais bon, parmi... Si vous avez une représentation,
00:21:30 une idée sous-jacente... Enfin, quand vous avez un portrait
00:21:33 au-dessus de votre tête avec Yasser Arafat et que dans vos amphis
00:21:36 on remplace le nom de l'enfant par Gaza, il y a une forme de...
00:21:39 - C'est pas le même cas. - Jean-Luc Mélenchon.
00:21:42 Jean-Luc Mélenchon, lui, dont on a retrouvé le tweet tout à l'heure.
00:21:45 "A Sciences Po aussi, les indignations à géométrie variable
00:21:48 sont écœurantes. Comment et pourquoi un incident dérisoire
00:21:51 devient-il une affaire de cette ampleur médiatique nationale ?"
00:21:54 Est-ce qu'en 30 secondes, on peut conclure ?
00:21:57 Et Tatiana et Arthur de Vatrigan ?
00:22:00 - Un incident dérisoire, vous le disiez tout à l'heure, Arthur,
00:22:03 plus de 50 % des étudiants à Sciences Po votent Jean-Luc Mélenchon.
00:22:06 La Macédie, de toute façon, on est dans la droite linéée
00:22:09 de ce que lui et son parti professent
00:22:12 comme absurdité, à immondices absolues depuis...
00:22:15 - Est-ce que les propositions d'aujourd'hui de Gabriel Attal
00:22:18 et ce point sur la table peuvent changer les choses ?
00:22:21 - Il faut une réponse extrêmement ferme.
00:22:24 En matière d'antisémitisme, si les condamnations ne suivent pas,
00:22:27 si la réponse n'est pas ferme pour montrer qu'on ne doit rien laisser passer,
00:22:30 ça continuera. C'est ça, le souci.
00:22:33 Deuxièmement, il y a une sorte de haine
00:22:36 de l'État d'Israël qui s'est installée, qui est la première cause de l'antisémitisme,
00:22:39 mais qui fait qu'aujourd'hui, tout juif français
00:22:42 est considéré forcément comme pro-Netanyahou.
00:22:45 - Vous pensez à Marco, ce pauvre monsieur qui a été agressé dans le XXème.
00:22:48 - Ce qui est une aberration totale, parce que quand vous regardez précisément
00:22:51 les choses, vous voyez qu'une grande partie des Israéliens
00:22:54 et des Juifs français aussi, sont contre la politique
00:22:57 de Benjamin Netanyahou, et que le jour où cette guerre se terminera,
00:23:00 il dégagera, il faut dire aussi très clairement, telles qu'elles sont.
00:23:03 - Je voulais que Arthur dise un dernier mot,
00:23:06 et en effet, ça nous rappelle ce que dit Tatiana, ce pauvre Marco,
00:23:09 pour ne citer que lui, qui a été agressé dans le XXème
00:23:12 en sortant d'une synagogue, et qui en a dit "tu tues des Arabes à Gaza".
00:23:15 Amalgame total et permanent.
00:23:18 - Pourquoi est-ce qu'il y a une inversion du narratif ? C'est quand même juste que le 7 octobre,
00:23:21 les Israéliens et les Juifs sont les victimes. - On conclut ?
00:23:24 - Je voudrais peut-être se poser la question de la sélection,
00:23:27 de la Sciences Po. À partir du moment où vous faites des politiques du quota,
00:23:30 à partir du moment où vous faites du parcours sup'… - Il y a une sélection, mais alors ?
00:23:33 - Il n'y a plus de concours d'entrée, donc c'est le symbole
00:23:36 de la politique de l'excellence qui a été flinguée,
00:23:39 merci Bourdieu, donc c'est politique de quota, 50% des étudiants
00:23:42 de Sciences Po sont étrangers. - Après c'est bien d'ouvrir Sciences Po,
00:23:45 c'est bien d'avoir ouvert Sciences Po à d'autres profils, et à une autre forme
00:23:48 d'élite également que celle qu'on connaissait jusqu'alors.
00:23:51 Il ne faut pas tout jeter non plus. - C'est plus capable d'avoir un esprit critique,
00:23:54 de… regardez la date ! - La mixité sociale, elle est essentielle.
00:23:57 - Mais je ne parle pas de mixité, là. - On arrive à faire rentrer des jeunes
00:24:00 des quartiers qui n'avaient pas accompli le programme. - Oui, mais là il y a une idéologie
00:24:03 qui est en train de dominer, là. - Mais c'est pas une politique du quota,
00:24:06 le jeune de quartier il rentre parce que c'est un jeune du quartier ou parce qu'il est bon ?
00:24:09 - Parce qu'ils sont… - Les deux noms capitaux. - Ils sont partis pour une politique de quota,
00:24:12 c'est plus le cas. - C'est plus pervers que ça. - C'est plus pervers que ça.
00:24:15 - Il y a beaucoup d'entretiens, on demande beaucoup justement aux potentiels étudiants
00:24:18 qui sont recrutés pour leur origine, mais ça peut avoir du sens en termes d'ouverture
00:24:21 et de mixité sociale, mais ils sont aussi recrutés justement par rapport
00:24:24 à la fameuse soumission au conformisme idéologique dont vous parliez, c'est ça aussi.
00:24:28 Et quand même, d'un dernier mot, moi je trouve ça délirant que le directeur
00:24:31 de Sciences Po démissionne pour une dispute conjugale où il n'y a pas de plainte.
00:24:34 Il n'y a pas de plainte, sa compagne n'a pas porté plainte. - Oui, mais il y a eu des pressions
00:24:37 depuis des mois, Jean-Sébastien. - Oui, mais quand même, ça me… - C'est un autre sujet.
00:24:40 - Non, ce n'est pas un autre sujet. - Bah si, parce que là je dois avancer.
00:24:43 - Parce que ça veut dire ? - Que ça ne pose pas de problème qu'il y ait de l'antisémitisme à Sciences Po,
00:24:46 mais que ça pose un problème que le patron de Sciences Po ait eu une dispute conjugale.
00:24:49 - Très bien. - Sans condamnation. - Question suivante.
00:24:52 - C'est son combat quand même, quand il arrive à la définition. - Chers amis, question suivante.
00:24:55 Faut-il accepter les pauses en plein match pour rompre le jeûne du ramadan ?
00:25:00 La réponse est à cette question, et non pour la Fédération française de football
00:25:04 qui maintient sa position déjà tenue l'an passé. La FFF s'appuie sur ses statuts,
00:25:09 son code d'éthique et de dontologie qui interdit cette pratique, au même titre que le port du voile
00:25:13 qu'elle considère comme un acte de prosélytisme ou une manœuvre de propagande.
00:25:16 Ecoutez l'islamologue Razika Adnani, invitée de CNews ce matin.
00:25:20 Pour elle, il s'agit d'une bonne décision.
00:25:23 Il y a aujourd'hui une montée du religieux au sein de la communauté musulmane,
00:25:29 que ce soit en France ou ailleurs dans le monde.
00:25:32 Et ces revendications comme le voile et le jeûne s'inscrivent dans cette envie
00:25:38 d'imposer sa religion et même une certaine conception de la religion.
00:25:43 Donc je pense que la décision de la FFF est tout à fait ce qu'il fallait faire,
00:25:54 étant donné qu'instaurer ce genre de pause pour arrêter les matchs,
00:26:02 c'est instaurer une certaine atmosphère ramadanesque au sein du stade
00:26:08 et imposer cette atmosphère à tous les joueurs, à tous les téléspectateurs,
00:26:15 mais aussi à tous les supporters.
00:26:18 Madame Adnani qui dit également, je pense que les musulmans eux-mêmes
00:26:21 ne doivent pas accepter une telle chose, car quand on veut vivre avec les autres,
00:26:25 on doit s'interroger sur son comportement, ce qu'on impose à l'autre,
00:26:28 ce que l'autre peut accepter et comment il peut le percevoir aussi.
00:26:32 Commentaire Philippe, la FFF prend ses responsabilités.
00:26:35 Il faut savoir, pour que l'on ait les éléments de contexte,
00:26:39 qu'en Allemagne, en Angleterre, aux Pays-Bas, ces ruptures de jeûne en plein match sont autorisées.
00:26:45 Oui, mais la FFF est dans la tradition française de la laïcité.
00:26:49 D'ailleurs, elle a une délégation de service public,
00:26:51 donc c'est assez logique qu'elle respecte le cadre.
00:26:54 Il ne s'agit pas de faire une prière sur la pelouse,
00:26:56 il s'agit de manger un fruit ou de boire une bouteille d'eau.
00:26:59 Oui, mais de faire une pause pour cela.
00:27:01 Donc d'imposer la pause quand même aux autres.
00:27:04 Or, qu'est-ce que c'est la laïcité ?
00:27:06 La FFF a un règlement assez constant.
00:27:09 Il faut se souvenir que la FFF s'était vue opposer les hijabeuses
00:27:16 qui voulaient imposer la tenue du hijab lors de match de football,
00:27:20 que la FFF a tenue bon et a fini par gagner devant la jurisprudence administrative.
00:27:25 Donc la FFF a un discours et des statuts qui sont constants sur la question.
00:27:31 La laïcité, c'est quoi ?
00:27:32 C'est finalement, au-delà des aspects strictement juridiques, c'est une philosophie.
00:27:37 C'est de dire que c'est parfaitement respectable la religion et vos pratiques,
00:27:40 mais simplement dans la vie sociale et dans la vie publique.
00:27:42 Le sport n'a pas à embrasser la religion.
00:27:44 Vous la mettez de côté un petit peu,
00:27:46 et vous n'imposez pas aux autres vos croyances et vos pratiques.
00:27:51 Évidemment, certains crient à l'islémophobie.
00:27:54 Il faut quand même vouloir agir.
00:27:55 Arthur, Tatiana également ?
00:27:57 Évidemment, on va s'y attendre.
00:27:58 C'est toujours la première accusation.
00:28:00 Mais je veux juste revenir.
00:28:01 Moi, je respecte la décision de la FFF.
00:28:04 Et c'est aussi de dire,
00:28:05 est-ce qu'on privilégie une certaine vision de la manifestation, de la religion aussi ?
00:28:11 Parce que si on parle dans ce cas-ci, par exemple pour les musulmans,
00:28:14 ce n'est pas tout le monde qui va pratiquer nécessairement le jeûne.
00:28:17 Ceux qui le pratiquent.
00:28:19 Oui, c'est ça.
00:28:20 Ce que je veux dire, c'est que c'est comme si on choisissait
00:28:23 de favoriser une façon de vivre la religion plutôt qu'une autre,
00:28:28 alors que la religion se vit et se pratique de différentes façons,
00:28:32 que vous soyez catholique, musulman ou quoi que ce soit.
00:28:34 Donc là-dessus, je pense que la FFF,
00:28:36 avec son principe de laïcité, d'un peu plus de neutralité,
00:28:39 qui met le sport en avant,
00:28:41 je pense qu'on peut respecter sa décision.
00:28:44 Avec cette décision, on comprend bien et à juste titre,
00:28:48 on peut dire que le sport n'a pas embrassé la religion,
00:28:52 comme je le disais.
00:28:53 Mais dans ce cas, si je pousse un peu la réflexion
00:28:55 et que j'essaie de complexifier un peu le raisonnement,
00:28:58 interdisons aux joueurs de se signer,
00:29:00 de faire des références à Dieu sur le terrain,
00:29:03 lorsqu'ils entrent sur la pelouse.
00:29:05 Si la religion n'a pas de place dans le sport.
00:29:07 Bien sûr, mais là, c'est une escroquerie.
00:29:09 Parce que l'affaire qui s'est passée en juin dernier,
00:29:12 au moment où en mai dernier,
00:29:14 la Fédération française avait déjà interdit.
00:29:17 C'est la deuxième année de suite.
00:29:19 Sauf que l'année dernière, si on regarde sur le site de la FED,
00:29:22 déjà c'est la Fédération française de foot,
00:29:24 donc c'est le football amateur.
00:29:26 Le football professionnel est régi par la LFP,
00:29:30 la Ligue de Foot Professionnel.
00:29:32 Ça ne concerne pas le foot professionnel.
00:29:34 La dernière fois, c'était le foot pro qui était intervenu,
00:29:37 alors que ça ne les concernait pas.
00:29:39 Donc l'année dernière, il y a eu une étude,
00:29:41 il n'y avait aucun match de foot amateur
00:29:43 qui se commençait ou qui finissait au moment de la rupture.
00:29:46 Donc c'était le suivi.
00:29:48 On sait que c'est une escroquerie.
00:29:50 Ensuite, la pause fraîcheur, dans un match de foot,
00:29:52 ça dure 90 minutes pour ceux qui l'ont pratiqué.
00:29:55 En minutes effectives, c'est 65 minutes.
