Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
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00:00D'autant qu'on est lundi, le lendemain de clôture des Jeux Paralympiques, ça ne vous a pas échappé.
00:04La parenthèse enchantée, ce terme a été un peu galvaudé, est terminée, est fermée.
00:09Écoutez l'accueil à Emmanuel Macron hier soir au Stade de France.
00:12Des sifflets nourris et très puissants qui ont d'ailleurs surpris Emmanuel Macron quand
00:26il a fait son apparition dans la tribune présidentielle.
00:29Alors la question qu'on peut se poser c'est, est-ce qu'il peut, ou surtout comment va-t-il
00:33survivre à ce mécontentement ? Parce que là c'est retour à la réalité, Olivier
00:36Dartigolle.
00:37Mais il n'y a pas uniquement un rejet de la politique d'Emmanuel Macron, mais aussi
00:43de sa personne qui s'est installée dans le pays.
00:45Aucun retour en arrière n'est possible, on est d'accord, il n'y aura pas de magie.
00:48C'est très difficile, on ne peut jamais dire jamais en politique.
00:51Mais quelque chose s'est cristallisé sur sa personnalité, la période jupitérienne
00:57a été très mal vécue au final, avec des moments où il aurait pu se réconcilier avec
01:01le pays quand il avait pu dire d'ailleurs je vais changer.
01:04Peut-il changer ? C'est une vraie question.
01:07Et donc hier soir il reprend, je pense qu'il le sait, cette réalité de pleine face.
01:13Mais je ne sais pas si cela lui le touche vraiment, dans de quoi il fait Emmanuel Macron.
01:19Vous ne pensez pas qu'il a pu croire ou qu'il a voulu croire ?
01:22De quoi il fait Emmanuel Macron, je ne sais pas s'il a véritablement, il y a certains
01:24hommes politiques qui sont faits de ce cuir-là, François Mitterrand l'était, c'est-à-dire
01:28je ne sais pas si véritablement cela compte toujours pour lui.
01:31Ah écoutez, moi je trouve que se faire huer par 80 000 personnes.
01:34Oui, n'ose pas.
01:36En plus, tout cela est retransmis à la télévision.
01:39On a ni vous ni moi à huer cette expérience.
01:41C'est quand même une épreuve terrible et moi je me souviens que Mitterrand, lorsqu'il
01:46était vraiment très impopulaire, évitait de remettre la Coupe de France, parce qu'évidemment
01:50c'est quand même une épreuve.
01:51On a beau avoir le cuir très épais, on a beau savoir, franchement je pense que c'est
01:57vraiment une épreuve.
01:58Et pour Macron, je pense que la difficulté est quand même assez grande parce que lors
02:04des précédentes cohabitations, que ce soit avec Mitterrand ou avec Chirac, il y avait
02:08de vraies cohabitations, donc les présidents pouvaient se refaire d'une certaine façon
02:12puisqu'ils étaient dans l'opposition et qu'ils voyaient leur premier ministre à
02:18l'œuvre et ils voyaient que ces premiers ministres avaient des grosses difficultés
02:21et ils pouvaient donc capitaliser sur les difficultés du premier ministre pour se refaire
02:25une santé politique.
02:26Mitterrand l'avait formidablement bien fait entre 86 et 88 et avait réussi à être réduit
02:30en 88.
02:31Là Macron, il a la fois dedans et dehors, donc c'est beaucoup plus compliqué.
02:34Est-ce qu'il peut surprendre Olivier Dardigolle à ce mécontentement ?
02:36De toute manière, il ne peut pas se représenter si nous restons sur un calendrier…
02:41Non mais là, il reste quand même un petit moment avant la fin de son mandat.
02:45Est-ce qu'il va… L'Elysée théorise beaucoup son lâcher-prise, je n'y crois
02:50pas trop.
02:51C'est-à-dire le fait qu'il se concentrerait sur les affaires étrangères, son domaine
02:56réservé, laissant toute latitude et le champ à son premier ministre pour gouverner, lui
03:02se contentant, ce qui est déjà beaucoup, de présider dans un contexte international
03:05fait de désordre et de tourments ? Nous verrons s'il fait ça.