Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, merci d'être avec nous en direct sur CNews dans ce soir info.
00:00:04 Tout de suite le journal avec vous Isabelle Piboulot. Bonsoir Isabelle,
00:00:08 encore un peu de patience donc pour les nombreux spectateurs venus admirer le
00:00:12 feu d'artifice ce soir à Paris, un événement évidemment souhaité de sécurité.
00:00:15 Bonsoir, bonsoir à tous. 45 000 policiers et gendarmes sont mobilisés partout en
00:00:20 France dont 10 000 dans la capitale. Le gouvernement a déployé les grands
00:00:25 moyens pour tenter de contenir les éventuels incidents des festivités après
00:00:29 les émeutes des dernières semaines. On retrouve tout de suite notre envoyé
00:00:33 spécial Michael Dos Santos. Vous êtes en direct du Trocadéro avec Antoine Durand.
00:00:37 Racontez-nous comment est l'ambiance sur place.
00:00:42 Petit incident, nous le retrouvons donc dans quelques instants.
00:00:46 Michael Dos Santos en duplex du Trocadéro. Un petit peu dissipé, on les comprends,
00:00:49 ils attendent le feu d'artifice comme tout le monde chère Isabelle.
00:00:51 Effectivement, on ne le verra pas. Plus tôt dans la journée, vous avez pu suivre en
00:00:55 direct sur CNews et Europe 1 le traditionnel défilé du 14 juillet sans
00:00:59 accroc. On se souvient notamment des motards qui s'étaient percutés une année.
00:01:02 Je ne sais plus si c'était l'année dernière ou l'année d'avant. En tout cas c'était sur
00:01:05 les Champs-Elysées et tout s'est très bien passé Isabelle.
00:01:07 Un défilé en présence du chef de l'État bien sûr Emmanuel Macron et de
00:01:11 l'invité d'honneur le Premier ministre indien Narendra Modi. Retour sur les
00:01:15 temps forts de la matinée avec Émilie Gougache.
00:01:19 A bord du commande-car au côté du chef d'état-major des armées,
00:01:23 le président fait le tour de la place de l'étoile avant de descendre les
00:01:27 Champs-Elysées. Puis le véhicule de l'armée s'arrête place de la Concorde.
00:01:31 Après avoir rendu les honneurs aux drapeaux au son de la Marseillaise,
00:01:35 Emmanuel Macron rejoint la tribune présidentielle où l'attend l'invité
00:01:38 d'honneur de cette année, le Premier ministre indien Narendra Modi.
00:01:42 Une fanfare de 70 musiciens de 12 pays différents ouvre le défilé qui débute
00:01:48 avec la Patrouille de France et ses neuf avions en formation.
00:01:51 La Patrouille de France qui fête son 70e anniversaire.
00:01:56 Elle donne le départ au défilé aérien qui débute avec des rafales indiens
00:02:01 fêtant les 25 ans de partenariat stratégique entre la France et l'Inde.
00:02:05 Le défilé au sol sera lui aussi ouvert par les troupes indiennes de 140 soldats
00:02:10 sous les yeux d'Emmanuel Macron et de Narendra Modi.
00:02:15 Un défilé des troupes de plus de 5000 hommes et femmes qui s'achèvent par la
00:02:19 Légion étrangère et qui laisse place à l'arrivée des
00:02:24 hélicoptères qui survolent les Champs-Elysées puis aux troupes motorisées
00:02:28 avec un défilé clôturé par la cavalerie de la garde républicaine.
00:02:34 Cette année le défilé du 14 juillet s'achève avec un hommage à la résistance.
00:02:39 Peu avant midi, il prend fin avec la Marseillaise.
00:02:46 Et sur cette prestigieuse avenue des Champs-Elysées, eux aussi ont eu le droit
00:02:51 à leur instant de gloire ce matin pour la première fois depuis quatre ans, chère Isabelle.
00:02:55 Ils sont venus tous droits de la Marne, 79 binômes militaires chiens du 132e
00:03:01 régiment d'infanterie, si nos techniques de suite étaient présentes, des chiens
00:03:05 soldats qui ont aussi leur matricule et qui sont bien sûr entraînés, vous le
00:03:10 voyez, à rester calmes en toutes circonstances.
00:03:13 On va retrouver Mickaël Dos Santos que nous n'avons pas réussi à voir il y a
00:03:17 quelques minutes. Mickaël, est-ce que vous êtes bien avec nous ? Cette fois-ci je
00:03:21 crois que vous êtes aux alentours du Trocadéro. Comment ça se passe autour de
00:03:24 vous ? Je pense qu'à 21h, les gens commencent à arriver pour attendre le feu d'artifice.
00:03:30 Allez, encore un petit problème technique, c'est pas bien grave.
00:03:36 On retournera si on peut sur les Champs-Elysées, en tout cas à Trocadéro et
00:03:40 au niveau du pont de l'Alma tout à l'heure. Qui dit donc 14 juillet, 10 nouvelles
00:03:44 promotions civiles de la Légion d'honneur, elle est parue ce matin au
00:03:46 journal officiel. Il s'agit de la plus élevée des
00:03:50 distinctions nationales françaises qui récompense pas moins de 358 personnes.
00:03:54 Toutes ont un point commun, avoir œuvré au développement, au rayonnement ou à la
00:03:59 défense de la France. Au sujet de Sarravani.
00:04:03 C'est sans grande surprise que les trois héros de l'attaque d'Annecy font partie
00:04:07 de cette promotion. Le héros au sac à dos Henri Anselme ainsi que Yassine
00:04:11 Bounmoura et Georges Guerner ont été promus au grade de chevalier pour leur
00:04:15 intervention lors de cette attaque au couteau. Au grade de chevalier également,
00:04:19 le journaliste-reporteur d'image Armand Soldin, tué en Ukraine, a été décoré à
00:04:23 titre posthume. Parmi les autres personnalités distinguées, l'écrivain
00:04:27 Giuliano D'Ampoli, grand prix de l'Académie française pour le match du
00:04:31 Kremlin, la chanteuse Sheila ainsi que la championne du monde de boxe Sarah
00:04:35 Ouramoun font partie de cette promotion du 14 juillet. Patrick Pouyanné, le PDG
00:04:40 de Total Energy, a lui été élevé au rang d'officier de la Légion d'honneur.
00:04:43 Côté politique, l'ancien premier ministre Dominique de Villepin a été
00:04:47 directement promu commandeur pour récompenser sa carrière hors du commun.
00:04:51 Enfin, la dignité de Grand Croix, la plus haute distinction de la Légion
00:04:55 d'honneur, a été décernée à André Gros, résistante déportée ainsi qu'au
00:05:00 premier ministre indien Narendra Modi, invité d'honneur du 14 juillet.
00:05:05 A l'issue du traditionnel défilé ce matin, le président de la République
00:05:09 s'est offert un bain de foule, l'occasion de s'entretenir longuement
00:05:12 avec les familles des militaires et plus largement avec le public.
00:05:15 Parmi eux, Mathieu Vallée a pu interpeller Emmanuel Macron, le porte-parole du
00:05:20 syndicat indépendant des commissaires de police a notamment évoqué le policier
00:05:25 auteur du tir ayant entraîné la mort du jeune Nahel Ananter.
00:05:28 Je vous propose d'écouter leur échange.
00:05:31 On a besoin que vous souteniez les policiers et les gendarmes, même quand c'est difficile.
00:05:34 Je le fais en permanence.
00:05:36 Même le policier qui a tiré, vous le savez.
00:05:38 Non, là, ce que je suis en désaccord avec vous, c'est que soutenir, ça n'est pas être complaisant.
00:05:41 Je sais bien, mais où est la justice ?
00:05:43 Oui, mais je vais toujours laisser la justice faire. Je n'ai jamais parlé d'un cas individuel.
00:05:46 Vous savez que les policiers, ils tiennent la République à bout de bras, c'était dur.
00:05:49 La République, elle tient par l'ordre, et elle tient avec des policiers qui respectent
00:05:54 tout le récord de l'autoroute.
00:05:55 Les policiers, ils doivent aller vers la droite.
00:05:57 Exactement, mais c'est pour ça qu'on doit aussi la transparence.
00:05:59 Tout à fait.
00:06:00 Et donc, soutenir, ça...
00:06:01 Tout à fait.
00:06:02 Donc, vous m'avez toujours vu à vos côtés quand vous étiez attaqués.
00:06:05 Vous m'avez toujours vu à vos côtés quand il a fallu investir et créer des postes.
00:06:08 Mais moi, je ne soutiens pas les policiers en supprimant des postes.
00:06:10 C'est vrai.
00:06:11 Mais le soutien moral, c'est important.
00:06:12 Et je soutiens moralement les familles et les policiers.
00:06:14 Mais les familles et les gendarmes, c'est pour les gens.
00:06:15 Les commissaires et les brigades de gendarmerie.
00:06:17 Et là, on crée 200 brigades.
00:06:19 Simplement, quand il y a une connerie qui est faite, il faut le dire.
00:06:23 Et je suis désolé de voir certains élus, notamment de l'extrême-gauche, qui font la police...
00:06:27 Non, mais ça, il ne faut pas...
00:06:28 Il est scologue intolérable.
00:06:30 Je ne vais même pas répéter ce qu'on a entendu.
00:06:32 Il faut être intraitable parce que la police, je le dis toujours, elle sert l'ordre républicain.
00:06:35 Tout à fait.
00:06:36 La police, ça n'est pas un camp.
00:06:37 Exactement.
00:06:38 Elle sert la loi de la République.
00:06:39 C'est pas une bande.
00:06:40 Exactement.
00:06:41 C'est au-dessus.
00:06:42 En tout cas, vous avez des femmes et des hommes qui sont fiers de ça, d'avoir payé.
00:06:43 Merci.
00:06:44 Et moi, je suis fier d'eux.
00:06:45 Merci.
00:06:46 Et de leur famille.
00:06:47 Merci.
00:06:48 Merci beaucoup.
00:06:49 Voilà donc pour la prise de parole d'Emmanuel Macron.
00:06:52 Pas officielle parce qu'il a choisi de ne pas s'exprimer en ce 14 juillet.
00:06:56 Date qu'il avait lui-même fixée pour un point d'étape sur les 100 jours d'apaisement
00:07:00 décrétés en avril.
00:07:01 Et alors que l'allocution du chef de l'État se fait attendre, l'ombre d'un remaniement
00:07:06 plane sur l'Élysée.
00:07:07 Les explications de Fleurent Ardif.
00:07:10 Si Emmanuel Macron demande à ses ministres de ne pas porter trop d'attention aux rumeurs
00:07:14 de remaniements qui circulent, notamment dans la presse, reste que ce dernier est dans
00:07:18 toutes les têtes.
00:07:19 Ce qui fait dire à un membre du gouvernement que nous sommes dans une période de flottement.
00:07:22 Flottement qui ne devrait pas durer très longtemps puisque un remaniement pourrait
00:07:26 survenir dès la semaine prochaine.
00:07:28 Pourquoi ? Parce que si remaniement il y a, la fenêtre de tir est très serrée.
00:07:33 Tout simplement parce qu'Emmanuel Macron est attendu à Bruxelles lundi et mardi et
00:07:38 que le chef de l'État doit s'envoler pour l'Océanie en fin de semaine prochaine.
00:07:42 Il y a donc une fenêtre de tir de 2-3 jours en milieu de semaine prochaine pour pouvoir
00:07:47 opérer ce remaniement.
00:07:49 Plusieurs scénarios sont sur la table.
00:07:51 Celui de garder Elisabeth Borne à son poste ou bien celui de changer de Premier ministre.
00:07:58 Un remaniement à minima ou un remaniement d'ampleur pour l'heure.
00:08:02 Le scénario qui tient le plus la corde est celui d'un remaniement à minima, c'est-à-dire
00:08:07 de conserver Elisabeth Borne à son poste et de changer quelques ministres.
00:08:11 Le nom de Papandiaï, le ministre de l'Éducation nationale ainsi que celui de Marlène Schiappa,
00:08:16 en charge de la vie associative, sont évoqués.
00:08:20 Voilà donc ce que l'on pouvait dire sur le 14 juillet dans ce journal.
00:08:25 On y reviendra bien évidemment en longueur dans ce soir info dans quelques minutes.
00:08:29 Dans le reste de l'actualité, après cinq jours de recherche du côté du Haut-Vernay,
00:08:32 97 hectares ont été passés au peigne fin et le petit Émile reste introuvable.
00:08:37 Pour l'heure, aucun élément ne permet de retrouver la trace du garçon de 2 ans et demi
00:08:42 disparu le 8 juillet, selon le procureur de Dines-les-Bains.
00:08:46 Les opérations de recherche sont désormais à l'arrêt mais l'enquête judiciaire se poursuit.
00:08:51 Les détails avec Maxime Lavandier et Stéphanie Rouquier.
00:08:54 Ce vendredi matin au Vernay, le calme du Hameau contraste avec l'agitation de ces derniers jours.
00:09:02 Après cinq jours de battue et 97 hectares passés au peigne fin, le petit Émile reste toujours introuvable.
00:09:08 Pour préserver la famille et ses habitants en proie à la tristesse et au désespoir depuis près d'une semaine,
00:09:13 le maire a décidé d'interdire l'accès à toute personne n'habitant pas le Hameau.
00:09:17 "On est dans un petit village de montagne, la famille est effondrée,
00:09:22 vous imaginez la culpabilité, le sentiment de culpabilité qu'a le grand-père
00:09:27 avec ce drame qui s'est produit de la disparition de notre petit Émile
00:09:35 et les habitants du village sont eux dans l'incertitude, dans le doute et dans l'effroi."
00:09:46 La couverture médiatique et la forte présence de bénévoles avaient créé un climat lourd.
00:09:51 "Ca devenait pesant quand il y avait beaucoup de bénévoles qui étaient là,
00:09:55 qui montaient, qui descendaient, qui traversaient les champs, qui venaient voir dans tous les ravins."
00:10:03 L'enquête entre désormais dans une phase d'analyse des éléments récoltés.
00:10:07 Les quelques gendarmes qui resteront sur place auront pour mission de verrouiller le Hameau au grand public.
00:10:13 Dans l'actualité internationale, en plein virage ultra conservateur,
00:10:17 la Russie adopte une loi répressive contre les personnes transgenres.
00:10:21 "Les députés russes ont décidé d'interdire les transitions,
00:10:24 les droits pour adopter des enfants sont également bannis.
00:10:28 Cette décision protège nos citoyens et nos enfants, se défend le président de la Chambre basse du Parlement.
00:10:34 Les modifications à l'état civil, les opérations chirurgicales et les traitements hormonaux
00:10:39 étaient pourtant accessibles en Russie depuis la chute de l'URSS."
00:10:43 C'est la crise à Hollywood. L'industrie du cinéma est paralysée en raison d'une double grève
00:10:48 après l'échec de négociations entre studios et plateformes de streaming.
00:10:52 "C'est une première depuis plus de 60 ans, depuis minuit,
00:10:56 les acteurs et actrices d'Hollywood ont rejoint les scénaristes qui ont entamé leur grève début mai.
00:11:01 Films, séries, de nombreux projets sont menacés.
00:11:04 Les deux corps de métier réclament une revalorisation de leur rémunération en Berne, à l'ère du streaming.
00:11:09 Les scénaristes demandent par ailleurs une protection
00:11:12 contre l'utilisation abusive de l'intelligence artificielle."
00:11:16 Et le mercure grimpe en Grèce aux heures les plus chaudes de la journée.
00:11:19 Désormais l'acropole d'Athènes ferme ses portes.
00:11:23 Et c'était aujourd'hui, ce sera la même chose demain a priori.
00:11:26 Oui, comme une partie de l'Europe, la canicule frappe le pays.
00:11:30 Demain, selon la ministre grecque de la Culture,
00:11:33 des températures de plus de 40 degrés sont attendues à Athènes.
00:11:37 Les détails avec Mathilde Ibanez.
00:11:39 Impossible de rester longtemps au soleil à Athènes.
00:11:44 Les températures ont atteint près de 40 degrés.
00:11:47 Les touristes qui se trouvaient sur l'un des lieux les plus emblématiques de la ville,
00:11:50 l'acropole, ont dû faire demi-tour.
00:11:52 Pour cause, les autorités grecques ont décidé de fermer le site
00:11:55 classé au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO
00:11:58 à cause des fortes chaleurs. Et ce, jusqu'à samedi.
00:12:01 "C'était vraiment chaud, on transpirait à grosses gouttes là-haut.
00:12:04 Nous ne sommes restés que pendant une demi-heure."
00:12:07 "C'était très intense. Le soleil est très fort. C'est un peu dangereux."
00:12:12 "C'est vraiment difficile. Je souffre d'asthme et la chaleur est terrible."
00:12:17 Sur place, pour accueillir les touristes, la Croix-Rouge a été dépêchée
00:12:21 pour distribuer des bouteilles d'eau et éviter les malaises ou insolations.
00:12:25 "Ils ont des naussées, des vertiges. Ils ne se sentent pas bien.
00:12:29 Ils veulent s'asseoir quelque part et vous devez immédiatement les mettre à l'abri.
00:12:33 Immédiatement."
00:12:35 "Nous avons eu 40 cas de personnes souffrant de vertiges et de dysphorie.
00:12:39 Aujourd'hui, nous sommes à nouveau là pour donner de l'eau aux gens,
00:12:44 ainsi que des dépliants concernant les températures élevées en Grèce."
00:12:50 La Grèce, comme une partie de l'Europe, fait face à la canicule.
00:12:54 "Voilà donc pour l'essentiel de l'actu. Merci beaucoup, chère Isabelle.
00:12:58 On vous retrouve un peu plus tard dans la soirée et également pour l'édition de la nuit.
00:13:02 Ce sera aux alentours de minuit, normalement.
00:13:04 Merci beaucoup, chère Isabelle. Vous restez bien avec nous devant Soir Info.
00:13:08 On reviendra évidemment en long sur les événements du 14 juillet. A ce soir, tout de suite."
00:13:13 "Il est 21h20. Bonsoir à tous. Merci d'être avec nous en direct sur CNews.
00:13:19 Dans Soir Info, ce soir, je suis accompagné autour de cette table de Judith Vintraub.
00:13:24 Bonsoir. Merci d'être avec nous. Grand reporter au Figaro Magazine.
00:13:27 À côté de vous, Georges Fenech. Bonsoir. Ravi d'être avec vous ce soir, cher Georges.
00:13:31 Consultant, vous êtes consultant pour CNews. Jonathan Cixous. Bonsoir. Rebonsoir.
00:13:36 On s'est vu tout à l'heure face à l'info version été. Vous êtes journaliste pour Causeur.
00:13:41 Vous aussi, vous êtes avec nous pour toute la soirée. Peut-être même un petit peu plus.
00:13:44 On verra comment ça se passe cette soirée du 14 juillet. Loïc Travert. Bonsoir.
00:13:48 Vous êtes délégué général de Alliance. Je reviens vers vous dans un instant.
00:13:52 On a beaucoup de questions à vous poser. Et à côté de vous, Nathan Devers.
00:13:56 Bonsoir, cher Nathan. Vous êtes écrivain. Merci d'être avec nous en ce 14 juillet.
00:14:01 Loïc Travert, vous êtes donc délégué général de Alliance.
00:14:05 Vous avez regardé en direct ce matin le défilé sur les Champs-Elysées.
00:14:10 Vous y étiez. Quel a été votre ressenti en tant que policier ?
00:14:15 En tant que policier, c'est forcément une fierté pour moi. Voilà le drapeau bleu, blanc, rouge.
00:14:19 Je l'ai embrassé depuis le début de ma carrière. Donc, ce n'est pas quelque chose de nouveau.
00:14:22 Mais j'ai senti avec ma famille une forme d'engouement autour de moi, avec des gens en dimanché,
00:14:27 des gens contents de participer, avec des commentaires.
00:14:30 Ils viennent voir un membre de la famille qui défile ou tout simplement parce que pour eux,
00:14:33 on est dans la longue tradition avec tous ces gens qui se sacrifient pour nous quelque part,
00:14:40 parfois sur des terrains et des théâtres extérieurs. Et donc, voilà, c'est la grandeur de la France.
00:14:46 Et c'est des personnes de tous âges qui étaient notamment sur les Champs-Elysées.
00:14:50 J'aimerais que vous regardiez cette séquence d'une jeune fille qui rend hommage justement aux policiers.
00:14:54 Regardez.
00:14:56 [Applaudissements]
00:15:22 [Cris de la foule]
00:15:27 Visiblement, la fille d'un policier peut-être ou d'un agent.
00:15:32 Néanmoins, ce genre de message doit vous faire chaud au cœur.
00:15:35 J'imagine que vous faites si souvent en tout cas ce que les critiques.
00:15:38 Bien sûr, ça fait plaisir. C'est à l'image de ce qu'on a vécu après 2015,
00:15:41 où comme disait la chanson de Renaud, on veut embrasser un flic.
00:15:44 Et donc, on est là dans une espèce de joie qui est super sympa à partager.
00:15:50 Et ça ne m'étonne pas parce qu'à chaque fois qu'il y avait effectivement un cortège,
00:15:54 soit fantassin, peu importe, qui arrivait, il y avait une salle d'applaudissements.
00:15:58 Et j'ai pu remarquer effectivement qu'il y a eu vraiment des applaudissements très nourris
00:16:02 au moment où les policiers passaient, au moment où les pompiers passaient.
00:16:05 Et bien évidemment, la traditionnelle Légion étrangère.
00:16:07 Mais c'était assez sympa de ressentir ça et cet engouement qui était spontané en fait.
00:16:12 Et donc, là, ça vient simplement coiffer en fait un bon moment.
00:16:17 Globalement, dans la vie de tous les jours, sur les réseaux sociaux notamment, mais pas que,
00:16:21 est-ce que vous recevez beaucoup de soutien, plus que d'insultes ?
00:16:25 Comment ça se déroule en tant que policier ?
00:16:27 Alors, sur les réseaux, c'est parfois extrêmement compliqué effectivement.
00:16:30 Et on est obligé de modérer, parce que sinon ce serait infernal.
00:16:34 En revanche, à chaque fois qu'il y a des fortes tensions,
00:16:37 de fortes périodes comme on a pu connaître, en plus quand elles sont polémiques,
00:16:41 quand il y a eu les émeutes, et bien effectivement, on a souvent notre adresse mail
00:16:45 qui est submergée de messages avec des méchances de soutien,
00:16:48 mais aussi la possibilité parfois de dire comment on peut vous aider, comment on peut faire.
00:16:52 Est-ce qu'on peut vous envoyer des dons à vous, aux familles de gens qui sont blessés,
00:16:56 qui sont morts, etc.
00:16:57 Et ça me permet de rebondir sur une initiative de notre organisation syndicale,
00:17:01 l'Alliance Police Nationale, Projet 17, qui est en fait tout simplement un CD,
00:17:06 un single qui a été mis en chanson.
00:17:09 Ce sont des tranches de vie qui ont été décrites dans cette chanson,
00:17:12 chantées par une chanteuse et des collègues policiers.
00:17:16 Et tout simplement, l'idée c'était de dire, puisque vous voulez nous aider,
00:17:20 faites-le tout simplement en achetant ce single, ce CD.
00:17:24 Ce n'est pas pour Alliance Police Nationale, c'est pour les collègues blessés,
00:17:28 c'est pour les familles malheureusement qui ont perdu l'un des leurs,
00:17:31 soit un papa, soit une maman, soit un époux ou une épouse.
00:17:35 Et donc on a considéré que c'était notre façon d'aider modestement,
00:17:38 en plus du savoir syndical et de tout ce qu'on peut apporter auprès de nos collègues,
00:17:41 le porte-parole à la défense du métier, de l'institution,
00:17:44 mais effectivement de pouvoir répondre à la population
00:17:47 qui parfois on ne pouvait pas leur dire concrètement comment faire.
00:17:52 Au moins là il y a ça.
00:17:53 Alors c'est un peu particulier, il y a un effet d'aubaine curieux,
00:17:56 c'est un projet qui a démarré il y a à peu près six mois,
00:17:58 donc ça sort maintenant, c'était surtout diffusé depuis le 7 juillet
00:18:04 qui était la journée de la police nationale.
