Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 -Bonsoir à tous.
00:00:01 Très bon début de semaine dans notre compagnie.
00:00:03 C'est le coup d'envoi de Soir Info,
00:00:05 comme chaque soir, en direct sur CNews,
00:00:08 à quasiment 22h.
00:00:09 Je vous présenterai les invités dans une seconde,
00:00:12 mais d'abord, on fait un point sur l'essentiel à retenir.
00:00:15 Bonsoir, Maureen.
00:00:16 -Bonsoir, Julien. Bonsoir à tous.
00:00:18 Motion de rejet adoptée à l'Assemblée nationale
00:00:21 concernant le texte controversé du projet de loi Immigration.
00:00:25 La gauche, les Républicains et le Rassemblement national
00:00:28 ont voté en faveur de cette motion,
00:00:30 une lourde défaite politique pour le gouvernement,
00:00:33 un échec pour Gérald Darmanin, qui a présenté sa démission,
00:00:36 une demande rejetée par Emmanuel Macron
00:00:39 concernant le texte de possibilité,
00:00:41 retour au Sénat ou présentation devant la commission mixte paritaire.
00:00:45 Le ministère de l'Education détaille l'expérimentation
00:00:48 de l'uniforme à l'école, un guide de 4 pages
00:00:50 qui dévoile l'accompagnement à la mise en oeuvre
00:00:53 d'une tenue vestimentaire commune dans les écoles,
00:00:56 qui vise à renforcer la cohésion entre les élèves
00:00:59 et à améliorer le climat scolaire, précise le ministère de l'Education.
00:01:03 Gabrielle Attal, ministre de l'Education nationale,
00:01:06 s'est rendue auprès des professeurs du collège Jacques Cartier-Dissous
00:01:10 dans les Yvelines, alors qu'ils ont exercé leur droit de retrait.
00:01:13 La cause, un incident survenu jeudi dernier,
00:01:16 alors qu'une professeure de français a montré un tableau
00:01:19 représentant des femmes nues.
00:01:21 Le syndicat du SNES-FSU dénonce un manque de soutien
00:01:24 de l'institution en dépit de plusieurs alertes.
00:01:26 -Au covoiturage sanitaire, des milliers de taxis
00:01:29 ont manifesté ce matin à travers la France
00:01:31 contre la nouvelle loi de finances de la Sécurité sociale
00:01:35 qui mutualise les trajets des patients médicalisés.
00:01:37 Ils s'opposent au transport de plusieurs personnes malades
00:01:41 dans un même véhicule.
00:01:42 Objectif, réduire le coût pour la Sécurité sociale
00:01:45 à hauteur de 100 millions d'euros par an entre 2025 et 2027.
00:01:48 -Merci beaucoup, chère Maureen.
00:01:50 On développera tout au long de la soirée
00:01:53 ces différents titres dans les journaux.
00:01:55 -Le câble est autour de la table.
00:01:57 Bonsoir, chère Valérie.
00:01:59 Éric Revelle nous fait le plaisir de sa présence.
00:02:01 Journaliste, ancien directeur général de l'LCI.
00:02:04 Jean-Sébastien Fergeuet est dans l'ascenseur.
00:02:07 Il vient de m'écrire un SMS.
00:02:09 Je suis dans l'ascenseur.
00:02:10 Il est arrivé au bon moment, directeur d'Atlantico.
00:02:13 Bonsoir, Jean-Sébastien.
00:02:15 Reprenez votre souffle.
00:02:16 Karim Abriquez parmi nous pour la rédaction de CNews,
00:02:19 tout comme Yoann Usaï.
00:02:21 Bonsoir à tous les deux.
00:02:23 Yoann Usaï, du service politique.
00:02:25 Elle nous renvoie à ce camouflet,
00:02:27 cette crise politique, ce cataclysme,
00:02:29 panique à bord en Macronie,
00:02:31 avec ce rejet de la loi immigration à l'Assemblée nationale.
00:02:35 On va en parler pendant la première heure.
00:02:37 On se retrouve pour débriefer ce qui s'est passé.
00:02:41 Plusieurs députés nous rejoindront en direct également.
00:02:44 On va tout vous dire sur cet énorme échec du gouvernement,
00:02:48 comme vous pouvez le voir en bas de votre écran.
00:02:50 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
00:02:53 ...
00:02:56 -Nous sommes de retour à 22h07, précisément,
00:02:59 sur le plateau de CNews, en direct, pour "Soir Info".
00:03:02 Valérie Lecap, Jean-Sébastien Ruffier-Joué,
00:03:04 Eric Revelle, Karim Abrique, Yoann Usaï,
00:03:07 toujours autour de la table.
00:03:09 C'est un immense camouflet pour le gouvernement.
00:03:11 Le projet de loi immigration porté par Gérald Darmanin
00:03:14 a été retoqué à l'Assemblée nationale
00:03:17 avant même que les débats ne commencent.
00:03:19 La motion de rejet présentée par l'écologiste Benjamin Lucat
00:03:23 a eu 270 voix pour, 265 contre.
00:03:24 Ce sont les députés du RN et de LR qui ont fait la différence
00:03:28 en décidant, à la dernière minute,
00:03:30 de voter favorablement cette motion de la gauche.
00:03:33 Dans la foulée, le ministre de l'Intérieur
00:03:35 a proposé sa démission au chef de l'Etat,
00:03:37 qui l'a refusé. On va en discuter.
00:03:39 Mais regardez, d'abord, il était 17h42.
00:03:42 Le ciel est tombé sur la tête de Gérald Darmanin.
00:03:45 -Voici le résultat du scrutin.
00:03:47 Votants 548, exprimés 535,
00:03:50 majorité 268 pour 270,
00:03:53 contre 265.
00:03:55 L'Assemblée nationale a adopté.
00:03:57 Applaudissements
00:04:00 En conséquence,
00:04:01 le projet de loi est rejeté.
00:04:04 Applaudissements
00:04:05 Prochaine séance, demain, à 9h.
00:04:08 Questions orales, sans débat.
00:04:10 La séance est levée.
00:04:13 -Le rire jaune de Gérald Darmanin.
00:04:15 On va débattre, décrypter des conséquences de ce vote.
00:04:19 D'abord, direction l'hôtel de Matignon.
00:04:21 Bonsoir, Thomas Bonnet, du service politique.
00:04:24 Une Assemblée nationale volcanique
00:04:26 après l'adoption de cette motion de rejet.
00:04:29 Ce soir, réunion de crise autour de la Première ministre à Matignon.
00:04:33 -Après cet échec, la majorité, le gouvernement,
00:04:39 est à pied d'oeuvre avec cette réunion de crise à Matignon.
00:04:43 Autour de la Première ministre, plusieurs membres du gouvernement,
00:04:47 le ministre de l'Intérieur, qui était dans la soirée à l'Elysée,
00:04:50 où il a rencontré le chef de l'Etat,
00:04:53 il lui a présenté sa démission,
00:04:55 refusée par le président de la République,
00:04:57 qui a demandé à la Première ministre
00:05:00 et au ministre de l'Intérieur de lui faire des propositions
00:05:03 pour avancer en levant ce blocage et aboutir à un texte de loi efficace.
00:05:08 Il va falloir remobiliser les troupes de la majorité.
00:05:11 C'est pour cette raison que les présidents
00:05:13 des groupes de la majorité à l'Assemblée
00:05:16 vont remobiliser les troupes,
00:05:18 parce que dans les rangs de Renaissance,
00:05:20 il y avait une forte déception à l'Assemblée nationale.
00:05:23 Certains m'ont confié qu'ils y avaient cru jusqu'au bout
00:05:27 et qu'il y avait une forte déception au moment du résultat.
00:05:30 On rappelle que ça s'est joué à 5 voix près.
00:05:33 C'est le nombre de députés Renaissance
00:05:35 qui était absent lors du vote.
00:05:37 -Louis Marguerite sera avec nous,
00:05:39 qui lui a priori voté contre cette motion de rejet
00:05:42 qui nous expliquera où étaient ces 5 points
00:05:45 de réduction.
00:05:46 Le ministre de l'Intérieur, qui devait être chez nous ce soir,
00:05:50 en direct sur le plateau de l'Euroday Pro 2,
00:05:53 a décliné au profit du JT de TF1.
00:05:55 Il est resté quelques instants pour déclarer ceci.
00:05:58 -Je suis à disposition du président de la République.
00:06:01 J'ai présenté ma démission parce que c'est normal
00:06:04 et que je suis un élu dans l'âme.
00:06:06 Quand on a un échec, c'est un échec,
00:06:08 parce que je veux donner des moyens
00:06:10 aux policiers, aux gendarmes, aux magistrats
00:06:13 et aux policiers. Le Parlement me l'a refusé.
00:06:16 Une alliance entre les filles et les rennes, aidée par les LR,
00:06:19 ça les déshonore, mais ça nous empêche de donner
00:06:22 la protection des Français. Je constate que la motion de rejet
00:06:25 et cette alliance des contraires, qui a choisi la politique,
00:06:29 qui n'a pas choisi l'intérêt général, et de voir des LR
00:06:31 faire la béquille du RN et de la réjouissance de Mme Le Pen,
00:06:35 ça me fait mal. Ca fait mal à tous les électeurs de droite et du centre.
00:06:39 Ca fait mal à tous les électeurs républicains de voir ce parti
00:06:42 qui a été formé. Aujourd'hui, la majorité des députés
00:06:45 ne représente pas la majorité de l'opinion,
00:06:47 car l'opinion soutient ce texte.
00:06:49 Ils ont rejeté le débat. L'Assemblée nationale
00:06:52 ne discutera donc pas de l'immigration.
00:06:54 Tant que je suis ministre de l'Intérieur,
00:06:57 je prendrai ma responsabilité jusqu'à la dernière heure
00:07:00 pour protéger les Français. Je dis aux Français,
00:07:03 si on n'a pas ces mesures, des drames nous attendent.
00:07:06 Si on n'a pas ces mesures, on ne les protégera pas.
00:07:08 On laisse la politique poéticienne l'emporter
00:07:11 pour l'intérêt général.
00:07:13 -E.Revel, un premier commentaire, un début de tour de table.
00:07:16 Ici, coup de théâtre. C'en est terminé de cette loi immigration.
00:07:20 Une gifle énorme pour le gouvernement.
00:07:22 Gérald Darmanin propose sa démission au président de la République.
00:07:26 A-t-il eu raison, d'ailleurs, à Emmanuel Macron,
00:07:29 de la rejeter ? -Il ne pouvait pas faire autrement.
00:07:31 S'il accepte la démission, c'est-à-dire qu'il dit
00:07:34 qu'on est dans une crise politique majeure.
00:07:37 Et le roi est nu. Il est face au reste des Français.
00:07:40 L'échec, évidemment, pour Gérald Darmanin,
00:07:42 qui avait mis toute son énergie dans ce texte,
00:07:45 c'est surtout, à mon avis, une claque énorme
00:07:48 pour le "en même temps" d'Emmanuel Macron.
00:07:50 Vous avez un projet sur l'immigration,
00:07:53 qui n'est pas le sujet majeur des Français,
00:07:55 mais qui est un sujet qui taraude les esprits.
00:07:58 -J'ai dans les trois sujets principaux.
00:08:00 -Vous avez une loi immigration qui est jugée trop dure
00:08:03 par une partie de la gauche et de l'extrême gauche,
00:08:06 et pas assez dure par une partie de la droite.
00:08:09 Et, évidemment, ce soir, avec cette motion qui a été votée,
00:08:14 c'est, à mon sens, définitivement l'échec du "en même temps".
00:08:18 Ou bien le président de la République,
00:08:20 ce qui va sans doute se passer, durcit cette loi.
00:08:23 Vous savez ce qui reste comme possibilité.
00:08:26 -Emmanuel Macron a donc refusé la démission
00:08:28 du ministre de l'Intérieur, tout en demandant des propositions
00:08:32 à Gérald Darmanin et à Elisabeth Borne.
00:08:34 -Il a dit qu'il ne retirait pas son texte.
00:08:37 Il n'en reste plus que deux.
00:08:39 Deuxième lecture au Sénat,
00:08:40 mais sur les bases de ce qu'ont proposé les sénateurs,
00:08:44 un texte immigration plus dur.
00:08:45 Les députés et les fistes qui sont levés pour applaudir,
00:08:49 devraient savoir que le texte qui reviendra sera plus dur.
00:08:52 Ou bien il y a une commission mixte paritaire,
00:08:55 7 députés, 7 sénateurs,
00:08:56 et ça se fera également sur un texte plus dur.
00:08:59 Pour moi, c'est surtout un échec d'Emmanuel Macron,
00:09:02 le principal échec ce soir.
00:09:04 Certains vous diront que Borne et Darmanin...
00:09:08 -E. Macron n'était pas à l'Assemblée.
00:09:10 -Il y avait très peu de ministres.
00:09:12 Il y avait juste une secrétaire d'Etat.
00:09:15 -Et Sabrina Gressi-Roubach,
00:09:17 qui est la secrétaire d'Etat chez le ministre de l'Intérieur.
00:09:20 -Ce texte va revenir, il va être plus dur,
00:09:23 vraisemblablement.
00:09:24 Et là, les LR seront dans l'obligation de voter,
00:09:27 puisque c'est le texte des sénateurs LR du Sénat.
00:09:30 Qui va jouer l'arbitre des élégants ?
00:09:32 -Ce sera l'Assemblée nationale.
00:09:34 Parce que l'Assemblée nationale peut faire une majorité ou pas.
00:09:38 Mais le rejet de cette motion, pour moi,
00:09:40 c'est quand même l'antichambre d'une motion de censure
00:09:44 qui pend au bout du nez du gouvernement.
00:09:46 Et Darmanin paye aussi une autre chose,
00:09:49 c'est que le refus de débat démocratique
00:09:51 à l'Assemblée nationale, avec le recours abusif au 49-3,
00:09:55 je pense que tout ça a coagulé et a fait qu'il est parti.
00:09:59 -Ils ont payé l'addition de six années
00:10:01 de... -En tout cas, sa loi, pour l'instant.
00:10:04 -Yohann Usaï, un mot sur cet entretien
00:10:06 entre Darmanin et Macron.
00:10:08 Sait-on ce qui s'est dit, au-delà de cette démission
00:10:11 présentée et refusée par le chef de l'Etat ?
00:10:13 -C'était pour trouver un moyen de faire adopter
00:10:16 cette loi immigration, qui, à priori,
00:10:18 ne reviendra pas devant le Sénat,
00:10:20 mais partira en commission mixte paritaire,
00:10:23 c'est-à-dire sept députés et sept sédateurs réunis...
00:10:26 -Qui vont décider pour l'ensemble du Parlement français.
00:10:30 -C'est ça. Très souvent, la réforme des retraites
00:10:32 a été adoptée en CMP. -C'est toujours pareil.
00:10:35 J'essaie de me mettre à la place des gens qui nous regardent.
00:10:38 L'Assemblée nationale rejette ce projet de loi,
00:10:41 qui sera voté dans 15 jours, 3 semaines, en catimini,
00:10:44 par une commission mixte paritaire.
00:10:46 Je laisse finir Yohann et je reviens.
00:10:49 -C'est le fonctionnement normal des institutions
00:10:52 de la Ve République. Il y a des CMP convoquées régulièrement,
00:10:55 toutes les sessions parlementaires.
00:10:58 C'est un fonctionnement classique.
00:11:00 Sept députés et sept sénateurs,
00:11:02 où la droite sera majoritaire.
00:11:04 Droite et Renaissance formeront une majorité,
00:11:06 puisque c'est à l'image du Parlement.
00:11:09 Ils se mettront d'accord sur un texte.
00:11:11 Je le crois, en tout cas, qu'ils trouveront un accord.
00:11:14 C'est un texte écrit par les Républicains,
00:11:17 qui sera plus à l'image des Républicains
00:11:19 qu'à l'image de Renaissance.
00:11:21 Ce texte reviendra pour être voté au Sénat
00:11:24 et voté à l'Assemblée.
00:11:25 On verra bien s'il y a toujours cette majorité.
00:11:28 On peut imaginer que si LR et Renaissance
00:11:30 se sont mis d'accord en commission mixte paritaire,
00:11:33 ils seront d'accord.
00:11:35 -L'issue de ce cheminement de loi est cousue de fil blanc.
00:11:38 Pourquoi le chef de l'Etat demande des propositions
00:11:41 à son ministre de l'Intérieur ?
00:11:43 -Les propositions, c'est ça.
00:11:45 Renaissance doit se mettre d'accord avec LR
00:11:48 pour écrire un texte.
00:11:49 Comme LR est en position de force, vous l'imaginez bien,
00:11:53 c'est un texte qui va être voté par les Républicains.
00:11:56 Lorsque LR sera en gouvernement,
00:11:58 Renaissance fera beaucoup de compromis.
00:12:00 C'est un texte qui ressemblera davantage aux Républicains.
00:12:04 -L'option, c'est la troisième.
00:12:06 Présenter le texte en commission mixte paritaire,
00:12:09 c'est ce qui semble se décider.
00:12:11 -Ca n'est pas officiel, mais on peut le dire.
00:12:13 -Valérie, pardon.
00:12:15 -On va vite en besogne de dire qu'il faut s'arrêter
00:12:18 sur ce qui s'est passé aujourd'hui.
00:12:20 -Ca n'est jamais arrivé qu'il y ait un rejet
00:12:23 avant même le débat.
00:12:25 C'est-à-dire, en fait, c'est une motion de censure
00:12:28 avant la motion de censure.
00:12:30 Ca ressemble à une motion de censure.
00:12:32 C'est la première fois depuis les élections de 2022
00:12:35 qu'il se passe ce qu'on dit, mais qui ne s'était pas passé jusque-là,
00:12:39 qui est les oppositions qui se mettent ensemble.
00:12:42 Il faut quand même se dire que le Rassemblement national
00:12:46 a voté une motion qui avait été déposée par les écologistes.
00:12:50 On est quand même dans un pays, maintenant,
00:12:53 où toutes les règles du jeu ont totalement volé en éclat.
00:12:56 Ce qui est intéressant de noter aussi,
00:12:58 et c'est pour ça que l'histoire ne va pas être aussi simple
00:13:02 que ce que vous racontez,
00:13:03 c'est que les raisons pour lesquelles cette motion a été votée
00:13:07 ne sont absolument pas les mêmes.
00:13:09 C'est-à-dire que l'ERN a voté cette motion
00:13:12 parce qu'il trouvait que c'était pas assez dur.
00:13:15 -Les conséquences sont claires pour le gouvernement.
00:13:18 -C'est clair qu'il y aurait un durcissement du projet de loi,
00:13:21 mais la gauche n'a pas voté pour cette raison-là
00:13:24 parce que toute la NUPES a voté cette motion.
