• il y a 3 semaines
Eliot Deval reçoit deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace

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00:00Il est quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour le face-à-face mais qui ne sera qu'un face.
00:08William, bonsoir.
00:09Bonsoir.
00:10Votre adversaire du soir.
00:12Le baron noir a choisi la fuite.
00:14La fuite.
00:15Ça me paraît plus sage pour lui.
00:16La fuite à Barenne, mais qu'est-ce qu'il fait ?
00:18Il faudrait peut-être qu'on décale en fait, comme il a cette habitude.
00:21Je ne suis pas à la disposition de ce monsieur.
00:26C'est quand même extraordinaire.
00:28Est-ce que la norme est devenue le retard ou c'est l'exception ?
00:32C'est un manque de respect pour la clientèle, c'est tout ce que je vois.
00:34Je crois que c'est parce qu'il ne vous aime pas, tout simplement.
00:37Madame Isabelle Piboulot, on vous aime et on aime les informations que vous allez traiter.
00:41A vous.
00:42Bonsoir, Eliott.
00:43Bonsoir à tous.
00:44Sans grande surprise, Gabriel Attal est élu officiellement secrétaire général de Renaissance.
00:48L'ancien Premier ministre a remporté près de 95% des voix du Conseil national en étant le seul en lice pour succéder à Stéphane Séjourné.
00:56Elisabeth Borne avait retiré sa candidature.
00:59Elle devient en revanche présidente du Conseil national de Renaissance.
01:03L'armée israélienne déploie ses forces dans le Golan, dans le sud-ouest syrien,
01:07et impose un couvre-feu jusqu'à nouvel ordre dans cinq localités de la zone tampon.
01:12Israël ne permettra à aucune force hostile de s'établir à sa frontière, a précisé le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
01:19Enfin, les Etats-Unis quitteront l'OTAN à condition que les Etats alliés contribuent davantage financièrement,
01:25déclaration de Donald Trump dans une interview à NBC News.
01:29S'il paie leurs factures et qu'il nous traite de manière juste, je resterai dans l'OTAN, a affirmé le président américain élu.
01:37Merci beaucoup Isabelle Kiboulot pour le point sur l'information.
01:40William Golnadel, on va commencer avec l'information du jour.
01:43Actualité internationale, Bachar al-Assad est tombé, renversé par des groupes rebelles.
01:48L'AFP les présente comme des islamistes radicaux.
01:52On parlera de ce chef dans un instant qui a un CV effectivement plutôt étonnant, pour ne pas dire plus.
02:01Emmanuel Macron a tweeté, et parfois les tweets vieillissent très mal.
02:05Il s'est peut-être avancé.
02:07L'état de barbarie est tombé, enfin.
02:10Je rends hommage au peuple syrien, à son courage, à sa patience.
02:14Dans ce moment d'incertitude, je forme pour lui des vœux de paix, de liberté et d'unité.
02:19La France restera engagée pour la sécurité de tous au Moyen-Orient.
02:23On va être évidemment très prudent dans ce qu'on va dire, parce que l'actualité internationale est parfois opaque, que les situations peuvent changer.
02:32Des tweets, je le disais, peuvent très mal vieillir.
02:34Est-ce que le scénario syrien, selon vous, se rapproche du scénario libyen ou irakien ?
02:41Attendez, je ne vais pas tomber dans l'antimacronisme primaire.
02:46Il n'est pas totalement anormal que l'on se réjouisse de la chute d'un tyran sanguinaire.
02:55Évidemment.
02:56Et l'expression « état de barbarie » que le président de la République a reprise de M. Seurat, qui est mort en captivité par les islamistes, ne me paraît pas hors de propos.
03:12On parlera après, pour autant qu'on puisse faire de la politique fiction, de ce que va connaître maintenant la Syrie.
03:20Mais pardon de vous dire que j'ai quand même déploré pendant longtemps, parce que maintenant vous avez des gens qui se réjouissent.
03:29On parlera peut-être de l'extrême-gauche.
03:31Un peu comme les planqués de la libération ou les collaborateurs qui sont sortis une fois libérés avec le brassard FFI.
03:39Ils sont tous maintenant anti-Assad.
03:41Mais M. Assad, je ne sache pas qu'on ait demandé de le déférer devant la CPI.
03:48Il ne reste que rien M. Assad à Moscou par rapport à la CPI, de toute manière.
03:53Je ne sache pas que dans les universités, il y a encore 15 jours, on faisait des happenings anti-Assad en brandissant le drapeau syrien.
04:03Donc les anti-Assad de la dernière heure ne m'intéressent pas.
04:07Moi je suis anti-Assad depuis toujours, pardon de vous le dire.
04:10C'est un tyran sanguinaire, avec un million de morts à peu près sur la conscience, s'il en avait une, qui est tombé.
04:19Donc ne boudons quand même pas notre satisfaction du jour.
04:24Maintenant, les lendemains ne vont peut-être pas chanter pour le peuple usourien, ou je dirais plutôt les communautés syriennes.
04:37Parce que c'est compliqué la Syrie.
04:40Assad tenait la Syrie d'une main de fer et ne basait en vérité son pouvoir que sur la torture, l'Hezbollah et dernièrement la Russie et l'Iran.
04:57Donc ce que sera la Syrie demain, je ne sais pas.
05:02Pourquoi je vous demandais si ce scénario se rapproche ?
05:06Évidemment vous avez entièrement raison sur l'état dictatorial sanguinaire de Bachar al-Assad,
05:12qui a été longuement condamné ces dernières années, pas par toute la classe politique.
05:17Ah non, pas du tout.
05:18Justement, pas par toute la classe politique.
05:20Mais on y reviendra dans un instant.
05:22Si je vous faisais le comparatif et que je vous posais cette question sur la Libye et l'Irak,
05:27c'est que des dictateurs sanguinaires sont tombés et après on a vu aussi des conséquences qu'ils pouvaient y avoir.
05:34Je pense à moi Marc Kadhafi et je pense également à Saddam Hussein.
05:37On salue Julien Dray, merci d'être avec nous cher Julien.
05:42Je vous pose la question que je posais juste avant que vous n'arriviez à Agile William Golnadel.
05:49Le président de la République Emmanuel Macron a tweeté en expliquant que l'état de barbarie était tombé ce dimanche.
05:56Enfin, je rends hommage au peuple syrien, à son courage, à sa patience.
05:59Dans ce moment d'incertitude, je forme pour lui des vœux de paix, de liberté, d'unité.
06:02La France restera engagée pour la sécurité de tous au Moyen-Orient.
06:05Et la question qu'on peut se poser, c'est est-ce que ce qu'il se passe en Syrie,
06:10il y a des proximités avec ce qui a pu se passer au Liban ou encore en Irak lors d'une chute de dictateurs sanguinaires.
06:20Rappelons-le.
