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Mardi 8 avril 2025, retrouvez Adil Amor (Directeur de la coordination stratégique, Arkéa Asset Management), Alain du Brusle (Directeur de la gestion, Claresco) et Vincent Guenzi (Directeur de la Stratégie d'Investissement, Cholet Dupont Oudart) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Alain Dubruel est avec nous, le directeur de la gestion de Claresco, bonsoir Alain.
00:17Bonsoir Grégoire.
00:18Adil Amor nous accompagne, directeur de la coordination stratégique d'Arkea Asset Management,
00:22bonsoir Adil.
00:23Bonsoir Grégoire.
00:24Et Vincent Guenzi est à nos côtés également, directeur de la stratégie d'investissement
00:26de Cholet, Dupont ou Dar.
00:28Bonsoir Vincent.
00:29Merci d'être là messieurs, ravi de vous retrouver Vincent, la parole au stratégiste
00:34sur l'analyse du court terme, ce qui a fait quand même le sel des marchés depuis quelques
00:40jours, cette séquence de liquidation avec peut-être un point paroxystique atteint hier
00:47et cette séance de rebond qu'on peut qualifier de rebond technique j'imagine à ce stade
00:53Vincent ?
00:54Oui absolument.
00:55Bon j'étais assez étonné quand même de la baisse des marchés hier, je trouve que
01:01je regardais un peu ce qui se passait pendant la nuit et je voyais les futures qui baissaient
01:04beaucoup et il ne faut pas oublier que les pays asiatiques, la Chine et le Japon étaient
01:09fermés au moment où la Chine a annoncé ses mesures de rétorsion.
01:14Vendredi oui.
01:15Et donc il était assez logique qu'il y ait une poursuite de la baisse, enfin en tout
01:19cas qu'il rattrape un peu la baisse des autres marchés qui avaient eu lieu vendredi.
01:22Mais que derrière les futurs américains et européens continuent à baisser beaucoup
01:26plus, ce n'était pas très logique, sauf quand on sait qu'il y a de la psychologie
01:30qui rentre en ligne de compte, le doute, la peur et je pense que c'est ce qui explique
01:35l'accentuation de la baisse hier avec des niveaux de survente très très importants.
01:39J'ai écrit qu'on était probablement dans des niveaux où on aurait un rebond technique,
01:46on l'a vu à un moment donné hier soir à New York quand il y a eu des fake news, mais
01:50en tout cas aujourd'hui on voit qu'on annule en Europe à peu près la baisse d'hier, ce
01:53qui me semble assez logique.
01:54J'ai écrit également que quand on est entre moins 15 et moins 20% de baisse par rapport
01:59au plus haut, ce qui était le niveau qu'on avait atteint hier, on n'intègre déjà pas
02:05toutes les mauvaises nouvelles possibles, mais c'est assez cohérent avec une analyse
02:08qui veut qu'on ait à 50% de chance d'une récession.
02:11Pour aller beaucoup plus bas, je pense qu'il faut que les probabilités de récession
02:16augmentent beaucoup plus ou que la guerre commerciale s'amplifie encore plus pour arriver
02:21à ces conclusions.
02:22Je pense que là on est au mieux dans une phase de stabilisation, avec peut-être un
02:29peu de volatilité certainement.
02:30Je ne suis pas certain qu'on puisse monter beaucoup plus haut, parce que par rapport
02:34au point bas on a déjà repris à peu près 5% finalement.
02:36Il n'est pas exclu que la reprise technique puisse continuer un petit peu, mais pour
02:41retourner vraiment la tendance, on n'y est pas encore, il faut vraiment que l'idée
02:45de récession disparaisse, il faut donc qu'il y ait un reflux assez fort de la guerre commerciale.
02:49Je n'ai plus en a parlé.
02:50De quoi est-ce que ça va dépendre concrètement ?
02:52Je pense qu'aujourd'hui les marchés se disaient Trump c'est the heart of the deal,
03:00et là on a un Trump qui est un peu lui-même et son entourage devenu un apprenti sorcier.
03:07Il rêve un petit peu, et donc je pense qu'il faut un retour au réalisme.
03:13Autour de lui, il y a des gens qui sont un peu plus réalistes et qui commencent à tirer
03:17le signal d'alarme, la baisse des marchés est probablement aussi un signal d'alarme
03:21pour lui, même s'il ne veut pas l'accepter.
03:25Mais bon, on n'est pas encore vraiment sûr que les choses vont se stabiliser, ce serait
03:31assez logique, mais ça va prendre du temps, et je crois que pour que les marchés reprennent
03:36une tendance plus haussière, il faut effectivement qu'il y ait des négociations qui se mettent
03:41en place, avec l'Europe dont on n'a pas beaucoup parlé, parce qu'aujourd'hui il n'y a pas
03:46eu de vrais débuts de négociations, la Chine comme tu l'as dit ça va être assez compliqué.
03:50Je crains quand même que l'incertitude reste et que ça bloque les velléités de hausses
03:55supplémentaires.
03:56Au-delà même de la guerre tarifaire, le montant d'incertitude que Trump a généré
04:01va rester au moins en partie, et au moins pour un temps.
04:04Il y a l'incertitude de la guerre commerciale, mais il y a aussi l'incertitude sur la qualité
04:08des gouvernants.
04:09Et donc il y a un mécanisme de confiance qui est un peu rompu.
04:13Ça peut revenir relativement vite, mais il faut des preuves, tant juste.
04:18C'est ma vraie question, comment on rattrape la confiance qu'on a perdue en moins de 90
04:22jours maintenant sous cette administration ?
04:24Ça peut revenir.
04:25Il y a deux camps, les marchés ont une mémoire de poisson rouge, ça j'entends assez souvent,
04:31et puis il y a ceux qui se posent des questions un peu lourdes quand même sur la crédibilité
04:35de cette administration et les dommages qu'elle pourrait causer, peut-être un peu structurel
04:40pour les actifs américains.
04:42On va en discuter messieurs, mais tour de table sur cette séquence, qu'est-ce que
04:46vous en retenez Adil ? Et partant de ce rebond technique, vous avez l'habitude, ce n'est
04:52pas la première fois dans votre carrière que vous vivez des moments de stress de marché,
04:56de liquidation, puis de rebond.
04:58On a tous les dictons, les vieux dictons boursiers qui nous reviennent en tête à ce moment-là,
05:03mais qu'est-ce qu'on peut attendre des marchés partant de cette séquence ?
05:07En fait, juste pour ajouter par rapport à ce qui a été dit, le marché, ce qu'il
05:12a intégré et ce qu'il n'aime pas, c'est l'incertitude.
05:15Je rappelle qu'en tant qu'investisseur, notre métier, je pense tous autour de la
05:19table, c'est quoi ? C'est de prier et c'est du risque.
05:21Là, aujourd'hui, la grande difficulté, je précise juste, risque positif ou négatif,
05:28quel qu'il soit.
