• il y a 2 mois

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:0013h-14h, l'Europe 1-13h, avec Céline Giraud sur l'Europe 1-13h, dernière partie avec
00:06vos deux chroniqueurs du jour, Céline ou le chroniqueur politique Olivier D'Artigolle
00:09et le journaliste Yvan Riofolle.
00:11Et tiens, on va aussi en parler un peu de Gabriel Attal dans le rôle du poil à gratter.
00:14Gabriel Attal qui s'inquiète ce matin sur France Inter d'une nouvelle loi d'immigration
00:19alors qu'il n'a publié qu'un tiers des décrets de la dernière loi qui était votée
00:24sous son gouvernement.
00:25On l'écoute.
00:26Je pense qu'avant de dire qu'il faut une nouvelle loi, il faut peut-être nous expliquer
00:29ce qu'il y aurait dans la loi en question.
00:31Ce qui compte, c'est peut-être de savoir ce qu'on veut mettre dedans.
00:34Faire une loi pour une loi, ça n'a pas de sens.
00:36On partage un objectif, je crois là aussi, c'est de mieux maîtriser notre politique
00:41migratoire.
00:42Ce qui ne veut pas dire, comme certains le poussent, l'immigration zéro.
00:45Ça, personne n'y croit.
00:46Parce qu'on a besoin d'une partie d'immigration, évidemment.
00:49Allonger la durée de rétention d'un étranger.
00:53On l'a fait.
00:54C'était, je crois, 45 jours.
00:55On l'a passé, nous, à 90 jours.
00:56On a adopté une loi, il y a moins d'un an, sur l'immigration avec des mesures dont
01:01certaines ne sont pas encore en vigueur puisque les décrets ne sont pas encore sortis.
01:04Voilà, Gabriel Attal.
01:05Vous le trouvez culotté, Gabriel Attal, Olivier d'Artigolle ?
01:08Au sein du bloc central de la minorité présidentielle, il y a des semaines à venir qui vont être
01:13intéressantes à suivre.
01:14Bon, avoir été et ne plus être, je pense qu'il y a une blessure d'ego concernant
01:19les conditions de la dissolution.
01:20C'est vrai que ça n'a pas été un moment agréable pour lui.
01:24Il a raison sur le plan législatif.
01:26Il y a une loi immigration à peu près tous les deux ans.
01:28C'est la 32e en 40 ans.
01:29La dernière loi de mémoire date de janvier dernier.
01:32Et les décrets d'application sont pas sortis.
01:35Et quand la loi est mal construite, elle nous pose aussi des problèmes.
01:39Nous savons, par exemple, que pour l'assassin présumé de la jeune Philippine, en fait,
01:45il sort du centre de rétention administrative parce qu'il n'a pas troublé l'ordre public
01:51sur les 15 derniers jours.
01:52Mais il était en crâ sur les 15 derniers jours.
01:54Comment aurait-il pu troubler l'ordre public ?
01:56Donc, la loi a été exceptionnellement mal écrite, mal élaborée.
02:00Donc, on sait à peu près quelle est la feuille de route de Bruno Retailleau.
02:03Il souhaite l'allongement de la durée, justement, administrative en centre de rétention.
02:08Certainement, aller chercher des articles qui avaient été retoqués par le conseil
02:12constitutionnel.
02:13Mais retoqués parce qu'étant des cavaliers législatifs, donc ils n'ont pas retoqué
02:18sur le fond, mais sur la forme.
02:19Donc, Retailleau voit bien l'espace politique qu'il peut prendre et surtout, Marine Le Pen
02:26a indiqué l'une de ses lignes rouges, s'il n'y a pas de texte sur l'immigration, nous
02:31censurons.
02:32Alors, on parlera évidemment du RN dans quelques instants, mais sur la posture de Gabriel Atta,
02:36l'hyborien fauve.
02:37Sur sa posture, oui, il a pris goût aux applaudissements et l'on voit qu'il a envie de rester sur
02:41la scène.
02:42C'est un homme de théâtre.
