Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, Europe 1 13h, la suite sur Europe 1 avec vous Céline Giraud et aujourd'hui la journaliste et essayiste Laëtitia Stross Bonnard et le communicant et chroniqueur politique Jean-Michel Salvatore.
00:12Et vous chers auditeurs d'Europe 1, 018203921, si vous souhaitez réagir, l'actualité évidemment politique maintenant avec encore un événement inédit dans l'histoire de notre cinquième république.
00:23Ce matin le bureau de l'Assemblée nationale a donc examiné la résolution déposée par LFI et signée par 81 députés et elle va désormais aller en commission des lois.
00:31Alors elle a peu de chances d'aboutir, on va en parler, mais les députés socialistes ont décidé hier soir de voter en faveur de l'examen en commission de cette proposition mais votent au contre à l'Assemblée.
00:40Écoutez François Hollande à ce sujet, il était hier à Bordeaux pour signer son dernier livre.
00:46Les électrices et les électeurs de gauche ils veulent l'union, mais dans l'union il faut avoir une ligne qui corresponde à ce qu'est la crédibilité d'une force politique.
00:55Et en l'occurrence, puisque vous m'interrogez sur la procédure que LFI a voulu ouvrir pour destituer le président de la République, moi j'ai clairement dit que je ne m'y associais pas parce que d'une part les conditions ne sont pas réunies,
01:08ce qu'il y a déjà beaucoup, il y a un article de la Constitution qui est assez précis, deuxièmement parce que c'est en plus voué à l'échec et troisièmement c'est contraire à l'esprit des institutions parce que le président de la République il n'est pas responsable devant l'Assemblée Nationale, c'est le premier ministre qui est responsable devant l'Assemblée Nationale et ce n'est pas M. Mélenchon qui fixe la règle.
01:25Voilà, François Hollande à propos de cette proposition, donc cette procédure de destitution, Jean-Michel Salvatore, premier vrai test pour la gauche et première division déjà.
01:33Première division, mais c'est vrai qu'on est chez les fous, quand on imagine un petit peu pourquoi ils font ça, pourquoi ils font ça, ils font ça, c'est-à-dire qu'ils considèrent qu'Emmanuel Macron doit passer en haute cour pour haute trahison, c'est ça l'article 68, haute cour pour haute trahison et pourquoi, parce qu'Emmanuel Macron n'a pas nommé à Matignon Lucie Castex qui n'aurait pas eu de la majorité puisqu'il lui aurait manqué.
02:03Il s'envoie, donc on est en train d'instrumentaliser, de récupérer, de jouer avec les institutions pour entamer une procédure qui n'a aucune chance d'aboutir, parce qu'on est dans une stratégie de diversion, on est dans une stratégie de chaos et pendant ce temps-là, on ne s'occupe pas du budget, pendant ce temps-là, on ne s'occupe pas des déficits, pendant ce temps-là, on ne s'occupe pas de l'endettement, pendant ce temps-là, on ne s'occupe pas de l'immigration,
02:32pendant ce temps-là, etc.
02:34On met la poussière sur le tapis, oui.
02:35C'est absolument affolant, si vous voulez, alors on est habitué des excès de la France Insoumise, mais que certains socialistes se prêtent à cette pantalonnade, franchement, c'est une honte, honnêtement, c'est une honte, parce que tout le monde sait très bien qu'il n'y aura pas de haute cour, parce qu'il faut un vote des deux tiers de la haute cour,
02:58on sait très bien que, finalement, le délit n'est pas constitué, mais l'objectif c'est toujours le même, la bordélisation.
03:04Alors, je précise pour nos auditeurs que la procédure de destitution a été validée par 12 voix sur 22 et grâce aux représentants de l'ANFP qui sont majoritaires dans ce bureau de l'Assemblée Nationale.
03:15Oui, mais ensuite, une fois qu'on réunira le Congrès, il faudra qu'il y ait les deux tiers des députés et des sénateurs qui décident de condamner et de destituer le Président de la République, donc on n'y est pas du tout, mais pas du tout.
03:27Donc, la stratégie du chaos, on est là-dedans aussi ?
03:30J'ai envie de dire, tout ce qui est excessif est insignifiant, alors ce n'est pas de moi, c'est de Talleyrand.
03:35On s'appelle Talleyrand, à 13h36 sur Or, enfin, bienvenue à bord.
03:39Mais ça s'applique bien, quand même, à la stratégie de la France Insoumise.
03:43Ce que ça montre aussi, c'est que le Nouveau Front Populaire est une fausse union, on en avait quand même l'impression depuis un moment, mais là, on en a la confirmation.
03:54La remarque de François Hollande le montre également, il n'y a pas d'unité de stratégie, en fait, entre LFI et le Parti Socialiste.
04:04LFI a théorisé de toute façon le chaos, l'usage de la provocation, c'est très clair, donc finalement, ils vont jusqu'au bout, mais ils se ridiculisent.
04:16Et pendant ce temps-là, c'est vrai qu'on ne fait pas beaucoup de politique sur les sujets qui importent.
04:23Oui, les sujets qui importent, effectivement, c'est ce que disait Jean-Michel Salvatore, le budget, bien sûr, pour savoir un peu où on va, avec quels moyens.
04:29Tout, en fait. Le problème, c'est qu'en France, j'ai l'impression que depuis quelques mois, années, on ne fait plus de politique sur les sujets qui importent vraiment.
04:37Comme si, en fait, on ne voulait pas les affronter, et par conséquent, on préfère tourner en rond, en fait, en se préoccupant de sujets annexes.
04:47Donc, pour moi, c'est presque une sorte de signe de décadence de la politique française.
04:51Oui, je crois qu'on y est, Jean-Michel Salvatore.
04:55C'est vrai que tout ce qui est excessif est insignifiant, je suis assez d'accord.
04:58Mais ce n'est pas si insignifiant que ça, quand même, parce que c'est transformer les institutions pour des jeux politiques totalement subalternes,
05:06c'est transformer l'Assemblée nationale en...
05:10Créer de l'inédit, c'est ce qu'elle a dit, Mathilde Panot l'a dit, c'est la première fois, ils veulent être les premiers.
05:16Bien sûr, c'est la première fois aussi qu'on a des députés aussi inconséquents, d'une certaine façon.