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Vendredi 29 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Laurent Albie (Responsable, Next Momentum) et Bertrand Lamielle (Directeur, Portzamparc Gestion)

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00:002 invités avec nous ce soir pour ce dernier vendredi du mois qui vient clôturer le mois
00:15de novembre en bourse, c'est donc l'heure de retrouver nos invités pour ce grand tableau
00:20de bord des marchés.
00:21Laurent Albi est avec nous, le responsable de Next Momentum et membre fondateur également
00:26de Calaisis 360.
00:27Laurent, bonsoir.
00:28Bonsoir Grégoire.
00:29Bertrand Lamiel avec nous également, le directeur général de Ports-en-Portes Gestion.
00:32Bonsoir Bertrand.
00:33Bonsoir Grégoire.
00:34On va revenir sur ce mois de novembre, les faits de Trump bien sûr, mais avant ça un
00:38peu de perspective avec vous Bertrand, vous êtes venu avec des graphiques pour saluer
00:43déjà les deux ans de boule marquette et regarder un petit peu ce que donne une troisième
00:50année de boule marquette si on reste dans ce schéma de marché haussier.
00:54L'année est entrée dans cette troisième année du boule marquette ces dernières semaines.
00:57Voilà, ça démarre globalement, alors l'Europe démarre d'abord, donc c'est la courbe en
01:03bleu, j'ai fait une erreur sur les couleurs je m'aperçois, c'est donc l'Eurostox en
01:07bleu qui démarre le 1er septembre et les indices américains vont plutôt attendre décembre
01:14pour démarrer, assez rapidement, ils vont rattraper l'Eurostox 50, mais globalement
01:20voilà on est un peu plus de deux ans de boule marquette, c'est-à-dire deux ans pendant
01:23lesquels on n'a pas eu une baisse de plus de 20%, donc voilà la question c'est qu'est-ce
01:28qui se passe après forcément, parce que ça peut un peu effrayer de voir des hausses
01:33comme ça, on est sur des hausses de plus de 50%, donc il faut savoir qu'en général,
01:38et là on a des statistiques relativement longues sur le S&P 500, un boule marquette
01:42ça dure cinq ans, en moyenne médiane c'est à peu près la même chose, on peut vivre
01:46cinq ans sans avoir un retrassement de 20%, donc là deux ans on est à peu près à la
01:50moitié de vie d'un boule marquette, ça nous laisse de la place. Sur la troisième
01:55année, en général c'est une année qui est un peu plus faible, donc statistiquement
01:59ce qu'on a vu c'est des années à 2, 3, 4, 5%, enfin une petite année de hausse sur
02:05le S&P, par contre la cinquième et la sixième on retrouve des tendances au-delà de 15%.
02:11Là on sort de deux années de progression à deux chiffres pour les marchés américains.
02:13Voilà, deux années de progression à deux chiffres, et là on peut se dire, waouh, c'est
02:16assez impressionnant. Sauf que non, en fait, quand on regarde historiquement le S&P, une
02:21année sur quatre on est à plus de 20-25%. Donc une année comme on l'a fait aujourd'hui,
02:27enfin comme on est en train de la faire, c'est la norme au sens statistique du terme, c'est
02:31pas grave, ça arrive régulièrement, il faut juste y être préparé et pas être surpris.
02:35Il y a même une année sur cinq où on va clôturer au-delà de 30%. Donc c'est un
02:40indice qui est véritablement fort, on sait qu'il a aidé depuis quelques années par
02:45les valeurs techno, mais pas seulement, on a des grosses performances sur des valeurs
02:48qui ne sont pas liées à la tech. Et après deux années comme ça, back-to-back à plus
02:53de 20%, on a regardé, alors il n'y en a pas beaucoup, donc là la statistique elle
02:59n'a pas un fondement dingue, mais on en trouve depuis les années 50 quand même quatre ou
03:04cinq, ça n'a pas été la cata l'année d'après. L'année d'après on a eu un peu
03:08tout, alors il y a eu une année où on a fait moins dix, et il y a une année où on
03:11a fait plus trente. Globalement, moins dix, plus trente, ce n'est pas le grand soir avant
03:19la chute. Et moins dix, on a l'habitude de dire, le consensus nous dit qu'une correction
03:24ça s'étale entre moins dix et jusqu'à moins vingt. Moins vingt étant un seuil un
03:29peu plus fort dans la psychologie ou dans le consensus de marché qui vient là peut-être
03:34mettre fin au boule marquette. Mais un moins dix dans un boule marquette, c'est business
03:39as usual. Oui, ce n'est pas grave. C'est le revers de la médaille, c'est ce qu'il
03:43faut être prêt à encaisser si on veut participer et capter un maximum de performances.
03:50Qu'est-ce qui vous intéresse dans cette histoire de boule marquette, Laurent ? On
03:54en avait déjà parlé avec vous, je crois, c'est vrai que je suis assez d'accord avec
03:58Bertrand, pour moi le boule marquette et notamment avec l'Europe, il a commencé lors du point
04:03bas d'octobre 2022. Mais c'est vrai qu'on avait remarqué un point bas en octobre 2023,
04:08il y avait un été un peu compliqué, je crois, sur les marchés, notamment sur les
04:11marchés américains, qui avait ramené un point bas un an après en octobre 2023. Oui,
04:17alors effectivement, il y a différentes manières de regarder les choses, mais sur le fond,
04:21que ce soit un an ou deux ans ou trois ans, on est dans un boule marquette. D'accord.
