Avec Gilles Pudlowski, P’tit Pudlo des Bistrots/Les Pieds dans le Plat / Alain Fontaine, Président des Maîtres Restaurateurs (Le Mesturet - Paris) / Philippe Toinrad, Journaliste Gastronomique à BFM / Frédéric Doucet, Chef (Charolles) / Stéphane Reynaud, Chef et Auteur (Paris) / Christian Vabret, MOF Boulanger (Aurillac)
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00:00Léal Métro, premier fournisseur et livreur de produits frais et locaux aux restaurateurs partout en France, vous présente
00:08Sud Radio 10h-11h, Fergnaud fait le marché
00:12Bonjour à tous mes amis, bonjour, bon dimanche
00:16Une émission avec une teinte un peu moins joyeuse que d'habitude
00:20Parce que cette semaine, enfin la semaine dernière plutôt, un ami nous a quitté
00:26Un vrai personnage de la gastronomie, de l'alimentation, des produits des bistrots
00:33C'est Jean-Luc Petitrenaud, vous l'avez su, si vous aimez la gastronomie, si vous aimez la télé qui parle de ce qui se mange et ce qui se boit
00:42Et bien Jean-Luc va vous manquer comme il nous manque dans ce métier
00:47Et ce matin je vais être entouré d'amis, au fond d'amis de Jean-Luc, d'amis qui sont aussi souvent mes amis
00:55Pour une fois, pourtant ça n'est pas l'habitude, on va faire dans la joie, pas dans les larmes, les larmes de joie j'espère
01:03Pour célébrer, pour rendre un hommage à Jean-Luc Petitrenaud
01:07Et pour une fois on va se tutoyer, parce que j'ai pas envie de truquer ce matin
01:11Il n'y a que des gens que je connais, qu'on va avoir en studio et en téléphone
01:15Et donc ça va être le tutoiement de circonstance, d'ailleurs Jean-Luc n'eut pas voulu que nous vous voyissions
01:22Voyam, enfin je m'aime pas comment on dit d'ailleurs
01:25Voyam, voyam
01:26Non, non, non, que nous vous voyayions, voyons, enfin peu importe
01:30Nous vous voyam
01:31Vous avez entendu Gilles Pudlovski, bonjour Gilles
01:34Bonjour Vincent
01:35Et dans un instant on va se mettre dans l'ambiance
01:40Sud Radio, Fernaud fait le marché
01:44Gilles Pudlovski, alors le petit Pudlo qui est devenu grand quand même
01:49Oui je suis un financier digital, viens voir comment ça pourrait être pris au sérieux
01:54Oui d'autant que vous êtes un peu comme moi, vous êtes un de ceux qui ont
01:58Tu vous vois Vincent, tu vous vois
02:00Tu vois c'est terrible, tu vois Gilles t'es un peu comme moi, on s'est mis au digital, c'est pas notre culture de base
02:08Oui mais on s'y est mis facilement, moi ça fait quand même 14 ans ou 15 ans que j'essaye
02:12J'avais un fils qui était dans le digital avant moi, qui était vraiment un vrai pro digital
02:17Qui m'a obligé, il m'a dit papa tu vas pas être ringard
02:20Il t'a poussé aux fesses
02:21Bah voilà il m'a obligé, voilà je suis là, je suis avec vous
02:24Alors Gilles Pudlovski c'est les pieds dans le plat depuis un moment aussi
02:28Oui 15 ans
02:29Ça fait un moment que tu mets les pieds dans le plat
02:3014 ans et demi
02:31Et puis le petit Pudlo des bistrots et c'est plutôt alors à ce titre que tu interviens aujourd'hui
02:38Puisque parler de Jean-Luc Petit-Renaud c'est obligatoirement parler du bistrot
02:42Bah c'est les bistrots, c'est les comptoirs, tout à l'heure on en parlera avec le prince du comptoir que tu as à gauche
02:48C'est vrai que moi Jean-Luc je l'ai connu en 1983 je crois
02:54Donc ça fait 42 ans
02:56Au tout début
02:57Il était à France 3 ouverte ou France Bleu ouverte plutôt
03:03Et il était chroniqueur et moi j'étais frappé par son élocution extraordinaire
03:07Il avait ce côté planchon, maréchal, Houdini, Arditi
03:11Et il parlait de la saga des bistrots, la légende du bistrot
03:16Le grésillement de l'engouillette avec la moutarde qui défilait
03:22Et puis le beau gelé qui tombait goutte à goutte
03:24C'était extraordinaire, j'ai fait des voyages magnifiques avec lui
03:28On est allé voir René Besson d'Ibomos à Saint-Jean-l'Ordière
03:31On a fait Lyon avec lui, avec Jacques Ibarien
03:34On a eu des souvenirs d'amour comme disait Larbeau
03:38Et c'est vrai qu'on a tous pleuré la semaine passée et on pleure encore
03:44Et moi je suis un peu bloqué, je me dis que j'étais son jumeau astral
03:47On avait 3 semaines ou 20 jours d'écart
03:50Et on avait M. Le Oiseau qui était juste après nous, quelques jours après
03:5520 jours aussi après Jean-Luc
03:57Et c'était l'époque où je démarrais et j'ai toujours l'impression de démarrer
04:01Et je me rigole toujours mais je rigole un peu moins maintenant parce qu'il n'est plus là
04:06Oui parce que très honnêtement je te connais bien Gilles, t'as le cuir assez épais
04:11Et là je t'ai vu très affecté depuis une semaine
04:15Vraiment ça t'a meurtri le départ de Jean-Luc
04:20Oui parce qu'on se dit on pourrait se repartir
04:23Et je me dis qu'il était mon cadet de 20 jours, pourquoi lui, pourquoi pas moi ?
04:28C'est les hasards de la vie, c'est comme ça
04:32Ça fait des années qu'on en parle
04:34Il y a une blague que je cite toujours lorsque je vois un coup de rouge ou un coup de blanc
04:38C'est une phrase de Jean-Luc qui disait
04:40Ça c'est un vin s'injectant l'intraveineuse
04:43Donc Jean-Luc c'était le contraire du chroniqueur bien pensant où il y a qui je pense
04:48Les gens qui font de la radio et qui sont éco-responsables
04:52Jean-Luc c'était tout sauf éco-responsable
04:54Il était éco-irresponsable
04:55Éco-irresponsable, il était extraordinaire
04:57Moi je l'aimais d'amour Jean-Luc
04:59J'ai toujours rêvé de faire un truc avec lui à l'émission de radio
05:02Lui il aurait fait le convive joyeux qu'on vit, j'aurais fait le convive grincheux
05:06C'était un truc de Sigmar Blood-Courtin dans une cuisine française de 40 ans
05:10Ou 50 ans même
05:12Jean-Luc c'était quelqu'un qui vivait vraiment sa passion
05:15Et lorsqu'on écoutait à la fin d'une émission de radio Jean-Luc
05:19On se précipitait sur son calendos
05:22Sur le frigo ou sur l'armoire
05:24Sur le frigo absolument, on allait au bistrot du coin pour s'en jeter un petit derrière la cravate
05:29Alors s'en jeter un petit derrière la cravate, occupation très saine
05:33Et qui va nous animer ce matin puisque comme tu le disais il y a un instant
05:38Alain Fontaine est là
05:39On a fait venir Alain Fontaine, le président des maîtres restaurateurs
05:42Mais surtout bistrotier au Mesturé à Paris
05:45Bonjour Alain
05:46Bonjour Vincent
05:47Alain je t'ai demandé d'être là pour cet hommage à Jean-Luc
05:51Parce que Jean-Luc est indissociable, on le sait, de la restauration
05:55Et pour ceux qui le regardaient dans ses escapades et dans toutes ses autres émissions
05:59Les cartes postales etc