00:29:57 Vous avez de multiples possibilités
00:29:59 de prendre une bouteille d'eau, de manger une barre protéinée.
00:30:02 - Et à ce moment-là, vous avez mi-temps.
00:30:04 - En plus, il y a les mi-temps.
00:30:06 Vous prenez une barre, ça prend deux secondes,
00:30:08 vous pouvez le faire sur le banc de touche, c'est pas un souci.
00:30:10 Donc là, on est juste, encore une fois,
00:30:12 sur un principe de vouloir entrer,
00:30:14 de faire arriver avec un porté-tendard de l'islamisme
00:30:17 dans la société.
00:30:19 Ça s'appelle une conquête de visibilité,
00:30:21 sachant que le milieu du sport devient,
00:30:23 d'après un rapport sanatorial de 2017,
00:30:25 après la prison, le lieu le plus radicalisé de l'islamisme.
00:30:29 - Là où je suis assez d'accord, où c'est assez convaincant,
00:30:31 ce que dit Arthur de Vatrigan, Tatiana, pour conclure,
00:30:33 c'est que, est-ce qu'il y a besoin d'officialiser les choses ?
00:30:36 En effet, il suffit d'un arrêt de jeu
00:30:38 au moment d'une faute, d'un carton jaune,
00:30:40 ou je ne sais quoi, le joueur va sur le côté,
00:30:42 il prend un coup de bouteille d'eau,
00:30:44 il mange une date, il s'hydrate,
00:30:46 et puis c'est terminé. On n'en parle pas.
00:30:48 Il n'y a même pas à légiférer, à officialiser quoi que ce soit.
00:30:51 C'est un non-sujet. Je suis assez d'accord avec ce qui vient d'être dit.
00:30:54 - Moi, je peux comprendre que certains se posent la question
00:30:56 et qu'on se dise qu'au final, on est fait aller boire un verre d'eau, etc.
00:30:58 Pourquoi pas ?
00:31:00 Cela dit, je pense que vous évoquez tout à l'heure
00:31:02 l'exemple de l'Angleterre, de l'Allemagne, des Pays-Bas.
00:31:05 Ça n'a rien à voir. Le modèle anglais,
00:31:07 c'est un modèle de multiculturalisme,
00:31:09 je vais y arriver.
00:31:11 - C'est complètement opposé au principe de laïcité française.
00:31:14 Le problème, c'est que nous avons des joueurs internationaux
00:31:17 qui sont très imprégnés de cette culture,
00:31:19 mais malheureusement, ce n'est pas la nôtre.
00:31:21 Je comprends le principe de la FFF,
00:31:23 parce que le problème, ce n'est pas tant
00:31:25 de faire cette petite pause pour aller boire,
00:31:27 et on pourrait se dire pourquoi pas.
00:31:29 Le problème, c'est que quelque part, ça a sacralisé cela,
00:31:32 et du coup, on crée une sorte de précédent,
00:31:34 une rupture d'égalité.
00:31:36 On ne fait pas, par exemple, de pause pendant le carré-m.
00:31:38 Si on sort goût dans cette brèche,
00:31:40 pourquoi, en ce cas-là, on interdit les hijabuses,
00:31:43 pourquoi on interdit le port du voile ?
00:31:45 Je pense qu'on sort goût dans une brèche
00:31:47 qui est une porte ouverte à un moment donné
00:31:49 à quelque chose qui devient plus compliqué.
00:31:51 - En 20 secondes, parce qu'en effet,
00:31:53 je pense qu'on a fait le tour de ce sujet.
00:31:55 Jean-Sébastien, avant le journal,
00:31:57 de parler de Vladimir Poutine et de la nouvelle menace nucléaire.
00:31:59 - Le Flure a très bien fait de rappeler
00:32:01 à quel point c'est un projet politique.
00:32:03 Ce n'est pas une revendication qui émane du terrain,
00:32:05 c'est véritablement un projet, une vision politique.
00:32:07 C'est le projet, non seulement de gagner en visibilité,
00:32:09 mais c'est dans le football amateur.
00:32:11 C'est la pression qui existe, parce que le sujet,
00:32:13 ce n'est pas qu'il y ait des gens qui pratiquent le Ramadan.
00:32:15 C'est leur droit le plus strict, évidemment,
00:32:17 et c'est éminemment respectable,
00:32:19 comme il est éminemment respectable d'être musulman.
00:32:21 Le sujet, c'est la pression sur les autres.
00:32:23 - C'est ce que disait l'islamologue.
00:32:25 - C'est ce que disait Karim Ha.
00:32:27 Sur ceux qui, potentiellement, ne font pas le Ramadan
00:32:29 alors même qu'ils sont musulmans.
00:32:31 Avec cette pression, parce que les islamistes,
00:32:33 partout dans le monde, ont utilisé cette observance
00:32:35 pour faire avancer leur cause.
00:32:37 - C'est terminé. Merci beaucoup.
00:32:39 Maureen Vidal, pour l'essentiel de l'actualité.
00:32:41 Il est 23h. Merci de nous rejoindre sur CNews.
00:32:43 Dans un instant, c'est le général Bruno Clermont
00:32:45 qui nous rejoindra en plateau.
00:32:47 Large partie consacrée aux dernières déclarations
00:32:49 de Vladimir Poutine, qui met encore un peu plus
00:32:51 la pression sur l'Occident. Maureen Vidal.
00:32:53 ...
00:32:59 - La laïcité à l'école, plus que jamais menacée,
00:33:01 a déclaré Gabriel Attal, le Premier ministre
00:33:03 pro-Islam.
00:33:05 Le Premier ministre promet la mise en place
00:33:07 de cellules d'appui pédagogiques pour aider
00:33:09 les professeurs confrontés à des résistances,
00:33:11 voire des contestations de leur enseignement.
00:33:13 Les ennemis de la laïcité sont, selon lui,
00:33:15 politiques et religieux.
00:33:17 5 milliards d'euros pour l'achat d'armes
00:33:19 pour l'Ukraine.
00:33:21 Les 27 ont trouvé un accord pour l'Ukraine
00:33:23 qui réclame depuis des mois davantage de munitions
00:33:25 face aux forces russes.
00:33:27 Après un peu plus de deux ans de guerre,
00:33:29 l'armée, étant en manque d'effectifs
00:33:31 et de munitions, l'UE a déjà dépensé
00:33:33 plus de 6 milliards d'euros dans le cadre
00:33:35 de sa Facilité européenne pour la paix,
00:33:37 destinée à rembourser les livraisons d'armes
00:33:39 effectuées par certains Etats membres.
00:33:41 Enfin, la dépollution de la Seine
00:33:43 sera prête pour l'été prochain,
00:33:45 a déclaré le préfet de la région
00:33:47 d'Ile-de-France.
00:33:49 Une innovation considérable lors des Jeux olympiques
00:33:51 qui marqueront les retrouvailles de la nage
00:33:53 avec la Seine.
00:33:55 - Et là, énorme orage,
00:33:57 deux jours avant l'épreuve de nage en eau libre.
00:33:59 Et la Seine est de nouveau polluée.
00:34:01 Merci beaucoup, Maureen Vidal,
00:34:03 pour l'essentiel. On vous retrouve dans une trentaine de minutes.
00:34:05 Bonsoir, Général Bruno Clermont.
00:34:07 Merci beaucoup d'être avec nous pour évoquer
00:34:09 les nouvelles menaces de Vladimir Poutine,
00:34:11 consultant de défense général de corps aérien.
00:34:13 Merci de nous accompagner
00:34:15 pour la suite de cette émission.
00:34:17 Vladimir Poutine qui agite, je le répète, de nouveau la menace nucléaire.
00:34:19 La Russie est prête à faire face
00:34:21 à une guerre nucléaire.
00:34:23 Ce sont les nouvelles menaces du chef de Clermont,
00:34:25 du Kremlin.
00:34:27 Clermont, c'est autre chose, c'est vous-même.
00:34:29 Aujourd'hui, pardonnez-moi,
00:34:31 dans un entretien télévisé,
00:34:33 le président russe qui a également réagi
00:34:35 aux récents propos d'Emmanuel Macron
00:34:37 sur le possible envoi de troupes occidentales en Ukraine
00:34:39 et sur le soutien sans ligne rouge à Kiev.
00:34:41 Nous non plus n'avons plus de ligne rouge
00:34:43 à Seine-Vladimir Poutine.
00:34:45 Premier extrait.
00:34:47 C'est une pointe militaire.
00:34:49 D'un point de vue militaro-technique,
00:34:51 nous sommes bien sûr prêts.
00:34:53 Les troupes russes sont constamment en état
00:34:55 de préparation au combat.
00:34:57 C'est la première chose.
00:34:59 Deuxièmement, et c'est aussi une chose
00:35:01 généralement admise,
00:35:03 notre triade, la triade nucléaire,
00:35:05 est plus moderne que n'importe quel autre triade.
00:35:07 Nous sommes les seuls,
00:35:09 avec les Américains,
00:35:11 à disposer d'une telle triade.
00:35:13 Et nous sommes beaucoup plus avancés
00:35:15 dans ce domaine.
00:35:17 Nous sommes prêts à utiliser des armes,
00:35:23 n'importe quelle arme,
00:35:25 y compris les armes que vous avez mentionnées,
00:35:27 s'il s'agit de l'existence de l'Etat russe
00:35:29 ou d'une atteinte à notre souveraineté
00:35:31 et à notre indépendance.
00:35:33 Général Bruno Clermont, commentaire
00:35:39 sur cette nouvelle mise en garde de Moscou.
00:35:41 Écoutez, Poutine fait du Poutine.
00:35:43 Il fait du Poutine
00:35:45 au moment où, effectivement,
00:35:47 il y a eu des annonces des Occidentaux
00:35:49 qui ont un peu réveillé
00:35:51 ce rappel de la menace
00:35:53 nucléaire de la Russie.
00:35:55 Une menace qui est présente
00:35:57 depuis maintenant deux ans, à laquelle on est habitués.
00:35:59 Là, on est quand même depuis trois semaines dans un ping-pong
00:36:01 assez rythmé.
00:36:03 Les petites invectives
00:36:07 et les menaces s'enchaînent
00:36:09 de façon assez régulière ces trois dernières semaines.
00:36:11 Et je pense qu'une partie des gens
00:36:13 qui nous regardent commencent à s'inquiéter.
00:36:15 Il faut qu'on s'habitue à vivre avec ce type
00:36:17 de menaces parce que là,
00:36:19 la vérité, c'est qu'on est dans une guerre psychologique.
00:36:21 C'est vrai.
00:36:23 Je veux rassurer les gens qui nous écoutent.
00:36:25 Il n'y a pas plus de risque aujourd'hui
00:36:27 d'une guerre nucléaire qu'il y a deux ans,
00:36:29 alors qu'on nous avait annoncé il y a deux ans
00:36:31 une guerre nucléaire chaque semaine, pratiquement.
00:36:33 Les conditions d'une guerre nucléaire ne sont pas remplies.
00:36:35 Poutine, rappelez qu'il est une puissance nucléaire,
00:36:37 qu'il estime qu'il a des intérêts vitaux.
00:36:39 On appelle ça des intérêts existentiels.
00:36:41 Pour lui, visiblement,
00:36:43 on commence à comprendre que,
00:36:45 probablement, ce n'est pas certain parce qu'il ne les a pas utilisés,
00:36:47 que la partie d'Ukraine
00:36:49 qui contrôle la Crimée peut faire partie
00:36:51 de ses objectifs existentiels
00:36:53 pour la Russie.
00:36:55 C'est effectivement le fait d'avoir...
00:36:57 On va évoquer deux sujets, cette dissuasion.
00:36:59 Après, on reviendra sur les lignes rouges, mais sur la dissuasion.
00:37:01 Les Russes sont prêts, les Français sont prêts,
00:37:03 les Américains sont prêts, tout le monde est prêt.
00:37:05 La dissuasion nucléaire, par principe, c'est d'être prêt pour dissuader l'autre,
00:37:07 de ne pas s'attaquer à ses objectifs vitaux.
00:37:09 Par contre, ce qu'on sait, peut-être pour encore rassurer les gens
00:37:11 qui nous écoutent, c'est que, à ma connaissance,
00:37:13 et d'ailleurs, les services américains l'ont confié...
00:37:15 Comment on peut rassurer les gens
00:37:17 que le chef de la première puissance nucléaire mondiale
00:37:19 passe ses journées à nous dire
00:37:21 qu'il est prêt pour une guerre nucléaire ?
00:37:23 - Mais c'était vrai il y a deux ans, il n'y a toujours pas eu de guerre nucléaire.
00:37:25 Il n'y a pas de raison, les conditions ne sont pas du tout remplies.