00:18:06 Comme vous le savez, il y a eu les émeutes,
00:18:08 c'était compliqué d'organiser pour le ministère la journée de la police nationale,
00:18:12 donc ça n'a pas eu lieu, mais cette journée elle existe quand même,
00:18:15 elle est dans le calendrier tous les ans,
00:18:17 et c'est pour ça que je rebondis,
00:18:19 et que cette date du 7 juillet malheureusement
00:18:21 aurait dû permettre de mettre en avant davantage ce single,
00:18:23 et je le fais là ce soir, et c'est un clin d'œil à tous ces citoyens
00:18:27 qui ont la même conviction que nous,
00:18:29 que l'ordre, que la République doit triompher de tout le reste,
00:18:32 et que donc s'ils veulent aider des gens qui sont dans la panade
00:18:35 parce qu'ils ont été gravement blessés
00:18:37 ou parce qu'il y a eu un décès dans la famille du collègue,
00:18:39 ils pourront le faire à travers l'achat de ce CD.
00:18:42 Ce single qui est sorti le 7 juillet donc,
00:18:44 c'était le jour de la police nationale,
00:18:47 pour rendre hommage à la police nationale,
00:18:49 or certains criaient à l'effet d'Aubaine,
00:18:52 après les émeutes, etc.
00:18:53 Donc c'était bien effectivement de le préciser ce soir.
00:18:56 J'aimerais qu'on regarde cette séquence
00:18:58 du président de la République cet après-midi,
00:19:01 avec Mathieu Vallée,
00:19:02 que vous connaissez sûrement plutôt bien,
00:19:04 Loïc Travert, regardez.
00:19:06 On a besoin que vous souteniez les policiers et les gendarmes,
00:19:08 même quand c'est difficile.
00:19:09 Je le fais en permanence.
00:19:11 Même le policier qui a tiré, vous le savez.
00:19:13 Non, là, je suis en désaccord avec vous,
00:19:14 c'est que soutenir, ça n'est pas être complaisant.
00:19:16 Je sais bien, mais où est la justice ?
00:19:17 Oui, mais je vais toujours laisser la justice faire.
00:19:19 Je n'ai jamais parlé d'un cas individuel.
00:19:21 Je n'ai jamais parlé d'un cas individuel.
00:19:22 Vous savez que les policiers,
00:19:23 ils tiennent la République à vos droits, c'était dur.
00:19:24 La République, elle tient par l'ordre,
00:19:26 et elle tient avec des policiers
00:19:28 qui respectent tout le travail de l'autoroute.
00:19:30 Les policiers, ils doivent aller vers la police nationale.
00:19:32 Exactement, mais c'est pour ça qu'on doit aussi la transparence.
00:19:35 Tout à fait.
00:19:36 Et donc, soutenir, ça...
00:19:37 Tout à fait.
00:19:38 Donc, vous m'avez toujours vu à vos côtés
00:19:39 quand vous étiez attaqués.
00:19:41 Vous m'avez toujours vu à vos côtés
00:19:42 quand il a fallu investir et créer des postes.
00:19:44 Moi, je ne soutiens pas les policiers en supprimant des postes.
00:19:46 C'est vrai, mais le soutien moral, c'est important.
00:19:48 Et je soutiens moralement les familles et les policiers.
00:19:50 Mais les policiers et les gendarmes, c'est pour les gens,
00:19:51 dans les commissaires et les brigades de gendarmerie.
00:19:53 Et là, on crée 200 brigades.
00:19:54 Simplement, quand il y a une connerie qui est faite,
00:19:58 on peut le dire.
00:19:59 Et vous avez vu à certains élus, notamment de l'extrême-gauche,
00:20:01 qui font la police...
00:20:02 Non, mais ça, il ne faut pas...
00:20:03 Il est scologue intolérable.
00:20:04 Je ne veux même pas répéter ce qu'on a entendu.
00:20:06 Il faut être intraitable, parce que la police,
00:20:08 je le dis toujours, elle sert l'ordre républicain.
00:20:10 Tout à fait.
00:20:11 La police, ça n'est pas un camp.
00:20:12 Exactement.
00:20:13 Elle sert la loi de la République.
00:20:14 Ce n'est pas une bande.
00:20:15 Exactement.
00:20:16 C'est au-dessus.
00:20:17 En tout cas, vous avez des femmes et des hommes
00:20:18 qui sont fiers de ça, d'avoir payé.
00:20:19 Je suis fier d'eux.
00:20:20 Merci.
00:20:21 Et de leur famille.
00:20:22 Merci.
00:20:24 Voilà donc pour les paroles du président de la République.
00:20:27 Il vous soutient, c'est ce qu'il dit dans cet échange avec Mathieu Vallée.
00:20:31 Quel est votre ressenti, vous, vis-à-vis de la politique menée avec la police ?
00:20:35 Alors déjà, je fais un petit clin d'œil à Mathieu Vallée,
00:20:37 puisque c'est un bon poulet, comme on dit dans le jargon.
00:20:39 C'est un bon syndicaliste qui défend bien les policiers
00:20:41 et qui défend bien le corps auquel il appartient.
00:20:43 En revanche, ça ne m'étonne pas qu'il ait saisi cette opportunité
00:20:47 pour lui en parler, puisque nous, dès le 28 juin,
00:20:50 nous nous étions un petit peu interrogés sur les mots inexcusables
00:20:54 et inexplicables du président de la République
00:20:56 à l'encontre du policier qui avait fait usage de son arme à Nanterre.
00:20:59 Donc, en fait, ça ne me surprend pas.
00:21:01 Et nous, on reste logique par rapport, effectivement,
00:21:04 à une présomption de légitime défense qui doit être appliquée à ce collègue.
00:21:08 On n'est pas au-dessus des lois, on n'est pas en dessous des lois.
00:21:10 Mais il y avait effectivement là une petite phrase,
00:21:12 ou une série de phrases, qui prêtaient à interprétation.
00:21:16 Et ça ne m'étonne pas qu'il ait interrogé sur ce sujet.
00:21:18 Julie, votre rôle, rapidement.
00:21:20 Oui, non, simplement, le président dit
00:21:22 "je n'ai jamais parlé d'actes individuels", c'est faux.
00:21:25 Tous les Français ont pu l'entendre.
00:21:27 Il l'a fait à Marseille par les mots que vous venez de citer,
00:21:29 inexplicables, inexcusables.
00:21:31 En plus, je trouve que parler de connerie est tout à fait déplacé.
00:21:36 Ou c'est un geste qui n'avait pas lieu d'être,
00:21:39 et c'est une faute grave, ce n'est pas une connerie.
00:21:42 Une connerie, c'est quand on brûle un feu rouge,
00:21:45 et encore, ça peut avoir aussi des conséquences dramatiques.
00:21:47 Ou alors, c'était une réponse adaptée face à un individu
00:21:51 dont la dangerosité était avérée.
00:21:54 Mais une connerie, ça ne va pas.
00:21:56 Le week-travers, hier soir, 13 juillet,
00:21:59 soirée globalement plus calme que l'an dernier.
00:22:02 218 véhicules incendiés contre 300, plus de 300...
00:22:06 218 contre 326 en 2022, 97 interpellations.
00:22:10 Bon, on a beaucoup de chiffres.
00:22:12 Trois policiers blessés, néanmoins, contre 34 l'an dernier.
00:22:14 C'est toujours trois policiers trop, évidemment.
00:22:16 Comment vous expliquez le fait que ce 13 juillet
00:22:19 ait été plus calme que l'an dernier ?
00:22:21 Alors, déjà, moi je considère que les festivités
00:22:23 ne sont pas encore terminées, il y a encore ce soir, c'est important.
00:22:27 C'est surtout un dispositif hors norme qui est mis en place.
00:22:30 C'est-à-dire 45 000 collègues qui sont mobilisés pour la soirée,
00:22:34 10 000 en Ile-de-France, avec effectivement des collègues
00:22:37 qui ont été décalés dans leurs vacations,
00:22:40 avec des collègues qui ont été de jour, qui ont été positionnés à la nuit,
00:22:43 des unités mobiles de CRS et de gendarmerie
00:22:47 qui sont effectivement quadrillées sur tout le territoire,
00:22:50 l'emploi de certaines forces extrêmement ciblées,
00:22:54 notamment nos collègues des forces d'intervention de la police nationale,
00:22:56 que sont la BRI, le RAID ou le GGN, qui sont mobilisés, y compris ce soir.
00:23:00 Donc c'est-à-dire qu'il y a un dispositif extraordinaire
00:23:03 qui l'est déjà anormal dans le cadre d'un 14 juillet ou du 1er janvier,
00:23:08 puisqu'on sait que ce sont deux jours dans l'année
00:23:10 où effectivement on a des violences urbaines, appelons ça correctement.
00:23:14 Mais il est vrai qu'hier soir, on n'a pas pu constater
00:23:17 des phénomènes de guérilla urbaine.
00:23:19 Malheureusement, dans l'Est, vous le savez, vous l'avez dit dans la journée,
00:23:22 une école qui a été brûlée, quelques collègues blessés effectivement,
00:23:25 malgré tout des tirs de mortier, dans certains endroits bien ciblés,
00:23:28 il y a eu des violences urbaines, mais sans commune mesure
00:23:31 avec ce qu'on a pu connaître pour l'instant,
00:23:33 par rapport aux années passées et surtout par rapport à il y a huit jours.
00:23:36 130 000 forces de l'ordre ont mobilisé hier soir et ce soir.
00:23:41 Certaines communes, régions, notamment en Ile-de-France,
00:23:44 ont décidé d'arrêter la circulation des bus et des tramways à partir de 22h.
00:23:49 Ça a sûrement joué son rôle également.
00:23:51 Est-ce que ce n'est pas non plus aller un petit peu trop loin ?
00:23:55 À partir du moment où on veut garantir une soirée festive,
00:24:00 moi et mon organisation syndicale, on considérera que c'est plutôt une bonne chose.
00:24:04 On aurait pu aussi citer tout le travail de prévention qui a été fait
00:24:07 pour faire en sorte que les mortiers n'arrivent pas dans les quartiers
00:24:11 et pour qu'ils soient dirigés contre les policiers.
00:24:14 Il y a eu énormément de saisies, il y a eu des interdictions à la vente.
00:24:17 Alors même si je ne suis pas néif et je sais qu'effectivement
00:24:19 il y a eu beaucoup de matos qui a été importé, notamment,
00:24:23 ou qui ont été livrés depuis certains pays de l'Europe de l'Est,
00:24:26 mais j'espère effectivement que ce soir ou demain matin,
00:24:29 en tout cas on fera le même constat que ce matin,
00:24:32 avec une accalmie et le fait que le pays ait retrouvé une certaine quiétude.
00:24:36 Un mot peut-être sur la police municipale, le rôle de la police municipale,
00:24:39 on n'en parle pas énormément au final,
00:24:42 mais c'est la police municipale qui sécurise, entre autres,
00:24:46 mais notamment sur ces fêtes un petit peu partout sur le territoire,
00:24:49 hier soir et ce soir, ces balles populaires, les feux d'artifice, etc.
00:24:53 Quel est le rôle de la police municipale ?
00:24:55 Alors le rôle de la police municipale, effectivement, au sein de la mairie,
00:24:58 c'est parfois en complément de la police nationale.
00:25:01 On l'a vu il n'y a pas très longtemps dans le cadre des émeutes,
00:25:04 il y a eu véritablement là, pour le coup, une convergence pour ramener l'ordre dans le pays.
00:25:09 Mais là, ils connaissent les services techniques,
00:25:11 ils sont en lien direct avec le maire,
00:25:13 et donc ils sont au cœur du dispositif et de protection,
00:25:15 ils connaissent bien la population,
00:25:17 donc c'est une façon effectivement parfaite de les impliquer dans le système,
00:25:20 avec un contact qui peut être simplement une poignée de main,
00:25:23 ou une présence rassurante, tout simplement,
00:25:27 pour les gens qui viennent avec leur famille dans la ville,
00:25:30 en plus dans les villes moyennes,
00:25:32 là ils sont effectivement parfaitement dans leur rôle.
00:25:35 Est-ce qu'il faut qu'ils soient plus régulièrement mis à contribution,
00:25:38 peut-être mieux mis à contribution,
00:25:40 notamment sur les épisodes d'émeutes,
00:25:43 en tout cas de violences urbaines de ces dernières semaines,
00:25:45 notamment je crois à Lyon, la police municipale qui a râlé,
00:25:49 qui a dit "on aimerait être plus présents sur le terrain
00:25:52 et non pas être cantonnés à l'hôtel de ville, à protéger l'hôtel de ville".
00:25:56 Le problème c'est que ça appartient et que c'est un pouvoir du maire.
00:25:59 Donc à partir du moment où vous me demandez mon avis,
00:26:02 je vous dis qu'à partir du moment où ils seront complémentaires
00:26:04 et qu'ils viendront en appui quand il y a besoin, etc.,
00:26:07 on n'a pas de difficultés avec ça.
00:26:09 Dans beaucoup de villes ça se passe très bien et il n'y a pas de difficultés.
00:26:13 Mais c'est vrai effectivement qu'en fonction de s'ils sont armés ou pas,
00:26:16 en fonction de ce que veut faire le maire,
00:26:18 si c'est plutôt préventif ou plutôt répressif,
00:26:21 eh bien on a ce débat et vous allez vous poser la question encore un certain temps,
00:26:24 parce qu'elles n'ont pas fini d'évoluer les polices municipales.
00:26:27 Faut-il toutes les armer ?
00:26:29 Nous on n'a plus de sujet avec ça depuis 2015
00:26:31 et depuis qu'eux aussi ont payé un lourd trébut,
00:26:35 une policière a été assassinée, c'était pas la première,
00:26:39 on n'a pas de sujet avec leur armement.
00:26:42 Notre organisation syndicale, l'Alliance Police Nationale,
00:26:44 est tout à fait d'accord avec ça, ils sont comme nous,
00:26:46 c'est marqué "Police" et je crois que les truands,
00:26:48 que ce soit municipal ou national, ils en ont rien à foutre.
00:26:51 Globalement, l'année 2023 n'a pas très bien commencé pour la police.
00:26:55 Il y a eu des mois et des mois de manifestations
00:26:58 contre la réforme des retraites, certaines très violentes,
00:27:01 il y a eu les émeutes, il y a eu également les problèmes de trafic de drogue,
00:27:05 notamment à Marseille.
00:27:07 Quel est l'état d'esprit des forces de police, des forces de l'ordre,
00:27:11 à la moitié de l'année 2023 ?
00:27:13 Alors il y a effectivement une grosse difficulté,
00:27:16 je vais reciter 2015 parce qu'en fait il y a eu un avant et un après,
00:27:19 et on a l'impression depuis 2015 que ça ne s'arrête jamais,
00:27:23 qu'il n'y ait qu'une priorité en chasse lune,
00:27:25 que ce soit de petits ou de grands événements,
00:27:27 vous avez raison de citer la Coupe du monde de rugby,
00:27:29 les Jeux Olympiques, on commence déjà à travailler,
00:27:32 les rythmes de travail, etc.,
00:27:34 comment est-ce qu'on va réussir à s'organiser ?
00:27:37 Il va y avoir des moments où il nous faudra une période blanche pour se poser,
00:27:40 et j'ai un petit clin d'œil ce soir pour mes collègues CRS,
00:27:42 parce que je sais que certains d'entre eux travaillent depuis six week-ends d'affilée,
00:27:46 six week-ends d'affilée, vous ne voyez pas votre femme,
00:27:48 vous ne voyez pas vos gosses, vous ne profitez de rien,
00:27:50 donc non seulement c'est démoralisant,
00:27:52 mais en plus il faut quand même être lucide sur le terrain,
00:27:54 parce que sinon on aura encore des problèmes avec le président de la République
00:27:57 qui pourra nous dire que ce n'est pas excusable.
00:27:59 Donc c'est-à-dire qu'il faut être pro,
00:28:01 que vous soyez fatigué ou pas,
00:28:03 et donc c'est à un moment, il faut effectivement qu'on réussisse à se poser,
00:28:08 et que nos collègues, surtout quand ils ont été dans des périodes sur-employés,
00:28:12 puissent avoir des périodes de « neutralisation »,
00:28:16 je ne sais pas si c'est le bon mot,
00:28:18 où ils puissent véritablement se ressourcer
00:28:21 avant de repartir tranquillement sécuriser les Français.
00:28:24 Loïc Travert, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir,
00:28:27 je rappelle que vous êtes donc délégué général de Alliance.
00:28:29 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:28:32 Il est 21h35, l'essentiel de l'actu avec Isabelle Piboulot.
00:28:35 Le traditionnel défilé du 14 juillet s'est déroulé sans accroc ce matin
00:28:42 à bord du commande-car au côté du chef d'état-major des armées,
00:28:46 Emmanuel Macron a fait le tour de la Place de l'Étoile
00:28:49 avant de descendre les Champs-Elysées.
00:28:51 La patrouille de France a paradé dans le ciel parisien,
00:28:54 un défilé en présence de l'invité d'honneur,
00:28:57 le Premier ministre indien, Narendra Modi.
00:29:00 L'événement s'est achevé avec un hommage à la résistance.
00:29:03 Après trois semaines de procès à Chester,
00:29:06 la justice britannique a tranché.
00:29:08 Benjamin Mendi est déclaré non coupable de viol et tentative de viol.
00:29:12 Il était accusé du viol d'une femme de 24 ans, datant de 2020,
00:29:16 et de tentative de viol sur une femme de 29 ans en 2018.
00:29:20 Le footballeur français de 28 ans a été jugé 5 mois
00:29:23 après avoir été acquitté pour 6 autres accusations.
00:29:26 Et puis un mot de tennis.
00:29:28 En finale ce dimanche, Novak Djokovic affrontera Carlos Alcaraz.
00:29:32 Le phénomène espagnol de 20 ans a disposé de Daniil Medvedev.
00:29:36 En demi-finale, une victoire en 3-7, 6-3, 6-3, 6-3.
00:29:41 Alcaraz se qualifie pour la deuxième finale en grand chelem de sa carrière,
00:29:46 la première à Wimbledon.
00:29:48 Remake de la demi-finale avortée entre les deux hommes à Roland-Garros
00:29:52 à cause de la blessure de Carlos Alcaraz.
00:29:54 Merci beaucoup chère Isabelle Piboulot.
00:29:56 Nous sommes donc avec Judith Vintraube, Georges Fenech, Jonathan Cixous et Nathan Devers.
00:30:00 Merci d'être avec nous ce soir.
00:30:02 Maureen Vidal, vous vous êtes avec Axel Rebaud au niveau du pont de l'Alma à Paris.
00:30:06 Pont de l'Alma depuis lequel la foule commence à sérieusement venir
00:30:12 pour assister au feu d'artifice du 14 juillet à la Tour Eiffel.
00:30:15 Exactement Vincent.
00:30:18 Alors ici c'est ambiance bon enfant, ambiance plutôt 14 juillet sur la capitale.
00:30:22 On est donc sur la place de l'Alma.
00:30:24 Le pont a été fermé par mesure de sécurité,
00:30:26 mais ça n'a pas empêché touristes et parisiens de venir contempler le feu d'artifice ce soir.
00:30:31 Alors beaucoup de gens attendent comme vous le disiez.
00:30:33 Je dirais à vue de nez qu'il y a à peu près 1000 personnes ici qui sont sur place,
00:30:37 assis en tailleur, ils attendent.
00:30:39 Des kiosques de nourriture et de boissons sont disposés un petit peu autour
00:30:42 avec une vue imprenable sur la Tour Eiffel où on verra le feu dans une heure et demie à peu près.
00:30:47 Alors nous sommes avec Mohad ce soir,
00:30:49 avec Mohad qui est venu aujourd'hui avec ses amis pour contempler le feu d'artifice.
00:30:53 Alors bonsoir Mohad, merci d'être avec nous.
00:30:56 Alors dites nous, vous êtes venu voir le feu d'artifice.
00:30:58 Est-ce que déjà ce matin vous avez regardé un petit peu le défilé du 14 juillet ?
00:31:01 Oui, je l'ai regardé un peu.
00:31:04 Et là c'est la deuxième fois que je viens.
00:31:07 Je suis venu avec des amis pour profiter un peu.
00:31:10 Et étant donné que j'habite en banlieue, ça fait plaisir toujours de venir sur Paris,
00:31:14 voir les feux d'artifice, fêter la fête nationale et juste profiter de cette fête.
00:31:20 Bien sûr, et vous avez préféré venir ici donc à proximité du pont de l'Alma
00:31:23 pour éviter d'être avec peut-être la grande foule au niveau du Champ de Mars ou pas ?
00:31:27 Oui exactement.
00:31:28 C'est parce que je sais que quoi qu'il arrive, il y aura trop de monde.
00:31:31 On ne va pas pouvoir être à l'aise entre guillemets.
00:31:33 Et j'étais déjà venu l'année dernière.
00:31:35 J'étais vers invalide.
00:31:37 Et même dans cette situation, il y avait beaucoup de bâtiments.
00:31:40 On n'avait pas une vue dégagée.
00:31:42 C'était compliqué de vraiment voir la totalité du feu d'artifice.
00:31:45 Et du coup cette année, on a préféré venir ici pour avoir une vue plus dégagée.
00:31:49 Et pareil, juste profiter du feu d'artifice.
00:31:52 Et ce soir, vous avez prévu de faire quoi pour cette soirée du 14 juillet après le feu ?
00:31:55 Absolument rien.
00:31:56 Absolument rien. Juste profiter du feu d'artifice et rentrer chez nous.
00:31:59 Merci beaucoup Mohed. Merci.
00:32:01 Bonne soirée. Comme vous le voyez Vincent, c'est ambiance Bon Enfant, ambiance 14 juillet ici.
00:32:05 Merci beaucoup chère Maureen.
00:32:07 Merci à Axel Rébeau.
00:32:08 Et vous profiterez du feu d'artifice pour nous évidemment depuis Paris.
00:32:11 Judith Ventreau, vous avez dit quelque chose de très sensé.
00:32:14 Qu'est-ce que va faire ce cher monsieur ce soir après le feu d'artifice ?
00:32:18 Je me permettais de répondre à sa place.
00:32:20 Essayer de rentrer chez moi.
00:32:21 Parce que c'est devenu tellement compliqué les transports qui ferment sans annonce,
00:32:27 ou en tout cas sans annonce à tout le monde.
00:32:29 Il n'y aura pas de bus ce soir dans Paris.
00:32:31 Oui, ça on le sait.
00:32:32 Il n'y aura pas de tramway non plus.
00:32:33 Et la circulation automobile qui est devenue infernale.
00:32:36 On n'y pense même pas. Et le métro, c'est un peu la même chose en tout cas.
00:32:39 Mais bon, voilà, le feu d'artifice c'est quand même quelque chose qu'on mérite.
00:32:42 Le feu d'artifice à Paris est toujours exceptionnel.
00:32:45 On peut quand même le rater.
00:32:47 J'allais y venir, le feu d'artifice, il n'y en a qu'à Paris.
00:32:49 C'est dans toute la France.
00:32:51 C'est toutes les villes, petites, moyennes, toutes les grandes villes.
00:32:54 Et c'est toujours un moment particulier, le 14 juillet.
00:32:57 Et on va revenir justement sur le défilé de ce matin.
00:33:00 Nathan Devers, vous étiez devant votre télévision ce matin.
00:33:02 Vous avez suivi le défilé ?
00:33:04 Je n'ai pas regardé en direct, mais j'ai regardé des images.
00:33:07 Je pense que c'était comme tous les défilés,
00:33:09 c'est toujours des moments qui sont extrêmement impressionnants et assez rares.
00:33:13 Parce qu'il y a peu de pays.
00:33:14 Vous savez, quand Donald Trump était venu au défilé du 14 juillet,
00:33:18 invité par Emmanuel Macron, alors que les États-Unis,
00:33:20 c'est quand même la puissance qu'on connaît,
00:33:22 il avait été absolument impressionné par le fait que la France
00:33:26 a l'habitude de faire comme ça, défiler tous les corps,
00:33:29 des armées, des pompiers, des polytechniciens, des légions étrangères,
00:33:33 dans cette osmose-là avec l'aviation.
00:33:35 Donc oui, c'était un moment fort, comme ça l'est tous les ans.
