• l’année dernière
Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue d'en face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:04Bonjour Michel, heureuse de vous retrouver pour une heure de débat et d'échange sur l'actualité avec votre point de vue philosophique bien entendu.
00:12La colère des agriculteurs, elle a ressurgi à l'aune du traité du libre-échange du Mercosur
00:17qui pourrait pénaliser s'il était ratifié nos éleveurs, notamment bovins.
00:21On entendra nos paysans dire ce qu'ils pensent, des promesses non tenues de nos gouvernants sur un plan plus général.
00:28Plusieurs actions, manifestations se déroulent en région.
00:31Est-ce le cri de détresse d'une profession qui refuse de mourir ?
00:35Je vous passe la parole dans un instant là-dessus Michel Onfray.
00:38Menacé de brûler vif, un professeur de lycée ne coûte pas très cher dans notre pays.
00:42Je pense à l'affaire du proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris dans laquelle un homme de 27 ans
00:47qui avait proféré ses menaces de mort sur les réseaux sociaux a été condamné et coûté bien à 600 euros d'amende et 5 jours de stage de citoyenneté.
00:54Pourquoi la justice envoie-t-elle ce signal désastreux à ceux qui s'en prennent aux profs et aux enseignants ?
00:59Et surtout, qu'est-ce que cela dit de notre société là encore ?
01:02J'ai envie d'avoir votre avis.
01:04Marine Le Pen continue elle de dénoncer des réquisitions disproportionnées
01:08dans le cadre de son procès pour les emplois des parlementaires européens, de ce qui était à l'époque le Front National.
01:14Une peine d'inégibilité qui ne passe pas et qui selon elle est le symbole d'une justice politique.
01:19Au niveau démocratique, qu'est-ce que cette interdiction d'être candidate pourrait représenter pour ses électeurs dans la perspective de 2027 ?
01:27Là encore, votre avis m'intéresse.
01:29Enfin, l'inquiétude.
01:31Après la nouvelle escalade en Ukraine et le tir de missiles américains de longue portée contre la Russie,
01:35Vladimir Poutine a signé un décret permettant l'utilisation d'armes nucléaires.
01:39Les occidentaux veulent une escalade, affirme son ministre des Affaires étrangères, Sergei Lavrov.
01:45Alors, est-ce l'escalade avant la désescalade, avant peut-être l'ouverture de négociations officielles entre l'Ukraine et la Russie ?
01:52On verra votre avis sur cette question.
01:54Comment jugez-vous aussi la posture d'Emmanuel Macron dans ce conflit ?
01:58Lui, il estime que l'autorisation américaine de frappeur en Russie est une décision tout à fait bonne.
02:03Et bien sûr, on entendra le général De Gaulle parler de la façon dont les alliés devaient, à l'époque, au moment de la guerre froide, réagir face aux soviétiques.
02:11Ses propos sont terriblement d'actualité.
02:14Tout recul a pour effet de surexciter l'agresseur et de redoubler l'agression.
02:18A méditer pour nos dix raisons aujourd'hui en 2024.
02:22Voilà pour le sommaire Michel, vous êtes prêt ? C'est parti pour aujourd'hui.
02:25On va commencer par la colère des paysans, je sais qu'elle vous est chère.
02:28C'est le cri du cœur du pays profond en réalité.
02:31On va écouter l'un d'entre eux, il s'appelle José Pérez, co-président de la coordination rurale à Agin.
02:36Il dit qu'il faut pouvoir vivre dignement de son travail, écoutez-le.
02:41Il y a un an, il y avait beaucoup plus de revendications, on parlait beaucoup plus de revenus.
02:45Aujourd'hui, on parle beaucoup moins de ça, même si c'est important le revenu, bien évidemment.
02:49Mais pour avoir du revenu, il faut produire.
02:52Et aujourd'hui, on ne produit plus.
02:54Et ça, il faut que ça cesse.
02:56Si on venait aujourd'hui à supprimer des étals tous les produits qui arrivent de l'étranger,
03:01qui ne sont pas soumis aux mêmes réglementations que nous,
03:03je vous garantis qu'il ne resterait pas grand-chose sur les étals.
03:06Non, non, il faut qu'on nous laisse travailler, qu'on nous laisse produire.
03:09Au mois de février, il y avait de l'espoir.
03:11Aujourd'hui, il y a du désespoir.
03:13Donc moi, je suis très inquiet, je ne sais pas trop le ressenti de mes agris.
03:17Beaucoup sont en souffrance financière et morale.
03:20Je suis assez inquiet, je suis vraiment inquiet.
03:23Voilà pour ce cri de désespoir de cet agriculteur, de la coordination rurale.
03:26On est au cœur de la souveraineté alimentaire, monsieur Lenfray.
03:30Oui, moi j'étais avec les amis de la coordination rurale cette semaine à Poitiers.
03:36Véronique Leflocq et moi-même allons faire paraître un livre sur la question paysanne,
03:41qui s'appelle « Entendez-vous dans nos campagnes ? ».
03:45Donc j'ai entendu toutes ces personnes extraordinaires,
03:48d'abord avec une culture incroyable, une connaissance incroyable des dossiers.
03:52Quand vous venez pour faire une conférence,
03:54normalement vous êtes censés apprendre des choses aux gens.
03:56C'est eux qui m'ont appris pendant tout le temps que j'ai passé avec eux,
03:59on a dîné ensemble et j'ai rencontré des gens dans une grande souffrance,
04:03mais dans une grande dignité aussi, et qui connaissent évidemment les dossiers à fond.
04:07Vraiment, ils connaissent les dossiers à fond.
04:09Et eux savent très bien comment tout ça fonctionne.
04:11Alors, moi je me souviens que sur les plateaux de CNews,
04:14on a vu ce qu'était l'Europe vraiment avec eux, avec la coordination rurale.
04:17C'est-à-dire qu'il y a des grands débats théoriques sur l'Europe.
04:20Il y a les pours, il y a les contre, il y a les eurosceptiques, etc.
04:23Et puis là, ils nous disent juste, en prenant l'exemple de noisettes,
04:26de cerises, de blé, de viande, de lait et de fromage,
04:31ils nous disent, bah oui mais regardez, nous on fait ça,
04:33et les autres en face, ils ne font pas ça.
04:35– Et on ne peut pas produire. – On ne peut pas produire.
04:37C'est-à-dire, vous allez partout sur la planète,
04:39et il n'y a pas de réglementation écologique,
04:41donc ils peuvent faire ce qu'ils veulent, comme ils veulent, quand ils veulent.
04:44Tous ces produits-là arrivent chez nous, nous on ne peut pas produire
04:46parce qu'on a une réglementation écologique européenne
04:49qui nous interdit de faire ceci, de faire cela, etc.
04:51On est extrêmement fliqués, les autres peuvent faire ce qu'ils veulent.
04:53Puis après on dit, vous êtes tous les deux sur la ligne de départ,
04:55allez-y, avez vos marques prépartées.
04:57Mais dit, on perd, évidemment on perd.
04:59Un paysan et demi, disons deux si on supprime les dimanches,
05:01mais deux paysans qui se suicident tous les jours,
05:03vous vous rendez compte ?
05:05C'est-à-dire qu'on n'en parle pas.
05:07Ça fait un nombre considérable de morts,
05:09et des gens qui souffrent, qui sont dans la souffrance.
05:11J'ai vu ces gens-là qui me racontaient leurs problèmes,
05:13les endettements, la transmission de la ferme,
05:17alors soit de eux à leurs enfants,
05:19mais soit éventuellement de leur propre père à eux.
05:21C'est-à-dire le père transmet la ferme, difficilement,
05:23parce qu'il ne leur reste pas grand-chose une fois ces choses faites,
05:25il faut payer des droits.
