Les Vraies Voix - Émission du 8 mars

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Elisabeth Levy, Olivier Dartigolles, Ophélie Latil, fondatrice du collectif Georgette Sand et Franck Tapiro, publicitaire et spécialiste en communication politique.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a

##LES_VRAIES_VOIX-2023-03-08##

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Les vraies voix sur le radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:05 Bonjour, comment ça va ? On est ravis de vous retrouver, c'est les vraies voix.
00:00:09 Alors pour vous dire, dans les vraies voix, il y a le mot vrai, pour tout vous dire, on n'est pas prêts.
00:00:13 Voilà, comme ça, c'est sûr, on n'est pas prêts.
00:00:15 On n'est pas fini d'habiller, on n'est pas coiffé, on ne s'est pas lavé les dents.
00:00:18 Mais bon, en tout cas, on est là.
00:00:20 Moi, je suis coiffé.
00:00:22 Ah oui, d'accord, avec une éponge.
00:00:24 Oui, c'est ça.
00:00:26 Vous êtes bien coiffé.
00:00:28 On est ravis de vous retrouver, on espère que tout va bien, que ce n'est pas trop compliqué.
00:00:33 Forcément, ces manifestations, ça a été compliqué.
00:00:37 Ça a été dur, j'ai attendu un bus pendant trois quarts d'heure, avant définitive, pour prendre un taxi.
00:00:43 De manière très intime.
00:00:46 C'est l'anecdote du jour de Philippe David.
00:00:48 Vous savez, c'est pour ça que les gens qui n'étaient pas le Parti Communiste, ils attendaient la Révolution,
00:00:52 et c'est un peu comme quand on a attendu l'autobus trois quarts d'heure, on ne veut pas se barrer avant qu'il arrive.
00:00:59 En tout cas, on est ensemble jusqu'à 19h.
00:01:03 On vous souhaite la bienvenue. 0 826 300 300.
00:01:07 Et on va revenir tout de suite sur le sommaire de cette émission.
00:01:11 Vous nous appelez quand vous voulez.
00:01:13 Aidez-moi, parce que je n'ai rien.
00:01:15 Ecoutez, ma chère Cécile, faut-il féminiser les noms de rue ?
00:01:19 C'est le premier point, oui. A 17h30, à moi.
00:01:23 En moyenne, seuls 6% des rues sont nommées par des patronymes féminins en France.
00:01:28 Depuis plusieurs années, de nombreuses associations réclament la parité dans l'espace public.
00:01:32 Une timide prise de conscience semble s'enclencher, Philippe.
00:01:35 Oui, Cécile, surtout en Ile-de-France, où la maire de Paris, Annie Dalgo, en a fait une de ses priorités.
00:01:40 Alors, pour vous, est-ce qu'il faut donner des noms de femmes aux nouvelles rues baptisées,
00:01:44 ou même carrément débaptiser des noms de rues d'hommes ?
00:01:47 Par exemple, je ne sais pas, l'avenue du Président Kennedy, qui deviendrait l'avenue Jacquie Kennedy.
00:01:52 Venez nous le dire, au 0826 300 300.
00:01:55 Et si on donnait des noms de rues aux femmes ?
00:01:57 Et bien, peut-être, pourquoi pas ?
00:01:59 Et on va revenir sur les insultes, les bras d'honneur.
00:02:01 Les politiques sont-ils devenus fous ? C'est le coup de projecteur à 18h30.
00:02:05 Hier, le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a adressé un bras d'honneur, voire deux, visiblement,
00:02:09 dans l'hémicycle au président du groupe LR, Olivier Marlex.
00:02:13 Il a eu de quoi secouer une partie des débats, et en tout cas, de l'hémicycle.
00:02:17 Oui, Cécile. Alors, il a fait des excuses, mais ça n'a pas suffi.
00:02:20 Alors, on avait eu un salut nazi fait au député du Rassemblement National,
00:02:24 par un député de la majorité, il y a quelque temps, au début de la mandature.
00:02:27 Les insultes des ministres traités d'assassins, par un député insoumis.
00:02:31 Maintenant, des bras d'honneur.
00:02:33 Est-ce que, pour vous, les politiques sont devenus fous ?
00:02:36 Est-ce que, pour vous, vous dites, maintenant, les types font n'importe quoi,
00:02:39 je ne vais plus voter, venez nous le dire au 0826 300 300.
00:02:43 On vous souhaite la bienvenue, c'est les vraies voix, jusqu'à 19h.
00:02:46 Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, elle vient toujours à trois,
00:02:52 avec Philippe Bilger en tête de liste. Ça va Philippe ?
00:02:55 En pleine forme, surtout, que je viens de goûter un mets que je ne connaissais pas,
00:03:01 qui porte un joli nom, que Louis David adorera, les coucougnettes.
00:03:06 Mais non, vous venez pas du tout de goûter les coucougnettes,
00:03:09 ça c'était pour moi, parce que c'est la sainte gonzesse, mon cher Philippe,
00:03:13 et je la souhaite évidemment bonne à tous,
00:03:16 mais vous, vous avez goûté les tétons de la reine Margot.
00:03:19 Alors, je précise que ce sont des produits qui viennent de Pau,
00:03:23 et de la maison Francis Mio, qui est une très belle maison paloise,
00:03:27 un très bel artisan, et je voulais vous faire des coups.
00:03:30 Et on salue la maison Francis Mio, on salue tous nos auditeurs de Pau,
00:03:34 des Pyrénées-Atlantiques, on avait été fabuleusement bien reçus
00:03:37 mercredi dernier au salon de l'agriculture, sur le stand des Pyrénées-Atlantiques,
00:03:41 et on salue évidemment Francis Mio, on va goûter ça pendant la prochaine pub.
00:03:45 - Absolument, alors juste pour qu'on vous dise, vous avez certainement reconnu,
00:03:48 forcément, Elisabeth Lévy, qui est là avec nous, et Olivier D'Artigolle,
00:03:51 notre chroniqueur politique palois. Il est pas loin, il est pas loin, mais il est pas loin.
00:03:57 - Pour une fois, vous allez dire Mio.
00:03:59 - Décidément, Philippe a vraiment déteint ce mot, ma chère.
00:04:02 - Vous êtes devenu experte dans la blague... - Pourrie.
00:04:06 Non, vous pouvez dire, dans la blague pourrie.
00:04:09 Espérons que je vais pas perdre mes cheveux.
00:04:11 0 826 300 300, Nathalie est avec nous.
00:04:15 Bonsoir Nathalie, bienvenue sur ce show de radio, on est ravis de vous avoir.
00:04:19 - Bonsoir Nathalie. - Bonsoir.
00:04:21 - Bienvenue. - Bonsoir à tous.
00:04:22 - Comment ça va ? - Très bien.
00:04:24 - Vous nous écoutez depuis longtemps ?
00:04:26 - Je vous écoute toujours. - Ah d'accord.
00:04:28 - Depuis très longtemps. - Oui, depuis très longtemps.
00:04:30 - Levez la main droite, elle dit je le jure. - Absolument.
00:04:33 - Absolument, absolument, je le fais.
00:04:35 - Et vous faites quoi dans la vie, Nathalie ? - Je suis enseignante.
00:04:37 - Ah très bien. Vous enseignez quoi ? - L'anglais.
00:04:40 - Ah très bien. - My tailor is rich.
00:04:42 - Oui, my tailor is not rich.
00:04:44 - I don't speak English.
00:04:46 - The true voice is. - My English is very bad.
00:04:50 - Non, non, Philippe Bilger est fluent en anglais, vous allez voir, il est très très bon.
00:04:54 - "He's very bad" c'est le "He's no good".
00:04:56 - Oh, excellent ! - C'est vrai !
00:04:58 - C'est vrai !
00:05:00 - C'est une citation.
00:05:02 - Ma chère Nathalie, vous êtes notre vraie voix auditeur, on est ravie de vous accueillir.
00:05:06 Vous pouvez réagir à n'importe quel moment dans cette émission,
00:05:08 vous allez devoir choisir entre Philippe Bilger, Elisabeth Lévy et Olivier Dardigolle pour le quiz de l'actu.
00:05:14 Et ça, ça ne va pas être facile, parce qu'il y a du lourd aujourd'hui.
00:05:19 - Ah oui. - Dans la mauvaise foi.
00:05:21 - Il y en a au moins deux bons sur trois. - C'est ça.
00:05:24 - Justement, vous essayez de tromper l'auditrice, car il faut savoir que ceux qu'elle choisit jouent contre elle.
00:05:34 - C'est ça. - Celui qu'elle choisit joue contre elle, donc elle ne doit pas prendre le lourd, justement.
00:05:39 - Mais elle doit définir qui est le lourd et qui est le faible.
00:05:42 Et qui à un moment donné est faible et qui est le lourd.
00:05:44 Le lourd, c'est Philippe Bédavid, ça c'est sûr, il est très très lourd dans ses blagues.
00:05:48 Non, allez, on le présente, tout de suite, la réquisitoire du procureur.
00:05:51 * Extrait de "Think" de Queen *
00:06:00 - Et dans la précipitation, j'ai oublié la chanson du jour, c'est cette chanson.
00:06:04 - Arrête à faucline, "Think", c'est vraiment parfait.
00:06:07 - C'est bien ça. - Je vois sa groove pour Elisabeth Lévy.
00:06:10 Vous avez un côté Claudette, en faisant les doigts comme ça.
00:06:13 - Quel compliment, quel compliment, je le prends.
00:06:15 - C'était quand la dernière fois que vous êtes allé en boîte de nuit, danser ?
00:06:18 - Je sais, au siècle dernier.
00:06:22 - En boîte de nuit, ça fait assez longtemps que je ne vais jamais tellement aimer ça,
00:06:27 mais chez moi, ça ne fait pas si longtemps qu'on a dansé.
00:06:30 - Il y a une semaine. - Il y a une semaine, vous êtes allé en boîte de nuit ?
00:06:33 - Oui, du côté des Halles. C'était un bistrot où en bas il y avait une boîte de nuit.
00:06:37 - Et vous êtes allé faire un petit tour ? Et vous avez fait le judge ?
00:06:39 - C'est sûr que ce n'était pas le bal dansant de la rue.
00:06:42 - Et je me suis dit, le bal musette.
00:06:45 - Et pourtant, vous n'avez personne à féduire, Olivier ?
00:06:49 - Non, je l'ai accompagné, pendant tout septembre.
00:06:52 - Mais je me suis endormi. - Et on la salue d'ailleurs.
00:06:54 - Qu'on l'embrasse. - Ah oui, nous la saluons.
00:06:56 - Mais si, je l'ai rencontrée la semaine dernière.
00:06:58 - Olivier peut avoir une vie d'innocent.
00:07:01 - On ne finit pas. - Elle nous écoute, on l'embrasse.
00:07:05 - Et je tenais, s'il vous plaît.
00:07:08 - En cette journée de 8 mars, je souhaitais souhaiter un très bel anniversaire à notre amie Renée Chiche,
00:07:14 qui est née aujourd'hui, qu'on embrasse très fort.
00:07:16 - Notre avocat Renée Chiche, qu'on l'embrasse.
00:07:18 - Qui sera avec nous vendredi. - Mais pourquoi ?
00:07:21 - Parce que c'est son anniversaire.
00:07:23 - Je partais sur la journée internationale des femmes.
00:07:26 - Oui, c'est Renée avec J-P-E.
00:07:29 - Renée Chiche est née donc à... - J'ai été devenu terriblement progressif.
00:07:33 - Absolument. Alors, on y va pour ce... - Qu'est-ce qui vous permet de dire que c'est un homme ?
00:07:37 - On y va pour ce réquisitoire du procureur ? Allez, on y va.
00:07:40 - Les Vrais Voix Sud Radio, le réquisitoire du procureur, Philippe Bilger.
00:07:46 - Un réquisitoire contre le laisser-aller sous toutes les facettes apparencées,
00:07:50 c'est peut-être le plus intéressant, profondeur.
00:07:53 - Oui, alors, je vais aller très vite, parce que je crois qu'on partit à cause de moi, on a pris du retard.
00:07:59 Je ne parle pas que du ministre Dupond-Moretti, je ne parle pas que des grossièretés à l'Assemblée nationale.
00:08:06 Je parle de cette, malheureusement, dérive qui fait que les êtres, où qu'ils soient,
00:08:14 pour refuser l'attention, l'énergie, la maîtrise d'eux-mêmes,
00:08:20 s'abandonnent, d'une part, à un laisser-aller dans l'apparence absolue,
00:08:25 et je ne parle pas que des cravates, des robes, des pantalons,
00:08:29 mais plus profondément, à une sorte de vulgarité dans les profondeurs,
00:08:34 parce que, de la même manière que la liberté d'expression exige, en fait, des efforts considérables,
00:08:42 la tenue superficielle et la tenue profonde oblige à des contraintes sur soi
00:08:50 que plus beaucoup de monde ne sont capables d'accepter.
00:08:54 Et donc, en ce sens-là, j'excuserai parfois, on en parlera tout à l'heure, certains ministres,
00:09:00 que c'est très très difficile, au fond, d'avoir de l'allure pour soi, en profondeur et en surface.
00:09:08 - Elisabeth Lévy, qui est parfaite en surface, en profondeur, au carré, au cuné.
00:09:12 - Non, pas du tout, justement pas. Et comme tout le monde, il m'arrive, si vous voulez, de...
00:09:16 comment dire... de... je sais pas, de ne pas maîtriser, voilà, d'être en colère.
00:09:21 - C'est vrai, Elisabeth ? - J'ai tué personne, je vous rassure.
00:09:24 - C'est mélange. - Mais je peux me mettre en colère, dire des choses injustes,
00:09:28 et je n'en suis jamais contente. Donc, vous avez parfaitement raison.
00:09:34 Et c'est pour ça, quand on écoute le scandale déclenché par le geste tout à fait condamnable, certes,
00:09:42 d'Éric Dupond-Mauretier, on est charmé, si vous voulez, par tout d'un coup, l'amour que toute la France a pour les bonnes manières.
00:09:50 Et vraiment, je suis alors là, sidéré, je suis dans un pays où plus personne ne parle une langue correcte.
00:09:58 Si vous voulez, franchement, il suffit vraiment parfois d'écouter même certaines radios, et vous entendez...
00:10:04 pas chez nous, non mais c'est vrai, sur nos plateaux, on commet d'ailleurs beaucoup de fautes.
00:10:11 Et je trouve cette espèce de jugement hyper sévère, comme si nous étions tous nous, parfaits,
00:10:18 et qu'on avait un sale type, ça commence à m'énerver.
00:10:22 - Olivier Dardigolles. - J'ai retrouvé une belle phrase de Montaigne,
00:10:25 et j'y repense en écoutant le réquisitoire du procureur.
00:10:29 "La parole appartient pour moitié à celui qui parle, et pour moitié à celui qui l'écoute."
00:10:34 - C'est pas moi qui ai dit ça ? - Déjà, on ferait un effort d'écoute,
00:10:42 sur certains moments, sans préjuger ce que l'autre va dire, on progresserait un peu.
00:10:49 On est en mal d'écoute dans de nombreux moments d'une journée, ou de la vie.
00:10:55 - C'est vrai, c'est que les gens, il nous reste 50 secondes, ne s'écoutent plus, ça c'est quand même une vraie chose.
00:11:00 Ou ça tombe dans l'anathème directement.
00:11:03 - Ils ont raison très rapidement, d'une part parce qu'ils croient anticiper ce que l'autre va dire,
00:11:10 et de l'autre part, parce que ça les intéresse pas.
00:11:14 Je ne parle pas que de vous, Raffine.
00:11:17 - Au début d'internet, on pensait que ça allait être le grand, merveilleux monde,
00:11:20 où tout le monde allait se parler, s'écouter, et en fait on a réalisé que les gens,
00:11:24 aimaient surtout parler d'eux, poster des choses, que lire ceux des autres.
