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Eliot Deval reçoit deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace

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00:00Bonsoir à tous, c'est il y a 19h, soyez les bienvenus en direct sur CNews.
00:05Face à face ce soir, Julien Dray et Éric Rebelle.
00:08Bonsoir messieurs, soyez les bienvenus sur ce plateau.
00:11Vous avez la parole dans un instant, juste après l'essentiel de l'actualité.
00:14Bonsoir Isabelle Piboulot.
00:16Bonsoir Johan, bonsoir à tous.
00:18Deux jours après l'attaque meurtrière à Magdebourg,
00:20le gouvernement allemand promet une enquête rapide et minutieuse
00:24pour clarifier d'éventuelles erreurs des autorités.
00:27Le mobile du suspect, un médecin saoudien de 50 ans, reste flou.
00:31Selon la ministre allemande de l'Intérieur,
00:33le réfugié agit de manière cruelle et brutale,
00:36à la manière d'un terroriste islamiste,
00:38bien que son idéologie semble être celle d'un opposant à l'islam.
00:43Dès aujourd'hui, une consultation chez un médecin généraliste
00:46reviendra à 30,60 euros chez un spécialiste,
00:50si vous êtes envoyé par un généraliste.
00:52Ces augmentations de tarifs seront sans grosses conséquences pour les patients,
00:56alors que vous resterez remboursé.
00:58Ces hausses sont liées à un accord qui prévoit des revalorisations
01:02pour les praticiens nécessaires au vu de l'inflation.
01:06Un avion F-18 abattu par erreur par un missile tiré depuis un croiseur américain.
01:11Les faits se sont passés ce matin.
01:13Après s'être éjecté, deux pilotes de la marine des Etats-Unis
01:16ont survécu à la destruction de leur appareil au-dessus de la mer Rouge.
01:20Malgré un contexte tendu avec les rebelles houthis au Yémen,
01:23l'incident n'est pas le résultat d'un tir hostile, a affirmé l'armée américaine.
01:28Merci beaucoup Isabelle.
01:30Ouvrons tout de suite une page politique puisqu'il n'y aura pas de fumée blanche ce soir à l'Elysée.
01:34Le gouvernement de François Bayrou ne sera pas annoncé avant demain matin.
01:38François Bayrou qui avait pourtant consulté à trois reprises Emmanuel Macron
01:43lors de cette journée, on va prendre la direction de l'Elysée.
01:47Bonsoir Dounia Tengour.
01:49Manifestement, il y a un point de blocage entre le Premier ministre et le Président de la République.
01:57Effectivement Yoann, on vient de l'apprendre.
01:59Vous l'avez dit, le gouvernement ne sera pas nommé ce soir.
02:02Le Premier ministre François Bayrou vient de s'entretenir avec Emmanuel Macron.
02:07Ils ont déjà échangé à deux reprises aujourd'hui.
02:09Il y a quelques jours, je vous rappelle, François Bayrou promettait aux Français un nouveau gouvernement.
02:14Si on ne connaît pas le nom des ministres, certaines informations ont néanmoins fuité.
02:19Parmi elles, le fait que le chef de file des Républicains, Laurent Wauquiez, n'entrera pas dans ce gouvernement.
02:27Parmi les possibles ministres entrant issus des rangs de la gauche, on parle de François Rebsamen, l'ancien maire de Dijon.
02:35Il y a également d'autres interrogations, notamment sur le sort du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
02:42Va-t-il rester place Beauvau ?
02:44Cela paraissait fort probable, mais rien n'est certain.
02:48On va devoir attendre.
02:50En tout cas, les noms du prochain gouvernement, Yohann, devraient être connus demain ou dans les jours qui viennent.
02:57Merci beaucoup, Donia Tangour, en direct de l'Elysée.
03:01Julien Nery, je me tourne vers vous, parce que vous connaissez évidemment tout cela par cœur.
03:04On peut imaginer...
03:05Plus que ça, quand même.
03:06Un peu, quand même.
03:07On peut imaginer que, compte tenu de la situation politique actuelle, si ça prend du retard, s'il n'y a pas d'accord ce soir,
03:15c'est qu'il y a un point de blocage, ou en tout cas un point de crispation entre le chef de l'État et le Premier ministre.
03:21Peut-être qu'il y a un point de crispation, mais peut-être qu'il y a aussi une ultime tentative d'obtenir l'accord de certaines personnalités qui se font désirer.
03:29Donc on n'est pas forcément dans un point de tension entre les deux, mais peut-être dans des promesses qui ont été faites,
03:35de gens qu'il faut monter.
03:37Vous savez, dans ces situations-là, ceux qui sont candidats, si on veut, si on a besoin d'eux, il faut monter le périmètre,
03:43il faut monter le statut, ministre d'État, pas ministre d'État.
03:47Toutes ces petites choses-là qui nous intéressent, comme modérément à nous, intéressent ces impétrants, comme on dit.
03:52Avec quel regard vous portez sur la situation ce soir ?
03:55D'abord, j'ai une certaine compassion pour François Bayrou, qui est un centriste au milieu de nulle part.
04:03Vous voyez, c'est un centriste au milieu de nulle part.
04:05Il va peut-être reconfectionner un gouvernement qui ressemblera beaucoup à celui de Michel Barnier,
04:11donc peut-être que les mêmes causes auront les mêmes conséquences.
04:13Mais peut-être aussi que le point de crispation dont vient de parler Julien Dray, peut-être aussi que le président de la République veut reprendre un certain avantage.
04:21Il a perdu un bras de fer terrible, puisque Bayrou s'est autoproclamé Premier ministre.
04:26On se souvient de la séquence.
04:27Bon, ce n'était pas la première fois, puisqu'à l'époque de Chirac, Michel Alliomarie devait être nommé Premier ministre.
04:33Puis, finalement, Villepin était venu et puis il avait emporté le morceau.
04:36Donc, ce n'est pas la première fois.
04:37Mais là, peut-être qu'Emmanuel Macron, après ce qu'il a vécu de très dur avec le maire de Pau,
04:43il essaie peut-être de gagner un peu de temps en montrant qu'il a encore son mot à dire, par définition, dans la formation d'un gouvernement.
04:50Mais même si, à mon avis, il n'aura pas trop le choix, au final.
04:53Qu'est-ce qui décide, Julien Dray, la composition du gouvernement ?
04:57Parce que quand il y a une majorité absolue, c'est très clair, c'est le président de la République.
05:01Quand il y a cohabitation, c'est le Premier ministre qui décide.
05:04Là, qui est-ce qui fait la liste ?
05:06Non, mais il y a toujours des points de tension.
05:08J'étais tout jeune.
05:09J'ai assisté à un point de tension concernant le Premier ministre, à l'époque, Michel Rocard et François Mitterrand.
05:16Des fois, il y a toujours des histoires de secrétaire d'État, etc.
05:19Il y a toujours des jeux compliqués parce que chacun a aussi son réseau relationnel
05:25et veut essayer, à un moment donné, de satisfaire ce réseau relationnel.
05:28Maintenant, moi, ce qui m'étonne, je le dis depuis 4-5 jours,
05:33je n'étais pas spontanément hostile à la nomination de François Bayrou
05:37parce que je le connaissais de par la vie politique
05:40et que je me disais qu'il allait peut-être remettre un peu d'ordre
05:43parce qu'il a un savoir-faire, normalement.
05:45Ce qui m'étonne, c'est que j'ai l'impression que c'est le coup de trop pour lui, si vous me permettez l'expression.
05:49C'est-à-dire que j'ai le sentiment qu'il n'a plus le feeling, qu'il ne sent pas les choses
05:55et il agit comme si on était il y a 15 ou 20 ans, avec ses allées et venues.
