• il y a 2 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, René Chiche, Virginie Calmels et Philippe Moreau-Chevrolet

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-09-13##

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Transcription
00:00Les vrais voici de radio, le grand débat du jour.
00:05Parmi tous les livres que vous avez lu dans votre vie, lequel vous a le plus marqué jusqu'à présent ?
00:11Mais je ne connais pas tellement l'histoire que cela.
00:13Le plus marqué, sans doute Zadig et Voltaire.
00:16Je ne sais pas qui est pétain, j'ai entendu parler de lui mais c'est un raciste quoi.
00:20C'est une leçon de vie et je m'y replonge d'ailleurs assez souvent.
00:23Non, moi je crois qu'il faut que vous arrêtiez d'essayer de dire des trucs.
00:25Combien coûte un pain au chocolat ?
00:27Ça dépend des tailles, je pense que ça doit être aux alentours de 10 ou 15 centimes d'euro peut-être.
00:31Il ne faut plus que vous parliez avec des gens.
00:36Sébastien Delogu et ses collaborateurs assurent qu'il était ironique en affirmant sur ceux de radio hier qu'il ne savait pas qui était Maréchal Pétain.
00:44Ironie ou pas, ça a été largement compris au premier degré.
00:47Depuis, beaucoup, beaucoup, beaucoup déplorent une chute du niveau de culture des politiques.
00:56Je ne me touche pas.
00:58Tout va bien, tout va bien.
01:00Personne n'a été blessé.
01:02Alors parlons vrai.
01:04Est-ce que finalement, à vouloir avoir des politiques qui nous ressemblent, on ne les a pas désormais ?
01:10Est-ce que ce n'est pas au parti politique de gérer les profils de leurs candidats et de les former en cas de culture insuffisante ?
01:16Et à cette question, faudrait-il imposer au parlementaire une formation minimale en culture politique et des institutions ?
01:22Vous dites que vous êtes à 92%, vous voulez réagir.
01:25Attends vos appels au 0826-300-300.
01:28Notre invité pour en parler, Philippe Moreau-Chevrolet, qui est avec nous, consultant en communication politique et professeur de communication à Sciences Po.
01:35Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
01:37Philippe Bilger, ils essayent, la France Insoumise, de revenir et de trouver un argument de cette séquence.
01:45On y croit à peine, mais la vraie question c'est, est-ce qu'il faut, à un moment donné, une formation à toutes ces personnes qui ont le droit de rentrer à l'Assemblée Nationale, mais avoir un bagage ?
01:55Vous avez raison, Cécile.
01:57C'est une question assez intéressante, je veux dire.
02:01Elle n'est pas dérisoire.
02:03Sébastien Delogu, à mon avis, a été victime, au moins au début, d'un mépris de classe.
02:08On s'est moqué de sa manière de lire, de savoir compter.
02:12Il n'a pas de culture, il n'a pas fait exprès de ne pas savoir qui était Pétain, et c'est finalement un grave problème.
02:20Je serais assez partisan que les partis, si j'ose dire, d'une certaine manière, sélectionnent bien mieux les candidats qu'ils ne le font à l'heure actuelle.
02:32Il n'est pas sain d'avoir dans un parti un candidat comme Delogu ou Louis Boyard, même si d'autres partis à droite pourraient parfois être victimes des mêmes défaillances.
02:45Mais il faut aussi que la formation historique atteigne le peuple tout entier.
02:51Vous ne pouvez pas imaginer à quel point l'inculture historique nous affecte presque tous.
02:59René Chiche.
03:00Moi, déjà, premièrement, pour Delogu, je me demande si ce n'est pas quand même de la provocation gratuite pour faire du buzz.
03:06Se créer un personnage un peu comme ça de voyou qui a plein de carences.
03:11Moi, j'ai l'impression, c'est mon impression, Delogu.
03:14Deuxième chose pour les candidats.
03:16D'abord, dans les partis, il y a quand même parfois des écoles de formation.
03:20Ça existe quand même, donc ça, on ne peut pas le nier.
03:22Troisièmement, moi, je ne suis pas convaincu que la classe politique actuelle manque de culture et de références historiques.
03:30Je ne suis pas d'accord.
03:31Il ne faut pas prendre juste l'exemple de Delogu.
03:33Parce que quand on voit quand même le panel politique en général, il y a quand même des gens qui ont de la culture, qui sont cultivés.
03:38On l'avait vu un peu avec Mathilde Panot.
