Sandrine Bouchait : «Les stages de sensibilisation sont une vaste blague»
Sandrine Bouchait, présidente de l’Union nationale des familles de féminicides, déplore une prise en charge largement insuffisante des auteurs de violences conjugales : «Les stages de sensibilisation sont une vaste blague».
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00:00Alors on en arrive là par plusieurs facteurs. Déjà, il n'y a pas de campagne de cisensibilisation ou vraiment très peu.
00:08On ne prend pas en considération suffisamment le contrôle coercitif d'emprise.
00:13On peut parler de la dame qui est entre la vie et la mort en ce moment, la tentative de féminicide d'hier dans Paris 16e.
00:20On peut en parler, oui.
00:21Là où il n'y a pas eu de violence antérieure, enfin en tout cas pas dénoncée, c'est la moitié des féminicides qui sont commis en France,
00:29où il n'y a pas de violence physique antérieure.
00:33Donc il y a les campagnes de cisensibilisation et puis il y a aussi les condamnations qui ne sont pas suffisamment sévères et la prise en charge.
00:43Puisque même si on ne les met pas en prison, je rebondis un peu sur le sujet d'avant, évidemment on ne peut pas tous les mettre en prison.
00:49Mais il faut un réel suivi.
00:51Moi je participe à des stages de sensibilisation.
00:54Je vous dis franchement, c'est une vaste blague.
00:56Ils sont là, alignés, ce n'est pas de leur faute.
00:59Ils font leurs cinq jours et c'est fini, ils ont fait leur stage.
01:02Et ce n'est pas comme ça qu'on va les prendre en charge correctement et qu'on va les empêcher de recommencer.
01:06Donc quand vous parlez de prévention, qu'est-ce qui...
01:08Alors déjà la toute première chose, la prévention, c'est vis-à-vis des scolaires.
01:11Il faut faire appliquer la loi de 2001 qui dit que nos enfants du CP à la terminale
01:16doivent avoir trois cours par an à l'égalité et à la vie affective et sexuelle.
01:20Ça c'est zéro. Enfin 23% des établissements en France.
01:24Donc déjà là il y a un gros souci au niveau de l'éducation de nos enfants
01:29qui va permettre une société moins violente plus tard.
01:32A l'avenir.
01:33A l'avenir. Donc déjà ça c'est un gros manquement.
01:35Et après je vous dis, la prise en charge, il n'y a rien.
01:40Je vous dis, moi je participe aux stages, c'est de la rigolade.
01:44Ils sont là, tranquilles, ils rigolent, c'est pas de leur faute.
01:47Ils ont frappé leur femme, ils ont frappé leurs enfants.
01:49Les conséquences, ça n'a jamais tué personne.
01:53Et après il n'y a rien d'autre derrière.
01:56Et quand il y a des multirécidivistes comme ce monsieur de Metz,
01:59il n'a pas fait un jour de prison.