• il y a 8 mois
Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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Transcription
00:00 Et on se retrouve face à Michel Onfray, notre rendez-vous du week-end sur CNews.
00:04 Bonjour Michel.
00:05 Bonjour.
00:06 Ravie de vous retrouver aujourd'hui pour évoquer ensemble l'actualité.
00:08 Elle a beaucoup tourné, une fois de plus cette semaine, autour de la question de la violence des mineurs,
00:12 la violence des jeunes, à la lumière tragique de ce que l'on ne peut plus appeler fait d'hiver,
00:17 mais plutôt des faits de société, comme la mort du jeune Philippe à Grande-Synthe,
00:21 frappé à mort par trois autres jeunes, et puis aussi du discours du Premier ministre Gabriel Attal
00:25 sur l'autorité de l'Etat, un discours prononcé à Viry-Châtillon jeudi après-midi,
00:30 là où un jeune adolescent de 15 ans, Shem Sedin, avait été massacré par d'autres jeunes
00:34 tout simplement parce qu'il parlait à une jeune femme de leur famille.
00:37 Cette violence des jeunes, elle est débridée, elle est sans limite, et elle choque, surprend,
00:41 tétanise et interroge, puisqu'elle est le symptôme d'un malaise profond dans notre société
00:46 et qu'elle symbolise une perte de repères évidente.
00:49 Alors est-ce qu'elle est aussi le résultat ?
00:51 Et puis je vous poserai la question d'une démission des parents.
00:53 Peut-on décréter le retour de l'autorité comme tente de le faire le gouvernement ?
00:57 Qu'est-ce que l'autorité au fond ?
00:59 On va évoquer tous ces thèmes avec vous aujourd'hui, mon cher Michel.
01:02 Et on rappelle au passage le dernier numéro de Front Populaire,
01:05 l'Europe démystifiée, vie et mort d'un empire.
01:08 Voilà pour Front Populaire.
01:10 Avant d'entendre la parole de nos politiques sur la situation sécuritaire,
01:14 je voudrais qu'on commence par le réel, par la vie quotidienne des Français
01:17 qui est impactée par l'ensauvagement des mineurs.
01:20 Philippe avait donc 22 ans.
01:21 Il a été massacré dans la nuit de lundi à Mardi à Grande-Synthe,
01:23 sur le parking d'un supermarché.
01:25 Plusieurs mineurs sont mis en cause.
01:27 L'un d'entre eux, âgé de 14 ans, est aussi celui qui a porté le plus de coups,
01:31 selon les premiers éléments de l'enquête.
01:33 On va commencer par écouter l'incompréhension du frère de la victime
01:36 au micro de Fabrice Elsner.
01:38 Il était ici, allongé par terre,
01:41 les pantalons abaissés, les chaussures enlevées.
01:44 Je ne comprends pas pourquoi il y a eu une élimination.
01:47 Alors que Philippe, c'était une personne qui était vraiment souriante,
01:51 qui n'avait jamais de problème.
01:53 Il était toujours là pour aider les gens.
01:56 Tout le monde a servi, il n'y avait pas de soucis.
01:58 Quand je suis arrivé, il y avait déjà les pompiers
02:01 qui étaient en train de s'occuper de mon frère.
02:03 Et du coup, c'était là, je l'ai vu ensemble.
02:08 On ne reconnaît même plus sa tête.
02:11 C'est n'importe quoi.
02:13 Il était au téléphone avec un ami et c'est lui qui a entendu l'agression.
02:16 Il a essayé de rappeler Philippe à un fond.
02:18 Il y a un gars qui a répondu au téléphone.
02:20 "Ton pote est par terre, allongé, il ne te répondra pas."
02:24 Les gens n'ont pas d'âme, c'est des gens enfermés à vie.
02:27 S'ils prennent 10 ans et qu'ils vont sortir au bout de 5
02:32 parce que bonne conduite et qu'après ils reprennent la même chose,
02:35 la leçon ne leur est servi à rien.
02:38 Ce sont des mecs qui ont soif de sang, ils vont toujours être en bande.
02:41 - Quel mot est-ce que vous emploieriez, Michel Onfray,
02:44 pour parler de ce qui se passe ?
02:46 En sauvagement, barbarie, violence gratuite ?
02:49 - D'abord, je voudrais rendre hommage à ce garçon
02:52 qui a 1000 ans de civilisation derrière lui.
02:54 Vous avez vu sa dignité, sa grandeur, son explication, son analyse,
02:59 sa réflexion, il n'y a pas de haine, de désir de vengeance.
03:02 Il y a un cerveau chez ce garçon.
03:05 On se dit que ce n'est pas exactement la même chose en face.
03:09 La barbarie, ça ne suffit pas.
03:12 - Ce n'est pas assez ?
03:14 - Non, l'inhumanité, la barbarie, c'est inqualifiable.
03:18 Non, c'est justement très qualifiable et il faut qu'on réfléchisse à ça.
03:21 Je pense qu'il faut penser la question de la violence depuis très longtemps.
03:24 En temps normal, on a une civilisation qui nous dit que la violence n'est pas bon.
03:27 Il faut penser, parler, réfléchir, analyser, se dire des choses,
03:30 se rencontrer, débattre et qu'on est une civilisation
03:33 de l'échange, du débat, du dialogue, du langage, etc.
03:36 Et puis vous avez, au moins depuis la Révolution française
03:39 et au moins depuis les jacobins de la Révolution française,
03:42 cette culture de la violence. Il faut que la violence fasse la loi dans l'histoire.
03:45 Puis vous avez, au siècle suivant, Marx qui nous dit que la violence
03:48 est accoucheuse de l'histoire. C'est-à-dire qu'on ne peut pas faire d'histoire
03:51 sans qu'il y ait de la violence derrière tout ça.
03:54 Et puis vous avez Sartre au XXe siècle, un très gros livre que personne ne lit
03:57 mais qui s'appelle "Critique de la raison dialectique" dans lequel il dit
04:00 qu'il y a des contre-violences. Donc la contre-violence, elle est bonne
04:03 puisqu'elle répond à une violence. Violence d'État, violence du capital,
04:06 vous avez compris le truc. Donc si vous avez... Violence du colonialisme.
04:09 Si vous avez envie de tuer un colon, dit Jean-Paul Sartre
04:12 quand il préface "Aden Arabi" de Paul Nizan, c'est une bonne chose.
04:15 Et on a aujourd'hui un héritier qui est Jean-Luc Mélenchon,
04:18 une partie de la gauche qui va parfois derrière et qui nous dit, cette gauche,
04:21 finalement, que la violence n'est pas une mauvaise chose, c'est même plutôt bien.
04:24 Que cette violence, elle vient d'en face. La vraie violence,
04:27 c'est la violence de la police, c'est la violence de l'armée,
04:30 c'est la violence du système, la violence de l'État, la violence du capitalisme.
04:33 Il n'y a rien d'autre que répondre à cette violence. C'est une contre-violence
04:36 qui est défendable. Il faut changer cette culture.
04:39 - On est d'accord, mais c'est une violence théorisée. Là, ce qui frappe dans nos rues,
04:42 c'est une violence primaire, je dirais. On va écouter un autre discours.
04:45 C'est un ami de Philippe qui lui a rendu hommage vendredi
04:48 lors d'une marche blanche qui était vraiment très, très digne
04:51 et respectueuse. Là aussi, c'est, comme vous le disiez, un discours
04:54 extrêmement intelligent qu'on a entendu et très digne. Écoutez.
04:57 - La seule chose qui importe aujourd'hui, c'est la justice.
05:00 La justice et la mémoire de Philippe.
05:03 Toute autre parole serait vaine.
05:06 Dans la soirée du lundi 15 au mardi 16 avril,
05:09 un jeune homme de 22 ans a été lâchement assassiné.
05:12 Un jeune homme qui n'avait rien demandé à personne.
05:15 Un jeune homme serviable, aimant
05:18 et aimé de tous, comme en témoigne votre présence aujourd'hui
05:21 ainsi que vos nombreux messages de soutien.
05:24 Dans la soirée du lundi 15 au mardi 16,
05:27 des criminels s'en sont pris à un innocent
05:30 et l'ont laissé pour mort sur le bitume.
05:33 Pourquoi ? Pour rien.
05:36 Alors si vous aimez la justice et ceux qui luttent pour elle,
05:39 si la douleur des autres vous fait mal,
05:42 si vous voyez en notre bien-aimé un proche, un ami, un homme,
05:45 n'écoutez pas le tumulte et marchez avec nous,
05:48 en silence, comme vous l'avez fait.
05:51 Marchez d'un pas calme mais ferme.
05:54 Marchez pour faire entendre la vérité
05:57 et pour que Philippe ne soit jamais oublié.
06:00 Et si sur le chemin un mot vous vient,
06:03 si vous devez formuler un hommage, si vous devez vous indigner,
06:06 si vous devez dire un mot de soutien ou d'amour,
06:09 si nous devons porter haut une parole pour que la vie jamais ne s'arrête,
06:12 nous dirons haut et fort que justice soit faite.
