SMART BOURSE - Pétrole : une offre toujours très abondante ?

  • il y a 13 heures
Mardi 15 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Grégoire Kounowski (Investment Advisor, Norman K) , Joachim Jan (Directeur de la gestion Actions, Mansartis) et Céline Piquemal-Prade (Présidente, Piquemal Houghton Investments)

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Transcription
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché, Céline
00:14Pickmal-Prad est avec nous, présidente de Pickmal Auton Investments.
00:16Bonsoir Céline.
00:17Bonsoir Grégoire.
00:18Merci d'être là.
00:19A vos côtés Joachim Juan, le directeur de la gestion actions de Monsartis.
00:21Bonsoir Joachim.
00:22Bonsoir Grégoire.
00:23Ravi de vous retrouver et ravi d'accueillir à mes côtés Grégoire Kounovski.
00:26Bonsoir Grégoire.
00:27Bonsoir.
00:28Céline Pickmal-Prad est l'investment advisor chez Norman K.
00:31Parlons peut-être un peu des mouvements du jour.
00:33On a découvert ASML ensemble avant de rentrer dans ce studio puisque c'est quand même
00:38un peu la surprise du jour.
00:40Le groupe va publier ses résultats définitifs demain soir pour le troisième trimestre.
00:44En attendant, semble-t-il qu'ASML a communiqué sur ses bookings, ses réservations pour le
00:49troisième trimestre qui vont ressortir, qui ressortent très nettement inférieures aux
00:53estimations du consensus, elles sont plus de deux fois inférieures aux estimations
00:57du consensus.
00:58Et l'autre mouvement du jour, c'est celui du pétrole également avec quand même un
01:01mouvement d'ampleur de 5% à la baisse pour les cours du pétrole.
01:05Grégoire, sur l'histoire du pétrole, qu'est-ce qu'on peut dire ? Le pétrole peut bouger
01:09de 5% sur une séance, le pétrole ne bouge pas de 5% tous les jours non plus en séance.
01:14Exactement.
01:15C'est l'effacement du problème géopolitique sur effectivement l'annonce apparemment,
01:20les rumeurs qui disent que le gouvernement israélien s'est accordé avec l'administration
01:23Biden pour ne pas attaquer les infrastructures pétrolières et nucléaires de l'Iran.
01:28C'est de la spéculation, ça recule de 5%, ça efface le premium.
01:31Rien n'est résolu, rien n'est réglé dans cette histoire.
01:34J'ai tendance à dire qu'on verra bien, il devrait y avoir un retour du premium géopolitique
01:39dans les prochains jours et surtout s'il y a attaque et contre-attaque des Iraniens.
01:44Personnellement, rien n'est réglé par rapport à ça.
01:47Ça reste pour vous un actif qui doit être volatil encore dans les prochains jours ?
01:51Ça va le rester dans un portefeuille.
01:54Je pense qu'il faut se couvrir par rapport à ça, notamment via des valeurs pétrolières.
01:59Mais ça va rester très volatil.
02:01Comment on détecte la tendance du pétrole au-delà du bruit géopolitique ?
02:07Aujourd'hui, Céline, on avait l'idée tendanciellement que le pétrole baissait depuis le début de l'année.
02:12On était plutôt autour de 90 dollars le baril en début d'année, on est tombé à moins de 70.
02:18Il y a eu l'épisode Moyen-Orient, bien sûr, toujours en cours, les annonces chinoises.
02:24Est-ce qu'on reste quand même sur l'idée d'un pétrole qui peut être bon marché encore devant nous, Céline ?
02:29De façon tendancielle, je pense qu'on devrait avoir beaucoup moins de baisses sur le marché du pétrole,
02:36tout simplement parce que l'énergie est consommée dans les pays développés, qui sont les nôtres,
02:41dans lesquels on utilise des énergies alternatives.
02:44Mais l'énergie, elle est aussi utilisée de plus en plus dans les pays qu'on appelle émergents.
02:49Il y a la Chine, mais il y a aussi l'Inde, l'Amérique du Sud, l'Afrique.
02:52Et dans ces pays, malheureusement pour nous, l'énergie, elle commence par une consommation d'énergie fossile.
02:59Et donc, on sait qu'au cours des 10, 20 prochaines années, on va continuer à consommer de plus en plus d'énergie
03:06et qu'on va continuer à consommer de plus en plus d'énergie fossile.
03:10Donc, penser qu'on va avoir, tout simplement, une baisse mécanique de la demande me semble fallacieux.
03:16– La demande a toujours progressé.
03:17– Voilà, donc la demande a continué à progresser malgré tout et continuera à progresser.
03:22Et dans le même temps, on sait aussi qu'on a beaucoup réduit les dépenses d'exploration
03:28au cours des dernières années pour différentes raisons.
03:31Parce qu'on savait qu'on aurait tendanciellement moins de demandes
03:34et parce qu'on savait aussi que ça avait des dommages pour la planète.
03:38Donc, tout ça a conduit à un équilibre très fragile entre l'offre et la demande
03:42et on voit quand même qu'on a des changements possibles.
03:47La Chine qui peut potentiellement surprendre.
03:49Donc, on n'attendait plus rien d'une partie du monde qui pèse quand même 20% du PIB mondial.
03:54Donc, si jamais cette partie du monde se réveille,
03:57eh bien, ça peut quand même conduire à un rebond sur la demande qu'on n'attendait plus.
04:03Donc, c'est pour ça que, dans tous les cas, je ne jouerai pas la baisse du pétrole.
04:06Sur ces niveaux-là, si cette partie du monde se réveille,
04:10comme vous dites, on va y revenir, mais c'est un grand si ou c'est un petit si aujourd'hui ?
04:14Cette partie du monde se réveille.
04:15Oui, cette partie du monde se réveille, ce n'est même plus un si pour vous.
04:18Ce n'est même pas un si.
04:20Sur le pétrole, qu'est-ce qu'on peut dire ?
04:22Ça reste quand même un actif clé que tout le monde observe et suit sur les marchés,
04:26entre le bruit et la tendance.
04:28Qu'est-ce que vous dites, Joachim ?
04:31J'entends l'idée d'une demande croissante, notamment à travers les émergents.
04:35En même temps, je vois aussi des pays comme la Chine qui sont capables d'aller assez vite
04:39sur des sujets d'électrification, de leur transport, de leur mobilité.
04:42C'est quand même un énorme marché de véhicules électriques aujourd'hui.
04:45Est-ce que ça commence à se voir aussi un peu dans la demande structurelle
04:49pour des produits fossiles issus du pétrole, par exemple ?
04:53Oui, bien sûr.
04:54Je pense qu'après la période un peu euphorique qu'on a eue sur les annonces de mesures en Chine,
04:59aujourd'hui, c'est plus du pragmatisme qui vient entrer en jeu
05:03et sur l'analyse de quelle pourrait être la relance au niveau de la demande chinoise.
05:08Il y a un point assez important, je pense, à noter et qui explique sans doute
05:12la récente tendance sur le pétrole.
05:14C'est qu'aujourd'hui, on voit que la Chine essaye de faire des efforts au niveau de l'immobilier.