06:03Je me demande, après peut-être qu'il va nous donner le sentiment qu'il a pris son temps
06:10pour pouvoir réaliser l'opération du siècle,
06:13mais plus les heures passent, plus je pense qu'il n'y aura pas d'opération du siècle
06:16et que je pense qu'en fait c'est plus de la vieille politique.
06:19Avec un François Bayrou, qui me donne le sentiment d'être déjà fatigué avant même d'avoir commencé.
06:23Oui, il paraît fatigué et avec l'expérience qui est la sienne, politique, François Bayrou,
06:28on s'attendait à moins d'amateurisme.
06:30On a l'impression, alors ou bien parce qu'il a des vieux réflexes
06:33et il n'est plus adapté à la période actuelle politique
06:38ou alors au contraire, il fait preuve d'amateurisme.
06:42On peut aussi voir quelque chose d'un peu psychologique,
06:45c'est-à-dire que quand vous rêvez de quelque chose, d'un but à atteindre
06:48et que vous atteignez ce but, vous avez une certaine phase peut-être de décompression
06:52où vous avez atteint votre but et vous êtes un peu livré à vous-même.
06:57Mais ce que je voudrais quand même dire, c'est que les Français au-delà du gouvernement qu'ils attendent,
07:00ils attendent de savoir si leurs impôts vont augmenter,
07:04quelle va être la feuille de route du futur gouvernement,
07:07quels que soient les noms, quel va être le budget,
07:10quelles sauces vont être mangées.
07:12Ça, ça sera le 14 janvier dans le discours de politique générale de François Bayrou.
07:15Bien sûr, mais ce que je veux dire, c'est que là on aura peut-être,
07:18avec celui ou celle qui sera à Bercy, on aura peut-être quelques pistes
07:22qui nous diront celui-ci est plus libéral, celui-ci est plus interventionniste.
07:26Mais ce que les Français attendent, dans cette période où on se réunit en famille,
07:32on a besoin de souffler un peu, ben non, on est encore dans le stress
07:35de savoir quel gouvernement pour quelle politique économique et sociale.
07:39Bon, et ça, c'est une France quand même qui est sous tension.
07:42Parce que normalement, c'est comme ça, avec l'explosion des chaînes d'information,
07:48des réseaux sociaux, on a besoin, quand le Premier ministre est nommé,
07:52il faut qu'on le voit tout de suite en action.
07:54Donc normalement, il doit sortir tout de suite, donner des indications,
07:58aller parler avec les gens, aller visiter des gendarmes, des policiers,
08:02aller sur des marchés, donc donner tout de suite le sentiment qu'il est en mouvement.
08:06Et qu'il est déjà, comme vous le dites, à l'écoute, en train de préparer, rassuré.
08:11Or là, on a l'impression qu'il est dans un conclave avec lui-même
08:15pour essayer de réaliser son vieux rêve, c'est-à-dire de dépasser la gauche et la droite.
08:21Et c'est pour ça que je pense que ça commence à ressembler à de la vieille politique.
08:25Les Français le jugent d'ailleurs sévèrement, puisque 66% des Français,
08:29selon un sondage publié aujourd'hui par le JDD, sont mécontents de la nomination de François Bayrou à Matignon.
08:35Si vous me permettez, parce que ça correspond au fait qu'il n'a pas...
08:37Alors peut-être que ça va changer, mais on a le sentiment qu'il n'a pas donné d'impulsion.
08:41Et mon pressentiment, je vais finir là-dessus, c'est que c'est un homme du siècle passé.
08:46Alors la composition du gouvernement, précisément.
08:49On a une certitude quand même a priori ce soir, c'est que Bruno Retailleau va rester ministre de l'Intérieur.
08:54Il l'annonce quasiment ce matin à nos confrères du JDD.
08:57Il affirme que François Bayrou a donné satisfaction à toutes ses revendications.
09:02Le sujet est signé Mathilde Ibanez.
09:06Rester en poste, oui, mais à ces conditions.
09:10Bruno Retailleau n'est pas pris au sacrifice depuis la nomination du Premier ministre.
09:14Selon lui, le choix de participer au gouvernement de François Bayrou pour les Républicains n'a rien d'évident.
09:21François Bayrou, contrairement à Michel Barnier, n'appartient pas à notre famille politique.
09:25Ses choix par le passé n'ont pas toujours été les nôtres.
09:28Un climat politique tendu, instable, qui complique la tâche du gouvernement.
09:33Rejoindre le gouvernement aujourd'hui est tout sauf confortable.
09:37Rien n'est stable.
09:39L'arithmétique au Parlement est toujours aussi désespérante.
09:42Pour cela, Bruno Retailleau compte maintenir la politique de fermeté engagée sous l'autorité de Michel Barnier,
09:48notamment sur la question sécuritaire et migratoire.
09:52Autre point important, le budget et le pouvoir d'achat.
09:55Que l'on baisse les dépenses plutôt que d'augmenter les impôts,
09:58que le travail paie, que l'effort de ceux qui ont travaillé toute leur vie soit reconnu,
10:02et que l'assistanat cesse.
10:04Dernière condition non négociable, un gouvernement sans la participation de la gauche,
10:09membre du Nouveau Front Populaire, qu'il juge otage de Jean-Luc Mélenchon.
10:14Julien Dray, a priori, les Français souhaitent le maintien de Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur,
10:19mais quelles seront vraiment ses marges d'action ?
10:22Qu'est-ce qu'il va pouvoir faire réellement ?
10:24Est-ce qu'il aura les moyens de pouvoir mettre en œuvre la politique qu'il souhaite ?
10:27Non, pour l'instant, il a le brevet de la communication.
10:30Parce qu'il communique énormément.
10:32Il est devenu le chouchou d'un certain nombre de médias qui ont encore fait la une ce matin sur lui,
10:37en disant les conditions de M. Retailleau, etc.
10:40Tout ça, c'est du baratin, excusez-moi.
10:42La question qui est posée, c'est est-ce qu'il va être efficace,
10:44maintenant, réellement, dans le fonctionnement de la machine policière.
10:46Je n'ai rien vu, depuis qu'il est là, qui ait changé fondamentalement par rapport à ce qui se passait auparavant.
10:50Même y compris dans la forme, parce que ça compte pour moi.
10:54Un ministre de l'Intérieur, un vrai, c'est celui qui est sur le terrain immédiatement.
10:57C'est celui qui, la nuit, est avec les policiers quand ils sont en patrouille.
11:00Celui qui va dans les commissariats pour discuter avec eux.
11:02Celui qui voit comment la machine fonctionne.
11:04Pas celui qui passe son temps à faire les plateaux télé des matinales du matin
11:08pour dire, attention, vous allez voir ce que je vais... vous allez voir, retenez-moi, je vais faire un malheur.
11:12Ça, je sais ce que c'est. J'en ai connu un comme ça, il s'appelait Nicolas Sarkozy.
11:15Alors moi, je vous trouve bien sévère, Julien Dray.
11:18Vous pouvez imaginer que c'est de la communication, mais dans cette communication,
11:22le ministre actuel de l'Intérieur aborde des thèmes, sans tabou,
11:27que peu de gens avant lui, sauf peut-être un peu d'Armanin à la fin, abordaient.
11:31Alors ça, c'est sans doute une forme de communication, parce que vous attendez des actes.
11:34Et je le note, Julien Dray attend des actes d'un ministre de l'Intérieur estampillé de droite.
11:39Bon, ça, c'est intéressant. Mais pour l'instant, il aborde des sujets
11:42de manière crue, de manière directe, que peu de ministres de l'Intérieur avant lui avaient abordés.
11:47Alors, allons-y. Lesquels ?
11:49Par exemple, l'immigration, une loi sur l'immigration.
11:52Non, beaucoup plus dure.
11:54Excusez-moi, on en est à la 20e loi sur l'immigration. En quoi, lui, il fait quelque chose de nouveau ?
12:00Nous, nous allons aussi, ce qui est bien. Il nous annonce qu'il va faire une 21e loi.