03:40Oui, Mathilde Panot, elle a fait son erreur.
03:42Non, mais c'est quand même quelqu'un qui n'est pas une imbécile.
03:48Elle est quand même cultivée.
03:51Quand elle ne sait pas de la rivière, elle a l'air d'être une imbécile.
03:54On ne va pas prendre à chaque fois un mec pareil.
03:56Cultivée et construite, ça ne veut pas dire la même chose.
03:59Non, mais c'est quelqu'un qui a quand même une construction intellectuelle.
04:03Je ne suis pas d'accord.
04:04Il ne faut pas rabaisser à ce point-là.
04:06Quatrièmement, je terminerai là-dessus si je suis trop long.
04:08Quatrièmement, c'est que je pense que les candidats, par exemple Delogu, il a été élu par les Français, par les citoyens.
04:16Oui, et au premier tour.
04:18Je ne sais pas, les citoyens qui le voient dans les marchés, dans les meetings éventuels,
04:22ils doivent se rendre compte aussi de son niveau, s'il est tellement peu cultivé ici.
04:26Ce sont quand même les Français qui décident.
04:28Donc, on a finalement parfois peut-être des élus à l'image de certains électeurs.
04:33On ne peut pas reprocher à Delogu de ne pas être élu.
04:36Je ne suis pas tout à fait d'accord avec René Fich.
04:40Moi, je suis quand même, je crois, en essayant d'être objective,
04:45un peu étonnée par la chute du niveau moyen des politiques.
04:51Quand on parle de Pompidou, quand on a des références historiques, et pas forcément si lointaines.
04:57On avait quand même des personnes extrêmement cultivées, et notamment en histoire et en géographie.
05:02Parce que Mathilde Panot, quand elle est effectivement sur le plateau,
05:05en train de nous expliquer qu'il faudrait un État palestinien,
05:08mais qu'elle n'est pas capable de le mettre sur la carte, c'est quand même gênant.
05:11Et il y a beaucoup de moments, et je ne dis pas ça de façon politicienne,
05:15c'est-à-dire que ça peut arriver à gauche, à droite, etc.
05:18Mais on a des moments d'extrême gênance, disent les jeunes aujourd'hui,
05:22où on est mal à l'aise pour ces personnes,
05:25où on sent qu'il y a quand même un déficit de culture générale qui est quand même grandiose.
05:29Alors effectivement, peut-être que c'est une tendance, pardon, d'exprimer mon point de vue, cher René Fich.
05:34Et par ailleurs, j'ajouterais quelque chose, moi, qui m'est cher,
05:37c'est la culture, alors là, quasi nulle, en économie.
05:42C'est-à-dire qu'effectivement, l'histoire et la géographie, ce n'est pas terrible,
05:45mais on a quand même une culture politique sur l'économie, sur le fonctionnement des entreprises,
05:50sur le monde réel, notamment de l'entreprenariat et de l'économie en général,
05:57où là, et d'ailleurs, on ne peut pas en vouloir aux politiques,
06:00parce que les enfants à l'école ne sont pas non plus formés là-dessus.
06:03C'est-à-dire qu'il y a vraiment une volonté de ne pas adresser la question économique
06:08dès le plus jeune âge, dans la formation que tout un chacun devrait recueillir.
06:14Donc je trouve que l'addition de tout ça donne quand même souvent le sentiment d'élu.
06:19Bon, je ne parle même pas de De La Gueu, parce que je ne sais pas s'il en fait son fond de commerce ou pas,
06:22mais c'est quand même triste et un peu pathétique.
06:25Et mon cher René Fich, parfois, les électeurs n'ont pas beaucoup de choix.
06:29Ils ont le choix entre la peste et le choléra.
06:31Philippe Moreau-Chevrolet, vous êtes consultant en communication politique
06:35et professeur de communication à Sciences Po.
06:37On a quand même changé de monde en 50 ans, entre Georges Pompidou,
06:41qui écrivait une anthropologie de la poésie française,
06:43et aujourd'hui, quelqu'un qui a a priori fait semblant de ne pas connaître le maréchal Pétain,
06:48et avec entre-temps, par exemple, Castois-Pauvecon,
06:51que n'aurait dit aucun autre chef d'État avant lui.
06:53Avant Sarkozy, par exemple.
06:55Mais l'ignorance, ça peut être un style de communication.
06:58Par exemple, George Bush, aux États-Unis, surjouait un petit peu le bêta, le bébête.
