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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir, soir info va débuter juste après le JT. J'accueille Sandra Thionbaut sur ce plateau.
00:00:06 Bonsoir Sandra. Bonsoir Nelly.
00:00:08 On va commencer avec des arrêts maladie et des services perturbés, on l'a compris.
00:00:11 Effectivement, le mouvement de colère des policiers marseillais se poursuit et se propage en France.
00:00:17 Ils assurent que les missions d'urgence est essentielle.
00:00:20 Ils dénoncent le placement en détention provisoire d'un de leurs collègues suspectés de violences policières.
00:00:26 On fait le point avec Tanguy Hamon, notre journaliste police-justice.
00:00:29 La colère des policiers ne faiblit pas et le mouvement se propage à travers les commissariats du pays.
00:00:35 Dans les Bouches-du-Rhône, d'où est parti le mouvement, des centaines de policiers sont actuellement en arrêt maladie.
00:00:40 Cela a des répercussions directes sur le terrain puisque des unités comme les BAC de Marseille, Aix-en-Provence ou encore Martigues
00:00:47 affichent un taux d'absentéisme de 100%.
00:00:49 Cette grogne se répand aussi ailleurs en France, à Sanary dans le Var, à Vénissieux dans le Rhône ou encore à Nice dans les Alpes-Maritimes.
00:00:57 Les effectifs de certaines unités sont aussi complètement absents.
00:01:01 Du côté de l'Île-de-France, énormément de commissariats sont en code 562.
00:01:05 Cela signifie que les policiers ne sortent sur le terrain que pour les appels d'urgence.
00:01:09 C'est le cas par exemple à Saint-Germain-en-Laye, à Montreuil, à Aulnay-sous-Bois ou encore dans plusieurs commissariats de Paris.
00:01:16 L'ampleur précise du mouvement reste cependant difficile à mesurer.
00:01:20 De son côté, le ministère de l'Intérieur refuse de donner le moindre chiffre.
00:01:25 Parti de Marseille, le mouvement des policiers a donc gagné Paris et sa région.
00:01:28 Entre-temps, à la mi-journée ce mardi, Unité SGP Police FO a recensé plus de 120 unités impactées, surtout de la voie publique.
00:01:35 Les fonctionnaires assurent un service minimum, comme nous l'explique Michael Dos Santos.
00:01:40 Le mouvement de contestation de la police prend de l'ampleur ici dans le 15e arrondissement
00:01:45 comme dans d'autres commissariats de Paris et de la région parisienne.
00:01:50 Quelques policiers participent à cette forme de grève déguisée suite au placement d'étention provisoire d'un policier de la BAC à Marseille.
00:01:59 Ce dernier est accusé d'avoir tiré au flashball sur un émeutier dans la cité phocéenne.
00:02:05 Certains policiers qui contestent cette décision ont obtenu des arrêts de travail pour cesser leur activité.
00:02:12 D'autres ont utilisé ce code 562, un code qui leur permet de ne plus intervenir, de ne plus patrouiller, sauf cas d'extrême urgence.
00:02:23 Pour le moment, difficile de chiffrer le nombre de travail, d'arrêts de travail déposés ou encore le nombre d'utilisation de ce code 562.
00:02:32 L'administration ne souhaite pas communiquer. Les syndicats, eux, ont des chiffres approximatifs.
00:02:37 En déplacement au Havre en Seine-Maritime où elle a rencontré Edouard Philippe, Elisabeth Born s'est exprimée sur la polémique.
00:02:43 La chef du gouvernement a rendu hommage aux policiers.
00:02:45 Elle a souligné la difficulté de leur mission avant d'ajouter que la justice doit pouvoir faire son travail sereinement. On l'écoute.
00:02:53 Moi, j'apporte évidemment tout mon soutien, mes remerciements aux policiers qui ont été très mobilisés toutes ces dernières semaines
00:03:01 et puis les mois précédents à l'occasion des mouvements sociaux et ces dernières semaines à l'occasion des violences urbaines.
00:03:08 Je pense qu'il faut que chacun ait conscience de la difficulté de leur mission.
00:03:12 Ils ont pu faire face à des violences très fortes tout au long de ces émeutes urbaines.
00:03:17 Ensuite, il y a une décision de justice et il faut que la justice puisse aussi faire son travail sereinement.
00:03:23 Depuis Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a évoqué sa succession.
00:03:27 C'était à l'occasion d'un bain de foule. Un habitant lui a suggéré le nom d'Edouard Philippe.
00:03:32 Mais quelles relations le chef de l'État entretient-il avec son ancien Premier ministre ? Explication Thomas Bonnet.
00:03:39 Le sujet a été soigneusement évité tout au long du déplacement d'Elisabeth Borne au Havre.
00:03:43 Mais difficile de passer à côté des propos d'Emmanuel Macron, car c'est suffisamment rare pour être souligné.
00:03:49 Le président de la République évoque sa succession. Il répond en réalité à la question d'un habitant de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Écoutez.
00:03:58 — 2018, 2023, 2027, peut-être que M. Edouard Philippe vous en relâchera. — Ah bah tout le monde dirait ça.
00:04:07 — Et que ce soit un cas qui est vraiment une suite dans ce qu'on a. — Voilà.
00:04:10 — Et que celles et ceux qui m'ont accompagné depuis maintenant 6 ans puissent prendre le relais.
00:04:17 — Oui, il a bien fait à mes côtés. C'est un ami bien.
00:04:21 — C'est un ami, déclare donc Emmanuel Macron à propos de son ancien Premier ministre.
00:04:26 Rappelons qu'Edouard Philippe avait soutenu publiquement Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle de 2022,
00:04:32 alors qu'on sait que les relations entre les deux hommes sont tendues. Ces relations sont même qualifiées de courtoises et lointaines par Edouard Philippe lui-même.
00:04:40 C'était dans une interview au mois de février dernier. Il faut rappeler aussi qu'en 2020, son départ de Matignon avait été
00:04:48 entre autres motivé par sa popularité, qui était devenue encombrante pour le chef de l'État, une popularité qui ne baisse pas,
00:04:56 puisque selon le dernier baromètre de l'IFOP, Edouard Philippe est aujourd'hui la personnalité politique la plus populaire auprès des Français,
00:05:03 54% d'entre eux le jugent compétent. Attention toutefois, car un soutien trop franc de la part du président sortant pourrait être un handicap.
00:05:12 Pour Edouard Philippe, l'histoire récente nous montre que pour gagner, il vaut mieux s'affranchir du soutien de son prédécesseur.
00:05:20 — Le drapeau américain flotte à nouveau à l'UNESCO. Jill Biden, la première dame américaine, était présente pour l'occasion.
00:05:26 Pour rappel, son pays avait quitté l'instance sous Donald Trump. Elle a souligné l'importance de prendre place au sein de cette coalition
00:05:32 et défendre des valeurs telles que la démocratie. Jill Biden a ensuite été reçue à l'Élysée par Brigitte Macron.
00:05:39 — Et on va parler des attentats de Bruxelles en 2016. Salah Abdeslam et Mohamed Abreini sont déclarés coupables d'assassinat dans un contexte terroriste.
00:05:46 C'est l'infraction la plus grave retenue ce mardi devant la cour d'assises de la capitale belge. Ils encourt la réclusion à perpétuité.
00:05:53 Les deux hommes, je vous le rappelle, sont déjà condamnés à la prison à vie pour les attaques du 13 novembre 2015 à Paris.
00:05:59 — Dans le reste de l'actualité, la Grèce s'emproie à la canicule et au feu. Deux pilotes d'un bombardier d'eau sont morts dans le crash de leur avion.
00:06:06 Aujourd'hui, l'appareil s'est écrasé alors qu'il luttait contre un incendie de forêt dans le sud de l'île de Baie.
00:06:12 Le corps carbonisé d'un homme a également été retrouvé sur cette île. On prend la direction de Kavala, en Grèce, où se trouve notre correspondant.
00:06:19 François-Xavier Freland, bonsoir. Quelle est la situation sur place ?
00:06:25 — Écoutez, déjà, la fatigue et l'usure semblent prendre dans la population. Vous l'avez dit, le décès ce mardi de deux pilotes de l'armée de l'air chevronnés
00:06:34 dans le crash de leur bombardier d'eau au-dessus des collines au sud de l'île de Baie, eh bien, illustre tragiquement le sentiment d'impuissance ici
00:06:44 face à un phénomène qui touche désormais les quatre coins du pays, qui se répète d'année en année. L'incendie sur l'île de Baie dont vous avez parlé
00:06:53 n'est toujours pas éteint et rappelle au passage de très mauvais souvenirs aux habitants de cette île qui avaient déjà dû affronter des incendies en 2021
00:07:02 qui avaient ravagé l'île. Dans le même temps, les pompiers ont du mal à venir à bout des feux à Rode, au sud-est, du côté de la Turquie,
00:07:09 où plus de 20 000 touristes en tout ont déjà été évacués vers le continent. Et puis maintenant, c'est du côté de l'île de Corfou que tous les yeux
00:07:19 sont rivés, puisque des vents violents rallument des braises d'un incendie sur ce coin de la Grèce. Alors évidemment, l'inquiétude persiste aussi
00:07:28 du côté de la région d'Athènes. Vous savez, il y a eu de nombreux feux importants tout autour de la ville. Et une nouvelle fois, comme l'an passé,
00:07:37 eh bien, les pompiers ont du mal à venir à bout de ces incendies. En avançant tout, le chiffre de 35 000 hectares déjà partis en fumée depuis le début
00:07:46 des incendies en Grèce. Et la canicule se poursuit ici avec des températures à Athènes, donc la capitale au centre de l'île, oscillant entre 40 et 45 degrés
00:07:57 ce mardi.
00:07:58 Et vous, François-Xavier, pour toutes ces précisions des incendies qui frappent aussi l'Algérie, un autre pays du pourtour méditerranéen.
00:08:05 Il ravage le nord et l'est du pays depuis dimanche. 13 foyers étaient toujours actifs ce mardi, selon les autorités. Au moins 34 personnes sont décédées,
00:08:13 dont 10 militaires. Ces derniers se retrouvaient encerclés par les flammes en pleine évacuation.
00:08:19 Elon Musk a de nouveau effectué un changement majeur concernant Twitter. L'emblématique oiseau bleu a laissé place à un nouveau logo baptisé X.
00:08:27 De nouvelles fonctionnalités vont voir le jour. Cette nouveauté fait partie du projet de super application voulu par l'entrepreneur américain.
00:08:35 Mais elle suscite des réactions en demi-teinte. Camille Jolie.
00:08:40 Twitter change de logo, mais aussi de nom. Depuis ce lundi, les utilisateurs du réseau social ont pu voir leur page Twitter se transformer en page X.
00:08:48 Une initiative du nouveau propriétaire de l'application Elon Musk. Pour le milliardaire, le réseau social doit devenir une plateforme multifacette
00:08:55 avec des services financiers, à l'image de certains réseaux sociaux en Chine.
00:08:59 "Il faut savoir qu'en Chine, contrairement au Occident, on a une application pour faire absolument tout. Alors qu'en Occident, on a une application par usage.
00:09:06 On a une pour le taxi, une pour se faire livrer à manger, une pour faire sa comptabilité et une autre encore pour communiquer avec ses amis.
00:09:14 En Chine, ce n'est pas du tout comme ça que ça fonctionne. On a une application qui fait absolument tout.
00:09:18 Et c'est l'ambition d'Elon Musk. L'ambition, c'est clairement de transformer Twitter en une application à absolument tout faire."
00:09:24 C'est ce que souligne la présidente de la plateforme.
00:09:27 "X est l'état futur de l'interactivité illimitée, centrée sur l'audio, la vidéo, la messagerie, les paiements, la banque,
00:09:34 créant un marché mondial pour les idées, les biens, les services et les opportunités."
00:09:38 Et tout cela en utilisant l'intelligence artificielle.
00:09:41 Une révolution pour la plateforme qui doit faire face à de nombreux concurrents, et notamment avec le réseau social lancé par le géant Meta,
00:09:47 qui compte aujourd'hui plus de 150 millions d'utilisateurs dans le monde.
00:09:53 On se rapproche à grands pas des Jeux Olympiques de Paris 2024.
00:09:56 Et le design de la torche a été révélé ce mardi.
00:09:59 Alors, elle sera fabriquée en acier recyclé dans les usines françaises d'ArcelorMittal.
00:10:04 C'est le sponsor de l'événement, l'un des sponsors de l'événement.
00:10:07 Pour la première fois de son histoire, elle est absolument symétrique.
00:10:10 C'est ce qu'explique le créateur Mathieu Lehner, qui permet de mettre plus en valeur la flamme selon le père de la torche 2024.
00:10:22 Merci beaucoup, Sandra, pour ce journal.
00:10:24 On vous retrouve bien sûr à 22h pour un nouveau point sur l'actu.
00:10:27 On s'interrompt quelques secondes et puis je recevrai mon invitée du jour, c'est Béatrice Brugère.
00:10:33 Et puis ensuite, je vous présenterai le panel d'invitées pour m'accompagner tout au long de la soirée.
00:10:36 A tout à l'heure pour ce rendez-vous.
00:10:37 Merci de nous rejoindre dans le Soir Info.
00:10:43 Dans un instant, bien sûr, nous aborderons tous ces sujets d'actualité traités dans le journal de Sandra Thiambaud avec nos invités que je vous présenterai.
00:10:50 Mais avant cela, vous en avez l'habitude, c'est l'heure de l'interview en face à face avec vous, Béatrice Brugère, ce soir.
00:10:56 Bonsoir.
00:10:57 Merci de nous rejoindre.
00:10:58 Je rappelle que vous êtes secrétaire générale du syndicat Unité Magistrat FO.
00:11:03 Alors évidemment, les derniers jours ont vu des passes d'armes très fortes entre représentants de la police et de la justice,
00:11:09 presque un face à face à quoi on a assisté, chacun campant sur ses arguments.
00:11:15 On l'a encore vu aujourd'hui.
00:11:16 Alors d'un côté, l'idée qu'un policier n'a pas sa place en prison.
00:11:20 Et de l'autre, la sacro-sainte indépendance de la justice et le respect de ses décisions.
00:11:26 Selon vous, ces positions, ces arguments, chacun est fondé finalement à penser ce qu'il pense ?
00:11:33 Je ne sais pas si chacun est fondé à penser ce qu'il pense.
00:11:35 Moi, je suis assez pour le débat public, donc je n'ai pas de problématiques là-dessus.
00:11:39 Ce que je peux dire, c'est que nous, on ne participe pas à ce face à face.
00:11:42 Voilà, ça, c'est déjà une première chose.
00:11:44 Notre syndicat a tout à fait conscience des enjeux aujourd'hui qui se jouent,
00:11:49 qui ne sont pas simplement des postures où chacun pourrait récupérer ou se crisper
00:11:55 sur des concepts qu'il faudrait quand même peut-être revoir à la baisse.
00:12:00 Moi, ce qui m'intéresse aujourd'hui, au contraire, c'est d'avancer.
00:12:04 Ce que l'on constate depuis plusieurs mois, pour ne pas dire plusieurs années,
00:12:08 c'est un glissement permanent et une fragilité de nos institutions
00:12:14 qui sont plutôt inquiétantes.
00:12:15 Elles sont tellement inquiétantes qu'aujourd'hui, après 100 jours d'apaisement,
00:12:18 on a eu quand même des émeutes qui ont mis à feu et à sang le pays.
00:12:22 Et maintenant, on a, je ne sais pas si on peut prendre ce terme d'ailleurs,
00:12:25 mais une quasi-fronde, je n'aime pas trop ce mot parce qu'il est assez connoté,
00:12:30 mais en tout cas, une véritable crise au sein de la police.
00:12:34 Donc, je pense que l'heure n'est pas tellement aux invectives
00:12:37 où chacun se draperait finalement sur ses positions,
00:12:42 mais plutôt à celui de la confrontation avec ce qui se passe,
00:12:46 avec lucidité et aussi avec humilité.
00:12:49 Notre syndicat travaille, vous le savez peut-être,
00:12:51 depuis longtemps avec la police, puisqu'on appartient à une confédération
00:12:54 et on travaille même, j'allais dire, en très bonne intelligence
00:12:58 avec une unité SGP FO, dont je crois d'ailleurs
00:13:00 qu'il y a un représentant ce soir sur votre plateau.
00:13:03 Et on travaille d'ailleurs sur les sujets qui nous occupent aujourd'hui,
00:13:07 puisque pas plus tard qu'il y a un an,
00:13:10 on participait à un colloque sur l'utilisation justement des armes
00:13:14 pour les forces de l'ordre et les risques que ça pouvait provoquer
00:13:18 et les enjeux sur le plan institutionnel.
00:13:21 Et ça, ça nous semble beaucoup plus constructif et beaucoup plus intéressant.
00:13:25 Alors, que pensez-vous quand même de ce qu'ils disent ?
00:13:27 Au fond, l'uniforme confère un usage légitime de la force
00:13:32 et le traitement d'un policier à ce titre ne doit pas être le même,
00:13:37 quels que soient ses agissements.
00:13:38 C'est un discours qu'on a beaucoup entendu
00:13:40 de la part de syndicats policiers ces derniers jours.
00:13:43 Non, mais je crois que dans le débat public
00:13:48 et puis après dans ce qui nous préoccupe,
00:13:50 chaque institution, la police d'un côté et la justice de l'autre,
00:13:53 il est quand même étonnant de voir que ceux qui sont investis
00:13:58 d'une mission de service public soient traités de la même façon
00:14:04 que ceux qui ne le sont pas.
00:14:05 Je crois d'ailleurs que c'était le ministre de l'Intérieur qui avait dit
00:14:08 qu'on assiste quasiment à deux camps en bande rivale,
00:14:11 police contre délinquant.
00:14:14 Je crois que ce n'est pas possible de fonctionner comme ça dans une démocratie.
00:14:18 Ceux qui sont investis d'une mission de service public,
00:14:21 ça leur confère évidemment du pouvoir,
00:14:24 mais ça leur confère aussi énormément de responsabilité.
00:14:27 Et à ce titre-là, ils doivent être d'autant plus exemplaires
00:14:30 qu'ils ont justement cette responsabilité.
00:14:32 Et s'ils n'incarnent pas cette exemplarité,
00:14:35 ils doivent être sanctionnés, peut-être même davantage.
00:14:38 Donc on voit bien qu'on n'est pas sur le même niveau.
00:14:40 Ça ne veut pas dire que le traitement est inégalitaire,
00:14:44 que il est, j'allais dire, privilégié.
00:14:47 Je pense que c'est l'inverse, il n'est pas privilégié.
00:14:49 Mais on ne peut pas dire qu'un policier, c'est un citoyen lambda,
00:14:54 de la même manière qu'on ne peut pas dire qu'un magistrat,
00:14:57 quand il exerce ses fonctions, l'exerce comme un citoyen lambda.
00:15:00 Ce n'est pas vrai, puisqu'en fait, on revêt une fonction d'autorité.
00:15:04 Et je pense que c'est là qu'il y a un sujet,
00:15:05 c'est qu'en fait, dans cette société, aujourd'hui,
00:15:07 on assiste à une crise de l'autorité.
00:15:10 Alors, cette crise de l'autorité,
00:15:12 elle a déjà été dénoncée bien avant ce plateau,
00:15:14 évidemment, et bien avant cette crise.
00:15:16 Et je crois qu'aujourd'hui, on en a encore un soubresaut supplémentaire
00:15:19 et peut-être encore plus profond,
00:15:21 sur lequel on ne voit pas tellement de solutions arriver.
00:15:25 Ce qu'on voit, c'est plutôt des crises qui se succèdent,
00:15:27 qui sont de plus en plus graves.
00:15:29 Et on ne voit pas grand monde qui puisse mettre fin à ces crises.
00:15:34 Et je crois que c'est ça l'enjeu aujourd'hui.
00:15:35 Je crois que vous avez répondu à ma question.
00:15:37 La présomption de légitime défense pour les policiers,
00:15:40 serait-elle plus simple d'usage que la loi de 2017,
00:15:44 que certains jugent floue à droite ?
00:15:46 Ou est-elle impossible à mettre en œuvre
00:15:48 au regard de nos concitoyens et dans le climat actuel, selon vous ?
00:15:52 Je ne sais pas. Alors, la loi de 2017,
00:15:54 comme ça, pour le grand public, qu'est-ce que c'est déjà ?
00:15:57 C'est la possibilité pour les policiers
00:16:01 d'avoir un cadre légal qui s'aligne sur ce qu'avaient les gendarmes,
00:16:05 dans l'usage de la force et des armes.
00:16:07 Et qui permet, et qui liste de façon assez claire,
00:16:10 d'ailleurs, je ne sais pas pourquoi on dit qu'elle est floue.
00:16:12 Elle est peut-être complexe, mais je ne suis pas sûre qu'elle soit floue.
00:16:15 En fait, la difficulté de cette loi,
00:16:18 ce n'est pas tellement le texte, c'est son interprétation.
00:16:21 C'est-à-dire son application dans un contexte qui est particulier.
00:16:26 Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
00:16:27 Et ça, je pense qu'on ne peut pas décontextualiser le débat.
00:16:30 Aujourd'hui, on a quand même une difficulté en France,
00:16:33 et on l'a vu récemment, c'est que les forces de l'ordre
00:16:36 deviennent des cibles privilégiées des délinquants.
00:16:39 Et qu'on a une montée de la violence,
00:16:42 et notamment contre les forces de l'ordre.
00:16:44 Il suffit de regarder les chiffres du nombre de refus de tempérer,
00:16:49 du nombre de rébellions, du nombre de violences.
00:16:52 Alors après, on peut l'expliquer, chacun donnera sa version,
00:16:55 ce n'est pas le sujet, mais on a quand même une montée de la violence
00:16:59 qui fait qu'aujourd'hui, même ce cadre légal
00:17:02 devient peut-être problématique dans son application, en effet,
00:17:06 à protéger ceux qui nous protègent.
00:17:08 Parlons du politique dans tout ça.
00:17:10 Est-ce qu'il attise trop le feu, à votre sens ?
00:17:13 Je m'explique, à gauche, on est quand même allé ces derniers jours
00:17:15 jusqu'à parler de policiers factieux, sédicieux,
00:17:19 des policiers et leur hiérarchie, y compris, on y reviendra peut-être.
00:17:23 Dans le climat actuel, est-ce que c'est un danger
00:17:26 que de jeter l'opprobre comme ça sur les forces de l'ordre ?
00:17:30 Oui, c'est un danger, c'est très grave,
00:17:32 parce qu'en fait, il y a une partie des politiques,
00:17:35 mais pas que des politiques, il y a aussi des syndicats,
00:17:38 il faut quand même dire les choses telles qu'elles sont,
00:17:40 qui considèrent que l'usage des armes,
00:17:44 en tout cas par les forces de l'ordre, est d'entrée de jeu illégitime.
00:17:49 Et donc d'ailleurs, ils ne parlent pas de force dans l'usage des armes,
00:17:54 ils parlent de violence, systématiquement.
00:17:56 Or, les mots sont extrêmement intéressants de ce côté-là.
00:17:59 C'est qu'en fait, ceux qui disent que les forces de l'ordre
00:18:02 ont le monopole de la violence légitime se trompent.
00:18:05 Ce mot n'est pas vrai, il n'existe pas.
00:18:07 Les forces de l'ordre, ils ont l'usage de la force,
00:18:10 et la force doit rester à la loi.
00:18:12 Si vous utilisez systématiquement le mot de violence,
00:18:15 à ce moment-là, vous mettez de facto l'usage de la force du côté de l'illégalité.
00:18:22 Donc, on a dans le débat politique aujourd'hui,
00:18:26 finalement, une contestation de l'autorité des forces de l'ordre
00:18:30 quand ils utilisent leurs armes.
00:18:32 Mais c'est... Alors, on sait qui c'est, de toute façon.
00:18:35 Et c'est vrai que même vous, les médias, parfois,
00:18:38 vous relayez aussi ce discours.
00:18:41 C'est-à-dire qu'il y a tout de suite un discours à encore des violences policières.
00:18:47 Et ce discours dominant, qui est de plus en plus dominant,
00:18:50 en fait, porte préjudice à l'exercice des missions des forces de l'ordre.
00:18:54 - Parlons d'Emmanuel Macron.
00:18:56 Pardon, vous n'avez pas fini votre...
00:18:57 - Non, ce que je voulais simplement dire, c'est que parfois,
00:18:59 l'usage de la force est illégitime.
00:19:02 Si elle est disproportionnée, à ce moment-là, elle doit être sanctionnée.
00:19:05 Il n'y a pas de sujet là-dessus.
00:19:06 - Mais ça, je crois que tout le monde en convient.
