• l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Madi Seydi, Pierre-Marie Sève, Directeur de l’Institut pour la Justice et Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LES_VRAIES_VOIX-2023-06-20##

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Transcription
00:00:00 Les vraies voix sur radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:05 Bienvenue à tous, merci en tout cas de nous écouter.
00:00:09 On voulait s'excuser avec Philippe David, puisque hier, visiblement, l'émission n'était pas assez bonne.
00:00:14 Donc ils nous ont coupé le faisceau, c'était pas suffisamment intéressant.
00:00:18 C'est un truc des russes ça, on va pas refuser ça.
00:00:20 Ils ont dit "ils sont nuls".
00:00:21 On peut parler d'eux en plus.
00:00:22 C'est ça, c'est sûr, blague nulle.
00:00:23 Donc on a eu la chance de faire une heure et quart d'émission, et ensuite ils nous ont coupé le faisceau en disant "Cécile et Philippe c'est n'importe quoi".
00:00:28 Au revoir et merci, on est avec Jacques Lessis.
00:00:30 - Mais nos lumières n'ont pas fuit.
00:00:33 - Voilà, vos lumières n'ont pas...
00:00:34 Enfin, nos lumières à nous tous en tout cas.
00:00:35 - On était dans le noir en plus.
00:00:36 - Non, juste pour vous dire qu'il y a eu un petit...
00:00:38 - On a fait rire une chanson fabuleuse.
00:00:40 - En rentraîne, on a raconté des histoires drôles, voilà.
00:00:42 Malheureusement, on l'a pas enregistrée, on aurait pu vous le diffuser.
00:00:45 Voilà, c'est juste un petit problème, vous savez, suite à ces orages, un problème technique.
00:00:50 Et en tout cas, voilà, tout est réparé, tout va bien.
00:00:52 On va pouvoir faire une émission jusqu'au bout ce soir.
00:00:54 Croisez les doigts Philippe David, on ne sait jamais.
00:00:57 Au sommaire de cette émission, on va revenir sur Bordeaux,
00:01:01 l'agression d'une rare violence à l'endroit d'une personne âgée
00:01:04 et sa petite-fille survenue à Bordeaux rappelle qu'un climat d'insécurité progresse en France
00:01:09 dans les grandes métropoles d'après les chiffres publiés le 31 janvier 2023 par le ministère de l'Intérieur.
00:01:14 L'année 2022 a été marquée par une hausse de la délinquance par rapport à 2021.
00:01:18 Et pourtant, certains sociologues continuent de dire le contraire finalement.
00:01:21 Oui, Cécile, et le gouvernement est conscient, je cite, du besoin de sécurité des Français
00:01:25 et promet d'augmenter les budgets de la justice, de la police, de la gendarmerie.
00:01:29 Mais comme vous voyez tout ce qui se passe dans les grandes villes françaises,
00:01:32 Paris, vous le savez, Marseille, il n'y a jamais eu autant de morts à cette période de l'année
00:01:37 par mort violente, notamment par Rafale de Kalachnikov, Nantes, on en parle,
00:01:40 Lyon, le quartier de la Guillotière a été la cible de pas mal de reportages dans l'insécurité y patente.
00:01:46 Maintenant, Bordeaux, est-ce que pour vous, les grandes métropoles françaises sont de plus en plus dangereuses ?
00:01:51 Le moins qu'on puisse dire, c'est que vous dites oui, puisque vous êtes 94% à le penser.
00:01:56 Et puis, on reviendra sur l'Ukraine. L'Ukraine doit-elle adhérer rapidement à l'OTAN ?
00:02:01 C'est notre question du jour. 18h30, le coupe projecteur des vraies voix.
00:02:04 La question de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN sera débattue au sommet de l'Alliance Atlantique,
00:02:08 prévue les 11 et 12 juillet à Vilnius.
00:02:11 Si Paris pouvait défendre l'adhésion, Emmanuel Macron, pourtant, propose de garantir avant tout la sécurité de l'Ukraine,
00:02:18 est pesé sur le conflit et encourage Moscou et Kiev à négocier une position assez complexe.
00:02:23 Oui, une position complexe. Il y a les pays qui sont membres de l'ex-Bloc soviétique,
00:02:28 qui sont à fond pour l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN. On pense à la Pologne ou aux Pays-Baltes.
00:02:32 Mais on pense aussi que, écoutez, est-ce que c'est la politique de la France,
00:02:36 qui a toujours eu une position plus équilibrée, on va dire, au sein de l'Alliance Atlantique,
00:02:41 de dire non, l'Ukraine ne doit pas rentrer tout de suite dans l'OTAN ?
00:02:45 Parce que, rappelons qu'après l'entrée des Pays-Baltes et maintenant la Suède et la Finlande,
00:02:49 ça pourrait être carrément un casus belli avec la Russie.
00:02:52 Est-ce que vous pensez que l'Ukraine doit rentrer rapidement dans l'OTAN ?
00:02:55 Ou plus tard ? Ou jamais ? Venez nous le dire au 0826 300 300.
00:02:59 Et c'est aussi un non massif, à plus de 94%, en tout cas. Vous pouvez continuer de commenter.
00:03:04 Ça n'est qu'un début, on est ensemble jusqu'à 19h. On vous souhaite la bienvenue, c'est les Vraies Voix.
00:03:08 Les Vraies Voix Sud Radio.
00:03:10 Avec Philippe Bilger qui est avec nous, qui a une petite toux. Ça va mon petit Philippe ?
00:03:14 Oui, j'ai un rhume qui arrive.
00:03:17 Mais j'espère que ça ne va pas altérer le point de vue de l'accusation.
00:03:23 On ne sait jamais, en tout cas ça peut être un argument pour Françoise de Gois, éditorialiste et lessive.
00:03:30 Mais je ne profiterai jamais d'une faiblesse de Philippe Bilger.
00:03:34 J'aime affronter Philippe quand il est en pleine possession de ses moyens.
00:03:38 Là aujourd'hui je vais être très offensif.
00:03:40 Excusez-moi, Françoise de Gois, il écrit "parlons vrai".
00:03:42 Vous entendre dire que vous ne profiteriez pas de la faiblesse, personne ne vous croit.
00:03:48 Moi je la crois. Moi aussi je la crois.
00:03:51 C'est absolument mon tempérament, c'est pour ça que j'en suis là.
00:03:54 Si j'étais un peu plus méchante, je pense que ça ne se serait pas tout un peu passé comme ça.
00:03:58 - Vous qualifiez le tord, vous l'avez oublié.
00:04:00 - Vous êtes tordu en fait. Vous prêtez aux autres vos sentiments.
00:04:04 C'est ça, mais c'est ça en fait.
00:04:06 - Philippe Bilger, je tiens à vous signaler que ce petit chat dans la gorge vous va à ravir.
00:04:10 - Ah bah c'est gentil.
00:04:11 - Ça vous donne une petite voix très sexy.
00:04:13 - On a beaucoup parlé d'un petit chat ces derniers temps.
00:04:16 - Voilà, voilà.
00:04:17 Madis, Aïdit, avec nous. Bonsoir Madis.
00:04:19 - Bonsoir.
00:04:20 - Conseillère en communication d'affluence et auteur de "Françaises" venu d'ailleurs publier chez Stock.
00:04:24 - J'ai l'impression que tout le monde c'est chez Plon et chez Stock.
00:04:27 - Oui, on a bien Plon.
00:04:29 - On a bien Stock aussi.
00:04:31 - Il y a un gros stock de Plon.
00:04:32 - Il y a un petit peu de Gallimard.
00:04:35 - Oui, mais d'abord, avec la couverture blanche, on n'y est pas encore.
00:04:39 Dans la prochaine vie, on verra si éventuellement on peut publier chez Gallimard.
00:04:43 - Vous êtes en train de faire un concours là.
00:04:45 - Oh, elle est bien là.
00:04:48 - Vous êtes sur la lignée d'hier.
00:04:51 - Qu'est-ce qui vous arrive ? Vous venez de faire une blague drôle, intelligente.
00:04:56 - Et puis fine.
00:04:57 - Et puis, oui, c'est une blague presque culturelle.
00:05:00 Le gars, il sait que Galli-Grasseuil, il sait Gallimard, Grassey, Le Seuil.
00:05:04 Il sait quelque chose sur la littérature, c'est pas mal.
00:05:07 - En tout cas, Philippe David, dès qu'il est dit, c'est chez Grassey.
00:05:11 - C'est sûr.
00:05:12 - Elle est bonne, elle.
00:05:14 - Je dois dire que, en gros, c'est une bonne blague.
00:05:17 - Elle a permis le Plon.
00:05:19 - Allez, 08-126-300-300, direction Lirault.
00:05:23 On part à Montpellier avec Gérald. Bonsoir Gérald.
00:05:26 - Bonsoir à tous.
00:05:27 - On va pas vous vanner Gérald, pas tout de suite.
00:05:29 On va attendre un petit peu.
00:05:30 Gérald, vous faites quoi dans la vie ? On est ravis de vous accueillir.
00:05:33 - Je suis responsable commercial dans l'animalerie.
00:05:36 - Ah, très bien.
00:05:37 - C'est-à-dire que je distribue de l'alimentation animale pour chiens et chats à travers des magasins.
00:05:41 - Ah, vous faites des croquettes ?
00:05:43 - C'est ça exactement.
00:05:44 - Est-ce que vous en avez pour Philippe David ?
00:05:46 - Il est sans glucose, sans gluten, sans rien.
00:05:51 - Pour juste le goût de la vie.
00:05:53 - Pour des animaux non déterminés, en fait.
00:05:57 C'est ça notre problème avec Philippe David.
00:05:59 Gérald, vous allez devoir commenter l'actualité avec nous.
00:06:01 On est ravis de vous accueillir.
00:06:02 Et bien entendu, vous allez pouvoir jouer contre l'une de nos vrais voix aujourd'hui.
00:06:05 Écoutez-les bien, parce qu'il va falloir que vous soyez stratégique.
00:06:08 Et puis, tout de suite, c'est l'actu du jour. Écoutez.
00:06:12 - Le plus grand jour de l'histoire du monde de la rugby.
00:06:17 Le début de la première fois de la finale de Rugby World Cup.
00:06:20 Et numéro 10, Fox à Menel.
00:06:23 - Vous avez reconnu ? On n'a pas trouvé en français.
00:06:26 J'ai cherché partout.
00:06:27 J'ai trouvé la finale en français.
00:06:28 C'est fait il y a 30 ans.
00:06:30 La première finale de la Coupe du Monde qui opposait la France aux All Blacks
00:06:35 et le 10 Grand Fox qui tape directement sur Frank Menel.
00:06:38 Une finale qu'on a malheureusement perdue 29 à 9.
00:06:41 - C'est incroyable, j'allais le dire.
00:06:43 - C'était quand même dingue.
00:06:45 On est une grande nation.
00:06:46 On se disait tout à l'heure que si on arrive à passer les camps,
00:06:49 on peut gagner la Coupe du Monde de rugby.
00:06:51 - En tout cas, ici, personne n'a vu puisqu'on était tous panés.
00:06:54 - Allez, tout de suite.
00:06:56 - Et vous permettez que je fasse un teasing.
00:06:58 Vendredi à 19h, il y aura la grande interview d'Antoine Dupont
00:07:02 par Patrick Roger sur Full Radio.
00:07:04 - Génial, génial.
00:07:05 - A quelle heure ?
00:07:06 - 19h03.
00:07:07 - 19h03, exactement.
00:07:09 - Et ce n'est pas le résultat du match.
00:07:12 - Ah non, non, non.
00:07:13 - Allez, tout de suite, le réquisitoire du procureur.
00:07:15 - Les vraies voix Sud Radio.
00:07:17 Le réquisitoire du procureur, Philippe Bilger.
00:07:21 - Vous voulez requérir contre ceux qui se croient plus importants que leur charge.
00:07:25 Par exemple, Donald Trump n'a pas eu le temps de trier
00:07:27 ses affaires personnelles et les secrets d'Etat.
00:07:29 - En effet, c'est l'explication qu'il a donnée en défense,
00:07:33 en indiquant que s'il avait des secrets d'Etat au milieu, chez lui,
00:07:38 c'est qu'il n'avait pas eu le temps de les enlever de ses affaires personnelles.
00:07:43 C'est hallucinant quand on y pense.
00:07:45 - Il est vraiment bizarre avec les slips, les chaussettes.
00:07:48 - J'y vois une démonstration de cette personnalité
00:07:53 complètement hors du commun, pour le pire, de l'acception,
00:07:58 qui est au-dessus de la charge qui lui a été confiée,
00:08:02 qui continue à être au-dessus, même lorsqu'il a dû la quitter,
00:08:06 dans les conditions qu'on sait, et qui se moque comme d'une guigne
00:08:10 des règles démocratiques de son grand pays.
00:08:13 Alors, j'en tire un motif de fierté.
00:08:16 Quoi qu'on pense de nos présidents, tout de même,
00:08:19 il n'y en a pas 20 qui auraient cette attitude,
00:08:22 après avoir quitté son mandat, et bien sûr, en emportant des secrets d'Etat.
00:08:28 Certains ont peut-être été imprudents dans les révélations qu'ils ont pu faire,
00:08:33 mais ça n'a rigoureusement rien à voir avec cette sorte d'outrecuidance et d'outrance
00:08:39 qui consiste à penser qu'on est supérieur à tout ce que la démocratie vous a légué,
00:08:45 et à l'égard de laquelle on aurait dû être reconnaissant.
00:08:48 - Françoise de Goyes.
00:08:49 - Je ne suis pas sûre du tout que ce ne soit pas l'apanage des gens qui nous dirigent.
00:08:53 En réalité, nous ne savons pas qui a emporté quoi en quittant l'Elysée.
00:08:57 Et ce qu'on sait, c'est qu'il y a des présidents qui signent les piliers de l'Elysée
00:09:00 de leurs initiales, qui font mettre leur nom, ça on le sait,
00:09:04 on le sait avec François Mitterrand notamment.
00:09:06 Donc honnêtement, je vous trouve assez indulgent.
00:09:10 Je pense que la fonction du pouvoir fait disjoncter déjà des gens
00:09:14 qui ne sont pas terriblement équilibrés à l'intérieur,
00:09:17 même s'ils sont intelligents, cultivés, etc.
00:09:19 Et je crois qu'il y a toujours un moment,
00:09:22 l'hubris frappe tous les dirigeants des grandes nations, c'est ce que je crois.
00:09:26 Je ne dédouane pas Donald Trump qui lui est un degré complètement...
00:09:30 Mais je veux dire par là que l'idée de la surpuissance au-dessus de tout
00:09:35 est quelque chose, de mon point de vue, qui frappe tous les dirigeants des pays occidentaux.
00:09:39 J'enlève bien sûr les dirigeants du Nord, qui ce sont de l'Europe du Nord,
00:09:42 notamment les Allemands, qui se sont, à cause de leur histoire,
00:09:46 totalement protégés, y compris les Italiens,
00:09:48 avec une constitution tellement verrouillée qu'elle ne permet plus ce genre de pensée.
00:09:52 - Maddy Sidi ?
00:09:53 - Moi je crois que Donald Trump, d'ailleurs il n'y a pas de surprise,
00:09:57 parce qu'il a été comme ça depuis le départ.
00:09:58 Donald Trump, quand il est arrivé au pouvoir, il est arrivé d'une manière assez au-cambolès.
00:10:02 Tout son mandat a été très folklorique.
00:10:05 Donc honnêtement, moi je n'ai aucune surprise d'apprendre qu'il soit parti avec des choses.
00:10:08 Ça ne me surprend pas.
00:10:09 - Là je ne parlais, Françoise, que de ce type de comportement.
00:10:13 Je suis assez d'accord sur la démesure, l'hubris,
00:10:16 mais l'hubris française a tout de même, j'allais dire, un tour un peu plus prosaïque.
00:10:22 - Peut-être, mais je serais assez curieuse par exemple, si vous voulez être prosaïque,
00:10:26 je serais assez curieuse d'aller voir le mobilier de France par exemple.
00:10:29 - Oui, et de voir combien de pièces ont disparu.
00:10:32 - Et combien de pièces se retrouvent chez des présidents et chez des ministres.
00:10:36 - Oui, et des tableaux.
00:10:37 - Donc vous savez, l'un dans l'autre, je pense quand même que ça rend assez dingue cette histoire.
00:10:43 - Et pour la petite anecdote, souvenez-vous de certains ex-politiques
00:10:46 qui se font filmer chez eux avec des tableaux qui appartiennent à l'État.
00:10:49 - Oui, avec un ancien président, on peut en parler paix à son âme,
00:10:53 qui a reçu une consoeur du monde dans une immense bibliothèque absolument magnifique
00:10:58 et puis elle l'attendait, elle s'est approchée et elle s'est rendue compte que ça n'était qu'une façade.
00:11:03 Que ça n'était que des façades en carton.
00:11:06 - Allez, vous restez avec nous, on va revenir sur ce drame.
00:11:09 Cette grand-mère et sa petite-fille qui ont été violemment agressées lundi à Bordeaux.
00:11:12 Un drame qui relance forcément le grand sujet de l'insécurité dans les grandes métropoles.
00:11:16 Avec cette question, est-ce qu'elles sont de plus en plus dangereuses ?