05:27Quand ils voient qu'ils ne vont pas pouvoir faire ce que leur père faisait,
05:29il y a une espèce de souffrance,
05:31de se dire, je ne suis pas à la hauteur.
05:33Ils défendent des valeurs extraordinaires,
05:35la fidélité, l'honneur, le travail,
05:37et on leur dit, vous allez de toute façon disparaître,
05:39puisque c'est dans le projet.
05:41Mais c'est aussi la question de la souveraineté alimentaire
05:43qu'ils nous posent.
05:45En réalité, ils nous disent, demain,
05:47on ne pourra pas nourrir les futures générations,
05:49on sera dépendant du monde entier,
05:51on ne peut pas abdiquer sur cette souveraineté-là.
05:53Oui, alors après, il faut aussi penser en termes planétaires,
05:55pour le coup, c'est-à-dire qu'on ne peut pas
05:57continuer à faire des enfants comme on fait des enfants sur la planète,
05:59je ne parle pas de la France, on n'en fait plus,
06:01ou en Europe, on en fait moins,
06:03mais de se dire, d'un point de vue démographique,
06:05comment est-ce qu'on va faire quand c'est exponentiel comme ça ?
06:07Je n'ai pas vraiment la mémoire des chiffres,
06:09mais j'avais regardé entre le moment où je nais et le moment d'aujourd'hui,
06:11le nombre de milliards de gens
06:13qui sont arrivés sur la planète,
06:15d'humains qui sont arrivés sur la planète,
06:17on se dit, la planète n'est pas extensible,
06:19on bétonne en permanence, tous les ans,
06:21c'est l'équivalent d'un département qui se trouve
06:23bétonné, cimenté, etc.
06:25Après, on interdit aux paysans
06:27de travailler comme il le faut,
06:29donc la question est vraiment posée,
06:31il y a un moment donné, l'agriculture ne pourra plus
06:33nourrir les gens.
06:35C'est pourquoi, d'ailleurs, je leur dis,
06:37on va vers l'industrialisation de l'agriculture,
06:39ce que l'Europe ne dit pas, c'est qu'ils auront envie d'en finir
06:41avec la paysannerie, ça ne se dit pas aussi clairement,
06:43les gens sont très en colère à ce moment-là,
06:45mais on est en train de travailler sur de la viande cellulaire,
06:47on est en train, dans les laboratoires,
06:49d'emmener des cellules de bœuf,
06:51par exemple, qui vous permettent de manger du bœuf
06:53qui n'aura jamais été un bœuf, et la jeune génération
06:55aujourd'hui, qui est pibronnée à l'écologie
06:57dès ses premières heures à l'école,
06:59qui ont dit qu'il faut économiser la planète,
07:01une vache, ça boit beaucoup trop d'eau,
07:03les bœufs, ça n'arrête pas de péter,
07:05ça trouve la couche d'ozone,
07:07on en est là quasiment,
07:09il y a des gens qui sérieusement
07:11s'occupent des gaz d'échappement,
07:13des bovins, des ovins, des caprins, etc.
07:15Donc, c'est pas possible
07:17que ça dure aussi longtemps.
07:19Encore un tout petit mot de ce mouvement,
07:21ces manifestations des agriculteurs,
07:23on va écouter Bruno Retailleau,
07:25il était l'invité de CNews et d'Europe 1 cette semaine,
07:27il dit qu'il comprend la colère des paysans,
07:29mais évidemment qu'il ne faut pas qu'elle dépasse
07:31les limites de la loi. On écoute Bruno Retailleau.
07:33La cause de la colère, elle est parfaitement justifiée.
07:35On les a enfermés
07:37dans
07:39une incompatibilité terrible.
07:41Mali, c'est l'ordre républicain.
07:43Je ne peux pas faire deux poids, deux mesures.
07:45Si j'autorisais une profession
07:47à casser, à bloquer,
07:49à faire des atteintes aux personnes,
07:51alors ça ne tiendrait plus.
07:53Évidemment, il a raison.
07:55J'y ai pensé. C'est vraiment un dilemme cornélien
07:57quand vous avez des gens qui défendent un peu
07:59vos idées. Je ne veux pas
08:01faire parler Bruno Retailleau,
08:03il est souverainiste, il l'a été,
08:05il connaît la paysannerie,
08:07lui-même, il aime la nature.
08:09Et lui, vendéen.
08:11C'est difficile
08:13quand vous êtes le ministre de l'Intérieur
08:15de dire qu'il faut faire respecter l'ordre républicain
08:17et pourtant leur cause est juste.
08:19La colère des agriculteurs, elle entre aussi en résonance
08:21avec la colère des maires,
08:23les maires des communes de France.
08:25Il y avait un salon cette semaine,
08:27le salon de congrès des maires à Paris. On va écouter l'un d'entre eux.
08:29Il s'appelle Michel Lottier, maire de Blosasque,
08:31dans les Alpes-Maritimes.
08:33Il dénonce et il déplore surtout
08:35le mur administratif
08:37dans lequel ils se fracassent tous. Écoutez-le.
08:39Il y a le gouvernement qui essaye
08:41de gouverner, l'État qui dirige
08:43et les maires qui subissent.
08:45Quand vous déposez un dossier,
08:47on ne regarde pas comment on peut vous arranger.
08:49On regarde comment
08:51vous le bloquez. Quand est-ce que les gens d'en haut
08:53comprendront qu'il y a la ruralité ?
08:55On représente
08:5780% du territoire.
08:59Notre France, elle a un sens.
09:01Notre France, elle a un but.
09:03Elle a un passé.
09:05Actuellement, vous savez quoi ?
09:07On est dépassé.
09:09On est dépassé parce qu'on ne crée pas l'envie
09:11de vivre et de créer en France.
09:13Vous savez, le mur de Bernay, il est tombé.
09:15Ce qui serait beau en France
09:17et qui tombe, c'est le mur administratif.
09:19– Voilà pour ce maire Michel Lottier.
09:21Michel Onfray, qu'est-ce que ça vous inspire ?
09:23– Oui, je souscris absolument. C'est l'administration
09:25mais c'est la bureaucratie aussi.
09:27Je voulais créer une université populaire dans mon village
09:29et j'ai reçu des interdictions
09:31de la part d'un sale type
09:33qui me poursuit de Seine depuis à peu près 40 ans
09:35qui n'est rien du tout, sous-diplômé, etc.
09:37Mais qui a le pouvoir de dire non.
09:39Qui signe des papiers et qui rend la vie
09:41impossible aux maires.
09:43Si vous êtes un maire et que vous avez le désir
09:45de faire des choses dans votre commune,
09:47c'est toujours le cas, vous n'arrivez pas par hasard
09:49premier magistrat d'un village de 500 habitants.
09:51Comment vous allez faire pour pouvoir
09:53faire fonctionner votre village ? Vous n'avez pas d'argent,
09:55vous n'avez pas de revenus. Et puis vous avez des gens
09:57qui arrivent et qui vous disent, il va falloir être agrégé de droit,
09:59diplômé en fiscalité,
10:01il va vous falloir connaître
10:03le règlement européen,
10:05vous devriez être au courant.
10:07Ils ont 3 ou 4 avocats, ils sont obligés pour avoir toutes les connaissances.
10:09Moi j'ai connu des maires qui étaient
10:11des copains de tout le monde dans le village.
10:13On allait boire un café, puis on réglait les problèmes
10:15comme ça dans le bistrot, puis on sortait
10:17et puis le problème se trouvait réglé dans les 3 jours.
10:19Aujourd'hui c'est impossible.
10:21Et vous donnez du pouvoir à des médiocres,
10:23à des méchants, à des mauvais, à des sales types,
10:25à des gens qui sont là en train de dire
10:27je supprime l'initiative, celui-ci n'aura pas cela.