04:26Si on regarde le chart que... Comme vous voulez, moi je voulais qu'on parle du boule marquette,
04:30mais... Non, alors non, parce que je vais en parler tout à l'heure. D'accord. Ce que
04:34je pouvais juste dire par rapport à ça, c'est que quand on regarde le S&P qui est puipondéré,
04:38il démarre plus tard, il démarre il y a un an. D'accord. Alors que le boule marquette sur le
04:43S&P démarre effectivement il y a deux ans, parce qu'on a eu cette fabuleuse histoire des Sept
04:48Magnifiques, où les flux étaient très concentrés. Mais quand on regarde l'appétit pour les actions
04:53américaines, on voit que ça se dégage vraiment que l'année dernière. D'accord. Cela dit, je suis
04:59d'accord avec vous pour fêter l'anniversaire du deuxième anniversaire du boule marquette. Et donc
05:03le début de la troisième année de boule marquette. Non, je voulais qu'on dise un mot aussi de l'effet
05:09Trump. Là aussi, vous êtes venu avec un graphique, Bertrand, qui montre bien l'effet de Trump dans
05:15le jeu des marchés. Alors, il y a la date de l'élection de Trump, mais on voit même que ces
05:21Trump Trades, ils ont commencé à prendre effet presque un mois avant l'élection de Donald Trump,
05:28quand il a commencé à se détacher un peu dans les sondages. Donc là, c'est toujours intéressant de
05:33rebaser un marché à 100 sur un point haut ou sur un point bas pour voir après derrière quel est
05:39l'état de la concurrence. Donc là, tout est rebasé au 5 août à 100. C'est le point bas des marchés dans
05:45la correction qu'on avait connue début août. Donc on voit que globalement jusqu'à octobre, tout le
05:51monde repart à peu près au même rythme. Globalement, il n'y a pas de différence. Et là, en octobre,
05:56on commence à avoir une divergence avec les valeurs européennes. Et on voit l'Eurostox qui va perdre 4,25 sur
06:03la période. A noter, on en avait déjà parlé, les mides européennes qui commencent à se détacher.
06:08Alors voilà, c'est très léger. Le gain, on est à zéro quelque chose. Mais en tous les cas, elles ne sont pas
06:12parties avec les grosses capitalisations. Évidemment, au-dessus, on retrouve le S&P et le Nasdaq entre 7 et 10.
06:20Mais surtout, l'émergence du Russell 2000, donc les 2000 valeurs qui sont en dessous du S&P, qui, elles, gagnent 15% sur la période.
06:31Donc cette logique de se dire que Trump, globalement, dans sa politique, va favoriser les entreprises américaines et celles qui
06:39sont avec une emprise, un chiffre d'affaires essentiellement US. On verra. Mais en tous les cas, c'est ça qui est en train de
06:48voter le marché et de le faire avec des flux relativement importants. C'est-à-dire qu'il y a à la fois la performance et les flux, les volumes qui arrivent.
06:58Donc voilà. Et donc l'élection de Trump, on voit cette pente un peu forte là. Mais ça avait déjà un peu commencé avant.
07:05— Oui. Effectivement, le rationnel, l'idée qu'une doctrine économique Trump qui serait appliquée telle qu'elle a été présentée,
07:14oui, c'est cohérent avec l'idée que ça doit pouvoir favoriser des entreprises plus domestiques, de taille peut-être intermédiaire, de taille plus moyenne,
07:23par rapport aux 7 Magnifiques, par exemple, Bertrand ? — Les 7 Magnifiques, Pauline en parlait tout à l'heure, on voit qu'on commence à avoir des rumeurs,
07:31de procès. — Oui. C'est Microsoft. — Globalement, tout y passe. Et donc globalement, elles avaient déjà du mal. Et donc au mieux, elles sont en pause,
07:37voire certaines commencent à tanguer. NVIDIA reste bien. Pour les autres, c'est un peu plus... Pour les autres, c'est plus aussi franc.
07:46Donc du coup, ça laisse de la place. Et comme le disait aussi Laurent, la participation, c'est-à-dire le nombre de valeurs qui sont au-dessus d'une,
07:55200 ou sières, enfin globalement qui participent à ce marché, est relativement important. Et cette année, oui, NVIDIA surmonte tout,
08:05mais ne fait pas tout. Enfin je veux dire que le S&P, on dirait, doit être du côté des 15-16% versus un CAC qui est négatif. Donc oui, NVIDIA explique
08:17une dizaine de points en plus. Tant mieux pour ceux qui en ont. Bravo. Mais c'est pas tout. Enfin il y a un sous-jacent qui est quand même
08:24relativement fort sur le marché. Et donc voilà. 2023, effectivement, on en a parlé. C'était les 7 Magnifiques. Et le reste, franchement,
08:32c'était compliqué. C'est plus le cas en 2024. Il y a de la place pour beaucoup plus de titres et notamment ce qui est en train d'arriver sur le Russell.
08:42Et donc là, quand on fait une comparaison S&P, Russell ou S&P, Nasdaq, on voit clairement que le Russell commence à tirer. Et c'est le début d'une tendance.
08:53Donc on va regarder à très près. Mais nous, on a commencé à mettre des tickets parce qu'il nous semble qu'on va avoir une meilleure performance sur le Russell
09:02que sur le Nasdaq ou le SPI. – Voilà. Un mot quand même du S&P 500. Effectivement, que le Russell surperforme un peu, là, effectivement,
09:12ça s'observe sur quelques semaines, une paire de mois. Laurent, l'indice phare, l'indice leader, ça reste quand même aussi le S&P 500.
09:21Qu'est-ce qu'on peut dire de la situation du S&P 500 au démarrage de cette troisième année de bull market ?
09:27Quels sont les arguments qui peuvent permettre de continuer d'investir sur cet indice, par exemple ?
09:34Et quels sont aussi peut-être les facteurs de risque que représente aujourd'hui le marché américain dans son ensemble, représenté par l'indice large S&P 500 ?
09:43– Alors, si on peut revenir sur ma première slide, elle est importante parce qu'on parle du S&P 500, mais il faut regarder aussi l'ensemble du marché.
09:54Donc sur ce graphique, vous avez la quasi-totalité de la cote US, c'est-à-dire NYSE, Nasdaq et Amex.
10:01Et la courbe en noir marque le nombre d'actions de ces trois bourses qui font des plus hauts annuels.
10:09Et on va retrancher les actions de ces trois bourses qui font des plus bas annuels.
10:14Et ce qu'on voit, c'est qu'il y a effectivement un bottom en 2023, mais surtout qu'on est en pleine accélération.
10:21C'est-à-dire qu'il y a une vraie diffusion qui est à l'œuvre.
10:25Et ça, c'est d'abord un facteur évident de soutien, mais si je vais plus loin, moi ça me donne une indication sur ce que je dois faire l'année prochaine.
10:34Quand on est sur une phase ascendante où on a de plus en plus d'actions qui font des plus hauts annuels, les replis se payent.
10:41Donc je ne veux pas dire aujourd'hui qu'il ne faut pas avoir peur parce que le risque est omniprésent.
10:47Mais si le S&P se repliait de 5, de 10, il n'y a pas de raison de ne pas le payer.
10:54Pour tous ceux dont je fais partie qui ont raté le bottom d'août parce que d'abord, ça faisait un peu peur.
11:02Mais en fait, c'était le point d'achat d'août.