00:11:20 Alors, il y a un rapport qui est tombé sur l'insécurité en France, par le ministre de l'Intérieur en tout cas.
00:11:26 Mais les sociologues ont tendance à dire que c'était déjà comme ça avant.
00:11:30 On en parle dans quelques instants, juste après les trois mots dans l'actu de Félix Mathieu.
00:11:34 On vous souhaite la bienvenue, on est ensemble jusqu'à 17h.
00:11:37 Avec nos vraies voix du jour, on vous souhaite la bienvenue.
00:11:41 Philippe Bilger, bien entendu, est avec nous.
00:11:43 On vous voit aussi. Et Mahdi Saidi, aujourd'hui.
00:11:46 Et vous, au 0826 300 300, on a notre Gérard, qui nous appelle de Montpellier.
00:11:50 Et qui est notre vrai voix du jour et qui peut intervenir, bien entendu, quand il le voudra.
00:11:55 Et dans un instant, on va revenir sur l'insécurité suite à ce qui s'est passé à Bordeaux.
00:11:59 Cette agression assez violente sur une personne âgée et sa petite-fille.
00:12:05 Et qu'en pensez-vous ? Est-ce que vous pensez que les grandes métropoles françaises sont de plus en plus dangereuses ?
00:12:09 Vous nous dites en majorité oui. On a envie de vous entendre 0826 300 300.
00:12:13 Et tout de suite, c'est trois mots dans l'actu et c'est Félix Mathieu.
00:12:15 Les vraies voix Sud Radio.
00:12:17 Bonsoir Félix Mathieu.
00:12:18 Bonsoir tout le monde.
00:12:19 Les trois mots dans l'actu sont dissolution, perquisition et mobilisation.
00:12:23 Dissolution des soulèvements de la terre.
00:12:25 Gérald Darmanin s'en prend au collectif écologiste après un week-end d'affrontement contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin.
00:12:31 Perquisition dans plusieurs instances d'organisation des Jeux Olympiques de l'année prochaine.
00:12:36 La première épreuve des JO sera judiciaire.
00:12:38 Et puis, mobilisation pour retrouver le sous-marin disparu en descendant explorer l'épave du Titanic.
00:12:45 Un français se trouve à bord, le spécialiste des océans, Pierre-Henri Narjolet.
00:12:49 Les vraies voix Sud Radio.
00:12:52 Il en avait déjà été question après les manifestations anti-bassines à Sainte-Sauline.
00:12:56 Gérald Darmanin va donc remettre sur la table la dissolution des soulèvements de la terre demain matin lors du Conseil des ministres.
00:13:03 Il l'a annoncé tout à l'heure à l'Assemblée nationale.
00:13:05 Le ministre de l'Intérieur interpellé par un député Renaissance sur les violences de ce week-end
00:13:10 lors des manifestations interdites d'opposants à la ligne ferroviaire Lyon-Turin.
00:13:14 Grâce au travail de nos services de renseignement et grâce aux autorités italiennes que je voudrais ici remercier,
00:13:19 une centaine d'éléments radicaux venus d'Italie ont pu être bloqués à la frontière.
00:13:24 Et malgré cela, malheureusement, deux jours d'affrontement, une autoroute occupée,
00:13:29 une voie ferrée coupée et de nombreux personnels des services publics devant la haine et la violence.
00:13:36 Alors oui, à la demande du président de la République et de la Première ministre,
00:13:40 demain matin je présenterai au Conseil des ministres le décret de dissolution des soulèvements de la terre.
00:13:45 Un décret de dissolution qui était prêt depuis deux mois.
00:13:48 Emmanuel Macron avait déjà pressé la Première ministre de donner son feu vert au texte
00:13:52 lors du dernier Conseil des ministres la semaine dernière.
00:13:54 Une dissolution juridiquement complexe vu qu'on parle d'un collectif composite et non pas d'une entité juridique monolithique.
00:14:00 De leur côté, en tout cas, les soulèvements de la terre dénoncent dans un communiqué
00:14:04 une dissolution très politique, particulièrement inquiétante,
00:14:07 réclamée directement aux chefs de l'État, disent-ils, par l'agro-industrie et la FNSEA.
00:14:12 Philippe Ligère, peut-être une réaction ?
00:14:14 Alors, je risque d'être un peu long là, Fécile.
00:14:19 Je dirais d'abord, je ne suis pas déçu de cette demande de Gérald Darmanin, si elle va au bout,
00:14:28 mais j'aurais plutôt souhaité de sa part une réflexion plus approfondie sur le fait que,
00:14:33 dorénavant, toute manifestation interdite, en réalité, pratiquement, est tolérée.
00:14:40 Je veux dire, on savait qu'on n'avait pas le droit de la faire, elle a été faite,
00:14:44 et ce que je ne voudrais pas, c'est que si la dissolution survenait,
00:14:49 et bien, par cette sorte de fluidité associative, d'autres choses se recréer,
00:14:55 qui ressembleront comme deux gouttes d'eau sous les mains de la terre.
00:14:58 François Asselineau.
00:15:00 C'est très politique, bien sûr, ils ont raison, les soulèvements de la terre,
00:15:03 de dire que c'est une décision politique, mais toutes les décisions en la matière sont politiques.
00:15:06 Voilà, qu'est-ce qui s'est passé ce week-end ? Qu'est-ce qui s'est passé à Sainte-Vassine ?
00:15:10 À Sainte-Solide.
00:15:11 À Sainte-Solide, pardon, sur les bassines.
00:15:13 À Sainte-Vassine, sur les solides, oui.
00:15:15 Non, mais je comprends qu'Elisabeth Borne, voilà, attende, regarde, je comprends très bien.
00:15:22 Est-ce qu'il y a un parallèle à faire entre ce type de mouvements,
00:15:28 les ligues d'extrême droite ou d'extrême gauche ultra-violente,
00:15:31 qui n'ont pas relancé, renoncé à la violence politique ? Je ne sais pas, je pense que...
00:15:35 Je comprends ce que fait Gérald Darmanin, je comprends le signal qu'il veut envoyer,
00:15:39 je garde mon joker.
00:15:41 Maddy Seydi.
00:15:42 Et là, du signal, moi, ce qui me préoccupe, c'est la réalité de la dissolution, en fait.
00:15:46 Parce que finalement, on peut dissoudre une association,
00:15:48 et finalement, elle se reconstitue de manière même informelle.
00:15:52 Qu'est-ce que ça vaut, en fait ?
00:15:54 On a dissous tellement d'associations, à un moment, d'associations d'extrême gauche, d'extrême droite...
00:15:59 Et là, c'est un collectif, c'est encore plus compliqué.
00:16:01 Donc, juridiquement, il n'y a pas d'existence légale.
00:16:04 Et qu'est-ce que ça représente ? Demain, les mecs se remettent ensemble, ils font ce qu'ils font.
00:16:08 Donc, pour moi, c'est juste un effet d'annonce très politique, comme ça vient d'être dit.
00:16:11 Après, le militantisme très proactif, on connaît.
00:16:16 On connaît ça avec Greenpeace aussi.
00:16:17 Donc, je suis un peu partagé.
00:16:19 Second mot.
00:16:20 Perquisition sur plusieurs sites des Jeux Olympiques.
00:16:22 À 400 jours des épreuves Légio 2024, doivent en affronter une première.
00:16:26 Le comité d'organisation perquisitionné aujourd'hui,
00:16:29 mais aussi plusieurs autres sites en région parisienne,
00:16:32 comme par exemple les locaux de Solidéao, la société de livraison des ouvrages olympiques.
00:16:37 Une perquisition dans le cadre de deux enquêtes du Parquet national financier.
00:16:41 Des faits présumés de prise illégale d'intérêt, détournement de fonds publics, favoritisme, recel de favoritisme.
00:16:47 Le ministère des Sports des Jeux Olympiques n'a pas souhaité réagir pour le moment.
00:16:51 En tout cas, ces dernières années, plusieurs rapports avaient mis en garde
00:16:53 contre les risques liés aux atteintes à la probité ou aux possibles conflits d'intérêt
00:16:57 pour de gros événements comme ça, pointant des procédures d'achat imprécises ou incomplètes.
00:17:02 Autre ennui judiciaire pour ces JO, dix ouvriers qui ont travaillé à l'époque sans papier sur les chantiers
00:17:07 ont assigné plusieurs géants du bâtiment Prud'homme de Bobigny.
00:17:10 Ils réclament la reconnaissance de leur travail et le versement des arriérés de salaire.
00:17:14 - Philippe Bélger, le premier marathon, il va être judiciaire ?
00:17:16 - Oui, enfin, c'est étonnant de voir à quel point l'intégrité singulière et collective a disparu.
00:17:24 Comme si presque inéluctablement, dans les grandes manifestations,
00:17:28 et en amont en l'occurrence, comme s'il était fatal qu'il y eût des transgressions.
00:17:36 Ça devient un peu hallucinant pour qui espère encore dans la nature humaine.
00:17:42 - Il y a toujours des transgressions, simplement maintenant on le sait.
00:17:45 Vraiment, c'est une poule aux œufs d'or les JO, ce sont des marchés colossaux,
00:17:50 c'est en milliards d'euros, donc évidemment vous avez toujours des gens qui vont essayer de gratter.
00:17:56 Moi je trouve ça quand même un petit peu inquiétant, mais ce qui m'intéresse beaucoup,
00:18:00 par contre, c'est les dix ouvriers sans papiers qui font faire raquer les grandes entreprises.
00:18:05 Et je parle un peu brutalement, mais je trouve que c'est très très bien.
00:18:09 Vous vous souvenez, les JO de Pékin, le nombre, ils ont rasé tous les routangs dans le centre-ville,
00:18:15 la vieille ville, le nombre d'ouvriers qui sont morts sur les chantiers, bien ainsi.
00:18:18 - Au Qatar.
00:18:19 - Oui au Qatar, par exemple.
00:18:20 - En parlant du Qatar, mais là on parle des JO, donc si on fait JO à JO,
00:18:23 je pense que c'est très bien que les ouvriers aient gain de cause.
00:18:27 - La solidéo, elle n'est pas à son premier coup.
00:18:29 Elle avait déjà eu une affaire avec des propos, je ne sais plus, racistes,
00:18:33 il y avait eu déjà une première affaire, ils ont eu l'affaire des sans-papiers,
00:18:36 ça commence à faire beaucoup, moi j'aimerais bien voir, est-ce que ça va aboutir vraiment à quelque chose,
00:18:41 à un an des JO, c'est embêtant, la ministre ne s'est toujours pas prononcée, on ne sait pourquoi,
00:18:45 je suis curieuse de savoir comment elle va sortir la tête de ça.
00:18:49 - Avec le troisième mot, Félix, qui est mobilisation, la France se joint à la course contre la monde
00:18:54 dans l'Atlantique Nord, au-dessus de l'épave du Titanic.
00:18:57 - L'Institut français Ifremer déroute un navire avec un robot sous-marin,
00:19:01 grande profondeur au large de Terre-Neuve, dans cette zone où repose le Titanic
00:19:05 à 4000 mètres de profondeur.
00:19:07 Dimanche, un petit sous-marin d'exploration a disparu sur place avec 5 personnes à bord,
00:19:12 parmi lesquelles un Français, Paul-Henri Narjolet, spécialiste des océans et du mythique paquebot,
00:19:17 il y accompagnait un milliardaire britannique, PDG d'une entreprise de vente de jets privés.
00:19:22 Et ce cours, venu des Etats-Unis et du Canada, n'exclut aucun scénario,
00:19:26 il scrute donc la surface comme les profondeurs, explique Robert Simpson,
00:19:30 officier des gardes-côtes américains.
00:19:32 - Nous avons lancé deux avions depuis notre base aérienne d'Elizabeth City,
00:19:37 deux HC-130 à longue portée, pour la recherche et le sauvetage.
00:19:43 Ils ont survolé le site pour observer la surface de l'eau,
00:19:45 et voir si nous pouvons trouver un signe du vaisseau à ce stade.
00:19:48 Le Canada a également envoyé l'un de ses avions militaires, doté de la technologie du sonar avec des bouées.
00:19:57 Il peut utiliser le sonar sous la surface de l'eau, pour essayer de localiser le sous-marin.
00:20:01 - Le petit sous-marin perdu en mer, baptisé le Titan, dispose d'une autonomie en oxygène de 96 heures.
00:20:07 Les occupants, s'ils sont encore vivants à l'heure qu'il est,
00:20:09 pourraient donc en manquer dès demain ou après-demain.
00:20:11 Le bateau français de l'Ifremer devrait lui arriver sur zone ce soir à 20h00 heure française.
00:20:16 - Incroyable cette histoire !
00:20:18 - C'est terrible !
00:20:20 - Mais la mobilisation internationale...
00:20:22 - Certains disent que comme il n'y a pas de balise GPS,
00:20:24 il est peut-être déjà remonté à la surface,
00:20:26 mais que dans ces cas-là, il va falloir le retrouver.
00:20:28 Donc on ne sait pas s'il est sous la mer ou à la surface.
00:20:32 - Ce serait le meilleur décalage.
00:20:34 - Mais il ne peut pas à la surface, il ne peut pas signaler...
00:20:36 - Ah bah non, il n'a pas de radio.
00:20:38 - Ce qui est quand même dingue.
00:20:40 - Oui, bon, écoutez, je ne sais pas.
00:20:42 On va suivre ça, ces opérations, j'espère qu'ils vont bien.
00:20:45 - Oui, ça c'est mon petit temps.
00:20:47 - Restez avec nous, dans un instant,
00:20:49 on va revenir sur cette agression d'une rare violence
00:20:51 à l'endroit d'une personne âgée et à sa petite fille,
00:20:53 survenue hier à Bordeaux,
00:20:55 et qui rappelle ce climat d'insécurité
00:20:58 que certains ressentent dans certaines grandes villes,
00:21:01 ou en tout cas, villes françaises.
00:21:03 Qu'en pensez-vous ?
00:21:05 Est-ce que vous pensez que les grandes métropoles françaises
00:21:08 sont de plus en plus dangereuses ?
00:21:10 Oui ou non ? Vous nous dites oui à 92%.
00:21:12 Appelez-nous 0 826 300 300 pour nous en parler, Philippe.
00:21:15 - Absolument. Le seul numéro à appeler tous les soirs,
00:21:17 en France, entre 17h et 20h.
00:21:20 - A tout de suite.
00:21:22 - Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:21:24 - Et vous avez raison de choisir les vraies voix jusqu'à 19h.
00:21:28 Pas mal de choses à vous dire.
00:21:30 On va commenter l'actualité, bien entendu,
00:21:32 avec Philippe Bilger qui est avec nous. Ça va Philippe ?
00:21:34 - Oh, il est en forme mon Philippe.
00:21:36 - Il pouvait parler dans le micro, le monsieur !
00:21:38 - Mais il parle, il parle.
00:21:40 - Mais, quelques règles d'urbanité qui font que je regarde.
00:21:44 - C'est parce que tu te débrouilles.
00:21:46 Ça fait 20 ans que tu fais de la radio et 20 ans qu'il n'arrive pas à parler dans le micro.
00:21:48 - Mais j'essaie de confilier Politef et Médiactivation.
00:21:51 - Oui, bah voilà, tourne le micro vers ça !
00:21:53 - Oh le gars !
00:21:55 - En fait, vous êtes polymédiatique.
00:21:57 - Voilà.
00:21:59 - Françoise de Gaulle est avec nous. Ça va François ?
00:22:01 - Ça va très bien. Je ne sais pas ce que je fais
00:22:03 dans cette conférence d'handicapés mentaux,
00:22:05 mais je suis là.
00:22:07 Voilà, c'est ça.
00:22:09 Et ça, vraiment, c'est un questionnement sur moi-même.
00:22:11 - Toujours, toujours, toujours.
00:22:13 - Pourquoi je suis là ?
00:22:15 - La gentillesse des gens de gauche.
00:22:17 - C'est le côté généreux de la gauche.
00:22:19 - Madi Saïd est avec nous. Ça va Madi ?
00:22:21 - Très bien.
00:22:23 - On est ravis de vous accueillir en tout cas.
00:22:25 Allez tout de suite avec vous, le grand débat du jour.
00:22:27 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:22:31 - Bordeaux, ville tranquille.
00:22:33 - L'agression s'est déroulée hier aux alentours de 17h30 à Bordeaux.
00:22:37 - La scène est filmée par la caméra de l'interphone de l'immeuble.
00:22:40 - On voit une dame de 73 ans avec sa petite-fille de 7 ans.
00:22:43 - Mais l'agresseur va en quelques secondes tirer,
00:22:45 projeter au sol violemment les deux victimes.
00:22:47 - Les images sont d'une violence inouïe.
00:22:49 - Plus personne aujourd'hui ne peut affirmer dans le pays
00:22:51 que l'insécurité est un sentiment, c'est une réalité.
00:22:53 - Les choses se dégradent et on n'avait pas l'habitude de ça à Bordeaux.
00:22:56 - Les maires des grandes villes sont particulièrement mobilisés
00:22:59 pour faire en sorte que leur territoire municipal
00:23:03 ne puisse donner lieu à de telles agressions.
