Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue d'en face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:04Bonjour Michel. Bonjour Laurence.
00:06Vous êtes en forme j'espère ? Tout à fait.
00:08Parce que c'est parti pour une heure en votre compagnie,
00:10lors de laquelle nous allons ausculter l'effet saillant de l'actualité
00:13avec votre prisme de citoyen engagé et de philosophe bien évidemment.
00:16La France a un nouveau Premier Ministre, Michel Barnier, mais pas encore de gouvernement.
00:21Les consultations se poursuivent et nous verrons qu'il est urgent de ne pas se presser
00:25car l'équilibre à trouver entre les différentes forces politiques est bien sûr très délicat.
00:29Quelles seront les grandes priorités du Premier Ministre ?
00:32Les questions régaliennes à coup sûr tant les Français attendent des actes
00:36à la manière après avoir été abreuvés de parole.
00:39L'insécurité est leur deuxième préoccupation juste derrière le pouvoir d'achat.
00:44Rien d'étonnant à cela, sauf peut-être pour ceux qui pensent que l'insécurité est un sentiment.
00:49On va revenir sur ce qui s'est passé à Grenoble et la mort d'un agent municipal de propreté
00:53abattu de deux balles dans le thorax par un délinquant qui s'enfuyait après un accident de la route.
00:58Vous avez été interpellé, Michel, par les déclarations du maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle
01:03qui a revendiqué son refus d'armer la police municipale de la ville pour, dit-il, ne pas l'exposer à des risques.
01:09On entendra ce que vous en pensez.
01:11Valoris, le jeune de 19 ans qui a provoqué la mort de la petite Camilia,
01:14sept ans sur un passage piéton, a été maintenu sous contrôle judiciaire et non pas placé en détention
01:18comme le demandait le parquet de Grasse.
01:21Le père de la fille a dit son incompréhension. On l'écoutera.
01:24Et puis à Avignon, le procès de l'affaire des viols de Mazan se poursuit.
01:27En l'absence cette semaine du principal suspect, Dominique Polico, qui était malade,
01:32on entendra l'avocat de certains des 50 accusés affirmer qu'un viol, ce n'est pas forcément un viol.
01:38La défense, bien sûr, ne recule devant rien.
01:41On vous entendra sur la notion de péché originel et aussi de la part animale de l'homme.
01:47Enfin, cet appel à l'intifada qui a été lancé dans les rues de Paris la semaine dernière
01:51lors d'une manifestation pro-palestinienne par un islamiste fiché S,
01:55sans que cela ne soulève de protestations véhémentes dans la classe politique,
01:59le combat contre l'islamisme ne semble pas être la priorité de tous.
02:03Voilà pour les grandes lignes de face à Michel.
02:06On fera, Michel, on va commencer par la politique parce que je sais que c'est l'une de vos passions.
02:10Michel Barnier poursuit ses consultations.
02:12Après, Ensemble pour la République, de Gabriel Attal, il a vu le modem de François Bayrou,
02:17horizon d'Edouard Philippe et, bien sûr, les parlementaires de sa famille politique, les Républicains.
02:22Le nouveau Premier ministre envoie bientôt un exercice d'équilibriste.
02:25Comment former un gouvernement qui ne craque pas, qui tienne sur la durée ?
02:28On va juste écouter un tout petit extrait de ce qu'il a dit devant les journalistes.
02:32Il ne se confie pas beaucoup et puis on en débat ensuite.
02:35J'ai ouvert ma porte, j'ai dit que j'étais prêt à recevoir tout le monde et je travaillerai avec tout le monde.
02:40J'ai dit dès le premier mot sur le perron de Matignon
02:44que je veux travailler dans le respect du Parlement et de toutes les forces.
02:47Je dis bien toutes les forces politiques qui le constituent parce que ces forces politiques,
02:51elles représentent des millions de citoyens, des millions de personnes.
02:58Ces millions de personnes, qu'ils aient voté pour l'extrême gauche, le Front populaire ou le Front national,
03:05le Rassemblement national ou qu'ils aient voté pour d'autres formations comme la mienne
03:10ou la majorité assortante, sont des gens qui ont voulu dire quelque chose.
03:17Donc on va écouter tout le monde.
03:18Voilà pour Michel Barnier. Michel Onfray, c'est mission impossible, ce qu'il doit faire ou pas pour vous ?
03:24Je songe à cette phrase de Voltaire qui parlait de peser des œufs de mouche sur une toile d'araignée.
03:29C'est vraiment tout à fait le travail qui est le sien.
03:32Il a le carure pour ça parce que je vois qu'il y a une espèce de calme.
03:36Il est posé, il réfléchit et je pense qu'il essaie de faire au mieux avec la feuille de route qui lui est donnée.
03:42C'est-à-dire que les Français ont voté, il y a une carte idéologique de la France,
03:48il y a des attentes, il y a des soucis, il y a des envies, il y a des carriéristes,
03:52il y a des gens qui veulent mettre la France à feu et à sang.
03:54Il y a tout ça, il faut composer avec tout ça.
03:56Et s'il veut effectivement faire un gouvernement, non pas en disant « je l'ai fait, je l'ai fait »,
04:00mais un gouvernement qui soit susceptible de tenir, l'intérêt c'est ça.
04:03C'est le but quand même.
04:04Faire de telle sorte qu'il n'y ait pas quelqu'un qui sorte du chapeau une volonté de le détruire dans la foulée
04:10en disant que ce gouvernement a eu deux jours d'existence ou une semaine d'existence.
04:16Ou quelques mois en tout cas.
04:18Quelques mois ce serait déjà pas mal.
04:20D'abord pour Emmanuel Macron parce que je pense qu'il a en tête cette idée
04:23qu'il lui reste dix mois à tenir pour pouvoir dissoudre à nouveau.
04:25Donc il va lui falloir, lui il prend date sur ce moment-là pour se libérer de ce carcan dans lequel il s'est mis lui-même.
04:32Mais peut-être ne veut-il pas de redissolution dans un an.
04:35Peut-être veut-il que ce gouvernement soit pérenne jusqu'en 2027.
04:38Il le souhaiterait.
04:39Je pense que lui il peut souhaiter ça pour attendre.
04:41Mais il y a plein de gens qui ne souhaitent pas ça.
04:43Il y a une stratégie chez Marine Le Pen, il y a une stratégie chez Jean-Luc Mélenchon,
04:46puis il y a une stratégie chez tous les autres qui disent « on n'y va pas, on n'en fait pas partie ».
04:50Il y a Édouard Philippe qui veut être président de la République,
04:52il y a Gabriel Attal dont chacun conçoit qu'il a l'intention de le devenir lui aussi.
04:56Gérald Darmanin aussi.
04:59Il y a aussi François Bayrou qui n'a jamais cessé d'imaginer.
05:02Il n'a jamais abdiqué.
05:04C'est-à-dire qu'il y en a 5 ou 6 dans ce camp-là.
05:06Et puis il y a des Macron compatibles comme Ségolène Royal qui ont l'intention de partir aussi.
05:10Ça peut-être donner des idées aussi à l'ancien Premier ministre socialiste.
05:15M. Cazeneuve, Bernard Cazeneuve.
05:17Qui lui aussi doit y songer.
05:19Puis il y a un certain François Hollande qui lui pense que s'il y a un petit trou de souris...
05:22Le retour des éléphants.
05:23Oui, l'éléphant ou la souris, ça peut être la même chose en l'occurrence.
05:27Et donc il faut que Michel Barnier compose avec les égaux.
05:30Avec les institutions.
05:31Avec ce que la loi permet.
05:32Et puis surtout avec ce que les Français ont dit.
05:34Je pense qu'il fait partie de ces gens qui ont le souci des gens.
05:37C'est un européiste, ce n'est pas ma tasse de thé.
05:40Mais je veux dire, ce n'est pas du tout le mépris de la Macronie.
05:43Il n'y a qu'à traverser la rue.
05:45Il y a ceux qui ont et ceux qui ne sont rien.
05:47Les illettrés, les sandants.
05:49Même si on veut aller jusqu'à Hollande.
05:51Enfin cette espèce de profond mépris du peuple.
05:53Je ne pense pas qu'il y ait ça chez lui.
05:55Je pense que si Marine Le Pen a donné son veto, c'est parce qu'effectivement il y a l'insulte.
05:59Elle a donné son go plutôt.
06:00Elle n'a pas donné son veto.
06:01Oui, pardon.
06:02Vous avez raison.
06:03Mais l'insulte ne fait pas partie de sa façon de procéder.
06:06C'est la savoie, ça, je pense.
06:08Oui, c'est un montagnard.
06:09Pas à trépas.
06:10Et on ne méprise personne.
06:11Parce que quand on sait qu'on monte les barres ou de l'échelle,
06:14on les redescendrait et on croisera les mêmes personnes en descendant.
06:16J'en profite pour signaler à nos auditeurs et téléspectateurs
06:19la sortie du nouveau front populaire qui va être en kiosque cette semaine.
06:23Dissolution du peuple, la démocratie confisquée.
06:26Quel programme ?
06:27J'imagine que vous allez revenir sur cette dissolution ratée.
06:30Vous imaginez bien qu'une revue, c'est lourd, c'est trimestriel.
06:33On a eu ce souci de faire un numéro sur ce sujet il y a trois mois.
