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Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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Transcription
00:00Et on se retrouve dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Michel. Bonjour Laurence.
00:07Ravi de vous retrouver pour une heure d'entretien autour de l'actualité avec beaucoup de sujets régaliens cette semaine Michel,
00:13qui vont tourner autour de la justice et de la sécurité.
00:16On évoquera notamment ce qui s'est passé à Cavaillon avec des voitures de la police nationale
00:20qui ont été incendiées par des trafiquants de drogue en réponse aux opérations placenet qui se sont multipliées ces derniers temps,
00:26mais aussi ce qui se déroule à Marseille où ce que l'on appelle désormais des narcomicides surviennent chaque semaine.
00:32L'Etat est-il encore en mesure de faire respecter son autorité dans le pays ?
00:37S'agit-il d'une question de moyens ou bien de volonté politique ? On vous entendra là-dessus mon cher Michel.
00:43À Tourcoing, c'est une enseignante de lycée qui a été agressée par une élève après lui avoir demandé de retirer son voile islamique.
00:50Elle a été rouée de poux par l'élève dans l'enceinte évidemment du lycée.
00:55Cette professeure est aujourd'hui menacée de mort sur les réseaux sociaux.
00:58Alors que l'on commémorera la semaine prochaine le triste anniversaire, le quatrième, de la mort de Samuel Paty,
01:04est-ce que la laïcité a encore un sens dans notre pays ?
01:08Comment appréhender la question de l'antrisme islamique radical qui est en train de progresser ?
01:14Autant de questions que je vais vous adresser Michel.
01:16Enfin, en cette semaine, nous l'en commémorons aussi, le terrible anniversaire des attentats du 7 octobre en Israël.
01:22On fera ce constat que l'antisémitisme ne fait qu'augmenter en France, voire exploser.
01:27Par ailleurs, le nom du président Emmanuel Macron a été hué lundi soir lors de l'hommage organisé par le CRIF.
01:34Qu'en pensez-vous ? Est-ce encore un signe de l'affaiblissement de l'État et de la France ?
01:40Voilà quelques-unes des questions auxquelles nous allons tenter de répondre aujourd'hui.
01:43Aujourd'hui, Michel, on commence si vous le voulez bien, peut-être par Tourcoing,
01:47parce que ce qui s'est passé à Tourcoing avec cette enseignante qui a été rouée de coups,
01:51qui est sous le choc aujourd'hui par une élève à qui elle demandait de retirer le voile islamique,
01:54c'est quelque chose d'extrêmement symbolique à mes yeux.
01:56On va, je le disais, commémorer le quatrième anniversaire de la mort de Samuel Paty dans quelques jours.
02:02Qu'est-ce qu'on a appris ? En réalité, cette affaire du voile, ça fait 35 ans que cela dure.
02:06Qu'est-ce qu'on a appris depuis CREI, maintenant Tourcoing ?
02:11On n'a rien appris. Le pire n'est pas qu'on n'ait rien appris, c'est qu'on fasse des mouvements de menton,
02:16que la gauche nous fasse savoir, et la droite derrière.
02:18Une droite qui court après la gauche en se disant, il ne faut surtout pas qu'on soit présenté
02:22comme des gens d'extrême droite ou des fascistes ou assimilés au Rassemblement National.
02:26Donc là, pour le coup, on a des gens qui nous disent, il ne faut pas toucher à ces questions-là,
02:31il faut laisser l'islam et puis voilà.
02:33Or, depuis 35 ans, la situation a changé. Pas du tout la même chose.
02:37On ressort les images de Lionel Jospin.
02:40On va l'écouter d'ailleurs, dans un instant.
02:42On voit qu'en fait, tout était déjà écrit. Ce renoncement était déjà écrit.
02:47Oui, mais ils ne sont pas tant forts de leur force que forts de notre faiblesse, d'une certaine manière.
02:51Et ce qui est à reprocher, ce n'est pas tant que ces gens avancent leur pion,
02:55c'est que nous n'ayons pas été capables, nous en face, de faire savoir que ça ne pourrait pas se faire.
03:00Et qu'on peut aimer la France, qu'il y a une nation, qu'il y a une patrie, qu'il y a une culture,
03:04qu'il y a une religion, etc.
03:06La laïcité, la République, tout le monde se sert de ces mots-là.
03:09Ça ne veut plus rien dire du tout.
03:10Ils ont envie d'être sens, maintenant, ces mots-là ?
03:12Complètement. Parce que vous avez des gens qui sont pour des laïcités ouvertes
03:14et des gens qui sont pour des laïcités fermées.
03:16Alors la laïcité fermée, c'est de dire aucun signe.
03:18Voilà, on ne veut pas de signe du tout d'appartenance religieuse.
03:21Alors après, c'est la croix un peu trop visible, après c'est la kippa,
03:24après c'est le turban des sikhs, etc.
03:27Et puis ceux qui pensent qu'il y a une laïcité ouverte qui consiste à dire
03:30et bien tolérons toutes les manifestations d'appartenance religieuse.
03:33Moi, j'aurais plutôt tendance à me retrouver dans ce camp-là,
03:36où effectivement la laïcité devient un instrument islamophobe,
03:39je n'ai pas beaucoup utilisé le mot,
03:41mais parce qu'on va être obligé de dire que les juifs doivent enlever leur kippa.
03:44Moi, je n'ai pas envie que les juifs enlèvent leur kippa et qu'ils cachent leur kippa.
03:47Donc une laïcité ouverte, c'est ce que vous prenez ?
03:49C'est une laïcité ouverte, mais en même temps, avec cette idée
03:51que nous devrions pouvoir dire ce qu'est véritablement l'islam.
03:53On n'a pas la possibilité aujourd'hui de débattre véritablement
03:57en disant, mais c'est quoi vraiment l'islam ?
03:59Peu de gens ont lu le Coran, peu de gens ont lu...
04:02Et vous l'avez fait ?
04:03Oui, je l'ai fait, j'ai pris ma main, j'ai des fiches, etc.
04:05Ce qu'on appelle les hadiths du prophète,
04:07c'est-à-dire les paroles qui ont été retenues comme étant véritablement du prophète
04:10puisque ces hadiths ont été certifiées par des musulmans eux-mêmes.
04:13Et puis la Sira, qui est la vie du prophète.
04:16Si vous lisez tout ça, il y a un certain nombre d'informations qui vous sont données
04:19et on doit pouvoir en parler, notamment l'antisémitisme, la misogynie, la phallocratie, etc.
04:23Ça, c'est la théorie de l'islam.
04:25Et quand on dit que l'islam est incompatible avec la République, c'est vrai.
04:28À quoi il faut ajouter que les pratiques musulmanes sont compatibles avec la République ?
04:32On connaît tous des musulmans qui n'ont pas forcément lu le Coran, les hadiths et la Sira,
04:37la vie du prophète, et qui disent, mais non, c'est pas dans le Coran, moi c'est pas comme ça.
04:40Et qui s'inscrivent dans les règles de la République tout à fait naturellement.
04:42Mais absolument, et qui sont majoritaires.
04:44Il faudrait faire un front commun avec ceux qui estiment que l'islamisme n'est pas l'islam
04:48et qu'on puisse effectivement dire, il y a dans le Coran ce genre d'informations.
04:52Et pas la négation, comme souvent c'est le cas quand je suis avec des gens, des chauffeurs de taxi,
04:56qui me disent, ah si on ferait, etc.
04:58Vous dites ça sur le Coran, mais puis après ils me disent, vous ne l'avez pas lu,
05:00il est mal traduit, il est publié chez des sionistes, etc.
05:03Non, le texte existe et parlons-en.
05:05Et les religions évoluent, le christianisme a évolué, il y a eu la renaissance,
05:09il y a eu la philosophie des Lumières, qui n'a pas craché sur la totalité du christianisme.
05:13Une partie, si, un peu, mais pas tous.
05:15Et c'est un travail qu'il faut faire en France.
05:17Si c'est pas en France qu'on doit pouvoir faire ce genre de choses, moi jadis,
05:20vous savez, je suis normand.
05:22C'est la France quand même.
05:24Oui, et j'avais souhaité, j'ai présenté la chose au président de région à l'époque, socialiste,
05:27en lui disant, faisons du Mont-Saint-Michel un lieu où les religions pourraient se parler.
05:31Et où on pourrait recevoir des musulmans, des juifs,
05:34et puis expliquer qu'est-ce qu'un sunnite, qu'est-ce qu'un chiite,
05:36tout le monde entend parler de ça, puis on ne sait pas trop ce que ça veut dire véritablement.
05:39Moi je crois à l'éducation populaire, je crois au savoir, je crois à la culture,
05:43je crois à la possibilité de faire avancer des idées,
05:45et on peut résoudre plutôt les problèmes autrement, plus facilement,
05:48que de dire pour ou contre le voile.