00:23:06 - Effectivement, hier à Bordeaux, cette grand-mère et sa petite-fille
00:23:11 ont été violemment agressées au pied de leur immeuble
00:23:13 par un homme de 29 ans, connu des services de police
00:23:15 pour une quinzaine de condamnations.
00:23:17 C'est un événement qui rappelle un climat d'insécurité
00:23:19 qui progresserait en France, dans les grandes métropoles.
00:23:22 D'après les chiffres publiés le 31 janvier 2023 par le ministère de l'Intérieur,
00:23:25 l'année 2022 a été marquée par la hausse de la délinquance.
00:23:29 Rapport à 2021, Philippe.
00:23:31 - Oui, Cécile, un constat reconnu par Olivier Véran,
00:23:33 le porte-parole du gouvernement, qui entend répondre
00:23:35 à cette montée de la violence par une augmentation
00:23:37 du budget de la justice, ainsi que des effectifs de police et de gendarmerie.
00:23:41 Est-ce que vous penseriez que ce sera suffisant ?
00:23:43 Vous habitez une grande ville, vous habitez une banlieue de grande ville.
00:23:46 Est-ce que vous trouvez que l'insécurité augmente dans la ville
00:23:49 ou la métropole dans laquelle vous habitez ?
00:23:51 Venez témoigner, on attend vos appels au 0826 300 300.
00:23:56 - Et notre invité pour en parler, Pierre-Marie Sève, est avec nous.
00:23:59 Bonsoir, merci d'être en direct chez nous.
00:24:01 - Merci de m'avoir invitée.
00:24:02 - Merci. Directeur de l'Institut de la Justice, Philippe Bilger.
00:24:05 On en parle tout le temps de cette insécurité.
00:24:07 Certains nous disent "non, non, non, c'est un sentiment, les sociologues..."
00:24:10 Et finalement, les chiffres parlent.
00:24:12 - Oui, je dirais qu'aujourd'hui, il y a un progrès.
00:24:16 Plus personne ne parle du sentiment d'insécurité,
00:24:19 même le garde des Sceaux a changé de discours à ce sujet.
00:24:23 Pour le reste, moi, je pense en effet que l'insécurité augmente
00:24:29 sur le plan délectuel et même criminel,
00:24:32 et j'entends bien les sociologues qui nous disent que
00:24:35 il y a si longtemps, il y avait également des infractions
00:24:40 et qu'aujourd'hui, il n'y en a pas davantage.
00:24:42 Tout ce que je constate, c'est que le citoyen
00:24:45 vit de plus en plus difficilement les infractions
00:24:48 qu'il subit dans les grandes métropoles ou ailleurs.
00:24:51 Deuxième élément, et je veux essayer d'être pertinent
00:24:55 en étant à la fois indigné devant ce qui se passe,
00:24:59 c'est le fait que, évidemment, on en a déjà parlé ici,
00:25:04 on n'arrivera jamais à une délinquance zéro.
00:25:07 Je rêverais d'une société idéale où l'humain serait exemplaire.
00:25:12 Ça n'arrivera jamais. Troisième élément,
00:25:15 avec beaucoup de retard, Emmanuel Macron,
00:25:20 par une forme de cymisme avéré, décide d'emprunter
00:25:25 tout ce que la droite a de meilleur,
00:25:27 une restauration de l'ordre, une volonté de rigueur,
00:25:31 et il se sert de Gérald Darmanin, qui sur ce plan
00:25:34 a été le plus cohérent. Mais on n'arrivera à rien.
00:25:38 Ce qui me fait peur, c'est de voir cette politique
00:25:42 qui semble aller dans le bon sens,
00:25:44 et une réalité qu'il a des soins en permanence.
00:25:47 - Françoise de Gaulle. - Plusieurs choses.
00:25:49 D'abord, je voudrais tout de suite dire,
00:25:51 tout le monde sait que je suis une femme de gauche,
00:25:53 mais la gauche, elle est républicaine,
00:25:55 et moi je suis une royaliste, c'est Goleniste,
00:25:57 et l'ordre juste, c'est vraiment ma boussole.
00:25:59 - C'est difficile d'être royaliste et républicaine en même temps.
00:26:01 - Bien sûr, mais je ne peux pas me satisfaire
00:26:03 des images qu'on voit, elles sont tout à fait intolérables.
00:26:05 Je dis juste deux choses. Pour commencer,
00:26:07 la première, la famille, ce matin,
00:26:09 a fait un communiqué très sévère,
00:26:11 en disant qu'elle était indignée
00:26:13 par la récupération politique, ethnique,
00:26:16 et sur les questions migratoires
00:26:18 de ceux qui est arrivé à la grand-mère
00:26:20 et à sa petite-fille.
00:26:21 Ça, je trouve ça très important,
00:26:22 parce que c'est la première fois que j'entends
00:26:24 des victimes dire "nous ne voulons pas
00:26:27 être instrumentalisés, nous refusons
00:26:29 de rentrer dans ce jeu-là".
00:26:31 Donc, ça n'enlève rien à la gravité des faits commis.
00:26:33 La deuxième chose très importante,
00:26:35 c'est la BAC, et je trouve qu'il faut
00:26:37 quand même les féliciter.
00:26:38 Moi, je n'aime pas la BAC,
00:26:40 quand elle se mêle de maintenir l'ordre
00:26:42 dans les manifestations, ce n'est pas son travail.
00:26:44 Mais en revanche, la BAC, là,
00:26:46 a fait un travail remarquable.
00:26:47 En quelques heures, le type était serré,
00:26:49 il a été arrêté, ça s'est lié vraiment
00:26:51 au travail de terrain de la BAC.
00:26:53 Après, sur la question, je ne peux que dire
00:26:56 "ok" à Olivier Véran quand il dit
00:26:58 "plus de moyens pour la justice,
00:26:59 plus de moyens pour la police", évidemment.
00:27:01 - Maddy Seydi.
00:27:02 - Évidemment, moi je trouve que,
00:27:04 déjà c'est bien qu'il y ait une prise de conscience
00:27:06 que finalement, l'insécurité,
00:27:07 ce n'est pas seulement un sentiment.
00:27:09 Quoi qu'on dise, en France, en tout cas,
00:27:10 il y a toujours eu de la violence, c'est sûr,
00:27:12 comme dans tous les pays,
00:27:13 mais aujourd'hui, c'est quand même un autre niveau.
00:27:15 C'est un autre degré de violence.
00:27:17 Par exemple, je crois qu'il y avait quand même
00:27:19 certaines personnes qui étaient épargnées avant,
00:27:20 c'était les personnes âgées,
00:27:21 il y avait quand même ce sentiment,
00:27:22 on ne touchait pas aux personnes âgées.
00:27:23 Aujourd'hui, il n'y a pas un jour qui passe
00:27:25 sans qu'on ait entendu qu'une personne âgée
00:27:26 s'est fait violer,
00:27:27 elles se font tabasser,
00:27:29 elles se font agresser.
00:27:30 Alors oui, c'est bien, la police a besoin de moyens,
00:27:32 ça c'est une bonne chose.
00:27:33 La justice aussi, moi je ne demande qu'à voir.
00:27:36 Je trouve que j'espérais que ça va s'améliorer.
00:27:38 Tout à l'heure, Philippe Giger nous disait
00:27:41 qu'Emmanuel Macron avait compris quelque chose
00:27:43 en s'appuyant sur Darmanin.
00:27:45 J'espère que ça ne sera pas que des mots,
00:27:47 que ce n'est pas que de la politique,
00:27:49 ce n'est pas seulement un appel de pied
00:27:52 aux électeurs de droite en leur disant
00:27:53 "Voilà, vous voulez la sécurité, nous vous la donnons".
00:27:56 Moi j'attends de voir, mais effectivement,
00:27:58 il y a longtemps que dans ce pays,
00:28:00 on est dans une France qui est de plus en plus violente.
00:28:02 Pierre-Marie Sève, je rebondis sur ce que disait Françoise,
00:28:05 je vous ai vu d'audiler de la tête justement
00:28:08 sur l'indécence peut-être finalement
00:28:11 de la récupération politique.
00:28:13 Oui, moi je voudrais vous citer quand même
00:28:15 une phrase de Demosthènes,
00:28:16 qui était, vous savez, un orateur grec.
00:28:19 Il travaillait avec des cailloux dans la bouche,
00:28:21 vous savez, pour avoir une très bonne diction.
00:28:22 C'est exactement lui.
00:28:23 Merci de me cultiver,
00:28:24 comme si je ne connaissais pas Demosthènes.
00:28:26 Je compare ce que vous dites à ce qu'il avait dit lui.
00:28:28 Il disait par exemple,
00:28:30 et il disait une phrase qui moi me semble très importante,
00:28:32 "Tout acte de violence porte atteinte à la société
00:28:35 et lèse même ceux qu'il ne vise pas".
00:28:38 Et je pense que c'est très vrai.
00:28:39 Dans les cinq fonctions de la peine
00:28:41 qu'on apprend en droit,
00:28:42 que j'ai appris il y a quelques années,
00:28:44 on avait cinq fonctions,
00:28:45 on avait la neutralisation,
00:28:46 on avait la dissuasion,
00:28:47 on avait la réinsertion,
00:28:48 la réparation pour les victimes,
00:28:50 et on avait la rétribution.
00:28:51 La rétribution, c'est de faire en sorte
00:28:53 que l'offense qui a été faite à la société
00:28:55 tout entière soit punie.
00:28:57 Et il me semble que dans ce travail de rétribution,
00:29:00 il est même démocratiquement sain
00:29:02 que la population en elle-même ait le droit
00:29:04 d'avoir un avis sur les crimes et les délits
00:29:07 qui sont commis,
00:29:08 et surtout ceux qui sont portés à la connaissance
00:29:10 par des vidéos aussi choquantes que celle-ci.
00:29:12 Et donc ?
00:29:13 Et donc je pense que nous avons le droit
00:29:15 de nous exprimer sur les crimes et les délits
00:29:17 qui ont lieu, comme celui-ci,
00:29:19 et particulièrement quand ils sont très choquants
00:29:21 comme celui qu'on a vu.
00:29:22 Mais nous sommes en démocratie,
00:29:24 tout le monde a le droit absolument de s'exprimer.
00:29:26 Ce qu'on n'a pas le droit de faire,
00:29:27 c'est de l'utiliser, de le récupérer.
00:29:28 Et c'est le droit de la famille.
00:29:29 Et c'est le droit de la famille de dire
00:29:31 que ce à quoi elle assiste avec les amis d'Éric Zemmour,
00:29:34 je ne sais pas si vous êtes un ami d'Éric Zemmour,
00:29:36 avec l'extrême droite, avec la droite radicale,
00:29:39 la famille a le droit,
00:29:41 et c'est la première fois que je l'entends,
00:29:42 et ça c'est ce qui est nouveau, je pense,
00:29:44 dans ce fait divers,
00:29:45 elle a le droit de dire qu'elle est indignée,
00:29:47 qu'elle ne veut pas qu'on utilise ça.
00:29:49 - Vous savez ?
00:29:50 Non mais tout le monde a le droit d'avoir un avis,
00:29:52 donc de laisser à la famille le droit d'exprimer le sien aussi,
00:29:55 surtout avec votre grand sens de la démocratie, mon cher ami.
00:29:58 - Oui.
00:29:59 Vous savez qu'en droit français,
00:30:01 quand il y a un crime ou un délit qui est commis,
00:30:03 ça n'est pas la victime qui demande réparation,
00:30:07 qui traîne la personne,
00:30:09 mais exactement, le parquet représente la société tout entière.
00:30:12 - Mais vous pensez qu'on a grandi dans une caisse ?
00:30:15 - Absolument pas !
00:30:16 - Attendez, je me parle, je parle à tout le monde.
00:30:18 - Françoise, c'est ce qui est intéressant,
00:30:20 parce que tout le monde n'a pas le même niveau d'information
00:30:22 de gens qui nous écoutent,
00:30:23 donc il ne parle pas qu'à vous.
00:30:25 - Je ne m'adresse pas qu'à vous, je ne parle pas à personne.
00:30:27 - Tout le monde le sait en fait.
00:30:29 - Non, tout le monde ne sait pas.
00:30:31 - Je ne suis pas sûr.
00:30:32 - Mais en ce qui me concerne,
00:30:34 je ne savais pas que la famille ne dévierait pas de récupération.
00:30:37 - Elle fait plus que ça la famille,
00:30:39 elle communique non-stop depuis ce matin en disant "arrêtez-vous".
00:30:42 - Mais moi ça ne me gêne pas,
00:30:43 elle fait ce qu'elle veut,
00:30:45 et ça ne m'empêche pas de confidérer
00:30:47 que cette agression violente,
00:30:49 elle résulta,
00:30:51 le laxisme c'est un terme trop utilisé,
00:30:54 d'une faiblesse dans la politique pénale.
00:30:57 - Vous êtes d'accord, mais elle ne parle pas de ça.
00:31:00 Elle dit "on ne veut pas que ça soit utilisé"
00:31:02 dans les arguments toxiques sur l'ethnicité,
00:31:06 elle est très précise,
00:31:08 et sur le caractère migratoire.
00:31:10 - Ce n'était pas le débat d'aujourd'hui.
00:31:12 - C'est intéressant.
00:31:13 - Oui c'est intéressant,
00:31:14 mais le débat d'aujourd'hui c'est de se dire
00:31:16 "effectivement, est-ce que l'insécurité augmente ?"
00:31:19 - Surtout dans les grandes villes.
00:31:20 - Parce que ce climat d'insécurité...
00:31:22 - Alors excusez-moi, je connais bien Bordeaux,
00:31:24 c'est une ville quand même,
00:31:25 parmi les grandes villes françaises,
00:31:26 une des plus calmes,
00:31:27 et là quand on voit ce qui s'est passé à Bordeaux,
00:31:29 il semblerait que ça change.
00:31:31 - Juste Philippe,
00:31:32 alors une des villes les plus calmes,
00:31:33 et vous vous souvenez quand on a couvert
00:31:35 toute la crise des Gilets jaunes,
00:31:36 on s'est rendu compte, incroyable,
00:31:38 que Bordeaux était dans des endroits
00:31:40 où finalement les manifestations étaient les plus violentes,
00:31:42 et ça nous avait vraiment décontenancés.
00:31:44 - C'est ça.
00:31:45 - Et ça aussi.
00:31:46 - Il y a en tout cas un chiffre
00:31:47 qui semble pour moi trancher le débat
00:31:49 sur l'insécurité augmente-t-elle ou pas,
00:31:51 c'est le chiffre des coups et blessures volontaires,
00:31:53 c'est-à-dire les agressions.
00:31:54 Les coups et blessures volontaires,
00:31:56 on en avait 40 000 en 1989,
00:31:58 on en a plus de 300 000 cette année.
00:32:00 Ça a été multiplié par 7 en 30 ans.
00:32:02 Je pense qu'on ne réalise pas,
00:32:04 ce chiffre n'est pas assez connu à mon sens,
00:32:06 et on ne réalise pas l'ampleur
00:32:08 de l'emballement insécuritaire
00:32:10 qui a eu lieu en France depuis 30 ans.
00:32:11 On le réalise de mieux en mieux,
00:32:12 et tant mieux,
00:32:13 mais pas assez encore,
00:32:14 sinon on aurait réformé la justice
00:32:16 en donnant plus de moyens.
00:32:17 C'est très bien,
00:32:18 on peut mettre ça à l'actif du garde des soins actuels,
00:32:20 mais ça n'est pas suffisant.
00:32:21 La politique pénale aujourd'hui
00:32:22 ne vise qu'à une chose,
00:32:23 c'est à vider les prisons.
00:32:24 Or, il faudrait en construire
00:32:26 pour atteindre le niveau,
00:32:27 ne serait-ce que de la moyenne
00:32:28 et de la médiane européenne,
00:32:29 que nous n'avons pas atteint encore aujourd'hui en France.
00:32:31 Nous sommes en dessous de la moyenne
00:32:32 et de la médiane européenne.
00:32:33 - Il y a peut-être des gens qui sont en prison aujourd'hui
00:32:35 qu'on pourrait traiter différemment aussi, peut-être.
00:32:37 - C'est possible.
00:32:38 - Il y a quand même une augmentation de la population aussi sur 30 ans.
00:32:40 - C'est exactement ce que...
00:32:41 - Non, non, le chiffre est très fort, mais...
00:32:43 - On n'a pas multiplié par 7 la population française.
00:32:45 - Non, je suis d'accord avec vous.
00:32:46 Non, non, mais il faut quand même,
00:32:47 puisque vous vous adressez à tous les auditeurs,
00:32:49 rappeler que la population a énormément augmenté en 30 ans.
00:32:51 - Et je vais m'adresser aux auditeurs,
00:32:52 vous pensez que la réponse pénale n'est pas à la hauteur,
00:32:55 vous pensez qu'elle est à la hauteur,
00:32:56 que c'est autre chose qui ne va pas,
00:32:57 appelez-nous au 0826 300 300.
00:32:59 - Eh bien, ça tombe bien justement.
00:33:00 Gérald est avec nous de Montpellier.
00:33:02 Gérald, vous vouliez réagir à cette question ?
