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Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue d'en face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Michel.
00:05Bonjour Laurence.
00:06J'espère que vous allez bien. Quelques jours des fêtes de fin d'année. En tout cas joli programme cette semaine autour de l'actualité.
00:12La méthode Bayrou. Le nouveau Premier ministre tente d'imposer son rythme à Matignon, tout comme à Emmanuel Macron.
00:18On reviendra sur cet épisode mouvementé de sa nomination, sur la réalité des rapports entre les deux hommes,
00:24mais également sur ses premiers pas à l'Assemblée face aux questions des députés de la représentation nationale.
00:29Qui est François Bayrou pour vous Michel Onfray ? Un européen convaincu ? Un homme du terroir ? Un fils de paysan qui incarne le bon sens ?
00:38Ou bien un politicien madré qui rêve du pouvoir depuis des années ? J'ai hâte de vous entendre sur le sujet.
00:44Mayotte, dévastée par un cyclone, est en proie à une situation de chaos absolu. Les habitants de cette île clament leur désespoir après ce drame climatique,
00:53mais aussi face à l'abandon dont ils souffrent et qu'ils dénoncent depuis des années. Immigration incontrôlée, délinquance et pillages à plus haut niveau,
01:00bande de jeunes mineurs qui attaquent les habitants et les forces de l'ordre. Pourquoi cet archipel qui pourrait être un paradis est devenu un enfer ?
01:07Vous nous direz ce que vous en pensez. Le pape François qui était dimanche dernier en visite en Corse vous a-t-il surpris Michel ?
01:15Le souverain pontife s'est exprimé à plusieurs reprises dans cette île baignée de soleil et de ferveur populaire.
01:21Il a évoqué la culture de la laïcité qui ne peut pas selon lui s'opposer à la culture chrétienne.
01:27Il a aussi évoqué le sort des anciens, des seniors, que les familles abandonnent selon lui beaucoup trop souvent dans les Ehpad.
01:33Et puis aussi les enfants, la présence de centaines d'enfants l'a visiblement ravi. On va l'entendre s'en féliciter.
01:39Et puis alors que nous allons fêter Noël dans quelques jours, quelle place pour les traditions chrétiennes dans la vie des Français ?
01:45Entre ceux qui s'en prennent aux crèches de la nativité installées dedans ou à proximité des mairies,
01:50ceux qui veulent bannir les sapins ou les calendriers de l'Avent dans certaines écoles.
01:54Sont-ils des ayatollahs de la pensée wokiste ?
01:57Avons-nous perdu le sens de l'identité culturelle chrétienne française ?
02:02Je vous pose la question dans un instant.
02:04Vous avez aussi voulu nous parler des dangers de l'intelligence artificielle Michel,
02:08qui parfois permet de construire une post-vérité. Faut-il redouter l'IA ou l'apprivoiser ?
02:15Va-t-elle prendre le contrôle de l'humanité ? Vaste question.
02:18Et puis on évoquera cette vente d'objets personnels ayant appartenu au général de Gaulle.
02:22Vente organisée à la demande de la famille de Gaulle.
02:25Montres, manuscrits, lettres, dessins, trains électriques.
02:28Au total plus de 300 lots ont été vendus. L'état français en a préempté plus d'un tiers.
02:33Est-ce que vous êtes nostalgique et regrettez que ces objets soient vendus ?
02:37On verra cela dans un instant. Voilà pour le programme d'aujourd'hui mon cher Michel.
02:41On commence par François Bayrou, vous êtes d'accord ?
02:44Le nouveau Premier ministre suscite déjà bien des polémiques.
02:46Nomination arrachée à un président à qui il a tordu le bras.
02:49Déplacement polémique à Pau lundi pour son conseil municipal
02:53plutôt que d'aller à la réunion de crise organisée à Beauvau pour évoquer le drame de Mayotte.
02:57Il y a eu beaucoup de questions qui lui ont été posées à ce sujet.
02:59On va écouter la députée de la France Insoumise, Mathilde Panot,
03:03lui reprocher ce déplacement à Pau. Écoutez la réponse de François Bayrou.
03:07La République doit porter secours par tous les moyens à Mayotte et à ses habitants.
03:11Dans ce contexte, monsieur le Premier ministre,
03:13vous n'auriez pas dû vous rendre à Pau pour conserver un mandat,
03:16mais à la réunion de crise de l'Elysée pour assumer votre nouveau rôle,
03:20le mépris est éprouvé d'autant plus rudement quand la souffrance est là.
03:24Vous avez eu une petite phrase polémique à laquelle je voudrais répondre.
03:28C'est extrêmement simple.
03:33J'étais à la réunion de crise avec le président de la République.
03:37J'y ai participé de la première à la dernière minute.
03:41Simplement, j'y ai participé par visio,
03:44comme le ministre de l'Intérieur y a participé par visio depuis l'île de la Réunion.
03:50Parce que je suis obligé de vous dire que Pau, c'est en France.
03:57Si j'avais été dans une mairie du 7e arrondissement,
04:04ou la mairie de Neuilly,
04:09vous auriez considéré, madame, que c'était très bien.
04:12Voilà pour François Bayrou qui répondait à Mathilde Panot.
04:14Michel Onfray, comment vous jugez les premiers pas du Premier ministre ?
04:18Ce qui est terrible dans cette aventure, c'est la politisation de cette affaire.
04:21D'abord, l'homme est quand même d'une grande arrogance, d'une grande suffisance
04:24et d'une grande prétention à croire que s'il y a des cyclones, c'est lui.
04:27S'il y a des tsunamis, c'est lui. S'il y a des tempêtes, c'est lui.
04:31Il y a trop de moteurs, il y a trop de comportements depuis la révolution industrielle.
04:36C'est le mâle blanc qui est responsable des chaînements de la nature.
04:40Non, on n'est pas responsable de tout, on n'est pas coupable de tout.
04:43Et il y a depuis que la Terre existe, et je ne dis pas depuis que les hommes existent,
04:47il y a ce genre de choses. La Terre s'est construite comme ça.
04:49Il suffirait de faire un peu de géologie juste au niveau 4e, au niveau collège,
04:53pour savoir que le climat, ça procède de la géologie.
04:56Bien sûr, il y a une part anthropique, mais il n'y a pas une part anthropique
04:59déterminante, de toute façon personne n'a été capable de donner quelques chiffres que ce soit.
05:02Et là, ils sont tous en train de faire de la politique politicienne.
05:05C'est sidérant, je rappelle quand même que quand Gérald Darmanin a voulu faire quelque chose,
05:08en disant qu'il y a des Comoriens qui viennent en quantité, et la gestion des Comores,
05:12c'est impossible parce que la moitié de la population est étrangère,
05:15et c'est une moitié de population qui...
05:16– À Mayotte, en tout cas, la moitié de la population est étrangère.
05:18– Oui, absolument. Et donc, quand il a voulu faire quelque chose,
05:21il y a tout de suite eu une magistrate qui, du syndicat de la magistrature,
05:23a dit que tout ça contrevenait aux droits de l'homme et qu'il ne fallait rien faire.
05:27Donc, on ne peut pas dire d'un côté, il ne faut rien faire et laisser les choses en l'état,
05:31et de dire, mais vous n'avez rien fait, que faut-il faire sinon ?
05:34Donc, arrêtez de croire que quand il y a des typhons,
05:37on aurait pu s'en prémunir en faisant quoi ?
05:39En construisant des écoles, en construisant des hôpitaux ?
05:41– On va parler de la situation à Mayotte dans un instant, Michel,
05:43parce qu'il y a beaucoup de témoignages qui nous viennent de là-bas.
05:45– Oui, mais c'est ce qu'on lui reproche aussi.
05:46– Mais là, est-ce qu'il a fait un faux pas, en se rendant à son conseiller municipal de Pau,
05:49pour symboliser le fait que c'est un homme du territoire,
05:52des terroirs attachés à ses habitants, plutôt qu'une élite parisienne ?
05:57Il a fait une erreur ou pas ?
05:59– Lui, c'est un politicien retord depuis très longtemps,
06:02donc il fait de la communication, simplement il s'est trompé de communication.
06:05Ce n'est pas un faux pas, c'est juste une erreur de communication.
06:07La communication, c'est, je n'oublie pas la province,
06:10parce que c'est sa vieille carte, je suis un Girondin, je suis un Béarnais,
06:14je suis un paysan, je sais conduire un tracteur, vous m'avez vu…
06:17– Tout ça est vrai ?
06:18– Oui, tout est vrai, mais combien de fois ?
