Eliot Deval reçoit deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace
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00:00Il y en a, et il en existe. Le dernier en date, c'est sa présence, la présence du pape à Notre-Dame, ou plutôt son absence la semaine dernière.
00:08Des cadeaux ont été offerts par Emmanuel Macron. Ça aussi, c'est la tradition. Deux livres. Un livre sur Notre-Dame, les plus belles photos.
00:16Et puis un livre de poésie de Charles Péguy. Et puis je voulais souligner quand même qu'il y a eu quelques mots.
00:22Normalement, Emmanuel Macron n'a pas fait de conférences de presse. Mais il a prononcé quelques mots
00:28devant la caméra du pôle, la caméra officielle. Et ces quelques mots ont été évidemment ses pensées pour Mayotte.
00:35Il a dit au pape à quel point Ajaccio... Il avait ensoleillé et donné du bonheur à Ajaccio. Mais ses pensées se sont arrêtées pour Mayotte.
00:43Et vous le savez également, le pape François, lui aussi, a parlé de Mayotte, a prié pour Mayotte aujourd'hui dans cette journée
00:50qui a été extraordinaire encore une fois. Le ton, ce soir, de cette rencontre entre Emmanuel Macron et François était plus politique, plus solennel.
00:59C'était le moment officiel en quelque sorte. Mais François, toute cette journée a donné le change à un peuple corse qui était heureux.
01:07Il a été très proche des Corses qui l'ont beaucoup remercié, qui étaient très nombreux aujourd'hui.
01:12Merci beaucoup Olivier Benkemoun. Merci à Sacha Robin qui vous accompagne.
01:17Merci à toutes les équipes sur le terrain, les équipes de CNews qui nous ont permis de vivre cette journée historique et la visite du pape en Corse.
01:27Gilles-William Golnadel, bonsoir. J'espère que vous avez suivi cette journée qui vous a peut-être un peu élevé, qui vous a rendu un peu plus sage.
01:36Je suis réputé pour un fervent papiste.
01:38Un fervent papiste. Julien Dray, bonsoir. Ravi de vous retrouver, Julien Dray.
01:44Bonsoir.
01:44J'ai suivi, mais en voyant votre tweet pour annoncer l'émission, je me suis rendu compte que vous n'étiez pas prêt à une sorte de réconciliation, d'apaisement.
01:54Entre qui et qui ?
01:55Une humeur, un climat. Regardez ce qu'il écrit ce soir, Gilles, le chevalier blanc méritant, va disposer aisément du ville baron noir médisant.
02:07Mais comment ?
02:08Mais quand même. Mais William, mais franchement.
02:11Mais attendez, c'est objectif. C'est la pure réalité.
02:14Je me demande si... Je vous trouve en tous les cas très inspiré pour faire les tweets. Si vous pouviez faire de même sur le plateau.
02:21Quand il s'agit de dire du bien de moi et du mal de Julien Dray, j'ai l'inspiration suffisante. Ça tombe du ciel.
02:28Le sourire. Le sourire, malheureusement, notre actualité là aussi, elle est dramatique. Elle nous emmène à Mayotte.
02:35D'ailleurs, Emmanuel Macron a eu un mot au moment d'échanger avec le pape, un mot pour les Mahorais en disant, vous nous avez apporté du bonheur pour la France, pour la Corse.
02:46Et dans un temps où il y a le malheur, l'enfer actuellement à Mayotte, dévasté, département soufflé par un cyclone.
02:53Les images, on va les découvrir ensemble, sont apocalyptiques.
02:56Le bilan humain à cette heure est encore trop incertain pour donner une information éclairée qui corresponde à la réalité.
03:03Depuis hier, je me refuse à donner un bilan parce qu'aujourd'hui, je m'appuie sur ce que disent les élus sur place et même le préfet en disant,
03:12aujourd'hui, on ne peut pas donner un bilan.
03:14On sait que c'est dramatique. On pourrait parler de centaines, voire de milliers de disparus.
03:18Donc, je ne veux pas me prononcer là-dessus.
03:21Je vous propose d'écouter Estelle Youssoupha, qui est la députée mahoraise, qui vient régulièrement sur le plateau de CNews,
03:26qui alerte sur la situation depuis des années à Mayotte et qui parlait de ce qu'il se passe actuellement chez nos compatriotes mahorais.
03:37Je pense qu'il faut vraiment prendre en conscience qu'on a besoin que l'État déclare l'état d'urgence à Mayotte dans les plus brefs délais pour déployer l'armée.
03:44On est aujourd'hui dans une situation humanitaire catastrophique.
03:49On compte nos morts. On compte nos disparus.
03:53On n'arrive pas à accéder aux deux tiers de l'île.
03:56Il y a des villages entiers dont on est sans nouvelles.
03:59Et surtout, maintenant, les voyous, les bandits, et vous connaissez l'insécurité qui règne à Mayotte, sont en liberté, en train de raqueter, de piller,
04:10de prendre les meubles, les tôles pour reconstruire les bidonvilles, c'est-à-dire recommencer les constructions illégales qui sont des tombeaux et des cimetières à ciel ouvert.
04:21On ne peut pas laisser Mayotte basculer dans le chaos.
04:25Et hier, Estelle Youssoupha a répondu à un certain Jean-Luc Mélenchon, les premiers qui parlent de récupération politique quand il y a un drame.
04:33Regardez le tweet de Jean-Luc Mélenchon hier, alors qu'on ne savait encore quasiment rien de ce qui se passait.
04:38« Le cyclone frappe Mayotte de plein foie. Une population rendue vulnérable et abandonnée est soumise à une terrible épreuve.
04:44Le pouvoir méprisant et incapable, occupé par son nombril, n'a rien prévu ni organisé. »
04:51Et elle a répondu, Estelle Youssoupha, Mayotte n'a même pas encore compté ses morts, que les charognes sont déjà à l'œuvre pour leur politique aérie méprisable.
04:59Honte à vous Jean-Luc Mélenchon qui n'avait pas un mot de compassion.
05:02Et elle va un peu plus loin où elle explique que ce cyclone n'est pas suffisant.
05:06Comme si un cyclone n'était pas suffisant, Mayotte doit aussi subir l'hypocrisie de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise
05:12qui s'étaient opposées à la destruction des bidonvilles qui sont aujourd'hui des cimetières en défendant les habitats insalubres.
05:19Vous avez creusé des tombes, William.
05:21Écoutez, la nature peut être extrêmement méchante, extrêmement cruelle, mais les hommes aussi.
05:28Estelle Youssoupha, qui est une femme d'ailleurs admirable, a parfaitement raison.
05:33Le terme charogne est fort, mais il est assez adéquat.
05:37Il y a deux sortes d'oiseaux de proie, de vautours.
05:41Elle en a parlé, les bandits qui déjà vont piller.
05:46Puis il y a une autre forme d'oiseaux de proie, de vautours intellectuels.