05:50Bien sûr, alors j'aimerais qu'on écoute quelques réactions des élèves de ce fameux lycée à Tourcoing.
05:54Ils ont été très partagés, après l'agression de la professeure,
05:57certains ont soutenu évidemment la professeure, d'autres ont soutenu l'élève.
06:00J'aimerais juste qu'on écoute leur réaction, avec un jeune élève qui s'appelle Bilal,
06:04et vous verrez que les notions de laïcité sont assez intéressantes à entendre dans leur bouche.
06:10En France, c'est un pays de laïcité, il y a ces libertés, égalité, fraternité,
06:16je pense qu'elle le sait qu'à partir du moment où elle est rentrée dans l'établissement avec le voile,
06:21je pense qu'elle le sait qu'elle a fait une erreur.
06:23Maintenant, elle n'a pas voulu prendre cette erreur en compte.
06:27Moi, je la connais, ça ne lui ressemble pas du tout.
06:29C'est une fille, elle parle avec tout le monde, elle rigole avec tout le monde,
06:33il n'y a pas de problème pour ça.
06:35Je pense qu'il y a eu un malentendu entre les deux personnes,
06:38et maintenant, elle a fait ce qu'il ne fallait pas faire,
06:43et je pense qu'elle s'en rend compte que c'est très grave.
06:45Pourquoi une telle violence pour un simple voile ?
06:48Or, la professeure aurait très bien pu demander à la jeune fille,
06:52très calmement, d'enlever son voile, comme une adulte.
06:57Après, c'est mon avis personnel, mais religieusement, oui, ça me dérange.
07:01Après, bien sûr, on est dans un établissement laïc,
07:04donc on sait qu'on doit l'enlever,
07:07on ne peut pas aller contre le règlement intérieur du lycée.
07:11C'est une prof super gentille, elle écoute tout ça,
07:14on n'a jamais eu de problème avec elle,
07:16elle est tout le temps là pour nous aider,
07:18c'est une prof incroyable, vraiment,
07:20et elle ne mérite pas de s'être fait frapper.
07:22C'est peut-être pas la même chose, mais regarde Samuel Paty,
07:25il y a eu des problèmes tout pareils, et au final, il s'est fait engorger.
07:28Imaginez, il arrive la même chose à la prof,
07:30que ça parte en vrille, que les parents, ça part en vrille,
07:33c'est un truc similaire.
07:36Voilà pour les paroles de ces élèves du lycée de Tourcoing.
07:39C'est intéressant, ce qu'ils disent, Michel Onfray.
07:42Oui, ils disent des choses.
07:43Ils disent des choses, beaucoup de choses.
07:44Ils disent, j'allais dire voilées, mais cachées.
07:46C'est-à-dire qu'ils ne témoignent pas directement, déjà.
07:48C'est une espèce de terreur.
07:49Ils sont mineurs, on n'a pas le droit.
07:50Oui, d'accord.
07:51Voilà, de montrer leur visage.
07:52D'accord.
07:53C'est la loi.
07:54On trouvait qu'il soit majeur.
07:55La jeune fille qui a frappé, elle était majeure.
07:56Au lycée, avoir 18 ans aujourd'hui, ça arrive plus souvent que mon temps.
08:00Simplement, il s'est passé plein de choses dans cette histoire.
08:02On n'a pas tout raconté.
08:03Moi, j'ai croisé des informations.
08:04Alors, pas TF1, pas France 2, puisque, effectivement, j'ai regardé le midi pour avoir des infos.
08:08Il n'y était pas du tout question d'informations.
08:10On s'est passé totalement sous silence.
08:12Mais la jeune fille enlève son voile dans le lycée.
08:15Et elle remet son voile quand elle a quitté le lycée.
08:17Et il semblerait qu'elle ait remis son voile presque en sortant, presque à la sortie,
08:21mais encore sur le territoire du lycée.
08:23C'était dans l'enceinte du lycée.
08:24Dans l'enceinte.
08:25Mais dans la direction de la sortie.
08:26Il n'y a pas de débat.
08:27Oui, mais il n'y a pas de débat.
08:28Si, il y a un débat dans cette idée que les lycéens sont des ados.
08:32Il y a plus encore aujourd'hui, quand ils ont une vingtaine d'années,
08:35il y a de la provocation dans cette façon de faire.
08:37En disant, bon, dans 3 mètres, je ne sais pas, 40 mètres, je n'en sais rien,
08:41je vais remettre mon voile, mais je vais le remettre tout de suite.
08:44Et cette professeure, qui n'est pas son professeur,
08:46elle n'est pas sa prof, arrive directement lui disant, c'est interdit, etc.
08:51Elle n'aurait pas dû faire ça, Michel ?
08:53Je dis simplement qu'il y a un moment donné où il ne faut pas faire des affaires d'État,
08:56de choses qui doivent pouvoir se régler plus simplement.
08:58C'est un peu ce que dit Lionel Jospin.
09:00Quand il dit qu'on doit pouvoir régler les choses sans qu'il y ait 50 caméras,
09:03et sans qu'il y ait des dizaines d'heures d'émissions pour nous dire
09:05pour ou contre le voile, pour ou contre l'islam, est-ce que l'islam est un...
09:07Est-ce que c'est la même chose que l'islamisme ?
09:09Des débats qui n'en finissent pas, puisque de toute façon,
09:11on ne tranchera rien sur ce sujet-là.
09:12Moi, j'ai été prof pendant 20 ans.
09:14Quand vous êtes prof et que vous avez affaire à des jeunes,
09:16vous avez le devoir de les calmer, de les tenir, de les retenir,
09:20et vous avez le devoir de ne pas les insulter, de ne pas les frapper,
09:22d'être délicat, etc. Vous le savez très bien.
09:24Non, c'est la preuve qu'il s'est fait frapper, Michel.
09:26Oui, oui, j'entends bien. Je ne défends pas la violence.
09:29Je dis simplement que si on ne comprend pas qu'il y a une espèce de jeu du chat et de la souris
09:33avec ces gens qui, finalement, essaient de tester,
09:36et si vous testez...
09:37Évidemment.
09:38Voilà, mais quand elle est arrivée au tribunal, cette jeune fille,
09:40il y avait un chignon et une veste de tailleur.
09:41Chignon et pas de voile sur la tête, évidemment.
09:42Donc, elle n'avait pas de voile sur la tête.
09:43Donc, vous voyez bien qu'il y a une espèce de jeu
09:46dans lequel il ne faut pas rentrer.
09:48Moi, je crois toujours à la discussion, à l'intelligence,
09:50et puis à des interdictions qui sont expliquées et motivées.
09:53Mais ce n'est pas un jeu, en réalité.
09:54Non, non, non, mais je dis jeu parce que, vous voyez bien,
09:56le chat et la souris, la souris, elle y laisse sa peau, dans ce jeu-là.
10:00Donc, c'est une façon de parler, j'entends bien.
10:02Parce que le nom de l'enseignante est sur les réseaux sociaux,
10:03elle est menacée de mort.
10:04Bien sûr.
10:05Elle est sous le choc.
10:06C'est ce que veulent ces gens-là.
10:07Moi, je le passe de son côté à elle aussi.
10:08C'est ce que veulent ces gens-là.
10:09Très exactement, c'est ce qu'ils veulent, c'est-à-dire remettre de l'huile sur le feu.
10:12Tant que la chose ne sera pas gérée de manière étatique,
10:15avec un chef d'État qui soit digne de ce nom,
10:17avec un État qui soit digne de ce nom,
10:19avec des réponses qui viendraient de l'État, justement,
10:24et qui diraient ça oui, ça non.
10:26Ce n'est pas tout de suite la prison.
10:28L'alternative, ce n'est pas tout dire, laisser faire, etc.
10:30et puis dire, on sera inflexibles et ça ne recommencera pas.
10:33Et puis de dire, vous avez fait ça, six mois de prison.
10:35Ce n'est pas non plus ça.
10:36Il y a un moment donné où, quand on est chef d'État,
10:38on est chef de tout le monde et on doit gérer avec ce qui s'est passé.
10:41Et puis la parole, la prise de parole de Lionel Jospin à aujourd'hui,
10:44il s'est passé 35 ans.
10:46Donc effectivement, les flux migratoires ont été de plus en plus importants.
10:49Une espèce d'insolence s'est installée et manifestée.
10:52L'État, vous me posiez tout à l'heure la question,
10:54quand il s'agit de traverser une municipalité avec votre voiture à 53 à l'heure...
10:59Il leur annonce que c'est de vitesse, là, il fait respecter l'autorité de l'État.
11:01Trois jours après, vous avez un papier dans votre boîte aux lettres,
11:03ils vous ont retrouvé.
11:04Quand il y avait le Covid,
11:06si vous sortiez cinq minutes avant l'heure ou après l'heure,
11:09plus tôt, c'était 135 euros et vous aviez la facture.
