Les Vraies Voix avec Philippe Moreau Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po.
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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04Manuel Valls et la politique, ou l'histoire d'une relation tourmentée,
00:08faite de ruptures et de trahison.
00:10Je voudrais dire à monsieur Valls qu'il a participé sous Hollande à la destruction de la gauche,
00:15qu'il a trahi le PS et son candidat Benoît Hamon.
00:19Je quitte le parti socialiste, le parti socialiste me quitte.
00:22Qui s'est exilé en Espagne et s'est jeté.
00:24Ce que je vais faire à Barcelone correspond beaucoup à ce que je défendais ici,
00:27à ce qu'on va continuer de défendre ici.
00:29J'ai dit que quoi qu'il arrivait, je restais à Barcelone.
00:31Vous devriez avoir honte, vous êtes le pire des traîtres monsieur Valls.
00:35Toute la France a honte de vos comportements.
00:38Vous êtes pire qu'un étrange.
00:41Et focus sur Manuel Valls qui a donc été violemment insulté hier,
00:46ce qui a choqué aussi c'est la réaction de la députée LFI Rima Hassan
00:49qui a exprimé son soutien à l'auditeur sur les réseaux sociaux.
00:52Alors faut-il accepter ce type de soutien des politiques dans un débat public ?
00:56Alors parlons vrai, le niveau du personnel politique français vous inquiète-t-il ?
01:00Et à cette question, êtes-vous inquiet du soutien de parlementaires aux injures contre Manuel Valls ?
01:05Vous dites que vous êtes à 52%, vous voulez réagir le 0826 300 300.
01:10Philippe Moreau Chevrolet est avec nos professeurs de communication politique à Sciences Po.
01:13Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:16D'abord un petit tour de table sur ce qui s'est passé.
01:20Albert Schulman, cet auditeur sur une radio concurrente
01:24qui a insulté en direct Manuel Valls qui était au micro.
01:29En fait, on a l'impression que tout est parmi aujourd'hui.
01:31Je crois qu'on est rentré dans l'ère de la violence et malheureusement il y a plus de respect.
01:34Je trouve qu'il faut respecter au minimum l'homme.
01:37C'est toujours facile de s'énerver lorsqu'on n'a pas été aux fonctions comme l'a été Manuel Valls.
01:42Pour le bien ou pour le pas bien, après on est d'accord ou pas d'accord.
01:45C'est un problème d'appréciation personnelle après.
01:48Bruno Pommard.
01:49Je pense déjà que le journaliste qui est normalement un professionnel aurait dû couper court.
01:53Il a coupé directement et il a dit on ne peut pas vous laisser insulter.
01:58Il a laissé finir tout au bout quand même.
02:01Excusez-moi David, ça a été dit.
02:03Non, je crois que mon camarade a dit les choses comme il fallait.
02:07Comment peut-on être encore un sympathisant à LFI qui a dû être commandé par la CAF.
02:14Peu importe qui c'est.
02:15Je m'en fous, c'est moi qui le dis, j'assume totalement ce que vous dites.
02:18Moi je le dis aussi.
02:19Mais encore une fois je trouve ça pitoyable.
02:23Ce monsieur, je ne sais pas ce qu'il a fait dans sa vie, Manuel Valls, on peut le critiquer.
02:27C'est vrai que quand il est parti en Espagne, je lui dis quelle connerie il fait de partir en Espagne.
02:30En attendant, il a été député maire d'Evry, moi je l'ai très bien connu, je le connais très bien même.
02:33Il a été Premier ministre, ministre intérieur, il a fait un bon job en tant que ministre intérieur.
02:37Comment ce mec-là peut se permettre de l'insulter comme ça ?
02:40Je trouve que c'est à l'image de l'Assemblée Nationale, de tous les pantins qu'on a à l'Assemblée Nationale
02:45qui s'invectivent toute la journée, qui s'insultent etc.
02:48Ce n'est plus ça l'Assemblée Nationale.