05:29C'est un jeu de probabilité, on met un prix sur le futur.
05:32Tout à fait.
05:33C'est exactement.
05:34C'est notre métier.
05:35On peut s'y tromper ou avoir raison.
05:36Mais c'est notre métier.
05:37La grande difficulté qu'on a aujourd'hui, c'est au-delà même des mesures tarifaires
05:40qui ont été annoncées, c'est leur pérennité et la réalité de ce qui peut se mettre en
05:44place.
05:45Parce que tant qu'on n'a pas de certitude, on est strictement incapable de faire des mathématiques,
05:50de faire tourner nos fichiers, de voir un petit peu où est-ce qu'on peut aller.
05:52Donc ça, c'est la grande énigme et c'est la raison pour laquelle on a vu des indices
05:56de volatilité.
05:58On en a parlé, qui a touché 60, qui a baissé, mais en tout cas on est sur des régimes extrêmement
06:02élevés.
06:03Ça, c'est un point qui est essentiel.
06:04Maintenant, sur cette séance, on a constaté quelque chose maintenant, auquel on est assez
06:08habitué, c'est des flux globaux très différenciés qui se mettent à vendre de façon synchrone
06:14et organisée.
06:15Je rappelle que sur le marché à action, contrairement au marché obligataire, on a
06:18des institutionnels, on a des professionnels, mais on a aussi le marché des particuliers.
06:23Le marché des particuliers, spécialement aux Etats-Unis, c'est un marché qui est
06:26assez significatif.
06:27Et lui, quand il vend ou quand il achète, ça amplifie les mouvements.
06:31Au-delà des fonds systématiques, c'est l'acheteur ou le vendeur marginal qui compte sur les
06:35marchés.
06:36Les gérants d'actifs, les détenteurs d'actifs ont du stock et ne bougent pas leur position
06:40au quotidien.
06:41Exactement.
06:42Donc maintenant, la question qui se pose, c'est la question que je me pose aujourd'hui
06:47et à laquelle je n'ai pas encore de réponse parfaitement fine, c'est quel est le niveau
06:51d'exposition et de levier du marché ? En gros, est-ce qu'il y a encore beaucoup de
06:56leviers chez certains fonds ? Est-ce que les particuliers ont suffisamment vendu ? En gros,
07:01est-ce qu'on est dans un marché qui s'est stabilisé pour commencer à analyser et à
07:04se projeter ? Quand on voit un petit peu techniquement ce qui se passe sur la séance d'aujourd'hui,
07:08on a l'impression qu'aujourd'hui, on est dans une pseudo-stabilité, à voir maintenant
07:13d'un point de vue fondamental, où est-ce qu'on va partir ? C'est vraiment l'analyse
07:16que l'on fait sur la séance d'hier, un petit peu ce qui se passe aujourd'hui.
07:19On le rappelait, c'est vrai que les chiffres arrivent avec quelques heures, quelques jours
07:24de décalage, mais sur la séance de jeudi ou de vendredi, je crois, après la séance
07:28de jeudi, on n'avait jamais vu autant de ventes de la part des citiers, enfin des engagements
07:35des actifs risqués, des actions de la part des hedge funds, pour dire les choses simplement,
07:38avec à l'inverse, côté particulier, jamais autant d'argent mis dans le marché américain
07:45pour acheter le creux de marché, comme on dit, je crois que même ça a surpassé ce
07:48qu'on avait vu sur les séances Covid, pour dire les choses.
07:51Ça, c'était sur le marché d'action, et la hausse des taux, c'est le corollaire et
07:55le pendant sur le volet obligataire des ventes de citiers aussi, même s'il y a des raisons
08:00fondamentales.
08:01Mais avec, on va dire, une volatilité sur les marchés obligataires qui augmente, ces
08:06fonds qu'on appelle citiers, ils sont obligés, parce que la volatilité augmente, c'est un
08:11budget de risque, et donc il y a des covenants, des conditions à respecter, on vend.
08:17Et ça, ça peut expliquer, parce que c'est une question que je vous poserai, mais ça
08:20peut expliquer que dans une séance de stress comme celle qu'on a connue hier, on a vu à
08:24un moment, le 10 ans américain, mais le 30 ans également, reprendre jusqu'à 20 points
08:28de base ?
08:29Alors, c'est une partie de l'explication.
08:30C'est censé être l'actif refuge ultime, si je ne dis pas de bêtises.
08:34Après, c'est une partie de l'explication, maintenant, moi je pense que l'explication
08:38elle est aussi fondamentale, parce qu'on entend beaucoup dire que le 10 ans, le 30
08:42ans américain, en gros, on prête quoi ? Les anticipations d'inflation et de croissance.
08:46Moi, je pense que depuis plusieurs années, on prête aussi l'anticipation de besoin
08:51de financement.
08:52Ça, c'est une nouveauté, c'est de la prime de termes structurelle.
08:54Voilà.
08:55Donc ça, c'est des taux longs qui augmentent, des taux courts qui peuvent baisser, mais
08:58les taux longs doivent augmenter et augmenter.
08:59Donc on intègre un volume d'émissions du trésor plus important dans les années à
09:04venir et notamment sur la partie longue de la courbe.
09:06Tout à fait.
09:07Alain, votre analyse, vos commentaires sur la séquence ?
09:09Juste un commentaire sur ce qui a été dit.
09:11Effectivement, les particuliers aux Etats-Unis sont loin, ont été plutôt acheteurs en
09:15réalité dans cette baisse.
09:16Donc, il faut faire attention parce que si un jour, ils changent de camp, ce n'est
09:20peut-être pas terminé en termes de flux.
09:21La deuxième chose, c'est sur la remontée des taux obligataires vendredi.
09:25Il y a deux lectures, soit on se dit que c'est l'idée que les craintes vont s'apaiser,
09:31que finalement, la croissance restera, etc.
09:34C'est plutôt, ça pousserait à « buy the deep » ou alors plutôt, moi, je pense aussi
09:39l'idée que la Fed n'a pas fait grand-chose dans l'immédiat parce qu'il y a trop d'incertitudes,
09:45notamment sur l'inflation.
09:46Alors, elle a dit que l'inflation, c'est sa préoccupation première.
09:49Elle a quand même précisé qu'elle regardera aussi le chômage.
09:52Donc, si ça commence à aller moins bien sur le chômage, peut-être que, mais on sent
09:56bien que dans l'immédiat, face à Trump, Powell, de toute façon, il sait qu'il va
09:59être viré.
10:00Donc, il a aucune raison.
10:01Il part déjà.
10:02Non, mais il sait qu'il ne sera pas renouvelé.
10:04Il part renouvelé, oui, mais viré, il partira, le jour de sa date de départ.
10:09Il n'est pas obligé de, foutu pour foutu, il n'est pas obligé de faire ce que Trump
10:14lui demande.