00:13:27 -Mais chacun y a trouvé son compte, Valérie.
00:13:29 C'est ça, la réalité de ce soir.
00:13:31 -Non, parce que le dindon de la farce dans l'histoire...
00:13:35 -C'est Gérard Darmanin. -Excusez-moi.
00:13:37 Pour Gérard Darmanin, c'est une humiliation.
00:13:40 C'est un échec personnel extrêmement grave,
00:13:42 je pense, dans son parcours personnel,
00:13:45 parce qu'il voulait être Premier ministre,
00:13:47 qu'il rêve des hautes fonctions un jour
00:13:50 et que son texte, sur lequel il travaille depuis un an et demi,
00:13:53 n'est même pas débattu à l'Assemblée nationale.
00:13:56 Imaginez ce que ça veut dire.
00:13:58 Comment peut-on viser être Premier ministre ?
00:14:01 Ca veut dire que la Première ministre,
00:14:03 pour elle, c'est extrêmement grave.
00:14:05 Pourquoi il n'est pas allé présenter sa démission
00:14:08 à la Première ministre, Gérard Darmanin,
00:14:11 et directement au président ?
00:14:13 -Il n'a pas d'émission au président. -Non, mais franchement,
00:14:16 on a l'impression qu'il n'y a pas de Première ministre.
00:14:19 -Je voudrais que Jean-Sébastien et Karima donnent leur avis aussi,
00:14:23 mais d'abord, on a le député Renaissance de Saône-et-Loire
00:14:26 qui est avec nous. Merci d'avoir patienté, Louis-Marguerite.
00:14:30 Ca fait 6 mois que c'est le principal texte politique
00:14:33 de votre majorité. Panique à bord en Macronie, ce soir ?
00:14:36 -Non, "panique à bord", c'est un terme trop fort.
00:14:39 Je ne peux pas vous dire que c'est une bonne nouvelle,
00:14:43 c'était pas le scénario qu'on s'attendait
00:14:45 et c'était pas souhaitable.
00:14:47 J'y note quand même deux choses sur ce sujet.
00:14:49 Le premier, on a des oppositions que tout oppose,
00:14:52 et ça a été dit sur votre plateau,
00:14:54 pour des raisons totalement différentes
00:14:56 au voté de cette motion de rejet.
00:14:58 Et la deuxième raison, et c'est extrêmement dommageable,
00:15:02 c'est que ça prive l'Assemblée nationale d'un débat
00:15:04 qui aurait pu être utile, pertinent.
00:15:07 On peut ne pas être d'accord sur un sujet important
00:15:09 qui, par ailleurs, rassemble une large majorité de Français
00:15:13 et nous avons des oppositions qui passent leur temps
00:15:15 à se plaindre du manque de temps pour débattre de leurs idées,
00:15:18 du manque de temps pour soumettre leurs propositions de loi
00:15:22 et qui viennent de nous priver de 15 jours de débat.
00:15:24 -Louis Marguerite, c'est pas vous, c'est les autres ?
00:15:27 Cinq députés Renaissance n'ont pas participé au vote.
00:15:30 Cinq députés Renaissance n'ont pas participé, j'y arrive,
00:15:33 à ce vote. C'est de leur faute, ce rejet.
00:15:36 Qu'est-ce qui s'est passé dans vos rangs
00:15:38 pour que ces députés ne soient pas là ?
00:15:40 Ça fait très amateur.
00:15:42 On voit le nom des députés,
00:15:44 de députés français de l'étranger,
00:15:46 de députés de Charan, de Haute-Garonne et de Lotte-et-Garonne.
00:15:49 Qu'est-ce qui s'est passé, franchement ?
00:15:52 -D'abord, je n'ai pas le détail de chaque raison
00:15:56 qui ont conduit à mes cinq collègues à ne pas être présents.
00:15:59 On était présents à peu près à 98 %,
00:16:01 ce qui est à peu près le plus gros taux de mobilisation...
00:16:04 -C'est quand même ballot, ce que je vois.
00:16:06 -Non, mais je suis pas en train de dire si c'est une bonne nouvelle.
00:16:10 C'est pas une bonne nouvelle.
00:16:12 On aurait préféré que cette motion de rejet soit rejetée.
00:16:15 Mais pour ces cinq raisons,
00:16:17 il y a des raisons liées à des contrats administratifs,
00:16:20 notamment des délégations qui n'ont pas été enregistrées.
00:16:23 C'est extrêmement dommageable.
00:16:25 Dès lors que toutes les oppositions se coalisent contre nous,
00:16:28 c'est le propre de la majorité relative.
00:16:30 Nous ne serons pas en mesure de pouvoir proposer
00:16:33 d'avancer sur nos textes.
00:16:35 C'est extrêmement dommageable,
00:16:36 parce que là, on prive l'Assemblée nationale de ce débat.
00:16:40 Le circuit parlementaire va continuer.
00:16:42 Ça a été évoqué sur votre plateau.
00:16:44 Il faut retenir ça.
00:16:45 -Une question du ANUSA et du service politique de CNews.
00:16:48 -On entend bien ce que vous nous dites.
00:16:50 Il y a des éléments de langage.
00:16:52 C'est votre rôle, c'est dommageable pour le Parlement.
00:16:55 Néanmoins, c'est quand même la crise politique
00:16:58 vraisemblablement la plus grave
00:17:00 que connaît Emmanuel Macron ce soir,
00:17:02 depuis qu'il est à l'Elysée en 2017.
00:17:04 C'est la crise politique la plus grave pour lui depuis sept ans.
00:17:08 Quelles conséquences il faut en tirer, selon vous ?
00:17:11 Une crise politique de cette nature-là
00:17:13 appelle forcément des réponses.
00:17:15 Quelles doivent être ces réponses, selon vous ?
00:17:18 -D'abord, personne n'a dit que c'était une bonne nouvelle.
00:17:21 Je ne vais pas vous raconter l'histoire.
00:17:23 C'est une mauvaise nouvelle.
00:17:25 D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur l'a dit,
00:17:28 c'est un échec.
00:17:29 Une fois qu'on a dit ça, il faut juste revenir au texte.
00:17:32 Le texte est, encore une fois, plébiscité par les Français.
00:17:36 -Louis Marguerite, pardon, c'est les réponses politiques.
00:17:39 Ma question est très simple.
00:17:41 Quelles conséquences politiques
00:17:43 pour la crise politique la plus grave depuis sept ans ?
00:17:46 -Ecoutez, la réponse politique, d'abord,
00:17:48 c'est l'examen de ce texte.
00:17:50 C'est le premier point.
00:17:51 C'est de la politique que de le dire.
00:17:53 Ensuite, la question de savoir s'il y a des conséquences politiques
00:17:57 autres que l'examen du texte,
00:17:59 c'est au président de la République
00:18:01 qu'il y a la première ministre d'en décider.
00:18:04 C'est une bonne chose, mais il y en a eu par le passé,
00:18:07 pas dans ce mandat, mais dans des mandats précédents.
00:18:10 Il faut qu'on regarde s'il faut, sur le texte lui-même,
00:18:13 le durcir, l'améliorer, rediscuter.
00:18:15 A l'évidence, on n'a pas obtenu l'assentiment
00:18:17 des députés LR qui auraient pu le voter
00:18:20 et dont je ne comprends pas l'aptitude.
00:18:22 C'est ça, l'action qui doit gouverner,
00:18:24 qui doit tous nous mobiliser dans les prochaines heures.
00:18:28 -Encore une question d'Éric Revelle en plateau.
00:18:30 -Oui, monsieur le député.
00:18:32 À la fin de son intervention, Gérald Darmanin, ce soir, dit
00:18:35 "Moi, je n'ai pas peur de revenir devant les électeurs."
00:18:38 Est-ce que ça veut dire qu'on pourrait s'acheminer,
00:18:41 pour répondre indirectement à la question que vous posez
00:18:45 à l'instant, Johan,
00:18:46 est-ce qu'on s'achemine vers de nouvelles élections législatives,
00:18:50 une dissolution de l'Assemblée nationale ?
00:18:52 -Je pense que Gérald Darmanin a raison de dire
00:18:55 qu'on ne doit pas craindre la vie de ceux qui nous font confiance.
00:18:59 Ils nous ont fait confiance il y a 18 mois.
00:19:01 J'ai réfléchi sur les marchés de Télenchon et Mont-Soleil-Nille.
00:19:05 Je suis sûr qu'au-delà de nos banques,
00:19:07 on le fait régulièrement.
00:19:08 On ne doit pas craindre ce que nous disent les gens sur le terrain.
00:19:12 En revanche, la question de savoir s'il faut une dissolution
00:19:15 et des élections anticipées, ça ne me sent pas du tout.
00:19:19 Du jour, ça ne me sent pas pertinent.
00:19:21 C'est une position personnelle.
00:19:23 C'est la prérogative absolue et unique du président de la République.
00:19:27 -Un grand président ne prendrait pas son courage
00:19:30 jusqu'à dissoudre l'Assemblée nationale ?
00:19:32 -C'est vraiment à lui de l'apprécier.
00:19:34 Je ne suis pas à sa place, et c'est lui qui apprécie en fonction...
00:19:38 -Qu'en dites-vous ?
00:19:39 Pouvez-vous nous faire une réponse sans langue de bois ?
00:19:42 -Ce n'est pas de la langue de bois.
00:19:44 Personnellement, ça ne me semble pas être à l'ordre du jour.
00:19:47 On est sur un examen d'atteste qui sert d'y remettre un rejet.
00:19:51 Il faut qu'on voit comment on arrive à le faire,
00:19:53 à faire qu'il poursuive son chemin démocratique
00:19:56 avec nos institutions.
00:19:58 Il faut une dissolution.
00:19:59 Ça me semble extrêmement prématuré et pas pertinent
00:20:02 au moment où on se parle.
00:20:03 -Merci d'avoir répondu aux questions de CNews.
00:20:06 Louis-Marguerite, député Renaissance de Saône-et-Loire.
00:20:09 Vous êtes le bienvenu, évidemment, sur notre antenne.
00:20:12 Vous savez ce que je trouve le plus fou ?
00:20:14 C'est que les députés Renaissance, la majorité,
00:20:17 n'ont rien vu venir.
00:20:19 J'ai l'impression qu'ils étaient dans une confiance absolue.
00:20:23 -Ils l'ont vu en début d'après-midi,
00:20:26 mais il y a beaucoup de gens... -Ils l'ont vu dans les heures.
00:20:29 -Ils ont loupé les signaux.
00:20:30 Il y avait l'interview d'hier d'Eric Ciotti dans Le Parisien
00:20:34 qui montrait que LR avait changé sa vision des choses.
00:20:37 Un certain nombre de tweets aussi, d'ailleurs,
00:20:39 d'Eric Ciotti ou d'autres Républicains.
00:20:42 Pour bien comprendre les choses,
00:20:44 il y a deux débats qui ont lieu en parallèle sur cette loi,
00:20:47 deux manières plus exactement de regarder cette loi-là.
00:20:50 Il y a la proposition de loi, le projet de loi,
00:20:53 telle qu'il était, telle qu'il avait été discutée au Sénat.
00:20:56 On peut se dire que ce ne sont que quelques pas,
00:20:59 mais mieux vaut faire quelques pas dans la bonne direction
00:21:02 qu'aucun pas du tout.
00:21:04 C'est ce que valident les Français dans les sondages,
00:21:07 car ils étaient en faveur de cette loi immigration.
00:21:10 Après, il y a une autre manière de regarder les choses,
00:21:13 qui est est-ce qu'une énième loi sur l'immigration
00:21:16 pourra changer quoi que ce soit à la réalité ?
00:21:18 Je pense que là, on voit que LR a basculé vers cette vision-là
00:21:22 et on n'est pas obligés d'être d'accord avec eux,
00:21:25 mais aussi longtemps que nous n'aurons pas changé
00:21:27 de paradigme, la hiérarchie des normes européennes,
00:21:30 les traités internationaux que nous avons signés,
00:21:33 rien ne se passera vraiment sur le front de l'immigration.
00:21:37 Et c'est ces deux débats-là qui ont lieu en parallèle.
00:21:40 C'est pour ça que je trouve que quand tout l'argumentaire
00:21:43 soit de Gérald Darmanin, quand il dit "ils se sont déshonorés",
00:21:47 non, ils ne se sont pas déshonorés.
00:21:49 Les Républicains ont joué leur carte d'un,
00:21:51 de mettre en avant, et de deux, parce qu'ils jouent le rapport de faute.
00:21:55 -C'est de la manière politique. -Je suis quand même perturbé.
00:21:59 -C'est un des rares sujets sur lesquels il y a un consensus
00:22:02 à peu près global en France de la part de tous nos compatriotes.
00:22:06 Le calcul de LR, oui, il est très politique.
00:22:08 -On verra bien ce que les Français en valident.
00:22:11 -Une image en direct de Matignon, où des voitures ministérielles
00:22:15 semblent sortir de cette réunion qui aura duré jusqu'aux alentours
00:22:19 de 22h30. -Je ne comprends pas
00:22:20 la rhétorique qui consiste à dire que c'est déshonorant
00:22:23 ou que c'est des calculs politiciens.
00:22:26 C'est le droit, la Constitution française,
00:22:28 du droit parlementaire. Les LR ont simplement joué.
00:22:31 Qu'est-ce qui va se passer ? La loi ne va pas disparaître.
00:22:34 Elle va être discutée sur le terrain qui leur est favorable à eux.
00:22:38 En quoi ce serait déshonorant pour un parti politique
00:22:41 que de tirer la discussion dans le respect de la Constitution
00:22:45 sur le terrain qui leur est favorable à eux ?
00:22:47 C'est perturbant d'entendre ceux qui disent
00:22:50 que la démocratie est dénoncée, mépriser les règles
00:22:53 de la démocratie parlementaire. -Ecoutez, avant de vous entendre,
00:22:56 Marine Le Pen, Eric Ciotti et Mathilde Panot,
00:22:59 qui réagissaient après cette motion de rejet adoptée ?
00:23:02 -Nous avons donc voté cette motion de rejet.
00:23:06 Nous sommes ravis.
00:23:08 Je déposerai dès demain une proposition de loi
00:23:11 dont je ne doute pas qu'elle sera transpartisane
00:23:14 et très certainement acceptée avec soulagement
00:23:18 par la majorité présidentielle.
00:23:21 Ainsi, nous pourrons protéger les Français
00:23:24 sans aggraver la situation de l'immigration
00:23:28 comme le faisait la loi de M. Darmanin.
00:23:31 -Nous avions déposé une motion de rejet.
00:23:34 Nous l'avons en toute cohérence aujourd'hui adoptée,
00:23:39 non pas pour interrompre les débats sur un sujet essentiel,
00:23:43 mais pour que les débats se poursuivent
00:23:46 sur une base beaucoup plus crédible.
00:23:48 Aujourd'hui, le défi migratoire ne peut supporter des demi-mesures.
00:23:53 Les enjeux qui se posent à notre pays
00:23:56 en matière de communautarisme islamiste,
00:23:59 de violence, de délinquance liée à l'immigration
00:24:03 appellent des réactions fortes, puissantes.
00:24:06 Elles n'étaient pas dans ce texte.
00:24:08 Nous les proposons au gouvernement
00:24:10 de prendre ses responsabilités pour les adopter.
00:24:13 -Le groupe parlementaire de la France insoumise
00:24:15 est extrêmement heureux que cette motion de rejet
00:24:18 ait été votée par l'Assemblée nationale
00:24:21 et donc a rejeté le texte dès le début de l'examen
00:24:24 à l'Assemblée nationale, parce que d'abord,
00:24:26 nous allons épargner au pays 2 semaines
00:24:29 de discours xénophobe et raciste.
00:24:31 Et je crois que ça va aider à mieux respirer dans ce pays.
00:24:34 Ca fait maintenant un an que M. Darmanin porte cette loi,
00:24:37 donc il n'a qu'à partir avec sa loi sous le bras.
00:24:40 Et nous demandons maintenant à ce gouvernement
00:24:42 de retirer cette loi.
00:24:44 Je crois que tout le monde doit comprendre
00:24:46 que la Macronie rentre dans une crise de pouvoir
00:24:49 qui est extrêmement profonde.
00:24:50 -Et les oppositions s'en frottent les mains.
00:24:52 Karim Abrik.
00:24:53 -Ceux qui ont le plus à perdre, je pense, dans les prochains mois,
00:24:56 c'est probablement la NUPES et la gauche,
00:24:59 parce qu'effectivement, si le travail se poursuit,
00:25:02 ce projet de loi peut-être risque d'être encore plus ferme,
00:25:06 si vous voulez, en ce qui a trait à l'immigration.
00:25:08 Cela étant dit, je pense que pour Gérard Darmanin...
00:25:11 -Je rappelle aux téléspectateurs que les images sont en direct
00:25:14 et les ministres sortent les uns après les autres
00:25:16 de cette réunion de crise à Matignon.
00:25:18 -Oui, donc, pour Gérald Darmanin, oui,
00:25:20 c'est un échec personnel, politique,
00:25:23 mais en même temps, on le connaît tenace,
00:25:25 on le connaît déterminé, donc pour la suite des choses,
00:25:28 on n'a pas l'impression qu'il va vouloir abandonner
00:25:30 pour l'instant.
00:25:32 Mais on voit que la stratégie lui a éclaté en plein visage,
00:25:35 c'est-à-dire que le gouvernement,
00:25:36 en n'affichant pas, si vous voulez,
00:25:38 une position claire, ferme, depuis le début,
00:25:42 on voit qu'il récolte un peu,
00:25:45 ça éclate complètement au visage,
00:25:46 parce que quand vous voulez plaire à tout le monde,
00:25:49 vous ne plaisez à personne et justement,
00:25:51 il va falloir réviser...
00:25:52 -Ça sent un peu la fendue en même temps, en effet.
00:25:54 -Oui, mais c'est ça, je pense quand même,
00:25:56 on se dit, bon, oui, c'était peut-être mieux que rien,
00:25:59 il y avait quelques mesures, mais excusez-moi,
00:26:01 mais quand vous faites, comme on dit, le grand écart,
00:26:03 c'est quand même 180 degrés,
00:26:04 d'un côté, vous voulez régulariser
00:26:06 pour des métiers en tension, de l'autre côté, vous vous dites,
00:26:09 on va expulser plus facilement des récidivistes et tout ça,
00:26:13 excusez-moi, mais à un moment donné...
00:26:15 -A l'heure des charges, pardon, Karima,
00:26:17 mais à l'heure des charges, les sondages montraient
00:26:19 que les Français étaient plutôt favorables à ce texte de loi.
00:26:22 Et très favorables, même, ce projet de loi sur deux jambes,
00:26:24 et c'est ça qui est paradoxal aussi.