00:37:27 - Vous ne trouvez pas que le ton actuel,
00:37:29 notamment, je me rappelle d'il y a une semaine,
00:37:31 ce discours à 15 jours de l'élection présidentielle en Russie,
00:37:34 il y avait un aspect très solennel
00:37:37 qu'il n'y avait peut-être pas,
00:37:39 et une France nommée également ces derniers jours,
00:37:41 alors que ce n'était pas forcément le cas non plus.
00:37:43 On se dit que Emmanuel Macron
00:37:45 a joué un petit peu avec le feu,
00:37:47 voilà ce que se dit l'opinion.
00:37:49 - Emmanuel Macron jouait avec le feu,
00:37:51 dans la mesure où ce qu'il avait évoqué
00:37:53 comme étant une possibilité
00:37:55 qui n'est pas exclue, l'envoi de troupes occidentales
00:37:57 en Ukraine, déclenchait cette réaction.
00:37:59 Pour l'instant, il n'y a pas d'envoi de troupes occidentales en Ukraine.
00:38:02 Il y a une ligne rouge dans ce conflit
00:38:04 qui est maintenue étroitement entre les services américains
00:38:06 et les services russes depuis le début,
00:38:08 c'est qu'il ne doit pas y avoir d'escalade.
00:38:10 Pour qu'il n'y ait pas d'escalade, il ne faut qu'il n'y ait pas de force de l'OTAN en Ukraine.
00:38:12 C'était ça le deal.
00:38:14 Le président Macron, quand il a évoqué cette éventualité,
00:38:18 a passé cette ligne rouge dans la manière déclaratoire
00:38:22 et donc ça a provoqué cette réaction de la Russie.
00:38:24 Mais la Russie, c'est peut-être dix fois qu'on attend
00:38:26 une menace nucléaire de la part de la Russie.
00:38:28 Ce n'est pas la première fois, c'est la dixième fois.
00:38:30 Je termine sur un point qui est important.
00:38:32 C'est le fait qu'on n'a pas noté de montée en puissance particulière
00:38:34 d'alerte renforcée des forces nucléaires russes.
00:38:36 Elles sont aujourd'hui au niveau d'alerte
00:38:38 qu'elle l'était il y a un mois, il y a deux mois.
00:38:40 On est vraiment dans la gesticulation,
00:38:42 dans la menace nucléaire.
00:38:44 Mais la dissuasion nucléaire, c'est la même chose.
00:38:46 Mais le ton a changé, les mots sont forts.
00:38:48 Les gens ne sont pas nés dans ce conflit.
00:38:50 C'est normal que ça fasse peur, que ça impressionne.
00:38:52 C'est pour ça qu'il a expliqué
00:38:54 que ce qu'il y a derrière les mots,
00:38:56 c'est une stratégie d'intimidation
00:38:58 qui est le propre même de la dissuasion.
00:39:00 On va évidemment faire un tour de plateau,
00:39:02 échanger tous ensemble.
00:39:04 J'ai encore une question avec vous, mon général.
00:39:06 Sur la ligne rouge.
00:39:08 Vous avez Vladimir Poutine qui dit
00:39:10 que lui non plus n'a pas de ligne rouge.
00:39:12 Les deux camps n'ont pas de ligne rouge.
00:39:14 Sauf que les deux camps n'ont pas de ligne rouge
00:39:16 mais ne veulent pas l'escalade.
00:39:18 C'est ce que dit le président Macron.
00:39:20 On ne veut pas de ligne rouge
00:39:22 mais on ne veut pas faire la guerre contre la Russie.
00:39:24 De la même manière, Poutine n'a pas de ligne rouge
00:39:26 mais il ne veut pas d'escalade non plus.
00:39:28 Son intérêt, c'est que l'OTAN ne rentre pas dans la guerre.
00:39:30 Personne ne le souhaite, Poutine ne le souhaite pas.
00:39:32 Il veut s'occuper de l'Ukraine
00:39:34 en tenant l'OTAN à distance.
00:39:36 De ce point de vue là, il a la même approche des lignes rouges.
00:39:38 Justement, vous parliez de l'OTAN.
00:39:40 Cette question lui a été posée aujourd'hui.
00:39:42 Si une aide occidentale arrivait,
00:39:44 comment réagiriez-vous ?
00:39:46 Écoutez ce qu'il pense d'une éventuelle arrivée
00:39:48 ou entrée en guerre de troupes occidentales
00:39:50 à l'image de celle de l'OTAN.
00:39:52 Si nous parlons des contingents militaires officiels
00:39:58 des pays étrangers,
00:40:00 je suis sûr que cela ne changera pas la situation
00:40:02 sur le champ de bataille.
00:40:04 Le plus important,
00:40:06 c'est de ne pas changer la situation
00:40:08 sur le champ de bataille.
00:40:10 Tout comme la fourniture d'armes ne change rien.
00:40:12 - Poutine qui balaye d'un revers de main
00:40:14 ses velléités d'augmenter l'aide en Ukraine.
00:40:16 - C'est une phrase étonnante.
00:40:18 - Pourquoi ?
00:40:20 - Parce que ça laisse penser qu'il est prêt à accepter
00:40:22 la présence de troupes occidentales.
00:40:24 - Parce que ça ne lui fait pas peur ?
00:40:26 - Ça ne change rien du tout.
00:40:28 Là on est dans un espèce de jeu de poker manqueur,
00:40:30 la ligne rouge.
00:40:32 Il faut bien comprendre,
00:40:34 pour bien mettre tout ça dans le contexte,
00:40:36 c'est qu'une deuxième guerre commence.
00:40:38 Au bout de deux ans, une deuxième guerre commence.
00:40:40 La première guerre, c'était une guerre
00:40:42 dans laquelle les Ukrainiens devaient prendre
00:40:44 l'avantage sur les Russes, reconquérir du territoire
00:40:46 et était largement aidé par les Américains
00:40:48 qui fournissaient 80% de l'aide militaire.
00:40:50 Et même avec les 80% de l'aide militaire,
00:40:52 ils ne sont pas arrivés à reprendre leur territoire.
00:40:54 Et là on est dans une situation dans laquelle
00:40:56 les Ukrainiens se mettent en position défensive
00:40:58 puisque Zelensky a annoncé
00:41:00 qu'il faisait installer
00:41:02 2000 km de lignes défensives
00:41:04 pour repousser cette fois-ci une offensive de la Russie.
00:41:06 Et cette fois-ci, comblée du total,
00:41:08 les Américains risquent de faire défaut
00:41:10 totalement dans le soutien des Ukrainiens.
00:41:12 Donc c'est vraiment une deuxième guerre qui commence.
00:41:14 Et de ce point de vue-là, finalement, Poutine est rassuré.
00:41:16 Les Ukrainiens risquent de perdre leur principal soutien
00:41:18 qui sont les Américains et c'est lui
00:41:20 maintenant qui peut passer à l'offensive.
00:41:22 - Arthur Levatrigan, on entame un tour
00:41:24 de plateau avant de revenir vers vous mon général.
00:41:26 Emmanuel Macron, demain à 20h
00:41:28 en simultané sur TF1
00:41:30 et sur France 2 en interview. Est-ce que le président de la République
00:41:32 doit calmer le jeu ou continuer
00:41:34 de bomber le torse ?
00:41:36 - C'est compliqué parce que
00:41:38 il va s'adresser aux Français ou
00:41:40 il va s'adresser à Poutine ? Parce que moi j'ai l'impression
00:41:42 que quand il parle de l'Ukraine, il ne parle qu'aux Français.
00:41:44 Et qu'on est dans une espèce de
00:41:46 revival de 2022 où l'élection
00:41:48 européenne devient
00:41:50 pour le sujet de l'Ukraine un prétexte
00:41:52 pour Emmanuel Macron de
00:41:54 "vous êtes avec moi ou contre moi" et "vous votez avec moi
00:41:56 ou vous êtes contre moi". - Ça c'est la séquence
00:41:58 du vote au Sénat d'hier, du vote à l'Assemblée
00:42:00 et au Sénat aujourd'hui. - Si il parle sur France 2 ou TF1,
00:42:02 c'est pour parler aux Français, pas pour parler à Poutine.
00:42:04 - Le Kremlin entendra
00:42:06 ce qui sera dit. - Je pense que
00:42:08 si on veut éviter une escalade
00:42:10 ou au contraire, monter les muscles, il y a d'autres
00:42:12 canaux plus fins pour le faire que
00:42:14 à 20h. Moi c'est ça qui m'ennuie
00:42:16 parce que là en effet la question qui se pose
00:42:18 c'est les Américains se retirent.
00:42:20 Parce que l'élection, parce que le printemps, parce que tout ça.
00:42:22 Donc c'est-à-dire que tous
00:42:24 les gens qui espéraient une troisième voie européenne,
00:42:26 on se dit "il y a un créneau à prendre". Et dans l'Europe,
00:42:28 bon, à part les Anglais, il y a la prochaine armée.
00:42:30 - Il faut autre chose qu'une épée de voie pour s'attaquer à
00:42:32 Vladimir Poutine. - Mais le problème c'est avec quoi ?
00:42:34 C'est avec quoi ? Si vous voulez relancer
00:42:36 l'économie de guerre, c'est investir
00:42:38 des milliards et des milliards par an. Et que là, on sait
00:42:40 qu'aujourd'hui, en guerre intensive, d'après
00:42:42 ce qu'on nous dit ces trois jours qu'on a,
00:42:44 au niveau de... On est une
00:42:46 armée professionnelle, donc en nombre, on est en-dessous
00:42:48 de Poutine et en plus dès qu'il a annoncé
00:42:50 quelque chose, il y a tous ses alliés qui ont fait non.
00:42:52 Donc c'est quand même compliqué de mener une guerre sans pognon,
00:42:54 sans armée, avec le peuple qui veut pas
00:42:56 et des alliés qui vous humilient.
00:42:58 Alors que je pense qu'en effet,
00:43:00 il y a un créneau qui est intéressant et que malheureusement,
00:43:02 pour des raisons électoralistes,
00:43:04 Emmanuel Macron pense plus
00:43:06 à la politique française qu'à la politique internationale.
00:43:08 - Alors pardon, je reviens juste un instant vers le général Clermont
00:43:10 parce que ce que vient de dire
00:43:12 Arthur de Vatrigan est intéressant.
00:43:14 Est-ce que quelqu'un dans ce pays
00:43:16 croit que... Ou ailleurs d'ailleurs,
00:43:18 que les armées occidentales sont capables d'intimider
00:43:20 Vladimir Poutine ?
00:43:22 - Ça c'est une bonne question.
00:43:24 - Qui pense que l'armée française serait capable de vaincre la Russie ?
00:43:26 - Non, mais il n'y a pas
00:43:28 de question que l'armée française
00:43:30 rentre en guerre contre la Russie. C'est pas du tout le projet,
00:43:32 c'est pas du tout le plan. Ça a été très bien
00:43:34 évoqué. Poutine a semblé que...
00:43:36 a compris que le retrait des Américains
00:43:38 va aller mettre l'Ukraine en faiblesse.
00:43:40 La question aujourd'hui, c'est qu'est-ce qu'on fait ?
00:43:42 Qu'est-ce qu'on fait pour inviter une défaite
00:43:44 et un effondrement de l'Ukraine ? Le terme
00:43:46 "effondrement de l'Ukraine", la première fois qu'il a été employé,
00:43:48 c'est par un Français, c'est par le ministre des Affaires étrangères.
00:43:50 Moi, j'avais jamais entendu
00:43:52 personne parler de l'effondrement de l'Ukraine.
00:43:54 Et un des arguments qui était de dire "il faut
00:43:56 remobiliser les Européens", c'est parce que le danger
00:43:58 maintenant, c'est l'effondrement de l'Ukraine. Avec toutes les conséquences
00:44:00 que peuvent avoir l'effondrement de l'Ukraine
00:44:02 sur la chaîne de sécurité, avec
00:44:04 des hypothèses qui ne sont pas forcément toutes
00:44:06 avérées. - Éviter l'effondrement de l'Ukraine, ça veut dire vaincre la Russie ?
00:44:08 Ça veut dire... Et qu'est-ce que ça veut dire
00:44:10 "vaincre la Russie" ? - C'est ce qu'a dit Emmanuel Macron.
00:44:12 - Non. - C'est pas forcément...
