Avec Jacques Vassal, auteur de "Brassens, homme libre" aux éditions du Cherche Midi et Nicolas Natkin, artiste interprète, créateur du spectacle " Brassens, l'amour des mots", fondateur de la Compagnie du Goéland.
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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-04-17##
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00:00Oui, la chanson qui dépeint le mieux Brassens, André Bercoff.
00:04Il prenait un certain malin plaisir, dirais-je, à mêler à sa poésie, des gros mots,
00:08pour choquer non pas le bourgeois, mais les filles qu'il fréquentait, disait-il.
00:13Il disait aussi, André, qu'il y a plusieurs façons de dire des gros mots.
00:17Moi, j'essaie d'y mettre des fleurs autour.
00:20En fait, avec lui, on peut dire, André, que les gros mots étaient des mots d'esprit, tout simplement.
00:24Tout simplement, c'était un immense poète.
00:28C'est ça qu'il faut dire d'abord de Georges Brassens.
00:33Un immense poète, un immense musicien, parce que, très souvent, on va en parler avec Jacques Vassal.
00:40En fait, il y a quelque chose qui m'a toujours frappé.
00:44On parle beaucoup plus des mots de Brassens que de sa musique.
00:46Sauf que sa musique, elle est très subtile.
00:49Elle est vraiment étonnante.
00:53Et puis, enfin, on va avoir une heure pour en parler.
00:56Il est mort, d'ailleurs, à 60 ans.
01:02Il est mort jeune, il faut le dire, par rapport à tout ce qu'il a fait.
01:08On va parler, effectivement, de sa vie.
01:11Mais c'était quelqu'un, moi, je l'ai un peu connu aussi.
01:14C'était quelqu'un à la fois, un anarchiste au vrai sens du terme.
01:19C'est-à-dire, il disait, vous le savez, Jacques Vassal, il disait, moi, je traverse toujours dans les passages cloutés.
01:24Comme ça, je n'aurai pas à parler aux flics.
01:25Ils ne vont pas m'en parler.
01:27Et puis, c'était quelqu'un qui pratiquait l'amitié, qui pratiquait la fidélité, qui pratiquait la cohérence.
01:34Et puis, c'est quelqu'un, moi, je vais vous dire, je vais faire une tour de personnalité.
01:37Je l'ai découvert.
01:38C'est-à-dire, j'ai découvert Le Gorille, j'avais 12 ans, et je me rappelle, c'était fini.
01:41C'est-à-dire que, moi, ma génération, on l'a découvert, on avait 10, 12 ans, 13 ans.
01:46C'était quoi ? Ça a été un choc pour vous, André Bercoff ?
01:48Mais plus qu'un choc.
01:49Ça a été, quand on entend Le Gorille et la mauvaise réputation, on était là, on dit, mais comment on peut dire ça ?
01:55N'oubliez pas que c'était un moment de Luis Mariano et de Lille Renaud, à l'époque.
01:59Donc, ça nous a vraiment frappés.
02:02Et donc, voilà, on est très heureux de ce livre de Jacques Vassal,
02:05et puis de notre guitariste qui va en parler.
02:08Et oui, on va célébrer son art dans un instant sur Sud Radio,
02:11donc avec Jacques Vassal, qui publie aujourd'hui une biographie passionnante sur cet artiste.
02:16On peut dire qu'il est immortel, Brassens.
02:19Et on va le célébrer aussi avec Nicolas Natkin,
02:22qui a créé Brassens, l'amour des mots,
02:24un spectacle remarquable qu'il joue actuellement à Paris,
02:27au Théâtre Montmartre-Galabru.
02:30Et il nous chantera en live sur Sud Radio.
02:32Eh bien, certaines œuvres de Brassens.
02:34Alors, restez avec nous.
02:34Être avec nous sur Sud Radio.
02:37Alors, vous publiez aujourd'hui,
02:39au Cherche-Midi, Brassens, Hommes libres.
02:42Un livre dans lequel, eh bien, vous racontez sa jeunesse sétoise,
02:45son passage par le STO, ses années de misère,
02:47ses amours, son succès qu'il réjouissait,
02:50et cette notoriété qui l'a câblée.
02:52On expliquera tout ça dans un instant sur Sud Radio.
02:55Mais avant tout, expliquez-nous comment cette passion pour la chanson est-elle née ?
03:00Je crois que ça date de sa toute petite enfance.
03:03Donc, il est né à Sète en 1921.
03:06Son papa était maçon.
03:08Et sa maman, qui était d'origine italienne,
03:11était une grande amatrice de chansons,
03:13d'opérettes, notamment de l'opérette marseillaise,
03:16qui, à l'époque, était très populaire un petit peu partout en France.
03:19Et donc, elle aimait bien fredonner des chansons.
03:22Elle ne jouait pas de piano, ni d'autres instruments de musique, à ma connaissance,
03:26mais elle aimait bien chanter par imitation de ce qu'elle entendait.
03:30Alors, à la TSF, pour les premiers posts qu'on a eus dans les années 20,
03:34et puis aussi en direct, et puis par les partitions, les petits formats,
03:38qui étaient dans l'ancien temps, avant la radio, la télé, le YouTube,
03:42et toutes ces choses-là, le moyen de transmission des chansons.
03:45Il y avait les petits formats, et puis on répétait.
03:48Si on ne savait pas lire la musique, ce n'était pas grave.
03:50Il y avait quelqu'un qui connaissait l'air, qui vous le soufflait, qui vous le disait,
03:54et puis vous regardiez les paroles, et puis assez rapidement, vous arriviez à les chanter.
03:57Oui, extraordinaire.
03:59Alors, il faut le dire, l'ambition première de Brassens,
04:01c'était surtout d'écrire, pas de devenir chanteur.
04:04Donc, très jeune, il a commencé, effectivement, dès l'adolescence, à écrire des poèmes.
04:09Mais comment dire, qui a éveillé en lui cette passion de la poésie ?
04:15Alors, la poésie, c'est venu principalement par un prof de français
04:20qui s'appelait Alphonse Bonafé, au Collège de Sète,
04:23quand il a été en quatrième ou en troisième.
04:27Et ce prof avait été jeune à ce moment-là.
04:31Il venait du Havre, il était d'ailleurs ami de Jean-Paul Sartre,
04:34on l'a su plus tard.
04:36Oui, qui était au Havre aussi, effectivement.
04:38Oui, en effet.
04:39Bonafé, c'est comme ça qu'il l'avait connu.
04:41Mais Bonafé disait à ses élèves à Sète,
04:44la poésie, en gros, ce n'est pas fait pour s'ennuyer
04:47ou pour être obligé d'apprendre par cœur les récitations
04:50pour avoir une bonne note à l'école.
04:53C'est une façon de découvrir la vie,
04:55c'est une façon d'exercer votre sensibilité.
04:58Alors, il s'asseyait directement sur l'angle de son bureau
05:02et il commençait à déclamer du Rimbaud, du Verlaine ou de l'Apollinaire,
05:06ou des choses comme ça, je veux dire des choses, pardon,
05:08des poèmes de ce genre de poètes-là,
05:11et à leur montrer que c'était une approche vivante de la poésie.
05:16Et donc, ça commençait à les passionner autrement
05:19que d'une manière scolaire, même s'il fallait en passer par l'école.
05:22Et pour Brassens, ça a été un éveil absolument fondamental.