00:33:39 Il était impressionné aussi par...
00:33:41 Alors je ne sais pas quel corps d'armée avait joué Daft Punk,
00:33:44 notamment en direct, devant lui.
00:33:46 - C'est pas très Trumpien.
00:33:48 - Non, c'est sûr. Jonathan Cixous, c'est vrai que le défilé du 14 juillet,
00:33:52 au-delà de ça même, le bal populaire, le feu d'artifice,
00:33:54 c'est un moment, j'allais dire, important dans la vie des Français, des familles.
00:33:59 On y va en famille au 14 juillet et même au défilé d'ailleurs.
00:34:02 - Bien sûr. Le défilé qui est d'ailleurs une exception culturelle,
00:34:05 parce que nous sommes la seule démocratie occidentale
00:34:08 à avoir un défilé militaire.
00:34:09 Toutes les autres démocraties occidentales n'en ont pas.
00:34:12 Et depuis le début, il est vrai que c'est un rendez-vous familial, dirais-je.
00:34:19 C'est un rendez-vous annuel, ça arrive au beau jour.
00:34:22 Il n'y a pas toujours eu de défilé militaire néanmoins.
00:34:25 C'est relativement récent dans notre histoire,
00:34:28 dans l'histoire de la Ve République.
00:34:31 Et on peut néanmoins souligner l'extrême rapidité
00:34:37 avec laquelle cette habitude s'est ancrée dans notre vie,
00:34:40 dans nos traditions démocratiques.
00:34:42 Et de là, effectivement, il est aussi intéressant de remarquer
00:34:45 le succès en marge des défilés qu'ont les rendez-vous
00:34:49 avec l'armée dans différents points de Paris chaque année.
00:34:54 Vous avez aux Invalides, aux alentours de la place de la Concorde,
00:34:59 si ce n'est de l'Etoile, il me semble, des blindés,
00:35:02 qu'il y aurait parfois même des avions, des hélicoptères
00:35:04 qui restent sur place toute la journée.
00:35:06 - Les avions, c'est un petit peu plus compliqué.
00:35:08 - Les hélicoptères sur l'escalade des Invalides.
00:35:10 - Oui, qui étaient aux Invalides cet après-midi.
00:35:13 - Et vous avez des milliers et des milliers de personnes
00:35:16 qui viennent en famille durant toute la journée du 14
00:35:19 pour parler avec des militaires, pour rencontrer
00:35:23 des personnels divers des armées.
00:35:25 Et on voit qu'il y a un réel lien, j'allais parler d'affection,
00:35:28 mais il y a quelque chose de cet ordre-là
00:35:30 qui unit réellement les Français avec leurs troupes.
00:35:33 Et ça, c'est toujours touchant de le voir parce qu'il n'y a,
00:35:36 selon moi, il n'y a pas d'arrière-pensée derrière cela.
00:35:40 C'est un sentiment franc et direct. On aime nos soldats.
00:35:44 - Allez au contact, essayez de leur parler,
00:35:46 de voir leur véhicule, etc.
00:35:48 Georges Fenech, votre meilleur souvenir d'un 14 juillet,
00:35:53 ce serait quoi ?
00:35:55 - Je n'ai pas de meilleur souvenir du 14 juillet.
00:35:57 Peut-être celui-ci d'ailleurs.
00:35:59 - Parce que vous êtes là, sur ce plateau.
00:36:01 - Je suis là pour le commenter, c'est une chance.
00:36:04 J'ai eu le sentiment d'abord d'un très beau défilé,
00:36:09 très magnifique, tout y était, même le soleil était au rendez-vous.
00:36:13 J'ai ressenti un sentiment, la France est de retour ce matin.
00:36:20 Après ce que nous avons vécu, une France glorieuse,
00:36:24 une France unie et une France rayonnante,
00:36:28 comme dirait le président de la République.
00:36:30 On renoue avec nos valeurs.
00:36:33 Des moments très émouvants,
00:36:36 notamment lorsque deux anciens résistants très âgés
00:36:39 se sont levés pour la Marseillaise.
00:36:42 Le chant des partisans, toutes ces écoles.
00:36:45 Et puis aussi, pas que des militaires,
00:36:47 toute la sécurité civile, les pompiers, les forces de police,
00:36:51 des écoles, y compris des lycées africains qui étaient là.
00:36:54 Le Premier ministre indien, on en parlera, j'imagine.
00:36:57 Mais vraiment, c'était un moment qui un peu redonnait
00:37:02 du baume au cœur, en effaçant quelque peu,
00:37:05 mais soyons lucides, ça ne veut pas dire que tous les problèmes sont réglés.
00:37:09 C'est temporaire.
00:37:10 C'est temporaire, c'est une belle parenthèse,
00:37:12 mais ça nous montre que notre pays est toujours là
00:37:14 et capable de montrer cette puissance,
00:37:17 celle de la France à travers ses armées.
00:37:20 Et rappeler que je crois que 83% des Français
00:37:23 ont une très bonne opinion de l'armée française.
00:37:27 Donc c'est ça le lien, c'est ça le creuset de notre pays aujourd'hui.
00:37:33 C'est cette armée extraordinaire qui nous protège à l'extérieur,
00:37:36 mais par le biais, par exemple, de la force sentinelle,
00:37:38 nous protège aussi à l'intérieur.
00:37:40 - Oui, il ne faut pas se laisser quand même bercer d'illusions.
00:37:44 - Non mais je suis lucide.
00:37:46 - Ce n'est pas une union nationale.
00:37:48 Ce que vous avez là, en fait, c'est la revanche de la majorité silencieuse.
00:37:53 C'est le 14 juillet de la France qu'on n'entend jamais,
00:37:56 qu'elle soit issue de l'immigration et des banlieues
00:37:59 parce qu'elle ne casse pas, parce qu'elle est victime des casseurs,
00:38:02 qu'elle ne se considère pas comme victime d'un état raciste
00:38:06 ou qu'elle soit française de souche,
00:38:10 peu importe, vraiment, ce n'est pas un critère.
00:38:14 C'est la France qui considère qu'elle doit s'en sortir par elle-même,
00:38:19 qui n'est pas dans un état de revendication permanente,
00:38:24 de victimisation par rapport au pays.
00:38:27 Les autres ne sont pas là. Ils ne sont tout simplement pas là.
00:38:30 C'est pour ça que ça se passe très bien,
00:38:32 mais ça ne veut pas dire que ce n'est pas de l'unité nationale.
00:38:35 - Vous êtes d'accord.
00:38:37 Vous avez ressenti le même sentiment que Georges Fenech ?
00:38:41 - Déjà, la simple fête du 14 juillet dans son histoire
00:38:45 n'est pas vraiment une fête d'unité nationale
00:38:48 au sens où ce serait un dénominateur commun d'absolument tous les Français.
00:38:51 Au contraire, c'est ça qui est paradoxal et intéressant.
00:38:54 C'est une fête qui a une double généalogie.
00:38:57 La première généalogie, c'est 1789, c'est-à-dire le chaos absolu,
00:39:01 c'est-à-dire la guerre civile, la révolution,
00:39:04 mais sous son aspect le plus violent de guerre civile,
00:39:07 de sang, de monuments qu'on effondre, etc.
00:39:11 Et la vraie généalogie, la généalogie officielle,
00:39:14 mais enfin, il y a quand même l'arrière-pensée de 1789,
00:39:17 c'est la fête de la Fédération, qui est un moment d'union,
00:39:20 extrêmement provisoire et extrêmement fragile.
00:39:22 C'est une union presque au sens théâtral plus qu'au sens politique,
00:39:25 parce que c'est une union juste après, ce que je viens de dire,
00:39:28 une quasi-guerre civile et juste avant une sortie de la monarchie,
00:39:32 une décapitation du roi et une situation qui va être
00:39:35 une grande situation de nouvelle guerre civile.
00:39:38 Donc en fait, le 14 juillet, je ne suis pas sûr
00:39:41 que ce qui définirait cette journée, ce soit l'unité politique.
00:39:45 À mon avis, c'est autre chose.
00:39:47 Au contraire, peut-être, d'ailleurs, c'est l'incarnation
00:39:50 des paradoxes de la France, c'est-à-dire le mélange,
00:39:52 c'est ça la fête de la Fédération, c'est le mélange d'une volonté
00:39:55 sinon monarchique, du moins d'une volonté de grandeur,
00:39:57 la grandeur telle que la définirait le général de Gaulle,
00:39:59 elle est toujours plus grande qu'on est aujourd'hui,
00:40:01 et en même temps, la tradition républicaine qui est née
00:40:05 sur les cendres de la monarchie et qui est née,
00:40:08 et aussi la commémoration de cette réalité-là de la Révolution.
00:40:13 – Alors si ce n'est pas une unité politique, qu'est-ce que c'est ?
00:40:15 – C'est une illusion, pour répondre d'un mot,
00:40:17 mais pour moi, comme pour la République, la France est une et indivisible.
00:40:21 Voilà, il n'y a pas deux, il n'y a pas deux Frances qui s'affrontent,
00:40:24 il n'y en a qu'une.
00:40:26 Et derrière toutes ces valeurs qui rayonnent effectivement dans le monde,
00:40:30 l'universalisme, la déclaration des droits de l'homme,
00:40:33 je pense que c'est là qu'on voit effectivement notre patrimoine historique
00:40:38 avec évidemment toute son histoire et toutes ses contradictions, etc.
00:40:41 Mais ce 14 juillet, pour moi, c'est la France une et indivisible.
00:40:45 – Vous êtes d'accord Nathan Devers ?
00:40:47 Parce que ça m'interpelle, si ce n'est pas une unité politique,
00:40:51 quel mot vous utiliseriez ?
00:40:53 – Alors on pourrait dire peut-être, c'est intéressant ce que vous dites,
00:40:56 on pourrait peut-être faire la distinction, que faisait d'ailleurs De Gaulle,
00:40:59 entre la France et les Français.
00:41:00 – Oui.
00:41:01 – Ce n'est pas un moment de l'unité politique des Français,
00:41:03 ça ne l'a jamais été, ça ne le sera jamais, d'ailleurs,
00:41:05 il n'y aura jamais d'unité politique des Français,
00:41:06 enfin on ne souhaite jamais qu'il y en ait,
00:41:07 parce que sinon ce serait la fin de la démocratie.
00:41:09 En revanche, c'est peut-être un moment en effet du rayonnement de la France,
00:41:12 mais de la France presque en tant qu'idée qui dépasse,
00:41:16 si vous voulez, les personnes qui peuvent provisoirement l'incarner.
00:41:19 – En tant que culture, que ça va liberté, universalise les droits de l'Homme.
00:41:23 – Plutôt que d'unité, on pourrait peut-être parler de communion
00:41:26 autour de principes communs, d'un mode de vie, d'un mode de civilisation.
00:41:31 – Et pourquoi il y a cette double lecture, si je puis dire, de l'histoire,
00:41:36 peut-être pas une confrontation entre les Français, mais effectivement des ruptures,
00:41:40 c'est que notre roman national a été écrit en deux temps.
00:41:43 Il a d'abord été écrit sous la restauration,
00:41:45 quand il a fallu à la chute de l'Empire, à la chute du Premier Empire,
00:41:48 inventer quelque chose pour dire aux Français,
00:41:50 vous êtes Français malgré ce que nous avons,
00:41:53 et malgré l'instabilité sur laquelle nous sommes obligés de construire notre pays.
00:41:58 Et puis le deuxième volet de cette construction de ce roman national,
00:42:02 et ce n'est pas rien, on vit encore de son héritage direct,
00:42:04 c'est la Troisième République.
00:42:06 Quant à l'issue d'un XIXème siècle plus qu'agité,
00:42:09 et de l'effondrement d'un Second Empire qui s'est fait dans le chaos et dans le sang,
00:42:14 la Troisième République n'y est pas allée par quatre chemins
00:42:17 pour imposer une histoire de France qui, s'appuyant sur de précédents repères,
00:42:24 a voulu serrer la vis, notamment pour aplanir toutes les nuances
00:42:30 de ce qu'avait pu être l'Ancien Régime.
00:42:32 Et je pense qu'on est un peu sur cette ligne-là,
00:42:35 c'est-à-dire qu'on a chacun des repères,
00:42:37 mais chacun n'a pas les mêmes références à ses repères.
00:42:39 Chacun peut interpréter différemment l'action de Jeanne d'Arc dans notre histoire, par exemple.
00:42:47 Le cas de Napoléon Ier est un peu compliqué,
00:42:50 parce que chacun peut se l'accaparer, mais s'en est un.
00:42:54 Qu'en est-il du Second Empire ?
00:42:57 Vous voyez, il y a de grands événements comme ça,
00:42:59 et la Révolution française, évidemment.
00:43:01 Chacun prend ce qu'il veut y prendre, au final.
00:43:05 Et comment ça peut servir, au sens le plus noble du terme,
00:43:09 comment ça peut servir le Régime en place ?
00:43:11 Que ça ait été la restauration de la monarchie,
00:43:14 ou que ça ait été la République, la seconde puis la troisième.
00:43:17 Et ensuite, évidemment, on connaît la suite.
00:43:19 Mais je pense que ça explique aussi des nuances,
00:43:23 à la limite que nous pouvons avoir intériorisées depuis fort longtemps,
00:43:27 mais qui sont de l'ordre du chinois ancien,
00:43:31 pour les personnes qui ont des carences, des lacunes profondes,
00:43:36 dans leur enseignement scolaire le plus élémentaire.
00:43:40 Et c'est là qu'il y a des vraies ruptures,
00:43:43 qui sont plus que regrettables,
00:43:46 et c'est là qu'on prend la mesure de l'ampleur du boulot
00:43:49 que vont devoir accomplir, je pense, malheureusement, des générations de profs.
00:43:54 C'est ce que disait Georges Fenech tout à l'heure.
00:43:56 En d'autres mots, effectivement.
00:43:57 Bon raccourci historique, un survol historique.
00:43:59 Alors, on pourra y revenir après la publicité,
00:44:02 mais vous voyez, c'est comme ça que j'appréhende les débats.
00:44:06 On avait préparé plein de choses,
00:44:07 et au final, on part sur des discussions,
00:44:10 mais qui sont d'autant plus intéressantes, d'ailleurs,
00:44:12 parce qu'on parle de notre ressenti,
00:44:14 de ce que c'est le 14 juillet pour nous.
00:44:16 Mais c'est vrai que cette troisième république a été fondatrice de tout.
00:44:20 De toute liberté, de la presse syndicale, d'associations,
00:44:23 c'est à partir de là qu'effectivement...
00:44:25 - Les syndicats, c'est même Napoléon III.
00:44:27 - Oui.
00:44:28 - J'allais dire, en effet, que le régime politique,
00:44:31 ou quoi qu'on pense de lui,
00:44:33 mais où voter, le suffrage universel est devenu une habitude,
00:44:35 c'est Napoléon III.
00:44:36 Et c'est le grand paradoxe de Napoléon III,
00:44:38 c'est qu'il a été Victor Hugo qui admirait Napoléon Ier
00:44:41 et crachait sur Napoléon III.
00:44:42 Il était beaucoup plus républicain, le Napoléon III, que Victor Hugo.
00:44:45 - Bien sûr, je me fais taper sur les doigts en régie,
00:44:48 vous entendez la petite musique.
00:44:49 Bon, on peut continuer à en parler pendant la pub,
00:44:51 c'est pas un problème.
00:44:52 Parlez-en aussi chez vous, vous allez voir.
00:44:54 On se retrouve tout de suite sur CNews.
00:44:55 - De retour sur CNews, il est 22h01 en ce 14 juillet.
00:45:02 Merci beaucoup d'être avec nous en direct sur CNews pour Soir Info.
00:45:06 L'essentiel de l'actu, c'est avec vous, chère Isabelle Piboulot.
00:45:08 - Oui, bonsoir à tous.
00:45:09 La nouvelle promotion civile de la Légion d'honneur
00:45:12 est parue ce matin au journal officiel.
00:45:14 Il s'agit de la plus élevée des distinctions nationales françaises
00:45:17 qui récompense par moins de 358 personnes
00:45:20 pour avoir œuvré au développement, au rayonnement
00:45:23 ou à la défense de la France.
00:45:25 Les trois héros de l'attaque d'Annecy font partie de cette promotion.
00:45:29 Au grade de chevalier, le journaliste-reporteur d'image
00:45:32 Armand Soldin, tué en Ukraine, a été décoré à titre posthume.
00:45:37 Il est l'invité d'honneur des festivités du 14 juillet.
00:45:42 Le Premier ministre indien Narendra Modi s'est rendu au Louvre
00:45:46 avec Emmanuel Macron.
00:45:48 Paris et New Delhi célèbrent cette année le 25e anniversaire
00:45:52 de leur partenariat stratégique que la France ambitionne
00:45:55 de renforcer pour peser dans la zone Asie-Pacifique.
00:45:59 On écoute le président de la République.
00:46:01 - Nous serons aux côtés de l'Inde pour travailler étroitement
00:46:05 afin d'atteindre nos objectifs communs, en vue justement
00:46:09 de répondre à la question cruciale du changement climatique,
00:46:14 d'essayer de bâtir une paix durable, là où nous avons à faire face,
00:46:19 nous le savons, au retour de la guerre en Europe
00:46:22 et dans tant d'autres lieux du monde.
00:46:24 - Dans le reste de l'actualité à Paris, une femme tuée par un RER
00:46:29 sur la ligne B ce matin.
00:46:31 Un homme a été placé en garde à vue pour assassinat
00:46:34 après l'avoir poussé sur les rails.
00:46:36 Il a été interpellé plus tard dans la journée pour vol à l'étalage
00:46:39 à Vitry-sur-Seine et a avoué être l'auteur des faits.
00:46:42 Le drame s'est passé au moment de l'entrée d'un train
00:46:45 à la cité universitaire.
00:46:47 La victime est étagée de 52 ans.
00:46:49 Le petit Émile reste introuvable dans les Alpes-de-Haute-Provence.
00:46:55 97 hectares ont été passés au peigne fin.
00:46:58 Pour l'heure, aucun élément ne permet de retrouver la trace
00:47:01 du garçon de 2 ans et demi disparu le 8 juillet.
00:47:04 L'enquête judiciaire se poursuit.
00:47:06 Je vous propose d'écouter le maire du Vernay.
00:47:09 - J'ai pris un arrêté ce matin qui interdit tout accès
00:47:14 à toute personne au Vernay et également la circulation
00:47:19 des véhicules autour du Vernay pour la raison évidente
00:47:24 qu'on est dans un petit village de montagne.
00:47:28 La famille est effondrée.
00:47:30 Vous imaginez le sentiment de culpabilité qu'a le grand-père
00:47:35 avec ce drame qui s'est produit de la disparition
00:47:40 de notre petit Émile.
00:47:43 Les habitants du village sont dans l'incertitude,
00:47:49 dans le doute et dans l'effroi de ce qui s'est passé
00:47:54 en espérant qu'on ait le plus rapidement possible la vérité
00:47:58 et si possible, parce que je garde encore l'espoir,
00:48:01 qu'on puisse retrouver Émile.
00:48:05 - Merci beaucoup, cher Isabelle Piboulot.
00:48:08 On vous retrouve un peu plus tard pour l'essentiel de l'actu.
00:48:11 Vous restez bien sur CNews, on revient juste après la pause.
00:48:14 A tout de suite.
00:48:15 ...
00:48:18 - Il est 22h11, de retour sur CNews.
00:48:21 Dans ce soir, info avec Judith Vintraube,
00:48:23 Georges Fenech, Nathan Devers et Jonathan Cixous.
00:48:26 Maureen Vidal, vous êtes dans Paris,
00:48:28 pas très loin de la Tour Eiffel, au niveau du pont de l'Alma.
00:48:31 Vous attendez avec impatience, j'imagine,
00:48:33 avec les gens qui sont autour de vous
00:48:35 et avec Axel Rebo qui vous accompagne.
00:48:37 Le feu d'artifice à la Tour Eiffel
00:48:39 qui s'a tiré depuis la Tour Eiffel dans 2h désormais.
00:48:42 ...
00:48:45 - Exactement, Vincent.
00:48:47 Ici, c'est l'ambiance bonne enfant, ambiance fête nationale.
00:48:50 Sur la capitale, il y a énormément de monde ce soir.
00:48:53 On est sur la place de l'Alma.
00:48:55 Regardez le monde qu'il y a autour de nous.
00:48:57 Le pont a été fermé par mesure de sécurité,
00:48:59 mais ça n'a pas empêché les Parisiens et les touristes
00:49:01 de venir tout de même admirer le feu d'artifice depuis la place.
00:49:04 Beaucoup de gens...
00:49:06 ...
00:49:09 ...sur place, assis en tailleur, sur la route fermée pour l'occasion.
00:49:12 Des kiosques à nourriture et boisson sont disposés tout autour
00:49:15 avec une vue imprenable sur la Tour Eiffel.
00:49:17 Les gens sont tellement sympathiques ce soir.
00:49:19 Ils sont très gentils.
00:49:21 Regardez ce qu'on m'a offert ce soir.
00:49:23 Une jeune femme m'a même offert une petite rose.
00:49:25 Vraiment très bonne ambiance ici.
00:49:27 - Maureen, petite question.
00:49:29 Est-ce qu'autour de vous, vous voyez des personnes
00:49:31 qui arborent les couleurs bleu, blanc, rouge
00:49:33 ou le drapeau français ?
00:49:35 - Alors, ce que je vois, je vois un jeune homme
00:49:39 actuellement là juste derrière avec un tee-shirt
00:49:41 bleu, blanc, rouge pour représenter la France.
00:49:43 Après, au niveau des couleurs,
00:49:45 on n'est pas vraiment dans le thème du bleu, blanc, rouge ce soir.
00:49:47 On est dans le thème plutôt décontracté
00:49:49 et plutôt estival, puisqu'il fait très chaud ici.
00:49:51 - Effectivement. Merci beaucoup,
00:49:53 chère Maureen. Merci à Axel Rebo
00:49:55 qui vous accompagne. On vous retrouve un petit peu plus tard
00:49:57 dans la soirée.
00:49:59 C'est vrai que je posais la question à Maureen
00:50:01 parce que Jean-Sébastien Ferjou,
00:50:03 en face à l'info, nous a fait
00:50:05 une démonstration comme quoi
00:50:07 il y avait une espèce de honte,
00:50:09 de gêne à arborer
00:50:11 le drapeau français. Et c'est vrai que là,
00:50:13 on a vu sur les images, il n'y a pas beaucoup
00:50:15 de drapeaux français alors que c'est la fête nationale,
00:50:17 la fête du pays.
00:50:19 Et quand on compare avec d'autres pays,
00:50:21 peu importe quasiment tous les pays,
00:50:23 mais principalement les pays anglo-saxons,
00:50:25 l'Angleterre, les États-Unis,
00:50:27 qui sont très fiers de montrer
00:50:29 leur couleur. En France,
00:50:31 on ne le fait pas réellement.
00:50:33 Jonathan Cixous, comment l'expliquer ?
00:50:35 Quel est votre ressenti vis-à-vis de ça ?
00:50:37 - Je l'explique
00:50:39 par un constat.
00:50:41 Pendant
00:50:43 50 ans à peu près, si ce n'est un peu plus,
00:50:45 on a
00:50:47 fait croire que le patriotisme
00:50:49 était l'égal du nationalisme.
00:50:51 Et partant de cela,
00:50:53 on a laissé
00:50:55 le nationalisme au Front National
00:50:57 de Jean-Marie Le Pen, qui lui
00:50:59 a arboré le drapeau tricolore,
00:51:01 joué des couleurs nationales,
00:51:03 les décliné à travers
00:51:05 de moultes formes sur
00:51:07 ses estrades, sur ses revers
00:51:09 de veste, les drapeaux derrière lui,
00:51:11 etc. Et pendant
00:51:13 40 ans, de Mitterrandi, on n'a pas
00:51:15 touché à ce que
00:51:17 touchait le FN, que ce soit le drapeau
00:51:19 tricolore comme le thème de l'immigration,
00:51:21 par exemple. On voit où on en est
00:51:23 aujourd'hui. Il a fallu
00:51:25 des exemples,
00:51:27 des événements graves, comme
00:51:29 les attentats de 2015, pour que des gens,
00:51:31 à l'instar de ce qu'ont fait les Américains
00:51:33 en 2001,
00:51:35 n'aient plus honte, n'aient pas honte
00:51:37 du drapeau tricolore,
00:51:39 et reconnaissent la valeur du patriotisme
00:51:41 en tant que tel. La patrie,
00:51:43 c'est quoi ? C'est le peuple. Et le peuple, c'est quoi ?
