• il y a 7 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00Bonsoir à tous, merci de vous retrouver. On prolonge la soirée politique dans un premier temps dans ce Soir Info en ce mercredi soir.
00:00:08Après ce Face à Manon Aubry, on va débriefer dans un premier temps avec Pierre Lelouch.
00:00:12Bonsoir cher Pierre, ancien ministre, spécialiste de politique internationale, Jean-Claude Dassier, le Président Dassier parmi nous.
00:00:18Bonsoir Jean-Claude, chroniqueur politique, le service politique représenté par Thomas Bonnet bien sûr ce soir.
00:00:24Bonsoir Thomas, bonsoir à Karim Abrik de la rédaction de CNews.
00:00:27Une belle soirée à passer ensemble jusqu'à minuit et demi parce que pendant une petite trentaine de minutes,
00:00:31on va débriefer cette prestation de Manon Aubry à quelques semaines maintenant du scrutin européen.
00:00:36On retrouvera un Soir Info un petit peu plus classique jusqu'à 23h30.
00:00:39Restez bien avec nous parce qu'entre 23h30 et minuit et demi, on vivra ensemble en direct l'arrivée du Président de la République Emmanuel Macron à Nouméa.
00:00:47Vous savez que la crise est intense depuis une huitaine de jours en Nouvelle-Calédonie.
00:00:52Le président qui arrive sur place pour tenter d'éteindre l'incendie.
00:00:56On vivra cette arrivée et les premières minutes d'Emmanuel Macron sur place en Nouvelle-Calédonie à partir de 23h30.
00:01:02Programme riche, Manon Aubry pendant une heure dans un premier temps sur l'antenne de CNews.
00:01:07On va faire un premier petit tour de plateau classique.
00:01:10Thomas Bonnet, vous qui avez suivi avec attention dans mon bureau tout à l'heure cette émission.
00:01:15Qu'est-ce que vous retenez de cette prestation de la tête de liste de la France insoumise à quelques jours
00:01:20de ce 9 juin fatidique scrutin européen à venir ?
00:01:23Écoutez, on a vu Manon Aubry parler des sujets qui lui sont chers, c'est-à-dire le pouvoir d'achat, les traités de libre-échange, l'industrie.
00:01:31Et sur ces questions-là, on est obligé de souligner le fait que son discours est constant par rapport à ce qu'elle avait déjà pu exprimer
00:01:38et qu'il est construit. Elle se base sur un programme qui est le sien depuis un moment et elle a déroulé ses thèmes.
00:01:45On peut d'ailleurs s'attrister du fait que Manon Aubry n'ait pas pu parler plus de ces sujets-là
00:01:51et que la thématique, la campagne de la France insoumise a été vampirisée par la situation au Proche-Orient
00:01:59et par la figure de Rima Hassan. Elle en a parlé, alors elle assume tout, certes.
00:02:03Mais sur ces questions-là, elle est particulièrement constante et elle a un programme bien construit.
00:02:09C'est vrai qu'elle a un discours assez éloigné de ses colistiers.
00:02:11On pense notamment à Mme Rima Hassan, qui est septième sur cette liste, mais dont on a l'impression depuis quelques semaines
00:02:16qu'elle est la tête de liste LFI. On va dérouler, parce qu'il y a plusieurs citations à entendre de Manon Aubry.
00:02:22D'abord, elle a été interrogée sur les questions d'actualité. Avant d'évoquer cette question palestinienne
00:02:27et ce qu'elle répond sur la campagne menée depuis quelques semaines, je voudrais qu'on voit ce qu'elle dit vraiment de l'actualité chaude.
00:02:32A commencer par la question calédonienne, qu'on abordera nous tous ensemble, vous le savez, à 23h30 avec l'arrivée du président de la République.
00:02:37Voilà ce que dit Manon Aubry ce soir sur la crise qui couvre à Nouméa et dans toute la Nouvelle-Calédonie.
00:02:44Je pense que c'est Emmanuel Macron qui crée le chaos dans le pays. Emmanuel Macron, cible toute trouvée de la tête de liste LFI,
00:02:51est un agent du chaos. Tout ce qu'il touche, ça crée du chaos et la situation en Nouvelle-Calédonie en est une illustration.
00:02:59Un premier commentaire, Pierre Lelouch.
00:03:02Écoutez, je suis au regret de vous dire que je n'aurais pas employé ces termes, mais fondamentalement, il y a beaucoup de vrai là-dedans.
00:03:11Emmanuel Macron a été élu en 2017, donc ça fait 7 ans, et ça a coïncidé avec des moments clés dans le cadre des accords de Nouméa,
00:03:25notamment des référendums, et puis le deuxième, enfin qui était en fait le troisième, mais celui qui a été boycotté par les Kanaks.
00:03:33Moi, ce que j'entends, je vais vous dire, de mes amis en Calédonie, c'est qu'ils sont victimes de l'État et de l'abandon de l'État.
00:03:42Tu l'as évoqué, comme le fait LFI, une ambition décolonisatrice, puisque c'est la ligne de LFI depuis quelques semaines,
00:03:49que tient également Manon Ombry. La France a colonisé la Nouvelle-Calédonie, et les revendications des indépendantistes, d'une certaine manière, sont parfaitement justifiées.
00:03:57Voilà la ligne, un petit peu, de la France insoumise ces derniers jours.
00:04:01C'est même pas ça. Je crois qu'il y avait, chez le président de la République, la volonté, dès son premier voyage dans le Pacifique, au lendemain de sa première élection,
00:04:12de réimplanter la France comme une puissance du Pacifique. Et je vais vous dire, il a raison.
00:04:17Parce que, pour nous, la Calédonie et Tahiti, ce sont des points d'assises présents dans le Pacifique, qui nous permettent d'avoir la deuxième zone maritime mondiale.
00:04:31On ne brade pas ces choses-là comme ça, un siècle et demi d'histoire, et puis surtout, abandonner ces territoires, c'est les laisser à la Chine.
00:04:40Donc, sur le plan géopolitique, l'analyse du président était la bonne. Mais comme souvent avec lui, c'est l'exécution qui fait défaut.
00:04:47Comment amener une île qui a été très divisée depuis trente ans, qui s'est affrontée, rappelez-vous, Ouvéa, en pleine campagne présidentielle ?
00:04:56Une prise d'otages, en 1988, si je ne me trompe pas.
00:04:59Oui, en plein entre les deux tours de la présidentielle. Ça avait coûté beaucoup à Jacques Chirac, cette affaire de la grotte d'Ouvéa.
00:05:08Il y a cette histoire derrière nous, et avant ça, il y a une histoire coloniale très difficile.
00:05:13Depuis, les Calédoniens ont appris à vivre ensemble, et il y avait quelque chose qui était rythmé par ces référendums.
00:05:21Encore fallait-il que l'État s'occupe de la Calédonie, y compris sur le plan économique.
00:05:26Or, on n'a absolument rien fait, on a laissé plonger les investissements dans le nickel, rien n'a été fait pour assurer la compétitivité de l'île, de façon sérieuse.
00:05:35On a délégué une affaire qui était à Matignon, on l'a laissée au secrétaire d'État, au dom-dom, puis ensuite au ministre de l'Intérieur,
00:05:42qui donc regardait l'aspect sécuritaire, ce n'est pas un problème sécuritaire, c'est un problème de coexistence économique,
00:05:49avec une population canaque, moi je la connais un peu, qui vit dans ses coutumes, qui vit dans ses traditions,
00:05:56qui a le temps long, qui n'a pas la même référence au temps que nous.
00:06:01Simplement, ces gens vivaient ensemble.
00:06:04On s'en est pas vraiment occupé, tout en insistant sur des rendez-vous calendaires extrêmement précis,
00:06:12c'est ce qu'on a vu là avec Ollevod, après on est surpris que ça explose juste à la veille de la réunion du Congrès.
00:06:19Mais malheureusement, c'était inscrit sur les murs, et ce que les gens regrettent, c'est ça.
00:06:27Elle le dit à sa façon, tout en défendant la décolonisation, mais la décolonisation ne voulait pas seulement dire indépendance,
00:06:34on pouvait imaginer une collectivité avec un statut qui permette aux gens de vivre ensemble.
00:06:40Et c'était ça qui restait, et qui reste à inventer si on y arrive.
00:06:44Mais malheureusement, c'est compromis, et moi j'entends des choses pas très... mais on y reviendra tout à l'heure.
00:06:50On va en parler tout à l'heure évidemment, on aura largement le temps d'évoquer plus largement cette question qui est arrivée du Président.
00:06:54L'impression qu'Aubry porte sur le Président, elle n'a pas totalement tort.
00:06:57Beaucoup du processus, malheureusement, a été gâché par ce gouvernement-ci.
00:07:03Un petit mot là-dessus Jean-Claude Dacier ? Emmanuel Macron a créé le chaos ?
00:07:06Parce que la tenue à la date ou non du Congrès, après le vote des deux chambres, ne méritait évidemment pas la violence incroyable
00:07:14auquel on assiste depuis maintenant une semaine.
00:07:17Dans ces mots, c'est vrai qu'on a l'impression que le Président est l'artisan de cette violence.
00:07:21Le Président de la République, c'est ce qu'on a écrit, c'est ce qu'on a dit, en effet, fait preuve d'une certaine impatience,
00:07:27voire d'une certaine autorité, en écrivant aux responsables de Nouvelle-Calédonie, en leur disant
00:07:33« Bon écoutez, maintenant on se met d'accord sur la suite, et puis le Congrès ça sera à telle date, et puis si vous n'êtes pas d'accord... »
00:07:41Je pense qu'il ne soupçonnait pas, et c'est sans doute ce qu'on peut lui reprocher,
00:07:46que le climat dans le pays était à ce point dégradé.
00:07:51Moi je veux bien que les Kanaks, les Kaldochs, et les Mélanésiens, et toute l'immigration depuis des années,
00:07:58aient appris à vivre ensemble, c'est inexact.
00:08:00Alors que l'État peut en être responsable.
00:08:03Depuis 30-40 ans, il y avait quand même une situation de paix civile, j'ai envie de dire.
00:08:06Mais non, il n'y a pas eu un Président qui n'ait pas connu d'incidents graves.
00:08:09Mitterrand y est allé lui aussi, chacun y est allé, et Chirac avec Ouvéa,
00:08:15ils ont tous connu de graves difficultés.
00:08:18On n'a pas connu une telle situation depuis 88.
00:08:20En effet, depuis 88, on a une situation là qui démontre à quel point on sait raconter des histoires.
00:08:26Il n'y a pas, entre les deux grandes communautés, Kanak et Haute,
00:08:31il n'y a pas pour le moment de vivre ensemble.
00:08:34Je ne sais pas si le Président de la République va réussir à corriger ses erreurs,
00:08:40ses impatiences et son calendrier malencontreux.
00:08:44Je n'en sais rien, nous le verrons, on en parlera tout à l'heure.
00:08:47Mais ce qui est sûr, c'est qu'on est quand même au cœur d'une situation d'une extraordinaire gravité.
00:08:52Bien sûr, et l'heure est grave, c'est pour ça que le Président fait le déplacement,
00:08:55et on le vivra en direct.
00:08:57On referme cette parenthèse calédonienne pour la rouvrir, je le disais, un petit peu plus tard dans l'émission.
00:09:01Il faudrait faire un peu de fact-checking, Thomas, pour l'heure passée avec Manon Aubry.
00:09:05Mais je crois que le mot, le nom qui a été le plus prononcé pendant cette émission,
00:09:09c'est Jordan Bardella, par la candidate LFI, qui cible clairement la tête de liste et patron du RN.
00:09:16Regardez ce qu'elle dit de l'un de ses adversaires pour ce scrutin à venir du 9 juin.
00:09:20Manon Aubry à propos de Jordan Bardella.
00:09:23« Certains font campagne sur un coin de table. Je pense à Jordan Bardella.
00:09:26Comme il n'est pas venu au Parlement européen, son programme ressemble à ce qu'il a fait ces cinq dernières années,
00:09:30c'est-à-dire absolument rien. »
00:09:33Voilà pour le tacle à la gorge, j'ai envie de dire, de Manon Aubry à Jordan Bardella,
00:09:36qui a fait un jeu de mots dont chacun appréciera également l'efficacité.
00:09:42« Jordan Bardella », c'est « Jordan n'est pas là ».
00:09:45Pardon, « Bard est pas là » pour parler de sa présence au Parlement européen.
00:09:49Un mot là-dessus, c'est vrai qu'elle a beaucoup évoqué peut-être que c'est le nom qui a été le plus prononcé.
00:09:53Il faudrait le vérifier en revoyant cette émission.
00:09:56La vérité, c'est que la chasse à l'électorat populaire, carrément, est ouverte entre LFI et RN.
00:10:03Pour l'instant, les sondages, on le reverra avec le dernier baromètre opinionné,
00:10:06bien évidemment, donnent Jordan Bardella largement en tête sur cette question.
00:10:10Oui, sauf qu'en même temps, les réponses qu'on leur donne,
00:10:13si vous êtes du côté RN et si vous êtes du côté LFI, ce ne sont pas du tout les mêmes réponses.
00:10:18On a beau dire qu'on veut aller chercher les travailleurs,
00:10:21qu'on veut aller par exemple sur la question du pouvoir d'achat, c'est une chose,
00:10:24mais sur les questions migratoires, par exemple sur l'immigration,
00:10:27on voit qu'on est sur deux pôles complètement opposés.
00:10:31Et je trouve ça particulier parce que ça revient aussi,
00:10:34juste revenir sur cette fameuse stratégie du chaos, tout à l'heure,
00:10:38je fais quand même le parallèle avec ça parce qu'elle mettait le mot chaos
00:10:43pour parler d'Emmanuel Macron quand on pense que LFI, sa stratégie dans cette campagne,
00:10:48c'est aussi la stratégie du chaos.
00:10:51On l'a vu notamment avec Rima Hassan, avec ses différents commentaires,
00:10:55avec ses tweets incendiaires, sur la position aussi,
00:10:58ce qu'on voit, les blocages dans les universités.
00:11:01Donc, on est sur vraiment une stratégie, je pense quand même,
00:11:05un peu de la provocation pour LFI et on l'a vu aussi depuis le 7 octobre,
00:11:10je pense que ça fait partie aussi de cette stratégie malheureusement.
00:11:13On va l'évoquer dans un instant, sur Jordan Bardella qui est l'adversaire principal aujourd'hui,
00:11:17même si quand on regarde les sondages, on peut le remettre d'ailleurs tout de suite,
00:11:20avec Jade Roger en régie, pour revoir les forces en présence,
00:11:23si je puis dire, avant le 9 juin, dernier baromètre Opinion Way,
00:11:26qui date de la semaine dernière.
00:11:29Il y a d'autres personnes à regarder devant elle, pour Manon Aubry,
00:11:33mais c'est bien le Rassemblement National qui est visé principalement.
00:11:36D'abord Jordan Bardella, parce qu'il est le premier,
00:11:39et parce que pour avoir couvert un certain nombre de meetings du Rassemblement National,
00:11:42lorsque vous parlez avec les personnes qui assistent à ce meeting,
00:11:45évidemment la question de la sécurité de l'immigration,
00:11:48ça fait partie des raisons qui les poussent à voter pour Jordan Bardella,
00:11:50mais la question du pouvoir d'achat, elle est centrale également.
00:11:53Et donc, vu que Manon Aubry est dans une stratégie aussi d'aller sur ces terrains-là,
00:11:57sur l'industrie, sur les traités de libre-échange,
00:12:00sur le pouvoir d'achat dans le quotidien des Français, elle en a d'ailleurs parlé,
00:12:03c'est normal aussi qu'elle veuille, et tentée en tout cas,
00:12:06de s'adresser aussi à cette partie de l'électorat.
00:12:09L'avenir nous le dira.
00:12:11Mais elle a aussi parlé, et je finis là-dessus, de Raphaël Glucksmann,
00:12:14un peu plus loin dans l'émission, c'est là aussi où se trouve l'autre réserve de voix,
00:12:17et là aussi, sa stratégie est assez habile, je pense,
00:12:20parce qu'elle renvoie Raphaël Glucksmann à François Hollande.
00:12:23Profitons-en, peut-être, Thomas, si vous voulez, pour voir ce qu'elle dit sur Raphaël Glucksmann
00:12:27à cette question, est-ce qu'il ne faudrait pas un vote utile,
00:12:30et rassembler, là encore, de nouveau la gauche.
00:12:32Raphaël Glucksmann veut revenir à la gauche d'avant, celle de François Hollande,
00:12:35la gauche qui trahit, la gauche qui déçoit.
00:12:37Sa gauche, ce n'est pas la mienne.
00:12:39L'accord est loin.
00:12:41L'accord, ce n'est pas demain.
00:12:43Le renvoyer à François Hollande, c'est habile,
00:12:46parce que François Hollande ne jouit pas d'une très bonne image à gauche.
00:12:49Pour les électeurs qui sont aujourd'hui tentés par Raphaël Glucksmann,
00:12:52c'est aussi une manière de leur dire, la vraie gauche, c'est nous.
00:12:54Jean-Claude ?
00:12:55Raphaël Glucksmann, c'est la révélation à gauche pour le moment.
00:12:57Avec le programme économique, Mme Aubry, qui est très charmante par ailleurs,
00:13:01avec laquelle je ne veux surtout pas polémiquer,
00:13:03et qu'elle nous a défilés,
00:13:05je croyais que même, on ne parlait plus comme ça
00:13:09dans les pays de l'Est depuis fort longtemps,
00:13:11non, pas du tout, on continue d'afficher,
00:13:14effectivement, une volonté qui nous mettrait en faillite en moins de deux ans.
00:13:17Comment voulez-vous bâtir un accord sur ces bases,
00:13:21et essayer de prendre trois voix à Glucksmann ?
00:13:24Glucksmann, il a surtout beaucoup de défauts,
00:13:26sûrement, c'est peut-être la gauche sociale-démocrate.
00:13:30En réalité, la NUPES, et Mme Manon Aubry, détestent la social-démocratie.
00:13:36Ils veulent un pouvoir autoritaire, un Etat fort,
00:13:39des mesures sociales pour ceux qui les intéressent,
00:13:41et notamment leur clientèle.
00:13:42Ils ne veulent pas d'une social-démocratie.
00:13:44Donc, je pense que la NUPES a du plan dans l'aile depuis longtemps.
00:13:47La NUPES est morte, mais pas les Insoumis,
00:13:50parce que, Pierre, si on regarde au-delà des Européennes,
00:13:53ils peuvent très bien même recréer une dynamique pour 2027.
00:13:56Les mêmes qui crient aux loups contre Jean-Luc Mélenchon,
00:13:58pour un plat de lentilles,
00:13:59pourraient refaire ce processus en 2027,
00:14:03et remettre sur le...
00:14:05C'est carrément ce qu'elle souhaite.
00:14:07Elle est fille sur une dynamique.
00:14:08C'est carrément ce qu'elle souhaite.
00:14:09Elle veut se rejouer le match,
00:14:11et être en face de Marine Le Pen,
00:14:14l'extrême-gauche contre l'extrême-droite.
00:14:16C'est ça qu'elle cherche.
00:14:18Simplement, elle a plusieurs problèmes.
00:14:20Le problème qu'elle a, c'est que sa campagne
00:14:23a déjà été préemptée par Jean-Luc Mélenchon.
00:14:26Et il a décidé de faire de Gaza le cœur de la campagne,
00:14:29et de Rima Hassan, mais c'est surtout Gaza.
00:14:32L'électorat issu de l'immigration, musulman,
00:14:35c'est ça qu'il cherche.
00:14:37Au risque de perdre l'électorat populaire,
00:14:39qui lui, s'intéresse aux questions de pouvoir d'achat.
00:14:41Et donc, dans l'esprit des Français aujourd'hui,
00:14:45je ne sais pas s'il a encore le temps,
00:14:46il reste trois semaines,
00:14:47mais enfin, elle est fille aujourd'hui, c'est Gaza.
00:14:49Le quotidien des Français, c'est pas leur problème.
00:14:53Ce qu'elle sert, c'est à élargir une base électorale.
00:14:55Comme elle a dit elle-même, les gens s'inscrivent.
00:14:58Qui c'est qui s'inscrit ?
00:14:59S'inscrit, c'est dans les quartiers, entre guillemets.
00:15:02Et on veut rejouer le match,
00:15:04mais cette fois-ci, naturellement,
00:15:06Glucksmann sera parti de l'équipe de gauche.
00:15:10Mais c'est pas payant, cette stratégie de LFI.
00:15:13C'est pour ça que je dis que c'est son premier problème.
00:15:15Son deuxième problème, c'est que ses recettes de gauche,
00:15:18alors là, mon voisin a complètement raison,
00:15:21même si Jinping, il est plus sur cette ligne.
00:15:24Tu as raison, il a oublié depuis longtemps.
00:15:27Lui, il fait du capitalisme d'État.
00:15:30Honnêtement, il faut rire, il faut en sourire.
00:15:33Il faut rigoler.
00:15:34Il faut aller chez Maduro,
00:15:35ou peut-être encore chez la famille Castro à Cuba,
00:15:38parce qu'ils n'ont pas d'autre moyen.
00:15:39Mais en dehors de ça, je ne connais plus de pays...
00:15:43Je ne sais pas où ça se trouve, le modèle socialiste.
00:15:45Donc, aller vendre ça dans un pays qui est en crise,
00:15:48là, mon voisin a dit qu'il allait nous mettre en faillite en deux ans.
00:15:51On y est en faillite, déjà.
00:15:53Le problème, c'est d'en sortir.
00:15:54Avec ces méthodes-là, on va creuser encore le concours.
00:15:57Mais vous savez pas que les gens l'ont cru ?
00:15:59Avec cette campagne et tout ce qui est dit sur LFI,
00:16:02je voudrais qu'on voit une dernière fois ce baromètre,
00:16:04parce qu'il y a plusieurs façons de lire la position de LFI.
00:16:07Thomas Bonnet, avant d'entendre de lire,
00:16:09plutôt une dernière citation de la candidate à propos du conflit à Gaza.
00:16:13Il y a plusieurs façons de lire ce baromètre,
00:16:16parce que la France Insoumise, là, sur les derniers sondages,
00:16:19est donc à 8% d'intention de vote.
00:16:21LFI, elle a traîné, certes, aujourd'hui,
00:16:24mais qui ferait, si le scrutin avait lieu aujourd'hui,
00:16:26mieux qu'il y a 5 ans, en 2019, qui avait fini à 6,3%.
00:16:32Donc comment on voit le verre à moitié vide et à moitié plein, désormais, pour LFI ?
00:16:35En tout cas, elle, elle peut se targuer d'avoir une dynamique favorable
00:16:38par rapport à il y a 5 ans.
00:16:40Mais en revanche, ce que l'on peut dire aussi,
00:16:41c'est qu'il faut décorréler cette élection européenne de l'élection présidentielle.
00:16:45En 2019, LFI fait 6%.
00:16:47Ça ne les a pas empêchés, Jean-Luc Mélenchon en l'occurrence,
00:16:49de frôler le second tour en 2022.
00:16:53Rappelons qu'en 2022, si Jean-Luc Mélenchon ne se qualifie pas,
00:16:56ça se joue à 400 000 voix près,
00:16:58ce qui est infime à l'échelle d'une élection présidentielle.
00:17:01C'est ces 400 000 voix près,
00:17:03ces 400 000 voix,
00:17:04que la France de l'Amérique du Nord va chercher en ce moment,
00:17:06avec une forme de radicalité,
00:17:08en particulier sur le discours par rapport au prochain an.
00:17:11Il nous reste 4 minutes avant de marquer une pause.
00:17:13Je peux répondre à mon voisin et ami,
00:17:15juste sur la faillite.
00:17:17Je suis d'accord que le pays...
00:17:19Sur la faillite.
00:17:20Je suis d'accord qu'on n'est pas dans une situation financière
00:17:23totalement satisfaisante.
00:17:25Reconnaissons quand même que la faute,
00:17:27si faute il y a eu,
00:17:28et je crois qu'elle a été commise par le président de la République,
00:17:31encore une fois,
00:17:32ça a été de prendre en compte,
00:17:33pendant le Covid,
00:17:34l'économie française,
00:17:35ça nous a coûté une fortune.
00:17:37C'est pas de l'argent qu'on a mis.
00:17:38C'est de l'argent qu'on a mis,
00:17:39l'économie française,
00:17:41sous masque respiratoire,
00:17:43ça nous a coûté une fortune
00:17:44qu'on va traîner pendant des années.
00:17:46Je suis d'accord.
00:17:47Les passe-droits accordés, aussi,
00:17:49à pas mal de secteurs de la fonction publique,
00:17:51ces derniers temps, pour les réseaux,
00:17:52ne viennent pas s'enfermer un petit peu ?
00:17:53C'est pas beaucoup mieux, j'en conviens.
00:17:55On est encore en plein dedans,
00:17:56si on écoute les réseaux de la fonction publique.
00:17:58Je suis d'accord.
00:17:59C'est la politique du chèque.
00:18:00Voilà.
00:18:01Les déficits que nous avons,
00:18:02il y a beaucoup...
00:18:03Mais bon,
00:18:04à vrai dire,
00:18:05le pays coule depuis des décennies.
00:18:07Nous sommes d'accord.
00:18:08Bien sûr.
00:18:09Mais nous restons attractifs.
00:18:10Chose France, rappelez-vous,
00:18:11des milliards ont été investis,
00:18:1215 milliards d'euros investis,
00:18:14lors du sommet Chose France,
00:18:15il y a une quinzaine de jours.
00:18:16Oui.
00:18:17C'est pas pareil.
00:18:18C'est pas pareil.
00:18:19C'est pas la même chose.
00:18:20Et 63 milliards investis par les Français à l'étranger.