00:26:26 -Parce que le gouvernement a accouché d'une souris,
00:26:27 donc à un moment donné, vous dites, bon, c'est ça,
00:26:29 on va prendre les mesures, il y avait quand même
00:26:30 de bonnes mesures, alors bon, oui, très bien,
00:26:33 mais il y avait quand même une ligne,
00:26:34 je pense que la ligne directrice, en fait,
00:26:36 elle n'était pas claire, elle n'était pas ferme,
00:26:38 et il n'a pas réussi, justement, à les convaincre, les oppositions.
00:26:41 -Yohann, moi, ce que je retiens, c'est vrai que le constat
00:26:44 qu'on peut faire, évidemment, qu'on va discuter remaniement
00:26:47 après cette situation inédite,
00:26:48 que va faire le président de la République,
00:26:50 on peut imaginer beaucoup de choses,
00:26:52 mais la seule certitude, la vraie certitude qu'on a ce soir,
00:26:55 c'est qu'il y a un gros problème d'identité politique
00:26:58 autour d'Emmanuel Macron, du macronisme,
00:27:00 l'impression que ce soir, on est arrivé vraiment
00:27:02 au bout d'un modèle.
00:27:04 -On redécouvre aujourd'hui, enfin, le gouvernement
00:27:07 et Gérald Darmanin redécouvrent qu'ils n'ont pas de majorité
00:27:09 à l'Assemblée nationale, c'est aussi simple que cela.
00:27:13 Ils n'ont pas de majorité pour faire voter à leur texte.
00:27:15 On savait que ce moment arriverait, on savait qu'un jour,
00:27:18 ils seraient mis en minorité à l'Assemblée nationale.
00:27:21 Ça arrive tard quand même, ils ont utilisé les 49.3, etc.
00:27:25 Il y a quand même des motions de censure
00:27:27 qui ont été rejetées à neuf fois près.
00:27:29 C'est pas grand-chose, neuf fois.
00:27:31 Aujourd'hui, cette motion de rejet est adoptée à cinq fois près,
00:27:34 donc ça a toujours été ricrac.
00:27:36 Aujourd'hui, ça ne passe pas,
00:27:38 mais ça appelle nécessairement des conséquences politiques.
00:27:40 Emmanuel Macron...
00:27:42 -Un minima, ça appelle un remaniement.
00:27:44 -Emmanuel Macron, qui avait déjà perdu une partie de son pouvoir,
00:27:48 aujourd'hui, en a perdu encore un peu plus.
00:27:50 Il n'est plus en mesure de...
00:27:52 Le gouvernement ne peut plus gouverner, en réalité,
00:27:55 si vous voulez.
00:27:56 Il n'a plus la capacité de faire voter des textes.
00:27:59 -Valérie, oui.
00:28:00 On sera avec la députée Eren Esvigias dans deux minutes.
00:28:02 -Sincèrement, je pense que cette stratégie
00:28:05 d'adopter Gérald Darmanin, d'être à droite au Sénat,
00:28:07 d'être plus à gauche à la Commission des lois
00:28:10 pour essayer de contenter tout le monde a exaspéré les gens,
00:28:13 mais a exaspéré les gens
00:28:14 parce qu'il s'est mis les gens à dos les uns après les autres.
00:28:17 Je vous rappelle quand même que le RN, au départ,
00:28:20 avait décidé de s'abstenir.
00:28:22 Pourquoi ? Parce que c'était quand même une loi
00:28:24 pour réguler l'immigration,
00:28:26 que c'est leur principal cheval de bataille
00:28:28 et que le fait qu'ils aient interdit tout débat sur l'immigration,
00:28:31 c'est extrêmement paradoxal pour le RN.
00:28:34 Personne ne pouvait s'attendre à cette attitude-là.
00:28:37 Il y a eu une évolution de Marine Le Pen.
00:28:39 Quand elle dit "je suis très contente",
00:28:41 il y a huit jours, elle pensait qu'elle allait s'abstenir.
00:28:44 Elle pensait pas qu'elle allait voter le rejet.
00:28:47 Donc il s'est passé quelque chose, ça s'est tendu.
00:28:49 Et les LR, je vous rappelle que les LR,
00:28:52 il y a huit jours, il y a 17 LR qui disent
00:28:55 "attention, il faut être constructif",
00:28:57 et là, il n'y en a que deux qui ont voté pour le massacre.
00:29:01 -Ce que montre LR aujourd'hui...
00:29:03 -On va parler du RN dans deux secondes.
00:29:05 Ce que montre le LR, on va le voir avec Franck Louvrier.
00:29:08 -Il y a une stratégie politique
00:29:10 qui est clairement sanctionnée par l'Assemblée nationale.
00:29:13 S'ils ne sont pas capables de l'écouter,
00:29:15 et s'ils continuent à faire pareil,
00:29:17 il y a eu trop d'arrogance, trop de certitude,
00:29:20 il y a eu trop de...
00:29:21 Voilà, et ça n'a pas fonctionné. C'est important de le dire.
00:29:25 -Bonsoir, Edwige Diaz, députée RN de Gironde.
00:29:27 Merci d'être avec nous en direct sur CNews.
00:29:30 C'est une victoire pour le RN ce soir.
00:29:33 Si vous pouvez répondre à ce que disait Valérie Lecage,
00:29:36 pourquoi avoir décidé de voter cette motion de rejet
00:29:39 un peu au dernier moment ?
00:29:41 -Ce soir, c'est surtout une victoire pour les Français.
00:29:45 Avec mes collègues du groupe RN,
00:29:47 d'ailleurs Marine Le Pen,
00:29:49 nous avons été parfaitement mobilisés
00:29:51 pour mettre en échec un texte de loi
00:29:54 aux antipodes des attentes des Français.
00:29:56 Les Français veulent plus de fermeté
00:29:58 en matière d'immigration...
00:30:00 -Je suis désolé de vous couper alors que vous ne prenez pas la parole,
00:30:03 mais les Français, ils la voulaient, cette loi.
00:30:05 Quand vous me dites que c'est une victoire pour les Français,
00:30:08 je suis obligé de vous interrompre et de vous envoyer cet argument.
00:30:12 -Alors, ils voulaient peut-être la rédaction issue du Sénat,
00:30:17 la rédaction qui prévoyait, par exemple,
00:30:20 la suppression du droit du sol,
00:30:21 la suppression de l'aide médicale d'État,
00:30:24 le fait que de plus en plus de clandestins soient renvoyés.
00:30:29 En revanche, ils ne voulaient pas
00:30:31 qu'on privilégie, même qu'on crée, de nouvelles filières d'immigration,
00:30:35 parce que c'est exactement ce que prévoit ce texte.
00:30:37 Ce texte, issu de la Commission des lois de l'Assemblée nationale,
00:30:41 vise à répartir les migrants dans les campagnes,
00:30:45 rétablisser l'aide médicale d'État,
00:30:47 qui coûte au passage un milliard d'euros,
00:30:50 était revenu sur la suppression du droit du sol
00:30:55 et était revenu sur la suppression du délit de séjour irrégulier.
00:30:59 Donc le texte, issu de la Commission des lois de l'Assemblée nationale,
00:31:03 ne correspondait pas aux attentes des Français.
00:31:05 Et d'ailleurs, 75 % des Français ont exprimé
00:31:08 qu'ils étaient en désaccord avec la politique
00:31:11 menée par le gouvernement en matière d'immigration.
00:31:13 Vous dites merci à une grande partie des députés LR, ce soir ?
00:31:16 Je dis que les LR ont été conformes à ce qu'ils avaient annoncé,
00:31:23 parce que je rappelle que Les Républicains
00:31:25 avaient déposé une motion de rejet,
00:31:28 donc il aurait été particulièrement surprenant
00:31:30 que les LR, ayant déposé une motion de rejet,
00:31:33 mais leur motion de rejet n'ayant pas été tirée au sort
00:31:36 au profit de la motion de rejet d'Europe Écologie-Les Verts,
00:31:40 ça aurait été surprenant que les LR ne votent pas en faveur de cette motion de rejet.
00:31:44 Même si je peux toutefois regretter un nombre suffisamment important,
00:31:48 l'absence de députés LR.
00:31:51 Mais bon, ils nous y ont habitués comme d'habitude.
00:31:54 Deux questions de nos journalistes en plateau.
00:31:55 Si vous le voulez bien, Edwige Diaz, Yoann Huysaï d'abord.
00:31:57 Oui, Edwige Diaz.
00:31:58 Est-ce que vous ne regrettez pas quand même de ne pas avoir pu débattre
00:32:01 et donc de voter un texte qui aurait aussi permis d'expulser
00:32:05 des délinquants, des criminels, des radicalisés étrangers
00:32:08 arrivés en France avant l'âge de 13 ans ?
00:32:11 Aujourd'hui, on ne peut pas les expulser.
00:32:12 Avec ce texte, on aurait pu le faire.
00:32:14 Vous ne l'avez pas voulu le voter,
00:32:16 donc puisque vous n'avez pas voulu en débattre,
00:32:18 Gérald Darmanin dit, si demain il y a un attentat commis
00:32:21 par une personne qu'on aurait pu expulser
00:32:23 et qu'on n'a pas pu le faire à cause de l'absence de vote,
00:32:27 eh bien vous aurez une responsabilité.
00:32:28 Il n'y a pas un petit regret chez vous quand même ?
00:32:30 Alors, je pense que personne ne peut faire le reproche
00:32:35 au Rassemblement national de ne pas vouloir débattre.
00:32:38 D'ailleurs, nous, nous sommes comme 75 % des Français
00:32:41 et nous avons dit à M. Darmanin et Jordan Bardella,
00:32:43 a dit à Emmanuel Macron,
00:32:45 présenter un référendum sur l'immigration.
00:32:47 Emmanuel Macron a balayé d'un revers de la main cette proposition.
00:32:52 Marine Le Pen a présenté un certain nombre de propositions de loi,
00:32:54 notamment une en 2019...
00:32:55 Marie-Déjeuner, je veux vraiment que vous répondiez à ma question.
00:32:58 Comment est-ce que vous allez voir aux électeurs et leur dire,
00:33:00 nous n'avons pas voté un texte qui aurait permis d'expulser
00:33:04 des délinquants, des radicalisés arrivés en France avant l'âge de 13 ans ?
00:33:07 Est-ce que vous allez assumer cela devant vos électeurs aussi ?
00:33:10 Alors, permettez-moi de répéter ce que j'étais en train de vous dire,
00:33:14 parce que c'est très important.
00:33:15 Au Rassemblement national, nous souhaitons
00:33:17 que les Français prennent la main sur la politique d'immigration.
00:33:20 C'est la raison pour laquelle nous avons proposé
00:33:22 au président de la République de présenter un référendum aux Français.
00:33:25 Il l'a rejeté.
00:33:27 Marine Le Pen, en 2021, a déposé une proposition de loi
00:33:29 visant à lutter contre l'islamisme.
00:33:31 La majorité, le gouvernement, a refusé de présenter cette loi.
00:33:35 Et dès demain, Marine proposera au gouvernement
00:33:38 une proposition de loi visant à expulser les délinquants étrangers.
00:33:42 Parce que rien n'oblige le gouvernement à présenter une loi
00:33:46 qui, à la fois, permettrait d'expulser quelques délinquants étrangers,
00:33:52 mais qui, en même temps, voudraient en régulariser des milliers.
00:33:55 Donc, non, au Rassemblement national, nous n'avons pas d'incohérence.
00:33:59 Bien au contraire, en votant en faveur de cette motion de rejet,
00:34:02 nous avons clairement protégé les Français,
00:34:04 parce que le texte issu de la commission des lois
00:34:06 était totalement aux antipodes de leurs attentes.
00:34:09 Et je le répète, 75 % des Français
00:34:11 estiment que la politique d'immigration est mauvaise.
00:34:13 Un dernier mot avec Valérie Lecab, si vous le voulez bien, de Vige-Diaz.
00:34:16 Une question extrêmement courte.
00:34:17 Après le discours de Gérald Darmanin cet après-midi,
00:34:20 tous les députés, sans exception du Rassemblement national,
00:34:24 sont sortis de l'hémicycle et ils sont revenus quelques temps plus tard,
00:34:27 au moins un quart d'heure ou 20 minutes plus tard.
00:34:29 Qu'est-ce qui s'est passé pendant ce temps ?
00:34:31 Vous parlez des députés Les Républicains, peut-être,
00:34:35 parce que nous, nous sommes restés à nos places.
00:34:39 Et une fois que le vote a eu lieu,
00:34:42 nous sommes sortis de l'hémicycle, tout simplement,
00:34:43 parce que la séance était levée.
00:34:44 Vous n'êtes pas absenté pendant le...
00:34:47 OK, bon, d'accord.
00:34:49 Bon, merci pour cette question, Valérie.
00:34:51 - Vous êtes les Républicains. - Merci infiniment.
00:34:52 C'était à côté.
00:34:54 Merci, madame Diaz, madame la députée RN de Gironde,
00:34:57 d'avoir répondu à nos questions.
00:34:59 Éric Revelle, que vous inspire ce que vient de nous dire la députée ?
00:35:02 Nos représentants ne veulent pas débattre sur un sujet aussi important.
00:35:05 Je trouve qu'il y a quand même une...
00:35:07 Ils nous répètent à l'envie que c'est ce que les Français attendaient,
00:35:12 mais je pense que les Français attendaient un débat tout de même.
00:35:14 Ils attendaient un débat,
00:35:16 ils attendaient des mesures, sans doute, à mon sens,
00:35:19 plus fermes, mais surtout, il y a une contradiction énorme
00:35:21 qui est passée un peu sous les radars,
00:35:23 c'est que la représentation nationale avait déposé 2 600 amendements
00:35:27 à cette fois d'immigration.
00:35:28 Donc, quand vous déposez 2 600 amendements,
00:35:30 c'est bien pour débattre, quand même.
00:35:32 C'est bien pour débattre d'une loi.
00:35:34 Or, le fait de refuser en votant cette motion de rejet,
00:35:37 deux choses l'une, ou bien quand ils déposent des amendements,
00:35:39 c'est juste pour amuser la galerie,
00:35:41 mais je ne vais pas le croire un seul instant,
00:35:43 ou alors, comme on le disait,
00:35:44 il y a un certain nombre de groupes parlementaires
00:35:46 qui ont changé de pied en quelques jours,
00:35:48 parce qu'encore une fois, pour moi,
00:35:51 c'est l'antichambre d'une éventuelle motion de censure.
00:35:54 Mais si vous déposez autant d'amendements,
00:35:56 c'est bien parce que vous les discutez sur le fond d'une loi.
00:35:59 Sinon, ça ne sert à rien de les déposer.
00:36:01 Bon, et ça, il faut quand même en parler, il faut quand même le dire.
00:36:04 Alors, ça, c'est la sortie, il y a quelques minutes,
00:36:06 de Gérald Darmanin, de l'hôtel de Matignon,
00:36:08 un petit peu avant 22h30.
00:36:09 Donc, il y a quelques instants seulement.
00:36:11 Oui, Jean-Sébastien ?
00:36:12 Je crois qu'il y a autre chose qui se joue aussi.
00:36:14 Valérie a exposé tout à l'heure,
00:36:15 je suis d'accord avec ce qu'elle disait,
00:36:17 des bugs en quelque sorte de la méthode Darmanin,
00:36:19 mais qui n'a pas marché sur la droite,
00:36:21 mais qui n'a pas fondamentalement marché non plus sur la majorité,
00:36:23 parce que c'est ça qui se joue aussi.
00:36:25 Alors, bien sûr, il y a des députés qui ne sont pas arrivés pour...
00:36:28 Enfin, des députés de la majorité relative,
00:36:29 des députés Renaissance qui n'étaient pas présents
00:36:31 parce qu'ils ont eu des problèmes d'avion,
00:36:34 un problème technique de délégation de signatures
00:36:36 qui n'avaient pas été enregistrés.
00:36:37 Mais au-delà de ça, on voit bien qu'il y a une partie
00:36:39 du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale
00:36:41 qui n'était de toute façon pas d'accord
00:36:43 avec la vision proposée par le ministre de l'Intérieur.
00:36:46 C'est pour ça que le modèle du "en même temps ce soir"
00:36:48 vraiment nous saute au visage.
00:36:50 Ce qui fondamentalement a changé dans le rapport de force politique,
00:36:53 c'est ça, c'est que ce soir, le "en même temps" a volé en éclat.
00:36:56 Le "en même temps" est mort ce soir.
00:36:58 Le "en même temps" est mort, il était déjà en coma à avancer,
00:37:00 mais il est mort ce soir, il est mort aujourd'hui,
00:37:03 parce que le fait de vouloir satisfaire aussi bien la gauche de la droite
00:37:05 et puis finalement d'être dans cette espèce d'habileté un peu roularde,
00:37:09 comme vous le décriviez...
00:37:10 Parce que maintenant, l'option...
00:37:11 Si on veut être un peu cynique, Jean-Sébastien,
00:37:12 l'option qui reste à l'exécutif maintenant,
00:37:14 c'est de faire l'inverse de ce qu'ils ont fait ces derniers mois,
00:37:16 c'est-à-dire au lieu de draguer la droite,
00:37:17 essayer d'aller récupérer des voix à gauche
00:37:19 pour d'autres éventuels projets de loi.
00:37:21 Et encore... Non, mais je dis...
00:37:22 C'est leur dernière option.
00:37:23 Non, parce qu'ils sont tenus par le droit parlementaire, pour le coup,
00:37:27 et c'est le texte voté par le Sénat
00:37:29 qui sera examiné en commission mixte paritaire.
00:37:31 Donc de toute façon, en revanche, les vrais dindons de la farce,
00:37:33 moi, ça me fait...
00:37:34 -C'est la nupesse. -Rire de voir Mathilde...
00:37:36 C'est un rire jaune de voir Mathilde Panot,
00:37:38 qui n'a pas l'air du tout de se rendre compte
00:37:40 que, finalement, eux, ils viennent de faire le jeu d'un texte
00:37:43 qui, in fine, sera vraisemblablement
00:37:45 nettement plus à droite que ce qu'ils souhaitaient eux.
00:37:49 Mais je pense que ce qu'il faut bien regarder,
00:37:51 c'est l'état de la majorité ce soir,
00:37:54 parce qu'il y avait beaucoup de gens qui, dans la majorité,
00:37:56 n'étaient pas tout à fait à l'aise avec la manière,
00:37:59 y compris la stratégie de dramatisation
00:38:01 qu'a déployée Gérald Darmanin sur les derniers jours.
00:38:03 10 secondes, Yann, parce que Franck Louvrier nous attend.
00:38:05 -Oui, mais simplement sur Mathilde Panot,
00:38:07 parce que ce qu'elle a dit tout à l'heure
00:38:08 m'a quand même beaucoup interpellé.