05:18Mais en fait, en termes de périodicité sur la relance dans l'immobilier,
05:23aujourd'hui, on a à peu près des inventaires qui s'exposent à peu près à trois ans de logements invendus.
05:30En fait, on a du mal aujourd'hui à percevoir une reprise de la construction en Chine
05:34quand on voit qu'on a à peu près trois ans d'inventaires à digérer.
05:38Et donc, c'est là peut-être aussi que, par rapport aux toutes dernières annonces,
05:42il y a peut-être des craintes sur la demande.
05:44Et puis, comme vous l'avez dit, Grégoire, au niveau de la transition écologique en Chine,
05:48on le voit de plus en plus.
05:49J'étais en Chine l'année dernière.
05:51En fait, c'est assez simple de repérer les nouveaux véhicules électriques
05:55puisqu'ils ont des plaques vertes par rapport aux plaques bleues traditionnelles chinoises.
05:58En fait, aujourd'hui, on voit qu'ils se vendent à peu près 30 à 40 % de véhicules électriques.
06:03Et donc, effectivement, à terme, on pourrait penser qu'il y a une demande qui soit plus faible,
06:08notamment au niveau de l'essence pour les véhicules thermiques.
06:12Bon, on verra. Toujours un gros sujet, le pétrole.
06:14En tout cas, quand ça bouge, ça bouge vite et fort.
06:17C'est des actifs, quand même, qui sont souvent soumis à des mouvements assez costauds, assez massifs.
06:22Aujourd'hui, c'est une séance très négative pour les cours du pétrole.
06:24Ça emmène tout le secteur et notamment Total Energy qui nous plombe un peu en Europe.
06:29Sur la Chine, justement, l'idée de la relance chinoise.
06:31Qu'est-ce que vous dites chez Normanca, Grégoire ?
06:34Ça a commencé le 24 septembre.
06:36La liste des annonces n'est peut-être pas encore terminée ni définitive à ce stade.
06:42Et ça semble être pris un peu différemment par les marchés que les annonces de package précédents.
06:48On est dubitatif, on est sceptique.
06:51Ça veut dire qu'en résumé, on est à l'écart du trade.
06:53Comme beaucoup, je pense, ici, on était dans le trade sur les actions chinoises domestiques en début d'année,
06:58en misant, en anticipant le fait qu'ils devaient mettre un peu de bazooka pour relancer tout ça.
07:03Au bout d'un moment, on s'est enlevé du trade comme tout le monde.
07:05On capitule, quoi.
07:07Ce n'est pas qu'on capitule, on l'a de la manière indirecte, il y a d'autres façons.
07:10Mais en tout cas, pas une exposition directe sur les hit shares, comme on appelle ça.
07:13Maintenant, on constate, on confesse qu'effectivement, il se passe quelque chose.
07:16C'est extrêmement volatile.
07:19Les stocks chinois en Hong Kong ont rendu quasiment plus d'un tiers du rallye sur les dernières séances.
07:24On regarde, il n'y a rien d'annoncé définitivement.
07:26Il y a beaucoup de spéculation, beaucoup d'annonces.
07:28On attendait des choses ce week-end, ils n'ont rien dit.
07:30Ils ont dit, la seule chose qu'on sait, c'est qu'ils veulent leur 5% de croissance.
07:33C'est plus politique qu'économique.
07:35Je pense qu'ils vont tout faire pour l'avoir.
07:36Maintenant, sur le reste, on est patient, on attend.
07:39On est exposé de manière indirecte via les sociétés du luxe en France, parce qu'on a des positions.
07:43Donc effectivement, si ça relance bien, notamment la consommation, on va en profiter par rapport à ce secteur-là.
07:47Ça, c'est une bonne manière de jouer.
07:49Ce que vous comprenez de la stratégie chinoise, des objectifs poursuivis par les planificateurs chinois,
07:54c'est cohérent avec l'idée que ça peut faire rebondir ou participer à un rebond des valeurs du luxe.
08:00Parce que je n'ai pas l'impression que dans leurs objectifs,
08:02il y ait l'idée qu'il faille pouvoir acheter plus de sacs Hermès ou Louis Vuitton.
08:06Plus que les annonces que tout le monde analyse,
08:08pour avoir des clients qui ont des intérêts économiques dans cette zone-là,
08:11nous, ce qu'on nous dit, c'est qu'il y a un gros problème, il y a la consommation.
08:14On sait, l'immobilier, on le sait, mais ça consomme moins ou quasiment plus.
08:18Donc pour le luxe, c'est quand même très problématique pour justifier des taux de croissance à deux chiffres par rapport à ce secteur-là.
08:25Donc nous, on reste positionnés sur le luxe, sur la plus belle de la classe qu'est Hermès, pour ne citer que celle-là.
08:30Sur la Chine en direct, on reste sceptiques.
08:33On n'est pas dans le jeu, on est sur la touche pour l'instant.
08:36Il n'y a rien qui nous incite à y aller.
08:39Donc on reste sagement tapis dans l'ombre, comme on dit, et on va attendre de voir un peu ce qui se passe.
08:43Mais c'est de la pure spéculation.
08:45Donc il y a beaucoup de maisons de gestion qui ont dit dernièrement qu'il faut y aller.
08:50Depuis, ça a perdu 15%.
08:52Est-ce que c'est le bon moment ?
08:53Moi, je n'en suis pas sûr.
08:54Donc nous, on reste à l'écart des actions chinoises en direct.
08:57Bon, la spéculation, ravivée même par les mesures qui ont été apportées,
09:02puisqu'il y a des opérations de liquidité, de facilité qui sont offertes aux brokers, aux entreprises pour racheter des actions sur le marché.
09:11Bon, version un peu différente, Céline, j'imagine, puisque vous le disiez tout à l'heure, sans spoiler,
09:17cette partie-là du monde est en train de se réveiller, peut-être.
09:20C'est ça.
09:21Et j'ai coutume d'utiliser cette phrase de Templeton qui dit « les marchés haussiers naissent dans le pessimisme, grandissent dans le scepticisme, mûrissent dans l'optimisme et meurent dans l'euphorie ».
09:36Donc aujourd'hui, je suis convaincue pour avoir vécu...
09:40Alors j'ai vécu 2000, j'ai vécu 2008, j'ai vécu donc l'euphorie de 2000 qui me rappelle énormément ce qui se passe aujourd'hui dans le secteur de la technologie.
09:50Et je ne suis pas tellement étonnée non plus de ce qui se passe maintenant sur SML.
09:54Mais j'ai aussi vécu 2008 et on a quand même connu un krach immobilier majeur aux États-Unis.
10:01On a vécu la faillite de Lehman, la mise en liquidation de Berserz.
10:08C'était des moments quand même épiques pour les États-Unis.
10:11Et on a aussi vécu l'annonce d'un plan de relance qui s'appelait le TARP dans un immense doute.
10:17C'est-à-dire qu'en 2008, il y avait une obsession sur le marché.
10:21À l'époque, justement, c'était la Chine et c'était les émergents.
