Lundi 31 mars 2025, retrouvez Maxime Darmet (Economiste senior, Allianz Trade), Valentine Ainouz (Responsable Stratégie Fixed Income, Amundi Investment Institute) et Céline Piquemal-Prade (Présidente, Piquemal Houghton Investments) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Céline Pickmall-Prad est à nos côtés, présidente de Pickmall Auton Investments.
00:17Bonsoir Céline.
00:18Bonsoir Grégoire.
00:19Valentin Ennouz nous accompagne, responsable de la stratégie Fixed Income chez Amundi
00:22Investment Institute.
00:23Bonsoir Valentin.
00:24Bonsoir Grégoire.
00:25Et ravi d'accueillir Maxime Darmet à nos côtés, économiste senior chez Allianz Trade,
00:29en charge notamment des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni.
00:32Bonsoir Maxime.
00:33Bonsoir.
00:34Bienvenue.
00:35Merci d'être avec nous.
00:36Parlons donc du Liberation Day, le 2 avril de cette année, mercredi de cette semaine
00:42Valentin.
00:43A un moment les investisseurs pragmatiques se disaient bon, quitte à avoir des tarifs,
00:49annoncez les tarifs le plus vite possible, qu'on puisse passer à autre chose et gagner
00:53en visibilité, que ce soit les marchés ou les entreprises, les managements d'entreprises.
00:57Généralement, une fois que la sanction est tombée, on peut retrouver un peu de visibilité.
01:03J'ai peur que le 2 avril, on ait ni l'un ni l'autre, en tout cas qu'on ait les tarifs
01:07et pas beaucoup plus de visibilité sur la suite Valentin.
01:10Non, on peut avoir des annonces de hausse des tarifs, mais après on peut rentrer dans
01:13des phases de négociations et on voit que c'est une période d'incertitude qui dure.
01:18Et aujourd'hui, c'est l'incertitude qui pèse sur les marchés, sur l'économie.
01:23Si on voit l'économie américaine aujourd'hui, elle est correcte, on a une croissance qui
01:28est restée jusqu'à présent au-dessus du potentiel, depuis le début de l'année ça
01:31ralentit, mais c'est surtout de l'incertitude qui pèse sur les consommateurs.
01:36Les consommateurs, ils sont inquiets d'une possible détérioration du marché de l'emploi,
01:40ils sont inquiets d'une plus grande correction sur le marché d'action.
01:44Il ne faut pas oublier quand même que la conso aux Etats-Unis, elle est tenue par les
01:47ménages les plus aisés, par un effet richesse.
01:49Il y a aussi cet effet d'incertitude qui pèse sur les entreprises.
01:54Et le risque, c'est que les entreprises américaines se mettent à reporter ou à annuler leurs
01:59plans d'embauche, leurs plans de dépenses en investissement.
02:03Donc c'est une incertitude qui pèse sur l'économie américaine et maintenant le risque,
02:08c'est la croissance mondiale.
02:10C'est ça.
02:11C'est-à-dire que là où on imaginait certes un ralentissement américain compensé par
02:16une reprise, une réaccélération du reste du monde, là ce scénario est un peu en balance
02:20aujourd'hui.
02:21Ce scénario, ce risque de hausse des droits de douane, si les Etats-Unis persistent, c'est
02:26quand même ce qu'on a l'impression maintenant d'être de plus en plus un scénario central
02:30dans une politique commerciale agressive, le risque c'est qu'on passe de ralentissement
02:34aux Etats-Unis plus marqués à un risque, ce risque d'incertitude sur les droits de
02:38douane et de hausse des droits de douane, je dis bien les deux, incertitude et hausse
02:42des droits de douane.
02:43Si ça se prolonge, ça va peser sur la croissance mondiale.
02:45Maxime, comment vous évaluez les choses chez Allianz Trade, c'est vrai que Scott Bessin
02:51ou d'autres au sein de l'administration américaine disent, non, non, tout commence le 2 avril,
02:56la négociation commence le 2 avril et Donald Trump l'a dit très clairement, je ne veux
03:01pas négocier avant la mise en place des tarifs, sous-entendu cette date du 2 avril va apporter
03:06des tarifs mais va apporter là aussi une grande phase d'imprévisibilité encore sur l'évolution,
03:13sur le caractère mouvant, réversible ou non de ces tarifs.
03:16Déjà, est-ce qu'on aura tous les détails ? Dans les mesures, ce n'est pas certain
03:19parce que je vous rappelle que ces fameux tarifs réciprocaux, ça inclut trois éléments,
03:25les écarts de TVA, les barrières non tarifaires, donc par exemple quand vous importez des produits
03:30qui ont une régulation différente entre les Etats-Unis et la zone euro et les écarts
03:34de tarifs.
03:35Donc vous avez deux scénarios, le scénario pessimiste où on prend tout le package et
03:40donc là, potentiellement, on a un droit de douane américain qui augmenterait de 17
03:44points, on atteindrait plus de 20%, donc là, honnêtement, le scénario du pire avec des
03:48risques de récession très fort non seulement aux Etats-Unis mais également dans le reste
03:53du monde.
03:54Ou vous avez le scénario optimiste où là, peut-être l'administration Trump va juste
03:57prendre les écarts de tarifs et là, ce sera surtout des piliers émergents qui seront
04:01plus impactés.
04:02Parce que les Européens, par exemple, on a quand même des écarts de tarifs très limités,
04:05sauf sur certains produits mais globalement c'est très très peu.
04:09Sectoriellement, on peut avoir des différences marquées mais au global, c'est de moins
04:13de 1 à 2 points pour les pays européens.
04:15Donc ça c'est le premier point.
04:17Deuxième point, ce qui va suivre après les tarifs, les tarifs c'est peut-être l'étape
04:21numéro 1.
04:22L'étape numéro 2 c'est quoi ? C'est d'autres politiques potentiellement très
04:25hétérodoxes.
04:26Par exemple, il y a le fameux Mar-a-Lago accord proposé par le conseiller Mayran, tu l'as
04:32évoqué.
04:33Est-ce qu'on va parler du taux de change ? Peut-être.
04:35Est-ce qu'on va parler de l'indépendance de la Fed ?
04:37Ce type de politique hétérodoxe ne sont pas à exclure.
04:40Ils ont l'air d'être assez sérieux là-dessus.
04:42Vous arrivez à vous faire une conviction chez Allianz Rail sur cette partie de l'administration
04:47qui évoque les tarifs comme étant avant tout une source de revenus, donc qu'il faut
04:52arriver à pérenniser.
04:53On peut se dire que d'avoir des tarifs trop élevés ça pourrait être contradictoire
04:57avec l'idée d'une source de revenus pérenne, notamment pour financer des baisses d'impôts.
05:01Et puis l'autre partie de l'administration, Doctrine Mayran, qui dit que c'est un levier
05:06de négociation, certains même n'iraient jusqu'à dire de coercition vis-à-vis du
05:11reste du monde.
05:12C'est un peu ça en fait.
05:13Et à la fois le premier but c'est de réduire les déficits commerciaux, il y a l'idée
05:16erronée selon nous que les droits de douane permettent de réduire les déficits commerciaux
05:20alors que c'est plus compliqué que ça.
05:21Les déficits commerciaux c'est le résultat de déséquilibre macro-économique essentiellement.
05:26Donc ça c'est le premier point.
