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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Il est 13h33, bienvenue sur Europe 1, vous écoutez Céline Giraud et avec vous aujourd'hui Céline le chroniqueur politique Olivier D'Artigolle et le journaliste Yvan Rioufolle.
00:11Et on prolonge les débats bien sûr avec vous chers auditeurs d'Europe 1 autour de ce qui se joue cet après-midi à l'Assemblée Nationale, cette menace de la censure et ce pari risqué aussi pour Marine Le Pen.
00:21Est-ce qu'elle a vraiment tout à gagner à appuyer sur le bouton ? Ne risque-t-elle pas de décevoir une partie de son électorat ?
00:27On va en débattre avec vous, Olivier D'Artigolle, Yvan Rioufolle, mais on va d'abord écouter Jordan Bardella qui est le président du RN et eurodéputé.
00:34Il l'a rappelé ce matin devant le siège du parti, le RN menace de voter cette motion de censure en cas de 49-3.
00:40Je pense que la question ce n'est plus est-ce qu'on joue la montre, ce n'est plus combien de temps a le gouvernement devant lui, ça fait 3 mois qu'on est au travail.
00:49Et à partir du moment où Michel Barnier est un prêtement pour le macronisme, alors ce gouvernement ne peut pas vivre pour une raison très simple, c'est qu'ils n'ont pas intégré la nouvelle donne politique.
00:59Nous avons le premier groupe à l'Assemblée Nationale, comment est-ce qu'on peut ignorer le premier groupe de l'Assemblée Nationale ?
01:05Comment est-ce qu'on peut faire en sorte que les mesures pour lesquelles nous avons été élus et pour lesquelles, encore une fois, une très grande partie des Français ont voté lors des dernières élections législatives soient ignorées et méprisées ?
01:16Nos électeurs, et je le dis à ce gouvernement comme au prochain, nos électeurs ne sont pas des sous-citoyens et ils ne le seront jamais.
01:22Voilà, c'était Jordan Bardella, mais c'était juste avant les nouvelles concessions accordées par Michel Barnier sur le déremboursement des médicaments.
01:30On l'entend, c'est ce que voulaient Jordan Bardella et le RN, c'était être traité comme le premier parti d'opposition.
01:38Et là ils sont entendus puisqu'il y a un geste de fait.
01:41C'est d'abord un retour tonitruant de Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée Nationale.
01:47Après les réquisitions lors de son procès, c'est un moment très difficile, douloureux pour elle alors que Jordan Bardella prenait la lumière avec le lancement de son livre.
01:57Là, elle revient. Elle revient au premier plan avec en effet une partition complexe.
02:05Elle a pris le RN en 2011 pour en faire un parti intégré au système, pour le normaliser, on le voit avec l'attitude de leur député.
02:15Donc il faut à la fois qu'elle ne soit pas en rupture avec cette image.
02:20Tout en puissance, tout en maintenant la pression et en étant pris au sérieux.
02:25Et en conjuguant deux électorats. Son noyau d'électorat historique, j'aime mieux dire, veut la censure.
02:30C'est le remonté des circonscriptions.
02:32Mais elle a élargi cet électorat vers une droite plus libérale qui ne veut pas le chaos institutionnel et budgétaire.
02:41Qui est assez sensible à l'argument de l'exécutif.
02:45Ne faites pas ça, ça va nous faire basculer véritablement dans l'enfer budgétaire et économique.
02:51Donc elle doit envoyer des signaux aux deux électorats.
02:54Mais au final, elle devra faire un choix.
02:56Est-ce que ce n'est pas un peu risqué pour elle, pour Marine Le Pen ?
02:58Parce qu'on le rappelle, en cas de motion de censure et de budget retoqué,
03:03il y a 380 000 Français qui vont entrer dans l'impôt.
03:06Donc parmi eux, il y a énormément de personnes qui votent Rassemblement National.
03:10Il n'y a pas de mesure non plus pour les agriculteurs concrets qui ne sont pas contents.
03:14On sait que les agriculteurs eux aussi sont proches du Rassemblement National.
03:16Est-ce qu'elle ne va pas décevoir une partie de son électorat ?
03:19Oui, je ne suis pas sûr qu'elle soit tout à fait convaincue, effectivement, par la démarche
03:22qu'elle a enclenchée d'une manière un peu automatique, dans le fond, et un peu puérile.