06:38Et vous voyez que trois mois plus tard, c'est toujours d'actualité.
06:41Parce que c'est d'actualité depuis très longtemps.
06:43Cette façon de faire l'économie du peuple.
06:45Je ne vais pas redémarrer là-dessus.
06:46C'est mon dada.
06:48Vous savez très bien que depuis 1992, 2005, 2008,
06:51ce qui vient de se passer, il y a une façon forcenée
06:55de faire l'économie du peuple.
06:56Et de s'asseoir sur ce qu'il dit.
06:57Alors Emmanuel Macron, qui était cette semaine à la cérémonie de rentrée
07:01du Conseil d'État, dit qu'il faut toujours prendre en compte
07:04le suffrage des Français.
07:05Parce que c'est le fait premier en toute démocratie.
07:08Voilà ce que dit Emmanuel Macron.
07:09C'est Emmanuel Macron.
07:10Il dit ça, il dira le contraire aussi.
07:12Et puis après, il fera autre chose encore.
07:14C'est un peu le problème avec ce personnage.
07:16C'est la psyché du personnage qui pose problème.
07:18La Ve République est faite pour un personnage, pour un homme.
07:21Et si cet homme a la névrose du général de Gaulle,
07:24c'est-à-dire je suis la France, il y a des exigences,
07:27je suis l'homme du devoir, etc.
07:29C'est formidable pour le pays.
07:30Mais si la névrose est plutôt narcissique, personnelle, etc.
07:33On se dit, je peux dire une chose, le contraire le lendemain,
07:35puis le surlendemain.
07:36Je pense que si vous lui posiez la question,
07:38il aurait le front de vous expliquer que le contexte
07:40dans lequel il disait ça permettait de le dire.
07:42Et qu'aujourd'hui, pour défendre la France
07:44et ne pas la précipiter dans le chaos,
07:46il est obligé de changer d'avis,
07:48que c'est ça la politique, d'être pragmatique.
07:50Il n'est pas un idéologue.
07:51Vous voyez le discours, les trucs de Sciences Po.
07:53On avait parlé la semaine dernière,
07:55et on a écouté le général de Gaulle.
07:56C'est notre rendez-vous hebdomadaire avec le général.
07:58On l'avait écouté en 1969.
08:00Il expliquait juste avant le référendum qu'il a perdu
08:02qu'il quitterait le pouvoir, bien entendu,
08:03s'il était désavoué par les Français.
08:05Là, on va l'écouter à nouveau, mais sur un autre registre.
08:07Parce qu'on parle beaucoup d'un changement de mode de scretin
08:09pour les élections législatives.
08:11Ça fait partie des demandes de Marine Le Pen,
08:13du Rassemblement National,
08:16faut-il changer le mode de scrutin pour les législatives ?
08:19On va écouter le général de Gaulle, là,
08:21sur le changement de mode de scrutin pour la présidentielle.
08:23C'était en 1962.
08:25Écoutez ce qu'il disait.
08:27Quand sera terminé mon propre septennat ?
08:32Ou, si la mort ou la maladie l'interrompait avant le terme,
08:39le président de la République sera dorénavant élu
08:44au suffrage universel.
08:47Est-ce qu'il faut toucher au suffrage universel,
08:50au scrutin, au mode de scrutin, Michel Onfray ?
08:53Non, je pense qu'il faut revenir à la révolution
08:56que fut la Vème République.
08:57Elle est détruite, cette Vème République.
08:58Aujourd'hui, les gens disent qu'il faut absolument la préserver,
09:01mais elle est en dentelle, elle est en charpie,
09:03elle est détruite.
09:05D'abord, ils parlent du septennat, vous avez entendu.
09:08Le septennat, ce n'est pas le quinquennat,
09:10et ce n'est pas rien, ce n'est pas juste deux ans de moins.
09:12C'est la possibilité de faire de telle sorte, le septennat,
09:15que le président préside et le gouvernement gouverne,
09:17et de faire de telle sorte que ce soit des élections législatives
09:20qui soient l'occasion de reprendre rendez-vous avec le peuple,
09:22du genre, peuple, que pensez-vous de mon projet ?
09:25Et c'est oui ou c'est non.
09:26Si c'est oui, je reste, si c'est non, je m'en vais.
09:28Ça servait à ça, les législatives aussi.
09:30Et donc, il ne faut pas toucher à ça au contraire,
09:33il faut revenir à ce qui a déjà été détruit et sali.
09:36Moi, je pense que c'est un grand texte de philosophie politique,
09:38la Constitution de 58,
09:41Sur la proportionnelle, alors, est-ce que c'est plus démocratique,
09:44selon vous, de faire des élections législatives
09:46à la proportionnelle, qu'elles soient intégrales ou pas,
09:48Michel Offray ?
09:49Alors, la proportionnelle a souvent été instrumentalisée,
09:51y compris par mon héros, le général de Gaulle,
09:54quand il se retrouve à la tête d'une France
09:56dont le parti communiste pèse 25%.
09:58C'est ça.
09:59Il y a été favorable, au sorti de la Seconde Guerre mondiale.
10:02Parce qu'effectivement, quand les communistes ont réussi,
10:05après leurs deux années de collaboration du pacte germano-soviétique,
10:08à entrer dans la résistance et à dire qu'ils avaient été
10:10le parti des 75 000 fusillés de la résistance,
10:12et cetera, belle mythologie, fausse,
10:14mais mythologie tout de même,
10:16ils sont crédités d'un quart de l'électorat.
10:21C'est le parti le plus structuré de France.
10:23Et c'est un parti qui prend ses ordres à Moscou
10:25et qui demande aux Kremlin ce qu'il faut dire,
10:29ce qu'il faut faire, et cetera.
10:30Donc, le général de Gaulle se dit,
10:31si j'ai un quart de mon gouvernement qui est soviétique
10:34et qui va mener la politique de la défense de l'économie,
10:37des finances, des cultures, des affaires étrangères,
10:39et cetera, ce n'est pas possible.
10:41Donc, il y a un moment donné où il instrumentalise
10:43la proportionnelle pour tenir à distance
10:46un parti qui est encore armé.
10:48Je rappelle qu'à cette époque-là,
10:49les armes de la résistance sont encore dans les caves
10:51ou les greniers d'un certain nombre de militants communistes
10:53qui n'attendent qu'un claquement de doigts
10:55du patron du PC, leur disant,
10:57on y va, la révolution se fait avec les armes,
10:59et c'est parti.
11:00Donc, le général de Gaulle, il travaille sur cette histoire-là.
11:02Mitterrand fait exactement la même chose
11:04quand il veut casser la droite en deux,
11:06et la droite qu'on dit républicaine,
11:08en faisant de telle sorte que le Rassemblement national
11:11puisse entrer à l'Assemblée nationale
11:13en instaurant une dose de proportionnelle.
11:15Donc, on voit bien que ces gens-là n'ont pas souci de la France.
11:19Je vais parler du pays légal et du pays réel.
11:21Et si je m'arrête là, déjà, immédiatement,
11:23c'est parti, Libé, France Inter, on dirait,
11:25Michel Onfray, Sittemora, c'est bien la preuve qu'eux, etc.
11:27Cette distinction entre le pays légal et le pays réel
11:30se trouve dans Les Misérables de Victor Hugo.
11:32Je tiens à disposition la page, pour ceux qui en douteraient encore.
11:35C'est 1 000 pages.
11:36D'abord, j'invite les gens à lire Les Misérables.
11:38C'est un chef-d'oeuvre.
11:39Et donc, l'idée, elle préexiste à Maurras.
11:41Cette idée qu'il y aurait effectivement une classe politique
11:44qui représenterait la France, la nation,
11:46et puis, en même temps, le peuple,
11:48qui, lui, ne se sentirait pas représenté.
11:50Quand vous regardez une carte de France,
11:52vous vous dites, mais pourquoi est-ce que les départements,
11:54comme ça, c'est de la dentelle ?
11:56Pourquoi ça passe pas au-dessus ou en dessous ?
11:58Comment ça a été taillé ?
12:00– Sur mesure.
12:01– Ça a été taillé sur mesure.
12:02Et à une époque, c'était Pasqua qui faisait ça chez Chirac,
12:04où il s'agissait de fabriquer des circonscriptions
12:06en disant, on coupe en deux pour faire de telle sorte
12:08qu'il y ait une espèce de bipolarité.
12:10Évidemment, la proportionnelle ne permet pas ça.
12:13Et là, c'est beaucoup plus démocratique
12:15parce que le pays réel et le pays légal
12:17coïncident absolument.
12:18Si vous regardez à l'Assemblée nationale,
12:21un temps, je l'avais fait en disant,
12:22il n'y a pas beaucoup d'ouvriers, de travailleurs, etc.
12:24Je ne peux plus le dire parce que,
12:25grâce soit rendu à Mélenchon sur ce sujet-là,
12:27il y a…
12:28– On en parlera tout à l'heure.
12:30– Oui, en moins bon terme.
12:32Mais juste pour dire que des gens modestes,
12:34y compris de l'oglu par exemple,
12:36dont on a moqué un peu la difficulté à lire des textes,
12:38moi, je ne m'associe pas à ça.
12:40– Moi non plus.
12:41– Je trouve que j'ai du respect pour ce garçon,
12:43là où il est arrivé.
