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Dans "LCP, Lundi C'est Politique", en partenariat avec franceinfo et Challenges, Francis Letellier reçoit cette semaine le président du groupe socialiste à l'Assemblée, député des Landes, Boris Vallaud.

Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.

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Transcription
00:00Avec 66 députés désormais, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a repris du poids lors des dernières élections législatives.
00:06Avec toujours à sa tête Boris Vallaud, le président des députés PS est aujourd'hui au centre de toutes les attentions,
00:11à sa gauche, mais aussi du côté des macronistes qui aimeraient bien attirer une partie de ses troupes parlementaires vers le Bloc central.
00:17Boris Vallaud est l'invité de LCP, l'indice est politique.
00:30Générique
00:36Bonsoir Boris Vallaud, merci d'être sur le plateau de LCP, l'indice est politique.
00:42Je vais vous présenter tous ceux qui sont avec moi pour vous interroger ce soir pendant cette heure d'émission que nous allons passer ensemble.
00:47Clément Méric, journaliste à LCP, bonsoir Clément.
00:50Bonsoir.
00:50Bonsoir Bérangère Bond, vous êtes journaliste politique à France Info, bonsoir Rémi Clément.
00:55Bonsoir.
00:55Je vous présente, journaliste politique à Challenge, et bonsoir Hugo Couturier, Hugo Auperchoir.
01:00Tous ceux qui nous suivent sur la chaîne Twitch LCP Assemblée Nationale peuvent vous faire remonter leurs interrogations,
01:05leurs commentaires que vous relérez auprès de notre invité.
01:08Avec vous Boris Vallaud, nous sommes vraiment au cœur de l'actualité parlementaire.
01:11Vous avez proposé récemment un accord de non-censure pour stabiliser la vie politique qui est bien secouée ces derniers temps.
01:18Alors qu'il est, on en est loin, mais on va faire le point avec vous.
01:20Et puis la semaine dernière, en défendant la motion de censure qui a fait tomber Michel Barnier à la tribune de l'Assemblée Nationale,
01:25vous avez évoqué le besoin de passer à une 6ème République.
01:28Et bien face à vous, tout à l'heure, pour débattre, il y aura Anne-Charlène Bézina qui, elle, défend mordicus la 5ème République
01:34parce qu'elle pense que cette constitution nous protège.
01:38Ça va bientôt faire une semaine que Michel Barnier a été démis à la suite d'une motion de censure votée par toute la gauche et le Rassemblement National.
01:43331 députés au total, ça commence à faire du chiffre.
01:46Le président de la République, depuis, poursuit ses consultations avant de nommer le nouveau Premier ministre.
01:50Et vendredi, vous avez, au nom des socialistes, rencontré Emmanuel Macron.
01:55Aujourd'hui, c'était au tour des écologistes et des communistes.
01:57Et d'après les écologistes, qui sont sortis il y a quelque temps,
02:02il y aurait un changement de méthode de la part du président de la République.
02:05C'est en tout cas ce qu'elles ont retenu.
02:08Le président de la République a fait comme proposition une nouvelle méthode,
02:13c'est-à-dire une méthode qui reposerait d'abord par une réunion des différentes forces politiques
02:19pour échanger sur une plateforme programmatique.
02:22Donc en tout cas, aborder la question par le contenu de la politique menée
02:27est pour nous un élément important.
02:29La deuxième leçon intéressante, c'est qu'il a répété à plusieurs reprises
02:32qu'en gros la solution ne pourrait plus reposer ou pas reposer
02:37sur un accord avec le Rassemblement National,
02:39qui s'est montré quand même un piètre partenaire dans la séquence.
02:43Boris Vallaud, est-ce que vous avez senti, vous aussi, quand vous avez rencontré Emmanuel Macron,
02:46qu'il y avait une volonté de changement de méthode de la part du président de la République ?
02:49Ou est-ce que c'est nouveau ce que disent Cyril Châtelain et Marine Tendelier ?
02:52Je pense qu'à certains égards, le président de la République chemine d'entretien en entretien
02:56avec les responsables politiques qu'il reçoit.
02:59Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai moi-même plaidé il y a une quinzaine de jours
03:02pour un changement de méthode.
03:04Et c'est la raison pour laquelle j'ai évoqué ce que j'ai appelé un accord de non-censure,
03:08c'est-à-dire comment donner de la stabilité à notre pratique politique,
03:13à nos institutions, dans un moment où il n'y a pas de majorité absolue
03:16et où nous sommes toutes et tous regardant la situation un peu comme des poules devant un clou.
03:20Donc, l'accord de non-censure reste valable, ça reste sur la table ?
03:24Oui, l'accord de non-censure reste valable, il n'est pas pris isolément,
03:28puisque nous demandons aussi qu'un Premier ministre soit un Premier ministre de gauche,
03:32ouvert au compromis parce que, je le disais, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
03:37Au fond, je reprends le fil de ce que nous avions déjà écrit le 12 août dernier
03:41avec les présidents de groupes du Nouveau Front Populaire
03:43à nos homologues de l'arc républicain, en leur disant
03:45« Eh bien, nous allons devoir trouver des majorités texte par texte. »
03:48Quand Marine Tendelier et Cyril Châtelain parlent d'une plateforme programmatique,
03:53est-ce que ça vous irait, cette méthode, un programme, d'abord, avant de choisir le Premier ministre ?
03:58Parler du fond avant de choisir un Premier ministre,
04:01pour avoir un Premier ministre qui se pose les questions de sa stabilité,
04:05évidemment, me paraît être une bonne méthode.
04:07Donc, c'est une avancée, s'il s'agit d'une décision programmatique, c'est une bonne chose.
04:11Mais je voudrais préciser les choses.
04:15Quand nous déposons une motion de censure et que nous l'adoptons,
04:20pourquoi le faisons-nous ? Nous le faisons pour trois motifs principaux.
04:22C'est un mauvais budget, nous aurons l'occasion d'y revenir,
04:25parce qu'il met à contribution celles et ceux qui n'ont que leur force de travail pour vivre,
04:28les retraités, les malades.
04:31Il met en rue d'épreuve un certain nombre de services publics
04:33et il ne sollicite pas suffisamment ceux qui sont, d'une certaine manière,
04:36les passagers clandestins de la solidarité nationale.
04:39Un mauvais budget, une mauvaise méthode.
04:41Nous avions, avec Michel Barnier, la promesse d'une nouvelle méthode,
04:46d'une nouvelle culture, celle du compromis.
04:48Or, pendant deux mois, nous n'avons plus entendu parler du Premier ministre
04:52et il n'a jamais fait aucune proposition de compromis.
04:55Mais j'imagine qu'on y reviendra dans l'entretien que nous avons eu.
04:57Et dernière chose, une mauvaise fréquentation,
05:00puisque le dialogue a été exclusivement conduit avec le RN et l'extrême droite,
05:04j'allais dire en contradiction absolue avec ce qu'avaient été les élections le 7 juillet dernier.
05:09Grand absent des consultations, le RN.
05:12Et hier, sur France 3, Jordan Bardella a demandé à être reçu aussi par Emmanuel Macron avec Marine Le Pen.
05:18Il a raison ou tort ?
05:19Moi, c'est qu'il le demande de son point de vue comme chef de parti.
05:23J'imagine que c'est son rôle de le faire.
05:25Est-ce que moi, je me désole qu'il ne soit pas associé à une discussion
05:31qui comprend celles et ceux qui ont bénéficié du Front républicain
05:35et qui, au second tour, dans des désistements réciproques,
05:37se sont opposés aux candidats du RN ?
05:39Ça ne me choque pas, mais je ne tiens pas l'agenda du président de la République.
05:42Ça ne vous choque pas qu'il ne soit reçu ?
05:43Non, ça ne me choque pas qu'il ne le soit pas.
05:45Ah, d'accord.
05:46Moi, les discussions, vous l'avez bien compris, elles sont dans l'art républicain.
05:49Vous ne souhaitez pas qu'il soit reçu par le RN ?
05:50Ce serait un mauvais signal.
05:51Je ne tiens pas l'agenda du président de la République.
05:52En tout cas, je ne veux pas, moi, entrer en discussion.
05:56Et je ne souhaite pas que ceux qui ont bénéficié du Front républicain
05:59rentrent en discussion dans le cadre d'un accord de non-censure avec le RN.
06:02Et donc, il serait logique que le président de la République tienne cette ligne-là.
06:06Alors, est-ce que ça signifie le leur dire en leur recevant ou ne pas les recevoir ?
06:10Ça, c'est à lui de voir.
06:11Bien sûr, c'est à lui de voir, mais ce serait un mauvais signal s'il les recevait.
06:13Ce serait sans doute un mauvais signal parce que je crois
06:15qu'il y a aussi dans cette motion de censure, du point de vue qui a été le nôtre,
06:20une forme de rappel alors, de demande de ce que j'ai appelé, moi, un sursaut moral,
06:24en nous adressant à celles et ceux qui, le 7 juillet dernier,
06:27n'étaient tenus que par un engagement élu dans l'élan du Front républicain,
06:30qui était de ne rien céder à l'extrême droite.
06:32Vous disiez tout à l'heure que le président de la République a l'air de cheminer
06:35en fonction des rendez-vous qu'il a.
06:36Qu'est-ce que vous voulez dire quand vous dites ça ?
06:37Est-ce que ça veut dire qu'il change de discours en fonction de ses interlocuteurs ?
06:41C'est vrai qu'il faudrait que je sois présent à chaque une des rencontres
06:43pour voir les écologistes et leurs apparents.
06:46Là, en l'occurrence, je n'ai pas vu de choses radicalement contradictoires
06:50avec ce qui nous a été dit vendredi avec Patrick Cannaire et Olivier Faure.
06:55Il y a manifestement plus de précision dans ce qui est dit aujourd'hui
06:58aux écologistes et aux communistes que ce qui nous a été dit vendredi.
07:02Ce n'est pas grave, ça chemine.
07:03Après, il va falloir que vous mettiez d'accord sur tout ça, mais on va y revenir.
07:06Ensuite, si vous me posez la question de ce que va faire,
07:08ce que pense véritablement le président de la République,
07:11je dois vous dire que je n'en sais strictement rien.