07:03Jacques Chirac, par exemple, cachait au grand public largement le fait qu'il était extrêmement cultivé.
07:08Il avait des connaissances encyclopédiques, en matière artistique notamment.
07:12C'est un peu un jeu pour se créer un personnage populaire.
07:15Je pense que de l'au-d'où, je suis d'accord avec vous.
07:17Il est sur ce jeu-là.
07:18Il se crée un personnage.
07:19Ça l'aide, quelque part, qu'on l'ait moqué de cette façon-là.
07:23Ça le rapproche des gens.
07:24Et ça joue avec son personnage populiste.
07:26Et je pense qu'effectivement, il a fait de la provocation.
07:29Il renforce son image.
07:30Et lui, il est très fort sur les réseaux sociaux.
07:32Donc, c'est un peu une stratégie à la Trump.
07:34Après, ça fonctionne moins bien quand on est à la France insoumise,
07:39parce que la France insoumise est attaquée pour le niveau de ses parlementaires depuis 2022,
07:44pour le fait qu'ils sont plus dans l'agitation que dans la construction.
07:47Donc, je ne suis pas complètement sûr que ça les serve tout à fait quand même.
07:50Et puis, à gauche, la stratégie de l'ignorance, elle n'a pas été trop tentée.
07:54À gauche, on est plutôt intellectuel.
07:56On va plutôt chercher un électorat.
07:57C'est très nouveau, cette façon de faire.
07:59On n'a pas eu ça depuis Georges Marchais, à gauche, à peu près.
08:02Mais l'ignorance, Philippe, est un jeu lorsqu'il y a de la culture derrière.
08:08Lorsqu'il y a de l'ignorance derrière l'ignorance, comme chez Delegue,
08:13je pense que ça a des effets dévastateurs, même si je pense qu'on l'a humilié.
08:18Parce que malheureusement, son terreau est médiocre.
08:23Ça, je ne sais pas. C'est une vraie question.
08:25Est-ce qu'il est vraiment derrière aussi ignorant qu'il le prétend ?
08:28Mais il y a deux attitudes possibles quand on est ignorant.
08:30Si vous regardez un film comme « Mister Smith au Sénat »
08:32où quelqu'un, finalement, anobodie quelqu'un qui n'a aucune connaissance politique,
08:36devient quelque part un homme politique,
08:39il fait l'effort d'apprendre, il fait l'effort de se construire une image.
08:42Lui, il a volontairement décidé de ne pas faire cet effort-là.
08:46Donc, il ne veut pas rentrer dans ce moule-là.
08:48Il veut aller à l'Assemblée sur ses propres termes, très populiste finalement.
08:52C'est ça qui est nouveau.
08:53C'est qu'avant, on cherchait à ressembler à un modèle Clémenceau, Pompidou.
08:57Aujourd'hui, les nouveaux populistes, ils ne veulent plus ressembler à un modèle autre que l'électeur,
09:01tel qu'ils se l'imaginent.
09:03Et regardez vous-même, Philippe, lorsque l'on tape sur un politique,
09:07vous finissez toujours par le défendre.
09:09Vous détestez cet acharnement.
09:11Et vous-même, souvent, on vous a vu dire « Moi, j'ai envie de le défendre parce que… »
09:16Mais merci de le reconnaître, Cécile.
09:19Je déteste les dénonciations ou adhésions hémiplégiques.
09:26En effet, même Delogu…
09:28D'où que ça fonctionne.
09:30Oui, mais parce qu'à l'origine de ce qui s'est passé avec lui,
09:33je crois profondément qu'il y a un mépris de classe, une dérision et une humiliation.
09:38Après…
09:40Merci, c'est très juste.
09:42Avec Sébastien Delogu, excusez-moi…
09:44D'ailleurs, vous voyez, Philippe Moreau, chevalier, était d'accord avec moi,
09:47parce qu'il disait que c'est une provocation, j'en suis sûr.
09:49Moi, c'est du buzz, il se crée un personnage.
09:51Non, non, je ne dis pas « j'en suis sûr ».
09:53Bon, par contre, le fait qu'il ait été lui-même critiqué pour sa lecture à l'Assemblée,
09:59c'est l'arroseur arrosé, lui.
10:01Parce que lui, Sébastien Delogu, sur les réseaux sociaux, vous avez vu
10:04comment il se met à critiquer les gens, à agresser les gens,
10:07à se moquer de tout le monde, avec des fois des propos extrêmement vulgaires ou même abaissants.
