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Vous avez envie de crier sur ce collègue qui a encore foiré ce que vous lui avez confié ? Et si vous lui disiez plutôt merci ? Pour Laurent Payet-Chevalier, l’erreur est une étape indispensable vers l’innovation. Le docteur en philosophie cite René Descartes, Heinrich Hertz ou encore Friedrich Nietzsche dans ce nouvel épisode de SMART PHILO qui célèbre ceux qui se trompent.

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Transcription
00:00Ce collègue qui vient de faire une erreur, qui vient de tout planter, qui vous énerve,
00:04pourquoi ne pas penser à le remercier ?
00:06Souvent, nous pensons l'erreur du point de vue du coût, de temps, d'argent.
00:10Et si l'erreur était autre chose, si l'erreur était l'occasion d'apprendre,
00:13si l'erreur était l'occasion de s'améliorer, apprenons à apprécier les erreurs.
00:17Le mot erreur vient en fait d'un mot latin qui veut dire errer, aller, ça et là.
00:22Celui qui fait une erreur est en fait celui qui ne va pas directement vers le bien.
00:26C'est ce que dit Koundiak, on manque la chose sur laquelle on avait compté.
00:30Dans le cas de la recherche et du développement, l'erreur, c'est celle qui nous permet d'avancer.
00:34Mais pourquoi cantonner l'erreur uniquement à ce domaine de l'entreprise ?
00:37Descartes dit dans les principes de la philosophie que personne ne fait une erreur volontairement.
00:42Mais il est peut-être différent de faire une erreur et d'accorder crédit à une opinion qui est fausse.
00:48Ainsi, le principal problème, c'est que l'on ne voit pas que c'est une erreur.
00:52L'erreur demeure le fait d'une personne et on l'entend très bien par l'idée même de la responsabilité.
00:57Le mot responsabilité signifie simplement donner réponse à.
01:01Donner réponse à l'acte que l'on a posé ou à ce que l'on n'a pas fait.
01:05Ainsi, Victor Brochard dit, il n'y a rien qui ne soit véritablement à nous que nos erreurs.
01:10C'est à ce moment-là que la phrase, on apprend de ses erreurs, prend toute sa force et toute sa valeur.
01:16Pour Val, la vérité est ce qui apparaît quand on s'oppose à nos erreurs.
01:20Penser ce qu'il faut faire, c'est s'opposer à ses erreurs.
01:23C'est prendre le temps de poser un constat, un bilan, et de chercher pourquoi la chose n'a pas été bien faite.
01:30C'est le propre même de la démarche scientifique.
01:33Rappelons-nous, Hetz, celui qui pense la propagation ondulatoire des ondes, était convaincu que son hypothèse était fausse.
01:40L'erreur venait tout simplement des murs du laboratoire.
01:43Il fallait donc se confronter à l'erreur, s'opposer à l'erreur pour trouver la vérité.
01:48Et si l'erreur était une vertu ?
01:50Et si on pensait l'erreur comme un courage ?
01:52Le courage de se tromper, le courage de faire autrement, le courage de dépasser les lignes déjà pensées.
01:58C'est ce que dit Jean Rostand dans les pensées d'un biologiste.
02:02Parfois, on préfère rester avec ceux qui ont une opinion fausse plutôt que d'oser la vérité.
02:09Il y aurait donc peut-être dans l'erreur quelque chose du surhomme Nietzschean.
02:12Pour Nietzsche, le surhomme est celui qui marche à contre-courant,
02:15celui qui ose aller dans l'autre sens pour fonder une voie nouvelle.
02:19Je ne dis pas par là que toutes nos erreurs sont forces du surhomme,
02:22mais qu'il y a peut-être de ces erreurs dans lesquelles on persiste et qui ouvrent une voie nouvelle.
02:33Sur l'erreur, on voudrait penser comme Tolstoy.
02:35À qui la faute ?
02:37Mais peut-être faudrait-il simplement se demander, et maintenant, qu'en fait-on ?

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