02:43Il a envie à nouveau de retrouver son public.
02:45En étant quoi ? L'empêcheur de tourner en rond, je disais, pour l'aggrater ?
02:48Il se cherche un rôle qu'il s'est donné à sa mesure, mais en oubliant le fait qu'il
02:52risque d'apparaître d'abord comme, effectivement, n'acceptant pas d'avoir été remplacé.
02:58Et puis, il s'était fait une réputation d'homme proche du réel, notamment avec sa
03:04décision d'interdire la baïa immédiatement appliquée.
03:08Tout le monde avait applaudi, enfin, la grande partie des Français avait applaudi à cela.
03:11Mais là, en voulant s'opposer à Bruno Retailleau, qui lui aussi veut appliquer la politique
03:15du réel en allant beaucoup plus loin que lui, il risque d'apparaître précisément
03:18comme coupé des réalités, coupé de ce qu'attendaient les journaux.
03:21Oui, mais Bruno Retailleau, on l'accuse de populisme.
03:23On se dit, voilà, il réagit à un fait divers, un curse, l'affaire philippine qui est beaucoup
03:27plus que ça.
03:28À partir du moment où vous répondez à l'attente supposée d'une partie des gens qui ne sont
03:31pas écoutés du pouvoir, vous êtes traité de populiste.
03:33Donc, il traitera Retailleau de populiste.
03:35Mais en traitant Retailleau de populiste, il risque lui-même de se couper de cette partie
03:39d'un peuple dont il avait réussi à capter l'intérêt.
03:43D'ailleurs, Retailleau est en train de reprouver par défaut que non seulement Attal était
03:48bien faible, mais que son ministre de l'Intérieur l'était aussi, puisqu'il va remettre en
03:51question la circulaire valse d'un trait de plume qu'avait attendu le ministre de l'Intérieur
03:59qui l'a précédé de le faire, ou même M.
04:01Attal lui-même.
04:02Retailleau prévoit de passer les délais de rétention de 90 jours à 110 jours, que ne
04:08l'avait-il fait auparavant ? Il prévoit de réduire l'AME, que ne l'avait-il fait
04:13auparavant quand il s'agissait de M. Attal, etc.
04:16Donc, on voit bien que Retailleau est en train de mettre le doigt dans la plaie et de montrer
04:21qu'en fait, à travers Attal, il y avait là aussi beaucoup de forfenteries et beaucoup
04:25de jactances, comme c'est un petit peu le travers dans le fond de la Macronie en règle générale.
04:30Et cette nouvelle loi immigration ne pourra se faire sans le Rassemblement National, le
04:35Rassemblement National en arbitre, en tant qu'arbitre.
04:38Écoutez, Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement National, il est un invité
04:41de public Sénat ce matin.
04:43Je me félicite que cette loi puisse arriver aussi rapidement dans cette nouvelle mandature.
04:48Notre groupe est plus nombreux aujourd'hui qu'il l'était l'année dernière, avec
04:5260 nouveaux députés avec nos alliés d'Eric Ciotti.
04:55Donc, je pense qu'on aura une capacité de négociation plus forte.
04:58Nous, on va pousser les mesures pour lesquelles nous avons été élus, qui vont plus loin
05:03que les mesures qui avaient été adoptées l'année dernière.
05:05Mais déjà, on va voir si le socle adopté l'année dernière reste...
05:09Votre vote n'est pas garanti.
05:10Notre vote n'est jamais garanti sur aucune mesure.
05:13Voilà, le Rassemblement National, toujours au-dessus de la mêlée, surveillant général,
05:17arbitre, qui contrôle.
05:18Nous verrons.
05:19Alors après, concernant Atal, qui est le groupe le plus important de la minorité du Premier
05:24ministre, c'est-à-dire que c'est 99 députés de mémoire, il ne faut pas non plus que la
05:30corde se tende trop entre l'occupant de Matignon et Gabriel Atal.
05:35Après, concernant le Rassemblement National, c'est très simple.
05:38Il y a aussi une opération politique, un peu de diversion.