12:44Je ne pense pas à ce qu'il pense,
12:46mais je pense qu'on n'a pas à se moquer
12:47de quelqu'un qui a des difficultés de lecture.
12:49Donc, ça veut juste dire qu'il y a un prolétariat
12:52qui n'est représenté que là.
12:53Et si le prolétariat ne lit pas correctement
12:55parce qu'il n'a pas fait Sciences Po
12:56ou l'école normale supérieure,
12:57ce n'est pas grave, vivent ces gens-là.
12:59Et donc, il y a un moment donné
13:01où on peut faire coïncider le pays réel
13:03et le pays illégal,
13:04et la proportionnelle intégrale pour le coup,
13:06et pas pour faire des coups.
13:08C'est-à-dire pour se protéger du PC,
13:10quand c'est le général de Gaulle,
13:11ou pour casser la droite en deux
13:14en mettant Jean-Marie Le Pen et les siens
13:16à l'Assemblée nationale.
13:17Évidemment qu'on voit bien
13:18que ce n'est pas l'intérêt de la France
13:19qui est en jeu dans cette affaire,
13:20mais l'intérêt de la petite cuisine politique.
13:22On est face à Michel Onfray sur CNews
13:24et sur Europe 1.
13:25Michel, on va parler d'insécurité
13:27parce qu'elle est au cœur des préoccupations des Français.
13:29C'est la deuxième préoccupation des Français
13:31derrière le pouvoir d'achat.
13:32On commence par Grenoble,
13:33parce que vous avez été interpellé
13:34par ce qui s'est passé à Grenoble, bien sûr.
13:36Le choc, la colère, l'émotion
13:38après la mort d'un employé municipal
13:40chargé de la propreté
13:41qui a été abattu par un délinquant
13:43de deux balles dans le thorax.
13:44Cet agent de propreté
13:46qui s'appelait Lilian Dejean
13:48intervenait après un accident de la route
13:50et le délinquant lui a tiré deux balles
13:52dans le thorax avant de s'enfuir.
13:53Ce pédigré, le pédigré de cet homme
13:55était diffiant et qui avait été condamné.
13:57Interdiction de détenir une arme également.
13:59Et il y a aussi,
14:01après le drame,
14:02il y a les paroles politiques.
14:04Ce qu'a dit le maire de Grenoble,
14:06le maire écologiste Éric Piolle,
14:07vous a heurté.
14:08Pour lui, il n'est pas question d'armer
14:10la police municipale.
14:11En tant qu'employeur, dit-il,
14:13je considère qu'armer d'armes à feu
14:15notre police municipale,
14:16c'est les exploser à la fois à des missions
14:18qui ne sont pas les leurs
14:19et à des risques que je ne suis pas prêt
14:21à prendre pour eux.
14:23Quant aux caméras de vidéosurveillance,
14:24il y en a 118 à Grenoble
14:26et notamment sur les lieux des crimes,
14:28tout en reconnaissant qu'il est très réservé
14:30sur l'usage des vidéosurveillance
14:31et des caméras de vidéosurveillance.
14:33Pourquoi ça vous fait réagir, Michel Onfray ?
14:35Ça me fait songer à un officier
14:37qui, pendant la guerre 14-18,
14:39voudrait que ses soldats ne soient pas armés
14:41quand ils partent au front,
14:42en disant je ne veux pas les exposer à des risques.
14:44Il y a simplement des gens qui tirent en face.
14:46Donc c'est justement l'inverse
14:48qu'il faut penser et qu'il faut croire.
14:50C'est-à-dire que quand la police municipale
14:51n'est pas armée, elle est exposée.
14:53S'il ne veut pas exposer sa police municipale,
14:55qu'il lui permette de se défendre.
14:57La légitime défense,
14:58ce n'est pas un truc d'extrême droite, ça existe.
15:00C'est dit très précisément.
15:02Il faut effectivement que la riposte soit proportionnée.
15:04On le sait bien.
15:05Il ne faut pas juste dire
15:06donnez-moi vos papiers
15:07et le personnage va te faire je ne sais pas quoi,
15:08et de dire je lui mets une balle dans la tête.
15:09Ce n'est pas ça la légitime défense.
15:10Entendons-nous bien.
15:11Mais ça n'arrive pas comme ça.
15:13C'est un autre sujet.
15:15Mais je veux dire que cette façon
15:16de ne pas armer ceux qui devraient l'être,
15:18le monopole de la violence légale,
15:20comme disait Max Weber,
15:21est détenu par des gens dont c'est le métier.
15:23La police est l'armée.
15:24Vous n'avez pas le droit,
15:25je n'ai pas le droit de sortir armé
15:27sauf autorisation particulière.
15:29Il y a un permis, etc.
15:30Si vous faites du tir sportif,
15:32comme on dit,
15:33vous avez l'autorisation
15:34mais dans des conditions tout à fait particulières.
15:36Et si on commence à dire
15:37les gens qui sont détenteurs
15:38de la contrainte légale
15:40pour faire respecter un ordre républicain,
15:42une sécurité républicaine,
15:43on leur dit qu'ils ne seront pas armés
15:45alors que les autres le sont
15:46et tirent n'importe comment.
15:47Je veux dire qu'un policier armé,
15:48ce n'est pas quelqu'un qui dit
15:49tiens, j'ai terré sur un noir, sur un maghrébin.
15:52Contrairement à ce que disent
15:53les gens qui estiment que la police tue.
15:54Ce sont des gens qui,
15:55dans des circonstances particulières,
15:57là où il y a dangerosité,
15:58là où il y a un désir d'échapper à la loi,
16:00se manifestent de manière délinquante.
16:02Et à ce moment-là,
16:03effectivement, il peut y avoir
16:04des échanges de coups de feu.
16:05Mais là, on se fait abattre.
16:06C'est-à-dire, ce que dit M. Piolle,
16:08c'est qu'il préfère que sa police se fasse,
16:10même pas sa police,
16:11mais que quiconque intervienne,
16:12ou un agent municipal,
16:13quiconque intervienne,
16:14eh bien, il vaut mieux qu'il meure
16:15plutôt que d'être armé.
16:16C'est ça que ça veut dire.
16:17Ça veut dire que ce monsieur
16:18expose des gens à des dangers
16:19qui sont permanents.
16:20Je dis depuis très longtemps
16:21qu'il y a une guerre civile en France
16:22et qu'elle est à bas bruit,
16:23mais elle est de moins en moins à bas bruit.
16:25C'est-à-dire que quand quelqu'un,
16:26pour échapper à un contrôle de police,
16:28sort une arme et tire pour tuer quelqu'un,
16:30le thorax, pas les jambes.
16:31Alors, je veux bien que ces personnages…
16:33– Ce n'était pas un contrôle de police,
16:34c'était vraiment un accident de la route
16:35et l'agent municipal voulait juste empêcher
16:37ce bateau de s'enfuir.
16:38Et il y avait un accident de la route au début.
16:40– Voilà, c'est ça.
16:41On imagine bien qu'il n'était probablement pas
16:44en état de conduire,
16:45on ne sait pas trop pourquoi,
16:46mais en fait, il a des bonnes raisons,
16:47probablement, d'éviter le contrat de trappe.
16:50– L'enquête le dira.
16:51– Oui, mais il y a cette idée
16:53qu'on ne peut pas, aujourd'hui,
16:54estimer qu'il faudrait désarmer la police,
16:56qu'il faudrait désarmer l'armée,
16:58qu'il faudrait de moins en moins d'armées,
17:00qu'il faudrait ouvrir les prisons.
17:01C'est une idéologie absolument extravagante
17:03quand on a l'âge de ce monsieur.
17:0415 ans, oui, ça fait partie des idéaux qu'on peut avoir
17:07en disant que les vieux n'ont pas fait le nécessaire
17:09mais il faut changer la société
17:10pour qu'il n'y ait plus de prison,
17:11plus de ceci, plus de cela.
17:12Il y a un Aurélien Bélanger qui nous dit
17:13qu'il n'y ait plus de guerre,
17:14plus de ceci, plus de cela.
17:16Ça va quand on a 15 ans,
17:17pas quand on a 2 fois ou 3 fois 15 ans.
17:19Donc je suis sidéré qu'en plus de ça,
17:21on puisse se retrouver à la tête d'une mairie.
17:23Je crois qu'il était contre aussi les vidéosurveillances
17:27en estimant qu'il allait demander à monsieur Estrosi,
17:30je crois.
17:31Je laisse ça à monsieur Estrosi,
17:32il avait dit 10 ans du moins.
17:34Quand on n'a rien à se reprocher,
17:35l'idée d'avoir un contrôle vidéo
17:38qui nous permet de savoir
17:39qui est l'agresseur, qui est l'agressé,
17:40c'est-à-dire on aide la justice,
17:42on aide à l'établissement d'un diagnostic
17:44qui soit sûr et vrai,
17:45je me demande comment on peut préférer
17:47l'erreur à la vérité.
17:48Michel, après il y a autre chose aussi
17:49qui nous a marqué cette semaine,
17:51c'est ce qui s'est passé après la mort de la petite Camilia.
17:54C'était à Valory,
17:55c'est une petite fille de 7 ans
17:56qui traversait sur un passage piéton.
17:58Elle a été renversée par un jeune de 19 ans
18:00qui faisait une roue arrière.