07:12Alors, je vais vous poser une autre question avant de passer la parole à mes collègues.
07:15Est-ce que vous avez l'impression que le président de la République
07:16est pressé de nommer un nouveau Premier ministre ?
07:19Je crois qu'il est désireux d'aller assez vite.
07:23Vous pensez vraiment ?
07:25Je vous demande votre avis, mais...
07:26Oui, je le crois.
07:28Aller vite, sans précipitation.
07:30Et c'est la raison pour laquelle, dans, je crois,
07:33ce qui semble être la méthode qui l'esquisse,
07:36il y aurait d'abord une discussion sur la méthode,
07:40justement, pour éventuellement dessiner quelque chose.
07:43Alors, juste, pardonnez-moi, le terme de programme, il faut le prendre.
07:46Je ne sais pas exactement ce que les uns et les autres ont en tête,
07:49mais nous ne sommes pas à la recherche d'une nouvelle alliance,
07:52d'une nouvelle coalition.
07:53Ni d'un nouveau programme.
07:54Nous avons dit, en tout cas, pas d'un programme commun
07:57avec les macronistes.
07:58Chacun vient avec ce qu'il est, ce qu'il a défendu,
08:00ce que nous, nous avons défendu devant nos électeurs
08:02dans le cadre du Nouveau Front Populaire.
08:03Et c'est sur cette base-là que nous engageons des discussions.
08:06Mais il ne faut pas qu'il y ait de confusion.
08:08Je crois que la clarté, elle est réclamée aussi
08:10par les préfets et les défenseurs.
08:11Il n'y a pas besoin d'un nouveau programme.
08:12Vous l'avez, c'est celui d'une NFP.
08:14C'est celui qui est notre matière première pour entrer en discussion.
08:17C'est-à-dire celui d'une NFP.
08:18En revanche, oui, bien sûr, c'est celui qu'on a défendu de nos électeurs.
08:21Et pardon, et j'ajoute une chose,
08:24c'est qu'il va falloir qu'aussi ceux qui sont en face nous disent
08:30s'ils sont prêts à changer de posture et d'attitude
08:33par rapport à ce qui a été la leur dans l'hémicycle.
08:35Les macronistes, en l'occurrence.
08:36Oui, par exemple.
08:40On a envie de comprendre un peu mieux
08:42quel profil vous imaginez,
08:44puisqu'il va bien falloir trouver un Premier ministre.
08:47Est-ce que vous pouvez nous dresser le portrait robot ?
08:49Les deux, trois critères, je ne sais pas,
08:50d'un Premier ministre qui vous conviendrait
08:53et qui échapperait à la censure ?
08:56Écoutez, quand nous sommes allés voir le président de la République
08:59et ce que, continuellement, nous avons eu les uns et les autres partis socialistes,
09:02mais aussi chez les communistes et les écologistes,
09:06l'occasion de dire, c'est que nous souhaitons un Premier ministre de gauche.
09:09Parce qu'il serait le symbole du fait que le sens de l'élection,
09:13les résultats du scrutin, nous n'en manquons qu'un maître,
09:15c'est le suffrage universel, a été entendu.
09:17Qui échapperait à la censure, la fin de ma question ?
09:20Et qui soit ouvert au compromis pour être capable de déterminer
09:24ce que seraient les conditions d'une non-censure,
09:26qui sont les conditions d'une stabilité.
09:28Ça ne veut pas dire que c'est une nouvelle alliance,
09:30c'est un nouveau compromis,
09:32c'est, dans des circonstances exceptionnelles,
09:34une méthode de travail exceptionnelle.
09:36Et je fais le pari de cette intelligence collective
09:38sans renoncement.
09:40Il y a des choses qui ne seront pas négociables.
09:42Le Premier ministre de gauche est la seule option.
09:44C'est la seule option que nous proposons.
09:46Vous avez compris.
09:49Le président du groupe socialiste,
09:51Olivier Faure, Marine Tondelier,
09:53ne vont pas demander autre chose que cela.
09:55Nous sommes dans notre rôle,
09:57et je crois que c'est nécessaire,
09:59et que c'est même faciliter la possibilité
10:01de construire cette nouvelle méthode.
10:03Quand vous parliez il y a quelques jours
10:05d'un accord de non-censure
10:07et d'un arc républicain,
10:09on a compris que ça pouvait être assez large,
10:11cet arc, c'est-à-dire aller jusqu'au LR.
10:13Les LR...
10:15Vous savez, j'ai entendu ce qu'a dit
10:17M. Retailleau, il n'a pas l'air
10:19d'être très disposé à la discussion.
10:21Par ailleurs, vous avez raison,
10:23c'était d'ailleurs une des critiques
10:25que nous formulions à l'endroit de M. Barnier,
10:27il est membre d'un parti qui n'a pas
10:29participé au front républicain,
10:31mais dans la discussion,
10:33je pense qu'à minima,
10:35il doit y avoir tous ceux
10:37qui ont été clairs sur le front républicain.
10:39Il y en a au LR ?
10:41Il y en a quelques-uns au LR qui ont été clairs,
10:43mais ce n'est pas une position du parti.
10:45Oui, M. Vallaud, il y a une question simple,
10:47c'est quoi la gauche ?
10:49Est-ce que vous pouvez définir ce que vous appelez de gauche ?
10:51Il y a quelqu'un qui dit, par exemple,
10:53définissez de gauche quand, par exemple,
10:55Manuel Valls était au PS.
10:57Il y avait une autre question concernant les compromis.
10:59Qui est-ce qui doit faire des compromis ?
11:01Est-ce que c'est des compromis sur le programme du NFP
11:03ou le chef de l'Etat qui doit faire des compromis avec vous ?
11:05Trois questions en une.
11:07Oui, mais résumé.
11:09On va résumer.
11:11De gauche, c'est quelqu'un
11:13qui n'a pas été dans l'aventure
11:15délétère du macronisme
11:17ces sept dernières années,
11:19qui défend une certaine idée
11:21de la justice,
11:23qui défend aussi l'idée
11:25qu'il faut abattre toutes les frontières
11:27qui sont autant d'obstacles
11:29à la fraternité humaine.
11:31Pour la deuxième question,
11:33qui doit faire des compromis ?
11:35Est-ce que c'est le NFP ou le président ?
11:37Je l'ai dit, nous venons avec ce que nous avons
11:39défendu devant les électeurs
11:41dans le cadre de cette campagne électorale et du NFP.
11:43Et nous savons
11:45qu'il n'y a pas de majorité dans cet hémicycle
11:47et que notre point de départ ne sera,
11:49au terme d'une négociation, peut-être pas le point d'arrivée.
11:51Qui doit faire des compromis ?
11:53Je sais aussi, mais tout le monde. C'est le principe d'une discussion.
11:55Vous savez, quand je dépose à l'Assemblée nationale,
11:57quel que soit le groupe, quand il dépose à l'Assemblée nationale
11:59une proposition de loi, il accepte l'augure
12:01du débat parlementaire, le droit d'amendement
12:03et le résultat final
12:05par le vote.
12:07D'une certaine manière, c'est cela.
12:09Mais vous avez raison de dire
12:11qu'il y a un effort particulier
12:13à accomplir de la part de ceux
12:15qui ont été sèchement battus dans ces élections
12:17qui sont le camp
12:19d'Emmanuel Macron. Si je le dis,
12:21c'est que dans le débat parlementaire,
12:23sur le budget, comme sur le budget
12:25de la Sécurité sociale, nous avons vu, d'abord,
12:27pour être franc, quasiment personne.
12:29La première fois que j'ai vu ce socle
12:31commun au complet, c'était au moment de la motion
12:33de censure. D'ailleurs, ils ont plus applaudi le départ
12:35de M. Barnier que son arrivée.
12:37Mais quand ils étaient là,
12:39il n'avait qu'une défense,
12:41c'était tout le bilan, rien que le bilan
12:43d'Emmanuel Macron. Et il faut admettre que
12:45si nous voulons un Premier ministre, c'est aussi une nouvelle politique.
12:47Vous avez répété à trois reprises
12:49depuis le début de cette émission que vous souhaitiez
12:51un Premier ministre de gauche. Ce matin, Fabien Roussel,
12:53pour les communistes, a dit que c'était préférable,
12:55je le cite, mais qu'il n'en faisait pas
12:57un préalable. Vous n'êtes pas sur la même ligne
12:59que les communistes ?
13:01On est sur la même ligne, les uns et les autres.
13:03On chemine ensemble.
13:05Mais ne me demandez pas autre chose
13:07au nom des Françaises
13:09et des Français
13:11que le résultat,
13:13le résultat le plus évident
13:15du suffrage. Ensuite, vous l'avez noté vous-même,
13:17vous me l'avez rappelé tout à l'heure, c'est le Président qui nomme.
13:19Et je dois vous dire que cet été, quand nous sommes allés
13:21rencontrer le Président de la République
13:23avec l'ensemble des forces de gauche, avec Lucie Castex,
13:25on aurait pu sortir
13:27avec la conviction qu'il allait nous nommer dans l'après-midi.
13:29Bon, écoutez, ça n'a pas été le cas.
13:31Vous connaissez la suite de l'histoire.
13:33Dans l'hypothèse où Emmanuel Macron nommerait
13:35un Premier ministre de droite ou de centre droit,
13:37est-ce que l'EPS
13:39pourrait envisager une forme de soutien
13:41sans participation ?
13:43Mais, je l'ai dit,
13:45et je le répète,
13:47je ne veux pas,
13:49à ce stade, me projeter dans
13:51l'hypothèse que vous envisagez.
13:53Parce qu'elle serait déjà, de ma part,
13:55le renoncement à le choix
13:57premier qui est le nôtre, qui est la nomination
13:59d'un Premier ministre de gauche.
14:01C'est quelque chose qui pourra venir
14:03dans le cours de la discussion.
14:05Oui, parce que pour l'instant,
14:07j'attends de voir ce que dit le Premier ministre,
14:09ce qu'est la méthode que propose le président de la République
14:11si, demain, il doit, en effet, nous réunir.
14:13Je dois dire que je ne sais pas
14:15et que je ne suis pas sûr que le président de la République
14:17lui-même sache.
