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Vendredi 28 février 2025, retrouvez Laurent Albie (Responsable, Next Momentum), Kevin Le Nouail (Directeur associé, Avant-Garde Family Office) et Bertrand Lamielle (Directeur, Portzamparc Gestion) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Le dernier quart d'heure de Smartbourg, le dernier quart d'heure, non, avant le dernier
00:13quart d'heure, l'émission, c'est le plus important, avec le grand tableau de bord des
00:18marchés.
00:19Voilà, c'est le dernier vendredi du mois, nous retrouvons nos trois experts, nos trois
00:22pilotes de marché pour dresser ensemble ce grand tableau de bord des marchés.
00:26Bertrand Lamy, elle est avec nous, directeur général de Ports-en-Portes Gestion.
00:28Bonsoir Bertrand.
00:29Bonsoir Clément.
00:30Kévin Lenouhaille, directeur associé chez Avantgarde Family Office, bonsoir Kévin.
00:34Bonsoir Grégoire.
00:35Et Laurent Albi à nos côtés, le responsable de Next Momentum et co-fondateur également
00:39de Calaisis 360.
00:40Bonsoir Laurent.
00:41Bonsoir Grégoire.
00:42Merci d'être avec nous messieurs, tout le monde est venu avec différents graphiques
00:46pour illustrer la situation de marché à l'issue du mois de février et peut-être
00:50se projeter évidemment sur la suite.
00:52Laurent, d'ailleurs vous avez un très beau graphique global qui résume parfaitement
00:57dans la dimension action.
00:59Le mois de février, l'Europe reste en tête, c'est ce qu'il faut retenir sur ce mois
01:04de février Laurent.
01:05Oui, c'était un mois intéressant avec, on le voit à l'écran donc, un DAX qui continue
01:11de caracoler en tête.
01:12Donc DAX c'est la grande colonne verte qu'on voit à gauche sur le graphique, c'est ça.
01:16Alors il triche un peu le DAX parce qu'il est quand même total return mais quand même
01:20de toutes les manières, même si on le prenait dividendes non réinvestis, très belle performance
01:24donc du DAX.
01:25Le CAC 40 n'est pas en peine, il est aussi dans le peloton de tête.
01:29Moi ce qui m'intéresse sur ce graphique c'est évidemment les GAFAM, non excusez-moi,
01:34les Magnificent Seven.
01:36GAFAM c'est SO 2010.
01:38Donc les 7 magnifiques qui sont à moins 8,7 sur février.
01:43Donc ça c'est la colonne violette à droite, c'est celle qui plonge le plus bas donc c'est
01:47un indice pondéré des MagSeven, c'est ça ?
01:49Equipondéré.
01:50Equipondéré des MagSeven.
01:51Donc ça c'est quand même un fait notable parce qu'on voit quand même qu'il y a une
01:55rotation, en tout cas il y a un changement qui est en train de se faire.
01:58C'est important de le souligner parce que ça a quand même été le moteur de la hausse.
02:01On pourra se refocaliser dessus bien sûr.
02:03Donc on voit bien qu'il y a des flux qui sortent de ces entreprises.
02:07On parlera peut-être de Nvidia une seconde plus tard.
02:09Avec plaisir.
02:10Donc ça c'est un point important.
02:11L'autre point important c'est le Russell 2000, des Small Cap US, c'était un Trump
02:16Trade.
02:17C'est la deuxième pire performance du mois de février.
02:19Exactement.
02:20Donc ça fait pchit parce que c'est quand même maintenant un indice qui est sous le
02:24niveau du 5 novembre.
02:26Donc il y a effectivement, ça c'est une mauvaise surprise pour tous ceux qui avaient
02:31suivi Trump dans ses déclarations, il n'y a pas la perte du Bitcoin mais ça aussi ça
02:38fait pchit.
02:39Oui, ça fait partie d'un Trump Trade identifié en tout cas.
02:43Identifié et puis un S&P Equipondéré qui est au-dessus du S&P en performance donc là
02:48aussi ça plaide pour un ajustement.
02:50Je ne veux pas aller trop loin dans ce scénario de rotation, on en reparlera, mais on voit
02:55bien que ça bouge un petit peu.
02:57Vous ne voulez pas aller trop loin parce que la conviction n'est pas définitive et ferme
03:01encore, c'est ça Laurent ?
03:03Je ne veux pas aller trop loin dans le fait d'enterrer les GAFAM et de parler de rotation,
03:09les Back Seven, parce qu'elles sont trop importantes, on en reparlera, mais on voit
03:13bien qu'il y a un petit ajustement qui se fait.
03:15On n'en a pas parlé mais en lien peut-être avec la tech, on a vu l'indice de Shanghai
03:19en rose sur le graphique, c'est la deuxième meilleure performance du mois de février
03:23derrière les indices européens, derrière le DAX en l'occurrence.
03:25Et j'aurais peut-être mieux fait de mettre le Hang Seng.
03:28Avec la tech chinoise.
03:29Exactement, qui lui pour le coup est encore plus fort.
03:31On parlera des dragons chinois avec vous à l'occasion de cette émission.
03:35Mais je voulais qu'on commence avec l'Europe.
03:37Bertrand, vous êtes venu là aussi avec quelques graphiques autour de l'Europe.
03:42Je crois qu'il faut à nouveau parler du secteur bancaire, parce que quand on regarde
03:46les performances sectorielles depuis le 1er janvier, sur ces deux mois écoulés, oui
03:49l'Europe est en tête, et parmi les secteurs qui sont en surperformance toujours, et depuis
03:55plusieurs années maintenant, on retrouve le secteur bancaire.
03:58Oui, clairement, qui aide beaucoup dans la performance, puisque là on va retrouver des
04:05dossiers, par exemple un Unicredit, dont on en avait longuement parlé, qui a dû signer
04:10un 40 ou 50% de performance l'an dernier, hors dividendes, on est déjà à 35% depuis
04:16le début de l'année.
04:17Donc ça continue à aller très bien, on est dans un bullrun qui est installé depuis
04:22quelques temps, et c'est vrai que depuis 2009, on avait plutôt été bercé par des
04:27désillusions sur le secteur bancaire, c'est ce qu'on voit là, l'entraînement.
04:31Oui, la grande descente.
04:32Voilà, d'où l'importance de dézoomer, mais il faut se rappeler que 2000 à 2007,
04:38on avait eu un bullrun sur les banques énorme, avec des performances gigantesques, et c'est
04:44juste ça qu'on est en train de reconnaître.
04:46Donc certains peuvent être un peu saisis des francs en disant « mon Dieu, mon Dieu,
04:49mais ça commence à faire beaucoup ». Quand on regarde les ratios de valorisation, non,
04:52il y a encore de la place.
04:53Oui, ça reste pas cher.
04:54Donc il y a encore de la place de ce point de vue-là, on voit que sur la durée, ça
04:59a déjà duré 7 ans, là on est sur 4 ans, donc sur le principe, on a déjà connu plus
05:03long.