10:15Même s'il a été quand même assez bénévolent, il faut le dire.
10:18Oui, mais cet argument-là, il est résiduel, je n'imagine pas, pour faire la politique
10:21monétaire uniquement pour une question d'affrontement personnel.
10:26Non, mais Trump voudrait qu'il baisse des taux, que les taux baissent, que le dollar
10:29baisse et que le pétrole baisse.
10:31Il a presque réussi, quitte à flinguer l'économie, mais c'était un peu cher pour arriver à ce
10:35résultat.
10:36Mais en tout cas, moi, ma lecture de la remontée des taux vendredi, c'est plutôt une certaine
10:40fermeté de la Fed et de dire qu'il n'y aura pas de baisse de taux immédiatement.
10:44Du coup, ça reprice.
10:45Mais si c'est ça l'argument, ça ne pousse pas forcément pour acheter le creux parce
10:49que ça veut dire que les problèmes restent devant nous.
10:51Maintenant, sur ce qui s'est passé ces derniers jours, oui, je pense que les marchés n'attendaient
10:56pas des droits de douane aussi élevés que ceux-là, d'une part, et surtout un rationnel
11:01très étrange qui est que, finalement, le but n'est pas de faire des deals pour dire
11:05tu baisses tes droits de douane, je baisse les miens, mais finalement, la punition est
11:11surtout vers les pays qui ont un déficit commercial très important.
11:15Par exemple, le Vietnam qui était taxé à 48%, qu'est-ce qu'il peut proposer en contrepartie ?
11:20Pas grand-chose.
11:21S'il se dit, je vous mets mes taux à zéro si vous exportez chez nous, on n'a pas l'impression
11:26que ça va...
11:27S'il dit c'est zéro, c'est gratuit, ce n'est pas pour autant que les Américains vont leur
11:32faire une fleur.
11:33Donc du coup, en fait, le problème, c'est qu'est-ce que le reste du monde peut négocier
11:36? À la limite, ne rien faire, voire contre-attaquer, mais à ce moment-là, Trump a l'air de dire
11:41qu'il fera encore plus, voire avec la Chine.
11:43Donc aujourd'hui, je ne vois pas trop l'issue de la négociation dans la façon dont ils
11:46ont posé les termes.
11:47Et ça, c'est ennuyeux.
11:48Il y a une forme d'impasse.
11:49Ils ont eux-mêmes créé une forme d'impasse.
11:52D'ailleurs, certains ont dit qu'ils ont mal fait leurs calculs et que ce n'était pas l'idée.
11:57Il semblerait que la façon dont ils ont été présentés n'était pas forcément le plan
11:59initial.
12:00Tu vois, il y a eu une erreur de communication, à mon avis, et donc la question, c'est comment
12:04vont-ils sortir, la tête haute, de cette impasse ? C'est plutôt ça le problème.
12:11Si on est encore un peu réaliste ou rationnel, on peut espérer que l'arrestation des marchés
12:16etc. pourrait convaincre l'administration Trump qu'il faut essayer de trouver une sortie
12:20à cette impasse, si je puis dire, et trouver, obtenir des contreparties qui n'en sont pas
12:26mais qui ont l'air d'eux, pour arriver vers un environnement plus stable.
12:29Donc des petits deals, mais une grande victoire proclamée par Trump.
12:33C'est le côté un peu asymétrique de Trump, de toute façon, tout est une victoire forcément
12:37glorieuse.
12:39La question, c'est de savoir qu'est-ce qu'on a obtenu.
12:40Disons, ce qui est difficile aujourd'hui, c'est la fake news d'hier après-midi, de
12:44dire, maintenant on arrête tout, on prend 90 jours pour réfléchir.
12:46Ça part un peu en termes de crédibilité, s'il fait ça, c'est pas perdu.
12:52Des gérants de hedge funds, puisqu'il est entouré de gérants de hedge funds aujourd'hui,
12:56type Bill Huckman, qui soutiennent et qui ont soutenu et qui soutiennent encore visiblement
12:59Donald Trump, demandent officiellement une pause de 30, 60, 90 jours dans les tarifs
13:04pour permettre une phase de négociation dans un climat de sérénité, si je puis dire.
13:10Admettons que ce soit le cas.
13:12Après, ça pose au-delà de qu'est-ce qu'on va voir à la fin.
13:15La question suivante, c'est comment ça situe les Etats-Unis sur l'échelle planétaire.
13:20C'est devenu un pays moins prévisible, moins forcément le dernier ressort, puisque c'est
13:27un pays qui ne tient pas forcément ses promesses et on ne sait pas où ça va.
13:30Et puis plus globalement, cette agitation trumpienne, elle vient aussi dans un cadre
13:34où depuis quelques mois, la Chine multiplie les annonces disruptives sur la technologie,
13:38les philipsiques, mais aussi il y a des choses sur les semi-conducteurs, il y a des annonces
13:42assez fracassantes dans l'automobile.
13:44Donc quelque part, même si la marée redescend sur les questions tarifaires, on a une situation
13:50où le leadership américain sur la tech, par exemple, il est un peu challengé.
13:55Et ça, en termes de multiples valorisations, on ne reviendra peut-être pas au même niveau
13:59qu'avant.
14:00Donc ça, c'est un point aussi d'attention.
14:01Très intéressant.
14:02Vincent, vos commentaires, puisque je veux bien, encore une fois, l'histoire des taulons,
14:07ça m'intéresse beaucoup.
14:08Pourquoi dans une séance de stress où logiquement la recherche de refuge pousse les investisseurs
14:14à aller sur des treasuries, des obligations souveraines américaines, pourquoi est-ce
14:18que ça n'a pas été forcément le cas ?
14:20Alors c'est compliqué parce que dans la séance d'hier, il y a eu quand même un
14:23moment de la baisse des taulons et puis il y a eu une remontée violente des taulons
14:27ensuite.
14:28Encore une fois, de plus de 20 points de base, on est remonté à 4,25 sur le disant américain.
14:31C'est les niveaux qui prévalaient avant les annonces du 2 avril.
14:36Le S&P est encore 5, 6, 7, 8% en dessous peut-être.
14:39Oui, mais il avait commencé à baisser avant.
14:43Oui, oui, oui, je sais.
14:44Non mais ce n'est pas un facteur unique.
14:46C'est une somme de facteurs qui ont été évoquées.
14:48Moi, je crois beaucoup aux besoins de financement.
14:50Je pense que le fait que Trump, pendant son discours, après avoir parlé des droits de
14:55douane, ait lancé tout de suite le contrefeu en disant à côté de ça, on doit faire
14:59un plan pour baisser les impôts, pour améliorer la productivité américaine, la richesse
15:04américaine, etc.
15:05Comme s'il baisse les impôts, on sait exactement ce que ça va coûter, mais s'il n'arrive
15:11pas à encaisser les droits de douane, il y aura un impasse.