14:19Olivier Faure avait évoqué la nécessité de nommer
14:21un préfigurateur, une sorte de facilitateur,
14:23comme ça se fait, par exemple, en Belgique.
14:25Est-ce que vous avez en tête quelqu'un
14:27qui aurait le bon profil pour ça ?
14:29Il y a quelqu'un qui est immédiatement disqualifié.
14:31Mais on ne manque pas de gens
14:33dont la compétence est reconnue,
14:35dont le retrait de la vie publique
14:37est manifeste et qui pourrait apporter
14:39son expérience.
14:41Un constitutionnaliste ?
14:43Je ne sais pas, vous avez beaucoup de profils.
14:45En clair, vous avez quelqu'un
14:47qui est prêt à jouer ce rôle, actuellement.
14:49Il y a des gens qui sont prêts à jouer,
14:51en effet, ce rôle.
14:53Ça fait partie des hypothèses.
14:55En ce moment, tout est apprentissage.
14:57Même la culture de la coalition,
14:59la culture parlementaire,
15:01on en parlera avec votre invité constitutionnaliste,
15:03est une culture qui nous est assez étrangère.
15:05Tout est apprentissage.
15:07On se dit, finalement,
15:09si le préalable pour essayer
15:11de discuter
15:13est celui d'un préfigurateur,
15:15pourquoi pas ?
15:17Vous avez fait de la domination
15:19d'un Premier ministre de gauche
15:21un préalable à toute négociation,
15:23mais qu'en est-il de la composition
15:25si on prend l'hypothèse de la reconduction
15:27de Bruno Retailleau à Beauvau ?
15:29Est-ce que ce serait une ligne rouge pour vous,
15:31de même de travailler avec Laurent Wauquiez ?
15:33En un mot, est-ce que vous réservez un droit de regard
15:35sur la composition du gouvernement ?
15:37On n'en est pas là.
15:39Est-ce que le Premier ministre sera de gauche ?
15:41S'il n'est pas de gauche, qu'est-ce que vous faites ?
15:43Pour l'instant, je n'en sais rien.
15:45Bruno Retailleau qui mène la politique de Bruno Retailleau,
15:47vous avez compris que ce n'était pas possible pour nous.
15:49Bruno Retailleau qui mène la politique de Bruno Retailleau,
15:51qui veut une nouvelle loi immigration
15:53parce que vous avez compris qu'on y était très opposés.
15:55D'accord. Autre question sur la réforme des retraites.
15:57Olivier Faure a évoqué un gel de la réforme des retraites.
15:59Qu'est-ce qu'il entend exactement par ce gel ?
16:01Est-ce que ça veut dire qu'on revient
16:03sur l'abrogation préalable de la réforme des retraites ?
16:05Est-ce que les 64 ans sont écartés
16:07de la question de la réforme des retraites ?
16:09Là aussi, vous savez ce que l'on porte.
16:11Et on l'a porté encore, je crois,
16:13la semaine dernière ou la semaine d'avant,
16:15dans l'hémicycle.
16:17C'est l'abrogation d'une réforme qui est injuste.
16:19Je voudrais, dans un instant, revenir sur pourquoi...
16:21C'est l'abrogation...
16:23C'est ce que nous avons porté dans cette campagne.
16:25Ce que semble dire Olivier Faure,
16:27c'est que la mesure d'âge
16:29doit, d'une manière ou d'une autre,
16:31être suspendue, disparaître.
16:33Et il appelle une conférence de financement
16:35parce que nous n'avons jamais dit
16:37qu'il n'y avait pas de question de financement qui se posait.
16:39Et nous avons d'ailleurs, dans le débat,
16:41formulé un certain nombre de propositions,
16:43que ce soit la CSG progressive, que ce soit des surcotisations...
16:45Je vous arrête deux secondes pour justement expliquer.
16:47La fin des 64 ans, le retour à 62 ans,
16:49ça, c'est non négociable.
16:51Pourquoi...
16:53C'est non négociable.
16:55Pourquoi cette réforme est importante ?
16:57Ne me demandez pas de faire...
16:59Ne me demandez pas...
17:01Je crois que les deux doivent être concomitants.
17:03Ne me demandez pas
17:05de faire, par médias interposés,
17:07une discussion.
17:09Je ne sais pas.
17:11Moi, je vous dis,
17:13je viens avec ce que j'ai défendu
17:15dans le cadre...
17:17Je viens avec tout ça.
17:19Pourquoi cette réforme, elle est importante pour nous ?
17:21Je voudrais vous le dire.
17:23Pourquoi elle est importante pour les Français ?
17:25Pourquoi elle est importante ?
17:27Parce qu'une mesure d'âge, telle que celle-là,
17:29on sait qu'elle pèse d'abord sur les carrières longues,
17:31sur les carrières pénibles,
17:33sur les carrières hachées,
17:35c'est-à-dire, pour l'essentiel,
17:37sur les femmes.
17:39Elle est injuste et les mesures correctives ne viennent pas corriger cela.
17:41Ça, c'est la première chose.
17:43Deuxième chose, puisque nous sommes dans un moment
17:45où nous ne sommes pas en pleine crise démocratique.
17:47Elle a été extrêmement coûteuse
17:49du point de vue du fonctionnement
17:51de nos institutions et de l'idée
17:53que l'on se fait du débat démocratique.
17:55Il y a eu, dans ce passage en force,
17:57un quoi qu'il en coûte à la démocratie.
17:59Et je crois qu'il y a besoin non seulement
18:01d'une réparation sur le plan social,
18:03mais qu'il y a besoin d'une réparation
18:05sur le plan démocratique.
18:07Les Françaises et les Français ont vu
18:09qu'il n'a pas été respecté leur manifestation millionnaire
18:11par les rues,
18:13que les syndicats unanimes n'ont pas été respectés
18:15et que, quand il n'y avait pas de majorité,
18:17on passait où ?
18:19C'est-à-dire que leurs représentants n'ont pas été respectés.
18:21Vous entendez quoi par là ?
18:23Sur quel levier vous agissez ?
18:25On nous a dit,
18:27au moment du débat,
18:29il n'y a pas d'autre hypothèse pour équilibrer
18:31le système des retraites
18:33que d'allonger,
18:35de repousser le départ de l'âge à la retraite.
18:37Nous avons récusé cela
18:39en disant que nous pouvions trouver
18:41des recettes et des ressources nouvelles.
18:43Lesquelles ?
18:45La CSG progressive, par exemple.
18:47Il peut y avoir des surcotisations
18:49pour les revenus élevés.
18:51Il y a la possibilité, dans la durée,
18:53de se poser la question,
18:55une fois que la cadette sera épuisée,
18:57le remboursement de la dette sociale,
18:59du réfléchage d'un certain nombre de ses ressources
19:01au financement de la branche vieillesse.
19:03Il y a des possibilités.
19:05Nous n'avons jamais été autorisés à en débattre.
19:07Et vous savez quelle violence tout cela s'est passé.
19:09Il y a eu des tensions dans le pays.
19:11On est bien d'accord.
19:13Le préalable, c'est le retour à 62 ans.
19:15Je viens dans la discussion
19:17avec ce que nous avons défendu.
19:19Je viens avec la demande
19:21d'une abrogation à 64 ans.
19:23Oui, pour aller à 62.
19:25Vous m'avez compris.
19:27Les grands silencieux
19:29de tout cet épisode,
19:31c'est le Bloc central et c'est M. Attal.
19:33M. Attal a disparu de la circulation.
19:35Il vient d'être élu président de Renaissance.
19:37Moi, je me préoccupe plutôt
19:39de comment on fait fonctionner le pays.
19:41Vous allez l'entendre probablement.
19:43On va parler justement des Français,
19:45des Françaises, des colères, des tensions sociales
19:47dans le pays et avec une image.
19:49Votre permanence parlementaire dans les Landes
19:51qui a été bâchée hier soir par des agriculteurs
19:53de la FDSEA parce que vous avez voté
19:55la motion de censure contre le gouvernement
19:57qui a bloqué des aides aux alentours
19:59de 480 millions qui devaient être versées
20:01cette année par les agriculteurs.
20:03C'est ce qu'ils vous reprochent.
20:05On a l'impression que c'est les socialistes
20:07qui sont visés. Vous n'êtes pas les seuls
20:09pourtant à avoir voté la motion de censure.
20:11Est-ce que c'est parce que la FDSEA
20:13est plutôt à droite qu'elle vous le cible ?
20:15Non, mais...
20:17C'est pas ça.
20:19Je les connais bien. On se connaît très bien.
20:21Pas tous, d'abord. Ne résumez pas à ça.
20:23Vous savez, quand on est agriculteur,
20:25on n'a pas besoin d'être de droite
20:27pour être inquiet de l'avenir.
20:29Quand on est à la FDSEA,
20:31pourquoi ils ciblent les socialistes ?
20:33J'ai été assez équitable
20:35dans mon département. Tous les parlementaires
20:37ont été interpellés. J'ai eu un traitement de faveur.
20:39Je le savais.
20:41J'avais appelé les GA, la FDSEA
20:43et le MoDef
20:45le lendemain de la motion de censure
20:47pour leur dire...
20:49Venez me bâcher.
20:51Je leur ai dit qu'on allait se voir.
20:53D'ailleurs, avant cet épisode
20:55dont j'avais été informé,
20:57on avait convenu
20:59de se voir cette semaine.
21:01François Hollande a eu droit au même sort
21:03et des élus socialistes, en l'occurrence.
21:05Il y a même eu aussi une députée RN.
21:07Est-ce que vous y voyez un lien
21:09entre les déclarations des ministres
21:11qui, au moment de la censure,
21:13ont dit aux Français, allez demander
21:15sur le terrain à vos élus des comptes ?
21:17Bien sûr.
21:19Bien sûr. Notamment parce que
21:21beaucoup de parlementaires,
21:25de ministres
21:27ont inutilement inquiété
21:29ou plus que de raison
21:31les Françaises et les Français.
21:33Quand une ancienne première ministre prétend
21:35que la carte vitale sera désactivée au 1er janvier,
21:37je me dis quand même...
21:39Ils ont inquiété les Français
21:41ou ils vous ont montré du doigt ?