06:21On ne va pas commencer par regretter un dictateur.
06:23Ce que je veux dire par là, c'est que
06:25on sait quel était le régime de Bachar Al-Assad.
06:29On sait les 500 000 à peu près victimes.
06:32La guerre qu'il a menée contre son propre peuple et certainement plus.
06:36Donc il y a effectivement, pour l'instant, une conjonction de deux choses.
06:42Il y a une opération montée par la Turquie à travers ce qu'on appelle la force, je vais la surnommer comme ça, HTS.
06:51Donc des militaires très préparés.
06:54Et il y a aussi un peuple qui, pour l'instant, a le sentiment que peut-être c'est l'heure de la libération ou c'est l'heure de la liberté.
07:03Il va y avoir une lutte très importante qui va se mener dans les jours et les semaines à venir pour savoir qui va l'emporter.
07:09Est-ce que les forces islamistes sunnites pro-turc vont cadenasser le pays après avoir fait semblant de montrer pas de blanche ?
07:18Ou est-ce que la poussée populaire les empêchera ?
07:21Les deux scénarios sont possibles.
07:25La question qu'on peut se poser, c'est que pour l'instant, il n'y a pas de force démocratique réelle dans cette opération,
07:30puisque c'est une opération qui est montée par trois niveaux, par le nord avec HTS, par le sud avec ce qu'on appelle l'armée syrienne libre.
07:41Mais il y a un élément clé dans cette affaire.
07:46C'est qu'est-ce qui va se passer avec les Kurdes.
07:48Parce que l'élément progressiste moderne, qui nous a par ailleurs aidés pour faire tomber Daesh, c'est ce qu'on appelle le Rojava,
07:59c'est-à-dire toute la zone kurde syrienne.
08:02Or, dans cette opération, le problème qui va être très simple, c'est est-ce que ces groupes, est-ce que M. Erdogan veut en profiter pour régler le problème kurde
08:11et donc va attaquer le Rojava, ou est-ce qu'il va être obligé de faire attention ?
08:17Donc la mobilisation, je dirais, internationale de la France, des États-Unis, va être très importante,
08:23parce que la question qui est posée, c'est qu'il faut protéger les Kurdes.
08:26Et il faut protéger le Rojava.
08:28Je voudrais qu'on en revienne maintenant à l'homme qui a renversé Bachar al-Assad,
08:33Abu Mohammed al-Jolani, 42 ans, c'est un chef islamiste,
08:38à la tête d'un groupe qui est considéré comme terroriste par plusieurs pays occidentaux.
08:43Quand on voit son parcours, il a eu une proximité avec notamment Daesh.
08:49Je vous propose d'écouter Régis Le Sommier qui nous expliquait tout cela cet après-midi.
08:56C'est un compagnon de route, Boubaker al-Baghdadi, il a été en prison avec l'ancien chef de Daesh.
09:02Il en est sorti, l'ancien chef de Daesh l'a mandaté pour conquérir la Syrie au nom du groupe.
09:07Il a conquis la ville d'Orakar au nom de Daesh.
09:10Ensuite, il a fait sécession avec l'organisation pour s'aligner sur Al-Qaïda.
09:15Progressivement, quand il est devenu l'émir d'Idlib,
09:19la dernière province qui restait en contrôle de l'opposition et d'où est partie l'offensive,
09:24Jolani a fait montre de modération, a expliqué qu'il avait rompu avec Al-Qaïda.
09:32Il a dit que dans la Syrie, il y a plusieurs ethnies, il y a plusieurs visages, nous allons les respecter.
09:38Il a dit dans une interview récemment à CNN, pendant l'offensive, qu'il souhaitait une réconciliation.
09:46On découvre avec Régis Le Sommier un peu le curriculum vitae de cet homme.
09:52Il parlait de Daesh, la création d'Al-Qaïda.
09:55Est-ce qu'aujourd'hui, il faut être très prudent face à cet individu ?
10:01D'abord, Julien Dray a raison d'évoquer le peuple kurde.
10:06Parce que si lui ne l'évoque pas, personne ne l'évoque.
10:09De toute manière, les peuples du Proche-Orient, s'ils ne sont pas musulmans ou arabes, tout le monde s'en fout.
10:15Que ce soit les Kurdes, que ce soit les Druzes, que ce soit les Juifs, que ce soit les chrétiens du Liban, tout le monde s'en fout.
10:21C'est une donnée permanente.
10:23Et d'autre part, l'autre donnée permanente, c'est que de toute manière, un dictateur, s'il n'est pas occidental, il n'est pas détestable.
10:30Il faut comprendre le canevas dans lequel nous vivons.
10:33Maintenant, Régis Le Sommier, lui aussi, a raison.
10:36M. Al-Jolani, en question, ne saurait inspirer une sympathie et une confiance immédiate.
10:49Il n'y a pas de doute.
10:51Mais lui-même, quel que soit son curriculum, il va maintenant affronter pas une Syrie, mais des Syries.
11:01Donc, il va devoir être, s'il veut tenir le pouvoir un temps soit peu, composé avec les autres.
11:09Ce qu'on pouvait reprocher à Assad, en dehors de la dynastie Assad, ça fait 50 ans qu'elle fait du mal.
11:16Mais quand il avait vaincu les islamistes, il avait encore au moins 10 ou 15 ans devant lui pour essayer de réconcilier les peuples.
11:29Il s'est appuyé sur sa communauté alaouite, qui maintenant va avoir beaucoup à craindre.
11:37La malheureuse communauté alaouite, maintenant qu'elle est...
11:41Il va se passer ça aussi.
11:43Donc, pardon, mais je ne me sens aucune compétence particulière pour vous dire de quoi demain à 9h ça sera fait.
11:50Et je dénie à quiconque la possibilité de le prévoir.
11:55Alors, il faut savoir que les Turcs sont à l'initiative.
12:01Parce que le projet d'Erdogan, c'est de reconstituer l'Empire ottoman.
12:05Et il considère que l'Empire perse, chiite, qui était emmené par l'Iran, est aujourd'hui en situation de faiblesse.
12:13Et donc, il avance.
12:15Il a menti, d'ailleurs.
12:17Il a menti, puisque vous avez des déclarations des Russes, etc., en disant que vous avez donné des garanties, il les a pas respectées, etc.
12:23Ce qu'il va faire Erdogan, c'est qu'il va essayer de négocier avec les Américains.
12:29En disant, désormais, c'est moi la puissance.
12:31Il a un avantage pour ça, c'est qu'il a les bases américaines en Turquie, de l'OTAN.
12:36Il va leur dire, laissez-moi maintenant être le maître de la région.
12:40Et, par contre, évidemment, il va, dans ce cadre-là, faire régner l'ordre des frères musulmans.
12:46Puisque lui, il se revendique de cela.
12:48Voilà la tentative qu'il va faire.