06:15 Pour Philippe.
06:18 Voilà, la justice, il en est beaucoup question dans ces mots très dignes de son ami.
06:21 Oui, lui est très digne aussi.
06:24 Il est jeune, je pense qu'il découvrira
06:27 que peut-être la justice avec une majuscule,
06:30 ce n'est pas aussi formidable que ça, que la justice est rendue par des juges
06:33 et que les juges ne rendent pas forcément la justice,
06:36 ou que la justice n'est pas toujours aussi juste qu'on veut bien le croire.
06:39 La justice, elle nous dit un certain nombre de choses,
06:42 que quelqu'un qui rend la justice, il a une idéologie derrière lui ou avec lui
06:45 et qu'on peut prendre rendez-vous, hélas, avec toutes ces affaires,
06:48 ça va se passer à quoi ? On va retrouver ces enfants.
06:51 Oui, ces enfants, 14-15 ans.
06:54 Il va se passer quoi ? Excuses de minorité,
06:57 on nous expliquera que la société française s'est mal comportée avec eux
07:00 et que finalement c'est la société qui est coupable, on aura tout ce discours.
07:03 Et puis on aura quoi ? Le discours de la culture de l'excuse.
07:06 Oui, la culture de l'excuse, puis une espèce de mise en demeure de la société,
07:09 de changer et de se modifier, sous-entendu voter pour nous.
07:12 Parce qu'on a un maire qui nous dit dans cette occasion,
07:15 on est donc halte à la récupération, mais ce maire socialiste fait de la récupération
07:18 comme on ne peut guère. On lui parle des extrêmes,
07:21 on a bien compris que Marine Le Pen aurait tort, que Jean-Luc Mélenchon aurait tort,
07:24 mais que lui aurait bien raison, parce qu'il est socialiste, de faire de la récupération.
07:27 Il n'y a pas de récupération à faire, il y a juste cette idée que si on ne change pas
07:30 le logiciel de la justice qui fut celui de Robert Badinter,
07:34 une espèce de jurisprudence Badinter avec Michel Foucault,
07:37 cette idée que c'est la société qui est coupable et que le coupable est toujours une victime,
07:40 c'est ce qui fait la loi et c'est ce qu'il faut changer intellectuellement.
07:43 Ce qui m'a frappé cette semaine à la lumière de ce qui s'est passé à Grande-Synthe,
07:46 c'est la densité des paroles de la société civile, du frère de Philippe, de son ami,
07:51 et de l'autre côté la parole politique incarnée par Gabriel Attal,
07:54 qui est venu dans un autre endroit où il y avait un drame avec un jeune de 15 ans.
07:58 Là, les mots sont là. Après, la question c'est qu'est-ce qu'il y a après les mots ?
08:02 On va écouter Gabriel Attal qui lui estime que les jeunes de notre pays
08:05 ne sont pas fichus, ne sont pas foutus.
08:08 Non, nos adolescents, non, nos jeunes ne sont pas fichus. Ils ne sont pas foutus.
08:12 Si la France ne comprend plus des pas entiers de nos adolescents et de nos jeunes,
08:15 je sais combien elle a aussi parfois le sentiment qu'elle n'arrive plus à l'embarquer,
08:19 à les embarquer dans un idéal commun.
08:21 Mais dans ce contexte, ma responsabilité en tant que Premier ministre,
08:25 c'est bien de nommer les choses, en rechercher les causes et surtout trouver des solutions.
08:30 Qu'est-ce que vous pensez des mots du Premier ministre Michel Roufraie ?
08:34 De près, il n'a pas tort sur l'idée qu'il ne faudrait pas dire "les jeunes" ou "la jeunesse",
08:38 mais il aurait raison s'il faisait un peu de sociologie de cette jeunesse.
08:41 Quelle jeunesse pose problème et quelle jeunesse ne pose pas problème ?
08:44 Dans les villages que je connais, moi, dans ma Normandie natale,
08:47 la jeunesse ne pose pas de problème.
08:49 C'est-à-dire que dans mon petit village de Chambon, on ne donne pas un coup de couteau
08:51 simplement parce que quelqu'un aurait renvoyé un texto pour draguer une jeune fille, par exemple.
08:56 Ça ne se fait pas, ça ne se fait pas.
08:58 Donc si vraiment on veut dire, voilà, il y a un problème avec une partie de la jeunesse,
09:01 qu'on dise quelle est cette partie de la jeunesse.
09:04 Les multirécidivistes, les délacants qui ont envie de faire une espèce de djihad light.
09:10 J'ai beaucoup parlé de guerre civile à bas bruit.
09:12 On a une espèce de charia light comme ça qui est imposée en disant
09:16 on ne drague pas une jeune fille, on ne se teint pas les cheveux en rose,
09:20 on ne boit pas d'alcool quand c'est le ramadan, on ne s'habille pas de cette manière-là, etc.
09:26 Enfin tous les faits divers qu'on a, prétendument faits divers, qu'on a depuis deux ou trois mois là,
09:30 et où on voit à chaque fois qu'effectivement il y a derrière une morale, une éthique,
09:34 qui est celle de la charia, qui est celle de l'islam, où on nous dit
09:36 non la drague ce n'est pas possible, ce n'est pas permis,
09:39 pas n'importe qui avec n'importe quoi, n'importe comment et de n'importe quelle manière.
09:43 Donc il y a un moment donné où quand il dit il faut nommer les choses,
09:46 oui mais il ne les nomme pas.
09:47 Pourquoi ? Par peur ? Parce que c'est un tabou ?
09:50 Parce que là aussi c'est la jurisprudence Gérard Collomb,
09:52 c'est-à-dire qu'il ne faut pas que la France qui soit côte à côte soit une France face à face.
09:56 Enfin les Frances côte à côte deviennent des Frances face à face.
09:59 Donc véritablement nommer les choses, c'est juste dire disons très précisément,
10:02 ne serait-ce que pour honorer cette jeunesse qui est parfois formidable et souvent formidable,
10:06 quelle jeunesse pose problème ?
10:08 C'est une jeunesse qui n'aspire pas à cette civilisation, qui n'aime pas cette civilisation,
10:11 à qui on a dit d'ailleurs depuis des décennies qu'il ne fallait pas aimer cette civilisation.
10:15 Quant à la partie du martial, très martial, du yakka il faudrait etc.
10:19 On se dit martial très bien, ça renvoie à Mars le dieu de la guerre,
10:21 mais où sont ses troupes ? Et pour quoi faire ?
10:23 Et qui commande cette guerre ? Et quand ? Et de quelle manière ?
10:25 - Et ça fait 30 ans que ce constat a été fait.
10:27 - Ça fait 30 ans que ça durera, ça durerait si on avait exactement les mêmes pouvoirs
10:30 on dirait ça ne peut pas durer, ça va changer, c'est inadmissible etc.
10:34 On va créer des internats, mais il y a déjà des internats.
10:37 Il nous dit dans le même discours qu'il y a des internats et qu'ils sont vides,
10:40 et il nous dit on va les créer, mais pourquoi sont-ils vides ?
10:42 - On va les remplir.
10:43 L'idée c'est de mettre les pré-délinquants, ceux qui n'ont pas encore franchi le Rubicon,
10:47 dans ces internats, on ne sait pas comment, avec quel encadrement, avec quel financement.
10:53 - C'est là quel problème ?
10:54 - Mais c'est l'idée.
10:55 Est-ce qu'encadrer les jeunes qui peut-être manquent d'autorité parentale,
10:58 qui n'ont pas été élevés, qui n'ont aucun cadre, aucun repère, c'est une piste ?
11:02 - Non, mais vous avez tout dit, c'est-à-dire qu'effectivement il faut nous dire
11:04 quel type d'établissement on veut, pourquoi faire et comment,
11:07 quelle est la colonne vertébrale de ce dispositif.
11:11 Est-ce qu'on va effectivement être dans un certain type de répression,
11:14 c'est-à-dire apprendre à se lever, à se coucher, à faire du sport, à être fatigué, à être crevé.
11:18 Moi je fais mon service militaire, le temps que j'ai fait mon service militaire,
11:20 j'ai réformé pour des raisons de santé.
11:21 - Là ce n'est pas des internats militaires dont il nous parle.
11:23 - Bien sûr, bien sûr, c'est-à-dire mettre ensemble des gens,
11:25 en se disant on va les mettre ensemble, ça va être formidable.
11:27 - Mais avec d'autres écoliers et d'autres chiens.
11:29 - Oui, c'est formidable, c'est la fameuse pomme pourrie qui va contaminer la totalité des compotiers.
11:33 Il y a juste un moment donné, il faut repenser la prison, il faut repenser ou penser ces internats.