00:19:07 - Bien sûr, tout à fait.
00:19:08 Ce n'est pas forcément tout le temps systématiquement remis en cause.
00:19:11 Parlons d'Emmanuel Macron, qui a été interrogé,
00:19:14 qui, pour une fois, s'est un peu plus longuement exprimé sur la question
00:19:18 depuis Nouméa, à 16 000 km, et de la non-parole de Gérald Darmanin.
00:19:22 Est-ce qu'il joue un rôle d'équilibriste, Emmanuel Macron,
00:19:26 ou c'est vraiment, selon vous, le reflet de la pensée présidentielle
00:19:29 que de dire "nul n'est au-dessus des lois",
00:19:32 cette même phrase qui a été reprise en chœur quand même par le garde des Sceaux ?
00:19:36 - Oui, mais en fait, j'allais dire...
00:19:38 - Est-ce qu'il devrait prendre position plus clairement ?
00:19:40 - Non, mais c'est une phrase que personne ne peut contester
00:19:42 et qui, j'allais dire, a un énoncé assez basique.
00:19:44 "Nul n'est au-dessus des lois", oui.
00:19:46 Et "nul n'est en-dessous" aussi, on pourrait dire d'ailleurs au passage.
00:19:48 - Donc une fois qu'il a dit ça, il n'a pas dit grand-chose pour vous ?
00:19:50 - Il rappelle une règle.
00:19:52 C'est comme si je disais, voilà, en France, il y a la présomption d'innocence.
00:19:56 Voilà. Une fois que vous avez dit ça, vous avez dit une règle.
00:20:01 - De mémoire de magistrats quand même, et avec cette fronde policière,
00:20:04 on va en reparler encore plus longuement avec ces arrêts maladie qui s'enchaînent.
00:20:09 Avez-vous déjà assisté, vraiment, là je parle de votre expérience empirique,
00:20:13 à un tel degré de tension entre ces deux corporations
00:20:16 où là, on atteint vraiment quasiment le point de non-retour dans certains cas ?
00:20:21 - Alors, je pense qu'il y a eu des degrés de tension très forts.
00:20:23 On ne va pas dire qu'il n'y en a pas eu.
00:20:25 Je me souviens très bien de cette manifestation, d'ailleurs,
00:20:29 qui avait été faite suite à des propos d'un syndicat de policiers
00:20:33 qui avait dit "le problème de la police, c'est la justice".
00:20:38 Et il y avait eu aussi déjà des décès, je ne me souviens plus lequel exactement,
00:20:42 mais on avait eu déjà des tensions extrêmement fortes.
00:20:47 Moi, ce que je remarque, surtout, ce n'est pas tellement le fait qu'il y ait des tensions.
00:20:51 C'est quelque chose de plus grave aujourd'hui, ce qui se passe.
00:20:53 C'est qu'en fait, il n'y a plus de confiance entre deux institutions.
00:20:58 C'est-à-dire qu'à force de porter le discrédit sur l'une, puis sur l'autre, puis sur les deux,
00:21:03 aujourd'hui, ce que l'on voit, c'est qu'en fait, il n'y a plus de confiance.
00:21:05 Et même, on allait dire, il y a une tension entre deux institutions.
00:21:08 Et ça, c'est très grave parce que ça, ça peut préfigurer une crise de régime, en réalité.
00:21:14 Parce que sur le plan institutionnel, si on n'a plus confiance dans la justice,
00:21:18 parce qu'en général, notre tour va venir, il revient tous les 15 jours.
00:21:23 Donc quand ce n'est pas nous, c'est la police.
00:21:25 Quand ce n'est pas la police, c'est la justice.
00:21:27 C'est-à-dire qu'à force, j'allais dire, d'attaquer les piliers d'une démocratie
00:21:32 sur la confiance et la confiance, si vous faites des sondages,
00:21:35 même des citoyens ont versé ces institutions.
00:21:37 - On rappelle quand même que beaucoup de citoyens français
00:21:39 estiment que la justice est souvent trop laxiste.
00:21:42 - Exactement. - Elle va assez sévère.
00:21:43 - Alors, ça dépend.
00:21:44 Parce que quand on fait des comparaisons immédiates, là, on est extrêmement sévère.
00:21:47 Mais voilà, ça dépend.
00:21:49 Donc en fait, ça ne va jamais.
00:21:51 Et c'est vrai que cette critique permanente des institutions,
00:21:55 qui sont des institutions qui sont quand même des piliers d'une démocratie,
00:22:00 peuvent à terme devenir extrêmement dangereuses.
00:22:03 Et en effet, si aujourd'hui, il n'y a plus de confiance,
00:22:07 ce n'est pas une question d'indépendance,
00:22:08 ce n'est pas du tout une question de séparation des pouvoirs,
00:22:10 c'est une question de confiance dans l'impartialité et dans la justesse.
00:22:15 Et pas que dans la justice, c'est dans la justesse de l'action de la justice.
00:22:20 - J'ai une dernière question.
00:22:21 Et si on veut être un petit peu plus technique et faire avancer les choses,
00:22:23 justement pour avancer, pour sortir de ce point de blocage que vous évoquiez tout à l'heure,
00:22:29 est-ce que vous pensez qu'il faut créer une juridiction spécialisée pour les policiers ?
00:22:35 Parce que précisément, le cadre de leurs interventions est si particulier.
00:22:40 - Oui, alors ce que je disais, il y a un an, on a fait un colloque pour réfléchir à tout ça.
00:22:44 Et on avait déjà fait des propositions communes,
00:22:45 ce qui montrait bien que quand on veut,
00:22:47 on peut travailler de façon très intelligente entre la police et la justice.
00:22:50 Et je crois que c'est d'ailleurs ce qui se passe en général.
00:22:53 On avait émis en fait des propositions pour améliorer les pratiques,
00:22:58 parce que ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est le traitement judiciaire
00:23:01 lorsque les forces de l'ordre interviennent justement sur des faits comme ça,
00:23:05 qui sont des faits où il y a un usage des armes.
00:23:07 Et on avait dit que la création peut-être d'une juridiction spécialisée,
00:23:12 où vous aviez des magistrats qui avaient justement une professionnalisation,
00:23:17 ça ne veut pas dire que personne ne sait faire,
00:23:19 ça veut dire que là, on avait vraiment des magistrats qui savaient faire que ça
00:23:22 et qui savaient très bien, j'allais dire, toutes les contraintes
00:23:26 et toutes les difficultés que les forces de l'ordre pouvaient rencontrer,
00:23:28 était une solution intéressante pour plusieurs raisons.
00:23:31 D'abord pour unifier la jurisprudence et donc les pratiques,
00:23:35 mais aussi pour accélérer le cours des procédures.
00:23:39 Parce que ce qui se passe aujourd'hui, c'est que le fait que ces dossiers,
00:23:43 il n'y en a pas non plus des milliers, mais soient dans le cours général de la justice,
00:23:47 qui est un cours très long, vous le savez, puisqu'on a des délais très longs,
00:23:51 font que ces policiers sont suspendus le temps de l'enquête
00:23:55 et on trouvait que c'était aussi intéressant qu'une jurisdiction spécialisée
00:23:59 qui avait une très bonne compétence, qui est rassurante toujours pour tout le monde
00:24:04 et qui pouvait aller plus vite peut-être aussi sur des dossiers, pouvait être un atout.
00:24:09 Ça pouvait un petit peu assainir les choses.
00:24:11 Vous avez soumis ces propositions ? Est-ce qu'elles ont été retenues ?
00:24:13 À qui les avez-vous envoyées ?
00:24:14 Nous, on en a parlé évidemment, puisqu'on a fait un colloque, ça a été même publié.
00:24:18 On en a parlé aussi pendant les États généraux, on a fait plein d'autres propositions.
00:24:22 Moi, ce que je regrette, c'est qu'en fait, quand on avait demandé,
00:24:26 d'ailleurs c'était encore avec EFOP, Unité SGP, des États généraux.
00:24:31 On avait dit qu'on veut des États généraux de la justice et de la sécurité.
00:24:35 C'est-à-dire de mettre tout le monde ensemble en face à face,
00:24:39 et là pour une fois, ce serait un joli face à face,
00:24:42 pour pouvoir discuter, si vous voulez, des problématiques que les uns et les autres rencontraient.
00:24:48 Ça n'a pas eu lieu. On a eu d'un côté le Beauvau de la sécurité,
00:24:50 d'un autre côté les États généraux de la justice, et on n'a pas réglé ces problèmes.
00:24:55 Et quand vous ne réglez pas en profondeur les problèmes,
00:24:57 et que vous les traitez par contre en superficialité,
00:24:59 donc que vous les maltraitez en superficialité, ils reviennent en boomerang.
00:25:03 Ils reviennent en boomerang de manière dramatique en réalité.
00:25:07 Parce que ce que l'on voit, c'est une crispation,
00:25:10 et puis c'est des invectives qui n'ont pas lieu d'être.
00:25:14 Comment on en sort ?
00:25:15 Comment on en sort ?
00:25:16 On en sort, je pense, justement en se parlant, pas en s'ignorant,
00:25:20 en regardant la réalité en face,
00:25:22 et en descendant chacun, j'allais dire, d'une marche.
00:25:27 C'est ce qui sera peut-être le plus difficile à accomplir.
00:25:28 Voilà, en descendant chacun d'une marche.
00:25:30 Moi, je ne crois pas un instant que ce soit un sujet de séparation de pouvoir
00:25:34 ou d'indépendance qui soit mis en cause.
00:25:37 Non, ce n'est pas du tout ça.
00:25:38 C'est comment aujourd'hui on améliore le traitement judiciaire.
00:25:41 Je crois qu'aujourd'hui, il faut qu'on se remette tous autour de la table de façon sereine
00:25:45 et qu'on soit, j'allais dire, dans un esprit positif de proposition et de construction.
00:25:51 Parce qu'aujourd'hui, vous avez quand même des syndicats
00:25:54 qui critiquent les pratiques policières en permanence.
00:25:57 Il faut qu'ils acceptent aussi qu'on critique les pratiques judiciaires.
00:26:01 Et si chacun est dans cet esprit de se dire que d'abord,
00:26:05 la justice n'appartient pas aux magistrats
00:26:08 et que la police ne peut pas faire tout ce qu'ils veulent,
00:26:10 peut-être qu'on avancera.
00:26:12 Merci beaucoup, maîtresse Brugère, d'avoir accepté notre invitation.
00:26:15 Merci pour ces mots très clairs et constructifs également.
00:26:20 Merci pour cette soirée.
00:26:21 Et voilà, Soir Info, le débat commence et j'ai plaisir à accueillir sur ce plateau Régis Le Sommier.
00:26:27 Bonjour Régis, bonsoir.
00:26:28 J'ai encore du mal à me mettre à ce rythme nocturne, moi la diurne.
00:26:32 Alors, je rappelle que vous êtes le directeur de la rédaction d'OMERTA.
00:26:35 On va se voir plusieurs soirs cette semaine puisque vous serez aussi dans Face à l'info.
00:26:40 Oui, ben voilà, on commence à prendre rendez-vous.
00:26:43 Philippe Guibert à vos côtés.
00:26:44 Je rappelle que vous êtes enseignant et consultant.
00:26:46 Bonsoir Philippe.
00:26:47 Erwann Barilho, bonsoir.
00:26:49 Vous êtes écrivain et d'ailleurs, vous nous avez apporté votre tout dernier ouvrage qui s'intitule
00:26:54 "Moi, OMEGA".
00:26:55 C'est un ouvrage de fiction dans l'air du temps,
00:26:57 puisqu'il est question des GAFA, de l'intelligence artificielle.
00:27:02 Toutes ces choses qui nous intéressent au plus haut point.
00:27:05 Et donc, ça peut être une bonne lecture, une bonne suggestion de lecture pour l'été.
00:27:08 Et puis, Yann Bastyr est là également. Bienvenue sur ce plateau.
00:27:11 Bonsoir.
00:27:11 Vous êtes délégué national d'unité SGP.
00:27:14 Toutes ces questions, évidemment, trouvent une résonance en vous.
00:27:16 On va continuer, je vous rassure, d'en parler.
00:27:18 À commencer par cette fronde des policiers qui non seulement se confirment,
00:27:22 mais qui prend même de l'ampleur avec ce code 562 qui est activé.
00:27:25 Ces arrêts maladie en série, c'est une tendance lourde dans le pays désormais
00:27:30 et que nous résume Tanguy Hamon.
00:27:33 Le mouvement de colère des policiers ne faiblit pas et se propage
00:27:36 à travers les commissariats du pays. Dans les Bouches-du-Rhône,
00:27:39 d'où est parti le mouvement, plus de 1000 policiers sont actuellement absents,
00:27:43 en arrêt maladie ou en congé.
00:27:45 Des unités comme les BAC de Marseille, Aix-en-Provence ou encore Martigues
00:27:48 affichent même 100% de leurs effectifs absents.
00:27:51 En Ile-de-France, énormément de commissariats appliquent le code 562,
00:27:55 c'est-à-dire que les policiers n'interviennent sur le terrain que pour des urgences.
00:27:59 C'est le cas par exemple à Saint-Germain-en-Laye, à Montreuil,
00:28:02 à Aulnay-sous-Bois ou encore dans de nombreux commissariats de Paris.
00:28:05 Le mouvement, on l'a dit, se propage à travers le pays,
00:28:08 comme à Sanary dans le Var, à Vénissieux dans le Rhône
00:28:11 ou encore à Nice dans les Alpes-Maritimes.
00:28:14 Reste qu'il est toujours difficile d'obtenir une idée précise
00:28:17 de l'ampleur du mouvement à travers l'Hexagone.
00:28:19 De son côté, le ministère de l'Intérieur refuse de donner le moindre chiffre.
00:28:24 Yann Bastier, je commence avec vous.
00:28:26 Même question, plus ou moins que celle posée à Béatrice Brugère,
00:28:29 mais là je veux votre point de vue.
00:28:30 Qu'est-ce qui va maintenant éteindre ce mouvement,
00:28:34 permettre de faire rentrer tout le monde dans le rang
00:28:36 et redonner du cœur à l'ouvrage, reprendre le travail ?
00:28:39 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:28:41 Vaste mission que vous me confiez là, qu'est-ce qu'il va falloir faire ?
00:28:43 Béatrice Brugère l'a évoquée.
00:28:45 Certainement le dialogue, essayer de comprendre.
00:28:47 Bien sûr, on est sur un épiphénomène avec notre collègue, je dis notre,
00:28:51 nos collègues qui sont en détention provisoire,
00:28:54 aussi bien pour Nanterre que pour Marseille.
00:28:56 Donc là effectivement, il y a ce mouvement de crispation
00:28:59 qui débute là, notamment à Marseille,
00:29:01 mais on voit qu'il fait tâche d'huile avec de nombreux collègues.
00:29:04 Ils sont au bout du rouleau.
00:29:05 On parle d'arrêt maladie, même si certains politiques
00:29:09 parlent de faux arrêt maladie, je ne reviendrai pas là-dessus
00:29:11 parce que certains sont au bord de l'épuisement.
00:29:13 On a des médecins qui disent bien qu'on est dans une profession en souffrance.
00:29:16 On arrive peut-être au bout du bout et il suffisait de cette étincelle.
00:29:20 Donc comment revenir, certainement en se mettant autour de la table,
00:29:23 il n'y a pas une opposition frontale, police, justice.
00:29:26 Béatrice Brugère l'expliquait juste avant,
00:29:29 nous dialoguons, nous travaillons, nous faisons des propositions.
00:29:31 On reviendra peut-être sur cette idée de juridiction spécialisée.
00:29:36 Nous ne nous mettons pas au-dessus des lois,
00:29:38 nous ne demandons pas une justice d'exception,
00:29:41 mais d'être au moins traité de façon un petit peu particulière
00:29:44 parce qu'il peut y avoir des dérapages, on est peut-être dans le cas là,
00:29:48 mais il faut qu'il y ait une attention particulière
00:29:51 et peut-être des magistrats spécialisés.
00:29:53 On ne l'avait pas encore entendu depuis sa confirmation à Matignon,
00:29:57 c'était Elisabeth Borne qui, vous le savez, était en déplacement au Havre.
00:30:00 Aujourd'hui, et qui a apporté elle aussi son soutien aux policiers.
00:30:05 Écoutons la Première Ministre.
00:30:07 Moi, j'apporte évidemment tout mon soutien,
00:30:10 mes remerciements aux policiers qui ont été très mobilisés
00:30:14 toutes ces dernières semaines et puis les mois précédents,
00:30:18 à l'occasion des mouvements sociaux et ces dernières semaines,
00:30:20 à l'occasion des violences urbaines.
00:30:22 Je pense qu'il faut que chacun ait conscience de la difficulté de leur mission.
00:30:26 Ils ont pu faire face à des violences très fortes
00:30:29 tout au long de ces émeutes urbaines.
00:30:31 Ensuite, il y a une décision de justice
00:30:33 et il faut que la justice puisse aussi faire son travail sereinement.
00:30:37 Régis Le Sommier, elle aussi, elle marche dans les traces
00:30:40 d'Emmanuel Macron et d'Éric Dupond-Moretti.
00:30:44 A priori, il n'y a pas de quoi calmer la grogne des policiers avec ces mots.
00:30:48 Est-ce qu'il y a un schisme aujourd'hui entre la hiérarchie policière,
00:30:51 on va y revenir, et l'exécutif ?
00:30:55 Disons qu'il y a un petit problème quand même au sein du gouvernement.
00:30:58 On n'a pas beaucoup entendu M. Darmanin.
00:31:00 Et pour cause, il y a quand même eu un message lancé.
00:31:04 Le directeur de la police, Frédéric Vaud,
00:31:07 a accordé cette interview aux Parisiens
00:31:09 qu'Emmanuel Macron découvre en arrivant à Nouméa,
00:31:13 qui a été validée par le directeur de cabinet de Gérald Darmanin,
00:31:18 donc probablement lue par Gérald Darmanin.
00:31:21 Donc là, il y a quand même...
00:31:22 Qui ne dit mot qu'on sent, d'une certaine manière.
00:31:24 Et d'habitude, ce n'est pas le dernier à tweeter.
00:31:26 Donc comment dire ?
00:31:29 Là, en effet, les mots d'Elisabeth Borne
00:31:32 étaient peut-être indispensables pour dire que,
00:31:34 bon, en effet, la police, c'est l'intervention.
00:31:37 La police, c'est l'immédiat.
00:31:39 La justice, on sait que c'est toujours du temps long.
00:31:42 Et on sait toujours qu'en milieu de ça,
00:31:43 il y a le phénomène médiatique et puis l'effet boule de neige.
00:31:47 Et on ne peut pas rattraper ces temps.
00:31:49 Et donc là, en effet, on se trouve dans une histoire de collision
00:31:53 entre justice et police.
00:31:55 Ce n'est pas la première fois.
00:31:56 Je veux dire, il y a eu plein de cas,
00:31:58 simplement, qui vient clore une série.
00:32:02 Vous avez évoqué tout à l'heure la question de la réforme des retraites
00:32:05 sur laquelle les policiers ont été extrêmement mobilisés.
00:32:08 La question des émeutes également, où la police,
00:32:11 à qui on a demandé pendant les émeutes, la BRI, le GIGN, l'ORED,
00:32:16 tous ces corps ont été mobilisés.
00:32:19 D'habitude, ils ne sont pas mobilisés pour des émeutes.
00:32:20 Donc il y a eu quand même, il y avait le feu au lac,
00:32:22 comme on dit en Suisse.
00:32:24 Donc, c'est une forme, il y a une forme d'épuisement.
00:32:30 Et puis, il y a un sentiment chez les policiers,
00:32:31 il faut bien le comprendre, d'être ceux à qui on demande l'impossible.
00:32:36 Et puis, dès qu'ils font une faute, ça, ils payent plus que les autres.
00:32:39 C'est ça qui les met en souffrance aujourd'hui.
00:32:43 Or, la police, ça reste la garante de l'état de droit.
00:32:46 Et on ne peut pas se permettre, et le gouvernement ne peut pas se permettre.
00:32:49 D'où l'intervention d'Elisabeth Borne, je pense,
00:32:53 et son remerciement aux policiers de se priver de sa police
00:32:56 ou d'avoir une police qui ne fonctionne plus.
00:32:57 Alors justement, on va l'écouter également, Elisabeth Borne,
00:33:00 parlant de la non-parole, ou en tout cas du silence supposé,
00:33:04 médiatique, tout au moins, de Gérald Darmanin.
00:33:07 Est-ce que Gérald Darmanin a bien fait de valider cet interview du DGPN ?
00:33:11 Je ne vais pas rentrer dans les procédures de validation des interviews du DGPN.
00:33:16 Moi, je vous dis à la fois hommage aux policiers,
00:33:19 reconnaissance de la difficulté de leur mission,
00:33:21 et nécessité que la justice puisse faire son travail sereinement.
00:33:25 Philippe, il paraît impensable quand même,
00:33:27 et pour rebondir sur ce que disait Régis à l'instant,
00:33:31 que le ministre de l'Intérieur n'ait pas validé les propos de son DGPN.
00:33:35 Oui, qui nous dit "valide" en fait,
00:33:37 parce que ça se passe dans une administration.
00:33:40 Un DGPN ne s'exprime pas sans une validation minimum du cabinet du ministre.
00:33:45 Et sur un sujet aussi sensible,
00:33:47 on n'imagine pas que le directeur de cabinet de Gérald Darmanin
00:33:50 ait donné sa validation sans en référer, sans en avoir un échange avec son ministre.
00:33:55 Donc, Gérald Darmanin et son cabinet ont donné un feu vert à la déclaration du DGPN,
00:34:01 en oubliant de prévenir Matignon et l'Elysée.
00:34:04 Et comme vous l'avez dit,
00:34:06 Emmanuel Macron a découvert ça au cours de son voyage vers Nouméa.
00:34:10 Donc, on est sur un clash politique qui s'inscrit dans un contexte
00:34:14 où on a aussi beaucoup d'échos sur le fait que Gérald Darmanin boude
00:34:19 depuis le remaniement, puisqu'il aurait voulu être Premier ministre.
00:34:23 Et donc, on ne sait plus si Gérald Darmanin est dans une logique de soutenir ses troupes
00:34:29 et en même temps de mettre un petit caillou,
00:34:31 vous verrez, un gros caillou dans la chaussure d'Emmanuel Macron,
00:34:34 dont il a un petit peu troublé l'interview qu'il devait donner lundi,
00:34:39 puisque c'était ce sujet-là sur lequel tout le monde attendait Emmanuel Macron.
00:34:43 Erwann Barillot, sur Gérald Darmanin,
00:34:45 est-ce qu'il est dans une position…
00:34:46 C'est lui qui est dans la position la plus délicate aujourd'hui, d'une certaine manière ?
00:34:49 Oui, il joue effectivement 2027, tout le monde l'a compris.
00:34:52 Il a été déçu de ne pas avoir eu Matignon et d'une certaine manière,
00:34:56 c'est un petit peu House of Cards, Gérald Darmanin se venge.
00:34:59 Il a dû valider en effet l'interview.
00:35:03 Il n'est jamais trop tôt pour se venger des illusions politiques.
00:35:06 Et c'est vrai qu'il a forcément validé, lui ou son cabinet,
00:35:09 l'interview aux Parisiens du directeur de la police.
00:35:13 Et c'est vrai que c'est un coup bas lancé à Emmanuel Macron,
00:35:16 ce qui expliquerait peut-être qu'il est adoubé Edouard Philippe à Nouméa,
00:35:20 comme quoi tous les sujets sont liés.
00:35:21 Ah oui, absolument.
00:35:22 C'est bien, on y reviendra dans le détail,
00:35:24 mais c'est vrai que c'est une bonne supposition.
00:35:27 Il a été interrogé sur la question, mais on ne sait pas si…
00:35:30 Il s'était téléphoné, vous croyez ?
00:35:32 C'était commandité, pourquoi pas ?
00:35:34 Bon, monsieur…
00:35:38 J'ai oublié votre nom, pardon, je suis un petit peu fatiguée.
00:35:41 Monsieur Bastière, Yann Bastière,
00:35:44 il ne va pas pouvoir se dérober éternellement, Gérald Darmanin,
00:35:46 à la fin de la semaine, il rentre de Nouméa.
00:35:48 J'imagine que les policiers l'attendent aussi de pied ferme
00:35:51 pour recueillir sa parole.
00:35:52 À un moment donné, on va lui poser la question,
00:35:54 il va être obligé de le dire publiquement.
00:35:56 Qu'est-ce que vous attendez de lui ?
00:35:57 Est-ce que vous attendez un geste fort qui aille dans le même sens ?