12:50C'est pour ça que la question de l'affrontement avec les Kurdes va être très importante.
12:53Parce qu'il va essayer, effectivement, de réduire tout ça de manière militaire.
12:58Mais là où Gilles William a raison, c'est que la Syrie, c'est très, très composite.
13:03Et donc, ça va pas être simple pour lui.
13:05Parce que, d'abord, la minorité alaouite qui dirigeait le pays, c'est quand même une force réelle.
13:09Et une force économique, en plus, en Syrie.
13:12Il y a une minorité chrétienne qui va aussi exister, notamment à Alep.
13:16Et qui va aussi, voilà, jouer.
13:19Et puis, ce qu'il faut comprendre, parce qu'on l'a pas bien vu,
13:22c'est que quand ils sont, d'un point de vue militaire, ils sont partis, ils sont remontés vers Damas.
13:28Mais, au point de départ, ils avaient pas le sentiment qu'ils allaient rentrer à Damas.
13:32Ils voulaient fractionner les choses.
13:34Ce qui s'est passé, c'est que, en même temps, ceux qui sont rentrés dans Damas, c'est d'ailleurs pas HTS.
13:38C'est ce qu'on appelle l'armée nationale de la Syrie libre.
13:44Qui, en fait, ce qui, il y a dix ans, était l'ancienne armée syrienne libre qui a été recomposée.
13:53Et où les Américains exercent une certaine influence, quand même.
13:55Oui, mais je voudrais, parmi les motifs de satisfaction à court terme,
14:00je vais pas jouer les hypocrites.
14:02Il y a aussi un autre motif de satisfaction dont je n'ai pas honte.
14:08C'est que, en réalité, Assad a perdu le pouvoir.
14:13Notamment parce que le Hezbollah a été décapité.
14:17Qu'est-ce qu'il reste, maintenant, de ce fameux axe de résistance
14:22qui était là, en vérité, pour obtenir la destruction d'Israël ?
14:25Qu'est-ce qu'il reste ?
14:26Le Hamas, depuis le 7 octobre, vous savez ce qu'il en reste.
14:30Le Hezbollah a été décapité.
14:32Assad vient de tomber.
14:34L'Iran est affaibli.
14:36Pardon de ne pas avoir honte de vous dire que, sur ce plan-là, je suis assez satisfait.
14:42Je vous propose une réaction, celle d'Éric Ciotti qui a dit
14:45« La chute de Bachar al-Assad va provoquer un chaos aux conséquences incalculables,
14:49notamment migratoires pour l'Europe.
14:51Derrière de prétendus rebelles se trouvent les pires des islamistes. »
14:56Écoutez également Jordan Bardella qui en parlait ce midi.
15:00Dans quelques mois, il est possible que nous payons les conséquences
15:05de cette prise de pouvoir des fondamentalistes islamistes
15:08par des flux migratoires importants.
15:10J'appelle d'ores et déjà l'Union européenne et les différents pays de l'Union
15:15à anticiper dès maintenant le risque d'un déferlement migratoire
15:20où pourraient se glisser des terroristes islamistes.
15:24Aujourd'hui, on parle de rebelles.
15:26Éric Ciotti dit « Demain, on découvra que derrière ces rebelles,
15:29il y a le pire des islamistes.
15:31Est-ce qu'il faut craindre ce qu'il s'était passé en 2012 ? »
15:34C'est-à-dire une vague migratoire très conséquente.
15:38Je crois que c'était plus d'un million de Syriens
15:42qui avaient quitté le pays en cette période.
15:46Pardon de vous le dire.
15:47Pour rejoindre l'Europe également.
15:50En théorie, il y a eu une vague migratoire extrêmement importante
15:57à la suite de ce qui s'est passé avec Assad.
16:00On nous a expliqué pendant des années
16:03qu'il fallait surtout laisser rentrer tout le monde
16:06parce que ça se passait mal en Syrie.
16:08Vous avez M. Erdogan qui, à juste titre en ce qui le concerne,
16:12espère maintenant que les 3 millions de réfugiés
16:16qui sont en Turquie vont repartir en Syrie.
16:19On serait en droit non seulement d'espérer la même chose
16:23en ce qui nous concerne.
16:24Et si nous avions autant de volonté de défendre notre pays,
16:29parce que ça, je ne suis reproche rien à M. Erdogan,
16:31si nous avions autant de volonté de défendre notre pays,
16:34nos frontières que M. Erdogan,
16:36on devrait de toute manière refuser,
16:38espérer que nos frontières soient étanches.
16:41Ce que disent M. Bardella et ce que dit N'est Pas Faux,
16:47à nous maintenant d'avoir de la volonté.
16:51Moi je pense qu'il faut quand même faire attention
16:53parce que le sentiment derrière c'est de dire
16:55finalement on va regretter M. Faisal Assad.
17:00Finalement c'était bien. Je ne crois pas que ça.
17:02Je crois que ça va dépendre aussi de la manière
17:04dont on voit les uns et les autres.
17:06Notamment l'Europe va se comporter.
17:08Je voudrais juste revenir aux Kurdes.
17:10Nos amis Kurdes, c'est eux qui, pour l'instant,
17:12gèrent des milliers de terroristes.
17:16Et toute l'Europe paye pour qu'ils restent là-bas.
17:19Et nos amis Kurdes, ils vont dire la chose suivante.
17:21Soit vous nous donnez les moyens de nous protéger
17:24et de nous défendre, soit sinon,
17:26là vous allez avoir des filières...
17:29Parce que nous, on ne pourra pas tenir.
17:31On ne pourra pas tenir, on ne pourra pas défendre notre territoire
17:33et garder les terroristes que vous nous demandez de garder
17:36et d'expulser.
17:37Donc je vous signale qu'un certain nombre sont français.
17:40Vous avez vu assister à des débats.
17:42La question qui est posée pour les Kurdes,
17:44elle est très simple.
17:46Ils ne demandent pas quand est-ce qu'on vient de se battre pour eux.
17:48Ils savent le faire.
17:50Ils vont demander simplement que l'aviation militaire turque
17:55ne vienne pas les bombarder.
17:56Donc ils vont demander la protection,
17:58qu'il y ait une non-fly zone, c'est comme ça qu'on dit.
18:00C'est-à-dire qu'on leur donne les moyens
18:02puisque les avions turcs ne viennent pas.
18:04Ce qui n'a pas été fait quand le territoire d'Itlib a été libéré,
18:09mais qui avait été fait sous François Hollande.
18:15On écoute à présent certaines déclarations
18:18parce qu'il y a des tweets qui peuvent mal vieillir
18:20et puis il y a des déclarations politiques qui vieillissent très mal.
18:23Oui, je vois.
18:24Et je pense à Jean-Luc Mélenchon.
18:27On est en octobre 2015
18:29et il est interpellé sur les bombardements russes en Syrie.