21:43Les deux.
21:45Cette bonne guerre, ça ne...
21:47Rien de grave pour vous.
21:49Moi, je vois mes agriculteurs
21:51cette semaine.
21:53Ma préoccupation est que
21:55nous continuons d'être mobilisés
21:57le mercosur, que dans le nouveau budget,
21:59j'espère qu'il sera plus juste,
22:01les mesures en faveur des agriculteurs
22:03seront maintenues.
22:05Sur les agriculteurs qui ont déploré
22:07la censure et qui déplorent le fait
22:09que 480 millions d'euros d'aide diverses
22:11aient pu être supprimés
22:13par la censure,
22:15est-ce que vous vous appelez à réintroduire très rapidement
22:17des mesures d'aide aux agriculteurs ?
22:19Sur le mercosur, c'est un autre sujet...
22:21Peut-être on va commencer par la première.
22:23Quelles mesures d'urgence pour l'agriculture ?
22:25D'abord, je vais dire les choses.
22:27Il y avait une loi de règlement
22:29et nous avons...
22:31Nous sommes abstenus pour ne pas y faire obstacle.
22:33Il y avait un certain nombre de mesures pour l'agriculture
22:35qui vont rentrer en vigueur au titre de l'année 2024.
22:37Je pense notamment pour les viticulteurs qui ont été victimes
22:39du milieu, si je ne me trompe pas.
22:41Par ailleurs, oui,
22:43je souhaite que les mesures d'aide à la trésorerie
22:45et d'autres mesures qui sont prévues pour l'agriculture
22:47dans ce projet soient conservées
22:49et réintroduites le plus rapidement possible.
22:51Mais vous voyez bien qu'il y a la question des agriculteurs
22:53dans ce budget. Il y a la question de l'hôpital.
22:55La Fédération française de l'hospitalisation
22:57dit qu'il manque 3 milliards.
22:59S'il manque 3 milliards, le risque est que
23:01la charge sur les personnels
23:03soit encore plus élevée
23:05et que la qualité des soins dispensés
23:07soit amortie.
23:09Mais c'est important de dire
23:11que nous avons besoin d'un budget qui soit juste
23:13pour tous.
23:15Sur le Mercosur, justement, on a vu que la France
23:17n'a pas réussi pour l'instant à enrayer
23:19la signature de l'accord par Ursula von der Leyen.
23:21Vous appelez à une minorité de blocage
23:23des pays européens. Est-ce que vous pensez
23:25que la France a été affaiblie dans cette séquence ?
23:27Est-ce que vous appelez vos partenaires socialistes
23:29européens, qu'ils soient en Allemagne, en Espagne,
23:31à rejoindre le mouvement contre
23:33le Mercosur ?
23:35D'abord, il faut dire que la France est affaiblie en Europe depuis bien longtemps.
23:37Et que les redemontades
23:39ou les discours
23:41parfois brillants du Président de la République
23:43n'auront pas suffi à se traduire
23:45en actes. Je le regrette,
23:47je le déplore. Nous avons une diplomatie française affaiblie
23:49dans le monde et singulièrement
23:51dans l'Union européenne.
23:53Il y a eu un moment important, juste avant la censure,
23:55c'était
23:57la représentation nationale française
23:59qui s'est opposée
24:01au Mercosur. Il y en a qui sont
24:03des nouveaux convertis, qui avaient défendu
24:05le Mercosur au Parlement
24:07européen et qui, finalement, s'y opposent
24:09désormais. Je pense au Rassemblement national,
24:11je pense à la majorité des socialistes. La gauche a été constante
24:13de ce point de vue-là, que ce soit à Bruxelles
24:15ou à Paris. Il faut, en effet,
24:17continuer et poursuivre le rapport de force.
24:19C'est un traité
24:21qui va faire des dégâts considérables
24:23dans notre agriculture. Une agriculture qui est déjà
24:25prise en étau entre cette mondialisation
24:27déloyale et sans règles
24:29et puis la grande distribution
24:31et l'agroalimentaire. On va continuer à parler d'argent, Clément.
24:33Oui, en attendant d'avoir un nouveau gouvernement
24:35et de pouvoir débattre d'un nouveau budget,
24:37il va y avoir une loi spéciale
24:39qui va permettre de reconduire, en fait, le budget
24:41de 2024 sur 2025. Cette loi spéciale,
24:43elle est prête. Le ministre de l'Economie l'a dit ce matin.
24:45Est-ce que vous, socialiste,
24:47vous la voterez sans condition ?
24:49Je veux dire, nous la voterons.
24:51Sans condition.
24:53Et nous allons même essayer de l'améliorer.
24:55Je vous dis ça d'abord. Effectivement,
24:57vous avez raison de dire, et ça permet aussi de répondre
24:59à un certain nombre des préoccupations des Françaises
25:01et des Français, il y a tous les mécanismes
25:03constitutionnels pour que la continuité
25:05de l'Etat soit assurée.
25:07Jusqu'à la fin de l'année où ?
25:09Au-delà de la fin de l'année, puisque cette loi spéciale,
25:11c'est pour permettre le prélègement des impôts
25:13sur la base de 2024 en 2025.
25:15Qu'est-ce que vous allez amender ?
25:17Je crois que nous pouvons introduire dessus,
25:19même s'il y a un débat entre constitutionnalistes,
25:21à la fois la réindexation du barème
25:23de l'impôt sur le revenu
25:25et l'autorisation de la COS d'emprunter,
25:27c'est-à-dire la possibilité pour la Sécurité sociale
25:29d'emprunter.
25:31Vous allez défendre ça ? Dans la discussion
25:33qu'il y a eue entre les présidents de groupe autour
25:35de la présidente de l'Assemblée nationale, ces deux questions
25:37ont été évoquées et il a été convenu
25:39qu'aucun d'entre nous n'aurait à ce moment-là
25:41décidé de déférer au Conseil constitutionnel
25:43cette proposition de loi.
25:45Parce qu'il y a un risque de censure ?
25:47C'est pour ça que j'apporte cette précision
25:49que je crois utile.
25:51Et vous n'allez pas demander au Conseil constitutionnel
25:53de vérifier ? Vous voulez passer ?
25:55Je veux passer, je veux être utile
25:57aux Français. Ce n'est pas le point,
25:59vous l'avez compris, que nous contestons du projet.
26:01J'ai bien compris. Et vous considérez que dans l'état
26:03d'urgence dans lequel est la France,
26:05on peut se passer de l'avis du Conseil constitutionnel ?
26:07Si on ne le sollicite pas,
26:09je crois que... Voilà.
26:11Pour aller vite, il faut aller vite.
26:13D'autant que c'est un budget qui a été voté l'année dernière.
26:15Pérangère ?
26:17Juste pour compléter sur la loi spéciale,
26:19l'amendement coquelle
26:21dont on parle pour revaloriser
26:23le barème de l'impôt, pour éviter
26:25l'arrivée des 380 000 Français,
26:27vous savez, qui seraient imposables
26:29alors qu'ils ne l'étaient pas.
26:31Il y a beaucoup de débats autour de ça, sauf que ce que personne
26:33ne dit, c'est qu'en fait, pour être honnête,
26:35les impôts, on ne les paye que l'année suivante
26:37Vous pointez
26:39des exagérations
26:41d'Elisabeth Borne, mais...
26:43Vous savez, parfois, face aux exagérations...
26:45Parfois, face aux exagérations,
26:47nous sommes contraints, finalement, de rassurer
26:49plus que
26:51nécessaire.
26:53Et vous avez raison de dire que les impôts
26:552025 sont collectés en 2026.
26:57Vous avez raison de dire qu'il y aura
26:59la possibilité, dans une loi qui serait votée
27:01au mois de janvier, par exemple,
27:03d'introduire ces dispositions pour que les Français
27:05ne soient pas concernés.
27:07Donc, ça n'est pas vrai de dire que 380 000 Français
27:09vont se consommer dans l'impôt ?
27:11Non, je vous confirme que ça n'est pas vrai.
27:13On nous avait dit, par exemple, qu'il y aurait un grand
27:15effondrement des bourses, que
27:17les taux d'intérêt exploseraient.
27:19Bon, ça n'est pas le cas aujourd'hui.
27:21Hugo ?
27:23Oui, monsieur le député, il y a beaucoup de questions
27:25prolonguées, nostalgiques, de Boris et Philippe,
27:27et il y a un de vos collègues députés qui vous interpelle
27:29dans le chat, le député Denis Masséglia,
27:31qui dit que vous parlez de la justice et de la gauche à raison.
27:33Le député Ensemble pour la République du Maine-et-Loire
27:35qui dit que vous parlez de justice
27:37et de la gauche à raison, mais pourquoi
27:39le budget de la justice a augmenté seulement de
27:411 milliard d'euros sous Hollande et presque de 4 milliards
27:43sous Macron ? Est-il possible que les mots
27:45de la gauche n'apportent pas
27:47de réponse aux mots MAUX de la société ?
27:49Écoutez,
27:51quand il pourra se prévaloir de ce que les socialistes
27:53ont accompli dans l'histoire,
27:55eh bien, je serai heureux
27:57de pouvoir discuter la comparaison.
27:59Vous savez, c'est comme si on disait,
28:01pourquoi Léon Blum n'a pas fait les 35 heures ?
28:03Il avait fait les 40.
28:05Clément.
28:07L'EPS se dit prête à faire des concessions
28:09dans les discussions qui vont s'ouvrir. On va essayer d'être très concrets
28:11ce soir en partant d'une de vos propositions
28:13sur le projet de loi de finances
28:15qui a avorté.
28:17Loi de financement de la sécurité sociale.
28:19En l'occurrence, c'est sur la baisse du coût du travail.
28:21On a vu dans ce débat, effectivement,
28:23à quel point Emmanuel Macron et ses partisans
28:25étaient attachés à la baisse du coût du travail.
28:27Or, le nouveau Front populaire
28:29voulait mettre fin aux exonérations
28:31de cotisations patronales sur les salaires supérieurs
28:33à deux SMIC.
28:35Est-ce que vous, socialiste, vous êtes prêt à bouger
28:37sur ce point pour aller chercher un compromis ?
