Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Elisabeth Levy, Olivier Dartigolles et Franck Tapiro, publicitaire et spécialiste en communication politique
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00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04 Absolument, et cette question, les politiques sont-ils devenus fous ?
00:07 Pour l'instant vous répondez oui à 93%.
00:10 Hier le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moroti a adressé un bras d'honneur et d'eux-mêmes
00:14 dans l'hémicycle au président du groupe LR, Olivier Marlex.
00:17 De quoi secouer une nouvelle fois les débats à l'Assemblée Nationale Philippe.
00:21 Oui Cécile, puisqu'on n'en finit plus entre les insultes assassins, les bras d'honneur,
00:25 même les doigts d'honneur, parce qu'a priori il y a eu les deux.
00:28 Tout le monde, on va le dire, pète un câble et un peu sur tous les bancs de l'hémicycle
00:32 de l'Assemblée Nationale.
00:34 Alors est-ce que pour vous les politiques sont devenus fous ?
00:36 Est-ce que, tiens, par exemple, vous êtes devenus abstentionnistes en vous disant
00:39 "de toute façon c'est des rigolos, c'est pas la peine de se déplacer pour aller voter,
00:43 on vous attend au 0826 300 300".
00:46 Et nous avons Franck Tapiro qui est avec nous, le spécialiste, bonsoir,
00:51 publicitaire et spécialiste en communication politique.
00:54 Alors il y a quand même beaucoup de choses à dire, Franck vous restez avec nous.
00:57 Finalement la classe politique philippe Bilger devient folle ou c'est quoi ?
01:02 C'est le débat, c'est quoi ?
01:04 - Je l'ai beaucoup défendue lorsqu'elle était apparemment plus calme,
01:09 même s'il y a toujours eu des exceptions qui en réalité appelaient l'opprobre.
01:15 Mais depuis quelques temps il y a une effervescence en effet qui peut paraître collective,
01:22 mais je ne voudrais surtout pas qu'à force d'avoir des polémiques tous les jours,
01:27 on banalise tout cela.
01:29 Ça reste complètement anormal qu'il y ait une telle atmosphère.
01:33 J'entends bien déjà implicitement dans ma tête François Assegoye qui me rétorquerait
01:39 qu'il y a des années c'était pareil,
01:42 mais je crois tout de même qu'aujourd'hui l'intensité est plus vive.
01:46 Mais deuxième élément, dans votre question à Sud Radio,
01:50 je distinguerais tout de même les polémiques, les controverses, les insultes des députés,
01:57 de celles des ministres.
02:00 Ça n'est pas la même chose, même si je pourrais expliquer pourquoi Dupond-Moretti,
02:05 le ministre, a fait des bras d'honneur,
02:07 ça n'est pas tout à fait la même chose de se comporter de cette manière de la part d'un ministre
02:13 et de la part de députés qui sont tenus, sans que je les approuve, à une moindre rigueur.
02:20 Et ils sont dans un climat échauffouré terrible.
02:24 - Vous pensez que c'est moins grave quand c'est un député qu'un ministre ?
02:27 On vous attend au 0826 300 300 Elisabeth Lévy.
02:30 - Alors d'abord, le problème c'est le niveau en réalité,
02:33 parce qu'effectivement quand c'est Maurras et Blum qui s'invectivaient à l'Assemblée,
02:37 ça avait une autre gueule, si vous me permettez cette expression.
02:41 C'est plutôt le niveau que l'intensité,
02:43 parce que l'intensité a été très violente et c'est le rôle de l'Assemblée en fait.
02:47 C'est de représenter les conflits.
02:49 Tous les conflits qu'il y a dans la politique de la société doivent être...
02:54 si vous voulez, mis sur la table à l'Assemblée.
02:55 Donc il y a de la violence en tant que telle.
02:58 Ne me gêne pas, la vulgarité c'est autre chose.
03:01 Maintenant, sur le cas du Pomoréti, je suis frappé par une chose.
03:06 C'est qu'on sacralise l'émotion tout le temps.
03:09 Par exemple dans l'affaire de Rohan,
03:11 où on justifie en quelque sorte une expédition, un peu, enfin un tabassage,
03:16 disons un passage à tabac d'un jeune homme probablement,
03:20 on n'en sait rien mais disons probablement coupable d'intrusion...
03:23 - D'agression sexuelle.
03:24 - Ça on ne sait pas.
03:25 - D'intrusion chez quelqu'un avec des soupçons de...
03:28 - Au nom de l'émotion du père.
03:31 En disant, oui il est passé par-dessus la tête de la justice,
03:33 mais il avait son émotion de père.