05:04Est-ce que ça va durer 3 ans de plus, je ne sais pas, mais en tous les cas, en termes
05:06de valo, il y a de la place.
05:07En termes de momentum, les résultats sont tombés, et ils sont excellents partout, avec
05:13des banques qui, pour la plupart, ont réussi à avoir des coussins de sécurité sur les
05:18ratios imposés par BAL, qui sont importants, donc ce qui donne de la place, soit pour faire
05:25du business supplémentaire, soit pour faire du rachat d'actions ou du versement de dividendes,
05:32et commencer aussi la concentration, puisque là, c'est quand même le feu vert qu'on
05:36a vu globalement donné par l'Europe, il y a un blanc-seing, donc ça a commencé en
05:40Espagne, il y a des rapprochements qui sont en train de se faire intra-espagnol, en Italie,
05:44on a vu qu'Unicredi est en train de dire « Commerce Bank m'intéresse ». Donc là, le deal est
05:48intéressant, parce qu'il y a des mouvements qui se font à l'intérieur de l'Italie,
05:52mais on a aussi Unicredi qui dit « Moi, Commerce Bank, ça m'intéresse bien », sachant
05:56qu'ils avaient racheté Hippoférence, donc ça leur permet de compléter la gamme.
06:01La plus allemande des banques italiennes, Unicredi.
06:03Dans un grand pays, et deuxième fait intéressant, ça ne la fait pas caler boursièrement.
06:09Donc les investisseurs se disent « Ok, ça a du sens, ils l'ont déjà fait, ça s'est
06:14bien passé, donc ils ont un crédit, ce qui est pas mal pour une banque. »
06:17Donc ça continue.
06:20Pour vous, c'est un secteur qui reste incontournable.
06:23Oui, oui, j'entends, c'est intéressant, parce qu'on voit la pente du bullrun de
06:292000-2007, comparé à la pente des quelques années de bullrun, là, 2021-2025, 2000-2007,
06:38c'était quand même sacrément vertical par rapport à ce qu'on connaît là.
06:41Avec quand même des modifications structurelles en ce temps.
06:44C'est plus le même secteur.
06:45Puisque les ratios de sécurité, on va dire, qui ont été imposés aux banques après
06:51l'explosion de 2007-2008, donc en venant des Etats-Unis, c'est les banques européennes
06:56qui trinquent.
06:58Donc on a imposé des ratios quartier-one ou autre, qui font que là où on avait des
07:04résultats sur fonds propres qui pouvaient aller jusqu'à 25%, là, mécaniquement,
07:08techniquement, on ne dépassera pas les 13-14 dans le meilleur des cas.
07:12Donc on ne pourra plus avoir ce retour sur investissement qui était aussi fort, mais
07:16en tous les cas sur la tendance, sur la valorisation, sur le momentum, à ce stade, tous les voyants
07:21sont ouverts, donc rien n'interdit que ça continue.
07:23L'Europe profite aussi, c'est une question Bertrand, de la perspective, et ça fait
07:35partie des dossiers prioritaires de Donald Trump aujourd'hui, à côté de la guerre
07:42commerciale.
07:43L'idée d'apporter une paix ou un cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine, est-ce que ça
07:47se retrouve déjà dans les actions européennes ou certaines d'entre elles, Bertrand ?
07:54Clairement, et globalement, ça avait commencé un petit peu avant, mais sur le mois de février,
07:59c'est celles qui passent complètement bien, qui ont continué à tirer, à tirer fort,
08:05qui marquent des points hauts, là où généralement ça a plutôt calé.
08:07Donc j'ai mis deux exemples, j'ai mis Leonardo dans l'armement, Valore Italienne, qui en
08:12plus, il y a une histoire de consolidation, donc voilà, ça aide aussi, et donc ça performe
08:17bien.
08:18Et dans les grandes capilles, j'ai mis aussi Heidelberg Materials.
08:21C'est MET ?
08:22Oui, c'est un matériel, oui.
08:23Donc qui, pareil, continue à bien performer.
08:26Ce qui est intéressant, c'est qu'avec un cran de retard, on voit arriver les mid-cap
08:31avec des dossiers comme par exemple Nemetschek dans les logiciels liés à la construction.
08:36Donc là, qui a mis un tout petit peu plus de temps à partir, mais qui est parti.
08:40Et Alimak, donc là, c'est une valeur suédoise, et en fait, ils vont faire tout ce qui est
08:44ascenseur et monte-charge lié à la construction.
08:46D'accord.
08:47Donc pour faire un gratte-ciel, il faut monter des matériaux, et c'est des monte-charge
08:52et des ascenseurs Alimak qui vont s'en occuper.
08:54Construction, défense, effectivement, c'est des secteurs qui retrouvent de l'intérêt
09:00aujourd'hui en Europe.
09:01Clairement, et sur le mois de février, c'est un secteur qui s'est extrêmement… Alors,
09:05il y a les banques évidemment, mais le deuxième secteur ou cluster qui s'est incomporté,
09:09c'est celui-là.
09:10Pour le reste, ça a quand même été un peu plus compliqué.
09:11Oui, on pourra y revenir, effectivement, mais bon, on a quand même des forces là
09:16sur le marché boursier en Europe qu'il ne faut pas négliger.
09:18Que vous inspire ce bon démarrage 2025 pour les actions européennes, Kevin ? Alors, il
09:25y a des catalystes positifs, il y a peut-être potentiellement des catalystes qui le seront
09:30moins, et là, je veux parler bien sûr des menaces tarifaires de Donald Trump.
09:34Vous voulez faire de moi le rabat-jouet de l'émission.
09:36Non, vous pouvez profiter quand même déjà de l'enthousiasme au début de l'émission.
09:39On est quand même dans la brèche.
09:40Non, si, ça m'intéresse.
09:41Au-delà, avant de parler de Trump et de la guerre commerciale, mais l'opinion que
09:45vous avez sur la hausse de l'Europe, c'est un plus dix déjà depuis le début de l'année.
09:48Bien sûr, le début d'année est favorable et c'est très heureux.
09:52Alors, pour rebondir sur tout ce qui a été dit, très globalement, en effet, les dividendes
09:55de la paix, en tout cas l'espoir de paix, clairement, aident beaucoup de notre point
09:59de vue dans ce rebond-là.
10:00On part également, bien évidemment, non pas d'une déprime de valorisation, c'est
10:05totalement faux, mais en tout cas d'un point de valorisation qui était aussi beaucoup
10:08plus favorable pour rebondir.
10:09A mon avis, on a eu l'occasion d'évoquer en introduction, on n'est pas sur le
10:15meilleur moment pour acheter le marché en termes de statistiques, certes, mais par
10:18rapport notamment à d'autres marchés, notamment le marché américain, il est clair qu'on
10:21n'était pas en excès de valorisation.
10:23Donc, on se donne à minima les moyens du rebond.