00:33:06 - Montpellier, grande ville d'ailleurs,
00:33:07 on avait eu, je vous coupe, une commerçante,
00:33:09 parce qu'il y a eu un mouvement de commerçants
00:33:11 qui n'en peuvent plus de l'insécurité au centre-ville de Montpellier.
00:33:13 - C'est terrible, oui, Montpellier.
00:33:14 - Oui, oui, exactement.
00:33:15 De plus, je connais cette dame-là.
00:33:17 Bonjour, enfin, rebonjour à tous.
00:33:19 Aujourd'hui, on a un problème,
00:33:21 mais évidemment, c'est notamment sur Montpellier.
00:33:24 Le problème aujourd'hui,
00:33:25 c'est que nous avons des agressions
00:33:26 de plus en plus décomplexées.
00:33:27 Les agresseurs s'attaquent à un État régalien,
00:33:30 aujourd'hui en France,
00:33:32 ils s'attaquent à nos pompiers, à nos policiers,
00:33:34 à nos infirmières,
00:33:35 directement notamment dans les hôpitaux.
00:33:37 Ils blessent et tuent nos concitoyens
00:33:39 sur tout notre territoire.
00:33:40 Nous ne sommes plus en sécurité nulle part,
00:33:42 même que ce soit dans les villages aux alentours.
00:33:45 L'insécurité se bouscule vraiment de partout.
00:33:50 Notamment à Montpellier,
00:33:51 vous ne pouvez plus sortir dès 22h.
00:33:53 Les Français ont peur dans la rue,
00:33:54 dans les transports en commun
00:33:55 et même sur le Porsche de leur maison.
00:33:57 C'est quand même dingue.
00:33:58 Il y a une agression toutes les 44 secondes en France.
00:34:02 Pourquoi cela arrive ?
00:34:03 Parce que nous avons une violence dans notre pays.
00:34:06 Pourtant, même si la police,
00:34:07 que je soutiens à 200%,
00:34:09 fait le maximum de notre moment de sécurité,
00:34:11 les agresseurs tels que celui qu'on a vu hier,
00:34:13 ils n'ont plus peur.
00:34:14 Ils n'ont plus peur parce que notre justice derrière
00:34:16 ne suit rien.
00:34:17 Elle n'applique plus les lois.
00:34:20 Ils trouvent toujours des circonstances atténuantes.
00:34:22 Par exemple, l'agresseur fout une enfance détruite
00:34:26 par un mauvais accompagnement, etc.
00:34:29 Il n'y a qu'à regarder les peines
00:34:31 que subissent les violeurs, les tueurs
00:34:34 ou encore même les pédophiles
00:34:35 à qui on leur met du sourcil.
00:34:37 C'est quand même incroyable
00:34:38 sur certains actes innobles.
00:34:40 Ce qu'il faut faire,
00:34:42 c'est tout simplement appliquer nos lois
00:34:44 qui existent déjà et pas en créer des nouvelles.
00:34:46 Ne plus avoir peur.
00:34:47 Ne plus en faire aussi à des magistrats
00:34:49 de plus en plus politisés.
00:34:51 Mettre des peines planchées
00:34:52 et un minimum de prison ferme
00:34:54 pour chaque acte commis.
00:34:56 On est capables de le créer.
00:34:58 Ce n'est pas avec des caméras
00:34:59 à détection d'identité qui nous aidera.
00:35:01 Il ne faut pas profiter aussi de ces actes
00:35:03 pour créer des lois liberticides.
00:35:05 Je vous coupe.
00:35:07 Je rappelle que la vidéo qui a été faite
00:35:09 n'a pas été faite par un téléphone portable.
00:35:10 C'est une sonnette connectée.
00:35:11 C'est un interprète connecté.
00:35:13 Ce n'était pas non plus la vidéosurveillance.
00:35:15 S'il y a une vidéosurveillance dans la ville de Bordeaux,
00:35:17 comme je ne sais pas, je ne dirai pas.
00:35:18 Pierre-Marie Sèvres, je rebondis sur ce que dit Gérald.
00:35:21 Ça veut dire tolérance zéro.
00:35:23 Comme demande tout le monde.
00:35:25 De toute façon, tolérance zéro,
00:35:27 on en est tellement loin que c'est difficile
00:35:29 de dire quels seraient les effets de la tolérance zéro.
00:35:31 Ça peut se durcir d'un coup.
00:35:33 Ça peut se durcir d'un coup.
00:35:34 En tout cas, je pense qu'il faut que ça se durcisse.
00:35:36 Ça, c'est certain.
00:35:37 Depuis les années 90, à mon sens,
00:35:39 nous avons été toujours dans ce que je vous décrivais tout à l'heure,
00:35:42 c'est-à-dire une politique pénale qui vise à vider les prisons,
00:35:45 à éviter la prison à tout prix, etc.
00:35:47 à viser uniquement la réinsertion.
00:35:49 Je pense qu'il faut ne serait-ce qu'infléchir ce mouvement
00:35:52 qui continue d'avoir lieu.
00:35:55 - La mollesse, c'est la fin de la mollesse.
00:35:57 Philippe Zégea.
00:35:58 - Moi, je ne voudrais pas laisser croire
00:36:00 qu'au fond, nous n'ayons le choix
00:36:02 qu'entre une sorte de sauvagerie extrême
00:36:05 et de l'autre côté, un humanisme bêlant.
00:36:08 Je suis persuadé,
00:36:10 et c'est le fond d'une politique de droite valable,
00:36:13 c'est qu'elle peut permettre
00:36:16 à une société de se défendre efficacement
00:36:20 et en même temps, respectant des règles
00:36:23 d'humanité élémentaire.
00:36:25 Ce qui m'énerve, c'est cette contradiction
00:36:28 qu'on oppose trop souvent,
00:36:30 comme si on avait le choix
00:36:32 qu'entre quelque chose, encore une fois, de sauvage
00:36:35 ou de complètement sulpifiant.
00:36:38 - Moi, je disais la dureté,
00:36:40 mais peut-être le retour de la peur du gendarme.
00:36:42 - Je ne sais pas.
00:36:44 Souvent, beaucoup de gens,
00:36:46 et je pense que Philippe en fait partie,
00:36:48 mais peut-être vous aussi, chers amis,
00:36:50 la solution, c'est la peine planchée.
00:36:52 Est-ce que la peur de la peine planchée
00:36:54 est suffisante pour empêcher ce genre d'agression ?
00:36:56 C'est une question, je n'ai pas de réponse.
00:36:58 - Pas la peur.
00:36:59 - En tout cas, l'idée que de toute façon,
00:37:01 quoi qu'il advienne, si vous êtes chopé,
00:37:03 vous aurez, vous prendrez quelque chose au tribunal.
00:37:05 Le deuxième point, j'entends ce que dit Gérald,
00:37:08 et d'ailleurs, je le félicite,
00:37:10 parce que nos auditeurs, on se rend compte
00:37:12 qu'ils ont quand même une conscience incroyable de l'actu,
00:37:14 et c'est vraiment très intéressant ce que lui dit.
00:37:16 Parce que déjà, je ne suis pas d'accord avec lui
00:37:18 sur l'idée de laisser penser que la justice
00:37:20 est une espèce de conglomérat
00:37:22 de magistrats politisés
00:37:24 émous qui trouvent des circonstances.
00:37:26 Ça n'est pas vrai.
00:37:28 Je veux bien qu'on répète à l'envie cette idée.
00:37:30 Ils sont arrêtés, ils sont libres de...
00:37:32 Ça n'est pas tout le temps le cas.
00:37:34 Il y a des peines qui sont prononcées.
00:37:36 Il y a des executions immédiates.
00:37:38 Il y a des jugements à référer immédiat.
00:37:42 Honnêtement, cette idée
00:37:44 en permanence de pointer le doigt
00:37:46 sur la justice, je la trouve très toxique.
00:37:48 - Moi, je suis d'accord avec vous.
00:37:52 La justice n'est pas qu'un conglomérat
00:37:54 de juges politisés.
00:37:56 Ça n'est pas le cas. Il y en a une partie,
00:37:58 une minorité agissante qui se fait très entendre.
00:38:00 - Il y a le droit. Il y a le syndicat de droite aussi,
00:38:02 vous savez, dans la justice.
00:38:04 - Oui, il est beaucoup moins...
00:38:06 - Je le sais pas, il n'est pas en face de moi.
00:38:08 - Les syndicats de droite,
00:38:10 j'en connais pas mon prix.
00:38:12 - Non, ça va.
00:38:14 - En tout cas, ce que je veux dire,
00:38:16 c'est que oui, effectivement, la justice,
00:38:18 il lui arrive d'être sévère.
00:38:20 On a un très bon exemple
00:38:22 qui est arrivé il y a moins d'une heure.
00:38:24 Il y a un juge au tribunal judiciaire de Paris
00:38:26 qui est connu pour être sévère.
00:38:28 Le juge Tonis Kurtis.
00:38:30 Je dis son nom parce qu'il a été jeté en pâture
00:38:32 par Libération et par certains avocats
00:38:34 sur Twitter.
00:38:36 - Il n'est pas très amical, Tonis Kurtis.
00:38:38 - Je ne sais pas, mais il agit dans les limites de la loi
00:38:40 et il a fallu que quelques heures,
00:38:42 il y a 6 heures, une avocate a fait
00:38:44 un fil Twitter
00:38:46 en disant qu'elle se plaignait de cet avocat.
00:38:48 En l'espace de 6 heures,
00:38:50 il vient d'être suspendu à titre provisoire
00:38:52 de ses fonctions. Donc, quand on est très sévère,
00:38:54 alors qu'il agit dans les limites de la loi,
00:38:56 il peut arriver quand même d'être suspendu de ses fonctions
00:38:58 et ça pose problème. Et puis, autre point,
00:39:00 41% des personnes
00:39:02 qui sont condamnées
00:39:04 à de la prison ferme en France
00:39:06 ne mettent pas les pieds en prison.
00:39:08 - Il faut quand même la faire.
00:39:10 - Merci beaucoup.
00:39:12 - Non, par faute de place.
00:39:14 - Vous avez raison.
00:39:16 - Non, par faute de place à cause de la législation.
00:39:18 - A cause de la législation, ça veut dire que tu ne fais pas la peine.
00:39:20 - Allez, vous restez avec nous, on va garder Pierre Marissem,
00:39:22 directeur de l'Institut de la Justice.
00:39:24 Vous allez jouer avec nous
00:39:26 dans quelques instants. Et Gérald, notre auditeur,
00:39:28 va pouvoir nous dire
00:39:30 contre qui il va jouer. A tout de suite.
00:39:32 Les Vrais Voix Sud Radio,
00:39:34 17h20, Philippe David,
00:39:36 Cécile de Ménibus.
00:39:38 - Les Vrais Voix, on est ensemble
00:39:40 avec nos amis, Philippe Bilger,
00:39:42 Françoise Degoy et Madi Saidi.
00:39:44 Et nous avons gardé
00:39:46 pour le plaisir, mais juste pour le plaisir,
00:39:48 Pierre Marissem, directeur de l'Institut
00:39:50 de la Justice et je voulais
00:39:52 souhaiter forcément un très bel anniversaire
00:39:54 à Gérald. Bravo.
00:39:56 - Bon anniversaire.
00:40:00 - Vous avez passé une dizaine,
00:40:02 nous ne dirons pas laquelle.
00:40:04 Nous resterons discrets.
00:40:06 Gérald, vous jouez contre Philippe,
00:40:08 contre Françoise ou contre Madi ?
00:40:10 - Contre Françoise.
00:40:12 - Ah, vous êtes courageux.
00:40:14 - Je ne suis pas en grande forme.
00:40:16 - Elle dit ça à chaque fois.
00:40:18 Pour gagner avec brio, elle dit ça.
00:40:20 - Non, non, c'est vrai, je n'ai pas trop regardé l'actu.
00:40:22 - Allez, on démarre.
00:40:24 C'est une question "Qui c'est qui qui l'a dit ?"
00:40:26 Oui, c'est un peu bizarre ce mot.
00:40:28 Sur la dissolution
00:40:30 des soulèvements de la terre, la cause
00:40:32 climatique ne justifie pas qu'on aille
00:40:34 caillasser des gendarmes sur un
00:40:36 champ...
00:40:38 - Olivier Véran.
00:40:40 - Bonne réponse de Françoise Le Gois.
00:40:42 - Olivier Véran.
00:40:44 - 2-0.
00:40:46 - Bonsoir.
00:40:48 - Madi et Philippe, on en voit du goût.
00:40:50 - "Qui c'est qui qui l'a dit ?"
00:40:52 Ne comptez pas sur moi pour abonder
00:40:54 dans la chronique malsaine des spécialistes
00:40:56 de la récupération politique.
00:40:58 - C'est un maire.
00:41:00 - C'est un maire, c'est pas un idèle de...
00:41:02 - Le maire Homard-Ménard ? - Non.
00:41:04 - C'est un maire de Lyon ?
00:41:06 - Non. - Pierre Irmic, le maire de Bordeaux.
00:41:08 - Voilà.
00:41:10 - Pierre Irmic.
00:41:12 - Oui, c'est moi qui l'ai dit en premier.
00:41:14 - Ah, mais vous aviez la réponse.
00:41:16 - Attention, et si vous
00:41:18 donnez une bonne réponse, ça va dans le camp
00:41:20 de Gérald.
00:41:22 - Et ça va bien.
00:41:24 - Attention, les amis,
00:41:26 c'est une question "Qui c'est qui qui l'a dit"
00:41:28 pour la présidentielle de 2027.
00:41:30 Nous devons prendre le pouvoir dans ce pays,
00:41:32 quel que soit le poste dans lequel je dois jouer,
00:41:34 je dois prendre en ampleur.
00:41:36 - Jordan Bardella ? - Non.
00:41:38 - Emmanuel Valls ? - Non.
00:41:40 - Ruffin ?
00:41:42 - Oui, c'est Ruffin dans une interview.
00:41:44 - Deux voix.
00:41:46 - Et après ça, elle a pas regardé les journaux.
00:41:48 - Question "Qui c'est qui qui l'a dit ?"
00:41:50 Et j'ai trouvé ça très drôle.
00:41:52 - Si on peut surmonter les retraites,
00:41:54 on peut résister à tout.
00:41:56 - Macron ? - Non.
00:41:58 - Férrand ? - Non.
00:42:00 - Olivier Dussopt ? - Non.
00:42:02 - Elisabeth Borne ?
00:42:04 - C'est la révolution.
00:42:06 - Vous avez gagné 2 points, Gérald.
00:42:08 - Vous nous sauvez.
00:42:10 - Je peux être remontée, là, parce que
00:42:12 j'ai pas vu cette déclaration.
00:42:14 - On y va ?
00:42:16 On essaye de gagner des points.
00:42:18 "Qui c'est qui qui l'a dit" ?
00:42:20 - C'est un homme qui a économisé 20% de carburant.
00:42:22 C'est une bonne solution.
00:42:24 - C'est Edouard Philippe ? - Non.
00:42:26 - Bonne réponse de Philippe Bigére.
00:42:28 Agnès Pannier-Runacher.
00:42:30 - Elle s'occupait de ça ?
00:42:32 - Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique.
00:42:36 - Qui c'est qui qui l'a dit ?
00:42:38 Et c'est drôle.
00:42:40 Sur le tweet de Sandrine Rousseau dénonçant
00:42:42 le cul sec d'Emmanuel Macron.
00:42:44 "La masculinité toxique, je ne vois pas
00:42:46 où Sandrine Rousseau va chercher ses mots."
00:42:48 - C'est bien, j'ai pillé le match, c'est fini.
00:42:50 - Non, non, c'est pas fini.
00:42:52 - Vous parveniez, on est à combien ?
00:42:54 - 8-4.
00:42:56 - De toute façon, on va rajouter des hommes,
00:42:58 mais qu'est-ce qu'on gagne ?
00:43:00 "Qui c'est qui qui l'a dit sur la guerre en Ukraine ?
00:43:02 On a fait le pari de l'endurance,
00:43:04 on savait que ça durerait un petit peu."
00:43:06 - Et Emmanuel Macron ?
00:43:08 - Non, c'est Mélanie.
00:43:10 - C'est Biden ? - Non, c'est le cornu.
00:43:12 - Bonne réponse de Françoise de Goyce.
00:43:14 C'est bien le cornu.
00:43:16 Et la dernière, "Qui c'est qui qui a tweeté ?"
00:43:18 Là, c'est "Qui c'est qui qui a tweeté ?"
00:43:20 "Lors de l'appel du 18 juin,
00:43:22 le mouvement résistant était considéré comme terroriste.
00:43:24 Nous sommes le 20 juin,
00:43:26 et demain, un mouvement de défense de la Terre
00:43:28 va être considéré comme terroriste."
00:43:30 - Sandrine Rousseau.
00:43:32 - Tu peux rappeler le score, s'il te plaît ?
00:43:34 - 12-4.
00:43:36 - Je demande un convol anti-dommage
00:43:38 pour Françoise de Goyce.
00:43:40 - La gauche est meilleure en question
00:43:42 qu'aux élections.
00:43:44 - Elle a quand même gagné.
00:43:46 - Même Londé Mosten, elle l'avait en cours d'émission.
00:43:48 - Bravo Françoise !
00:43:50 - Merci !
00:43:52 - Parle de Gérald.