05:51À chaque fois, c'est terrible dans cette nature humaine.
05:56Là, sur le plan politique, alors complètement déconnecté du réel, c'est sans surprise pour moi,
06:03M. Mélenchon qui, à nouveau, se conduit de manière particulièrement odieuse.
06:09Il n'y a rien à ajouter.
06:11Julien Dray.
06:13Écoutez, moi, je ne veux pas polémiquer avec M. Mélenchon, parce que ce qu'il a fait est indécent et insupportable.
06:18Mais je vais d'abord penser à nos compatriotes et me dire que c'est les plus miséreux qui subissent les pires tornades, les pires violences.
06:27Et que les pauvres, ils ont déjà toute la dureté de la vie.
06:30On sait ce qui se passe à Mayotte et qu'il aura fallu, en plus maintenant, vivre une des pires tornades.
06:35J'ai écouté les témoignages qu'il y avait à la radio de personnes qui racontaient qu'ils ont vu leur maison partir,
06:41qu'ils ne savent plus où sont leurs voisins.
06:44Je crois que la députée a raison.
06:46Il faut maintenant la solidarité.
06:48La solidarité, pas simplement en parole, pas par des visites ministérielles,
06:51mais il faut effectivement essayer d'aider les populations qui sont dans une désespérance totale.
06:56Un pont aérien a été mis en place.
06:58L'armée sera également mobilisée.
07:01Hier, il y avait une réunion de crise.
07:0313 ministres étaient présents.
07:06Tous les moyens pour l'instant sont mis en place pour tenter de sauver cette population en grande difficulté.
07:12Vous avez entièrement raison.
07:14Pensez ce soir au Mahorais.
07:16Autre sujet d'actualité.
07:18C'est un sujet ô combien sensible qui a été sous-traité cette semaine médiatiquement.
07:22On parlera de l'actualité politique dans un instant.
07:25Mais c'est un document de travail de la Haute Autorité de Santé.
07:28Et je sais que vous souhaitiez absolument revenir sur ce sujet, monsieur Golnadel,
07:32qui réclame l'accompagnement gratuit de toute personne voulant changer de sexe dès l'âge de 16 ans.
07:40C'est l'article du JDD.
07:42Ça a été révélé par nos confrères du Figaro.
07:44Recommandation sous emprise idéologique.
07:47Sujet passionnant quand une question de santé publique peut être perturbée par des militants
07:53qui après se présentent comme pour certains, bien sûr, pas tous.
07:58J'en fais d'ailleurs ma thématique pour le Figaro de demain.
08:03La Haute Autorité de Santé, son président, est nommé par le chef de l'État
08:08avec un budget assez pharaonique.
08:11Et qu'est-ce qu'elle fait ?
08:13C'est un projet que le Figaro a effectivement assorti.
08:17Elle projette de ce que même les mineurs en transition de genre soient remboursés.
08:29J'imagine qu'il y a des militants en sous-main, mais ça va même, ça va loin.
08:36Ça va même jusqu'à préconiser le remboursement, la gratuité des soins
08:41pour les mineurs qui feraient leur transition de genre.
08:45C'est complètement à rebours de ce que voient maintenant les Européens.
08:51Vous avez les pays scandinaves qui interdisent la transition de genre pour les mineurs
08:57tellement il peut y avoir des dégâts irréversibles.
09:00Parce que quand vous avez changé de sexe, c'est terminé.
09:03Vous avez la Grande-Bretagne qui proscrit totalement pour les mineurs
09:10de prendre des médicaments pour les bloqueurs de puberté.
09:17Tout cela, je pèse mes mots, on est dans une folie totale.
09:24Cette folie totale est née dans les années 50.
09:27Je raconte ça, c'est un fameux docteur Monet, ça ne s'invente pas,
09:32qui a pris un garçon qui préconisait, c'est ça la naissance du genre,
09:41qui pense que le genre, ça n'est pas biologique, c'est purement culturel.
09:46Même si vous êtes né homme, vous pouvez vous ressentir femme et c'est fini.
09:51Il a pris un môme de 3 ans, il a voulu le changer de sexe.
09:56A l'arrivée, le môme s'est suicidé.
09:59On a présenté ça comme un très grand succès et la théorie du genre
10:03est venue de ce fameux docteur Monet.
10:06Quand vous avez des scientifiques, c'est ça le pire.
10:10Quand vous avez une autorité scientifique qui se met dans une manière de charlatanerie,
10:16ça fait très fort un moment où l'ensemble de l'Europe est convaincu de cette folie.
10:22Il y a quelque chose qui m'échappe, le wokisme.
10:25Vous avez les Américains qui en ce moment, notamment,
10:28c'est caractérisé par l'élection de Trump, qui tentent de s'éloigner du wokisme,
10:33qui est une sorte d'hôpital psychiatrique à ciel ouvert.
10:38C'est à ce moment-là que la Haute Autorité de la Santé décide d'embrasser le wokisme.
10:44On est dans la folie.
10:46Je vais vous donner la parole, évidemment, Julien Dray,
10:48mais la Haute Autorité de la Santé a communiqué en disant que ce n'était pas
10:52un document qui revêt d'un caractère définitif.
10:57Non, c'est un projet.
10:58C'était en première lecture.
11:01Elle réaffirme avec fermeté la nécessité de préserver la sérénité des travaux.
11:06Julien Dray.
11:08D'abord, la Haute Autorité, elle ne s'est pas auto-saisie.
11:10Elle a été saisie par le ministre de la Santé,
11:12qui lui a demandé une réflexion sur l'ensemble de ces phénomènes.
11:16Elle travaille.
11:17Normalement, elle doit travailler de manière extrêmement discrète
11:21parce qu'on est sur des sujets sensibles
11:23qui nécessitent effectivement beaucoup de précautions
11:26et beaucoup de prises de distance
11:29par rapport à tout ce qui peut être de l'agitation médiatique.
11:32Je crois que la Haute Autorité dit elle-même
11:34que ce document n'est qu'un document fait par une personne
11:38qui n'aurait pas dû sortir, etc.
11:40Donc, il faut attendre et pas forcément tout de suite
11:43juger la Haute Autorité en tant que telle,
11:45parce que pour l'instant, elle n'a pas parlé.
11:46Moi, je pense qu'on est sur des sujets qui sont très complexes,
11:49très compliqués, et où j'avoue honnêtement que ma génération
11:53vit avec des schémas qui sont les siens, je reconnais,
11:57et qui sont peut-être jugés par certains
11:59comme réactionnaires, conservateurs.
12:02Mais moi, je pense que malgré tout, il faut faire attention.
12:05Et que la société va vite, trop vite,
12:08notamment qu'elle se laisse emporter par des vagues
12:11et que sur ces choses-là, des fois, ces vagues,
12:13on ne peut pas revenir en arrière.
12:15Et ça peut être dramatique.