00:18:23Ça, on a oublié de le dire.
00:18:24Oui, ça, c'est vrai.
00:18:25Ça ferait une balance un peu...
00:18:26Les investisseurs privés, au contraire,
00:18:27il faut les amener.
00:18:28Sur le conflit israélo-palestinien,
00:18:31la dernière citation,
00:18:32avant de marquer une courte pause,
00:18:33je vous le disais,
00:18:34d'aborder les autres sujets.
00:18:35Il y a plus de 140 États.
00:18:36Alors, ça, c'est une réponse,
00:18:37évidemment,
00:18:38par rapport à l'information
00:18:39des dernières heures,
00:18:40à savoir que la Norvège,
00:18:42l'Irlande et l'Espagne
00:18:43ont annoncé conjointement,
00:18:44en tout cas en même temps,
00:18:45qu'elles reconnaissaient,
00:18:47avec les autres États,
00:18:49près de 140,
00:18:50l'existence de l'État palestinien.
00:18:52Il y a plus de 140 États à travers le monde
00:18:53qui reconnaissent déjà l'État palestinien.
00:18:54Et je les salue.
00:18:55Mais je me pose une question essentielle.
00:18:57Où est la France ?
00:18:58En tant que députée européenne,
00:19:00j'ai honte de mon pays en ce moment.
00:19:02Les mots sont très, très forts.
00:19:04Réponse courte, s'il vous plaît, les amis,
00:19:05parce qu'il nous reste 2h30.
00:19:06Et on reviendra tout à l'heure, justement,
00:19:08avec cette information
00:19:09autour de ces trois pays européens
00:19:11qui reconnaissent l'État palestinien.
00:19:13Trois petits mots.
00:19:14Pierre, Jean-Claude et Karim.
00:19:15Je vais vous dire,
00:19:16en deux minutes...
00:19:17En deux minutes ?
00:19:18Ça serait la totalité de ce qu'il nous reste.
00:19:20Non, c'est pas sérieux.
00:19:22Ce que je veux simplement dire,
00:19:24c'est que ces trois pays
00:19:26qui ont fait ce geste,
00:19:28outre le fait que c'est de la politique magique,
00:19:31parce que ça ne change rien au sujet,
00:19:33c'est qu'à minima,
00:19:35ils auraient pu demander
00:19:37que les otages européens soient libérés.
00:19:40Même ça n'a pas été demandé.
00:19:42Donc on fait cadeau à Hamas,
00:19:45qui a publié un communiqué
00:19:47se félicitant du fait
00:19:50que cette reconnaissance
00:19:52est le résultat de la victoire de la...
00:19:55Ouvrez les guillemets.
00:19:56C'est vrai.
00:19:59Alors là, on sort un peu du sujet,
00:20:00puisqu'on parle de manombris.
00:20:01Honnêtement.
00:20:02Et puisque vous le dites,
00:20:03je ne comprends pas que les responsables
00:20:04de ces trois pays
00:20:05n'aient pas communiqué.
00:20:07Là, ce que dit le Hamas,
00:20:09nous n'apprenons pas.
00:20:10Personne ne l'a fait.
00:20:11Il est capable de fermer son ambassade à Buenos Aires
00:20:13parce que le président Meleï a dit
00:20:15que sa femme était un peu corrompue,
00:20:17ce qui n'est peut-être pas totalement faux.
00:20:19Donc il est capable de réactions fortes
00:20:21vis-à-vis d'un pays ami comme l'Argentine.
00:20:24Mais là, sur les otages,
00:20:26et sur ce que dit le Hamas,
00:20:28qui se présente comme le représentant
00:20:30du peuple palestinien,
00:20:31mais c'est une tragédie
00:20:32qu'un groupe de ce type
00:20:34s'arroge le droit de représenter
00:20:36l'État palestinien.
00:20:38Je suis d'accord avec lui.
00:20:40L'État palestinien, il faudra y songer
00:20:42et y penser sans doute un jour.
00:20:44A l'heure qu'il est, la position française
00:20:46est convenable, est correcte,
00:20:48même si ces journées...
00:20:50J'ai honte de mon pays dimanche.
00:20:52On ne peut pas,
00:20:54en l'état actuel des choses,
00:20:56reconnaître un État palestinien
00:20:58sans interlocuteur.
00:21:00L'autorité palestinienne est...
00:21:02Le Hamas, on sait où il est.
00:21:04Ce n'est pas envisageable,
00:21:06mais il faudra quand même
00:21:08rapidement y penser
00:21:10de manière à essayer
00:21:12de ne pas entrer
00:21:14dans une guerre permanente.
00:21:16Ce n'est pas une raison
00:21:18pour ne pas essayer
00:21:20de reprendre le bébé.
00:21:22J'ai honte de mon pays.
00:21:24Est-ce qu'on peut quand même penser
00:21:26qu'en ce moment, parler de cette reconnaissance
00:21:28de l'État palestinien,
00:21:30qu'il y a une frontière?
00:21:32Est-ce que l'État d'Israël
00:21:34est reconnu aussi là-dedans?
00:21:36Quand on pense au Hamas,
00:21:38l'État d'Israël n'est pas du tout reconnu.
00:21:40Quelle sécurité aussi?
00:21:42On parle de quoi exactement là-dedans?
00:21:44Je trouve que c'est d'aller vite en besoin,
00:21:46comme on dit, et de dire ensuite
00:21:48qu'on a honte de son pays
00:21:50dans ces circonstances.
00:21:52On va prolonger la discussion.
00:21:54C'est un premier sujet,
00:21:56juste après la pause.
00:21:58Après une courte pause.
00:22:00Très rapidement,
00:22:02on va laisser Pierre et Jean-Claude
00:22:04boire un petit verre d'eau.
00:22:06Ce requin.
00:22:08La suite, vous verrez après.
00:22:10Pour autre chose, vous verrez après l'émission.
00:22:12J'ai besoin de vous, les amis.
00:22:14On se retrouve tout de suite.
00:22:16Merci de nous suivre.
00:22:18Nous sommes de retour sur le plateau de soir.
00:22:20Bienvenue à ceux qui nous rejoignent en direct
00:22:22sur CNews jusqu'à minuit,
00:22:24voire minuit et demi si l'avion présidentiel
00:22:26arrive un peu tardivement à Nouméa,
00:22:28ensemble en direct.
00:22:30Pour le plus grand bonheur de Pierre Lelouch,
00:22:32ancien ministre.
00:22:34Habitué du 330 sans le lit.
00:22:36On parlait de l'avion présidentiel.
00:22:38Il n'y a que le président qui a le lit.
00:22:40Le président qui a passé un bon voyage.
00:22:42Pour les accompagnants, c'est un peu plus compliqué.
00:22:44Mais ça, on y reviendra
00:22:46dès qu'on aura les premières images d'Emmanuel Macron
00:22:48qui va arriver sans trop tarder
00:22:50du côté de Nouméa.
00:22:52Jean-Claude Dassier, le président est parmi nous.
00:22:54Thomas Bonnet du service politique
00:22:56nous a rejoint
00:22:58pour une affaire.
00:23:00Restez avec nous parce que dans une petite demi-heure
00:23:02on parlera de cette affaire.
00:23:04Vous avez suivi un procès au tribunal d'un étranger
00:23:06condamné pour viol.
00:23:08Son avocate n'a pas eu
00:23:10meilleure idée durant sa plaidoirie que de
00:23:12fustiger la présence d'un journaliste de CNews
00:23:14durant l'audience.
00:23:16Il était présent pour nous aujourd'hui.
00:23:18Mais d'abord, cette déclaration de trois pays européens
00:23:20qui a provoqué les foudres d'Israël.
00:23:22La Norvège, l'Irlande, l'Espagne
00:23:24ont annoncé en même temps ces dernières heures
00:23:26la reconnaissance d'un État palestinien.
00:23:28Décision fustigée par Israël
00:23:30qui a rappelé d'office
00:23:32ces trois ambassadeurs à Oslo, Dublin et Madrid.
00:23:34Paix, justice, cohérence.
00:23:36Voilà les arguments
00:23:38notamment du gouvernement espagnol et de Pedro Sanchez
00:23:40à l'image pour justifier
00:23:42cette décision. Explication avec
00:23:44Sora Fenzari et Corentin Brio avant d'en discuter ensemble.
00:23:46C'est une décision
00:23:48qui a résonné dans plusieurs
00:23:50capitales européennes ce matin.
00:23:52L'Espagne, l'Irlande et la Norvège
00:23:54ont décidé de reconnaître officiellement
00:23:56l'État de Palestine.
00:23:58Des annonces conjointes
00:24:00réalisées dans l'espoir
00:24:02que d'autres pays emboîtent le pas.
00:24:04Devant les députés,
00:24:06le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez
00:24:08a maintenu que la solution
00:24:10à deux États dans le Moyen-Orient
00:24:12était en danger.
00:24:14Si une chose est claire
00:24:16pour moi, c'est que le Premier ministre
00:24:18Netanyahou n'a pas un esprit de paix
00:24:20pour la Palestine.
00:24:22Combattre le Hamas est légitime et nécessaire
00:24:24après les événements du 7 octobre
00:24:26mais Netanyahou crée tant de douleurs,
00:24:28tant de destructions et tant d'amertume
00:24:30à Gaza et dans le reste de la Palestine
00:24:32que la solution des deux États
00:24:34est en grave danger.
00:24:36Si le Hamas
00:24:38de son côté salue une étape importante,
00:24:40Israël a condamné cette décision.
00:24:42Elle a aussitôt annoncé
00:24:44le rappel pour consultation
00:24:46de ses ambassadeurs dans les trois pays.
00:25:12Une prise de position
00:25:16que d'autres pays
00:25:18pourraient prochainement suivre.
00:25:20La Slovénie a également entamé
00:25:22une procédure de reconnaissance
00:25:24de l'État palestinien
00:25:26qui pourrait être effective
00:25:28à la fin du mois.
00:25:30Pierre Lelouch, reconnaître l'État palestinien
00:25:32c'est récompenser le terrorisme,
00:25:34répond l'État hébreu aujourd'hui.
00:25:36Récompenser le Hamas
00:25:38qui se glorifie de cette victoire,
00:25:40oui.
00:25:42Mais il y a une question,
00:25:44laissons de côté l'argumentaire israélien,
00:25:46du point de vue des Européens
00:25:48et du point de vue des intérêts de la paix,
00:25:50parce que si j'ai bien compris, tout le monde veut la paix,
00:25:52y compris M. Pedro Sanchez,
00:25:54la France depuis la déclaration de Venise
00:25:56en 1978 sous Giscard d'Estaing,
00:25:58donc les deux États c'est une vieille affaire.
00:26:00Aujourd'hui on est en pleine crise.
00:26:02La reconnaissance d'un État,
00:26:04ça veut dire quoi ?
00:26:06Ça veut dire un État avec des frontières,
00:26:08une nation et un gouvernement.
00:26:10Je veux bien qu'il y ait une nation palestinienne,
00:26:12je veux bien.
00:26:14Un gouvernement, il y a une autorité
00:26:16à Ramallah, mais elle n'a aucune
00:26:18espèce d'autorité sur
00:26:20le Hamas. Au contraire, ils sont en guerre
00:26:22et si le Hamas est au pouvoir
00:26:24à Gaza, c'est à l'issue d'une guerre civile
00:26:26entre le Hamas et l'autorité
00:26:28de l'OLP. Donc, pas de gouvernement.
00:26:30Quant aux frontières, c'est quoi ?
00:26:32Est-ce que c'est Gaza plus
00:26:34les territoires ? Ce qui était une formule
00:26:36examinée du temps d'Israq Rabin
00:26:38que je connaissais bien et on aurait peut-être
00:26:40pu y arriver s'il n'avait pas été
00:26:42assassiné et si, à l'époque,
00:26:44Arafat avait joué le jeu pleinement, ce qui n'a pas
00:26:46été le cas non plus, donc il y a eu beaucoup d'occasions
00:26:48ratées, mais aujourd'hui, pour des gouvernements
00:26:50européens responsables, au milieu de
00:26:52cette crise, de cette inflammation,
00:26:54de cette haine antisémite
00:26:56comme sans précédent
00:26:58depuis la période nazie,
00:27:00dire des choses comme ça, ça sert
00:27:02à quoi ? Est-ce que ça fait avancer
00:27:04en quoi que ce soit la cause de la crise ?
00:27:06Ça isole Israël.
00:27:08C'est ça la question qu'il faut se poser. Où est-ce que ça rend
00:27:10service à Hamas qui se glorifie en disant
00:27:12ils viennent vers nous parce que
00:27:14notre opération du 7 octobre...
00:27:16Ça isole Israël
00:27:18et ça accrédite le discours occidental
00:27:20qui est en train de percer.
00:27:22Et ça montre les divisions
00:27:24et ça fait montrer aussi les divisions, même en Europe,
00:27:26entre les différents pays, les pays européens,
00:27:28les pays occidentaux, les alliés,
00:27:30les pays arabes, donc ça montre,
00:27:32je trouve, ça crée une sorte de déstabilisation
00:27:34parce que, oui, tout le monde
00:27:36aspire à ce qu'il y ait
00:27:38la paix. Il y a évidemment
00:27:40cette idée, ce concept de dire
00:27:42oui pour une reconnaissance de
00:27:44deux États, mais dans un contexte qui est
00:27:46inflammable en ce moment.
00:27:48Il faut que les conditions soient réunies, mais évidemment
00:27:50l'évidence c'est qu'il y a deux États,
00:27:52mais le contexte et le timing
00:27:54sont assez troublants.
00:27:56Je rappelle quand même, et Manon Aubry,
00:27:58on en parlait, elle a rappelé elle aussi,
00:28:00d'ailleurs, sur notre antenne et sur Europe 1,
00:28:02140 pays sur
00:28:04193 reconnus par l'Organisation
00:28:06des Nations Unies reconnaissent déjà
00:28:08l'existence d'un État palestinien, mais là,
00:28:10ce sont des pays européens, je précise,
00:28:12ce sont des États européens
00:28:14et c'est un message, un symbole
00:28:16très très fort, une énorme déconvenue
00:28:18pour l'Ukraine. Soyons précis.
00:28:20Il y a eu
00:28:22le mois dernier une tentative d'installer
00:28:24cette question au Conseil de Sécurité,
00:28:26les Américains ont mis leur veto, pas la France.
00:28:28Les Américains ont mis leur veto.
00:28:30Ensuite, il y a eu une résolution de l'Assemblée générale
00:28:32qui invite
00:28:34le Conseil de Sécurité
00:28:36de l'ONU à regarder favorablement
00:28:38l'adhésion de la Palestine
00:28:40à l'ONU. C'est là qu'il y a eu 140 États.
00:28:42Il n'y a pas eu 140 reconnaissances
00:28:44de la Palestine, il y a eu 140 pays,
00:28:46dont la France, qui ont dit au Conseil de Sécurité
00:28:48s'il vous plaît, regardez favorablement
00:28:50l'adhésion de la
00:28:52Palestine à l'ONU. Là, vous avez une autre démarche.
00:28:54Trois pays européens disent, moi j'ouvre
00:28:56une ambassade en Palestine aujourd'hui.
00:28:58Je reconnais aujourd'hui.
00:29:00C'est autre chose. Et c'est ce que la France
00:29:02n'a pas fait.
00:29:04Elle ne fera pas dans l'immédiat.
00:29:06Cher Jean-Claude, je voudrais juste que vous voyez la réponse du
00:29:08quai d'Orsay à ces trois adresses
00:29:10similaires aujourd'hui
00:29:12de l'Irlande, l'Espagne et la Norvège.
00:29:14Stéphane Séjournet,
00:29:16chef de la diplomatie française,
00:29:18qui dit que cette décision de reconnaître
00:29:20l'État d'Israël doit être utile
00:29:22et ne pas relever seulement
00:29:24d'une question symbolique ou d'un enjeu
00:29:26de positionnement politique.
00:29:28Voilà la position de la France, Jean-Claude.
00:29:30Elle est justifiée, elle me paraît
00:29:32politiquement cohérente. Je partage
00:29:34totalement le point de vue de mon voisin
00:29:36une fois encore.
00:29:38La décision des trois pays, en l'occurrence
00:29:40pays européens,
00:29:42on ne peut pas considérer que ça ne pèse
00:29:44rien, mais néanmoins ça tombe très mal.
00:29:46Honnêtement. Comment voulez-vous
00:29:48empêcher, après cette annonce
00:29:50spectaculaire,
00:29:52cette prise de parole devant les micros,
00:29:54etc., comment voulez-vous empêcher
00:29:56le Hamas de dire que c'est grâce à nous ?
00:29:58C'est grâce à nous.
00:30:00Évidemment,
00:30:02ça va renforcer.
00:30:04Si le besoin s'en faisait sentir
00:30:06encore la position
00:30:08de la résistance
00:30:10dite Hamas,
00:30:12à l'évidence ça va rendre les choses encore
00:30:14plus compliquées, et donc
00:30:16c'est un mauvais service rendu
00:30:18sur un chemin qui est déjà très compliqué.
00:30:20Je pense que la position française
00:30:22tient compte de cette situation, elle est fondée.
00:30:24Je pense que nos amis
00:30:26irlandais, norvégiens
00:30:28et espagnols se sont
00:30:30lourdement trompés.
00:30:32Le fait que le Hamas communique
00:30:34et que le Hamas
00:30:36dise, pardonnez-moi,
00:30:38trois États reconnaissent
00:30:40notre résistance,
00:30:42c'est terrible.
00:30:44Ce qui est d'autant plus grave,
00:30:46et c'est un point que je souhaitais absolument
00:30:48ajouter, c'est que tout ça intervient
00:30:5048 heures après le lancement
00:30:52des mandats d'arrêt contre Netanyahou.
00:30:54Oublie le Hamas,
00:30:56tout le monde s'en fout, mais qu'on aille
00:30:58demander... Vous savez ce qui s'est passé
00:31:00quand même. L'acte premier, c'était
00:31:02l'Afrique du Sud qui est allée
00:31:04devant la Cour internationale du justice
00:31:06pour demander la reconnaissance du génocide
00:31:08des Juifs contre les Arabes.
00:31:10Donc on retournait l'affaire du génocide
00:31:12hitlérien contre les Juifs eux-mêmes
00:31:14coupables de génocide. La Cour internationale
00:31:16de justice a dit non, il n'y a pas vraiment
00:31:18de génocide, mais enfin, il faudrait que les Israéliens
00:31:20fassent attention, il y a un truc un peu
00:31:22mishmash comme ça.
00:31:24Ça n'a pas fonctionné. Là,
00:31:26on a activé une deuxième Cour,
00:31:28qui est la Cour pénale internationale
00:31:30de la part d'un procureur
00:31:32qui s'appelle Karim Khan et dont
00:31:34j'aimerais tout à l'heure pouvoir vous donner l'habillot.
00:31:36J'arrive vers vous.
00:31:38Conseiller de la Reine quand même.
00:31:40Une récente réaction.
00:31:42Conseiller de la Reine.
00:31:44À l'Assemblée, future candidate en
00:31:462027, j'ai nommé Marine Le Pen, bien sûr,
00:31:48future candidate. Vous avancez. Je m'avance un peu.
00:31:50En requérant un mandat d'arrêt contre
00:31:52Benhamin Netanyahou, le procureur de la CPI
00:31:54établit une équivalence inacceptable
00:31:56entre le dirigeant d'une démocratie
00:31:58et d'un groupe terroriste qui revendique son éradication.
00:32:00C'est là une inquiétante instrumentalisation
00:32:02de la justice internationale.
00:32:04C'est vrai qu'il y a un étau
00:32:06diplomatique qui est en train de se resserrer,
00:32:08Jean-Claude. On voit
00:32:10surtout que l'Europe
00:32:12qui n'existe pas, pour ceux qui
00:32:14sont un peu regardants
00:32:16et font de la politique,
00:32:18l'Europe politique
00:32:20n'existe pas et on voit
00:32:22à quel point elle est divisée
00:32:24aujourd'hui sur cette
00:32:26décision. Non, ce n'est pas
00:32:28une décision. La Cour pénale internationale
00:32:30pour le moment,
00:32:32le procureur a dit, il faudrait,
00:32:34etc. La Cour
00:32:36dans trois semaines, un mois, à mon avis,
00:32:38ce n'est pas fait.
00:32:40Thomas, si vous voulez reprendre,
00:32:42on a le sentiment aujourd'hui que
00:32:44le 7 octobre, c'est juste un
00:32:46piège qui s'est renfermé,
00:32:48parfaitement tendu contre Israël.
00:32:50À l'aune de l'actualité des 48
00:32:52dernières heures, ces pays
00:32:54qui reconnaissent l'État de Palestine,
00:32:56on se dit que le 7 octobre était un piège
00:32:58tendu par le Hamas et ça marche à merveille.
00:33:00Pourquoi ces trois pays
00:33:02reconnaissent aujourd'hui l'État
00:33:04de Palestine ? Parce qu'ils ont
00:33:06dans leur société une pression
00:33:08d'une partie de l'opinion, les opinions
00:33:10occidentales. C'est vrai en
00:33:12Rège, en Irlande, en Espagne.
00:33:14C'est vrai en France. Quand vous regardez le communiqué
00:33:16qu'a donné le Quai d'Orsay, d'abord pour réagir
00:33:18au réquisitoire de la
00:33:20Cour pénale internationale. Le Quai d'Orsay
00:33:22dit qu'il soutient la Cour pénale, avant
00:33:24finalement que Stéphane Séjourné
00:33:26précise qu'il ne fallait pas établir
00:33:28d'équivalence entre les dirigeants du Hamas et les dirigeants
00:33:30d'Israël. Mais pourquoi la France est à ce
00:33:32point prudente, elle aussi, sur cette question ?
00:33:34C'est parce que la composition
00:33:36de la population française et les pressions
00:33:38de l'opinion en France
00:33:40s'exercent aussi sur Emmanuel Macron.
00:33:42C'est d'ailleurs ce qui l'a conduit à ne pas se rendre
00:33:44à la marche contre l'antisémitisme. Et donc
00:33:46ces pressions des opinions occidentales
00:33:48elles s'exercent de plus en plus fortement
00:33:50à mesure que le conflit se poursuit.
00:33:52Et c'est ce qui pousse donc ces
00:33:54diplomaties à modifier leur position.
00:33:56Le monde change, c'est pourquoi il faut
00:33:58impérativement et urgemment une solution
00:34:00politique dans cette région. Ce ne sera
00:34:02pas ça. Je voudrais qu'on entende la correspondance de
00:34:04Lisbeth Kemoun en Israël parce que
00:34:06pour cette occasion il y a vraiment une
00:34:08union nationale
00:34:10très forte et un sentiment d'injustice
00:34:12là aussi très grand de se
00:34:14voir mis dos à dos avec cette organisation
00:34:16terroriste qui est le Hamas par le procureur
00:34:18de la CPI. Donc vous me ferez d'ailleurs le CV si
00:34:20vous le voulez, Pierre, juste après avoir entendu
00:34:22Lisbeth Kemoun à Tel Aviv.
00:34:24Le soufflet n'est pas
00:34:26retombé, si j'ose dire, ici en
00:34:28Israël. On est absolument
00:34:30outrés de cette équivalence
00:34:32qui est sous-entendue
00:34:34dans la décision de Karim Khan,
00:34:36le procureur en question.
00:34:38On est même surpris
00:34:40des réactions internationales
00:34:42de ce demi-soutien
00:34:44de la France, même si aujourd'hui
00:34:46Stéphane Séjourné a bien
00:34:48affirmé qu'il n'y avait aucune
00:34:50équivalence entre les terroristes
00:34:52du Hamas et les dirigeants
00:34:54israéliens. On comprend bien tout de
00:34:56même que cette demande du procureur
00:34:58de la CPI est un
00:35:00dangereux précédent. Jamais
00:35:02aucun dirigeant israélien
00:35:04n'a été inculpé
00:35:06de la sorte par une juridiction
00:35:08internationale. Et puis,
00:35:10bien entendu, on peut réellement
00:35:12se questionner sur la
00:35:14légitimité de cette demande
00:35:16de la part du procureur.
00:35:18Il y a un sentiment énorme
00:35:20en Israël d'injustice.
00:35:22Il devait venir
00:35:24en Israël et les autorités
00:35:26juridiques israéliennes étaient tout à fait
00:35:28prêtes à le recevoir et à lui montrer
00:35:30tous les documents dont il aurait besoin.
00:35:32Finalement, il a refusé
00:35:34et si j'ose dire, en
00:35:36catimini sur une chaîne du câble
00:35:38américaine, il annonce qu'il
00:35:40demande ses sanctions contre les
00:35:42dirigeants. On a le sentiment ici
00:35:44qu'il a effectivement attendu
00:35:46volontairement pour
00:35:48pouvoir mettre dos à dos
00:35:50Benjamin Netanyahou et Yair Yassinouar.
00:35:52Il y a déjà eu en Israël
00:35:54de nombreux hommes politiques israéliens
00:35:56qui ont été inculpés et personne
00:35:58ne ferait de cadeau ici
00:36:00à ceux qui auraient
00:36:02failli à leur mission. Mais on
00:36:04aimerait bien aussi sentir un peu plus
00:36:06de soutien international
00:36:08face à cette mesure
00:36:10particulièrement révoltante.
00:36:12Une annonce,
00:36:14une requête pour être plus précis Pierre Lelouche
00:36:16qui soude véritablement les Israéliens
00:36:18parce que ce que fait la CPI,
00:36:20c'est vraiment de mettre d'égal à égal
00:36:22l'État israélien et l'organisation
00:36:24terroriste qu'est le Hamas.
00:36:26C'est une histoire assez complexe.
