Soir Info (Émission du 17/08/2023)

  • l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, 21h sur CNews, bienvenue dans Soir Info Été.
00:00:04 À la une, avant de commencer cette émission, bonsoir Simon Guillin.
00:00:10 Bonsoir Célia.
00:00:11 Vous êtes parmi nous pour nous faire un rappel de l'actualité.
00:00:14 Quelles sont les premières informations du jour ?
00:00:17 À la une, le calvaire des habitants d'un immeuble HLM de Nice.
00:00:20 Depuis plusieurs années maintenant, un gang de dealers fait la loi sur place.
00:00:24 Insultes, intimidations, leur quotidien est un réel enfer.
00:00:27 Ils ont donc décidé de créer un collectif pour dénoncer cette situation.
00:00:31 Et aujourd'hui, ils demandent donc de l'aide.
00:00:33 Marine Sabourin, Adrien Spiteri avec Tony Pitaro.
00:00:36 Postés à l'entrée de la résidence, des dealers inspectent le sac de cet habitant
00:00:41 avant qu'il ne rentre chez lui.
00:00:43 Dans cette cité HLM niceoise, les trafiquants de drogue font la loi.
00:00:50 Un résident témoigne anonymement.
00:00:52 C'est une véritable mafia avec un M à juste sigule.
00:00:55 C'est du 24h sur 24, 7 jours sur 7.
00:00:58 Nous n'avons aucun répit.
00:01:00 Nous sommes harcelés, discriminés.
00:01:02 Nous sommes littéralement en prison chez nous en fait.
00:01:05 On ne peut plus sortir.
00:01:07 Nous n'avons plus de vie sociale.
00:01:09 Ça ne peut pas rester comme ça.
00:01:11 Il risque d'y avoir un drame.
00:01:13 Dans le hall de l'entrée, les menaces et intimidations sont bien lisibles.
00:01:16 Les balances du 14, on les connaît.
00:01:18 Vous inquiétez pas.
00:01:20 Les stigmates des représailles aussi, à l'image de ces boîtes aux lettres incendiées.
00:01:24 Les tags vont même plus loin, avec des propos ouvertement antisémites.
00:01:28 Hitler the best, le seul qui a tout compris.
00:01:30 Sur les murs, au milieu d'armes dessinées,
00:01:33 les tarifs des produits stupéfiants sont ouvertement affichés,
00:01:36 tout comme les plaques d'immatriculation des policiers.
00:01:39 Selon un ancien employé auprès du bailleur social,
00:01:42 l'organisme est au courant de la situation.
00:01:44 Je dirais que certains employés de ce bailleur
00:01:47 ont fait en sorte que ça ne remonte pas,
00:01:50 parce qu'il y a des petites affaires qui se règlent entre eux.
00:01:54 Quand nous on faisait des actions,
00:01:57 de l'autre côté, ça bloquait, ça ne montait pas plus gros.
00:02:00 On nous disait qu'on essayait de changer notre façon d'agir.
00:02:05 Contacté par message, le bailleur social n'a pour l'heure pas donné de réponse.
00:02:09 Près de Marseille, c'est l'une des calanques préférées des vacanciers,
00:02:13 Sorniou et ses eaux turquoises.
00:02:16 Cette année, elle est victime d'une série de vandalismes ainsi que d'agressions.
00:02:20 Sur place, les touristes et les habitants sont forcément exaspérés.
00:02:24 Thibault Marcheoteau avec Sarrava.
00:02:26 Un décor de cartes postales et des eaux turquoises,
00:02:29 mais ces coins de paradis marseillais sont également touchés par l'incivilité.
00:02:33 La calanque de Sorniou fait face à une recrudescence d'actes de vandalisme sans raison apparente.
00:02:38 Les cabanonniers ont découvert cette de leurs bateaux semi-rigides, lacérés.
00:02:43 "Vous voyez les bateaux dégradés.
00:02:46 Je vous fais voir l'intérieur du bateau, et ça c'est sur les 5 compartiments.
00:02:51 Sur les 5 compartiments, le bateau comme ça ne peut plus flotter."
00:02:54 En plus de ces bateaux pneumatiques, les dégradations se multiplient.
00:02:57 "Les véhicules, les voitures, les poteaux coupés, le cabanon vandalisé, un scooter volé,
00:03:04 il y a beaucoup, beaucoup, c'est vraiment de plus en plus compliqué."
00:03:09 Pour la deuxième année consécutive, une compagnie de CRS est mobilisée en journée
00:03:13 afin d'assurer la sécurité de la calanque, mais la nuit, les riverains sont livrés à eux-mêmes.
00:03:19 "Les propriétaires et le gestionnaire se battent pour avoir une sécurité,
00:03:26 particulièrement la nuit, avec un camion de surveillance
00:03:32 pour contrôler toutes les personnes qui rentrent, surtout qui rentrent dans la calanque."
00:03:38 Les cabanonniers demandent plus de sécurité,
00:03:40 alors que la fréquentation de leur petit coin de paradis augmente un peu plus chaque année.
00:03:45 Et toujours à Marseille, la CRS 8 a été déployée pour lutter contre le trafic de drogue.
00:03:50 Sur Twitter, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que l'unité spécialisée
00:03:55 contre les violences urbaines allait mener des opérations ciblées dans les prochains jours.
00:03:59 Depuis le début de l'année, la cité fausséenne connaît une recrudescence
00:04:02 des règlements de comptes entre dealers.
00:04:04 "36 personnes ont déjà perdu la vie, 8 pour le seul mois d'août,
00:04:08 c'est déjà plus que sur toute l'année 2022."
00:04:10 Cette agression surréaliste qui a eu lieu mardi à Mante-la-Jolie dans les Yvelines,
00:04:15 un éboueur a été blessé par balle.
00:04:17 "Les tirs provenaient d'un automobiliste mécontent d'être bloqué par le camion Ben,
00:04:22 qui collectait à ce moment-là des déchets.
00:04:24 Mais heureusement, les jours de la victime ne sont pas en danger.
00:04:27 Retour sur les faits avec Maxime Legay ce soir."
00:04:29 Une altercation banale qui a bien failli tourner au drame.
00:04:32 C'est dans cette rue de Mante-la-Jolie, au petit matin ce mardi,
00:04:36 que se sont déroulés les faits.
00:04:38 Alors qu'une équipe de 3 éboueurs ramasse les poubelles dans la rue Émile-Réaubourg,
00:04:43 un automobiliste immobilisé derrière le camion Ben s'en prend verbalement à l'un d'entre eux.
00:04:48 Furieux et impatient, il se munit d'un pistolet-grenade
00:04:52 et fait feu sur l'un des agents de collecte de déchets,
00:04:55 le blessant légèrement au niveau du crâne.
00:04:58 Pour l'adjointe Homère de Mante-la-Jolie, c'est l'incompréhension qui prédomine.
00:05:02 "Ce sont des gens qui ont un travail difficile,
00:05:05 dont on a besoin, que tout le monde sollicite en permanence.
00:05:11 Donc c'est d'autant plus incompréhensible,
00:05:14 parce que ça ne prend quand même pas un temps fou
00:05:17 que d'être derrière ce type de véhicule."
00:05:20 Prise en charge à l'hôpital, la victime s'est vue prescrire
00:05:23 quelques jours d'interruption temporaire de travail.
00:05:26 Le suspect, lui, défavorablement connu des services de police,
00:05:30 a été placé en garde à vue.
00:05:32 Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Mante-la-Jolie.
00:05:36 En Corse, une manifestation s'est tenue cet après-midi
00:05:41 à Ajaccio contre les trafiquants de drogue.
00:05:43 "Oui, habitants, associations et mouvements nationalistes
00:05:46 se sont réunis pour s'opposer aux dealers et aux zones de non-droit.
00:05:50 Ce week-end, deux agents municipaux ont été menacés de mort
00:05:53 alors qu'ils effectuaient leur tournée matinale.
00:05:55 Les précisions de notre correspondante sur place en Corse, Christina Lutz."
00:05:59 "C'est près de 700 personnes, toutes générations confondues,
00:06:03 qui se sont rassemblées ce jeudi après-midi dans le quartier des Cannes à Ajaccio
00:06:06 à l'appel de plusieurs mouvements nationalistes et d'associations
00:06:10 pour protester contre les menaces dont auraient été victimes
00:06:13 deux agents municipaux dimanche dernier alors qu'ils effectuaient
00:06:16 leur tournée matinale dans ce quartier populaire d'Ajaccio.
00:06:19 Les participants se sont rassemblés devant l'école élémentaire du quartier
00:06:23 avant de se diriger vers l'endroit où les employés municipaux ont été agressés
00:06:27 et dont plusieurs habitants assurent qu'il s'agit d'un point de deal
00:06:31 en scandant "ici on est chez nous, on est là, la drogue dehors, les dealers dehors".
00:06:35 Les manifestants ont été applaudis par des habitants aux fenêtres d'un immeuble
00:06:39 décrit comme le plus problématique du quartier.
00:06:42 Les forces de l'ordre étaient présentes mais sont restées en retrait
00:06:45 et c'est aux alentours de 19h que le cortège s'est dissipé dans le calme."
00:06:50 Un mois et demi après les émeutes suite à la mort de Naël,
00:06:53 c'est le moment de faire un bilan sur la réponse pénale
00:06:56 concernant les violences, pillages et dégradations.
00:06:58 Et ce soir on se pose cette question, la justice a-t-elle une réponse pénale
00:07:01 ferme et systématique face aux émeutiers ?
00:07:04 Y a-t-il une réponse pénale à la hauteur ?
00:07:06 Les informations de notre journaliste police-justice Tanguy Am.
00:07:09 Si les forces de l'ordre ont procédé à plus de 4000 interpellations
00:07:13 lors des émeutes en cas de flagrant délit, les enquêtes ne se sont évidemment
00:07:17 pas arrêtées une fois que les émeutes se sont terminées.
00:07:20 Nous avons eu confirmation de sources policières que 314 personnes
00:07:23 suspectées d'être des émeutiers ont été arrêtées dans les jours qui ont suivi.
00:07:27 La police judiciaire a notamment mené 170 enquêtes en se basant par exemple
00:07:32 sur des ADN retrouvés sur des cocktails Molotov, sur des bouteilles d'essence,
00:07:36 sur des mortiers d'artifice. Les enquêteurs ont également utilisé
00:07:39 les réseaux sociaux ou les vidéos de surveillance pour remonter jusqu'aux suspects.
00:07:43 La justice de son côté a voulu montrer qu'elle était également capable
00:07:46 de peines très sévères. Les statistiques nous ont été confirmées
00:07:49 par le ministère de la Justice avec plus de 4000 personnes interpellées
00:07:53 et mises en garde à vue, plus de 2100 déjà jugées avec un taux de condamnation
00:07:57 de 94%. Parmi elles, 1200 condamnées à une peine de prison dont 62%
00:08:03 de peines de prison fermes ou semi-fermes. A titre d'exemple, ces derniers jours
00:08:07 à Vienne, un adolescent de 14 ans seulement a été condamné à 2 ans de prison
00:08:11 dont 1 an ferme. Il avait dégradé un centre culturel et une agence bancaire.
00:08:16 Deux décrets ont été publiés aujourd'hui pour lutter contre le harcèlement scolaire.
00:08:20 Désormais, le directeur d'un collège ou d'un lycée pourra demander
00:08:24 un changement d'école pour le harceleur au lieu de l'imposer à la victime.
00:08:27 Le texte prévoit également de pouvoir sanctionner un auteur de cyberharcèlement
00:08:32 contre un élève d'un autre établissement. Gabriel Attal, le ministre de l'Education nationale,
00:08:36 a fait de ce combat l'une de ses priorités.
00:08:38 La rentrée, ce n'est pas tout de suite, mais ça approche des frais de rentrée scolaire
00:08:43 de plus en plus élevés cette année.
00:08:45 Face à l'inflation, vous le savez, les familles sont contraintes de s'adapter.
00:08:49 Une allocation de rentrée scolaire a été versée hier à environ 3 millions de foyers,
00:08:53 mais ce coup de pouce n'est malheureusement pas toujours suffisant.
00:08:56 Jules Bédot, Aminat Adem et Adrien Spiteri ont suivi une famille pour ces news.
00:09:01 S'il vous plaît, monsieur. Ça c'est à 39,99, 36.
00:09:08 Aujourd'hui, pour Mimi et ses enfants, c'est la chasse aux promotions.
00:09:13 Ce n'est pas facile parce que tout a augmenté. Il faut faire attention à chaque fois au prix.
00:09:19 Une hausse qui ne facilite pas la tâche de cette maman,
00:09:22 malgré l'allocation de rentrée scolaire versée par la CAF récemment.
00:09:26 Je sais que ce n'est pas suffisant pour les quatre enfants.
00:09:32 Après les fournitures, on a des chaussures, des habits à acheter.
00:09:39 Il faut sortir quelques sous de notre poche.
00:09:44 Alors, toute économie est bonne à prendre.
00:09:47 Les sacs, il n'y en a qu'une personne que j'ai acheté le sac,
00:09:50 mais les autres, on a conservé leur sac pour l'année prochaine.
00:09:55 Par rapport à l'année précédente, les prix des fournitures ont augmenté de 10% dans ce magasin.
00:10:01 C'est dû à l'inflation, l'augmentation du prix des matières premières et du coût de l'énergie.
00:10:05 Selon un rapport de la Confédération syndicale des familles,
00:10:09 les parents devront dépenser cette année entre 900 et 1700 euros en moyenne pour la scolarité d'un enfant.
00:10:16 Ce jour-là, Mimi a dépensé 92 euros au total.
00:10:21 Vous avez acheté votre cartable Simon Guilin pour la rentrée ?
00:10:25 Tout est prêt. Nouveau cartable, nouveau stylo, nouveau cahier. Je suis prêt pour la rentrée.
00:10:28 Tout est prêt. On vous attend à 22h pour un nouveau point sur l'information.
00:10:32 Merci beaucoup Simon Guilin. Restez avec nous, restez sur CNews.
00:10:36 Soir Info été revient dans un instant après une page de publicité.
00:10:41 21h15 de retour dans Soir Info été.
00:10:47 C'est l'heure pour moi de retrouver mon invité, Nora Tiran-Fraisse.
00:10:51 Merci beaucoup d'être avec nous ce soir.
00:10:54 Fondatrice de l'association Marion la Main Tendue. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:10:59 Avant de commencer, j'aimerais vous donner la parole sur votre association.
00:11:03 Est-ce que vous pouvez me la présenter et nous raconter aussi votre histoire, votre témoignage ?
00:11:08 Alors moi je suis la fondatrice d'une association qui s'appelle Marion la Main Tendue.
00:11:12 Elle porte ce nom parce que c'est le prénom de ma fille aînée Marion qui en 2013 a mis fin à ses jours.
00:11:19 Et on a découvert le lendemain de son décès en février 2013 qu'il s'agissait de harcèlement,
00:11:26 même si à l'époque on n'en parlait pas.
00:11:28 Mais ma fille avait laissé une lettre dans laquelle elle indiquait qu'elle était insultée, menacée, frappée.
00:11:34 Et depuis ce 14 février 2013, j'essaye de lutter contre le phénomène de harcèlement
00:11:40 pour que plus jamais un enfant ne mette fin à ses jours.
00:11:43 Et donc j'ai créé une association en novembre 2014 parce que je cherchais une association d'aide aux personnes victimes
00:11:49 et surtout aux familles qui avaient besoin d'aide pour être entourées.
00:11:52 Parce que vous à l'époque vous auriez aimé avoir une association qui peut être...
00:11:55 Je l'ai cherchée, mais en fait il faut recontextualiser en 2013 c'était une histoire de gamin.
00:12:00 Moi je me suis beaucoup battue pour essayer de faire reconnaître ce phénomène.
00:12:04 J'ai écrit un livre qui s'appelle Marion 13 ans pour toujours qui aujourd'hui est une pièce de théâtre.
00:12:08 Et en fait c'était de dire non c'est pas qu'une histoire de gamin, c'est un fait réel,
00:12:12 c'est un fléau, c'est un fléau international qui touche un enfant sur dix.
00:12:15 Et aujourd'hui c'est une association nationale qui intervient en milieu scolaire dès la grande section,
00:12:20 qui est un pôle thérapeutique pour aider les personnes victimes, les fratries, les familles.
00:12:25 Et puis un pôle recherche pour essayer de développer des datas,
00:12:29 de développer des outils comme une application mobile, des assurances.
00:12:33 On travaille beaucoup pour les familles, les enfants et on est beaucoup, beaucoup, beaucoup sur le terrain.
00:12:38 C'est vraiment pour ma part près de 70 000 enfants que j'ai vus en dix ans.
00:12:43 Vous voyez une évolution aussi peut-être ?
00:12:45 Oui, oui, oui, c'est beaucoup d'acharnement, c'est beaucoup de travail.
00:12:48 L'évolution elle vient du terrain parce que le harcèlement il ne se décrète pas,
00:12:52 il ne se combat pas derrière un écran ni dans un bureau.
00:12:55 Il faut être auprès des élèves, des enseignants et des familles.
00:12:58 L'évolution que moi j'ai constatée c'est qu'on en parle, vous voyez,
00:13:01 alors qu'il n'y a pas de rentrée, alors qu'il n'y a pas de faits graves,
00:13:03 alors qu'il n'y a pas de faits graves et en même temps c'est un fléau national.
00:13:08 Aujourd'hui plus personne ne peut dire le harcèlement scolaire n'existe pas.
00:13:12 Donc ça c'est plutôt une avancée et les enfants savent qu'ils ont le droit d'être protégés
00:13:17 et les familles aussi aujourd'hui prennent la parole et notamment dans les médias
00:13:20 quand ça n'avance pas en disant mon enfant est harcelé, il faut que ça s'arrête.
00:13:23 Justement sur le site de votre association vous avez écrit "il est temps de démoder le harcèlement".
00:13:27 C'est vraiment une phrase qui m'a interpellée parce que pour vous avant ça a été un phénomène de mode.
00:13:32 Il peut y avoir ce buzz, cette mode d'harceler un autre enfant ?
00:13:37 Oui, oui, je l'avais écrit dans le cadre d'un ouvrage qui s'appelle "Stop harcèlement".
00:13:42 C'était parce qu'on me disait à l'époque, oui, vous parlez beaucoup du harcèlement,
00:13:46 mais c'est un petit peu à la mode, non ? Les violences conjugales ce n'est pas à la mode,
00:13:49 les meurtres ce n'est pas à la mode et le harcèlement ce n'est pas à la mode.
00:13:51 Et de faire en sorte aussi qu'on développe des leaders positifs,
00:13:54 qu'être quelqu'un de populaire et de méchant, qui frappe, qui émulie, qui met à l'écart,
00:13:59 ce n'est pas être à la mode.
00:14:02 Faire en sorte que les leaders positifs ce soient des gens bienveillants, empathiques
00:14:06 et qui changent le monde et le monde des autres.
00:14:08 Sur ces news, on parle souvent de ces familles qui sont confrontées au harcèlement scolaire.
00:14:13 Et aujourd'hui, deux décrets ont été publiés pour lutter contre ce fléau.
00:14:18 Désormais, le directeur d'un collège ou d'un lycée pourra demander un changement d'école pour le harceleur
00:14:23 au lieu de l'imposer à la victime.
00:14:25 C'est un texte qui prévoit également de pouvoir sanctionner un auteur de cyberharcèlement
00:14:29 contre un élève d'un autre établissement.
00:14:31 Comment vous avez appris la nouvelle ? Quel sentiment vous avez face à ces décrets ?
00:14:38 Je l'ai lu ce matin.
00:14:40 Déjà, parce qu'en France, vous savez, tout le monde le sait,
00:14:44 il y a beaucoup de lois qui sont promulguées et il y a peu de décrets d'application.
00:14:47 On peut peut-être se féliciter qu'il y ait des décrets d'application.
00:14:49 C'est 15 jours avant la rentrée.
00:14:51 Deux choses importantes, parce que nous, les associations et notamment le comité d'experts,
00:14:56 on a beaucoup milité pour qu'on s'intéresse au premier degré,
00:14:59 c'est-à-dire dès l'école primaire et pas attendre le collège parce que c'est un petit peu trop tard.
00:15:02 Donc là, ce qui est intéressant, comme il n'y a pas de vie scolaire en premier degré,
00:15:07 ça permet, grâce à ce décret, de dire au directeur d'école, vous serez accompagné,
00:15:11 au professeur des écoles qui sont face aux élèves, qu'il y a une échelle de sanctions.
00:15:15 Parce qu'en fait, un enfant ou des enfants qui commettaient des faits graves relevant du harcèlement
00:15:20 ne pouvaient pas être exclus d'un établissement.
00:15:22 Et en effet, ce qu'on dit souvent, c'est à la victime de partir, donc c'est la double peine.
00:15:26 Dans ce décret, il est dit "l'élève harceleur".
00:15:29 Moi, j'aurais, mais je n'ai pas écrit le décret, je ne l'ai pas rédigé,
00:15:32 j'aurais mis "l'élève ou les élèves harceleurs" parce que le phénomène de harcèlement à l'école et entre pairs,
00:15:37 c'est une meute.
00:15:39 Donc le but de déplacer une personne, ça ne résoudra pas forcément.
00:15:42 Mais il faut être positif et se dire que ça donne un signal fort,
00:15:45 quelque chose aussi aux élèves en se disant,
00:15:47 "ici, dans cet établissement, désormais, dès le CP, tous ces faits-là seront sanctionnés".
00:15:52 Et puis surtout, accompagner les familles.
00:15:54 De ce que j'ai lu dans le décret, c'est plutôt assez précis,
00:15:57 il y a une échelle, il y a une gradation des sanctions, 5 jours maximum.
00:16:01 Et puis s'il y a récidive, le non-accès à l'établissement.
00:16:04 Donc ça, c'est plutôt une très bonne nouvelle.
00:16:07 Après, dans les faits, je ne sais pas comment ça va se passer.
00:16:09 Quand vous êtes dans les milieux ruraux, vous ne pouvez pas forcément mettre un enfant dans une autre commune.
00:16:13 Vous avez une fratrie, vous avez un enfant qui est au CP, l'autre...
00:16:16 - C'est le phénomène de bande. - C'est le phénomène de meute.
00:16:18 C'est ce qui manque peut-être dans ce décret, mais j'ai bon espoir.
00:16:21 Et puis moi, ce que j'ai trouvé remarquable, c'est l'article 2,
00:16:24 dans lequel il indiquait que des élèves qui commettraient des faits de harcèlement
00:16:28 auprès d'autres élèves d'un autre établissement, ou de cyberharcèlement,
00:16:32 seront également sanctionnés.
00:16:33 Donc ça, c'est plutôt quelque chose d'important, parce que jusqu'à présent,
00:16:35 on nous disait, "oui, mais ça s'est passé en dehors de l'établissement".
00:16:38 Donc je crois que là, ils ont compris que c'est un phénomène...
00:16:40 - On voit les bagarres devant les collèges,
00:16:42 les chefs d'établissement ne savent pas comment se positionner.
00:16:44 - La loi dit pourtant que tous les faits commis aux abords des établissements
00:16:48 sont de la responsabilité... - Dans la loi, mais dans les faits.
00:16:50 - Ah oui, mais moi, je suis une femme de terrain,
00:16:52 et vous savez, l'éducation, c'est la répétition, comme le harcèlement.
00:16:54 Donc il faut répéter.
00:16:55 - Vous avez eu quand même un mot pour les équipes pédagogiques.
00:16:58 Vous avez l'impression qu'ils manquent de moyens,
00:17:00 on ne les accompagne pas assez dans la prise en charge
00:17:02 de ces élèves qui souffrent d'harcèlement.
00:17:05 Est-ce qu'il faut mieux informer, mieux former les professeurs, les enseignants
00:17:10 à ce phénomène d'harcèlement scolaire ?
00:17:12 - Oui, alors quand je vous dis ça, c'est que je m'appuie à la fois sur le terrain
00:17:15 et sur une étude qu'on avait réalisée, qui est un baromètre,
00:17:17 dans lequel on interrogeait à la fois des familles et à la fois des enseignants.
00:17:20 Les enseignants nous répondaient à hauteur de 65 %
00:17:23 qu'ils se sentaient désarmés face à ce phénomène.
00:17:25 - Pourquoi ? Qu'est-ce qu'ils expliquent ?
00:17:27 - Ils expliquent qu'en fait, par manque de formation,
00:17:29 par manque de connaissances, parce qu'ils ne savaient pas détecter,
00:17:32 parce qu'eux-mêmes parfois n'étaient pas là au moment des faits,
00:17:35 parce qu'ils n'étaient pas forcément l'interlocuteur privilégié pour l'élève.
00:17:39 Et de là est né le programme phare, le programme de prévention du harcèlement à l'école,
00:17:43 où il a été décidé qu'il fallait s'appuyer sur une équipe ressource,
00:17:47 avec une appétence, avec des équipes qui sont dédiées à ce phénomène
00:17:51 et attachées avec des élèves ambassadeurs.
00:17:53 Donc c'est vraiment lié à la fois à une étude quantitative et qualitative
00:17:57 et le terrain, quand on va sur le terrain, il faut savoir que les interventions
00:18:02 sont à la demande du chef d'établissement, des professeurs.
00:18:07 Et donc ils adorent venir aussi aux interventions,
00:18:10 parce qu'en fait ils nous disent, "Vous voyez cet enfant, il n'en avait jamais parlé.
00:18:13 Vous allez par exemple voir des sixièmes, ils vont vous parler de ce qui s'est passé au CE2."
00:18:16 Donc quand on dit qu'il se passe beaucoup de choses au collège,
00:18:19 c'est parce que justement toute cette traînée qu'on n'a pas gérée en école primaire,
00:18:23 ça se poursuit, ça laisse une trace.
00:18:25 Donc je trouve qu'avec ces décrets, on remet l'église au milieu du village,
00:18:28 on redit l'essentiel, c'est le premier degré, c'est les familles, c'est les élèves,
00:18:31 et surtout l'élève harceleur, il faut l'accompagner.
00:18:33 Dans ce décret, il est aussi indiqué qu'il y aura un suivi pédagogique de cet enfant.
00:18:37 Il faut le changer, il faut lui apprendre à respecter l'autre,
00:18:42 comment on suit un élève qui est accusé d'harcèlement.
00:18:47 En fait, à l'époque du ministre Jean-Michel Blanquer,
00:18:50 il avait quand même initié le développement des compétences psychosociales.
00:18:54 Donc c'est comment on se tient dans un groupe, être positif, la confiance en soi, l'estime de soi.
00:18:58 Donc c'est 10 heures par an. J'espère que ça va se développer.
00:19:02 Mais c'est aussi de les accompagner.
00:19:04 C'est de se dire aussi, ne pas oublier qu'un enfant harceleur,
00:19:07 c'est parfois un enfant qui souffre de violences intrafamiliales
00:19:10 ou d'autres violences qui a besoin d'être accompagné.
00:19:12 Et pas de se dire, je vais le déplacer dans une autre école.
00:19:14 Donc lui-même va devenir un enfant harcelé, stigmatisé, mis à l'écart.
00:19:17 Donc derrière ce décret, c'est comment on va pouvoir accompagner les familles.
00:19:21 En tout cas, nous, c'est notre job.
00:19:22 On est une association pour aider les familles et les fratries.
00:19:25 Et évidemment, les équipes pédagogiques.
00:19:27 Parce que c'est notre premier interlocuteur en tant que parent,
00:19:30 et vis-à-vis de l'enfant.
00:19:31 C'est un rôle aussi, il faut redonner de l'espace aux professeurs des écoles.
00:19:36 On disait instituteur et institutrice, moi j'aime bien.
00:19:38 C'est une institution.
00:19:40 Et nos enfants ont vraiment besoin d'un cadre, ils ne demandent que ça.