00:44:14 - Parce que "vaincre la Russie", on sait même pas ce que ça veut dire,
00:44:16 "vaincre la Russie". C'est lui faire payer des dommages de guerre,
00:44:18 c'est récupérer la Crimée,
00:44:20 lâcher le don Basse, juger
00:44:22 les dirigeants. Qui peut croire à ça ? - Les mots
00:44:24 ont un sens. La seule fois où
00:44:26 le président a dit "il faut la défaite de la Russie",
00:44:28 c'est d'ailleurs dans le discours qu'a suivi le
00:44:30 fameux 26 février, il a
00:44:32 jusqu'à présent, quasiment, systématiquement,
00:44:34 et c'est repris d'ailleurs par Gabriel Attal,
00:44:36 dans la démonstration qu'il a faite,
00:44:38 dans les explications qu'il a données au Parlement,
00:44:40 on parle d'éviter la victoire de la Russie. C'est pas pareil.
00:44:42 Éviter la victoire de la Russie et vouloir la défaite.
00:44:44 - La dernière fois, il a dit que c'était
00:44:46 d'accepter
00:44:48 que la Russie gagne.
00:44:50 - Oui, c'est ça. C'est éviter la défaite.
00:44:52 - Il est contre eux. - On va arrêter de jouer sur
00:44:54 les mots. - Non, on ne joue pas sur les mots.
00:44:56 Je vous donne un exemple très simple. - Et si la Russie ne gagne pas ?
00:44:58 Elle ne perd pas non plus ? - Je vais vous donner un exemple très simple.
00:45:00 Alors évidemment, il va pas plaire à tout le monde, parce qu'on va dire...
00:45:02 Si aujourd'hui, il y a un cessez-le-feu
00:45:04 et que les positions sont gelées,
00:45:06 - Et que les ? - Les positions sont gelées,
00:45:08 il y a un accord de cessez-le-feu
00:45:10 qui conclut que finalement, les deux parties,
00:45:12 le rapport des forces est équilibré, Poutine-Astigme, ça suffit,
00:45:14 Zelensky-Astigme, il ne peut pas gagner plus.
00:45:16 On peut très bien avoir un cessez-le-feu
00:45:18 et il n'y a pas de victoire de la Russie.
00:45:20 - Mais il récupère le don de base quand même.
00:45:22 - La victoire de la Russie, c'est la chute de Kiev.
00:45:24 La victoire de la Russie, c'est la chute...
00:45:26 - C'est encore le but de Vladimir Poutine ?
00:45:28 C'est le but de guerre, la chute de Kiev ?
00:45:30 Ça a été abandonné il y a longtemps ?
00:45:32 - On ne connaît pas le but de guerre de Poutine,
00:45:34 mais on peut imaginer que s'il récupère les kilomètres carrés
00:45:36 les uns après les autres facilement,
00:45:38 parce qu'en face, il n'y a plus assez de munitions,
00:45:40 il puisse décider d'aller jusqu'à Kiev,
00:45:42 ça fait partie des possibilités.
00:45:44 Et quand on parle d'effondrement de l'Ukraine,
00:45:46 on parle bien de ça, on ne parle pas simplement
00:45:48 de s'arrêter au non-base.
00:45:50 - En tout cas, pour Joe Biden et pour l'état-major américain,
00:45:52 Poutine ne s'arrêtera pas à l'Ukraine
00:45:54 et c'est bien pour ça qu'il faut continuer à aider Kiev.
00:45:56 - Le Congrès doit adopter dès maintenant
00:45:58 le projet de loi bipartite sur la sécurité nationale,
00:46:00 qui prévoit un financement urgent pour l'Ukraine.
00:46:02 Nous devons agir avant qu'il ne soit littéralement trop tard,
00:46:04 car comme la Pologne s'en souvient,
00:46:06 la Russie ne s'arrêtera pas à l'Ukraine.
00:46:08 Poutine continuera, mettant en danger l'Europe,
00:46:10 les États-Unis et l'ensemble du monde libre.
00:46:12 - Jean-Sébastien Fergeau.
00:46:14 - Il y a deux dimensions dans le discours,
00:46:16 il y a la dimension lutte d'un modèle contre un autre,
00:46:18 c'est-à-dire le modèle original.
00:46:20 Il y a deux types de lutte,
00:46:22 il y a la lutte contre le modèle d'un autre,
00:46:24 et la lutte d'un modèle contre un autre,
00:46:26 c'est-à-dire le modèle régime autoritaire
00:46:28 contre le modèle de démocratie occidentale.
00:46:30 Ce qui intéresse la Russie,
00:46:32 ce n'est probablement pas d'entrer dans un conflit militaire
00:46:34 avec l'Occident,
00:46:36 c'est de décrédibiliser le modèle de démocratie occidentale.
00:46:38 C'est ce que recherche assez largement la Chine aussi,
00:46:40 notamment pour pouvoir, eux, dire à leur propre population
00:46:42 "Regardez, ce n'est pas mieux chez le voisin".
00:46:44 C'est aussi pour ça qu'ils appuient beaucoup
00:46:46 sur les fractures, d'ailleurs,
00:46:48 dans les opinions des sociétés occidentales.
00:46:50 Après, je ne crois pas que les États-Unis
00:46:52 soient en train, ou à la veille,
00:46:54 comme il y a même Donald Trump serait élu,
00:46:56 d'entrer dans une phase de néo-isolationnisme.
00:46:58 Ils sont dans une réflexion différente.
00:47:00 Ils sont dans ce qu'ils appellent "Asia First",
00:47:02 la priorité à l'Asie.
00:47:04 Quand vous regardez les sim-tanks américains,
00:47:06 y compris les sim-tanks de sensibilité républicaine,
00:47:08 ils ne disent pas qu'ils veulent
00:47:10 se désengager totalement de l'Europe.
00:47:12 Ils disent qu'ils réallouent leurs moyens
00:47:14 et que finalement, les Européens,
00:47:16 étant quand même pas les plus pauvres de la planète,
00:47:18 ils peuvent consacrer, eux-mêmes,
00:47:20 plus d'argent à leur défense.
00:47:22 Ça ne veut pas dire qu'ils veuillent totalement
00:47:24 renoncer à ce conflit-là.
00:47:26 Et Joe Biden l'a rappelé,
00:47:28 je pense que dans le parti républicain,
00:47:30 ne nous y trompons pas.
00:47:32 Ce n'est pas parce que Donald Trump
00:47:34 fait un argument de campagne contre Joe Biden
00:47:36 que nous sommes à la veille de voir
00:47:38 les États-Unis se retirer.
00:47:40 Pour aller dans le sens de ce que disait le général Clermont,
00:47:42 je crois qu'il y a une rationalité à ce qu'a dit Emmanuel Macron.
00:47:44 C'est malheureux avec lui.
00:47:46 Il y a toujours une dose de cynisme
00:47:48 et de radicalisation, de raison politicienne
00:47:50 qui font que ça gâche l'intérêt de ses messages.
00:47:54 Mais se poser la question de l'effondrement,
00:47:56 si à l'été prochain, il y avait un effondrement militaire européen,
00:47:59 que fait l'Europe ?
00:48:01 Avoir posé cette question-là en amont,
00:48:03 ce n'est pas absurde, même si par ailleurs,
00:48:05 il joue cette question-là aussi vis-à-vis de l'opinion française.
00:48:07 Cette question n'est pas inintéressante
00:48:09 et surtout quasiment primordiable
00:48:11 dans les temps que nous vivons.
00:48:13 Mais c'est la façon dont ça a été formulé
00:48:15 initialement par le président de la République
00:48:17 pour poser cette question.
00:48:19 Mais est-ce qu'il faut faire pression
00:48:21 pour une vraie défense européenne,
00:48:23 sachant qu'on ne peut a priori pas compter sur les Américains
00:48:25 et que de toute façon, ce serait peut-être bien
00:48:27 qu'un jour l'Europe soit maître de son destin
00:48:29 en termes d'armée et de défense ?
00:48:31 Je fais un petit tour général.
00:48:33 Évidemment, vous êtes mon repère privilégié
00:48:35 pour ces questions. Je reviens très vite vers vous.
00:48:37 Tatiana.
00:48:39 Deux choses. D'abord, Poutine, évidemment,
00:48:41 répond aux propos d'Emmanuel Macron
00:48:43 et donc il est aussi dans son rôle de répondre à cela.
00:48:45 Est-ce que c'est le moment de faire pression
00:48:47 pour une défense européenne, selon vous ?
00:48:49 Plus que ça. Écoutez, là, il y a un exercice
00:48:51 grandeur nature de l'OTAN, avec 90 000 soldats
00:48:53 à l'heure actuelle, qui est le plus gros exercice
00:48:55 depuis la guerre froide. Ce n'est pas par hasard.
00:48:57 Si les 31 membres de l'OTAN
00:48:59 que la CIUD, d'ailleurs, s'apprête à intégrer
00:49:01 font cela, c'est parce qu'ils considèrent
00:49:03 quand même qu'à un moment donné, il y a peut-être une menace
00:49:05 possible prégnante et qu'il faut donc
00:49:07 se préparer par ailleurs.
00:49:09 Donc on n'est pas que dans la gesticulation, pardon, mais...
00:49:11 On est en tout cas dans la préparation.
00:49:13 Cela dit, je vais me placer là sur un plan politique.
00:49:15 D'abord, je rappelle quand même juste qu'on est
00:49:17 à quelques jours, vendredi, ont lieu les élections présidentielles
00:49:19 russes. Donc, accessoirement, c'est un message à l'international
00:49:21 mais aussi à son peuple qu'il donne Vladimir Poutine.
00:49:23 Je rappelle accessoirement que là,
00:49:25 le bras droit de Alexei Navalny a été
00:49:27 attaqué à coup de marque, toi, à Vilmius.
00:49:29 Ça montre la pression qu'il met aussi
00:49:31 sur son peuple et la façon dont aussi,
00:49:33 dont il montre qu'il veut,
00:49:35 en effet, il a des bénéfices d'expansion
00:49:37 dans une économie de guerre, puisqu'il est en économie
00:49:39 de guerre à l'heure actuelle. Deuxième chose, pour ce qui est
00:49:41 du président Emmanuel Macron,
00:49:43 quel est son rôle demain soir ? C'est de rassurer
00:49:45 parce qu'évidemment, les Français ont eu très peur
00:49:47 quand ils ont entendu ça, quand ils entendent
00:49:49 Vladimir Poutine qui explique qu'il pourrait y avoir,
00:49:51 peut-être pas tout de suite, mais en tout cas, le risque d'une guerre nucléaire.
00:49:53 Évidemment que les Français ont peur. Dans ce cas-là, il faut appeler
00:49:55 à une économie de guerre. Parce que par ailleurs, ils se questionnent
00:49:57 quand ils voient qu'il y a 3 milliards d'euros
00:49:59 qui va être alloués à l'Ukraine, quand par ailleurs,
00:50:01 l'État se serre la ceinture. Dans la situation que vous décrivez,
00:50:03 le président de la République,
00:50:05 demain, doit annoncer que nous entrons en économie
00:50:07 de guerre. Mais c'est ce qu'il dit.
00:50:09 D'où le discours de Gabriel Attal hier.
00:50:11 Premièrement, brandissant la menace...
00:50:13 En fait, qu'est-ce que Gabriel Attal a voulu mettre sur la table ?
00:50:15 Toutes les menaces possibles,
00:50:17 non seulement migratoires,
00:50:19 15 millions de réfugiés ukrainiens,
00:50:21 économiques, dramatiques pour la France,
00:50:23 sur le pouvoir d'achat, la flambée énergétique,
00:50:25 le pouvoir d'achat, c'est ce que dit. Et en fait, ça va être le créneau
00:50:27 d'Emmanuel Macron. En fait, il faut comprendre
00:50:29 aussi que ça va être un enjeu
00:50:31 des élections européennes qui arrivent le 9 juin.
00:50:33 Emmanuel Macron souhaite le mettre au cœur de sa campagne.
00:50:35 Je ne dis pas du tout que c'est une question de stratégie politique,
00:50:37 mais je dis qu'en tout cas, là, il a
00:50:39 peut-être agité un chiffon rouge
00:50:41 qui fait qu'il a déclenché une peur
00:50:43 chez les Français, qu'ils n'attendaient peut-être pas
00:50:45 parce que la réaction d'Emmanuel Poutine est à la hauteur de ce qu'il a déclenché.
00:50:47 Général, question très simple.
00:50:49 Et Karim Abrek et Philippe Guiver,
00:50:51 vous prenez la suite de questions très simple.
00:50:53 Pardon même de vous la poser, parce que
00:50:55 vous allez peut-être la trouver stupide.
00:50:57 Mais qu'est-ce qui nous sépare aujourd'hui d'une 3e guerre mondiale ?
00:50:59 Le fait que
00:51:01 la Russie n'a pas attaqué l'OTAN.
00:51:03 Quand on dit que
00:51:05 la Russie ne s'arrêterait pas à l'Ukraine,
00:51:07 ça veut dire qu'elle va aller au-delà de l'Ukraine.