11:12Donc l'État, quand il veut, le peut.
11:14Simplement, je pense que l'État ne le veut pas parce que l'Europe le lui interdit.
11:17Michel Enfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
11:19On évoque cette question de la laïcité à propos de ce qui s'est passé à Tourcoing.
11:23On va écouter Lionel Jospin.
11:24C'était en 1989, juste après l'affaire du voile de Creil.
11:27Et vous allez voir que pour lui, déjà à l'époque,
11:30le voile n'était pas un motif d'exclusion de l'enceinte scolaire.
11:33Écoutez l'ancien Premier ministre.
11:35Ces affaires sont limitées.
11:37C'est-à-dire que de nombreux enfants d'immigrés
11:41ou d'origines par ailleurs confessionnelles différentes
11:44sont accueillis par les écoles, et notamment par l'école publique,
11:47sans problème.
11:49Et j'ai envie d'ajouter une deuxième chose.
11:51Je ne suis pas sûr.
11:52Bon, on a posé des questions de principe.
11:54C'est sûrement utile.
11:55Mais je ne suis pas sûr qu'on ait intérêt à braquer les médias
11:58à chaque fois qu'il y a une petite fille
12:00qui va avec un foulard sur la tête dans une école.
12:02J'ai l'impression qu'il faut traiter ces problèmes
12:04avec calme et avec discrétion.
12:06Si à chaque fois on en fait une affaire nationale,
12:08on ne nous aidera peut-être pas à les résoudre.
12:10L'école, en France, doit accueillir tous les enfants.
12:13L'école ne doit pas être un lieu de refus ou d'exclusion.
12:15Et, à mon avis, le fait qu'un enfant arrive avec un foulard
12:19ne doit pas être un motif pour l'exclure
12:21ou pour ne pas l'accepter à l'école.
12:24Ça, ça me paraît être le principe fondamental.
12:26On accueille d'abord l'enfant.
12:27Ensuite, c'est par le dialogue avec les parents,
12:30avec la communauté représentative,
12:32avec les enseignants, avec les élèves concernés,
12:35qu'on règle les problèmes.
12:36Et pas toujours, si possible, sous les projecteurs des médias.
12:39Pour Lionel Jospin, en fait, tout était déjà dit.
12:42Non, on est injustes.
12:43Vous savez, on est nombreux à râler contre le wokisme
12:46qui juge le passé avec les critères du présent.
12:49Il ne faut pas faire la même chose avec Lionel Jospin,
12:50pour lequel j'ai de la sympathie.
12:51Ce n'est pas un ami, ce n'est pas une personne que je connais.
12:54Je ne suis pas socialiste.
12:55Mais là, on est en 1989.
12:56Oui.
12:57Et il dit des choses qui relèvent du pragmatisme.
13:01Il y a un moment donné, vous pouvez faire de l'idéologie.
13:03Les gens n'arrêtent pas de faire de l'idéologie.
13:04Il y a ceux qui sont totalement pour, les Mélenchons,
13:06qui disent qu'il faut des voiles partout, etc.
13:08Et puis ceux qui sont totalement contre,
13:09qui disent qu'il n'en faut pas du tout, pas un seul,
13:10on ne veut pas voir ça, qu'on expulse tout ce monde-là, etc.
13:13Lui, il est pragmatique.
13:14Et moi, je vais l'être aussi dans la foulée.
13:16Je vais dire, bon, d'accord, on met cette jeune fille en dehors de cet écalon,
13:18on la met à la porte.
13:19Et qu'est-ce qu'elle va faire ?
13:20Vous allez créer des écoles coraniques
13:22dans lesquelles, pour le coup, tout le monde aura un voile.
13:24Dans lesquelles, pour le coup, on dira que Darwin se trompe,
13:27que Galilée se trompe, que la Terre est plate,
13:30que Darwin se trompe et qu'on ne descend pas d'un singe, etc.
13:33Et on en sera où, là ?
13:35C'est-à-dire, on va faire avancer plus encore
13:37ce qu'on voudrait empêcher d'avancer.
13:39Donc, il y a un moment donné où il fait l'éloge du calme,
13:42il fait l'éloge de la discussion,
13:44il fait l'éloge de la culture, de l'intelligence.
13:47Et puis, il dit, arrêtons aussi de mettre de l'huile sur le feu dans les médias.
13:50Et à l'époque où il s'exprimait, il n'y avait pas nos chaînes d'infocontinu,
13:53où il faut absolument entretenir, nourrir, nourrir et nourrir.
13:56Et puis, on fait ça pendant une journée, deux journées, trois journées,
13:58et puis, ça n'arrête pas. Et il est pragmatique.
14:00Alors, vous savez, c'est Max Weber qui a distingué...
14:02Mais cette jeune femme, elle n'a pas été exclue de l'établissement pour un coup de voile.
14:04Elle a roué de coups sa professeure.
14:06Oui, oui, oui.
14:07Oui, mais c'est une énorme différence.
14:08Simplement, je ne sais pas comment les choses se sont passées.
14:10Alors, après, on dit, c'est elle qui a commencé,
14:12après, c'est l'autre qui a commencé.
14:13Ils se sont touchés. On ne doit pas toucher des gens.
14:15On ne doit pas toucher un élève.
14:17Et on ne doit pas toucher un prof, non plus.
14:18Ça me paraît évident.
14:19Non, on est d'accord.
14:20Simplement, il y a un moment donné, vous savez,
14:22Max Weber opposait l'éthique de conviction et l'éthique de responsabilité.
14:24L'éthique de conviction, c'est, j'ai des principes,
14:27et les principes, ça passe avant tout.
14:30Puis après, les hommes, tant pis, on s'en moque.
14:32Il faut être concret. Il ne faut pas être dans l'idéologie.
14:34Qu'est-ce qu'on va obtenir si on met à la porte des jeunes filles qui portent le voile ?
14:37Il y a un moment donné, on va créer une multiplication d'écoles coraniques,
14:40en disant, il n'y a pas de problème, le Qatar va installer des écoles,
14:43dans lesquelles, vous allez voir, ça va être terrible, là, pour le coup.
14:45Donc, il y a un moment donné où ça doit pouvoir se négocier,
14:47et il a raison, pas sous le feu médiatique,
14:50parce qu'il y a des récupérations de part et d'autre,
14:53et ce n'est jamais très bon pour la vérité.
14:54On va juste écouter Didier Le Maire, Michel Onfray,
14:57professeur de philosophie, qui était invité sur nos antennes cette semaine,
15:00qui, lui, explique que ce qui se passe dans nos écoles est très grave.
15:04Écoutez son diagnostic.
15:06Il faut bien comprendre que ce ne sont pas des faits isolés,
15:09ce sont des faits qui sont coordonnés, qui ont une dimension politique.
15:14Il y a eu cette offensive islamiste, à partir des années 2000-2010,
15:19qui s'est renforcée.
15:20Or, l'État a abandonné ses enfants à des recruteurs.
15:25C'est ce qui s'est passé, notamment à Trappes, où j'ai enseigné.
15:28En 2010, les recruteurs sont arrivés.
15:31Le milieu a été peu...
15:32Des recruteurs, c'est-à-dire ?
15:33Des recruteurs, des recruteurs salafistes, des idéologues, des fréristes, etc.
15:39Ils ont utilisé la religion comme un cheval de Troie pour détruire notre pays.
15:45Et il faut une réponse politique face à ce cheval de Troie.
15:48Un cheval de Troie.
15:50C'est une image très claire, ce que dit Didier Le Maire, Michel Onfray.
15:53Mais il a raison aussi.
15:54C'est-à-dire que Lionel Jospin s'exprime il y a 35 ans,
15:57lui s'exprime avant-hier.
15:58Mon collègue de philo, si je me souviens bien, était professeur de philosophie.
16:01Et donc, il sait de quoi il parle.
16:04Effectivement, tout ça a empiré.
16:06J'ai toujours tendance à avoir un peu de compassion pour les jeunes.
16:09J'ai été 20 ans prof, j'en ai côtoyé des enfants de 20 ans.
16:13Enfin, des jeunes de 20 ans.
16:14Un peu plus, un peu moins.
16:15Et ils sont à vivre.
16:17C'est-à-dire qu'on leur dit que la France est détestable.
16:19C'est le colonialisme, c'est Vichy, c'est Pétain, c'est la traite négrière.
16:23Ça n'est que ça, la France.
16:24Et on a des chefs d'État qui nous disent qu'il n'y a pas de culture française,
16:26qui nous disent qu'on va inviter à l'Élysée des gens qui disent qu'il n'y a pas de culture française.
16:30Donc, on se rend détestable.
16:32Et un enfant a besoin d'une identité.
16:34Si à l'école, on lui dit surtout déteste la France,
16:36surtout déteste les valeurs de la France,
16:38surtout déteste la République.
16:40Tout le monde en parle tout le temps.