00:35:59 Il faut qu'il sorte du bois, qu'il sorte un petit peu de ses retranchements ?
00:36:04 On attend, c'est sûr que la position politique,
00:36:05 là, il y a eu assez de commentaires là-dessus,
00:36:08 mais c'est vrai qu'après des déclarations d'amour, on en veut des preuves.
00:36:12 Donc effectivement, on attend, nous, nous revendiquons certaines choses,
00:36:15 certaines avancées pour le statut du policier
00:36:20 dans des conditions comme on connaît actuellement.
00:36:22 Donc pourquoi pas commencer à débattre et pourquoi pas lancer ce débat,
00:36:26 aussi bien avec Eric Dupond-Moretti à Place Vendôme ?
00:36:31 C'est peut-être là que la sortie de crise dont vous parliez tout à l'heure.
00:36:35 J'ai entendu ce matin, j'étais sur le plateau de l'Or des pros,
00:36:40 et un nouveau confrère syndicaliste disait,
00:36:42 on poursuit ce mouvement jusqu'à la décision de la justice,
00:36:47 de la Chambre d'instruction, qui va déclarer si la détention provisoire
00:36:52 du policier marseillais est maintenue ou si elle est prolongée.
00:36:56 Est-ce que c'est aussi votre cas ?
00:36:58 Est-ce que vous trouvez que c'est un objectif légitime ?
00:37:01 Est-ce qu'il ne s'agit pas d'une pression mise par la justice ?
00:37:04 Je ne dis pas que tous les syndicalistes ont cette position-là,
00:37:07 mais en tout cas, certains l'ont.
00:37:09 Nous sommes des policiers et des représentants du personnel responsables.
00:37:14 On discute beaucoup avec Béatrice Brugère,
00:37:16 nous ne sommes pas contre l'état de droit.
00:37:19 Il y a une émotion forte parmi mes collègues.
00:37:21 - Maraud ? - Tout à fait.
00:37:23 Mais il y a une émotion forte qui est là.
00:37:25 Nous, représentants du personnel, on accompagne,
00:37:27 on essaye aussi d'encadrer cette émotion qui peut amener à des débordements.
00:37:31 On a vu certains propos qui n'étaient pas dignes.
00:37:34 Donc nous suivons ça.
00:37:36 Qu'il y ait un ras-le-bol fort, comme vous le dites,
00:37:40 et qu'on ait cette deadline du 3 août, je ne sais pas.
00:37:43 Et si mes collègues sont épuisés jusqu'à aller voir un médecin
00:37:47 pour dire "je ne me sens pas en capacité de", si...
00:37:50 Il y a quelques arrêts maladie qui sont...
00:37:52 Enfin d'ailleurs, certains syndicalistes l'ont dit aussi,
00:37:54 certains arrêts maladie sont de convenance.
00:37:57 Vous le savez bien.
00:37:58 Ça sera au médecin de s'expliquer face à la CPI.
00:38:00 Je suis entièrement d'accord avec vous.
00:38:02 Moi, je ne rentre pas sur ce terrain-là.
00:38:03 Et effectivement, on va jusqu'au 3 août parce qu'on espère une chose,
00:38:07 c'est effectivement la sortie de détention de notre collègue Marseillais
00:38:10 et toujours avec une pensée, notre collègue, sur l'affaire Nahel à Nanterre.
00:38:15 – Sur Jean-Noël, est-ce qu'il peut vraiment débloquer la situation
00:38:17 ou ça ne changera pas grand-chose au fond ?
00:38:19 – Je pense que c'est le responsable,
00:38:21 en tout cas c'est le régime hyper-présidentiel français qui veut ça,
00:38:27 c'est bien Emmanuel Macron.
00:38:28 C'est bien Emmanuel Macron et depuis le début de ce dernier épisode
00:38:31 ce qui ont été les émeutes, quelque part les propos qu'il a tenus le soir même
00:38:36 en allant très très vite et en soutenant Nahel, ce qui était normal,
00:38:40 mais la façon dont il s'est exprimé,
00:38:42 il s'est mis à dos la partie de la police tout de suite.
00:38:45 – C'est inexcusable.
00:38:47 – Ben oui, mais l'inexcusable c'est la parole du président
00:38:50 et la parole du président ça a ensuite des conséquences.
00:38:54 Je ne dis pas que c'est ça qui a déclenché les émeutes,
00:38:56 mais en tout cas…
00:38:57 – C'était censé les apaiser, ça n'a pas réussi.
00:38:59 – Oui, ça n'a pas réussi en tout cas, il y a eu quand même une sorte de,
00:39:03 je dirais d'imprudence, alors là maintenant c'est à lui véritablement
00:39:07 puisque c'est lui le décideur.
00:39:09 Gérald Darmanin c'est quand même,
00:39:11 je ne vais pas non plus lui trouver des circonstances atténuantes,
00:39:14 mais dans ce gouvernement à plein de niveaux,
00:39:19 c'est quand même lui qui est allé au feu plein de fois sur la question des OQTF,
00:39:25 souvenez-vous, l'imamic l'UICEM etc.
00:39:27 Il y a eu des épisodes où Darmanin a été au front,
00:39:30 il y avait peu de ministres et encore moins au niveau de la justice
00:39:34 qui semblaient le soutenir.
00:39:36 On avait quand même beaucoup l'impression à travers les deux mandats
00:39:39 d'Emmanuel Macron que la barque justice-police ramait à contresens.
00:39:44 Et Darmanin lui, on sait, il tient son ministère de façon impeccable,
00:39:51 que ça lui donne des ambitions présidentielles,
00:39:53 c'est probablement normal, c'est l'exercice politique qui veut ça.
00:39:57 Maintenant, là, il faut quand même revenir sur qui peut avoir
00:40:02 la capacité de calmer cette situation, c'est Emmanuel Macron en bon sens.
00:40:06 D'ailleurs, dès le début, on a mis en opposition les deux incarnations
00:40:09 qui étaient Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti en 10 ans,
00:40:11 il y a déjà plusieurs années.
00:40:13 Ces deux-là sont-ils réconciliables ?
00:40:14 On a vu que le fossé s'est encore plus creusé au fil du temps à Juan Dario.
00:40:18 Oui et non, parce que pour un voyou, la police et la justice,
00:40:21 c'est la même chose, c'est l'adversaire.
00:40:24 Et ce qu'a dit…
00:40:24 Pour l'avocat des voyous.
00:40:25 Et pour l'avocat des voyous aussi.
00:40:27 Donc ce qu'a dit Béatrice Brugère est très juste,
00:40:30 c'est-à-dire qu'il faut d'abord réconcilier la fonction de policier
00:40:34 et la fonction de juge, puisque ce sont les deux incarnations de l'autorité.
00:40:39 Et sur les arrêts maladie, dans le secteur privé,
00:40:43 on dit souvent que le nombre d'arrêts maladie est un indicateur
00:40:46 du mal-être au travail.
00:40:47 Je crois que c'est vrai aussi pour la police.
00:40:49 Dans la fonction publique, c'est un petit peu différent,
00:40:51 on pourrait avoir et exercer des fonctions de direction de service.
00:40:56 Il y a un usage parfois de l'arrêt maladie qui est abusif, disons-le.
00:41:00 Ne tournons pas autour…
00:41:01 Mais ça reste un indicateur du mal-être au travail.
00:41:03 Dans une société où les gens se trouvent bien,
00:41:06 il y a moins d'arrêts maladie en général.
00:41:07 Oui.
00:41:08 J'aimerais qu'on parle de politique à nouveau.
00:41:09 Jean-Luc Mélenchon parle de séditieux,
00:41:11 il dénonce le corporatisme de la police.
00:41:13 Je vous propose de l'écouter.
00:41:16 J'ai, comme beaucoup d'autres, été consterné
00:41:20 par son silence, puis par les mots qu'il a utilisés
00:41:24 pour qualifier la situation qui résulte de l'état de sédition
00:41:29 dans lesquelles s'est placée une partie de la police nationale.
00:41:32 Elle a les apparences d'une protestation corporative
00:41:36 contre une décision qui ne convient pas à ceux qui en font l'objet
00:41:40 et aux corps professionnels qui se sentent concernés.
00:41:42 Mais ce qui compte dans cette affaire,
00:41:45 ce n'est pas le droit normal, légitime, dans une démocratie,
00:41:49 de donner son avis sur tous les sujets,
00:41:50 c'est que pour que la démocratie et la République fonctionnent,
00:41:53 il faut qu'à un certain nombre de points sensibles,
00:41:57 l'équilibre soit respecté, le cadre soit absolument clair et respecté.
00:42:04 Yann Bastiat, vous faire traiter de factieux, de séditieux,
00:42:07 ça vous choque de mettre tout le monde dans le même sac ?
00:42:10 Au fond, en fait, il critique aussi même le mouvement,
00:42:14 pas simplement le travail de terrain,
00:42:16 mais le fait qu'en bloc, il y a eu ce mouvement de contestation.
00:42:19 Ça va aussi loin que ça pour lui.
00:42:21 C'est particulièrement choquant, comme vous le dites.
00:42:24 Mais juste une chose qui me revient en tête,
00:42:28 il défend les valeurs de la justice.
00:42:30 J'ai cette image, lorsqu'il menace un collègue
00:42:34 qui est en train de faire son travail avec un magistrat sur place
00:42:37 et qu'une perquisition va être menée dans les locaux de la permanence
00:42:40 de Jean-Luc Mélenchon, il ne tenait pas les mêmes propos.
00:42:43 Là, la justice, c'était l'ennemi,
00:42:45 c'était lui, la République, rappelez-vous.
00:42:46 – Oui, il barrait la route de la perquisition.
00:42:48 – Il menace mon collègue.
00:42:49 Donc, on a deux salles, deux ambiances,
00:42:52 et là, qui tiennent ses propos à notre rencontre,
00:42:54 mais bon, on est loin d'être étonné,
00:42:56 et il y a une attaque franche de tous les membres de ce parti à notre endroit.
00:43:03 – Ça va trop loin.
00:43:04 Il y a des outrances qu'il faut éviter.
00:43:06 – J'ai connu Jean-Luc Mélenchon beaucoup plus violent.
00:43:07 – Dans le climat incandescent qui est le nôtre ?
00:43:11 – Oui, on a connu Jean-Luc Mélenchon, y compris sur la police,
00:43:14 il a décidé de dire des choses beaucoup plus violentes.
00:43:16 – Enfin, factieux, c'est pas bon, là, dans la vie de la durance.
00:43:18 – Il fait une erreur d'analyse, en fait, sur la police,
00:43:21 il fait une erreur d'analyse depuis le début,
00:43:24 mais c'est à des fins électoralistes qu'il fait cette erreur d'analyse.
00:43:27 C'est pas un problème de factieux,
00:43:29 les policiers n'ont pas envie de renverser le régime politique actuel,
00:43:33 c'est pas ça le sujet.
00:43:34 Après, on peut critiquer ce mouvement,
00:43:36 je l'ai fait tout à l'heure sur l'usage,
00:43:38 on peut critiquer certaines méthodes,
00:43:40 on peut critiquer aussi certains objectifs,
00:43:42 au moins donnés par certains syndicalistes.
00:43:45 Moi, je trouve que de mettre ce mouvement sous tension
00:43:50 jusqu'à la décision de la justice, je trouve que c'est pas correct,
00:43:53 c'est pas convenable pour établir…
00:43:55 Je voudrais ajouter un point,
00:43:58 dans cette affaire, si effectivement on veut une réconciliation,
00:44:02 si on veut que justice et police puissent travailler,
00:44:05 effectivement, c'est pas au niveau du ministère de l'Intérieur seulement
00:44:08 que ça pourrait se passer,
00:44:09 parce que là, à l'évidence, le ministre de l'Intérieur lui-même
00:44:12 a décidé d'appuyer ses troupes sur toute la ligne,
00:44:15 en validant l'interview de son directeur général dont on parlait tout à l'heure.
00:44:20 Alors, je ne pense pas qu'on puisse…
00:44:22 Qui doit arbitrer ?
00:44:23 Ça a été dit tout à l'heure, c'est Emmanuel Macron et Elisabeth Borne
00:44:26 qui doivent trouver une solution au problème.
00:44:28 À mon avis, c'est pas la détention provisoire le problème,
00:44:31 le problème, c'est le fonctionnement de la justice en lien avec la police.
00:44:36 Mais je crois qu'on se trompe de problème
00:44:38 et que le malaise policier, outre le burn-out dont vous parliez,
00:44:42 qui me paraît tout à fait compréhensible,
00:44:44 je crois que le problème de fond, il est là.
00:44:45 Le veut-il, ce déblocage ?
00:44:48 Le peut-il, peut-il le faire, Emmanuel Macron ?
00:44:51 Ah, peut-il le faire ?
00:44:52 Écoutez, ça dépendra de sa…
00:44:55 Il est difficile de se réinventer.
00:44:57 Moi, je voudrais quand même réagir juste sur Jean-Luc Mélenchon,
00:45:02 qu'on les a traités de factieux et en effet, il y a eu des propos,
00:45:04 je me souviens, pendant la campagne présidentielle,
00:45:07 contre un policier de la BAC,
00:45:09 qui était tout à fait venteux,
00:45:11 contre la BAC, il était là à l'accabler, etc.
00:45:14 Je trouve que Jean-Luc Mélenchon s'est écarté depuis un petit moment
00:45:18 de certains principes républicains
00:45:21 et a oublié complètement que la police est le garant de l'état de droit.
00:45:24 Et que ça veut dire que Jean-Luc Mélenchon est la nuque,
00:45:26 puisqu'il ne veut pas de l'état de droit,
00:45:29 ou en tout cas, il veut un autre état de droit,
00:45:31 ou mise sur un chaos pour pouvoir se hisser au pouvoir,
00:45:34 ce qui est assez étonnant,
00:45:35 parce que c'est toujours des personnages qui se réfèrent toujours à 1793,
00:45:40 mettent en avant Robespierre et tous les révolutionnaires,
00:45:42 en oubliant un peu qu'à l'époque est né le ministre de la police par excellence,
00:45:46 qui s'appelait Joseph Fouché,
00:45:48 qui était ministre du consulat ensuite, de la restauration.
00:45:53 Et voilà, et donc la police faisait partie aussi de l'esprit révolutionnaire
00:45:57 et l'idée de l'ordre, elle était là,
00:45:58 même si ça a été quand même le chaos pendant la terreur.
00:46:00 Mais c'est étonnant cet espèce d'affranchissement
00:46:04 de tout un corps d'État qui devient l'ennemi,
00:46:07 qui est désigné, vous l'avez dit, pour des visées électoralistes,
00:46:10 parce que qu'est-ce qu'on va remplacer ?
00:46:12 Comment on va ?
00:46:13 On est condamné à, si la police ne va pas,
00:46:17 ou en tout cas si elle a des dysfonctionnements,
00:46:18 on est condamné à les résoudre.
00:46:20 On ne peut pas faire autrement qu'avec la police.
00:46:22 Sinon c'est le chaos.
00:46:23 Sinon c'est l'anarchie.
00:46:25 Et la France qui va partir en pols,
00:46:29 ou en tout cas en entité complètement opposée.
00:46:33 Erwann Barillot, reprenons ce concept qui est décidément la mode,
00:46:35 puisqu'il est question maintenant de convoquer des états généraux de la presse.
00:46:39 Est-ce qu'il n'a d'autre choix, encore une fois,
00:46:41 à rebondir sur les propos de notre invitée précédente,
00:46:43 Emmanuel Macron, que de convoquer,
00:46:45 et pour s'en sortir aussi, peut-être par le haut,
00:46:48 des états généraux consacrés à la fois à la police et à la justice,
00:46:52 c'est-à-dire ramener tout le monde à la table.
00:46:54 L'adage dit "quand on ne veut pas régler un problème, on fait une commission",
00:46:57 c'est vrai aussi pour les états généraux, ça marche aussi.
00:47:00 Dans tous les cas, le dialogue ne permet pas de trouver une solution
00:47:04 qui va mettre tout le monde d'accord.
00:47:05 Il faudra faire des choix à un moment donné,
00:47:07 et les choix reviennent à l'exécutif.
00:47:09 C'est pour ça qu'il a été élu.
00:47:11 Le problème c'est qu'aujourd'hui,
00:47:12 Macron est dans un "en même temps permanent".
00:47:14 Parce qu'il veut avoir l'ordre lors de l'ordre,
00:47:16 comme il l'a répété trois fois lors de son intervention,
00:47:19 mais en même temps il ne veut pas perdre ses électeurs de gauche,
00:47:21 y compris Mélenchonistes, qui ont voté pour lui au deuxième tour.
00:47:25 Donc il est pris entre deux feux,
00:47:28 et il est dans une incohérence permanente.
00:47:29 Enfin les électeurs, c'est son deuxième mandat, a priori le dernier,
00:47:32 donc qui doit-il ménager réellement aujourd'hui ?
00:47:35 On est quand même toujours tenus par ces électeurs,
00:47:37 ne serait-ce qu'en termes de popularité.
00:47:39 Je crois que c'est sa majorité.
00:47:41 Y compris dans sa majorité.
00:47:43 C'est pour ménager l'aile gauche, la majorité.
00:47:45 Les députés venus du PS, c'est ça.
00:47:47 Exactement, ses apports du PS sont essentiels pour lui,
00:47:51 donc il est sans réparerie dans un double discours.
00:47:54 Il dit aux forces de l'ordre "on vous soutient",
00:47:56 mais en même temps il dit à son aile gauche "on vous soutient aussi".
00:47:58 Et c'est inconciliable.
00:47:59 Et donc le pari de Jean-Luc Mélenchon,
00:48:01 qui est tout sauf un imbécile,
00:48:03 c'est de miser lui sur la cohérence.
00:48:05 Et ça, je pense qu'on peut lui faire beaucoup de reproches,
00:48:07 mais pas celui de l'incohérence.
00:48:09 Et depuis quelques semaines, quelques mois,
00:48:12 il essaye d'être l'intellectuel organique de son mouvement,
00:48:15 et de donner une cohérence aux émeutes.
00:48:17 Quand il a dit "la révolte des quartiers est une lutte de classe",
00:48:21 il a tout dit à mon avis.
00:48:23 Merci beaucoup.
00:48:24 On s'interrompt quelques minutes
00:48:25 et puis on reviendra évidemment pour parler de toutes ces questions.
00:48:27 Nous serons également en ligne avec Maître Jacques Préziosi.
00:48:31 C'est l'avocat de Hedi, ce jeune homme qui a porté plainte
00:48:34 pour dénoncer des violences policières,
00:48:36 ce qui avait entraîné précisément la mise en examen de quatre policiers
00:48:39 et ce placement en détention provisoire de l'un d'entre eux.
00:48:42 A tout à l'heure.
00:48:43 De retour avec vous dans ce soir, Info.
00:48:47 Merci à tous pour votre fidélité.
00:48:49 C'est l'heure du journal avec le retour de Sandra Thiombeau.
00:48:52 Rebonsoir.
00:48:53 Rebonsoir Nelly, bonsoir à tous.
00:48:54 Parmi les temps forts de l'actualité ce mardi,
00:48:56 le déplacement d'Elisabeth Borne au Havre en Seine-Marie de Simoé.
00:49:00 Elle a rencontré Edouard Philippe.
00:49:01 Elle s'est également exprimée sur la polémique
00:49:04 autour de la détention provisoire d'un policier de Marseille.
00:49:07 La chef du gouvernement a rendu hommage aux forces de l'ordre.
00:49:10 Elle a souligné la difficulté de leur mission
00:49:12 avant d'ajouter que la justice doit pouvoir faire son travail sereinement.
00:49:15 On l'écoute.
00:49:17 Moi, j'apporte évidemment tout mon soutien,
00:49:19 mes remerciements aux policiers qui ont été très mobilisés
00:49:23 toutes ces dernières semaines
00:49:25 et puis les mois précédents à l'occasion des mouvements sociaux
00:49:29 et ces dernières semaines à l'occasion des violences urbaines.
00:49:31 Je pense qu'il faut que chacun ait conscience
00:49:34 de la difficulté de leur mission.
00:49:36 Ils ont pu faire face à des violences très fortes
00:49:39 tout au long de ces émeutes urbaines.
00:49:41 Ensuite, il y a une décision de justice
00:49:43 et il faut que la justice puisse aussi faire son travail sereinement.
00:49:47 Attentat de Bruxelles en 2016.
00:49:49 Salah Abdel Slam et Mohamed Abrini
00:49:51 déclarés coupables d'assassinat dans un contexte terroriste.
00:49:54 C'est l'infraction la plus grave retenue ce mardi
00:49:57 devant la cour d'assises de la capitale belge.
00:49:59 Ils encourt la réclusion à perpétuité.
00:50:01 Les deux hommes sont déjà condamnés à la prison à vie
00:50:03 pour les attaques du 13 novembre 2015 à Paris.
00:50:07 La Grèce s'emproie à la canicule et au feu.
00:50:10 Deux pilotes d'un bombardier d'eau
00:50:11 sont morts dans le crash de leur avion.
00:50:13 Aujourd'hui, l'appareil s'est écrasé
00:50:16 alors qu'il luttait contre un incendie de forêt
00:50:18 dans le sud de l'île de Baie.
00:50:19 Le corps carbonisé d'un homme a également été retrouvé sur cette île.
00:50:24 On vous a raconté cette belle histoire sur CNews.
00:50:27 Le premier pandas né en France en 2017
00:50:30 a quitté le zoo-parc de Beauval.
00:50:32 Il s'est envolé pour la Chine ce mardi.
00:50:34 Il a voyagé sous bonne escorte jusqu'à l'aéroport.
00:50:36 Voici Charles de Gaulle.
00:50:37 Il a été accueilli par l'ambassadeur de Chine en France
00:50:40 et la Première Dame qui lui a donné son dernier bambou sur le tarmac.
00:50:45 On reprend sur l'actualité à 23h.
00:50:48 Soir Info continue avec vous Nelly.
00:50:50 Et continue, merci beaucoup Sandra.
00:50:51 Dans quelques minutes, le temps de marquer une courte pause
00:50:54 et on poursuit le débat avec nos invités.
00:50:55 Et nous allons reprendre le débat toujours en compagnie
00:51:03 de Régis Le Saumier, Philippe Guibert, Erwan Barilhau et Yann Bastière.
00:51:07 Dans un instant, je vous ferai réagir
00:51:09 au propos de l'invité que je vais avoir en direct.
00:51:12 Et je le remercie bien sûr d'avoir accepté notre invitation.
00:51:14 Bonsoir Maître Jacques Préziosi.
00:51:16 Vous êtes l'avocat, on le rappelle, de Hedi.
00:51:18 Hedi, c'est ce jeune homme qui a porté plainte
00:51:20 pour dénoncer des violences policières,
00:51:21 ce qui a entraîné, on le sait, la mise en examen de quatre policiers
00:51:24 puis le placement en détention provisoire de l'un d'entre eux,
00:51:26 ce qui donne lieu aujourd'hui à cette fameuse grogne policière
00:51:29 qu'on a longtemps évoquée.
00:51:31 Alors vous, vous vous êtes indigné des propos du DGPN,
00:51:34 mais au-delà du mouvement de colère que ça a provoqué chez ces policiers,
00:51:38 pour vous, je vous cite, il bafoue les principes de base
00:51:42 comme l'obligation de réserve des policiers
00:51:44 et la séparation des pouvoirs.
00:51:46 Ça va jusque-là.
00:51:47 Bonsoir Madame.
00:51:49 Je suis l'avocat d'Hedi, je suis l'avocat de victime,
00:51:52 pas seulement d'Hedi, de son camarade qui est accompagné ce soir-là.
00:51:56 C'est très important parce que ce camarade est le témoin des faits
00:52:00 et son témoignage a manifestement participé,
00:52:04 pour beaucoup, à la décision que les juges ont prise
00:52:06 de poursuivre et de condamner.
00:52:09 Parce que les juges qui se sont prononcés,
00:52:12 le procureur de la République d'abord qui a décidé de poursuivre,
00:52:15 le juge des libertés ensuite qui a décidé d'incarcérer l'un des policiers,
00:52:20 ne sont pas des hurluberlus qui se sont fait un plaisir
00:52:24 en mettant en prison un homme.
00:52:27 Ils ont été duculés le dossier.
00:52:29 Le dossier comporte suffisamment d'éléments
00:52:33 pour qu'ils aient pris les décisions qu'ils ont prises.
00:52:36 Donc les propos du DGPN qui est le chef de la police nationale,
00:52:42 qui intervient dans le débat judiciaire,
00:52:45 sont à mon avis complètement déplacés
00:52:48 parce que ce n'est pas son rôle qu'il soutienne les policiers.