03:35 Et là l'émotion est sacralisée.
03:37 C'est ce qui est fait au nom de l'émotion,
03:39 et bien, comme Aurore Berger, et je respecte parfaitement cette émotion,
03:44 mais c'est son émotion qu'on met en avant.
03:46 En revanche, quand cette émotion vous conduit,
03:49 comme l'a très bien expliqué Philippe au début,
03:51 à ne plus vous maîtriser,
03:53 non pas parce que vous êtes un salaud,
03:55 mais parce qu'effectivement vous vous sentez blessé
03:57 d'avoir été mis en examen dans ce cas-là,
04:00 ou tout ce genre de choses,
04:02 si vous voulez, vous ne vous maîtrisez pas,
04:04 vous faites une chose malheureuse,
04:05 et il me semble, là, si vous voulez, ça prend des proportions,
04:09 et en fait, ce que les gens reprochent aux politiques,
04:12 moi je ne crois pas que ce soit,
04:14 ils s'en foutraient de leur bonne manière,
04:16 s'ils étaient efficaces.
04:18 Derrière le reproche qui est fait aux politiques,
04:20 sur tout la morale, la vertu, les bonnes manières,
04:23 en fait, vous n'êtes plus capable d'agir sur le monde.
04:27 - Olivier Derculole.
04:28 - Puisque cela n'a pas été fait, je vais m'y risquer,
04:30 en défendant la classe politique, dans ce moment-là.
04:34 Pourquoi ? Bien évidemment, il y a un effet loupe
04:36 sur les comportements de parlementaires,
04:38 aujourd'hui de ministres.
04:40 Reste que les députés, aujourd'hui les sénateurs,
04:45 continuent, dans leur grande masse,
04:47 à exercer un mandat d'élaboration de la loi
04:52 et de contrôle de l'exécutif.
04:54 Si vous suivez de près les débats en commission
04:57 des affaires sociales au Sénat, il y a quelques jours,
05:00 ou dans l'hémicycle, vous voyez encore...
05:02 - Les commissions d'enquête.
05:03 - Il y a encore les commissions d'enquête,
05:05 je pense à celle d'Eliane Assasi sur McKinsey.
05:09 Il y a encore un travail parlementaire,
05:12 une élaboration venant du Parlement,
05:15 que beaucoup de pays pourraient toujours nous envier.
05:19 Après, il y a un effet loupe sur des comportements
05:21 qui sont inacceptables et qui nourrissent,
05:24 parfois, une détestation, pour ne pas dire
05:26 une casienne, de la politique.
05:28 Une sécession qui fait que, décidément,
05:30 ce monde-là, ce n'est pas notre vie.
05:32 Pour partie, je comprends ce ressentiment.
05:34 Et je termine par le personnel politique local,
05:38 qui est mobilisé dans une société
05:40 qui est une cocotte minute et qui réalise tous les jours.
05:42 Ce sont des héros du quotidien, les maires,
05:45 les élus locaux.
05:47 Et c'est aussi ça, notre maillage politique territorial.
05:50 - Et surtout, quand on dit qu'ils s'en mettent bien les couilles,
05:53 c'est injuste, vraiment, c'est très...
05:55 - Franck Tapiro, que ce soit les députés ou les ministres,
06:00 est-ce qu'on ne leur demande pas trop la transparence,
06:04 d'être nickel à 100% ?
06:06 Est-ce que, finalement, on attend...
06:08 A chaque fois, on n'a pas l'impression
06:10 de monter d'un cran systématiquement,
06:12 et donc, du coup, forcément, on est déçus ?
06:14 - Alors, je pense que, déjà, à la base,
06:16 pour avoir travaillé pendant des années avec des politiques,
06:18 je me suis toujours demandé si c'était la politique
06:20 qui rendait fou ou s'il fallait être déjà un peu dingue
06:22 pour faire de la politique.
06:24 Et sincèrement, je pense que c'est le problème de base.
06:26 Et pour avoir connu pas mal de gens
06:28 qui étaient plutôt très forts en politique,
06:31 je peux vous dire qu'il y a une sorte de dinguerie,
06:33 de folie, qui fait partie de la classe politique.
06:36 Ça, ce serait totalement hypocrite de dire le contraire.
06:38 Les plus grands talents que j'ai rencontrés en politique
06:40 étaient dingues, mais dingues pas au sens...
06:42 Alors, on se fermait psychiatriquement,
06:44 mais dingues, absence de surmoi,
06:46 parfois souvent maniaque ou dépressif,
06:48 on a parlé de Jacques Chirac, par exemple,
06:50 et d'autres, avec un rapport particulier à deux choses,
06:54 le pouvoir et la réussite.