11:06Et si on revenait, pas sur le point bas d'août, mais qu'on reperdait 5 ou 10 % sur le S&P, quand on a une ligne de participation aussi large, ça veut dire que...
11:16Donc stratégie « buy the deep », ça, ça reste une stratégie clé pour vous sur ce marché américain ?
11:20Absolument. Sur 2025, « buy the deep », il y en aura un, je ne sais pas quand, et je ne sais pas s'il sera 5 ou 10, mais il ne faudra pas le rater.
11:27Parce que quand on a une participation comme ça, vraiment, il faut y aller.
11:32Alors, le deuxième slide, c'est le pourcentage d'actions du S&P au-dessus de l'heure M&M 200.
11:38Et là où c'est intéressant, d'abord, c'est qu'on est à 76 %, donc je n'ai pas envie de dire « tout va bien »,
11:42mais franchement, on est encore... Trois quarts des actions du S&P sont au-dessus de l'heure moyenne mobile à 200, c'est bon.
11:49Alors là où le graphe, il est vraiment intéressant, c'est que chaque fois que le pourcentage d'actions du S&P qui passe sous l'heure moyenne mobile à 200 jours
12:01casse 50 %, c'est le début de la correction. C'est hyper important, parce que quand on a cette cassure des 50 %, c'est le début de la correction.
12:11On n'est pas en retard. Donc aujourd'hui, on est à 76 %, on voit la petite courbe verte à droite qui repart à la hausse,
12:17elle n'a même pas cassé les 65 %, mais si, et ça peut arriver, elle casse les 50 %, c'est un signal de départ de correction.
12:27Donc ça veut dire qu'à ce moment-là, si on veut timer un peu, oui, il faudra alléger, parce que ça voudrait dire qu'on pourra baisser plus.
12:33Mais là, pour le moment, on n'y est pas du tout. Donc je n'ai pas envie de dire encore une fois « le ciel est dégagé, il n'y a pas de risque »,
12:40parce que ce n'est pas logique et ce n'est pas raisonnable de parler comme ça.
12:44Mais enfin bon, je suis obligé de reconnaître qu'en cette fin d'année 2024, je n'ai pas de signaux qui clignotent, qui disent « attention, ça va baisser ».
12:53Non, on est sur un marché, moi, qui me semble robuste et donc la stratégie « buy the deep », en tout cas sur 2025, si on l'a, il faudra l'exploiter.
13:02C'est intéressant, parce que c'est vrai que quand on regarde des métriques de valorisation, on peut commencer à se dire que le marché américain est cher.
13:08Il est cher.
13:09Il est plus cher que les autres, ça, il n'y a aucun doute. J'ai vu que la prime de valorisation des actions américaines est de 60 % par rapport au reste du monde.
13:16La prime de PE pour les actions américaines, c'est quand même énorme par rapport à ce qui se traite ailleurs dans le monde.
13:23Mais la valorisation n'est jamais un signal, ou en tout cas ne donne jamais un timing de quoi que ce soit, ça, Laurent ?
13:29Oui, oui, absolument. Elles sont chères. Alors, les « forward pay » sont à 23 sur les bénéfices, donc à 12 mois.
13:35Bon, maintenant, oui, c'est cher, mais c'est peu la 24. Et puis, voilà. Et s'il y a encore des bons résultats en janvier, bon.
13:41Et s'il y a des baisses d'impôts, en plus ?
13:43Non, non, mais oui, effectivement.
13:45Donc ça veut dire qu'à court terme, on a peut-être encore une voie qui est plus ou moins dégagée.
13:51Mais on se projette trop dans le temps. C'est ce qui se passera après, où là, effectivement, il peut y avoir des turbulences.
13:57Là, pour moi, on est encore dans une séquence positive.
14:01Il y a du « momentum ».
14:02Bien sûr. Sur la valorisation du marché américain, comment vous regardez ça, Bertrand ? Est-ce que ça doit faire peur ?
14:07C'est un outil d'analyse parmi d'autres. On le voit, d'ailleurs. On n'en a pas parlé encore jusqu'à présent.
14:11Et vous avez quand même tous les deux l'idée qu'il y a un « momentum » porteur, là, sur le marché américain, toujours.
14:17Clairement. Donc on reste sur... Quand on regarde les valeurs qui performent bien, il y a la valorisation,
14:22donc qui est le reflet un peu des résultats du moment sur le prix.
14:28Et puis il y a le « momentum », qui est qu'est-ce que les analyses projettent en termes de croissance, de chiffre d'affaires,
14:34de résultats opérationnels et de BPI.
14:37Toutes les valeurs qui marchent bien ont un « momentum » très élevé.
14:41Et sur les valorisations, il y a à boire et à manger, il y en a qui sont chers, d'autres qui ne sont pas chers du tout.
14:45Donc les valorisations, dans ce marché-là, n'expliquent pas grand-chose, voire ne valorisent rien du tout.
14:50Par contre, oui, le fait que le marché américain soit cher, objectivement, oui, il est cher.
14:55On peut s'amuser à se rassurer en se disant « Oui, mais il y a NVIDIA qui est grosse, donc on l'enlève et c'est moins cher. »
15:00Oui, d'accord. Enfin...
15:01Oui, si on commence à enlever tout ce qui est cher, évidemment, au bout d'un moment, ça devient moins cher.
15:04Au bout d'un moment, ce n'est plus très cher.
15:05On est d'accord.
15:06Donc pour nous, en fait, c'est vraiment une logique de toile de fond.
15:09C'est de se dire que si à un moment donné, il doit y avoir des peurs qui se cristallisent,
15:14celle-là sera probablement au premier rang de celle citée.
15:17Et ça peut faire baisser, parce que vous parliez d'une prime de 60.
15:21En fait, oui, c'est surtout, globalement, les États-Unis se payent 20-30 % plus cher que la moyenne.
15:28Et l'Europe, 20-30 % moins cher que la moyenne.
15:30L'écart, il est là.
15:32Certes, les États-Unis fonctionnent bien, mais c'est surtout qu'on a une Europe qui fonctionne moins bien.
15:36Et là, on va voir, il y a quand même une incertitude économique qui est relativement importante.
15:41La politique de Trump, qu'est-ce que ça va donner ?
15:45Baisse d'impôts, hausse des taxes, à quel moment...
15:48Il y a la question de la séquence.
15:51Est-ce qu'il fera tout en même temps ?
15:52On ne s'en doute pas.