11:38 La prison fonctionne mal, on ne peut pas mettre n'importe qui avec n'importe qui,
11:42 et puis mettre des gens qui auront fait je ne sais pas quoi, trois délits de fuite
11:45 parce qu'ils n'ont pas de permis de conduire pour avoir bu au volant ou je ne sais quoi,
11:48 et puis des gens qui seront dans le grand banditisme,
11:50 ou des gens qui auront été des terroristes.
11:52 Donc il faut, c'est ce que je disais tout à l'heure,
11:54 un nouveau logiciel sur la question de la peine, de la loi, de la juridiction,
11:58 de ce qu'on peut faire aujourd'hui, et effectivement ces internats,
12:01 disons qui, comment, de quelle manière, comment ça va se faire.
12:04 - Ce sera peut-être possible dans les semaines qui viennent.
12:07 - Oui, mais quand il dit par exemple, tous ces enfants qui,
12:09 lors de commémorations des décès de Samuel Paty,
12:13 sont des gens qui ont rioché, rigolé, on les a repérés, on en fait quoi ?
12:17 On les met dans un autre lycée, c'est-à-dire pour faire de telle sorte qu'ils puissent...
12:20 - On les déplace.
12:21 - Or ça ne suffit pas de déplacer des gens,
12:23 et quand on dit on a une obligation de replacer ces gens-là,
12:26 dans un lycée ou dans un collège, et qu'on les déplace,
12:28 qu'est-ce qu'on fait ? On a juste déplacé le problème.
12:30 C'est-à-dire que quand vous êtes malade, et que vous contaminez des gens,
12:33 on va vous remettre dans des endroits où vous allez pouvoir encore contaminer d'autres personnes.
12:35 Ça ne peut pas durer cette politique.
12:37 - La question centrale, Michel Onfray, c'est la question de l'autorité.
12:40 Là on parle de l'autorité de l'État, on parle de l'autorité des parents,
12:43 est-ce que ça se décrète, l'autorité ?
12:45 - Non. - Ça s'incarne ?
12:46 - Oui. Les gens confondent souvent l'autorité, enfin le personnage qui a de l'autorité,
12:49 et le personnage autoritaire. Le personnage qui a de l'autorité,
12:51 il rentre dans une classe, il n'a rien dit, et tout le monde se tait.
12:53 Le silence se fait parce qu'il a une supériorité,
12:56 parce que quelque chose fait qu'on reconnaît à cet homme ou à cette femme
12:59 une dimension tout à fait particulière.
13:02 Et ça c'est disposer d'autorité. L'autoritaire, c'est celui qui va s'exciter,
13:05 s'énerver, et ça ne marche pas. - En disant "c'est moi le chef,
13:07 alors tu obéis". - Voilà. Le général de Gaulle, il a une autorité
13:09 parce qu'il a l'onction de l'histoire.
13:11 D'autres, jadis, avaient l'onction du suffrage universel,
13:13 quand ça voulait encore dire quelque chose.
13:15 Et donc on disait "c'est le président de la République".
13:17 Quoi qu'on en pense, c'est peut-être pas le mien, mais c'est celui de la France,
13:19 donc etc. etc. - C'est toujours le cas.
13:21 On a toujours le suffrage universel, Michel.
13:23 - Ça dépend comment on fonctionne avec le suffrage universel.
13:25 Si vous avez une petite heure d'émission pour qu'on y réfléchisse...
13:28 - On pourra toujours faire un autre débat. - Parce qu'effectivement, on peut aujourd'hui
13:30 faire de telle sorte que la démocratie cesse d'être une démocratie.
13:32 On a des démocraties libérales, illibérales, j'entends bien,
13:35 et la France en fait désormais partie depuis un certain temps.
13:37 Je peux vous donner la date de naissance, etc.
13:40 - Mais revenons à la question de l'autorité.
13:42 - Oui, et donc effectivement... - Celle des parents, elle ne s'invente pas.
13:45 - Non, mais il y a aussi des parents qui ont envie que leurs enfants soient dans la rue,
13:49 ou que leurs enfants soient des délinquants,
13:51 ou qu'ils prennent position pour leurs enfants.
13:53 C'est-à-dire que quand des enfants ont des problèmes au lycée,
13:55 et qu'ils arrivent au lycée et qu'ils commencent à mettre une gifle
13:57 à la directrice ou au surveillant général,
14:00 ou au conseiller principal d'éducation,
14:02 on se dit "les parents sont complices".
14:04 Donc il y a aussi un moment donné où il ne faut pas dire "les parents sont débordés".
14:07 Qu'est-ce qu'un parent débordé ? C'est parfois aussi un parent qui consent à être débordé.
14:10 Vous savez que j'ai eu des problèmes avec la psychanalyse freudienne,
14:13 j'ai beaucoup bataillé contre cette technique,
14:16 mais il y a des psychanalystes aujourd'hui qui nous disent des choses très intéressantes
14:19 sur la question du père, la figure du père, la présence.
14:22 Ils nous disent "il faut un père, il faut la présence d'un père".
14:25 - Et la mère ne peut pas incarner le père ?
14:27 - Non, enfin pour certains... - Elle peut incarter l'autorité par rapport à...
14:30 - Elle incarne autre chose, elle incarne un autre type d'autorité.
14:32 C'est pas "papa a une moustache et c'est un soldat,
14:34 et puis maman c'est une cuisinière et puis c'est pas comme ça que ça marche".
14:37 - Ce sont des stéréotypes de genre.
14:39 - Ce sont des stéréotypes de genre et je consens au fait qu'il y ait des stéréotypes de genre
14:41 et qu'il faille lutter contre les stéréotypes de genre, entendons-nous bien là-dessus.
14:44 Et effectivement, la présence du père absent,
14:48 souvent la présence du père absent est importante.
14:51 - C'est le grand absent de la photo.
14:52 - Et oui, il n'est pas là, mais il n'est tellement pas là qu'il est présent partout.
14:55 Il est tout le temps là. Il est celui qui manque,
14:57 il est la place de celui qui est décédé et puis il n'est pas là.
15:00 Et puis il est absent, il est ailleurs, etc.
15:02 Donc il y a parfois des figures d'autorité, et effectivement,
15:04 on demande à la mère d'être un père et d'être une mère,
15:06 et puis parfois grand-père et grand-mère, etc.
15:08 Il y a des rôles particuliers.
15:09 Moi, je n'ai pas eu la chance d'avoir des grands-parents,
15:11 parce que ma mère était de l'assistance publique
15:12 et mon père était un vieux papa quand je suis né,
15:14 et donc ses parents étaient décédés.
15:15 Mais il y a des rôles particuliers pour les grands-parents.
15:17 Il y a des rôles pour père et mère, etc.
15:19 Il y a des rôles pour les tontons, les tantes, etc.
15:21 Et tous ces rôles-là ayant disparu, il n'y a plus de figure d'autorité.
15:23 Donc vous n'avez pas le père, vous n'avez pas forcément une mère
15:26 qui, elle, est dans l'autorité.
15:27 Les mères ont quand même un rapport particulier aux enfants.
15:29 - Mais moi, qui suis une mère, je suis autoritaire.
15:32 Je sais que c'est compatible, on peut être une famille.
15:35 - Je dis autoritaire, je ne sais pas si vous avez de l'autorité.
15:37 - Je suis propre d'autorité.
15:38 - Il faudrait que je vois vos enfants pour savoir si vous avez de l'autorité.
15:40 - Mais je crois que ce n'est pas incompatible pour moi.
15:42 On peut être une mère et avoir une autorité.
15:44 - Oui, mais bien sûr, je ne dis pas qu'une femme est incapable de tenir une famille.
15:48 Évidemment, j'ai des exemples autour de moi qui font la démonstration
15:52 que des femmes seules, abandonnées par leur mari, peuvent très bien éduquer leurs enfants.
15:56 Je sais que c'est faisable.
15:57 - Elles sont merveilleuses.
15:58 - Oui, je le sais personnellement.
15:59 Et donc, non, je dis simplement qu'il y a une figure qui peut être là
16:04 et dont on sait qu'elle est la figure du père.
16:05 Ce n'est pas la figure de la mère.
16:06 - D'accord.
16:07 - C'est pourquoi il faut écouter les psychanalystes sur cette question,
16:10 sur la question de la loi, sur la question de la présence du père,
16:13 sur la question de ce qu'est la mère, sur ce que disent les corps, les âmes, etc.
16:16 indépendamment des stéréotypes de genre.
16:18 On a l'idée d'un petit garçon, il faut qu'il soit pompier,
16:20 et la petite fille, il faut qu'elle soit coiffeuse.
16:22 On est au-delà de ça maintenant.
16:23 Mais est-ce qu'on peut vraiment poser la question du couple, si vous voulez ?
16:26 Allons au-delà de la question du père.
16:28 Poser la question du couple.
16:29 C'est-à-dire cette idée que la mère n'est pas seule,
16:31 mais qu'il y a avec la mère quelqu'un d'autre.