05:28Le deuxième point, tu l'as évoqué effectivement, c'est de générer des sources de revenus
05:31pour le trésor fédéral, financer les baisses d'impôts.
05:34Alors actuellement où on se parle, on a à peu près, on estime 200-220 milliards
05:38de dollars dans les caisses en année pleine grâce à ces droits de douane.
05:41Les baisses d'impôts c'est à peu près 300 milliards d'après la Chambre des représentants,
05:46leur projet.
05:47Par an.
05:48Par an, là je parle des revenus annuels.
05:49Donc on est plus ou moins en train d'équilibrer les comptes, ceci tant dit ça ne veut pas
05:54dire que le déficit fédéral va se réduire.
05:56Il va arrêter d'augmenter, on prévoit en 2025 une petite réduction, il restera néanmoins
06:01à des niveaux très élevés, ne serait-ce que parce que la charge de la dette continue
06:05d'exploser et les taux d'intérêt restent très élevés et notamment à cause des politiques
06:09de l'administration Trump.
06:10Donc il y a une certaine incohérence, on veut réduire le déficit mais en même temps on
06:13mène des politiques inflationnistes qui maintiennent les taux élevés et donc des déficits fédéraux
06:17très élevés.
06:18Un point clé aussi pour les économistes, j'imagine Maxime, c'est quel va être ou
06:22quels seront les réponses des partenaires, slash alliés, slash ennemis commerciaux,
06:28plus trop de l'Amérique dans cette affaire, plus les réponses seront fermes, dures, définitives,
06:34plus le risque sera perdant pour tout le monde ?
06:38Absolument, là je crois qu'il n'y a pas de doute, plus les réponses seront effectivement
06:43coercitives, plus on aura des impacts importants sur l'économie mondiale.
06:46Là ce qui a l'air de se dessiner c'est que manifestement les partenaires commerciaux
06:50des Etats-Unis sont plutôt mesurés, ils ne sont pas dans la surenchère, ils n'essaient
06:54pas non plus de mettre autant de milliards sur la table, donc on n'est pas vraiment
06:59dans le scénario du pire, mais sait-on jamais, effectivement l'Union Européenne pourrait
07:04peut-être prendre un ton plus agressif.
07:06Comment est-ce que tout ça se répercute sur les marchés d'action mondiaux qui sont
07:11votre univers d'investissement ? Céline, la séance du jour, c'est une fin de trimestre
07:16aussi, il y a eu quand même des performances positives, parce qu'on est beaucoup focalisé
07:20sur les Etats-Unis, mais quand on regarde les performances en dehors des Etats-Unis
07:23sur le premier trimestre, il y a eu quand même beaucoup de bonnes choses, donc comment
07:26est-ce qu'on arrive à faire un peu le tri entre la fin de trimestre et les rebalancements
07:31et puis effectivement le risque du 2 avril spécifique ?
07:34Ce qui est très intéressant Grégoire cette année, c'est qu'on l'évoquait tout à
07:38l'heure avec Valentin, on l'a évoqué à l'instant avec Maxime, dans cet environnement
07:41extrêmement incertain du côté des Etats-Unis, le marché qui a été le plus sanctionné
07:46cette année, c'est clairement le marché américain.
07:48Ça faisait 15 ans que le marché américain faisait la course en tête, en 2025, pour
07:53la première fois, on a un marché américain qui est en baisse.
07:56Sur un trimestre, précisément.
07:58Mais c'est quand même assez rare, parce que ça faisait 15 ans que si on voulait investir
08:03sur l'élection, la seule chose à faire c'est de jouer systématiquement les Etats-Unis,
08:07et bien là pour la première fois on a les Etats-Unis qui baissent avec le S&P 500 qui
08:11va finir à moins 10, le Nasdaq à moins 15, et de l'autre côté, comme vous le disiez
08:15à l'instant, on a l'Europe qui va être à plus 6, plus 7, et puis les pays émergents
08:21qui ont eu une belle performance ce trimestre, avec la Chine qui va être à plus 13, et
08:27le Brésil à plus 14.
08:28Donc on a vraiment une arrivée totalement différente de tout ce qu'on a pu connaître
08:34depuis 15 ans, donc c'est quand même important de le souligner, parce que depuis la crise
08:39de 2008, la crise des subprimes, ça avait été vraiment une course frénétique de
08:44la part du marché américain, et c'est la première fois qu'on a ce changement.
08:46La question que vous allez me poser, c'est est-ce que ça va continuer ?
08:48Alors non, mais même avant ça, c'est juste sur l'analyse de ce trimestre, parce qu'au-delà
08:54des performances, on a vu des rotations de flux intenses.
08:56Il y a eu chez les investisseurs globaux le besoin de sortir des Etats-Unis.
09:01Est-ce que c'est ça le driver clé qui fait qu'effectivement on a vu de l'argent se
09:06réallouer dans le reste du monde, ou est-ce que c'est l'attrait du reste du monde, et
09:11pourquoi pas, qui a pu séduire aussi un certain nombre d'investisseurs dans le jeu
09:14relatif des marchés, dans le concours de beauté permanent des marchés ?
09:17Alors effectivement, on a eu un effet crainte du côté des Etats-Unis, alors que c'était
09:24un petit peu, et c'était très très facile, il fallait tout le temps acheter des dollars,
09:27il fallait tout le temps acheter des Etats-Unis.
09:28Et là effectivement, on a des investisseurs qui commencent à avoir la peur d'être positionnés
09:33sur les Etats-Unis.
09:34Alors on ne va pas jusqu'au point qu'on avait vu sur la Chine, où on avait la Chine
09:37qui est devenue non investissable, mais on a une question qui commence à se poser de
09:42la part des investisseurs, qui se demande, mais finalement, si j'investis aux Etats-Unis,
09:46est-ce que je ne prends pas un risque bien supérieur à celui que j'avais en tête, du
09:49côté de la devise, du côté de ma liquidité ? Est-ce que ça va être si facile que ça
09:56finalement demain de vendre mes actifs ? Est-ce que je ne vais pas être obligée de la part
10:00du gouvernement américain d'acheter tel ou tel actif pour justifier le fait que j'ai
10:05eu accès à des actifs américains ?
10:06Donc ce sont des incertitudes qui n'étaient pas du tout anticipées par le marché.
10:10Donc là, on se pose des questions sur les piliers du marché américain en tant que tel.
10:15Tout à fait. Et donc effectivement, c'est tout un écosystème qui est remis en cause
10:20à un moment où, encore une fois, c'est un petit peu un grain de sable qui arrive dans
10:24une machine qui était extrêmement bien huilée.
10:26Donc c'est ça aussi qui joue et qui fait qu'on a une telle ampleur dans le retournement
10:31de marché. C'est que tout le monde était positionné du même côté.
10:34Tout le monde était convaincu qu'il n'allait rien se passer.
10:36Tout le monde a ouvert le champagne quand Trump a été élu.
10:38Donc les investisseurs ont été pris totalement...
10:40Le biais de confirmation quoi, 2016.
10:43Là, effectivement, c'est ça qui a joué.
10:44Et donc, effectivement, personne n'avait une telle incertitude.
10:47On ne peut rien exclure.
10:49La rupture potentielle, c'est ce que disait Valentin également.
10:53Ce qui est vraiment très intéressant, c'est que s'ils remettent en question des années
10:56d'intégration, ça veut dire quoi ?
