Les Vraies Voix avec Philippe Moreau-Chevrolet, consultant en communication politique, professeur à SciencesPo et senior partner chez Iconic.
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NewsTranscription
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04On va continuer de parler d'Emmanuel Macron qui se rendra bien à Washington lundi pour rencontrer Donald Trump.
00:11Information confirmée par le chef de l'État.
00:14Ce que je vais faire, c'est que je vais lui dire, au fond, tu ne peux pas être faible face au Président Poutine.
00:19Ce n'est pas toi, ce n'est pas ta marée de fabrique, ce n'est pas ton intérêt.
00:22Comment ensuite être crédible face à la Chine si tu es faible face à Poutine ?
00:25L'argument d'Emmanuel Macron est assez juste, c'est-à-dire qu'il n'est pas à céder à Poutine.
00:29Il a à aider à réaliser la paix.
00:32La deuxième chose, je vais lui dire, si tu laisses l'Ukraine prise, la Russie, elle sera inarrêtable.
00:37C'est une faute stratégique, énorme.
00:39Après, les Américains ont dû écouter hier en disant, voilà, parce qu'ils sont déjà prévenus de ce que va dire Emmanuel Macron à leur président.
00:47C'est assez intéressant.
00:50Emmanuel Macron a parlé de la guerre en Ukraine en live sur TikTok avec les internautes.
00:54Je vais dire à Donald Trump, tu ne peux pas être faible face au Président Poutine.
00:58Ce n'est pas toi, averti le chef de l'État.
01:01Le président des États-Unis saura de toute façon maintenant à quoi s'attendre.
01:05Alors parlons vrai.
01:07Pensez-vous que Trump a apprécié l'attitude de Macron avant leur rencontre ?
01:10Et à cette question, Macron a-t-il eu raison d'annoncer ce qu'il va dire à Trump ?
01:14Vous dites non à 90%.
01:16Vous voulez réagir le 0826 300 300.
01:18Philippe Moreau-Chevrolet est avec nos consultants en communication politique, professeur à la Sciences Po.
01:22Bonsoir.
01:23Et seigneur partenaire chez Iconic.
01:25René Fiche, quand on voit ça, est-ce qu'on se dit qu'il y a peut-être un problème ?
01:32Non, ça ne m'a pas choqué.
01:35Ça ne m'a pas choqué du tout.
01:36Parce que ce président, maintenant, on est habitué, depuis quelque temps, il est totalement en roue libre.
01:41Il a toujours été un peu disruptif.
01:43Ça pose un peu de questions pour un président quand même.
01:44Il a toujours été un peu disruptif, comme on dit.
01:47Il s'est exprimé lors d'un dialogue avec des Français sur TikTok.
01:51C'est quand même un président qui est totalement lié à son époque du numérique.
01:56Effectivement, par rapport peut-être à Michel Barnier, François Bayrou, etc.
02:00Il a peut-être plus l'habitude de jouer avec ses outils médiatiques.
02:04Certes, c'est une opération de communication, ce qu'il a fait.
02:06Mais en même temps, j'ai trouvé son discours assez décapant.
02:11Je trouve qu'il a eu raison de s'adresser comme ça à Trump.
02:14Parce qu'en plus, finalement, Trump, il a dit aussi ça, je crois.
02:17Philippe, vous disiez, est-ce que vous pensez que Trump...
02:19On va savoir si Trump apprécie ou pas.
02:21Mais finalement, il a peut-être apprécié.
02:23Puis là, il va se rendre à Washington.
02:25Il essaie de mener un petit peu l'Europe pour essayer de faire le poids contre les États-Unis.
02:30Eh bien non, moi, ça ne m'a pas gêné.
02:32J'ai même apprécié, j'ai même apprécié.
02:34Il a dit des choses très intéressantes.
02:36Ça aurait peut-être mérité un 20 heures.
02:38Ça, c'est encore autre chose.
02:39Il a choisi de s'exprimer avec les Français.
02:42C'était un choix.
02:43Ce n'était pas un choix inintéressant, en l'occurrence.
02:45Après, le seul truc qu'il me jette, c'est qu'il utilise le tutoiement,
02:49alors que le tutoiement n'existe pas en langue anglaise.