16:33 Ça peut être une autre mère.
16:34 - D'accord.
16:35 - Attendons-nous bien.
16:36 Je ne suis pas contre le mariage homosexuel,
16:38 mais il faut que dans les deux parties prenantes du couple,
16:41 quelqu'un incarne cette question de la loi.
16:44 Ça peut être les deux aussi, ça se partage également.
16:46 Tout ça est à inventer, mais il ne faut pas dire "il ne faut pas".
16:49 Il faut qu'elle soit inventée, mais qu'elle soit là, cette présence.
16:51 - C'est l'autorité des parents dont on parle.
16:53 Et l'autorité de l'État ?
16:54 Est-ce qu'on peut la rétablir à coups de grandes phrases,
16:57 à coups de grenelles, comme le souhaite Emmanuel Macron
17:00 sur la violence des mineurs ?
17:01 Ou est-ce qu'il va falloir des années avant de la reconstruire,
17:04 cette autorité de l'État ?
17:05 - Écoutez, si vous conduisez, je sais que vous conduisez,
17:08 mais si vous traversez un village à 55 à l'heure,
17:10 l'État fonctionne très bien.
17:12 Vous allez recevoir dans votre boîte aux lettres une enveloppe
17:14 avec République française, bleu, blanc, rouge, etc.
17:16 et on vous expliquera combien vous devez,
17:17 combien de points ont sauté sur votre permis de conduire.
17:19 C'est-à-dire que quand il s'agit des impôts,
17:21 quand il s'agit des amendes, quand il s'agit de la couleur
17:24 des volets de la maison de campagne que vous êtes en train de repeindre,
17:27 alors là, l'État, il existe.
17:29 Il y a une autorité de l'État.
17:30 En revanche, s'il n'y a pas d'autorité de l'État,
17:32 c'est parce que l'État ne veut pas être autoritaire.
17:34 Et l'État, c'est quoi ?
17:35 C'est une machine qui obéit.
17:36 Donc, c'est le chef de l'État.
17:39 Quand il n'y a pas de chef et quand il n'y a pas d'État,
17:41 c'est difficile d'avoir un chef d'État,
17:43 ce qui est un peu le cas aujourd'hui.
17:44 Et puis, quand vous avez des gens qui disent
17:45 "on va se servir de l'État pour dire aux gens
17:47 "vous allez rester chez vous pendant le Covid,
17:49 "pour dire aux gens vous allez porter un masque
17:50 "si vous ne le portez pas, etc.
17:51 "pour dire aux gens si vous sortez
17:53 "et que vous n'avez pas d'autorisation, etc."
17:54 Là, on se dit "mais il a bien marché, l'État".
17:56 Donc, l'État, il fonctionne bien quand il veut fonctionner.
17:59 C'est-à-dire quand il veut réprimer les citoyens
18:01 et plutôt les petits citoyens d'ailleurs.
18:03 Quand il s'agit, par exemple, de s'occuper des paradis fiscaux,
18:06 là, l'État, il n'y a plus personne.
18:07 Invisible, inexistant.
18:09 Donc, si l'État voulait redevenir un État,
18:11 il le redeviendrait, sauf que dans la configuration de Maastricht,
18:13 il ne faut pas que la France soit un État
18:15 à proximité de ses citoyens.
18:18 Il faut qu'il soit un État au service,
18:20 effectivement, de l'abandon de la souveraineté.
18:22 Donc, c'est une machine qui ne sert plus le peuple,
18:24 qui ne sert plus les citoyens,
18:25 mais qui se sert du peuple et des citoyens
18:27 et qui dit "toi, tu ne vas pas faire ceci, tu ne vas pas faire cela,
18:30 tu vas te vacciner, tu vas porter un masque,
18:32 tu ne vas pas sortir, tu ne vas pas rouler à plus de temps,
18:34 tu ne vas pas fumer dans un lieu public, etc."
18:36 Vous voyez toutes les interdictions qui nous sont signifiées aujourd'hui.
18:39 Tu ne vas pas polluer, tu ne vas pas avoir une voiture
18:41 qui te permettrait de rentrer dans une ville
18:43 parce qu'elle a une voiture de collection qui date des années 60, etc.
18:46 Là, vous avez un État qui marche bien.
18:47 Mais quand on voit l'administration, l'inertie de l'administration
18:50 et le faible impact des politiques réellement là-dessus,
18:53 n'y a-t-il pas une forme d'autonomie ?
18:55 Est-ce que la machine, désormais, fonctionne toute seule,
18:58 en autarcie complètement ?
18:59 Oui, oui, oui. C'est aussi un des gros problèmes français.
19:01 C'est-à-dire que le nombre de fonctionnaires là où il ne faudrait pas
19:04 et le nombre de fonctionnaires là où il faudrait,
19:06 il y a des endroits où on en aimerait plus, des endroits où on en aimerait moins,
19:09 et puis la bureaucratie, la puissance de la bureaucratie,
19:11 et puis des ministres qui passent leur temps devant la télévision
19:13 et qui ne travaillent pas parce qu'il y a derrière une équipe qui est là.
19:16 Puis si on change de ministre, de toute façon, l'équipe, c'est la même.
19:18 L'équipe, elle a une idéologie et elle défend cette idéologie.
19:21 C'est-à-dire que vous dites "il va falloir faire ça".
19:23 Oui, d'accord, monsieur le ministre, bien sûr.
19:24 Et que vous dites "mettez ça sous la pile et puis on n'y touche pas".
19:26 Ça ne bougera pas.
19:28 Donc, effectivement, il faudrait une vraie réforme.
19:30 Et il y a une bureaucratie française qui est terrible.
19:32 Il y a des fonctionnaires qui ne sont pas là où ils devraient être.
19:34 Il nous faut des infirmières, il nous faut des policiers, il nous faut des gendarmes.
19:37 Une bureaucratie européenne qui serait surajoutée à celle-là.
19:40 Et puis le zèle français, ça c'est quelque chose qu'il faudrait analyser.
19:43 Le zèle français du genre "il faudrait qu'on soit les meilleurs élèves".
19:46 Vous nous avez demandé de faire des efforts, de faire un croix à notre ceinture.
19:49 On va en mettre deux parce qu'on est français et qu'on est très aînés.
19:52 Et ça, ça se fait toujours au détriment d'eux-mêmes, c'est-à-dire le petit peuple.
19:55 Mais je vous assure que l'État se porte bien quand il le veut.
19:58 Allez Michel, on va faire une première pause dans cette émission.
20:01 En face à Michel Onfray, on va se retrouver dans un instant sur CNews
20:04 pour évoquer la liberté d'expression.
20:06 Parce qu'elle est mal menée en ce moment dans notre pays.
20:09 À la lumière de plusieurs événements qui ont émaillé cette semaine.
20:13 Est-ce que la liberté d'expression doit être totale pour tout le monde,
20:16 sans aucune restriction, en dehors de celle imposée par la loi ?
20:19 C'est ce que l'on va voir dans un instant avec vous, juste après une petite pause.
20:22 A tout de suite.
20:23 Et on se retrouve pour la seconde partie de notre émission face à Michel Onfray.
20:26 Michel, on va parler de la liberté d'expression, évidemment une valeur qui vous est chère.
20:30 Deux événements se sont télescopés cette semaine.
20:32 D'abord une réunion de la droite nationaliste européenne qui se tenait à Bruxelles,
20:35 en marge des élections européennes bien sûr.
20:37 Elle a été interrompue par le bourgmestre bruxellois Émir Kir.
20:41 La décision a été ensuite invalidée par le Conseil d'État belge.
20:44 Parmi les participants, il y avait Victor Orban, Nigel Farage ou encore Éric Zemmour,
20:48 le président de Reconquête, qui s'est vu barrer l'accès à la salle par un cordon de police.
20:54 Et il a dénoncé la censure et le fait que la Belgique est aujourd'hui entre la charia et la dictature.
20:58 Voilà pour ce que disait Éric Zemmour.
21:00 Et puis, il y a eu aussi l'annulation d'un meeting de la France insoumise
21:04 qui devait se tenir d'abord dans l'université de Lille,
21:07 puis ensuite dans un autre lieu, annulé cette fois par la préfecture du Nord,
21:11 pour prévenir d'éventuels troubles à l'ordre public,
21:13 en raison de la présence d'une association pro-palestinienne
21:16 dont le logo n'est ni plus ni moins que la symbolisation de l'anéantissement de l'État d'Israël.
21:21 On va évoquer avec vous cette question de liberté d'expression,
21:24 est-ce qu'elle doit être totale dans le cadre de la loi ?
21:27 Mais d'abord, on va écouter Jean-Luc Mélenchon,
21:29 parce que le leader de la France insoumise a carrément comparé cette annulation à la rafle du Veldiv.
21:34 Écoutez-le.