10:29Et puis après vous avez la politique.
10:31Il est de droite, alors il ne faut pas lui donner
10:33des subventions. Il est de gauche, alors il ne faut pas lui donner
10:35des subventions. Vous dites mais c'est comme ça
10:37que ça fonctionne ? Eh oui, les crédits sont attribués
10:39en fonction de la politique politicienne.
10:41Et pas du tout en fonction de l'intérêt général.
10:43Y a-t-il nécessité pour
10:45je ne sais pas, repeindre
10:47les buts du terrain de foot
10:49dans un village de 500 habitants ? Oui ou non ?
10:51Non, de toute façon il n'a pas besoin d'argent ce type-là.
10:53Il vote à gauche, il vote à droite, je ne sais pas quoi.
10:55Donc on ne va pas aller lui donner. Donc le petit bureaucrate
10:57qui est là, lui a sa carte au parti machin
10:59ou au parti bidule, rend la vie impossible.
11:01C'est un petit homme gris, comme dirait Pascal Praud.
11:03Oui, mais au-delà de ça, je dirais que c'est la nature humaine.
11:05Vous savez, si nul n'est prophète
11:07dans son pays, c'est écrit dans les évangiles.
11:09Donc c'est vieux. Il y a une détestation
11:11française aussi, de l'initiative,
11:13de l'esprit d'initiative, du désir d'avancer.
11:15Il n'y a pas cet esprit-là aux Etats-Unis.
11:17Si vous voulez faire, vous faites. Si vous avez un papier,
11:19c'est fait. Si vous avez un papier, c'est défait.
11:21Vous n'avez pas besoin de faire des dossiers, de faire des demandes,
11:23de passer devant des commissions, de rencontrer des gens.
11:25Oui, c'est plus ça.
11:27Monsieur le maire a raison,
11:29c'est l'administration, mais c'est surtout
11:31le pouvoir de ces petits bureaucrates.
11:33On est en face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
11:35Michel, on va évoquer maintenant
11:37cette condamnation qui nous a surpris
11:39dans l'affaire d'un homme qui avait
11:41menacé de mort le proviseur du lycée
11:43Maurice Ravel à Paris. Il a été condamné à
11:45600 euros d'amende et un stage de citoyenneté
11:47de 5 jours.
11:49Comment est-ce possible, quand on
11:51menace de faire brûler
11:53vif, je cite, ce chien, il parlait
11:55du proviseur du lycée Maurice Ravel,
11:57et qu'on a une condamnation
11:59qui, en fait, n'amène
12:01rien, ne sanctionne
12:03rien et n'envoie aucun signal.
12:05Si ce n'est, vous pouvez vous en prendre aux profs
12:07et aux enseignants, ça ne coûtera pas très cher. On va juste
12:09écouter la réaction d'Anne Jeunetet,
12:11la ministre de l'Education nationale, sur nos antennes
12:13cette semaine, à propos de cette décision de justice.
12:15La sanction
12:17qui est prononcée,
12:19c'est clairement, moi je le dis avec des mots
12:21simples, c'est un coup porté
12:23à l'Education nationale. On est en plus dans une
12:25semaine, ne l'oublions pas, où nous
12:27avons le procès Samuel Paty, et là aussi
12:29je voudrais avoir une pensée pour sa famille, et je crois
12:31qu'au-delà de sa famille, la communauté
12:33éducative et la société tout entière
12:35attend que justice et vérité soient
12:37dites dans ce procès, parce que
12:39à chaque fois qu'un professeur est menacé, à chaque fois qu'un
12:41chef d'établissement est menacé,
12:43c'est la République qui vacille, moi je ne l'accepte
12:45pas, et comme ministre de l'Education nationale,
12:47mon rôle, c'est d'agir, c'est de
12:49pouvoir donner à nos professeurs, à nos
12:51chefs d'établissement, la protection.
12:53Voilà pour Anne Jeunetem, ministre de l'Education
12:55nationale. Vous souscrivez à ce qu'elle dit,
12:57Michel Onfray ? Non, elle joue du violon.
12:59Arrêtez d'insulter les violonistes.
13:01Non, vous avez raison.
13:03Je présente mes excuses à tous les violonistes,
13:05amateurs et professionnels.
13:07C'est même très amateur chez elle. Cette
13:09façon de dire... C'est un coup porté à l'Education
13:11nationale, elle a raison. Oui, bien sûr,
13:13ça ne mange pas de pain de dire des choses comme ça, simplement,
13:15là où vous êtes, qu'est-ce que vous allez faire ? D'autant plus que
13:17ces gens nous disent, nous allons agir,
13:19mais ils n'agissent pas. Qu'est-ce que vous voulez faire,
13:21là, pour le coup ? C'est beaucoup plus général que ça.
13:23Elle n'est pas responsable, d'ailleurs, de mal
13:25jouer du violon. C'est la Xème
13:27ministre de l'Education nationale qui dit
13:29ça. Ils sont tous formatés avec
13:31ce discours. C'est un discours qui ressort et
13:33qu'on distribue en permanence
13:35aux ministres de
13:37l'Education nationale qui le débitent
13:39depuis 30 ans, 40 ans.
13:41Le problème, c'est vraiment l'organisation de la justice,
13:43c'est vraiment l'organisation de la prison, c'est vraiment
13:45l'organisation de la punition. Depuis
13:4768, il n'y a plus d'autorité sous prétexte que
13:49l'autorité, c'est l'autoritarisme. Non, il faut faire
13:51la part des choses, l'autorité est nécessaire.
13:53L'autoritarisme n'est pas nécessaire. Mais
13:5568, c'est débarrassé de l'autoritarisme et c'était très
13:57bien. Mais il y a un moment donné où il faut
13:59se dire, l'autorité,
14:01c'est nécessaire, on ne peut pas laisser faire.
14:03Et là, il va se passer quoi ?
14:05Il se passe quoi quand...
14:07Il est déjà à la retraite, le proviseur, parce qu'il
14:09n'a pas supporté le lynchage qui a eu lieu.
14:11Il avait demandé à une élève de retirer son voile islamique.
14:13L'origine des menaces.
14:15Je connais une enseignante qui, aujourd'hui, ne va plus travailler
14:17parce qu'on lui a dit, restez chez vous, vous serez payé.
14:19Pas de vagues. Et ça fonctionne comme ça.
14:21Donc...
14:23On est mort, s'il n'y a plus
14:25de réponses. Simplement, là encore, je dis souvent
14:27il faut penser la justice. Il faut
14:29réfléchir. Ils ne réfléchissent plus, ces gens-là.
14:31Ces gens qui font de la politique. C'est comment est-ce que je peux
14:33être réélu ? Avec qui est-ce que je vais pouvoir m'associer ?
14:35Il faut que je fasse tomber celui-ci
14:37pour prendre sa place. Et la prochaine fois, il faudra
14:39que je fasse une... C'est plus ça, c'est pas ça
14:41le problème. Le problème, c'est la France. Ce sont les Français.
14:43C'est ce qui se passe à l'école.
14:45Donc, c'est le problème de ce qu'il y a dans la tête
14:47des gens. Le nazisme. Le stalinisme.
14:49Ou l'islamo-gauchisme, aujourd'hui.
14:51Ou le wokisme. Qu'est-ce que vous voulez faire quand
14:53vous avez des gens qui pensent des sottises pareilles.
14:55Qui pensent qu'effectivement, ce chien,
14:57il faut le mettre sur un bûcher ou le tuer.
14:59Vous allez lui dire, c'est pas bien. Parce que là,
15:01l'idéal, c'est quoi ? C'est pas non plus de le mettre
15:03un an en prison.
15:05Une sanction qui est une réalité.