10:58Ça veut dire remettre en question les marges exceptionnelles des entreprises
11:01américaines. Et ces marges exceptionnelles, c'est ce qu'avaient tenu les marchés
11:04actions américains depuis des années, où à chaque résultat, on voyait, on regarde
11:08quand même les graphiques de marge des entreprises américaines.
11:11Ça monte, ça monte, ça monte. On se dit mais comment ça monte ?
11:14Mais en fait, c'était un travail important qui était fait sur l'optimisation
11:18des chaînes de production. Donc là, Trump, il est quand même très, très
11:21destructif. Et s'il met fin à cette intégration, ça veut dire moins de
11:24belles marges pour les entreprises américaines.
11:27Donc s'il va jusqu'au bout de l'histoire, c'est quand même un ralentissement qui
11:29se dessine.
11:30D'autant plus que les Etats-Unis n'ont pas la capacité productive de rapatrier
11:34toute la production. Et Trump ne semble quand même totalement...
11:37On ne peut pas servir le consommateur américain avec la base industrielle
11:40américaine aujourd'hui.
11:42Surtout que si on ralentit l'immigration, en fait.
11:44Et en plus, il y a d'autres politiques incohérentes.
11:46Effectivement, l'immigration qui est fortement ralentie, on va voir ce qu'ils
11:49font sur l'immigration de travail qualifié.
11:52Mais effectivement, il y a un peu des objectifs incohérents entre les taux
11:55d'intérêt et l'inflation qui augmentent, enfin qui restent élevés, du moins pour
11:58les taux d'intérêt. La politique d'immigration qui se durcit.
12:00En même temps, on veut faire du re-sharing.
12:03Donc là, il y a quelque chose qui ne va pas dans la logique trompienne, si vous voulez.
12:09On verra jusqu'où le plan peut être déroulé ou jusqu'où est-ce que le plan
12:13s'arrête de ce point de vue-là.
12:16Oui, je vous laisse répondre du coup à votre propre question.
12:19Cette mécanique que vous avez décrite, qui est aussi une mécanique de flux
12:22effectivement, qu'on a observée au premier trimestre, est-ce qu'elle peut
12:25encore avoir du vent dans les voiles ?
12:27Au-delà des incertitudes qui nous attendent et qui s'annoncent encore très
12:31élevées, voire peut-être encore plus élevées demain qu'aujourd'hui.
12:33Sur les marchés actions, il faut que vous jouiez avec les probabilités.
12:40Il ne faut pas aller contre le vent et en général, il faut aller là où
12:44effectivement, l'argent arrive.
12:46Aux Etats-Unis, on le dit à l'instant, on a beaucoup d'incertitudes.
12:49On a une masse monétaire qui est plutôt en train de se resserrer.
12:52On a un problème d'inflation et on ne sait pas ce que vont devenir les
12:55bénéfices d'entreprise. Donc effectivement, ça fait beaucoup pour un marché
12:58surdétenu, survalorisé.
13:00Mais ce qui est très intéressant, c'est que c'est pour ça qu'on a eu ce
13:03balancier entre les différentes parties du monde sur le premier trimestre.
13:07De l'autre côté du monde, on a des marchés sur lesquels vous avez des
13:11entreprises qui ont le vent en poupe et qui ont des valorisations qui sont
13:15très faibles. Et c'est ça qui est extrêmement intéressant.
13:18Et ce qu'il faut avoir en tête aussi, c'est que historiquement, on l'a souvent
13:22évoqué ensemble, mais quand on a un renversement de marché, quand on
13:25rentre en bear market, il faut toujours faire attention à regarder,
13:29identifier les surperformeurs dans la baisse.
13:34Parce que même si c'est contre-intuitif, ça va être le secteur,
13:38le marché qui surperforme à la baisse, qui va surperformer à la hausse.
13:43Et on est sur des moments qui durent des décennies.
13:46Donc on l'a dit tout à l'heure, on a commencé cette progression pour le
13:48marché américain, soutenu par les bénéfices depuis 2009, de la part de la
13:52technologie, 2009-2025.
13:54Avant, on avait eu un mouvement qui était 2000-2009.
13:58Précédemment, c'était 87-2000.
14:00C'est des moments qui sont très longs.
14:01Donc il faut, une fois tous les dix ans, et on y est, se poser la question de
14:05son positionnement de portefeuille.
14:07Et donc là, on a des marchés émergents qui surperforment.
14:11Le marché chinois, qu'on n'a pas encore parlé, qui surperforme à la baisse.
14:15C'est quand même, ça veut dire quelque chose.
14:17On a parlé de l'or tout à l'heure.
14:19Non, on en a parlé entre nous.
14:20On a l'or qui monte de 18% sur un trimestre.
14:25Les minières qui progressent également de 25%.
14:28Il y a quelque chose qui se passe de l'autre côté.
14:30Il faut se rappeler aussi qu'entre 2000, au moment du krach du Nasdaq, pareil,
14:34on avait les marchés émergents et les orifères qui avaient surperformé.
14:38Donc il faut se poser la question d'un repositionnement, à mon sens, de
14:41portefeuille.
14:41Et ce schéma, même en relatif, il est valable si le 2 avril, Trump nous
14:47avoine, pardonnez-moi l'expression, de droits de douane sur l'Europe, sur la
14:51Chine, parce que c'est vrai que pour l'instant, on a l'impression que la
14:54relation est conflictuelle, toujours avec la Chine, mais elle pourrait l'être
14:57beaucoup plus entre Trump et Xi Jinping.
15:01On peut imaginer un pic de tension qui n'est peut-être pas encore atteint de
15:04ce point de vue-là.
15:05Ce qui est très intéressant, c'est qu'on a d'un côté un marché américain
15:07sur lequel on n'a rien anticipé.
15:09Et même aujourd'hui, quand on regarde la valeur reçue, on est à 22 fois.
15:12Je ne peux pas me dire, le marché américain, il n'est vraiment pas cher.
15:14Il est chaud d'affaire.
15:15Et comme le disait à l'instant Valentine, je ne sais pas où vont
15:17aller les bénéfices, parce que les marges sont très élevées.
15:19Donc, j'ai des attentes qui restent fortes et j'ai une valorisation qui est
15:23très élevée.
15:23De l'autre côté, sur le marché chinois, on n'attend plus rien.
15:26On est tous désespérés.
15:27On se dit, ils sont tous nuls.
15:29Et donc, 20% de tarifs, c'est presque une bonne nouvelle.
15:30Et on attend des catastrophes.
15:32Et ils nous ont sortis quand même depuis, parce qu'il y a eu quand même
15:35des annonces de la part des entreprises, ils nous ont sortis dix psyches.
15:39Alors qu'on pensait que les États-Unis étaient largement devant sur
15:41l'intelligence artificielle, on s'aperçoit que finalement, il y a des
15:43petits Chinois qui sont tout aussi malins.
15:45Et on avait Elon Musk, qui était la star de la voiture électrique,
15:50qui se retrouve avec BYD dans les mollets.
15:53Et finalement, BYD qui nous dit, mais moi, j'ai une voiture qui se
15:55recharge en cinq minutes.
15:58Donc, finalement, et tout ça, je le paye pour un tiers de ce que je payais Tesla.
16:03Mais les investisseurs, ils sont en train de se dire, mais je me suis
16:05trompée, il faut que je me repositionne.
16:07Il y a des belles sociétés, elles sont ailleurs que ce que je pensais et
16:09il faut me réintéresser à ces marchés-là.