02:51Le tutoiement non plus, c'est...
02:53Mais d'ailleurs, les Français...
02:54Mais du coup, en fait, ça crée une fausse proximité avec Trump, qu'il n'a pas.
02:58Ou qu'il a peut-être, je ne sais pas.
03:00Excuse-moi de te contredire, mais tous les chefs d'État entre eux,
03:03ils se tutoient quand ils se voient.
03:04Oui, mais en l'occurrence...
03:05Pas systématique.
03:06Je vous arrête.
03:07Mitterrand, personne ne vous voit.
03:10Je parle aujourd'hui.
03:11Agnès Lévenoud peut le signifier.
03:13Pardon.
03:14Je ne connais qu'une personne qui le tutoyait.
03:18Même en défrance, je ne crois pas.
03:20C'était Charles Ernu.
03:22Il y avait Charles Ernu, il y avait Jacques Chabandelmas de mémoire et Edgar Frost.
03:25D'accord, mais je parle d'aujourd'hui.
03:26Philippe Moreau-Chevrolet, qui est avec nous.
03:29Consultant en communication politique, entre autres, et professeur à Sciences Po,
03:32et seigneur partenaire chez Iconic.
03:34Bonsoir.
03:35Est-ce que, finalement, Emmanuel Macron est son filtre ?
03:39Emmanuel Macron est son filtre, mais il est surtout très moderne dans sa communication.
03:44Il essaie toujours d'être vraiment dans ce qui se fait et dans l'actualité.
03:48Donc, il choisit une plateforme TikTok qui, pour moi, est contestable parce qu'on sait
03:53qu'elle est liée aux intérêts chinois.
03:55On sait que ce n'est pas une plateforme complètement objective en période d'élection.
03:58C'est assez problématique, mais elle est moderne.
04:01Elle s'adresse aux électeurs jeunes et ça permet surtout d'être dans un exercice
04:05où il est très, très bon, qui consiste à répondre aux questions et à parler aux gens.
04:08Il est beaucoup plus naturel et beaucoup plus fort là-dedans
04:12que quand il est dans une déclaration un peu en pratique.
04:17Mais, excusez-moi, Trump, qui est quand même, on va dire ça comme ça,
04:20un peu brut de décoffrage, est-ce qu'à votre avis, il va apprécier que l'autre,
04:24sur TikTok, avant d'avoir du mauvais coup ?
04:26Je vais lui dire ça, je vais lui dire ça, je vais lui dire ça.
04:28Est-ce qu'à votre avis, il ne risque pas de prendre un peu la mouche, quoi ?
04:32Alors, d'une part, il ne va pas lui dire exactement ce qu'il a dit.
04:35Ce qu'il a dit, c'est de la communication et c'est de la négociation
04:38et ça, Trump est constamment en train de le faire.
04:41Trump n'est que dans le rapport de force et la négociation.
04:44Donc, on est, nous, très, très, très, très léger par rapport à Trump.
04:49Même s'il a dit des choses qui sont importantes.
04:51Il a dit qu'il fallait un rapport de force.
04:53Il a dit qu'il était prêt à envoyer des troupes en Ukraine.
04:55En fait, en réalité, ce qu'il veut faire passer comme message,
04:59c'est que la France, avec sa puissance nucléaire,
05:01finalement, redevient un acteur de tout premier plan en Europe.
05:05Les Allemands sont en train de dire qu'il va falloir s'appuyer sur la France
05:08pour avoir une protection nucléaire, notamment.
05:11Donc, on est dans un moment où il peut reprendre la main, Emmanuel Macron,
05:15pour dire oui, effectivement, l'Europe peut être sur le jeu.
05:18Nous, on a une puissance importante de l'Europe
05:20et peut-être le pilier de l'Europe en matière de défense,
05:22ou l'un des piliers.
05:24Donc, j'ai ce rôle à occuper, qui est de résister maintenant
05:27à plusieurs adversaires géopolitiques des Etats-Unis,
05:31qui sont plus ou moins nos adversaires maintenant, quand même,
05:34et la Russie.
05:36Est-ce que Philippe Moreau-Chovrelet, justement,
05:38il ne se met pas à la hauteur de sa communication à lui ?