12:16Et la Suède est un bon exemple pour ça,
12:18puisque la Suède, qui était très avancée sur ces choses-là,
12:22a décidé d'abord qu'il n'y a aucune transformation de genre
12:25avant la majorité, qu'il n'y a pas de possibilité.
12:28Et elle est revenue même sur un certain nombre de dispositifs.
12:31Donc, je pense qu'il faut être extrêmement attentif.
12:34Je comprends qu'il peut y avoir des tas de souffrances
12:37qu'il faut étudier, qu'il faut prendre en considération.
12:40Mais moi, je suis très ennuyé, parce que je juge
12:43avec ce que j'ai appris, ce qui est mon univers.
12:46Et effectivement, je regarde, je suis attentif.
12:49Mais je pense que, de ce que j'ai vu ces dernières années,
12:52il me semble qu'il y a eu des emballements
12:55qui ne sont pas forcément des progrès de l'humanité.
12:57Non, mais enfin, je veux dire, il ne faut pas être complexé
13:00par l'âge, Julien.
13:02Pardon, on n'est pas obligé d'accueillir le progrès
13:05pour le progrès. Je pense qu'on n'est pas dans le progrès.
13:07Je pense qu'on est dans une manière de folie.
13:09Encore un exemple, la très à gauche
13:13ancienne première ministre d'Ecosse a été obligée
13:16de démissionner parce qu'elle avait fait voter un projet
13:19où vous pouviez changer de sexe comme une lettre à la poste.
13:22Comme une lettre à la poste.
13:24Sauf que, par exemple, dans les prisons,
13:27les femmes qui étaient incarcérées
13:30n'étaient pas très contentes de voir arriver, par exemple,
13:33un monsieur qui avait changé de sexe
13:36et qui était devenu une de leurs sœurs, si j'ose dire,
13:39mais qui était un violeur en série.
13:43Cette folie, elle est tellement grave
13:46que vous avez maintenant des mômes,
13:48parce que vous avez des enseignants qui sont un peu perdus,
13:51vous avez des mômes dans les écoles
13:53qui s'interrogent sur leur sexe.
13:55On ne s'interrogeait pas sur nos sexes il y a 30 ans.
13:59Je pense réellement que le wokeisme
14:02a rendu fou une partie du monde occidental.
14:07Juste pour finir, je pense que tous ces sujets-là
14:11nécessitent énormément de sérénité,
14:13énormément d'expérience,
14:15de confrontations, de dialogues.
14:18Et que ça ne peut pas être des choses
14:20qui se jugent par des sommations,
14:22par des slogans ou par des emportements.
14:25Il y a des tas de souffrances humaines
14:28qu'il faut respecter,
14:30mais on ne peut pas faire n'importe quoi.
14:32Eh bien, écoutez, voilà ce qu'on pouvait dire
14:34sur ce sujet et la haute autorité de santé.
14:38Parlons politique à présent.
14:40Vous adorez ce thème, William Golnadel.
14:43Ce n'est pas que j'adore ce thème.
14:45Mais si, la vie politique, vous adorez.
14:47Non, c'est la politique fiction qui ne me suffit pas.
14:50Là, on n'est pas dans la fiction,
14:52puisqu'on a un nouveau Premier ministre
14:54qui s'appelle François Bayrou.
14:56D'ailleurs, c'est un ami, François Bayrou,
14:58Julien Dray ou pas ?
15:00Un ami à qui ?
15:02Il a passé 50 ans dans la vie politique,
15:04donc il a partagé une partie de sa vie politique
15:06avec la vôtre.
15:08Je ne casse pas la croûte avec lui régulièrement.
15:10Je ne pars pas en vacances non plus avec lui.
15:12Mais c'est un homme que je respecte,
15:14que je connais,
15:16avec lequel j'ai eu souvent des conversations
15:18par le passé, quand il a été
15:20ministre de l'éducation nationale.
15:22Parce qu'il a été un assez bon ministre
15:24de l'éducation nationale, pas au début,
15:26puisque je l'ai énormément combattu en 1993.
15:28Il a passé quelques nuits à l'Assemblée nationale
15:30quand il a voulu réformer la loi Fallou.
15:32C'est moi qui, avec d'autres d'ailleurs,
15:34menais le combat.
15:36Au lieu de se durcir, de se crisper,
15:38il a dit « j'ai fait une connerie ».
15:40Donc il a calmé le jeu,
15:42il a essayé de comprendre,
15:44il a ouvert le dialogue, il a reçu tout le monde.
15:46C'était là un signe d'intelligence.
15:48Après, c'est quelqu'un avec qui, moi, je pense,
15:50la gauche...
15:52Est-ce que c'est un homme de gauche, justement ?
15:54C'est un chrétien démocrate, au départ.
15:56C'est comme ça qu'il se définit.
15:58Je ne vais pas lui changer son morvée.
16:00Mais moi, c'est un homme avec lequel,
16:02je pense, la gauche doit travailler.
16:04Dans l'état d'esprit dans lequel, je pense,
16:06la gauche est, elle doit tendre la main,
16:08elle doit travailler.
16:10J'étais pour, alors je vais finir,
16:12parce que je ne veux pas être trop long.
16:14En 2007, j'ai pesé énormément au deuxième tour
16:16pour que Ségolène Royal tende la main
16:18à François Bayrou et qu'on essaye de faire un ticket.
16:20C'est vous qui étiez à l'œuvre
16:22lorsque l'on parlait de la « danse du vent »
16:24de Ségolène Royal pour essayer de...
16:26Ce n'est pas une « danse du vent »
16:28parce qu'il y a eu un vrai débat entre eux,
16:30public, qui a eu lieu le samedi après-midi
16:32au premier tour, où ils ont confronté leurs idées
16:34parce que justement, mon idée, c'était
16:36qu'il ne fallait pas faire des tractations.
16:38Il fallait que ça débatte publiquement,
16:40ça a été fait, et qu'on voie s'il y avait des convergences ou non.
16:42Enfin, le baron noir était à la manœuvre.
16:44Oui, mais c'était une bonne manœuvre.
16:46Il était partout.
16:48Alors, je vais vous dire, oui,
16:50et je pense que c'était une bonne manœuvre politique.
16:52Et d'ailleurs, Nicolas Sarkozy, qui a au début regardé ça
16:54à l'époque un peu avec des dents,
16:56a paniqué à la fin de la première semaine
16:58parce qu'il s'est rendu compte qu'il y avait une dynamique
17:00qui était tout à rebours. Après, François Béroud a hésité
17:02à la fin, et il n'a pas fait.
17:04Mais François Béroud a aussi appelé à voter pour François Hollande.
17:06C'est pour ça que je vous demande si c'était un homme de gauche.
17:08Je pense que le Parti Socialiste avait fait
17:10une énorme erreur à l'époque, puisqu'il avait présenté
17:12un candidat, et il a été battu
17:14aux législatives.