00:19:44 Lors de vos interventions, qu'est-ce qui ressort le plus dans les témoignages des enfants ?
00:19:48 Est-ce que c'est lors d'un passage d'une vidéo que la parole se libère ?
00:19:56 Est-ce qu'il y a des mots, des séquences qui provoquent des interpellations dans l'esprit des enfants ?
00:20:03 On a développé des ateliers qui sont propres à Marion Lamain-Tendu.
00:20:07 Ils sont vraiment des ateliers interactifs qui durent à peu près une heure et demie.
00:20:11 Et vraiment, la parole est laissée aux élèves.
00:20:14 C'est-à-dire qu'on a créé des méthodes d'interaction avec des petites vidéos, du théâtre forum, des jeux, etc.
00:20:19 Et en fait, vous ne pouvez pas dire à un enfant "il faut parler" si vous ne lui laissez pas la parole.
00:20:24 Donc en fait, les enfants nous évoquent d'abord ce qu'ils vivent, à la maison, en dehors de l'école.
00:20:28 Ils nous racontent leur propre histoire.
00:20:30 Quand vous allez parler du harcèlement à l'école, vous parlez de la violence.
00:20:33 Et la violence, c'est une volonté de domination.
00:20:35 Et bien, ils vont vous évoquer des violences conjugales, ils vont vous évoquer de l'inceste.
00:20:38 C'est le continuum des violences.
00:20:39 Donc à chaque fois qu'on y va, on sait qu'on va aider des enfants.
00:20:42 Et puis certains vont nous évoquer la peur qu'ils ont de l'autre, qu'ils veulent accompagner,
00:20:46 qu'ils veulent devenir des élèves ambassadeurs.
00:20:48 Et ce qu'ils nous disent toujours, et j'en profite pour saluer mes collègues,
00:20:51 soit Mathilde, Olivier, Audrey ou d'autres, c'est qu'ils nous disent "vous partez déjà".
00:20:55 Et c'est beau et c'est dur, parce qu'on voudrait rester un petit peu plus.
00:21:00 Et c'est pour ça que nous on milite pour qu'il y ait ces sensibilisations,
00:21:03 au moins quatre fois par an, par des tiers de confiance.
00:21:06 Parce que j'ai trouvé que l'année dernière, ils étaient beaucoup en vase clos.
00:21:09 C'est-à-dire que les associations étaient mises de côté, on n'était pas du tout associés aux décisions.
00:21:13 Là, Gabriel Attal a parlé que face au harcèlement, le gouvernement doit être implacable.
00:21:18 Est-ce que vous pensez que Gabriel Attal va vraiment faire du harcèlement scolaire son fardeau ?
00:21:25 Son projet phare ?
00:21:28 Son projet phare, oui, exactement.
00:21:30 Moi j'ai trouvé, on vient tellement de loin l'année dernière,
00:21:35 déjà j'ai trouvé que c'était chouette d'aller à l'île de la Réunion,
00:21:39 de s'intéresser à l'ultramarin, parce que nous on est beaucoup sollicité,
00:21:42 donc ça c'est plutôt une bonne nouvelle.
00:21:44 J'aime les gens qui sont sur le terrain, qui font ce qu'ils disent et qui disent ce qu'ils font,
00:21:48 et c'est ce qu'ils font.
00:21:49 Je sais qu'il a travaillé avec Jean-Michel Blanquer, donc il connaît aussi la maison.
00:21:52 Donc moi je crois que ça va fonctionner, en tout cas j'aimerais qu'on puisse le rencontrer,
00:21:57 qu'ils réunissent le comité d'experts, parce que l'année dernière, le comité n'a jamais été réuni.
00:22:01 Et moi je vais vous dire un truc, si il réussit, je prends ma retraite et ça me va bien.
00:22:07 On va écouter Alix Rivière qui parlait de ce sujet, et ensuite on réagira ensemble.
00:22:15 Alors ça va satisfaire les familles des enfants harcelés,
00:22:20 la seule chose c'est que l'enfant harceleur, il n'y aura pas de solution pour lui.
00:22:26 La difficulté majeure que nous avons sous les cas de harcèlement,
00:22:30 c'est réellement le manque de personnel dédié et formé pour régler ce type de situation.
00:22:35 Parce que de toute façon, en plus, vous imaginez déplacer un enfant dans une autre école,
00:22:42 il arrive, il a déjà, enfin si c'est dans la même ville ou même à proximité,
00:22:47 on aura quand même une petite idée de la raison pour laquelle il arrive comme ça en cours d'année,
00:22:50 puisque c'est totalement, c'est un fait complètement nouveau si ça arrive dans le premier degré.
00:22:57 On déplace le problème, et ça c'est quelque chose d'extrêmement coutumier de l'éducation nationale.
00:23:03 Est-ce que vous êtes en relation avec d'autres associations,
00:23:06 ou encore peut-être, on a parlé beaucoup de la famille de l'INSEE,
00:23:10 est-ce que vous avez pu aussi accompagner ces familles dont on a beaucoup parlé dans les médias,
00:23:15 ou peut-être leur donner des conseils pour l'après ?
00:23:18 Absolument, on a des appels tous les jours, de toute façon ce ne sont pas les enfants qui nous appellent,
00:23:24 et quand ils nous appellent on demande d'être accompagnés par une famille.
00:23:26 On soutient les familles, des cas qui ne sont pas du tout médiatisés,
00:23:29 des enfants qui malheureusement sont décédés.
00:23:32 Donc oui, on accompagne les familles.
00:23:35 Je ne sais plus votre question, j'ai été troublée par un...
00:23:38 Est-ce que vous êtes en relation avec d'autres associations, peut-être s'y mènent des combats ?
00:23:42 C'est un travail quand même collectif aussi, pour faire entendre votre voix auprès du gouvernement.
00:23:47 Est-ce que justement vous avez prévu de mener des actions pour interpeller le gouvernement sur des propositions de loi ?
00:23:53 Participer justement à trouver des solutions pour lutter contre ce fléau ?
00:23:58 Alors moi, comme c'est un sujet transpartisan, évidemment on travaille avec tout le monde.
00:24:02 On travaille par exemple avec des petits citoyens de la fédération Léo Lagrange, le 30-20,
00:24:06 Muriel Cortot que je salue, la déléguée générale, Génération Numérique, Open, beaucoup d'associations.
00:24:11 Et puis je travaille avec des parlementaires.
00:24:13 On parlait d'Île-de-la-Réunion, j'ai fait une visio avec une députée d'Île-de-la-Réunion justement pour faire des propositions.
00:24:19 Je travaille beaucoup avec un sénateur qui s'appelle Xavier Iacoveli des Hauts-de-Seine,
00:24:22 qui lui a fait une conférence débat avec beaucoup d'experts, avec des avocats, etc. pour faire avancer le sujet.
00:24:29 Parce que quand on parle du harcèlement entre pères, vous parlez de la protection de l'enfance, vous parlez des familles.
00:24:33 Nous par exemple, on accompagne beaucoup de familles monoparentales,
00:24:36 beaucoup de familles allophones, des gens qui sont sur le bas-côté, qui sont stigmatisés,
00:24:40 qui eux-mêmes subissent un mépris de classe, qui n'osent pas aller vers l'école.
00:24:44 Donc c'est aussi ça mon sujet à titre personnel, c'est de faire en sorte qu'un parent se dise qu'il est un éducateur
00:24:48 et qu'il a sa place aussi à l'école.
00:24:50 - En parlant sur la responsabilité des parents, est-ce que vous trouvez qu'on devrait mieux accompagner aussi
00:24:56 les parents des harcèleurs, peut-être les sanctionner ? Comment on gère justement ?
00:25:00 Vous êtes maman, vous avez été victime de ce phénomène de harcèlement concernant votre fille.
00:25:06 Est-ce que vous auriez aimé qu'il y ait une sanction qui soit engagée contre les parents des harcèleurs de votre fille ?
00:25:12 - Non, non, non, non, je stigma, non, non, non.
00:25:16 Non, en fait, je reviens au programme phare, c'est un volet qui n'a pas été développé,
00:25:21 j'espère qu'il sera par Gabriel Attal, que je ne vais pas interpeller parce qu'il démarre et que je n'ai pas envie de l'interpeller.
00:25:26 Mais dans le programme phare, il y a tout un volet famille.
00:25:28 Et normalement, à la rentrée, les familles doivent avoir une prévention, une sensibilisation.
00:25:33 On leur explique c'est quoi le phénomène de harcèlement.
00:25:36 Sachez que vous avez plus de risques d'avoir un enfant harcèleur qu'un enfant harcelé.
00:25:40 Donc moi, en tant que parent, si vous m'éduquez, si vous m'expliquez comment ça fonctionne,
00:25:44 je vais pouvoir en parler à mon enfant, c'est de la prévention.
00:25:47 Il y avait, dans le cadre du programme phare, une expérimentation qui a été abandonnée,
00:25:50 j'aimerais bien qu'elle soit remise en place, une proposition, c'était les parents ambassadeurs.
00:25:54 Ce sont des parents qui ont cette appétence et qui font le lien entre l'école,
00:25:57 les parents des harcelers et les parents des harcelés.
00:26:00 Donc il y a beaucoup de choses à faire.
00:26:01 Moi, j'invite le ministre à nous réunir, à réunir le comité d'experts.
00:26:04 On est très nombreux à avoir des idées, on est sur le terrain et on n'est surtout pas dans la défiance.
00:26:08 - Merci beaucoup Nora Tiranfresque, vous êtes fondatrice de l'association Marion,
00:26:13 la main tendue, n'hésitez pas à aller consulter leur site.
00:26:16 Un petit mot peut-être pour aider votre association, comment on peut aider votre association ?
00:26:21 - On a besoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent.
00:26:23 - De bénévoles ?
00:26:24 - De bénévoles, non mais de l'argent, parce que l'argent c'est des salariés, on manque d'argent,
00:26:27 il y a des subventions qui ne viennent pas.
00:26:29 On est beaucoup aidé par la région Île-de-France, un peu par le ministère.
00:26:32 Le ministère des Sports, vous nous verrez pendant les Jeux Olympiques.
00:26:34 Et puis un super, je tiens à le dire vraiment, qui a sauvé notre année dernière, qui a sauvé l'emploi,
00:26:41 c'est une entreprise privée qui vend des shampoings anti-pelliculaires,
00:26:44 et je peux vous dire que sans eux nous n'aurions pas aidé 200 à 300 familles l'année dernière.
00:26:48 - Une belle action.
00:26:49 - Oui, il faut continuer à aider nous, à vous aider.
00:26:51 - Je crois que votre message a été entendu et a été transmis.
00:26:55 Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.
00:26:58 L'heure pour moi de vous présenter les invités qui m'accompagneront toute la soirée pour cette émission Soir Info ET.
00:27:05 Michel Taubes, vous êtes fondateur d'Opinion Internationale, merci beaucoup.
00:27:09 Denis Deschamps, analyste conférencier, un habitué de ce plateau.
00:27:13 - Et de vos plateaux à vous.
00:27:15 - Et enfin, Jean-Marc Gouvernatori, vous êtes coprésident de Ecologie au Centre.
00:27:20 Merci beaucoup.
00:27:21 - Tout à fait.
00:27:22 - Au couleur de l'écologie.
00:27:23 - Voilà.
00:27:24 - Un petit mot, peut-être, messieurs, sur le harcèlement et ces deux décrets qui ont été votés,
00:27:29 qui ont été annoncés par Gabriel Attal.
00:27:32 Denis Deschamps, peut-être une réaction.
00:27:34 - Écoutez, il fait ce qu'il dit.
00:27:37 Donc ça, c'est très bien. Il est très réactif.
00:27:39 Il avait promis les décrets. Ils sont déjà là pour la rentrée.
00:27:42 Maintenant, comme ça vient d'être dit, le sujet du harcèlement est extrêmement vaste.
00:27:49 Et justement, il peut toucher beaucoup, beaucoup de gens.
00:27:52 Il faut des bonnes volontés.
00:27:53 Vous remarquez, ça tient à une personne et son énergie pour fédérer d'autres personnes autour.
00:27:58 Ça demande beaucoup, beaucoup de travail et beaucoup de liens.
00:28:02 Tout se fait sur le terrain.
00:28:03 Vous l'avez dit, vous êtes une femme de terrain.
00:28:05 Il faut être sur le terrain.
00:28:07 Les lois, c'est très bien. Les décrets, c'est très bien.
00:28:09 Mais il faut être à côté des professeurs. Il faut être à côté des élèves.
00:28:12 Parce qu'en fait, le malaise, il est là, au départ.
00:28:14 - Il est au sein des classes.
00:28:15 Et de plus en plus jeunes, vous l'avez dit, Normand.
00:28:17 - Non, mais des cinq ans, nous, dès la grande section.
00:28:19 Les faits de meute, vous êtes tout seul à la récré.
00:28:21 Vous n'êtes pas invité aux anniversaires. On vous tire les cheveux.
00:28:23 - Ce sont les anniversaires, oui.
00:28:24 - Oui, on a tous ces cas-là.
00:28:26 Tu n'es pas invité, tu n'es pas ma copine, tu n'es pas mon copain.
00:28:29 - Michel Taubes, une réaction sur ce sujet.
00:28:31 Est-ce que vous avez l'impression qu'il y a quand même une avancée ?
00:28:33 Est-ce que le gouvernement prend enfin conscience de ce dossier
00:28:37 qui est très important pour l'avenir, pour les jeunes ?
00:28:40 - Oui, oui. Je pense qu'il était temps que le ministre de l'Éducation nationale
00:28:43 joue pleinement son rôle.
00:28:45 Et j'ai envie de dire, ce n'est que le début, j'espère.
00:28:47 Vous avez la décence de ne pas l'interpeller, madame,
00:28:50 parce qu'il vient d'arriver.
00:28:52 Mais en même temps, vous l'avez dit aussi,
00:28:54 sans vous, sans les associations, ils n'y arriveront pas.
00:28:58 Pour une raison très simple, on évalue, je crois, un million,
00:29:01 le nombre d'enfants qui seraient harcelés.
00:29:04 Moi, je pose toujours la question, s'il y a un million d'enfants harcelés,
00:29:08 combien y a-t-il d'enfants harceleurs ?
00:29:10 - 6 millions.
00:29:11 - Voilà. Et donc, en fait, si vous voulez, ça ne pourra pas se régler
00:29:14 par les décrets ou par des mesures punitives,
00:29:16 ça se réglera uniquement par la mobilisation de tout le monde.
00:29:19 Et je voudrais ajouter un dernier point.
00:29:21 Le harcèlement scolaire n'est jamais que scolaire.
00:29:24 Il se prolonge toujours, au moins, sur cet outil à la fois extraordinaire
00:29:30 et terrifique pour les enfants, parce que, encore une fois,
00:29:34 si ça se...
00:29:36 - Après, ça permet aussi de faire de la prévention, les réseaux sociaux.
00:29:38 - C'est positif, les réseaux sociaux.
00:29:40 - Oui, mais quand même, je pense que...
00:29:42 - C'est parce qu'ils ne sont pas formés.
00:29:43 - Oui, mais je pense que toute la chaîne de mobilisation,
00:29:45 elle va même au-delà de l'école et de les familles.
00:29:47 Elle concerne l'ensemble des acteurs de la société.
00:29:50 Et donc, je pense, effectivement, si on veut protéger nos enfants,
00:29:53 c'est toute une génération qui est en jeu actuellement.
00:29:55 Donc, il faut que le ministre soit au premier rang.
00:29:57 Je pense que très vite, il doit recevoir,
00:29:59 mais ça concerne absolument tout le monde.
00:30:02 - Un mot très rapide, peut-être ?
00:30:03 - Tout à fait.
00:30:04 D'abord, effectivement, les deux décisions de M. Attal sont bonnes,
00:30:07 mais je voulais dire aussi que je fais partie des admirateurs
00:30:09 de Nora Tirant-Fress, parce qu'elle travaille dans le cœur
00:30:13 et dans l'intelligence, elle a la compétence,
00:30:15 et c'est par les graines de conscience que nous semons
00:30:17 et par les actions qu'on va améliorer notre monde.
00:30:19 Donc, bravo, madame.
00:30:20 - Merci beaucoup.
00:30:21 - Merci beaucoup, Nora.
00:30:22 - Merci, Nora.
00:30:23 - Qui brille, alors.
00:30:24 - Malheureusement, on doit passer à un autre sujet de l'actualité
00:30:28 qui n'est pas très joyeux également,
00:30:30 mais cette saisie de drogue qui n'est pas sans conséquence.
00:30:33 Près de 100 kg de cannabis et 7 kg de cocaïne ont été saisis
00:30:36 mardi dans deux véhicules à l'arrivée d'un bateau
00:30:38 de la Corsica Linea à Bastia.
00:30:40 Selon le parquet d'Ajaccio, c'est une quantité jamais atteinte
00:30:43 en Corse de mémoire d'enquêteurs.
00:30:45 Cette cargaison était à destination des régions
00:30:47 de Porto Vecchio et d'Ajaccio.
00:30:48 L'opération menée au terme d'une enquête de six mois
00:30:51 aurait certainement donné lieu à cette interpellation
00:30:53 et aurait déjà permis d'assécher quatre points de dille
00:30:55 dans le quartier des Cannes à Ajaccio.
00:30:57 C'est d'ailleurs dans ce quartier populaire de la ville
00:31:00 que deux agents de la propriété urbaine ont été menacés de mort.
00:31:03 Cela a provoqué une vague d'indignation sur l'île.
00:31:05 Pour preuve, un rassemblement a été organisé cet après-midi.
00:31:08 On fait le point sur ce rassemblement
00:31:10 avec Cristina Luzzi, notre correspondante sur place.
00:31:13 - C'est près de 700 personnes, toutes générations confondues,
00:31:16 qui se sont rassemblées ce jeudi après-midi
00:31:18 dans le quartier des Cannes à Ajaccio
00:31:20 sous l'appel de plusieurs mouvements nationalistes et d'associations
00:31:23 pour protester contre les menaces
00:31:25 dont auraient été victimes deux agents municipaux dimanche dernier
00:31:28 alors qu'ils effectuaient leur tournée matinale
00:31:31 dans ce quartier populaire d'Ajaccio.
00:31:33 Les participants se sont rassemblés devant l'école élémentaire du quartier
00:31:37 avant de se diriger vers l'endroit
00:31:39 où les employés municipaux ont été agressés
00:31:41 et dont plusieurs habitants assurent qu'il s'agit d'un point de dille
00:31:44 en scandant "ici on est chez nous, on est là,
00:31:47 la drogue dehors, les dealers dehors".
00:31:50 Les manifestants ont été applaudis par des habitants
00:31:52 aux fenêtres d'un immeuble décrit comme le plus problématique du quartier.
00:31:56 Les forces de l'ordre étaient présentes mais sont restées en retrait
00:31:59 et c'est aux alentours de 19h que le cortège s'est dissipé dans le calme.
00:32:03 - Nous sommes en direct avec Romain Marsili,
00:32:06 podcaster Le Corse et L'Auvergnat.
00:32:08 Merci d'être avec nous.
00:32:10 Quelle est l'ambiance en Corse ? Quelle est la situation ?
00:32:12 Est-ce que, première question, vous avez participé à ce rassemblement ?
00:32:15 Je crois que non, mais pourquoi justement vous n'avez pas souhaité
00:32:19 participer à ce rassemblement alors que vous êtes Corse ?
00:32:22 - Pour une raison très pratique, je suis arrivé aujourd'hui de Paris,
00:32:25 à Paris, de Bastia ce matin.
00:32:28 Vous avez fait toute la journée de très bonnes analyses sur ces news,
00:32:32 beaucoup de choses ont été dites,
00:32:34 mais la question qui est traitée n'a rien de spécifique à la Corse.
00:32:38 On la retrouve dans beaucoup de régions en France.
00:32:41 Il y a un agacement profond, légitime, d'une grande partie de la population
00:32:45 face au délitement de l'Etat, ou plus exactement,
00:32:48 face à une certaine incapacité de l'Etat à assurer sa première mission,
00:32:53 à savoir la sécurité, la liberté, la propriété des habitants.
00:32:58 C'est tout simplement l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme.
00:33:01 Alors, et quand le citoyen ne se sent plus protégé,
00:33:05 et s'il ne fait plus confiance en l'Etat pour assurer sa sécurité,
00:33:09 la société finit par trouver d'autres moyens de régulation.
00:33:12 Et c'est rarement souhaitable, c'est rarement profitable pour les plus faibles,
00:33:17 mais on voit bien le danger de cette situation,
00:33:20 et c'est un peu ce qu'on a vu aujourd'hui à Ajaccio.
00:33:23 Et puis il y a bien sûr la situation en Corse.
00:33:25 La Corse, c'est loin d'être un havre de paix absolu,
00:33:29 ce n'est pas un territoire uni, l'exemple de criminalité, bien évidemment.
00:33:33 Mais en Corse, nous avons longtemps été à l'abri de ce type d'insécurité.
00:33:38 Pourquoi ? Comment ? Par quels moyens vous avez été à l'abri de ce genre de phénomène ?
00:33:44 Ce serait très long à expliquer, il y a des raisons historiques, sociales, sociologiques.
00:33:49 Il faut pas faire de...
00:33:50 Parce qu'il y a aussi cette union, cette communauté Corse qui permet de tenir l'île ?
00:33:55 Il faut faire attention à ne pas tomber dans le pittoresque, voilà.
00:33:59 Lorsqu'on parle de la Corse, on aurait bien sûr tendance à vouloir, bien sûr, idéaliser la situation.
00:34:05 Il y a des problèmes en Corse, sociaux, économiques.
00:34:07 Mais la Corse a longtemps échappé à ce type précis d'insécurité, c'est-à-dire ces zones de l'endroit,
00:34:14 le caillassage de véhicules de pompiers, des agressions à coups de couteau.
00:34:17 Je ne sais pas si vous vous souvenez, il y a quelques années, c'était un soir de Noël,
00:34:21 à Ajaccio justement, un véhicule de pompiers avait été caillassé dans un quartier un peu difficile,
00:34:28 très difficile même, et il y avait eu une réaction déjà à l'époque.
00:34:31 Donc vous voyez, ça dépasse largement la question de la drogue et la question de l'actualité immédiate.
00:34:38 Mais en tout cas, on voit bien que lorsque cela arrive, il y a une émotion plus forte
00:34:42 qui ne se traduit pas par des marches blanches.
00:34:45 Vous voyez, donc la manifestation d'aujourd'hui, ça exprime cela aussi,
00:34:49 c'est-à-dire un refus de vivre dans une société dangereuse, un refus de ce type d'insécurité diffuse.
00:34:55 Et puis il y a d'autres motifs, il y a des rivalités idéologiques et politiques entre les différents pouvoirs socialistes.
00:35:03 Mais est-ce que ce rassemblement a été écouté ?
00:35:05 Est-ce que vous pensez que c'est en faisant des manifestations, des rassemblements comme celui d'aujourd'hui,
00:35:11 que les choses vont changer, que le gouvernement va peut-être aussi se pencher sur la situation de la Corse ?
00:35:17 Cela peut participer, bien évidemment.
00:35:22 Il y en aura d'autres ? Des rassemblements peut-être ? Des actions ?
00:35:26 Ce n'est pas, d'après mes informations, prévu dans l'immédiat.
00:35:29 Il ne faut pas que cela devienne mécanique, cela répond à une émotion.
00:35:34 Mais il y a quelques jours, il y a eu, ce n'est pas un rassemblement pacifique,
00:35:37 mais il y a eu également à Calvi, suite à des incidents, une réaction beaucoup plus musclée.
00:35:45 Tout cela, dans le même sens, le refus de cette incivilité de ce quotidien,
00:35:50 le refus de ce qui tourne parfois à ce qui a été appelé la décivilisation ou la barbarie.
00:35:57 En Corse, bien évidemment, c'est un certain bon sens qui a été exprimé.
00:36:03 Cela devrait l'être partout.
00:36:06 Mais il faut faire attention en Corse, comme ailleurs, à ce que cette indignation ne soit pas géométrie variable,
00:36:11 et puis surtout qu'elle ne repose pas, qu'elle ne devienne pas centrée sur des caractères et des critères de type ethnique,
00:36:19 où là, on irait sur une pente très dangereuse.
00:36:22 - Romain Marsili, vous êtes podcaster, et ça s'appelle "Le Corse et l'Auvergnac".
00:36:27 Michel Thaub, vous avez peut-être une question pour notre invité ?
00:36:30 - En fait, pour remonter à ce que vous disiez, ce n'est pas du pittoresque.
00:36:35 Moi, je pense que ce n'est pas du pittoresque de voir la population ne pas admettre
00:36:40 qu'on s'en prenne à des agents municipaux qui ont été menacés par des dealers de drogue.
00:36:44 - Parce qu'on le rappelle, le rassemblement du jour, c'est parce que deux agents municipaux
00:36:48 ont été menacés par des trafiquants.
00:36:51 - En fait, je pense que souvent, il y a des marches blanches parce qu'il y a une tragédie, c'est-à-dire un décès.
00:36:56 Et là, en fait, il y a une réaction émotive, digne, sans prise de parole, si je ne me suis pas trompé,
00:37:03 suite au fait que des dealers s'en sont pris verbalement à des travailleurs
00:37:09 qui représentent une institution publique.
00:37:12 Et je trouve que c'est une saine réaction.
00:37:15 La sécurité a pris une telle part, une telle importance dans notre société
00:37:20 que je pense que les Français ne vont pas éternellement se contenter
00:37:25 d'attendre des mesures gouvernementales pour les protéger davantage.
00:37:28 Donc, je pense que non seulement il faut que toutes les forces de l'ordre se mobilisent,
00:37:31 police nationale, police municipale, agents de sécurité, caméras de surveillance, etc.
00:37:37 Mais c'est aussi l'affaire de tous les citoyens.
00:37:39 Et je pense encore une fois que cette réaction, elle n'en relève pas du tout du pittoresque Corse.
00:37:44 D'une sensibilité coréenne et corse, d'une culture spécifique coréenne et corse.
00:37:49 C'est tout simplement une saine réaction d'un peuple, le peuple corse, le peuple français,
00:37:54 qui tout simplement considère que, comme vous le disiez, monsieur,
00:37:58 la sécurité est dans l'article 2 de la Classe fin de droit de l'homme,
00:38:01 comme il y en avait d'ailleurs dans les projets de constitution de la République corse
00:38:05 à une époque qui a plus de 300 ans.
00:38:07 Jean-Marc Governatori, votre regard sur la situation en Corse
00:38:10 et ce soulèvement de cet après-midi, ce rassemblement qui a permis
00:38:15 d'essayer de dire non à la drogue, non au trafic de stupéfiants, non aux zones de non-droit ?
00:38:20 Je suis co-fondateur de la Ligue nationale contre la drogue,
00:38:23 avec le scientifique Gabriel Nahas, et pour nous, il n'y a pas d'eau drogue douce.
00:38:27 Donc l'option de certains qui voudraient l'égaliser serait une faute.
00:38:31 Et il faut savoir qu'une solution repose sur deux pieds,
00:38:34 d'une part l'éducation, d'autre part la répression.
00:38:37 Il n'y a ni l'un ni l'autre.
00:38:39 Et si vous asséchez le marché, vous allez assécher la problématique du deal.
00:38:44 Et il faut bien que les consommateurs se rendent compte
00:38:47 que ce sont eux qui alimentent le deal.
00:38:49 Et si par exemple vous faisiez voir des vidéos de l'état de déchéance
00:38:53 dans lequel s'amène le consommateur à des enfants de 5 ans, 6 ans, 10 ans,
00:38:56 à force d'aller assécher le marché, la solution durable, elle est là.