00:51:45 C'est nous. Donc si vous voulez,
00:51:47 c'est cette idée de retour aux
00:51:49 sources à travers le sang
00:51:51 qui a peut-être
00:51:53 fait changer les mentalités.
00:51:55 Ensuite, on voit qu'on a toujours néanmoins
00:51:57 un problème avec ça.
00:51:59 Si l'équipe
00:52:01 de France ne remporte pas un match de
00:52:03 foot, les drapeaux, bien souvent,
00:52:05 sont rangés dans les placards, et on
00:52:07 ne les voit pas, si ce n'est de temps en temps.
00:52:09 C'est ce que j'allais dire, Jonathan. Effectivement, il y a
00:52:11 les drames tels que les attentats
00:52:13 que la France a vécus.
00:52:15 Il y a aussi les moments de bonheur
00:52:17 qui nous rassemblent, notamment les
00:52:19 moments populaires, la Coupe du monde, le football,
00:52:21 mais pas que, le sport, la culture
00:52:23 aussi également, qui nous...
00:52:25 j'allais dire, qui poussent les Français à sortir le drapeau
00:52:27 plus facilement, Nathan Devers.
00:52:29 Oui, c'est vrai, mais
00:52:31 la question qu'on peut se poser, c'est est-ce que
00:52:33 le fait que le drapeau ait moins d'importance,
00:52:35 disons, en France, que dans le monde anglo-saxon,
00:52:37 vous citiez les États-Unis, on pourrait
00:52:39 citer beaucoup de pays.
00:52:41 Tout à l'heure, je disais, par exemple, que même en Israël,
00:52:43 vous vous promenez en Israël dans n'importe quel
00:52:45 quartier, je ne parle pas d'une journée de
00:52:47 célébration en particulier, vous avez des drapeaux
00:52:49 absolument, en tout cas peut-être pas à toutes les fenêtres,
00:52:51 mais à tous les immeubles. Est-ce que le
00:52:53 fait qu'en France, les drapeaux soient un peu
00:52:55 absents ou moins présents,
00:52:57 est-ce que c'est le signe
00:52:59 que les Français aimeraient moins la France
00:53:01 que les Américains n'aiment les États-Unis,
00:53:03 ou est-ce que c'est le signe que l'amour que les Français
00:53:05 ont de la France passe par autre
00:53:07 chose que par un drapeau ?
00:53:09 C'est vrai que le drapeau, quand même, le drapeau
00:53:11 tricolore, a été pris dans toute une
00:53:13 histoire où il a été à la fois,
00:53:15 on parlait d'unité tout à l'heure, ça a été un
00:53:17 grand symbole d'unité parce que c'était précisément
00:53:19 la réconciliation après
00:53:21 la Révolution française, le mélange
00:53:23 entre guillemets de toutes les Frances, une France qui était
00:53:25 plutôt d'obédience, sinon
00:53:27 monarchiste du moins, qui aimait l'ordre,
00:53:29 une autre qui aimait la République et l'égalité,
00:53:31 et les victoires militaires,
00:53:33 politiques de la France qui se mélangent
00:53:35 dans ce drapeau tricolore que défend la Martine
00:53:37 en 1848, la Martine qui est un homme
00:53:39 profondément de gauche.
00:53:41 Donc, est-ce que ce drapeau-là,
00:53:43 le fait qu'il ait peut-être
00:53:45 en effet moins de place et qu'on ne le voit pas présent
00:53:47 dans les immeubles, dans les appartements,
00:53:49 vous savez quand Ségolène Royal
00:53:51 avait été candidate en 2007, elle avait voulu
00:53:53 à un moment lancer ce projet de dire
00:53:55 aux Français d'exhiber le drapeau
00:53:57 tricolore, ça n'avait pas du tout pris.
00:53:59 Je ne pense pas que ça veuille dire
00:54:01 que les Français aiment moins la France,
00:54:03 mais que c'est un amour qui passe par autre chose,
00:54:05 qui est une sorte pudie,
00:54:07 qui est intérieur, qui passe par la culture,
00:54:09 qui passe par l'art de vivre, qui passe par une manière aussi,
00:54:11 ce que Emmanuel Macron avait appelé,
00:54:13 me semble-t-il, à juste titre, l'art d'être français.
00:54:15 Pour savoir ce que ça veut dire,
00:54:17 le mieux c'est de demander
00:54:19 aux intéressés.
00:54:21 Vous vous rappelez qu'en 2017,
00:54:23 Daniel Obono,
00:54:25 qui était député de la France insoumise,
00:54:27 avait refusé de dire
00:54:29 "Vive la France"
00:54:31 sur un plateau, c'était aux grandes gueules
00:54:33 de RMC.
00:54:35 On n'a rien dit.
00:54:37 Oui, d'accord.
00:54:39 Et ça avait provoqué
00:54:41 un scandale et elle avait expliqué
00:54:43 qu'elle ne se sentait pas du tout
00:54:45 de crier "Vive la France".
00:54:47 Elle ne voyait pas pour quelle raison.
00:54:49 Et pourquoi on lui avait demandé ?
00:54:51 Parce qu'elle et la France insoumise
00:54:53 avaient pris la défense d'un groupe de rap
00:54:55 qui, lui, chantait
00:54:57 "Nique la France" et avait été
00:54:59 même mis en examen pour cette raison-là.
00:55:01 Donc, si vous vous posez la question
00:55:03 "Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:55:05 Est-ce que ça signifie qu'on n'aime pas la France ?"
00:55:07 c'est juste une partie
00:55:09 des gens qui ont
00:55:11 des préventions
00:55:13 qui ne veulent pas
00:55:15 se reconnaître dans les symboles nationaux.
00:55:17 Voilà ce que ça veut dire quand on leur pose la question.
00:55:19 Jean Chfenek.
00:55:21 Oui, moi je crois qu'on a
00:55:23 l'habitude de pavoiser
00:55:25 les bâtiments municipaux,
00:55:27 les mairies,
00:55:29 quand il y a des fêtes nationales
00:55:31 ou les commémorations du 11 novembre,
00:55:33 par exemple.
00:55:35 On pavoise aussi, vous l'avez remarqué,
00:55:37 les autobus,
00:55:39 ces occasions-là. Mais il n'est pas
00:55:41 dans notre tradition,
00:55:43 nos habitudes, plutôt, de pavoiser
00:55:45 chez soi. Et c'est vrai que c'est
00:55:47 frappant. Moi, je l'ai vu aux Etats-Unis
00:55:49 pour être allé à New York
00:55:51 moins d'un an après les attentats
00:55:53 du 11 septembre.
00:55:55 Il n'y avait pas un balcon sans qu'il y ait
00:55:57 un drapeau américain, partout,
00:55:59 ça c'est très très frappant, effectivement.
00:56:01 Mais je n'en tire pas de conclusion.
00:56:03 Moi, je ne veux pas en tirer de conclusion
00:56:05 qu'on n'aime pas, qu'on aimerait moins notre
00:56:07 pays que les autres aiment leur pays.
00:56:09 Ce n'est pas dans nos habitudes, c'est tout.
00:56:11 Il y a quand même un problème d'une certaine gauche avec la France.
00:56:13 Jonathan a
00:56:15 fait remonter ça à François Mitterrand.
00:56:17 Tout le monde se rappelle de sa phrase
00:56:19 "le nationalisme, c'est la guerre".
00:56:21 Nathan Devers, vous voulez en rajouter ?
00:56:23 Le drapeau français, ce n'est pas le nationalisme.
00:56:25 Premièrement. Deuxièmement,
00:56:27 là, me semble-t-il, ce qu'on
00:56:29 pointe du doigt, c'est le fait qu'il y a, entre guillemets,
00:56:31 une désaffection envers le drapeau
00:56:33 de la part de la quasi-totalité
00:56:35 de la société.
00:56:37 Ce n'est pas pointer du doigt, c'est constater
00:56:39 qu'il n'y a pas beaucoup de drapeaux français.
00:56:41 Est-ce que c'est grave ou pas ?
00:56:43 Ce que je disais, pointer du doigt,
00:56:45 c'est ce qu'on essaye de dégager comme phénomène
00:56:47 et d'analyser. C'est vrai, peut-être,
00:56:49 que la culture anglo-saxonne, sans être trop caricaturale,
00:56:51 c'est une culture qui passe plus par
00:56:53 l'extériorisation. C'est une culture qui passe
00:56:55 plus par le fait de vouloir absolument
00:56:57 rendre explicites les sentiments,
00:56:59 par le simple fait, par exemple,
00:57:01 d'écrire le pronom "Aïe"
00:57:03 avec une majuscule, ce qu'on ne ferait pas en France.
00:57:05 Donc, peut-être aussi, moi je pense vraiment
00:57:07 qu'il y a quelque chose, au contraire, de pudique
00:57:09 dans la manière dont les Français vivent leur
00:57:11 rapport à la France. Dire que
00:57:13 l'amour qu'on peut avoir pour la France
00:57:15 se limite à des symboles, à des drapeaux...
00:57:17 Mais le Français est terriblement fier
00:57:19 d'être français ! Mais bien sûr, mais cette fierté,
00:57:21 elle ne passe pas forcément par un symbole précis...
00:57:23 Il est chauvin, ce qui n'est pas pareil.
00:57:25 Oui, oui, effectivement, il y a ce côté fierté
00:57:27 quand même dans le chauvinisme.
00:57:29 Mais il y a quand même une confusion, également,
00:57:31 non pas voulue, mais entretenue,
00:57:33 néanmoins, par Emmanuel Macron,
00:57:35 qui n'a jamais prouvé
00:57:37 qu'il n'aimait pas le drapeau tricolore.
00:57:39 Il a même joué de son autorité
00:57:41 en la matière, puisqu'il a,
00:57:43 il y a un an ou deux, changé la tonalité
00:57:45 du bleu pour le rendre plus foncé,
00:57:47 afin de le séparer du bleu
00:57:49 du drapeau européen, parce qu'il n'avait pas fait
00:57:51 son prédécesseur. Et ça n'est pas
00:57:53 un détail. En revanche,
00:57:55 c'est son "en même temps",
00:57:57 qui s'était, il y a un an, je crois, pour le 11 novembre
00:57:59 de l'année passée,
00:58:01 il avait tronqué le
00:58:03 grand drapeau monumental
00:58:05 qui est hissé sous l'Arc
00:58:07 de Triomphe à cette occasion, pour le remplacer
00:58:09 par le drapeau européen.
00:58:11 Ça avait choqué beaucoup de monde, moi le premier.
00:58:13 Et face
00:58:15 au tollé, l'Élysée avait fait changer
00:58:17 le drapeau 48 heures après.
00:58:19 Mais, si vous voulez, ça a montré
00:58:21 que même le chef de l'État,
00:58:23 finalement, je ne dis pas
00:58:25 tester quelque chose, mais avait
00:58:27 une certaine confusion en la matière de, finalement,
00:58:29 le drapeau tricolore vaut,
00:58:31 surtout pour la Première
00:58:33 Guerre mondiale, qui est très spécifique, vaut
00:58:35 le drapeau européen.
00:58:37 Et ça montre, si vous voulez, que
00:58:39 de la part de quelqu'un qui n'a pas
00:58:41 approuvé, si je puis dire, son amour du drapeau
00:58:43 tricolore, et bien même là,
00:58:45 il peut y avoir des manquements de taille.
00:58:47 En tout cas, je fais la...
00:58:49 Si on n'a pas cette
00:58:51 exhibition de notre drapeau, on chante
00:58:53 très souvent la Marseillaise, quand même.
00:58:55 Vous êtes marqué. – C'est vrai ? Vous la connaissez
00:58:57 dans son intégralité, la Marseillaise ? – Je pense, oui.
00:58:59 – Tous les couplets ? – Vous allez pas me mettre à l'épreuve, là.
00:59:01 – Non, non, non, je vais pas vous péger maintenant. – Pas tous les couplets, non, non.
00:59:03 – Mais très honnêtement, vous la connaissez dans son généralité ?
00:59:05 – J'ai été député, donc il m'arrivait
00:59:07 au moins une fois par semaine de chanter la Marseillaise.
00:59:09 À l'issue
00:59:11 d'une soirée, à l'issue d'une commémoration,
00:59:13 et Dieu sait s'il y en a, des commémorations.
00:59:15 Vous avez un nombre de commémorations
00:59:17 des anciens combattants, qui est
00:59:19 extraordinaire chez nous, hein, entre le 11 novembre,
00:59:21 l'appel du 18 juin,
00:59:23 le 8 juin pour
00:59:25 la Dauchine, le 19 septembre
00:59:27 pour l'Algérie.
00:59:29 On a souvent l'occasion de se réunir
00:59:31 devant des monuments, devant le drapeau français, et de chanter
00:59:33 la Marseillaise. – Et que le premier
00:59:35 paragraphe. C'est ce que j'ai.
00:59:37 – C'est là où je voulais en dire. Vous la connaissez, la Marseillaise,
00:59:39 Jonathan ? Dans son intégralité ? – Le premier paragraphe, très bien.
00:59:41 Le début du deuxième, un petit peu,
00:59:43 mais après les autres. Mais ce matin,
00:59:45 ils ont chanté les trois premiers paragraphes. – Oui, absolument.
00:59:47 Nathan ? – Pareil.
00:59:49 – Pareil ? – Pareil.
00:59:51 – En tout cas, vous avez le drapeau français sur vous,
00:59:53 vous êtes le seul sur le plateau, Jonathan. – On va prendre les couleurs.
00:59:55 – Ça se voit peut-être pas très bien à l'antenne, parce que les rayures,
00:59:57 mais c'est bleu, blanc, rouge, voilà, bravo Jonathan.
00:59:59 C'est le 14 juillet, on peut en profiter.
01:00:01 Vous restez bien sur CNews, on revient dans quelques minutes.
01:00:03 À tout de suite.
01:00:05 [Musique]
01:00:09 – 22h30, merci beaucoup d'être avec nous en direct sur CNews,
01:00:13 sur Soir Info, avec vous, Judith Vintraud, avec Georges Pénèque,
01:00:17 avec Nathan Devers et Jonathan Cixous.
01:00:19 On va parler un petit peu de politique quand même,
01:00:21 c'est le 14 juillet, on ne peut pas s'en empêcher.
01:00:23 On est français, c'est ça être français aussi, c'est parler politique
01:00:25 et s'écharper autour d'une bonne table. – Sans gueuler.
01:00:29 – Sans gueuler, effectivement, moi je n'osais pas le dire,
01:00:31 c'est vous qui l'avez dit, Jonathan Cixous.
01:00:33 Parce que le 14 juillet, effectivement,
01:00:35 a une dimension forcément très politique.
01:00:37 Aujourd'hui, d'autant plus, on voit les éclairages avec Elodie Huchard.
01:00:41 – Pour ce 14 juillet, comme chaque année,
01:00:45 était présent autour du chef de l'État l'intégralité de son gouvernement,
01:00:48 le président du Sénat, la présidente de l'Assemblée
01:00:50 et des parlementaires issus des deux chambres.
01:00:53 Cette année, Emmanuel Macron a choisi de recevoir
01:00:55 le Premier ministre indien Modi.
01:00:57 Chaque année, il a cette habitude de faire venir des chefs d'État étrangers,
01:01:01 un choix qui n'a pas été du goût de l'opposition.
01:01:03 Sandrine Rousseau, par exemple, explique qu'elle a boycotté cette journée
01:01:06 de cette invitation, mais l'Elysée assume son choix,
01:01:08 expliquant que l'Inde est un partenaire stratégique mondial.
01:01:11 Les deux hommes, d'ailleurs, ont dîné ensemble hier soir.
01:01:14 Ils vont redîner ensemble ce soir au Louvre.
01:01:16 Alors, un 14 juillet où on a vu de nombreux applaudissements,
01:01:19 notamment au moment du passage des pompiers.
01:01:21 Et puis, avec l'importance du thème de la mémoire,
01:01:24 puisqu'on s'inscrit dans un cycle mémoriel,
01:01:26 à la fois les 80 ans de la médaille de la résistance,
01:01:28 bientôt les commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
01:01:31 Et donc, c'est un certain nombre de déplacements
01:01:33 que Emmanuel Macron a déjà effectués,
01:01:35 qu'il continuera d'effectuer jusqu'en 2025,
01:01:38 avec un moment particulièrement émouvant,
01:01:40 la lecture de cette lettre de Jean Moulin à sa mère et sa sœur.
01:01:43 Et puis, forcément, c'est un 14 juillet aussi particulier,
01:01:46 parce que l'an prochain, il n'aura pas lieu sur les Champs-Elysées
01:01:49 pour cause de Jeux olympiques.
01:01:51 Il va falloir déplacer toute cette organisation.
01:01:53 Le chef de l'État l'a annoncé hier.
01:01:55 Ça sera donc entre Vincennes et Nation.
01:01:57 Et puis, politiquement, un 14 juillet particulier.
01:02:00 Emmanuel Macron ne prendra pas la parole.
01:02:02 Aujourd'hui, il ne l'a fait que deux fois,
01:02:04 il sera délu en 2020 et 2022.
01:02:06 Et puis, forcément, dans la tête de certains ministres,
01:02:08 tout le monde parle du remaniement.
01:02:09 On imagine que certains se demandaient si l'an prochain,
01:02:11 il serait encore là.
01:02:12 - Ah oui, c'est vrai qu'on avait oublié ce parcours,
01:02:15 l'an prochain, qu'il n'aura pas lu sur les Champs-Elysées.
01:02:17 Ça fait bizarre un petit peu, Julie de Vintraube.
01:02:20 En même temps, on comprend, mais bon.
01:02:22 - Oui, on va bien y aller.
01:02:23 - On comprend parce qu'il y aura les Jeux olympiques
01:02:25 qui vont couper la place de la Concorde.
01:02:27 - C'est le 27 juillet, donc oui, effectivement,
01:02:29 il y aura du travail.
01:02:30 - Il y aura du beach volley à la place de la tribune présidentielle.
01:02:33 - On a hâte de voir ce que ça va donner, les Jeux olympiques.
01:02:35 Mais bon, on aura le temps d'en parler d'ici là.
01:02:39 Vous avez pris vos places, vous, ou pas du tout ?
01:02:41 - Non. - Non ?
01:02:42 - Non, personne ne trouve cette table.
01:02:43 - Ben oui, forcément, ça coûte trop cher.
01:02:45 - Des places pour s'enfuir très loin de Paris.
01:02:47 - Oui, c'est ça.
01:02:48 - Ça, pour le coup, on est d'accord.
01:02:49 - Toujours est-il que le Premier ministre indien
01:02:51 était donc l'invité d'honneur,
01:02:52 l'Inde était l'invité d'honneur pour ce défilé du 14 juillet.
01:02:55 Nathan Devers, c'est une présence qui pose question,
01:02:59 non, en tout cas, qui divise, n'est-ce pas ?
01:03:02 - Oui, mais je trouve ça, pour le coup, assez malhonnête
01:03:04 de se diviser là-dessus, pour une raison très simple,
01:03:07 c'est qu'Emmanuel Macron est président maintenant depuis six ans
01:03:10 et nous avons vu comment il s'est comporté
01:03:13 avec des autocrates ou avec des dirigeants populistes par le passé.
01:03:18 Et sa méthode, en fait, est assez intelligente,
01:03:20 quand on y réfléchit.
01:03:21 Elle consiste d'abord à les recevoir en grande pompe,
01:03:24 ce qu'il a fait avec Vladimir Poutine
01:03:25 dès son élection au château de Versailles.
01:03:27 Et à l'époque, nombreux étaient ceux à l'opposition
01:03:30 qui estimaient qu'Emmanuel Macron en faisait trop
01:03:32 et qu'il "donnait des gages" à Vladimir Poutine.
01:03:34 C'était exactement l'inverse, ce qu'il faisait.
01:03:36 Il mettait la France en position de force
01:03:38 pour pouvoir ensuite, en cas de problème,
01:03:41 le problème est venu assez vite,
01:03:43 être précisément en situation de force
01:03:45 quand il s'agissait de dialoguer avec Vladimir Poutine.
01:03:47 C'est exactement ce qu'il a fait avec Donald Trump
01:03:49 et de la même manière, quand il a commencé
01:03:51 à avoir des rapports même amicaux à un certain moment
01:03:53 avec Donald Trump, nombreux étaient ceux,
01:03:55 et encore une fois de manière sincère,
01:03:57 qui s'indignaient en disant "mais comment peut-il être ami
01:03:59 avec Donald Trump ? C'est une forme de déchéance
01:04:02 pour le président qu'il devait incarner."
01:04:04 Et en fait, ça a été l'inverse.
01:04:05 Et on a vu que dès que les tensions sont apparues,
01:04:07 et il y en a eu extrêmement vite,
01:04:08 le fait d'avoir, si vous voulez, capitalisé
01:04:10 sur une amitié un peu de façade
01:04:12 et qui était juste protocolaire,
01:04:13 - C'est politique, oui.
01:04:14 - Le mettait en position de force
01:04:15 et on sait comment ça s'est fini avec Donald Trump.
01:04:16 Donc je pense que c'est exactement la stratégie
01:04:18 à adopter quand il y a des autocrates,
01:04:20 quand il y a des personnes qui sont
01:04:22 dans une dynamique impérialiste,
01:04:24 et précisément parce qu'ils se comportent
01:04:26 extrêmement mal, et c'est le cas naturellement
01:04:28 de ce qui se passe, en tout cas de très inquiétant
01:04:30 à certains égards en Inde,
01:04:32 c'est précisément de les inviter
01:04:34 quand ça ne coûte rien,
01:04:35 d'engager un dialogue aussi amical que possible,
01:04:38 en tout cas en apparence,
01:04:39 pour ensuite, le jour où il y a un problème,
01:04:41 être en position, un petit peu si vous voulez,
01:04:43 d'insignité par rapport aux autres pays
01:04:45 quand on dialogue avec ces pays.
01:04:46 - Franche Frenic ?
01:04:47 - Mitterrand était allé au Kremlin
01:04:49 et avait prononcé le nom de Sakharov.
01:04:51 Ça ne veut pas dire, au fond,
01:04:54 que le fait de recevoir ou d'y aller,
01:04:56 on valide ou on cautionne ce qui ne va pas.
01:05:02 Tout le monde sait que la démocratie indienne
01:05:05 n'est pas un modèle de vertu, on sait.
01:05:07 Les discriminations ethniques, religieuses,
01:05:09 l'opposition qui est malmenée,
01:05:11 les journalistes, on le sait tout cela.
01:05:13 Mais pour autant, depuis le mois d'avril dernier,
01:05:16 l'Inde est le pays le plus peuplé du monde.
01:05:18 C'est trois fois l'Europe, l'Inde, elle toute seule.
01:05:24 C'est l'Inde qui vient, encore une fois,
01:05:27 de nous racheter 26 Rafales, 3 sous-marins.
01:05:30 On a des intérêts économiques majeurs avec l'Inde
01:05:33 et nous devons effectivement...
01:05:36 - Je ne sais pas, surtout pas.
01:05:39 - Il faut faire un peu de réel politique.
01:05:41 Je pense que c'est de cette façon-là,
01:05:44 et je rejoins ce qu'a dit totalement Nathan,
01:05:46 il faut discuter aussi avec ces démocraties-là
01:05:50 qui ne sont pas tout à fait à notre image,
01:05:52 pour pouvoir peut-être aussi influer, échanger,
01:05:56 arriver à faire bouger les lignes quelque part,
01:06:00 et en même temps maintenir des relations
01:06:02 diplomatiques, économiques, qui sont essentielles pour nous.
01:06:06 - Mais est-ce que c'est le rôle de faire bouger les lignes,
01:06:08 par exemple en Inde ?
01:06:09 - Vous savez, la France a toujours eu,
01:06:11 comme les États-Unis sont les gendarmes du monde,
01:06:13 on a toujours voulu vérifier le degré de démocratie
01:06:17 partout dans le monde.