10:23Et donc, on me demandait toute la journée « Céline, est-ce que tu as assez d'émergents ? »
10:26Parce que j'espère surtout que tu n'as pas de ce truc qui s'appelle les États-Unis parce que les États-Unis, c'est vraiment mort.
10:31Ils ont la débâcle sur l'immobilier et c'est fichu.
10:34– C'est « dead money » quoi.
10:35– C'était vraiment la cata.
10:36La cata, les États-Unis.
10:38Et donc, à l'époque, il aurait fallu investir massivement sur les États-Unis.
10:42Et on a coutume de dire aussi sur les marchés financiers « il faut suivre l'argent ».
10:48Et aujourd'hui, on a quand même une banque centrale, qui est la Banque centrale de Chine,
10:53qui nous dit « Écoutez les amis, maintenant, c'est chambre… »
10:58– Portes ouvertes.
10:58– « Quoi qu'il en coûte. »
11:00– C'est un « whatever it takes moment ».
11:01– C'est comme ce qu'avait fait Draghi en 2011.
11:03Donc ils nous disent « quoi qu'il en coûte ».
11:05Alors voilà, on leur demande des détails.
11:06Ils disent juste « quoi qu'il en coûte, on le fera ».
11:08Comme disait Grégoire à l'instant, de toute façon, il nous faut 5.
11:11Donc on fera ce qu'il faut.
11:12On va sortir le chéquier, comme l'a fait…
11:15– Et là, cette fois, c'est solide.
11:16C'est sérieux, cette fois.
11:18– Mais de toute façon, les Chinois, ils ne sont pas tellement…
11:20C'est des gens plutôt sérieux.
11:22– Oui, on n'a pas envie de se mettre en face de ce qui est annoncé depuis le 24 septembre.
11:25– Si on a envie, on peut.
11:26Mais en tous les cas, je pense que ce n'est pas forcément l'idée qu'il faut avoir.
11:30De la même façon que quand les États-Unis avaient annoncé le TARP,
11:33on était extrêmement sceptiques et ça a été un marché haussier pendant 15 ans.
11:36Donc je pense qu'aujourd'hui, la Chine offre trois choses.
11:39C'est un marché qui est détesté avec des valorisations qui sont très basses.
11:42C'est un marché sur lequel plus personne n'est positionné.
11:44Alors que si j'avais fait le tour de table il y a 15 ans,
11:47on aurait tous eu de la Chine, on n'en a plus personne.
11:493% des indices.
11:51Et c'est un marché sur lequel on peut avoir des surprises positives.
11:54On a parlé de la déception à l'instant sur ASML,
11:56sur lequel tout le monde attend beaucoup.
11:58Donc on est déçu.
11:59Quand on n'attend rien, on peut être potentiellement surpris.
12:02Même si on a conscience des problèmes structurels de la Chine,
12:04de l'aspect démographique, de tout ça, etc.,
12:07ça reste un horizon structurel compliqué.
12:10Mais entre-temps, il peut se passer des choses meilleures.
12:13Et qu'est-ce qu'il faut avoir en Chine alors ?
12:15On a un taux d'épargne notamment en Chine qui est colossal.
12:17On parlait de la consommation tout à l'heure.
12:19Les Chinois, ils épargnent, ils épargnent, ils épargnent.
12:22S'il y a un jour, ils dépensaient juste un tout petit peu de leur épargne
12:24parce qu'ils se sentent un peu plus en confiance,
12:26ça change complètement la donne.
12:28Qu'est-ce qu'on joue en Chine alors ?
12:29On joue en Chine alors à la fois des sociétés exportatrices
12:32qui sont exposées aux autres pays émergents
12:35parce qu'ils ont une technologie.
12:36On parle par exemple de BYD en ce moment au Salon de l'Auto.
12:40BYD, pour moi, je parlais à un ancien salarié qui était partenaire chez BMW.
12:47Il me disait « Chez nous, on a 7000 ingénieurs.
12:50Chez BYD, c'est 70 000. »
12:52Donc on n'est pas dans la même échelle.
12:54Donc voilà, c'est juste un espèce de truc énorme
12:57qui est en train de nous arriver dans l'automobile.
12:59Donc ils vont mieux être du côté du gagnant que du perdant.
13:02Ça me fait penser à ce qu'avaient fait Toyota,
13:05les Japonais avec l'automobile européenne à l'époque aussi
13:08et l'automobile américaine.
13:09Et aux États-Unis, bien sûr.
13:10Et donc ces sociétés-là qui vont pulvériser tout le monde
13:13en profitant de la transition énergétique.
13:16Et puis en interne, des sociétés domestiques
13:18qui sont bien positionnées juste pour s'adresser aux consommateurs locaux.
13:22Donc les marques nationales, les marques chinoises.
13:24Des marques locales, des gens qui vont faire de la pharmacie en local,
13:27qui vont faire du Tencent,
13:30qui vont faire des transactions de paiement local,
13:32des choses comme ça.
13:34Qu'est-ce que ça change et qu'est-ce que ça ouvre comme perspective
13:36ces annonces chinoises ?
13:38Ces promesses chinoises,
13:39je reste aussi un peu dans le camp de Grégoire,
13:41j'essaie d'être impartial par rapport à ça,
13:43mais il y a beaucoup d'annonces, beaucoup de promesses
13:46qui engagent des autorités
13:48qui sont quand même des autorités planificatrices chinoises.
13:51Donc je n'ignore pas évidemment le fait que ce ne sont que des promesses.
13:55Je me situe entre les deux discours.
13:58C'est-à-dire que je rejoins Céline,
14:00il y a des choses qui ont été annoncées qui sont très intéressantes
14:03d'un point de vue monétaire,
14:04également de relance de marché actions.
14:06Et également sur l'immobilier, on ne peut pas le nier,
14:09il y a quand même des restrictions à l'achat qui ont été levées.
14:12On voit également que le gouvernement central
14:14essaye de faire des efforts pour justement stimuler les collectivités locales
14:18d'acheter ces lots invendus pour les rendre abordables.
14:23Après, moi je suis un tout petit peu dubitatif sur la consommation,
14:26c'est je pense la grande absente de l'équation aujourd'hui
14:31dans ce qui a été annoncé de la part du gouvernement.
14:33Mais j'ai presque envie de vous dire,
14:34rendez-vous à la fin du mois lors du congrès du parti,
14:38puisque en fait ce qu'on essaye de comprendre,
14:41c'est que s'il y a des annonces qui seront faites d'un point de vue fiscal,
14:44la fameuse rumeur du 2 000 milliards de yuan de relance,
14:50on verra si elle cible aussi la consommation,
14:52parce que pour ma part, je pense que si le schéma du gouvernement
14:56pour regagner la confiance du consommateur passe uniquement par l'immobilier,
15:00je reprends ce que j'ai dit,
15:01je pense que ça va prendre du temps avant de digérer les stocks.
15:04Donc je pense qu'il est nécessaire de faire des actions directes sur le consommateur
15:08pour revoir une reprise de la consommation chine.
15:10L'échec au consommateur ?
15:12On sait que le gouvernement chinois n'est pas fan de ce type de relance,
15:17mais les rumeurs disent aussi des allocations pour les familles nombreuses.