18:34Et il explique évidemment que quand il y a une guerre,
18:39quand on se bat contre des terroristes, il y a des morts.
18:44Les Russes sont arrivés et que voit-on ?
18:46À peine arrivent-ils, se donnant pour objectif de frapper Daech,
18:50y parvenant avec un certain succès,
18:52qu'ils se font reprocher de bombarder les opposants
18:56et la population civile.
18:58C'est notamment ce que dit aujourd'hui une ONG.
19:01Si c'est une ONG, doit-on la croire pour autant ?
19:04Pourquoi pas.
19:05En effet, vous avez raison.
19:06Alors, pourquoi pas me croire, moi ?
19:08J'ai au moins d'aussi bonnes informations, croyez-moi.
19:11Que doit-on dire ?
19:12Et ils bombardent des populations civiles.
19:14Est-ce vrai ou pas ?
19:15Oui.
19:16Vous connaissez une guerre où on bombarde
19:17et où les civils ne reçoivent pas de bombes ?
19:19Ça n'existe pas.
19:20La preuve, les bienfaisants intervenants au Yémen,
19:23qui, vous le savez, ne font que du bien
19:25aux 40 000 personnes qu'ils ont tuées,
19:27eh bien, eux, ils bombardent des noces.
19:29Quand on est en Afghanistan, on bombarde des hôpitaux.
19:31Mais là, non.
19:32Comme c'est les gentils, on n'en parle pas.
19:34Est-ce que vous vous rendez compte
19:35de l'hypocrisie de cet homme ?
19:37Il peut changer.
19:38Ah oui, il a évolué.
19:40Là, il y a une belle évolution vers l'humanisme.
19:43Je veux dire, je ne sache pas que la Syrie
19:47ait été délibérément victime d'un pogrom.
19:50Et tranquillement, il explique que la guerre, c'est la guerre.
19:56On peut bombarder les populations civiles.
20:00C'est le même qui, aujourd'hui, taxe de génocidaires
20:06un peuple pogromisé.
20:08D'accord ?
20:09Mais en dehors de cet aspect qui me tient à cœur,
20:13il y a en ce moment, je veux dire,
20:16quand on voit les tweets d'Hersilia Soudé,
20:20de Rima Hassan, de M. Mélenchon précité...
20:24Oui, je le citerai dans un instant.
20:26Et de toute la France insoumise.
20:29Pardon, je ne veux pas comparer.
20:31Ce sont les collaborateurs dont je vous ai parlé
20:34à la Libération qui sont sortis avec le brassard FFI.
20:38Je ne voulais pas comparer, mais vous le faites quand même.
20:40Jean-Luc Mélenchon qui dit
20:41« Je me réjouis à 100% de la chute du régime d'Al-Assad en Syrie.
20:44Je me méfie à 100% des nouveaux maîtres du pays.
20:47J'espère à 100% que des élections libres,
20:49sous contrôle international,
20:50redonnent aux Syriens leur pouvoir démocratique. »
20:54On est dans un moment intéressant sur le plan de l'analyse.
20:58Pourquoi ?
20:59Parce que c'est tout le système de pensée de Jean-Luc Mélenchon
21:01qui est battu en brèche
21:02parce qu'il est en train de se mettre en place.
21:04Tout son système, que j'ai expliqué dans mon livre,
21:06est bâti sur le campisme.
21:08Le campisme, il y a deux camps.
21:10Il y a le camp du bien et il y a le camp du mal.
21:12Et dans le camp du bien, qu'il est censé représenter,
21:15on n'est pas regardant sur les nouveaux alliés.
21:17Et donc il a fait compagnonnage avec les forces islamistes
21:21parce que ces forces islamistes étaient censées s'affronter
21:24à l'impérialisme américain, qui est le grand Satan.
21:26Et là, tout est en train d'être bousculé.
21:28Et il ne sait plus où il est.
21:29Parce que si, à l'inverse, il avait eu des principes,
21:33il ne pouvait pas s'allier à ces forces-là,
21:35pour ce qu'elles représentaient.
21:36Et il se battrait aujourd'hui.
21:37Ce qu'il essaye de faire, c'est ça, le rattrapage du communiqué,
21:40c'est de dire « Mais maintenant, vous voyez,
21:42on va être sur des principes démocratiques,
21:44parce que c'est ça la question la plus importante et tout. »
21:46Mais vous voyez bien qu'il est totalement déstabilisé.
21:48Et alors il est d'autant plus déstabilisé,
21:50si vous me permettez, c'est que dans sa campagne,
21:52il y a un personnage qui est apparu,
21:54qui n'était pas n'importe qui, qui était Rima Alassane.
21:57Alors maintenant, elle dit, elle fait un tweet,
21:59elle a mis du temps en disant « Mais moi… »
22:01Mais rappelez-vous qu'elle était…
22:04Très proche du régime Alassane.
22:06Très proche du régime, très proche.
22:07Et qu'on considérait qu'elle disait elle-même,
22:09qu'elle était reçue, considérée.
22:11Et quand il l'a choisie, parce que ce n'est pas un hasard,
22:14quand il a choisi de la mettre au centre de sa campagne,
22:17il scellait par sa présence une alliance.
22:20Et il scellait une alliance avec ce régime.
22:22Et maintenant il est déstabilisé,
22:24donc il va essayer de faire oublier tout ça.
22:27Mais c'est tout son système de pensée.
22:29Et ça, si vous voulez, là-dessus, Gilles Houliam a eu raison,
22:32c'est quand même aussi la conséquence
22:34de l'agression violente et destructrice
22:38ouverte par le 7 octobre.
22:40Et c'est ça, si vous voulez deux secondes,
22:44c'est ça la nouveauté.
22:46C'est qu'Israël n'a pas baissé la tête.
22:49– Quand on va faire un bilan, c'est vrai que l'alliance bolivarienne
22:52de Jean-Luc Mélenchon… – Elle va mal.
22:54D'ailleurs M. Maduro était très proche de M. Assad.
22:58On pensait que peut-être M. Assad irait à Caracas.
23:02Mais il est vrai que M. Mélenchon et Mme Rima Hassan
23:07faisaient partie de cet axe de résistance
23:11dont ils parlaient de manière non péjorative.
23:15Et cet axe de la résistance, encore une fois,
23:18Hamas, Hezbollah, Syrie, Iran,
23:21ils ne se portent pas très mal,
23:23mais il a encore quand même, M. Mélenchon,
23:25quand même, je ne voudrais pas vous inquiéter trop,
23:28M. Mélenchon a quand même une partie des banlieues islamisées derrière lui.
23:33Ça, il les a.
23:35– La manière, par rapport aux questions que vous avez posées,
23:39dans les semaines à venir, va se jouer une partie importante.
23:43Et c'est pour ça que les déclarations de M. Bardelal et de M. Ciotti,
23:45d'après moi, posent problème.