17:16François Mitterrand n'aurait jamais fait ça, par exemple.
17:18Quand on l'a appelé à voter pour lui,
17:20il était considéré
17:22que c'était un élargissement, et je pense que Hollande
17:24aurait dû, François Hollande, pardon, excusez-moi,
17:26aurait dû discuter plus dans son quinquennat
17:28et peut-être l'intégrer dans une majorité nouvelle.
17:30Ce qu'a fait un certain
17:32Emmanuel Macron en 2017, et d'ailleurs
17:34c'est l'élément, c'est le factor X.
17:36François Béroud,
17:38en 2017, sans François Béroud,
17:40Emmanuel Macron n'est pas président de la République,
17:42et c'est pour ça, peut-être,
17:44que vendredi matin, lorsque Emmanuel Macron
17:46dit à François Béroud,
17:48vous ne serez pas Premier ministre, vous pourrez être le numéro 2,
17:50l'éternel numéro 2,
17:52François Béroud lui dit, maintenant c'est
17:54terminé. Soit vous me nommez,
17:56soit je ne suis plus dans
17:58cette majorité. Et donc,
18:00ce coup de force a été longuement commenté
18:02ce week-end, on a vu énormément
18:04de sujets
18:06poindre,
18:08et la question c'est de savoir, est-ce que François Béroud
18:10à Matignon, c'est le signe d'un
18:12président au pied du mur,
18:14avec de moins en moins de pouvoir ?
18:16Le baron blanc.
18:18Le chevalier blanc.
18:20Écoutez,
18:22je n'ai
18:24pas l'air de connaître
18:26monsieur Béroud. Je suis bien
18:28persuadé que c'est un garçon intelligent,
18:30c'est un homme respectable.
18:32Les jeux politiques,
18:34c'est vrai que ça ne m'amuse
18:36et je n'y entends pas grand-chose,
18:38mais je le dis sans
18:40regarder les choses de haut,
18:42avec supériorité.
18:44Mais par contre, ce dont je suis
18:46sûr, c'est que
18:48à l'heure que connaît
18:50la France,
18:52où on ne se rend même pas compte
18:54des difficultés économiques,
18:56sociétales
18:58et existentielles françaises,
19:00très sincèrement,
19:02je ne pense pas qu'un homme du centre
19:04soit adapté
19:06à la situation.
19:08Ceci, je le dis
19:10très nettement, très fermement.
19:12Maintenant, une fois que j'ai dit ça,
19:14ça ne nous avance pas beaucoup, parce que
19:16de toute manière, et c'est le drame,
19:18il n'y a qu'un seul responsable
19:20de cette situation, ce n'est pas M. Béroud,
19:22c'est M. Macron.
19:24De toute manière,
19:26nous sommes condamnés
19:28à un immobilisme
19:30dangereux, sinon mortel,
19:32pendant plusieurs mois.
19:34Tout ce que je dis est rien, c'est à peu près la même chose.
19:36Je ne suis pas d'accord
19:38avec J.Gouillam, si vous me le permettez,
19:40parce que, d'abord,
19:42François Béroud peut apparaître comme
19:44une bonne nature,
19:46rond, etc.,
19:48il est tout sauf rond.
19:50Je veux dire, en politique,
19:52c'est ce qu'il veut,
19:54il ne se laisse pas faire.
19:56Des fois, ça y en a coûté, mais des fois, il a eu raison de le faire.
19:58Donc là, on a
20:00une situation qui est complètement nouvelle,
20:02parce qu'on a un vrai Premier ministre,
20:04et un vrai Premier ministre politique.
20:06Là, on a un vrai Premier ministre,
20:08qui, par ailleurs,
20:10n'a rien à faire du reste,
20:12parce qu'il a un âge qui fait qu'il n'est pas en train
20:14de se dire, si je fais ça, je vais briser ma carrière.
20:16Je ne pourrai pas...
20:18– Vous ne croyez pas qu'il ambitionne pour 2025 ?
20:20– Peut-être, mais il a tellement candidaté
20:22à la présidence de la République que ce n'est pas son obsession actuelle.
20:24Et je pense que, d'ailleurs,
20:26il se dit, là, pour l'instant,
20:28le plus important dans sa carrière politique,
20:30c'est de réussir ce passage-là,
20:32parce que c'est ça qui va, je dirais,
20:34faire l'histoire, je dirais.
20:36Premièrement. Deuxièmement, c'est un homme qui sait dialoguer.
20:38Rappelez-vous, les gens ont oublié,
20:40mais Jacques Delors n'est pas candidat.
20:42En 1995, dans cette fameuse émission
20:44avec Anne Sinclair,
20:46et il dit, mais je m'adresse à François Bayrou
20:48parce qu'il ne m'a pas tendu la main comme je voulais
20:50et donc je n'ai pas pu faire ce que je voulais.
20:521995. Vous voyez, ce n'est pas d'hier.
20:54Bon, voilà.
20:56Donc il sait, je dirais,
20:58il sait dialoguer.
21:00Il y a un prochain passage où, en plus,
21:02il va avoir des forces
21:04qui vont le regarder
21:06et qui vont être attentives.
21:08Et pour moi, et je finis là-dessus,
21:10c'est d'éviter une présidentielle anticipée
21:12qui donnerait lieu au scénario catastrophe
21:14que je décris dans mon livre.
21:16C'est-à-dire, quand vous dites scénario catastrophe,
21:18pour vous, c'est second tour Jean-Luc Mélenchon
21:20Marine Le Pen.
21:22Et je pense qu'il faut prendre du temps,
21:24qu'il faut essayer d'apaiser la société.
21:26Je pense que sur le mode de Scrutin, il va peut-être pouvoir
21:28enfin avancer. Je pense que
21:30sur l'immigration, il peut créer les conditions
21:32d'un consensus politique sur bien des sujets.
21:34Je pense que sur l'Europe, c'est un véritable
21:36européen convaincu, mais ce n'est pas un naïf.
21:38Moi, je vais être honnête avec vous,
21:40je n'ai pas accueilli sa nomination comme une catastrophe
21:42où je ne suis pas en train déjà
21:44de préparer la fameuse motion de censure
21:46que Jean-Luc Mélenchon a déjà écrite.
21:48Mais de toute manière, il a écrit toutes les motions
21:50de censure qui lui permettraient d'être candidat le plus vite possible.
21:52Vous savez que demain,
21:54il va recevoir les présidents de groupe
21:56à l'Assemblée Nationale, que
21:58l'Élysée avait
22:00fait un communiqué vendredi en disant
22:02François Bayrou a pour mission
22:04de former un gouvernement d'intérêt général,
22:06comme si les précédents
22:08n'étaient pas d'intérêt général. Il aura pour mission
22:10de dialoguer avec l'ensemble des partis politiques
22:12réunis mardi 10 décembre à l'Élysée
22:14afin de trouver les conditions de la stabilité et de l'action.