00:43:54 - Quand nous reviendrons au pouvoir,
00:43:56 je ferai des exceptions pour vous, vous irez pas dans les camps.
00:43:58 - Ce ne sera pas tout de suite.
00:44:00 On a du temps, on a le temps de réviser.
00:44:02 Vous restez avec nous Gérald.
00:44:04 Merci, vous continuez à être notre vraie voix du jour.
00:44:06 On revient dans quelques instants, on fait une petite pause.
00:44:08 Et on va revenir avec le coup de gueule
00:44:10 de Philippe David sur la commande record.
00:44:12 - De coup de coeur !
00:44:14 - De coup de coeur, pardon ! Commande record d'Airbus.
00:44:16 A tout de suite, bienvenue, c'est les vraies voix,
00:44:18 0800 26 300 300, c'est votre numéro.
00:44:20 - Les vraies voix sur le radio, 17h20h,
00:44:22 Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:44:24 - Nos vrais voix sont très en forme aujourd'hui.
00:44:26 On est ravis de les retrouver.
00:44:28 Philippe Bilger, Françoise de Goyce.
00:44:30 Et Madi Saidi.
00:44:32 Ça va Madi ?
00:44:34 - Oui très bien, ça va.
00:44:36 - Ça dirait ce qu'on s'est pris dans la tronche.
00:44:38 - Elle a sauvé l'honneur.
00:44:40 - Ah si tu comptes sur Philippe Bilger.
00:44:42 - Pour ceux qui viennent de nous rejoindre,
00:44:44 on parle du jeu bien entendu.
00:44:46 - Une nouvelle voix remportée par la gauche.
00:44:48 Je blague, je blague, je blague.
00:44:52 - D'accord.
00:44:54 - Je sens que ça venait du coeur, la Françoise.
00:44:56 - Il fallait qu'elle le dise.
00:44:58 - Qu'est-ce que vous voulez que je dise, les gars ?
00:45:00 - La droite de la gauche ou la gauche de la droite ?
00:45:02 - La gauche de la gauche.
00:45:04 - La droite de la goutte.
00:45:06 - La droite de la gauche, elle est bien,
00:45:08 elle est en forme, elle fera zéro point,
00:45:10 mais Cazeneuve, Hollande, tout ça,
00:45:12 ça se porte assez bien.
00:45:14 - D'accord. Ils vous embrassent, ils viennent d'appeler.
00:45:16 - François Hollande, c'est un gars.
00:45:18 - François Hollande.
00:45:20 - Surtout, oui, parce que le reste, bon.
00:45:22 - Bon, voilà, on a fini ?
00:45:24 - On est partis.
00:45:26 - Allez, tout de suite, le coup de coeur de Philippe David.
00:45:28 - Les vraies voix Sud Radio.
00:45:30 - C'est qu'un coup de coeur pour la commande record d'Airbus.
00:45:32 - Oui, la nouvelle est tombée hier pendant les vraies voix.
00:45:34 Airbus venait d'obtenir la commande record
00:45:36 de l'histoire de l'aéronautique
00:45:38 avec 500 A320 Néo
00:45:40 par la compagnie indienne Indigo
00:45:42 pour un montant de
00:45:44 55 milliards de dollars
00:45:46 prix Catalone. Une nouvelle qui m'a
00:45:48 enchanté puisque ce sont des milliers d'emplois
00:45:50 qui sont maintenus ou vont être créés en France
00:45:52 puisqu'il y a plusieurs chaînes de la
00:45:54 famille A320 à Toulouse et que
00:45:56 les réacteurs de l'A320 Néo sont
00:45:58 fabriqués dans l'usine Safran de Melun.
00:46:00 Un contrat record qui n'a pas fait que des
00:46:02 heureux puisque, parmi d'autres,
00:46:04 Michael Correa, journaliste climat
00:46:06 chez Mediapart a tweeté "Airbus
00:46:08 attise sciemment le réchauffement climatique
00:46:10 alors qu'on a appris ce midi que l'Europe
00:46:12 se réchauffe deux fois plus vite que la
00:46:14 moyenne mondiale". Inutile de dire que
00:46:16 si Indigo avait acheté des Boeing,
00:46:18 on aurait pu sabrer les Champagnes en disant
00:46:20 qu'on n'avait pas attisé le réchauffement climatique
00:46:22 de ce côté-ci de l'Atlantique.
00:46:24 Pour info, l'aéronautique en France, c'est plus de
00:46:26 200 000 emplois avec 25 000
00:46:28 recrutements prévus cette année et un secteur
00:46:30 qui exporte 80% de sa production.
00:46:32 Alors aujourd'hui, on a le choix.
00:46:34 On produit des avions qu'on vend dans le monde entier
00:46:36 en travaillant sur des avions toujours moins polluants
00:46:38 tout en offrant du travail à des dizaines
00:46:40 de milliers de personnes pendant des années
00:46:42 ou on reste dans les incantations
00:46:44 de fin du monde en sacrifiant
00:46:46 le dernier de nos secteurs industriels performants.
00:46:48 Mon choix est fait, ce sera le premier
00:46:50 d'autant qu'avec les progrès techniques,
00:46:52 Airbus, encore eux, s'est fixé pour objectif
00:46:54 de sortir des avions décarbonés
00:46:56 en 2035, c'est-à-dire demain.
00:46:58 Alors bravo Airbus, bravo Safran,
00:47:00 bravo tous les sous-traitants, bravo tous les salariés
00:47:02 et vive l'aviation, les voyages
00:47:04 et le progrès technique.
00:47:06 - Et voilà. - C'est parfait.
00:47:08 - Moi non, c'est pas parfait
00:47:10 parce que, bien sûr que
00:47:12 moi je suis tout à fait... D'abord c'est pas la seule
00:47:14 filière industrielle qui fonctionne, l'agroalimentaire
00:47:16 fonctionne très bien en France, un peu moins bien.
00:47:18 - On est plus excédentaires. - Mais c'est pas grave,
00:47:20 en tout cas c'est la plus... - Ah si c'est grave.
00:47:22 - Non, non, c'est celle qui est le moins délocalisable,
00:47:24 donc l'agroalimentaire et l'aéronautique.
00:47:26 Deuxième chose, je comprends
00:47:28 ce que dit Mickaël Correa, c'est vrai
00:47:30 que c'est une commande gigantesque et je salue
00:47:32 bien sûr cette commande,
00:47:34 mais c'est vrai que si on continue
00:47:36 à fonctionner dans ce système,
00:47:38 et vous parlez de la fin du monde comme si on était
00:47:40 tous des hurluberlus, mais bien sûr que
00:47:42 la fin du monde, elle peut
00:47:44 devenir une réalité et bien sûr que la fin
00:47:46 de l'espèce humaine dans un ciel qu'on voit en 22ème
00:47:48 ou en 23ème siècle peut devenir une réalité
00:47:50 si on continue comme ça. Donc je comprends
00:47:52 ce que veut dire Mickaël Correa. Il faut arriver
00:47:54 à trouver les moyens de continuer
00:47:56 à tracer ce chemin
00:47:58 mais que l'ensemble des investissements
00:48:00 peut-être beaucoup plus que ce qui
00:48:02 est donné aujourd'hui, servent vraiment à
00:48:04 aller beaucoup plus loin dans la décarbonation.
00:48:06 - C'est pour 2035.
00:48:08 - Oui, mais écoutez, c'est pour 2035,
00:48:10 après 45, ça y est, le mix nucléaire
00:48:12 énergie renouvelable, je viens
00:48:14 d'un gouvernement où on l'avait
00:48:16 annoncé en 2030 et puis finalement on le recule,
00:48:18 etc. Quand est-ce qu'on va décider
00:48:20 vraiment qu'on s'empare de cette
00:48:22 question du climat avant qu'on soit tous morts
00:48:24 comme des idiots ? Juste, je pose la question,
00:48:26 nous peut-être pas, mais nos petits-enfants certainement.
00:48:28 - Madi Seyidi. - Moi je suis ravi, parce que
00:48:30 ça va créer des emplois, je pense qu'on en a besoin en France.
00:48:32 Pardon. Je disais que moi,
00:48:34 j'étais ravi parce que ça va créer des emplois
00:48:36 et honnêtement on en a besoin. Alors oui, le climat c'est
00:48:38 important, oui, mais ça ne doit pas nous empêcher
00:48:40 de créer de l'emploi, d'avancer et de vivre.
00:48:42 - Mais Madi, moi ce que je veux dire,
00:48:44 mais si malheureusement je pense qu'on doit pouvoir,
00:48:46 c'est une question de décision profonde.
00:48:48 - Philippe, Philippe, Philippe.
00:48:50 - A priori, s'il y a un arbitrage
00:48:52 à faire, je suis plutôt heureux
00:48:54 de la vente de ces 500 lavions.
00:48:56 Pour le reste,
00:48:58 est-ce qu'on peut faire une synthèse
00:49:00 entre des exigences apparemment
00:49:02 très contradictoires ? Je ne crois pas.
00:49:04 - Merci beaucoup Philippe David.
00:49:06 Tout de suite, le top click, c'est Félix Mathieu.
00:49:08 - Les vraies voix Sud Radio.
00:49:10 C'est le top click. - Et parmi les sujets
00:49:12 les plus discutés ce soir sur les réseaux sociaux,
00:49:14 c'est forcément la disparition de
00:49:16 Claude Sarraout. - La disparition d'une grande plume
00:49:18 du journal Le Monde, d'une romancière
00:49:20 connue du grand public aussi,
00:49:22 évidemment pour sa participation aux émissions
00:49:24 de bandes de Laurent Ruquier comme notamment
00:49:26 "On a tout essayé" sur France 2.
00:49:28 "On a tout essayé" sur France 2
00:49:32 mais aussi plusieurs stations de radio.
00:49:34 Parmi les très nombreux hommages qui hissent
00:49:36 le nom de Claude Sarraout en top tendance sur Twitter,
00:49:38 celui du journaliste de LCI
00:49:40 Darius Rochebin qui partage l'extrait d'une ancienne
00:49:42 interview en écrivant
00:49:44 "Mémoire de Claude Sarraout, de sa force
00:49:46 de vie en parlant des sujets les plus douloureux
00:49:48 comme des plus légers,
00:49:50 sa mère, l'écrivaine Nathalie Sarraout
00:49:52 dénonçait trois fois sous l'occupation."
00:49:54 - C'est une telle honte, la France s'est conduite à faire
00:49:56 une clarmistie d'une telle façon et que maintenant,
00:49:58 c'est maintenant avec le 8 mai,
00:50:00 qu'on nous fasse sous ce cirque sur les
00:50:02 festivités du 8 mai alors qu'on était
00:50:04 les grands vaincus de l'affaire. - Et les Français
00:50:06 qui ont résisté quand même, même si c'était une petite marge.
00:50:08 - C'était une petite, petite. Regarde, maman s'est cachée
00:50:10 pendant plusieurs années, toutes les années de la guerre,
00:50:12 s'est cachée dans des petits villages
00:50:14 dans les environs de Paris.
00:50:16 Elle a été dénoncée trois fois par les habitants.
00:50:18 Trois fois, elle a dû faire son ballot
00:50:20 et repartir. - Où est-ce que vous vous avez trouvé
00:50:22 dans une histoire qui a quand même
00:50:24 ses ombres tragiques, dans une vie qui a
00:50:26 ses difficultés aussi, un tel peuple ?
00:50:28 - Je ne sais pas, je crois que c'est de naissance.
00:50:30 Ma maman me disait toujours que j'étais un
00:50:32 "Zone Pax", un enfant du dimanche.
00:50:34 Je suis née un dimanche, je ne sais pas.
00:50:36 Ça me vient comme ça. - Hommage aussi
00:50:38 de la ministre de la Culture qui salue
00:50:40 une plume piquante, une voix libre,
00:50:42 un sens hors pair de la répartie,
00:50:44 Rima Abdoulmalak, qui ajoute
00:50:46 "Écrivaine, critique, chroniqueuse,
00:50:48 Claude Sarraute a accompagné les Français pendant plus de 60 ans,
00:50:50 son esprit vif et sa délicate
00:50:52 irrévérence vont nous manquer."
00:50:54 - Un mot ? - Mais j'aime infiniment
00:50:56 sa mère. Alors j'aime infiniment
00:50:58 Claude Sarraute, bien sûr, c'est une très grande
00:51:00 personnalité, mais voilà,
00:51:02 maman était exceptionnelle.
00:51:04 - J'adore ce qu'elle disait de son mari,
00:51:06 "Je ne sais rien, il dit."
00:51:08 (rires)
00:51:10 - C'est vrai, elle m'a dit, ouais.
00:51:12 - On ne peut que l'aimer.
00:51:14 Une femme hors pair,
00:51:16 une voix hors pair,
00:51:18 une femme de culture, on ne peut que l'aimer.
00:51:20 - Autre sujet, cette dernière minute
00:51:22 qui devrait faire beaucoup parler dans les heures à venir,
00:51:24 la première ministre confirme
00:51:26 à l'instant vouloir permettre le permis de conduire
00:51:28 à 17 ans. - Eh oui, le gouvernement
00:51:30 va baisser de 18 à 17 ans
00:51:32 l'âge requis pour passer le permis de conduire,
00:51:34 c'est ce qu'annonce, ou ce que confirme,
00:51:36 comme voulait Elisabeth Borne sur le Média en Ligne
00:51:38 Brut, c'est vrai qu'on en avait un peu parlé
00:51:40 ces derniers jours, elle confirme que cette disposition
00:51:42 va entrer en vigueur dans quelques mois,
00:51:44 à partir de janvier 2024,
00:51:46 dit-elle, on pourra passer le permis
00:51:48 de conduire, et conduire
00:51:50 donc dès 17 ans au lieu de 18,
00:51:52 dans les mêmes conditions qu'actuellement,
00:51:54 c'est ce qu'affirme la première ministre, elle souligne que cette mesure
00:51:56 sera selon elle un vrai plus,
00:51:58 notamment pour les jeunes en apprentissage.
00:52:00 - Une réaction peut-être, non ?
00:52:02 - C'est extrêmement électoral et tout va bien,
00:52:04 enfin je veux dire, c'est conduit de fil blanc.
00:52:06 - Il y a des sujets sur lesquels le gouvernement
00:52:08 tranche très rapidement, peut-être
00:52:10 qu'il y a eu des réflexions en amont,
00:52:12 l'argument qui vient d'être donné
00:52:14 il est valable, mais peut-être
00:52:16 il y en a-t-il d'autres qui auraient
00:52:18 justifié, contemporise un peu,
00:52:20 mais moi... - Moi j'ai beaucoup
00:52:22 de mal à part... - Les élections !
00:52:24 - C'est vrai, franchement, à part
00:52:26 des fins purement électoralistes, moi je vois pas
00:52:28 comment on peut... - Quel est l'intérêt d'un an honnêtement
00:52:30 à l'apprentissage ? - Parce qu'aux Etats-Unis, il y a des Etats
00:52:32 où on conduit à 14 ans. - Mais je suis d'accord avec vous,
00:52:34 - Oui, oui, oui, c'est pas le sujet,
00:52:36 mais quel est le sens de ça ? Quel est le sens ?
00:52:38 C'est pour expliquer que la France n'est pas bloquée, qu'elle avance,
00:52:40 qu'elle est progressiste, oui, enfin...
00:52:42 - Allez, vous restez avec nous dans quelques instants,
00:52:44 c'est le coup de projecteur des vraies voix,
00:52:46 la France qui se résout finalement à soutenir
00:52:48 l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
00:52:50 0 826 300 300,
00:52:52 qu'en pensez-vous ? Est-ce que vous pensez que c'est
00:52:54 plutôt une bonne idée, une mauvaise idée ?
00:52:56 On vous attend au Standard avec Philippe David
00:52:58 et nos vraies voix du jour, on vous attend jusqu'à
00:53:00 19h, à tout de suite !
00:53:02 Les vraies voix sur le radio, 17h-20h,
00:53:04 Philippe David, Cécile
00:53:06 de Ménibus. - Françoise
00:53:08 de Gaulle est avec nous aujourd'hui dans les vraies voix
00:53:10 avec Madi Saïdi et largement
00:53:12 accompagnée par notre
00:53:14 Philippe Bugère national,
00:53:16 qui les entoure de tout son charme
00:53:18 et de sa gentillesse de ça.
00:53:20 - Tu vois le traitement que tu as ?
00:53:22 - Oui, j'apporte de l'harmonie, ma chère Françoise.
00:53:24 - Bien sûr, vous êtes un créateur d'harmonie,
00:53:26 et là tout le monde se bidonne en fait !
00:53:28 - Françoise, dans le milieu,
00:53:30 on l'appelle le trait d'union.
00:53:32 - On l'appelle plutôt le tonton Flingard !
00:53:34 (rires)
00:53:36 - Le trait d'union,
00:53:38 c'est joli.
00:53:40 - Vous savez, ma chère Cécile,
00:53:42 il y a une définition
00:53:44 que j'adorais du commissaire Maigret,
00:53:46 il rêvait d'être un
00:53:48 raccommodeur des dessinées humaines.
00:53:50 - C'est très bon. - Je rêverais de la Crade-Coeur,
00:53:52 ce splendide roman américain,
00:53:54 je rêverais d'être ça et j'y arrive
00:53:56 jamais. - Ça dépend
00:53:58 comment vous écrivez,
00:54:00 tout dépend comment vous écrivez,
00:54:02 trait d'union. - Il est très d'union !