00:39:00 Nicolas Battini, sur notre antenne aujourd'hui, a parlé de
00:39:03 "la drogue est un cash sex d'une question civilisationnelle, culturelle et démographique".
00:39:08 Nicolas Battini, président de l'association Palatinu.
00:39:11 Est-ce que vous partagez cet avis ?
00:39:13 Est-ce que la drogue pourrait cacher d'autres problèmes, d'autres fléaux ?
00:39:18 C'est le mal-être général parce qu'en fait la société n'a pas de sens.
00:39:21 On est dans une société où c'est le productivisme, le consumérisme,
00:39:24 la compétition à outrance. Donc on vit contre nature.
00:39:26 L'argent facile.
00:39:27 Et ça peut se traduire par des addictions à l'alcool, à la drogue ou aux médicaments.
00:39:31 Denis Deschamps, votre analyse sur ce phénomène
00:39:34 et puis cette situation qui touche maintenant toutes les villes, tous les départements ?
00:39:40 Tout à fait, on l'a vu, maintenant ça s'est répandu sur tout le territoire.
00:39:43 Certains disaient que la violence a franchi un cap d'ailleurs.
00:39:47 Et on voit même maintenant que ça ne concerne plus que quelques quartiers,
00:39:51 mais ça s'est vraiment répandu.
00:39:52 Moi j'admire cette réaction.
00:39:55 D'abord parce qu'il n'y a aucune violence.
00:39:57 Ça, il faut le noter, il n'y a aucune violence.
00:40:00 Deux, il n'y a pas de revendication.
00:40:02 Le simple fait d'être présent est la revendication.
00:40:06 Il y a beaucoup de monde.
00:40:08 Il y a beaucoup, beaucoup de monde.
00:40:10 Ce n'est pas trois, quatre personnes.
00:40:11 Et en réalité, là on a une expression.
00:40:13 C'est très important.
00:40:14 Là, c'est un signal fort en fait pour l'État.
00:40:16 Là, on a une expression populaire.
00:40:19 Toute génération, on le voit sur les images de Cristina Lodi.
00:40:21 C'est une expression citoyenne.
00:40:23 Les habitants de la cité, les habitants de la ville,
00:40:25 donc ils s'expriment face à, il faut être honnête,
00:40:28 face à un retrait de l'État.
00:40:30 On parle de sécurité, donc d'insécurité.
00:40:33 Donc en fait, c'est le citoyen sur le terrain
00:40:36 qui manifeste et qui fait dire,
00:40:38 enfin qui envoie un message fort à l'État en disant
00:40:40 là, il commence à y avoir un vrai problème.
00:40:43 Et surtout, c'est pour ça que j'admire ce mouvement,
00:40:45 c'est parce que ça se fait dans le silence
00:40:48 par rapport à habituellement une non-réaction
00:40:51 des gens qui sont silencieux à cause de la peur.
00:40:54 Et là en fait, ils ne revendiquent pas,
00:40:56 ils sont juste simplement là.
00:40:58 Et ça, je pense que d'abord,
00:41:00 si ça pouvait faire des petits dans toutes les villes,
00:41:03 ce serait bien.
00:41:04 Ça veut dire stop, maintenant, on en a marre
00:41:06 et que l'État puisse réagir parce qu'effectivement,
00:41:09 c'est une autre expression en disant,
00:41:11 nous, on n'arrête pas de le dire ici.
00:41:12 Il y a un manque de moyens chez les policiers.
00:41:14 Il y a une fatigue psychologique chez les policiers.
00:41:17 Dans les moyens, j'inclus aussi les moyens humains.
00:41:21 Ça manque de moyens humains.
00:41:23 Et donc moi, je trouve que c'est une belle réaction.
00:41:25 Écoutez Jean-Christophe Angeleni, le maire de Porto Vecchio.
00:41:28 Il a dit "la Corse, ce n'est pas comparable à Marseille, Paris, Nice.
00:41:32 Il n'y a pas de zone de non-droit".
00:41:34 Et ensuite, je vais vous faire réagir, Romain Marselli.
00:41:37 Je connais un peu Marseille.
00:41:41 J'entends beaucoup parler de Paris, de Nice,
00:41:44 d'un certain nombre de zones qui sont désormais inaccessibles
00:41:47 aux forces de sécurité, à la police, voire même à des citoyens
00:41:50 qui ne seraient pas, dirons-nous, impliqués dans un certain nombre de choses.
00:41:54 La Corse, il faut le dire très clairement,
00:41:56 ce n'est pas du tout, du tout comparable.
00:41:58 Ce n'est pas parce que deux personnes, en l'occurrence,
00:42:01 seraient menacées des agents municipaux de la commune d'Ayage
00:42:05 que l'on peut parler de zone de non-droit.
00:42:07 Pas de comparaison à faire Romain Marselli ?
00:42:09 Pas de zone de non-droit en Corse ?
00:42:12 Non, il n'y a aucune comparaison possible
00:42:15 d'aucun point de vue géographique, démographique
00:42:20 ou d'un point de vue de la sécurité.
00:42:22 En revanche, les mêmes problèmes, et cela a été évoqué sur votre plateau,
00:42:26 se posent partout, sur la sécurité en général,
00:42:31 sur la question importante de santé publique,
00:42:35 du rapport aux drogues, ça bien sûr, ça se pose aussi en Corse.
00:42:40 Derrière, cela a été un peu moins dit, en revanche,
00:42:43 derrière ces manifestations, il y a aussi une revendication,
00:42:46 il ne faut pas l'oublier, qui est identitaire,
00:42:48 le rassemblement d'aujourd'hui.
00:42:51 Et qui sont les organisateurs ?
00:42:54 Oui, parce que chez certains, sans rentrer dans l'analyse
00:42:58 qui serait complexe et peut-être pas forcément adaptée
00:43:01 ici à cette heure, des différentes dynamiques
00:43:04 entre mouvements nationalistes,
00:43:06 il y a aussi pour certains la volonté d'ériger un contre-modèle
00:43:10 contre certaines dérives auxquelles on peut assister
00:43:14 sur le continent, dans certains quartiers.
00:43:17 Loin de la Corse, ce n'est pas ça.
00:43:19 C'est aussi, il y a toujours une opportunité,
00:43:22 je ne vais pas dire le mot récupération, car il est dépréciatif,
00:43:25 mais une volonté d'exploiter certains événements.
00:43:29 Mais c'est de la politique, n'oublions pas que tout ça,
00:43:31 c'est aussi de la politique.
00:43:33 Un de vos invités parlait de réaction citoyenne.
00:43:36 Il y a une réaction spontanée, d'émotion, saine, naturellement.
00:43:42 Il est inacceptable que des agents se fassent menacer, caillasser.
00:43:47 Mais il y a évidemment dans tout ça une dimension politique.
00:43:51 Denis Deschamps, une question pour vous, une réaction ?
00:43:54 Oui, une réaction. Je rebondis sur deux éléments que vous avez évoqués.
00:43:59 Le premier, c'est qu'effectivement, la tentation va être grande,
00:44:02 cher monsieur, vous vous en doutez bien,
00:44:04 que certains politiques récupèrent les mouvements si ça se déploie.
00:44:07 C'est dans le gène politique.
00:44:10 Surtout qu'en plus là, c'est transpartisan.
00:44:13 Donc forcément, ça c'est un premier risque.
00:44:15 Et le deuxième point que je voulais aborder,
00:44:18 c'est que moi je pense justement qu'il y a un côté identité là-dedans.
00:44:23 C'est qu'en fait, là, ces gens sont dans leur quartier, c'est chez eux.
00:44:28 Ils défendent leur terrain.
00:44:30 Je ne pense pas que ce soit une question Corse-pas-Corse,
00:44:33 avec la problématique Corse derrière.
00:44:35 Je crois que si vous voyez ça, par exemple, en Bretagne ou en Auvergne,
00:44:39 ça va être la même chose.
00:44:41 C'est chez soi, c'est là où on se ressource,
00:44:43 c'est les enfants à l'école.
00:44:45 D'ailleurs, c'est très significatif.
00:44:47 C'est deux personnels qui travaillaient pour la communauté,
00:44:49 qui ont été interpellés, menacés.
00:44:54 Et en fait, on vient les défendre quelque part et les soutenir.
00:44:57 Donc c'est l'identité du terrain là.
00:44:59 On ne touche pas notre quartier.
00:45:01 - Romain Marsili, je vous remercie d'avoir participé à notre émission.
00:45:04 Belle soirée.
00:45:06 - Bonne soirée.
00:45:07 - Merci beaucoup.
00:45:08 Retour bien évidemment désormais sur la prise de parole d'Emmanuel Macron,
00:45:12 le chef de l'État a fait sa première apparition publique officielle
00:45:15 depuis le début de sa pause estivale.
00:45:17 Il a assisté, comme chaque année, à la cérémonie de commémoration
00:45:20 de l'anniversaire de la libération de Bormes, les Mimosas, en 1944.
00:45:24 Cette prise de parole du 17 août est devenue un moment important
00:45:27 et traditionnel pour le président avant la rentrée.
00:45:30 Alors Michel Taubes, qu'en avez-vous pensé ?
00:45:33 Il n'y a pas eu de grandes annonces.
00:45:35 - Non, vraiment pas.
00:45:36 Je pense que c'était, comme souvent avec Emmanuel Macron,
00:45:39 lorsqu'il s'agit de mémoire,
00:45:41 il y a eu une tentative lyrique, je trouve d'ailleurs plutôt réussie,
00:45:46 de convocation du passé.
00:45:49 Mais alors vraiment très peu parlé du présent, quasiment pas.
00:45:53 L'intervention était assez courte.
00:45:55 Il a quasiment consacré l'essentiel de ses propos
00:45:57 à parler d'abord de Bormes, les Mimosas,
00:45:59 et du contexte vraiment local de cette mémoire du débarquement.
00:46:03 - Alors qu'il aurait pu faire des annonces,
00:46:05 peut-être pas de grandes, grandes annonces.
00:46:07 - La seule annonce, c'est tout simplement de dire
00:46:09 qu'on parlait de la Corse,
00:46:12 va commencer en septembre-octobre les commémorations des 80 ans
00:46:16 des différents débarquements et libérations de la France et de l'Europe,
00:46:20 qui vont donc aller de septembre-octobre prochain jusqu'à 2025.
00:46:23 - Vous n'aviez pas d'attente ?
00:46:25 - Non, je n'avais pas d'attente,
00:46:26 parce qu'en plus, comme il nous a quand même annoncé
00:46:28 lors de sa dernière intervention
00:46:30 qu'il allait faire une grande annonce à la rentrée,
00:46:32 je ne le voyais pas le faire à Bormes, les Mimosas,
00:46:35 qui est un lieu de commémoration mémorielle
00:46:38 et à laquelle il est très attaché, il y va depuis 2018.
00:46:42 Et donc, dans les mois qui viennent,
00:46:44 il va pouvoir redéambuler historiquement
00:46:47 sur les chemins de l'histoire de France,
00:46:49 puisqu'il a annoncé que l'État allait mettre le paquet
00:46:52 dans ces 80 ans de commémorations.
00:46:55 - Jean-Marc Gauvernatori, déçu par cette prise de parole
00:46:58 ou au contraire, c'était prévu, pas de grande surprise ?
00:47:02 - Si nos parents n'avaient fait que parler d'amour,
00:47:06 il n'y aurait personne sur ce plateau.
00:47:08 Et la problématique de notre président,
00:47:10 c'est qu'il s'exprime très bien, et ça s'arrête au verbe.
00:47:13 Dans le cas, par exemple, où il avait dit
00:47:15 que le second quinquennat serait écologiste ou ne serait pas,
00:47:17 il a pris une mesure qui fait qu'au 1er janvier 2024,
00:47:20 800 000 jeunes de 17 ans pourront passer le permis,
00:47:23 et donc on remet 800 000 véhicules polluants sur la route,
00:47:26 alors qu'il existe des véhicules sans permis.
00:47:28 - C'est-il quand même pour les jeunes ?
00:47:30 - Il existe des véhicules sans permis,
00:47:32 qui sont critères 1, donc beaucoup moins polluants,
00:47:34 beaucoup plus légers que les véhicules normaux,
00:47:36 donc il n'y a beaucoup moins d'émissions de micro-particules
00:47:39 au freinage avec les pneus, donc c'est une faute.
00:47:41 C'est anti-écolo.
00:47:42 Et par conséquent, il est dans le verbe,
00:47:44 mais l'action, c'est le contraire.
00:47:46 - Denis Deschamps, vous l'avez suivi, ce discours ?
00:47:48 Au contraire, parce qu'on avait l'impression aussi
00:47:50 que maintenant, à chaque prise de parole
00:47:52 du président de la République, les Français sont moins à l'écoute.
00:47:55 On se dit, c'est une de plus, il n'annoncera rien.
00:47:59 - On est en plein cœur de l'été, je ne suis pas persuadé,
00:48:02 même s'il a attendu la fin de journée,
00:48:04 je ne suis pas persuadé que les gens sur leur lieu de vacances
00:48:07 regardaient attentivement le discours.
00:48:09 - Quand on voit quand même le contexte d'inflation,
00:48:11 peut-être un mot aussi pour les personnes
00:48:13 qui actuellement ont du mal à finir les fins de mois,
00:48:16 qui préparent la rentrée scolaire,
00:48:18 on a des drames aussi qui surviennent partout.
00:48:21 - Exactement, l'été est riche en faits divers et en drames.
00:48:24 J'ai écouté attentivement ça dans le taxi en venant,
00:48:28 et j'ai pris des notes, je ne sais pas combien de temps j'ai,
00:48:31 mais j'ai du temps.
00:48:33 Alors en fait, moi je trouve que le président
00:48:36 a voulu se mettre au-dessus de la mêlée.
00:48:38 Mais il a délivré quand même un gros gros message
00:48:41 sur nos jeunes, clairement.
00:48:43 Donc en fait, c'est maintenant, ça suffit,
00:48:46 avec deux ou trois petits accents gaulliens.
00:48:48 Donc il a parlé de ces grands moments,
00:48:51 et il a rattaché la jeunesse à ces grands moments.
00:48:54 Et d'ailleurs, il a même fait une petite parenthèse
00:48:56 avec les derniers des premiers,
00:48:58 en évoquant les personnes qui sont en train de disparaître,
00:49:00 qui ont sauvé, effectivement,
00:49:01 ils ont sauvé la terre de France, il ne faut jamais l'oublier.
00:49:04 C'est nos grands-parents, ça, au risque de leur vie.
00:49:07 - Les vivants relèvent les morts, il a dit.
00:49:10 - On continuera d'analyser cette prise de parole
00:49:13 juste après la pub.
00:49:14 Restez sur CNews, Soir Info été continu.
00:49:18 - Aux 22h sur CNews, vous êtes toujours dans Soir Info été.
00:49:24 L'heure pour nous de faire un point
00:49:26 sur les principales informations du jour,
00:49:28 et c'est avec Simon Guillin. Simon, rebonsoir.
00:49:30 - Rebonsoir, chère Célia, et bonsoir à tous ceux
00:49:33 qui nous rejoignent sur CNews ce soir.
00:49:35 Comme chaque année, Emmanuel Macron s'est exprimé
00:49:37 à l'occasion des commémorations du 79e anniversaire
00:49:40 de la libération de Bormes-les-Mimosas.
00:49:43 Dans une courte allocution de 13 minutes,
00:49:45 le chef de l'État a rendu hommage aux jeunes
00:49:47 qui ont participé au débarquement de Provence.
00:49:49 On va écouter ensemble un extrait, justement,
00:49:51 du discours du président.
00:49:53 - Je suis heureux avec mon épouse de revenir chaque année
00:49:56 dans ce lieu de mémoire et de vie, ici, parmi vous.
00:50:00 Cette manière de pèlerinage annuel,
00:50:03 sur un haut lieu de combat pour la liberté de la France,
00:50:07 a une vertu d'ancrage salvatrice.
00:50:10 Des hauteurs de Bormes, on peut voir ce qui va,
00:50:13 vient et surtout ne bouge pas.
00:50:16 Chacune, en effet, des commémorations
00:50:20 auxquelles j'ai eu le privilège de participer à vos côtés,
00:50:24 fut différentée, je me souviens de chacune d'entre elles,
00:50:27 marquée par des moments de notre histoire collective différente.
00:50:31 - Et puis cette mauvaise nouvelle
00:50:33 qui tombe en pleine vacances d'été pour les automobilistes.
00:50:36 Les prix à la pompe grimpent dans certaines stations-services.
00:50:39 La barre des 2 euros le litre a même été dépassée
00:50:42 par endroits. Des augmentations liées aux décisions prises
00:50:45 par les producteurs et exportateurs de pétrole.
00:50:48 Une tendance qui devrait malheureusement se poursuivre
00:50:50 dans les prochaines semaines, voire dans les prochains mois.
00:50:53 - Et enfin, le député LFI Alexis Corbière a demandé
00:50:57 à ce que les 45 000 volontaires qui participeront
00:50:59 à l'organisation des Jeux Olympiques puissent être rémunérés.
00:51:02 Il dénonce notamment un détournement du bénévolat élu de Seine-Saint-Denis.
00:51:06 Alexis Corbière a d'ailleurs adressé un document écrit
00:51:09 au gouvernement à ce sujet. Écoutez.
00:51:12 - On parle de Jeux Olympiques qui sont devenus
00:51:15 depuis quelques décennies un immense événement financier.
00:51:18 C'est des budgets de 9 milliards sans doute, peut-être même plus.
00:51:21 Des grands groupes vont faire beaucoup de profit,
00:51:23 ceux qui construisent des équipements sportifs,
00:51:25 les équipementiers aussi, tout ce qui est vêtements sportifs,
00:51:28 les boissons gazeuses, bref, je ne vais pas les citer,
00:51:30 mais il va y avoir énormément d'argent qui vont être brassés.
00:51:32 Et j'observe qu'il y a ensuite, on dit, c'est un détournement du bénévolat,
00:51:37 c'est-à-dire que 300 000 personnes ont candidaté.
00:51:39 On leur a posé, on a fait des entretiens, 90 questions.
00:51:42 On vous demande si vous avez le permis de conduire,
00:51:44 on vous demande si vous parlez des langues étrangères.
00:51:46 En fonction de tous ces éléments, on vous sélectionne ou pas,
00:51:49 on va faire travailler des gens 8 à 10 heures par jour, 6 jours sur 7.
00:51:52 Les gens n'auront même pas la possibilité,
00:51:54 quand on leur offre gracieusement la participation à un événement sportif.
00:51:57 Donc tout ça, c'est du salariat à l'arrivée.
00:52:00 Voilà, laissez-moi vous dire au revoir quand même, cher Célia.
00:52:04 Voilà pour ce tour de l'actualité à 22h sur CNews.
00:52:07 Vous êtes bien chanceux ce soir, chers téléspectateurs,
00:52:10 puisque vous retrouvez Célia Barot et ses invités pour la suite de Soir Info.
00:52:13 Merci pour ce point d'information.
00:52:15 On se retrouve à 23h.
00:52:17 Toujours sur ce plateau avec moi,
00:52:19 Michel Taubes, Jean-Marc Gauvernatori et Denis Deschamps.
00:52:23 On va continuer le débat avec vous juste après cette page de publicité.
00:52:27 Restez sur CNews, c'est Soir Info été.
00:52:29 22h passées de 5 minutes sur CNews.
00:52:35 Merci de nous rejoindre dans Soir Info été.
00:52:38 Justement, nous étions en train d'analyser,
00:52:40 de décrypter cette prise de parole du président de la République
00:52:43 depuis Bormes-les-Mimosas, qui a été organisée tout à l'heure en début de soirée.
00:52:48 Et Denis Deschamps, vous avez expliqué qu'il n'y avait pas eu de grandes annonces
00:52:53 et vous avez porté un regard assez précis sur cette prise de parole.
00:52:58 Oui.
00:52:59 Une prise de parole estivale.
00:53:00 Exactement. En plein milieu de l'été.
00:53:03 C'est assez intéressant parce qu'en fait, il a fait un discours comme il les aime.
00:53:08 Le verbe, comme vous disiez, le verbe bien entendu,
00:53:12 vous avez également noté qu'il n'y avait pas d'annonce du tout.
00:53:19 Et en réalité, il y avait quand même, ce n'était pas une annonce,
00:53:22 mais il y avait quand même un petit coup de semence envers la jeunesse.
00:53:27 Donc je vous disais tout à l'heure, on s'en était arrêté à l'éclésiaste.
00:53:29 Les derniers seront les premiers.
00:53:30 Donc là, il parlait justement des anciens qui commencent à nous quitter.
00:53:33 Les derniers, les premiers.
00:53:35 Et ensuite, il a poursuivi que ce sont les gardiens naturels des événements.
00:53:40 Donc des événements de 44, ces jeunes de 44 qui nous ont sauvés.
00:53:44 Et en fait, maintenant, il dit qu'il y en aura d'autres qui vont, qui doivent se lever,
00:53:48 qui vont se lever. Donc il y a une nouvelle page, je le cite,
00:53:50 une nouvelle page qui s'ouvre pour nos enfants.
00:53:54 Et donc les enfants maintenant, d'ailleurs, il a précisé,
00:53:57 que vont-ils faire, ces enfants ?
00:53:59 Donc c'est l'amour de la patrie, une soif de dépassement,
00:54:02 une volonté de donner un sens à leur vie et inscrire leur destin au cœur de la nation.
00:54:07 Parce qu'en fait, on a perdu un peu cet attachement à la terre.
00:54:10 Et là, c'était quand même direct une mention par rapport aux émeutes
00:54:14 que l'on a connues il n'y a pas très, très longtemps.
00:54:16 Il a parlé de désordre, d'ailleurs.
00:54:18 Donc il a fait le parallèle entre les sacrifices jusqu'au péril de leur vie
00:54:23 pour une certaine jeunesse.
00:54:25 Et c'est grâce à cette jeunesse-là de 44 que nous sommes ici.
00:54:28 Et on l'a totalement oublié.
00:54:30 Donc en fait, il a déroulé, je ne vais pas tout vous citer,
00:54:33 mais il a déroulé tout ça.
00:54:34 Le fil des générations, l'appétit de liberté, un idéalisme
00:54:37 qui se cherche parfois chez nos jeunes.
00:54:39 Donc c'est clair.
00:54:40 Donc en fait, il secoue un petit peu la jeunesse en disant
00:54:43 « maintenant, prenez votre destin en main quelque part ».
00:54:46 Donc c'est assez intéressant parce que c'est vraiment
00:54:50 une réponse plutôt littéraire, un petit peu philosophique aux émeutes.
00:54:56 C'est ce que vous pensez, Michel Thaume ?
00:54:59 Oui, mais j'ai envie de dire que philosophique.
00:55:01 Et justement, si je retiens de ce que vous dites,
00:55:04 l'importance donnée à la jeunesse, justement à ce moment-là du discours,
00:55:07 je me suis dit « mais il va peut-être quand même faire une annonce concrète
00:55:10 en disant « tiens, le service national universel va devenir obligatoire
00:55:14 pour toute une génération », ou « il va y avoir un débat au Parlement »
00:55:17 qui a fait partie des questions qui se sont posées derrière moi.
00:55:19 Non, pas du tout. Il ne l'a pas du tout évoqué.
00:55:21 Donc je pense effectivement que c'était, encore une fois,
00:55:25 le début de ce qu'il annonçait, le chemin de mémoire.
00:55:28 Il y a cinq ans, c'était la déambulation mémorielle
00:55:32 pour l'universal de la Première Guerre mondiale.
00:55:35 Là, il nous a annoncé le chemin de mémoire et il en est resté là.
00:55:39 Il s'est contenté de cela. Je pense qu'il nous fait attarder encore un petit peu.
00:55:43 La semaine prochaine, il y a le Conseil des ministres qui reprend ses travaux.
00:55:46 La rentrée va arriver très, très vite. Et très rapidement,
00:55:49 il va se rendre compte que, contrairement à ce qu'il a dit à Bormes-les-Mimosas,
00:55:52 en disant « rien ne bouge à l'horizon », il y a ce qui va et vient
00:55:57 et ce qui ne bouge pas. En politique, les choses bougent beaucoup
00:56:00 et elles vont bouger très vite.
00:56:01 À présent, ouvrons le volet sécurité et direction le sud de la France.
00:56:06 À Nice, les habitants d'un immeuble HLM sont à bout.
00:56:09 Depuis quelques années, un gang de dealers fait la loi.
00:56:12 Le quotidien des riverains s'est dégradé. Ils se font insulter, intimider.
00:56:15 Les boîtes aux lettres sont incendiées.
00:56:17 Les plaques d'immatriculation des forces de l'ordre sont même inscrites sur les murs.
00:56:21 Pour dénoncer ces agissements et lutter contre le fléau du trafic de drogue
00:56:24 dans leur quartier, un collectif a été créé.
00:56:26 Impuissants face aux dealers, ils demandent de l'aide.
00:56:29 Sujets de Marine Sabourin, Adrien Spiteri et Tony Pitaro.
00:56:33 Postés à l'entrée de la résidence, des dealers inspectent le sac de cet habitant
00:56:39 avant qu'il ne rentre chez lui.
00:56:41 Dans cette cité HLM niceoise, les trafiquants de drogue font la loi.
00:56:47 Un résident témoigne anonymement.
00:56:49 C'est une véritable mafia, avec un M à juste sigule.
00:56:53 C'est du 24h sur 24, 7 jours sur 7, nous n'avons aucun répit.
00:56:58 Nous sommes harcelés, discriminés.
00:57:00 Nous sommes littéralement en prison chez nous.
00:57:03 On ne peut plus sortir, nous n'aurons plus de vie sociale.
00:57:06 Ça ne peut pas rester comme ça. Il risque d'y avoir un drame.
00:57:09 Dans le hall de l'entrée, les menaces et intimidations sont bien lisibles.
00:57:14 Les balances du 14, on les connaît, vous inquiétez pas.
00:57:17 Les stigmates des représailles aussi, à l'image de ces boîtes aux lettres incendiées.
00:57:21 Les tags vont même plus loin, avec des propos ouvertement antisémites.
00:57:25 Hitler the best, le seul qui a tout compris.
00:57:28 Sur les murs, au milieu d'armes dessinées,
00:57:31 les tarifs des produits stupéfiants sont ouvertement affichés,
00:57:34 tout comme les plaques d'immatriculation des policiers.
00:57:37 Selon un ancien employé auprès du bailleur social,
00:57:39 l'organisme est au courant de la situation.
00:57:41 Je dirais que certains employés de ce bailleur font en sorte que ça ne remonte pas.
00:57:46 Il y a des petites affaires qui se règlent entre eux.
00:57:51 Quand nous on faisait des actions, de l'autre côté, ça bloquait,
00:57:55 c'est-à-dire que ça ne montait pas plus gros.
00:57:57 Et on nous disait, on essayait de nous changer notre façon de réagir.
00:58:02 Contacté par message, le bailleur social n'a pour l'heure pas donné de réponse.
00:58:06 Jean-Marc Gouvernatori, vous connaissez beaucoup Nice,
00:58:11 vous êtes élu justement à Nice.
00:58:13 Qu'est-ce qui se passe dans le sud de la France ?
00:58:16 Les élus centristes en France que je représente aident à être factuels.
00:58:22 En tant qu'élu écologiste niçois, je voudrais préciser deux points.
00:58:27 On parle de quartier, c'est en fait l'immeuble Le Mercantour,
00:58:30 c'est 151 bis de la route de Turin.
00:58:33 Ce n'est pas tout un quartier qui est pris, en l'occurrence,
00:58:36 c'est plus ciblé, comme vous le disiez d'ailleurs dans votre intervention.
00:58:39 La seconde remarque que je voudrais faire, j'ai entendu dans plusieurs chaînes de télévision,
00:58:43 sur ce point la mairie de Nice a fait le job.
