Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:00Europe 1 13h. 13h46 sur Europe 1, Europe 1 13h. Dernière partie avec vous Céline Giraud et l'avocat Gilles-William Godemanel,
00:06directeur adjoint de la rédaction du journal du dimanche, Raphaël Stainville.
00:10Et on continue à parler de la nomination de Michel Barnier. Emmanuel Macron a donc nommé Michel Barnier Premier ministre
00:16avec la promesse qu'il ne serait pas censuré par l'ERN.
00:20Mais est-ce que l'ERN a promis quelque chose, est-ce que le Président a promis quelque chose au ERN en retour ?
00:27Écoutez la réponse de Sébastien Chenu, vice-président du ERN et député du Nord, invité ce matin dans la matinale d'Europe 1.
00:33Le Président de la République ne nous a rien promis et nous ne lui avons rien promis non plus, si ce n'est de ne pas censurer a priori,
00:40c'est-à-dire en arrivant et avant d'avoir entendu, Michel Barnier. Nous demeurons des adversaires.
00:45Nous, on ne soutient pas Michel Barnier, ni la politique qu'il défend, ni la famille politique d'où il vient, mais nous avons d'abord empêché le chaos.
00:55L'arrivée d'un Premier ministre nouveau en front populaire ou socialiste comme Cazeneuve, et puis on a empêché l'arrivée de Xavier Bertrand.
01:01On a empêché tout ça et surtout on maintient la possibilité que la France puisse se doter d'un Premier ministre.
01:06Nous avons demandé effectivement que dans les actes qu'il allait poser, il y ait des actes forts en direction de la vie quotidienne des Français et un acte fort, la proportionnelle.
01:15Sébastien Chenu, vice-président du ERN ce matin sur Europe 1. Raphaël Stainville, jusqu'à quand l'ERN va-t-il adouber Michel Barnier ?
01:24Tout va dépendre du discours de politique générale que le Premier ministre va prononcer.
01:28C'est vrai que le Rassemblement national a posé un certain nombre de conditions au non-dépôt de censure.
01:36Ils veulent pouvoir voir une inflexion sur les questions migratoires.
01:42Ils sont très attentifs aux questions de pouvoir d'achat, la sécurité.
01:45Ils veulent aussi l'inscription, la proportionnelle pour les prochaines initiatives.
01:51Est-ce qu'ils prendront le risque si la proportionnelle n'était pas retenue par Michel Barnier ?
01:56Je ne vois pas en quoi c'est une priorité aujourd'hui que de changer le mode de scrutin, de prendre le risque de censurer le Premier ministre, je ne sais pas.
02:05En tout cas, ce qui est sûr, c'est que le discours de politique générale du Premier ministre sera déjà décidif.
02:11Mais ce qu'il faut entendre, c'est les premiers mots de Michel Barnier lors de son allocution, lors de la passation de pouvoir.
02:21Il a insisté sur le respect pour tous les partis.
02:23Et déjà, ça, c'est une nouveauté, c'est déjà prendre en compte le fait que le RN devait être traité comme les autres.
02:33Et d'ailleurs, c'est l'une des raisons qui fait que Michel Barnier n'a pas été censuré d'office par le RN,
02:38parce qu'il a toujours entretenu des rapports courtois avec le RN,
02:43comme ont pu le laisser entendre des anciens qui avaient connu Michel Barnier, notamment du temps de la cohabitation entre 86 et 88.
02:51Avec une Marielle Le Pen, j'ai le William Gonnelet qui revient dans la lumière, qui endosse un nouveau rôle, qui se responsabilise dans ce débat.
02:58Non mais de manière générale, c'est assez bien joué de la part du RN.
03:05D'une part, il veut montrer, sans sacrifier ses idées principales, qu'il est dans un esprit de responsabilité.
03:16Et d'autre part, il ne veut pas être considéré comme quelqu'un d'infréquentable,
03:24dont il considère M. Barnier, qui est courtois avec tout le monde d'ailleurs,
03:29comme un adversaire, mais pas comme un ennemi, puisque M. Bertrand les avait traités comme des ennemis.
03:38C'est la différence, donc il y a une certaine logique politique et morale à pour l'instant faire cela,
03:45dès l'instant où l'électorat du RN n'aura pas l'impression d'être trahi.
03:54Oui, c'est ça, la trahison. En attendant, vous l'avez dit, M. Barnier a dit qu'il allait négocier avec tous les partis,
03:59y compris le NFP, qui lui, de son côté, appelle à la censure.