06:20Dans la journée, il y a des gens qui sont des provinciaux,
06:23et qui vivent à Paris en permanence, donc ils sont Béarnais de temps en temps,
06:27et puis ils sont avec un tracteur dans Paris Match,
06:29et puis on dit, ah, il sait conduire un tracteur, donc c'est un paysan,
06:32c'est de la com', tout ça.
06:33Et cette façon de dire, il y a les Jacobins à Paris,
06:37et puis il y a les provinciaux dont je suis, mais non,
06:40mais il est parisien, comme tous ces gens qui nous font le coup de la province.
06:43– Il y a beau, quand même, Michel Onfray, les faits sont les faits.
06:46– Oui, mais je ne veux pas avoir le détail de ses emplois du temps,
06:49du temps qu'il y passe, et des délégations qu'il effectue,
06:52simplement, il y a un moment donné où il faut comprendre que la France,
06:55enfin les intérêts de la France sont supérieurs aux intérêts de Pau,
06:58j'aime beaucoup Pau, j'aime beaucoup les Palois, j'aime beaucoup tout ça,
07:00le Béarn, tout ce qu'on voudra, mais il faut savoir,
07:02on a dans un conseil municipal des adjoints, des premiers adjoints,
07:05on peut déléguer, et puis peut-être éventuellement,
07:07puisqu'il nous fait l'éloge du télétravail, peut-être pouvait-il faire son conseil…
07:10– Il aurait pu faire la visiopo depuis Paris pour Pau.
07:14– Je n'entends pas non plus les écologistes, là, sur le coup,
07:16de la trace carbone pour faire un aller-retour…
07:18– Ah oui, mais si, si, ils en ont parlé, vous n'écoutez pas.
07:20– Oui, non, non, mais il y a tout ça aussi à prendre en considération,
07:23c'est-à-dire que quand ces gens-là n'ont un avance qu'entouré de conseillers,
07:26il n'y a pas un conseiller pour lui expliquer
07:28que ça risque de produire tel type d'effets,
07:30plutôt que d'attendre que ça les produise, les effets,
07:32et que le lendemain, il soit obligé de passer l'essentiel de son temps,
07:35non pas à travailler, mais à désamorcer des polémiques.
07:38– On va écouter maintenant François Bayroux expliquer
07:40que la situation actuelle, avec un budget de 2025 toujours inexistant,
07:44eh bien c'est le résultat direct de la motion de censure.
07:47Écoutez-le.
07:48– Je plaide pour qu'on prenne conscience du fait,
07:52oui, de l'exécutif aussi, et de ceux qui supplient l'exécutif
07:55de dépenser plus, ce qui arrive assez souvent.
07:58Je plaide pour que nous considérions ou que nous comprenions
08:02que nous sommes en situation de co-responsabilité,
08:05et je vous assure que je vous suivrai dans ce sens
08:09dès l'instant que nous pourrons dépenser moins pour agir mieux.
08:16Et je crois que c'est possible.
08:18Je n'ai jamais cru que c'était dans la fiscalité
08:22que se trouvait la réponse à tous les problèmes du pays.
08:25Car si c'était le cas, si la prospérité, la croissance,
08:34et pour tout dire, le bonheur d'un pays,
08:36était indexé sur la fiscalité,
08:38nous serions aujourd'hui le pays le plus heureux du monde.
08:41– Voilà pour la situation budgétaire,
08:43et il renvoie la balle à ceux qui ont fait cette motion de censure,
08:46Michel Onfray, François Bayrou.
08:47– Il faut avoir le sens de la causalité,
08:50d'une causalité un peu plus en amont,
08:52comme il y a un personnage qui s'appelle Emmanuel Macron
08:54qui a dissous l'Assemblée Nationale.
08:55– On est d'accord.
08:56– S'il y a vraiment un responsable, c'est lui, Emmanuel Macron.
08:58Puis il y a un deuxième responsable qui s'appelle aussi Emmanuel Macron,
09:00parce que quand on dissout l'Assemblée Nationale
09:02et qu'on n'a pas le résultat escompté,
09:04et qu'on dit, vous aurez de toute façon quelqu'un
09:06qui ne correspondra pas à ce que vous aurez dit,
09:09c'est encore un deuxième personnage qui est responsable,
09:11et comme par hasard, ce deuxième, c'est la même chose que le premier.
09:13Et puis s'il y en a un troisième qui est responsable,
09:15qui est le même que le second,
09:17le deuxième qui est le même que le premier,
09:18qui s'appelle Emmanuel Macron,
09:19c'est aussi celui qui est incapable de dire,
09:21il y a un blocage des institutions,
09:23vous avez des gens qui disent aujourd'hui,
09:24oh, changeons d'institution.
09:25Mais non, on change de président.
09:26Il y a juste un moment donné où il faudrait rappeler à ce monsieur
09:29qu'il y a l'esprit à la lettre de la Ve République,
09:32et quand on a perdu autant d'élections intermédiaires,
09:35et qu'à chaque fois qu'on les a perdues,
09:37on a dit au peuple, peu importe,
09:38je ferai le contraire de ce que vous m'avez dit,
09:40il y a un moment donné où il faut expliquer à ce monsieur
09:42que peut-être il n'est plus nécessaire
09:44qu'il reste au pouvoir aussi longtemps,
09:46ou alors que s'il y reste,
09:47il apprenne à lire la Ve République,
09:50la constitution de la Ve République.
09:52Je rappelle quand même que Bayrou et lui,
09:53c'est la même chose, c'est le même projet.
09:55Ça aurait été Ségolène Royal, c'était pareil.
09:57Ça aurait été le 15-9, c'est pareil.
09:59Voilà tous des gens qui défendent l'Europe avant la France,
10:01et c'est comme ça depuis des années.
10:03Vous avez noté un sondage publié par Public Sénat
10:06qui pointe la défiance des Français
10:07envers les institutions politiques.
10:0985% des Français veulent réformer les institutions,
10:1247% en profondeur,
10:15et 14 seulement pour les maintenir à l'État.
10:19Ça dit quoi quand même ?
10:20Qu'aujourd'hui même les Français se disent
10:22c'est peut-être nos institutions qui dysfonctionnent.
10:24Et ça c'est dangereux.
10:25Ça dépend des questions du sondage.
10:27Vous savez les questions sont souvent posées
10:30pour qu'on puisse obtenir un certain type de réponse.
10:32Je crois que les gens ne savent plus très bien
10:33ce qu'est la Vème République
10:34parce qu'elle était quand même très détruite.
10:36Ne serait-ce qu'en 92 avec le traité de Maastricht
10:38qui supprime la souveraineté nationale.
10:40Qu'est-ce qu'il reste de la Vème République
10:42qui était une constitution
10:44faite justement pour la souveraineté nationale.
10:46Donc on a fait des trous un petit peu partout.
10:48On a enlevé ceci, on a enlevé cela,
10:50et aujourd'hui on nous dit
10:51il faudrait peut-être changer les institutions.
10:52Moi je crois qu'il faudrait revenir aux institutions.
10:54Et qu'il faudrait revenir à la lettre
10:56et à l'esprit des institutions.
10:58Il faudrait quand même faire savoir
11:00à un chef d'État qu'il faudrait écouter
11:02les résultats des élections.
11:03Mais vous avez vu ce qui se passe en Roumanie.
11:05Le peuple vote et puis on dit
11:06oh mais il n'est pas bon votre vote.
11:07Vous avez été influencé par Poutine.
11:10Et tout ça est quand même un peu bizarre.
11:12Donc on annule le vote.
11:13Exactement comme l'Algérie en son temps
11:15avait annulé le vote quand les musulmans,
11:17les islamistes du moins,
11:19étaient présentés comme gagnants de cette élection.
11:21D'un seul coup on se dit
11:22oh là là mais ce n'est pas le résultat qu'on souhaite
11:23donc on arrête les élections.
11:24La Vème République c'est aussi ça.
11:26C'est le référendum, ce sont les élections.
11:27Je rappelle que c'est le peuple qui est souverain.
11:29Ce n'est pas Emmanuel Macron qui est souverain.
11:31C'est le peuple qui vit à Emmanuel Macron.
11:33Et lui dit ma souveraineté c'est moi-même.
11:34C'est mon égo, c'est ma personne.
11:36Et vous, allez à la niche.
11:37Je ne veux plus vous entendre.
11:38Alors on est sur CNews et sur Europe 1
11:40avec Michel Onfray.
11:41Évoquons maintenant clairement
11:43la situation à Mayotte.
11:44Catastrophique comme je vous le disais.
11:46Avec un cyclone qui a dévasté
11:48une île extrêmement pauvre.