00:58:46 Le 20 juillet, Anthony Boret et le bradroit d'Astrosi
00:58:50 est allé avec le préfet sur place, c'était le 20 juillet.
00:58:52 Le 28 juillet, je me suis procuré une lettre du même Anthony Boret
00:58:56 qui a écrit au contrôleur général Frédéric Pizzini de passer à l'acte.
00:59:00 Et aujourd'hui, on est le 17 août, il semblerait que le problème perdure.
00:59:03 Donc à un moment donné, il faut que...
00:59:05 Qu'est-ce qu'on dit à ces riverains qui vivent un calvaire au quotidien ?
00:59:08 Comment on vient en aide pour leur quotidien ?
00:59:11 Mais c'est dingue comme au niveau national,
00:59:13 parce qu'au niveau national, la délinquance et la criminalité
00:59:16 reposent sur une toute petite partie de la population.
00:59:19 Sur 100 000 ou 200 000 personnes, sur 68 millions d'habitants.
00:59:22 Et là c'est 20 délinquants.
00:59:24 20 délinquants qui font vivre un enfer !
00:59:26 On est bien d'accord.
00:59:27 C'est ça le problème.
00:59:28 Si les dirigeants de la police nationale des Alpes-Maritimes
00:59:32 se décident à stopper le trafic, ça va stopper le trafic.
00:59:36 Mais la problématique, madame, c'est que l'incertitude de la sanction
00:59:41 désinhibe le délinquant.
00:59:43 Et le problème, c'est que sur ce terrain-là,
00:59:46 dans cet immeuble-là, comme dans d'autres à Marseille ou en France,
00:59:49 c'est l'incertitude de la sanction qui est désinhibertrice.
00:59:54 Et ça, c'est le vrai sujet.
00:59:55 À un moment donné, il faut vraiment que la justice et la police
00:59:58 fassent le boulot et on en terminera avec ces gens-là.
01:00:01 Justement, Eric Ciotti, député conseiller départemental
01:00:05 des Alpes-Maritimes, a écrit sur le réseau X, anciennement Twitter
01:00:09 "J'appelle à une réaction du préfet des Alpes-Maritimes
01:00:13 et du maire de Nice pour mettre fin immédiatement
01:00:15 à cette situation que je dénonce.
01:00:17 Les habitants sont pris en otage par les trafiquants
01:00:19 qui les menacent de mort et leur font vivre un enfer."
01:00:21 Il interpelle directement Gérald Darmanin.
01:00:23 Gérald Darmanin, vous ne pouvez cautionner l'abandon de ce quartier.
01:00:27 Il y a des quartiers, Michel Taubes, en France, qui sont abandonnés ?
01:00:31 Oui, ça fait longtemps et j'ai envie de dire…
01:00:33 Des territoires abandonnés par la République ?
01:00:35 Des territoires perdus de la République,
01:00:37 comme on le dit depuis plus de 20 ans.
01:00:39 Et moi, depuis les émeutes de fin juin, début juillet,
01:00:42 je me demande de plus en plus si ce n'est pas une génération perdue
01:00:46 de la République face à laquelle nous sommes.
01:00:49 C'est-à-dire non pas seulement des territoires,
01:00:51 mais bien circonscrits, mais toute une génération.
01:00:54 Je pense qu'il va se passer à Nice bientôt
01:00:57 ce qui s'est passé en Corse aujourd'hui.
01:01:00 Peut-être que les habitants vont finir par se réunir et organiser…
01:01:03 La Corse pourrait être un exemple pour justement ces quartiers ?
01:01:06 Je pense que plus les citoyens se mobiliseront de façon pacifique,
01:01:10 mais ferme, pour dire « il y en a marre, on ne veut plus accepter
01:01:15 qu'une situation inadmissible perdure aussi longtemps »,
01:01:19 et plus il va y avoir des réactions comme celle-là.
01:01:21 J'ai envie de dire que c'est tant mieux,
01:01:23 sinon on va vite tomber dans des excès beaucoup plus violents.
01:01:25 Donc effectivement, tout le monde doit se mobiliser.
01:01:27 Après, si je peux me permettre, M. le Gouvernatori,
01:01:30 est-ce qu'il n'y en a que 20 ou 30 ?
01:01:32 Dans ces petits meubles-là, oui.
01:01:33 Oui, peut-être, mais quand même, il y a aussi tout un écosystème
01:01:37 qui souvent s'est installé dans les quartiers.
01:01:40 Il y a un collectif qui s'est mis en place,
01:01:42 donc il faut le soutenir, il faut que la mairie…
01:01:45 Est-ce que c'est la place d'un collectif ?
01:01:47 De faire régner l'ordre, d'essayer de retrouver un calme ?
01:01:50 Honnêtement, je pense que c'est l'affaire de tout le monde.
01:01:52 Il y a une telle augmentation…
01:01:54 Mais il faut agir directement, agir fermement.
01:01:56 Mais il y a une telle augmentation des violences urbaines,
01:02:00 des trafics de drogue, qu'honnêtement,
01:02:02 on ne peut plus se dire c'est un tel, c'est un tel.
01:02:05 Tout le monde doit se mobiliser.
01:02:06 La police nationale, la police municipale,
01:02:08 les agents de sécurité, les offices HLM,
01:02:11 dans votre reportage, que je trouvais très bien fait,
01:02:13 on voit bien que le bailleur social est très absent,
01:02:17 voire même peut-être, y aurait-il,
01:02:19 certaines complicités possibles auprès de certains collaborateurs.
01:02:23 Pas dans ce cas-là.
01:02:24 Ce que je veux dire, c'est que c'est l'affaire de tout le monde.
01:02:27 Et c'est avant tout aussi l'affaire des citoyens,
01:02:29 qui doivent effectivement s'organiser en collectif,
01:02:32 peut-être avoir le courage d'organiser des rassemblements.
01:02:34 À peur des retraisailles aussi.
01:02:36 Et enfin, une petite remarque, juste en passant dans le reportage,
01:02:40 les propos antisémites qu'on peut y voir
01:02:44 sont évidemment profondément scandaleux,
01:02:47 aussi religieux, islamistes, à la Ouagbar.
01:02:49 Tout le monde y passe.
01:02:50 Il y a des propos antisémites,
01:02:52 il y a les plaques d'immatriculation des forces de l'ordre des Valais.
01:02:55 Ça on dit non aussi sur un climat qui règne parfois
01:02:58 dans certains de ces quartiers perdus de la République,
01:03:02 dans cette génération qu'on est en train de perdre pour la République.
01:03:06 Mais c'est sûr que sur cette phrase antisémite,
01:03:08 c'est certain que les tweets d'un certain Médine,
01:03:11 qui est certainement très populaire dans ces quartiers,
01:03:13 lorsqu'il s'attaque de façon honteuse à une rachine canne,
01:03:17 ne vont pas aider à lutter contre l'antisémitisme dans ces quartiers.
01:03:21 Écoutez Philippe Vardon, conseiller municipal Reconquête de Nice.
01:03:25 Il a exprimé son opinion et il dit
01:03:28 "Quand est-ce que l'on mènera la guerre contre la drogue
01:03:30 sur les plans judiciaire et culturel ?"
01:03:33 Pour lui, il y a un certain laxisme généralisé. Écoutez-le.
01:03:37 Quand est-ce qu'on mènera réellement la guerre contre la drogue
01:03:40 sur le plan judiciaire mais aussi sur le plan culturel ?
01:03:43 La consommation de drogue, c'est ce qui entraîne tout ça,
01:03:46 c'est ce qui fait qu'il y a des gens qui ne peuvent plus rentrer dans leurs immeubles,
01:03:48 c'est ce qui fait qu'il y a des gamins de 16 ans
01:03:51 qui deviennent des tueurs à gage dans des villes comme Marseille.
01:03:54 La guerre contre la drogue n'est pas menée.
01:03:56 Il faut, vous savez, pour que les criminels aient peur,
01:03:58 il faut la promptitude de la peine et la certitude de la peine.
01:04:01 La promptitude de la peine, ça veut dire qu'ils soient condamnés rapidement,
01:04:04 ce qui évitera effectivement des détentions préventives trop longues,
01:04:08 et puis qu'il y ait aussi la certitude de la peine.
01:04:10 Aujourd'hui, on voit qu'on est dans le laxisme généralisé.
01:04:12 Denis Deschamps, comment lutter contre la drogue ?
01:04:16 Quelles sont les propositions et l'avis de Philippe Vardon
01:04:19 peut permettre éventuellement d'éradiquer le trafic de drogue ?
01:04:24 Ça ne va pas s'éradiquer comme ça facilement.
01:04:27 De toute façon, il va falloir un temps long,
01:04:29 parce que ce qui est bien ancré, ça prend du temps aussi pour le faire disparaître.
01:04:33 Et effectivement, je rejoins ce que vous disiez tout à l'heure,
01:04:36 si on assèche la demande, il n'y a plus d'offres, forcément, mécaniquement.
01:04:39 Donc il faut peut-être travailler plus précisément ce sujet-là comme ça.
01:04:42 Moi, je voudrais rebondir sur ce que disait M. Taubes juste avant,
01:04:47 c'est que c'est l'affaire de tous, je suis d'accord,
01:04:50 mais j'insiste, je trouve que la réponse du peuple corse,
01:04:54 en l'occurrence qu'on évoquait tout à l'heure, est la bonne réponse.
01:04:59 Je ne suis pas sûr qu'il y en ait 50 000 des bonnes réponses.
01:05:02 Celle-ci, c'est la bonne réponse, parce que n'oublions pas que nous avons,
01:05:06 nous sommes tous d'accord pour transmettre la violence individuelle
01:05:13 ou le droit de se faire justice soi-même à la nation, à l'État.
01:05:16 Et c'est l'État qui, collectivement, recueille ce droit de la justice
01:05:20 et ce droit de police.
01:05:21 Et donc, il faut que chacun soit dans son rôle, le préfet, comme vous l'avez dit,
01:05:24 le préfet, il doit être dans son rôle, le maire aussi,
01:05:27 j'ai l'impression qu'avec M. Sotti, tout le monde en prend pour son grade,
01:05:30 lui aussi, il fait sa rentrée.
01:05:32 Et d'ailleurs, ça ne fait pas avancer la chose, en dénonçant ça comme ça,
01:05:35 même Darmanin y est passé, mais je pense que la manifestation des habitants,
01:05:41 c'est une alarme et l'État doit réagir en face.
01:05:45 Mais en aucun cas, il faut que ce soit les habitants qui prennent les armes,
01:05:49 parce que ce genre de milices, comme on peut le voir d'ailleurs
01:05:52 dans certaines villes américaines, ce n'est pas la solution.
01:05:55 Soit on privatise, soit on crée des milices.
01:05:57 Vous savez qu'aux États-Unis, dans certains quartiers,
01:05:59 les habitants s'organisent pour faire des rondes la nuit contre les délinquants.
01:06:04 Donc ce sont des solutions privées parce que l'État est défaillant.
01:06:08 Et il ne faudra pas qu'on en arrive là.
01:06:11 Michel Taubes, est-ce que la situation de Nice peut se régler avec un mouvement
01:06:16 comme la Corse ? Est-ce que des mouvements comme ça, dans le calme,
01:06:20 peuvent avoir une réponse et peut permettre d'avoir des solutions ?
01:06:25 Malheureusement, comme le politique est un peu débordé et qu'il fait face...
01:06:30 On ne peut pas reprocher, par exemple, pour souvent les critiquer,
01:06:34 on ne peut pas reprocher à Emmanuel Macron de n'avoir pas donné plus de moyens
01:06:38 à la police et à la justice depuis six ans.
01:06:41 Mais c'est très insuffisant.
01:06:42 Et pourtant, c'est très largement insuffisant au regard de la montée
01:06:47 exponentielle des violences dans notre société.
01:06:50 Et en plus, dans l'accélération de la perdition de certains quartiers
01:06:54 et d'une partie de cette jeune génération.
01:06:59 Mais ce que je pense, c'est que vu la gravité de ces situations,
01:07:03 parce que des immeubles comme celui de Nice, sur lequel on a fait un focus,
01:07:08 il y en a des milliers en France.
01:07:10 Ce n'est pas des centaines, c'est des milliers.
01:07:12 Et donc, il faut que tout le monde se mobilise.
01:07:14 J'observe que le garde des Sceaux, Georges-Jacques Urvoas, en 2016,
01:07:19 disait que la justice était en voie de clochardisation, c'est 2016.
01:07:23 Et pourtant, en novembre 2021, cinq ans après et il y a à peine 18 mois,
01:07:28 3100 magistrats et greffiers ont dit la même chose que Georges-Jacques Urvoas
01:07:33 cinq ans avant.
01:07:34 Donc, c'est bien qu'il y a un problème.
01:07:37 Merci à tous d'être avec nous sur CNews.
01:07:40 Soir Info été continue après cette page de publicité.
01:07:43 Et on se retrouve très vite.
01:07:45 De retour dans Soir Info été.
01:07:51 Merci d'être avec nous.
01:07:52 Nous sommes avec Denis Deschamps, Michel Taubes et Jean-Marc Gouvernatori.
01:07:56 Merci d'être avec nous, messieurs.
01:07:58 Et justement, ce qui se passe à Nice, nous en parlions juste avant la pub,
01:08:02 n'est pas un cas isolé.
01:08:03 À 200 kilomètres, à Marseille, même scénario, dans la cité phocéenne,
01:08:07 plus de 30 personnes sont mortes liées au trafic de drogue.
01:08:11 Ça a été recensé entre le 1er janvier et le 17 août.
01:08:15 Donc, c'est un chiffre record, plus que pour l'ensemble de l'année 2022.
01:08:22 Et pour tenter de stopper ces drames et de lutter contre le trafic de stupéfiants,
01:08:25 Gérald Darmanin a décidé d'agir et d'envoyer la CRS 8,
01:08:29 une unité spécialisée dans les violences urbaines.
01:08:31 Elle sera déployée dans les prochains jours à Marseille
01:08:33 pour y mener des opérations ciblées contre les trafics de stupéfiants.
01:08:37 Alors, c'est une décision du ministre de l'Intérieur
01:08:41 qui est patentée de stopper ce trafic de drogue, ces drames.
01:08:47 Michel Taubes, est-ce qu'on peut y croire ?
01:08:48 Est-ce que ce déploiement de la CRS 8 va permettre de stopper la situation à Marseille
01:08:54 et de retrouver un calme, une sérénité dans la cité phocéenne ?
01:08:58 Déjà, je note que Gérald Darmanin peut prendre des décisions
01:09:02 tout en étant à l'autre bout du monde,
01:09:04 puisque là, actuellement, il est en Polynésie pour la préparation des épreuves de surf,
01:09:09 des Jeux Olympiques qui auront lieu l'année prochaine sur les enjeux de sécurité.
01:09:13 Non, très sérieusement, la CRS 8, c'est un peu l'unité mobile qui est envoyée en renfort.
01:09:20 On en parle beaucoup cette année.
01:09:21 Lorsque ça brûle, et effectivement, depuis un an,
01:09:24 elle est intervenue à de nombreuses reprises dans des villes,
01:09:28 une semaine par-ci, deux semaines par-là.
01:09:31 Non, malheureusement, c'est une unité certainement extraordinaire
01:09:35 de personnes extrêmement compétentes,
01:09:37 mais malheureusement, effectivement, la violence est endémique à Marseille.
01:09:41 Et là, vraiment, on peut le dire, malheureusement, c'est une réalité qui ne s'arrête jamais.
01:09:46 Et donc, je n'imagine pas que la CRS 8 va y être installée pendant des semaines, voire des mois.
01:09:52 Donc non, il y a une réalité, malheureusement.
01:09:54 Il y a une guerre des gangs à Marseille,
01:09:56 parce que lorsqu'on parle de trafic de drogue, on parle des consommateurs,
01:10:00 on parle des problèmes de violence urbaine,
01:10:02 mais c'est une véritable guerre de mafias locales qui sont en train de s'entretuer à Marseille
01:10:08 et qui provoquent ces morts à répétition.
01:10:11 Donc la CRS 8, pourquoi pas ?
01:10:13 Mais ce n'est pas elle qui, à mon avis, va régler le problème définitivement.
01:10:15 Jean-Marc Gouvernatoré, vous êtes élu à Nice, donc pas très loin de Marseille.
01:10:20 Est-ce que la situation à Marseille mérite le déploiement de la CRS 8 ?
01:10:25 Ou au contraire, il faut aller beaucoup plus loin dans les actions et dans les sanctions,
01:10:31 dans les décisions du ministre de l'Intérieur ?
01:10:34 Les écologistes centristes aiment aussi faire de la pédagogie.
01:10:37 Il faut dire la réalité au grand public.
01:10:39 La prévention, quand même, oui.
01:10:40 Parce qu'en fait, s'il y a beaucoup plus de morts à Marseille,
01:10:43 c'est parce que la police est beaucoup plus active.
01:10:45 Donc il y a une guerre des territoires particulière.
01:10:47 Donc le fait que la police soit beaucoup plus active dans les territoires...
01:10:50 Donc ça serait de la faute de la police ?
01:10:52 Le fait qu'ils soient plus actifs et qu'ils prennent des territoires ou qu'ils limitent des territoires
01:10:57 implique qu'entre eux, ceux qui sont dans le deal de drogue, doivent changer de territoire.
01:11:02 Et donc ils tuent.
01:11:03 Donc il faut bien le savoir, ça.
01:11:06 Et l'autre point que je voulais exprimer, c'est que la drogue, ça fonctionne comme certains cancers avec des métastases.
01:11:11 Et donc il y a effectivement, dans des communes moyennes, en Corse et ailleurs,
01:11:16 le fait qu'il y a des métastases de drogue.
01:11:18 Et c'est là qu'il faut agir aussi.
01:11:20 On voyait aussi que, c'était dans des précédents reportages qui ont été diffusés sur CNews,
01:11:25 des personnes même d'autres régions descendent à Marseille, vont à Marseille pour devenir chouffe,
01:11:30 pour devenir dealers, getter.
01:11:33 Comment on peut expliquer aussi ce phénomène d'opération séduction de la drogue à Marseille,
01:11:39 un petit peu aussi sur le territoire national ?
01:11:41 Ce que je peux vous garantir pour bien connaître le sujet,
01:11:44 c'est que la police nationale dans les quartiers en cassement à Marseille est particulièrement active.
01:11:51 Et que cela, indirectement, en avantages collatérales...
01:11:55 Mais vous dites que la présence active de la police aussi entraîne ces drames.
01:11:58 Alors comment faire ? Pas de police ? Ou une police discrète ? Une police...
01:12:03 Mais vous savez quand vous avez un abcès à une dent, vous enlevez la dent, il y a du pus qui sort.
01:12:07 C'est une étape qui est comme elle est.
01:12:09 Mais je pense que c'est bien que la police ait tapé sur la table,
01:12:12 qu'on lui ait donné plus de moyens sur ce territoire,
01:12:14 ce qui implique la problématique que nous connaissons là.
01:12:17 Denis Deschamps sur Marseille et aussi sur sa sociologie peut-être,
01:12:22 le fait que les jeunes là-bas soient de plus en plus auteurs de ces crimes
01:12:27 et aussi victimes de ces crimes.
01:12:30 Alors ce sont des victimes de toute façon.
01:12:32 Moi je connais bien moins le sujet que vous.
01:12:35 Par contre au niveau de la CRS8, je ne sais pas si c'est la solution.
01:12:40 Effectivement c'est une unité d'élite, ce sont des gens très bien entraînés,
01:12:44 qui sont remarquables, comme d'ailleurs tous ceux qui sont intervenus pendant les émeutes.
01:12:48 Il ne faut pas se leurrer, les émeutes ça a été quelque chose d'absolument extraordinaire,
01:12:52 extraordinairement difficile pour la police.
01:12:54 Mais la CRS8, je ne sais pas si c'est la solution,
01:12:57 parce qu'effectivement vous le dites, c'est quelque chose qui est très répandu,
01:13:01 très ramifié, où c'est vraiment un combat de territoire acharné.
01:13:06 Et la CRS8 c'est plutôt des opérations coup de poing temporaires,
01:13:10 ils ne vont pas rester là-bas des mois et des mois,
01:13:12 parce qu'ils sont appelés partout en réalité.
01:13:15 Donc c'est vraiment les pompiers quelque part pour utiliser cette expression.
01:13:18 Mais ça ne suffira pas je pense, d'autant qu'en plus c'est presque du grand banditisme pour le coup.
01:13:24 Donc ils vont arrêter qui, quoi, comment ? Ils vont arrêter les guetteurs ?
01:13:27 Non, la situation à mon avis est très complexe sur le sujet.
01:13:32 Effectivement c'est une minorité, comme vous le disiez tout à l'heure,
01:13:34 la police connaît très bien tous ces gens, mais en même temps,
01:13:37 quand ils sont en train de régler leur compte entre eux, ça peut se faire n'importe où, n'importe quand.
01:13:41 Et d'ailleurs quelqu'un de Marseille nous avait dit il y a quelques jours
01:13:45 que ça se répand partout maintenant, c'est bien plus dans un certain quartier.
01:13:48 Dans le centre-ville de Marseille.
01:13:50 Voilà, donc la population doit être très inquiète.
01:13:52 Une métastase.
01:13:53 Michel Thaube.
01:13:54 Oui, une métastase justement.
01:13:57 Moi j'aimerais un peu, non pas politiser le débat, mais voir les enjeux politiques.
01:14:01 Emmanuel Macron a quand même fait de Marseille une priorité nationale.
01:14:05 Un laboratoire.
01:14:06 Il a passé trois jours entiers à Marseille, dans les jours qui ont précédé le déclenchement des émeutes dans l'ensemble du pays.
01:14:14 Il s'entend bien avec le maire de Marseille, qui affiche aussi un volontarisme certain.
01:14:19 Donc effectivement je pense qu'il y a une situation qui est extrêmement grave.
01:14:24 Moi ce que je trouve très inquiétant, c'est que dans cette guerre des gangs ou des clans,
01:14:30 ou des trafiquants de drogue, ce sont de plus en plus de jeunes qui sont lâchement utilisés
01:14:38 pour servir de cibles facile et qui souvent commettent des crimes ou sont des victimes.
01:14:45 C'est absolument honteux, mais la réalité c'est qu'il y a une véritable gangrène d'un marché.
01:14:52 Après, mais ce n'est pas ce que je veux appliquer à Marseille aujourd'hui,
01:14:56 mais je pense qu'il y a aussi un échec de la société française dans la lutte contre les trafics de drogue.
01:15:02 Je ne parle pas des efforts de la police qui gagnent chaque année.
01:15:05 On a peut-être trop attendu aussi pour agir.
01:15:07 Oui, mais peut-être parce qu'on s'est complètement trompé de démarche.
01:15:10 On a voulu beaucoup miser sur la pénalisation de l'usage des drogues.
01:15:15 Vous en parliez, messieurs, tout à l'heure.
01:15:17 Moi, je me demande s'il ne faut pas complètement changer le logiciel et la politique.
01:15:21 Je constate par exemple qu'en Allemagne, le gouvernement en place aujourd'hui
01:15:26 a décidé de légaliser l'usage du cannabis.
01:15:30 Oui, mais à dose homéopathique.
01:15:31 Oui, à usage récréatif, mais la frontière est parfois un petit peu compliquée.
01:15:36 Peut-être qu'en France, il faut un grand débat national pour changer complètement la manière de lutter contre les trafics de drogue.
01:15:43 En tous les cas, à court terme, il faut que, puisque le politique a voulu mettre la barre très haut,
01:15:49 Marseille en grand, il faut qu'Emmanuel Macron aille jusqu'au bout.
01:15:52 Il a une nouvelle ministre, madame Agnès Théroubage, qui vient de Marseille.
01:15:56 Enfin voilà, il faut qu'ils mettent le paquet.
01:15:58 Ce n'est pas que la CRS 8 qui va sauver la situation, elle va y aider,
01:16:02 mais c'est l'ensemble des acteurs locaux qui doivent se mobiliser
01:16:05 parce que sinon, véritablement, il sera dangereux de vivre en Marseille.
01:16:08 On en est à des chiffres quand même impressionnants.
01:16:10 On a posé la question à Sébastien Soulet, secrétaire zonale adjoint Allianz Zone Sud.
01:16:15 Selon lui, il faut une meilleure réponse pénale.
01:16:19 Il s'est exprimé sur notre antenne concernant cet envoi de cette unité CRS 8 à Marseille.
01:16:25 Monsieur Darmanin, on voit aussi la CRS 8 sur Marseille,
01:16:28 donc là on va mettre des CRS, bien sûr que ça fera peur aux éventuels délinquants de venir
01:16:34 parce qu'ils sauront qu'il y aura une sécurité,
01:16:36 mais on ne va pas pouvoir mettre un policier derrière chaque individu,
01:16:39 ce n'est pas possible, on ne pourra pas le gérer.
01:16:41 Les policiers ne sont plus de partout, on le voit très bien,
01:16:43 je les félicite pour le travail qu'ils font
01:16:45 parce qu'il faut savoir que derrière, il y a des dossiers, il y a de l'investigation.
01:16:49 On ne pourra pas être de partout, donc je pense que la réponse pénale fera qu'à un moment,
01:16:53 il faut qu'il y ait une épée de Damoclès pour que quelqu'un comprenne
01:16:56 en gros les bêtises qu'il est en train de faire.
01:16:59 S'il n'y a pas d'épée de Damoclès, personne ne les comprendra
01:17:02 et ils sont poussés à recommencer de toute façon
01:17:04 puisqu'ils savent très bien qu'ils ne risquent pas grand-chose.
01:17:07 Jean-Marc Gouvernatori, on voit bien à Marseille,
01:17:10 plus personne n'y croit, a une meilleure qualité de vie,
01:17:15 qualité de quotidien pour les riverains.
01:17:17 Cet envoi de la CRS 8 n'est pas suffisant pour justement les policiers qui sont sur le terrain.
01:17:23 Il faut rappeler sans cesse la responsabilité du consommateur
01:17:28 et sincèrement, on ne le fait pas assez.
01:17:30 On parle beaucoup du dealer qui effectivement sont coupables,
01:17:32 il n'y a pas de souci, il y a un défaut d'effectif à la police, à la justice,
01:17:35 on est d'accord, mais rappeler la responsabilité du consommateur est capital.
01:17:40 Michel Taubes, un avis que vous partagez ?
01:17:43 Je pense que si je peux me permettre, évidemment que tous les consommateurs
01:17:48 sont responsables au final, mais le problème c'est que la lutte
01:17:52 pour la pénalisation, fixer des amendes, dissuader les consommateurs,
01:17:58 qu'est-ce qu'elle a donné comme résultat ?
01:18:00 Qu'est-ce qu'elle a donné comme résultat ces dernières années ?
01:18:03 Je pense que voilà, je disais lorsqu'il y a quelques mois,
01:18:07 on commentait sur CNews des faits de violences liées au trafic de drogue à Marseille,
01:18:11 je disais mais peut-être qu'il faut complètement changer la donne,
01:18:13 peut-être qu'il faut mettre des points, je me demande s'il ne faut pas nationaliser
01:18:17 la distribution des drogues avec des soignants proches des officines
01:18:23 de vente de la drogue à des tarifs qui seraient divisés par deux
01:18:26 par rapport aux tarifs de ces dealers, de ces trafiquants.
01:18:29 Je ne sais pas, je pense que malheureusement la politique de lutte
01:18:32 contre le trafic de drogue n'a guère fonctionné, il y a des résultats
01:18:36 qui sont obtenus au niveau pénal, regardez, ils ont réussi à saisir
01:18:39 100 kilos de cannabis à Marseille, il y a quand même des bonnes choses,
01:18:42 des résultats qui sont obtenus, mais le problème c'est que la situation
01:18:46 est tellement grave que si on ne fera pas très fort au niveau pénal d'un côté
01:18:50 et qu'on ne rebatte pas tellement les cartes de la politique de lutte
01:18:54 contre les drogues, on n'y arrivera pas.
