• il y a 10 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, ravis de vous retrouver comme chaque soir en direct sur CNews
00:00:05 sans aucune interruption jusqu'à minuit pour débriefer les grands faits d'actualité du jour.
00:00:11 Tatiana Renard-Barzac est parmi nous ce soir. Bonsoir, chère Tatiana.
00:00:14 Journaliste politique Jean-Claude Dassier, évidemment, comme tous les mercredis.
00:00:17 Bonsoir, président, expert en... président, tout le monde sait pourquoi je vous appelle président.
00:00:22 Mais je vous appellerai toujours président, ancien président de l'Olympique de Marseille.
00:00:24 - Je commence à être galérant. - Mais c'est pas grave, je le garde, moi.
00:00:27 - Moniqueur politique également, bien sûr, Michael Sadoun, expert en politique publique.
00:00:31 Pierre Gentillet de l'autre côté de la table. Bonsoir, chère Pierre. - Bonsoir.
00:00:34 - Les équipes CNews, Karim Abric, comme tous les soirs. Bonsoir à vous et Yoann Uzaï du service politique.
00:00:40 On a beaucoup, beaucoup de thématiques à évoquer ensemble. C'est un événement, c'est un symbole fort, c'est historique.
00:00:45 Le Sénat s'est donc prononcé ce soir. L'inscription de l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution
00:00:51 a été soumise au vote des 348 sénateurs en début de soirée et les élus de la Chambre haute ont voté en faveur de l'inscription
00:00:58 dans la Constitution de la Ve République du droit des femmes à cette IVG.
00:01:03 Michael Dos Santos résume cette soirée et ces débats au Sénat.
00:01:07 Ce soir, le Sénat a écrit une nouvelle page du droit des femmes. Ce vote est historique.
00:01:15 Après 3h30 de débat, le Sénat a validé l'inscription dans la Constitution française de la liberté de recourir à l'IVG.
00:01:22 Dès l'ouverture de séance, Éric Dupond-Moretti met la pression sur les parlementaires.
00:01:27 - Les Françaises, les Français nous regardent et attendent que nous soyons tous collectivement à la hauteur de l'attente populaire,
00:01:37 à la hauteur des combats passés, à la hauteur de la vocation universelle de la France.
00:01:45 Quelques minutes plus tard, Stéphane Ravier, seul contre tous, défend sa motion de rejet contre la constitutionnalisation de l'IVG.
00:01:53 Mélanie Vogel, élu écologiste, prend la parole. Le ton monte.
00:01:57 - Vous avez un seul mérite, c'est la constance que vous avez à pouvoir nous démontrer que nous avons raison de vous donner tort.
00:02:06 - On vous a pas empêché de parler.
00:02:10 Dans le texte final, l'exécutif prévoit que la loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une IVG,
00:02:20 une liberté garantie qui n'est pas du goût des Républicains.
00:02:23 - Il y aurait donc dans la Constitution des libertés et des droits garantis et d'autres qui ne le seraient pas.
00:02:30 Finalement, l'amendement des Républicains, comme tous les autres, seront rejetés.
00:02:35 Le vote final aura lieu lundi à Versailles. Le Parlement va s'y réunir en Congrès.
00:02:40 - Le président de la République s'est félicité sur les réseaux sociaux de ce vote historique.
00:02:45 Je me suis engagé à rendre irréversible la liberté des femmes de recourir à l'IVG en l'inscrivant dans la Constitution.
00:02:50 Après l'Assemblée, le Sénat fait un pas décisif dont je me félicite.
00:02:54 Le vote final, je convoquerai le Parlement en Congrès le 4 mars, ce qui signifie ce soir, avant qu'on rentre dans le fond de la question,
00:03:01 Yohann Uzay, qu'à l'heure où nous nous parlons, le droit à l'IVG n'est pas encore inscrit dans la Constitution.
00:03:07 Il reste une étape, le président l'a indiqué, ce sera le 4 mars.
00:03:10 - Le 4 mars, c'est-à-dire lundi prochain, donc ça va aller extrêmement vite.
00:03:14 Le Parlement réunit en Congrès, donc sénateurs et députés vont siéger à Versailles.
00:03:19 Il faut les 3/5 du Parlement pour l'inscription définitive dans la Constitution.
00:03:24 Compte tenu des votes aujourd'hui au Sénat, le Sénat a adopté très largement seulement 50 votes contre.
00:03:29 C'était vraiment un vote extrêmement favorable.
00:03:32 C'est une surprise que le vote soit vraiment aussi favorable.
00:03:36 Et l'Assemblée nationale, qui a adopté aussi largement, donc il n'y a pas de suspense, lundi, ce sera gravé dans le marbre et inscrit de manière définitive dans la Constitution.
00:03:45 - La voix du Sénat en Arbanzac, d'ailleurs, pour rebondir sur ce que vient de dire Johan, ça vous a surpris ce vote ?
00:03:50 C'est très large majorité, parce qu'on s'attendait à des débats, en tout cas à un vote un petit peu plus serré.
00:03:56 Mais c'est donc une très large majorité qui l'emporte.
00:03:59 - Si on regarde l'histoire des votes de droite par rapport à des réformes sociétales, oui, il faut être tout à fait honnête.
00:04:05 La loi Veil, majorité de pour, mais beaucoup de contre de la droite.
00:04:09 Ensuite, la loi Badinter, abolissant la peine de mort, idem.
00:04:13 La dernière loi en date, la loi bioéthique pour l'ouverture de l'APMA pour toutes les femmes, idem.
00:04:17 Donc oui, cela dit, il y a une évolution de la part du Sénat, même si Gérard Larcher a eu les propos qu'il a eus et qui ont été largement condamnés.
00:04:25 - Je les rappelle rapidement, il y a quelques semaines, il disait, en parlant de cette entrée dans la Constitution de l'IVG,
00:04:32 "si elle était menacée, croyez-moi, je me battrais pour qu'elle soit maintenue, mais je pense que la Constitution n'est pas dans le catalogue de droits sociaux et sociétaux."
00:04:38 Le président du Sénat, qui donc n'a pas été suivi par l'ensemble de la droite.
00:04:41 - Bravo, parce qu'en fait, il y a eu une liberté de vote, il faut le dire, de la part du groupe de droite et de la part de Bruno Taillot pour ses troupes.
00:04:50 Et en fait, je constate que les sénateurs ont su évoluer avec leur temps et être à l'écoute de la société,
00:04:55 mais aussi, puisque c'est beaucoup ce qu'ils signent dans les couloirs, de leurs femmes et de leurs filles.
00:04:59 Et c'est bien parce qu'ils ont compris que c'était une évolution, c'était tout à fait nécessaire, qui était primordiale,
00:05:04 que le monde entier nous regardait, puisque nous serions les premiers pays à faire entrer ce droit dans notre Constitution.
00:05:10 Et donc, je crois qu'en cela, ils ont su montrer qu'ils n'étaient pas de vieux réac conservateurs, mais qu'ils étaient progressistes et qu'ils savaient s'adapter à leur temps.
00:05:17 Et puis par ailleurs, je pense qu'ils avaient aussi en tête, souvenez-vous Catherine Vreutin, qui a dû faire son mea culpa lorsqu'elle est rentrée au gouvernement,
00:05:24 parce qu'elle s'était justement opposée au mariage pour tous et qu'elle a reconnu qu'elle n'avait pas su être à l'écoute de la modernité de son temps.
00:05:30 Je pense que là, on a eu exactement le même exemple ce soir avec ce vote.
00:05:33 - Karima Brick, on peut parler d'une séquence historique, d'un symbole fort. Les mots sont adéquats.
00:05:38 - Oui, je pense que tout à fait, parce que ça envoie un message aux Françaises et puis au reste du monde que finalement, cette liberté pour les femmes, c'est un droit.
00:05:49 Donc, c'est vraiment... ça existait déjà, c'était déjà un droit pour les femmes ici, mais de le mettre dans la Constitution, qu'est-ce que ça fait?
00:05:56 Oui, c'est une question de symbole et ça rajoute une protection, parce que si éventuellement, pour x, y raison, dans plusieurs années,
00:06:04 il y aurait quelqu'un ou un parti ou quoi que ce soit qui aurait cette idée de revenir là-dessus, même si en ce moment, ce n'est pas la situation,
00:06:11 pour se retrouver avec 3/5e après au Parlement, ça complique beaucoup les choses.
00:06:17 Donc, ça fait office, oui, de symbole très fort, très puissant, je dirais même symbole féministe aussi, il faut le dire.
00:06:24 La France va peut-être donner des idées à d'autres pays dans le monde. Donc, je pense que oui, c'est quelque chose d'historique.
00:06:29 - Et c'est l'idée d'une mesure comme celle-là aussi d'être aussi précurseur au regard du reste du monde.
00:06:33 - Et peut-être en terminant, je ne suis pas si étonnée des votes, parce qu'on peut dire, oui, dans les débats, il y a toutes sortes de choses.
00:06:39 Le vote qui s'est produit, on a dit qu'il n'y avait pas beaucoup de personnes tellement à droite qui ont voté finalement contre.
00:06:45 Moi, je ne suis pas si étonnée, parce qu'en 1975, c'était une chose, 2024 aujourd'hui, et j'ai l'impression qu'entre les débats et au moment où vous votez,
00:06:54 vous ne voulez pas avoir peut-être ce saut à vie de cette personne qui finalement, en apparence, s'est opposée au droit des femmes.
00:07:02 Donc, je pense qu'en 2024, quand vous faites une proposition comme celle-là, finalement, le vote allait en ce sens.
00:07:08 - On a bien compris, la majorité est très large en faveur de cette inscription dans la Constitution.
00:07:12 Pourtant, les échanges ont été vifs. Illustration, vous en avez vu un aperçu, mais écoutez en longueur cet échange pendant les débats avant le vote entre le sénateur Raviez et la sénatrice Vogel.
00:07:20 - Cher collègue du centre et de droite, ne cédez pas à ce qui n'est qu'une opération d'agite propre de la gauche et à son chantage.
00:07:30 - Veuillez conclure. Je vous demande de conclure. S'il vous plaît. Je vous demande de conclure.
00:07:38 - La gauche ne fait qu'instrumentaliser les sous-ressorts de la politique américaine.
00:07:44 - Je vais vous dire une chose, monsieur Raviez. Vous avez un seul mérite. C'est la constance que vous avez à pouvoir nous démontrer que nous avons raison de vous donner tort,
00:07:56 comme nous le faisons d'ailleurs à chaque fois. On ne vous a pas empêché de parler.
00:08:02 - Rassieds-toi et ferme la.
00:08:06 - Je ne vous ai pas empêché de parler, monsieur Raviez. Asseyez-vous maintenant. Votre temps de parole est écoulé.
00:08:12 - Jean-Claude Dassier, en entendant cet échange, on se dit qu'en bien même en 2024, ce droit n'est pas menacé en France. Il y avait quand même urgence à le sanctuariser, ce droit à l'IVG ?
00:08:24 - Je ne sais pas, mais monsieur Raviez était le seul à droite à mener ouvertement la bataille contre cette entrée de l'IVG dans la Constitution.
00:08:36 Derrière le président du Sénat, monsieur Larcher. Derrière, monsieur Retailleau. Je ne les ai pas entendus. Je ne sais pas s'ils sont dans les 50 qui ont voté contre.
00:08:44 - On a le détail des votes, normalement.
00:08:46 - On verra ça, je pense, demain matin. Mais bon, c'est un symbole, vous avez raison de le souligner, c'est un symbole très fort. C'est une grande victoire des féministes.
00:08:55 Je ne suis pas sûr que ça change grand-chose dans la pratique. Il y a, moi, des chiffres quand même qui m'inquiètent par rapport à ce que disait Mme Veil il y a quelques années.
00:09:04 Je crois que c'était en 1975. J'ai regardé les chiffres tout à l'heure. Il y a eu 234 000 avortements en France en 2022. 17 000 de plus qu'en 2021.
00:09:16 Là, il faut regarder un peu parce qu'il y avait l'épidémie. Donc, je ne sais pas si ces chiffres sont significatifs.
00:09:21 Je trouve quand même que c'est beaucoup et que l'avortement est peut-être, je dis bien peut-être, je suis prudent.
00:09:27 J'ai bagarré il y a quelques années, quand j'étais encore à Europe, pour que l'avortement soit enfin autorisé grâce à la loi La Veille.
00:09:35 Donc, je suis tranquille pour marquer aujourd'hui, non pas des réserves, mais quelques interrogations.
00:09:40 Je ne sais pas si l'avortement, la pratique de l'avortement n'est pas en train, et ce serait dommage de se banaliser un peu, contrairement à ce que pensait Mme Veil.
00:09:48 Franchement, je pense que c'est une marge. C'est une marge, ceux qui prennent l'avortement comme un compte.
00:09:53 Je pense que ce n'est pas quelque chose de neutre et que, bon, c'est maintenant quelque chose de garanti.
00:09:58 Encore une fois, il y aura peut-être le débat à partir de demain, peut-être même dès ce soir, sur la clause de conscience des médecins.
00:10:05 Est-ce qu'elle subsiste malgré tout, malgré cette entrée de la loi le 5 mars, c'est-à-dire lundi, dans la Constitution ? Nous verrons.
00:10:13 Ça, c'est un vrai débat. Mais je vais vous dire, et je termine là-dessus très rapidement.
00:10:18 J'ai regardé sur TF1 ce soir à 20h un reportage sur l'Afghanistan. J'en ai pleuré parce que le sort des femmes est effroyable là-bas.
00:10:28 Et je n'entends personne. Et je n'entends pas non plus les organisations féministes, mais je ne leur ferai pas ce reproche.
00:10:33 Mais honnêtement, que nos politiques, que les Américains qui sont partis, en échange de quoi il y a moins de culture du pavot en Afghanistan qu'il y en avait à l'époque,
00:10:43 le sort de la population féminine dans ce pays est une horreur absolue. Alors félicitons-nous aujourd'hui que nous donnions l'exemple.
00:10:51 C'est très bien. Mais regardons ce qui se passe un peu au-delà de chez nous. L'un n'empêche pas l'autre.
00:10:57 Je voudrais un peu plus de mobilisation sur le sort tragique des femmes dans ce pays.
00:11:02 – Mais c'est bien de le rappeler, de le dire. Tatiana, je sais que vous voulez réagir.
00:11:05 Je voudrais juste entendre le garde des Sceaux parce que lui aussi a réagi à ce que disait Stéphane Razier.
00:11:09 – Alors, on met juste Eric Dupond-Moretti, et je vous promets que vous reprenez derrière.
00:11:13 Eric Dupond-Moretti choqué par les propos de Stéphane Razier qui lui a fait savoir.
00:11:17 – Monsieur le sénateur Razier, vous avez été, me semble-t-il, contre-productif à la cause que vous soutenez.
00:11:27 Car un certain nombre de sénateurs qui se demandent si l'IVG est menacée ont eu une réponse en vous entendant.
00:11:35 – Ce n'est pas plus compliqué que ça. Merci pour votre intervention.
00:11:39 Elle était très utile, elle illustre qu'il y a encore aujourd'hui des gens qui souhaiteraient s'opposer à l'IVG.
00:11:46 C'est la raison pour laquelle il faut protéger l'interruption volontaire de grossesse,
00:11:51 cette liberté fondamentale pour les femmes.
00:11:53 – Tatiana Arnard-Barzac, une remarque et puis on fait tourner la parole.
00:11:56 – Non, trois, si vous voulez bien. – Alors trois, si vous voulez.
00:11:58 – Très rapidement. L'IVG n'est pas banalisée, pardon cher Jean-Claude,
00:12:03 une femme sur trois aura recours ou a recours dans sa vie à l'IVG,
00:12:07 pour des raisons parfois dramatiques et dans des cas parfois dramatiques.
00:12:11 Et il se trouve que ça concerne toutes les femmes, ça peut concerner nos sœurs, nos filles, nos mères,
00:12:16 ça concerne n'importe qui de n'importe quelle catégorie sociale.
00:12:19 – Et tous les milieux sociaux, ouais.
00:12:20 – Et donc en cela, c'est extrêmement important.