16:10Sur la biotech chinoise aussi.
16:12Et ça, à mon avis, le repositionnement, il n'est pas une
16:15courantée.
16:15Il est loin d'être équilibré aujourd'hui.
16:18Valentin, moi, je suis frappé par, alors, qu'est-ce que tout ça implique
16:21pour les taux ?
16:21Évidemment, c'est une grande question, les taux longs, notamment,
16:24mais les taux courts également.
16:25Ça nous amène au sujet des banques centrales.
16:27Quand je regarde les marchés de change, bon, oui, ça bouge un peu
16:30sur le dollar, mais honnêtement, il y a eu un petit run de l'euro,
16:34on est d'accord, qui s'est réapprécié de 4-5 %, mais là, sur une
16:39séance comme ça, c'est assez équilibré.
16:41C'est le reflet d'une incertitude, d'une indécision des investisseurs
16:45sur le sens à prendre sur une devise majeure comme le dollar
16:49aujourd'hui ?
16:49Là, le marché, aujourd'hui, on le voit ces derniers jours, il est
16:51quand même en mode pause.
16:53Le marché attend le verdict du 2 avril.
16:56On a un niveau d'incertitude qui est élevé sur l'ampleur, le
17:00périmètre des hausses des droits de douane.
17:02On a aussi un niveau d'incertitude qui est élevé sur quelles sont
17:05les réponses qui vont être apportées par les différents pays
17:07partenaires, si on peut encore utiliser cette expression.
17:11Aujourd'hui, je dirais sur les marchés taux ou actifs risqués,
17:15le marché est en mode pause.
17:16Après, je pense que c'est intéressant, si on regarde par
17:18exemple les taux euros, de regarder le marché en fonction
17:21des séquences.
17:22À moyen terme, on est là, on est d'accord, il y a une nouvelle
17:25histoire qui est en train de se mettre en place en Europe, une
17:28histoire où on anticipe un peu plus de croissance, un peu plus
17:30d'inflation.
17:32Le plan de 500 milliards sur les dépenses en infrastructures
17:34sur l'Allemagne, ça va changer la donne sur l'économie
17:37allemande. Une économie allemande plus forte, c'est quand même
17:39une Europe plus forte, même si on peut s'interroger sur des
17:42divergences économiques à venir.
17:44Europe, Allemagne versus autres pays européens, c'est quand même
17:47une Europe plus forte.
17:48Donc ça, ça a quand même été très, très rapidement.
17:50Si on regarde la réponse sur les taux, elle a été extrêmement
17:53rapide. En 15 jours, on a pris plus 50 points de base, plus 0,5
17:57% sur le disons allemand.
17:58Et le marché s'y est pas trompé.
17:59Ça a tenu, c'était pas un peu revenu, mais ça a tenu.
18:04L'idée que nous, si on regarde aujourd'hui ce plan de dépenses,
18:07ça va changer la donne quand même sur la croissance à
18:09moyen terme sur l'Allemagne.
18:11Ça veut dire aussi plus d'émissions.
18:13Si on regarde les 500 milliards, mais si aussi, on ne sait pas
18:17vraiment aujourd'hui comment on va les financer.
18:19Mais si on veut aussi augmenter nos dépenses sur la défense pour
18:22passer de 1,9 points de PIB à 3,5 points de PIB, ça fait quand même
18:26beaucoup d'émissions en plus.
18:29Donc, nous, on estime que la valeur d'équilibre pour les disons
18:33allemands tourne autour de 3 % dans cet environnement, d'un peu
18:36plus de croissance, peut-être même 3,1.
18:39Mais ça, c'est à moyen terme.
18:42À court terme, qu'est-ce qu'on a ?
18:43Parce que l'impact positif sur la croissance de ces plans,
18:46ce n'est pas un impact pour les six prochains mois.
18:49À court terme, qu'est-ce qu'on a ?
18:50Des taux plus élevés, donc ça, ça va quand même continuer de peser
18:53sur la croissance, même si on voit s'amorcer une légère reprise
18:56du crédit des entreprises.
18:57Mais c'est surtout Trump.
18:58Bien sûr.
18:59Je veux dire, on peut parler des taux, mais la réalité, c'est
19:03surtout l'impact de Trump sur la croissance mondiale qui peut jouer
19:06pour moi sur les taux.
19:08Après, la question pour les banques centrales, elle ne va pas être
19:10simple, parce que ça va dépendre quelle est l'inflation que va
19:13générer cette politique de Trump.
19:16Parce que voilà, donc je trouve que pour l'Europe, le risque
19:19d'avoir un vrai retour de l'inflation est quand même beaucoup
19:21plus faible qu'aux Etats-Unis.
19:22Donc moi, je suis assez confiante sur le fait que la BCE doit
19:25continuer de baisser ses taux.
19:27Nous, on a un taux terminal à 1,75.
19:29Je suis assez confortable là-dessus.
19:30Donc elle peut quand même faire un pas en dessous de 2 % ?
19:33Si on voit toutes les dernières données sur l'inflation...
19:35Allemagne, très bon chiffre.
19:37Donc on est quand même assez confiant sur le fait, même si la
19:40BCE adopte un ton un peu plus prudent, on est quand même
19:43confiant sur le fait que la BCE continue de baisser ses taux.
19:46Pour la Fed, la Fed, elle peut se retrouver face à un dilemme
19:51de moins de croissance, plus d'inflation.
19:56Après, la question va être, est-ce que cette inflation, elle est
19:58transitoire ou pas ?
19:59L'inflation générée par la hausse des droits de douane ?
20:02Le scénario central, c'est qu'elle pourrait être transitoire,
20:04que le choc de prix pourrait être transitoire.
20:06C'est ce qu'ils avaient dit en 2020.
20:08C'est ce qu'ils ont gardé en scénario central.
20:10J'ai été étonné par le manque d'humilité du président de la Fed.
20:12Sur sa dernière réunion ?
20:14Oui, qu'elle était le moins transitoire.
20:16Ils ont dit que c'était un base case, donc c'était quand même un
20:19scénario central avec des scénarios de risque.
20:21Même si le taux de lote était un peu plus au quiche que beaucoup
20:24l'ont dit, puisqu'il y a de plus en plus de membres du FOMC
20:26qui anticipent zéro baisse de taux.
20:28La question, c'est de la durée, c'est la durée du transitoire.
20:31Exactement. Et après, le risque qu'ils veulent prendre par
20:34rapport à leur crédibilité.
20:36Parce que, comme on vient exactement de souligner, l'épisode
20:39Covid, où leur crédibilité a été mise à mal, n'est quand même
20:42pas très, très loin.
20:44Et puis, ce qu'on peut discuter, c'est de répatrier les chaînes
20:47de production. Ça ne va pas se faire en six mois s'ils veulent
20:49vraiment le faire. C'est une histoire de trois ans, trois, cinq
20:53ans. Donc, ça veut dire des pressions sur les coûts qui vont
20:55durer. Donc, cette inflation peut peut-être un peu perdurer.
20:59Après, qu'est-ce qui va l'emporter de la croissance et de
21:02l'inflation ? Ce n'est pas évident.
21:03Moi, je suis quand même de l'avis que si on continue, on persiste
21:05sur cette voie, même aux Etats-Unis, c'est quand même la
21:08croissance qui va vraiment souffrir.
21:11Qui va souffrir le plus. C'est quoi le risque principal sur la
21:14macro américaine ?