15:52Comment est-ce que ça va être cadencé ?
15:54Et où le curseur va être placé ?
15:56Il y a Powell, et donc l'arbitre des élégances, c'est les taux.
15:59Et on a vu que dans un premier temps, il y avait quand même eu une tension sur les taux longs aux États-Unis
16:04qui traduisaient le fait qu'il va partir sur les hausses de taxes.
16:08Et là, ça va importer de l'inflation.
16:10Il y a des chiffres qui sortent sur l'inflation
16:12qui sont un peu au-dessus de ce qui était attendu.
16:15Et là, on s'aperçoit que le discours de la Fed est de dire
16:17« Bon, je ne vais peut-être pas y aller par de 50 points de base. »
16:21Parce qu'objectivement, le marché de l'emploi, il reste très bon.
16:24La croissance, elle sera un peu moins forte l'an prochain.
16:27Mais à peine, on est à 0,1 point en dessous de l'année 2024.
16:31Donc, pas de panique de ce point de vue-là.
16:34Donc, après, le sujet, il est sur les taux longs.
16:38Logiquement, enfin, encore août-septembre, on se disait
16:41« Baisse des taux courts, baisse des taux longs, l'économie qui est en train de ralentir. »
16:45Là, on voit qu'il faudra surveiller cette oblique-là.
16:48Parce qu'elle peut faire la différence et mettre un instant de panique sur le marché.
16:54Les taux longs, ça monte parce qu'il y a de la croissance.
16:56Là, non. Enfin, à ce stade, aucun économiste nous dit qu'on aura plus de croissance en 2025 qu'en 2024.
17:02Donc, sinon, soit il y a de l'inflation, soit il y a une crainte sur le sous-jacent.
17:07En gros, il y a tellement de dettes que…
17:08Oui, c'est ça. Et puis, il y a une incertitude autour de Trump.
17:11Il y a une prime de terme aussi qui s'est recréée un peu de ce point de vue-là.
17:14Donc, franchement, on va surveiller de très près les taux longs aux États-Unis
17:20parce que, quelque part, ils donneront un peu le tempo dans le côté « Est-ce que j'ai peur ? »
17:25ou « Est-ce qu'au contraire, je suis avec ? »
17:26« Est-ce que la valorisation doit nous inquiéter ou pas ? » Voilà. J'entends bien.
17:30Si on reprend quand même sur le S&P, Laurent, alors il y a la question de la saisonnalité, là,
17:35après des élections américaines. Comment est-ce que les choses se développent généralement ?
17:40Voilà. C'est toujours intéressant de regarder ce que nous dit la saisonnalité.
17:42Donc, je suis remonté jusqu'en 1977. Donc, il y a eu 12 fois des années post-électorales.
17:50Et ça se passe plutôt bien, les années qui suivent les élections américaines.
17:54Sur ces 12 années, le S&P est monté grosso modo de 11 %.
17:59Et si on fait une moyenne lycée, il y a deux rallies l'année prochaine.
18:02Alors, ce sera intéressant de voir si 2025 correspond au standard historique.
18:08Mais on a avril à juillet, plus 8 %. Ensuite, il y a une petite correction l'été.
18:13Et puis, ça repart de septembre à décembre pour arriver grosso modo à 12 %.
18:19Donc, la saisonnalité, les années post-électorales, est plutôt favorable.
18:24C'est un élément supplémentaire à verser au dossier. C'est un élément faible.
18:29— J'entends. Oui. — Parce qu'il faut pas non plus baser une stratégie là-dessus. Mais bon, c'est plutôt pas mal de notre côté.
18:33— Oui, c'est ça. Ça va plutôt dans la case des plus. Si on regarde la case des moins ou des risques autour du niveau
18:40et des niveaux atteints par les marchés américains après – voilà, encore une fois – 2 années à plus 20 ou plus 25, j'en sais rien,
18:49la valorisation qu'on a pu évoquer dans un contexte politique où on sait qu'aujourd'hui, le futur nouveau locataire
18:56de la Maison-Blanche est parfois un peu dissipé, peut semer le désordre ou en tout cas secouer un petit peu les choses,
19:03à quel type de risque ou à quel type d'indicateur de risque il faut se fier aujourd'hui, Laurent ?
19:08— Alors il y a des facteurs de risque. Alors je vais revenir une seconde sur ce qu'a dit Bertrand et les taux longs.
19:14Moi, ce que je regarde avec les taux longs, c'est la pontification de la courbe des taux.
19:17Parce que si on avait une pontification aiguë, je dirais tout va bien. Or là, elle est à combien ?
19:25— Ah bah on est même revenu à un moment... — Légèrement négatif. — Oui, c'est ça. Oui, oui, oui.
19:28— On est à 4,40 sur le 2 ans et sur le 10 ans. Bon. Ça, c'est pas super comme signe, parce que ça veut dire que les taux courts remontent
19:33parce qu'il y a des craintes d'inflation. Donc ça, c'est déjà un facteur de risque, cette pontification de la courbe des taux.
19:39Si elle existait, je serais un peu plus rassuré. Bon. Deuxième élément. Là, il faut regarder donc du côté obligataire ce qu'on appelle
19:48le « high yield credit spread ». Donc c'est l'écart de rendement entre les obligations... — Ah, au rendement, c'est ça.
19:55— Donc maturité, grosso modo, 5 ans, avec un risque de défaut. Donc on veut avoir un rendement élevé pour être rémunéré du risque.
20:04Ça tourne autour de 7%. Quand on regarde le t-note 5 ans, on est sur des rendements où on est à 5, grosso modo.
20:15Donc on a un écart de rendement qui est au tapis, c'est-à-dire qui est au niveau de 2008.
20:22— On paye à peine un peu plus de 2% pour s'exposer à du risque crédit d'entreprise un peu risqué, alors qu'on a du 5% pour du sans-risque américain.
20:32OK. — Bon. Qu'est-ce que ça veut dire, ça ? Ça veut dire qu'il y a une confiance des investisseurs. Il y a une sorte d'euphorie.
20:38Et on le voit pas là sur les actions. On le voit sur le marché obligataire. Bon. Alors tout à l'heure, vous avez dit que vous alliez
20:44parler des bulles. Les bulles, on sait jamais quand elles éclatent. Elles peuvent éclater dans 3 semaines et éclater au mois de mai. Bon.
20:50Mais ça veut dire qu'on est quand même dans un terrain un peu vulnérable quand on a cette espèce d'euphorie où les investisseurs...