21:35 Nous connaissons les bassesses qui ont conduit la police française à faire la rafle du Veldiv,
21:43 sur les ordres des capitulars de l'époque,
21:45 qui étaient déjà couchés comme des chiens gémissants
21:49 après avoir capitulé sans condition devant l'envahisseur nazi.
21:53 Nous connaissons l'histoire de notre pays,
21:56 et c'est parce que nous la connaissons que nous nous méfions,
22:00 pas seulement des fascistes, mais plus encore peut-être des lâches,
22:05 des faibles, ceux qui dans la chaîne interminable du mal,
22:09 signent un papier pour organiser un convoi SNCF,
22:13 qui signent des papiers pour donner des ordres à la police.
22:16 "Moi je n'ai rien fait", disait Eichmann,
22:19 "je n'ai fait qu'obéir à la loi telle qu'elle était dans mon pays".
22:22 Alors ils disent qu'ils obéissent à la loi,
22:25 et ils mettent en oeuvre des mesures immorales qui ne sont justifiées par rien ni personne.
22:29 Celui qui a cédé président de l'université,
22:33 dont on me dit que par ailleurs c'est un brave homme, ce que je veux bien croire,
22:37 mais à l'instant où il avait à décider,
22:40 il n'était plus un brave homme singulier,
22:43 il était le président d'une université,
22:45 c'est-à-dire d'un lieu de la liberté de l'esprit,
22:48 où il faut quoi qu'il en coûte tenir bon pour la liberté.
22:52 Cette invocation de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale,
22:55 du rôle de la police française pendant la Seconde Guerre mondiale,
22:58 ça vous inspire quoi Michel Onfray de la part de Jean-Luc Mélenchon ?
23:01 D'abord qu'il ne connaît pas l'histoire de France,
23:03 parce que si vraiment il veut qu'on en parle,
23:05 ses amis trotskistes ont collaboré,
23:07 comme les partis communistes français en vertu du pacte germano-soviétique.
23:10 Donc s'il veut vraiment qu'on parle d'histoire, allons-y, on va le faire.
23:13 Puis on va parler de Robespierre, son héros,
23:15 et puis de la loi sur les suspects,
23:17 et puis de la guillotine, et puis du gouvernement révolutionnaire,
23:20 et puis de la tyrannie qui a été celle de Robespierre,
23:23 et de ses amitiés qui ne sont pas des amitiés de démocrate.
23:26 C'est des choses extravagantes, etc.
23:29 Donc il ne connaît pas l'histoire de France.
23:31 Il a cette idée en plus de ça qu'il serait très érudit, nous dit-on.
23:34 Ce n'est pas vrai, il dit n'importe quoi.
23:36 Il n'est pas lettré, il ne connaît pas l'histoire.
23:38 Non, moi j'ai eu l'occasion d'un déjeuner avec lui,
23:40 il n'avait pas encore été président de la République,
23:42 c'est ce qu'il fait candidat au présidentiel de la République,
23:45 et on a vu une discussion sur Charles Aude Cordée,
23:47 il ne connaissait rien à Charles Aude Cordée,
23:49 il ne connaissait rien aux Girondins.
23:51 Il a été trotskiste, c'est-à-dire qu'on lui a mis dans la tête
23:53 de Charles Aude Cordée, trotskiste sur la question de la Révolution française.
23:55 Il ne connaît pas la Révolution française.
23:56 Il a lu les historiens communistes, Soboul, Mathiez, etc.
23:59 et il dit exactement la même chose.
24:00 Je veux dire que là quand même il dit d'un préfet qu'il est Eichmann.
24:03 La chose est clairement dite.
24:04 Et que la police française c'est la police de Vichy.
24:06 C'est ça. Et donc qui va porter plainte ?
24:07 Moi ma question c'est ça.
24:08 Qui porte plainte ?
24:09 Le premier venu qui a commencé à dire quelque chose
24:12 dont on pourrait croire que finalement il est d'extrême droite, etc.
24:15 il est tout de suite au tribunal.
24:16 Nous, nous avons eu des problèmes en faisant un numéro spécial
24:19 sur Houellebecq avec Franc Populaire
24:22 parce que Houellebecq avait en trois lignes
24:24 dit des choses qui méritaient qu'il aille au tribunal sur ce sujet.
24:27 Alors là, il y en a des...
24:29 Donc des plaintes contre la France insoumise ?
24:31 Mais là il n'y en a pas.
24:32 Qui peut porter plainte ?
24:33 J'avais posé la question à une avocate
24:35 qui disait qu'il y avait de nombreuses plaintes à l'instruction.
24:37 Oui ça, c'est drôle.
24:38 Qui n'avait pas encore été enregistrées.
24:39 C'est drôle, c'est à l'instruction.
24:41 C'est à l'instruction.
24:42 C'est-à-dire qu'évidemment il y a des gens qui disent
24:43 "on ne peut pas laisser faire, on porte plainte".
24:45 Ça arrive dans un endroit comme ça où c'est à l'instruction.
24:47 Et quand...
24:49 Je ne veux pas parler de sa mort, mais je veux dire
24:51 le jour où il n'oserait plus, on dirait "ah ben finalement
24:53 on est obligé de mettre tout ça à la poubelle,
24:55 on n'a pas eu le temps d'instruire, etc."
24:56 Donc s'il veut faire de l'histoire, faisons de l'histoire.
24:58 On va raconter ce qu'on dit les trotskistes
25:00 pendant la Deuxième Guerre mondiale.
25:01 Il n'était pas du côté de la Résistance.
25:03 Il faudrait quand même qu'il le sache ce monsieur.
25:04 Et qu'à cette époque, il fallait absolument faire
25:07 la réunion du prolétariat allemand et du prolétariat français.
25:10 C'est ce que disait aussi le parti communiste français.
25:12 Et c'est pourquoi ces deux-là, invités à collaborer
25:15 avec les nazis, la chose a été dite par des historiens français
25:19 et sérieusement, et pas par des historiens marxistes
25:22 qui eux se sont défendus.
25:23 Donc il faut qu'il arrête.
25:24 Et puis il faut qu'il arrête en permanence,
25:25 mais ça je pense qu'il n'est pas le seul à être coupable,
25:27 d'instrumentaliser la Shoah.
25:30 En permanence.
25:31 La nazification.
25:32 Voilà. Mais c'est en permanence.
25:33 Moi j'y ai eu droit 500 fois.
25:35 J'ai été Marcel Déat, j'ai été Dorio pour Jean-François Kahn,
25:38 pour Jacques Julliard dans "Marion" à l'époque,
25:42 pour Bernard-Henri Lévy dans "Le Point".
25:44 Donc il y a un moment donné, il faut arrêter.
25:46 Il faut arrêter d'instrumentaliser Horadour-Surglan,
25:48 il faut arrêter d'instrumentaliser la Shoah,
25:50 et là je pense à Emmanuel Macron,
25:52 il faut arrêter de voir des Dorio partout,
25:54 parce que le jour où il y a des Dorio,
25:56 les vrais, monsieur Mélenchon, et des D.A.,
25:58 et bien ça ne veut plus rien dire.
25:59 D'abord les gens ont perdu le sens de ce que ça pouvait signifier,
26:01 ces gens qui venaient de la gauche et qui sont devenus des collabos.
26:04 Et il y en a eu beaucoup.
26:05 Je rappelle que le 18 juin 1940,
26:06 qui va en priorité rejoindre le général de Gaulle ?
26:09 Parfois des gens de l'Action Française,
26:10 parfois des gens qui avaient été antisémites.
26:12 Je rappelle que Daniel Cordier, qui était l'ami de Jean Moulin,
26:15 a commencé comme antisémite, et il a cessé de l'être,
26:18 il a cessé d'être à l'Action Française,
26:19 et il a compris ce qu'était le gaullisme,
26:21 pendant que les communistes, eux, étaient dans la collaboration.
26:23 Donc faisons de l'histoire, si on veut, et pas de l'idéologie.
26:25 Il y a un moment donné, il faut qu'il arrête,
26:27 parce que s'il veut qu'on parle d'Eichmann,
26:28 s'il veut qu'on parle du nazisme,
26:30 ses amis trotskistes étaient du côté d'Eichmann.
26:33 Les communistes ont été du côté d'Eichmann.
26:35 Puis après, quand Hitler rentre en Union soviétique
26:38 avec l'opération Barbarossa,
26:39 le pacte germano-soviétique explose,
26:41 et d'un seul coup, il devient de résistant.
26:42 Alors d'accord, mais ne pas oublier quand même
26:44 que pendant deux ans, ils ont été collaborateurs,
26:46 exactement de la même manière qu'effectivement,
26:47 il y a un discours de Robespierre qui nous dit
26:49 qu'il est contre la peine de mort,
26:50 et ces gens-là nous ramènent toujours à ce discours de Robespierre,
26:52 mais qu'avec la terreur, la loi sur les suspects,
26:54 ce n'est pas qu'il est bourre,
26:55 c'est qu'il en fait un instrument de gouvernement.