01:18:56 Pour Mohamed Benmedour, médiateur dans les quartiers nord de Marseille,
01:18:59 le retour au calme est très compliqué parce que c'est 40 ans d'abandon, écoutez-le.
01:19:04 C'est 40 ans d'abandon, c'est bien plus profond que ça, moi qui suis
01:19:09 travailleur social, je suis confronté à cela tous les jours, je parle
01:19:13 avec ces jeunes-là, malheureusement j'en connais qui ont fini en prison
01:19:18 pour les plus chanceux et les moins chanceux, qui sont morts sur le trottoir.
01:19:23 Pour moi honnêtement, je suis vraiment dans le fatalisme le plus complet.
01:19:30 Je pense qu'on a atteint un point de non-retour et pour retrouver ce calme
01:19:37 et cette sérénité dans les quartiers, ça va être très très compliqué, je vous l'avoue.
01:19:41 Alors des projets, des solutions, des politiques annoncées par les présidents
01:19:46 qui se sont succédés à Marseille, mais quel est le bilan de ce Marseille en grand, Denis ?
01:19:51 Écoutez, moi je pense que tout dépend de la prise de conscience.
01:19:55 Soit on a envie d'être face au réel et de se dire il y a un vrai problème,
01:20:00 la situation est alarmante, indiscutablement, mais est-ce que les politiques
01:20:05 ont envie de s'en saisir ? Je pense que malheureusement, puisqu'on est
01:20:09 sans arrêt coincés dans des mandats électifs et qu'on n'a pas de vision,
01:20:12 on n'a plus de vision en France depuis 40 ans, ça c'est très clair,
01:20:15 malheureusement les gestionnaires mettent ça sous le tapis régulièrement.
01:20:18 Le sujet de la drogue revient régulièrement dans le débat public,
01:20:21 mais en tout cas il n'est pas traité sur le fond.
01:20:23 Et en réalité, si on reconnaît qu'il y a un problème, parce qu'on n'a pas
01:20:28 traité le problème donc il n'y a pas de problème, en réalité c'est toujours pareil,
01:20:31 si on a une prise de conscience violente qu'il y a un vrai problème,
01:20:35 comme vous le disiez, le cancer, c'est quelque chose d'exceptionnel
01:20:39 dans un corps humain, on y va franco quoi, et ça prend du temps,
01:20:42 ça ne se fait pas en 5 minutes. Et bien là c'est la même chose,
01:20:45 regardons ce qui se passe dans le monde, il y a une ville dans le monde
01:20:48 qui a réglé son problème, c'est New York, sous Giuliani.
01:20:52 Ils ont décidé de stopper cette hémorragie, ça demande des moyens,
01:20:57 ça demande une énorme volonté, c'est une question de volonté,
01:21:00 ça demande une grosse volonté et ils se sont donnés des objectifs
01:21:04 à atteindre, un peu à l'américaine aussi, j'entends bien,
01:21:07 mais en attendant ça a été un exemple qui a fonctionné.
01:21:09 Jean-Marc Governatori, on doit s'aligner sur le modèle américain peut-être ?
01:21:13 En tout cas c'est très bien de s'inspirer de ce qui se passe ailleurs,
01:21:15 mais je voudrais préciser deux choses, d'une part c'est que la consommation
01:21:18 de drogue est très peu pénalisée en France, c'est simplement,
01:21:22 on rappelle à la loi, une amende de 150 euros, donc dans les faits
01:21:25 elle est pratiquement illégalisée, et que d'autre part,
01:21:27 lorsqu'on est légalisé, comme aux Pays-Bas, on fait attention
01:21:31 de mettre un taux très bas de THC, le THC c'est la substance
01:21:35 psychoactive, qui leur donne une forme de plaisir, mais vraiment
01:21:39 pas durable et avec des conséquences très graves, et en fait, ce THC,
01:21:44 lorsque c'est légalisé dans un pays ou dans un état américain,
01:21:47 il est bas, donc en fait il ne satisfait pas le consommateur,
01:21:51 et donc le trafic se fait autrement, avec une drogue de moins bonne qualité,
01:21:56 et avec un THC plus haut, donc en fait, c'est pas une bonne solution,
01:22:00 me semble-t-il, la bonne solution c'est éducation, répression
01:22:04 et responsabilité du consommateur.
01:22:06 Michel Taubes, un avis que vous partagez, est-ce qu'on doit
01:22:09 s'aligner sur le modèle justement proposé par Jean-Marc Gouvernatori ?
01:22:13 Oui, oui, en même temps, il ne faut pas non plus, je me rappelle
01:22:16 Gérald Darmanin qui avait dit "la drogue c'est de la merde",
01:22:19 c'est pas moi, c'est lui qui l'a dit, je ne vais pas même utiliser
01:22:22 ce gros mot, sinon je ne me le permettrai pas, mais quand vous dites ça,
01:22:26 vous coupez toute possibilité de débat pour savoir comment
01:22:31 faudrait-il faire, et pour les choses, encore une fois,
01:22:34 on consacre des milliards d'euros à la lutte contre le trafic de drogue.
01:22:38 On peut tous constater que ça ne marche pas.
01:22:41 Il faut se demander s'il ne faut pas effectivement rebattre les cartes,
01:22:44 remettre à pas les choses, c'est un débat qui est en plus transpartisan,
01:22:48 parce que vous avez quasiment sur tous les bords politiques des partisans,
01:22:51 par exemple, d'une nationalisation, ou de, moi je parle plutôt
01:22:55 d'une nationalisation de la distribution des drogues sous contrôle
01:22:58 justement de l'État avec un accompagnement sanitaire qui pourrait
01:23:01 être proposé à ceux qui en dépendent trop, et en même temps,
01:23:07 effectivement, au niveau de la répression, il ne faut rien laisser passer.
01:23:10 Mais ensuite, deuxième aspect, c'est l'aspect vraiment politique.
01:23:14 Emmanuel Macron a voulu faire de Marseille, effectivement,
01:23:18 plus qu'un laboratoire, véritablement une ambition pour la France.
01:23:22 Il faut regarder les Jeux Olympiques qui vont se passer à Paris
01:23:25 et à Marseille où il y aura les épreuves de voile.
01:23:27 Marseille est une ouverture sur le monde, c'est une ville,
01:23:30 évidemment, capitale pour notre pays.
01:23:32 Et il faut que la parole soit suivie des faits, soit suivie par des actes,
01:23:36 et que, effectivement, l'ensemble du gouvernement, les collectivités locales,
01:23:40 la mairie, tout le monde se mobilise.
01:23:42 Et puis, un dernier mot pour le médiateur des Quartiers Nord de Marseille
01:23:45 qui est intervenu, ces paroles sont extrêmement fortes.
01:23:49 - Elles sont 40 ans, l'abandon depuis 40 ans.
01:23:51 - Elles sont très inquiétantes, mais elles sont très fortes.
01:23:54 Il faut que sa parole soit entendue.
01:23:56 Il a l'air complètement désespéré, alors je le connais en tant que
01:23:58 téléspectateur, c'est quelqu'un de volontaire, c'est quelqu'un qui en veut.
01:24:03 Et là, son discours, c'est une véritable sonnette d'alarme.
01:24:07 Il faut que les pouvoirs publics se mobilisent au plus vite
01:24:09 parce que là, ces morts manifestement occasionnent un trouble
01:24:14 extrêmement profond dans la société marseillaise.
01:24:16 - Général Gouvernatori, vous êtes élu, comment on interpelle,
01:24:20 on mobilise les pouvoirs publics ? Personne n'agit.
01:24:24 Il y a des déplacements, des visites présidentielles,
01:24:27 et pourtant sur le terrain, on a des médiateurs dans les quartiers nord
01:24:30 qui nous disent que depuis 40 ans, la situation n'a pas changé.
01:24:33 Où est parti tout cet argent ?
01:24:35 - D'une part, il faut dire qu'un effort reporté est toujours plus coûteux.
01:24:40 Donc là, on est en plein dedans.
01:24:42 Il faut dire d'autre part que pour le cannabis thérapeutique,
01:24:45 j'y suis très favorable.
01:24:47 Effectivement, pour certaines maladies comme la sirope en plaque,
01:24:50 c'est utile pour limiter la douleur et c'est très bien.
01:24:52 Mais le cannabis récréatif, ce serait un aveu d'échec colossal.
01:24:57 Ce serait un message donné à la jeunesse pour banaliser ce produit
01:25:01 qui a une forte implication sur la dépendance des jeunes,
01:25:04 sur des accidents, etc.
01:25:06 Donc j'entends bien qu'il n'y a pas de solution idéale,
01:25:09 mais pour moi, la moins mauvaise solution,
01:25:12 c'est véritablement enfin passer à l'éducation,
01:25:15 pour la jeunesse et leur expliquer les défauts que ça a,
01:25:17 la répression et la responsabilisation du consommateur.
01:25:20 - Juste un petit mot par rapport à ce que vous venez de dire.
01:25:22 On a beaucoup entendu pendant la période Covid
01:25:25 qu'on a saccagé une jeunesse.
01:25:27 On a abîmé une génération en réalité.
01:25:30 Mais en fait, la drogue, ça saccage la jeunesse tout court.
01:25:34 Ce n'est pas une génération, c'est tous les gamins qu'on saccage.
01:25:37 On leur grille le cerveau.
01:25:39 Pendant ce temps-là, ils ne sont pas à l'école,
01:25:41 ils n'apprennent pas et ça va être un enfer pour s'insérer après.
01:25:45 - Direction désormais Sormiou, la Calanque de Sormiou,
01:25:48 où on constate une série de vandalismes et d'agressions.
01:25:51 Les Cabanoniers et ses habitants des Calanques sont exaspérés
01:25:55 puisque l'insécurité est en hausse.
01:25:58 Reportage de Thibault Marcheteau et Sarah Varny.
01:26:01 Et on ouvre le débat juste ensuite.
01:26:03 - Un décor de cartes postales et des eaux turquoises,
01:26:09 mais ces coins de paradis marseillais
01:26:11 sont également touchés par l'incivilité.
01:26:13 La Calanque de Sormiou fait face à une recrudescence
01:26:15 d'actes de vandalisme sans raison apparente.
01:26:18 Les Cabanoniers ont découvert
01:26:20 cette de leurs bateaux semi-rigides lacérés.
01:26:22 - Voilà, vous voyez les bateaux dégradés.
01:26:25 Je vous fais voir l'intérieur du bateau.
01:26:28 Et ça, c'est sur les 5 compartiments.
01:26:30 Sur les 5 compartiments, le bateau comme ça ne peut plus flotter.
01:26:33 - En plus de ces bateaux pneumatiques,
01:26:35 les dégradations se multiplient.
01:26:37 - Les véhicules, les voitures, les poteaux coupés,
01:26:40 le cabanon vandalisé, un scooter volé.
01:26:43 Il y a beaucoup, beaucoup.
01:26:45 C'est vraiment de plus en plus compliqué.
01:26:48 - Pour la 2e année consécutive,
01:26:50 une compagnie de CRS est mobilisée en journée
01:26:52 afin d'assurer la sécurité de la Calanque.
01:26:55 Mais la nuit, les riverains sont livrés à eux-mêmes.
01:26:58 - Les propriétaires et le gestionnaire
01:27:01 se battent pour avoir une sécurité,
01:27:05 particulièrement la nuit,
01:27:08 avec un camion de surveillance
01:27:11 pour contrôler toutes les personnes
01:27:14 qui rentrent dans la Calanque.
01:27:17 - Les cabanonniers demandent plus de sécurité
01:27:20 alors que la fréquentation de leur petit coin de paradis
01:27:23 augmente un peu plus chaque année.
01:27:25 - Michel Taubes, une réaction sur ce sujet ?
01:27:28 - En fait, les violences, ça va des incivilités
01:27:31 les plus "basiques".
01:27:33 Il n'y a pas d'incivilité basique
01:27:35 aux plus grands actes de violence et de criminalité.
01:27:38 C'est une chaîne qui ne s'arrête pas.
01:27:40 Heureusement, Marseille, ce n'est pas que tout cela.
01:27:43 C'est aussi une ville très dynamique,
01:27:45 très positive, qui se bat,
01:27:47 dont les habitants réagissent eux-mêmes.
01:27:49 Et j'aimerais dire aussi une chose,
01:27:51 pour revenir sur le débat d'avant,
01:27:53 si vous me permettez,
01:27:55 je pense qu'une des clés, c'est de taper au portefeuille
01:27:58 les trafiquants de drogue.
01:28:00 Il y a des moyens, avec le numérique,
01:28:02 avec tous les moyens de la technologie,
01:28:04 d'aller taper au portefeuille
01:28:06 ceux qui sont les trafiquants de drogue,
01:28:09 que ce soit les primo ou les différents intermédiaires.
01:28:12 Je sais que Mme Agresti-Roubach,
01:28:14 c'est une des raisons pour lesquelles
01:28:16 elle est devenue ministre,
01:28:18 en tout cas je le lui souhaite,
01:28:20 était très sensible à cette question.
01:28:22 Encore une fois, il y a la répression,
01:28:24 il y a la pédagogie, il y a l'éducation,
01:28:26 il y a le scolaire.
01:28:28 Mais souvent, ce qui va le plus vite,
01:28:30 c'est la peine pénale.
01:28:32 Effectivement, c'est d'aller taper au portefeuille.
01:28:35 Je pense que c'est souvent des moyens
01:28:37 qui vont accélérer les choses.
01:28:39 J'espère que là aussi, ça va se traduire
01:28:41 concrètement dans les semaines et les mois qui viennent,
01:28:44 par des mesures à ce niveau-là,
01:28:46 qui dissuaderont peut-être un petit peu
01:28:48 les trafiquants de drogue de continuer
01:28:50 leurs méfaits et leurs crimes.
01:28:52 - Michel Taube, vous me faites une très belle transition
01:28:54 pour le prochain sujet,
01:28:56 puisqu'on va s'intéresser à la réponse pénale
01:28:58 un mois et demi après les émeutes,
01:29:00 suite à la mort de Naël.
01:29:02 C'est le moment de faire un bilan
01:29:04 sur la réponse pénale
01:29:06 concernant les violences, les pillages, les dégradations.
01:29:09 La justice a-t-elle eu une réponse pénale ferme
01:29:12 et systématique face aux émeutiers ?
01:29:14 Les informations de notre journaliste
01:29:16 de police-justice, Tanguy Hamon.
01:29:18 Et on ouvre le débat.
01:29:20 - Si les forces de l'ordre ont procédé
01:29:22 à plus de 4000 interpellations
01:29:24 lors des émeutes en cas de flagrant délit,
01:29:26 les enquêtes ne se sont évidemment pas arrêtées
01:29:28 une fois que les émeutes se sont terminées.
01:29:30 Nous avons eu confirmation de sources policières
01:29:32 que 314 personnes suspectées d'être des émeutiers
01:29:35 ont été arrêtées dans les jours qui ont suivi.
01:29:37 La police judiciaire a notamment mené 170 enquêtes
01:29:40 en se basant par exemple sur des ADN
01:29:42 retrouvés sur des cocktails Molotov,
01:29:44 sur des bouteilles d'essence,
01:29:46 sur des mortiers d'artifice.
01:29:48 Les enquêteurs ont également utilisé les réseaux sociaux
01:29:50 ou les vidéos de surveillance pour remonter jusqu'aux suspects.
01:29:53 La justice de son côté a voulu montrer
01:29:55 qu'elle était également capable de peines très sévères.
01:29:57 Les statistiques nous ont été confirmées
01:29:59 par le ministère de la Justice,
01:30:01 avec plus de 4000 personnes interpellées
01:30:03 en garde à vue,
01:30:05 plus de 2100 déjà jugées,
01:30:07 avec un taux de condamnation de 94%.
01:30:09 Parmi elles, 1200 condamnées à une peine de prison,
01:30:12 dont 62% de peines de prison fermes ou semi-fermes.
01:30:15 A titre d'exemple, ces derniers jours,
01:30:17 à Vienne, un adolescent de 14 ans seulement
01:30:19 a été condamné à deux ans de prison,
01:30:21 dont un an ferme.
01:30:23 Il avait dégradé un centre culturel
01:30:25 et une agence bancaire.
01:30:27 Jean-Marc Gauvernatori,
01:30:29 on est un mois et demi après ces émeutes,
01:30:31 qui ont été confrontées à une horreur impensable.
01:30:33 On s'en souvient tous des images
01:30:35 de ces voitures brûlées,
01:30:37 de ces agressions, de ces blessés,
01:30:39 aussi bien du côté des forces de l'ordre
01:30:41 que des civils,
01:30:43 parfois des personnes qui passaient juste là.
01:30:45 Anis, un mois après,
01:30:47 est-ce que la réponse pénale
01:30:49 a été importante,
01:30:51 a été à la hauteur face aux émeutiers
01:30:53 qui ont peut-être dégradé des magasins
01:30:55 qui ne s'en remettent toujours pas ?
01:30:57 Je pense que dans ce cas-là,
01:30:59 la plupart des magistrats concernés
01:31:01 par ces dommages des émeutiers
01:31:03 ont fait le job.
01:31:05 Ils ont été à la hauteur.
01:31:07 Quand vous pensez qu'on est un pays
01:31:09 où par exemple le squatter
01:31:11 est condamné aux bénéfices du squatteur,
01:31:13 on est un petit jeune
01:31:15 qui a volé du matériel à un pompier
01:31:17 dans son camion, il s'est filmé,
01:31:19 il ressort, il ne se passe rien.
01:31:21 Récemment, à Anis,
01:31:23 il y a un médecin octogénaire
01:31:25 qui est frappé par un autre jeune
01:31:27 et le gars est dehors
01:31:29 en février. Là, pour les émeutes,
01:31:31 je trouve que par rapport à d'habitude,
01:31:33 ils ont tapé sur la table et c'est très bien.
01:31:35 Michel Taubes, on a souvent évoqué
01:31:37 ce sujet en plateau
01:31:39 justement lors des émeutes,
01:31:41 un mois et demi. Est-ce que la réponse
01:31:43 est suffisante ? Parce que
01:31:45 au vu des dégâts,
01:31:47 au vu de la violence des actes,
01:31:49 est-ce qu'on peut
01:31:51 admettre que la justice a répondu ?
01:31:53 On est sur plus de 4000
01:31:55 interpellés,
01:31:57 2107 majeurs jugés,
01:31:59 1239 condamnés à de la prison.
01:32:01 On est sur un bilan
01:32:03 judiciaire satisfaisant ?
01:32:05 Alors, je pense
01:32:07 qu'il s'est passé quelque chose
01:32:09 manifestement dans la machine judiciaire
01:32:11 au lendemain de ces émeutes.
01:32:13 Je pense qu'effectivement, Gérald Darmanin,
01:32:15 Éry Dupond-Moretti,
01:32:17 il y a eu des instructions ministérielles
01:32:19 très fortes qui ont été suivies
01:32:21 quasiment immédiatement par,
01:32:23 même on l'était sur certains week-ends,
01:32:25 par des tribunaux
01:32:27 qui ont ouvert, même le dimanche, même la nuit,
01:32:29 qui ont fait des nuits blanches, pour juger
01:32:31 au plus vite les personnes qui avaient commis
01:32:33 des méfaits aussi importants.
01:32:35 Moi, ce que je me dis, c'est que
01:32:37 ce qui s'est passé là,
01:32:39 enfin, à un moment donné,
01:32:41 l'État a eu la main ferme. Quand je dis l'État,
01:32:43 c'est à la fois l'exécutif
01:32:45 et le judiciaire
01:32:47 dont l'autorité est indépendante
01:32:49 de l'exécutif.
01:32:51 Et ce que j'espère, c'est que ce moment
01:32:53 de fermeté
01:32:56 va continuer.
01:32:58 Parce qu'un État normal,
01:33:00 un État qui fonctionne,
01:33:02 c'est un État qui sait toujours être ferme
01:33:04 lorsqu'on s'en prend aux autorités.
01:33:06 Et moi, ce qui m'inquiète, c'est que
01:33:08 combien il y a-t-il eu de violences
01:33:10 ces jours-là, pendant 6, 7 jours ?
01:33:12 Il y a eu 533
01:33:14 communes en France
01:33:16 qui ont été mises à feu et à sang
01:33:18 dans au moins quelques quartiers.
01:33:20 533 communes.
01:33:22 C'est certainement des dizaines
01:33:24 de milliers d'émetiers. Et non pas,
01:33:26 comme le gouvernement l'a dit, 7000 à 9000
01:33:28 personnes. Parce que si vous le rappeliez
01:33:30 aux 533 communes, ça ferait
01:33:32 qu'il n'y aurait eu que 20 personnes
01:33:34 par commune qui se seraient mobilisées.
01:33:36 Non, c'est évidemment beaucoup plus.
01:33:38 Et donc, je pense effectivement que la justice
01:33:40 doit malheureusement continuer son travail
01:33:42 de fermeté. Vous prenez par exemple
01:33:44 la commune de Lale-et-Rose, dont le maire,
01:33:46 l'épouse et la famille ont été
01:33:48 sauvagement attaquées. On n'a toujours pas
01:33:50 trouvé les auteurs de ces faits-là.
01:33:52 Et il y en a beaucoup.
01:33:54 Je m'inquiète aussi de ce que beaucoup
01:33:56 de personnes qui ont été jugées
01:33:58 sont venues un peu en fin de chaîne.
01:34:00 C'est-à-dire qu'on a arrêté beaucoup de personnes qui volaient
01:34:02 dans des magasins, qui avaient été saccagées
01:34:04 par d'autres, mais qui ont été des primos
01:34:06 émetiers. Qui c'est qui a déclenché
01:34:08 les émeutes ?
01:34:10 Qui s'est attaqué à des écoles,
01:34:12 à des mairies, à des services
01:34:14 publics ? Parce que ça a été le cas dans des
01:34:16 dizaines de communes de France.
01:34:18 Donc si vous voulez, malheureusement,
01:34:20 malheureusement, le défi sécuritaire
01:34:22 il est considérable. Et je pense
01:34:24 qu'il n'y aura pas de...
01:34:26 On n'arrivera pas à se prémunir
01:34:28 contre de possibles nouvelles émeutes
01:34:30 s'il n'y a pas en même temps,
01:34:32 en même temps, une politique
01:34:34 pénale très ferme
01:34:36 qui sert de premier
01:34:38 pilier à une action
01:34:40 ensuite sociale, de rénovation
01:34:42 urbaine, etc. Et je pense que là,
01:34:44 au niveau de son discours, Emmanuel
01:34:46 Macron a beaucoup déçu depuis
01:34:48 ses émeutes, parce qu'en matière
01:34:50 de... Vous voyez, sur le plan social,
01:34:52 il y a une nouvelle ministre de logement,
01:34:54 une nouvelle ministre de logement, il y a un nouveau
01:34:56 ministre de la Ville, mais au
01:34:58 niveau sécuritaire, on n'a rien renforcé.
01:35:00 Au niveau du remaniement ministériel
01:35:02 sur le pilier sécuritaire.
01:35:04 Donc je pense qu'effectivement,
01:35:06 il faut mettre le paquet sur le sécuritaire
01:35:08 comme premier acte
01:35:10 d'une reconquête de
01:35:12 territoire et de cette génération
01:35:14 perdue de la République, parce que sinon,
01:35:16 de nouvelles émeutes, on en aura rapidement.
01:35:18 Denis Deschamps, est-ce qu'on a tiré des leçons de 2005 ?
01:35:20 Ou est-ce qu'au contraire,
01:35:22 c'est pire ? Puisqu'on a eu
01:35:24 trois fois plus de
01:35:26 violences en trois fois moins de temps.
01:35:28 Alors, c'est...
01:35:30 Je crains que non,
01:35:32 en réalité. Pour répondre directement
01:35:34 à votre question, je crains que non.
01:35:36 Ce qui m'ennuie beaucoup...
01:35:38 Alors, les chiffres sont impressionnants.
01:35:40 Là, on n'a pas parlé du montant des dégâts.
01:35:42 Mais il y a des mairies qu'on brûlait, des écoles qu'on brûlait.
01:35:44 À mon avis, le montant des dégâts va être très très
01:35:46 important et je ne suis pas sûr que
01:35:48 les assurances puissent rentrer dans la danse.
01:35:50 Donc ça va coûter très cher à l'État.
01:35:52 Moi, je note plusieurs choses.
01:35:54 Je l'ai dit... Si je ne l'ai pas dit
01:35:56 mille fois, je ne l'ai pas dit une fois sur ce plateau.
01:35:58 Malheureusement, si l'État manque
01:36:00 de fermeté et de
01:36:02 l'expression de son autorité, c'est la démocratie
01:36:04 qui recule. Et si la démocratie
01:36:06 recule, le pays, il va se
01:36:08 disloquer totalement. Et donc, on laisse la place,
01:36:10 le reflux laisse la place
01:36:12 à des gens comme des émeutiers,
01:36:14 comme des mafias, des choses comme ça.
01:36:16 Donc, la fermeté, c'est
01:36:18 indispensable,
01:36:20 mais il ne faudra pas
01:36:22 que ce ne soit que exceptionnel.
01:36:24 Il faut que ce soit habituel.
01:36:26 Cette fermeté de la justice
01:36:28 qui, rappelons-le, est indépendante.
01:36:30 Mais elle a son rôle dans la société.
01:36:32 C'est très important. Et je
01:36:34 voudrais noter aussi
01:36:36 ce qu'a rappelé votre journaliste.
01:36:38 Il faut arrêter aussi de se cacher derrière
01:36:40 son petit doigt en disant "ah non, mais
01:36:42 de toute façon, pour les mineurs, c'est toujours
01:36:44 très compliqué". Non, ce n'est pas
01:36:46 compliqué du tout. C'est faux. On a
01:36:48 vu des mineurs de 11 ans dans la rue.
01:36:50 Ce ne sont pas des gens
01:36:52 de 17 ans et demi.
01:36:54 Mais on a vu des gamins de 11 ans.
01:36:56 Qu'est-ce qu'ils foutent le soir à 11 ans dans la rue ?
01:36:58 La responsabilité des parents, peut-être ?
01:37:00 Bien sûr.
01:37:02 Juste un dernier mot.
01:37:04 C'est qu'à 14 ans, il y a un gamin qui s'est pris
01:37:06 deux ans, dont un enferme.
01:37:08 On a l'outil législatif.
01:37:10 Et quand on veut bien le mettre en oeuvre,
01:37:12 ça va le calmer. Parce que s'il n'y a
01:37:14 pas le risque de la sanction, ça va se reproduire
01:37:16 systématiquement.
01:37:18 Donc, s'il y a sanction,
01:37:20 en général, ça fait peur.
01:37:22 Jean-Marc Governatori, est-ce qu'on doit aller
01:37:24 sur une sanction aussi des parents,
01:37:26 sur la responsabilité
01:37:28 quand on a des jeunes mineurs ?
01:37:30 Parce que tous les jours, on avait des bilans,
01:37:32 des meutiers de plus en plus jeunes.
01:37:34 10, 11 ans, 14 ans.
01:37:36 On était sur des pillages aussi de magasins
01:37:38 d'une extrême violence.
01:37:40 Est-ce que les parents doivent payer la conséquence
01:37:42 des actes de leurs enfants ?
01:37:44 De leurs enfants délinquants ?
01:37:46 Il est clair que le mot "responsabiliser"
01:37:48 est insuffisamment prononcé par les politiques conventionnelles.
01:37:50 Et il est clair que la responsabilité
01:37:52 dans beaucoup de domaines
01:37:54 est une clé extraordinaire.