05:26Et oui, et il va mettre, tout au long de sa carrière,
05:29excusez-moi, je vous ai coupé,
05:30tout au long de sa carrière, effectivement,
05:32il va mettre des poètes en musique,
05:34notamment François Villon, Victor Hugo et Louis Aragon.
05:38Écoutez ce sublime poème.
05:39Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force,
05:45ni sa faiblesse, ni son cœur.
05:49Et quand il croit, ouvrir ses bras son ombre
05:53et celle d'une croix.
05:58Et quand il veut serrer son bonheur, il le voit.
06:03Sa vie est un étrange et douloureux divorce.
06:08Et il n'y a pas d'amour heureux.
06:10Jacques Vassal, vous savez qu'il n'a pas chanté
06:13le dernier couplet de ce poème d'Aragon.
06:16Pourquoi ?
06:17Effectivement, alors je me rappelle plus par cœur
06:20la totalité du dernier couplet,
06:22donc je ne vais pas essayer de vous le réciter,
06:23mais quelque chose comme
06:25il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur,
06:27mais surtout, et surtout,
06:29il n'y a pas d'amour dont on le soit flétri,
06:31il n'y a pas d'amour dont on le soit meurtri,
06:33et pas plus que de toi, l'amour de la patrie.
06:35Il n'y a pas d'amour qui le vive que le pleure.
06:38Je crois que c'est ça.
06:39C'est tout à fait exact,
06:40et c'est l'amour de la patrie, je crois,
06:42principalement, qui gênait Brassens.
06:44Ça le gênait d'avoir à prononcer ces mots-là.
06:47Lui qui était anarchiste,
06:49et on était dans une époque,
06:50quand il a sorti cette chanson sur disque,
06:5252-53 à peu près,
06:54un de ses tout premiers disques,
06:56peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale,
07:00une époque où peut-être l'anarchiste qu'il était
07:04était choqué par une certaine forme de patriotisme
07:09qui pourrait vouloir dire nationalisme,
07:11qui pourrait vouloir dire xénophobie, etc.
07:13Ça ne lui plaisait pas du tout comme idée.
07:15Et puis, d'autre part, je crois qu'il pensait aussi
07:17que c'était un couplet,
07:19une strophe pour parler poésie,
07:21un peu plus faible que les autres de la part d'Aragon,
07:23qui avait une grande maîtrise de la langue,
07:25mais qui, comme tous les grands auteurs,
07:27avait des passages moins inspirés.
07:29Je pense que l'histoire de la patrie a joué beaucoup.
07:31C'est normal, à l'époque.
07:33Absolument d'accord.
07:34En tout cas, Jacques Vassal,
07:35on peut dire qu'effectivement,
07:36la poésie a sauvé Brassens,
07:39parce qu'à l'âge de 18 ans,
07:41vous le racontez dans votre livre,
07:42il a vraiment failli mal tourner.
07:44Quelle est cette affaire de vol de bijoux
07:46pour laquelle il a écopé
07:47deux ans de prison avec sursis, je crois,
07:49et ce, en 1939 ?
07:51Oui, oui.
07:51Au début de 1939,
07:53il y avait une bande de copains
07:54du collège, principalement,
07:59à 7, donc,
08:00dont faisait partie Georges.
08:02Et à un moment donné,
08:03deux ou trois des copains ont dit
08:05« Chiche, les gars ! »
08:07Vous savez, un petit peu un défi
08:08d'adolescents ou de jeunes adultes
08:11qui se croient plus malins que les autres.
08:13On va piquer des bijoux,
08:15ils n'avaient pas d'argent de poche,
08:16j'imagine,
08:17pour offrir aux filles
08:19que l'on voulait séduire.
08:21Oui, pour offrir aux filles des fleurs,
08:23nous nous fîmes un peu voleurs,
08:24dira-t-il.
08:25Il le dira dans la chanson
08:26« Les quatre bacheliers »
08:27qui retrace l'épisode.
08:29Et effectivement, c'était ça.
08:30Donc, ce n'était pas du tout
08:31une bande de voleurs organisées
08:33qui auraient été sur des gros coups,
08:35des cases de banque
08:36ou des choses de ce genre.
08:37Ça en était très loin, bien sûr.
08:39Mais il s'agissait quand même
08:40de se livrer à quelques actes illicites.
08:45Répréhensibles.
08:45Répréhensibles
08:46et qui n'ont pas manqué,
08:47d'ailleurs, d'être éprimés par la loi.
08:49Quand ça a été découvert,
08:50il y a eu un procès
08:51qui a eu lieu au tribunal de Montpellier.
08:53Donc, cette est à 30-35 kilomètres
08:55de Montpellier.
08:56Et certains Cétois étaient venus
08:58à la sortie du tribunal
08:59pour dire « à mort, en prison, etc. »
09:02Ces jeunes gens étaient voués
09:05aux gémonies par la bien-pensance
09:08d'opinion publique à l'époque.
09:10Et d'ailleurs, à la suite de cela,
09:12la maman de Georges Elvira
09:14était très embêtée
09:16parce qu'elle croisait certaines personnes
09:18à 7 dans les semaines qui ont suivi
09:19qui la regardaient de travers
09:21dans le genre « Ton fils est un voyou ».
09:23Et oui, elle avait vraiment honte
09:24de la réputation de son fils,
09:28effectivement,
09:28parce qu'à l'époque,
09:29suite à ce scandale,
09:30il sera viré du collège
09:32et on lui doit cette célèbre chanson.
09:34Au village sans prétention,
09:37j'ai mauvaise réputation,
09:39que je me démène ou que je reste quoi,
09:41je passe pour un je ne sais quoi.
09:43Je ne fais pourtant de tort à personne
09:47en suivant mon chemin de petit bonhomme.
09:51Et oui, cette chanson,
10:00André Bercoff est le premier succès de Brassens,
10:02mais aussi le premier scandale
10:04dès sa sortie en 1952.
10:07On reviendra en détail sur cette affaire
10:09dans un instant sur Sud Radio.
10:10Mais avant, effectivement,
10:12revenons à sa jeunesse tumultueuse.
10:14Donc en 40,
10:15pour fuir cette mauvaise réputation
10:17qu'il avait à 7,
10:18donc ses parents,
10:19l'envoie à Paris,
10:20c'est sa fameuse tante Antoinette.
10:22Et c'est là, Jacques Vassal,
10:23qui va vraiment approfondir
10:25ses connaissances littéraires
10:26et ses connaissances musicales.
10:28Tout à fait.
10:29Alors, connaissances littéraires
10:30qui avaient donc commencé
10:31en grande partie grâce à ce prof,
10:34Alphonse Bonafé,
10:35dont j'ai parlé tout à l'heure,
10:37mais aussi connaissances musicales
10:39qui s'étaient étoffées
10:40déjà dans les récentes années,
10:42les années alors récentes,
10:44à travers la découverte
10:45de Mireille et Jean Nohan,
10:47de Jean Tranchant,
10:48de Charles Trenet,
10:49de Pils et Tabay,
10:50qui étaient tous les uns et les autres
10:52des auteurs et des interprètes
10:54de la chanson novatrice à l'époque.
10:56La chanson notamment influencée
10:58par la comédie musicale américaine,
11:00mais aussi beaucoup par le jazz américain,
11:03dont bien sûr Charles Trenet
11:04est l'exemple le plus connu.