00:12:22 Deuxième point, il y a aujourd'hui, ça va rentrer a priori, je l'espère, dans la Constitution,
00:12:26 avec ce vote du Congrès, a priori il est acquis, il n'y a pas de doute.
00:12:29 – Oui, pas de problème.
00:12:30 – Et c'est une très bonne chose, mais il faut rester vigilant, pourquoi ?
00:12:34 Parce qu'aujourd'hui il y a quand même une difficulté d'accès pour toutes les femmes,
00:12:38 partout sur le territoire français, pourquoi ?
00:12:40 – Oui mais le... alors attention, je me permets de reprendre,
00:12:42 parce que le constitutionnaliser n'en rend pas un accès plus facile.
00:12:46 – Justement, et c'est un travail encore plus à faire.
00:12:49 – Il n'y a pas de banalisation non plus pour cette raison,
00:12:51 parce qu'il y a un problème d'accès à l'IVG sur le territoire,
00:12:55 notamment dans les zones rurales, parce que les centres ferment,
00:12:58 parce que parfois dans certains départements il n'y a qu'un médecin qui pratique l'IVG,
00:13:01 voire pas du tout, et parce qu'il y a des raisons économiques
00:13:04 qui sont certaines femmes ne peuvent pas aller dans des cliniques privées,
00:13:07 et que parfois il y a des délais d'attente colossaux dans les hôpitaux,
00:13:10 et que parfois même certaines, 5000 femmes par an, doivent aller à l'étranger
00:13:13 parce qu'elles n'ont pas accès à des médicales.
00:13:15 – Mais j'ai le sentiment que ce sont deux sujets.
00:13:17 Sanctuariser l'IVG est un sujet qui fait honneur à la France
00:13:20 et qui se prémunit contre un futur hypothétique,
00:13:24 en revanche ça ne change rien à l'accès qui n'est pas vus dans ce pays.
00:13:27 – Mais il y a d'autres nombres de médecins, et là !
00:13:29 – Il faudra rester vigilant justement sur ce sujet,
00:13:31 et on parlera peut-être justement de la clause de conscience
00:13:33 qui peut aussi être une difficulté d'accès,
00:13:35 et si j'ai l'occasion je vous expliquerai pourquoi.
00:13:37 Et dernière chose, pour répondre à ce que disait,
00:13:39 ou plutôt pour poursuivre ce que disait Jean-Claude,
00:13:41 oui, il y a 47 000 femmes dans le monde, chaque année selon l'OMS,
00:13:45 qui meurent à cause d'IVG, qui sont non médicalisées
00:13:48 parce qu'elles doivent le pratiquer dans la clandestinité absolue,
00:13:50 je pense aussi à nos grands-mères qui devaient le faire avant,
00:13:53 à notre époque, dans des voitures avec des épingles à nourrice.
00:13:56 – Bien sûr. – Voilà.
00:13:57 – Pierre Gentillet. – Je rappelle juste ça,
00:13:59 et donc je dis combien c'est en effet absolument essentiel.
00:14:01 – Et c'est pour ça que la loi Veil a été une bénédiction, c'est une avis.
00:14:04 – Et une avance, c'est certain.
00:14:05 Pierre Gentillet, en effet, le 28 février 2024,
00:14:11 le droit à l'IVG n'est pas remis en cause en France,
00:14:13 personne ne peut dire le contraire,
00:14:15 il y a tellement de remises en cause à travers la planète
00:14:18 que le signal envoyé, persistons à le dire,
00:14:22 est un signal fort et tout à l'honneur de notre pays.
00:14:25 – Mais attendez, quel est le but ici ?
00:14:28 – De factualiser un droit essentiel. – Un droit fragile.
00:14:31 – Attendez, je n'ai pas entendu comment on fait.
00:14:32 – Vous posez une question donc.
00:14:33 – Non mais je pose une question, je vais faire la partie comme on a compris.
00:14:36 Non mais c'est-à-dire qu'on fait du droit en France avant tout
00:14:40 pour l'espace français et pour les Français.
00:14:41 Après, le message au monde, bon écoutez, si vous voulez,
00:14:44 on a vu ce qui s'est passé aux États-Unis,
00:14:45 mais je veux quand même vous faire un petit rappel.
00:14:47 Premièrement, depuis le début des années 2000,
00:14:50 le Conseil constitutionnel a déjà donné valeur constitutionnelle
00:14:54 à la loi Veil. Donc on va inscrire cette loi dans la Constitution,
00:14:58 dans le marbre, alors qu'en réalité, elle a déjà valeur.
00:15:01 Seulement voilà, le Conseil constitutionnel a dit
00:15:03 que c'était une liberté, maintenant on veut passer à une garantie,
00:15:05 c'est-à-dire qu'on veut aller encore plus loin.
00:15:07 Mais je rappelle que cela a déjà valeur constitutionnelle, premièrement.
00:15:10 Deuxièmement, moi c'est ce qui me chagrine en tant que juriste,
00:15:13 c'est que la Constitution, on va finir par oublier ce que c'est.
00:15:16 La Constitution, excusez-moi, ça a été dit je crois
00:15:19 dans les débats parlementaires, ça ne doit pas être un catalogue.
00:15:23 La Constitution, avant toute chose, c'est la loi fondamentale
00:15:28 qui fixe les règles d'organisation du pouvoir en France.
00:15:32 C'est ça la Constitution. Depuis une cinquantaine d'années,
00:15:35 nous voyons depuis 1971 que la Constitution devient un fourre-tout général.
00:15:39 Peut-être aussi parce qu'il y a le droit européen
00:15:41 qui a pris un peu de place sur la loi, donc on se dit
00:15:44 on va tout mettre dans les tâches constitutionnelles.
00:15:46 Et enfin, excusez-moi, moi je vais vous dire une chose...
00:15:49 - 81% des Français a été favorable à cette inscription dans la Constitution,
00:15:52 Pierre Gentil. - Mais bien sûr, mais attendez,
00:15:54 c'est très intéressant ce que vous dites,
00:15:55 parce que c'est pas mal de rebondir sur quelque chose
00:15:56 qui n'a pas été mentionné ici. L'article 89 de la Constitution
00:15:59 qui prévoit effectivement l'inscription, enfin la modification de la Constitution,
00:16:03 ce qu'on va faire ici pour l'inscription de l'IVG,
00:16:06 prévoit deux modes de fonctionnement.
00:16:08 Le premier, et c'est celui qui a été pris, c'est le Congrès,
00:16:11 c'est-à-dire on passe par le Parlement.
00:16:12 Mais un deuxième, et qui était d'ailleurs celui initialement,
00:16:15 parce que c'est une proposition de loi, c'était de passer par un référendum.
00:16:19 Donc si les Français sont majoritairement, effectivement, pour la Constitution et l'Élysée,
00:16:22 curieusement, tout le Parlement dit "non, non, on va faire ça entre nous,
00:16:26 on ne passe pas au référendum".
00:16:28 - Les parlementaires sont les représentants de la nation,
00:16:30 vous allez pas le faire, de toute façon, pas des...
00:16:33 - L'article 5 de l'article 3, pardon, nous dit que la souveraineté du peuple
00:16:37 s'exerce par la voix de ses représentants et par référendum.
00:16:40 Voilà, des référendums, on n'en fait plus.
00:16:42 Et c'était au départ une proposition de loi,
00:16:44 une proposition de loi qui devient un projet de loi
00:16:46 pour qu'on passe par le Congrès.
00:16:48 - Moi je trouve ça dommage.
00:16:49 - Il est heureux qu'il n'y ait pas de référendum sur ce sujet,
00:16:51 parce que les sondages sont d'abord extrêmement clairs,
00:16:53 81% des Français y sont d'accord.
00:16:55 - On gouverne pas avec les sondages.
00:16:56 - Le débat est tranché, et puis en plus, un référendum sur l'IVG,
00:17:01 on va rouvrir un débat, où on va donner...
00:17:03 - Et c'est dangereux d'ouvrir un débat ?
00:17:04 - Non mais moi je n'ai pas envie de voir...
00:17:06 - Bah vous, vous n'avez pas envie, c'est votre avis, c'est un débat.
00:17:08 - Mais précisément, je vous donne mon avis.
00:17:09 - Ah oui, j'ai compris.
00:17:10 - Je n'ai pas envie justement de voir tous ceux qui manifestent dans les rues,
00:17:14 les Civitas et compagnie, nous expliquer à longueur de journée
00:17:18 pourquoi il ne faudrait pas inscrire l'IVG dans la Constitution.
00:17:22 - Ça relève de leur liberté de conscience.
00:17:24 - Mais c'est pas comme si on modifiait la Constitution tous les 4 matins.
00:17:27 - On n'a pas besoin, ça fait 14 ans qu'on n'a pas touché la Constitution française,
00:17:31 donc c'est pas non plus un catalogue où on met tout et n'importe quoi.
00:17:34 - 2008, oui c'est ça, 2008, ça fait 14 ans.
00:17:36 - Voilà, donc on n'a pas besoin d'ouvrir un débat.
00:17:38 - On n'a pas besoin d'ouvrir un débat de ce type-là dans notre pays.
00:17:42 - Non, c'est après.
00:17:43 - Allez-y, pardon, ça fait 16 ans qu'on n'a pas...
00:17:45 - Je vous disais, on n'a pas besoin d'ouvrir un débat de ce type-là dans ce pays.
00:17:49 On connaît le résultat du référendum, les Français sont très majoritairement favorables,
00:17:54 on n'est pas sur du 50/50 ou 45/55, 81% c'est très clair,
00:18:00 voilà, arrêtons de cliver le pays plus qu'il ne l'est déjà.
00:18:04 - On ne clive pas en demandant aux gens leur avis, encore une fois.
00:18:07 - Regardez, leur avis, sous vos yeux, leur avis, Pierre.
00:18:10 - Oui, et bien écoutez, non mais attendez, à ce moment-là, vous savez,
00:18:12 on supprime les élections et on laisse des sondages pour le premier tour,
00:18:15 l'après-dénonciel, le second tour.
00:18:16 - Non mais, ça ne vient pas d'être fait par décret présidentiel,
00:18:19 ce sont les représentants de la nation qui ont voté.
00:18:21 - Excusez-moi, c'est quand la dernière fois qu'on a eu un référendum en France ?
00:18:24 - 2005.
00:18:25 - Ok, ils ont dit quoi les Français, est-ce qu'on leur a soumis ?
00:18:26 - Oui, mais là, c'est un raisonnement par la fureur.
00:18:28 - Je vous dis une chose, si on veut, ici la question ce n'est pas de pour ou contre,
00:18:31 c'est une question démocratique, d'accord ?
00:18:33 Si on veut essayer de remettre un petit peu les Français au cœur du pouvoir,
00:18:37 je vous rappelle quand même qu'on est dans un régime démocratique,
00:18:39 dans une république, je vous rappelle des banalités.
00:18:41 - Mais attendez, je ne comprends pas.
00:18:42 - On peut passer parfois aussi par un référendum.
00:18:45 - Les députés ne sont pas censés représenter les sénateurs du peuple.
00:18:47 - Je répète l'article de la Constitution.
00:18:48 - Je ne comprends pas du tout où vous allez là.
00:18:49 - La souveraineté du peuple s'exerce par la voix de ses représentants
00:18:52 et par référendum. C'est la Constitution.
00:18:54 - Donc la procédure vous a choqué là ?
00:18:55 - Attendez, je ne comprends pas.
00:18:56 - Non, ça ne me choque pas. Les mots sont gros.
00:18:58 C'est simplement que je trouve qu'on aurait pu avoir l'occasion ici
00:19:01 tout simplement de passer par un référendum.
00:19:02 - Vous êtes aussi peu clair que Stéphane Ravier tout à l'heure
00:19:05 lorsqu'il intervenait à la suite de ce vote, pardon, pour la comparaison.
00:19:08 Mais cela dit, c'est vrai, c'est-à-dire que là vous faites du vent en même temps.
00:19:11 Je n'ai pas très bien compris, vous êtes contre l'entrée de l'IVG dans la Constitution
00:19:14 ou contre l'IVG tout court ?
00:19:15 - Moi je suis pour la loi Veil, je vous le dis très simplement.
00:19:17 - Contre le droit à l'IVG.
00:19:18 - Je suis pour la loi Veil, vous me posez la question, je réponds.
00:19:19 Je suis pour la loi Veil, je suis contre la constitutionnalisation de l'IVG, effectivement,
00:19:24 parce que la Constitution, je le répète, ce n'est pas un catalogue de droits,
00:19:28 c'est la loi fondamentale.
00:19:29 - Mais alors, résonnez-vous là, vous avez dit que si il y avait eu un référendum,
00:19:32 est-ce qu'il y avait eu un référendum et que les Français avaient dit oui ?
00:19:36 - Très bien, c'est très bien.
00:19:38 - Est-ce que quelqu'un peut me dire ce soir ce que ça va changer concrètement sur le terrain ?
00:19:44 - Rien du tout.
00:19:45 - C'est un symbole fort, mais là où le bas blesse,
00:19:48 là où le bas blesse, c'est l'accès.
00:19:51 - Non mais Julien, je suis désolé les amis, pas du tout.
00:19:54 - Mais soyons apaisés.
00:19:55 - Il n'a rien dit là.
00:19:56 - Ce débat ne mérite pas qu'on s'en plainte, parce qu'a priori,
00:19:58 il y a quand même un consensus autour de ce droit fondamental,
00:20:00 donc restons apaisés les uns avec les autres.
00:20:02 - Mais évidemment.
00:20:03 - Michael, qui n'a pas encore pris la parole.
00:20:05 - Je me permets de dire que quand même, sur ce sujet de l'entrée dans la Constitution,
00:20:08 moi, je n'ai pas d'avis tranché et je n'ai pas envie d'en avoir.
00:20:10 Ça me semble être un chiffon rouge politique.
00:20:12 Pour moi, ça n'a aucune utilité, ça n'a aucune portée concrète.
00:20:15 Je trouve beaucoup plus intéressant ce qu'a dit Tatiana tout à l'heure,
00:20:18 c'est-à-dire rendre effectif l'accès à l'IVG,
00:20:21 plutôt que d'en faire une espèce de symbole.
00:20:23 Bon, après, tant mieux si les gens basculent.
00:20:25 - Le faire rentrer dans la Constitution avant qu'il ne soit trop tard,
00:20:27 c'est peut-être constitué à juste un moment.
00:20:29 - Mais Julien, personne ne s'y oppose et on ne s'y opposera pas.
00:20:31 - N'insultons pas l'avenir.
00:20:32 - Non mais...
00:20:33 - Regardez les montées.
00:20:34 - Mais cher ami, personne n'a répondu à mon interrogation.
00:20:37 - Je tiens.
00:20:38 - N'insultons pas l'avenir et prenons des précautions avant qu'il ne soit trop tard.
00:20:42 - N'insulte pas l'avenir, mais dans l'état actuel de l'opinion
00:20:44 qui est archi majoritairement pour la loi Veil,
00:20:47 et tant mieux, je trouve ça un peu ridicule
00:20:50 de voir certains hommes politiques qui montent à la tribune
00:20:53 en pensant qu'ils font un acte historique,
00:20:55 alors qu'il n'y a pas plus consensuel que ce qu'ils sont en train de faire.
00:20:58 - Est-ce que quelqu'un a un avis à me donner
00:21:00 sur la clause de conscience des médecins ?
00:21:04 Est-ce que l'entrée de l'IVG dans la Constitution
00:21:07 modifiera-t-il ou non ces clauses de conscience ?
00:21:11 - Je vais laisser l'avocat répondre du point de vue juridique,
00:21:14 moi je vais répondre d'un autre point de vue,
00:21:16 qui est le suivant.
00:21:17 Aujourd'hui, le problème, je me souviens très bien
00:21:19 d'une interview d'Agnès Buzyn,
00:21:20 qui expliquait qu'elle avait demandé justement
00:21:22 à la suite de propos du président du syndicat des gynécologues,
00:21:26 qui avait fait une comparaison assez houleuse,
00:21:29 plutôt même honteuse en fait,
00:21:30 qui est inadmissible entre les homicides et l'IVG,
00:21:33 qui avait expliqué "moi j'aimerais un rapport en fait
00:21:36 pour m'expliquer combien exactement aujourd'hui
00:21:39 il y a de médecins qui ont recours justement
00:21:41 à la clause de conscience pour refuser de pratiquer des IVG".