06:01On voit que c'était un arpenteur du terroir et de la terre de France où qu'elle fût
06:07Mais c'était surtout un pilier de comptoir
06:11C'est-à-dire quelqu'un qui aimait être aux Inques parce qu'il aimait les gens
06:14Et dans l'idée du bistrot à la française, c'est cette proximité avec l'autre
06:22Cette religion de l'humanité au comptoir
06:24Oui, il aimait clairement cette convivialité
06:27Ça a été pour nous très important dans les bistrots
06:30Parce qu'il y a très peu de gens à l'époque où il commence, où on en parle
06:34Il y a très peu de gens qui parlent des bistrots et des cafés
06:37On parle beaucoup de la gastronomie, de la haute gastronomie
06:40On parle de grands chefs qui sont des grands chefs
06:43On parle des étoiles, on parle des toques et on parle pas de ce qu'il y a dans l'assiette
06:46Et on parle pas de ce qui est populaire
06:48Et ce qui touche en fin de compte la plus grande majorité des français
06:51Car ceux qui peuvent aller dans les restaurants gastronomiques sont plutôt rares
06:54Par contre, tous les français vont au bistrot ou au café
06:57Que ce soit pour prendre un café ou un sandwich
06:59Et c'était l'homme qui a permis de ne pas nous faire oublier
07:03Parce que la disparition des bistrots et des cafés, on la connaît
07:06Elle est forte
07:08Mais heureusement qu'il y a eu des gens comme lui, comme Lebais
07:12Et puis aujourd'hui comme Gilles
07:15Ils ne sont pas bistrotiers
07:18Mais ils relaient, et Jean-Luc Pettirino le faisait très bien
07:22Ils relaient ce qu'on est vraiment
07:24Et ce qu'on est vraiment, c'est de l'humain
07:26C'est de l'humain, c'est du convivial, c'est pas de la nourriture
07:29Il y a de la nourriture, il y a des cafés, il y a des verres de vin rouge
07:32Mais c'est du social
07:34Et Jean-Luc Pettirino a permis ça pendant des années
07:38A faire ce relais entre notre métier
07:41Et les téléspectateurs ou les auditeurs
07:44Et ça c'est important
07:46Et pour toi Gilles Pudlovski, qui te trimballe à droite, à gauche
07:50Toi aussi tu tournes beaucoup en France
07:53Le métier il est là, ce métier de saletin-banque des cuisines et des salles de restaurant
07:58Il a su emplanter le décor Jean-Luc Pettirino
08:01A une époque, il y a eu Coff, à peu près, Jean-Pierre Coff
08:05Mais Jean-Pierre Coff il était en studio à Paris
08:08Oui Jean-Pierre Coff il avait ce côté un peu chic
08:10Un peu parisien quand même
08:12Comédien, très parisien, très mondain
08:14Il était pour la modestie d'une grande personne
08:17C'était un peu son traîneau, son manteau, son mantra
08:20Jean-Luc c'était vraiment l'homme des comptoirs, l'homme de l'amitié
08:24Cette phrase de Blondin qu'on cite souvent
08:26C'est que le zinc est le seul métal conducteur d'amitié
08:30Et Jean-Luc il le vivait
08:32Et c'est vrai que je me souviens de ce guide du casse-croûte qu'il a fait
08:35Moi j'ai fait avec lui en 89, donc ça date pas d'hier
08:39Un guide qui s'appelait le guide Pudlovsky
08:42Pudlovsky parce que c'était sous mon nom
08:44Des villes gourmandes, avec Jean-Luc on a fait Clermont-Ferrand
08:47On a fait Marseille, on a fait Rennes, on a fait plein de villes
08:50Et puis il était là, il rigolait
08:52En plus, il faut dire un truc, il se moquait quand même des gens avec un brio
08:55Exceptionnel, il nous faisait rire
08:57Il y a une dame qui lui parlait dans un restaurant à Rennes
09:00Je dirais pas le nom du restaurant parce que je crois qu'il le disait toujours
09:02Il lui donnait un petit coup d'assiette, un ou deux couteaux sur la tête
09:06Il se disait « ça sent l'assiette cassée »
09:08Et puis il disait « pour penser sur le cul-cul madame »
09:10Voilà, ça c'est des conneries
09:12Aujourd'hui c'est même politiquement incroyable de dire ça
09:15Mais quand on n'est pas en France Inter, on peut dire ce qu'on veut
09:17Voilà, tout ce que j'ai envie de dire
09:20Mon cher Vincent, tout ce que j'ai envie de te dire
09:22C'est qu'aujourd'hui, j'ai l'impression de me réincarner
09:26C'est mon frère de lait, Jean-Luc
09:28J'avais 83, j'ai commencé quand je l'ai connu
09:32On travaillait ensemble dans un guide que je n'aimerais pas
09:35Mais on a démarré après, tous les deux
09:37Et lui, il est parti de son côté
09:39Il y avait Jean-Luc du Gouffre, vous vous rappelez tout ce qu'il a fait
09:41Il a fait le guide du casse-croûte
09:43C'est des choses, ce qu'il a dit à la Fontaine
09:45Moi je bois ça à la source, à la Fontaine
09:47Quand il parle, il est formidable
09:49Et c'est vrai que Jean-Luc, ça a été l'incarnation du bistrot français
09:54Du casse-croûte à la française
09:56De l'auberge de campagne
09:58Il parlait pas, t'as mon étoilé, ça a emmerdé les étoiles
10:01Franchement, la cuisine mexique
10:03Où il faut qu'on vous explique ce qu'on mange
10:05Maintenant, vous allez partir en voyage
10:07Ça a été un menu associé comme cela
10:09Voilà, ils les amusent gueule, ils les amusent gourmand
10:11Enfin bref, ça nous emmerde
10:13Donc nous, ce qu'on aime, c'est la vraie cuisine
10:15Et Jean-Luc, ce qu'il a fourni, c'est ça
10:17Et moi aujourd'hui, quand je fais le guide des bistrots
10:19Quelque part, je me dis que je suis un usurpateur
10:21Parce que c'était Jean-Luc qui faisait ça
10:23J'ai pris un peu sur le jeu
10:25Mais c'est vrai qu'on le faisait ensemble
10:27Non, mais on peut être à plusieurs pour bâtir un édifice
10:29C'est vrai qu'il le faisait tellement bien
10:31Tellement bien
10:33C'est un comédien qui avait tellement de talent
10:35C'était un bloukini du métier
10:37Luardizi
10:39Il avait commencé au théâtre
10:41Absolument, Maréchal, Blanchon
10:43Et moi, je suis admiratif
10:45Je pense toujours à lui
10:47Aujourd'hui, je me repasse sur les archives de Lina
10:49J'en ai repassé une avec l'oiseau
10:51On les voit tous les deux
10:53Ils sont formidables tous les deux
10:55Ils font les cons
10:57Mais ils disent des choses passionnantes et intéressantes
10:59Et importantes
11:01Et intelligentes
11:03Faire le con, il faut être intelligent
11:05Mon cher Alain Fontaine
11:07Tu as aujourd'hui
11:09La charge de rappeler
11:11Que le bistrot français
11:13A été versé
11:15Au patrimoine immatériel français
11:17En attendant peut-être
11:19D'aller au patrimoine mondial
11:21Si le dossier est instruit
11:23Il faut dire
11:25Aujourd'hui que
11:27Jean-Luc Petitrenaud
11:29A sa part
11:31Énorme là-dedans
11:33Parce que c'est lui qui a remis en lumière
11:35Cette cuisine de nos villages
11:37De nos auberges
11:39Il a semé les graines
11:41Et comme j'ai dit tout à l'heure
11:43Ça a permis
11:45Quelqu'un comme Jean-Luc Petitrenaud
11:47De créer ce lien avec les français
11:49Autrement il y aurait beaucoup