00:54:04 - Il est très d'union !
00:54:06 - Il est très d'union !
00:54:08 - Mais elle est en forme !
00:54:10 - J'ai une bonne influence sur elle !
00:54:12 (rires)
00:54:14 - Tu imagines le gars
00:54:16 qui pense vraiment que si
00:54:18 en fait t'as rien à faire d'humour,
00:54:20 c'est grâce à lui.
00:54:22 - Je pense qu'il commence à faire un malaise.
00:54:24 Reposez-vous Philippe David.
00:54:26 - C'est excellent ! - Elle lui a fait un excellent !
00:54:28 - Le coup de projecteur des vraies voix.
00:54:30 - Ah le tour de table !
00:54:32 - Tour à tour,
00:54:34 - On pourrait faire des choses, on ne discute jamais business à table.
00:54:36 - Je crois qu'on a les deux des sujets.
00:54:38 - Il me demande mon avis sur l'actualité.
00:54:40 - Demi-tour !
00:54:42 - Le tour de table ! - De l'actualité.
00:54:44 - Philippe Billiger, c'est la polarisation,
00:54:46 une notion politique intéressante
00:54:48 dont vous pouvez parler. - Oui,
00:54:50 c'est une notion dont je n'avais
00:54:52 jamais entendu parler, en tout cas
00:54:54 le terme "polarisation", je n'aurais jamais
00:54:56 songé à l'utiliser pour cela.
00:54:58 C'est un concept qui vient
00:55:00 des Etats-Unis et qui révèle,
00:55:02 pour aller très vite,
00:55:04 le degré de fracture sur
00:55:06 le plan des opinions politiques
00:55:08 et des mouvements dans une société.
00:55:10 Et j'ai été très
00:55:12 intéressé par cet article dans Le Monde
00:55:14 qui considère
00:55:16 que la France,
00:55:18 évidemment, depuis
00:55:20 la constitution de 1958
00:55:22 et l'élection du président
00:55:24 au suffrage universel,
00:55:26 est plus sujette qu'un autre pays
00:55:28 à la polarisation.
00:55:30 D'autre part,
00:55:32 le fait que,
00:55:34 évidemment, aujourd'hui,
00:55:36 nous avons non pas deux partis,
00:55:38 mais une triangulation
00:55:40 aggrave ce phénomène de polarisation,
00:55:42 c'est-à-dire de
00:55:44 fortes oppositions entre des forces
00:55:46 politiques antagonistes.
00:55:48 Et troisième élément, et je finis là-dessus,
00:55:50 c'est intéressant de voir
00:55:52 que pour les retraites,
00:55:54 on a constaté que
00:55:56 les deux ingrédients fondamentaux
00:55:58 pour éviter la
00:56:00 polarisation n'existaient
00:56:02 pas en France, c'est-à-dire
00:56:04 une retenue institutionnelle.
00:56:06 Ça aurait impliqué
00:56:08 que le gouvernement
00:56:10 n'usa pas trop de ces
00:56:12 processus qu'on connaît bien.
00:56:14 Et de l'autre côté,
00:56:16 une sorte de courtoisie dans le dialogue.
00:56:18 Dans les jardins
00:56:20 de l'opposition, ça n'a pas existé
00:56:22 non plus. - Intéressant.
00:56:24 - Oui, alors, peut-être que
00:56:26 vous ne le connaissez pas, mais c'est vrai que dans le monde politique,
00:56:28 on utilise, c'est un terme très fréquent,
00:56:30 et petite erreur, vous parlez du tripartisme et pas de la triangulation.
00:56:32 La triangulation consiste
00:56:34 à aller voler les idées
00:56:36 des autres. C'est ce qu'a très bien fait Nicolas Sarkozy
00:56:38 en 2007,
00:56:40 en marchant sur les plates-bandes de la gauche.
00:56:42 Oui, moi, je suis absolument d'accord avec ce que vous dites
00:56:44 sur la question des retraites,
00:56:46 et en plus, sur le système présidentiel
00:56:48 qui, véritablement, génère cela.
00:56:50 - Oui, Mahdi ? - Oui, tout à fait d'accord,
00:56:52 notamment sur le fait que le gouvernement
00:56:54 n'a pas fait preuve d'assez
00:56:56 de retenue à l'égard des manifestants,
00:56:58 et évidemment, sur la question
00:57:00 de l'opposition, je ne peux être que d'accord également.
00:57:02 - Puisque vous avez la parole, justement,
00:57:04 banalisation, on en parlait, et impuissance
00:57:06 face à la violence, peut-être. - Ah ben voilà, donc moi, ça va
00:57:08 pas être un coup de cœur, mais un coup de gueule
00:57:10 sur le fait que, finalement,
00:57:12 on est constamment en train de
00:57:14 dénoncer la violence, mais j'ai l'impression
00:57:16 qu'on ne fait rien. Alors, chaque jour,
00:57:18 un coup, c'est Marseille, on avait Annecy,
00:57:20 chasser Annecy, c'est Bordeaux.
00:57:22 Alors, c'est bien,
00:57:24 mais tout le monde s'insure, tout le monde dit que c'est scandaleux,
00:57:26 on va avoir des moyens, on va faire des choses,
00:57:28 sauf que c'est toujours
00:57:30 de mal en pire à chaque fois.
00:57:32 Donc, moi, c'était un peu mon coup de gueule de dire qu'on en a marre,
00:57:34 dénoncer, c'est bien, dire qu'on va faire des moyens,
00:57:36 qu'on va donner des moyens, c'est bien aussi,
00:57:38 mais agir pour de vrai, de l'action
00:57:40 pour de vrai, sanctionner
00:57:42 ces délinquants qui sont loin
00:57:44 d'être des primo-délinquants. D'ailleurs, à Bordeaux,
00:57:46 on l'a vu, le gars a un casier judiciaire grand
00:57:48 comme mon bras, et
00:57:50 il est évidemment dehors. On va certainement
00:57:52 lui trouver plein d'excuses, alors on va dire qu'il est
00:57:54 dingue, il est probablement dingue, j'en sais rien,
00:57:56 on va trouver plein d'excuses quand c'est pas la minorité,
00:57:58 c'est le pauvre type, il est malheureux. Oui, mais il y a plein
00:58:00 de gens malheureux, mais ils n'attaquent personne, ils n'agressent personne.
00:58:02 Donc, j'aimerais bien qu'enfin,
00:58:04 on agisse contre cette violence qui devient
00:58:06 presque une marque de fabrique française.
00:58:08 C'est un coup de gueule, puisqu'on en a parlé.
00:58:10 Françoise de Gois, sur
00:58:12 cet entraîneur du Sénégal,
00:58:14 Sissé. Moi, c'est un coup de cœur,
00:58:16 parce que j'ai adoré
00:58:18 ce que Ayou Sissé a répondu.
00:58:20 C'est le sélectionneur
00:58:22 et l'entraîneur du Sénégal, il est
00:58:24 très emblématique, c'est une persévérité extrêmement
00:58:26 charismatique, et
00:58:28 on l'a interrogé sur les cris de singes
00:58:30 pendant les matchs, sur toutes
00:58:32 les saletés racistes que ramassent très souvent,
00:58:34 bien sûr, les joueurs noirs, mais également,
00:58:36 dans une moindre mesure, les joueurs maghrébins.
00:58:38 Il a répondu de façon
00:58:40 assez classe, en expliquant que
00:58:42 ça ne lui faisait absolument rien, parce que
00:58:44 lui, il sait qui il est.
00:58:46 Il a dit "moi, je sais comment je vis ma
00:58:48 négritude, je me respecte
00:58:50 absolument profondément,
00:58:52 je sais qui je suis, je sais où je vais,
00:58:54 et au fond, les cris de singes,
00:58:56 finalement, je ne les
00:58:58 entends même pas. J'ai trouvé ça très fort
00:59:00 d'entendre un
00:59:02 homme africain qui revendique
00:59:04 en douceur, parce qu'on a eu tous
00:59:06 les mouvements des Black Panthers et qu'on pouvait
00:59:08 entendre aussi, on a aimé Césaire
00:59:10 bien sûr, notre merveilleux
00:59:12 poète, philosophe et homme politique
00:59:14 qui a révélé ce concept de négritude,
00:59:16 j'ai trouvé ça très fort qu'un entraîneur
00:59:18 de foot, voilà,
00:59:20 exprime
00:59:22 avec une si grande profondeur
00:59:24 sa fierté d'être
00:59:26 noir, je trouvais ça merveilleux.
00:59:28 - Maddy Zahidi ? - Eh ben, je ne peux être que
00:59:30 d'accord avec ce que vient de dire François,
00:59:32 je l'adore, je suis
00:59:34 fan du foot, et puis je trouve ça bien
00:59:36 parce que finalement, c'est vrai qu'on a eu des
00:59:38 poètes, on a eu des politiques, et le fait que
00:59:40 ce soit monsieur tout le monde qui en parle comme ça,
00:59:42 je trouve que c'est très sénégalais aussi
00:59:44 dans le fait de dire, quand on sait
00:59:46 d'où on vient, on sait là où on va,
00:59:48 et pour nous, ça c'est
00:59:50 que des petites choses.
00:59:52 - J'aime bien ces réactions de gens
00:59:54 qui ne sont tout même pas ordinaires,
00:59:56 mais qui répondent d'une
00:59:58 manière très intelligente et subtile
01:00:00 à des accusations odieuses.
01:00:02 J'ai dans la tête,
01:00:04 pardon, le, comment
01:00:06 s'appelle le joueur noir
01:00:08 extraordinaire qui s'était fait moquer
01:00:10 pour son portable ringard
01:00:12 et qui avait très joliment
01:00:14 répondu en disant "et alors, tiens,
01:00:16 euh, voilà, ça c'est le
01:00:18 Sénégalais, ça c'est le Sénégalais,
01:00:20 c'est le Sénégalais, super joueur.
01:00:22 - Je trouve qu'il y a quelque chose qui change,
01:00:24 je trouve qu'il y a quelque chose qui
01:00:26 change, j'adore cette réaction, et je
01:00:28 trouve quand même qu'on va peut-être
01:00:30 vers une vraie amélioration des choses.
01:00:32 - Et moi je tiens à dire que ceux qui font des cris de singe,
01:00:34 je suis pour leur banissement des stades, à vite.
01:00:36 - Ah bah oui, à vite, complètement.
01:00:38 - Mais en plus, si on aime le foot, on aime à lui aussi,
01:00:40 parce que franchement, les lions de la terre en gare,
01:00:42 ils sont quand même classe.
01:00:44 - Aujourd'hui on me fait plaisir, je ne savais pas.
01:00:46 - Ah bah moi non plus, je ne savais pas que tu étais là, je l'ai pas choisi pour toi.
01:00:48 - En tout cas, en salif, en élégance,
01:00:50 vous restez avec nous dans quelques instants, la France
01:00:52 qui se résout finalement à soutenir l'adhésion
01:00:54 de l'Ukraine à l'OTAN.
01:00:56 Qu'en pensez-vous ?
01:00:58 Est-ce que vous pensez que c'est bien ?
01:01:00 Est-ce que c'est trop rapide, pas trop rapide ?
01:01:02 Vous dites "bah non, à 95%".
01:01:04 On vous attend au standard 0,826,
01:01:06 300, 300, on est ensemble avec Philippe David.
01:01:08 Enfin, ensemble, pas dans la vie, il y a bien longtemps.
01:01:10 Jusqu'à 19h, après on se détache, à tout de suite.
01:01:12 Les vraies voix Sud Radio,
01:01:14 17h20,
01:01:16 Philippe David, Cécile de Ménibus.
01:01:18 - Bienvenue
01:01:20 dans les vraies voix,
01:01:22 la fusion est faite.
01:01:24 - La fusion est faite.
01:01:26 Tout ça parce que j'ai fait une blague,
01:01:28 une petite blague hors antenne, et voilà, tout de suite,
01:01:30 je me fais targuer de Philippe David. C'est quand même dingue.
01:01:32 - Non mais, imagine,
01:01:34 toi, tu es descendu dans ce cul
01:01:36 de basse fosse,
01:01:38 des genoux ringards, contaminés.
01:01:40 - Des genoux ringards.
01:01:42 - C'est l'espace d'endroit où on les jette.
01:01:44 - Mais de qui ? Ça dit pas ? - Dans les oubliettes.
01:01:46 - Les amis, c'était pas ringard, c'était accessible.
01:01:48 - Oui. - C'est pas la même chose.
01:01:50 - L'art est la manière de dire les choses.
01:01:52 - Je vais finir par parler de la politique,
01:01:54 moi, ça m'irait très bien.
01:01:56 Philippe Hidger est avec nous, Françoise de Gouin et Madis,
01:01:58 et vous, 0826-300-300,
01:02:00 Gérald est avec nous de Montpellier,
01:02:02 et c'est le coup de projecteur des vraies voix.
01:02:04 - Les vraies voix Sud Radio,
01:02:06 le coup de projecteur des vraies voix.
01:02:08 - Et donc, en vue du sommet de l'Alliance Atlantique
01:02:10 prévu les 11 et 12 juillet à Vilnius,
01:02:12 un conseil de défense est réuni à l'Elysée
01:02:14 pour débattre de l'adhésion de l'Ukraine
01:02:16 à l'OTAN. Emmanuel Macron, il serait favorable
01:02:18 dans l'optique d'offrir des garanties
01:02:20 de sécurité à l'Ukraine, de peser
01:02:22 sur le conflit et d'encourager Moscou
01:02:24 et Kiev à négocier une position
01:02:26 qui est assez complexe. - Oui, d'un côté
01:02:28 les pays d'Europe centrale et orientale,
01:02:30 notamment les Pays-Baltes et la Pologne
01:02:32 qui souhaitent une entrée rapide de l'Ukraine,
01:02:34 et de l'autre côté les Allemands
01:02:36 et les Américains, même Joe Biden,
01:02:38 qui veulent mettre la pédale
01:02:40 un peu plus douce. Alors, qu'est-ce que vous
01:02:42 en pensez ? Est-ce que l'Ukraine doit
01:02:44 entrer rapidement au sein de l'OTAN,
01:02:46 ou est-ce que pour vous ça peut vite devenir
01:02:48 un casus belli avec la Russie ?
01:02:50 Vous êtes pour, vous êtes contre, on vous attend
01:02:52 au 0826 300 300.
01:02:54 - Pour l'instant, vous dites non
01:02:56 à cette entrée rapide de
01:02:58 l'Ukraine à l'OTAN à plus de 95%.
01:03:00 Notre invité pour en parler,
01:03:02 Jean-Baptiste Noé, est avec nous.
01:03:04 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:03:06 Bonsoir. - Bonsoir.
01:03:08 - Vous êtes rédacteur en chef de la revue
01:03:10 "Conflit", avant tout Philippe Bilger.
01:03:12 Sujet
01:03:14 compliqué.
01:03:16 - Oui, alors sur ce plan,
01:03:18 Cécile Philippe,
01:03:20 comme
01:03:22 Françoise, mais peut-être plus modérément,
01:03:24 parce que je connais moins bien
01:03:26 la réalité internationale qu'elle,
01:03:28 j'avais eu tendance
01:03:30 à considérer qu'Emmanuel
01:03:32 Macron, dans son attitude
01:03:34 à l'égard de l'Ukraine et de la Russie,
01:03:36 en général,
01:03:38 méritait une sorte de satisfait,
01:03:40 peut-être pas un enthousiasme
01:03:42 absolu, mais tout de même une adhésion
01:03:44 forte. Et à partir
01:03:46 du moment où il change d'avis
01:03:48 et où il semble
01:03:50 justifier ce changement d'avis
01:03:52 par une argumentation
01:03:54 pertinente,
01:03:56 en gros, si j'ai bien saisi,
01:03:58 c'est peut-être la dernière
01:04:00 solution qui existe
01:04:02 pour persuader
01:04:04 la Russie qu'elle doit venir à la table
01:04:06 de négociation, et l'Ukraine
01:04:08 qu'elle a aussi intérêt
01:04:10 finalement à accepter,
01:04:12 malgré l'apparence jusqu'au boutisme
01:04:14 de Zelensky,
01:04:16 d'y venir, et bien je pense que
01:04:18 je leur fais confiance
01:04:20 et peut-être qu'en effet,
01:04:22 c'est une chance qu'il faut saisir.
01:04:24 - Françoise de Goy. - Moi je comprends
01:04:26 tout à fait, pour une fois,
01:04:28 qu'est-ce qu'il y a dans l'esprit d'Emmanuel Macron.
