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Mardi 11 février 2025, SMART BOURSE reçoit Yann Lagalaye (Managing partner du Fonds Solar Impulse de Bertrand Piccard, BNPP AM)

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00:00Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
00:13Le thème ce soir, c'est celui du capital risque et plus précisément du capital risque
00:18à impact.
00:19Nous en parlons avec Yann Lagalai qui est à mes côtés en plateau, qui est managing
00:22directeur du fonds Solar Impulse chez BNP Paribas Asset Management.
00:26Yann, bonsoir.
00:27Bonsoir.
00:28Merci beaucoup d'être là.
00:29BNP Paribas Asset Management, c'est un fonds qui a été monté au cours de l'année 2022,
00:32c'est ça Yann, si je ne dis pas de bêtises.
00:35Oui.
00:36Alors racontez-moi la rencontre parce que deux belles franchises, BNP Paribas Asset Management
00:39d'à côté et puis la franchise Bertrand Piccard Solar Impulse.
00:42Donc à travers la fondation Solar Impulse, il y a l'idée d'avoir construit et géré
00:47grâce à vous ce fonds de venture, comme on dit, de capital investissement, de capital
00:52risque dédié à l'impact et à la transition écologique au sens large.
00:57Moi, je veux bien que vous nous racontiez la rencontre des deux franchises, si je puis
01:00dire Yann.
01:01Bien sûr.
01:02Pas de problème.
01:03Alors nous, on n'a pas commencé avec la fondation Solar Impulse, c'est-à-dire que la banque,
01:06dès la COP21, nous a confié 100 millions d'euros pour investir avec le capital de
01:11la banque.
01:12Ça, c'est le début de l'histoire et c'est en 2015-2016, on commence à faire un petit
01:15bout de temps.
01:16Bien sûr.
01:17On était trois dans l'équipe à l'époque, Laura Virstel, Olivier Varnan et moi-même.
01:19Et donc, on a fait nos marques dans ce venture capital, dans ce monde de la transition qui
01:25d'ailleurs, pour nous, était une transition énergétique qu'on a voulu élargir à la
01:28transition écologique.
01:29Et c'est important d'avoir cet angle-là parce qu'on parle de biodiversité dans notre nouveau
01:33fonds, on parle d'écologie, d'agtech, foodtech.
01:35Enfin voilà, le problème de la transition écologique, il est vaste et pas seulement
01:38sur l'énergie.
01:39Sur l'énergie et le carbone.
01:40Oui, on est d'accord.
01:41Et la rencontre, en fait, avec la fondation Solar Impulse, d'abord, elle est historique
01:44avec la banque parce que la fondation Solar Impulse, en elle-même, on a aidé à la créer
01:49avec la banque depuis six ans, depuis la fin de l'aventure de Bertrand Piccard, qui est
01:54connu pour avoir fait le tour du monde.
01:55Et je précise d'ailleurs qu'il est en train de travailler un projet pour le faire en hydrogène,
02:01pour démontrer qu'avec l'hydrogène, on peut aussi faire le tour de la planète.
02:04Voilà, c'est un personnage d'une force de persuasion absolument incroyable.
02:09Donc oui, on a la chance de partenariser avec la fondation qui, elle-même, cherchait à
02:12aller plus loin que ce qu'elle fait aujourd'hui, qui était le label.
02:15Donc en fait, ils ont fait un appel à la candidature et voilà, on a été choisis
02:19de par notre expérience et de par les affinités qu'on avait avec la fondation Solar Impulse.
02:24Donc maintenant, c'est un partenaire.
02:25Donc c'est important pour nous parce que ça nous permet d'avoir une vision un peu secondaire,
02:31un label qui accrédite notre vision de l'impact de la solution, mais aussi de sa viabilité.
02:36Un thème qui est cher à Bertrand et à la fondation, c'est de dire est-ce que ces solutions,
02:40elles peuvent remplacer l'existant de manière économiquement viable ?
02:43Et donc il y a cet aspect-là aussi qui est très important dans le label.
02:45Donc c'est important pour nous, c'est des partenaires.
02:47Mais voilà, quand on fait notre investissement, on le fait avec notre expérience, avec les
02:52practices de BNP Paris Basset Management et voilà, on le fait en Amérique du Nord,
02:57en Europe.
02:58Mais vous investissez, il faut expliquer cette histoire de label, parce qu'on ne sait pas
03:01bien.
03:02Des labels, il y en a partout, mais c'est quoi la spécificité du label Bertrand Piccard
03:07ou du label Solar Impulse, Yann, parce que c'est une des promesses que vous faites à
03:14travers ce fonds, c'est d'investir dans des entreprises qui sont des scale-up, vous allez
03:17nous expliquer effectivement, mais qui ont avant tout ce label Solar Impulse.