11:49Écoutez le témoignage de cette habitante
11:51qui raconte le spectacle de désolation
11:53qui l'entoure.
11:56C'est vraiment un paysage de guerre.
11:58Autour de moi, je ne reconnais plus rien.
12:01Il n'y a même plus un arbre, les collines.
12:03Il n'y a plus un brin d'herbe.
12:05C'est impressionnant.
12:07C'est assez paradoxal.
12:08On a d'un côté une solidarité énorme.
12:11Beaucoup de gens qui s'entraident
12:12partout dans les quartiers.
12:13Et à côté de ça, il y a des pilleurs
12:15qui profitent des maisons
12:17qui sont abandonnées pour tout dévaliser.
12:20C'est complètement paradoxal.
12:22Ils sont abandonnés les habitants de Mayotte.
12:24C'est ce qu'ils disent, Michel Onfray.
12:26Toutes les plaies semblent tomber sur cet archipel
12:28qui pourrait être un paradis.
12:29Oui, c'est et la nature et la nature humaine.
12:31Et la nature, c'est-à-dire que ça fonctionne comme ça.
12:33La nature se moque bien des hommes
12:35et de ce que les hommes font ou ne font pas.
12:37Il y avait la nature avant les hommes
12:38et il y aura aussi la nature après les hommes.
12:40Donc il faut arrêter de croire que les hommes
12:42sont responsables du fonctionnement de la nature.
12:44Cette espèce d'arrogance occidentale
12:46que ces gens-là critiquent d'ailleurs.
12:47Ils critiquent l'arrogance occidentale
12:49en manifestant une arrogance occidentale
12:50en disant que ce sont les hommes
12:51qui sont responsables de ça.
12:52Ce sont les effets de la nature.
12:53Et les effets de la nature humaine, oui.
12:55C'est aussi ça.
12:56C'est-à-dire que le malheur des uns
12:58fait le bonheur des autres.
12:59Vous avez des maisons ravagées.
13:01Il suffit de rentrer, il n'y a plus de police,
13:02il n'y a plus d'armée.
13:03Il n'y a plus de possibilité d'arrêter
13:04ou d'interpeller les gens ou de les contrôler.
13:06Donc vous venez, vous prenez, etc.
13:08Et puis vous embarquez.
13:09Il n'y a rien, hélas, de très étonnant.
13:11Est-ce que l'État français est responsable de tout ça ?
13:13On enlève la catastrophe climatique.
13:15Est-ce que l'État français est responsable
13:17de la situation à Mayotte ?
13:19Écoutez, à chaque fois qu'il y a des catastrophes,
13:23regardez au Maroc quand il y a eu ce tremblement de terre,
13:25regardez en Espagne quand il y a eu ces inondations,
13:27on trouve un bouc émissaire et on dit,
13:29voilà, c'est l'État.
13:31On ne touche pas trop au roi au Maroc,
13:33mais en Espagne, en revanche, vous avez vu
13:35comment les gens se sont comportés avec le roi.
13:37Ils lui ont jeté de la boue, il était sale.
13:39Enfin, il était au milieu des gens.
13:40Et en gros, c'était lui qui était responsable
13:42et coupable de tout.
13:43Ça suffit un peu, quoi.
13:44C'est vrai qu'on peut toujours imaginer
13:46que le roi, il a les pleins pouvoirs,
13:47il peut tout ce qu'il veut,
13:48le roi du Maroc ou le roi d'Espagne,
13:50ou Emmanuel Macron,
13:51ou le président de la Vème République,
13:53pour parler un peu plus en amont,
13:54mais il faut arrêter.
13:55Non, c'est ainsi.
13:56On ne peut pas non plus empêcher la mort des vieillards,
13:58on ne peut pas empêcher le cancer,
13:59on ne peut pas empêcher...
14:00Non, mais sur l'état d'élabrement de l'île,
14:02je parlais de l'immigration,
14:04je parlais de l'insécurité qui préexistait
14:06bien avant ce cyclone,
14:07le fait qu'il n'y ait pas d'eau potable,
14:09le fait qu'il y ait un problème d'approvisionnement,
14:10que la vie est plus chère là-bas,
14:11alors que c'est un département français.
14:12Oui, bien sûr.
14:13Ils ont même demandé, eux, explicitement...
14:15Oui, ils ont voté pour ça.
14:16... l'être et être français.
14:17Simplement, il y a le problème des Comoriens,
14:19et le problème des Comoriens,
14:20c'est en tout petit ce qui se passe actuellement pour la France.
14:22Quand vous avez la possibilité d'arriver avec des bateaux,
14:24de vous installer, de dire on est ici,
14:25et puis de dire de toute façon on est tellement ici
14:27qu'on l'est par la force des baïonnettes,
14:29plutôt des machettes là pour le coup,
14:30et d'imposer la terreur,
14:32ce n'est pas non plus complètement
14:34la responsabilité de l'état français.
14:36Ou alors, de dire oui, il y a un problème,
14:38mais est-ce qu'un homme politique sera capable de dire,
14:40en dehors de ceux qui en font un peu commerce,
14:42que l'immigration est un problème,
14:44et que c'est un problème par exemple à Mayotte,
14:46quand c'en est un aussi à Marseille,
14:47et que c'en est un aussi dans pas mal de villes françaises,
14:49et de dire prenons ça à la racine,
14:51peut-être Bruno Rotaillot,
14:52peut-être il y aura-t-il une loi sur ce sujet-là,
14:54mais on ne peut pas dire,
14:56laissons venir des gens qui vont pouvoir faire tout et n'importe quoi,
14:58et dire après, on devrait mettre un peu de police,
15:00ça ne suffit pas.
15:01Gouverner, c'est aussi prévoir,
15:03si on fait rentrer des gens qui vont se comporter en délinquants,
15:05il y aura de la délinquance.
15:06Et les responsables, ce sont ceux qui,
15:08droite et gauche confondus,
15:09disent c'est un grand territoire européen,
15:11ou les syndicats de la magistrature,
15:13c'est-à-dire Mélenchon, les siens,
15:14les partis socialistes, etc.,
15:15qui font savoir que le premier qui commence à faire quelque chose,
15:17comme Gérald Darmanin,
15:18c'est d'ailleurs plus facile de commencer là
15:20que de commencer à Marseille,
15:21je dis en son temps,
15:22de stigmatiser Gérald Darmanin,
15:24à qui on a dit, vous arrêtez,
15:26c'est anticonstitutionnel presque,
15:27c'est un génocide, c'est un ethnocide,
15:30je ne veux pas avoir de page de libération contre moi,
15:32donc je fais marche arrière.
15:34Donc il y a des responsabilités mélangées.
15:36Tous les gens qui n'ont pas voulu voir
15:37que nous avons fabriqué Mayotte,
15:38comme Mayotte est actuellement,
15:40sont des gens qui sont coupables et responsables.
15:41Pour le coup, c'est la droite, c'est la gauche,
15:43ce n'est pas seulement Emmanuel Macron,
15:45mais ce sont tous ces gens qui ont laissé faire,
15:47et qui aujourd'hui donnent des leçons de morale en disant,
15:48on aurait dû, il aurait fallu, etc.
15:50Je vous rappelle que quand ça se passe au Maroc,
15:52ou quand ça se passe en Espagne,
15:53il y a exactement le même type de problème,
15:55et le même vieux fonctionnement du bouc émissaire,
15:57en disant, on a trouvé un coupable et un responsable,
15:59c'est soit l'État français, soit Emmanuel Macron,
16:03ou le roi d'Espagne, ou l'État du Maroc, on dirait.
16:07– Michel Onfray, on évoque la violence, l'insécurité,
16:10on a eu un nouvel épisode de violence entre adolescents à Paris,
16:15un adolescent de 16 ans a été tué devant le lycée Rodin,
16:18dans le 13ème arrondissement de Paris,
16:19règlement de compte entre bandes rivales,
16:21on n'en finit pas de cette violence endémique des jeunes,
16:24on va juste écouter un témoignage,
16:26celui du concierge du lycée qui est intervenu très vite
16:28pour tenter de porter secours à la victime.
16:30Écoutez-le, témoignage recueilli par Fabrice Elsner.
16:33– J'ai un copropriétaire de la tour qui était à l'extérieur,
16:36et donc qui a appelé mon épouse,
16:39donc mon épouse est sortie, elle a vu,
16:43elle est venue me rappeler moi,
16:45en me disant, il y a un jeune qui est tombé dehors,
16:49donc je suis sorti, et j'ai été directement sur la personne,
16:54le jeune, et il y avait une infirmière qui était là,
16:57qui était en train de lui faire le massage cardiaque,
16:59moi j'ai pris le relais, et on s'est reliés,
17:02en fait jusqu'à l'arrivée des pompiers,
17:04une fois que les pompiers sont arrivés,
17:06ils ont pris le relais et ils se sont occupés de la personne.