22:16Il s'avère que le mardi 10 décembre,
22:18le RN n'était pas convié
22:20à cette réunion. Vous savez qui sera
22:22le premier parti que M. Bayrou
22:24va recevoir demain matin ? Le RN.
22:26Et Marine Le Pen. Est-ce que finalement,
22:28François Bayrou n'est pas en train
22:30de s'affranchir
22:32de M. Macron ?
22:34Je ne sais pas, mais...
22:36En tous les cas, il est habile.
22:38Ça ne manque pas d'habileté, ni même d'intelligence.
22:40Maintenant, il se passe un petit peu
22:42des mots d'ordre,
22:44d'exclusion
22:46de celui qui l'a fait Premier ministre.
22:48En réalité,
22:50il me semble, mais encore une fois,
22:52je parle sous l'auguste contrôle
22:54de mon conducteur,
22:56il me semble
22:58qu'il essaye
23:00en recevant
23:02Marine Le Pen en premier,
23:04avec M. Bardella,
23:06de retenter un peu ce qui s'était fait
23:08avec M. Barnier,
23:10c'est-à-dire pas d'exclusion du RN,
23:12et en espérant
23:14que ce que n'avait pas obtenu M. Barnier,
23:16M. Bayrou
23:18l'obtiendra.
23:20Vous avez parlé de la gauche,
23:22Julien Drey, vous parlerez du RN
23:24juste après la publicité.
23:26Donnez-moi votre livre,
23:28Qui est Mélenchon ? Parce que ce qui est intéressant...
23:30J'en ai conduit.
23:32Quand j'ai publié, je plaisantais.
23:34On en a parlé.
23:36Journal de guerre ?
23:38Journal de guerre, votre livre,
23:40aux éditions Fayard.
23:42Vous plaisantez.
23:44Toutes les semaines, on parlait de Journal de guerre.
23:46Pourquoi je le montre ?
23:48C'est intéressant. Pourquoi je le remontre ce soir,
23:50Qui est Mélenchon ?
23:52Votre livre, cher Julien,
23:54aux éditions Plon. C'est que vous êtes en difficulté,
23:56non pas parce que les gens
23:58ne veulent pas le lire, mais c'est parce que
24:00des libraires, vous m'avez dit cet après-midi,
24:02ont du mal à le mettre
24:04en vitrine.
24:06Une petite difficulté, une petite tendinite
24:08aux bras gauche, peut-être.
24:10J'ai découvert cette chose que je ne croyais pas au début,
24:12pour être honnête.
24:14Entre nous, on plaisante,
24:16désormais, on dit que c'est le livre introuvable.
24:18Parce que j'ai beaucoup d'amis qui vont dans les librairies
24:20et on leur dit, ah bah non, on ne l'a pas,
24:22on ne sait pas, on va chercher.
24:24D'autres qui me disent
24:26qu'il a fallu que moi-même
24:28je fouille pour le trouver.
24:30Je vais être un peu provocateur,
24:32mais des fois, le grand capital
24:34a un avantage.
24:36Heureusement qu'il y a Amazon.
24:38C'est terrible pour les libraires qu'on soit obligé
24:40de leur dire,
24:42vous ne faites pas votre travail de libraire.
24:44Ce n'est pas parce que c'est moi,
24:46j'ai regardé et je vois bien
24:48qu'est-ce qu'on me dit des libraires.
24:50Il y a des gens qui sont venus, qui nous ont dit,
24:52il faut faire attention, il peut y avoir des incidents,
24:54des souhaits de dédicaces, etc.
24:56Je dis aux lecteurs, battez-vous
24:58pour que les libraires respectent la démocratie.
25:00Qui est Mélenchon ?
25:02Julien Dray, aux éditions Plon,
25:04ce qui me permet de rappeler votre ouvrage,
25:06pour ne pas que vous soyez jaloux.
25:08Il y en aura un à venir.
25:10Je me permets de rappeler qui est le journal de guerre,
25:12aux éditions Fayard.
25:14Il est toujours en vente.
25:16Vous n'êtes toujours pas invité sur France Inter
25:18pour parler du journal de guerre ?
25:20Pas plus que M. Dray.
25:22Nous sommes tricards
25:24de France Inter.
25:26On peut survivre.
25:28Je suis triste
25:30d'être obligé d'accaisser,
25:32mais Julien a raison.
25:34Le service public,
25:36je ne sais même pas que ça existe.
25:38La réalité, c'est que le mot
25:40censure, aujourd'hui,
25:42ne s'écrit qu'à gauche.
25:44Vous parliez de certains libraires.
25:46Je passe mon temps avec l'audiovisuel
25:48de services publics.
25:50Vous avez des gens qui prônent
25:52de surveiller
25:54les réseaux sociaux.
25:56La censure est à l'extrême gauche.
25:58On est très en retard,
26:00mais allez-y, Julien.
26:02Mon ami du service public m'a raconté
26:04qu'on n'aime pas Mélenchon, mais il fait le buzz.
26:06Or, il nous a fait savoir
26:08que si on faisait de la publicité à ton livre,
26:10il ne viendrait pas.
26:12Il faut donner les noms.
26:14Je ne suis pas une balle.
26:16La publicité, vous allez nous la donner pendant la pub.
26:18Il ne faut pas les forcer
26:20pour nous boycotter.
26:22A tout de suite.
26:24On est de retour
26:26pour le face-à-face William Golnadel
26:28et Julien Dray.
26:30On parlait de François Bayrou
26:32avant la publicité 4e Premier ministre
26:34en 2024.
26:36C'était jamais vu, d'ailleurs, sous la 5e.
26:38La valse des premiers ministres.
26:40On a connu la valse des ministres sous la 4e
26:42et la valse des premiers ministres sous la 5e.
26:44Demain, il va recevoir
26:46tous les présidents du groupe
26:48et il commencera par le rassemblement national
26:50puisque le rassemblement national est le groupe le plus important
26:52en termes de siège
26:54le parti, oui, le plus important
26:56en termes de siège à l'Assemblée nationale.
26:58Est-ce que
27:00M. Bayrou a raison de composer
27:02avec l'ERN, Julien Dray ?
27:04Pour l'instant, il n'est pas dans la composition.
27:06Il est dans le respect.
27:08Il a raison de respecter l'Assemblée nationale et toutes ses composantes.
27:10Il a raison de ne pas commencer
27:12à faire des procès en sorcellerie
27:14en disant, ceux-là, je les reçois,
27:16ceux-là, pas. Il a, je trouve, assez habilement
27:18monté le dispositif pour considérer
27:20le rassemblement national.
27:22Je rappelle que François Bayrou
27:24avait été celui qui avait permis à Marine Le Pen
27:26d'être candidate
27:28à juste titre aux élections présidentielles.
27:30Il manquait des signatures.