15:21Donc on verra, je pense que ça peut favoriser une deuxième jambe de hausse sur le marché.
15:26Et ça peut être une histoire de 2025 au moins, la Chine, en termes de marché ?
15:32Bien sûr. Après, je pense qu'il faut rester sélectif.
15:35Je rejoins Céline sur BYD, c'est aussi une de mes valeurs favorites.
15:40Mais après, il y a des choses dans la consommation qui sont très intéressantes en Chine.
15:44Typiquement, il y a eu des relances qui ont été annoncées plus tôt dans l'année,
15:47par exemple dans tout ce qui est électroménager.
15:50Et là, ça fonctionne plutôt bien.
15:52Et également dans la consommation, on voit un changement à court terme
15:56dans le comportement du consommateur chinois qui est plus attiré par l'expérience.
16:01On le voit d'ailleurs sur la Golden Week, les dépenses ralentissent, les voyages augmentent.
16:06Donc on a des dépenses par tête qui ralentissent.
16:08Mais en fait, les Chinois sortent, vont au restaurant, vont au cinéma,
16:12et par exemple, prendre des chaînes de restaurant
16:14pourrait être un investissement plutôt profitable sur 2025.
16:18Qu'est-ce qu'on peut dire de la situation du secteur des semi-conducteurs au sens large à ce stade ?
16:25Grégoire, on n'a pas tout de suite les résultats d'NVIDIA, je crois que ça va être fin novembre.
16:29NVIDIA publie quand même toujours très très tard par rapport au groupe et à la saison de publication.
16:35On a eu déjà quelques éléments avec TSMC, je crois.
16:38Et au cours de cette séance, effectivement, ce warning de ASML qui se confirme.
16:44On verra comment cette communication est arrivée là, en pleine séance, en Europe,
16:50et pourquoi à la veille des résultats officiels d'ASML.
16:54Je comprends, d'après les informations qui parviennent,
16:56qu'ASML a communiqué sur ses réservations pour le troisième trimestre, encore une fois,
17:01et que le niveau de réservation en valeur est plus de deux fois inférieur aux attentes,
17:08que NVIDIA, évidemment, coupe sa guidance pour ses ventes 2025.
17:13Ça crée quand même tout de suite un choc sur le marché, avec une baisse de 10-15% du prix.
17:18On a tous vécu ça en début, effectivement, on a tous été pris de court.
17:21C'est très surprenant qu'ils annoncent ça en plein milieu de séance.
17:24On verra pourquoi la communication est arrivée là, comme ça, maintenant, à 24h.
17:27Il faut avoir plus d'éléments.
17:28Mais c'est une communication officielle de ce point de vue-là.
17:30La baisse est réelle, donc ça va impacter les indices, ça va impacter les investisseurs derrière,
17:34donc ça c'est une certitude.
17:37Je ne suis pas un énorme fan du secteur des semi-conducteurs,
17:39je pense qu'il faut absolument en avoir,
17:40parce que sans ça, vous ne faites pas de rallye de l'année, notamment sur les US,
17:43sans parler forcément d'NVIDIA et même les autres.
17:45Donc c'est quelque chose qu'il faut avoir dans un portefeuille.
17:47Il y a un gros problème de valorisation, parce que ça devient cher pour certaines.
17:50Alors pas forcément NVIDIA, paradoxalement,
17:52parce que c'est tellement de machines à cash que quand on regarde les PE, etc., c'est plutôt justifié.
17:57Mais il faut être méchant, mais c'est vrai que c'est un secteur, si on ne l'a pas cette année, on se coupe.
18:03Si on n'a pas NVIDIA, en tout cas.
18:04Pas que, vous avez du Broadcom, vous en avez d'autres dans le secteur qui ont très bien marché,
18:09à SML, ils font leur 16 voisines.
18:11Alors c'est surtout le SOX américain qui a bien marché.
18:13Oui, c'est normal, parce que les semis en Europe, les semis français, c'est très automobile.
18:19Donc c'est très automobile, ça se passe très mal.
18:21Donc mécaniquement, ça ne se passe pas bien non plus.
18:23Donc effectivement, il vaut mieux les avoir aux US.
18:25Mais c'est un secteur, on peut difficilement y couper, j'ai tendance à dire.
18:31Maintenant, c'est une vraie question.
18:33Je serais ravi d'entendre ce que vous avez à dire pour l'année prochaine,
18:35parce que c'est quand même un gros souci de valorisation au bout d'un moment.
18:39Donc nous, on reste positionnés dessus.
18:41Je pense qu'il faut en avoir.
18:43Il ne faut pas avoir que ça, preuve en est ce qui se passe sur SML aujourd'hui.
18:47Avoir.
18:49Mais plus de conviction sur ça que sur la Chine, en tout cas.
18:51C'est intéressant, parce que la dernière publication d'NVIDIA au cœur du mois d'août,
18:55les chiffres paraissaient quand même encore en première lecture assez spectaculaires,
18:59extraordinaires, démentiels.
19:01La réaction de marché, je m'en souviens très bien, avait été assez timorée,
19:05voire négative, sur le stock NVIDIA,
19:09montrant que même des résultats exceptionnels ne suffisaient plus à nourrir et alimenter le marché.
19:15Là, pour le coup, à SML, c'est une vraie mauvaise nouvelle qui prend le marché tout de suite à revers.
19:21Il faut prendre des pincettes, parce qu'il faudra savoir la raison.
19:23Est-ce que c'est les bannes politiques du gouvernement Mallorné ?
19:25Est-ce que c'est l'annonce de SNES ?
19:27L'écart entre l'estimée, les attentes sur les réservations et la réalité,
19:31effectivement, est très très important.
19:34Il y a aussi ce contexte géopolitique autour des semi-conducteurs
19:38et l'idée d'une séparation Chine-États-Unis.
19:40Tous ces facteurs-là jouent dans cette industrie.
19:44Quel est le signal que ça vous renvoie, Céline ?
19:48Ça me dit qu'effectivement, ça confirme, parce que comme vous le disiez à l'instant,
19:52on a quand même eu une première alerte en juillet.
19:54C'est-à-dire qu'on a eu des résultats d'Apple qui sont tombés,
19:56les résultats de NVIDIA, et on a vu que pour la première fois,
19:59on avait un marché qui montait en juillet, août, septembre,
20:02sans qu'il soit tiré par l'essai magnifique et par la technologie.
20:05On avait l'essai magnifique et la technologie qui étaient en baisse sur le troisième trimestre,
20:09et pendant ce temps-là, le reste du marché qui continuait à progresser,
20:13notamment des valeurs minières, des valeurs qui s'étaient tirées par le marché de l'or,
20:18ou des valeurs dans la pharmacie, d'autres valeurs qui montaient.
20:21Utilities ?
20:22Des utilities, de la santé, d'autres valeurs qui progressaient.
20:25Le marché chinois dont on parle à l'instant, donc des marchés émergents,
20:29dans un contexte où le Nasdaq baissait.
20:31Et ça, c'est la première fois qu'on le vivait depuis très longtemps.