12:03Non, non, non.
12:04Ça, c'est nouveau, ça.
12:05Il annonce, et je pense qu'on en reparlera tout à l'heure, ce qui s'est passé à Mayotte
12:09et ce qui risque de se passer derrière ce cataclysme cyclonique
12:13va pousser, je pense, le ministre de l'Intérieur à aller plus loin.
12:17C'est que les vagues d'immigration qui arrivent des Comores et qui vont à Mayotte
12:20sont absolument intolérables.
12:24Donc, ça veut dire que si François Bayrou, Premier ministre...
12:28Moi, quand j'entends Emmanuel Macron parler, je lui viendrai quand il est à Mayotte.
12:32Mais il dit que l'immigration n'est pas tolérable.
12:35Si vous n'étiez pas en France, vous n'auriez pas les mêmes aides.
12:38Mais le chef de l'État, il durcit son discours aussi vis-à-vis de l'immigration.
12:43Donc, peut-être que le chef de l'État et le Premier ministre
12:46vont donner suffisamment d'ampleur aux déclarations de Retailleau
12:51pour que ces déclarations deviennent des actes.
12:54Non, mais je comprends bien que vous soyez sensible,
12:57parce que c'est un peu votre histoire, la communication du ministre de l'Intérieur...
13:01Non, non, ce n'est pas du tout mon histoire.
13:03Pourquoi ce serait mon histoire ?
13:04Parce que vous êtes un homme de communication.
13:06Ce n'est pas un reproche.
13:08Mais moi, à l'inverse de vous, peut-être que j'ai une expérience qui m'alerte.
13:16Cette expérience, c'est qu'à chaque fois que j'ai vu des ministres jouer les
13:20« retenez-moi, je vais faire un malheur, je suis un matamor,
13:23moi j'aborde des vrais problèmes »,
13:25en général, j'ai vu peu de résultats derrière.
13:29Je vais vous donner un exemple.
13:30Il y a un drame terrible qui est arrivé dernièrement.
13:32Une jeune fille qui avait été séquestrée, mariée de force, etc.
13:35Ce sont des Roumains, etc.
13:37Donc la vraie question, c'est qu'est-ce qu'on va faire ?
13:39On va les mettre en prison ou on va les expulser ?
13:41Pour l'instant, curieusement d'ailleurs, sur ces questions-là,
13:44décrans dans les cas concrets, parce que c'est ça qui m'intéresse.
13:47Dans les cas concrets, je pense que c'est là où on voit la force de conviction
13:56et la force d'entraînement d'un ministre de l'Intérieur.
13:58Et pourquoi je vous dis ça ?
13:59Parce qu'il se trouve que, comme j'ai fréquenté un peu ces milieux-là,
14:02je sais que celui qui, lui, ne fait pas la frime,
14:05mais va boire le café le matin avec les patrouilles,
14:08regarde comment ça fait.
14:09Et quand il rentre au ministère, il dit « Maintenant, on va corriger ça, ça, ça.
14:12On ne va pas faire une loi.
14:13Ça, ça va changer tout de suite.
14:14Ça, ça va bouger.
14:15Je voudrais.
14:16Celui-là, il va être aux côtés des policiers et il va être efficace.
14:18Quant à l'effi…
14:19Et je finis parce que je sais que vous allez me faire ce procès,
14:21mais la gauche, le laxisme, etc.
14:23Moi, je vous dis que le laxisme, c'est le laxisme des mots.
14:27Oui, oui.
14:28Non, mais je concède bien volontiers que vous avez une expérience politique
14:31qui est nettement supérieure à la mienne.
14:33Et notamment à gauche.
14:35Mais cette expérience politique, à l'époque où vous étiez aux affaires,
14:38Julien Dray, vous en avez fait quoi ?
14:41Sur le sujet de la sécurité, sur le sujet de la…
14:44Sur la sécurité.
14:45Sur la sécurité.
14:46Moi, après, je…
14:47C'était que de la communication ou…
14:48Il se trouve.
14:49Vous avez remarqué, vous l'avez observé,
14:51qu'on ne m'a pas donné les responsabilités gouvernementales
14:53qui m'auraient permis de vous montrer ce que j'aurais fait.
14:55On m'a permis juste à un moment donné de corriger une loi
14:57qui était catastrophique.
14:58Vous vous rappelez, c'est la loi présomption d'innocence
15:00qui avait été approuvée par tous les syndicats de policiers,
15:02les corrections que j'avais apportées à l'époque.
15:04Bon, voilà.
15:05Je pense qu'il y a des tas de choses qu'on a pu faire.
15:07Par exemple, quand on s'occupait de la région Île-de-France,
15:09à l'époque, on a réussi à faire que les régions, pour la première fois,
15:12donnent les aides nécessaires aux policiers
15:14pour construire des commissariats, pour les construire
15:16et qu'ils soient de bonne qualité, pour faire que, par exemple,
15:18la police des transports soit soutenue dans son action.
15:21Bon, vous voyez, donc ça, c'est des choses concrètes.
15:23– Je veux qu'on évoque un autre nom, c'est celui de Xavier Bertrand,
15:27qui est pressenti pour le ministère de la Justice.
15:30Est-ce que sa nomination à la chancellerie serait une provocation
15:33vis-à-vis du Rassemblement national ?
15:36– Si j'ai bonne mémoire, lorsque son nom, le nom du président
15:41de la région des Hauts-de-France avait circulé pour occuper
15:44le poste de Matignon, il me semble que Marine Le Pen
15:46et l'EUREN étaient montés au créneau pour dire absolument pas.
15:49C'est hors de question, c'est une ligne rouge pour nous.
15:51– Comme Premier ministre.
15:52– Comme Premier ministre.
15:53Bon, alors là, deux choses l'une, ou bien c'est le poste
15:56qui n'était pas souhaité par l'EUREN pour Xavier Bertrand,
16:01ou c'est la personnalité.
16:02Si c'est la personnalité, dans ces cas-là, l'EUREN va monter au créneau
16:05de la même manière, ou est en train de monter au créneau peut-être,
16:08dans les discussions qui bloquent en ce moment avec François Bayrou
16:10pour dire, nous ne voulons pas de Xavier Bertrand.
16:13Bon, maintenant, Xavier Bertrand, je pense aussi peut-être
16:18que l'EUREN réfléchit à sa stratégie, c'est-à-dire s'il continue
16:23dans la voie de la normalisation, est-ce que c'est cohérent
16:26de continuer à mettre des obstacles, des barrages à des personnalités
16:30de centre droit ?
16:31Xavier Bertrand, c'est quelqu'un de centre droit.
16:34Alors maintenant, souvent, on s'est focalisé sur l'attelage
16:39ministre de l'Intérieur, ministre de la Justice.
16:42Est-ce qu'un attelage Rotaillot-Bertrand fonctionnerait mieux
16:46qu'un attelage Rotaillot-Migo ?
16:51C'est la question qu'il faut se poser, parce que si c'est la même chose,
16:54on n'avancera pas beaucoup plus dans la protection des Français
16:58et dans le sentiment, parfois, qu'ils ont, à tort ou à raison,
17:01que la justice est trop laxiste.
17:03Donc c'est ça qu'il faut regarder.
17:04L'EUREN va-t-il s'y opposer, et quelle politique ?
17:07Xavier Bertrand, s'il était garde des Sceaux, comment travaillerait-il
17:11avec un Bruno Rotaillot maintenu à l'intérieur ?
17:14Je pense qu'ils ont intérêt à faire rentrer Xavier Bertrand,
17:17parce qu'ils ont raté l'opération qu'ils espéraient de séduire
17:20une partie de la gauche.
17:21Donc il faut qu'ils arrivent à donner un caractère social, progressiste.
17:26C'est dans le temps.
17:27Xavier Bertrand, évidemment, a un profil qui est plus compatible,
17:30je dirais, de la manière dont il s'est positionné ces dernières années.