05:40C'est-à-dire qu'il n'a pas de filtre, il est très cash,
05:43il dit ce qu'il pense,
05:45il communique sur tous les réseaux sociaux, Trump,
05:47et donc, du coup, Macron se met à sa hauteur
05:49pour parler d'Omaha, en fait.
05:51Oui, ce qu'il faudrait qu'il fasse, qui serait vraiment très bien,
05:53c'est qu'il aille chez un podcasteur.
05:56Le marché des podcasts aux Etats-Unis est extraordinairement développé,
05:59et toute la campagne s'est déroulée sur les podcasts,
06:02et il se trouve, il y a quelque chose d'intéressant,
06:04mais qu'il faudrait faire après,
06:06c'est aller voir le podcast qui est numéro un en ce moment,
06:09qui est un podcast anti-Trump,
06:11qui est passé devant Joe Rogan,
06:13donc il y aurait un coup intéressant à jouer,
06:15soit en allant chez Joe Rogan, ce qui est classique maintenant,
06:17soit en allant chez les opposants à Trump, en partant,
06:20en faisant une interview en longueur,
06:22comme les Américains savent le faire.
06:25Et au-delà, effectivement, de la stratégie de Macron,
06:28je pense que ce qui manque là, quand même, c'est la coordination européenne,
06:31c'est-à-dire qu'on a quand même toujours l'impression
06:33qu'il y a des voix dissonantes,
06:34et évidemment que l'Europe ne parle pas d'une seule voix,
06:36et ça, ça affaiblit forcément le message
06:38à la fois de l'Europe et de Macron à travers lui.
06:41Ça, je pense que s'il y a vraiment un sursaut à avoir,
06:44et c'est ce sur quoi Macron doit aussi travailler,
06:46c'est quand même la thématique européenne,
06:48relancer, pas la construction européenne,
06:50mais pour le coup, l'intégration européenne à proprement parler,
06:53et surtout sur la question de la défense,
06:55qui, comme vous le savez, historiquement,
06:56a toujours été, justement, le point de blocage
06:58à plusieurs moments.
06:59Le projet de la CED qui monte aux années 50,
07:02voilà, c'était déjà un point de blocage.
07:04– Et ça a été une alliance entre les gaullistes et les communistes
07:06qui se sont mis contre la CED.
07:07– Voilà, et donc peut-être qu'aujourd'hui, c'est justement le moment,
07:09on est un peu au pied du mur, on va être contraints,
07:11et éventuellement Macron peut jouer un rôle intéressant là-dedans.
07:14– Philippe Bourrechevoy, allez.
07:15– Absolument, la seule colonne vertébrale idéologique d'Emmanuel Macron,
07:19c'est l'adhésion européenne.
07:21Il a un coup à jouer sur ces dernières années de mandat
07:23pour laisser un testament politique qui soit celui-ci,
07:26et puis on pense qu'il a des ambitions européennes pour la suite,
07:29donc tout ça serait assez cohérent,
07:31mais en tout cas, plus que ça, plus que les stratégies individuelles,
07:34on en a besoin, en fait, pour l'intérêt du pays.
07:37– Bien sûr.
07:38– Philippe Bourrechevrolet, il y a eu le Brexit il y a quelques années, en 2016,
07:41est-ce que le Royaume-Uni étant la seule puissance nucléaire
07:44en Europe avec la France,
07:46on ne devrait pas refaire une espèce d'entente cordiale 117 ans après,
07:51je crois que c'était 1908 ?
07:53– C'est très juste et c'est ce qui est en train de se discuter en coulisses
07:57entre les différentes puissances européennes,
07:59c'est la réintégration de la Grande-Bretagne.
08:01– C'est bien, je n'étais pas au courant.
08:03Et vous avez vu, il a dit que c'était un grand traité,
08:05Philippe Bourrechevrolet.
08:06– C'est quelqu'un de qualité.
08:07– Non, je n'ai pas entendu parler.
08:08– Lui, contrairement à vous, il dit du bien de moi.
08:10– D'ailleurs, Macron va à Washington lundi,
08:12deux jours après, il y a le Premier ministre anglais qui va aussi.