00:21:43 Rapport qu'elle n'a jamais obtenu
00:21:44 et qui n'a jamais, jamais, jamais été fait.
00:21:47 C'est très intéressant parce que c'est une sorte
00:21:49 de zone grise en fait aujourd'hui.
00:21:50 Pourquoi ?
00:21:51 Parce que par exemple en Italie, il y a une étude
00:21:53 qui a été faite par le ministère de la Santé italien,
00:21:55 qui montre, je vous donne un chiffre très précis,
00:21:57 qu'aujourd'hui, 64,6% en 2020 des gynécologues
00:22:01 avaient objecté leur clause de conscience
00:22:03 pour ne pas justement pratiquer l'IVG.
00:22:05 C'est colosse, 64,6%.
00:22:07 Aujourd'hui, il y a 2,9% de généralistes et de gynécologues
00:22:11 et 3,5% de sages-femmes,
00:22:13 puisque depuis une loi assez récente,
00:22:15 faite par Aurélien Rousseau,
00:22:17 les sages-femmes peuvent pratiquer l'IVG,
00:22:19 mais dans certaines conditions,
00:22:20 et même médicamenteuses,
00:22:21 médicamenteuses mais chirurgicales aussi, pardon.
00:22:23 Seuls 2,9% de généralistes et gynécologues
00:22:26 et 3,5% de sages-femmes pratiquent l'IVG.
00:22:29 Donc il y a quand même une vraie question
00:22:32 qui est la suivante, c'est
00:22:33 est-ce qu'aujourd'hui,
00:22:35 je vais laisser de côté les cliniques privées,
00:22:37 on va parler des hôpitaux publics,
00:22:38 est-ce qu'aujourd'hui, dans les hôpitaux publics,
00:22:40 c'est normal qu'il y ait des chefs de services
00:22:42 qui soient opposés à l'IVG
00:22:44 et qui fassent la pluie et le beau temps ?
00:22:45 Un rapport parlementaire de 2020
00:22:47 pointait cette problématique du doigt
00:22:48 en disant "c'est pas normal aujourd'hui
00:22:50 qu'il y ait des chefs de services
00:22:51 qui soient opposés à l'IVG,
00:22:52 qu'ils puissent justement être dans ces services-là
00:22:55 parce qu'aujourd'hui, beaucoup de femmes, du coup,
00:22:57 ont des problématiques.
00:22:58 C'est pour ça qu'avec un signal,
00:23:00 Jean-Claude, avec un signal aussi fort envoyé
00:23:03 par nos chambres de représentants aujourd'hui,
00:23:05 la France doit se montrer à la hauteur de ce vote
00:23:08 et doit donner un accès plus sécurisé
00:23:11 parce que les IVG non sécurisés
00:23:13 sont un fléau encore en France en 2024.
00:23:15 Permettez-moi juste une précision sur ce sujet.
00:23:18 C'est une précision, c'est simplement une précision juridique.
00:23:20 Ce n'est pas que symbolique
00:23:21 de faire entrer l'IVG dans la Constitution.
00:23:23 Et c'est ce qu'on cherche à faire.
00:23:25 Si demain, on voulait supprimer la loi Veil,
00:23:27 je parle d'aujourd'hui, là maintenant,
00:23:28 avant l'entrée dans la Constitution,
00:23:29 il suffirait de passer par une autre loi.
00:23:31 Là, ce qu'on veut quand on l'ancre dans la Constitution,
00:23:33 ça veut dire que si demain, on fait passer une loi,
00:23:35 cette loi sera jugée par le Conseil constitutionnel
00:23:37 comme contraire à la Constitution.
00:23:38 - Très bien.
00:23:39 - Ça veut dire que ça donne une valeur supérieure.
00:23:40 Non, mais je précise simplement.
00:23:41 Ce n'est pas que symbolique.
00:23:42 - Bien sûr.
00:23:43 - C'est aussi une manière de verrouiller,
00:23:45 de verrouiller encore plus.
00:23:46 - C'est la meilleure nouvelle pour les femmes.
00:23:48 - Justement, quand certains disent
00:23:50 que ça ne sert à rien, excusez-moi,
00:23:52 ça ne sert pas à rien.
00:23:53 - Non, mais c'est ce que je précise.
00:23:55 - Nous devons nous féliciter et être fiers
00:23:57 de ce qui vient de se passer.
00:23:59 - Je n'ai pas eu ma réponse à la clause de conscience.
00:24:02 - Mais elle ne fait pas tout.
00:24:04 - Nous verrons ça la semaine qui vient.
00:24:06 - Juste pour conclure, être tout à fait honnête,
00:24:08 intellectuellement, la clause de conscience ne fait pas tout
00:24:10 parce qu'il y a la question des déserts médicaux,
00:24:12 la fermeture des terres.
00:24:13 - Oui, d'accord.
00:24:14 - Et il y a la question aussi des médecins
00:24:15 qui ne pratiquent pas forcément l'intervention chirurgicale
00:24:17 de médecins du picamontose pour des raisons de risque aussi.
00:24:19 - Tout autre sujet, vraiment.
00:24:21 Alors là, on saute du coca-là, comme on dit,
00:24:23 mais un sujet un peu people.
00:24:25 Jérôme Béglé, bonsoir.
00:24:27 Merci d'être avec nous.
00:24:29 Vous nous sortez un petit scoop là pour un Paris Match demain,
00:24:33 quand même, il ne va pas passer inaperçu,
00:24:35 ce papier, cette interview Paris Match qui sort demain,
00:24:38 comme tous les jeudis.
00:24:39 Alors à la une, vous le voyez au cœur de l'écran,
00:24:41 Camilla Parker-Bowles, mais c'est le bandeau.
00:24:43 C'est en haut à droite que ça se passe, Jérôme.
00:24:45 Ce qui nous intéresse là ce soir, c'est que vous avez recueilli
00:24:47 les confidences de Tiffaine Auzière,
00:24:49 la fille de Brigitte Macron.
00:24:51 Elle se raconte à l'occasion de la sortie de son livre
00:24:54 "Assise".
00:24:55 Elle revient 30 ans plus tard sur le scandale provoqué
00:24:59 à l'époque par l'histoire d'amour entre sa mère, Brigitte,
00:25:02 et Emmanuel Macron.
00:25:04 Jérôme, on va lire quelques extraits ensemble,
00:25:06 mais d'abord une petite question.
00:25:08 C'est un sujet qui a été longtemps tabou
00:25:10 et qu'elle aborde volontiers.
00:25:12 Aujourd'hui, elle n'avait que 10 ans quand sa mère,
00:25:14 Brigitte, a entamé une relation avec son élève de l'époque,
00:25:17 Emmanuel Macron.
00:25:19 Alors, on a rencontré Tiffaine Auzière parce qu'elle
00:25:21 sort effectivement un livre.
00:25:23 On a fait un grand portrait d'elle.
00:25:25 Elle parle de sa vie de jeune femme.
00:25:27 Elle est née en 1984.
00:25:29 Elle parle de sa profession d'avocat.
00:25:31 Et elle parle évidemment du moment le plus connu,
00:25:34 sans doute pour les Français.
00:25:36 C'est lorsqu'en 1994, elle a donc 10 ans,
00:25:38 ses parents se séparent, et que sa mère,
00:25:41 Brigitte Macron, aujourd'hui, qui a 41 ans,
00:25:44 commence à entretenir une relation avec un homme
00:25:47 qui en a 17.
00:25:49 Elle dit, elle a cette phrase qui est assez forte,
00:25:51 ça n'était pas encore l'ère des réseaux sociaux,
00:25:53 mais on était dans une petite ville de province,
00:25:55 tout se sait.
00:25:57 Elle raconte un peu les mélisances, les attaques,
00:25:59 les jugements, dont elle, sa grande soeur
00:26:02 et son grand frère ont été un peu l'objet
00:26:05 à cette époque.
00:26:07 Je lis l'intégralité de ce passage que vous venez de nous résumer.
00:26:10 Une séparation, c'est douloureux.
00:26:12 Donc là, elle parle du divorce de Brigitte
00:26:14 avec son père, avec le père de Tiffaine,
00:26:16 avec une particularité comme celle-là.
00:26:18 Donc là, elle parle de la rencontre
00:26:20 entre Brigitte et Emmanuel Macron.
00:26:22 C'est encore plus douloureux.
00:26:23 Et ce que nous avait dit, les mélisances, les jugements,
00:26:25 les attaques, ce n'était pas encore l'ère des réseaux sociaux,
00:26:27 mais on était dans une petite ville de province, Amiens,
00:26:29 donc à l'époque.
00:26:31 Et tout se sait.
00:26:33 On comprend que cette histoire de relations interdites
00:26:35 à cette époque, et dans une ville comme Amiens,
00:26:38 ça a été une vraie source de souffrance pour elle.
00:26:41 Et encore une fois, ce qui nous surprend,
00:26:43 c'est qu'elle l'exprime volontiers.
00:26:45 Je ne sais pas si elle l'a déjà exprimé, d'ailleurs,
00:26:47 dans les médias.
00:26:48 Comme ça, non.
00:26:49 Alors, c'est un question d'une souffrance,
00:26:51 une douleur sur le moment.
00:26:52 Maintenant, elle l'a intégrée, évidemment,
00:26:54 le temps a passé, on a fait une force.
00:26:56 Elle dit dans l'interview qu'elle a un père
00:26:58 et un beau-père adorés, qu'elle met donc tous les deux
00:27:00 sur le même plan.
00:27:01 Je rappelle que son père est mort,
00:27:02 et son beau-père, c'est donc Emmanuel Macron.
00:27:05 Alors, il y a des choses étonnantes.
00:27:07 Par exemple, on apprend que, je l'ignorais complètement,
00:27:09 Emmanuel Macron était dans la même classe
00:27:12 que sa grande sœur, Laurence.
00:27:14 Et évidemment, de temps en temps,
00:27:16 elle apporte l'étudiant, qui n'hésitez pas forcément
00:27:19 pour voir sa copine de classe,
00:27:22 mais pour voir peut-être la mère de la copine de classe.
00:27:24 Mais elle a tout à fait digéré ça.
00:27:26 Elle en parle non plus sous le coup du choc
00:27:29 ou de l'émotion, mais comme une jeune femme
00:27:33 qui a totalement digéré la chose,
00:27:35 qui l'a comprise, qui l'a évidemment acceptée,
00:27:37 et qui en a fait une force, et qui a grandi avec.
00:27:40 J'en ai tiré, je lis ce deuxième extrait, Jérôme,
00:27:43 j'en ai tiré l'ouverture d'esprit, la volonté d'avancer
00:27:46 sans écouter les bruits périphériques
00:27:48 et une plus grande tolérance.
00:27:50 Je sais que dans ces moments, il faut se centrer
00:27:52 sur l'essentiel, malgré les peines qu'elle traverse à l'époque.
00:27:56 Tiffany Oziers dit "admirative" également,
00:27:58 dont la manière dont sa mère et Emmanuel Macron,
00:28:01 je la cite encore, ont tenu debout ensemble,
00:28:04 malgré les critiques sur leur différence d'âge.
00:28:06 Aujourd'hui, il y a vraiment une fierté, en fait,
00:28:08 pour elle, d'avoir Emmanuel Macron comme beau-père
00:28:11 et d'avoir su traverser cette épreuve de l'époque.
00:28:14 Oui, des couples qui se séparent, même quand les enfants
00:28:17 sont en bas âge, ça existe malheureusement
00:28:19 très couramment en France.
00:28:21 En revanche, effectivement, l'histoire est particulière,
00:28:24 dans la mesure où il y avait une grande différence d'âge
00:28:26 entre la mère et le beau-père, et que Mme Brigitte
00:28:31 était la prof d'Emmanuel Macron.
00:28:35 Mais elle, encore une fois, elle a tout à fait digéré,
00:28:38 elle en fait une force, elle dit que ça la construit.
00:28:41 Si elle est devenue ce qu'elle est devenue aujourd'hui,
00:28:43 et sans doute si elle est devenue avocate,
00:28:45 si elle défend la veuve et l'orphelin,
00:28:47 si elle défend des victimes, c'est aussi parce qu'elle a traversé
00:28:50 cette phase pas forcément heureuse, pas forcément agréable
00:28:53 sur le moment, mais que tout le monde a été,
00:28:55 la famille proche s'est serré les coudes,
00:28:58 et que finalement ça a donné une famille reconstituée,
00:29:01 harmonieuse, heureuse, aimante et aimée.
00:29:04 Et puis le dernier extrait que je voulais lire également,
00:29:07 c'est que là, à l'aune désormais, à notre époque des réseaux sociaux,
00:29:10 il y a d'autres rumeurs ou insultes qui peuvent faire mal
00:29:14 également à cette famille sur lesquelles elle revient.
00:29:16 "J'ai une inquiétude", dit-elle, "sur le niveau de la société,
00:29:19 quand j'entends ce qui circule sur les réseaux sociaux
00:29:21 à propos de ma mère qui serait un homme,
00:29:23 l'aplomb de ce qui est affirmé, le crédit qu'on donne
00:29:26 à ce qui est proclamé, tout le monde peut dire n'importe quoi
00:29:29 sur n'importe qui, et il faut du temps pour le faire retirer."
00:29:32 Jérôme, c'est vrai que lorsque quelqu'un choisit la lumière,
00:29:35 et en l'occurrence la plus intense lumière possible
00:29:38 avec Emmanuel Macron, c'est tout l'entourage qui se retrouve ébloui,
00:29:41 qui doit gérer ça. Vous diriez que le statut d'Emmanuel Macron
00:29:44 l'a rendu, a rendu ce clan plus fort encore ?
00:29:48 Oui, le statut actuel et puis surtout toutes les années antérieures.
00:29:53 L'histoire entre Bégitte et Emmanuel Macron, elle n'est pas banale,
00:29:56 ça va de soi. Et c'est cette histoire qui a construit
00:30:01 les trois enfants et ultérieurement les petits-enfants
00:30:05 que les trois enfants de Brigitte ont eu.
00:30:10 Donc voilà, c'est une très belle histoire, et elle en parle vraiment
00:30:14 avec une grande délicatesse et avec des mots vraiment pesés
00:30:19 qui permettent de voir comment on grandit avec ça,
00:30:23 et comment on l'intériorise, et qu'on n'en fait pas une vengeance,
00:30:27 mais une force sur soi et une sensibilité différente
00:30:31 pour juger une société, un pays et les autres.
00:30:34 Un dernier petit mot, Jérôme, la belle-fille du président de la République,
00:30:37 vous nous l'avez dit d'ailleurs, assure avoir de très bons rapports
00:30:39 avec son beau-père adoré, c'est comme ça qu'elle l'appelle dans votre interview.
00:30:43 Quel type de relation ils ont ? Ils passent beaucoup de temps ensemble,
00:30:45 vous avez pu en savoir un petit peu plus sur leurs rapports ?
00:30:49 On les a vus d'abord à chaque fois qu'il y avait les cérémonies
00:30:56 à l'Elysée, Tiff et Nausir sont souvent là,
00:31:00 on sait que le clan M se retrouvait notamment au Touquet,
00:31:05 qui est un peu le centre de la famille,
00:31:07 et puis elle a tenté une carrière en politique également,
00:31:11 elle a été candidate pour être députée suppléante dans le fief familial,
00:31:19 donc ça donne effectivement une harmonie dans cette famille,
00:31:23 et je pense que les prémices de cette histoire d'amour ne laissaient pas forcément augurer.
00:31:27 Beau-père adoré a été consulté avant de se livrer comme ça sur l'intimité de cette famille ?
00:31:32 Alors je peux vous dire que le beau-père et la mère ont lu le livre avant publication, évidemment.
00:31:39 Parce que le livre, alors vous parlez du livre de Tiffen,
00:31:42 le livre qui est un roman je crois, vous m'arrêtez,
00:31:44 mais qui raconte une histoire d'amour avec une très grande différence d'âge
00:31:48 entre les deux protagonistes.
00:31:49 Voilà, pas seulement, mais il y a aussi ça.