00:52:51 Je veux bien, c'est le chef de la hiérarchie,
00:52:54 qu'il se mêle de la justice et qu'il commente les décisions de justice,
00:52:59 c'est complètement déplacé.
00:53:01 Mais en fait on ne fait pas du droit.
00:53:04 C'est un problème strictement politique, c'est évident.
00:53:08 Ce monsieur n'a pas fait ça sans l'accord,
00:53:10 voire sans la commande de sa hiérarchie.
00:53:13 Sa hiérarchie c'est le ministère intérieur,
00:53:16 qui n'est pas encore prononcé.
00:53:17 Mais vous avez vu à quel point les autres ministres
00:53:21 y vont du bout des lèvres.
00:53:24 Le garde des Sceaux qui est un ancien avocat,
00:53:27 un ténor très célèbre,
00:53:29 garant des libertés,
00:53:31 ne peut pas accepter l'idée,
00:53:34 s'il pouvait s'exprimer,
00:53:37 mais il ne peut pas s'exprimer puisqu'il fait partie d'un gouvernement
00:53:40 et qu'il a le petit doigt sur la couture du pantalon, c'est normal.
00:53:44 Il l'a dit quand même, il l'a rappelé,
00:53:46 parce que la loi était au-dessus des citoyens
00:53:49 et qu'on était dans un état de droit
00:53:51 et qu'il fallait que la justice soit rendue sereinement.
00:53:54 Vous avez vu la déclaration du président du syndicat de la magistrature aussi,
00:53:58 qui a dit que ses propos étaient complètement déplacés
00:54:03 et qui a dit que l'objectif c'était de faire pression sur la justice.
00:54:07 C'est le syndicat de la magistrature qui a dit ça.
00:54:10 Maître, dans l'affaire qui vous intéresse et qui nous intéresse,
00:54:13 vous dites que les images de vidéosurveillance
00:54:15 ont suffi à motiver le maintien en détention.
00:54:18 Est-ce que vous les avez vues, ces images, vous-même ?
00:54:21 Alors je ne les ai pas vues, madame.
00:54:22 J'en ai entendu parler par des gens qui les ont vues.
00:54:26 Ce sont des images qui ne seraient pas extrêmement claires,
00:54:30 mais qui seraient suffisantes pour corroborer les témoignages des deux victimes.
00:54:37 Puisqu'il y a Edith qui a été rouée de coups sauvagement,
00:54:40 de façon complètement inutile et sans raison,
00:54:43 parce que rien dans le dossier, à aucun moment,
00:54:46 ne permet de dire que ces jeunes gens étaient des pilleurs,
00:54:49 étaient des agresseurs, étaient des manifestants.
00:54:52 Ce sont des jeunes gens qui se trouvent là, ce soir-là,
00:54:55 face à des policiers qui sont déchaînés.
00:54:58 Il y en a un qui est d'origine maghrébine
00:55:01 et qui, j'espère qu'il n'a pas un délit de sale gueule,
00:55:04 qui aurait expliqué cette violence terrible dont il a été victime.
00:55:08 Mais cette violence est injustifiée.
00:55:11 Et les déclarations des deux témoins que sont les deux victimes,
00:55:16 qui ne se sont pas entendues, puisqu'ils ne se sont pas revus après les faits,
00:55:20 corroborent complètement les images qui montrent une meute
00:55:24 qui se jette sur un homme, qui le roue de coups,
00:55:27 après lui avoir tiré une balle en caoutchouc dans la tête,
00:55:29 et qui le laisse par terre et s'en va.
00:55:33 C'est quelque chose d'éprouvant, c'est décrit.
00:55:37 À gauche, on parle beaucoup de factieux.
00:55:38 Est-ce qu'il ne s'agit pas pour beaucoup, au fond, de faire le procès de la police ?
00:55:43 Est-ce que vous, vous faites un distinguo ?
00:55:46 Vous ne mettez pas tout le monde dans le même sac.
00:55:47 Il n'est pas question ici de juger tous les policiers ?
00:55:50 Oh, madame, c'est idiot de juger tous les policiers.
00:55:53 Heureusement que les policiers sont là.
00:55:55 Vous savez, moi, je suis fils et petit-fils de gendarmes.
00:55:57 C'est vous dire que je ne suis pas un ennemi de la police.
00:56:00 Heureusement que la police est là, ce soir-là, pour éviter le chaos,
00:56:04 pour éviter les agressions, les immeubles en flammes,
00:56:09 les magasins pillés, les personnes agressées.
00:56:13 Heureusement que notre police est là, que ces hommes et ces femmes
00:56:16 qui sont courageux, qui se lèvent tous les matins
00:56:19 pour faire un travail très difficile, heureusement qu'ils sont là.
00:56:23 Faire le procès de la police, c'est idiot.
00:56:25 Je ne sais pas qui fait le procès de la pire police.
00:56:27 Par contre, faire le procès des policiers qui dérapent
00:56:32 en sortant du cadre légal dans lequel leur activité est inscrite,
00:56:38 c'est indispensable pour que l'état de droit soit préservé.
00:56:41 Sans ça, on marche sur la tête.
00:56:43 Les commentaires qui ont été faits pour protéger les policiers
00:56:47 sont des commentaires imbéciles.
00:56:48 Et vous avez dit aussi, on ne peut pas créer une catégorie de citoyens spéciaux
00:56:53 qu'entendez-vous par là ?
00:56:55 Si les policiers n'étaient pas traités comme les autres citoyens,
00:57:00 si par exemple on ne pouvait pas les incarcérer quand ils commettent des fautes graves,
00:57:05 il y aurait deux catégories de citoyens en France, les policiers et les autres.
00:57:10 Il y a même des gens qui ont parlé de créer une juridiction spéciale.
00:57:14 Quand j'ai commencé mon métier, il y a longtemps,
00:57:17 les militaires étaient jugés par des TPFA,
00:57:21 des tribunaux permanents des forces armées.
00:57:23 Vous savez ce qu'on disait des TPFA ?
00:57:25 On disait que la justice militaire est à la justice,
00:57:27 ce que la musique militaire est à la musique.
00:57:30 Ça donne une idée précise de la qualité de ceux à qui on arrive
00:57:35 avec ces juridictions d'exception.
00:57:37 Les policiers sont des citoyens comme les autres.
00:57:39 Vive la police française pour tout ce qu'elle fait pour nous, citoyens,
00:57:43 et parce qu'elle nous protège et heureusement qu'elle est là.
00:57:47 Mais quand elle dérape, il faut que les dérapages soient jugés par des juges.
00:57:51 Donc, au-delà de l'affaire qui vous intéresse aujourd'hui,
00:57:54 parce qu'on a bien compris que les circonstances vous paraissent particulières,
00:58:00 il n'est pas question pour vous de créer une notion de présomption
00:58:04 de légitime défense pour la police ?
00:58:07 Non madame, c'est déplacé.
00:58:09 Ça laisserait la porte ouverte à des abus.
00:58:12 Ça permet d'installer des états policiers.
00:58:17 Et moi, je ne suis pas favorable à ça.
00:58:19 Mais il y a débat.
00:58:20 Il y a des gens qui pensent le contraire.
00:58:22 Il y a des gens qui pensent qu'il faut de la répression, beaucoup de répression.
00:58:25 Je ne suis pas de ceux-là.
00:58:26 Mais encore une fois, il y a débat.
00:58:29 Alors réaction peut-être à ce que vous avez dit,
00:58:30 et notamment sur l'enquête et sur la vidéosurveillance.
00:58:32 Yann Bastière d'Unité SGP est avec nous.
00:58:35 J'imagine, soit vous avez une question,
00:58:37 soit vous voulez réagir peut-être à son premier propos,
00:58:39 vraiment sur l'enquête qui nous intéresse aujourd'hui.
00:58:42 Sur l'enquête qui nous intéresse,
00:58:43 je ne pourrais pas aller beaucoup plus loin que Maître Preciosi.
00:58:46 Il a accès au dossier, je n'ai pas accès au dossier.
00:58:48 Je n'ai pas le fond du dossier comme il peut avoir des éléments.
00:58:50 Donc je n'irai pas sur ce terrain-là.
00:58:53 Effectivement, on est sur une affaire très précise.
00:58:56 Je me félicite d'entendre qu'il ne fait pas un amalgame avec tous les autres policiers.
00:59:02 J'avais peu apprécié, Maître, je me permets de vous le dire,
00:59:04 lorsque vous aviez traité mes collègues qui avaient applaudi,
00:59:07 vous les aviez, vous êtes un homme de droit.
00:59:09 Je n'avais pas trop apprécié que vous traitiez mes collègues
00:59:11 de complices de ces faits.
00:59:12 Parce que comme vous le dites, ce n'est pas un amalgame.
00:59:14 Ils n'étaient pas complices des faits qu'ils avaient pu commettre.
00:59:16 Je posais la question.
00:59:17 Je disais soutien ou complicité.
00:59:19 D'accord, je vous avais senti plus déterminé.
00:59:23 Mais voilà, je me permets, comme nous sommes face à face, de vous le dire.
00:59:26 Donc effectivement, il n'y a pas d'amalgame.
00:59:27 Nous sommes la profession la plus contrôlée et la plus punie de la fonction publique.
00:59:33 Si mes collègues ont dérapé, la justice passera, j'en suis persuadé.
00:59:38 Nous ne sommes pas dans ce débat-là.
00:59:40 Je vous rejoins là-dessus.
00:59:41 Sur la détention provisoire.
00:59:43 Sur la détention provisoire, là, effectivement, nous ne sommes pas d'accord.
00:59:45 Je vous rejoins en revanche sur la présomption de légitime défense.
00:59:49 Notre organisation syndicale n'est absolument pas pour.
00:59:52 Parce que quoi qu'il arrive, en bout de course,
00:59:53 ce seront les éléments de la légitime défense qui seront étudiés.
00:59:57 Donc nous sommes tout à fait d'accord avec vous sur ce sujet-là.
00:59:59 Ça finalement, c'est un débat qui se place plus sur le champ politique.
01:00:02 Il y a des partis politiques qui réclament ça.
01:00:05 C'est politique, mais il y a un syndicat concurrent d'une autre
01:00:08 qui prône cette idée.
01:00:10 Nous, pas du tout.
01:00:12 Alliance, pour ne pas le…
01:00:13 Pour ne pas le citer.
01:00:14 Vous m'évitez de le citer, mais je vous remercie Nelly.
01:00:16 Oui, on va quand même le faire.
01:00:18 Donc oui, effectivement, nous en revanche,
01:00:22 nous sommes tout à fait favorables à cette création.
01:00:26 Ce n'est pas une justice d'exception.
01:00:27 Le droit, c'est le droit.
01:00:28 Nous ne sommes ni au-dessus, ni en dessous.
01:00:31 Mais nous défendons en effet cette juridiction.
01:00:34 Nous l'avions dit tout à l'heure.
01:00:36 La juridiction spécialisée.
01:00:37 Juridiction spécialisée.
01:00:39 Béatrice Bruger l'évoquait pour peut-être plus de rapidité.
01:00:41 Nous avons des collègues qui restent des années en suspens
01:00:44 avec des carrières impactées, avec des vies de famille impactées,
01:00:47 alors qu'ils effectuaient leur travail.
01:00:50 Régis Sosso, une question pour Maitre Preciosi ou juste une réaction ?
01:00:54 Je trouve qu'il est tout à fait dans son rôle.
01:00:57 Et c'était très intéressant qu'il nous informe justement
01:01:02 de la réalité du cas et en même temps qu'il fasse vraiment le distinguo,
01:01:05 moi ce que j'ai apprécié parce que souvent chez certains avocats,
01:01:08 bon il peut y avoir…
01:01:10 Là vous avez fait vraiment le distinguo entre la police
01:01:12 et l'importance de la police et vous avez rappelé
01:01:15 le fait que vous avez eu des gendarmes dans votre famille, etc.
01:01:18 Mais la question qui se pose aujourd'hui par rapport aux émeutes
01:01:21 que vous avez aussi décrites,
01:01:23 c'est comment on arrive à rétablir l'autorité ?
01:01:26 Là on est dans une période…
01:01:27 Moi j'ai l'impression qu'à chaque fois
01:01:28 qu'il y a une spirale de la violence en France,
01:01:30 ça a été violence qui peut venir de plein d'endroits.
01:01:33 On l'avait vu avec les Gilets jaunes,
01:01:35 tout à coup il y a un mouvement qui déborde le cadre,
01:01:38 qui n'est même pas soutenu ni encadré par des syndicats
01:01:41 et qu'il y a eu une contagion.
01:01:44 Là il y a eu une contagion des émeutes en banlieue
01:01:47 et au-delà des banlieues, on a brûlé,
01:01:50 détruit plus de choses en trois nuits
01:01:53 qu'en trois semaines en 2005 quand il y avait l'épisode précédent.
01:01:56 Qu'est-ce que va être le prochain épisode
01:01:58 et comment dans cet état insurrectionnel,
01:02:03 parce que là on est en vacances,
01:02:04 c'est quand même la France où les choses,
01:02:07 l'été permet de temporiser à chaque fois,
01:02:09 comment ce climat insurrectionnel arrivera-t-on à le juguler
01:02:14 si on ne donne pas quelque part aux forces de l'ordre
01:02:17 l'idée qu'elles peuvent reprendre le manche
01:02:19 et l'idée qu'on puisse à nouveau avoir peur du policier ?
01:02:23 Parce que le problème il est là.
01:02:24 Le problème de ces jeunes,
01:02:26 c'est qu'ils n'ont absolument pas peur du policier,
01:02:29 ils ne le considèrent pas comme une cible,
01:02:31 ils vont maintenant jusqu'à le traquer chez lui
01:02:34 et ça c'est une situation qui n'est pas acceptable.
01:02:37 Pour le moment tout est sous cloche
01:02:40 mais évidemment que ça va recommencer.
01:02:42 Je ne suis pas sûre qu'en tant qu'avocat
01:02:43 il puisse répondre à cette question,
01:02:44 ce n'est pas lui non plus qui a les clés du système,
01:02:46 mais allez-y quand même.
01:02:47 Je veux bien faire un commentaire quand même.
01:02:49 Vous parlez d'apporter une solution à un état insurrectionnel,
01:02:52 vous ne posez pas la question de savoir comment on fait
01:02:56 pour éviter que cet état insurrectionnel arrive.
01:02:59 Il faudrait s'adresser bien sûr à des sociologues, à des politiques.
01:03:02 De la même façon qu'on n'a peut-être pas fait
01:03:04 le diagnostic du malaise policier.
01:03:07 On a stigmatisé aujourd'hui un embrasement
01:03:10 parce qu'on a incarcéré un policier,
01:03:12 mais le malaise de la police ce n'est pas celui-là.
01:03:14 Il existe depuis des décennies.
01:03:16 C'est un manque de moyens et d'hommes
01:03:19 et ça a été dénoncé souvent par les syndicats
01:03:23 mais on n'a pas fait grand-chose.
01:03:24 Les policiers ne se rendent pas compte tout d'un coup
01:03:27 qu'ils ont un malaise parce qu'on a incarcéré l'un des leurs.
01:03:30 C'est une goutte d'eau qui fait déborder le vase.
01:03:34 Le malaise policier est bien plus ancien
01:03:37 et il est grave parce qu'il est un service public essentiel.
01:03:41 C'est un rouage de la société essentiel.
01:03:44 Parce que si, encore une fois,
01:03:45 moi je me pose la question de savoir
01:03:47 s'il y a des émeutes ce soir ou demain soir,
01:03:50 qu'est-ce qui se passe dans notre pays ?
01:03:51 Comment on va éviter un vrai chaos
01:03:54 s'il n'y a plus de policiers ?
01:03:55 Donc le malaise est grave
01:03:58 et il faut s'attaquer aux causes du malaise.
01:04:01 Le problème n'est pas seulement de savoir
01:04:03 comment on va faire face à une insurrection.
01:04:05 Il faut une approche globale, bien entendu,
01:04:07 qui est politique, qui est sociologique,
01:04:09 qui est extrêmement complexe.
01:04:10 Je ne sais pas avoir apporté une réponse sans ça.
01:04:13 Si c'était facile, ce serait traité depuis très longtemps.
01:04:15 Mais il faut s'attaquer aux causes.
01:04:17 Merci.
01:04:19 Merci beaucoup Maître d'avoir répondu à nos questions ce soir
01:04:22 et d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.
01:04:25 Merci encore pour votre réponse précieuse.
01:04:27 On s'interrompt quelques secondes
01:04:28 et puis on reviendra pour la chronique d'Amaury Bucaud
01:04:31 qui va nous raconter une histoire qu'on a suivie
01:04:33 il y a quelques semaines déjà d'une agression.
01:04:35 Et puis il y a des suites à cette enquête d'une vieille dame,
01:04:40 enfin une dame de 87 ans, qui a été agressée.
01:04:42 A tout à l'heure.
01:04:43 Suite de Soir Info et nous allons parler de ces encadrants
01:04:51 d'un centre pour employés en difficulté à Amiens
01:04:53 qui a été réduit en cendres à l'occasion des émeutes
01:04:55 qu'on évoquait d'ailleurs à l'instant avec nos autres invités
01:04:58 et qui témoigne de leur détresse face aux dégâts
01:05:01 évalués quand même à 500 000 euros.
01:05:04 L'association permettait à plus de 90 familles en difficulté
01:05:07 d'avoir un emploi, un salaire, des perspectives d'avenir également.
01:05:10 Regardez, les explications sont signées à Minat Adem.
01:05:14 Aider des salariés qui ont besoin de se poser...
01:05:17 Une mise en scène comme un cri du cœur de ses employés
01:05:20 du centre de réinsertion d'Amiens.
01:05:22 Les employés, comme figés dans le temps,
01:05:25 prennent la pause devant leurs locaux, complètement ravagés.
01:05:30 Synapse pour moi c'était une famille.
01:05:32 Une famille où il y avait de la joie de vivre
01:05:35 et où on a réalisé de beaux projets.
01:05:38 Les ateliers de couture, d'ébénisterie ou encore de tapisserie
01:05:41 ont été entièrement réduits en cendres,
01:05:44 mettant ainsi une centaine de salariés en insertion
01:05:47 au chômage technique.
01:05:49 Huit années de travail parti en fumée
01:05:51 et surtout mes premières pensées c'était mes collègues.
01:05:55 Lorsqu'ils sont arrivés, je crois que ça a été un peu le drame
01:05:59 de voir l'ensemble de mes collègues tomber en larmes.
01:06:05 Pour aider à la reconstruction des locaux,
01:06:07 une cagnotte a été mise en place.
01:06:09 Près de 8000 euros ont été récoltés en seulement 25 jours,
01:06:13 même si on est loin du compte.
01:06:15 Rien que l'association, on est à 548 000 euros de pertes.
01:06:19 Les responsables seraient huit jeunes du même quartier,
01:06:22 âgés de 13 à 17 ans.
01:06:24 Une enquête est en cours.
01:06:25 Ils n'avaient pas d'objectif, c'était simplement de vandaliser.
01:06:28 Ils n'ont pas, à mon avis, réfléchi à l'impact.
01:06:31 Pour l'heure, un local provisoire a été trouvé.
01:06:34 Certaines sections pourront donc reprendre leurs activités
01:06:38 d'ici la mi-septembre.
01:06:40 Erwann Barriot, on voit bien dans ce sujet qu'il n'y a aucun symbole,
01:06:44 aucune justification, c'est un acte gratuit.
01:06:46 Là, on ne voulait même pas s'en prendre à un symbole de l'État.
01:06:49 En plus, c'est un centre d'insertion professionnel,
01:06:51 donc c'est lourd de sens.
01:06:52 C'est dire toute l'horreur, finalement, de ce qu'ont vécu
01:06:56 des gens qui n'avaient rien à voir avec le message revendiqué des émeutiers.
01:07:01 Il n'y a pas de message, effectivement, vous l'avez dit.
01:07:02 Il n'y a rien de politique là-dedans, c'est du pur vandalisme.
01:07:05 Et le vandalisme, à la différence du sabotage, n'est pas politique.
01:07:08 C'est toujours un geste gratuit.
01:07:10 C'est une tragédie, puisque ce centre d'insertion
01:07:13 visait probablement à aider les jeunes qui l'ont brûlé.
01:07:16 Et pour le coup, on peut quand même citer Jean-Luc Mélenchon,
01:07:20 qui avait dit dans un tweet "ne brûlez pas les écoles".
01:07:22 Et je crois qu'il a dit "ne brûlez pas les centres d'insertion,
01:07:25 c'est notre bien commun".
01:07:26 C'est-à-dire que même Jean-Luc Mélenchon
01:07:28 appelait les émeutiers à ne pas brûler ces centres-là,
01:07:30 qui sont faits spécifiquement pour ces jeunes.
01:07:33 Et on...
01:07:34 - On pouvait dire que le reste, on pouvait brûler.
01:07:35 - Non, mais on a analysé ça comme sous-entendant
01:07:39 que le reste fallait le brûler.
01:07:40 - Mais c'est vrai qu'il a fait un distinct gros.
01:07:42 - Mais il a quand même dit "ne brûlez pas ça".
01:07:43 Et donc, même ça, il le brûle.
01:07:45 Et donc là, on voit que c'est vraiment une tragédie absolue.
01:07:47 C'est des jeunes qui considèrent qu'il n'y a plus d'options,
01:07:50 qu'il n'y a plus d'issues, que la République a tort ou a raison.
01:07:53 Mais c'est comme ça qu'ils le perçoivent, ne leur offre plus rien.
01:07:55 Et ils sont tombés dans une forme de nihilisme absolu,
01:07:59 complètement sans issue.
01:08:02 Et donc là, il y a tout un mythe.
01:08:03 Il faut que la République réenchante ces jeunes-là.
01:08:06 Je sais que c'est facile à dire,
01:08:08 mais quand on en vient à brûler un centre d'insertion,
01:08:10 c'est vraiment qu'on est arrivé au bout de tout.
01:08:13 - Le casseur-payeur, ce concept devra revenir sur la table.
01:08:17 J'ai l'impression qu'on a un petit peu vite évacué le sujet
01:08:20 avec la loi de reconstruction d'urgence,
01:08:22 cette enveloppe octroyée pour reconstruire.
01:08:26 Mais après, il y aura des responsabilités,
01:08:28 des réponses aussi à aller trouver chez les auteurs de ces méfaits.
01:08:31 - Je pense qu'on est passé un petit peu vite
01:08:33 parce que les sommes en jeu pour reconstruire, réparer
01:08:38 tout ce qui a été détruit sont sans commune mesure
01:08:40 avec les capacités contributives des casseurs qu'on a pu attraper
01:08:46 et des autres aussi, parce que ce ne sont pas des gens
01:08:49 qui gagnent forcément beaucoup d'argent.
01:08:51 Et donc, si on veut qu'il y ait des écoles
01:08:53 qui soient refaites pour la rentrée,
01:08:55 il n'y a pas de raison de sanctionner, me semble-t-il,
01:08:58 les élèves des écoles qui vont retourner dans ces écoles à la rentrée.
01:09:01 Si on veut reconstruire des centres d'insertion,
01:09:04 des médiathètes, des commissariats,
01:09:06 il faut que ce soit la solidarité nationale.
01:09:09 Et donc, qu'ensuite, les personnes qui seront condamnées
01:09:13 puissent être d'une manière ou d'une autre mises à contribution,
01:09:15 pourquoi pas ?
01:09:16 Mais c'est symbolique.
01:09:17 - C'est pourquoi pas ou il faudra ?
01:09:18 - Mais c'est symbolique, ça ne résout pas.
01:09:20 - Ah, c'est pas symbolique ?
01:09:21 - Bah oui.
01:09:22 - Mais il y a plein de questions sur la table,
01:09:24 notamment le fait de faire porter la responsabilité
01:09:27 aux soignants et aux parents.
01:09:28 - Je ne me souviens plus du chiffre,
01:09:29 mais on parle de dizaines de millions qui sont nécessaires.
01:09:33 Et donc, une addition de particuliers
01:09:36 ne peut pas sortir d'une dizaine de millions.
01:09:37 C'est absolument impossible.
01:09:41 Donc, ça ne peut être que symbolique.
01:09:42 - On est d'accord là-dessus.
01:09:43 Mais pour l'exemple, il faudra en revenir à ça.
01:09:44 - C'est une question un peu démago, si vous voulez.
01:09:45 Je trouve que c'est un peu démago,
01:09:46 parce que la réalité, c'est que si on veut remettre
01:09:50 en état de fonctionnement ces services publics,
01:09:52 ce qui est indispensable, si on ne veut pas sanctionner
01:09:55 les habitants de ces quartiers qui sont loin
01:09:57 d'avoir tous participé aux émeutes,
01:09:59 eh bien, il faut que ça soit la solidarité nationale,
01:10:01 d'autant plus que les communes concernées
01:10:04 n'ont pas forcément des budgets disponibles
01:10:07 pour pouvoir reconstruire ces équipements.