28:39D'abord, vous dire
28:41que la proposition que nous avons faite
28:43se fonde sur des analyses économiques
28:45qui ne sont pas les nôtres,
28:47qui sont ceux d'un certain nombre d'économistes,
28:49d'instituts, qui considèrent
28:51qu'au-delà de deux SMIC, il n'y a pas
28:53d'impact sur la création de l'emploi.
28:55Et que donc, l'efficacité
28:57de la dépense publique n'est pas
28:59démontrée. Voilà la raison pour laquelle
29:01nous avons fait cette proposition.
29:03Il y a même eu un rapport
29:05qui était conjoint entre
29:07un député, Ensemble,
29:09et Jérôme Guedj.
29:11Voilà, M. Ferracci et M. Guedj
29:13ont produit un rapport Ensemble
29:15dont les conclusions étaient concordantes pour dire
29:17qu'au-dessus de 2,5 SMIC...
29:19Vous avez vu comment ça a tourné
29:21comme débat parlementaire sur ce sujet ?
29:23Est-ce que vous êtes prêt à bouger sur ce point ?
29:25La question que j'ai envie de vous retourner
29:27aujourd'hui, c'est
29:29Ensemble, qui a été dans la défense du bilan,
29:31rien que le bilan, tout le bilan d'Emmanuel Macron,
29:33est-il prêt à bouger ?
29:35Vous voyez, il y a...
29:37Non, non, on s'engage
29:39dans la discussion. Moi, je suis prêt à m'engager dans la discussion.
29:41Et si c'est 2,5 SMIC,
29:43peut-être que c'est 2,5. Je pense que
29:45entre 2 et 2,5 SMIC,
29:47ça n'est pas utile et ça coûte de l'argent
29:49alors que nous pourrions financer la sécurité sociale.
29:51Juste un tout petit mot, parce qu'on cherche des recettes.
29:53Pardon. Mais au commencement
29:55du débat sur la loi de finances
29:57de la sécurité sociale, le ministre
29:59en charge du budget a eu cet aveu
30:01considérable, mais grave,
30:03et qui dit quand même les choses.
30:05Le Ségur de la santé, 14 milliards,
30:07n'a pas été financé. C'est
30:09le montant de ce que l'on cherche pour équilibrer
30:11le budget de la sécurité sociale.
30:13Par ailleurs, les 60 milliards,
30:15c'est la facture de monsieur
30:17Le Maire, ça n'est pas la nôtre.
30:19Et je termine. Entre 2017
30:21et aujourd'hui,
30:23les exonérations de cotisations sont passées
30:25de 35 à 75 milliards d'euros
30:27par an.
30:29Et on arrive à joindre les deux bouts.
30:31Une question qui intéresse les fonctionnaires.
30:33Vous avez vu que la mobilisation a été
30:35même plus forte que prévue la semaine dernière
30:37dans la fonction publique. La prime pouvoir
30:39d'achat qui devait être supprimée dans le budget,
30:41pour vous, il faut la rétablir ?
30:43Ce qu'il faut faire, c'est augmenter
30:45les revenus, les salaires
30:47des fonctionnaires. Pas par une plus tôt que la prime.
30:49Moi, je préfère quelque chose qui soit structurel
30:51et qui, en effet, ne dépendent pas
30:53des aléas ou des équilibres
30:55politiques. Parce que la réalité, c'est que
30:57nous prenons le risque que soit
30:59érodé durablement le revenu
31:01des fonctionnaires. Le Ségur de la santé,
31:03pour ceux qui en ont bénéficié, s'est érodé
31:05depuis lors et a été
31:07avalé, a été gommé.
31:09Donc on a besoin de quelque chose de plus
31:11structurel. Et il faut faire
31:13évidemment attention parce que la défense
31:15du service public doit être ce qui
31:17réunit tout républicain
31:19honnête aujourd'hui. Or,
31:21nous voyons que, que ce soit l'hôpital
31:23ou que ce soit l'éducation nationale,
31:25ils sont à la peine.
31:26Alors, les questions qui se posent aussi à la gauche
31:28en ce moment, c'est de savoir s'il faut
31:30rester unis à tout prix
31:32au sein du Nouveau Front Populaire parce qu'il y a des
31:34différences qui s'expriment. Est-ce qu'il faut
31:36éventuellement avancer sans certains qui voudraient
31:38pas rejoindre éventuellement une espèce de front commun
31:40pour aller gouverner ?
31:42Et puis, il y a l'avenir du Parti Socialiste dont on va parler.
31:44Mais on va d'abord commencer par le Nouveau Front Populaire
31:46avec vous, Clément.
31:47Ces derniers jours, le Parti Socialiste a multiplié
31:49les désaccords stratégiques avec la France insoumise
31:51au point qu'Olivier Faure parle maintenant
31:53de divergences fondamentales
31:55avec LFI. Est-ce que,
31:57finalement, la question n'est pas est-ce que le PS
31:59va quitter le Nouveau Front Populaire,
32:01mais quand ?
32:03C'est marrant, vous avez un point de départ
32:05qui est assez étonnant.
32:07D'abord, dire qu'en effet, on a un désaccord stratégique.
32:09Nous faisons le pari d'une reparlementarisation
32:11de la vie politique.
32:13Nous faisons le pari que...
32:16Que dans cette assemblée,
32:18nous allons être capables
32:20de tenir la promesse que nous avons formulée cet été,
32:22le NFP dans son ensemble,
32:24qui est de trouver des majorités texte par texte.
32:26C'est le pari que nous faisons.
32:28Le changement de stratégie,
32:30il est plutôt du côté de la France insoumise,
32:32qui, d'une certaine manière,
32:34demande la démission
32:36du président de la République,
32:38espère des élections anticipées,
32:40et nous ne sommes pas favorables à cette stratégie.
32:42D'abord, parce que vous savez que si le président de la République
32:44venait aujourd'hui, les élections devraient avoir lieu
32:4635 jours plus tard. Nous aurions exactement la même assemblée
32:48et donc les mêmes défis à rencontrer.
32:50Donc, nous avons un désaccord. Par ailleurs,
32:52je veux dire que moi, je ne me sens pas esselé dans la démarche
32:54que nous sommes en train d'entreprendre.
32:56Quand je regarde
32:58le Parti communiste,
33:00quand je lis l'interview de Fabien Roussel
33:02dans l'Humanité ce matin, quand j'écoute Madame Tondelier,
33:04quand je lis le communiqué de presse
33:06des Verts ce matin, quand je lis
33:08l'interview de Raphaël Glucksmann,
33:10de Yannick Jadot,
33:12j'ai l'impression que c'est plutôt la France insoumise.
33:14Il n'y a plus d'insoumis.
33:16Non, mais d'une certaine manière, je le regrette,
33:18parce qu'au fond, ce que nous avons
33:20pris comme engagement vis-à-vis
33:22de nos électeurs, c'est de défendre à toute force
33:24nos idées et d'essayer
33:26de faire avancer nos causes et nos sujets à chaque fois qu'on le peut.
33:28Quand vous dites ça, c'est quand on peut ramener une victoire
33:30à la maison pour les Français.
33:32Caminima, la question de l'alliance entre le PS
33:34et la France insoumise se pose aujourd'hui.
33:36Qu'ils se la posent, eux, peut-être.
33:38Moi, je ne me la pose pas en ces termes.
33:40Je ne me détermine pas
33:42par rapport à tel ou tel.
33:44Je me pose la question de savoir
33:46comment on est utile aux Français.
33:48Et je pense, j'ai la faiblesse de penser, que la gauche
33:50est plus utile aux Français quand elle est unie.
33:52Il y a quelque chose d'intéressant dans ce que vous avez dit,
33:54que je viens de relever.
33:56Vous dites qu'il y a les socialistes, les communistes,
33:58les écologistes qui sont ensemble.
34:00Il n'y a pas les insoumis, vous le regrettez.
34:02Donc, vous prenez acte que LFI est sortie
34:04du nouveau Front populaire de fait.
34:06Je n'en tire pas cette conclusion définitive.
34:08On a des accords stratégiques.
34:10Dans ce moment-là, en tout cas, temporel.
34:12On a des accords stratégiques
34:14au moment où nous nous parlons.
34:16Olivier Fongé, d'ailleurs, dit que les insoumis
34:18se sont auto-exclus.
34:20Je ne suis pas, surtout avec l'inauguration
34:22de Notre-Dame, dans l'ex-communication
34:24de tel ou tel. Je fais le constat
34:26qu'aujourd'hui, les socialistes
34:28et le NFP avancent plutôt groupés
34:30à l'exception de LFI dans ce que nous sommes
34:32en train d'essayer d'entreprendre pour donner de la stabilité
34:34et faire avancer nos idées. La question des urgences,
34:36je ne veux pas les renvoyer à une hypothétique élection.
34:38Je ne veux pas les renvoyer à 30 mois.
34:40Et je ne veux surtout pas que l'équilibre institutionnel
34:42se fasse dans un dialogue
34:44avec ce qu'ont été les bonimenteurs de ces trois derniers mois,
34:46c'est-à-dire le Rassemblement national.
34:48Oui, il y a une question dans le chat.
34:50Existe-t-il un espace
34:52de discussion privée entre les parlementaires
34:54du NFP si les désaccords
34:56entre partis sont normaux ?
34:58On observe encore trop souvent des batailles
35:00de tacle entre députés sur Twitter
35:02et plus loin, notamment
35:04sur Twitch. Les socialistes ont l'image
35:06des traîtres. Souvent, la question, ce n'est pas
35:08est-ce que les socialistes vont trahir ? Mais quand ?
35:10Qu'est-ce que vous répondrez ? Répondez à ceux qui disent
35:12que les socialistes, finalement, vous n'êtes que des social-traîtres.
35:14Je me demande où est la trahison
35:16quand
35:18on ne se donne pas tous les moyens de faire avancer
35:20ces causes. Moi, je pense que nous donnons
35:22les moyens de faire avancer nos causes.
35:24Il y a des urgences sociales, économiques.
35:26On pourrait parler des plans sociaux
35:28qui se multiplient dans l'industrie.