21:17Est-ce qu'on parle d'un soft landing, enfin, c'est-à-dire qui
21:19n'a jamais eu lieu, puisque ça fait deux ans que l'économie
21:21américaine est au-dessus du potentiel ?
21:23Est-ce que là, enfin, on arrive à revenir un peu en dessous du
21:26potentiel sans aller trop loin non plus dans le rouge ?
21:29Ou est-ce que les choses n'étant pas forcément linéaires, le
21:32vrai risque principal est celui d'un atterrissage
21:36en douleur ?
21:36Oui, clairement. Alors, il faut bien se rappeler que ce qui a
21:38soutenu la surperformance de l'économie américaine, c'est deux
21:41choses. C'est l'immigration forte, on l'oublie, et la politique
21:44budgétaire. Des déficits colossaux.
21:47Plus de 6-7% du PIB.
21:48C'est ça qui a alimenté la croissance, la surperformance
21:51américaine. Donc là, un de ces leviers commence à se tarer.
21:55On en a parlé de l'immigration, le fiscal, il y a des baisses de
21:58dépenses fédérales menées par Elon Musk.
22:00Même s'il ne faut pas surestimer ces coûts budgétaires,
22:04ce n'est pas non plus ça qui va faire changer la donne.
22:07Donc, il y a un certain moteur qui commence à se gripper.
22:10Les marchés financiers sont dans le rouge.
22:11On a évoqué les effets richesses négatifs, notamment pour les
22:14ménages américains qui ont vu des années de fortes hausses de
22:17leurs actifs financiers.
22:18Là, d'un coup, ils voient les valeurs se corriger assez
22:21nettement. Nous, à l'instant, on est plutôt sur un scénario
22:23d'une économie américaine qui ferait du surplace au premier
22:26semestre, avec des risques nettement baissés.
22:29Et ce qui est intéressant de voir, c'est que ce ralentissement
22:32est surtout le fruit du consommateur.
22:34Donc, c'est vraiment dans les enquêtes qu'on voit que le
22:37consommateur s'effrite beaucoup.
22:38Là, c'est le moral qui baisse, c'est la vibe qui retombe.
22:41Parce qu'on l'évoquait aussi, le marché de l'emploi risque
22:44de se détériorer, mais surtout, le consommateur voit les hausses
22:46de prix. C'est vraiment ce qui revient.
22:49Le consommateur voit les hausses de prix.
22:50Il a déjà vu les hausses de prix en 2022-2023.
22:53On lui refait le coup.
22:54Donc, le moral du consommateur américain peut lâcher.
22:57Après, pour l'instant, on n'est pas dans un scénario noir,
22:59nous, dans la mesure où l'économie américaine reste
23:03quand même en termes de bilan financier relativement solide.
23:06Les ménages ont quand même des bilans assez solides.
23:09Ils ont des dépenses d'intérêt assez faibles.
23:11La croissance des salaires des revenus les plus faibles a pas mal
23:14progressé. Ils sont prêteurs sur le reste de l'économie,
23:19les ménages américains. Donc, ils ont quand même des bilans solides.
23:21Mais tout va dépendre, bien évidemment, de la politique menée
23:24en termes tarifaires par l'administration Trump.
23:26Et du comportement des agents économiques, c'est-à-dire
23:28le pouvoir de fixation des prix que les entreprises,
23:30qui est tombé du ciel pour certaines entreprises pendant le choc
23:34inflationniste, est-ce que ces entreprises-là peuvent reproduire
23:38ou garder, conserver, regagner du pouvoir de fixation des prix
23:42dans une deuxième vague d'inflation éventuelle ?
23:45Ça va dépendre des secteurs. Le secteur de la distribution,
23:46retail, par exemple, a très peu de marge.
23:48Donc, là, ils vont devoir...
23:50Eux, pour eux, c'est fini, quoi.
23:52On ne pourra pas repasser les hausses de prix comme on l'a fait
23:55sur la période 2022-2023.
23:56À mon avis, ils vont devoir prendre un parti dans les marges.
23:58Il y a des secteurs plus résilients comme l'IT, par exemple.
24:00Et eux, ils m'aident beaucoup plus dans les prix.
24:02Donc, il y a vraiment une logique sectorielle qui va jouer, je pense.
24:06Et pour l'arbitrage de la Réserve fédérale américaine ?
24:08Alors, nous, on pense clairement dans ce type de choc,
24:11qui est le pire des chocs.
24:13C'est vraiment un choc négatif sur la croissance et positif sur l'inflation.
24:16Que vous disent les manuels d'économie première année ?
24:20Je m'en rappelle.
24:20Leçon 1.
24:21Oui.
24:21Voilà.
24:22101.
24:22101.
24:23La fiche 31, leçon 1.
24:25La banque centrale ne fait rien.
24:26D'accord.
24:26Donc, ni augmenter les taux, ni baisser les taux.
24:28Elle doit laisser passer la vague inflationniste.
24:31Donc, nous, on pense que la prochaine baisse des taux n'interviendra pas avant novembre.
24:34Ah oui.
24:34Fin d'année.
24:35Et on ne voit plus de baisse de taux.
24:36Fin d'année.
24:36Et encore, je pense qu'il y a même un risque qu'il n'y ait pas de baisse de taux du tout en 2025.
24:40Puisqu'on part d'un niveau d'inflation élevé,
24:43on part de salaires qui ont un risque de croissance assez élevé
24:46et d'anticipation d'inflation très élevée aussi.
24:49Donc, le cocktail n'est pas bon pour la Fed.
24:50Elle ne peut pas l'ignorer.
24:52Donc, selon nous, vraiment au plus tôt de 2025,
24:54la lutte contre l'inflation prendra...
24:56Le put est loin, quoi.
24:57Le put est assez loin, là.
24:59Très certainement.
25:00Valentine, tu es d'accord avec ça ?
25:02Oui, les anticipations d'inflation, elles ont remonté très fortement pour les consommateurs.
25:06Après, sur les marchés, elles sont restées relativement stables, si on regarde le 5 avril.
25:10Après, c'est les consommateurs qui comptent vraiment.
25:11Parce qu'après, si vous anticipez plus d'inflation, vous négociez plus de salaire.
25:15Et donc là, le risque d'une boucle prix-salaire commence à s'installer.
25:19Donc, nous, on regarde vraiment plus ce qui se passe sur les côtés consommateurs,
25:23voire entreprises, plutôt que marchés financiers.
25:25C'est plus volatile.
25:26Après, je pense que ce qui est quand même assez intéressant,
25:28c'est est-ce que les entreprises vont avoir cette capacité d'augmenter les prix
25:32dans un environnement où la demande est plus faible,
25:34dans un environnement où le déficit, il ne sera peut-être...
25:37Il n'y aura pas le même soutien à la consommation qu'on a eu pendant le Covid,
25:40dans un environnement où le marché actions va corriger
25:43et dans un environnement où on va avoir des marchés de l'emploi aussi qui peuvent se détériorer.
25:47Parce que même si l'économie américaine, qu'on crée des emplois à plus de 150 000,
25:51on voit quand même que le taux de démission est quand même largement inférieur au niveau d'avant Covid.
25:56On voit quand même que les secteurs sont beaucoup plus créés
25:59sur les secteurs à bas salaire, la santé, la logistique.
26:04Mais tous les secteurs sensibles à la croissance
26:06ou les secteurs qui n'arrivent pas à le rajouter comme la tech,
26:08il y a plutôt des destructions d'emplois que des créations.