01:04:30 Et je continue sur ma ligne de penser
01:04:32 que sur ce dossier-là, il ne s'en sort
01:04:34 pas si mal. C'est en fait,
01:04:36 on va le voir avec notre spécialiste,
01:04:38 mais je l'interprète comme
01:04:40 plus un signal qu'une réalité,
01:04:42 une volonté d'accélérer. C'est le
01:04:44 signal qui est envoyé à la Russie pour
01:04:46 faire pression sur la Russie,
01:04:48 au moment en plus où on le sait,
01:04:50 la contre-offensive ukrainienne,
01:04:52 elle patine, elle ne fonctionne pas
01:04:54 pour le moment. Donc, il y a une volonté
01:04:56 je pense très forte
01:04:58 d'essayer de ramener
01:05:00 les deux belligérants à la table des négociations,
01:05:02 et vous avez fait, l'Ukraine va s'inviter dans la campagne
01:05:04 électorale américaine, le candidat
01:05:06 Kennedy, bien sûr, petit-fils,
01:05:08 a fait un discours extraordinaire
01:05:10 où il explique que son père disait toujours
01:05:12 après la crise des missiles de Cuba,
01:05:14 il ne faut jamais jouer
01:05:16 avec des gens qui possèdent l'arme nucléaire
01:05:18 et mettre une ou l'autre
01:05:20 de ces personnes dans une situation de l'utiliser
01:05:22 contre une retraite humiliante.
01:05:24 Et je trouve que c'est extrêmement
01:05:26 subtil, c'est très fort,
01:05:28 je vois tout à fait ce que veut faire Paris,
01:05:30 ça ne me choque pas outre mesure.
01:05:32 Pression sur la Russie, et
01:05:34 pression sur Zelensky, qui lui-même
01:05:36 a reconnu aujourd'hui que l'adhésion pour
01:05:38 l'OTAN ne pourrait pas se faire avant la fin de la guerre.
01:05:40 Moi j'ai juste peur que
01:05:42 cette pression sur la Russie
01:05:44 ait un effet contraire. J'ai peur que
01:05:46 justement, Vladimir
01:05:48 Poutine le prenne comme un affront.
01:05:50 - Je ne crois pas. - Comme une provocation peut-être.
01:05:52 - C'est que des déclarations pour réalité. - Comme une provocation, absolument.
01:05:54 Et j'ai peur que ça soit ça, et que ça
01:05:56 ne l'efface pas du tout reculant en arrière, en tout cas je ne suis pas sûr
01:05:58 que cela suffise à Vladimir Poutine
01:06:00 pour rentrer en négociation. - Jean-Baptiste
01:06:02 Noé, vous êtes notre invité, notre expert
01:06:04 rédacteur en chef de la revue "Conflit". Là
01:06:06 on va faire rentrer des anciens pays neutres
01:06:08 comme la Suède dans l'OTAN.
01:06:10 On a déjà fait rentrer les pays du pacte de
01:06:12 Varsovie, notamment les pays baltes.
01:06:14 Faire rentrer carrément une ex-république soviétique,
01:06:16 est-ce que pour vous ça ne risque pas de mettre
01:06:18 beaucoup d'huile sur le feu ?
01:06:20 - La question c'est pourquoi
01:06:22 faire rentrer l'Ukraine ? C'est-à-dire quels sont les...
01:06:24 Et à partir du moment où les
01:06:26 objectifs auront été fixés, on pourra
01:06:28 voir si cette entrée est pertinente ou non.
01:06:30 Il y a au moins deux objectifs
01:06:32 qui sont partagés par les acteurs européens.
01:06:34 D'abord c'est de trouver une solution au conflit
01:06:36 actuel. Solution,
01:06:38 alors après chacun a son nez de la solution,
01:06:40 mais enfin en tout cas arrêter la guerre telle qu'elle se
01:06:42 déroule actuellement, et ensuite
01:06:44 établir un système d'arc
01:06:46 de protection pacifique
01:06:48 en Europe centrale pour que le
01:06:50 conflit ne redémarre pas. Donc
01:06:52 assurer la paix à court terme et assurer
01:06:54 la paix à long terme. Et ça c'est
01:06:56 les objectifs partagés par les uns et par les autres.
01:06:58 Et la question c'est de savoir si l'intégration
01:07:00 de l'Ukraine dans l'OTAN est la meilleure
01:07:02 manière d'aboutir à ces
01:07:04 deux objectifs. Et ça
01:07:06 pour une paix
01:07:08 à long terme, probablement,
01:07:10 ça peut être une solution,
01:07:12 pour une paix à court terme c'est un peu plus compliqué,
01:07:14 d'autant que
01:07:16 normalement lorsqu'un pays membre
01:07:18 de l'OTAN est attaqué par une puissance
01:07:20 extérieure, tous les autres pays
01:07:22 membres de l'OTAN ont l'obligation
01:07:24 de lui venir en aide.
01:07:26 Et la question qui va se poser c'est
01:07:28 si l'Ukraine entre dans l'OTAN
01:07:30 en cours de match, pourrait-on dire, en cours de conflit,
01:07:32 est-ce que va s'appliquer
01:07:34 cette prérogative
01:07:36 qui fait qu'elle aura le soutien
01:07:38 plein et entier de l'OTAN ?
01:07:40 C'est déjà un peu le cas, mais enfin on n'est quand même pas dans un soutien
01:07:42 complet. Et ça c'est un vrai sujet
01:07:44 dans la question des négociations pour entrer
01:07:46 dans l'OTAN. - Mais Jean-Baptiste, moi
01:07:48 Jean-Baptiste Noé, je redis
01:07:50 qu'il me semble que c'est une stratégie
01:07:52 diplomatique de la part de l'Elysée, on sait qu'il y a eu
01:07:54 un conseil de défense, entre ce
01:07:56 que on en voit, que Paris en voit
01:07:58 comme signal et la réalité de ce qui va se passer,
01:08:00 il y a un gap
01:08:02 et deuxième point,
01:08:04 même Zelensky a reconnu aujourd'hui
01:08:06 que l'entrée dans l'OTAN ne pourrait pas se faire
01:08:08 avant la fin de la guerre. Donc de quoi
01:08:10 parle-t-on exactement ? Vous n'êtes pas d'accord sur
01:08:12 une stratégie diplomatique
01:08:14 de haute intensité pour
01:08:16 faire reculer la Russie, plus que pour la
01:08:18 réalité de l'adhésion de l'Ukraine
01:08:20 à l'OTAN ? - Jean-Baptiste Noé.
01:08:22 - Si, tout à fait, c'est une manière
01:08:24 de faire pression sur la Russie, peut-être de mettre
01:08:26 ça aussi en balance dans les
01:08:28 prochaines négociations, c'est-à-dire
01:08:30 que dans la sortie de crise, dans la sortie
01:08:32 du conflit, il y aura ce
01:08:34 paquet-là qui permettra,
01:08:36 qui sera l'objet d'une négociation,
01:08:38 c'est-à-dire à quelles chances on fait entrer
01:08:40 l'Ukraine, est-ce qu'on la fait rentrer tout de suite
01:08:42 ou non, en tout cas ce sera un élément
01:08:44 qui permettra aux diplomates
01:08:46 d'avoir un objet de négociation,
01:08:48 d'autant que pour qu'un
01:08:50 État soit membre de l'OTAN,
01:08:52 il faut l'unanimité. Donc il suffit
01:08:54 d'un seul État membre qui refuse,
01:08:56 on a vu que la Turquie était
01:08:58 très réticente à l'égard de la Suède,
01:09:00 il suffit d'un État
01:09:02 membre qui refuse pour que
01:09:04 l'État ne puisse pas entrer dans l'OTAN.
01:09:06 Donc ça sera aussi un objet de négociation interne
01:09:08 à l'OTAN. - Voilà, donc c'est
01:09:10 plutôt pas mal joué, ou pas ? Moi c'est
01:09:12 pas bon genre de dire du bien d'Emmanuel Macron, mais
01:09:14 est-ce que du point de vue de
01:09:16 Paris, ça n'est pas joué
01:09:18 peut-être complexe, mais subtilement
01:09:20 et plutôt bien joué, ou pas ?
01:09:22 - On verra le résultat final,
01:09:24 j'attendrai le résultat final,
01:09:26 sachant que quand même, sur les questions de l'OTAN,
01:09:28 c'est quand même les États-Unis qui décident,
01:09:30 et à la fin, c'est eux qui décideront
01:09:32 de ce qu'il faudra faire. - Vous pensez que Macron
01:09:34 a bien joué ? Vous pensez qu'il a mal joué ?
01:09:36 Appelez-nous au 0826-300-300.
01:09:38 - Mais Joe Biden recule un petit peu
01:09:40 sur cette position
01:09:42 finalement d'accueillir
01:09:44 l'Ukraine dans l'OTAN.
01:09:46 - Oui, exactement,
01:09:48 la position de Joe Biden est un peu surprenante, parce qu'au début
01:09:50 du conflit, il était plutôt sur une position
01:09:52 assez offensive d'intégration.
01:09:54 Après, c'est un phénomène qu'on connaît
01:09:56 très bien en négociation diplomatique,
01:09:58 il faut toujours qu'il y en ait un qui joue le bon copain
01:10:00 et l'autre le mauvais copain.
01:10:02 Celui qui va être très malécatif, et celui qui sera
01:10:04 davantage dans la retenue. Donc ça fait partie
01:10:06 aussi de ce jeu diplomatique.
01:10:08 - Est-ce qu'au fond, vous
01:10:10 accepteriez l'idée que
01:10:12 cette intégration possible
01:10:14 de l'Ukraine dans l'OTAN
01:10:16 est enfin
01:10:18 la seule possibilité sérieuse
01:10:20 de régler le conflit
01:10:22 entre la Russie et l'Ukraine,
01:10:24 alors qu'on espérait
01:10:26 quelque chose des plans
01:10:28 antérieurs, par exemple
01:10:30 il y a eu indonésien, il y a eu chinois,
01:10:32 c'est resté totalement
01:10:34 l'être morte. Est-ce qu'enfin
01:10:36 c'est une véritable opportunité
01:10:38 à votre avis ?
01:10:40 - Alors, pour l'Ukraine, c'est une sécurité.
01:10:42 Savoir qu'ils intègrent l'OTAN,
01:10:44 c'est l'assurance de ne plus être attaqué par la Russie.
01:10:46 Donc, indubitablement, pour Zelensky,
01:10:48 c'est une sécurité. Il pourrait présenter
01:10:50 ça aussi comme une victoire.
01:10:52 Après, la grande question, ça va être la négociation
01:10:54 des territoires perdus par l'Ukraine.
01:10:56 Ou à l'inverse, des territoires gagnés par la Russie.
01:10:58 Pour l'instant, l'Ukraine veut tout
01:11:00 récupérer. On voit bien qu'avec l'échec
01:11:02 de la contre-offensive, pour l'instant, ça va être compliqué.
01:11:04 Donc là, ça va être un deuxième
01:11:06 élément de négociation.
01:11:08 Quels sont les territoires que
01:11:10 les Ukrainiens vont accepter de perdre ?
01:11:12 - C'est intéressant ce que vous dites, parce qu'ils veulent
01:11:14 récupérer la Crimée. Voilà, ça,
01:11:16 on a bien compris.
01:11:18 Moi,
01:11:20 j'essaie maintenant de...
01:11:22 Dans cette guerre, il y a le très méchant
01:11:24 et il y a les gentils. C'est binaire,
01:11:26 une guerre. Donc, il y a le très méchant,
01:11:28 et ça, tout le monde est d'accord. Vladimir Poutine.
01:11:30 Après, je me mets du point de vue
01:11:32 russe. La Russie est un pays que j'aime
01:11:34 beaucoup, que je connais bien, à peu près.
01:11:36 La Russie a toujours développé
01:11:38 ce syndrome de la forteresse assiégée.
01:11:40 C'est-à-dire, c'est un pays sans frontières,
01:11:42 avec des frontières extrêmement
01:11:44 instables, notamment,
01:11:46 je pense, au sud, au Caucase.
01:11:48 Mais pas simplement.
01:11:50 Du point de vue de Vladimir Poutine,
01:11:52 et du point de vue, de même, de l'opinion publique
01:11:54 russe, est-ce qu'il est acceptable
01:11:56 que l'Ukraine appartienne
01:11:58 à l'OTAN ? Est-ce que c'est
01:12:00 acceptable, aujourd'hui,
01:12:02 demain, voire après-demain ? Moi, je crois que
01:12:04 non, honnêtement. Et c'est pas une question de Poutine
01:12:06 ou pas Poutine. Je pense que c'est un sentiment
01:12:08 qui a millénaire
01:12:10 chez les Russes, de sécuriser
01:12:12 leurs frontières. Est-ce que c'est
01:12:14 acceptable ? Moi, je crois que non.
01:12:16 - Jean-Baptiste Noé. - Vous avez raison,
01:12:18 d'autant que, un des arguments de l'attaque
01:12:20 des Russes, en mars 2022,
01:12:22 c'était de dire que les Etats-Unis leur
01:12:24 avaient promis que jamais l'Ukraine n'entrerait dans l'OTAN,
01:12:26 en 1990, et qu'ils étaient sur le point
01:12:28 de le faire. Alors, il y a débat pour savoir
01:12:30 s'ils avaient promis ou non. A priori, non,
01:12:32 ils ne l'avaient pas promis. Mais, en tout cas, ça a été
01:12:34 un élément du canut se bélit.
01:12:36 Et c'est ensuite dans la négociation, vous avez raison,
01:12:38 où là, peut-être que
01:12:40 ça pourrait être un enjeu dans la négociation
01:12:42 territoriale, en disant "bah oui,
01:12:44 l'Ukraine entre dans l'OTAN, mais en échange,
01:12:46 on reconnaît la souveraineté de fait
01:12:48 sur l'Akchimé et sur une partie
01:12:50 des territoires qui sont aujourd'hui
01:12:52 tenus par l'armée russe,
01:12:54 et finalement, ça serait une manière que
01:12:56 personne ne perde complètement la face, et que
01:12:58 tout le monde puisse dire qu'il a gagné un petit quelque chose.
01:13:00 - Une puissance qui ne serait pas humiliée.
01:13:02 Quels sont les obstacles, justement, dans ce processus
01:13:04 d'adhésion ?
01:13:06 Pourquoi l'Ukraine pourrait ne pas rentrer ?
01:13:08 Ce seraient quoi les chefs d'accusation, entre guillemets ?
01:13:10 - Alors, le
01:13:12 principal problème, c'est ce que les Américains
01:13:14 appellent la conformité.
01:13:16 C'est-à-dire qu'il faut que l'armée ukrainienne
01:13:18 soit une armée OTAN.
01:13:20 Il faut également qu'il y ait
01:13:22 des conformités en matière de lutte contre les
01:13:24 corruptions. En matière
01:13:26 de conformité, également, de pratiques
01:13:28 d'armes, enfin, de pratiques de
01:13:30 combat. Donc ça, ça peut prendre du temps,
01:13:32 mais étant donné
01:13:34 la situation
01:13:36 militaire interne de l'Ukraine,
01:13:38 ces questions de conformité sont
01:13:40 difficiles. Ce n'est pas quelque chose
01:13:42 qui peut se faire facilement, même s'il peut y avoir
01:13:44 des dérogations. Donc,
01:13:46 il pourrait y avoir une adhésion, peut-être,
01:13:48 à court terme, ensuite, une mise en
01:13:50 conformité beaucoup plus longue, mais
01:13:52 ces
01:13:54 systèmes OTAN sont complexes à mettre en place,
01:13:56 et c'est difficile de le faire avec une armée
01:13:58 qui est en train de se battre et qui
01:14:00 n'a pas non plus les mêmes règles anti-corruption
01:14:02 que les
01:14:04 autres armées en Europe.
01:14:06 - Est-ce que ce n'est pas le bal des hypocrites et des faux-culs,
01:14:08 objectivement, Jean-Baptiste ? Nous savons
01:14:10 tous très bien, on a voyagé, on connaît l'Ukraine,
01:14:12 on sait très bien que l'Ukraine, depuis
01:14:14 des années, n'est pas sous administration américaine,
01:14:16 je ne peux pas aller jusque-là, mais
01:14:18 elle est conseillée,
01:14:20 conseillée par les Américains,
01:14:22 je veux dire... - Il y a même eu des révolutions
01:14:24 qui étaient organisées en Ukraine. - Mais quelles que soient
01:14:26 les portes auxquelles vous tapez dans les grandes administrations,
01:14:28 dans toute la superstructure de l'État,
01:14:30 évidemment que c'est les conseillers de la Maison Blanche
01:14:32 qui fonctionnent, donc
01:14:34 elle est déjà presque, quasiment,
01:14:36 pas vassalisée, parce que ce mot est trop fort,
01:14:38 mais sous influence américaine depuis
01:14:40 tant d'années, on est bien
01:14:42 d'accord. - Oui, vous avez raison,
01:14:44 et puis d'ailleurs, Joe Biden, via son fils
01:14:46 Hunter Biden, avait des intérêts
01:14:48 assez importants en Ukraine. - Avec ce qu'on sait.
01:14:50 - Les armées anglaises,
01:14:52 ukrainiennes et américaines
01:14:54 ont largement formé l'armée
01:14:56 ukrainienne avant le conflit,
01:14:58 donc c'est vrai qu'au moins pour la partie
01:15:00 ouest, c'est une région qui
01:15:02 est en giron américain depuis
01:15:04 plusieurs années. - Et 0826
01:15:06 300 300 avec une réaction de Gérard,
01:15:08 Gérald, pardon, Gérald.
01:15:10 - Pas de souci.