15:07Il faut penser la sanction. Zéro sanction,
15:09comme c'est le cas. C'est insupportable.
15:11C'est pas non plus trois mois de prison.
15:13La question est comment rééduquer
15:15des gens. C'est difficile d'expliquer
15:17à des gens que, depuis des années, ils peuvent
15:19tout dire sur le net, sous prétexte
15:21de pseudonyme et de liberté d'expression.
15:23Vous pouvez faire des menaces de mort en permanence.
15:25On devrait penser qu'il y a une espèce de vide juridique
15:27sur ce sujet. Quand vous menacez
15:29de mort de manière,
15:31en plus de ça, la plupart du temps sous pseudonyme,
15:33de manière anonyme, il devrait y avoir une
15:35juridiction particulière qui fasse que
15:37je ne sais pas. Après, on réfléchit avec des magistrats,
15:39des avocats, des sociologues,
15:41des juristes, et puis on invente
15:43des peines. Sûrement pas l'emprisonnement.
15:45Mais il y a des peines numériques probablement à trouver.
15:47On parle de peines, on parle de justice.
15:49Évoquons encore un instant l'affaire Marine Le Pen
15:51qui a une nouvelle fois cette semaine
15:53dénoncé la peine d'inégibilité
15:55exécutoire qui a été requise
15:57contre elle dans le procès des
15:59parlementaires européens.
16:01C'est du jamais vu, selon elle.
16:03Elle dit que personne n'a eu à subir cela.
16:05Ça pose un certain nombre de questions
16:07sur l'avenir politique
16:09de Marine Le Pen. On va juste écouter
16:11Sébastien Chenu de Rassemblement National
16:13et puis on va se projeter sur 2027.
16:15Cette crise de régime, elle existe
16:17déjà. Cette crise politique,
16:19nous y sommes. Qu'envoyer les réquisitions,
16:21les demandes d'un parquet sur
16:23Marine Le Pen, qui veut envoyer Marine Le Pen
16:25en prison, c'est-à-dire la ruiner
16:27financièrement, l'empêcher
16:29politiquement de continuer son parcours et l'envoyer
16:31en prison, c'est-à-dire davantage que ce qu'on fait pour
16:33n'importe quel racaille, n'importe quel voleur
16:35et violeur. Vous dites que oui, nous sommes déjà
16:37dans une crise politique et une crise de régime.
16:39C'est totalement disproportionné.
16:41Les réquisitions sont totalement disproportionnées
16:43avec le fond du dossier et nous l'avons démontré
16:45comme nous avons démontré la partialité
16:47de la procureure qui a dit, qui a avoué,
16:49qui a reconnu que ça lui ferait trop mal
16:51de demander la relaxe.
16:53Pour Sébastien Chenu, Michel Onfray,
16:55qu'est-ce qu'au niveau démocratique,
16:57ça voudrait dire, ça signifierait le fait que
16:59Marine Le Pen ne puisse pas se présenter en 2027 ?
17:01Ça signifie que le pouvoir n'est plus
17:03là où il devrait être, c'est-à-dire que
17:05moi je suis considéré comme un type
17:07d'extrême droite qui aurait viré sa cutie côté
17:09fasciste simplement parce que je rappelle
17:11les fondamentaux de la démocratie
17:13et de la République. Si vous dites aujourd'hui
17:15la démocratie c'est le pouvoir du peuple par le peuple
17:17pour le peuple, fasciste.
17:19Si vous dites mais la République c'est quand même la chose publique
17:21donc intérêt général bien public, fasciste.
17:23Et vous vous apercevez que pour contourner
17:25les élections, c'est-à-dire pour contourner
17:27la sollicitation
17:29populaire. Aujourd'hui c'est très simple
17:31vous ne faites plus de référendum par exemple, il n'y a plus de référendum
17:33comme ça c'est réglé. Éventuellement jadis
17:35en 2005 quand il y a un référendum que le peuple
17:37s'exprime, en 2008 on lui dit vous êtes trompé
17:39on va vous faire manger ce que vous avez refusé d'ingurgiter.
17:41Mais vous avez aussi aujourd'hui
17:43des instruments de domination
17:45tu sais rappeler ça les appareils idéologiques d'État
17:47mais la plupart
17:49de la presse aujourd'hui
17:51les institutions, le syndicat de la magistrature
17:53un certain type de justice
17:55mais aussi les instances, les conseils
17:57d'État ou autres aujourd'hui qui font
17:59la loi à la place du peuple et je ne parle même plus
18:01de l'Europe. Ils nous disent qu'il faut
18:03penser et qu'il nous fait savoir que le droit
18:05européen est supérieur de toute façon au droit français.
18:07Ça veut dire en gros qu'il n'y a plus de souveraineté nationale
18:09le peuple ne peut plus décider puisque c'est
18:11l'Europe qui décide par dessus.
18:13Donc on voit bien que ça a été le cas
18:15avec Nicolas Sarkozy, c'était le cas avec François Fillon
18:17c'est le cas avec Marine Le Pen
18:19si on peut empêcher des candidats
18:21d'aller jusqu'à
18:23l'élection, alors c'est formidable.
18:25Voilà très bien, ceux-là on les a entravés.
18:27Je rappelle qu'il y a quand même des dossiers sur Mélenchon
18:29qui n'aboutissent pas.
18:31Il y a un procès en cours.
18:33C'est drôle parce qu'il y a aussi une façon
18:35dans la justice de fonctionner qui est
18:37de dire on ne fait rien, on ne bouge pas.
18:39Il y a un dossier, il est là sur une pile
18:41et puis on n'y touche pas. On y touchera
18:43dans 3 ans, dans 4 ans, puis à un moment donné
18:45on dira ben oui mais etc. Donc oui ça aussi
18:47ça fait partie des stratégies. Vous portez
18:49plainte mais il y a des gens qui ne traitent pas le dossier.
18:51En revanche pour Marine Le Pen il y a urgence
18:53et puis il y a même urgence à dire
18:55quoi qu'il arrive de toute façon vous serez interdite.
18:57On a vu avec Trump que même s'il avait
18:59pas mal d'ennuis et que c'était fondé
19:01c'est fondé chez Marine Le Pen aussi
19:03cette requête en justice, ça me paraît normal.
19:05La justice doit se faire
19:07de manière sereine. On a rappelé sur le plateau que
19:09les yeux bandés et le plateau
19:11des balances
19:13c'était théoriquement la justice. Maintenant c'est plus du tout le cas.
19:15C'est les yeux grands ouverts, les plateaux
19:17comme ça en disant, c'est d'ailleurs ce que l'ancien patron
19:19de la syndicat de la magistrature avait dit il y a quelques années
19:21en faisant savoir que
19:23allez voir de ce côté là, il y a des gens qui
19:25effectivement sont du bon côté politique et qui eux n'auront
19:27jamais de problème avec la justice et d'autres
19:29qui ne sont pas du bon côté politique, je mets ça évidemment entre guillemets
19:31et qui eux sont poursuivis par la justice
19:33sans cesse.
19:34– Michel Onfray, il y a aussi cette question de crise politique,
19:36de crise de régime dans laquelle on pourrait
19:38entrer si jamais ce gouvernement, celui de Michel Barnier
19:41tombait, si Marine Le Pen décidait de voter
19:43la censure prochainement là sur le budget
19:45là c'est terra incognita
19:47on rentrerait en terre inconnue
19:49sur la crise politique ?
19:51– Non parce qu'il y a vraiment, on est en terre connue
19:53puisque c'est Macron et on sait comment
19:55Macron est capable de tout faire, tout, le contraire de tout
19:57nommer l'un, l'autre
19:59n'importe qui, il est imprévisible
20:01en ce sens, il est très prévisible
20:03donc ce personnage restera jusqu'au bout, sauf si
20:05évidemment la force le déloge, mais sinon
20:07il est capable de nommer n'importe qui, n'importe quoi.