00:38:10 Elle dit "on ne débattra pas de ce projet de loi immigration,
00:38:13 donc ça va nous éviter des débats racistes et xénophobes".
00:38:16 -On ne peut pas parler d'immigration dans ce pays.
00:38:18 -Ils sont encore dans leur logiciel,
00:38:19 ils sont encore en train de se dire que parler d'immigration,
00:38:21 quand on parle d'immigration, c'est qu'on est raciste et xénophobe.
00:38:24 On n'est pas forcément un extrémiste, un raciste
00:38:27 et tout ce que vous voulez quand on parle d'immigration.
00:38:29 Enfin, pardon. -En plus, ce texte parlait
00:38:31 d'immigration illégale, en très grande partie,
00:38:33 exclusivement, je crois.
00:38:34 -Les 4 000...
00:38:35 -Bon, alors très vite, Éric,
00:38:37 parce que j'ai Franck Louvrier qui nous attend.
00:38:38 D'ailleurs, si on peut voir Franck Louvrier le saluer,
00:38:41 vous pardonnerez Éric Revelle, Franck,
00:38:44 qui veut absolument en placer une dernière.
00:38:46 -Juste un petit commentaire
00:38:48 sur la fin de l'intervention de madame Panot.
00:38:50 Il dit "et nous demandons le retrait de cette loi".
00:38:52 Elle a déjà perdu le soir, parce que la loi sera pas retirée.
00:38:55 Donc elle va être obligée de se prononcer
00:38:56 sur un texte beaucoup plus dur.
00:38:58 -Ils sont dans un spectacle permanent,
00:38:59 de toute façon, à la NUPES,
00:39:00 on l'a bien compris, à l'Assemblée nationale.
00:39:02 Rebonsoir, Franck Louvrier.
00:39:03 Merci beaucoup d'être avec nous et de réagir sur ces news.
00:39:06 Maire LR de La Baule, je le rappelle.
00:39:08 Qu'est-ce que vous avez à dire ce soir, Franck Louvrier,
00:39:10 aux députés LR qui ont voté le rejet de cette loi immigration ?
00:39:13 -J'estime que le refus d'obstacle des Républicains
00:39:17 est tout à fait regrettable, parce que ce soir, encore,
00:39:19 on a retiré des outils supplémentaires
00:39:21 qui pouvaient être donnés aux policiers,
00:39:24 aux gendarmes, aux magistrats, aux préfets,
00:39:27 pour encore mieux agir
00:39:28 et mieux lutter contre l'immigration illégale.
00:39:31 Et donc, de ce fait-là,
00:39:32 moi, je pense que nous avons en plus donné le sentiment,
00:39:34 vraiment, de faire la courte échelle aux extrêmes,
00:39:37 avec une alliance de faits des improbables, en fin de compte.
00:39:41 Donc c'est bien sûr une défaite du gouvernement,
00:39:43 mais c'est pas la victoire de l'opposition.
00:39:47 Et le risque que rien ne change est dommage,
00:39:50 d'autant plus que là, on évite encore deux semaines de débat.
00:39:53 Le débat en démocratie, c'est utile,
00:39:55 c'est même intéressant, pour construire justement une opinion.
00:39:58 Et là, le fait est, c'est qu'au mieux,
00:40:00 ça passe en commission mixte paritaire,
00:40:02 avec 14 parlementaires.
00:40:03 -C'est le chemin qui...
00:40:05 A priori, c'est le chemin que ça prend.
00:40:06 A priori, c'est le chemin que ça prend, la commission mixte paritaire.
00:40:09 -C'est dommage, parce que la démocratie, c'est le débat.
00:40:11 Et on évite encore 15 jours de débat,
00:40:13 qui auraient été très utiles dans l'évolution du texte.
00:40:15 Tout ça, par des méthodes qui sont,
00:40:17 des méthodes, franchement, d'un autre temps,
00:40:19 et que je pense pas qui élèvent le débat
00:40:22 et le niveau du Parlement.
00:40:23 Je pense même que ça donne une très mauvaise image, ce soir.
00:40:26 Vous imaginez les Français qui regardent ça,
00:40:27 et me disent "mais qu'est-ce qu'ils fabriquent tous ensemble, là ?"
00:40:29 Vous voyez, je pense qu'il faut prendre un peu de recul
00:40:31 par rapport à tout ce que l'on voit depuis quelques heures.
00:40:34 -Et puis vous avez Gérald Darmanin, qui, ce soir,
00:40:36 vous le voyez peut-être en bas de notre écran,
00:40:37 Franck Louis de Voyer, qui dit que LR
00:40:39 a été la béquille du Rassemblement national.
00:40:41 -Bon, ça, c'est, je dirais, un argument politique,
00:40:45 et peut-être même politicien.
00:40:47 Mais c'est surtout, c'est que c'est une erreur, à mon avis,
00:40:49 de stratégie des Républicains.
00:40:50 Parce que le texte, d'une façon ou d'une autre,
00:40:52 on aurait pu le faire avancer, mais dans le débat,
00:40:54 et pas dans un bras de fer, en alliance,
00:40:57 en se faisant applaudir par LFI
00:40:59 et par le Rassemblement national.
00:41:00 Je trouve ça assez méprisable.
00:41:01 -Et assez pathétique, parce que la vérité aussi,
00:41:03 Franck Louvrier, je sais, vous avez ce franc parlé,
00:41:06 la vérité, c'est que vous avez une grande partie de LR
00:41:08 qui voulait tout simplement la peau de Gérald Darmanin,
00:41:10 ce soir, et ils l'ont eue.
00:41:11 -Mais il y avait surtout une grande partie des Français
00:41:14 qui voulaient voter ce texte.
00:41:16 C'est ça qui est incroyable. -Aussi, bien sûr.
00:41:17 -Il y a une partie de ces Français-là qui votent pour nous.
00:41:19 Parce que la réalité de tout ça, c'est que la France,
00:41:21 elle est à droite, et la France, elle veut des mesures de droite.
00:41:23 Sauf qu'on les assume même pas
00:41:25 quand on est capable de les faire passer.
00:41:26 C'est quand même incroyable.
00:41:28 On est vraiment dans un sénacle qui se parle entre eux,
00:41:31 mais qui ne parle pas aux Français.
00:41:33 -Est-ce que LR n'a pas montré ce soir
00:41:34 qu'il n'était peut-être plus un parti de gouvernement ?
00:41:37 -Il y a bien longtemps, monsieur,
00:41:39 qu'ils ne sont plus un parti de gouvernement.
00:41:40 Ça, je peux vous l'assurer.
00:41:41 Il y a bien des années qu'ils n'ont pas été au gouvernement
00:41:43 et au pouvoir, et il y a bien des années
00:41:46 qu'ils ont montré qu'ils n'étaient pas capables
00:41:47 de faire une majorité.
00:41:48 Je vous rappelle malheureusement le chiffre des présidentielles
00:41:51 et malheureusement de ce qu'on pronostique
00:41:52 pour les Européennes l'année prochaine,
00:41:54 qui risque d'être encore plus catastrophique
00:41:56 avec une telle attitude.
00:41:57 -Vous parlez de votre famille politique.
00:41:59 Je le rappelle à nos téléspectateurs.
00:42:01 -Vous savez, moi, j'ai toujours été très libre
00:42:03 dans ma famille politique.
00:42:04 Je la respecte, j'y suis fidèle,
00:42:06 mais j'y ai dit toujours ce que je pense.
00:42:07 -Eh bien, c'est un plaisir de vous entendre.
00:42:09 Jean-Sébastien Ferjou voudrait vous poser une petite question,
00:42:11 si vous l'y autorisez.
00:42:13 -Oui, monsieur l'ouvrier, parce que j'entends
00:42:15 tout votre argumentaire sur le fait que le débat
00:42:18 soit important au Parlement et que ça fasse partie de la démocratie.
00:42:21 Je suis un peu plus surpris par l'autre version de l'argumentaire,
00:42:23 qui est, finalement, si on utilise la Constitution
00:42:26 et le gouvernement ne s'est pas privé d'utiliser la Constitution
00:42:29 avec des 49-3, ça serait une forme de déni de démocratie.
00:42:32 Et surtout, vous avez l'air de considérer
00:42:33 que Ehler n'a rien obtenu,
00:42:34 mais l'histoire, elle ne s'arrête pas aujourd'hui.
00:42:36 Il y aura rassemblablement,
00:42:38 et puisque le texte ne va pas être tiré,
00:42:40 il va bien y avoir une loi et qui peut-être sera un texte
00:42:42 qui sera finalement bien plus proche
00:42:45 de ce que souhaitent Ehler et les électeurs de droite
00:42:48 que si le débat avait eu lieu à l'Assemblée nationale.
00:42:50 Donc après, qu'il y ait des jeux politiques
00:42:52 et des jeux parlementaires, c'est une chose,
00:42:54 mais je ne crois pas qu'il faille donner l'impression aux Français
00:42:57 que c'est méprisable, en quelque sorte,
00:42:59 d'utiliser la Constitution,
00:43:01 parce que ça fait partie de ce qui se passe
00:43:02 dans toutes les démocraties.
00:43:04 Le but, c'est que la question soit moins longue que la réponse.
00:43:06 Oui, mais la question...
00:43:07 C'est une question, normalement.
00:43:09 Oui, mais ça fait partie... La question, c'est...
00:43:11 Est-ce que ça s'arrête ce soir ?
00:43:12 Est-ce que ça s'arrête ce soir ?
00:43:14 Est-ce que, finalement, Ehler n'a pas raison
00:43:15 de tirer des choses sur son terrain
00:43:17 pour décrire un texte qui lui est plus favorable ?
00:43:19 Je vais être un peu plus court que vous et...
00:43:21 S'il vous plaît.
00:43:22 -Un, d'abord, je vais vous dire une chose.
00:43:24 C'est que c'est très bien qu'il y ait un débat.
00:43:27 Deux, ça peut se faire dans le temps,
00:43:29 et c'est ce qui se fait déjà depuis quelques semaines.
00:43:31 Et trois, ça ne sert à rien de vouloir obtenir dans l'indignité
00:43:37 plutôt que de l'obtenir dans le débat démocratique.
00:43:40 Et là, on obtient un résultat dans l'indignité
00:43:42 en se faisant applaudir par l'extrême-gauche
00:43:44 et la droite extrême.
00:43:45 Franchement, il y a d'autres façons
00:43:46 d'obtenir un résultat tout à fait favorable,
00:43:49 et notamment le débat.
00:43:50 Je pense que dans le débat et dans les 15 jours
00:43:52 qu'on aurait suivi, on aurait pu obtenir des choses
00:43:54 avec un vrai débat démocratique et pas l'utilisation,
00:43:57 comme vous le dites à juste titre,
00:43:58 de la Constitution en simple juriste.
00:44:00 Il faut parfois un peu s'incarner en tant qu'homme politique
00:44:03 et pas simple juriste.
00:44:04 -Juste un mot peut-être à l'observateur plus général
00:44:08 de la politique que vous êtes.
00:44:10 L'exécutif pourra-t-il sortir de ce bourbier la tête haute,
00:44:12 selon vous ?
00:44:13 Est-ce que c'est la fin des ambitions politiques
00:44:15 de Gérald Darmanin ce soir ?
00:44:17 -Vous savez, d'abord, dans l'ambition,
00:44:20 il y a des hauts et des bas,
00:44:21 et je suis bien placé pour le savoir,
00:44:23 étant donné que j'ai travaillé 15 ans avec Nicolas Sarkozy.
00:44:25 Mais la seule chose que l'on peut penser,
00:44:28 c'est que bien sûr que de tout ça,
00:44:30 à un moment donné, il faut tirer des leçons.
00:44:32 Et ça, c'est le président de la République,
00:44:33 parce que c'est notre système pyramidal
00:44:35 qui veut qu'en fin de compte,
00:44:36 c'est celui qui est en haut qui décide.
00:44:39 Alors, quelle décision il va prendre ?
00:44:40 Est-ce qu'il va essayer de continuer à ménager chèvre et choux,
00:44:44 c'est-à-dire gauche et droite,
00:44:45 ou est-ce qu'il va décider de gouverner le pays à droite ?
00:44:49 Je pense que s'il avait décidé clairement
00:44:51 de gouverner le pays à droite,
00:44:52 il aurait un résultat ce soir qui serait favorable à son texte.
00:44:55 -Un dernier mot, et on vous libère, M. Louvrier.
00:44:57 C'est Eric Reuvel qui a une question.
00:44:59 -Oui, Franck Louvrier.
00:45:00 En fait, vous venez de répondre quasiment à ma question,
00:45:03 c'est-à-dire qu'avec cette motion,
00:45:07 en fait, c'est le "en même temps" qui est mort ce soir.
00:45:11 -Mais il n'est pas mort que ce soir.
00:45:13 Il est mort depuis bien longtemps.
00:45:15 C'est qu'à un moment donné, si vous voulez,
00:45:17 je pense que l'Assemblée nationale, elle est d'une façon manichéenne.
00:45:21 Et un texte, il passe parfois avec une majorité,
00:45:25 mais c'est toujours ou une majorité relative
00:45:27 ou une légère majorité absolue.
00:45:28 C'est rarement l'ensemble de l'Assemblée.
00:45:32 Et donc, de ce fait-là, ce qu'il faut, c'est écouter les Français.
00:45:35 Et les Français, qu'est-ce qu'ils veulent ?
00:45:36 Ils veulent une politique plus à droite.
00:45:37 Ils ne veulent pas une politique plus à gauche.
00:45:39 Personne ne conteste.
00:45:40 Même la gauche ne le conteste pas.
00:45:42 Donc faisons une politique à droite, assumez,
00:45:44 et on fera passer tous les tests que l'on souhaite
00:45:47 pour la population.
00:45:48 - Franck Louvrier, maire LR de La Baule,
00:45:50 c'est un franc-parler qui fait plaisir à entendre.
00:45:53 Eh oui, il y a des hommes politiques qui parlent
00:45:55 comme certains députés, qui font de la langue de voix,
00:45:58 et puis il y a des gens comme Franck Louvrier
00:45:59 qui disent les choses. Merci beaucoup,
00:46:00 monsieur le maire de La Baule, d'avoir été avec nous.
00:46:03 Et vous êtes le bienvenu, bien sûr, sur notre antenne.
00:46:06 Un commentaire, oui, carrément, je vous vois réagir.
00:46:09 - Oui, mais en même temps, c'est que je regarde
00:46:11 et j'écoutais monsieur Louvrier,
00:46:13 mais ils ont une occasion aussi en or, maintenant, les LR.
00:46:16 Donc, ils ont une grande responsabilité aussi
00:46:17 pour la suite des choses. Donc, c'est peut-être l'occasion
00:46:20 aussi d'aller dans cette direction qu'il décrit,
00:46:22 que les Français, finalement, attendent depuis longtemps.
00:46:25 Cela étant dit, on parle de débat.
00:46:27 Moi, évidemment, je suis pour le débat démocratique.
00:46:30 On dit souvent qu'il y a une crise démocratique.
00:46:32 Oui, ça aurait pu être l'occasion d'en débattre,
00:46:34 mais j'ai l'impression qu'on ne fait que débattre de ça
00:46:36 depuis pas juste 18 mois.
00:46:37 Ça fait des années que les Français demandent...
00:46:39 - Oui, mais c'était le 30e projet de loi immigration.
00:46:41 - Exactement. - C'était ça, hein.
00:46:42 C'était le 30e, là.
00:46:44 - C'est le 20e en 30 ans. - Je pense que les Français
00:46:46 ne demandent plus juste du blabla,
00:46:48 ils demandent des actions réelles.
00:46:49 Et c'est peut-être ça aussi.
00:46:51 Peut-être qu'on peut les écouter, là-dessus.
00:46:53 - En fait, les grands perdants, ce soir,
00:46:54 ce sont les Français, en effet. - Absolument.
00:46:56 - Ce n'est pas Gérald Darmanin, ce n'est pas l'exécutif,
00:46:58 ce n'est pas le quinquennat.
00:46:59 Ce sont les Français qui vivent, par certains, une grande détresse.
00:47:03 - Non, mais ça ne s'arrête pas ce soir.
00:47:05 - Mais ça ne s'arrête pas ce soir.
00:47:06 - C'est vrai.
00:47:07 - Il y a quand même une question qu'on peut se poser, je trouve,
00:47:09 en écoutant Franck Louvrier, et qui est intéressante,
00:47:11 c'est que, visiblement, il avait fait la campagne de Valérie Pécresse,
00:47:13 mais il a été déçu de l'attitude des LR,
00:47:16 d'abord sur les retraites, puis là, aujourd'hui, apparemment.
00:47:20 Et on sait qu'il est plutôt en train de se rapprocher
00:47:23 de la majorité présidentielle dans ce qu'il fait aujourd'hui.
00:47:26 Il a pris du recul, je crois, localement, par rapport...
00:47:28 - On l'a bien compris, là. - ...aux LR locales.
00:47:31 Voilà, donc c'est clair.
00:47:32 Et par déduction, c'est la question que je voulais lui poser,
00:47:34 mais bon, par déduction, on peut se demander
00:47:37 si la décision stratégique qui serait en train de se jouer en ce moment,
00:47:41 c'est d'arrêter d'attendre le bon vouloir de LR,
00:47:43 parce que, franchement, ça fait deux fois
00:47:45 que la majorité présidentielle se fait débouter par LR
00:47:50 pendant les retraites, puis maintenant.
00:47:51 Et est-ce que la majorité présidentielle
00:47:55 serait en train d'essayer de préparer un virage à droite,
00:47:57 mais à l'intérieur même de la majorité présidentielle ?
00:48:01 C'est peut-être une question qu'on peut se poser
00:48:02 en écoutant Franck Louvrier.
00:48:04 - Qu'est-ce qui pourrait redorer le blason de l'exécutif ?
00:48:06 Mettre ça au référendum ?
00:48:08 - Non, mais d'abord... - Changer de majorité ?
00:48:10 - Non, mais attendez, d'abord, il est important de dire
00:48:12 qu'il y a ce soir un texte immigration qui existe toujours.
00:48:16 - Oui, mais qui sera pas le texte du gouvernement.
00:48:19 - Non, mais j'entends bien ce que vous dites.
00:48:20 - Mais alors, c'est pas pour autant qu'il n'y a pas de texte.
00:48:21 - Mais le retirer, c'est un échec, quand même.
00:48:23 - Mais ce soir, il y a toujours un texte immigration.
00:48:27 Il y a un projet de loi à la main du Sénat, si vous voulez,
00:48:33 qui va arriver en commission mixte paritaire.
00:48:35 On ne sait pas comment est-ce qu'il va ressortir,
00:48:37 on ne sait pas s'il sera voté à l'Assemblée,
00:48:38 mais ce n'est pas impossible qu'un texte immigration,
00:48:41 plus à droite...