01:10:09 - Oui, mais la solidarité nationale,
01:10:10 ce sont les contribuables.
01:10:12 - Oui, c'est incontestable.
01:10:13 C'est vous, c'est moi, c'est nous tous.
01:10:16 Donc, c'est nous tous qu'elles ont payé.
01:10:17 Mais si ce n'est pas nous tous qu'elles ont payé,
01:10:19 ça ne sera personne.
01:10:20 Parce que la réalité, c'est que les gens,
01:10:22 les casseurs qu'on veut faire payer,
01:10:24 ils payeront quelques milliers d'euros au maximum.
01:10:27 - C'est pas tout à fait vrai,
01:10:30 parce qu'il y a des cas, par exemple, comme...
01:10:32 - Il y a des millionnaires dans les casseurs ?
01:10:34 - Non, mais enfin, vous avez des trafiquants de drogue
01:10:36 qui sont tout à fait à l'abri du besoin.
01:10:39 Et vous avez un spas de manne financière
01:10:42 et un ordre financier lié au trafic de drogue
01:10:44 qui existe dans ces quartiers.
01:10:45 Et ça, vous ne pouvez pas le nier.
01:10:46 Moi, je voulais...
01:10:49 Non, non, d'abord, sur la question de ceux qui ont été arrêtés,
01:10:51 je vous parle d'exemples précis.
01:10:53 Je ne vais pas divaguer sur Yaka Faucon.
01:10:57 Ce que je veux dire, c'est que vous prenez la mairie de Montargis,
01:10:59 par exemple, 15 000 habitants,
01:11:01 80 commerces cassés, brûlés.
01:11:07 Un certain nombre d'individus ont été arrêtés.
01:11:11 On sait qui c'est, on connaît leur famille.
01:11:12 C'est ce qu'a dit le maire. Il a expliqué ça.
01:11:15 Là, il y aura forcément procès.
01:11:16 Et quand le délinquant, même s'il est mineur,
01:11:21 appartient à une famille, que cette famille est en...
01:11:23 C'est tout à fait légitime de demander,
01:11:26 parce que la question, ce que répète le président en permanence,
01:11:30 c'est-à-dire que l'autorité, vous savez, quand dans son discours,
01:11:32 il a prononcé trois fois le mot "ordre de l'ordre de l'ordre de l'ordre",
01:11:36 il a lié au départ à l'autorité familiale
01:11:39 en disant qu'en fait, quelque part, cet ordre,
01:11:41 il commençait par nous-mêmes.
01:11:43 Donc, je veux dire, à la base, c'est ça.
01:11:45 Et à la base, la famille du délinquant qui brûle
01:11:49 un magasin dans le centre-ville, je parle de Montargis
01:11:51 parce que c'est caractéristique, ce qui s'est passé cette fois-ci,
01:11:55 ce n'est pas simplement les grands centres urbains.
01:11:57 C'est les grands centres urbains, ils ont l'habitude,
01:11:59 et ça ne veut pas dire que ça n'a pas été cassé,
01:12:02 mais si vous voulez, il y a eu d'autres choses.
01:12:04 On parlait de ce photo là derrière,
01:12:08 qui montre ce centre d'insertion,
01:12:12 mais il y a eu aussi un agriculteur qui s'est levé en pleine nuit
01:12:15 pour éteindre son champ,
01:12:17 il y a eu un restaurant qui avait été à côté de l'île,
01:12:20 qui a été détruit, des choses dans des endroits
01:12:23 où on n'avait pas l'habitude,
01:12:24 et il faut quelque part qu'il y ait une forme de responsabilité,
01:12:28 sinon l'injustice pour les gens qui subissent ça,
01:12:32 elle est manifeste.
01:12:33 Je vous laisse répondre,
01:12:34 parce qu'il vous a contesté dans votre argumentaire,
01:12:36 mais très rapidement.
01:12:37 Mais ça ne résout pas votre problème de financement,
01:12:39 qu'il soit d'ailleurs pour les commerçants,
01:12:41 ou qu'il soit pour des équipements publics.
01:12:43 Donc si vous voulez que les gens qu'on va condamner,
01:12:45 qu'on a trouvés, qu'on a pu interpeller,
01:12:47 qui ont été déjà condamnés,
01:12:48 puisque les condamnations étaient très sévères,
01:12:50 qu'ils puissent être mis, eux ou leur famille, à contribution,
01:12:53 pourquoi pas ?
01:12:54 Je vois ce que tu dis.
01:12:55 Pourquoi pas ?
01:12:56 Oui, on n'arrivera pas à équilibrer un peu le monde.
01:12:57 Absolument pas le problème du financement.
01:12:59 En termes de comptabilité, il est évident…
01:13:01 Et les trafiquants de drogue, encore faut-il les attraper.
01:13:04 Il est évident qu'on n'arrivera pas à tout régler la note comme ça,
01:13:08 en tout cas pas dans son entièreté.
01:13:09 Erwan, ce serait pour l'exemple.
01:13:10 Est-ce que pour l'exemple, il faut quand même instaurer quelque chose
01:13:14 de l'ordre du concept de responsabilité de casseur-payeur, à un moment ?
01:13:18 Il faut qu'il y ait une forme de responsabilité et de sanction,
01:13:21 y compris financière.
01:13:22 Cette sanction, ça peut être très simple.
01:13:24 Il y a des programmations pour la rénovation des bâtiments publics,
01:13:27 pour la remise à neuf, pour la construction de nouveaux bâtiments publics.
01:13:30 Là, le coût approximatif des dégâts dans toute la France,
01:13:33 ça correspond à peu près à deux ans de remise à neuf
01:13:36 et de construction de nouveaux bâtiments.
01:13:39 Eh bien, on annule simplement le programme de construction
01:13:41 de nouveaux bâtiments dans les zones qui ont été frappées par les émeutes.
01:13:44 Et on fait savoir à la population que c'est une forme de sanction,
01:13:49 parce que c'est ces populations-là qui doivent payer.
01:13:52 Ce n'est pas forcément le fait d'une recte nationale.
01:13:54 Vous faites une responsabilité collective.
01:13:56 Par exemple, dans des quartiers où il y a eu...
01:13:58 On rénove tout ce qui a été brûlé, mais on dit que pendant deux ans,
01:14:01 il n'y a pas de construction de nouveaux bâtiments publics.
01:14:03 Est-ce que ça a du sens ?
01:14:04 Parce que, excusez-moi, les rénovations d'écoles,
01:14:06 c'est le cas à Marseille, par exemple.
01:14:08 Il y a eu tout un programme de rénovation des écoles,
01:14:10 parce que certaines étaient insalubres.
01:14:11 Donc, de mettre une règle comme ça de punition collective pour des habitants...
01:14:15 Ça devient une sanction généralisée.
01:14:17 Sur laquelle, allez, mettons qu'il y ait 10% de la population,
01:14:19 je pense que si on dit 10% de la population d'un quartier
01:14:22 qui a participé aux émeutes, je pense qu'on est au-dessus de la réalité.
01:14:25 Mais je me trompe peut-être.
01:14:27 Mais donc, vous allez sanctionner 90% de la population pour les 10%.
01:14:32 Vous voyez ?
01:14:32 - Et là, vous sanctionnez 99% de la population française
01:14:36 pour 1% à l'échelle de la population française ?
01:14:38 - L'intérêt de la solidarité nationale, c'est là où je ne comprends pas le raisonnement.
01:14:41 C'est qu'on est 68 millions, France.
01:14:43 Les communes qui sont concernées par ça n'ont pas les moyens dans leur budget.
01:14:47 Les budgets des communes sont des petits budgets.
01:14:49 Ils n'ont pas les moyens de rénover ces bâtiments publics
01:14:53 et ces équipements publics à elles seules.
01:14:56 Ou alors, il faut faire, ce sera sans doute le cas,
01:14:58 contribuer les conseils régionaux, contribuer les conseils généraux,
01:15:01 surtout régionaux, parce qu'ils ont des responsabilités sur les lycées notamment.
01:15:05 Mais on ne s'en sort pas avec juste les habitants d'une commune.
01:15:07 - Mais dans tous les cas, ce sera les donations de l'État
01:15:09 qui vont contribuer à ces rénovations.
01:15:11 Simplement, on gèle pendant deux ans les programmes de rénovation
01:15:13 et de remise en œuvre des bâtiments publics de ces communes.
01:15:15 - Merci, je vous assure qu'on aura l'occasion d'en reparler.
01:15:17 Amouré Buco, bonsoir.
01:15:18 Je vous ai fait venir parce que la semaine dernière,
01:15:20 vous nous parliez de l'histoire de cette femme de 87 ans
01:15:23 qui s'était fait voler toutes ses économies aux distributeurs de billets à Dijon.
01:15:30 Une enquête a été ouverte et donc, entre temps, selon vos informations,
01:15:34 l'auteur a été retrouvé. C'est bien cela ?
01:15:36 - Oui Nelly, je me permets juste de rappeler les faits.
01:15:38 Renée habite Dijon, elle a 97 ans.
01:15:40 Effectivement, elle s'est rendue samedi 15 juillet
01:15:43 aux distributeurs dans une agence de bancaire
01:15:45 pour retirer 150 euros qui devaient lui permettre de vivre
01:15:48 pendant trois semaines, de faire ses courses.
01:15:49 Et là, elle avait croisé la route d'un homme dans cette agence bancaire
01:15:52 qui lui avait arraché ses billets.
01:15:54 Le voleur s'était par ailleurs montré violent
01:15:56 puisqu'il avait poussé Renée au sol
01:15:59 lorsque celle-ci avait tenté de récupérer son argent.
01:16:02 Et des passants avaient finalement prévenu la police,
01:16:05 qui avait emmené Renée au commissariat
01:16:07 pour lui permettre de porter plainte.
01:16:09 Alors là-bas, Renée avait expliqué la situation précaire
01:16:12 dans laquelle elle se trouve, comme beaucoup de retretés.
01:16:13 Elle vit avec moins de 1000 euros par mois.
01:16:15 Et donc, si vous voulez, le vol de cette somme,
01:16:17 c'était catastrophique pour elle
01:16:18 puisqu'elle n'avait plus d'argent pour vivre.
01:16:19 Alors les policiers du commissariat, à ce moment-là,
01:16:22 avaient décidé de se cotiser, de lui faire une cagnotte
01:16:25 et de lui remettre la somme de près de 100 euros
01:16:27 pour lui permettre de vivre.
01:16:27 Et elle nous a d'ailleurs indiqué au téléphone aujourd'hui
01:16:29 que grâce à cette somme, elle peut encore vivre aujourd'hui
01:16:32 jusqu'au mois d'août avec cette somme.
01:16:34 Une enquête, évidemment, entre-temps, a été ouverte.
01:16:37 Qu'est-ce que ça donne ?
01:16:37 Alors justement, l'enquête avait été confiée
01:16:39 par la Sûreté départementale,
01:16:41 qui avait pu recueillir des images de vidéosurveillance.
01:16:43 On avait d'ailleurs pu en voir certaines.
01:16:45 On voit un homme avec une casquette noire,
01:16:47 des inscriptions rouges, qui est a priori l'auteur des faits.
01:16:49 Mais ce n'est pas l'enquête de la police
01:16:50 qui a permis finalement de retrouver l'homme.
01:16:53 C'est lui-même qui s'est rendu au commissariat ce vendredi,
01:16:56 vendredi dernier,
01:16:57 probablement parce qu'il se savait recherché
01:16:59 et parce que la presse a un peu fait son boulot
01:17:02 et a relayé cette affaire, notamment ces news.
01:17:04 Donc j'espère qu'on a d'ailleurs contribué
01:17:05 à ce qu'il se rende à la police.
01:17:06 Donc on connaît le profil de cet homme maintenant ou pas ?
01:17:08 Alors oui, il s'appelle Abdelkader.
01:17:10 Il est Dijonais, il est âgé de 49 ans,
01:17:13 il est sans domicile fixe
01:17:14 et il est très défavorablement connu de la police
01:17:17 pour une dizaine de faits, violences conjugales,
01:17:19 vols, recel, vol avec violence, outrage, menace de mort.
01:17:22 Et aussitôt après, il s'est présenté au commissariat,
01:17:24 il a été placé en garde à vue.
01:17:26 Et les suites judiciaires, ça donne quoi alors ?
01:17:27 Alors on a contacté le parquet de Dijon cet après-midi,
01:17:29 qui n'a pas encore répondu à notre sollicitation.
01:17:31 Probablement qu'on aura la réponse demain.
01:17:33 Mais une source policière nous a indiqué
01:17:35 qu'en attendant son conseil,
01:17:36 il avait été placé en détention provisoire.
01:17:38 Et René, la victime, nous a expliqué
01:17:40 que le procès devait avoir lieu aujourd'hui même,
01:17:42 au téléphone.
01:17:43 On lui a demandé ce qu'elle comptait,
01:17:45 ce qu'elle espérait de la justice de cette audience.
01:17:48 Elle nous a dit d'abord deux choses,
01:17:49 une punition pour pas qu'il recommence,
01:17:51 mais surtout qu'il me rembourse mon argent.
01:17:53 Et entre parenthèses, j'allais dire, c'est assez touchant
01:17:55 parce que lorsqu'elle a porté plainte,
01:17:56 René, que les policiers, qu'elle s'est constituée partie civile,
01:17:59 les policiers lui ont demandé combien,
01:18:00 elle réclamait pour les dommages et intérêts.
01:18:03 Et elle a dit 150 euros,
01:18:04 c'est-à-dire la somme qu'on lui a volée.
01:18:05 Et là, les policiers ont dit,
01:18:06 ben non, ça ne marche pas comme ça.
01:18:07 Demandez au moins 500 euros
01:18:09 puisque vous avez aussi un dommage psychologique.
01:18:12 Et je vous propose d'ailleurs de l'écouter.
01:18:13 Voilà, je vous propose de l'écouter
01:18:15 parce qu'on l'a eue au téléphone
01:18:16 et elle raconte ça.
01:18:17 Écoutez.
01:18:18 Je me réveille quand même trois fois par nuit.
01:18:21 Trois fois par nuit.
01:18:22 C'est pas vieux, ça ne fait que 10 jours.
01:18:24 Si j'ai toujours ce flash devant les yeux.
01:18:26 Oh non, non, non.
01:18:27 C'est pour ça, aller au tribunal et répéter encore ça
01:18:31 et revoir ce mec.
01:18:32 Non, non, pas question.
01:18:33 À la longue, j'espère que j'oublierai.
01:18:35 J'espère, mais ça,
01:18:37 c'est des choses qu'on n'oublie pas vite.
01:18:39 Ça ne s'oublie pas comme ça.
01:18:41 Alors, au-delà du remboursement,
01:18:42 est-ce que le fait de savoir
01:18:44 que le voleur est entre les mains de la justice
01:18:46 la rassure un peu au moins ?
01:18:47 Alors, vous venez justement d'entendre
01:18:48 ce témoignage où elle explique
01:18:50 qu'elle est toujours traumatisée.
01:18:51 Et d'ailleurs, c'est pour cette raison
01:18:52 qu'elle n'a pas voulu se rendre au tribunal aujourd'hui
01:18:54 parce qu'elle nous a dit,
01:18:55 si je me rends au tribunal,
01:18:56 eh bien, je vais revivre la scène que j'ai vécue
01:18:58 qui l'empêche encore de dormir
01:18:59 car elle se réveille trois fois par nuit.
01:19:01 Et c'est donc son avocat de commis d'office
01:19:02 qui s'est rendu aujourd'hui au tribunal.
01:19:04 Et donc, comme je vous le disais Nelly,
01:19:05 eh bien, on aura probablement demain
01:19:07 la réponse du parquet
01:19:09 pour savoir à quoi cet homme a été condamné.
01:19:11 On va suivre, bien sûr, cette histoire
01:19:13 qui nous frappe tous en votre compagnie.
01:19:15 Merci pour ces infos, Amaury Bucaud.
01:19:17 On se retrouve juste après l'interview
01:19:20 que j'ai eue il y a quelques minutes
01:19:21 avec Béatrice Brugère, secrétaire générale
01:19:24 du syndicat Unité Magistrat FO
01:19:26 et qui revient sur le problème des institutions
01:19:30 qui sont ébranlées en ce moment
01:19:32 entre la police et la justice
01:19:34 qui décidément se font de plus en plus face,
01:19:38 qui sont face à face.
01:19:39 A tout de suite.
01:19:40 Vous en avez l'habitude,
01:19:42 c'est l'heure de l'interview en face à face
01:19:45 avec vous, Béatrice Brugère, ce soir.
01:19:46 Bonsoir.
01:19:47 Bonsoir.
01:19:47 Merci de nous rejoindre.
01:19:49 Je rappelle que vous êtes secrétaire générale
01:19:50 du syndicat Unité Magistrat FO.
01:19:53 Alors, évidemment, les derniers jours
01:19:55 on a vu des passes d'armes très fortes
01:19:57 entre représentants de la police et de la justice,
01:19:59 presque un face à face à quoi on a assisté,
01:20:02 chacun campant sur ses arguments.
01:20:05 On l'a encore vu aujourd'hui.
01:20:06 Alors, d'un côté, l'idée qu'un policier
01:20:09 n'a pas sa place en prison
01:20:11 et de l'autre, la sacro-sainte indépendance
01:20:13 de la justice et le respect de ses décisions.
01:20:16 Selon vous, ces positions, ces arguments,
01:20:19 chacun est fondé, finalement,
01:20:21 à penser ce qu'il pense ?
01:20:23 Je ne sais pas si chacun est fondé
01:20:24 à penser ce qu'il pense.
01:20:25 Moi, je suis assez pour le débat public,
01:20:27 donc je n'ai pas de problématique là-dessus.
01:20:29 Ce que je peux dire, c'est que nous,
01:20:31 on ne participe pas à ce face à face.
01:20:32 Voilà, ça, c'est déjà une première chose.
01:20:34 Notre syndicat a tout à fait conscience
01:20:37 des enjeux aujourd'hui qui se jouent,
01:20:40 qui ne sont pas simplement des postures
01:20:42 où chacun pourrait récupérer ou se crisper
01:20:46 sur des concepts qu'il faudrait quand même
01:20:48 peut-être revoir à la baisse.
01:20:51 Moi, ce qui m'intéresse aujourd'hui,
01:20:52 au contraire, c'est d'avancer.
01:20:54 Ce que l'on constate depuis quand même
01:20:56 plusieurs mois, pour ne pas dire plusieurs années,
01:20:59 c'est un glissement permanent
01:21:01 et une fragilité de nos institutions
01:21:04 qui sont plutôt inquiétantes.
01:21:06 Elles sont tellement inquiétantes
01:21:07 qu'aujourd'hui, après 100 jours d'apaisement,
01:21:08 on a eu quand même des émeutes
01:21:10 qui ont mis à feu et à sang le pays.
01:21:12 Et maintenant, on a,
01:21:13 je ne sais pas si on peut prendre ce terme d'ailleurs,
01:21:15 mais une quasi-fronde.
01:21:17 Je n'aime pas trop ce mot parce qu'il est assez connoté,
01:21:20 mais en tout cas, une véritable crise au sein de la police.
01:21:24 Donc, je pense que l'heure n'est pas tellement
01:21:26 aux invectives où chacun se draperait
01:21:30 finalement sur ses positions,
01:21:32 mais plutôt à celui de la confrontation
01:21:35 avec ce qui se passe, avec lucidité
01:21:37 et aussi avec humilité.
01:21:39 Notre syndicat travaille,
01:21:40 vous le savez peut-être,
01:21:41 depuis longtemps avec la police,
01:21:43 puisqu'on appartient à une confédération
01:21:45 et on travaille même,
01:21:46 je vais dire, en très bonne intelligence
01:21:48 avec une ITSGP FO,
01:21:50 dont je crois d'ailleurs qu'il y a un représentant
01:21:51 ce soir sur votre plateau.
01:21:53 Et on travaille d'ailleurs sur les sujets
01:21:56 qui nous occupent aujourd'hui,
01:21:57 puisque pas plus tard qu'il y a un an,
01:22:00 on participait à un colloque
01:22:01 sur l'utilisation justement des armes
01:22:04 pour les forces de l'ordre
01:22:06 et les risques que ça pouvait provoquer
01:22:08 et les enjeux sur le plan institutionnel.
01:22:11 Et ça, ça nous semble beaucoup plus constructif
01:22:14 et beaucoup plus intéressant.
01:22:15 Alors, que pensez-vous quand même
01:22:17 de ce qu'ils disent au fond ?
01:22:19 L'uniforme confère un usage légitime de la force
01:22:23 et le traitement d'un policier à ce titre
01:22:26 ne doit pas être le même,
01:22:27 quels que soient ses agissements.
01:22:29 C'est un discours qu'on a beaucoup entendu
01:22:31 de la part de syndicats policiers ces derniers jours.
01:22:34 Non, mais je crois que dans le débat public
01:22:38 et puis après dans ce qui nous préoccupe,
01:22:40 chaque institution, la police d'un côté,
01:22:42 la justice de l'autre,
01:22:44 il est quand même étonnant de voir
01:22:47 que ceux qui sont investis
01:22:49 d'une mission de service public
01:22:51 soient traités de la même façon
01:22:54 que ceux qui ne le sont pas.
01:22:55 Je crois d'ailleurs que c'était le ministre de l'Intérieur
01:22:57 qui avait dit,
01:22:58 on assiste quasiment à deux camps
01:23:00 en bande rivale,
01:23:02 police contre délinquant.
01:23:04 Je crois que ce n'est pas possible
01:23:06 de fonctionner comme ça dans une démocratie.
01:23:08 Ceux qui sont investis d'une mission de service public,
01:23:11 ça leur confère évidemment du pouvoir,
01:23:14 mais ça leur confère aussi
01:23:15 énormément de responsabilités.
01:23:17 Et à ce titre-là,
01:23:18 ils doivent être d'autant plus exemplaires
01:23:20 qu'ils ont justement cette responsabilité.
01:23:23 Et s'ils n'incarnent pas cette exemplarité,
01:23:26 ils doivent être sanctionnés,
01:23:27 peut-être même davantage.
01:23:28 Donc on voit bien qu'on n'est pas sur le même niveau.
01:23:31 Ça ne veut pas dire que le traitement
01:23:33 est inégalitaire,
01:23:34 qu'il est, j'allais dire, privilégié.
01:23:38 Je pense que c'est l'inverse,
01:23:39 il n'est pas privilégié.
01:23:40 Mais on ne peut pas dire qu'un policier,
01:23:43 c'est un citoyen lambda,
01:23:44 de la même manière qu'on ne peut pas dire
01:23:46 qu'un magistrat,
01:23:47 quand il exerce ses fonctions,
01:23:49 l'exerce comme un citoyen lambda.
01:23:51 Ce n'est pas vrai,
01:23:51 puisqu'en fait, on revêt une fonction d'autorité.
01:23:54 Et je pense que c'est là qu'il y a un sujet.
01:23:56 C'est qu'en fait, dans cette société,
01:23:57 aujourd'hui, on assiste à une crise de l'autorité.
01:24:00 Alors, cette crise de l'autorité,
01:24:02 elle a déjà été dénoncée bien avant ce plateau,
01:24:05 évidemment, et bien avant cette crise.
01:24:06 Et je crois qu'aujourd'hui,
01:24:07 on en a encore un soubresaut supplémentaire
01:24:10 et peut-être encore plus profond
01:24:12 sur lequel on ne voit pas tellement de solutions arriver.
01:24:15 Ce qu'on voit, c'est plutôt des crises qui se succèdent
01:24:18 et qui sont de plus en plus graves.
01:24:19 Et on ne voit pas grand monde
01:24:22 qui puisse mettre fin à ces crises.
01:24:24 Et je crois que c'est ça l'enjeu aujourd'hui.
01:24:25 Je crois que vous avez répondu à ma question.
01:24:27 La présomption de légitime défense pour les policiers,
01:24:30 serait-elle plus simple d'usage que la loi de 2017,
01:24:34 que certains jugent floue à droite ?
01:24:37 Ou est-elle impossible à mettre en œuvre
01:24:39 au regard de nos concitoyens et dans le climat actuel, selon vous ?
01:24:43 Je ne sais pas.
01:24:43 Alors, la loi de 2017, comme ça, pour le grand public,
01:24:46 qu'est-ce que c'est déjà ?