20:09– Mais avec un gouvernement qui tomberait comme ça tous les deux ou trois mois
20:11ce ne serait pas la crise politique ça ?
20:13– Si, parce que si il nomme Mme Castex par exemple
20:15le Rassemblement National
20:17sera contre et puis enfin
20:19c'est ingérable, la seule façon
20:21de trancher le noeud gordien est l'égaliste
20:23et l'égalienne, mais
20:25ça n'a rien à voir avec Emmanuel Macron
20:27l'égalisme, c'est de dire
20:29je suis une entrave au bon fonctionnement de la démocratie
20:31alors que lui dit mais c'est formidable d'être
20:33une entrave à la démocratie, et de dire
20:35je m'en vais, et puis on refait des élections
20:37– On refait des élections présidentielles
20:39– Oui, le peuple est souverain et le peuple va décider, c'est lui le problème
20:41et à un moment donné où il faut quand même
20:43concevoir qu'on n'est pas aimé
20:45on a même franchement détesté
20:47qu'on n'est pas capable de faire un gouvernement
20:49normalement un gouvernement ça se fait en 3 jours
20:51et là il attend
20:53il y a des résultats d'élections, on va voir
20:55il y a les Jeux Olympiques, je dissous
20:57mais je me prends 3 mois de vacances et on verra bien
20:59c'est à dire qu'en gros je vous
21:01embraine si on veut un mot
21:03qui ne soit pas grossier, c'est emmerdé
21:05pour trahir, traduire tout de suite
21:07mais c'est son fonctionnement
21:09donc il est prêt à, peut-être même
21:11le gouvernement tombe, il renomme, il a le droit
21:13il renomme Barnier, il est même
21:15et absolument, il ne faut pas croire que
21:17faire chuter un gouvernement c'est obligatoirement
21:19appeler un autre gouvernement
21:21avec une autre tête, non pas du tout
21:23et il ira jusqu'au bout
21:25ce ne sera ni quelqu'un de la France
21:27Insoumise, du Nouveau Front Populaire
21:29donc de la France Insoumise, ni
21:31quelqu'un du Rassemblement National, ils le disent
21:33depuis toujours, il y a Attal
21:35qui le fait savoir, ce sera un mastichien
21:37de droite ou de gauche, donc il y a des
21:39candidats, ça pourrait être Bayrou, Bayrou
21:41il n'attend que ça, Cazeneuve
21:43d'une certaine manière, il faut aller le chercher
21:45le prier
21:47mais il n'attend que ça aussi
21:49je ne parle même pas de François Hollande qui lui
21:51arriverait ventre à terre, si je puis me permettre l'expression
21:53et qui s'est quasiment déjà déclaré candidat pour 2027
21:55Cégolène Royal, qui a dit je suis disponible
21:57on avait des gens qui sont prêts
21:59à ramasser le gant
22:01Michel Onfray, on fait une petite pause, on se retrouve dans un instant
22:03d'en face à Michel Onfray sur CNews et Europe 1
22:05on évoquera encore un tout petit peu la justice
22:07à l'aune du jugement dans l'affaire Pierre Palman
22:09on parlera aussi de la grande inquiétude
22:11après l'escalade entre l'Ukraine
22:13et la Russie, jusqu'où est-ce que cela peut aller
22:15est-ce que vous redoutez
22:17une guerre qui se généralise
22:19vos réponses dans un instant
22:21d'en face à Michel Onfray
22:23et on se retrouve pour la seconde partie de face à Michel Onfray
22:25sur CNews et sur Europe 1
22:27Michel, encore une question sur la justice
22:29avant d'évoquer la géopolitique
22:31l'ex-humoriste Pierre Palman a été condamné
22:33cette semaine après le terrible accident de voiture
22:35qu'il a provoqué en 2023
22:37il conduisait sous l'emprise de stupéfiants
22:39il était en état de récidive
22:41il avait provoqué les blessures très graves
22:43d'un petit enfant, de son papa
22:45et surtout d'une jeune femme qui avait perdu son bébé
22:47il a été condamné à 5 ans de prison
22:49dont 2 ans fermes
22:51on va se poser la question de cette sanction
22:53et on va juste écouter une femme
22:55qui est membre d'une association
22:57de victimes de la route
22:59qui dit et qui demande une sanction véritable
23:01pour ceux qui prennent le volant
23:03sous l'emprise de stupéfiants ou d'alcool
23:05elle s'appelle Margarita
23:07qu'il aille en prison, comme toutes les personnes
23:09qui tuent les gens, innocents
23:11comme je vous dis, une vie ne s'arrête pas
23:13la vie ne doit pas finir
23:15par l'homicide routier
23:17tous les Pierre Palman
23:19libres, aucune condamnation
23:21alors que nous, famille des victimes
23:23nous sommes condamnés à perpétuité
23:25voilà pour ce témoignage Michel Lomprey
23:27qu'est-ce que ça vous inspire, cette affaire ?
23:29c'est toujours problématique d'opposer
23:31les bourreaux et les victimes
23:33c'est vrai
23:35de toute façon il y a
23:37une perspective qui est celle
23:39des familles de victimes, de ceux qui restent
23:41de ceux qui ont vu leur enfant mourir
23:43leur père, leur mère, leurs amis
23:45et qui ne peuvent pas
23:47penser en termes de justice de manière sereine
23:49c'est normal, chacun
23:51quand il est concerné
23:53perd l'usage de la raison et a envie de vengeance
23:55donc je comprends ça dedans
23:57en même temps il faut comprendre ce qu'est le droit
23:59et comment doit fonctionner le droit
24:01c'est la vengeance, c'est la justice, c'est l'expression de la justice
24:03c'est pas de dire on va faire ce qu'il a fait
24:05ou il faut absolument qu'il passe dix ans de sa vie
24:07en prison non plus
24:09la prison c'est fait pour rééduquer
24:11d'une certaine manière, est-ce que
24:13Pierre Palmate va être rééduqué s'il fait
24:15deux ans de prison ferme comme ça semble être le cas
24:17est-ce que quand il en sortira
24:19il en sortira mieux, différent
24:21c'est difficile aujourd'hui
24:23d'en finir avec la drogue, c'est difficile d'en finir
24:25pas seulement avec la drogue mais ce qui conduit à la drogue
24:27la drogue c'est une chose mais c'est trop facile
24:29de faire le procès de la drogue
24:31il faut faire l'explication
24:33du drogué, qu'est-ce qui fait qu'un jour on se retrouve
24:35dans la peau d'un type qui, moi j'ai vu
24:37il était chargé comme une mule, comment est-ce possible
24:39piqûre, piqûre, piqûre, médicament
24:41piqûre, médicament, piqûre, médicament
24:43probablement un peu d'alcool, qu'est-ce qu'il y a
24:45dans la tête de quelqu'un pour en arriver à ça
24:47alors oui bien sûr c'est un coupable
24:49il y a parfois des coupables qui sont des victimes
24:51et si on veut vraiment régler le problème c'est pas le tout prison
24:53je pense que la prison doit être repensée
24:55qu'elle doit être réservée à des cas particuliers
24:57et qu'il y a un nombre de gens qui se trouvent
24:59en prison qui sont par exemple