26:57 - Michel Lompreyat, Georges Bensoussan,
26:58 historien qui était sur nos antennes cette semaine,
27:00 chez Sonia Mabrouk, à la fois sur CNews et sur Europe Inquiet,
27:03 justement fait la comparaison entre Jean-Luc Mélenchon,
27:05 la France Insoumise, et Doriot, le fondateur du PPF.
27:08 Écoutons Georges Bensoussan,
27:09 vous allez me dire ce que vous en parlez.
27:11 - Ce parti, LFI, c'est le parti qui me fait
27:14 le plus penser au populisme de Doriot,
27:16 l'authentique risque de fascisme en France,
27:19 c'est Mélenchon et ses sbires.
27:21 - Mélenchon, Doriot, même combat,
27:22 ça va faire réagir ce que vous dites ?
27:24 - Oui, même combat.
27:25 Je suis assez historien pour le savoir,
27:28 pour savoir ce qu'était le PPF à partir de 1938-1939.
27:32 - Vous êtes d'accord avec Georges Bensoussan ?
27:34 - Totalement.
27:35 Et il a bien fait de le dire parce que c'est totalement vrai.
27:37 Et puis il faut arrêter cette idée
27:38 que la droite aurait été antisémite
27:40 et la gauche aurait été résistante,
27:41 c'est une mythologie française.
27:43 Il faut arrêter cette histoire aussi,
27:45 parce que tout, pas tous, mais enfin,
27:47 un grand nombre de ceux qui ont connu la guerre 14-18,
27:49 et il faut savoir quelle boucherie ça a pu être,
27:51 et qui étaient des gens de gauche,
27:52 pense à Céline, par exemple,
27:53 je pense à Alain, le philosophe,
27:55 sont des gens qui ont dit "plus jamais ça".
27:57 Et évidemment, après, il arrive un certain Adolf Hitler,
27:59 en 1933, c'est pas celui de 1940 qui n'est pas celui de 1945,
28:02 mais tout de même, Alain, dans son journal,
28:04 dit "il vaudrait mieux quand même que ce soit Hitler
28:07 que ce M. De Gaulle qui gagne",
28:08 parce que tout de même,
28:09 et donc il y a un moment donné où les pacifistes,
28:12 parce qu'ils veulent de la paix,
28:13 Jean Gionnot, ils veulent la paix,
28:15 et bien disent plutôt un accord avec Hitler.
28:18 Et donc, vous avez les socialistes, les communistes,
28:20 nombre de socialistes et de communistes,
28:22 les Déal et Doriot,
28:23 qui finissent par rappeler à la collaboration,
28:25 disons "non, tout sauf la guerre",
28:26 d'autant que la guerre, elle est juive.
28:28 Et là aussi, la gauche, elle fonctionne comme ça.
28:30 La guerre, elle est juive,
28:31 c'est les juifs qui veulent la guerre, etc.
28:32 Et il y a quand même cette idée que l'antisémitisme,
28:34 il est de gauche.
28:35 Alors, je veux bien que les chrétiens l'aient été pendant plusieurs siècles,
28:38 mais enfin, quand c'est à l'époque de Voltaire au 18ème,
28:41 quand c'est à l'époque de Marx, par exemple,
28:43 ou de Proudhon au 19ème siècle,
28:45 ou quand ce sont d'autres qui,
28:47 sous prétexte d'antisionisme et de vie plénelle,
28:50 ou comme Sartre, sont aussi de gauche,
28:52 tout de même, on se dit qu'il y a quand même quelque chose à voir de ce côté-là.
28:55 Mussolini, il commence à gauche, que je sache,
28:57 il ne commence pas à l'extrême droite.
28:58 Son fascisme, il procède de son socialisme.
29:00 Et puis, il y a quand même dans le national-socialisme
29:02 un mot qui pose problème.
29:03 Pourquoi national-socialisme ?
29:05 - Donc, il y a le mot socialisme.
29:06 - Et bien, nazi, c'est quoi ?
29:07 C'est l'abréviation de national-socialiste.
29:09 J'aimerais qu'on s'explique sur ça.
29:11 Plutôt que de dire en permanence
29:12 que la gauche a toujours été formidable et résistante,
29:14 ce n'est pas vrai,
29:15 et que la droite a toujours été collabo et antisémite,
29:18 ce n'est pas vrai non plus.
29:19 On dit n'importe quoi sur Maurras, par exemple.
29:21 Maurras détestait les Allemands, il n'a pas défendu la collaboration.
29:23 Je ne défends pas Maurras, je défends l'histoire.
29:25 Je défends la vérité, je défends ce qui a été dit et ce qui a été écrit.
29:28 Et là, Mélenchon, il fait de l'idéologie.
29:30 Il ne fait surtout pas de l'histoire.
29:31 Il nous dit qu'il fait de l'histoire,
29:32 mais comme les gens ne sont pas mal incultes,
29:34 et ils peuvent l'être,
29:37 on ne leur enseigne plus l'histoire depuis des années.
29:39 - Les professeurs ont peur d'enseigner l'histoire.
29:40 - Effectivement, il faut enseigner l'histoire de M. Mélenchon.
29:43 C'est celle-là qu'il faut enseigner,
29:44 c'est-à-dire l'idéologie,
29:45 c'est-à-dire le contraire de l'histoire.
29:46 - Vous avez voulu aussi évoquer un livre,
29:48 le livre de Franck Liègre et Jean-Marc Berlière,
29:50 "L'affaire Guy Moquet, enquête sur une mystification officielle".
29:54 Je sens que vous allez nous déboulonner la statue du héros de Guy Moquet,
29:57 dont la lettre a été lue à des centaines de milliers de petits écoliers.
30:02 "Ma petite maman chérie, mon tout petit frère adoré,
30:04 mon petit papa aimé, c'est tellement beau.
30:06 Je vais mourir, certes.
30:07 Ce que je vous demande, toi, en particulier, ma petite maman,
30:10 c'est d'être courageuse."
30:11 C'est magnifique ce texte-là, Michel Ancourt.
30:12 - Oui, ce que j'ai appris dans ce tout petit texte formidable,
30:14 qui est une bombe d'historiens,
30:16 alors évidemment fascistes, d'extrême droite, et tout,
30:18 alors que ce sont des gens extrêmement sérieux
30:20 qui sont spécialisés dans l'histoire de la police,
30:21 de la collaboration,
30:22 qui ont fait une oeuvre abondante et extrêmement intéressante.
30:25 Le jour où j'ai lu ça,
30:26 à un moment donné, je me suis dit, c'est publié chez qui ?
30:28 C'est publié chez La Rousse.
30:29 Donc, ce n'est pas du tout un éditeur d'extrême droite,
30:31 négationniste, révisionniste, etc.
30:33 Et là, j'ai appris effectivement ce qu'est la vérité.
30:35 C'est-à-dire qu'on a parlé tout à l'heure
30:37 du pacte germano-soviétique.
30:38 Pendant le pacte germano-soviétique,
30:40 le PCF obéit à Moscou, qui dit,
30:42 il faut collaborer avec l'ennemi.
30:43 À ce moment-là, il y a des textes qui nous disent
30:45 qu'effectivement, le PCF demande l'autorisation
30:47 de la reparution de l'humanité à l'occupant nazi, en France,
30:50 en disant, nous avons les mêmes ennemis,
30:52 qui sont la City, le capitalisme, les Juifs,
30:57 les gaullistes, le général de Gaulle, les Juifs, déjà.
30:59 Et donc, effectivement, il y a toute une idéologie
31:03 à cette époque-là chez les communistes,
31:05 et le père de Guy Moquet distribue des tracts défaitistes.
31:07 Il dit, non à cette guerre, que collaborons avec l'ennemi,
31:11 enfin, oui, avec les nazis, parce que les deux peuples
31:13 ont des choses à se dire, et il faut faire ça ensemble.
31:15 Le père est en prison parce qu'il distribue des tracts.
31:19 Le fils, Guy Moquet, est aussi en prison
31:21 pour la même raison, parce qu'il distribue
31:23 des tracts défaitistes, et qu'il invite
31:25 à ne pas mener cette guerre.
31:27 Et d'ailleurs, une partie de la CGT, une partie du PC,
31:29 du moins de cégétistes et de communistes,
31:31 sabote le matériel militaire français.
31:34 C'est-à-dire qu'il y a des pilotes qui sont arrivés
31:36 dans des avions, des tankistes qui sont arrivés
31:38 dans leurs tanks, et qui se sont fait tuer simplement
31:40 parce que ça avait été saboté par des ouvriers de la CGT
31:42 et du Parti communiste français. C'est dans ce livre.
31:44 Et donc, il y a un moment donné où, effectivement,
31:46 il y a la mort d'un nazi, les nazis viennent
31:48 dans une prison, ils raflent un certain nombre
31:50 de personnes, et ils font des otages.