35:30Il y a des urgences environnementales qui ne peuvent pas
35:32se permettre d'attendre. Je crois que c'est ce que
35:34nous avons essayé de faire dans le budget, ce que nous pourrons
35:36continuer d'essayer de faire.
35:38Et sur les tweets ?
35:40Regardez mon compte Twitter.
35:42Ce n'est pas ce genre
35:44de pratique pour ce qui me concerne.
35:46Pour tout vous dire, je ne regarde pas beaucoup ce qui se dit sur Twitter.
35:48Il y a une autre façon de voir la période.
35:50C'est que c'est
35:52sans doute la première fois depuis très longtemps
35:54que le PS semble reprendre
35:56vraiment la main dans le bloc de gauche.
35:58Ça, au moins, ça fait du bien. On est d'accord ?
36:00J'imagine.
36:02Ça fait longtemps que je considère que le socialisme
36:04est une idée neuve.
36:06Donc, d'une certaine manière, qu'on soit de plus en plus nombreux
36:08à le considérer, tant mieux.
36:10On nous dit que les socialistes sont centraux. Ils ne peuvent pas être centraux
36:12seulement quand on se réveille le matin d'une motion de censure.
36:14Non, il y a besoin que nous, que la gauche,
36:16que les socialistes, soient centraux dans ce qui
36:18se décide pour l'avenir du pays.
36:20Sauf que ça met en colère
36:22Jean-Luc Mélenchon. Vous le voyez, vous le lisez
36:24tous les jours.
36:26Comment vous survivez électoralement sans eux ?
36:28Mais la question
36:30peut être posée
36:32aussi à eux-mêmes.
36:34Le principe de ces alliances
36:36au moment des élections,
36:38c'est qu'elles ont bénéficié à toutes et à tous.
36:40Je ne tire pas de conclusions définitives.
36:42Je me pose la question.
36:44Peut-être ne serait-il pas 71
36:46sans vous ?
36:48Donc, le premier qui sort est mort.
36:50Vous savez, ce n'est pas une proposition que je formule.
36:52C'est d'autres à ma place
36:54qui en assument les conséquences.
36:56Je me pose la question, mais parlons.
36:58Et je le comprends.
37:00Chacun adore
37:02ce mécano-partisan.
37:04Moi, aujourd'hui,
37:06j'ai dans ma circonscription des hommes et des femmes
37:08pour lesquels le 30 du mois, c'est le 20.
37:10J'ai des agriculteurs, on l'a vu tout à l'heure,
37:12qui sont inquiets et ils ont
37:14des vraies difficultés.
37:16J'ai un hôpital exsang à la peine.
37:18J'ai des EHPAD dont pas un seul,
37:20aujourd'hui, en France, quasiment,
37:22ne soit pas en déficit.
37:24On ne répond pas à des défis considérables,
37:26anthropologiques, comme le vieillissement de la population.
37:28On ne répond pas, je pense, suffisamment
37:30à la question de la planification écologique.
37:32Donc, allons-y.
37:34C'est ça, moi, qui m'observe.
37:36On va revenir aux questions polies.
37:38On le voit, les négociations
37:40avec le socle commun ont un coût politique.
37:42C'est vrai que vous êtes sous la menace
37:44de LFI et de Jean-Luc Mélenchon.
37:46Je ne suis pas sous la menace de rien.
37:48Mon seul juge, c'est les Français.
37:50Dans les élections.
37:52Dans les élections législatives anticipées ?
37:54Nous verrons à ce moment-là.
37:56La question qui se pose, ce n'est pas celle
37:58d'une élection hypothétique, c'est la question
38:00de savoir si les Français vont pouvoir vivre
38:02de leur travail dans les semaines et les mois qui viennent.
38:04Est-ce que vous ne réclamez pas, pour autant,
38:06des assurances au socle commun ?
38:08Vous croyez qu'on va se vendre à pas cher ?
38:10Je vous l'ai dit, on n'est pas en train...
38:12Être la gauche du gouvernement, ce n'est pas la gauche
38:14de n'importe quel gouvernement.
38:16Si nous demandons à un nouveau Premier ministre
38:18qu'il soit de gauche, c'est pour qu'il y ait
38:20un changement politique.
38:22Et quand nous évoquons la question des compromis,
38:24c'est aussi pour que ce bloc central
38:26qui a perdu les élections,
38:28admette qu'il a perdu les élections
38:30et qu'il doit y avoir quelques conséquences.
38:32Mais il pourrait travailler avec vous quand même
38:34si c'est vous qui êtes à la tête.
38:36Je pense que l'accord de non-censure,
38:38quand je l'évoque, je l'évoque d'abord
38:40au bénéfice de la gauche.
38:42Oui, mais il vous faut des alliés.
38:44Donc le bloc central, si vous êtes à la tête
38:46du pouvoir ou du gouvernement,
38:48vous serez le bienvenu dans votre majorité
38:50ou votre équipe.
38:52On a une obligation première
38:54qui est le Front républicain.
38:56Il s'agit pour moi d'être fidèle
38:58à la fois à mes électeurs de premier tour
39:00en défendant les idées
39:02et les propositions pour lesquelles j'ai été
39:04qualifié au second tour.
39:06Et au second tour, je n'oublie pas les conditions
39:08de mon élection.
39:10C'est pour ça que, dès cet été, je disais,
39:12le nouveau Front populaire à Matignon,
39:14le Front républicain à l'Assemblée
39:16et le Front social, parce qu'on a besoin
39:18des partenaires sociaux dans le pays.
39:20On vous a ressorti une phrase qui a été prononcée
39:22sur ce plateau il y a deux mois.
39:24François Hollande était là pour la première
39:26de l'indice des politiques.
39:28Il y a la question de savoir si Olivier Faure
39:30devait rester à la tête du parti.
39:32L'ancien président, redevenu député à vos côtés,
39:34a été clair.
39:36Olivier Faure peut rester à la tête du PS ?
39:38Non, je crois qu'il y aura un moment
39:40où il y aura une confrontation.
39:42Dans le cadre d'un congrès, il y aura plusieurs motions.
39:44Après, il faut une figure...
39:46C'est comme ça, la vie politique
39:48est faite comme ça, de succession.
39:50Une figure...
39:52On doit la connaître.
39:54Une nouvelle figure pour diriger le PS
39:56et pour permettre ce rassemblement
39:58et cette ouverture. Rassembler à l'intérieur,
40:00ouvrir à l'extérieur.
40:02Olivier Faure peut-il rester à la tête
40:04du PS à terme ?
40:06Vous entendez ce que dit François Hollande.
40:08Je vous aurais peut-être répondu il y a deux mois.
40:10Là, honnêtement,
40:12dans la situation dans laquelle nous sommes,
40:14on n'est pas en train de se poser la question
40:16de savoir qui sera le nouveau Premier secrétaire.
40:18On est en train de se poser la question
40:20de savoir qui sera le nouveau ou la nouvelle président.
40:22Nous nous poserons la question du congrès
40:24quand ce sera l'heure du congrès.
40:26Pour l'instant, on n'a pas de date,
40:28donc on n'a rien à repousser.
40:30Est-ce qu'il y a une urgence
40:32à faire ce congrès de ce fait ?
40:34Je ne sais pas de quoi la fin de la semaine sera faite.
40:36Clément ?
40:38Je vous frustre beaucoup.
40:40Je me sens un peu...
40:42Je vous pose des questions.
40:44Ce congrès a été annoncé pour le printemps.
40:46Il n'est pas question de le déplacer.
40:48Tout le monde parle d'Olivier Faure.
40:50Vous êtes président du groupe PS à l'Assemblée.
40:52Je parlerai de tout cela
40:54au moment où nous nous parlons.
40:56Une candidature n'est pas exclue aujourd'hui.
40:58Je crois que ce congrès
41:00du Parti socialiste
41:02doit être un congrès de la réconciliation
41:04et pas du pugilat généralisé.
41:06Je mesure aujourd'hui
41:08à quel point, lorsque les socialistes
41:10sont unis, lorsqu'ils se parlent,
41:12lorsqu'ils travaillent ensemble,
41:14ça leur donne de la force.
41:16Comme président de groupe, je m'efforce
41:18que toute question
41:20soit débattue, parce qu'on est
41:22dans une période qui est
41:24un peu au doute, aux certitudes passées.
41:26Quand vous dites
41:28qu'on verra le moment venu,
41:30ça veut dire qu'on verra le moment venu.
41:32Donc vous n'excluez pas.
41:34J'ai compris.
41:36Il y a quelque chose d'aujourd'hui en revanche.
41:38Vous avez peut-être lu dans la tribune dimanche
41:40que Ségolène Royale a repris sa carte
41:42au Parti socialiste.
41:44Vous le disiez tout à l'heure, on est redevenu
41:46un pôle d'attraction.
41:48Elle doit jouer un rôle particulier au sein du PS ?
41:50Je ne sais pas.
41:52Est-ce que vous souhaiteriez qu'elle joue un rôle particulier ?
41:54Elle est une figure qui a beaucoup compté,
41:56qui a de l'expérience.
41:58J'ai au groupe socialiste
42:00un ancien président de la République.
42:02Premier secrétaire.
42:04Ségolène Royale aurait un rôle à jouer
42:06aujourd'hui au Parti socialiste.
42:08Je l'ai croisé tout à l'heure
42:10à un hommage au Sénat
42:12pour Robert Badinter.
42:14On n'a pas eu l'occasion d'échanger
42:16sur ses intentions.
42:18Je l'ai appris comme vous.
42:20C'était une bonne nouvelle pour vous.
42:22Ça vous fait sourire.
42:24On est redevenu un pôle d'attraction.
42:26Tant mieux.
42:28D'où l'intérêt de savoir
42:30qui va vous diriger.
42:32Vous allez dire ça comme si ce n'était pas si important.
42:34Finalement, c'est une ligne.
42:36Je ne sous-estime pas
42:38que ce soit important.
42:40Comme toute chose importante,
42:42elle sera traitée de façon sérieuse.
42:44On va accueillir face à vous une constitutionnaliste
42:46devenue une référence sur les plateaux
42:48pour décortiquer les subtilités de la Constitution.
42:50On en parlait tout à l'heure.
42:52Nous allons l'accueillir après son portrait
42:54réalisé par Elsa Mondingava.