25:01des délinquants sexuels
25:03et qui sont des gens qui sont malades mentaux
25:05enfin disons-le rapidement
25:07mais qui ont des affections psychiques
25:09et qu'on ne traite pas par l'enfermement
25:11c'est bien, la vengeance y trouve son compte
25:13et je comprends qu'on puisse vouloir un peu de vengeance
25:15dans l'expression d'un juge de justice
25:17mais il ressort parfois plus dangereux qu'il ne s'en rentre pas en prison
25:19alors lui ce sera pas son cas mais je pense pas qu'il sorte
25:21je parle pas de Pierre Palma
25:23et il faut penser à la prison
25:25à quoi ça sert, si c'est la vengeance
25:27c'est pas la peine, si ça doit permettre
25:29de protéger la société, de protéger
25:31l'individu contre lui-même, ce que je pense
25:33ce que je crois, et bien il faut vraiment
25:35il y a urgence à repenser tout ça
25:37mais au Parti Socialiste ils ont autre chose à faire
25:39ou à la France Insoumise que de repenser la question
25:41du droit, ils veulent être élus ou réélus
25:43ou avoir des postes
25:45c'est bien dommage parce que les douleurs
25:47sont terribles à entendre
25:49Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1
25:51évoquons maintenant cette escalade
25:53désormais dans le conflit ukrainien
25:55d'un côté la Russie, de l'autre
25:57les Etats-Unis qui ont autorisé l'utilisation
25:59de missiles à longue portée
26:01on a le sentiment d'une escalade
26:03ça provoque beaucoup d'inquiétude chez les Européens
26:05en Finlande et en Suède on distribue
26:07des manuels à la population pour la préparer
26:09à la guerre avec la constitution
26:11de stocks de nourriture ou aller s'abriter
26:13en cas de bombardement aérien
26:15il y a quelque chose qui est en train de monter
26:17qui est extrêmement inquiétant, comment vous
26:19analyser cette montée, cette escalade
26:21évidemment qui précède
26:23l'investiture de Donald Trump, tout ça n'est pas
26:25anecdotique, il sera investi
26:27en janvier président des Etats-Unis
26:29alors il faut penser la guerre
26:31penser la guerre c'est pas juste dire c'est bien ou c'est pas bien
26:33en disant il y a des bons, il y a des méchants
26:35on est d'accord sur tout ça, c'est injustifiable
26:37de bombarder des populations civiles ukrainiennes
26:39quand on a envie de rattacher
26:41l'Ukraine à un empire russe ex-soviétique
26:43je le dis et je le redis
26:45cette guerre est indéfendable
26:47maintenant il y a une
26:49réalité géopolitique
26:51et elle est ancienne
26:53cette guerre en Ukraine, elle a une dizaine d'années
26:55je le rappelle, c'est pas parce que
26:57les médias ont mené là-dessus depuis
26:59mille jours
27:01ça fait une dizaine d'années que cette
27:03guerre a lieu, et il y a des
27:05années que se prépare cette
27:07guerre, et c'est une opposition entre eux
27:09un bloc de l'Est qui veut reconstituer son empire
27:11Poutine, et puis un bloc de l'Ouest
27:13l'Europe, mais globalement les Américains
27:15qui veulent avancer leur pion, dans le genre
27:17je pousse par là, je pousse par là
27:19et il y a des points de jonction, de friction
27:21qui font qu'à un moment donné
27:23la Russie dit, il va falloir vous arrêter, calmez-vous
27:25n'allez pas plus loin, et les autres disent si
27:27on va aller plus loin, avec l'Europe, avec la France
27:29pour nous expliquer que le bien, le mal, etc
27:31il faut défendre cette guerre
27:33moi je ne défends aucune guerre
27:35si on peut éviter les guerres, c'est quand même beaucoup mieux
27:37que d'attendre qu'elles aient lieu pour demander comment elles peuvent
27:39se terminer, donc cette guerre
27:41a eu lieu, il a dit arrêtez, arrêtez, arrêtez
27:43arrêtez de m'énerver, et puis à un moment donné
27:45j'envahis l'Ukraine
27:47ce qui est injustifiable, je l'ai dit tout à l'heure
27:49je le redis et je le redirai toujours
27:51on ne gère pas des problèmes de géopolitique
27:53en massacrant des populations civiles
27:55vous avez des bombes qui tombent en Ukraine tous les jours
27:57vous avez des morts, vous avez des blessés, vous avez des gens
27:59qui vivent dehors dans un froid de gueux
28:01et ça n'est pas acceptable
28:03donc je ne défends pas Poutine, j'explique
28:05j'explique comment le conflit arrive
28:07et comment le conflit peut être
28:09géré par un Trump qui dit mais moi j'ai les solutions
28:11je ne donne plus d'armes
28:13à l'Ukraine
28:15et l'Ukraine ne va plus pouvoir combattre
28:17maintenant la condition c'est qu'on négocie
28:19avec Poutine, donc on négocie
28:21et puis éventuellement on abandonne quelques territoires
28:23jamais une guerre ne se fait
28:25sans qu'on revienne à la
28:27situation originale, il y a toujours des bouts de terrain
28:29qui sont pris par l'un puis par l'autre
28:31mais enfin la paix et puis le calme
28:33il y a des populations russophones, moi je suis un démocrate
28:35donc je pense qu'on aurait pu demander à des populations
28:37dans le Donbass par exemple
28:39en leur demandant ce qu'ils voulaient
28:41et puis obtenir
28:43des fédérations ou des états fédérés
28:45je suis camusien sur ce sujet là
28:47je ne suis pas du tout un jacobin
28:49qui pense qu'il faut un bloc d'état comme ça
28:51je crois simplement que quand
28:53on est élu président de la République aux Etats-Unis
28:55mais qu'il y a un second président de la République
28:57et qu'il y a un délai d'un mois et demi
28:59entre les deux là
29:01il faut penser ce délai là
29:03qui appuie sur le bouton nucléaire
29:05c'est toujours Biden
29:07et pas Trump
29:09sauf que le peuple a sollicité
29:11un Trump qui lui est déjà investi
29:13d'accord il y aura une cérémonie d'investiture
29:15mais la cérémonie d'investiture
29:17le fait d'être président c'est le moment où vous êtes
29:19déclaré président
29:21c'est là que la démocratie ne fonctionne pas bien
29:23en France c'est beaucoup plus court
29:25c'est 8 jours et ça peut être beaucoup plus court
29:27on se souvient quand Mitterrand a été élu on se dit il fait quoi
29:29il est temps quand même de vous retourner
29:31pour faire des ministères, pour bricoler tout ça
29:33mais on ne devrait pas, on devrait suspendre
29:35il devrait y avoir une espèce de glacis en disant
29:37il y a des décisions qui sont considérables
29:39prendre que Biden prenne la décision d'autoriser
29:41le bombardement de la Russie
29:43par l'Ukraine, la Russie
29:45ayant fait savoir que si de tels bombardements avaient lieu
29:47la menace nucléaire ne serait pas
29:49une menace mais que ce serait une réalité