00:11:29 Ça les passionne beaucoup plus, sauf apparemment avec ce fameux TikTok,
00:11:34 qui semble avoir drogué la moitié de la jeunesse.
00:11:37 - En tout cas, vous restez avec nous, un petit message de René Chiche qui nous dit,
00:11:41 la famille Les Vraies Voix, je vous aime, je vous le dis,
00:11:44 Les Vraies Voix, vous aurez du chocolat vendredi, merci !
00:11:47 - Merci René ! - Pour la peine, on aura du chocolat vendredi.
00:11:50 Vous restez avec nous, dans quelques instants, juste après les trois mots dans l'actu de Félix Mathieu,
00:11:55 on reviendra sur "Faut-il féminiser les noms des rues ?"
00:11:58 Aujourd'hui en France, en moyenne, 6% des rues sont nommées par des patronymes féminins.
00:12:03 Pour l'instant, vous dites non, à 87%, donc on a envie de vous entendre.
00:12:07 - On t'entend, on t'entend, on t'entend. - 826 300 300, à tout de suite.
00:12:10 On est très heureux d'être avec vous, chaque jour on se lève le matin avec Philippe de David.
00:12:21 À 9h30 on fait une réunion, on dit de quoi on va pouvoir parler, on est content, ça nous motive.
00:12:26 En tout cas, on aime débattre avec vous et on aime vous donner la parole,
00:12:29 c'est ça qui est le plus important bien entendu, dans quelques instants.
00:12:32 On va revenir sur cette... Vous vous souvenez, Pantin était devenu Pantine,
00:12:37 c'était le nom d'une ville féminisée.
00:12:39 "Faut-il féminiser les noms des rues ?"
00:12:42 Est-ce que vous pensez que 6% de noms de rues qui portent le nom des femmes, ça n'est pas suffisant ?
00:12:47 Est-ce que vous voulez qu'on change les choses ou pas ?
00:12:49 Pour l'instant, sur notre compte Twitter, en tout cas pour ceux qui votent sur le compte de Sud Radio,
00:12:53 vous dites non à 88%, et bien on a envie de comprendre et de savoir pourquoi.
00:12:57 On vous attend bien entendu.
00:12:58 Derrière le bout du fil, c'est notre amie Aude qui est là et qu'on embrasse.
00:13:03 Tout de suite, Félix Mathieu est avec nous.
00:13:05 Et c'est les trois mots dans l'actu, Félix Mathieu, bonsoir.
00:13:10 Et donc ces mots, forcément, bras d'honneur, condamnation et travailleurs.
00:13:15 Le bras d'honneur d'Éric Dupond-Moretti n'a pas sa place dans l'hémicycle.
00:13:18 La Première Ministre gronde son garde des Sceaux par téléphone.
00:13:21 Les élus condamnés pour violences conjugales ne seront pas automatiquement inéligibles.
00:13:26 L'Assemblée rejette la proposition de loi du groupe macroniste.
00:13:29 Et puis pas question de voter une réforme qui pénalise les travailleurs.
00:13:33 Déclaration signée à Hervé Pradié de LR après sa rencontre avec Laurent Berger de la CNBC.
00:13:40 C'est l'entourage d'Elisabeth Borne qui le fait savoir.
00:13:47 La Première Ministre a rappelé les bonnes manières à son ministre de la Justice au téléphone,
00:13:51 après son très vilain geste qui n'avait pas sa place dans l'hémicycle.
00:13:55 L'histoire ne dit pas si Éric Dupond-Moretti s'est justifié comme ça.
00:13:58 "Sorti sans contexte, un loi dans les fesses, ça peut être..."
00:14:02 Le contexte de ce bras d'honneur, le voici.
00:14:05 Hier soir, l'Assemblée nationale étudiait la proposition de loi d'Aurore Berger
00:14:08 pour rendre les auteurs de violences conjugales inéligibles.
00:14:11 Proposition annoncée suite au retour de l'insoumis Adrien Quatennens au Palais-Bourbon.
00:14:15 Là, le président du groupe LR, Olivier Marlex, a pris la parole pour demander,
00:14:19 en quelque sorte, aux macronistes de balayer devant leurs portes.
00:14:22 "Au point de nous présenter ce texte, madame Berger, votre majorité aurait gagné, je crois,
00:14:26 à s'offrir une séance d'introspection sur le thème du "que celui qui n'a jamais péché
00:14:32 lui jette la première pierre".
00:14:34 Il faut dire que vous avez de quoi faire en la matière.
00:14:38 Je vous rafraîchis la mémoire.
00:14:40 Onze condamnations dans la majorité, dont celle de violence envers une ex-compagne,
00:14:46 avec refus du Bureau de l'Assemblée nationale de lever l'immunité parlementaire,
00:14:50 une majorité concernée, et un autre, condamné pour harcèlement sexuel,
00:14:54 envers une collaboratrice.
00:14:56 Huit mises en examen, dont celle du secrétaire général de la présidence de la République,
00:15:00 excusez du peu, et, pardon, monsieur le garde, celle du garde des Sceaux,
00:15:05 accusé l'un et l'autre de prise illégale d'intérêt.
00:15:07 Le garde des Sceaux en question, qui n'a pas du tout apprécié cette intervention d'Olivier Marlex,
00:15:11 c'est là qu'il a eu ce très vilain geste, qu'il a reconnu d'ailleurs lui-même.
00:15:15 J'ai été mis en examen, je ne suis pas condamné.
00:15:19 Je conteste totalement les faits qui me sont reprochés.
00:15:22 Maintenant, il n'y a pas un bras d'honneur, il y en a deux,
00:15:25 mais accompagnés de paroles à chaque fois, qui sont...
00:15:28 Monsieur le ministre, de quoi vous parlez exactement ?
00:15:31 Vous avez fait deux bras d'honneur, c'est ce que vous êtes en train de dire à l'Assemblée ?
00:15:34 Vous n'avez pas à faire des bras d'honneur dans l'ensemble de l'Assemblée nationale, monsieur le ministre.
00:15:38 J'ai dit, madame, bras d'honneur à la présomption d'innocence, je l'ai dit deux fois.
00:15:42 Éric Dupond-Moretti, qui a finalement présenté des excuses un peu plus tard,
00:15:46 comme le lui réclamait Olivier Marlex lors d'un rappel au règlement sur le thème de l'exemplarité.
00:15:51 Votre attitude, monsieur le garde des Sceaux, je comprends que vous avez pu fréquenter
00:15:55 beaucoup de voyous dans votre carrière professionnelle,
00:15:59 et je comprends que ça a pu à un moment détendre un peu sur votre comportement,
00:16:04 mais c'est plus qu'inapproprié.
00:16:07 Alors, malgré les excuses d'Éric Dupond-Moretti et ce rappel aux bonnes manières d'Elisabeth Borne par téléphone,
00:16:12 plusieurs responsables des oppositions réclament la démission du garde des Sceaux.
00:16:16 Petit tour de table, mais on va en parler à 18h30, parce qu'avec cette question,
00:16:20 les politiques sont-ils devenus fous ? Vous pouvez d'ores et déjà vous inscrire 0826 300 300 Philippe Bigiardi.
00:16:26 Ceux qui, comme Olivier Dartigolle et moi, avions la certitude que rien ne se passerait, avaient raison.
00:16:32 Puisque en dehors des réprimandes téléphoniques d'Elisabeth Borne et du rappel par Olivier Véran,
00:16:40 qui est évidemment un spécialiste en l'occurrence, qu'il faut de la tenue à l'Assemblée quand on est ministre,
00:16:46 rien d'autre ne se passera.
00:16:48 - Elisabeth Lévy ? - Bah moi, écoutez, je trouve quand même,
00:16:51 excusez-moi, je suis quand même un peu sidérée par l'ampleur prise par cette chose,
00:16:55 et ça me fait dire deux choses, si vous voulez.
00:16:57 C'est que les propos, d'ailleurs, qui ont été tenus sur le fond,
00:17:01 c'est-à-dire l'idée de l'inéligibilité des gens condamnés,
00:17:05 ça veut dire qu'il n'y a jamais de pardon, jamais de rédemption,
00:17:08 même quand vous avez purgé votre peine, même quand la justice est passée,
00:17:11 la justice ne passe jamais, il doit y avoir la peine de mort sociale derrière.
00:17:14 Vous devez être marqué au fer rouge toute votre vie.
00:17:17 Ça, c'est la conception maintenant que les gens de... comment dire...
00:17:23 les honnêtes gens ont de la justice.
00:17:26 Ça commence à m'énerver, je trouve ça...
00:17:28 Et on fait des excuses, ça n'a aucune espèce d'importance,
00:17:32 et de toute façon, pourquoi demander des excuses si c'est pour dire...
00:17:35 - Ne pas les accepter. - Oui.
00:17:36 - Enfin franchement, on en parlera d'ici un temps.
00:17:38 - Oui, surtout que quand on voit l'image de l'acte de contrisation du garde des Sceaux,
00:17:44 on sent qu'il bouillonne intérieurement.
00:17:46 - Il a mis du temps. - Oui, c'est-à-dire que ça n'a pas été spontané.
00:17:49 Il y a en plus une faute politique, puisque ça vise Olivier Marlex,
00:17:53 dans une séquence à suivre où Marlex a un positionnement stratégique
00:17:57 pour faire attirer le vote des députés LR.
00:18:00 Mais ça ne vaut pas non plus un tombeau de réaction, un tombeau d'insultes...
00:18:07 - Il y en a un tombeau ? - Un tombeau, oui !
00:18:10 - Vous pensez à moi ? - Il y a encore combien d'heures d'émission ?
00:18:13 Non, ça va, allez, on va aller au bout.
00:18:14 Un tombeau, voilà.
00:18:16 - Je veux juste relancer les auditeurs pour 18h30, si vous permettez,
00:18:19 juste de dire que j'ai l'impression que c'est de la provocation,
00:18:22 de la provocation à outrance pour pousser les gens à bouger.
00:18:24 J'ai vraiment l'impression de vivre ça à l'Assemblée nationale et au Sénat,
00:18:27 je trouve ça assez compliqué, surtout à l'Assemblée nationale,
00:18:30 parce que tout le monde se provoque tout le monde,
00:18:35 et ça crée forcément des réactions.
00:18:37 - Il y a eu une réaction d'un type qui se pense injustement attaqué,
00:18:42 une mauvaise réaction émotionnelle, mais dans un pays où tout le monde sacralise l'émotion,
00:18:48 si vous voulez, il faut arrêter quand même, ce n'est pas un crime non plus.
00:18:51 - Avec tout ça, on oublierait presque le sujet de fond,
00:18:54 la proposition de loi d'Aurore Berger qui a été rejetée.
00:18:56 - Ah oui, pas de peine d'inéligibilité automatique pour les auteurs de violences conjugales ou intrafamiliales.
00:19:01 La présidente du groupe Renaissance, furieuse durant ces débats,
00:19:04 que ce texte annonçait le jour du retour d'Adrien Quatennens,
00:19:07 soit perçu comme une proposition anti-Quatennens.
00:19:09 - Cesser systématiquement de remettre en cause la sincérité des combats que nous pouvons porter,
00:19:14 parce que ces combats, mais on a compris, ça suffit, franchement ça suffit,
00:19:19 ça suffit, mais ça suffit, mais enfin !
00:19:23 - Chers collègues, s'il vous plaît. - Je n'arriverai pas à m'exprimer dans le calme dans cet hémicycle.
00:19:28 Je pense pourtant que ce texte le mérite.
00:19:30 Nous sommes là, ici, en tant qu'élus, pour dire que non,
00:19:33 les auteurs de violences aggravées ne méritent pas de demain de devenir des élus de la République.
00:19:37 - Proposition rejetée, 140 voix contre, 113 pour et 14 abstentions.
00:19:41 - Rejetée du fait de la situation, on sait même, de la majorité présidentielle,
00:19:46 puisqu'il ne vous aura pas échappé que le groupe Horizon et le groupe Modem
00:19:50 ne votent pas la proposition de loi.
00:19:52 Et la loi actuelle permet d'ores et déjà de décider d'une peine d'inéligibilité.
00:19:59 Là, il y avait une automaticité.
00:20:01 Et au final, est-ce qu'on peut encore se dire qu'en démocratie,
00:20:04 c'est l'élection qui peut permettre à un député d'être renouvelé ou pas ?
00:20:10 Parce qu'on aurait tendance à l'oublier.
00:20:12 - Je pense que les électeurs ne considèrent pas l'élection législative comme un premier prix de vertu.
00:20:17 Et donc, là encore, une fois que des gens sont condamnés, ils ont purgé leur peine,
00:20:23 ça n'est pas, c'est même une atteinte à la séparation des pouvoirs pour moi de dire
00:20:27 ce sont des députés qui décident de qui a le droit d'être élu ou pas.
00:20:31 - En l'occurrence, je suis choqué par ce qui est automatique.
00:20:35 Je veux dire, la seule manière de garder une bonne hiérarchie des infractions entre elles,
00:20:41 c'est de faire, comme j'ai cru le comprendre dans le propos d'Olivier,
00:20:46 quelque chose qui ne ferait pas automatique.
00:20:48 - L'individualisation des peines.
00:20:50 - On termine avec un mot sur la réforme des retraites, Félix, et ça va être amusant.
00:20:56 - Oui, du côté d'Eler, on en parlait un peu, le député Aurélien Pradié,
00:20:59 plus que jamais en mode frondeur après avoir rencontré Laurent Berger de la CFDT
00:21:03 à la sortie, il dit être d'accord avec lui sur le fond, oui à une réforme, mais pas celle-là.
00:21:07 - Nous ne voulons pas d'une réforme qui pénalise les travailleurs.
00:21:10 La France qui aujourd'hui se mobilise, c'est la France du travail.
00:21:13 C'est pas la France des feignants, c'est la France de celles et ceux qui travaillent dur au quotidien.
00:21:17 - Et au son côté, la présidente de l'Assemblée, Yael Broun-Pivet,
00:21:20 juge qu'il serait déloyal pour des députés de la majorité de ne pas voter la réforme.
00:21:24 La porte d'Emmanuel Macron reste fermée, en tout cas au syndicat qui demandait à le rencontrer.
00:21:28 - Merci beaucoup Félix Mathieu, on vous retrouvera tout à l'heure pour le Clic.
00:21:31 Et dans quelques instants, on va revenir sur ces noms de rue,
00:21:36 est-ce qu'il faut féminiser les noms de rue ?
00:21:38 Est-ce qu'il faut débaptiser, rebaptiser avec des personnages illustres féminins ?
00:21:44 0 826 300 300, on en parle dans quelques instants Philippe.
00:21:47 - Absolument.
00:21:48 - Vous avez raison de dire ça.
00:21:49 Et dans cette belle aventure du mercredi, avec nous, Philippe Bilgeret est là, au taquet.
00:21:57 - Vous êtes gentil de confirmer l'adjectif "belle" alors que je suis là.
00:22:02 - C'est ça, mais vous êtes tous beaux de l'intérieur à de l'extérieur.
00:22:05 C'est le cas d'Elisabeth Lévy aussi. Ça va Elisabeth ?
00:22:07 - Très très bien.
00:22:08 - Bienvenue chez nous, rédactrice en chef de la rédaction du Causer.
00:22:11 Il y a quoi cette semaine ? Il y a quoi en couverture en ce moment ?
00:22:13 - Ah bah oui, je voulais apporter d'ailleurs, je vais aller le chercher.
00:22:15 - Ah bah voilà, on en parlera tout à l'heure.
00:22:17 - Mais tout à l'heure.
00:22:18 - Vous pouvez le dire ?
00:22:19 - Ça s'appelle "Rééducation nationale" et c'est Éric Zemmour qui est en couverture
00:22:23 parce que c'est Reconquête qui nous a donné accès aux 50 000 ou 40 000 témoignages
00:22:29 qu'ils ont reçus quand ils ont lancé un appel un peu.