00:48:42 - À quelle échéance peut-on imaginer qu'il y ait une loi immigration
00:48:44 qui se promulgue dans ce pays ?
00:48:45 - La CMP, on peut imaginer qu'elle se réunisse d'ici un mois.
00:48:49 A mi-janvier, la CMP va se réunir.
00:48:52 Gérald Darmanin a un mois pour travailler
00:48:55 avec le groupe Renaissance et le groupe LR
00:48:57 pour parvenir à un compromis.
00:48:59 Moi, je crois que c'est quelque chose qui est tout à fait faisable.
00:49:02 Mais ce sera un texte, oui, à la main des Républicains,
00:49:05 qui sera plus à droite ou plus dur, selon les mots de Juné.
00:49:07 - Perdant pour le gouvernement.
00:49:08 - Ils auront beau jeu de dire...
00:49:11 - Valérie, on vous a beaucoup entendues,
00:49:12 vous qui méchagnez souvent.
00:49:14 - Deux choses par rapport à ce que vous disiez.
00:49:15 - Éric, pour conclure.
00:49:16 - Ça ne s'arrête pas ce soir.
00:49:18 Et c'est quand même le gouvernement qui a décidé
00:49:20 de commencer l'examen par le Sénat,
00:49:22 parce qu'il n'était pas obligé de le faire comme ça.
00:49:25 Donc après, c'est un retour de boomerang.
00:49:27 Franchement, entendre les discours sur la négation de la démocratie,
00:49:30 je trouve ça particulièrement gonflé
00:49:31 et je trouve que c'est même démagogique que de le dire,
00:49:34 alors que c'est le résultat de la stratégie
00:49:36 qu'a employée Gérard Darmanin.
00:49:38 C'est son échec personnel,
00:49:39 c'est l'échec de la méthode Darmanin ce soir.
00:49:42 Ça ne veut pas dire que ce soit la fin de sa carrière.
00:49:44 - Éric Lebel, avant de marquer notre dernière pause de la soirée.
00:49:46 - Juste un petit mot pour que tout le monde réagisse.
00:49:48 C'est que là, on discute d'une loi française sur l'immigration.
00:49:52 Vous savez que depuis plusieurs années,
00:49:53 il y a à Bruxelles un pacte migration et asile
00:49:57 qui est en discussion.
00:49:58 Or, ces pactes-là, c'est quoi ?
00:50:00 - Depuis 1977.
00:50:01 - Ça donnera lieu à des directives
00:50:03 qu'on sera obligé de transposer.
00:50:04 - Ce sont des lois qui prévalent sur les nôtres.
00:50:05 - Donc, j'ai beaucoup aimé ce matin,
00:50:07 tout à l'heure, quand le ministre de l'Intérieur
00:50:08 a pris la parole pour dire
00:50:09 « il faut assumer notre souveraineté
00:50:11 en matière d'immigration ».
00:50:13 Il a raison, sauf qu'il faudra voir
00:50:14 sous quelle fourche codine ce pacte migration et asile
00:50:17 de Bruxelles nous fera passer in fine.
00:50:20 - Oui, mais je suis d'accord avec vous
00:50:22 qu'il y a différentes étapes,
00:50:23 mais déjà, commencez à contrôler parce qu'on peut contester.
00:50:27 - Bien sûr.
00:50:28 - L'église au milieu du village, comme on dit.
00:50:29 - Vous avez ce petit détail.
00:50:30 - C'est vrai que ça traîne depuis quelques années.
00:50:32 On nous dit que c'est imminent,
00:50:33 mais vous imaginez si Bruxelles impose des choses
00:50:36 qui vont en contre la souveraineté
00:50:38 en matière d'immigration et d'asile ?
00:50:39 - Vous répétez, Julien, que les Français étaient en faveur
00:50:42 de ce projet de loi,
00:50:44 mais il y a une grande différence entre être en faveur,
00:50:46 si on vous pose la question,
00:50:47 et le réclamer à corps et à cri,
00:50:49 parce que je pense que ce que veulent les Français,
00:50:51 ou en tout cas une partie des Français
00:50:52 et les Français de droite,
00:50:53 c'est plutôt la direction dont vient de parler Éric Revelle,
00:50:56 c'est-à-dire justement essayer de casser
00:50:58 ce qui nous entrave dans notre souveraineté
00:51:01 sur les flux migrants.
00:51:02 - Par exemple, si cette loi passait
00:51:04 telle que le gouvernement l'a proposée,
00:51:06 vous auriez, pourquoi pas, une fois qu'elle sera promulguée,
00:51:09 le double d'OQTF,
00:51:10 sauf que vous aurez toujours autant de mal à les expulser.
00:51:13 C'est ça, la réalité.
00:51:14 C'est que vous faites des lois
00:51:16 pour ce qui se passe au sein de vos frontières,
00:51:20 mais derrière, les lois européennes et supranationales
00:51:23 vous empêchent d'appliquer tout cela.
00:51:24 - Et c'est au cœur du logiciel, effectivement.
00:51:26 - On va continuer juste après la pause.
00:51:29 Trois minutes de pause.
00:51:30 Trois minutes de pause, c'est important.
00:51:32 Il faut nourrir Éric Revelle.
00:51:34 On se retrouve dans une poignée de secondes
00:51:36 et on poursuit les débats.
00:51:37 Tout de suite, plein de sujets à évoquer,
00:51:39 notamment ces enseignants qui ont fait valoir
00:51:41 leur droit de retrait dans les Yvelines
00:51:44 après un nouvel incident.
00:51:45 À tout de suite.
00:51:46 23h pile, la suite de Soir Info,
00:51:51 c'est d'abord le rappel de l'essentiel de l'actualité.
00:51:55 ...
00:52:00 - Motion de rejet adoptée à l'Assemblée nationale
00:52:03 concernant le texte controversé du projet de loi immigration.
00:52:07 La gauche, les Républicains et le Rassemblement national
00:52:09 ont voté en faveur de cette motion qui annule le texte.
00:52:12 Un échec pour Gérald Darmanin,
00:52:14 qui a présenté sa démission au président de la République.
00:52:16 Une demande rejetée par Emmanuel Macron
00:52:19 concernant le texte de possibilité.
00:52:21 Retour au Sénat,
00:52:22 aux présentations devant la commission mixte paritaire.
00:52:24 Et justement, une réunion de crise s'est tenue à Matignon ce soir.
00:52:28 Elle s'est terminée il y a peu de temps.
00:52:30 Elisabeth Borne a réuni les principaux ministres concernés,
00:52:33 dont Gérald Darmanin,
00:52:34 et les présidents de groupes de la majorité,
00:52:35 suite au rejet de cette loi immigration
00:52:37 à l'Assemblée plus tôt dans la journée.
00:52:39 Nom au covoiturage sanitaire,
00:52:42 des milliers de taxis ont manifesté ce matin
00:52:45 à travers la France en bloquant ou ralentissant
00:52:47 la circulation sur les grands axes
00:52:49 entre la nouvelle loi de finances de la sécurité sociale,
00:52:52 qui mutualise les trajets des patients médicalisés.
00:52:55 Ils s'opposent au transport de plusieurs personnes malades
00:52:57 dans un même véhicule.
00:52:58 L'idée est d'en réduire le coût pour la sécurité sociale
00:53:01 à hauteur de 100 millions d'euros par an
00:53:03 entre 2025 et 2027, ainsi que la pollution.
00:53:07 Enfin, un accord insuffisant,
00:53:09 le projet proposé par le président émirati de la COP28 sur le climat
00:53:13 n'a pas fait l'unanimité à Dubaï.
00:53:16 L'Union européenne et les Etats-Unis ont rejeté la proposition.
00:53:19 Ils attendent un appel clair à la sortie du pétrole, du gaz
00:53:22 et du charbon responsables du réchauffement planétaire.
00:53:25 La France a exprimé sa déception.
00:53:27 Écoutez.
00:53:28 Nous venons de recevoir le texte de la présidence de la COP28.
00:53:34 Ce texte, il est insuffisant.
00:53:36 Insuffisant.
00:53:38 Il y a des éléments qui ne sont pas acceptables en l'Etat.
00:53:43 C'est une déception.
00:53:45 Merci beaucoup, Maureen Vidal.
00:53:47 On vous retrouve dans 30 minutes pour un nouveau point actualité.
00:53:50 Valérie Lecap, Jean-Sébastien Ferjou, Éric Revel, Karim Abrik,
00:53:53 Yoann Uzza sont toujours présents autour de la table.
00:53:55 Si vous étiez avec nous pendant la première,
00:53:56 on a largement commenté, débriefé, entendu des réactions en direct
00:53:59 autour de cette motion de rejet adoptée aujourd'hui
00:54:03 par l'Assemblée nationale sur ce projet de loi immigration.
00:54:06 Il y a d'autres faits d'actualité que je voudrais pouvoir commenter
00:54:09 d'ici la fin de cette émission,
00:54:10 et notamment cette question du racisme anti-blanc
00:54:13 qui a été relancée ce week-end
00:54:15 dans une interview au Journal du dimanche.
00:54:17 L'ancien Premier ministre, Edouard Philippe, a été interrogé,
00:54:19 vous le savez, sur ce meurtre de Thomas à Crépol,
00:54:22 refusant de commenter la procédure en couple.
00:54:24 Il a néanmoins partagé ce constat.
00:54:26 Bien sûr, il y a du racisme en France,
00:54:29 et il est bien possible qu'il y ait une forme nouvelle
00:54:32 de racisme anti-blanc, comme il y a une forme ancienne
00:54:35 de racisme anti-noir, anti-arabe ou anti-juif.
00:54:38 Des mots qui ont fait parler,
00:54:40 qui, je vous vois écarquiller les yeux, cher Valérie Lecap.
00:54:43 Je vais commencer avec vous dans ce cas.
00:54:45 C'est la fin d'un tabou sur ce racisme anti-blanc.
00:54:48 Est-ce qu'il y a un racisme anti-blanc, selon vous, en France ?
00:54:50 Moi, je trouve que c'est une expression exagérée.
00:54:53 Certainement qu'il y a des personnes qui n'aiment pas les blancs,
00:54:56 c'est-à-dire qui ne sont pas à l'aise...
00:54:58 -Donc, il y a un racisme anti-blanc. -Non.
00:55:01 Est-ce que vous vous êtes déjà fait traiter de sale blanc, vous ?
00:55:05 Non. Je veux dire, il n'y a pas de signe...
00:55:09 -Pardon. -Je savais que...
00:55:11 -Argumentaire, un peu, l'idée, je trouve, Valérie.
00:55:14 Non, mais qu'il y ait une forme de...
00:55:16 Il y a des gens qui s'entendent mieux entre eux qu'avec d'autres.
00:55:19 Voilà, ça peut arriver.
00:55:20 C'est des choses qui peuvent arriver les uns ou les autres.
00:55:22 -Mais en revanche... -Il n'y a pas...
00:55:24 Non, mais je sais que vous n'alliez pas être d'accord.
00:55:28 -Je ne comprends pas ce que vous dites. -On va laisser terminer Valérie.
00:55:31 Je ne peux pas dire un mot.
00:55:32 On ne va pas se jeter tous sur Valérie.
00:55:33 On va l'écouter et répondre ensemble.
00:55:35 Surtout que je savais que vous alliez tous me tomber dessus.
00:55:37 Allez-y, Valérie, s'il vous plaît.
00:55:38 -Le temps est compté. -Valérie, s'il vous plaît.
00:55:40 Disons que culturellement,
00:55:42 il peut y avoir des références différentes
00:55:44 entre certaines personnes.
00:55:45 Je ne crois pas que nous, on est tous blancs autour de ce plateau.
00:55:50 Est-ce que vous avez déjà ressenti dans ce pays,
00:55:53 à un moment donné...
00:55:54 Je pense que les jeunes qui étaient à la fête de Crépole...
00:55:56 -Laissez-moi terminer. -Les neuf témoins...
00:55:57 -Laissez-moi terminer. -Les neuf témoins
00:55:59 qui étaient à la fête de Crépole et qui ont entendu dire
00:56:01 "Certains, on va tuer du blanc",
00:56:02 se sont posés la question du racisme anti-blanc.
00:56:03 Non, mais est-ce que vous, dans ce pays,
00:56:05 il y a un moment où vous avez senti inquiet d'être blanc ?
00:56:07 La question n'est pas individuellement
00:56:08 est-ce que nous avons ressenti du racisme anti-blanc,
00:56:09 la question c'est est-ce qu'il existe dans la société ?
00:56:11 On parle, est-ce qu'il y a un racisme anti-blanc dans ce pays ?
00:56:13 Il y a certainement des jeunes...
00:56:14 Vous n'avez jamais entendu "salle français" ?
00:56:16 -Non. -Jamais ?
00:56:18 Non, ni "salle blanc", ni "salle français", non, jamais.
00:56:21 Je vis dans ce pays depuis de très très longues années,
00:56:23 je n'ai jamais entendu ça.
00:56:24 Donc, c'est pour ça que je vous dis peut-être
00:56:26 qu'il y a des gens qui ne sont pas à l'aise, c'est possible,
00:56:29 mais de là à les insulter, à les dénigrer, à les attaquer,
00:56:32 comme c'est le cas avec les Juifs ou les Arabes
00:56:35 dans certaines circonstances, je ne crois pas qu'on en soit là.
00:56:38 Voilà, c'est tout ce que je tenais à dire.
00:56:39 -Est-ce que le racisme...
00:56:40 -Et je savais que je n'aurais pas l'agrément de tout le monde.
00:56:43 -Est-ce que le racisme anti-blanc existe dans ce pays ?
00:56:45 C'est quelque chose qui est nié en termes de systémie
00:56:49 par beaucoup d'observateurs qui évoquent les questions de racisme.
00:56:54 -Non, mais il y a toute forme de racisme.
00:56:56 Il y a des personnes de couleur blanche
00:56:59 qui sont victimes de racisme, à l'évidence, ça existe.
00:57:03 On ne peut pas le nier.
00:57:05 Le racisme anti-blanc, ça existe.
00:57:07 -Vous savez ce que vous répondrait Mme Rocaille-Aziello ?
00:57:10 -Mais non, je ne sais pas.
00:57:11 -Si je peux aller au bout de ma phrase,
00:57:13 elle vous répondrait par exemple,
00:57:15 "Mais croyez-vous qu'un blanc soit discriminé à l'embauche
00:57:17 "parce qu'il est blanc ?"
00:57:18 -Non, mais...
00:57:19 -Je me fais la... Vous l'avez compris.
00:57:22 -Le racisme, ce sont aussi des insultes,
00:57:25 ce sont parfois des agressions, etc.
00:57:28 On ne peut pas nier que ça existe aussi dans ce pays.
00:57:30 Gérald Darmanin dit la chose suivante.
00:57:32 D'ailleurs, il dit qu'il faut être aveugle
00:57:34 pour ne pas voir qu'il y a du racisme anti-blanc en France.
00:57:37 Edouard Philippe fait un premier pas,
00:57:39 mais je note la précaution de langage
00:57:41 de l'ancien Premier ministre.
00:57:43 Il est bien possible que c'est quand même
00:57:45 une précaution de langage assez extraordinaire.
00:57:47 On voit bien qu'il a quand même du mal
00:57:49 à aller au bout de sa pensée.
00:57:51 Il ménage un peu la chèvre et le chou.
00:57:53 Edouard Philippe, il fait un peu du "en même temps"
00:57:55 ou du "à l'injurie".
00:57:57 -S'il vous plaît, Jean-Sébastien,
00:57:58 écoutez Gérald Darmanin, puisqu'il en parlait,
00:58:01 et vous répondrez.
00:58:03 -J'ai toujours pensé qu'il y avait du racisme
00:58:05 et qu'il touchait tout le monde.
00:58:07 Il touche les Arabes, les Noirs, les Juifs,
00:58:09 la communauté asiatique, et évidemment les Blancs.
00:58:12 Le racisme, par nature, c'est la peur de l'altérité,
00:58:15 le refus de l'altérité et la haine de l'altérité.
00:58:18 Donc évidemment qu'il y en a un contre les personnes
00:58:20 de couleur blanche, personne ne dit le contraire.
00:58:22 J'ai été élu pendant 15 ans... -Personne ne dit le contraire ?
00:58:25 -J'espère bien. -Une grande partie de la gauche ?
00:58:27 -Beaucoup disent le contraire. -Ils sont dans le déni.
00:58:30 Alors voilà, moi, j'ai été élu local pendant très longtemps,
00:58:33 j'ai vu des choses comme maire,
00:58:34 des du racisme qui touchaient les Maghrébins,
00:58:37 qui touchaient les Noirs et qui touchaient bien évidemment
00:58:39 aussi les Blancs. Et ne pas le dire, c'est pas dire la vérité.
00:58:42 -Jean-Sébastien Furgeau.
00:58:44 -Au moins, la parole de Gérald Darmanin est claire,
00:58:46 comme le soulevait Johan, celle d'Edouard Philippe,
00:58:49 il est bien possible qu'on entend surtout
00:58:51 "Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, je n'ai pas envie
00:58:54 "de reproduire l'erreur de l'identité heureuse
00:58:56 "dans la campagne d'Alain Juppé, qui a fini par le mener
00:58:59 "aux primaires" plutôt qu'un vrai courage politique
00:59:01 ou un vrai discours politique. Je ne comprends pas bien
00:59:04 la logique de dire "il est bien possible que",
00:59:07 quand on est un responsable politique,
00:59:09 on porte un diagnostic sur l'état du pays,
00:59:11 c'est soit qu'il existe un racisme anti-blanc
00:59:13 et qu'il faut donc gérer le défi à bras-le-corps,
00:59:16 j'imagine, en tout cas, ça me paraît grave,
00:59:18 si on considère que ça existe, soit il peut dire
00:59:21 le même genre de discours que Valéry et dire
00:59:23 c'est un problème qui finalement...
00:59:25 Moi, je trouve que ce sont des tempêtes sémantiques
00:59:29 qui nous écartent en quelque sorte de la réalité.
00:59:31 Parce que la réalité, et c'est ce que décrivait Valéry Lecabre,
00:59:34 il n'y a pas de système, malgré tout, de racisme.
00:59:37 Après, il y a incontestablement des gens
00:59:39 qui peuvent être, à raison de leur origine,
00:59:42 victimes de violences ou d'hostilités,
00:59:45 que ce soit à Crépole ou dans un certain nombre de cas.
00:59:49 Mais ces espèces de tempêtes idéologiques-là,
00:59:51 parce que vous citié Rockeille et Diallo,
00:59:53 mais c'est exactement ça, mais on s'en fiche.