20:58— On n'est pas dans la peur, quoi. — Ah non. On n'est pas dans la peur. Pas du tout. Et bon. Donc ça, ça veut dire qu'il faut pas exclure
21:05d'avoir peut-être un chemin en 2025 un peu moins linéaire, parce que là, cette année, c'était quand même facile. Bon. Donc je pense que...
21:12Oui. Oui, oui. Bon. Non, non, non, non, non. Oui. C'est vrai, c'est vrai. Il y a eu ce moment estival de gros doutes. Mais si on met ça de côté, bon,
21:21on a eu quand même une hausse assez importante. Et peut-être que l'année prochaine, ça sera un peu moins facile, parce que voilà, on a quand même
21:27cette euphorie, cette complaisance qui commence à transpirer de partout. — Il y a d'autres... Alors justement, au-delà du credit spread,
21:34du high yield, est-ce qu'il y a d'autres indicateurs qui viennent valider l'idée que... Alors est-ce qu'on est dans une complaisance un peu forte ?
21:42Est-ce qu'on est déjà dans une forme d'euphorie, d'exubérance ? Quels sont les autres indicateurs qu'on peut regarder, là, Laurent ?
21:47— Alors on a parlé des valorisations qui se sont élevées. Ça, c'est un petit facteur de risque. — Primes de risque négatives pour les actions américaines.
21:53Là aussi, par rapport au taux sans risque, un allocataire d'actifs, il n'a pas de raison de massivement acheter les actions américaines qui,
22:00en termes de primes de risque, rapportent rien par rapport au taux sans risque aujourd'hui. Mais il y a le momentum. Voilà. Donc c'est ce qu'on disait.
22:10— Alors quand on regarde du côté du sentiment de marché, et puis il y a une association aux États-Unis qui moniteure en fait le sentiment de marché qu'ont les investisseurs privés,
22:21on est sur un écart extrêmement élevé entre le niveau du sentiment haussier et baissier. Donc on a aux États-Unis le retail investor qui est au taquet
22:35et qui pense que ça va continuer de bourrer. Voilà. Ça, c'est toujours... Ça fait toujours un petit peu peur. Mais encore une fois, quand on n'est contre à rien,
22:43on peut avoir souvent tort avant d'avoir le vrai pic. Mais c'est quand même un petit facteur de crainte. Et puis un autre indicateur qui montre que depuis 1987,
22:54on n'a jamais eu une confiance aussi élevée chez le consommateur américain pour la poursuite du rallye. Alors ça va un peu dans le sens de ce que disait Bertrand,
23:02puisque il est jeune, ce boule. Donc il a encore de la place pour courir. Donc ils n'ont pas complètement tort d'être confiants. Mais on est quand même sur des niveaux
23:09jamais atteints depuis 1987. Voilà. Donc ça nuance le propos pour être effectivement tout vendre et acheter des actions grâces.
23:17— Ah ouais. Bon. C'est intéressant. — C'est pour ça que c'est pas la meilleure stratégie.
23:19— Le chiffre est issu. Je l'ai vu aussi. C'est la dernière enquête de confiance du Conference Board auprès des particuliers des ménages, où on a vu quand même déjà
23:28des indicateurs de confiance globaux se ressaisir après l'élection de Trump. C'est-à-dire que voilà, déjà, il n'y a plus l'incertitude du résultat de l'élection.
23:35Et puis c'est vrai que... Est-ce que Trump est bon pour les actions ? On se dit en tout cas qu'il aime bien les actions, que c'est un indicateur qui regarde souvent,
23:44et que donc il fera peut-être en sorte... — Je crois qu'il en a beaucoup. — Il fera peut-être en sorte en tout cas que le Dow Jones ou d'autres indices américains
23:50ne se crachent pas non plus pendant son mandat. — Absolument. — Vous aussi, vous vouliez revenir sur les taux, Laurent.
23:58— Oui, rapidement, parce que c'est quand même la gouvernement de 2025 avec l'élection de Donald Trump. Donc il a quand même une politique qui est assez expansionniste.
24:04Les déficits, il veut les continuer. Les impôts, il veut les baisser. Il veut dérèglementer. Bon, voilà. Donc il veut réduire les migrations.
24:13Voilà. Il y a des propos en campagne électorale qui favorisent un retour potentiel de l'inflation. Maintenant, Trump, c'est un businessman. Il est pragmatique.
24:24Il a fait de l'immobilier. Il comprend bien la mécanique des taux d'intérêt. Donc je pense pas que ce soit quelqu'un qui évolue dans son monde.
24:33Il est collé à la réalité. Et donc il sait très bien que si il y a un dérapage, les marchés vont le rappeler à l'ordre. Même s'il a la Cour suprême et le Congrès,
24:43il y a un effet quand même fort de rappel marché avec les bonds de vigilance qui pourraient se mettre à revendre des obligations, faire monter les taux.
24:51Donc concrètement, ça veut dire que 4,50 pour moi sur le 13 ans... — 3,13. Ça s'achète. Ça se paye. — Non, non, non, non, non, non, non.
24:57Le rendement à 4,50 sur le t-note devient un facteur de stress. — D'accord. Au-delà de 4,50, on est en zone de stress. — Oui. Et au-delà de ça, ça commence vraiment à piquer.
25:06— Oui. On l'a vu déjà. — Voilà. Et au-dessous de 4%, on pousse un grand ouf de soulagement. Et on se dit qu'effectivement, peut-être qu'il va y avoir une accalmie de ce côté-là.
25:18— D'accord. Avec cette idée, c'est vrai que là, on le voit à nouveau très vite recirculer. Mais Trump a tellement proclamé son succès au quotidien pendant son premier mandat
25:27en twittant sur le Dow Jones, sur le stock market, sur le 401K, le système de retraite des Américains. Je le raconte, il commence toujours ses meetings,
25:37souvent en tout cas en demandant à la foule « Comment va votre 401K ? Est-ce que votre compte épargne-retraite va bien ? », le 60-40. C'est important dans la psyché de Trump.
25:48Et j'ose le dire, il en fait un indicateur de performance également de sa politique. Et c'est vrai que du coup, j'ai l'impression qu'il y a presque un pouls de Trump dans le marché.