26:11Et puis, évidemment, dans tout ce qui est job d'État,
26:14on voit que ça commence à baisser, c'est évident, on comprend.
26:17Mais voilà, on a quand même un environnement où il y a quand même une demande
26:20qui peut être potentiellement beaucoup plus faible que dans la période Covid.
26:25C'est-à-dire beaucoup plus de difficultés pour les entreprises de passer les augmentations de prix.
26:29Après, il y a des secteurs, on prend par exemple le secteur auto,
26:32parce qu'il est quand même très emblématique aujourd'hui.
26:34Les hausses de droits de douane de plus de 25 %,
26:38ça veut dire plus de 10 000 sur chaque voiture.
26:40C'est des chiffres qui circulent aujourd'hui.
26:42C'est plusieurs milliers de dollars sur un modèle.
26:44Est-ce que les marges des constructeurs autos peuvent se permettre d'absorber ?
26:47Pas vraiment, donc ils n'auront pas le choix.
26:49Donc ça va se traduire par une baisse des ventes.
26:51Et des prix de l'occasion qui vont se remettre à flamber,
26:55des prix d'assurance derrière automobiles qui vont se remettre à flamber.
26:58Je me souviens que dans le CPI, c'est toujours des points importants.
27:00Ça peut vite se voir dans des indicateurs statistiques.
27:04Donc ça va se traduire, pas forcément par des baisses de marge,
27:07mais par un ralentissement fort de l'activité.
27:10Bon, vos commentaires Céline, si vous le souhaitez.
27:13Non, non, mais moi je suis tout à fait d'accord.
27:14Je pense qu'effectivement, de toute façon, globalement,
27:16quand on est dans un environnement incertain,
27:18le consommateur, il a tendance à épargner plus,
27:20ce qui finalement amène à plus de chômage.
27:23Et puis, quand on a plus d'incertitudes,
27:25le chef d'entreprise, qu'est-ce qu'il fait ?
27:27Il n'investit pas, il pousse le crayon.
27:29Donc les deux combinés, ça ne va pas être bon.
27:31Et donc, je pense qu'on est encore beaucoup trop optimiste
27:34pour la croissance américaine,
27:35qui risque, à mon sens, d'avoir un énorme, enfin de surprises négatives.
27:39Un gros trou d'air.
27:40On n'est pas au bout des surprises négatives sur les Etats-Unis.
27:42Et normalement, et c'est ce qui me chagrine un petit peu,
27:46on devrait avoir une baisse des bénéfices d'entreprise
27:48quand on a un ralentissement économique.
27:50Alors qu'aujourd'hui, on attend toujours une progression
27:52autour des deux chiffres sur les bénéfices américains.
27:55Et quand on écoute FedEx, on écoute Walmart,
27:58on écoute Delta Air Lines, on les écoute tous.
28:01Ils nous disent tous, il y a des incertitudes macro.
28:04Les clients ne viennent plus dans les magasins.
28:06Et donc, à chaque fois, ça fait du moins 10 lors de l'annonce des résultats.
28:09Mais on a l'impression que les analystes ou le marché
28:11est à chaque fois surpris.
28:12Comme si on pensait qu'il y avait deux mondes.
28:15Et c'est 70% du PIB américain, c'est la consommation.
28:19Donc, il y a quelque chose qui n'est pas encore bien collé.
28:22Et je vois très peu d'analystes qui parlent de ce ralentissement à venir.
28:25Et les valorisations que vous avez sur vos marchés,
28:29elles protègent quand même du risque ?
28:31Parce qu'il y a une récession aux Etats-Unis.
28:32Si le consommateur américain flanche,
28:34c'est un problème pour Donald Trump et le marché américain.
28:37C'est un problème pour le monde entier.
28:39C'est pour ça qu'il faut être sur des bouées
28:41qui sont le plus éloignées possible du problème.
28:44C'est quoi un exemple de bouée ?
28:46Je parlais de la Chine.
28:48Là, on a eu une espèce de guerre froide
28:51qui a été enclenchée entre les deux blocs.
28:53Donc, il y a eu beaucoup d'écartements.
28:55De dissociations, d'accord.
28:57Il y a eu un découplage qui a été effectué depuis 10 ans.
29:00Les exportations chinoises vont essentiellement
29:03vers les pays émergents aujourd'hui.
29:04Très peu vers les Etats-Unis.
29:05Le pourcentage des ventes des sociétés
29:09cotées à la bourse chinoise qui sont liées à l'étranger, c'est 15%.
29:13On est très loin des niveaux qu'on peut avoir aux Etats-Unis
29:15de dépendance vis-à-vis de l'étranger.
29:17Donc, si vous allez sur des entreprises qui sont en Chine,
29:20qui vont aller vendre leurs produits au Brésil
29:22ou qui vont aller vendre leurs produits ailleurs dans les pays émergents,
29:25ou si vous avez même des sociétés qui vendent en Chine,
29:29vous êtes loin du problème.
29:30Et c'est à mon sens ça qu'il faut aller chercher.
29:32S'éloigner le plus.
29:33Il faut être le plus décorrélé de ce ralentissement américain.
29:36Et c'est vrai que c'est un des problèmes qu'on a un tout petit peu sur l'Europe
29:38parce qu'on le sait tous, quand les Etats-Unis s'enrument,
29:42l'Europe éternue, c'est un petit peu le problème qu'on risque d'avoir.
29:44Et on est quand même une économie qui est assez liée, malgré tout,
29:47à l'économie américaine.
29:48Donc, c'est le petit bémol qu'on devrait avoir à court terme pour l'Europe.
29:51Ouais, ralentis.
29:52Et là, on parle du ralentissement aux Etats-Unis,
29:53mais si ça se passe mal, si la politique commerciale se durcit,
29:56ça ne va pas être qu'un sujet américain,
29:57ça va être un sujet croissance mondiale.
30:00Et ce qui est génial, ça va être de voir la réponse
30:02qui est apportée par les pays partenaires.
30:06Parce que le côté très, très positif de la politique de Trump agressive,
30:12c'est la réaction de l'Europe, où en fait, on se reprend en main.
30:16Où l'Allemagne, après deux années de récession, se dit
30:18« Ouh là, il va falloir quand même que je fasse quelque chose
30:20pour restructurer mon économie. »
30:22Où l'Europe se dit « Oui, il faudrait peut-être qu'on soit un peu plus autonome,
30:25qu'on renforce notre souveraineté sur la défense. »
30:28Peut-être qu'ils vont aussi s'interroger sur renforcer la souveraineté sur le numérique.
30:31Donc, la réaction, ce qui va être extrêmement intéressant,
30:34ça va être vraiment ces histoires de séquences.
30:37Si c'est mauvais pour les Etats-Unis,
30:38ça veut dire que ça va quand même être mauvais pour la croissance mondiale.
30:41Et ce qui va être intéressant, et là où il va sûrement y avoir d'énormes opportunités
30:45en tant qu'investisseurs, c'est quelles vont être les réponses
30:48apportées par les pays partenaires.
30:50Est-ce qu'on poursuit ?
30:52Est-ce qu'on augmente, effectivement, l'idée de l'autonomie stratégique
30:55dans une adversité conjoncturelle, cyclique, provenant des Etats-Unis, en l'occurrence ?