20:34Donc c'était une première alerte, mais ce qui est intéressant,
20:37c'est qu'effectivement, on parlait tout à l'heure du marché chinois,
20:41sur lequel on a l'avalot avec nous, les attentes qui sont faibles,
20:44et de la poudre sèche.
20:45À l'inverse, le problème auquel on est confrontés,
20:48c'est ce qu'évoquait Grégoire à l'instant,
20:50c'est que de l'autre côté, on a effectivement des entreprises de qualité exceptionnelle,
20:54ça, tout le monde en convient, NVIDIA, Alphabet, Meta,
20:58sont des qualités d'une très grande qualité,
21:00mais ces sociétés, elles sont tellement reconnues
21:03qu'elles sont détenues par tout le monde.
21:04Donc la poudre sèche, elle est inexistante,
21:07c'est-à-dire qu'il n'y a pas tellement de nouvelles personnes qui vont les acheter.
21:10Et elles ont également des valorisations qui sont au sommet.
21:14La dernière fois qu'on a vu des valorisations pareilles sur des titres,
21:17c'était donc en 2000, notamment quand on regarde le prix par rapport aux ventes.
21:22Parce qu'on me parle souvent du prix par rapport aux bénéfices,
21:25mais on a des marges qui sont exceptionnellement élevées.
21:28Plus de 70%, 80% pour NVIDIA.
21:31Parfois sur certains produits de NVIDIA.
21:33On est bien conscients, nous tous, que ce ne sont pas des marges
21:36qui sont tenables sur la durée.
21:37Il y a forcément de la concurrence à un moment.
21:39Donc je préfère regarder le prix par rapport aux ventes.
21:42Quand on regarde le prix par rapport aux ventes,
21:43on est sur des niveaux qui sont au-dessus de 2000, donc très élevés,
21:46et des attentes sur les bénéfices qui sont très élevées aussi.
21:49Donc forcément, quand on attend 28% de croissance
21:52pour les 10 prochaines années sur ces valeurs, c'est énorme.
21:55Je regardais, ça veut dire que sur des entreprises
21:58qui font 100 milliards de bénéfices,
22:00on s'attend à ce qu'ils fassent 800 milliards dans 8 ans.
22:03800 milliards, c'est beaucoup d'argent quand même.
22:06Donc prudence toujours avec ce secteur.
22:09Effectivement, je pense qu'il faut avoir la plus grande prudence
22:11par rapport à ce secteur.
22:12Mais ça n'empêche pas que ce sont des belles valeurs
22:14et des belles entreprises.
22:15Ce sont deux choses différentes, à mon sens.
22:18Joachim, l'ASML, ça fait stresser un peu tout le monde.
22:21Ça fait stresser un peu tout le monde.
22:23Après, maintenant, au niveau des équipementiers,
22:25justement pour ses conducteurs, ça fait plusieurs mois
22:27qu'on a des frictions quand même sur le marché.
22:29Quand on regarde l'américain Applied Materials
22:31ou même le japonais Token Electron, tout comme l'ASML,
22:35on a des performances mitigées depuis quelques mois.
22:37Alors ça, c'était légèrement repris sur les communications d'NVIDIA
22:40sur la demande de Blackwell.
22:41Là, maintenant, ce qu'on va regarder peut-être,
22:44c'est au niveau des commandes.
22:46C'est vrai qu'il y a les restrictions des exportations vers la Chine
22:49qu'on posait sur le sentiment.
22:50Mais on va voir si ça se retrouve dans les commandes
22:52puisqu'en fait, qu'est-ce qu'ont fait les entreprises chinoises ?
22:54Elles se sont empressées de commander
22:57avant que les restrictions soient mises en place.
22:59Puis chacun a développé une gamme dédiée à la Chine
23:02qui soit conforme aux restrictions.
23:05Les restrictions sont mises en place.
23:06Et puis également, on regardera, puisque c'est important
23:08au niveau des équipementiers pour semi-conducteurs,
23:10ils sont assez tôt dans le cycle
23:12puisqu'ils dépendent fortement des dépenses d'investissement
23:15des foundry.
23:16Donc on verra également dans quelle mesure
23:18c'est un premier signal peut-être
23:21d'un ralentissement du cycle sur les semi-conducteurs.
23:24C'est le début d'un ralentissement ?
23:25C'est potentiellement le début d'un ralentissement du cycle ?
23:27Ou il y a déjà un bas de cycle pour certains ?
23:29Ça pourrait, puisqu'ils dépendent très fortement des Capex,
23:32des entreprises derrière qui fabriquent des semi-conducteurs.
23:35Donc en fait, s'il y a un ralentissement peut-être
23:37de la demande des équipements pour la production de semi-conducteurs,
23:40on peut se poser la question de la demande finale aussi.
23:42Après, le dernier discours de Jensen Huang
23:44sur la nouvelle puce Blackwell
23:47est quand même de dire que 1.
23:49elle est en production et qu'ils sont en full production
23:51aujourd'hui sur Blackwell
23:53et que la demande est quand même insane
23:56autour de Blackwell.
23:58Il ne dira pas autre chose mais
24:00le message est quand même très...
24:02C'est sûr.
24:04C'est là où on verra de manière plus attentive les résultats.
24:09Sur les résultats en général,
24:12qu'est-ce que vous attendez de cette saison d'earnings ?
24:15Quelles sont les informations que vous avez envie d'aller chercher ?
24:19Justement, dans quel type de secteur ?
24:22Pour la suite, bien sûr, Céline.
24:24Eh bien moi, effectivement,
24:26je pense que ça va être très intéressant
24:28de vivre ce moment parce qu'effectivement,
24:30on arrive avec un marché qui a beaucoup monté
24:32quand même cette année.
24:33On doit être à plus 22% sur le S&P 500.
24:35Plus 22, plus 23, oui.
24:3646e plus haut historique pour le S&P 500 cette année.
24:39Voilà.
24:40Quand on regarde la poudre sèche
24:43ou l'optimisme des investisseurs,
24:45on a rarement été aussi haut.
24:47Donc voilà.
24:48On est vraiment tous investis.
24:49Il y a très peu de cash sur le côté
24:50et tout le monde est hyper optimiste.
24:52Donc c'est forcément un peu compliqué.
24:56C'est forcément un peu risqué.
24:57Et on peut avoir des déceptions.
24:59Donc il faut être très attentif.
25:00Je pense qu'effectivement,
25:01on peut avoir des déceptions sur le secteur de la technologie.
25:04On est en train de le voir à l'instant.
25:05Et à l'inverse,
25:06je pense qu'on peut avoir des bonnes surprises
25:07sur des secteurs sur lesquels on n'a pas des attentes
25:09très importantes,
25:10notamment le secteur minier.
25:11Parce que j'ai quand même regardé avec attention
25:13évoluer l'or depuis le début de l'année.
25:15L'or a fait quand même plus 30%.
25:17Dans un contexte,
25:19on l'évoquait à l'instant,
25:20de banques centrales qui impriment beaucoup d'argent
25:23en Chine, aux Etats-Unis.
25:26Et puis dans un contexte
25:27où on a une défiance quand même par rapport à la monnaie papier
25:30parce que les dettes des Etats sont très élevées,
25:32que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis.