11:51Beaucoup moins de bistrots et de cafés aujourd'hui
11:53Donc c'est très important que des gens
11:55De cette qualité-là
11:57De cette qualité verbale
11:59Mais de cette écriture aussi
12:01De cette plume
12:03Parlent des bistrots et des cafés
12:05C'était nécessaire
12:07Et en même temps c'était quelqu'un de très conviable
12:09Je me rappelle il y a quelques années
12:11Il était fatigué ce jour-là
12:13Il venait de je ne sais quoi
12:15Je me dis Alain je peux m'allonger sur une banquette
12:17Alors il savait où il allait s'allonger
12:19Une banquette que personne ne voit
12:21Et il s'est allongé il a dormi une heure là
12:23C'était ça aussi Jean-Luc Petitrenaud
12:25Cette capacité d'être très simple
12:27Et partout chez lui
12:29Et c'était pas
12:31C'était ni obsequieux
12:33Il était bien et on avait envie d'être avec lui
12:35C'est clair que c'est
12:37Quelqu'un vous avez envie de boire un coup avec lui
12:39Sur le bord d'un zinc clairement
12:41C'est pas donné à tout le monde ça
12:43Enfin Fernio fait le marché
12:45C'est un peu les copains d'abord
12:47Quand l'un d'entre eux manquait à bord
12:49Vous savez où il est
12:51On va se succéder ici au micro
12:53Les copains de Jean-Luc
12:55Pour lui rendre cet hommage
12:57Qui est bien le moins qu'on pouvait faire
12:59A tout de suite
13:13Jean-Luc Petitrenaud est avec nous ce matin
13:15Oui il est avec nous
13:17Il plane au dessus de cette assistance
13:19Et il se marre bien en nous voyant
13:21Nous verser nos larmes
13:23Sur son absence
13:25Aujourd'hui les copains de Jean-Luc
13:27Ils sont là autour de cette table
13:29Et on va en avoir d'autres au téléphone
13:31Nous a rejoints avec
13:33Gilles Pudlovski et Alain Fontaine
13:35Philippe Toinard, bonjour Philippe
13:37Philippe Toinard
13:39Alors qu'il lui aussi est journaliste
13:41Gastronomique, auteur
13:43Enfin un gars du métier
13:45Ce matin la règle
13:47Philippe, c'est pas ce qu'on a fait la dernière fois
13:49On se tutoie
13:51Parce qu'on se connait tous
13:53Et puis qu'on ne voudrait pas avoir l'air
13:55De faire n'importe quoi
13:57Sous le regard de Jean-Luc de là-haut
13:59Alors Philippe, il faut dire
14:01Qu'au début, toi tu as carrément
14:03Été un bébé Petitrenaud
14:05Au début de ta carrière
14:07Moi j'ai eu deux vies avec Jean-Luc
14:09La première, c'est que je ne le connaissais pas du tout
14:11Et j'étais un communicant
14:13Et je travaillais, comme l'a dit tout à l'heure Gilles
14:15Sur l'organisation de la semaine du goût
14:17C'était mon premier métier juste après l'armée
14:19Donc c'était en 1993
14:21Et un jour en réunion, déboule Jean-Luc Petitrenaud
14:23Que je ne connaissais pas, mais qui avait donc inventé le concept
14:25D'abord de la journée du goût
14:27Devenu la semaine du goût
14:29Et j'ai travaillé dans l'agence qui appartenait au groupe Avas
14:31Pendant six ans
14:33A organiser cette journée du goût
14:35Pas une mince affaire
14:37Je parlais à tous les chefs, je leur offrais un cartable
14:39Des pins
14:41Et on faisait plein de réunions
14:43En province
14:45Pour pouvoir faire la bonne parole
14:47De cette semaine du goût
14:49Et j'ai accompagné Jean-Luc
14:51Je pense 30 fois
14:53Chaque année pendant six ans
14:55On partait le tout le matin
14:57Ça ne devait pas être triste
14:59La réunion avec les chefs et les artisans avait toujours lieu à 15h
15:01Et on partait toujours vers 6h30 du matin
15:03Parce qu'il avait des adresses à faire
15:05Il connaissait plus de l'eau
15:07On maximise un peu le voyage
15:09On rentre les étapes
15:11Tout ce qu'on peut faire, on le fait
15:13C'est plus à faire
15:15Et puis
15:17J'ai changé d'agence
15:19Et on continuait à se voir
15:21J'ai passé des week-ends à Barfleur
15:23Dans sa maison en Normandie
15:25Je passais à Meudon
15:27Et un jour il me dit
15:29T'en as pas marre de faire ce métier ?
15:31Oui, c'est sûrement ça qu'il a dit
15:33C'est sûrement ça qu'il a dit
15:35De rouler avec ta voiture de fonction
15:37D'avoir des belles assistantes
15:39Change de vie
15:41Et il m'a dit tu sais manger, tu sais boire
15:43Maintenant il faut que tu le racontes
15:45Tu mérites mieux
15:47Et je lui dis bah oui Jean-Luc
15:49Mais je ne peux pas passer d'un statut de cadre
15:51A celui de pigiste
15:53Et en fait l'idée a trotté pendant plusieurs années
15:55J'avais changé d'agence
15:57Et un dimanche, parce que je travaillais à l'agence le dimanche
15:59J'allais vraiment être un peu taré quand même
16:01J'avais un président qui lui aussi venait travailler le dimanche
16:03Et je me suis levé, je suis rentré dans le bureau de mon président
16:05Et je lui ai dit je démissionne
16:07Il m'a dit mais vous voulez de l'argent, des indemnités
16:09Je lui ai dit non pas du tout je m'en vais
16:11Et j'ai appelé Jean-Luc
16:13Au revoir président déguisé en poussin c'était toi ?
16:15Non c'était pas moi
16:17Et du coup j'ai fait mon préavis
16:19Je suis parti, j'ai appelé Jean-Luc et je lui ai dit
16:21Je vous ai entendu, maintenant qu'est-ce qu'on fait ?
16:23Et là il m'a fait travailler pour le guide Petit Renaud des Bonnes Maisons
16:25C'est mes premiers articles
16:27Et après il m'a ouvert des portes
16:29J'avais un radio qui s'appelait Paris FM 95.2
16:31Et pour vous dire quand vous disiez que j'étais son petit petit Renaud
16:35En fait le directeur des programmes de Paris FM 95.2
16:37Avait appelé Jean-Luc pour lui proposer le poste
16:39Et Jean-Luc lui a dit bah non je m'en vais
16:41Je suis à France Inter, en revanche j'ai un petit poulain
16:43Je vais t'envoyer Philippe, tu vas voir
16:45Donc je lui dois d'avoir changé de métier
16:47Et qu'il m'a mis le pied à l'étrier
16:49Ce qui est incroyable
16:51Alain Fontaine, c'est ce que tu disais tout à l'heure
16:53Tu parlais de cette
16:55De ce rôle social
16:57Ce rôle social du bistrot
16:59A travers tout le travail
17:01Les oeuvres
17:03De Jean-Luc Petit Renaud
17:05L'humain est au coeur de tout
17:07C'est à dire qu'il disait toujours
17:09Moi une assiette, un plat, goûter un truc ça m'intéresse pas
17:11Ce que je veux c'est sentir
17:13Le type ou la bonne femme qui est derrière
17:15La gueule derrière
17:17Oui parce que le bistrot
17:19Si tu veux c'est la vie, c'est la vie de l'humain
17:21C'est la vie et je pense que ce qui se passe au bistrot
17:23C'est le sel de la vie
17:25Et Jean-Luc Petit Renaud
17:27C'était ça, c'était sel de la vie
17:29C'est à dire qu'il rajoutait
17:31Cette chose là, le sel de la vie
17:33C'est un peu ça
17:35Qu'on recherche
17:37Gilles, toi qui passes ta vie sur les routes
17:39Aller tester des restaurants
17:41Partout
17:43Qu'est-ce que tu recherches encore ?
17:45Quel est le thrill ?