16:41Mais enfin, il n'y a pas que la République.
16:42La République, c'est une modalité de la France.
16:44Mais la France, ça va au-delà.
16:45Et il y a un moment donné où ces enfants ont besoin d'une identité.
16:47Alors oui, les recruteurs, c'est un peu comme les passeurs.
16:49Il a raison.
16:50Il y a un moment donné, vous pouvez moins accabler les gens qui ont traversé la Méditerranée
16:54que les passeurs sur lesquels on ne dit rien.
16:56Et donc, les recruteurs, ce sont eux qui sont problématiques.
16:59Ce n'est pas des enfants à qui il faut finir par mettre une gifle.
17:04C'est ça le problème.
17:05C'est-à-dire les gens derrière qui instrumentalisent.
17:07Mais on sait où ils sont.
17:09Et c'est ceux-là qu'il faut taper.
17:11C'est exactement la même chose.
17:12On marche sur la tête parce qu'on attaque la drogue,
17:15mais on n'attaque pas les consommateurs de drogue.
17:17On sait très bien sur des plateaux de télévision, pas ici,
17:19mais sur des plateaux de télévision, vous avez des gens du showbiz qui nous font savoir
17:22qu'ils sont prêts un peu tard, qu'ils ont pris de la coke, etc.
17:24Il n'y a aucun problème.
17:25C'est parce qu'il y a ces gens-là que vous avez des gamins qui sont des...
17:29Comment il s'appelle ?
17:30Qui chouffent, je crois.
17:31Qui chouffent, voilà, qui guettent.
17:32À un moment donné, on ne peut pas attaquer toujours les gens comme ça
17:36en disant que cette jeune fille, elle est coupable,
17:38mais il y a derrière des gens qui l'instrumentalisent.
17:40Ce gamin qui chouffe, il est coupable.
17:42Oui, mais il y a des gens qui l'instrumentalisent.
17:43Il y a toujours derrière les migrants.
17:45Oui, mais il y a toujours derrière, etc.
17:47C'est-à-dire que c'est des gros bonnets.
17:48C'est les puissants de l'anti-France, je dirais,
17:51qui sont là et qu'on laisse faire.
17:53Alors que ces gens-là, on les connaît,
17:54et pour le coup, ceux-là, on peut les expulser.
17:56Michel Onfray, on va évoquer,
17:57et ça nous amène évidemment à la question du trafic de drogue
18:00que vous venez d'évoquer,
18:01à ce qui s'est passé à Cavaillon cette semaine
18:03avec les voitures de la police nationale
18:05qui ont été brûlées devant le commissariat.
18:06C'est une réponse des trafiquants de drogue
18:08à des opérations placenet qui, évidemment,
18:10bousculent leur petit business.
18:12L'État ne se laissera pas intimider,
18:14ont répété les ministres.
18:15On va notamment écouter Bruno Rotailleau
18:17qui évoque cette guerre, parce que c'est une guerre,
18:20que livre l'État français aux narcotrafiquants.
18:23La première mesure, la première réponse,
18:24c'est l'envoi d'une section de la CRS 81
18:27qui est basée à Marseille,
18:28mais il va falloir une autre réponse,
18:30beaucoup plus ample.
18:31C'est une guerre contre le narcotrafic
18:33qu'il va falloir mener,
18:34dans le temps, dans la durée,
18:36et dans la plus grande fermeté,
18:38avec sans doute de nouveaux outils législatifs.
18:40Mais on voit bien que le narcotrafic
18:43est en train de gangréner une partie de nos territoires,
18:45et il faut y répondre de façon la plus ferme.
18:48Voilà, pour le ministre de l'Intérieur,
18:49c'est une guerre que nous menons
18:51contre des gens qui ont des moyens
18:52absolument plus importants que ceux de l'État français.
18:55Oui, il va falloir prendre contact
18:56avec le patron du Maroc,
18:58prendre contact avec le patron des talibans d'Afghanistan,
19:01ou avec le patron du Mexique.
19:03Il y a un tas de pays dont on sait
19:04qu'ils sont des États voyous.
19:05Ce sont des États voyous.
19:07Et on est toujours en train de taper
19:08sur les petits consommateurs, etc.
19:10Mais enfin, si vraiment on veut discuter, allons-y.
19:12Mais il faut faire les deux.
19:13Comment ?
19:14Il faut aussi sanctionner les consommateurs.
19:16Oui, bien sûr, vous pouvez dire
19:17j'ai une fuite d'eau dans ma maison
19:18et j'ai décidé de vider la fuite d'eau
19:20avec une cuillère à café.
19:21Vous pouvez le faire aussi.
19:22Bien sûr.
19:23Mais ça ne suffira pas.
19:24Donc on légalise, on dépénalise ?
19:25Non, je n'ai pas dit ça non plus.
19:26J'ai dit qu'il y a un moment donné
19:27où si on négocie vraiment avec des chefs d'État,
19:29on arrête de faire semblant, quoi,
19:31en disant j'ai dit ceci, j'ai dit cela.
19:32Je parle d'Emmanuel Macron, pour parler clairement,
19:34qui d'une certaine manière insulte parfois
19:36le roi du Maroc sur un certain nombre de questions.
19:39Et les peuples arabes ont une espèce de dignité,
19:42de sens de l'honneur.
19:43On ne parle pas comme ça au monde africain.
19:45Il l'a fait aussi en Afrique noire.
19:47Et il y a un moment donné où si vous êtes crédible,
19:48si vous êtes le général de Gaulle d'une certaine manière,
19:50votre parole est entendue.
19:51Et il y a un moment donné où vous pouvez dire
19:52bon, ça sort de chez vous quand même, la fuite.
19:54C'est vous qui produisez cette drogue
19:56qui arrive jusque chez nous.
19:57On a vu, ça se dit enfin que le Hezbollah
20:00ou le Hamas sont financés par l'argent de la drogue.
20:03L'argent du cartel d'Amérique du Sud.
20:05Mais voilà, il y a un moment donné
20:06où il faut dire ces choses-là.
20:07Dire comment tout ça se tient.
20:08Et plutôt que de dire on a trouvé
20:10une espèce de petit bouc émissaire,
20:12un petit gamin de 14 ans
20:15qui finit par tuer quelqu'un.
20:16On va en parler dans un instant.
20:17Et là on dit à coupable, responsable.
20:19Mais est-ce qu'on peut voir d'où ça vient ça ?
20:21C'est le travail du philosophe.
20:22En gros, plutôt que de juger en disant
20:24c'est bien, c'est pas bien, là où ça se passe,
20:25de dire d'où ça vient.
20:26Et quand vous faites un travail de généalogie,
20:29quand vous avez réussi à voir d'où ça venait,
20:31alors à ce moment-là, vous coupez la tête.
20:33Mais il faut couper la tête de l'hydre.
20:34Pas juste dire, on a juste coupé un tout petit bout
20:36pour dire à la télévision, vous avez vu,
20:38on a fait une opération terrible à Cavaillon.
20:41Oui, d'accord, on a déplacé un centre de drogue,
20:44enfin un centre de vente de drogue,
20:45on sait très bien que ça se passe comme ça.
20:46Un point de deal, voilà.
20:47La télé est là, on dit vous avez vu,
20:48on fait ceci, on fait cela.
20:50Et puis le trafic est suspendu pendant quelques heures.
20:54Le temps qu'il y ait les renforts policiers.
20:55La police est partie, ça recommence.
20:57Et puis voilà, personne n'est dupe de ça.
20:59Donc à un moment donné, il faut arrêter
21:00de laisser croire qu'on touche vraiment aux choses
21:02quand on sait comment on peut toucher.
21:03C'est une affaire d'État.
21:05Il faut un chef d'État qui soit capable
21:06d'aller voir les chefs d'État en disant
21:08maintenant vous allez vous calmer
21:09et vous allez arrêter d'envoyer, de cultiver
21:11d'abord du pavot, du cultivé.
21:13Aujourd'hui, par satellite, vous savez bien
21:14où sont les champs de pavot.
21:15Et ils ne se retrouvent pas dans le Cantal.
21:17Ou de Cannabis.
21:18Savoie ou en Normandie.
21:19On sait où ça se trouve, voilà.
21:21Michel, on fait une petite pause
21:23dans notre émission face à Michel Onfray.
21:25On se retrouve dans un instant,
21:26on évoquera ce qui s'est passé à Marseille
21:28et notamment la question de la délinquance des mineurs.
21:30A tout de suite.
21:33Et on se retrouve face à Michel Onfray
21:35sur CNews et sur Europe 1.
21:36Michel, on va reprendre le fil de notre conversation.
21:38On évoquait la question de la délinquance.
21:40La délinquance notamment aussi des mineurs.
21:42Là, on va se pencher sur ce qui s'est passé à Marseille
21:45où un chauffeur de VTC a été abattu
21:47par un adolescent de 14 ans.
