Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, Europe 1-13h, 13h46 sur Europe 1, Europe 1-13h, dernière partie avec Céline Giraud aujourd'hui,
00:07Olivier Dartigolle et Jean-Claude Dassier-Selina.
00:09Et toujours cette question qui, pour succéder à Michel Barnier, on le sait, Emmanuel Macron consulte,
00:15il va déjeuner avec François Bayrou, il voit beaucoup de monde, et forcément, du côté des oppositions,
00:22eh bien on commence à s'organiser. Alors, on va écouter Mathilde Panot,
00:25chef de file des députés LFI sur LSI, c'était sur LCI ce matin, et pour elle,
00:30ce sera un Premier ministre du NFP ou rien.
00:33Nous ne sommes pas d'accord avec le fait que la politique macroniste continue,
00:36elle a été battue trois fois dans les urnes, elle a été encore battue sévèrement hier.
00:40Donc tout votre nom qu'un Premier ministre du NFP sera censuré automatiquement ?
00:43Oui, bien sûr. Et les gens sont soulagés aujourd'hui, les fonctionnaires qui n'auront pas leurs trois jours de carence,
00:48les retraités qui ne verront pas leurs pensions baisser, et même nos concitoyens qui se font sans cesse insulter,
00:53qui ne seront plus insultés de français de papier par le ministre de l'Intérieur.
00:56Donc, Mathilde Panot pour les députés LFI. On va écouter maintenant Olivier Faure,
01:01de l'autre côté, Premier secrétaire du Parti Socialiste et député de Seine-et-Marne,
01:05et sur France Inter ce matin, s'il y a un Premier ministre de gauche, il faudra faire des compromis.
01:10Nous nous sommes fait élire sur un projet. Nous sommes conscients du fait que nous ne sommes pas seuls
01:14et que de toute façon, nous ne pouvons pas appliquer tout le programme, rien que le programme, selon la formule consacrée.
01:20Donc, ça suppose que nous rentrions en dialogue avec ceux qui seront au Parlement et permettre...
01:25Donc, ce n'est pas tout à fait ce dit Mathilde Panot, en effet.
01:28Oui, je crois. Il vaut mieux parfois faire un pas qui n'est pas exactement celui qu'on avait prévu de faire,
01:32mais plutôt que de ne rien faire et de rester dans la protestation et le témoignage.
01:36Je ne veux pas simplement témoigner et protester ou résister. Je veux gouverner.
01:40Olivier Faure, c'est un contexte tourmenté, une zone de turbulence, et dans ce contexte,
01:45Gabriel Attal propose un bloc élargi qui irait des socialistes aux républicains
01:50pour que le Rassemblement National ne soit plus en capacité de dicter la politique du gouvernement.
01:55Franchement, est-ce que vous voyez le Parti Socialiste rejoindre ce bloc élargi, quitter le NFP ?
02:01De mémoire, le premier à avoir mis sur la table cette proposition, c'est Boris Vallaud,
02:07le président du groupe PS à l'Assemblée, député des Landes,
02:11qui a parlé d'un pacte de non-censure jusqu'à une prochaine dissolution.
02:17Cela veut donc dire qu'il faudrait s'entendre sur une feuille de route à minima,
02:21avec des textes qui ne pourraient faire l'objet d'un compromis,
02:28et il évoquait un spectre allant du PS jusqu'à LR.
02:35Aujourd'hui, Gabriel Attal fait écho à cette proposition,
02:40là où le bas blesse, c'est très certainement sur l'attitude du LR dans une telle configuration.
02:46Il y a Gabriel Attal qui occupe le terrain aussi.
02:48Mais ça fait partie des alternatives à ce qui a échoué,
02:53parce que le socle commun, avec le soutien sans participation du RN,
03:00n'a tenu que deux mois, presque trois mois, pas plus.
03:05Est-ce que le RN a voté la censure ? Sinon ça continuait.