15:13Donc les besoins de financement, je pense que ça a dû faire un petit peu de tilt.
15:16Il y a eu des phénomènes monétaires aussi qui ont joué.
15:19Et puis, chaque fois qu'il y a des marchés où il y a des phases de liquidation, ce qu'on
15:23disait tout à l'heure, on a besoin de récupérer du cash.
15:25On ne vend pas ce qu'on veut, on vend ce qu'on peut.
15:27On ne vend pas ce qui perd 20%, on vend ce qui est liquide, on peut vendre de l'or,
15:31on peut vendre des bitcoins, et encore, on peut vendre un peu des produits obligataires.
15:36Et puis, s'il y a eu des achats d'actions, il a fallu les financer aussi.
15:39A ce titre, quand on dit que les particuliers américains ont acheté beaucoup d'actions,
15:46il faut savoir qu'ils sont déjà aujourd'hui à un niveau historiquement élevé de détention
15:51d'actions.
15:52Donc, vis-à-vis des porteurs américains, la confiance n'est pas partie, elle est toujours
16:00là.
16:01C'est toujours by the deep.
16:02C'est pour ça que je crois que, de toute manière, moi, ce qui me ferait très peur
16:05pour nous en tant que gérants, c'est de voir ce train de haussiers qu'on avait aux États-Unis
16:10depuis 2009, et qui commence à être très mûr, et dont on sait qu'à un moment donné
16:13il va s'arrêter, naturellement.
16:15Est-ce qu'on y est déjà ?
16:17J'ai pas encore aujourd'hui des raisons de penser que le long boule marquée de séculaire
16:23s'est arrêté.
16:24C'est pour ça que je pense qu'il ne faut pas vendre et qu'il faut être plutôt attentif.
16:28Mais les phénomènes dont on a parlé, la confiance, une forte récession, etc., ça
16:34pourrait aussi amener ce mouvement.
16:36Donc, il faut continuer à être très vigilant là-dessus.
16:38Les ménages américains sont plutôt confiants.
16:40À côté de ça, on a des indicateurs de fear and greed qui sont plus bas.
16:45Les petits porteurs américains voient ça et ils achètent quand même.
16:50Peut-être parce qu'ils disent que c'est un indicateur contrariant.
16:53Adil.
16:54Sur le marché, je reviens juste sur votre question Grégoire.
16:57Sur le marché obligataire, ce qu'on a constaté, c'est que les taux longs, et même très
17:02longs, ont augmenté.
17:03La partie courte a augmenté, mais moins que les taux longs.
17:05Donc, en tant qu'investisseur obligataire, on doit vendre, etc., la partie longue, et
17:09je partage ce qui a été dit, à un moment donné, on doit avoir du cash, donc on doit
17:13vendre quelque chose.
17:14Ça peut être la partie longue.
17:15Mais un investisseur aujourd'hui qui veut se réfugier et placer son cash, il a beaucoup
17:21plus intérêt à aller sur la partie courte que longue.
17:23Pourquoi ? La partie courte, c'est le reflet de la politique monétaire.
17:26Donc, même si on anticipe des baisses de taux, elles vont se refléter sur la partie
17:30courte.
17:31La partie courte est beaucoup moins sensible que la partie longue.
17:33Avant d'entamer le capital, quand on a un rendement de 4 %, il faut quand même des
17:38hausses de 300 points de base ou que sais-je, qui sont assez violentes sur un an.
17:43Donc, le safe event, il est vraiment sur la partie courte.
17:47Maintenant, vraiment, moi, je milite pour ça depuis plusieurs trimestres et vous le
17:50savez, la pantification des cours, c'est une tendance structurelle, vu les besoins
17:55de financement colossaux dans le monde entier.
17:58Donc, on revient vraiment sur cette thèse et le marché.
18:01Et la partie longue était peut-être mal ajustée encore par rapport à ces besoins-là ?
18:08On s'était pantifié, on était monté sur un différentiel de 10 ans US.
18:11Ce n'est pas la partie courte qui doit beaucoup plus baisser, ce n'est pas la partie courte
18:14qui est trop haute, c'est la partie longue qui est trop basse ?
18:16À la limite, je n'en sais strictement rien.
18:18Tout ce qui m'intéresse, c'est, en tant qu'investisseur, le différentiel, le mouvement.
18:24Est-ce que la partie longue doit être supérieure à la partie courte ? La réponse pour moi
18:28est oui.
18:29Pourquoi ? Parce que le besoin de financement, à moyen long terme, il est significatif.
18:32Et c'est ça, on va dire aux US, on avait eu un aplatissement, donc une baisse de cet
18:38écart de taux.
18:39On l'a renormalisé et pour moi, on est encore très bas par rapport à un niveau normatif
18:44qui doit être à 70 ou 80 points de base.
18:47Ça, c'est quelque chose d'important.
18:50La Fed, qu'est-ce que vous en dites, Adil ? Parce que moi, j'ai en tête quand même
18:55que pour qu'on ait une vraie reprise de tendance haussière, il faut qu'au-delà des facteurs
19:00techniques, le mouvement soit quand même accompagné à un moment par un pivot politique.
19:05Soit ça vient de Trump qui arrive à pivoter tout en déclarant victoire et ça, je n'ai
19:10aucun doute qu'il saurait faire, soit c'est un pivot qui vient de la réserve fédérale
19:14américaine.
19:15Moi, ce qui m'embête avec la Fed en ce moment, c'est quand on voit les breaks d'inflation
19:19américaine.
19:20Donc, les anticipations d'inflation américaine, typiquement sur le Ténor, le pilier 2 ans,
19:25on est au-dessus de 3%.
19:26Sur la partie longue, je crois que même à 10 ans, j'ai vu tout à l'heure, on était
19:30un peu en dessous de 2%.
19:31Donc, sur le long terme, les marchés édiles, l'inflation finit, histoire ancienne, on
19:36n'en parle plus.
19:37Mais sur la partie courte, on a, là encore, cassé un covenant.
19:39Voilà, c'est vraiment la période.
19:41Et donc, quand on a ce type de choses, est-ce que la Fed peut agir ? Et le marché price
19:484, 5 baisse de taux, est-ce que c'est quelque chose de réaliste ? Dans l'état actuel
19:52du marché, la réponse est non.
19:53Et je rejoins aussi parfaitement ce qui a été dit tout à l'heure, c'est que, mais
19:57quel serait l'intérêt de Jérôme Paul de donner à Trump ce qu'il souhaite ? Tant
20:01qu'il est encore à la tête de la Fed.
20:03Donc, moi, aujourd'hui, le statu quo de la Fed, j'y crois encore quelques jours, voire
20:07quelques semaines.
20:08Et pour moi, aujourd'hui, d'un point de vue marché, le salut, il ne peut venir que de
20:13déclarations à droite et à gauche.
20:15Et on l'a vu hier.