10:24Le sujet ici, en effet, maintenant, pour être un peu plus contrariant, c'est celui
10:29de se dire, est-ce que justement, est-ce que les choses vont se poursuivre ? Les catalyseurs
10:33sont bons, en effet, sur les publications, et ça c'est une excellente chose, c'est
10:35quand même ce que l'on achète fondamentalement.
10:37Maintenant, si on prend un peu de recul, la question qui va se poser, c'est que si on
10:40reste sur le sujet du conflit, évidemment, ukrainien, la question qui se pose, c'est
10:44celle de se dire, est-ce qu'on ne va pas avoir une mauvaise paix à la place d'une
10:47mauvaise guerre ? Et ça, très globalement, ça va amener des questions assez importantes.
10:52On va parler de Léonardo.
10:53La paix, à quel prix, à quelle condition, tout ça est encore un grand point de l'interrogation.
10:56Bien sûr, on peut parler de Léonardo, mais si on en vient à toute la cote, disons, plus
11:00classique, cyclique, la question qui va se poser derrière, c'est qu'est-ce que cela
11:03amène éventuellement en termes de reconstruction européenne ? Ok pour certains segments.
11:08Qu'est-ce que cela amène potentiellement demain en termes de réarmement européen
11:12avec un désengagement américain, donc hausse de l'endettement ? On ne va pas refaire
11:15ici le cours de macroéconomie, mais surtout, les premières études qui nous parviennent,
11:19c'est que sur cinq ans, ça peut être un impact globalement européen, en moyenne.
11:23Il va se situer globalement entre 1-2 pour les pays aujourd'hui qui sont le plus en
11:26point sur leurs dépenses militaires, jusqu'à 5% de déficit.
11:29Cela, globalement, c'est un coût qui, également sur cinq ans, va être non négligeable sur
11:33la croissance puisque l'endettement militaire n'est pas un endettement extrêmement productif
11:36à court terme.
11:37Donc, premier point à poser, à mon avis, c'est celui-ci.
11:40Le deuxième point, évidemment, c'est celui qui est évoqué.
11:42On va évidemment y revenir, je pense, dans la suite.
11:44C'est que ce conflit-là, qui est le dossier très chaud, en effet, de Donald Trump, la
11:48question, c'est que si celui-ci n'est pas forcément réglé très vite, mais en tout
11:51cas, il est passé ou bien géré, la question, c'est que le nouveau front qui s'ouvre,
11:55évidemment, c'est celui du conflit commercial.
11:56Et donc là, évidemment, on retourne dans les aspects de valorisation qui sont, encore
12:01une fois, acceptables pour rebondir, mais pas suffisantes pour aller voir beaucoup plus
12:04loin sur des catalyseurs microéconomiques.
12:06Et on l'illustrait avec un graphique, peut-être.
12:09C'est le graphique qui montre la marge opérationnelle du MSCI Europe, des grandes valeurs européennes,
12:13avec, évidemment, l'historique qui reprend également la séquence de la première guerre
12:17commerciale de Donald Trump, 2018-2019.
12:20Exactement.
12:21En fait, le sujet sur un graphique tel que celui-ci, il va être de jouer en deux temps.
12:24Ce que l'on met ici en exergue, finalement, sur le graphique, c'est la première guerre
12:27commerciale.
12:28Alors, évidemment, ce dont on se rend compte, c'est que le niveau des marges opérationnelles,
12:31en moyenne, sur l'Europe, n'était évidemment pas le même d'il y a quelques années.
12:35Donc, ça, c'est plutôt un bon point.
12:36Ça signifie qu'évidemment, le point de départ est plus, j'allais dire, plus optimiste.
12:40Il n'empêche qu'on le voit.
12:41Alors, il y a l'effet Covid qui va arriver derrière, donc, évidemment, il est complètement
12:44outrepassé.
12:45Mais il n'empêche que sur le premier impact de guerre commerciale, c'est deux à trois
12:48points de marge opérationnelle qui n'ont pas s'envolent, mais qui, en tout cas, se
12:52compressent pour les actions européennes.
12:54Si on remet cela, encore une fois, dans, aujourd'hui, une macroéconomie qui est médiocre, certes,
12:58un point de départ de marge opérationnelle qui est plus haut, mais, encore une fois,
13:01une macroéconomie qui est médiocre, des valeurs cycliques qui ont beaucoup rebondi
13:05et qui lident depuis le début de l'année, la question va se poser de leur capacité
13:08de résistance, une nouvelle fois.
13:09Donc, de ce point de vue-là, pour conclure cette longue assertion, le rebond, oui, le
13:14rebond tiré par les cycliques, oui.
13:16La question qui va se poser, c'est, deuxième trimestre, voire second semestre, quel va
13:20être l'impact ? Et est-ce qu'on ne doit pas retourner sur du peaking de croissance
13:23qui, lui, globalement, commence à asymptoter en termes de valorisation ?
13:26Laurent, avant de passer à la partie américaine, quelle chance vous donnez à la poursuite
13:30du mouvement sur l'Europe ?
13:32Je les salue avec Véronique Richelieu-Ress, mais, chez Calaisis 360, en octobre, en novembre,
13:44vous aviez comme conviction le DAX, puis le CAQ, c'est ça, c'était deux convictions
13:49fortes de fin d'année, bien vous en a pris puisqu'on a eu de très beaux rebonds sur
13:53ces indices-là.
13:54Et maintenant ?
13:55Et maintenant, je pense que la surperformance des indices européens devrait se poursuivre
14:01sur 2025.
14:02Parce que je ne m'attends pas à ce qu'il y ait énormément de performances aux Etats-Unis,
14:06même si, pour le moment, dans mon scénario, on devrait avoir un S&P qui prend quand même
14:1010 ou 11% sur l'année, ce qui est plus que correct, et qui devrait terminer à 6600 points.
14:16Le CAQ, en revanche, lui, il a fait une première remontada exceptionnelle, pas depuis le début
14:21de l'année, d'ailleurs, il a commencé avant.
14:23Je pense que là, on devrait assister à une petite pause.
14:26On a votre vision, là, vous avez le graphique, votre vision 2025 du CAQ 40.
14:30Oui, alors ça, c'est le S&P qu'on voit.
14:31Et sur le CAQ 40, il y a la vision 2025 du CAQ.
14:33Alors, moi, j'aime bien faire des pronostics, au risque de me tromper, mais au moins, ça
14:39rend les choses intéressantes.
14:40Et donc, moi, ce que je propose, c'est de revenir avec ce graphique tous les mois pour
14:43voir comment les choses avancent.
14:45Donc, mon scénario aujourd'hui, c'est d'avoir une consolidation sous le sommet historique,
14:49parce que je pense qu'on est beaucoup monté et qu'il va falloir digérer cette hausse.
14:53Ce seuil des 8259 points, c'est un niveau qui est symbolique.
14:58Et je pense que, dans l'immédiat, on n'a plus les catalyseurs pour continuer au même rythme.
15:03Ok, je comprends.
15:04Donc, conso, on pourrait revenir sur 7800, pour simplifier, peut-être un petit peu au-dessus.