42:56Face à vous, Boris Vallaud,
42:58une spécialiste de la Constitution
43:00pour qui le texte suprême
43:02de la Ve République
43:04est un bijou d'équilibre.
43:06Maître de conférences
43:08à l'Université de Rouen,
43:10enseignante à Sciences Po Paris,
43:12elle signe cette Constitution
43:14qui nous protège.
43:16Selon elle, un régime équilibré
43:18où chacun des pouvoirs
43:20est susceptible d'arrêter l'autre.
43:22Quand on en revient au texte,
43:24on se rend compte que la Constitution
43:26élaborée de protection des droits fondamentaux,
43:28et donc, non, il n'y a pas d'abus
43:30grâce à la Constitution.
43:32Au contraire, tous sont normalement
43:34présagés par elle.
43:36Alors que pour vous, Boris Vallaud,
43:38il faut peut-être envisager une 6e République,
43:40un régime parlementaire
43:42où le pouvoir serait à l'Assemblée
43:44plus qu'à l'Elysée.
43:46Ceux qui, comme moi, définitivement,
43:48croient au Parlement,
43:50à ceux qui espèrent du réveil démocratique,
43:52à ceux qui espèrent d'une 6e République,
43:54je le dis, la voici.
43:56Vous considérez la 5e République
43:58à bout de souffle ?
44:00Ce soir, face à vous, Boris Vallaud,
44:02Anne-Charlène Bézina.
44:04Et nous accueillons sur ce plateau
44:06Anne-Charlène Bézina, bonsoir.
44:08Je vous laisse saluer notre invité.
44:10Bonsoir.
44:12On se croise régulièrement en ce moment.
44:14Oui, j'imagine bien.
44:16C'est vrai que vous êtes très sollicité en ce moment
44:18parce que la Constitution,
44:20vraiment, on n'en a jamais parlé autant.
44:22C'est vrai.
44:24Très bien.
44:26M. le député, j'avais une première question
44:28à vous poser par rapport à ce que vous envisagez
44:30comme projet de 6e République.
44:32C'est vrai que depuis les débuts de la 5e République,
44:34on entend beaucoup parler de sa réforme,
44:36mais il y a beaucoup de diversité là-dedans
44:38et on se demande, au vu de la situation,
44:40qu'est-ce qui vous semblerait plus adapté
44:42que cette vieille 5e République ?
44:44D'abord, je me pose cette question-là
44:46dans l'instant que nous sommes en train de vivre.
44:48J'ai le sentiment
44:50que nous sommes des parlementaires
44:52et des parlementaristes.
44:54Je le dis avec beaucoup de modestie
44:56et un peu d'accablement aussi.
44:58Nous n'avons pas la culture des parlementaires européens,
45:00des parlementaires allemands,
45:02du contrôle, par exemple, des Britanniques,
45:04parce qu'ils ont un droit qui est très prétorien.
45:06En 2022,
45:08lorsque nous nous sommes retrouvés sans majorité absolue,
45:10nous nous sommes posés la question
45:12du mode d'emploi.
45:14Finalement, cette 6e République,
45:16elle est là, d'une certaine manière, sous les yeux.
45:18Il va falloir trouver à la faire.
45:20Au fond, nous ne savons pas ce qu'est un compromis,
45:22ni en termes de méthode, ni en termes de résultat politique.
45:24Nous ne savons pas quelle opposition être,
45:26quelle majorité être.
45:28Je me suis posé ces questions-là.
45:30Par ailleurs, voilà bien longtemps
45:32que je vois dans l'esprit de beaucoup de nos concitoyens
45:34le sentiment
45:36d'une déconnexion de la classe politique
45:38vis-à-vis d'eux.
45:42Arnaud Montebourg parlait du Parlement
45:44en termes peu élogieux,
45:46puisqu'il avait publié un livre
45:48sur la machine à trahir.
45:50Donc, il y a ce sentiment-là.
45:52J'ai le sentiment, pour l'avoir éprouvé,
45:54qu'aujourd'hui, la 5e République
45:56est, à certains égards, à bout de souffle,
45:58qu'elle est incapable de débats,
46:00serein, incapable des compromis.
46:02Elle est probablement incapable,
46:04aujourd'hui, de ces grandes lois
46:06immortelles de la République dont on a été capable,
46:08y compris dans des régimes très parlementaires.
46:10Je pense à la 3e et à la 4e République.
46:14Je trouve qu'il y a un élément intéressant
46:16qui nous dit que c'est la plasticité
46:18de cette 5e République en nous disant
46:20qu'en 2022, on a réussi à être dans un régime
46:22presque sixième dans cette 5e République.
46:24C'est une question que je me pose.
46:26Si, vraiment, avec cette même Constitution,
46:28on a réussi à avoir des systèmes
46:30aussi différents, alternance,
46:32cohabitation, crise éventuelle,
46:34comment est-ce que
46:36de nouvelles institutions
46:38pourraient conduire à ce changement de la culture ?
46:40Est-ce qu'on n'inverse pas la cause et la conséquence ?
46:42Je ne crois pas.
46:44D'abord,
46:46moi, je trouve que la polarisation
46:48autour des élections présidentielles
46:50finit par être mortifère
46:52et puis par, d'une certaine manière,
46:54interdire le compromis,
46:56interdire cette culture
46:58du dialogue, du débat démocratique,
47:00de la réconciliation des contraires,
47:02de la recherche de l'intérêt général.
47:04Et je conçois
47:06qu'il faut se poser la question
47:08de la 6e République
47:10ou de la parlementarisation de la vie politique
47:12sans s'interdire de questionner
47:14les outils du parlementarisme rationalisé.
47:16En Allemagne, c'est un régime parlementaire,
47:18il y a la motion de censure constructive,
47:20il faut qu'il y ait une majorité alternative
47:22pour renverser le gouvernement en place.
47:24Quand, aujourd'hui,
47:26on s'interroge sur la question des modes de scrutin,
47:28il y a aussi cette question-là.
47:30Finalement, à travers un mode de scrutin
47:32qui serait proportionnel,
47:34on est en train de s'interroger, d'y travailler,
47:36peut-être que nous aurions
47:38un changement de culture politique
47:40parce que nous faisons l'hypothèse
47:42que la tripartition de la vie politique
47:44peut être durable.
47:46C'est une question de richesse
47:48du débat démocratique
47:50dans un moment où
47:52on a le sentiment d'être engoncés
47:54dans quelque chose de très étroit.
47:56Même si, finalement, les modes de scrutin,
47:58c'est-à-dire cette question qu'on se pose
48:00de la manière dont on va élire notre Assemblée nationale,
48:02ne relèvent pas de la Constitution.
48:04Justement, au départ...
48:06Je ne délie pas la réflexion dans son ensemble.
48:08Qu'est-ce qui changerait
48:10une révision de la Constitution,
48:12notamment ou même ne serait-ce qu'une révision de la loi ordinaire
48:14où vous auriez peut-être à faire consensus
48:16sur la question des modes de scrutin
48:18et le fait de mettre
48:20table rase de cette Ve République ?
48:22Je vous donne mon élément de divergence avec vous.
48:24A mon sens, redynamiser,
48:26proposer une dose de proportionnel,
48:28essayer des choses, redynamiser le référendum,
48:30pourquoi pas ? Il y a beaucoup d'éléments
48:32sur lesquels on peut faire évoluer la Ve République
48:34mais je vois mal en quoi se séparer
48:36de l'architecture qui est la sienne
48:38changerait quelque chose à la donne parlementaire.
48:40Par exemple, moi, je considère
48:42que
48:44le Premier ministre doit être
48:46véritablement celui qui détermine et qui conduit la politique
48:48de la nation. Aujourd'hui,
48:50c'est la lettre de la Constitution,
48:52ça n'en est certainement pas à l'esprit.
48:54Pas dans les circonstances immédiates, évidemment,
48:56mais dans un fonctionnement de la Ve République tel qu'on l'a connu
48:58avant 2022, c'est le président qui détermine
49:00et conduit la politique de la nation.
49:02Et pourtant, en période de majorité relative,
49:04il n'est pas responsable
49:06devant le Parlement.
49:08Moi, je crois que si on veut un fonctionnement institutionnel
49:10équilibré, il y a besoin
49:12d'une véritable responsabilité devant l'Assemblée nationale.
49:14C'est la raison pour laquelle je pense qu'un certain nombre
49:16de prérogatives présidentielles devraient être confiées
49:18au Premier ministre. J'ai même
49:20commis l'imprudence de dire que
49:22le droit de dissolution pouvait être confié
49:24au Premier ministre plutôt qu'au président
49:26de la République, comme les pouvoirs de nomination.
49:28Un certain nombre de fonctions...
49:30Ils sont déjà partagés, a priori, entre le Premier ministre
49:32et le gouvernement.
49:34Mais vous savez ce qu'est la pratique présidentielle
49:36de la Ve République, qui s'est doublée de la pratique macroniste
49:38de la Ve République, qui a fini, finalement,
49:40par avoir un président de la République
49:42qui, sur la promesse d'écouter tout le monde,
49:44n'a fini par écouter que lui-même.
49:46Est-ce que ce n'est pas un peu dangereux, aussi,
49:48pour le débat politique, de se dire qu'on confond
49:50parfois la crise institutionnelle avec la crise politique ?
49:52Vous avez parlé aujourd'hui de la culture du compromis
49:54et notamment de la motion de censure constructive.
49:56Si on adoptait aujourd'hui cette motion
49:58de censure constructive, ça signifie qu'en fait,
50:00les personnes qui ont censuré le gouvernement
50:02auraient dû proposer un gouvernement commun.
50:04Peut-être ne l'auraient pas pu.
50:06Ou peut-être ne l'auraient pas pu.
50:08Mais je pose la question
50:10sur le fonctionnement
50:12de nos institutions.
50:14La crise politique
50:16n'est pas forcément de la crise institutionnelle,
50:18je suis d'accord, mais
50:20les structures institutionnelles
50:22peuvent aider à régler
50:24des crises politiques. Et j'ai le sentiment que
50:26dans cette tripartition de la vie politique,
50:28avec une majorité absolue, avec une absence
50:30de culture parlementaire,
50:32parlementariste, j'ai le sentiment
50:34parfois, je dois le dire, d'une impasse,
50:36d'une impuissance,
50:38d'une perte de confiance,
50:40et qu'il faut trouver remède à ça.