01:37:56 Je voudrais préciser aussi quand même
01:37:58 qu'il faut saluer les forces de l'ordre
01:38:00 qui ont subi des nuits
01:38:02 incroyables, terribles.
01:38:04 Et dont les compagnons
01:38:06 ou les compagnes n'étaient pas sûrs
01:38:08 de les voir venir.
01:38:10 Je veux rappeler aussi aux gens qui nous regardent
01:38:12 que dans notre pays, il y a
01:38:14 300 000 policiers et gendarmes
01:38:16 et 68 millions d'habitants.
01:38:18 Donc c'est 300 000 personnes,
01:38:20 des papas, des mamans, des frères, des soeurs,
01:38:22 des fils d'eux, des pères d'eux, qui veillent
01:38:24 sur 68 millions d'autres.
01:38:26 Donc on doit vraiment beaucoup de respect
01:38:28 pour les 300 000 policiers et gendarmes
01:38:30 dont je dis que ce sont des héros.
01:38:32 - Et ensuite, ça faisait suite aux manifestations
01:38:34 contre la réforme des retraites,
01:38:36 là on était sur les émeutes.
01:38:38 - Maintenant il va y avoir le rugby en septembre.
01:38:40 Donc à toutes ces occasions,
01:38:42 ils sont sollicités et mis en danger.
01:38:44 Et quand le matin ils partent travailler,
01:38:46 le soir ils peuvent être morts,
01:38:48 ils peuvent être blessés, ils peuvent être en prison.
01:38:50 Donc véritablement, il est clair
01:38:52 qu'il est très important que tous les politiques
01:38:54 et que la nupèce prennent en fin de conscience
01:38:56 qu'on doit un immense respect aux forces de l'ordre
01:38:58 parce que sans police motivée, il n'y a pas de République.
01:39:00 Sans police motivée, il n'y a pas de sécurité.
01:39:02 Et sans police motivée, il n'y a pas de liberté.
01:39:04 - Michel Taubes, justement,
01:39:06 Jean-Marc Governatori
01:39:08 parlait des Jeux Olympiques.
01:39:10 Est-ce que sans une réponse ferme
01:39:12 de la justice,
01:39:14 on pourrait craindre
01:39:16 à des émeutes pendant les Jeux Olympiques ?
01:39:18 Que les Jeux Olympiques soient un événement
01:39:20 à la porte ouverte à toutes les délinquances,
01:39:22 au pillage de magasins,
01:39:24 et de touristes aussi ?
01:39:26 - Écoutez, vous avez déjà des syndicats
01:39:28 très bien installés, très respectables,
01:39:30 qui osent menacer
01:39:32 de préavis de grève
01:39:34 pendant la Coupe du monde de rugby.
01:39:36 Je trouve ça absolument scandaleux.
01:39:38 Alors pourquoi des jeunes se préféraient-ils
01:39:40 de tirer une balle
01:39:42 dans le pied de notre pays
01:39:44 qui est déjà fragile, alors que nous allons avoir
01:39:46 des événements de portée planétaire
01:39:48 et le monde entier qui va venir
01:39:50 nous voir dans les mois qui viennent ?
01:39:52 - Ça peut faire peur aux touristes ?
01:39:54 Vous pensez que le rayonnement
01:39:56 de la France en a pris un coup ?
01:39:58 - Vous savez, en juillet, il y a eu
01:40:00 à un moment donné, pendant 15 jours,
01:40:02 une baisse du tourisme
01:40:04 des réservations hôtelières
01:40:06 à Paris et en France,
01:40:08 qui était notamment consécutive.
01:40:10 Ce n'était pas que le mauvais temps.
01:40:12 Le mauvais temps est venu un peu après.
01:40:14 C'est notamment consécutif aux émeutes qui ont fait peur.
01:40:16 - Certaines pages ne recommandaient à leur population
01:40:18 de ne pas aller.
01:40:20 - Les émeutes ont été vues dans le monde entier.
01:40:22 Il y a des risques.
01:40:24 L'enjeu sécuritaire
01:40:26 des prochains événements
01:40:28 Coupe du monde et surtout Jeux olympiques
01:40:30 est évidemment majeur.
01:40:32 En plus, on a
01:40:34 des Jeux olympiques
01:40:36 qui vont se passer à Marseille,
01:40:38 une ville populaire,
01:40:40 qui vont se passer beaucoup en Seine-Saint-Denis,
01:40:42 qui bénéficient de très loin.
01:40:44 Le département qui bénéficie le plus
01:40:46 des Jeux olympiques s'appelle
01:40:48 le département des Jeux olympiques de Paris.
01:40:50 On pourrait presque dire que ça s'appelle
01:40:52 les Jeux olympiques de Paris de Seine-Saint-Denis.
01:40:54 - Le département va être transformé.
01:40:56 - J'espère qu'en contrepartie
01:40:58 de cet effort collectif
01:41:00 qui a été fait par la nation,
01:41:02 le dit département le rendra.
01:41:04 La population et les jeunes.
01:41:06 Emmanuel Macron a lancé un appel aux jeunes.
01:41:08 Ce soir, vous nous disiez
01:41:10 "Au moins, j'espère
01:41:12 que cette jeunesse sera
01:41:14 remerciée de la collectivité
01:41:16 de lui avoir mis à disposition
01:41:18 cet événement extraordinaire."
01:41:20 C'est un véritable enjeu sécuritaire.
01:41:22 Le problème ne va pas se poser dans un an.
01:41:24 Il va se poser dans les prochaines semaines,
01:41:26 dans les prochains mois.
01:41:28 Il faut tous espérer
01:41:30 que le gouvernement aura tiré les leçons
01:41:32 de ces émeutes et changé
01:41:34 complètement de braquet
01:41:36 en matière de politique de la ville
01:41:38 et de prise en compte
01:41:40 à la fois avec de la grande
01:41:42 fermeté au niveau pénal
01:41:44 et donner de l'espoir
01:41:46 de l'espérance
01:41:48 à cette jeunesse
01:41:50 qui a peut-être besoin
01:41:52 de visions pour l'avenir
01:41:54 pour éviter de tomber
01:41:56 dans les écueils qu'on a vus
01:41:58 ces derniers mois.
01:42:00 Dans cette vision déprimante
01:42:02 qui s'explique par les événements qui arrivent,
01:42:04 il faut rappeler aux gens qui nous regardent
01:42:06 que c'est vraiment une toute petite minorité
01:42:08 de personnes qui pollue la vie
01:42:10 d'une majorité.
01:42:12 C'est une minorité qui fait de grands dégâts.
01:42:14 C'est ça qui est complètement hallucinant.
01:42:16 Pourquoi on n'arrive pas
01:42:18 à les empêcher, pourquoi on n'arrive pas
01:42:20 à les arrêter ? Parce que là, on a été
01:42:22 quand même sur plusieurs nuits
01:42:24 avec des scènes épouvantables,
01:42:26 avec une violence qui a augmenté.
01:42:28 On disait que c'était de plus en plus calme,
01:42:30 mais c'était juste au niveau des chiffres.
01:42:32 - Moi, je pense,
01:42:34 ça fait longtemps que je le dis,
01:42:36 c'est que la population a grandi, grandi, grandi.
01:42:38 Maintenant, on est 68 millions.
01:42:40 Et les actes
01:42:42 de délinquance ont augmenté
01:42:44 également en nombre. Et on n'a que
01:42:46 300 000 policiers et gendarmes.
01:42:48 Ce n'est absolument pas suffisant.
01:42:50 Ils sont débordés, ils sont épuisés.
01:42:52 On oublie qu'ils bossent 8, 10,
01:42:54 12 heures par jour, parfois pendant 8, 9 jours.
01:42:56 Et donc, ce sont que des hommes.
01:42:58 C'est exactement comme la même
01:43:00 situation à l'hôpital. Ce sont que des
01:43:02 êtres humains. Et malheureusement,
01:43:04 c'est d'ailleurs une de leurs revendications,
01:43:06 il manque de reconnaissance par rapport
01:43:08 à leur dévouement.
01:43:10 Ce sont des gens extrêmement dévoués, qui ont le sens
01:43:12 du devoir. Et malheureusement,
01:43:14 là, on a un effet ciseau.
01:43:16 Moi, j'entends,
01:43:18 j'adorerais qu'il y ait
01:43:20 des grandes politiques de la ville, qu'il y ait des grandes politiques pour la
01:43:22 jeunesse. Parce que sans espoir,
01:43:24 on ne va nulle part. Mais malheureusement,
01:43:26 comme on a des gestionnaires
01:43:28 et non plus des visionnaires, ça ne peut pas fonctionner.
01:43:30 - Merci, Denis Deschamps.
01:43:32 Il est bientôt 23h sur CNews.
01:43:34 L'heure pour nous de faire
01:43:36 un point sur l'actualité. Rebonsoir,
01:43:38 Simon Guillain. - Rebonsoir, Célia.
01:43:40 On va commencer ce rappel de 23h
01:43:42 par parler de la rentrée scolaire. Ce n'est pas tout de suite,
01:43:44 mais ça commence à approcher.
01:43:46 Des frais de rentrée qui sont d'ailleurs de plus en plus élevés.
01:43:48 Et face à l'inflation, les familles
01:43:50 sont obligées de s'adapter.
01:43:52 Une allocation de rentrée scolaire a d'ailleurs été
01:43:54 versée hier à environ 3 millions de foyers.
01:43:56 Mais ce coup de pouce n'est pas toujours suffisant.
01:43:58 On va écouter justement ces quelques témoignages
01:44:00 de mères de familles qui ont été recueillies aujourd'hui.
01:44:02 - Je trouve que ça devrait bénéficier à plus de personnes
01:44:04 d'être vraiment ciblées
01:44:06 pour acheter des fournitures scolaires.
01:44:08 D'une manière globale, les augmentations de prix sont relativement
01:44:10 choquantes et je pense que
01:44:12 le contexte mondial ne peut pas tout expliquer
01:44:14 et ne peut pas tout justifier. - Pour les gens plus
01:44:16 modestes, c'est sûr qu'ils auraient besoin
01:44:18 que ce soit augmenté en conséquence
01:44:20 par rapport à l'inflation. L'agenda,
01:44:22 je pense qu'on ne va pas vraiment regarder le prix pour le coup.
01:44:24 On regardera plutôt les prix sur les cahiers
01:44:26 et les choses comme ça. Et l'agenda,
01:44:28 c'est quand même quelque chose
01:44:30 qui reste sympa
01:44:32 et qu'on va utiliser toute l'année.
01:44:34 - À Marseille, la CRS8 a été déployée
01:44:36 pour lutter contre le trafic de drogue.
01:44:38 Sur son compte Twitter,
01:44:40 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:44:42 a annoncé que l'unité spécialisée
01:44:44 contre les violences urbaines allait mener des opérations
01:44:46 ciblées dans les prochains jours.
01:44:48 Depuis le début de l'année, la cité fosséenne connaît
01:44:50 une recrudescence des règlements de comptes entre
01:44:52 dealers. 36 personnes ont déjà
01:44:54 perdu la vie, 8 pour le seul mois d'août.
01:44:58 C'est déjà plus que sur toute l'année 2022.
01:45:01 Et face à l'instabilité au Niger,
01:45:03 une réunion des chefs d'état-major
01:45:05 des pays de l'Afrique de l'Ouest a démarré aujourd'hui
01:45:07 et doit durer deux jours.
01:45:09 Une semaine après le déploiement de sa force
01:45:11 en attente pour rétablir dans ses fonctions
01:45:13 le président déchu Mohamed Bazoum.
01:45:15 Sachez que de nombreux pays appellent
01:45:17 à une résolution pacifique.
01:45:19 Voilà pour ce court rappel de l'actualité
01:45:23 à 23h sur CNews.
01:45:25 Vous retrouvez Célia Barotte et ses invités.
01:45:27 C'est la dernière partie de soir, Info sur CNews.
01:45:29 Merci beaucoup pour ce rappel de l'information.
01:45:31 Nous sommes toujours avec Denis Deschamps,
01:45:33 Michel Taubes et Jean-Marc Gauvernatori.
01:45:35 Prochain thème, messieurs, la rentrée scolaire.
01:45:39 Cette allocation qui a été versée
01:45:41 à plusieurs millions de foyers en France.
01:45:45 Dans le détail, avec cette nouvelle majoration,
01:45:47 l'allocation s'élève à 398 euros
01:45:49 pour les enfants âgés de 6 à 10 ans,
01:45:51 420 euros pour ceux ayant entre 11 et 14 ans,
01:45:54 434 euros pour les enfants de 15 à 18 ans.
01:45:57 Mais à noter que pour la rentrée 2023,
01:46:00 ce sont les revenus de 2021
01:46:02 qui seront déterminants pour les foyers.
01:46:04 Regardez ce sujet qui a été tourné par nos reporteurs,
01:46:08 par la rédaction.
01:46:10 Les prix dans les rayons, dans les supermarchés,
01:46:13 sont en hausse aux plus grandes dames des familles
01:46:16 qui font leurs achats.
01:46:18 S'il vous plaît, monsieur.
01:46:20 Ça, c'est à 39,99, 36.
01:46:24 Aujourd'hui, pour Mimi et ses enfants,
01:46:27 c'est la chasse aux promotions.
01:46:29 Ce n'est pas facile, parce que tout a augmenté.
01:46:32 Il faut faire attention à chaque fois au prix.
01:46:35 Une hausse qui ne facilite pas la tâche de cette maman
01:46:38 malgré l'allocation de rentrée scolaire
01:46:41 versée par la CAF récemment.
01:46:43 Je sais que ce n'est pas suffisant
01:46:45 pour les 4 enfants.
01:46:48 Parce qu'après les fournitures,
01:46:51 on a des chaussures, des habits à acheter.
01:46:55 Il faut sortir quelques sous de notre poche.
01:46:59 Alors, toute économie est bonne à prendre.
01:47:02 Les sacs, il n'y en a qu'à une personne
01:47:05 que j'ai acheté le sac.
01:47:07 Mais les autres, on a conservé leur sac pour l'année prochaine.
01:47:11 Par rapport à l'année précédente,
01:47:13 les prix des fournitures ont augmenté de 10% dans ce magasin.
01:47:17 C'est dû à l'inflation, l'augmentation du prix
01:47:20 de l'alimentation et du coût de l'énergie.
01:47:23 - Selon un rapport de la Confédération syndicale des familles,
01:47:27 les parents devront dépenser cette année
01:47:30 entre 900 et 1700 euros en moyenne
01:47:33 pour la scolarité d'un enfant.
01:47:35 Ce jour-là, Mimi a dépensé 92 euros au total.
01:47:39 - 3 millions de bénéficiaires pour cette allocation
01:47:42 de rentrée scolaire.
01:47:44 Michel Taubes, on est sur une allocation
01:47:47 pour les foyers modestes ou au contraire,
01:47:50 c'est un premier pas mais pas assez suffisant ?
01:47:53 - Déjà, je dois dire, c'est peut-être pas populaire
01:47:56 de dire cela, mais la collectivité est généreuse en France
01:47:59 avec les personnes qui sont en difficulté.
01:48:02 Cela n'est jamais suffisant.
01:48:04 C'est vrai que ce phénomène nouveau de l'inflation,
01:48:07 on n'avait pas vécu dans l'inflation depuis 40 ans,
01:48:10 les Français le prennent de façon extrêmement violente.
01:48:14 Oui, effectivement, cette allocation de rentrée scolaire
01:48:17 est généreuse, mais elle n'a pas suivi
01:48:20 les chiffres de l'inflation.
01:48:22 Et donc, effectivement, la capacité d'aider nos enfants
01:48:26 à s'équiper pour la rentrée, d'équiper nos enfants
01:48:29 pour la rentrée a légèrement diminué
01:48:32 vu l'augmentation des prix.
01:48:34 Ceci d'autant plus que je vois bien les chiffres
01:48:37 qu'annonce l'INSEE ou certains observatoires,
01:48:40 mais la réalité, c'est que l'inflation est vraiment
01:48:43 très importante.
01:48:45 Elle est bien au-delà des 11 % de moyenne qui sont affichées.
01:48:48 Et c'est tout simplement l'expérience de chacun
01:48:51 que nous voyons tous les jours qui nous le dicte.
01:48:54 Par exemple, tout ce qui est lié au papier,
01:48:57 les prix ont explosé.
01:48:59 Et là, ce n'est pas du +10, +15 %,
01:49:02 parfois c'est du +30, +40 %.
01:49:05 Il y a certains produits de niche dont même c'est x2,
01:49:08 c'est du +100 % par rapport à il y a un an.
01:49:11 Et donc si vous voulez, évidemment que les Français
01:49:14 sont obligés de se priver, de faire extrêmement attention.
01:49:17 Et les parents, à leurs enfants, pour leur expliquer
01:49:20 attention cette année, plus que l'année dernière,
01:49:23 sont obligés de faire très attention parce que la situation
01:49:26 est très difficile, parce que les prix ont augmenté.
01:49:29 C'est difficile.
01:49:31 Donc effectivement, c'est une petite période de tension
01:49:34 qui est plus importante que les années précédentes
01:49:37 pour cette rentrée scolaire.
01:49:39 - Merci à tous, une très bonne rentrée scolaire.
01:49:42 - Denis Deschamps, cette allocation est suffisante ?
01:49:45 - Non, bien sûr que non.
01:49:47 C'est important, une rentrée scolaire.
01:49:50 C'est un marqueur dans une année, pour les enfants
01:49:53 et pour les parents d'ailleurs.
01:49:55 C'est très important.
01:49:57 On prépare le quart table, on recommence à zéro,
01:50:00 la tenue, on revoit ses camarades tous les jours
01:50:03 avec la nouvelle maîtresse ou le nouveau maître.
01:50:06 C'est très attendu.
01:50:08 C'est un sujet que j'alerte en disant que le coût
01:50:11 de la rentrée va être très difficile à absorber.
01:50:14 Et ça, ce n'est qu'un chiffre, mais comme disait Michel avant,
01:50:17 la réalité est toute autre.
01:50:19 C'est un peu comme le chiffre de l'INSEE qui annonce
01:50:22 l'inflation.
01:50:24 L'inflation réelle, pas seulement ressentie, mais réelle,
01:50:27 est bien plus importante parce que le panier de la ménagère
01:50:30 ne représente pas tous les coûts d'un foyer.
01:50:33 D'ailleurs, nos voisins ont des inflations entre 10, 12, 14%.
01:50:36 Donc forcément, il y a un pépin.
01:50:39 Sur la rentrée, ça dépend ce que l'on met dans le périmètre
01:50:42 de la rentrée.
01:50:44 Est-ce qu'on met juste les stylos et les quarts tables
01:50:47 ou est-ce qu'on met aussi l'habillement ?
01:50:50 Est-ce qu'on met le changement de bureau quand on passe
01:50:53 du collège au lycée ? Je ne sais pas.
01:50:56 Tout un tas de choses comme ça.
01:50:58 Donc effectivement, ça va être un vrai problème de coût.
01:51:01 Et puis malheureusement, comme les salaires ont augmenté
01:51:04 dans le territoire, mais pas assez, et donc les ménages modestes,
01:51:07 ça va avoir une conséquence, et on le sait déjà,
01:51:10 les ménages modestes, souvent, sautent à repas
01:51:13 parce que c'est la nourriture qui prend le choc.
01:51:16 Et certains sautent à repas parce que pour les enfants,
01:51:19 on est prêt à se mettre en quatre pour nos enfants.
01:51:22 On va écouter l'explication d'Olivier Devers,
01:51:25 expert en grande consommation, sur justement les prix
01:51:28 de cette rentrée 2023.
01:51:31 On est en train de payer ce que j'appelle une inflation
01:51:34 en retard sur les fournitures scolaires.
01:51:37 L'année dernière, à la même époque, alors je ne vais pas dire
01:51:40 qu'on s'étonnait, mais on était plutôt content de voir que
01:51:43 l'inflation sur les fournitures scolaires était plus faible
01:51:46 que l'inflation générale que l'on avait, notamment sur le prix
01:51:49 de l'alimentation dans les hypermarchés, dans les supermarchés.
01:51:52 Et ça s'expliquait parce qu'en fait, les fournitures
01:51:55 de la rentrée 2022 avaient été négociées
01:51:58 sur la base de prix de janvier, février 2022,
01:52:01 parce que ces grandes opérations-là sont négociées
01:52:04 très, très en amont. Et donc finalement, on avait échappé
01:52:07 à la première vague de l'inflation l'année dernière.
01:52:10 C'est ça que je veux vous faire comprendre. Cette année,
01:52:13 on a la double peine, c'est-à-dire qu'on récupère aussi
01:52:16 une part de l'inflation qu'on n'a pas eue l'année dernière.
01:52:19 Jean-Marc Gouvernatori, cette allocation de rentrée scolaire,
01:52:22 après ces explications de notre expert, est-ce que vous comprenez
01:52:25 ces prix ? Je pense qu'il faut quand même dire la vérité
01:52:28 aux personnes qui nous écoutent. Le plus bel homme du monde
01:52:31 ne peut donner que ce qu'il a. Et en l'occurrence,
01:52:34 notre pays a subi en 2022 un déficit commercial de 160 milliards,
01:52:37 un déficit budgé de l'État de 150 milliards,
01:52:40 un déficit de la Sécu de 15 milliards.
01:52:43 On emprunte chaque jour 700 millions d'euros
01:52:46 pour assumer notre politique sociale, ce qui est belle,
01:52:49 qu'il faut faire, mais on a 200 à être social. Donc il faut aider
01:52:52 évidemment, il faut aider les foyers monoparentaux,
01:52:55 de tous les côtés il faut aider. Donc c'est pourquoi il faut utiliser
01:52:58 des processus écologistes très efficaces. Et il y en a trois.
01:53:01 Parce qu'il faut que vous sachiez qu'on est dans une hausse
01:53:04 des prix structurelle. Parce qu'on pille notre planète
01:53:07 des matières premières. Donc les matières premières seront
01:53:10 de plus en plus rares. Et comme on s'en sert, elles seront
01:53:13 de plus en plus chères. On est dans une société digitale,
01:53:16 donc le digital c'est du cuivre, et il n'y aura plus de cuivre.
01:53:19 C'est vrai pour le pétrole, c'est vrai pour le charbon,
01:53:22 c'est vrai pour le gaz, c'est vrai pour les météorards,
01:53:25 c'est vrai pour le bois. Donc l'inflation est structurelle
01:53:28 et elle va s'accroître. Donc les trois outils qui existent,
01:53:31 c'est d'une part véritablement développer l'économie circulaire
01:53:34 dans notre pays. Donc on répare tout, on recycle tout.
01:53:37 Il faut vraiment que ce soit dans la culture du français.
01:53:40 On répare, on recycle et on ne change pas.
01:53:43 L'autre élément ce sont les sels, ce sont des systèmes d'échange locaux.
01:53:46 En France, ce sont des processus par lesquels, dans un immeuble
01:53:49 ou dans un quartier, les personnes prennent l'habitude d'échanger
01:53:52 leur temps, leurs biens, leurs compétences.
01:53:55 On voit que les français sont de plus en plus enclins à avoir appel
01:53:58 ou à découvrir la seconde main.
01:54:01 C'est vrai, mais il faut vraiment l'intensifier. Et dernier point,
01:54:04 on va en parler avec le carburant tout à l'heure, c'est le covoiturage
01:54:07 qui ne fonctionne pas du tout en France. Et là on a une grosse
01:54:10 source d'économie en matière de transport.
01:54:13 On a aussi des médias politiques, des personnes qui disent que
01:54:16 l'allocation de rentrée scolaire n'est pas souvent utilisée que pour
01:54:19 les enfants ou que pour les fournitures scolaires.
01:54:22 Qu'est-ce qu'on répond à ces personnes-là ? Gabriel Attal a répondu.
01:54:25 On ne va pas mettre une police devant chaque famille qui reçoit ces produits.
01:54:28 Mais est-ce qu'on devrait utiliser des bons ou peut-être le retour
01:54:31 à l'uniforme pour éviter les dépenses vestimentaires ?
01:54:34 Tout à fait. Et puis il y a aussi des municipalités qui expérimentent
01:54:37 plus que ça, qui pratiquent aussi la mise à disposition
01:54:40 des fournitures scolaires, des manuels scolaires.
01:54:43 Ou de faire les commandes de groupe.
01:54:46 Pour les enfants, afin de négocier les prix les plus bas possibles
01:54:49 avec les centrales d'achat. Et d'autre part, d'assurer une égalité
01:54:52 de traitement entre tous les enfants. Je pense que ça fait partie
01:54:55 des mille et une solutions que malheureusement, vous savez,
01:54:58 à une époque, malheureusement je commence à être un peu vieux,
01:55:01 mais à une époque, on disait, c'était dans les années 70,
01:55:04 j'étais encore tout jeune, mais j'ai appris ça pendant
01:55:07 mes études d'économie. En France, on n'a pas de pétrole,
01:55:10 mais on a des idées. Donc en France, 50 ans ou 40 ans après,
01:55:13 on n'a toujours pas de pétrole. Et est-ce qu'on a encore
01:55:16 toujours des idées ? Donc apparemment, d'après M. Gervonatori,
01:55:19 oui, puisqu'il y a plein d'autres solutions pour éviter.
01:55:22 Mais bon, la réalité, c'est qu'effectivement, cette aide,
01:55:25 elle est importante. Parce que les 300, 400 euros,
01:55:28 c'est grosso modo le budget que des familles qui ont vraiment
01:55:31 des difficultés de fin de mois vont utiliser pour finir
01:55:34 - C'est un grand plaisir. - Comme vous le disiez, M. Deschamps,
01:55:37 fort justement, c'est pas que le cartable et le stylo,
01:55:40 c'est les habits, c'est les inscriptions, il faut s'inscrire
01:55:43 à la piscine, il faut s'inscrire dans telle et telle activité.
01:55:46 Tout ça, ça coûte très cher. Donc ça, c'est vraiment
01:55:49 une bouteille d'oxygène pour un des moments les plus importants
01:55:52 de l'année, avec les fêtes de Noël. Et voilà, c'est extrêmement
01:55:55 important. Donc c'est important que la collectivité joue le jeu.
01:55:58 Après, effectivement, c'est à chacun d'être responsable,
01:56:01 d'être économe, de savoir expliquer aussi à des enfants
01:56:04 qu'il ne s'agit pas d'acheter, d'acheter, d'acheter,
01:56:07 mais qu'on peut trouver du plaisir en ayant des fournitures scolaires
01:56:10 soit recyclées, soit sur lesquelles...
01:56:13 - Reprendre le cartable de l'année dernière. - Voilà, exactement.
01:56:16 Donc voilà, c'est un équilibre à trouver, mais c'est vrai que
01:56:19 les temps sont durs et on est tous obligés de se serrer la ceinture.
01:56:22 - Juste un mot pour eux. - Un dernier mot sur ce point,
01:56:25 parce qu'il y a d'autres impressions sur d'autres sujets.
01:56:28 On a la difficulté des ménages français de leur budget.
01:56:33 On peut la constater quand on regarde les différents rapports
01:56:36 de la Banque de France, où les gens ont recours à des crédits
01:56:39 de conso pour finir ou financer les fins de mois.
01:56:42 Ça, c'est très important. On le voit, le succès de certaines
01:56:45 plateformes qu'on ne nommera pas, où on revend des objets usagés,
01:56:48 des fringues ou autres, pour justement faire rentrer de l'argent.
01:56:51 Effectivement, le réutiliser, ça commence à prendre,
01:56:55 cette mode de la deuxième main. - On pointe moins que tu dois.
01:56:58 - Heureusement, mais c'est plein de petites choses comme ça
01:57:01 qui font que les gens cherchent des solutions pour boucler les fins de mois.