17:47Le frisson
17:49Que tu recherches quand tu rentres dans une maison
17:51L'émotion elle vient souvent
17:53De l'assiette
17:55De la joliesse de l'assiette
17:57De l'esthétique, du goût bien sûr
17:59Et la gueule des gens qui sont derrière
18:01C'est vrai que s'il y a juste l'esthétique
18:03Et qu'il n'y a pas la gueule
18:05Qu'est-ce qu'on cherche ? C'est l'âme
18:07On cherche l'âme derrière l'assiette
18:09Et puis on recherche un certain plaisir
18:11Le frisson de plaisir qu'on peut avoir
18:13C'est un frisson, une sensibilité
18:15Une bonne bouffe
18:17Faite par un crétin prétentieux
18:19C'est pas une bonne bouffe
18:21Oui parce que Jean-Luc il disait souvent
18:23Que en définitive
18:25La perfection c'est
18:27C'est emmerdant
18:29Il y a trois étoiles, on est toujours en rigolant
18:31Qu'il est tellement parfait
18:33Qu'il finit par dire chiant
18:35Oui chiant
18:37Alors que la faute, Philippe Tonard
18:39La faute, l'erreur
18:41Ca peut être charmant
18:43Au contraire
18:45Dans le plat, dans l'assiette
18:47C'était ça qu'il aimait mettre en avant comme le disait Alain
18:49C'est à dire qu'on pouvait lui faire goûter
18:51Deux jambons persillés, admettons un champion du monde
18:53Et un neutre
18:55S'il n'y avait pas d'âme
18:57Derrière le jambon persillé
18:59A la perfection fait par un champion du monde
19:01Mais que derrière, le jambon persillé d'à côté
19:03Était un peu moche, mais qu'il avait du goût
19:05Et que derrière, celui qui l'avait fait
19:07C'était le cousin de la tente de celle qui avait
19:09Des cochons à 30 km
19:11Ca, ça le faisait kiffer parce qu'il avait une histoire à raconter
19:13Sur le jambon
19:15C'était ça son idée
19:17Et puis Gilles, l'imperfection lui faisait finalement assez plaisir
19:19Parce que derrière l'imperfection, il y a des êtres humains
19:21Et une fois qu'il avait trouvé le petit truc
19:23Dans l'œil de l'être humain
19:25Il partait là-dessus et il pouvait vous en parler pendant une heure
19:27Et vous dire que ça devenait du coup le meilleur
19:29Jambon persillé du monde
19:31Parce qu'on a parlé de cette
19:33De cette origine théâtrale
19:35Puisque c'est sa première formation
19:37C'était un raconteur
19:39D'histoire, Gilles, il veut dire un truc
19:41Vas-y, je le vois bien Gilles
19:43Ce que dit Philippe Thoualler est formidable
19:45Exactement, quand je vois
19:47Des chefs, je pense à Jean-Marc Vézilier
19:49Que tu connais, qui fait un peu le gros
19:51Saubergiste sympa, grand, immense
19:53Je lui dis, tu devrais faire attention
19:55Avec la cuisine que je fais, j'en comprendrais pas
19:57J'étais maigre, il y avait Deauville
19:59Anancy, des gens qui étaient...
20:01Chaque fois que je voyais où Saint-Martin, à Tarbes
20:03Oui, dans l'autre Pyrénées
20:05Je disais, ça c'est un gars pour Jean-Luc
20:07Et souvent je l'appelais, je lui dis, faut t'acheter un tel
20:09Et Vézilie, je l'avais envoyé
20:11Un jour et demi, il restait trois jours et demi
20:13Avec les cigares, le coup de pilard
20:15La côte de boeuf, etc
20:17Il s'est baladé partout, dans les fermes
20:19Et moi, il y a des gens
20:21Pour Jean-Luc, comme il y a
20:23Des paroles à l'audiore
20:25Jean-Luc, il a créé un genre avec des gens
20:27Particuliers
20:29Il lui fallait des terroirs
20:31Petit Ronaldien, j'avais employé le terme Petit Ronaldien
20:33Petit Ronaldien, c'est le profil
20:35Du cuisinier
20:37Ou de la cuisinière
20:39Qu'on aurait pu à Jean-Luc, c'est-à-dire
20:41Des gens avec des fortes personnalités
20:43Des forts rogueurs
20:49On peut ajouter que ce qu'Alain disait
20:51Tout à l'heure sur le fait qu'il a toujours mis en avant les bistrots
20:53Il a fait aussi une chose
20:55Et ça rebondit sur ce que vient de dire Gilles
20:57Il est un des rares
20:59On disait que Paul Boscus avait dit à propos des chefs
21:01Qu'il les avait aidés à sortir de leur cuisine
21:03Jean-Luc, il a aidé les artisans et les producteurs
21:05A sortir de leurs ateliers, de leurs vignes
21:07De leurs labos, etc
21:09D'ailleurs on les voyait toujours un peu timides quand on regarde les émissions de l'INA
21:11Parce qu'ils se demandent un peu ce qu'ils font là
21:13Mais ils sont hyper contents d'être là
21:15Ils sont hyper contents de présenter un fromage
21:17Un saucisson
21:21C'est pas parce qu'il est au Vernac qu'il faut dire 5%
21:23Il y a quand même d'autres crus en France
21:25Que le 5%, faut pas déconner
21:27Il y avait cette qualité de mettre en avant les artisans
21:29Qui n'avaient eux jamais été mis en avant, ou très peu
21:31En revanche si on cite le 5%
21:33À Châteauguay
21:35À Chauthurie
21:37Le 2ème ou le 3ème amour de Jean-Luc dans la vie
21:39Ça a été le censer
21:41Et de Lucien Crochet
21:43Moi quand il me fait une barrette à mes enfants
21:45J'ai assisté, je m'en vante
21:47Au baptême de sa fille Louise
21:49J'ai assisté à son baptême
21:51Il y a 34 ans, 35 ans
21:53Quelque chose comme ça
21:55Dans la cave de Pierre Lapouge
21:57Qui était vigneron de Châteauguay
21:59C'est extraordinaire
22:01Des vins d'Auvergne
22:03Déjà c'était miraculeux à l'époque
22:05Maintenant, à l'époque, les vins d'Auvergne
22:07Ca passait sous silence
22:09S'il n'y avait pas eu Petit Renaud pour en parler
22:11Le baptême, vous vous rendez compte ?
22:13Faire baptiser sa fille dans une cave, ça se fait plus aujourd'hui
22:15C'est merveilleux, c'est mieux que dans une crèche
22:17C'est sûr
22:19C'est bien, c'est bien
22:21La cave à vin, moi je trouve que ça lui ressemble
22:23C'est merveilleux
22:25Juste un mot Philippe Toinard, le verbe
22:27Parce qu'au fond si on s'interroge
22:29Sur le vrai métier
22:31De Petit Renaud
22:33C'était pas vraiment de savoir déguster
22:35C'était de savoir mettre des mots
22:37Sur les émotions qu'il ressentait
22:39C'était de savoir raconter justement
22:41Le Pierre, la Louise
22:43La Marie-Claude
22:45Mettre des le et des la devant
22:47C'est terroir
22:49Vous rajoutez donc un verbe
22:51Une culture générale et un vocabulaire
22:53Absolument incroyable pour décrire les choses
22:55Le meilleur bruiteur du monde
22:57Sans doute
22:59Dans l'imitation du glou glou de Gertraud
23:01Le glou glou
23:03Et vous avez
23:05Un théâtre
23:07De gourmandise qui s'offrait aux gens
23:09Et je crois que c'est pour ça, il y a beaucoup de gens depuis une semaine
23:11Qui nous disent ce qui était bien avec Petit Renaud
23:13C'est que même si on n'avait pas faim, qu'on n'était pas
23:15Des gourmands, une fois qu'on avait entendu à la radio
23:17Fallait qu'on aille bouffer un truc
23:19C'était le mimétisme amoureux
23:21De la bouffe
23:23Et j'ajouterais si tu es d'accord
23:25Philippe, une gestuelle
23:27Incroyable, comme un mime
23:29Une funambule parfois, une élégance
23:31Des gestes avec ses mains
23:33Parce qu'il a été clown
23:35Un vrai clown
23:37Clown et mime
23:39Et ça l'a suivi toutes ses émissions de télé
23:41La façon dont il rentrait
23:43Tel un funambule sur un fil
23:45Comme ça, personnage léger
23:47Mais en même temps extrêmement attachant
23:49Les amis, restez encore avec moi
23:51Parce que des moments comme ça
23:53Ça nous fait prolonger Jean-Luc
23:55On se retrouve dans une minute
23:57Léal Métro, premier fournisseur
23:59Et livreur de produits frais et locaux
24:01Aux restaurateurs partout en France
24:03Vous présente
24:05Sud Radio, 10h-11h
24:07Fergnaud fait le marché
24:09Hommage à Jean-Luc Petitrenaud ce matin
24:11C'était bien le moins dans cette émission
24:13Les copains d'abord
24:15Et autour de la table
24:17Gilles Pudlovski, le petit Pudlot
24:19Comme on l'appelle aussi
24:21Alain Fontaine, le président des Métro Restaurateur
24:23Et également
24:25Le Mesturé à Paris
24:27Un sacré bistron, un sacré zinc
24:29Et aussi
24:31Philippe Toinard, qui est journaliste gastronomique
24:33Un confrère
24:35Mais qui a bien connu Jean-Luc
24:37Puisqu'il a fait même ses débuts
24:39Ah oui, ça ne rajeunit pas Philippe
24:41Et non évidemment
24:43Et au téléphone, et bien
24:45J'en ai un vieux de la vieille, si je puis dire
24:47Pour parodier le titre de ce film
24:49Qui a connu Jean-Luc
24:51Plus qu'à ses débuts je crois, avant tout le monde
24:53C'est Christian Vabré, bonjour Christian
24:55Oui bonjour Vincent
24:57Christian Vabré, d'abord il nous fallait un Auvergnat
24:59Il fallait un vrai Auvergnat dans l'émission
25:01Ah bah oui, quand même
25:03Puisqu'on le rappelle
25:05Jean-Luc Petitrenaud
25:07Clermontois, donc Clermont-Ferrand
25:09Mais de famille Bourbonnaise
25:11Un peu plus haut
25:13Un peu plus vers le nord-est
25:15De l'Auvergne
25:17Et là on a
25:19Un gars d'Auriac
25:21On est dans le Cantal, c'est l'Auvergne aussi
25:23Christian Vabré, si vous ne le connaissez pas
25:25C'est un grand boulanger français
25:27Meilleur ouvrier de France
25:29Créateur de la coupe du monde de boulangerie
25:31Enfin bon, et puis les écoles Vabré
25:33Mais ça a surtout été
25:35Un petit gars qui a servi de chauffeur
25:37À Petitrenaud
25:39Quand il partait sur les routes d'Auvergne
25:41On est d'accord Christian ?