02:49Je l'ai connue il y a des années, j'ai escorté un ministre, j'allais voir les séances à l'Assemblée Nationale,
02:53ça avait de la gueule les années 80-90.
02:55Là, on se rend compte que c'est la politique et puis le peuple en même temps qui fait comme nos politiques.
03:00C'est-à-dire qu'on se lâche, on insulte, on agresse même physiquement nos élus.
03:04Frédéric Abécassis.
03:06Que des humoristes ou des chansonniers s'amusent que Manuel Valls parte à Barcelone,
03:10veuillent revenir dans un gouvernement etc.
03:13C'est du pain béni pour eux, c'est normal, pas de soucis.
03:16Par contre, effectivement, non seulement à l'Assemblée Nationale, il y a de moins en moins de nuances et de subtilités,
03:21et là on passe à un autre stade maintenant, c'est qu'on insulte et que c'est normal.
03:24Ces gens-là vont dire, quand des parlementaires se soutiennent,
03:26ils disent « ah non non, mais l'insulte fait partie maintenant, va faire partie de notre acte politique ».
03:30Quel exemple on donne aux jeunes, après on demande aux jeunes de respecter la règle,
03:34mais ce n'est pas possible quand on a ces députés qui sont à l'Assemblée.
03:37Franchement, le monde est à l'envers.
03:39En fait, on est passé d'adversaires à ennemis.
03:41Si on regarde bien dans tous les domaines, on est passé d'adversaires à ennemis,
03:44donc je déteste l'autre parce qu'il nous a trahis, c'est ce que dit l'auditeur en question.
03:48– Philippe Moreau, Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po.
03:52On dit toujours que l'insulte, c'est le langage des faibles.
03:55Aujourd'hui, on a presque l'impression que c'est le langage des forts,
03:58puisque finalement, on insulte les gens et on se fait retweeter par des élus.
04:04Est-ce qu'on est dans un monde un peu, comment dire, est-ce qu'on vacille aujourd'hui ?
04:10– Oui, on est en train de changer d'époque.
04:12On a vu ça avec Trump.
04:13Trump a l'habitude d'insulter ses adversaires, même en traitant parfois de grosses truies.
04:19Ça lui est arrivé pour une de ses adversaires politiques.
04:22Il avait traité Hillary Clinton d'escroc, de menteuse, de voleuse.
04:27Il avait promis de la mettre en prison en 2016.
04:30Il ne l'a pas fait, mais il a fait toute sa campagne là-dessus
04:32en répétant sans arrêt les mots Hillary, qui veut dire, en gros, Hillary escroc.
04:37Et il l'a dit une fois, deux fois, trois fois, et c'était vraiment martelé.
04:43Il aime bien faire ça, et ce style-là est en train d'intégrer le débat politique français
04:48par des populistes, donc par les filles qui trouvent que c'est transgressif.
04:52Ça plaît aux gens, c'est populaire.
04:55Ça permet de marquer les points, de se faire connaître,
04:57de montrer qu'on est authentique, qu'on est sincère,
04:59puisqu'on montre le fond de sa pensée.
05:02C'est tout à fait inacceptable et effectivement nauséabond.
05:07Bruno Pommard.
05:08— Cher monsieur, vous êtes prof à Sciences Po.
05:11Je pense que vous avez un rôle à jouer aussi,
05:13puisque vous avez un peu les élites de la politique future dans vos écoles.
05:17Est-ce que vous n'avez pas un temps à donner à vos cours, etc. ?
05:22Je ne vous attaque pas quand je dis ça.
05:24Je vous l'ai dit par rapport à ce qui s'est passé à Sciences Po il y a quelque temps.
05:27— Alors on est complètement dans la... Comment dire ?
05:31Les démocrates modérés, on pourrait dire les élus présents, les gens présents,
05:35sont pour l'instant totalement démunis face aux populistes.
05:38On a les armes. On comprend à peine ce qui se passe.