25:57C'est-à-dire l'idée de se dire « Trump ne peut pas se permettre de voir le Dow Jones ou le S&P 500 baisser de plus de 20% ». Ou alors « Il faudrait qu'on soit dans une situation
26:07qui pourrait l'expliquer à elle seule et qu'il ne soit pas lui responsable de cette situation ». Et donc dès qu'on voit le marché un peu baisser, on se dit « Ah, de toute façon,
26:14Trump va arrêter, il va être moins agressif, il va mettre de l'eau dans son vin parce qu'il ne peut pas se permettre que le marché baisse trop ». Cette idée, elle est quand même là
26:22dans le marché aujourd'hui, Bertrand, non ? – Oui, probablement, après… – Même s'il ne fait pas tout. – Oui, qu'elle est véritablement centrée sur la performance
26:31qu'on a vue sur le S&P sur les deux dernières années. On peut calquer la courbe des bénéfices par action. C'est la reconnaissance des bénéfices par action.
26:40– C'est les fondamentaux ? – Pour 60-65%. Après, il y a 4-5% de dividendes et après, il y a l'expansion des PE. Mais le gros de la remontée s'explique par la croissance des bénéfices.
26:57Donc voilà, après, le marché américain est large, relativement profond. Ils ont aussi, en premier acteur, en premier acheteur, les entreprises elles-mêmes qui rachètent leurs actions.
27:09Et donc là, on est dans la saisonnalité qui est… Les entreprises ont publié, plutôt pas mal d'ailleurs. – Et elles peuvent se remettre à racheter, là.
27:18– Voilà, elles rachètent. Donc ça fait du flux aussi sur le marché. Donc en Europe, ça existe, mais c'est quand même moins fort. Là, on est quand même à plus…
27:25On est probablement terminé à 1 100 milliards de rachats d'actions. – En Europe ? – Non, aux États-Unis. – Aux US, d'accord.
27:32– 1 100 milliards de dollars aux US. On était, les derniers précédents, sur des 800, 900. Donc il y a encore une accélération.
27:42– Pour l'anecdote, sur les 1 100, il y en a 90 qui viendront d'Apple. Donc, elle seule, 9 % du sujet. – Sérieux ? 90 % des rachats d'actions du total ?
27:51– Non, 9 %. – Ah, 9 %, ah, pardon. – 9 % d'Apple. Donc, ça reste… Voilà. Donc les entreprises, il faut rappeler que les entreprises sont quand même, pour la plupart, full cash.
28:03Donc, à la capacité à faire ça. On parlait des techs. Il y a eu des investissements relativement importants sur l'IA, mais qui viennent en plus des investissements
28:15qui sont déjà consentis sur le stockage de la donnée. Et donc, là aussi, il y a des moteurs. Alors, ça va pas être complètement linéaire à chaque fois.
28:23Mais on a vu Nvidia. On était encore sur des croissances de chiffre d'affaires. Voilà, première capitalisation du monde.
28:29Croissance de chiffre d'affaires d'un an sur l'autre, au-delà de 90 %.
28:33– Ce qu'on me racontait, c'est qu'avant chaque publication trimestrielle, le PE de Nvidia revient sur sa moyenne des 10 dernières années autour de 35.
28:41C'est-à-dire que le momentum des anticipations d'analystes est tellement puissant qu'à la veille des résultats, quand tous les analystes se sont ajustés à la hausse
28:51sur la publication de Nvidia à suivre, le PE revient à sa norme des 10 ans. Et puis après, le prix fait que le PE peut remonter jusqu'à 40, 50, 60.
29:02On a vu du 60 de PE sur Nvidia. Mais la veille de la publication, avec l'ajustement des anticipations, on revient sur les moyennes 10 ans.
29:10– Oui, donc ça continue à bien tirer. Pour les semi-conducteurs, c'est plus compliqué parce qu'il y a les rétentions de vente à la Chine.
29:19– À part Nvidia, tout le reste du secteur est quand même en berne, parfois de manière violente.
29:24– Laurent en avait parlé la dernière fois, l'indice des semi-conducteurs, le Philadelphia Sox, il n'a pas une bonne tête.
29:29– Non, il a marqué un pic en juillet. Depuis juillet, il n'y a que Nvidia qui monte.
29:33– On est passé sous la 200. Quand on regarde le palmarès de ce qui fonctionne bien, la différence qu'on a vue depuis l'été,
29:40c'est que la tech qui fonctionnait bien en Europe s'arrête parce qu'ASML, ASMI, c'est terminé.
29:44Et donc il reste SAP, qui fonctionne très bien. Aux États-Unis, on reste sur tech, finance et industrie.
29:51Et donc là, ça rejoint le discours sur la participation. C'est quasiment les 3 plus gros secteurs qui sont bien orientés et notamment la finance.
30:02Et il y a les nouveaux arrivants qui sont liés au taux avec le service aux collectivités et l'immobilier.
30:10Donc eux, on le voit, avaient eu du mal, puisqu'il y a une ligne de flottaison, il y a le zéro qui est indiqué en orange,
30:18avaient eu du mal un peu tout au long de l'année. Et à partir de août ou un peu avant, commencent à s'inviter à la fête.
30:25Donc ça, c'est les petits secteurs. Mais globalement, ils viennent renforcer la participation aux USA.
30:30Et en Europe, là, c'est plus compliqué. La finance marche bien. Donc banque d'assurance, ça marche bien, ça toujours.
30:37L'industrie aussi. Donc bonne nouvelle, c'est des gros secteurs. Par contre, la tech, on la voit, elle est sous la ligne de flottaison.
30:43C'est terminé. Et on a donc, oui, banque, assurance et industrie qui fonctionnent bien.
30:50– Et l'angle des mid-cap, on a commencé d'ailleurs un peu avec ça. Trump pousse encore un peu plus le Russell 2000.
31:00Les mid-cap européennes, les indices mid-cap Europe ne sous-performent plus les large-cap.
31:06– Voire sur-performent. – Voire sur-performent.
31:08– Ils sont même en train de sur-performer depuis peu. Donc on surveille ça.
31:11– Jusqu'où on a envie d'être convaincus sur ce second marché, là, pour 2025 ?
31:16– Sur les fondamentaux, il n'y a pas photo. En termes de valorisation, on est 20-30% en dessous des moyennes historiques.
31:25On voit que ce qui se pratique sur le private equity, c'est des niveaux de valorisation au moins 30 à 40% au-dessus de ce qu'on a sur le marché.
31:31Il y a des sorties de la cote avec des primes de 30. Donc ça veut dire que si on sort de la cote à 30
31:36et qu'on est la famille industrielle, on sait que...