00:36:28Pour que la Cour
00:36:30puisse incriminer
00:36:32quelqu'un, il faut
00:36:34que le quelqu'un en question ou
00:36:36le crime soit commis à l'intérieur d'un
00:36:38pays membre de la CPI.
00:36:40Ce n'est pas le cas d'Israël.
00:36:42J'y viens, cher président.
00:36:44Ce n'est pas le cas d'Israël
00:36:46mais c'est le cas de la Palestine
00:36:48qui a été admise
00:36:50en 2015 comme
00:36:52un membre signataire du traité de Rome.
00:36:54Donc,
00:36:56M. Karim Khan
00:36:58en tire avantage
00:37:00pour dire, et il peut se saisir lui-même
00:37:02au terme de l'article 15, car il y a
00:37:04des gens qui lisent le statut de la Cour
00:37:06pénale internationale, il n'y en a pas beaucoup mais il y en a
00:37:08au terme de l'article
00:37:1015 des statuts
00:37:12de la CPI, le procureur
00:37:14lui-même, et c'est ce qu'il a fait,
00:37:16peut demander un mandat
00:37:18d'arrêt à la fameuse chambre préliminaire
00:37:20qui va confirmer,
00:37:22selon vous, franchement, ça va aboutir ?
00:37:24Bien sûr, c'est ce qui s'est passé.
00:37:26Ça va demander
00:37:28un peu de temps, à mon avis.
00:37:30Ça va dépendre de ses preuves.
00:37:32D'ailleurs, au passage, l'une des enquêtrices
00:37:34n'est autre que la femme de Clunet.
00:37:36Oui, Mme Amal,
00:37:38maître Amal.
00:37:40La nièce de Riad Takedine.
00:37:42C'est intéressant ce qui se passe autour
00:37:44de ces pays.
00:37:46Alors, revenons à M. Khan.
00:37:48M. Khan, avant d'être procureur,
00:37:50élu par
00:37:52les 123 pays membres,
00:37:54parce qu'il y a une assemblée des États,
00:37:56123 pays membres, avant d'être élu,
00:37:58il était avocat auprès de la Cour pénale.
00:38:00Et qui l'a défendu ?
00:38:02Il a défendu des gens très respectables
00:38:04comme Taylor,
00:38:06dictateur,
00:38:08Saïf al-Islam, le fils de Kadhafi,
00:38:10et il a détendu, tenez-vous bien,
00:38:12M. William Ruto,
00:38:14qui est le président du Kenya,
00:38:16aujourd'hui reçu en visite d'État
00:38:18à Washington.
00:38:20Le hasard fait bien les choses.
00:38:22Ruto lui-même a été poursuivi
00:38:24pour crimes de guerre
00:38:26et crimes contre l'humanité,
00:38:28parce qu'il y a eu quelque chose comme 2000 morts
00:38:30à l'issue d'une élection présidentielle.
00:38:32Et Karim Khan l'a fait libérer.
00:38:34Il faut dire qu'un certain nombre de témoins
00:38:36ont eu une vie raccourcie
00:38:38ou bien ont changé d'avis.
00:38:40Toujours est-il que l'excellent M. Ruto,
00:38:42qui est milliardaire au Kenya,
00:38:44et qu'est-ce qu'il a fait une fois élu en 2022,
00:38:46M. Ruto ?
00:38:48Qu'est-ce qu'il a fait ? Il a fait campagne
00:38:50pour M. Karim Khan, de façon à ce qu'il soit élu
00:38:52procureur près de la Cour de Rome.
00:38:54Pierre, avec ces éléments de contextualisation
00:38:56et on peut faire tourner la parole, Jean-Claude,
00:38:58avec ces éléments de contextualisation
00:39:00que nous rapporte encore une fois Pierre,
00:39:02la vérité c'est que la CPI, par l'intermédiaire
00:39:04de son procureur, est en train de se
00:39:06décrédibiliser totalement.
00:39:08Dans les 123 pays, il y a combien d'États européens
00:39:10vaguement favorables à Israël,
00:39:12à votre avis ? J'en ai aucune idée.
00:39:14Une vingtaine, max. Et donc,
00:39:16M. Karim Khan
00:39:18a été élu par cette majorité-là.
00:39:20Et là, il fait la peau à Israël.
00:39:22Je pense que ça sera plus compliqué qu'on ne pense.
00:39:24J'ajoute quand même
00:39:26dans le CV de M. Khan,
00:39:28que je ne connaissais pas dans le détail comme toi,
00:39:30qu'il a été donné conseiller de l'AREN.
00:39:32Oui, ce qui arrive pour les grands juristes.
00:39:34Oui, ça peut arriver, mais ce n'est pas un couloir de jupons.
00:39:36Je ne dis pas qu'il a
00:39:38une carrière honteuse de juriste,
00:39:40je dis qu'il a été extrêmement
00:39:42proche d'un ancien...
00:39:44Il a une idéologie imprimée.
00:39:46...poursuivi par la même cour,
00:39:48qu'il a fait libérer, lequel l'a récompensé
00:39:50en faisant campagne pour lui.
00:39:52J'espère que tout ça a été regardé avant d'être nommé procureur
00:39:54auprès de la Cour internationale.
00:39:56C'est pour ça que, avant
00:39:58de faire de pronostics aventureux
00:40:00et hasardeux, je pense qu'il faut regarder
00:40:02ce qu'il y a dans son dossier.
00:40:04Je pense que les membres,
00:40:06les trois membres de la Cour préliminaire vont regarder ça
00:40:08de très près. Je pense qu'il y a
00:40:10beaucoup de gens qui vont s'activer, comme ils l'ont fait
00:40:12d'ailleurs. Ce n'est pas fini.
00:40:14Ce n'est pas fini, mais simplement
00:40:16de s'être saisi comme ça,
00:40:18de faire cette réquisition...
00:40:20Non, non, mais simplement
00:40:22de faire ces réquisitions-là,
00:40:24de demander ça, je veux dire, c'est déjà parti
00:40:26à l'international un peu partout.
00:40:28Ça a fait des dégâts. Tu as raison, ça a fait des dégâts.
00:40:30Quand un État a le droit de se défendre,
00:40:32c'est la question qu'on se pose.
00:40:34Ça a fait des dégâts.
00:40:36C'est comme si ça agite l'opinion
00:40:38internationale, vous le voyez, et ça peut même
00:40:40affecter, je vous dirais, des élections
00:40:42quand on regarde aux États-Unis
00:40:44avec Joe Biden, qui est un peu pris en netto,
00:40:46et les pays occidentaux,
00:40:48les alliés aussi, qui vont dire
00:40:50nous, c'est sûr, dans le discours,
00:40:52on reconnaît les fameuses instances
00:40:54internationales. On plaide toujours,
00:40:56oui, le droit international, les instances internationales,
00:40:58et ensuite, on voit que ce
00:41:00type de démarche, ça crée
00:41:02un certain malaise. On voit Joe Biden,
00:41:04même s'il a dit qu'il trouvait ça
00:41:06très choquant ou quoi que ce soit,
00:41:08il est pressé quand même par une
00:41:10base très à gauche, progressiste aussi,
00:41:12qui a donné son appui
00:41:14par exemple sur les
00:41:16campus américains ou quoi que ce soit.
00:41:18Ça crée quand même cette situation
00:41:20très complexe dans l'opinion publique.
00:41:22Bon, avançons
00:41:24dans notre émission.
00:41:26Retour ici en France
00:41:28avec ce drame d'Uncarville.
00:41:30Huit jours après, le guet-apens
00:41:32barbare a mené
00:41:34cette libération de Mohamed Amra,
00:41:36l'émotion des familles des deux agents pénitentiaires
00:41:38qui ont donc été décorés à titre posthume
00:41:40de la Légion d'honneur
00:41:42par l'État français aujourd'hui par l'intermédiaire
00:41:44du Premier ministre, une cérémonie poignante pour
00:41:46rendre hommage à ceux qui ont payé le prix du sang
00:41:48pour notre protection.
00:41:50Regardez ces images et le récit de cet après-midi.
00:41:54Portés par les gardes républicains,
00:41:56les cercueils de Fabrice Muelot
00:41:58et Arnaud Garcia
00:42:00entrent dans la cour de l'ancienne maison d'arrêt de Caen.
00:42:04En présence d'environ 300 personnes,
00:42:06dont le gardé soérique Dupond-Moretti,
00:42:08Brigitte Macron, mais aussi des proches
00:42:10et des collègues, Gabriel Attal
00:42:12commence par évoquer l'attaque barbare du fourgon,
00:42:14un guet-apens éclair
00:42:16qui aura coûté la vie aux deux agents pénitentiaires.
00:42:20À la sortie du péage d'Uncarville,
00:42:22l'histoire bascule
00:42:24avec une brutalité inouïe.
00:42:26Trois minutes
00:42:28pendant une éternité.
00:42:30Ils ne se relèvent pas
00:42:32emportés par la folie meurtrière.
00:42:34Un éloge funèbre où Gabriel Attal
00:42:36évoque ensuite la future paternité d'Arnaud Garcia,
00:42:38le caractère protecteur de Fabrice Muelot,
00:42:40mais aussi certains de leurs points communs.
00:42:42Une jovialité,
00:42:44un sourire,
00:42:46un bon mot.
00:42:48Il partageait la conviction que l'autorité
00:42:50et la fermeté sont les garants de la paix civile.
00:42:52Au-delà des hommages,
00:42:54le Premier ministre a également mis en garde
00:42:56Mohamed Amra et son commando,
00:42:58toujours en fuite depuis l'attaque.
00:43:00Aux criminels,
00:43:02lâches,
00:43:04aux dieux qui ont accompli ce crime barbare,
00:43:06je veux le dire à nouveau,
00:43:08ne dormez pas tranquille,
00:43:10nous vous traquons,
00:43:12nous vous trouverons
00:43:14et nous vous punirons.
00:43:16Fait chevalier de la Légion d'honneur,
00:43:18Fabrice Muelot et Arnaud Garcia ont également
00:43:20été promus directeur et capitaine à titre posthume.
00:43:22Leurs obsèques ont eu lieu
00:43:24cet après-midi dans la plus stricte intimité.
00:43:28– Un mot, Jean-Claude,
00:43:30sur cet hommage poignant.
00:43:32Les mots sont forts,
00:43:34mais les actes seraient…
00:43:36– On faisait le rapprochement
00:43:38avec
00:43:40cette expédition
00:43:42d'une vingtaine de détenus
00:43:44de je ne sais plus quelle prison
00:43:46qui allaient se cultiver à Versailles.
00:43:48On a trouvé que franchement…
00:43:50– On en a parlé hier soir, c'est une quinzaine.
00:43:52– Des choses qui surprennent
00:43:54et qui, quand même,
00:43:56sont éminemment condamnables.
00:43:58Bon, non pas qu'il faille préparer
00:44:00la réinsertion, me paraît une évidence,
00:44:02mais de là, bon,
00:44:04bref, je trouve que ces images sont très émouvantes.
00:44:06Encore une fois,
00:44:08j'espère que le
00:44:10Premier ministre a dit
00:44:12non seulement ce qu'il pensait, mais la vérité,
00:44:14c'est-à-dire qu'on les traque vraiment,
00:44:16qu'il y a quelques bouts d'enquête
00:44:18qui sont utiles,
00:44:20intéressantes,
00:44:22parce que ce n'est pas acceptable, je veux dire,
00:44:24de tuer des fonctionnaires
00:44:26de cette façon, sans la moindre
00:44:28mise en garde.
00:44:30C'est une horreur absolue, cette affaire.
00:44:32Et le fugitif
00:44:34va connaître le même sort,
00:44:36j'espère, encore une fois, de tout cœur, comme vous tous.
00:44:38– Pour l'instant, 8 jours après…
00:44:40– On va leur mettre la main dessus, à un moment ou à l'autre,
00:44:42mais j'ai un peu peur.
00:44:44La manière très, je dirais,
00:44:46entre guillemets, très professionnelle
00:44:48de cet effroyable
00:44:50incident qui s'est produit,
00:44:52je pense que derrière,
00:44:54ils ont aussi préparé leur fuite.
00:44:56Ils n'ont pas fait simplement
00:44:58l'évasion du gars,
00:45:00ils ont fait la suite, probablement.
00:45:02Donc on aura peut-être, j'espère que non,
00:45:04plus de difficultés qu'on ne pensait.
00:45:06– Un cavale qui dure depuis 8 jours,
00:45:08et on l'imagine, en effet, Jean-Claude, très bien préparé,
00:45:10étant donné les moyens déployés.
00:45:12– Je le crains.
00:45:14– Retrouver ces barbares. Hommage fort, poignant,
00:45:16c'est une certitude,
00:45:18et c'est important, bien sûr, on le pense aussi
00:45:20pour les proches de ces agents,
00:45:22pour faire leur deuil,
00:45:24mais on se dit, si
00:45:26on prend un peu plus de recul, comme nous,
00:45:28qui ne sommes pas des proches,
00:45:30à quoi servent ces discours de fermeté ?
00:45:32Alors que chaque jour,
00:45:34la violence dans nos prisons, dans nos rues,
00:45:36prouve le contraire de ce que dit Gabriel Attal
00:45:38pour rendre hommage à ces deux hommes.
00:45:40– Je crois que vous avez tout dit.
00:45:42Je vais vous dire, en le croyant,
00:45:44je vais vous représenter ce que pensent beaucoup,
00:45:46beaucoup de gens en France.
00:45:48C'est qu'il y en a marre de ces images,
00:45:50il y en a marre de ces discours,
00:45:52tout ça est lamentable, c'est le signe
00:45:54de l'impuissance de l'État.
00:45:56– En même temps, il faut le faire, il n'y a pas le choix,
00:45:58vous n'allez pas ne pas rendre hommage à ces hommes.
00:46:00– Bien sûr qu'il faut s'occuper des familles,
00:46:02bien sûr qu'il faut faire tout ça,
00:46:04mais ce qu'il ne faut pas faire, c'est l'exécution d'agents publics,
00:46:06parce que c'était une exécution.
00:46:08C'est rien d'autre que ça, c'est un massacre,
00:46:10avec des armes lourdes qu'on tire sur des voitures
00:46:12qui sont… – Ils ont été abattus comme des chiens,
00:46:14et je reprends les mots du garde des Sceaux.
00:46:16– Mais bon, combien de fois on a vu des cocktails Molotov
00:46:18dans les voitures de police ?
00:46:20Combien de fois ? J'entendais Mme Aubry
00:46:22tout à l'heure expliquer qu'en France,
00:46:24on ne doit pas mourir
00:46:26d'un refus d'obtempérer,
00:46:28en se référant à cette fameuse affaire
00:46:30Naël qui a servi.
00:46:32Mais combien de gendarmes sont morts
00:46:34de refus d'obtempérer ?
00:46:36Et qui est-ce qui en parle ?
00:46:38Moi je suis très en colère de vivre dans un pays
00:46:40qui se délite, et j'en ai ras-le-bol
00:46:42de voir des pingouins
00:46:44faire des grands discours
00:46:46alors que rien ne change.
00:46:48Parce que c'est ça,
00:46:50on aligne les gens comme des petits pois,
00:46:52comme disait Sarkozy, on les aligne,
00:46:54on fait des grands discours,
00:46:56on fait un ou deux hymnes nationaux,
00:46:58et on passe à la marche blanche suivante
00:47:00ou à la cérémonie suivante.
00:47:02Mais c'est insupportable !
00:47:04Est-ce qu'on ne se rend pas compte
00:47:06du fait que ce pays est
00:47:08dans une spirale de descente
00:47:10vers l'anarchie la plus totale,
00:47:12vers l'incurie la plus totale,
00:47:14et d'impuissance publique
00:47:16quand on voit
00:47:18la mort de gendarmes. Il y a encore eu
00:47:20deux gendarmes tués cette semaine.
00:47:22La semaine a commencé par un président de la République...
00:47:24En termes régaliens, la semaine qui s'est écoulée
00:47:26avant lundi était catastrophique.
00:47:28Le président va à Versailles
00:47:30célébrer le Choose France
00:47:32devant des passants internationaux.
00:47:34C'est la start-up nation, tout va bien,
00:47:36Madame la Marquise René, venez investir chez nous.
00:47:38Le lendemain, il y a ce drame.
00:47:40Après, il y a la Calédonie.
00:47:42Après, il y a des gens qui viennent braquer en plein centre de Paris
00:47:44avec des armes lourdes.
00:47:46Mais où on est ?
00:47:48On se demande pourquoi Bardella est à 32% ?
00:47:50C'est QFD.
00:47:52Franchement,
00:47:54j'en peux plus de ces images, ça me fait beaucoup de peine
00:47:56pour les gens, pour les enfants,
00:47:58pour les épouses, pour les mères.
00:48:00J'en suis malade pour eux.
00:48:02Il y a tellement de choses qui ont été mises en lumière par cette affaire.
00:48:04Évidemment,
00:48:06le fait que l'administration pénitentiaire
00:48:08est en déliquescence
00:48:10et on sera avec Vincent Ledimet
00:48:12dans un instant pour justement
00:48:14avoir son ressenti représentant des syndicats pénitentiaires.
00:48:16Beaucoup de choses mises en lumière
00:48:18également sur les parcours de délinquance.
00:48:20On en a beaucoup parlé, nous, à Medamme Ra,
00:48:22les premiers faits de délinquance.
00:48:24Il avait 11 ans, il en a 30
00:48:26aujourd'hui, donc pendant une vingtaine
00:48:28d'années. Cet homme n'a fait que ça
00:48:30et avec la complaisance
00:48:32de l'État qui n'a jamais freiné
00:48:34cette course délinquante qui a amené
00:48:36à ce commando et cette tuerie, ce massacre
00:48:38innommable, oui, carrément.
00:48:40Je partage votre colère
00:48:42et la tristesse aussi. Moi, ce qui me frappe,
00:48:44c'est ce grand écart entre
00:48:46ce que la France est capable d'accomplir,
00:48:48on va parler, par exemple,
00:48:50on va accueillir les Jeux olympiques
00:48:52et toutes les choses grandioses que la France est capable
00:48:54de faire, et ensuite,
00:48:56ces drames absolus où on a l'impression
00:48:58d'être complètement
00:49:00impuissants, et ce qu'on retient
00:49:02bien sûr, c'est que la vie fauchée
00:49:04de ces deux
00:49:06qui ont servi, justement,
00:49:08qui servaient la justice, un qui était
00:49:10un père en devenir, un qui était père
00:49:12de famille, donc il y a toutes ces histoires
00:49:14qu'on a apprises,
00:49:16on pense à tous ces agents,
00:49:18ces agents qui travaillent chaque jour,
00:49:20justement, il y en a que c'est par vocation
00:49:22aussi, parce qu'ils aiment leur pays,
00:49:24ils croient qu'ils peuvent faire une différence
00:49:26dans le système de justice, et ces vies
00:49:28qui sont littéralement fauchées par une
00:49:30hyper-violence,
00:49:32et notamment, en fait, de la manière
00:49:34dont ça s'est produit, c'est absolument
00:49:36atroce, barbare,
00:49:38c'est une exécution pure et simple,
00:49:40donc vraiment
00:49:42de sang-froid, c'est absolument terrible,
00:49:44et vous l'avez dit aussi, maintenant,
00:49:46on regarde les événements en Nouvelle-Calédonie,
00:49:48donc ce jeune agent
00:49:50qui est mort aussi d'une balle dans la tête
00:49:52qui avait 22 ans, donc
00:49:54vraiment, ça s'accumule, alors le grand écart
00:49:56entre les grandes choses
00:49:58que la France a faites dans le passé,
00:50:00qu'elle arrive à faire aujourd'hui,
00:50:02et en même temps, cette impuissance.
00:50:04Je vais vous dire, ma situation personnelle
00:50:06fait que je suis particulièrement touché
00:50:08quand je vois ces situations-là, parce que je me projette,
00:50:10j'ai des membres de ma famille qui font partie des forces
00:50:12de sécurité intérieure, je me dis qu'un jour,
00:50:14je ne l'espère pas, ils pourront se retrouver
00:50:16sur ces images, et on a donc
00:50:18la même semaine les corps des deux gendarmes
00:50:20qui ont été rapatriés de Nouvelle-Calédonie, maintenant deux agents
00:50:22prédispenciers, et on a
00:50:24les hommages, très touchants,
00:50:26très émouvants, la décoration
00:50:28de la Légion d'honneur, et c'est un geste
00:50:30salutaire, et on entend aussi, maintenant
00:50:32on va blinder les véhicules des agents pénitentiaires,
00:50:34on va leur donner des armes, mais on ne
00:50:36s'attaque pas, on s'attaque aux conséquences, jamais aux
00:50:38causes, et l'hyper-violence
00:50:40expliquée, qu'il y a violence policière
00:50:42et l'hyper-violence qui touche notre
00:50:44société, nécessite
00:50:46des actions d'envergure qui ne sont aujourd'hui pas
00:50:48dans le logiciel
00:50:50de la majorité présidentielle.
00:50:52Merci Amaury, puis il y a Vincent Laudimètre, donc secrétaire
00:50:54nationale SNEPAP-FSU qui est avec nous
00:50:56et à qui on va donner la parole.
00:50:58Bonsoir, on vous voit à l'écran, je viens vers vous dans une minute.
00:51:00Merci d'être avec nous.
00:51:02Oui, un petit mot, non mais en fait, cette émotion,
00:51:04ce côté
00:51:06chamboulement, ça me rappelle
00:51:08si vous voulez, cette affaire de Viry-Châtillon en 2016,
00:51:10deux voitures de police qui gardaient des
00:51:12caméras de surveillance qui sont incendiées, deux
00:51:14policiers grièvement blessés, il y avait eu
00:51:16pareil, une énorme émotion, des discours de
00:51:18fermeté, derrière on avait eu un procès
00:51:20des années plus tard, sur les 20 personnes
00:51:22qui avaient attaqué les voitures, il y en avait eu 13 seulement
00:51:24qui étaient jugées, 5 qui ont été condamnés finalement
00:51:26et je me rappelle, et là on voit le décalage,
00:51:28c'est que l'enquête
00:51:30des policiers avait été sévèrement attaquée
00:51:32notamment par des médias comme Mediapart, et finalement
00:51:34il y avait une énorme dissonance entre
00:51:36à l'époque, les grands discours de sévérité
00:51:38et finalement, une fois le passage de la justice,
00:51:40la réalité de la justice.
00:51:42On le dit, on le répète depuis des mois, voire des années,
00:51:44les démocraties occidentales ne
00:51:46savent pas sanctionner ceux qui ne respectent pas
00:51:48le contrat social, et c'est là que le bas blesse
00:51:50dans des pays comme la France.
00:51:52Il est presque 23h, avant qu'on marque
00:51:54une petite pause Actu, je voudrais entamer la conversation
00:51:56avec vous, Vincent Ledimet, si vous le voulez bien.
00:51:58Je rappelle, secrétaire nationale, ce n'est pas
00:52:00peu fait sûr, représentant des
00:52:02gardiens et des agents pénitentiaires.
00:52:04Une première réponse, et puis
00:52:06si vous le voulez bien, on reprendra la conversation juste après
00:52:08le rappel Actu. Est-ce que cet hommage, il était
00:52:10à la hauteur du drame ? Je rappelle que
00:52:12le chef de l'État n'était pas là, bien sûr,
00:52:14pour ce voyage à Nouméa. Est-ce que vous regrettez
00:52:16l'absence également d'Emmanuel Macron aujourd'hui ?
00:52:18Oui, bonjour. Alors déjà, en préambule,
00:52:20je voudrais vous remercier, vous,
00:52:22M. Pasquet, parce que vous étiez
00:52:24engagé à... parce qu'on vous avait dit
00:52:26une info chasse une autre, et vous étiez engagé
00:52:28à ne pas laisser cette info
00:52:30tomber aux oubliettes de
00:52:32deux agents qui sont morts, et je voulais d'abord vous
00:52:34remercier de continuer à
00:52:36parler de ce métier qui est difficile, malheureusement...
00:52:38Merci, c'est bien normal.
00:52:40Il aura malheureusement fallu un drame pour qu'on
00:52:42parle vraiment du quotidien des agents et de la difficulté,
00:52:44et je voulais vous remercier parce que vous l'aviez
00:52:46promis l'autre fois à l'antenne et,
00:52:48comme on dit, la parole fait l'homme. Voilà.
00:52:50Je vous remercie, je suis très touché. Merci beaucoup.
00:52:52Voilà. Vous dire que l'hommage
00:52:54aujourd'hui, effectivement, on peut regretter
00:52:56la non-présence
00:52:58de M. Macron.
00:53:00Tous les collègues me l'ont dit, le président de la République
00:53:02pas présent, il s'était engagé
00:53:04à être présent. La question qui est surtout de l'élève
00:53:06des agents pénitentiaires, c'est
00:53:08est-ce que ce déplacement à Nouméa aurait pas pu attendre une
00:53:10demi-journée, parce qu'il est parti hier soir dans
00:53:12la nuit et l'hommage avait lieu à midi aujourd'hui.
00:53:14Mais, mis à part ça,
00:53:16ça a quand même été une cérémonie
00:53:18digne. J'étais présent aujourd'hui.
00:53:20Ça a été des moments
00:53:22très difficiles. Beaucoup
00:53:24de gorges nouées et
00:53:26beaucoup de larmes dans les yeux des collègues.
00:53:28J'ai pas mal de questions à vous
00:53:30poser, Vincent Ledimet. Comme je le disais,
00:53:32il est 23h pile, on va respecter
00:53:34le programme de cette émission
00:53:36comme chaque soir, marquer un petit point actus,
00:53:38faire un tour à Nouméa, et si vous le voulez bien,
00:53:40je vous laisse patienter 4-5 minutes, pas plus,
00:53:42et on reprend cette conversation
00:53:44ensemble, qui est en effet très importante.