00:31:52 Vous n'y voyez pas forcément un livre à clef,
00:31:54 c'est aussi un livre sur la profession d'avocat et sur ce qui s'y joue,
00:31:58 mais effectivement le texte a été relu avant,
00:32:01 et je me suis laissé dire qu'il n'y a aucune modification substantielle
00:32:05 qui a été demandée par les parents et beaux-parents.
00:32:09 C'est entendu. Merci Jérôme Béglé d'avoir été avec nous.
00:32:12 Je sais que vous êtes un couche-tôt, vous avez fait l'effort d'être avec nous,
00:32:15 ça je saurais m'en souvenir.
00:32:17 S'il y a une rupture de stock de la Playade quelque part,
00:32:19 vous savez où aller vous servir.
00:32:20 En tout cas, chers amis téléspectateurs, il y a de quoi lire là, on est bien.
00:32:25 Très belle bibliothèque.
00:32:26 Je n'ai pas tout lu.
00:32:27 Vous n'avez pas tout lu ?
00:32:28 Non.
00:32:29 Vous avez la nuit pour.
00:32:31 On se retrouve bientôt, j'espère Jérôme.
00:32:34 Merci beaucoup.
00:32:35 Paris Match dans tous les kiosques demain avec cette interview
00:32:37 qui fera parler et qui va certainement très bien se vendre,
00:32:39 j'en suis sûr, dans les kiosques.
00:32:41 Merci beaucoup, bonne soirée à vous.
00:32:43 Merci Jérôme, à très vite.
00:32:44 Un petit commentaire ?
00:32:45 Très beaucoup réalisé par Paris Match, c'est vrai qu'on en apprend un petit peu plus.
00:32:48 Pour vous, rapidement, une leçon de résilience, vraiment.
00:32:51 Deuxièmement, un message aussi, parce qu'il y a tellement aujourd'hui
00:32:54 de familles recomposées, quand on explique que la recomposition
00:32:56 est un enrichissement, ça part, je pense, à plein de familles.
00:32:58 Et puis un petit scoop, j'ai découvert le surnom qu'elle donnait
00:33:01 à son beau-père, c'est Lovny.
00:33:03 Lovny ?
00:33:04 Voilà, qui, à nos yeux, appelle Emmanuel Macron Lovny.
00:33:06 Ce n'est pas dans le Paris Match, ça aussi ?
00:33:07 Si, c'est ce que j'ai lu, en tout cas, dans les articles qui relatent cela
00:33:10 et où elle fait sa dédicace dans ce livre, donc à sortir,
00:33:13 à paraître à Emmanuel qui m'a montré que rien n'est impossible.
00:33:16 Je trouve que c'est un beau témoignage, assez inattendu.
00:33:19 Et je pense qu'elle a dû beaucoup souffrir, en effet,
00:33:21 parce que les jugements devaient être extrêmement perturbants
00:33:24 pour la jeune fille qu'elle était à l'époque.
00:33:26 Et donc je trouve que...
00:33:27 Enfin, chapeau, je lui tire mon chapeau, bravo.
00:33:29 On reparle d'Emmanuel Macron dans un court instant,
00:33:31 puisqu'on va évoquer ce sondage, qui...
00:33:33 Les Français sont très largement contre l'envoi de troupes françaises
00:33:36 en Ukraine, comme l'a évoqué, quand évoqué cette hypothèse,
00:33:40 le président de la République, hier, ou avant-hier, plutôt.
00:33:44 Avant-hier.
00:33:45 3h01, pardon pour le petit retard.
00:33:47 Maureen Vidal, l'essentiel de l'actu, et donc on parle de ce sondage
00:33:50 autour des propos du chef de l'Etat sur une intervention
00:33:53 des troupes occidentales en Ukraine.
00:33:55 Maureen.
00:33:56 -Au procès du meurtre d'Eric Masson, ce policier tué par balle
00:34:05 en 2021 à Avignon, les partis civils se disent dégoûtés
00:34:09 face aux déclarations du principal accusé, Ilyas A.,
00:34:12 deux jours après ses aveux.
00:34:14 "Il avait l'air d'avoir tiré sur Eric Masson sans savoir
00:34:17 qu'il était policier", il le pensait, dit leur concurrent,
00:34:20 selon ces mots.
00:34:21 Une femme centenaire victime d'un violent vol à l'arraché
00:34:24 aux Ulysses en Essonne.
00:34:26 Les faits se sont déroulés lundi matin sur le parking
00:34:29 du centre commercial Ulysse 2.
00:34:31 Les agresseurs étaient à bord d'une voiture.
00:34:33 Le conducteur est brusquement sorti pour arracher le sac à main
00:34:36 de la dame âgée de 99 ans.
00:34:38 Celle-ci est tombée au sol et s'est fracturée le bras.
00:34:40 Les auteurs ont pris la fuite.
00:34:42 Enfin, les députés européens ont adopté la réforme
00:34:45 du permis de conduire, mais ont écarté la proposition
00:34:48 d'une visite médicale pour l'obtention du permis
00:34:50 et son renouvellement tous les 15 ans.
00:34:52 Une mesure vivement critiquée, notamment par la France.
00:34:55 Plus de 20 000 personnes meurent chaque année
00:34:57 sur les routes de l'Union européenne
00:34:59 et plus de 160 000 sont gravement blessées.
00:35:02 - Merci, Maureen. Rendez-vous dans 30 minutes.
00:35:05 L'envoi de troupes occidentales en Ukraine ne peut être exclu,
00:35:08 a affirmé lundi Emmanuel Macron en marge d'une conférence
00:35:11 internationale qui réunissait à l'Elysée 21 chefs d'Etat.
00:35:14 Désapprouvé par la classe politique dès le lendemain,
00:35:17 les propos du président semblent aussi rejetés
00:35:19 par une franche majorité de la population.
00:35:21 Sondage CSA pour Europe 1C News.
00:35:23 Le JDD dit que 76 % des Français sont contre l'envoi
00:35:26 de troupes françaises en Ukraine par tranche d'âge.
00:35:29 Les 50-64 ans sont les plus réticents à 85 %,
00:35:32 alors que les 18-24 ans s'y opposent à 68 %.
00:35:35 C'est toujours très largement contre.
00:35:38 Je ne sais pas si on a le détail par sensibilité politique.
00:35:41 C'est très intéressant. Merci beaucoup.
00:35:44 On voit que plus on va à droite, plus la réponse est non.
00:35:48 Plus les Français sont défavorables à cette hypothèse.
00:35:52 Un commentaire, Karima, allez-y.
00:35:55 - Le message est assez clair.
00:35:57 Les Français ne veulent pas entrer en 3e guerre mondiale.
00:36:00 Je pense que c'est assez clair.
00:36:02 Les Français n'ont pas nécessairement envie de se dire
00:36:05 qu'ils veulent participer activement, être co-belligérants.
00:36:08 Il ne faut pas dire être véritablement belligérant
00:36:11 dans cette histoire.
00:36:13 Ça a eu des résonances un peu partout.
00:36:15 On a vu que ce soit l'Allemagne qui a dit non, pas question
00:36:18 d'envoyer des troupes au sol.
00:36:20 En Autriche, ça a été la même chose.
00:36:22 L'Espagne, au Canada aussi.
00:36:24 Ça réagit partout.
00:36:26 - Le monde a aussi réagi. C'est opposé.
00:36:28 - Ça a eu un effet de choc.
00:36:30 Ça rappelle une chose aussi.
00:36:32 On a vu ça, parler de tout ça avec légèreté.
00:36:35 Ça a des conséquences absolument majeures.
00:36:37 Le rôle du président Emmanuel Macron, c'est de protéger
00:36:40 en premier les intérêts de la France, les Français,
00:36:43 de ne pas basculer dans une situation
00:36:45 où tout peut dégénérer.
00:36:47 Le message était d'alerter sur la situation en ce moment,
00:36:50 de se dire qu'on est quand même tributaires
00:36:52 de ce qui se passe avec les États-Unis.
00:36:54 On sait qu'il y a encore 60 milliards de dollars
00:36:56 qui sont bloqués au Congrès.
00:36:58 On sait que du côté de Donald Trump,
00:37:00 il n'a pas nécessairement envie de s'engager...
00:37:02 S'il était élu président, de s'engager dans un conflit.
00:37:05 Donc l'Europe est un peu face à elle-même en se disant
00:37:08 qu'est-ce qu'on fait pour protéger nos frontières?
00:37:10 Il y a une véritable menace.
00:37:12 Mais de là à basculer et de participer activement
00:37:15 dans ce conflit, je pense qu'il y a une marge à ne pas franchir.
00:37:18 - La question d'envoyer des troupes ne se pose pas aujourd'hui.
00:37:21 Le président a entraîné un certain nombre
00:37:23 de réactions nationales et internationales.
00:37:25 Service après-vente obligatoire pour le premier ministre.
00:37:28 Au Sénat, Michael Vouragy.
00:37:30 - Le président de la République est interrogé.
00:37:32 Il lui est demandé s'il y a des perspectives
00:37:35 qu'il peut exclure par principe.
00:37:37 Monsieur le Président, au regard de tout ce que je viens de vous dire,
00:37:40 de l'historique que nous avons sur ce conflit,
00:37:43 du changement de posture de la Russie,
00:37:45 est-ce qu'en responsabilité, le président de la République
00:37:48 peut dire qu'il exclut par principe certaines perspectives?
00:37:51 Je ne le crois pas.
00:37:53 Et quand on parle de soldats français,
00:37:56 on peut tout à fait parler de soldats français
00:37:59 sur des actions de formation, de défense sol-air
00:38:01 ou de défense d'un certain nombre de frontières.
00:38:04 Je le dis de manière très claire.
00:38:06 Mais dans certaines interventions,
00:38:09 j'ai eu le sentiment que le président de la République
00:38:12 avait annoncé un certain nombre de choses.
00:38:14 Non. Ce qu'il a fait, c'est qu'il a, en responsabilité,
00:38:17 et je le considère très responsable,
00:38:20 refusé d'exclure des perspectives,
00:38:22 alors qu'à nouveau, si nous avions entendu
00:38:24 ce qui excluait des perspectives il y a deux ans,
00:38:26 nous ne serions pas aujourd'hui en train
00:38:28 de soutenir les Ukrainiens militairement
00:38:30 et probablement que les Ukrainiens n'auraient pas
00:38:32 survécu à l'agression russe
00:38:34 comme ils le font héroïquement depuis deux ans.
00:38:36 Il sort les rames. C'est brillant, mais il rame.
00:38:39 Non, désolé de vous dire que je ne trouve pas ça particulièrement brillant.
00:38:44 On ne demande pas au président de la République
00:38:46 ce qu'il pense profondément de l'intervention des troupes françaises en Ukraine.
00:38:49 Au premier ministre.
00:38:50 À ce compte-là, qu'il n'exclue pas non plus
00:38:52 l'envoi de la bombe nucléaire, si on va jusque-là,
00:38:54 mais au bout d'un moment, il fait une déclaration en public
00:38:57 sur la potentielle intervention de troupes françaises
00:39:00 et occidentales en Ukraine,
00:39:02 alors qu'il n'a pas le soutien des Français,
00:39:04 pas le soutien de la classe politique.
00:39:06 C'est rare qu'il y ait une telle unanimité.
00:39:08 Il n'a consulté personne, pas le soutien des partenaires européens,
00:39:12 pas le soutien des États-Unis.
00:39:14 Donc c'est très simple, ça ne se fera pas.
00:39:16 Et si l'objectif, c'était d'envoyer un message
00:39:18 de communication de guerre à Poutine,
00:39:20 aujourd'hui Poutine sait plus que jamais
00:39:22 que le camp occidental est déjeuni sur cette question.
00:39:24 Donc maintenant, le message a été non seulement
00:39:26 totalement inconséquent et irresponsable,
00:39:28 mais en plus très inefficace sur le plan de la communication de guerre.
00:39:30 Écoutez Jean-Luc Mélenchon également.
00:39:32 Je suis, comme la plupart des observateurs bien informés,
00:39:36 consterné.
00:39:37 Consterné ?
00:39:38 Ah ben oui, la politique étrangère de la France
00:39:40 est faite de dérapages incontrôlés,
00:39:42 d'annonces sans tasque,
00:39:44 comme ouvrir le parapluie nucléaire sur toute l'Europe.
00:39:47 Alors restons sur cette annonce-là, pourquoi un dérapage ?
00:39:49 Mais monsieur Jeindre, sérieusement,
00:39:53 vous me demandez pourquoi c'est un dérapage ?
00:39:55 Oui, je pense que vous allez me répondre sérieusement.
00:39:57 Oui, bien sûr, ça ferait de nous des belligérants.
00:39:59 Jean-Claude Dacier, c'est vrai que c'est quand même
00:40:01 le même Emmanuel Macron qui affirmait il y a deux ans
00:40:03 qu'il ne fallait pas humilier la Russie.
00:40:05 Enfin, j'ai derrière un moment...
00:40:07 Ça s'appelle...
00:40:08 Comment ça s'appelle ?
00:40:09 Ça s'appelle comment ? Une grosse bêtise.
00:40:11 S'il était aussi audacieux en politique française,
00:40:14 il y a des grosses réformes qui devraient être faites,
00:40:17 qu'il l'ait en politique française.
00:40:19 J'en serais le premier ravi.
00:40:21 Hélas, là, il a fait ce que tu as dit,
00:40:24 bon, je ne vais pas répéter,
00:40:26 mais ce n'est pas loin du désastre,
00:40:28 dans la mesure où la Russie, d'ailleurs,
00:40:30 a très modérément réagi.
00:40:32 Le spectacle de la division européenne
00:40:35 leur est offert sur un plateau.
00:40:37 Alors ensuite, le Premier ministre a fait ce qu'il a pu
00:40:39 pour essayer de dire "mais non, on va mettre des mécanos,
00:40:41 on va mettre des gens qui sont des spécialisés".
00:40:43 Il a fait ce qu'il a pu.
00:40:45 Et finalement, je dirais que le Président de la République
00:40:47 n'est pas son nouveau Premier ministre
00:40:49 entre la crise agricole et la crise internationale aujourd'hui.
00:40:53 Il a du mal à s'assaler.
00:40:55 Il a l'impression que Bérénatale ramasse les miettes un peu
00:40:57 derrière le vaisselle cassé de Emmanuel Macron.
00:40:59 Il court au salon d'agriculture.
00:41:01 C'est un petit peu ça, l'image est bonne.
00:41:03 Il a quelques difficultés, on verra comment il s'en sortira
00:41:05 lorsque l'orage sera passé,
00:41:07 mais décidément, le mois de février
00:41:09 est un désastre pour le Président de la République.
00:41:11 Les Français qui se sont réveillés,
00:41:13 le lendemain de cette déclaration,
00:41:15 avec l'impression d'une fuite en avant.
00:41:17 Si vous n'êtes pas l'observateur éclairé
00:41:19 qu'est Jean-Luc Mélenchon, par exemple,
00:41:21 extrêmement bien informé, vous vous dites
00:41:23 "attendez, la Troisième Guerre mondiale,
00:41:25 qu'est-ce qui se passe, je vais acheter des pâtes,
00:41:27 ils vont faire des réserves de papier toilette".
00:41:29 C'est vrai qu'il y a eu deux temps dans cette affaire.
00:41:31 Il y a d'abord eu la stupeur.
00:41:33 On l'a appris, je crois, le soir.
00:41:35 C'était un peu la stupeur.
00:41:37 Et puis la stupeur a laissé place au ridicule.
00:41:39 Comme d'habitude, comme souvent,
00:41:41 si je veux être indulgent.
00:41:43 C'est-à-dire que concrètement,
00:41:45 nos partenaires européens ont dit "niet",
00:41:47 si j'ose dire.
00:41:49 Il n'est pas question d'aller livrer une guerre
00:41:51 sur le sol ukrainien.
00:41:53 Et puis effectivement, par ailleurs,
00:41:55 il y a aussi ce qu'on pense en France
00:41:57 et ce que pensent les Français,
00:41:59 qui sont assez peu consultés sur cette guerre,
00:42:01 qui sont assez peu consultés sur la question
00:42:03 des livraisons d'armes.
00:42:05 Parce que la co-belligérance,
00:42:07 on peut jouer, on peut danser sur un pied
00:42:09 et on peut articuler...
00:42:11 - On est pas heureux qu'on soit dans le balai.