20:16Dès que la news sur les 90 jours est sortie, le marché rebondit.
20:20C'est de la nervosité, mais un salut structurel pour un rebond, on va dire, tendanciel.
20:24Donc, c'est un pivot de politique, économique ?
20:27Même pas, d'annonce.
20:29La parole de Trump, elle est encore performative de ce point de vue-là ?
20:32D'annonce, on va dire, qui peuvent être interprétées de façon logico-cartésienne.
20:36Bravo.
20:37Voilà.
20:38Mais je ne sais pas aujourd'hui parce que, voilà, encore une fois, il y a de l'incertitude
20:43et je ne me permettrai pas de me mouiller plus que ça.
20:44C'est un truc que j'ai observé de ma petite expérience d'observateur de marché, c'est
20:48qu'on peut avoir plein d'avis différents dans les marchés, mais un truc qui réunit
20:51quand même les acteurs ou les opérateurs de marché, c'est qu'ils aiment bien des argumentaires
20:56quand même un minimum structurés.
20:57On peut défendre plein de points de vue différents, mais l'idée que l'argumentaire soit un minimum
21:04cohérent, c'est quand même important, visiblement.
21:07Visiblement.
21:08Non mais...
21:09Moi, je verrais trois points de vue, j'y lance.
21:12Et de ce point de vue-là, Trump, quand vous disiez qu'il a cassé des covenants, je reprends
21:16une phrase d'un stratégiste de Fundstrad qui a été cité, qui visiblement est le
21:19plus gros boule de l'histoire de Wall Street, qui a capitulé hier en disant, il a même
21:23fait un mea culpa, en disant, on s'est trompé dans l'analyse des tarifs, ça n'a rien à
21:28voir avec une politique rationnelle, pardon, pardon à mes clients, etc., on s'est trompé.
21:34Trump a cassé des covenants du capitalisme.
21:37Donc les covenants, c'est les conditions attachées quand on fait un prêt bancaire
21:40ou autre.
21:41Attention à ne pas dépasser tel niveau, etc.
21:44Là, visiblement, pour certains, il y a quelque chose qui a cassé.
21:47Moi, je vois trois points de vigilance.
21:49Le premier, c'est que si la bourse américaine est incroyable depuis plus d'une dizaine
21:53d'années, c'est qu'en fait, on attendait toujours par moments des ralentissements qui
21:58ne sont jamais venus, des résultats d'entreprises qui n'ont jamais ralenti, qui ont toujours
22:02été très bons.
22:03Et là, qu'est-ce qu'on a ?
22:04Là, le premier point de vigilance, ça va être l'inflation.
22:07Vous voyez, chaque mois, quand le CPI sort, tout le monde est là comme ça, 0,1 de plus,
22:110,1 de moins, et le marché prend plus ou moins 3%.
22:14Donc, pour l'instant, miraculeusement, je serais tenté de dire que l'inflation reste
22:18under control, même si les courbes d'inflation et la Fed, elles-mêmes, disent qu'attention,
22:22attention, mais pour l'instant, on n'a pas encore vu le truc.
22:25Donc, les prochains mois, le problème, c'est qu'en macro, ça prend un peu de temps à
22:28se voir.
22:29Donc, ce n'est peut-être pas encore tout de suite, mais à mon avis, avant l'été,
22:32si ces guerres tarifaires, officiellement, elles sont rentrées en vigueur aujourd'hui
22:36ou demain.
22:37Là, l'impact inflationniste, si les 48% sur les chaussures vietnamiennes, les sneakers,
22:43qu'est-ce qu'ils vont prendre, même si c'est que sur 100 dollars, quand on le voit, 100
22:47dollars, ça va créer encore un peu d'inertie supplémentaire, mais les baskets à 100 dollars,
22:51elles sont jetées à 20 là-bas, donc 20, 45, ça ne fait qu'une hausse de 5 à 10%,
22:55mais bon, au final, quand même, l'inflation, elle ne vient pas arriver.
22:58Donc, ça, s'il y a un mauvais CPI, on est dans un marché où ça ne va pas être bon.
23:02Enfin, il ne va pas aimer.
23:03La deuxième chose, c'est les résultats des entrepreneurs, c'est la question que je voulais
23:06vous poser.
23:07Qu'est-ce qu'elles vont nous dire ?
23:08Et les commentaires.
23:09Et les commentaires.
23:10Et les commentaires.
23:12Au premier TES, il était déjà fini.
23:14Voilà, parce que, once again, encore une fois, la macro T1, c'était encore pas mal.
23:18D'ailleurs, vendredi, il y a eu des bons chiffres d'emploi et Trump a fait le malin en disant
23:22« ouais, vous voyez, tout va bien, c'est merveilleux ». Donc, les chiffres T1, si
23:25ça se trouve, ils vont encore être pas mauvais.
23:26Côté US, en revanche, l'outlook, là, attention, parce que, en fait, les boîtes arrêtent d'investir.
23:33Là, aujourd'hui, comment voulez-vous lancer un projet d'investissement, whatsoever, vous
23:37ne savez pas ce qui va se passer.
23:38Vendredi, il y a eu énormément d'annonces de M&A qui ont été annulées.
23:41IPO, M&A, tout ça est gelé, comme à l'ère Glacier, un exemple, sur la cote française
23:47Veralia.
23:48En théorie, l'actionnaire brésilien, qui a près de 30 %, a un projet de racheter
23:53à 30 euros le solde.
23:54Jusque-là, ça cotait à 30 euros moins Epsilon.
23:57Là, hier matin, c'est tombé à 25.
23:59Les gens se disent « oulala, ça se trouve ». Et la boîte n'a rien dit, elle n'a même
24:02pas annulé.
24:03Mais c'est juste que la probabilité que ça saute.
24:06Et donc, tout le M&A…
24:07Ça, c'est le prix de l'incertitude.
24:08Voilà.
24:10Plein de banques sont à l'arrêt.
24:11Plein de dits sont à l'arrêt.
24:12Les institutions bourges n'en parlent même pas.
24:13Et donc, vous imaginez que les entreprises, dans leurs projets d'investissement, elles
24:17ne savent pas.
24:18J'ai une boîte de renouvelables qui a des projets aux Etats-Unis.
24:22Qui va vouloir signer un pipier aujourd'hui si elle ne sait pas si elle va acheter ses
24:26batteries à 100, ou à 200, ou à 300, compte tenu des taxes ?
24:29Donc, pour Juillet, ça ne se fait pas.
24:30Donc, il y a beaucoup de projets qui sont reportés.
24:32Et ça, même si derrière, on se réconseille que tout va bien, ça va finir par peser.
24:37Le coût de l'incertitude, c'est aussi du non-investissement.
24:40Et ça peut faire plus mal que les tarifs.
24:44On verra.
24:45C'est un début de ralentissement économique.
24:46Donc là, attention.
24:47Les données des prochains mois, c'est ce qui va être la clé aussi pour déterminer
24:53la suite de la course des marchés ?