31:52 Et parmi les otages, Guy Moquet.
31:54 Et le PC dit par la suite, vous avez vu,
31:56 Guy Moquet a été fusillé, d'accord,
31:58 mais pas comme résistant, comme otage,
32:00 parce qu'il était en prison pour avoir distribué
32:02 des tracts défaitistes. Alors la petite lettre
32:04 dont vous parlez, c'est ce que j'ai découvert également.
32:06 - Elle est si jolie. Elle a bien été écrite par Guy Moquet.
32:08 - Non, c'est ce que disent, c'est que m'ont appris
32:10 ces deux auteurs en disant que, la mère a dit
32:12 "mais c'est pas l'écriture de mon fils", on a dit "non, mais
32:14 il a écrit, mais il n'a pas pu garder son texte,
32:16 donc il me l'a dit à moi, et c'est moi qui l'ai recopié
32:18 en fille, donc c'est ma propre écriture".
32:20 - C'est lui qui l'a réécrit, moi j'ai connu le fils de
32:22 Georges Politzer, je ne voulais pas donner son prénom,
32:24 mais enfin Michel Politzer, il a écrit
32:26 lui aussi, et il a raconté
32:28 comment le parti communiste a refabriqué
32:30 une mythologie par la suite en 10 ans, pendant 2 ans,
32:32 alors qu'ils ont été collabos, et ils ont été résistants.
32:34 Et aujourd'hui, ça marche encore, cette mythologie.
32:36 Donc il y a juste un moment donné, on n'a pas envie que ces gens-là
32:38 nous donnent des leçons, nous expliquant qu'un préfet
32:40 de la République aujourd'hui, c'est Eichmann,
32:42 pas de la part de gens qui ont
32:44 connu cette part-là, cette part sombre
32:46 de leur propre histoire. - On a fait une dégression
32:48 sur l'histoire, j'aimerais qu'on revienne à la question de la liberté d'expression,
32:50 que j'évoquais au tout début de cette partie.
32:52 Avec à la fois,
32:54 est-ce qu'elle doit être totale, de Mélenchon à Zemmour,
32:56 dans le cadre de la loi,
32:58 évidemment, qui interdit un certain nombre de choses,
33:00 mais liberté d'expression, totale ou pas ?
33:02 - Pour moi, oui. C'est-à-dire, si on commence
33:04 à dire "liberté sauf", à ce moment-là,
33:06 on va dire "liberté sauf la justice", etc.
33:08 Donc, non, liberté pour tout le monde,
33:10 et puis à charge pour les gens, si tant est que
33:12 la justice fonctionne, de se
33:14 retrouver devant un tribunal s'ils ont tenu des propos,
33:16 comme vous le dites fort justement, qui sont
33:18 hors la loi, sans s'étymologiquer.
33:20 Vous tenez un propos négationniste,
33:22 on dit que vous avez tenu
33:24 un propos négationniste, et puis vous allez au tribunal
33:26 pour des propos négationnistes, et puis la justice
33:28 dit ce qu'on doit penser de votre propos.
33:30 Non, moi, je suis pour qu'on puisse recevoir qui on veut,
33:32 quand on veut, comme on veut.
33:34 Sylvia Nagasinski, qui avait été interdite de parole,
33:36 Alain Finkielkraut, qui avait interdit de parole,
33:38 et également... - Toujours par l'extrême-gauche.
33:40 - Bien sûr, ce sont les mêmes. François Hollande.
33:42 - Même qui crie à la liberté de... - François Hollande.
33:44 - Je sais pas, c'est pas ma tasse de thé,
33:46 François Hollande, ni même l'oeuvre complète de François Hollande,
33:48 mais je suis pour qu'il soit reçu dans des universités,
33:50 qu'éventuellement, dans la salle, il y ait des gens
33:52 qui sentent l'insulter. Lui disent,
33:54 "Monsieur, puis on apporte la contradiction."
33:56 C'est comme ça que ça doit fonctionner,
33:58 la liberté d'expression,
34:00 mais pas chez ces gens-là. Vous savez que
34:02 le premier travail de Robespierre et des siens,
34:04 ça a été de confisquer les presses,
34:06 qui étaient des presses d'opposition, de détruire les presses,
34:08 et d'interdire les journaux qui étaient
34:10 des journaux d'opposition. - C'est ce que veut faire Jean-Luc Mélenchon,
34:12 qui est là aussi vivement attaqué de notre chaîne,
34:14 CNews, demander à l'ARCOM,
34:16 qui est l'instance de régulation des médias, de nous retirer
34:18 la fréquence, tout ça bien sûr, brandissant l'étendard
34:20 de la liberté d'expression. On l'écoute juste
34:22 et puis je vous fais réagir après.
34:24 - Et les aboyeurs qui dérolaient
34:26 pendant des heures et des heures
34:28 sur cette chaîne infâme
34:30 qui s'appelle CNews,
34:32 (cris de la foule)
34:34 à qui
34:36 l'organisme qui attribue
34:38 des fréquences, j'espère,
34:40 aura le sursaut de dignité
34:42 de la refuser la prochaine fois
34:46 puisqu'elle est en cours de renouvellement.
34:48 - C'est de la provocation ou pas ?
34:50 - Sûrement pas, non, non, non, non,
34:52 c'est l'idéologie de ce monsieur, il ne provoque pas,
34:54 il le pense vraiment. En même temps, il peut changer d'avis.
34:56 Si on lui dit, il y a un bon sondage
34:58 qui te met le président de la République à tout coup
35:00 en disant ceci ou cela, il dira ceci ou cela,
35:02 c'est comme on voudra. C'est un opportuniste
35:04 qui fait carrière, il ne fait que ça. Je n'oublie jamais
35:06 que ce monsieur a défendu Maastricht en 1992.
35:08 Et quand les Danois avaient eu
35:10 le bon sens de voter contre Maastricht,
35:12 il lui avait fait savoir que, pique-pente sur les Danois,
35:14 à l'époque, il a juste changé d'avis.
35:16 Jadis, il était contre le voile, maintenant,
35:18 il est pour. Jadis, il était pour le général
35:20 de Gaulle et Jaurès, maintenant, il est pour
35:22 les déconstructionnistes et pour Édouard Glissant
35:24 et toute la théorie
35:26 de ces gens-là. On voit bien
35:28 qui il est et il appelle juste
35:30 à la censure. - C'est ça.
35:32 - Mais comme tous les gens qui appellent à la censure.
35:34 Et pourtant, c'est Orwell qui a fait l'analyse de tout ça
35:36 en disant "je censure au nom
35:38 de la liberté d'expression, je vous interdis de parler
35:40 au nom de la liberté de la parole". C'est-à-dire que
35:42 moi seul, je dois pouvoir parler. Et puis cette façon
35:44 de dire "les aboyeurs",
35:46 cette façon de dire "ces gens sont des chiens",
35:48 tout anticommuniste. - Animalisés, sans déni.
35:50 - Bien sûr. - En tout cas, sans opposants.
35:52 - Les juifs qui sont des rats, etc.,
35:54 des animaux qui pullulent. C'est-à-dire, cette idée
35:56 de dire qu'effectivement,
35:58 à CNews, il y a des gens qui aboient,
36:00 c'est-à-dire que ce sont des chiens.
36:02 Et moi, la phrase de Sartre aussi, tout anticommuniste
36:04 est un chien. Et donc, on est toujours dans cette logique
36:06 du "qu'est-ce qu'on fait avec des chiens, on leur botte le derrière".
36:08 On a changé d'époque, on ne fait plus ça. - Donc on légitime
36:10 la violence contre eux. - Mais bien sûr. On a parlé tout à l'heure,
36:12 vous et moi, sur cette idée de la contre-violence.
36:14 Là, il dit "je ne suis pas violent, je suis dans la contre-violence,
36:16 ce sont ces gens-là qui nous agressent".
36:18 Ecoutez cette télévision,
36:20 regardez ce que fait le préfet,
36:22 regardez ce que font ces gens qui nous interdisent de parler.
36:24 Ils ont la haine de nous-mêmes, etc.
36:26 Et il le fait dans un style,
36:28 il suffit de le regarder, qui est évidemment apaisé,
36:30 gentil et tolérant.
36:32 - Ça se voit sur son visage. - Mais qui aboua, qui bave,
36:34 qui etc. Enfin, on se dit "mais c'est pas possible que cet homme,
36:36 enfin si c'est possible, les lindses,
36:38 qu'il puisse se comporter comme ça". Mais je veux dire,
36:40 toutes les époques pré-révolutionnaires
36:42 donnent une puissance formidable
36:44 aux gens, c'est ça la démagogie,
36:46 aux gens en leur disant "allez-y dans la haine,
36:48 allez-y dans le ressentiment, allez-y dans la méchanceté".
36:50 J'ai vu l'autre jour des affiches du genre
36:52 "les riches votent, allez-y vous aussi".
36:54 Ils se sont entendus, les riches quoi.