23:47Ne donnons pas le sentiment au peuple syrien
23:49que nous regrettons Hafez al-Assad.
23:51Par contre, conditionnons les choses.
23:54Ne recommençons pas les erreurs que nous avons commises en Libye ou en Iran.
23:59Disons, il n'y aura une aide et une intervention
24:02qu'à condition que les questions essentielles de démocratie,
24:05de respect des droits de l'homme, de respect des droits des femmes,
24:08soient mises en avant.
24:09À la moindre incartade, nous serons, à ce moment-là, extrêmement sévères.
24:13– Quand vous dites Hafez al-Assad, c'est que vous parlez du père de Bachar.
24:16Depuis 1972, effectivement, c'est le clan al-Assad qui était au pouvoir.
24:21– Du temps de M. Drey, c'était Hafez.
24:23– La publicité, on revient dans un instant.
24:25On reviendra sur d'autres questions françaises.
24:29À tout de suite.
24:33– Nous sommes de retour pour le face-à-face du lien
24:36d'André Gilles-Williams-Golnadel.
24:39Énormément de réactions sur les réseaux sociaux.
24:41Vous savez, je suis toujours attentif.
24:42Il y a Michel qui me dit, les feuilles frappées sur le bureau près du micro,
24:45c'est insoutenable.
24:46Je vous présente mes excuses, Michel.
24:47– Ah oui, mais nous aussi, ça nous gêne beaucoup.
24:49– Écoutez, il y a d'autres choses qui me gênent,
24:51notamment quand vous êtes trop long.
24:52Donald Trump qui a réagi.
24:53– C'est pas très sympa.
24:54– Non mais c'était par rapport à vous.
24:55Je ne me sens pas du tout visé.
24:57– J'ai dit vous.
24:58– Oui, mais vous le voyez.
24:59– Vous visez, bien évidemment, je ne dirai pas qui je vise.
25:02En revanche, Donald Trump hier a réagi à cette offensive des rebelles en Syrie
25:10avant même qu'il y ait la confirmation que Bachar Al-Assad tombe.
25:16Voilà ce qu'il dit.
25:17La Russie, c'est dont les combattants de l'opposition en Syrie
25:19dans un mouvement sans précédent ont pris le contrôle de nombreuses villes.
25:23Un peu plus loin, il dit la Russie parce qu'elle est tellement impliquée en Ukraine
25:27et avec la perte de 600 000 soldats là-bas,
25:30semble incapable d'arrêter cette marche littérale à travers la Russie,
25:34un pays qu'elle protège depuis des années.
25:36C'est là que l'ancien président Obama a refusé son engagement
25:40de protéger la ligne rouge dans le sable
25:42et l'enfer a éclaté avec l'intervention de la Russie.
25:45Mais maintenant, ils sont comme Assad, lui-même peut-être, contraints de partir.
25:50Et d'ailleurs ça a été confirmé puisqu'il est désormais à Moscou.
25:52Et c'est peut-être la meilleure chose qui puisse leur arriver.
25:55La Russie n'a jamais tiré grand profit de la Syrie
25:58à part passer Obama pour un idiot.
26:01En tout cas, la Syrie est un désastre,
26:04mais elle n'est pas notre famille et les États-Unis ne devraient rien y voir.
26:08Ce n'est pas notre combat, laissons-le se dérouler, ne vous impliquez pas,
26:12dit Donald Trump.
26:14Une réaction ?
26:15C'est sa posture habituelle de non-intervention,
26:17quand il n'y a pas des éléments vitaux, il n'y a rien d'étonnant.
26:20Quant à ça, on analyse sur les fautes d'Obama, il a raison à 100%.
26:25Tout ça part effectivement d'une énorme faute de M. Obama,
26:29qui au moment où le régime pouvait tomber, n'a pas voulu intervenir.
26:34C'était sa ligne rouge pourtant.
26:36Et a mis en péril d'ailleurs la vie d'un certain nombre de soldats français
26:41qui étaient pré-positionnés, notamment nos forces spéciales à l'époque,
26:44qui étaient pré-positionnées pour intervenir.
26:46Ça s'est joué en quelques heures.
26:48Et d'ailleurs, François Hollande pourra vous raconter la colère
26:51et l'échange vraiment très violent qu'il y a eu avec M. Obama
26:54parce qu'il nous a laissé tomber à trois heures,
26:57en mettant des soldats français qui étaient sur le terrain,
27:00qui avaient préparé les choses, parce que nos forces spéciales étaient là
27:03et qu'elles sont bonnes et qu'elles avaient bien préparé les choses.
27:06Donc la faute, elle est là.
27:08Et évidemment, les Russes. C'est comme ça que ça s'est passé.
27:11Les Russes se sont substituées à la non-intervention.
27:14Et c'est pour ça que Mélenchon après disait
27:17qu'ils font le travail que nous, on n'a pas fait, etc.
27:19Les Russes se sont substituées à la non-intervention de l'Europe
27:23contre Daesh, etc.
27:25Maintenant, les Russes sont aussi présents dans la région
27:28et ils ne peuvent pas s'en aller comme ça,
27:30parce qu'ils ont des bases stratégiques pour eux,
27:33notamment l'attaquer.
27:35Et d'ailleurs, ils sont déjà en discussion avec les Israéliens
27:38depuis plusieurs jours, parce qu'ils ont demandé aux Israéliens
27:41de leur garantir, je dirais, le fait que ces bases-là restent en l'État.
27:46Donc il y a une partie qui est très compliquée.
27:49Évidemment, dans un premier temps, M. Trump va dire
27:51« Moi, je ne veux pas m'en mêler, je n'ai rien à voir avec tout ça. »
27:53Je ne suis pas certain que cette position-là,
27:57il va pouvoir la tenir très longtemps.
27:59Mais maintenant, par contre, oui, il y a une chose qui est posée.
28:01C'est qu'est-ce que l'Europe est en capacité ou non de faire.
28:05J'ai lu que Mme von der Leyen, visiblement,
28:08était prête à mettre énormément d'argent pour reconstruire la Syrie.
28:13Non, mais c'est extraordinaire.
28:15Je veux dire, l'Arabie saoudite et le Qatar,
28:18qui ne sont pas dans le besoin,
28:20peuvent parfaitement, ils se le proposent d'ailleurs,
28:24de pourvoir au problème des Syriens.
28:27Mais l'Europe, qui est dans une crise économique, financière extraordinaire,
28:32Mme von der Leyen veut encore donner de l'argent.
28:34L'Europe est prête à soutenir la sauvegarde de l'unité nationale
28:38et la reconstruction d'un État syrien qui protège toutes les minorités.
28:42Ce sont des mots pour le message d'Adam von der Leyen.
28:46L'Europe se protège.