00:51:09 Il y a la Pologne, il y a les pays baltes, ils sont membres de l'OTAN.
00:51:11 Il y a l'article 5, ils sont protégés par les 32 pays,
00:51:13 puisque la Suède est membre depuis pas très longtemps,
00:51:15 et par le parapluie nucléaire américain.
00:51:17 Donc là, effectivement, c'est la 3e guerre mondiale.
00:51:19 Une guerre dans laquelle nous serons obligés,
00:51:21 par solidarité avec les Polonais,
00:51:23 les Baltes, d'envoyer les soldats français dans une guerre
00:51:25 sur les pays de l'Est.
00:51:27 Et pour l'instant,
00:51:29 personne n'est prêt en Europe,
00:51:31 les armées ne sont pas calibrées pour un conflit de haute intensité
00:51:33 avec la 1re puissance nucléaire mondiale.
00:51:35 On ne voit pas comment un pays comme la Russie,
00:51:37 qui au bout de 2 ans n'est pas arrivé à venir à bout de l'Ukraine,
00:51:39 qui n'était quand même pas dans les classements
00:51:41 des puissances militaires
00:51:43 avant l'attaque, arriverait
00:51:45 à se lancer dans une guerre contre 32 pays
00:51:47 dont les Etats-Unis, on a du mal à l'imaginer.
00:51:49 D'autant, juste d'un mot, le budget total
00:51:51 des armées de l'Union européenne est supérieur
00:51:53 quand même au budget russe.
00:51:55 Il est même 4 fois supérieur.
00:51:57 Allez, Karim Abric et Philippe Guibert qui n'ont pas encore
00:51:59 présenté cette actualité.
00:52:01 - Je pense qu'en ce moment, c'est vraiment l'objectif
00:52:03 des différents pays, c'est que le conflit
00:52:05 ne s'étende pas. En ce moment, on veut que ce soit
00:52:07 confiné à l'Ukraine, donc on fournit
00:52:09 des armes, on fournit du matériel
00:52:11 militaire et on se dit, on tolère
00:52:13 en quelque sorte qu'il y ait
00:52:15 un conflit, oui, aux portes de l'Europe,
00:52:17 mais on se dit, c'est confiné là-bas, tant que c'est confiné,
00:52:19 ça va. Sauf qu'on le voit quand même,
00:52:21 je suis d'accord avec vous, c'est-à-dire,
00:52:23 on dit souvent, la Russie ne veut pas perdre,
00:52:25 l'Ukraine est décidée, l'Ukraine résiste,
00:52:27 mais au bout de deux ans,
00:52:29 ce qui devait être la fameuse,
00:52:31 c'était un peu la propagande russe
00:52:33 à l'époque, c'était de dire, c'est une opération
00:52:35 spéciale, rappelez-vous, c'était
00:52:37 dans l'opération spéciale des
00:52:39 navigations... - On ne parle pas de guerre en Russie, on parle d'une opération spéciale.
00:52:41 - Exactement, qui devait durer, en fait,
00:52:43 ça devait être assez court comme laps de temps,
00:52:45 et on se retrouve quand même deux ans plus tard,
00:52:47 les lignes de front en ce moment ne bougent pas beaucoup,
00:52:49 et oui, il y a le questionnement
00:52:51 sur les États-Unis, mais je suis d'accord quand on dit,
00:52:53 bon, que va-t-il se passer, exemple,
00:52:55 c'était Donald Trump, il a dit qu'il voulait régler ça
00:52:57 en 24 heures, évidemment, on connaît le ton
00:52:59 de Donald Trump, on connaît comment
00:53:01 il est, mais qu'est-ce que ça veut dire, au fond, ça veut dire,
00:53:03 est-ce que ça serait une orientation de dire, ben,
00:53:05 négocier, il faudrait négocier,
00:53:07 on passe à la vitesse supérieure,
00:53:09 négociation, est-ce que ça serait des
00:53:11 territoires ou des choses comme ça, je pense
00:53:13 qu'il pourrait avoir une certaine pression
00:53:15 à aller de ce côté-là éventuellement,
00:53:17 si les États-Unis essaient de se désengager. - Non mais c'est surtout l'Europe qui est dans le viseur
00:53:19 actuellement, Emmanuel Macron a recentré
00:53:21 l'Europe dans le viseur d'Emmanuel Macron,
00:53:23 et c'est ça qui inquiète les Français.
00:53:25 - Oui, mais c'est un lien, en fait, c'est un lien tout ça,
00:53:27 c'est-à-dire que les votes en ce moment aux États-Unis,
00:53:29 on parle de 60 milliards, combien on a voté
00:53:31 en ce moment en France, en Europe?
00:53:33 - 3 milliards. - Et on parle juste d'une...
00:53:35 c'est d'une aide supplémentaire en ce moment,
00:53:37 qui est en jeu, de 60 milliards, donc
00:53:39 c'est une guerre d'usure, ça fait
00:53:41 plus de deux ans maintenant,
00:53:43 donc il faudra voir dans quelques mois combien de temps,
00:53:45 de part et d'autre, on peut tenir,
00:53:47 et ben moi je pense que c'est un peu ça qui va se poser
00:53:49 après, sur la capacité aussi
00:53:51 à l'Europe à fournir et à continuer
00:53:53 de fournir des milliards de dollars.
00:53:55 - Philippe Guibert. - Première remarque,
00:53:57 tout le monde est en campagne électorale,
00:53:59 Vladimir Poutine, c'est une campagne électorale
00:54:01 très particulière. - C'est pas nécessaire.
00:54:03 - Oui, mais il a besoin,
00:54:05 il a besoin d'entretenir le mythe
00:54:07 de l'homme fort pour garder
00:54:09 sa légitimité au premier temps. - Mais l'avantage
00:54:11 des dictateurs, c'est qu'ils peuvent s'inscrire facilement dans la durée,
00:54:13 ce qui est moins vrai pour les démocrates.
00:54:15 - Oui, il a demandé 80% de participation.
00:54:17 - Joe Biden est en campagne électorale.
00:54:19 - N'inquiétez pas. - Joe Biden est en campagne électorale
00:54:21 contre un certain Donald Trump. - Certes.
00:54:23 - Et troisièmement, Emmanuel Macron, on a bien compris
00:54:25 qu'en fait, le chef de campagne
00:54:27 du camp macroniste,
00:54:29 c'est évidemment lui avec Gabriel Attal.
00:54:31 Donc tout le monde monte un petit peu
00:54:33 dans les aigus, ou dans les graves,
00:54:35 peut-être plus dans les graves que dans les aigus,
00:54:37 dans la dramatisation.
00:54:39 Le vrai problème,
00:54:41 c'est quoi ? C'est, est-ce que
00:54:43 dans une perspective
00:54:45 ou même avec Donald Trump,
00:54:47 Donald Trump n'a pas dit "je vais abandonner l'Ukraine".
00:54:49 Je rejoins ce que disait Sébastien.
00:54:51 Il a dit "vous,
00:54:53 les Européens, vous êtes bien gentils,
00:54:55 mais il faudrait que vous payiez plus, parce que là,
00:54:57 c'est nous qui payons tout". Donc le vrai enjeu
00:54:59 est de savoir si les pays européens
00:55:01 de l'Union européenne sont en capacité
00:55:03 de monter leur effort
00:55:05 budgétaire pour financer
00:55:07 l'aide à l'Ukraine. C'est ça,
00:55:09 l'enjeu. L'histoire d'envoyer des troupes
00:55:11 en Ukraine, pour moi,
00:55:13 ça reste de la communication,
00:55:15 à mon avis ratée, de la part
00:55:17 d'Emmanuel Macron, mais de la communication
00:55:19 et de la gesticulation.
00:55:21 Donc le vrai enjeu, c'est de savoir si on est
00:55:23 capable d'augmenter sérieusement
00:55:25 notre aide militaire,
00:55:27 nous, Européens, à l'Ukraine.
00:55:29 Troisième, dernière remarque,
00:55:31 peut-être qu'un jour, il faudra
00:55:33 dire la vérité, quand même, parce que tout le monde a l'air de mentir,
00:55:35 personne ne gagnera cette guerre.
00:55:37 Personne ne gagnera cette guerre.
00:55:39 Je veux dire, nous,
00:55:41 on fera tout, nous, occidentaux,
00:55:43 on fera tout pour empêcher, comme on l'a dit tout à l'heure,
00:55:45 Poutine de remporter cette guerre
00:55:47 et de prendre le contrôle de l'Ukraine.
00:55:49 Mais tout, c'est quoi ? C'est ça, la question ?
00:55:51 C'est d'envoyer des troupes françaises ?
00:55:53 Non, mais non, ça, c'est dans notre fantasme.
00:55:55 C'est quoi, faire tout, alors ?
00:55:57 Faire tout, c'est d'augmenter l'aide militaire.
00:55:59 Non, non, c'est pas d'envoyer des troupes.
00:56:01 L'enjeu, c'est pas du tout d'envoyer des troupes.
00:56:03 Éventuellement, Zelensky...
00:56:05 C'est le président de la République.
00:56:07 Il n'a pas dit ça, le président.
00:56:09 Vous allez me dire ce qu'il a dit.
00:56:11 Il a expliqué dans les entretiens au monde
00:56:13 qu'il s'agissait d'avoir des formations sur place en Ukraine
00:56:16 aux armements venant de pays européens.
00:56:18 Donc là, ça a du sens, d'envoyer des gens
00:56:20 qui forment les militaires en Ukraine.
00:56:22 Alors, général, qu'est-ce qu'il a dit ?
00:56:24 Je n'aurais pas compris.
00:56:26 Ce qui a été dit, c'est que j'ai précisé
00:56:28 de faire des lignes rouges.
00:56:30 Il a dit pas de lignes rouges, mais pas d'escalade non plus.
00:56:32 Donc, en fait, c'est des lignes rouges partout.
00:56:34 Ça, c'était la deuxième intervention.
00:56:36 Je parle de la première, où il a dit
00:56:38 qu'il n'excluait pas l'envoi de troupes occidentales
00:56:40 et dans la première, il a rajouté que nous n'étions pas en guerre
00:56:42 contre la Russie, et donc nous ne voulons pas rentrer en guerre
00:56:44 contre la Russie. Donc après, ça a été précisé.
00:56:46 On est bien d'accord. Pas de lignes rouges, mais pas d'escalade.
00:56:48 Que veut Emmanuel Macron, en fait ?
00:56:50 Parce que d'un côté, pas d'escalade, de l'autre,
00:56:52 l'envoi éventuel de troupes.
00:56:54 J'ai pas l'intelligence pour comprendre.
00:56:56 Il a voulu jouer au château de guerre.
00:56:58 Parce que c'est un quiège tendu, Rassemblement National.
00:57:00 Il a voulu jouer au château de guerre.
00:57:02 Pour forcer, et pas seulement aux insoumis, aussi.
00:57:04 C'est très grave, alors, de faire de la politique intérieure
00:57:06 sur des choses aussi dramatiques.
00:57:08 Mais ça n'est pas que ça. Je vous le disais tout à l'heure.
00:57:10 Il essaie d'alerter aussi, et il n'était pas le seul
00:57:12 à le faire en Europe. Parce que les Pays-Baltes
00:57:14 étaient plutôt d'accord avec ce que disait,
00:57:16 pour le coup, Emmanuel Macron.
00:57:18 Ça n'est pas parce que d'autres ont dit "non, nous n'enverrons pas
00:57:20 de troupes" que pour autant, ils n'ont pas partagé la vision
00:57:22 qu'il exprimait. Préparons-nous à cette perspective.
00:57:24 Que faisons-nous ?
00:57:26 Parce qu'il vaut mieux, effectivement, avoir anticipé
00:57:28 la question que de se poser la question en urgence
00:57:30 au mois de juin, parce que les troupes russes
00:57:32 portent de keuf. Que faisons-nous
00:57:34 s'il y avait un effondrement ukrainien ?
00:57:36 La pression s'accentue également à...
00:57:38 Très vite, s'il vous plaît.
00:57:40 La divergence, elle est avec l'Allemagne. Parce que l'Allemagne est en plein débat
00:57:42 sur le fait de savoir...
00:57:44 Vous avez vu le rapport, j'imagine, en général.
00:57:46 Vous avez vu le rapport aujourd'hui.
00:57:48 Laissez finir, Jean-Sébastien.
00:57:50 La dimension européenne du discours
00:57:52 d'Emmanuel Macron s'invite à dire beaucoup
00:57:54 de l'Allemagne.
00:57:56 Et la dimension française, si tu as voulu jouer au chef de guerre
00:57:58 et clé un clivage dans la compagnie d'Europe...
00:58:00 Et l'état de l'armée allemande est absolument catastrophique.