00:42:13 - Oui, mais c'est très difficile d'articuler un discours
00:42:15 de, au départ, ce qui semblait être celui d'Emmanuel Macron,
00:42:17 d'arbitre, un peu d'arbitre des élégances, voyez-vous,
00:42:19 et puis aujourd'hui, de fait, quasiment dans une co-belligérance.
00:42:21 C'est compliqué. Là, on arrive dans un stade
00:42:23 qui est... On pourrait arriver dans un stade
00:42:25 qui est un stade effectivement dangereux,
00:42:27 qui serait celui d'envoi de troupes.
00:42:29 Mais encore une fois, tout ça, c'est un engrenage.
00:42:31 Pardon, excusez-moi. On a commencé avec des vivres,
00:42:33 après des armes, après quoi, peut-être, je ne sais plus,
00:42:35 des armes, enfin bref, des chars, en tout cas, c'est certain.
00:42:37 Heureusement, on n'a pas franchi ce niveau-là.
00:42:39 Mais il faudrait peut-être faire attention et puis aussi
00:42:41 accessoirement écouter les propos. - Non, mais personne ne soutient
00:42:43 la position affichée par le président de la République.
00:42:45 Personne même ne comprend ce qu'il a voulu faire.
00:42:47 Yohann Huysa a eu une réaction.
00:42:49 Après, je vais vous faire voir, je vais vous faire lire,
00:42:51 parce que vous parliez de bêtises de la part du président de la République.
00:42:53 Je crois que c'est Jean-Claude qui l'a dit. Enfin, peu importe.
00:42:55 J'ai la palme du jour
00:42:57 et elle n'est pas d'Emmanuel Macron.
00:42:59 Yohann, un petit mot d'abord. - Non, mais il est évident
00:43:01 qu'on ne peut pas engager une guerre contre une puissance nucléaire,
00:43:03 la première puissance nucléaire au monde,
00:43:05 si les intérêts vitaux
00:43:07 de la nation ne sont pas menacés.
00:43:09 Alors, la Russie représente
00:43:11 à différents égards
00:43:13 une menace pour la France. - Mais je n'aimerais pas être là
00:43:15 si on était en guerre contre la Russie.
00:43:17 - Pour les intérêts de la France. Mais il est évident
00:43:19 que la Russie ne menace pas
00:43:21 la vie de 70 millions de Français.
00:43:23 Donc, nous n'allons pas engager une guerre
00:43:25 de manière directe contre la Russie, parce que
00:43:27 nous sommes en guerre indirectement contre elle,
00:43:29 en fournissant des armes.
00:43:31 Ça a d'abord été des armes,
00:43:33 des missiles solaires, etc. Ensuite, on a commencé
00:43:35 à livrer des missiles longues portées, ce qui était d'abord
00:43:37 exclu au début de la guerre.
00:43:39 Maintenant, on s'apprête à livrer des avions, etc.
00:43:41 Donc, on voit effectivement qu'il y a une montée en puissance,
00:43:43 c'est vrai, parce que le président de la République
00:43:45 considère que l'Ukraine ne peut pas
00:43:47 perdre cette guerre,
00:43:49 que ça laisserait les mains libres
00:43:51 à la Russie, que ça n'est pas envisageable.
00:43:53 Mais ne soyons pas non plus naïfs,
00:43:55 il y a déjà des hommes français sur le terrain.
00:43:57 Il y a déjà des formateurs,
00:43:59 il y a déjà des démineurs qui sont de manière
00:44:01 officieuse. D'ailleurs, Emmanuel Macron, quand il le dit,
00:44:03 nous ne pouvons pas exclure
00:44:05 d'envoyer des troupes
00:44:07 françaises ou européennes de manière
00:44:09 occidentale, de manière officielle.
00:44:11 Donc, il le sous-entend déjà
00:44:13 en réalité, qu'il y a déjà des hommes
00:44:15 français sur le terrain.
00:44:17 Le monde entier, a priori, est contre la ligne
00:44:19 tenue par le président de la République,
00:44:21 sauf un homme, Bernard Kouchner.
00:44:23 Je ne sais pas si vous avez vu les déclarations de Bernard.
00:44:25 Et 25% des Français, quand même.
00:44:27 Ancien ministre des Affaires étrangères, oui,
00:44:29 je suis favorable à des troupes au sol,
00:44:31 peut-être à la frontière, ce n'est pas facile à dire,
00:44:33 de déclencher la guerre pour son propre pays,
00:44:35 ça va coûter des sacrifices.
00:44:37 Il est fidèle à sa ligne de politique étrangère.
00:44:39 Quel légèreté !
00:44:41 Quel légèreté !
00:44:43 Surtout que monsieur était favorable à l'intervention
00:44:45 des troupes occidentales
00:44:47 à l'époque en Irak.
00:44:49 C'est des gens qui ont fait des erreurs
00:44:51 toute leur vie et qui continuent.
00:44:53 Il y a-t-il un moment où il faut s'arrêter
00:44:55 et prendre la parole sur des sujets comme celui-là ?
00:44:57 Ça ne tient à rien dit encore sur ce sujet.
00:44:59 Moi, je n'aurais pas un avis aussi tranché en réalité.
00:45:01 Sur les mots de Bernard Kouchner ?
00:45:03 Non, de façon générale.
00:45:05 Je trouve que, en fait,
00:45:07 d'abord, j'étais un peu ahurie
00:45:09 par le service après-vente
00:45:11 qui a essayé de faire s'effacer tes journées, pour le coup.
00:45:13 Le patron du Quai d'Orsay à l'Assemblée.
00:45:15 Je vais quand même vous citer cette phrase
00:45:17 assez ahurissante.
00:45:19 Le président aurait voulu parler de nouvelles actions
00:45:21 de soutien à l'Ukraine, comme par exemple du déminage,
00:45:23 du cyber, de la production
00:45:25 d'armes sur place. Et en fait, c'est une présence
00:45:27 sur les territoires sans franchir le seuil
00:45:29 de belligérance. Rien ne doit être exclu.
00:45:31 Bon, quel est le seuil de belligérance en fait
00:45:33 en l'État ?
00:45:35 C'est vrai que c'est une position
00:45:37 qui est indéfendable.
00:45:39 J'entends ensuite certaines personnes qui disent
00:45:41 en fait, c'est la dialectique de dissuasion.
00:45:43 Et donc, face à Poutine, il faut avoir
00:45:45 notamment Guillaume Ancet,
00:45:47 etc. Il faut avoir ce type
00:45:49 de discours.
00:45:51 Parce que c'est la seule chose que
00:45:53 le gouvernement dit qu'il s'entend.
00:45:55 Moi, la seule chose que j'entends,
00:45:57 en tout cas aujourd'hui,
00:45:59 si je peux terminer, la seule chose que j'entends aujourd'hui,
00:46:01 c'est ça. C'est qu'en fait, aujourd'hui,
00:46:03 Vladimir Poutine, c'est un fait, se croit
00:46:05 tout permis, peut aller annexer des régions,
00:46:07 des pays, dit qu'un jour
00:46:09 il pourrait s'en prendre à la Pologne, aux Pays-Baltes,
00:46:11 à la Finlande même éventuellement.
00:46:13 - Les Pays-Baltes, c'est l'OTAN.
00:46:15 - Il n'a pas réussi à prendre le train.
00:46:17 - Dans son interview avec Arthur Carlson,
00:46:19 il dit exactement le contraire.
00:46:21 - La mode d'avis est dans son viseur.
00:46:23 - Être dans le viseur et être attaqué,
00:46:25 c'est autre chose.
00:46:27 - Si je peux terminer, il y a aucune limite.
00:46:29 On voit aussi comment
00:46:31 les opposants sont muselés,
00:46:33 torturés, assassinés,
00:46:35 sous les yeux du monde, sans que personne ne dise rien.
00:46:37 - Il ne faut pas tout mélanger.
00:46:39 Vous évoquez des pays qui sont membres de l'OTAN,
00:46:41 et les pays membres de l'OTAN, vous savez que
00:46:43 c'est un inclin d'oeil.
00:46:45 - Je peux terminer ma phrase.
00:46:47 C'est une façon de considérer
00:46:49 qu'on peut tout se permettre.
00:46:51 - Il y a beaucoup de dictatures
00:46:53 qui ne nous menacent pas.
00:46:55 - Est-ce qu'on peut ne pas être d'accord avec vous deux secondes
00:46:57 et mettre un avis de silence sur ce plateau ?
00:46:59 - Je termine juste deux secondes.
00:47:01 - Allez-y, concluez s'il vous plaît.
00:47:03 - Les autres, c'est un peu long.
00:47:05 - En ce cas, j'arrête.
00:47:07 - Je ne vais pas vexer comme ça.
00:47:09 - C'est impossible d'avoir un avis
00:47:11 contraire sur ce plateau.
00:47:13 - C'est juste une démonstration
00:47:15 qui est un peu longue.
00:47:17 - Je vais terminer maintenant.
00:47:19 - Vladimir Poutine se croit tout permis.
00:47:21 Emmanuel Macron lui envoie un message.
00:47:23 C'est ce que vous dites substantiellement
00:47:25 à travers cette déclaration de l'autre jour.
00:47:27 - Juste pour terminer,
00:47:29 je trouve qu'il ne faut pas avoir un avis si tranché.
00:47:31 Au final, Emmanuel Macron,
00:47:33 ses propos n'étaient pas très clairs,
00:47:35 mais il ne parlait pas de guerre.
00:47:37 En revanche, la vraie question
00:47:39 que ça pose quand on voit les interviews
00:47:41 et les dissensions en Europe,
00:47:43 c'est qu'on ne voit pas très bien
00:47:45 comment on va pouvoir faire une armée européenne
00:47:47 et avoir une question de défense commune européenne.
00:47:49 - Les Etats-Unis n'interviendraient pas.
00:47:51 - Sûrement pas, surtout si Trump...
00:47:53 - Et que nous ne sommes pas arrivés
00:47:55 au jour où l'Europe
00:47:57 pourrait se passer
00:47:59 des Etats-Unis pour assurer sa sécurité.
00:48:01 - J'essaye.
00:48:03 - Un dernier extrait, celui d'Ursula von der Leyen.
00:48:05 Et vous réagissez.
00:48:07 - La menace de guerre n'est peut-être pas imminente,
00:48:09 mais elle n'est pas impossible.
00:48:11 Il ne faut pas exagérer les risques de guerre,
00:48:13 mais il faut s'y préparer.
00:48:15 Et cela commence par la nécessité urgente
00:48:17 de reconstruire, de reconstituer
00:48:19 et de moderniser les forces armées
00:48:21 des Etats membres.
00:48:23 Ce faisant, l'Europe devrait s'efforcer
00:48:25 de développer et de fabriquer
00:48:27 la prochaine génération de forces armées.
00:48:29 - Je suis d'accord avec vous.
00:48:31 Je suis d'accord avec vous.
00:48:33 Je suis d'accord avec vous.
00:48:35 - Il faut développer et de fabriquer
00:48:37 la prochaine génération de capacités opérationnelles
00:48:39 permettant de gagner des batailles
00:48:41 et de s'assurer qu'elles disposent
00:48:43 d'une quantité suffisante de matériel
00:48:45 et de la supériorité technologique
00:48:47 dont nous pourrions avoir besoin à l'avenir.
00:48:49 - Mais moi, ce que je ne comprends pas
00:48:51 et ce que j'aimerais demander
00:48:53 à madame von der Leyen,
00:48:55 à monsieur le président de la République,
00:48:57 il n'y a pas de consensus.
00:48:59 Personne ne veut envoyer des troupes.
00:49:01 Il n'y a pas de volonté.
00:49:03 Pourquoi est-ce qu'on évoque tout ça maintenant ?
00:49:05 A quoi bon, si ce n'est effrayer l'opinion ?
00:49:07 - Il y a quand même Julien.
00:49:09 - Je viens.
00:49:11 - Je suis désolé, mais là,
00:49:13 c'est moi qui vais devoir faire la police.
00:49:15 - Ça va être très court.
00:49:17 C'est très rare que je sois d'accord
00:49:19 avec Ursula von der Leyen,
00:49:21 mais en l'occurrence, c'est le cas.
00:49:23 Elle n'est évidemment personne
00:49:25 et elle n'a pas la légitimité
00:49:27 pour donner des recommandations stratégiques
00:49:29 aux États qui sont souverains
00:49:31 et qui sont un peu peuples,
00:49:33 mais je trouve que la recommandation
00:49:35 peut quand même être pertinente.
00:49:37 Elle parle même d'État membre
00:49:39 et pas d'un armement au niveau de l'Union européenne.
00:49:41 J'y suis également favorable
00:49:43 puisque ça relève de la souveraineté nationale.
00:49:45 Ensuite, tout à l'heure,
00:49:47 j'essayais de rebondir sur ce que Tatiana disait
00:49:49 en disant que la Russie est évidemment une dictature.
00:49:51 Poutine est un despote,
00:49:53 mais il y a beaucoup de dictatures dans le monde
00:49:55 qui ne nous menacent pas directement géopolitiquement
00:49:57 et pour lesquelles on n'a pas intérêt
00:49:59 à la diplomatie des valeurs.
00:50:01 Ça ne veut rien dire.
00:50:03 - Je suis d'accord.
00:50:05 - Un dernier mot.
00:50:07 - Je suis d'accord avec Ursula von der Leyen
00:50:09 qui dit qu'il faut que les États membres
00:50:11 se préparent à moderniser leurs armées,
00:50:13 à dépenser plus et à investir plus
00:50:15 dans les armées parce qu'on pensait
00:50:17 qu'une guerre sur le sol européen était impossible.
00:50:19 Une guerre de haute intensité
00:50:21 et on voit bien que ça s'est produit.
00:50:23 Dans la mesure où les États-Unis,
00:50:25 dans les prochaines années,
00:50:27 vont défendre le sol européen,
00:50:29 l'Europe doit être prête à assurer sa propre sécurité
00:50:31 et naturellement, ça passe par des investissements
00:50:33 extrêmement lourds, extrêmement conséquents
00:50:35 et bien sûr, il faut s'y préparer
00:50:37 parce qu'on ne sait pas de quoi sera fait demain.
00:50:39 - Allez, conclusion.
00:50:41 - C'est ça, on le sait, les temps sont incertains,
00:50:43 on peut le dire comme ça.
00:50:45 Je veux juste revenir sur la question de Donald Trump
00:50:47 quand il a fait un avertissement en disant...
00:50:49 parce que ça a quand même un rapport.
00:50:51 Quand il a dit que si jamais la Russie
00:50:53 vous attaque ou quoi que ce soit,
00:50:55 si vous n'avez pas payé comme il faut
00:50:57 vos reneuvences pour l'OTAN,
00:50:59 bien moi, je n'irai pas vous protéger.
00:51:01 C'est un peu dans ce discours-là aussi.
00:51:03 Quand j'entends Mme Ursula von der Leyen,
00:51:05 c'est vrai que ce n'est pas très populaire auprès des citoyens.
00:51:07 En général, quand on dit qu'on va augmenter
00:51:09 les dépenses militaires, les gens ne sont pas très heureux
00:51:11 de tout ça, mais au final, c'est qu'il y a beaucoup de pays
00:51:13 qui ne donnent pas non plus le fameux 2 % du PIB
00:51:15 pour l'armement, pour tout ça
00:51:17 et on est dans un contexte aujourd'hui
00:51:19 où effectivement, il y a des frontières
00:51:21 qui sont menacées et ça fait partie de la chose
00:51:23 de dire qu'on va peut-être se rééquiper,
00:51:25 se réarmer, même si c'est quelque chose
00:51:27 qui ne nous fait pas plaisir.
00:51:29 - Il y a du chemin à faire avant d'être capable
00:51:31 de rivaliser contre la première puissance nucléaire mondiale,
00:51:33 surtout sans l'aide des États-Unis.
00:51:35 Passons au Salon de l'agriculture.
00:51:37 On met les pieds un peu plus dans la gadoue.
00:51:39 Où le défilé des politiques se poursuit.
00:51:41 Marine Le Pen qui a déambulé aujourd'hui
00:51:43 dans les allées, une visite de 8 heures
00:51:45 durant laquelle elle a multiplié
00:51:47 les dégustations, les photos,
00:51:49 de quoi créer.