00:22:32 Et ce qui se passe dans nos écoles, ce qu'on raconte aux gamins,
00:22:37 c'est-à-dire on est dans le post-monde du wokisme, du lgbtisme,
00:22:42 c'est-à-dire en fait c'est de l'indoctrinement.
00:22:45 Ce serait un indoctrinement inverse que ça m'agacerait autant.
00:22:47 - Voilà, très bien.
00:22:48 - Parce que Causer va retrouver les belles couvertures des deux précédents numéros colorés au possible.
00:22:53 - Donnez-moi une belle actitude, je vous ferai des belles couvertures.
00:22:55 - Livre à moi.
00:22:57 - C'est doc.
00:22:58 - Olivier Dapril.
00:22:59 - Yolette avec nous, éditorialiste politique, et tout de suite, c'est le grand débat du jour.
00:23:05 - Les vraies voix sud-radio, le grand débat du jour.
00:23:09 - Les femmes sont totalement sous-représentées dans notre espace public.
00:23:12 - Seuls 2% des rues en France portent des noms de femmes.
00:23:16 - On espère que les gens se rendent vraiment compte que les femmes n'existent pas dans l'espace public
00:23:19 parce qu'on ne se pose pas forcément la question puisqu'on vit avec ça,
00:23:22 avec des noms de Victor Hugo ou de Général Leclerc.
00:23:25 - C'est très symbolique en fait de l'effacement des femmes dans la mémoire collective.
00:23:30 - Il me semble important de reconnaître que les femmes ont participé à la société.
00:23:33 - Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour arriver à une parité des noms de rues.
00:23:38 - Je pense que c'est hyper important de se réapproprier notre matrimoine.
00:23:41 - C'est la moitié de l'humanité quand même.
00:23:43 - Et c'est cette question du jour, faut-il féminiser les noms de rues ?
00:23:50 - Vous dites non en majorité alors que la polémique a enflé pendant 48h
00:23:55 sur le changement de nom de la commune de Pantin en Pantine.
00:23:58 - Des villes accélèrent la féminisation des noms de lieux dans l'espace public.
00:24:02 - Oui Cécile, d'ailleurs Anne Hidalgo en a fait une priorité à Paris,
00:24:05 mais la France ce n'est pas que Paris.
00:24:07 - Est-ce que vous vous pensez qu'il devrait y avoir plus de noms de rues avec des noms de femmes ?
00:24:12 - Appelez-nous pour nous dire quelles femmes devraient avoir des noms de rues.
00:24:15 - Moi je trouverais normal par exemple qu'on rebaptise l'avenue des Champs-Elysées
00:24:18 avec l'avenue Cécile de Ménibus et la place de la Concorde place Elisabeth Lévy.
00:24:22 - Mais alors excusez-moi, normalement il faut être mort pour ça.
00:24:25 - Non, non, vous le faites pas.
00:24:27 - Venez nous le dire.
00:24:29 - Il n'y a pas de "vous n'aimez pas" ?
00:24:31 - Venez nous le dire au 0826 300 300.
00:24:34 - Et on va en parler avec notre invité Ophélie Latille est avec nous, bonsoir.
00:24:39 - Bonsoir.
00:24:40 - Merci, merci.
00:24:41 - Vous aurez le droit aussi à une avenue, ne vous inquiétez pas.
00:24:43 - Oui, on va vous donner, bien sûr.
00:24:44 - Fondatrice du collectif Georgette Sand qui promeut la visibilité des femmes dans l'espace public.
00:24:49 Vous avez rédigé l'ouvrage "Ni vu ni connu, Panthéon, histoire et mémoire".
00:24:55 Vous restez avec nous, Philippe Bidjerre, est-ce que c'est une tendance qui va dans le bon sens ?
00:25:02 - C'est un combat et je le dis sans ironie, dont je me serais totalement désintéressé
00:25:08 si Sud Radio n'avait pas posé une question aujourd'hui.
00:25:12 Comment dire ? Mon tempérament conservateur me porte immédiatement à dire que
00:25:18 si la nature, la culture, l'histoire ont mis des noms de rue au nom des hommes,
00:25:26 parce qu'à l'évidence ils ont dominé les siècles sur ce plan-là,
00:25:32 j'estime que le volontarisme forcené qui peut conduire à un certain progressisme
00:25:39 à créer de toutes pièces des noms de rue pour des femmes me paraît absurde.
00:25:46 Je veux dire, est-ce qu'il ne serait pas plus simple de laisser les choses en l'état ?
00:25:52 Et je n'ai pas l'impression, quand je me promène dans les rues de Paris,
00:25:56 pas forcément seule comme chanterait Goldman,
00:25:59 qu'en réalité le déficit de noms de femmes me rend moins progressiste
00:26:06 en ce qui concerne la relation des hommes et des femmes,
00:26:09 à supposer qu'on veuille bien me créditer de ça.
00:26:12 - Alors moi je vais être un peu moins gentille.
00:26:14 D'abord, Georges Sand n'aurait certainement pas aimé le détournement que vous faites de son nom.
00:26:21 Et je pense que ça l'aurait même franchement énervé.
00:26:25 Deuxièmement, vous savez c'est le 8 mars.
00:26:28 Alors le 8 mars, nous avons le droit à toutes sortes de variantes du néo-féminisme
00:26:32 que je diviserais en trois groupes.
00:26:34 On commence en général par les pleureuses.
00:26:37 Après on a les conteuses, celles qui comptent les femmes partout
00:26:40 comme si pour s'endormir il fallait compter les femmes pour savoir s'il y en a assez.
00:26:43 D'ailleurs, il n'y en a jamais assez.
00:26:45 Et le soir on aura le droit aux hargneuses, celles qui pensent que tous les hommes sont des salauds.
00:26:49 - Ah ben dis donc, vous êtes en forme.
00:26:51 - J'en ai assez, je ne me sens nullement concernée par cela.
00:26:55 On ne réécrit pas l'histoire comme l'a parfaitement expliqué Philippe.
00:26:59 Bien entendu, c'est une trace de l'histoire.
00:27:03 Notre histoire, c'est ce qu'elle est.
00:27:05 Nous l'avons suffisamment condamnée.
00:27:07 Je redis d'ailleurs que la différence, la spécificité, la singularité de la culture occidentale
00:27:12 n'est pas d'avoir dominé les femmes, c'est d'avoir aboli cette domination.
00:27:16 Comme elle a aboli l'esclavage.
00:27:18 Et c'est en train, les choses vont se rééquilibrer.
00:27:21 Vouloir nous enquiquiner, à compter les noms de femmes comme si quelqu'un...
00:27:26 - On a eu quelques moments à faire, c'est bon.
00:27:28 - Une question, est-ce que les femmes illustres qui ont marqué l'histoire de notre pays et au-delà,
00:27:36 ou des femmes qui ont été marquées par de l'invisibilité,
00:27:40 par une histoire souvent écrite par des hommes d'ailleurs,
00:27:42 alors qu'elles ont eu un apport conséquent, singulier,
00:27:46 ont trouvé la place qu'elles méritent dans l'espace public ?
00:27:49 Non, c'est un constat.
00:27:51 Je ne suis pas moi pour rebaptiser.
00:27:53 Je suis pour qu'on prenne à bras le corps cette question,
00:27:56 et qu'on puisse, dans les années qui viennent, aller vers ça.
00:28:01 - Et quelles femmes te mangent ?
00:28:03 - J'ai le souvenir, je vais te répondre, et elles y seront pour beaucoup,
00:28:07 j'ai le souvenir de la belle chanson de Juliette, "Rime féminine".
00:28:11 Vous vous souvenez ?
00:28:13 Où elle donnait son panthéon de femmes merveilleuses, magnifiques.
00:28:17 Allons piocher dans cette chanson, ça vous donnera beaucoup d'idées.
00:28:21 - Voilà, Ophélie Latille, vous avez un...
00:28:24 - Je sens que...
00:28:26 - Le regard d'Elisabeth Lévy sur moi...
00:28:30 - On dit lent, on dit lent.
00:28:32 - En tout cas, vous avez été applaudie, je vois.
00:28:34 - Ophélie Latille, on voit que les avis divergent.
00:28:39 Aujourd'hui, effectivement, votre collectif s'appelle "Georgette Sand",
00:28:44 donc ça veut dire que vous faites un détournement aussi des choses,
00:28:47 mais j'imagine que c'est aussi une façon de provoquer.
00:28:50 Quel est l'intérêt aujourd'hui ?
00:28:52 Est-ce qu'il faut débaptiser pour vous ?
00:28:54 Est-ce qu'on parle d'avenir ?
00:28:56 Ça, c'est important déjà.
00:28:58 - Déjà, je pense que le mot "contextualiser", c'est le mot "invisibilisation",
00:29:02 qu'il ne faut utiliser pas "invisibilité".
00:29:04 L'invisibilisation, c'est l'idée qu'il y a un processus qui s'est passé
00:29:08 au fil des siècles, qui a fait qu'à un moment,
00:29:10 à toutes les époques, sur tous les continents,
00:29:12 les femmes ont disparu en tant que groupe,
00:29:14 sur toujours selon les mêmes mécanismes,
00:29:16 du fait de l'État, du fait de l'Église, du fait de l'autocensure,
00:29:18 du fait de la disparition d'archives,
00:29:20 du fait du rôle du conjoint,
00:29:22 de la spoliation qu'il y a pu avoir de leur travail.
00:29:24 C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, on se retrouve avec des noms de rue
00:29:26 qui ne sont pas forcément des noms de femmes,
00:29:28 et ce n'est pas forcément parce qu'elles ne sont pas illustres
00:29:30 et qu'il n'y a pas eu ce travail qui est fait,
00:29:32 c'est parce que le travail de mémoire n'a pas eu lieu,
00:29:34 la gratitude n'a pas eu lieu, et qu'on a préféré baptiser,
00:29:36 et là, je vous parle du bon sud de ma Provence,
00:29:38 c'est qu'on a préféré baptiser des rues
00:29:40 "Acacia, rue des Acacia, rue des Olivier",
00:29:42 plutôt que de les appeler "George Sand ou Joséphine Becker".
00:29:46 Et il conviendrait comme moi que des personnes,
00:29:48 des femmes de lettre, des femmes politiques,
00:29:50 des aviatrices et des résistantes, comme je viens de vous en citer au moins deux,
00:29:53 devraient au moins avoir des noms de rue.
00:29:55 Alors en France, on a souvent George Sand, pour le coup,
00:29:58 qui je pense serait ravi de savoir que son nom a continué à travers l'histoire,
00:30:02 parce que c'est quelqu'un qui est connu, mais qui est méconnu,
00:30:05 parce qu'on préfère raconter sa vie sentimentale
00:30:07 que son apport majeur politique à l'éducation des femmes,
00:30:12 à la sensibilisation au socialisme,
00:30:14 au socialisme politique, et donc du coup à son rôle antimilitariste profond,
00:30:18 jusqu'à l'arrivée de la Troisième République en France.
00:30:20 Et donc du coup, tout ce travail-là qu'ont fait les femmes,
00:30:22 le rapport à la musique, le rapport à la résistance,
00:30:24 le rapport vraiment à la stratégie éducative, à la littérature,
00:30:28 ceci a été gommé, minoré, minimisé,
00:30:31 et souvent on a préféré parler d'un apport petit.
00:30:35 On aime beaucoup minimiser en fait l'apport des femmes.
00:30:38 Et souvent, c'est un stéréotype qui n'est pas méchant,
00:30:41 mais souvent on entend ce truc-là.
00:30:43 "Oui mais les femmes, elles n'avaient pas trop de place avant,
00:30:45 c'est pour ça qu'on les entend pas."
00:30:46 Alors qu'en fait, si, elles ont fait, elles ont gouverné,
00:30:48 elles ont comprouvé, mais en fait, on ne les a pas valorisées dans les noms de rue.
00:30:51 On a compris, on a compris, Ophélie.
00:30:52 En fait, vous n'avez pas répondu à ma question.
00:30:54 Est-ce que c'est "il faut débaptiser" ou c'est "l'avenir",
00:30:57 c'est ça qu'on a envie de savoir,
00:30:58 parce que ce n'est pas du tout la même chose en fait.
00:31:00 Alors, ben en fait, je ne vois pas pourquoi vous me parliez de débaptiser,
00:31:02 vous m'avez parlé des noms de rue.
00:31:03 Moi, ça fait des années qu'avec Georges Edson,
00:31:05 donc on est invité dans plein de mairies pour faire la démocratie participative
00:31:08 et proposer des noms de rue.
00:31:10 On va faire des ateliers scolaires.
00:31:11 Alors, je sais qu'il y a quelqu'un dans le débat
00:31:13 qui n'est pas très content qu'on fasse des ateliers scolaires,
00:31:15 mais on parle des stéréotypes justement qui font que les femmes disparaissent.
00:31:18 Et en fait, ça permet à des salles entières d'élèves
00:31:20 de découvrir Alina Daclitaine,
00:31:22 voilà, encore une fois, Christine Dupuisant,
00:31:24 Joséphine Becker.
00:31:25 Et en fait, à la fin, ces élèves se disent "mais comment ça,
00:31:27 je ne connaissais pas Hedy Lamarck qui a inventé le Wi-Fi,
00:31:29 comment ça, je ne connaissais pas Rosalind Franklin,
00:31:31 mais elles sont géniales ces femmes".
00:31:32 Et du coup, après, ils vont voir leur mairie
00:31:34 et puis ils vont dire "moi, j'aimerais bien qu'on baptise une salle de classe
00:31:36 ou un repoint du nom de Joséphine Becker".
00:31:38 Et nous, on est souvent interpellés par des salles de classe
00:31:41 qui nous ont dit qu'ils ont fait ça.
00:31:42 Et moi, je trouve ça génial parce que ça fait participer
00:31:45 l'ensemble des gens depuis le plus jeune âge
00:31:47 à un sujet qui est celui de se recréer un patrimoine.
00:31:51 - Félipe Péger et Elisabeth Lévy, mais court,
00:31:53 parce que ça réagit beaucoup au 0800 26 300 300.
00:31:56 - Alors qu'on pouvait craindre le pire,
00:31:58 je trouve que votre argumentation est très intéressante
00:32:02 et très intelligente.
00:32:03 Je ne dirais pas que je vous rejoins,
00:32:05 mais juste pour compléter la question de Cécile,
00:32:09 vous pensez vraiment que faire cela va changer la conscience
00:32:14 de ceux qui sont obstinément ancrés dans l'idée
00:32:18 de l'infériorité entre hommes et femmes ?
00:32:20 - Mais il n'y en a pas qui sont ancrés dans cette idée.
00:32:22 - Vous savez, moi, quand on a étudié le livre...
00:32:25 - Elisabeth Verbet.
00:32:26 - Oui.
00:32:27 - Quand on a écrit le livre "Ni vu ni connu", par exemple,
00:32:29 on m'a expliqué, beaucoup de gens m'ont expliqué,
00:32:31 de mon âge, que les femmes n'avaient pas beaucoup d'imagination.
00:32:34 C'est pour ça qu'on ne connaissait pas de Juverne Fémina.
00:32:36 Bon, tant pis, il y avait Marie Chelet, mais ce n'est pas grave.
00:32:39 Et souvent, on demande aux gens, et les gens me disent souvent
00:32:41 "mais il n'y a pas de génie masculin".
00:32:42 Fémina, regarde, il n'y a pas de Mozart.
00:32:43 Puis ça tombe mal parce qu'il avait une sœur
00:32:45 qui s'appelle Anna Maria.
00:32:46 Et tant qu'on ne connaît pas l'histoire d'Anna Maria,
00:32:48 on ne peut pas comprendre pourquoi les femmes ont disparu.
00:32:50 Anna Maria, c'est une jeune femme qui a été prodige comme son frère,
00:32:53 qui a fait des tournées en Europe.