00:59:56 La réalité, c'est que la France vit de plus en plus
00:59:59 sur des fractures communautaires, des fractures identitaires.
01:00:02 Ça, c'est une vraie réalité.
01:00:04 Et oui, il peut arriver, en tant que blanc,
01:00:07 que vous soyez renvoyé à votre identité,
01:00:09 que vous viviez comme tel ou pas.
01:00:11 En général, les Blancs, c'est ce que disent les Rockeille et Diallo,
01:00:14 se conçoivent assez peu eux-mêmes comme des Blancs.
01:00:17 Mais j'ai honte plutôt de cette réalité-là,
01:00:20 de ces fractures communautaires et du fait que certains vivent
01:00:24 dans des territoires... -C'est quoi le racisme systémique ?
01:00:26 Il n'y a pas de racisme systémique contre les Blancs.
01:00:29 -Vous avez des chiffres sur la discrimination à l'embauche,
01:00:33 quand vous recherchez un appartement.
01:00:35 Soyons pas naïfs. -Non, mais...
01:00:37 -Qu'il y ait un racisme anti-blanc dans ce pays,
01:00:40 qu'il y ait un racisme anti-blanc dans ce pays
01:00:43 et qu'il monte d'une certaine manière,
01:00:45 on peut le voir.
01:00:46 -En engagement, il y en a. -Soyons pas bénis.
01:00:49 Les discriminations dans ce pays, elles touchent plus
01:00:52 les Noirs, les Arabes que les Blancs.
01:00:54 -Non, mais j'entends bien.
01:00:56 Ça ne signifie pas pour autant qu'il y a en France
01:00:59 un racisme systémique contre les Noirs, les Maghrébins...
01:01:02 -Je suis d'accord avec vous. -Que nous soyons d'accord là-dessus.
01:01:05 -Éric Revelle. Pardon, je vais dédier à Karima d'abord.
01:01:09 Je suis désolé. À Karima, Éric...
01:01:11 Non, c'est à Karima.
01:01:12 -C'est-à-dire qu'évidemment,
01:01:14 il faut pas comparer, mélanger, comme on dit,
01:01:16 les pommes et les oranges.
01:01:18 Il y a eu des systèmes racistes envers les Noirs
01:01:21 pendant des décennies, c'est pas des siècles.
01:01:24 Parfois, c'est ça qu'on veut faire, l'équivalent.
01:01:27 C'est pas ça dont il est question.
01:01:28 Mais ça doit pas nous empêcher de regarder
01:01:31 certaines nouvelles réalités. -Vous avez raison.
01:01:34 -Ca peut être dans l'angle mort.
01:01:35 La nouvelle réalité, aujourd'hui, c'est que c'est vrai,
01:01:38 il y a le système, cette idéologie racialiste,
01:01:41 ou hawkiste, c'est pas pour tomber dans le cliché,
01:01:44 où on va diviser de plus en plus la population
01:01:46 en fonction de la couleur de la peau de votre groupe
01:01:49 et de votre identité unique, d'où vous venez et tout ça.
01:01:52 Et ce que ça peut créer, c'est des haines aussi.
01:01:55 Et ça, on le voit, c'est une nouvelle réalité.
01:01:58 C'est tabou d'en parler. Je suis désolée,
01:02:00 mais aujourd'hui, oui, quand on entend "je veux planter du blanc",
01:02:03 quand on va mettre toujours les blancs, on dit les blancs,
01:02:06 les blancs colonialistes, il y a une haine aussi anti-blanc.
01:02:10 -Je trouve qu'on entend plus "sale français" que "sale blond".
01:02:13 -Sale français, sale blanc. -Ou "baptou", on dit.
01:02:16 -C'est pas de trouver des équivalences.
01:02:18 Est-ce qu'il y a un nouveau problème,
01:02:20 est-ce qu'il y a quelque chose qui s'installe dans notre société ?
01:02:24 La réponse, c'est oui.
01:02:26 Et est-ce qu'il y a aussi une banalisation,
01:02:28 par exemple, quand on va dire "l'homme blanc hétérosexuel"
01:02:31 qui est accusé de tous les mots ?
01:02:33 Je ne fais pas la comparaison avec le système esclavagiste
01:02:36 aux États-Unis, évidemment,
01:02:38 mais est-ce qu'on peut nommer cette réalité de cette haine
01:02:41 qui existe et qui est en train de s'installer ?
01:02:44 Je pense qu'il ne faut pas négliger,
01:02:46 et je pense qu'en ce moment, c'est l'angle mort.
01:02:49 -Est-ce que la justice est prête à recevoir des plaintes
01:02:51 pour racisme contre des blancs ?
01:02:53 -Je ne suis pas certain, mais je vais dire juste deux choses.
01:02:57 Il y a un raciste noir qui est institutionnel,
01:02:59 anti-noir qui est institutionnel.
01:03:01 C'est absolument indéniable.
01:03:03 Vous avez raison de le rappeler.
01:03:05 -Institutionnel, comment ? Un racisme institutionnel ?
01:03:08 -Il a été institutionnel, il a été institutionnalisé.
01:03:11 -Quand vous dites institutionnel, c'est inscrit dans les lois.
01:03:14 -Aux États-Unis, on ne pouvait pas monter dans un...
01:03:17 -Laissez Éric finir sa phrase. -On parle d'aujourd'hui.
01:03:20 -C'est pas Rosa Parks, là. On est en France en 2023.
01:03:24 -Si vous dites qu'un racisme institutionnel
01:03:27 envers les noirs en France, il y a un souci.
01:03:29 -Je vais vous dire, je pense que le racisme anti-blanc
01:03:33 ne va faire que monter. Pourquoi ?
01:03:35 Parce que l'un des résultats tangibles du wokeisme,
01:03:39 c'est précisément de désigner comme coupable absolu
01:03:43 dans l'histoire l'homme blanc.
01:03:44 Donc, en fait, l'un des buts, il faut le savoir,
01:03:47 et l'un des résultats du wokeisme,
01:03:49 ça va être de développer, me semble-t-il,
01:03:52 un racisme anti-blanc très puissant.
01:03:56 Et puis, il y a deux tabous qu'on n'aborde jamais,
01:03:58 puisqu'on parle de colonisation et de traite des Noirs.
01:04:02 Il faut le redire, c'est un tabou qu'on n'aborde jamais
01:04:05 et que les wokeistes n'abordent jamais,
01:04:07 qui est que l'une des plus importantes traites
01:04:10 d'esclaves Noirs a été une traite musulmane,
01:04:13 arabo-musulmane.
01:04:15 - Et qui continue. - Et c'est historique.
01:04:17 Mais ça, parce qu'on n'en a jamais parlé,
01:04:20 parce qu'on n'en a jamais parlé,
01:04:22 c'est un sujet qui nous revient en boomerang.
01:04:25 Si les wokeistes avaient une démarche,
01:04:27 je vais dire, totalement honnête...
01:04:29 Mais l'indignation sélective est aussi à part entière...
01:04:32 Ils prendraient ces responsabilités.
01:04:34 Donc, je crains quand même que le rejet de l'Occident,
01:04:37 tel qu'on le voit aujourd'hui,
01:04:38 le rejet d'une partie de l'histoire qui a fondé ces pays,
01:04:43 se traduise, oui, par une montée du racisme anti-blanc.
01:04:46 Et le récit national français ne fait plus rêver grand monde
01:04:49 et les conséquences sont également celles-ci.
01:04:52 Un dernier mot là-dessus. On a plusieurs sujets.
01:04:54 Je suis tout à fait d'accord
01:04:56 sur cette histoire de rejet de l'Occident,
01:04:59 dont Israël est dominant.
01:05:01 Je suis d'accord sur le fait que les dominants...
01:05:04 - Ceux qu'on décrit comme dominants.
01:05:06 - C'est plus que ceux qu'on décrit comme dominants.
01:05:09 Israël a été choisi par les dominés,
01:05:12 par la génération des jeunes,
01:05:13 comme le fer de lance et la représentation symbolique.
01:05:17 Mais moi, je n'associe pas, la différence que je fais,
01:05:20 c'est que je n'associe pas le fait d'être blanc
01:05:23 à cette situation-là.
01:05:25 C'est plus, ils nous ont dominés, ils sont dominants,
01:05:28 nous, on ne peut pas vivre, parce qu'on est avec les dominés.
01:05:31 - Il y a des gamins de 15 ans qui disent qu'on va planter du blanc,
01:05:34 ils ont ce mécanisme...
01:05:37 - Je pense que c'est plus subtil et compliqué que ça,
01:05:40 parce qu'on peut simplement...
01:05:41 - En tout cas, Édouard Philippe a relancé le débat ce week-end.
01:05:47 - Éric, c'est la réalité de ces nouvelles fractures communautaires
01:05:51 qui sont chauffées à blanc par cette idéologie woke,
01:05:54 mais qui n'est jamais qu'une forme de détestation du capitalisme
01:05:58 et de l'Occident repeinte sous des couleurs plus modernes.
01:06:01 - Si je peux me permettre, dans cette idéologie racialiste
01:06:04 où on vous associe à votre couleur de peau, votre nom,
01:06:07 je peux vous en parler.
01:06:09 Vous connaissez un peu mes origines.
01:06:11 Si jamais vous n'avez pas tel discours
01:06:13 qui est censé correspondre à votre origine ethnique,
01:06:16 vous vous faites insulter,
01:06:18 parce que vous êtes un traître, vous êtes ci ou ça.
01:06:21 On ne s'en sort pas quand on est en train de compartimenter
01:06:24 les gens en fonction de leur origine ou leur couleur de peau.
01:06:27 Pour moi, c'est une absurdité.
01:06:29 Et on encourage ces fractures-là
01:06:31 qu'on doit, je pense, absolument dénoncer.
01:06:33 - Je vous emmène maintenant à Issou, dans les Yvelines.
01:06:36 Des professeurs en danger ont exercé leur droit de retrait
01:06:40 vendredi.
01:06:41 En fin de semaine dernière, la veille,
01:06:43 une professeure de français a été diffamée
01:06:45 dans une classe de 6e après avoir montré une oeuvre d'art
01:06:48 montrant cinq femmes nues.
01:06:50 C'est une oeuvre de Giuseppe Cesari,
01:06:52 un cours qui n'a pas plu à des élèves de Confession musulmane.
01:06:55 Voici l'oeuvre en question, Diane et Actéon,
01:06:58 où l'on voit Diane et ses femmes nues.
01:07:01 - Dites-nous laquelle c'est. - C'est un faux, ce tableau.
01:07:04 - Qu'est-ce que vous me racontez ? - Peu importe.
01:07:07 Un cours qui n'a pas plu aux élèves de Confession musulmane.
01:07:10 Vraiment, Valérie, ce soir, ils l'ont accusé
01:07:13 de vouloir les mettre mal à l'aise.
01:07:15 Les explications de Camille Guédon.
01:07:17 - Un soutien ministériel pour les professeurs du collège
01:07:20 Jacques Cartier d'Issou, dans les Yvelines.
01:07:23 Gabrielle Attal est venue dans l'établissement scolaire
01:07:26 suite au droit de retrait de l'équipe pédagogique
01:07:29 mise en place depuis vendredi.
01:07:30 Une mesure prise après qu'une professeure de français
01:07:33 soit accusée d'homophobie.
01:07:35 - A l'école française, on ne conteste pas la laïcité,
01:07:38 on la respecte.
01:07:39 A l'école française, on ne détourne pas le regard
01:07:42 devant un tableau, on ne se bouge pas les oreilles
01:07:45 en cours de musique, on ne porte pas de tenue religieuse.
01:07:48 Bref, à l'école française, on ne négocie pas
01:07:51 ni l'autorité de l'enseignant, ni l'autorité de nos règles
01:07:55 et de nos valeurs.
01:07:56 - C'est un tableau de Giuseppe Cesari,
01:07:59 représentant 5 femmes nues, à l'origine des tensions
01:08:02 dans une classe de 6e du collège.
01:08:04 Certains, de confession musulmane, l'accusent
01:08:06 d'avoir voulu les mettre mal à l'aise.
01:08:08 S'en suit une réunion avec le professeur principal
01:08:11 qui établira qu'il s'agit de diffamation,
01:08:13 un droit de retrait qui fait écho à plusieurs incidents
01:08:16 qui ont eu lieu dans le collège.
01:08:18 - Les atteintes à la laïcité ou alors des problèmes
01:08:21 de violence, de harcèlement, etc.
01:08:24 On a une communauté éducative qui est aux abois.
01:08:27 - Selon l'une de nos sources, les élèves et les parents
01:08:30 n'ont pas menacé la professeure et les collégiens concernés
01:08:33 se sont excusés auprès de leurs professeurs de français.
01:08:36 De son côté, l'enseignante se réserve la possibilité
01:08:39 de déposer plainte pour dénonciation calomnieuse.
01:08:42 - Je ne suis pas le seul à m'être fait la même réflexion
01:08:45 en découvrant cette affaire.
01:08:47 Le drame qu'a connu Samuel Paty a commencé de la même façon.
01:08:51 - Absolument. C'est pour ça qu'il est très important
01:08:54 que l'institution, en général, soutienne la professeure
01:08:58 en question, mais malheureusement, même en étant soutenue,
01:09:01 on voit bien que ça ne règle pas la réalité.
01:09:04 Quand vous avez des parents d'élèves qui veulent porter plainte
01:09:07 sur le motif de ce qu'on leur a dit,
01:09:09 puisqu'ils n'étaient pas présents et qu'ils contestent
01:09:12 à ce point-là l'école de la République et ce qui se passe
01:09:16 dans l'école, nous avons devant nous un défi vertigineux.
01:09:19 On voit bien qu'après les caricatures,
01:09:21 c'est ça. Souvenez-vous du sondage publié en fin de semaine
01:09:25 sur la perception de la laïcité.
01:09:27 On voit qu'il y a une majorité de musulmans,
01:09:29 et plus encore chez les jeunes musulmans
01:09:31 qui contestent un certain nombre d'enseignements scientifiques.
01:09:35 Après, ils ont le droit,
01:09:37 ils ont évidemment leur liberté de conscience.
01:09:39 Il y a une différence entre ce que vous pensez
01:09:42 en votre fort intérieur et les actions que vous prenez à l'école.
01:09:46 Mais ces menaces-là sont présentes,
01:09:48 on comprend ce que vivent ces professeurs-là
01:09:51 à longueur de journée.
01:09:52 Ce qui est extrêmement pernicieux, c'est que beaucoup d'autres
01:09:56 ne peuvent que penser à s'auto-censurer.
01:09:59 Encore plus, dernier chiffre,
01:10:01 31 % des gens interrogés dans le sondage
01:10:04 ne condonnaient pas totalement l'assassinat de Dominique Bernard,
01:10:07 à qui on ne reprochait rien d'autre.
01:10:09 Quand bien même il aurait fait un cours,
01:10:12 c'était pas une raison pour le poignarder.
01:10:14 -C'est les dernières heures des professeurs
01:10:17 devant ce collège Jacques Cartier à Issou,
01:10:19 dans les Évillines.
01:10:20 Il y a plus d'incidents.
01:10:22 -La lâcheté des 40 dernières années,
01:10:24 elle a payé très cher, maintenant.
01:10:26 -Gabriel Attal s'est rendu sur place.
01:10:28 Ecoutez-le.
01:10:30 -À l'école française,
01:10:33 on ne conteste pas l'autorité, on la respecte.
01:10:36 À l'école française,
01:10:39 on ne conteste pas la laïcité, on la respecte.
01:10:42 À l'école française,
01:10:44 on ne détourne pas le regard devant un tableau,
01:10:46 on ne se bouge pas les oreilles en cours de musique,
01:10:49 on ne porte pas de tenue religieuse.
01:10:51 Bref, à l'école française,
01:10:53 on ne négocie pas ni l'autorité de l'enseignant
01:10:57 ni l'autorité de nos règles et de nos valeurs.
01:11:00 Zéro impunité et zéro complicité.
01:11:04 Zéro complicité, ça veut dire mettre fin
01:11:06 définitivement au pas de vague.
01:11:08 Chaque fait, chaque atteinte,
01:11:11 chaque entorse à l'autorité d'un enseignant
01:11:13 ou à nos règles communes doit faire l'objet
01:11:16 d'un signalement qui remonte jusqu'au bureau
01:11:18 de ce ministère, ici, rue de Grenelle.
01:11:21 -Il s'est rendu sur place,
01:11:22 parce que depuis septembre,
01:11:24 ce collège fait face à une situation dégradée.
01:11:27 C'est le dernier fait en date.
01:11:28 Des attentes à la laïcité, aux personnes,
01:11:31 à la sécurité, aux biens recensés.
01:11:33 Ca devient ingérable pour la communauté éducative.
01:11:36 Le pas de vague est en train de pourrir l'école
01:11:38 sur tous les fronts.
01:11:40 -Oui, alors, vous avez noté,
01:11:42 l'anaphore devient le marqueur politique classique,
01:11:46 mais vous savez, Gabriel Attal,
01:11:48 il a un peu révolutionné,
01:11:49 il a mis un coup de pied dans la fourmière.
01:11:52 -Je trouve qu'il est maintenant
01:11:54 un peu plus dans le discours que dans l'action.
01:11:56 -La forme est très impressionnante,
01:11:58 mais le fond change peu.
01:12:00 -A l'école de la République,
01:12:02 on ne conteste pas l'autorité.
01:12:04 C'est un peu pensé après l'assassinat à Paris
01:12:07 par un terroriste islamiste
01:12:08 de ce jeune Allemand...
01:12:10 -Il y a deux semaines, au camp de Birak.
01:12:13 -En disant "nous ne céderons rien aux terroristes".
01:12:16 C'est la déclaration d'intention,
01:12:18 mais concrètement, une fois que le ministre
01:12:20 est parti de ce lycée des Yvelines,
01:12:23 les profs se retrouvent face aux mêmes élèves,
01:12:25 aux mêmes parents, avec la même contestation.
01:12:28 Ce qui m'inquiète le plus, effectivement,
01:12:31 c'est que la contestation ne touche plus
01:12:33 seulement des questions de religion,
01:12:35 elle touche l'histoire de l'art,
01:12:37 parce que là, il s'agit d'un tableau.
01:12:39 Donc, en fait, on est en train de remettre en cause
01:12:42 non seulement l'autorité de l'école de la République,
01:12:45 mais ses enseignements.
01:12:47 Et là, c'est même plus un sujet
01:12:49 de discussion de laïcité ou pas.
01:12:50 -C'est pas une caricature du prophète.
01:12:53 C'est une attente à la pudeur pour un tableau...
01:12:55 -Maintenant, il faut pas demander aux parents
01:12:58 quel type d'enseignement ils souhaitent pour leurs enfants.
01:13:01 Donc, si on lâche là-dessus,
01:13:03 on détricote tout ce qu'a fait l'école de la République.