21:49Cet adolescent avait été mandaté
21:51par un voyou qui était lui-même incarcéré
21:53en quartier d'isolement à la prison d'Aix-Luine
21:56et qui avait à sa disposition
21:57le cas de téléphone portable.
21:58Ça, c'est pour la petite parenthèse
21:59sur ce qui se passe dans nos prisons.
22:01Cet adolescent, effectivement,
22:03a tué ce chauffeur de VTC
22:05vraiment par hasard.
22:06Ce n'était pas l'objet du contrat.
22:07C'était parce qu'il refusait de l'attendre sur place.
22:10Ça a provoqué beaucoup de réactions sur place,
22:13chez les habitants.
22:14Et notamment, il y a une réaction très intéressante
22:16que je voulais vous faire écouter.
22:17C'est un imam de Marseille
22:18qui lui a posé la question de la responsabilité
22:21des parents dans cette affaire.
22:22Écoutez-le.
22:24Je me demande déjà,
22:25ils sont où les parents du petit ?
22:26Qu'est-ce qu'ils font ?
22:27Est-ce qu'il a déjà des parents ?
22:28Si oui, ils sont où ?
22:30C'est quoi leur rôle ?
22:31Parce que ça reste quand même un gamin.
22:3314 ans, c'est un gamin.
22:35Même s'il est quand même responsable de ses actes.
22:39Et après, je tiens à dire un mot à tous les parents.
22:43Tenez vos enfants.
22:45C'est une question de bon sens que dit cet homme.
22:47Bien sûr.
22:48Où sont les parents ?
22:49C'est votre responsabilité de tenir vos enfants.
22:51On est d'accord ?
22:52Il est formidable, monsieur Ketir.
22:53Mais il a raison.
22:54Il a évidemment raison.
22:55C'est-à-dire que quand on a 14 ans,
22:56on a été fabriqué comme ça.
22:57On ne devient pas un tueur à gage
23:00quand on a 14 ans.
23:01Enfin, on ne l'est pas comme ça.
23:02Je veux dire, on le devient.
23:03Et comment le devient-on ?
23:04Qu'est-ce qui s'est passé ?
23:05Évidemment, l'école a failli.
23:07Ça, c'est sûr.
23:08La famille aussi.
23:09Les parents ont failli.
23:10La famille aussi.
23:11Puis peut-être aussi une espèce d'ambiance
23:13qui consiste à laisser croire que le petit garçon,
23:17dans la tradition arabo-musulmane,
23:19c'est quand même...
23:20La virilité, c'est formidable.
23:21Il a tous les droits.
23:22Ce n'est pas une fille.
23:23Les filles, c'est un peu secondaire.
23:24Il suffit de lire le Coran.
23:25Et on a cette idée que le garçon,
23:27il y a une espèce d'éducation viriloïde.
23:30Et puis si éventuellement, il commence à dire
23:32« Vous m'avez donné les pleins pouvoirs,
23:34je les garde et je ne vous les rends pas »,
23:35les parents sont perdus aussi.
23:36Il y a aussi des parents perdus
23:37qui n'ont pas compris que cette façon...
23:39Alors là, pour le coup,
23:40misogyne, phallocrate et patriarcale.
23:42Il y a des féministes qui voient
23:43la misogynie et du patriarcat
23:44dans un Occident qui s'effondre.
23:45Ils devraient regarder un peu de ce côté-là.
23:47C'est-à-dire que quand vous fabriquez
23:48des enfants rois,
23:49et à un moment donné,
23:50il a raison cet imam.
23:51C'est formidable ce qu'il dit.
23:52Quand vous fabriquez des enfants rois,
23:53il ne faut pas vous étonner que le roi,
23:54de temps en temps,
23:56et qu'à 14 ans,
23:57parce qu'il y a, je crois,
23:5840 000 euros à la clé,
23:59il puisse mettre un coup de pistolet
24:01dans la tête d'un chauffeur de taxi.
24:03Mais il est innocent.
24:04De toute façon, c'est tout à fait inacceptable.
24:06On va juste écouter Didier Migaud,
24:07le ministre de la Justice,
24:09qui a pris la parole là-dessus,
24:11et notamment sur la question
24:12de la façon dont on doit juger les mineurs.
24:14Est-ce qu'on doit les juger
24:15comme des majeurs ?
24:16Est-ce qu'il faut lever,
24:17dans certains cas,
24:18l'excuse de minorité ?
24:20Écoutez le ministre de la Justice.
24:22On ne fera pas disparaître
24:24la spécificité du traitement
24:26de la délinquance des mineurs.
24:28Non seulement, je ne le souhaite pas,
24:32mais la Constitution s'y opposerait.
24:34Pour autant,
24:36lorsque des mineurs commettent
24:37des infractions extrêmement graves,
24:39en pleine connaissance de cause,
24:41on peut s'interroger
24:43sur la possibilité d'écarter,
24:45au cas par cas, cette excuse.
24:47Notre droit le permet déjà,
24:49dans des circonstances exceptionnelles.
24:51Il ne faut pas s'interdire
24:52de réfléchir à étendre
24:54cette possibilité
24:55face à des situations
24:56d'une extrême violence,
24:58dont l'actualité de ces derniers jours
25:01nous a encore donné
25:02une illustration tragique.
25:04Voilà pour ce que dit
25:05le ministre de la Justice de gauche,
25:07Didier Migaud,
25:08qui enfonce une porte ouverte
25:09parce que, oui,
25:10tous les magistrats savent
25:11qu'ils peuvent, de temps en temps,
25:12dans certains cas,
25:13lever l'excuse de minorité.
25:14C'est avec ce type de discours
25:15qu'on va faire avancer les choses,
25:16Michel Onfray ?
25:17Non. Mais ça, c'est tout
25:18le génie cynique et pervers
25:19du chef de l'État
25:20qui dit, bon,
25:21je fais une concession
25:22sur Bruno Retailleau,
25:23mais je vais anéantir
25:24Bruno Retailleau
25:25avec, effectivement,
25:26à la justice,
25:27quelqu'un qui fera tout ce qu'il faut
25:28pour que ça n'ait pas lieu.
25:29Il nous dit, oui, l'excuse,
25:32elle peut avoir lieu,
25:33mais ce ne serait pas bien,
25:35mais il y a des cas
25:36où ça pourrait être bien, etc.
25:37On voit bien, c'est dû en même temps.
25:38C'est tout à fait socialiste,
25:41c'est-à-dire macronien.
25:42Je suis étonné que les gens
25:43ne s'entendent pas.
25:44Les socialistes et les macroniens,
25:45ils défendent la même vision du monde.
25:46Les républicains aussi.
25:47Il y a un moment donné,
25:48il faut arrêter
25:49de laisser croire
25:50qu'il y a des différences idéologiques
25:51quand on a vraiment
25:52le souci de la France.
25:53Ils n'ont que des soucis de poste.
25:54Ils ont juste envie
25:55de se présenter aux présidentielles
25:56en disant, ce sera moi,
25:57ce sera moi, ce sera moi.
25:58Mais s'ils avaient un peu
25:59le souci de la France,
26:00ils se diraient,
26:01mais on ne peut pas continuer
26:02à tenir ce genre de discours.
26:03Oui, il y a des gamins
26:04qui, à 14 ans,
26:05quand ils pensent
26:06qu'on peut tuer quelqu'un
26:07juste parce qu'il a refusé
26:08je ne sais pas quoi,
26:09d'accompagner...
26:10D'attendre juste
26:11que le tueur fasse son oeuvre.
26:13Vous sortez de voiture
26:14et puis l'affaire est réglée
26:15et puis vous laissez
26:16le chauffeur de taxi partir.
26:17Et là, non, on le bute
26:18comme ça, clairement.
26:19En même temps,
26:20on est dans une civilisation
26:21qui fait l'éloge de la violence.
26:22J'étais au cinéma
26:23il y a quelques jours
26:24mais toutes les bandes annonces
26:25des films qui sont à venir,
26:26c'est une hyper violence.
26:27Tout américain.
26:28Oui, on a ce qu'il faut aussi.
26:29On a des Luc Besson,
26:30on a des Mathieu Kassovitz.
26:31Il y a aussi des Français
26:32qui regardent du côté
26:33des États-Unis
26:34quand ils font du cinéma
26:35et qui font sans cesse
26:36l'éloge de la violence.
26:37Je ne suis pas très cinéphile
26:42mais ils font l'éloge,
26:43je crois que c'était
26:44un réalisateur français,
26:45de Messrine en son temps.
26:46On a fait un film
26:47qui faisait l'éloge de Carlos.
26:48Tout ça a été présenté
26:49avec force...
26:50L'esthétique de la violence,
26:51bien sûr.
26:52C'est ça.
26:53Force souci,
26:54force aide médiatique,
26:55je dirais.
26:56Et à un moment donné,
26:57on ne peut pas dire...