01:57:04 - Autre dépense pour les Français, avec son lot d'augmentation,
01:57:08 c'est le carburant. Les prix à la pompe grimpent.
01:57:11 La barre symbolique des 2 euros par litre est même dépassée
01:57:14 dans certaines stations. Mais pourquoi de telles hausses ?
01:57:16 La réponse avec Maxime Lavandier, Sarah Fenzary et Pierre-François Altermat.
01:57:20 - Le constat est le même dans la plupart des stations-service parisiennes.
01:57:24 Ici, le prix du Sanplan 98 est affiché à 2,59 euros.
01:57:28 Dans cette autre station, à quelques kilomètres,
01:57:31 le prix des carburants sont tous au-dessus des 2 euros le litre.
01:57:34 Des hausses que subissent de plein fouet les automobilistes.
01:57:37 - Le prix, on ne dit rien et ils vont continuer à augmenter.
01:57:42 Puisqu'on ne dit rien, il faut bouger, il faut faire quelque chose.
01:57:46 - Je suis coursier, je bosse toute la journée, ça coûte une fourpigne.
01:57:51 C'est du 25 balles par jour.
01:57:54 - Tout ce qui est à payer, le loyer, les trains d'électricité qui augmentent.
01:57:58 Et puis les gens comme nous qui n'ont pas les moyens, c'est dur.
01:58:02 - En seulement un mois, les prix à la pompe ont augmenté
01:58:05 de 10,3 centimes pour le Sanplan 98, de 9,3 centimes pour le Sanplan 95
01:58:10 et de 17 centimes pour le gasoil.
01:58:13 Des augmentations liées aux décisions prises par les pays producteurs
01:58:16 et exportateurs de pétrole.
01:58:18 - L'Arabie saoudite est décidée de réduire sa production d'un million de barils par jour.
01:58:24 Ça rend le produit plus rare sur le marché.
01:58:28 Par un effet de levier mécanique, ça fait monter les prix.
01:58:32 - Une tendance qui devrait se poursuivre dans les prochaines semaines,
01:58:34 voire les prochains mois.
01:58:36 L'Arabie saoudite envisage de prolonger cette situation jusqu'à la fin de l'année 2023.
01:58:41 - Jean-Marc Gouvernatori, l'environnement c'est votre domaine.
01:58:45 Est-ce que cette hausse du prix du carburant vous satisfait
01:58:49 pour éviter peut-être les trajets des automobilistes ?
01:58:52 - Ça satisfait peut-être Mme Brousseau, mais pas du tout pour ce qui me concerne.
01:58:55 - C'est bien d'avoir plusieurs amis chez les Verts.
01:58:58 - Elle était l'écologiste de gauche, on présente des écologistes centristes.
01:59:02 Et nous, on est efficaces, c'est vraiment le covoiturage.
01:59:04 Ce qui est hallucinant, c'est que les trois quarts des Français
01:59:07 sont seuls dans la voiture, mais c'est incroyable.
01:59:10 Vous savez qu'en France, il y a 40 millions de véhicules automobiles,
01:59:13 dont 30 millions qui prennent la route chaque matin.
01:59:16 Sur les 30 millions de véhicules automobiles qui prennent la route chaque matin,
01:59:19 les trois quarts sont seuls.
01:59:21 Donc il est capital que dans chaque immeuble et chaque quartier,
01:59:24 la puissance publique accompagne les habitants,
01:59:26 et que les habitants s'organisent entre eux pour enfin développer le covoiturage.
01:59:30 On ne devrait plus jamais voir une voiture avec une seule personne dedans.
01:59:34 Ça coûte cher.
01:59:36 - Un coup de pouce pour les covoitureurs ?
01:59:38 - Le gouvernement le fait à travers la dette de 100 euros.
01:59:41 Mais c'est vraiment une question de culture.
01:59:43 La culture aujourd'hui, c'est la voiture individuelle et je suis seul dedans.
01:59:46 Je veux quand même terminer là-dessus.
01:59:48 Je veux rappeler que le français moyen, femmes et hommes confondus,
01:59:50 pèse 65 kilos et que la voiture fait 1,3 tonnes.
01:59:53 - Par rapport à nos voisins européens,
01:59:55 est-ce que le français a du mal à covoiturer par rapport aux autres ?
01:59:58 - On covoiture très mal par rapport aux autres.
02:00:00 Ce différentiel entre le poids...
02:00:02 - A cause de quoi ? On a peur de faire de mauvaises rencontres ?
02:00:05 - C'est culturel.
02:00:07 - C'est totalement culturel, oui.
02:00:09 - C'est une solution dans laquelle la puissance publique doit donner l'impulsion
02:00:12 parce que c'est une solution extraordinaire.
02:00:14 Vous êtes deux dans la voiture au lieu d'un,
02:00:16 l'essence coûte plus d'euros, elle coûte un euro.
02:00:18 - Michel Taubes ?
02:00:20 - En attendant cette révolution culturelle,
02:00:22 j'ai été très choqué de ce qu'à la veille des départs...
02:00:24 - En vacances, oui.
02:00:26 - En vacances, on va le chasser croiser,
02:00:28 juillet-août, qui s'est fait sur deux week-ends.
02:00:30 Subitement, les prix à la pompe ont augmenté.
02:00:32 Or, on ne va pas me faire croire
02:00:34 que les tarifs pratiqués par l'OPEP
02:00:36 sur les marchés internationaux
02:00:38 s'appliquent sur la pompe d'essence
02:00:40 qui est dans les voitures aujourd'hui.
02:00:43 Il y a des décalages, les chiffres du marché...
02:00:45 - Il y en a qui en profitent.
02:00:47 - Evidemment. Et j'aurais trouvé assez bienveillant,
02:00:50 assez digne de la part des grandes compagnies pétrolières,
02:00:53 pour n'en citer aucune,
02:00:55 de se dire "bon, on va attendre,
02:00:57 on va laisser passer ces chassés croisés
02:00:59 qui représentent des millions de kilomètres parcourus,
02:01:02 c'est le moment de l'année où il y a le plus
02:01:04 de consommation d'essence dans notre pays.
02:01:07 Ils auraient pu avoir la dignité
02:01:09 de laisser passer ces 2-3 semaines
02:01:12 pour permettre d'avoir quelques gains.
02:01:14 Parce qu'on parle de la rentrée scolaire,
02:01:16 mais certains de nos concitoyens sont encore en vacances.
02:01:19 Et les vacances, c'est aussi très difficile aujourd'hui.
02:01:22 Il y a une baisse...
02:01:23 - On le voit, les gens partent,
02:01:24 mais ils ne profitent plus comme avant.
02:01:26 - Donc, si vous voulez, les quelques dizaines d'euros
02:01:28 qui auraient pu être gagnés sur ces chassés croisés
02:01:31 auraient été autant pour les vacances,
02:01:33 de respiration pour les vacanciers.
02:01:35 Donc, il y a aussi de la spéculation
02:01:38 dans ce marché, mais évidemment, structurellement,
02:01:41 il faut malheureusement craindre que l'essence continue
02:01:44 à augmenter dans les mois et les années qui viennent.
02:01:46 - Il y a des chambres sur le carburant.
02:01:48 - Non, ce n'est pas de la spéculation.
02:01:49 Et ne croyez certainement pas à leur bienveillance.
02:01:51 Ce sont des gens qui profitent des opportunités,
02:01:54 tout simplement, et leur boulot,
02:01:56 c'est quand même, par rapport à une donnée,
02:01:58 une donnée brute ou une unité brute,
02:02:00 d'en sortir le maximum de rentabilité.
02:02:02 Donc, malheureusement, il n'y a rien à attendre
02:02:04 de ces grands acteurs très concentrés.
02:02:08 J'ai regardé attentivement pourquoi le prix
02:02:13 à la pompe est aussi élevé.
02:02:14 Donc, le prix de pétrole a remonté, c'est vrai,
02:02:17 mais il n'est pas non plus à 200 dollars le baril.
02:02:19 Ça, c'est très clair.
02:02:20 Il a remonté un peu.
02:02:22 Il est loin de ses plus hauts.
02:02:23 Alors, effectivement, dans 100% des cas,
02:02:26 là-haut, c'est beaucoup plus rapide
02:02:28 et appliqué à la pompe.
02:02:31 Par contre, les baisses, c'est beaucoup plus lent.
02:02:33 Ça, on l'a remarqué à chaque fois.
02:02:35 Donc, effectivement, ça, c'est le premier point.
02:02:38 Le deuxième point, effectivement, vous le disiez,
02:02:40 j'ai eu l'opportunité de faire un stage de points
02:02:45 il y a quelques semaines.
02:02:47 Et non, c'est justement les dépassements
02:02:49 d'un kilomètre heure, malheureusement.
02:02:51 Et j'ai appris quelques chiffres
02:02:52 dont on n'avait plus en mémoire.
02:02:54 C'est qu'en l'espace de 30 ans,
02:02:55 le nombre de voitures a été multiplié
02:02:57 par 3 sur la route.
02:02:58 La population n'a pas fait fois 3.
02:02:59 Et effectivement, vous avez raison,
02:03:01 j'habite un tout petit peu à côté de Paris.
02:03:04 Et donc, on est pas très loin de chez moi,
02:03:06 il y a des grands axes.
02:03:07 Et sur cet axe principal de l'Ouest,
02:03:10 pour emmener les gens justement,
02:03:12 juste sous la Défense,
02:03:14 puis sur les Champs-Elysées,
02:03:16 dans 95% des cas, il y a une personne.
02:03:19 - Un foyer, c'est 4 voitures.
02:03:21 - Oui, c'est terrible.
02:03:22 - Ça ne marche pas.
02:03:24 Le covoiturage, ça ne marche pas.
02:03:25 - Mais il faut que ça marche.
02:03:26 - Et il faut que ça marche
02:03:28 parce que les transports sont saturés aux heures de pointe.
02:03:30 Les transports publics sont saturés aux heures de pointe.
02:03:33 Notre collectivité n'a pas pensé
02:03:36 à 10, 20, 30 ou 40 ans.
02:03:38 Donc, on veut entasser des gens.
02:03:40 Et toutes les communes construisent énormément.
02:03:42 Dans l'Ouest, il y a des grues partout.
02:03:44 Vous parliez de Seine-Saint-Denis,
02:03:45 mais il y a plein de villes,
02:03:46 périphériques, 1ère, 2ème couronne,
02:03:48 qui construisent beaucoup.
02:03:49 On veut rassembler tout le monde,
02:03:50 on veut le plus de gens possible dans sa commune.
02:03:52 Mais malheureusement, on ne pense pas les transports.
02:03:55 Regardez par exemple,
02:03:56 je prends juste un exemple à Pékin.
02:03:58 Ils sont en train d'acheter le foncier
02:04:02 pour le 9ème périphérique,
02:04:04 990 kilomètres.
02:04:06 Voilà, ces gens,
02:04:08 c'est une culture politique différente,
02:04:10 j'entends bien, mais en attendant,
02:04:11 ils ont une vision.
02:04:12 Ils voient le monde à 20, 30 ou 40 ans,
02:04:14 et donc, ils commencent déjà à investir.
02:04:16 C'est pareil pour les écoles.
02:04:18 Vous avez plein de communes
02:04:19 où les écoles sont saturées
02:04:20 parce qu'il y a eu un afflux de jeunes couples
02:04:22 où c'est trop cher d'être dans Paris.
02:04:24 Et en fait, les écoles et les crèches sont saturées
02:04:26 alors qu'on n'a pas du tout anticipé.
02:04:27 Mais avec le carburant,
02:04:28 on a quand même cette impression
02:04:29 que les Français subissent, ne réagissent plus
02:04:31 parce qu'on a eu le mouvement des Gilets jaunes
02:04:34 pour moins que ça.
02:04:35 1,50 €.
02:04:36 Pour 1,50 €.
02:04:37 Voilà, 1,40 €, 1,50 €.
02:04:38 Nous ne sommes jamais à l'abri
02:04:41 d'une prise de mouvements
02:04:44 ou de baisse
02:04:45 qui seront forcément différents
02:04:48 du mouvement des Gilets jaunes.
02:04:50 Mais voilà, que ce soit le mouvement des Gilets jaunes,
02:04:53 les émeutes d'Iliad à -1,5 mois,
02:04:56 il y a une colère française
02:05:00 qui est nourrie par un climat délétère de violence
02:05:05 et par une situation économique de plus en plus difficile.
02:05:08 Donc oui, la rentrée pourrait être chaude
02:05:11 pour la majorité et pour les Français.
02:05:13 Il y aura des hauts et des bas
02:05:14 mais un jour, il sera 3 €.
02:05:15 Vous pensez ?
02:05:16 C'est une hypothèse à ne pas exclure ?
02:05:18 C'est une certitude.
02:05:19 Plus un produit est rare, plus il est cher.
02:05:21 Donc, fatalement, voilà.
02:05:23 C'est comme ça.
02:05:24 C'est pour ça qu'il faut qu'on voituret.
02:05:25 Et puis utiliser les transports collectifs.
02:05:27 Et le vélo.
02:05:28 Il faut que les transports collectifs soient fonctionnels
02:05:31 et efficaces aussi.
02:05:32 Et rassurants au niveau de la sécurité.
02:05:35 On va aller sur une meilleure nouvelle.
02:05:37 Autre solution, c'est les véhicules électriques.
02:05:39 Autre débat Michel !
02:05:41 Michel, vous donnez merde là !
02:05:43 Mais attendez, vous interrogez sur des possibilités,
02:05:46 des solutions.
02:05:47 Il faut qu'on vienne sur ce sujet.
02:05:49 En attendant, une vertue écologiste
02:05:51 qui n'est pas de gauche
02:05:53 mais qui est citoyenne et pour tout le monde.
02:05:56 Il faut multiplier la panoplie des possibles.
02:06:00 Et donc, le marché des véhicules électriques augmente.
02:06:04 Ça se discute.
02:06:05 Mais voilà, je ne suis pas un fervent partisan.
02:06:08 Mais ça peut faire partie des solutions aussi.
02:06:11 Cette bonne nouvelle et cette histoire
02:06:13 que je voulais partager avec vous.
02:06:14 Un enfant de 7 ans et demi a composé le 18
02:06:17 et a sauvé sa maman qui se trouvait inconsciente dans sa maison.
02:06:20 Les pompiers des Yvelines ont partagé l'extrait
02:06:22 de l'appel ce lundi sur le réseau social X.
02:06:25 Un exemple parfait pour sensibiliser au bon réflexe
02:06:28 face aux situations d'urgence
02:06:29 et qui met en lumière le travail de l'ombre des opérateurs
02:06:31 des services de secours.
02:06:33 Sujet de Sarah Varny.
02:06:35 Les pompiers, bonjour !
02:06:37 Bonjour, ma mère, elle n'arrive pas à se prévenir.
02:06:40 Je vais aller dans les...
02:06:42 Alors que sa mère fait un malaise,
02:06:44 c'est avec un grand sang-froid
02:06:45 que le jeune garçon a passé cet appel
02:06:47 aux pompiers des Yvelines le 13 juillet dernier.
02:06:49 Maman, répond pas !
02:06:51 Crie fort dans ton oreille, maman !
02:06:53 Maman !
02:06:54 On veut pas !
02:06:55 D'accord, mets-la sur le dos s'il te plaît.
02:06:57 Mets-la !
02:06:58 Elle est sur le dos là ta maman ?
02:07:00 Oui.
02:07:01 Le garçon de 7 ans et demi a réalisé calmement
02:07:03 les gestes de premier secours
02:07:04 en suivant les directives du pompier à l'autre bout du fil.
02:07:07 La communication a été de suite établie avec l'enfant
02:07:10 et il a très bien réagi.
02:07:12 On l'entend de suite dans le discours de l'opérateur,
02:07:15 il s'adapte quasiment instantanément
02:07:17 dès qu'il entend que c'est une voix d'enfant.
02:07:19 Il se met à le tutoyer, à avoir un vocabulaire adapté.
02:07:22 Après être allé chercher une voisine,
02:07:24 les pompiers sont arrivés sur place.
02:07:26 Les pompiers sont là, vous pouvez féliciter son fils,
02:07:28 je pense que c'est grâce à son fils,
02:07:30 je ne sais pas si il est reconnu, mais c'est grâce à lui.
02:07:32 Félicitez une autre part, c'est très bien de ce qu'il a fait.
02:07:34 Aujourd'hui, la mère du petit garçon va bien.
02:07:36 Un appel efficace qui a permis aux secours
02:07:38 d'intervenir rapidement.
02:07:40 Ce qu'il faut retenir, c'est le message
02:07:42 qu'on doit faire passer derrière,
02:07:44 à savoir que dans la société, n'importe quel citoyen,
02:07:47 de plus jeune âge et jusqu'au bout,
02:07:49 va pouvoir apporter et être maître de sa propre sécurité
02:07:53 et de celle des autres.
02:07:55 Un extrait publié par les pompiers des Yvelines
02:07:57 le 14 août sur les réseaux sociaux,
02:07:59 qui a déjà été écouté plus de 400 000 fois par les internautes.
02:08:02 Denis Deschamps, je vous ai souvent entendu
02:08:05 parler de la jeunesse, des enfants.
02:08:07 On est sur un enfant qui a sauvé sa maman,
02:08:10 une belle histoire,
02:08:12 et ces gestes de premier secours
02:08:14 qui sont souvent méconnus de la part des Français.
02:08:16 Moi je trouve ça très chouette,
02:08:18 et c'est très bien que les pompiers partagent ça.
02:08:20 On voit tellement de débilité sur les réseaux sociaux,
02:08:23 sur TikTok ou autre, avec un égocentrisme de dingue,
02:08:26 là que les pompiers divulguent ce message-là,
02:08:28 c'est génial.
02:08:30 Merci beaucoup Denis Deschamps.
02:08:32 Je rappelle, vous êtes analyste et conférencier.
02:08:34 Michel Taubes, merci d'avoir été avec nous ce soir,
02:08:36 fondateur d'Opinion Internationale
02:08:38 et Jean-Marc Governatori, coprésident de l'écologie au Centre.
02:08:41 Merci à vous d'avoir été fidèle à ce programme
02:08:45 Soir Info été.
02:08:47 On se retrouve demain, même heure, même plateau.
02:08:49 L'information continue sur CNews. Merci.
02:08:51 Bonsoir à tous.
02:08:56 Très heureux de vous retrouver pour votre journal de la soirée
02:08:58 sur CNews.
02:09:00 Et à la une ce soir, le calvaire des habitants
02:09:02 d'une résidence HLM de Nice depuis plusieurs années maintenant.
02:09:05 Un gang de dealers fait la loi sur place,
02:09:07 insultent, intimidation.
02:09:09 Leur quotidien est devenu un réel enfer.
02:09:11 Ils ont donc décidé de créer un collectif
02:09:13 pour dénoncer cette situation.
02:09:15 Marine Sabourin, Adrien Spiteri avec Tony Pitaro.
02:09:18 Postés à l'entrée de la résidence,
02:09:22 des dealers inspectent le sac de cet habitant
02:09:24 avant qu'il ne rentre chez lui.
02:09:26 Dans cette cité HLM niceoise,
02:09:31 les trafiquants de drogue font la loi.
02:09:33 Un résident témoigne anonymement.
02:09:36 Dans le hall de l'entrée, les menaces et intimidations sont bien lisibles.
02:10:03 Les stigmates des représailles aussi,
02:10:05 à l'image de ces boîtes aux lettres incendiées.
02:10:07 Les tags vont même plus loin,
02:10:09 avec des propos ouvertement antisémites.
02:10:11 Sur les murs, au milieu d'armes dessinées,
02:10:16 les tarifs des produits stupéfiants sont ouvertement affichés,
02:10:19 tout comme les plaques d'immatriculation des policiers.
02:10:22 Selon un ancien employé auprès du bailleur social,
02:10:25 l'organisme est au courant de la situation.
02:10:27 Je dirais que certains employés de ce bailleur
02:10:29 font en sorte que ça ne remonte pas,
02:10:31 parce qu'il y a des petites affaires qui se règlent entre eux.
02:10:36 Quand nous on faisait des actions,
02:10:38 de l'autre côté ça bloquait,
02:10:40 c'est-à-dire que ça ne montait pas plus gros.
02:10:42 Et on nous disait, on essayait de nous changer notre façon de réagir.
02:10:47 Contacté par message,
02:10:49 le bailleur social n'a pour l'heure pas donné de réponse.
02:10:52 Près de Marseille,
02:10:54 c'est l'une des calanques préférées des vacanciers Sormiou
02:10:57 et ses eaux turquoises.
02:10:58 Mais cette année,
02:10:59 les victimes d'une série de vandalismes et d'agressions.
02:11:02 Et sur place, les touristes et les habitants sont exaspérés.
02:11:05 Thibault Marchoteau et Sarraba.
02:11:06 Un décor de cartes postales et des eaux turquoises,
02:11:11 mais ces coins de paradis marseillais
02:11:13 sont également touchés par l'incivilité.
02:11:15 La calanque de Sormiou fait face à une recrudescence
02:11:17 d'actes de vandalisme sans raison apparente.
02:11:20 Les Cabanoniers ont découvert
02:11:22 7 de leurs bateaux semi-rigides lacérés.
02:11:24 Voilà, vous voyez les bateaux dégradés.
02:11:26 Je vous fais voir l'intérieur du bateau.
02:11:30 Et ça, c'est sur les 5 compartiments.
02:11:32 5 compartiments, le bateau comme ça ne peut plus flotter.
02:11:35 En plus de ces bateaux pneumatiques,
02:11:37 les dégradations se multiplient.
02:11:39 Les véhicules, les voitures, les poteaux coupés,
02:11:42 le cabanon vandalisé, un scooter volé.
02:11:45 Il y a beaucoup, beaucoup.
02:11:47 C'est vraiment de plus en plus compliqué.
02:11:50 Pour la 2e année consécutive,
02:11:52 une compagnie de CRS est mobilisée en journée
02:11:54 afin d'assurer la sécurité de la calanque.
02:11:57 Mais la nuit, les riverains sont livrés à eux-mêmes.
02:12:00 Les propriétaires et le gestionnaire
02:12:03 se battent pour avoir une sécurité,
02:12:07 particulièrement la nuit,
02:12:09 avec un camion de surveillance
02:12:13 pour contrôler toutes les personnes
02:12:16 qui rentrent dans la calanque.
02:12:19 Les cabanonniers demandent plus de sécurité
02:12:21 alors que la fréquentation de leur petit coin de paradis
02:12:24 augmente un peu plus chaque année.
02:12:26 - Et puis on va prendre la direction de la Corse
02:12:28 dans ce journal où une manifestation s'est tenue
02:12:31 ce jeudi après-midi à Ajaccio contre les trafiquants de drogue.
02:12:34 Habitants, associations et mouvements nationalistes
02:12:37 se sont réunis pour s'opposer aux dealers
02:12:39 et aux zones de non-droit.
02:12:41 Sachez que ce week-end, 2 agents municipaux
02:12:43 ont été menacés de mort alors qu'ils effectuaient
02:12:45 leur tournée dans le quartier des Cannes.
02:12:47 Voici notre correspondante sur place, Christine Alluzzi.
02:12:50 - C'est près de 700 personnes, toutes générations confondues,
02:12:53 qui se sont rassemblées ce jeudi après-midi
02:12:55 dans le quartier des Cannes à Ajaccio
02:12:57 à l'appel de plusieurs mouvements nationalistes
02:12:59 et d'associations pour protester contre les menaces
02:13:02 dont auraient été victimes 2 agents municipaux dimanche dernier
02:13:05 alors qu'ils effectuaient leur tournée matinale
02:13:08 dans ce quartier populaire d'Ajaccio.
02:13:10 Les participants se sont rassemblés devant l'école élémentaire
02:13:13 du quartier avant de se diriger vers l'endroit
02:13:16 où plusieurs employés municipaux ont été agressés
02:13:18 et dont plusieurs habitants assurent qu'il s'agit d'un point de deal
02:13:21 en scandant "ici on est chez nous, on est là,
02:13:24 la drogue dehors, les dealers dehors".
02:13:26 Les manifestants ont été applaudis par des habitants
02:13:29 aux fenêtres d'un immeuble décrit comme le plus problématique du quartier.
02:13:32 Les forces de l'ordre étaient présentes
02:13:34 mais sont restées en retrait et c'est aux alentours de 19h
02:13:37 que le cortège s'est dissipé dans le calme.
02:13:40 - Emmanuel Macron a lui fait sa pré-rentrée aujourd'hui.
02:13:43 Comme chaque année, le chef de l'Etat s'est exprimé
02:13:45 à l'occasion des commémorations du 79e anniversaire
02:13:48 de la libération de Bormes-les-Mimosas.
02:13:51 Dans une courte allocution de 13 minutes, il a rendu hommage
02:13:53 aux jeunes qui ont participé au débarquement de Provence.
02:13:56 On va écouter un court extrait de ce discours du président.
02:13:59 - Je suis heureux avec mon épouse de revenir chaque année
02:14:02 en ce lieu de mémoire et de vie, ici parmi vous.
02:14:06 Cette manière de périnage annuel sur un haut lieu de combat
02:14:11 pour la liberté de la France a une vertu d'ancrage
02:14:14 salvatrice. Des hauteurs de Bormes, on peut voir
02:14:18 ce qui va, vient et surtout ne bouge pas.
02:14:22 Chacune, en effet, des commémorations auxquelles j'ai eu
02:14:26 le privilège de participer à vos côtés, fut différentée.
02:14:31 Je me souviens de chacune d'entre elles marquées par
02:14:34 des moments de notre histoire collective différentes.
02:14:38 - La rentrée scolaire, ce n'est pas tout de suite,
02:14:40 mais ça approche à grand pas. Des frais de rentrée scolaire
02:14:42 sont de plus en plus élevés. Face à l'inflation,
02:14:45 les familles sont obligées de s'adapter.
02:14:48 Une allocation de rentrée scolaire a été versée hier
02:14:50 à environ 3 millions de foyers. Mais ce coup de pouce
02:14:53 n'est pas toujours suffisant. Jules Bédot et Aminat Adem
02:14:56 ont suivi une mère de famille et ses 4 enfants pour ces news.
02:14:59 - S'il vous plaît, monsieur.
02:15:02 Ça, c'est à 39,99. 36.
02:15:06 - Aujourd'hui, pour Mimi et ses enfants, c'est la chasse
02:15:09 aux promotions.
02:15:11 - C'est difficile parce que tout a augmenté.
02:15:14 Il faut faire attention à chaque fois au prix.
02:15:17 - Une hausse qui ne facilite pas la tâche de cette maman
02:15:20 malgré l'allocation de rentrée scolaire versée par la CAF récemment.
02:15:24 - Je sais que ce n'est pas suffisant pour les 4 enfants.
02:15:29 Parce qu'après les fournitures, on a des chaussures,
02:15:35 des habits à acheter et tout.
02:15:37 Il faut sortir quelques sous de notre poche.
02:15:41 - Alors, toute économie est bonne à prendre.
02:15:44 - Les sacs, il n'y en a qu'à une personne que j'ai acheté.
02:15:47 Mais les autres, on a conservé leurs sacs pour l'année prochaine.
02:15:52 - Par rapport à l'année précédente, les prix des fournitures
02:15:55 ont augmenté de 10% dans ce magasin.
02:15:58 - C'est dû à l'inflation, l'augmentation du prix
02:16:01 des matières premières et du coût de l'énergie.
02:16:03 - Selon un rapport de la Confédération syndicale des familles,
02:16:06 les parents devront dépenser cette année entre 900 et 1700 euros
02:16:11 en moyenne pour la scolarité d'un enfant.
02:16:14 Ce jour-là, Mimi a dépensé 92 euros au total.
02:16:19 - Mauvaise nouvelle pour les automobilistes,
02:16:23 surtout en pleine vacances d'été.