08:15– Il y a quand même une alliance,
08:17parce qu'on rentre dans une période d'histoire quand même un peu bizarre.
08:21– Philippe Bourrechevrolet, est-ce que ça veut dire quelque part,
08:25vous l'avez dit un peu entre les lignes,
08:27mais que finalement, Emmanuel Macron n'est pas totalement fini
08:31dans la discussion et dans la diplomatie, ni dans la stratégie ?
08:35– Ah non, il est complètement remis en selle et au premier plan.
08:39Encore une fois, les conservateurs allemands,
08:41à ce qui n'est pas leur habitude, viennent de dire
08:43que peut-être qu'on discute avec les Français et la Grande-Bretagne
08:45pour être certains de pouvoir bénéficier de leur protection.
08:48C'est une déclaration historique, ils n'ont jamais dit ça.
08:51C'est très étonnant.
08:53Emmanuel Macron réoccupe une position de premier plan.
08:55Après, c'est à lui de bien jouer cette partition.
08:57– Ils avaient même fait une fin de morceau en 1963, de mémoire.
09:01– Merci. – Oui, c'est possible.
09:03– Merci mille fois Philippe Bourrechevrolet d'avoir été avec nous,
09:06consultant en communication politique, professeur à Sciences Po
09:09et seigneur partenaire chez Iconiq.
09:11On vous souhaite un très bon week-end.
09:13– Merci à vous, très bon week-end. – Merci beaucoup Daniel Evenoud.
09:15– Merci Daniel, et bon anniversaire encore.
09:17– Merci beaucoup René Gilles. – On se quitte déjà.
09:19– Merci beaucoup Tom Conan.
09:21On se quitte parce que c'est l'heure d'Alex Priam.
09:23Bonsoir Alex. – Salut Alex.
09:25– Bonsoir à tous. – Beau programme.
09:27– Ah bah oui, du brief Biarritz.
09:29– C'est un ancien champion d'Europe contre un ancien vice-champion d'Europe.
09:32C'est quand même du beau.
09:34– C'est du très beau, effectivement.
09:36Ce soir sur Sud Radio avec la Pro D2,
09:38la 21ème journée de ce magnifique championnat.
09:40Mais c'est un week-end 3 bandes aujourd'hui,
09:42ce week-end, puisqu'on a la Pro D2,
09:44le Top 14 et le tournoi Destination.
09:46Vous imaginez, vendredi, samedi, dimanche,
09:4820h d'antenne rugby sur Sud Radio.
09:50– Ça va boire de la bière, moi je vous le dis,
09:52c'est ce week-end, attention. – Ah bah non, on peut pas à l'antenne.
09:54– Ah bah non, pas nous, pas nous, pas nous.
09:56– Menteur.
09:58– Mais arrêtez de balancer des saloperies sur tout le monde, Philippe David.
10:00– En plus c'est même pas vrai.
10:02– Non c'est faux, c'est de la bière sans alcool.
10:04– C'est ça ? – Bah oui.
10:06– C'est la princesse, je dis ça.
10:08– Alors là franchement,
10:10alors là celle-là,
10:12j'en connais d'autres à Sud Radio,
10:14voilà, on va éterneler.
10:16– On est toujours tués par les siens.
10:18– Il n'y a aucun souvenir, tu m'étonnes Maxime.
10:20– On est toujours tués par les siens, c'est pas possible ça.
10:22C'est dingue quand il peut balancer ce Maxime.
10:24– L'allégria, le pouce au cri.
10:26– Je n'ai jamais entendu parler.
10:28– Les garçons, il va falloir payer vos additions d'ailleurs,
10:30ça serait bien d'en parler.
10:32– Philippe David, quand tu veux.
10:34Bon week-end, merci beaucoup Max, merci beaucoup Aude,
10:36merci Félix, Mathieu, merci Nelly.
10:38Notre équipe formidable, on vous retrouve lundi,
10:40on vous souhaite un excellent week-end
10:42et on vous laisse avec le réjoui.
10:44– Le rubis.
10:46– Le rubis, comme tu l'as dit.
10:48Et Alex Priam, on vous aime. Allez, bisous.
10:50Bon week-end.