27:32Il avait ouvert le dispositif
27:34et il avait été soutenu à l'époque
27:36par Jean-Luc Mélenchon.
27:38À la suite.
27:40Il a eu une analyse assez juste
27:42du procès que je partage
27:44qu'elle subit,
27:46ce qui se passe en ce moment sur l'histoire d'assistant parlementaire.
27:48Moi, je ne crois pas
27:50qu'il va être dans la composition.
27:52Connaissant François Bayrou, je ne pense pas qu'il va être dans la composition.
27:54Je pense qu'il va chercher, d'abord et avant tout,
27:56à voir comment
27:58il peut construire des choses concrètes.
28:00Comme il a souvent dit, d'ailleurs,
28:02c'est un paysan, il a les pieds sur terre.
28:04Vous savez, on se foutait de lui dans le temps
28:06parce que c'est les guignols
28:08qui le présentaient sur un tracteur.
28:10Sans arrêt.
28:12Il a ça.
28:14Souvent, on dit qu'il y a deux François Bayrou.
28:16L'homme des terres,
28:18effectivement,
28:20fils d'agriculteur.
28:22Et puis, quand même,
28:24c'est l'européiste
28:26qui a une
28:28autre version,
28:30qui va, par exemple,
28:32appeler à voter pour François Hollande,
28:34appeler à s'abstenir
28:36au moment du second tour
28:38de Nicolas Sarkozy-Ségolène Royal.
28:40Et on a compris que vous étiez l'un des moteurs
28:42de cette hésitation.
28:44Non, il ne s'est pas abstenu.
28:46Oui, il n'a pas donné de conseil
28:48de vote.
28:50Monsieur Golnadel, un dernier mot ?
28:52Vous n'avez rien à ajouter.
28:54Moi, si j'ai une petite chose à ajouter,
28:56si vous me permettez, parce que quand même,
28:58ça concerne ma famille politique,
29:00ce qui est censé être ma famille politique,
29:02je pense que la gauche, là pour l'instant,
29:04je ne comprends pas bien quelle est sa position.
29:06Si je lis des déclarations fluctuantes,
29:08alors c'est la non-censure,
29:10c'est la censure peut-être,
29:12c'est...
29:14Ne faites pas semblant de ne pas comprendre, monsieur Dreyfus.
29:16La ligne rouge, c'est la loi immigration.
29:18Par exemple, s'il n'y pense plus de la loi immigration...
29:20Il y a un personnage, là, pour l'instant,
29:22je n'ai pas encore bien compris,
29:24parce que j'essaie de lire ses prises d'opposition,
29:26celle de François Hollande.
29:28Moi, je pense que la question qui est posée
29:30pour la gauche, c'est de jouer un rôle positif
29:32pour la gauche républicaine.
29:34S'il y a des choses qui sont inacceptables,
29:36il faudra le dire.
29:38S'il y a des dérives, il faudra le dire.
29:40S'il faut censurer...
29:42Mais à ce stade-là, la gauche républicaine,
29:44elle a besoin de temps pour se reconstruire.
29:46Et elle doit aider le pays à se reconstruire.
29:48Quand vous parlez de gauche républicaine,
29:50je ne sais plus aujourd'hui
29:52à qui vous faites allusion parmi les membres
29:54du Parti socialiste.
29:56Moi, ce que je sens, moi,
29:58Dieu sait si je ne m'y connais pas beaucoup
30:00en politique politicienne,
30:02c'est qu'il y a M. Lefort,
30:04qui a le postérieur entre deux chaises,
30:06qui ne veut pas rompre
30:08avec son bienfaiteur,
30:10M. Mélenchon,
30:12et qui, d'un autre côté,
30:14allait savoir
30:16s'il n'aimerait pas
30:18obtenir un Marocain
30:20pour tel ou tel de se protéger,
30:22ou pour lui-même.
30:24Et donc, entre les deux,
30:26son intérêt balance.
30:28C'est comme ça que je sens les choses intuitivement.
30:30– J'ai l'impression que vous vous sentez assez bien,
30:32mais c'est pour ça que je me suis permis
30:34de faire cette remarque.
30:36Je pense que ça s'appelle de l'opportunisme,
30:38ça porte un nom,
30:40et je pense qu'en politique,
30:42les opportunistes finissent toujours mal.
30:44Donc, je pense qu'il faut avoir une ligne claire
30:46dans le moment actuel, c'est-à-dire,
30:48c'est pour ça que je l'ai dit,
30:50je pense qu'il faut refuser
30:52une présidentielle anticipée,
30:54il faut refuser le chantage mélenchoniste
30:56à cette présidentielle anticipée,
30:58à la condition d'une renaissance.
31:00Et pour ça, il faut jouer un rôle positif,
31:02parce que le moment dans lequel on est,
31:04c'est aussi un moment où on répond aux préoccupations,
31:06en termes de sécurité.
31:08Je prends un exemple, et je vais finir là-dessus.
31:10J'entends la gauche dire que la ligne rouge,
31:12c'est l'immigration.
31:14Mais quoi, l'immigration ?
31:16Ça veut dire que la gauche,
31:18pour l'ouverture de toutes les frontières,
31:20ce n'est pas notre ligne politique.
31:22– La Syrie, à présent,
31:24avec une actualité très importante
31:26sera mardi à Damas, en Syrie,
31:28pour la première fois depuis 2012,
31:30a annoncé dimanche sur France Inter
31:32le ministre des Affaires étrangères
31:34Jean-Noël Barraud.
31:36L'objectif des quatre diplomates
31:38envoyés en Syrie, nous explique
31:40l'agence France Presse,
31:42sera de reprendre possession
31:44de nos emprises sur place,
31:46établir des premiers contacts
31:48avec les nouvelles autorités
31:50et mesurer les besoins urgents de la population
31:52sur le plan humanitaire.
31:54Nous étions ensemble pour commenter
31:56cette information,
31:58que le régime de Bachar Al-Assad
32:00est tombé et que désormais,
32:02il est aux mains d'un homme
32:04qui s'appelle Al-Jolani,
32:06dans un groupe d'islamistes.
32:08Certains essayent de présenter
32:10ces islamistes comme des islamistes
32:12ou djihadistes modérés.
32:14Restons d'abord sur la Syrie,
32:16cette mission diplomatique,
32:18ça n'était jamais arrivé
32:20sur les douze dernières années.
32:22Je tiens quand même à dire
32:24quelque chose pour terminer
32:26la période d'Assad.
32:28Vous avez une certaine presse
32:30ou certains aéropages
32:32internationaux
32:34qui semblent découvrir,
32:36ils parlent maintenant des prisons d'Assad.
32:38Ils ne savaient pas
32:40que les prisons d'Assad
32:42étaient emplies de gens qu'on torturait.
32:44Ils le découvrent maintenant.