00:53:4623h pile, Maureen Vidal,
00:53:48et on se retrouve pour continuer d'évoquer ce sujet.
00:53:56La nouvelle Calédonie
00:53:58victime d'une cyberattaque,
00:54:00quelques heures avant l'arrivée d'Emmanuel Macron.
00:54:02Une attaque par déni de service
00:54:04qui a duré quelques heures contre l'opérateur
00:54:06télécom de l'Archipel. Elle n'aura pas
00:54:08de conséquences dans la durée, selon l'agence
00:54:10française de sécurité informatique.
00:54:12L'arrivée du chef de l'Etat sur l'île est
00:54:14imminente. Une visite à risque
00:54:16destinée à renouer le fil du dialogue
00:54:18et accélérer le retour à l'ordre
00:54:20après une semaine des meutes violentes
00:54:22qui ont fait six morts.
00:54:24L'Est de la Somme, submergée par
00:54:26d'importantes coulées de boue la nuit dernière,
00:54:28plusieurs communes ont subi de nombreux dégâts.
00:54:30Ces événements ont causé des dégâts matériels
00:54:32sur une centaine d'habitations, et
00:54:34aucune victime n'est à déplorer, indique
00:54:36la structure de la Somme dans un communiqué.
00:54:38Au total, 229 sapeurs-pompiers ont été
00:54:40engagés sur 83 interventions,
00:54:42ajoutent les services de l'Etat.
00:54:44Un objectif de
00:54:463,6 milliards d'euros d'économies
00:54:48et 90 000 personnes supplémentaires
00:54:50en emploi. Les contours de la réforme
00:54:52de l'assurance chômage qui sera dévoilée dimanche
00:54:54se précisent, et notamment attendu
00:54:56un durcissement des conditions d'ouverture
00:54:58des droits. Actuellement, il faut avoir travaillé
00:55:00six mois au cours des 24 derniers mois.
00:55:02Le gouvernement envisage de passer à huit.
00:55:04La ministre du Travail, Catherine Vautrin,
00:55:06a commencé dès aujourd'hui à recevoir
00:55:08les partenaires sociaux.
00:55:10Merci beaucoup, Maureen, et rendez-vous
00:55:12dans 30 minutes. Avant de retrouver Vincent
00:55:14Ledimet, je vous le disais, dans
00:55:16une demi-heure environ, si le timing
00:55:18est respecté, Emmanuel Macron devrait
00:55:20atterrir sur le tarmac de Nouméa
00:55:22et entamer cette visite.
00:55:24On montrera évidemment les images
00:55:26en direct et on en discutera à ce moment-là.
00:55:28Je voudrais juste qu'on aille justement
00:55:30du côté de Nouméa quelques instants, faire un détour
00:55:32pour retrouver notre envoyé spécial Régine Delfour.
00:55:34On attend, et vous me le confirmez, d'ici une grosse
00:55:36demi-heure, le chef de l'État sur le tarmac
00:55:38de Nouméa. Il y a énormément
00:55:40de questions à se poser pour les 24
00:55:42heures à venir, mais la première, c'est
00:55:44l'anticipation de cette arrivée présidentielle.
00:55:46On sait que beaucoup de forces de l'ordre sont mobilisées.
00:55:48Est-ce qu'on a une idée de
00:55:50l'accueil que les indépendantistes
00:55:52et les plus grands
00:55:54perturbateurs, va-t-on dire,
00:55:56ont choisi de réserver au chef de l'État
00:55:58aujourd'hui ? Je pense que
00:56:00nous serons nombreux.
00:56:02...sur ce que
00:56:04ont décidé ces indépendantistes,
00:56:06puisqu'ils auraient préféré une visite
00:56:08d'une personne hors du
00:56:10gouvernement. Nous, on voulait vous montrer,
00:56:12avec Thibault Marcheteau, vous voyez, à une demi-heure
00:56:14de l'arrivée d'Emmanuel Macron,
00:56:16sur le tarmac, donc pas ici,
00:56:18pas au haut commissariat. Il y a déjà
00:56:20toutes ces forces de l'ordre
00:56:22qui sont en présence. On n'est même pas
00:56:24à 100 mètres du haut commissariat.
00:56:26On peut passer, mais c'est
00:56:28quand même extrêmement filtré. Dans tout
00:56:30le centre de Nouméa,
00:56:32il y a ces
00:56:34forces de l'ordre pour sécuriser
00:56:36l'arrivée,
00:56:38évidemment, et la présence d'Emmanuel
00:56:40Macron, puisqu'il y a énormément de tensions
00:56:42sur l'île. Donc, il devrait arriver
00:56:44aux alentours de 8h30
00:56:46heure locale, ici, à Nouméa.
00:56:48Il sera accueilli par le haut commissaire
00:56:50de la Nouvelle-Calédonie,
00:56:52Louis Lefranc, ainsi que la
00:56:54première adjointe au maire de la commune de Païta.
00:56:56Et on revient vers vous, chère Régine.
00:56:58Merci beaucoup. Dans une grosse demi-heure,
00:57:00puisqu'il est donc un petit peu plus de 8h au moment où l'on se parle,
00:57:02à Nouméa. Rendez-vous
00:57:04tout à l'heure pour découvrir
00:57:06cette arrivée présidentielle et commencer à se poser
00:57:08les questions importantes autour de cette
00:57:10visite. Vincent Ledimet, merci
00:57:12beaucoup d'avoir patienté ces
00:57:14quelques instants. Je rappelle qu'on
00:57:16évoque ce drame d'un quart-ville
00:57:18et l'émotion des familles, d'abord, des agents
00:57:20pénitentiaires décorés par le Premier ministre
00:57:22aujourd'hui à Caen. Vous avez assisté à cette
00:57:24cérémonie. On a déploré, donc, avec vous,
00:57:26il y a un instant, l'absence du chef de l'État.
00:57:28Il était tout de même important, donc, ce moment de recueillement,
00:57:30car avec ce drame, et on en a
00:57:32déjà parlé ensemble la dernière fois, mais c'est vrai que c'est important
00:57:34de le dire, c'est un
00:57:36cap dramatique qui a été
00:57:38franchi il y a 8 jours.
00:57:40Ah oui, c'est plus qu'un cap.
00:57:42On a eu déjà plusieurs alertes.
00:57:44On avait déjà eu des problématiques
00:57:46sur des transferts, sur des extractions.
00:57:48Au-delà de ça, c'est le métier qui est compliqué,
00:57:50même dans nos détentions. Mais
00:57:52je crois que jusqu'à présent, on avait eu
00:57:54une bonne étoile. Vous savez, on a l'étoile
00:57:56pénitentiaire, et je pense que jusqu'à présent,
00:57:58on avait une bonne étoile qui était sur notre tête, et
00:58:00malheureusement,
00:58:02ça a fini par un drame.
00:58:04On a toujours un train
00:58:06de retard sur l'évolution
00:58:08de la délinquance,
00:58:10de la criminalité.
00:58:12Et voilà, c'est très compliqué,
00:58:14même encore à chaud, parce que l'émotion
00:58:16est encore palpable de la journée d'aujourd'hui.
00:58:18Très compliqué, et
00:58:20il y aura effectivement des bilans à en tirer.
00:58:22Visiblement,
00:58:24la plateforme qui en ressort
00:58:26ne satisfont pas les collègues.
00:58:28Les premières propositions qui ont été faites
00:58:30ne satisfont pas l'intégralité des personnels.
00:58:32Alors, on va y revenir, justement. Je voudrais
00:58:34que vous puissiez décrypter
00:58:36un petit peu avec nous les premières propositions
00:58:38et ce qui en ressort. Mais d'abord, je voudrais vous poser une dernière question
00:58:40sur votre métier, dont on parle beaucoup
00:58:42depuis huit jours, mais qui reste assez méconnu
00:58:44des gens qui n'ont pas
00:58:46connu le milieu carcéral, tout simplement, ou qui
00:58:48n'ont pas baigné là-dedans. On sait que c'est
00:58:50difficile, on sait que vous faites face à beaucoup de
00:58:52violence, mais j'ai envie de dire que c'est
00:58:54très difficile pour les gens de se rendre compte.
00:58:56Il faut avoir, comme je le disais, baigné
00:58:58dans ce milieu, vraiment, pour comprendre la
00:59:00réalité de votre métier.
00:59:02Oui, c'est très compliqué
00:59:04à raconter ce qu'on vit au quotidien. Il faut vraiment
00:59:06le vivre. Ce sont des odeurs,
00:59:08des bruits, puis des
00:59:10insultes, des crachats. Je me répète
00:59:12encore une fois, mais
00:59:14les faits divers que vous voyez au quotidien,
00:59:16que vous pouvez relayer aussi sur
00:59:18les chaînes d'infos, que vous pouvez voir au JT,
00:59:20nous, ce sont
00:59:22un condensé qu'on a dans
00:59:24nos prisons. Alors, je ne dis pas que
00:59:26100% des détenus se comportent mal.
00:59:28C'est une minorité, mais c'est une minorité
00:59:30quand même assez importante
00:59:32qui nous met en insécurité,
00:59:34en danger, qui nous font parfois craindre
00:59:36pour notre sécurité,
00:59:38à nous-mêmes,
00:59:40qu'elle soit physique, etc.
00:59:42Oui, c'est un métier
00:59:44très compliqué. C'est un beau métier.
00:59:46Il faut se le dire quand même,
00:59:48en termes de relations humaines,
00:59:50que ce soit avec les collègues, parfois avec
00:59:52les personnes détenues qui, eux, ont compris
00:59:54le sens de leur peine et le sens
00:59:56de pourquoi ils sont
00:59:58incarcérés. Mais il y a aussi
01:00:00une minorité pénible
01:00:02de détenus à gérer, très compliquée,
01:00:04avec des détenus aussi malades,
01:00:06mais là, ce n'est pas le sujet.
01:00:08Mais il va falloir vraiment qu'on fasse
01:00:10plus de choses, qu'on réfléchisse plus
01:00:12et qu'il y ait un courage, à mon avis, politique
01:00:14plus important.
01:00:15Justement, parlons de politique
01:00:17et parlons de demain,
01:00:19de ce que vous attendez. Cette affaire, elle doit,
01:00:21on l'a bien compris, être le déclencheur d'une remise en question
01:00:23totale dans cette profession. Le ministre de la Justice
01:00:25a reçu des représentants syndicaux.
01:00:27Il a été dit qu'un accord
01:00:29avait été trouvé avec les agents pénitentiaires
01:00:31pour améliorer les conditions
01:00:33de travail.
01:00:35Ce que j'ai noté, et vous me dites
01:00:37si je suis complet, un nouveau
01:00:39protocole sera mis en place sur
01:00:41les transferments, bien sûr. L'idée est
01:00:43d'améliorer la sécurité sur les transferts
01:00:45avec des mesures, notamment sur la banalisation
01:00:47des véhicules. La question de l'armement des
01:00:49agents a été évoquée également, avec des
01:00:51armes plus conséquentes
01:00:53de dotation pour ces transferts.
01:00:55Un travail sur les prisons, elles-mêmes, pour
01:00:57éviter les drones qui font entrer
01:00:59drogue et téléphone, et les
01:01:01parloirs. Avant d'évoquer, je ne l'ai pas fait
01:01:03volontairement, parce que c'est une autre question,
01:01:05les visioconférences qui sont réclamées. Est-ce que
01:01:07déjà, à travers ces questions-là que je viens
01:01:09d'aborder, c'est plutôt ces réponses-là que je viens d'aborder,
01:01:11vous vous dites, on est enfin considéré,
01:01:13on voit le bon bout ?
01:01:15Malheureusement, non. Je vais être très clair
01:01:17avec vous. Vous avez pu,
01:01:19les éléments que vous sortez, c'est un relevé
01:01:21de conclusion qui est sorti du
01:01:23ministère de la Justice. Mais si vous l'analysez
01:01:25bien, vous avez énormément
01:01:27de mots qui reviennent.
01:01:29État des lieux, expérimentation,
01:01:31tous des mots qui nous
01:01:33font aller sur une durée, qui nous font aller
01:01:35sur des dates lointaines.
01:01:37L'agence qui réclame aujourd'hui, ce sont des mesures
01:01:39immédiates.
01:01:41Il y en a vraiment ras-le-bol.
01:01:43Quand je prends des exemples d'agents...
01:01:45Si vous deviez me citer trois mesures immédiates,
01:01:47essentielles, importantissimes pour
01:01:49votre profession, pour que ça aille mieux.
01:01:51Quelles seraient-elles ?
01:01:53Si on parle sur les extractions, la première mesure,
01:01:55déjà, des collègues demandent à ce que leur véhicule
01:01:57soit dessérigraphié à administration
01:01:59pénitentiaire, et qu'on leur enlève
01:02:01par exemple le gyrophare qui est sur le dessus.
01:02:03Ils ont déjà dans les optiques...
01:02:05Ça ne coûte rien, c'est gratuit.
01:02:07C'est prévu par ce que dit
01:02:09le garde des Sceaux ?
01:02:11C'est prévu, c'est exactement ce que vous dites.
01:02:13C'est prévu. Dans la pénitentiaire, on dit
01:02:15souvent, on en parlait ce midi encore
01:02:17avec des collègues, normalement,
01:02:19ça devrait arriver.
01:02:21Mais je vous parle d'aujourd'hui, on a encore des agents
01:02:23qui demain partiront en extraction avec
01:02:25des véhicules ciblés en
01:02:27grand administration pénitentiaire.
01:02:29Il suffit de les dessérigraphier déjà ces véhicules-là.
01:02:31Rien que ça, les agents le demandent, c'est une mesure
01:02:33gratuite. Je ne vous dis pas que ça ne changera grand-chose,
01:02:35mais symboliquement déjà dessérigraphier
01:02:37des voitures en administration pénitentiaire,
01:02:39faisons-le. Déjà les agents, ça leur permettrait
01:02:41d'être un peu plus serein sur
01:02:43certaines missions. Une deuxième chose,
01:02:45on a des extractions médicales la nuit,
01:02:47ça a été répété à plusieurs reprises, vous me demandez
01:02:49une deuxième mesure. Les agents aujourd'hui,
01:02:51quand ils doivent sortir ce soir par exemple pour
01:02:53une extraction médicale, ils seront non armés. On
01:02:55demande le renforce des forces de sécurité intérieure
01:02:57le temps que des mesures soient
01:02:59trouvées. Parce qu'en fait, ceux qui font les extractions
01:03:01médicales la journée ne sont pas les mêmes que ceux qui font
01:03:03la nuit. Pourquoi sont-ils non armés ?
01:03:05Pourquoi sont-ils non armés ?
01:03:07Parce qu'en termes de vacances de poste, on est
01:03:09une administration tellement faible en termes de personnel
01:03:11que les agents armés peuvent
01:03:13travailler la journée et on n'est pas suffisamment
01:03:15pour faire des astreintes de nuit. Donc ce sont
01:03:17des agents lambda qui n'ont pas de formation
01:03:19ni d'habilitation armement qui sortent
01:03:21avec des détenus. Donc à un moment
01:03:23donné, moi j'ai des agents qui m'ont dit, j'ai des collègues qui m'ont
01:03:25dit, même sur un faible niveau d'escorte, on ne
01:03:27veut pas sortir si on n'a pas le renfort
01:03:29de la police ou de la gendarmerie.
01:03:31Vous voyez, c'est
01:03:33incroyable. Je vous avoue que j'apprends cette
01:03:35histoire des extractions de nuit,
01:03:37les extractions médicales, c'est
01:03:39dingue. La dernière question que je voulais vous poser
01:03:41parce que c'est là que le bas blesse et qu'une polémique
01:03:43est en train de naître avec les professionnels de la justice,
01:03:45c'est justement, est-ce qu'on doit
01:03:47déplacer des individus
01:03:49dangereux pour des auditions ?
01:03:51Votre profession répond
01:03:53non, nous préférerions qu'il y ait des
01:03:55visioconférences et pas de transfert pour
01:03:57les détenus dangereux, mais je le disais,
01:03:59les professionnels de la santé ont beaucoup
01:04:01plus de réserves. Où devrait se
01:04:03trouver le juste milieu, le bon
01:04:05équilibre ? – De la santé ou de la
01:04:07justice, comme les magistrats plutôt, non ?
01:04:09– De la justice, j'ai dit la française ?
01:04:11– Oui, la santé. – Bien sûr, de la justice.
01:04:13– Non, non, non. Mais effectivement,
01:04:15ce que vous venez d'évoquer, c'est aussi une revendication de
01:04:17certains collègues, c'est-à-dire que la police
01:04:19ou le SAMU se déplace en établissement
01:04:21plutôt qu'on est à transférer un détenu. Vous voyez,
01:04:23c'est un peu le même problème. Mais pour la justice,
01:04:25c'est pareil. Je suis
01:04:27désolé de vous le dire,
01:04:29la politique des magistrats, ils ont été
01:04:31très solidaires, très attentifs
01:04:33et on va dire, de notre
01:04:35côté, quand il y a eu ce drame,
01:04:37on a reçu plusieurs messages, plusieurs mails
01:04:39de la magistrature, mais dès l'instant qu'on leur demande
01:04:41de se déplacer, il y a un peu plus de levée
01:04:43de bouclier. Donc, les magistrats
01:04:45sont libres et indépendants, à ce que
01:04:47je sache, et c'est très compliqué
01:04:49de leur faire entendre de venir se déplacer.
01:04:51– La délinquance évolue,
01:04:53il faudrait peut-être que la justice évolue également,
01:04:55c'est tout le sens de vos démarches
01:04:57et de ce que vous réclamez. C'est ma dernière
01:04:59question, Vincent Ledimet.
01:05:01– Effectivement, on est dans une
01:05:03justice qui, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
01:05:05qui a toujours un wagon de retard.
01:05:07Je pense que ce sera à nous de prendre les devants,
01:05:09mais déjà, rien qu'en fonctionnement interne.
01:05:11On le sait que la délinquance, elle évolue,
01:05:13les chiffres parlent,
01:05:15on voit que les attaques sont de plus en plus
01:05:17gravissimes. Là, je pense
01:05:19aux collègues qui sont tombés,
01:05:21malheureusement, et je voudrais aussi saluer
01:05:23les collègues blessés que j'ai pu voir
01:05:25aujourd'hui. Je leur souhaite
01:05:27un prompt rétablissement, comme j'ai pu le faire,
01:05:29de vive voix, mais c'est important
01:05:31pour le personnel de l'entendre,
01:05:33ça aussi, qu'on est tous
01:05:35avec eux. – Et
01:05:37vous nous comptez parmi vous
01:05:39également. Merci beaucoup, Vincent Ledimet.
01:05:41Merci pour vos mots, et
01:05:43comme promis encore, évidemment, avec l'évolution
01:05:45des différents protocoles et des décisions
01:05:47qui seront prises, ce sera un plaisir
01:05:49de nouveau d'échanger avec vous. Merci
01:05:51d'avoir pris le temps de nous répondre en direct
01:05:53sur CNews. C'est
01:05:55important, je trouve, d'entendre Vincent Ledimet
01:05:57qui dit toute cette profession,
01:05:59Jean-Claude, peut-être pour commencer,
01:06:01dont on ne sait pas grand-chose, en fait.
01:06:03– Quand vous êtes confrontés, non. – Et qu'on découvre.
01:06:05– Non, et puis,
01:06:07ils découvrent, eux, que vous avez
01:06:09dans la nature
01:06:11des assassins qui sont prêts...
01:06:13Comment vous expliquez
01:06:15que ces deux assassins
01:06:17tirent sans sommation,
01:06:19sans quoi que ce soit, ça prouve quoi ?
01:06:21À mes yeux. – Au bout du sang.
01:06:23– Oui, peut-être, mais ça prouve aussi
01:06:25qu'ils pensent ne rien risquer.
01:06:27– Bien sûr, bien sûr.
01:06:29– Ils pensent qu'ils seront à l'abri,
01:06:31qu'ils vont partir je ne sais pas où,
01:06:33que la justice, que la police d'abord,
01:06:35et que la justice ensuite ne les rattrapera pas.
01:06:37Ça donne
01:06:39un peu de frisson,
01:06:41quand même, hein ?
01:06:43– C'est ma mode là.
01:06:45– Les milieux de la drogue, ils sont prêts à mourir
01:06:47parce que c'est la vie qu'ils ont choisie.
01:06:49Ça fait partie du deal, si je vous ai...
01:06:51Moi, je vais vous parler de mon expérience,
01:06:53parce que, quand j'ai été parlementaire,
01:06:55j'ai eu l'occasion, à nombreuses reprises,
01:06:57d'aller examiner ce qui se passait
01:06:59à l'intérieur des prisons, parce que je travaillais
01:07:01sur le terrorisme et d'autres choses.
01:07:03Ce qui est incroyable, si vous voulez,
01:07:05c'est qu'il n'y a pas si longtemps que ça,
01:07:07il n'y avait même pas d'unité de renseignement
01:07:09à l'intérieur des prisons. C'est-à-dire que les gens
01:07:11recevaient des téléphones portables.
01:07:13À l'époque, je parle d'il y a une dizaine d'années,
01:07:1540 000 téléphones portables
01:07:17rentraient en prison.
01:07:19Il y a même des endroits à Paris
01:07:21où vous allez les acheter, ils sont petits.
01:07:23Voilà, tout ça, 40 000 téléphones.
01:07:25Donc, ils passaient, ils faisaient du business,
01:07:27ils commanditaient des meurtres, etc.
01:07:29depuis la prison,
01:07:31et personne ne savait rien.
01:07:33On a créé à l'époque, après les premiers attentats,
01:07:35on a créé une première cellule
01:07:37d'interception de renseignements
01:07:39dans l'administration pénitentiaire.
01:07:41Mais ça pullule toujours les téléphones en prison,
01:07:43vous le savez.
01:07:45Mais ça pullule toujours.
01:07:47Et donc, je me demande ce qu'on fait.
01:07:49C'est des choses simples.
01:07:51Pourquoi les fouilles ne sont pas pratiquées ?
01:07:53C'est pour ça que vous avez une profession qui est en grande colère
01:07:55aujourd'hui et qui réclame beaucoup de choses.
01:07:57Et vous avez les drones maintenant
01:07:59qui livrent directement dans les cellules.
01:08:01Je crois que c'est ce qu'on ne veut pas,
01:08:03les priver de ce moyen
01:08:05de détente et de distraction.
01:08:07Je pense qu'on achète
01:08:09une certaine pièce sociale.
01:08:11C'est comme la drogue, comme le cannabis.
01:08:13Comme dans un moulin, dans les prisons.
01:08:15On ne peut pas construire du soir.
01:08:17Amaury Bucot,
01:08:19qui connaît très bien ces questions aussi.
01:08:21Il y a un article très intéressant du Parisien
01:08:23qui vient de sortir ce soir,
01:08:25avec des informations exclusives sur l'enquête
01:08:27autour de Mohamed Amra,
01:08:29et qui raconte, c'est hallucinant,
01:08:31alors là probablement qu'on l'a laissé faire
01:08:33pour pouvoir le mettre sur écoute,
01:08:35puisqu'en fait ce sont des écoutes qu'on a récupérées.
01:08:37C'est un poste ou antéagression
01:08:39de Dakarville ?
01:08:41Antérieur, évidemment. Quand il était dans ses cellules de prison,
01:08:43on entend tout ce qu'il dit.
01:08:45Il a plusieurs téléphones. Il commandite
01:08:47effectivement des guets de lapin. Parfois il est en direct
01:08:49et il dit ce qu'il faut faire. Il dit à la personne
01:08:51par exemple, continue à garder la vidéo,
01:08:53montre-moi, fais-ci, fais-ça.
01:08:55On sait aussi par exemple qu'il avait une chicha
01:08:57dans sa cellule, qu'il a fumée.
01:08:59Donc une pipe à eau avec laquelle on fume le narguilé.
01:09:01Exactement. Et en fait,
01:09:03il gérait tout son business et il avait un sentiment
01:09:05d'impuissance tout en étant dans sa cellule
01:09:07de pouvoir gérer
01:09:09entièrement son business.
01:09:11Et de pouvoir se faire livrer
01:09:13soit par jeté, soit par drone, tout ce dont
01:09:15il avait besoin justement.
01:09:17Moi j'ai du mal à comprendre parce que ça fait une semaine qu'on nous dit que ce
01:09:19garçon est un petit caïd
01:09:21multirécidiviste certes, mais qu'il n'est pas
01:09:23un baron de la drogue
01:09:25et qu'il n'est pas à la tête d'un réseau.
01:09:27On se demande comment
01:09:29de tels moyens ont pu être mis en oeuvre pour...
01:09:31C'est pas une petite frappe non plus
01:09:33parce que ça reste quelqu'un qui a un sacré CV
01:09:35comme on dit, mais c'est pas le haut du panier
01:09:37ce Mohamed Amra.
01:09:39De ce qu'on en a compris et des premiers éléments
01:09:41de l'enquête, mais tous les éléments qui arrivent
01:09:43depuis huit jours nous laissent à penser que
01:09:45si, c'est quelqu'un qui avait d'énormes moyens et qui a un réseau
01:09:47tentaculaire. En fait, moi ce que j'ai l'impression
01:09:49c'est que plus on creuse, plus on s'en rend compte
01:09:51mais au tout départ, il faut bien comprendre que
01:09:53quand l'évasion vient d'avoir lieu
01:09:55et que le procureur prend la parole
01:09:57et qu'il y ait des prises de parole
01:09:59officielles, on ne sait pas tout et les remontées
01:10:01d'informations n'ont pas pu être faites
01:10:03puisque là, ça devait être des informations en cours
01:10:05sur les affaires pour lesquelles il était mis en examen
01:10:07donc le temps, si vous voulez, que ça remonte
01:10:09au parquet, etc.