17:09C'est des jeunes, je suis le papa moi aussi,
17:12donc je sais ce que… c'est un enfant, c'est un enfant.
17:17– Cette violence entre jeunes,
17:19elle dit beaucoup de notre société, moi je trouve, Michel Onfray.
17:22– Elle dit beaucoup de l'éducation nationale.
17:24– De l'éducation, et des parents aussi.
17:26– J'allais ajouter, c'est-à-dire comment avons-nous fabriqué
17:28ces jeunes garçons qui sont sans foi ni loin,
17:31et qui sont capables de vous tuer au coup de tournevis,
17:33à coup de machette, à coup de marteau,
17:36il y a quelque temps, des gamins qui se travaillent avec des marteaux,
17:39qui tapent avec des gens sur des marteaux, avec des marteaux je veux dire.
17:42– Des haches, un coup de hache, dans le métro, on a eu ça il y a quelques jours.
17:45– Que s'est-il passé ? Bon, on sait bien.
17:47Maintenant, que va-t-on faire ?
17:49– Le problème avec ces gamins-là, c'est que là, pour l'instant,
17:51ils sont en liberté, je crois.
17:52– On est loin des sauvageons de Jean-Pierre Chevènement, là.
17:54– Jean-Pierre Chevènement, quand il disait ça, tout le monde l'agressait.
17:56Je me souviens, y compris de Bernard-Henri Lévy,
17:59qui était toute la gauche morale à l'époque,
18:01Julie André et quelques autres, qui disaient, quel fascisme !
18:03Quel fascisme, Jean-Pierre Chevènement, qui nous parle de sauvageons !
18:06Il parlait de sauvageons.
18:07Et Jean-Pierre, il connaît bien la langue française.
18:09Le sauvageon, allez voir, c'est un terme d'horticulture.
18:11C'est pas seulement le petit sauvage.
18:13Il jouait aussi sur ça, parce qu'il avait l'intelligence,
18:15il a toujours l'intelligence qui lui permet ça.
18:17Mais voyez le temps passé.
18:19A dire, vous n'avez pas le droit de nommer.
18:21Si vous le nommez, vous êtes un fasciste.
18:22Et là, le problème, c'est plus de savoir s'il faut nommer,
18:24c'est de voir la réalité.
18:25Qu'est-ce qu'on en fait, de ces gamins-là ?
18:27Il faut les re-socialiser.
18:28Comment est-ce qu'on les re-socialise ?
18:29Il n'y a pas d'endroit pour les re-socialiser.
18:31Et puis, il n'y a pas de projet pour les re-socialiser.
18:33Les projets, c'est quoi ?
18:34C'est des heures de travaux d'intérêt général.
18:36C'est-à-dire, ils vont repeindre des barrières.
18:38Et on va leur faire un stage de citoyenneté.
18:40En leur disant, je suis psychologue, tu peux me tutoyer,
18:42on va se tutoyer ensemble.
18:43Tu comprends que ce que tu as fait, ce n'est pas bien, etc.
18:45Et là, avec sa capuche, il mange son chewing-gum,
18:47il dit ouais, ouais.
18:48Et puis, il attend que le temps passe.
18:50Éventuellement, il sort son téléphone et il joue.
18:51Et que va dire l'éducateur ?
18:53Il faut arrêter.
18:54Il n'y a rien de fait pour que ces gamins-là
18:56cessent d'être ce qu'ils sont.
18:58Et quand ils sont ce qu'ils sont,
19:00comprennent que finalement, il y a autre chose à faire dans la vie.
19:02Il y a aussi la question de la responsabilité des parents.
19:04Est-ce qu'on s'est encore éduqué ?
19:06La responsabilité de l'État.
19:08Tout ne ressort pas de l'État.
19:10L'État n'est pas responsable de tout.
19:12Je parlais tout à l'heure du Maroc.
19:13J'y étais il y a quelques temps.
19:14Moi, on m'a expliqué que si vous touchez un policier,
19:16c'est 10 ans de prison.
19:18Toucher, ce n'est même pas frapper, tabasser, etc.
19:20La personne est sacrée.
19:22Imaginez, il y a une époque,
19:24il y a un certain Jean-Luc Mélenchon
19:26qui dit la République, c'est moi, la République, c'est moi, etc.
19:28Et le premier policier qui dirait la République, c'est moi,
19:30aujourd'hui, on dirait encore un qui vote
19:32au Rassemblement National.
19:34Il faut virer ce type de la police.
19:36C'est la racaille fasciste qui, etc.
19:38Mais ça devrait être ça.
19:40On devrait pouvoir dire d'un policier, d'un gendarme,
19:42d'un militaire, que la République, c'est lui.
19:44C'est justement comme ça que ça fonctionne.
19:46Et que, dès qu'on touche,
19:48on peut toucher la main peut-être encore qu'eux, pourquoi pas ?
19:50Non, on ne touche pas. Point à la ligne.
19:52On ne touche pas la reine et on ne touche pas le roi non plus d'Angleterre.
19:54Eh bien, c'est exactement la même chose.
19:56C'est-à-dire recréditer la force publique
19:58de sa puissance républicaine.
20:00En disant, voilà, il y a des gens auxquels vous n'allez pas toucher.
20:02Y compris même des gens qui auraient des uniformes.
20:04Je songe aux contrôleurs de train.
20:06Je songe à plein de gens. Aux douaniers, bien sûr.
20:08Aux pompiers, bien sûr.
20:10Et une volonté. Il faut une volonté.
20:12Et puis, par la suite, il faut être crédible.
20:14Si vous dites,
20:16qu'est-ce que je risque finalement ?
20:18Un bracelet électronique. Qu'est-ce que je vais faire avec mon bracelet électronique ?
20:20J'irai voir mes potes, on continuera.
20:22Ou un travail d'intérêt général.
20:24Ou un rappel à la loi.
20:26Ou un stage de citoyenneté.
20:28Il y a eu des rappels à la loi, célèbres.
20:30Pas seulement avec des racailles de banlieue.
20:32Et on voit bien que ça permet de continuer à faire carrière.
20:34Je ne donnerai pas de nom.
20:36Mais on voit bien qu'il y a un effondrement du système judiciaire.
20:38Qu'il n'y a plus de pensée.
20:40Vous savez bien que quand on essaie de penser cette question-là,
20:42on revient toujours à une théorie de la loi.
20:44Et la théorie de la loi, aujourd'hui,
20:46elle est soixante-huit ardes.
20:48C'est Michel Foucault qui faisait la loi auprès de Badinter.
20:50Et on n'a pas touché à ça.
20:52Et c'est le syndicat de la magistrature qui a hérité de cette théorie.
20:54C'est-à-dire que le délinquant est un gentil.
20:56Et celui qui se fait voler, de toute façon, c'est un méchant.
20:58Puisque si on le vole, c'est qu'il le possède.
21:00S'il le possède, c'est un propriétaire.
21:02Si c'est un propriétaire, c'est un salaud.
21:04Donc il y a une possibilité, il devrait y avoir une possibilité
21:06de repenser aujourd'hui la question de la justice.
21:08Pour éviter de mettre en prison des gens qui ne méritent pas de s'y trouver.
21:10Et des chauffards alcoolisés
21:12qui ont été pris trois fois
21:14en train de boire.
21:16Après avoir bu au volant.
21:18Ce genre de choses.
21:20Et puis d'autres qui sont des trafiquants de drogue.
21:22D'autres qui sont des pédophiles.
21:24Et puis d'autres qui, etc.
21:26Pour le coup, il faudrait penser.
21:28Mais penser, ce n'est pas vraiment ce qui intéresse les politiciens.
21:30Ils veulent être élus.
21:32Et quand ils sont élus, être réélus.
21:34L'idée de s'entourer de gens qui leur permettraient d'avoir un programme.
21:36Et qu'on puisse dire, celui-ci, ce n'est pas celui-là.
21:38Celui-là, ce n'est pas non plus cet autre.
21:40Parce qu'aujourd'hui, de toute façon, elle est où la pensée ?
21:42Elle est à Maastricht. Elle est à Bruxelles.
21:44– Elle est malheureusement à Bruxelles.
21:46On fait une petite pause, Michel Onfray.
21:48On se retrouve dans un instant dans CNews et Europe 1.