00:58:02 Le rapport annuel sur l'état de la Bundeswehr
00:58:04 vient d'être publié et c'est absolument
00:58:06 désastreux. On se désole quand on regarde
00:58:08 l'armée française, mais enfin, ça n'a rien
00:58:10 de comparable avec l'état dans lequel
00:58:12 se trouve l'armée allemande, que ce soit
00:58:14 en termes de moyens ou même de vivacité des troupes.
00:58:16 Il faudrait qu'on avance sur ce que rappelait Tatiana tout à l'heure.
00:58:18 La pression qui s'accentue également sur les opposants
00:58:20 à Vladimir Poutine,
00:58:22 48 heures avant le début de la présidentielle.
00:58:24 Léonide Volkow, qui était...
00:58:26 Pardon, l'ex-bras droit d'Alexei Navalny,
00:58:28 qui est décédé, lui,
00:58:30 il y a quelques semaines en prison, a été
00:58:32 violemment, violemment... J'ai un peu de mal
00:58:34 avec la diction ce soir, pardonnez-moi.
00:58:36 A été violemment agressé au marteau hier soir
00:58:38 devant son domicile à Vilnius, en Lituanie.
00:58:40 Il se trouve que le dirigeant lituanien
00:58:42 était en visite à Paris aujourd'hui
00:58:44 et il a commenté cette actualité depuis
00:58:46 l'Elysée. Lisez avec moi
00:58:48 ce qu'a dit le président de la Lituanie.
00:58:50 Quant à Poutine, je ne peux vous dire qu'une chose,
00:58:52 personne n'a peur de vous
00:58:54 ici. Commentaire sur cette
00:58:56 déclaration depuis Paris.
00:58:58 Tatiana ? - Plusieurs choses. D'abord,
00:59:00 je rappelle quand même que la veuve d'Alexei
00:59:02 Navalny n'arrête pas, fait campagne
00:59:04 contre Poutine et appelle justement à perturber
00:59:06 ce scrutin. - C'est une femme particulièrement courageuse
00:59:08 d'ailleurs. - Tout à fait, qui est d'un courage absolument
00:59:10 fabuleux et donc ce n'est pas par hasard
00:59:12 qu'ils s'en prennent aussi au bras droit d'Alexei Navalny.
00:59:14 Je rappelle aussi qu'il y a quelques semaines... - Est-ce que cette
00:59:16 déclaration, pardon, depuis Paris,
00:59:18 qu'elle soit faite depuis Paris, ça
00:59:20 nous implique encore peut-être d'une certaine manière ou pas ?
00:59:22 - Non, encore une fois, moi je pense
00:59:24 que vraiment
00:59:26 la force, enfin il faut répondre à la force par la force.
00:59:28 - Mais nous avons une épée de bois !
00:59:30 - Mais non, non, je ne suis pas d'accord avec vous.
00:59:32 Je ne suis pas d'accord avec vous. - L'OTAN n'est pas une épée de bois ?
00:59:34 - L'OTAN n'est pas une épée de bois, loin de là. Enfin pardon, non.
00:59:36 Pas du tout. Et d'ailleurs, regardez, si la Suède a voulu
00:59:38 intégrer l'OTAN, ce n'est pas par hasard. C'est parce que justement
00:59:40 ils sentent cette menace et ils ont besoin aussi
00:59:42 de cette protection. Donc non, je ne suis pas d'accord avec vous.
00:59:44 En revanche, je pense que
00:59:46 ce qui se passe là
00:59:48 est quand même assez effrayant parce qu'on voit le musellement
00:59:50 qui a eu lieu ces dernières semaines.
00:59:52 Garry Kasparov, par exemple, qui est exilé à New York
00:59:54 a été déclaré terroriste, a été rentré
00:59:56 en identité terroriste
00:59:58 par la Russie. Et on voit d'ailleurs la façon
01:00:00 dont cette élection se déroule, puisque je crois,
01:00:02 il me semble que la commission électorale n'a validé que trois
01:00:04 candidatures, tout à fait fictives évidemment,
01:00:06 avec, on a vu aussi que c'était passé
01:00:08 lors de l'enterrement de Navalny,
01:00:10 et ce qui se passe depuis lors en termes de répression
01:00:12 de tous ceux qui sont allés justement à cet enterrement.
01:00:14 Cela dit, je pense que la France a raison
01:00:16 de taper du poing sur la table
01:00:18 à chaque fois qu'elle le peut, ou ceux qui sont en France
01:00:20 de le faire depuis la France,
01:00:22 parce que je pense qu'Emmanuel Macron
01:00:24 est assez courageux, sincèrement, quand on voit
01:00:26 la non-unité européenne
01:00:28 et quand on voit justement, vous l'évoquiez tout à l'heure, Jean-Sébastien,
01:00:30 la position des Allemands, qui me semblent
01:00:32 tout à fait irresponsables
01:00:34 au regard aujourd'hui de la situation
01:00:36 géopolitique et de ce
01:00:38 qui se passe avec la Russie, de ces velléités d'expansion.
01:00:40 Je pense que
01:00:42 c'est assez courageux.
01:00:44 - Vous avez l'impression aussi peut-être d'avoir pris
01:00:46 cette position sans consulter ses partenaires
01:00:48 européens et de surprendre tout le monde.
01:00:50 C'est là qu'il y a un côté...
01:00:52 - Sur le fond, oui.
01:00:54 Sur la forme, c'est...
01:00:56 - Ce n'est pas l'impression que ça a donné le 24 heures après
01:00:58 quand toute l'Europe réagissait.
01:01:00 - La formulation était encore une fois extrêmement maladroite
01:01:02 et on connaît le goût d'Emmanuel Macron
01:01:04 pour la transgression, il aime bien s'écouter parler.
01:01:06 C'était quand même dans le cadre
01:01:08 d'un sommet européen où cette question-là
01:01:10 avait été évoquée et d'ailleurs
01:01:12 Emmanuel Macron lui-même a dit que
01:01:14 c'était une question qui avait été évoquée.
01:01:16 - Il a voulu faire un coup.
01:01:18 - Je suis d'accord avec vous, c'est ce que je vous dis.
01:01:20 - Un dernier mot.
01:01:22 - Il gâche régulièrement par son narcissisme en quelque sorte,
01:01:24 ce qui est intéressant dans sa pensée.
01:01:26 - Pour revenir sur ces déclarations du jour et conclure
01:01:28 avec le général Clermont, Vladimir Poutine
01:01:30 qui a dit que la Russie serait prête à recourir
01:01:32 aujourd'hui aux armes nucléaires
01:01:34 si sa souveraineté était menacée,
01:01:36 à quel moment peut-on considérer que la souveraineté
01:01:38 de la Russie est menacée ?
01:01:40 - Une question qu'on peut poser.
01:01:42 Il n'y a que Vladimir Poutine qui a la réponse.
01:01:44 C'est lui qui doit décider à quel moment c'est existentiel.
01:01:46 - Parce que la force de frappe, on la voit à l'image,
01:01:48 elle est sans conteste.
01:01:50 - Oui, ça c'est depuis le début de cette guerre.
01:01:52 Ça ne date pas d'hier,
01:01:54 ça ne date pas d'avant-hier,
01:01:56 ça ne date pas de la déclaration du président Macron.
01:01:58 On sait qu'il y a cette espèce de chantage nucléaire,
01:02:00 cette sanctuarisation agressive de la part de la Russie
01:02:02 pour tenir l'OTAN à distance de ce conflit.
01:02:04 Et avec des possibilités d'évolution
01:02:06 qu'on verra au fil du temps.
01:02:08 - Comme vous l'avez dit.
01:02:10 - Dernier point très très court.
01:02:12 - On va être un tout petit peu en retard pour le JT.
01:02:14 - Demain, il y a une réunion importante
01:02:16 où le président Macron voit le chancelier Scholz
01:02:18 et le président de l'Apollo.
01:02:20 Il est indispensable qu'on rétablisse l'unité
01:02:22 entre les Européens.
01:02:24 Parce que le centre de gravité des Européens
01:02:26 c'est l'unité des Européens.
01:02:28 Si on diverge la stratégie de soutien à l'Ukraine,
01:02:30 ça serait une catastrophe pour l'Ukraine.
01:02:32 Donc il faut recréer cette unité entre les Européens.
01:02:34 - Je vois que Philippe est à ta place.
01:02:36 - Je veux dire un dernier mot.
01:02:38 - Les amis, s'il vous plaît, vraiment concis.
01:02:40 - Sur la question de la souveraineté russe,
01:02:42 vous l'avez dit tout à l'heure,
01:02:44 il considère les territoires ukrainiens
01:02:46 conquis, Donbass, Écrimez, etc.
01:02:48 comme faisant partie de la Russie.
01:02:50 Et donc il considère que tout ça,
01:02:52 ce sont ses intérêts vitaux
01:02:54 et ça touche à sa souveraineté.
01:02:56 - Mais je vais prolonger, même pas conquis,
01:02:58 parce qu'il a concis dans son discours là,
01:03:00 en mettant en garde les Américains
01:03:02 en disant que ça serait inatteinte à sa souveraineté
01:03:04 si jamais ils envoient des troupes en Ukraine.
01:03:06 Donc voilà, c'est aussi une façon,
01:03:08 si vous voulez, de montrer quand même
01:03:10 que même l'Ukraine est considérée comme acquise
01:03:12 aujourd'hui par la Russie quand ils mettent en guerre
01:03:14 les Américains en disant que ça serait inatteinte
01:03:16 à sa souveraineté justement.
01:03:18 - Témoignage édifiant d'un policier
01:03:20 après cette fusillade qui a choqué
01:03:22 beaucoup de monde plus d'une heure
01:03:24 dans un quartier de Rennes en début de semaine.
01:03:26 On en parle et puis si on a le temps,
01:03:28 on reviendra sur Ayanna Kamoura,
01:03:30 qui est un sujet d'État.
01:03:32 Aujourd'hui, la chanteuse française
01:03:34 qui est pressentie pour chanter à la cérémonie d'ouverture
01:03:36 des Jeux Olympiques et qui fait vivement réagir
01:03:38 notamment la classe politique.
01:03:40 Marine Vidal, 23h31, pardon pour ces quelques secondes de retard.
01:03:43 - Sciences Po, Paris en crise.
01:03:50 Le Premier ministre Gabriel Attal
01:03:52 s'est rendu à la faculté parisienne
01:03:54 et annonce saisir la justice
01:03:56 via l'article 40 de procédure pénale.
01:03:58 Sciences Po a déclaré se joindre
01:04:00 en collaboration avec le ministère de l'Enseignement
01:04:02 après que l'accès à un amphithéâtre
01:04:04 a été interdit la veille
01:04:06 à une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France.
01:04:08 Des faits niés par le comité palestinien
01:04:10 de la faculté.
01:04:12 Emmanuel Macron, favorable à l'inscription
01:04:14 du consentement dans le droit français,
01:04:16 objectif, faire évoluer la définition du viol.
01:04:18 Une annonce faite lors d'une interview
01:04:20 à l'association "Choisir la cause des femmes"
01:04:22 fondée par Gisèle Halimi.
01:04:24 Début février, le ministre de la Justice
01:04:26 Eric Dupond-Moretti avait mis en garde
01:04:28 contre le risque de glissement
01:04:30 vers une contractualisation des relations sexuelles
01:04:32 appelant à la prudence sur le sujet.
01:04:34 Et en football, le PSG s'est imposé
01:04:36 3 buts à 1 face à l'OGN Nice
01:04:38 lors des quarts de finale de la Coupe de France.
01:04:40 Kylian Mbappé a ouvert le score
01:04:42 à la 14e minute de jeu
01:04:44 avant que Fabienne Ruiz ne double la mise
01:04:46 à la 33e pour les Parisiens.
01:04:48 Malgré la réduction du score de Gaëtan Laborde
01:04:50 à la 37e, les hommes de Luis Henrique
01:04:52 ont validé leur qualification
01:04:54 grâce à Lucas Berraldo
01:04:56 à l'heure de jeu sur corner.
01:04:58 En demi-finale, les Parisiens accueilleront
01:05:00 le stade Rennais le 3 avril prochain.
01:05:02 Et on va aller au bout des images
01:05:04 grâce à vous Maureen Vidal.
01:05:06 C'était un peu le foot en folie le deuxième but
01:05:08 et celui-là est un petit peu plus construit.
01:05:10 Merci beaucoup 3 buts à 1 pour le PSG
01:05:12 qui rejoint Rennes en demi-finale.
01:05:14 J'ai un trou de mémoire, qui est tenant du titre de la Coupe de France ?
01:05:16 Ah c'est Toulouse ! Merci Martin Mazur.