10:11Donc, je trouve que c'est finalement l'arroseur arrosé.
10:14Oui, enfin, si tout le monde fait ça, on n'a pas besoin.
10:17Non, mais excusez-moi, d'abord, les critiques sur lui ont été, oui, un petit peu moqueuses, ironiques,
10:24mais ce n'est pas non plus une affaire d'État, ce qu'il a reçu comme insulte.
10:26Par contre, je vais poser une question à Philippe Moreau, chevalier.
10:28Est-ce que vous, vous pensez, moi, je ne pense pas ça,
10:31est-ce que vous pensez, vous, que la classe politique actuelle
10:33a un très bas niveau, à la fois culturel, historique ?
10:36Moi, je ne crois pas.
10:38Non, je ne pense pas du tout.
10:39Si vous prenez quelqu'un comme Mélenchon, par exemple, Jean-Luc Mélenchon...
10:42Non, non, non.
10:43Excusez-moi, Philippe, je ne vous parle pas de Mélenchon.
10:46Moi, je pensais qu'il y avait une nouvelle génération qui est très, très...
10:49Ah, les nouvelles générations ?
10:50Non, mais regardez.
10:51Ah oui, Lou Boyard.
10:52Laissez-le parler, laissez-le parler.
10:53Vous prenez Manuel Bompard dès les Fils, ce n'est pas un imbécile.
10:55Laissez-le parler.
10:56Pardon.
10:57Par définition, ils ont une culture différente, mais ce n'est pas...
11:00C'est une culture différente.
11:01Pour moi, ce n'est pas des gens plus incultes qu'avant,
11:04c'est juste que leur culture est différente.
11:05Par exemple, Louis Boyard, il va sur TPMP,
11:08parce que pour lui, c'est naturel d'aller sur TPMP.
11:10Je ne sais même pas s'il calcule beaucoup le fait de savoir pourquoi il y va.
11:13C'est un environnement qui paraît naturel.
11:15Et il a même été payé par Cyril Hamid.
11:17Oui.
11:18C'est une culture différente.
11:21Ils arrivent avec un bagage différent.
11:23Ils n'ont pas eu des lettres classiques, forcément.
11:25Ils n'ont pas étudié forcément le latin et le grec.
11:27Ils n'ont pas la vision.
11:28Mais ça ne veut pas dire qu'ils n'ont pas de culture.
11:31Ça veut dire qu'ils ont une culture différente.
11:33Il n'y a pas de meilleur exemple que Michel Barnier, par exemple.
11:39Quand Gabriel Attal et lui sont dans une passation,
11:42on a des univers tellement différents qu'on voit bien la nuance.
11:47Oui, mais il y a un choc culturel de base.
11:49Là, pour le coup, ce n'est pas le choc culturel que l'on voit.
11:52Je ne sais pas s'il y a un choc culturel de base entre Gabriel Attal et Michel Barnier.
11:56Moi, je voudrais quand même m'inscrire en faux.
12:01Je trouve Philippe Bilger très indulgent sur le fait qu'il y a eu un mépris de classe.
12:07Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça.
12:09Rappelez-vous la polémique.
12:11C'est sûr qu'il y a un clou qui chasse l'autre.
12:12Il y avait une polémique incroyable pour Mme Fleur Pellerin
12:15quand elle était ministre de la Culture
12:17parce qu'elle n'avait pas lu le Goncourt.
12:19Je crois que c'était le Goncourt à l'époque.
12:21Je ne me rappelle plus.
12:22C'était la princesse du club.
12:25Je ne sais plus.
12:27Soit le classique, soit le livre qui venait d'être primé.
12:31Elle ne l'avait pas lu.
12:32Elle avait eu l'honnêteté de le dire.
12:34Du coup, ça avait été une déferlante de critiques.
12:37Pour autant, Fleur Pellerin, vous ne pouvez pas la mettre dans la catégorie
12:41de la France insoumise, des incultes, d'extrême gauche.
12:44Je pense qu'en fait, globalement, les gens sont assez critiques
12:49quand il s'agit de leurs hommes et de leurs femmes politiques
12:52de se rendre compte qu'il y a des défaillances.
12:54On veut des personnes un peu plus cultivées,
12:57peut-être que la moyenne des Français.
12:59Et pardon, mais à la France insoumise aujourd'hui,
13:02j'ai l'impression d'avoir des gens moins cultivés
13:04que la moyenne des Français.