00:32:54 Donc on a brûlé les partitions à 14 ans
00:32:56 pour la marier à un homme qui avait trois fois son âge.
00:32:58 Et ça, c'est l'histoire typique des femmes musiciennes au 18e siècle.
00:33:01 Et tant qu'on ne connaît pas cette histoire-là,
00:33:03 et qu'on ne la raconte pas,
00:33:04 on ne peut pas comprendre pourquoi il n'y a pas de femmes dans la non-brique.
00:33:07 - Elisabeth Lévy.
00:33:08 - Donc, très court, très vite.
00:33:09 Donc, premièrement, si je comprends bien,
00:33:11 l'Occident n'a pas été si oppresseur.
00:33:13 Les femmes avaient des tas de rôles,
00:33:15 on les a juste cachées.
00:33:17 Donc, si vous voulez, je revisite avec vous cette histoire,
00:33:20 et je vois que cette idée que le sort des femmes était quand même problématique,
00:33:24 finalement, est à revoir.
00:33:26 Mais la deuxième chose, c'est qu'en fait,
00:33:28 vous dites "ça nous gêne, ça me gêne que vous alliez dans les écoles".
00:33:31 Oui, ce qui me gêne, c'est que vous alliez vous,
00:33:33 mais qu'on n'invitera pas des féministes universalistes
00:33:35 pour dénoncer votre discours,
00:33:37 qui, à mon avis, relève de la propagande.
00:33:39 Et, troisièmement, vous dites,
00:33:41 et pourquoi ? Parce que vous dites
00:33:42 "les femmes n'existaient pas en tant que groupe".
00:33:44 Mais pardonnez-moi,
00:33:45 les femmes n'existent pas en tant que groupe.
00:33:48 D'accord ? Il n'y a pas un groupe qui s'appelle "nous les femmes".
00:33:51 Moi, je ne me sens pas plus de points communs avec quelqu'un
00:33:54 parce que c'est une femme, ou pas plus d'affinités.
00:33:56 J'ai des affinités, j'aime des femmes et j'aime des hommes.
00:34:00 Mais j'en ai assez qu'on m'embrigade dans le grand parti de "nous les femmes".
00:34:04 Voilà.
00:34:05 - Alors, pourtant, c'est rigolo ce que vous dites,
00:34:07 parce qu'à l'époque, il y a quand même eu beaucoup de groupes de femmes, justement.
00:34:10 Rien qu'au XXème siècle,
00:34:11 les militionnettes, les suffragettes,
00:34:14 au Moyen-Âge, les religieuses,
00:34:16 les béguines, qui travaillaient en communauté,
00:34:18 qui n'étaient ni mariées, ni religieuses.
00:34:21 Toutes ces femmes-là qui ont travaillé,
00:34:22 les femmes peuvent participer aux communautés, aux contreries.
00:34:25 Elles étaient dans les guildes marchandes.
00:34:27 Il n'y avait aucun problème pour ça.
00:34:28 Elles représentaient des êtres.
00:34:29 Je pense que...
00:34:30 - Je pense que c'est bien de parler de ça.
00:34:32 - Ah, mais ce que nous apprend,
00:34:35 je pense que c'est le sujet.
00:34:36 Je pense que le sujet, c'est l'humilité.
00:34:39 Je pense que ce que ça nous apprend, c'est l'humilité de penser que
00:34:42 ce n'est pas parce que des femmes ont été connues en leur temps
00:34:44 qu'on a pensé à elles,
00:34:45 et qu'on a pensé à leur donner un nom de rue.
00:34:47 C'est pour ça que je pense qu'il faut penser à oublier les noms...
00:34:51 Voilà.
00:34:52 Oublier les acacias.
00:34:53 - Ophélie, on a des auditeurs.
00:34:55 Bougez pas, restez avec nous.
00:34:56 0826-300-300.
00:34:57 Nathalie, t'es avec nous.
00:34:58 - Bonsoir Nathalie.
00:34:59 - Re-bonsoir Nathalie.
00:35:00 - Bonjour.
00:35:01 - Allez-y.
00:35:02 - Alors, votre action, vous, en tant que femme ?
00:35:03 - Oui, en tant que femme.
00:35:05 J'ai entendu réapproprier notre patrimoine dans un des interlocuteurs.
00:35:11 Alors, se réapproprier, oui d'accord, c'est louable comme intention,
00:35:15 mais peut-être qu'on vaut mieux que des noms de rue.
00:35:18 Et puis, j'ai pas besoin de noms de rue pour être plus forte que des hommes.
00:35:22 Pour moi, il n'y a pas de groupe.
00:35:23 Je rejoins Elisabeth Lévy.
00:35:24 Il n'y a pas le groupe homme, il n'y a pas le groupe femme.
00:35:27 Et j'ai l'impression, je vais mettre de l'huile sur le feu,
00:35:30 j'ai l'impression que c'est comme une sorte de...
00:35:33 On enlève des stéréotypes pour créer d'autres stéréotypes.
00:35:36 Et qu'on glisse sournoisement vers le wokisme, ça me déplaît.
00:35:40 - D'accord.
00:35:41 - Voilà, j'aime pas qu'on utilise mon sexe pour le politiser comme ça.
00:35:45 - Bon, si.
00:35:46 - Alors, Nathalie, vous restez là.
00:35:47 Vincent, au 0826 300 300, comme ça on fera réagir nos éditorialistes.
00:35:51 Vincent, bienvenue.
00:35:52 - Bonsoir, bonsoir Elisabeth Lévy.
00:35:54 - Merci d'être avec nous.
00:35:55 Vous vouliez réagir aussi, Vincent ?
00:35:57 - Mais voilà, moi c'était juste pour une salle de pratique.
00:36:00 J'ai réencontré qu'il y ait une zone de rue de femmes
00:36:03 pour les nouveaux officements qui se font, les nouveaux quartiers.
00:36:06 Par contre, débaptiser des rues pour donner un nom de femme...
00:36:10 - Plus des rues des Acacias ou des Oliviers.
00:36:13 - Oui, non mais d'accord.
00:36:14 Mais quand vous habitez rue des Acacias et que ça devient rue Jeanne d'Arc par exemple,
00:36:19 vous allez voir les problèmes que vous allez avoir,
00:36:21 que ce soit pour le VF, que ce soit votre carte d'identité,
00:36:24 votre carte Grise de voiture, votre permis de conduire,
00:36:26 et tout ça c'est des papiers à faire.
00:36:28 - Alors reconnaissez les hommes pratiquaires.
00:36:31 - Pour faire une carte d'identité, il faut 4 mois.
00:36:35 Alors voilà, c'est pratique.
00:36:37 Après, je ne pense pas que ça soit...
00:36:39 parce qu'il y a des noms de rues d'homme qu'on ne sait pas qui c'est.
00:36:42 Si on ne cherche pas sur internet, on ne connaît pas quoi.
00:36:45 - Alors Olivier, vous qui êtes prof d'histoire,
00:36:47 c'est sûr que par exemple quand on a fait les boulevards des Maréchaux,
00:36:49 tous les Maréchaux de Napoléon étaient des hommes.
00:36:51 Et donc, il n'y avait pas de place pour les femmes à l'époque.
00:36:54 - D'abord pour répondre, je suis d'accord sur les Acacias,
00:36:56 on peut enlever tout ça, on garde les Oliviers bien évidemment,
00:36:59 qui est l'arbre de la paix.
00:37:01 Et il n'existe pas de groupe.
00:37:03 Attention quand même, l'histoire politique et sociale est têtue.
00:37:08 Les femmes obtiennent au final le droit de vote très tardivement,
00:37:11 et il a fallu des luttes, des partis politiques,
00:37:13 présenter des femmes avant, dans l'entre-deux-guerres,
00:37:18 quitte à être invalidées,
00:37:20 pour montrer qu'il fallait absolument avancer sur ce terrain-là.
00:37:23 - Mais rappelons que c'est la gauche qui s'occupe opposé
00:37:25 du vote des femmes sous la Troisième République.
00:37:27 - Oui, mais c'est aussi...
00:37:29 - Parce qu'elles votaient comme leurs confesseurs,
00:37:31 c'est-à-dire comme le curé.
00:37:33 - Mais c'est aussi les partis de gauche qui présentent des femmes
00:37:35 sur leur liste alors qu'elles n'ont pas le droit de vote.
00:37:37 Et si vous prenez la composition de la première
00:37:39 et de la seconde Assemblée Nationale Constituante,
00:37:41 vous verrez dans quel rang se situent les femmes.
00:37:43 Je rends hommage d'ailleurs à Madeleine Brohn,
00:37:45 qui a été la première vice-présidente de l'Assemblée Nationale
00:37:48 en 1944-1945.
00:37:50 Et concernant ces groupes,
00:37:52 si vous prenez la simple question de l'inégalité salariale,
00:37:56 vous voyez bien que les groupes sont constitués, malheureusement.
00:37:59 Que beaucoup restent à faire.
00:38:01 - Mais non, mais c'est pas...
00:38:03 - Effectivement, c'est marrant,
00:38:05 j'ai pas le temps de rentrer dans la démonstration statistique,
00:38:08 mais justement, il me semble qu'aujourd'hui...
00:38:10 - C'est dommage qu'on reste à les statistiques,
00:38:12 en l'occurrence, ça ne parle pas.
00:38:14 - Il me semble qu'aujourd'hui, en termes juridiques,
00:38:16 et ça me semble très important,
00:38:18 l'égalité est la norme, évidemment.
00:38:20 Elle est réalisée, mais elle va parfois très loin,
00:38:23 jusqu'à l'indifférenciation, au refus de la différence des sexes.
00:38:26 C'est-à-dire, on ne veut même pas seulement l'égalité,
00:38:28 on veut qu'il n'y ait plus d'hommes et plus de femmes,
00:38:30 et que chacun soit ce qu'il veut.
00:38:32 Mais juste dernière chose, moi, comme femme,
00:38:34 c'est assez rare que je dise ce bout de phrase,
00:38:37 je me sens humiliée à l'idée qu'on va donner des noms de rue aux femmes,
00:38:41 parce que ce sont des femmes et parce qu'il leur faut le rocher,
00:38:44 et il faut arriver à une sorte de parité absurde,
00:38:48 elle va arriver naturellement,
00:38:51 un jour il y aura plus de noms de femmes.
00:38:53 Aujourd'hui, il y a un certain nombre, déjà, de domaines
00:38:56 où il y a déjà plus de femmes,
00:38:58 où les femmes ont plus de chances que les hommes.
00:39:00 Aujourd'hui, dans toutes les boîtes, on cherche...
00:39:03 Evidemment, ça n'a pas commencé...
00:39:05 - Non, non, rien n'arrive naturellement.
00:39:07 - Le mot de la fin, Ophélie Latty, il reste 50 secondes.
00:39:11 - Oui, Ophélie, allez-y, on vous écoute au lieu de...
00:39:13 - Écoutez, je pense que Georges Ossonde,
00:39:16 et puis toutes les femmes de l'Odesse,
00:39:17 et puis toutes les musiciennes, et puis toutes les militaires,
00:39:19 et puis toutes les stratèges, et puis toutes les militantes
00:39:22 sont heureuses d'avoir une rue à leur nom,
00:39:24 parce que c'est la mémoire de notre culture,
00:39:27 de se rappeler de ce que ces femmes ont fait.
00:39:29 Je pense que c'est important pour les enfants
00:39:31 de savoir que leur passé leur ressemble aussi un peu.
00:39:35 C'est notamment important pour les petites filles
00:39:37 et les petits garçons de savoir que leur histoire
00:39:39 a été faite de gens très divers.
00:39:42 Et par ailleurs, je pense que ça n'enlève rien à l'espace public
00:39:45 de rajouter ça, au contraire, ça rajoute de la beauté aux choses,
00:39:48 en plus d'être, en effet, à une seule chose,
00:39:51 puisque ça se rajoute au travail que l'on fait
00:39:53 pour augmenter la visibilité des femmes
00:39:55 dans les manuels scolaires, par exemple,
00:39:57 ou la parité dans les médias.
00:39:58 Et c'est un tout. Il faut penser à tout.
00:40:00 - Merci beaucoup.
00:40:01 - Débat très réussit, Cécile.
00:40:03 On commence par du péremptoire et on termine par de l'hésitation.
00:40:08 Ça, c'est un très bon débat.
00:40:10 - Merci beaucoup, Ophélie Latty,
00:40:12 d'avoir accepté de participer à ce débat,
00:40:14 qui peut parfois être houlum, en tout cas,
00:40:17 qui a été très intéressant et qui a permis à tout le monde,
00:40:20 en tout cas, de donner son avis.
00:40:21 Merci beaucoup.
00:40:22 Vous êtes fondatrice de ce collectif Georgette Sand,
00:40:24 qui promue la visibilité des femmes dans l'espace public.
00:40:26 Et vous avez donc co-dirigé l'ouvrage
00:40:29 "Ni vu, ni connu. Panthéon, histoire, mémoire".
00:40:32 Merci d'avoir été avec nous.
00:40:34 On reste ensemble dans quelques instants.
00:40:36 On se détend, ou on se tend, avec le quiz de l'actu.
00:40:39 - Déjà, le kick a dit.
00:40:41 - Le kick a dit !
00:40:42 - Il n'y a pas de queue.
00:40:43 - Allez, on se dépêche.
00:40:45 C'est le quiz de l'actu, avec Philippe Bilger,
00:40:47 avec Élisabeth Lévy, avec Olivier D'Artigolle,
00:40:49 avec Nathalie.
00:40:51 Allez, on le lance.
00:40:53 On est des oufs.
00:40:58 Nathalie, on a très peu de temps.
00:40:59 Vous êtes avec nous ?
00:41:00 - Oui.
00:41:01 - Ou vous êtes contre Philippe Bilger,
00:41:02 ou contre Élisabeth Lévy,
00:41:04 ou contre Olivier D'Artigolle.
00:41:05 - Elle est contre Élisabeth Lévy.
00:41:07 - Ouh là là ! Malheureusement.
00:41:09 Et on démarre.
00:41:10 - On est fiers.
00:41:11 - Allez, question histoire.
00:41:13 Qui a décrété la première journée internationale des femmes,
00:41:16 le 8 mars 1921 ?
00:41:18 - Lénine.
00:41:19 - Bonne réponse !
00:41:21 - Élisabeth Lévy.
00:41:24 - Élisabeth, nous l'avons appris tout à l'heure.
00:41:25 - On l'a appris en préparant les deux quiz ensemble,
00:41:27 avec Cécile.
00:41:28 Moi, je ne savais pas.
00:41:29 - Ça démarre bien.
00:41:30 - C'est Lénine, absolument.
00:41:32 Deux points pour Élisabeth Lévy.
00:41:34 - Qu'est-ce qui se passe ?
00:41:35 - Allez, on va se faire une petite question.
00:41:36 Kick a dit.
00:41:37 - Ah, je pensais qu'elle allait...
00:41:38 Ouais, non.
00:41:39 - Kick a dit, en parlant d'Éric Dupond-Moretti,
00:41:42 dans n'importe quelle autre démocratie,
00:41:44 la première ministre aurait exigé sa démission.
00:41:46 - Ah, j'ai entendu.
00:41:48 - C'est un politique ?
00:41:49 - Oui, bien sûr.
00:41:50 - Pas le mariage ?
00:41:51 - Marie Le Pen ?
00:41:52 - Non.
00:41:53 - Pas le mariage ?
00:41:54 - Non.
00:41:55 - C'est un responsable.
00:41:56 - Un responsable ?
00:41:57 - Ah, euh...
00:41:58 - Bonne réponse de Philippe Gagnaire.
00:42:01 - C'est Olivier Faure, effectivement.
00:42:04 - Je viens de le reconnaître.
00:42:06 - Deuxième question Kick a dit.