01:24:47 C'est la possibilité pour les policiers
01:24:51 d'avoir un cadre légal qui s'aligne sur ce qu'avaient les gendarmes
01:24:55 dans l'usage de la force et des armes.
01:24:57 Et qui permet, et qui liste de façon assez claire d'ailleurs,
01:25:00 je ne sais pas pourquoi on dit qu'elle est floue.
01:25:03 Elle est peut-être complexe,
01:25:05 mais je ne suis pas sûre qu'elle soit floue.
01:25:06 En fait, la difficulté de cette loi,
01:25:08 ce n'est pas tellement le texte, c'est son interprétation.
01:25:11 C'est-à-dire son application dans un contexte qui est particulier.
01:25:16 Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
01:25:17 Et ça, je pense qu'on ne peut pas décontextualiser le débat.
01:25:21 Aujourd'hui, on a quand même une difficulté en France,
01:25:23 et on l'a vu récemment,
01:25:25 c'est que les forces de l'ordre deviennent des cibles privilégiées des délinquants
01:25:29 et qu'on a une montée de la violence,
01:25:32 et notamment contre les forces de l'ordre.
01:25:34 Il suffit de regarder les chiffres du nombre de refus de tempérer,
01:25:39 du nombre de rébellions, du nombre de violences.
01:25:43 Alors après, on peut l'expliquer, chacun donnera sa version, ce n'est pas le sujet,
01:25:46 mais on a quand même une montée de la violence
01:25:49 qui fait qu'aujourd'hui, même ce cadre légal devient peut-être problématique
01:25:55 dans son application en effet à protéger ceux qui nous protègent.
01:25:59 Parlons du politique dans tout ça.
01:26:01 Est-ce qu'il attise trop le feu, à votre sens ?
01:26:03 Je m'explique, à gauche, on est quand même allé ces derniers jours
01:26:05 jusqu'à parler de policiers factieux, sédicieux,
01:26:10 des policiers et leur hiérarchie, y compris, on y reviendra peut-être.
01:26:13 Dans le climat actuel, est-ce que c'est un danger
01:26:16 de jeter l'opprobre comme ça sur les forces de l'ordre ?
01:26:20 Oui, c'est un danger, c'est très grave,
01:26:22 parce qu'en fait, il y a une partie des politiques,
01:26:26 mais pas que des politiques, il y a aussi des syndicats,
01:26:28 il faut quand même dire les choses telles qu'elles sont,
01:26:31 qui considèrent que l'usage des armes,
01:26:35 en tout cas par les forces de l'ordre, est d'entrée de jeu illégitime.
01:26:39 Et donc d'ailleurs, ils ne parlent pas de force dans l'usage des armes,
01:26:44 ils parlent de violence systématiquement.
01:26:46 Or, les mots sont extrêmement intéressants de ce côté-là.
01:26:49 C'est qu'en fait, ceux qui disent que les forces de l'ordre
01:26:52 ont le monopole de la violence légitime se trompent.
01:26:55 Ce mot n'est pas vrai, il n'existe pas.
01:26:58 Les forces de l'ordre, ils ont l'usage de la force
01:27:00 et la force doit rester à la loi.
01:27:02 Si vous utilisez systématiquement le mot de violence,
01:27:05 à ce moment-là, vous mettez de facto l'usage de la force
01:27:11 du côté de l'illégalité.
01:27:13 Donc, on a dans le débat politique aujourd'hui,
01:27:16 finalement, une contestation de l'autorité des forces de l'ordre
01:27:21 quand ils utilisent leurs armes.
01:27:22 Mais c'est... Alors, on sait qui c'est, de toute façon.
01:27:25 Et c'est vrai que même vous, les médias, parfois,
01:27:28 vous relayez aussi ce discours.
01:27:31 C'est-à-dire qu'il y a tout de suite un discours
01:27:35 à encore des violences policières.
01:27:38 Et ce discours dominant, qui est de plus en plus dominant,
01:27:41 en fait, porte préjudice à l'exercice des missions
01:27:43 des forces de l'ordre.
01:27:45 - Parlons d'Emmanuel Macron.
01:27:46 Pardon, vous n'avez pas fini votre...
01:27:47 - Non, ce que je voulais simplement dire,
01:27:49 c'est que parfois, l'usage de la force est illégitime.
01:27:52 Si elle est disproportionnée, à ce moment-là,
01:27:54 elle doit être sanctionnée. Il n'y a pas de sujet.
01:27:56 - Mais ça, je crois que tout le monde en convient.
01:27:58 - Tout à fait. - C'est pas forcément
01:27:59 tout le temps systématiquement remis en cause.
01:28:02 Parlons d'Emmanuel Macron, qui a été interrogé,
01:28:04 qui, pour une fois, s'est un peu plus longuement exprimé
01:28:07 sur la question depuis Nouméa, à 16 000 km,
01:28:11 et de la non-parole de Gérald Darmanin.
01:28:12 Est-ce qu'il joue un rôle d'équilibriste,
01:28:15 Emmanuel Macron, ou c'est vraiment, selon vous,
01:28:17 le reflet de la pensée présidentielle que de dire
01:28:20 "nul n'est au-dessus des lois",
01:28:23 cette même phrase qui a été reprise en chœur
01:28:24 quand même par le garde des Sceaux ?
01:28:26 - Oui, mais en fait, j'allais dire...
01:28:29 - Est-ce qu'il devrait prendre position plus clairement ?
01:28:30 - Non, mais c'est une phrase que personne ne peut contester
01:28:32 et qui, j'allais dire, a un énoncé assez basique.
01:28:35 "Nul n'est au-dessus des lois", oui.
01:28:36 Et "nul n'est en-dessous" aussi, on pourrait dire d'ailleurs,
01:28:38 au passage. - Donc une fois qu'il a dit ça,
01:28:39 il n'a pas dit grand-chose pour vous ?
01:28:40 - Bah, il rappelle une règle.
01:28:42 C'est comme si je disais, voilà,
01:28:44 en France, il y a la présomption d'innocence.
01:28:47 Bah voilà, une fois que vous avez dit ça,
01:28:49 vous avez dit une règle.
01:28:51 - De mémoire de magistrats, quand même,
01:28:53 et avec cette fronde policière, on va en reparler
01:28:56 encore plus longuement avec ces arrêts maladie qui s'enchaînent.
01:28:59 Avez-vous déjà assisté,
01:29:01 vraiment, là, je parle de votre expérience empirique,
01:29:03 à un tel degré de tension entre ces deux corporations
01:29:06 où là, on atteint vraiment quasiment le point de non-retour,
01:29:10 dans certains cas ?
01:29:11 - Alors, je pense qu'il y a eu des degrés de tension très forts.
01:29:13 On ne va pas dire qu'il n'y en a pas eu.
01:29:15 Je m'en souviens très bien de cette manifestation,
01:29:18 d'ailleurs, qui avait été faite suite à des propos
01:29:22 d'un syndicat de policiers qui avait dit
01:29:25 le problème de la police, c'est la justice.
01:29:28 Et il y avait eu aussi déjà des décès,
01:29:31 je ne me souviens plus lequel exactement,
01:29:32 mais on avait eu déjà des tensions extrêmement fortes.
01:29:37 Moi, ce que je remarque, surtout,
01:29:39 ce n'est pas tellement le fait qu'il y ait des tensions,
01:29:41 c'est quelque chose de plus grave, aujourd'hui, ce qui se passe.
01:29:43 C'est qu'en fait, il n'y a plus de confiance
01:29:45 entre deux institutions,
01:29:48 c'est-à-dire qu'à force de porter le discrédit
01:29:50 sur l'une, puis sur l'autre, puis sur les deux,
01:29:53 aujourd'hui, ce que l'on voit, c'est qu'en fait,
01:29:55 il n'y a plus de confiance et même, on allait dire,
01:29:57 il y a une tension entre deux institutions.
01:29:59 Et ça, c'est très grave, parce que ça,
01:30:01 ça peut préfigurer une crise de régime, en réalité.
01:30:04 Parce que sur le plan institutionnel,
01:30:06 si on n'a plus confiance dans la justice,
01:30:08 parce qu'en général, notre tour va venir,
01:30:12 il revient tous les 15 jours.
01:30:13 Donc, quand ce n'est pas nous, c'est la police,
01:30:15 quand ce n'est pas la police, c'est la justice.
01:30:17 C'est-à-dire qu'à force, j'allais dire,
01:30:19 d'attaquer les piliers d'une démocratie sur la confiance.
01:30:23 Et la confiance, si vous faites des sondages,
01:30:26 même des citoyens ont versé ces institutions.
01:30:28 - On rappelle que beaucoup de citoyens français
01:30:30 estiment que la justice est souvent trop laxiste.
01:30:32 - Exactement. - Ou assez sévère.
01:30:33 - Alors, ça dépend, parce que quand on fait
01:30:35 des comparaisons immédiates, là, on est extrêmement sévère.
01:30:38 Mais voilà, ça dépend.
01:30:39 Donc, en fait, ça ne va jamais.
01:30:41 Et c'est vrai que cette critique permanente
01:30:44 des institutions, qui sont des institutions
01:30:46 qui sont quand même des piliers d'une démocratie,
01:30:50 peuvent, à terme, devenir extrêmement dangereuses.
01:30:53 Et en effet, si aujourd'hui, il n'y a plus de confiance,
01:30:57 ce n'est pas une question d'indépendance,
01:30:58 ce n'est pas du tout une question de séparation des pouvoirs,
01:31:00 c'est une question de confiance dans l'impartialité
01:31:04 et dans la justesse, et pas que dans la justice,
01:31:07 c'est dans la justesse de l'action de la justice.
01:31:10 - J'ai une dernière question.
01:31:11 Et si on veut être un petit peu plus technique
01:31:13 et faire avancer les choses,
01:31:14 justement pour avancer, pour sortir de ce point de blocage
01:31:18 que vous évoquiez tout à l'heure,
01:31:19 est-ce que vous pensez qu'il faut créer
01:31:21 une juridiction spécialisée pour les policiers ?
01:31:25 Parce que précisément, le cadre de leurs interventions
01:31:29 est si particulier.
01:31:30 - Oui, alors, ce que je disais, il y a un an,
01:31:32 on a fait un colloque pour réfléchir à tout ça.
01:31:34 Et on avait déjà fait des propositions communes,
01:31:36 ce qui montrait bien que quand on veut,
01:31:37 on peut travailler de façon très intelligente
01:31:39 entre la police et la justice.
01:31:41 Et je crois que c'est d'ailleurs ce qui se passe en général.
01:31:44 On avait émis en fait des propositions
01:31:46 pour améliorer les pratiques,
01:31:48 parce que ce qui est en jeu aujourd'hui,
01:31:49 c'est le traitement judiciaire
01:31:51 lorsque les forces de l'ordre interviennent
01:31:53 justement sur des faits comme ça,
01:31:55 qui sont des faits où il y a un usage des armes.
01:31:58 Et on avait dit que la création peut-être
01:32:01 d'une juridiction spécialisée,
01:32:03 où vous aviez des magistrats
01:32:04 qui avaient justement une professionnalisation,
01:32:07 ça ne veut pas dire que personne ne sait faire,
01:32:09 ça veut dire que là, on avait vraiment des magistrats
01:32:11 qui savaient faire que ça et qui savaient très bien
01:32:14 toutes les contraintes et toutes les difficultés
01:32:17 que les forces de l'ordre pouvaient rencontrer,
01:32:19 était une solution intéressante pour plusieurs raisons.
01:32:21 D'abord, pour unifier la jurisprudence et donc les pratiques,
01:32:25 mais aussi pour accélérer le cours des procédures.
01:32:29 Parce que ce qui se passe aujourd'hui,
01:32:31 c'est que le fait que ces dossiers,
01:32:34 il n'y en a pas non plus des milliers,
01:32:35 mais soient dans le cours général de la justice,
01:32:38 qui est un cours très long, vous le savez,
01:32:39 puisqu'on a des délais très longs,
01:32:41 font que ces policiers sont suspendus le temps de l'enquête.
01:32:46 Et on trouvait que c'était aussi intéressant
01:32:48 qu'une juridiction spécialisée
01:32:49 qui avait une très bonne compétence,
01:32:51 qui est rassurante toujours pour tout le monde,
01:32:54 et qui pouvait aller plus vite peut-être aussi sur des dossiers,
01:32:58 pouvait être un atout.
01:32:59 Ça pouvait un petit peu assainir les choses.
01:33:01 Vous avez soumis ces propositions ?
01:33:02 Est-ce qu'elles ont été retenues ?
01:33:03 À qui les avez-vous...
01:33:04 Nous, on en a parlé évidemment, puisqu'on a fait un colloque.
01:33:07 Ça a été même publié.
01:33:08 On en a parlé aussi pendant les États généraux.
01:33:10 On a fait plein d'autres propositions.
01:33:12 Moi, ce que je regrette, c'est qu'en fait,
01:33:15 quand on avait demandé,
01:33:16 d'ailleurs, c'était encore avec Eiffel Police Unité SGP,
01:33:20 des États généraux.
01:33:21 On avait dit qu'on veut des États généraux de la justice
01:33:23 et de la sécurité.
01:33:26 C'est-à-dire de mettre tout le monde ensemble en face à face,
01:33:30 et là, pour une fois, ce serait un joli face à face,
01:33:33 pour pouvoir discuter, si vous voulez, des problématiques
01:33:36 que les uns et les autres rencontraient.
01:33:38 Ça n'a pas eu lieu.
01:33:39 On a eu d'un côté le Beauvau de la sécurité,
01:33:41 d'un autre côté les États généraux de la justice,
01:33:43 et on n'a pas réglé ces problèmes.
01:33:45 Et quand vous ne réglez pas en profondeur les problèmes
01:33:47 et que vous les traitez, par contre, en superficialité,
01:33:50 donc vous les maltraitez en superficialité,
01:33:52 ils reviennent en boomerang.
01:33:54 Et ils reviennent en boomerang de manière dramatique, en réalité.
01:33:57 Parce que ce que l'on voit, c'est une crispation,
01:34:00 et puis c'est des invectives qui n'ont pas lieu d'être.
01:34:04 Comment on en sort ?
01:34:05 Comment on en sort ?
01:34:06 On en sort, je pense, justement, en se parlant,
01:34:09 pas en s'ignorant, en regardant la réalité en face,
01:34:13 et en descendant chacun, j'allais dire, d'une marche.
01:34:17 C'est ce qui sera peut-être le plus difficile à accomplir.
01:34:19 Voilà, en descendant chacun d'une marche.
01:34:20 Moi, je ne crois pas un instant que ce soit un sujet
01:34:23 de séparation de pouvoir ou d'indépendance
01:34:26 qui soit mis en cause.
01:34:27 Non, ce n'est pas du tout ça.
01:34:28 C'est comment aujourd'hui on améliore le traitement judiciaire.
01:34:32 Je crois qu'aujourd'hui, il faut qu'on se remette tous
01:34:33 autour de la table de façon sereine,
01:34:36 et qu'on soit, j'allais dire, dans un esprit positif
01:34:39 de proposition et de construction,
01:34:42 parce qu'aujourd'hui, vous avez quand même des syndicats
01:34:45 qui critiquent les pratiques policières en permanence.
01:34:47 Il faut qu'ils acceptent aussi qu'on critique
01:34:49 les pratiques judiciaires.
01:34:51 Et si chacun est dans cet état d'esprit de se dire
01:34:54 que d'abord la justice n'appartient pas aux magistrats
01:34:58 et que la police ne peut pas faire tout ce qu'ils veulent,
01:35:01 peut-être qu'on avancera.
01:35:02 Merci beaucoup, maîtresse Brugère,
01:35:04 d'avoir accepté notre invitation.
01:35:06 Merci pour ces mots très clairs et constructifs également.
01:35:10 Merci pour cette interview.
01:35:11 Merci bienvenue.
01:35:12 Et on enchaîne avec le JT de Sandra Thiombeau à nouveau.
01:35:16 Rebonsoir Sandra.
01:35:18 Rebonsoir Nelly.
01:35:19 On démarre avec le déplacement d'Elisabeth Borne
01:35:21 au Havre en Seine-Maritime,
01:35:22 où elle a rencontré Édouard Philippe.
01:35:24 Elle s'est également exprimée sur la polémique
01:35:26 autour de la détention provisoire d'un policier à Marseille.
01:35:30 La chef du gouvernement a rendu hommage
01:35:31 aux forces de l'ordre.
01:35:32 Elle a souligné la difficulté de leur mission
01:35:35 avant d'ajouter que la justice doit pouvoir
01:35:37 faire son travail sereinement.
01:35:39 On l'écoute.
01:35:40 J'apporte évidemment tout mon soutien,
01:35:43 mes remerciements aux policiers qui ont été très mobilisés
01:35:47 toutes ces dernières semaines et puis les mois précédents
01:35:51 à l'occasion des mouvements sociaux
01:35:53 et ces dernières semaines à l'occasion des violences urbaines.
01:35:55 Je pense qu'il faut que chacun ait conscience
01:35:57 de la difficulté de leur mission.
01:35:59 Ils ont pu faire face à des violences très fortes
01:36:02 tout au long de ces émeutes urbaines.
01:36:04 Ensuite, il y a une décision de justice
01:36:07 et il faut que la justice puisse aussi
01:36:08 faire son travail sereinement.
01:36:10 Deux morts et un blessé dans une fusillade à Évreux.
01:36:13 Elle a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi
01:36:16 dans le quartier de la Madeleine.
01:36:17 Deux hommes lourdement armés ont criblé de balle
01:36:19 une voiture stationnée dans le quartier
01:36:21 avec trois personnes à bord.
01:36:23 Il s'agit vraisemblablement d'un règlement de compte
01:36:26 autour des stupéfiants, selon la procureure adjointe.
01:36:29 Les auteurs étaient toujours en fuite ce mardi.
01:36:32 On se rapproche à grands pas des Jeux olympiques de Paris 2024.
01:36:36 Le design de la torche a été révélé ce mardi.
01:36:39 Elle a été fabriquée en acier recyclé
01:36:41 dans les usines françaises d'ArcelorMittal,
01:36:44 l'un des sponsors de l'événement.
01:36:45 Pour la première fois de son histoire,
01:36:47 elle est absolument symétrique,
01:36:50 a expliqué son créateur Mathieu Lehanner.
01:36:53 Selon lui, cela permet de mettre plus en valeur
01:36:55 la flamme olympique.
01:36:58 On se retrouve d'ici 30 minutes,
01:37:00 23h30 pour un prochain point sur l'actualité.
01:37:02 En attendant, on se voit, il faut continuer avec vous Nelly.
01:37:04 Merci beaucoup.
01:37:05 Elle est jolie cette torche longue,
01:37:06 qu'en pensez-vous Philippe ?
01:37:08 Oui, il faudrait l'avoir allumée.
01:37:09 Très profilée.
01:37:10 Non mais il y a quelque chose de...
01:37:12 Oh, un design intéressant.
01:37:13 C'est comme ça, on essaie d'imaginer comment elle était avant.
01:37:16 On ne se souvient plus tellement.
01:37:17 Est-ce qu'elle était aussi stylisée, aussi symétrique,
01:37:21 comment le dire ?
01:37:22 Non, certainement pas.
01:37:22 Vous vous souvenez ?
01:37:23 C'est l'exception française.
01:37:24 Non, mais je me souviens des Olympiades en Grèce
01:37:27 où elle était un peu incurvée.
01:37:29 Oui, oui.
01:37:29 Vous vous souvenez ?
01:37:30 Oui.
01:37:31 Elle semblait une corne un peu.
01:37:32 Moi, je trouve ça assez sympa.
01:37:34 On se penche à chaque fois sur un peu d'innovation.
01:37:37 Allez, on va parler politique.
01:37:37 Emmanuel Macron qui évoque sa succession...
01:37:39 Il y a moins d'innovation dans ce monde.
01:37:40 ... à distance.
01:37:41 C'est bien, à cette heure-ci, on peut se relâcher un petit peu.
01:37:46 Emmanuel Macron à Nouméa.
01:37:47 Alors, il ne le fait pas lui-même, l'évocation de sa succession,
01:37:51 mais il répond quand même sans embâge
01:37:52 à une question qui lui est posée sur Édouard Philippe.
01:37:55 Regardons cette séquence.
01:37:57 2018, 2023, 2027, peut-être que monsieur Édouard Philippe vous relâchera.
01:38:03 Mais c'est bien.
01:38:04 Ah bah, c'est intéressant.
01:38:05 Il y a vraiment une suite dans ce qu'on a.
01:38:08 Voilà, dans le mâle Macronerie.
01:38:10 Et que celles et ceux qui m'ont accompagné depuis maintenant 6 ans puissent...
01:38:15 Pouvoir le relayer.
01:38:16 Là, lui, il a bien fait à mes côtés.
01:38:18 C'est un ami bien.
01:38:19 Erwann Barillot, est-ce qu'on peut considérer qu'Édouard Philippe est désormais adoubé
01:38:23 ou au fond, le chef de l'État ne peut pas dire grand-chose d'autre à ce genre de questions ?
01:38:29 Il a bien fait à mes côtés.
01:38:30 Ça sous-entend que d'autres ont mal fait à ses côtés.
01:38:33 Et on pense tout de suite à Gérald Darmanin.
01:38:35 En fait, ce qui est bien avec ce gouvernement, effectivement,
01:38:37 il n'y a pas beaucoup d'innovation, mais quand même,
01:38:39 on arrive à ne pas s'ennuyer en étudiant un petit peu leur petite querelle interne.
01:38:44 La réalité, c'est que lors du remaniement de 2020,
01:38:46 Gérald Darmanin avait insisté pour avoir le ministère de l'Intérieur.
01:38:49 Il s'était battu parce que ce n'était pas du tout évident qu'il l'aurait.
01:38:53 Il avait insisté, il avait quasiment fait une grève de la faim
01:38:55 pour avoir ce ministère si précieux parce qu'il voulait initier.
01:38:59 Comme vous y allez.
01:39:00 Il avait en exemple, effectivement, Nicolas Sarkozy, son mentor.
01:39:03 Il avait réussi à l'obtenir.
01:39:05 Et donc, il s'est dit, cette fois-ci, je reprends la même méthode.
01:39:08 J'insiste, je fais pression.
01:39:09 Il avait d'ailleurs dealé avec Gabriel Attal.
01:39:12 C'était à moi, Matignon, à toi, la place Beauvau.
01:39:15 Finalement, ça n'a pas fonctionné puisqu'il y a eu une opposition,
01:39:18 cette fois ferme, de Macron et d'Elisabeth Borne.
01:39:21 Et donc, il y a eu des mesures.
01:39:23 - Ça avait eu des choses. - Effectivement.
01:39:26 - Il y en a beaucoup qui sont passées par... - J'ai eu des bruits en interne.
01:39:29 Par Beauvau avant d'aller à Matignon.
01:39:30 On pense évidemment à Bernard Cazeneuve, à Manuel Valls.
01:39:33 Enfin, ils ont été à certains noms.
01:39:35 Et donc là, vous allez me dire, quel est le rapport avec Edouard Philippe ?
01:39:38 Eh bien, c'est simplement que Gérald Darmanin, n'ayant pas supporté
01:39:42 ce qu'il a considéré comme une humiliation,
01:39:45 alors même que Macron lui avait promis le poste.
01:39:47 Mais on sait que Macron promet beaucoup de choses à beaucoup de monde
01:39:50 et qu'il n'est pas en capacité de tenir toutes ses promesses.
01:39:52 Eh bien, il y a eu cette mesure dont on a parlé tout à l'heure.
01:39:55 Gérald Darmanin, qui autorise le directeur de la police nationale
01:39:58 à faire cette interview et derrière, le président qui adoube Edouard Philippe.
01:40:03 Alors, si des jeux politiques, moi, ce qui me navre,
01:40:07 je vais vous le dire franchement, on est à une heure tardive.
01:40:10 Comme m'a dit Nelly.
01:40:11 Nelly, on peut aller aux confidences.
01:40:14 Non, c'est qu'on joue sur des choses quand même extrêmement graves
01:40:18 qui se passent dans notre société pour des bénéfices politiques,
01:40:22 pour essayer de la part de Darmanin.
01:40:26 Et puis, quelque part, alors, je ne sais pas si Emmanuel Macron
01:40:30 s'attendait à ce qu'on lui pose cette question sur Edouard Philippe,
01:40:33 mais tout à coup, ça y est, Edouard Philippe revient en scène.
01:40:38 On sait que Gérald Darmanin a été extrêmement peiné
01:40:42 à ne pas se voir attribuer Matignon.
01:40:46 Certains ont parlé d'indécence dans le climat ambiant,
01:40:48 de faire ce genre de choses, d'avoir des états d'âme.