15:11Ça devrait durer, a priori, une partie du printemps, voire début de l'été.
15:15Et moi, je m'attends à une reprise de la hausse au deuxième semestre, sans savoir
15:22ce qui va se passer du côté de l'inflation, parce que même si l'inflation en Europe
15:26est contenue, mais qu'elle redémarre aux États-Unis, ça aura quand même un impact sur le CAC 40.
15:30Donc, il y a cette grosse inconnue de l'inflation au deuxième semestre.
15:33Mais aujourd'hui, puisqu'il faut faire des scénarios, c'est mon scénario, c'est-à-dire
15:37conso, mais on devrait terminer l'année plus haut que là où on est actuellement.
15:41Ça, c'est dans l'absolu pour le CAC, mais vous le dites, en relatif, vous êtes toujours
15:45dans l'idée qu'il y aura une surperformance de l'Europe par rapport aux actions américaines.
15:48Regardons ce qui se passe du côté américain.
15:52Quel est le niveau de fragilisation qu'on a aujourd'hui sur le marché américain, Laurent ?
15:57Vous avez déjà un premier graphique sur le mois de février sur la participation à
16:01la hausse au sein du S&P 500, et cette participation, elle se dégrade.
16:06Oui.
16:07Alors, la participation, c'est un petit peu la pression artérielle du marché.
16:11C'est-à-dire que quand vous avez un bull market, il y a combien d'actions qui participent
16:15à ce bull market.
16:16Ce graphique, c'est le plus important de tous ceux que j'ai apportés aujourd'hui, parce
16:21qu'il est très simple et il donne des signaux très pertinents.
16:24En haut, vous avez le chart du S&P, en bas, vous avez le pourcentage d'actions du S&P
16:29au-dessus de leur M&M 200.
16:31Quand on a le pourcentage d'actions du S&P qui passe au-dessus de leur M&M 200, qui passe
16:37sous 50 %, ça annonce une correction intermédiaire.
16:41C'est la minute maintenant de pédagogie, d'analyse technique, 15 secondes.
16:45Les marchés, quand ils sont en bull market, il y a des tendances primaires haussières
16:49qui ne sont pas des lignes droites et qui sont interrompues par des mouvements intermédiaires
16:53qui vont durer quelques semaines à quelques mois.
16:55Et donc, quand on a ce pourcentage d'actions du S&P qui sont au-dessus de leur M&M 200,
17:01qui passent sous 50 %, c'est un signal avancé d'une correction à venir.
17:06On n'y est pas.
17:07On est à 58, mais il est faible, l'indicateur de participation, et il pique du nez.
17:12Oui, on voit la courbe verte, effectivement, il y a une rupture.
17:16Donc, chaque fois qu'on passe sous 50 %, il y a une correction plus ou moins importante
17:21dans le temps.
17:22Correction, c'est quoi ? Une dizaine de pourcents ?
17:23Pas forcément.
17:24Ça peut être dans le temps.
17:25D'accord.
17:26C'est-à-dire que si on latéralise, c'est une correction dans le temps et pas dans le prix.
17:30Mais ça veut dire que le potentiel de hausse sous 50 %, il n'y en a plus pour les semaines
17:35ou deux mois à venir.
17:37Donc, je ne dis pas que c'est mon pronostic, mais en tout cas, ce que je constate, c'est
17:40que cette ligne de participation est faible, elle n'a pas franchi 50 %, elle va peut-être
17:45le faire, peut-être qu'elle va rebondir dessus, on va voir.
17:47Donc, il ne faut pas se précipiter pour être baissier, pour shorter tout aux Etats-Unis,
17:52mais on voit bien que ça se dégrade un petit peu.
17:54Dans les petits signaux faibles que vous suivez également, Laurent, donc il y a les marchés
17:58de crédit, le crédit high yield, la dette à haut rendement aux Etats-Unis, en l'occurrence,
18:06alors qu'ils sont des marchés clés aussi, des marchés d'actifs risqués.
18:09Vous nous dites que le spread sur ce crédit high yield a peut-être en train de trouver
18:16un point d'inflexion parce que les spread, les écarts, la prime de risque est au plus
18:20bas sur ce marché de la dette au rendement américaine aujourd'hui.
18:23Alors déjà, quand on regarde depuis 2009, ce spread, il est au plus bas.
18:27Déjà, ça veut dire que le sentiment de marché est très, très optimiste.
18:31Il l'était jusqu'à présent, il était très optimiste.
18:33On parle beaucoup de la volatilité des actions, sur le crédit, il n'y en a pas.
18:36C'est-à-dire que Trump peut annoncer des tarifs, reporter des tarifs, réannoncer
18:40des tarifs.
18:41Le crédit, lui, ne bouge pas.
18:42Pour le moment.
18:43Absolument.
18:44Pour le moment.
18:45Alors, là, ce qu'on voit, c'est que ce spread, il est en train de repartir à la
18:49hausse.
18:50C'est pour ça que j'ai zoomé en haut à droite, cette petite courbe rouge qui va,
18:53qui vient de franchir sa moyenne mobile, mais elle l'avait déjà fait, mais surtout
18:58qui va peut-être déclencher une figure d'analyse technique qui est un double creux.
19:01Alors, ce que ça veut dire, c'est que le spread est en train de s'élargir de nouveau.
19:06Alors, pourquoi il s'élargit ? C'est simplement parce que, pour le moment, en tout cas, les
19:09rendements à 10 ans baissent, le spread diminue.
19:12Mais quand on voit le prix des obligations high yield, ce qu'on appelait dans le temps
19:16les junk bonds, ça ne baisse pas encore.
19:18Or, elles sont très, très sensibles, elles sont très corrélées au marché actions,
19:22les actions baissent, mais le high yield ne baisse pas.
19:24C'est vrai.
19:25Si on a le prix des bonds, des junk bonds qui commencent à baisser, les taux remontent.
19:29Alors, là, ça veut dire qu'on aura vraiment une accélération de cette hausse et donc,
19:34ça voudrait dire qu'effectivement, on aura un sentiment qui est en train d'évoluer
19:37de manière importante.
19:38Et là, on aurait un ensemble de signaux qui deviendrait un peu consistant, quoi.
19:41Oui.
19:42Ça commencerait à se mettre en place.
19:43Ok.
19:44On n'y est pas.
19:45Non ! J'ai bien retenu.
19:4658% sur la participation et les spreads qui sont encore très proches des plus bas historiques.
19:51Mais c'est vraiment les deux clés à surveiller pour suivre la dynamique du marché américain.
19:57Il y a également la question des fondamentaux et de la réaction des marchés aux résultats
20:02de l'entreprise.
20:03Kévin, sur le marché américain, vous êtes venu avec ce graphique qui montre comment
20:07les prix des actions ont bougé en fonction de la capacité de l'entreprise à dépasser
20:13ou non les attentes sur les bénéfices ou sur les chiffres trimestriels qui sont en
20:18train d'être terminés, d'être publiés.