25:43Ah oui, c'est vrai que c'était d'abord très agréable
25:45D'avoir comme un
25:47Compagnon de route Jean-Luc Petitrenaud
25:49Et c'est surtout qu'à cette époque là
25:51Surtout au début quand
25:53Bien sûr on s'est connu et qu'on est parti en vadrouille
25:55Il était en train d'éditer
25:57Enfin de vouloir écrire ce fameux
25:59Guide du casse-croûte
26:01Et donc il lui fallait des adresses
26:03Donc au moins
26:05Je peux avoir le mérite de dire
26:07Que les adresses du Cantal
26:09J'allais les lui chercher
26:11Et qu'on partait après
26:13Qu'il soit arrivé à l'avion d'Auriac
26:15On partait tous les deux
26:17Et on faisait les bistrots
26:19Les auberges et tout ce qu'on peut imaginer
26:21A une époque où ça existait
26:23Encore et Jean-Luc
26:25Bien sûr avait une manière extraordinaire
26:27D'abord de rentrer
26:29Dans ses auberges
26:31Partout chez lui tu veux dire ?
26:33Exactement, on s'est fait refuser
26:35Il y a des endroits, je me rappelle
26:37Une dame qui faisait des poutis
26:39Qui nous a
26:41Regardé et pourtant on l'avait averti
26:43En me disant non non moi je suis en train de travailler
26:45Et repartait
26:47Et Jean-Luc il ne voulait pas partir
26:49Il voulait voir la recette
26:51Des gags permanents
26:53Ou une autre
26:55Une autre manière
26:57Une petite dame
26:59Quand on est rentré
27:01Elle venait de refaire un coup de peinture à la maison
27:03Au restaurant
27:05Et on lui avait déplacé la pendule
27:07Et la pendule ne fonctionnait pas
27:09Et pourtant on avait averti
27:11Qu'on venait, c'était Jean-Luc Petit-Renaud
27:13Elle le regarde et dit
27:15Vous ne savez pas réparer la pendule vous ?
27:17Et voilà moi et Jean-Luc
27:19En train de réparer la pendule
27:21Les doigts dans le mécanisme
27:23Christian ce qui est incroyable
27:25Aussi c'est que
27:27Moi je suis très attaché aux mots
27:29Comme nous tous autour de cette table
27:31Parce qu'on en fait usage autant qu'on peut
27:33Toi tu es boulanger
27:35Vraiment c'est ton métier
27:37Curieusement quand on dit casse-croûte
27:39Evidemment on pense au pain
27:41Quand on dit les tartines gourmandes
27:43On pense au pain
27:45C'est-à-dire que le pain a traversé
27:47Et toi aussi la vie de Jean-Luc Petit-Renaud
27:49Complètement Jean-Luc
27:51En plus il m'adorait parce que
27:53J'avais été justement dans les premières années
27:55Un des premiers à rallumer les fours
27:57Tu sais dans les campagnes
27:59Le fameux four Ballon
28:01Qui servait aux villageois
28:03Et comme j'avais été un des premiers
28:05Il disait à tout le monde
28:07Regardez c'est l'homme qui est capable
28:09Et puis d'aller
28:11Réveiller les levains
28:13Et du coup
28:15Pour
28:17Quelques-unes de ses émissions
28:19En tout cas on a fait
28:21De la folie de se réunir
28:23Autour de ces fours Ballon
28:25Et chacun a porté son plat et on le cuisait
28:27Et bien sûr on le dégustait bien arrosé
28:29Alain Fontaine
28:31Dans les bistrots puisque c'est ton
28:33Je dirais que c'est ton cheval de bataille
28:35Dans les bistrots
28:37Le pain ça reste important
28:39C'est très important
28:41Parce que d'abord
28:43On a des plats en sauce
28:45C'est quelque chose qu'on ne voit pas dans d'autres pays
28:47Le pain fait partie du repas
28:49Alors
28:51Il y en a qui en mangent beaucoup
28:53Il y en a qui en mangent peu
28:55Et puis il y en a qui le goûtent vraiment
28:57Il y a des gens qui sentent le pain
28:59Soit qu'il craque, soit qu'il se découpe bien
29:01Mais le pain
29:03Fait vraiment partie intégrante
29:05Du repas
29:07Et il est regrettable qu'aujourd'hui
29:09Il y ait des gens qui parlent du pain
29:11Comme élément qui pourrait être contre notre santé
29:13Ce qui est faux, complètement faux
29:15On a besoin du pain dans nos repas
29:17Clairement
29:19Puis c'est notre sucre long à nous
29:21Les occidentaux
29:23Les italiens ont les pâtes, nous on a le pain
29:25Et le pain c'est une sorte de cuillère
29:27À un moment donné dans les bistrots
29:29Dans vos lentilles, dans votre potée
29:31Ça vous sert un peu de cuillère aussi
29:33Philippe Toinard
29:35C'est drôle parce que Alain disait
29:37On sauce
29:39Jean-Luc, tu peux en témoigner
29:41Il faisait pas semblant sur les tournages
29:43Moi j'ai été avec lui sur des tournages
29:45Non parce que parfois ça pinaille
29:47On dit on va refaire la prise
29:49Non lui il y allait gaiement
29:51C'est-à-dire que je me suis toujours demandé
29:53Où est-ce qu'il mettait tout ça
29:55Surtout avec ce corps d'une finesse incroyable
29:57Et il avait de bons gènes
29:59Il était lancé, il était élégant
30:01Il avait toujours des tenues
30:03Des vestes oranges
30:05Des pantalons roses
30:07Et il avait un physique effectivement
30:09Pas bedonnant du tout
30:11Et il faut voir ce qu'il pouvait manger dans une journée
30:13Christian peut en témoigner parce qu'on a fait 2-3 tournées au Riac
30:15Entre aller passer chez les frères Meignet
30:17Pour se taper de la viande
30:19Ensuite aller manger un chou farci
30:21Je crois que le village c'était Veuxac
30:23Revenir
30:25Et remanger du pain avec Christian
30:27Mais dans une journée c'était incroyable le nombre de calories
30:29Qu'il pouvait ingérer
30:31Et jamais s'enchigner
30:33Oui c'est ça, sans mauvaise conscience
30:35Ah non aucune
30:37On est à l'école Petit Renaud
30:39C'est vraiment
30:41Je regarde Gilles Pudlovski
30:43Qui certes n'a pas la ligne absolument impeccable
30:45D'un Jean-Luc
30:47Mais vous êtes loin d'être bedonnant
30:51Tu as bénéficié
30:53De cette façon
30:55D'aborder
30:573 ou 4 repas
30:59A l'heure du déjeuner