01:40:50 Est-ce que franchement, c'est sérieux aujourd'hui de jouer sur,
01:40:57 dans l'état dans lequel est le pays et dans le stress qu'il y a
01:41:02 pour essayer de capitaliser politiquement pour des ambitions futures ?
01:41:05 Non, mais là, Philippe Guybert,
01:41:06 on ne peut quand même pas s'empêcher de penser à une pointe d'hypocrisie
01:41:08 parce qu'il va quand même loin Emmanuel Macron.
01:41:10 Il parle d'un ami, il dit un ami,
01:41:12 eux dont on sait que les relations n'étaient pas vraiment au beau fixe.
01:41:17 Oui, absolument.
01:41:19 Mais Emmanuel Macron, qui maîtrise quand même pas mal ses réactions en public,
01:41:25 a fait le choix d'accompagner le mouvement de la personne qui l'interpellait.
01:41:31 Il aurait pu faire un choix différent.
01:41:33 Donc, il a quand même accepté implicitement
01:41:36 qu'Edouard Philippe soit un de ses héritiers possibles.
01:41:39 Ce qui, compte tenu de leurs relations, comme vous le disiez Nelly,
01:41:43 n'était pas tout à fait évident.
01:41:45 Du côté de Darmanin, je me permets quand même,
01:41:46 parce que je suis d'accord avec ce que disait Régis
01:41:48 sur le côté un peu déplacé en ce moment de tout ça.
01:41:53 Je pense que c'est un peu surjoué cette déception, cette bouderie.
01:41:56 Parce que, franchement, dans la situation politique où est Emmanuel Macron,
01:42:02 c'est-à-dire qu'il n'a pas d'élargissement de sa majorité à droite,
01:42:05 le fait de changer de griller la cartouche d'un changement de Premier ministre
01:42:08 n'avait pas beaucoup de sens.
01:42:10 Et la reconduction d'Elisabeth Borne,
01:42:11 elle se dessinait depuis 15 jours, 3 semaines, au moins.
01:42:16 Et donc, je trouve que cette déception très mise en scène...
01:42:20 - Donc, il y a autre chose derrière ?
01:42:21 - Oui, je pense qu'il y a autre chose.
01:42:22 Alors, je fais une hypothèse et puis il est tard.
01:42:24 - Allez-y. - Si je dis une bêtise...
01:42:26 - Chacun va ajouter la carte du "il est tard".
01:42:30 - Comme Darmanin a le modèle Sarkozy, évidemment,
01:42:34 comme procédé d'accession à l'Élysée,
01:42:38 Sarkozy s'est construit sur la rupture avec Chirac,
01:42:40 sur la fâcherie avec Chirac.
01:42:42 Et je me demande si Darmanin ne commence pas à mettre en place
01:42:44 une stratégie d'éloignement vis-à-vis d'Emmanuel Macron,
01:42:49 d'où cette provocation, parce que quand même,
01:42:52 d'aller adouber les paroles d'un DGPN,
01:42:55 paroles dont Emmanuel Macron n'est pas informé,
01:42:58 est quand même une provocation forte.
01:43:00 - Alors, on va vous montrer une séquence qui date un petit peu,
01:43:03 une séquence d'archives entre Edouard Philippe et Emmanuel Macron,
01:43:08 qui parle de l'autre.
01:43:09 - Mon objectif en 2022, c'est de faire en sorte
01:43:13 que le président de la République, Emmanuel Macron, soit réélu.
01:43:16 La campagne sera difficile, évidemment,
01:43:18 et elle n'est pas gagnée, évidemment,
01:43:19 et elle passe, je le crois, par un élargissement de la base électorale.
01:43:23 Ça me paraît indispensable, c'est ce à quoi je veux contribuer.
01:43:26 - Pendant trois ans, il a œuvré à la tête du gouvernement,
01:43:28 il a beaucoup fait, et il continue d'œuvrer au sein de la majorité,
01:43:31 et il a vocation à continuer à œuvrer au sein de la majorité présidentielle
01:43:34 que je veux pour demain.
01:43:35 Donc oui, bien sûr, il n'y a jamais eu de sujet de suspense sur ce plan-là,
01:43:39 et je pense que ni lui ni moi n'avons envisagé autre chose.
01:43:43 - Nous soutenons le président de la République,
01:43:47 et nous voulons faire en sorte que le quinquennat qui s'est engagé,
01:43:49 et qui s'est engagé dans des conditions,
01:43:51 Claude a rappelé qu'elles n'étaient pas simples,
01:43:54 ce quinquennat ne soit pas un quinquennat perdu,
01:43:57 mais bien un quinquennat qui permette à notre pays
01:44:00 de continuer à se préparer, de continuer à avancer,
01:44:01 de continuer à se réformer.
01:44:03 - Bon, sauf que pour un successeur, désigné ou pas,
01:44:07 il a quand même créé horizon entre-temps.
01:44:08 Les présidents quand même d'ordinaire, Erwann Barillot,
01:44:11 vous qui analysez beaucoup la chose politique,
01:44:14 ils ne goûtent pas trop au fait que leurs anciens premiers ministres
01:44:20 prennent la suite.
01:44:21 On l'a vu, Nicolas Sarkozy, vous ne voyez pas d'un très bon œil,
01:44:25 les ambitions d'un François Fillon par exemple.
01:44:27 Donc, c'est aller un peu vite en besogne que de penser
01:44:30 qu'il va lui paver la voie vers le succès ?
01:44:35 - Oui, parce que si tout le monde sait qui est votre successeur,
01:44:38 à ce moment-là, vous perdez le pouvoir,
01:44:40 ou en tout cas, vous perdez une partie de votre pouvoir,
01:44:41 puisque les contacts commencent à se prendre avec le successeur,
01:44:44 les paris sont faits sur le successeur.
01:44:46 Et donc, effectivement, c'est Machiavel,
01:44:49 si vous voulez garder le pouvoir,
01:44:50 faites en sorte de faire croire qu'il durera toujours.
01:44:55 Et donc, effectivement, ce n'est pas dans l'intérêt d'Emmanuel Macron
01:44:59 d'être clair sur la personne de son successeur.
01:45:02 Et c'est pour ça qu'il multiplie aussi les fausses pistes,
01:45:05 il aiguise les ambitions, un petit peu d'ailleurs,
01:45:10 comme le fait Jean-Luc Mélenchon à une échelle plus modeste,
01:45:13 qui est l'échelle de la France insoumise.
01:45:14 Mais on voit bien qu'un dirigeant, pour rester seul à la barre,
01:45:18 il ne doit certainement pas choisir de dauphin.
01:45:22 - Philippe, ça vous inspire ce thème ?
01:45:23 Allez, une dernière réponse, on passe à la suite.
01:45:26 - Vous connaissez la phrase de Clémenceau, humoristique,
01:45:28 qui disait pour tout politique,
01:45:30 "Votre prédécesseur était un incompétent
01:45:32 et votre successeur sera un imposteur."
01:45:34 Donc, un politique par nature déteste son prédécesseur
01:45:39 et déteste peut-être encore plus son successeur.
01:45:41 Ce qui complique un peu la situation
01:45:44 pour ceux qui voudront succéder à Macron en venant de son camp.
01:45:48 Est-ce qu'il vaut mieux être en rupture avec Macron
01:45:50 ou être l'héritier de Macron pour être élu en 2027,
01:45:54 face à Marine Le Pen ?
01:45:55 - Vous faites le paré de la rupture.
01:45:56 C'est vrai que c'est les deux...
01:45:57 - Mais Edouard Philippe a quelque part...
01:45:58 - En fait, Edouard Philippe n'a pas trop dit ce qu'il en pensait.
01:46:00 C'est qu'il n'y a que Macron qui a été interrogé pour l'instant.
01:46:02 - Oui, c'est vrai.
01:46:02 Mais ça appelle une réponse d'Edouard Philippe.
01:46:04 Mais la tactique qu'il a utilisée était quand même assez habile au début.
01:46:09 Mais elle a frôlé à un moment l'éclipse, en fait.
01:46:12 Le problème, c'est qu'il avait cette popularité.
01:46:14 Il faut quand même se remettre dans le contexte Covid,
01:46:16 où c'était quand même lui qui a un peu à un moment rappelé aux Français
01:46:21 qu'il y avait un pilote à la barre tous les soirs,
01:46:23 alors que l'exécutif s'était un petit peu éparpillé dans des discussions.
01:46:30 - Un peu égaré, oui.
01:46:30 - Voilà.
01:46:31 Lui, en tant que Premier ministre, il a construit sa popularité là-dessus.
01:46:34 Et Emmanuel Macron, finalement, a vu que c'était un élément dérangeant
01:46:39 parce que Montand, donc, il ne l'a pas reconduit dans ses fonctions.
01:46:44 Et qu'est-ce qu'a fait Edouard Philippe au lieu de partir,
01:46:46 bien peut-être, en politique ?
01:46:47 Il est revenu au Havre, en fait.
01:46:49 Il est revenu pour se reconstruire une base électorale dans l'idée,
01:46:52 peut-être, l'idée justement de la province,
01:46:55 pour remonter à la capitale, qui est un élément souvent qui peut être porteur.
01:46:59 Mais le problème d'Edouard Philippe, c'est qu'il a un peu disparu pendant longtemps.
01:47:03 Et qu'aujourd'hui, où est-ce qu'il est ?
01:47:06 On ne le voit plus vraiment, en fait.
01:47:07 - Attention au syndrome Laurent Wauquiez.
01:47:09 - Et à côté, vous avez rappelé...
01:47:11 - Il tente de revenir dans le jeu politique.
01:47:13 - Il y a ça, Laurent Wauquiez, qui est un peu prisonnier de sa région et du pion-volet.
01:47:17 Et d'un autre côté, vous avez un Darmanin qui lui est un acharné du tweet
01:47:23 et qui est vraiment aux commandes, qui lui va faire le forcing,
01:47:27 comme l'a appris celui que vous rappelez tout à l'heure, Nicolas Sarkozy,
01:47:32 et qui trépigne d'impatience.
01:47:33 Alors, est-ce qu'il vaut mieux celui qui trépigne d'impatience,
01:47:35 dont on entend parler tout le temps, qu'on s'y habitue,
01:47:38 ou le type qui est un peu disparu et là...
01:47:41 - Le général, c'est le premier qui gagne.
01:47:42 - C'est ça, c'est celui qui pense même en se rasant.
01:47:46 - Oui, le fameux.
01:47:48 Allez, on va changer de thème.
01:47:49 Je vous propose de parler, de se projeter déjà vers la rentrée,
01:47:52 même si c'est dans un mois et demi.
01:47:53 - Ça, c'est dur.
01:47:54 - Non, mais pas pour nous, mais pour les enfants que nous avons.
01:47:59 - C'est vrai que c'est horrible pour les enfants qui commencent déjà à entendre parler des cahiers
01:48:02 alors qu'on ne les a pas fait.
01:48:03 - Oui, c'est terrible.
01:48:04 - J'ai déjà des cahiers de vacances.
01:48:05 - Mais vous rigolez, j'avais la liste des fournitures le jour de la sortie des classes.
01:48:08 - Ça me rappelle des très mauvais souvenirs.
01:48:11 - Je l'ai remis de côté quelques temps.
01:48:13 Alors, le prix des fournitures, blague à part, en hausse de 10%, c'est énorme.
01:48:18 La ministre, Olivia Grégoire, annonce d'ailleurs saisir la répression des fraudes
01:48:22 pour tenter d'épingler les enseignes qui en profitent un peu trop allègrement.
01:48:25 La direction générale de la concurrence de la consommation va d'ailleurs enquêter sur ces hausses.
01:48:31 Corentin Brillot nous explique de quoi il retourne.
01:48:33 - Plus de 10% en un an sur les fournitures scolaires.
01:48:37 Des prix qui s'envolent dans les rayons des grandes surfaces.
01:48:41 C'est la grimace au moment de préparer la rentrée.
01:48:43 - Je trouve que les fournitures scolaires, par rapport à quand moi je faisais mes études
01:48:47 et que je faisais des courses, ça a énormément augmenté.
01:48:51 - Pour les personnes qui ont 2, 3 gamins à l'école, c'est difficile pour eux.
01:48:57 Une hausse des prix expliquée en partie par l'augmentation du coût des matières premières,
01:49:01 comme le papier.
01:49:02 Et malgré le recul observé du coût de ces mêmes matières premières,
01:49:05 les grandes surfaces ne baissent pas les prix en rayons.
01:49:08 Le gouvernement a saisi la répression des fraudes pour vérifier que les magasins
01:49:13 n'augmentent pas leurs tarifs de manière abusive.
01:49:15 - Peut-être que le gouvernement va essayer d'inciter la grande distribution
01:49:19 à faire des efforts et à diminuer les prix.
01:49:22 Si les prix n'évoluent pas, c'est ce qui se passe par le passé,
01:49:25 ça veut dire qu'on sera toujours sur un niveau de prix très élevé,
01:49:27 quasiment 20% sur 24 mois de hausse.
01:49:30 Si en revanche, ils arrivent à les inciter à diminuer les prix,
01:49:33 on peut escompter peut-être des petites baisses en rayons.
01:49:36 Malheureusement, mon expérience me rend un peu pessimiste,
01:49:39 j'ai rarement observé de diminution de prix dans les rayons.
01:49:42 En mai dernier, le gouvernement avait déjà imposé aux distributeurs
01:49:46 des prix bloqués sur les fournitures pour la rentrée scolaire
01:49:48 avec son dispositif anti-inflation.
01:49:51 Insuffisant pour les consommateurs.
01:49:53 - On voit bien que tout le monde ne connaît pas la crise,
01:49:56 encore une fois ce sont les grandes enceintes qui en profitent
01:49:58 pour consolider leurs marges.
01:49:59 Évidemment, là il n'y a aucune justification,
01:50:01 on espère que le gouvernement sera ferme.
01:50:04 On l'a vu au moment des matières premières,
01:50:05 ça a baissé mais ça ne s'est pas répercuté.
01:50:07 Ils ont beau nous annoncer quelques centimes à la marge,
01:50:10 quand on va faire les courses, on se rend compte
01:50:12 que le panier n'est pas le même à Rouen-Bariot.
01:50:15 - Absolument. 10% c'est à peu près la moyenne d'inflation
01:50:19 sur tous les produits de consommation
01:50:21 que les Français constatent aujourd'hui.
01:50:23 Là où c'est plus dur, c'est que c'est une dépense contrainte
01:50:26 qui revient chaque année puisque ce sont les fournitures scolaires
01:50:29 et c'est une dépense qui concerne l'avenir des enfants.
01:50:32 Il y a plusieurs solutions qui peuvent être mises sur la table.
01:50:36 Ça peut être une aide ponctuelle,
01:50:38 mais je pense qu'on ne peut pas régler les problèmes de fond
01:50:41 avec des aides ponctuelles ou avec la politique du chèque.
01:50:43 Il faut que le gouvernement hausse le ton
01:50:46 et cesse de demander gentiment aux chefs d'entreprise
01:50:50 et aux grandes enseignes de faire des efforts
01:50:52 là où il est beaucoup plus ferme avec les Français.
01:50:55 Donc il faut prendre des mesures contraintes.
01:50:57 Ça peut être imposer un maximum du prix pour certains produits
01:51:01 ou d'autres mesures.
01:51:03 Le fait que la répression des fraudes se penche sur le problème,
01:51:05 c'est qu'il va y avoir même des amendes potentiellement à la clef
01:51:08 parce qu'il faut bien justifier cette répercussion des prix.
01:51:10 Le coût du papier revient à la baisse.
01:51:13 Donc à un moment donné, il faut arrêter de le faire payer plein.
01:51:16 Et puis on précise quand même,
01:51:17 parler de chèques ou d'aides ponctuelles,
01:51:20 il y a bien la location de rentrée,
01:51:21 mais tout le monde ne la touche pas.
01:51:23 Et ce sont donc encore une fois les classes moyennes
01:51:25 qui vont être confrontées à cette hausse.
01:51:27 Oui, c'est vrai.
01:51:28 La répression des fraudes est quand même une administration
01:51:30 qui a été efficace à plusieurs reprises dans le passé.
01:51:34 C'est une administration de Bercy.
01:51:36 Et donc s'il y a des soupçons de marge abusive,
01:51:40 ils vont vite les repérer.
01:51:41 Enfin, ils vont pouvoir demander des comptes aux distributeurs
01:51:45 et les distributeurs aux producteurs.
01:51:47 Enfin, donc ceci dit,
01:51:49 l'ARS quand même, ça touche énormément de monde.
01:51:52 Donc le gouvernement a quand même cette arme
01:51:55 qu'il peut réserver pour la rentrée,
01:51:57 d'augmenter cet ARS pour protéger quand même les ménages
01:52:02 qui sont les moins à l'aise,
01:52:05 ceux qui bouclent le plus difficilement les fins de mois,
01:52:08 donc une partie des classes moyennes quand même aussi.
01:52:10 On verra s'il le fait parce qu'il paraît qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses
01:52:12 et on ne sait pas tout ce qui va se passer pour les impôts.
01:52:14 Ce n'est pas l'argent public qui doit payer pour les marges indues
01:52:16 de certaines entreprises non plus.
01:52:18 Non, bien sûr.
01:52:18 Enfin, souvenez-vous, le bouclier tarifaire et tout ce qu'on a,
01:52:22 tout le gouvernement a dépensé 20 milliards
01:52:24 pour nous protéger de l'inflation.
01:52:27 Tout ça n'était pas que la guerre en Ukraine.
01:52:29 Il y avait aussi beaucoup de spéculations sur un certain nombre de premières
01:52:33 où il y avait de l'abus.
01:52:35 Donc on a déjà dépensé énormément d'argent pour nous protéger de l'inflation.
01:52:38 Un mot sur ça, Régis, il faut être intraitable avec ceux qui engrangent trop de bénéfices.
01:52:44 On a parlé d'école qui avait été détruite tout à l'heure.
01:52:47 On espère qu'on n'aura pas une rentrée compliquée.
01:52:49 Si en plus de ça, elle est compliquée
01:52:51 parce que les gens ne peuvent pas avoir accès aux fournitures,
01:52:54 c'est quand même quelque chose d'assez scandaleux quelque part.
01:52:59 Il faut évidemment au maximum protéger notre école et protéger cet environnement.
01:53:03 Donc oui, l'État devrait intervenir.
01:53:05 Mais bon, jusqu'où, comment ?
01:53:08 Là, tout ça est difficile.
01:53:09 Et je pense que les ministres aujourd'hui ont autre chose à penser.
01:53:13 C'est ça le problème aussi.
01:53:14 Leurs vacances, par exemple ?
01:53:15 Je ne crois pas.
01:53:16 Enfin, ils sont quand même…
01:53:18 Là, je pense que le gouvernement doit préparer la rentrée,
01:53:23 peut-être avec une certaine anxiété aussi.
01:53:25 Au mieux, qu'il la prépare bien.
01:53:27 En tout cas, puisqu'on parle d'éducation,
01:53:28 on nous a promis, Emmanuel Macron, à l'occasion de cette interview,
01:53:32 hier ou avant-hier, je suis un peu décalé maintenant,
01:53:33 hier a promis que les profs seraient au rendez-vous,
01:53:36 que les fameux contrats actuels qui avaient été formés
01:53:38 pour pallier le manque de profs seraient bien au rendez-vous.
01:53:42 Donc on attend de voir si les promesses sont tenues quand même.
01:53:45 Oui, il faudra regarder de près parce que c'est une promesse
01:53:49 qui avait été faite il y a un an.
01:53:51 Et c'est une promesse particulièrement difficile à tenir
01:53:54 et qui demande un déploiement de moyens.
01:53:56 Ça sera un des éléments quand même importants de la rentrée,
01:53:58 de crédibilité du gouvernement sur la rentrée.
01:54:01 Je ne suis pas sûr que les problèmes soient entièrement résolus.
01:54:05 Je pense qu'ils sont en voie d'amélioration.
01:54:07 Je ne suis pas sûr qu'ils soient entièrement résolus.
01:54:10 Vous avez forcément tous entendu parler de cette polémique
01:54:12 entre Paris et Marseille à propos des JO.
01:54:14 Pourquoi ? Parce qu'à Marseille,
01:54:16 on n'a pas tellement envie de voir figurer le nom de Paris 2024
01:54:21 sur les logos alors que c'est tout à fait officiel.
01:54:25 Ça a beaucoup fait réagir, y compris à Paris.
01:54:28 Anne Hidalgo, vous allez voir dans ce sujet de Vincent Farandej.
01:54:31 Les JO, source de discorde entre Paris et Marseille.
01:54:36 Début juillet, la maire adjointe de la cité phocéenne
01:54:39 s'inquiétait d'être tenue d'apposer le logo Paris 2024
01:54:43 sur le stade Vélodrome pendant l'événement.
01:54:45 Le Vélodrome est le temple du football à Marseille
01:54:48 avec son club historique. Apposer Paris sur le stade
01:54:51 serait très mal vécu par les Marseillaises et les Marseillais.
01:54:53 Une sortie peu du goût de Anne Hidalgo.
01:54:57 Si en fait Paris n'avait pas été la ville haute des jeux,
01:55:02 si au lieu de se retrouver là autour de Paris 2024,
01:55:07 parce que c'est bien Paris 2024 qui porte les jeux olympiques et paralympiques,
01:55:12 si ça avait été Marseille 2024,
01:55:15 j'aurais adoré écrire Marseille 2024 au cœur du Parc des Princes.
01:55:22 Le comité d'organisation des JO de Paris a lui répondu
01:55:26 aux interrogations marseillaises indiquant qu'il était tout à fait possible
01:55:31 de ne pas apposer Paris 2024 à l'extérieur du Vélodrome.
01:55:35 Ça vous fait plutôt sourire ? C'est un peu stérile comme polémique ?
01:55:39 - Oui, mais pour une fois, je trouve qu'Anne Hidalgo a bien répondu.
01:55:45 Je ne suis pas toujours d'accord avec sa politique parisienne,
01:55:49 mais je trouve qu'elle a raison.
01:55:51 Je trouve que nos amis marseillais, on les aime beaucoup, on adore l'OM, etc.
01:55:55 Mais pour des jeux olympiques, Paris 2024, ça peut quand même se défendre.
01:55:59 Même à Marseille.
01:56:01 - Il s'agit de ne pas mettre le logo, si on a bien compris,
01:56:04 en évidence à l'extérieur du stade Vélodrome,
01:56:07 mais à l'intérieur, de toute façon, tout ce qui va figurer sur les goodies,
01:56:10 sur les choses que vous achetez, les souvenirs, on ne pourra pas l'éviter.
01:56:14 - Vous m'avez demandé à Sonia Ghali, c'est quoi la capitale de la France.
01:56:18 Peut-être qu'il y a cette espèce de chauvinisme marseillais
01:56:24 qui peut avoir un côté pittoresque et un côté extrêmement sympathique parfois.
01:56:28 Là, en l'occurrence, la France accueille les jeux olympiques,
01:56:31 c'est important pour la France.
01:56:33 Pourtant, encore une fois, on n'est pas dans une situation extrêmement réjouissante en ce moment.
01:56:39 Donc on a cet événement, on ne va pas polémiquer pour des histoires de...
01:56:43 On peut bien voir Paris, Vicry, à Marseille.
01:56:47 - Le problème, c'est cette guerre ancestrale, enfin rivalité ancestrale du foot
01:56:51 qui finalement gagne l'ensemble des disciplines, y compris olympiques.
01:56:55 - Alors, effectivement, c'est une petite polémique.
01:56:58 Sonia Ghali cherche, je crois, un peu à exister dans le débat marseillais
01:57:02 puisqu'on lui a donné un rôle de deuxième adjointe qui lui convient pas trop.
01:57:06 Donc elle cherche des polémiques.
01:57:07 Et puis en même temps, elle cherche aussi à conforter son électorat.
01:57:11 Effectivement, parce que c'est vrai qu'on est à Marseille, c'est la cité du football.
01:57:17 Les gens sont extrêmement chauvins.
01:57:19 Mais après, il y a une question de fond quand même.
01:57:21 C'est aussi que les investissements vont être supportés par l'ensemble de la nation
01:57:26 et vont se concentrer sur Paris et sur la Seine-Saint-Denis.
01:57:30 Donc il y a quand même une question qui se pose.
01:57:32 Est-ce que finalement, Paris 2024, ça concerne vraiment toute la France ou pas ?
01:57:37 Même certains habitants de Paris, donc je fais partie, je suis désolé,
01:57:41 ne se sentent pas forcément concernés.
01:57:43 On a un peu l'impression...
01:57:44 - Vous n'aimez pas les JO ?
01:57:45 - Non, voilà, je suis quelqu'un de très antipathique parce que je n'aime pas les JO.