06:56 Et parfois, c'est la réussite médiatique,
06:59 une réussite de notoriété,
07:02 et le pouvoir est quelque chose...
07:04 Parfois, on connaît le cerveau du brice,
07:06 quelque chose qui colle mal aux gens.
07:08 Donc, tant qu'ils sont dans une classe politique émergente,
07:11 ça commence à bien fonctionner,
07:13 et puis à un moment, ils ont tout d'un coup,
07:15 ils ont le pouvoir, ils ont les médias,
07:17 ils ont le projecteur, et ils ont surtout
07:19 quelque chose qui est très important,
07:21 c'est pour cela qu'on vote,
07:23 c'est le devoir d'exemplarité.
07:25 Et celui-là, il a volé en éclats.
07:27 Donc moi, ce qui est le mieux depuis quelques temps,
07:29 c'est qu'on dit à chaque fois "oui, c'est vrai,
07:31 on a une classe politique qu'on mérite,
07:33 je suis d'accord avec le distinguo
07:35 entre assemblée et ministre,
07:37 et souvent le miroir de la société.
07:39 Mais ça veut dire quoi aujourd'hui ?
07:41 Ça veut dire que la violence qu'il y a à l'Assemblée
07:43 se retrouve dans la rue,
07:45 et je suis absolument convaincu
07:47 que si on arrivait à apaiser un petit peu
07:49 les débats politiques, ça ne veut pas dire
07:51 supprimer la passion, Elisabeth.
07:53 Je pense qu'il y a une différence
07:55 entre violence et passion.
07:57 Je préfère la passion, qui parfois peut
07:59 sembler violente, mais ça s'arrête
08:01 et une confrontation, la dispute
08:03 au sens grec du terme. Mais la violence
08:05 physique et verbale n'est pas bonne.
08:07 Elle désacralise encore plus
08:09 l'image des politiques
08:11 et la confiance que les gens ont en la politique.
08:13 Donc on voit bien qu'aujourd'hui, c'est un problème
08:15 bien plus grave, c'est pas uniquement les réseaux sociaux,
08:17 c'est pas des fous comme Louis Boyard
08:19 qui viennent uniquement pour faire du buzz,
08:21 ou comme certains qui profitent des médias.
08:23 Mais c'est vraiment
08:25 la responsabilité en tant que politique,
08:27 responsabilité par rapport à un programme,
08:29 par rapport à une idée, par rapport à une représentation,
08:31 qu'elle soit locale, territoriale ou nationale,
08:33 on veut dire que tout se joue
08:35 au même titre. Et surtout, la violence
08:37 dans la rue. On voit la violence qui a explosé depuis
08:39 20 ans, mais regardez la violence en politique,
08:41 vous allez voir le parallèle absolu
08:43 entre ce qui se passe à l'Assemblée et ce qui se passe dans la rue.
08:45 - Est-ce que l'Assemblée nationale
08:47 c'est à l'image de la société française aujourd'hui ?
08:49 Comme le dit Franck Tapiro,
08:51 venez nous le dire au 0826 300 300
08:53 Philippe Bilger. - Franck Tapiro,
08:55 sans paradoxe, est-ce que
08:57 vous n'avez pas l'impression
08:59 au contraire, que
09:01 l'Assemblée nationale
09:03 en avait assez d'être
09:05 en retard par rapport
09:07 au désordre et à la servaissance
09:09 de la rue, et que
09:11 d'autre part,
09:13 nous avons de plus en plus
09:15 de députés, pas seulement
09:17 l'inénarrable Boyard,
09:19 qui ne sont plus que des
09:21 militants, qui ne sont pas
09:23 changés de kazakh lorsqu'ils
09:25 arrivent députés ?
09:27 - Oui, complètement. Je pense qu'aujourd'hui
09:29 on oublie que
09:31 l'Assemblée, encore une fois, c'est le
09:33 devoir de représentation d'un territoire
09:35 et on n'est pas là uniquement pour militer
09:37 que pour se repartir, on est là pour représenter les gens.
09:39 Dès que certains franchissent
09:41 les rangs de l'Assemblée, on voit
09:43 qu'ils l'oublient complètement.
09:45 D'ailleurs, on voit bien, ils sont réunis, ils se lèvent ensemble,
09:47 ils applaudissent ensemble, ils hurlent
09:49 ensemble, ils quittent ensemble,
09:51 par les insoumis bien entendu, parce que c'est ceux qui
09:53 se font le plus remarquer, mais si on se
09:55 fait remarquer, pourquoi ? Pour être
09:57 un groupe, on va dire, vivant
09:59 ou alors un groupe qui
10:01 milite uniquement pour sa paroisse.