03:07Vous y croyez vous, Jean-Paul Dassier, à ce bloc énergie ?
03:11Sans le RN et LSI, bien sûr.
03:13Attal, qui est socialiste, ou qui a été socialiste dans sa jeunesse,
03:16est la nostalgie d'un parti universaliste, pragmatique, bref.
03:22C'est naïf, c'est quoi ? C'est hors sol ?
03:24Je partage son sentiment sans la moindre difficulté.
03:28Mais il sait mieux que personne, mieux que moi en tout cas, notre camarade Attal,
03:33que les liens avec les insoumis sont très forts.
03:37Que les uns et les autres ont besoin, et surtout les socialistes,
03:40ont besoin des insoumis pour ramener quelques députés au sein de l'Assemblée nationale.
03:45Donc tant que ce lien subsistera, je ne crois pas une seconde que les socialistes...
03:50Et pourtant, ils cherchent une porte de sortie.
03:52Mais je crois que non, je crois que c'est du rêve.
03:56Je crois que c'est de l'habillage.
03:58Je ne vois pas qui cherche une porte de sortie.
04:00Il y a quand même certains socialistes qui veulent sortir.
04:02Lesquels ?
04:03Il y a un congrès du Parti socialiste dans les prochains mois,
04:08où il y a une opposition assez forte, assez structurée à Olivier Faure.
04:13Il y a aujourd'hui le fait que le président du groupe socialiste
04:17mette cette proposition sur table d'un pacte de non-censure.
04:20C'est un élément nouveau dans le paysage politique à gauche, il faut suivre.
04:25Je ne pense pas que le nouveau Front populaire soit l'avenir indépassable de la gauche.
04:31Il va se passer des choses dans les prochains mois, dans les prochaines années.
04:34Espérons-le, en effet, tu as raison.
04:36Mais j'espère, et je ne vois pas en quoi et comment,
04:39le président de la République, ce soir ou demain,
04:41nous annoncerait qu'il prend un Premier ministre de cette gauche-là.
04:44C'est-à-dire celle qui est mariée avec les insoumis.
04:46Je n'y crois pas une seconde.
04:48Et les insoumis qui proposent Lucie Casté et les socialistes, eux n'en veulent pas.
04:52Donc il y a quand même une fracture.
04:55C'est qui ça peut être si ce n'est pas Lucie Casté ?
04:57M. Mélenchon était quand même dans les tribunes.
04:59C'est quand même rare.
05:01M. Mélenchon assistait au triomphe de ses idées.
05:04Il fait de la politique.
05:05Oui, il fait de la politique.
05:06Il y a une part toujours de théâtre.
05:08Qui pourrait être, encore une fois,
05:11face à ce dilemme de cette gauche qui n'arrive pas à s'entendre
05:15pour désigner un candidat unique ?
05:17Parce que là, Lucie Casté pose problème aux partis socialistes.
05:19D'abord, ça ne peut pas être Lucie Casté,
05:21pour différentes raisons,
05:22qui était véritablement une proposition de la France insoumise
05:26parce que ça protégeait la candidature de Jean-Luc Mélenchon
05:31pour la prochaine présidentielle,
05:32parce qu'il pouvait la débrancher quand il le souhaitait.
05:34C'est la vérité.
05:35C'était ça le dispositif.
05:37Après, il faut voir Bernard Cazeneuve.
05:40Je pense que ça ne correspondrait pas.
05:44Est-ce que la France n'est pas à droite aujourd'hui ?
05:47Est-ce que le balancier n'a pas pensé à droite ?
05:50On ne peut pas nommer un Premier ministre de gauche.
05:52Honnêtement, dans le contexte actuel,
05:54le balancier penche à droite.
05:57Les LR, justement,
05:58est-ce qu'ils vont accepter de cohabiter avec le PS ?
06:00Ce n'est pas sûr.
06:01On va écouter Laurent Wauquiez,
06:02chef de file des députés LR.
06:03Il était sur France 2 ce matin.