00:51:51 Un décalage évidemment avec la visite présidentielle
00:51:53 de samedi. Florian Tardif a suivi
00:51:55 cette journée pour CNews.
00:51:57 - Oui, il y avait comme un air de campagne
00:51:59 aujourd'hui au Salon de l'agriculture
00:52:01 durant les 8 heures où Marine Le Pen
00:52:03 a déambulé dans les allées de ce salon.
00:52:05 La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale
00:52:07 s'est prêtée volontiers au jeu des selfies.
00:52:09 Nombreux, très nombreux même,
00:52:11 puisqu'on se bousculait presque pour en obtenir un.
00:52:13 Et entre ces moments, avec le public,
00:52:15 elle a pris le temps d'échanger
00:52:17 longuement, il faut le dire,
00:52:19 avec des cultivateurs,
00:52:21 des éleveurs ou encore des vignerons
00:52:23 défendant sa vision de l'agriculture
00:52:25 en opposition à celle d'Emmanuel Macron
00:52:27 tout simplement parce que la présidente
00:52:29 du groupe RN à l'Assemblée nationale
00:52:31 est d'ores et déjà en campagne,
00:52:33 campagne peut-être même présidentielle,
00:52:35 elle ne s'en cache pas d'ailleurs.
00:52:37 - Moi, j'ai été candidate 3 fois à la présidentielle
00:52:39 et peut-être je suis en train de me préparer
00:52:41 à une 4e candidature.
00:52:43 Donc j'essaye de me comporter
00:52:45 dans le cadre de ce qu'on appelle
00:52:47 la "candidatité"
00:52:49 en tenant compte de cette perspective.
00:52:51 - D'ailleurs, en marge de cette déambulation
00:52:53 de la présidente du groupe RN
00:52:55 à l'Assemblée nationale,
00:52:57 l'un de ses proches m'expliquait que,
00:52:59 compte tenu des images que l'on voyait
00:53:01 de cet accueil chaleureux ici de Marine Le Pen,
00:53:03 malgré quelques huées assez rares,
00:53:05 il faut le dire,
00:53:07 ces images montraient bien que le processus
00:53:09 de normalisation était terminé
00:53:11 et qu'à présent, il fallait enclencher
00:53:13 le processus d'adhésion, adhésion au parti,
00:53:15 le Rassemblement national, mais également
00:53:17 à Marine Le Pen, pourquoi ?
00:53:19 Tout simplement pour tenter de rejoindre l'Elysée
00:53:21 en 2026, ce qui reste l'objectif
00:53:23 numéro 1 de la présidente du groupe RN à l'Assemblée.
00:53:25 - Yohann Usaï,
00:53:27 une annonce qui faisait de doute pour personne,
00:53:29 ce n'est pas le scoop de l'année parce qu'elle l'a déjà dit,
00:53:31 mais elle le redit, pourquoi aujourd'hui ?
00:53:33 Pourquoi dans ce contexte ? - Alors, elle ne l'a jamais dit
00:53:35 de cette manière-là.
00:53:37 Elle s'y prépare depuis le soir du second tour
00:53:39 de l'élection présidentielle de 2022.
00:53:41 Elle sait depuis tout le temps qu'elle sera candidate
00:53:43 une quatrième fois, ça ne fait absolument aucun doute.
00:53:45 Elle laissait planer une forme de suspense. Elle disait
00:53:47 d'abord, elle a dit,
00:53:49 "je ne serai candidate que dans des circonstances exceptionnelles".
00:53:51 Ensuite, elle disait
00:53:53 "je suis la candidate naturelle de mon camp
00:53:55 jusqu'à ce que je décide de ne pas l'être".
00:53:57 Et maintenant, elle dit "je me prépare
00:53:59 à une quatrième candidature".
00:54:01 Bon, évidemment, elle s'y prépare
00:54:03 depuis tout le temps. Pourquoi est-ce qu'elle
00:54:05 le dit aujourd'hui ? Peut-être parce qu'elle,
00:54:07 pour couper court aussi
00:54:09 aux rumeurs ou aux questions des journalistes
00:54:11 qui disent "est-ce que vous vous sentez menacée
00:54:13 par Jordan Bardella ? Est-ce que Jordan Bardella
00:54:15 ferait un bon président de la République ?
00:54:17 Je crois qu'elle n'a plus envie de répondre.
00:54:19 On en a parlé tout à l'heure dans la rédaction, Yohan.
00:54:21 On a eu cette discussion tous les deux et je vais trahir
00:54:23 notre conversation. Je vous ai dit
00:54:25 Yohan, si elle le dit aujourd'hui, c'est parce qu'elle voit
00:54:27 que la visite de Jordan Bardella
00:54:29 s'est encore mieux passée que la semaine la veille,
00:54:31 que Jordan Bardella explose les
00:54:33 sondages, qu'elle veut le
00:54:35 court-circuiter pour ne plus semer le doute parce que
00:54:37 il y a un vrai danger autour de
00:54:39 Jordan Bardella. Et vous m'avez dit "non,
00:54:41 rien à voir, pas du tout". - Eh bien je vous redis à nouveau
00:54:43 "non, rien à voir, pas du tout"
00:54:45 parce que vous vous sous-entendez qu'elle se sent menacée par
00:54:47 Jordan Bardella alors que je crois que ça... - Qu'elle veut couper
00:54:49 court en tout cas au doute. - Oui, parce que
00:54:51 je crois qu'elle n'a pas envie de répondre aux questions des journalistes
00:54:53 matin, midi et soir qui lui demanderaient "est-ce que
00:54:55 Jordan Bardella si ? Est-ce que Jordan Bardella a ça ?"
00:54:57 Bon, là elle dit "je suis la candidate naturelle
00:54:59 et je serai candidate, je m'y prépare"
00:55:01 mais je crois qu'en aucun cas elle se sent menacée
00:55:03 par Jordan Bardella. - Elle était moins bien
00:55:05 accueillie que lui au salon, ou bien moins bien
00:55:07 accueillie que lui plutôt au salon de la Légion.
00:55:09 - Ça ne veut rien dire. On ne lance
00:55:11 pas une campagne présidentielle parce qu'on est plus ou
00:55:13 moins bien accueillie en quelque sorte au salon
00:55:15 d'agriculture, si vous voulez. C'est complètement
00:55:17 anecdotique. - Vous me prenez pour un lapin de six semaines.
00:55:19 - Ensuite, elle le fait aujourd'hui parce que
00:55:21 le pouvoir présidentiel, Emmanuel Macron
00:55:23 et la majorité sont dans une période extrêmement
00:55:25 difficile. Elle le fait aussi
00:55:27 parce qu'elle veut montrer qu'elle n'hésite pas.
00:55:29 Si elle se déclarait un non avant la présidentielle,
00:55:31 ça pourrait laisser croire aux
00:55:33 Français qu'elle hésite, qu'elle n'est pas sûre
00:55:35 d'elle. Là, elle le fait très en amont
00:55:37 pour montrer qu'elle est sûre d'elle.
00:55:39 Il y a beaucoup de raisons qui font
00:55:41 qu'elle le fait aujourd'hui et c'est quelque chose de tout à
00:55:43 fait logique. - Jean-Claude,
00:55:45 comment analysez-vous cette... - Je suis
00:55:47 d'accord avec Yohann.
00:55:49 Je n'ai jamais pensé que M.
00:55:51 Bardella avait la capacité,
00:55:53 l'âge et les moyens
00:55:55 d'être candidat à la prochaine présidentielle.
00:55:57 Vous me direz que depuis
00:55:59 qu'un jeune homme a pris Matignon,
00:56:01 peut-être mon analyse
00:56:03 est-elle erronée. Néanmoins, ça me paraît
00:56:05 quand même peu sérieux de penser
00:56:07 que Bardella puisse maintenant,
00:56:09 dans trois ans, être élu président de la République.
00:56:11 Je ne crois pas une seconde. En revanche,
00:56:13 je crois qu'effectivement
00:56:15 ce que Mme Le Pen a dit
00:56:17 aujourd'hui est important parce que,
00:56:19 c'est clair, on avait un petit doute
00:56:21 quand même. D'abord, il y a toujours un problème
00:56:23 juridique qui fait qu'elle peut être interdite
00:56:25 de se présenter. - C'est peut-être pour ça qu'elle le fait aussi.
00:56:27 - On va voir si ça recommence.
00:56:29 - Elle le fait peut-être pour se promenir.
00:56:31 - Si l'affaire Fillon recommence, ça m'étonnerait.
00:56:33 Mais enfin, on verra bien. - Elle le fait peut-être pour se promenir.
00:56:35 - Elle sera donc candidate pour la quatrième fois.
00:56:37 C'est déjà la preuve d'une
00:56:39 très grande ténacité.
00:56:41 Et donc, le président de la République actuel
00:56:43 ne s'y trompe pas. Il en a fait déjà
00:56:45 l'adversaire numéro un.
00:56:47 Voilà, maintenant c'est dans trois ans.
00:56:49 Il va se passer tellement de choses.
00:56:51 - Que l'eau va couler sous les ponts.
00:56:53 - Que l'eau, oui, coulera entre autres sous les ponts.
00:56:55 Donc, nous aurons l'occasion de reparler de tout ça.
00:56:57 Mais elle est candidate.
00:56:59 On le sait, c'est officiel.
00:57:01 Très bien. On va voir ce qui va suivre.
00:57:03 - Un petit extrait encore avant de faire réagir le reste
00:57:05 du plateau. Vous savez que
00:57:07 notamment la coordination rurale,
00:57:09 le syndicat est accusé d'avoir des liens
00:57:11 quasi intimes avec l'ORN
00:57:13 de Marine Le Pen. Elle a voulu
00:57:15 revenir sur ces liens supposés entre elle et les syndicats.
00:57:17 - Il faut qu'Emmanuel Macron
00:57:19 comprenne que j'ai fait
00:57:21 42% contre lui à la dernière présidentielle.
00:57:23 Donc, voyez, dans le meilleur
00:57:25 des mondes, il y aurait 42%
00:57:27 de tel ou tel syndicat
00:57:29 qui pourrait potentiellement voter pour Marine Le Pen.
00:57:31 Qu'est-ce qu'il y a d'anormal
00:57:33 au fait qu'il y ait
00:57:35 des adhérents de syndicats
00:57:37 qui se sentent proches de nous ? Moi, j'ai rencontré
00:57:39 des tas d'adhérents de la CGT
00:57:41 qui pourtant est considéré comme étant
00:57:43 un syndicat proche de la gauche,
00:57:45 qui votent pour moi. Maintenant,
00:57:47 ça n'est pas ça qu'a dit Emmanuel Macron.
00:57:49 Emmanuel Macron a dit, c'est le Rassemblement
00:57:51 national qui, par l'intermédiaire
00:57:53 de la coordination rurale, a organisé
00:57:55 des manifestations
00:57:57 contre moi. Et ça,
00:57:59 c'est scandaleux, c'est une diffamation
00:58:01 de sa part.
00:58:03 - Pierre Gentillet, cette séquence crise agricole,
00:58:05 c'est vrai que d'une certaine façon, elle fait du bien
00:58:07 au RN, le parti de Marine Le Pen,
00:58:09 qui profite clairement de cette crise. Et de toutes les crises,
00:58:11 d'ailleurs. - Oui, en même temps, ce n'est pas tout à fait
00:58:13 surprenant. C'est-à-dire que les positions du Rassemblement
00:58:15 national ont l'air d'être reprises
00:58:17 par un certain nombre, je dis un certain nombre,
00:58:19 pas tous, mais un certain nombre d'agriculteurs.
00:58:21 On a vu, effectivement, la différence popularité entre
00:58:23 aujourd'hui Marine Le Pen et
00:58:25 Emmanuel Macron. Il avait dit
00:58:27 "ce sera moi le chaos", là, pour l'instant,
00:58:29 c'est lui qui est le chaos. - On peut pas se dire d'être dans l'opposition,
00:58:31 parlons franchement aussi. - C'est certain.
00:58:33 Oui, c'est plus facile quand on est dans l'opposition.
00:58:35 Maintenant, un point sur lequel je voulais revenir avant.
00:58:37 Quand Marine Le Pen a dit, alors on a retenu
00:58:39 ce seul mot, alors je ne sais pas si...
00:58:41 Evidemment, il n'y a pas de hasard, effectivement,
00:58:43 quand elle dit "je me prépare à une quatrième
00:58:45 candidature", mais c'est aussi
00:58:47 outre le fait de s'avancer petit à petit
00:58:49 et d'envoyer des signaux. Une manière
00:58:51 d'envoyer un signal
00:58:53 aux magistrats, aux juges,
00:58:55 en leur disant "attention, si vous me déclarez
00:58:57 inéligible, vous déclarez inéligible
00:58:59 la première opposante de ce
00:59:01 pays". - C'est vrai. - Alors, je sais bien
00:59:03 qu'on est plus qu'en droit, mais vous savez,
00:59:05 les magistrats ne sont pas des machines. Donc, ils
00:59:07 penseront à cela aussi avant
00:59:09 de rendre leur jugement. - Parce qu'ils vont refaire l'affaire Fillon.
00:59:11 - Michael et Tatiana, il nous reste 3 minutes,
00:59:13 un commentaire chacun. - Non, simplement,
00:59:15 sur Bardella, il y a évidemment un phénomène
00:59:17 politico-médiatique, tous les sondages
00:59:19 le montrent, il est extrêmement populaire,
00:59:21 et notamment populaire chez les plus jeunes,
00:59:23 d'ailleurs beaucoup plus populaire. Il y a récemment un sondage qui a
00:59:25 comparé la popularité
00:59:27 de Gabriel Attal et de Jordan Bardella
00:59:29 chez les jeunes, et il se trouve que Jordan Bardella
00:59:31 est beaucoup plus populaire
00:59:33 chez les jeunes que
00:59:35 Gabriel Attal, qui plaît
00:59:37 plutôt à l'électorat de la Macronie, c'est-à-dire globalement
00:59:39 aux plus de 65 ans. Après, évidemment,
00:59:41 la séquence a fait beaucoup de bien aux RN,
00:59:43 ça correspond plutôt à son électorat,
00:59:45 mais bon, c'est ce qui a provoqué l'ire
00:59:47 d'Emmanuel Macron, mais en même temps, c'est le jeu.
00:59:49 Les RN sont inexistants
00:59:51 dans les grandes villes pendant les élections municipales,
00:59:53 je pense que ça fera aussi du bien
00:59:55 à la Macronie à ce moment-là.
00:59:57 Voilà, après, Marine Le Pen,
00:59:59 pour terminer, je ne pense pas qu'elle soit dans une concurrence
01:00:01 avec Jordan Bardella, elle a d'ailleurs
01:00:03 eu une manière assez habile
01:00:05 de s'accaparer de sa popularité en disant qu'elle faisait
01:00:07 un ticket à deux pour 2027, avec
01:00:09 elle présidente et lui Premier ministre.
01:00:11 Donc, je ne suis pas sûr
01:00:13 qu'il y ait une rivalité entre les deux.
01:00:15 Justement, en parlant de sondage, Tatiana, on peut
01:00:17 peut-être réagir également à ce dernier sondage BVA
01:00:19 pour RTL, le Rassemblement National caracole
01:00:21 en tête des intentions de vote pour les
01:00:23 Européennes du 9 juin prochain,
01:00:25 avec l'écart assez significatif
01:00:27 pour la liste de Jordan Bardella,
01:00:29 avec 30%, 18% derrière,
01:00:31 pour la liste soutenue par Renaissance,
01:00:33 Horizons et le Modem, 11%.
01:00:35 Ça, c'est le trio de tête, évidemment, qu'on vous a mis.
01:00:37 Pour la liste de Raphaël Glucksmann,
01:00:39 à gauche, un commentaire
01:00:41 sur les propos tenus ces dernières minutes
01:00:43 et peut-être ce sondage
01:00:45 qui montre encore une fois la position
01:00:47 de force du Rassemblement National.
01:00:49 Une position évidente, 10%
01:00:51 derrière pour la liste d'Emmanuel Macron.
01:00:53 C'est quand même extrêmement douloureux.
01:00:55 12, oui.