31:01Exactement, avec des plans de soutien, par exemple, en Chine,
31:03parce qu'ils en ont un peu sous le pied pour la consommation.
31:06Je pense qu'ils en gardent sous le pied en cas d'une attaque,
31:10d'une politique commerciale beaucoup plus agressive des Etats-Unis.
31:14Ils en gardent sous le pied pour faire des plans.
31:16Et donc là, c'est vraiment des opportunités pour les investisseurs.
31:18Un point qu'on a discuté avec certains de vos confrères sur la Chine,
31:23c'est aussi ce qui s'est passé en 5 ans.
31:25C'est-à-dire qu'on se souvient de 2020, 5 ans en arrière, fin d'année,
31:31Unfinancial devait entrer en bourse,
31:33deux jours avant, le parti dit stop, c'est terminé.
31:37On comprend que Xi Jinping a peur, à un moment, d'être dépassé,
31:41que le parti, bien sûr, soit dépassé par ses mastodontes technologiques,
31:45qui étaient les BATX à l'époque, c'était Alibaba, Baidu, Tencent, Xiaomi, etc.
31:49Tous ces groupes-là qui connaissaient une envolée spectaculaire.
31:52Jack Ma disparaît, on ne sait plus où il est.
31:55Et puis derrière, on va laminer des secteurs comme les jeux vidéo,
31:58comme l'éducation, l'EdTech, etc.
32:015 ans après, on retrouve Xi Jinping entouré de Jack Ma,
32:05du patron de DeepSeek, qui lui, a créé son innovation dans son garage,
32:09sans le parti, enfin voilà.
32:11On a l'impression qu'il y a...
32:14Comment dire ?
32:15On a compris que l'esprit d'entreprise, ça pouvait servir quand même à quelque chose,
32:18y compris dans un pays comme la Chine.
32:20Tout à fait, et effectivement, le contraste est assez intéressant,
32:22parce qu'on a d'un côté les Etats-Unis, sur lesquels on a beaucoup d'incertitudes,
32:27et on a l'impression que les Chinois sont en train d'en profiter
32:29pour se rattraper par rapport à tout, se refaire une image,
32:33finalement, une image apaisée, en offrant de la visibilité sur le long terme,
32:38ce qu'on n'a pas beaucoup aux Etats-Unis.
32:39Et puis c'est vrai qu'il y avait le fait qu'ils étaient en conflit avec les entrepreneurs.
32:42Donc là, maintenant, ils se sont affichés avec les entrepreneurs, donc c'est fini.
32:45Deuxième chose, il y avait un problème, parce qu'ils n'avaient jamais poussé la consommation.
32:49Et comme on le disait à l'instant, un des grands problèmes de la Chine,
32:51c'est qu'ils poussent tout le temps vers les exportations.
32:54Mais il y a un moment où il faut avoir des entreprises qui sont tournées vers les consommateurs
32:58et des consommateurs qui arrêtent d'épargner
33:01et qui se mettent à dépenser pour leur quotidien.
33:04Et ça, c'est le levier qui a été identifié comme le, la priorité le 16 mars
33:08du prochain plan national pour l'économie chinoise.
33:11Donc c'est quand même un énorme changement.
33:13Et puis on a des pépites qui sont en train d'émerger.
33:18Donc effectivement, avec par exemple BYD qui nous explique qu'ils ont 110 000 ingénieurs,
33:22110 000 ingénieurs qui travaillent.
33:24Donc le rattrapage à faire pour d'autres.
33:27Je veux bien qu'en Europe, on soit très très fort chez Volkswagen,
33:30mais avant qu'on ait 110 000 ingénieurs qui travaillent pour un leader automobile,
33:35on en est très très loin.
33:36Donc ils ont profité un petit peu des dix années de calvaire
33:40qui ont été subies par les marchés chinois
33:42pour reconstituer une force de frappe dans les énergies renouvelables,
33:46dans la voiture, dans les semi-conducteurs, dans l'intelligence industrielle.
33:51Ils sont restés même dans les produits bas de gamme.
33:54Je regardais, les Chinois, ils restent sur les deux, ce qui est totalement unique.
33:58Généralement, les pays marginaux, ils piquent sur les produits.
34:01Il y a une montée en gamme.
34:02Et là, je crois que c'est la première fois honnêtement dans l'histoire économique
34:06qu'on a vu les Chinois, un pays en tout cas,
34:08qui maintient des parts de marché significatives dans les produits bas de gamme.
34:11On arrive à être l'usine du monde et également en plus des produits technologiques.
34:16Ils vont utiliser ça comme usine à cash
34:18parce que du coup, ils ont des parts de marché colossales
34:20et des produits bas de gamme pour financer l'innovation.
34:22Mais ce n'est pas sans rappeler ce qu'avaient fait les Japonais.
34:25Les Japonais, au début des années 80, on les avait totalement sous-estimés
34:28et après, ils nous ont laminés avec Sony, Nintendo.
34:32Enfin bref, on était complètement tous les deux.
34:34Et on a découvert la déferlante des années 80.
34:36Donc, on verra.
34:37Mais effectivement, il y a quelque chose d'intéressant.
34:39Et ce que vont faire les Américains ?
34:42De revenir sur les fachos.
34:44110 000 ingénieurs.
34:48Un petit mot de la France.
34:49Dans le contexte européen, Maxime,
34:51ça fait partie des pays que vous suivez de près chez Alliance Trade.
34:55On évoquait la relance allemande.
34:57C'est bon pour l'Allemagne.
34:59C'est bon pour tout le monde.
35:01Ça peut créer des chocs asymétriques quand même entre les pays.
35:05Et parlant concrètement de la France,
35:09quel niveau de transmission est-ce qu'on peut avoir
35:11entre la relance budgétaire allemande,
35:13ce qu'elle va produire en Allemagne,
35:14et l'économie et la croissance française ?
35:18De façon indébutable, c'est une très bonne nouvelle pour la France et pour l'Europe.
35:21Notamment le plan d'infrastructure.
35:23Ce type de dépenses, notamment les montants qui ont été annoncés,
35:27c'est un contenu en importation très fort.
35:29Donc clairement, tous les pays, y compris la France,
35:31vont en profiter en termes d'exportation intrus.
35:34Mais aussi plus généralement en termes de sentiments.
35:36Ça améliore les perspectives sur le secteur industriel.
35:39Donc vraiment, des bonnes choses.
35:42Après, à court terme, il y a un petit bémol.
35:44C'est effectivement des conditions financières qui sont un peu plus dures.
35:46Les taux d'intérêt qui ont suivi à la hausse les taux d'intérêt allemands.
35:50Donc ça, c'est moins bon pour le marché immobilier par exemple,
35:52qui est très sensible à la partie longue des taux d'intérêt.
35:55Mais indébutablement, à moyen terme, ça va être positif.
35:58Après, tout va dépendre de savoir où est-ce que cet argent va être dépensé.
36:01La défense, vous savez, vous pouvez aussi créer des éléphants blancs, c'est-à-dire...
36:05L'effet multiplicateur n'est pas évident lorsqu'on investit dans la défense.
36:09Voilà, ça dépend dans quoi vous dépensez.
36:10Même si, il est clair que l'industrie de défense britannique, française,
36:15italienne, dans une moindre mesure, vont clairement profiter des nouvelles commandes.
36:19Mais tout ça prend du temps.
36:20Il faut établir les chaînes de valeur.
36:22Il faut embaucher les nouveaux ingénieurs, techniciens.