03:21C'est vrai, c'est vrai.
03:22Donc le label consiste en fait à un dossier qui est rempli par les sociétés, une solution
03:27est choisie parmi toutes les solutions qu'il peut y avoir dans la société et la fondation
03:31à travers des experts indépendants monte ce dossier et a démonté ce dossier.
03:34Il y a trois critères, un sur la technicité, un sur l'impact environnemental et un sur
03:39la viabilité économique.
03:40Et si les experts extérieurs, ils sont au nombre de trois votes, deux sur trois, le
03:44label est accordé.
03:45C'est un label qui est reconnu par la Commission européenne, par l'UNSDP.
03:48D'accord, et pertinent du point de vue de l'investisseur.
03:50Et qui est pertinent d'un point de vue de la fiabilité et de l'impact.
03:54Nous, en fait, on fait nos profs du diligence technologique, commercial, etc.
03:59à part.
04:00Mais c'est comme quelque chose qui garantit l'indépendance de cette vision-là, qu'on
04:05n'a pas menti en tout cas sur l'impact environnemental de la solution.
04:07C'est important de se poser deux fois la question sur ce sujet-là parce qu'on sait à quel
04:11point c'est controversé.
04:12Et ce qui fait qu'on est aussi un fonds SFDR9, ça nous aide aussi à remplir ces critères-là.
04:16Article 9, donc on est au maximum de ce qu'on peut afficher avec l'intention et la volonté
04:27et même l'obligation de délivrer sur l'impact.
04:31Bon, concrètement, qu'est-ce qu'on fait dans ce fonds de venture et de capital risque
04:36à impact, Yann ?
04:37Notre angle, d'abord, c'est d'aider des sociétés qui ont déjà démontré qu'elles
04:41avaient quelque chose de pertinent dans une solution existante.
04:43Donc, on ne fait pas du CID, qu'on met dans le capital risque, on n'investit pas sur
04:48des slide decks, non, on investit sur des technologies qui ont été prouvées et qui
04:51commencent à avoir des clients.
04:52En général, plutôt un million d'euros, mais ça dépend des types de technologies.
04:55Et on investit donc en Amérique du Nord pour un tiers et en Europe pour deux tiers parce
05:03que c'est là où se retrouvent les marchés de l'innovation aujourd'hui.
05:06Et on investit donc sur des scale-up qui sont en divers types de secteurs, énergie, mobilité,
05:12smart city, agtech, foodtech, circulaire, économie, on a même une thématique biodiversité.
05:17Et c'est peut-être là-dessus que je peux commencer parce que notre premier deal est
05:20là-dessus.
05:21Ça s'appelle Naturemetrics, c'est une boîte UK qui travaille sur la mesure de biodiversité.
05:26Un sujet hyper important.
05:28On a eu beaucoup de boîtes qui ont travaillé sur la mesure carbone.
05:31Je ne dis pas que c'est réglé, mais c'est déjà un problème à adresser.
05:35C'est facilement quantifiable, le carbone.
05:37Exactement.
05:38Et on a déjà des marchés là-dessus, mais il y a des marchés de biodiversité qui sont
05:40en train de se mettre en place.
05:41Et c'est un sujet qui est très cher à BNP Paribas parce qu'on a participé aussi
05:44à la transforce pour Natural Disclosure.
05:46Et donc le capital naturel va devenir un actif qu'on va devoir pricer demain.
05:50Capital naturel, c'est les forêts, les océans, c'est tout l'environnement.
05:56Tout ce qu'on surconsomme aujourd'hui.
05:58Un des sujets de la transition écologique, c'est comment on fait avec les ressources
06:01qu'on a.
06:02Et je pense qu'on ne se pose pas beaucoup la question en réalité de qu'est-ce qu'on
06:05fait avec les ressources qu'on a.
06:06On pense qu'elles sont infinies.
06:07Elles ne sont pas infinies aujourd'hui.
06:08Donc il faut pouvoir calculer l'impact des activités humaines, que ce soit des corporels,
06:12que ce soit des industriels, il faut comprendre quel impact ils ont sur la nature.
06:19Et ça, ce n'est pas facile à mesurer.
06:20Et cette boîte a développé des technologies e-DNA très spécifiques qui permettent de
06:25mesurer ça dans le temps à un low cost.
06:26Ce n'est plus des gens que vous envoyez pendant six mois à prendre des photos d'animaux
06:31de la moindre parcelle, etc.
06:33C'est plus exhaustif.
06:34Ça se met sur des traces d'ADN.
06:36Et ils ont compilé ça aujourd'hui avec d'autres types de vecteurs qui peuvent être
06:39satellitaires ou même des bruits, etc.