00:42:08 Toujours concernant Éric Dupond-Moretti,
00:42:11 en faisant un bras d'honneur à la représentation nationale,
00:42:14 c'est aux Français qu'il fait un bras d'honneur.
00:42:16 - Olivier Marley ?
00:42:17 - Non.
00:42:18 - Non.
00:42:19 - Non.
00:42:20 - Non.
00:42:21 - Seulement pas.
00:42:22 - Non.
00:42:23 - Ne regardez pas comme ça, je ne vous dirai rien.
00:42:24 - Beaucoup de personnes qui peuvent...
00:42:26 - C'est pas Panon ?
00:42:27 - Non.
00:42:28 - Pardon, qui ?
00:42:29 - C'est aux Français.
00:42:30 - Sinon, il aurait dit aux Françaises et aux Français.
00:42:33 - Marie Le Pen, donc.
00:42:34 - Non.
00:42:35 - Pas loin.
00:42:36 - Pas loin.
00:42:37 - Réponse d'Élisabeth Lévy, Jordane Bardella, 4 points à 2.
00:42:43 - Pour l'instant, Nathalie...
00:42:44 - C'est quand même de l'éliminé, Bardella.
00:42:45 - Bon, Nathalie, vous êtes de l'ISON,
00:42:49 là, une question cadeau.
00:42:51 - Allez, on dépêche, on dépêche.
00:42:52 - Quelle équipe le PSG va-t-il affronter soir en Ligue des Champs-Élysées ?
00:42:55 - Le Bayern !
00:42:56 - Bonne réponse, Nathalie !
00:42:57 - C'est lui qui a le plus fort,
00:42:59 c'est lui qui le dit en même temps que lui.
00:43:01 - Et quand je mets cette question,
00:43:02 Cécile me dit "mais Élisabeth va pas savoir répondre"
00:43:04 et c'est elle qui a la réponse !
00:43:06 - Je vais me mettre en contrôle antidoping.
00:43:07 - Attention, attention, attention,
00:43:09 question féminine.
00:43:10 Quelle fonction n'est représentée que par 6% des femmes dans le monde ?
00:43:15 - Chef d'État.
00:43:17 - Exactement, chef d'État élu.
00:43:20 - 6-4.
00:43:21 Allez, une dernière question.
00:43:23 Dans quel secteur d'activité une proposition de loi a-t-elle été déposée
00:43:27 pour limiter le droit de grève ?
00:43:29 Ça date d'aujourd'hui.
00:43:30 - Euh... le transport ?
00:43:32 - Faut être plus précis.
00:43:33 - Le contrôle aérien ?
00:43:35 - Non, non.
00:43:36 - Qu'est-ce que vous avez dit, Nathan ?
00:43:37 - Les courses de fili bilgères, raffineries.
00:43:39 - Les raffineries.
00:43:40 - Raffineries, transports de carburant, et des potes.
00:43:43 - 6-6.
00:43:44 - 6-6 ? Ah non, mais on est obligés d'en faire une.
00:43:47 On a eu une dernière.
00:43:48 Allez, une dernière.
00:43:49 Question Légion d'honneur.
00:43:51 Agnès Buzyn va être décorée aujourd'hui de la Légion d'honneur par Emmanuel Macron.
00:43:55 Quelle autre ancienne ministre va-t-elle aussi être décorée ?
00:43:58 - Roselyne Bachelot ?
00:43:59 - Non, une impression.
00:44:00 - Non.
00:44:01 - Goulard ?
00:44:02 - Non.
00:44:03 - Nicole Belloubet.
00:44:04 - Bravo !
00:44:05 - Bravo, Nathalie !
00:44:06 - Bravo, Nathalie !
00:44:07 - Bravo, Nathalie !
00:44:08 - Eh ben, c'est Nathalie qui gagne !
00:44:11 - Oui, elle vous a sauvées !
00:44:13 - Eh ben, elle vous a sauvées, effectivement.
00:44:15 - J'en étais pas bien.
00:44:16 - Allez-vous rester avec nous, on revient dans quelques instants avec nos éditorialistes du jour,
00:44:21 avec le coup de gueule de Philippe David, justement, sur cette Légion d'honneur à Agnès Buzyn,
00:44:25 qui l'a fait beaucoup réagir.
00:44:27 Ça fait du clic sur les réseaux sociaux avec Félix Mathieu, et puis le tour de table de l'actu,
00:44:31 des vraies voix avec des vrais sujets qui vous concernent, tout de suite.
00:44:35 - Les vraies voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:44:41 - Philippe Bilger était avec nous, Elisabeth Levy était avec nous, et Olivier D'Artigolle était avec nous.
00:44:45 Ce sont nos vraies voix du jour.
00:44:47 Vous êtes les bienvenus sur Sud Radio.
00:44:49 Le numéro de téléphone, vous le connaissez aujourd'hui, 08 126 300 300.
00:44:52 Vous pouvez vous en servir quand vous voulez.
00:44:55 On vous prendra, bien entendu, en priorité à l'antenne.
00:44:58 À 18h30, on va revenir sur ces politiques.
00:45:01 Est-ce qu'ils sont devenus fous ?
00:45:03 Est-ce que vous avez l'impression qu'avec tout ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale,
00:45:06 avec les insultes, les bras d'honneur, est-ce que finalement, on se dit que
00:45:10 cette politique part en cacahuète, peut-être, c'est le cas de le dire.
00:45:14 Vous nous appelez, vous pouvez d'ores et déjà vous inscrire.
00:45:18 En attendant, le coup de gueule de Philippe David.
00:45:21 - Les vraies voix Sud Radio.
00:45:23 - Et Philippe, le coup de gueule est sur la Légion d'honneur d'Agnès Buzyn.
00:45:27 - Parfois, il vaut mieux, surtout quand une partie du pays est dans la rue,
00:45:30 éviter de provoquer les gens.
00:45:32 On avait connu au moment de la pandémie le fameux "J'ai très envie d'emmerder les non-vaccinés"
00:45:37 du Président de la République, quelques jours après avoir reconnu,
00:45:40 lors d'une interview, qu'il regrettait les propos qu'il avait tenus
00:45:44 et qui auraient pu blesser.
00:45:46 Revenons justement à la pandémie et à la ministre qui a démissionné,
00:45:49 après nous avoir annoncé que le virus ne passerait pas la frontière
00:45:52 entre la Chine et la France, comme c'était le cas pour le nuage de Tchernobyl,
00:45:56 Agnès Buzyn.
00:45:58 Une ministre qui avait démissionné et qui, après avoir été recasée à la Cour des comptes,
00:46:03 un endroit où une expérience médicale est absolument vitale pour pouvoir avoir des compétences,
00:46:08 a été décorée de la Légion d'honneur aujourd'hui.
00:46:10 Alors je pense que, franchement, il y a encore une fois un gros problème de timing
00:46:15 dans les prises de décision du Président de la République,
00:46:17 parce que la Légion d'honneur d'Agnès Buzyn,
00:46:20 je pense que ça ne va pas très très bien passer dans l'opinion publique.
00:46:24 - Philippe Biger, est-ce qu'il y a encore un problème de calendrier, comme le dit Philippe David ?
00:46:30 - Alors, je scrupule ma chère Cécile à émettre des critiques sur la Légion d'honneur à Agnès Buzyn,
00:46:40 parce que d'aucuns pourraient dire que je la méritais encore moins qu'elle.
00:46:44 Et donc, ceci étant dit, en m'abstrayant, en ayant conscience que la Légion d'honneur aujourd'hui
00:46:54 est donnée de manière trop systématique, trop libérale,
00:46:58 pour ma part, j'étais dans un système, j'aurais préféré qu'elle fût donnée à des gens
00:47:03 qui avaient fait preuve de leur courage, comme c'était le cas à l'origine.
00:47:07 Agnès Buzyn, ça me gêne un petit peu,
00:47:10 parce qu'il y a une déconnexion radicale entre les attitudes, les comportements,
00:47:15 les activités professionnelles, et une gratification tout de même qui est relativement importante,
00:47:21 voire suprême. C'est ce qui me gêne.
00:47:23 - Un petit... - Olivier Tartigolle.
00:47:25 - Le message pose problème dans le timing, en effet.
00:47:29 J'aurais préféré qu'on puisse attribuer la Légion peut-être à des chefs de service,
00:47:36 qui, pendant le Covid et après, ont tenu à bras-le-corps l'hôpital public.
00:47:42 Et il y a toujours cette idée que c'est quelque chose pour dédommager,
00:47:46 compenser le fait que cette personne a quitté le gouvernement,
00:47:50 mais qu'elle est toujours un peu dans les radars.
00:47:52 - Un lot de consolation plus qu'une récompense.
00:47:55 - Eh ben vous restez avec nous, on revient dans quelques instants.
00:47:57 On fait une petite pause, Félix Mathieu sera avec nous dans quelques instants,
00:48:00 ça fait du clic sur les réseaux sociaux.
00:48:02 Juste quelques instants, on revient tout de suite. Ne bougez pas, tout de suite.
00:48:07 Ils sont avec nous, ils sont là, ils sont fringants, beaux comme des camions.
00:48:13 - Tout neuf. - Tout neuf, exact. Enfin, tout neuf, non plus.
00:48:17 - Ça dépend qui. - C'est quand même de la deuxième main, quoi.
00:48:20 Je parlais de vous, Philippe David. - Ah, merci.
00:48:23 - Philippe Villegère est avec nous, Elisabeth Lavi est avec nous,
00:48:25 Olivier Tartigolle est avec nous et Félix Mathieu est avec nous,
00:48:28 puisque ça fait du clic sur les réseaux sociaux.
00:48:30 - Les vraies voix Sud Radio, ça fait du clic sur les réseaux sociaux.
00:48:35 - Et Félix Mathieu, on est ravis de vous retrouver une seconde fois.
00:48:39 - Je suis ravi également. - La date du jour, non faites pas trop,
00:48:41 la date du jour, le 8 mars, il est en top tendance sur Twitter forcément,
00:48:45 mais aussi au menu de l'Assemblée Nationale.
00:48:47 - Adopté à l'unanimité, écrit Pierre-Alexandre Anglade,
00:48:50 président de la Commission des Affaires Européennes de l'Assemblée Nationale.
00:48:53 La Commission des Affaires Européennes vient de voter le texte que je proposais
00:48:57 en faveur de l'inscription du droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne.
00:49:02 - Un droit fondamental des femmes, le droit à l'avortement, à ces dernières années,
00:49:06 fait l'objet d'attaques particulièrement virulentes, conduisant même à sa remise en cause
00:49:10 au sein d'États démocratiques, y compris au sein de l'Union Européenne.
00:49:15 La montée en puissance de mouvements extrémistes, populistes, ultra-nationalistes pour certains,
00:49:20 au sein de différents pays européens, a déjà contribué à fragiliser les droits des femmes,
00:49:25 en particulier en Pologne et en Hongrie, qui connaît des régressions extrêmement inquiétantes.
00:49:31 - Pierre-Alexandre Anglade qui ajoute, en nous prononçant pour l'inscription du droit à l'IVG
00:49:36 dans la Charte des droits fondamentaux, nous affirmons que les droits des femmes
00:49:39 sont l'un des piliers des valeurs européennes.
00:49:42 - Philippe Bligère, un mot, rapidement ?
00:49:45 - Je me demande s'il est nécessaire de l'inscrire, enfin peut-être,
00:49:50 alors qu'en France ça n'est pas menacé, mais évidemment, il y a d'autres États
00:49:56 qui considèrent que ça n'est pas un droit intangible et qui peuvent revenir dessus.
00:50:01 C'est sûr qu'en ce sens-là, si on considère que c'est un progrès absolu,
00:50:06 ils ont raison de le faire. - Olivier Lartigonne, un mot ?
00:50:08 - Ils ont raison de le faire parce que cela constitue une nouvelle marche
00:50:12 pour ce droit qui est contesté d'une manière très forte dans d'autres pays.
00:50:18 J'entends ce que dit Philippe sur la situation en France,
00:50:21 je sais aussi qu'on a pu connaître aussi des épisodes où des centres IVG
00:50:25 étaient mis à mal par des personnes opposées à ce droit.
00:50:28 - Pendant ce temps, Félix, d'autres étaient dans la rue.
00:50:31 - Comme par exemple l'eurodéputée insoumise Manon Aubry
00:50:34 qui poste une vidéo habillée en bleu de travail, un foulard rouge sur la tête
00:50:38 en mode "Rosy la riveteuse", vous savez, cette figure de l'industrie de guerre
00:50:42 devenue symbole féministe.
00:50:43 - Mais on a fait aussi revenir des centaines de millions.
00:50:46 Bonjour à toutes et à tous, on est ici à la manifestation du 8 mars
00:50:50 pour les droits des femmes.
00:50:51 Alors un petit message à Olivier Véran, on a fait revenir la pluie, rassure-toi,
00:50:54 mais on a fait aussi revenir des centaines de milliers de femmes en particulier
00:50:59 qui se mobilisent aujourd'hui pour dire qu'on était censées être
00:51:02 les grandes gagnantes de ce quinquennat et on est au final
00:51:05 la grande variable d'ajustement de la réforme des retraites.
00:51:07 60% des économies qui vont être faites pour cette réforme des retraites
00:51:11 vont être faites sur le dos des femmes.
00:51:13 Il y a déjà 40% d'écart de pension entre les hommes et les femmes
00:51:17 et ça va s'aggraver encore avec cette réforme.
00:51:19 - Et pendant que Manon Aubry s'en prend au gouvernement,
00:51:21 sa collègue Mathilde Panot pense aussi à ses adversaires du RN.
00:51:24 Le RN qui prône la relance de la natalité comme solution
00:51:27 au financement des retraites.
00:51:28 "Nous ne sommes ni des variables d'ajustement, ni des ventres",
00:51:31 écriait la présidente du groupe LFI de l'Assemblée nationale.
00:51:35 Un 8 mars 2023 également marqué par l'hommage national à Gisèle Halimi.
00:51:39 Les Insoumises rappellent au passage que la militante honorée
00:51:42 par Emmanuel Macron soutenait le Front de gauche à la fin de sa vie.
00:51:45 Quant au socialiste Jérôme Guedj, il lance sur Twitter
00:51:48 "Honorée Gisèle Halimi, c'est bien la faire entrer au Panthéon, ça serait mieux".
00:51:53 - Oui, donc ça relance encore le Panthéon.
00:51:56 - Pourtant Jérôme Guedj a eu un rôle très positif, me semble-t-il,
00:52:01 dans le domaine des retraites.
00:52:03 Mais il devrait arrêter là parce qu'on en a déjà parlé sur Gisèle Halimi.
00:52:10 Moi, je n'ai pas envie que la France soit à feu et à sang
00:52:13 à chaque fois qu'un groupe veut panthéoniser quelqu'un qui l'aime bien.
00:52:17 - Elisabeth Lévy ?
00:52:18 - Ah non, moi je pense en plus que Gisèle Halimi,
00:52:21 à laquelle on peut trouver des tas de qualités,
00:52:23 qui a joué un rôle dans le combat féministe et par ailleurs politiquement,
00:52:26 si vous voulez, quelqu'un de parfaitement contestable.
00:52:29 C'est-à-dire, elle représente un camp, elle s'est battue contre la France,
00:52:33 ce qui est d'ailleurs l'acte de naissance d'une certaine gauche,
00:52:37 enfin politiquement, elle s'est battue contre la colonisation en Algérie.
00:52:42 Mais ce que je veux dire, c'est qu'en faire entrer au panthéon,
00:52:44 si on commence à faire entrer au panthéon des gens qui représentent des combats partisans,
00:52:48 aussi estimables puisse-t-on les trouver,
00:52:51 on perd complètement le sens du panthéon.
00:52:54 Je suis navrée, Gisèle Halimi n'est pas une personnalité
00:52:57 qui fait l'admiration de tous les Français.
00:53:00 - C'est pour moi une femme splendide.