50:42Disons-nous, par exemple, que dans une politique
50:44fission, on garde la Vème République.
50:46Comment, déjà, de toute façon,
50:48au vu de la fracturation de l'Assemblée nationale,
50:50on aura du mal, quand même, à créer une VIème République
50:52tout de suite. Comment est-ce qu'on fait
50:54pour, justement, avoir
50:56une culture de compromis au sein du gouvernement ?
50:58C'est-à-dire que, moi,
51:00je vous rejoins sur la logique de la tripartition,
51:02on voit qu'elle est complètement
51:04à l'intérieur de l'Assemblée, mais finalement,
51:06est-ce que ça ne signifie pas aussi que
51:08les forces qui composent cette Assemblée
51:10doivent arriver à travailler ensemble
51:12au niveau de l'exécutif ? Puisque, on le voit bien,
51:14finalement, si on a un choix d'un Premier ministre
51:16et d'un gouvernement qui ne vient que
51:18d'un socle commun relativement fragile,
51:20tant qu'on n'élargit pas cette base,
51:22on rompt un peu avec le dogme
51:24qui était ceux de nos IIIème et IVème Républiques
51:26que vous avez cités comme étant, justement,
51:28des républiques avec des gouvernements
51:30élargis dits d'intérêt national.
51:32Est-ce qu'on peut y arriver ?
51:34Pas toujours. Il y a eu des moments dans l'histoire
51:36où les socialistes n'étaient pas au gouvernement,
51:38ils étaient minoritaires à l'Assemblée nationale
51:40et ne renonçaient pas à faire avancer leurs idées.
51:42Là où vous avez raison, c'est que j'imagine
51:44qu'il y avait plus de polarité entre les différentes
51:46forces politiques représentant l'Assemblée nationale
51:48au commencement de la loi spéciale présidée par Aristide Briand
51:50sur la séparation des Eglises et de l'Etat
51:52que sur beaucoup d'autres sujets...
51:54Aujourd'hui, la date anniversaire.
51:56C'est un petit discret tombage.
51:58Vous m'avez fait perdre le fil, bravo.
52:00Désolé, désolé.
52:02Tout ça pour vous dire, je ne sais pas,
52:04dans les propositions que nous avons formulées,
52:06parce que, je vous le dis,
52:08tout est apprentissage en ce moment.
52:10J'avais fait la proposition de mieux réarticuler
52:12les fonctions d'évaluation et de contrôle
52:14avec la fonction législative.
52:16Le nombre de fois où nous légiférons
52:18sans avoir fait l'évaluation des lois antérieures,
52:20je crois que vous voulez...
52:22Non, allez-y.
52:24Ça, ça peut se faire au niveau des règlements d'Assemblée.
52:26On n'a pas besoin de changer la loi.
52:28C'est précisément le sens du courrier
52:30que j'ai adressé à Mme Braun, depuis maintenant
52:32près de trois ans, où j'avais formulé des propositions
52:34et à l'époque, j'avais payé l'accusé réception.
52:36Partage de l'ordre du jour avec le gouvernement.
52:38Mieux qu'on ne l'a fait, par exemple.
52:40Un mot pour terminer, peut-être.
52:42Quel serait le positionnement du Parti socialiste
52:44dans des alliances potentielles de gouvernements ?
52:46On nous a parlé de gouvernements d'intérêts généraux.
52:48Est-ce qu'il va être envisageable de se dire
52:50qu'on continue comme ça dans une posture d'opposition,
52:52avec notamment des motions de censure qui soient régulières,
52:54avec un parti qui a été celui
52:56du Parti de gouvernement...
52:58Vous avez compris que
53:00on est dans une situation exceptionnelle
53:02dans laquelle il nous faut faire preuve de responsabilité,
53:04d'imagination politique et institutionnelle.
53:06Mais aussi de clarté. C'est la raison pour laquelle
53:08nous avons dit que s'il y avait
53:10un Premier ministre qui n'était pas de gauche,
53:12nous ne participerions pas à son gouvernement.
53:14Que par ailleurs,
53:16le non-censure n'était pas
53:18un nouveau programme partagé.
53:20Il faudra pour ça repasser devant les électeurs.
53:22Merci Anne-Charlene Bézina.
53:24On en a effectivement parlé.
53:26C'est vrai que la Constitution, on en reparlera.
53:28Comme le disait Boris Vallaud, on est en train
53:30de tout réinventer, de tout revoir.
53:32Je ne vous espère pas de la convaincre.
53:34Non, non, non.
53:36C'est très bien.
53:38Le débat est lancé. Il peut durer longtemps.
53:40Une Constitution, ça ne se fait pas du jour au lendemain.
53:42Dans l'actualité, il y a la Syrie.
53:44Al-Assad a été chassé du pouvoir
53:46par des rebelles islamistes en seulement une semaine et demie.
53:48Il serait, mais ce n'est pas confirmé,
53:50réfugié en Russie.
53:52Il y a eu des scènes de l'IS aujourd'hui, hier.
53:54La France est prête à reconnaître le nouveau pouvoir
53:56à condition qu'il rejette l'extrémisme,
53:58écarte l'islamisme, le djihadisme
54:00et donne toute la place à toutes les minorités syriennes.
54:02Vous pensez que c'est possible ?
54:04Ecoutez, je l'espère
54:06et je ne vois pas d'autre voie
54:08pour l'avenir d'une série pacifiée,
54:10réconciliée,
54:12que ce chemin-là.
54:14D'abord, c'est un immense soulagement,
54:16un grand bonheur que de voir
54:18ce régime sanguinaire,
54:20le bourreau de son propre peuple,
54:22mis à bas.
54:24Il y a un nouveau homme fort.
54:26Nous verrons ce qu'il est,
54:28mais je crois que notre rôle est d'accompagner
54:30ce chemin qui est décrit là.
54:32En attendant, la France envisage de suspendre
54:34les demandes d'asile de Syriens qui voudraient venir en France.
54:36C'est une bonne idée ?
54:38Si ceux qui proposent ça savent ce qu'est
54:40le régime qui se met en place,
54:42je les félicite. Ce n'est pas mon cas.
54:44Je ne proposerai pas de changer de doctrine.
54:46Il faut accueillir les Syriens qui voudraient venir en France.
54:48Il faut examiner leurs demandes d'asile
54:50au regard de la situation
54:52telle qu'elle est et telle qu'elle va évoluer.
54:54Hugo.
54:56Il y a une info qui est tombée pendant
54:58votre échange de Antoine Auberdov
55:00de l'Opinion qui dit
55:02les formations de l'arc républicain seront reçues
55:04à l'Elysée demain à 14h pour un premier round
55:06de discussion portant sur une
55:08plateforme de non-censure.
55:10C'est ce que vous proposez.
55:12Est-ce que c'est une bonne nouvelle
55:14pour vous, cette ouverture de négociation ?
55:16J'avais
55:18entendu la rumeur
55:20enflée.
55:22Vous me la prenez. Je vais regarder
55:24si j'ai été invité d'une manière ou d'une autre.
55:26Vous remarquez que je n'ai pas consulté
55:28mon portable.
55:30Si c'est tout l'arc républicain, c'est bien ?
55:32Oui, bien sûr.
55:34Ce serait un bon point.
55:36Ce serait une avancée.
55:38Une avancée.
55:40Une question personnelle.
55:42On sort de la politique.
55:44On termine toujours par des questions personnelles.
55:46Vous êtes passionné de cuisine depuis votre enfance.
55:48Vous m'en aviez parlé
55:50à l'occasion d'une autre émission sur LCP,
55:52il y a près de 4 ans, je crois. Vous m'aviez dit que vous envisagez
55:54un jour d'ouvrir un restaurant. Est-ce que c'est toujours le cas ?
55:56Bien sûr.
55:58Vous envisagez un jour
56:00d'abandonner la politique ?
56:02Oui.
56:04Je ne pense pas qu'il m'abandonnera.
56:06Ecoutez, vous savez,
56:08ce serait mon rêve d'enfance.
56:10Je n'ai pas l'intention de renoncer à mon rêve d'enfance.
56:12Il aura un nom, ce restaurant ?
56:14Il s'appellera...
56:16Non, je n'en sais rien.
56:18Ça existe déjà, en fait.
56:20Est-ce que ça pourrait être un restaurant libanais ?
56:22J'ai vu que vous étiez né à Beyrouth,
56:24que vous aviez une histoire personnelle avec cette région,
56:26que vous aviez même un parrain, je ne sais pas si on peut le dire,
56:28qui est en transfert.
56:30Et votre lien...
56:32Je ne pourrais pas être libanais,
56:34parce que je suis strictement incapable de faire le moindre plat libanais.
56:36Mais vous gardez un lien avec cette région-là ?
56:38Bien sûr, bien sûr.
56:40Un lien affectif,
56:42très fort, bien sûr.
56:4430 secondes.
56:46Et pour conclure très rapidement,
56:48vous avez fait juste avant le début de l'émission un tweet sur la loi de 1905.
56:50Vous dites que la laïcité est au coeur de l'histoire de la gauche,
56:52indissociable du combat social.
56:54Les socialistes continueront de porter
56:56les deux.
56:58Est-ce que du coup, il n'y a que les socialistes
57:00qui font la laïcité, selon vous ?
57:02Non, à gauche.
57:04C'est notre loi commune.
57:06J'avais compris.
57:08J'aime ces lois immortelles,
57:10et qui font, au fond,
57:12la possibilité de vivre ensemble,
57:14dans la diversité de nos croyances,
57:16ou de nos absences de croyances.
57:18On va terminer cette émission sur ces propos.
57:20Merci à tous mes confrères et consoeurs,
57:22et vous aussi, Anne-Charlene Bézina,
57:24de m'avoir accompagné pendant l'Indicé politique.
57:26Merci, Boris Vallaud, d'avoir accepté notre invitation
57:28à l'Indicé politique. Lundi prochain,
57:30à la même heure, bonne soirée sur la chaîne parlementaire.

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