• il y a 2 mois

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00En attendant à 13h40, j'avais aussi envie évidemment de revenir sur cette fusillade.
00:05Un enfant de 5 ans blessé par balle samedi dernier lors d'une course-poursuite.
00:08Son père au volant a été connu pour du trafic de drogue.
00:12Alors Rennes qui est souvent vue comme une ville paisible n'est en fait pas épargnée par ce fléau.
00:16Écoutez David Levaux, secrétaire régional Bretagne Unité.
00:19Il est un invité ce matin sur CNews.
00:21Depuis maintenant plusieurs années, Rennes est devenue une ville qui est extrêmement criminogène
00:26où le trafic de stupéfiants a explosé,
00:28où les règlements de comptes entre bandes sont aujourd'hui notre quotidien
00:32et le quotidien des policiers qui interviennent sur la voie publique.
00:34On a l'impression qu'on a été un no man's land pendant des années
00:37où finalement Rennes était toujours une ville tranquille.
00:39Mais non, ça fait longtemps que ce n'est plus une ville tranquille.
00:41Ça fait longtemps que la population a peur, peur de sortir, peur de laisser ses enfants dehors.
00:46Et voilà aujourd'hui le constat qu'on peut faire.
00:48Et aujourd'hui, on en arrive à des situations où on est prêt à allumer l'autre et à tuer des gens
00:53sans regarder les dommages collatéraux que ça peut causer
00:55puisque, de toute façon, le rapport à la mort, ces gens-là non plus,
00:58ils sont complètement désinhibés et ils n'en ont d'ailleurs rien à faire.
01:01Narcotrafic, narcomicide et désormais narco-racaille,
01:05c'est le terme qu'a employé Bruno Retailleau pour qualifier...
01:08Alors avec un nouveau drame, un enfant donc,
01:11père défavorablement connu des services de police pour prendre l'expression...
01:15Qui d'ailleurs a tenté d'amener son enfant chez sa mère à un autre endroit.
01:20Et c'est lors de ce déplacement qu'il a été attaqué.
01:23Un habitant de ce quartier qui disait
01:26on a la vie totalement pourrie au quotidien par ce trafic de drogue
01:30alors que tout pourrait aller si bien, il y a une piscine, une bibliothèque,
01:34des commerces, on pourrait vivre heureux
01:37mais notre quotidien est donc bouffé, envahi par ce fléau.
01:44Il y a une chose qu'il n'y a pas dans ce quartier, c'est un commissariat.
01:48C'est-à-dire là on fait appel de nouveau à une compagnie de CRS
01:51La CRS 82 qui est déployée pour amener le calme.
01:54Les habitants demandent un commissariat depuis des années dans ce quartier.
01:58Moi j'en ai assez de ces hypocrisies
02:01qui consistent simplement à déplorer des effets dont on a chéri les causes
02:04parce que dans le fond ce n'est pas tant le trafic de drogue
02:07qui est aujourd'hui à déplorer, c'est une réalité naturellement
02:10que la faillite de l'Etat qui a permis en 30 ans
02:13précisément que Rennes et d'autres villes comme celle de Nantes ou d'autres
02:16ou Brest ou ailleurs, sans parler de Marseille
02:19tombent effectivement dans cette insécurité permanente.
02:22Je vous rappelle tout de même que la politique de la ville était faite
02:25a priori pour faire en sorte que les populations nouvelles vivent mieux.
02:29La politique de la ville c'était la politique des banlieues.
02:3210 milliards par an ont été déboursés.
02:35Depuis 1975, il y a 200 milliards d'euros
02:38qui ont été déboursés par les Français
02:41afin de prétendre assurer la sécurité urbaine dans ces quartiers-là
02:45et on se rend compte que ce n'est pas vrai.
02:49Quand j'ai commencé dans la presse, j'étais journaliste de faits divers à Nantes
02:52dans les années 70. Je peux vous assurer que les faits divers à Nantes
02:55comme à Rennes, je ne connaissais pas Rennes à l'époque,
02:58c'était exactement la même chose, c'était des chiens écrasés.