11:05Mais avant lui,
11:06il y avait eu Mireille
11:07qui était allée elle-même
11:09aux Etats-Unis
11:10pour jouer dans une comédie musicale.
11:12Plus tard,
11:13il reconnaîtra d'ailleurs
11:14l'influence de Mireille
11:15et il lui rendra hommage
11:16bien plus tard.
11:18C'était une grande dame
11:18aussi de la chanson.
11:20Toujours est-il que
11:21les artistes en question
11:23venaient comme une nouvelle génération
11:25après les artistes
11:27de l'opérette italienne
11:28aimait de la maman de Georges.
11:30Et là,
11:31la demi-sœur de Georges
11:32a joué un rôle
11:34assez important
11:35parce qu'elle avait
11:36dix ans de plus que lui,
11:37ce qui compte
11:38quand on est enfant,
11:39bien sûr,
11:40et elle était branchée
11:41sur Réventura
11:43et ses collégiens
11:44et tout un tas
11:45d'autres nouveautés.
11:46Et en 1937,
11:48Georges avait 16 ans.
11:49Ils sont allés
11:49une première fois ensemble
11:50à Paris
11:51pour écouter
11:52le spectacle
11:52de Réventura
11:53et ses collégiens
11:54et en même temps
11:54rendre visite
11:55à la tante Antoinette.
11:56La tante Antoinette,
11:57c'était la sœur
11:59de la maman de Georges
12:01et elle habitait
12:02rue d'Alizia,
12:03avenue d'Alizia,
12:04pardon,
12:05à Paris 14e,
12:06du côté de Montparnasse
12:07et c'était une dame
12:10qui avait une pension
12:10de famille.
12:11Et oui,
12:12et il faut le préciser,
12:13du coup,
12:13Brassens,
12:14il a appris tout seul
12:15en fait,
12:16le piano et la guitare.
12:18Sa maman a refusé
12:19quand il était ado,
12:20enfant,
12:20plutôt au collège,
12:22qu'il prenne
12:22des cours de musique.
12:23Elle ne voulait absolument pas
12:24que son fils
12:25devienne artiste.
12:25Pourquoi ?
12:26Je pense qu'elle devait
12:28avoir non pas
12:29une image sulfureuse
12:31de la liberté
12:32que serait censée
12:33donner la vie d'artiste.
12:34Je ne crois pas
12:35que ce soit ça,
12:35même si c'était une dame
12:36assez conservatrice
12:38par ailleurs.
12:39Non,
12:40c'est plutôt parce qu'elle pensait
12:41que ce n'était pas
12:42un métier sérieux
12:43avec lequel on pouvait
12:44espérer gagner sa vie.
12:45Voilà,
12:45c'est ça.
12:45Il faut un métier sérieux.
12:48Banquier,
12:49avocat,
12:50ingénieur,
12:51fonctionnaire.
12:52En l'occurrence,
12:53peut-être fonctionnaire
12:54ou un droguiste,
12:55un sacristain,
12:56un fonctionnaire.
12:57Un métier dans lequel
12:58on peut gagner sa vie
12:59d'une façon stable.
13:01C'est l'image
13:02qu'elle s'en faisait
13:03à l'époque
13:03où Georges était jeune.
13:05Donc,
13:05elle pensait
13:06que ce n'était pas comme ça
13:07qu'il allait,
13:07ne parlons même pas
13:08de devenir riche,
13:09ce qu'il est devenu plus tard,
13:11mais simplement
13:11gagner sa vie.
13:13Et oui,
13:13et pour gagner sa vie,
13:14dès qu'il arrive à Paris,
13:15il va faire un petit job
13:17chez Renault,
13:18c'est ça ?
13:18Il était ouvrier en quelque sorte ?
13:19Il a été ouvrier
13:20à l'atelier du décolletage
13:22des moteurs
13:22à l'époque où Renault
13:23fabriquait la Juva 4,
13:25c'était la voiture
13:27la plus connue
13:28de la marque
13:28dans ces années-là,
13:30et aux usines
13:31de Boulogne-Billancourt
13:32sur l'île Seguin.
13:34Et ce n'était pas marrant,
13:35il n'y restait que deux mois
13:36environ,
13:37et ensuite,
13:38la guerre est arrivée.
13:39Donc,
13:39de toute façon,
13:41Renault a dû arrêter
13:42la production
13:43de voitures civiles,
13:44et bientôt,
13:45les Allemands ont occupé Paris,
13:46ont aussi occupé Renault,
13:48et la plupart des industries françaises
13:50ont été obligées
13:51de fabriquer autre chose
13:52que des voitures civiles
13:54pour l'industrie
13:54d'armement,
13:55notamment.
13:56Et il arrive
13:57un autre chapitre
13:58qu'il faut avancer
13:59de la vie de Brassas.
14:01Et oui,
14:01il sera effectivement
14:02réquisitionné
14:03par le service
14:03du travail obligatoire,
14:04puis envoyé en Allemagne,
14:06et ce,
14:07trois ans après son arrivée
14:08à Paris,
14:08donc en 43 à peu près,
14:10et en 44,
14:11un an plus tard,
14:11et bien lors d'une permission,
14:13il déserte,
14:14il va se cacher
14:14chez Jeanne et Marcel,
14:16un couple d'amis
14:17de la tante Antoinette
14:18qui habitait
14:19dans le 14e arrondissement
14:21de Paris.
14:22Qui était-il ?
14:23Eh bien,
14:24Jeanne,
14:24c'était Jeanne Planche,
14:27elle s'appelait,
14:28par son mariage
14:29avec Marcel Planche,
14:30Jeanne Le Bonnier
14:31avec son nom de naissance,
14:32une bretonne
14:33venue des côtes du Nord,
14:36et c'était une femme
14:37très humble
14:38et qui faisait
14:39des travaux de couture.
14:40Et c'est comme ça
14:41que la tante Antoinette,
14:43qui habitait à 200 mètres
14:44à peine
14:45de l'impasse Florimont,
14:46la connaissait
14:47parce qu'elle lui confiait
14:48des petits travaux
14:49de ravaudage,
14:50comme on ne dit plus,
14:51pour la pension de famille,
14:53il fallait de la litterie,
14:54etc.
14:55Et à l'époque,
14:56on réparait beaucoup plus
14:57qu'on ne jetait.
14:59Et donc,
14:59c'est comme ça
14:59qu'elle faisait
15:00des petits travaux.
15:01Et très vite,
15:02Jeanne,
15:03qui était une femme
15:03qui, ma foi,
15:05aimait bien les hommes,
15:06s'est aperçue
15:07que le jeune Georges,
15:09non seulement
15:09était charmant,
15:11mais avait beaucoup
15:12de talent
15:12et était prometteur
15:14comme éventuel poète,
15:16voire comme éventuel...
15:16Et il s'est installé
15:17à ce moment-là
15:18chez Jeanne et Marcel ?
15:20Non,
15:20pas dès le début.
15:21Il l'avait croisé
15:22quelques fois
15:23entre 1940 et 1943.
15:26Elle venait de temps en temps
15:28chez la tante Antoinette
15:29chercher ou rapporter
15:32des petits travaux
15:33qui étaient en cours.
15:34Mais c'est comme ça
15:35qu'elle l'avait croisé
15:36quelques fois.
15:37Et plus tard,
15:38il a donc été habité
15:39chez Jeanne et Marcel
15:40parce qu'il fallait
15:40qu'ils se cachent.
15:42Retour du STO
15:43en cachette.