00:53:02 On vous en doutait pour la nature de ses engagements,
00:53:05 dans la durée et jusqu'à la fin de sa vie d'ailleurs.
00:53:08 - Lesquels, Olivier ?
00:53:09 - D'abord sur la lutte contre la colonisation,
00:53:12 la défense de militantes qui étaient mises à mal pour le droit des femmes,
00:53:17 pour une conception, j'ai envie de dire, très progressiste de la société,
00:53:22 et sur un courage et participer dans une autre vie, à des meetings avec elle.
00:53:27 Et j'ai toujours été très marqué, cher Philippe,
00:53:32 par sa capacité, malgré les années, malgré les expériences,
00:53:37 à garder intacte une capacité d'indignation.
00:53:40 - Enfin, c'est sûr.
00:53:41 - À garder intacte une capacité, un feu intérieur.
00:53:43 Alors qu'au vu de ce qu'a été sa vie,
00:53:45 elle aurait pu, à un moment donné, baisser le drapeau.
00:53:48 Donc ça, ça m'a beaucoup touché,
00:53:50 la question de la panthéonisation est autre chose.
00:53:53 Après, je trouve qu'Emmanuel Macron fait un coup politique.
00:53:56 Parce que le timing, là encore, rien n'est... voilà, tout est calculé.
00:54:00 Le fait de vouloir prendre la main pour donner un signal à gauche,
00:54:04 après la journée, j'ai lu avec intérêt la réaction de Serge Halimi,
00:54:08 je pense qu'il a eu raison.
00:54:10 - Allez tout de suite le tour de table de l'actualité et des vrais voix.
00:54:12 - Oh, dites, je vais envoyer les actualités, vous venez les voir dans la cabine.
00:54:15 - Je vais vous raconter une histoire parallèle.
00:54:18 - Et vous, vous me racontez pas votre petite journée ?
00:54:21 - On a assez perdu de temps comme ça.
00:54:22 - Le tour de table... - De l'actualité.
00:54:24 - Et on démarre par le magistrat, puisque c'est lui le plus capé, forcément,
00:54:28 dans cette... - Vous me flattez.
00:54:32 - Oui, vous me flattez.
00:54:33 Mais, Cécile, là, je me rappelle mon sujet, donc ça va.
00:54:36 - Bah, ça va.
00:54:37 - Avant même de le traiter rapidement, très rapidement,
00:54:42 les débats qui ont eu lieu depuis le début
00:54:45 me montrent que peut-être j'ai sinon totalement tort,
00:54:49 du moins que ma réflexion doit être très largement infléchie.
00:54:53 A l'origine, je trouvais un petit peu condescendante
00:54:59 cette journée internationale des femmes,
00:55:01 comme si en réalité, pour leur rendre hommage à tout prix,
00:55:06 il fallait les sortir de ce que j'appellerais l'humanité ordinaire,
00:55:10 la belle humanité entre les hommes et les femmes.
00:55:13 Et tout ce que j'entends depuis tout à l'heure me fait réfléchir.
00:55:17 Je serais prêt à admettre qu'on pourrait rendre des hommages particuliers
00:55:22 aujourd'hui à certaines femmes parce qu'elles en ont besoin,
00:55:26 parce qu'elles ont eu un rôle.
00:55:28 Donc je ne suis plus réservé, ma chère Cécile,
00:55:31 à la fin de mon propos qu'au début ce matin.
00:55:34 - C'est intéressant. En tout cas, ça avance.
00:55:36 - D'abord, c'est la journée internationale des droits des femmes,
00:55:39 et vous avez raison, c'est peut-être une bonne chose d'avoir une journée
00:55:42 où on puisse les célébrer, surtout dans les pays
00:55:46 où elles sont dramatiquement bafouées.
00:55:49 Je me rappelle que l'Europe, c'est dans les chiffres de l'ONU
00:55:52 qui ont été publiés après la déclaration de Mme de Philippis,
00:55:55 l'Europe est le continent le plus sûr pour les femmes.
00:55:58 Le moins sûr, c'est l'Afrique.
00:56:00 C'est celui où il y a le moins de femmes, il y en a encore beaucoup trop,
00:56:03 mais 3000 me semble-t-il dans toute l'Europe dans les années 2018, je crois.
00:56:10 C'est beaucoup trop, mais c'est beaucoup moins qu'ailleurs.
00:56:15 En revanche, je crois par exemple, et cette année c'est particulier,
00:56:19 je crois quand même qu'il faut avoir une pensée,
00:56:21 même si la contestation en Iran, et aussi le fait d'hommes,
00:56:26 et ça il ne faut jamais oublier de le dire,
00:56:28 elle est quand même partie à cause du droit des femmes de se dévoiler.
00:56:33 Et là, d'abord, j'ai un peu peur qu'on les oublie,
00:56:38 parce qu'évidemment il y a l'actu, comme on dit,
00:56:41 et je pense qu'on a tort de les oublier,
00:56:43 et j'en veux énormément, énormément, si vous voulez,
00:56:46 à celles qui nous ont kikine en nous expliquant que,
00:56:49 ici, les droits des femmes c'est horrible,
00:56:51 et que le seul droit qu'il faudrait défendre absolument,
00:56:53 c'est celui de porter le voile islamique.
00:56:55 Olivier Dardigolles ?
00:56:56 Il y a bien sûr une hiérarchisation sur cette journée,
00:56:59 c'est bien évidemment, là-dessus je rejoins Elisabeth,
00:57:02 la nécessité et la priorité d'évoquer le combat des femmes
00:57:06 dans des pays où le fait de s'engager sur ce terrain-là est un risque mortel.
00:57:12 Ou en tout cas de perdre la liberté, et souvent la vie,
00:57:15 on pense à l'Iran, bien sûr, on pense à l'Afghanistan,
00:57:18 bien évidemment, pour autant, tout ce qui peut,
00:57:23 y compris dans nos pays, y compris en Europe,
00:57:26 permettre lors de cette journée d'évoquer l'ensemble des sujets
00:57:29 sur lesquels il faut avancer et il faut gagner de nouveaux droits,
00:57:33 est toujours très utile.
00:57:34 Le tour de table d'Elisabeth Lévy, c'est sur la loi de 2004
00:57:37 qui est jugée islamophobe selon les certaines paroles d'enseignants,
00:57:40 pour un sondage, il faut dire.
00:57:41 - Les jeunes enseignants.
00:57:42 - C'est un sondage IFOP qui fait suite,
00:57:44 l'IFOP travaille beaucoup sur cette question des atteintes à la laïcité à l'école.
00:57:47 Alors sans surprise, 40% des enseignants ont déjà vu
00:57:51 des situations conflictuelles pour des raisons identitaires et religieuses,
00:57:57 et comme ce pourcentage monte toujours énormément
00:58:00 dans les établissements REP, éducation prioritaire,
00:58:03 où il y a beaucoup d'élèves issus de l'immigration musulmane,
00:58:06 ce sont pour une énorme part des problèmes,
00:58:10 liés à certaines expressions de l'islam.
00:58:13 Mais ce qui m'inquiète le plus,
00:58:14 donc ça c'est pas très nouveau,
00:58:15 vous connaissez les menaces, les agressions,
00:58:17 je dis pas que c'est pas grave, mais c'est pas nouveau,
00:58:20 ce qui m'a vraiment beaucoup frappé en revanche,
00:58:23 c'est l'évolution idéologique des professeurs.
00:58:26 Parce que vous savez qu'il y a une offensive des abaya,
00:58:28 des tenues islamiques, des camis, tout ce que vous voulez.
00:58:31 Les élèves, alors il y a 40% de tous les professeurs
00:58:36 qui pensent, qui sont d'accord avec l'affirmation
00:58:38 que les élèves doivent pouvoir venir de les tenues
00:58:40 qui leur conviennent, et ça monte à 62%
00:58:43 chez les professeurs de moins de 30 ans.
00:58:46 62% ! C'est-à-dire que les professeurs de demain,
00:58:49 vous savez ceux qui vont être pendant les 20, 30, 40 prochaines années
00:58:53 dans les salles de classe, voilà comment ils pensent.
00:58:58 C'est-à-dire évidemment, c'est l'évolution générale
00:59:00 d'ailleurs de la société, le multiculturalisme
00:59:02 contre la République.
00:59:04 Et tout aussi inquiétant, 20% de tous les enseignants
00:59:07 et 40% des moins de 30 ans pensent que la loi de 2004
00:59:11 qui est à mon avis sur l'interdiction des signes religieux
00:59:14 à l'école publique, qui est une grande loi à mon avis
00:59:17 de vivre ensemble, de laïcité, de République,
00:59:20 eh bien ils pensent que cette loi est islamophobe.
00:59:23 Donc 40% des moins de 30 ans, 20% de tous les professeurs.
00:59:27 - Philippe Bigerre, rapidement.
00:59:29 - En effet c'est très préoccupant, on qualifie d'islamophobe
00:59:33 une loi qui forcément s'attachait aux musulmans.
00:59:37 Alors c'est comme si on n'avait pas le droit en 2004
00:59:40 de régir quelque chose qui posait de graves problèmes.
00:59:43 - Elle s'adressait à tout le monde, mais le problème était...
00:59:45 Elle s'adressait à tout le monde.
00:59:47 On a proscrit les kippas, les grandes croix,
00:59:50 les signes religieux ostentatoires.
00:59:52 - Olivier Lartigueul, loi de 2004 ?
00:59:54 - Non, non, c'était une loi importante.
00:59:58 On ne met plus ces questions sous le tapis, il me semble.
01:00:01 En tout cas je trouve qu'il y a une prise de conscience
01:00:05 y compris dans une gauche qui, par le passé,
01:00:08 en tout cas la gauche, qui est la mienne,
01:00:10 n'est pas dans le déni, n'est pas dans le refus d'obstacle.
01:00:14 Et en effet les enseignants, les chefs d'établissement
01:00:18 sont confrontés à des problèmes sérieux, vifs,
01:00:23 mais je crois qu'ils ne peuvent pas à eux seuls y répondre.
01:00:26 C'est une question qui doit engager l'ensemble de la société.
01:00:29 - Je voudrais ajouter une phrase.
01:00:31 On voit dans ce sondage que les professeurs sont très insoumis.
01:00:35 C'est une corporation où il y a beaucoup d'insoumis.
01:00:37 Les professeurs qui pensent le plus cela sont les plus ressoumis,
01:00:41 ceux qui sont le plus proches de LFI.
01:00:43 Donc il y a véritablement une gauche qui a renoncé et trahi sur ces sujets.
01:00:48 Ça n'est pas la gauche de mon ami Olivier.
01:00:50 - Olivier Lartigueul, la santé mentale des jeunes, une urgence ?
01:00:54 - Rapidement, il nous est arrivé d'évoquer ce sujet,
01:00:57 la santé mentale des adolescents, notamment en sortie de crise sanitaire.
01:01:01 Une enquête de Santé publique France a indiqué il y a quelques jours
01:01:06 que le nombre de jeunes qui connaissent un moment dépressif
01:01:10 ou des pensées suicidaires a été multiplié par trois en six ans.
01:01:16 Il faut donc prendre la mesure, la gravité de cette situation.
01:01:20 Les spécialistes de ces questions nous disent qu'aujourd'hui,
01:01:24 partout dans le pays, il y a une poussée affoulante de la demande de prise en charge.
01:01:30 Mais la difficulté dans le système de soins, notamment sur la pédopsychiatrie
01:01:33 ou dans le monde scolaire, où il y a un médecin scolaire pour 16 000 lycéens,
01:01:38 fait que les délais d'attente parfois sont de un an ou de plus d'un an,
01:01:41 si ce n'est des cas d'urgence.
01:01:43 Il y a une communication gouvernementale sur ce sujet,
01:01:45 mais les coups de téléphone que j'ai passés pour préparer mon intervention ce soir,
01:01:50 auprès de professionnels sur ces sujets-là, me disent
01:01:53 "d'accord, il y a une communication, mais nous, sur le terrain, on ne voit rien."
01:01:56 - Un mot là-dessus, un mot très vite.
01:01:59 Est-ce qu'il n'y a pas en plus une réaction maintenant trop facile
01:02:02 qui consiste à donner des médicaments tout de suite,
01:02:05 au risque de créer aujourd'hui des dépendances énormes aux antidépresseurs en France ?
01:02:13 - C'est un sujet qu'il faudrait qu'on évoque une prochaine fois avec vous, Olivier Dardigolle.
01:02:17 Vous restez avec nous, dans quelques instants, le coup de projecteur des vraies voix.
01:02:20 On va revenir sur ces insultes, sur ces bras d'honneur, sur ces invectives.
01:02:24 Mais est-ce que nos politiques ne sont pas devenus un petit peu fous ?
01:02:27 Est-ce qu'il n'y a pas une espèce de colère qui monte, de provocation, 0 826 300 300 ?
01:02:33 A cette question, vous répondez oui à 93%.
01:02:37 Je suis sûre qu'il y a des politiques qui ont répondu ça.
01:02:39 Allez, à tout de suite.
01:02:47 - J'espère que vous êtes bien installés, confortablement, dans votre fauteuil, dans votre voiture,
01:02:51 à la maison, en train de prendre un petit apéritif à 18h30, une petite tisane.
01:02:57 - Une camomille.
01:02:58 - Si vous travaillez la nuit à 18h30, vous êtes encore au lit.
01:03:02 Vous avez bien raison, en tout cas c'est les vraies voix.
01:03:04 Avec Philippe Bilger qui est avec nous, Elisabeth Lévy, en pleine forme, et Olivier Dardigolle...
01:03:08 - En forme.
01:03:09 - En forme, en forme.
01:03:11 Vous êtes encore bronzé, c'est très énervant.
01:03:13 Ou alors vous faites du point soleil.
01:03:15 - Non, non. Ou alors vous mettez du fond de teint.
01:03:18 C'est le fond de teint de madame peut-être, que vous êtes trompé ce matin.
01:03:21 - Oh mais qu'est-ce que vous êtes genré !
01:03:23 - En fait c'est un mélange des trois.
01:03:25 - Pourquoi il n'y aurait pas de fond de teint...
01:03:27 - Développé.
01:03:29 - Vous connaissez des hommes qui mettent du fond de teint, vous ? Moi je ne reconnais pas.
01:03:32 - Non, moi non plus. Sauf quand ils rentrent sur scène, par exemple.
01:03:35 - Ah bah oui, absolument, sur scène, oui.
01:03:38 - À partir de 3h ailleurs.
01:03:40 Ah, ça devient intéressant.
01:03:42 - Il s'en passe des trucs, c'est dingue.
01:03:44 Allez, tout de suite, le coup de projecteur de l'actu.
01:03:46 Les vraies voix, part.
01:03:47 Les vraies voix Sud Radio.
01:03:49 Le coup de projecteur des vraies voix.
01:03:51 Absolument. Et cette question, les politiques sont-ils devenus fous ?
01:03:54 Pour l'instant, vous répondez oui à 93%.
01:03:57 Hier, le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moroti, a adressé un bras d'honneur,
01:04:01 et d'eux-mêmes, dans l'hémicycle au président du groupe LR, Olivier Marlex.
01:04:04 De quoi secouer, une nouvelle fois, les débats à l'Assemblée Nationale.
01:04:07 Philippe.
01:04:08 Oui, Cécile, puisqu'on n'en finit plus entre les insultes assassins,
01:04:11 les bras d'honneur, même les doigts d'honneur,
01:04:13 parce qu'a priori, il y a eu les deux,
01:04:15 tout le monde, on va le dire, pète un câble,
01:04:17 et un peu sur tous les bancs de l'hémicycle,
01:04:19 de l'Assemblée Nationale.
01:04:21 Alors, est-ce que pour vous, les politiques sont devenus fous ?