06:42Donc ils compilent tout ça pour permettre aux entreprises d'analyser quels sont leurs
06:45actifs ou quelles sont leurs activités qui peuvent mettre en risque la biodiversité.
06:49Et vous êtes client de cette boîte alors ?
06:50D'une certaine manière, certaines parties de la banque regardent comment elle s'appelle.
06:56Matriormatrix.
06:57C'est assez unique.
06:58Donc ça, c'est la première boîte.
07:00La deuxième boîte dans laquelle on investit est plus classique et connue, je pense, de
07:03pas mal de Français.
07:04Ça s'appelle Phénix.
07:06On est dans l'anti-gaspillage.
07:07Au départ alimentaire, on a pris Phénix avec une stade qui a été relativement avancée.
07:10On a investi dans des boîtes matures.
07:11Mais la prochaine étape, c'est de faire naître de Phénix d'autres activités.
07:15On fait du gaspillage pas seulement sur la nourriture, on en fait aussi sur le non-food.
07:19La boîte, aujourd'hui, on est très contents, elle est devenue profitable.
07:23Et on est pour l'aider à aller aux étapes suivantes.
07:27Donc ça, c'est Phénix, l'anti-gaspillage, l'économie circulaire, le gaspillage.
07:31La troisième boîte dans laquelle on investit est dans l'agriculture.
07:35C'est Axioma.
07:36Donc là, on est dans les biostimulants agricoles.
07:37Un secteur qui est difficile à déplacer, je le dis, mais un challenge qui est hyper
07:41important pour nous passer des produits phytosanitaires.
07:44Pour expliquer ce qu'il y a de très, très simplement, c'est donner des vitamines aux
07:48plantes pour qu'elles se défendent elles-mêmes contre les mauvaises choses qui peuvent arriver.
07:51Donc ça, c'est Axioma.
07:53Je déroule toutes les boîtes.
07:55Il y en a quoi ?
07:56On ne fera peut-être pas les six, mais alors si, rapidement, allez-y, allez-y.
08:03C'est un peu inhabituel pour nous, c'est du B2C.
08:05Et Hello Ad, ça permet à des gens, je vous invite d'ailleurs à downloader l'application
08:09parce que si vous avez chez vous de la consommation éthique, vous avez déjà Hello Ad, c'est formidable.
08:13Je crois.
08:14Je vais vérifier derrière.
08:15Donc ça aide.
08:16En fait, pour moi, c'est un intermédiaire de confiance.
08:18Aujourd'hui, il y a beaucoup de débats sur des arnaques autour de la MaPrimeRénov'
08:23et des choses comme ça.
08:24Eux, c'est des acteurs, c'est des relais de confiance.
08:26D'abord parce qu'ils vous recommandent gratuitement comment faire pour économiser l'énergie.
08:30Ils vous permettent après de faire tout type de travaux, que ce soit du PV, de l'isolation,
08:34de l'installation de pompes à chaleur.
08:36Et ils le font avec des tiers de confiance qu'ils ont sélectionnés.
08:39Et ils prennent tout le risque.
08:40Ils prennent tout le risque.
08:41Ils vont les faire passer.
08:42J'entends bien.
08:43Donc ça, c'est Hello Ad.
08:44Et ça, ça a explosé pendant le déclenchement de la guerre en Ukraine, j'imagine.
08:47C'est le genre de business qu'il y a eu.
08:48Alors, ils ont un business qui est incroyable parce que, comme on dit, c'est une boîte
08:51boost-trapée.
08:52Donc c'est des jeunes, ils sont sortis de Centrale.
08:53Donc ils n'ont pas jamais levé de capital.
08:54Ils sont arrivés à des...
08:55Je ne peux pas dire...
08:56Donc c'est des gens...
08:57Ils n'ont pas levé de fonds.
08:58Ils n'ont pas levé de fonds.
08:59Et on est arrivés, nous et Starquest, on est arrivés il y a un an pour les aider à
09:04passer à la prochaine étape.
09:05C'est deux personnes extraordinaires.
09:06Il faudra les inviter sûrement.
09:07Ils sont peut-être déjà venus dans une émission qui s'appelle Smart Impact chez nous, qui
09:12traite de ce genre de sujet.
09:14Yann, il nous reste quelques minutes.
09:16Je voulais que vous nous racontiez comment vous avez levé des fonds parce que vous avez
09:20levé plus de 170 millions d'euros.
09:22C'est ça ?
09:23172.
09:24Eh oui.
09:25Les deux millions sont aussi importants que les autres.
09:28Exactement.
09:29Ils sont tous aussi importants que les autres.
09:31Mais qu'est-ce que ça nous dit ? Parce que vous le dites avec un sourire.