15:45Certains jeunes,
15:47dans le même cas,
15:48rejoignaient
15:48les maquis de la Résistance.
15:50Lui,
15:50il n'a pas été
15:50dans les maquis de la Résistance,
15:52mais il fallait
15:52qu'il se planque,
15:53sinon il aurait été arrêté.
15:54Alors,
15:54s'il était chez
15:55la tante Antoinette,
15:56il est probable
15:56que soit la Gestapo,
15:58soit la police française
15:59qui était aux ordres
16:01de la Gestapo
16:02l'aurait retrouvé rapidement.
16:04Tandis que chez Jeanne,
16:05c'était dans le même quartier,
16:07mais...
16:07Et ça ne lui est
16:08combien de temps ?
16:09Jacques Vassal.
16:10Et à la fin de la guerre,
16:11puisque là,
16:12quand il est revenu,
16:13on est à peu près
16:14fin mars 1944,
16:16jusqu'au 25 août 1944,
16:18l'entrée des troupes américaines,
16:20à deux pas d'ailleurs,
16:22de chez eux,
16:22puisqu'ils sont passés
16:23par la porte d'Orléans.
16:24En finale,
16:26pour vite avancer
16:27dans l'histoire,
16:27Brassens restera 22 ans
16:29chez Jeanne et Marcel.
16:33Ils ont vécu,
16:33il faut le dire,
16:3410 ans dans la misère,
16:36jusqu'à ce qu'il soit
16:36vraiment célèbre.
16:38Brassens s'aimait
16:39cette vie de bohème.
16:40Oui,
16:41bien sûr,
16:42parce qu'il était,
16:43comment le dire,
16:44par tempérament,
16:45habitué à se contenter de peu.
16:47Ce n'était pas le genre
16:48à vouloir s'acheter
16:50les derniers costumes
16:51à la mode,
16:52ou la dernière voiture,
16:53etc.
16:54surtout à l'époque.
16:54Très peu de gens
16:55avaient une voiture
16:56de toute façon,
16:57mais même,
16:58enfin,
16:58il se contentait de très peu.
17:00Et il était très habité
17:03par sa passion naissante,
17:05mais bientôt dévorante,
17:06pour la poésie d'une part,
17:07et pour la chanson,
17:09le jazz,
17:10toutes sortes de musiques populaires
17:12de l'autre.
17:13Et donc,
17:13c'était plus important que tout,
17:15durant qu'il avait un toit.
17:17Mais il a souvent dit
17:18par la suite
17:18que d'ailleurs,
17:19sans Jeanne et Marcel,
17:21ou sans ensuite
17:22de son succès dans la chanson,
17:24il serait peut-être devenu
17:25soit Clodo,
17:27soit voleur.
17:27Et c'est aussi plus sérieux
17:29qu'en 1939 à 7.
17:30Et oui,
17:31et il leur a rendu hommage
17:32dans deux célèbres chansons,
17:34La canne de Jeanne
17:35et l'Auvergnat.
17:36Elle est à toi,
17:38cette chanson,
17:40toi l'Auvergnat
17:41qui sans façon
17:43m'a donné
17:44quatre bouts de bois
17:46quand dans ma vie
17:48il faisait froid.
17:49Toi qui m'as donné
17:52du feu quand
17:54Eh oui,
17:54cet Auvergnat,
17:55c'était Marcel,
17:56Jacques Vassal.
17:57Mais il n'était pas Auvergnat,
17:57Marcel.
17:58Non, pas du tout,
17:59il était de bris contre Robert.
18:01Oui.
18:01Pourquoi alors l'Auvergnat ?
18:03Je pense que là,
18:03c'est un effet poétique,
18:05une question de sonorité
18:06de la langue,
18:07de dire toi l'Auvergnat
18:09qui sans façon.
18:10D'une part,
18:11ça suppose,
18:12parce que dans la croyance populaire,
18:14beaucoup de gens pensent
18:15que les Auvergnats
18:16sont radins,
18:16ne sont pas généreux,
18:17un peu comme ce qu'on dit
18:18sur les Écossais,
18:20si vous voyez ce que je veux dire.
18:21Donc, c'était intéressant
18:22comme effet poétique
18:23qu'un Auvergnat
18:24soit généreux
18:25et accueillant.
18:26Et d'autre part,
18:27parce que ça sonnait mal,
18:28on n'avait pas
18:29toi le brillard,
18:30toi le bris contre Robert,
18:32toi qui sans façon,
18:33ça n'aurait pas collé.
18:34Brassens...
18:34Mais il pensait à Marcel,
18:35c'était vraiment Marcel.
18:36Mais bien sûr que c'était Marcel.
18:38Brassens attachait
18:39beaucoup d'importance
18:40à la réussite de la forme,
18:42il soignait énormément la forme.
18:43Il ne souffrait pas
18:45d'approximations
18:46dans la versification
18:47ou ce genre de choses.
18:48En tout cas,
18:49il faut souligner quand même
18:50cet homme Marcel
18:51qui a quand même supporté
18:53ce ménage à trois
18:54parce qu'il y a eu
18:54une véritable histoire d'amour
18:56entre Jeanne et Brassens.
18:58En effet.
18:59Au tout début,
19:00surtout de leur accueil,
19:02donc je pense en 1943,
19:03mais ce qui s'est passé,
19:04c'est que très vite,
19:07Georges a connu
19:09une autre femme
19:10qui est devenue,
19:10on pourrait dire,
19:11la femme de sa vie
19:12s'il y en avait une seule.
19:14Et c'est celle
19:15qu'il a surnommée
19:15Poupe Chêne.
19:16C'était Joa Emane,
19:18d'origine lituanienne
19:21et juive,
19:22qu'il a connue
19:23en 1947,
19:25mais qu'il a peut-être croisée
19:26pendant l'occupation
19:27où elle se cachait
19:29elle-même
19:29et dans Paris,
19:30plus ou moins
19:30dans le même quartier.
19:32Ils ont commencé
19:32à bavarder ensemble
19:33et elle est devenue
19:34vraiment
19:34le grand amour
19:36de sa vie.
19:36Jusqu'à la fin de sa vie.
19:38Oui,
19:39exactement.
19:40En tout cas,
19:40on va continuer
19:40à raconter l'histoire
19:41de Brassens.
19:42après la guerre,
19:44il se produira
19:44sans succès
19:45dans plusieurs petits
19:46cabarets de la capitale
19:47et un jour,
19:48il croisera le succès,
19:50le chemin de la fameuse
19:52patachou
19:53et son destin
19:54basculera
19:55en 1952.
19:57On va en parler
19:57dans un instant
19:58sur Sud Radio.
19:59Sud Radio.
20:00Sud Radio.
20:01Parlons vrai.
20:01Parlons vrai.
20:02Sud Radio.
20:03Parlons vrai.
20:04Sud Radio,
20:05la culture dans tous ses états.
20:07André Bercoff,
20:08Céline Alonso.
20:08C'est à travers de larges grilles
20:10que les femelles du canton
20:12contemplaient un puissant gorille
20:14sans souci du candiraton.
20:16Avec un pudeur,
20:17c'est comme mer,
20:18l'on n'est même
20:19à l'endroit précis
20:19que rigoureusement ma mère
20:22m'a défendu
20:22l'humour ici.
20:24Car au gris,
20:27André Bercoff
20:29et Nicolas Natkin
20:30en direct
20:31sur Sud Radio.