01:06:18 - Est-ce que c'est notre rôle ?
01:06:20 - Je pense qu'un peu, oui.
01:06:21 Je pense que c'est l'image de la France.
01:06:23 C'est encore une fois la déclaration universelle
01:06:26 des droits de l'homme.
01:06:27 C'est un peu notre vocation.
01:06:29 La France est perçue comme ça,
01:06:31 comme la patrie des droits de l'homme,
01:06:33 que vous le vouliez ou non.
01:06:34 On a, je crois, une mission un peu particulière
01:06:37 dans le monde, et tous les chefs d'État,
01:06:39 de Mitterrand, Chirac, vous vous souvenez,
01:06:41 le discours de Villepin à l'ONU.
01:06:43 Et on a eu ce sentiment de porter quelques valeurs
01:06:50 et d'être audibles.
01:06:51 Quand le président de la République
01:06:52 parle de rayonnement de la France,
01:06:54 il parle de ces valeurs-là,
01:06:55 1789-1790, bien sûr, dans le monde.
01:06:59 - Julie Lartraude ?
01:07:00 - Oui, Nathan a raison de dire que la stratégie
01:07:03 d'Emmanuel Macron visant à instaurer un rapport
01:07:06 qui lui permet de maintenir le dialogue
01:07:09 est plutôt intelligente.
01:07:11 Forcer de reconnaître que dans les deux cas
01:07:13 cités par Nathan, ça n'a pas été une franche réussite.
01:07:16 Le dialogue est rompu avec Vladimir Poutine.
01:07:20 Quant à Donald Trump, Emmanuel Macron se faisait fort
01:07:23 de le faire bouger sur deux points principaux,
01:07:25 l'accord nucléaire avec l'Iran
01:07:28 et l'accord du climat de Paris.
01:07:31 Donald Trump n'a bougé ni sur l'un ni sur l'autre.
01:07:34 Mais moi, j'ajouterais, s'agissant de l'un
01:07:36 d'un troisième élément qui est plus géopolitique,
01:07:41 c'est qu'à côté de l'Inde, il y a le Pakistan
01:07:44 et que le Pakistan poursuit depuis des années
01:07:49 une évolution extrêmement dangereuse
01:07:53 pour l'ensemble des démocraties occidentales,
01:07:55 je dirais même pour l'ensemble du monde
01:07:57 et que dans ces cas-là, il faut avoir un allié
01:08:01 et un allié dans la région.
01:08:02 Et évidemment, l'Inde doit être notre alliée
01:08:07 pour contrer le Pakistan et ses affluents amis.
01:08:12 Jonathan Cixous.
01:08:14 Le Pakistan qui cherche la bombe nucléaire,
01:08:17 qui travaille ardemment pour l'avoir, l'Inde l'a déjà.
01:08:20 D'ailleurs, aujourd'hui, je crois, c'était aujourd'hui ou hier,
01:08:22 une fusée non habitée indienne partait en direction de la Lune,
01:08:25 un vol pour voir où en était leur capacité,
01:08:29 leur compétence.
01:08:30 Leur deuxième ou troisième essai.
01:08:31 Ils sont sur la bonne voie pour y arriver rapidement.
01:08:35 Premier pays en termes de peuplement,
01:08:38 l'un des premiers ateliers du monde également.
01:08:41 En ce qui concerne la France,
01:08:43 nous nous sommes déjà coupés de la Russie.
01:08:45 Nous sommes inféodés à la Chine
01:08:47 et nous dépendons dans bien des cas
01:08:49 du bon vouloir de Bruxelles.
01:08:51 C'est bien inspiré de la part du chef de l'État
01:08:54 de nouer de bonnes relations.
01:08:56 C'est ce que Georges appelle la réelle politique, parfaitement.
01:08:59 C'est de l'ordre du bon sens.
01:09:00 C'est de l'ordre de notre vie à nous tous,
01:09:05 qui dépendons de la politique française,
01:09:07 d'avoir de bons rapports avec de telles puissances.
01:09:10 Parce que oui, ce sont des puissances.
01:09:11 Et je préfère un chef de l'État
01:09:13 qui ne va pas forcément se salir les mains
01:09:15 en invitant M. Modi à table à l'Élysée
01:09:18 qu'une Sandrine Rousseau
01:09:19 qui ne fait que prouver ses hauteurs d'analyse
01:09:23 et la profondeur de son sens politique
01:09:27 quand une députée de la République
01:09:29 boycotte un défilé du 14 juillet
01:09:31 parce que l'invité d'honneur n'a pas l'heure de lui plaire.
01:09:34 Il y a d'un côté la responsabilité
01:09:36 et de l'autre l'irresponsabilité.
01:09:38 Sur un même plateau, ça se voit immédiatement.
01:09:40 - President de l'ONU ?
01:09:41 - Oui, je ne pense pas que ce soit une question de réelle politique.
01:09:44 Parce que si on regarde la méthode politique d'Emmanuel Macron
01:09:48 face à Vladimir Poutine,
01:09:49 je pense que la bonne comparaison est là.
01:09:51 Il a été évidemment dans une stratégie,
01:09:55 dans une méthode d'efficacité,
01:09:57 mais ce n'était pas de la réelle politique
01:09:58 puisque à partir du moment où une certaine ligne rouge a été franchie,
01:10:01 comme vous le disiez,
01:10:02 il a rompu tous les contacts.
01:10:04 - Pardon, "il", c'est Poutine.
01:10:06 C'est Poutine qui a rompu.
01:10:08 - Oui, mais en tout cas, Emmanuel Macron a tout fait
01:10:10 jusqu'à faire fuiter des échanges téléphoniques,
01:10:12 secrets, entre Vladimir Poutine et lui
01:10:14 pour que les contacts soient rompus.
01:10:17 - Vous pensez que Macron a fait fuiter ça ?
01:10:21 - Les vidéos de M. Le Maire ?
01:10:22 - Ça s'est sorti dans un documentaire ?
01:10:24 - Moi, je pense qu'il l'a fait fuiter
01:10:26 parce qu'il n'est pas assez professionnel
01:10:28 et qu'il ne s'est pas du tout rendu compte
01:10:30 de l'impact que ça pouvait avoir.
01:10:32 - Ou l'aurait-il que le fait est que ça ait fuité ?
01:10:34 - En tout cas, ça a fuité.
01:10:36 - Je voulais juste revenir sur ça,
01:10:37 parce qu'à mon avis, c'est lié sur cette question
01:10:39 de quel est le rôle de la France dans le monde.
01:10:41 J'étais tout à fait d'accord avec Georges
01:10:42 pour dire que précisément,
01:10:43 ce qui fait la singularité profonde de la France,
01:10:46 c'est l'héritage de la Révolution française,
01:10:48 c'est-à-dire le moment où la France apporte quelque chose
01:10:51 qui est de l'ordre de l'universel dans le monde entier
01:10:53 et que là, elle déborde de son propre territoire.
01:10:55 C'est ce que dit très bien Malraux
01:10:57 dans les chaînes qu'on la bat,
01:10:58 où il dit que dans l'histoire de France,
01:11:00 la France a été grande
01:11:01 chaque fois qu'elle a eu une irradiation universelle et mondiale.
01:11:03 Maintenant, il faut ajouter une chose,
01:11:05 c'est que tout le problème,
01:11:06 c'est que 19e-20e siècle,
01:11:08 cet héritage de l'universalisme des droits de l'homme
01:11:10 a été évidemment plus cavili par le colonialisme
01:11:13 et qu'aujourd'hui d'ailleurs, souvent,
01:11:15 quand il y a des gens qui défendent une vision
01:11:16 d'une France universaliste,
01:11:17 on les accuse d'avoir une vision néocoloniale
01:11:19 en leur disant "mais attendez,
01:11:21 qu'est-ce que vous allez nous parler des droits de l'homme
01:11:23 dans tel ou tel pays ?
01:11:24 C'est du néocolonialisme."
01:11:25 Je ne pense pas.
01:11:26 Je pense qu'il faut vraiment faire un travail,
01:11:28 d'ailleurs un travail "d'inventaire",
01:11:30 refuser, rejeter l'universalisme colonialiste,
01:11:34 parce qu'il y avait un universalisme colonialiste
01:11:36 consistant à vouloir,
01:11:37 si vous voulez, arriver dans des territoires
01:11:38 et leur dire d'être comme la France
01:11:40 et de s'assimiler à un modèle
01:11:42 qui n'était pas le leur,
01:11:43 mais en revanche garder...
01:11:44 - Jules Ferry, qui se fait...
01:11:45 - Et d'ailleurs, Jules Ferry était en effet
01:11:46 une figure très très tendancieuse là-dessus,
01:11:48 mais ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain,
01:11:50 c'est-à-dire ne pas jeter l'universel
01:11:52 de la Révolution française, des Lumières,
01:11:54 et voilà.
01:11:55 - Une réaction à ce que vient de dire Nathan Devers ?
01:11:57 Là, on creuse, on creuse, c'est intéressant.
01:12:00 - Oui, oui, mais en fait, c'est très intéressant,
01:12:03 mais je ne crois pas que ce soit vraiment
01:12:04 le débat du jour.
01:12:06 Je crois vraiment que la dimension,
01:12:09 je répète, inquiétante du Pakistan,
01:12:14 le fait que la France doive avoir des alliés
01:12:17 dans cette partie du monde suffit à elle seule,
01:12:21 en plus des intérêts économiques
01:12:23 qui sont effectivement de l'aréal politique,
01:12:25 à justifier qu'on soigne tout à fait l'allié indien.
01:12:30 Le Pakistan est en train de devenir
01:12:34 une dictature islamiste.
01:12:36 - J'aimerais qu'on revienne sur ce qui s'est passé à Paris
01:12:39 ce matin avec cette image.
01:12:41 C'est l'image donc de Elisabeth Borne
01:12:44 et donc de Emmanuel Macron.
01:12:45 Elisabeth Borne qui est normalement,
01:12:46 selon le protocole, à côté du président de la République
01:12:49 lors du défilé du 14 juillet.
01:12:53 Elisabeth Borne qui n'était donc, comme vous le voyez,
01:12:55 pas à côté du président de la République,
01:12:57 c'était directement, ou alors,
01:12:58 ou à côté de l'invité d'honneur.
01:12:59 C'était en réalité la présidente de l'Assemblée nationale
01:13:03 qui était à côté du premier ministre indien.
01:13:06 Officiellement, selon l'Élysée,
01:13:09 c'est une erreur d'étiquetage
01:13:10 qui a provoqué ce déplacement d'Elisabeth Borne
01:13:14 sur la tribune présidentielle.
01:13:15 - Mais c'est... Pardon, oui.
01:13:17 - Allez-y, allez-y.
01:13:18 - Non, parce que d'expérience, c'est très curieux,
01:13:19 parce que dans ces circonstances-là,
01:13:21 vous avez le chef du protocole qui court partout
01:13:24 pour vérifier jusqu'à la dernière seconde
01:13:28 que tout est bien calé, que chacun ira à sa place.
01:13:32 J'ai beaucoup de mal à croire à l'erreur
01:13:35 dont personne ne se serait aperçu,
01:13:37 à moins que le chef du protocole ait été choisi ailleurs
01:13:41 que dans le serrail habituel,
01:13:43 ce qui est possible avec Emmanuel Macron.
01:13:45 - Que s'est-il passé ?
01:13:46 On rappelle quand même le contexte.
01:13:48 On parle de remaniement possible
01:13:50 dans les prochains jours, prochaines semaines.
01:13:53 A priori, Elisabeth Borne devrait rester, rien de sûr,
01:13:57 mais en tout cas, elle n'est pas pressentie
01:13:59 pour être sur le départ.
01:14:00 Néanmoins, on parle de remaniement.
01:14:03 Elisabeth Borne qui est reléguée
01:14:04 à trois chaises du président de la République ce matin.
01:14:06 - L'image est un peu encombrante, il est vrai.
01:14:10 C'est vrai que la République française et le protocole
01:14:14 ne font qu'un depuis toujours.
01:14:17 À part la couronne d'Angleterre,
01:14:20 rares sont les pays à respecter autant le protocole que le nôtre.
01:14:25 S'il y a vraiment eu une erreur de protocole,
01:14:28 c'est vraiment un signe supplémentaire
01:14:31 de la déglingue générale et que tout fout le camp.
01:14:34 - Jean Chesnay.
01:14:35 - Là, effectivement, on voit que la première ministre
01:14:38 est derrière la présidente de l'Assemblée nationale,
01:14:41 ce qui ne s'impare pas du tout.
01:14:44 Protocolairement...
01:14:45 - Vous, ça vous choque ? J'interpelle ?
01:14:47 - Oui, ça me gêne.
01:14:48 J'aime bien les institutions, respecter le protocole,
01:14:51 les institutions à ce niveau-là, surtout.
01:14:53 Et je pense que je ne comprends pas comment ça a pu se produire,
01:14:57 surtout que c'est tellement flagrant
01:14:59 qu'il y aurait dû y avoir une modification sur le siège.
01:15:03 Je ne comprends pas ce qui s'est passé.
01:15:05 - Que même eux-mêmes ne s'en soient pas rendus compte,
01:15:08 le président de la République ou Elisabeth Borne,
01:15:11 qui n'a pas dit à un moment donné...
01:15:13 C'est étrange.
01:15:14 - Je ne crois pas du tout à l'incompétence du chef du protocole,
01:15:17 mais si je le connais, c'est quelqu'un de tout à fait remarquable.
01:15:20 Je ne sais pas, il faudrait le savoir.
01:15:22 - Vous pouvez lui envoyer un petit message ?
01:15:24 - Je lui poserai la question. Je vous le dirai.
01:15:26 - Oui, bien sûr.
01:15:27 Nathan Le Verre, qu'est-ce que ça vous inspire, cette image ?
01:15:30 - L'hypothèse Mitterrand.
01:15:32 Mitterrand décide d'humilier Balladur,
01:15:35 ou en tout cas de lui porter un petit coup de...
01:15:38 Pas de poignard, mais en tout cas de le mettre en difficulté politique.
01:15:41 Le 50e anniversaire de la libération de Paris,
01:15:43 il invente une histoire protocolaire absurdissime
01:15:46 pour le montrer tout seul et humilié,
01:15:48 et pour favoriser Jacques Chirac.
01:15:50 Peut-être qu'il y a...
01:15:51 Vous savez, c'est comme d'ailleurs Jacques Chirac,
01:15:53 quand il va en vacances à Brégançon chez Giscard,
01:15:55 et qu'il raconte cette histoire de chaise
01:15:57 qui était un trône pour Giscard et une petite chaise pour lui.
01:16:00 Il y a peut-être, je n'en sais rien, c'est une simple hypothèse,
01:16:03 mais une volonté d'utiliser le protocole
01:16:06 pour mettre en valeur un tel
01:16:08 et mettre un peu moins en valeur quelqu'un d'autre.
01:16:11 C'est habituel dans la politique.
01:16:12 - Est-ce que c'est la réponse à l'interview au Parisien d'Elisabeth Borne,
01:16:16 où elle annonce quasiment qu'elle reste ?
01:16:18 C'est possible.
01:16:19 - Peut-être.
01:16:20 - Sait-on jamais.
01:16:21 Peut-être qu'on aura la réponse grâce à vous, Charles-André Chrenel.
01:16:23 - Oui, il faut le savoir.
01:16:24 On saura, on saura.
01:16:25 - Dans les prochaines minutes.
01:16:26 Allez, non, je ne vais pas me lancer dans une promesse.
01:16:27 Non, ça ne se fait pas.
01:16:28 J'aimerais qu'on évoque le silence d'Emmanuel Macron,
01:16:31 parce que normalement, on serait là en train d'analyser
01:16:35 ce qu'Emmanuel Macron a dit ce midi,
01:16:37 sauf qu'Emmanuel Macron a décidé de ne pas parler.
01:16:39 On l'attendait.
01:16:40 C'était les 100 jours,
01:16:41 le fameux bilan des 100 jours d'apaisement qu'il avait annoncé.
01:16:43 Il ne l'avait pas dit le 14 juillet précisément.
01:16:45 - Il l'avait dit autour.
01:16:46 - Autour du 14 juillet.
01:16:47 Mais enfin, on est habitué à avoir quand même
01:16:50 une prise de parole présidentielle ce jour-là.
01:16:53 Il l'avait dit autour du 14 juillet.
01:16:55 On l'attendait ce jour-là.
01:16:56 J'aimerais qu'on écoute Céline Pina à ce sujet
01:16:59 et on revient tout de suite.
01:17:00 Oui, tout à fait, parce que le 14 juillet,
01:17:04 c'est un rituel important.
01:17:06 La fête nationale, chez nous,
01:17:09 c'est un petit peu l'anniversaire de la nation.
01:17:11 Donc, c'est le moment où, en règle générale,
01:17:14 on montre la vitalité d'un pays.
01:17:16 On montre ce qui unit un peuple
01:17:18 ou en tout cas, on le fait ressentir.
01:17:20 Donc, il y a deux moments qui étaient assez traditionnels,
01:17:24 qui étaient le défilé et la traditionnelle prise de parole.
01:17:27 Alors, ce qui est vrai, c'est qu'elle n'a pas tout le temps
01:17:30 été respectée.
01:17:31 Par exemple, Nicolas Sarkozy ne prenait pas la parole
01:17:34 le 14 juillet.
01:17:35 Dans le cas d'Emmanuel Macron, c'est un peu à son bon vouloir.
01:17:39 Mais de toute façon, Emmanuel Macron a montré
01:17:41 qu'il est le prince et que lui seul choisit les moments
01:17:44 où il s'exprime ou non.
01:17:46 Néanmoins, commémorer un moment précis,
01:17:49 c'est assez paradoxal parce qu'on commémore un moment précis
01:17:53 pour montrer la durée de l'inscription de cet événement,
01:17:56 son caractère permanent et intemporel.
01:18:00 Et finalement, derrière l'événement, ce qu'on va chercher,
01:18:03 c'est le dépassement et c'est le permanent.
01:18:06 Qu'est-ce qui est particulièrement en jeu en ce 14 juillet 2023 ?
01:18:12 Ce 14 juillet était particulièrement important
01:18:16 dans la mesure où les événements qui se sont passés juste avant
01:18:21 étaient l'exact inverse de ce que normalement est un 14 juillet.
01:18:26 Autrement dit, là où on met en avant l'union d'une nation,
01:18:29 nous, on a vécu les prémices de ce que peut être
01:18:33 un mouvement de séparatisme.
01:18:35 Donc on vit ce 14 juillet dans de drôles de conditions
01:18:38 parce qu'une partie de la jeunesse issue de l'immigration,
01:18:42 mais étant française, a montré à quel point
01:18:46 elle rejetait son pays et elle le rejetait dans tous ses aspects,
01:18:50 dans ses mœurs, dans son histoire, dans ses lois,
01:18:53 presque dans son âme.
01:18:56 Et on a vu aussi l'exaltation des identités d'origine,
01:19:01 identités parfois totalement fantasmées au demeurant.
01:19:05 Donc on était censé vivre un moment de concorde,
01:19:08 on a vécu un moment de déchirement.
01:19:11 Et dans ce déchirement, il y a eu des revendications politiques
01:19:14 particulièrement violentes, des revendications politiques
01:19:18 qui accusaient justement la nation française,
01:19:21 l'accusant de racisme, mais de violence,
01:19:24 et faisant de toutes les institutions, quelque part,
01:19:28 la proie d'une idéologie qui ne permettait pas d'unir
01:19:31 tout le monde sous le même drapeau.
01:19:34 Cette violence qu'ont montré les émeutiers,
01:19:37 elle a eu une réponse, une réponse symbolique
01:19:39 à travers la cagnotte du policier
01:19:41 qui a permis à un certain nombre de Français
01:19:43 de montrer à quel point ils ne soutenaient pas
01:19:46 tout le discours autour du racisme de la France
01:19:49 et toutes les violences qui se sont déroulées sur le territoire.
01:19:53 Georges Fenech, ce silence d'Emmanuel Macron,
01:19:57 aujourd'hui, vous a-t-il surpris ?
01:20:00 Moi, je vous sens frustrés.
01:20:02 Qui sont ? Moi ?
01:20:03 Oui.
01:20:04 Tout va bien, vous inquiétez pas pour moi, Georges ?
01:20:06 La presse, d'une manière générale.
01:20:08 C'est vrai qu'on l'était attaché, une forme de tradition
01:20:12 qui n'a pas toujours d'ailleurs respecté par le passé.
01:20:15 Je crois qu'il l'a deux fois, lors de son premier quinquennat,
01:20:18 il a accordé une interview pour le 14 juillet.
01:20:21 Et donc, c'est un moment qui, en plus,
01:20:24 semblait avoir été annoncé, effectivement,
01:20:26 pour les 100 jours.
01:20:27 Donc, on a un sentiment de frustration.
01:20:29 Pourquoi ne parle-t-il pas ?
01:20:31 Quand va-t-il parler ?
01:20:33 Puisqu'il nous l'a dit, cette fois,
01:20:35 qu'il parlerait autour du 14 juillet.
01:20:37 Donc, c'est une question de quelques jours.
01:20:39 Donc, un peu de patience.
01:20:40 Je pense pas qu'il faille se lancer
01:20:42 dans des supputations, remaniements,
01:20:45 changements de gouvernement.
01:20:47 On n'en sait rien.
01:20:48 Il n'y a que lui qui le sait.
01:20:50 Donc, je crois que cette absence de prise de parole,
01:20:56 le jour du 14 juillet, doit pas être interprétée
01:20:59 autrement qu'un choix personnel du président de la République
01:21:03 de s'exprimer lorsqu'il aura quelque chose à annoncer.
01:21:06 Voilà.
01:21:07 Plus que de répondre à toutes sortes de questions.
01:21:09 En plus, on sortait effectivement des émeutes.
01:21:12 Que rien ne nous garantissait que hier soir,
01:21:15 d'autres émeutes ne se seraient pas produites
01:21:17 et parler dans ces circonstances est difficile.
01:21:20 Il a fait un choix, à mon avis, plus raisonnable
01:21:23 d'attendre un petit peu, de passer ses festivités
01:21:27 pour pouvoir s'adresser aux Français.
01:21:29 De quelle manière il le fera ?
01:21:31 Peut-être dans un petit journal.
01:21:33 À la presse quotidienne régionale.
01:21:34 Voilà. On ne sait pas.
01:21:35 Mais il y aura quelque chose qui sera annoncé, c'est sûr.
01:21:38 Je dis 23 mois.
01:21:39 Quand on se taise, c'est en général parce qu'on n'a rien à dire.
01:21:43 Dans le contexte, c'est ainsi que les Français, je pense,
01:21:47 et pas que les Français journalistes, interprètent
01:21:50 le fait qu'Emmanuel Macron ne prenne pas la parole.
01:21:53 Il y a des indices concordants.
01:21:55 Par exemple, quand il dit à Pau
01:21:58 qui avait prévu ce qui allait se passer
01:22:01 en parlant des émeutes.
01:22:02 Par exemple, quand Elisabeth Borne dit
01:22:05 dans cette même interview aux Parisiens
01:22:07 où elle annonce son programme des prochains mois à Matignon
01:22:10 qu'il faut se donner le temps de la réflexion
01:22:13 pour comprendre pourquoi la France est déchirée
01:22:17 et ce qui a conduit à ces payages,
01:22:21 à ces incendies et à ces violences.
01:22:23 On sent, on perçoit un exécutif désarmé,
01:22:29 sans idée, sans projet, et qui l'avoue.
01:22:33 Alors, on sent au rang d'un luxe de précaution
01:22:38 pour dire qu'évidemment, il vaut mieux réfléchir avant d'agir.
01:22:42 Certes, ce sont des phénomènes que nous tous
01:22:45 et des esprits bien plus éclairés que nous
01:22:48 commentent depuis des années.
01:22:51 Les fractures françaises sont un objet d'analyse quotidien
01:22:56 et pour les journalistes et pour des observateurs
01:23:00 et des philosophes, des sociologues,
01:23:03 tout ce que vous voulez, ça fait 20 ans qu'on en parle
01:23:06 et on a au pouvoir un tandem qui dit
01:23:11 "je ne m'y attendais pas et je ne sais pas comment réagir".