21:50On va parler de quelques encablures de Noël du pape François.
21:52Vous n'avez pas évidemment manqué sa visite.
21:54Et puis on va parler aussi de De Gaulle.
21:56Évidemment, le général. À tout de suite.
21:58Et on se retrouve en face de Michel Onfray pour la seconde partie sur CNews et sur Europe 1.
22:02Michel, on va parler de Noël, des traditions chrétiennes de notre pays.
22:06Un tout petit mot quand même de la visite du pape François en Corse.
22:10Ça a été un événement assez exceptionnel.
22:12Une grande liesse, une grande joie partagée par les Corses.
22:14Parce que c'était une visite placée sous le signe de la piété populaire.
22:18Il a évoqué un certain nombre de choses.
22:20Le pape, on va d'abord l'écouter.
22:22Parlez des enfants.
22:24Il a été très surpris de voir qu'il y ait autant d'enfants autour de lui.
22:26Écoutez ce qu'il en a dit.
22:30Je voudrais souligner une chose.
22:34Avez-vous vu le nombre d'enfants en Corse ?
22:36C'est une terre qui fait des enfants.
22:42Pensez à d'autres voyages où vous ne les avez pas vus.
22:44Que ce soit au Timor-Oriental ou ici, j'ai été heureux de voir un peuple qui fait des enfants.
22:50C'est l'avenir.
22:54Et je vous remercie beaucoup pour votre travail.
22:56Merci.
23:00Voilà pour le pape.
23:02Dans l'avion de retour, c'était Er Corsica qui l'a ramené jusqu'à Rome.
23:04Il a dit, alors ça évidemment il souligne la vitalité démographique de la Corse.
23:10Parce qu'il sait bien que le grand enjeu des pays occidentaux, c'est la chute de la natalité.
23:16Il a parlé aussi beaucoup des aînés.
23:18Il a dit, occupez-vous de vos aînés.
23:20Ils sont la sagesse du peuple.
23:22Vous êtes d'accord avec ces notions ?
23:24Il y aurait beaucoup de choses à dire sur le fait de faire des enfants.
23:26Je ne pense pas qu'il en ait fait beaucoup.
23:30C'est la théorie du célibat qu'il faut poser aussi.
23:34Jésus n'a jamais invité à être célibataire.
23:36C'est Saint Paul qui l'a invité.
23:38Sur la question de la natalité.
23:40S'il veut qu'on fasse des enfants, il faudrait peut-être qu'il s'en occupe autrement.
23:44En Israël, il y a une dizaine de jours, eux aussi font beaucoup d'enfants.
23:46Ils ont bien raison.
23:48Parce qu'un peuple qui croit à son identité fait des enfants.
23:50Il croit à son identité, donc il croit à son futur.
23:52Je parle du peuple corse.
23:54Il pense à son avenir, il croit à son avenir.
23:56Il sait qu'il a un passé.
23:58Il y a une tradition forte en Corse.
24:00On le sait, des traditions.
24:02Des traditions culturelles, linguistiques, culinaires.
24:04Des traditions littéraires.
24:06Il y a un droit.
24:08Un vieux droit.
24:10Le droit de l'avant d'État.
24:12J'ai travaillé cette question-là à une époque.
24:14Il y a une identité corse, c'est évident.
24:16Il y a une fierté.
24:18Ils ont bien raison.
24:20Comme les Bretons ont raison d'être fiers.
24:22Comme les Normandes n'ont pas raison de ne pas l'être.
24:24Comme les gens de Savoyard.
24:26Le sont-ils un peu.
24:28Il a raison sur cette question de faire des enfants.
24:30C'est une question de démographie.
24:32Elle a bien été abordée par Pierre Chaunut.
24:34Démographe et historien important de Caen.
24:36Qui a travaillé, qui vivait à Caen.
24:38Qui connaît bien son fils Emmanuel.
24:40Qui est un dessinateur aujourd'hui.
24:42Il a abordé cette question de la démographie.
24:44Et le pape a raison d'aborder la question de la démographie.
24:46De cette manière-là.
24:48En disant, si vous faites des enfants,
24:50c'est que vous avez une santé identitaire.
24:52Faire des enfants, c'est manifester une santé identitaire.
24:54Sur la question des anciens, il a raison.
24:56Il leur appelle une évidence.
24:58Occupez-vous de vos anciens.
25:00Ne les abandonnez pas.
25:02Quand j'étais enfant, les parents âgés,
25:04enfin pas forcément âgés, mais malades.
25:06On pouvait être plus facilement malade rapidement.
25:08Vers la soixantaine, on était une vieille personne.
25:10Et on était chez les enfants.
25:12Pour le meilleur et pour le pire.
25:14Les parents étaient dans les maisons familiales.
25:16Aujourd'hui, ils sont dans des usines à crever.
25:18Comme disait Tachan.
25:20Un chanteur que j'aimais beaucoup.
25:22C'est terrible.
25:24Après Michel, on sait aussi que le grand âge
25:26pose d'autres questions.
25:28Sur le long terme, aux familles.
25:30L'espérance de vie s'allonge.
25:32Et le grand âge et les maladies
25:34notamment de démence sénile
25:36posent des vrais problèmes aussi aux familles.
25:38Les familles qui sont promptes à envoyer
25:40pépère et mère à l'EHPAD
25:42sont promptes aussi à lécher le notaire rapidement
25:44quand l'héritage est là.
25:46Ce n'est pas antinomique.
25:48Si on se débarrasse des personnes âgées rapidement,
25:50en se disant que ça ira,
25:52on ira la voir de temps en temps.
25:54Mais quand même, le jour où il y a la mort,
25:56au notaire, on pose les bonnes questions.
25:58Finalement, il y a eu combien dans le coffre ?
26:00Donc il y a des droits et pas de devoirs.
26:02Il y a le droit d'hériter des grands-parents
26:04ou des parents, mais il n'y a pas le devoir de s'occuper
26:06de ses parents.
26:08Ma mère vient d'avoir 90 ans, 1er novembre.
26:10On l'embrasse.
26:12J'ai plaisir à honorer mon père et ma mère
26:14comme on disait jadis
26:16et comme on nous apprenait à le faire.
26:18On ne le fait plus aujourd'hui.
26:20On a fait la visite à ses parents
26:22et on dit qu'ils ne reconnaissaient pas.
26:24Mais personne n'envisage de garder les anciens à la maison.
26:26En France, c'est vrai.
26:28C'est plus fin en Italie, en Espagne, au Portugal,
26:30on s'occupe des anciens.
26:32Tradition méditerranéenne, tradition arabe.
26:34Les arabes ont une grande... et islamiques
26:36et musulmanes, une tradition
26:38où on ne s'occupe pas de ses parents.
26:40Et puis on honore ses parents.
26:42Vous avez été choqué, Michel,
26:44par des photos de Madonna et du pape François.
26:46Alors, des photos trafiquées,
26:48fabriquées par l'intelligence artificielle.
26:50On va quand même le noter.
26:52Parce que la star de la pop
26:54s'est amusée avec l'intelligence artificielle
26:56à inventer des clichés
26:58du pape collé-serré contre elle.
27:00Ça vous a choqué ?
27:02C'est la reine de la provoque.
27:04Non, ce n'est pas choqué.
27:06Je ne vous aurais pas repris sur le mot.
27:08Allez-y, reprenez-moi.
27:10Non, ça ne m'a pas choqué.
27:12Ça m'a interpellé d'un point de vue intellectuel.
27:14En me disant qu'on ne croira plus les images.
27:16Maintenant, c'est clair.
27:18On peut fabriquer les images qu'on veut.
27:20D'ailleurs, j'ai un livre à paraitre.
27:22Il y a longtemps, tu ne t'es pas fait photographier.
27:24On a pris un contact avec une photographe
27:26qui m'a photographié.
27:28Après, sur son ordinateur,
27:30elle m'a dit qu'on allait enlever ceci et cela.
27:32On vous a retouché, Michel Offray.
27:34Je n'ai pas consenti au fait qu'on me retouche.
27:36J'ai dit non, c'est moi, c'est comme ça.
27:38Elle me dit les petits poils, vous les voulez ?
27:40Je dis non, c'est parce que je me suis mal rasé,
27:42vous pouvez les enlever.
27:44Je dis non, vous laissez.
27:46C'est comme ça, on ne va pas faire semblant.
27:48J'ai la tête que j'ai.
27:50Il y a une photo retouchée aujourd'hui.
27:52Vous me parlez à vous qui êtes patronne de presse,
27:54mais vous savez bien,
27:56nombre de photos sont retouchées.