01:10:11et qu'on puisse dire, en fait, que s'il était
01:10:13plus gros que l'on pensait, on en est là
01:10:15aujourd'hui, mais au début on ne le savait pas, je pense.
01:10:17Officiellement, en tous les cas.
01:10:19Et puis on en saura plus aussi sur le commando
01:10:21parce qu'il est extrêmement violent aussi
01:10:23ça veut dire que le renseignement...
01:10:25Là, le but de...
01:10:27On analyse tout ce qui est
01:10:29ces écoutes. Pardon, on analyse
01:10:31juste ces écoutes en prison et notamment
01:10:33tous ces liens pour justement retrouver le commando.
01:10:35Je finis là-dessus, je vous laisse parler, Pierre.
01:10:37Non, non, mais ça me rappelle ce que nous
01:10:39nous avions dans les commissions d'enquête qu'on avait lancées
01:10:41on s'est rendu compte que les informations remontaient
01:10:43en silo et que les gens ne se parlaient pas.
01:10:45Ce que vous me dites est consternant, ça veut dire
01:10:47que la police et la pénitentiaire
01:10:49quelque part avaient ces informations
01:10:51mais que ces informations, elles n'étaient pas communiquées
01:10:53au procureur, ce qui est complètement...
01:10:55En temps réel.
01:10:57Nous sommes dans un pays du temps réel
01:10:59on est la start-up nation, quoi.
01:11:01Ça fonctionne.
01:11:03Pour avoir travaillé sur ce sujet...
01:11:05C'est un formulaire qui vous plaît beaucoup.
01:11:07Ne rigolez pas avec ça, j'espère qu'on le deviendra
01:11:09sinon, qu'est-ce qui va nous rester ?
01:11:11On l'est depuis longtemps, normalement, la start-up nation.
01:11:13Depuis 2017, non ?
01:11:15Oui, enfin, si on veut.
01:11:17Pour avoir travaillé sur cette question
01:11:19dans le passé, il y a aussi un élément
01:11:21dont on parle peu. Vous savez que dans beaucoup de
01:11:23maisons d'arrêt et de prison, les parkings
01:11:25des visiteurs et les parkings des personnels pénitentiaires
01:11:27sont les mêmes. Et parfois,
01:11:29vous avez des familles, des proches,
01:11:31des détenus, qui attendent sur le parking
01:11:33des surveillants pénitentiaires
01:11:35avec des menaces, des chantages
01:11:37si, voilà, on imagine bien l'idée
01:11:39au point même qu'il y en a qui ont été menacés jusqu'à leur domicile.
01:11:41Vous vous rendez bien compte à quel point
01:11:43la difficulté de ce métier...
01:11:45Rien ne les arrête puisqu'il n'y a pas de sanctions
01:11:47la plupart du temps.
01:11:49Je rappelle que d'ici une dizaine de minutes
01:11:51on s'intéressera très précisément
01:11:53à l'actualité calédonienne avec l'arrivée
01:11:55qu'on vivra en direct d'Emmanuel Macron
01:11:57sur place après un très long voyage
01:11:59de près de 16 000 kilomètres. Mais d'abord
01:12:01Amaury, cette affaire
01:12:03j'ai envie de dire à la fois banale et exceptionnelle
01:12:05ce soir pour plusieurs
01:12:07raisons qu'on va expliquer à nos téléspectateurs.
01:12:09Une affaire qui datait
01:12:11d'août 2022, très précisément. Un cas
01:12:13tristement banal, j'oserais dire
01:12:15puisque on parle
01:12:17d'un Algérien en séjour illégal
01:12:19sur le territoire, connu pour
01:12:21plusieurs faits de délinquants, sous le coup
01:12:23de ces fameuses OQTF
01:12:25obligations de quitter le territoire français.
01:12:27Il avait violé en août 2022
01:12:29alors qu'on est dans ce contexte
01:12:31une jeune femme dans le Val-de-Marne
01:12:33à Maison-Alfort précisément, sous la menace
01:12:35d'une arme à l'issue
01:12:37d'une intrusion dans son appartement
01:12:39alors qu'elle dormait. Il a été jugé aujourd'hui
01:12:41Amaury, vous allez nous dire dans un instant ce que
01:12:43le tribunal a décidé et ce qu'on peut en dire
01:12:45sur le fond du procès, mais
01:12:47cette audience s'est déroulée dans un climat
01:12:49particulièrement surprenant
01:12:51c'est
01:12:53la venue, votre venue
01:12:55la venue de CNews dans cette audience
01:12:57qui a posé un problème à l'avocate
01:12:59de la Défense. Est-ce que vous pouvez nous expliquer
01:13:01comment ça s'est passé ?
01:13:03Oui, c'est très surprenant, vous allez voir, en fait ça s'est passé
01:13:05en deux temps. Ça a commencé hier, le procès
01:13:07mardi avant que l'audience
01:13:09commence, il était aux alentours de 10h du matin
01:13:11et là, l'avocate
01:13:13s'entretient déjà une première fois avec
01:13:15l'accusé, donc son client
01:13:17et lui explique, et en fait on entendait
01:13:19très bien dans la salle d'audience
01:13:21même si c'était une discussion entre guillemets privée entre
01:13:23elle et son avocat avant que
01:13:25le procès ne commence, où elle lui dit
01:13:27il y a CNews dans la salle
01:13:29elle lui explique qu'en gros c'est un média
01:13:31plus ou moins xénophobe, c'est-à-dire qu'il estime que
01:13:33tous les détenus sont des étrangers
01:13:35et donc qu'il va falloir faire avec cette
01:13:37présence néfaste durant le procès
01:13:39donc voilà, ça, ça passe
01:13:41le lendemain, c'est-à-dire
01:13:43aujourd'hui, cet après-midi
01:13:45il y a la plaidoirie face
01:13:47au jury, et là, à nouveau
01:13:49cette avocate a évoqué
01:13:51CNews de façon beaucoup plus directe
01:13:53là aussi elle s'est étonnée
01:13:55de la présence de CNews, je vais la citer
01:13:57pendant sa plaidoirie
01:13:59je la cite pour un dossier
01:14:01qui n'a pas grand intérêt médiatique
01:14:03ensuite elle a continué
01:14:05en expliquant qu'elle n'avait finalement
01:14:07pas voulu faire citer un témoin
01:14:09qui était le frère de l'accusé, qui était lui-même en situation
01:14:11irrégulière, parce que
01:14:13CNews était là, et je la cite
01:14:15encore, CNews était là
01:14:17pour dire encore
01:14:19un étranger en situation irrégulière
01:14:21qui viole et qu'il faut expulser
01:14:23face à cela, si vous voulez, le tribunal n'a pas
01:14:25réagi, il a laissé l'avocate
01:14:27dérouler sa plaidoirie
01:14:29et j'avoue que c'est la première fois que j'assiste à un procès
01:14:31pour des faits d'ailleurs aussi
01:14:33graves, il faut le dire
01:14:35un crime, exactement, dans lequel
01:14:37CNews, qui n'a aucune responsabilité
01:14:39sinon
01:14:41j'allais dire celle de dénoncer ce genre
01:14:43de crime commis par ce type de profils
01:14:45qui hélas ne sont pas si isolés
01:14:47que ça, alors après, ça c'est des questions
01:14:49tout à fait personnelles, mais je me demande finalement
01:14:51si en disant cela
01:14:53l'avocate ne voulait pas s'attirer
01:14:55en quelque sorte les sympathies du jury
01:14:57il faut savoir que ce n'est pas un jury populaire
01:14:59puisque c'est une cour criminelle et non pas
01:15:01la cour d'assises, ce sont des magistrats qui jugent
01:15:035 magistrats professionnels
01:15:05et c'était, ça me semblait en tous les cas
01:15:07pour ma part, une façon
01:15:09pour l'avocate de dire, il y a un média
01:15:11xénophobe dans la salle, donc
01:15:13ne soyez pas trop sévères
01:15:15ne leur faites pas, si vous voulez, ce plaisir
01:15:17c'est comme ça que vous l'avez ressenti
01:15:19est-ce que vous avez tenté d'interroger cette avocate
01:15:21de lui parler, de comprendre le fond de sa pensée ?
01:15:23bien sûr, après cette plaidoirie
01:15:25où j'étais vraiment personnellement visé
01:15:27ce qui me paraissait lunaire, ce qui n'avait quand même
01:15:29ma présence, n'avait rien à voir avec les faits
01:15:31d'ailleurs je n'étais pas le seul journaliste
01:15:33il y avait un journaliste du Parisien, un journaliste du Chigaro
01:15:35qui ont assisté au procès
01:15:37donc je suis allé la voir
01:15:39c'est qu'il y avait un intérêt médiatique
01:15:41puis vu la gravité des faits, il faut savoir toute l'histoire
01:15:43je vais la voir en me disant
01:15:45je veux pouvoir avoir une discussion avec elle
01:15:47qu'elle m'explique un peu plus directement
01:15:49et puis qu'on puisse s'expliquer
01:15:51et là je m'approche et la première chose c'est
01:15:53je ne ferai pas de déclaration
01:15:55c'était impossible d'avoir
01:15:57une discussion avec elle, elle s'est tout de suite recroquevillée
01:15:59derrière son bureau en disant
01:16:01je ne ferai pas de déclaration, je ne veux pas parler avec vous
01:16:03on est chez les fous
01:16:05pour l'instant Amaury vous nous ferez un petit peu le profit
01:16:07de cette personne et la peine qui a été infligée
01:16:09il a été incarcéré depuis le viol
01:16:11oui parce qu'en fait il était déjà condamné
01:16:13pour un autre fait
01:16:15interdit de séjour
01:16:17vous avez toute la panoplie
01:16:19une avocate, Jean-Claude, une avocate en pleine
01:16:21plaidoirie qui fait le procès de ces news
01:16:23moi je n'avais jamais vu ça
01:16:25moi non plus
01:16:27on sait que Reporters Sans Frontières
01:16:29nous aiment beaucoup
01:16:31je cherche
01:16:33qu'est-ce qu'elle souhaitait
01:16:35qu'est-ce qu'elle souhaitait
01:16:37mais je pense qu'Amaury a raison
01:16:39déjà que c'est une avocate qui est avec son idéologie
01:16:41si les juges condamnent légèrement son client
01:16:43ça nous fera
01:16:45grand déplaisir à nous
01:16:47mais elle sera satisfaite
01:16:49je pense qu'elle déteste tellement ces news
01:16:51il y a aussi une idéologie de la justice
01:16:53on la connait chez une partie des magistrats
01:16:55chez les avocats de la politique
01:16:57ces avocats d'associations
01:16:59qui défendent aussi certains profils
01:17:01je pense qu'il y avait une telle détestation
01:17:03qu'elle avait besoin de l'évoquer
01:17:05et je pense aussi qu'elle s'est dit
01:17:07que c'était beaucoup plus recevable de détester ces news
01:17:09dans un tribunal que de détester
01:17:11Libération dans un autre procès
01:17:13sans doute
01:17:15une façon de détourner
01:17:17l'attention sur finalement
01:17:19l'objet réel
01:17:21de ce procès
01:17:23et les faits qui sont reprochés à cette personne
01:17:25puis après elle le défendra
01:17:27c'est son boulot
01:17:29de dire la vérité, de nommer le réel
01:17:31d'exposer les réalités
01:17:33même celles qui fâchent
01:17:35c'est ça qui a rendu un sport dangereux
01:17:37il y a des avocats qui font un procès
01:17:39qui met la pression sur un journaliste
01:17:41c'est presque illégal
01:17:43il faudrait qu'on en parle à des juristes
01:17:45c'est une attente à la liberté de la presse
01:17:47vous détournez
01:17:49il arrive souvent
01:17:51qu'il y ait des procès
01:17:53ou si vous voulez, les dossiers sortent
01:17:55avant l'audience
01:17:57ça arrive souvent
01:17:59si vous voulez que la presse soit mêlée à des affaires judiciaires
01:18:01mais là, c'était absolument pas le cas
01:18:03c'est ça qui était inouï dans cette affaire
01:18:05qu'elle fasse son boulot
01:18:07qu'elle laisse les médias faire leur boulot
01:18:09aussi, c'est ce que je dis aujourd'hui
01:18:11c'est qu'aujourd'hui, juste de nommer le réel
01:18:13de s'intéresser à ce qui fait finalement
01:18:15à ce qui se passe dans ce pays
01:18:17ça devient un problème pour des personnes
01:18:19c'est complètement
01:18:21le monde à l'envers
01:18:23un dernier mot
01:18:25Emmanuel Macron est en train d'arriver
01:18:27et c'est un coup aujourd'hui, que vous soyez un média
01:18:29ou que vous soyez un politique, quand vous décidez de parler
01:18:31des choses importantes, des choses qui fâchent
01:18:33c'est un revirement de situation
01:18:35c'est vous qui êtes visé
01:18:37et non ceux qui sont les auteurs
01:18:39présumés de ces crimes et de ces délits
01:18:41Pierre, alors qu'on va voir l'image
01:18:43du tarmac de Nouméa
01:18:45je voudrais qu'on finisse notre discussion là-dessus
01:18:47il est normal que les avocats
01:18:49jouent avec la presse
01:18:51ce qui est étonnant dans cette affaire
01:18:53c'est qu'avant, s'il y avait eu une mobilisation
01:18:55de la presse pour dénoncer le violeur
01:18:57avant le procès
01:18:59on aurait pu comprendre que l'avocate
01:19:01s'émeuve
01:19:03il y avait eu des articles en 2022
01:19:05au moment des faits, mais ça remontait
01:19:07il n'y avait rien qui méritait
01:19:09qu'elle s'appuie sur un mouvement
01:19:11il y avait aussi des articles du Parisien
01:19:13et du Figaro, mais pas de CNews pour annoncer le procès
01:19:15autant, si on est avocat
01:19:17on peut s'émouvoir de voir
01:19:19une affaire instrumentalisée par la presse
01:19:21mais là, il n'y avait rien
01:19:23donc le seul fait d'évoquer des journalistes dans la salle
01:19:25elle n'a pas à le mentionner
01:19:27de toute une façon
01:19:29on a cette image en médaillon
01:19:31du président
01:19:33pour l'instant, il n'y a pas de président
01:19:35il y a un avion au loin
01:19:37il est tout au fond
01:19:39me dit Jade Roger
01:19:41mettons là en plein pot l'image
01:19:43ce que je vous propose à Maurice
01:19:45c'est qu'on prenne un petit peu de temps
01:19:47pour venir avec l'arrivée du président
01:19:49et qu'on revienne à ce sujet
01:19:51avec vous dans un instant
01:19:53mais c'est vrai que c'est assez hallucinant
01:19:55ce que vous avez vécu dans ce tribunal
01:19:57hier et aujourd'hui
01:19:59Emmanuel Macron vient d'intégrer à Nouméa
01:20:01donc un petit mot peut-être ensemble
01:20:03Thomas Bonnet, la Nouvelle-Calédonie
01:20:05qui est toujours en proie de grandes tensions
01:20:07à l'approche du chef de l'Etat
01:20:09plusieurs élus réclament
01:20:11ce report de la fameuse réforme du corps électoral
01:20:13rejetée par les indépendantistes
01:20:15qui a mis le feu aux poudres
01:20:17qu'attendent, à ce qu'espère la population
01:20:19qu'attendent les deux camps politiques
01:20:21c'est une visite, ne nous trompons pas
01:20:23c'est une visite absolument majeure
01:20:25que s'apprête à effectuer
01:20:27le chef de l'Etat
01:20:29Oui avec un programme qui n'est pas fixé
01:20:31c'est important de le préciser parce qu'on ne sait pas
01:20:33à l'heure où je vous parle, combien de temps le président de la République va rester sur place
01:20:35il a des impératifs ce week-end
01:20:37mais il va tenter en tout cas d'apporter une réponse
01:20:39à cette situation de crise
01:20:41la question en fait à laquelle il doit répondre
01:20:43c'est est-ce qu'il va reporter ou non
01:20:45la réunion du congrès prévue
01:20:47avant la fin du mois de juin
01:20:49alors même que la situation sur place
01:20:51l'ordre n'est pas tout à fait rétabli
01:20:53d'ailleurs c'est aussi un sujet, le poids de cette visite
01:20:55pour les forces de sécurité en Nouvelle-Calédonie
01:20:57qui vont devoir protéger le président de la République
01:20:59et qui ne seront peut-être pas mobilisables
01:21:01ailleurs sur l'archipel
01:21:03et il doit donc apporter des réponses
01:21:05pour l'instant la seule information que nous avons
01:21:07c'est qu'il va instaurer une mission
01:21:09qu'on nous dit courte et qui sera composée
01:21:11en tout cas animée par des personnalités
01:21:13qui ne sont pas des élus politiques
01:21:15plutôt des personnes issues de la société civile
01:21:17et qu'il n'y a aucun tabou, là encore c'est ce que nous dit
01:21:19l'entourage du président de la République
01:21:21pour aller sur une situation
01:21:23une solution d'apaisement à l'issue
01:21:25de sa visite en Nouvelle-Calédonie
01:21:27ce que j'espère
01:21:29c'est qu'il saura
01:21:31c'est pas sa nature
01:21:33je vais le dire dans une seconde
01:21:35c'est que, écoutez
01:21:37écoutez
01:21:39on le disait tout à l'heure
01:21:41le rythme
01:21:43la façon de faire, de dire
01:21:45de se comporter
01:21:47dans ce pays, en Nouvelle-Calédonie
01:21:49c'est pas la même que chez nous
01:21:51il a plutôt l'habitude de parler vite
01:21:53de parler longtemps
01:21:55de parler beaucoup
01:21:57et d'avoir les réponses
01:21:59j'espère, peut-être que je me trompe complètement
01:22:01mais j'espère qu'il saura dans un premier temps
01:22:03au moins, après ce sera à lui
01:22:05de dire, mais j'espère qu'il va savoir
01:22:07d'abord écouter, tenir compte
01:22:09d'une situation qui n'est pas totalement réglée
01:22:11il y a encore des incidents, des incendies
01:22:13on est très très très loin
01:22:15de sortir de l'impasse
01:22:17c'est un voyage qui n'est pas facile
01:22:19qui est sur place depuis plusieurs jours
01:22:21et qui va nous raconter d'ailleurs
01:22:23comment s'est passé la nuit qui vient de s'écouler
01:22:25et ce qu'attendent les Calédoniens
01:22:27et les différentes parties d'ailleurs
01:22:29autour de cette loi contestée
01:22:31de la visite du Président
01:22:33comment est-ce qu'on sort de l'impasse Pierre Lelouch ?
01:22:35tout va dépendre de ce que dira le chef de l'Etat dans les prochaines heures
01:22:37moi j'ai eu des gens
01:22:39des amis en Calédonie
01:22:41juste avant de venir sur ce plateau
01:22:43ils me disent on ne sait pas ce qu'il est venu faire
01:22:45on ne sait pas, ils ne savent pas
01:22:47on ne sait pas à combien de temps il reste, pourquoi il est là
01:22:49la dernière fois
01:22:51les canards
01:22:53ne lui ont pas parlé
01:22:55ça s'est mal passé
01:22:57là il a une situation de crise ouverte
01:22:59devant lui, dont il est
01:23:01en partie responsable, pas complètement
01:23:03mais en partie c'est lui qui a géré le calendrier
01:23:05qui a mené à cette histoire
01:23:07maintenant comment il va déminer ça
01:23:09personne n'en sait rien en réalité
01:23:11personne n'en sait rien, je pense que lui-même ne sait pas
01:23:13est-ce qu'il va pouvoir parler à tout le monde
01:23:15parce que c'est quand même ça le sujet
01:23:17on est dans une situation
01:23:19qui est au bord de la guerre civile généralisée
01:23:21donc la seule façon d'en sortir
01:23:23c'est la politique, c'est pas la guerre
01:23:25donc il va falloir qu'il trouve les interlocuteurs
01:23:27en même temps pour les loyalistes
01:23:29il est obligé de ramener le calme quand même
01:23:31il sait pourquoi il y est allé
01:23:33à mon avis s'il se rend sur place
01:23:35alors d'une part c'est parce que rappelez-vous quand même
01:23:37que la réunion en visioconférence organisée la semaine dernière
01:23:39à l'Elysée n'a pas pu se tenir
01:23:41parce que les indépendantistes ont refusé d'y participer
01:23:43donc l'idée c'est au moins de pouvoir réunir
01:23:45le maximum d'interlocuteurs
01:23:47autour d'une table, et à mon avis
01:23:49je me tromperais peut-être, on verra ce que l'avenir
01:23:51nous dira, je pense qu'il est venu annoncer
01:23:53le gel, au moins le report
01:23:55ça ça va pas suffire
01:23:57et ça va être mal pris
01:23:59au moins de faire revenir le calme
01:24:01temporairement
01:24:03ce ne serait qu'un nouveau renoncement
01:24:05il faudra fixer une date
01:24:07j'ai pas pu finir ma phrase
01:24:09le risque est quand même considérable
01:24:11s'il se heurte
01:24:13à cette fin de non recevoir et qu'il ne voit pas tout le monde
01:24:15alors le processus sera encore plus bloqué
01:24:17je suis étonné
01:24:19qu'il soit lancé dans une opération comme celle-là
01:24:21si elle n'est pas préparée
01:24:23par un tour de table qui lui permette
01:24:25de faire avancer la sortie politique
01:24:27s'il n'y a pas cette préparation à l'amont
01:24:29et je ne sais pas qui l'a préparée
01:24:31apparemment ça n'est pas préparé
01:24:33il y a un réel souci
01:24:35ils ont dû travailler dans l'avion quand même
01:24:37j'imagine
01:24:39Jean-Sébastien Ferjou vient de nous rejoindre sur ce plateau
01:24:41pour commenter la visite présidentielle
01:24:43à Nouméa
01:24:45on va pas raconter votre vie privée mais ça fait un petit moment
01:24:47qu'on vous attend sur ce plateau, vous avez des problèmes d'avion
01:24:49vous aussi, enfin vous aussi
01:24:51et Macron lui n'en a pas eu puisqu'il est arrivé
01:24:53à l'heure prévue
01:24:55merci d'être là Jean-Sébastien
01:24:57je vais vous laisser peut-être prendre vos marques
01:24:59Thibaut, je ne sais pas pourquoi je vous appelle Thibaut
01:25:01Thomas Bonnet
01:25:03c'est encore mieux
01:25:05est-ce qu'il aurait dû y aller plus tôt ?
01:25:07En tout cas le reproche commençait à arriver
01:25:09de la part d'un certain nombre
01:25:11de représentants politiques dans les oppositions
01:25:13du fait qu'il fallait aller sur place
01:25:15qu'on ne pouvait pas régler la situation en visio
01:25:17l'autre question c'est est-ce que c'était le rôle du Président de la République
01:25:19d'y aller ? Lui estime que oui
01:25:21il a voulu reprendre le dossier à sa main
01:25:23il est quand même entouré
01:25:25de la précision de Gérald Darmanin
01:25:27qui lui s'est rendu à 7 reprises en Nouvelle-Calédonie
01:25:29également de Sébastien Lecornu
01:25:31qui était en charge du dossier
01:25:33jusqu'à présent
01:25:35et également de Sébastien Lecornu
01:25:37qui est l'acteur ministre des armées, qui a été le ministre des Outre-mer
01:25:39et qui a lui aussi eu le dossier en main
01:25:41et Marie Guévenoux la secrétaire d'Etat aux Outre-mer
01:25:43donc il n'est pas seul
01:25:45il se rend sur place relativement rapidement
01:25:47Thomas, j'ai vu qu'une cellule
01:25:49de haut fonctionnaire était mise en place
01:25:51qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
01:25:53et à quoi ?
01:25:55que vont-ils apporter ?