17:33En tous les cas, le sentiment qu'il peut parler aux organisations syndicales,
17:37notamment.
17:39Je pense qu'ils doivent effectivement être, aujourd'hui,
17:41en train d'essayer de l'avoir.
17:42Parce que le danger pour eux, c'est qu'effectivement, à la fin,
17:44les journalistes les premiers disent,
17:46mais pourquoi vous avez...
17:47Quelle est la différence avec ce qui s'est passé auparavant ?
17:49Quelle est la différence avec M. Barnier ?
17:51Finalement, tout ça n'a pas changé, je pense.
17:53On va parler de Jean-Luc Mélenchon à présent,
17:54qui a accordé une interview aux Parisiens hier.
17:56Ce qui me permet d'ailleurs, je vous lienrai,
17:57de présenter votre livre, que je montre tout de suite
17:59aux téléspectateurs.
18:00C'est gentil, à vous.
18:01Qui est Mélenchon, publié chez Plon.
18:05Voilà ce que dit Jean-Luc Mélenchon, hier, aux Parisiens.
18:08François Bayrou, d'abord, ne passera pas l'hiver.
18:11Il prédit qu'il sera immédiatement censuré,
18:13après sa déclaration de politique générale,
18:15le 14 janvier.
18:16Censure, donc.
18:17Il annonce le 16 janvier, Jean-Luc Mélenchon.
18:20Ce qui ferait de François Bayrou le Premier ministre
18:22le plus éphémère de la Ve République.
18:24Il battrait à nouveau le record de M. Barnier.
18:30Ça va tellement vite.
18:31Qu'est-ce que vous pensez de cette analyse ?
18:33D'abord, je remarque une chose.
18:35On sait que tout ça est programmé à l'Assemblée nationale
18:38et que la discussion du budget arrivait.
18:40Mais Mélenchon avait dit que Barnier tombera
18:42entre le 15 et la fin décembre.
18:44Il ne s'était pas beaucoup trompé.
18:46Là, il fait le pari qu'après son discours
18:49de politique générale, présenté à l'Assemblée nationale,
18:52le Premier ministre serait censuré.
18:54Pour qu'il soit censuré, il faut que le RN
18:56vote cette censure.
18:58Est-ce que c'est dans la stratégie immédiate,
19:00à court terme, de Marine Le Pen,
19:02qui est aussi bordurée par le 31 mars,
19:05où elle saura si elle peut se présenter ou pas,
19:07puisqu'on aura la décision des juges
19:10après les réquisitions ?
19:12C'est un sujet.
19:13Est-ce que le RN va appuyer ?
19:15Quelle est votre réponse ?
19:17Ma réponse, c'est que je ne vois pas l'intérêt du RN
19:19de censurer Bayrou dans la foulée.
19:21Moi aussi, je pensais qu'il fallait qu'il calme le jeu
19:26pour aller jusqu'au bout de l'opération.
19:28Je note que les déclarations se durcissent
19:30de plus en plus.
19:31La déclaration de M. Cheny, aujourd'hui,
19:33qui dit que nous sommes prêts pour la présidentielle,
19:35et maintenant, il n'y a que deux forces
19:37qui sont capables d'affronter cette présidentielle.
19:39On voit qu'il y a un jeu, maintenant,
19:41qui commence à devenir parallèle
19:43avec des intérêts communs,
19:45qui est le jeu du RN,
19:47et le jeu de Jean-Luc Mélenchon.
19:48Jean-Luc Mélenchon, son seul objectif,
19:50y compris si c'est une question vitale pour lui
19:53en termes d'âge,
19:54c'est d'obtenir une présidentielle anticipée.
19:56Il pense que comme cela,
19:57il va prendre tout le monde à la gorge.
19:59C'est d'ailleurs pour ça que la question qui est posée,
20:01c'est pour ça que j'en parle dans le livre,
20:03c'est qu'il faut que la force sociale-démocrate
20:06ne se laisse pas piéger,
20:08ne se laisse pas entraîner.
20:10Ce qui m'angoisse depuis quelques jours,
20:12c'est que dans un premier temps,
20:13ils avaient donné le sentiment
20:14qu'ils étaient en train de s'émanciper,
20:16et tout doucement,
20:17ils sont en train de se remettre dans le...
20:19Il y a un congrès du PS au mois de juin
20:21qui va trancher la question.
20:22Oui, mais ils sont en train de se refaire aspirer.
20:24Vous avez vu, d'ailleurs,
20:25les déclarations de Jean-Luc Mélenchon
20:27qui sont insultantes à l'égard
20:29des dirigeants du Parti socialiste.
20:30Ils vont revenir à la niche.
20:32Je leur ai donné des bons de sortie maintenant,
20:34mais comment la direction du Parti socialiste
20:36peut-elle accepter de se faire traiter comme ça,
20:38au lieu de lui dire, va te faire voir,
20:39on fait ce qu'on veut,
20:40parce que de toute manière, toi, tu ne comptes pas.
20:42Jean-Luc Mélenchon,
20:43qui pour rebondir sur ce que vous dites,
20:44affirme également, de Parisien,
20:46à la fin, ça se terminera entre Marine Le Pen et nous.
20:49C'est son rêve.
20:50Évidemment, c'est ce qu'il souhaite, naturellement.
20:52C'est son rêve.
20:53Il pense que ça lui profiterait.
20:54C'est-à-dire, lui, son calcul, c'est simple.
20:56Il ne pense pas qu'il va gagner.
20:57C'est ce que j'essaie de raconter dans le livre.
20:59Il ne pense pas qu'il va gagner.
21:00Il pense simplement que ça va créer les conditions du chaos
21:02et qu'il sera l'homme du chaos.
21:04C'est ça, son rêve.
21:05Enfin, sauf, Julien Dré,
21:07que quand vous laissez penser
21:09que le Parti socialiste est toujours aussi puissant
21:11qu'il l'a été,
21:12n'oubliez jamais quand même
21:13que vos camarades socialistes
21:15sont faits élire par et avec
21:17des voix de la France insoumise.
21:19C'est ça, la vie.
21:21Évidemment qu'ils sont dépendants de Jean-Luc Mélenchon.
21:24Évidemment qu'Olivier Faure, il est dépendant de Jean-Luc Mélenchon.
21:27Non, justement, c'est là l'erreur qu'ils commettent.
21:29Elle est double.
21:30D'abord, ce n'est pas vrai qu'aujourd'hui,
21:31dans le lectorat,
21:32une force socialiste
21:33qui marquerait son territoire de manière nette
21:35serait balayée électoralement.
21:37Je pense l'inverse.
21:38Et moi, tous les jours,
21:39je rencontre des gens qui me disent
21:40« Quand c'est que vous allez nous refaire un vrai Parti socialiste ?
21:42Comment vous allez faire ? »
21:43Et d'ailleurs, ils m'interpellent gentiment
21:45en me disant « Mais pourquoi vous ne revenez pas vous ? »
21:48Mais cette question est posée.
21:50Moi, je ne pense pas qu'électoralement,
21:52ce soit si grave que ça.
21:54Si on se bat,
21:55si on ne se bat pas,
21:56alors oui, on va donner le sentiment qu'on n'est rien.
21:58Et la deuxième chose,
21:59vous savez ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon
22:01quand on a parlé des députés ?
22:02Il dit « C'est imbécile.
22:03Ils ont cru que je leur faisais des cadeaux.
22:05Mais c'est le cadeau que je me suis fait à moi-même
22:07parce que grâce à cette alliance,
22:08j'ai eu 90 députés.
22:10Je n'aurais jamais eu 90 députés
22:11si je n'avais pas fait cette alliance. »
22:13On va écouter à présent Jérôme Fourquet
22:15qui a été ce matin l'invité du grand rendez-vous
22:17CNews Europe 1 Les Echos.