01:00:56 Non, ça dépend des sondages. Entre 10 et 12, ça dépend
01:00:58 des sondages, évidemment, ces dernières semaines.
01:01:00 C'est vrai que le RN a beaucoup
01:01:02 capitalisé ces derniers temps sur la colère
01:01:04 des agriculteurs, il faut bien le dire,
01:01:06 avec des thèmes qui lui sont
01:01:08 chers et qui sont porteurs
01:01:10 pour ce parti.
01:01:12 Mais si je devais rebondir aussi sur une différence
01:01:14 entre Marine Le Pen et Jordane Bardella,
01:01:16 ça serait la suivante, c'est qu'elle a quand même dû un peu
01:01:18 faire le service après-vente
01:01:20 elle aussi, parce qu'il a quand même
01:01:22 commis une sacrée boulette sur la question des prix planchers
01:01:24 qui a toujours été dans le programme du RN
01:01:26 depuis des années, et que c'est pas la première
01:01:28 fois que Jordane Bardella met en difficulté Marine Le Pen.
01:01:30 Souvenez-vous, il y avait eu aussi ses propos
01:01:32 notamment sur l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen,
01:01:34 alors que Marine Le Pen était dans
01:01:36 un processus justement de dédiabolisation
01:01:38 de son parti, où elle s'était complètement déconnectée
01:01:40 de son père. Là, cette fois-ci, c'est
01:01:42 aussi une boulette, et Marine Le Pen a dû faire une sorte
01:01:44 de rétropédalage, ou plutôt
01:01:46 d'explicitation de sa position,
01:01:48 la position officielle du parti aujourd'hui
01:01:50 lors du Salon de l'Agriculture, et d'ailleurs dans les boucles
01:01:52 internes, certains ont demandé "mais en fait, c'est quoi
01:01:54 la position officielle ?" Donc ça montre quand même
01:01:56 qu'il y a un petit souci, une petite friture
01:01:58 sur la ligne entre les deux, entre Marine Le Pen et
01:02:00 Jordane Bardella. - En tout cas, les voyages sont
01:02:02 au vert pour le moment, pour
01:02:04 le parti de Marine Le Pen
01:02:06 qui annonce ou réannonce son
01:02:08 intention de partir pour la course
01:02:10 à l'Elysée en 2027.
01:02:12 Maureen Vidal, 23h30 pile, on va vous parler
01:02:14 de ce petit rappel alors, dans un instant,
01:02:16 de Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée
01:02:18 nationale, aux membres du gouvernement, qui ne répondent pas
01:02:20 aux questions des parlementaires, et puis on partira
01:02:22 pour Avignon, avec cette avant-dernière journée
01:02:24 au procès d'Éric Masson, et
01:02:26 l'interrogatoire du principal suspect,
01:02:28 c'est Noémie Schultz qui nous racontera ça
01:02:30 dans un instant. Maureen Vidal.
01:02:32 (Générique)
01:02:34 (Générique)
01:02:36 - Le Sénat approuve
01:02:38 l'inscription de l'intervention
01:02:40 volontaire de Grosse Sesse dans la Constitution.
01:02:42 Un vote historique
01:02:44 sur les 339 votants.
01:02:46 267 ont voté
01:02:48 pour et 50 contre.
01:02:50 Prochaine étape, le Congrès à Versailles
01:02:52 où les parlementaires se prononceront dès lundi
01:02:54 pour inscrire définitivement l'IVG
01:02:56 dans la Constitution.
01:02:58 76% des Français
01:03:00 votent contre l'envoi de troupes militaires françaises
01:03:02 en Ukraine. C'est le résultat d'un sondage
01:03:04 CSA pour CNews, Europun et le JDD.
01:03:06 Après la polémique qu'a provoquée
01:03:08 Emmanuel Macron en mentionnant l'idée
01:03:10 d'envoyer des troupes occidentales en Ukraine,
01:03:12 côté Europe, la présidente de la Commission
01:03:14 européenne Ursula von der Leyen a proposé
01:03:16 d'utiliser les bénéfices tirés
01:03:18 des avoirres russes gelées pour
01:03:20 financer des équipements militaires
01:03:22 pour l'Ukraine. Enfin,
01:03:24 la SNCF enregistre un bénéfice
01:03:26 de 1,3 milliard d'euros
01:03:28 en 2023.
01:03:30 Les résultats financiers de l'entreprise sont
01:03:32 positifs pour la troisième année consécutive.
01:03:34 En 2022, la SNCF
01:03:36 avait enregistré un bénéfice record
01:03:38 de 2,4 milliards d'euros.
01:03:40 Les efforts payent, s'est réjoui
01:03:42 le PDG du groupe Jean-Pierre Farenc.
01:03:44 Merci beaucoup Maureen.
01:03:48 Avant de retrouver Noémie Schultz à Avignon, je vous le disais,
01:03:50 non pas pour le procès d'Eric Masson,
01:03:52 j'ai dit n'importe quoi, le procès du meurtre d'Eric Masson
01:03:54 et chacun aura vraiment bien corrigé.
01:03:56 La présidente de l'Assemblée nationale,
01:03:58 qui a été obligée de rappeler à l'ordre
01:04:00 non pas les oppositions
01:04:02 aujourd'hui dans l'hémicycle,
01:04:04 ou hier plutôt, mais
01:04:06 le gouvernement. Non, c'était aujourd'hui, pardon.
01:04:08 Aujourd'hui, au temps pour moi. La raison, donc,
01:04:10 les ministres ont une fâcheuse tendance à ne pas répondre
01:04:12 aux questions des parlementaires. Exemple
01:04:14 avec cet échange entre une députée
01:04:16 LR et une secrétaire d'Etat. Regardez.
01:04:18 Des informations récentes
01:04:20 circulent concernant l'autorisation
01:04:22 accordée pour l'installation
01:04:24 d'un village saoudien
01:04:26 sur le site même des Invalides
01:04:28 à partir du 10 mai 2024
01:04:30 et ce pour une période de 4 mois
01:04:32 couvrant ainsi toute la période des Jeux
01:04:34 Olympiques et Paralympiques.
01:04:36 J'aimerais, Mme, M. le ministre,
01:04:38 obtenir des éclaircissements à ce sujet.
01:04:40 Je vais tenter de répondre
01:04:42 sur ce que je sais. Effectivement,
01:04:44 c'est des informations que
01:04:46 nous avons pu aussi avoir.
01:04:48 Aujourd'hui, rien n'est concret,
01:04:50 rien n'est fait. Et donc,
01:04:52 je comprends vos interrogations, mais je ne répondrai
01:04:54 pas sur des choses qui ne sont pas faites
01:04:56 ni signées avec aucun accord.
01:04:58 Voilà. Je vous remercie.
01:05:00 Mme la députée Serre connaît le travail que nous avons
01:05:02 déjà effectué ensemble et elle sait que je lui apporterai
01:05:04 une réponse. Je vous remercie.
01:05:06 Madame la ministre en charge
01:05:08 des Relations avec le Parlement,
01:05:10 je vous remercie d'indiquer à chaque ministre
01:05:12 qu'il faudrait vraiment qu'il réponde
01:05:14 aux questions que lui pose le Parlement.
01:05:16 Je rappelle que le gouvernement
01:05:18 est responsable devant le Parlement.
01:05:20 (applaudissements)
01:05:22 Patricia Miralles, la secrétaire d'Etat
01:05:24 aux Anciens Combattants, que certains découvrent
01:05:26 à travers cette séquence, rappelait
01:05:28 à l'ordre... C'était assez inédit.
01:05:30 En tout cas, moi, je n'avais jamais vu une séquence
01:05:32 comme ça à l'Assemblée nationale.
01:05:34 C'est vrai que la secrétaire d'Etat est un peu
01:05:36 novice en politique. En tout cas, elle vient d'intégrer
01:05:38 le gouvernement. Donc, si vous voulez,
01:05:40 elle y va franco.
01:05:42 Elle dit "non, non, je ne répondrai pas à la question".
01:05:44 C'est quand même un peu surréaliste parce que
01:05:46 Gaëlle Brun-Pivet, effectivement, a raison de dire...
01:05:48 Elle aurait pu être un peu plus habile en même temps.
01:05:50 Le gouvernement est responsable devant le Parlement.
01:05:52 Et c'est vrai qu'entre 2017 et 2022,
01:05:54 les gouvernements successifs
01:05:56 l'avaient complètement oublié.
01:05:58 Ils avaient une majorité très large à l'Assemblée nationale.
01:06:00 Ils se croyaient un peu tout permis
01:06:02 pendant cinq ans. Là, il y a une majorité relative.
01:06:04 Ça change un peu les choses. Mais régulièrement,
01:06:06 le ministre de l'Intérieur, quand on l'interroge
01:06:08 sur les chiffres de la délinquance,
01:06:10 sur les chiffres de la sécurité, ne répond pas
01:06:12 aux questions.
01:06:14 Mais là, Gaëlle Brun-Pivet est peut-être un petit peu moins prompte
01:06:16 à rappeler à l'ordre le ministre de l'Intérieur,
01:06:18 là où avec le secrétaire d'État aux anciens combattants,
01:06:20 c'était un petit peu plus facile.
01:06:22 Elle ferait mieux de rappeler à l'ordre le ministre de l'Intérieur,
01:06:24 par exemple, mais il n'est pas le seul. Parce que quand on l'interroge
01:06:26 sur des choses aussi importantes
01:06:28 que la sécurité, que l'immigration,
01:06:30 et qu'il ne répond pas du tout
01:06:32 et qu'il met même en cause
01:06:34 les oppositions, je trouve
01:06:36 que ça n'est pas responsable et que c'est même contraire
01:06:38 à la Constitution parce que le gouvernement
01:06:40 est responsable devant le Parlement.
01:06:42 Ça, c'est quelque chose qui est constitutionnel.
01:06:44 - En France, cette question, c'est sur l'extension
01:06:46 du village olympique avec un stand
01:06:48 pour l'Arabie Saoudite qui devrait se poser
01:06:50 pour quelques mois sur la pelouse
01:06:52 des Invalides. Donc ce n'est pas une question
01:06:54 existentielle, en effet.
01:06:56 Un petit commentaire, Noémie Schultz nous attend à Villiers.
01:06:58 - Je voulais tout d'abord assurer cette question.
01:07:00 Elle n'était pas destinée, mais plutôt pour le ministre des Armées.
01:07:02 En son absence, elle a dû,
01:07:04 comme on dit, s'y coller.
01:07:06 Ça montre à quel point aussi
01:07:08 les questions ne sont pas forcément soumises.
01:07:10 Elle n'avait aucune idée de la réponse.
01:07:12 Il faut être tout à fait honnête.
01:07:14 - Non, mais attendez. Elle dit "je suis informée".
01:07:16 - Oui, mais d'accord.
01:07:18 - Donc elle peut avoir une réponse plus poussée.
01:07:20 - Cela dit, ça montre quelque chose, je trouve,
01:07:22 de plus profond au sujet de ce qui se passe
01:07:24 ces derniers temps, ces derniers mois,
01:07:26 ces dernières années au sein de l'Assemblée
01:07:28 qui sont de plusieurs ordres. D'abord,
01:07:30 pour qu'il n'y ait pas de vote de confiance,
01:07:32 qu'Elisabeth Borne et Gabriel Attal considèrent qu'il n'y a pas besoin
01:07:34 d'avoir un vote de confiance par peur de ne pas avoir le vote nécessaire.
01:07:36 Ça montre quand même combien
01:07:38 aujourd'hui, on fait fi justement
01:07:40 de ce que représentent les députés
01:07:42 et de combien ce que dit
01:07:44 exactement Yael Brune-Pivet, le gouvernement
01:07:46 est responsable de rendre des comptes devant
01:07:48 les députés qui représentent le peuple.
01:07:50 - Tout à fait. - Première chose. Et deuxième chose,
01:07:52 petite anecdote, mais il y a aujourd'hui une question sur la réforme
01:07:54 des QAG, parce qu'on appelle ça comme ça
01:07:56 dans notre jargon de journaliste. - Question gouvernement.
01:07:58 - Il y en a une d'abord parce qu'on est revenus
01:08:00 à deux questions gouvernement, mardi et mercredi
01:08:02 avec un délai très raccourci.
01:08:04 1h15 le mardi, 45 minutes le mercredi.
01:08:06 Et Gabriel Attal a même dit qu'en fait, il souhaitait,
01:08:08 il était prêt à ce qu'aujourd'hui, les questions
01:08:10 du gouvernement dans les mois qui viennent, ne lui soient
01:08:12 destinées qu'à lui, c'est-à-dire que ce soit le seul à répondre.
01:08:14 Proposition qui avait faite, d'ailleurs, la présidente
01:08:16 de l'Assemblée nationale à Elisabeth Borne, à l'époque,
01:08:18 qu'elle avait refusée. - Ça éviterait ce genre de bébuts.
01:08:20 - Du coup, ça pourrait éviter cela, et c'est ce qui se passe,
01:08:22 par exemple, en Grande-Bretagne. - Bon, bah écoutez, on verra
01:08:24 si les QAG font réforme. - Ça ne déplaiera pas
01:08:26 au Premier ministre. - Ah bah non, il est
01:08:28 arrivé. - Il est arrivé. - C'est vrai,
01:08:30 un peu mieux que Mme Miralles, donc, qu'on a découvert
01:08:32 sur CNews ce soir.
01:08:34 Deux jours après les aveux du meurtrier,
01:08:36 du policier Éric Masson.
01:08:38 Ce matin, la cour d'assises
01:08:40 du Vaucluse se tournait à nouveau
01:08:42 vers Ilias Akoudad pour un interrogatoire
01:08:44 approfondi, le premier depuis
01:08:46 le début de l'affaire, où il a accepté
01:08:48 donc d'expliquer ce geste
01:08:50 qu'il avait toujours nié, et de livrer
01:08:52 sa version des faits. Noémie Schultz,
01:08:54 je le disais, qui nous attend à Avignon.
01:08:56 Qu'est-ce qu'on retient de
01:08:58 cet interrogatoire qui était particulièrement
01:09:00 attendu à la veille
01:09:02 du dernier jour de ce procès ?
01:09:04 - Oui, l'interrogatoire
01:09:06 du suspect. Je vous rappelle qu'Ilias Akoudad
01:09:08 est toujours présumé
01:09:10 innocent, même s'il est passé aux aveux.
01:09:12 Vous l'avez dit lundi après-midi. Ce matin,
01:09:14 effectivement, son interrogatoire
01:09:16 a duré entre 3 et 4 heures.
01:09:18 J'ai fait le con, j'ai voulu
01:09:20 faire le beau. Voilà à quoi tient
01:09:22 la mort d'Éric Masson. Ce matin,
01:09:24 Ilias Akoudad a expliqué que ce 5 mai
01:09:26 2021, il est sorti de chez lui
01:09:28 avec une arme parce qu'il a des différents
01:09:30 avec des individus du centre-ville
01:09:32 d'Avignon. Il répète qu'il ne savait pas
01:09:34 qu'Éric Masson et son collègue étaient
01:09:36 policiers. Si j'avais vu un brassard,
01:09:38 jamais je ne me serais arrêté.
01:09:40 "Pourquoi aborde-t-il la victime ?"
01:09:42 lui demande le président. Pour moi, c'était des dealers.
01:09:44 Je voulais l'intimider, je voulais
01:09:46 qu'il parte. C'est pour ça
01:09:48 qu'il sort son arme. Le problème,
01:09:50 poursuit Ilias Akoudad, c'est qu'Éric Masson
01:09:52 n'a pas eu peur, qu'il a mis sa main
01:09:54 sur son arme. Pris de panique,
01:09:56 il tire. "Je ne me suis pas levé en me disant
01:09:58 je vais tuer un homme, je n'ai pas voulu
01:10:00 ce qui s'est passé." Dans la salle remplie de
01:10:02 collègues, d'amis d'Éric Masson, des policiers,
01:10:04 en grande majorité, l'agacement
01:10:06 est perceptible. Rien dans la version
01:10:08 donnée par l'accusé ne convainc
01:10:10 non plus les proches de la victime,
01:10:12 pas plus que ses excuses
01:10:14 présentées en toute fin d'interrogatoire.
01:10:16 J'ai honte. Tous les jours, je pense à Éric Masson.