27:58Il faut que ce soit à l'avantage de tel ou tel.
28:00Cela veut dire que la post-vérité
28:02dont nous parlons en philosophie,
28:04Nietzsche, la post-vérité,
28:06cela paraît compliqué,
28:08il pourrait faire une petite dissertation
28:10sur l'origine philosophique de la post-vérité,
28:12sauf que la réalité, c'est ça.
28:14C'est-à-dire qu'elle est quasiment en train
28:16de faire un french kiss au pape,
28:18une saisissante de vérité ou de réalité.
28:20C'est vieux, quand le communisme
28:22estimait que le camarade Trotsky
28:24n'était plus présentable, on l'effaçait sur les photos.
28:26C'était un vieux travail
28:28de photographe.
28:30Au moment où on faisait les tirages, on effaçait
28:32et puis il n'y avait plus rien.
28:34C'est même vieux quand on repeint,
28:36on fait des repentirs,
28:38des braguetonnés, en face de ceux qui faisaient des braguettes,
28:40par exemple, à Adam qui était tout nu.
28:42On se dit, cachez-moi ce sexe que je ne saurais voir.
28:44Il y avait des peintres dont le boulot
28:46était d'insister à faire passer une feuille, comme par hasard,
28:48juste au bon endroit.
28:50Donc l'idée de cacher la réalité parce qu'elle est choquante
28:52ou éventuellement de fabriquer une autre réalité,
28:54voire de critiquer une réalité
28:56parce qu'elle se bat, cette femme,
28:58contre la politique du corps,
29:00disons-le comme ça, sexuelle
29:02de l'Église, en disant
29:04je fais une provocation.
29:06C'est toujours le problème que j'ai avec le fait de blesser des gens.
29:08Le fameux droit au blasphème.
29:10Moi je suis pour le droit au blasphème,
29:12mais pour le devoir de ne pas en user.
29:14On peut blesser des gens,
29:16on peut blesser des croyants.
29:18Je sais que j'ai pu blesser des croyants en écrivant ma théorie de Jésus,
29:20ou me traiter d'athéologie,
29:22mais je ne savais pas qu'on pouvait
29:24blesser des gens en mettant en doute
29:26en disant que Jésus n'avait pas existé
29:28historiquement, mais qu'il était le produit
29:30d'un assemblage textuel à partir
29:32de l'Ancien Testament.
29:34Mais je n'ai pas fait des choses volontairement pour blesser.
29:36Et je pense qu'aujourd'hui,
29:38on peut faire des photos comme celle-ci pour nuire.
29:40Et c'est ça qui est le plus problématique.
29:42On peut se rencontrer des gens en disant
29:44vous avez vu telle personne politique
29:46elle serrait la main de Bachar el-Assad.
29:48C'est vrai, c'est pas vrai,
29:50c'est peut-être vrai, mais ça peut être aussi faux.
29:52Et ça va très vite une photo.
29:54– Est-ce que vous pensez que l'intelligence artificielle
29:56peut prendre le contrôle de l'humanité ?
29:58– Elle le prendra, c'est évident.
30:00Et tous ceux qui aujourd'hui nous disent
30:02non, elle ne peut pas faire ceci, elle ne peut pas faire cela.
30:04Je dis souvent que le premier qui traverse l'Atlantique
30:06ou qui traverse la Manche en avion
30:08avec du balsin et des choses comme ça,
30:10Blériot et autres,
30:12ce sont des gens qui sont séparés de 60 ans
30:14du vol du Concorde.
30:16C'est-à-dire d'un vol supersonique
30:18qui permet d'emmener, de faire un vol commercial.
30:20Donc 60 ans, c'est pas grand-chose.
30:22– Et là ça s'accélère.
30:24– Quand il y aura 60 ans d'intelligence artificielle
30:26vous verrez ce qu'elle sera capable de faire
30:28parce qu'elle se nourrit d'elle-même.
30:30Donc moins les gens connaissent, moins elle est puissante.
30:32Plus ils connaissent, plus ils l'utilisent.
30:34Plus ils l'utilisent, plus elle est puissante.
30:36Puis on aura des calculs, des ordinateurs quantiques
30:38qu'un humain, ce genre de machine.
30:40– C'est vertigineux.
30:42– Quand on verra cette machine, pense par toi-même.
30:44C'est l'apprenti sorcier, le balai qui finit par fonctionner tout seul.
30:46Eh bien, il y a un moment donné
30:48où on ne pourra plus retenir tout ça.
30:50Parce qu'il y a du bien, il y a du mal
30:52dans cette intelligence artificielle.
30:54Elle est capable de faire des choses extraordinaires.
30:56Elle peut calculer des planètes et découvrir des planètes.
30:58Elle peut faire des diagnostics médicaux
31:00et les faire beaucoup mieux que les 100 meilleurs médecins français
31:02ou planétaires par exemple.
31:04Elle peut trouver des choses, elle peut trouver des molécules.
31:06De l'ensemble des molécules qui existent,
31:08inventer des médicaments que les humains n'auront pas trouvés.
31:10Donc ça, c'est formidable.
31:12Mais si ça n'est pas soutenu par la morale,
31:14c'est comme toujours, c'est une parie tout le temps.
31:16C'est la fameuse science sans conscience n'est que ruine de l'âme,
31:18disait Rabelais. Eh bien, c'est ça.
31:20Une science sans conscience, c'est la ruine de l'âme.
31:22S'il vous dit, oh, l'intelligence artificielle, c'est formidable.
31:24S'il n'y a pas d'éthique derrière,
31:26eh bien, ça va être la pire des choses.
31:28Et il y a des éthiques, vous savez,
31:30qui sont sans effet sur un certain nombre
31:32d'esprits sataniques, disons-le comme ça.
31:34Michel Onfray.
31:36On est sur CNews et sur Europe 1 avec vous, Michel Onfray.
31:38Parlons quand même des traditions chrétiennes,
31:40parce qu'on est à quelques jours de Noël,
31:42et il y a de nombreuses mairies
31:44qui sont encore l'objet de recours
31:46juridiques après l'installation de crèches
31:48ou dans les mairies ou juste à proximité.
31:50Je pense notamment à Robert Ménard,
31:52à Bézier, qui chaque année
31:54installe cette crèche parce que
31:56il y a des milliers d'habitants de sa commune
31:58qui viennent visiter cette crèche de la nativité,
32:00quelle que soit leur religion,
32:02parce que voilà, c'est important.
32:04Est-ce qu'il y a un acharnement
32:06à lutter contre les symboles chrétiens aujourd'hui
32:08dans notre pays, Michel Onfray ?
32:10Évidemment, de la part de militants qui sont minoritaires.
32:12Parce que moi j'ai plein d'amis athées
32:14qui ne croient évidemment pas en Dieu
32:16mais qui, ayant des petits-enfants,
32:18par exemple, c'est mon cas,
32:20peuvent faire un sapin, mettre des boules,
32:22faire une crèche, etc., en disant
32:24bon, c'est culturel, c'est cultuel, mais c'est aussi culturel.
32:26Mais tous ceux qui nous disent,
32:28y compris Jacques Chirac, qu'il n'y a pas
32:30de racines judéo-chrétiennes à la France
32:32sont des gens qui vont dans ce sens-là.
32:34Le pape a dit des choses intéressantes
32:36en dehors de la démographie.
32:38Il a parlé d'une redéfinition de la laïcité.
32:40C'est très intéressant.
32:42J'ai oublié de vous interroger là-dessus.
32:44Il dit qu'il ne faut pas
32:46opposer la culture chrétienne
32:48à la culture laïque.
32:50Et moi je trouve intéressant qu'on puisse dire
32:52si ça se repense un concept.
32:54J'ai fait ma thèse avec une professeure
32:56de philosophie juridique, Mme Gueillard.
32:58On a travaillé la question de la philosophie politique
33:00et juridique, et elle avait une espèce de religion de la loi.
33:02Et moi je lui disais toujours que j'ai la religion
33:04du peuple. Et la loi, c'est le peuple.
33:06La loi, elle se défait.
33:08Jadis, on envoyait
33:10sous la guillotine les femmes
33:12qui étaient des avorteuses, comme on disait.
33:14Et aujourd'hui, on rembourse
33:16l'avortement avec la Sécurité sociale.
33:18Donc il s'est passé des choses entre deux.
33:20Et heureusement qu'on a touché à cette loi,
33:22comme on a touché à d'autres lois.
33:24On a aujourd'hui touché à des lois.