01:23:14 Nathan Devers, vous allez me dire si j'ai raison,
01:23:17 moi j'ai tendance à mettre, à corréler
01:23:19 cette non-prise de parole à cette décision
01:23:23 de, par exemple, ne plus faire circuler les bus
01:23:27 et les tramways à partir de 22h sur tout le territoire.
01:23:31 Ça prouve une certaine défaillance quelque part ?
01:23:34 C'est intéressant, je n'aurais pas fait ce lien-là.
01:23:38 Je le fais, ça n'appartient peut-être qu'à moi.
01:23:41 Le lien que j'aurais plutôt fait, à mon avis,
01:23:44 c'était que depuis la réélection d'Emmanuel Macron,
01:23:48 il y a eu un échec politique total qui a été la réforme des retraites,
01:23:52 je dis ça du point de vue même des partisans d'Emmanuel Macron
01:23:55 parce que même ceux qui étaient pour cette réforme
01:23:57 ont bien vu qu'elle est passée dans des conditions
01:23:59 qui n'étaient pas habituelles,
01:24:01 qu'elles ont suscité une crispation, c'est un petit mot,
01:24:03 une opposition franche et que ça a considérablement affaibli
01:24:07 la position présidentielle.
01:24:09 Après, plus que séquence, cette grande période
01:24:12 qui était très décevante politiquement,
01:24:14 volonté de renaître, d'apaiser, de donner un nouveau souffle.
01:24:18 On a vu Emmanuel Macron nous parler beaucoup
01:24:20 d'une France de bâtisseurs, bâtisseurs dans tous les domaines,
01:24:22 dans l'aviation, dans les start-up, dans les entreprises,
01:24:25 dans les médicaments, la pharmacie.
01:24:27 Et donc, ce qui s'est passé ces dernières semaines,
01:24:30 la mort de Danelle et les émeutes qu'il y a eu,
01:24:34 c'est venu casser la dynamique qui était celle
01:24:39 dans laquelle le gouvernement voulait s'inscrire.
01:24:42 C'est à mon avis le lapsus du mot de dire
01:24:44 "nous ne nous y attendions pas, personne n'aurait pu prévoir que",
01:24:47 moi j'y lis en sous-texte,
01:24:49 en tout cas, ce n'était pas prévu,
01:24:52 comme quand on dirait "ce n'est pas dans le programme".
01:24:54 Nous, ce qu'on voulait faire, c'était autre chose
01:24:56 et ça vient casser cette dynamique.
01:24:57 À mon avis, dans ces conditions, la défaillance, elle est là
01:25:00 et c'est pour cela qu'il y a ce silence présidentiel.
01:25:03 Maintenant, il y a quand même une chose qu'il faudrait remarquer
01:25:05 et qu'on oublie à mon avis, qui est très importante,
01:25:07 c'est qu'en 2017, une des promesses originaires du macronisme,
01:25:11 c'était quand même une critique extrêmement virulente
01:25:13 d'ailleurs du journalisme, il avait des mots très très violents
01:25:15 contre les journalistes et plus généralement,
01:25:17 contre le monde, des réseaux sociaux, du débat public,
01:25:20 de l'instant présent et il disait "moi, quand je serai élu président,
01:25:23 ma parole présidentielle sera extrêmement rare".
01:25:26 Je trouvais ça très intéressant à titre personnel, politiquement,
01:25:29 quelqu'un qui nous dise "un président n'est pas là
01:25:31 pour être un commentateur, pour faire du buzz, des polémiques,
01:25:33 répondre à toutes les petites polémiques permanentes,
01:25:35 il doit prendre de la hauteur".
01:25:36 C'est vrai que ça a duré un peu plus d'un an et demi
01:25:38 et qu'après, il est revenu dans une parole omniprésente.
01:25:40 S'il revient à une parole plus rare, soit si vous voulez,
01:25:42 soit c'est une défaillance précise et là, il ne veut pas parler
01:25:44 et après, il va revenir à une parole très fréquente,
01:25:46 mais cette idée qu'un président n'est pas là pour parler tout le temps,
01:25:48 je pense que c'est assez intéressant.
01:25:50 Jonathan Cixous.
01:25:51 Indépendamment de l'image franchement pas bonne que cela renvoie,
01:25:54 puisque 100 jours après avoir dit "je vais parler, il ne parle pas",
01:25:58 ça fait un peu désordre, au jeu des hypothèses,
01:26:02 on peut peut-être envisager aussi qu'il prendrait la parole,
01:26:05 pourquoi pas en fin de semaine prochaine, je crois qu'il doit partir
01:26:07 dans l'hémisphère sud du côté de la Polynésie, de Tahiti,
01:26:11 je ne sais plus où exactement le mèneront ces déplacements.
01:26:15 Ça aurait une certaine allure, ce serait dans la geste macronienne historique
01:26:19 que de nous parler du rayonnement de la France et de ce grand pays
01:26:23 qui a retrouvé sa superbe, c'est en gros ce qui est la teneur
01:26:26 de ces derniers propos et tout cela depuis les antipodes
01:26:29 où flotte encore un drapeau tricolore.
01:26:32 Tout ça pour confirmer quoi ?
01:26:34 Une sorte de décalage total avec la réalité du pays de métropole.
01:26:41 Il est en décalage Emmanuel Macron ?
01:26:43 Je crois qu'il est en désarroi, il ne sait pas quoi faire,
01:26:48 je n'adhère pas du tout à l'explication que Nathan a donnée
01:26:52 de cette phrase qu'il pouvait prévoir, parce que Sud-Ouest a raconté
01:26:57 dans quelle conversation s'inscrivait cette phrase,
01:27:01 et comme ça surprend ses interlocuteurs, il en rajoute, il dit
01:27:06 "oui, je voulais dire que ça viendrait des jeunes, etc."
01:27:10 "C'est pas du tout où on m'a gâché mon beau programme,
01:27:13 je ne pensais pas qu'il se passerait ça en France."
01:27:16 C'est une vraie surprise sincèrement exprimée, à huit clous en plus,
01:27:21 les journalistes ont bien fait leur boulot en recoupant
01:27:25 auprès de plusieurs de ses interlocuteurs, ils ne s'y attendaient pas.
01:27:29 En tout cas coup sur coup, on peut dire qu'il y a eu des événements
01:27:32 imprévisibles, on ne s'y attendait pas, qui ont complètement
01:27:35 chamboulé son agenda politique. Souvenez-vous, à la suite
01:27:39 des manifestations, des casserolades, etc., il annule la venue de Charles III,
01:27:47 oui Charles III, quand même, qui était une visite d'État,
01:27:51 qu'il faudra peut-être attendre longtemps avant qu'elle soit refixée.
01:27:55 Et puis ensuite il y a eu les émeutes, il annule sa visite d'État en Allemagne,
01:28:00 et probablement aussi ça explique le fait qu'il soit aujourd'hui silencieux,
01:28:05 parce que ce n'est pas encore le moment de parler, je partage ce qu'il vient de dire,
01:28:08 c'est un événement qui a tout bousculé.
01:28:10 Donc voilà, on avoue être maître des horloges, il y a une réalité dans le pays
01:28:14 qu'on ne maîtrise pas toujours et qui s'impose même aux chefs de l'État.
01:28:18 – Qui vous surprend, Georges ? Vous ne saviez pas que les banlieues
01:28:23 étaient dans cet état-là, vous ne saviez pas qu'une partie de la...
01:28:27 – Bien sûr.
01:28:28 – ...une partie de l'immigration ?
01:28:30 – Je pense que malheureusement c'est peut-être qu'un début, voyez-vous,
01:28:33 on n'a pas encore vu ce qui pourrait arriver, je suis beaucoup plus pessimiste.
01:28:37 – Donc vous, vous n'auriez pas dit "Ah si je m'attendais à ça" ?
01:28:40 – Non, je n'aurais pas dit, mais on ne pouvait pas prévoir la mort du jeune Nahel
01:28:44 et que les émeutes se produiraient là, juste avant le 14 juillet,
01:28:47 ça ce n'était pas prévisible.
01:28:49 – Néanmoins, beaucoup de Français, j'allais dire les Français,
01:28:52 mais en tout cas beaucoup de Français attendent d'entendre Emmanuel Macron
01:28:55 sur ses 100 jours d'apaisement, parce qu'il y a quand même,
01:28:58 on a oublié les manifestations très violentes contre la réforme des retraites,
01:29:01 ce qui s'est passé à l'Assemblée Nationale etc.
01:29:03 C'était dans ce cadre-là, et ensuite il y a eu les émeutes,
01:29:06 donc sa parole est très attendue quand même, il y a eu ses agressions
01:29:09 contre le maire de l'Aïlée-Rose notamment, où moi j'étais à ce moment-là
01:29:12 dans une petite commune de 5 000 habitants, il y avait une centaine quand même
01:29:15 d'habitants devant la mairie pour... – Pratique.
01:29:18 – ...comme dans toutes les communes de France, donc c'est qu'ils attendent quelque chose.
01:29:22 – Il a parlé au maire quand même.
01:29:24 – Et les Français ? – Oui, c'est important.
01:29:26 – On attend Emmanuel Macron. – Bien sûr.
01:29:28 – Isabelle Piboulot, dans un instant, il est bientôt 23h pour l'essentiel de l'actualité.
01:29:34 Vous êtes déjà sur place Isabelle Piboulot ? C'est à vous.
01:29:37 – Je suis prête.
01:29:38 – Il est l'invité d'honneur des festivités du 14 juillet,
01:29:42 le Premier ministre indien Narendra Modi s'est rendu au Louvre avec Emmanuel Macron.
01:29:47 Paris et New Delhi célèbrent cette année le 25e anniversaire
01:29:51 de leur partenariat stratégique que la France ambitionne de renforcer
01:29:55 pour peser dans la zone Asie-Pacifique.
01:29:57 On écoute le président de la République.
01:30:00 – Nous serons aux côtés de l'Inde pour travailler étroitement
01:30:04 afin d'atteindre nos objectifs communs en vue justement de répondre
01:30:10 à la question cruciale du changement climatique,
01:30:14 d'essayer de bâtir une paix durable là où nous avons à faire face,
01:30:18 nous savons, au retour de la guerre en Europe et dans tant d'autres lieux du monde.
01:30:22 – À Paris, une femme tuée par un RER sur la ligne B ce matin.
01:30:28 Le drame s'est passé au moment de l'entrée d'un train à la cité universitaire.
01:30:32 La victime était âgée de 52 ans.
01:30:35 Un homme a été placé en garde à vue pour assassinat après l'avoir poussé sur les rails.
01:30:40 Il a été interpellé plus tard dans la journée pour vol à l'étalage à Vitry-sur-Seine
01:30:45 et a avoué être l'auteur des faits.
01:30:47 Après trois semaines de procès à Chester, la justice britannique a tranché.
01:30:53 Benjamin Mendy est déclaré non coupable.
01:30:56 Il était accusé du viol d'une femme de 24 ans datant de 2020
01:31:01 et de tentative de viol sur une femme de 29 ans en 2018.
01:31:05 Le footballeur français de 28 ans a été jugé 5 mois après avoir été acquitté
01:31:10 pour 6 autres accusations.
01:31:12 Le mercure grimpe en Grèce comme une partie de l'Europe.
01:31:17 La canicule n'a pas épargné le pays.
01:31:20 Entre midi et 17h, soit les heures les plus chaudes de la journée,
01:31:24 l'acropole d'Athènes a dû fermer ses portes aux visiteurs.
01:31:27 Il devrait en être de même demain.
01:31:30 Des températures de plus de 40 degrés sont attendues dans la ville.
01:31:34 Prochain point sur l'actualité à 23h30, tout de suite la suite de Soir Info.
01:31:38 Merci à vous chère Isabelle, on vous retrouve tout à l'heure
01:31:42 pour un autre point sur l'actualité.
01:31:44 Les 23h01 sur CNews, merci d'être avec nous en direct dans Soir Info.
01:31:48 Avec vous Nathan Nevers, Jonathan Cixous, Georges Fenech et Judith Vintraube.
01:31:52 On parlait avant le flash, avant l'essentiel de l'actu,
01:31:58 de ce silence d'Emmanuel Macron lors de ce 14 juillet.
01:32:01 Vous voyez ce qu'en pensent les Français que nous avons rencontrés ?
01:32:04 Déçu, oui et non, mais dans tous les cas, j'ai eu info de ça il y a quelques jours,
01:32:12 ça ne me surprend pas plus que ça.
01:32:14 Malgré tout c'est un jour où il faut qu'il soit présent,
01:32:16 donc c'est sûrement une question d'organisation.
01:32:20 Monsieur Macron, pour moi, je suis déçu, franchement je suis déçu.
01:32:24 Il faut être cohérent avec tout le monde et essayer d'apaiser tout le monde.
01:32:28 Oui, il ferait bien de parler parce qu'avec ce qui s'est passé récemment...
01:32:31 Je suis déçu, le président de la République, il faut qu'il exprime la fête nationale le 14 juillet.
01:32:38 Voilà, maintenant qu'on parle d'Emmanuel Macron, regardez cette séquence,
01:32:43 c'était ce matin sur les Champs-Elysées.
01:32:47 (Applaudissements)
01:32:51 (...)
01:33:20 (...)
01:33:27 Voilà, donc Emmanuel Macron qui a été sifflé, allez, quelques sifflets
01:33:33 lors de son passage sur les Champs-Elysées ce matin, pas beaucoup, c'est vrai,
01:33:37 par rapport à ce qu'on a pu entendre auparavant,
01:33:40 ce n'est pas la première fois qu'un président est sifflé.
01:33:42 Néanmoins, se dire "je vais me déplacer le jour de la fête nationale
01:33:47 où il y a les forces armées, la police, les pompiers qui défilent
01:33:51 pour aller siffler le président de la République".
01:33:54 Je me pose la question, pourquoi ?
01:33:57 Pourquoi se dire "je vais me déplacer sur les Champs-Elysées
01:33:59 pour siffler le président de la République le jour de la fête nationale" ?
01:34:03 Judith Vintrobe.
01:34:04 On sent, et on lit à travers les sondages, une colère,
01:34:09 pour le coup, vis-à-vis d'Emmanuel Macron, extrêmement présente.
01:34:16 Je remarque aussi qu'en fait, ce n'est pas la foule des grands jours,
01:34:20 donc ça renforce encore le poids de votre question.
01:34:25 Les gens ne sont pas déplacés massivement,
01:34:28 et parmi le relativement peu de gens qui sont déplacés,
01:34:31 certains l'ont fait exclusivement pour exprimer leur mécontentement
01:34:36 au président de la République.
01:34:38 Ça correspond à l'état de sa popularité dans le pays.
01:34:41 Ça vous choque ?
01:34:42 Oui.
01:34:43 Qu'un président soit sifflé le jour du 14 juillet ?
01:34:45 C'est dommage, oui.
01:34:46 Jean-François Asselineau ?
01:34:47 Depuis les Gilets jaunes, Emmanuel Macron suscite véhicule,
01:34:54 au-delà de l'hostilité, une haine quasi irrationnelle
01:34:58 de la part de ses opposants.
01:35:00 Qu'on soit contre un responsable politique,
01:35:03 qu'on soit un opposant à une politique,
01:35:06 c'est une chose de là à susciter quelque chose
01:35:09 de ne pas vu depuis fort longtemps dans notre pays,
01:35:14 des effigies brûlées en place publique,
01:35:17 des membres de la famille molestés, etc.
01:35:21 Il y a une véritable haine contre Macron
01:35:24 qui n'existait pas dans un passé récent
01:35:26 envers aucun autre chef d'État,
01:35:28 où il y a pu y avoir des tensions sociales.
01:35:32 En écoutant les témoignages du micro-trottoir,
01:35:36 ça révèle une tendance qui s'inscrit sur le long terme.
01:35:41 Je me demande où la défiance à l'égard du politique
01:35:45 le dispute au désintérêt du politique.
01:35:48 Les gens ont oral-bol, ils s'en fichent.
01:35:52 Vous voyez le taux de participation aux élections,
01:35:55 même aux élections locales,
01:35:57 qui sont par définition, historiquement,
01:35:59 celles qui attirent le plus d'électeurs,
01:36:01 les élections municipales en particulier.
01:36:04 Il y a un désintérêt scrutin après scrutin
01:36:07 qui est une évidence.
01:36:09 Quand un responsable politique parle,
01:36:11 il s'en prend plein la gueule.
01:36:13 En plus, il y a un rapport de plus en plus violent
01:36:18 entre mécontent et responsable politique.
01:36:21 L'expression "à portée de baffe",
01:36:23 je ne sais même plus si c'est Emmanuel Macron lui-même...
01:36:26 - C'est très vieux, on parle de ça pour les maires.
01:36:29 - Il l'avait ressorti, justement, après les Gilets jaunes.
01:36:32 Il avait repris ses visites de terrain en bras de chemise.
01:36:37 On voit qu'il y a une tension qui est hyper malsaine.
01:36:41 Et par son attitude, qui parfois, par sa proximité payante,
01:36:47 se retourne en effet boomerang,
01:36:50 Emmanuel Macron marche sur des oeufs.
01:36:52 Je ne pourrais pas vous dire très objectivement
01:36:55 ce que devrait faire le chef de l'État.
01:36:57 Comme on le remarquait avec Nathan,
01:36:59 ce que n'entendirions pas ce soir, s'il avait parlé.
01:37:02 Si vous aviez fait un micro-tournoi ce soir,
01:37:05 quelques heures après l'interview de Macron,
01:37:07 je pense qu'il aurait pu être habillé pour l'hiver aussi.
01:37:10 C'est délicat.
01:37:12 - Qu'on aime ou qu'on n'aime pas,
01:37:14 on ne peut que regretter des sifflets ce jour du 14 juillet,
01:37:18 ne serait-ce que par respect,
01:37:20 non seulement pour le chef de l'État en tant qu'institution,
01:37:23 mais surtout pour notre armée qui défile.
01:37:26 Qu'il y ait des sifflets dans un stade de foot,
01:37:29 c'est toujours désagréable, mais bon...
01:37:32 - Je ne suis pas forcément d'accord avec vous,
01:37:35 c'est un événement sportif, un événement populaire,
01:37:38 la politique n'a rien à faire là.
01:37:40 La présence du chef de l'État,
01:37:42 je suis dans un stade pour contrer le président de la République,
01:37:46 j'entends des sifflets, je suis dans le stade pour regarder du foot.
01:37:50 - Je ne mets pas au même niveau un 14 juillet et un match de foot.
01:37:53 C'est quelque chose de sacré.
01:37:55 C'est le rassemblement du pays derrière son armée qui défile.
01:37:59 Je trouve ça très déplacé.
01:38:02 Peut-être aussi que le président de la République
01:38:05 paye au final des erreurs qu'il a commises,
01:38:08 dans sa maladresse de parole,
01:38:11 depuis le début de son premier quinquennat,
01:38:13 tout le monde s'en souvient.
01:38:15 Le fait d'avoir dit, vous vous souvenez,
01:38:17 qu'il vienne me chercher après l'affaire Benalla,
01:38:19 il y a un côté bravache qui excite un peu le peuple.
01:38:22 Le peuple est excité.
01:38:24 Les gilets jaunes, les retraites,
01:38:26 ces mots réfractaires, gaulois réfractaires...
01:38:29 - Traverser la rue, le Vieux-Port.
01:38:31 - Oui, voilà.
01:38:32 Donc, c'est des malades qu'il avait reconnus.
01:38:34 Je me souviens qu'il l'avait reconnu
01:38:36 après calmer les gilets jaunes.
01:38:38 Il avait reconnu des maladresses à ce niveau-là.
01:38:41 - Il n'a pas tiré les conclusions pour autant.
01:38:43 Six mois plus tard, il recommençait.
01:38:45 - Oui.
01:38:46 Par contre, je relève un paradoxe.
01:38:48 Dans les cotes d'opinion de popularité,
01:38:50 il n'est pas si bas que ça.
01:38:52 On entend des sifflets ou des casseroles.
01:38:54 Mais en fait, des cotes d'opinion,
01:38:56 elles se maintiennent toujours.
01:38:57 Il y a toujours un socle.
01:38:58 C'est ça qui est le paradoxe.
01:39:00 - C'est intéressant, ce paradoxe-là.
01:39:02 Moi, j'ai l'impression...
01:39:03 Je vais dire quelque chose d'assez caricatural,
01:39:05 mais à mon avis, c'est quand même un fond de vrai.
01:39:08 Que le bloc de personnes qui soutiennent Emmanuel Macron
01:39:11 depuis six ans, sept ans, de manière massive,
01:39:14 et dont le soutien ne varie pas en fonction des événements.
01:39:17 Gilets jaunes, réforme des retraites, crise sanitaire...
01:39:20 Ils continuent de le soutenir de manière équivoque.
01:39:23 - Quand on est dans la vie, on discute parfois
01:39:25 avec quelqu'un qui vote Emmanuel Macron,
01:39:27 dans une soirée, dans un cadre qui n'est pas un cadre politique.
01:39:29 J'ai remarqué que ce sont des gens, globalement,
01:39:31 c'est personnel, mais qui n'aiment pas parler politique.
01:39:33 C'est-à-dire qu'en général, vous parlez avec un sarkozyste,
01:39:36 avec un mélangeoniste, etc.
01:39:38 C'est des gens avec lesquels ils vont venir vous parler de politique.
01:39:41 Vous allez en parler pendant des heures, ça va être animé, etc.
01:39:43 La discussion avec le macronisme profil type,
01:39:46 c'est très caricatural ce que je dis,
01:39:49 mais le rapport à la politique,
01:39:51 parmi ceux avec qui je parle,
01:39:53 passe essentiellement par le pragmatisme.
01:39:55 Et donc Emmanuel Macron est perçu comme quelqu'un
01:39:58 de talentueux, d'intelligent, de pragmatique.
01:40:00 Ce qu'il est, il est talentueux, intelligent,
01:40:02 enfin ça c'est indéniable.
01:40:03 Et donc à partir de là, l'affaire s'arrête là.
01:40:05 Et il n'y a plus de débat démocratique en dehors de cela,
01:40:08 parce qu'il y a une forme de dépolitisation aussi de l'intérieur.
01:40:10 - Quelle conclusion en tirez-vous ?
01:40:12 - Il y a peut-être aussi une autre raison,
01:40:14 c'est que pour toute une frange de l'électorat
01:40:17 pour laquelle c'est inimaginable de voter
01:40:20 tant pour Jean-Luc Mélenchon que pour Marine Le Pen,
01:40:24 Emmanuel Macron est le seul.
01:40:26 Il n'y a personne d'autre.
01:40:27 Il n'y a personne d'autre à gauche au Parti Socialiste,
01:40:30 il n'y a personne d'autre à droite.
01:40:32 Laurent Wauquiez a profité du silence d'Emmanuel Macron
01:40:36 pour faire une interview dans le Figaro
01:40:38 où il tend la main au chef de l'État,
01:40:40 il lui propose une union nationale
01:40:42 autour de quelques mesures très précises.
01:40:46 On ne peut pas dire que ça ait soulevé l'enthousiasme des foules.
01:40:50 Pour ces gens-là, et ça explique aussi,
01:40:53 c'est vrai qu'ils ne s'effondrent pas,
01:40:56 ils se tassent mais ils ne s'effondrent pas,
01:40:58 il n'y a pas d'alternative.
01:41:00 - Attends, De Beers ?
01:41:01 - Oui, je suis d'accord avec vous
01:41:03 et peut-être aussi qu'il y a derrière quelque chose de confortable
01:41:06 dans l'existence d'un phénomène politique comme le macronisme,
01:41:09 c'est qu'on assiste depuis longtemps d'ailleurs
01:41:11 à une dépolitisation généralisée
01:41:13 ou en tout cas à une dévaluation du politique.
01:41:15 Et donc c'est vrai que dans la promesse du macronisme
01:41:18 qui est de dire les débats entre l'UMP et le PS,
01:41:21 franchement c'est des débats de détail, c'est des bagatelles,
01:41:23 on ne va pas se fatiguer la tête là-dessus quand même,
01:41:25 ce n'est pas très intéressant,
01:41:26 trouvons un dénominateur commun,
01:41:28 trouvons du consensus et, entre guillemets,
01:41:30 cultivons une vision managériale du politique.