03:01Il n'y avait rien, ça n'a commencé à dégénérer
03:06vers les années 90-2000, précisément par ce laxisme politique.
03:10C'est pour ça que je me garde bien...
03:13J'accuse naturellement le trafic de drogue, j'accuse les trafiquants
03:16et j'accuse d'abord les traîtres, les responsables politiques qui ont permis ceci.
03:19Or ceux-là sont en train de se plaindre en disant
03:22« Mon Dieu, c'est horrible ce qui se passe là ».
03:24Simplement, nous avions été quelques-uns depuis les années 80 à mettre en garde
03:27précisément contre ce laxisme migratoire, notamment ce laxisme sécuritaire
03:31et aujourd'hui on constate les dégâts.
03:34Et on a un auditeur de Rennes, Stéphane, qui nous écoute et qui veut réagir.
03:38On va l'entendre dans quelques instants puisqu'il est là, du côté de Rennes.
03:41Il nous donnera son témoignage dans quelques instants.
03:43Au 01.80.20.39.21, il a appelé au Standard.
03:46Stéphane, à tout de suite.
03:51Avec Céline Giraud sur Europe 1 et vos chroniqueurs du jour,
03:53Céline, le journaliste Yvan Yoffel et le chroniqueur politique Olivier Dartigold.
03:57Et on continue à parler de ce drame du narcotrafic à Rennes
04:00avec cet enfant de 5 ans touché par balle toujours entre la vie et la mort.
04:03Alors on aura Stéphane dans quelques instants qui nous appelle au 01.80.20.39.21.
04:08Mais on va écouter Eric Piolle d'abord, le maire écologiste de Grenoble.
04:11Il était l'invité ce matin sur France Impôt.
04:13L'homme politique est très critique sur Bruno Retailleau et les ministres de l'intérieur.
04:17Monsieur Retailleau, comme tous les ministres de l'intérieur que j'ai vu passer depuis 10 ans,
04:21il se succède avec la même logique.
04:23C'est le coup de menton, la tolérance zéro, vous allez voir avec moi la fermeté.
04:27Tout ça, c'est du pipeau.
04:28Pourquoi ? Parce que tous ces messieurs savent qu'ils sont éphémères.
04:32Ils sont là pour quelque temps.
04:34Au lieu de s'attaquer aux problèmes de fond, ils nous promènent.
04:37Nous gérons une ville, donc il faut regarder les flux de circulation, les flux de piétons,
04:42avoir des éléments de surveillance.
04:44On a un centre de surveillance.
04:45Tout ça, ça fait partie des outils modernes de la gestion de la ville.
04:48Mais ça n'est pas la solution pour le narcotrafic.
04:50Est-ce que monsieur Retailleau veut lutter contre le narcotrafic ou juste se promener ?
04:55C'est quoi son plan ?
04:56Partout, c'est le même échec.
04:57Donc il y a un moment, on ne peut pas se dire qu'on va répéter les mêmes erreurs.
05:01Il faut arriver maintenant à parler de légalisation parce que nous sommes en échec.
05:06C'est vraiment un problème majeur.
05:08Voilà, Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble, très critique ce matin.
05:12Stéphane, on retrouve Stéphane, notre auditeur, qui nous a appelé au Standard Europe 1.01.80.20.39.21.
05:18Bonjour Stéphane.
05:19Bonjour.
05:20Merci d'être avec nous en direct.
05:21Vous nous écoutez à Rennes.
05:23J'imagine que vous êtes particulièrement touché par ce qui s'est passé samedi soir.
05:27Bien évidemment, comme tous les Rennais, comme beaucoup de Bretons,
05:31et malheureusement, me concernant, je suis de moins en moins étonné de ce qui se passe.
05:37On commence à atteindre des niveaux de non-retour.
05:40J'ai vu ma ville se dégrader vraiment énormément depuis les années 2000,
05:44avec une accélération, on va dire, ces cinq, dix dernières années.