18:01Le parquet de Grasse avait demandé
18:03que ce jeune soit placé en détention,
18:05ça a été refusé.
18:06Il est sous contrôle judiciaire.
18:08Donc chez lui,
18:09avec obligation de se présenter
18:11tous les 15 jours au commissariat
18:13et interdiction de venir à Valory.
18:14On va écouter la réaction du papa de la petite fille
18:16qui évidemment est très en colère
18:19et ne comprend pas cette décision de la justice.
18:22Aujourd'hui on me dit
18:23que ce n'est pas un danger.
18:25On le laisse en liberté, d'accord ?
18:27On m'appuie sur mon terrain.
18:30Ce que j'espère aujourd'hui de la justice,
18:32c'est de limiter déjà ces dégâts
18:35en attendant que la loi change.
18:37De faire réfléchir ces enfants,
18:39ces mineurs ou ces adultes,
18:41ces conducteurs,
18:46ces fous de la route,
18:47de leur faire comprendre
18:49qu'il y a un risque.
18:51Quand vous ne respectez pas la loi,
18:53il y a un risque.
18:54Là, ce qu'on leur dit aujourd'hui,
18:56faites ce que vous voulez.
18:58Faites ce que vous voulez,
18:59de toute façon,
19:00vous allez garder votre liberté.
19:02Et vous serez peut-être jugé
19:04dans un an ou deux,
19:05et entre temps, voilà.
19:07C'est tout le problème
19:08de la relation entre les citoyens et la justice
19:10qui parfois leur semble incompréhensible.
19:12Là, les juges ont sans doute jugé.
19:15C'est tout le problème, Michel,
19:17de la relation entre les citoyens et la justice.
19:19Là, les juges ont sans doute décidé
19:21qu'il y avait des garanties de représentation
19:22et qu'il n'était pas un danger en restant chez lui.
19:25Mais c'est difficile à comprendre.
19:26Oui, parce que je crois que les gens pensent
19:28que la justice dit le juste.
19:29Non, la justice ne dit pas le juste,
19:31elle dit le droit.
19:32Et le droit n'est pas toujours juste.
19:33Si vous n'avez pas les moyens
19:35d'apporter la preuve que vous êtes une victime,
19:37le droit dira
19:38« Eh bien, vous n'êtes pas une victime, c'est tout. »
19:40On n'en a pas la preuve.
19:41Et l'autre est en train de dire
19:42qu'il n'a pas fait ce qu'on lui reproche.
19:44C'est un point partout.
19:45Il dit qu'il n'a pas fait exprès, voilà.
19:47Alors après, effectivement,
19:48quand c'est très évident,
19:49on finit par dire
19:50« C'est à l'insu de mon plein gré,
19:51la moto s'est emballée,
19:52je ne voulais pas faire de roue arrière. »
19:53C'était un commentaire,
19:54je n'ai pas vu la petite fille.
19:55On connaît aujourd'hui le fonctionnement
19:57d'un certain nombre d'avocats.
19:58Jadis, il s'agissait quand même
20:00de garder en ligne de mire la vérité,
20:02en disant « Oui, mon client a tué,
20:04violé, massacré ou je ne sais quoi. »
20:06Et aujourd'hui,
20:07comme ils sont incapables de rhétorique,
20:09ils sont dans la négation,
20:11en disant « Ah mais ce n'est pas vrai,
20:12mon client n'a pas fait. »
20:13Et là, on dit même des images
20:14« Oui, mais s'il l'a fait,
20:15il ne l'a pas fait comme ça.
20:16Oui, mais regardez,
20:17il est en train de faire de la roue arrière. »
20:18Et là, on dit
20:19« Oh, mais c'est la faute de la municipalité. »
20:20Si l'enrobage avait été,
20:22l'enrobé, du moins, avait été correct,
20:24si la route avait été bien faite,
20:26s'il n'y avait pas eu de trous
20:27et de nids de poules, etc.,
20:28jamais ce malheur ne serait arrivé.
20:29Si donc, cette petite fille est morte,
20:31c'est de la faute du maire.
20:32Voilà ce qu'on entend aujourd'hui
20:33de la part d'un certain nombre de juristes.
20:34Et d'une certaine manière,
20:36et on verra avec cette histoire terrible
20:39de cet homme qui a prostitué sa femme,
20:44cette façon de trouver des excuses
20:46en disant à chaque fois
20:47« Ce n'est pas moi, c'est les autres,
20:49je ne savais pas, etc. »
20:50Donc, il y a juste un moment donné
20:51où il faut, hélas,
20:52que ce monsieur sache
20:53qu'il a raison d'un point de vue de la morale
20:55et d'un point de vue de l'éthique,
20:56mais la justice n'est pas morale ou éthique.
20:59Et vous parlez du papa de la petite fille.
21:00Oui, et donc lui, il dit
21:01« Ma petite fille, elle est enterrée,
21:02elle est morte,
21:03elle est six pieds sous terre.
21:04Et ce type, il peut aller et venir,
21:07il peut être avec ses amis. »
21:09Donc, ce n'est pas moral.
21:10C'est vrai, il a raison.
21:11Simplement, la justice n'est pas morale.
21:13Et on a vu Philippe Bilger, sur CNews,
21:15défendre le droit de manière très...
21:18Et on se dit, il n'a pas tort
21:19d'un point de vue du droit.
21:20Il dit « Oui, mais les conditions sont respectées,
21:22qui permettent, etc. »
21:23Oui, mais et la morale ?
21:25Et il y a un moment donné
21:26où il faut que la justice puisse être
21:28un peu éthique et morale
21:29et qu'on puisse comprendre
21:30que de temps en temps, oui,
21:31si le texte ne l'interdit pas,
21:32peut-être on peut mettre un peu de morale.
21:33Alors après, vous allez dire
21:34« Oui, mais moi, je suis censé
21:36mettre ce garçon en prison. »
21:37Il n'y a pas de place en prison.
21:38Après, les gens vous diront
21:40« Je veux bien le mettre en prison,
21:41mais il y a déjà trois personnes
21:43dans une même chambrée. »
21:45Alors que la chambrée peut en accueillir deux.
21:47La cellule, c'est pour deux.
21:48Il y a trois personnes.
21:49Il y a des gens qui dorment
21:50sur des matelas qu'on tire le soir, etc.
21:52Et vous dites « Mais elles sont pleines,
21:53les prisons. »
21:54Donc, on ne peut pas les remplir
21:55avec des gens qui seront jugés,
21:56qui, le jour venu, une fois jugés,
21:58s'ils sont coupables,
21:59iront bien sûr en prison.
22:00On leur trouvera une place à ce moment-là.
22:02On le dit, vous et moi, depuis longtemps,
22:04mais il faut penser la justice à nouveaux frais.
22:06Et justement, faire savoir que
22:07si la justice mettait un peu d'éthique,
22:09un peu de morale,
22:10si on pensait ces choses-là
22:11moins sur le terrain de l'idéologie,
22:12mais un petit peu du côté de la victime aussi,
22:14en estimant qu'il ne faut pas avoir
22:16le souci uniquement du coupable,
22:18mais un peu aussi de la victime,
22:19alors on fera un progrès.
22:20On va faire une petite pause, Michel.
22:22Dans notre émission,
22:23on se retrouve dans un instant
22:24sur CNews et sur Europe 1.
22:25On parlera de politique.
22:26On va parler de Jean-Luc Mélenchon,
22:27de François Ruffin.
22:28Ça chauffe entre les deux.
22:30On parlera aussi des appels à l'intifada
22:32qui ont été lancés la semaine dernière
22:33en plein Paris,
22:34sans que ça n'émeuve grand monde.
22:35Et puis, cette affaire de Mazan,
22:37terrible affaire,
22:38qui pose énormément de questions
22:39sur le consentement des victimes.
22:41A tout de suite.
22:45On se retrouve pour la seconde partie
22:46de Face à Michel Onfray,
22:47sur CNews et sur Europe 1.
22:49Michel, on va parler de cet appel à l'intifada
22:51qui a été lancé la semaine dernière
22:52en plein Paris, au micro,
22:54lors d'une manifestation pro-palestinienne
22:56par un islamiste prof des Frères Musulmans,
22:58Fiché S.
22:59Il s'appelle Elias Dimzalen,
23:01fondateur du média Islam et Info.
23:03Il a incité les participants à,
23:05je cite, entre guillemets,
23:07« mener l'intifada à Paris,
23:09dans nos banlieues, dans nos quartiers,
23:11pour que, bientôt, Jérusalem soit libérée ».
23:14Très peu de réactions d'indignation
23:17ont suivi ces prises de parole.
23:19Valérie Pécresse, la présidente de la région
23:21Île-de-France, a condamné.
23:22C'est à noter.
23:23Et le ministre démissionnaire de l'Intérieur,
23:24Gérald Darmanin, a envoyé un signalement
23:26à la justice au titre de l'article 40.
23:28Il n'empêche, ce type d'appel,
23:31on a l'impression que ça ne dérange pas
23:33grand monde, au fond, dans notre pays.
23:36Oui, je suis très circonspect
23:39sur les gens qui utilisent
23:41le rapprochement avec les années 30.
23:42Vous savez, ça fait des années qu'on nous dit
23:44« la France des années 30 »,
23:45« la France préfasciste », etc.