01:13:06 -On parle, et on va revoir ce tableau de Giuseppe Cesari,
01:13:09 qui est un fou.
01:13:11 Je sais pas, d'ailleurs, ça serait bien de me donner...
01:13:14 J'ai l'impression, je vous avoue,
01:13:16 que je risque de briller par mon inculture,
01:13:18 par mon connaissance. -17e siècle.
01:13:20 -C'est le 17e siècle ? Non, le 17e siècle.
01:13:23 Mais c'est vraiment une oeuvre d'art totalement classique,
01:13:26 avec des représentations nues,
01:13:28 comme on en voit beaucoup dans ce type d'oeuvres.
01:13:31 C'est quand même dingue de se dire que des élèves de 6e,
01:13:34 parce qu'ils sont finalement endoctrinés
01:13:36 et qu'ils ont le cerveau complètement manipulé,
01:13:39 ont des réactions quasi pavloviennes
01:13:41 face à ce type de représentations.
01:13:43 Mais apparemment, des élèves de confession musulmane
01:13:47 ont accusé la prof de vouloir les mettre mal à l'aise
01:13:50 parce qu'elle leur demandait peut-être leur appréciation,
01:13:53 leur commentaire sur ce qu'ils voyaient sur ce tableau.
01:13:56 -Si ce sont des élèves de 6e, ça veut dire que leurs parents
01:13:59 leur ont qu'inculqué des valeurs qui sont contraires
01:14:02 aux valeurs de la République.
01:14:04 Donc c'est d'abord aux familles de ces élèves-là
01:14:07 qu'il faut s'intéresser pour savoir précisément
01:14:10 comment on élève ces enfants et quelle doctrine,
01:14:12 qu'est-ce qu'on dit à ces enfants
01:14:15 pour que, de fait, ils ne s'inscrivent pas
01:14:17 dans le champ républicain, y compris dès l'âge de 10 ou 11 ans.
01:14:21 Donc c'est quand même extrêmement problématique.
01:14:24 À 10 ou 11 ans, on peut encore revenir sur le droit chemin.
01:14:27 Donc il faut peut-être effectivement se soucier
01:14:30 de la manière dont ces enfants sont élevés.
01:14:33 Mais je voulais revenir sur ce que disait Eric Revelle
01:14:36 vis-à-vis de Gabriel Attal.
01:14:37 Le discours politique, c'est quand même important.
01:14:40 Qu'un ministre ait des mots forts sur ces sujets-là,
01:14:43 surtout que ça tranche avec son prédécesseur,
01:14:46 qui, lui, pour le coup, n'avait jamais le discours qu'il fallait,
01:14:49 là où il fallait, au moment où il fallait.
01:14:52 Donc on est quand même bien contents d'avoir un ministre
01:14:55 qui tient ce discours-là.
01:14:56 -Le discours, c'est bien, mais ça ne tiendra pas longtemps.
01:14:59 C'est comme les tournées de Gérald Darmanin
01:15:02 dans les quartiers sensibles.
01:15:04 Une fois que le ministre est parti...
01:15:06 Il manquait des profs en septembre,
01:15:08 vous avez des affaires comme celle-ci qui continuent de fleurir.
01:15:12 -C'est un discours politique qui a été en place depuis 4 mois.
01:15:15 Mais je dis que d'abord, commencer par avoir un discours politique,
01:15:19 c'est le premier point, et c'est important.
01:15:21 Sans discours politique, il ne se passe rien.
01:15:24 Papendia n'a jamais tenu ce genre de discours.
01:15:26 En plus, Gabriel Attal dit la chose suivante.
01:15:29 Il dit qu'il y a des sanctions qui seront engagées immédiatement.
01:15:33 Et là, ces élèves de 6e vont visiblement écoper d'une sanction.
01:15:36 Gabriel Attal dit une chose importante.
01:15:38 Il dit que quel que soit le motif
01:15:41 ou quel que soit l'erreur qui commise l'élève,
01:15:43 l'infraction, etc.,
01:15:44 il doit y avoir une réponse immédiate,
01:15:47 une sanction dès la première infraction.
01:15:49 Ca, c'est important.
01:15:51 -En tout cas, des professeurs qui ont peur,
01:15:53 qui s'autocensurent, il y en a toujours beaucoup en France.
01:15:56 Ecoutez ce témoignage.
01:15:58 C'était ce matin dans l'émission de Pascal Praud sur Europe 1.
01:16:01 Elle s'appelle Sabrina, enseignante en Selsane-Nis.
01:16:04 Elle nous raconte ce qu'elle vit au quotidien.
01:16:07 -Ces derniers temps, j'ai eu des remarques
01:16:09 que je n'avais jamais eues auparavant.
01:16:12 Par exemple, lorsqu'on aborde dans un thème
01:16:14 les déséquilibres économiques avec l'inflation, le chômage,
01:16:19 je vais avoir des réflexions sur le voile.
01:16:23 Il m'explique que si la France permettait aux femmes voilées
01:16:27 d'intégrer les entreprises, il y aurait moins de chômage.
01:16:30 Je ne vais pas répondre sur pourquoi est-ce qu'en France,
01:16:34 le voile n'est pas permis dans les écoles
01:16:36 ou dans certaines entreprises. Je ne rentrerai pas là-dedans.
01:16:39 Je m'autocensure parce qu'ils vont croire
01:16:42 que c'est mon opinion personnelle, que ce n'est pas l'institution.
01:16:45 Ils risquent de me le faire payer à moi
01:16:48 et je risque d'avoir une étiquette dans le lycée
01:16:50 de raciste et d'islamophobe.
01:16:52 Je ne veux pas aller chercher des problèmes dans ma fonction.
01:16:55 -L'inversion des valeurs.
01:16:57 Carrément.
01:16:59 C'est terrible, ce que dit cette prof.
01:17:01 -Absolument terrible.
01:17:02 C'est particulier. Ça me fait penser, ça me donne des échos
01:17:06 que je vois aussi en Amérique du Nord, au Canada, aux États-Unis.
01:17:09 Je trouve qu'il y a un mariage entre le rigorisme religieux
01:17:14 et même l'idéologie wokist.
01:17:16 Aujourd'hui, on a rétabli pour certains individus,
01:17:20 c'est comme le droit à ne pas être offensé.
01:17:23 On est en train de sacraliser ce droit à ne pas être offensé.
01:17:27 On met la pression sur les enseignants,
01:17:30 sur les professeurs et ça va très loin.
01:17:32 Aux États-Unis, au Canada, il y a eu des cas, par exemple,
01:17:36 où on ne peut plus prononcer le titre de certains livres.
01:17:39 Et dans ce cas-ci, ça a été des professeurs
01:17:42 qui ont été écartés, qui ont été littéralement,
01:17:45 qui ont perdu leur emploi
01:17:46 parce qu'ils ont dit un mot qu'il ne fallait pas dire.
01:17:49 Aujourd'hui, il y a une sorte d'inversion des valeurs.
01:17:53 On le voit ici, dans ce cas-ci, ça va très loin.
01:17:56 Parce que c'est la vie de professeurs qui sont en danger.
01:18:00 -Sur ce point précis du tableau,
01:18:03 je me suis posé la question, c'est pas inattente à la laïcité.
01:18:06 Là, on est dans quelque chose
01:18:07 auquel la loi à laïcité ne répond pas.
01:18:11 C'est la question de l'assimilation de la culture commune.
01:18:15 Là, on est en dehors du cadre de la laïcité.
01:18:18 -C'est le rapport au corps de la femme.
01:18:21 -C'est le rapport à la culture.
01:18:22 -Certaines religions veulent voiler le corps de la femme.
01:18:26 Ils ne peuvent pas admettre qu'ils voient un corps de femme nu.
01:18:29 C'est la question du rapport...
01:18:31 -Quel pays on veut construire ensemble ?
01:18:33 -C'est ce que nous avons à la place de la femme dans la société.
01:18:36 Il parlait des familles.
01:18:38 Il y a les familles, incontestablement.
01:18:40 Il y a l'éducation à force riche et des enfants assez jeunes.
01:18:43 Il y a aussi les réseaux sociaux et TikTok, notamment.
01:18:46 Les processus de radicalisation
01:18:48 consistent à fixer toujours plus de règles.
01:18:51 -A 10 ans, TikTok à 10 ans, c'est une responsabilité des parents.
01:18:54 S'il y a un enfant à TikTok à 10 ans, c'est un problème.
01:18:57 -Les deux ne s'excluent pas.
01:18:59 Ce que je veux vous dire par là,
01:19:01 c'est que les mécaniques, les influenceurs
01:19:04 qui entraînent les gens sur le chemin de la radicalisation,
01:19:07 pour vous faire devenir vegan,
01:19:09 ça repose toujours sur la même chose.
01:19:12 On invente de plus en plus de règles.
01:19:14 Chaque jour, on vous donne une nouvelle règle à respecter.
01:19:17 -C'est le mode communautaire qui s'installe dangereusement.
01:19:20 -Vous savez que sur TikTok, il y a des règles
01:19:23 qui sont édictées au nom par des pseudos-imams
01:19:27 ou pseudos-jumans qui n'ont jamais figuré
01:19:30 dans les injonctions coraniques.
01:19:32 Simplement par cette mécanique-là,
01:19:34 de vouloir vous tirer toujours plus loin dans l'observation.
01:19:38 -Il y a une pression qui est mise.
01:19:40 -Il y a une pression intellectuelle de la radicalisation.
01:19:43 Quand on voit les effets, il y a un sondage.
01:19:45 Ça va dans le sens de ce que disait Karima.
01:19:49 Chez les Américains de 18 à 29 ans,
01:19:53 il y a 20 % qui répondent que la Shoah est un mythe.
01:19:57 30 % qui disent qu'ils ne savent pas...
01:19:59 Ça, 18 à 29 ans.
01:20:01 30 % qui disent qu'ils ne savent pas si c'est un mythe ou pas.
01:20:05 Il y a une partie des autres qui disent que c'est vrai,
01:20:08 mais que les Juifs font exagérer.
01:20:10 C'est tout niveau d'éducation confondu.
01:20:12 C'est pour ça que ça dépasse la responsabilité des familles.
01:20:16 Tout niveau d'éducation confondu,
01:20:18 parce que ce sont les réseaux sociaux
01:20:20 et ce sont sur les réseaux sociaux.
01:20:22 Il y a des Etats étrangers qui utilisent les algorithmes
01:20:25 de TikTok ou de réseaux similaires
01:20:27 pour accentuer les fractures.
01:20:29 Ils ont compris ce que vous décriviez sur le fait
01:20:32 de dire qu'il ne faut pas se sentir offensé.
01:20:34 Ils jouent là-dessus.
01:20:36 Eric, un dernier mot.
01:20:37 On n'en est plus à cette question
01:20:40 d'entre quelle heure et quelle heure on peut porter le voile.
01:20:44 C'est quel pays on veut construire tous ensemble ou pas ?
01:20:47 Oui, mais des phénomènes...
01:20:50 Le défi pour Gabriel Attal n'est pas trop grand ?
01:20:52 Je ne veux pas exagérer les choses,
01:20:54 mais c'est la première fois que j'entends
01:20:57 que des élèves de sixième contestent...
01:21:00 - 12 ans. - ...un tableau.
01:21:01 - 11 ans. - 11 ans ?
01:21:03 En sixième, on a 11-12 ans.
01:21:04 Vous voyez, c'est comme si demain, on vous disait
01:21:08 qu'il ne faut pas étudier ronçard ou du bel-lai parce que...
01:21:12 Là, c'est vraiment la porte ouverte, à mon avis,
01:21:15 extrêmement dangereuse à ce délitement.
01:21:17 Si vous enlevez le fait que les professeurs,
01:21:20 malheureusement, n'ont plus l'autorité qu'ils avaient,
01:21:23 s'ils n'ont plus l'autorité d'enseigner
01:21:25 et qu'ils ne peuvent plus enseigner,
01:21:27 il n'y a plus d'école de la République.
01:21:29 Ils n'ont plus de vivre ensemble.
01:21:31 - L'une des réponses, notamment pour répondre
01:21:33 à la question de la laïcité
01:21:35 pour le nouveau ministre de l'Education nationale,
01:21:38 c'est le port de l'uniforme.
01:21:39 On en sait plus sur son expérimentation
01:21:42 qui débutera à partir de septembre 2024.
01:21:44 On va en dire un petit mot.
01:21:46 Mais d'abord, 23h30, comme promis,
01:21:48 le rappel de l'actualité.
01:21:49 Musique de tension
01:21:50 ...
01:21:54 -Motion de rejet adoptée à l'Assemblée nationale
01:21:58 concernant le texte controversé du projet de loi immigration.
01:22:01 La gauche, les Républicains et le Rassemblement national
01:22:04 ont voté en faveur de cette motion.
01:22:06 Une lourde défaite politique pour le gouvernement,
01:22:09 un échec pour Gérald Darmanin,
01:22:10 qui a présenté sa démission,
01:22:12 une demande rejetée par Emmanuel Macron
01:22:14 concernant le texte de possibilité,
01:22:16 retour au Sénat ou présentation devant la commission mixte paritaire.
01:22:19 Une réunion de crise s'est tenue à Matignon ce soir
01:22:22 et s'est terminée il y a peu de temps.
01:22:24 Elisabeth Borne a réuni les principaux ministres concernés,
01:22:27 dont Gérald Darmanin et les présidents de groupes de la majorité,
01:22:30 suite à ce rejet du projet de loi immigration
01:22:33 à l'Assemblée nationale.
01:22:34 Dans son projet France 2030,
01:22:36 Emmanuel Macron a annoncé son soutien
01:22:38 au développement d'un vaisseau spatial cargo
01:22:41 capable d'acheminer du fret vers les futures stations interplanétaires.
01:22:44 1,5 milliard d'euros sont consacrés au spatial dans ce projet.
01:22:48 Écoutez le président.
01:22:50 -Le vaisseau spatial cargo,
01:22:51 ces vaisseaux qui permettent le transport
01:22:54 de marchandises vers les stations spatiales,
01:22:56 les trajets aussi de personnes, toutes ces innovations,
01:23:00 c'est un marché considérable
01:23:02 dont les besoins sont civils et militaires.
01:23:05 Ce sera l'un des axes principaux de France 2030 sur l'espace
01:23:10 dans les prochaines années.
01:23:11 L'Esa soutiendra la démarche, France 2030 aussi.
01:23:15 On y va à fond encore.
01:23:17 -C'est formidable, "vaisseau spatial cargo".
01:23:20 Merci, Maureen.
01:23:22 Merci pour cette information.
01:23:24 Qu'est-ce que c'est que cette affaire ?
01:23:26 -Il avait lancé ça il y a deux ans.
01:23:28 -C'est Albator.
01:23:29 -50 milliards pour développer l'innovation.
01:23:32 Le télescopage de l'actualité entre une crise politique
01:23:35 et un président de la République dans l'espace
01:23:38 et sur une autre planète...
01:23:39 -C'était avant la crise politique.
01:23:41 -C'est pas très heureux.
01:23:43 -Il savait qu'il y avait une motion de rejet.
01:23:45 -Le fait que l'Etat puisse être innovant
01:23:48 quand on voit qu'il n'arrive pas à gérer l'école,
01:23:51 c'est quand même très drôle.
01:23:52 -Je disais juste avant la pause,
01:23:54 on discute un instant,
01:23:55 on parlait de ses atteintes à la laïcité,
01:23:58 de ses profs qui vont jusqu'à se mettre en retrait
01:24:01 dans ce lycée des Yvines où le ministre était.
01:24:03 Gabriel Attal s'apprête à lancer
01:24:05 cette expérimentation sur l'uniforme.
01:24:07 Le gouvernement veut tester la tenue unique
01:24:10 dans une partie des écoles, collèges et lycées de France,
01:24:13 où les collectivités vont se porter volontairement.
01:24:16 Il doit détailler les contours de cette mesure
01:24:18 dans les prochains jours.
01:24:20 Je vous ai pas demandé avant l'émission
01:24:22 si vous avez des infos, je veux pas vous mettre en difficulté.
01:24:26 Vous avez vu quelques détails.
01:24:28 -Déjà, on sait que ça ne sera pas à la charge des familles.
01:24:31 Ce sera pris en charge vraisemblablement
01:24:33 à moitié par l'Etat et à moitié par les collectivités,
01:24:36 donc région, département et commune volontaire.
01:24:39 On sait que les uniformes coûteront environ 200 euros,
01:24:42 que chaque élève aura droit à un uniforme de rechange également.
01:24:46 -Il y aura cinq polos, deux pantalons,
01:24:49 enfin, une dotation en début d'année.
01:24:51 -Comment ?
01:24:52 -On donnera un lot de vêtements, une dotation aux enfants.
01:24:55 -En revanche, on ne sait pas encore...
01:24:58 Ça n'est pas tranché pour les cours de sport.
01:25:00 On sait pas si les élèves viendront avec leur propre tenue de sport
01:25:04 ou s'il y aura aussi un kit uniforme sport
01:25:07 pour les cours de sport.
01:25:08 -Ca dépend peut-être du sport particulier.
01:25:11 -N'est-ce pas ?
01:25:12 -Un vêtement commun à tous les enfants,
01:25:14 Eric ou Valérie ? -Ca serait bien.
01:25:17 -Oui ? -Sincèrement.
01:25:18 -Ce serait mobilisateur ? -Je trouve que...
01:25:21 -Je dis à nos téléspectateurs ce qu'on voit,
01:25:23 c'est un extrait du guide envoyé au chef d'établissement
01:25:27 sur l'expérimentation de ce port de l'uniforme à l'école
01:25:30 avec quelques infos et quelques, justement,
01:25:33 phrases qui guident les établissements
01:25:35 pour mettre à bien ce projet.
01:25:37 -Ecoutez, je trouve que ce qui est utile, c'est que...
01:25:40 -Vous êtes pour. -Oui, je suis pour.
01:25:42 Le fait que tout le monde soit habillé de la même façon,
01:25:46 se concentrer sur l'essentiel... -Sur les chaussures.
01:25:49 -C'est ce qu'on apprend à l'école,
01:25:51 et ce n'est pas forcément ce qu'on vient mettre.
01:25:54 -C'est une tarte à la crème sur la question des inégalités.
01:25:57 Vous avez toujours celui qui aura les meilleures chaussures,
01:26:00 le meilleur téléphone, le plus beau cartable...
01:26:03 -C'est plus une question d'appartenance au groupe.
01:26:06 -C'est pas une question d'inégalité,
01:26:08 c'est une question de vivre ensemble.
01:26:10 C'est l'occasion d'être tous habillés dans le même genre,
01:26:14 et si ça peut aider à vivre ensemble,
01:26:16 à donner une idée de l'école française,
01:26:18 de la République, des valeurs de laïcité
01:26:21 dont on parlait il y a pas longtemps.