05:48Quand on voit que la délinquance en Bretagne augmente de 16% par rapport à 2022, si je me souviens bien,
05:54on compte des cambriolages à n'en plus pouvoir, en augmentation,
05:58et que les points de deal, j'ai été étonné d'entendre ça et de voir ça,
06:03sont à vendre jusqu'à 3 millions d'euros le point de deal à Rennes.
06:08Tellement que ça génère... Ah non mais c'est un truc incroyable !
06:11Tellement que ça génère près de...
06:13Si vous voulez, les points de deal, c'est 3 000 points de deal en France, totalement, en France.
06:18Près de 21 000 personnes.
06:20Et c'est vraiment des véritables micro-entreprises.
06:23Et selon la taille de chaque point de deal, ça peut générer entre 20 000 et 100 000 euros de bénéfices quotidiens.
06:29Donc après...
06:30Vous les voyez, ces points de deal, vous, Stéphane ?
06:33Moi, je dirais que comme tous les Rennais, on les voit puisqu'ils sont devant nous.
06:38Puisqu'il y a une époque, en plein centre de Rennes, derrière,
06:43enfin sous les arcades de la République, pour les Rennais, ils savent très bien de quoi je veux dire,
06:47c'était visite devant tout le monde.
06:49Là, Charles de Gaulle, il y a un endroit en face à la sortie du métro qui est incroyablement visible.
06:55Tout le monde le sait.
06:57Une présence policière renforcée, Stéphane, pardon, je vous coupe.
07:00On l'a vu avec le déploiement de la CRS 82.
07:03C'est la solution pour vous ?
07:05Plus de présence policière, mais est-ce que c'est suffisant ?
07:08Non, pour moi, la solution, c'est une solution politique.
07:13À Rennes et en Bretagne, traditionnellement, depuis presque 40 ans, on vote à gauche.
07:19Et moi, je suis quelqu'un qui aime m'occuper aussi, qui est humaniste, pourquoi pas ?
07:24Qui aime s'occuper de son prochain, pourquoi pas ?
07:27Mais pourquoi est-ce que les gens comme la mairesse de Rennes,
07:30que je n'ai pas envie de prononcer son nom, qui copine celle de Nantes et de Madame Hidalgo,
07:35veulent à tout prix être laxistes avec le monde de la délinquance et du grand bantétisme ?
07:41Pour moi, c'est des gens qui sont co-responsables de ce qui se passe.
07:44C'est-à-dire qu'on peut très bien vouloir aider énormément de gens à s'en sortir,
07:49de l'intérieur comme de l'extérieur, mais ces gens-là comme les gens qui sont en place écologistes,
07:54avec qui je partage des idées, mais par contre, ils sont totalement laxistes
07:59sur le monde de la délinquance et des instabilités.
08:02Ils ne prennent pas le taureau par les cornes et on arrive à des cas de figure
08:06où on est obligé, après, de faire appel à un dispositif XXL de CRS et de policiers
08:15qui eux font leur travail, mais qui sont bridés.
08:19On leur met des patons dans les roues pour pouvoir travailler convenablement.
08:24Merci Stéphane. Pour ce témoignage de Rennes qui nous écoute et on le remercie beaucoup,
08:30Olivier d'Artigolle, il y a un travail en profondeur à faire effectivement.
08:34On l'entendait les policiers, on dit que le problème de la police c'est la justice,
08:37mais là ça va au-delà, c'est-à-dire qu'il faut aussi impliquer les acteurs sociaux sur le terrain.
08:41Oui, je pense que la réponse par le local n'arrivera pas à s'attaquer réellement,
08:47frontalement, efficacement à ce qu'est aujourd'hui le narcotrafic
08:51qui génère à peu près 3-4 milliards de chiffre d'affaires.
08:55Ce chiffre d'affaires fourchette basse qui avait été donné par un rapport parlementaire du Sénat.
09:00Il faut s'attaquer aux filières, à l'international.

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