22:20Il estime que nos institutions sont à bout de souffle
22:23et que la Ve République est arrivée à son terme.
22:28Notre Ve République et nos modes de scrutin,
22:31scrutin pour l'essentiel à deux tours,
22:33étaient parfaitement adaptés
22:35à un paysage politique qui était bipolaire.
22:38À partir du moment où la tripartition
22:41semble s'installer et s'ancrer
22:44dans le paysage,
22:46tout se met à dysfonctionner.
22:48On voit que sur son premier quinquennat,
22:50les institutions lui ont permis de fonctionner
22:53puisqu'il avait une majorité à sa main.
22:55L'image qu'on peut retenir sur ce caractère dysfonctionnel,
22:59ce serait un peu celui d'un moteur de voiture
23:01qui est réglé à deux temps
23:03et que vous voulez faire fonctionner sur trois temps.
23:05Eh bien, la voiture va octer
23:06et puis au bout d'un moment,
23:07le moteur va caler
23:09et nous sommes dans cette situation aujourd'hui.
23:13Voilà la question qui est posée.
23:14Est-ce que la Ve République est toujours adaptée
23:16à la situation politique actuelle ?
23:18J'étais un de ceux qui ont pensé
23:20depuis très longtemps que la Ve République
23:22devait changer.
23:23Je pense que, d'ailleurs,
23:24la sortie de la crise dans laquelle on est
23:26se fera par la naissance d'une VIe République.
23:28Tout le reste ne sera que du rafistolage.
23:30Et d'ailleurs, c'est la meilleure manière
23:32d'écarter le duel Mélenchon-Le Pen.
23:34C'est justement d'aller vers une VIe République
23:36parce qu'une fois qu'on aura établi la proportionnelle,
23:38qu'on aura fait un certain nombre de réformes institutionnelles,
23:40de fonctionnement administratif, etc.,
23:42il ne sera plus là comme étant le verrou de tout.
23:45Chacun pourra vivre sa vie
23:47et chacun pourra à partir de là défendre son projet.
23:49Et nos concitoyens auront le sentiment que voter...
23:51Parce que le PS ne sera plus prisonnier
23:53des accords électoraux avec la France insoumise.
23:55Par exemple. Mais vous savez,
23:56la porte de sortie peut être utile à Emmanuel Macron
23:59parce qu'un président de la République
24:01qui dit « j'ai compris, ça ne fonctionne plus,
24:03donc je vais convoquer un référendum constitutionnel
24:07en vous proposant une sortie de la Ve République ».
24:10– Et vous pensez que ça peut être sa manière de sortir de la crise ?
24:12– Je pense que cette question-là, il ne l'exclut pas, mon sentiment.
24:16Parce qu'il comprend bien, parce qu'il n'est pas stupide,
24:18il comprend bien qu'il y a quelque chose qui ne va plus.
24:20Et s'il ne veut pas sortir par la petite porte,
24:22ça peut être une manière pour lui de sortir par la grande,
24:24en disant « j'ai donné naissance à une VIe République ».
24:27– Eric Prevel avant de marquer une pause.
24:28– Moi j'ai souvent partagé les analyses de Jérôme Fourquet
24:30sur l'archipélisation du pays,
24:32sur ce qu'il appelle le stato-consumérisme.
24:34Mais là, je diverge un peu.
24:38Pour une raison très simple, c'est que je pense que
24:40c'est aller un peu vite en besogne que d'imaginer
24:43que la tripartition politique à l'Assemblée nationale,
24:45elle est installée une fois pour toutes.
24:47Moi je pense qu'avec la disparition politique du « en même temps »,
24:51avec la disparition politique en 2027
24:54ou avant d'Emmanuel Macron dans un premier temps,
24:57les choses se rééquilibreront sans doute.
24:59Et moi je fais partie de ceux qui considèrent
25:02qu'une gauche républicaine face à une droite républicaine,
25:05avec sans doute un rassemblement national fort,
25:08ça ne sera pas forcément une tripartition.
25:11Parce que ne balayez pas d'un revers de main
25:14l'idée que la droite, les droites puissent s'unir.
25:17– Très rapidement parce qu'on marque une pause là.
25:19– Mais la question qui est posée ce n'est pas simplement la tripartition,
25:21c'est l'élection du Président de la République
25:23au suffrage universel avec tous les pouvoirs qu'elle lui confère
25:26qui posent problème aujourd'hui.
25:28Et je peux en porter témoignage,
25:31ça les rend fous tous, cette élection du Président, tous.
25:34J'ai vu des gens, à peine ils commencent leur carrière politique
25:37qui disent moi je suis déjà candidat à l'élection présidentielle.
25:40– On marque une très courte pause, vous restez avec nous,
25:42on se retrouve dans la deuxième partie de ce Face à Face,
25:44on évoquera notamment la situation en Allemagne 48 heures
25:47après cet attentat sur un marché de Noël
25:50qui a fait 5 morts dans un bilan toujours provisoire.
25:53À tout de suite.
25:5719h30 de retour en direct sur CNews Face à Face,
26:00ce soir Julien Dré et Éric Revelle.
26:02Le gouvernement allemand promet aujourd'hui une enquête rapide
26:05et minutieuse pour mettre à jour d'éventuelles erreurs
26:07dans la prévention de l'attaque à la voiture-bélier
26:09commise il y a deux jours sur le marché de Noël de Magdebourg.
26:13Hier soir les cloches de toutes les églises ont sonné en hommage aux victimes.
26:16Plus de 3000 personnes étaient réunies devant la cathédrale de la ville
26:20où était célébrée une messe en présence du président allemand, Kinsen.
26:26– Fleurs, bougies, ils sont des centaines unis dans la peine.
26:31De l'amour et de la compassion, voilà ce que nous ressentons aujourd'hui.
26:35C'est pour cela que nous sommes là, pour donner de la force à toutes ces personnes.
26:40Non, non, non, nous ne voulons pas ressentir de la peur à aucun moment.
26:44Massé devant la cathédrale, l'heure est au recueillement pour les habitants de Magdebourg.
26:50C'est dans un silence solennel qu'ils rendent hommage aux victimes
26:54juste à côté du lieu du drame, le marché de Noël.
26:57– Je pense que toute l'Allemagne se rassemble derrière Magdebourg
27:00et que la politique fédérale devrait aussi se tenir derrière Magdebourg.
27:06– J'espère que cette expérience terrible
27:08produise quelque chose de positif pour notre société dans l'ensemble.
27:14Qu'elle mette en lumière nos forces,
27:16qu'elle démontre que nous sommes plus forts ensemble.
27:19Et j'espère que...
27:27– Près de 3000 personnes ont suivi ce samedi
27:30un hommage religieux rendu aux victimes de l'attentat
27:33avec un message central, ne pas céder à la haine.
27:37Sur le parvis, malgré le froid,
27:39ils sont nombreux à affluer aux abords de l'édifice religieux,
27:43solidaires dans la douleur à quelques jours de la fête chrétienne de Noël.
27:48– Éric Revel, c'est vrai qu'il y a encore beaucoup de questions qui se posent,
27:51on a du mal à y voir vraiment très clair.
27:53Le suspect a agi de manière incroyablement cruelle et brutale,
27:57à la manière d'un terroriste islamiste,
28:00bien que son idéologie semble être celle d'un opposant à l'islam.
28:03Voilà ce que dit ce soir la police allemande.
28:06– Oui, depuis le début, j'avoue qu'on est en pleine confusion.
28:09C'est un homme qui est psychiatre,
28:11qui travaillait dans une clinique à côté de Magdebourg,
28:14qui est intégré à la société allemande depuis 18 ans,
28:17qui se déclare islamophobe et qui commet un acte de barbarie
28:21dans un marché de Noël,
28:23alors qu'il y a à la fois une vitrine commerciale
28:25mais qu'il y a aussi un symbole chrétien.