05:40Puisque le Rassemblement National ne va sûrement pas s'opposer au budget d'une manière très
05:46forte.
05:47Et le gouvernement ne peut faire passer ce budget 149.3 qu'avec le soutien du Rassemblement
05:52National.
05:53Nous allons voir ce que fait le Rassemblement National concernant la situation faite aux
05:56pensions et aux retraités, puisqu'il y a des indexations sur les six premiers mois,
06:01et quelque chose que le Rassemblement National avait présenté comme inacceptable.
06:05Il y a comme un petit coup politique qui est de dire, bon, pour ne pas trop parler du budget
06:09et des difficultés réelles, mettons dans les tuyaux un nouveau texte d'immigration
06:14qui va faire plaisir au Rassemblement National, comme ça chacun aura un peu son os rangé.
06:18Le Rassemblement National nous rappelle d'abord que deux et deux font quatre, c'est-à-dire
06:24que quand un parti gagne les élections législatives, ce n'est pas la coalition opposée qui l'a
06:29gagné, c'est-à-dire que ce n'est pas le front de gauche, enfin le nouveau front populaire
06:33avec 7 millions d'électeurs qui a gagné, mais c'est bien le Rassemblement National
06:36avec 11 millions d'électeurs qui l'avait gagné.
06:38Pas au second tour.
06:39En règle générale.
06:40Rappelez-vous, le soir du second tour, tout le monde s'attendait à une majorité relative,
06:45forte, ou même à une victoire majoritaire, mais ça a été jusque glacé.
06:50Il n'empêche que le Rassemblement National a engrangé 11 millions de voix qu'il est
06:55le parti majoritaire, et donc simplement il rappelle déjà que ce n'est pas le parti
07:00le plus important en majorité par rapport à tous les autres partis qui sont plus minoritaires
07:06que lui, c'est ce que je veux dire, mais vous l'avez bien compris, vous me faites
07:08perdre du temps là.
07:09Ce que je vois, donc il rappelle ceci, il rappelle une réalité dans le fond.
07:15Maintenant, pour le reste, je pense que ça va être pour la droite républicaine un calvaire
07:21que de chercher régulièrement l'aval du Rassemblement National et de prouver que dans
07:26le fond, entre le Rassemblement National et la droite républicaine, qui trop souvent
07:30se bouchait le nez par posture pour ne pas ressembler au Rassemblement National, et bien
07:33il n'y a pas l'espace d'une feuille de papier à cigarette sur beaucoup de sujets
07:37de société.
07:38Et c'est ceci qu'il va être intéressant à observer, c'est-à-dire le rapprochement
07:42malgré eux du Rassemblement National et des Républicains parce qu'ils pensent la
07:47même chose, en tout cas sur l'immigration, sur l'insécurité, sur la justice, etc.
07:50Et donc moi je trouve ça assez amusant de voir qu'en effet les réalités vont forcer
07:54ces partis-là à cohabiter et même à suivre la même politique.
07:58Merci Yvan Riofol, merci beaucoup Olivier d'Artigolles pour ces échanges toujours
08:03passionnants et évidemment Descriptor à l'actualité demain dès 13h et cet après-midi
08:0716h-18h, Cyril Hanouna prolongera le débat et bien sûr Pierre Aldorvino ce soir Europe 1 Soir.
08:12C'était Céline Giraud sur Europe 1, très bon après-midi sur Europe 1 de 15h à 16h,
08:16c'est Au coeur de l'Histoire avec Stéphane Bern qui du lundi au vendredi vous fait le
08:19récit d'événements, de lieux et de personnages qui ont façonné l'Histoire.
08:23Au coeur de l'Histoire, semaine spéciale Espions et pour le premier épisode Stéphane
08:27Bern retrace cet après-midi l'Histoire du chevalier Déon, le premier espion de l'Histoire.
08:33Au coeur de l'Histoire c'est de 15h à 16h et juste après on de la traconte avec
08:37Christophe Mondelat dans un instant sur Europe 1.

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