26:58On célèbre la violence
26:59en permanence.
27:00Les jeux, les jeux vidéo,
27:01etc.
27:02Les bandes annonces
27:03des films,
27:04même à la télévision
27:05quand vous regardez le soir
27:06si vous vous dites
27:07tiens, je vais regarder un film
27:08et vous regardez
27:09mais les trois quarts des films,
27:10il y a de la violence.
27:12Même par exemple
27:13le film sur Oppenheimer
27:14qui est un très beau film
27:15mais qui joue sur ça aussi.
27:16Il y avait des choses à dire
27:17sur le nucléaire
27:18civil et militaire
27:19plutôt que de dire
27:20à un moment donné
27:21on va appuyer,
27:22est-ce qu'on va détruire
27:23l'humanité, etc.
27:24Et puis d'un seul coup
27:25de voir cette espèce de violence.
27:26On joue avec la violence
27:27en permanence
27:28et puis on s'étonne
27:29qu'à 14 ans,
27:30des gamins y recourent.
27:31Bien sûr.
27:32Michel Monfray,
27:33est la France dans tout ça ?
27:34Ça sent le Général.
27:35Oui, dans tout ça
27:36parce qu'on parle de
27:37l'autorité de l'État
27:38qui est bafouée,
27:40Écoutons le Général de Gaulle.
27:41C'est notre Minute de Gaulle.
27:42Je vous fais plaisir.
27:43En 1965, lorsqu'il évoquait
27:44devant le journaliste
27:45Michel Droit
27:46une certaine idée de la France.
27:48Je me fais en effet
27:49de la France
27:50une certaine idée.
27:51Je veux dire par là
27:52qu'à mon sens
27:54elle est quelque chose
27:56de très grand,
27:58de très particulier.
28:00C'est vrai.
28:01La France est une chose
28:04à mes yeux
28:06très considérable,
28:07très valable
28:09et
28:11elle doit avoir
28:12dans le monde
28:13quel qu'il soit
28:14à toute époque,
28:15naturellement,
28:16d'après les circonstances,
28:18elle doit avoir un rôle à elle.
28:21Il faut que la France
28:22joue son rôle.
28:23C'est exact.
28:24Et pour qu'elle joue son rôle,
28:26il faut qu'elle soit la France.
28:29Les Français.
28:30Les Français,
28:31c'est eux qui font la France.
28:33C'est eux qui en sont responsables.
28:36De génération en génération.
28:39La France, c'est plus
28:40que les Français du moment.
28:43La France vient de loin.
28:45Elle est ce qu'elle est maintenant.
28:47Et puis elle a l'avenir.
28:49Qu'est-ce que c'est beau
28:50ce que dit le Général.
28:51Les Français font la France.
28:52Mais la France,
28:53ce n'est pas seulement maintenant.
28:54Ce n'est pas seulement
28:55les Français du moment.
28:56Michel Onfray.
28:57Vous avez vu comment
28:58il est amoureux.
28:59On connaît les visages
29:00du Général.
29:01Les visages graves, etc.
29:02Quand il intervient
29:03en 68,
29:04pendant la guerre d'Algérie,
29:05on voit un visage fermé.
29:07On voit le visage ironique,
29:08parfois,
29:09quand il répond à des journalistes
29:10lors de conférences de presse.
29:11Et puis là,
29:12il en parle,
29:13comme dit Yvonne Mandrou,
29:14comme de son épouse.
29:15La France,
29:16elle est belle,
29:17elle est formidable,
29:18elle est fantastique.
29:19Il est amoureux de la France.
29:20On est passé de quelqu'un
29:21qui aimait la France
29:22et qui, surtout,
29:23avait le sens des longues durées.
29:24Là, quelqu'un qui nous dit
29:25il y a 2000 ans,
29:26au moins, derrière.
29:27Et il y a au moins
29:282000 ans devant.
29:29Et donc,
29:30un chef, c'est fait pour cheffer.
29:31Du verbe cheffer,
29:32c'est-à-dire,
29:33faire ce que fait le chef.
29:34C'est-à-dire décider,
29:35trancher,
29:36vouloir,
29:37dans l'intérêt de la France.
29:38Cette façon de dire,
29:39est-ce qu'on veut qu'elle dure ?
29:40Est-ce qu'on veut que,
29:41dans 1000 ans,
29:42elle puisse encore exister ?
29:43Ou même, peut-être,
29:44dans 20 ans ?
29:45Et ça a toujours été son combat,
29:46au général de Gaulle,
29:47de faire de telle sorte
29:48qu'elle puisse durer
29:49telle qu'elle était,
29:50mais en changeant.
29:51Il dit toujours,
29:52il y a une partie de droite
29:53et une partie de gauche.
29:54Il dit,
29:55les femmes,
29:56les hommes,
29:57ceux qui veulent l'aspirateur,
29:58mais ceux qui veulent,
30:03c'est dans l'esprit.
30:04Et donc,
30:05il défendait cette idée
30:06que la France,
30:07c'était la droite et la gauche.
30:08On dirait aujourd'hui,
30:09que c'était aussi bien
30:10Danton, Robespierre,
30:11que Louis XVI
30:12et Marie-Antoinette.
30:13Mais il dit aussi,
30:14les Français font la France.
30:15Et ça, ça me frappe.
30:16Parce qu'on a l'impression
30:17que la France,
30:18c'est une notion immatérielle
30:19qui ne nous concerne plus
30:20en réalité.
30:21C'est nous qui la fabriquons.
30:22Mais vous avez raison.
30:23Vous avez bien choisi cet extrait
30:24parce qu'en fait,
30:25c'est pas du tout...
30:26On a reproché au général de Gaulle
30:27d'aimer une espèce de France
30:28idéalisée,
30:33en disant,
30:34il y a la France, F majuscule,
30:35et je déteste les Français.
30:36Et c'est le moment où,
30:37on a souvent dit d'ailleurs,
30:38il aimait la France,
30:39mais il n'aimait pas les Français.
30:40Et c'est faux.
30:41On voit bien qu'il aime la France
30:42parce qu'il aime les Français,
30:43qu'il aime les Français
30:44parce qu'il aime la France
30:45et qu'il dit,
30:46mais la France est ce que vous voulez
30:47qu'elle soit.
30:48Et c'est là que je parlais du chef,
30:49d'une certaine manière,
30:50d'Emmanuel Macron.
30:51Mais elle est ainsi faite
30:52la Constitution de 58
30:53que vous portez sur vos épaules
30:54à vous tout seul,
30:55d'où l'importance
30:56d'être le souverain
31:03Vous portez le présent de la France.
31:04Et vous devez vous dire,
31:05sur des sujets comme ceux
31:06dont on vient de parler,
31:07qui peuvent être anecdotiques,
31:08qu'est-ce que ça donne
31:09pour la France ?
31:10Et c'est à partir de ce moment-là
31:11que vous pouvez être
31:12un chef d'État digne de ce nom.
31:13On va évoquer maintenant
31:14Emmanuel Macron.
31:15On va faire le lien
31:16avec ce qu'on vient de dire
31:17puisqu'à l'occasion
31:18du triste anniversaire
31:19des attentats du 7 octobre
31:20en Israël,
31:21il y a eu cette prise de parole
31:23du Premier ministre,
31:24Michel Barnier.
31:25C'était lors de la soirée
31:26d'hommage du CRIF,
31:28le Conseil représentatif
31:29des institutions juives de France.
31:31Et Michel Barnier a évoqué
31:33le nom d'Emmanuel Macron.
31:34On va entendre les huées
31:35qui sont venues de la salle.
31:37Écoutez cet extrait.
31:39Je veux aussi témoigner,
31:41comme je l'ai fait tout à l'heure
31:43en recevant leur famille,
31:45mon soutien personnel
31:47et l'engagement,
31:49qui est aussi celui
31:50du Président de la République,
31:51à tout mettre en œuvre
31:53pour les faire libérer.
31:55La France...
31:56La France...
31:58La France...
32:01La France n'abandonne
32:03jamais ses enfants.
32:06Voilà pour Michel Barnier.
32:08Emmanuel Macron avait évoqué
32:09trois jours auparavant
32:11le fait de ne plus livrer d'armes
32:12à Israël,
32:13qui puisse permettre
32:14de frapper Gaza.
32:15C'est terrible d'entendre
32:16le nom du Président de la République
32:17siffler.
32:18Non, je pense que d'abord,
32:19les Juifs ont bien raison
32:20de le siffler,
32:21parce que franchement,
32:22il n'est pas venu à la manifestation
32:24contre l'antisémitisme
32:25et il ne dit rien
32:26de tout ce que fait
32:27la France insoumise.
32:28C'est-à-dire que quand
32:29Jean-Luc Mélenchon dit
32:30qu'on doit pouvoir pavoiser
32:31le drapeau palestinien,
32:32rien n'est dit, rien n'est fait.