23:46Je crois qu'aujourd'hui, nous y sommes.
23:48C'est-à-dire que ça me fait penser
23:49aux nazis qui haranguaient les foules
23:51avec des discours antisémites
23:52dans les années 20, 25, 26, 27, 28, 29,
23:55et 30, 33, Hitler arrive au pouvoir légalement.
23:58Et l'intifada, ça veut dire la guerre des pierres.
24:01L'intifada, c'est bien, mais ça veut dire quoi ?
24:03Ça veut dire guerre, y compris avec les pierres.
24:06C'est très exactement ce que Daech
24:08a évité de faire.
24:09Enfin, il a dit à un certain nombre d'individus
24:11« Prenez des pierres, des couteaux. »
24:13Oui, n'importe quel moyen à votre disposition.
24:14En même temps, si vous prenez la liste
24:16en disant les pierres, les couteaux,
24:17les voitures, etc., et puis n'importe quel moyen,
24:19c'est-à-dire détruire les aiguilles,
24:21détruire les statues des saints
24:23qui se trouvent dans ces églises, etc.,
24:25c'est-à-dire que l'intifada,
24:27c'est le djihad qui continue.
24:29Et c'est-à-dire qu'on peut aujourd'hui
24:30appeler au djihad sans difficulté.
24:32Il y a des images, il y a des gens qui applaudissent.
24:34Il y a des individus qui pensent de cette manière-là.
24:37C'est soutenu par un parti
24:38qui est celui de Jean-Luc Mélenchon.
24:40Et on se dit, aucun problème,
24:42on peut laisser faire ce genre d'invitation
24:45à la violence.
24:46Alors, je vois bien, moi, comment,
24:47dans Front Populaire, éventuellement,
24:49si vous n'avez pas pesé correctement le bon mot,
24:51vous êtes au tribunal pour essayer de vous expliquer
24:53sur ce mot que vous avez utilisé.
24:55Je songe à celui de Houellebecq, c'était pas le mien.
24:57Mais je veux dire, l'idée qu'on puisse
24:59rendre des comptes à la justice,
25:01parce qu'un intellectuel aura formulé,
25:03avec un mot peut-être inapproprié,
25:05une situation.
25:06Mais là, vous dites, voilà quelqu'un
25:07qui invite à transformer Paris en...
25:10Nos banlieues, nos quartiers.
25:12C'est très ciblé, là.
25:13En lieu d'une intifada.
25:15Et le président de la République,
25:16qui, d'ailleurs, ne s'est pas rendu
25:17à cette manifestation contre l'antisémitisme,
25:19continue dans sa logique.
25:20Bon, c'est très bien.
25:21On a bien compris, de toute façon,
25:22qu'il faisait attention à ce qui se passait
25:24dans les banlieues, en disant,
25:25mais les gens nous disent aujourd'hui,
25:27c'est Marine Le Pen qui fait la politique en France.
25:28C'est faux.
25:29Ce sont les banlieues qui font les politiques en France.
25:31C'est-à-dire qu'il s'agit de ne pas faire
25:32de telle sorte que ces individus
25:33puissent prêcher ce qu'ils prêchent
25:35ou professer ce qu'ils professent,
25:36en disant, il ne faut surtout pas
25:37que ça bouge dans ces endroits-là.
25:39Donc, toute la politique, l'immigration,
25:40la drogue, la violence,
25:42la question palestinienne,
25:44on n'y touche pas.
25:45Parce que si on y touche,
25:46c'est ces gens-là qu'on va réveiller violemment.
25:48Donc, effectivement, il faut arrêter de dire
25:50que Marine Le Pen mène la politique française
25:53avec Macron,
25:54qu'il y a une espèce de macro-lepénisme.
25:55J'ai entendu ça chez Mélenchon,
25:56chez les Mélenchoniens.
25:57Alors que ceux qui font vraiment la loi
25:59sont ceux qui peuvent impunément
26:01appeler à la violence sans être inquiétés.
26:05On verra si la justice donne suite à ses propos.
26:08Moi, ce qui m'a frappé aussi,
26:09c'est un témoignage qu'on a recueilli
26:10cette semaine sur CNews et sur Europe 1
26:12d'une sportive afghane.
26:13Elle s'appelle Marzi Amidi.
26:14Elle est réfugiée en France depuis trois ans.
26:16Elle a fui le régime des talibans à Kaboul.
26:18Et elle est menacée aujourd'hui de mort à Paris.
26:20C'est-à-dire qu'elle vit terrorisée,
26:22sous protection policière,
26:24à Paris, au Pays des Lumières.
26:25Écoutez un extrait de ce qu'elle nous a confié.
26:27Vous vous dites qu'en fait,
26:28les islamistes sont partout,
26:30à Kaboul et à Paris.
26:35J'ai été très choquée
26:36et encore aujourd'hui,
26:37je suis toujours en état de choc.
26:39Je ne sais pas ce qui est en train
26:41de se passer dans ma vie,
26:42comment ma vie va évoluer.
26:44Je suis juste en train de me cacher.
26:46Je me sens pareil que lorsque j'étais en Afghanistan,
26:48quand j'étais à Kaboul,
26:50lorsque les talibans ont débarqué.
26:54Je dois me cacher,
26:55j'ai peur d'être moi-même.
26:56Je ne sais pas quelle est la solution
26:58pour cette situation.
26:59Je ne peux pas me cacher pour toujours.
27:01Je suis une femme libre,
27:03je vis à Paris
27:04et je veux vivre librement
27:05comme n'importe quelle femme française.
27:07Mais je ne peux pas le faire.
27:13Comment accepter ça, Michel Onfray ?
27:15C'est inacceptable.
27:16Il ne faut surtout pas accepter.
27:17Ce n'est pas pensable.
27:18Ce n'est pas acceptable.
27:19Mais on a une espèce
27:21de petit personnel politique
27:23fait de racaille.
27:24J'ai lu un article récemment
27:26où des gouvernements,
27:27je ne sais plus si c'était l'Algérie
27:28ou le Maroc,
27:29étaient absolument dans une grande violence
27:32à l'endroit de ce qu'ils appelaient
27:33les arabes français.
27:34C'est le Maroc.
27:36Ils venaient passer leurs vacances au bled.
27:38Ils faisaient de la roue arrière.
27:40Comme s'ils étaient en France.
27:41Et on disait
27:42mais qui sont ces gens-là ?
27:43Comment se comportent-ils ?
27:45Et ils disent,
27:46et ils ont bien raison ces pays,
27:47que c'est la France
27:48qui a fabriqué ça.
27:49Ce n'est pas l'islam.
27:51C'est un islam français
27:54qu'on laisse proliférer
27:56en permanence.
27:57Après, il faudrait s'expliquer
27:58sur les rapports
27:59que nous entretenons au Maghreb,
28:00à l'Algérie,
28:01à la guerre d'Algérie, etc.
28:02On dit qu'on ne touche pas.
28:03Et voilà où on en est.
28:05Ils ont été sévèrement punis
28:06dans leurs pays.
28:07Pardon ?
28:08Ils ont été sévèrement punis
28:09dans leurs pays.
28:11L'Algérie et le Maroc,
28:12effectivement,
28:13ou la Tunisie,
28:14ils ont effectivement
28:15une conception du monde
28:16qui n'est pas celle
28:17de ces gamins
28:18qui font régner la terreur.
28:19Cette jeune fille,
28:20vous vous rendez compte,
28:21elle est en train de nous dire,
28:22et elle le dit de manière
28:23très informée,
28:24ce n'est pas de la polémique,
28:25elle dit,
28:26j'ai connu les talibans
28:27en Afghanistan,
28:28je suis aujourd'hui à Paris,
28:29je connais les mêmes.
28:30Et il n'y a pas un chef d'État
28:31qui soit susceptible
28:32d'entendre cette parole.
28:33Au contraire,
28:34elle dit,
28:35laisser les talibans français
28:36d'une certaine manière
28:37ou les néo-talibans français
28:38opérer,
28:39c'est violent.
28:40C'est déjà très violent.
28:41C'est comme M. Piolle
28:42qui ne veut pas armer la police.
28:43Là, on ne veut pas
28:44gêner ces gens
28:45sous prétexte
28:46qu'ils deviendraient violents
28:47alors qu'ils le sont.
28:48Et moins on leur dit
28:49qu'on n'a pas l'intention
28:50de supporter
28:51ce genre de propos,
28:52plus ils progressent
28:53et plus leur violence
28:54est violente.
28:55Et puis,
28:56il y a un moment donné
28:57où ça va être un passage à l'acte
28:58et quand les gamins
28:59vont effectivement dire,
29:00nous on y va,
29:01on a entendu cet imam
29:02et on va faire
29:03ce qu'il nous dit,
29:04qu'est-ce qui va se passer ?
29:05Qu'est-ce qu'il va faire
29:06et notre gouvernement,
29:07quand il sera constitué,
29:08il y aura quoi comme ligne
29:09au ministère de l'Intérieur,
29:10par exemple ?
29:11Etc. etc.
29:12C'est-à-dire,
29:13chacun sait qu'effectivement,
29:14l'ancien maire de Grenoble,
29:15M. Collomb,
29:16l'avait fait savoir
29:17quand il est parti.
29:18– Le maire de Lyon.
29:19– C'est Lyon,
29:20vous avez raison.