31:01C'est une assaise
31:03Je dis toujours que le marathonien
31:05Ne court pas comme un sprinter
31:07Quand on fait ce boulot on est marathonien
31:09Donc Jean-Luc il mangeait le matin
31:11Il ne mangeait pas le soir
31:13Et quand j'ai dit le matin
31:15C'est-à-dire qu'il a démarré au blanc le matin
31:17Tartine de Cantal
31:19Je l'ai même bu dans une ferme d'auberge
31:21Dans les Vosges
31:23Il y avait un vin qui n'était pas buvable
31:25Je lui ai dit mais pourquoi pas ça
31:27Tu vas être trop malade
31:29Il fait une grimace
31:31Faut le voir, faites poli avec les gens
31:33Le soir il ne mangeait pas
31:35Donc il faisait quand même attention
31:37Mais c'est vrai qu'il a un peu abusé
31:39On a tous, on adore ça
31:41Mais on a quand même fait attention
31:43C'est-à-dire que Jean-Luc
31:45On avait un peu le même tailleur
31:47Je ne sais pas si on peut le nommer
31:49Il faisait les fameuses vestes forestières
31:51Qu'utilise notre ex-ministre de la justice
31:53Monsieur Deborah Moretti
31:55Et c'est vrai qu'il y avait une élégance
31:57Dans ce qu'il faisait
31:59Et qu'il contrastait en quelque sorte
32:01Avec l'endroit où il se trouvait
32:03Il faisait un peu dans les endroits
32:05La baïtée si je puis dire
32:07Il était là, il arrivait avec ses fameux
32:09Costumes d'Harnis
32:11Et les fameux
32:13Blais pantalons de toutes les couleurs
32:15Et il était formidable
32:17Parce qu'il éclatait et il donnait des couleurs
32:19Et alors il buvait, il mangeait
32:21Il rigolait, il mangeait un petit bout
32:23Mais je pense quand même que le soir
32:25Il ne mangeait pas, donc c'était un peu ça son truc
32:27Si je puis dire
32:29Et il avait une assain...
32:31C'est Nicolas Assens quand même
32:33Le métier qu'il a mis
32:35On est un peu moine si on veut faire ça longtemps
32:37Oui enfin...
32:39Oui il n'a pas été très monastique longtemps
32:41Il a un peu abusé
32:43On peut abuser
32:45S'en serre et ne pas se reprocher
32:47Parce que c'est un peu
32:49C'est l'élégance de l'outrance
32:51Jean-Luc Petit-Renaud
32:53C'est-à-dire qu'il avait une façon d'être outrancier
32:55Avec élégance
32:57Avec une certaine
32:59Démesure
33:01Il arrivait parfois sur le tournage un peu torché comme on dit
33:03Ah oui
33:05Christian
33:07Merci d'avoir été avec nous pour évoquer
33:09Ses premiers souvenirs
33:11Je voulais dire que Jean-Luc
33:13Quand il a lancé ses émissions
33:15À la télévision
33:17Il m'a dit on va faire la première
33:19Chez toi
33:21C'était un prototype
33:23Et il a dit on va le faire
33:25Dans ton école
33:27Et ça va me
33:29Porter bonheur, ça a duré plus de 20 ans
33:31Et une deuxième chose, il était tellement malicieux
33:33Qu'on parlait tout à l'heure
33:35Du casse-croûte
33:37On avait inventé ce fameux festival
33:39International
33:41Du casse-croûte
33:43Et on avait fait un championnat de France
33:45Et je me rappellerai très bien
33:47Sur la tribune
33:49Il y avait un podium
33:51Donc on était tous là
33:53Les élus quand il y a eu la Marseillaise
33:55Se sont mis au garde-à-vous
33:57Et nous on s'est regardé avec un regard malicieux
33:59Tous les deux, un petit clin d'oeil
34:01Et on a dit là on a gagné
34:03Parce que faire remettre tout le monde au garde-à-vous
34:05Devant une omelette
34:07Ça c'était du Jean-Luc Petit-Renaud
34:09Parce qu'on en parlait après des heures
34:11C'est ça qui était beau dans tout ce que faisait Jean-Luc
34:13C'était magnifique
34:15Merci mon Christian
34:17De ce petit coup de fil
34:19Ça nous fait du bien tu sais
34:21Je sais qu'il te manque énormément
34:23Mais là, il est là
34:25Clairement dans toutes ces anecdotes
34:27Et dans ces histoires
34:29Et là j'ai passé
34:31Parce que de l'autre côté
34:33Si on remonte en diagonale depuis le Cantal
34:35Qu'on traverse le Puy-de-Dôme
34:37Qu'on passe par l'Allier
34:39On va arriver en Saône-et-Loire
34:41Frédéric Doucet, le chef de la Maison Doucet
34:43À Charolles
34:45Et alors
34:47Qu'est-ce qu'il y a à Charolles ?
34:49Des charolaises et des charolais
34:51Bonjour Frédéric
34:53Bonsoir, ça va, vous allez bien ?
34:55Ça va bien
34:57Ça va mieux
34:59Ça va mieux qu'au début
35:01Parce que le pouvoir des vocations nous fait du bien
35:03Je crois que Jean-Luc connaissait bien ton papa
35:05Et que
35:07Il a été un personnage important
35:09Pour la famille Doucet
35:11C'est vrai qu'on a eu la chance
35:13Il aimait la maison
35:15Et on a eu la chance de l'avoir plusieurs fois
35:17Faire des émissions
35:19Et à chaque fois ça a été vraiment
35:21Un plaisir, une belle rencontre
35:23Et c'est vrai qu'il faisait ça
35:25Vraiment dans la toute simplicité
35:27C'était un personnage haut en couleurs
35:29Qui aimait fédérer
35:31Qui aimait aller
35:33Je trouve
35:35À l'encontre des agriculteurs
35:37Des artisans
35:39C'était beau
35:41C'était beau à voir
35:43Et puis dans la simplicité
35:45Et puis comme le disait tout à l'heure
35:47Christian
35:49Quand il parlait
35:51Quand il parlait
35:53D'un restaurant, d'un bistrot
35:55Dès le lendemain
35:57Ça marchait
35:59Il y avait des réservations qui tombaient
36:01C'est incroyable
36:03On l'a remarqué à chaque fois
36:05C'était impressionnant
36:07Le nombre de réservations qui tombaient
36:09Après le téléphone sonnait
36:11Parce qu'il donnait envie
36:13C'est vrai que ça donne envie
36:15Ça rassure, ça fait du bien
36:17Et puis oui, c'était bien placé
36:19À une bonne heure où les gens à midi
36:21Avaient faim et puis
36:23Ils se tapaient la cloche avec des belles émissions
36:25C'était cool
36:27Est-ce qu'on a encore le droit de dire ça aujourd'hui en 2025 ?