01:25:57c'est mieux dit qu'à quoi vont-ils servir
01:25:59pour tout vous dire, on a pour l'instant assez peu de précision
01:26:01sur ce qui va être mis en place
01:26:03on a cette fameuse mission qui va être installée
01:26:05sans qu'on ne sache véritablement de qui elle sera composée
01:26:07combien de temps elle va durer et à quel objectif
01:26:09elle doit parvenir
01:26:11d'ailleurs, le seul terme qui est employé aujourd'hui par le gouvernement
01:26:13dans la bouche de Gabriel Attal, c'est un accord politique global
01:26:15qui veut un peu tout et rien dire à la fois
01:26:17est-ce qu'on peut entendre d'ailleurs
01:26:19le Premier Ministre
01:26:21en gardant si possible
01:26:23je m'adresse à la régie
01:26:25bien sûr, en gardant si possible
01:26:27un maximum de place sur cette image en direct
01:26:29écoutons
01:26:31Gabriel Attal au Sénat aujourd'hui
01:26:33l'objectif donc pour cette visite présidentielle
01:26:35rétablir l'ordre et relancer le dialogue
01:26:39la situation en Nouvelle-Calédonie est grave
01:26:41et vous le savez
01:26:43elle appelle je crois à la hauteur
01:26:45à la discussion, jamais
01:26:47aux anathèmes ou aux remises en cause
01:26:49oui, il y a des violences
01:26:51je pense que c'est important d'abord que tous
01:26:53nous soyons en capacité
01:26:55très clairement, très explicitement
01:26:57comme l'ont fait l'ensemble des acteurs politiques
01:26:59calédoniens, de dénoncer ces violences
01:27:01parce que la violence
01:27:03n'est jamais ni tolérable
01:27:05ni justifiable, moi ce dont je vous parle
01:27:07c'est de tout simplement
01:27:09permettre à des calédoniens
01:27:11de pouvoir vivre en sécurité
01:27:13ce qui a été hautement contromis
01:27:15voire assez largement entamé
01:27:17ces derniers jours par les violences
01:27:19qui se sont tenues, ça n'est pas bomber le torse
01:27:21ça n'est pas jouer les cow-boys, madame la sénatrice
01:27:23que de permettre à des habitants de la Nouvelle-Calédonie
01:27:25de pouvoir dormir en sécurité
01:27:27de pouvoir aller acheter
01:27:29de quoi s'alimenter
01:27:31Jean-Sébastien Ferge, on vient d'entendre donc la déclaration
01:27:33cet après-midi du Premier ministre
01:27:35un accord politique global, c'est vrai que l'objectif
01:27:37est à la fois flou et très ambitieux
01:27:39ce qui est sûr c'est que c'est un voyage
01:27:41à haut risque pour le chef de l'Etat dont on attend
01:27:43la sortie de l'avion présidentiel d'une minute à l'autre
01:27:45Oui, d'autant qu'il y a un double enjeu
01:27:47il y a un enjeu évident sur place en Nouvelle-Calédonie
01:27:49et l'accord politique global
01:27:51qui a été évoqué, comme vous le disiez
01:27:53personne ne maîtrise exactement ce que pourraient
01:27:55en être les contours
01:27:57et il faut espérer qu'Emmanuel Macron
01:27:59ne cèdera pas à la tentation qu'il a parfois
01:28:01de croire que sa parole suffit
01:28:03en quelque sorte
01:28:05à déclencher des réalités
01:28:07politiques, parce que je pense que sa capacité
01:28:09de séduction, si tant est
01:28:11qu'elle n'ait jamais produit des effets
01:28:13l'ouïssant un jour s'est largement émoussé
01:28:15quoi qu'il en soit depuis 2017
01:28:17et le deuxième effet c'est en métropole
01:28:19puisqu'on voit bien qu'il n'y a plus de majorité
01:28:21pour voter, de toute façon si un éventuel maintien
01:28:23de la réforme
01:28:25était à l'ordre du jour
01:28:27il n'y a plus en l'état de majorité pour le voter
01:28:29au congrès
01:28:31et que d'ailleurs les députés Renaissance
01:28:33en sont les premiers convaincus
01:28:35et même s'ils ne veulent pas donner l'impression
01:28:37de céder à la violence
01:28:39ils constatent un rapport de force politique évident
01:28:41donc il faudra beaucoup
01:28:43de force de conviction à monsieur Macron
01:28:45s'il veut espérer
01:28:47sortir de cette situation
01:28:49et reprendre des négociations
01:28:51directement par le Président de la République
01:28:53c'est à mon sens peut-être beaucoup
01:28:55investir sur sa propre personne
01:28:57alors que la reprise
01:28:59de dialogue elle peut...
01:29:01Même en juillet dernier
01:29:03en juillet 2023 donc Jean-Sébastien
01:29:05quand Emmanuel Macron s'est rendu sur place
01:29:07des indépendantistes
01:29:09qui avaient boycotté l'avenue du Président
01:29:11sans émeute donc il y a un peu
01:29:13moins d'un an c'était déjà compliqué
01:29:15aujourd'hui vous avez tout l'archipel qui est à cran
01:29:17je trouve que ça ne prête pas
01:29:19vraiment au dialogue, à l'apaisement
01:29:21parce que vient chercher le chef de l'état
01:29:23je ne suis pas sûr qu'il trouve ce qu'il est venu chercher
01:29:25Edouard Philippe n'est pas le pire opposant au Président de la République
01:29:27même si certainement il essaye de se tailler
01:29:29Edouard Philippe ?
01:29:31Oui, un nouveau destin, il me semble qu'il disait
01:29:33que la situation allait être beaucoup
01:29:35plus difficile à rattraper maintenant qu'il y a 3 mois
01:29:37donc c'est bien comme le soulignait Pierre Lelouch
01:29:39qu'il conteste assez
01:29:41franchement la gestion du dossier
01:29:43qui a été faite par Gérald Darmanin
01:29:45et Sébastien Lecornu et incidemment
01:29:47par l'Elysée puisque c'est quand même l'Elysée
01:29:49qui les a laissé gérer
01:29:51cette situation là alors que
01:29:53d'anciens premiers ministres étaient montés au créneau
01:29:55pour aller repire en disant attention
01:29:57comme ça a beaucoup été répété ces derniers jours
01:29:59la situation en Nouvelle-Calédonie est explosive
01:30:01il faut gérer ce dossier
01:30:03avec beaucoup de
01:30:05finesse en quelque sorte
01:30:07et que ça a été fait un peu à la truelle
01:30:09Vous vous rendez compte que
01:30:11on se demande aujourd'hui s'il y a
01:30:13une solution politique, comment est-ce que vous voulez dialoguer
01:30:15Pierre quand vous avez des conditions
01:30:17pareilles, qu'est-ce que le gouvernement
01:30:19qu'est-ce qu'Emmanuel Macron
01:30:21va répondre à ceux qui disent
01:30:23votre référendum il n'est pas sincère
01:30:25nous ne le validons pas
01:30:27votre projet de loi nous n'en voulons pas
01:30:29non plus, moi je vous dis
01:30:31franchement je suis, alors j'ai peut-être pas
01:30:33toutes les cartes en main et j'ai pas votre recul
01:30:35sur les choses mais je me dis que c'est
01:30:37mission impossible pour Emmanuel Macron
01:30:39le problème de Macron c'est qu'il est
01:30:41ministre de tout
01:30:43il faut comprendre que c'est comme ça que fonctionne
01:30:45le pays, la 5ème République
01:30:47c'était pas ça du temps du général de Gaulle
01:30:49c'est devenu complètement autre chose
01:30:51de Gaulle lui il pilotait à longue distance
01:30:53il y avait un premier ministre et il y avait des ministres
01:30:55des vrais ministres, là il n'y a plus personne
01:30:57il y a Macron et quand ça foire quelque part
01:30:59il est le ministre de
01:31:01de ce qu'il faut, de l'agriculture
01:31:03de la sécurité et là de la Calédonie
01:31:05simplement il rentre
01:31:07dans une situation qui est de pré-guerre civile
01:31:09où ce que l'on me dit
01:31:11c'est que la sécurité
01:31:13elle est moitié revenue mais vraiment
01:31:15moitié, il y a des zones qui ne sont pas tenues
01:31:17les gens se plaignent de ne pas avoir assez de forces
01:31:19envoyer des forces ça prend
01:31:2148 heures, ils ont besoin de forces
01:31:23ici pour préparer les Jeux Olympiques
01:31:25bon tout ça est très très compliqué
01:31:27il y a besoin de beaucoup de forces
01:31:29c'est aussi la présence du chef de l'état
01:31:31ces forces qui ne seront pas ailleurs sur le terrain
01:31:33un dernier point
01:31:35ce que je ne sais pas
01:31:37c'est les relations personnelles qu'il a pu tisser
01:31:39ou pas depuis 2017
01:31:41avec les acteurs locaux
01:31:43s'il n'a pas ce type de relations là
01:31:45ça va être très compliqué
01:31:47parce que la culture locale
01:31:49c'est quand même la discussion
01:31:51c'est comme ça que ça s'est fait
01:31:53il y a un aspect qu'il ne faut pas négliger quand même
01:31:55et qu'il ne faut pas oublier
01:31:57un aspect qu'il ne faut pas oublier
01:31:59c'est le carnet de chèques
01:32:01bon
01:32:03attendez
01:32:05je connais peu de gens
01:32:07et peu de responsables politiques
01:32:09qui pour arranger une situation sociale
01:32:11ou une situation économique ou quoi que ce soit d'autre
01:32:13refusent un chèque quand on vous l'offre
01:32:15attendez un peu, ça peut jouer un rôle
01:32:17il n'y aura pas que ça, sûrement pas
01:32:19mais ça peut jouer un rôle
01:32:21Régine Delfour qui est sur nous
01:32:23j'ai plusieurs questions à vous poser
01:32:25vous êtes connecté encore à Nouméa
01:32:27il est à 8h38 précisément sur place
01:32:29avant d'évoquer la sécurité autour du chef de l'état
01:32:31il y a une nuit
01:32:33qui vient de s'achever
01:32:35en Nouvelle-Calédonie
01:32:37est-ce qu'en quelques mots
01:32:39avant qu'on aille précisément sur la sécurité autour d'Emmanuel Macron
01:32:41et cette visite, est-ce que vous pouvez nous dire
01:32:43comment ça s'est déroulé
01:32:45est-ce qu'on peut parler d'apaisement
01:32:47de recul des violences
01:32:49ou au contraire cette violence, ces tensions
01:32:51ont redoublé encore la nuit qui vient de s'écouler
01:32:55Et bien étrangement, cette nuit a été très calme
01:32:57Julien, ce qui a éteigné
01:32:59un peu tout le monde, alors on ne sait pas si c'est
01:33:01en raison de la venue
01:33:03d'Emmanuel Macron, mais dans la journée
01:33:05il y avait eu beaucoup d'incidents
01:33:07des incendies un petit peu partout
01:33:09des affrontements avec
01:33:11les forces de l'ordre et je dois quand même
01:33:13vous dire que la cellule de coordination
01:33:15des actions de terrain, donc la CCAT
01:33:17a demandé une forte mobilisation
01:33:19aujourd'hui
01:33:21comme non bienvenue
01:33:23au Président de la République
01:33:25de 6h à 18h, heure locale
01:33:27ici à Nouméa
01:33:29Visite à haut risque, donc on l'a bien compris
01:33:31d'un point de vue sécuritaire
01:33:33ce sera plus simple
01:33:35dit comme ça, parce que évidemment
01:33:37que la visite d'Emmanuel Macron, elle mobilise
01:33:39un maximum de forces de l'ordre, ces forces de l'ordre
01:33:41je le disais il y a un instant avant qu'on soit avec vous
01:33:43s'ils sont autour d'Emmanuel Macron
01:33:45et de la sécurisation du convoi présidentiel
01:33:47ils ne sont pas ailleurs, là où il peut y avoir des tensions
01:33:49c'est un moment vraiment de flottement
01:33:51les 24h qui arrivent et de doutes
01:33:53en termes de sécurité
01:33:55et de calme
01:33:57extrêmement précaires sur l'île
01:34:03Oui, parce qu'il faut comprendre qu'il y a
01:34:05beaucoup d'incidents ici
01:34:07sur l'île de la Nouvelle-Calédonie
01:34:09que parfois les pompiers ne peuvent même pas
01:34:11intervenir, même s'ils sont escortés
01:34:13avec les gendarmes, puisqu'il y a
01:34:15des échanges de tirs et c'est trop
01:34:17dangereux, alors évidemment cette visite
01:34:19est très compliquée
01:34:21pour les forces de l'ordre, puisqu'elles doivent
01:34:23répondre toute la journée
01:34:25aux différentes actions des
01:34:27indépendantistes radicaux
01:34:29le Président de la République a atterri à l'aéroport
01:34:31de la Tontouta
01:34:33la route de l'aéroport n'est toujours
01:34:35pas praticable, il devrait se rendre
01:34:37ici en hélicoptère
01:34:39et il ne va pas pouvoir
01:34:41non plus se déplacer dans la ville
01:34:43pour voir les barrages
01:34:45Alors qu'on comprenne bien Régine, parce que vous êtes sur place
01:34:47vous avez commencé à appréhender bien le terrain
01:34:49mais nous nous sommes très loin
01:34:51ce que l'on comprend c'est que là où vous êtes
01:34:53ce n'est pas à l'aéroport, on l'a bien compris
01:34:55vous n'avez pas même en tant que journaliste
01:34:57pu vous rendre à l'aéroport parce que tout
01:34:59est bouclé et on imagine donc
01:35:01dans ce programme présidentiel qu'il va se rendre
01:35:03là où vous vous trouvez, c'est-à-dire au commissariat
01:35:05vous avez un peu plus d'infos sur
01:35:07ce qu'il viendrait y faire et le déroulé
01:35:09des prochaines heures ?
01:35:11Alors
01:35:13il n'y a pas beaucoup d'informations
01:35:15de filtre de la part de l'Elysée
01:35:17ce sont pour des raisons évidemment de sécurité
01:35:19alors effectivement nous sommes devant
01:35:21le haut commissariat, c'est le haut commissaire
01:35:23Louis Lefranc qui l'a accueilli
01:35:25sur le tarmac de l'aéroport
01:35:27de la Tontouta, ici
01:35:29aux alentours de dix heures hors local
01:35:31il devrait rencontrer donc différents
01:35:33acteurs économiques et différents
01:35:35acteurs politiques
01:35:37au haut commissariat, mais on n'a pas encore
01:35:39de certitude sur ce qu'il va faire
01:35:41alors peut-être qu'il va faire découvrir
01:35:43l'état de l'île
01:35:45mais ce sera certainement en hélicoptère
01:35:47Un dernier mot Régine avant de vous libérer
01:35:49peut-être vous retrouver un peu plus tard
01:35:51si jamais vous arrivez à vous approcher du Président
01:35:53de la République, qu'est-ce qu'ils attendent ?
01:35:55Je ne parle pas des émeutiers
01:35:57je ne parle pas des
01:35:59plus grands perturbateurs, mais les calédoniens
01:36:01que vous rencontrez, qui espèrent
01:36:03retrouver une vie entre guillemets normale
01:36:05qu'est-ce qu'ils attendent de la visite du chef de l'Etat ?
01:36:07Qu'ont-ils pu vous dire ces derniers jours, ces dernières heures ?
01:36:09Déjà ils étaient très
01:36:13dubitatifs puisqu'ils se demandaient si c'était vraiment
01:36:15le moment de venir ici sur l'île
01:36:17avec toutes ces tensions
01:36:19surtout ce qu'il va annoncer dans cette mission
01:36:21alors annoncer des aides
01:36:23économiques, oui, mais il faut d'abord
01:36:25rétablir l'ordre républicain
01:36:27et puis ils se demandent s'il va
01:36:29annoncer le dégel ou au contraire
01:36:31reculer par rapport à cela
01:36:33et s'il y a un recul, pour eux
01:36:35ce serait catastrophique, parce que si même
01:36:37il y a un recul de quelques mois, ça veut dire que des nouvelles tensions
01:36:39pourraient arriver.
01:36:41Merci beaucoup Régine Delfour
01:36:43et on reste connecté avec vous
01:36:45ces prochaines minutes
01:36:47merci beaucoup notre envoyée spéciale sur place
01:36:49en Nouvelle-Calédonie. Un mot sur le dispositif
01:36:51de sécurité autour d'Emmanuel Macron
01:36:53je disais on a vraiment énormément de forces de l'ordre
01:36:55qui vont être mobilisées autour du chef de l'Etat
01:36:57qui n'est toujours pas sorti de l'avion, je le précise
01:36:59ça devrait pas tarder, mais pour que les gens comprennent bien
01:37:01on voyageait avec lui, les membres
01:37:03du GSPR
01:37:05le groupement de sécurité du Président de la République
01:37:07c'est plusieurs dizaines de policiers et gendarmes
01:37:09qui encadrent la sécurité du
01:37:11chef de l'Etat, ça c'est pour sa sécurité très rapprochée
01:37:13en revanche après vous avez ce qu'on appelle des bulles
01:37:15de sécurité, parfois elles sont au nombre
01:37:17de deux voire trois, et là vous avez donc
01:37:19des forces de l'ordre type CRS, type gendarmes
01:37:21mobiles, qui là assurent cette sécurité
01:37:23et là on va aller puiser très
01:37:25concrètement dans les forces de sécurité intérieure
01:37:27qui sont déjà sur place. Je vous rappelle
01:37:29qu'elles sont au nombre de 2700 désormais
01:37:31avec les envois de renforts
01:37:33ce sont autant de forces qui ne seront pas
01:37:35mobilisables ailleurs, d'ailleurs
01:37:37lorsqu'on interrogeait les membres du gouvernement pour savoir
01:37:39s'ils comptaient se rendre sur place en début de semaine
01:37:41l'argument qui nous était opposé c'était de ne justement
01:37:43pas s'y rendre tout de suite pour ne pas
01:37:45mobiliser les forces de sécurité
01:37:47visiblement la visite du Président
01:37:49en a décidé autrement.
01:37:51Avec peut-être des difficultés
01:37:53supplémentaires par rapport aux émeutes
01:37:55très spectaculaires, très violentes
01:37:57que nous avons commis
01:37:59connues en France
01:38:01Au mois de juillet, c'est les armes
01:38:03il y a des dizaines, des milliers
01:38:05d'armes en Nouvelle-Calédonie
01:38:07et on s'en sert
01:38:09c'est-à-dire qu'il y a eu deux gendarmes qui ont pris des balles
01:38:11dans la tête, les conditions compliquées
01:38:13bref, pour les gens
01:38:15de la sécurité
01:38:17on peut essayer de s'en prendre aux responsables
01:38:19au Président de la République, je n'ose le dire
01:38:21mais il n'y a pas de danger pour la sécurité
01:38:23c'est un problème me semble-t-il
01:38:25d'autant que l'intérêt d'une visite comme celle-là
01:38:27c'est quand même aller, comme on le dit
01:38:29parfois, à portée de bas
01:38:31aller à la rencontre des gens
01:38:33c'est plus compliqué que d'habitude mon cher ami
01:38:35et ils n'ont pas eu le temps
01:38:37vraiment de préparer
01:38:39me semble-t-il
01:38:41mais d'autant que ce n'était pas nécessairement des émeutes
01:38:43très contrôlées, c'est-à-dire qu'elles peuvent être
01:38:45manipulables, pas nécessairement
01:38:47contrôlables, c'est-à-dire que vous pouvez accentuer
01:38:49la colère, la diriger dans x ou y direction
01:38:51on a entendu que
01:38:53le ministre Lecornu, je vous permets de préciser
01:38:55que le ministre Lecornu est descendu le premier, allez-y
01:38:57on a entendu que probablement des drogues
01:38:59même avaient été distribuées aux jeunes émeutiers
01:39:01mais principalement ce sont des jeunes émeutiers
01:39:03plus que des militants
01:39:05politiques stricto sensu
01:39:07et donc comme je vous le disais, on peut les manipuler
01:39:09les contrôler pour les canaliser
01:39:11par exemple
01:39:13pour garantir la sécurité du Président de la République
01:39:15c'est loin d'être évident, y compris pour les forces
01:39:17indépendantistes
01:39:19Le protocole qui a démarré, on a vu le ministre Lecornu
01:39:21on a vu Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur
01:39:23et des Outre-mer avec la ministre déléguée aux Outre-mer
01:39:25Marie Guévenou
01:39:27les salutations avec
01:39:29les représentants locaux
01:39:31les officiels locaux en effet
01:39:33et puis le chef de l'Etat qui devrait
01:39:35prendre la suite
01:39:37Il me semble qu'on aperçoit la maire de Nouméa
01:39:39C'est pas Madame Guévenou ?
01:39:41C'est la maire de Nouméa
01:39:43qui appelle, disons-le
01:39:45à une pause dans le processus
01:39:47de révision constitutionnelle, maire renaissance
01:39:49donc du même parti qu'Emmanuel Macron
01:39:51on verra s'il suivra ses recommandations
01:39:53Images en direct
01:39:55depuis l'aéroport de Nouméa. Oui, Pierre Lelouch ?
01:39:57Oui, juste deux remarques sur ce que disait
01:39:59président Dacier
01:40:01sur les armes, il y en a énormément en Calédonie
01:40:03il y a énormément de chasseurs
01:40:05et donc il y a beaucoup
01:40:07d'armes à feu, en effet
01:40:09la deuxième chose c'est que les jeunes émeutiers
01:40:11qui ont tenu les routes
01:40:13ces derniers temps, apparemment
01:40:15personne ne les contrôle. Alors je dis juste
01:40:17parce qu'il faut qu'on comprenne l'image que nous avons
01:40:19Pierre, là c'est un conseiller présidentiel
01:40:21qui est en train, j'ai l'impression et Thomas
01:40:23a plus l'habitude que moi, mais de régler un petit peu
01:40:25il règle un petit peu la place des caméras
01:40:27les micros, peut-être que ça veut dire
01:40:29qu'Emmanuel Macron va venir s'adresser à la presse ?
01:40:31Alors c'est possible parce que visiblement il a donné
01:40:33une sorte d'indication
01:40:35spatiale. Oui, donc là on peut s'attendre
01:40:37dans les minutes qui viennent à une déclaration d'Emmanuel Macron
01:40:39à la sortie du tarmac, parce que je ne vois pas sinon l'intérêt
01:40:41à ce que ce conseiller
01:40:43vienne un petit peu cadrer les journalistes
01:40:45qui prennent en direct ces images d'arrivée
01:40:47à l'aéroport de Nouméa. Il y a un micro
01:40:49également, donc on va avoir une
01:40:51première déclaration, on peut l'imaginer, du
01:40:53chef de l'État. Avant cela, tiens, écoutez cette habitante
01:40:55que nous avons contactée aujourd'hui, toujours
01:40:57avec cette image en plein pot, merci beaucoup
01:40:59à la régie. Laurence, une habitante
01:41:01de Nouméa, contactée aujourd'hui, qui nous dit
01:41:03Emmanuel Macron, il arrive vraiment en
01:41:05terrain miné.
01:41:07Je pense qu'au neuvième jour
01:41:09de l'insurrection, c'est un peu
01:41:11tard pour se réveiller et arriver
01:41:13sur l'île qui
01:41:15dans les trois quarts
01:41:17a brûlé. Et le président
01:41:19nous dit, j'arrive, ne vous
01:41:21inquiétez pas. Je pense que tout
01:41:23aurait dû être mis en place bien avant,
01:41:25en amont. Ils n'ont
01:41:27pas préparé
01:41:29cette loi.
01:41:31Toutes les nuits, il y a des détonations,
01:41:33des feux, des hurlements,
01:41:35des commerces brûlés
01:41:37depuis neuf jours, ça ne s'est pas arrêté.
01:41:39Les forces de l'ordre ne peuvent pas
01:41:41venir à bout des 6 000 émeutiers,
01:41:43peut-être 8. Monsieur Macron va arriver
01:41:45sur un terrain miné
01:41:47et il nous dit, ne bougez pas,
01:41:49tout va s'arranger. Je ne vois pas
01:41:51du tout comment les choses peuvent
01:41:53s'arranger.
01:41:55Comment les choses peuvent s'arranger, c'est
01:41:57une question à la fois simple et
01:41:59essentielle, Pierre Lelouch. Un nouveau
01:42:01référendum, comme certains ont
01:42:03évoqué, un gel de ce
01:42:05projet de loi, mais là, on serait vraiment
01:42:07dans le renoncement face à la violence
01:42:09et à la déstabilisation. C'est le
01:42:11nœud de la question à laquelle doit répondre
01:42:13le chef de l'État les prochaines heures ?
01:42:15Ce qu'il gagne d'un côté, il le perd de l'autre.
01:42:17Et en s'aidant
01:42:19sur un point, il va radicaliser
01:42:21la partie, entre guillemets, perdante.
01:42:23Donc il faut sortir de cette
01:42:25dialectique du référendum
01:42:27et du calendrier en cours et essayer
01:42:29de remettre les choses au calme
01:42:31par un dialogue politique. Mais encore une fois,
01:42:33la question c'est
01:42:35quel interlocuteur
01:42:37continue-t-il d'avoir, ou bien
01:42:39est-ce qu'il n'en a plus ? Le dernier déplacement,
01:42:41c'est inquiétant, il n'avait plus
01:42:43d'interlocuteur côté Canac.
01:42:45Et si on regarde, par ailleurs, les émeutiers,
01:42:47comme on dit, ils répondent à qui ? Ils répondent
01:42:49de qui ? C'est un problème,
01:42:51ça aussi, parce qu'il doit y avoir certains
01:42:53interlocuteurs, par exemple, du côté
01:42:55indépendantiste, mais il y a des jeunes
01:42:57qui, de toute façon, décident.
01:42:59Ils ont commencé à se disputer entre l'Union
01:43:01canadienne et le Société.
01:43:03Et les deux, d'ailleurs, c'est ce qu'on me dit, ne contrôlent
01:43:05même plus leurs jeunes.
01:43:07Ils sont manipulables, mais pas contrôlables.
01:43:09Et sans compter, évidemment,
01:43:11ce n'est pas le cœur du problème, mais sans compter
01:43:13aussi ce contexte
01:43:15un peu d'ingérence étrangère
01:43:17qui peut aussi jouer un rôle
01:43:19inflammable, comme on a vu,
01:43:21notamment sur les réseaux sociaux,
01:43:23sur la haine anti-France.
01:43:25Et Mme Macron qui sort de l'avion, pardon carrément.
01:43:27Oui, non, c'est ça, mais un peu ce qu'on a vu,
01:43:29vous savez, sur ce sentiment
01:43:31anti-France qu'on a vu
01:43:33notamment en Afrique,
01:43:35il y avait des ingérences, par exemple, de la Russie,
01:43:37une ingérence de la Chine aussi.
01:43:39Donc, c'est des choses qu'on voit aussi
01:43:41en Nouvelle-Calédonie.
01:43:43L'Azerbaïdjan notamment.
01:43:45Mais évidemment, ce n'est pas le cœur du problème,
01:43:47mais on voit que l'instabilité
01:43:49aussi favorise
01:43:51ce type d'ingérence.
01:43:53Voilà, le chef de l'État qui a
01:43:55foulé le sol du tarmac de Nouméa,
01:43:57qui passe en revue les militaires
01:43:59présents pour cet accueil,
01:44:01qui va lui aussi aller saluer
01:44:03les officiels.
01:44:05La maire de Nouméa, donc, que l'on découvre
01:44:07avec les charpes et les différents ministres qui ont fait le déplacement
01:44:09avec lui.
01:44:11Si on en est là
01:44:13aujourd'hui, c'est aussi une question
01:44:15de manque d'anticipation. En effet,
01:44:17Jean-Sébastien Farjoud, de tout un exécutif
01:44:19face à une situation
01:44:21qui était hautement inflammable. Pour autant,
01:44:23j'ai envie de dire, est-ce qu'on pouvait
01:44:25imaginer un tel
01:44:27stade de violence en Nouvelle-Calédonie ?