06:05Pour lui, pas de désordre à l'Assemblée,
06:06mais un message pour le prochain Premier ministre.
06:09Ce que j'ai dit clairement,
06:10c'est que nous, on ne fera pas tomber de gouvernement.
06:12On ne fera pas ce qu'a fait Marine Le Pen.
06:14On ne sera pas dans la stratégie du...
06:15Vous ne participerez pas forcément,
06:16mais vous ne censurerez pas.
06:17Exactement.
06:18Après, quels sont pour nous les points importants ?
06:20D'abord, c'est moins de gaspillage de l'argent public
06:22pour pouvoir rendre l'argent aux Français.
06:24Deuxième impératif fondamental,
06:26c'est revaloriser ceux qui travaillent.
06:27Je pense aux infirmières libérales,
06:29je pense aux aides-soignantes,
06:30je pense à nos agriculteurs.
06:31Puis, le troisième sujet,
06:33c'est la question de la sécurité.
06:34C'est le combat que porte Bruno Retailleau,
06:36c'est remettre de l'ordre, du respect.
06:38Et c'est les trois sujets qui comptent.
06:39Pour faire quoi ?
06:40Et la première question du futur gouvernement, c'est ça.
06:42Moi, ce que j'ai besoin de savoir,
06:44c'est qu'est-ce qu'on va faire ensemble.
06:45Voilà, Laurent Wauquiez, chef de file des députés LR...
06:47Je crois que Wauquiez-Retailleau, ça fait de la route.
06:49Ça fait de la route.
06:50Je pense qu'ils sont performants l'un et l'autre.
06:52Ensuite, ça ne suffit pas.
06:53Il faut que la droite...
06:54Il y a à côté mettre des colles quand même, pardonnez-moi.
06:56Mettre des colles, oui.
06:57À un moment ou un autre, il ne faudra pas suivre.
06:59Je sais, on ne fera pas blocage.
07:01Non, mais ce que dit Laurent Wauquiez,
07:03en disant qu'il n'y aura pas de blocage,
07:05on ne fera pas comme Marine Le Pen,
07:06on ne fera pas se décrédibiliser.
07:07C'est l'exposé d'une politique qui me paraît sensée.
07:10C'est-à-dire que pas de censure.
07:11Le soutien, on va voir.
07:13Ça dépendra du programme du futur Premier ministre.
07:16Moi, je pense que la droite,
07:17et Wauquiez est mieux quiconque placé pour le savoir,
07:22je pense que la droite doit maintenant bâtir un vrai programme
07:25autour de quelques idées simples
07:27dont il a juste évoqué rapidement avec Retailleau.
07:32L'immigration sera un problème central des équipes à venir.
07:35Mais ce n'est pas pour tout de suite.
07:37Encore une fois, le Président de la République est en poste
07:40et entend bien le rester.
07:42Alors, on verra si cette position est tenable ou pas.
07:45Vous savez que ce qui est en train de se passer là,
07:47aujourd'hui même, à l'heure même où nous parlons,
07:49c'est bien évidemment le poste à Matignon,
07:52mais avec l'écosystème sur notamment les ministères régaliens
07:57et sur les affichages les plus politiques.
07:59Qu'est-ce que d'y avoir un petit jeu de chamboule-tout ?
08:02Il y a un jeu d'équilibre.
08:05Si jamais François Bayrou a la main,
08:08il n'aurait la main qu'avec Lacord
08:11et le compagnon de Niage avec Laurent Wauquiez,
08:15il faudrait donc revoir le casting au sein même de LR
08:19sur les ministères les plus importants,
08:21dont celui de l'intérieur.
08:23Il faudra donc voir s'il y a un alliage Bayrou-Wauquiez
08:27que Bruno Retailleau ne soit pas une victime collatérale.
08:31Je dis ça en conditionnel.
08:33Olivier, n'oublions tout de même pas
08:35que si c'est Bayrou ou Lecornu qui arrivent à Matignon,
08:39ça veut dire que le président de la République
08:41retrouve tous ses pouvoirs.