10:03 Je ne vois pas, moi, les gens
10:05 qui ont voté pour tous les...
10:07 À part une dame qui est vraiment
10:09 assez intéressante, qui était femme de ménage dans un hôtel
10:11 et qui, elle, chaque fois qu'elle s'exprime...
10:13 - Marjole Kéké, oui. - Elle est extraordinaire.
10:15 À chaque fois qu'elle s'exprime, moi, elle me touche.
10:17 D'abord, elle crée une émotion et
10:19 je trouve qu'elle donne pas mal de leçons, alors que
10:21 elle n'a pas l'habitude, justement, des plateaux,
10:23 elle n'a pas l'habitude de la politique, mais c'est elle, je trouve,
10:25 qui s'en sort le mieux, parce qu'elle parle avec son
10:27 cœur, elle parle avec sa sincérité
10:29 et là, au moins, quand on parle avec sa sincérité,
10:31 on ne triche pas, je peux vous dire qu'il y a même
10:33 des gens de l'autre...
10:35 du côté opposé,
10:37 qui la regardent et qui approuvent, parce qu'elle balance
10:39 quelque chose de fort. Donc, on n'oublie pas que
10:41 quand on est... C'est vrai que le ministre, c'est différent.
10:43 Le ministre, d'abord, on n'est pas
10:45 élu, on est nommé, et puis on doit
10:47 appliquer une politique, etc. Quand on arrive
10:49 à l'Assemblée, on croise dans les questions qui ont voté pour vous.
10:51 Malheureusement, certains n'ont pas.
10:53 - On part au 0826 300 300.
10:55 Rebonsoir, Nathalie. - Bonsoir.
10:57 - Est-ce que, pour vous, tiens, vous êtes prof,
10:59 est-ce que, quand vous voyez l'hémicycle,
11:01 vous avez l'impression, parfois, de voir
11:03 une salle de classe, en collège ou en lycée ?
11:05 - Oui.
11:07 Oui, sauf que, parfois, j'aimerais
11:09 bien faire des bras d'honneur à certains,
11:11 mais non, je ne le fais pas.
11:13 [Rires]
11:15 Wow !
11:17 Mais ce n'est pas l'envie qui manque.
11:19 - Elle est cool.
11:21 - Ah bah oui, oui, oui,
11:23 je suis humaine, aussi. Parfois, on peut
11:25 craquer, c'est de l'émotion. Je pense
11:27 que, pour Maurice, c'était de l'émotion.
11:29 Et peut-être que ça
11:31 cristallise. Moi, c'est mon ressenti.
11:33 On a un chef de l'État
11:35 qui est inflexible, qui est
11:37 désinvolte. On a l'impression qu'ils ont, enfin,
11:39 ils ont beaucoup la pression.
11:41 Et cette pression, elle est ressortie
11:43 à ce moment-là. Je trouve que
11:45 on en fait une montagne.
11:47 C'est le rôle de l'Assemblée, de se confronter,
11:49 de se disputer. C'est toujours haut en couleur,
11:51 heureusement. Le seul souci,
11:53 c'est que le gouvernement a tendance
11:55 à avoir un discours un peu paternaliste,
11:57 infantilisant, et du coup,
11:59 ça ne colle pas avec notre
12:01 vraie nature humaine qui, parfois,
12:03 c'est qu'on dérape un peu.
12:05 Voilà. C'est mon
12:07 entendu. - Merci, Nathalie.
12:09 - Merci, Nathalie. - Elle est formidable,
12:11 notre auditrice, que je vous l'adresse
12:13 aussi à Franck et à vous, Nathalie.
12:15 Moi, j'ai quand même le seum.
12:17 Cette histoire d'exemplarité me fait un peu rire.
12:19 Parce que je ne connais pas,
12:21 si vous voulez, qui que ce soit
12:23 qui prenne les politiques comme
12:25 des exemples. C'est des gens à qui on délègue
12:27 en quelque sorte les affaires du pays.
12:29 Ça en fait pas des statures
12:31 morales. Mais surtout,
12:33 c'est un objectif qui conne complètement
12:35 avec cette ânerie,
12:37 à mon avis, en tous les cas, ce phénomène
12:39 de la proximité qu'on exige des politiques.
12:41 Vous ne pouvez pas à la fois
12:43 dire "on veut les meilleurs", ce qui était
12:45 le sens initial, en quelque sorte,
12:47 de la démocratie, selon
12:49 Montesquieu.