29:21Et Gérard Collomb
29:22avait fait savoir
29:23la fameuse histoire
29:24du nous sommes côte à côte
29:25et prions pour que ce ne soit pas
29:26un jour face à face.
29:27Eh bien, nous y sommes
29:28et si lui le disait,
29:29on savait bien
29:30que s'il le disait,
29:31il était d'ailleurs
29:32un déçu du macronisme
29:34et il avait des raisons de l'être
29:35puisqu'il était au cœur
29:36du noyau nucléaire.
29:37On voit bien aujourd'hui
29:38qu'on y est
29:39et il n'y a pas
29:40de réponse politique.
29:41Le premier qui ferait
29:42une réponse politique
29:43passerait pour un fasciste,
29:44un nazi, un pétainiste,
29:45un michiste,
29:46on connaît l'histoire.
29:47– On connaît la chanson.
29:48On est donc face
29:49à Michel Onfray
29:50sur CNews et sur Europe 1.
29:51On va parler maintenant
29:52de Jean-Luc Mélenchon
29:53à travers le prisme
29:54de François Ruffin,
29:55député qui a quitté
29:56la France insoumise
29:57et qui déploie dans un livre
29:58qui s'appelle
29:59« Isigny et RER,
30:01ma France en entier
30:02et pas à moitié »
30:03qui est en train
30:04de paraître ces jours-ci,
30:05que le parti
30:06de la France insoumise
30:07ait abandonné
30:08une partie du pays
30:09et construisent des murs
30:10au lieu de construire des ponts.
30:11Écoutez bien ce que dit
30:12François Ruffin.
30:13Nous avons mené
30:14et il parle
30:15de la France insoumise
30:16pendant la campagne
30:17de 2022,
30:18campagne présidentielle de 2022,
30:19nous avons mené
30:20une campagne au faciès.
30:21Quand je tombais
30:22sur un noir ou un arabe,
30:23je cite François Ruffin,
30:24je sortais la tête
30:25de Mélenchon
30:26en bien gros
30:27sur les tracts,
30:28c'était le succès
30:29de l'article
30:30« RER »,
30:31son nom servait
30:32de passe-partout.
30:33Qu'est-ce que ça vous inspire
30:34Michel Onfray ?
30:35La possibilité d'être raciste
30:36aujourd'hui pourvu qu'on soit
30:37de gauche,
30:38si effectivement
30:39un homme de gauche
30:40dit
30:41« Mais ce sont des racisés,
30:42ils ont le droit d'être racistes
30:43d'ailleurs ça ne s'appelle pas
30:44du racisme,
30:45c'est tout à fait défendable
30:46et si au nom de l'islam
30:47vous pouvez défendre
30:48la phallocratie,
30:49la misogynie,
30:50l'antisémitisme
30:51il ne faut pas vous en priver. »
30:52Et là,
30:53simplement François Ruffin,
30:54c'est drôle,
30:55il a toujours raison
30:56parce que le grand homme
30:57c'est celui qui a raison
30:58quelques années avant
30:59et pas après.
31:00Et pas après avoir été élu
31:01avec les voix
31:02de la droite qui le fustige,
31:05de la gauche molle
31:06qui le fustige.
31:07Ça fait 3 ou 4 ans
31:08qu'à Franc Populaire
31:09on invite François Ruffin
31:10pour dire sa différence.
31:11Ça fait 3 ou 4 ans
31:12qu'il se débile
31:13et qu'il a peur
31:14et qu'il n'y va pas
31:15et qu'il ne répond pas.
31:16D'abord il a répondu
31:17en disant « Oui, peut-être,
31:18faudra, etc. »
31:19et puis là il est en train
31:20de changer de stratégie
31:21parce que lui aussi
31:22pense qu'il peut être
31:23Premier ministre par exemple.
31:24Il est l'un des seuls
31:25à le croire.
31:26Il y a beaucoup
31:27de Premiers ministres imaginaires
31:28dans ce pays.
31:29Oui, bien sûr.
31:30Mais il y en a
31:31qui sont plus crédibles
31:32que d'autres.
31:33C'est-à-dire que lui
31:34ça paraît quand même
31:35très peu crédible
31:36et là ça y est
31:37à un moment donné
31:38où il s'est dit
31:39« Ah tiens, je vais acheter une veste. »
31:40Vraiment, au sens premier du terme.
31:41Donc là il a une veste
31:42et puis il dit
31:43« Comme ça, ça va me crédibiliser. »
31:44Mais ça ne suffit pas.
31:45Et cette façon
31:46de dire des choses
31:47quand il n'y a plus rien à craindre
31:48c'est formidable.
31:49Il s'est séparé de Mélenchon
31:54et de la France
31:55qu'il avait sacrifiée
31:56précédemment pour faire partie
31:57de la bande.
31:58Mais dans le fond
31:59il dit des choses terribles.
32:00Il dit « Jean-Luc Mélenchon
32:01essentialiste des régions entières.
32:02Le Nord Pas-de-Calais,
32:03la Picardie,
32:04le Midi-Rouge.
32:05Il choisit l'abandon.
32:06Il découpe la France en segments.
32:07On s'est marginalisé,
32:08cornerisé,
32:09diabolisé.
32:10Pas de quoi gagner
32:11un second tour
32:12face à Marine Le Pen.
32:13Oui, mais ce n'est pas ça le but.
32:14Ce n'est pas gagner
32:15le second tour
32:16face à Marine Le Pen.
32:17C'est la France.
32:18Ces gens-là n'ont aucun souci
32:19de la France.
32:20Il faut qu'on soit au second tour.
32:21Il faut qu'on gagne.
32:22Il faut que je sois premier ministre.
32:23Mais la France, bon sang !
32:24Est-ce qu'il y pense un peu ?
32:26J'ai défendu des idées.
32:28Finalement, ça ne m'a pas conduit
32:29là où j'aurais voulu aller.
32:30Alors je vais changer d'idée.
32:32C'est un homme sans conviction quand même.
32:34Un homme qui a défendu ce Mélenchon
32:35et qui aujourd'hui dit
32:36« Ah, c'est quand même
32:37un peu problématique. »
32:38Et qui dit
32:39« Ah, j'ai des pudeurs de gazelle »
32:40pour utiliser les formules de Mélenchon.
32:41J'avais des pudeurs de gazelle
32:42à me comporter en raciste
32:43en disant
32:44« Tiens, celui-là, il a la tête de l'emploi. »
32:47Alors que ce sont les mêmes
32:49qui nous disent
32:50qu'il y a des contrôles au faciès
32:51par la police.
32:52La police fait des contrôles au faciès.
32:53Sauf qu'eux,
32:54ils font des contrôles au faciès
32:56pour pouvoir obtenir des voix.
32:57Et si la police faisait
32:58des contrôles au faciès,
32:59c'est probablement
33:00parce que le faciès en question,
33:02il aurait été suspecté
33:03d'avoir fait quelque chose
33:04et qu'il s'agit de vérifier
33:05si ceci ou si cela.
33:07Donc, il y a un moment donné
33:08où quand on a d'abord
33:09le sens de la France,
33:10mais ça se saurait,
33:11ces gens n'ont pas le sens de la France.
33:12Ils n'ont pas le sens de la réélection,
33:13de leur élection,
33:14de la possibilité d'être élu ou réélu.
33:16Et il y a un moment donné
33:17où moi, j'avais vu à la télévision
33:18qu'il avait été battu, Ruffin.
33:19Et puis après, on a dit
33:20« Ah non, il n'est pas battu. »
33:21Finalement, il est élu à très peu, etc.
33:22Et tout est fait pour être réélu.
33:24Mais on défend des idées
33:25parce qu'on défend
33:26une conception de la France.
33:27On ne défend pas des idées
33:28en se disant
33:29« J'ai envie d'être élu. »
33:30Bon, maintenant, j'ai été élu
33:31grâce aux voix des macroniens.
33:33Donc, je vais faire
33:34un peu un mandat honorable
33:35et je vais un peu taper sur Mélenchon.
33:36Ce n'est pas très élégant.
33:37J'entends, mais ça dit beaucoup
33:38sur le cynisme de Jean-Luc Mélenchon.
33:40Il était filmé la semaine dernière.
33:42Il ne savait pas qu'il était le filmé
33:43lors d'une manifestation.
33:44Il expliquait à des jeunes militants
33:45« Il faut mobiliser la jeunesse
33:47et les quartiers.
33:48Là où se trouve la masse des gens
33:49qui ont un intérêt
33:50à une politique de gauche,
33:51tout le reste, on laisse tomber.
33:52C'est perdre son temps. »
33:53Voilà, ça, c'est le vrai Mélenchon.
33:55Oui, bien sûr.
33:56Et souvenez-vous que c'était
33:57le propos du think-tank Terra Nova
33:59au moment où il fallait
34:01donner des idées
34:02à un certain Dominique Strauss-Kahn.
34:04Donc, on voit bien
34:05que la social-démocratie maastrichtienne
34:07de Strauss-Kahn et Mélenchon
34:09défendent exactement
34:10la même vision du monde.
34:11C'est-à-dire que
34:12quand le patronat nous dit
34:13qu'on a besoin absolument
34:14d'une immigration
34:15parce que main-d'oeuvre, etc.
34:17Mélenchon dit très exactement
34:18la même chose.