20:20Et ça nous montre quoi ? Un marché très asymétrique, c'est ça Kévin ?
20:24Un marché asymétrique, absolument.
20:25Alors, il l'est en moyenne.
20:26Donc, on ne réinvente pas la poudre en disant qu'il y a une asymétrie dans la réaction
20:29du marché.
20:30Ce qui est intéressant, en effet, c'est qu'il l'est plus qu'historiquement.
20:32Et ça, c'est à la confluence de tout ce que l'on s'est dit précédemment et ce
20:36que l'on se dit aujourd'hui avec des niveaux de valorisation qui laissent peu de place
20:39globalement à la déception des hypothèses.
20:41Et donc, on le voit en effet, je pense qu'on le voit tous dans nos portefeuilles, on a
20:45aujourd'hui des réactions positives qui sont bien plus modérées aux Etats-Unis que les
20:50déceptions qui nous amènent dans des baisses qui sont parfois à deux chiffres.
20:52Donc ça, c'est assez intéressant, ça rejoint tout à fait ce qui vient d'être dit d'ailleurs
20:55sur ce niveau de tension potentielle qui apparaît sur le marché.
20:59Ça ne plaide pas forcément pour une correction de l'ensemble du marché, encore une fois,
21:03mais lorsqu'on rentre dans le détail, ça montre finalement que les poils sont quelque
21:05peu hérissés pour certains au moment de lire les publications.
21:08Donc ça, ça nous intéresse.
21:09Il n'y a pas le droit à l'erreur ?
21:10Il n'y a pas le droit à l'erreur.
21:11Et en réalité, ça rejoint là encore une fois toute une série d'indicateurs.
21:14On peut redézoomer la chose, ça suit évidemment des déceptions qui arrivent, elles ne sont
21:21pas majoritaires.
21:22Vous avez parlé des PMI par le passé, les PMI sont déceptifs, évidemment, ça veut
21:27dire que la macro n'est pas au rendez-vous et quand on parle d'inflation, on va y venir
21:31sûrement tout à l'heure sur l'inflation américaine, les chiffres du jour, ok, ils
21:34sont intéressants, ils sont cohérents, ça va rassurer tous les chartistes sur la Fed,
21:39il n'empêche qu'au global, on reste encore sur des niveaux qui sont des niveaux très
21:43ténus sur le côté dans lequel va tomber la pièce.
21:46Donc, de fait, ce graphique ne nous dit rien de plus, encore une fois, que la réaction
21:49du marché est tendue.
21:50Donc, pour faire le jump sur l'Europe et entre l'Europe et les Etats-Unis, c'est
21:55vraiment le distinguo que l'on fait.
21:56C'est-à-dire qu'on le voit aujourd'hui, le droit à l'erreur n'est pas permis et
21:59donc ça, ça nous paraît particulièrement intéressant, ça peut être pour le picking.
22:02Oui, c'est ça.
22:03Et ce qu'on décrit là sur les Etats-Unis, c'est vrai dans une moindre mesure également
22:07en Europe ?
22:08Oui, absolument, c'est beaucoup moins visible parce que la distribution n'est pas la
22:13même, c'est exactement la même chose et on l'a vécu globalement il y a trois semaines
22:17de ça sur RSML, dans un sens comme dans l'autre, c'est-à-dire qu'on a eu la déception
22:20sur DeepSeak, c'est-à-dire les hypothèses se sont resserrées, le lendemain, on a une
22:24publication qui va complètement à l'inverse et qui rattrape tout le gap, donc ça typiquement
22:28c'est assez intéressant.
22:29D'accord avec ça, Bertrand, c'est vrai qu'il y a certains secteurs en Europe, alors
22:34on a parlé tout à l'heure des banques ou de quelques valeurs liées à la défense
22:37ou à la construction avec la perspective du CCLF en Ukraine qui sont forts et dynamiques
22:42aujourd'hui, mais il y a une partie de la cote qui l'est beaucoup moins en Europe aujourd'hui.
22:46Toute la partie, notamment la partie industrielle qui était liée à l'électrification due
22:52notamment à l'explosion des data centers, là pour le coup, il y a eu un coup d'arrêt.
22:59Donc ça c'est votre graphique, DeepSeak m'a tué, c'est ça ?
23:02Exactement.
23:03Et là clairement, on va retrouver des dossiers concurrents comme Schneider-Whiton ou Trent
23:10plutôt dans le refroidissement des centres de données ou Prismian, le cablier, globalement
23:18on voit qu'ils font tous les sommets à peu près en même temps et que tous ils cassent
23:24une oblique à peu près en même temps.
23:26Mais là sur Schneider, les autres les suivent moins, mais sur Schneider qui a été le grand
23:31gagnant au sein du CAC l'an dernier, c'est plus de 40%, qui a été une valeur très
23:35corrélée, finalement c'était un bon plaid pour jouer l'IA, Schneider, on cherche des
23:40plaids, des valeurs, des dossiers pour jouer l'IA en Europe, Schneider est une valeur
23:45industrielle d'efficacité énergétique complètement corrélée, enfin dont une grande
23:48partie du business est corrélée aujourd'hui par la question des lanceateurs, de la gourmandise
23:53énergétique de l'IA, là vous dites qu'il y a un vrai coup d'arrêt boursier sur la
23:57valeur.
23:58Il y a un vrai coup d'arrêt qui s'installe parce que typiquement c'est encore cette
24:01semaine Microsoft qui aurait dit qu'il allait aller moins vite sur les constructions de
24:07centres de données, quasiment immédiatement, je crois que Schneider dans la journée perd
24:105%.
24:11Il est très sensible à ça.
24:12Il y a des réactions qui sont vraiment épidermiques sur le sujet, et comme d'habitude, alors
24:20est-ce que les 40% l'an dernier étaient trop ? Peut-être, mais à chaque fois la
24:25bourse ne fait pas dans la demi-mesure et oublie ou oublie le désormais.
24:29Ah parce que oui, c'est une oscillation, on ne s'arrête jamais où il se plie.
24:33Le sujet de base c'est qu'on a quand même des data centers qui aujourd'hui consomment
24:39à peu près 3% de l'électricité mondiale dans les projections faites par des cabinets
24:45indépendants.
24:46On serait à 10%, donc une multiplication par 3, à 2030.
24:49Donc ça pose quand même des sujets sur un, la capacité à les fournir, deux, tous les
24:55équipementiers qui s'entourent, forcément ça va faire du business additionnel.
25:00En ce moment, pour l'instant, la bourse dit non, je n'y crois pas, je remets tout.
25:03On est dans ce moment-là, donc bon, il ne faut pas perdre ses dossiers de vue.
25:08Forcément, s'il y a des surpondérations, ils vont mieux un peu rééquilibrer en attendant
25:11que ça se passe, parce que globalement, il s'est passé la classique, c'est-à-dire qu'on
25:15est reparti sur les dossiers que je citais tout à l'heure, dividendes de la paix.