09:35Il y a une fierté derrière cette levée de fonds.
09:38Parce que lever des fonds pour ce type d'investissement en 2022, ce n'était pas si évident que ça,
09:44Yann ?
09:45Non, ce n'est pas évident parce que malgré toutes les bonnes choses qu'on peut penser
09:49et la nécessité de faire quelque chose pour le climat, pour la plupart des acteurs
09:53d'investisseurs privés, la classe d'actif capital risque reste une classe d'actif risquée.
09:57On ne peut pas dire le contraire, c'est plus risqué que le private equity, c'est plus
10:00risqué que l'infra.
10:01Mais par contre, c'est absolument nécessaire pour faire naître des technologies qui vont
10:05nous permettre derrière de faire des choses.
10:07Nous, on a vocation à dire que l'impact qu'on véhicule n'est pas du tout opposé
10:12à du return.
10:14On assume ça.
10:15Je pense que pour qu'un impact soit quantitatif, il faut qu'il y ait du return et surtout
10:19pour qu'il vive plus loin.
10:20Je pense qu'on a réussi à convaincre de part les années qu'on a passées d'apprentissage.
10:24On n'est pas venu en short en disant qu'on allait faire ça.
10:28Ça fait plusieurs années qu'on fait ça.
10:30Et puis, je pense qu'effectivement, la spécificité de la Fondation Solar Impulse, le fait que
10:34la banque aussi, avec son capital, investit dans les fonds du marché pour qu'on soit
10:38aussi dans un écosystème, c'est important.
10:40On ne travaille pas dans du mageau dans le monde du venture capital.
10:44Et on a rarement raison tout seul.
10:46Donc, il faut être dans cet écosystème pour aider les startups, leur éviter de faire
10:50des erreurs, leur permettre d'embaucher les bons talents.
10:52Et c'est ça qu'on fait aujourd'hui et les mettre en face des clients qui ont besoin
10:56de changer, de transformer pour qu'on réussisse cette transition.
10:58Est-ce qu'il y a un vrai risque de setback sur ces grandes thématiques d'investissement ?
11:02Au départ, transition énergétique, mais transition écologique aujourd'hui.
11:06Je vous passe le bruit politique du moment, mais qui s'ajoute aussi ?
11:12On a vécu l'envolée des valorisations dans cette thématique d'investissement.
11:17Et puis, il y a un net recul derrière qui a pu refroidir certains esprits.
11:22Est-ce qu'il y a un vrai risque de setback ?
11:24Ou est-ce que vous ne le percevez pas du tout dans l'écosystème et l'univers dans
11:27lequel vous vous nettoyez aujourd'hui ?
11:29Je ne crois pas.
11:30On a démontré déjà que les renouvelables, qui plus est associés à du stockage, c'est
11:34l'énergie la moins chère.
11:35On a des problèmes maintenant des déploiements parce qu'à chaque fois, il y a des réticences
11:39comme dans toutes les transformations.
11:41Mais les nouvelles énergies qui sont mises en place aujourd'hui, c'est à 95% du renouvelable.
11:46On investit plus dans le renouvelable que dans le fossile aujourd'hui dans le monde.
11:50Je le rappelle.
11:51C'est vrai qu'on a parfois l'impression qu'il faut avoir les ordres de grandeur en tête.
11:55Maintenant, il faut être patient parce que les choses sont très lentes.
11:58C'est ça que les gens ne perçoivent pas.
11:59Et je pense qu'il faut aussi véhiculer des idées positives par rapport à tout ça.
12:02On est là pour créer des solutions plus efficientes, y compris pour les industriels,
12:05pour les clients, et pas forcément là pour punir.
12:07Il y a une image à public qui n'est pas la bonne, je pense.
12:11Ce n'est pas punitif, c'est l'efficacité.
12:13Et l'efficacité, comme le dit si bien Bertrand Piccard, c'est ce vers quoi on doit aller
12:16pour utiliser le moindre ressource possible pour tout ce qu'on a à faire.
12:18Chaque année, il y a plus d'investissements qui sont faits dans les transitions écologiques.
12:24Mais tout ça ne va pas encore assez vite.
12:26C'est le problème de vitesse, mais il y a plein de choses à faire pour que ça aille plus vite.
12:31Je pense que la tendance est profonde et ancrée.
12:34Il y aura des bumps, ce n'est pas une ligne courbe, mais de facto, on n'a pas le choix.
12:39Merci beaucoup Yann.
12:40Yann Lagalai, managing partner du fonds de venture Solar Impulse,
12:45en partenariat entre BNP Paribas Asset Management et la fondation Solar Impulse de Bertrand Piccard,
12:51qui était l'invité de notre dernier quart d'heure dans Smartboard ce soir.

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