29:51ou une réalisation, c'est jouer vraiment
29:53avec le feu, alors quand Macron arrive
29:55on dit c'est bien ce qui est fait aux Etats-Unis
29:57c'est bien ce qui est fait, on se dit mais ils ont envie de quoi
29:59ces gens là, d'une vraie guerre nucléaire
30:01parce que tous ces généraux de papier qui disent
30:03Putin il interviendra pas
30:05il interviendra pas, il fera pas ça, c'était les mêmes
30:07qui nous disaient qu'il n'entrerait pas en Ukraine, les mêmes
30:09on a la mémoire courte, mais tous ces généraux
30:11là on devrait dire, vous avez dit
30:13qu'il n'entrerait jamais en Ukraine, il est entré en Ukraine
30:15et vous nous dites aujourd'hui qu'il n'utilisera jamais la bombe atomique
30:17d'où tenez-vous ça ? Et je pense que
30:19il n'est pas seulement
30:21dans la frime, c'est un dictateur
30:23Poutine, c'est pas comme un politicien français
30:25qui vient, qui dit des choses, etc
30:27lui il dit mais moi j'ai refait 2-3 trucs
30:29on a refait un contrat, j'ai rajouté 3 lignes
30:31pour justifier l'usage de la bombe atomique
30:33oh mais c'est de la com', non c'est pas de la com'
30:35c'est de la com' pour ces gens là, ou pour notre politique
30:37politicienne qui ne vit que de com'
30:39mais un dictateur ne vit pas que de com'
30:41vous pensez qu'il pourrait s'en tenir là, parce qu'on voit que la Finlande
30:43s'inquiète, elle a de quoi s'inquiéter, la Suède
30:45s'inquiète, est-ce que nous aussi on devrait
30:47s'inquiéter ? Je pense que si
30:49on continue à agresser comme ça et qu'on rentre dans la liste
30:51des ennemis, ce qui est déjà le cas
30:53vous faites partie des ennemis de Poutine
30:55un dictateur qui dit j'ai des amis, j'ai des ennemis
30:57on voit bien que la Corée
30:59fait partie des amis, la Chine
31:01fait partie des amis, l'Iran fait partie des amis
31:03et que de l'autre côté on a un chef de l'État
31:05qui dit il faut absolument qu'on aille du côté
31:07de l'Ukraine, très bien
31:09mais déjà on a parlé des agriculteurs tout à l'heure
31:11allez leur parler du blé aux agriculteurs quand
31:13ils vont vous expliquer comment on leur a imposé
31:15le blé ukrainien indépendamment, ou les poulets ukrainiens
31:17qui sont faits dans des conditions
31:19insupportables, est-ce que c'est vraiment notre
31:21guerre à nous la France ? Alors oui je
31:23comprends que ce soit la guerre de l'Europe, mais c'est pas la
31:25guerre de la France, le souverainiste que je suis dit c'est pas la
31:27guerre de la France, et puis on peut pas s'occuper de
31:29toutes les guerres du monde, sinon allons déloger les
31:31chinois du Tibet, ils sont là-bas depuis 1959
31:33et je pense que le Tibet tout le monde
31:35s'en moque. On est d'en face à Michel Onfray
31:37sur CNews et Europe 1, nous allons
31:39maintenant mon cher Michel écouter le général de Gaulle
31:41c'est notre archive, le grand retour de notre
31:43archive de de Gaulle, c'est en 1961
31:45on est en pleine guerre froide
31:47écoutez ce qu'il disait sur la façon dont il
31:49faut réagir face aux soviétiques
31:51Si
31:53ceux-ci
31:55veulent
31:57par la force
31:59réduire
32:01les positions
32:03et couper les communications
32:05des alliés
32:07à Berlin
32:09les alliés doivent
32:11par la force
32:13maintenir leur position
32:15et maintenir leur communication
32:19assurément de fil
32:21en aiguille comme on dit
32:23et si tout cela
32:25fait multiplier
32:27les actes hostiles des soviétes
32:29actes auxquels il faudrait répondre
32:31on
32:33pourrait en venir
32:35à la guerre générale
32:39mais
32:41alors
32:43c'est que les soviétes l'auraient
32:45délibérément voulu
32:47Voilà pour le général de Gaulle en 1961
32:49terriblement d'actualité encore
32:51Ah oui, des gens qui n'ont pas compris
32:53que Poutine continuait
32:55l'empire soviétique n'ont rien compris
32:57d'ailleurs vous avez vu la fossile et le marteau
32:59n'a pas disparu d'un certain nombre d'endroits
33:01encore moins
33:03les drapeaux quand il y a des défilés
33:05encore moins le matériel militaire
33:07il est toujours dans cette logique
33:09on n'a pas le temps d'expliquer comment il a fait des propositions à l'Europe
33:11pour faire de telle sorte que l'Europe
33:13soit celle du général de Gaulle de l'Atlantique à l'Oural
33:15et que l'Europe a dit allez vous faire voir
33:17on parlait tout à l'heure des explications
33:19de cette
33:21guerre avec l'Ukraine
33:23on pourrait expliquer pourquoi on en est arrivé là aujourd'hui
33:25et de fait c'est le retour des soviets
33:27avec Poutine
33:29lui il a envie d'un, il voulait d'un empire
33:31avec une Europe qui aurait été
33:33plus russifiée qu'elle n'aurait été
33:35euthanisée, ça ça se négocie
33:37après quand vous êtes chef d'état c'est votre boulot
33:39pas payer pour aller prendre des vacances
33:41à Rio, mais
33:43à l'époque il est devant un empire
33:45qui lui dispose de la bombe atomique
33:47et est susceptible de l'utiliser
33:49donc on voit bien que
33:51les enjeux sont importants et il parle de la force
33:53c'est très important la force
33:55la force c'est une violence qui sait où elle va
33:57la violence c'est une force qui ne sait pas où elle va
33:59la violence c'est n'importe quoi
34:01c'est le bazar, c'est ce que veut Mélenchon
34:03il veut juste tout détruire
34:05la force c'est de dire nous allons utiliser
34:07un certain type de violence mais pour parvenir
34:09à une fin particulière
34:11c'est l'équilibre de la terreur
34:13c'est l'équilibre de la force c'est de dire si vous faites ceci
34:15nous allons faire cela
34:17si le général de Gaulle dit ça, c'est pas Macron
34:19c'est pas Macron qui dit si vous dites ça, on va faire ça
34:21en disant mais en même temps on peut faire aussi très exactement
34:23le contraire, mais en même temps on peut aussi faire
34:25une tierce chose qui n'aurait rien à voir
34:27n'oubliez jamais notre président
34:29Macron, Michel
34:31il va nous avoir gouverné pendant 10 ans, c'est terrible pour la France
34:33et le général de Gaulle
34:35parle de la force, il n'y a pas de théorie
34:37de la force en France, c'est comme
34:39l'autorité dont nous parlions tout à l'heure en mai 68
34:41a ravagé la force, a ravagé
34:43l'autorité
34:45l'autorité au profit de la violence
34:47c'est ça le problème, s'il s'agit d'en finir avec l'autorité
34:49pour que ce soit le paradis sur terre
34:51c'est formidable, c'est très bien, mais c'est pas le cas
34:53donc qu'est-ce qu'on oppose à la force ?