32:33Le chef de l'État
32:34pourrait intervenir,
32:35un peu comme le général de Gaulle
32:36avec sa vareuse,
32:37en disant qu'il y a péril
32:38en la demeure.
32:39Voilà quelqu'un qui fait
32:40l'éloge de l'intifada en France,
32:41qui nous fait savoir
32:42qu'effectivement,
32:43on peut prendre des armes,
32:44etc.
32:45On nous dit que le danger
32:46vient de Marine Le Pen,
32:47mais c'est tous les jours
32:48que nous avons des antisémites
32:50Il frôle l'antisémitisme,
32:52il est à touche-touche
32:53avec l'antisémitisme.
32:54Non, il est antisémite.
32:55Il est antisémite.
32:56Et je crois que c'est
32:57Bruno Rotailleau qui a,
32:58je suis sûr que c'est
32:59Bruno Rotailleau qui a cité
33:00Vladimir Trankélevitch
33:01à l'Assemblée nationale
33:02pour nous expliquer que,
33:03de fait, l'antisémitisme
33:04avait changé
33:05entre l'antisémitisme
33:06contemporain de Jésus,
33:07le peuple déicide, etc.
33:08L'antisémitisme de Voltaire,
33:09l'antisémitisme des socialistes
33:10français ou de Marx
33:11au XIXe siècle.
33:12Tout ça a changé.
33:13Et il a raison,
33:14Bruno Rotailleau,
33:15de dire qu'aujourd'hui
33:16l'antisémitisme
33:17et l'antisionisme
33:18ont partie liés.
33:19Si vous ne voulez pas
33:20qu'Israël existe,
33:21qu'est-ce que vous allez faire ?
33:22Des Israéliens,
33:23vous allez les remettre à l'eau.
33:24Donc c'est ça vraiment
33:25la question que ne perçoit pas,
33:26enfin, j'en sais rien,
33:27Emmanuel Macron.
33:28Je ne sais pas
33:29de quoi ça relève.
33:30Mais enfin,
33:31c'est l'existence d'Israël
33:32qui est en jeu.
33:33Ce n'est pas juste
33:34de libérer deux ou trois
33:35otages.
33:36Vous êtes la seule,
33:37presque la seule
33:38à pouvoir donner leur nom
33:39tous les jours
33:40aux deux Français
33:41qui sont,
33:42en fait,
33:44offerts et ouades
33:45les deux otages français.
33:46Absolument.
33:47Il est question
33:48de détruire l'État d'Israël.
33:49L'Iran le dit,
33:50le Hezbollah le dit,
33:51le Hamas le disent,
33:52aussi les trois le disent.
33:53C'est-à-dire,
33:54Armani Nejad,
33:55en son temps,
33:56disait déjà
33:57qu'il fallait
33:58rayer Israël de la carte
33:59et Mélenchon,
34:00déjà en son temps,
34:01disait que c'était formidable.
34:02Voilà quelqu'un
34:03qui n'est pas...
34:04Il y a Tula Romigny aussi.
34:05Oui,
34:06mais Mélenchon et les siens
34:07ne sont pas des dangers
34:08pour la démocratie.
34:09Ils soutiennent des pays
34:10qui disent
34:11qu'il faut détruire
34:12l'État d'Israël.
34:13Ce n'est pas le but
34:14de savoir
34:15s'il faut livrer des armes
34:16ou pas livrer des armes.
34:17C'est de savoir
34:18si on veut qu'Israël existe
34:19et dure.
34:20Si oui,
34:21on les aide
34:22et sinon,
34:23effectivement,
34:24on laisse les pleins pouvoirs
34:25au Hezbollah et au Hamas
34:26et on détruit Israël.
34:27Il vaut mieux être aujourd'hui
34:28ukrainien
34:29que d'être juif
34:30pour Emmanuel Macron.
34:31On va écouter
34:32un petit extrait
34:33de Jean-Luc Mélenchon.
34:34Vous l'avez évoqué.
34:35Il avait demandé
34:36qu'effectivement
34:37les drapeaux palestiniens
34:38soient déployés
34:39partout en France
34:40le 8 octobre.
34:41À partir de mardi 8 octobre,
34:44jeunes gens,
34:45pavoisés aux couleurs
34:46de la Palestine
34:47qui subit depuis un an
34:49le martyr du génocide.
34:55À partir du 8 octobre,
34:57pavoisés aux couleurs
34:58du Liban,
34:59la nation soeur,
35:01le peuple ami,
35:02dans lequel nous refusons
35:04de trier parmi ceux
35:06qui résistent
35:07à l'invasion.
35:09Pavoisés
35:10pour montrer
35:11que cette France existe.
35:13Jean-Luc Mélenchon,
35:14c'est exactement
35:15ce que vous disiez.
35:16Oui.
35:17Jadis, on le voyait
35:18en compagnie
35:19de drapeaux rouges
35:20avec la faucille et le marteau.
35:21Un temps, il a joué
35:22la carte gaulliste et gaullienne
35:23avec Jaurès.
35:24Je me souviens
35:25d'un discours à Marseille
35:26où il y avait des drapeaux
35:27bleu, blanc, rouge partout.
35:28Et là, il intervient
35:29avec un drapeau palestinien.
35:30On ne peut pas mieux dire.
35:31Il le fait savoir en permanence.
35:32Qu'est-ce qu'on va attendre ?
35:33Mais qu'est-ce qu'on va attendre ?
35:34Une véritable intifada
35:36ou en France, partout,
35:37pour qu'on puisse dire
35:38« Ah oui, finalement,
35:39il est dangereux, ce monsieur. »
35:40Ça fait des années
35:41que je dis que quelqu'un
35:42qui nous fait savoir
35:43que Cuba n'est pas une dictature,
35:44que la Chine avait bien raison
35:45d'envahir le Tibet,
35:46que le régime de Poutine
35:47n'est formidable
35:48est un personnage dangereux,
35:49que quelqu'un qui nous dit
35:50que Robespierre est formidable,
35:51ça veut dire qu'effectivement,
35:52il défend
35:53le tribunal révolutionnaire,
35:54l'usage de la guillotine
35:55et la terreur.
35:56Ça veut dire ça quand même
35:57quand on a choisi ça.
35:58Quand on a choisi Fidel Castro,
35:59on a choisi
36:00exactement la même chose
36:01et on nous dit
36:03« Ce monsieur n'est pas dangereux. »
36:04Mais allez voir
36:05du côté de Marine Le Pen
36:06parce que c'est elle
36:07qui est vraiment dangereuse
36:08faisant un arc républicain
36:09pour interdire
36:10que Jordan Bardella
36:11soit Premier ministre.
36:12Mais lui, tous les jours,
36:13et ses copains,
36:14quelques-uns de ses copains,
36:15sont en train de nous dire
36:16« Mais finalement... »
36:17Ils sont élus démocratiquement.
36:18Oui, mais c'est un peu normal.
36:19C'est-à-dire que
36:20comme ils choisissent
36:21vous avez vu
36:22l'amour de la France
36:23de ce monsieur,
36:24c'est-à-dire que
36:25quand il peut être élu à Marseille,
36:26il va à Marseille,
36:27quand il ne peut plus,
36:28il s'en va, etc.
36:30parce qu'ils regardent juste
36:31les endroits où ils font
36:32des bons scores.
36:33Puis après, ils y vont.
36:34Puis après, ils nous font
36:35une théorie en disant
36:36« Mais la nation est une
36:37et on n'a pas besoin
36:38d'être enraciné.
36:39Si on est député,
36:40on est député de la nation,
36:41on peut l'être n'importe où.
36:42N'importe où,
36:43sauf qu'on va voir les endroits
36:44où on fait 60 % en premier tour
36:45pour pouvoir y mettre
36:46des de l'au-glue
36:47ou de quelques autres
36:48qui vont être élus
36:49au premier tour.
36:50Mais tant qu'on laissera
36:51un discours comme celui-ci exister
36:52sans contrepartie
36:53parce que finalement
36:54on n'entend pas de gens
36:55qui soient capacités,
36:56aussi quelques-uns
36:57de temps en temps,
36:58mais enfin les partis,
36:59les chefs de partis
37:00et le Parti Socialiste
37:01sont derrière,
37:02tout le temps,
37:03en permanence.
37:04Et puis les Républicains
37:05sont derrière le Parti Socialiste
37:06qui est derrière
37:07Jean-Luc Mélenchon.
37:08C'est-à-dire qu'on a vu
37:09que Gabriel Attal
37:10était capable pour des histoires
37:11de bricolage,
37:12de faire voter
37:13pour le front républicain,
37:14enfin le front prétendu républicain.
37:15On s'est dit
37:16ben voilà,
37:17tous ces gens sont en train
37:18de défendre l'idée
37:19qu'il vaut mieux
37:20un drapeau palestinien
37:21qu'un drapeau français.