20:32Nicolas,
20:32qui est un artiste remarquable
20:34qui a fait un très beau spectacle
20:35sur Brassens,
20:36André Bercoff
20:37et qu'il joue actuellement
20:38au théâtre Montmartre
20:39Galabru de Paris.
20:41On va lui donner la parole
20:41dans un instant
20:42sur Sud Radio.
20:43Alors parlons du Gorille.
20:44Cette chanson,
20:45effectivement,
20:46qui sera censurée
20:47à la radio
20:47le 30 janvier 1953,
20:50Jacques Vassal.
20:51Brassens l'avait chantée
20:52un an plus tôt
20:53lors d'une audition
20:54chez la fameuse
20:55patachou
20:55qui lui avait offert
20:58cette opportunité
20:59car à l'époque,
20:59il faut le dire,
21:00Brassens était découragé,
21:02il n'avait vraiment pas envie
21:03de poursuivre sa carrière.
21:05Ses chansons ne plaisaient pas
21:06au début.
21:07Non,
21:07et il commençait à se lasser
21:08et à ne plus y croire.
21:10Et alors,
21:10en fait,
21:11c'est un de ses amis
21:13d'enfance presque,
21:15du collège de Sète,
21:16Victor Laville,
21:18qui lui aussi
21:18était monté à Paris
21:19et qui était devenu
21:20journaliste à Paris Match.
21:21Et à Paris Match,
21:23il connaissait un monsieur
21:24qui avait des relations mondaines,
21:26on va dire,
21:27qui faisait des chroniques mondaines
21:28et qui s'appelait
21:28Pierre Galante.
21:30Et Pierre Galante
21:31connaissait Patachou
21:32personnellement.
21:32Qui a épousé
21:33Olivia de la Villande.
21:35Voilà.
21:35La grande star,
21:36Olivia de la Villande.
21:37Pour dire que ce monsieur
21:38avait des fréquentations,
21:40si vous voulez.
21:40Il avait des fréquentations.
21:40Et donc,
21:42un jour,
21:43Victor Laville
21:44a dit à Pierre Galante
21:45écoute,
21:45j'ai ce copain
21:46qui a beaucoup de talent
21:47et nous chante ses chansons.
21:48Elles sont formidables.
21:50Jacques Gréleau
21:50a essayé de l'aider
21:51en le faisant passer.
21:52Vous savez,
21:52Jacques Gréleau,
21:53le chansonnier
21:53à Montmartre.
21:55Non,
21:55à La République,
21:56dans son cabaret.
21:58Ça n'a pas marché.
21:59Mais moi,
21:59j'y crois
22:00et je pense que vraiment,
22:01il y a quelque chose.
22:02Donc,
22:03il a réussi à la convaincre
22:04et il a dit
22:04bon,
22:05amenez-le.
22:06Et au dernier moment,
22:07avant de venir
22:08avec Victor Laville
22:09et Pierre Galante,
22:11Georges qui tenait
22:11sa guitare à la main,
22:13il allait presque
22:14à reculons
22:14en disant
22:15mais non,
22:15je vais encore me ramasser.
22:16Ce n'est pas possible.
22:17Ça ne sert à rien.
22:18Vous perdez votre temps.
22:19Moi aussi,
22:20je perds le mien.
22:21Et puis finalement,
22:22ils l'ont presque poussé,
22:24je m'excuse,
22:24un coup de pied au cul,
22:25c'est le moment de le dire,
22:27pour qu'il y aille quand même
22:28parce qu'il ne fallait pas
22:29gâcher une telle occasion.
22:30Ça avait été sans doute
22:31difficile à obtenir
22:32le rendez-vous.
22:33Et Patachou,
22:34qui était une vedette
22:35à ce moment-là,
22:36bien connue,
22:36elle dînait dans son cabaret
22:39sur les coups
22:39d'11h30 et minuit
22:40après avoir chanté
22:41elle-même
22:42sur la scène
22:42de son cabaret.
22:43Et donc,
22:43elle sera sidérée
22:45par le talent
22:45effectivement de Brassens
22:46et elle lui dira
22:47dans un an ou deux,
22:49tu seras plus connue que moi.
22:50Elle ne s'est pas trompée.
22:51C'est vrai.
22:52Dans un an ou deux,
22:53il sera plus connu que moi.
22:54C'est ce qu'elle a dit.
22:55Elle était étonnée.
22:56Elle a dit
22:56je vais chanter
22:57quelques-unes de vos chansons
22:58parce qu'elle était
22:59une interprète
22:59et lui-même
23:00cherchait des interprètes
23:02pour chanter ses chansons.
23:03Mais avant tout,
23:05au fond,
23:05elle lui a fait comprendre
23:06que son avenir
23:09c'était comme auteur-compositeur-interprète.
23:11Mais il faut comprendre
23:12que début des années 50,
23:13c'était très peu courant
23:15de faire ça.
23:16Et donc,
23:16c'était vraiment très innovateur.
23:18Il y en avait très peu.
23:19J'écris mes chansons,
23:22mes textes,
23:23je compose les musiques
23:24qui vont dessus
23:25et je les interprète moi-même.
23:27Comme plus tard,
23:28Maxime Le Forestier
23:29et tant d'autres.
23:30Mais à ce moment-là,
23:31c'était assez nouveau
23:32parce que les vedettes
23:32de variété
23:33cherchaient des auteurs
23:35et des paroliers
23:37et des compositeurs.
23:38Et il lui a chanté
23:38Le Gorille à ce moment-là
23:39et La Mauvaise Réputation,
23:40etc.
23:41Surtout Brave Margot,
23:42je crois.
23:43Oui,
23:43Brave Margot,
23:44mais oui,
23:45vous avez raison.
23:45Nicolas Natkin.
23:47Et je crois que Patachou,
23:48je me rappelle de l'interview
23:49de Patachou,
23:49elle disait
23:50ok,
23:50je vais chanter Brave Margot,
23:51ça je peux me démerder.
23:52Elle me dit
23:52par contre,
23:53tes autres chansons,
23:54personne d'autre que toi
23:55ne peut les chanter.
23:56Et il lui a dit
23:56d'accord,
23:57mais je fais ça quand ?
23:57Et elle lui a dit
23:58tu les fais demain
24:03lui-même
24:04et à vaincre
24:04à la fois sans doute
24:06un trac de se montrer
24:07en public,
24:08mais aussi
24:09l'idée
24:10qu'il n'était pas fait
24:12pour défendre lui-même
24:13ses chansons,
24:13si vous voulez.
24:14Alors qu'en fait,
24:15tout le monde a compris
24:15très vite,
24:16bientôt,
24:17que non seulement
24:18il était fait pour,
24:19mais qu'elles étaient
24:20vraiment mieux défendues
24:21par lui.
24:22Alors très vite,
24:23sa carrière,
24:23il faut le dire,
24:24va exploser.
24:26Le producteur
24:27Jacques Canetti
24:27effectivement va lui ouvrir
24:28Canetti, pardon,
24:30qui était un émineur
24:31des coureurs de talent
24:32à l'époque.
24:32Il avait déjà mis sur scène
24:34André Breff,
24:35Brelle et Piaf et tout.
24:37Sa carrière explose
24:38mais dès le début
24:39de sa carrière,
24:40donc ses chansons,
24:41certaines,
24:42vont faire scandale
24:43et ont été donc censurées
24:44notamment pour obscénité
24:46ou anti-militarisme,
24:48André.