04:03Écoutez Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, qui s'est exprimé ce matin sur France Inter.
04:07Mais Grenoble, tout le monde, je pense qu'aucune personnalité du PS ne rentrera dans son gouvernement.
04:12Quand il dit ça, à qui s'adresse-t-il en réalité ?
04:15A la gauche ? Non, à l'extrême droite, dont il a très bien compris que sa survie dépendait d'elle.
04:20Les clins d'oeil, ils sont pour Marine Le Pen, qui est celle qui, au fond, a décidé de qui serait Premier ministre.
04:27Puisqu'elle a dit que celui-là, elle ne censurerait pas forcément.
04:31Olivier Faure, on va écouter maintenant la réponse d'Aurore Berger ce matin.
04:37On a le droit d'avoir des désaccords politiques avec M. Barnier, mais il faut regarder aussi quelle a été sa vie et son engagement politique.
04:42Il n'y a jamais eu aucun compromis, aucune compromission avec l'extrême droite, d'aucune sorte de sa part, aucune alliance électorale avec l'extrême droite.
04:51Ensuite, on a à l'Assemblée nationale 140 députés d'extrême droite entre le RN et le parti d'Éric Ciotti.
04:58Ça veut dire que l'extrême droite peut être en mesure de censurer ou de ne pas censurer.
05:02Et il y a quelques semaines, quand on envisageait qu'éventuellement quelqu'un du NFP soit nommé,
05:07que faisait le NFP ? Suppliait le RN de ne pas les censurer.
05:11Voilà Aurore Berger ce matin, la ministre démissionnaire chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes.
05:16On a l'impression, Raphaël Stalville, que tout le monde fait la fine bouche, mais finalement, il y a quand même un retour au réel aujourd'hui.
05:22On est obligé, finalement, de composer.
05:24Oui, c'est en fait la configuration de l'hémicycle impose cette nouvelle culture du compromis.
05:31C'est-à-dire qu'on peut avoir des positions puristes, faire comme le NFP, considérer que c'est son programme et rien que son programme.
05:40Tout ceci est inapplicable, ne peut avoir absolument aucune traduction politique dans l'hémicycle.
05:46Aucun projet de loi, aujourd'hui, ne peut être adopté sans que l'un des trois blocs ne fasse alliance avec l'un des deux autres.
05:56Donc c'est ça la réalité qui oblige et qui rend peut-être indispensable, nécessaire, la présence d'un Michel Barnier à Matignon.
06:05Parce que la cohabitation, elle aura beaucoup moins lieu avec le président qu'avec les députés.
06:10On ne parle pas de cohabitation, d'ailleurs. Il y a la fameuse coexistence exigeante, c'est un verbiage...
06:16Moi, j'ai deux choses à dire sur le sujet.
06:20La première, c'est que je considère M. Ford comme d'une mauvaise foi, un signe.
06:25Chacun sait, chacun a vu, chronologiquement, que M. Barnier, ce n'était pas le premier choix du président de la République.
06:33C'était le troisième, quatrième, cinquième, sixième, je ne sais pas.
06:36Donc, c'est parce que M. Ford n'a pas voulu de M. Cazeneuve et rester le bon petit caniche de M. Mélenchon en présentant Mme Castaix,
06:47qu'ils ont maintenant M. Barnier. C'est la première chose.
06:50Deuxièmement, par rapport aux macronistes, dont j'ai dit, et je ne suis pas prêt de le pardonner, qu'ils ont favorisé, au deuxième tour, l'extrême gauche.
07:02J'entends de temps en temps que les macroniens veulent faire la fine bouche par rapport à M. Barnier.
07:08Mais pardon, ce n'est pas une marque, aujourd'hui, compte tenu de la manière dont se passent les choses avec M. Macron,
07:14ce n'est pas une marque très engageante d'être député de la Macronie.
07:20Moi, si j'étais député macronien, je ne serais pas pressé de me représenter devant les électeurs.
07:27Donc, vouloir jouer un jeu bizarre, peut-être par rapport à M. Barnier, je ne suis pas sûr que ce soit politiquement extrêmement payant.
07:38Voilà ce que je pense.
07:39Oui, effectivement. En tout cas, ça promet des débats enflammés dans les jours, dans les heures qui arrivent.
07:45On retrouvera tout à l'heure, évidemment, Cyril Hanouna, à 16h-18h.
07:49Et ce soir, Pascal Latour-Dupin, évidemment, reviendra dans Europe un soir, week-end.