25:35Et les orifères, on n'en a pas profité encore ?
25:37Et les minières orifères n'ont pas tellement profité
25:41de cette progression parce qu'il y a une défiance.
25:44C'est-à-dire que ces minières sont considérées
25:46également comme non-investissables,
25:48un peu comme la Chine.
25:49C'est-à-dire qu'on se dit...
25:50Pour des questions, quoi ? ESG ?
25:51Il y a des questions ESG,
25:52il y a des questions de...
25:54Le comportement que ces sociétés ont
25:57pendant le précédent cycle,
25:58elles ont beaucoup dépensé,
25:59elles n'ont pas fait attention à l'actionnaire.
26:01Et donc on est persuadés
26:02que c'est vraiment les pires des entreprises à détenir.
26:05Alors qu'il y a une augmentation massive
26:07de la génération de cash,
26:09des bénéfices qui vont être colossaux
26:11parce que forcément,
26:12il y a du levier très important dans ces entreprises
26:14parce que vos coûts ne vont pas augmenter
26:16au même rythme que les revenus.
26:18Donc on risque d'avoir des surprises très positives.
26:20Donc ça, ça m'intéresse plus.
26:22Et puis je le disais à l'instant,
26:23je pense que du côté des pays émergents
26:25et plus particulièrement de la Chine,
26:26je pense qu'on peut avoir des surprises positives.
26:28Dans cette saison de résultats, Joachim,
26:30qu'est-ce que vous avez envie de suivre plus spécifiquement ?
26:32Deux choses, peut-être la Chine.
26:34Puisque même si on a eu des annonces
26:36qui ont été faites fin septembre,
26:38je pense que le troisième trimestre
26:40ne va pas être très bon
26:41au vu des dernières statistiques économiques
26:43qui sont sorties.
26:44Et puis moi, mon marché un peu de prédilection,
26:46c'est le Japon.
26:47Et donc là, on va suivre attentivement
26:49tout l'impact que peut avoir la volatilité du Yen
26:51sur les publications de résultats
26:53puisque c'est un élément extrêmement important.
26:54Le Yen a porté le marché japonais depuis 18 mois.
26:57C'est réaffermi.
26:59C'est déprécié à nouveau.
27:01Et quand on est manager japonais exportateur,
27:03quand on gravite sur une volatilité comme ça,
27:05ça devient beaucoup plus compliqué
27:07pour guider le marché.
27:08Donc à voir dans quelles mesures
27:10on aura un impact sur les publications de résultats.
27:12C'est toujours plus la volatilité du Yen,
27:14retrouvée notamment depuis cet été,
27:16depuis la hausse de taux de la Banque du Japon
27:18et puis après un mouvement de rebaisse du Yen
27:21depuis la baisse de taux de la Réserve fédérale.
27:23C'est plus la volatilité qui risque d'avoir un impact
27:26et pas que le niveau du Yen et de la parité de la Rienne.
27:30C'est compliqué parce que quand on est PDG
27:32d'une entreprise exportatrice japonaise,
27:34on va faire nos guidance pour l'année
27:36avec peut-être 50-60% des ventes en dehors du Japon.
27:40On doit définir un hypothèse pour le Yen
27:43en amont de ce qu'on va vivre au cours de l'année.
27:46On le revoit tout au long de l'année,
27:48à chaque trimestre, en fonction de l'évolution du Yen.
27:50Et quand il y a un Yen qui évolue de manière très volatile,
27:54c'est très compliqué pour eux de définir
27:56le bon niveau de calibrage.
27:58Et c'est là où parfois il y a des déceptions
28:00puisqu'on a des PDG d'entreprises
28:02qui revoient à la baisse leurs guidance
28:04parce que le Yen s'est apprécié.
28:06Qu'est-ce qui peut réduire la volatilité du Yen à ce stade ?
28:09Aujourd'hui, à court-moyen terme,
28:13on a une divergence assez forte de politique monétaire
28:16entre la BOJ, la Fed et la BCE
28:18qui est plutôt en faveur d'une appréciation du Yen.
28:21Maintenant, on voit qu'il y a une volatilité très forte
28:23puisque sur les statistiques économiques américaines,
28:25le Yen est extrêmement volatile
28:27puisqu'on se pose des questions
28:29sur la rapidité de cette divergence-là.
28:31Du coup, le marché est très attentif
28:33à toutes les statistiques économiques
28:35et le Yen, aujourd'hui, est extrêmement volatile
28:37suite à ces annonces-là.
28:39Sur le cycle de baisse de taux,
28:41comment voyez-vous les choses se développer
28:43partant de l'état actuel ?
28:45Une Fed qui est rentrée dans le jeu
28:47avec un 50 points de base qui restera dans les mémoires.
28:49Une BCE, finalement,
28:51qui semble prête à enquiller
28:53une troisième baisse de taux consécutive.
28:55Est-ce que c'est un cycle
28:57qui va apparaître assez synchrone
28:59ou est-ce qu'il y a des risques de divergence très fort
29:01tant dans le rythme que dans les points d'arrivée
29:03des taux directeurs des banques centrales aujourd'hui ?
29:05Je mets la BOJ à part.
29:07Je pense que ça va être assez synchrone
29:09avec une BCE qui va plus ferme
29:11à l'avis que la Fed
29:13parce que, malheureusement pour nous,
29:15ça se détériore beaucoup plus vite
29:17la macro en zone euro qu'aux US.
29:19Je suis quand même très étonné.
29:21On parle des earnings, on parle de tout ça.
29:23Personne ne parle de l'élection politique qui arrive aux Etats-Unis.
29:25Que ce soit nous, côté client,
29:27que ce soit nous, côté partenaire,
29:29mais j'ai l'impression que ça va passer comme une lettre à la poste
29:31qu'importe ce qui se passe.
29:33Moi, je pense qu'il y a un risque.
29:35D'ailleurs, je serais très curieux de savoir ce que vous pensez.
29:37Un risque de quoi ? Que ce soit un vrai bouleversement
29:39dans le régime de marché
29:41pour la macro 2025 ?
29:43Pas du tout, parce que pour nous, que ce soit l'un ou l'autre,
29:45ils sont promarchés, ils vont creuser le déficit.
29:47Le risque pour nous, c'est que Trump perde
29:49sur 10, 20 000 voix et qu'il conteste,
29:51qu'il ne reconnaisse pas et que ça fasse ce qui s'est passé à l'époque
29:53et que ça mette de la volatilité.
29:55Vu qu'on part de très haut, pour le coup, prise de profit,
29:57si en plus on rajoute des earnings qui sont moins bons sur les techs,
29:59ça peut connaître une fin d'année un peu difficile.
30:01Je pense que ça va bien se passer,
30:03mais je suis quand même assez surpris
30:05que personne n'en parle.
30:07Pour vous, c'est le risque sur la capacité même
30:09des Etats-Unis à délivrer un résultat
30:11incontesté de l'élection présidentielle ?
30:13Non, parce que les incitations sont fortes,
30:15Trump va l'avoir, mais il va le contester.
30:17S'il le perd sur un swing state à 15 000 voix,
30:19à la Pennsylvania par exemple,
30:21il l'a déjà fait, donc ce ne serait pas étonnant
30:23qu'il le refasse avec les conséquences.