24:48Cet texte était vraiment
24:49révolutionnaire
24:50pour l'époque.
24:51C'est-à-dire que c'est
24:52ce que Jacques Vassel
24:53a dit,
24:54il a écrit.
24:55C'est-à-dire que
24:55cette irruption
24:57de l'anarchisme à l'époque,
24:59bon,
24:59il y a eu Léo Ferret
25:00bien sûr,
25:01et il y avait lui
25:01mais Brassens,
25:03quand il disait,
25:03par exemple,
25:05mourir sur ses idées,
25:06on en reparlera,
25:07mais de mort lente,
25:08ça a choqué
25:10après beaucoup de monde,
25:12mais quand il disait,
25:13le jour du 14 juillet,
25:15je reste dans mon lit douillet,
25:16il faut se rappeler ça,
25:18et quand il disait surtout,
25:20le juge
25:21qui pleurait beaucoup,
25:22comme les mecs
25:24avec qui...
25:25Comme un homme
25:25auquel le jour même
25:26il avait fait trancher le coup,
25:28on s'aperçoit
25:28à la chute de cette chanson
25:30qu'en fait,
25:31d'une histoire
25:32de viols
25:34et de singes,
25:35la conclusion,
25:37c'est quand même
25:38une condamnation
25:40de la peine de mort.
25:41En 1952,
25:43c'est tout à fait novateur
25:44et tout à fait audacieux.
25:45Oui,
25:46en fait,
25:46il était contre
25:47toutes les institutions,
25:48Drébercoff.
25:49Par exemple aussi,
25:50les gendarmes,
25:50même les gendarmes,
25:51on leur aurait même coupé
25:52les choses par bonheur,
25:53ils n'en avaient pas.
25:54Oui,
25:54bien sûr.
25:55C'était vraiment son...
25:57Oui,
25:57c'est-à-dire qu'il était
25:58absolument...
26:00Il tapait,
26:02mais de façon,
26:03à sa manière
26:03formidablement politique,
26:04sur toutes les institutions.
26:06Oui,
26:06les juges,
26:06les flics,
26:07l'armée.
26:08Voilà.
26:09La patrie,
26:10quelque part,
26:10sans être excessif.
26:12Parce qu'il était d'abord poète,
26:14c'est ça qu'il faut dire.
26:15Et oui,
26:15souvent il disait,
26:16je n'ai pas plus à dire
26:18que ce que j'ai dit
26:18dans la chanson,
26:19les mots sont dans la chanson.
26:21Par contre,
26:21il dénonçait la peine de mort,
26:23mais en fait,
26:23moi je ne dénonce pas,
26:24je mets mes mots
26:25et ensuite,
26:26les gens feront leur chemin.
26:27Ils feront la moitié du chemin.
26:28C'est à eux de réfléchir
26:29à ce que ça veut dire.
26:30C'est ça,
26:31absolument.
26:31Mais ça,
26:32c'est la marque de la poésie,
26:33de la littérature en général.
26:35Eh oui,
26:35alors on l'a dit,
26:37il était effectivement anarchiste,
26:39anti-militariste,
26:40il était aussi anti-clerical,
26:42il dira,
26:42j'ai cherché Dieu,
26:44mais je ne l'ai pas trouvé.
26:46André Bercoff.
26:47Non,
26:47mais je voudrais juste dire quelque chose,
26:52peut-être que j'anticipe,
26:53mais ça ne ferait rien en quelques mots.
26:55Ce qui a été extraordinaire,
26:56moi j'ai un souvenir incroyable,
26:58il y a dix ans,
26:59je me trouve en fin fond du Vietnam,
27:01à Hoaian,
27:02ni à Saigon,
27:04ni à Ho Chi Minh City,
27:07ni à Hanoi,
27:09et à un moment donné,
27:09je me balade.
27:10Je veux dire,
27:11il était dix heures du matin.
27:13Hoaian est une petite ville magnifique,
27:15mais du centre du Vietnam,
27:16vraiment.
27:17et j'entends,
27:18le temps ne fait rien à faire,
27:19quand on est con,
27:20on est con,
27:21mais fort.
27:22Je dis,
27:22mais attendez,
27:22dix heures du Vietnam,
27:23mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
27:25Je me dirige vers le son,
27:27et j'arrive,
27:29un café qui s'appelait
27:30Les Amis de Georges,
27:32avec la photo de Brassens,
27:34qui doit être encore là,
27:36enfin je ne sais pas,
27:36c'était il y a une dizaine d'années,
27:37et le propriétaire vietnamien
27:41avait toutes les chansons de Brassens
27:43dans toutes les langues
27:44possibles et imaginables.
27:45Il n'avait que ça,
27:46il ne mettait que ça,
27:47et ça s'appelait Les Amis.
27:48Vous imaginez que vous êtes,
27:50voilà,
27:50en fin fond du Vietnam,
27:51Mais il est réputé aujourd'hui
27:54dans le monde entier,
27:56il est traduit dans de nombreux
27:57rejoints anglais.
27:58Il a eu une carrière posthume
27:59internationale finalement importante.
28:02Alors on pensait que c'était
28:03que francophone,
28:04enfin que les gens,
28:06non mais c'est ça qui est extraordinaire,
28:08que ça ne marchait qu'en français.
28:10Or, ce n'est pas vrai.
28:11Non, non,
28:12la suite prouva que non.
28:14Alors écoutons à présent
28:16un autre de ses succès,
28:17parce que Brassens,
28:18effectivement,
28:19il était aussi
28:20« Contre le mariage ».
28:22Mamie de grâce ne mettons
28:25pas sous la gorge à Cupidon
28:28sa propre flèche.
28:35Tant d'amour l'ont essayé
28:38qui de leur bonheur ont payé
28:42ce sacrilège.
28:46« J'ai l'honneur de ne pas te demander ta main. »
28:56« Ne gravons pas nos noms au bas d'un parchemin. » »
28:59Eh oui, il était contre le mariage,
29:01mais aussi contre la paternité.
29:03Dans une interview,
29:04il a dit
29:04« Je préfère que la dynastie s'arrête à moi
29:07car je n'ai pas confiance.
29:08En l'avenir,
29:09je n'ai connu l'amour
29:10que dans l'adultère.
29:12Je me tournais vers les femmes
29:13qui s'emmerdaient
29:14avec leur mari. »
29:15Et il y en avait beaucoup,
29:16disait-il.
29:17Et il a dit cette phrase immortelle
29:19« Ne jetez pas la pierre
29:21à la femme adultère,
29:22je suis derrière. »
29:23C'est tout à fait vrai.
29:24Néanmoins,
29:25une fois,
29:26il a eu l'occasion
29:27de faire une mise au point
29:28en disant
29:28« Ce n'est pas une chanson,
29:30pardon de vous contredire,
29:31contre le mariage,
29:32stricto sensu,
29:34c'est plutôt une chanson
29:35contre la cohabitation. »
29:37C'est-à-dire que je pense
29:38qu'il redoutait
29:39le risque d'usure du couple
29:41par une cohabitation
29:42systématique et quotidienne.
29:45Et en tout cas,
29:45marié ou pas,
29:46à la limite,
29:47on pourrait dire
29:48que la question
29:49était peut-être secondaire,
29:51mais il a organisé sa vie
29:53avec sa compagne
29:54Poup-Chêne
29:54sans habiter
29:56sous le même toit,
29:57sans sur rendez-vous.