31:39– Oui, qu'il y a encore de la place, bien sûr.
31:42– Donc en termes de valo, il y a de la place. La croissance, elle est toujours plus forte sur ce segment-là
31:46que sur les grandes capitalisations. Donc en fait, tout est là, mais depuis un moment.
31:50Or, on le voit sur le graphe du bas, ça doit être 2021, ça sous-performe largement les grandes capilles.
31:58Là, ce qu'on voit, c'est cette inversion qui est marquée. Ça fait quand même maintenant 3-4 mois que ça se passe.
32:06Et en absolu, sur la courbe du haut, les points hauts qui dataient de 2021 ont été dépassés.
32:13Enfin, on voit que c'est une zone qui est en train d'être testée.
32:16On commence à voir des flux qui arrivent. Donc là, on va retrouver des dossiers qui sont entre 5 et 20 milliards.
32:24Donc voilà, qui sont dans le bas des dossiers du CAC 40, par exemple.
32:29– Ah oui, je comprends, oui.
32:31– Ou autre, on voit que les investisseurs, constatant que... Enfin probablement que sur les banques,
32:39typiquement, il y a une rotation à l'intérieur du secteur des banques.
32:42C'est compliqué pour les banques core européennes, françaises et Benelux, par exemple.
32:50On a eu l'Espagne et l'Italie qui avaient bien tiré. Ils sont en train de faire des OPA.
32:54Donc le doute s'installe. Et en fait, quand on regarde, on voit ressurgir sur le côté
32:59des Erste Bank ou Bawag, donc des banques autrichiennes exposées sur Hongrie, Roumanie ou autre.
33:05Objectivement, des dossiers qu'on n'a pas beaucoup l'habitude de traiter,
33:09mais qui, elles, sont de véritables petits trains crémaillères, c'est-à-dire qu'ils ne bougent pas.
33:13Ça crante tous les jours un peu plus haut.
33:15Donc voilà, ça, c'est des choses qu'il va falloir regarder.
33:18Et puis, il y a des dossiers, par exemple, dans les grosses mines européennes,
33:22on a du prismian dans le cuit, ce qui nous convient bien parce que la logique d'électrification...
33:27Voilà, dans les grandes capilles, on a des Schneider, on a des Eaton.
33:31C'est un Américain qui fait un peu sur les plates-bandes de Schneider.
33:34Ça marche très bien, Schneider. C'est peut-être une des meilleures pertes du CAC cette année.
33:37Enfin, à un moment, ça l'était.
33:38Donc voilà, prismian. Après, on peut avoir du Nexens ou du NKT, si on a du choix sur la cote européenne.
33:45Donc là, il y a des thématiques qui sont en train de bien fonctionner
33:49et qui pourraient probablement, au bout d'un moment, finir par attirer encore plus d'investisseurs
33:55parce que, franchement, les fondamentaux sont là et on a de la place sur le segment.
34:01On verra comment l'environnement général, politique en Europe peut évoluer aussi
34:06et peut-être ramener les yeux des investisseurs sur des actifs européens
34:10qui ont été passablement délaissés ces derniers temps.
34:12Juste un mot.
34:13Oui, bien sûr.
34:14Aux États-Unis, le graphique Russell S&P, force relative, il a un peu la même tête.
34:20C'est-à-dire que la sous-performance du Russell 2000 est toujours avérée,
34:24mais on voit qu'il est en train d'atterrir.
34:25Oui, oui, j'entends. Pareil.
34:27Et on voit que celui-ci a un peu d'avance parce que le retournement est déjà confirmé.
34:32Aux États-Unis, ce n'est pas encore vraiment confirmé,
34:35mais on voit bien qu'il y a des flux qui arrivent sur les small caps.
34:37Alors que moi, ça me fait penser à deux choses.
34:39D'abord, c'est plutôt pas mal, c'est plutôt positif,
34:41mais on ne peut pas avoir des anticipations de 25% de croissance du S&P ou des actions américaines
34:48si c'est avec les small caps que ça tire.
34:51Parce que quand on voit leur capitalisation, elles sont grandes par rapport aux autres,
34:56et par rapport aux États-Unis, elles sont petites.
34:57Donc, ça veut dire que positif pour le S&P,
35:00mais avec une croissance en 2025 qui, à mon avis, ne sera pas de 25%.
35:05Parce que malgré tout, on ne peut pas faire des belles perfs
35:08si on n'a pas les bastodontes qui sont quand même en train de courir avec nous.
35:12Et on a bien vu que c'est vrai, les GAFAM, il y a un effet fatigue là, c'est très clair.
35:18Donc, c'est plutôt les small caps,
35:20mais le problème des small caps, c'est qu'elles sont petites, justement.
35:23Donc, elles n'ont pas la force de pouvoir emmener le S&P très très haut.
35:26Non, mais sur d'autres indices.
35:28Dans un indice small cap, l'indice small cap, il peut bien prendre 25%.
35:31Oui, bien sûr, ça fait.
35:33On a clairement de la place.
35:34Oui, on a clairement de la place.
35:35Bon, il nous reste 5 minutes, là.
35:37Vous êtes venus avec 4-5 actifs clés pour 2025.
35:39Et quoi ? Vos objectifs, ça, Laurent ?
35:43Allez, S&P.
35:43Bon, très bien.
35:44Commençons par le S&P 500 2025.
35:46On veut la clôture du S&P en 2025.
35:486600.
35:506600 ?
35:50Oui, c'est-à-dire un 10% en troisième année.
35:54Alors, c'est drôle parce que je ne me suis pas du tout concerté avec Bertrand,
35:57mais c'est vrai que cette troisième année, moi, je ne la vois pas.
35:59Je la vois comme une année un peu de...
36:01Consolidation ?
36:02Un truc un peu, comment vous dites, latéralisation, en tout cas, plaque ou un peu...
36:06Ou consolidation haussière.
36:07Consolidation haussière, d'accord.
36:08Quand même, mais on n'est pas sur le même régime.
36:10Après, effectivement, sur l'année d'après, ça pourrait...
36:12Donc, 6600, on est à 6000.
36:13Oui, ça nous fait, oui, d'accord, un petit 10%, un bon 10%.
36:17Ben ouais, c'est ça, 10-12%.
36:18Ce qui coïncide avec ce qu'on attend des bénéfices des entreprises l'an prochain aux Etats-Unis.
36:24C'est autour de 11-12%, donc...
36:26Donc, on est voir.
36:27OK.