33:26Et quand on dit, oh, 1905, la séparation
33:28des églises et de l'Etat,
33:30on dit, oui, 1905,
33:32combien y avait-il de musulmans,
33:34combien de mosquées en France, etc.
33:36Et donc, il y a à réfléchir sur ce concept.
33:38Il est ancien, mais il faut le penser de manière nouvelle.
33:40On a toujours la laïcité très étroite.
33:42Ils n'ont aucun signe.
33:44Et là, ça devient problématique.
33:46Moi, je ne veux pas que, par exemple,
33:48on puisse ne pas porter la kippa en France.
33:50Et d'une certaine manière, le voile, c'est la même chose.
33:52Ce qui est important, c'est ce qu'on a dans la tête.
33:54Ce n'est pas ce qu'on a sur la tête.
33:56Je connais des femmes qui portent le voile,
33:58qui ont une tête bien faite, intelligente, républicaine
34:00et française, et puis d'autres qui ne portent pas le voile,
34:02d'abord parce qu'ils sont des garçons,
34:04et qui, eux, sont des gens qui détestent
34:06la France, la République, etc.
34:08Si on veut pacifier, il faut effectivement
34:10que la laïcité soit repensée.
34:12Et repensée à partir des étymologies,
34:14repensée à partir de l'histoire,
34:16repensée à partir de l'évolution de la France
34:18pour faire de telle sorte que ce ne soit pas
34:20dit à tout ou non à tout.
34:22Donc, la République n'est pas en péril
34:24quand on a installé une crèche
34:26dans une mairie. Et puis, par ailleurs,
34:28si un maire a envie de fêter la rupture
34:30du Ramadan, il peut le faire.
34:32Et quand le président de la République a allumé
34:34la bougie de Ranoukka, par exemple, à l'Élysée,
34:36il y a des gens qui disent que ça ne se fait pas,
34:38que ce n'est pas le lieu, etc. Si, ça peut être le lieu.
34:40Quand les communautés sont diverses et multiples en France,
34:42un chef de l'État, c'est quelqu'un qui doit
34:44les respecter tous, et qui peut aussi
34:46les honorer tous, mais toutes.
34:48C'est celui qui, par exemple, dit, moi, je vais transgresser
34:50la loi millénaire qui permet,
34:52et qui interdit, par exemple, à un roi ou un chef d'État
34:54d'aller parler dans l'enceinte de Notre-Dame.
34:56Vous voyez ce que je veux dire.
34:58Michel Onfray, je vous signale un article passionnant
35:00dans le JD News sur la Haute Autorité
35:02de la Santé. Voilà, le JD News
35:04avec le pape et le cardinal Bustillou en couverture.
35:06La Haute Autorité de la Santé s'apprêtait
35:08à délivrer des recommandations pour la prise en charge
35:10médicale des personnes transgenres des 16 ans.
35:12C'est un article d'Elisabeth Caymer.
35:14Cela comportait une chirurgie de transition
35:16de genre des 16 ans
35:18sans évaluation psychiatrique,
35:20et surtout pire, la possibilité pour les parents
35:22de se voir déchus de leur autorité en cas
35:24de désaccord sur l'opération avec prise en charge
35:26complète par la Sécurité Sociale. C'est le Figaro
35:28au départ qui avait révélé l'affaire.
35:30Et nous avons continué
35:32à enquêter. Et sur les 28
35:34experts consultés par la Haute Autorité
35:36de la Santé, sans surprise, 21 d'entre eux
35:38sont des défenseurs des droits
35:40des mineurs trans ou identifiés comme militants
35:42pro-trans.
35:44Pour l'instant, la HAS,
35:46la Haute Autorité de la Santé, dit
35:48qu'on ne va pas le faire.
35:50Ce n'était qu'un document de travail.
35:52Qu'est-ce que ça dit pour vous ?
35:54De la même manière que je disais qu'il fallait
35:56repenser le droit 1, qu'il fallait repenser
35:58le corps, qu'il fallait repenser la sexualité,
36:00repenser la laïcité,
36:02repenser la sainteté, il faut repenser
36:04la question de l'enfant,
36:06de l'adolescent et du jeune adulte.
36:08C'est quoi un enfant aujourd'hui ?
36:10Une femme, étymologiquement, qui ne parle pas.
36:12On nous dit, oh là là,
36:14il ne faut pas parler de sexualité aux enfants.
36:16Sauf que quand il s'agit d'en parler pour changer de sexe,
36:18on en parle. Et on dit d'un seul coup, tiens, c'est un être sexué.
36:20S'il s'agit de relations sexuelles
36:22entre un adulte et un enfant,
36:24alors là, c'est terrible. C'est très bien.
36:26Je trouve très bien que ce soit terrible.
36:28Il faut l'enseigner ou pas, ça ?
36:30Oui.
36:32Mais bon, la question, c'est autre chose.
36:34Ce qu'il faut faire, c'est définir à nouveau l'enfant en disant
36:36préserver l'enfant et aider
36:38à construire son identité.
36:40N'aider pas à déconstruire
36:42son identité.
36:44J'ai des amis qui me disent que dans leurs écoles,
36:46ils ont eu un jour une association militante
36:48qui est arrivée et qui a dit aux enfants,
36:50les garçons à droite, les filles à gauche.
36:52Tout le monde, 100% des garçons
36:54sont allés du côté des garçons, 100% des filles
36:56sont allées à gauche. On a commencé à inquiéter
36:58les enfants en leur disant,
37:00tu es sûr que tu es un garçon, toi ? Et pourquoi tu es un garçon ?
37:02Et toi, tu es une fille ? Es-tu sûr d'être
37:04une fille ? Et pourquoi es-tu une fille ?
37:06Il n'y a pas des filles qui voudraient être des garçons, des garçons
37:08qui voudraient être des filles, les garçons qui voudraient être
37:10des filles, vous pourriez passer l'un, puis les filles qui
37:12pourraient être des garçons, etc. Et là, d'un seul coup,
37:14vous imaginez ce qu'il se passe dans la tête d'un enfant.
37:16Je pense à mon petit-fils et à ma petite-fille.
37:18Vous pouvez facilement les troubler.
37:20Vous avez le devoir d'enseigner des choses
37:22droites aux enfants, claires et nettes.
37:24Donc oui, il y a une dysphorie de genre,
37:26ça existe. C'est un problème médical.
37:28Ça se soigne
37:30et il faut accompagner ces gens.
37:32Il faut les accompagner très longtemps.
37:34Enfin, toute la vie, d'une certaine manière.
37:36Et puis, vous avez des dysphories de genre
37:38qui ne sont pas physiologiques, mais qui sont psychologiques
37:40et qui sont induites par des inquiétudes
37:42qui, elles-mêmes, sont problématiques
37:44parce que vous n'avez pas des parents qui vous aident,
37:46qui vous aiment, qui vous suivent, qui vous portent,
37:48qui vous aident à évoluer, qui vous éduquent,
37:50qui vous élèvent, au sens étymologique.
37:52Élever un enfant, c'est le prendre là où il est,
37:54d'un petit animal, dès qu'il arrive, et puis faire de telle sorte
37:56que ça devienne un grand humain.
37:58Et il faut aider les enfants à traverser
38:00toutes ces difficultés, c'est difficile.
38:02Puis après, il y a les hormones,
38:04la puberté, moi je me souviens,
38:06les boutons, les premiers poils de barbe...
38:08Oui, c'est un moment d'incertitude,
38:10il ne faut pas rajouter de la confusion.
38:12Absolument, si vous avez un père qui vous dit,
38:14qui vous fait savoir que vous êtes un garçon,
38:16que ceci, ça se fait, ça se fait pas, c'est comme ceci, c'est comme cela,
38:18vous dites, bon, ça m'échafaude, ça me permet
38:20de me construire un petit peu. Si vous avez des parents
38:22qui, éventuellement, eux-mêmes,
38:24je ne vais pas faire une description pour les ridiculiser,
38:26mais des parents qui vous disent, oui, mais tu as raison, mon chéri,
38:28tu t'appelles Joseph, quand on t'appelle Simone,
38:30on va t'appeler Simone, et puis voilà.
38:32Et troubler le genre, il y a un trouble dans le genre,
38:34si l'éducation nationale s'en mêle,
38:36si les médecins s'en mêlent,
38:38si on opère des gens alors qu'ils n'ont rien,
38:40si vous dites, ben, voilà.
38:42On passe dans autre chose.
38:44Michel, on garde quelques minutes pour parler du général Hugo Hull,
38:46quand même. Grande vente de souvenirs
38:48cette semaine pour près de 5,6 millions d'euros,
38:50par sa famille, je précise.