28:47Ce qu'elle devrait dire, c'est que l'Europe va se protéger
28:50d'une éventuelle immigration.
28:52C'est ça qu'elle devrait dire, Mme von der Leyen.
28:54Moi, je pense que, si vous me permettez,
28:57l'Europe doit dire, nous sommes prêts,
28:59parce que c'est aussi notre travail, à aider,
29:02mais nous y mettons des conditions et nous serons,
29:05je dirais, extrêmement fermes sur ces conditions.
29:09Moindre violation des droits de l'homme,
29:11moindre violation des droits des femmes,
29:14moindre remise en cause des principes d'élection libre, etc.
29:17Et à ce moment-là, les choses...
29:19Pardon. L'Europe n'a ni la capacité financière ou militaire de s'en occuper.
29:28J'aimerais déjà qu'elle s'occupe à protéger ses frontières.
29:32C'est déjà difficile.
29:33Non, mais justement, le problème, c'est qu'il y a un certain nombre de pays
29:37qui vont mettre la main au portefeuille, d'un certain point de vue,
29:41qui sont effectivement les Émirats.
29:42Bien sûr.
29:44Et là, la discussion doit être très ferme.
29:47Mais aussi, Israël doit poser des questions très fermes en disant,
29:51nous sommes prêts à aider à ce qu'une série libre, démocratique,
29:55se remette en place.
29:56Allez, attention, la moindre dérapage, on ne laissera pas faire.
30:00Non, mais les lignes rouges dont on parlait,
30:02les propres lignes rouges de M. Obama,
30:05il a violé sa parole.
30:09Mais c'était pour détruire notamment les usines chimiques,
30:13d'armes chimiques de la Syrie.
30:16Je peux vous indiquer qu'aujourd'hui, même Israël s'en est occupé.
30:20C'est intéressant ce que vous avez dit sur les lignes rouges,
30:22sur évidemment les libertés pour les femmes.
30:25Je serais très curieux de connaître la politique
30:28que voudra mener M. Al-Jawdani,
30:31qui est donc le chef de la rébellion syrienne,
30:35qui a fait tomber M. Assad.
30:36Avant de vous préoccuper de M. Al-Jawdani,
30:39vous devriez vous occuper des Kurdes.
30:42Parce que si vous laissez tomber les Kurdes,
30:45alors oui, les choses peuvent déraper.
30:48Mais si vous ne laissez pas tomber les Kurdes,
30:50vous verrez que ça contaminera toute la Syrie.
30:52Notamment au niveau du droit des femmes.
30:55Vous avez entièrement raison.
30:56Parlons de Notre-Dame à présent.
30:58Autre sujet réouverture grandiose.
31:00Hier, tout le monde s'est reconnu en cette cérémonie.
31:05C'est ça qui a marqué beaucoup de Français.
31:07Elle a rassemblé un maximum de personnes,
31:10que vous soyez chrétien ou non.
31:13Il y avait l'identité française,
31:16la culture française, son histoire,
31:18son histoire chrétienne,
31:20qui a été rappelée par le président de la République,
31:23qui a tenu un discours dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.
31:27Certains y ont vu un discours assez conservateur,
31:30qu'on ne connaissait pas.
31:32On a eu du mal à reconnaître Emmanuel Macron,
31:35qui est à son poste depuis 2017.
31:39Notre-Dame nous dit que nos rêves,
31:42même les plus audacieux,
31:44ne sont possibles que par la volonté de chacun
31:47et l'engagement de tous.
31:49Notre cathédrale nous rappelle
31:51que nous sommes les héritiers d'un passé plus grand que nous,
31:54qui peut chaque jour disparaître,
31:57et les acteurs d'une époque que nous avons à transmettre.
32:02Notre cathédrale nous dit
32:05combien le sens, la transcendance,
32:08nous aide à vivre dans ce monde.
32:11Et à travers cette cérémonie,
32:14nous sommes donc en décembre 2024,
32:16il y a eu de longues polémiques autour de la cérémonie de juillet 2024.
32:20Aujourd'hui c'était les bâtisseurs,
32:23certains diraient qu'hier c'était les déconstructeurs.
32:26J'avais retrouvé un article du Monde
32:28qui expliquait ce qu'il voulait faire
32:30avec la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
32:32Une sorte d'anti-Puy du Fou,
32:34l'inverse du Puy du Fou,
32:36disaient ces créateurs.
32:37On va le découvrir ensemble, j'imagine.
32:40Si on comprend bien, c'était la question du journaliste du Monde.
32:42Votre travail est tout sauf une reconstitution
32:44à la manière des spectacles du Puy du Fou.
32:46L'inverse ! L'inverse, bien sûr.
32:48Surtout pas une histoire figée,
32:51le contraire d'une histoire férile,
32:53héroïsée et providentielle.
32:55Est-ce que la cérémonie d'ouverture de Notre-Dame,
32:57hier, de réouverture,
32:59était l'antithèse de la cérémonie des JO ?
33:01Oui, oui, vous avez raison.
33:03C'est une bonne vision des choses,
33:05mais je n'ai pas...
33:07J'ai goûté le plaisir
33:09et la satisfaction du présent, hier.
33:11Je vous dis franchement,
33:13en tant que Français,
33:15et aussi épris
33:17de la culture chrétienne
33:21qui ne peut pas être séparée
33:23de l'histoire
33:25et de l'identité française.
33:27Je vais même aller plus loin.
33:29Sur le moment,
33:31j'ai trouvé le discours
33:33de monsieur Macron
33:35bon,
33:37sincère
33:39et...
33:41Je vais y venir.
33:43Et modeste.
33:45C'est le mot sincère ?
33:47Je sais que j'ai affaire
33:49à un caméléon.
33:51Mais ce caméléon est sincère
33:53au jour le jour.
33:55Vous voulez dire qu'il y a
33:5750 nuances d'Emmanuel Macron ?
33:59Oui. Quand monsieur Macron
34:01est à la cathédrale,
34:03hier samedi,
34:05son discours conservateur
34:07est sincère. Malheureusement,
34:09lorsqu'il était en banlieue
34:11et qu'il expliquait
34:13qu'un mâle blanc
34:15ne pouvait pas demander
34:17à un autre mâle blanc
34:19pour parler des banlieues,
34:21il était tout aussi sincère.
34:23Donc hier,
34:25j'étais dans le moment présent
34:27et j'étais un Français heureux.
34:29Julien Dray.
34:31Je suis un Français qui était heureux
34:33de la cérémonie d'hier,
34:35mais aussi heureux de la cérémonie
34:37des Jeux Olympiques.
34:39Je n'ai pas lu la manière
34:41dont vous avez lu la cérémonie
34:43des Jeux Olympiques.
34:45J'ai vu que des millions de Français
34:47ont trouvé cette cérémonie formidable,
34:49qu'elle a irrigué la planète
34:51et qu'elle a construit des oppositions.