24:55Je pense que ça doit aller plus vite.
24:59Si on est sur une échelle de 33 mois, je pense que les marchés n'attendront pas.
25:04Ils vont repartir à la baisse.
25:06Donc, il faut qu'on ait très rapidement des annonces concluantes et que Trump puisse
25:10dire qu'on est en train de gagner.
25:12Et donc, je maintiens la pression sur la Chine éventuellement.
25:15Mais vous voyez, les autres sont en train de se rallier à nous.
25:17On verra.
25:18C'est loin d'être gagné.
25:20Sur la Chine, petite parenthèse sur la Chine, de voir qu'on a fixé gentiment le yuan au
25:25plus bas depuis 18 mois ce matin, il faut le prendre comment ?
25:27Ce n'est pas la grande dévaluation type 2015, bien sûr, mais c'est un petit rappel
25:32politique où c'est une vraie ligne rouge que la Chine elle-même n'aurait pas envie
25:38de franchir.
25:39Chez les idéologues qui guident Trump, c'est une bonne chose que le dollar s'apprécie
25:43vis-à-vis de ces monnaies des pays exportateurs, parce que ça permet de compenser la hausse
25:48des tarifs.
25:49Donc, je ne suis pas sûr que ça le freine beaucoup.
25:52Au contraire, on doit lui dire, vous voyez, c'est en train de se passer, le scénario
25:56est en train de s'écrire.
25:57Mais bon, je pense qu'ils sont un peu apprentis sorciers et qu'effectivement, ça mine un
26:03petit peu la confiance, très certainement.
26:06Je vous ai coupé Vincent, je suis désolé.
26:09Oui, oui, du coup, j'ai perdu le temps.
26:12Sur les nouvelles à attendre ?
26:14Les nouvelles, oui.
26:15Ah oui, c'est ça, merci Adil.
26:16Je relance parce que j'en peux.
26:18Je pense que tous les patrons de grandes boîtes américaines vont se saisir des, enfin pas
26:25des assemblées générales, mais de leurs commentaires sur les résultats ministriels
26:30pour dire ce qu'ils pensent, en disant, bon écoutez, on soutient toujours Trump, mais
26:34quand même, il y a ça, ça, ça, ça.
26:36Donc là, ce qu'on a commencé à voir depuis hier, je pense qu'il va y avoir une énorme
26:41libération de la parole lors de ces commentaires.
26:44Libération de la parole, oui c'est ça.
26:46Larry Fink a commencé, il dit alors, il est sans doute aussi dans une position de
26:50levier, ils sont tous en train d'essayer de leverager un peu leur position face à
26:53Trump, etc.
26:55Visiblement, il ne les écoute pas beaucoup aujourd'hui, mais Larry Fink dit, tous les
26:58CIO que je rencontre, ils sont convaincus que les Etats-Unis sont en récession là
27:01maintenant.
27:02Mais ils vont tous se placer en position de conseiller.
27:04Ils ne vont pas dire, Trump est un imbécile, ils vont tous dire, mais on va faire passer
27:10des messages pour expliquer la situation.
27:12Encore faut-il qu'ils les écoutent, là aussi, c'est la couleur, donc dans un papier
27:19de Bloomberg, des personnes qui suivent ça à Washington, expliquent que les grands
27:24lobbyistes américains sont en train de conseiller à leurs clients corporate de ne justement
27:29pas aller faire apporter leur doléance à la Maison-Blanche ou dans le premier cercle
27:34de Trump, parce qu'à ce stade, c'est contre-productif.
27:37À ce stade, ce n'est pas ce qu'il faut faire.
27:39En revanche, visiblement, les billionnaires, les milliardaires, eux, visiblement, ils ont
27:46un accès différent et qu'à partir du moment où ils sont milliardaires, ils ont le droit
27:51de parler d'égal à égal, enfin d'égal à égal, certainement pas, mais voilà.
27:54Et Musk aussi commence à ruer un peu dans les bancaires, il traite Peter Navarro, le
27:58conseiller au commerce de Donald Trump, oui, de débile, de con, pour dire les choses simplement.
28:03Non mais, la baisse du marché américain, elle était déjà d'à peu près 10%.
28:09Et on en était tous à se dire, alors qu'on savait que la guerre commerciale allait arriver,
28:13on attendait les déclarations.
28:14Et on se disait, bon, Trump n'a pas vu, le marché n'a pas assez bougé, les dégâts
28:20n'ont pas été suffisants pour que Trump change un peu d'idée.
28:25Moi, quand j'ai écouté la déclaration de Trump, juste après, il y a eu une interview
28:29de Scott Besson sur Bloomberg, et la journaliste lui dit, mais vous avez vu que pendant que
28:35M. Trump annonçait les tarifs, les marchés ont perdu 4%.
28:40Ah, mais l'histoire nous montre qu'il ne faut pas écouter les marchés, surtout après
28:44la clôture.
28:45Venant de...
28:46Forget the markets for a second, voilà ce que dit Donald Trump aujourd'hui.
28:51Alors après, la dot de KPI, il est au long, le prix des oeufs, le pétrole, etc.
28:55Et pour l'instant, il est bien couvert, puisque oui, effectivement, ça a plutôt baissé
29:00de ce point de vue-là.
29:01Faire baisser le pétrole à ce prix-là, je veux dire, c'est coûteux.
29:04Mais en même temps, ce n'est peut-être pas si mal que les marchés aient baissé brutalement
29:07parce que ça, quelque part, ça secoue un peu l'électeur moyen, et donc ça va remonter
29:15progressivement.
29:16On a quand même quelques pertes.
29:17Alors le point de baissante étant de dire que la plupart des plans retraite 4-1-K sont
29:23traditionnellement des 60-40, le fameux 60-40 américain.
29:28Alors, il n'a pas baissé de 15-20%, le 60-40 américain.
29:31Il a baissé de 10.
29:32Il commence à avoir baissé de 10 depuis le début de l'année, donc 10, ça se voit.
29:36Donc 10, c'est une première marche, effectivement, qui peut être visible.
29:40Bon, qu'est-ce qu'on fait dans ces marchés ? On n'a pas beaucoup parlé de l'Europe,
29:43mais qu'est-ce qu'on fait partant des niveaux de prix qui ont été atteints ? Allez-y,
29:50prenez de la parole.
29:51L'Europe, bon, j'irais dans la relative paine.
29:53Pour une fois, d'habitude, c'est les U.S. forever, les U.S. toujours, vive les U.S.
29:57Vous vous souvenez, il y a trois mois, il n'y avait que les U.S., il y a Stargate,
30:00bref.
30:01Là, aujourd'hui, déjà, les U.S. avaient un peu de plan dans l'aile, mais là, visiblement,
30:05s'ils persistent, ça va être les premières victimes.
30:08Donc, quelque part, les U.S. sont les premières victimes de tout ça, si ça continue.