29:59Donc,
29:59elle avait un appartement
30:01pas très loin
30:02dans le même quartier,
30:02dans le 14e,
30:03que Georges avait d'ailleurs payé,
30:05bien sûr,
30:05avec le succès
30:06de ses droits d'auteur
30:07et de ses ventes de disques.
30:09Mais,
30:09elle venait le voir
30:11à telle heure,
30:12tel jour.
30:13Et puis,
30:13ils partaient un mois ensemble
30:15en vacances l'été.
30:16En même temps
30:17que tout le monde
30:18sur les routes,
30:18d'ailleurs.
30:19Oui.
30:19Alors,
30:20justement...
30:20C'était un homme
30:21qui avait des habitudes.
30:22Oui,
30:23vous parliez de son succès.
30:23Il ne fallait pas déranger
30:24les habitudes
30:24parce que ça dérangeait
30:25l'écriture.
30:26Oui,
30:27oui.
30:27Alors,
30:27vous parliez de son succès,
30:29effectivement.
30:29Comment le libertaire
30:30qu'il est-il
30:31l'a-t-elle vécu ?
30:33Est-ce que le succès,
30:34en quelque sorte,
30:35emprisonnait Brassens ?
30:37La question peut se poser
30:39parce que quand on a
30:41beaucoup de succès
30:42avec une certaine
30:43formule musicale,
30:44il est possible
30:45qu'on soit en difficulté
30:46pour s'en écarter.
30:48Regardez Bob Dylan
30:49aux Etats-Unis,
30:50par exemple,
30:50il a eu plusieurs fois
30:51des difficultés,
30:52en quelque sorte,
30:53imposées aux critiques
30:54et au public,
30:55des changements de style.
30:56Quand il est passé
30:56à l'électrique,
30:57etc.
30:58Notamment.
30:59Lui,
31:00il est resté
31:00toujours sur la même formule,
31:02c'est-à-dire
31:03à la guitare
31:04et avec
31:05Pierre-Nicolas
31:06à la contrebasse
31:06sur scène.
31:09Et puis,
31:10une deuxième guitare
31:11uniquement sur les disques,
31:12d'ailleurs,
31:12jamais sur scène.
31:14Mais,
31:14en fait,
31:15je pense qu'il pensait
31:16que c'était plus confortable
31:17comme ça
31:18pour le public
31:19et que peut-être
31:20trop d'orchestration
31:21aurait pu nuire
31:22à la compréhension
31:23des textes
31:23qui restaient quand même
31:24très importants pour lui.
31:26En tout cas,
31:27à propos de la renommée,
31:28écoutons l'une
31:29de ses plus belles chansons
31:31interprétées en direct
31:32sur Sud Radio
31:33par Nicolas Natkin.
31:36Je vivais à l'écart
31:38de la place publique
31:39Serein contemplatif
31:41Ténébreux bucolique
31:43Refusant d'acquitter
31:44La rançon de la gloire
31:46Sur mon brin de laurier
31:48Je dormais comme un loire
31:50Les gens de bon conseil
31:51ont su me faire comprendre
31:53Qu'à l'homme de la rue
31:55J'avais des comptes à rendre
31:57Et que sous peine de choix
31:58Dans un oubli complet
32:00Je devais mettre au grand jour
32:02Tous mes petits secrets
32:03Trompette de la renommée
32:07Vous êtes bien mal embouchée
32:10Manquant à la pudeur
32:13La plus élémentaire
32:14Dois-je pour les besoins
32:16De la cause publicitaire
32:18Divulguer avec qui
32:19Et dans quelle position
32:21Je plonge dans le stupre
32:23Et la fornication
32:24Si je publie des noms
32:26Combien de Pénélope
32:28Passeront-ils l'icot
32:30Pour de fiéfées salopes
32:31Combien de bons amis
32:33Me regarderont de travers
32:34Combien je recevrai
32:36De coups de revolver
32:38Trompette de la renommée
32:41Vous êtes bien mal embouchée
32:44Merci Nicolas Nathkin
32:47En tout cas malgré sa gloire phénoménale
32:50Jacques Vassal
32:50Il est resté un homme
32:52Très discret et très humble
32:54Très simple
32:56Très abordable
32:57Pour ceux qui avaient la chance
32:58De le connaître personnellement
33:00Mais obligé quand même
33:01De se protéger
33:02Ne serait-ce que pour
33:03Comme je le suggérais tout à l'heure
33:05Ménager du temps d'écriture
33:07Sa grande priorité
33:09Ça reste quand même
33:10Jusqu'à la fin de ses jours
33:11De construire une oeuvre
33:13Et construire une oeuvre
33:14Avec autant d'exigences
33:16Sur la forme
33:16Ça suppose des tas
33:18De versions intermédiaires
33:19Et du texte
33:19Et de la musique
33:20Et de la concentration
33:21De la concentration
33:22Et donc il y a des moments
33:24Il ne fallait pas le déranger
33:25Sous aucun prétexte
33:26C'était même écrit
33:27Sur la porte de son bureau
33:29A la rue Santos du Mont
33:30Les 10-12 dernières années de sa vie
33:32Genre
33:34Sauf en cas de vie ou de mort
33:35Ne pas me déranger
33:37Et il savait d'avance
33:38Que c'était convenu
33:39A telle heure
33:40Les copains venaient
33:41Alors à ce moment-là
33:41Ils étaient les bienvenus
33:42Mais tout le reste du temps
33:44Il ne fallait même pas
33:45Lui téléphoner
33:46Même son secrétaire
33:46Gibraltar
33:47Savait que ce n'était pas
33:49Le moment de lui téléphoner
33:50Eh oui
33:51Les copains d'abord
33:52Sur Sud Radio
33:53Parce que Brassens
33:54S'est surtout
33:54Resté très proche
33:56De ses racines
33:56Ses copains de toujours
33:58Ses copains d'enfance
33:59De Sète
34:00On va continuer
34:01De lui rendre hommage
34:02Dans un instant
34:03Sur Sud Radio
34:04Alors reste avec nous
34:04Sud Radio
34:06Merveilleux
34:06Merveilleux
34:07Supplique pour être
34:08Enterré à la plage de Sète
34:10André Bercoff
34:11Mais en fait
34:11Son vœu n'a pas été
34:12Exaucé André
34:13Parce qu'il repose
34:14Aux côtés des siens
34:16Dans sa ville natale
34:17Effectivement
34:18Mais au cimetière des Ramassis
34:20Surnommé
34:21Le cimetière des pauvres
34:22André
34:23C'est ce que nous disait
34:24Jacques Vassin
34:25J'aime bien
34:25Le cimetière des Ramassis
34:27Ça me dit quelque chose
34:28Mais ce qui est vraiment intéressant
34:30C'est qu'il est parti
34:32Mais il n'est jamais parti
34:33Brassens c'est la meilleure preuve
34:34C'est le legs
34:35Qu'il a laissé
34:36Encore une fois
34:37Je vous ai parlé de Vietnam
34:38Mais dans le monde entier
34:39Effectivement
34:40On connait Brassens
34:42Et surtout
34:44Il y a une jeune génération
34:45Qui est arrivée
34:46Et qui connait
34:47Et qui joue
34:48Et qui chante Brassens
34:49Et notamment Nicolas
34:51Natkin
34:52Nicolas Natkin
34:53Effectivement
34:53Qui a créé
34:54Donc un superbe spectacle
34:55Sur Brassens
34:56Qui s'appelle
34:57Donc qui s'intitule
34:58Brassens l'amour des mots
34:59Un spectacle que vous jouez
35:00Donc actuellement
35:02Au théâtre
35:02Montmartre Galabouru
35:03A Paris
35:04Nicolas
35:05Qu'en remonte votre passion
35:06Pour Brassens ?