32:46Monsieur Assad avant,
32:48je compte
32:50sur cinq ans
32:52les articles méchants
32:54dans la presse
32:56ou dans certaines radios
32:58qui ont été consacrés
33:00à cette dictature sanguinaire.
33:02Je ne sache pas que l'ONU
33:04ait condamné souvent
33:06la politique syrienne.
33:08Je ne sache pas que monsieur Assad
33:10aujourd'hui à Moscou
33:12tremble parce qu'il y aurait
33:14un mandat d'arrêt de la Cour pénale
33:16internationale contre lui.
33:18Ça a été l'impunité zéro.
33:20C'est, je ne sais pas,
33:22c'est le privilège d'un Occidental.
33:24C'est que quelqu'un qui déteste
33:26peut-être l'État juif ne peut pas être
33:28tout à fait mauvais. Je ne sais pas.
33:30Je n'ai aucune explication. Mais je veux constater ça.
33:32L'hypocrisie invraisemblable
33:34d'une idéologie
33:36droite-lamiste
33:38qui a fermé les yeux
33:40sur 50 années d'Assad.
33:44Je crois que ce qu'on découvre
33:46effectivement, les témoignages
33:48sont terribles et accablants.
33:50On ne le savait pas avant.
33:52Je vois un certain nombre de gens découvrir.
33:54Ceux qui connaissaient
33:56l'Assad en Syrie le savaient.
33:58C'est pour ça qu'il fallait en 2012-2013
34:00essayer de faire tomber ce régime
34:02et que monsieur Obama l'a sauvé.
34:04C'est un régime
34:06terrible. J'ai oublié ma raison.
34:08C'est vrai que dans les organismes internationaux
34:10la Syrie ne s'est pas beaucoup occupée.
34:12Monsieur Borrell par exemple.
34:14Dans la commission des droits de l'homme de l'ONU
34:16je ne l'ai pas vue
34:18mandater des missions pour aller regarder ce qui s'y passait.
34:20C'est quand même un des régimes les plus sordides
34:22qu'il soit. Il y en a 3-4 comme ça sur la planète.
34:24C'était le cas.
34:26C'est vrai qu'un mandat d'arrêt international
34:28serait le bienvenu
34:30contre monsieur Assad.
34:32Au regard de ce qu'on découvre.
34:34Au moins qu'il soit prononcé.
34:36Au regard de ce qui s'est passé
34:38auparavant.
34:40Il y a eu une ou deux fois
34:42des tentatives
34:44d'essayer de voir comment on pouvait renouer
34:46le dialogue avec monsieur Assad.
34:48Voir même peut-être à rouvrir
34:50notre représentation diplomatique.
34:52Ça a été élaboré.
34:54Il y a eu tellement d'opposition à l'époque
34:56par les opposants qu'on a calmé le jeu.
34:58Moi je pense que nous sommes
35:00nous avons une
35:02boussole dans cette affaire là.
35:04C'est ce qui s'est passé en Iran en 1979.
35:06Donc il ne faut pas recommencer.
35:08Il ne faut pas commencer à être naïf.
35:10Il ne faut pas recommencer à faire
35:12ce qu'un certain ministre des affaires étrangères
35:14avait dit quand les talibans sont rentrés en Afghanistan
35:16en disant mais ils sont modérés
35:18et on va pouvoir discuter avec eux.
35:20C'est clair que si on fait ça
35:22on sera à nouveau piégés et ça sera terrible.
35:24Donc il faut être extrêmement exigeant
35:26extrêmement vigilant. Oui il faut aider le peuple syrien.
35:28Ça c'est autre chose. Il faut aider le peuple syrien
35:30pour voir comment les choses peuvent se passer
35:32aider les forces démocratiques en Syrie.
35:34Il y en a. Et être intransigeant
35:36avec tout ce que sont les forces islamistes.
35:38La bande témoigne là-dessus.
35:40C'est ce qui se passe avec les Kurdes.
35:42Or les Kurdes ont déjà été attaqués
35:44deux fois.
35:46Là pour l'instant il y a une sorte de
35:48gentlemane agrément
35:50comme on dit entre guillemets
35:52où les mercenaires turcs
35:54parce que ce sont des mercenaires turcs
35:56se sont arrêtés à Manjib mais ils ne rêvent que d'une seule chose
35:58c'est d'en découdre. Et là la solidarité
36:00elle doit être totale. Mais pas la solidarité en parole.
36:02Parce que ça j'entends un certain nombre de ministres
36:04dire les Kurdes etc.
36:06sont nos amis etc.
36:08La solidarité doit être concrète maintenant.
36:12Pardon pour le manque de contradictions
36:14entre nous mais je suis totalement d'accord
36:16avec ce qui vient d'être dit.
36:18Il y a parfois des évidences.
36:20Non mais il se trouve que
36:22Julien et moi
36:24depuis des années on porte un intérêt
36:26particulier par rapport à la question kurde
36:28ça tombe bien tout le monde s'en fout.
36:30Non mais attendez c'est incroyable
36:32même encore maintenant
36:34vous avez un peuple
36:36qui est sans état
36:38qui aspire simplement le pauvre à l'autonomie
36:40et les articles
36:42sur la question kurde
36:44sont à compter aussi avec les doigts de la main.
36:46Donc pardon de le dire
36:48Monsieur Al-Djoulani
36:50quelqu'un qui vient d'Al-Qaïda
36:54ne peut m'inspirer
36:56pas le moindre commencement
36:58d'un début de confiance.
37:00Donc de là
37:02se précipiter pour parler
37:04pour entendre ses bonnes promesses
37:06parce qu'évidemment
37:08il veut s'installer
37:10très sincèrement
37:12tout ce qui va sortir de sa bouche
37:14ne sera que mensonge.
37:16Il faut savoir ça.
37:18Je rappelle que son groupe s'appelle
37:20Hayat Tahir Al-Sham HTC
37:22qui veut dire Organisation de Libération
37:24au Levant. Sa tête était mise à prix
37:26pour 10 millions d'euros aux Etats-Unis.
37:28Il y a des jaloux y compris à Damas.
37:30C'est-à-dire qu'un certain nombre de militants
37:32islamistes commencent déjà
37:34à vouloir faire régner la Sharia
37:36et qu'il y a des tensions très fortes
37:38qu'il y a des femmes qu'on agresse en leur disant
37:40maintenant vous devez être voilées
37:42qu'on recherche les opposants
37:44etc. Donc il y a une question qui va être très simple
37:46pour la France. Pas un centime
37:48ne doit être donné à ces gens-là
37:50avant que des garanties
37:52ne soient obtenues et que soient
37:54vérifiées. Qu'on ne commence pas à croire
37:56parce qu'on va leur donner de l'argent et qu'on va leur faire
37:58des sourires, ils vont bien se comporter.
38:00Je n'y crois pas une seule seconde.