25:19Donc voilà, il n'y a pas de rotation sectorielle au sens où on n'a pas vu resurgir l'agroalimentaire,
25:27des secteurs classiques ou la santé ou l'automobile.
25:30Donc là, pour l'instant, il y a sur beaucoup de secteurs des normalisations, c'est-à-dire
25:35qu'il y a des secteurs qui avaient plongé, reviennent un peu sur le devant de la scène.
25:39On l'a vu sur le luxe, on l'a vu un peu sur les semi-conducteurs, mais ça ne fait
25:43pas des renversements de tendance.
25:45Pareil sur la tech, il y a eu des prises de bénéfices, des fois très appuyées, mais
25:51qui ne sont que le pendant des performances exceptionnelles qui avaient été faites.
25:54Et encore une fois, il n'y a pas de renversement de tendance.
25:57Maintenant, il va falloir surveiller.
25:58Aux États-Unis, on parlait des 7 magnifiques.
26:01Effectivement, on l'avait déjà décrit le mois d'avant et encore le mois d'avant,
26:05on est vraiment dans l'endroit dispersé.
26:07Là, Nvidia, elle est en train de danser sur un fil.
26:09Donc, une méta, ça va bien, ça passe, des Netflix, des choses comme ça, ça reste très
26:17bien orienté.
26:18Mais on voit que des Nvidia, des Arista, des Broadcom, le tout est en train de s'installer.
26:25Franchement, les publications…
26:26C'est bien, on remet un peu du risque dans la thématique, c'était un peu one way
26:29trade quand même.
26:30Donc, on remet un peu de risque et d'incertitude.
26:33On est dans ce moment classique où il va falloir faire la différence entre un bruit
26:37et un vrai signal.
26:38Hier, un analyste spécialiste du secteur, on commentait avec lui les résultats de Nvidia.
26:44Il dit aujourd'hui, les gros hyperscalers ont des data centers avec environ 100 000
26:48puces, 100 000 GPU.
26:50Ils sont en train de prévenir Nvidia en disant, d'ici un ou deux ans, on aura besoin de
26:54data centers avec un million de GPU.
26:56Pas dans 20 ans.
26:58Eux, dans leur projection, à un ou deux ans, ils vont avoir besoin de densifier encore
27:03énormément leurs data centers pour rester dans cette course, qui ne va pas s'arrêter
27:08comme ça.
27:09DeepSeek nous apprend qu'on va avoir des IA par entreprise véritablement sur mesure.
27:16Et ça, il va falloir les entraîner et c'est ça qu'ils consomment.
27:19Jensen l'a dit, DeepSeek, c'est très bon pour nous.
27:23Une fois que l'IA est entraînée pour la faire tourner, ça consomme moins, il y a
27:30besoin de moins d'électricité et autres.
27:32Par contre, c'est l'entraînement qui coûte très cher.
27:34Bon, parlons des Mac 7.
27:36Du coup, Laurent, vous avez un changement de paradigme.
27:40Vous dites, c'est un changement de paradigme qui est en train de s'opérer, de se confirmer
27:44même peut-être.
27:45Ça n'a pas été un bon mois, février.
27:46L'indice équipondéré a perdu plus de 8 %, c'est ça ?
27:51Oui.
27:52Détail, valeur par valeur.
27:53Exactement.
27:54Donc, elles entraînent le marché et en fait, j'avais envie d'apporter ce slide pour
28:00poser la question, est-ce que le S&P peut monter sans les Mac 7 ?
28:05Alors, la réponse est compliquée.
28:08Pour faire simple, si les 7 magnifiques consolident et ne baissent plus trop, c'est possible
28:15que le S&P montouille doucement, c'est-à-dire que le relais par les autres secteurs est
28:22à un rythme qui n'aura rien de comparable avec ce qu'on a vu l'année dernière.
28:25Si en revanche, les 7 magnifiques continuent de baisser, alors là, il n'y a pas de question,
28:31c'est mauvais pour tout le monde.
28:32Et là, le marché…
28:33Il y a quand même un point de douleur où l'ensemble du marché peut souffrir avec
28:38un besoin de liquidité, de prise de profit qui peut s'accélérer et se diffuser à
28:41l'ensemble du marché.
28:42Absolument.
28:43D'accord.
28:44Donc, moi, je ne suis pas de ceux qui pensent qu'il y a un découplage possible durable
28:47entre les 7 magnifiques et le reste du marché.
28:50Maintenant, si les investisseurs considèrent que sur les niveaux actuels, c'est pertinent
28:55de se poser la question de savoir si on doit revenir ou pas sur Tesla, quelle catastrophe
29:00ce mois de février.
29:01Ça fait quoi ? 20% ?
29:02Même plus.
29:0328.
29:0428, oui.
29:05C'est ça, c'est la barre orange.
29:06Des investisseurs qui se demandent qui est devenu Elon Musk ? Est-ce qu'il fait partie
29:11du gouvernement ou est-ce qu'il s'occupe de Tesla ? Il est où exactement ?
29:13Et donc, on a vu les chiffres sur l'Europe catastrophique des ventes de véhicules.
29:18Donc, ça veut dire que si effectivement, on commence à considérer que sur ces niveaux-là,
29:22les Mac 7 redeviennent intéressantes, elles peuvent ne plus trop baisser et donc, on peut
29:28avoir les bancaires.
29:29On a parlé des bancaires en Europe, mais aux États-Unis, elles sont super fortes aussi.
29:31Donc, on peut avoir des secteurs qui prennent le relais et qui feront que le S&P pourra
29:36continuer de monter.
29:37Si en revanche, il y avait des vrais dégagements plus importants, alors là, effectivement,
29:44et je pense évidemment à Nvidia parce que c'est compliqué d'analyser Nvidia entre
29:47ce que vous disiez.
29:48Il y a une seconde sur les besoins qui sont justes.
29:50Donc, Nvidia, c'est la barre bleue turquoise, si je ne dis pas de bêtises.
29:53Là, on baisse de 8% sur le mois de février.
29:55Exactement.
29:56Donc, il y a une seconde, vous dites quoi ? Vous dites que les besoins vont être plus
30:00massifs.
30:01Ah bah, gigantesque.
30:02Oui.
30:03Et en même temps, les résultats, ils n'ont pas été décevants.
30:04Elle n'a pas démérité, Nvidia.
30:05Elle continue de battre les attentes.
30:07Bon, voilà.
30:08Mais ça ne suffit plus pour que les gens achètent aveuglément.
30:12Exactement.
30:14C'est-à-dire que le rythme sur lequel on était n'est pas tenable et donc, du coup,
30:18les investisseurs sont déçus.
30:20Bon.
30:21Donc, s'ils continuent d'être déçus et qu'on continue d'assister à des dégagements,
30:26eh bien, je pense que le S&P va être pénalisé par les Max Evans.