36:28Alors, dans cette perf là, si encore une fois, le S&P nous fait le cadeau de baisser,
36:35il ne faudra pas hésiter, il ne faudra pas avoir peur.
36:37On le connaît, l'animal, il rebondit toujours.
36:40D'ailleurs, moi, je dis toujours, le S&P, tous les cracks se payent.
36:43C'est des opportunités historiques.
36:45Donc, c'est un indice qui monte.
36:47Il y a...
36:48On passe là-dessus.
36:506600 S&P dans un an.
36:52Et on achète les creux.
36:53C'est Bizeudip.
36:54Stratégie Bizeudip et au moins jusqu'à 6600 points.
36:56Et on met un petit ticket sur les small caps.
36:59Bon, on n'a pas beaucoup parlé du CAC spécifique, mais c'est l'occasion d'en dire un mot quand même.
37:03Le CAC qui, alors, sous-performe les US, bien sûr, mais qui même sous-performe aussi les pairs européens, quoi.
37:08Oui.
37:08Alors, le CAC, bon, il est dans une situation difficile pour des raisons endogènes et exogènes.
37:16Je ne sais pas exactement comment anticiper les choses, mais je n'exclus pas qu'il continue de baisser.
37:22On est à 7130, un petit peu au-dessus.
37:25S'il baissait sur les 7000-6008, je pense qu'on aurait une vraie question à se poser pour l'acheter,
37:32parce que vous parliez de Legrand, de Schneider.
37:34Il y a quand même des belles boîtes dans le CAC.
37:366008, ça peut déjà être un moment d'intervention.
37:38Oui, oui, oui, 6006, absolument.
37:42D'accord, ok.
37:43Et alors, du coup, qu'est-ce qu'il y a derrière ?
37:45Si vraiment il y avait cette espèce d'arbitrage en faveur des actions européennes,
37:50bon, on n'est pas très populaire en ce moment, mais bon, peut-être...
37:53Non, mais le prix peut faire varier le sentiment très vite, donc on sait comment ça se passe.
37:58Et puis, j'ai l'impression qu'on n'est pas très loin de bonnes nouvelles, peut-être du côté de l'Allemagne.
38:02Enfin bon, voilà, on peut acheter des bonnes surprises.
38:04Ça reste des espoirs, oui, voilà.
38:06Ça, c'est vrai que peut-être que niveau mauvaise surprise, on est déjà bien servi.
38:09Oui, oui, oui.
38:10Pour dernière chose.
38:11Ça veut dire que le CAC, retour à 8000 points l'année prochaine, peut-être...
38:16À quasiment les sommets, alors ?
38:17Oui, c'est 8260.
38:19Oui, mais d'accord.
38:19En tout cas, l'année prochaine, on ne repartira pas sur un nouveau record absolu, ça c'est sûr.
38:24L'enjeu, ça sera de combien on peut se rapprocher du sommet.
38:28Voilà, donc peut-être 7700, 7800, 8000, voilà.
38:31Et à surveiller, si la glissade se poursuit, 6006, 6008,
38:35c'est pour vous une zone à payer ?
38:37Oui, oui, oui.
38:37Dans le contexte... Enfin, toutes choses égales par ailleurs, mais c'est pour vous une zone de la paye ?
38:41Sauf encore une fois, éléments nouveaux, mais s'il y avait une glissade et à la limite une purge,
38:46ça serait une opportunité.
38:48Est-ce que l'euro dollar va à la parité et sous la parité en 2025 ?
38:52Je ne sais pas, Grégoire.
38:54Je ne sais pas.
38:55On l'a déjà vu, il y a deux ans, au démarrage du bull market, octobre 2022,
38:59on commence le bull market mené par l'Europe avec un euro dollar sous la parité parfaite.
39:03Alors, l'euro faible, c'est bon pour les entreprises, mais ce n'est pas bon pour l'inflation.
39:09Donc il y a le pour et le contre.
39:11Moi, je ne sais pas ce qu'il va faire l'euro dollar, mais je sais qu'il y a un niveau à 1,05.
39:14Tant qu'on est au-dessus, le risque baissier, on va dire, est contenu.
39:19Si on casse en clôture hebdomadaire les 1,05 et qu'on part sur 1,04, alors là, c'est la voie vers la parité.
39:26Donc je ne sais pas ce qu'il va se passer.
39:27C'est le moment de vérité.
39:28On est dessus.
39:30Sachant qu'on a eu, il y a une semaine pile, cette espèce de flash crash de l'euro dollar sur la publication des PMI.
39:36Oui, mais quand même.
39:37Sur une publication d'enquête PMI, j'avais rarement vu ça sur une perte de vise comme l'euro dollar.
39:43On a perdu 150, 200 pips en quelques secondes.
39:45Je crois qu'on est descendu à 1,0340.
39:461,05, 1,0330.
39:48Oui, c'est ça.
39:49Mais on a vite rebondi.
39:51Donc on va voir en tout cas 1,05 sur l'euro dollar.
39:54C'est un petit peu la ligne de partage des eaux.
39:56Et puis, dernier actif, vous avez choisi l'or.
39:59Oui.
40:00Pas le bitcoin.
40:01Non, parce que le bitcoin, je ne sais pas si je vous dis ce que je pense.
40:04Ne le dites pas alors.
40:06On est là pour des heures encore.
40:08Le gold, il a bien monté.
40:10Lui aussi, je m'attends à ce qu'il y ait une consolidation, au moins dans le premier semestre, avant un redémarrage.
40:16D'accord, mais là, il faut une pause.
40:18On a pris quoi, 30% sur l'or cette année ?
40:20Oui, et puis on voit qu'il fatigue lui aussi.
40:21C'est comme les GAFAM, on voit que ça s'essouffle un petit peu.
40:23Il y a plein de questions par rapport à l'inflation, les taux réels.
40:26Donc il faut que la situation se résolte.
40:28Si vous revenez sur 2500 dollars, point d'entrée pour moi, et on peut viser 3000.
40:33Bon, on est armé, je crois, pour la suite et pour 2025.
40:38Merci beaucoup messieurs, merci d'avoir été là.
40:40Chaque dernier vendredi du mois, nous vous retrouvons pour dresser ce grand tableau de bord des marchés.
40:44Bertrand Lamiel est avec nous, directeur général de Ports en Pargestion,
40:47et Laurent Albi, le responsable de Next Momentum,
40:49et un des trois membres fondateurs de Calaisis 360.

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