02:16:25 Les prix à la pompe grimpent dans certaines stations-services.
02:16:28 La barre symbolique des 2 euros/litre a même été dépassée par endroit.
02:16:31 Alors, comment expliquer une telle augmentation ?
02:16:34 Maxime Lavandier, Sarah Fenzari et Pierre-François Altermat.
02:16:37 - Le constat est le même dans la plupart des stations-services parisiennes.
02:16:41 Ici, le prix du Sanplan 98 est affiché à 2,59 euros.
02:16:46 Dans cette autre station à quelques kilomètres,
02:16:49 le prix des carburants sont tous au-dessus des 2 euros/litre.
02:16:52 Des hausses que subissent de plein fouet les automobilistes.
02:16:55 - Le prix, quand on ne dit rien, ils vont continuer à augmenter.
02:16:59 Puisqu'on ne dit rien, il faut bouger, il faut faire quelque chose.
02:17:03 Je suis le coursier, je bosse toute la journée,
02:17:06 ça coûte une fourpille.
02:17:08 Moi, c'est du 25 balles par jour.
02:17:10 - Tout ce qu'il y a à payer, le loyer, les trains d'électricité qui augmentent.
02:17:14 Et puis, les gens comme nous qui n'ont pas les moyens, c'est dur.
02:17:18 - En seulement un mois, les prix à la pompe ont augmenté
02:17:21 de 10,3 centimes pour le Sanplan 98,
02:17:24 de 9,3 centimes pour le Sanplan 95
02:17:27 et de 17 centimes pour le gasoil.
02:17:29 Des augmentations liées aux décisions prises par les pays producteurs
02:17:33 et exportateurs de pétrole.
02:17:35 - L'Arabie saoudite, entre autres, a décidé de réduire sa production
02:17:39 d'un million de barils par jour.
02:17:41 Donc, effectivement, ça rend le produit plus rare sur le marché.
02:17:45 Par l'effet de levier mécanique, ça fait monter les prix.
02:17:48 - Une tendance qui devrait se poursuivre dans les prochaines semaines,
02:17:51 voire les prochains mois.
02:17:53 L'Arabie saoudite envisage de prolonger cette situation
02:17:56 jusqu'à la fin de l'année 2023.
02:17:58 - Voilà, c'est la fin de votre journal de la soirée sur CNews.
02:18:02 Si vous n'étiez pas devant notre antenne à 21h15,
02:18:05 nous rediffusons l'interview de Célia Barotte
02:18:08 qui a reçu ce soir Nora Thiran-Fress.
02:18:10 Elle est fondatrice de l'association Marion Fress, la main tendue.
02:18:13 Elle est revenue sur le harcèlement scolaire à l'école.
02:18:16 Pour ma part, je vous retrouve à minuit pour l'édition de la nuit.
02:18:19 - C'est l'heure pour moi de retrouver mon invité, Nora Thiran-Fress.
02:18:23 Merci beaucoup d'être avec nous ce soir.
02:18:26 Fondatrice de l'association Marion la main tendue.
02:18:29 Merci d'avoir accepté notre invitation.
02:18:31 Avant de commencer, j'aimerais vous donner la parole sur votre association.
02:18:35 Est-ce que vous pouvez me la présenter
02:18:37 et nous raconter aussi votre histoire, votre témoignage ?
02:18:40 - Alors, moi je suis la fondatrice d'une association
02:18:43 qui s'appelle Marion la main tendue.
02:18:45 Elle porte ce nom parce que c'est le prénom de ma fille aînée Marion
02:18:49 qui en 2013 a mis fin à ses jours.
02:18:52 Et on a découvert le lendemain de son décès en février 2013
02:18:56 qu'il s'agissait de harcèlement, même si à l'époque on n'en parlait pas.
02:19:00 Mais ma fille avait laissé une lettre dans laquelle elle indiquait
02:19:04 qu'elle était insultée, menacée, frappée.
02:19:07 Et depuis ce 14 février 2013, j'essaye de lutter
02:19:11 contre le phénomène de harcèlement
02:19:13 pour que plus jamais un enfant ne mette fin à ses jours.
02:19:16 Et donc j'ai créé une association en novembre 2014
02:19:19 parce que je cherchais une association d'aide aux personnes victimes
02:19:22 et surtout aux familles qui avaient besoin d'aide pour être entourées.
02:19:25 - Parce que vous, à l'époque, vous auriez aimé avoir une association qui peut être...
02:19:28 - Je l'ai cherchée, mais en fait il faut recontextualiser en 2013.
02:19:31 C'est une histoire de gamin, moi je me suis beaucoup battue
02:19:34 pour essayer de faire reconnaître ce phénomène.
02:19:37 J'ai écrit un livre qui s'appelle Marion 13 ans pour toujours
02:19:39 qui est aujourd'hui une pièce de théâtre.
02:19:41 Et en fait c'était de dire non, c'est pas qu'une histoire de gamin,
02:19:44 c'est un fait réel, c'est un fléau, c'est un fléau international
02:19:47 qui est un enfant sur dix. Et aujourd'hui c'est une association nationale
02:19:50 qui intervient en milieu scolaire dès la grande section,
02:19:53 qui est un pôle thérapeutique pour aider les personnes victimes,
02:19:56 les fratries, les familles. Et puis un pôle recherche
02:19:59 pour essayer de développer des datas, de développer des outils
02:20:02 comme une application mobile, des assurances.
02:20:05 On travaille beaucoup pour les familles, les enfants
02:20:08 et on est beaucoup, beaucoup, beaucoup sur le terrain.
02:20:11 C'est vraiment, pour ma part, près de 70 000 enfants que j'ai vus en 10 ans.
02:20:15 Vous voyez une évolution aussi peut-être ?
02:20:18 Oui, oui, oui, c'est beaucoup d'acharnement, c'est beaucoup de travail.
02:20:21 L'évolution elle vient du terrain, parce que le harcèlement
02:20:24 il ne se décrète pas, il ne se combat pas derrière un écran ni dans un bureau.
02:20:27 Il faut être auprès des élèves, des enseignants et des familles.
02:20:30 L'évolution que moi j'ai constatée c'est que, on en parle, vous voyez,
02:20:33 alors qu'il n'y a pas de rentrée, alors qu'il n'y a pas de faits graves,
02:20:36 alors qu'il n'y a pas de... parce qu'il n'y a pas de faits graves
02:20:39 et en même temps c'est un fléau national.
02:20:41 Aujourd'hui, plus personne ne peut dire que le harcèlement scolaire n'existe pas.
02:20:44 Donc ça c'est plutôt une avancée et les enfants savent qu'ils ont droit
02:20:48 d'être protégés et les familles aussi, aujourd'hui, prennent la parole
02:20:52 et notamment dans les médias quand ça n'avance pas en disant
02:20:54 "Mon enfant est harcelé, il faut que ça s'arrête".
02:20:56 Justement sur le site de votre association, vous avez écrit
02:20:58 "Il est temps de démoder le harcèlement".
02:21:00 C'est vraiment une phrase qui m'a interpellée, parce que pour vous,
02:21:03 avant ça a été un phénomène de mode, il peut y avoir ce buzz,
02:21:07 cette mode d'harceler un autre enfant ?
02:21:10 Oui, c'était... je l'avais écrit dans le cadre d'un ouvrage
02:21:13 qui s'appelle "Stop au harcèlement".
02:21:15 C'était parce qu'on me disait à l'époque "Vous parlez beaucoup du harcèlement
02:21:18 mais c'est un petit peu à la mode".
02:21:20 Non, les violences conjugales ce n'est pas à la mode,
02:21:22 les meurtres ce n'est pas à la mode et le harcèlement ce n'est pas à la mode.
02:21:24 Et de faire en sorte aussi qu'on développe des leaders positifs.
02:21:27 Être quelqu'un de populaire et de méchant, qui frappe, qui émulie,
02:21:31 qui met à l'écart, ce n'est pas être à la mode.
02:21:34 Voilà, c'était ça. Faire en sorte que justement les leaders positifs
02:21:37 soient des gens bienveillants, empathiques et qui changent le monde
02:21:40 et le monde des autres.
02:21:41 Alors sur ces news, on parle souvent de ces familles
02:21:44 qui sont confrontées au harcèlement scolaire.
02:21:46 Et aujourd'hui, deux décrets ont été publiés pour lutter contre ce fléau.
02:21:51 Désormais, le directeur d'un collège ou d'un lycée pourra demander
02:21:54 un changement d'école pour le harceleur au lieu de l'imposer à la victime.
02:21:58 C'est un texte qui prévoit également de pouvoir sanctionner un auteur
02:22:01 de cyberharcèlement contre un élève d'un autre établissement.
02:22:04 Vous avez appris la nouvelle. Quel sentiment vous avez face à ces décrets ?
02:22:10 Alors je l'ai lu ce matin. Je salue...
02:22:12 Déjà, parce qu'en France, vous savez, tout le monde le sait,
02:22:16 il y a beaucoup de lois qui sont promulguées et il y a peu de décrets d'application.
02:22:19 Donc on peut peut-être se féliciter qu'il y ait des décrets d'application.
02:22:21 C'est 15 jours avant la rentrée.
02:22:23 Deux choses importantes parce que nous, enfin quand je dis nous,
02:22:26 les associations et notamment le comité d'experts,
02:22:29 on a beaucoup milité pour qu'on s'intéresse au premier degré,
02:22:31 c'est-à-dire dès l'école primaire et pas attendre le collège
02:22:33 parce que c'est un petit peu trop tard.
02:22:35 Donc là, ce qui est intéressant, comme il n'y a pas de vie scolaire
02:22:38 en premier degré, ça permet, grâce à ce décret,
02:22:41 de dire au directeur d'école, vous serez accompagné,
02:22:44 aux professeurs des écoles qui sont face aux élèves,
02:22:46 qu'il y a une échelle de sanctions parce qu'en fait, un enfant
02:22:49 ou des enfants qui commettaient des faits graves relevant du harcèlement
02:22:52 ne pouvaient pas être exclus d'un établissement.
02:22:54 Et en effet, ce qu'on dit souvent, c'est à la victime de partir.
02:22:57 Donc c'est la double peine. Dans ce décret, il est dit "l'élève harceleur".
02:23:01 Moi, j'aurais, mais je n'ai pas écrit le décret, je n'ai pas rédigé,
02:23:04 j'aurais mis "l'élève" ou "les élèves harceleurs"
02:23:07 parce que le phénomène de harcèlement à l'école et entre pères,
02:23:10 c'est une meute. Donc le but de déplacer une personne,
02:23:13 ça ne résoudra pas forcément. Mais il faut être positif
02:23:16 et de se dire que ça donne un signal fort, quelque chose aussi aux élèves
02:23:19 en se disant "ici, dans cet établissement, désormais, dès le CP,
02:23:22 tous ces faits-là seront sanctionnés".
02:23:25 Et puis surtout, accompagner les familles.
02:23:27 De ce que j'ai lu dans le décret, c'est plutôt assez précis,
02:23:29 il y a une échelle, une gradation des sanctions,
02:23:32 5 jours maximum, et puis s'il y a récidive,
02:23:35 le non-accès à l'établissement.
02:23:37 Donc ça, c'est plutôt une très bonne nouvelle.
02:23:39 Après, dans les faits, je ne sais pas comment ça va se passer.
02:23:42 Quand vous êtes dans les milieux ruraux, vous ne pouvez pas forcément
02:23:44 mettre un enfant dans une autre commune. Vous avez une fratrie,
02:23:46 vous avez un enfant qui est au CP, l'autre...
02:23:48 - Le phénomène de bande. - Le phénomène de meute.
02:23:50 Donc c'est ce qui manque peut-être dans ce décret,
02:23:52 mais j'ai bon espoir. Et puis moi, ce que j'ai trouvé remarquable,
02:23:55 c'est l'article 2 dans lequel il est indiqué que des élèves
02:23:58 qui commettraient des faits de harcèlement auprès d'autres élèves
02:24:01 d'un autre établissement ou de cyberharcèlement
02:24:04 seront également sanctionnés. Donc ça, c'est plutôt quelque chose
02:24:06 d'important parce que jusqu'à présent, on nous disait
02:24:08 "Oui, mais ça s'est passé en dehors de l'établissement."
02:24:10 Donc je crois que là, ils ont compris que c'était un phénomène...
02:24:12 - On voit les bagarres devant les collèges,
02:24:14 alors les chefs d'établissement ne savent pas comment se positionner.
02:24:16 - La loi dit pourtant que tous les faits commis aux abords
02:24:19 des établissements sont de la responsabilité...
02:24:21 - Dans la loi, mais dans les faits, voilà.
02:24:23 - Ah oui, mais moi, je suis une femme de terrain et vous savez,
02:24:25 la répétition, c'est la répétition, comme le harcèlement.
02:24:27 Donc il faut répéter.
02:24:28 - Vous avez eu quand même un mot pour les équipes pédagogiques.
02:24:30 Vous avez l'impression qu'ils manquent de moyens,
02:24:33 on ne les accompagne pas assez dans la prise en charge
02:24:35 de ces élèves qui souffrent d'harcèlement.
02:24:37 Est-ce qu'il faut mieux informer, mieux former les professeurs,
02:24:42 les enseignants à ce phénomène d'harcèlement scolaire ?
02:24:45 - Oui, alors quand je vous dis ça, c'est que je m'appuie à la fois
02:24:47 sur le terrain et puis sur une étude qu'on avait réalisée
02:24:49 qui est un baromètre dans lequel on interrogeait
02:24:51 à la fois des familles et à la fois des enseignants.
02:24:53 Les enseignants nous répondaient à hauteur de 65 %
02:24:55 qu'ils se sentaient désarmés face à ce phénomène.
02:24:57 - Pourquoi ? Qu'est-ce qu'ils expliquent ?
02:24:59 - Ils expliquent qu'en fait, par manque de formation,
02:25:01 par manque de connaissances, parce qu'ils ne savaient pas détecter,
02:25:04 parce qu'eux-mêmes parfois n'étaient pas là au moment des faits,
02:25:07 parce qu'ils n'étaient pas forcément l'interlocuteur privilégié pour l'élève.
02:25:11 Et de là est né le programme phare, le programme de prévention
02:25:14 du harcèlement à l'école où il a été décidé qu'il fallait
02:25:17 s'appuyer sur une équipe ressource avec une appétence,
02:25:20 avec des équipes qui sont dédiées à ce phénomène
02:25:23 et attachées avec des élèves ambassadeurs.
02:25:25 Donc c'est vraiment lié à la fois à une étude quantitative et qualitative
02:25:29 et le terrain, quand on va sur le terrain,
02:25:32 il faut savoir que les interventions sont à la demande
02:25:35 du chef d'établissement, des professeurs.
02:25:38 Et donc ils adorent venir aussi aux interventions
02:25:41 parce qu'en fait ils nous disent, "Vous voyez cet enfant,
02:25:44 il n'en avait jamais parlé. Vous allez par exemple voir des sixièmes,
02:25:46 ils vont vous parler de ce qui s'est passé au CE2."
02:25:48 Donc quand on dit qu'il se passe beaucoup de choses au collège,
02:25:51 c'est parce que justement toute cette traînée qu'on n'a pas gérée
02:25:54 en école primaire, ça se poursuit, ça laisse une trace.
02:25:57 Donc je trouve qu'avec ces décrets, on remet l'église au milieu du village,
02:26:00 on redit l'essentiel, c'est le premier degré, c'est les familles,
02:26:03 c'est les élèves et surtout l'élève harceleur, il faut l'accompagner.
02:26:06 Dans ce décret, il est aussi indiqué qu'il y aura un suivi pédagogique
02:26:09 de cet enfant.
02:26:10 Il faut le changer, il faut lui apprendre à respecter l'autre,
02:26:15 comment on suit un élève qui est accusé d'harcèlement.
02:26:19 En fait, à l'époque du ministre Jean-Michel Blanquer,
02:26:23 il avait quand même initié le développement des compétences psychosociales.
02:26:26 Donc c'est comment on se tient dans un groupe, être positif,
02:26:29 la confiance en soi, l'estime de soi.
02:26:31 Donc c'est dix heures par an.
02:26:33 J'espère que ça va se développer.
02:26:35 Mais c'est aussi les accompagner.
02:26:37 C'est de se dire aussi, ne pas oublier qu'un enfant harceleur,
02:26:40 c'est parfois un enfant qui souffre de violences intrafamiliales
02:26:42 ou d'autres violences qui a besoin d'être accompagné.
02:26:44 Et pas de se dire, je vais le déplacer dans une autre école.
02:26:46 Donc lui-même va devenir un enfant harcelé, stigmatisé, mis à l'écart.
02:26:49 Donc derrière ce décret, c'est comment on va pouvoir accompagner les familles.
02:26:53 En tout cas, nous, c'est notre job.
02:26:55 On est une association pour aider les familles et les fratries.
02:26:57 Et évidemment, les équipes pédagogiques.
02:26:59 Parce que c'est notre premier interlocuteur en tant que parent,
02:27:02 et vis-à-vis de l'enfant.
02:27:03 C'est un rôle aussi, il faut redonner de l'espace aux professeurs des écoles.
02:27:08 On disait instituteur et institutrice, moi j'aime bien.
02:27:10 C'est une institution.
02:27:12 Et nos enfants ont vraiment besoin d'un cadre, ils ne demandent que ça.
02:27:16 Lors de vos interventions, qu'est-ce qui ressort le plus dans les témoignages des enfants ?
02:27:20 Est-ce que c'est lors d'un passage d'une vidéo que la langue, la parole se libère ?
02:27:28 Est-ce qu'il y a des mots, des séquences qui provoquent des interpellations dans l'esprit des enfants ?
02:27:35 Alors en fait, on a développé des ateliers qui sont propres à Marion Lamain-Tendu.
02:27:39 Ils sont vraiment des ateliers interactifs qui durent à peu près une heure et demie.
02:27:43 Et vraiment, la parole est laissée aux élèves.
02:27:46 C'est-à-dire qu'on a créé des méthodes d'interaction avec des petites vidéos, du théâtre forum, des jeux, etc.
02:27:51 Et en fait, vous ne pouvez pas dire à un enfant "il faut parler" si vous ne lui laissez pas la parole.
02:27:56 Donc en fait, les enfants nous évoquent d'abord ce qu'ils vivent.
02:27:59 À la maison, en dehors de l'école, ils nous racontent leur propre histoire.
02:28:02 Quand vous allez parler du harcèlement à l'école, vous parlez de la violence.
02:28:05 Et la violence, c'est une volonté de domination.
02:28:07 Eh bien, ils vont vous évoquer des violences conjugales, ils vont vous évoquer de l'inceste.
02:28:10 C'est le continuum des violences.
02:28:12 Donc à chaque fois qu'on y va, on sait qu'on va aider des enfants.
02:28:15 Et puis certains vont nous évoquer la peur qu'ils ont de l'autre,
02:28:18 qu'ils veulent accompagner, qu'ils veulent devenir des élèves ambassadeurs.
02:28:21 Et ce qu'ils nous disent toujours, et j'en profite pour saluer mes collègues,
02:28:24 soit Mathilde, Olivier, Audrey ou d'autres, c'est qu'ils nous disent "vous partez déjà".
02:28:28 Et c'est beau et c'est dur parce qu'on voudrait rester un petit peu plus.
02:28:33 Et c'est pour ça que nous on milite pour qu'il y ait ces sensibilisations,
02:28:36 au moins quatre fois par an, par des tiers de confiance.
02:28:38 Parce que j'ai trouvé que l'année dernière, ils étaient beaucoup en vase clos.
02:28:41 C'est-à-dire que les associations étaient mises de côté,
02:28:43 on n'était pas du tout associés aux décisions.
02:28:45 Là, Gabriel Attal a parlé que face au harcèlement, le gouvernement doit être implacable.
02:28:50 Est-ce que vous pensez que Gabriel Attal va vraiment faire du harcèlement scolaire son fardeau ?
02:28:56 Son projet phare ?
02:29:00 Son projet phare, oui, son jeu de mots exactement.
02:29:02 Moi, j'ai trouvé, on vient tellement de loin l'année dernière,
02:29:06 déjà j'ai trouvé que c'était chouette d'aller à l'île de la Réunion,
02:29:11 de s'intéresser à l'ultramarin parce que nous on est beaucoup sollicité.
02:29:15 Donc ça c'est plutôt une bonne nouvelle.
02:29:16 J'aime les gens qui sont sur le terrain, qui font ce qu'ils disent et qui disent ce qu'ils font.
02:29:20 Et c'est ce qu'ils font.
02:29:21 Je sais qu'il a travaillé avec Jean-Michel Blanquer, donc il connaît aussi la maison.
02:29:24 Donc moi je crois que ça va fonctionner.
02:29:26 En tout cas, j'aimerais qu'on puisse le rencontrer et qu'il réunisse le comité d'experts.
02:29:30 Parce que l'année dernière, le comité n'a jamais été réuni.
02:29:33 Et moi je vais vous dire un truc, si il réussit, je prends ma retraite et ça me va bien.
02:29:39 On va écouter Alix Rivière justement qui parlait de ce sujet.
02:29:44 Et ensuite, on réagira ensemble.
02:29:47 Alors ça va satisfaire les familles des enfants harcelés.
02:29:53 La seule chose, c'est que l'enfant harceleur, il n'y aura pas de solution pour lui.
02:29:58 Parce que la difficulté majeure que nous avons sous les cas de harcèlement,
02:30:02 c'est réellement le manque de personnel dédié et formé pour régler ce type de situation.
02:30:08 Parce que de toute façon, de déplacer le…
02:30:10 En plus, vous imaginez, déplacer un enfant dans une autre école,
02:30:15 il arrive, il a déjà… enfin, si c'est dans la même ville ou même à proximité,
02:30:19 on aura quand même une petite idée de la raison pour laquelle il arrive comme ça en cours d'année,
02:30:23 parce que c'est totalement… c'est un fait complètement nouveau si ça arrive dans le premier degré.
02:30:29 On déplace le problème et ça c'est quelque chose d'extrêmement coutumier de l'éducation nationale.
02:30:35 Est-ce que vous êtes en relation avec d'autres associations ?
02:30:39 Ou encore peut-être, on a parlé beaucoup de la famille de l'INSEE.
02:30:43 Est-ce que vous avez pu aussi accompagner ces familles dont on a beaucoup parlé dans les médias
02:30:48 ou peut-être leur donner des conseils pour l'après ?
02:30:51 Absolument. On a des appels tous les jours.
02:30:54 De toute façon, ce ne sont pas les enfants qui nous appellent.
02:30:56 Et quand ils nous appellent, on demande d'être accompagnés par une famille.
02:30:59 On soutient les familles, des cas qui ne sont pas du tout médiatisés,
02:31:02 des enfants qui malheureusement sont décédés.
02:31:05 Donc oui, on accompagne les familles.
02:31:07 Je ne sais plus votre question, j'ai été troublée par un…
02:31:10 Est-ce que vous êtes en relation avec d'autres associations ?
02:31:13 Peut-être qu'ils mènent des combats ?
02:31:14 C'est un travail quand même collectif aussi pour faire entendre votre voix auprès du gouvernement.
02:31:19 Est-ce que justement vous avez prévu de mener des actions pour interpeller le gouvernement sur des propositions de loi ?
02:31:25 Participer justement à trouver des solutions pour lutter contre ce fléau ?
02:31:30 Alors moi, comme c'est un sujet transpartisan, évidemment on travaille avec tout le monde.
02:31:34 On travaille par exemple avec des petits citoyens de la fédération Léo Lagrange, le 30-20,
02:31:38 Muriel Cortot que je salue, la déléguée générale, Génération Numérique, Open, beaucoup d'associations.
02:31:43 Et puis je travaille avec des parlementaires.
02:31:46 On parlait de l'île de la Réunion, j'ai fait une visio avec une députée de l'île de la Réunion justement pour faire des propositions.
02:31:51 Je travaille beaucoup avec un sénateur qui s'appelle Xavier Iacoveli des Hauts-de-Seine
02:31:54 qui lui a fait une conférence débat avec beaucoup d'experts, avec des avocats, etc. pour faire avancer le sujet.
02:32:01 Parce que quand on parle du harcèlement entre pères, vous parlez de la protection de l'enfance, vous parlez des familles.
02:32:05 Nous par exemple, on accompagne beaucoup de familles monoparentales,
02:32:08 beaucoup de familles allophones, des gens qui sont sur le bas-côté, qui sont stigmatisés,
02:32:12 qui eux-mêmes subissent un mépris de classe, qui n'osent pas aller vers l'école.
02:32:16 Donc c'est aussi ça mon sujet à titre personnel, c'est de faire en sorte qu'un parent se dise qu'il est un éducateur et qu'il a sa place aussi à l'école.
02:32:22 Justement sur la responsabilité des parents, est-ce que vous trouvez qu'on devrait mieux accompagner aussi les parents des harceleurs,
02:32:29 peut-être les sanctionner ? Comment on gère justement ? Vous êtes maman, vous avez été victime de ce phénomène de harcèlement concernant votre fille.
02:32:39 Est-ce que vous auriez aimé qu'il y ait une sanction qui soit engagée contre les parents des harceleurs de votre fille ?
02:32:45 Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
02:32:49 Non, en fait, je reviens au programme Phare, c'est un volet qui n'a pas été développé, j'espère qu'il sera par Gabriel Attal,
02:32:55 que je ne vais pas interpeller parce qu'il démarre et que je n'ai pas envie de l'interpeller.
02:32:59 Mais dans le programme Phare, il y a tout un volet famille.
02:33:01 Et normalement, à la rentrée, les familles doivent avoir une prévention, une sensibilisation.
02:33:06 On leur explique c'est quoi le phénomène de harcèlement. Sachez que vous avez plus de risques d'avoir un enfant harceleur qu'un enfant harcelé.
02:33:12 Donc moi, en tant que parent, si vous m'éduquez, si vous m'expliquez comment ça fonctionne, je vais pouvoir en parler à mon enfant.
02:33:18 C'est de la prévention. Il y avait dans le cadre du programme Phare, il y avait une expérimentation qui a été abandonnée.
02:33:23 J'aimerais bien qu'elle soit remise en place. C'est-à-dire une proposition, c'était les parents ambassadeurs.
02:33:27 Ce sont des parents qui ont cette appétence et qui font le lien entre l'école, les parents des harceleurs et les parents des harcelés.
02:33:32 Donc il y a beaucoup de choses à faire. Moi, j'invite le ministre à nous réunir, à réunir le comité d'experts.
02:33:36 On est très nombreux à avoir des idées. On est sur le terrain et on n'est surtout pas dans la défiance.
02:33:40 Merci beaucoup Nora Tiranfresque. Vous êtes fondatrice de l'association Marion la Main tendue.
02:33:45 N'hésitez pas à aller consulter leur site. Un petit mot peut-être pour aider votre association. Comment on peut aider votre association ?
02:33:52 On a besoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent. De bénévoles. Non mais de l'argent.
02:33:57 Parce que l'argent, c'est des salariés. On manque d'argent. Il y a des subventions qui ne viennent pas.
02:34:01 On est beaucoup aidé par la région Île-de-France, un peu par le ministère. Le ministère des Sports, vous nous verrez pendant les Jeux olympiques.
02:34:06 Et puis un super, je tiens à le dire vraiment, qui a sauvé notre année dernière, qui a sauvé l'emploi.
02:34:12 C'est une entreprise privée qui vend des champignons anti-pelliculaires.
02:34:16 Et je peux vous dire que sans eux, nous n'aurions pas aidé 200 à 300 familles l'année dernière.
02:34:20 Une belle action.
02:34:21 Oui, il faut continuer à aider nous à vous aider. Voilà.
02:34:23 Je crois que votre message a été entendu et a été transmis. Merci beaucoup d'avoir accepté.