28:27– Un symbole chrétien, évidemment.
28:28– Donc si vous voulez, il faut évidemment être prudent,
28:30il faut que l'enquête aille vite, qu'elle soit totalement transparente,
28:34j'insiste, parce que sinon vous allez donner libre cours à des tas de fantasmes.
28:39N'oubliez pas qu'il y a une élection importante législative
28:42anticipée en Allemagne en février,
28:44que l'AFD Alternative für Deutschland,
28:48qui est un parti de droite nationale dure,
28:50ne cesse d'engranger des gains politiques
28:53et que si cette enquête ne donne pas l'impression
28:56qu'elle est transparente, qu'elle va au bout,
28:58alors vous n'empêcherez pas les gens de penser
29:00que si on est islamophobe, on ne s'attaque pas
29:02à un marché de Noël de cette manière barbare.
29:04La vidéo qu'on a tous vue sur les réseaux sociaux
29:07est absolument épouvantable.
29:09– C'est une vidéo, pour ceux qui ne l'auraient pas vue,
29:11où on voit une voiture foncée à très vive allure,
29:14dans la foule, ce qui rappelle ce qu'on a vécu,
29:16notamment à Nice sur la promenade des Anglais.
29:18– La promenade des Anglais en juillet 2016 qui avait fait 86 morts,
29:20d'ailleurs imaginez comment toutes ces familles endeuillées
29:22à Nice ou ailleurs, parce que là il s'agissait
29:24d'un camion bélier sur la promenade des Anglais,
29:26ont dû voir leur sentiment exacerbé
29:31de manière absolument terrifiante,
29:33ils ont revécu un autre traumatisme,
29:35donc je pense que c'est ça, il faut que l'enquête aille vite,
29:37rapide, on reste prudent évidemment,
29:40mais enfin c'est un ministre de l'Intérieur qui donne cette phrase.
29:45– C'est la police allemande.
29:46– C'est la police allemande.
29:47Tout ça ressemble à un attentat islamiste,
29:49ça ressemble à un attentat islamiste.
29:51Maintenant je sais que les Saoudiens avaient mis en alerte,
29:53visiblement le gouvernement allemand sur cet individu,
29:57l'enquête dira d'ailleurs si la police et les services allemands
30:00ont pris en sérieux ou pas ces requêtes,
30:02mais franchement à ce stade, pardonnez-moi,
30:05même si on doit être prudent, si on doit être très prudent,
30:09rouler sur des gens, est-ce que vous imaginez ce que c'est
30:11qu'une voiture qui arrive à 110, 120 et qui fracasse des corps ?
30:14C'est une barbarie insondable.
30:19– Je n'ai pas grand-chose à rajouter à ce que vient de dire Eric,
30:21mais il va falloir effectivement que l'enquête clarifie les choses,
30:26parce que j'ai vu tout de suite des gens faire des déclarations intempestives
30:29en disant voilà, et puis après on se rend compte que ce n'est pas aussi simple,
30:33mais la vérité c'est que nos voisins allemands et nos cousins allemands
30:36vont être confrontés dans les semaines à venir
30:38à des débats très importants sur la gestion des flux migratoires,
30:41la manière dont les choses se passent, parce qu'ils ont été très généreux,
30:44rappelez-vous l'accueil…
30:46– Mais ce débat a déjà existé en Allemagne ces derniers mois.
30:48– Oui, mais je suis à peu près certain qu'il va rebondir,
30:50Eric a raison, les élections qui arrivent vont être marquées par ça,
30:53et c'est à ce moment-là qu'on commence à se poser les questions en disant,
30:56des fois je me dis, mais il n'y a pas une main quelque part
30:59qui manipule tout ça, parce que faire un attentat de cette nature-là
31:02deux mois avant les élections, on a l'impression que ça tombe
31:05de manière… miraculeusement quoi, et donc je ne sais pas.
31:09– Mais qu'est-ce que vous voulez dire ?
31:11– Des fois on se demande s'il n'y a pas des manipulations.
31:14– Dans quel sens des manipulations ?
31:16– C'est là que l'enquête va le dire, ce que je sais c'est que,
31:19ce que je ne suis pas capable de vous dire, je me dis,
31:22tiens cet attentat il tombe à pic.
31:24– Oui, non mais alors c'est intéressant Julien Dray,
31:27parce que j'ai en mémoire quelques sorties de Jean-Luc Mélenchon
31:30avant la présidentielle qui disait,
31:32attention on va sans doute avoir un attentat…
31:34– C'était au moment de l'école aux Aratora, vous faites référence à ça ?
31:37– Oui, quand il dit attention on va peut-être avoir un nouvel attentat
31:40qui va modifier le cours électoral des choses,
31:42vous savez de cette déclaration de Jean-Luc Mélenchon ?
31:44– Oui, je me souviens.
31:45– Vous employez le même argument, cher Julien Dray.
31:47– Non, je veux bien que vous essayiez de m'en emmener…
31:49– Non, pardonnez-moi, c'est très étrange que vous dites.
31:51– C'est-à-dire que vous dites que cet attentat…
31:53– Laissez parler Julien Dray pour qu'il complète son propos.
31:56– Comme on n'est pas capable de savoir quelle est la nature de cet attentat,
31:59parce que vous-même vous l'avez d'ailleurs très bien dit,
32:02on ne sait pas si c'est un attentat islamiste ou pas,
32:04parce que ça peut être un anti-islamiste qui est devenu islamiste,
32:07ça va vite ces choses-là sur internet,
32:09et je dis que cet attentat-là va ouvrir un débat très violent en Allemagne,
32:13à la veille des élections, et que des fois comme ça,
32:16quand je regarde les choses, je fantasme peut-être,
32:19mais je me dis que c'est incroyable comment ces choses-là arrivent.
32:23– C'est-à-dire que vous dites que ça va profiter à la FD.
32:27– Je ne dis rien, oui, ça c'est clair.
32:30– Donc vous sous-entendez que peut-être cet attentat n'est pas un hasard,
32:33s'il profite à la FD.
32:35– Non, je ne sous-entends rien, un peu quand même.
32:37– J'essayais d'éclaircir votre pensée, pardonnez-moi.
32:40– Je vous fais une confidence, mais visiblement vous faire une confidence
32:43vous amène immédiatement à fantasmer…
32:45– Non, non, ça nous étonne.
32:47Si ça ne vous étonne pas, au moins on peut se poser cette question-là,
32:53pour à partir de là dire non, cet attentat est spontané, etc.
32:58Mais on a le droit de se la poser, ce n'est pas indécent de se la poser.
33:01– La question que vous posez, c'est qu'il aurait pu être organisé à distance
33:07par des personnes qui auraient des intérêts en Allemagne ?
33:09– Non, mais la question que je me pose, c'est simplement une simple question,
33:14vous savez la question que je me pose, je pense que d'autres vont se la poser aussi.
33:17– Mais en fait…
33:18– Je pense que les enquêteurs en Allemagne vont aussi se poser la question,
33:23mais peut-être qu'ils l'écarteront, ils diront voilà,
33:25c'est un concours de circonstances, d'accord ?
33:27Mais peut-être que ça ne l'est pas totalement, voilà.
33:29– Si l'hérétérialisation, vous l'avez dit, ça peut aller très vite,
33:32mais la question qu'on peut se poser, qui ne rejoint pas forcément la vôtre,
33:35c'est comment se fait-il qu'un type de 50 ans, psychiatre, intégré,
33:40qui est sur place depuis 18 ans, bascule là au moment des fêtes de Noël
33:45et se livre un carnage ?
33:47– C'est l'autre question, c'est pour ça que ça m'intéresse,
33:49c'est que visiblement, en plus la police allemande n'est pas réputée
33:53pour passer à côté de ces choses-là.
33:55Visiblement l'Arabie Saoudite avait signalé…
33:57– Avait alerté, effectivement, en disant attention.