30:13Ensuite, l'Asie, parce qu'ils tapent quand même très fort sur l'Asie, Chine, Vietnam,
30:17ils vont survivre, mais voilà.
30:18Donc, quelque part, l'Europe, au milieu de tout ça, le loser historique, quelque part,
30:22est relativement épargné.
30:23Premier point.
30:24Deuxièmement, on a quand même des multiples de valorisation qui sont assez bas.
30:28Et puis, pour une fois, on a des petits lueurs d'espoir.
30:31On a la relance en Allemagne.
30:33On a les plans de défense et peut-être un cessez-le-feu en Ukraine.
30:37Enfin, voilà.
30:38C'est quand même des éléments de soutien.
30:39Et ça, c'est des catalyses qui restent valables.
30:41Oui, c'est ça.
30:42Je suis d'accord.
30:43Par exemple, si on regarde les valeurs bancaires, effectivement, elles n'aiment pas l'Ukraine.
30:47Grosse correction, quand même, sur les valeurs bancaires.
30:48Énorme correction.
30:49Elles avaient beaucoup monté avant.
30:50C'était le secteur leader.
30:51Voilà.
30:52Mais si on compare la performance des financières européennes par rapport aux financières
30:54américaines, c'est le jour et la nuit.
30:56Les américaines, elles ont triplé, quadruplé.
30:57Nous, on est encore très loin.
30:58Les profits n'ont pas évolué autant, je suis d'accord, mais les banques européennes
31:02sont encore assez peu chères.
31:03Et là, on se dit, bon, beaucoup de volatilité et de risques off, elles sont vendues très
31:07fortement, mais finalement, les banques européennes sont assez peu présentes aux Etats-Unis.
31:12Et si l'économie européenne résiste malgré tout beaucoup plus que l'économie américaine,
31:17est-ce qu'une telle baisse est justifiée ? Honnêtement, je me pose la question.
31:21Oui, j'entends.
31:22Donc, il y a ça.
31:23Il y a les secteurs type défense, ENCO, qui, ou là, pour le coup, plus on se fritte avec
31:27les Etats-Unis, plus il va falloir en faire chez nous.
31:28Et là, il y a eu un petit sell-off hier matin avec des trucs à rien de métal, à
31:33moins 20, à l'ouverture, flat à la clôture, et aujourd'hui, à plus de 10, les valeurs
31:39de défense, c'est incroyable ce qu'il s'est passé.
31:40Les gens ont voulu prendre des profits, mais la thématique, nous, on n'y croit pas mal,
31:44mais elle est loin de terminer.
31:46Ensuite, bon, alors, évidemment, il y a les trucs classiques, les planques habituelles,
31:50je dirais les Danone, les Utilities.
31:52Non, mais vous êtes un grand spécialiste des smoke-up aussi, Alain, vous êtes un grand
31:56spécialiste.
31:57D'accord.
31:58Oui.
31:59Non, mais ça marche un peu, mais ça ne fait pas… Ok, d'accord.
32:02Mais vous êtes grand spécialiste des smoke-up aussi, Alain, je regardais là…
32:06Ben, elles ne résistent pas si bien comme ci.
32:08Alors bon, c'est toujours question de flux.
32:10Si vraiment, on se tape à moins 25 aux US avec un grand soir, là, les phénomènes
32:16de liquidité font que les smoke-up, et même l'Europe globalement, tout est emporté
32:20quand le marché américain est trop faible.
32:22En admettant que ça crache un peu, mais pas trop, normalement, le relative call reste
32:27favorable à l'Europe, et dans ce contexte, pour une fois, oui, les small-mid, un, elles
32:31sont beaucoup moins chères, deux, elles sont moins exposées, elles sont plus domestiques
32:36globalement, sur des thématiques pas inintéressantes, donc oui, ça peut tenir.
32:40Et puis elles sont déjà très sous-détenues, enfin, elles sont peut-être un peu moins
32:42aujourd'hui qu'il y a quelques temps, mais elles restent très sous-détenues.
32:46Et là, pour le balade d'ailleurs, here to date, maintenant, elles surperforment les
32:49large-cap.
32:50Il faut le dire, ça fait quand même une fois depuis 7 ans.
32:54Dans vos univers, chez Arkea Asset Management, il y a les taux, les actions également, Adil,
33:00qu'est-ce qu'on trouve comme opportunité ?
33:03Est-ce qu'il y a des nouvelles opportunités par rapport aux précédentes qui sont là
33:08aujourd'hui dans le marché ?
33:10Sur les actions, juste pour compléter, en fait, au-delà des fondamentaux de l'Europe,
33:16etc., je partage ce qui a été dit, mais si je me place du prisme de l'allocataire
33:20d'actifs equity mondial, au niveau des pays développés, si on croit un tout petit peu
33:24que l'exceptionnalisme américain sur le volet equity, il prend du plomb dans l'aile, où
33:29est-ce qu'on peut aller sans l'Europe ?
33:30Donc la thèse qu'on avait poussée ici même sur l'Europe, elle reste d'actualité.
33:34Et encore plus aujourd'hui avec des valeaux qui, on va dire, sont plus intéressants.
33:38Il faudra voir les PE forward, etc., après, update de ce qu'il y aura de la politique
33:43douanière.
33:44Mais globalement, l'Europe, aujourd'hui, en equity, est-ce que c'est le point d'entrée
33:46hier ou aujourd'hui ?
33:47J'en sais strictement rien.
33:49Moyenné.
33:50En tout cas, on a une décote aujourd'hui qui est redevenue intéressante.
33:53Voilà, donc côté equity sur l'Europe.
33:56Maintenant, moi là où j'ai, on va dire, un petit penchant, forcément, c'est le marché
34:00obligataire.
34:01On a le marché du crédit qui s'est quand même pas mal écarté, 100 points de base,
34:05un peu moins aujourd'hui sur le high yield, 30 à 40 points de base sur l'investissement
34:09grade.
34:10Et l'avantage du marché obligataire corporate, européen j'entends, parce qu'en plus américain
34:13on est plus long, on n'est plus leveraged, donc je suis un peu moins fan aujourd'hui.
34:17Mais l'avantage sur le marché obligataire, c'est qu'on a un amortisseur de l'incertitude.
34:21Voilà, donc aujourd'hui, acheter pour capter du 6, 7, 8 de rendement, ça se trouve, potentiellement
34:28bénéficier de baisse de taux sur des taux sans risque, c'est quelque chose qui fait
34:31sens.
34:32Et il y a des niveaux aujourd'hui, je pense qu'il y a quelques mois, tout le monde les
34:35attendait, maintenant il faut franchir le banc.
34:36Et le rendement qu'on a aujourd'hui sur cette classe d'actifs en Europe, vous dites, elle
34:41compense, on est payé malgré l'incertitude ?
34:45Alors, je vais être plus précis.