38:52Il y a eu
38:54beaucoup de choses vendues,
38:56centaines de pièces, le musée des armées
38:58a utilisé son droit de préemption lors de
39:00cette vente aux enchères,
39:02avec le ministère de la Culture aussi,
39:04je ne sais pas si on voit quelques photos.
39:06L'enchère la plus élevée s'est portée sur une montre
39:08portée par le général de Gaulle
39:10dans les années 60, près de
39:12537 000 euros, quand même.
39:14Et puis il y avait des manuscrits, bien sûr,
39:16l'original des mémoires de guerre,
39:18des souvenirs qui provenaient de la succession de son fils
39:20aîné, l'amiral Philippe de Gaulle,
39:22décédé à 102 ans le 13 mars,
39:24et une partie des bénéfices sera reversée à la fondation
39:26Anne de Gaulle, qui accueille et accompagne des personnes handicapées.
39:28– Vous regrettez qu'on mette en vente
39:30ce type d'objet ou pas ?
39:32Ou est-ce que c'est bien ? Là c'est les ministères
39:34qui ont récupéré un tiers des objets.
39:36– Un tiers. C'est la seconde mort
39:38de l'amiral. L'amiral a gardé
39:40tout ça en disant que c'était un corpus
39:42homogène,
39:44et que du petit soldat, aux petits mots,
39:46aux lettres, etc., tous ces objets faisaient
39:48sens pour comprendre la pensée
39:50et la figure du général de Gaulle. D'abord,
39:52Madame de Gaulle, elle avait tout brûlé
39:54quand son mari est mort. Elle a brûlé le matelas,
39:56elle a brûlé la vareuse,
39:58elle a brûlé les képis, elle a brûlé tout ça en disant
40:00je ne veux pas de fétichisme, je ne veux pas de reliques.
40:02Formidable, épouse.
40:04Et donc,
40:06il y avait la possibilité pour l'État de classer
40:08en trésor de guerre. Non, en trésor national.
40:10– Trésor national, oui. Trésor de guerre, non.
40:12On n'y est pas encore.
40:14– Et de dire, on préhende, on achète le tout,
40:16et ce sera au musée de Colombay.
40:18Je suis allé visiter il y a
40:20quelques temps, très précisément le 29 septembre,
40:22le jour de la Saint-Michel, avec mon ami
40:24Michel Drapier qui fournissait le Champagne du Général,
40:26et on est allé visiter ce musée,
40:28comme on le fait régulièrement,
40:30et je me suis dit, mais c'est là que ça doit se trouver
40:32cet ensemble,
40:34cet ensemble de la totalité. C'est-à-dire que
40:36dès que l'amiral est décédé, qui lui disait, ça a une cohérence,
40:38on garde, il y a eu un panier
40:40de crabes dans cette famille, où il y a tout et le contraire
40:42de tout, du bon et du moins bon, du pire
40:44et du meilleur, et personne n'a été capable
40:46de dire, mais si nous pensions au général,
40:48et il n'y a pas eu un président de la République
40:50ou un conseiller du président de la République,
40:52je ne parle même pas des fameux républicains
40:54qui ont le mot,
40:56le général de Gaulle à la bouche, dès qu'ils le peuvent,
40:58il n'y en a pas eu un, on n'a pas entendu
41:00M. Ciotti, on n'a pas entendu M. Wauquiez,
41:02on n'a pas entendu M. Le Maire, on n'a pas entendu
41:04même M. Sarkozy, personne n'a dit, attendez,
41:06la tradition du général fait que...
41:08– C'est la famille qui voulait, on ne peut pas empêcher ça.
41:10– Non, mais de donner un coup de fil
41:12à M. Macron, pour lui dire,
41:14ce serait quand même bien que vous puissiez
41:16classer ça, et faire de telle sorte
41:18que ce soit acheté par l'État,
41:20on fait des dépenses un peu plus inutiles que ça.
41:22– Ce n'est pas faux.
41:24– Et faire de telle sorte qu'on ait dans ce musée
41:26de Colombais, toutes ces pièces
41:28qui sont magnifiques, la montre comprise,
41:30mais pas seulement. – Oui, la belle montre du général.
41:32– Elle n'est pas belle en plus. – Ah bon ?
41:34Alors la montre, comme elle a été portée
41:36par lui, elle est exceptionnelle.
41:38Un mot pour terminer comme chaque fois
41:40dans cette émission sur Boalem sans salle,
41:42votre ami écrivain, il y a eu
41:44une grande soirée de mobilisation cette semaine
41:46pour demander sa libération, il est toujours dans
41:48le rôle algérien depuis le 16 novembre.
41:50Il y a eu un discours assez joli
41:52de Kamel Daoud qui dit
41:54nous sommes ici pour contester les interprétations
41:56rappeler l'injustice de son sort.
41:58Si nous cédons sur la liberté
42:00d'un écrivain, nous céderons sur notre
42:02liberté à imaginer, et un jour
42:04la prison de sans salle sera la nôtre
42:06alors libérons-le. Vous êtes d'accord
42:08Jumain ? – Oui, bien sûr.
42:10Je n'ai pas l'esprit grégaire, l'instinct grégaire,
42:12donc je ne suis pas allé à cette manifestation, mais j'étais de tout cœur
42:14avec tous ceux qui l'ont organisée,
42:16quelles que soient leurs couleurs politiques
42:18ou leur subjectivité ou leur sensibilité,
42:20je crains simplement que
42:22ce soit grave, je crois
42:24savoir que Boalem est à l'hôpital
42:26et pas du genre à solliciter
42:28l'hôpital s'il n'a pas besoin d'hôpital
42:30s'il a besoin de l'hôpital c'est que ça ne va pas bien
42:32et j'ai des craintes, et que peut faire
42:34le chef de l'État ? Que peut faire l'État français ?
42:36Que peuvent faire
42:38les envoyés spéciaux d'un chef de l'État ?
42:40Puisque de toute façon l'Algérie dit très bien, on a une prise de guerre
42:42là on parlait de trésor de guerre tout à l'heure,
42:44on a une prise de guerre, on va la garder
42:46puis on va vous faire faire ce qu'on veut quand on veut comme on veut.
42:48Je n'exclus pas des négociations assez cyniques et sordides
42:50pour faire de telle sorte qu'un jour on puisse dire
42:52on va vous libérer votre écrivain
42:54mais vous nous aurez lâché ceux-ci, ceux-là en douce.
42:56Et qu'une salle politique
42:58soit menée en loose day
43:00pour faire de telle sorte
43:02que Boalem sorte un jour.
43:04J'espère qu'il sortira et j'espère qu'il ne sera pas
43:06physiquement, psychiquement, psychologiquement abîmé
43:08je ne sais pas ce qu'on lui fait manger
43:10comme médicaments, etc.
43:12C'est une grande inquiétude et on réclamera
43:14évidemment chaque semaine sa libération.
43:16On vous souhaite un joyeux Noël
43:18Michel, puisque là ça y est
43:20on rentre dans la période des fêtes.
43:22Bien sûr, c'est un moment
43:24de réunion des familles quand même, c'est un moment
43:26même si on n'est pas croyant, c'est un moment
43:28quand même dans la temporalité
43:30de l'année qui est important.
43:32Deux mots si vous permettez, parce que même si on n'est pas croyant
43:34on peut fêter le solstice d'hiver
43:36et le solstice d'hiver c'est la
43:38nuit la plus longue et le jour
43:40le plus court, mais en même temps dès le lendemain
43:42c'est le début de la lumière qui revient
43:44et qui va redonner un peu plus tard
43:46le solstice d'été
43:48et donc c'est la
43:50vieille fête païenne du retour de la lumière.
43:52C'était une fête païenne, le solstice.
43:54Et donc quand on remet une bûche
43:56c'est juste pour dire que quand le feu commence à s'éteindre
43:58et quand la lumière est en train de disparaître
44:00on met une bûche et ça va permettre
44:02de reprendre de la lumière. D'où la bûche de Noël.
44:04D'où la bûche de Noël, c'est ça.
44:06On apprend des choses toujours avec nous. Mais il y a toujours des sources païennes
44:08aux croyances chrétiennes. Bien sûr.
44:10Mais les croyances chrétiennes structurent
44:12la France et son histoire millénaire.
44:14Absolument. Merci beaucoup Michel Onfray.
44:16C'était un bonheur d'échanger avec vous pendant
44:18cette heure. On souhaite à nos auditeurs
44:20nos téléspectateurs de très belles fêtes de fin d'année.
44:22On se retrouve début janvier évidemment pour
44:24Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.

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