34:00– Donc voilà, est-ce qu'il y a une faille dans le système,
34:02est-ce qu'on a laissé faire ?
34:04Voilà, c'est des choses qui, naturellement, on doit se poser.
34:07– Et vous pensez que l'enquête tranchera et on le saura ?
34:09– Je ne pense rien, moi je ne suis pas allemand, je suis français,
34:11donc je regarde de loin et j'espère en tous les cas que pour nos concitoyens allemands,
34:15ils auront les réponses et qu'ils sauront à partir de là…
34:19– Le type est vu très rapidement dans les commentaires d'extrême-droite,
34:22par la partie de la gauche, on dit que c'est un type d'extrême-droite,
34:25maintenant ce Saoudien…
34:27– Oui, ça permet de dédouaner plein de choses,
34:29c'est pour ça que je trouve que poser la question comme je l'ai posée
34:32n'est pas stupide, ça permet justement de prendre le temps nécessaire
34:35de faire la démonstration.
34:36– Parlons de Mayotte à présent,
34:38puisque la situation est toujours dramatique sur place,
34:40les écoles encore debout sont désormais transformées en refuges pour certaines familles,
34:44beaucoup d'enfants sont toujours sans eau ni nourriture,
34:47comme on peut le constater sur place,
34:49nos envoyés spéciaux Régine Delfour, Thibaut Marcheteau,
34:52le récit est signé Corentin Alonso.
34:55– Allongé sur le sol, sans eau ni nourriture,
34:58cet enfant de 7 mois a du mal à supporter les 31 degrés.
35:03Sa mère a trouvé dans cette école mahoraise un abri après le cyclone,
35:07mais au fil des jours, les conditions sont de plus en plus difficiles à supporter.
35:12– Les enfants, chaque jour, pleurent, pleurent, pleurent,
35:14parce qu'ils ont faim, il n'y a rien à manger.
35:18Et moi aussi, je ne trouve pas à manger, du coup,
35:21même la tête, elle ne trouve rien.
35:24– À Congo, les autorités ont transformé toutes les écoles
35:27en centres d'hébergement d'urgence.
35:29La mairie explique faire le maximum pour pallier cette situation.
35:33– Tant qu'ils n'ont pas d'habitation, de toute façon, c'est un point d'urgence.
35:38On va leur amener de l'eau et de la nourriture,
35:41tous les dons que Carrefour nous donne,
35:43on est en train de les stocker à la mairie et faire école par école
35:46pour que tous nos services techniques puissent livrer dans les écoles
35:48et que les enfants et les familles aient de quoi boire et de quoi manger.
35:52– Parmi les personnes présentes, une majorité de sans-papiers,
35:55accueillies sans aucune distinction.
35:59– On est là pour accueillir tout le monde, les femmes, les enfants,
36:02les papiers, on s'en fout.
36:05Mayotte est dévastée, on ne va pas rajouter de la misère à la misère.
36:09– Hier, Emmanuel Macron a annoncé des mesures d'urgence
36:12pour reloger les 9000 personnes hébergées dans les écoles de l'archipel.
36:16L'objectif, que toutes les écoles soient prêtes pour la rentrée du 13 janvier.
36:21– Julien Dray, est-ce que vous diriez que la France se mobilise à Mayotte
36:25comme elle se mobiliserait pour n'importe quel autre département français ?
36:28Bruno Retailleau dit oui, il n'y a pas de débat possible,
36:31il le dit ce matin dans le JDD.
36:33La France se mobilise comme si ce drame avait eu lieu en métropole.
36:37– Pourquoi je suspecterais que la France ne le fait pas ?
36:39– C'est une question qui est posée. – D'accord.
36:41– Par les Mahorais notamment.
36:43– Moi le sentiment que j'ai, c'est qu'il y a quand même une mobilisation sérieuse,
36:46que ça n'a pas été pris par-dessus la jambe.
36:48Je veux dire, il y a eu, d'abord dans les déplacements,
36:50le Président de la République, le Premier ministre,
36:52dans ce que j'entends sur la construction d'hôpitaux,
36:54j'ai l'impression quand même que la France est là, aux côtés des Mahorais.
36:57– Il y a encore des gens qui ont faim à Mayotte, on vient de l'entendre.
37:00– Comme dans toutes les catastrophes naturelles,
37:02les choses ne se font pas en deux heures, surtout vu l'ampleur de celles-là.
37:05Avec une situation qui est plus compliquée encore à Mayotte,
37:08c'est que, d'ailleurs le drame, c'est que c'est des gens
37:12qui n'étaient déjà pas dans des situations favorables, privilégiées,
37:15qui ont subi des destructions massives,
37:17c'était beaucoup de bidonvilles qui avaient été construits,
37:19donc tout a disparu, des gens qui n'avaient pas d'argent,
37:22qui racontent qu'ils n'ont pas d'argent, même de réserve,
37:26pour pouvoir acheter un peu d'eau,
37:27donc il faut effectivement que la solidarité soit totale,
37:30et puis derrière, il faudra quand même, d'abord dans la reconstruction,
37:33et puis après dans la maîtrise des choses, peut-être pas recommencer les mêmes erreurs.
37:36– Eric Revel.
37:37– Le Président de la République a eu raison de dire que le cyclone est dévastateur,
37:42mais qu'il n'est pas responsable du cyclone, il a eu raison de dire, me semble-t-il,
37:46que si Mayotte n'était pas un département français,
37:51peut-être que les secours, les moyens mis sur la table et sur place,
37:56auraient été moindres, je pense qu'il a eu raison.
37:58Maintenant, on ne peut pas oublier quand même qu'en 2019,
38:00lors de sa première visite à Mayotte, il avait promis deux nouvelles constructions,
38:05il avait promis un nouvel hôpital,
38:08et que les Mahorais qui lui ont signifié sa colère,
38:11peut-être qu'un certain nombre d'entre eux,
38:13avaient encore en mémoire les promesses d'Emmanuel Macron de 2019,
38:17et ça, il en est responsable.
38:19Alors, peut-être que derrière, l'administration n'a pas suivi,
38:21peut-être que les moyens n'étaient pas au rendez-vous,
38:23mais quand vous venez en 2019, et que vous revenez en 2024,
38:27et que l'une des raisons pour lesquelles il y a autant de morts,
38:30d'ailleurs, saura-t-on un jour exactement le nombre de victimes
38:33qu'a fait ce cyclone ? J'en doute.
38:35Pourquoi est-ce qu'il y a beaucoup de victimes ?
38:37Parce que les taules, parce que l'immigration illégale,
38:39ont fait que les gens se sont entassés,
38:41que les nouvelles constructions n'ont pas suivi le rythme qu'il fallait,
38:45et que donc ce cyclone a été encore plus dévastateur.
38:48Voilà. Et moi, j'ai eu le sentiment,
38:50en écoutant le président de la République,
38:52qu'il y avait une sorte de ressort psychologique un peu cassé.
38:55C'est-à-dire que l'accumulation des crises, pour lui, je pense,
38:58c'est un homme, il impacte de manière absolument incroyable.
39:01Sa voix changeait par moments.
39:03Il était tellement exaspéré.
39:05Parfois, il me donnait l'impression d'être au bout du rouleau.
39:08Il était fatigué. Il a eu des mots très forts,
39:11qu'un président ne devrait peut-être pas employer, certes,
39:14mais ça prouve qu'il est dans un état de tension, à mon avis, fort.
39:19Il n'a pas la responsabilité majeure,
39:21mais il a celle de ne pas avoir tenu ses promesses en 2019.
39:24D'accord. Moi, je suis pas en train de dénoncer Emmanuel Macron,
39:27mais je pense que le fait que ça soit la France,
39:30quand même par rapport aux populations qui sont là localement,
39:33autre chose que dans d'autres pays qui ont subi ces catastrophes.