37:22Au passage,
37:23François Hollande
37:24qui était aussi présent
37:26On va terminer
37:27par le walkisme.
37:28C'est évidemment
37:29quelque chose
37:30qui vous tient à cœur.
37:31Vous avez repéré,
37:32Michel,
37:33vous allez nous expliquer,
37:34une émission
37:35sur le service public
37:36qui vous a interpellé
37:37à ce sujet-là.
37:38Expliquez-nous en quelques mots
37:39qu'est-ce que c'était.
37:40Oui, c'est le retour
37:41des walkistes
37:42qui sont avec Boucheron
37:43et quelques autres
37:44au Collège de France
37:45qui étaient dans la cérémonie
37:46des Jeux Olympiques.
37:47D'ouverture des JO.
37:48Voilà,
37:49et qui là,
37:50nous proposent
37:51une histoire de France
37:52en trois fois deux livraisons,
37:53c'est-à-dire,
37:54plus deux heures,
37:55plus deux heures,
37:56six heures,
37:57pour faire de l'histoire.
37:58Moi, je trouve ça formidable.
37:59J'ai toujours trouvé
38:00comme le général de Gaulle
38:01et comme Malraux
38:02que la télévision,
38:03quand elle faisait
38:04d'éducation populaire,
38:05elle était dans le meilleur
38:06de sa forme.
38:07Et donc je me suis dit
38:08formidable,
38:09j'ai regardé ça.
38:10Je vois dans le Figaro
38:11un tiers de page
38:12disant c'est formidable,
38:13c'est très bien.
38:14En fait,
38:15c'est un exercice walkiste
38:16pendant six heures.
38:17Alors là,
38:18j'ai vu les deux premières heures
38:19mais on commence par nous présenter
38:20alors nos ancêtres les Gaulois,
38:21bien sûr.
38:22Alors là,
38:23comme ils sont alcooliques,
38:24les Romains
38:25les ont imbibés
38:26pour pouvoir les combattre.
38:27Après, on nous dit
38:28vers Saint-Gétorix,
38:29il a bien essayé
38:30d'être le général de Gaulle.
38:31J'exagère,
38:32la chose n'est pas dite comme ça
38:33mais il a bien essayé
38:34de résister aux Romains,
38:35disons-le plutôt comme ça.
38:36Finalement,
38:37ça lui a valu
38:38d'être incarcéré
38:39auprès de César
38:40et puis il a compris
38:41après que finalement
38:42le gaullisme,
38:43la résistance,
38:44ça ne sert à rien.
38:45Il vaut mieux collaborer
38:46avec les Romains.
38:47Et c'est comme ça en permanence.
38:48C'est-à-dire qu'on nous présente
38:50mon ami Philippe de Villiers
38:51vibre quand il parle de Clovis.
38:53Là, on a un type
38:54à poil de dos
38:55qui rentre dans une espèce
38:56de baptisterie,
38:57une espèce de jacuzzi
38:58où il est là
38:59avec trois personnes.
39:00On dit, allez,
39:01Clovis est en train de se baptiser.
39:02Ce n'est pas grand-chose,
39:03nous dit-on,
39:04mais ce n'est pas la christianisation.
39:05C'est quoi ?
39:06Ce type est un coupeur de bourse
39:07et puis c'est un personnage
39:08qui est païen.
39:09En gros, il se convertit
39:10parce qu'il a juste envie
39:11d'avoir des territoires,
39:12etc.
39:13On sait très bien que...
39:14Enfin, on sait très bien,
39:15je ne sais pas si ces gens le savent
39:16mais je veux dire que
39:17Constantin s'est converti
39:18comme ça.
39:19C'est-à-dire qu'en Milvius,
39:20au moment où il y a une bataille,
39:21il dit qu'il a gagné
39:22contre Maxence
39:23parce qu'il a vu
39:24le signe d'une croix
39:25et on lui dit par ce signe
39:26que tu vaincras.
39:27Et Constantin se convertit
39:28et convertit en même temps
39:29l'Empire.
39:30C'est un schéma
39:31qui est produit
39:32par le premier intello
39:33de l'époque,
39:34le premier intellectuel
39:35qui s'appelle
39:36Euseb de Césarée.
39:37Ce schéma,
39:38il a servi pour Clovis.
39:39On peut faire de l'histoire
39:40et d'y mythologiser
39:41sans pour autant dire
39:42que ce type était fait
39:44Et c'est comme ça.
39:45Sur tous les épisodes,
39:46c'est comme ça.
39:47Oui, sa compagne
39:48est présentée
39:49comme une Syrienne.
39:50Syrienne, sous-entendu,
39:51vous avez vu,
39:52le salut vient de l'Orient,
39:53le salut vient du métissage.
39:54Mais être syrien à l'époque,
39:55syriac,
39:56c'est pas forcément
39:57être musulman.
39:58Ça peut être aussi
39:59être chrétien.
40:00Vous avez des Arabes
40:01qui ne sont pas musulmans.
40:02Il faudrait que ces gens-là
40:03le sachent.
40:04Et quand ils nous disent
40:05par exemple que
40:06c'est grâce aux Arabes
40:07que la philosophie
40:08a pu arriver en France,
40:09la philosophie ancienne,
40:10c'est totalement faux.
40:11Ça arrive en France
40:12par le Mont-Saint-Michel
40:13où il y a un scriptorium
40:14et où vous avez des Syriens
40:15qui ont échappé
40:16aux Arabes aux musulmans
40:17qui voulaient leur faire la peau
40:18parce qu'ils étaient chrétiens.
40:19Donc on peut être
40:20Arabe et chrétien.
40:21Et quand cette princesse
40:22est présentée en gros
40:23comme une musulmane,
40:24on se dit
40:25mais c'est n'importe quoi.
40:26Eh bien,
40:27on fait oeuvre
40:28de désinformation.
40:29Et évidemment,
40:30il y a un moment donné
40:31où on fait le coup du
40:32déjà,
40:33on désinforme beaucoup.
40:34Parce que ceux qui désinforment
40:35sont ceux qui prétendent
40:36dénoncer les désinformations.
40:37C'est formidable
40:38comme les endroits
40:39dans Libération ou Le Monde
40:40où on vous dit
40:41on va décrypter,
40:42on va désintoxiquer.
40:43Ce sont les lieux même
40:44où on intoxique.
40:45Je vais aller jusqu'au bout,
40:46je vais voir comment
40:47on va traiter la révolution française.
40:48Vous nous en parlerez
40:49dans les prochaines émissions.
40:50Oui, volontiers.
40:51Mais pour l'heure,
40:52ce que j'ai vu,
40:53je me dis
40:54mais on ne va pas remplacer
40:55la bêtise crasse
40:56d'un certain nombre de Français
40:57sur l'histoire de France
40:58par une bêtise encore plus crasse
40:59où on veut idéologiser
41:00l'histoire de France
41:01nous expliquant que
41:02le métissage c'est formidable
41:03et que la collaboration
41:04c'est formidable.
41:05Non,
41:06je pense qu'on peut avoir
41:07une autre histoire de France.
41:08Allez voir au Puy du Fou,
41:09vous aurez effectivement...
41:10C'est même, je pense,
41:11un peu pensé
41:12comme un anti-Puy du Fou.
41:13Un anti-Puy du Fou.
41:14Mais pourquoi ne pas lancer
41:15un podcast sur l'histoire,
41:16Michel ?
41:17Mais moi je suis partant.
41:18Je suis partant,
41:19je pense qu'effectivement
41:20il y a plein de...
41:21On pourrait faire
41:22une espèce d'université populaire
41:23sur ces news
41:24où il y aurait des cours
41:25aux Européens
41:26de philosophie,
41:27d'histoire,
41:28de littérature
41:29où pour le coup
41:30on ne serait pas là
41:31en train de dire
41:32mais finalement
41:33est-ce qu'il n'y a pas
41:35quand il décrit
41:36les banquiers juifs.
41:37Oui, bien sûr,
41:38mais est-ce qu'on peut aussi
41:39parler du Lys dans la Vallée ?
41:40Est-ce qu'on peut aussi parler...
41:41Moi je crois vraiment
41:42il y avait des beaux textes
41:43de Malraux sur ce sujet
41:44que les masses médias
41:45comme on disait à l'époque
41:46peuvent faire ça.
41:47Si ces news
41:48peuvent faire un contre-projet
41:49qui lui-même
41:50me semblait être
41:51un contre-projet...
41:52Avec l'Europe.
41:53Je précise
41:54parce que c'est très important.
41:55Un contre-projet...
41:56Très bien.
41:57Ben écoutez,
41:58merci beaucoup
41:59Michel Onfray
42:00pour cette très belle émission
42:01en votre compagnie.
42:02On se retrouve évidemment
42:03la semaine prochaine
42:04sur CNews et Europe.
42:05Bonne journée.

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