01:26:23 Ca peut être utile.
01:26:24 -Pourquoi ne l'a-t-on pas fait plus tôt ?
01:26:27 -Parce que c'est un peu conservateur.
01:26:29 -Je parle de l'école publique. -C'est conservateur.
01:26:32 -On se fait pas un retour en arrière.
01:26:34 Il y a jamais eu d'uniforme en France.
01:26:36 En France, il y a eu la blouse.
01:26:38 Vous savez pourquoi elle a été portée.
01:26:41 Ca n'a rien à voir avec l'uniforme.
01:26:43 Pour ne pas salir à l'époque du plumier et de l'encre
01:26:46 qui faisait les doigts sales et les chemises tachées.
01:26:49 Il y avait une blouse pour éviter les taches.
01:26:52 Ca n'avait rien à voir avec l'uniforme.
01:26:54 -Vous êtes là pour ça.
01:26:55 -On disait que ça fait très conservateur
01:26:58 de porter un uniforme.
01:26:59 Quand je partais en colonie de vacances...
01:27:02 -Les jolies colonies de vacances.
01:27:04 -Avec une mairie qui était une mairie communiste,
01:27:07 Raymond-Barbet, à Nanterre,
01:27:08 à Saint-Hilaire-de-Riès, en Vendée.
01:27:11 Quand vous arriviez... -A Nanterre ou en Vendée ?
01:27:14 -En Vendée, mais avec la mairie de Nanterre communiste.
01:27:17 Vous laissiez vos affaires
01:27:19 et on vous donnait un uniforme.
01:27:21 Vous aviez un short, une chemisette, un pull.
01:27:24 -On a la photo. -Non, j'ai pas la photo.
01:27:26 C'est pas si conservateur que ça.
01:27:28 Ou alors, imaginez...
01:27:30 -Les comptes semolles.
01:27:31 -Oui, oui. Après, ça renvoie effectivement à un autre.
01:27:35 Mais oui, c'est pas si ancien que ça.
01:27:37 -Allez, très vite, carrément, un petit mot aussi,
01:27:40 mais on va avancer. -Je me pose une question.
01:27:42 -Petites conversations, les amis.
01:27:44 -Sur la manière de le financer.
01:27:46 Autant je conçois qu'il puisse y avoir des bourses
01:27:49 pour les familles qui auraient des difficultés à payer l'uniforme,
01:27:53 autant je vois pas pourquoi...
01:27:55 Si vous n'avez pas un uniforme, vous avez d'autres vêtements.
01:27:58 -Afin de ne pas faire supporter le coût financier
01:28:01 de la mise en oeuvre de cette expérimentation,
01:28:04 la fourniture des trousseaux est prise en charge
01:28:07 par le ministère. -Ca me paraît un peu...
01:28:09 -Vous trouvez qu'on devrait payer en proportion
01:28:12 des revenus de la famille ? -Oui, on devrait le moduler.
01:28:15 Quand on voit le prix de paire de baskets
01:28:17 ou quand on voit le prix des smartphones,
01:28:20 encore une fois, je ne veux pas une seconde
01:28:22 du fait qu'il y ait des familles qui aient besoin de bourses.
01:28:26 -Je suis d'accord. -Mécaniquement,
01:28:28 ce sont autant de vêtements qu'elles auront à acheter en moins.
01:28:32 -C'est vrai que l'écolo aussi, c'est en fonction...
01:28:35 Un dernier mot ? Vous voulez y intervenir ?
01:28:37 -Je pense que l'uniforme, ça peut répondre en partie...
01:28:40 -Ca garantit quoi, l'uniforme ? -Exactement.
01:28:43 Malgré l'uniforme, vous n'allez pas régler la situation
01:28:46 quand on disait de présenter certaines oeuvres aux jeunes.
01:28:49 -Vous vivrez la même chose que ce qui s'est passé
01:28:52 dans les collèges des hybrides. -Exactement.
01:28:55 Vous allez pouvoir présenter certains tableaux,
01:28:57 vous allez pouvoir enseigner certaines parties de l'histoire.
01:29:01 Il y a ça aussi. Je pense qu'à un moment donné,
01:29:04 ça répond à une chose, et je trouve que ça vient régler
01:29:07 certains problèmes sur le sentiment d'appartenance
01:29:10 peut-être à une école, à une communauté.
01:29:12 Ca vient gommer un peu les inégalités,
01:29:14 mais sur le fond de l'affaire, sur la laïcité,
01:29:18 sur cette fameuse...
01:29:19 Cette idée que je vous disais un peu plus tôt
01:29:22 sur le droit aujourd'hui, qu'on réclame,
01:29:24 que plusieurs personnes, plusieurs jeunes réclament
01:29:27 à ne pas être offensés, ça ne règle pas la situation.
01:29:30 -Dans un entretien accordé à la tribune hier,
01:29:33 Aurore Berger, la ministre des Solidarités et des Familles,
01:29:36 a dévoilé son plan pour responsabiliser
01:29:39 les parents de mineurs délinquants,
01:29:41 notamment les pères absents, mais pas seulement.
01:29:44 On en discute quelques instants.
01:29:46 -Pénaliser les parents de délinquants,
01:29:50 c'est la proposition d'Aurore Berger à travers plusieurs mesures.
01:29:53 -Nous mettrons en place des travaux d'intérêt général
01:29:56 pour les parents défaillants, le paiement d'une contribution
01:30:00 pour les parents d'enfants coupables de dégradation
01:30:03 et des demandes pour les parents ne se présentant pas aux audiences
01:30:06 qui concernent leurs enfants.
01:30:08 -Des propositions qui permettraient de limiter les carences
01:30:11 dans l'éducation des enfants.
01:30:13 -Les émeutes de juin et juillet derniers
01:30:16 nous ont permis de comprendre qu'il y avait parfois
01:30:18 une carence au niveau de l'éducation.
01:30:21 Il y a des enfants, en effet, qui sont livrés à eux-mêmes
01:30:24 et responsabiliser les parents aussi bien
01:30:27 à travers des travaux d'intérêt général
01:30:30 que le fait de retirer les allocations sociales
01:30:34 même temporairement ou bien sous la forme d'amende,
01:30:37 ça permet cette forme de responsabilisation.
01:30:39 -Pour ce psychiatre, la mesure permettrait
01:30:42 de rappeler le rôle des parents.
01:30:44 -Remettre de l'ordre pour que les parents puissent comprendre
01:30:47 qu'ils ont un rôle fondamental à jouer
01:30:49 dans l'éducation des enfants, pour leur faire comprendre
01:30:52 que s'il n'y a pas un juste milieu à respecter,
01:30:55 tout part à volo.
01:30:57 Les parents sont les premiers initiateurs
01:31:00 des règles sociétales.
01:31:01 -Aurore Berger a également annoncé la création
01:31:04 d'une commission scientifique dès aujourd'hui,
01:31:07 réunissant des magistrats, des pédopsychiatres,
01:31:09 des philosophes ou encore des démographes.
01:31:12 Ils auront six mois pour faire des propositions.
01:31:15 -Réaction ?
01:31:16 -Réaction déjà à la mise en place de ce comité.
01:31:19 Il y a trois experts qui ont déjà démissionné.
01:31:21 -Oui, ça commence bien, cette affaire.
01:31:23 -Ils ne supportaient pas le fait qu'on puisse imposer
01:31:26 à des parents... -Qui étaient-ces personnes ?
01:31:29 -Des sociologues, des experts. -Des bien-pensants.
01:31:32 -Oui, effectivement. -Très bien-pensants.
01:31:35 -Ça commence fort.
01:31:36 Maintenant, je pense qu'Aurore Berger a raison
01:31:38 de vouloir responsabiliser les parents.
01:31:41 On ne peut pas dire à la fois
01:31:43 "la justice ne fait pas son boulot, l'éducation est débordée",
01:31:46 et ne pas demander aux parents qu'ils peuvent
01:31:49 assumer leurs responsabilités.
01:31:51 -Ces parents sont souvent dans des situations compliquées.
01:31:54 Ajoutez des problèmes au problème ?
01:31:56 -Comment vous faites ?
01:31:58 -Je ne dis pas que c'est...
01:31:59 -Vous dites aux parents dont les gamins sont dans la rue
01:32:02 à minuit, une heure du matin, "continuez..."
01:32:05 -Sans que ce soit financier, les travaux d'intérêt général,
01:32:08 c'est intéressant. -Oui.
01:32:10 -C'est les verts.
01:32:11 -C'est sur ce sujet-là que les trois experts ont démissionné.
01:32:14 -C'est sur les tiges. -Oui.
01:32:16 -Je suis complètement contre.
01:32:18 Imaginez les fameux travaux d'intérêt général pour les parents.
01:32:21 Je trouve que c'est absurde.
01:32:23 On change complètement le lieu de responsabilisation.
01:32:26 -Quand vous avez 12 ans...
01:32:28 -C'est pas votre mère qui est monoparentale,
01:32:31 qui travaille, peut-être...
01:32:32 -Si j'avais commis un crime...
01:32:34 -Ou un intérêt général, et ne pas aller travailler.
01:32:37 -Si j'avais commis un acte de délinquance
01:32:39 avant mes 13 ans,
01:32:41 mes parents auraient été 100 % responsables de mes actes.
01:32:44 100 %. -Si jamais...
01:32:45 -Je suis d'accord avec vous.
01:32:47 Je vais vous dire pourquoi.
01:32:49 Là où vous avez grandi, vous,
01:32:51 certainement, la réalité...
01:32:53 La réalité, c'est que je pense...
01:32:55 C'est pas tellement le débat philosophique qui me dérange.
01:32:58 Oui, il faut que les parents soient responsables de leurs enfants.
01:33:02 C'est une évidence absolue.
01:33:03 Mais je vois pas très bien les critères.
01:33:06 Sur quels critères ?
01:33:07 Distinguer entre la famille monoparentale
01:33:09 qui est méritante et celle qui ne l'est pas.
01:33:12 -C'est 25 % des familles.
01:33:13 -Je ne sais pas comment ça sera appliqué.
01:33:16 Quand on prend des décisions...
01:33:18 -Pour avoir ce choc d'autorité.
01:33:20 -Je crois pas que ça contribue à l'autorité
01:33:22 que de mettre des règles.
01:33:24 -Vous croyez pas que si les parents risquent
01:33:26 une peine financière ou un travail d'intérêt général,
01:33:29 ils vont serrer plus la vie ?
01:33:31 -Quel est le taux de recouvrement des amendes ?
01:33:34 Je ne crois pas que ça renforce l'autorité de l'Etat.
01:33:37 Des dispositions ne sont pas respectées.
01:33:39 Le dernier point, et le plus important,
01:33:41 c'est que si vous êtes contraint d'élever vos enfants
01:33:45 dans les quartiers nord de Marseille
01:33:47 ou dans des quartiers tenus par des caïds,
01:33:49 il y a une vraie responsabilité de l'Etat.
01:33:52 Si votre gamin est pris dans la cage d'escalier
01:33:54 parce qu'il n'a pas d'autre choix...
01:33:56 Julien, si vous aviez été élevé dans un quartier hyper dur...
01:34:00 -Ma mère me répond. -On vous demande de rentrer.
01:34:03 Vous croyez vraiment que si vous arrivez
01:34:05 avec une petite veste, une cravate et un uniforme
01:34:08 et que vous faites du latin, du grec et du catéchisme,
01:34:11 ça va bien se passer pour vous ?
01:34:13 Cette responsabilité, c'est celle de l'Etat.
01:34:15 -Il y a quelque chose que je ne comprends pas.
01:34:18 A chaque fois qu'il y a un fait divers ici,
01:34:21 on met toujours la responsabilité des parents.
01:34:24 On dit toujours...
01:34:25 Mais ces jeunes ont quand même des parents.
01:34:28 On dit toujours que l'école ne peut pas tout faire.
01:34:30 Je peux terminer ?
01:34:32 Et donc...
01:34:33 -Oh ! -Bah oui.
01:34:34 Et donc, là, pour une fois...
01:34:37 Elle est certainement pas parfaite, cette mesure.
01:34:40 Peut-être qu'on peut faire mieux.
01:34:42 Mais pour une fois, quelqu'un prend l'initiative
01:34:45 de mettre en exergue la responsabilité des parents.
01:34:49 -Dernier mot. -Carrément, le mot de la fin.
01:34:51 -La responsabilité des parents, effectivement.
01:34:53 Si vous ne nourrissez pas votre enfant,
01:34:56 s'il y a un abus de cette façon, oui.
01:34:58 Mais on ne peut pas déresponsabiliser les jeunes.
01:35:01 C'est-à-dire que c'est aux jeunes de faire des travaux.
01:35:04 S'il y a des travaux d'intérêt généraux à faire,
01:35:06 ce sera aux jeunes à le faire.
01:35:08 -Vous savez que ça existe déjà en droit français
01:35:11 et que ça n'est pas appliqué.
01:35:12 Mon point, c'est pas le débat philosophique,
01:35:15 c'est s'il y a des choses qu'on ne sait pas appliquer.
01:35:18 -Vous m'avez signé... -Je pensais qu'on allait...
01:35:20 -Vous voulez qu'on conclue ? -Oui.
01:35:22 -Il veut partir. -Non, mais...
01:35:24 -Mais c'est le tour. -On va conclure.
01:35:26 A moins que... Yohann, on vous a pas entendu.
01:35:28 Il faut conclure. On me le dit dans l'oreille.
01:35:31 Je voulais faire une surprise à Eric.
01:35:33 Je sais pas si vous avez noté, monsieur Revelle,
01:35:36 mais l'équipe de Revelle, dans Haute-Garonne,
01:35:39 équipe de Régional 1, donc de 6e division...
01:35:43 -L'US Revelle. -US Revelle.
01:35:45 Donc, homonyme de monsieur Revelle, ici présent, a eu le bonheur.
01:35:50 Je voulais vous montrer cette séquence,
01:35:52 parce que ça m'a mis les poils quand je l'ai découvert.
01:35:55 Il y a eu le tirage au sort du prochain tour de la Coupe de France.
01:35:58 La magie de la Coupe de France, avec le monde amateur
01:36:01 et le monde professionnel.
01:36:03 Vous pouvez voir des clubs amateurs, avec des gens qui y travaillent
01:36:07 et qui vont jouer dimanche, se retrouver face à Kylian Mbappé.
01:36:10 C'est ce qui va arriver à l'US Revelle, mon cher Eric.
01:36:13 Regardez ce moment, super séquence, qu'on a découvert sur les réseaux.
01:36:17 Ces amateurs découvrent que leur prochain adversaire
01:36:20 est le Paris Saint-Germain.
01:36:21 -Pardon, s'il vous plaît. -Alors ?
01:36:24 -Paris Saint-Germain !
01:36:25 -Paris Saint-Germain !
01:36:27 Acclamations
01:36:29 -C'est sympa, le dimanche.
01:36:31 Acclamations
01:36:35 -Paris Saint-Germain !
01:36:37 On l'a eu !
01:36:38 Et qui ne s'en fout pas ?
01:36:40 Même en remuant !
01:36:42 Et ça se joue quand c'est comme ça ?
01:36:44 Très bonne question.
01:36:46 Acclamations
01:36:49 -Eric, est-ce que le club vous a contacté
01:36:51 pour vous donner une place en tribune d'honneur ?
01:36:54 Vous saviez que vous aviez une ville à votre nom ?
01:36:57 -La ville de Revelle.
01:36:58 Elle n'est pas très connue pour son équipe de foot.
01:37:01 -Remettez-moi en illustration.
01:37:03 -Vous savez pourquoi elle est très connue ?
01:37:05 Elle est connue pour sa halle.
01:37:07 Il y a une halle qui date de 1342.
01:37:10 -Il a bossé avant de venir.
01:37:13 -Elle a été construite par Philippe VI.
01:37:16 -Philippe VI, le Valois.
01:37:18 C'est un endroit où on construit beaucoup de meubles
01:37:21 et on est extrêmement forts et fiers.
01:37:24 -Vous avez un contrat avec le Tourisme de Revelle.
01:37:27 -Est-ce que ça va se jouer à Revelle ?
01:37:29 -Excellente question de Yohann Huysaï.
01:37:31 -Il faut un stade qui ait une dimension suffisante.
01:37:34 -Quoi qu'il arrive, ce sera Revelle qui recevra.
01:37:38 -Ils ne recevront pas le stade de Mulet.
01:37:40 -Quand il y a plus de 2 ou 3 divisions d'écart,
01:37:42 c'est le club le moins bien classé,
01:37:44 quel que soit le tirage.
01:37:46 -Les joueurs du PSG vont aller à Revelle.
01:37:48 -Il y en a d'autres.
01:37:50 Dans l'histoire de la Coupe de France,
01:37:52 il y en a des milliers.
01:37:53 -C'est pas loin de Toulouse, c'est ça ?
01:37:56 -Oui.
01:37:57 -Je ne sais pas la capacité du stade de Revelle
01:38:00 et s'il est apte à recevoir tout ça,
01:38:02 mais le rêve pour le club et son président,
01:38:05 c'est d'aller au Stadium.
01:38:06 -Ils vont aller au Stadium.
01:38:08 -Toute la région va venir.
01:38:10 -Et aller à l'U.S. Revelle.
01:38:11 -Vous êtes les joueurs du PSG.
01:38:13 -Ce qui est écrit derrière, "engagement, volonté, loyauté".
01:38:17 -Arrêtez, démago.
01:38:18 Vous verrez le score à l'arrivée.
01:38:20 Ca va être compliqué pour nos amis de Revelle.
01:38:23 Même si la belle histoire de la Coupe de France,
01:38:26 c'est qu'au football, le petit Pousset a toujours une chance.
01:38:29 Vous vous souvenez de l'épopée de Calais, de Kevye ?
01:38:32 Quand Kevye était en finale de Coupe de France contre Lyon,
01:38:36 en 2011, j'avais passé une semaine pour CNews,
01:38:38 à l'époque, dans la ville de Kevye, à Petit-Kevye.
01:38:41 Mais les gens vivent, mangent, boivent, dorment,
01:38:44 Coupe de France, et ne pensent qu'à ça pendant des semaines.
01:38:48 C'est génial, ce qui se passe à Revelle.
01:38:50 Allez, courage, les petits ! Vous pouvez le faire.
01:38:53 Ca va être compliqué, mais vous pouvez le faire.
01:38:56 Merci d'avoir été avec nous.
01:38:58 Merci à Martin Mazut, à Céline Génaud, à Jules Vitté
01:39:01 d'avoir aidé à la préparation de cette émission.
01:39:04 Bonne nuit à demain pour un nouvel épisode de Soir Info.
01:39:07 ...