01:57:48 Je trouve que c'est des dépenses qui ne sont pas utiles.
01:57:51 C'est plusieurs milliards.
01:57:52 Il y a un petit côté, le chat d'Iran, Feindreign, qui fait ses dépenses somptuaires
01:57:57 au moment où les Français se serrent la ceinture.
01:57:59 Et je ne suis pas certain que ça remonte véritablement le moral des Français.
01:58:03 - Mais Falloc 3 des JO, il est quand même antérieur aux crises, y compris financières, qu'on vit.
01:58:08 - Oui, parce qu'il y a la France quand même.
01:58:10 - Ça se décide 10 ans à l'avance.
01:58:13 - Il faut quand même se rappeler que...
01:58:15 - C'est déjà décidé. J'ai eu le droit de l'idée de les annuler.
01:58:17 De toute façon, je n'en ai pas les moyens.
01:58:18 - Non, il y a trois semaines, on s'est interrogé sur le fait
01:58:22 si on pourrait tenir les JO au vu de ce qui s'est passé.
01:58:24 - Il y a aussi cette question.
01:58:25 - Donc, je veux dire, voilà, si on arrive à les tenir, on sera quand même heureux.
01:58:30 Et je pense que ça fera du bien à la France de toute façon.
01:58:32 - La question reviendra d'ici là, c'est vrai, sur la sécurité.
01:58:34 - Oui, bien sûr.
01:58:35 - Il est question maintenant d'avoir recours à l'armée, peut-être sécurisée aussi.
01:58:38 - On n'a pas besoin des JO sans être heureux.
01:58:40 - La sécurité n'est pas encore remplie.
01:58:41 - On ne va pas réussir les JO. Les JO, c'est emmerdant.
01:58:44 Non, c'est bien, les JO, c'est une grande fête populaire.
01:58:46 C'est le sport. C'est bien. C'est bien.
01:58:48 - Mais le peuple n'a pas besoin de panème et de circoncèses.
01:58:52 Le peuple, il a besoin de culture, d'éducation, que ses fournitures scolaires soient moins chères.
01:58:58 Il n'a pas besoin de grandes concessions comme ça.
01:59:00 - Ce n'est pas contraire à toi.
01:59:01 - Il n'y avait pas ces polémiques-là à l'époque, mais il y avait déjà des problèmes.
01:59:04 Ils n'étaient pas du même ordre avec les supporters anglais.
01:59:07 Mais souvenez-vous de 1998, le bien que ça avait fait à la France, cette Coupe du Monde.
01:59:12 - On a besoin de communion collective.
01:59:14 - On a besoin de communion collective.
01:59:16 - On parle de Kylian Mbappé ?
01:59:18 - Ça vous botte, maintenant qu'on a parlé des JO.
01:59:20 - Alors le club saoudien, c'est confirmé.
01:59:22 - Ce n'est plus de la communion collective.
01:59:24 - Alila l'est autorisée à négocier sur la base de ce fameux transfert de 300 millions d'euros
01:59:28 avec un salaire qui serait de 700 millions pour une saison.
01:59:31 Écoutons l'avis des supporters et après je vous interroge.
01:59:34 - Ça dépend pourquoi on joue au football.
01:59:37 Si on joue au football pour des gros contrats et pour vraiment de la finance, oui, ça ne se refuse pas.
01:59:43 Maintenant, si c'est pour jouer dans des grands clubs avec une histoire,
01:59:46 moi, j'irais plutôt dans d'autres clubs européens.
01:59:49 - À un niveau de salaire qui est là déjà actuellement, sa famille est déjà à l'abri lui aussi.
01:59:54 Pour moi, ça se refuse.
01:59:56 - Je pense que ça se refuse parce que c'est pour un choix de carrière.
02:00:00 Il ne veut pas aller en Arabie Saoudite pour rester au plus haut niveau en Europe
02:00:05 et pouvoir jouer les meilleures compétitions possibles comme la Champions League.
02:00:09 - Régis Sosomier, en gros, c'est ou l'argent ou la carrière.
02:00:11 Mais est-ce que le choix est si cornelien quand on est déjà aussi riche ?
02:00:14 Est-ce qu'il ne veut pas marquer de son empreinte le monde du foot ?
02:00:18 C'est déjà une star absolue, fréquente, on a tout dit sur Kylian Mbappé.
02:00:22 Mais quand même, le but, c'est le jeu, non, au bout d'un moment ?
02:00:25 - Le problème étant qu'il est aujourd'hui une telle star,
02:00:29 qu'il a une telle jouissance de son image qu'il peut à peu près faire ce qu'il veut.
02:00:35 Là, actuellement, sur ce contrat, on est sur une vente de cet attaquant du PSG
02:00:42 de 300 millions pour un club saoudien pour une durée d'un an.
02:00:46 Savoir qu'au bout de cette année et même dès février prochain,
02:00:50 d'autres clubs pourront s'attirer les compétences de Kylian Mbappé
02:00:57 sans avoir à débourser ce chiffre.
02:01:00 Là, ce que veut faire l'Arabie saoudite, c'est du soft power saoudien pur et dur,
02:01:05 c'est-à-dire attirer cet attaquant vedette, le mettre avec Ronaldo et quelques autres,
02:01:11 Kanté qui est déjà là-bas, et donc faire une équipe star pour essayer de faire briller pendant un an.
02:01:18 Ils sont d'accord pour leur acheter 300 millions, mais au bout d'un an,
02:01:22 tout ça, c'est fini et il peut potentiellement revenir au Réal.
02:01:26 Maintenant, moralement pour lui, je pense que comme c'est notre attaquant vedette,
02:01:30 c'est quand même le capitaine de l'équipe de France.
02:01:32 Là, il y a peut-être quand même un petit problème.
02:01:34 Est-ce que finalement, le capitaine de l'équipe de France
02:01:38 jouant pour une équipe d'Arabie saoudite, moi personnellement,
02:01:41 je trouve ça un petit peu choquant et on ne peut pas continuer à acheter comme ça des joueurs.
02:01:47 En quelques secondes, Philippe Guibert, vous le voyez accepter ou décliner et se tourner plus dans le Réal ?
02:01:51 Je pense qu'il déclinera et je pense que ça serait mieux pour lui,
02:01:54 pour les raisons qu'a dit Jorjis, de refuser.
02:01:57 Parce que franchement, sur le plan de sa carrière, ça ne lui apportera rien,
02:02:02 voire même ça le fera régresser.
02:02:04 Et sur le plan de son image et de la morale publique, je trouve que ça serait moche.
02:02:10 Vous avez 30 secondes pour nous donner votre avis, Juan Barrio.
02:02:13 Je n'aurais pas besoin de plus de 30 secondes.
02:02:15 Simplement, s'il accepte, ça veut dire qu'il acte lui-même la fin de sa carrière.
02:02:19 Oui, c'est ça.
02:02:21 Parce que c'est généralement quelque chose qu'on fait à la fin de sa carrière.
02:02:23 C'est le cimetière des éléphants de finir en Ardennes.
02:02:25 C'est ce qu'avait fait Messi avec les États-Unis.
02:02:27 C'est ce qu'avait fait David Beckham à Los Angeles.
02:02:31 Donc à mon avis, il va refuser. En tout cas, on peut souhaiter qu'il refuse.
02:02:35 On va suivre avec attention ce qui se passe.
02:02:38 Ce n'est pas joli joli.
02:02:40 C'est ce que vient de nous dire pour les raisons de l'Ontario.
02:02:43 Merci beaucoup à tous les trois. Dans un instant, le journal de Sandra Chiombo.
02:02:49 Bienvenue sur CNews.
02:02:55 On démarre ce journal avec les arrêts maladie et les services perturbés,
02:03:00 la colère des policiers marseillais se poursuit et se propage.
02:03:03 Ils dénoncent le placement en détention provisoire d'un de leurs collègues,
02:03:07 suspecté de violences policières.
02:03:09 Le mouvement a gagné Paris et sa région.
02:03:11 À la mi-journée ce mardi, unité SGP Police FO a recensé plus de 120 unités impactées,
02:03:16 surtout de la voie publique.
02:03:18 On voit les détails avec Micaël Dos Santos.
02:03:21 Le mouvement de contestation de la police prend de l'ampleur
02:03:24 ici dans le 15e arrondissement,
02:03:26 comme dans d'autres commissariats de Paris et de la région parisienne.
02:03:31 Quelques policiers participent à cette forme de grève déguisée
02:03:35 suite au placement en détention provisoire d'un policier de la BAC à Marseille.
02:03:40 Ce dernier est accusé d'avoir tiré au flashball sur un émeutier dans la cité phocéenne.
02:03:46 Certains policiers qui contestent cette décision
02:03:49 ont obtenu des arrêts de travail pour cesser leur activité.
02:03:53 D'autres ont utilisé ce code 562,
02:03:56 un code qui leur permet de ne plus intervenir, de ne plus patrouiller,
02:04:01 sauf cas d'extrême urgence.
02:04:03 Pour le moment, difficile de chiffrer le nombre de travail,
02:04:06 d'arrêts de travail déposés
02:04:08 ou encore le nombre d'utilisation de ce code 562.
02:04:12 L'administration ne souhaite pas communiquer.
02:04:14 Les syndicats, eux, ont des chiffres approximatifs.
02:04:17 En déplacement au Havre en Seine-Maritime,
02:04:19 où elle a rencontré Édouard Philippe et Elisabeth Born,
02:04:22 s'est exprimée sur la polémique.
02:04:24 La chef du gouvernement a rendu hommage aux policiers.
02:04:27 Elle a souligné la difficulté de leur mission,
02:04:29 avant d'ajouter que la justice doit pouvoir faire son travail sereinement.
02:04:33 On l'écoute.
02:04:34 J'apporte évidemment tout mon soutien, mes remerciements aux policiers
02:04:39 qui ont été très mobilisés toutes ces dernières semaines
02:04:43 et puis les mois précédents à l'occasion des mouvements sociaux
02:04:47 et ces dernières semaines à l'occasion des violences urbaines.
02:04:50 Je pense qu'il faut que chacun ait conscience de la difficulté de leur mission.
02:04:54 Ils ont pu faire face à des violences très fortes tout au long de ces émeutes urbaines.
02:04:59 Ensuite, il y a une décision de justice
02:05:01 et il faut que la justice puisse aussi faire son travail sereinement.
02:05:05 Depuis Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a évoqué sa succession.
02:05:10 Lors d'un bain de foule, un habitant lui a suggéré le nom d'Édouard Philippe.
02:05:14 Mais quelles relations le chef de l'État entretient-il avec son ancien Premier ministre ?
02:05:18 Les explications de Thomas Bonnet.
02:05:20 Le sujet a été soigneusement évité tout au long du déplacement d'Elisabeth Borne au Havre
02:05:25 mais difficile de passer à côté des propos d'Emmanuel Macron
02:05:29 car c'est suffisamment rare pour être souligné.
02:05:31 Le président de la République évoque sa succession.
02:05:34 Il répond en réalité à la question d'un habitant de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.
02:05:39 Écoutez.
02:05:40 2018, 2023, 2027, peut-être que monsieur Edouard Philippe vous en relâchera.
02:05:46 Merci bien.
02:05:48 En tout cas, il y a vraiment une suite dans ce qu'on a.
02:05:51 Voilà.
02:05:52 Et que celles et ceux qui m'ont accompagné depuis maintenant 6 ans puissent en le relayer.
02:05:58 Il a bien fait à mes côtés.
02:06:00 Merci bien.
02:06:02 C'est un ami, déclare donc Emmanuel Macron à propos de son ancien Premier ministre.
02:06:07 Rappelons qu'Édouard Philippe avait soutenu publiquement Emmanuel Macron
02:06:11 pendant la campagne présidentielle de 2022
02:06:13 alors qu'on sait que les relations entre les deux hommes sont tendues.
02:06:17 Ces relations sont même qualifiées de courtoises et lointaines par Edouard Philippe lui-même.
02:06:22 C'était dans une interview au mois de février dernier.
02:06:25 Il faut rappeler aussi qu'en 2020, son départ de Matignon avait été, entre autres,
02:06:30 motivé par sa popularité qui était devenue encombrante pour le chef de l'État.
02:06:35 Une popularité qui ne baisse pas puisque selon le dernier baromètre de l'IFOP,
02:06:40 Edouard Philippe est aujourd'hui la personnalité politique la plus populaire auprès des Français.
02:06:45 54% d'entre eux le jugent compétent.
02:06:48 Attention toutefois car un soutien trop franc de la part du président sortant
02:06:52 pourrait être un handicap pour Edouard Philippe.
02:06:55 L'histoire récente nous montre que pour gagner,
02:06:58 il vaut mieux s'affranchir du soutien de son prédécesseur.
02:07:02 Le drapeau américain flotte à nouveau à l'UNESCO.
02:07:05 Jill Biden, la première dame américaine, était présente à Paris
02:07:08 pour l'occasion ce mardi.
02:07:10 Pour rappel, son pays avait quitté l'instance sous Donald Trump.
02:07:13 Elle a souligné l'importance de prendre place au sein de cette coalition
02:07:16 et défendre des valeurs telles que la démocratie.
02:07:19 Jill Biden a ensuite été reçue à l'Élysée par Brigitte Macron.
02:07:23 On en vient aux attentats de Bruxelles en 2016.
02:07:26 Salah Abdel Slam et Mohamed Abrini, déclarés coupables d'assassinat dans un contexte terroriste.
02:07:32 C'est l'infraction la plus grave retenue ce mardi devant la cour d'assises de la capitale belge.
02:07:36 Ils encourt la réclusion à perpétuité.
02:07:39 Les deux hommes sont déjà condamnés à la prison à vie pour les attaques du 13 novembre 2015 à Paris.
02:07:45 La Grèce en proie à la canicule et au feu.
02:07:48 Deux pilotes d'un bombardier d'eau sont morts dans le crash de leur avion aujourd'hui.
02:07:52 L'appareil s'est écrasé alors qu'il luttait contre un incendie de forêt dans le sud de l'île de Baie.
02:07:58 Le corps carbonisé d'un homme a également été retrouvé sur cette île.
02:08:01 On fait le point avec François-Xavier Freland, notre correspondant en Grèce.
02:08:06 La fatigue et l'usure semblent prendre dans la population.
02:08:10 Vous l'avez dit, le décès ce mardi de deux pilotes de l'armée de l'air chevronnés
02:08:14 dans le crash de leur bombardier d'eau au-dessus des collines au sud de l'île de Baie
02:08:20 illustre tragiquement le sentiment d'impuissance ici face à un phénomène
02:08:26 qui touche désormais les quatre coins du pays, qui se répète d'année en année.
02:08:31 L'incendie sur l'île de Baie dont vous avez parlé n'est toujours pas éteint
02:08:35 et rappelle au passage de très mauvais souvenirs aux habitants de cette île
02:08:39 qui avaient déjà dû affronter des incendies en 2021 qui avaient ravagé l'île.
02:08:44 Dans le même temps, les pompiers ont du mal à venir à bout des feux à Rode, au sud-est du côté de la Turquie,
02:08:50 où plus de 20 000 touristes en tout ont déjà été évacués vers le continent.
02:08:56 Et puis maintenant c'est du côté de l'île de Corfou que tous les yeux sont rivés
02:09:01 puisque des vents violents rallument des braises d'un incendie sur ce coin de la Grèce.
02:09:07 Alors évidemment, l'inquiétude persiste aussi du côté de la région d'Athènes.
02:09:11 Vous savez, il y a eu de nombreux feux importants tout autour de la ville
02:09:16 et une nouvelle fois comme l'an passé, les pompiers ont du mal à venir à bout de ces incendies.
02:09:21 En avançant tout, le chiffre de 35 000 hectares déjà partis en fumée depuis le début des incendies en Grèce.
02:09:29 Et la canicule se poursuit ici avec des températures à Athènes,
02:09:33 donc la capitale au centre de l'île, oscillant entre 40 et 45 degrés ce mardi.
02:09:39 Les incendies frappent aussi l'Algérie, un autre pays du pourtour méditerranéen.
02:09:44 Il ravage le nord et l'est du pays depuis dimanche.
02:09:47 13 foyers étaient toujours actifs ce mardi, selon les autorités.
02:09:51 Au moins 34 personnes sont décédées, dont 10 militaires.
02:09:54 Ces derniers se sont retrouvés encerclés par les flammes en pleine évacuation.
02:09:58 Elon Musk a de nouveau effectué un changement majeur concernant Twitter.
02:10:03 L'emblématique oiseau bleu a laissé place à un logo baptisé X.
02:10:07 De nouvelles fonctionnalités vont voir le jour.
02:10:09 Cette nouveauté fait partie du projet de super application voulu par l'entrepreneur américain,
02:10:14 mais elle suscite des réactions en demi-teinte. Camille Jolie.
02:10:17 Twitter change de logo, mais aussi de nom.
02:10:22 Depuis ce lundi, les utilisateurs du réseau social ont pu voir leur page Twitter se transformer en page X.
02:10:27 Une initiative du nouveau propriétaire de l'application Elon Musk.
02:10:31 Pour le milliardaire, le réseau social doit devenir une plateforme multifacette
02:10:34 avec des services financiers, à l'image de certains réseaux sociaux en Chine.
02:10:38 Il faut savoir qu'en Chine, contrairement au Occident, on a une application pour faire absolument tout.
02:10:43 Alors qu'en Occident, on a une application par usage.
02:10:46 On a une pour le taxi, une pour se faire livrer à manger, une pour faire sa comptabilité
02:10:51 et une autre encore pour communiquer avec ses amis.
02:10:54 En Chine, ce n'est pas du tout comme ça que ça fonctionne.
02:10:56 On a une application qui fait absolument tout.
02:10:58 Et c'est l'ambition d'Elon Musk. L'ambition, c'est clairement de transformer Twitter en une application à absolument tout faire.
02:11:03 C'est ce que souligne la présidente de la plateforme.
02:11:06 X est l'état futur de l'interactivité illimitée,
02:11:09 centrée sur l'audio, la vidéo, la messagerie, les paiements, la banque,
02:11:13 créant un marché mondial pour les idées, les biens, les services et les opportunités.
02:11:17 Et tout cela en utilisant l'intelligence artificielle.
02:11:20 Une révolution pour la plateforme qui doit faire face à de nombreux concurrents
02:11:24 et notamment avec le réseau social lancé par le géant Meta
02:11:27 qui compte aujourd'hui plus de 150 millions d'utilisateurs dans le monde.
02:11:30 Dans le reste de l'actualité, deux morts et un blessé dans une fusillade à Évreux.
02:11:37 L'attaque a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi dans le quartier de la Madeleine.
02:11:41 Il s'agit vraisemblablement d'un règlement de compte autour des stupéfiants
02:11:45 selon la procureure adjointe. On fait le point avec Maureen Vidal.
02:11:48 Après la conférence de presse donnée par la procureure adjointe et le préfet de l'heure,
02:11:53 nous avons plus d'informations sur les faits qui se sont déroulés
02:11:56 dans la nuit de lundi à mardi ici à Évreux.
02:11:59 Alors il est aux alentours de minuit trente lorsqu'une voiture grise
02:12:02 avec trois hommes à l'intérieur est stationnée aux abords du quartier de la Madeleine.
02:12:06 Deux individus arrivent alors cagoulés, vêtus de noir et ouvrent le feu
02:12:10 sur les trois hommes qui prennent la fuite et s'encastrent dans une voiture
02:12:14 qui stationnait plus loin et un mobilier de fibre optique.
02:12:17 Les deux hommes à l'avant du véhicule, le conducteur et le passager,
02:12:21 sont tous les deux décédés âgés de 38 et 34 ans.
02:12:24 L'homme à l'arrière a été lui grièvement blessé au flanc
02:12:27 et a été transporté à l'hôpital d'Évreux et opéré directement dans la nuit.
02:12:31 Au total, 29 douilles ont été retrouvées sur place
02:12:34 et l'habitacle de la voiture rempli de sang.
02:12:37 La cause n'est pas encore connue, même si la piste du trafic de stupéfiants est privilégiée.
02:12:41 Écoutez la procureure adjointe.
02:12:43 Le nombre exact des agresseurs reste à déterminer.
02:12:46 On pense à deux agresseurs mais ça reste à prendre avec toutes les précautions d'usage.
02:12:51 Indifférent, un trafic de stupéfiants pourrait être la cause de ce drame.
02:12:57 C'est une piste de travail intéressante mais une piste parmi d'autres
02:13:02 et ce n'est pas une certitude absolue.
02:13:04 Pour l'heure, l'enquête continue.
02:13:06 Une pour homicide volontaire en bande organisée
02:13:08 et l'autre pour tentative d'homicide volontaire en bande organisée sur l'homme blessé.
02:13:13 Selon la procureure, l'homme blessé est actuellement hospitalisé.
02:13:16 Selon ma source policière, l'homme serait en garde à vue depuis mardi matin.
02:13:20 Mairie, école, poste de police, l'heure est à la reconstruction.
02:13:24 Après les récentes émeutes en France, les maires veulent rebâtir au plus vite les bâtiments publics.
02:13:29 Près de 800 d'entre eux ont été dégradés ou détruits.
02:13:32 Miquel Dos Santos et Sarah Varni.
02:13:34 Des bâtiments détruits ou incendiés qu'il va falloir remettre sur pied.
02:13:39 Adopté la semaine dernière au Parlement, le projet de loi d'accélération de la reconstruction
02:13:44 permettra notamment de déroger temporairement au code de l'urbanisme afin de rebâtir au plus vite.
02:13:49 Un texte d'urgence porté par le ministre chargé de la cohésion des territoires, Christophe Béchut,
02:13:54 alors que près de 800 bâtiments publics dégradés ou détruits, tels que les mairies ou les écoles,
02:13:59 attendent d'être rebâtis.
02:14:01 "Reconstruire les murs c'est normal et c'est même nécessaire et c'est indispensable.
02:14:05 Mais je pense qu'on aurait dû plutôt mettre l'accent sur la reconstruction des esprits
02:14:08 plutôt que simplement s'arrêter aux murs et savoir comment refaire société aussi ensemble
02:14:15 et éviter ce genre de dégâts à l'avenir."
02:14:17 Mais à la reconstruction s'ajoute la problématique de la continuité du service public,
02:14:21 mise à mal depuis les émeutes.
02:14:23 "La médiathèque, elle, pour le coup, est totalement fermée.
02:14:25 On ne peut pas y accéder, il faut qu'on décontamine parce qu'en plus il y a la ludothèque
02:14:29 qui était, donc tous les jeux, tous les petits morceaux, toutes les petites pièces dans chaque jeu,
02:14:34 il faut les décontaminer parce qu'avec la fumée, tous ces éléments ont été pollués.
02:14:41 Et donc on essaye de retrouver une modalité de remise en service, comme pendant le Covid, en drive."
02:14:48 Mais cette première étape est jugée insuffisante face aux chantiers colossaux qui attendent les maires
02:14:53 et qui demandent une action politique plus large.
02:14:56 On termine avec cette belle histoire qu'on vous a racontée sur CNews.
02:15:00 Le premier panda né en France en 2017 a quitté le zoo-parc de Beauval.
02:15:04 Il s'est envolé pour la Chine ce mardi, il a voyagé sous bonne escorte jusqu'à l'aéroport.
02:15:09 Voici Charles de Gaulle.
02:15:10 Brigitte Macron lui a même donné son dernier bambou sur le tarmac.
02:15:13 Tony Pitarro.
02:15:17 Wan Man s'en va.
02:15:19 "Ça fait quand même un petit pincement au cœur, beaucoup d'émotion.
02:15:22 Le premier panda qui est né au zoo-parc de Beauval, il faisait 145 grammes,
02:15:26 on se souvient à sa naissance, le 4 août 2017.
02:15:31 Il a bien grandi, il pèse 120 kilos."
02:15:33 Sous escorte et sous les acclamations, le panda star du zoo de Beauval est parti pour la Chine.
02:15:42 A son arrivée à l'aéroport de Roissy, le panda a été accueilli par sa marraine Brigitte Macron.
02:15:47 "Il aime bien manger, il aime bien dormir, il est assez sociable,
02:15:53 il a un côté chinois et un côté français."
02:15:56 A presque 6 ans, Wan Man rejoint donc la Chine pour se reproduire,
02:16:01 mais que les fans se rassurent, 4 pandas restent au zoo de Beauval.
02:16:07 À suivre l'interview d'Olivier Dussopt, ministre du Travail, il était l'invité de Gauthier Lebré.
02:16:12 On se retrouve juste après pour l'édition de la nuit.
02:16:14 de la nuit.
02:16:14 Merci.
02:16:15 [SILENCE]

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