36:25L'Europe reste quand même confrontée à un potentiel de croissance très faible.
36:29Ça reste parce que la population décroît ou croît très faiblement.
36:34Donc, on n'a pas la main d'œuvre nécessaire.
36:36Donc, on va devoir jouer sur le levier de la productivité,
36:39qui est le deuxième pilier de la croissance.
36:41Mais ça, ça met beaucoup de temps à s'enclencher, si vous voulez.
36:44Donc, vision positive, mais c'est plutôt du moyen terme.
36:47Sur le court terme, on reste assez prudent.
36:48L'Europe n'a pas changé d'un claquement de doigts.
36:50Ça va dans le bon sens.
36:51Les infrastructures, notamment.
36:53C'est un choc positif pour la zone euro globalement et pour la France.
36:57Mais attention, ne pas surestimer les effets.
36:59Pour la Banque centrale européenne,
37:01qu'est-ce que vous comprenez de sa fonction de réaction entre Trump,
37:04le court terme, le risque de trou d'air ou de manque de croissance,
37:08fragilité de la croissance et de la reprise,
37:10et des perspectives un peu plus brillantes pour le moyen long terme ?
37:15On voit un taux terminal autour de 2 %,
37:17donc on n'est pas très loin des mois de juin.
37:20D'accord, c'est déjà un peu plus élevé que ce que disait l'ancien.
37:221,75, je crois.
37:23Oui, mais bon...
37:25Chaque quart de point peut compter, quand même, dans cette affaire.
37:28Globalement, la baisse est quand même bien placée.
37:30Pour baisser encore les taux, relancer la croissance, l'inflation.
37:32Et 2 %, c'est bien, alors ?
37:342 % nous semble un taux terminal.
37:35Ça soutient ou pas ?
37:37Légèrement soutient.
37:38D'accord.
37:39Ça soutient légèrement.
37:40Ça va vraiment dépendre de ce qui se passe cette semaine
37:42en termes de droits de douane.
37:44Bien évidemment.
37:45Je pense que la vraie croissance...
37:46Et ce serait vu quoi ?
37:47Baisser taux pour la Banque Centrale Européenne ?
37:49Oui, non.
37:50Il reste sur la croissance.
37:51Moi, je vois ça baisser taux.
37:52Après, ça dépend vraiment de la réponse qu'il y a à importer
37:54en termes de...
37:55Voilà, bonne nouvelle sur le front de l'inflation.
37:57Et plus généralement, si on prend un peu de recul,
37:58il y a un autre sujet, on n'a pas eu trop le temps d'en parler,
38:01c'est que vont devenir les produits chinois
38:02qui n'auront plus de transparence américaine.
38:04Et les produits canadiens sur l'acier.
38:06L'Europe est en train d'essayer de se protéger.
38:09Ils risquent de se déverser en Europe, dans d'autres pays émergents.
38:12Donc ce choc est potentiellement déflationniste
38:14pour le reste du monde.
38:15Ce qui est bien pour nous.
38:16Puisque vous avez des milliers de tonnes d'acier canadiens
38:19qui ne savent plus où aller.
38:20Donc, automobiles aussi, japonais, coréens,
38:24qui sont très dépendants du marché américain.
38:25On verra comment la protection des frontières fonctionne.
38:28Il risque d'y avoir du protectionnisme qui revient...
38:31Le Canada, c'est un ami fiable.
38:33Oui, mais la Chine, on verra.
38:35C'est ce que craint Trump.
38:36Trump, il craint encore des alliances entre les pays partenaires.
38:39Et ce serait la réponse la plus positive
38:41qu'on puisse amener à cette guerre commerciale.
38:45C'est pour ça qu'on verra ce qu'en est des tarifs universels et réciproques.
38:48C'est vrai que s'il veut tout patcher, effectivement,
38:50ce sera un tarif pour tout le monde.
38:51C'est pour ça que cette période d'incertitude va durer.
38:53Le temps que tous ces équilibres se remettent en place,
38:56ce n'est pas quelque chose qui va se faire en deux mois.
38:57Avec des niveaux d'incertitude selon tous les modèles des économistes
39:00qui ont déjà explosé, tous les records,
39:02y compris ceux de Trump 1.0.
39:04Dernière question, Valentine.
39:05Je reviens sur le choc de taux en Europe
39:08lié aux nouvelles perspectives allemandes.
39:10C'est toute la courbe qui a monté.
39:12Et l'ensemble de la courbe de manière assez homogène.
39:15Est-ce qu'il faut imaginer quand même
39:18que les spread puissent se réécarter
39:20entre l'Allemagne et d'autres pays à un certain stade ?
39:23Sur la courbe, déjà, on avait même les anticipations
39:27de baisse de taux de la BCE avaient été réduites.
39:29Les investisseurs se sont dit
39:30qu'on va peut-être devoir moins baisser les taux
39:31vu qu'on aura un peu plus de croissance.
39:33Je trouve que ce n'est pas aussi évident que ça
39:35parce que la croissance est évidente.
39:3860 milliards par an, c'est un point de PIB pour l'Allemagne
39:41sans compter aucun effet multiplicateur.
39:43Et l'effet multiplicateur, il sera quand même
39:45un peu plus important sur l'infrastructure
39:47que sur la défense.
39:48C'est-à-dire que l'Allemagne, en gros,
39:50peut s'assurer sur les 10 prochaines années
39:52une croissance qui tourne entre 2 et 2,5.
39:54Cet impact croissance, c'est positif pour l'Europe.
39:57Je partage ce point de vue.
39:58Une Allemagne forte, c'est une Europe forte.
40:00Mais on peut quand même s'interroger sur l'impact
40:02qui soit un peu moins positif pour les autres pays européens
40:05parce qu'eux vont voir si on doit augmenter
40:07nos dépenses sur la défense.
40:09Et si c'est fait au niveau national,
40:11ça veut dire avoir plus de discipline budgétaire.
40:13Donc ça interpelle sur la croissance
40:15pour des pays comme la France.
40:17Si la France doit réduire ses dépenses
40:19pour dépenser sur la défense,
40:21ça va être quand même compliqué.
40:23Augmenter les taxes.
40:25Donc ça veut dire que l'impact croissance
40:28est moins évident.
40:30Après, ça va dépendre aussi
40:33comment est-ce qu'on dépense sur la défense.
40:35Est-ce qu'on va acheter des produits américains ?
40:37Parce qu'on voit que pendant la guerre avec l'Ukraine,
40:39on a acheté beaucoup de produits aux Américains.
40:41Donc l'effet multiplicateur, c'est un éléphant blanc
40:43pour reprendre l'expression.
40:45Je pense que pour moi,
40:47il y a 2 points qui vont être importants
40:49pour limiter cette divergence économique
40:51entre les pays de la zone euro.
40:53C'est que les financements de la défense
40:55soient faits au maximum au niveau européen.
40:57On voit que ça a du mal à se dessiner dans cette direction.
40:59Et que la BCE reste accommodante
41:01pour pouvoir absorber ce surplus
41:03d'émissions.
41:05Donc ça, c'est les 2 paramètres
41:07pour éviter cette divergence entre les pays.
41:09On verra
41:11déjà des premiers éléments de clarification
41:13attendus cette semaine, ce 2 avril,
41:15sur les tarifs et les conséquences à suivre.
41:17Merci à vous 3 d'avoir été les invités
41:19de notre marché ce soir.