34:53Mais moi, je ne construis pas.
34:55Dès qu'on vous dérange,
34:57on a la théorie du complot.
34:59Non, mais vous dites que je veux construire
35:01des oppositions.
35:03Les téléspectateurs peuvent le voir.
35:05Vous l'avez fait dans votre présentation.
35:07Pourquoi vous le niez ?
35:09Assumez ce que vous êtes.
35:11Vous n'êtes pas obligé de hurler.
35:13Vous parlez calmement,
35:15on échange normalement.
35:17Vous ne me faites pas de leçons.
35:19Vous me parlez normalement,
35:21vous parlez calmement,
35:23on échange calmement,
35:25mais vous ne me parlez pas de cette manière-là.
35:27Vous ne me parlez pas non plus de cette manière-là.
35:29Je vous ai toujours respecté.
35:31Non, là, vous ne me respectez pas.
35:33Je vous demande de me parler calmement.
35:35Je ne peux pas parler puisque vous m'interrompez tout le temps.
35:37Allez-y, Julien.
35:39Unissez l'émission tout seul, c'est mieux.
35:41Je vous dis simplement de me parler normalement.
35:43Et vous ne me parlez pas normalement non plus.
35:45Il y a un avocat sur le plateau
35:47qui peut être procureur.
35:49Allez-y, Julien.
35:51Non, ce n'est pas Julien.
35:53Je ne vous parle plus.
35:55Je dirai simplement et je dirai calmement
35:57et gentiment avec toute l'affection
35:59qu'il m'inspire à Julien
36:01qu'en ce qui me concerne,
36:03je n'ai pas aimé toute la cérémonie
36:05Mais je le sais, vous me l'aviez déjà dit.
36:07Je n'ai pas aimé toute la cérémonie
36:09qui se voulait
36:11de par le discours même
36:13de ses organisateurs
36:15et de monsieur Boucheron,
36:17l'historien qui déteste
36:19l'histoire de France.
36:21Effectivement, le contraire
36:23du puits du fou.
36:25C'est la pure réalité textuelle.
36:27Et je vous avoue que moi,
36:29je n'ai pas aimé par exemple
36:31que des abolitionnistes
36:33déclarés s'amusent
36:35avec la tête de Marie-Antoinette
36:37ensanglottée.
36:39C'est ça que je n'ai pas aimé.
36:41Mais ça n'invalide d'ailleurs pas toute la cérémonie.
36:43Ça n'invalide pas toute la cérémonie.
36:45Mais cette partie-là,
36:47je ne l'ai pas aimée
36:49parce que je savais en plus ce qu'elle voulait dire.
36:51C'est tout ce que je veux dire.
36:53J'apprécie votre nuance et je la respecte.
36:55Parce que de ce point de vue-là,
36:57je suis d'accord avec vous.
36:59Moi-même, j'ai dit que la scène
37:01sur la tête coupée de Marie-Antoinette
37:03m'a gêné et m'a choqué.
37:05La cérémonie en elle-même, je l'ai trouvée belle
37:07mais il y avait des choses avec lesquelles
37:09je n'étais pas d'accord.
37:11Il y a le bien, c'était la cérémonie de Notre-Dame
37:13et puis il y a le mal,
37:15c'était la cérémonie de l'ouverture.
37:17Je ne suis pas d'accord avec ça.
37:19C'est pour ça que je me suis énervé.
37:21L'incident est clos. Passons à autre chose.
37:23Il y en a eu un, il faut l'assumer.
37:25Il est clos.
37:27J'ai adoré votre analyse
37:29parce qu'en vous écoutant,
37:31je me suis rendu compte qu'en fait
37:33ceux qui ont voulu opposer
37:35deux philosophies, deux idées
37:37et deux événements,
37:39c'est justement M. Boucheron
37:41qui a sa vision et son idéologie,
37:43a voulu l'opposer à M. Boucheron.
37:45On a le droit d'être à la fois dans la...
37:47La modernité, ça n'est pas un gros mot.
37:49Mais vous avez raison.
37:51Et les racines,
37:53les racines poussent.
37:55J'entends tout à fait.
37:57Mais moi je suis d'accord avec ça.
37:59Je pense que je n'ai jamais nié
38:01et je me suis d'ailleurs souvent opposé
38:03à ceux qui le niaient, les racines chrétiennes de la France.
38:05Il y a des racines chrétiennes,
38:07elles font partie de l'histoire de la France.
38:09D'ailleurs j'ai souvent rigolé en disant
38:11quand on me disait l'histoire judéo-chrétienne,
38:13je me disais c'est plutôt l'histoire chrétienne
38:15parce que le judéo là-dedans, il est plutôt...
38:17Il se trouve que la chrétienté
38:19est quand même
38:21un peu héritière du judaïsme.
38:23Autre image.
38:25Mais je pense,
38:27je trouve que vous posez bien les choses.
38:29Je pense qu'il faut accepter à la fois la modernité
38:31et en même temps la réalité des racines.
38:33L'erreur, c'est quand on commence à essayer de les opposer.
38:35Vous êtes l'homme du en même temps en fait.
38:37Voilà c'est ça.
38:39C'est vrai qu'il y avait
38:41un côté caméléon
38:43chez vous.
38:45On va essayer de vous chercher.
38:47Bien sûr.
38:49Autre image avant de l'écouter, c'est Donald Trump.
38:51Hier.
38:53Donald Trump,
38:55c'était il y a quelques semaines au moment de l'élection,
38:57une catastrophe et c'est vrai que ce qui était
38:59fascinant hier, tout le monde le regardait.
39:01Ils essayaient d'épier ses moindres fesses et gestes.
39:03Ils sont allés le saluer
39:05jusqu'à la poignée de main.
39:07Est-ce que vous avez vu la poignée de main avec Emmanuel Macron ?
39:09Une poignée de main assez virile.
39:11Je ne le savais pas.
39:13Ça a son petit charme.
39:15Ça doit faire mal surtout.
39:17J'espère qu'il n'a pas blessé
39:19notre président.
39:21Il a une bonne poignée aussi.
39:23Vous avez entièrement raison.
39:25Est-ce que c'était la présence de Donald Trump ?
39:27Ce n'était pas l'événement
39:29dans l'événement, William ?
39:31Si.
39:33C'était exceptionnel.
39:35Même son arrivée, c'était un événement.
39:37Et on voit comment
39:39la victoire
39:41est quelque chose d'extraordinaire quand même.
39:43Parce que la présence,
39:45avant son triomphe,
39:47la présence de
39:49Donald Trump, si on l'avait annoncé
39:51pour la cathédrale,
39:53elle eut été considérée comme un sacrilège
39:55au sens quasi
39:57religieux du terme.