01:15:12 Oui, donc moi je suis, comme 95%
01:15:14 de vos éditeurs,
01:15:16 contrairement au fait que l'Ukraine rentre dans l'OTAN,
01:15:18 c'est une énième provocation
01:15:20 face à la Russie, de plus comme un pays,
01:15:22 comme le pays est en guerre,
01:15:24 et en plus c'est le plus corrompu
01:15:26 du monde, je ne vois pas de quelle manière...
01:15:28 - Il y en a un plus corrompu encore que l'Ukraine, Gérald,
01:15:30 croyez bien.
01:15:32 - J'en doute bien, en Europe,
01:15:34 on va dire, le pays
01:15:36 le plus corrompu en Europe, c'est un pays
01:15:38 qui n'est pas stable politiquement,
01:15:40 puisqu'il faut savoir que l'année prochaine,
01:15:42 il va y avoir des élections
01:15:44 présidentielles qui vont arriver,
01:15:46 Zelensky peut-être ne sera plus élu
01:15:48 et sera remplacé par qui ?
01:15:50 Par son adjoint actuel.
01:15:52 En fait, ce qu'il faut savoir aussi,
01:15:54 c'est que Sarkozy disait ça,
01:15:56 il disait, je suis plutôt d'accord avec lui,
01:15:58 moi je dis que je suis plutôt d'accord avec lui,
01:16:00 l'Ukraine est un pont entre la Russie et l'Europe,
01:16:02 tout comme la Turquie l'est avec nous,
01:16:04 avec les autres pays. L'Ukraine, elle doit rester neutre,
01:16:06 il faut accepter que dans ce pays,
01:16:08 il y ait des russophiles et des ukrainiens,
01:16:10 et il faut que l'Europe intervienne uniquement
01:16:12 dans le but de paix et de négociation.
01:16:14 Il faut que l'on trouve des accords commerciaux
01:16:16 et de diplomatie, encore une fois, avec la Russie,
01:16:18 on en avait eu par le passé,
01:16:20 et aujourd'hui ça nous porte préjudice,
01:16:22 notamment sur les sanctions que nous leur avons données.
01:16:24 S'il autant, on pousse l'Ukraine dans ses bras,
01:16:26 il est certain que cela aura des conséquences
01:16:28 beaucoup plus graves qu'aujourd'hui,
01:16:30 et les pro-ukrainiens n'auront plus que leurs yeux pour pleurer
01:16:32 et leurs regrets de complaisance.
01:16:34 Moi, c'est ce que je pense.
01:16:36 Peut-être une réaction, Jean-Baptiste ?
01:16:38 Oui, c'est un élément,
01:16:40 d'ailleurs qu'on voit bien,
01:16:42 qui est discuté,
01:16:44 qui ne fait pas l'unanimité en Europe,
01:16:46 et au sein de l'OTAN,
01:16:48 c'est quelque chose qui ne va pas de soi,
01:16:50 en tout cas, et qui fait l'objet d'une véritable discussion,
01:16:52 et on verra lors du prochain sommet,
01:16:54 qui se tient début juillet,
01:16:56 où en est l'état de la réflexion
01:16:58 sur cette intégration.
01:17:00 Les pays d'Europe centrale,
01:17:02 la Pologne,
01:17:04 les Etats baltes par exemple,
01:17:06 aujourd'hui, quel regard
01:17:08 ils portent sur cette adhésion ?
01:17:10 Alors eux, ils sont tout à fait favorables,
01:17:12 parce qu'ils ont un tropisme très anti-russe,
01:17:14 il faut dire qu'ils ont été quand même envahis
01:17:16 à plusieurs reprises par les russes,
01:17:18 donc on peut les comprendre,
01:17:20 et ils sont sur la ligne la plus en faveur
01:17:22 de l'intégration de l'Ukraine,
01:17:24 justement pour se protéger
01:17:26 d'une éventuelle attaque russe,
01:17:28 et eux sont persuadés
01:17:30 que ce qu'a connu l'Ukraine,
01:17:32 ils pourraient le connaître à un moment donné,
01:17:34 mais c'est quelque chose qui est présent depuis plusieurs années,
01:17:36 déjà il y a dix ans,
01:17:38 les pays baltes craignaient une arrivée de l'armée russe.
01:17:40 Donc c'est quelque chose
01:17:42 qui est très présent dans leur pensée,
01:17:44 qui fait partie de leur réflexion stratégique.
01:17:46 - Françoise de Waverager.
01:17:48 - Il y a bien sûr l'art de la guerre de Sun Tzu
01:17:50 que tout le monde connaît, mais il y a une phrase
01:17:52 qu'un historien japonais
01:17:54 me donnait à Tokyo,
01:17:56 il disait "Qu'est-ce que c'est la philosophie des samouraïs ?
01:17:58 C'est "N'humilie jamais ton adversaire".
01:18:00 Et je trouve que c'est une
01:18:02 philosophie éternelle,
01:18:04 et que là on est vraiment sur un fil
01:18:06 de... Je reprends vraiment
01:18:08 cette idée de John Fitzgerald Kennedy,
01:18:10 ne jamais
01:18:12 pousser une puissance nucléaire
01:18:14 active, un grand
01:18:16 pays, à une
01:18:18 retraite humiliante.
01:18:20 Est-ce que c'est pas ça qui est en train de se
01:18:22 jouer au fond, et que finalement
01:18:24 je le redis, la stratégie
01:18:26 de Paris et d'Etats-Unis,
01:18:28 "Bad cop, good cop",
01:18:30 finalement c'est de la dentelle, et que c'est
01:18:32 finalement par la dentelle qu'on va arriver à sortir
01:18:34 de cette boucherie.
01:18:36 - Jean-Baptiste. - Oui, et puis il ne faut pas que
01:18:38 la paix future
01:18:40 amène de futures guerres.
01:18:42 Donc ça va être aussi tout l'enjeu de cette paix,
01:18:44 que ce soit une paix à la première guerre mondiale,
01:18:46 où on a eu une guerre à nouveau
01:18:48 20 ans plus tard. Et donc là ça va être un vrai enjeu
01:18:50 de sécurisation nationale
01:18:52 et européenne pour au moins une génération.
01:18:54 - Oui, enfin on ne peut pas mélanger le traité
01:18:56 de Versailles qui contient les germes
01:18:58 en lui-même de la seconde guerre mondiale, et ce qui peut
01:19:00 se passer quand même entre l'Ukraine et la Russie, vous êtes d'accord
01:19:02 que ce n'est pas la même échelle quand même, non ?
01:19:04 - Allez, 10 secondes. - Ce que je voulais dire c'était l'importance
01:19:06 d'avoir une paix durable, et pas d'avoir une paix
01:19:08 qui engendre une guerre au bout de quelques années.
01:19:10 - Ok, super. - Merci beaucoup Jean-Baptiste Noé
01:19:12 de nous avoir éclairé sur ce sujet.
01:19:14 Rédacteur en chef de la revue "Conflit",
01:19:16 il va rester avec nous, on revient dans quelques instants.
01:19:18 Gérald est toujours avec nous,
01:19:20 08126-300-300, et vous, si vous voulez réagir
01:19:22 forcément sur un sujet, on vous attend.
01:19:24 On fait une petite pause et on revient dans quelques minutes.
01:19:26 A tout de suite.
01:19:28 - Les vraies voix sur le radio, 17h20h,
01:19:30 Philippe David, Cécile de Ménibus.
01:19:32 - Il reste dans cette
01:19:34 ligne droite des vraies voix un petit tronçon,
01:19:36 que nous n'avons pas parcouru encore.
01:19:38 - Elle est en forme
01:19:40 aujourd'hui, Madame et Poète en plus.
01:19:42 Madame et Poète, tronçon, ligne droite.
01:19:44 - Mais écrivez cette phrase, je dis à laquelle il est venu.
01:19:46 - Le tronçon de la ville !
01:19:48 - C'est beau, le tronçon de la ville.
01:19:50 - Philippe Bilger, François Ducroix,
01:19:52 et Magui Saidi, 0826...
01:19:54 - Non, Philippe David il tronçonne, il faisait pas pareil.
01:19:56 - 0826-300-300,
01:19:58 Stéphane est avec nous, de Bordeaux.
01:20:00 Bonsoir Stéphane.
01:20:02 - Oui, bonsoir.
01:20:04 - Et vous vouliez revenir sur notre
01:20:06 premier débat sur l'agression,
01:20:08 forcément, de ce qui s'est passé
01:20:10 à Bordeaux, et du fait peut-être que
01:20:12 les métropoles sont de plus en plus,
01:20:14 pourraient devenir de plus en plus dangereuses ?
01:20:16 - Ouais, c'est ça absolument.
01:20:18 Moi j'habite Bordeaux
01:20:20 depuis un peu plus de 10 ans,
01:20:22 et vraiment on sent une
01:20:24 violence grandissante,
01:20:26 mais c'est
01:20:28 vraiment visible, et je voulais
01:20:30 témoigner à partir de deux exemples,
01:20:32 qui sont des exemples assez proches,
01:20:34 et je trouve qu'il y a une sorte
01:20:36 d'acceptation institutionnelle
01:20:38 de cette violence. Je vous explique
01:20:40 pourquoi, mon fils était
01:20:42 au collège, et il s'est
01:20:44 fait
01:20:46 littéralement tabasser
01:20:48 à coups de pied, coups de poing,
01:20:50 dans la tête,
01:20:52 partout dans le corps, à la sortie
01:20:54 du collège. Voilà.
01:20:56 - Pour quelles raisons ?
01:20:58 - Pour une raison vraiment bête, c'est-à-dire que
01:21:00 sa copine, une de ses
01:21:02 amies lui a passé un téléphone,
01:21:04 qui l'a malentendreusement
01:21:06 fait tomber à terre,
01:21:08 donc la fille était un peu embêtée,
01:21:10 mais sans plus, elle est rentrée,
01:21:12 elle a expliqué la chose à son papa,
01:21:14 et son papa est venu, il l'a tapé,
01:21:16 coup de poing, coup de pied, ça s'est fait,
01:21:18 c'est une illusion. - Mais non, c'est le père qui a fait ça !
01:21:20 - Ce que je vais vous raconter,
01:21:22 c'est vraiment son défait, en fait.
01:21:24 Donc il a été tabassé,
01:21:26 ça a duré dix minutes,
01:21:28 il y a une dame qui est venue,
01:21:30 qui est intervenue, ça a arrêté,
01:21:32 puis après une autre personne, ils ont fini par arrêter,
01:21:34 il y avait deux artisans qui étaient là,
01:21:36 qui avaient peur de sortir,
01:21:38 finalement ça s'est arrêté,
01:21:40 et quand je parle d'institutionalisation,
01:21:42 c'est-à-dire qu'on a l'impression
01:21:44 que finalement cette violence,
01:21:46 ou cette ultra-violence, est tellement quotidienne,
01:21:48 est tellement présente, qu'il y a un certain nombre
01:21:50 d'acteurs qui ne réagissent plus.
01:21:52 Donc moi j'ai appelé, en fait, suite à ça,
01:21:54 et bien j'ai voulu porter plainte,
01:21:56 donc j'ai pu porter plainte, in fine,
01:21:58 mais les mots, l'accueil de la police
01:22:00 étaient juste terrifiantes, c'est-à-dire
01:22:02 quand j'ai appelé, j'aurais dit "écoutez, mon fils vient de se faire taper
01:22:04 à coups de poing, à coups de pied,
01:22:06 et il faudrait intervenir assez rapidement,
01:22:08 et alors les mots de la police,
01:22:10 c'est "donc vous me dites
01:22:12 qu'il y a un différend entre deux personnes ?
01:22:14 Alors je leur ai dit "non, c'est pas entre deux personnes,
01:22:16 c'est un adulte qui vient taper un petit p'tit".
01:22:18 Donc ça commence comme ça, en fait.
01:22:20 Ensuite, le lendemain, j'appelle
01:22:22 le proviseur de ce collège,
01:22:24 et je lui dis "mon fils s'est fait taper
01:22:28 à la sortie du collège hier,
01:22:30 alors j'ai passé pas mal de temps
01:22:32 à vendre d'avoir, et donc elle me reçoit,
01:22:34 elle me reçoit cette dame au téléphone
01:22:36 en me disant "mais écoutez, monsieur,
01:22:38 j'ai 1500 dossiers à traiter,
01:22:40 et si vous pensez qu'il n'y a que votre fils,
01:22:42 c'était à vomir, je vous promets, c'était à vomir.
01:22:44 - Une sainte lune à rimer, c'est hallucinant.
01:22:46 - Ouais, c'est ça, c'est hallucinant, mais c'est la réalité.
01:22:48 Et ce sont ces mots, en fait.
01:22:50 Et là, elle finit par me prendre au téléphone,
01:22:52 et je lui dis "ben écoutez,
01:22:54 je sais que ça s'est passé en dehors du collège".
01:22:56 Alors je m'étais renseigné,
01:22:58 elle me dit "oui, c'est en dehors du collège,
01:23:00 donc nous, on n'a rien à faire".
01:23:02 Et déjà là, je suis très surpris,
01:23:04 c'est-à-dire que même si c'est en dehors du collège,
01:23:06 à 10 mètres du collège, à mon avis,
01:23:08 il y avait des choses à faire,
01:23:10 ne serait-ce qu'une communication.
01:23:12 Donc je lui ai fait sentir mon étonnement,
01:23:14 et sa réponse a été de me dire "ben écoutez,
01:23:16 si vous n'êtes pas content, vous prenez votre enfant,
01:23:18 et vous le faites".
01:23:20 C'est très élégant, c'est ce qui s'est passé.
01:23:22 Mon garçon est allé aussi,
01:23:24 on est allé voir un médecin
01:23:26 pour un arrêt de travail qu'il a eu,
01:23:28 mais on sentait une sorte de peur du médecin,
01:23:30 parce que c'est des choses qui arrivent,
01:23:32 et c'est assez fréquent.
01:23:34 Le médecin lui-même a dit qu'il y avait eu un enfant
01:23:36 qui avait eu un coup de couteau
01:23:38 quelques semaines avant.
01:23:40 Et il y a une sorte de, comment dire,
01:23:42 ce n'est pas d'excuses,
01:23:44 mais c'est de banalisation.
01:23:46 C'est-à-dire que la violence est extrêmement présente,
01:23:48 et tous ces institutions,
01:23:52 finalement, l'ont déjà incorporée,
01:23:54 et il n'y a plus de réaction.
01:23:56 - Et vous allez avoir un procès Stéphane ?
01:23:58 - Alors, il y a eu un procès, et ça a été jugé.
01:24:00 - Et alors ?
01:24:02 - Il a été condamné.
01:24:04 La première chose qui m'a surpris,
01:24:06 c'est que ce monsieur aurait dû être interpellé
01:24:08 dans les minutes qui suivaient,
01:24:10 et mis en garde à vue.
01:24:12 Ça n'a pas été le cas. Quand j'ai demandé pourquoi,
01:24:14 il y a tellement de choses que ce n'est pas forcément
01:24:16 une priorité d'interpeller.
01:24:18 Il y a eu un jugement qui a eu lieu sept mois après,
01:24:20 et ce monsieur a été condamné à une amende,
01:24:22 pas de prison,
01:24:24 il a eu six mois de sursis.
01:24:26 En tout cas, ça a été jugé.
01:24:28 Il a eu une amende,
01:24:30 mais pour moi, ce n'était pas suffisant,
01:24:32 parce que c'était quand même extrêmement violent.
01:24:34 - Comment votre fils, rapidement ?
01:24:36 - En fait, ça va mieux, mais on ne connaît pas
01:24:38 les séquelles réelles.
01:24:40 Ça peut se révéler, mais ça va beaucoup mieux.
01:24:42 Un deuxième exemple, c'était...
01:24:44 - On ne va pas avoir le temps.
01:24:46 - C'est bien dommage,
01:24:48 parce que c'est du même chose.
01:24:50 Très rapidement, c'est un petit groupe
01:24:52 qui descend et qui donne
01:24:54 un coup de couteau dans l'oreille
01:24:56 d'un barman,
01:24:58 et qui partent. Les policiers sont là.
01:25:00 Ce n'est pas que j'en veux aux policiers,
01:25:02 c'est juste qu'ils font ce qu'ils peuvent,
01:25:04 mais je crois qu'ils ne peuvent plus faire grand-chose.
01:25:06 Finalement, les policiers étaient là,
01:25:08 et ils laissent passer ces jeunes qui étaient là.
01:25:10 Ils ne leur disent rien du tout.
01:25:12 Je suis allé les voir 10 minutes après,
01:25:14 je leur ai dit "quand je ne comprends pas, ils passent à côté de vous,
01:25:16 vous ne les arrêtez pas".
01:25:18 Ils me disent "non, on n'intervient pas, on est payés 2000 euros,
01:25:20 on ne va pas se prendre un coup de couteau".
01:25:22 - C'est le problème.
01:25:24 Merci Stéphane.
01:25:26 Pardon, je suis désolée, mais malheureusement,
01:25:28 on est déjà très très très en retard.
01:25:30 Merci de votre témoignage,
01:25:32 et bien entendu, on pense bien à vous.
01:25:34 Bien entendu, et aux petits aussi.
01:25:36 Merci Philippe Bilger, merci Françoise de Gauin,
01:25:38 - On vous laisse, on vous parle d'emploi avec Jérôme Lavernier.

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