34:47Aujourd'hui, quand on voit les spreads de crédit, donc les primes de risque crédit
34:50qu'on a sur le marché aïe et de mauvaise maigrette, on est sur la moyenne des pourcentiles.
34:55On n'est ni pas cher, ni trop cher.
34:57Aujourd'hui, maintenant quand on cumule la prime de risque et le taux sans risque, le
35:01rendement global, là on est sur des niveaux qui sont très intéressants.
35:05Et je le répète toujours ici, la prime de risque sans le taux sans risque ne veut strictement
35:12rien dire.
35:13C'est le global qui intéresse et qu'il faut considérer parce que c'est ça qui
35:16donne l'amortisseur infini.
35:17Donc moi, je considère que c'est intéressant.
35:18Et sur cette thématique, en complément, on pourrait dire qu'aux Etats-Unis, le problème
35:22c'est pour ce qui est des taux, c'est qu'on a vu que pour des raisons d'inflation, etc.,
35:27le potentiel de baisse des taux de la Fed, certains parlent de 4 à 5 baisses, moi ça
35:30me paraît pas évident.
35:31C'est certain.
35:32C'est le prix, c'est même le pricing de marché, donc ça me paraît pas gagné, on
35:36va dire.
35:37Alors qu'en Europe, même s'il n'est pas certain que la BCE le 17 avril fera quelque
35:40chose, mais on sent bien qu'en Europe, l'inflation est maîtrisée, que ça va.
35:46Il y a moins d'incertitudes, donc globalement, le potentiel de baisse des taux de la BCE
35:51en Europe, aujourd'hui, il est plus évident qu'aux Etats-Unis, et le risque que l'économie
35:57s'effondre, il est moindre aussi, puisque, et donc quand on regarde le high yield ou
36:00même le corporel, le risque d'une détérioration du risque de défaut, alors il ne faut pas
36:05se leurrer, si les US continuent dans leur bêtise, tout le monde va souffrir, nous aussi
36:10un peu, mais moins en relatif.
36:12Donc, quelque part, le corporel et le high yield européen, entre des spreads qui ne
36:17devraient pas trop monter et des taux qui, eux, vont baisser, offrent un rendement intéressant.
36:22On verra le 17 avril, mais entre la baisse du pétrole, la hausse de l'euro, les arguments
36:28des ordos, des orthodoxes, ils ont quand même pris, là pour le coup, un peu de plombs droits.
36:40Il y a une baisse de taux facile à faire en avril pour la Banque Centrale Européenne,
36:43sans prise de risque.
36:44Par contre, il y a un point, une phrase, toutes les boîtes ne se valent pas, donc le crédit,
36:49oui, mais c'est de la sélectivité, micro plus que la macro, vraiment, j'insiste.
36:54Vincent, stratégie de marché ?
36:59Si on revient un peu sur les valeurs et sur ce qui s'est passé, un autre élément qui
37:05montre bien ce phénomène de liquidation, c'est que les titres qui avaient très bien
37:08performés, quelles que soient leurs qualités, ont énormément baissé hier.
37:12Premier point.
37:13Deuxième point, si on veut regarder parmi ces titres sur lesquels on peut éventuellement
37:17revenir, certains ont déjà fortement rebondi, les valeurs de défense, mais ce matin, en
37:22tout cas, les bancaires ne rebondissaient pas beaucoup.
37:25Donc l'incertitude, elle flotte toujours.
37:28Le marché revient sur des titres sur lesquels il y a de la visibilité.
37:32Le VIX est encore autour de 40.
37:35Donc dans cette incertitude, tant économique que de taux et géopolitique, la visibilité
37:42retrouve un certain prix.
37:43Donc il y a tous ces titres dont l'activité est assez porteuse, sur lesquels il faudra
37:49revenir.
37:50Et si on a d'autres séances de liquidation, il faut le retenir, parce qu'il faudra probablement
37:54saisir à nouveau les occasions.
37:55Et ce qui m'a également intéressé ces derniers jours, c'est de voir le comportement de certaines
37:59valeurs de luxe, qui ont déjà perdu, elles, 50, 60, 70 %, et sur lesquelles, visiblement,
38:07je pense qu'il y a quand même des acteurs qui commencent à revenir.
38:10Parce qu'en termes de prix, ça devient franchement aberrant.
38:14Donc là, je ne sais pas si le pire...
38:16Parce qu'il y a encore deux jours, il y a une grande banque qui disait, bon, alors le
38:20secteur du luxe, l'activité en 2025, je passe de plus quelque chose à moins 5 sur
38:24le chiffre d'affaires du secteur.
38:26C'est vrai, mais tout ceci commence à être aussi un petit peu pressé.
38:29Et quant aux valeurs défensives, c'est vrai, c'est peut-être sympa, mais ça ne nous défend
38:34pas quand il y a un krach, puisque les gens viennent les vendre.
38:36Donc il faut vraiment trouver la qualité et dire que le marché est hyper sélectif,
38:40c'est vrai, et il va continuer à l'être.
38:43Donc il ne faut pas être trop inquiet, mais il faut quand même faire assez attention
38:46dans ses choix.
38:47Bon, je ne suis pas contre des valeurs américaines.
38:49Alors j'allais dire, un mot quand même des MAC 7, par exemple.
38:53Alors qu'ils sont passés de MAC 7 à Bear 7, puisqu'on est sur des moins 20, moins
38:5730 sur ces valeurs-là.
38:59Est-ce que c'est un bon point d'entrée pour une génération ?
39:03Pour ceux qui avaient hésité à en acheter chaque fois que ça montait.
39:07Les ménages américains en ont acheté.
39:09Je pense qu'il faut acheter de l'Europe et des Etats-Unis.
39:11Ce qui est très intéressant sur l'Europe, c'est quand on regarde les discours des stratégistes,
39:17même de la presse, etc.
39:20Ce qui s'est passé, on n'a pas du tout cassé, non pas le mythe, mais l'idée, la nouvelle
39:25idée que l'Europe est en train peut-être de se reconstruire, d'adopter de nouvelles
39:31formes de gouvernance, etc.
39:33Et ça, c'est vrai que c'est très positif.
39:35Ça reste un play long terme, mais qui reste valable.
39:38Effectivement, il faut se précipiter sur l'Asie.
39:40Je crois qu'on peut attendre peut-être encore un petit peu.
39:43On attendra peut-être de voir comment les...
39:45L'Europe, les Etats-Unis, oui.
39:46Qualité, oui.
39:47Et la Chine, tant qu'on n'a pas le grand Big Beautiful Deal avec la Chine, on attendra
39:52encore un peu.
39:53Merci beaucoup, messieurs.
39:54Merci d'avoir été des invités de LiveMarché ce soir.
39:56Vincent Guenzi, Cholette Dupont-Houdard, Alain Dubrul, Claresco et Adi Lamore, Arkea Asset Management.

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