12:51 C'était finalement, on allait la représentation,
12:53 aller sélectionner les meilleurs.
12:55 Et on veut des gens
12:57 comme nous. On veut des gens qui nous ressemblent, qui soient
12:59 proches de nous, qui soient nos copains,
13:01 nos mamans, qui nous disent de
13:03 bien nous couvrir quand il fait froid,
13:05 etc. Et je vous assure,
13:07 il y a les deux cognes, en fait.
13:09 - Olivier Dertigold et
13:11 le monsieur Pierre-Franck Tapirot. - On ne peut pas,
13:13 rapidement, pour laisser la parole à Franck,
13:15 on ne peut pas
13:17 ignorer ou passer sous silence
13:19 la gravité
13:21 de la crise politique, qui est aussi une crise démocratique.
13:23 Je vais prendre deux illustrations
13:25 rapides. Un, 2005.
13:27 Ce qui s'est passé en 2005 n'est toujours pas réglé.
13:29 - C'est vrai. - Quand le peuple, après un débat
13:31 de très grande qualité, instruit, approfondi,
13:33 dit non, les partis
13:35 dits de gouvernement disent oui.
13:37 Mais, dans la même, je vais se souvenir de cette une
13:39 de Paris Match, où Nicolas Sarkozy était
13:41 à côté de François Hollande. Deux, la dernière
13:43 campagne présidentielle. Normalement, une campagne
13:45 présidentielle est là pour
13:47 donner une vision, un imaginaire
13:49 politique, pour trancher les grandes
13:51 questions qui taraudent une société.
13:53 Ça n'a absolument pas été le cas. Comment
13:55 voulez-vous, j'ai pris que ces deux exemples,
13:57 il pourrait y en avoir d'autres, qu'on puisse, après,
13:59 avoir un climat d'apaisement ?
14:01 Je termine par une petite provocation. Je préfère
14:03 l'Assemblée nationale, aujourd'hui, que
14:05 la précédente, bien d'autre.
14:07 - Franck Tapiero !
14:09 - Le mot de la fin !
14:11 - La proximité, on dit oui,
14:13 pour que les gens soient proches de nous,
14:15 mais c'est pas du tout ça, pour moi.
14:17 Ce qu'on reproche aux politiques, depuis maintenant, depuis
14:19 20, 25 ans, c'est le manque d'efficacité.
14:21 Qu'ils soient proches ou non, qu'ils soient timides,
14:23 c'est pas le problème. Est-ce qu'ils sont
14:25 efficaces ? Est-ce qu'ils connaissent les sujets ?
14:27 À l'Assemblée nationale, je suis désolé, mais
14:29 on représente quand même une région, on représente des gens,
14:31 un territoire, on présente
14:33 surtout une volonté.
14:35 Est-ce qu'ils connaissent les sujets ? Est-ce qu'ils
14:37 ont les solutions ? Et surtout, est-ce qu'ils sont
14:39 assez efficaces ? Après, qu'ils soient proches
14:41 ou pas, moi je préfère quelqu'un d'antipathique,
14:43 mais qui applique exactement
14:45 ce pour quoi il a été élu.
14:47 - Je suis d'accord avec vous.
14:49 - Merci beaucoup, Franck Tapiero.
14:51 - N'aie pas de pourcent antipathique, d'ailleurs, Franck Tapiero,
14:53 on est d'accord. - Il est très sympa, il est très sympa.
14:55 - On peut éventuellement être les deux,
14:57 je t'espère.
14:59 - Il pourrait être ministre.
15:01 - Franck Tapiero, moi je dis que j'ai...
15:03 - Non, mais lui, il sait faire quelque chose, alors que
15:05 je suis ministre, je ne sais rien faire.
15:07 - Je suis ministre.
15:09 - Mais qui conféderait Franck Tapiero ?
15:11 - Et entre nous,
15:13 il y a un métier que je ferais vraiment pas pour rien,
15:15 c'est celui de politique.
15:17 - Moi, j'adorerais ça. - C'est un métier
15:19 de chien. - Eh ben, on va
15:21 inscrire Philippe au prochain
15:23 législatif. - Philippe Angela,
15:25 ou alors ce ferait le cinquième âge.
15:27 - Franck Tapiero, merci beaucoup.
15:29 - Merci à vous. - Plus publicitaire et spécialiste en communication politique,
15:31 c'est toujours un plaisir de vous recevoir dans
15:33 les vraies voix, vous restez avec nous, ça continue.
15:35 On va encore débattre jusqu'à 19h.