39:59C'était à la limite le bonus
40:01formidable que personne n'a osé
40:03vraiment contester. En dessous,
40:05j'y vois quand même une certaine défaite
40:07du wokisme. Parce que
40:09sous la victoire de Donald Trump,
40:11il y a évidemment sa performance
40:13exceptionnelle, mais il y a également
40:15le fait que les médias,
40:17les artistes
40:19et toute la théorie
40:21genre
40:23wokiste, on a
40:25quand même pris un sacré coup dans l'aile.
40:27J'y viendrai.
40:31Je ne sais pas moi si la poignée de main
40:33doit être analysée au point
40:35de montrer que c'est M. Trump qui a pris
40:37l'ascendant sur M. Macron.
40:39Je sais que vous ne l'avez pas dit, mais comme
40:41c'était ce qui était suggéré,
40:45je crois simplement
40:47qu'effectivement la victoire
40:49de Donald Trump a tourné une page
40:51et qu'il était là
40:53triomphant parce qu'il a tourné cette page-là.
40:55Oui, c'est vrai.
40:57Ça veut dire qu'il va jouer un rôle majeur
40:59dans les mois à venir,
41:01au détriment de ceux qui pensaient justement
41:03qu'une autre Amérique était en train d'être.
41:07Il nous reste quelques minutes. Je voulais qu'on parle
41:09quand même de l'actualité politique qui est une actualité
41:11majeure, mais je pense que
41:13il y a une autre actualité qui est importante,
41:15celle de Boilem Sansalle.
41:17Et c'est Arnaud Benedetti qui donne des
41:19nouvelles de Boilem Sansalle.
41:21Il a été transféré de l'unité hospitalière,
41:23écrit-il, où il était
41:25en observation à la prison de Kohéla
41:27à 35 kilomètres
41:29d'Alger.
41:31Les avocats n'ont pas été informés en temps réel
41:33par les autorités judiciaires, comme
41:35c'est l'usage, et il interpelle
41:37l'AFP,
41:39RFI, et il dit qu'il est temps de réagir
41:41Emmanuel Macron. Et d'ailleurs, il y a eu une réaction
41:43qui a fait beaucoup polémique cette semaine,
41:45celle d'Amnesty International
41:47France, parce qu'il
41:49n'avait pas réagi. David
41:51Lysnard, qui les interpelle également,
41:53on a connu Amnesty International moins timide et timorée.
41:55Pourquoi ? Parce qu'Amnesty International
41:57explique que, pour l'heure, Amnesty
41:59International n'a pas encore été en mesure de vérifier
42:01de façon indépendante les éléments
42:03relatifs à l'arrestation de l'écrivain
42:05franco-algérien Boilem Sansalle.
42:07Et Amnesty, qui rappelle donc
42:09les autorités algériennes, a indiqué clairement
42:11les raisons de sa détention.
42:13Monsieur Lysnard
42:15songe à Amnesty
42:17quand elle a été créée en 1961
42:19et qui était
42:21faite pour
42:23sortir les prisonniers
42:25politiques de leurs geôles. Mais depuis
42:27c'est devenu une association
42:29totalement dévoyée,
42:31complètement d'extrême-gauche, qui prend
42:33la défense, qui ne prend pas la défense
42:35de Boilem Sansalle,
42:37mais qui a pris la défense, je suis pas mal placé
42:39pour vous le dire, de
42:41l'auteur de l'attentat
42:43de la synagogue de la rue Coberney, que nous
42:45avons fini par faire condamner, mais que maintenant
42:47on a du mal à le faire extrader du Canada.
42:49C'est une association dévoyée
42:51qui, pendant qu'elle
42:53ne défend pas Boilem Sansalle,
42:55se permet
42:57de taxer
42:59l'État
43:01pogromisé de génocide.
43:03Jamais,
43:05jamais,
43:07Madame
43:09la présidente
43:11actuelle
43:13d'Amnesty International,
43:15j'avoue que son nom
43:17m'échappe.
43:19Son nom m'échappe.
43:21C'est un nom de poisson, mais son nom
43:23m'échappe.
43:25Vous allez le trouver.
43:27Vous allez voir que je n'ai pas menti.
43:29Jamais elle n'aurait eu l'idée
43:31de taxer
43:33M.Assad, qui a fait un million
43:35de morts, de génocide.
43:37Vas-y.
43:39Anne Savinelle Barras. Pardon ?
43:41Amnesty International France.
43:43Non, mais je vous parle de la présidente
43:45générale.
43:47Vous verrez que j'ai raison.
43:49Oui, allez-y, continuez.
43:51Donc, je veux dire, il ne faut pas
43:53s'étonner que
43:55Amnesty International
43:57qui a...
43:59Pardon ? Allez-y, maintenant,
44:01ça va vous faire rire.
44:03Je ris pour d'autres choses. Madame Calamard.
44:05Madame Calamard. Vous voyez bien que je n'avais pas tort.
44:07Eh bien, Amnesty
44:09International,
44:11voilà, il ne faut pas s'étonner
44:13qu'elle laisse
44:15M.Boalem-Sensal
44:17croupir dans son cachot.
44:19Gilles André, il reste une minute.
44:21En une minute.
44:23Moi, je pense que, bon, sur Amnesty International,
44:25il n'y a plus rien à dire.
44:27C'est désespérant.
44:29Mais la question la plus importante, c'est qu'il faut maintenant
44:31tout faire pour éviter que
44:33Boalem-Sensal ne meure dans une prison algérienne.
44:35Parce que sa santé est fragile.
44:37J'ai des amis qui m'ont expliqué
44:39et ils étaient très inquiets.
44:41Et l'interpellation allait être adressée au gouvernement français.
44:43Parce que Boalem-Sensal
44:45est un citoyen français.
44:47Et donc, qu'est-ce que fait le gouvernement français
44:49pour obtenir la libération de Boalem-Sensal ?
44:51Mais qu'est-ce qu'ils font, les médias ?
44:53On avait la photo
44:55des otages,
44:57des journalistes otages.
44:59On les montrait tous les jours.
45:01Je prétends
45:03que nous devrions montrer
45:05la photo de l'otage
45:07de la dictature algérienne
45:09Boalem-Sensal, tous les jours à la télévision.
45:11Et nous sommes 22ème jour
45:13de son arrestation.
45:15Et bien, il faut le dire.
45:17D'accord, mais nous ne sommes pas démunis
45:19face à l'Algérie pour obtenir
45:21cette libération. Ce n'est pas vrai.
45:23Et donc, nous ne sommes pas obligés de faire une génuflexion
45:25et de dire, je connais le discours,
45:27il ne faut pas
45:29froisser les autorités algériennes.
45:31On va y arriver.
45:33Je pense que c'est l'inverse
45:35qu'il faut faire.
45:37Merci à tous les deux, c'était un plaisir.
45:39Comme chaque dimanche soir, dans un instant,
45:41c'est l'heure des Pro 2.

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