01:44:29Bien qu'on savait
01:44:31depuis longtemps que ce référendum
01:44:33et ce dégel du corps électoral
01:44:35allaient créer des tensions sur l'archipel.
01:44:37On ne pouvait certainement pas
01:44:39l'annoncer, l'imaginer. Oui.
01:44:41D'ailleurs, un certain nombre de gens l'avaient
01:44:43imaginé et avaient alerté
01:44:45le gouvernement. Il y a quand même eu de nombreuses alertes
01:44:47qui sont remontées aussi bien
01:44:49depuis le niveau local que depuis le niveau national.
01:44:51Plusieurs anciens premiers ministres
01:44:53qui, depuis 1988,
01:44:55avaient été en charge des
01:44:57processus de négociation
01:44:59ont alerté sur le fait
01:45:01qu'on était en train d'aller dans une impasse.
01:45:03Mais on voit quelque chose d'assez
01:45:05typiquement macroniste.
01:45:07Parfois, l'excès de confiance en soi
01:45:09et cet espèce de conviction
01:45:11de détenir finalement
01:45:13le bien, d'être détenteur
01:45:15du monopole de la raison.
01:45:17On peut reprendre l'expression qu'avait employée
01:45:19Clément Beaune. Et finalement,
01:45:21que se passe-t-il ?
01:45:23La force de ses discours.
01:45:25Oui, et de croire que la parole est performative.
01:45:27Je me permets de vous couper
01:45:29parce que j'ai l'impression qu'Emmanuel Macron se dirige
01:45:31vers les caméras. On va rester sur
01:45:33cette image et écouter
01:45:35de toute évidence
01:45:37quelques mots à quelques
01:45:39minutes après l'arrivée du chef de l'Etat ici à Nouméa.
01:45:41Emmanuel Macron en direct sur
01:45:43CNews.
01:45:45Je voulais simplement vous dire
01:45:47en arrivant
01:45:49en Nouvelle-Calédonie, avant de rejoindre
01:45:51Nouméa,
01:45:55ma volonté ici
01:45:57avec les ministres, l'ensemble du
01:45:59gouvernement, d'être
01:46:01aux côtés de la population et pour que le plus vite
01:46:03possible, ce soit le retour
01:46:05à la paix, au calme,
01:46:07à la sécurité. C'est la priorité
01:46:09des priorités. Je veux remercier
01:46:11le haut-commissaire,
01:46:13l'ensemble des forces de sécurité intérieure, les élus.
01:46:15Avec le retour
01:46:17au calme et à la sécurité, c'est évidemment aussi
01:46:19le retour aux soins normaux,
01:46:21à l'approvisionnement et à l'alimentation
01:46:23car je sais que beaucoup de populations
01:46:25souffrent aujourd'hui d'une situation
01:46:27de grande crise.
01:46:29Soit que certains de nos compatriotes soient malades,
01:46:31soit que d'autres aient beaucoup de mal aujourd'hui à s'alimenter.
01:46:33Donc c'est la priorité
01:46:35aujourd'hui de cette visite.
01:46:37Nous aborderons évidemment les questions
01:46:39de reconstruction économique,
01:46:41de soutien, de réponses rapides
01:46:43et puis les questions politiques
01:46:45les plus délicates
01:46:47pour parler de l'avenir
01:46:49justement de la Nouvelle-Calédonie.
01:46:51Je vais maintenant
01:46:53me rendre au commissariat
01:46:55et écouter.
01:46:57Écouter l'ensemble des forces
01:46:59institutionnelles, politiques
01:47:01et économiques, coutumières.
01:47:03Et à l'issue de cette journée,
01:47:05des décisions seront prises et des annonces seront faites
01:47:07avec cet objectif.
01:47:09Est-ce que toutes les forces politiques, y compris
01:47:11les indépendantistes, qui participeraient à ces réunions ?
01:47:13Jérémy le dira. Je viens ici, moi, avec
01:47:15en tout cas, détermination
01:47:17pour tout faire pour que
01:47:19nous ayons le retour au calme, avec aussi beaucoup de respect,
01:47:21d'humilité
01:47:23et dans un contexte aussi que nous connaissons, en ayant
01:47:25une pensée. Je le ferai tout à l'heure
01:47:27en commençant la réunion pour
01:47:29les victimes.
01:47:31Est-ce que douze heures sur place suffiront ?
01:47:33Je n'ai pas de limites, bien sûr.
01:47:35Merci beaucoup.
01:47:39Il n'a pas de limites.
01:47:41Emmanuel Macron, qu'on se le dise.
01:47:43Un appel au retour
01:47:45au calme, à la sécurité.
01:47:47Le chef de l'État qui précise,
01:47:49il a dit, je vais écouter.
01:47:51Il est venu pour écouter.
01:47:53Vous lisez dans mes pensées, cher Jean-Claude.
01:47:55Et des annonces seront faites.
01:47:57C'est dit de la part du
01:47:59chef de l'État. Alors, qui va-t-il
01:48:01écouter et quelles annonces seront faites ?
01:48:03C'est évidemment la question des prochaines
01:48:05heures. Et Jean-Claude, je viens vers vous
01:48:07juste après. On va attendre la fin de cette journée. Moi, ce qui
01:48:09m'a beaucoup marqué, c'est que le Président de la République
01:48:11a dit qu'il faut le retour
01:48:13à la paix. Oui, à la paix.
01:48:15Ça veut dire qu'il y a la guerre.
01:48:17Donc c'est quand même suffisamment
01:48:19rare et grave pour être
01:48:21soumis.
01:48:23J'ai cru qu'il allait répondre
01:48:25en rafale aux questions des journalistes.
01:48:27Il s'en est gardé.
01:48:29S'il tient sa promesse d'écouter
01:48:31ses interlocuteurs, il sera
01:48:33peut-être sur la bonne voie.
01:48:35Jean-Sébastien ? Il est évidemment légitime
01:48:37que le Président de la République aille en Nouvelle-Calédonie.
01:48:39Mais c'est vrai que ce qui est perturbant avec Emmanuel Macron,
01:48:41c'est qu'on ne sait jamais exactement quel est le dosage
01:48:43des intentions. S'agit-il d'une intention
01:48:45purement consacrée à la Nouvelle-Calédonie ?
01:48:47Ou s'agit-il, dans le cadre
01:48:49d'une campagne électorale assez difficile
01:48:51pour la majorité, avec peut-être une perception
01:48:53qui s'installe chez beaucoup de Français,
01:48:55que beaucoup de choses dysfonctionnent en même temps
01:48:57aussi bien au niveau international
01:48:59qu'au niveau de la diplomatie française ?
01:49:01Et donc s'agit-il aussi
01:49:03d'occuper le terrain ? Parce que pour reprendre
01:49:05le contact, pour écouter, il y a des tas
01:49:07d'autres moyens que de prendre un avion
01:49:09pour passer 12 heures
01:49:11sur place. Je ne dis pas que c'est illégitime,
01:49:13c'est juste qu'on peut raisonnablement se poser la question
01:49:15parce qu'il y a toujours des intentions mélangées.
01:49:17On aurait dit qu'il faut qu'il y aille.
01:49:19Là, franchement, on n'est jamais contents.
01:49:21Ce n'est pas ce que je vous dis.
01:49:23La question, c'est qu'il peut le faire.
01:49:25Oui, il est légitime
01:49:27qu'il y aille. Moi, je me pose la question
01:49:29de la raison et de la manière dont la décision
01:49:31a été prise. Et oui, bien sûr,
01:49:33nous sommes dans le cadre d'une campagne électorale qui n'est pas bonne
01:49:35pour la majorité.
01:49:37Allez-y, Karim, je voudrais qu'on entend un extrait
01:49:39d'un indépendantiste qui s'exprimait
01:49:41aujourd'hui face à nos équipes.
01:49:43C'est important d'entendre le message qu'ils ont
01:49:45et de voir à quel point, pour le moment en tout cas,
01:49:47l'impression que le dialogue est absolument impossible.
01:49:49Karim, pardon.
01:49:51Rappelez-vous qu'il y a quelques jours,
01:49:53on parlait d'une rencontre par visioconférence.
01:49:55Ça semblait quand même assez mince.
01:49:57Maintenant, le président Emmanuel Macron
01:49:59se rend sur place.
01:50:01On parle éventuellement
01:50:03de reconstruction ou quoi que ce soit,
01:50:05mais évidemment, tout ça est impossible
01:50:07sans le retour au calme.
01:50:09Parce que même si on disait
01:50:11oui, on va reconstruire,
01:50:13on parle de millions de dollars en ce moment
01:50:15de dommages.
01:50:17Même d'euros.
01:50:19Oui, d'euros, pardon.
01:50:21Non, mais c'est ça,
01:50:23il y a cette insécurité qui est là,
01:50:25cette violence, évidemment.
01:50:27Donc, on ne peut pas penser à un retour de la paix
01:50:29et même d'une reconstruction comme telle,
01:50:31le retour de certains emplois dans un contexte actuel.
01:50:33Il parle d'écoute,
01:50:35il dit je n'ai pas de limites,
01:50:37ce fameux temps long.
01:50:39Et même après plus de 170 ans
01:50:41de présence française,
01:50:43la Nouvelle-Calédonie qui est française,
01:50:45on voit que malgré tout,
01:50:47que les Calédoniens ont choisi d'être,
01:50:49ce n'est toujours pas réglé.
01:50:51Alors oui, ce dialogue,
01:50:53il est complexe, mais il est absolument nécessaire.
01:50:55Sinon, on ne veut pas
01:50:57basculer dans cette guerre civile.
01:50:59D'autant que les plus farouches opposants
01:51:01à ce projet de loi qui a mis le feu aux poudres
01:51:03restent dans la rue,
01:51:05maintiennent les barrages et sont particulièrement déterminés.
01:51:07Écoutez l'un d'entre eux.
01:51:09Le dégel du corps électoral,
01:51:11ce n'est pas un discours de maintenant.
01:51:13C'est depuis.
01:51:15On les a prévenus.
01:51:17Depuis pas mal de temps déjà.
01:51:19Et eux, ils le savent.
01:51:21Ils le savent.
01:51:23Ils savent que c'est un discours qui va diviser.
01:51:25Ils savent
01:51:27comment il faut casser les accords
01:51:29de Noumé à travers ce discours-là.
01:51:31Ils savent le faire, ils l'ont toujours fait.
01:51:33Et aujourd'hui,
01:51:35nous disons non.
01:51:37Non.
01:51:39Ça ne va pas continuer comme ça.
01:51:41Vous voyez là.
01:51:43Vous voyez tout ce qu'il y a là.
01:51:45Vous entendez.
01:51:47Tous ces jeunes-là,
01:51:49ils sont prêts.
01:51:51Prêts pour leur pays.
01:51:53On ne peut pas nous enlever ça.
01:51:55On ne peut pas.
01:51:57On a trop vu.
01:51:59Tout ce que vous voyez là,
01:52:01tous les gens, ce sont déjà
01:52:03des survivants.
01:52:05Il va être compliqué le dialogue,
01:52:07Pierre Leleuchin.
01:52:09C'est une histoire très compliquée, la Calédonie.
01:52:11C'est, avec l'Algérie,
01:52:13le seul territoire
01:52:15de peuplement,
01:52:17la colonie de peuplement,
01:52:19déclenchée en 1853.
01:52:21Il y a eu des moments
01:52:23extrêmement tendus qui sont restés
01:52:25dans l'histoire de ces tribus.
01:52:27Je veux dire, on ne peut pas
01:52:29éliminer ça d'un revers de main
01:52:31ou penser, comme l'a laissé entendre tout à l'heure
01:52:33M. Dassier, qu'avec la politique
01:52:35du carnet de chèques, ça va se calmer.
01:52:37D'autant qu'il y a d'autres pays autour
01:52:39qui ont des carnets de chèques et qui sont prêts à bondir
01:52:41sur la Calédonie.
01:52:43La preuve.
01:52:45Ça jouera un rôle, évidemment.
01:52:47Je voudrais juste pouvoir terminer.
01:52:49Allez-y, je te réponds.
01:52:53Ce que je crois,
01:52:55c'est que cette visite est incroyablement
01:52:57risquée. S'il y va
01:52:59pour douze heures, c'est juste
01:53:01quelque chose qui va se retourner.
01:53:03Parce que les gens qu'on vient d'entendre
01:53:05ne comprennent pas qu'il vienne douze heures en Calédonie.
01:53:07Soit il vient pour trouver une solution
01:53:09et donc pour prendre le temps.
01:53:11Soit il fait un coup de com'
01:53:13et c'est catastrophique pour la solution
01:53:15de ce problème-là.
01:53:17Ça avait été reproché à Mitterrand.
01:53:19Je crois que c'était en douze heures, d'ailleurs.
01:53:21Ce qui m'inquiète encore plus,
01:53:23c'est qu'il est incapable de répondre à la question
01:53:25« Qui allez-vous voir ? »
01:53:27Il ne sait pas, à ce stade.
01:53:29Il dit qu'il y aura des gens.
01:53:31C'est le niveau d'improvisation
01:53:33sur une affaire aussi grave.
01:53:35J'espère me tromper.
01:53:37J'espère que tout est balisé.
01:53:39J'espère qu'il y aura une table ronde
01:53:41avec tout le monde, avec le CCAT,
01:53:43l'Union calédonienne, les élus loyalistes,
01:53:45et que tout le monde pourra se reparler
01:53:47sous ses auspices à lui, président neutre.
01:53:49Je rappelle quand même que
01:53:51dans les accords de Nouéma,
01:53:53il est le garant du processus.
01:53:55Il apporte de l'argent,
01:53:57il apporte le nickel,
01:53:59il essaie de faire tourner l'économie,
01:54:01et il laisse les partis s'entendre
01:54:03pour organiser la collectivité territoriale.
01:54:05C'était ça, l'esprit
01:54:07de l'accord de Nouéma.
01:54:09Et c'est ça qui a buté
01:54:11sur les calculs
01:54:13des uns et des autres,
01:54:15sur les calendriers des référendums,
01:54:17et en plus,
01:54:19le président, lui,
01:54:21il vient du monde de l'entreprise,
01:54:23il dit qu'il y aura à telle date tel truc,
01:54:25et tel résultat à tel moment.
01:54:27C'est pas comme ça qu'avancent les peuples.
01:54:29Et c'est pour ça que je suis
01:54:31très inquiet de cette mission.
01:54:33Je sens pas le truc,
01:54:35parce que si j'avais été son conseiller élu,
01:54:37je lui aurais dit
01:54:39c'est quoi l'objectif ?
01:54:41Qui est-ce qu'on va voir ? Combien de temps ?
01:54:43Avec quel résultat à la sortie ?
01:54:45Si c'est pour jouer sur la date du Congrès
01:54:47que personne ne veut plus voter,
01:54:49ou un gadget de ce genre,
01:54:51ça va pas le faire. Il peut gagner deux jours,
01:54:53mais la violence...
01:54:55C'est pas en 12 heures qu'il va recréer l'unité calédonienne ?
01:54:57C'est une évidence.
01:54:59Cette affaire me plaît pas.
01:55:01Cette affaire me plaît pas du tout.
01:55:03Certains leaders indépendantistes ont d'ores et déjà dit
01:55:05qu'ils avaient appris la visite d'Emmanuel Macron
01:55:07par voix de presse.
01:55:09C'est bien dire que les choses ne sont pas aussi calées
01:55:11que ça, et on peut raisonnablement
01:55:13se poser la question.
01:55:15Est-ce qu'il doit dialoguer avec eux ?
01:55:17C'est pas son coup de poker,
01:55:19mais Emmanuel Macron, c'est sa personnalité aussi
01:55:21de parfois jouer des coups.
01:55:23Il n'y a pas forcément de cohérence de construction
01:55:25dans sa politique.
01:55:27On l'a vu aussi bien au niveau international...
01:55:29J'ai vu ce que ça a donné sur l'Ukraine
01:55:31quand il a essayé, sur sa belle parole,
01:55:33de me convaincre au Poutine.
01:55:35Il a la conviction qu'il peut convaincre
01:55:37ses interlocuteurs sur sa simple bonne mine.
01:55:39C'est pour ça que,
01:55:41s'il commence par écouter,
01:55:43c'est pas mal.
01:55:45C'est le même capital que celui qu'il avait
01:55:47après son élection en 2017.
01:55:49C'est un voyage à haut risque, c'est une évidence.
01:55:51Il a l'air d'avoir compris
01:55:53qu'il fallait d'abord commencer par écouter.
01:55:55J'espère qu'il n'a pas
01:55:57déjà dans sa poche
01:55:59les solutions
01:56:01aux problèmes ô combien nombreux
01:56:03qu'il se pose au pays.
01:56:05Mais c'est un voyage qui est effectivement très risqué.
01:56:07Il peut y laisser beaucoup de plumes.
01:56:09Enfin, il ne faut pas non plus le prendre
01:56:11pour un zozo. Il a travaillé.
01:56:13Il a réfléchi à ce qu'il allait faire.
01:56:15Il n'est pas parti des mains dans les poches en disant
01:56:17on verra bien. Il ne faut pas non plus exagérer.
01:56:19Donc on va voir. Soyons prudents.
01:56:21Attendons les réunions, les échanges
01:56:23et on verra ce que ça donne.
01:56:24– Je voudrais qu'on parte pour Nouméa quelques instants
01:56:26pour interroger Jean-Christophe Niotou.
01:56:28Bonjour monsieur, puisqu'il est
01:56:30un peu moins de 10h,
01:56:32un peu plus de 9h du matin, pardonnez-moi,
01:56:34en Nouvelle-Calédonie.
01:56:35Vous êtes président de la Chambre de l'Agriculture
01:56:37et de la Pêche à Nouméa.
01:56:39Merci de nous répondre.
01:56:40Qu'attendez-vous ?
01:56:41Question très simple.
01:56:42Qu'attendez-vous de cette visite d'Emmanuel Macron
01:56:44sur votre île aujourd'hui ?
01:56:50– On a été informé comme tout le monde
01:56:53dans la nuit précédente
01:56:56par les chaînes d'information.
01:56:58Donc on a été d'abord très surpris
01:57:00de cette visite.
01:57:02Et aujourd'hui, je pense que tous les Calédoniens,
01:57:05quels qu'ils soient,
01:57:07espèrent que ce sera la possibilité pour nous
01:57:10de retrouver le calme et la sérénité.
01:57:12Parce qu'à l'instant où je vous parle,
01:57:14il y a encore des entreprises
01:57:15qui ont brûlé cette nuit.
01:57:17Il y a encore de grands nombres de barrages
01:57:21qui sont positionnés
01:57:24dans l'agglomération de Nouméa
01:57:26et sur la route principale, la RT1,
01:57:28qui mène vers la Brousse.
01:57:30Donc oui, à ce stade,
01:57:32il n'y a pas de sécurisation suffisante
01:57:35pour que nous puissions être sereins.
01:57:37Moi, je suis moi-même à 130 km de Nouméa,
01:57:39donc je ne suis pas à Nouméa.
01:57:40Ce matin, j'aurais dû normalement,
01:57:42avec mes collègues des autres chambres consulaires
01:57:44et des acteurs économiques,
01:57:46participer à une réunion
01:57:48avec le président de la République à 10h,
01:57:50donc dans une heure.
01:57:51Mais il m'est impossible de m'y rendre
01:57:53parce que la route n'est absolument pas sécurisée
01:57:56à l'instant où je vous parle.
01:57:57Ça paraît assez dingue d'imaginer
01:57:59que vous êtes convié à une réunion aussi importante
01:58:02et que vous ne puissiez pas y accéder.
01:58:05Tant la situation, en effet, reste fragile
01:58:08parce que c'est vrai qu'au gré des jours qui passent,
01:58:10on a tendance à penser,
01:58:12mais nous sommes à quasiment 16 000 km,
01:58:13donc forcément, vous êtes beaucoup plus proche de la réalité,
01:58:15on a tendance à penser
01:58:17qu'il y a quand même une forme d'apaisement,
01:58:19que les nuits sont moins violentes,
01:58:21que les individus, les particuliers
01:58:23craignent peut-être moins pour leur sécurité personnelle.
01:58:25On est dans le faux quand on dit ça ?
01:58:27C'est toujours aussi intense,
01:58:28toujours aussi effrayant pour les populations ?
01:58:33Il y a aujourd'hui une vraie sécurisation
01:58:38dans le Nouméa Sud,
01:58:40c'est-à-dire la partie qui est aujourd'hui
01:58:44sous contrôle des forces militaires
01:58:49et forces de l'ordre.
01:58:52Par contre, tous les quartiers nord
01:58:55ne sont absolument pas sécurisés
01:58:57et au nord de Nouméa,
01:59:00jusqu'à l'aéroport international,
01:59:02la route principale est totalement genchée de barrages
01:59:06qui ne sont plus le temps,
01:59:10la plupart du temps,
01:59:11mais qui sont quand même toujours en place.
01:59:14Et puis, il y a les collectifs de voisins vigilants
01:59:18dans chaque quartier
01:59:19qui surveillent l'entrée de leur quartier la nuit
01:59:21pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'intrusion
01:59:23et pas de destruction de leurs biens
01:59:25et des commerces de proximité.
01:59:27Aujourd'hui, ce sont les voisins vigilants
01:59:29qui protègent leurs commerces de proximité
01:59:31pour sauver ceux qui restent.
01:59:33– Vous faites partie de ces gens
01:59:34qui ont dû prendre la décision de s'armer
01:59:37pour prévenir d'un éventuel danger,
01:59:39d'une éventuelle attaque ?
01:59:42– Je n'ai pas connaissance de gens armés
01:59:46sur les postes de voisins vigilants,
01:59:48probablement qu'il y en a,
01:59:49mais en tout cas, moi, je n'en ai pas vu.
01:59:51Et ici, en Brousse, c'est relativement calme,
01:59:53il faut le dire,
01:59:54on ne subit pas du tout ce qu'il y a sur Nouméa,
01:59:57sur Grand Nouméa.
01:59:58Pour autant, il y a des voisins vigilants aussi
02:00:02qui surveillent les quartiers et les villages,
02:00:05ne serait-ce que pour prévenir,
02:00:07parce que si on se remet dimanche
02:00:09de la semaine précédente,
02:00:11personne n'avait imaginé
02:00:12ce qu'allait passer le lundi soir suivant.
02:00:14Donc autant se préparer éventuellement
02:00:17si ça venait à s'envenimer.
02:00:19Mais vraiment, je vous le dis,
02:00:21ce que nous espérons de cette visite
02:00:22du président de la République,
02:00:23c'est justement que les choses s'apaisent
02:00:27et que les barrages soient levés
02:00:30et qu'on puisse enfin retrouver
02:00:32une situation suffisamment sereine
02:00:34pour pouvoir envisager l'avenir.
02:00:36C'est notre préoccupation à nous, les Calédoniens.
02:00:39Et après, il faudra faire confiance aux politiques.
02:00:42Jean-Christophe Gnotou,
02:00:43je ne sais pas si vous l'avez entendu,
02:00:44puisqu'on était en train de vous joindre,
02:00:46mais le président de la République
02:00:47a d'ores et déjà pris la parole
02:00:48sur le tarmac de Nouméa.
02:00:51Il a assuré que d'ici la fin de cette visite,
02:00:54donc dans les 10, 15, 20 heures
02:00:56qui viennent d'ici la fin de cette visite,
02:00:59il fera des annonces
02:01:01pour un retour au calme et à la sécurité.
02:01:04Quelle autre annonce
02:01:05qu'un renoncement de ce projet de loi
02:01:07pourrait apporter cet apaisement, selon vous ?
02:01:10Rien d'autre ?
02:01:12Je ne vois pas une autre annonce
02:01:15qui pourrait apporter le calme, en fait.
02:01:19Et en même temps, je me dis
02:01:21que est-ce que ce sera suffisant ?
02:01:22La détermination aujourd'hui
02:01:24des gens qui sont sur les barrages
02:01:26et des pillards qui ont détruit Nouméa
02:01:29et qui détruisent encore Nouméa
02:01:31à l'heure que je vous parle,
02:01:33je ne sais pas si la détermination
02:01:34pourra être bloquée
02:01:36par une annonce comme celle-ci.
02:01:41Je l'espère.
02:01:43En tant que Calédonien,
02:01:44je l'espère vraiment.
02:01:45Mais je ne sais pas du tout
02:01:46ce qu'on peut vraiment attendre.
02:01:49Aujourd'hui, on est passé de la sidération
02:01:52par la stupéfaction.
02:01:53Je voulais me mettre dans le questionnement
02:01:55et peut-être même dans le doute.
02:01:57Moi, je suis un Calédonien
02:01:58de cinquième génération.
02:02:01Je suis moi-même très, très inquiet
02:02:03pour l'avenir de ce pays
02:02:04et pour la concorde
02:02:06entre l'ensemble des populations de ce pays.
02:02:09Je ne sais pas comment est-ce qu'on va réussir
02:02:10à se relever de cela.
02:02:12On a mis 40 ans à réussir
02:02:16à se relever des événements
02:02:18qui ont été subis
02:02:20par notre génération précédente.
02:02:21Moi, j'avais 10 ans
02:02:22pendant les événements en 1984.
02:02:26Et aujourd'hui, j'ai mon fils de 10 ans
02:02:28qui subit la même chose
02:02:29que moi, j'ai subi il y a 40 ans.
02:02:32C'est vraiment une situation
02:02:33particulièrement lourde.
02:02:35Une dernière question, Jean-Christophe Gnotou.
02:02:39C'est triste franchement
02:02:40d'entendre votre analyse des faits.
02:02:42Vous êtes Calédonien depuis 5 générations.