03:26Parce qu'en effet, il y a eu quand même mépris de la part du Premier ministre vis-à-vis du RN.
03:31Mais on ne peut pas, non plus à cause simplement d'un mépris,
03:34aller si vite dans une rupture qui amènerait à une crise de régime.
03:39Donc on sent très bien que Marine Le Pen est partagée entre le fait d'être respectable
03:43auprès de tous ceux qui commencent à l'approcher,
03:46et d'autre part, de répondre effectivement à son électorat et à son électorat.
03:5062% de ses électeurs la poussent à accélérer la rupture avec le macronisme,
03:57dont elle soutient que Barnier serait un ersatz.
04:01Et puis vous avez également toute une révolution plus conservatrice qui vient des Etats-Unis
04:06et qui pousse également la société, toute cette société oubliée qu'elle prétend représenter,
04:11la société de la classe moyenne, à prendre sa place également dans cette grande révolution
04:15qui s'annonce, que j'appellerais révolution conservatrice.
04:18Je ne suis pas sûr que ce mot-là plairait d'ailleurs à Marine Le Pen.
04:20Mais donc il y a quand même ce vent de l'histoire qui souffle et qui l'apporte à accélérer la rupture,
04:26et en même temps, pardon, il y a effectivement ce souci qu'elle a de respectabilité,
04:31de ne pas précipiter dans le fond des événements,
04:33d'autant qu'elle ne me semble pas être préparée totalement, encore une fois, à la gouverner,
04:38dans la mesure où il me semble que sa dialectique sur l'économie n'est pas tout à fait arrêtée
04:44et qu'elle penche encore un peu entre le libéralisme et l'interventionnisme.
04:51On ne sait pas trop quelle est la pente qu'elle veut suivre.
04:54Et ça sera serré jusqu'au bout.
04:56On va écouter, tiens, Charles Rodwell, il était l'invité de Dimitri Pavlenko ce matin sur Europe 1
05:01et pour lui, une censure peut être évitée.
05:04On est dans une situation où, et les uns et les autres, nous devons faire des compromis,
05:08non pas des concessions, mais des compromis pour le bien des gens qui nous entourent.
05:11Oui, il y a des décisions difficiles. Je vous prends un exemple.
05:14Moi, je me suis engagé pendant les législatives à ne pas voter de budget qui augmente les impôts.
05:20Ça fait maintenant trois semaines qu'on fait baisser la facture sur le coût du travail.
05:23On nous avait proposé un projet de loi de finances qui proposait d'augmenter le coût du travail de 4 milliards d'euros.
05:28On a baissé cette facture à 1,6 milliard d'euros.
05:30Donc oui, le coût du travail veut augmenter de 1,6 milliard d'euros,
05:33mais on a déjà fait baisser cette facture de près de 3 milliards.
05:36Voilà un compromis.
05:37Est-ce que ces compromis, on est capables de les trouver entre députés,
05:40pour le bien des gens, pour le bien des Français qui nous entourent ?
05:43Voilà, Charles Rodouelle, député Ensemble pour la République des Yvelines ce matin sur Europe 1.
05:47Olivier Dertigol, le soutien, justement.
05:49Oui, député Ensemble pour la République, mais Michel Barnier est un homme seul aujourd'hui.
05:53Il réunit, en effet, les chapeaux à plumes, les grands responsables de son socle.
05:58Mais que n'ont-ils dit lors des derniers jours ?
06:02Ce n'est pas étonnant, ça, quand même, de le voir un peu comme ça, seul.
06:05Emmanuel Attal a été très silencieux.
06:07Il a même mis la pression sur certains arbitrages concernant les budgets.
06:12Où est passé Édouard Philippe ?
06:15Laurent Wauquiez a aussi fait pression.
06:17François Bayrou, je ne sais pas.
06:19Donc il y a là, quand même, une difficulté.
06:21Mais de toute manière, il y a un immense hiatus.
06:24Le second tour des dernières législatives se fait sur un front contre le RN.
06:29Et c'est le RN aujourd'hui qui a dans ses mains l'avenir du gouvernement
06:34en allant à la censure ou pas ?
06:36On voit bien que la crise politique est très, très installée.
06:39Parce que les faits sont têtus, tout simplement.
06:41On a faim d'oublier que le RN était le premier parti, malgré tout,
06:45le premier parti de France avec 11 millions d'électeurs.