01:05:18 Et Toulouse ils sont plus en course, ils ont été battus je crois par Lyon, c'est ça ?
01:05:20 Ou je dis une bêtise ?
01:05:22 Ils sont plus en course en tout cas.
01:05:24 PSG-Rennes en demi-finale.
01:05:26 Ben Rennes, tiens, parlons-en.
01:05:28 Mais pour une toute autre raison,
01:05:30 j'avais pas pensé à la transition.
01:05:32 L'insécurité, une réalité que vivent tous les jours
01:05:34 bon nombre de Français après une fusillade
01:05:36 de plus d'une heure à Rennes en début de semaine.
01:05:38 Les langues se délient.
01:05:40 Je voudrais que vous entendiez ce policier,
01:05:42 un policier qui est en activité,
01:05:44 qui parle sous anonymat,
01:05:46 qui confirme que la ville de Rennes
01:05:48 a basculé dans l'ultra-violence
01:05:50 entre narcotrafiquants et la compare même
01:05:52 à la ville de Marseille.
01:05:54 Aujourd'hui, Rennes est devenue
01:05:56 une ville dangereuse.
01:05:58 Et je vois qu'aujourd'hui,
01:06:00 les policiers demandent
01:06:02 que cette ville soit reconnue
01:06:04 comme Marseille et Lyon.
01:06:06 Alors qu'il y a 10-15 ans,
01:06:08 c'était une ville tranquille,
01:06:10 on pouvait faire la fête,
01:06:12 les gens, les femmes, tout le monde pouvait sortir.
01:06:14 Pendant plusieurs années,
01:06:16 les politiques ont ouvert
01:06:18 tout un réseau entre toutes les métropoles
01:06:20 de France. C'est-à-dire, ils ont désengorgé
01:06:22 Marseille, Toulouse.
01:06:24 Toutes ces villes-là qui ont été désengorgées,
01:06:26 on les a mises dans des petites métropoles
01:06:28 comme Rennes, Brest, Guingamp,
01:06:30 Saint-Brieuc, Le Mans.
01:06:32 Et aujourd'hui,
01:06:34 sans le vouloir, nous avons tissé
01:06:36 une toile d'araignée
01:06:38 de deals permanents.
01:06:40 Le passage
01:06:42 de trafic, de stup,
01:06:44 est vraiment ouvert.
01:06:46 Donc, des familles
01:06:48 qui venaient de Marseille ont monté un deal
01:06:50 à Rennes.
01:06:52 Je vous donne un exemple, à Rennes.
01:06:54 Ils ont tissé leur toile.
01:06:56 Les zones de droits, aujourd'hui, elles existent.
01:06:58 On met des checkpoints
01:07:00 dans des endroits pour éviter que la police
01:07:02 puisse intervenir.
01:07:04 - Et j'en profite juste, je viens de parenthèse,
01:07:06 le général Clermont qui nous a quitté, que je remercie de nous avoir
01:07:08 éclairés sur le sujet russo-ukrainien.
01:07:10 On vient d'entendre Arthur Vatrigan,
01:07:12 de ce policier, fusillade de plus d'une heure,
01:07:14 des armes lourdes en début de semaine,
01:07:16 des policiers contraints de ne pas intervenir
01:07:18 tout de suite pour s'équiper, comme les délinquants.
01:07:20 On n'avait jamais vu ça.
01:07:22 Tout est exponentiel
01:07:24 et le témoignage de ce policier nous le confirme.
01:07:26 - Oui, bien sûr.
01:07:28 Le changement de marché, on n'est plus à l'époque de la French Connection.
01:07:30 On avait une visibilité. Aujourd'hui, le marché
01:07:32 de la drogue est pluriel. Vous avez un chiffre
01:07:34 d'affaires estimé entre 3 et 5 milliards d'euros.
01:07:36 C'est un business florissant.
01:07:38 Ça attire des jeunes recrues.
01:07:40 Vous avez
01:07:42 la multiplicité des drogues. Vous avez les drogues
01:07:44 de synthèse, les trafics de médicaments et les drogues
01:07:46 principales, héroïne, cocaïne,
01:07:48 qui ont complètement chuté en termes de prix.
01:07:50 Aujourd'hui, il n'y a plus aucune ville qui est épargnée.
01:07:52 Vous avez même des paysans de la Beauce qui sont
01:07:54 coqués aujourd'hui.
01:07:56 Derrière, forcément, c'est du business.
01:07:58 Le problème, c'est que vous avez...
01:08:00 - Des paysans de la Beauce ?
01:08:02 Excusez-moi, je réagis. - C'est effrayant.
01:08:04 On se dit que dans les moindres
01:08:06 petites hameaux, il y a du trafic.
01:08:08 Le budget
01:08:10 explose. Le chiffre d'affaires explose.
01:08:12 Vous avez un changement
01:08:14 aussi d'organisation.
01:08:16 Vous n'avez plus la figure tutélaire
01:08:18 du CAID. Aujourd'hui, c'est des bandes
01:08:20 qui, comme toute la jeunesse en France, veulent
01:08:22 très vite monter au sommet. Le moyen
01:08:24 de monter au sommet, c'est de conquérir un territoire.
01:08:26 Le territoire,
01:08:28 vous le chopez à coups de canne à Chnikov.
01:08:30 Ils ont tellement accepté le bénéfice-risque
01:08:32 qu'ils prennent des dispositions testamentaires.
01:08:34 Même des gamins de 13 ans font des dispositions
01:08:36 testamentaires en disant "je sais que mon espérance
01:08:38 de vie, c'est 27 ans, sauf que, malheureusement,
01:08:40 on est dans un pays ultra-consommateur.
01:08:42 Je sais que je vais croquer et palper
01:08:44 des millions et des centaines de milliers d'euros.
01:08:46 Donc j'assume ce risque-là."
01:08:48 De se retrouver avec des tirs de canne à Chnikov pendant
01:08:50 une heure à l'arme lourde dans Rennes,
01:08:52 ce n'est pas étonnant. Sachant qu'en plus,
01:08:54 ces villes-là, se retrouvent ce qu'on avait à Paris
01:08:56 il y a 20 ans, c'est-à-dire que vous avez des points de deal
01:08:58 sur le terrain. A Paris, vous n'avez plus de points de deal,
01:09:00 vous avez Uberchit. Vous avez des réseaux
01:09:02 qui vous livrent chez vous. Ce n'est plus le cas.
01:09:04 Et maintenant, Rennes, Nantes,
01:09:06 alors Marseille, ça reste encore parce qu'on est dans
01:09:08 une géographie un peu atypique, mais toutes les moyennes villes
01:09:10 sont touchées. - Et même les petites villes.
01:09:12 - Bien sûr. Tout le monde est touché par la drogue.
01:09:14 - Je me permets de vous couper et d'avancer
01:09:16 sur ce que je dis avant qu'on fasse le tour.
01:09:18 Parce qu'on parle de Rennes
01:09:20 depuis deux, trois jours.
01:09:22 Donc les grandes agglomérations, on le savait.
01:09:24 Les villes moyennes, on a compris.
01:09:26 Une petite ville des Alpes-Maritimes,
01:09:28 très honnêtement, je ne connaissais même pas
01:09:30 le nom de cette ville, qui s'appelle Pégomas,
01:09:32 habituellement extrêmement calme, a été le théâtre
01:09:34 d'un guet-apens impressionnant
01:09:36 ces dernières heures.
01:09:38 Sept individus armés, cagoulés, ont poursuivi
01:09:40 et tirés sur un homme dans une résidence.
01:09:42 Les habitants craignent à présent pour leur sécurité.
01:09:44 Vous regardez ce reportage par Stéphanie Rouquier
01:09:46 et puis on en dit un mot.
01:09:48 Au nord de Cannes, les habitants
01:09:52 de ce quartier de Pégomas sont encore
01:09:54 sous le choc.
01:09:56 Samedi dernier, aux alentours de 21h,
01:09:58 sept individus armés
01:10:00 et cagoulés ont fait irruption
01:10:02 dans cette résidence.
01:10:04 Ils ont poursuivi l'un des locataires
01:10:06 du parking souterrain jusqu'au rez-de-chaussée.
01:10:08 Arrivé devant la porte d'entrée,
01:10:10 ils ont ouvert le feu sur la victime.
01:10:12 Moi j'ai entendu deux coups de feu.
01:10:14 On a regardé dans le couloir
01:10:16 avec mon mari.
01:10:18 Oui, ça fait peur.
01:10:20 C'était voulu, c'était un guet-apens.
01:10:22 Ils sont venus le chercher ici.
01:10:24 S'il avait été ailleurs, ils auraient pu le trouver ailleurs plus facilement.
01:10:26 Les sept individus ont pris la fuite.
01:10:28 L'homme, blessé aux jambes,
01:10:30 a réussi à alerter un voisin.
01:10:32 Il est actuellement hospitalisé.
01:10:34 Ses jours ne sont pas en danger.
01:10:36 Mais dans l'immeuble, désormais,
01:10:38 de nombreux résidents se sentent en insécurité.
01:10:40 Vous descendez à 9h pour sortir vos chiens,
01:10:42 vous prenez une balle perdue,
01:10:44 on peut dire qu'on se sent en sécurité.
01:10:46 C'est le risque.
01:10:48 Parait-il que c'est à propos de la drogue.
01:10:50 Donc j'espère que le manager de l'immeuble
01:10:52 va faire quelque chose pour nous sortir de là.
01:10:54 Ce ne sont pas des gens
01:10:56 qu'on a envie de fréquenter dans notre immeuble.
01:10:58 Une enquête a été ouverte
01:11:00 pour tentative d'assassinat,
01:11:02 règlement de compte sous fond de trafic de stupéfiants
01:11:04 ou intimidation pour tout autre motif.
01:11:06 Aucune piste n'est pour leurs privilégiés.
01:11:08 Tout ce qu'on fait depuis 40 ans ne marche pas.
01:11:10 Cette petite ville est également touchée.
01:11:12 Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ?
01:11:14 Qu'est-ce qu'on peut faire différemment ?
01:11:16 Tatiana Arnar-Marzac.
01:11:18 Ce qui est effrayant quand même,
01:11:20 c'est que par exemple la Rennes,
01:11:22 je ne me souvenais plus et je suis repartie regarder,
01:11:24 la CRS 8 quand même a été envoyée
01:11:26 juste après Marseille.
01:11:28 Ça n'a rien changé.
01:11:30 Ça montre bien en effet que tant qu'il n'y aura pas
01:11:32 de solution pérenne et qu'on ne trouvera pas
01:11:34 des solutions pérennes, on aura à bon envoyer
01:11:36 la CRS 8 tant qu'on veut, ça ne change rien au problème.
01:11:38 Par ailleurs, vous le disiez,
01:11:40 ils sont de plus en plus jeunes, il y a une violence
01:11:42 tout à fait désinhibée. Yoda, le chef du gang
01:11:44 marseillais, 33 ans.
01:11:46 Franchement, je trouve ça quand même extrêmement jeune
01:11:48 quand on voit la puissance
01:11:50 de ce clan à Marseille.
01:11:52 C'est quand même fou, il est quand même extrêmement jeune.
01:11:54 Il commençait à peine, il a un parcours
01:11:56 quand même très atypique,
01:11:58 c'est effrayant avec de la prise en deterre,
01:12:00 mais il a 33 ans.
01:12:02 C'est vrai que c'est effrayant,
01:12:04 c'est vrai que quand on voit là à Rennes,
01:12:06 ça a duré quand même une heure, des tirs à l'arme automatique.
01:12:08 Et que c'est toujours la même histoire,
01:12:10 c'est-à-dire que vous avez ces habitants
01:12:12 avec des enfants qui ne veulent même plus
01:12:14 qui tremblent en les déposant le matin à l'école ou à la crèche,
01:12:16 qui sont prisonniers de ces quartiers,
01:12:18 qui ont peur des balles perdues.
01:12:20 Souvenez-vous, ces balles perdues, même
01:12:22 de personnes derrière leur mur. Je ne sais plus
01:12:24 dans quelle ville c'était.
01:12:26 Socaïna à Marseille, un monsieur à Dijon également.
01:12:28 C'est un homme qui était dans sa chambre.
01:12:30 C'est quand même assez effrayant.
01:12:32 - À Rennes, c'est un miracle,
01:12:34 parce que ça a rafalé dans tous les sens.
01:12:36 Ce serait un miracle qu'il n'y ait pas eu de dommages collatéraux.
01:12:38 - Il n'y a pas 15 000 solutions.
01:12:40 Il y a un volet répression et un volet
01:12:42 d'une dissuasion absolue dans les peines,
01:12:44 qu'elles soient effectives, fermes.
01:12:46 - Il faut changer les procédures.