36:29Il faut taper la cloche
36:31C'est ce qu'on fait, on se tape la cloche
36:33Toi oui, toi Gilles, on sait que tu te tapes la cloche
36:35Non mais c'est notre boulot de se taper la cloche
36:37Oui, c'est ça, professionnellement
36:39Avec modération
36:41Avec une certaine élégance
36:43On essaie en tout cas
36:45Merci Fred
36:47On pense à Charles
36:49Parce qu'on parlait tout à l'heure
36:51Des bouchers auvergnats
36:53Mais quand on pense à Charles, on pense quand même
36:55Au berceau de la belle viande
36:57C'est vrai qu'il a mis en scène
36:59Entre autres
37:01Une plaque en fonte
37:03Où on célèbre les vraies entrecôtes charolaises
37:05De 450 grammes
37:07Et ça, il les met en dégusté
37:09Un petit jambon persiné avant
37:11Des fromages du charolais derrière
37:13J'espère qu'il en mangeait deux
37:15Parce que 450 grammes, c'est pas assez
37:17Et en fait
37:19Tout ça, il l'a vraiment apprécié
37:21Et moi
37:23Je ne le remercierai jamais assez
37:25Et toute la famille aussi
37:27C'est nous qui te remercions
37:29La famille Doucet
37:31Merci Gilles d'être venu ce matin
37:33Évoquer l'ami Jean-Luc
37:35J'ai vraiment eu l'impression
37:37Qu'il était avec nous
37:39Merci Alain Fontaine
37:41D'avoir évoqué aussi
37:43Cette culture du bistrot
37:45Qui est bientôt au patrimoine mondial
37:47On se battra pour
37:49Le bistrot français
37:51Messieurs, on se quitte
37:53Une seconde, messieurs, mesdames
37:55Parce que je sais qu'il y a beaucoup de dames
37:57Et tellement de messages sur les réseaux sociaux
37:59À la disparition de Jean-Luc
38:01Je garde avec moi Philippe Touanard
38:03Pour aller jusqu'au bout de cette émission
38:05On se retrouve dans une minute ou deux
38:19Les amis, je suis sûr que vous êtes
38:21Comme nous, ici en studio
38:23Et au téléphone
38:25Ceux qui ont connu Jean-Luc Petit-Renaud
38:27Qui l'ont fréquenté
38:29Qui l'ont aidé, parfois
38:31À table, quand je dis aidé
38:33Ça veut dire qu'on pinaillait un peu dans son assiette
38:35C'est normal, on avait le droit de piquer
38:37Et encore, et encore
38:39Mais en tout cas, on l'a aidé
38:41À finir les plats
38:43Quand ça nous arrivait
38:45On n'était pas malheureux
38:47On a été biberonner à Jean-Luc Petit-Renaud
38:49Et on essaye de refaire
38:51Vivre un petit peu l'esprit Petit-Renaud
38:53Ce matin, dans l'émission
38:55Il y a Philippe Touanard
38:57Qui est resté avec moi
38:59Et on va partir ensemble
39:01Sur les routes de France
39:03Parce qu'en fait, Philippe
39:05Toi et moi, on a été
39:07On a vraiment été biberonner à Petit-Renaud
39:09C'est-à-dire que cette vocation
39:11De
39:13Je dirais de
39:15Saltimbanque, de prendre le sac à dos
39:17D'aller se balader
39:19D'aller dans toutes les régions
39:21De découvrir les spécialités de terroir
39:23C'est vraiment né
39:25Un peu avec lui, il faut bien le dire
39:27Oui, et puis moi ce que j'ai
39:29Enduré au début, mais finalement
39:31Je l'en remercie mille fois
39:33C'est que quand il m'a demandé de travailler pour le guide Petit-Renaud
39:35Des Bonnes Maisons, moi je m'attendais
39:37À partir à Saint-Jean-Cap-Ferrat, à Biarritz
39:39Dans des beaux endroits
39:41Et en fait, il me disait
39:43Alors ce week-end, parce que je travaillais la semaine dans l'agence
39:45Pour la semaine du goût, et le week-end je partais pour lui
39:47Et il me disait ce week-end tu vas à la Charleville-Mézières
39:49Oui, ça l'a dit
39:51Si on n'est pas un beau, ça peut plaire
39:53Donc tu te dis, une fois ça va aller
39:55Donc la semaine d'après, j'allais à Lens
39:57Dans l'Aisne, j'allais à Verdun
39:59Et alors le jour, il m'a dit
40:01Ce week-end il faudrait que tu ailles faire les bonnes adresses du Touquet
40:03Pour moi c'était le paradis
40:05Je n'ai rien contre les habitants de Verdun
40:07De Charleville et de Lens
40:09Mais le Touquet c'était le Graal absolu
40:11Et quand j'ai terminé par la Bôle, c'était le Graal
40:13Mais oui, il avait cette capacité à aller partout
40:15En fait, il n'y avait pas
40:17C'était pas des grandes villes
40:19Nous, quand on devait rentrer d'un week-end à Charleville
40:21On devait lui rapporter les adresses
40:23Ça n'est pas faire injure à Charleville, mais c'est pas là où il y a le plus d'adresses
40:25Par rapport à
40:27Lyon ou à Bordeaux
40:29Et en fait, il avait une technique
40:31Il disait, la première personne que tu vas aller voir
40:33Tu lui demandes où est-ce qu'elle mange
40:35Et donc du coup, je récupérais une deuxième adresse
40:37Et la deuxième personne chez qui tu vas aller
40:39De la part de la première, tu lui demandes
40:41Où est-ce qu'elle prend ses produits
40:43Et normalement, tu dois revenir au point de départ
40:45C'est que ta stratégie n'est pas bonne
40:47Et qu'il y a quelqu'un qui a menti dans le lot
40:49C'est bien ça !
40:51Et j'ai toujours appliqué ça après
40:53Parce qu'effectivement, à la fin, le dernier, mettons
40:55C'est un restaurateur, où est-ce que vous prenez votre pain
40:57Vous devez revenir à la boulangerie qui vous a dit
40:59La plus belle table, c'est là-bas
41:01Et si vous ne revenez pas au point de départ de la boulangerie
41:03C'est qu'il y en a un qui vous a écarté du secteur
41:05Qui ne voulait pas vous donner ses bons plans
41:07Toi, tu as
41:09Travaillé combien de temps avec
41:11Jean-Luc ?
41:13Sur la semaine du goût, 6 ans
41:15Et ensuite, sur le guide Petit Renaud, 3 ans
41:17Après, il m'a ouvert les portes de 2-3 petits médias
41:19Pour m'entraîner
41:21Et après, on s'est vus à peu près
41:232-3 fois l'an
41:25Juste pour manger, surtout
41:27C'était exactement ça
41:29Et j'aimerais bien rebondir sur le mot qu'a utilisé Frédéric Doucet
41:31Tout à l'heure, sur le mot « fédérer »
41:33Il y a quelque chose qui me surprenait
41:35Chez Jean-Luc, c'est un des rares bonhommes
41:37Que j'ai pu rencontrer dans ma carrière
41:39Qui a cette capacité à mettre à table
41:41Comme on l'a dit tout à l'heure, il aime les gens
41:43Quelles qu'ils soient, il aime les gens
41:45Quelles que soient leurs origines sociales, quelles que soient leurs cultures
41:47Il aime les gens
41:49Et c'est le seul qui pouvait mettre à table
41:51En petit comité, parce qu'il n'aimait pas les grandes tablées
41:53Il pouvait mettre Yann Kefelec ou Pierre Arditi
41:55Un boucher charcutier de passage
41:57Qui lui avait passé un coup de fil
41:59Une ménagère
42:01Et Fabien Galtier
42:03L'entraîneur du 15 de France, qui était un de ses voisins à Meudon
42:05Il pouvait faire comme ça
42:07Une tablée de gens qui normalement
42:09Jamais se croisaient de leur vie
42:11Et lui, il faisait ça
42:13Pour un seul plaisir, c'était de manger ensemble
42:15Le dénominateur commun, c'était quand même la torture
42:17La cuisine
42:19Ce qu'il y en avait un dans les 5 qui n'aimait pas ça, il ne restait pas
42:21Philippe, toi tu es
42:23Journaliste, et puis comme tu l'as dit
42:25Tu as été communicant, le verbe c'est important
42:27Pour Jean-Luc
42:29J'ose à peine même dire
42:31Que c'était important, ce n'était pas important, c'était tout
42:33La façon de dire
42:35Transmettre les émotions
42:37Et surtout expliquer
42:39Ce qu'il y avait dans l'assiette pour ceux que nous
42:41Les pauvres béhossières, à l'époque
42:43J'ai un peu avancé en chemin aussi
42:45Mais en tout cas, pour notre profession
42:47Le verbe est super important
42:49Puisqu'on ne peut pas transmettre, et notamment pas
42:51L'image, le goût
42:53Donc on est forcé de mettre des mots, c'est important pour toi
42:55Oui, les mots sont importants
42:57Et surtout il avait une double casquette
42:59Qui n'est pas facile à mettre en place
43:01Quand on fait de la presse écrite et de la radio
43:03C'est à dire qu'en radio
43:05On peut utiliser des verbes qui n'existent pas
43:07Enfin, qu'on utilise assez peu
43:09Comme glouté ou des choses comme ça
43:11Mais vous ne pouvez pas le retranscrire en texte
43:13L'image n'est pas la même, vous ne pouvez pas expliquer
43:15Qu'on soulève la casserole
43:17Et qu'on regarde à l'intérieur
43:19Et qu'on voit faire plouf, plouf, plouf
43:21Ça vous ne pouvez pas l'écrire
43:23Or, Jean-Luc avait la capacité à retranscrire à l'écrit ce qu'il disait à l'oral
43:25C'est à dire que quand il faisait un texte
43:27Sur France Inter ou sur Europe 1
43:29Et que vous retrouviez cette adresse quelques secondes plus tard
43:31Dans VSD, c'était la même mais racontée
43:33D'autres manières avec d'autres verbes
43:35Et c'est là où il avait un niveau de culture assez incroyable
43:37Toi qui a beaucoup travaillé avec lui
43:39Moi j'ai souvent une question
43:41Que me posent les mamans
43:43De jeunes qui veulent faire ce métier
43:45On me dit
43:47Mon fils, ma fille voudrait faire comme vous
43:49Être journaliste gastronomique
43:51Quelle est la formation ?