01:41:33 Et donc à partir de là, ça fait que les oppositions
01:41:35 sont beaucoup plus fortes et qu'elles peuvent en effet
01:41:37 beaucoup plus avoir tendance à verser dans la haine ad hominem,
01:41:41 dans la haine viscérale et dans la haine condamnable naturellement.
01:41:43 Est-ce qu'au contraire, ce ne serait pas plutôt
01:41:45 une repolitisation de la société
01:41:48 parce qu'Emmanuel Macron a attiré vers lui
01:41:51 des personnes qui n'étaient pas forcément convaincues
01:41:53 par la politique, qui ne s'intéressaient pas réellement ?
01:41:55 La droite, non. La gauche, non.
01:41:58 Ce que promet Emmanuel Macron, c'est intéressant,
01:42:01 mais je ne m'y connais pas trop en politique.
01:42:03 Donc dans un certain sens, c'est aussi une certaine repolitisation.
01:42:06 Il n'y avait pas de promesse politique telle qu'on l'entend
01:42:08 au sens classique du terme
01:42:10 dans l'aventure macronienne à l'origine.
01:42:14 Il y a eu une atomisation du paysage politique,
01:42:17 il y a eu une personnalité forte
01:42:19 qui l'a incarnée, qui l'incarne toujours,
01:42:21 mais il n'y a eu aucune construction
01:42:23 autour de reconstruction du paysage,
01:42:26 comme il y en a toujours eu par le passé,
01:42:28 que ce soit Nicolas Sarkozy
01:42:30 qui arrive après les années Chirac,
01:42:32 que ce soit François Mitterrand, évidemment,
01:42:35 qui arrive après les années Giscard et autres.
01:42:38 Il y a toujours eu de grands bouleversements
01:42:41 qui ont instauré un nouvel ordre.
01:42:43 On ne peut pas parler d'ordre macronien, en l'occurrence.
01:42:46 Ça dépend de sa personne
01:42:48 et on voit le chaos autour.
01:42:50 Regardez la difficulté qu'il a
01:42:53 quand il est question de remanier,
01:42:55 quand il est question de nommer quelqu'un.
01:42:57 Dès lors qu'il a usé son premier cercle,
01:43:01 on se rend compte qu'il n'y en a pas beaucoup d'autres cercles,
01:43:03 hormis ce premier cercle-là.
01:43:05 D'où l'idée qu'il n'y a pas forcément
01:43:10 d'idée de vision politique sur le long terme.
01:43:14 - Comme on l'a vu pendant la campagne.
01:43:16 - C'est ce que j'allais dire.
01:43:17 Se positionner comme l'éternel candidat par défaut,
01:43:20 parce que si vous ne votez pas pour moi,
01:43:23 c'est le chaos à l'extrême gauche ou à l'extrême droite,
01:43:26 permettez-moi de vous dire que c'est un peu léger
01:43:28 comme vision politique de se présenter
01:43:30 comme l'éternel candidat par défaut
01:43:33 jusqu'à lancer quelques chevaux légers de temps en temps
01:43:36 pour voir si finalement un troisième mandat
01:43:39 ne serait pas aussi une voie de secours
01:43:41 face aux bêtes immondes qui nous entourent.
01:43:43 - Georges Pénèque.
01:43:44 - Oui, j'entendais Judith dire que l'interview de Laurent Wauquiez
01:43:49 dans le journal dans lequel vous avez l'honneur de travailler,
01:43:51 Le Figaro, n'a pas soulevé les foules.
01:43:54 Vous avez dit.
01:43:56 - Je le regrette.
01:43:57 - C'est néanmoins, me semble-t-il, un fait politique.
01:44:01 - Oui.
01:44:02 - Il ne faut pas sous-estimer parce que,
01:44:04 souvenez-vous, Emmanuel Macron demande à sa première ministre
01:44:08 de dégager une majorité de projets,
01:44:11 notamment sur des grandes réformes.
01:44:13 Elle n'y est pas arrivée puisqu'il a fallu utiliser le 49-3 pour les retraites.
01:44:18 Et là, tout à coup, vous avez un haut responsable de l'opposition
01:44:22 qui dit sans esprit de compromission, sans coalition, etc.
01:44:26 Nous sommes prêts à travailler pour l'intérêt de la France
01:44:31 sur des sujets majeurs, et il cite la sécurité, l'immigration, etc.
01:44:35 Il y a donc une main tendue que cherche, d'ailleurs, Emmanuel Macron,
01:44:38 depuis le début de son deuxième quinquennat.
01:44:40 Et j'attends, moi, avec beaucoup d'impatience et d'intérêt,
01:44:43 quelle sera la réponse politique, dans le contexte actuel
01:44:46 où il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale,
01:44:49 à cette main tendue.
01:44:50 Donc ça ne soulève peut-être pas les foules,
01:44:52 mais c'est un fait politique.
01:44:53 - Qui est ce niant ?
01:44:54 - C'est un fait politique, Georges, et en plus,
01:44:56 c'est un joli coup de la part de Laurent Wauquiez,
01:45:00 qui, déjà, lui, a des idées, le montre, les présente, les défend,
01:45:05 décrit un État de la France qui est très important
01:45:09 pour un homme politique.
01:45:10 Son rôle n'est pas simplement de proposer,
01:45:12 c'est aussi d'offrir une lecture aux électeurs des événements,
01:45:17 d'autant plus quand ils sont violents et bouleversants,
01:45:21 et qu'ils mettent à bas les repères habituels.
01:45:25 Donc ça, Laurent Wauquiez le fait dans l'interview.
01:45:28 Ce qu'il se passe aussi, c'est qu'on ne voit pas,
01:45:33 alors je corrige mon propos, on ne voit pas à droite
01:45:37 d'enthousiasme, et notamment parmi les dirigeants de la droite,
01:45:42 ils auraient pu dire, voilà, notre chef potentiel,
01:45:47 notre candidat potentiel pour la prochaine présidentielle
01:45:51 a un programme, en tout cas sur les sujets les plus brûlants,
01:45:57 avec quelques mesures extrêmement précises,
01:45:59 il fait un diagnostic que ses dirigeants de la droite partagent,
01:46:03 à savoir la nation et le pays sont en voie de délitement,
01:46:08 ça tout le monde le dit à droite, mais néanmoins,
01:46:11 on ne voit pas se former de mouvements pour saisir cette paix.
01:46:15 Là où il a bien joué, c'est qu'Ébanuel Macron
01:46:18 est forcé de lui répondre.
01:46:20 D'une manière ou d'une autre.
01:46:23 Voilà, il y a une espèce de main tendue de l'opposition
01:46:26 dans l'intérêt du pays, pas dans un intérêt partisan,
01:46:28 entendons-nous bien.
01:46:30 Il n'y a pas forcément un intérêt partisan, Georges,
01:46:32 de toute façon il y a un intérêt politique derrière.
01:46:34 Laurent Wauquiez ne fait pas ça aveuglément,
01:46:36 comme ça, il y trouve quand même son compte, forcément.
01:46:39 Mais, est-ce qu'on peut imaginer que quelques fois,
01:46:43 des hommes politiques puissent penser à l'intérêt général du pays
01:46:46 et pas à leur propre intérêt ?
01:46:47 Est-ce que ça peut se produire, cela ?
01:46:49 Je l'aimerais. Alors, j'aimerais y croiser profondément, Georges.
01:46:52 Et là, ça fait la mou, là.
01:46:54 On sait que Laurent Wauquiez veut devenir,
01:46:56 il veut jouer un rôle pendant la prochaine élection présidentielle.
01:46:58 Mais ce n'est pas triste de ne pas prendre cette air triste.
01:47:00 Je veux dire, ça fait partie de la démocratie,
01:47:02 il a le droit.
01:47:04 Il y a des figures qui émergent et qui…
01:47:06 Heureusement, d'ailleurs.
01:47:08 Bien sûr, mais je pense quand même que quand il fait ça,
01:47:11 son principal… enfin, sa principale motivation,
01:47:14 c'est de se dire, je vais me retrouver à Matignon,
01:47:16 ou en tout cas, voilà, et je vais ensuite…
01:47:18 Et pourquoi vous prêtez toujours…
01:47:20 Je ne sais pas, il y a eu récemment,
01:47:22 ce n'est pas des méthodes que j'aime énormément,
01:47:24 mais récemment, il y a une chaîne de télévision
01:47:26 qui avait interviewé Laurent Wauquiez à un événement,
01:47:29 il avait dit qu'il ne voulait pas être président.
01:47:31 Et puis avec un micro, vous savez, les micros qui entendent très très loin,
01:47:34 ils avaient entendu Laurent Wauquiez dire à un électeur dans la rue,
01:47:37 "Ah ben, ne t'inquiète pas, je vais…
01:47:39 C'était au Salon de l'Agriculture, c'était à l'Agriculture.
01:47:41 Je vais tout faire, je reviens bientôt pour devenir président."
01:47:43 Donc on le sait, ce n'est pas un mystère.
01:47:44 Mais ce n'est pas grave, il a le droit de vouloir être président.
01:47:46 – Je crois qu'il n'y a pas un candidat à la première fête
01:47:48 qui n'ait pas tenu à ce tel propos.
01:47:50 – D'un certain niveau, aspire toujours à prendre les plus hautes responsabilités.
01:47:54 Je crois que c'est quelque chose dont il faut se féliciter,
01:47:57 qu'il y ait des ambitions, qu'il y ait…
01:47:59 Je ne sais pas si on peut lui prêter, là, à la suite de cet article.
01:48:02 Moi, j'ai ressenti ça, alors je suis peut-être mal placé pour en parler,
01:48:05 je me dirais que je suis peut-être jugé parti dans cette affaire,
01:48:08 mais pour moi, c'est un fait politique.
01:48:10 Et j'attends, vous avez raison, comment vont réagir Bruno Retailleau au Sénat,
01:48:15 Éric Ciotti, Olivier Marlex qui préside le groupe politique LR.
01:48:21 Là, il y a à mon avis une porte qui s'ouvre dans l'intérêt du pays,
01:48:26 ou alors on va à la dissolution,
01:48:28 on ne pourra pas continuer de cette manière-là sans majorité.
01:48:32 – Mais c'était ma question, ce "nous", les LR forcément,
01:48:37 Bruno Retailleau, Éric Ciotti, ce serait peut-être déjà exprimé
01:48:41 si l'idée leur avait plu, Olivier Marlex également.
01:48:45 Et quand même, Olivier Marlex, qui à l'Assemblée nationale,
01:48:48 il y a un petit groupe quand même avec Aurélien Pradié,
01:48:50 ils sont une vingtaine quand même "dissidents" entre guillemets.
01:48:53 – Je crois qu'ils ont intérêt à accorder leur violon,
01:48:55 je pense qu'il y va de l'avenir de ce grand parti qu'était l'UMP, les LR,
01:49:04 et qui s'est réduit comme peau de chagrin au fur et à mesure des élections,
01:49:08 mais que, attention, le courant existe toujours, même à gauche,
01:49:13 parce que vous parlez des macronistes,
01:49:15 mais les macronistes ne sont pas implantés dans le pays.
01:49:17 Combien Renaissance détient de mairies en France, de régions, de départements ?
01:49:23 – Il y a eu aucun ancrage local.
01:49:24 – Qui détient aujourd'hui les régions, les départements, les mairies,
01:49:28 des fédérations quand même encore puissantes ?
01:49:30 C'est la droite et la gauche, toujours.
01:49:32 – Ce sont les anciens partis.
01:49:33 – Ce sont les anciens partis,
01:49:34 donc on sait que le président ne peut pas se représenter la prochaine fois.
01:49:38 Que va-t-il devenir de ce parti qui était au pouvoir avec la majorité
01:49:43 et qui aujourd'hui est quand même le premier parti au sein de l'hémicycle ?
01:49:47 Donc vous voyez qu'il y a une redistribution qui s'approche
01:49:50 et je pense qu'il ne faut pas laisser passer trop d'occasion
01:49:54 sans qu'on ira vers les extrêmes.
01:49:56 – En tout cas, on suivra ça de près, je pense à la rentrée parlementaire.
01:50:01 Ils sont en vacances déjà ?
01:50:04 – Ah non, ils ne sont pas déjà en vacances,
01:50:06 c'est ce que l'a dit, vous avez la loi d'urgence,
01:50:08 c'est les réparations des dégâts qui vient au Sénat et ensuite à l'Assemblée.
01:50:13 – C'est début août peut-être, les vacances parlementaires ?
01:50:15 – C'est un peu avant, je crois que ça va.
01:50:18 – Toujours est-il que ce n'est pas quelque chose qui va être évoqué tout de suite,
01:50:21 je pense que ça va attendre septembre,
01:50:25 au moment où toutes les télés font leur rentrée également,
01:50:27 comme ça tout le monde… – Il y a de la marge à vous aussi.
01:50:31 – Exactement, pour m'enseigner sur les lois qui arrivent à l'Assemblée nationale.
01:50:34 Vous restez bien autour de la table, vous restez bien avec nous sur C News,
01:50:38 on revient dans quelques tout petits instants, à tout de suite.
01:50:40 [Musique]
01:50:43 Il est bientôt 23h30, merci d'être avec nous en direct sur C News.
01:50:47 Dans ce soir, l'essentiel de l'actu c'est avec vous Isabelle Piboulot, rebonsoir.
01:50:50 – Rebonsoir Vincent, bonsoir à tous, en ce 14 juillet,
01:50:54 Paris brille de mille feux, le feu d'artifice sur le thème de la liberté
01:50:58 a été tiré au pied de la Tour Eiffel, sous les yeux de milliers de spectateurs.
01:51:03 Un événement sans encombre et sous haute sécurité.
01:51:06 45 000 policiers et gendarmes sont mobilisés partout en France,
01:51:10 dont 10 000 dans la capitale.
01:51:12 Pour ces festivités, l'Inde était à l'honneur,
01:51:18 le Premier ministre indien Narendra Modi s'est rendu au Louvre
01:51:23 avec Emmanuel Macron pour un toast.
01:51:25 Paris et New Delhi célèbrent cette année le 25e anniversaire
01:51:28 de leur partenariat stratégique que la France ambitionne de renforcer
01:51:32 pour peser dans la zone Asie-Pacifique.
01:51:35 On écoute.
01:51:36 – Nous serons aux côtés de l'Inde pour travailler étroitement
01:51:41 afin d'atteindre nos objectifs communs, en vue justement de répondre
01:51:47 à la question cruciale du changement climatique,
01:51:50 d'essayer de bâtir une paix durable, là où nous avons à faire face,
01:51:54 nous le savons, au retour de la guerre en Europe
01:51:57 et dans tant d'autres lieux du monde.
01:51:59 – Dans le reste de l'actualité, une femme tuée par un RER sur la ligne B ce matin.
01:52:05 Le drame s'est passé au moment de l'entrée d'un train à la cité universitaire.
01:52:09 La victime était âgée de 52 ans.
01:52:12 Un homme a été placé en garde à vue pour assassinat
01:52:15 après l'avoir poussé sur les rails.
01:52:17 Il a été interpellé plus tard dans la journée pour vol à l'étalage à Vitry-sur-Seine
01:52:21 et a avoué être l'auteur des faits.
01:52:24 Le petit Émile reste introuvable dans les Alpes d'Haute-Provence.
01:52:29 97 hectares ont été passés au peigne fin.
01:52:33 Pour l'heure, aucun élément ne permet de retrouver la trace du garçon
01:52:37 de 2 ans et demi disparu le 8 juillet.
01:52:40 L'enquête judiciaire se poursuit.
01:52:42 Je vous propose d'écouter le maire du Vernay.
01:52:45 J'ai pris un arrêté ce matin qui interdit tout accès à toute personne au Vernay
01:52:52 et également la circulation de véhicules autour du Vernay
01:52:57 pour la raison évidente qu'on est dans un petit village de montagne.
01:53:03 La famille est effondrée.
01:53:06 Vous imaginez le sentiment de culpabilité qu'a le grand-père
01:53:11 avec ce drame qui s'est produit de la disparition de notre petit Émile.
01:53:18 Les habitants du village sont eux dans l'incertitude, dans le doute
01:53:26 et dans l'effroi de ce qui s'est passé en espérant qu'on ait le plus rapidement possible
01:53:32 la vérité et si possible, parce que moi je garde encore l'espoir,
01:53:36 qu'on puisse retrouver Émile.
01:53:40 Dans l'actualité internationale à Hollywood,
01:53:43 l'industrie du cinéma est paralysée en raison d'une double grève
01:53:47 après l'échec de négociations entre studios et plateformes de streaming.
01:53:51 Films, séries, de nombreux projets sont touchés.
01:53:55 Les acteurs et actrices d'Hollywood ont rejoint les scénaristes
01:53:58 qui ont entamé leur grève début mai.
01:54:00 Tous réclament une revalorisation de leurs rémunérations.
01:54:04 Les scénaristes demandent par ailleurs une protection
01:54:07 contre l'utilisation abusive de l'intelligence artificielle.
01:54:11 Et puis un mot de tennis à présent.
01:54:14 En finale ce dimanche, Novak Djokovic affrontera Carlos Alcaraz.
01:54:19 Le phénomène espagnol de 20 ans a disposé de Daniel Medvedev en demi-finale.
01:54:24 Une victoire en 3-7, 6-3, 6-3, 6-3.
01:54:28 Alcaraz se qualifie pour la deuxième finale en grand chelème de sa carrière.
01:54:32 La première à Wimbledon.
01:54:35 Loïc Travert, vous êtes donc délégué général de Alliance.
01:54:39 Vous avez regardé en direct ce matin le défilé sur les Champs-Elysées.
01:54:44 Vous y étiez. Quel a été votre ressenti en tant que policier ?
01:54:48 En tant que policier c'est forcément une fierté.
01:54:51 Pour moi, le drapeau bleu, blanc, rouge, je l'ai embrassé depuis le début de ma carrière.
01:54:54 Donc ce n'est pas quelque chose de nouveau.
01:54:56 Mais j'ai senti avec ma famille une forme d'engouement autour de moi.
01:54:59 Avec des gens en dimanché, des gens contents de participer,
01:55:02 avec des commentaires, qui viennent voir un membre de la famille qui défile.
01:55:05 Ou tout simplement parce que pour eux, on est dans la longue tradition.
01:55:09 Avec tous ces gens qui se sacrifient pour nous,
01:55:14 parfois sur des terrains et des théâtres extérieurs.
01:55:18 C'est la grandeur de la France.
01:55:20 Des personnes de tous âges qui étaient notamment sur les Champs-Elysées.
01:55:24 J'aimerais que vous regardiez cette séquence d'une jeune fille qui rend hommage aux policiers.
01:55:28 Regardez.
01:55:30 [Applaudissements]
01:55:56 [Cris de la foule]
01:56:00 Visiblement, la fille d'un policier peut-être ou d'un agent.
01:56:05 Néanmoins, ce genre de message doit vous faire chaud au cœur.
01:56:08 J'imagine que vous faites si souvent, en tout cas, ce que les critiques.
01:56:11 Bien sûr, ça fait plaisir.
01:56:12 C'est à l'image de ce qu'on a vécu après 2015.
01:56:14 Comme disait la chanson de Renaud, on veut embrasser un flic.
01:56:17 On est là dans une espèce de joie qui est super sympa à partager.
01:56:23 Ça ne m'étonne pas parce qu'à chaque fois qu'il y avait un cortège,
01:56:27 soit de fantassins, peu importe, qui arrivait, il y avait une salle d'applaudissements.
01:56:31 J'ai pu remarquer qu'il y a eu des applaudissements très nourris
01:56:35 au moment où les policiers passaient, au moment où les pompiers passaient.
01:56:38 Bien évidemment, la traditionnelle Légion étrangère.
01:56:40 Mais c'était assez sympa de ressentir ça et cet engouement qui était spontané.
01:56:46 Là, ça vient simplement coiffer un bon moment.
01:56:50 Globalement, dans la vie de tous les jours, sur les réseaux sociaux notamment, mais pas que,
01:56:55 est-ce que vous recevez beaucoup de soutien, plus que d'insultes ?
01:56:58 Comment ça se déroule en tant que policier ?
01:57:00 Sur les réseaux, c'est parfois extrêmement compliqué, effectivement.
01:57:03 On est obligé de modérer, parce que sinon, ce serait infernal.
01:57:07 En revanche, à chaque fois qu'il y a des fortes tensions,
01:57:10 de fortes périodes comme on a pu connaître,
01:57:12 en plus quand elles sont polémiques, quand il y a eu les émeutes,
01:57:15 on a souvent notre adresse mail qui est submergée de messages,
01:57:20 avec des méchances de soutien, mais aussi la possibilité parfois de dire
01:57:24 comment on peut vous aider, comment on peut faire,
01:57:26 est-ce qu'on peut vous envoyer des dons à vous, aux familles,
01:57:29 aux gens qui sont blessés, qui sont morts, etc.
01:57:31 Et ça me permet de rebondir sur une initiative de notre organisation syndicale,
01:57:35 l'Alliance Police Nationale, Projet 17,
01:57:37 qui est en fait tout simplement un CD, un single, qui a été mis en chanson.
01:57:43 Ce sont des tranches de vie qui ont été décrites dans cette chanson,
01:57:47 chantées par une chanteuse et des collègues policiers.
01:57:50 Et tout simplement, l'idée c'était de dire, puisque vous voulez nous aider,
01:57:54 faites-le tout simplement en achetant ce single, ce CD.
01:57:59 Ce n'est pas pour Alliance Police Nationale, c'est pour les collègues blessés,
01:58:02 c'est pour les familles malheureusement qui ont perdu l'un des leurs,
01:58:05 soit un papa, soit une maman, soit un époux ou une épouse.
01:58:09 Et donc on a considéré que c'était notre façon d'aider modestement,
01:58:12 en plus du savoir syndical et de tout ce qu'on peut apporter auprès de nos collègues,
01:58:15 le porte-parole à la défense du métier, de l'institution,
01:58:18 mais effectivement de pouvoir répondre à la population
01:58:21 qui parfois on ne pouvait pas leur dire concrètement comment faire.
01:58:26 Au moins là il y a ça.
01:58:27 Alors c'est un peu particulier, il y a un effet d'aubaine curieux,
01:58:30 c'est un projet qui a démarré il y a à peu près six mois,
01:58:33 donc ça sort maintenant, c'était surtout diffusé depuis le 7 juillet
01:58:38 qui était la journée de la police nationale.
01:58:40 Comme vous le savez il y a eu les émeutes,
01:58:42 c'était compliqué d'organiser pour le ministère la journée de la police nationale,
01:58:46 donc ça n'a pas eu lieu, mais cette journée elle existe quand même,
01:58:49 elle est dans le calendrier tous les ans,
01:58:51 et c'est pour ça que je rebondis et que cette date du 7 juillet malheureusement
01:58:55 aurait dû permettre de mettre en avant davantage ce single,
01:58:57 et je le fais là ce soir, et c'est un clin d'œil à tous ces citoyens
01:59:01 qui ont la même conviction que nous, que l'ordre,
01:59:04 que la République doit triompher de tout le reste,
01:59:06 et que donc s'ils veulent aider des gens qui sont dans la panade,
01:59:09 parce qu'ils ont été gravement blessés,
01:59:11 ou parce qu'il y a eu un décès dans la famille du collègue,
01:59:13 ils pourront le faire à travers l'achat de ce CD.
01:59:16 Ce single qui est sorti le 7 juillet donc,
01:59:18 c'était le jour de la police nationale,
01:59:21 pour rendre hommage à la police nationale,
01:59:23 or certains criaient à l'effet d'Aubaine, après les émeutes etc,
01:59:27 donc c'était bien effectivement de le préciser ce soir.
01:59:30 J'aimerais qu'on regarde cette séquence du président de la République cet après-midi,
01:59:35 avec Mathieu Vallée, que vous connaissez sûrement plutôt bien, Loïc Travert, regardez.
01:59:40 On a besoin que vous souteniez les policiers et les gendarmes, même quand c'est difficile.
01:59:43 Je le fais en permanence.
01:59:45 Même le policier qui a tiré, vous le savez.
01:59:47 Non, là, ce qui est en désaccord avec vous, c'est que soutenir, ça n'est pas être complaisant.
01:59:50 Je sais bien, il y a la justice.