01:12:48 - Puisque ça se passe maintenant dans les petites villes,
01:12:50 peut-être qu'il n'y a pas un réseau
01:12:52 de caméras de vidéosurveillance suffisant.
01:12:54 C'est aussi quelque part un peu dissuadant.
01:12:56 - Je ne dis pas que c'est une solution miracle.
01:12:58 C'est une conjonction de choses.
01:13:00 La vidéosurveillance, plus équipés les polices municipales,
01:13:02 plus de présence de force de l'ordre,
01:13:04 plus de co-gestion.
01:13:06 - C'est du court terme.
01:13:08 - J'entendais par exemple un habitant
01:13:10 qui me racontait ça il y a quelques jours,
01:13:12 qui vit dans une cité en banlieue parisienne
01:13:14 et qui me disait "J'ai eu un trafic de drogue
01:13:16 terrifiant au pied de mon immeuble".
01:13:18 On s'est tous mis ensemble, tous les habitants.
01:13:20 On a créé une sorte de collectif,
01:13:22 on a fait une pression dantesque.
01:13:24 On a fait un groupe qui se revient de tresse-cousse.
01:13:26 Tous les habitants du quartier.
01:13:28 Vous vous souvenez les maires de garde à Marseille ?
01:13:30 - Vous avez raison, ces trafiquants-là,
01:13:32 ils ont quitté ce quartier-là, j'imagine,
01:13:34 mais ils sont dans un autre.
01:13:36 - On est face à une telle gangrène.
01:13:38 C'est une pieuvre.
01:13:40 Il faut bien trouver un moyen,
01:13:42 des solutions de court terme,
01:13:44 avant de trouver une solution pérenne.
01:13:46 La solution pérenne, c'est quoi ?
01:13:48 C'est une vraie politique de lutte interministérielle
01:13:50 contre la drogue.
01:13:52 - Sortir de l'Etat de droit ?
01:13:54 - Règne dans les ports.
01:13:56 - D'une certaine façon ?
01:13:58 - Non, c'est renforcer l'Etat de droit.
01:14:00 Refaire des zones de droit.
01:14:02 - Changer les procédures ?
01:14:04 - Bien sûr.
01:14:06 - Sortir de cette histoire d'impunité
01:14:08 et considérer que même pour les jeunes
01:14:10 qui sont digés comme de la chair à canon,
01:14:12 comme des guetteurs,
01:14:14 il faut aussi qu'il y ait une réponse pénale.
01:14:16 - C'est un système mafieux qui draine énormément d'argent,
01:14:18 qui est tel que notre démocratie entière est en danger.
01:14:20 Très peu de temps,
01:14:22 alors des réponses courtes.
01:14:24 Philippe, Pierre-Carréma, Jean-Sébastien.
01:14:26 - Je pense que vous avez raison.
01:14:28 C'est une multitude de petites mafias
01:14:30 avec quelques grosses mafias.
01:14:32 À ce moment-là, il faut aller voir
01:14:34 ce qu'ont fait les Italiens en Sicile.
01:14:36 C'est un des rares endroits où ça a marché,
01:14:38 où on a mis en place un parquet anti-mafia.
01:14:40 D'ailleurs, ils ont fini par être assassinés
01:14:42 sur la route entre Palerme et l'aéroport.
01:14:44 Avec des législations
01:14:46 non pas sortir de l'Etat de droit,
01:14:48 mais avoir des législations spécifiques.
01:14:50 Avoir des modes de punition et de sanctions
01:14:52 qui sans doute diffèrent
01:14:54 de la délinquance de droit commun.
01:14:56 Bref, il faut avoir une politique
01:14:58 et pénale et sanitaire
01:15:00 qui certainement diffèrent
01:15:02 de ce qu'on fait aujourd'hui.
01:15:04 J'ajoute quand même
01:15:06 que depuis le temps qu'on en parle,
01:15:08 l'Etat ne fait toujours pas
01:15:10 les campagnes qu'il a menées
01:15:12 contre le tabac et contre l'alcool.
01:15:14 Toutes les campagnes
01:15:16 contre l'alcool,
01:15:18 tout l'effort de prise de conscience
01:15:20 de la société française sur le tabac et l'alcool,
01:15:22 l'Etat ne le fait pas sur les drogues.
01:15:24 Pourquoi ? Au nom du fait que c'est illicite.
01:15:26 Et comme c'est illicite,
01:15:28 on est le pays le plus consommateur
01:15:30 d'Europe en matière de cannabis au moins.
01:15:32 Et on est pas mal sur les autres drogues.
01:15:34 - On a un million de consommateurs quotidien.
01:15:36 - Surtout, n'en parlons pas.
01:15:38 - Allez, on conclut.
01:15:40 - Je dirais que c'est ça,
01:15:42 le problème de la drogue maintenant,
01:15:44 du trafic de la drogue en France,
01:15:46 c'est titanesque et ça se complexifie
01:15:48 chaque jour. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:15:50 même avec la technologie,
01:15:52 que ce soit pour la livraison,
01:15:54 mais aussi pour l'information,
01:15:56 avec les drones, tout ce que vous voulez,
01:15:58 c'est beaucoup plus facile pour les trafiquants.
01:16:00 Les stratégies des trafiquants de drogue
01:16:02 aussi pour étendre le marché,
01:16:04 non seulement ils sont sans foi ni loi,
01:16:06 mais il y a toutes sortes de stratégies
01:16:08 pour inonder le marché, faire baisser le prix,
01:16:10 vraiment prendre le contrôle des territoires.
01:16:12 C'est un sujet de lutte contre les trafiquants de drogue
01:16:14 qui aurait besoin aussi de la collaboration,
01:16:16 si vous voulez, internationale
01:16:18 pour toute la question des saisies
01:16:20 de quantité importante de drogue.
01:16:22 Ensuite, sur la prise en charge
01:16:24 de la délinquance aussi,
01:16:26 comment on réagit, parce que de plus en plus,
01:16:28 on prend les trafiquants,
01:16:30 les réseaux embauchent, en quelque sorte,
01:16:32 des jeunes de plus en plus jeunes.
01:16:34 Donc, il y a une vraie stratégie aussi
01:16:36 pour la prise en charge pour la délinquance.
01:16:38 Et ensuite, oui, on le dit, la question des peines,
01:16:40 on le sait, on peut aller encore plus loin
01:16:42 sur les places de prison aujourd'hui,
01:16:44 sur la réflexion sur la consommation de la drogue,
01:16:46 pourquoi aujourd'hui les gens consomment autant.
01:16:48 Donc tout ça, et peut-être aussi la réflexion,
01:16:50 ça prend beaucoup d'argent, ces luttes-là.
01:16:52 - Pardon?
01:16:54 - Oui, c'est ça. Donc peut-être qu'un jour,
01:16:56 ça se posera aussi la question de la légalisation.
01:16:58 Peut-être qu'à un moment donné, le gouvernement
01:17:00 va abandonner en se disant, bon, bien, finalement,
01:17:02 il faut trouver de l'argent et ça va se passer par là.
01:17:04 - Je me permets de vous faire des signes
01:17:06 et de vous presser, Karima, pas pour vous embêter,
01:17:08 mais je vous remercie et on va rendre l'antenne
01:17:10 dans quelques secondes. Donc je voulais vraiment
01:17:12 prendre le temps seulement au moins de vous lire
01:17:14 cette dépêche. Un jeune homme est décédé ce soir
01:17:16 après une collision avec une voiture de police
01:17:18 à Aubertvilliers. Un jeune homme qui circulait
01:17:20 sur un deux-roues est décédé ce soir
01:17:22 dans cette ville de Seine-Saint-Denis.
01:17:24 Donc après une collision avec une voiture
01:17:26 de police, les premiers éléments
01:17:28 évoquent un refus d'obtempérer. On va être bien sûr
01:17:30 extrêmement prudent puisqu'à part les quelques
01:17:32 lignes et les quelques informations
01:17:34 que je viens de vous donner, je n'en dispose pas
01:17:36 de plus, donc on va être extrêmement prudent.
01:17:38 On sait simplement, Arthur,
01:17:40 peut-être pour un commentaire très bref,
01:17:42 que ces fameux refus
01:17:44 d'obtempérer sont une vraie
01:17:46 source de drame ces
01:17:48 dernières années et que
01:17:50 ce n'est pas la première fois qu'on se retrouve
01:17:52 dans une situation comme celle-ci. Maintenant,
01:17:54 bien sûr, il ne s'agit pas de mettre en cause
01:17:56 ni l'un ni l'autre des
01:17:58 protagonistes, mais simplement de constater
01:18:00 que nous sommes encore dans un cas
01:18:02 comme celui-là ce soir.
01:18:04 Et quels que soient les causes, ça n'empêchera
01:18:06 pas les banlieues de prendre feu, ça n'empêchera pas
01:18:08 les politiques de faire de la récup,
01:18:10 que ce soit dans l'incense contre les victimes
01:18:12 ou pour taper sur la police. On sait comment ça va se passer,
01:18:14 le scénario est déjà écrit.
01:18:16 - Espérons
01:18:18 qu'il y aura une enquête qui permettra
01:18:20 d'établir rapidement la réalité.
01:18:22 - On peut imaginer une course-poursuite avec un jeune
01:18:24 qui ne s'arrête pas et une situation
01:18:26 qui n'est pas maîtrisée.
01:18:28 - Oui, la seule chose qu'on puisse dire là, c'est
01:18:30 attendons... - Bien sûr, bien sûr.
01:18:32 - Je comprends parfaitement, parce que l'information
01:18:34 est importante, puisque tout le monde a en tête
01:18:36 les émeutes qui avaient débuté avec
01:18:38 la mort du jeune Naël.
01:18:40 Donc évidemment que ça soulève une inquiétude.
01:18:42 Mais précisément, raison de plus
01:18:44 pour attendre que d'avoir des éléments
01:18:46 plus précis pour comprendre la nature
01:18:48 de ce qui s'est passé ce soir à Aubervilliers.
01:18:50 - On va bien sûr prendre le temps
01:18:52 de récupérer toutes les informations pour pouvoir
01:18:54 les commenter avec les éléments dont on disposera.
01:18:56 Il est un petit peu tôt pour apporter
01:18:58 des commentaires, je voulais simplement vous rappeler,
01:19:00 puisque ça vient de tomber, vous le donnez,
01:19:02 un refus d'obtempérer dans le nord de Paris.
01:19:04 Un jeune homme, d'ailleurs, dont on ignore l'âge
01:19:06 à l'heure où l'on se parle, décédé,
01:19:08 suite à un refus d'obtempérer dans une
01:19:10 course avec les forces de l'ordre.
01:19:12 On développera évidemment ces informations
01:19:14 dans un premier temps dans l'édition de la nuit,
01:19:16 certainement avec plus d'éléments ce matin,
01:19:18 demain matin avec Romain Désarbe, dans
01:19:20 la matinale. Très vite, les
01:19:22 unes de vos journaux, demain matin, avant de
01:19:24 vous saluer, le Figaro,
01:19:26 20 ans après la loi de 2004,
01:19:28 il s'était toujours menacé. Ça aussi, c'est un gros sujet
01:19:30 avec des mots forts du Premier
01:19:32 ministre ces dernières heures qu'on pourra peut-être commenter
01:19:34 aussi demain. Le wokisme antisémitisme,
01:19:36 crise de gouvernance, Sciences Po Paris en pleine
01:19:38 dérive, on en a beaucoup parlé. Les dérives
01:19:40 d'une grande école. Tiens donc,
01:19:42 le Parisien, aujourd'hui, en France, également, qui fait sa une
01:19:44 avec cette info.
01:19:46 Les échos menacent sur les raffineries
01:19:48 françaises. On lira ça, donc, dans les pages
01:19:50 du Quotidien économique. La presse
01:19:52 régionale, bougée pour sa
01:19:54 santé. C'est l'alerte de Michel Simès,
01:19:56 tiens, qui fait du rameur
01:19:58 en une de Ouest-France. Et bien,
01:20:00 pourquoi pas ? La Marseillaise,
01:20:02 le business de l'insécurité
01:20:04 enquête sur voisins vigilants.
01:20:06 Et c'est fini, me dit-on, en régie.
01:20:08 Donc, voilà pour cette revue de presse.
01:20:10 Merci à tous les cinq. Je pense au
01:20:12 général Clermont, donc, qui est parti en cours d'émission,
01:20:14 qui a été très important dans
01:20:16 ses analyses autour du conflit
01:20:18 entre les Russes et les Ukrainiens. Martin Mazur,
01:20:20 Coralie de Leplace, Maxime Ferre ont préparé
01:20:22 cette émission. Demain, c'est jeudi. Demain, c'est
01:20:24 Bonne nuit et à demain.
01:20:26 ♪ ♪ ♪

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