43:53Et je dis souvent, la formation c'est de beaucoup lire
43:55De beaucoup se cultiver
43:57De choses diverses
43:59Pour resservir en définitive les émotions
44:01D'abord savoir parler
44:03Savoir s'exprimer c'est important
44:05Qu'est-ce qu'aurait dit Jean-Luc à quelqu'un
44:07Qui posait cette question
44:09Que doit faire mon fils ou ma fille
44:11Pour devenir journaliste gastronomique
44:13Et notamment dans les médias
44:15Être curieux
44:17Être curieux des gens
44:19C'est à dire qu'on peut saluer ce qu'il a fait
44:21De sortir des chefs
44:23Quand Gilles disait tout à l'heure
44:25Que la haute gastronomie l'ennuyait un petit peu
44:27Il a eu cette capacité
44:29Je ne parle plus que des bistrots et des auberges
44:31Mais vous savez les chefs qui étaient au juste milieu
44:33Des restaurateurs on dirait plutôt
44:35Mais pas des étoilés forcément
44:37Et d'être curieux de ces gens-là
44:39Parce que c'est ceux-là qui vont vous apporter le plus
44:41De choses et de se dire que
44:43On riait tout à l'heure sur les influenceurs
44:45Mais le jour où les influenceurs se rappelleront de qui étaient
44:47Gérard Ringel, Alain Nonnet, Jean-Marie Gauthier
44:49Des gens qui ont posé la cuisine
44:51Dans les années 90-2000
44:53Après la grande génération de Pompus et les autres
44:55Quand on comprend ça
44:57Ensuite les producteurs, l'amour du produit
44:59Les petits chefs qui sont arrivés
45:01Dans cette cour des grands
45:03La curiosité c'est ça, c'est de revenir en arrière
45:05C'est pas vivre juste dans l'instant présent
45:07Tout à l'heure ceux qui étaient là disaient
45:09Ils aimaient les chefs fort en gueule
45:11Les personnalités
45:13J'en ai un au bout du fil pour conclure cette émission
45:15C'est Stéphane Reynaud
45:17Le propriétaire
45:19De Oui Mon Général à Paris
45:21Dans le 7ème arrondissement
45:23Bonjour Stéphane
45:25J'ai hâte de t'avoir le dimanche matin
45:27Pour venir apporter
45:29Le mot de la fin de cette émission
45:31Sur Jean-Luc Petit-Renaud
45:33Que tu as bien connu
45:35Le mot de la fin
45:37C'est très simple, dimanche matin
45:39C'était le Café Mode rue François 1er
45:41Avec le bistrot du dimanche et Jean-Luc
45:43On arrivait là-bas
45:45Et on savait qu'on allait sortir rouge
45:47On sortait en été rouge et carlate
45:49Et c'était magique
45:51On avait l'impression de vivre plusieurs journées en une matinée
45:53De vin, de rire et de chansons
45:55Juste de plaisir de se retrouver
45:57Comme disait si bien Philippe
45:59Il avait cette capacité à réunir
46:01Cette capacité à partager
46:03Cette capacité à donner de l'amour
46:05Aux gens qui l'entouraient
46:07Et ça c'était magique
46:09Et moi je me souviens vraiment
46:11De ces moments tellement précieux
46:13On sortait du Café Mode
46:15Et on perdait la notion du temps
46:17On perdait la notion du lieu
46:19On vivait plusieurs journées en une journée
46:21Et c'était magnifique
46:23Tu as sorti un livre
46:25Il y a maintenant quelques années
46:27Tu sais qui a été assez déterminant
46:29Pour beaucoup de cette bistronomie
46:31Qui s'appelait Ripaille
46:33Qui a été le premier d'une très belle série de livres
46:35Parce que tu es aussi auteur Stéphane
46:37J'aime les mots comme Jean-Luc
46:39Ca c'est la cuisine qu'aimait Jean-Luc Petit-Renaud
46:41La cuisine vraie on peut dire ?
46:43La cuisine de partage
46:45La cuisine de l'ami, celle qui permet aux langues de se délier
46:47Et celle qui permet aux langues
46:49De dire ce qu'ils ont à dire
46:51Donc c'est vraiment ces grosses cocottes
46:53Qui sont posées sur table
46:55Qui ploup-ploutaient
46:57Et ça il adorait
46:59Il adorait le partage
47:01Donc je sais que Jean-Luc aimait ces gros plats
47:03Ces plats roboratifs
47:05Ces plats de ménagère
47:07Mais qui avaient une âme
47:09Voilà et j'aime bien l'onomatopée
47:11Moi-même j'avoue
47:13Avec le recours d'Instagram
47:15Maintenant parce qu'on est tous des Instagrammeurs
47:17On fait des petites vidéos, des tutos
47:19Il faut trouver les onomatopées
47:21Pour expliquer ce qui se passe
47:23Dans les casseroles
47:25C'est nécessaire, on est d'accord
47:27C'est primordial parce que les bruits, les odeurs
47:29Les retranscrire c'est pas forcément simple
47:31Donc trouver le bon mot qui va correspondre
47:33A la bonne cocotte
47:35Et que ça fait pas le même bruit
47:37Dans la fonte d'alu
47:39Que dans l'inox
47:41On est d'accord
47:43La musicalité de la cuisine
47:45Et c'est ce que savait si bien faire
47:47Jean-Luc Petirano
47:49Merci Stéphane Reynaud
47:51D'avoir interrompu ce dimanche matin
47:53Pour évoquer avec nous Jean-Luc Petirano
47:55Merci Philippe Thouinard
47:57D'être venu me voir
47:59Et tous ceux qui se sont succédés
48:01Ici à l'antenne
48:03Pour faire revivre, allez on aimerait le prolonger
48:05On aimerait une escapade supplémentaire
48:07Tous ensemble
48:09Monter dans le taxi anglais
48:11Avec tous ceux qui étaient là
48:13Voilà les amis, j'espère que vous avez eu plaisir
48:15A écouter et revivre un instant
48:17Jean-Luc dans la voix de ses amis
48:19Sinon vous pourrez réécouter évidemment
48:21Ce moment sur sudradio.fr
48:23Ou nous regarder sur notre chaîne Youtube
48:25Allez hop, direction
48:27Et oui il faut couper là, direction
48:29Les infos de 11h et juste après Alexandre Devecu
48:31En toute vérité, un dernier
48:33Baiser à Jean-Luc Petirano
48:35Le funambule de la cuisine
48:37De terroir, bon dimanche
48:39A vous, pensez à lui
48:41Léal Métro, premier fournisseur
48:43Et livreur de produits frais et locaux
48:45Aux restaurateurs partout en France
48:47Vous a présenté
48:49Sudradio.fr