01:59:52 Je ne vais jamais parler d'un cas individuel.
01:59:55 Je n'ai jamais parlé d'un cas individuel.
01:59:57 Si vous étiez dans la République à vos droits, c'était dur.
01:59:59 La République, elle tient par l'ordre,
02:00:01 et elle tient avec des policiers qui respectent tout le règle de l'orthodoxie.
02:00:04 Les policiers doivent aller vers la droite.
02:00:06 Exactement, mais c'est pour ça qu'on doit aussi la transparence.
02:00:09 Tout à fait.
02:00:10 Et donc, soutenir, ça...
02:00:11 Tout à fait.
02:00:12 Donc, vous m'avez toujours vu à vos côtés quand vous étiez attaqués.
02:00:15 Vous m'avez toujours vu à vos côtés quand il a fallu investir et créer des postes.
02:00:18 Moi, je ne soutiens pas les policiers en supprimant des postes.
02:00:20 C'est vrai.
02:00:21 Mais le succès moral, c'est important.
02:00:22 Et je soutiens moralement les familles et les policiers.
02:00:24 Mais les policiers et les gendarmes, c'est pour les gens.
02:00:25 Les commissaires et les brigades de gendarmerie.
02:00:27 Là, on crée 200 brigades.
02:00:28 Tout à fait.
02:00:29 Et quand il y a une connerie qui est faite, il faut le dire.
02:00:32 Sinon, ça n'est pas...
02:00:33 Je suis désolé de voir certains élus, notamment de l'extrême gauche, qui font la police...
02:00:36 Non, mais ça, il ne faut pas...
02:00:37 Et les slogans intolérants que je ne veux même pas répéter qu'on a entendus, il faut
02:00:41 être intraitable parce que la police, je le dis toujours, elle sert l'ordre républicain.
02:00:44 Tout à fait.
02:00:45 La police, ça n'est pas un camp.
02:00:46 Exactement.
02:00:47 Elle sert la loi de la République.
02:00:48 C'est pas une bande.
02:00:49 Exactement.
02:00:50 C'est au-dessus.
02:00:51 En tout cas, vous avez des hommes et des femmes qui sont fiers de ça.
02:00:52 Je suis assez.
02:00:53 Et on est fiers de ça.
02:00:54 Merci.
02:00:55 Merci beaucoup.
02:00:56 René Feunec.
02:00:57 Merci.
02:00:58 Voilà donc pour les paroles du président de la République.
02:01:01 Il vous soutient, c'est ce qu'il dit dans cet échange avec Mathieu Vallée.
02:01:05 Quel est votre ressenti, vous, vis-à-vis de la politique menée avec la police ?
02:01:09 Alors déjà, je fais un petit clin d'œil à Mathieu Vallée parce que c'est un bon
02:01:12 poulet, comme on dit dans le jargon.
02:01:13 C'est un bon syndicaliste qui défend bien les policiers et qui défend bien le corps
02:01:17 auquel il appartient.
02:01:18 En revanche, ça ne m'étonne pas qu'il ait saisi cette opportunité pour lui en parler
02:01:22 puisque nous, dès le 28 juin, nous nous étions un petit peu interrogés sur les mots inexcusables
02:01:28 et inexplicables du président de la République à l'encontre du policier qui avait fait
02:01:31 usage de son arme à Nanterre.
02:01:33 Donc en fait, ça ne me surprend pas et nous, on reste logique par rapport effectivement
02:01:37 à une présomption de légitime défense qui doit être appliquée à ce collègue.
02:01:41 On n'est pas au-dessus des lois, on n'est pas en dessous des lois, mais il y avait
02:01:44 effectivement là une petite phrase ou une série de phrases qui prêtaient à interprétation
02:01:49 et ça ne m'étonne pas qu'il ait interrogé sur ce sujet.
02:01:52 Julie, votre rôle, rapidement.
02:01:54 Oui, non, simplement, le président dit "je n'ai jamais parlé d'acte individuel", c'est faux.
02:01:59 Tous les Français ont pu l'entendre, il l'a fait à Marseille par les mots que vous venez
02:02:02 de citer, inexplicables, inexcusables.
02:02:05 En plus, je trouve que parler de connerie est tout à fait déplacé.
02:02:10 Ou c'est un geste qui n'avait pas lieu d'être et c'est une faute grave, c'est pas une connerie.
02:02:16 Une connerie, c'est quand on brûle un feu rouge et encore, ça peut avoir aussi des conséquences
02:02:21 dramatiques.
02:02:22 Ou alors c'était une réponse adaptée face à un individu dont la dangerosité était avérée.
02:02:28 Mais une connerie, ça ne va pas.
02:02:30 Le WIC traverse hier soir, 13 juillet, soirée globalement plus calme que l'an dernier.
02:02:37 218 véhicules incendiés contre 300, plus de 300, 218 contre 326 en 2022, 97 interpellations.
02:02:44 On a beaucoup de chiffres.
02:02:46 Trois policiers blessés néanmoins contre 34 l'an dernier.
02:02:49 C'est toujours trois policiers trop, évidemment.
02:02:51 Comment vous expliquez le fait que ce 13 juillet ait été plus calme que l'an dernier ?
02:02:55 Alors déjà, moi je considère que les festivités ne sont pas encore terminées.
02:02:59 Il y a encore ce soir, c'est important.
02:03:01 C'est surtout un dispositif hors norme qui est mis en place.
02:03:05 C'est-à-dire 45 000 collègues qui sont mobilisés pour la soirée, 10 000 en Ile-de-France,
02:03:10 avec effectivement des collègues qui ont été décalés dans leurs vacations,
02:03:14 avec des collègues qui ont été de jour, qui ont été positionnés à la nuit,
02:03:17 des unités mobiles de CRS et de gendarmerie qui sont effectivement quadrillées sur tout le territoire.
02:03:24 L'emploi de certaines forces extrêmement ciblées,
02:03:28 notamment nos collègues des forces d'intervention de la police nationale,
02:03:30 que sont la BRI, le RAID ou le GGN, qui sont mobilisés, y compris ce soir.
02:03:34 Donc c'est-à-dire qu'il y a un dispositif extraordinaire qui l'est déjà anormal
02:03:40 dans le cadre d'un 14 juillet ou du 1er janvier,
02:03:42 puisqu'on sait que ce sont deux jours dans l'année où effectivement on a des violences urbaines,
02:03:46 appelons ça correctement.
02:03:48 Mais il est vrai qu'hier soir, on n'a pas pu constater des phénomènes de guérilla urbaine.
02:03:52 Malheureusement, dans l'Est, vous le savez, vous l'avez dit dans la journée,
02:03:56 une école qui a été brûlée, quelques collègues blessés effectivement,
02:03:59 malgré tout des tirs de mortier, dans certains endroits bien ciblés,
02:04:02 il y a eu des violences urbaines, mais sans commune mesure avec ce qu'on a pu connaître
02:04:06 pour l'instant par rapport aux années passées et surtout par rapport à il y a huit jours.
02:04:10 130 000 forces de l'ordre ont mobilisé hier soir et ce soir.
02:04:15 Certaines communes, régions, notamment en Ile-de-France,
02:04:18 ont décidé d'arrêter la circulation des bus et des tramways à partir de 22h.
02:04:23 Ça a sûrement joué son rôle également.
02:04:25 Est-ce que ce n'est pas non plus aller un petit peu trop loin ?
02:04:29 À partir du moment où on veut garantir une soirée festive,
02:04:34 moi et mon organisation syndicale, on considérera que c'est plutôt une bonne chose.
02:04:38 On aurait pu aussi citer tout le travail de prévention qui a été fait
02:04:41 pour faire en sorte que les mortiers n'arrivent pas dans les quartiers
02:04:45 et pour qu'ils soient dirigés contre les policiers.
02:04:48 Il y a eu énormément de saisies, il y a eu des interdictions à la vente.
02:04:51 Alors même si je ne suis pas naïf et je sais qu'effectivement,
02:04:53 il y a eu beaucoup de matos qui a été importé,
02:04:56 notamment ou qui ont été livrées depuis certains pays de l'Europe de l'Est.
02:05:00 Mais j'espère effectivement que ce soir ou demain matin,
02:05:03 en tout cas on fera le même constat que ce matin,
02:05:06 avec une accalmie et le fait que le pays ait retrouvé une certaine quiétude.
02:05:10 Un mot peut-être sur la police municipale, le rôle de la police municipale.
02:05:13 On n'en parle pas énormément au final,
02:05:16 mais c'est la police municipale qui sécurise, entre autres,
02:05:20 mais notamment sur ces fêtes un petit peu partout sur le territoire,
02:05:23 hier soir et ce soir, ces balles populaires, les feux d'artifice, etc.
02:05:27 Quel est le rôle de la police municipale ?
02:05:29 Alors le rôle de la police municipale, effectivement, au sein de la mairie,
02:05:32 c'est parfois en complément de la police nationale.
02:05:35 On l'a vu il n'y a pas très longtemps dans le cadre des émeutes.
02:05:38 Il y a eu véritablement là, pour le coup, une convergence pour ramener l'ordre dans le pays.
02:05:43 Mais là, ils connaissent les services techniques,
02:05:45 ils sont en lien direct avec le maire et donc ils sont au cœur du dispositif et de protection.
02:05:49 Ils connaissent bien la population,
02:05:51 donc c'est une façon effectivement parfaite de les impliquer dans le système,
02:05:55 avec un contact qui peut être simplement une poignée de main
02:05:58 ou une présence rassurante, tout simplement,
02:06:01 pour les gens qui viennent avec leur famille dans la ville.
02:06:04 En plus, dans les villes moyennes, là, ils sont effectivement parfaitement dans leur rôle.
02:06:09 Est-ce qu'il faut qu'ils soient plus régulièrement mis à contribution,
02:06:12 peut-être mieux mis à contribution,
02:06:14 notamment sur les épisodes d'émeutes, en tout cas de violences urbaines,
02:06:18 de ces dernières semaines, notamment, je crois, à Lyon,
02:06:21 la police municipale qui a râlé, notamment,
02:06:24 qui a dit qu'on aimerait être plus présents sur le terrain
02:06:27 et non pas être cantonnés à l'hôtel de ville, à protéger l'hôtel de ville.
02:06:30 Le problème, c'est que ça appartient et que c'est un pouvoir du maire.
02:06:33 Donc, à partir du moment où vous me demandez mon avis,
02:06:36 je vous dis qu'à partir du moment où ils seront complémentaires
02:06:38 et qu'ils viendront en appui quand il y a besoin, etc.,
02:06:41 on n'a pas de difficultés avec ça.
02:06:43 Dans beaucoup de villes, ça se passe très bien et il n'y a pas de difficultés.
02:06:47 Mais c'est vrai, effectivement, qu'en fonction de s'ils sont armés ou pas,
02:06:50 en fonction de ce que veut faire le maire,
02:06:52 si c'est plutôt préventif ou plutôt répressif, on a ce débat.
02:06:56 Et vous allez vous poser la question encore un certain temps
02:06:58 parce qu'elles n'ont pas fini d'évoluer, les polices municipales.
02:07:01 Faut-il toutes les armer ?
02:07:03 Nous, on n'a plus de sujet avec ça depuis 2015
02:07:05 et depuis qu'eux aussi ont payé un lourd trébut,
02:07:09 une policière a été assassinée, ce n'était pas la première,
02:07:13 on n'a pas de sujet avec leur armement.
02:07:15 Notre organisation syndicale, l'Alliance Police Nationale,
02:07:18 est tout à fait d'accord avec ça, ils sont comme nous, c'est marqué "police"
02:07:21 et je crois que les truands, que ce soit municipale ou nationale,
02:07:23 ils n'en ont rien à foutre.
02:07:25 Globalement, l'année 2023 n'a pas très bien commencé pour la police.
02:07:28 Il y a eu des mois et des mois de manifestations
02:07:32 contre la réforme des retraites, certaines très violentes.
02:07:35 Il y a eu les émeutes, il y a eu également les problèmes de trafic de drogue,
02:07:39 notamment à Marseille.
02:07:41 Comment, quel est l'état d'esprit des forces de police, des forces de l'ordre
02:07:44 à la moitié de l'année 2023 ?
02:07:47 Il y a effectivement une grosse difficulté, je vais reciter 2015,
02:07:51 parce qu'en fait il y a eu un avant et un après.
02:07:53 On a l'impression depuis 2015 que ça ne s'arrête jamais
02:07:56 et qu'une priorité en chasse lune, que ce soit de petits ou de grands événements,
02:08:00 vous avez raison de citer la Coupe du monde de rugby,
02:08:02 les Jeux Olympiques, on commence déjà à travailler,
02:08:05 les rythmes de travail, etc.
02:08:07 Comment est-ce qu'on va réussir à s'organiser ?
02:08:10 Il va y avoir des moments où il nous faudra une période blanche pour se poser.
02:08:13 J'ai un petit clin d'œil ce soir pour mes collègues CRS,
02:08:16 parce que je sais que certains d'entre eux travaillent depuis six week-ends d'affilée.
02:08:19 Six week-ends d'affilée, vous ne voyez pas votre femme,
02:08:21 vous ne voyez pas vos gosses, vous ne profitez de rien.
02:08:23 Donc non seulement c'est démoralisant, mais en plus il faut quand même être lucide sur le terrain,
02:08:27 parce que sinon on aura encore des problèmes avec le président de la République
02:08:31 qui pourra nous dire que ce n'est pas excusable.
02:08:33 Donc c'est-à-dire qu'il faut être pro, que vous soyez fatigué ou pas.
02:08:37 Et donc c'est à un moment, il faut effectivement qu'on réussisse à se poser
02:08:42 et que nos collègues, surtout quand ils ont été dans des périodes sur-employés,
02:08:46 puissent avoir des périodes de « neutralisation », je ne sais pas si c'est le bon mot,
02:08:51 où ils puissent véritablement se ressourcer avant de repartir tranquillement sécuriser les Français.
02:08:58 Loïc Travert, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir.
02:09:00 Je rappelle que vous êtes délégué général de Alliance.
02:09:03 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
02:09:05 Il est 23h48, bientôt 23h50.
02:09:09 Merci d'être avec nous en direct sur CNews.
02:09:12 De si bonheur, j'allais dire. Non, c'est plutôt le contraire.
02:09:15 On est bientôt le 15 juillet, ça y est.
02:09:17 Merci à Jonathan Sigsou, Nathan Devers, Jean Chepénac et à Judith Vintraud
02:09:21 d'être avec nous également ce soir.
02:09:24 Vous le savez, désormais les feux d'artifice sont terminés, a priori, pour ce 14 juillet.
02:09:29 Place à la fête, place au traditionnel bal populaire.
02:09:33 Gros dispositif de sécurité ce soir partout en France.
02:09:36 45 000 policiers et gendarmes sont déployés.
02:09:39 Qu'en est-il exactement ? On voit cela avec Camon Rubicaud.
02:09:43 Après une nuit du 13 juillet relativement calme, je rappelle les chiffres.
02:09:47 97 interpellations, 218 véhicules incendiés, 23 usages d'artifice contre les forces de l'ordre
02:09:54 et 2313 mortiers saisis.
02:09:57 Maintenant, tous les regards sont tournés vers cette nuit du 14 juillet,
02:10:01 une nuit encore à haut risque avec une possibilité de résurgence de ces émeutes urbaines
02:10:07 qui ont frappé la France et causé énormément de dégâts ces dernières semaines.
02:10:11 Et pour cela, le ministère de l'Intérieur a mis les moyens qu'il faut.
02:10:14 45 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés cette nuit avec l'appui de troupes d'élite
02:10:18 comme le GIGN, le RAID, des blindés de la gendarmerie, des hélicoptères mais aussi des drones.
02:10:24 Et puis je rappelle que le ministère de la Justice, de son côté,
02:10:28 a annoncé que toute la fermeté serait au rendez-vous pour condamner d'éventuels émeutiers
02:10:35 qui viendraient à commettre de nouvelles violences dans les rues de France cette nuit.
02:10:40 Georges Fenech, on a vu hier soir une soirée assez calme dans toute la France.
02:10:46 On craignait, en tout cas, les éléments qui étaient transférés par les forces de l'ordre,
02:10:53 par le ministère de l'Intérieur, beaucoup de forces de police déployées.
02:10:57 On craignait des détentions, soirées plutôt calmes.
02:10:59 À votre avis, pourquoi ça a été plutôt calme, en tout cas plus calme que les années précédentes ?
02:11:05 Est-ce que ce sont les 45 000 policiers, en tout cas 130 000 sur deux jours policiers
02:11:09 et gendarmes déployés qui ont été dissuasifs selon vous ?
02:11:13 D'abord, il ne faut pas s'habituer non plus à ce qu'il y ait 218 véhicules,
02:11:20 c'est ça, qui ont été incendiés quand même.
02:11:22 Mais c'est vrai que de manière générale, ça a été plus calme que ce qu'on pouvait craindre.
02:11:25 Il y a sans doute plusieurs raisons à cela.
02:11:27 Évidemment, la présence policière qui est très dissuasive, préventive, bien entendu.
02:11:32 Mais il y a aussi un fait nouveau, tout de même, ce sont les sanctions qui sont tombées.
02:11:38 C'est la première fois qu'on voit effectivement une telle réactivité de la justice répressive
02:11:43 et des peines fermes avec des mandats de dépôt à l'issue de l'audience.
02:11:48 Donc, je pense que ce message qui a été envoyé à tous les fauteurs de troubles
02:11:54 a certainement dissuadé une partie d'entre eux de se repointer à cette occasion-là.
02:12:00 Je pense que ça montre bien, si vous voulez, que lorsque la justice répressive
02:12:06 applique les vraies sanctions, celles que comprennent ces délinquants,
02:12:10 ça porte quand même ses fruits.
02:12:13 Et peut-être aussi que les parents qui se sont entendus pendant toute une semaine
02:12:19 dire que leur responsabilité serait engagée financière et même pénale,
02:12:24 éventuellement, c'est ce qu'a dit Edgar Desso, peut-être que certains parents
02:12:28 ont joué mieux leur rôle de parents en surveillant leur ado de 12, 13 ans,
02:12:33 ce qui ne traîne pas dans la rue.
02:12:35 Je pense qu'il y a eu une conjonction de ces causes, une prise de conscience,
02:12:39 mais pour autant, on ne doit pas crier victoire.
02:12:42 Je pense que les problèmes sont toujours là, les causes de ces révoltes urbaines,
02:12:48 de ces tensions sont toujours là et qu'il faudra évidemment y réfléchir,
02:12:53 comme a dit la première ministre, et surtout prendre des décisions fortes
02:12:58 de façon à ce que ça ne se reproduise plus.
02:13:00 – Nathan Cixous.
02:13:01 – Évidemment qu'on ne peut que se féliciter du calme qui règne
02:13:07 par rapport aux années précédentes, calme plus que relatif,
02:13:10 comme le rappelle Georges.
02:13:12 Et dans un sens, j'ai aussi envie de vous dire,
02:13:14 heureusement, vous connaissez d'autres pays qui, la veille et le jour
02:13:18 d'une célébration de fête nationale, déploient des dizaines de milliers
02:13:22 de forces de l'ordre, des policiers, des gendarmes, des unités d'élite
02:13:27 de ces forces, des hélicoptères, des drones, des blindés,
02:13:31 la liste est quand même assez vertigineuse.
02:13:33 Donc heureusement, j'ai envie de vous dire qu'il n'y est pas plus que cela
02:13:38 de dégâts, mais il y a quand même eu trois gendarmes ou policiers
02:13:42 qui ont été blessés ces dernières heures.
02:13:45 – Oui, je veux dire…
02:13:46 – 34 l'an dernier, trois cette année, oui.
02:13:49 On parle du 13 juillet uniquement.
02:13:51 – Voilà, donc restons prudents quant au bilan qu'on ne peut pas faire
02:13:55 objectivement, mais ça ne résout absolument pas le fond du problème.
02:14:01 Je vous recommande une tribune que signe sur le Figaro Vox Pierre Big,
02:14:05 qui est un professeur à l'Université de Toulouse,
02:14:08 un ancien de la Commission européenne, si je ne vous dis pas de bêtises,
02:14:14 et qui cite des chiffres d'Eurostat et de la Commission.
02:14:18 "La France est le pire pays de l'Union européenne en matière de violence,
02:14:21 de criminalité et de délinquance."
02:14:23 Et les dernières manifestations des Gilets jaunes, des retraites
02:14:28 et les émeutes qui viennent d'avoir lieu ne vont pas arranger
02:14:33 notre classification en la matière.
02:14:36 Les chiffres qu'il montre sont effrayants et donc, si vous voulez,
02:14:40 malheureusement, je ne suis pas optimiste quant à l'avenir.
02:14:43 – Je l'ai dit par trop.
02:14:44 – Oui, et puis il y a une raison qu'on doit ajouter à tout ce que vous venez de dire
02:14:49 et auquel je souscris, c'est que ce qui est déjà pillé et incendié
02:14:55 n'est plus à piller et incendié.
02:14:57 Il y a tellement d'équipements municipaux, tellement d'entreprises
02:15:04 qui vont être sur le carreau, le Medef a chiffré à 1 milliard d'euros
02:15:09 en comptant le chômage technique, les dégâts causés par les émeutes.
02:15:14 Les conséquences sont tellement graves en termes tant humains que matériels
02:15:22 que du coup, évidemment, la possibilité de nuire encore,
02:15:29 en tout cas momentanément, et je suis comme vous, je crains le pire pour l'avenir,
02:15:34 a moindri, mais là, pour le moment, le gros du mal est fait.
02:15:40 Et effectivement, il y a peut-être aussi, enfin, une réaction de ces gens
02:15:46 qui voient leur supermarché du coin démoli, qui n'ont plus de voiture.
02:15:55 On peut l'espérer, même si effectivement la sévérité des juges
02:16:00 me semble être la vraie raison qui explique ça, et l'efficience de la police
02:16:05 qui a quand même trouvé des réserves de mortiers d'artifice importantes.
02:16:10 - Nathan Demers ?
02:16:12 - Oui, je suppose aussi peut-être par hypothèse relever un paradoxe,
02:16:16 c'est que par rapport aux émeutes de 2005, celles-ci ont été plus intenses,
02:16:21 mais moins longues.
02:16:22 Alors, il y a eu une réponse policière, bien sûr,
02:16:24 mais on peut se demander s'il n'y a pas aussi un changement,
02:16:26 un changement de mentalité, un changement plus profond,
02:16:28 dans le fait que plus intense sur le moment, moins long.
02:16:31 Peut-être que les réseaux sociaux aussi sont là-dedans,
02:16:33 une sorte de culte de l'instantanéité, de ne pas, si vous voulez,
02:16:36 continuer un projet, alors en l'occurrence, ça a été un projet
02:16:39 de destruction du bien public, mais même de ne pas continuer un projet
02:16:42 sur le temps long.
02:16:43 La comparaison qu'on peut éventuellement faire, il y a des différences,
02:16:46 mais c'est avec les violences qu'il y avait eues en Corse,
02:16:48 enfin les révoltes qu'il y avait eues en Corse,
02:16:50 à la suite de la mort de Colonna.
02:16:52 Et précisément, c'était des violences qui étaient commises
02:16:54 beaucoup par des jeunes, donc des gens qui n'avaient pas vécu
02:16:56 les événements, mais qui les commettaient de manière plus intense
02:16:59 qu'à l'époque de Colonna, et en même temps, de manière plus fugace,
02:17:02 c'est-à-dire que ça n'a pas conduit aux événements qu'on avait
02:17:05 pu connaître à l'époque.
02:17:06 Nathan Auvert, merci d'avoir été avec nous ce 14 juillet.
02:17:09 Jonathan Cixot également, Jean-Jérémie Crenac également,
02:17:11 Judith Vintraud également.
02:17:12 C'était sympa de passer ce 14 juillet tous ensemble.
02:17:15 On va tous au bal populaire maintenant ?
02:17:17 On va guincher.
02:17:18 Allez, c'est parti.
02:17:19 Merci à vous d'avoir été avec nous dans un instant,
02:17:20 c'est l'édition de la nuit avec Isabelle Piboulot.
02:17:22 Je vous propose en attendant de revivre les meilleurs moments
02:17:24 de ce défilé du 14 juillet.
02:17:25 À demain.
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