06:48On a voulu faire croire que c'était le Front de Gauche qui en était dominant.
06:52En l'occurrence, ce n'est pas vrai, puisque le Front de Gauche s'est écroulé.
06:54Il même se bouffe maintenant le nez en public.
06:57Donc, naturellement, Marine Le Pen est en surplomb de tout cela.
07:01Il me semble que son intérêt, précisément, serait de rester dans ce fauteuil d'orchestre
07:05plutôt que de descendre dans la fosse au lion pour l'instant.
07:07Parce que, dans le fond, elle pourrait par procuration imposer sa propre politique.
07:14Elle avait déposé 10 mesures pour que Barnier y accède.
07:19Barnier, pour l'instant, n'a accédé grosso modo qu'à 3 ou 4 mesures.
07:22Il en suffirait peut-être encore d'une supplémentaire d'ici à 15 heures
07:25pour que Marine Le Pen change d'avis.
07:27Écoutez Philippe Ballard, juste avant Olivier d'Artigolle.
07:30Philippe Ballard, le député RN qui réagit justement à la nouvelle concession
07:33faite par Michel Barnier à propos du déremboursement des médicaments.
07:36C'est une bonne nouvelle qu'on vient d'avoir par voie de communiquer.
07:39Comme quoi, quand on veut, on peut.
07:40Il reste encore quand même des lignes rouges, notamment...
07:43Il en reste encore ?
07:44Oui, les retraites.
07:45Il reste 1h30 à Michel Barnier pour nous faire connaître sa position
07:48sur la non-revalorisation des retraites.
07:50On se réunit à 14h.
07:51Marine Le Pen, Jordan Bardella réunissent les députés du groupe Rassemblement National
07:56et nous prendrons une décision à ce moment-là.
07:59Voilà Philippe Ballard.
08:00C'est le RN qui est sous pression.
08:02Oui, c'est ça.
08:03Barnier est obligé d'avaler son chapeau s'il veut garder.
08:05Il reste une ligne rouge.
08:07On lui demande après le geste sur le déremboursement des médicaments.
08:11On ouvre de nouveau la question des pensions.
08:15C'est trois la suite pour l'instant.
08:16Il y a eu la baisse de l'AME, il y a eu les cotisations patronales.
08:19Et il s'ajoute un élément dans l'argumentaire.
08:21Et la progresse de proportionnelle.
08:23L'argumentaire du RN, pour rester sur la question budgétaire,
08:26il demande des économies supplémentaires.
08:29Il faut que ce soit financé.
08:31Donc ils peuvent très bien revenir en disant
08:33mais où vous prenez cet argent ?
08:35On propose que ce soit dans l'AME.
08:37C'est pour ça que le RN tient à un discours qui est totalement libéral.
08:40Moi je suis un libéral, je me reconnais totalement dans les exigences du RN.
08:44Mais ça ne correspond pas à la caricature qui est faite
08:46ou en tout cas peut-être à l'oppositionnement qui était celui du RN jusqu'alors
08:50à travers la voix de Marine Le Pen.
08:51C'est pour ça qu'il y a, me semble-t-il,
08:53un flou idéologique, doctrinaire
08:55qui n'est pas encore tranché
08:57et qui devrait inciter Marine Le Pen, de mon point de vue,
09:00à attendre un peu avant de baisser le pouce.
09:02Le suspense continue, 13h42.
09:04Le suspense continue aussi avec vous, Olivier D'Artigolle.
09:07Dans quelques instants, on va revenir sur cette polémique
09:09autour de ce calendrier de l'Avent.
09:11Ça ne vous a pas échappé.
09:12L'inspecteur académique de l'Aisne
09:14a interdit les calendriers dans les écoles
09:16au nom de la laïcité.
09:17Alors c'était des calendriers pédagogiques, des calendriers de l'Avent.
09:19On ouvrait une case chaque jour
09:21avec une petite règle d'orthographe, etc.
09:23Ce n'était pas un psaume, ni un chocolat.
09:25Réaction de la ministre de l'Éducation
09:27qui dit non, non, non, non.
09:29Évidemment, vous avez le droit.
09:30On va parler de tout ça.
09:31On va tout vous expliquer dans quelques instants.
09:32Bon début d'après-midi avec Céline Giraud,
09:34de 13h à 14h, sur...

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