36:56 - Il y avait des têtes de journalistes aussi.
36:58 - Il y avait aussi des têtes de journalistes, effectivement.
37:00 Cette façon de désigner des gens en disant "ces gens-là,
37:02 si nous étions au pouvoir, nous leur couperions la tête".
37:04 Évidemment, on couperait la tête des riches,
37:06 on couperait la tête des gens de CNews,
37:08 etc. C'est-à-dire, je dis depuis très longtemps,
37:10 ce type, il donne son programme, il dit qu'il est
37:12 Robespierreiste. Il suffit juste de lire
37:14 une bonne biographie de Robespierre,
37:16 les biographies écrites par les communistes
37:18 dans les années où ils avaient
37:20 la main mine sur l'histoire, sur ce qu'on appelle
37:22 l'historiographie de la Révolution française.
37:24 Regardez cette biographie, vous verrez ce qu'a été
37:26 Robespierre. C'est son modèle. C'est-à-dire, ce type
37:28 n'a pas renoncé à la guillotine.
37:30 Et il l'a en tête, en permanence.
37:32 - Donc, il attise
37:34 la violence dans notre pays, la violence idéologique
37:36 et aussi physique. - Et ce n'est pas du tout de la provocation.
37:38 Il n'est pas dans la provocation.
37:40 Il pense ça, véritablement, puis c'est un homme politique.
37:42 Et puis, il a son âge, il se dit "si je veux
37:44 être président de la République, il faut que
37:46 j'utilise désormais tous les moyens". Donc, aujourd'hui, il se dit
37:48 "5 ans par 5 ans par 5 ans, il va bientôt
37:50 être octogénaire". Donc, il
37:52 veut la violence parce qu'il pense que la seule opportunité
37:54 pour lui d'arriver au pouvoir, c'est qu'effectivement
37:56 la rue s'embrase et qu'il puisse être un homme
37:58 providentiel. Il n'a juste pas compris que si les
38:00 Français désirent un homme providentiel, c'est
38:02 surtout pas lui. - C'est peut-être pas lui. - C'est sûrement pas lui.
38:04 - Je voulais qu'on termine sur des notes
38:06 un tout petit peu plus positives, Michel. On
38:08 a parlé tout à l'heure de la figure du
38:10 héros. Il y a un héros qui est français
38:12 qui s'appelle Damien Guéraud,
38:14 qui est ce Français qui a tenté d'arrêter un assaillant
38:16 terroriste en Australie,
38:18 lors d'une attaque au
38:20 couteau au centre commercial de Sydney.
38:22 C'est un jeune homme, voilà,
38:24 qui s'est interposé avec un
38:26 poteau contre
38:28 ce terroriste.
38:30 C'est important d'avoir des figures
38:32 de héros pour faire
38:34 société, pour faire nation ou pas ?
38:36 - Il nous faut des héros dans cette période de salauds, quoi.
38:38 Il y a juste un moment donné où on se dit que la nature humaine est ainsi
38:40 faite, que les gens qui appellent à la guillotine
38:42 aujourd'hui, fut-elle sèche,
38:44 existent, et qu'il y a aussi en face
38:46 des résistants, des gens
38:48 qu'on aurait vu peut-être dans les barques de l'Île-de-Sein
38:50 qui partaient pour aller retrouver le général de Gaulle
38:52 en disant "non, je me rebelle".
38:54 Les vrais insoumis sont ces gens-là, sont ce jeune
38:56 homme. Les gens qui disent "ah non, je ne laisse pas faire,
38:58 c'est le contraire d'un insoumis,
39:00 Mélenchon". Mais des gens
39:02 comme ça sont des insoumis. Ils disent "je ne vais pas laisser faire,
39:04 autrement vous regardez ailleurs, vous sifflotez,
39:06 vous passez votre chemin, vous courez, vous vous en allez".
39:08 Là, il y va, et puis il risque de se prendre un coup.
39:10 C'est-à-dire, on a vu dans les images,
39:12 quand il y a eu des morts, il y a des gens
39:14 qui se sont avancés, qui ont dit "on va essayer
39:16 de le circonscrire, de s'interposer".
39:18 Et puis, ils sont parvenus,
39:20 parfois avec des chaises, ou avec des choses comme ça.
39:22 Oui, l'héroïsme existe, heureusement, et il n'y a pas
39:24 que des salauds sur la planète. Il y a un vieux combat,
39:26 il est plus que
39:28 séculaire, et qui oppose les salauds
39:30 et les héros, et vous avez raison,
39:32 c'est les bronzes et les héros lains.
39:34 - Les deux grandes pulsions aussi, de la vie et de la mort,
39:36 c'est ça, héros et thanatos ?
39:38 - Non, vous avez aussi des héros
39:40 qui sont capables de tuer.
39:42 Hélas, il y a des moments
39:44 où vous pouvez mettre votre vie en jeu
39:46 en disant "je vais tuer, mais je vais sauver en même temps
39:48 d'autres personnes". Ça a été aussi ça,
39:50 la résistance, il a fallu, quand on était vraiment
39:52 un résistant, quand on était vraiment un gaulliste,
39:54 il a fallu tuer des miliciens, des collabos, etc.
39:56 - Et puis la deuxième chose que je voulais
39:58 qu'on évoque, Michel, positive,
40:00 c'est que nous sommes à moins de 100 jours
40:02 des Jeux Olympiques, et que la flamme
40:04 olympique va commencer, début mai,
40:06 son parcours en France. C'est
40:08 Laure Manoudou, qui a été la première athlète française
40:10 à recevoir cette flamme olympique
40:12 à Athènes. Est-ce que c'est une belle
40:14 image pour vous, ce
40:16 symbole de l'olympisme
40:18 et cette grande fête qui s'annonce
40:20 à Paris pour cet été ?
40:22 - Je ne suis pas sportif et je n'aime pas le sport,
40:24 mais je n'ai pas la haine de ça, je n'ai pas le mépris
40:26 des gens qui regardent le football,
40:28 la télévision ou les courses de
40:30 Franck Mulin ou ce genre de choses, donc je me réjouis pour les gens qui aiment.
40:32 Je me réjouis que la France
40:34 puisse accueillir les Jeux Olympiques,
40:36 simplement je me dis effectivement que
40:38 nous sommes dans une situation
40:40 qui fait qu'on va augmenter
40:42 les difficultés. On a des difficultés
40:44 aujourd'hui à gérer la vie toute simple,
40:46 là on va accueillir je ne sais combien de millions,
40:48 avec des gens qui ont le désir
40:50 de commettre des actes terroristes et qui doivent
40:52 y songer, y penser et qui peut-être,
40:54 hélas, ont déjà des plans. - Donc il faut renoncer
40:56 face aux gens là ? - Non, je pense que
40:58 renoncer au jeu, ce serait dire que les
41:00 terroristes ont gagné et qu'ils ont
41:02 imposé la terreur. Simplement, ça va être
41:04 problématique.
41:06 Je pense que tout se passera bien et qu'on
41:08 pourra courir, sauter, lancer des pois
41:10 ou des javelots. - Et cet idéal de paix,
41:12 de nations unies
41:14 dans l'effort
41:16 et la transcendance, ça vous parle
41:18 ou pas du tout ? Rapidement ?
41:20 - Moi je n'ai jamais été pour ceux qui voulaient
41:22 boycotter en disant "Pas ce pays, pas ce pays, pas ce pays"
41:24 j'ai toujours dit, dans une
41:26 enceinte comme ça, dans une enceinte sportive,
41:28 on entre et puis voilà, on y va. Et on a beau être russe ou
41:30 ukrainien, on y va. Et puis on a beau être
41:32 de telle ou telle nationalité, on y va aussi.
41:34 Donc je suis pour la trêve, moi je suis très
41:36 gréco-romain, plutôt romain que grec.
41:38 Mais je dirais, il y avait chez les grecs cette idée
41:40 effectivement que les gagnants étaient des héros, on leur faisait
41:42 des monuments extraordinaires, c'était des
41:44 demi-dieux, des dieux vivants, c'est pas exactement
41:46 le cas aujourd'hui. On leur donnait pas non plus
41:48 un argent fou.
41:50 Et puis il n'y avait pas non plus le
41:52 dopage qui existe, on n'avait pas non plus
41:54 tout le business derrière tout ça. - Il y avait peut-être
41:56 du dopage déjà, mais pas le même, pas
41:58 industriel. - Il y a peu de textes
42:00 sur ce sujet là, je pensais avoir tous lu parce qu'il y a une petite
42:02 anthologie de ces choses là,
42:04 il n'était pas question de
42:06 substances hallucinogènes. - Peut-être.
42:08 En tout cas, merci beaucoup. On a essayé de terminer
42:10 sur quelque chose d'un peu plus positif.
42:12 Merci à vous Michel Onfray
42:14 pour cette très belle émission.
42:16 L'info continue sur CNews.