30:25C'est un pays qui est tellement clivé avec les conséquences qu'on a connues.
30:27Donc volatilité, potentiellement
30:29moins investissable,
30:31on prend des profits et on passe de moins 23
30:33à plus 15.
30:35Mais c'est vrai que nous, on a beaucoup de clients
30:37qui nous interrogent là-dessus et il y a très peu de gens qui en parlent.
30:39Comme si c'était
30:41quasiment un non-event
30:43ou un zéro risque.
30:45Je ne sais pas ce que vous en pensez.
30:47Je suis assez surpris sur ça.
30:49Après, on n'en parle pas.
30:51On en parle quand même un peu.
30:53Peu dans les discours des
30:55grandes maisons de gestion.
30:57Tout le monde dit qu'on est très positif sur les US.
30:59Nous, on l'est très positif sur les US.
31:01Mais c'est vrai que ça peut faire un peu
31:03derrière la machine, peut-être à très court terme,
31:05mais il peut y avoir un pic. Pour revenir à votre question de base,
31:07nous, on reste très positif sur l'obligataire.
31:09Les taux vont baisser, peut-être probablement
31:11vite aux US parce que ça tient mieux.
31:13On reste encore dans un paradis obligataire.
31:15D'ailleurs, en Europe, on le voit, ça va être beaucoup plus difficile
31:17d'avoir des portefeuilles avec notre 5% de rendement
31:19sur le Senior Investment Greek.
31:21Ça a beaucoup baissé, donc il faut aller du côté des hybrides.
31:23Aux US, il y a des choses à faire.
31:25Je pense qu'il faut mettre de la duration.
31:27Mais ça va baisser parce que
31:29que ça soit chez nous
31:31ou même en Angleterre,
31:33ce n'est pas très bon ce qui se passe d'un point de vue macro-économique.
31:35Je ne vous parle pas des problèmes
31:37de budget, etc.
31:39Mais le risque
31:41de l'action américaine,
31:43je suis curieux de savoir comment vous le jouez chez vous.
31:45Ou pas. Est-ce qu'il faut le jouer
31:47si c'est pour quelques jours de perturbations
31:49autour de la publication
31:51d'un résultat ?
31:53Est-ce que ça fait une tendance derrière ?
31:55C'est une vraie question.
31:57Je suis tout à fait d'accord avec Grégoire.
31:59Je trouve que c'est le petit gris.
32:01Et effectivement, il y a un tel
32:03engouement pour les actions américaines
32:05que plus personne n'ose en parler
32:07alors qu'effectivement, c'est un peu l'éléphant dans la pièce.
32:09Et que quoi qu'il arrive,
32:11il faut écouter ce que disent les deux candidats,
32:13ils ont dit, quoi qu'il arrive, nous, on fera des chèques.
32:15Donc on va dépenser, on va dépenser.
32:17Ça veut dire que quand même, il va se poser
32:19à un moment une question sur le dollar.
32:21Et cette question-là, pour l'instant,
32:23personne ne se la pose parce qu'on a l'impression
32:25qu'on ne veut tellement pas regarder
32:27ce qui se passe et on est tellement
32:29obsessionnel de nos problèmes en Europe
32:31ou
32:33la grande défiance vis-à-vis de l'Asie
32:35qu'on préfère pas tellement se poser
32:37de questions et on reste le nez
32:39dans le guidon en se disant
32:41les Etats-Unis, c'est l'endroit où ça va aller bien
32:43et le reste du monde, c'est vraiment
32:45l'endroit où ça va aller.
32:47Mais il y a un risque de rupture, le mot est fort,
32:49mais il y a un risque vraiment de rebalancement fort
32:51autour de cette élection
32:53américaine et de ses conséquences.
32:55Quand vous regardez les marchés actions,
32:57on a des cycles
32:59qui sont de 10 à 15 ans
33:01de surperformance des Etats-Unis
33:03et de sous-performance des Etats-Unis.
33:05On a un cycle, comme je le disais à l'instant,
33:07qui a commencé en 2008, de surperformance
33:09des Etats-Unis, qui dure depuis 15 ans.
33:1115 ans, c'est extrêmement long.
33:13La dernière fois qu'on a dû avoir ça,
33:15c'était entre
33:1787 et 2000.
33:21Et donc après, on a un autre cycle
33:23qui s'enclenche entre 2000
33:25et 2008, où ce sont d'autres
33:27marchés qui surperforment parce qu'effectivement
33:29vous avez eu trop d'argent qui s'est mis au même endroit
33:31donc du coup, on a
33:33des rendements qui sont plus faibles parce qu'il y a trop d'argent
33:35au même endroit, justement.
33:37Et donc, c'est d'autres pierres
33:39qu'il faut retourner pour le prochain cycle.
33:41Et donc effectivement, je pense qu'il est tout à fait
33:43possible qu'on soit en train
33:45de vivre un changement de leadership
33:47La fin de l'exceptionalisme américain.
33:49Tout à fait. Tout est possible.
33:51De la même façon qu'il
33:53était possible d'investir aux Etats-Unis en 2008
33:55et même de faire de l'argent, et bien peut-être qu'il est
33:57possible d'acheter d'autres actions en dehors
33:59des Etats-Unis et de faire beaucoup d'argent.
34:01Parce que ce sont des marchés qui sont délaissés.
34:03C'est quoi la logique action
34:05chez vous, chez Mansartis, Joachim ?
34:07Si on prend le spectre
34:09asiatique par exemple, et la Chine plus particulièrement
34:11je pense que quelle que soit
34:13l'issue des élections, ça sera douloureux pour la Chine
34:15mais d'où le timing aussi des annonces, je pense.
34:17À un mois et demi des élections,
34:19ils savaient très bien que quel que soit
34:21le résultat, que ce soit Trump
34:23ou en fait Harris, puisqu'en fait
34:25on pensait à la fin du mandat de Trump
34:27que Biden allait s'améliorer, en fait
34:29ce n'est pas forcément le cas, donc je pense que pour
34:31un résultat qui donne
34:33gagnant Harris, on n'aura pas forcément
34:35une amélioration au niveau de la guerre commerciale
34:37avec la Chine. Maintenant la Chine est assez
34:39pragmatique, donc elle l'a pris en compte
34:41et c'est pour ça d'ailleurs qu'on voit
34:43que toute sa politique
34:45de ces derniers mois en fait, qui était plus
34:47tournée vers les exportations, que ça soit
34:49des véhicules électriques, alors pas forcément vers les Etats-Unis
34:51mais que ça soit vers aussi les panneaux
34:53solaires, etc., se transforme
34:55vers une politique centrée vers
34:57la demande domestique, donc l'immobilier
34:59puis, on l'espère, la consommation
35:01et puis vous voulez un autre élément
35:03de volatilité pour le Yen, je pense que
35:05typiquement, les élections américaines
35:07vont être un élément très important de volatilité
35:09pour le Yen. Plus que l'élection
35:11japonaise ? Plus que l'élection japonaise
35:13Non mais qu'est-ce qu'il précise ?