05:41Il faut comprendre que la plupart de la classe politique,
05:44en dehors du RN et de LFI et de Reconquête,
05:46qui sont les plus en pointe là-dedans, c'est-à-dire, sont complètement démunis.
05:51Et on ne comprend pas comment faire pour éviter que ça dégénère.
05:56On en est là pour l'instant. Et je ne prétends pas être plus malin que les autres.
05:59Je regarde ce qui se passe, j'essaie de comprendre et de trouver des tactiques en face.
06:02C'est pas évident du tout.
06:03— Vous voulez dire que vous êtes dépassé, en quelque sorte ?
06:07— Allô ?
06:08— Oui, vous voulez dire que vous êtes un peu dépassé, vous, en tant que prof ?
06:11— Pour l'instant, correct. On n'a pas la solution.
06:15— D'accord.
06:15— Mais certains disent que les propos,
06:18notamment sous la Troisième République ou la Quatrième République,
06:21étaient parfois encore plus virulents,
06:23avec notamment des propos antisémites qui avaient été odieux au Parlement.
06:28Je pense à un député qui avait crié à Pierre Mendès France
06:31circoncis sur chose à laquelle Mendès France lui avait répondu
06:34« Je vois que votre femme est trop bavarde ».
06:36Est-ce que quelque part, à l'époque, il y avait des injures,
06:40mais il y avait quand même un autre niveau pour répondre ?
06:43— Alors, à l'époque, ce qui était très différent,
06:46c'est que c'était pas un vecteur de popularité.
06:49— Ouais, c'est ça.
06:50— On savait que ça existait, mais ça se passait pas devant 10, 20 millions de personnes.
06:54C'était pas relayé.
06:56Ça n'avait pas ce poids-là.
06:57Donc Mendès France était à la fois capable de répondre ça à un député en séance.
07:02Il a toujours été normal d'insulter au Parlement.
07:06Par exemple, la longueur qui sépare les deux côtés du Parlement britannique,
07:10le côté travailliste et le côté conservateur,
07:13a été calculée pour que des épées ne puissent pas se croiser,
07:16ne puissent pas se combattre.
07:18On est sur quelque chose qui est vraiment très violent dès le départ, le Parlement.
07:24Mais c'est supposé rester à l'intérieur du Parlement.
07:26Et ça n'a jamais été supposé devenir une méthode de communication grand public, en quelque sorte.
07:31— Mais on est dans une hystérisation de la vie politique.
07:34Mais est-ce que ça fonctionne ou ça fonctionne forcément sur une petite catégorie de gens ?
07:39Parce qu'il y a beaucoup de gens, il y a une France silencieuse qui est ulcérée d'entendre ça.
07:44— Les gens sont officiellement ulcérés, mais ils adhèrent quand même.
07:50Si vous voulez, on peut ne pas aimer que Valls se fasse insulter.
07:54Moi, je trouve ça absolument atterrant.
07:56Mais ça permet de marquer des points, parce qu'on a un esprit de vengeance par rapport aux politiques, de défiance.
08:02On est dans quelque chose qui est dans l'affrontement radical, aujourd'hui.
08:06Donc on peut se permettre d'insulter les gens sur les réseaux sociaux.
08:10Donc quand un homme politique le fait, on se dit « Tiens, il est comme nous, finalement.
08:14Il nous ressemble ». Et on marque des points comme ça.
08:16C'est là où on a du mal à trouver la parade ou la façon efficace de combattre face à des gens comme Trump.
08:21— Albert Schuman veut réagir.
08:23— Oui. Je trouve qu'on est de plus en plus dans la culture de la violence et du bouc émissaire.
08:28C'est toujours l'autre. Donc on pointe toujours quelqu'un d'autre pour son propre malheur.
08:32Et plus le temps passe et plus on est mal. Et plus on est violent dans sa façon d'eux.
08:35Et si les hommes politiques font pareil, eh bien finalement, beaucoup de Français ou ailleurs
08:40se retrouvent dedans, parce que finalement, ça leur permet de sortir l'énergie négative qu'ils ont en eux.