01:04:23 Est-ce que, tiens, par exemple, vous êtes devenus abstentionnistes,
01:04:25 en vous disant, de toute façon, c'est des rigolos,
01:04:27 c'est pas la peine de se déplacer pour aller voter,
01:04:30 on vous attend au 0826 300 300.
01:04:33 Et nous avons Franck Tapiro qui est avec nous,
01:04:36 le spécialiste, bonsoir,
01:04:38 publicitaire et spécialiste en communication politique.
01:04:41 Alors, il y a quand même beaucoup de choses à dire,
01:04:43 Franck, vous restez avec nous.
01:04:45 Finalement, la classe politique, Philippe Bilger,
01:04:47 devient folle ou c'est quoi ?
01:04:49 C'est le débat ? C'est quoi ?
01:04:51 - Je l'ai beaucoup défendue,
01:04:53 lorsqu'elle était apparemment plus calme,
01:04:55 même s'il y a toujours eu des exceptions,
01:04:58 qui, en réalité, n'appelaient l'opprobre.
01:05:02 Mais, depuis quelques temps,
01:05:05 il y a une effervescence, en effet,
01:05:07 qui peut paraître collective,
01:05:09 mais je ne voudrais surtout pas
01:05:11 qu'à force d'avoir des polémiques tous les jours,
01:05:14 on banalise tout cela.
01:05:16 Ça reste complètement anormal
01:05:18 qu'il y ait une telle atmosphère.
01:05:20 J'entends bien, déjà, implicitement dans ma tête,
01:05:23 François Asselineau qui me rétorquerait
01:05:26 qu'il y a des années, c'était pareil,
01:05:28 mais je crois tout de même
01:05:30 qu'aujourd'hui, l'intensité est plus vive.
01:05:33 Mais deuxième élément,
01:05:35 dans votre question à Sud Radio,
01:05:37 je distinguerais tout de même
01:05:39 les polémiques, les controverses,
01:05:41 les insultes des députés
01:05:43 de celles des ministres.
01:05:46 Ça n'est pas la même chose,
01:05:48 même si je pourrais expliquer
01:05:50 pourquoi Dupond-Moretti, le ministre,
01:05:52 a fait des bras d'honneur,
01:05:54 ça n'est pas tout à fait la même chose
01:05:56 de se comporter de cette manière
01:05:58 de la part d'un ministre
01:06:00 et de la part de députés
01:06:02 qui sont tenus, sans que je les approuve,
01:06:04 à une moindre rigueur.
01:06:06 Et ils sont dans
01:06:08 un climat échauffouré terrible.
01:06:11 - Vous pensez que c'est moins grave
01:06:13 quand c'est un député qui a ministre ?
01:06:15 On vous attend au 0826 300 300 Elisabeth Lévy.
01:06:17 - Alors d'abord, le problème, c'est le niveau,
01:06:19 en réalité, parce qu'effectivement,
01:06:21 quand c'est Maurras et Blum
01:06:23 qui s'invectivaient à l'Assemblée,
01:06:25 ça avait une autre gueule,
01:06:27 si vous me permettez cette expression.
01:06:29 C'est plutôt le niveau que l'intensité,
01:06:31 parce que l'intensité a été très violente
01:06:33 et c'est le rôle de l'Assemblée, en fait.
01:06:35 C'est de démonter les conflits.
01:06:37 Tous les conflits qu'il y a dans la politique,
01:06:39 dans la société, doivent être
01:06:41 mis sur la table à l'Assemblée.
01:06:43 Donc il y a de la violence en tant que telle.
01:06:45 Ne me gêne pas, la vulgarité, c'est autre chose.
01:06:47 Maintenant,
01:06:49 sur le cas du Pomoretti,
01:06:51 je suis frappé par une chose.
01:06:53 C'est qu'on sacralise l'émotion
01:06:55 tout le temps. Par exemple, dans l'affaire de Rohan,
01:06:57 où on justifie, en quelque sorte,
01:06:59 une expédition,
01:07:01 un peu, un tabassage,
01:07:03 disons un passage à tabac
01:07:05 d'un jeune homme, probablement,
01:07:07 on n'en sait rien, mais disons, probablement
01:07:09 coupable d'intrusion.
01:07:11 - D'agression sexuelle. - Ça on ne sait pas.
01:07:13 - D'intrusion chez quelqu'un avec des soupçons de...
01:07:15 - Au nom de l'émotion du père.
01:07:17 En disant, oui, il est passé
01:07:19 par-dessus la tête de la justice,
01:07:21 mais il avait son émotion de père.
01:07:23 Et là, l'émotion est sacralisée.
01:07:25 Ce qui est fait au nom de l'émotion,
01:07:27 eh bien, comme Aurore Berger,
01:07:29 et je respecte parfaitement cette émotion,
01:07:31 mais c'est son émotion qu'on met en avant.
01:07:33 En revanche, quand cette émotion
01:07:35 vous conduit, comme l'a très bien expliqué
01:07:37 Philippe au début, à ne plus vous maîtriser,
01:07:39 non pas parce que vous êtes un salaud,
01:07:41 mais parce que, effectivement,
01:07:43 vous vous sentez blessé d'avoir été
01:07:45 mis en examen dans ce cas-là,
01:07:47 ou tout ce genre de choses,
01:07:49 vous ne vous maîtrisez pas, vous faites
01:07:51 une chose malheureuse,
01:07:53 il me semble, là, si vous voulez,
01:07:55 ça prend des proportions, et en fait,
01:07:57 ce que les gens reprochent aux politiques,
01:07:59 moi, je ne crois pas que ce soit,
01:08:01 ils s'en foutraient de leur bonne manière
01:08:03 s'ils étaient efficaces.
01:08:05 Derrière le reproche qui est fait aux politiques
01:08:07 sur tout la morale, la vertu, les bonnes manières,
01:08:09 en fait,
01:08:11 vous n'êtes plus capable d'agir sur le monde.
01:08:13 - Olivier Darcoule.
01:08:15 - Puisque cela n'a pas été fait, je vais m'y risquer,
01:08:17 en défendant la classe politique,
01:08:19 dans ce moment-là. Pourquoi ?
01:08:21 Bien évidemment, il y a un effet loupe
01:08:23 sur des comportements de parlementaires,
01:08:25 aujourd'hui, de ministres.
01:08:27 Reste que
01:08:29 les députés, aujourd'hui les sénateurs,
01:08:31 continuent, dans leur grande masse,
01:08:33 à exercer
01:08:35 un mandat
01:08:37 d'élaboration de la loi et de contrôle
01:08:39 de l'exécutif. Si vous suivez
01:08:41 de près les débats en commission
01:08:43 des affaires
01:08:45 sociales au Sénat, il y a quelques jours,
01:08:47 ou dans l'hémicycle, vous voyez encore
01:08:49 qu'il y a encore les commissions d'enquête,
01:08:51 je pense à celle
01:08:53 d'Éliane Assasi sur McKinsey,
01:08:55 il y a encore un travail
01:08:57 parlementaire, une
01:08:59 élaboration venant du Parlement,
01:09:01 que beaucoup
01:09:03 de pays pourraient toujours
01:09:05 nous envier. Après, il y a un effet
01:09:07 loupe sur des comportements qui sont
01:09:09 inacceptables, et qui nourrissent
01:09:11 parfois une détestation, pour ne pas dire
01:09:13 une quasi-haine de la politique.
01:09:15 Une sécession qui fait que, décidément,
01:09:17 ce monde-là, ce n'est pas notre vie.
01:09:19 Pour partie, je comprends ce ressentiment.
01:09:21 Et je termine par le personnel
01:09:23 politique local,
01:09:25 qui est mobilisé dans une société
01:09:27 qui est une cocotte minute, et qui réalise
01:09:29 tous les jours, ce sont des héros du quotidien,
01:09:31 les maires, les élus locaux.
01:09:33 Et c'est aussi ça, notre maillage
01:09:35 politique territorial.
01:09:37 - Et surtout, quand on dit qu'ils s'en mettent plein
01:09:39 les couilles, c'est injuste, vraiment, c'est très...
01:09:41 - On est d'accord. - Franck Tapiro, que ce soit
01:09:43 que ce soit les députés,
01:09:47 ou les ministres, est-ce qu'on leur demande pas trop
01:09:49 la transparence,
01:09:51 pour être nickel à 100% ?
01:09:53 Est-ce que, finalement, à chaque fois,
01:09:55 on n'a pas l'impression de monter d'un cran
01:09:57 systématiquement, et donc, du coup, forcément,
01:09:59 on est déçus ?
01:10:01 - Je pense que, déjà, à la base, pour avoir travaillé
01:10:03 pendant des années avec des politiques, je me suis toujours demandé
01:10:05 si c'était la politique qui rendait fou,
01:10:07 ou s'il fallait être déjà un peu dingue
01:10:09 pour faire de la politique.
01:10:11 Et sincèrement, je pense que c'est le problème de base.
01:10:13 Et pour avoir connu pas mal de gens
01:10:15 qui étaient plutôt
01:10:17 très forts en politique, je peux vous dire
01:10:19 qu'il y a une forme de dinguerie, de folie,
01:10:21 qui fait partie de la classe politique.
01:10:23 Ça, ce serait totalement hypocrite de dire le contraire.
01:10:25 Les plus grands talents que j'ai rencontrés en politique
01:10:27 étaient dingues, mais dingues pas au sens
01:10:29 à en fermer psychiatriquement,
01:10:31 mais dingues, absentes de surmoi,
01:10:33 parfois souvent maniaques ou dépressifs,
01:10:35 on a parlé de Jacques Chirac, par exemple,
01:10:37 et d'autres, avec
01:10:39 un rapport particulier à deux choses,
01:10:41 le pouvoir
01:10:43 et la réussite. Et parfois,
01:10:45 c'est la réussite médiatique,
01:10:47 c'est la réussite de notoriété,
01:10:49 et le pouvoir est quelque chose,
01:10:51 parfois on connaît le cerveau du brief,
01:10:53 quelque chose qui colle mal aux gens.
01:10:55 Donc, tant qu'ils sont dans une classe politique
01:10:57 émergente, ça commence à bien fonctionner,
01:10:59 puis à un moment, ils ont tout d'un coup,
01:11:01 ils ont le pouvoir, ils ont les médias,
01:11:03 ils ont le projecteur, et ils ont surtout
01:11:05 quelque chose qui est très important,
01:11:07 c'est pour cela qu'on vote,
01:11:09 c'est le devoir d'exemplarité.
01:11:11 Et celui-là, il a volé en éclats.
01:11:13 Donc moi, ce que j'ai vu depuis quelques temps,
01:11:15 on dit à chaque fois "oui c'est vrai, on a une classe politique qu'on mérite",
01:11:17 "oui c'est vrai", l'Assemblée,
01:11:19 surtout, je suis d'accord avec
01:11:21 le distingueux entre Assemblée et Ministre,
01:11:23 est souvent le miroir de la société. Mais ça veut dire quoi
01:11:25 aujourd'hui ? Ça veut dire que
01:11:27 la violence qu'il y a à l'Assemblée
01:11:29 se retrouve dans la rue. Et je suis absolument
01:11:31 convaincu que si l'on arrivait
01:11:33 à apaiser un petit peu les débats
01:11:35 politiques, ça veut pas dire supprimer
01:11:37 la passion, Isabeth. Je pense
01:11:39 qu'il y a une différence entre violence et passion.
01:11:41 Je préfère la passion, qui parfois peut
01:11:43 sembler violente, mais
01:11:45 ça s'arrête à un échange,
01:11:47 un échange d'idées, une confrontation,
01:11:49 la dispute au sens grec du terme.
01:11:51 Mais la violence physique et verbale n'est pas bonne.
01:11:53 Et elle désacralise encore plus
01:11:55 l'image des politiques
01:11:57 et la confiance que les gens ont
01:11:59 à la politique. Donc on voit bien qu'aujourd'hui,
01:12:01 c'est un problème bien plus grave. C'est pas uniquement
01:12:03 les réseaux sociaux, c'est pas des fous comme
01:12:05 Louis Boyard qui viennent uniquement pour faire du buzz,
01:12:07 ou comme certains qui... - Ça c'est votre propos.
01:12:09 - ... profitent des médias, mais
01:12:11 c'est vraiment la responsabilité en tant que politique,
01:12:13 responsabilité par rapport à un
01:12:15 programme, par rapport à une idée, par rapport à une
01:12:17 représentation, qu'elle soit locale,
01:12:19 territoriale ou nationale, on voit bien que tout
01:12:21 se joue au même titre. Et surtout,
01:12:23 la violence dans la rue. On voit la violence
01:12:25 qui a explosé depuis 20 ans, mais regardez la violence
01:12:27 en politique, vous allez voir le parallèle absolu
01:12:29 entre ce qui se passe à l'Assemblée
01:12:31 et ce qui se passe dans la rue. - Bon, je vous...
01:12:33 Est-ce que l'Assemblée nationale, c'est à l'image de la société
01:12:35 française d'aujourd'hui ? Tiens, comme le dit
01:12:37 Franck Tapiro, venez nous le dire au 0826
01:12:39 300 300, Philippe Bilger.
01:12:41 - Franck Tapiro, sans paradoxe,
01:12:43 est-ce que vous n'avez pas l'impression
01:12:45 au contraire
01:12:47 que l'Assemblée nationale
01:12:49 en avait assez
01:12:51 d'être en retard
01:12:53 par rapport au désordre et à la
01:12:55 servaissance de la rue,
01:12:57 et que d'autre part...
01:12:59 et que d'autre part, nous avons
01:13:01 de plus en plus de députés,
01:13:03 pas seulement l'inénarra Boyard,
01:13:05 qui ne sont plus
01:13:07 que des militants qui ne foncent
01:13:09 pas à changer de casacle
01:13:11 lorsqu'ils arrivent députés ?
01:13:13 - Oui, mais complètement.
01:13:15 Je pense qu'aujourd'hui, on a vraiment...
01:13:17 On oublie que l'Assemblée, encore une fois,
01:13:19 c'est le devoir de représentation
01:13:21 d'un territoire, et on n'est pas là
01:13:23 uniquement pour militer, que pour se repartir, on est là
01:13:25 pour représenter les gens. Et dès que
01:13:27 certains franchissent les rangs de l'Assemblée,
01:13:29 on voit qu'ils l'oublient complètement.
01:13:31 Ils sont... D'ailleurs, on voit bien, ils sont réunis,
01:13:33 ils se lèvent ensemble, ils applaudissent ensemble,
01:13:35 ils hurlent ensemble, ils quittent ensemble,
01:13:37 par les insoumis, bien entendu,
01:13:39 parce que c'est ceux qui se font le plus remarquer,
01:13:41 mais s'ils se font remarquer, pourquoi ?
01:13:43 Pour être un groupe, on va dire,
01:13:45 vivant, ou alors
01:13:47 un groupe qui milite uniquement pour sa paroisse.
01:13:49 Je ne vois pas, moi,
01:13:51 les gens qui ont voté pour tous les...
01:13:53 À part une dame
01:13:55 qui est vraiment assez intéressante, qui était
01:13:57 femme de ménage dans un hôtel, et qui, elle,
01:13:59 à chaque fois qu'elle s'exprime, elle est extraordinaire.
01:14:01 À chaque fois qu'elle s'exprime, moi, elle me touche.
01:14:03 D'abord, elle crée une émotion,
01:14:05 et je trouve qu'elle donne pas mal de leçons,
01:14:07 alors qu'elle n'a pas l'habitude, justement, des plateaux,
01:14:09 elle n'a pas l'habitude de la politique, mais c'est elle,
01:14:11 je trouve, qui s'en sort le mieux, parce qu'elle parle
01:14:13 avec son cœur, elle parle avec sa sincérité,
01:14:15 et là, au moins,
01:14:17 quand on parle avec sa sincérité, on ne triche pas,
01:14:19 et je peux vous dire qu'il y a même des gens
01:14:21 vraiment du côté opposé
01:14:23 qui la regardent et qui approuvent, parce que
01:14:25 elle balance quelque chose de fort.