30:30Si elles arrivent, au contraire, à se stabiliser autour des niveaux actuels, alors ça peut
30:36effectivement laisser la porte ouverte, juste la porte ouverte à une possibilité de, si
30:41les autres secteurs prennent le relais, ce qui est encore une autre question compte tenu
30:45des Trumponomics qui posent quand même problème au niveau de la visibilité qu'on a vis-à-vis
30:51de cette nouvelle donne, alors évidemment, ça sera beaucoup plus compliqué.
30:57Il y a un secteur que vous mettez en avant avec des ratios effectivement comparés entre
31:03les Max Evans et le S&P 500, mais vous regardez aussi le secteur des Staples aux Etats-Unis,
31:09ce qui vous fait dire la rotation en action, donc Staples, c'est la conso de base, c'est
31:14ça chez les Américains.
31:15C'est le secteur anti-sexy.
31:16C'est la défense, c'est quand on joue tous en défense, quoi, Staples.
31:21Et donc, c'est un secteur qui gagne de la force, là, c'est ça ?
31:26Exactement.
31:27Donc, les Consumer Staples, c'est ce qu'on achète quel que soit le cycle, c'est-à-dire
31:29qu'on aura toujours besoin de dentifrice, de savon, de shampoing, etc.
31:32Normalement, oui.
31:33Voilà.
31:34Donc, ce qu'on voit, c'est le charte du bas où on voit le ratio de force relative
31:38des Staples par rapport au MAC7 qui repart à la hausse, donc c'est-à-dire qu'ils
31:42surperforment.
31:43Et les Staples par rapport au S&P, ils surperforment.
31:44Ça, ça dit quelque chose, quand même, sur le sentiment de marché.
31:47Ça dit, quand même, qu'il y a une…
31:48C'est risque-off, quoi.
31:49Ben oui, exactement.
31:50Enfin, ça commence à être risque-off, quoi.
31:51Donc, on joue les dividendes, on joue la visibilité, on joue une linéarité.
31:55C'est des entreprises où il n'y a pas beaucoup de surprises, en général.
31:58Donc, c'est vraiment les défensives, c'est vraiment les défensives par excellence parce
32:01que télécom, santé, c'est aussi défensif, mais c'est plus compliqué.
32:05Les Staples, c'est vraiment défensif, quoi.
32:07Et on voit bien qu'il y a cette rotation en action.
32:11Et ce qui est intéressant, c'est est-ce que c'est un épiphénomène ou est-ce que
32:16ça annonce quelque chose de plus durable ? Ben voilà, c'est la question.
32:20Un signal de plus.
32:21Il y a l'esprit de crédit, la participation à la hausse, la force d'un secteur très
32:26défensif comme les Staples, etc.
32:28Exactement, exactement.
32:29Mars va être intéressant.
32:30Ah oui.
32:31Les deux premiers mois, elle l'était déjà, mais mars va être encore plus intéressant.
32:34Il faut qu'on parle aussi de ce qui se passe sur les marchés obligataires, Kevin.
32:38Alors, vous êtes venu avec le graphe très clair, limpide du 10 ans américain, le baromètre
32:45de toute la planète finance avec le dollar, peut-être l'actif clé pour de nombreux marchés.
32:51Oui, c'est vrai que c'est un des traits de ce début d'année, c'est-à-dire l'idée
32:57que les taux longs américains commencent à baisser.
33:00Alors, on passe de 4,80 à 4,25, on est encore au-dessus de 4%.
33:06On a vu 3,60 en octobre ou novembre, ou en septembre, je crois, au moment où la fête
33:13commence à baisser ses taux.
33:14On est à 3,60 sur le 10 ans américain, donc on reste dans des zones connues bien sûr,
33:18mais ça baisse.
33:19Oui, c'est pour ça d'ailleurs qu'on a mis un graphique long pour montrer malgré
33:24tout qu'en effet, ça fonctionne, mais ça fonctionne depuis peu de temps.
33:27Donc ça, c'est intéressant.
33:28Malgré tout, les 60 bips de contraction, vu la duration, à durée constante, ça nous
33:32apporte du 5,6 sans coupons, donc on ne va pas s'en plaindre avec un dollar sur ces
33:36niveaux-là.
33:37Non, mais ce qui est très intéressant, c'est que, je ne sais pas si c'est un signal
33:40de plus vers les stables aussi, mais c'est un signal en effet de plus, à mon avis, vers
33:45un marché qui est peut-être risque-off, ça c'est sûr, en tout cas qui commence
33:49à se poser la question.
33:50Sur le calcul ensuite du taux réel, si on va par là, le taux n'est absolument pas
33:55indécent.
33:56On s'attendait plutôt à avoir ce mouvement-là, tant mieux parce qu'on en a beaucoup souffert
33:59par le passé, on en a déjà assez parlé ensemble sur les prises de position, donc
34:03c'est tant mieux.
34:04Ce que ça dit surtout, encore une fois, c'est que le marché aujourd'hui est très méfiant
34:07et de ce point de vue-là, on passe d'un dossier à un autre encore une fois et pour
34:10moi ici, c'est vraiment l'archétype du dossier Trump qui arrive dans les pattes.
34:14Parce qu'en fait, on a passé la fin d'année, on l'a déjà dit, on est passé de l'euphorie
34:18au mois de novembre, aujourd'hui à l'optimisme et là, on se pose la question de, j'allais
34:22dire, l'écart-type des hypothèses qui vont nous arriver devant.
34:24Et donc ce graphique qu'il leur présente, parce qu'on est de moins en moins confiants
34:27sur les hypothèses, on parlait en début d'année de reflation, je me souviens de cette
34:31discussion avec nos clients, on disait le thème qui va peut-être émerger, c'est la
34:34reflation.
34:35Aujourd'hui, c'est celui de la stagnation en réalité qui revient sur le devant de
34:38la scène.
34:39Voire stagflation.
34:40Absolument.
34:41Mais ce qui est très intéressant de ce côté-là, je ne sais pas si on peut parler
34:44de l'autre graphique.
34:45Sur la confiance des ménages, les anticipations d'inflation des ménages, bien sûr, alors
34:48qu'ils vont au nord quand le viseur américain va au sud.
34:52Deux salles, deux ambiances.
34:53C'est ça qui me paraît extrêmement intéressant.
34:55C'est-à-dire que ce que montrait le 10 ans américain, c'est potentiellement en effet
34:58une espèce de shift.
34:59C'est-à-dire un passage, on se concentrait très fortement sur l'inflation au départ
35:03vis-à-vis de la fête pour considérer ces futures baisses de taux.
35:06Et donc la courbe, selon son inversion, on peut la considérer, mais on avait des anticipations
35:11de hausse ou de baisse de taux de la fête qui étaient corrigées de la sorte.
35:13Là, avec ce qu'on a sur le 10 ans, on peut globalement parler d'un shift vers la croissance.
35:17C'est-à-dire qu'il y a une vraie crainte de croissance.
35:19Et en même temps, le signal qui vient d'être donné par les ménages américains, il est
35:23complètement à l'envers.