13:05C'est peut-être une impression, chère...
13:07Non, je ne suis pas d'accord.
13:08Je ne parle pas de Mélenchon,
13:10qui est un immense orateur et très cultivé.
13:12Mais sur les jeunes, pardon, Mme Kéké, M. Boyard...
13:160826-300-300, avec Ben, qui est avec nous.
13:20Bonsoir, Ben.
13:21Oui, bonsoir.
13:22Alors, est-ce que pour vous, la classe politique
13:25est moins cultivée aujourd'hui qu'elle ne l'était auparavant ?
13:28Je dirais non.
13:29Je dirais que c'est quasi la même.
13:32Sauf que, moi, ce qui m'a plu chez M. Delebu,
13:36même si je n'adhère pas du tout à son parti,
13:39c'est sa spontanéité sur ce moment-là.
13:41Il manque, je trouve, des personnes politiques
13:44issues du peuple, qui ont des fragilités,
13:47des failles dans les connaissances.
13:50Et pour moi, c'est tout à fait normal.
13:52On n'est pas des...
13:55On ne peut pas avoir que des personnes,
13:57des savants comme hommes politiques.
14:01Alors, une formation minimum, effectivement,
14:04j'y adhère, puisqu'il y a quand même des bagages minimums
14:07pour pouvoir être aux commandes de la politique.
14:12Mais M. Delebu, actuellement,
14:15c'est un petit peu la tête de Turc, j'ai l'impression.
14:18Dès qu'il ouvre la bouche, on lui tombe dessus.
14:21C'est un petit peu facile.
14:23De la même façon qu'Alefi aussi,
14:26et on n'arrête pas de tirer sur Alefi,
14:29je trouve que ce n'est pas normal.
14:31Philippe Moreau, Chevrolet.
14:34Oui, on tape beaucoup sur Alefi,
14:36on le fait depuis 2022,
14:37mais c'est parce qu'Alefi a choisi une stratégie
14:39d'agitation permanente.
14:41Ils existent au Parlement en étant dans l'agitation.
14:44Ils n'ont pas fait la stratégie du RN,
14:47à essayer d'avoir des élus, par exemple,
14:49dans l'administration de l'Assemblée nationale,
14:51en faisant des alliances avec le parti présidentiel.
14:54C'est inimaginable, mais le RN l'a fait,
14:56et ils n'ont pas cultivé une image de sérieux.
14:58Ce qui fait qu'aujourd'hui, ils le payent,
15:00puisqu'on estime qu'ils font un petit peu n'importe quoi,
15:03et ça tombe sur de l'eau goût,
15:05parce que, quelque part, il vient conforter cette image-là.
15:08C'est comme si, au fond, on estimait que les députés Alefi
15:10n'étaient pas légitimes pour être au Parlement,
15:13parce que pas au niveau, parce que pas sérieux,
15:15parce que pas calmes, parce que pas capables de construire.
15:18Et ça, ils le payent, parce qu'ils sont responsables aussi
15:20de cette stratégie-là.
15:22Ils se sont enfermés tout seuls dans un piège.
15:24C'est un piège qui peut les aider à gagner des voix,
15:26et le but de Mélenchon, c'est que sa formation
15:28aille au second tour de l'élection présidentielle.
15:31Ils veulent utiliser toutes les armes du populisme pour ça,
15:33et ça les limite aussi en termes d'image,
15:35et ils vont se faire taper dessus très souvent,
15:38beaucoup plus que les autres.
15:40C'est ce qu'on appelle de l'instrumentalisation, quand même,
15:42un peu, si je vous écoute.
15:44C'est de la victimisation.
15:46Chez les populistes, il y a toujours ce registre-là
15:48d'aller trop loin, de se faire taper dessus,
15:50et après de dire, regardez, je suis attaqué, je suis une victime.
15:53C'est toujours comme ça qu'ils fonctionnent.
15:55Mais instrumentaliser son propre camp, c'est un peu dur.
15:57Merci beaucoup, en tout cas, à Philippe Moreau-Chevrolet
15:59d'avoir été avec nous,
16:01consultant en communication politique
16:03et professeur de communication à Sciences Po.
16:05Et on garde Ben avec nous de Nancy,
16:08pour aller, juste après la pub,
16:10au Qui c'est qui, qui l'a dit.
16:13On va pas vous rater.
16:15J'espère que vous n'allez pas bafouiller en lisant.
16:17Allez, à tout de suite.

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