01:10:18 J'y penserai jusqu'à la fin de mes jours.
01:10:20 Dans leur plaidoirie, les avocats
01:10:22 des proches du policier ont pointé du doigt
01:10:24 une pièce mal jouée, une récitation
01:10:26 apprise par cœur. C'est ainsi qu'ils ont
01:10:28 analysé les déclarations
01:10:30 d'Ilias Hakouda. D'Éric Masson,
01:10:32 ne méritez pas de mourir, a conclu Maître
01:10:34 Expert, l'avocat des parents
01:10:36 d'Éric Masson. Ses parents
01:10:38 attendent que vous rendiez la justice,
01:10:40 que vous disiez ce qui s'est passé, et
01:10:42 cela peut-être, peut-être seulement, leur
01:10:44 permettra de trouver un
01:10:46 semblant d'apaisement. Noémie, demain,
01:10:48 ce sera la réquisitoire, donc.
01:10:50 En fait, il reste une
01:10:52 grande question, avant
01:10:54 de connaître le verdict, c'est est-ce que le
01:10:56 meurtre sur personne dépositaire de
01:10:58 l'autorité publique sera ou non
01:11:00 retenu ?
01:11:02 Oui, c'est vrai que c'est la question,
01:11:04 c'est l'enjeu de ce procès,
01:11:06 de ce verdict. Ilias Hakouda
01:11:08 savait-il qu'Éric Masson et son collègue étaient
01:11:10 policiers quand il les a abordés ? Alors, on l'a dit,
01:11:12 lui, il a répété qu'il l'ignorait,
01:11:14 que sinon il n'aurait jamais engagé la conversation
01:11:16 avec eux, qu'il pensait avoir à faire
01:11:18 à des dealers. A l'inverse, Romain
01:11:20 Heer, le binôme d'Éric
01:11:22 Masson, a dit sa conviction d'avoir été
01:11:24 clairement identifié comme fonctionnaire
01:11:26 de police. Alors, pourquoi ce point
01:11:28 est-il essentiel ? La peine
01:11:30 encourue reste la même,
01:11:32 c'est la perpétuité parce que
01:11:34 l'accusé, par ce qu'Ilias Hakouda, agit
01:11:36 en état de récidive légale.
01:11:38 Sinon, il aurait pu espérer
01:11:40 une peine moins lourde,
01:11:42 si la circonstance aggravante
01:11:44 de meurtre sur personne dépositaire
01:11:46 de l'autorité publique tombait.
01:11:48 Mais pour la famille d'Éric Masson,
01:11:50 au-delà de la question de la peine encourue,
01:11:52 il est très important que
01:11:54 la Cour d'Assise reconnaisse qu'Éric
01:11:56 Masson a été tué parce qu'il
01:11:58 était policier. On peut
01:12:00 écouter peut-être à ce sujet Maître Expert.
01:12:02 C'est important
01:12:04 que la Cour d'Assise
01:12:06 dise que la qualité de policier
01:12:08 était connue par l'auteur
01:12:10 des tirs, parce que cela
01:12:12 confortera
01:12:14 les victimes dans l'idée
01:12:16 que la mort est toujours
01:12:18 injuste, mais dans de telles conditions
01:12:20 elle est encore plus insupportable.
01:12:22 Elle mérite
01:12:24 d'être
01:12:26 socialement
01:12:28 condamnée.
01:12:30 On n'a pas le droit de tirer sur un homme,
01:12:32 c'est une évidence, mais
01:12:34 la loi prévoit que si on tire sur un policier,
01:12:36 c'est encore plus grave.
01:12:38 Demain matin, à partir de 9h,
01:12:40 l'avocat général prendra ses réquisitions.
01:12:42 Il devrait s'efforcer de démontrer
01:12:44 que cette circonstance aggravante
01:12:46 de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité
01:12:48 publique doit être retenue.
01:12:50 Ensuite, la parole sera à la Défense,
01:12:52 qui va tenter de convaincre
01:12:54 la Cour d'Assise qu'Ilias Sakoudade
01:12:56 ignorait la qualité de policier d'Éric Masson.
01:12:58 Ensuite, ce sera au jury,
01:13:00 aux trois magistrats professionnels, de se forger
01:13:02 une intime conviction.
01:13:04 Merci beaucoup Noémie Schultz pour toutes ces
01:13:06 précisions. Je vous remercie particulièrement, parce que je sais que vous avez
01:13:08 veillé beaucoup pour
01:13:10 être en direct avec nous ce soir.
01:13:12 Donc merci et très bonne
01:13:14 fin de soirée à vous à Avignon pour cette
01:13:16 nouvelle journée de procès.
01:13:18 Demain, je voudrais qu'on élargisse peut-être,
01:13:20 parce qu'il nous reste très peu de temps, et je voulais vraiment que vous entendiez
01:13:22 également ce témoignage.
01:13:24 On a bien
01:13:26 compris qu'on est sur le meurtre
01:13:28 d'un policier, sur fond,
01:13:30 a priori, là encore, bien sûr, de trafic
01:13:32 de drogue. On se
01:13:34 dit aussi, bien sûr, que sur tout ce qui
01:13:36 présente l'autorité, tout ce qui représente l'autorité,
01:13:38 il faut être implacable, il faut
01:13:40 que la justice envoie des signes au fort, sans quoi
01:13:42 on n'arrivera à rien.
01:13:44 Cette semaine, à l'Assemblée nationale,
01:13:46 a été auditionné un ancien
01:13:48 grand bandit de la French Connection,
01:13:50 donc d'il y a plusieurs
01:13:52 dizaines d'années, qui a été
01:13:54 entendu sur, justement,
01:13:56 son ressenti sur l'évolution
01:13:58 de la délinquance et du banditisme.
01:14:00 Et c'est très intéressant d'entendre
01:14:02 quelqu'un qui a été un grand voyou
01:14:04 expliquer,
01:14:06 selon lui, ce que vaut, aujourd'hui,
01:14:08 l'impact d'une peine de prison.
01:14:10 - Quand
01:14:12 il tombe, le jeune,
01:14:14 quand il va en prison pour la première fois,
01:14:16 il faut lui dire,
01:14:18 voilà, tu vas prendre 5-6 ans
01:14:20 et tu vas les faire, il n'y a pas
01:14:22 de grâce, il n'y a rien.
01:14:24 Le jeune, il croit qu'il va faire
01:14:26 3 mois et qu'il va sortir.
01:14:28 Vous voyez ? Donc,
01:14:30 quelque part,
01:14:32 quelque part,
01:14:34 il continuera.
01:14:36 Parce que lui, 3 mois de prison,
01:14:38 il sort, c'est un héros.
01:14:40 Il va dire, moi, j'ai pas parlé à la police,
01:14:42 moi, 3 mois, voilà.
01:14:44 Non. Il se crée
01:14:46 une image, ce mec.
01:14:48 - Et un autre extrait, avant qu'on en dise un petit
01:14:50 mot, sur le... Là encore, il est
01:14:52 interrogé sur le rapport à la
01:14:54 violence et les meurtres
01:14:56 à l'époque où il était un grand voyou
01:14:58 et ce qu'il constate aujourd'hui.
01:15:00 - Aujourd'hui, il rentre dans le
01:15:02 banditisme directement, mais il ne sait pas
01:15:04 comment ça marche, le banditisme.
01:15:06 Il n'a pas les codes, il n'a rien.
01:15:08 C'est-à-dire qu'il veut
01:15:10 devenir calife à la place du calife,
01:15:12 alors il est là, il prend un homme Kalachnikov
01:15:14 et il tire et il dit,
01:15:16 voilà, moi, c'est comme ça,
01:15:18 quoi, voilà. Et
01:15:20 aujourd'hui, celui qui
01:15:22 tue,
01:15:24 il est brave. Et nous,
01:15:26 celui qui tuait, fallait qu'il ait
01:15:28 une bonne raison de tuer.
01:15:30 - Très intéressant ce qu'on vient d'entendre
01:15:32 et l'évolution de cette violence.
01:15:34 - La délinquance et le banditisme
01:15:36 ont changé en 30 ou
01:15:38 40 ans. C'est vrai que la French
01:15:40 Connection, les Américains sont venus
01:15:42 faire du business en France.
01:15:44 On avait un problème gigantesque à l'époque.
01:15:46 Bon, ça s'est bien terminé, même s'il reste
01:15:48 encore des traces considérables à Marseille,
01:15:50 hélas, avec le trafic de drogue.
01:15:52 Mais moi, je dis juste un mot,
01:15:54 après avoir écouté ce monsieur, je crois
01:15:56 comme lui à l'exemplarité de la sanction.
01:15:58 - Bien sûr. - Et si on a un problème,
01:16:00 c'est justement avec notre politique pénale
01:16:02 qui est trop souvent...
01:16:04 Alors c'est toute une philosophie,
01:16:06 je vais pas en faire des heures, mais c'est toute
01:16:08 une philosophie que nous avons depuis
01:16:10 fort longtemps, qui fait que la prison
01:16:12 est réputée criminogène et
01:16:14 qu'au moins on en fait, mieux ça vaut.
01:16:16 Il serait peut-être temps de
01:16:18 réfléchir à une autre
01:16:20 façon de penser.
01:16:22 Je crois et je maintiens
01:16:24 que vis-à-vis de cette délinquance
01:16:26 qui devient insupportable, où on tire
01:16:28 les flics comme si on tirait sur
01:16:30 un moineau, la sanction
01:16:32 est exemplaire. - Parce qu'aujourd'hui,
01:16:34 et on l'a bien compris à travers ce
01:16:36 témoignage, vraiment un dernier
01:16:38 commentaire sur 30 secondes, les trafiquants
01:16:40 ne reculent devant rien, et c'est vrai que le témoignage
01:16:42 de cet ancien grand voyou
01:16:44 qui semble désabusé face à la violence
01:16:46 actuelle est assez édifiant. - Et ce qui me marque
01:16:48 dans son propos, c'est le côté démocratisation
01:16:50 du crime, et c'est la dimension
01:16:52 sur laquelle je voulais insister, c'est l'extension
01:16:54 du domaine du trafic. On a vu
01:16:56 récemment une extension
01:16:58 évidemment dans le recrutement, parce qu'ils recrutent
01:17:00 de plus en plus jeunes, ils se servent notamment
01:17:02 beaucoup des mineurs isolés, on a vu des rapports sur ça.
01:17:04 La préfète des Bouches-du-Rhône
01:17:06 je crois en a parlé
01:17:08 il n'y a pas si longtemps, elle parlait aussi d'un risque de déstabilisation
01:17:10 de la République, c'est pour dire à quel point
01:17:12 ces micro-narco-états font maintenant peser
01:17:14 de vrais risques sur l'ensemble
01:17:16 du territoire. Et
01:17:18 évidemment, notre lâcheté,
01:17:20 notre laxisme, et notre
01:17:22 manque parfois de moyens, je pense notamment à l'ouverture
01:17:24 de nouvelles places de prison, encourage
01:17:26 les vocations.
01:17:28 Voilà ce que l'on pouvait dire, enfin on aurait pu
01:17:30 évidemment continuer d'en débattre
01:17:32 et puis s'attarder un peu plus sur le procès
01:17:34 du meurtre d'Éric Masson, mais on y reviendra
01:17:36 bien sûr demain avec cette dernière journée d'audience,
01:17:38 les réquisitoires, et on comprend bien que ce
01:17:40 fléau de la drogue est très loin d'être
01:17:42 réglé, et cette guerre est loin surtout d'être
01:17:44 gagnée. Dans vos casques, demain,
01:17:46 le Figaro,
01:17:48 d'abord, tiens, le cas Ursula
01:17:50 van der Leyen au cœur de la bataille des Européennes
01:17:52 pour le
01:17:54 quotidien de Figaro,
01:17:56 "Aujourd'hui en France", tiens, qui évoque
01:17:58 également à gauche de l'écran,
01:18:00 vous le voyez, l'IVG qui est entrée dans la Constitution,
01:18:02 qui est sur le point d'entrer dans la Constitution,
01:18:04 Gérard Miller, une enquête sur le côté sombre,
01:18:06 le psychanalyste du PAF est
01:18:08 accusé de viol ou d'agression sexuelle par plusieurs femmes,
01:18:10 parfois mineures, des charges accablantes,
01:18:12 qui évoquent presque toujours le même scénario,
01:18:14 dossier à lire dans le Parisien,
01:18:16 les échos, entreprises, la France en pointe
01:18:18 sur la place des femmes, et bien écoutez,
01:18:20 c'est intéressant de comprendre pourquoi
01:18:22 dans les fléchos, Ouest-France,
01:18:24 l'IVG, bien sûr, à la une dans la Constitution,
01:18:26 le Sénat donne son
01:18:28 feu vert, on continue un peu avec la presse régionale,
01:18:30 les dernières nouvelles d'Alsace,
01:18:32 attentat de Strasbourg, oui, c'est l'heure de la justice
01:18:34 puisque quatre hommes comparaissent à partir de
01:18:36 demain devant la cour d'assises de Paris
01:18:38 pour leur lien direct ou indirect avec l'auteur de
01:18:40 l'attentat de Strasbourg du 11 décembre
01:18:42 2018, vous avez noté Tatiana
01:18:44 en haut à gauche, 5 ans après,
01:18:46 Patrick Brulé est de retour à la Foire aux Vins,
01:18:48 et ça, ça fait plaisir,
01:18:50 donc on ira voir à Colmar... - Patrick Brulé, le meilleur
01:18:52 en tout, le meilleur en tout, meilleur en
01:18:54 poker, meilleur en chanson, meilleur huile d'olive
01:18:56 du monde, Patrick Brulé, si vous savez... - Ah bon ? Meilleur...
01:18:58 Ah oui ? Vous êtes fan ? - Oui, oui, pardon.
01:19:00 - Et vous irez à Colmar à la Foire aux Vins voir Patrick Brulé ?
01:19:02 - Eh bien, peut-être, je vais faire le déplacement.
01:19:04 - J'irai avec Johan aussi, peut-être,
01:19:06 on se fera un petit week-end...
01:19:08 - Je vais réfléchir, quand même. - Ah d'accord, sympa.
01:19:10 Moi, je vais réfléchir si vous êtes là demain ou pas.
01:19:12 La Provence, un poison
01:19:14 à l'école, l'amiante, tiens,
01:19:16 classée cancérogène, l'amiante, est présente
01:19:18 dans 85% des écoles primaires françaises,
01:19:20 une enquête de France 5 qui sera diffusée
01:19:22 lundi soir fait état
01:19:24 de ce taux alarmant,
01:19:26 on pourra lire ça, également
01:19:28 dans... Je cherche un petit
01:19:30 papier marrant, mais non, j'en vois pas, là...
01:19:32 Christophe Chabanne, un Vauclusien, va commencer son...
01:19:34 Il me dit non, Mathieu Martin, parce que...
01:19:36 C'est l'heure... Ah si, si, si, je voulais absolument
01:19:38 le montrer, juste ça, 10 secondes, parce que ça, vous connaissez
01:19:40 la bougie du sapeur ? - Ah, pas du tout.
01:19:42 - Ça sort tous les 4 ans, le 29 février.
01:19:44 Ça sort une fois, tous les 4 ans,
01:19:46 le 29 février. - Ah, c'est marrant.
01:19:48 - La bougie du sapeur, elle a beaucoup de succès, c'est tiré à 200 000
01:19:50 exemplaires, donc c'est un journal
01:19:52 étonnant qu'on pourra
01:19:54 se procurer uniquement le 29 février,
01:19:56 demain, la bougie du sapeur.
01:19:58 Donc, longue vie à la bougie du sapeur, qui ne sort
01:20:00 que les 29 février, c'est le 12ème
01:20:02 numéro, donc faut multiplier par 4,
01:20:04 ça fait... - 48.
01:20:06 - 48.
01:20:08 Une minute de déboire, me dit Martin, qui a les oreilles qui sifflent
01:20:10 et moi aussi, Martin Mazur,
01:20:12 Maxime Ferre, Coralie de Leplace ont préparé cette émission.
01:20:14 Je vous remercie de nous avoir suivis, à demain,
01:20:16 l'édition de la nuit est à suivre. Bonne nuit.
01:20:18 ♪ ♪ ♪