34:19Alors, il ne dit pas main-d'oeuvre.
34:20Il dit juste créolisation,
34:22Nouvelle France
34:23et ce genre de choses.
34:24Mais c'est très exactement
34:25le propos des sociodémocrates
34:27qui disent laisser le peuple
34:28à Marine Le Pen.
34:29Il est déjà parti chez Marine Le Pen,
34:30donc on ne pourra pas le récupérer.
34:32Il y a Sarah Wagenknecht
34:33qui m'a donné respect.
34:34En Allemagne.
34:35En Allemagne, par exemple,
34:36qui, elle, dit...
34:37Extrême-gauche allemande.
34:38Gauche.
34:39Je ne dirais pas extrême-gauche,
34:40mais une gauche
34:41qui, elle, prend en considération
34:42l'immigration en disant
34:43mais qui paie la facture
34:44de l'immigration ?
34:45Les pauvres,
34:46les ouvriers,
34:47les travailleurs,
34:48les femmes,
34:49les femmes seules,
34:50les femmes qui veulent sortir
34:51le soir, etc.
34:52Il y a un moment donné
34:53où on se dit
34:54mais vous ne défendez pas
34:55le petit peuple,
34:56M. Mélenchon.
34:57Vous n'avez rien à faire
34:58du petit peuple,
34:59mais vous allez chercher
35:00une espèce de sous-prolétariat
35:01parce que,
35:02c'est la vieille théorie
35:03de Bakounine,
35:04on ne va pas faire
35:05la révolution
35:06avec le prolétariat.
35:07C'était Marx,
35:08dictature du prolétariat.
35:09Lui, il est passé à Bakounine
35:10qui dit non,
35:11on ne fait pas la révolution
35:12avec le prolétariat,
35:13on fait la révolution
35:14avec le lumpenprolétariat,
35:15c'est-à-dire le sous-prolétariat.
35:16Les prisonniers,
35:17les délinquants,
35:18les fous,
35:19les cinglés,
35:20les brutaux,
35:21les violents, etc.
35:22Bakounine, il disait
35:23l'important,
35:24c'est de tout renverser,
35:25c'est de tout détruire.
35:26Et ça peut se faire
35:27avec des jeunes des banlieues,
35:28avec ce que le président Sarkozy
35:29a appelé jadis la racaille,
35:30et avec cette espèce
35:31de moteur de l'histoire,
35:32on y va,
35:33on fait tout tomber
35:34et moi j'arrive
35:35comme un homme providentiel
35:36et je serai élu
35:37président de la République.
35:38On est en face
35:39à Michel Onfray
35:40sur CNews et sur Europe 1.
35:41Vous avez aussi été
35:42très interpellé,
35:43Michel,
35:44par ce qui se passe
35:45à Avignon,
35:46le procès des viols
35:47de Mazan
35:48où le principal accusé,
35:49Dominique Pellicot,
35:50était absent cette semaine.
35:51Il était malade.
35:52Son ex-épouse,
35:53elle, Gisèle,
35:54a été violée
35:55à son assut
35:56pendant une dizaine d'années
35:57par au moins 90 hommes.
35:58Seuls 51
35:59sont présents
36:00dans le box
36:01des accusés.
36:02Les autres
36:03n'ont pas été identifiés.
36:04J'aimerais qu'on écoute
36:05l'un des avocats
36:06de la Défense,
36:07donc un des avocats
36:08des hommes
36:09qui sont dans ce box
36:10des prévenus
36:11qui sont M. Landa,
36:12des pères de famille.
36:13Cet avocat estime,
36:14parce qu'il exploite
36:15une faille juridique,
36:16qu'il y a viol
36:17et viol.
36:18Sans intention
36:19de le mettre,
36:20pour lui,
36:21il n'y a pas
36:22de violence.
36:23On va l'écouter
36:24et on va décrypter
36:25ce qu'il dit.
36:26Il s'appelle
36:27Guillaume de Palma.
36:28À partir du moment
36:29où, effectivement,
36:30il y a une intention coupable,
36:31à partir du moment
36:32où on arrive
36:33à rapporter la preuve
36:34du fait que la personne
36:35qui a commis
36:36les actes de viol
36:37avait conscience
36:38de commettre
36:39des actes de viol,
36:40il y a viol.
36:41Sinon,
36:42il n'y a pas de viol.
36:43Et c'est ce que l'on dit
36:44depuis le début
36:45pour l'ensemble
36:46de nos clients.
36:47On n'est pas
36:48en droit américain.
36:49C'est-à-dire qu'en France,
36:50il ne faut pas avoir recueilli
36:51le consentement
36:52des victimes
36:53pour faire en sorte
36:54nécessairement
36:55qu'il n'y ait pas de viol.
36:56Il faut, pour qu'il y ait
36:57un viol,
36:58que la démonstration
36:59soit faite
37:00de l'intention coupable
37:01de l'auteur.
37:02Si l'auteur
37:03s'est trompé,
37:04s'est mépris,
37:05la Cour de cassation
37:06dit toujours
37:07qu'il n'y a pas de viol.
37:08Voilà pour cet avocat,
37:09maître Guillaume de Palma.
37:10Et du coup,
37:11Aurore Berger,
37:12qui est la ministre
37:13de Missionnaire chargée
37:14de l'égalité
37:15entre les femmes
37:16et les hommes,
37:17dit qu'il faut
37:18qu'on change la loi
37:19et que l'action
37:20du consentement
37:21sexuel,
37:22ce sont bien des viols.
37:23Vous comprenez
37:24que, évidemment,
37:25la défense
37:26tente tout
37:27pour sauver ses clients,
37:28ses hommes,
37:29qui, soi-disant,
37:30savaient qu'elle n'était
37:31pas consentante,
37:32madame.
37:33Oui, c'est une version
37:34du viol
37:35à l'insu de son plein gré.
37:36C'est quand même
37:37assez sidérant.
37:38Mais on en parlait
37:39tout à l'heure,
37:40je vous disais
37:41que le droit
37:42ne dit pas
37:43la morale ou l'éthique.
37:44Donc lui,
37:45il doit absolument
37:46défendre des gens
37:47qui sont, évidemment,
37:48coupables.
37:49Il faut trouver
37:50une morale
37:51du genre...
37:52Ils sont présumés coupables
37:53parce que le jugement
37:54n'a pas eu lieu.
37:55La pauvre misère sexuelle
37:56du monsieur
37:57qui est obligé
37:58de vous rendre compte
37:59ce monsieur,
38:00ce coupable,
38:01enfin ce mari
38:02qui dit
38:03j'ai mal au ventre
38:04parce qu'on a
38:05des problèmes intestinaux.
38:06Les enfants
38:07qui ne veulent pas
38:08partir à l'école en CP,
38:09ils ont mal au ventre aussi.
38:10Et ce monsieur,
38:11on aurait dû le prendre
38:12par la peau des fesses
38:13et lui dire
38:14vous serez là.
38:15Même si vous avez
38:16mal au ventre,
38:17on vous donnera des couches.
38:18Mais c'est vraiment
38:19un problème de droit.
38:20Et si vous n'avez pas
38:21quelqu'un qui vous dit
38:22je ne veux pas être violé,
38:23l'autre disant
38:24vous pensez que c'est un viol ?
38:25On imagine ça.
38:26En revanche,
38:27il y a un problème
38:28de consentement
38:29et le consentement
38:30ça s'obtient assez facilement.
38:31On le sait théoriquement.
38:32Et puis même
38:33quand on a obtenu
38:34le consentement
38:35pour une ou deux pratiques sexuelles,
38:36c'est le cas de Tariq Ramadan
38:37par exemple,
38:38ça ne veut pas dire
38:39qu'on donne son consentement
38:40pour la totalité
38:41des autres pratiques sexuelles
38:42et qu'on doit pouvoir s'arrêter
38:43car un homme ça s'empêche.
38:44C'est ça, Camus
38:45qui disait ça.
38:46Ça ne veut pas dire
38:47que le sujet
38:48c'est la sexualité des hommes ?
38:49C'est ça ?
38:50Le sujet c'est...
38:51Je ne suis pas chrétien
38:52mais je veux dire
38:53que les chrétiens
38:54ont ce concept de péché originel
38:55qui est une idée
38:56extrêmement intéressante.
38:57Donc on ne va pas rentrer
38:58dans le détail de la Genèse
38:59mais il y a un moment donné
39:00où le serpent dit
39:01qu'il faut goûter
39:02du fruit de l'arbre
39:03de la connaissance
39:04et ça, ça s'appelle le péché.
39:05Ne cherche pas à savoir
39:06sinon, etc.
39:07On connaît l'histoire.
39:08Mais moi,
39:09je ne suis pas
39:10dans des logiques de théologie
39:11mais dans des logiques
39:12de réalité.
39:13Je me dis
39:14mais c'est quoi
39:15le mal radical ?
39:16Et il y a un mal radical.
39:18Il est très simple.
39:19On le sait depuis 1859
39:20l'origine des espèces.
39:21M-A-L.
39:22M-A-L.
39:23Le mal.
39:24Oui.
39:25Mais il y a aussi le mal...
39:26Hélas.
39:27Oui, il y en a deux.
39:28C'est d'ailleurs étonnant
39:29qu'il y ait autant de prisons
39:30pour les hommes
39:31et si peu de prisons
39:32pour les femmes.