35:15Qui est quand même à regarder, mais en fait
35:17on aura plus sans doute une appréciation
35:19du dollar, donc une dépréciation du Yen
35:21si Trump gagne, et inversement
35:23plutôt une stabilité du Yen, voire une appréciation
35:25du Yen si Harris gagne
35:27mais voilà, c'est quand même un élément
35:29très important, donc je rejoins ce qui a été dit avant.
35:31Et d'ailleurs, juste un petit document pour boucler
35:33la boucle, pour revenir au pétrole, moi
35:35je pense qu'ils ne font rien, parce que Biden
35:37leur a dit de rien faire, parce que si le prix à la pompe monte
35:39Trump va passer, et par contre
35:41vous pouvez être sûr que si Trump passe
35:43là, il va être carte blanche pour les Israéliens
35:45pour faire ce qu'ils veulent, et là le prix du pétrole
35:47va monter fortement, donc
35:49au final, pétrole
35:51c'est les gens qui jouent la baisse, méfiance
35:53quand même.
35:55Et au lendemain du 5 novembre
35:57ça peut changer la donne pour la réserve
35:59fédérale américaine aussi, Grégoire ?
36:01Elle est indépendante sur le papier
36:03après si Trump passe, il va mettre une énorme pression
36:05et on sait très bien ce qu'il a fait avant
36:07donc ça va pas être
36:09sympa pour eux, mais après
36:11de toute façon, ce qui regarde eux, c'est leur mandat
36:13ils ont quand même assez de données
36:15je pense, de leur côté, pour savoir ce qu'ils veulent faire
36:17de ce qu'on sait, ils ne sont pas tous
36:19d'accord entre eux, donc les 50 points
36:21de base de coupe la dernière fois, ce n'était pas accepté par
36:23tout le monde, moi je pense qu'ils vont continuer de baisser
36:25de manière probablement plus progressive
36:27ça ne va pas être en ligne droite
36:29mais oui, la trajectoire des taux, c'est que ça baisse
36:31donc il faut mettre un peu de durations
36:33et garder une bonne qualité de trade-in, et je pense qu'il y a
36:35de l'argent à faire sur l'obligataire.
36:37L'obligataire. Sur les actions
36:39encore un mot, d'avoir
36:41le S&P au plus historique et un VIX
36:43qui se tient quand même autour de 20
36:45qui n'est pas à 15 ou moins de 15
36:47ou à 10, c'est quoi, c'est un équilibre
36:49normal ?
36:51Non, mais une super opportunité pour se hedger
36:53à très peu cher, d'ici fin
36:55d'année, pour hedger le risque
36:57politique et potentiellement le risque des earnings
36:59donc moi j'invite les gens
37:01à regarder ça. Plutôt une phase de risque alors
37:03Non, ce n'est pas ça, c'est que si on est
37:05très investi sur les US, on a fait une super année
37:07et que ça ne coûte quasiment rien de prendre des options à la baisse
37:09vu la volatilité très basse
37:11et je pense qu'au bout d'un moment il faut le faire. Mais elle n'est pas à 15 non plus
37:13elle est à 20, c'est ce que je veux dire, ça reste
37:15ça reste quand même pas très cher
37:17ça reste peu cher pour ce coup-là
37:19donc je pense que d'un point de vue client, ça vaut le coup de regarder
37:23Bon, sur
37:25l'élection américaine, il y a
37:27l'idée qu'une victoire
37:29de l'un ou l'autre peut modifier un portefeuille
37:31d'investissement, Céline ?
37:33Non, non, parce qu'effectivement, comme je disais
37:35à l'instant, de toute façon c'est loose loose
37:37pour moi, de toute façon c'est ce qu'on disait
37:39ils nous disent clairement
37:41loose loose, c'est-à-dire que sûr en tous les cas
37:43le
37:45le dollar, et pour les
37:47Et pour les Etats-Unis, on va quand même avoir
37:49à un moment une interrogation
37:51quant à
37:53la stabilité du système, enfin on va
37:55commencer à se dire, pourquoi est-ce qu'on prête de l'argent
37:57à des personnes qui ne nous expliquent pas comment
37:59est-ce qu'ils vont faire pour nous rembourser cet argent
38:01on va avoir des intérêts de dette
38:03qui vont peser de plus en plus lourd, ça surpasse
38:05je crois le budget défense
38:07déjà en ce moment
38:09donc il y a tout un questionnement
38:11sachant qu'au même moment
38:13qui finance cette dette, ce sont les chinois
38:15donc on a une énorme problématique qui va se poser
38:17et puis d'un point de vue géopolitique
38:19on va avoir beaucoup d'incertitudes parce que
38:21selon le choix
38:23du président, on peut effectivement avoir
38:25quand même la donne qui change
38:27avec le cas d'Israël mais également
38:29le cas de l'Ukraine, donc on va avoir des bouleversements
38:31politiques qui risquent d'être
38:33d'une ampleur importante, mais tout ce qu'on sait
38:35c'est que quoi qu'il arrive, on assiste
38:37quand même à un repli des Etats-Unis
38:39et de l'autre côté
38:41on sait aussi qu'on a quand même
38:43l'émergence d'un leadership
38:45technologique en dehors
38:47des Etats-Unis, notamment en raison
38:49de ces mesures de rétorsion.
38:51Et l'Europe, vous la mettez où dans cette affaire
38:53en matière d'investissement ?
38:55Je sais que c'est jamais sexy
38:57Non, l'Europe, mais effectivement il faut regarder
38:59les dossiers au cas par cas comme toujours
39:01parce que vous avez, on parlait de Total tout à l'heure
39:03quand même un leadership
39:05exceptionnel chez Total
39:07une stratégie qui est
39:09très intéressante, notamment
39:11avec le développement sur le renouvelable
39:13un retour sur investissement
39:15qui est au-dessus de tous ces paires
39:17dans le monde, donc c'est des dossiers
39:19qui sont toujours intéressants sur des séances
39:21de baisse comme aujourd'hui, et puis
39:23on a également des entreprises comme Michelin
39:25en France, qui sont très bien gérées
39:27et qui vont tirer leur épingle du jeu
39:29dans un monde où
39:31on aura quand même besoin de pneus, notamment
39:33pour les voitures électriques qu'on évoquait tout à l'heure
39:35donc il y a des choses à regarder
39:37Non mais dans l'idée du rebalancement des flux
39:39des US vers le reste du monde, l'Europe peut en profiter un peu
39:41Il ne faut pas désespérer, on va avoir
39:43effectivement une situation
39:45d'exsangue, on va être au milieu
39:47entre deux feux demain
39:49et donc politiquement ça risque d'être compliqué
39:51pour nous tous, mais
39:53si on a des entreprises qui sont bien gérées avec un bon
39:55leadership, on pourra faire la différence
39:57j'en suis convaincue
39:59Merci à vous trois, on s'arrêtera sur cette note d'espoir
40:01Merci Céline, Céline Pickmall-Prad
40:03Pickmall Auton Investment, Joachim Jean Mansartis
40:05et Grégoire Kounovski
40:07Norman K. étaient les invités de Planète Marché
40:09ce soir

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