02:02:44Vous le rappelez, vous maîtrisez,
02:02:46vous comprenez, vous vivez.
02:02:48Et c'est votre terre également
02:02:51que vous nous racontez.
02:02:52Si je vous dis que l'unité calédonienne
02:02:55aujourd'hui, elle est morte et enterrée.
02:02:59Je ne le crois pas parce que moi,
02:03:01ce matin, lorsque mon exploitation a ouvert
02:03:05parce qu'il faut continuer à produire,
02:03:06à manger pour nourrir les Calédoniens.
02:03:08Mes ouvriers, mes ouvrières étaient présentes.
02:03:11Ils se sont quasiment tous des canaks.
02:03:14Et ce matin, comme chaque matin,
02:03:16on a bu le café ensemble, on a discuté
02:03:18et on s'est remis au boulot.
02:03:19Donc, je pense que ce n'est pas perdu.
02:03:22Mais il y a quand même aujourd'hui
02:03:24une jeunesse qui est vraiment,
02:03:26vraiment en déshérence.
02:03:27Et je ne sais pas comment est-ce que
02:03:29on va pouvoir les contrôler.
02:03:31Et ensuite, on a une classe politique
02:03:33qui va devoir vraiment trouver
02:03:36les voies du dialogue
02:03:37parce qu'on ne peut pas continuer comme ça.
02:03:39Ça fait les trois référendums au lieu.
02:03:41Ça fait trois ans.
02:03:42Et ça fait trois ans qu'on attend
02:03:44que le dialogue commence vraiment,
02:03:45véritablement.
02:03:46Il faut que ça commence maintenant.
02:03:47C'est tout ce que nous appelons de nos voeux,
02:03:49nous les Calédoniens,
02:03:50tous les Calédoniens de toutes les ethnies.
02:03:52Parce qu'on n'a pas d'autre choix
02:03:53que de vivre ensemble ici.
02:03:55Merci infiniment.
02:03:57Merci.
02:03:58Je vous laisse finir.
02:03:59Si vous voulez y ajouter quelque chose,
02:04:00l'antenne vous est ouverte vraiment.
02:04:01Allez-y, Jean-Christophe Nieto.
02:04:03Très brièvement, je voulais juste préciser
02:04:06que j'entends sur les médias nationaux
02:04:09beaucoup, beaucoup d'experts s'exprimer.
02:04:12Il y en a, j'ai bien compris,
02:04:14qui connaissaient bien le dossier.
02:04:15D'autres, un petit peu moins.
02:04:16Il faut faire attention à ce qu'on dit.
02:04:18Parce qu'aujourd'hui,
02:04:20ce qui se passe ici en Nouvelle-Calédonie
02:04:22est très, très dur à vivre au quotidien.
02:04:24Il faut mesurer vraiment ce que nous vivons.
02:04:27Et j'espère vraiment que ça va s'arranger.
02:04:29Merci à vous.
02:04:30C'est moi qui vous remercie, Jean-Christophe Nieto.
02:04:32Et vraiment, je trouve qu'il est important
02:04:34d'entendre également ce message d'espoir
02:04:36que vous tenez.
02:04:37Rien n'est jamais complètement perdu.
02:04:41Et il faut croire que cette unité,
02:04:43si la volonté est là, reviendra.
02:04:45Et surtout, si l'État fait le travail
02:04:47et vous accompagne pour le retour
02:04:49de ce calme et cette sécurité.
02:04:50Merci vraiment infiniment de nous avoir répondu.
02:04:53Et on espère, pourquoi pas,
02:04:54vous entendre de nouveau sur nos antennes prochainement.
02:04:56Oui, Thomas, vous l'y réagirez.
02:04:57On a parlé de l'aspect politique,
02:04:58de la situation et des annonces
02:04:59vont sans doute intervenir en ce sens.
02:05:01L'autre aspect très important,
02:05:02au-delà du retour à l'ordre,
02:05:04c'est l'aspect économique.
02:05:05Emmanuel Macron a parlé de reconstruction.
02:05:07Selon les différentes interventions
02:05:09que nous avons des personnes qui sont sur place,
02:05:11on va sans doute dépasser
02:05:12le milliard d'euros de dégâts.
02:05:14On parle de plus de 400,
02:05:15voire 500 commerces ou entreprises
02:05:17qui ont été dégradées.
02:05:18Il y a un tissu économique
02:05:20qui est impacté pour,
02:05:22on va dire, 70 à 80 %.
02:05:24Ça, ce sont les estimations
02:05:25qu'on a à ce stade.
02:05:26Et donc, la question va aussi se poser
02:05:28de ces 10, 20, 30 prochaines années.
02:05:31Le tissu économique qui était déjà
02:05:33très compliqué en Nouvelle-Calédonie
02:05:34va être là vraiment un chantier
02:05:37très important pour le gouvernement.
02:05:39Et sans doute, il y aura-t-il
02:05:40des annonces aussi en ce sens
02:05:42de la part du chef de l'État
02:05:43à l'issue de sa visite.
02:05:44Le chéquier, ce que j'ai dit tout à l'heure.
02:05:45Le fameux chéquier dont vous parliez.
02:05:46Le chéquier, évidemment.
02:05:47Le chéquier, sauf que ça revient un peu
02:05:48à ce que je disais un peu plus tôt.
02:05:49Il va jouer un rôle.
02:05:50Oui, mais on ne peut pas envisager
02:05:52une reconstruction si,
02:05:53trois semaines après,
02:05:54il y a des gens en colère
02:05:56qui ne vont pas brûler.
02:05:57Et qui vont investir au lendemain.
02:05:59Parce qu'il y a aussi,
02:06:00parmi les émeutiers,
02:06:02qui sont très très jeunes,
02:06:03on l'a bien compris,
02:06:04depuis 8-10 jours,
02:06:05vous avez aussi des gamins
02:06:06qui ne connaissent rien
02:06:07au processus électoral,
02:06:08qui voient juste une opportunité
02:06:09de violence,
02:06:10qui sont manipulés
02:06:11comme Jean-Luc Sébastien
02:06:12l'expliquait aussi il y a un instant.
02:06:14Les annonces du chef de l'État,
02:06:15elles pourraient éventuellement
02:06:17satisfaire certains militants
02:06:18et des potentistes
02:06:19extrêmement politisés.
02:06:20Mais vous avez une grosse marge
02:06:22de cette population
02:06:24extrêmement jeune
02:06:25qui est vraiment assoiffée
02:06:26de violences,
02:06:27manipulées,
02:06:28et qui pourrait continuer
02:06:29à semer le trouble.
02:06:30Oui Pierre ?
02:06:31Oui, j'ai essayé de dire ça
02:06:32tout à l'heure.
02:06:33Il y a une partie de cette jeunesse
02:06:34qui est maintenant en ville,
02:06:35qui n'est plus tenue
02:06:36par les tribus,
02:06:37et qui se comporte exactement
02:06:39comme ce qu'on a vu
02:06:40en métropole
02:06:41au mois de juin de l'année dernière.
02:06:43C'est-à-dire des gamins
02:06:45qui vont piller,
02:06:47accompagnés par leur famille.
02:06:48On vide les magasins.
02:06:49Et on est dans cette violence-là,
02:06:52totale.
02:06:53Sauf que là,
02:06:54ils ont en plus détruit
02:06:55l'outil industriel.
02:06:57En Calédonie,
02:06:58il n'y a pas grand-chose,
02:06:59sauf le nickel.
02:07:01Le nickel est en ruine
02:07:02parce que l'État
02:07:03n'a pas su accompagner
02:07:04quelque chose.
02:07:05Tout le monde s'est bouffé
02:07:06un peu la rate
02:07:07pour savoir qui contrôlait quoi
02:07:08dans le nickel en Calédonie,
02:07:10entre les caldoches
02:07:13et puis les canaques.
02:07:14Une fois que la répartition
02:07:16des usines a été faite,
02:07:17on s'est aperçu
02:07:18qu'on n'était pas compétitif.
02:07:19Et entre-temps,
02:07:20les marchés étaient partis,
02:07:21et les investisseurs aussi.
02:07:23Donc il n'y a plus
02:07:24de moteur économique
02:07:25en Calédonie.
02:07:26Il va falloir reconstruire,
02:07:27et pour ça,
02:07:28il va falloir trouver
02:07:29un accord politique
02:07:32entre les différentes parties.
02:07:33Mais ce que disait
02:07:34ce monsieur tout à l'heure,
02:07:35que vous m'efforcez de dire,
02:07:37c'est que
02:07:38tout depuis 40 ans,
02:07:40et c'est ça qui a été gâché,
02:07:42c'était cet effort
02:07:43de fabriquer une collectivité
02:07:45avec ses propres règles,
02:07:47qui ne rentrent pas nécessairement
02:07:49dans la logique du tout-ou-rien,
02:07:51on est indépendant
02:07:52ou on reste
02:07:53dans la République française
02:07:54comme une collectivité,
02:07:55comme Mayotte, par exemple,
02:07:57avec la catastrophe
02:07:58qu'on connaît à Mayotte.
02:07:59J'ajoute,
02:08:00dernière réflexion,
02:08:02la Calédonie
02:08:03doit faire prendre conscience
02:08:05aux Français
02:08:06et au gouvernement
02:08:07que nous avons un problème majeur
02:08:09dans tous les départements
02:08:10de notre maire,
02:08:11tous.
02:08:12Si vous regardez la Guyane,
02:08:14la Guyane,
02:08:15les Antilles,
02:08:17Mayotte,
02:08:19la Polynésie,
02:08:21la Réunion,
02:08:22ce sont des zones
02:08:23où on se gargarise
02:08:24dans les discours officiels.
02:08:25Moi, j'ai vu ça depuis des années.
02:08:27Deuxième domaine
02:08:29maritime mondial,
02:08:31la France est sur tous les océans,
02:08:33tous les continents.
02:08:34Oui, mais on ne s'en occupe pas.
02:08:36Et il y a énormément de frustrations
02:08:38chez les gens.
02:08:39Regardez l'affaire
02:08:41du corps des connes
02:08:43en Guadeloupe.
02:08:44Les gens ont été empoisonnés
02:08:46par des pesticides
02:08:48qu'on n'utilise plus en métropole.
02:08:49C'est scandaleux.
02:08:50Regardez la situation de la Guyane
02:08:52qui est maintenant envahie
02:08:54par l'immigration clandestine
02:08:55et par la drogue.
02:08:56Et on trouve des Guyanais
02:08:58arroissis tous les jours
02:09:00les intestins pleins de cocaïne.
02:09:03Tout ça, c'est en train de déraper
02:09:05dans tous les sens.
02:09:06On a l'impression qu'on est très contents
02:09:08d'avoir tous ces départements.
02:09:09On ne s'en occupe pas.
02:09:10Mais en fait, on a un nouvel exemple
02:09:12avec la Calédonie
02:09:14et avec peut-être ces autres départements
02:09:16ou territoires d'outre-mer
02:09:17qui pourraient s'embraser
02:09:18dans le même esprit.
02:09:19On a un nouvel exemple
02:09:20des questions identitaires
02:09:21qui déstabilisent complètement
02:09:22nos sociétés depuis maintenant
02:09:24quelques années.
02:09:25Jean-Sébastien, peut-être un commentaire
02:09:27là-dessus.
02:09:28Et je voudrais que les téléspectateurs
02:09:29qui nous rejoignent également
02:09:30entendent de nouveau le chef de l'État
02:09:31juste après votre intervention.
02:09:33Je crois qu'on est dans une période politique
02:09:35effectivement qui est très identitaire
02:09:37et on voit les discours
02:09:39décoloniaux, comme on dit,
02:09:41traversent le champ politique
02:09:44de la plupart des démocraties occidentales.
02:09:46La France y est certainement
02:09:48particulièrement vulnérable
02:09:49d'une part parce qu'il y a
02:09:50des forces politiques en France
02:09:51qui jouent cette carte-là.
02:09:52On le voit très clairement
02:09:53notamment avec la France insoumise
02:09:55et parce qu'elle a des territoires
02:09:57ou des départements ultramarins
02:09:59dont elle s'est effectivement
02:10:00plus ou moins occupée
02:10:02selon les cas.
02:10:03Et qu'il n'y a pas
02:10:04de véritable conviction.
02:10:05Je ne sais pas si la République
02:10:07a une conviction concernant
02:10:08la Nouvelle-Calédonie.
02:10:09S'agit-il d'un phénomène
02:10:11que nous considérons toujours
02:10:13comme d'ordre colonial ?
02:10:14Ou s'agit-il d'un territoire
02:10:16de la République
02:10:17avec des citoyens français ?
02:10:19La question, je vais vous dire,
02:10:20est un peu la même
02:10:21vis-à-vis de Mayotte,
02:10:23qui indubitablement est française
02:10:25aux yeux des Mahorais
02:10:26qui ont choisi d'être français
02:10:28et l'ont fortement affirmée
02:10:30dans des référendums.
02:10:31On entend un certain nombre de gens
02:10:32sur la scène politique française
02:10:34qui, eux, semblent indiquer
02:10:36que finalement ce seraient
02:10:38des archaïsmes historiques.
02:10:42Et je ne suis pas certain
02:10:43que nous soyons au clair
02:10:44ou en tout cas que la République,
02:10:45que le gouvernement
02:10:46soit au clair là-dessus.
02:10:47Et le « en même temps » macronien,
02:10:50précisément, c'est probablement
02:10:52le plus toxique qui puisse
02:10:54exister en la matière
02:10:55parce que ce sont des situations
02:10:56qui ne souffrent pas d'entre-deux.
02:10:58Soit nous considérons
02:10:59que c'est une situation coloniale
02:11:00et donc la logique de l'histoire
02:11:02sera en quelque sorte d'y renoncer.
02:11:03Soit nous considérons
02:11:04que l'histoire est passée par là,
02:11:05que des choses ont été construites,
02:11:07que des citoyens...
02:11:08Parce que d'ailleurs,
02:11:09les Kanaks ne sont pas
02:11:10tous indépendantistes.
02:11:12Loin de là,
02:11:13les résultats des référendums,
02:11:14les Européens ne sont pas majoritaires.
02:11:15Vous avez 40 % de la population
02:11:16et vous n'avez pas 40 % de la population
02:11:18qui est mêlée à des émeutes,
02:11:20à des exceptions.
02:11:21Si les référendums ont donné,
02:11:22ont exprimé une volonté
02:11:23de rester français,
02:11:24c'est parce qu'il y a des gens
02:11:26issus de toutes les communautés
02:11:27en Nouvelle-Calédonie
02:11:28qui souhaitent être français.
02:11:31Et je n'ai pas l'impression
02:11:32que tout ça ait été digéré
02:11:34par la République.
02:11:36Il est minuit 17,
02:11:379h17 à Nouméa.
02:11:39Le président de la République
02:11:40est affoulé le pied du tarmac
02:11:42de l'aéroport calédonien.
02:11:43Il y a environ 45 minutes.
02:11:45Si vous ne rejoignez seulement maintenant,
02:11:47je voudrais que vous écoutiez
02:11:48cette petite allocution,
02:11:49cette petite intervention
02:11:50face à la presse
02:11:51que le président a faite
02:11:52avant de prendre la route
02:11:54du haut commissariat de Nouméa.
02:11:56Emmanuel Macron,
02:11:57à son arrivée,
02:11:58il y a une quarantaine de minutes.
02:11:59Je voulais simplement vous dire,
02:12:01en arrivant en Nouvelle-Calédonie,
02:12:04avant de rejoindre Nouméa,
02:12:07ma volonté ici,
02:12:10avec les ministres,
02:12:12l'ensemble du gouvernement,
02:12:14d'être aux côtés de la population
02:12:16et pour que, le plus vite possible,
02:12:18ce soit le retour à la paix,
02:12:20au calme, à la sécurité.
02:12:22C'est la priorité des priorités.
02:12:24Je veux remercier le haut commissaire,
02:12:26l'ensemble des forces de sécurité intérieure,
02:12:28les élus.
02:12:30Avec le retour au calme et à la sécurité,
02:12:32c'est évidemment aussi le retour
02:12:34aux soins normaux,
02:12:35à l'approvisionnement et à l'alimentation,
02:12:37car je sais que beaucoup de populations
02:12:39souffrent aujourd'hui
02:12:40dans des situations de grande crise.
02:12:42Soit que certains de nos compatriotes
02:12:44soient malades,
02:12:45soit que d'autres aient beaucoup de mal
02:12:46aujourd'hui à s'alimenter.
02:12:47Donc c'est la priorité aujourd'hui
02:12:49de cette visite.
02:12:51Nous aborderons évidemment
02:12:52les questions de reconstruction économique,
02:12:55de soutien, de réponse rapide,
02:12:57et puis les questions politiques
02:12:59les plus délicates
02:13:01pour parler de l'avenir,
02:13:03justement, de la Nouvelle-Calédonie.
02:13:05Je vais maintenant
02:13:07me rendre au commissariat
02:13:09d'écouter.
02:13:11Écouter l'ensemble des forces
02:13:13institutionnelles, politiques, économiques,
02:13:15coutumières.
02:13:17Et à l'issue de cette journée,
02:13:19des décisions seront prises
02:13:20et des annonces seront faites
02:13:21avec cet objectif.
02:13:22Est-ce que toutes les forces politiques,
02:13:24y compris les indépendantistes,
02:13:26qui participeraient à cette réunion ?
02:13:27Jérémy le dira.
02:13:28Je viens ici, moi, avec, en tout cas,
02:13:30détermination,
02:13:32pour tout faire pour que nous ayons
02:13:33le retour au calme,
02:13:34mais avec aussi beaucoup de respect,
02:13:36d'humilité,
02:13:37et dans un contexte aussi
02:13:38que nous connaissons,
02:13:39en ayant une pensée.
02:13:40Je le ferai tout à l'heure,
02:13:41en commençant la réunion,
02:13:42pour les victimes.
02:13:44Est-ce que 12 heures sur place suffiront ?
02:13:46Nous verrons.
02:13:47Je n'ai pas de limites, bien sûr.
02:13:49Merci beaucoup.
02:13:52Il n'a pas de limites,
02:13:53le chef de l'État.
02:13:54Un dernier mot, Pierre,
02:13:55parce qu'on va aller voir Régine,
02:13:56sur place au commissariat,
02:13:57à Nouméa,
02:13:58avant de conclure cette émission.
02:14:00Parlons du fond du problème,
02:14:02quand même, en quelques mots,
02:14:04parce qu'on parle beaucoup
02:14:05de la réalité du terrain,
02:14:06de ce qui se passe en termes
02:14:07de contestation et d'émeute.
02:14:08Rappelons à nos téléspectateurs,
02:14:10pour bien comprendre ce contexte,
02:14:12qu'on a un processus électoral
02:14:13qui est gelé depuis 1998.
02:14:15Ça fait 26 ans
02:14:17que des gens qui vivent
02:14:19en Nouvelle-Calédonie,
02:14:20qui sont calédoniens,
02:14:21ne peuvent plus participer
02:14:22au processus électoral.
02:14:23Et c'est vrai qu'avec le recul
02:14:25de non-calédonien,
02:14:26on s'est dit,
02:14:27mais c'est un déni de démocratie,
02:14:28en fait,
02:14:29depuis 26 ans dans ce pays.
02:14:31On est dans une contradiction.
02:14:32Avec le recul du métropolitain,
02:14:33je me permets de le dire.
02:14:35Le métropolitain, lui,
02:14:37il connaît le droit de vote.
02:14:39Oui.
02:14:40Non, mais la préférence nationale,
02:14:42elle est appliquée en Calédonie.
02:14:44Ça ne vote que les calédoniens.
02:14:46C'est ça.
02:14:47C'est comme si en France,
02:14:48on appliquait cela
02:14:49et on disait,
02:14:50tous les immigrés ne votent pas.
02:14:51C'est fini.
02:14:52On réserve le droit de vote
02:14:54qu'aux gens nés en France
02:14:56depuis telle date.
02:14:57Vous imaginez le désordre.
02:14:59Donc, on marche sur...
02:15:00Depuis à la fois,
02:15:01on avait, je le rappelle,
02:15:02un statut aussi foutrac
02:15:05en Algérie
02:15:06du temps de la colonisation.
02:15:07Les Algériens musulmans
02:15:08étaient sujets de la République,
02:15:10mais ils n'avaient pas
02:15:11les mêmes droits que les Français.
02:15:12C'est vrai.
02:15:13On a vu ce que ça a donné.
02:15:14Bon.
02:15:15En Calédonie,
02:15:16ne votent que les kanaks.
02:15:17Et les calédoniens,
02:15:18nés sur place
02:15:19depuis avant 1998,
02:15:21je crois que c'est comme ça
02:15:22que c'est conçu.
02:15:23C'est très choquant
02:15:24sur le plan du droit,
02:15:25mais c'est comme ça
02:15:26qu'on a pu bâtir
02:15:27un dialogue entre eux.
02:15:29En évitant, évidemment,
02:15:30ce que eux craignent,
02:15:31c'est-à-dire une immigration massive
02:15:33venue de métropole
02:15:34ou d'ailleurs
02:15:35qui changerait l'équilibre politique.
02:15:36Alors, comment on en sort ?
02:15:37C'est extrêmement compliqué.
02:15:39Ce qui avait été acté,
02:15:40c'était qu'on dégelait,
02:15:42c'est-à-dire qu'on permettait
02:15:43à tout le monde de voter.
02:15:44Sauf que là,
02:15:45on mettait automatiquement
02:15:46les kanaks en minorité
02:15:48et qu'ils perdaient le contrôle
02:15:49de ce qu'ils considèrent être leur pays,
02:15:52comme le disait le monsieur l'autre jour.
02:15:53Donc, il faut sortir de cette logique.
02:15:55Moi, je crois,
02:15:56si j'avais à gérer ce truc-là,
02:15:58je dirais,
02:15:59sortons de cette logique,
02:16:00remettons les compteurs à zéro,
02:16:02commençons un dialogue
02:16:04et donnons-nous le temps.
02:16:06Et voyons si on est capable
02:16:08de remettre la comporte.
02:16:10Comment on l'a fait pendant 40 ans ?
02:16:14Il nous reste très peu de temps
02:16:16dans cette émission.
02:16:17Je voudrais qu'avant de conclure,
02:16:18on fasse un dernier détour par Nouméa
02:16:19où Régine Delfour,
02:16:20notre envoyée spéciale,
02:16:21nous attend.
02:16:22Ah, vous avez changé de cadre, Régine.
02:16:23Je ne sais pas si vous êtes toujours au commissariat.
02:16:25Et c'est plus vert que tout à l'heure.
02:16:27On a entendu le chef de l'état sur le tarmac,
02:16:30Régine.
02:16:31Il est là pour un retour au calme,
02:16:33à la sécurité.
02:16:34Il est là pour écouter.
02:16:35Et c'est justement ce qu'il va faire
02:16:37au Haut-Commissariat dans les prochaines minutes,
02:16:39là où vous vous trouvez.
02:16:40C'est bien ça ?
02:16:43Oui, il est attendu aux alentours de 10 heures,
02:16:45donc dans un peu moins de 40 minutes,
02:16:47ici au Haut-Commissariat.
02:16:48Nous sommes, nous, dans le Haut-Commissariat
02:16:50où il est censé, supposé,
02:16:52rencontrer différents acteurs économiques
02:16:54et politiques
02:16:56de l'île de la Nouvelle-Calédonie.
02:16:59Alors, il l'a dit,
02:17:00le retour au calme,
02:17:01et puis surtout pour les habitants
02:17:03qui ont besoin,
02:17:04parce qu'il y a ces problèmes de ravitaillement
02:17:06dans les supermarchés.
02:17:07Il faut voir.
02:17:08Je pense qu'on a du mal à imaginer
02:17:09sur le continent ce qui se passe ici.
02:17:11Mais dès le matin,
02:17:12il y a des heures de queue
02:17:13pour pouvoir trouver de quoi manger.
02:17:14Tout est rationné.
02:17:15Le carburant, c'est pareil.
02:17:16Donc, les gens ici attendent d'abord
02:17:19un retour au calme.
02:17:20Et puis, tout dépend de ce qu'il va annoncer.
02:17:22Va-t-il annoncer le dégel ou pas ?
02:17:24Et cela, évidemment,
02:17:25ça pourrait raviver des tensions.
02:17:26Puisque, comme je vous le disais,
02:17:27la CEL de coordination des actions de terrain,
02:17:29la CELAT a déclaré encore
02:17:32une mobilisation importante aujourd'hui.
02:17:34Je pense dans les prochaines heures.
02:17:36Donc, merci beaucoup, Régine Delfour,
02:17:38Anou Méha,
02:17:39je salue aussi Thibault Marcheteau
02:17:40qui vous accompagne
02:17:41en Nouvelle-Calédonie pour ces news.
02:17:44Merci à tous les cinq
02:17:45d'avoir participé à cette émission.
02:17:47On suivra évidemment attentivement
02:17:48dans les prochaines heures
02:17:49et notamment dans la matinale
02:17:50de Romain Désarbes,
02:17:51ce que donne ce déplacement présidentiel
02:17:53avec les dernières images.
02:17:54Jade Roger, Martin Mazur,
02:17:55Coralie de Leplace,
02:17:56ont préparé cette émission.
02:17:57Je les en remercie.
02:17:58L'édition de la nuit,
02:17:59c'est dans un court instant.
02:18:00Je vous avoue que je ne sais pas
02:18:01qui présente l'édition de la nuit ce soir.
02:18:03C'est Barbara Durand qu'on salue
02:18:05qui va vous accompagner
02:18:06pour l'édition de la nuit.
02:18:07Je vous dis merci de nous avoir suivis.
02:18:09A demain pour un nouveau numéro
02:18:10de Soir Info.
02:18:11Bonne nuit.