08:44L'étape d'après, c'est la violence.
08:46— Philippe Moreau-Chevrolet, vous êtes d'accord que l'étape d'après, c'est la violence ?
08:51— Le problème qu'on a aujourd'hui, c'est qu'on n'arrive plus à trouver de terrain commun.
08:54Essayez de le faire avec des gens qui ne sont pas d'accord avec vous.
08:57Prenez un sujet. Gaza, je sais pas, l'ERN, les 11 millions d'électeurs, etc. Prenez un sujet.
09:04Et essayez de dialoguer avec quelqu'un qui n'est pas du tout d'accord avec vous.
09:07Vous verrez qu'aujourd'hui, on n'arrive plus à trouver de terrain commun.
09:10Et donc il n'y a plus que l'insulte, l'invective, parce qu'on est tellement polarisés
09:14qu'effectivement, comme vous le disiez tout à l'heure, et c'était complètement juste,
09:17on n'est pas des adversaires. On est des ennemis.
09:20Et si on reste dans cette catégorie d'ennemis, effectivement, il ne restera bientôt plus que la violence.
09:25— Oui, mais si on est des ennemis, d'âge sur séquole, c'est ça le problème.
09:30Il y a une gradation, pardon. Il y a une gradation des mots.
09:33Je reviens sur... Alors il y a eu pas mal de choses.
09:35Souvenez-vous sur la campagne à l'REM à la mairie de Paris de Benjamin Griveaux
09:38qui avait traité ses rivaux à l'investiture de « fils de pute » et d'abrutis.
09:42Non mais ce qui est dingue, c'est que finalement, il y a une colère des Français,
09:48une colère de... C'est-à-dire qu'on pousse les gens, finalement, les gens à bout, quoi.
09:52Et on a l'impression que, que ce soit les politiques ou les citoyens français,
09:56tout le monde est à bout, en fait.
09:58— Philippe Bourreau-Chevrolet.
10:00— Oui, on entretient... En fait, on polarise les gens. Mais ça, c'est pas tous les partis qui le font.
10:04C'est... On a des gens comme Édouard Philippe qui, en pleine crise, va dire
10:08« Écoutez, moi, j'ai pas toutes les réponses. On va calmement faire front ensemble.
10:11Et on va essayer de lutter ensemble. »
10:14Voilà. Il y a des gens qui tiennent encore des discours de rassemblement.
10:16La plupart des hommes politiques qui veulent percer, si vous regardez bien,
10:19ils tiennent des discours d'exclusion où on est hyper violent contre une catégorie X, Y ou Z.
10:25Et on polarise à fond. Et c'est devenu une sorte de martingale, quoi, si on réussit avec ça.
10:33— Mais alors moi, je voulais vous poser une question, parce qu'on prenait l'exemple
10:35sous la 4e République. Moi, quand j'ai vu un député Sébastien Delogue mimer littéralement
10:42un coup de boule au Benjamin de l'Assemblée nationale lors du vote du président,
10:46moi, le fan de foot, j'ai déjà vu des cartons rouges pour moins que ça.
10:49Et je me dis qu'un député qui fait ça, qui n'a quand même pas de sanctions,
10:53je trouve ça grave. Est-ce qu'il y a un certain laxisme, y compris dans l'hémicycle ?
10:58— Je pense qu'il faut changer les règles du jeu au sein de l'hémicycle à partir du moment
11:02où tout est vu de l'extérieur. Parce que ça peut pas être la même chose.
11:05— Moi, je voulais saluer d'abord la réponse que vous avez faite, M....
11:09— Philippe Moreau-Chevrolet. — Moreau-Chevrolet, bravo, parce que
11:12vous êtes prof et c'est pas toujours simple. Mais si on le ramène à l'école,
11:16c'est exactement la même chose à l'école avec les profs et les élèves,
11:19qui sont de plus en plus violents, qui s'invictivent, qui se battent, etc.