39:36Et rappelez-vous, où il ne se passait quasiment rien.
39:38Ils ont laissé mourir les gens. D'ailleurs, c'est même un choix politique.
39:41Bon, voilà. Donc ça, c'est quand même l'avantage d'être français
39:44ou d'appartenir à la France.
39:46Maintenant, derrière, il y a quand même un problème qui est posé.
39:49C'est les relations qu'on a avec le régime des Comores.
39:52Et de savoir si, une bonne fois pour toutes,
39:54on va traiter ce problème-là sérieusement
39:56ou si on va continuer à dire, attention, vous allez voir,
39:59et on va laisser ce flux migratoire permanent
40:01avec ces gouvernements comoriens qui, en permanence, font un chantage
40:04en disant, si vous ne donnez pas assez d'argent, on va laisser filer.
40:07On leur donne de l'argent, mais ils laissent filer quand même.
40:10Alors, le drame, c'est aussi ça.
40:12Parce que si vous faites une comparaison entre les deux,
40:14le cyclone, il s'est parité à Mayotte,
40:16donc ça veut dire que les Comores ont été touchés également.
40:18Beaucoup moins. C'est l'œil du cyclone qui a touché Mayotte.
40:20Oui, certes, mais vous avez forcément eu des dégâts aussi là-bas.
40:23Donc ça veut dire que ces gens, ils vont tenter de migrer
40:26vers l'endroit qui leur semble le plus propice,
40:28c'est-à-dire Mayotte, en phase de reconstruction.
40:30Ils n'ont pas attendu le cyclone pour le faire, si je peux me permettre.
40:32Non, mais là, ça va peut-être accroître les choses.
40:34Le président de la République doit avoir une politique très ferme
40:36et une mise de l'intérieur aussi.
40:383 500 euros annuels par an, le revenu moyen à Mayotte.
40:42Mais c'est infiniment moindre dans les Comores.
40:45Donc vous avez non seulement l'attrait de devenir français,
40:47mais vous avez l'attrait de gagner plus d'argent.
40:50Il va y avoir des élections qui vont avoir lieu dans les deux ans
40:54qui viennent aux Comores.
40:56Et ça serait bien que la France, cette fois-ci,
40:58mette des règles strictes sur le déroulement de ces élections
41:00pour que les gouvernements qui en ressortent
41:02ne soient pas des gouvernements corrompus,
41:04qui utilisent et détournent toutes les aides qu'on leur donne
41:06et qui, au contraire, se livrent à des chantages permanents.
41:08Je voudrais qu'on dise un mot à présent sur ce qui s'est passé
41:10vendredi à la cour d'assises spéciale de Paris,
41:12qui a reconnu coupable et condamné les huit personnes
41:15impliquées à différents degrés, bien sûr,
41:17dans l'assassinat de Samuel Paty.
41:19Les deux amis du terroriste ont notamment été reconnus coupables
41:22de complicité d'assassinat et condamnés à 16 ans
41:25de réclusion criminelle.
41:27Julien Dray, est-ce que vous diriez qu'avec ce verdict,
41:30la République a gagné face à l'islamisme ?
41:32C'est ce que dit Thibaud de Montbréal,
41:34qui est l'avocat de la sœur de Samuel Paty.
41:36Je ne sais pas si la République a gagné,
41:38parce que quand on est face à ce drame-là,
41:40il n'y a rien à gagner.
41:42On n'effacera pas ce qui s'est passé.
41:44Mais la République a, en tous les cas, tenu promesse.
41:46Elle a fait ce procès et elle a retrouvé,
41:49pas le coupable, mais tous ceux qui ont participé à cela
41:52et ils ont été punis.
41:54Mais ça n'efface pas la réalité de ce qu'a révélé ce drame.
41:57Et ça n'efface pas aussi la responsabilité de ceux,
42:00parce que c'est ça aussi qui, malheureusement,
42:02ne sera pas jugé, de ceux qui avaient été alertés
42:05et qui n'avaient pas pris les mesures nécessaires
42:07quand Samuel Paty disait attention à ce qui allait se passer.
42:10Je pense notamment à toute la filière administrative.
42:12Donc on a tapé à juste titre tous ceux qui ont aidé
42:17et participé à cet assassinat.
42:19En lui mettant notamment une cible dans le dos,
42:21c'est ça qui a été jugé sévèrement par la Cour Spéciale ?
42:25Je pense que ça a été justement jugé.
42:28Mais j'aimerais bien quand même qu'on n'oublie pas
42:31que Samuel Paty a été laissé tout seul avant.
42:34Et c'est ce qu'a raconté très bien sa sœur,
42:36c'est ce que racontent très bien les journalistes.
42:39Il y a eu une lâcheté dans la filière administrative
42:43qui l'a laissé tout seul.
42:45Je pense qu'on peut quand même se réjouir.
42:48La Cour Spéciale, qui est formée de magistrats aguerris,
42:51qui connaissent ce que c'est qu'un magistrat professionnel uniquement,
42:55a été au-delà des réquisitions du parquet, nettement au-delà.
42:58Et je pense que la République n'est pas définitivement gagnante face à l'islamisme.
43:05Mais on n'aurait pas compris, personne n'aurait compris
43:08qu'après Paris Drame, avant le procès de Dominique Bernard,
43:11après les gens qui ont assassiné Dominique Bernard,
43:15personne n'aurait compris que les réquisitions du parquet doucereuses
43:20soient appliquées à des gens qui ont participé à un engrenage
43:24qui a amené à la décapitation de Samuel Paty.
43:26Parce qu'il y a le procès de Samuel Paty, les peines qui ont été appliquées,
43:30et puis derrière il va y avoir aussi celui des assassins de Dominique Bernard,
43:36autre professeur.
43:37Donc on peut dire, enfin, oui la justice a fait son travail.
43:42La justice a fait son travail et on peut s'en réjouir.
43:44– D'accord, mais moi si vous me permettez,
43:46me réjouir qu'après on sanctionne les coupables, oui.
43:50Mais je me réjouirais si ces choses-là ne se passaient pas.
43:53Et pour qu'elles ne se passent pas,
43:55il faut aussi qu'il y ait une mobilisation générale des administrations
43:58et pas la lâcheté auquel on assistait.
44:00Je m'excuse de le dire, mais plus j'ai lu les documents administratifs
44:04et les signales qu'adressait Samuel Paty à ses propres autorités,
44:08et plus la colère au fond de moi se renforçait.
44:12– Ça veut dire que pour vous, contrairement à ce qu'on entend
44:14notamment de la part de la ministre de l'éducation nationale,
44:16il n'y a pas d'avant et d'après Samuel Paty ?
44:18– Ça veut dire qu'à l'époque, en tous les cas, l'administration…
44:21– Et aujourd'hui, est-ce que vous avez le sentiment que les choses ont changé ?
44:23– Aujourd'hui, je ne suis pas en première ligne,
44:25je ne suis pas convaincu que ça ne pourrait pas se repasser.
44:29J'ai de plus en plus de témoignages où les proviseurs disent
44:33bon, mais attendez, on va voir, qu'on voit que les familles
44:35essayent d'étouffer les choses.
44:37– Merci beaucoup messieurs d'être venus ce soir dans cette émission
44:40en direct sur CNews, merci Eric Rebel, merci Julien Dré.
44:43Je présente à nouveau votre livre qui est très bon lucidité,
44:46Mélenchon, c'est publié chez Plon,
44:48si vous avez un cadeau de dernière minute pour Noël,
44:52vous pouvez vous le procurer dans toutes les bonnes librairies, n'est-ce pas ?
44:55– Oui, c'est une bataille.
44:57– Merci beaucoup, vous restez avec nous bien sûr,
44:59je vous retrouve dans quelques minutes avec de nouveaux invités
45:01dans l'heure des pro 2, à tout de suite.
45:03– Sous-titrage ST' 501

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