35:07D'abord merci beaucoup
35:08Pour votre accueil d'aujourd'hui
35:10D'être venu voir le spectacle
35:11J'ai eu un entretien
35:14Très intéressant
35:14Avec Jacques
35:16Jacques Vassal
35:16Qui a écrit cette biographie
35:19Où j'ai vu
35:19Qu'on avait une connivence
35:20Notre point commun
35:21C'est l'amour de Brassens
35:23Je pense
35:23De l'homme
35:24De son oeuvre
35:25Mais on a abordé le sujet
35:26Par deux chemins
35:27Complètement différents
35:28C'est à dire que
35:30Jacques
35:31Qui est un homme
35:32De plus de savoir
35:35Et d'expérience que moi
35:35Mais qui a pris le pari
35:37De le voir à la troisième personne
35:39C'est à dire
35:39De voir le parcours
35:42De Brassens
35:42De voir son oeuvre
35:43Et moi au contraire
35:44En tant qu'interprète
35:45J'ai essayé de me fondre avec lui
35:47De me faire qu'un avec lui
35:49Et on a pris des chemins
35:50Des chemins différents
35:51Et les mots de Brassens
35:52Résonnent en moi
35:53Puisque je l'ai dit
35:54Dans le spectacle
35:55Et j'ai eu envie
35:55Plusieurs fois d'intervenir
35:56Mais non
35:58La passion de Brassens
35:59Elle est venue
35:59J'ai écouté ses chansons
36:00Très jeunes aussi
36:01Et puis
36:01J'ai découvert
36:03J'ai été éveillé
36:05A la poésie
36:05A la littérature
36:07Par Jean-Laurent Cochet
36:08Chez qui j'ai pris
36:09Des cours de théâtre
36:10Et les chansons
36:11De Brassens
36:12Entre autres
36:13De nombreux poètes
36:14A raisonner en moi
36:15Et quand j'ai découvert
36:17Qu'après ses influences
36:17C'était La Fontaine
36:18C'était Villon
36:20C'était Verlaine
36:20Toute la littérature
36:21Et la poésie
36:22Alors justement
36:23Moi je voudrais dire
36:23D'abord
36:24Vraiment je voudrais rappeler
36:25Lisez le livre
36:26Cette formidable biographie
36:28De Jacques Vassal
36:30Qui vient de reparaître
36:31Avec la préface
36:32De François Morel
36:33Et vous verrez
36:34Ce que c'est qu'un homme libre
36:35Vraiment
36:35Vous lirez
36:36Ce que c'est qu'un homme libre
36:37Au vrai
36:37Chant du terme
36:38Mais c'est pas seulement
36:39Un homme libre
36:40C'est un créateur libre
36:41Et c'est pour ça
36:42Que Brassens
36:43Jamais
36:44Jamais
36:44Jamais ne mourra
36:45Tant qu'il y aura une planète
36:47Et tant qu'il y aura des hommes
36:49Oui Brassens
36:49Immortels
36:50André Bercoff
36:51Et je voudrais
36:51Justement
36:53Que Nicolas Natkin
36:54Joujou
36:55Quelque chose
36:56D'ailleurs le livre
36:56Est en vente aujourd'hui
36:57En librairie
36:58Oui
36:59Il est en édition
37:01Sommie-poche
37:01Au Cherche-Midi
37:02En librairie
37:03Aujourd'hui même
37:04Voilà
37:04Donc c'est l'anniversaire
37:06Nicolas Natkin
37:07Je n'avais jamais ôté
37:21Mon chapeau
37:22Devant personne
37:25Maintenant je rentre
37:29Et je fais le beau
37:30Quand elle me sonne
37:34J'ai des chiens méchants
37:37Elle me fait manger
37:39Dans sa menotte
37:43J'avais des dents de loup
37:46Je les ai changés
37:48Pour des queunotes
37:52Je me suis fait tout petite
37:55Devant une poupée
37:57Qui ferme les yeux
37:58Quand on la couche
38:01Je me suis fait tout petite
38:03Devant une poupée
38:05Qui fait maman
38:06Quand on la touche
38:10J'étais dur à cuire
38:19Elle m'a converti
38:21La fine mouche
38:24Et je suis tombé
38:28Tout chaud
38:28Tout rôti
38:30Contre sa bouche
38:33Qui a des dents de lait
38:36Quand elle sourit
38:38Quand elle chante
38:42Et des dents de loup
38:45Quand elle est furie
38:47Qu'elle est méchante
38:50Je me suis fait tout petite
38:53Devant une poupée
38:55Qui ferme les yeux
38:56Quand on la couche
38:59Je me suis fait tout petite
39:02Devant une poupée
39:03Qui fait maman
39:05Quand on la touche
39:08Je subis sa loi
39:14Je fis le tout doux
39:16Sous son empire
39:19Bien qu'elle soit jalouse
39:22Au-delà de tout
39:24Et même pire
39:28Une jolie pervenche
39:31Qui m'avait paru
39:33Plus jolie qu'elle
39:37Une jolie pervenche
39:40Un jour en mouru
39:42À coup d'ombrelle
39:45Je me suis fait tout petite
39:48Devant une poupée
39:50Qui fait maman
39:51Quand on la couche
39:53Je me suis fait tout petite
39:56Devant une poupée
39:58Qui fait maman
39:59Quand on la touche
40:02Bravo !
40:06Super !
40:07Sublime Nicolas Natkin
40:08En direct sur Sud Radio
40:09Nicolas votre spectacle se joue
40:11Le 19, 21 et 23 avril
40:14A 21h30 au théâtre Montmartre
40:17Galabru à Paris
40:18Si les auditeurs veulent réserver
40:19Comment faire Nicolas ?
40:20Biller et Ducs, Brassens
40:21L'amour des mots
40:22Nous vous attendons nombreux
40:23Voilà !
40:25Bientôt une tournée
40:26Dans toute la France Nicolas ?
40:28Tournée dans toute la France
40:28Et je lance un appel
40:29A tous les gens
40:30Qui veulent se joindre
40:30A ce beau projet
40:31A nous aider
40:32A nous accompagner
40:33L'appel est lancé
40:34On le fera !
40:35On le fera !
40:36On vous aidera !
40:37Chers auditeurs
40:38Allez voir ce spectacle
40:39Vous passerez une excellente soirée
40:41Merci à vous deux
40:43D'être venus sur Sud Radio
40:44Jacques Vassal
40:45Donc je rappelle
40:46Que votre livre
40:47Brassens
40:47L'amour des mots
40:48Donc est préfacé
40:50L'homme libre
40:50Pardon !
40:51Amour !
40:51Pardon !
40:52Brassens
40:52Homme libre !
40:54Préfacé par François Morel
40:55Et sorti donc aujourd'hui
40:57Aux éditions du Cherche Midi
40:58Tout de suite vous retrouvez
41:00Brigitte Lai sur Sud Radio
41:01Merci
41:02Aux éditions du Cherche Midi
41:04Aux éditions du Cherche Midi