34:55une contre-force, et nous n'avons pas les moyens d'opposer
34:57une contre-force, d'abord parce que nous ne sommes plus souverains
34:59et ensuite parce que nous sommes
35:01totalement vassalisés au point qu'on s'en va
35:03demander l'autorisation de respirer
35:05à Bruxelles ou à Strasbourg
35:07Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe
35:09un tout petit mot aussi de ce qui se passe à Berlin
35:11la chef de la police de Berlin cette semaine
35:13a conseillé aux juifs et aux homosexuels
35:15de ne pas se rendre dans certains quartiers
35:17de la capitale en leur disant
35:19qu'elles ne pouvaient rien faire pour eux s'ils y étaient agressés
35:21les quartiers communautarisés
35:23c'est un aveu d'impuissance
35:25absolue, en Allemagne
35:27les juifs ont hélas compris, eux, depuis longtemps
35:29qu'effectivement
35:31ils n'étaient pas les bienvenus dans pas mal de pays européens
35:33et qu'en France il était difficile d'être juif
35:35aujourd'hui, c'est terrible, c'est tellement terrible
35:37moi ça me
35:39fusille de voir que les juifs sont obligés
35:41de cacher leur judéité
35:43en se disant, je ne peux pas porter la kippa
35:45aujourd'hui, je peux me faire massacrer
35:47au couteau, au tournevis
35:49au marteau
35:51si les homosexuels peuvent comprendre qu'eux aussi
35:53sont dans le même bateau, ce serait bien
35:55parce que tous ces gens qui sont avec le drapeau LGBT
35:57en même temps que le drapeau palestinien
35:59ils n'ont pas compris que c'est l'équivalent
36:01de juifs qui manifesteraient
36:03dans des manifs nazis dans les années 20
36:05en Allemagne
36:07ils vont se faire manger les homosexuels
36:09qui défendent aujourd'hui la Palestine parce que
36:11le pouvoir palestinien aujourd'hui
36:13est un pouvoir théocratique et pas démocratique
36:15et qu'il y a dans le programme politique théocratique
36:17de l'islam, de fait
36:21de l'antisémitisme
36:23et puis de
36:25l'homophobie
36:27si on commence à comprendre que de fait
36:29ils ont des combats communs, les homosexuels
36:31aujourd'hui, ou les trans, ou les gays
36:33divers et multiples, ou l'LGBT et
36:35les juifs, pas contre les juifs mais et les juifs
36:37que effectivement ils ont des gens qui sont
36:39leurs ennemis ou leurs adversaires
36:41alors à ce moment-là on pourra
36:43recommencer à faire de la politique digne de ce nom
36:45Michel Onfray, une petite question que je vais
36:47vous poser, avec qui rêveriez-vous
36:49de dîner ? Vous allez attendre avant
36:51de me donner la réponse, on va écouter la réponse
36:53de l'ancien président Nicolas Sarkozy
36:55il a été interrogé à ce sujet-là
36:57dans un podcast très intéressant
36:59donc avec qui a envie, rêve de dîner
37:01Nicolas Sarkozy, écoutez la réponse
37:03et après je serai très intéressé par la vôtre
37:05un jour on m'a interrogé pour
37:07me dire quel serait pour vous le dîner
37:09idéal, les gens que vous rêverez de rencontrer
37:11allez vous avez 3 ou 4 invités
37:13je dis vous rigolez ? J'en veux
37:15qu'un seul
37:17qui ?
37:19Jésus
37:21parce que quand même, si c'est vrai
37:25quelqu'un qui ressuscite, c'est pas banal
37:29et si c'est pas vrai
37:31quelqu'un qui a eu
37:333 années d'existence publique
37:35et qui 21 siècles
37:37après
37:39parle encore à 4 milliards d'individus sur Terre
37:41c'est pas banal non plus
37:43voilà pour l'ancien président Nicolas Sarkozy
37:45qui répondait à Guillaume Pley dans ce podcast
37:47légende, il y a beaucoup d'ironie dans cette réponse
37:49il n'y a que ça, il est très doué, il est très bon
37:51très intelligent, très doué, politiquement
37:53c'était pas mon monde
37:55et c'est toujours pas mon monde, mais humainement
37:57il a une ironie, une drôlerie
37:59c'est incroyable, je sais pas si on lui avait donné les questions
38:01avant, mais peu importe
38:03même si on lui a donné les questions, il a les bonnes réponses
38:05et on voit bien qu'il a l'oeil qui frise
38:07de la même manière qu'avec
38:09l'éducation nationale
38:11quand il a appelé sur les enseignants, moi je suis pas d'accord avec lui
38:13il y a des professeurs qui apportaient plein de contre-lui
38:15mais c'est ça, ça veut dire qu'elle n'a pas compris non plus l'ironie
38:17Jean Kellevitch avait écrit un très beau livre
38:19qui s'appelait tout simplement l'ironie
38:21et qui dit, dans l'ironie on fait confiance à l'intelligence
38:23de celui avec qui on pratique l'ironie
38:25si vous dites Swift par exemple
38:27qui est un écrivain
38:29enfin les gens le connaissent, il a écrit les voyages de Gulliver
38:31mais à un moment donné il dit mais il y a beaucoup de pauvreté
38:33de misère et beaucoup trop d'enfants
38:35en Irlande au 18ème siècle
38:37alors il dit mais moi je vois qu'une solution pour régler en même temps
38:39le problème des enfants et le problème
38:41de la famine, il faut manger des enfants
38:43et il y a des gens qui ont dit mais il fait l'éloge du cannibalisme
38:45non c'était de l'ironie
38:47c'était de l'ironie, on pense que celui qui nous écoute
38:49va bien comprendre que si on dit ça c'est qu'on pense le contraire
38:51mais que
38:53on fabrique un sourire, on produit un rire
38:55et Nicolas Sarkozy il est là-dedans
38:57quand il est même dans l'éducation nationale
38:59quand il dit ah oui c'est vrai préparer des cours c'est important
39:01surtout en primaire
39:03non en maternelle il avait dit
39:05c'est de l'humour
39:07alors après on est d'accord ou pas d'accord
39:09et moi je ne suis pas d'accord mais soyons d'accord avec le fait
39:11qu'on puisse être un peu drôle, un peu intelligent
39:13qu'on puisse faire de l'humour et de l'ironie
39:15et que l'ironie ne conduise pas forcément au tribunal
39:17Michel Lomprey avec qui rêvoyez-vous de dîner ?
39:19vous avez réfléchi à la réponse ?
39:21quand vous me l'avez posé oui c'est très simple
39:23moi je voudrais dîner avec mon père qui n'est plus de ce monde
39:25c'est très très touchant
39:27mais évidemment ça pose des questions infinies
39:29avec qui on aurait envie d'échanger
39:31de qui on aurait envie d'apprendre encore des choses
39:33moi ça serait Julien Gracque
39:35qui était mon auteur préféré
39:37moi je l'ai beaucoup aimé
39:39je l'aime toujours beaucoup et j'étais allé à Saint-Florent-le-Vieille
39:41qui était sa petite maison
39:43et puis il venait de publier La Forme d'une Ville
39:45qui était un livre consacré à Nantes
39:47et j'ai beaucoup aimé
39:49mais je n'ai jamais dérangé les grands auteurs
39:51en disant je vous aime tellement je voudrais ceci
39:53et puis après il y a eu des gens comme Philippe Lully
39:55ou Arigis Debray par exemple
39:57qui sont allés voir le grand auteur et puis qui ont dit
39:59nous sommes allés dans tel restaurant nous avons mangé une sole
40:01avec un vin de Saint-Serre
40:03je ne l'ai jamais dérangé
40:05mais le fait d'avoir été le contemporain
40:07de Julien Gracque, le fait d'avoir vu sa petite maison
40:09de l'endroit où il était
40:11où il vivait avec sa soeur
40:13ça m'a suffi à l'époque et puis il reste l'oeuvre
40:15alors on cite quand même Le Rival des Cirtes
40:17évidemment
40:19c'est mon préféré, Balcon en Forêt
40:21c'est au Château d'Argole
40:23j'aime beaucoup les trines
40:25qui sont des tout petits
40:27des jolis petits bijoux
40:29et puis j'adore Rome autour des sept collines
40:31et puis je vous dis Nantes qui était
40:33racontée vous savez la forme d'une ville
40:35c'est le morceau
40:37d'un verre de Baudelaire
40:39mais penser poétiquement une ville
40:41comme Nantes
40:43je dirais beaucoup de choses
40:45mais pour les gens qui nous écoutent
40:47je ne dirais pas tout de suite Le Rival des Cirtes
40:49c'est un livre sur l'ennui qui est ennuyeux
40:51qui est magnifique
40:53on en débatte des heures
40:55je l'ai lu trois fois, je l'adore
40:57en tout cas on conseille à nos auditeurs et nos téléspectateurs
40:59de lire Le Rival des Cirtes
41:01et de lire du Michel Onfray aussi
41:03qui a un livre qui sort en ce moment
41:05vous avez toujours un livre qui sort ?
41:07tous mes récits de voyage
41:09dans un volume qui s'appelle Esthétique du voyage
41:11je ne sais pas si c'est encore en librairie
41:13on va le conseiller
41:15à nos auditeurs et téléspectateurs
41:17je vous remercie

Recommandations