08:43La cohabitation s'est terminée.
08:45Donc il aura aussi un mot à dire,
08:47le président de la République,
08:48sur la composition du gouvernement.
08:49Et pourquoi Bruno Retailleau serait une victime collatérale
08:52de ce jeu entre François Bayrou et Laurent Wauquiez ?
08:55Parce que j'ai trop de mémoire.
08:56Lors de la dernière composition du gouvernement,
09:00Laurent Wauquiez espérait Beauvau.
09:04Pourquoi Beauvau ?
09:06Beauvau est le ministère sur lequel vous pouvez
09:08le plus imprimer et le plus rapidement possible.
09:10On lui avait proposé le ministère d'économie,
09:12qu'il avait refusé.
09:13Et d'ailleurs c'est très précisément ce que
09:15Bruno Retailleau a effectué.
09:17Il a imprimé, c'est le seul à l'avoir fait.
09:19C'est ce que Naguère, Nicolas Sarkozy avait fait.
09:22Certains avaient dit qu'il avait tué le match
09:24et que plus personne ne pouvait faire comme lui.
09:26Donc si Laurent Wauquiez,
09:28dans un calendrier présidentiel,
09:29veut prendre la lumière,
09:31ce ministère peut l'intéresser.
09:34Et s'il apporte son soutien à Bayrou,
09:36Bayrou peut être un matignon.
09:37Et selon nos informations,
09:39selon nos informations,
09:42Jean-Claude Dassier,
09:43Bruno Retailleau serait prêt
09:45à accepter le ministère de la Justice
09:48et de laisser, pourquoi pas,
09:50un matignon et l'intérieur
09:52ou l'intérieur à Laurent Wauquiez ou à d'autres.
09:55Retailleau pourra faire un excellent travail
09:56au ministère de la Justice.
09:57On a évidemment besoin,
09:58les policiers le répètent tous les jours
10:00et nous avec eux,
10:01on a besoin d'avoir une nouvelle politique pénale
10:04qui prenne en compte l'absence,
10:06je dirais pas totale, n'exagérons rien,
10:08mais les problèmes graves de sécurité
10:10que nous avons dans ce pays.
10:12Pour ça, il nous faut non seulement
10:13une politique pénale rénovée,
10:15mais il faudrait construire
10:16quelques mètres carrés de prison.
10:17Allez, 13h57, c'est déjà fini.
10:19Merci beaucoup Jean-Claude Dassier,
10:20Olivier Dartigolle.
10:21On se retrouve évidemment demain
10:23pour de nouvelles aventures.
10:24N'oubliez pas, ce soir, 19h,
10:25c'est Pierre de Villeneuve.
10:26Et à 20h, bien sûr,
10:27la locution du président en direct sur Europe 1
10:30et dans la foulée, décryptage
10:32avec tous nos chroniqueurs politiques
10:34et le service politique d'Europe 1.
10:36C'était Céline Giraud sur Europe 1
10:38et cet après-midi,
10:39retrouvée au cœur de l'histoire
10:40de 15h à 16h sur Europe 1
10:42avec Stéphane Berne
10:43qui, du lundi au vendredi,
10:44vous fait le récit d'événements,
10:45de lieux et de personnages
10:46qui ont façonné l'histoire.
10:47Et tout à l'heure,
10:48Stéphane Berne retrace l'histoire
10:50de Coco Chanel,
10:51créatrice de mode et de sa propre légende.
10:53Au cœur de l'histoire,
10:54c'est de 15h à 16h,
10:56et dès maintenant,
10:57en replay et en podcast
10:58sur Europe 1.fr
10:59et l'application Europe 1.
11:00Restez bien avec nous.
11:01La suite, c'est avec Christophe Mondelat.
11:0314h-15h,
11:04on Delat raconte.
11:05Excellent après-midi sur Europe 1.