35:24C'est-à-dire qu'on le voit sur ce graphique-là, que je trouve assez instructif pour le coup,
35:28c'est anticipation de l'inflation à un an des ménages.
35:30C'est la courbe la plus foncée, en l'occurrence ici.
35:33Et on le voit en réalité.
35:34On est sur des niveaux d'incertitude des ménages qui sont extrêmement importants.
35:37C'est la peur des tarifs.
35:38Oui, absolument.
35:39Et donc encore une fois, on arrive avec un dossier Trump qui revient.
35:41Encore une fois, c'est reflation versus stagnation.
35:45Et on le voit, même à 5 ans, c'est beaucoup moins clair à 5 ans.
35:48Mais on a une anticipation, elle aussi, qui est très haute.
35:50Et ça, je trouve ça très intéressant parce qu'encore une fois, c'est aussi en effet
35:53les deux salles, deux ambiances que l'on évoquait ensemble.
35:55Ça montre peut-être les contradictions effectivement de la politique de Donald Trump, ou en tout
35:58cas telles qu'il souhaiterait pouvoir la conduire.
36:01Vas-y, vas-y.
36:02Juste un léger mot sur la partie obligataire, dans ce cas-là sur les spreads.
36:05Ce que je trouve extrêmement intéressant par le graphique qui a été montré, c'est
36:08qu'en effet, on voit justement cette potentielle reprise du spread.
36:11La question qui va se poser justement, c'est qu'est-ce qui va bouger ?
36:16Absolument.
36:17Et là, globalement, on n'a pas la réponse parce qu'il y a peu d'échanges aujourd'hui
36:20sur le High Yield.
36:21On n'arrive pas à trouver du bon papier.
36:22On en parlait.
36:23Et donc, de ce point de vue-là, oui pour le spread.
36:25Maintenant, encore une fois, je ne suis pas convaincu que le niveau d'entrée soit là
36:29dans quelques mois.
36:30Il faut trouver du papier.
36:31Laurent, je voulais juste te dire une seconde, quelle ironie du sort parce que Trump a quand
36:34même été élu sur la lutte contre l'infestion et le retour du pouvoir d'habitation.
36:38Oui, mais ils ont compris, les ménages des droits de douane, c'est une taxe sur la consommation
36:42des Etats-Unis.
36:43Ils finissent par comprendre.
36:45Il nous reste deux minutes, Bertrand.
36:47Le graphique classique sur les mid-cap européennes, c'est l'un des marchés de spécialité
36:53de port-zampas.
36:54C'est toujours un angle mort des stratégies, vous dites ?
36:58Oui, clairement, parce que ça faisait partie des stratégies l'an dernier.
37:01Là, cette année, plus personne n'en parle.
37:02Ce qui est intéressant, c'est que dans un mois de février qui, globalement, a été
37:06compliqué, ça continue à cranter.
37:08Donc, à la fois en absolu et à la fois en…
37:11Là, on a le graphe du haut, donc on voit qu'on dépasse ce qui avait été une résistance
37:17pendant longtemps.
37:18Et en bas, en relatif contre les grandes capitalisations, on est toujours dans ce tunnel très légèrement
37:28haussier.
37:29Ça fait un moment qu'on l'a installé.
37:30Ce n'est pas spectaculaire, mais c'est là.
37:34Ça avance, ça avance.
37:37Probablement, pour partie, il y a un biais sectoriel dans l'affaire, puisque dans les
37:43mides européennes, on est quand même sur des sociétés qui dépassent les 10 milliards.
37:48Ça monte jusqu'à 15-18 pour les plus gros, 15-18 milliards pour les plus grosses.
37:52On va retrouver pas mal de galaxies financières.
37:56Les financières doivent représenter à peu près 20% de ces indices-là.
38:00On va retrouver les petites banques italiennes, espagnoles, Europe de l'Est qui fonctionnent
38:07très bien et qui aident.
38:09Il n'y a pas que ça.
38:10Mais le deuxième segment, c'est de l'industrie, dans lequel on va retrouver… On sent qu'il
38:16y a peut-être un truc qui est en train de se passer sur l'automobile.
38:18Alors, Forvio, aujourd'hui, ce n'était pas la…
38:19Non, mais c'est vrai que c'est un secteur qui a repris 10% par temps des fonds de gouffre.
38:24Voilà.
38:25On a quand même un changement de gouvernement en Allemagne.
38:26On va voir ce qu'ils vont faire.
38:27Mais clairement, il y a un vrai sujet sur… Voilà, l'industrie automobile, ils sont
38:31quand même en train de vivre un cauchemar avec des usines mises à l'arrêt, des plans
38:36de départ qui sont un traumatisme en Allemagne parce que là, on est quand même sur le secteur
38:41sacré allemand.
38:42Donc, s'il y a des choses qui se mettent en place, ça peut aider à faire revenir
38:46sur ce segment-là, par exemple.
38:48Donc, pour l'instant, c'est trop tôt, mais en tous les cas, ça fait partie des
38:52points qu'on va surveiller.
38:53Il y a potentiellement dans l'industrie un segment qui peut redémarrer.
38:56On termine avec les dragons, Laurent.
38:58Oui, mais juste à moi, le réarmement de l'Europe, la défense peut aider les mid-cap.
39:02On a des valeurs de défense dans ces indices-là aussi.
39:05Ça peut contribuer à cette histoire.
39:07Et le biais domestique ?
39:08Comment ?
39:09Et le biais domestique potentiellement ?
39:10Les dragons chinois.
39:11Oui, parce que moi, j'aime beaucoup la tech.
39:12On va finir avec la Chine.
39:13Alors, la tech américaine, elle est chère, mais la tech européenne, je la trouve très
39:18intéressante.
39:19Le stock 600 en technologie, il est beau, il est en tendance haussière, il surperforme.
39:23Donc, c'est vraiment un secteur à considérer.
39:25Et puis, les China Dragons, parce que ce sont des entreprises chinoises qui sont cotées
39:30à Wall Street.
39:31Donc, c'est important.
39:32On peut les acheter.
39:33C'est de l'Internet.
39:34Donc, c'est Xiaomi, BYD, PDD Holdings, Tencent, Alibaba, Meituan, JD.com, Baidu, NetEase.
39:42Voilà, c'est des sociétés qui sont très connues.
39:44Ça, c'est un panier de ces sociétés.
39:47Alors, c'est peut-être trop tard à court terme, mais je pense que la tech chinoise
39:51et la tech européenne, c'est peut-être un call sur lequel il faut réfléchir.
39:56Je comprends.
39:57Si la tech américaine…
39:58Va se communiquer encore.
39:59Exactement.
40:00Merci messieurs.
40:01Merci d'être avec nous chaque dernier vendredi du mois pour ce grand tableau de bord des
40:06marchés.
40:07Laurent Albi, responsable de Next Momentum, cofondateur de Kaleis 360, Kévin Lenoy, directeur
40:11associé chez Avantgarde Family Office et Bertrand Lamiel, directeur général de Ports-en-parts
40:15Gestion.

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