01:14:27 Donc, on n'oublie pas que, quand on est...
01:14:29 C'est vrai que le ministre, c'est différent.
01:14:31 On n'est pas élu, on est nommé,
01:14:33 et puis on doit appliquer une politique, etc.
01:14:35 Quand on arrive à l'Assemblée, on représente
01:14:37 les gens qui ont voté pour vous. Malheureusement, certains n'y ont pas.
01:14:39 - On part au 0826-300-300.
01:14:41 Rebonsoir, Nathalie.
01:14:43 - Bonsoir. - Est-ce que, pour vous,
01:14:45 tiens, vous êtes prof, est-ce que, quand vous voyez
01:14:47 l'hémicycle, vous avez l'impression, parfois,
01:14:49 de voir une salle de classe, en collège
01:14:51 ou en lycée ?
01:14:53 - Oui, oui, sauf que
01:14:55 parfois, j'aimerais bien faire des bras d'honneur à certains,
01:14:57 mais non, je ne le fais pas.
01:14:59 (rires)
01:15:01 - Wow !
01:15:03 (rires)
01:15:05 - C'est pas l'envie qui manque. - Elle est cool !
01:15:07 (rires)
01:15:09 - Ah bah oui, oui, oui, je suis humaine aussi.
01:15:11 Parfois, on peut craquer. C'est de l'émotion.
01:15:13 Je pense que, pour moi, c'était de l'émotion.
01:15:15 Et peut-être
01:15:17 que ça cristallise. Moi, c'est mon
01:15:19 ressenti. On a un chef
01:15:21 de l'État qui est inflexible,
01:15:23 qui est désinvolte. On a l'impression
01:15:25 qu'ils ont beaucoup la
01:15:27 pression. Et cette pression, elle est
01:15:29 ressortie à ce moment-là.
01:15:31 Je trouve qu'on en fait une montagne.
01:15:33 Bon, c'est le rôle de l'Assemblée,
01:15:35 de se confronter, de se disputer. C'est toujours
01:15:37 haut en couleur, heureusement. Le seul
01:15:39 souci, c'est que
01:15:41 le gouvernement a tendance à avoir un discours
01:15:43 un peu paternaliste, infantilisant,
01:15:45 et du coup, ça colle
01:15:47 pas avec notre vraie nature humaine,
01:15:49 qui, parfois, c'est
01:15:51 qu'on dérape un peu.
01:15:53 C'est mon entendu.
01:15:55 - Merci Nathalie, restez avec nous.
01:15:57 - Elle est formidable, notre auditrice,
01:15:59 que je vous adresse aussi à Franck et à vous,
01:16:01 Nathalie. Moi, j'ai quand même le seum.
01:16:03 Cette histoire d'exemplarité me
01:16:05 fait un peu rire. Parce que
01:16:07 je ne connais pas, si vous voulez,
01:16:09 qui que ce soit qui prenne
01:16:11 les politiques comme des exemples. C'est des gens
01:16:13 à qui on délègue, en quelque sorte, les
01:16:15 affaires du pays. Ça en fait pas des
01:16:17 statures morales.
01:16:19 Mais surtout, c'est un objectif qui
01:16:21 compte complètement avec
01:16:23 cette ânerie, à mon avis.
01:16:25 En tous les cas, ce phénomène de la proximité
01:16:27 qu'on exige des politiques. Vous ne pouvez pas à la fois
01:16:29 dire "on veut les meilleurs",
01:16:31 ce qui était le sens initial
01:16:33 en quelque sorte de la démocratie
01:16:35 selon Montesquieu.
01:16:37 C'était finalement, on allait
01:16:39 la représentation, aller sélectionner les meilleurs
01:16:41 et
01:16:43 on veut des gens comme nous. On veut des gens qui nous
01:16:45 ressemblent, qui soient proches de nous,
01:16:47 qui soient nos copains, nos mamans,
01:16:49 qui nous disent de bien nous couvrir
01:16:51 quand il fait froid, etc.
01:16:53 Et je vous assure, il y a
01:16:55 les deux cognes, en fait.
01:16:57 - Olivier Lartigonne et le monsieur Pierre-Franck Tapirot.
01:16:59 - On ne peut pas, rapidement, pour laisser la parole
01:17:01 à Franck, mais on ne peut pas
01:17:03 ignorer ou passer
01:17:05 sous silence la gravité
01:17:07 de la crise politique, qui est aussi
01:17:09 une crise démocratique. Je vais prendre
01:17:11 deux illustrations rapides. Un, 2005.
01:17:13 Ce qui s'est passé en 2005 n'est
01:17:15 toujours pas réglé. - C'est vrai. - Quand le peuple,
01:17:17 après un débat de très grande qualité,
01:17:19 a dit oui, a profondi, dit non,
01:17:21 les partis dits de gouvernement
01:17:23 disent oui. Maintenant, je vais me souvenir
01:17:25 de cette une de Paris Match où
01:17:27 Nicolas Sarkozy était à côté de François Hollande.
01:17:29 Deux, la dernière campagne présidentielle.
01:17:31 Normalement, une campagne présidentielle est là
01:17:33 pour donner une vision,
01:17:35 un imaginaire politique, pour trancher
01:17:37 les grandes questions qui taraudent
01:17:39 une société. Ça n'a absolument pas été le cas.
01:17:41 Comment voulez-vous,
01:17:43 j'ai pris que ces deux exemples, il pourrait y en avoir d'autres,
01:17:45 qu'on puisse, après, avoir un climat
01:17:47 de paisement ? Je termine par une petite provocation.
01:17:49 Je préfère l'Assemblée nationale
01:17:51 aujourd'hui que sous la précédente manutention.
01:17:53 - Franck Tapiero.
01:17:55 - Le beau défunt.
01:17:57 - La proximité, on dit
01:17:59 oui, pour que les gens soient proches
01:18:01 de nous. Mais ce n'est pas du tout ça, pour moi.
01:18:03 Ce qu'on reproche aux politiques depuis
01:18:05 maintenant plus de 20, 25 ans, c'est la manque
01:18:07 d'efficacité. Qu'ils soient proches
01:18:09 ou non, qu'ils soient timides ou... Ce n'est pas le problème.
01:18:11 Est-ce qu'ils sont efficaces et qu'ils connaissent
01:18:13 les sujets ? A l'Assemblée nationale,
01:18:15 je suis désolé, mais on représente quand même une région,
01:18:17 on représente des gens, un territoire,
01:18:19 on présente... Et puis,
01:18:21 surtout, une volonté. Est-ce qu'ils connaissent les sujets ?
01:18:23 Est-ce qu'ils ont les solutions ?
01:18:25 Et surtout, est-ce qu'ils sont assez efficaces ?
01:18:27 Après, qu'ils soient proches ou pas, moi, je préfère
01:18:29 quelqu'un d'antipathique, mais qui
01:18:31 applique exactement ce pour quoi
01:18:33 il a été élu.
01:18:35 - Je suis d'accord avec vous. - Merci beaucoup,
01:18:37 Franck Tapiero. - Qui n'est pas du tout antipathique,
01:18:39 d'ailleurs, Franck Tapiero, on est d'accord.
01:18:41 - Très sympa. - On peut éventuellement
01:18:43 être les deux, j'espère.
01:18:45 - Il pourrait être ministre.
01:18:47 - Ah oui, il pourrait être ministre. - Franck Tapiero, moi, je vous dis
01:18:49 que j'ai... - Non, mais lui, il sait faire quelque chose, alors que
01:18:51 je suis ministre, je ne sais rien faire.
01:18:53 - Je ne sais pas encore pas.
01:18:55 - Mais qui conseillerait Franck Tapiero ?
01:18:57 - Et entre nous,
01:18:59 moi, il y a un métier que je ne ferais vraiment pas
01:19:01 pour rien, nous, c'est celui de politique.
01:19:03 Vraiment. - Moi, j'adorerais ça.
01:19:05 - C'est un métier de chien.
01:19:07 - On va inscrire Philippe
01:19:09 aux prochaines législatives.
01:19:11 - Moi, je ferais le 5e âge.
01:19:13 - Franck Tapiero,
01:19:15 merci beaucoup. Plus publicitaire et spécialiste
01:19:17 en communication politique, c'est toujours un plaisir
01:19:19 de vous recevoir dans les Vraies Voix. Vous restez avec nous,
01:19:21 ça continue. On va encore débattre
01:19:23 jusqu'à 19h. A tout de suite.
01:19:25 Les Vraies Voix,
01:19:27 c'est pas fini. Il y en a encore un petit bout.
01:19:29 Vous savez, c'est comme le gâteau. Il y a un "ouille",
01:19:31 c'est comme le finger. Il reste toujours un petit bout au bout.
01:19:33 - Désolé, mais ce qu'a apporté notre amie
01:19:35 Olivier d'Artigolle,
01:19:37 notre bon français,
01:19:39 c'est qu'il n'y a plus rien. Les cocouniettes et les tétots
01:19:41 de la Reine Margon ont souffert.
01:19:43 - Moi, je veux bien une cocouniette.
01:19:45 Une cocouniette chacune, c'est normal.
01:19:47 - Bienvenue Elisabeth Lévy,
01:19:49 avec ses cocouniettes, elle est là. Philippe Bilger,
01:19:51 avec les siennes aussi.
01:19:53 Et Olivier d'Artigolle. Et vous,
01:19:55 0826-300-300, avec une réaction
01:19:57 de Frédéric qui est avec nous.
01:19:59 Bonsoir Frédéric, bienvenue sur Soudardio.
01:20:01 - Oui, bonsoir.
01:20:03 - Et vous, vous liez réagir.
01:20:05 - J'ai écouté Nathalie
01:20:07 tout à l'heure qui parlait
01:20:09 du sketch de M.
01:20:11 Dupont-Moretti.
01:20:13 Et donc, elle a expliqué,
01:20:15 elle a trouvé, à son avis, que c'était sous preuve
01:20:17 d'émotion. Non, c'est pas possible.
01:20:19 M. Dupont-Moretti n'est pas quelqu'un d'émotif,
01:20:21 c'est quelqu'un qui est connu pour être colérique,
01:20:23 brutal, dans les prétoires, tout le monde,
01:20:25 j'ai déjà lu et entendu des gens en parler,
01:20:27 il est agressif, il est méchant,
01:20:29 et là, il était face à quelqu'un
01:20:31 de Les Républicains, comme
01:20:33 tout ce qui est à droite, l'Assemblée nationale ou autre,
01:20:35 on l'a déjà entendu dire des choses très limites
01:20:37 à propos de différentes personnes,
01:20:41 c'est pas du tout quelqu'un d'émotif,
01:20:43 - Non, non, mais l'émotion, la colère, c'est une émotion.
01:20:45 - Non, non, non, non.
01:20:47 Les colères dans l'hémicycle sont les trois quarts du temps joués.
01:20:52 Ils savent très bien ce qu'ils se balancent les uns les autres.
01:20:55 C'est tout simplement un butor
01:20:58 qui a quasiment pas de retenue,
01:21:00 et qui est connu pour ça.
01:21:03 Non, M. Dupond-Moretti n'est pas quelqu'un d'émotif.
01:21:06 On pourrait par contre, par exemple, parler de l'émotion...
01:21:09 - Mais je sais pas, Frédéric, je suis pas sûr qu'elle l'ait dit
01:21:13 dans ce sens-là, de l'émotion,
01:21:15 de la rage, en fait.
01:21:18 Je pense qu'elle l'a plutôt dit dans ce sens-là.
01:21:20 Mais peut-être que je...
01:21:22 - Je l'ai pas envoyé.
01:21:24 - Frédéric, le portrait que vous avez fait d'Éric Dupond-Moretti
01:21:28 est très juste pour ce qui se rapporte
01:21:30 au grand avocat qu'il a été.
01:21:32 En revanche, je continue à penser
01:21:35 qu'en tant que ministre, précisément,
01:21:38 à cause d'une forme d'inexpérience
01:21:40 et d'événements qui ont peut-être
01:21:43 bousculé sa sensibilité ces derniers mois,
01:21:47 il peut avoir éprouvé de l'émotion,
01:21:50 et on le voit tout simplement par la maladresse
01:21:54 à plusieurs reprises de son argumentation hier.
01:21:57 De mon point de vue, hein.
01:21:59 - D'estabiliser peut-être.
01:22:01 - Mais alors moi, j'ai pas du tout envie d'être gentil
01:22:03 avec quelqu'un comme monsieur Dupond-Moretti.
01:22:05 Je n'ai pas du tout envie de l'excuser.
01:22:07 - Ah, je vous ai pas dit que j'avais envie de l'être.
01:22:09 - Ça m'est complètement égal qu'il ait les moindres petits sentiments
01:22:12 de rien du tout.
01:22:13 C'est quelqu'un quand même qui n'est pas un bon garde des sceaux,
01:22:16 c'est quelqu'un qui a des a priori,
01:22:18 c'est quelqu'un qui n'est pas droit dans ses bottes.
01:22:20 Non, non, on n'a vraiment pas de chance.
01:22:22 Dupond-Moretti, Belloubet, Taubira, c'est vraiment dramatique.
01:22:26 - Frédéric, oui.
01:22:28 - Je le partage complètement, c'est-à-dire que
01:22:30 reprocher à Eric Dupond-Moretti d'être un mauvais ministre de la justice,
01:22:34 je m'associe totalement.
01:22:36 Par ailleurs, son côté buteur, c'est tout à fait possible.
01:22:40 Et c'est vrai que c'est comme ça qu'il est souvent présenté.
01:22:43 Il ne ressemble pas comme ça.
01:22:45 - Il le cache, il le cache.
01:22:47 - On aura un buteur ce soir.
01:22:49 - Mais néanmoins, ça ne veut pas dire que c'est pas un être humain.
01:22:54 Et un être humain qui peut, comme l'a dit Philippe tout à l'heure,
01:22:57 ne plus se maîtriser parce qu'effectivement,
01:23:00 je pense que là, il éprouve, à tort ou à raison,
01:23:03 un véritable sentiment d'injustice.
01:23:05 Mais pour le reste, vous avez parfaitement raison.
01:23:08 - C'est quand même dingue pour un ministre de la justice.
01:23:10 - C'est un très mauvais ministre de la justice.
01:23:12 Il n'est pas fait pour être ministre.
01:23:14 - En tout cas, merci. Merci beaucoup Frédéric de ce témoignage.
01:23:17 - Merci à vous.
01:23:19 - Le garde des Sceaux vient d'appeler, il vous embrasse.
01:23:21 Il vous salue.
01:23:23 Il vous remercie beaucoup pour cette jolie fleur que vous lui avez faite.
01:23:26 - Je ne suis pas rasé, ça va piquer.
01:23:28 - Ça fera deux personnes qui piquent alors.
01:23:30 Merci beaucoup Frédéric d'avoir appelé.
01:23:32 Merci beaucoup de ce témoignage.
01:23:34 Merci beaucoup Philippe Bilger.
01:23:36 - La prochaine fois, je vous jure une colère.
01:23:38 - Oui, oui, oui.
01:23:40 - On peut s'en passer.
01:23:43 Olivier Dartigolle, merci beaucoup d'avoir été avec nous.
01:23:46 Dans un instant, on va vous parler d'entrepreneuse avec Philippe David.
01:23:50 C'est les vraies voix responsables, les entrepreneuses,
01:23:53 qui s'engagent vraiment, qui prennent à bras le corps des sujets hyper importants.
01:23:57 - Comme la santé ou la fin du gaspillage alimentaire qui est complètement folle en chiffres.
01:24:03 23 millions de repas sont gaspillés par jour entre les champs et les usines.
01:24:07 - Mais donnez-les nous, on va les manger.
01:24:09 - Oui, on va s'en faire.
01:24:11 - Allez, à tout de suite. Restez avec nous.

Recommandée