38:02Il y a un autre aspect des choses
38:04c'est le
38:06dictateur ottoman
38:08M. Erdogan qui lui aussi
38:10à l'instar d'Assad
38:12jouit depuis des années, c'est un dictateur
38:14c'est un islamiste
38:16c'est un frère musulman, jouit
38:18d'une impunité morale
38:20totale. Et c'est lui
38:22aujourd'hui qui va être le maître du jeu
38:24en Syrie
38:26et il n'a pas pour le peuple kurde
38:28une affection particulière.
38:30Vous avez parlé de l'Iran,
38:32et je voulais vous montrer
38:34une image. On va parler de Parastou
38:36Hamadi, elle a 27 ans
38:38elle a défié le régime iranien en chantant
38:40sans son voile. C'est une chanteuse
38:42iranienne qui a diffusé sur internet un concert
38:44dans lequel elle apparaît sans son
38:46hijab, imposé je le rappelle
38:48par la loi aux femmes iraniennes
38:50s'attirant de nombreuses
38:52partisans du hijab
38:54bien sûr, mais aussi des poursuites judiciaires
38:56il s'avère qu'elle a été
38:58incarcérée quelques heures.
39:00La date de la prestation d'une
39:02trentaine de minutes effectuée sans public
39:04n'a pas été précisée, mais elle a été
39:06vue déjà près de 2 millions de fois
39:08et c'est une nouvelle figure
39:10une nouvelle porte-parole
39:12justement de cette lutte contre le régime
39:14des mollahs. Regardez cette séquence.
39:22C'est magnifique.
39:52...
40:19C'est bouleversant je trouve
40:21bouleversant
40:23bon le sort
40:25des femmes d'Iran
40:27est bien connu
40:29celle-là est particulièrement courageuse
40:31je voudrais quand même dire quelque chose
40:33dans la même série
40:35de ce que je viens de vous dire
40:37la dictature des mollahs
40:39est aussi l'une des dictatures
40:41qui est dans
40:43la réalité, dans une impunité
40:45morale, politique
40:47totale. Le seul élément
40:49où on veut bien en parler
40:51c'est le sort des femmes
40:53mais pas question
40:55de, par exemple
40:57de les critiquer pour vouloir
40:59éliminer
41:01l'un des pays
41:03de la Terre, ça ça ne
41:05n'émeut personne
41:07pas question de dire
41:09qu'ils pendent les homosexuels
41:11pas question de dire
41:13que le nombre d'exécutions
41:15en Iran c'est tous les jours
41:17et c'est le pays
41:19où on exécute le plus
41:21ce pays, comme par hasard
41:23jouit lui aussi
41:25d'une impunité totale
41:27voilà.
41:29Moi d'abord je pense que
41:31l'Iran
41:33est dans une extrême fragilité
41:35qu'il ne faudrait pas grand chose
41:37pour que le régime tombe
41:39et ce pas grand chose c'est la solidarité internationale
41:41qu'on doit avoir avec le peuple iranien
41:43ne pas les abandonner
41:45ne pas les oublier
41:47être là, maintenir la pression permanente
41:49et justement dénoncer
41:51tous les gouvernements qui discrètement
41:53effectivement font semblant
41:55d'eux mais en même temps après passent de bons accords
41:57économiques derrière
41:59et je vais conclure mes propos
42:01en vous disant merci
42:03cher Elliot, et c'est pas pour failloter par rapport
42:05à des engueulades qu'on a eues
42:07on en aura d'autres
42:09merci parce qu'on en critique souvent
42:11je l'entends beaucoup, mais je sais qu'à chaque fois
42:13que je vous dis qu'il ne faut pas oublier l'Iran
42:15vous répondez oui
42:17et que nous sommes les seuls, je m'excuse de le dire
42:19toutes les semaines à dire
42:21attention et à montrer notre solidarité
42:23avec les femmes iraniennes
42:25j'aimerais bien que tout le monde fasse pareil
42:27à ce stade de notre conversation
42:29pardon de le dire
42:31je pense à l'Iran et tu as parfaitement raison
42:33je voudrais quand même
42:35parler de Boalem Sansal
42:37évidemment
42:39il est oublié
42:41le gouvernement français
42:43se conduit
42:45avec une lâcheté invraisemblable
42:47sachez qu'aujourd'hui, enfin hier
42:49l'ambassadeur de France
42:51à Alger a été
42:53convoqué parce qu'on lui reproche
42:55que la France
42:57ourdirait avec ses barbouzes
42:59un je ne sais quel complot
43:01en Algérie
43:03mais comme nous avons été
43:05mous, lâches
43:07vis-à-vis de la dictature algérienne
43:09depuis des années
43:11en nous comportant
43:13de manière victimaire
43:15en les plaignant, en expliquant
43:17que nous avons commis un génocide
43:19en Algérie et compagnie
43:21ils ont pris l'habitude
43:23donc ce soir
43:25j'ai une pensée particulière
43:27pour Boalem Sansal
43:29qui en vérité dans les prisons algériennes
43:31pour une seule raison
43:33c'est parce qu'il aime trop la France
43:35je me joins à ce que dit Jérôme
43:37d'ailleurs il y a un rassemblement
43:39qui se tient en France
43:41de solidarité avec Boalem Sansal
43:43il faut essayer de faire qu'il y ait
43:45le maximum de gens qui participent
43:47mais je voudrais juste faire une remarque
43:49ce n'est pas vrai que nous sommes désarmés
43:51face au gouvernement algérien
43:53ce n'est pas vrai, il y a des tas d'armes
43:55y compris ce qu'on appelle les visas
43:57l'attribution des visas à un certain nombre de personnalités algériennes
43:59et si la France commence à dire
44:01maintenant nous voulons notre citoyen libre
44:03parce que je rappelle qu'il est citoyen français
44:05et bien vous verrez que les choses se passeront autrement
44:07mais il ne faut pas céder
44:09si on donne un sentiment qui nous impressionne
44:11et bien le pauvre Boalem Sansal
44:13parce que c'est ça qui est en train de se jouer, c'est sa vie
44:15et de la même manière que je pense aux Kurdes en Syrie
44:17je pense aux Kabiles en Algérie
44:19merci à tous les deux
44:21c'était un plaisir d'être avec vous ce soir
44:23je crois que c'était la dernière avant la fin de l'année
44:25on se retrouve en début janvier
44:27du moins pour vous Gilles William
44:29j'espère que vous allez rester un peu plus avec moi
44:31Julien Dray
44:33et vous avez raison sur l'Iran
44:35et je le dis à chaque fois
44:37c'est vous le premier qui m'avez appelé
44:39pour me dire qu'il faut qu'on parle de Massa Amini
44:41c'est un sujet qu'il faut absolument traiter
44:43et nous étions effectivement les premiers
44:45grâce à vous Julien Dray
44:47à parler de Massa Amini
44:49merci à tous les deux
44:51on se retrouve dans un instant pour l'heure des pro 2