39:33C'est une question sociologique
39:34qu'on pourrait interroger
39:35y compris avec
39:36les néo-féministes d'aujourd'hui.
39:37Il y a simplement
39:38un moment donné
39:39où Darwin nous dit
39:40nous sommes des animaux.
39:41Nous sommes des animaux évolués.
39:42Certains sont plus évolués
39:43que d'autres.
39:44Et il y a un moment donné
39:45où vous avez
39:46une pédagogie,
39:47une éducation,
39:48une famille,
39:49une école
39:50où on vous dit
39:51non, t'as peut-être
39:52envie de ceci
39:53ou envie de cela
39:54mais tu vas te retenir.
39:55Le fameux
39:56un homme ça s'empêche
39:57du père d'Albert Camus
39:58que Camus reprend lui-même
39:59ça suppose effectivement
40:00que cette sexualité
40:01violente et brutale
40:02de l'animal
40:03c'est-à-dire l'animal
40:04dominant de la troupe
40:05ou de la horde
40:06il dit
40:07moi je prends les femelles
40:08que je veux quand je veux
40:09et c'est ainsi
40:10et ce n'est pas autrement
40:11il y a un moment donné
40:12on dit
40:13c'est comme ça au fond
40:14de toi-même
40:15mais ce n'est pas comme ça
40:16que ça se passe
40:17alors ça se peut
40:18dans les logiques libertines
40:19de consentement
40:20où des gens veulent des scénarios
40:21ce genre de choses
40:22c'est tout à fait pensable
40:23si c'est voulu
40:24consenti
40:25décidé
40:26choisi
40:27mais quand c'est imposé
40:28ça c'est vraiment
40:29le mal dominant de la horde
40:30et si effectivement
40:31on n'éduque pas
40:32à la sexualité
40:33moi je fais partie
40:34d'une époque
40:35où d'abord
40:36on n'a pas parlé
40:37de sexualité à l'école
40:38puis quand on en a parlé
40:39on a commencé à parler
40:40de la sexualité du taureau
40:41avec la vache
40:42et la sexualité animale
40:43il y a aussi l'érotisme
40:44il y a aussi plein de choses
40:45qu'on pourrait enseigner
40:46puis aujourd'hui
40:47on enseigne une espèce
40:48de sexualité généralisée
40:49en disant
40:50la sexualité hétérosexuelle
40:51c'est marginal
40:52c'est secondaire
40:53etc.
40:54Je pense qu'on devrait
40:55pouvoir travailler
40:56sur cette question
40:57du désir
40:58de ce qu'on fait du désir
40:59de la sculpture du désir
41:00et si ce monsieur
41:02semblait avoir
41:03des problèmes avec sa femme
41:04qui ne consentait pas
41:05un certain nombre
41:06de pratiques sexuelles
41:07et bien il y a plein d'occasions
41:08d'avoir des pratiques sexuelles
41:09ailleurs
41:10autrement
41:11c'est une espèce
41:12de fantasme de malade mental
41:13de malade mental
41:14c'est pas un sujet
41:15pour vous
41:16de patriarcat
41:17il y a eu une tribune
41:18dans Le Monde
41:19d'Hélène Devin
41:20qui est une formidable journaliste
41:21qui est plignante
41:22dans l'affaire Patrick Poivre-Dravor
41:23qui dit
41:24la défense des violeurs de Mazan
41:25est un échantillon
41:26chimiquement pur
41:27de la violence patriarcale
41:28ce n'est pas seulement ça
41:29pour vous
41:30mais ça l'est quand même
41:31non le patriarcat
41:32c'est la constitution
41:33d'une société
41:34à partir de la valeur phallique
41:35qui est l'homme viril
41:36etc.
41:37mais on peut être
41:38un homme viril
41:39sans être un violeur
41:40il y a une part
41:41à faire
41:42entre le Jean Gabin
41:43de la bête humaine
41:44et puis un violeur
41:45il y avait des codes
41:46de la virilité
41:47il n'y a encore pas très longtemps
41:48qui ne faisaient pas
41:49pour autant
41:50de l'homme viril
41:51du conducteur de locomotive
41:52de l'aviateur
41:53du soldat
41:54ou de ce genre de choses
41:55faire un violeur
41:56c'est autre chose
41:57simplement je me dis
41:58mais j'ai écrit un livre
41:59il y a très longtemps
42:00contre Sade
42:01et toute notre gauche culturelle
42:02pendant des années
42:03a fait l'éloge
42:04de Sade
42:05du Marquis de Sade
42:06qui lui dans ses livres
42:07faisait l'éloge
42:08de ce genre de choses
42:09qui se trouvaient
42:10dans les 120 journées
42:11de Sodome et Gomorrhe
42:12dans les 120 journées
42:13de Sodome
42:14et les intellectuels
42:15comme Foucault
42:16comme Deleuze
42:17comme Lacan
42:18comme Solers
42:19comme BHL
42:20ou d'autres
42:21ont trouvé formidable
42:22c'était formidable
42:23Sade etc.
42:24et moi j'avais fait
42:25un livre
42:26qui s'appelait
42:27sur un prétendu divin Marquis
42:28c'était ce que disait
42:29Apollinaire
42:30le divin Marquis
42:31et effectivement
42:32quand on a dit
42:33mais libérons la sexualité
42:34que cette libération
42:35a donné la pédophilie
42:36dans les années 70
42:37avec les 68a
42:38là on a dit
42:39après tout
42:40tout est possible
42:41tout était interdit
42:42dans la configuration chrétienne
42:43monogamie
42:44fidélité
42:45hétérosexualité
42:46patriarcat etc.
42:47oui d'accord
42:48et puis là
42:49on est passé à autre chose
42:50moi je pense pas
42:51que ce soit
42:52une espèce
42:53d'échantillon
42:54chimiquement pur
42:55du patriarcat
42:56mais c'est un échantillon
42:57chimiquement pur
42:58du sadisme
42:59dont la gauche culturelle
43:00a fait l'éloge
43:01pendant 30 ans
43:02ou 40 ans
43:03en nous disant
43:04jouir sans entrave
43:05ce monsieur voulait
43:06jouir sans entrave
43:07que je ne défends pas
43:08par ailleurs
43:09mais c'est une espèce
43:10de conception nihiliste
43:11de la sexualité
43:12qui n'obéit à plus
43:13aucune spiritualité
43:14qui n'obéit plus
43:15à aucune logique
43:16libertine
43:17mais qui permet
43:18souvenez-vous
43:19de Cyril Collard
43:20qui à l'époque
43:21avait le sida
43:22et infligé le sida
43:23sciemment
43:24à ses partenaires sexuels
43:25vous aviez toute
43:26la gauche culturelle
43:27qui trouvait ça formidable
43:28Michel j'aimerais juste
43:29qu'on termine
43:30par une exposition
43:31de vos photos
43:32une exposition
43:33qui s'appelle
43:34Aframins
43:35c'est ça
43:36c'est votre journal
43:37Voyage au Japon
43:38l'ouvrage est absolument magique
43:39je vous remercie
43:40de me l'avoir offert
43:41cette exposition
43:42se tient
43:43du 19 septembre
43:44au 12 octobre
43:45à la galerie
43:46Kiyama à Paris
43:47ce sont des photos
43:48que vous avez prises vous-même
43:49avec un téléobjectif ?
43:50Non avec mon Iphone
43:51et je l'ai envoyé
43:52à quelques amis
43:53qui m'ont fait l'amitié
43:54notamment Denis Mollat
43:55mon ami libraire de Bordeaux
43:56qui m'ont fait l'amitié
43:57de me dire
43:58que ces photos méritaient
43:59qu'on s'y arrête un peu
44:00Et qu'est-ce que vous vouliez dire
44:01à travers ces photos
44:02du Japon ?
44:03Je fais des photos
44:04parce que moi
44:05j'ai aimé le Japon
44:06vraiment j'aime le Japon
44:07et je suis
44:08de la vieille école
44:09d'un point de vue
44:10de la photographie
44:11sur ce sujet
44:12comme sur d'autres
44:13mais je pense qu'il faut
44:14de temps en temps
44:15tailler dans le réel
44:16des petites choses
44:17le fameux inframince
44:18qui est un mot
44:19de Marcel Duchamp
44:20c'est-à-dire
44:21la toute petite chose
44:22qu'on peut voir
44:23un petit bout
44:24qui dépasse
44:25dans un endroit
44:26ou etc
44:27et j'ai fait des photos
44:28comme ça
44:29pour m'amuser
44:30en même temps
44:31que je faisais un petit texte
44:32le soir
44:33qui est très populaire
44:34notamment le rédacteur
44:35en chef
44:36Maxime Le Naguin
44:37ou Stéphane Germain
44:38et puis aussi
44:39Constance Gournay
44:40qui elle a fait
44:41la mise en page
44:42et a fait effectivement
44:43un très bel objet
44:44et puis une galeriste
44:45japonaise
44:46qui m'a fait
44:47l'amitié
44:48de l'accueillir
44:49Merci Michel
44:50C'est moi qui vous remercie
44:51C'est passé très vite
44:52je suis très heureuse
44:53de cette belle émission
44:54que nous avons faite
44:55et on se retrouve bien sûr
44:56pour l'information
44:57sur CNews et sur Un Repas