11:23Et ce que dit ce monsieur à Sciences Po, qui est quand même de l'élite,
11:27ça pose des questions quand même sur notre démocratie.
11:30— Oui, absolument. Nous, on a les mêmes problèmes qu'ailleurs.
11:33On a des étudiants qui sont évidemment un peu plus... Moi, j'ai des 3e cycle,
11:38donc des élèves qui sont déjà beaucoup plus avancés dans les études.
11:41Donc à ce stade-là, ils ont quand même fait le choix d'être pas.
11:43Et ils sont pas en train de s'insulter. Mais il y a quand même
11:45de très fortes tensions politiques. Et ça, on a beaucoup de mal à les gérer.
11:50Moi, je leur rappelle toujours de prendre du recul et d'essayer
11:53de trouver un terrain commun, d'essayer de voir toutes les faces du problème
11:56avec tous les angles possibles et se mettre à la place de l'autre,
11:59essayer de percevoir le monde avec les yeux de l'autre.
12:02Ça permet de beaucoup, beaucoup désamorcer les problèmes.
12:05C'est-à-dire qu'on dit aux gens... On leur demande pas de changer d'avis.
12:08On leur demande simplement de regarder avec les yeux de l'autre
12:11pour essayer de comprendre l'attraction de l'autre.
12:13Ça, c'est déjà énorme.
12:15Vous êtes prof et modérateur, à un moment donc.
12:17Oui, mais on leur donne ça aussi parce que dans leur futur métier
12:21de dirigeant ou autre, ça va être un atout pour eux.
12:24Ça va les aider, eux, de comprendre comment fonctionnent les autres.
12:27À partir du moment où ils comprennent ça, ça devient plus simple.
12:32Vréhic, avec Assis, secours.
12:33Alors, ça marche sur, effectivement, l'enseignement supérieur
12:36avec des gens comme vous, mais c'est plus inquiétant, sans doute,
12:39à l'école primaire, où il commence à y avoir vraiment beaucoup de laxisme
12:42et d'absence de respect.
12:45Et c'est là, en fait, que ça se joue.
12:47Oui, c'est ce que Gabriel Attal a proposé.
12:52On s'est beaucoup moqués de lui, mais les cours d'empathie,
12:54c'est pas du tout idiot.
12:55Alors, on pourrait répondre qu'il y a un certain nombre de politiques
12:57qui devraient prendre des cours d'empathie.
12:59Mais ça avait quand même le mérite de dire, voilà,
13:03on va travailler ça, on va rappeler aux gens de faire attention à l'autre.
13:06Ce qui a été vraiment loupé dans la crise Covid, pour moi,
13:09c'est qu'il aurait dû être un moment où on aurait dû dire aux gens,
13:12faites attention aux autres.
13:13Le plus important, c'est ça, le reste.
13:16La discipline, les attestations administratives, voilà, vous oubliez.
13:20Mais faire attention aux autres, ça, c'est vraiment important.
13:22C'est pas le message qu'on donnait.
13:24On a donné un message quasiment de guerre, de mobilisation, etc.,
13:28alors qu'on aurait dû dire simplement, faites attention aux autres.
13:31Ça, c'est une occasion manquée.
13:33Il y en a beaucoup et je pense qu'il y a aussi le gouvernement
13:35qui a sa part dans sa communication pour dire aux gens,
13:38faites attention aux plus anciens, aux plus fragiles,
13:41à vos amis, à votre famille, faites attention aux autres.
13:44Ça devrait être un mot qu'on devrait rappeler en permanence.
13:46– Merci beaucoup Philippe Moreau-Chevrolet
13:48d'avoir été avec nous, professeur de communication politique à Sciences Po.
13:52Merci beaucoup, on vous souhaite de belles fêtes et puis…
13:55– Et avoir un Philippe Moreau-Chevrolet
13:57quand on a un Américain dans le studio, c'est fabuleux quand même.
13:59– C'est magnifique. – Ça ne se rende pas.